The Red Bulletin Mai 2014 - FR

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mai 2014

hors du commun

MOTO

dans la trace de MÁrquez

vertigE

La vie ne tient qu’à un fil

ils surfent les plus

grosses vagues

emportés par

la houle

the red bulletin

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LE TEMPÉRAMENT EN HÉRITAGE. Digne descendante de la mythique BMW Série 02, la Nouvelle BMW Série 2 Coupé concilie dimensions compactes, 4 vraies places et un coffre spacieux. Des atouts sublimés par un caractère affirmé pour un plaisir de conduire toujours plus exaltant.

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le monde de Red Bull

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Dans la gueule du fauve

Des surfeurs intrépides traquent sans cesse les plus grosses vagues du monde. Leur but ? Dompter la houle sauvage.

Glissant sur les murs d’eau des grosses vagues d’Hawaï ou du Portugal, perchés sur les quelques millimètres de large des highlines tendues entre deux hôtels de Las Vegas, The Red Bulletin vous donne le vertige ce mois-ci en suivant ces athlètes qui racontent leur passion hors norme. Surtout ne jamais rien lâcher. Marc Márquez, au guidon de sa moto dans la poussière de l’entraînement à Lérida et David Belle, dans les bonds de son parkour dans la cité, en savent quelque chose. Retour au calme. Après les frissons, toujours l’émotion. Portée par la voix envoûtante de Chrysta Bell, la batterie de Martin ­Grubinger ou les rires de Seth Rogen et Zac Efron. Bonne lecture ! Votre Rédaction 4

Andrew Chisholm (Cover), Aaron_Feaver

À l’équilibre

«  Je crois en la réincarnation et en l’existence des cycles »

Chrysta bell, page 56

the red bulletin


mai 2014

d’un coup d’ailes Bullevard 08 dossier spécial hit-parade Pépites et bides musicaux.

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reportages 26 Retour sur terre

Le pilote espagnol Marc Márquez ­reçoit chez lui, à Lérida.

Avenir doré

40 Problème de voisinage

Marc Márquez, champion du monde de MotoGP, a un secret. Lequel ?

Seth Rogen et Zac Efron en interview.

42 Bruni, c’est du sérieux Loïc Bruni perce sur la scène du VTT

62

de descente.

44 Surfeurs fous

Ils escaladent des montagnes d’eau.

56 La Bell personne

Chrysta Bell côtoie David Lynch.

62 Sur la corde raide

Ils résistent à la tentation du vide.

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68 Imbattable Grubinger

JIM KRANTZ(2), lukas Maeder, Dan Krauss, christoph meissner

séance spéciale

Avec les beaux jours, une remise en forme s’impose. Ce mois-ci, vos coachs se nomment Mario Gyr et Simon Schürch

L’Autrichien dépoussière l’image de la batterie.

cordes sensibles

Vous avez certainement déjà aperçu ces funambules nouvelle génération accrocher leur slackline dans la ville.

the red bulletin

74 Initiation

Action !

68 Parkour de vie

Le chanteur anglais a travaillé dur. L’Art du déplacement par David Belle.

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Le chemin le plus court d’un point A à un point B est une ligne droite. Vous êtes sûrs ? Démonstration avec David Belle.

72 Sam Smith en solo

C’est sa façon d’aimer

Martin Grubinger a grandi avec des baguettes dans les mains. Et depuis, il tape, tape, tape sur ses percussions.

86 87 88 89 90 92 94 95 96 98

voyages  Le désert du Colorado conseils de pro Gyr et Schürch Clubbing  Göteborg ma ville  Berne Wings for life world run B.-A. Musique  Foster the People pro tools  Chris Birch et sa KTM 300 Jeux vidéo  Le meilleur du meilleur focus Dates françaises à retenir Instant magique Simon Stricker

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Contributions le quatuor du mois THE RED BULLETIN France, ISSN 2225-4722 Publication & édition Red Bull Media House GmbH Directeur de la publication Wolfgang Winter Directeur d’édition Franz Renkin Directeurs de la rédaction Robert Sperl & Alexander Macheck Directeurs artistiques Erik Turek & Kasimir Reimann

christoph meissner

jim Krantz Jim Krantz et Ethan Sharkey sont des pilotes de deux-roues passionnés. L’Américain et son assistant n’ont pas été longs à convaincre pour accepter cette séance photo avec Marc Márquez, le champion du monde de MotoGP. Le courant passe d’emblée entre eux. Le p ­ hotographe de renom, habitué à travailler avec des stars, a beaucoup ­d’estime pour le jeune prodige espagnol. « Ce gars est complètement barré », lâche Krantz. Né sur le guidon, page 26.

Une question a taraudé Christoph Meissner un bon moment avant sa rencontre avec le multi-percussioniste autrichien. Comment traduire visuellement la rapidité d’exécution des gestes de Martin Grubinger ? Une idée lui vient : fixer des LED aux baguettes. « Nous n’avions que dix minutes pour les photos dans le théâtre de Linz », explique Meissner. Dix minutes, soit la durée de vie des baguettes confectionnées par Meissner après l’intervention de Grubinger sur son marimbaphone. Élevé en batterie, page 68.

« Le Parkour n’est pas un sport, c’est une école de vie », confesse David Belle au reporter de The Red ­Bulletin. Deux jours durant, l’inventeur de l’ADD, l’art du déplacement,lui a délivré un cours intensif à Lisses (Essone) où il habite. « J’ai réussi à sauter sans crainte un fossé de 6 mètres de large au-dessus du vide et à retomber sans mal d’un toit haut de 8 mètres », détaille Alex Lisetz. L’apprentissage s’est arrêté là. La suite est à découvrir dans son reportage sur un homme au parcours très original, page 74.

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Managing Editor Daniel Kudernatsch Rédaction Étienne Bonamy, Ulrich Corazza, Werner Jessner, Florian Obkircher, Arek Piatek, Andreas Rottenschlager, Stefan Wagner Bullevard Georg Eckelsberger, Raffael Fritz, Sophie Haslinger, Marianne Minar, Boro Petric, Holger Potye, Martina Powell, Mara Simperler, Clemens Stachel, Manon ­Steiner, Lukas Wagner Traductions Susanne & Frédéric Fortas, Frédéric Pelatan, Christine Vitel, Gwendolyn de Vries Secrétariat de rédaction Ioris Queyroi, Christine Vitel Maquette Miles English (Directeur), Martina de Carvalho-Hutter, Silvia Druml, Kevin Goll, Carita Najewitz, Esther Straganz Booking photos Susie Forman (Directrice création photos) Rudi Übelhör (Directeur adjoint), Marion Batty, Eva Kerschbaum Reprographie Clemens Ragotzky (Directeur), Karsten Lehmann, Josef Mühlbacher Fabrication Michael Bergmeister Production Wolfgang Stecher (Directeur), Walter O. Sádaba, Matthias Zimmermann (Tablette) Impression Prinovis Ltd. & Co. KG, 90471 Nuremberg Service financier Siegmar Hofstetter, Simone Mihalits Marketing & management international Stefan Ebner (Directeur), Elisabeth Salcher, Lukas Scharmbacher, Sara Varming Channel Manager France Charlotte Le Henanff Marketing & concept graphique Julia Schweikhardt, Peter Knethl Ventes & abonnements Klaus Pleninger, Peter Schiffer

Dan Krauss Alex Lisetz

Rédacteur en chef photos Fritz Schuster Responsable de la production Marion Wildmann

Installé à Los Angeles, Krauss a déjà réalisé pour The Red Bulletin un portrait du DJ A-Trak. Pour ce numéro, il est allé beaucoup plus haut pour un reportage sur une de ses passions : la highline. Jouer les équilibristes en marchant sur une toute petite bande de nylon flexible. « J’ai fait de la highline ces deux dernières années, raconte-t-il, c’est une sensation indescriptible d’avancer en sentant sous ses orteils ce lacet géant. » Retrouvez votre équilibre, page 68.

«  C’est une sensation indescriptible d’avancer sur ce ­lacet géant » Dan krauss

Publicité Cathy Martin 07 61 87 31 15 cathy.martin@fr.redbulletin.com Emplacements publicitaires Sabrina Schneider Assistante de rédaction Kristina Krizmanic IT Michael Thaler Siège social Red Bull Media House GmbH, Oberst-Lepperdinger-Straße 11–15, 5071 Wals, FN 297115i, Landesgericht Salzburg, ATU63611700 Siège de la rédaction France 12 rue du Mail, 75002 Paris, Téléphone 01 40 13 57 00 Contact redaktion@at.redbulletin.com Web www.redbulletin.com Parution The Red Bulletin est publié simultanément dans les pays ­suivants : Afrique du Sud, Allemagne, Autriche, Brésil, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Irlande, Koweït, Mexique, ­Nouvelle-Zélande, Suisse. Les journalistes de la SAS L’Équipe n’ont pas pris part à la réalisation de The Red Bulletin. La SAS L’Équipe n’est pas ­responsable des textes, photos, illustrations et dessins qui engagent la seule responsabilité des auteurs. Dépôt légal/ISSN 2225-4722

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COURONS POUR FAIRE AVANCER LA RECHERCHE INSCRIVEZ-VOUS ! LE MÊME JOUR À LA MÊME HEURE PARTOUT DANS LE MONDE 4 MAI 2014 - 12H00 - HENNEBONT (BRETAGNE)

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À cor et à cri

K a n y e,  ! t u sors c h a n c e t h e r a p p e r

Il rappe tout

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jess baumung

Chancellor Bennet lance des rimes comme il respire. 10 Day, une première mixtape tout en rage, fait écho à son exclusion de 10 jours du lycée. Chance The Rapper se révèle. Sorti en avril 2013, Acid Rap, flow débridé et hip-hop psychédélique, consacre le talent de l’espoir chicagoan. Aux côtés de Joey Bada$$, Lil Wayne et Justin Bieber, le rappeur américain de 21 ans tout juste malaxe sa voix dans tous les styles.

johannes lang

Diffusée sur le web, sa première mixtape l’a propulsé sur la liste des espoirs du rap américain. Avec la deuxième, intitulée Acid Rap, Chance transforme l’essai.


D e v i n e t t e

C’est pas moi, c’est l’autre Retrouvez l’auteur des déclarations ­suivantes.

o u cle s s, de s b e r b fe r. m o eux s oix d’e n a de s y t une v E a . r s O e a g u Rit vre s ro s , d e s lè b lon d e

À 23 ans, la Londonienne a la ferme intention de conquérir le titre de reine de la pop. La protégée de Jay-Z et de Karl Lagerfeld ­travaille en ce moment à un deuxième album.

le pourquoi du comment Ondrea Barbe/Corbis Outline

Le film What Difference Does It Make de Ralf Schmerberg s’interroge sur les rouages de l’industrie musicale. D’où le visionnaire Brian Eno tire-t-il son inspiration ? Comment James Murphy dirige-t-il le label DFA ? Que fait la légende du disco G ­ iorgio Moroder lorsque la fièvre du samedi soir commence à monter ? Les professionnels de la musique répondent aux questions de Ralf Schmerberg dans What Difference Does It Make, un documen-

taire de 96 minutes. En mai dernier, ce réalisateur autodidacte a promené sa caméra dans les studios de la Red Bull Music Academy à New York. Des pointures de la scène et des talents en éclosion se retrouvaient sur les podiums de discussion pour raconter leur passion. Le film est disponible sur www.rbma15.com

« J’ai toujours été connue, mais tout le monde l’ignorait. »

Rihanna

lady gaga

Beyoncé Knowles

2 « Je suis un dieu. Et après ? »

Kanye West

Robin Thicke

David Guetta

3 « Je crois en l’amour libre. »

LANA Del REY

Miley Cyrus

Grimes

RÉPONSES : 1. Lady Gaga, 2. Kanye West, 3. Lana del Rey

!   a t i r a Hou r r

corbis, getty images(2), Universal Music, Steven Taylor, Alix Malek, Nicole Nodland, sony music, Chad Wadsworth/Red Bull Content Pool(2)

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Présenté en avantpremière mondiale dans soixante salles, le film ­célèbre les quinze ans d’existence de la Red Bull Music Academy.


Supermarchés | + | 50 cent La diffusion de musique dans les magasins favorise les actes d’achat, sauf le hip-hop dont l’image de gangster a pour effet d’augmenter le nombre de vols.

Editor

GUANTANAMO | + | METALLICA Les autorités américaines ont systématiquement torturé les détenus de Guantanamo en passant du ­heavy metal à très haut volume.

, ric ain e ée amé m . r a u l’ e de eur x p rison s t s m alh x n u e a m n e e n ur au s tr ali d e d é to s t-fo o d de cas s le p D’un f a m e xe e lq u e s ­voici q u

Photographer

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Illustratorgetty images(4), picturedesk.com(2), shutterstock(2), Corbis(2) flickr.com

ntre o c e g Ra chine la ma


B ULLE V AR D

Photographer

Editor

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x u a c i s u …m hamBurgers | + | Pavarotti En Australie, un fastfood chasse les jeunes désœuvrés avec de la musique classique. Une stratégie payante mais que les voisins apprécient moyennement.

the red bulletin

Kim Jong-Un | + | Modern Talking Durant ses années ­lycée, le dictateur Kim Jong-un aurait été fan du duo allemand new wave Modern Talking et Brother Louie aurait été son morceau préféré.

huma after n all

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B U LLE V A R D

Faites de la musique Le Mexicain Pedro Reyes a manipulé beaucoup d’armes. Il les soudait pour les transformer en instruments de musique. Son projet Disarm les expose pour rappeler au monde l’extrême violence de Mexico. Détonant !

