The Red Bulletin Avril 2018 - FR

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FRANCE AVRIL 2018

HORS DU COMMUN

PREMIÈRE

EN FRA2 NAVCREIL 20 AU 2

14 PAIAGLEESS S P ÉC

LES AS DU CIEL RED BULL AIR RACE FAIT VOLTIGER CANNES

EN KIOSQUE CHAQUE 3 e SAMEDI DU MOIS AVEC MAGAZINE SPONSORISÉ




ÉDITORIAL

Depuis 2003 et l’invention du Red Bull Air Race, c’est aussi dans le ciel que l’on trouve des circuits de courses motorisées. Et c’est à Cannes, du 20 au 22 avril, que cette formidable et acrobatique compétition d’aviation s’installera en France pour la première fois. Depuis les plages de la Croisette, l’événement se vivra la « tête en l’air », et les 14 pages (page 24) que nous lui dédions devraient motiver votre séjour sur place à cette période (ça tombe bien, des tickets vous attendent sur redbullairrace.com). redbullairrace.com

Nos envoyés spéciaux Jim Krantz (à gauche) et Florian Obkircher dans le désert californien, pour célébrer l’apocalypse avec les fans de Mad Max au festival Wasteland. Les toges leur servaient de ticket d’entrée, p. 56.

Sur la terre ferme, on suit l’envol de Mutaz Barshim, cet athlète spécialiste du saut en hauteur déterminé à dépasser la légende de la discipline, Javier Sotomayor (page 40). Et on trace dans le désert californien (page 56) pour rejoindre le Wasteland, un festival fou à l’ambiance Mad Max – et se mettre la tête à l’envers... Bonne lecture ! Votre Rédaction

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CONTRIBUTEURS NOS ÉQUIPIERS

SHAMIL TANNA

Lionel Messi, Rihanna, Jared Leto, David Cameron. Des célébrités de tous les fronts ont posé devant l’objectif de Shamil Tanna. Le Londonien a photographié pour nous le champion du monde de saut en hauteur Mutaz Barshim. « Il était de très bonne humeur et très concentré », rembobine Tanna. Même malgré la hauteur de la barre placée 50 cm plus bas par rapport à son record personnel, 2,43 m. Sautez avec lui page 40.

PATRICIA OUDIT

« Mélanie est une Top Gun girl !, nous dit la journaliste française spécialiste de l’aventure, Patricia Oudit. Pour nous, elle a rencontré Mélanie Astles, seule femme engagée sur la compétition Red Bull Air Race. J’ai eu la chance qu’elle m’emmène dans son avion juste avant une étape du Red Bull Air Race où elle avait la pression puisqu’elle faisait ses premiers pas dans le circuit. Super vol avec une super pro. » Embarquez avec la Française Mélanie en page 24.

THE RED BULLETIN

JOERG MITTER/RED BULL CONTENT POOL (COUVERTURE)

LA TÊTE À L’ENVERS



SOMMAIRE avril

REPORTAGES

2 4 Red Bull Air Race

Une course dans les airs avec les pilotes les plus endurants et les plus adroits, c’est renversant, et ça se passe à Cannes.

4 0 En vol

Cela fera 25 ans cet été que le record du saut en hauteur est à 2,45 m. À peine plus vieux que lui, le Qatari Mutaz Barshim veut lui rajouter au moins un centimètre. Possible ?

5 0 Jessica Chastain

À l’affiche du polar-poker Le Grand Jeu, l’actrice américaine passe en mode cartes sur table.

5 4 Hazel Gale

Hypnothérapeute et ex-championne du monde de kickboxing, l’Anglaise a quelques tuyaux pour vous faire rester maître de vous-même sous la pression.

5 6 Apocalypse wow  !

Vous rêvez de devenir le héros de Mad Max ? Deux options : dégager Tom Hardy du casting, ou participer au Wasteland.

6 6 La ligne rouge

Ils la suivront du Rax en Autriche jusqu’à Nice, à ski et à pied, sur les sommets de la chaîne principale des Alpes. En 1971, une clique d’aventuriers avait essayé, et en avait bavé.

24 LES AS DU CIEL

Durant le Red Bull Air Race à Cannes, ils vont vous offrir la plus excitante des compétitions motorisées au monde.

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BULLEVARD Un mode de vie hors du commun

10 Déjà que sur des skis, c’est une

vraie mission, alors en VTT...

12 Des pénalties aux platines,

DJ Emii reste à l’attaque !

14 Il ne manque qu’une c­ hicha

­intégrée à ce tank de luxe

16 Lomepal et bien d’autres vont

agiter le tour Red Bull Music

18 Moby dit que... Bowie a été la

rencontre musicale de sa vie 20 Pour devenir champion du monde de luge, restez à plat 2 2 Ces cyber lunettes vont vous faire douter de la réalité

GUIDE

Voir. Avoir. Faire. 78 Red Bull TV : sur tous terrains 80 Leur passeport ? Une canette ! 82 Hey, Brook ! Tu descends ? 83 Agenda : les événements à ne

pas rater

JIM KRANTZ, NAIM CHIDIAC/RED BULL CONTENT POOL, SHAMIL TANNA

86 Courez, car vous le pouvez

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88 Matos : deux roues à moi 96 Ours : ils et elles font le TRB 98 Makes You Fly: un snow et un

bolide dans le désert... normal

DÉSERT INCLUS

Si la production du prochain Mad Max cherche des figurants, c’est au Wasteland Festival qu’elle devrait les recruter. On y est allés, et on a survécu.

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DE L’OR EN BARRE

Le plan de l’athlète Mutaz Barshim est simple. Aller plus haut que 2,45 m, record de hauteur qui semble en fait indépassable. THE RED BULLETIN

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CAPITALE DU SPORT EN PLEIN AIR

Cannes #CANNESISYOURS


BULLEVARD U N

ST Y L E

D E

V I E

H O R S

D U

C O M M U N

Janvier 2018 : Max Stöckl se prépare à descendre la Streif du Hahnenkamm (Autriche).

PHILIP PLATZER/RED BULL CONTENT POOL

CRASH TEST

MAX STÖCKL, pro du VTT, a affronté l’une des pistes de ski les plus dangereuses au monde avec deux objectifs : la descendre et battre un record. THE RED BULLETIN

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« TRÈS VIOLENTE EN SKI, LA STREIF EST PIRE EN VTT » « Je me suis dit que je ­devais tenter le coup à vélo. » Max Stöckl, 43 ans.

L

a célèbre descente du Hahnenkamm (trad. la crête du coq, un sommet des Alpes du Tyrol, accueillant la ­fameuse Streif, une piste de descente de Coupe du monde) est l’une des plus difficiles au monde : les skieurs qui s’y aventurent doivent parcourir sur 3,3 km l’un des flancs les plus raides du Hahnenkamm, offrant un dénivelé de 85 % par endroits, et des pointes de vitesse pouvant a ­ ller jusqu’à 145 km/h. Pourtant, en janvier dernier, ce n’est pas un skieur qui s’y est risqué, mais un pro du VTT. Max Stöckl, 43 ans, n’en est pas à sa première descente de la mort, lui qui a déjà battu en 2007 le record du monde de vitesse en vélo standard sur neige : 210 km/h, dans la ­Cordillère des Andes. Puis celui sur terrain sec, en descendant un volcan dans le désert de l’Atacama, au Chili. Mais il ­restait pour Stöckl l’ultime descente à accomplir, celle de tous les défis : la Streif du ­Hahnenkamm dans les Alpes de Kitzbühel. « Cela fait maintenant quinze ans que j’ai envie de faire cette descente, mais ­gagner la confiance du club de ski n’a pas été une mince affaire. Il a fallu d’abord leur prouver que je savais ce que

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je faisais. » L’autorisation a fini par arriver : l’Autrichien devient donc le premier cycliste à faire la descente sur deux roues, la bouclant en 3 minutes et 6 secondes, avec une pointe à 103 km/h. Pour le club, sans doute une pure ­tocade, mais pour l’équipe de scientifiques qui accompagne Stöckl, une véritable expérience sur le terrain : sous la combinaison de Stöckl est en effet installée toute une batterie de capteurs et de micros, qui enregistrent tout, des ondes cérébrales au souffle du sportif, en passant par son rythme cardiaque. L’objectif ? Étudier la réaction du corps humain face à la menace d’un choc violent. En pleine descente, alors que les freins ne fonctionnent plus, les chiffres s’emballent : « Pouls irrégulier, tension extrême des muscles... J’étais à 4 secondes de l’arrivée, mais tout mon corps s’était déjà préparé au choc final. » Si notre quadragénaire ­autrichien affiche une forme physique au-dessus de la moyenne, son vélo, en revanche, est tout à fait normal : un Mondraker Summum ­Carbon Pro Team – « celui que j’utilise pour mes sorties en été » explique Max Stöckl, qui dirige d’ailleurs l’équipe de Coupe du monde MS ­Mondraker MTB. Seuls rajouts : quelques vis de 15 millimètres pour améliorer la prise en main, et un garde-boue. « J’essaie de tout faire avec un VTT standard, parce que selon moi, c’est la seule vraie manière d’aborder le mountain bike. Il suffit d’aller dans le magasin du coin, et de se lancer. » La vidéo de la descente de Max Stöckl est sur redbull.com

DÉPART 1 665 m Karussell Mausefalle Steilhang

Alte Schneise Seidlalmsprung Lärchenschuss

Hausbergkante Querfahrt

Zielschuss

LE LONG DE LA STREIF 3,3 km de long, 860 m de dénivelé, des passages à 40,4 ° qui font s’envoler les skieurs : ne dompte pas la Streif qui veut. Le record est maintenu depuis 1997 par l’Autrichien Fritz Strobl qui l’a descendue en 1 min 51,58 sec, avec une moyenne de 106,9 km/h.

ARRIVÉE 805 m

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B UL L EVA R D

PHILIP PLATZER/RED BULL CONTENT POOL

WERNER JESSNER

« Certains passages sont si pentus que tu ne peux même pas les traverser avec des crampons. » Max Stöckl

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B UL L EVA R D

C’est en observant, et en répétant sans cesse, qu’Emii est devenue une DJ performante.

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DJ Emii

RETOUR DANS LA SURFACE

Des penalties aux platines, du terrain au dancefloor... DJ Emii, l’ex-joueuse de foot pro, n’a jamais perdu son sens de l’attaque.

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PH CAMY

ans un passé pas si lointain, Emii était une joueuse professionnelle de football, avec les féminines de l’Olympique Lyonnais, ­évoluant en Ligue 1. Mais une blessure au genou l’a contrainte à quitter la pelouse à 23 ans. Dingue de danse hiphop, évoluant aux rythmes des DJ’s du milieu, elle décide de passer derrière les platines. Déterminée, elle se prend au jeu au point de remporter à Lille, en 2017, la finale française du Red Bull 3Style, exigeant concours de DJ où elle doit maîtriser à la perfection une prestation de 15 minutes intégrant trois styles de musique différents. À quelques heures de la grande finale du Red Bull 3Style en Pologne, DJ Emii tisse les liens entre son ancienne activité et sa nouvelle passion…

­ ujourd’hui, je me produis a d’ailleurs dans un show à Paris. Pourquoi avoir décidé de vous lancer aussi en tant que DJ ? Qu’est-ce qui vous ­séduisait dans la discipline ? Les DJ’s ont toujours été présents dans la danse hip-hop, notamment durant les battles, ils ont un rôle essentiel dans l’intensité de la danse. J’étais intéressée par leur originalité, leur créativité. J’aime les choses nouvelles, ce côté play with music, changer les sons de manière créative. Dans le DJing, il n’existe pas de centre de formation à proprement parler, alors comment avez-vous appris ? En observant les DJ’s, en soirée, en me tenant derrière eux. Dans tous types de soirées, sur tous types de sons. Notamment avec DJ Manoo de Lyon, il m’a beaucoup épaulée. Des DJ’s house, j’ai appris le sens de l’enchaînement, de ceux hiphop, j’ai retenu la technique. On connaît à peu près la ­préparation d’un footbal-

leur, mais quelle est celle d’un DJ « de compétition » ? C’est quotidien. On teste des sons, des techniques, on répète une routine. Pour préparer la finale du Red Bull 3Style en Pologne, ça fonctionne en deux étapes, tout d’abord une phase de création, la sélection des sons, puis vient le travail de la routine, bosser les transitions et toute la technique, ­encore et encore, non-stop. Finalement, avec le DJing, la surface de réparation du passé s’est transformée en dancefloor ? Absolument ! Dans le foot, je marquais des buts, et ­désormais, aux platines, le but est de faire jumper les gens. C’est aussi intense qu’un match de football ? Il y a cette pression, cette adrénaline que j’aimais dans le foot. Avec un truc en plus, quand tu te produis en tant que DJ : l’approche psychologique. Tu viens attaquer le ­public, le choper, le séduire.

instagram.com/dj_emii

NICOLAS VERNY, LUCAS PERRIGOT

the red bulletin : Emii, votre genou ne vous autorise plus à jouer au football, mais vous avez continué votre carrière de danseuse, comment est-ce possible ? Red Bull 3Style à Lille. dj emii : La danse ne sollicite Emii, 26 ans, s’impose sur sa première compétition. pas les genoux de la même manière, et mon genou s’est adapté. Je danse toujours THE RED BULLETIN

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Ripsaw EV3

VOLANT DE SÉRIE Un petit demi-million d’euros à claquer et vous kiffez les véhicules tape-à-l’œil ? Le Ripsaw EV3 est pour vous !

Avec ses deux portes latérales s’ouvrant comme des ailes, le ­Ripsaw 2e gén. a fait sensation dans le film Fast & Furious 8.

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clientèle de milliardaires en panne de frissons. L’un de ses plus gros clients serait le prince héritier de Dubaï, Cheikh Hamdan ben Mohammed Al Maktoum. Il en aurait commandé toute une flotte pour ses virées dans le désert. La troisième génération, Ripsaw EV3, existe en trois modèles (1, 2 ou 4 passagers) et se veut plus rapide que la version précédente (pointes à 120 km/h). Capable de grimper des côtes à 75 %, elle dispose de caméras thermiques et de recul, et le cockpit est à suspensions pour éviter de renverser sa coupe de champagne quand on sort la bête. Avec une apparition remarquée dans le dernier Fast & Furious (2017), cette Batmobile à chenilles est aussi une star de cinéma.

Un look extrême et futuriste : le Ripsaw se conduit pourtant comme une voiture, avec un volant.

Son délai de fabrication ? Pensez-y avant de commander l’EV3 en prévision de l’Apocalypse : 6 mois d’attente ! La fin du monde venue, vous vous consolerez en vous disant qu’un Ripsaw coûte six fois moins cher qu’une Aston M ­ artin Valkyrie. Une bonne ­affaire. ripsawtank.com

TOM GUISE

eoff Howe, créateur avec son frangin du Ripsaw EV, décrit son bébé de 3 500 kg comme « le char le plus rapide, le plus résistant et l’un des plus légers au monde ». Le plus luxueux aussi (400 000 €, sans option). Ces arguments ont évidemment séduit l’armée US qui a commandé dès 2001 l’un des premiers prototypes, sans savoir l’utiliser. Et pour cause, ce petit joujou sur chenilles, sorti des usines Howe & Howe ­Technologies, n’est pas une machine de guerre. Sans blindage, dépourvu de canon, le Ripsaw se conçoit avant tout tel un « véhicule tout-terrain de l’extrême » et se destine à une

RIPSAW

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SARAH BASTIN/RED BULL CONTENT POOL

PH CAMY

Le rappeur Lomepal ne se fait jamais porter pâle, mais par le public qu’il éreinte lors de chaque show.

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Musique

L’AUTRE TOUR DE FRANCE

Hip-hop, house, future pop, techno... Six weekends et six villes. Le son du moment voit du pays.

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l s’agira de parcourir la France, danser, écouter, ­découvrir, apprendre. Auprès d’audacieux représentant(e)s des courants musicaux qui ­excitent le jeune d’ici. Inédite et sans équivalent, jouissive comme participative, la série d’événements présentée par Red Bull Music sera lancée à la Cinémathèque de Paris, le 11 mars, où la compositrice techno Irène Drésel jouera en direct la bande-son d’un film de 1929, Loulou. Au Havre (Le Tetris), l’ambiance devient ­futuriste pour le show de ­Superpoze et Lomepal (photo), respectivement beatmaker et rappeur, qui animeront un workshop le même jour (23.3). Le « Tour » passe ensuite par Poitiers pour une soirée house et beatmaking (29.3), avant d’effleurer la capitale, au Chinois (Montreuil), où la chanteuse OKlou célébrera la sortie de son premier EP de pop digitale (5.4). Drapeau techno sur Brest le 6.4 (Cabaret V ­ auban) où les capitaines Funkineven et Krikor passent en salle des machines (aussi un workshop synthés analogiques par Krikor). Plus tard en avril, à Paris, une lecture fera se rencontrer le public et un artiste international, avant le final à Saint-Étienne, soit une nuit de déferlantes noise, techno et indus. Ouf ! redbullmusic.com

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Moby

« LES ­CHANSONS DE BOWIE M’ONT BOULEVERSÉ » 4 morceaux qui ont façonné la créativité du roi de la dance.

En 2018, Moby renoue avec ses racines musicales.