D

s n o s e d s e l ô r

ORCHESTRE VéGéTAL Les musiciens du ­Vienna Vegetable ­Orchestra sculptent leurs instruments dans des légumes. Étant ­périssables, il en faut des frais à chaque concert. Du coup, ils servent à faire la soupe pour l’after.

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pedro reyes, Courtesy Lisson Gallery, London(4), Alexander Koller, Anna Stoecher(2)

la uent de nt ! Ils jo -r a dis . a s a R  ? a  ? Pian o m arim b B at te rie m p et te o u d u -tro flin gu e


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re t o ur ver s le f u t ur

Durée de vie d’un hit Sidérants en 1989. Tolérés en 1999. Oubliés en 2009.

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25 ANS

ANS

Depeche Mode – Personal Jesus Si Johnny Cash en a fait une reprise, c’est qu’elle n’était pas si mal. Nirvana – Bleach Salué par er la critique dès leur 1 album, le groupe grunge accroche le public e avec ­Nevermind, leur 2 opus. Miles Davis – Aura Quelques notes qui lui rapportent un Grammy. Une musique à apprécier les yeux fermés.

Eiffel 65 – blue Le groupe ­revendique ses choix, le bleu étant tout aussi arbitraire que le reste   des paroles : « I’m blue da ba dee   da ba da... » Lou bega – mambo no. 5   Un sacré tombeur ce Lou Bega avec ces accords aussi passe-partout… Christina aguilera – genie in a bottle Qu’aurait-on raté si on n’avait pas ­frotté la lampe magique ?

lady gaga – just dance Déjà gaga mais pas Lady. Elle chevauche une baleine gonflable avant de p ­ orter une robe en viande crue. Susan boyle – i dreamed a dream Nouvelle recette du succès pour quidam : litote + téléréalité + YouTube. La dame sait tout de même chanter. Kraftwerk – der katalog   De l’électro 100 % artisanale. C’était mieux avant.

15 ANS

KO M A*

Lucky DJ

dietmar kainrath

L’illustrateur Kainrath rend hommage à Daft Punk et Avicii.

* KOMA: Kainrath’s Œuvres of modern art

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BULLEVARD

H e y M i s t er D J

La musique au pouvoir

Qu’écoutent les puissants avant de conquérir de nouveaux territoires ? Quelle mélodie pour appliquer de la hausse des impôts ? Quelle musique pour entériner de nouvelles lois ? “Work it harder, make it better. Do it faster, makes us stronger. Yes, you can try it.”

“She is standing right in front of me. Speakin­g words of wisdom. Let it be me!” “Oh Nikita Khrouchtchev I don’t love you so!”

Angela Merkel adule les Beatles

Vladimir Poutine kiffe Elton John

Barack Obama écoute Kanye West

Aux fourneaux, Madame La Chancelière écoute du classique. La Traviata interprétée par Anna Netrebko, par exemple. Dans ses jeunes années, Angela Merkel, fervente fan des Beatles, achète leur disque à Moscou. Sa coiffure est un hommage intemporel.

Lors des JO de Sotchi, le président russe a démontré au monde entier qu’il était quelqu’un d’ouvert d’esprit. Musicalement parlant du moins. « Elton John est un homme exceptionnel. Il a des millions de fans malgré ses orientations… hum… sexuelles. »

En 2009, le président des États-Unis qualifie Kanye West de « benêt » à cause sa brusquerie pour remettre son prix à Taylor Swift lors des MTV-Awards. Depuis, ils se sont réconciliés : « La musique de Kanye est sensationnelle, j’ai tous ses albums », admet Obama.

le clic de la gloire 1. Cinq Canadiens avec une guitare font une reprise époustouflante du tube de Gotye, Somebody That I Used To Kow (156 millions de vues). 2. Un Japonais de cinq ans « joue » I’m Yours de Jason Mraz au ukulélé (63 millions de vues). 3. Marina Shifrin poste sa démission sous forme de clip vidéo, sur la musique de Kanye West, I’m Gone (17 millions de vues).

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Getty Images(3)

YouTube est une vitrine planétaire. Pour le meilleur et pour le pire. Voici le Top 3 de la rédaction.


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t e s t d e p e r s o n n a l i t é

Pour un oui ou pour un non Faites connaissance avec la rock star qui sommeille en vous.

Ête s -v o u s

N

Ê t e s-vo u s p a c i f i ste s   ?

Soutenez-vous

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g a y-f r i e n d l y   ?

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les dictateurs ?

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Êtes-vo us accros ?

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Êtes-vo u s k Kid Roc

Eminem

Av e z - v o u s la foi ?

co n n e cté s   ?

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Manson

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Marilyn

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Oui

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Justin

BONO

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Non the red bulletin

Universal Music(3), warner music, corbis, getty images(2), Tom Munro, A-way

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B U L L E V A RD

t o u r d ’ E u r o p e

Bêtes de concours

Depuis 1956, l’Eurovision divise les foules. Ceux qui ne sont pas tombés dans l’oubli ne le doivent pas forcément à leur musique.

applis du tonnerre Du jeu musical chic à la platine DJ, voici une sélection de cinq applis musicales pour Smartphone.

12 FINLA

NDE

Point

s

Avec Djay 2, le DJ, c’est vous. Scratchez sur votre écran tactile et faites de votre playlist votre nouveau playground.

100 000 stations de ­radio, deux millions de podcasts. Grâce à T ­ uneIn, renouvelez votre collection de MP3.

Un jeu passionnant   et un son nickel : ­Musyc a reçu l’Apple Design Award, et bien d’autres prix encore.

Hard rock Hallelujah

Lordi (vainqueur À ATHèNES, 2006) Déguisés en orques et chaussés de semelles compensées, les gars de Lordi se hissent à la ­première place avec Never Let You Go.

cÉline Dion

Ne partez pas sans moi (Dublin, 1988) Céline Dion éblouit le jury et les spectateurs. Par sa voix, mais aussi par sa coiffure.  Suède 4 Points

Ukraine 10 Points

Waterloo (Brighton, 1974) Contrairement à ­Napoléon, pour ABBA ce n’est pas la défaite mais le début d’une ­renommée mondiale.

Dancing Lasha Tumbai (Helsinki, 2007) Un chef-d’œuvre avant-gardiste d’Andriy Danylko, ex-comique en Ukraine. Son personnage, Verka Serduchka au travers duquel il se travestit en femme, est affublé d’un costume futuriste. « Sept, sept, ai liu-liu... Sept, sept, un, deux... Dansez ! », et seulement 2e avec un texte pareil ? Inadmissible !

Abba

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Verka Serduchka

Vous êtes dans le métro et une mélodie vous vient ? Figure vous permet de le créer en quelques minutes.

the red bulletin

picturedesk.com(3), interTOPICS

Avec Songkick, ne loupez plus les concerts de vos idoles ! Les infos des tournées sont mises à jour régulièrement.

Suisse 8 Points


BULLEVARD

FROM THE MAN WHO BROUGHT YOU SUCH SONGS AS

“WHO” — “WHAT” — “WHEN” — “WHERE”

téléc à harg er

“WHY”

Corbis

Fleischli & Turbin Inc.

NOW COMES

new York &

Los AngeLes

À vous de jouer ! L’album Song Reader de Beck ne s’écoute pas, il se joue. Les fans devront lire et jouer eux-mêmes les vingt chansons disponibles uniquement sous la forme de partitions. songreader.net the red bulletin

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B U L L E V A RD

Sister Act

Dès l’âge de 14 ans, ­Solange voulait suivre les pas de sa sœur, mais son premier album fait un flop et, à 18 ans, elle devient maman. La notoriété arrive en 2012. Aujourd’hui c’est une icône de mode et côté look, Beyoncé pourrait bien prendre exemple sur sa petite sœur.

air b ie n t te, a l’ e d a c r œu u lo ok . ge , s a s ui e s t d i S olan s q e e c m r ê ou .M ne star m oin s p re s te u n e r, au é ô r c t n é o d y Be in é à la ­d éte rm

P 22

getty images, picturedesk.com

e t n o t r en ds

!   r u œ s e t i t e p mps,


B U LLE V AR D

pa r o l e s , pa r o l e s , pa r o l e s

Tu chantes en yaourt

getty images(2), Corbis, klar archiv

david kellner

Entre les interprètes et leurs fans, certains malentendus sont irréversibles.

Born in the Usa Hélas !

Fight for your right Tube surprise

bruce springsteen L’hymne officieux des Américains. Mais a-t-on vraiment prêté attention aux paroles ? Born in the USA raconte l’histoire d’un vétéran du Vietnam qui ne parvient pas à se réinsérer. Ça sonne déjà beaucoup moins patriotique.

beastie boys Avec Fight For Your Right (To Party), les Beastie Boys voulaient parodier les tubes de soirée comme I Wanna Rock des Twisted Sister – au final, le morceau devient, malgré eux, un modèle du genre. Dommage !

the red bulletin

Big In Japan Ça plane Alphaville Pas un hymne sur le succès. Mais les lamentations d’un couple. Lorsque Marian Gold chante “I will wait here for my man”, il pense à son dealer. “Pay then I’ll sleep by your side” fait allusion à de la prostituion pour se payer la marchandise du précédent.

NIKITA MON AMOUR elton john Ceux pour qui la chanson évoque la belle plante de la série télé éponyme seront déçus d’apprendre que Nikita est, en Russie, un prénom masculin et que Sir Elton John est ­officiellement gay depuis… 1988 !

fa si l chan a ter

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B ULLE V A R D

l e s u c c è s , t o u t p r è s

HOLOPHONeur

Entre le hautbois et l’hologramme, cet instrument de musique imaginaire ne sera inventé qu’au XXXIe siècle, du moins selon les ­auteurs de la série Futurama.

Tapis rouge Parmi les probables têtes d’affiche de 2014, ces trois talents font partie des plus attendus.

Mø Un mix électro, indie pop, soul et street vibes : c’est la recette musicale imparable de la jeune Danoise Mø. Pour la petite histoire, elle est capable de faire tourner sa natte telle une hélice. Attention décollage ­imminent !

Royal Blood Le rock est mort? Pas si on écoute Benji Talent et Mike Kerr. Voix, basse et batterie, simple mais efficace. Les Arctic Monkeys l’ont bien compris en engageant le duo anglais pour assurer leurs premières parties.

s o n s h i g h -t e c h

La zik de 2main

BoUm – Boum – boum – boum – boum – boum – BoUm – Boum – boum – boum – BoUm – Boum – boum – boum – BoUm - Boum – boum – boum – tchak !

SEABOARD

roli (angleterre) Les sons du clavier sensible Seaboard peuvent être distendus comme sur une guitare. En glissant le doigt sur une touche on surfe sur les octaves. Du high-tech soigné, qu’il faudra tout de même avoir les moyens de s’offrir. Prix : 8 300 €

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tenori on

toshio Iwai (japon) Le Tenori-on est un synthétiseur à commande tactile alliant son et lumière LED pour créer des arrangements musicaux. L’artiste Toshio Iwai, développeur de jeux vidéo, invente cette tablette magique en 2007. Un joli plaisir lumineux. Prix : 1 200 €

eigenharp

eigenlabs (angleterre) Sorte de basson futuriste couplé à un logiciel de contrôle, le Eigenharp se joue en appuyant sur des touches et en soufflant dans le bec. On obtient ainsi de riches variations de sons et des modulations ­simultanées. Prix : 400 à 4 500 € selon le modèle

dietmar kainrath, sascha bierl

Comment sonnera la musique du futur ? Tout dépend des supports utilisés. Tour d’horizon chez les créateurs d’instruments.

James Marcus Haney

FKA Twigs À 17 ans, à Londres, elle devient danseuse mais se fait remarquer comme chanteuse grâce à sa voix douce, des rythmes trip-hop et des clips surréalistes. À présent, elle ne se voit pas faire autre chose. Tant mieux.


From Metal Cats by Alexandra Crockett, published by powerHouse Books

Meta lC photo ats, le no uv s Crock de l’Amér eau recue ic e il tendr tt, met en aine Alexa de e lu n en ma des hard- mière le c dra roc ôt i chez powe kers. Paru é rHou se Bo tion oks.

?   u r c u t s e s s u l’e

d’un c ’a rie n n i c e c Et b r u te s . fé lid é. nde de l e st un o a m t e n u m ns av y e s se da r de he e te n d r e jo u e u d c s e e d i m ram le ur am lq u e s g Le m eil r… Q u e e li u ic t par

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MÁRQU né sur l guidon Champion du monde l’an passé dès sa première saison en MotoGP, l’Espagnol Marc Márquez, 21 ans, accumule les records de précocité. The Red Bulletin a rencontré, chez lui à Lérida, le nouvel homme fort de la catégorie reine. Texte : Werner Jessner photos : jim krantz

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EZ

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« LE MOTOCROSS DÉVELOPPE LA ­CRÉATIVITÉ. LA SURFACE N’EST JAMAIS LA MÊME, IL FAUT SANS CESSE ­IMPROVISER. C’EST UN ATOUT TRÈS UTILE EN CIRCUIT »

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« Je ne me souviens pas du jour où je suis allé pour la première fois sur un circuit. Mais je sais qu’à un an, mon père m’emmenait déjà aux courses de motocross »

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« C’EST PLUS SYMPA DE ­S’ENTRAîNER À PLUSIEURS. LE BUT EST D’ÊTRE LE PLUS ­RAPIDE ET TOUS VEULENT BATTRE LE ­CHAMPION DU MONDE »


T « MA JOURNÉE IDÉALE ? MOTOCROSS TÔT LE MATIN, DIRT TRACK EN ­MILIEU DE JOURNÉE ET MOTOGP L’APRèS-midi. ET LE SOIR, UN DÎNER AVEC UNE ­JOLIE FEMME »


T

rente ans plus tôt, un jeune pilote américain réussit une entrée fracassante sur la scène MotoGP en explosant tous les records. Il fait ses débuts à 19 ans. En 1983, il décroche le titre de champion du monde. Il a 21 ans. Les experts sont unanimes : personne ne pourra battre ses records. Ce génie se nomme « Fast » Freddie Spencer et le dirt track (course sur piste en terre ovale) est son secret. Ses jeunes années passées sur les pistes de sable américaines lui ont permis de développer un sens aigu de l’équilibre. Les motos de dirt track n’ont pas de freins avant. Elles se pilotent tout en glisse, au frein arrière et frein moteur en entrée de virage, et au couple en sortie, avec le pied gauche suspendu au ras du sol. La saison passée, un autre jeune homme a illuminé à son tour la catégorie reine. Il est si doué, que les règles ont été modifiées pour l’accommoder. En temps normal, les débutants doivent faire leurs preuves dans les équipes satellites avant de pouvoir intégrer une écurie. Mais le tout-puissant groupe Honda voit en Marc Márquez un avenir doré. En 2012, ce gamin espagnol est sacré champion du monde de la petite catégorie Moto2, on lui fournit déjà une moto d’usine. La saison suivante, Márquez, 20 ans à peine, rejoint l’équipe Repsol Honda au côté de son compatriote expérimenté Dani Pedrosa. Dès sa première course en MotoGP, il finit sur le podium et remporte la suivante. À l’automne dernier, il devient à 20 ans et 266 jours, le plus jeune champion du monde MotoGP de l’his-

the red bulletin

toire et efface le record de précocité de Freddie Spencer. Le secret de sa réussite? Le dirt track. Le lieu à l’origine de tous les succès de Márquez se trouve près de Lérida, la ville natale de l’Espagnol d’1,68 m. On y trouve deux pistes, une de dirt track et une autre de motocross, tracées sur une zone plate entourée de vignobles. Un endroit idyllique. Aménagé en vestiaire avec une petite cantine, un conteneur complète l’installation. Pas vraiment l’endroit où l’on s’attend à rencontrer un champion du monde qui, chez lui comme ailleurs, ne peut plus sortir incognito. « Généralement, la première photo avec un fan enclenche une réaction en chaîne, s’amuse-t-il. Sur une tribune en Espagne, je suis tombé une fois sur une banderole où il était écrit “Je me mets nue pour une photo avec toi’’. L’année dernière, j’ai signé un autographe sur la poitrine d’une femme, les fesses d’un homme, un bébé et un billet de 500 euros. Le propriétaire misait probablement sur une plus-value. » À Lérida, Marc Márquez partage la piste d’entraînement avec son jeune frère Alex, brillant pilote en catégorie Moto3, et Tito Rabat engagé en Moto2. « Ils cherchent uniquement à me battre, et moi, à creuser l’écart d’une demi-seconde par tour. » Et les trois ne se font pas de cadeau, c’est comme s’il s’agissait d’une course GP. « J’aime la bagarre, résume le surdoué. ­Gagner avec quatre ou cinq secondes d’avance ne ­procure pas autant d’adrénaline qu’une course qui se décide au dernier virage. Comme à ­Silverstone, 35


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« J’AI LA RéPUTATION D’ÊTRE IMPITOYABLE EN DOUBLANT. C’EST ­NORMAL, À LA SORTIE DU DERNIER VIRAGE, ON EST PRÊT À TOUT POUR FINIR PREMIER. C’EST LE BUT DU JEU »


« L’INSTANT QUE DURE UN ACCIDENT SEMBLE INFINI, SURTOUT UN HIGH-SIDE. ON RÉSISTE, RÉSISTE PUIS BOUM ! ENSUITE, TOUT VA TRÈS VITE »


Marc Márquez pourrait concourir avec le dossard n° 1, mais il préfère le 93, son numéro fétiche.

lorsque Jorge Lorenzo provoque ma sortie de route dans l’ultime virage. » Connaître son concurrent est important aussi. « Le point fort de Lorenzo, c’est sa régularité, détaille Marc. Rossi, lui, est particulièrement fort dans le dernier tour. » Sur toutes les motos, le champion du monde apparaît agressif, insaisissable. En apparence, hors de contrôle. « Je ne sais pas faire autrement quand je veux aller vite, dit-il. Je suis incapable d’avoir un style de pilotage propre et posé. »

Gold & Goose/Red Bull Content Pool

m

arc est détenteur de titres mondiaux dans toutes les catégories, trois au total, mais il vit encore chez ses parents où les posters du FC Barcelone et de Valentino Rossi tapissent toujours les murs de sa chambre d’enfance. « Rossi était mon modèle, Dani Pedrosa mon unité de mesure. » Le leader de l’écurie HRC perpétue sa longue tradition de pilotes champions du monde. Depuis un an, il s’est familiarisé avec les méthodes de travail japonaises. « Ils évaluent et discutent beaucoup avant de décider. Cette minutie est aussi la raison de la réussite de Honda. » Márquez affectionne les circuits rapides aux virages aveugles, comme celui de Phillip Island en Australie. Il ne connaît pas la peur grâce à sa facilité à évacuer la pression. « Les veilles de course, je dors très bien. Neuf heures, parfois dix », assure-t-il. Le jour J, il n’a qu’une seule exigence : « À l’entraînement, je porte un slip bleu, mais pour la course il doit être rouge. » Quelques jours après cette agréable journée à Lérida en compagnie de ses potes et de l’équipe de The Red Bulletin, Marc Márquez faisait la une de la presse sportive spécialisée pour s’être fracturé le péroné en faisant du dirt track. « Une chute bête, explique-t-il, un pote a glissé devant moi. Je l’ai évité sans problème et, en me retournant pour voir si tout allait bien, mon pied s’est pris dans la bordure de la piste. Je me suis cassé le péroné sans tomber. » Son retour opérationnel en compétition était espéré sans garantie pour l’ouverture de la saison lors du Grand Prix du Qatar le 23 mars dernier. Un repos forcé qui ne l’inquiète pas plus que ça. Il lui est déjà arrivé de dominer des essais tout en étant grippé. Alors, fini le dirt track ? « Non, pourquoi ? juret-il. C’est la première fois que je me blesse sérieusement. » Une mise à l’écart imprévue dont il a voulu tirer aussitôt parti en envisageant de passer enfin son permis… moto. Eh oui, le meilleur pilote du monde en GP ne possède que son permis voiture. Plus sur motogp.com et marcmarquez93.es

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Un

DRÔLE de couple Nos Pires Voisins met en scène une guerre de voisinage burlesque entre Seth Rogen et Zac Efron. Texte : Ann Donahue

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Seth Rogen


Zac Efron

Jeff Vespa/Contour, picturedesk.com

D

ans un quartier résidentiel de Los Angeles, Seth Rogen, le roi des comédies déjantées, enchaîne les prises pour une scène. Tranquillement, il traverse l’impeccable gazon d’une maison victorienne quand un énorme ballon de gym le percute à la tête et l’envoie à terre. Rogen plonge sur le tapis de sécurité en exagérant la puissance de l’impact. Un cascadeur le double en poussant le comique de la chute encore plus loin. Satisfait, le réalisateur Nick Stoller crie : « Coupez ! » L’équipe de tournage laisse alors éclater un rire retentissant. Non loin de là, le spectacle laisse de marbre la nuée de ­paparazzi postés de l’autre côté de la rue. Ce n’est pas Seth Rogen qu’ils traquent the red bulletin

avec leurs téléobjectifs mais son partenaire Zac Efron, ­légèrement en retrait de la scène. L’Anglais Nicholas ­Stoller, à qui l’on doit, entre autres, les scénarios de Yes Man (2009) et des Voyages de Gulliver (2010), dirige ici son quatrième long-métrage en tant que réalisateur. Nos Pires Voisins est une ­comédie salace mettant aux prises le beau Zac Efron, ­leader retors d’une confrérie étudiante, avec Seth Rogen, lequel incarne un Monsieur Tout-le-monde ­débordé par l’arrivée de cette horde d’étudiants déjantés dans son voisinage. the red bulletin : Les ­chamailleries entre un couple ordinaire et le chef d’une fraternité étudiante sont une mine d’or pour la comédie. Qui jouez-vous ?

seth rogen : Je joue un jeune papa. Ma femme (interprétée par la comédienne australienne Rose Byrne, ndlr) et lui sortaient beaucoup avant l’arrivée de leur bébé, et vivent mal les bouleversements que provoquent cette naissance dans leur vie. Ils viennent d’acheter leur première maison, tout va bien. Mais une confrérie d’étudiants emménage juste en face. Au début, c’est l’enthousiasme mais les relations vont vite se dégrader. ZAC EFRON : Notre groupe d’étudiants est du genre ­tapageur, notre habitation précédente a fini en flammes. Mon personnage est le meneur. Il sent que ses jours ­d’insouciance sont comptés et que la vie d’adulte arrive à grands pas. Est-ce une situation comparable à ce que vous vivez au quotidien ? ROGEN : C’est probablement mon cas. Je suis marié, ma femme et moi, nous n’avons pas d’enfant pour cette même raison. Nous craignons de ne plus pouvoir mener la vie qu’on a aujourd’hui. Le film ne manque pas de situations croustillantes : sextoys, filles mâchouillant des préservatifs, pelotages dans les buissons. Au milieu de cette débauche, comment se débrouille Rose Byrne, habituée à des rôles plus sages ?

« Zac est bien plus coriace que je ne le pensais » Seth Rogen ROGEN : Elle y va franco. Dans la vie, il lui arrive aussi de parler crûment. On ne voulait pas que son personnage soit celui d’une femme castratrice et ­rabat-joie avec son mari. EFRON : La femme parfaite en somme. ROGEN : Tu as presque cru

« Notre ­habitation précédente a fini en flammes » Zac Efron qu’elle m’épouserait. EFRON : Elle comprend vite, son jeu est incroyable. Dans les scènes où l’on danse avec les étudiants, elle est à mourir de rire. Elle y est allée sans se poser de questions. Est-ce un choix délibéré d’aller vers des rôles où l’on ne vous attend pas ? EFRON : Sur un précédent tournage, j’avais demandé à Dennis Quaid (ils étaient à l’affiche du film À tout prix, sorti en 2012, ndlr) ce qu’il ­dirait, s’il le pouvait, au jeune homme qu’il était. Il m’avait répondu : « Faire le plus possible des films différents. » Je voulais uniquement faire des comédies auxquelles je croyais. J’ai cru en Seth et Nick Stoller. ROGEN : On ne te laissera ­jamais tomber, Zac. EFRON : Je ne crois pas que tu le puisses. ROGEN : Yes, we can. Qu’est-ce qui vous a fait le plus rire dans le film ? ROGEN : Les étudiants organisent sans cesse des soirées à thème complètement dingues, dont une sur De Niro. Chacun doit venir habillé comme dans l’un de ses rôles. L’imitation faite par Dave Franco est incroyable. En faisant ce film ensemble, qu’avez-vous appris l’un de l’autre ? ROGEN : Zac est bien plus ­coriace que je ne le pensais (rires, ndlr). EFRON : Seth s’est bien mis en danger. Je le connais plutôt bien, c’est un gars super. ROGEN : En fait, je suis très ­raciste. Mais je ne le dis pas (rires, ndlr). Le 23 juillet au cinéma. www.nospiresvoisins-lefilm.com

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Loïc Bruni

Le descendeur qui monte

Loïc Bruni a déboulé l’an dernier sur la scène du VTT de descente à vive allure. Quatrième de la Coupe du monde pour sa première saison parmi l’élite, le Français espère faire aussi bien cette année.