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DONNA SUMMER I FEEL LOVE (1977)

GRACE JONES I’VE DONE IT AGAIN (1981)

JOY DIVISION A ­ TMOSPHERE (1980)

« J’avais 13 ans la première fois que je l’ai entendue, elle m’a bouleversé, elle a changé ma manière de penser. Peu après, j’ai bossé pour me payer les disques de Bowie. Des années plus tard, lui et moi sommes devenus amis. Il m’a confié qu’avant de la transformer pour en faire une œuvre simple et futuriste, cette chanson n’était qu’une cover de Waiting For The Man du Velvet Underground. »

« Ça passait à la radio quand j’étais jeune. C’est un titre ­remarquable. Le génie tient au talent de Giorgio Moroder, son producteur, qui a réussi à créer une tension sexuelle avec une électro rudimentaire. La plupart auraient fait des ­rajouts – moi y compris –, mais ça aurait gâché le morceau. Pareil pour le texte : ce ne sont que dix mots, et pourtant, ces paroles sont d’une profondeur peu égalée. »

« Au début, je me suis forcé à ne pas l’aimer. Grace Jones était cool, mais ça, c’était gentil, rien à voir avec ses titres dub. J’ai grandi en banlieue, j’étais donc surtout exposé à de la musique genrée, masculine. Avec cette chanson, j’ai réalisé que le R&B et la soul faisaient ce que le punk rock que j’écoutais ne pouvait pas. Je ne savais pas d’où ça ­venait, mais ça m’a touché, j’en suis tombé amoureux. »

« À l’école, je me sentais plus proche de Ian Curtis via ses paroles que de mes amis. Ce que j’aime dans cette chanson, hormis son côté émotionnel, c’est le son. Dans les années 1970, on dissociait le rock et l’électro. On faisait soit l’un soit l’autre. Ce fut une révélation pour moi, ce groupe qui comprenait qu’on pouvait faire tellement plus avec un synthé et une boîte à rythmes qu’avec des instruments normaux. »

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JONATHAN NESVADBA

DAVID BOWIE HEROES (1977)

FLORIAN OBKIRCHER

lus de vingt millions d’albums vendus dans le monde : Richard Melville Hall alias Moby est un ­musicien multi-instrumentiste au succès incomparable dans l’électro. Avec son quinzième album, Everything Was B ­ eautiful, And Nothing Hurt, l’artiste de 52 ans ­revient vers ses premières amours comme on peut l’entendre sur les titres Porcelain et Why Does My Heart Feel So Bad? Il présente ici quatre titres qui ont façonné ses goûts m ­ usicaux dans ses jeunes années dans le Connecticut, et l’ont placé sur la voie de la renommée. moby.com


RESTAURANT | PLAGE PRIVÉE DINER SHOW CABARET


Roman Repilov

EN LÉVITATION La position du lugeur russe (ici pendant les préparatifs à la Coupe du Monde de luge 2017-18) laisse penser qu’il est en train de se reposer, et pourtant : c’est ce qui lui a permis, en jouant des épaules et du mollet, de lancer sa luge à 140 km/h pour gratter tous ses adversaires et ­remporter l’or à Lake Placid, NY (USA).

Ce cliché presque irréel de Repilov a été pris en octobre dernier à Sotchi (­Russie) par le photographe Denis Klero.

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DENIS KLERO/RED BULL CONTENT POOL

TOM GUISE

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Ces images créées en réalité mixte sont envoyées sur la rétine.

Magic Leap Lightwear

« C’EST LA MORT DE LA RÉALITÉ »

L’ordi principal est un petit boîtier clippé à la ceinture, le Lightpack, aussi puissant qu’un MacBook Pro.

C

ouplée à un puissant mini-ordinateur et un contrôleur manuel, cette invention de l’Américain Rony Abovitz dépasse tout ce que nous avons vu jusqu’ici dans ce ­domaine. Les lunettes M ­ agic Leap Lightwear sont en effet conçues comme un o ­ rdinateur spatial, sensoriel (grâce à ses capteurs) et intelligent (grâce au programme de machinelearning) qui p ­ ermet de capter

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et de comprendre notre environnement. Les signaux sont ­envoyés directement sur la ­rétine, modifiant notre ­perception visuelle, pour une expérience 3D encore plus ­interactive. Équipé d’une ­mémoire cartographique, il se souvient de l’emplacement d’un objet quand vous retournez dans une pièce. Pour David Nelson, chercheur au M×R Lab (pour Mixed Reality) en Californie,

il s’agit d’une nouvelle étape dans l’interaction entre l’Homme et la machine : « C’est la mort de la réalité ! » Google a investi plus d’un milliard et demi d’euros dans la start-up, et les productions ­Lucasfilm développent des contenus Star Wars spécialement pour la Lightwear. On attend donc avec impatience de les chausser... avant la fin de l’année. magicleap.com THE RED BULLETIN

TOM GUISE

Plus fort que la réalité augmentée : les lunettes de réalité mixte ­modifient votre perception physique, spatiale et visuelle du monde.



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raisons de vivre Red Bull Air Race La France l’attendait depuis des années, le Red Bull Air Race s’installe à Cannes du 20 au 22 avril prochains et va faire ­tourner la tête des fondus d’aviation et de sports mécaniques d’un nouveau genre.

Vitesse, précision et esthétique aérienne : le Red Bull Air Race arrive en France.

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ARMIN WALCHER/ RED BULL CONTENT POOL

Texte PH CAMY & PATRICIA OUDIT



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Une discipline hors du commun Red Bull Air Race fait voltiger les 24 meilleurs pilotes du monde sur un circuit des airs.

Deux petits mètres de chaque côté de ­l’aile : voilà la marge de manœuvre dont dispose le pilote, lancé jusqu’à 370 km/h, pour passer à l’horizontale entre deux ­air gates (pylônes gonflables). Pendant les 6 km que dure le run (passage) avalé en environ une minute, le cyber-chevalier du ciel, cœur à 180, est cloué jusqu’à 10 g (soit trois fois plus qu’en F1, situation déjà extraordinaire pour vous et moi), mais jamais plus sous peine d’élimination.

d’Abu Dhabi où la température du cockpit peut frôler les 50 °C. Autre fluide mis sens dessus dessous : le sang qui, en affluant brutalement vers les membres inférieurs, alimente moins le cerveau. Pour ces as du manche, anciens de la voltige ou pilotes de chasse expérimentés, deux choses peuvent aider à combattre les g, la musculation, qui vous rendra plus fort, évidemment, et augmente votre tolérance en ­volant, encore et encore.

5 G MINIMUM

CHICANE À MACH 2

Soit 24 vireurs d’élite, capables de voler à dix mètres au-dessus de l’eau ou du sol, fusant vers une chicane négociée à Mach 2. Laquelle, sur un circuit terrestre, sera supposée vous inciter à réduire votre ­vitesse… Ici, aux stands comme dans les cieux, la BO de Top Gun n’est jamais loin.

er

Crispant ? Le Canadien Pete McLeod à l’entraînement à Abu Dhabi, le 1 février 2018.

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Abu Dhabi, février 2017 : site d’envergure pour compète aérienne de folie.

JOERG MITTER/RED BULL CONTENT POOL

Le pilote doit donc assumer que son corps pèse dix fois plus lourd qu’à l’ordinaire. Rien que sa tête pèse 70 kilos ! Sur le circuit, le ticket d’entrée est de 5 g, tarif de la moindre ville à ces vitesses. L’équivalent en sueur : deux litres d’eau perdus par manche sur une épreuve comme celle


« Au Red Bull Air Race, c’est contre un chrono que l’on se bat ! » Nicolas Ivanoff, France


« Je reviens pour le titre, bien sûr, mais ça va être disputé ! »

JOERG MITTER/RED BULL CONTENT POOL

Yoshihide « Yoshi » Muroya, champion du monde 2017


Le Japonais ­ oshihide « Yoshi » Y Muroya remporte le Red Bull Air Race 2017 à Indianapolis.

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+ 2 SECONDES G DÉPASSÉS

Si télémétrie ou analyses d’après-vol révèlent que le pilote a dépassé 10 g pendant plus de 0,6 secondes (sans dépasser 12 g).

DNF / VOL INTERROMPU FACTEUR DE CHARGE MAX. DÉPASSÉ

+ 1 SECONDE / DNF VOL INTERROMPU VIRAGE À LA VERTICALE INCORRECT

Si télémétrie ou analyses d’après-vol révèlent que le pilote a dépassé le facteur de charge autorisé, soit 12 g.

Tout pilote qui dévie de la manœuvre prévue reçoit 1 seconde de pénalité. L’écart excessif est une « sortie de trajectoire », et le vol est interrompu.

+ 2 SECONDES VOL TROP HAUT OU TROP BAS

Un vol au-dessus ou en-dessous de la fenêtre de vol, mais toujours sur le tracé du circuit.

+ 1 SECONDE / DNF VOL INTERROMPU EXCÈS DE VITESSE AU DÉPART

Lorsque le pilote passe la porte d’entrée à une vitesse trop élevée.

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DQ / DISQUALIFICATION PÉNALITÉ DE POIDS

Après chaque course, le pilote et son avion sont pesés. S’ils pèsent moins de 696 kg (avec tolérance de − 5 kg après le vol), le pilote est disqualifié.

Une véritable course des airs Une course d’avion au-dessus de la French Riviera, ça peut paraître simple, mais comment ça se passe ?

UN CIRCUIT AÉRIEN

En pratique : les pilotes parcourent un ­circuit de plusieurs portes matérialisées par des pylônes – qui vont généralement par paires – gonflés d’air et atteignant une hauteur de 25 m. Chaque circuit fait 30

environ 6 km et est constitué de 2 tours consécutifs. Les pilotes le parcourent chacun leur tour, le plus rapidement possible. L’avion doit être à l’horizontale pour franchir les portes, sauf dans les chicanes. La chicane est une série de pylônes uniques alignés pour être franchis en slalomant.

PORTE-À-PORTE

Le chronomètre démarre au passage de l’avion dans la porte de départ et s’arrête quand il franchit la ligne d’arrivée, matérialisée par la dernière porte. La porte d’entrée et de sortie est représentée par des air gates à damiers noir et blanc. Ci-dessus, le tracé et ses pénalités.

RED BULL AIR RACE

Le Red Bull Air Race, dans son déroulé : des sessions libres, des qualifications, la compétition. Dans la Master Class, les épreuves se tiennent d’abord à 14 (Round of 14), puis à 8 (Round of 8), et la finale voit le top 4 des pilotes du jour s’affronter (Final 4). Antichambre de cette classe « élite », la Challenger Class viendra aussi régaler le public cannois.

THE RED BULLETIN


+ 3 SECONDES / DNF VOL INTERROMPU CONTACT AVEC UN PYLÔNE er

1 pylône : + 3 sec. e 2 pylône : + 3 sec. e 3 pylône : vol interrompu

+ 2 SECONDES PÉNALITÉ ­D ’INCLINAISON

+ 1 SECONDE FUMÉE INSUFFISANTE

Au passage d’une porte, l’avion doit être à l’horizontale, que ce soit dans le sens longitudinal ou transversal.

L’avion doit émettre une fumée régulière entre la consigne « smoke on » et la porte de sortie.

DNF / VOL INTERROMPU SORTIE DE TRAJECTOIRE

Si le pilote sort du tracé prévu, son vol est interrompu.

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Des bolides

3 types d’avions engagés : focus sur l’Edge 540 V3. Précis et contrôlable, l’Edge 540 V3 est aussi très agressif. Ses ailes sont très rigides et sa structure en acier tubulaire chromé, associée à un carénage en composite, lui assurent un fuselage léger, durable et stable. Un dur à cuire.

Ce type d’avion est le favori de la plupart des équipes en Master Class et sa déco varie selon leurs couleurs.

FABRICANT : Zivko Aeronautics, USA LONGUEUR : 6,3 m  ENVERGURE : 7,44 m ROTATION : 420 °/sec  VITESSE DE MONTÉE : 1,128 m/min VITESSE MAX. : 425,97 km/h  G MAX. : +/-12g THE RED BULLETIN

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USA, 2017. L’Espagnol Juan Velarde à fond lors de la 8e étape du Red Bull Air Race.

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« La boxe fait aussi partie de mon training, c’est bon pour l’endurance ! »

ANDREAS LANGREITER/RED BULL CONTENT POOL

Juan Velarde, Espagne


Vol de compétition ou commercial, Mélanie Astles s’implique avec la même passion.

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LES AUTRES EXPERTS LOCAUX

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Des pilotes français au top Seule femme engagée sur le tour 2018, Mélanie Astles entame une formation de pilote de ligne.

the red bulletin : Le 10 janvier, à Châteauroux, vous avez piloté un A320 pour la première fois de votre vie. Ça fait quoi ? mélanie astles : Du bien ! J’étais surtout stressée par l’atterrissage. Mais j’ai fait un kiss landing parfait. Après tous ces exercices un peu anxiogènes au simulateur et ces mois de formation chez Air France sur les « petits gros », ça fait du bien.

PREDRAG VUCKOVIC/RED BULL CONTENT POOL, JOERG MITTER/RED BULL CONTENT POOL

Les petits gros ? Les A320 ! Ils sont 65 fois plus lourds que mon avion qui pèse une tonne. Il y a de l’inertie, il faut anticiper davantage les trajectoires. Toutes ces procédures aussi ! Le manuel fait 10 000 pages… Heureuse de devenir pilote de ligne ? En sortant de l’école en 2008, c’était la crise. Aucune compagnie ne recrutait. J’ai envoyé mon CV dans le monde entier, puis je me suis rabattue sur de petits jobs, remorque de planeur et relais radio. Et quand on m’a proposé de m’embaucher, plusieurs fois, je n’avais plus le temps car j’étais engagée sur le Red Bull Air Race. Pourtant, vos rêves de volutes dans les airs ont failli partir en fumée… Oui, j’avais eu le déclic pour l’aviation lors d’un meeting aérien en Angleterre vers l’âge de 6 ans. Mais comme je n’étais pas faite pour les études, j’ai commencé à t­ ravailler à 18 ans, dans le secteur de la station-service. Heureusement, ma station était proche de l’aéroport de Lyon, alors, à 21 ans, je me suis payé un baptême. J’ai lavé les avions en échange de convoyages. Et quatre ans plus tard, j’étais pilote. Nouvelle saison en Challenger Cup, et nouvel avion ? Oui, j’ai un Edge 540. Les mêmes qu’en THE RED BULLETIN

Master Class. Je vais faire ma première course à Cannes, à domicile. C’est un peu comme changer de voiture : c’est de la prise en main. Mais je dois vite faire corps avec cette machine plus puissante. D’autant qu’avec votre formation de ­pilote de ligne, vous disposerez de moins d’entraînement que vos rivaux ? Oui, je n’ai pas volé depuis trois mois. Durant ma première saison, c’était déjà le

« Un A320 pèse 65 fois plus lourd que mon avion de compétition. » cas car je cherchais des sponsors, ce qui me prenait beaucoup de temps. Mais je suis optimiste : Paul Bonhomme a gagné trois fois le circuit en étant pilote de ligne. Vos ambitions pour cette saison ? 6 en 2016, 5 en 2017 : j’ai envie de continuer cette progression. Le tout avec un ­niveau qui ne cesse de monter. Je dois leur mettre la pression, aux hommes ! Comment ça se passe avec eux ? Sainement. Je me sens très respectée. Rassurez-nous, vous n’allez pas faire des loopings avec votre A320 plein de passagers ? Non, mais bonne nouvelle : si l’avion part en vrilles, je devrais pouvoir m’en sortir !

melanieastles.com

Qui sont les quatre autres pilotes français engagés ? 1. NICOLAS IVANOFF « L’ÉLÉGANT » MASTER CLASS Le Corse d’origine russogrecque a longtemps été instructeur à la ­fameuse école de pilotage Corse Voltige et membre de l’équipe de France de vol acrobatique avec laquelle il a décroché l’or en 2000. Il fait désormais partie des vétérans du circuit sur ­lequel il court depuis quinze ans, signant au ­passage cinq podiums. Réputé pour ses e­ nvolées stylistiques et l’élégance de son pilotage, Nicolas régale les foules. 2. FRANÇOIS LE VOT « L’ACHARNÉ » MASTER CLASS Cet ancien pilote de chasse et coach de voltige aérienne a réalisé son premier podium en mars 2016 en finissant troisième à Abu Dhabi, après une entrée fracassante en Challenger Cup (trois victoires d’affilée en 2014). Champion du monde de voltige en 2013, François s’entraîne avec acharnement entre chaque saison du Red Bull Air Race. Déterminé, il est clairement engagé sur le sentier de la victoire. 3. MIKA BRAGEOT « L’AQUITAIN » MASTER CLASS 3 000 heures de vol, instructeur de voltige et des médailles de toutes les couleurs dans cette discipline : le pedigree de Mika l’Aquitain, 30 ans (presque 20 de vol), impressionne. Ses concurrents aussi, qui l’ont vu débarquer en 2014 sur le circuit et à coups de 9 podiums, dont 4 victoires, remporter la Challenger Cup avant d’intégrer en 2016 le premier programme d’accompagnement Master du Red Bull Air Race. 4. BAPTISTE VIGNES « LE PRÉCOCE » CHALLENGER CLASS Évoluant depuis un an en Challenger Cup, le circuit qualificatif pour l’élite de la Master Class, Baptiste a un sérieux palmarès : champion du monde de voltige en 2010, sans oublier tous ses autres titres par équipe, il est aussi instructeur depuis 2009. Ce Calaisien, qui s’est assis dans son premier cockpit à 14 ans, n’aime rien tant que ­repousser ses limites physiques et ­mentales. À suivre donc !   35


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Une première

Du 20 au 22 avril, Cannes aura la tête en l’air. Le Red Bull Air Race, cette compétition motorisée des cieux, a été créée en 2003, en Autriche. Il est depuis devenu un tour international régalant un public toujours plus massif (évoluant d’Abu Dhabi à ­Indianapolis, en passant par l’Europe de l’Est cette année, de février à novembre. La tenue du Red Bull Air Race en France est une grand première et vient honorer les liens historiques entre notre pays et l’aviation. La baie de Cannes se présentait comme une place de choix, de par son ­dégagement, et ses dimensions idéales en termes de visibilité du show, de positionnement du public et de sécurité. La sécurité des compétiteurs et des spectateurs est en effet le critère numéro un de l’installation du Red Bull Air Race dans un pays étape. En France, la volonté de le recevoir était historique, mais pour, enfin, accueillir cette course cette année, il fallait que soient aussi convaincues la Direction ­générale de l’aviation civile (DGAC), la ­Direction de la sécurité de l’aviation c­ ivile (DSAC) et le Service de la navigation ­aérienne (SNA) sud-est.