Une destinée dépend souvent du berceau dans lequel le hasard vous a placés. Avec pour papa un pionnier du VTT de descente dans les années 90 et pour lieu de naissance Nice, terre de VTT, Loïc Bruni était destiné à dévaler les chemins du massif du Mercantour. Loïc Bruni évoque les échappées familiales à suivre son père dans la rocaille et la terre séchée et les ambiances mécano. « Chaque sortie m’amenait à côtoyer le haut niveau, raconte le jeune Niçois. Ça vendait du rêve alors, alors j’ai commencé à rider. Un peu de crosscountry, un peu de BMX, puis j’ai essayé la descente, et ça a tout de suite accroché. » Ce qui suit tient de l’histoire d’un groupe de potes en club, de premières perf’ en Coupe de France, d’une progression rapide qui séduit le Team Lapierre Gravity Republic. « Cyril ­Lagneau était présent sur une Coupe de France où j’avais fait de bons résultats. Il a trouvé que j’avais du potentiel et, peu après, Nicolas Vouilloz m’a contacté. Ça plaisait à l’équipe de prendre en mains un jeune Français et de tenter de le faire monter au plus haut niveau. » Auréolé de dix titres de champion du monde (dont trois en junior), Vouilloz est alors un des deux managers d’un team qui a, pour tête affiche, Samuel Blenkinsop. « Mon idole ! », s’enflamme le Niçois, qui rend hommage à son aîné qu’il a pourtant devancé l’an dernier au classement mondial UCI (5e). « Sur un vélo, Sam a une classe folle, un style de dingue, il saute partout. En plus, c’est un sketch à lui tout seul, tel42

lement il est drôle. Depuis, c’est devenu un bon ami. Il n’est pas égoïste, bien qu’il soit un des meilleurs riders au monde, il transmet ­volontiers ce qu’il sait. Sam fait partie des mecs dont je me suis inspiré, même si on n’a pas le même style. » À 19 ans, Loïc Bruni en sait pas mal, déjà. Une victoire au classement général de la Coupe du monde et un titre de champion du monde dès sa deuxième année ­junior, puis une quatrième place en Coupe

« Je cherche désormais à préserver la vitesse, je suis devenu assez sobre » du monde dès sa première saison Elite. L’environnement du Team Lapierre lui a permis d’affiner son style. Lui qui cherchait à rouler vite et qui bougeait beaucoup sur le vélo a appris à se poser en favorisant la conservation de la vitesse. « Oui, j’étais un peu bourrin... Je cherche désormais à préserver la vitesse, je suis devenu assez sobre. En Coupe du monde, ça va beaucoup plus vite, les mecs roulent comme s’il n’y avait pas de racines. Quand tu vois les arbres défiler autour de toi à 60 km/h, ça refroidit un peu mais, en réalité, plus tu vas vite, plus c’est facile. C’est

un coup à prendre. » Pour sa deuxième saison Elite, Loïc Bruni a l’ambition raisonnable : faire au moins aussi bien que la saison passée. « Je veux surtout être plus régulièrement dans le Top 10, voire dans le Top 5 et peut-être gagner une manche de Coupe du monde. Pour finir dans les deux premières places, il faut aller les chercher loin dans le physique, et que toutes les conditions se réunissent. L’an dernier, je termine 2e à Leogang (Autriche), ce n’est pas si loin d’une victoire. » Après un stage hivernal en Nouvelle-Zélande, Loïc Bruni attaque sa saison du 10 au 13 avril en Afrique du sud sur un circuit qui n’est pas forcément favorable à son gabarit moyen. Viendront ensuite les rendez-vous à ne pas manquer, et notamment Windham, où il s’est toujours bien senti et le nouveau vélo signé Team Lapierre, qui succédera à celui sur lequel Loïc ride depuis trois ans. « On a toujours des doutes quand on sort un prototype, alors on prend le temps de le tester, précise-t-il. La deuxième version marche vraiment bien, c’est un vélo pour la gagne. » Domicilié à Cagnes-sur-mer, il alternera avec ses études de Sciences éco qu’il compte mener à terme : « La fac me fait du bien : j’ai besoin d’apprendre et une carrière de rider est aléatoire. J’y parle d’autre chose que de vélo et les gens ne savent pas forcément qui je suis. Ça fait du bien d’être anonyme. » Il ne faut pas s’inquiéter : son talent à vélo lui suffira à se faire un nom. Très rapidement. Plus sur teamlapierreinternational.com the red bulletin

Miles Holden/Red Bull Content Pool

Texte : Frédéric Pelatan


Trois saisons au sein du Team Lapierre ont permis à Loïc Bruni d’affiner son style.


les

dents de la mer Ces surfeurs cherchent sans cesse des ­vagues ­gigantesques. À quoi pensent-ils perchés sur une folle déferlante de 20 mètres de haut ? The Red Bulletin a rencontré trois des m ­ eilleurs spécialistes au monde, tous engagés sur le Big Wave World Tour. Texte : Fernando Gueiros

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bruno lemos

Grant « Twig » Baker, vainqueur du Big Wave World Tour 2014, dompte la fureur de Jaws, près de Pe’ahi, à Hawaï.


S ur une quinzaine de kilomètres le long de la Kamehameha Highway à Oahu, île la plus peuplée de l’archipel d’Hawaï, on peut retracer l’histoire du surf. Les îles d’Oahu et de Maui ont des vagues dignes des spots de Waimea et de Pe’ahi – communément appelé Jaws –, qui ont vu s’écrire l’histoire et naître des légendes. Le big wave surfing est né à Waimea il y a des centaines d’années, et Jaws a repoussé les limites au cours des vingt dernières années, faisant passer la hauteur des grosses vagues à rider de 8 à 20 mètres. Chaque année entre décembre et janvier des athlètes comme Carlos Burle (Brésil) et Grant « Twig » Baker (Afrique du Sud) rallient les îles hawaïennes, pour surfer ce genre de breaks. Carlos Burle, 46 ans, détient l’ancien record de la plus haute vague surfée. Établi en 2001 à un peu plus de 20 mètres, à Mavericks – un spot situé sur la côte de la Californie du Nord –, il a tenu bon jusqu’en 2008. Garrett McNamara, un surfeur hawaïen de 47 ans, est l’actuel recordman, grâce à une vague de 23,77 mètres escaladée le 1er novembre 2011 à Praia do Norte (Portugal), « la plage du nord » du village de Nazaré, un spot récemment découvert. Un record entériné par le Guinness. Dans les deux cas, les surfeurs ont eu recours au tow-in. Apparue en 1991, cette technique consiste à remorquer le surfeur à l’aide d’un jet-ski pour qu’il attrape des vagues plus rapides. Le surf tracté a chan46

carlos burle

L’automne dernier, le Brésilien, âgé de 46 ans, a surfé la plus grosse vague au monde, plus de 24 mètres, au large de Nazaré au Portugal. Il attend maintenant que le Guinness confirme officiellement qu’il a dépassé la performance de Garrett McNamara sur ce même spot. Burle a réussi cet exploit quelques heures seulement après avoir sauvé la Brésilienne Maya Gabeira de la noyade dans ces mêmes vagues.

the red bulletin


picturedesk.com, brian bielmann

Carlos Burle dégringole une vague géante à Nazaré, au Portugal.

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GREG LONG

À 30 ans, il fait partie de la nouvelle génération des surfeurs de grosses vagues. Son expérience et ses titres le désignent comme l’un des riders les plus prometteurs de sa catégorie.


gé toute la donne. « C’est une bonne option lorsque les vagues sont trop grosses pour les ramer à la force des bras, reconnaît Carlos Burle. » À presque 40 ans, son confrère sud-africain, Twig Baker, est un pro de grosses vagues depuis plus d’une décennie. La différence, c’est que lui se sert de ses bras pour aller chercher la vague. « Ramer c’est le véritable esprit du big wave surfing, affirme-t-il. Cela donne un sens à ce que tu viens chercher là. Le surf tracté ne compte que pour les plus grosses vagues du monde. » Le record actuel effectué en ramant reste une vague de plus de 18 mètres, surfée par l’Américain Shawn Dollar, à Cortes Bank, à 160 kilomètres au large de la côte de la Californie du Sud. Un surfeur pourrait-il aller trouver une plus grosse vague sans assistance ? Twig estime qu’il sera difficile de faire mieux, et pourtant le record est amélioré chaque année. Comparé à Twig et Carlos, Greg Long, un Californien de 30 ans, fait figure de jeunot. La communauté du big wave s­ urfing le considère comme un prodige. Il a remporté des compétitions historiques, comme le Mémorial Eddie Aikau qui ne s’est déroulé que 8 fois en 31 ans à ­Waimea car les vagues doivent dépasser 7,5 mètres. Long a aussi connu des expériences amères. En décembre 2012, une vague de plus de 12 mètres l’engloutit à Cortes Bank. « Depuis cette session où j’ai

SÉCURITÉ ACCRUE L’Hawaïen Shane Dorian, le designer de Billabong Hub Hubbard et Mustang Survival, spécialiste en sécurité maritime, ont conçu la combinaison gonflable V1 pour les surfeurs à la rame.

failli me noyer, j’ai du mal à resurfer des grosses vagues. »

Bay, non loin de la baie de San Francisco. Pendant quinze ans, jusqu’en 1990, un seul homme, Jeff Clarke, a surfé ce break. Dans les années 90, lorsqu’il révèle son secret à certains de ses amis surfeurs, Mavericks devient rapidement l’un des spots majeurs de grosses vagues. « Chaque endroit recèle ses dangers, lance Twig. Le but du jeu est de rester calme. » À Mavericks, le piège c’est un énorme trou posé au milieu du stone-break. En cas de chute, il peut vous aspirer vers le fond et vous noyer en quelques minutes. Au cours des vingt dernières années, deux surfeurs aguerris y ont perdu la vie, et on ne compte plus le nombre d’accidents. « Les meilleurs riders de big wave surfing vont à Mav’s pour tester leurs limites », résume Twig. Pour prévenir les risques, le champion sud-africain et ses confrères restent sur le qui-vive où qu’ils soient dans le monde. Quand le radar détecte une tempête – cela arrive peu souvent –, ils n’ont que deux ou

Surfeurs, toujours prêts  ! À Haleiwa, Twig a garé son 4 × 4 bleu à côté d’un supermarché. Une brise fraîche souffle après une matinée pluvieuse. Les vagues montent à environ deux mètres et le voilà qui sort juste de l’eau. On peut dire que c’est du « surf pour enfants » pour quelqu’un qui vient de remporter le Mavericks Invitational – une compétition de grosses vagues – quelques semaines plus tôt, sous des murs d’eau de 9 à 12 mètres de haut. Découvert en 1975, Mavericks se trouve dans les eaux froides de Half Moon

« Le pire ennemi dans les grosses vagues, c’est la panique » greg long

david stewart, todd glaser, billabong

Historique du surf de grosses vagues

Inventé par les rois de Hawaï au XVIIIe siècle, le surf se modernise à partir des années 1950. Depuis, les techniques et le matériel ne cessent de s’affiner et les records tombent.

1956 L’Américain Greg Noll, surnommé « The Bull » est immortalisé en photo alors qu’il dévale une vague de 4,50 mètres de haut à Waimea Bay,

Hawaï, sur un longboard en bois, plus long qu’un van.

1963 Greg Noll et Mike Stang surfent le spot tant redouté de Third Reef Pipeline. Des vagues aussi grosses que celles de Waimea, mais creuses.

1972 Des surfeurs américains et australiens cherchent des ­vagues géantes en dehors d’Hawaï.

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Sous l’écume des grosses vagues de Bluff Shipsterns, Laurie Towner, surfer australien, maîtrise son sujet. Sans stress apparent.


le tow-in a fait comprendre aux rameurs qu’il existe d’autres limites

trois jours pour préparer leur voyage, réunir leur matériel et se rendre sur place. En forme et détendus. « Inspiration courte, expiration longue, détaille encore Twig. C’est pour régler son oxygénation. Cela permet de maîtriser sa respiration et garder son calme. » Pour entretenir leur forme, la plupart d’entre eux observent les mêmes règles quotidiennes. « La principale, c’est le yoga, raconte Greg Long. Physiquement, il apporte force, souplesse et équilibre. Il permet de contrôler son esprit et ses pensées. Le pire ennemi dans les grosses vagues, c’est la panique. » En marge du yoga et des exercices de respiration, ils passent beaucoup de temps à nager, ramer, chasser sous l’eau, enchaîner les exercices cardios avec des sprints en montée dans du sable mou. Sans oublier de travailler leur apnée, leur souplesse et leur équilibre. Ascenseur émotionnel Carlos Burle sourit. Il fait un drop dans une vague de deux mètres avec son longboard, une vague dix fois plus petite que celles qu’il a l’habitude de mater. Le Brésilien rame avec précision jusqu’à l’outside (zone d’impact de la vague située au large). Plus que de la régularité, il y a de la sagesse dans ses mouvements. On parle là de plusieurs années d’expérience à apprendre à lire l’océan. Carlos donne aussi sa position à sa femme, Ligia, qui l’accompagne aujourd’hui. Retour à la maison, à Waialua. Après avoir joué avec Reno, son plus jeune fils, il raconte pendant une longue session d’étirements son expérience à Nazaré, au Portugal. La nouvelle terre promise des funambules sur vagues géantes. Carlos Burle

1972 Des breaks, comme celui de Rincon en Californie et de Petacalco au Mexique, sont répertoriés pour la première fois.

andrew chrisholm

1986

Des surfeurs américains, comme Tom Curren et Mike Parsons, inaugurent un nouveau slab mexicain du nom de Todos Santos, avec des vagues de 5 à 6 mètres de haut. Plus rien ne semble impossible.