L’EXPLOIT CANNOIS

C’est fait, et cela valait le coup d’attendre, car c’est au-dessus de la Riviera qu’évolueront les pilotes sur leur circuit, entre 600 pieds (altitude maximale) et 33 pieds d’altitude minimale, soit 10 m ! Si une course aérienne au-dessus de l’eau est plus aisée à sanctuariser, au vu de sa configuration exceptionnelle, c’est dans un espace inhabituel que les pilotes évolueront : seule une collaboration très étroite entre les organisateurs de l’événement et les autorités aériennes citées plus haut pouvaient permettre un tel exploit. Côté organisation, la marge de manœuvre est très mince, puisque le Red Bull Air Race doit être présenté entre deux salons 36

cannois prestigieux, le MIPTV, et le ­Festival de Cannes. C’est donc sur une ­fenêtre de trois semaines que la manifestation doit être montée, démontée et avoir lieu. Une mission que relèveront 800 à 900 personnes (équipes françaises et internationales) dévouées à l’organisation.

UNE COURSE FÉROCE

Côté course, après les entraînements du 20 avril, le 21 est dédié aux qualifications des deux catégories, Challenger et Master Class. Durant ces essais, les 14 pilotes de Master Class déterminent l’ordre de leur première épreuve à 14. Au plus rapide de deux runs. Le jour de course, dimanche 22 avril, en Challenger Cup, les dix pilotes s’affronteront aussi au chrono. Quelle que soit leur classe, les pilotes doivent respecter des règles très strictes s’ils ne veulent pas se voir infliger des secondes de pénalité, voire même être disqualifiés. Car, non content de résister, dans son cockpit,

« Run après run, tu dois être consistant, et d’attaque ! » Matthias Dolderer, champion du monde 2016

aux g et à des évolutions incroyables, le ­ ilote doit ajuster sa vitesse au départ, ne p pas voler trop haut, ou trop bas, assurer les manœuvres selon les angles imposés. Et comme dans cette course motorisée d’un autre genre, rien n’est laissé au hasard et chaque détail compte, le poids des avions engagés est aussi surveillé, et si l’on dévie de la trajectoire autorisée, le run est THE RED BULLETIN


DES À-CÔTÉS DE TRÈS HAUT VOL Sur place ou à distance, de jour comme de nuit. tout simplement arrêté. Féroce, ce format de course offre à chaque nouvelle saison une compétition très serrée.

AVEC LA PATROUILLE

JOERG MITTER//LIMEX IMAGES, DOM DAHER/RED BULL CONTENT POOL, JOERN POLLEX/ RED BULL CONTENT POOL, M.JOUARY/ARMÉE DE L’AIR/DÉFENSE, LOIC B. PHOTOGRAPHE/CHRYSTIE

Durant le Red Bull Air Race (ici à Porto en 2017), le public est au plus près de l’action.

Avec une offre de tickets accessible à toutes les bourses et une compétition ­visible par toutes les générations, c’est une foule immense qui est attendue sur la Croisette et ses plages du 20 au 22 avril, entre 11 et 17 heures. En marge de la compétition, un impressionnant spectacle aérien sera aussi offert au public. Parmi les grands moments de ce week-end, n ­ otez la présence des Soul Flyers, duo de virtuoses du parachute acrobatique et du wingsuit. Un autre Français, Tim Alongi, spécialiste du parapente extrême, impressionnera également la foule de ses évolutions à couper le souffle, et sont également attendus les Flying Bulls, une flotte d’avions et ­d’hélicoptères venus par les airs depuis le ­fameux Hangar 7, hangar-musée basé sur l’aéroport de Salzbourg en ­Autriche. On attend également la ­Patrouille de France pour une présence exceptionnelle sur l’événement. « L’air de rien », ce Red Bull Air Race sera hors du commun.

Infos et tickets : redbullairrace.com Retransmissions en direct sur : redbullairrace.com/live, W9 et Facebook

Prestige national et aérien : la Patrouille de France sera également du vol. THE RED BULLETIN

1. HORS COMPÉTITION Le Red Bull Air Race célébrera les évolutions aériennes. Y seront aussi attendus les Soul Flyers, parachutistes et wingsuiteurs de renom présents sur chaque jour de compétition. Le parapentiste freestyle Tim Alongi sera aussi de la partie, comme la Patrouille de France et les Flying Bulls qui régaleront la foule de leur présence.

2. PLEIN LES YEUX Si vous n’êtes pas à Cannes ce week-endlà, ne manquez par les retransmissions en direct sur le site du Red Bull Air Race, sur W9 et Facebook. La plateforme de réalité virtuelle Google Daydream s’est associée à l’événement pour offrir une expérience LIVE VR lors des courses ou à la demande (disponible sur Google Play Store).

3. JUSQU’À L’AUBE ? Avant et après la compétition, restaurezvous au Tube ou au New York-New York, et poussez la porte des restos-clubs Le KA et Bâoli. Autre établissement réputé de la région, le Chrystie (photo) sera une place forte nocturne durant le Red Bull Air Race. Les VIP de l’event seront quant à eux accueillis par les équipes de l’Annex Beach.   37


HAMILTON : 100 ANS DE CHRONOMÉTRAGE AÉRIEN En 2018, Hamilton ­célèbre une étape ­importante de son ­histoire : la marque fête son premier centenaire de chronométrage aérien.


THE RED BULLETIN PROMOTION

Belmont (USA), 15 mai 1918 : deux membres de la Hamilton Watch Company présentent une montre Hamilton aux pilotes de l’armée Torrey H. Webb et Stephen Bonsail. Ce sont eux qui assureront le ­premier vol postal américain vers Washington. À droite, une publicité Hamilton datant de 1929.

H

FOTO: RED BULL CONTENT POOL/ SEBASTIAN MARKO

amilton jouit d’un passé prestigieux dans le monde de l’aviation où elle fournit aux pilotes et aux copilotes des instruments de vol essentiels depuis l’aube de la navigation ­aérienne. Les étapes majeures de son histoire dans ce domaine se sont succédées à un rythme constant : en 1918, les montres ­Hamilton sont choisies comme chronomètres officiels des premiers vols postaux américains entre Washington, Philadelphie et New York ; en 1926, une montre Hamilton a chronométré le ­premier vol à destination du pôle Nord ; dans les années 1930, la marque devient la montre officielle des quatre principales compagnies aériennes des États-Unis... Depuis lors, Hamilton a conclu et développé des partenariats avec des escadrons militaires, des services de secours aérien, des équipes acrobatiques ­aériennes et des pilotes de voltige du monde entier. En 2017, Hamilton est ­devenue le chronométreur officiel du Red Bull Air Race, le championnat du monde qui a révolutionné les sports mécaniques. Grâce à ce partenariat, Hamilton

se trouve au cœur de la branche la plus exaltante de l’aviation. Issue d’une étroite collaboration avec des pilotes, et à la pointe de l’innovation dans le domaine des montres d’aviation, la collection Hamilton actuelle répond aux besoins des aviateurs d’aujourd’hui. La maison Hamilton célèbre son premier centenaire de chronométrage aérien avec la sortie du modèle Hamilton Khaki X-Wind Auto Chrono ­Édition Limitée. Inspirée par la Khaki X-Wind Auto Chrono originale, l’édition limitée 2018 intègre un maximum de fonctions destinées aux pilotes. Elle offre un concentré de technique, dont l’innovant calculateur des vents ­latéraux qui équipait l’originale. Limitée à seulement 1 918 pièces numérotées, la Khaki X-Wind Auto Chrono Limited Edition est dotée d’un robuste boîtier de 45 mm en acier inoxydable. Hamilton est fière de célébrer un siècle de chronométrage aérien avec cette montre de précision, qui conjugue son histoire avec l’aviation au passé, au présent et au futur.

hamiltonwatch.com

Hamilton célèbre un siècle de chronométrage aérien avec cette édition limitée : la Hamilton Khaki X-Wind Auto Chrono.


EN VOL 2,45 m en saut en hauteur : ce record absolu fêtera ses 25 ans cet été. À moins que… Le frêle Qatari MUTAZ BARSHIM a de bonnes chances de pulvériser cet exploit presque aussi vieux que lui. Texte STEFAN WAGNER Photos SHAMIL TANNA

Séance photos pour The Red ­ ulletin : Mutaz Barshim à la B Aspire A ­ cademy de Doha, son QG sportif au Qatar.

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he red bulletin : Monsieur Barshim, connaissez-vous la h ­ auteur exacte d’une cage de foot ? mutaz barshim : Évidemment, c’est 2,44 mètres. Un centimètre de plus que mon record personnel. J’y pense à chaque fois que je passe devant un terrain de foot quand je m’entraîne. Je fais 1,85 mètre et je dois me hisser sur la pointe des pieds pour toucher la barre : vous, vous voulez carrément sauter par-dessus ! Non, je veux battre le record du monde qui est de 2,45 mètres. Mon objectif, c’est de sauter 2,46 mètres. Mais cela fait vingt-cinq ans que personne n’a réussi à faire mieux que le Prince des hauteurs, le Cubain J­ avier Sotomayor (exploit réalisé le 27 juillet 1993 à S ­ alamanque, en Espagne, ndlr), vingt-cinq ans que les athlètes du monde entier essaient en vain de battre cette performance mythique. Beaucoup d’experts sportifs vous en croient capable. Et vous, vous y croyez ? Sauter 2,46 mètres ? Bien sûr, je sais que je peux le faire.

“What gravity, huh?” Ha ha ha ! Oui, c’est ma devise. Non mais sérieusement, lutter contre la pesanteur, ce n’est pas rien ! Chaque saut est une lutte contre la pesanteur, et chaque saut réussi, une victoire contre cette force. Le saut en hauteur ­relève d’ailleurs davantage du vol plané que du saut. On se sent vraiment voler, c’est une sensation magnifique. Moi, je me concentrerais plutôt sur l’atterrissage, et sur cette fichue barre qu’il ne faut surtout pas toucher. Seuls les débutants sont obsédés par la barre. Plus vous comprenez et maîtrisez ce sport, moins la barre apparaît importante. Ah bon ? C’est pourtant elle qui mesure vos performances. 42

Non. Le secret, c’est d’essayer de sauter le plus haut possible, à chaque fois. Peu importe que la barre soit à 2,10 ou 2,30 mètres, ce qui compte, c’est la ­performance, le saut. Pas la barre. Oui, mais une barre à 2,10 mètres, ça doit être un peu ennuyant pour vous. Comme si on demandait à Usain Bolt de faire le 100 mètres en 13 secondes. Non, c’est très différent. Parce qu’une barre à 2,10 mètres, elle ne te met pas la pression, alors qu’une barre à 2,40 mètres, ça fait peur, ça te stresse... La technique du saut devient alors beaucoup plus difficile à appliquer. On est tenté d’essayer un truc différent de ce que l’on fait d’habitude, ce qui serait une grosse erreur. C’est devant un défi comme ­celui-là qu’il faut à tout prix éviter de se laisser submerger par l’adrénaline et la pression en essayant une technique que l’on ne maîtrise pas parfaitement. Ça me paraît difficile d’arriver à sauter 2,46 sans penser aux 2,46 mètres. Mon objectif, ce n’est pas la barre. Mon objectif, c’est d’amener le centre de gravité de mon corps, mes hanches puis mes pieds le plus haut possible. Ce qui est très simple à 2,10 mètres. Et beaucoup moins simple à partir de 2,30 mètres. Et forcément très difficile à 2,46. Lors d’un bon saut, ce n’est pas à la barre que tu penses, mais à toi, à ta technique et à tes capacités. Vous avez dit un jour que le saut en hauteur relève plus de l’art que de la performance sportive. “You need speed, but not too much, you need power, but not too much, you need to be flexible, but not too much.” (trad. « Vous avez besoin d’être rapide, mais pas trop, d’être puissant, mais pas trop, et d’être flexible, mais pas trop », ndlr) Votre conception de l’art est tout de même très... énigmatique. Pourtant, il s’agit bien d’un art. Comme tout art, c’est facile à comprendre, mais difficile à réaliser. Tout le monde peut courir, lever la jambe droite, lever

les bras, sauter, exécuter une rotation ­dorsale. Tout le monde peut prendre un pinceau, une toile, et la couvrir de peinture. Mais réussir un beau tableau, c’est une autre paire de manches. À ce niveau, le moindre détail compte. Pour l’art, il faut être créatif, c’est ­certain... mais pour le saut en hauteur ? Eh bien, comme vous le voyez, je suis assez grand, ce qui m’oblige systématiquement à contrôler mon équilibre et ma stabilité. Mais pas trop non plus, sans quoi je deviens trop raide. Il faut courir, savoir prendre son élan au bon moment, au bon endroit, bref... Tout est simple et en même temps extrêmement précis et nuancé. Comme un puzzle dont chaque petite pièce compte, ce qui rend le tout finalement très compliqué... et très stressant, physiquement et mentalement. Sauf que quand on vous regarde sauter, ça a l’air tellement facile. Oui (rires), tout le monde me dit ça. Pourtant, on a calculé qu’au moment de sauter, les chevilles, les genoux et le dos supportent une masse d’énergie qui correspond à dix fois notre poids normal. Et que plus tu maîtrises ta technique, plus la charge d’énergie libérée au moment du saut sera grande. Le saut, c’est comme une explosion. En 2014, vous vous blessez en réalisant la performance exceptionnelle (et votre record personnel) de 2,43 mètres. Trop d’énergie libérée ? Oui, cette fracture était due au stress. La pression avait été trop grande, et mon corps n’avait pas la solidité suffisante pour supporter 2,43 mètres. Quand j’ai réussi à sauter 2,40 à l’âge de 21 ans, ça faisait treize ans que personne n’avait franchi cette barre, et c’était quelque chose de complètement nouveau. Pour moi, cela voulait dire : davantage de repos, moins de compétitions et des entraînements plus ciblés. Un check-up complet toutes les quatre ou cinq compétitions. Des visites régulières chez le chiropracteur pour contrôler le mouvement des os. THE RED BULLETIN


« 2,40 mètres, c’est du stress, de la peur et des doutes. » « Le saut en hauteur, c’est un art, dit Barshim, c’est facile à comprendre, mais difficile à réaliser. »


Mutaz Barshim pendant l’entraînement : « La technique, rien que la technique, toujours la technique. »


« J’avais gagné onze centimètres en deux mois, la vache. »

Et ça, c’est uniquement l’aspect physique de la préparation. Parce que ce qui se passe dans ta tête, quand tu te retrouves devant une barre à 2,40 mètres, c’est dingue. Des milliers de pensées, de doutes, de peurs, « Qu’est-ce que je fais ici, comment je vais réussir ? » Mais au moment de s’élancer, il faut les virer de ta tête, toutes ces pensées, et les remplacer par « Je vais y arriver, je peux y arriver ». C’est un combat mental. Mais ça, les gens ne le voient pas, ils se disent que tout a l’air si facile, qu’il me suffit de placer la barre quelques centimètres plus haut, et hop. Ils ne savent pas ce que cela représente. Vous devriez être habitué à pratiquer ces hauteurs, avec tous ces entraînements ! Je m’entraîne deux fois par semaine, maximum. Et à chaque fois, je ne fais pas plus de dix sauts.

« Work hard, okay, mais surtout : work smart. Répéter dix fois un bon mouvement sera toujours mieux que répéter mille fois un mauvais mouvement. »

C’est tout ? C’est largement suffisant pour mon corps. Si je lui en demande trop, je risque la blessure, comme la dernière fois. Lors des entraînements, la barre estelle placée à 2,30 ou à 2,40 mètres ? Ni l’un ni l’autre, jamais aussi haut. Je ne m’entraîne pas à la hauteur, mais à la technique. Juste la technique et rien que la technique, dans ses moindres détails. Mais en compétition, c’est la hauteur qui compte ! Oui, je sais (rires) ! Le saut en hauteur reste une discipline tout de même assez cruelle : chaque compétition se termine sur un essai raté. Chaque victoire correspond finalement à une défaite. La hauteur qu’on n’a pas réussi à atteindre. On quitte le stade sur un échec, même en terminant sur la plus haute marche du podium. Oui, et cette idée me plaît beaucoup. Comment ça ? Évidemment. Imaginez que vous remportiez une victoire, et que vous n’ayez plus besoin de vous améliorer. Finie la compétition, finies les montées d’adrénaline. Nul. Alors que dans la discipline du saut en hauteur, même si vous avez établi un record, même si vous êtes couronné champion, il y a toujours dans votre tête cette dernière barre que vous n’avez pas réussi à franchir. Et ça vous travaille, ça ne vous lâche pas. L’échec, c’est l’étincelle

qui ravive ta motivation. Mieux vaut être satisfait à 99 % qu’à 100 %. C’est exactement ça qui me plaît dans ce sport. Battre le record du monde, cela veut dire être plus que le simple champion de sa discipline. Mais que faire ­lorsqu’on n’a pas vraiment envie de se ­surpasser pour remporter une compétition ? Tout cela paraît assez compliqué, mentalement. Ça l’est aussi. Moi, ce que j’aime, c’est quand la compétition est hyper serrée, quand mon adversaire me gratte un centimètre, et que je le rattrape au coup suivant. Lorsque j’ai fait 2,42 mètres à New York, c’est devenu le deuxième saut le plus haut de l’Histoire... Pendant quelques minutes, parce que mon adversaire a fait pareil tout de suite après, et a remporté la compétition, parce qu’il avait de meilleurs essais. Mais dans la semaine qui a suivi, j’ai réussi à sauter 2,43. Pourquoi ? Parce que je ne voulais plus perdre face à lui ! Alors qu’à Londres, j’ai gagné avec 2,35 mètres. J’aurais pu faire plus, mais il n’y avait plus de tension, plus de challenge. Tu ne peux pas te surpasser si tu es content de toi. Il faut toujours rester sur sa faim. Plus mes adversaires sont forts, plus ça me motive. Vous avez débuté dans le saut en hauteur assez tard, vers 16 ans. Ce serait aujourd’hui impossible pour un joueur de tennis, un footballeur ou un pilote automobile de commencer à cet âge. Oui, bien sûr, mais comme mon père pratiquait la course à pied, c’est ce que j’ai fait en premier. Je courais. Et de temps en temps, je sautais. Aujourd’hui, je sais que c’est ce qui m’a permis de garder la flamme. Si j’avais commencé le saut en étant gamin, à l’heure qu’il est, j’aurais peut-être déjà raccroché. Et puis je n’aime pas l’idée d’obliger un gamin à faire quoi que ce soit. Pourtant, si on veut devenir champion un jour, on n’a pas le choix, il faut ­commencer le plus tôt possible. Pas forcément : regardez-moi ! Oui, mais vous, vous êtes un enfant prodige ! Au contraire ! J’étais le plus maladroit de mon groupe de sport. Franchement, à 17 ans, j’étais un sauteur pitoyable. Les filles faisaient mieux que moi. Mais petit à petit, ce sport est devenu ma passion. J’étais tellement heureux quand je   45


r­ éussissais un saut. J’ai commencé à m’intéresser à la technique, à regarder des ­vidéos de sauteurs, mais je n’ai toujours fait que deux entraînements par semaine. C’est souvent ce que disent ceux qui ont atteint un niveau d’exception, dans n’importe quel domaine : la ­passion que l’on éprouve pour quelque chose nous permet de nous y consacrer plus intensément, et plus longtemps. Et nous aide à devenir excellent dans ce que l’on fait. Certes, j’ai commencé à me pencher sur la technique du saut en hauteur, et à étudier les comportements des athlètes, mais je n’ai toujours fait que deux entraînements par semaine. Difficile d’imaginer un sportif de très haut niveau avec un tel emploi du temps... Et pourtant. Si l’entraînement est bien fait, c’est largement suffisant. « Work hard, okay, mais surtout : work smart. » Répéter dix fois un bon mouvement, ça sera toujours mieux que répéter mille fois un mauvais mouvement. Ce n’est pas la quantité des entraînements qui compte, mais leur qualité. Moi, j’ai l’habitude de visionner une même vidéo cent ou deux cents fois, jusqu’à ce que je pige ce petit détail sur lequel on va travailler ensemble, mon coach et moi, pendant deux ou trois mois. Quand il s’agit de trouver ce petit morceau de puzzle sur lequel on va bosser pour améliorer l’ensemble, mon coach est un vrai génie. Il s’agit du Polonais Stanislaw ­Szczyrba, que l’on a fait venir expressément pour vous entraîner. D’ailleurs, il paraît que la première fois qu’il vous a vu, c’était lors d’un match de basket. Il est venu vous voir et vous a dit : « Toi, tu peux sauter 2,40 mètres ! » Oui, c’est vrai. À l’époque, je faisais 2,09 mètres maximum. Et puis arrive ce vieux Polonais de 65 ans et qui me dit que je peux faire 2,40 alors que cela faisait dix ans que personne n’avait réussi à sauter aussi haut. Je me suis dit que ce type était un taré. Et vous avez d’abord refusé de travailler avec lui… On n’arrêtait pas de se disputer. Je voulais sortir, profiter de la vie, j’arrivais tout le temps en retard aux entraînements. Et voilà qu’il arrive et qu’il se met à me prendre la tête pour le moindre retard, 46

la moindre erreur. J’ai voulu le faire virer, au début. Et lui, de son côté ? Il a tenu bon. Il ne me lâchait pas, me répétait sans cesse : « Ne gaspille pas ton talent, tu peux accomplir de grandes choses. » Mais je ne le croyais pas. Son professionnalisme me gonflait. Et puis un jour, en 2009, alors que je voulais m’inscrire à la fac, il me lance : « Donne-moi deux mois. Accompagne-moi en Suède pour un camp d’entraînement et fais exactement ce que je dis pendant ces deux mois. Si après, tu veux toujours retourner à la fac, je te laisserai tranquille pour toujours. Mais donne à ta carrière cette dernière chance. » On y est allés, et j’ai fait ce qu’il a dit pendant deux mois : se coucher tôt, se lever tôt, manger sainement, tout ça quoi. Au début, je faisais 2,14 mètres. Au bout de deux mois, je sautais à 2,25. J’avais gagné 11 centimètres en deux mois, la vache ! Depuis, je fais tout ce qu’il me dit. Il a fait de moi un autre homme. C’est devenu mon deuxième père. Szczyrba a entre-temps dépassé les 70 ans. N’est-il pas un peu... dépassé face au monde sportif actuel ? D’une certaine façon, oui. Mais pour les aspects les plus importants de ma discipline, non, il n’est pas dépassé. Il y a cette nouvelle génération ­d’entraîneurs qui sortent de leurs écoles et qui connaissent par cœur

« Celui qui croit qu’un titre de champion du monde lui donne le droit d’être arrogant n’a rien compris à la vie. »


Barshim aura 27 ans le 24 juin. CV  : deux médailles olympiques (bronze à Londres en 2012 et argent à Rio en 2016), un titre de champion du monde à Londres en 2017, des médailles d’or aux Championnats du monde en salle 2014 et aux Championnats d’Asie en 2010 et 2014.


Voilà ce que représentent 2,46 m, l’objectif de Barshim. Pourtant, avec une taille d’1,88 m, le Qatari assure que « [son] corps est prêt pour 2,47 m ».


toutes les études en biomécanique ou en sciences du sport. Alors que lui déteste la paperasse ! Et les ordinateurs ! Il a également horreur de tout ce blabla théorique. Mais c’est un vrai génie. Quant aux programmes ­d’entraînement, c’est simple : il déteste. Depuis que je bosse avec lui, je n’ai jamais eu un seul programme. On n’en a pas besoin. Stanislaw sait toujours quoi faire. Et s’il me dit un jour : « Aujourd’hui, tu vas faire 10 fois 100 mètres de sprint » et que mes muscles me font mal, il a toujours une idée de rechange. Ou alors il me dit : « Pas grave. Fais-moi quand même 10 fois 100 mètres. » Bref, c’est un génie. Les athlètes de niveau mondial ont ­plutôt tendance à considérer leur coach comme un « employé » à leur service. Je suis la voiture, il est le pilote. On est une équipe, l’un ne fonctionne pas sans l’autre. Je dois aussi veiller à toujours lui donner les informations les plus précises possibles. Par exemple, ne pas dire : « J’ai mal au genou » mais décrire très exactement la douleur ressentie. Parce qu’il y a la douleur qui vous dit d’arrêter l’entraînement tout de suite, et celle qui vous indique que vous êtes sur le bon chemin. À la question de savoir ce que votre coach savait faire de mieux, vous avez un jour répondu : “He keeps my feet on the ground.” (trad. « Il garde mes pieds sur terre », ndlr) Le comble ! (Rires) Oui, pourtant c’est essentiel. Mon coach se comporte encore avec moi comme au premier jour, comme à l’époque où j’étais ce petit mec débile qui se goinfrait de cochonneries. C’est important de garder les mêmes liens avec sa famille, de conserver ses amitiés, de rester humble. Peut-être que je suis bon en saut en hauteur, mais tout ça ne représente qu’une part de ma vie. Et quand cette part disparaîtra un jour, que restera-t-il ? La façon dont tu te seras comporté avec les autres. Celui qui croit qu’un titre de champion du monde lui donne le droit d’être arrogant n’a rien compris à la vie. Pour nos photos, la barre n’est placée qu’à 1,90 mètre, mais vous teniez à faire le moins de sauts possible. Pourquoi ? Il faut rester prudent. Même si la barre n’est pas très haute, je dois toujours rester concentré et respecter scrupuleusement la technique. Si je saute trop souvent sans faire vraiment attention, je risque de prendre de mauvaises habitudes, THE RED BULLETIN

« L’échec, c’est l’étincelle qui ravive ta ­motivation. »

incroyable. Moi, j’utilise la vitesse, la flexibilité. Là où les autres sautent, ­j’essaie de voler. Avez-vous rencontré Sotomayor ­personnellement  ? Oui, et j’étais nerveux à chaque fois. C’est mon idole. Considérez-le plutôt comme votre pire rival, ça vous motivera pour les 2,46 ! Il a vraiment eu peur que je lui pique son record, en 2014. Depuis, il a vraiment la trouille que je le détrône ! Mais c’est un type très gentil. Il m’a dit : « Si quelqu’un doit me battre, je veux que ce soit toi. »

Mutaz Barshim, figure de proue de la Aspire Academy, est aujourd’hui considéré comme le meilleur ­athlète de l’histoire du Qatar.

et il me faudra du temps pour « nettoyer » en quelque sorte ma technique. À bientôt 27 ans, vous entamez ce qui pourrait bien être la meilleure phase de votre carrière, avec trois grands ­objectifs devant vous : les championnats du monde au Qatar en 2019, les JO de Tokyo en 2020 et le record du monde, dont on dit que vous en êtes capable. Pas trop impatient ? Je crois que si tout va bien, je pourrai même y arriver cet été. Mon corps est prêt pour 2,47 mètres. Mais on parle là du plus haut saut jamais effectué, alors il ne suffit pas de l’attendre ou de l’espérer. Il faut le faire, c’est tout. Mais tu auras beau être dans la meilleure forme p ­ ossible, ça ne servira à rien s’il y a trop de vent, s’il pleut, si l’ambiance n’y est pas ou si tu sais que tu peux gagner avec un 2,35. 
 Combien de fois vous êtes-vous repassé la vidéo du fameux saut de Javier ­Sotomayor en 1993 ? Très souvent. Mais à présent, j’évite de regarder les autres sauteurs, parce que je n’apprends pas grand chose : les autres sautent avec beaucoup plus de force que moi. Surtout Sotomayor, il a une ­énergie

Imaginez que vous fassiez 2,46 mètres cet été, mais qu’un autre vous gratte un centimètre le même jour. Ce serait frustrant, pour vous ? Pas du tout, parce que j’aurais réussi à m’améliorer, et je saurais donc que je peux faire encore plus. Si j’arrive à passer de 2,43 à 2,46 mètres, pourquoi ­m’arrêter  ? Et si vous battiez vraiment le record absolu cet été ? Dans ce cas, ce serait plus difficile, après cela, de rester motivé. Le plus beau pour moi, ce serait finalement de battre le record du monde chez moi, à Doha, en 2019. Il paraît que vous n’exposez aucune coupe ni aucune médaille, chez vous. C’est vrai ? Oui, tout ça est bien rangé dans une armoire. Un jour, pour les besoins d’un shooting, j’ai même dû chercher ma médaille olympique pendant des heures, tellement je l’avais bien planquée ! Je ne veux pas voir mes trophées, j’en profiterai suffisamment quand ma carrière sera ­terminée. Pour l’instant, ils risquent surtout de me déconcentrer, de me rendre un peu trop satisfait de moi-même. Et si le record du monde vous échappe ? Pas grave. Le plus important, c’est que je me fixe cet objectif, et que j’essaie de toutes mes forces. Tant que je peux dire : j’ai tout fait pour y arriver, alors tout va bien. Peu importe si j’atteins mon objectif ou pas. Quelle que soit ma carrière, le pire serait de me dire, à la fin : j’aurais pu faire encore plus.

mutazbarshim.net   49


L'attention, puis l'énergie Dans Zero Dark Thirty, elle fait partie des forces spéciales américaines qui traquent Oussama ben Laden. Dans son ­dernier film, Le Grand Jeu, elle fait imploser le milieu du poker en Amérique. JESSICA ­CHASTAIN, épouse exemplaire dans Take Shelter et The Tree of Life, nous parle d’égalité salariale, d’armes à feu et de préceptes bouddhistes. Texte RÜDIGER STURM  Photos VAN MOSSEVELDE + N/AUGUST


Jessica Chastain, 41 ans, actrice convaincue : « Je dis toujours ce que je pense. »

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T

he red bulletin : Dans le film de Aaron Sorkin, Le Grand Jeu (inspiré d’une ­histoire vraie), vous endossez le rôle de ­Molly Bloom, une skieuse professionnelle américaine forcée d’abandonner la c­ ompétition en 1999. Suite à quoi, elle débarque dans le monde du poker, se voyant sollicitée pour organiser des parties privées entre célébrités. Votre personnage s’impose dans un monde dominé par les hommes. Avezvous dû, vous aussi, vous imposer de la sorte à Hollywood ? jessica chastain : Non. Car je n’ai jamais abandonné ma personnalité. ­Heureusement. Vous a-t-il été difficile de faire c­ arrière malgré cet attachement à vos principes ? C’est peut-être la raison pour laquelle j’ai mis si longtemps à percer. J’ai toujours revendiqué mes droits. J’ai systématiquement refusé les boulots où le salaire n’était pas à la hauteur des exigences. D’autant plus s’il y avait un écart avec ­celui des collègues. Et j’ai aussi toujours refusé de travailler avec certaines ­personnes. La recette de votre succès, ce fut donc de savoir très tôt ce que vous vouliez ? Disons plutôt qu’on finit toujours par ­récolter ce que l’on a semé. Qu’entendez-vous par là ? Que si on aborde une chose positivement, alors ça vaut le coup à la fin. Dans mon rapport aux autres, je pense à mes collègues notamment, je suis du genre à dire : « Je vais me défoncer pour toi, et tu vas te défoncer pour moi. » Il n’y a que dans la conception de mes rôles que je ne fais pas de compromis et que j’exprime tout haut ce que je pense tout bas. Ceux qui me suivent sur Twitter le voient bien. D’ailleurs, vous avez 690 000 followers. Que se passe-t-il quand vous postez un commentaire sur Twitter et que vous donnez une opinion ? Je suis toujours attaquée sur les réseaux sociaux, notamment quand je défends la cause des femmes. Ces commentaires nauséabonds proviennent majoritairement d’hommes conservateurs. Je vous donne un exemple : « Les femmes dans les pays arabophones ont la vie plus dure. » Je ne savais même pas que les Américains du Parti conservateur se préoccupaient du sort de ces femmes. Apparemment, ces hommes veulent me mettre en garde avec leurs commentaires. Ils m’écrivent des 52

messages à caractère menaçant genre : « Fais attention à ce que tu dis. » Comment réagissez-vous aux menaces sur le Net ? Je ne réagis pas. Ou seulement quand j’ai l’impression qu’il s’agit d’un point

i­ mportant. Quand les réponses sont ­verbalement violentes ou vexantes, je les bloque. Vous avez dit que vous interveniez pour l’égalité des salaires. L’argent est-il important pour vous ? THE RED BULLETIN


Soyons honnêtes. Nous, comédiennes et comédiens, sommes beaucoup trop cher payés pour ce que nous faisons. Mais c’est une question de principe. Si je travaille dans un resto ou dans une boutique et que mon collègue masculin gagne dix e­ uros de l’heure et moi trois, c’est ­ridicule, et cela le reste, quel que soit le domaine dans lequel on travaille. La vraie question, c’est pourquoi un genre est-il plus valorisé qu’un autre ? Existe-t-il selon vous un domaine dans lequel les femmes sont supérieures aux hommes ? Un exemple me vient à l’esprit : ma ­famille possède des armes à feu. Lorsque j’étais jeune, on tirait sur des canettes en métal. J’étais douée. Qui plus est, pour mes rôles, je devais savoir manier une arme. Mes coaches me disaient que les femmes peuvent être meilleures que les hommes dans la protection. Le truc, c’est de pratiquer le tir comme la méditation. Tout s’articule autour de la respiration. C'est ce qu’explique Eugen Herrigel dans son livre Le Zen dans l’art chevaleresque du tir à l’arc. Revenons à votre film. La carrière de votre personnage, Molly Bloom, est ­fortement influencée par la figure ­paternelle. En a-t-il été de même pour vous ? Personne ne m’a poussée vers le succès. Quand j’ai eu sept ans, ma grand-mère m’a emmenée pour la première fois au théâtre. C’est là que j’ai compris que jouer la comédie pouvait aussi être un métier. Et depuis, je rêve d’être actrice. Voilà. C’est très lapidaire. Bien évidemment, j’ignorais si j’aurais du succès. Mais j’espérais qu’un jour je ­gagnerais assez d’argent pour pouvoir vivre de mon métier. J’ai donc travaillé

« Avec mes collègues c'est : “Je vais me défoncer pour toi, tu vas te défoncer pour moi.” » En 2013, le film Zero Dark Thirty lui vaut une nomination à l’Oscar de la meilleure actrice.

dur à la réalisation de cet objectif. Peu importe ce qu’il se passait, je ne pouvais pas m’imaginer faire quoi que ce soit d’autre. Ça implique une part considérable de persévérance de vouloir s’imposer dans ce business. Pensez-vous être quelqu’un de coriace ? Je suis assez robuste. Mais je crois que tout le monde peut l’être. L’enjeu, c’est de continuer à progresser, à aller de l’avant. Si tous les jours tu y arrives un peu mieux, tu es sur le bon chemin. Auriez-vous un exemple concret de cette vision mentale ? Bien sûr. Pendant ma première année d’études, je suis partie faire un tour d’Europe en sac à dos avec une copine. Dans le train de nuit qui nous conduisait de Cinque Terre en Italie du Nord jusqu’à Barcelone, on s’est fait voler nos affaires. À notre réveil, tout avait disparu. On a flippé comme des folles. Mais en fait, ces choses-là arrivent fréquemment. De se faire voler ? Ou rouler dans la farine. Il y a peu, j’ai découvert qu’une personne dont j’étais proche me dépouillait… Comment gérez-vous ce genre de ­situation  ? Il faut comprendre que ces expériences font partie du chemin de vie de ces personnes, mais que toi, tu ne fais pas partie de cela. Je ne veux pas me laisser désarçonner. Se faire voler dans le train, c’est une violation terrible de son espace privé, mais je sais aussi que peu importe la folie à laquelle je suis confrontée, je laisserai cette mauvaise énergie avec le malfaiteur ou la malfaitrice. Je ne tolérerai pas que cela entache ma vie et me nuise. On dirait des préceptes bouddhistes… Comment développe-t-on son esprit dans ce sens ? Il existe une citation que je trouve excellente : « Où que ton attention se porte, ton énergie lui succédera. » Tu fais toujours ce sur quoi tu te concentres. Si tu t’adonnes à des activités néfastes ou négatives, ta vie en prendra un coup. Et inversement. Dès le moment où j’ai capté cela, ma vie a changé du tout au tout. Quel est l’objectif de votre vie ? À part la comédie ? Je veux contribuer à quelque chose de ­positif. Pour moi, il s’agit de mettre en place des choses bénéfiques pour autrui.

instagram.com/jessicachastain THE RED BULLETIN

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TAK E F I V E

La kick-boxeuse HAZEL GALE dit comment…

SE PRÉPARER POUR UN COMBAT Dans son livre Fight, l’ex-championne du monde de kick-boxing et hypnothérapeute de 37 ans dévoile ses stratégies pour gagner et rester en pleine possession de ses moyens sur le ring.

déterminé : remémorez-vous votre meilleure performance et les sensations que vous avez ressenties en y associant une couleur ou une sensation – pincez-vous le lobe de l’oreille par exemple. Répétez cela deux fois par jour pendant une semaine afin d’ancrer un conditionnement. Lors d’une compétition, pincez votre lobe ou pensez à la couleur choisie pour réactiver automatiquement votre confiance en vous.