1991 Laird Hamilton, Buzzy Kerbox et

Darrick Doerner perfectionnent une technique qui consiste à surfer des vagues géantes sur des planches plus petites, tout en étant tracté par un bateau à moteur. Pour plus de tricks et de vitesse. Le surf passe au niveau supérieur.

1992 Le spot hawaïen de Pe’ahi sur l’île de Maui, communément appelé Jaws, est surfé par Hamilton et Kerbox, à l’aide de jet-skis. Rider une vague de presque 20 mètres devient possible.

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toujours À l’affût Les surfeurs de grosses vagues dénichent sans cesse de nouveaux breaks, actualisant ainsi la cartographie des hauts-lieux du big surf. Découvrez cinq spots qui feront leur gloire ou leur malheur.

Belharra, France « Un break comme Belharra n’est pas si dangereux et permet de surfer dans des conditions houleuses », précise Baker. Situé au large de Saint-Jean-de-Luz, ce slab (grosse vague qui tombe en explosant sous le niveau de la mer) a été découvert il y a dix ans.

Nazaré, Portugal L’Américain Garrett McNamara a longuement étudié les vagues de Nazaré, une ville de pêcheurs à 130 km au nord de Lisbonne. Selon le Brésilien Carlos Burle, qui a surfé, en octobre dernier, ce qui pourrait bien être une des plus grosses vagues du monde, il n’y a aucune chance de les dompter à la seule force des bras.

Punta Docas, Chili «Tous les breaks du littoral chilien n’ont pas encore été découverts, déclare Carlos Burle. Beaucoup sont inhospitaliers. » Tel qu’à Punta Docas, au nord-est de Santiago. Les eaux froides et les slabs qui cassent, avec des vagues de presque 20 m, risquent de faire du Chili la destination privilégiée des surfeurs de big wave.

Shipsterns Bluff, Tasmanie La vague la plus impressionnante de tous les temps. Ce slab titanesque produit des vagues doubles, voire triples. On le voit exploser sur les rochers. Ceux qui tentent leur chance sur ce géant doivent se préparer à sauter par-dessus les rochers, en profitant d’une déformation de la surface de l’eau.

Mullaghmore, Irlande

L’évolution des combinaisons rend les eaux glaciales du nord-ouest de l’Irlande supportables. « J’ai été làbas et j’ai vu des breaks parfaits sur les rochers. Une demi-heure plus tard, il ne restait plus que les rochers. La vague avait une variation de 7 m, et nous ne l’avons su qu’après, en écoutant les infos », dit Carlos Burle.

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pilotait le jet-ski qui tractait Maya Gabeira, la jeune surfeuse pro brésilienne, en ­octobre dernier quand elle a failli périr noyée par l’une des énormes vagues. Ce matin-là, la houle monte à 18-21 mètres et la belle Carioca est la deuxième à « descendre » l’impressionnant mur d’eau. Sa planche décolle trois fois sur la surface, elle rebondit sur l’eau, perd le contrôle et se retrouve projetée violemment dans l’eau. Trois énormes vagues consécutives la submergent et Maya disparaît pendant près de quatre minutes.

Après l’avoir repérée, Carlos, venu près d’elle avec le jet-ski, essaie de la tracter avec la planche de secours, puis avec une corde. En vain. « Je la voyais bouger les bras, elle avait l’air d’aller bien. Mais quand je l’ai revue, j’ai réalisé qu’elle ne réagissait pas. » Une autre série de vagues s’abat. Maya disparaît à nouveau sous la houle. Debout sur son jet-ski, Carlos la guette. « Je savais qu’elle allait remonter. » Quand elle émerge de l’écume, le Brésilien plonge vers elle pour la saisir. Agrippé au gilet de Maya, Carlos se dirige the red bulletin


TWIG Grant « Twig » Baker est SudAfricain. En janvier, il remporte le Mavericks Invitational sur la côte californienne. Il est couronné champion du Big Wave World Tour 2013/2014. Pour lui, « l’esprit du surf, c’est la rame ».

alan van gysen, brian bielmann

« Il faut être fou mais de manière calculée » TWIG ­ éniblement vers la plage sans la lâcher. p « Lorsque le courant nous entraînait vers le large, j’enfonçais fermement mes pieds dans le sable, tout en tenant Maya. Puis une autre vague arrivait, je perdais l’équilibre et on était balayés », se remémore-til. À la troisième tentative, il atteint enfin le rivage où les sauveteurs se sont massés, faute de pouvoir porter assistance plus près. « Les choses ne se sont pas passées comme prévu, mais heureusement tout est rentré dans l’ordre », se réjouit Carlos. Maya Gabeira est hors de danger lorsque the red bulletin

1992 Pendant plus de quinze ans, Jeff Clark est le seul à surfer le break californien de Half Moon Bay. Cette année-là, il fait découvrir au monde ce qui est devenu l’un des spots de grosses vagues les plus importants et

les plus difficiles : Mavericks.

1998 Le Big Wave World Championship se tient à Todos Santos, au Mexique, avec des vagues de 7 à 10 mètres de haut. Le Brésilien Carlos Burle s’impose.

son compatriote quadragénaire a déjà ­décidé de retourner à l’eau. Les vagues sont énormes, et quelques instants seulement après avoir accompli le sauvetage le plus difficile de sa vie, Carlos Burle est redevenu compétiteur. Il descend une énorme masse d’eau. Plus de 23 mètres, ce qui fait de lui un prétendant au record mondial. Les résultats officiels seront publiés pendant le Billabong XXL Awards (les Oscars des grosses vagues). « Ce jourlà, je suis allé faire un tour en enfer et j’en suis revenu », résume-t-il. 53


à la rame 2005 : 16 mètres (Mavericks, Californie – Shawn Dollar) 2011 : 17 Mètres (Jaws, Hawaï – Shane Dorian) 2012 : 18 Mètres (Cortes Bank, Californie – Shawn Dollar) en surf tracté 1998 : 21 Mètres (Mavericks, Californie – Carlos Burle) 2008 : 23 Mètres (Cortes Bank, Californie – Mike Parsons) 2011 : 24 Mètres (Nazaré, Portugal – Garret McNamara) Le grand dilemme Préserver le purisme de la rame à la force des bras et des mains, ou céder à la machine qui tracte jusqu’aux vagues ? Les surfeurs répondent. Le tow-in est une technique née en 1992 qui consiste à se faire tracter par un jet-ski pour attraper des déferlantes plus grosses qu’avec la seule force des bras. La taille de la planche a aussi diminué, offrant plus de dynamisme sur la vague.

Auparavant, le seul moyen de surfer des vagues géantes, c’était en ramant. Les plus grosses, des années 50 jusqu’au début des années 90, atteignaient 6 à 8 mètres. Avec l’arrivée du tow-in, les surfeurs ont commencé à s’attaquer à des vagues de 12, 15 ou 18 mètres. Un Himalaya pour surfeurs. Les années qui ont suivi, le tow-in est devenu l’indispensable outil de la communauté des surfeurs de grosses vagues. Mais le surf à la rame est du surf pur et simple, et aujourd’hui, il est de nouveau dans la course. « Je ne serai jamais de ceux qui disent que quelque chose est impossible, déclare le Californien Greg Long. Si l’on m’avait dit, il y a dix ans, qu’on irait ramer pour attraper une vague de 6 mètres de haut à Jaws, cela m’aurait semblé impossible. » En 2011 à Jaws, l’Hawaïen Shane Dorian franchit un nouveau palier, après une session de rame qui entrera dans l’histoire. Ce jour-là,

Folie calculée Pour Twig Baker, le tow-in a fait comprendre aux rameurs qu’il existe d’autres limites, accessibles uniquement avec une assistance de sécurité. « L’équipement de secours pour le surf tracté est très important pour les surfeurs à la rame, expliquet-il en faisant référence aux combinaisons gonflables et au jet-ski utilisé en cas de sauvetage. Il faut être fou mais de manière calculée et prudente. » Carlos Burle croit également que l’essence de l’être humain est de repousser ses limites, et la technologie peut multiplier les possibilités. « Combinaisons de surf plus légères et plus chaudes, combinaisons gonflables, meilleures planches, équipes de sauvetage, ­radios, équipement pour aller dans des zones inhospitalières... Tout est utile. » Chaque grosse houle est un moment unique d’autant qu’il y en a moins d’une dizaine par an. « Le défi est d’aller sur le spot idéal, d’essayer de descendre des 54

il n’a besoin que de sa planche et de ses mains pour surfer une vague de 17 mètres de haut. Y a-til une limite pour l’homme ? « Il y a une chose dont je suis sûr, explique le Brésilien Carlos Burle, ramer à la force des bras présente des limites. Surfer Giant Teahupo’o à plus de 7 mètres ? Non. Nazaré, 24 mètres de haut ? Impossible aujourd’hui. » Greg Long chiffre la limite : « À partir de 18 mètres, on entre dans le domaine du tow-in. Mais avec des conditions idéales, à Cortes Bank par exemple, on pourrait essayer de ramer pour attraper une plus grosse vague et on y arriverait probablement. » Le tow-in a fait évoluer le big wave surfing. On découvre de nouveaux spots, on repousse les limites. La technologie et le matériel jouent un rôle important dans la course aux records. « La rame va continuer à évoluer et le tow-in prendra la relève quand les conditions ne seront pas favorables à la rame », déclare Baker.

2000

2011

Inoubliable session de tow-in de Laird Hamilton à Tahiti, sur le spot de Teahupo’o, qui surfe la « vague du millénaire », mesurée à 15,07 mètres. Ce ride devenu mondialement célèbre a été immortalisé par une photo qui l’est tout autant.

À Pe’ahi, les surfeurs Danilo Couto, Shane Dorian et Ian Walsh surfent sur une énorme houle, avec des vagues de 15 à 20 mètres, à la seule force de leurs bras. Du jamais vu pour de telles montagnes d’eau. Le niveau des big wave surfers explose. La rame sur les grosses vagues est de retour.

2009 Naissance du Big Wave World Tour (BWWT).

2011 L’Américain Shane Dorian invente une combinaison gonflable qui sécurise davantage la pratique du surf à la rame.

v­ agues et de revenir vivant, affirme Twig. C’est un mode de vie rude, il faut s’accrocher et beaucoup voyager, et il n’y a pas d’argent à gagner au final. Le bonheur, c’est le simple fait d’être là. » Pour surfer des grosses vagues, notamment celles qui restent à découvrir, il faut des permis nautiques, une bonne connaissance de la zone et des équipes de sauvetage organisées. Il faut aussi des 4×4, des jet-skis, plein de guns (longue planche ­effilée pour les très grosses vagues), du matériel et de l’équipement de sécurité. Et toute cette logistique se met en branle dans l’urgence, juste avant un vol souvent long pour rejoindre le spot. Pour les sessions de free surf (pratique hors compétition), toute cette organisation peut s’avérer complexe et onéreuse. Pour concourir dans les championnats et compétitions, c’est en revanche plus facile avec l’implication d’associations et de communautés ­locales. Grâce à des rendez-vous comme le Mémorial Eddie Aikau et le Mavericks Invitational, le big wave surfing est reconnu par les surfeurs du monde entier. Des spots comme Todos Santos (Mexique), Dungeons (Afrique du Sud) et Pico Alto (Pérou) ont également commencé à organiser leurs propres compétitions. « Cela nous force à abandonner une forme de confort, apprécie Greg Long. Nous sommes tous amis mais notre goût de la performance se réveille dès que de l’argent est en jeu. Nous avons 45 minutes pour attraper une vague dans le heat. Après, à la fin de la journée, lorsque nous nous retrouvons, l’amitié et la fête reprennent le dessus. » De nouveaux spots sont apparus au cours de la dernière décennie. En 2009, l’idée d’organiser une compétition visitant tous les breaks de classe mondiale, a commencé à germer. C’est alors que l’ancien surfeur Gary Linden fait la promotion du Big Wave World Tour (BWWT). Carlos Burle en est le premier vainqueur. À partir de la prochaine saison, qui commence en août, la tournée sera organisée par ZoSea, une société américaine de marketing sportif, en charge également du circuit pro WCT. La nouvelle organisation standardisera les diffusions sur le web, renforcera le marketing et ajoutera de nouvelles règles. Comme un « coefficient de vague » (les plus grosses vagues délivrent plus de points au classement général). Burle regarde la carte des radars de prévisions météo qui enregistrent les tempêtes dans le monde entier. Il programme ses prochains projets, et secoue la tête en se ­plaignant des vents. Sa vie en dépend. Lorsque les zones rouges toucheront les bancs, il sera temps pour lui de boucler son sac et d’y aller. the red bulletin

corbis(2)