3 Contrôlez votre petite voix

Avant un combat, j’avais parfois cette petite voix intérieure qui me disait que je ne serais pas à la hauteur. C’est un phénomène auquel les athlètes doivent souvent faire face, mais que l’on peut facilement apprivoiser. En apprenant par exemple à modifier consciemment le son de cette voix (comme si c’était un personnage de dessins animés qui vous parlait !) ou ce qu’elle dit, on lui ôte tout ce pouvoir émotionnel si déstabilisant.

4 Apprenez à bien respirer

C’est une séance d’hypnothérapie cognitive, en 2009, qui a bouleversé la carrière de la championne britannique, et aussi son regard sur la vie.

1 En ayant la ­victoire comme seul objectif, la pression est telle qu’elle paralyse votre motivation à bien faire. » HAZEL GALE

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Utilisez le langage corporel

Votre état mental influence votre attitude corporelle, et vice versa. Avant une compétition, faites le plein d’énergie combative en tenant pendant deux minutes : menton relevé, poitrine bombée, bras levés, les mains derrière la tête. Des études montrent que cela augmente le niveau de testostérone de 10 % et diminue d’un quart le taux d’hormones de stress.

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Trouvez un point d’ancrage

Cette technique permet d’associer une stimulation externe à un état pré-­

Notre respiration est directement reliée à une zone précise de notre cerveau, celle qui indique si nous sommes en mode vigilance ou en mode repos. Il est donc essentiel, si vous avez le trac, de se concentrer sur l’exhalation afin de signaler à notre corps qu’il doit se calmer. Aux athlètes, je conseille de compter jusqu’à 4 pour l’inspiration et 8 pour l’expiration.

5 Ne pensez pas à la victoire

Quand la plupart des sportifs pensent au succès, ils s’imaginent des scènes de victoire. Mais les études montrent qu’en ayant ce seul objectif en tête – être le premier –, la pression est telle qu’elle paralyse votre motivation à bien faire. Il faut au contraire vous imaginer heureux de faire du sport. Restez ­motivé(e), pas par la victoire, mais la volonté de faire de votre mieux et par le plaisir que cela vous procure.

hazelgale.com Entretien FLORIAN OBKIRCHER Photos GREG FUNNELL THE RED BULLETIN


Red Bull France SASU, RCS Paris 502 914 658


Le défilé de voitures, point culminant du festival, quand les tribus de Wasteland partent à travers le désert, en hommage à Mad Max.

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APOCALYPSE WOW ! Costumes en ferraille pour une perdition hallucinée dans le désert façon Mad Max… Tous les ans, ils rejoignent la Californie pour fêter la fin du monde. Bienvenue au WASTELAND WEEKEND, le festival le plus déjanté de la planète. Texte FLORIAN OBKIRCHER Photos JIM KRANTZ


Températures allant jusqu’à 40 °C, tempêtes de sable, pas d’électricité, prochaines douches à 30 km : on ne vient pas au Wasteland Weekend pour jouer au bridge, mais les 3 500 participants adorent son ­atmosphère post-apocalyptique. Ce festival est unique en son genre car les costumes sont obligatoires pendant toute sa durée, même pour ceux qui y travaillent. La plupart des tenues sont librement inspirées des personnages de l’univers Mad Max ; l’an dernier, fin septembre, les War Boys (à droite), issus du Mad Max: Fury Road de 2015, avaient la cote.

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« Ceci est une illusion utopique ; une version bidon et drôle de l’apocalypse. » Jared Butler, cofondateur du festival


Une voiture post-apocalyptique doit être rapide, agile, capable de transporter plein de monde et résoudre un tas de problèmes.

Vivid Vivka dans son costume en os de coyote et de raton-­ laveur, et médailles de la guerre de Corée.


« Le blues post-­ Wasteland ? La douche après le festival. » Vivid Vivka, sorcière des sables

« Même malgré notre look effrayant, dit Teena (ici à droite) dans son costume de guerrière qui pique, les Wastelandais sont probablement les ­personnes les plus sympas et les plus ­accueillantes qui soient. Et si tu as ­besoin de quoi que ce soit, tu peux demander à n’importe qui et il l­ aissera tout tomber pour t’aider. » THE RED BULLETIN

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« Malgré leur look ­effrayant, les ­Wastelandais sont les personnes les plus sympas qui soient. » Teena, reine guerrière

Normalement, il s’occupe de piscines dans le New Jersey, mais cette semaine Jim (à gauche) est un leader spirituel – ou presque. En journée, le pasteur célèbre des mariages impromptus ; de nuit, il est le DJ et maître de cérémonie le plus demandé du festival. « La première fois que je suis venu, c’était en 2010, j’avais 40 ans, 30 kilos de plus, j’étais pâle et poilu. Mes amis m’ont encouragé à revenir l’année suivante en tant que Lord ­Humongous. C’est ce que j’ai fait ! » Désormais, l­ ’ancien tour manager du groupe de punk rock Misfits tient des d ­ iscours inspirants à ses compatriotes festivaliers en quête de sens. « Si c’était la fin du monde, nous pourrions tous contribuer d’une certaine manière. Nous avons perdu le contact avec la réalité. ­Wasteland offre la ­possibilité de trouver sa vocation. »

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La tribu Death Guild ­Thunderdome installe une structure de 5 mètres de haut où l’on peut se battre comme dans Mad Max 3.

Deux hommes entrent, un homme sort. Les blessures sont rares, mais peuvent être graves. Nez cassés, foulures… pire : un testicule perdu.


Le FiFi Fury : une Plymouth Fury + un camion-benne GMC C5500 + un big-block de Chevrolet 454 + des ­mitrailleuses MG 34.

Les War Pigs et leur fameux croiseur terrestre bombardier B17 : 114 fausses armes à feu, 63 lames, 2 lance-roquettes, 2 lance-grenades. Lent, mais il décime tout à 360 °.


C

e matin à 11 heures, Paul était en costume pour un meeting avec un client du cabinet juridique où il travaille, dans le centre de Los Angeles. Cinq heures plus tard, il est méconnaissable : pantalon camo crade, torse nu, il porte des épaulières de foot américain et un collier clouté. Sur la tête, une paire de lunettes d’aviateur et un vieux casque militaire couronné d’une crête iroquoise tirée d’un balai rouge. Paul se tient sur la plateforme d’un camion en mouvement qui ressemble à une machine de guerre improvisée. Il brandit un semblant de lance, ­hurlant un cri de guerre... Ici, dans le désert de ­Mojave californien, à 50 km de la ville la plus proche, les guerriers occasionnels comme THE RED BULLETIN

Paul sont majoritaires cette semaine. Lors du Wasteland Weekend, le festival post-apocalyptique le plus imposant du monde, ils sont 3 500, venus des quatre coins de la planète, réunis tous les ans pour cinq jours afin d’oublier leur quotidien et prétendre que la civilisation moderne est révolue. Fondé en 2010 pour quelques centaines d’accros aux films Mad Max, ce qui a commencé comme une grande fête pour fans est aujourd’hui une expérience immersive unique. À Wasteland, les ­costumes sont obligatoires. Les basiques pour une tenue post-apocalyptiques sont, semble-t-il, du cuir, des tenues de sport, du camouflage – le tout aussi crade que possible – et de la ferraille, avec ­laquelle les visiteurs se f­ abriquent tout un arsenal, comme des boucliers en jantes de roues et des mitrailleuses-tronçonneuses. De nombreux participants passent des mois à faire leur costume, et c’est la même chose pour les voitures au ­volant desquelles ils arrivent. Une centaine d’engins customisés, comme ce module-grue dunaire, ou un corbillard ­Chevrolet lourdement armé. Pendant la journée, ces véhicules font tourbillonner le sable sur les deux routes de terre qui traversent la ville de Wasteland, un terrain de 80 000 m² enceint de plaques de métal rouillées et de vieux pneus. Dans cette enclave, au sein de divers camps faits de tentes drapées de filets de camouflage et de draps couleur terre, une centaine de « ­tribus » se sont installées. Ces groupes de Wastelandais, qui portent des noms comme Dukes of the Nuke (trad. seigneurs du nucléaire) ou Northern Nomads (trad. nomades du Nord) fournissent – gratuitement – la plupart de l’infrastructure ­depuis ces camps. Il y a un ­cinéma et une bibliothèque, une station de radio (spécialisée en rock industriel) et un journal quotidien imprimé sur place ; il y a aussi plusieurs

Le cofondateur, Jared Butler, est acteur de doublage et scénariste. Il est à l’affiche de Blood Money.

bars improvisés, une scène qui crache du feu avec des spectacles de groupes de musiciens et un théâtre burlesque géré par les Nuclear Bombshells (trad. bombes à effet atomique). Et puis il y a l’endroit où tout le monde se ­retrouve tôt ou tard : le Last Chance Casino (trad. casino de la dernière chance). On n’y vient pas seulement pour jouer à la roulette, au blackjack ou pour miser sur une course de cafards : ce lieu de rencontre est en quelque sorte la banque du festival. « Nous n’utilisons pas d’argent du monde réel – ici tout tourne autour de capsules de bouteille », dit Crash, un colosse tatoué de partout avec une barbe impressionnante. C’est une idée que Wasteland

Pas de dollars ici, tout se paye en capsules de bouteille.

a reprise du jeu vidéo post-apocalyptique Fallout. Vos dollars ne valent pas grand chose ici : tout – des boissons aux dettes de jeu – se paye en capsules de bouteille oranges avec le logo du casino. Et pour obtenir cette monnaie, il faut divertir Crash. « Certaines personnes racontent des blagues, d’autres font des acrobaties. » De l’autre côté de la ville, le grand concours de costumes bat son plein. Mr Spike (alias Paul) présente fièrement son déguisement, auquel il a ajouté une énorme cape de fourrure. Lorsqu’on l’appelle, il danse sur la scène, au son de More Human Than Human du groupe de heavy metal White Zombie. Il s’incline lorsque ses concitoyens wastelandais applaudissent. « C’est ma semaine préférée de toute l’année, explique l’avocat. Je n’ai pas l’impression de porter un déguisement – ça, c’est lorsque je vais travailler tous les matins. Quand je suis ici, je suis vraiment moi-même. »   65


Sur le toit du Tyrol : les aventuriers alpins de 1971, en route vers Livigno, Italie. De gauche à droite : Hans Mariacher, Hansjörg Farbmacher et Klaus Hoi. Au fond : l’Ortles (3 905 m).

LA LIGNE ROUGE

RAX

Texte SIMON SCHREYER  Photos KLAUS HOI

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Fin de l’hiver 1971. Quatre Autrichiens se lancent dans une aventure unique et sans précédent (jusqu’à maintenant) : la traversée à ski de la chaîne principale des Alpes. Ils graviront les sommets les plus hauts et les plus impressionnants de Vienne à Nice et parcourront en 40 jours près de 2 000 km pour 80 510 mètres de dénivelé positif. En mars 2018, des sportifs vont tenter de reproduire et de battre le record de cette randonnée à ski qui reste la plus longue de toute l’histoire de l’alpinisme : les sept athlètes internationaux sont dans les starting-blocks pour Red Bull Der Lange Weg. Et ne savent pas ce qui les attend. NICE

DU RAX STYRIEN À LA RIVIERA FRANÇAISE

Le trajet de Red Bull Der Lange Weg est le même que celui de l’équipe de 1971. Les sommets les plus marquants des Alpes se traversent skis aux pieds.

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Les membres de l’expédition de 1971 : Hansjörg Farbmacher, Hans Mariacher et Robert Kittl lors de la descente du mont Viso (3 810 m) dans le nord-ouest de l’Italie. Les températures élevées pour la saison maintinrent le risque d’avalanche au maximum.

La route du soleil : Mariacher, Farbmacher et Kittl, peu avant d’atteindre le sommet du Sonklarspitze (3 463 m) dans les Alpes orientales centrales de Stubai, entre l’Autriche et l’Italie.

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L’équipe de 1971

Quatre montagnards rodés et un ­logisticien. Ces cinq hommes ont écrit l’histoire de l’alpinisme. ROBERT KITTL

«T

rois jours et trois nuits de neige sans interruption. Un vent violent souffle à l’horizontale sur le côté exposé des arbres et sur les hauteurs si propices aux avalanches. La neige nous fouette le visage en permanence », note Robert Kittl dans son journal en date du 28 mars 1971. Kittl (1934–2008) est un solide gaillard, un jusqu’au-boutiste et un amoureux de la nature. Guide militaire de haute montagne, ­l’Autrichien de 37 ans est à l’initiative d’un incroyable défi : la ­traversée à ski de la chaîne principale des Alpes. Le parcours, qui va d’est en ouest, passe par les sommets les plus hauts et les plus impressionnants des Alpes. Ce tracé n’a encore jamais été parcouru d’une seule traite à ski, même si certains prédécesseurs en ont déjà accompli quelques tronçons. Dans les années 1920, Ottorino Mezzalama part de Turin à la conquête d’un hypothétique Sentiero del Duemila (trad. le sentier des deuxmille, en référence aux 2 000 km qu’embrasse l’arc alpin). Puis, il y a la tentative de Walter Bonatti en 1956. Alpiniste d’exception en son temps, Bonatti suit toutefois le versant sud de la chaîne de montagnes, et pour lui, cette randonnée à ski de deux mois effectuée de la Slovénie jusqu’aux Alpes du Sud aux côtés de Lorenzo Longo et de deux autres compagnons, s’apparente plus à une promenade de santé. Kittl reprend cette idée et la transpose aux plus hauts sommets des Alpes, tant qu’à faire. Le défi consiste alors à déterminer s’il est possible de suivre un tracé aussi long à ski. Une sorte de chemin de Saint-Jacques de Compostelle en version ski-alpinisme, s’étendant d’une extrémité des Alpes à l’autre : du Wienerwald aux Alpes-Maritimes. En 1971, le facteur temps n’entre pas en ligne de compte, Kittl et ses compagnons estiment seulement qu’il leur faudra huit ­semaines. L’entreprise est non seulement un défi sportif de très haut niveau, mais elle a aussi une forte valeur culturelle. Le ski est le mode de déplacement le plus répandu et le plus emblématique dans la chaîne de montagnes centrale de l’Europe. Donc, quoi de mieux que de traverser l’ensemble de l’espace culturel des Alpes à ski ? La petite équipe est secondée par Alois Schett qui les retrouve aux points de rendez-vous convenus au volant du bus de ravitaillement et se charge d’organiser les hébergements en chalet et dans les locaux d’hiver des refuges. Téléphones portables, GPS, Google Earth, prévisions météo calculées par ordinateur, ski de randonnée moderne, tout cela ­relève encore de la science-fiction en 1971. Les skis de nos pionniers sont des commandes spéciales réalisées par l’entreprise Fischer : il s’agit de skis de fond en plastique, légèrement plus larges que la normale, avec des carres en aluminium et des peaux de phoque non collantes. Aux pieds, les athlètes sont équipés de chaussures de randonnée en cuir Rottefella avec un bec de canard sur le devant. C’est donc en télémark qu’ils accompliront le p ­arcours. Pour se réchauffer et se redonner des forces, les conquérants des Alpes emportent avec eux de très grands ­thermos de thé au miel et à l’hibiscus.

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Guide militaire de haute montagne, il est l’initiateur et l’organisateur de l’expédition. Il sait motiver ses troupes, et a soif de nouveaux horizons. Il fut directeur du centre d’entraînement de l’école militaire d’Ebelsberg, il meurt en mai 2008 à l’âge de 74 ans lors d’un accident sur le Dachstein.

KLAUS HOI

À 75 ans, Hoi est l’un des ­alpinistes les plus expérimentés d’Autriche. Ex-responsable de formation de l’association des guides de montagne et moniteurs de ski d’Autriche, ce spécialiste des faces nord au palmarès impressionnant a ouvert un grand nombre de voies difficiles sur le Dachstein.

HANSJÖRG FARBMACHER

Originaire du Tyrol, ­Farbmacher commence par se faire un nom en

tant que skieur de fond, avant de se spécialiser dans le biathlon. Entre 1963 et 1975, il participe à plusieurs Coupes du monde, ainsi qu’aux JO d’hiver d’Innsbruck. ­Policier de profession, il meurt à Sistrans en 1982, à l’âge de 41 ans.

HANS MARIACHER

Né en 1937 à Virgen, dans le Tyrol oriental, ­Mariacher est alors guide militaire de haute montagne et sous-officier.

ALOIS SCHETT

Né en 1937 à Villgraten, dans le Tyrol oriental, Schett s’occupe du ravitaillement de l’équipe lors de la traversée des Alpes au volant de son combi VW qui fait alors office de camp de base mobile. Ce guide militaire de haute montagne et sous-lieutenant s’illustre pendant l’aventure par ses talents de logisticien et sa bienveillance.

De gauche à droite : Farbmacher, Mariacher, Kittl, Hoi et Schett, peu avant le départ de l’expédition.

Vintage : c’est avec ces skis de fond que nos 4 Autrichiens se frayèrent un passage dans les Alpes en 1971.

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« Nous sommes comme des coureurs de haies dans un espace infini et sans ­aucune notion du temps. » KLAUS HOI, membre de l’équipe 1971 C’est le 21 mars 1971 que nos hommes se lancent au départ du ­Knappenhof à Reichenau an der Rax. Ils prennent tout d’abord la direction du Tauernpass, qu’ils atteindront six jours après. Leur périple les expose à toutes sortes de dangers, des avalanches aux flancs verglacés, en passant par les cartes obsolètes qui les mènent plus d’une fois dans des gorges impraticables ou au-devant de barrages infranchissables, sans oublier une météo qui inciterait le plus prosaïque des athées à se mettre à la prière. Mais nos quatre militaires de carrière ne se laissent pas abattre. « Inlassablement, nous marquons de nos traces les montagnes de la chaîne principale des Alpes, se rappelle Klaus Hoi dans ses enregistrements, nous sommes comme des coureurs de haies dans un espace infini et sans aucune notion du temps. » Ils arrivent au Großglockner (3 798 m) le 31 mars, mais ne peuvent malheureusement pas se rendre au sommet en raison de conditions météo défavorables. Pas équipés pour la glace, les quatre pionniers n’ont aucune chance sur les flancs verglacés balayés par la tempête. Ils passent ensuite par Matrei et Sankt Jakob dans la Valle Aurina, puis par Sterzing et Livigno. Le 8 avril, notre quatuor s’attaque au piz Palü (3 900 m) en Suisse. Un tronçon qui réserve aussi son lot de galères. Extrait du journal de Kittl : « À nos pieds, la descente vers Predoi en Italie. Je suis doucement la pente à coup de timides virages serrés. Je ne la vois pas, je la devine à peine… D’un coup, je réalise : c’est sur la glace raide d’un glacier que je suis en train de descendre ! Devant moi, c’est un pan de glace immaculé qui émerge du brouillard. Je hurle à mes camarades de changer de direction. Tenir sur de la glace à 45 degrés en ski de fond, impensable. Je ne sais même pas comment j’arrive à faire des

Farbmacher, Kittl et Mariacher au sommet de la corne accidentée du Rheinwaldhorn (3 402 m) en Suisse.

Farbmacher (à gauche) et Kittl dans le brouillard ­enveloppant l’Ankogel, en Carinthie (Autriche).

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THE RED BULLETIN

Col du Lunghin, 2 645 m

Piz Palü, 3 900 m

Col de Livigno, 2 315 m

Col du Stelvio, 2 758 m Piz Umbrail, 3 033 m

Sluderno, 883 m

Weißkugel, 3 739 m

Sonklarspitze, 3 463 m

St. Jakob-Lappach, 1 436 m Großer Möseler, 3 480 m

Dreiherrnspitze, 3 499 m

Kalserhöhe, 2 434 m

Hoher Sonnblick, 3 105 m Heiligenblut, 1 288 m

Böckstein, 1 100 m

Schmalzscharte, 2 444 m

Radeckscharte, 2 874 m

Taferlnock, 2 374 m

Seekarscharte, 2 022 m

Greifenbergsattel, 2 463 m Untertalbach, 869 m

Mödlinger Hütte, 1 523 m

Trawiessattel, 1 785 m

Hohe Veitsch, 1 981 m

Reichenau an der Rax Biskogel, 1 928 m

Illustration MANDY FISCHER

Biberwierer Scharte, 2 000 m

Le trajet de 2018 est calqué sur celui de 1971.

Passo di Valle Alpisella, 2 285 m

Des sommets à gravir


La caravane des Alpes en chiffres

Altitude, météo, ­distances, et temps écoulé… en 1971.

40

1 917

0

48

jours, c’est la durée de l’aventure : du 21 mars au 29 avril 1971.

virages. Un centimètre après l’autre, je me déplace horizontalement sur la glace en appuyant comme un forcené sur les carres. Tout à coup, je me sens glisser, je m’enfonce de plus en plus vite dans le brouillard et le vide en dessous de moi. C’est la fin... Puis, je ressens une douce pression. Un monticule de neige a stoppé ma chute. » Après avoir fait halte dans les stations de sport d’hiver de Saas-Fee et de Zermatt, les alpinistes mettent le cap huit jours plus tard sur la plus haute montagne de Suisse et le deuxième plus haut sommet des Alpes : la pointe Dufour (4 634 m) dans le massif du mont Rose, à la frontière italienne. Et quatre jours plus tard, Kittl, Hoi, Farbmacher et Mariacher se tiennent au sommet du point culminant de leur ­traversée des Alpes, le mont Blanc (4 810 m). Robert Kittl : « Une montagne majestueuse, qui inspire la sérénité et l’allégresse ; comme si elle n’avait jamais été témoin de véritables tragédies humaines. Le mauvais temps dans les Alpes autrichiennes, je considère un peu ça comme la référence de notre valeur athlétique maintenant, et suis certain que le chemin qu’il nous reste à parcourir pour atteindre la mer ne sera pas aussi difficile que ça. » Le chef de l’expédition se trompe : « Sur la traversée qui mène au refuge G ­ onella, je laisse passer deux avalanches et j’échappe de peu à la catastrophe. Nous nous réfugions dans l’abri bivouac, nous sentant pris au piège. Des avalanches risquant de se déclencher de toutes parts. La gelée du matin venue, nous serons de nouveau en sécurité. »

kilomètres, c’est la distance parcourue par nos intinérants, à pied et à ski.

kilomètres, c’est la distance moyenne ­parcourue par jour.

jour de repos.

415,5 heures de marches.

80 510

10 h 18

mètres de ­dénivelé positif au total.

heures de marche ­quotidienne en moyenne.

2 173

81

mètres de ­dénivelé par jour en moyenne.

kilomètres. Ce fût la plus longue étape entre ­Châteaudauphin et Entracque (­Italie), elle a duré 15 heures.

« Tout à coup, je me sens glisser, je m’enfonce de plus en plus vite dans le brouillard et dans le vide en dessous de moi. »

10

jours de très mauvais temps, 9 jours de ­mauvais temps et 21 jours de beau temps.

THE RED BULLETIN

Nice

Col Saint-Roch, 991 m

Colle delle Finestre, 2 178 m

Colle del Mulo, 2 527 m

Monte Morfreid, 2 495 m

Col de Valante, 2 815 m

Col des Thures, 2 194 m

Col des Trois Frères Mineurs, 2 586 m

Col de Bramenette, 2 860 m

Refuge du Col du Palet, 2 600 m Col de la Leisse, 2 761 m

Col de la Seigne, 2 516 m

Mont Blanc, 4 810 m

Col du Malatra, 2 925 m

Fenêtre de Durand, 2 797 m

Tête de Valpelline, 3 802 m Col de l’Évêque, 3 392 m

Glacier du Gorner, 2 200 m

Pointe Dufour, 4 634 m

Britanniahütte, 3 030 m

Zwischbergenpass, 3 268 m

Orognapass, 2 461 m

Scatta Minoia, 2 599 m

Bedretto, 1 402 m Col de San Giacomo, 2 313 m

Passo del Tonale, 1 884 m

Rheinwaldhorn, 3 402 m Aquila, 779 m

ROBERT KITTL, chef de l’équipe 1971

71


Les Autrichiens passent par le col de la Seigne (2 516 m), BourgSaint-Maurice et Châteaudauphin avant d’atteindre – épuisés, mais sains et saufs – la commune de Contes aux portes de Nice le 29 avril 1971. L’équipe arrive ainsi avec deux semaines d’avance sur son planning de départ. Les jours suivant leur arrivée, ils ont droit aux retrouvailles tant attendues avec leurs femmes, ainsi qu’à une cérémonie de bienvenue de la part de la fanfare militaire de Nice et à une démonstration d’escalade sur les falaises abruptes des célèbres Calanques.

Klaus Hoi casse la glace du Großglockner pour y faire des marches. Ils ont dû renoncer à ce sommet.

S

aut dans le temps : en mars et en avril 2018, les athlètes du Red Bull Der Lange Weg comptent suivre au plus près les traces de leurs prédécesseurs de 1971 (aventure des sommets jamais renouvelée depuis). Sept alpinistes d’exception venus des quatre coins du monde, dont trois femmes, ont été sélectionnés pour ce projet. Ils ont au moins déjà entendu parler les uns des autres, mais ne sont jamais partis en expédition tous ensemble. Leur point commun ? L’amour de la montagne et une véritable passion pour les défis hors du ­commun. Pour que le projet soit une réussite, il faut au moins que quatre d’entre eux rallient Nice en moins de 41 jours. Pour commencer, l’équipe du Red Bull Der Lange Weg prévoit de suivre le parcours initialement imaginé par Robert Kittl qui ­incluait le massif mort et le Dachstein. À l’époque, les pionniers avaient dû se rabattre sur un itinéraire plus au sud en raison d’une violente tempête de neige. Et l’ascension du Großglockner jusqu’au sommet, que les pionniers n’avaient pas pu effectuer, est également au programme. À moins que la météo ne vienne encore jouer les trouble-fête. En effet, ils n’auront pas le loisir d’attendre que le temps s’améliore. Afin de résister à la fatigue, les participants doivent avoir certaines prédispositions. À l’image de Janelle Smiley : « J’aime souffrir. Je suis douée pour ça. »

« Le projet est l’essence même de cette aventure. » MARK SMILEY, membre de l’équipe 2018 Le règlement du Red Bull Der Lange Weg stipule que tous les membres de l’équipe devront être réunis au départ et à l’arrivée de chaque étape. C’est un point essentiel. Et c’est ce qui transforme une compétition potentielle en une expédition où la dynamique de groupe et l’empathie de chacun seront mises à rude épreuve. Mais foncer bille en tête parce qu’on est au top de sa forme et de sa motivation, ce n’est pas forcément une bonne idée d’un point de vue logistique. Klaus Hoi de l’équipe de 1971 : « Cela ne sert à rien d’aller au-delà de l’arrivée de l’étape du jour, parce qu’en fin de journée, on se retrouvera forcément en pleine nature, là où le bus de ravitaillement ne pourra plus nous suivre. Les membres de l’équipe doivent donc se répartir les étapes harmonieusement et chacun doit les respecter à la lettre. Moi, en tant que participant, je me demandais surtout : qu’est-ce qui nous attend demain ? Quelles sont les difficultés de cette étape ? Et comment réussirai-je à les surmonter ? » Originaires de cinq pays différents, les sept athlètes de cette aventure à ski devront avant

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Alois Schett (à droite) et le camp de base sur 4 roues. Farbmacher et Mariacher se réchauffent au soleil.

Faits et chiffres sur Red Bull Der Lange Weg

Connaissez-vous le règlement ? Quel matériel les participants sontils a ­ utorisés à emporter ?

1 2

Départ : 17 mars 2018, Edlach an der Rax.

Tous les sommets et lieux traversés par l’équipe de 1971 sont au programme.

3

Les athlètes seront suivis par un véhicule d’assistance transportant le matériel et le ravitaillement (comme en 1971). Les alpinistes ne sont toutefois pas autorisés à utiliser des moyens de transport comme les remontées mécaniques, les téléphériques ou l’hélicoptère.

4

Les membres du groupe ne sont pas obligés de rester ensemble pendant l’étape. Mais ils doivent être tous réunis au départ et à l’arrivée de chaque étape.

5

Les membres de l’équipe sont seuls responsables de leur ­sécurité et des décisions à prendre en ce sens.

6

En tout, ils sont ­autorisés à parcourir un maximum de 64 kilomètres en voiture (comme en 1971).

7

Les membres de l’équipe ont le droit (comme en 1971) d’utiliser du matériel de pointe.

8

Les membres de l’équipe peuvent remplacer leur matériel à tout moment auprès du véhicule d’assistance.

9

Les membres de l’équipe doivent porter eux-mêmes le matériel et les provisions nécessaires à chaque étape.

10

Si l’objectif n’est pas atteint en 40 jours, les responsables du projet pourront mettre un terme à l’entreprise.

11

Pour que le projet soit une réussite, il faut au moins que quatre des sept athlètes rallient Nice en moins de 41 jours.

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Red Bull France SASU, RCS Paris 502 914 658

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Les challengers : 2018

Triathlon, alpinisme, trail : ce que les participants ont fait avant la ­traversée des Alpes. BERNHARD HUG, 44 ANS (SUISSE)

Spécialiste de course en montagne, trail et triathlon, Hug participe à 20 Ironman et termine dans le top 10 de plusieurs Coupes du monde de raid aventure. Hug est responsable de la section ski-­ alpinisme de haut niveau dans le Club alpin suisse.

TAMARA LUNGER, 31 ANS (ITALIE)

En ski-alpinisme, elle remporte le championnat italien à deux reprises. En ultra-trail, elle gagne la course Transalpine-Run avec Annemarie Gross (2014). À son palmarès : l’ascension du K2, du ­Manaslu et du Lhotse.

toute chose tenir compte de leurs différences personnelles et culturelles. À l’image de l’Italienne Tamara Lunger, qui évoque un de ses traits de caractère avec un sourire désarmant : « Mon point faible, c’est très certainement mon manque de patience. » Sans parler de son ambition démesurée, en témoigne son parcours jalonné ­d’ultra-trails et autres ascensions de 8 000 m. « C’est seulement pendant l’aventure que l’on saura ce que chacun des participants peut apporter à l’équipe », d’après Heli Putz. Originaire de Bad G ­ oisern, l’organisateur à l’initiative du projet est féru de montagne et de psychologie. C’est ça, le fil rouge du Red Bull Der Lange Weg : inciter les autres membres de l’équipe à donner le meilleur d’eux-mêmes en conservant une ambiance de camaraderie. Après tout, la cohésion était déjà l’élément clé de l’expédition de 1971. Extrait du journal de Robert Kittl de l’époque : « Mes compagnons dorment – et à leur pensée, la tempête au-dehors perd de son importance. Notre camaraderie et notre volonté commune forment un tout qui ­résiste aux tempêtes et nous permet de voir clairement notre ­objectif. Nous n’allons pas éviter les difficultés, mais y faire face. »

Ce trailer et ski-alpiniste termine 2e de la Südtirol Ultra Skyrace 2017 et du championnat Jennerstier, à Berchtesgaden. Photographe et réalisateur de talent, il immortalisera la traversée des Alpes 2018.

JANELLE SMILEY, 36 ANS (USA)

Triple championne des USA en ski-alpinisme, elle dirige l’entreprise Blue Square P ­ roductions qui propose des services de guide de montagne et tournage de films.

MARK SMILEY, 37 ANS (USA)

Féru de sorties extrêmes, ce photographe, cinéaste NURIA PICAS, et guide de montagne a, 41 ANS (ESPAGNE) entre autres, descendu le L’ultra-trail, une seconde Denali (6 190 m) à ski. Il a nature. Après un accident dirigé 7 expéditions interd’escalade en 1999, on nationales et 5 expédiprédit à Nuria qu’elle ne tions en Alaska. pourra plus courir. PourDAVID WALLMANN, tant, elle gagne des com- 27 ANS (AUTRICHE) pètes internationales Passionné de trail et de (Skyrunner World Series, ski-alpinisme, ce prof Ultra-Trail World Tour) et remporte le Schönleiten en 2017, la Hong Kong Trophy, le Gaissau Hin100, l’Ultra-Trail du tersee Trophy, le S ­ tubai Mont-Blanc et le Basic Trail et le Zugspitz Transgrancanaria. Trailrun Challenge.

L’équipe 2018, de gauche à droite : Bernhard Hug, ­Janelle et Mark Smiley, Tamara Lunger, Philipp Reiter, Nuria Picas. Absent de la photo : David Wallmann.

La progression du Red Bull Der Lange Weg à suivre dès le 17 mars sur : redbull.com/derlangeweg

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THE RED BULLETIN

SANDRA BIRKLBAUER/RED BULL CONTENT POOL

Hansjörg Farbmacher se jette à l’eau à Nice, après 40 jours dans la nature. Et sans déchausser les skis.

PHILIPP REITER, 27 ANS (ALL.)


#nuitsso2018 www.nuits-sonores.com

A Day with...

Jennifer Cardini Daniel Avery Four Tet Paula Temple

Action Bronson Rone Live Amelie Lens Antal b2b Hunee Underground Kaoz : Kerri Chandler & Jeremy Underground Bicep Live

AZF Dopplereffekt D.A.F Peggy Gou Helena Hauff Fixmer/McCarthy I:cube Live Young Wolf Live Lunice Rebekah Maceo Plex James Holden & Ben Frost Live The Animal Spirits Floating Points Dj set ... Kamasi Washington Mr Fingers aka Larry Heard Live Caballero & JeanJass & Friends prĂŠsentent High & Fines Herbes Dj Stingray Lanark Artefax Live


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guide Voir. Avoir. Faire.

24 mars

GRAEME MURRAY/RED BULL CONTENT POOL

CRANKWORX À ROTORUA

Conçu par une légende du freeride, feu Kelly McGarry, ce parcours de slopestyle en NouvelleZélande est l’un des plus fous au monde. La première manche du Crankworx World Tour, c’est en live sur Red Bull TV.

THE RED BULLETIN

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GUI D E

Voir.

AU MAX SUR TOUS TERRAINS Au menu ce mois-ci : du VTT freeride dantesque en Nouvelle-Zélande et un jeune garçon dans une quête héroïque de sommets enneigés.