Chronologie des records du monde




L’é toi l e L’Américaine C hrysta Be ll, 35 a ns, HY P N OTISE les fou les. son premier alb um « This Tra in  » produit par l’inco mparab le David Lynch est sorti en france. P ortrait d’une fe mm e presque fata l e. T e xt e  : A rn o R a ffein er P h oto s  : Aa ro n F eav er

Lingerie designer: Dollhouse Bettie Robe designer: Oscar de la Renta Red Dress designer: Nima Shiraz

M yst é r ie us e

57


C

hrysta Bell possède une chevelure rouge sang et un regard hypnotique. Tout en elle évoque le mystère. En commençant par son mentor et producteur, le réalisateur et musicien américain David Lynch, autre personnage mystérieux. Au début de chaque concert de la Texane, il assure, voix off, son entrée en scène : « Wow! She sings like a bird! Isn’t she unbelievable? » Derrière elle, un rideau de velours pourpre ondule. Des images en noir et blanc y dansent. Dès l’instant où la projection cesse, Bell vient habiter le spectacle de sa voix, de ses gestes tragédiens, de ses larmes. Partout où elle se produit, elle crée une atmosphère d’une incroyable étrangeté. Sorti aux États-Unis en 2011 sous le label La Rose Noire, et disponible en France depuis février, son premier album This Train, larme et cœur noirs sur la pochette, est le fruit d’une longue collaboration avec David Lynch. Plus de dix ans de travail. Ce voyage sur un nuage en forme de guitare, évoquant l’âge d’or des divas du jazz, du trip-hop et du blues, a été conçu et mis en scène par le réalisateur sexagénaire. À Los Angeles dans son studio, ce dernier avait l’habitude d’ébaucher un morceau, puis il tirait d’une boîte noire une feuille de papier noircie de paroles et invitait Chrysta Bell à se mettre au micro, en lui donnant des indications, plus ou moins faciles à mettre en application. 58

«  JE VIS POUR LA SCèNE. LE ­R APPORT AU PUBLIC, L’EXCITATION DE NE PAS SAVOIR SI l’ON VA SE RAMASSER OU ATTEINDRE DES SOMMETS ME FASCINE »


This Train, le 1er ­album de Bell, est le fruit de dix ans de ­collaboration avec David Lynch.


Chrysta Bell jette, avec ­élégance, un voile de ­mystère à chacun de ses concerts.


«   J E SUIS EN BO NS TERM ES AV EC L A MO RT. Pour mo i, P L E U RER N ’EST PAS FORCéMEN T SYN ONYME DE ­TRIST ESSE. J E CROIS en L A RÉINCARNAT ION ET en L’ E XIST EN C E D Es CYCLES »

« Imagine que tu sois une voiture de sport ! » Entre simplicité narrative et terreur suggestive, détails en gros plans et flous très artistiques, Lynch s’amuse. Ses films se caractérisent aussi par leurs ambiances sonores. La transition vers la ­production musicale avec Chrysta Bell se fait donc tout naturellement. Dans le clip vidéo Real Love, elle semble graviter quelque part entre Mulholland Drive et Lost Highway. « Il nourrit mon travail, dit-elle. Par des anecdotes sans rapport avec ce que nous faisons, en suggérant des associations avec Elvis Presley, Elizabeth Taylor, une voiture ancienne ou encore la sensation de l’air nocturne, tout est prétexte à alimenter mon processus de création. » Quand ils commencent à travailler ensemble en 2000, ce côté musicien de Lynch est encore méconnu. Après plusieurs collaborations notamment avec Danger Mouse et Sparklehorse, il sort un premier album solo en 2011, Crazy Clown Time, puis un second en 2013, The Big Dream. La rousse envoûtante chante dans un swing band qui se produit souvent au Continental Club à Austin, la capitale du Texas. Enfant, elle traîne dans le studio de son beau-père, et devient choriste dès l’adolescence. Elle s’essaie au mannequinat et à la comédie, et ­décroche même un petit rôle au cinéma aux côtés de Jet Li. En 1998, elle signe, à 20 ans, son ­premier contrat pour un disque. Son agent arrange alors une rencontre avec David Lynch et lui fait écouter sa bande démo. La carrière dont elle a toujours rêvé peut commencer. Elle sera son égérie. « Je vis pour la scène, dit-elle. Le ­rapport au public, l’excitation de ne pas savoir si l’on va se ramasser ou atteindre des sommets me fascine. » Une chose est sûre, sa personnalité sied à sa voix et à son élégance ténébreuse. Pourquoi l’amertume semble-t-elle si douce chez elle? « J’ai vu beaucoup de personnes mourir, exprime-t-elle d’un ton et d’un regard qui ne trompent pas. Je suis en bons termes avec la mort. Pour moi, pleurer n’est pas forcément synonyme de tristesse. Je crois en la réincarnation et en l’existence des cycles. » Le cycle actuel de Bell est une tournée qui l’a menée dans 27 pays ces deux dernières années. Mais si cela ne tenait qu’à elle, elle se limiterait à un concert hebdomadaire toujours au même endroit, idéalement à Berlin. Une ville parfaite pour un être qui évoque autant les années folles, une époque où les femmes étaient bien plus fatales que ne le sont les provocatrices d’aujourd’hui. Plus sur chrystabell.com

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Hayden Nickell rÊalise une figure sur une ­highline au-dessus du Las Vegas Strip.


La slackline fait passer le funambulisme au niveau ­supérieur. C’est un exercice d’équilibre angoissant sur une sangle se balançant dans le vide à des dizaines de mètres de hauteur. Texte : Ann Donahue Photos: Dan Krauss

sur

un fil, perchés

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En octobre, plusieurs highliners ont traversé le vide séparant les immeubles du Mandalay Bay à Las Vegas.

D 64

eux centimètres et demi de large, c’est la taille d’un brin d’herbe, d’une demi-allumette. Trois fois rien. Pour les slackers, c’est toute la dimension de la discipline, l’essence de leur sport. Il faut d’entrée couper court à une fausse idée : la slackline, ce n’est pas du funambulisme. Sans vouloir minimiser leurs réels exploits, les funambules se servent d’un câble plus étroit et très rigide fermement tendu entre deux points. Ils utilisent également un balancier d’une quinzaine de mètres de long pour assurer leur équilibre tout au long de leur progression. La slackline se pratique sur une sangle légèrement élastique de quelques centimètres de large (de 2,5 à 5 cm), fixée ­au-dessus du vide. Comme elle est flexible, la slackline réagit aux éléments extérieurs, en particulier au vent et aux mouvements de celui qui marche dessus. Si le câble du funambule ne bouge pas, en revanche une slackline oscille. Une ­difficulté majeure qui peut amener le slacker, en cas de chute, à finir sa course suspendu dans le vide à sa sangle de ­sécurité, comme un pantin. « Plutôt que

L’Américain Andy Lewis (ici, à Las Vegas) installe sa highline avant d’établir un nouveau record du monde de traversée : 101 m parcourus pas à pas à 150 m de hauteur.


Si le c창ble du funambule ne bouge pas, en revanche une slackline oscille


La sangle de sécurité est fixée à un point du corps, généralement à la cheville ou à la taille.

de vouloir la contrôler et s’appliquer à marcher dessus, il faut se laisser aller sur cette bande, explique l’Américain Hayden Nickell, 22 ans, slacker professionnel originaire du Colorado. Quand elle monte, il y a des moments où l’on peut faire huit pas d’affilée. Le reste du temps, on n’a plus aucun contrôle et on se retrouve à sa merci et celle du vent. » Autrefois cantonnée aux parcs et aux plages, la slackline s’étend aujourd’hui pour proposer des disciplines professionnelles : la trickline dont ses adeptes associent gymnastique et chorégraphie en compétition ; la slackline urbaine qui remplace les gouffres de la nature par les vides entre immeubles ; et la variante 66

yoga dans laquelle des postures viennent s’ajouter à la pratique. La version la plus spectaculaire est la highline, qui consiste à placer cette sangle à peine élastique à des dizaines de mètres dans les airs, dans des lieux impressionnants. Naturels ou a ­ rtificiels, comme le parc national de Yosemite ou Hell Roaring Canyon dans l’Utah. En octobre dernier, à 150 mètres au-dessus du sol, l’Américain Andy Lewis a marché plus de 100 mètres, entre les grands hôtels du Strip à Las Vegas. Son record du monde de highline urbaine a attiré l’attention de l’Amérique sur ce sport casse-cou. Seulement protégés d’éventuelles chutes par une sangle fixée à la taille ou à la cheville, les slackers

­réagissent en permanence aux changements dynamiques d’équilibre sous leurs pieds. « C’est comme le surf : on guette la bonne vague, précise Hayden Nickell. On attend que le vent s’arrête et là, on a une fenêtre d’une quinzaine de minutes pour faire ce que l’on a à faire. Puis, une autre période venteuse se présente et on revient au plus vite. » Quand la sangle fait siffler le vent entre ses fixations, la highline émet un son menaçant, comme un slap de basse inquiétant. « À plus de 30 mètres dans les airs, c’est comme un lavage de cerveau, jette Nickell. Aller plus haut, à 90, 120 ou 150 mètres, ne fait pas de grande différence. Mais c’est à ce moment-là que des the red bulletin


«  O N NE RESPECTE PLUS ceux qui osent. les GENS ONT trop PEUR DE PRENDRE DES RISQUES  »

La chute est terrifiante et remonter sur la bande est une vraie galère. Lorsqu’un slacker tombe et qu’il est retenu par la sangle de sécurité, il doit réussir tout seul à se hisser sur la corde qui ne cesse de bouger.

voix commencent à résonner dans la tête. » Hayden Nickell précise : « On pense “mort instantanée” plutôt qu’à tout simplement s’écraser au sol. La highline est le reflet immédiat de ce que l’on ressent. Si l’on est nerveux, la traversée est foutue et on se retrouve à crier “Oh non !”» Pour les passionnés, c’est ce mélange d’intense concentration et ce flirt avec la chute mortelle qui font de la pratique de la slackline une quête quasi spirituelle. Le CV d’Andy Lewis ferait rêver n’importe quel athlète pratiquant un sport confidentiel. Cette grande tige blonde de 26 ans détient plusieurs records du monde de slackline. Il a été la star de nombreuses ­vidéos tournées, parfois nu, dans des endroits magnifiques. Il s’est également produit aux côtés de Madonna pendant le show de la mi-temps du Super Bowl 2012. La notoriété l’intéresse peu, sa vérité est ailleurs. « Et pourquoi ne pourrais-je pas dire que la slackline est une philosophie de vie?, questionne-t-il. Elle en possède toutes les métaphores : un pas après l’autre. Garder l’équilibre. Prendre son destin en main. » Andy Lewis, tatouage « slacklife » sur le bras, doit son surnom de « Sketchy Andy » (Andy l’intrépide) à ses tentatives bourrées d’adrénaline, notamment des base-jump réalisés depuis des slacklines ou des highlines en solo sur des lignes placées à des dizaines de mètres de hauteur, sans aucune sangle de sécurité. Lewis considère le fait de repousser ses ­limites comme l’essence même de la slackline. À mesure que ce sport continue d’évoluer, il compte s’attaquer à des lignes toujours plus longues, plus hautes et plus impressionnantes pour nourrir son âme. Même si cela terrifie l’opinion publique. « Le public n’a pas envie de me voir faire ce genre de choses, dit-il. C’est terrible qu’aujourd’hui, on ne respecte plus ceux qui osent. Les gens ont trop peur de prendre des risques. Toutes ces mauviettes qui ne laissent même pas leurs ­gamins s’écorcher les genoux. Il n’y a ­aucun mal à prendre des risques. On peut bien être le plus prudent du monde et mourir bêtement dans un accident de voiture. » Plus sur www.slack.fr

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élevé en batterie Ce multi-percussionniste autrichien de 30 ans est connu pour ses performances démesurément uniques. Portrait d’un phénomène tout fût, tout flamme.