REGARDEZ RED BULL TV PARTOUT

Red Bull TV est une chaîne de télévision connectée : où que vous soyez dans le monde, vous pouvez avoir accès aux programmes, en ­direct ou en différé. Le plein de contenus originaux, forts et ­créatifs. Vivez l’expérience sur redbull.tv

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24 mars   LIVE

CRANKWORX 2018 NOUVELLE-ZÉLANDE La course à la triple couronne est ­lancée. Pour l’ouverture du Crankworx World Tour 2018, l’élite du VTT freeride revient sur les sentiers luxuriants de Rotorua, parcours favori des vététistes au beau milieu des célèbres séquoias de la forêt de Whakarewarewa. La triple couronne représente le Graal ultime : pour se l’adjuger, l’élu doit remporter trois des quatre épreuves du Crankworx slopestyle de l’année. Vivez en direct le premier round de la compétition.

THE RED BULLETIN


mars / avril

Une musique triée sur le volet et des artistes influents. Au menu de ce mois…

Le rider américain Carson Storch lors du Crankworx 2016, à Rotorua.

Le Néo-­Zélandais Brook Macdonald sur le parcours de Rotorua en 2017.

THE RED BULLETIN

BARTEK WOLINSKI/RED BULL CONTENT POOL, GRAEME MURRAY/RED BULL CONTENT POOL, DOM DAHER, JAANUS REE/RED BULL CONTENT POOL, MAX SCHIANO

31

mars au 8 avril*   LIVE

XTREME VERBIER 2018

Pour sa 23e année d’existence, la finale épique de la plus difficile épreuve de freeride lance skieurs et snowboardeurs sur la face raide et accidentée du Bec des Rosses. (*fenêtre météo, dates de l’événement à déterminer)

THE FEDERATION SOUND

6 26

au 8 avril   LIVE

RALLYE TOUR DE CORSE

Surnommé « le rallye des 10 000 virages », le 4e stop du championnat WRC 2018 emprunte une route sinueuse coincée entre la paroi de la montagne et le vide finissant dans la mer. La moindre erreur se paie cash.

mars   À

LA DEMANDE

RUIN AND ROSE

L’écrivain et réalisateur Ben Sturgulewski et Matchstick Productions mettent en scène des skieurs parmi les meilleurs du globe dans une planète en voie de désertification. Et un jeune gars en quête de sommets enneigés.

21 mars  ON AIR

DJ de Rihanna durant sa tournée mondiale, Max Glazer est une référence mondiale en reggae et dancehall. De Sean Paul à Vybz Kartel, il a travaillé avec tout le gotha du genre. Basé à New York, il se rend régulièrement en Jamaïque, histoire de maintenir un lien direct avec la culture et les sons en gestation. Dans son émission hebdomadaire (mercredi 19 heures GMT), ce vieux routier concocte une sélection de dubplates et d’interviews qui tuent.

ÉCOUTER SUR REDBULLRADIO.COM

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GUI D E

Faire.

can you make it?

« LA SEMAINE A SEMBLÉ DURER UN MOIS » En 2016, l’équipe Feel Alive! composée de Siim Silver ­Salumaa, Kaspar Rätsep et Georg Tulver l’a emporté. Voici les conseils de Georg.

THE RED BULLETIN : Quels sont les ­défis de Red Bull Can You Make It? GEORG TULVER : Le plus dur est de s’extirper de la ville sans un sou. L’usage de transports publics n’est pas autoGeorg Tulver est risé et faire du stop étudiant en sur les axes princi­Informatique. paux non plus. Nous sommes partis de Barcelone et le soir même nous n’avions parcouru que 100 km et avons passé la nuit dans les toilettes d’un site archéologique.

Ni argent, ni gadgets,seulement 24 canettes Red Bull en guise de cash. Le but : traverser l’Europe et atteindre Amsterdam en une semaine. Prêt(e) à relever le défi Can You Make It? 2018.

M

adrid, Budapest, Manchester, Stockholm et Rome sont les points de ­départ du Red Bull Can You Make It? 2018, un voyage d’aventure unique en son genre : des équipes de trois personnes se lancent munies d’un petit sac à dos contenant le strict nécessaire et 24 canettes Red Bull servant de monnaie d’échange contre un gîte, de la nourriture, un covoiturage ou même des billets d’avion !

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Après Paris en 2016 (précédente édition), les concurrents ont une semaine pour atteindre Amsterdam en empruntant un parcours jalonné de points de passage et d’épreuves à points obligatoires. L’objectif n’est pas tant d’être la première équipe à rejoindre Dam, mais de parvenir à relever les challenges imposés tout au long de l’aventure et cumuler le maximum de points. Il faudra de plus réussir à être l’équipe la plus populaire des réseaux sociaux. Contraintes : pas de recours à l’argent liquide ou la carte bancaire, ni aux smartphones ou à l’ordinateur et pas de potes qui jouent au taxi. Débrouille, spontanéité, esprit d’aventure, capacité d’improvisation, de négociation et persévérance dans la stricte légalité sont les maîtres-mots de ce trip inoubliable soutenu en France par le Night Show sur Fun Radio. Du 10 au 17 avril 2018, infos sur redbullcanyoumakeit.com et facebook.com/redbullcanyoumakeit

Contre quoi avez-vous troqué vos ­canettes  ? Contre du covoiturage essentiellement. En tout, une quarantaine de voitures au bas mot. La semaine de voyage a semblé durer un mois. Il nous arrivait des trucs en permanence. Qu’est-ce qui vous a le plus marqué ? Les gens qui venaient à notre aide toutes ­affaires cessantes. En tant qu’Estoniens, nous sommes assez fermés comparés aux Américains. Nous n’adressons pas facilement la parole aux étrangers. Ce n’est plus le cas pour nous. Des conseils pour les participants ? Voyager léger. Moins vous êtes chargé, mieux c’est. Dans mon cas, un petit sac d’ordinateur a suffi. Et emportez votre skate. Très pratique pour gagner du temps dans les villes !

Lauréats 2016 : l’équipe estonienne Feel Alive! (de la gauche : Georg Tulver, ­Kaspar Rätsep et Siim Silver Salumaa).

THE RED BULLETIN

LUKAS WAGNETER/RED BULL CONTENT POOL (2), ARMIN WALCHER/RED BULL CONTENT POOL (2), WERNER JESSNER LUIS VIDALES/RED BULL CONTENT POOL

OBJECTIF AMSTERDAM

La débrouille pour moteur : les canettes se troquent contre des tickets, des sauts en parachute ou une nuit d’hôtel 5 étoiles.

Et ensuite ? Le lendemain, un employé qui finissait une journée de 24 heures nous a payé un petit-déjeuner et emmenés. Un gars super.


SG L A PLU

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AISE FR ANÇ

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Faire.

fitness

LES TRUCS DE BROOK Plus d’endurance, de puissance et d’équilibre.

Vélo de course « J’effectue l’essentiel de mes séances cardio sur un vélo de course Chapter 2 créé par un ­petit fabricant néo-­ zélandais. Chaque saison, je parcours plus de 5 000 km sur ce vélo. »

Surnommé le « Bulldog » pour son tempérament de tueur, le Néo-Zélandais spécialiste de la descente s’entraîne en revanche comme un félin.

Brook Macdonald, 26 ans, évolue en pro depuis ses 17 ans et son titre de champion du monde junior. En Nouvelle-Zélande, il dispose à l’année de conditions idéales pour le VTT. Pourtant, ce n’est pas en descente qu’il passe l’essentiel de son temps : Brook Macdonald : 2 100 Watt de rendement maximal sur ergomètre, soit l’équivalent de 5 ­vélos électriques  !

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Course de vélo. En hiver, Brook participe à des courses de vélo. « C’est bon de faire ses preuves dans une autre discipline. » Sa qualité de sprinteur et sa technique de pilotage sont autant d’atouts qui lui ont permis, lors d’une course de quatre jours, de se classer pendant deux jours parmi les dix premiers. « J’aime la lutte d’homme à homme. En descente, le chrono est l’adversaire principal. »

Lenteur et vitesse. Explosivité et puissance sont deux atouts. « Je fais des squats avec une barre de 100 kg. Je descends lentement et remonte rapidement. L’exécution doit être parfaite. Et elle l’est uniquement si vous êtes anéanti après la quatrième série. Les descentes en sprint sont tout aussi épuisantes. Une série de six à sept sprints de 20 secondes avec, à chaque fois, 20 secondes de récupération. Autant dire qu’à la moindre erreur vous finissez sur le nez. » Détente active en société. Après le l­ abeur vient le temps du repos. « L’étirement est un must. Après l’entraînement, le temps est mis à profit pour améliorer la souplesse et être ainsi moins sujet aux blessures, un aspect capital dans notre sport. Pour ce faire rien de tel que le yoga. Le temps passe plus vite, vous êtes ­coaché par des pros et bien entouré !

Altères courts « Mon pain quotidien en hiver. Plus le début de la saison approche, plus j’accumule du poids et de la masse ­musculaire. Sinon, la p ­ ratique du rameur constitue une e­ xcellente alternative. » WERNER JESSNER

LES SECRETS D’UNE PUISSANTE DESCENTE

Swiss ball « Ça n’a l’air de rien mais cette activité qu’on n’associe pas forcément à l’entraînement ou à la musculation permet pourtant de travailler ­efficacement les muscles profonds, proches du squelette, lesquels sont très importants pour la stabilisation du torse. »

THE RED BULLETIN

JAN KASL/RED BULL CONTENT POOL, GRAEME MURRAY

LA FORME DE BROOK MACDONALD

Qualités requises en descente : maîtrise physique, mental d’acier et ­puissance.


GU I D E mars /avril / mai

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mars Battle de Vaulx

La 4e édition sous le chapiteau du Cirque Imagine fait encore l’événement dans l’univers du breakdance. Vaulx-en-Velin ­attire toujours la crème de la crème avec les meilleurs crews internationaux. Le team Red Bull BC One All Stars sera de la partie, tout comme Lilou, en tant qu’organisateur avec sa structure Street Off. Vaulx-en-Velin ; centrecharliechaplin.com

4

au 8 avril Unlimited Festival Le festival le plus crazy de ­l’hiver. Il emmène le public et la musique électronique dans les sites mythiques de la station du Mont-Blanc. L’aiguille du Midi, la Mer de Glace ou le Plan Joran d’un côté, une programmation éclectique avec Laurent ­Garnier, Modeselektor, Paul ­Kalkbrenner de l’autre. La ­montagne monte le son. Chamonix ; ­chamonix-unlimited.com

11

Faire. avril au 31 mai Red Bull Font&Bleau Avec son contre-la-montre par équipe de trois grimpeurs, le Red Bull Font&Bleau amène l’escalade de bloc vers de nouvelles hauteurs. ­Menées notamment dans des salles d’escalade Block’Out en France, les sélections débutent le 11 avril et s’achèvent le 31 mai. Pour atteindre la finale à Fontainebleau (fin juin), il faudra tout donner sur trente blocs de niveaux différents, du plus facile au plus complexe. Costaud ! redbull.com/font&bleau

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mars au 27 mai

FABIO PIVA/RED BULL CONTENT POOL, HADRIEN PICARD/RED BULL CONTENT POOL

NEYMAR JR’S FIVE À VOUS DE JOUER

Soixante pays et des milliers de joueurs et joueuses participent au tournoi de football à 5 créé par la star du Paris SG. Chaque match dure dix minutes, pas de gardien et dès qu’une équipe marque, l’équipe adverse perd un joueur. Ça joue à fond. Le 31 mars, Bordeaux est la première des 12 dates françaises des sélections à la finale nationale (3 juin) qualificative pour la grande finale à Praia Grande au Brésil. Avec Neymar Jr. sur le terrain.

31 THE RED BULLETIN

Découvrez les étapes sur neymarjrsfive.com

mars et 1er avril Coupe du monde de BMX Saint-Quentin-en-Yvelines accueille les deux premières manches de la Coupe du monde 2018 de BMX. Grande première pour la piste couverte d’Île-de-France préparée pour les meilleurs pilotes mondiaux. Parmi eux, Joris Daudet (photo). Avec son leader, champion d’Europe et 3e aux Mondiaux 2017, le BMX français fera le show et vise les podiums des deux courses. Saint-Quentin-en-Yvelines ; ffc.fr

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HAMILTON, DES MONTRES POUR L’AVENTURE

Hamilton jouit d’un passé prestigieux lié au monde de l’aviation

couleur sable diffusent une lueur verte dans l’obscurité. Ils offrent

et fournit aux pilotes et aux co-pilotes des instruments de vol

une lisibilité accrue pour assurer une bonne lecture du cadran

essentiels depuis l’aube de la navigation aérienne. Les montres

même lors des vols de nuit.

sont indispensables dans l’univers aéronautique. Tout repose sur un chronométrage de précision. Même aujourd’hui, les pilotes

Avec leurs compteurs ultra-lisibles et un affichage du jour à

ont besoin d’une montre comme alternative de secours fiable

12 heures, ces montres rappellent les instruments de bord

à leurs instruments numériques.

analogiques des avions du passé. La palette de couleurs et le traitement PVD ajoutent un soupçon de modernité.

2018 sera une grande année pour l’aviation et pour Hamilton car nous fêterons un siècle de chronométrage aérien. Notre

Acier inoxydable traité PVD brun foncé et cuir cognac, acier et

collection Khaki Aviation réunit le meilleur du look aviateur, pour

cuir brun sable, ou bien acier intégral sur le boîtier et le bracelet :

créer des montres de pilote qui incarnent à la perfection l’esprit

trois versions pour une même collection.

américain et la précision suisse. KHAKI PILOT CHRONO QUARTZ - VITESSE, PRÉCISION, TALENT KHAKI PILOT 42MM - UN LOOK AVIATEUR AUTHENTIQUE

Ce chronographe sportif à quartz est doté d’un élégant bracelet

Toujours aussi fonctionnels, ces nouveaux modèles sont

en cuir ou en métal, d’un boîtier de 44 mm en acier inoxydable

équipés de mouvements automatiques H-40 dotés d’une

et d’un cadran noir avec compteurs de 60 secondes, 30 minutes

impressionnante réserve de marche de 80 heures. Parés au

et 12 heures. Décorés d’un élégant poinçonnage à chaud,

décollage même après être restés au sol tout le week-end !

le bracelet sable rehausse parfaitement les accents beige du

Les nouveaux index et chiffres revêtus de Super-LumiNova®

cadran.

KHAKI PILOT 42MM

KHAKI PILOT 42MM

KHAKI PILOT 44 MM

AUTOMATIC SWISS MADE

AUTOMATIC SWISS MADE

CHRONO QUARTZ


hamiltonwatch.com

KHAKI X-WIND 45 MM AUTO CHRONO

KHAKI X-WIND – EDITION LIMITÉE ANNIVERSAIRE

Grâce à de nouvelles aiguilles et un revêtement Super-

Limitée à seulement 1 918 pièces numérotées, la Khaki X-Wind

LumiNova® couleur sable sur les chiffres qui émet une lueur

Auto Chrono Limited Edition est dotée d’un robuste boîtier de

verte dans l’obscurité, la montre offre une lisibilité accrue. Le

45 mm en acier inoxydable. Elle est entraînée par le calibre

cadran noir multiniveaux facilite la lecture simultanée des trois

H-21-Si, le premier mouvement chronographe Hamilton avec

compteurs, du guichet jour-date à 9 heures et des lunettes

spiral en silicium.

intérieures tournantes. Les poussoirs et les couronnes qui entourent le boîtier forment le X emblématique de la collection

Moins sensible aux chocs, ce matériau amagnétique permet

et renforcent le caractère multidimensionnel de la montre.

d’améliorer la précision du mouvement. Cette dernière qualité est particulièrement utile pour les pilotes, qui se retrouvent

Précision suisse, esprit américain et look aviateur Hamilton

souvent dans des environnements traversés par d’importants

authentique : les nouvelles Khaki Aviation ont tout pour elles.

champs magnétiques, comme les aéroports. Ce mouvement

Attachez vos ceintures et préparez-vous au décollage !

est également certifié chronomètre par le COSC (Contrôle Officiel Suisse des Chronomètres).


GUI D E

Faire.

app run

« POUR NOTRE WHANAU »

Grâce à l’appli, courez partout pour la bonne cause.

Willem Jordaan, médecin néo-zélandais, administre l’App Run depuis Gisborne (Nouvelle-Zélande) et p ­ rédit plus de mille utilisateurs. Selon ce praticien, s’entraîner en groupe via une ­application présente ­plusieurs avantages.

Soutenir la ­motivation

Le sport permet de vivre mieux et plus longtemps. L’appli de votre smartphone invite à l’entraînement et permet de garder l’œil sur l’objectif, à savoir aider la recherche pour guérir la paraplégie.

Profiter de l’élan

Courir au sein d’un whanau (mot d’origine maorie désignant la f­ amille élargie) crée un effet multiplicateur en suscitant un élan positif qui p ­ rofite à tous.

Courez pour ceux qui ne le peuvent pas le 6 mai en participant, où que vous soyez, au World Run de Wings for Life. Et ce grâce à une appli qui est en passe de conquérir la communauté des runners.

Q

ue Melbourne (Australie), Rio de Janeiro (Brésil) ou Kakhétie (Géorgie) soient loin de chez vous importe peu ­désormais. Grâce à la Wings for Life World Run App, vous courez où vous voulez. Le plus grand événement mondial de course à pied prend encore plus d’ampleur avec le numérique. ­Téléchargez l’appli dès à présent et lancez-la le 6 mai 2018 où que vous soyez. La voiture balai est intégrée à l’appli smartphone, laquelle enregistre la position à laquelle vous êtes rattrapé(e) et vous intègre au classement mondial comme si vous courriez sur l’un des parcours officiels du World Run. Ainsi, pour peu que l’itinéraire emprunté soit malin, il est possible que le vainqueur

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2018 soit un coureur de l’App Run, une appli que l’on conseille d’utiliser en groupe, bien plus amusant qu’en solo. Des groupes de taille diverse se sont déjà constitués à travers le monde pour s’entraîner et participer ensemble à la course du 6 mai via la Wings for Life ­World Run App. Du Canada à la ­Nouvelle-Zélande (cf. ci-contre), d’Oslo (Norvège) à Guadalajara (Mexique), en passant par Rouen, la liste des ­applications partagées grandit et le ­réseau se densifie chaque année. On compte à ce jour, plus de cent trajets et/ou App Runs virtuellement disponibles, un nombre en constante progression. Autant dire qu’en 2018, vous aurez encore moins d’excuses pour ne pas participer à la course. Et bien sûr, tous les fonds collectés via l’application seront également ­reversés au profit de la recherche visant à ­soigner les ­lésions de la moelle épinière. L’appli elle-même est gratuite.

L’union fait la force

Retrouver la forme n’exige pas forcément de s’abonner à un club de gym. Vous pouvez aussi rejoindre votre whanau via l’appli pour échanger, bouger au grand air, et soutenir une bonne cause !

Un objectif solide

Le Wings for Life World Run App est le point d’orgue de la préparation commune. Chacun a hâte d’y être. Des objectifs partagés renforcent le lien au whanau.

wingsforlifeworldrun.com Téléchargez la Wings for Life World Run App pour participer.

Willem Jordaan est l’un des organisateurs internationaux du Wings for Life World Run App.

THE RED BULLETIN

HUGO SILVA FOR WINGS FOR LIFE WORLD RUN

L’ARRIVÉE EST DANS LA POCHE

Bon pour tous

Le format de Wings for Life World Run App laisse chacun libre de fixer son objectif selon son ­niveau. De plus, l’appli incite à la pratique du sport ceux qui pensent ne pas être taillés pour la compétition.



DU GUIDE AU GUIDON

Baroudeuse, élégante, performante, efficace, innovante, visionnaire ou rétro, 2018 est une année faste pour les deux-roues. Petit guide maison pour s'y (re)mettre. Texte WERNER JESSNER

SE SALIR EST UN CHOIX L’aventure se vit sur et hors des sentiers battus. KTM FREERIDE 250 F

LÉGÈRETÉ ­RENOUVELÉE

La première génération de ce trial enduro fut un succès, la seconde va la surpasser : son moteur mono cylindre 4-temps de 20,5 chevaux remplace l’ancien 350 cm³ et le 2-temps. Résultat : une ­bécane supérieure avec un châssis plus maniable, le tout n’excédant pas 99 kg. La version 26 chevaux à propulsion électrique permet d’ajuster la cartographie ­moteur selon la topographie du terrain.  ktm.fr

BMW F 850 GS

LE SENS DE L’AVENTURE

L’ex-classe intermédiaire met la gomme et passe en classe supérieure grâce à ses options : châssis électronique, feux LED, ABS intégral, Keyless Drive, écran TFT couleurs et Quickshifter entre autres. Un moteur 95 chevaux, deux cylindres en ligne et un double arbre à cames en tête entraînent le tout. Enfin, l’assise est abaissée de 2 centimètres.

bmw-motorrad.fr

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THE RED BULLETIN


GU I D E

TRIUMPH TIGER 1200

TAILLÉE POUR LES DÉFIS

Dans la catégorie routière d’aventure, la Tiger occupe, avec ses trois cylindres (et ses 141 chevaux), une place unique. Comparée à la mouture précédente, la version 2018 présente outre un éclairage renouvelé, 100 modifications. Sa perte de poids de 10 kg ne passe pas inaperçue. Sa déclinaison en aventure routière (XR) et en tout-terrain (XC) est quant à elle préservée.

triumphmotorcycles.fr

Assise surélevée, roues plus grandes, électronique boostée : elle est prête à tout affronter.

THE RED BULLETIN

MUST-HAVE

LEATT FUSION 3.0 Un gilet de protection ­intelligent qui ne protège pas seulement le dos, la ­poitrine et les épaules, mais aussi les cervicales grâce à un plastron ajustable ­intégré.  leatt.com

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TEMPS FORTS ! Des circuits aux chemins de montagne, la moto c’est aussi du sport.

DUCATI PANIGALE V4 S

ENFLAMMER LES CŒURS

Révolution chez Ducati : le légendaire bicylindre imite le modèle GP et adopte le quatre cylindres en V. Et pas de quoi se lamenter : 214 chevaux pour un poids roulant d’à peine 195 kg et un son toujours aussi divin. Une centrale inertielle à 6 axes transmet les données permettant à l’électronique d’optimiser la puissance de la diva en toutes circonstances et de lui garder les pneus sur terre.  ducati.fr

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GU I D E

YAMAHA MT-09 SP

FINI LES ­RÉGLAGES À LA MANO

Lignes exaltantes et mécanique robuste, la MT à 3 cylindres de 115 chevaux est cet Hyper Naked qu’on veut faire avancer plus vite. Solution : fourche et amortisseurs entièrement réglables. L’optique évoque les Superbikes de la marque, et son pot court garde la concurrence en respect même à l’arrêt.  yamaha-motor.eu

L’électronique démocratise les perfs jusque-là réservées aux motos GP.

KTM 790 DUKE

NOM DE CODE : SCALPEL Look incisif et performances décuplées : avec deux arbres à cames en tête, un double allumage et deux arbres d’équilibrage, le bicylindre de 105 chevaux, pièce maîtresse de la nouvelle reine de la catégorie intermédiaire, est une prouesse technique. Contrôle de traction, Launch Control, ABS à détection d’angle pouvant être désactivé, le scalpel du virage de Mattighofen fait parler ­l’électronique.  ktm.fr

MUST-HAVE

FUEL ELF MOTO 4S GP C’est bien connu, quand les temps au tour sont mauvais, c’est toujours à cause de la mécanique. Alors faîtes le plein de performances avec ce carburant à 100 RON ­homologué par la FIM et testé en GP. acs.total.com THE RED BULLETIN

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DESTINATION LOINTAINE Rouler pour atteindre un lieu à découvrir. Puis poursuivre sa route le jour suivant !

HONDA GOLD WING

LA CROISIÈRE EN DEUX-ROUES La vie en grand : voilà des ­générations que la plus ­monumentale et la plus confortable des motos nous enchante. La magie opère encore avec cette fois une boîte sept rapports à double embrayage, l’Apple Car Play, un écran couleur 7 pouces et un GPS intégré. Les 1 800 cm³ à 6 cylindres produisent 126 chevaux et disposent d’un Stop & Go. Le design revu affine et dynamise la belle dont le poids s’allège de 48 kg !  honda.fr

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THE RED BULLETIN


GU I D E

HARLEY-DAVIDSON FAT BOB

LA BIEN NOMMÉE

Cette superbe variante de la légendaire série Softail affiche un look imposant : fourche inversée, freins à double disque, mono amortisseur arrière facile à régler et performant sur longue distance. Le moteur V2 à refroidissement à air (86 ou 94 chevaux) et le son du double échappement 2-en-1-en-2 restent des classiques, l’éclairage LED est lui, nouveau.  harley-davidson.com

Du puriste à l’adepte du luxe, chacun voyage comme il le veut.

MUST-HAVE

KAWASAKI NINJA H2 SX

COMPRESSEUR RÉGLEUR La HP2, missile des autoroutes aussi pointue que compétitive, découvre les avantages du voyage confort. Son ­moteur compressé suralimenté de 200 chevaux répond désormais plus sagement, sa position assise plus détendue, ses poignées chauffantes, l’écran couleur TFT et au rayon accessoire, ses valises sur mesure sont signées Givi. Sa charge utile est de 195 kg seulement !  kawasaki.fr

THE RED BULLETIN

HJC RPHA 90 Un casque tout-terrain : ­visière antichoc et ­antirayure, pare-soleil intégré à démontage rapide, intérieur ­amovible et lavable et, last but not least, une ­réduction de bruit pour plus de confort d’utilisation. hjchelmets.eu

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DÉTENTE URBAINE ET OUTDOOR Du modèle rétro au scooter, pratique ou sage, le deux-roues reste au quotidien et quel que soit le style, le mode de transport idéal.

SUZUKI SV 650 X

UN GOÛT DE CAFÉ RACER

Modèle intermédiaire émérite, ce bicylindre de 75 chevaux se mue après quelques changements bien sentis en Café Racer élégant. Mini ­carénage, deux petits phares supplémentaires, selle matelassée vintage mais lissée au niveau passager et peinture bicolore comme clin d’œil aux légendaires GSX. Bref, l’experte urbaine en toute simplicité. suzuki.fr

ROYAL ENFIELD GT 650

RÉVOLUTION ­CYCLIQUE EN INDE Connu pour son amour du rétro, l’Indien Royal Enfield est le plus ancien fabricant de motos au monde. La nouvelle fait d’autant plus sensation que la GT 650, en plus de se doter d’un moteur entièrement revisité (650 cm³ pour 48 chevaux), renouvelle aussi toute la partie cycle, du châssis tubulaire à la boîte de vitesses six rapports. Celle qui en Inde est assimilée à une Harley, symbolise pour nous le top du r­ étro.

royalenfield.com

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GU I D E

MUST-HAVE

FLM CITY Ces bottes de moto ressemblent à des chaussures de sport en nubuck très usées, pourtant elles offrent une protection optimale des chevilles, avec semelles antidérapantes. Le style épuré allié à la sécurité est idéal pour la ville. polo-motorrad.de

En ville, la moto et le scooter sont tout ­simplement imbattables.

THE RED BULLETIN

BMW C 400 X

LE LIEN ENTRE CENTRE ET ­PÉRIPHÉRIE Une clientèle cible bien ­définie : les habitants de la ceinture urbaine empruntant l’autoroute pour rejoindre la métropole et s’y déplacer aisément dans une circulation dense. Le nouveau BMW C400, 34 chevaux, 139 km/h vitesse maxi, et freins ABS, offre des rangements spacieux pour deux casques et plus. En option : Keyless Go, connectivité smartphone et GPS.  bmw-motorrad.fr

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GUI D E

Autour du monde.

THE RED BULLETIN WORLDWIDE

ALLEMAGNE FITNESS

Chaque mois, partout sur la planète, ils intègrent nos pages car ils nous bluffent : persévérance, dépassement, approche unique de la vie et ses challenges... Voilà les atouts d’un profil The Red Bulletin.

Trouvez la discipline de votre vie et la voie pour donner le meilleur de vous-même ! Cinq ­athlètes vous conseillent.

The Red Bulletin en e-paper sur redbulletin.com

“Like Burning Man, But More Badass” Apocolytic costumes, Thunderdome bouts, scrap-metal roadsters—every year, an army of Mad Max enthusiasts gather in the California desert to attend the WASTELAND WEEKEND. It‘s one way to celebrate the end of the world. Words FLORIAN OBKIRCHER

Photography JIM KRANTZ

One highlight is the car show, where the Wasteland tribes take their modified armored vehicles for a desert cruise in homage to the Mad Max films.

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ÉTATS-UNIS WASTELAND Cela fait un bail que l’on nous vend le Burning Man comme le festival le plus barré au monde. Après un tour au ­Wasteland, on se plaît à en douter.

« APRÈS UNE ERREUR, IL EST TROP TARD POUR SE RATTRAPER.  »

DEINE ACHT SCHRITTE ZUM NORDPOL 120 Kilometer bei minus 40 Grad durchs Polareis gehen. Ganz rauf bis zum nördlichsten Punkt der Welt. THOMAS ULRICH meint, du schaffst das. Bist du bereit? Text REINER KAPELLER Fotos VISUAL IMPACT/THOMAS ULRICH

Immer schön in einer Reihe gehen: Bei Thomas Ulrichs Nordpol-Expeditionen, hier im April 2015, ist ein gewisses Maß an Disziplin gefragt.

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SUISSE THOMAS ULRICH 5 jours de marche par − 40 °C : dépaysement garanti avec ce guide-explorateur.

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AUTRICHE MATTHIAS WALKNER Le motard de 31 ans est le ­premier Autrichien à remporter le Rallye ­Dakar sur deux-roues.

THE RED BULLETIN


avril

MENTIONS LÉGALES FRANCE

Rédacteur en chef Alexander Macheck

5

raisons de vivre Red Bull Air Race La France l’attendait depuis des années, le Red Bull Air Race s’installe à Cannes du 20 au 22 avril prochains et va faire tourner la tête des fondus d’aviation et de sports mécaniques d’un nouveau genre. ARMIN WALCHER/ RED BULL CONTENT POOL

Texte PH CAMY & PATRICIA OUDIT

Vitesse, précision et esthétique aérienne : le Red Bull Air Race arrive en France.

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FRANCE AIR RACE Cannes lève les yeux au ciel et déroule le tapis rouge pour la première édition de Red Bull Air Race en France.

ROYAUME-UNI TAHNÉE SEAGRAVE C’est en se rendant compte que s’amuser comptait plus que vaincre que la jeune étoile montante du downhill anglais a commencé à s’imposer. Les podiums, elle en rêve depuis ses 12 ans.

THE RED BULLETIN France, ISSN 2225-4722 Country Editor Pierre-Henri Camy Country Coordinator Christine Vitel Country Project ­Management Youri Cviklinski, youri@redbull.com Contributions, traductions, révision Étienne Bonamy, Frédéric ­Fortas, Susanne ­Fortas, Suzanne Kříženecký, Audrey Plaza, Claire S ­ chieffer, ­Gwendolyn de Vries Abonnements Prix : 18 €, 12 numéros/an, getredbulletin.com Siège de la rédaction 29 rue Cardinet, 75017 Paris, +33 (0)1 40 13 57 00 Impression Prinovis Ltd. & Co. KG, 90471 Nuremberg Publicité PROFIL, 134 bis rue du Point du jour 92100 Boulogne, +33 (0)1 46 94 84 24, Thierry Rémond : tremond@profil-1830.com Elisabeth Sirand-Girouard : egirouard@profil-1830.com Les journalistes de la SAS L’Équipe n’ont pas pris part à la réalisation de The Red Bulletin. La SAS L’Équipe n’est pas ­responsable des textes, photos, ­illustrations et dessins qui engagent la seule responsabilité des auteurs.

Rédacteur en chef adjoint Andreas Rottenschlager Directeur créatif Erik Turek Directeurs artistiques Kasimir Reimann (DC adjoint), Miles English Directeur photos Fritz Schuster Directeur photos adjoint Rudi Übelhör Responsable de la production Marion Lukas-Wildmann Managing Editor Ulrich Corazza Rédaction Stefan Wagner (Chef de service), Christian Eberle-Abasolo, Arek Piatek Maquette Marco Arcangeli, Marion Bernert-Thomann, Martina de Carvalho-Hutter, Kevin Goll, Carita Najewitz Booking photos Marion Batty, Susie Forman, Ellen Haas, Eva Kerschbaum, Tahira Mirza Directeur commercial Franz Renkin Emplacements publicitaires Andrea Tamás-Loprais Solutions créatives Eva Locker (Dir.), Martina Maier, Verena Schörkhuber, Edith Zöchling-Marchart Management par pays & Marketing Sara Varming (Dir.), Magdalena Bonecker, Kristina Hummel Maquette marketing Peter Knehtl (Dir.), Simone Fischer, Alexandra Hundsdorfer Production Wolfgang Stecher (Dir.), Walter O. Sádaba, Friedrich Indich, Michael Menitz (Digital) Lithographie Clemens Ragotzky (Dir.), Claudia Heis, Nenad Isailovi c,̀ Maximilian Kment, Josef Mühlbacher Office Management Kristina Krizmanic, Yvonne Tremmel Informatique Michael Thaler

LO IMPORTANTE NO ES GANAR

Para Andrés Rodríguez, el ultraciclismo debe practicarse con estrategia impecable.

Abonnements et distribution Peter Schiffer (Dir.), Klaus Pleninger (Distribution), Nicole Glaser (Distribution), Yoldaş Yarar (Abonnements) Siège de la rédaction Heinrich-Collin-Straße 1, A-1140 Wien Téléphone +43 (0)1 90221-28800, Fax +43 (0)1 90221-28809 Web www.redbulletin.com

Es fácil decirlo para ANDRÉS RODRÍGUEZ, quien ganó el año pasado el Irish Ultra Challenge, pero lo hace con convicción. El número 34 del mundo de las carreras en bicicleta “superlargas” es capaz de pedalear por 4,800 kilómetros seguidos. ¿Su truco? “Entreno el aburrimiento”, entre muchas otras cosas más... Texto MARCO PAYÁN Fotografía MARCOS FERRO

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MEXIQUE ANDRÉS RODRÍGUEZ Son record : 4 800 km en 13 jours. Le Mexicain de 34 ans teste ses limites et n’accorde aucune ­attention ni à l’ennui, ni à l’accablement.

THE RED BULLETIN

Direction générale Red Bull Media House GmbH, Oberst-Lepperdinger-Straße 11–15, A-5071 Wals bei Salzburg, FN 297115i, Landesgericht Salzburg, ATU63611700 Directeur de la publication Andreas Kornhofer Directeurs généraux Dietrich Mateschitz, Gerrit Meier, Dietmar Otti, Christopher Reindl

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GUI D E

Le plein d’action.

Le sandboarding n’est pas aussi cool que le snowboarding. Sauf si c’est le Polonais Wojtek Pawlusiak qui s’y colle. Le snowboardeur pro a emmené son compatriote, le pilote Jakub Przygonski, et sa Mini en voyage dans les dunes du golfe ­Persique. L’exercice a ­porté chance à Przygonski qui a ­terminé 5e au Rallye Dakar. Vidéo : win.gs/Dune-Freestyle

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« Ma planche accélérait avec une puissance de 340 ch. » Le snowboardeur pro Wojtek Pawlusiak, propulsé par le pilote de rallye Jakub Przygonski et sa Mini John Cooper Works Rally.

KIN MARCIN/RED BULL CONTENT POOL

Abu Dhabi, EAU

makes you fly

THE RED BULLETIN n° 76 sortira le 21 avril 2018 THE RED BULLETIN




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