Texte : Andreas Rottenschlager Photos : Christoph Meissner

ertaines nuits, l’Autrichien Martin Grubinger répète. ­Inlassablement. Assis d ­ evant sa batterie, cloîtré derrière deux portes acoustiques, il enchaîne près de quatorze heures de répétition jusqu’à ce que le sommeil vienne l’éteindre. « Il m’est arrivé de m’assoupir sur mon marimba ou de dormir à même le sol, près de ma batterie. M’endormir sur l’instrument est devenu une routine, explique-t-il. En jouant jusqu’à l’épuisement, mon corps ­finit par piquer du nez pour émerger à nouveau quelques heures plus tard. » Grubinger a 30 ans. Au rezde-chaussée de sa maison située dans le Land de Haute-Autriche, il s’attable dans sa cuisine aux murs blancs. Une agréable odeur de café flotte dans l’air. Il vient de passer la nuit à répéter mais affiche une mine resplendissante. Malgré sa bouille d’enfant, le batteur est un vrai pro. À l’échelle internationale, il remporte la palme en matière de dextérité. Il ne maîtrise pas un, mais plusieurs instruments à percussion. Au marimba, la version XXL du xylophone, il est considéré comme l’un des meilleurs. Le New York Times l’a surnommé « le maître de la ­vitesse » pour sa capacité à réaliser un roulement de tambour de quarante ­battements par seconde. Il est le seul percussionniste au monde capable d’assurer un concert marathon de plusieurs heures ­accompagné par un orchestre classique. Son pouls atteint parfois 195 battements par ­minute, et il perd deux kilos à chaque fois qu’il se produit sur scène. L’an dernier, Grubinger a donné 68 concerts sur trois continents. Son style a révolutionné tout un groupe d’instruments. Avant lui, les batteurs étaient ­placés au dernier rang de l’orchestre. À présent, des compositeurs lui créent des pièces à sa mesure. Certaines sont si complexes qu’il est le seul à pouvoir les interpréter. Ce qui l’attire ? « L’expérience ­extrême. Je veux découvrir les limites de mon corps, et celles de l’instrument. Dans un ­orchestre symphonique, je suis soliste, je fais face à soixante-dix musiciens. Chaque note doit être jouée avec une ­précision redoutable, et ce, pendant ­plusieurs heures. Ma condition physique égale celle d’un athlète de haut niveau, sans quoi l’acide lactique s’accumule dans les muscles et la force manque pour ­effectuer les roulements de tambour de plusieurs minutes. Cela implique donc un entraînement soutenu. Il faut en même temps y mettre du feeling pour donner vie au phrasé et aux sonorités. » 69


L’art d’être paradoxalement bruyant et délicat. « Il faut pouvoir tout jouer : du son à peine audible d’une cymbale aux roulements sur un tambour pouvant atteindre 140 décibels. Soit autant qu’un avion de chasse au décollage. » Martin Grubinger a grandi à Thalgau près de Salzbourg. Enfant, il écoute les ­répétitions des élèves de son père, professeur de batterie, et apprend la musique aussi simplement qu’il apprend à parler. À douze ans, il réussit l’examen d’entrée au conservatoire. Ses journées sont rythmées par les mathématiques le matin, et des cours de solfège l’après-midi. Bientôt son intérêt pour l’instrument dépasse celui pour les équations et les vecteurs. À quinze ans, il prend la décision d’arrêter ses études. Nombre de diplômes en poche : zéro. Nombre d’heures d’absence à son actif : 680. Qu’importe, il a 21 ans et n’a qu’un souhait en tête : devenir un percussionniste virtuose. Il participe à des concours et joue dans son premier concert international avec un orchestre. Loin d’être satisfait, il décide de s’imposer un défi digne d’un scénario hollywoodien : six concerts de batterie dans une même soirée. Dont deux représentations, les premières, au Musikverein de Vienne, la plus prestigieuse salle de concert au monde. Au total, il doit enchaîner quatre heures et demie d’une musique extrêmement complexe, soit environ 600 000 notes… qu’il joue de tête ! Une partition lui gâcherait le plaisir. « Je veux créer une image de la batterie radicalement nouvelle. » Ses professeurs s’inquiètent : « Tu vas te tuer. » Rien n’y fait. Le 17 novembre 2006, à 18 heures, ­Martin Grubinger se présente sur l’illustre scène viennoise et prend position dans un demi-cercle composé de 200 instruments de percussion où trônent congas, bongos, timbales et cymbales. L’Orchestre symphonique de la radio de Vienne l’accompagne. Grubinger ouvre avec le tambour. Les veines de son cou se gonflent. La sueur gicle de son visage et retombe sur les percussions. À chaque entracte, il plonge sa main dans de l’eau glacée. Après le concert, il se souvient de peu de chose. « Je suis parvenu à atteindre l’état de flow. Je me voyais jouer. Mes mains semblaient savoir d’elles-mêmes ce qu’elles avaient à faire. »

Grubinger se passe de ­pupitres qui « bloquent [s]on énergie ».

Le percussionniste vient de réussir un tour de force. Ses mains tremblent encore au moment de saluer le public. Sur le site internet de la salle de concert, sa performance est comparée à une ascension de l’Everest sans assistance d’oxygène. Ce marathon de percussions met Grubinger sur orbite planétaire. Le jour se lève sur la Haute-Autriche. De sa fenêtre, Martin Grubinger admire les forêts de conifères et les collines environnantes. Il y a six mois, il s’est fait construire une maison de rock star au cœur de la région. La pièce à vivre du premier étage se compose de trois cubes de verre. Au rez-de-chaussée, sa salle de répétition s’étend sur 200 m². Des portes en plomb et fenêtres à triple vitrage. Pour retenir les mélodies. À toute heure du jour et de la nuit, les musiciens de passage peuvent venir répéter ici. Martin Grubinger a même prévu des chambres à coucher. Spécialement aménagée, une rampe de chargement donne un accès direct à la salle de répétition. « C’était primordial. Vous imaginez si je devais à chaque fois transporter tout mon matériel au premier étage ? », assène-t-il. En tournée avec un orchestre, il emporte six tonnes de matériel. Il est 21 heures, l’heure pour le batteur salzbourgeois de s’enfermer dans sa salle de répétition pour une longue séance de travail. Son agenda 2014 est déjà rempli de dates de concerts. Une question nous taraude : comment apprend-on par cœur plusieurs centaines de milliers de notes? « Il suffit de les assembler en phrases puis de les découper en unités de quatre mesures. Pendant des semaines, je travaille les quatre premières mesures sur

LE CONCERT QUI L’A RENDU CÉLÈBRE a DURé plus de quatre heures. GRUBINGER Y a JOUé 600 000 NOTES, sans aucune partition 70

un tempo lent, le plus bas que permet un métronome, soit 35. Je répète ces quatre mesures jusqu’à ce qu’elles deviennent un automatisme. Puis, je passe aux quatre mesures suivantes et ainsi de suite. Un concert marathon se prépare comme une chorégraphie. » Ce jeune multi-­ percussionniste se passe de pupitres. « Je les exècre. Ils forment un rempart entre le public et moi. Les pupitres bloquent mon énergie. » Et pour voir ­libérées les bonnes vibrations de Grubinger, il suffit de taper deux mots sur YouTube : « Planet Rudiment », une de ses compositions qui conclut souvent ses concerts. Les rudiments se basent sur des exercices techniques qu’apprend un élève du conservatoire. Une technique que ­Planet Rudiment pousse à l’extrême. Dans la vidéo, Martin Grubinger est debout ­devant un tambour. Il prend une ­respiration profonde et laisse ses baguettes crépiter sur la caisse réglée en tension maximale. Progressivement, il accélère le rythme jusqu’à ce que les ­baguettes oscillent comme une ombre. Dans l’intervalle, il fait rouler les baguettes dans ses mains en exécutant des figures avec une telle rapidité qu’on peut à peine les apprécier à l’œil nu. Durant les roulements, il s’agenouille devant la caisse, fait glisser une baguette sur son épaule gauche sans qu’elle ne cesse de battre la caisse, épaulée par la baguette, main droite, qui la maintient en mouvement. Un batteur de classe internationale, assis devant ses fûts, joue d’une seule main à une vitesse supersonique. Puis il se redresse et entame un roulement final vertigineux. Ses pectoraux en frémissent. Son visage se déforme. Le morceau se ­termine par un unique coup qui claque sur le bord de la caisse. Grubinger reprend son souffle. En moins de quatre ­minutes, il vient de condenser la quintessence de dix années de carrière : vitesse, précision et virtuosité. Agrémentée d’un zest de folie. Plus sur www.martingrubinger.com the red bulletin


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sam smith

Le jeune premier

L’Anglais de 21 ans, prix de la meilleure révélation aux derniers Brit Awards, a décroché la tête du Top singles britanniques grâce à Money On My Mind. Son premier album In The Lonely Hour sort en mai.

the red bulletin : Les Grammys et une tournée en Europe étaient au programme de votre début d’année. À quoi ressemblait votre vie il y a un an ? sam smith : J’étais fauché. Par exemple pour rentrer chez moi à Noël, je m’étais tapé 1 h 30 de marche jusqu’à la gare de Waterloo pour échanger mes euros en livres et prendre un billet de train. À ce point ? Je travaillais dans un bar où je faisais la plonge et récurais les toilettes, notamment le vomi des clients qui parfois y brisaient leurs verres. Une horreur. Comment êtes-vous venu à l’écriture ? Je n’ai jamais tenu un journal mais je voulais une trace écrite de ma vie. Le faire en chantant est génial, c’est une forme de thérapie pour moi. Pensez-vous avec le recul que c’était là une leçon de vie importante ? Oui, c’est une expérience essentielle. Quand je rentrais du boulot la nuit, j’étais littéralement épuisé, ma mère me disait alors : « Il n’y a rien de mal à travailler dur. » C’est vrai et du coup quand quelque chose de bien nous arrive on l’apprécie d’autant plus. Un journal c’est personnel, mais vous, vous avez choisi d’offrir vos chansons au monde entier. Les chanter à un public ne m’est pas facile. Je ne suis pas timide mais émotionnellement, cela me remue et j’ai parfois le blues après un concert. Mes chansons évoquent des événements de ma vie, ­parfois récents. La tristesse est le thème central de votre premier album In The Lonely Hour. Je n’avais jamais eu de relation amoureuse et je me suis toujours senti seul. 72

Un jour, j’étais au téléphone avec ma mère et pour la première fois, j’ai dit à quelqu’un : « Je me sens très seul. » C’est ce que j’ai fait de plus courageux. Donner ce titre à l’album est aussi une marque de courage. C’est pourquoi je l’aime. Certains morceaux comme Money On My Mind évoquent plus la gaieté qu’un cri du cœur. Ce contraste est-il voulu ? J’aime les sons joyeux. Dans l’album, la chanson Leave Your Lover aborde le fait d’être amoureux d’une personne mariée. Les paroles disent : « Leave your lover, leave him for me. » C’est une chanson

« Grandir sans être influencé par des voix de chanteurs masculins a été essentiel pour moi » triste, mais avec une mélodie légère, comme un tube de l’été. Associer ces deux a ­ spects me plaît. Vous possédez un large registre vocal… J’ai eu un coach vocal. Mais grandir sans être influencé par des voix de chanteurs a été essentiel pour moi. Elles ne m’attiraient pas, au contraire de celles des chanteuses. Je les imitais toutes, ce qui a développé mon registre de voix. J’ai un peu abusé avec Whitney Houston (rires, ndlr). J’ai multiplié les expériences en étant aussi chanteur de comédie musicale et choriste pour mon prof de jazz. Au théâtre, on est un acteur parmi

d’autres. C’est difficile d’avoir toute l’attention sur soi-même ? À 14 ans, j’ai dû faire un choix : continuer ou non la comédie musicale où on vous donne un personnage, un nom, un scénario, et des indications de mise en scène. Être seul sur scène est bien plus difficile mais j’adore. En ce début d’année, vous avez gagné deux prix prestigieux : le Critics’ Choice Award et le BBC Sound of 2014. Avez-vous plus de pression depuis ? Non, mon attention se focalise d’abord sur la musique. Ces récompenses concernent avant tout mon album et sont un moyen idéal pour toucher plus de monde. À quoi ressemble la vie au cœur de la célébrité ? Surréaliste ? Certains moments peuvent l’être. Le soir des Grammys, je suis rentré chez moi après trois semaines d’absence. Avec mon colocataire, on s’est regardés en se disant « Waouh ! C’est du délire ! » Mais c’est chouette. Vous êtes toujours en colocation ? Pas encore de loft avec vue sur la Tamise ? Aucun risque (rires, ndlr). Je vis dans un minuscule appart au sud de Londres. Votre nom est très répandu. Avez-vous songé à un nom de scène ? À 19 ans, je voulais changer de nom et j’ai pris la tête à tous les gens que je connaissais pour qu’ils me fassent des suggestions. Certaines étaient à mourir de rire. Mais mon père a fini par me dire un jour, pourquoi pas tout simplement Sam Smith. Aujourd’hui, j’aime mon nom. Il est tellement commun qu’il en est cool. In The Lonely Hour sort le 26 mai. Plus d’infos sur www.samsmithworld.com the red bulletin

Universal Music

Interview : Florian Obkircher


Naissance 19 mai 1992, à Bishop’s Stortford (Angleterre) Son grand délire Monter sur la table et faire un karaoké sur du Whitney Houston quand ses parents recevaient. À 8 ans, il commence le chant. Premier succès En octobre 2012, le duo de house a­ nglais Disclosure sort Latch, un single avec Smith à la voix. Le morceau e se classe 11 des charts britanniques et est salué par Taylor Swift et Adele. Hey Judy Enfant, Smith adorait Judy Garland dans Le Magicien d’Oz. Il lit l’autobiographie de l’Américaine et devient fan. Smith : « Elle donne l’impression de s’être éprise de sa solitude. Les enregistrements avant sa mort sont incroyables, ils ont beaucoup influencé mon album. »


plus

b l ea l l e vie l’a r t d u d é p l a c e m e n t e t d u f r a n c h i s s e m e n t a é t é p e n s é e t i n v e n t é pa r l e f r a n ç a i s D av i d B e l l e , 41 a n s . U n e p h i l o s o p h i e d e v i e e t u n s p o rt q u i p e u v e n t s e p r at i q u e r n’importe où. Révélé par le cinéma, Belle est ambitieux : il veut faire connaître le parkour au monde entier. texte : alex lisetz

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photos : jim krantz



le PARKOUR eST uNE MéTAPH oRe de la vie Cette école hors du commun met ses disciples en confrontation directe avec leurs peurs. L’objectif étant de les surmonter.


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Premièr e leçon : trou ve r s o n équ ilibr e L’entraînement commence par l’apprentissage de l’équilibre du corps, et de celui de l’esprit.

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Credit:

« tout ce qu e je suis au jourd’hui, Je le dois a u Pa r kou r » the red bulletin


S David Belle (devant) met au point le parkour pendant son adolescence. Aujourd’hui, il veut transmettre cette passion aux plus jeunes.

i vous invitez David Belle à un barbecue sur la terrasse de votre immeuble, vous déclencherez chez lui toute une série de réflexes. Ses sens feront abstraction de l’odeur des grillades, des conversations entre les convives et du décolleté de la voisine. À la place, son cerveau évaluera les distances qu’il y a entre la colonne du bâtiment, l’échafaudage et le trottoir. Pendant que vous préparerez la sauce rémoulade, lui déterminera l’issue de secours par laquelle il évacuera les invités si le barbecue venait à provoquer un incendie. David Belle prévoira aussi un scénario de sauvetage express si l’enfant de 3 ans de l’appartement voisin niché au 6e étage se penche un poil trop en avant à la fenêtre. Si David Belle pense ainsi, c’est parce qu’il est l’inventeur du parkour. C’est à ce natif de Fécamp que l’on doit de voir aujourd’hui de plus en plus en ville des jeunes en baskets et jogging qui s’exercent à sauter par-dessus des balustrades ou des murs. Le parkour est l’art du déplacement (ADD), la science du franchissement en milieu urbain. Son but : se déplacer à pied et sans aide, d’un point A vers un point B en empruntant le chemin le plus rapide, le plus efficace et le plus souple possible. Le parkour est aussi une parabole. Franchir les obstacles, relever des défis et apprivoiser ses peurs font de cette discipline une école de vie dont le côté sportif n’est que l’aspect visible. David Belle : « Tout ce que je suis aujourd’hui, je le dois au parkour. »

Sta rs d e ci né ma

Credit:

Lisses, commune de 7 000 habitants dans la banlieue sud-est parisienne, près d’Évry, est la capitale mondiale du parkour. Ici, David Belle, qui s’y installe dans les années 80, est chez lui. Avec son

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« si on util ise sa peur pour se pré munir du danger, ell e devient une alliée »

sauts de 6 à 7 mètres entre deux immeubles de 40 mètres de haut. Mais Belle ne cherche ni la gloire, ni la reconnaissance. Il veut révéler sa discipline au monde entier. « Le potentiel du parkour est trop peu exploité, dit-il convaincu. Il est accessible à tous, peut se pratiquer n’importe où et ne nécessite aucun é­ quipement.  »

Au nom d u pè re Après 1997, date fondatrice des Yamakasi, 2014 pourrait être l’année la plus importante de l’histoire du parkour. Belle entend créer une fondation pour mettre en réseau les pratiquants et assurer la relève en soutenant les talents. Avec son acolyte Yamakasi Charles Perrière, il publie Le Parkour : des origines à la pratique, un livre qui retrace l’histoire de leur art. Il prévoit aussi d’exporter le parkour au-­ delà des frontières européennes. Il se tourne vers l’Est, direction la Chine où il compte vivre les prochains mois pour créer avec des partenaires locaux des

Da ngereux ? Pas si on sa it ce qu’on fait « Le parkour n’est pas périlleux, assure le porte-parole de l’équipe de David Belle, car un traceur sait exactement de quoi il est capable. »

Credit:

équipe Yamakasi – un mot congolais ­signifiant « hommes forts » – il lance au début des années 90 un mouvement de subculture basé sur une poignée de ­figures dont l’ampleur va rapidement ­dépasser les limites de l’Essonne. Son ­succès doit beaucoup à l’intérêt que le ­cinéma porte au phénomène. En 2001, une partie des membres fondateurs est à l’affiche de ­Yamakasi, les samouraïs des temps modernes, un film d’action produit par Luc Besson. Du jour au lendemain, les inconnus se font un nom. Sébastien Foucan et David Belle, membres fondateurs, ont quitté les Yamakasi un peu plus tôt pour mener de leur côté une carrière sur grand écran. Le premier crée le free-­ running, une version plus acrobatique du parkour, et apparaît en 2006 dans Casino Royale. Le second tourne en 2004 dans ­Banlieue 13 écrit et produit par Luc ­Besson, dans Les ­Rivières Pourpres 2, et il réalise des cascades dans Le Transporteur. En parallèle, Belle développe sa vision du parkour. À des disciples toujours plus nombreux, il enseigne que le déplacement, tout en maîtrise et efficacité, ne saurait être une fin en soi. Car le parkour doit aller plus loin : être fort pour être utile et répondre présent dès qu’un besoin d’assistance se manifeste. David Belle est une idole pour la relève des « traceurs », nom donné aux pratiquants du parkour. Ils sont des millions sur YouTube à admirer sa façon d’escalader les murs et ses


Credit:


Vis ua lis e r ch aqu e saut ava nt e x éc ut ion Quel que soit le degré de difficulté du saut, il est impératif de l’anticiper mentalement. Le traceur ne s’élance qu’après avoir sauté virtuellement.

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zones d’entraînement et organiser des stages pour les nouveaux traceurs. « Le futur du parkour se trouve en Chine et en Russie, annonce-t-il. Là-bas, les gens grandissent dans une société où l’on exige beaucoup de discipline et de travail, mais où ils aspirent aussi à la liberté et à l’épanouissement personnel. Le parkour répond à ces deux aspirations. » David Belle sait de quoi il parle. Fils d’un ancien combattant de la guerre d’Indochine, on lui a inculqué une éducation où le développement personnel est aussi important que la discipline. Il voue une grande admiration

à son père Raymond décédé en 1999. « Il me disait : “Tu es libre de faire ce que tu veux du moment où tu le fais dans les règles de l’art.”» Le fiston savait exactement ce qu’il voulait : emprunter cette idée paternelle et l’enrichir. Raymond Belle s’appuyait sur les théories de Georges Hébert, un officier de la marine française, dans son livre Méthode Naturelle. Il y théorise une discipline d’entraînement destinée à l’armée française pour développer une technique d’attaque et de repli en milieu naturel. Raymond Belle s’est même fait the red bulletin


« un traceu r est comme un samoura ï, serein à l’ e x t é r i e ur mais ­i n t é r i e u r e ment ­t o u j o u r s p r êt à agir»

un nom avec sa méthode d’entraînement par franchissement d’obstacles en zone de combat : le parcours.

G a l è re de l a pe uR Aujourd’hui, Belle est lui-même une ­figure paternelle pour tous les jeunes de l’équipe Parkour Origine, avec lesquels il s’entraîne deux à huit heures au quotidien, et pour les centaines de traceurs qui viennent chaque année le voir à l’œuvre à Lisses. Un boom qui ne semble pas inquiéthe red bulletin

ter les riverains, et pour cause, le parkour compte le respect parmi ses valeurs. Lorsqu’un traceur s’entraîne dans un ­espace urbain, il doit le laisser tel qu’il l’a trouvé. Si un obstacle est abîmé, les traceurs assurent eux-mêmes la remise en état. Là où vit David Belle, les escaliers extérieurs, les balustrades et les murets environnants sont un endroit idéal pour pratiquer les mouvements de base. Comme les passements et le franchissement d’obstacles. Mais aussi les sauts de précision ou le tic-tac, un passage d’obstacle consistant à prendre appui sur un mur latéral. « Le plus important, c’est d’y aller progressivement », explique Charles Perrière, 39 ans. À Paris, ce dernier dirige Culture Parkour, une école où il inculque aux jeunes le courage pour accomplir des sauts difficiles. « Il faut travailler avec ses craintes, précise-t-il. Quand on se connaît mal, on reste esclave de sa peur. Mais si on l’utilise pour se prémunir du danger, elle devient une alliée. » Perrière fait une démonstration du mouvement roi, le saut de fond : un saut en contrebas effectué d’une hauteur importante. Dans un premier temps, il visualise toutes les étapes du saut dans sa tête. « Plus l’expérience est grande, plus la visualisation devient détaillée. » Puis, il effectue son saut tout en maîtrise : « Il faut sauter, et non se laisser tomber. » Il s’étire tout en gardant un œil sur le sol, atterrit sur les jambes légèrement fléchies et amortit l’impact avec tout son corps. « Si l’espace le permet, on peut terminer par une roulade. Celle-ci devient obligatoire au-delà de 1,70 m de hauteur. » Une technique qui permet à David Belle d’effectuer des sauts jusqu’à 8 mètres de hauteur. Les bases, que tout pratiquant de parkour doit intégrer jusqu’à devenir des automatismes, n’ont rien de spectaculaires. « L’enseignement commence par des exercices d’équilibre, détaille le Normand. Une fois que vous tenez en équilibre, le reste devient plus facile. » Un autre parallèle entre le parkour et la vie.

Timid i t é soi g né e David Belle use de la métaphore lorsqu’il évoque sa discipline. Du genre, « l’esprit d’un traceur est un cavalier, et son corps

sa monture ». Ou « un traceur est comme un samouraï, serein à l’extérieur mais intérieurement toujours prêt à agir». Voire « un traceur est comme un pianiste, il ­exécute sans réfléchir une succession de notes ». S’il arrive si bien à transmettre la dynamique contenue dans les préceptes inspirants et encourageants du parkour, c’est parce que lui-même en est l’élève ­ le plus inspiré. David Belle : « J’étais un enfant timide, méfiant et solitaire, aux épaules de boxeur et à la souplesse de panthère. Et j’étais impatient. J’abandonnais dès que je ne réussissais d’emblée. » Le parkour lui a permis d’apprendre à se connaître. Chaque mouvement renforçait sa confiance. S’entraîner avec d’autres traceurs l’a guéri de son insociabilité. Et ­l’endurance acquise grâce aux inlassables ­répétitions d’exercices lui a inculqué la patience. « Mais si ce n’est pas encore tout à fait ça », lance-t-il, rigolard.

U ne a nné e d e d é f i s L’été dernier, David Belle s’est lancé un ultime défi. Il a fait l’impasse sur ­l’entraînement durant tout l’hiver, pris dix kilos et était mécontent de la tournure que prenait sa vie. Un coup de téléphone vient le sortir de sa torpeur. À l’autre bout du fil, Luc Besson. « David, dit le réalisateur-producteur, tu te souviens du projet de film dont on a parlé il y a quelques années ? » Belle demande : « Tu veux dire le remake américain de Banlieue 13 ? » « Oui », confirme Besson ponctuant sa réponse d’un silence pour amorcer son effet d’annonce. « Le tournage commence dans deux mois. » À l’affiche le 23 avril, Brick Mansions s’annonce comme le film de parkour le plus vu de l’histoire. David Belle s’y bat aux côtés de l’une des stars de la saga Fast & Furious, l’Américain Paul Walker, récemment décédé dans un accident de voiture, contre un chef de gang incarné par le rappeur RZA. « J’ai fait 4 heures d’anglais par jour et 3 heures de répétition des cascades avec Walker », raconte Belle qui signe aussi la chorégraphie des combats et des scènes de poursuites. Dès le plan d’ouverture, il exécute un saut en passant à travers deux fenêtres fermées. Dans une autre course-poursuite, il enchaîne saut de fond et saut de détente et bondit à plus de quatre mètres de hauteur par-dessus un fossé de sept mètres. Une avalanche de cascades. « Ma peur, conclut-il, m’indique avec précision jusqu’où je peux aller. » Toujours plus loin. Brick Mansions avec Paul Walker et David Belle au cinéma le 23 avril. Plus d’infos sur Facebook.com/ Brickmansions et Twitter #Brickmansions

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Vos artistes préférés partagent leurs coups de cœur musicaux : Headphone Highlights sur rbmaradio.com *Morceaux sélectionnés avec soin.

La sélection musicale la plus excitante du web.

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Des bonnes vibrations, de la tête aux pieds. MUSIQUE, page 92

Quoi de neuf en mai ?

action ! v oya g es   /   c o n s ei ls d e p r o   /   c lu b   /   m a v i l l e   /   m u s i q u e   /   M ato s   /   fo c u s Au XXIe siècle, ­l’expérience du ­désert est forcément motorisée.

Tempête de sable

Vous vous attendiez à prendre un bain de soleil ? Ne soyez pas déçus, le désert du colorado vous réserve bien d’autres surprises.

drivenexperiences.com

VOYAGES, page 86

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Action !

voyages

les a lt e r n ati v es Que faire après avoir bien sué ?

À l’eau ! Exit la poussière, bienvenue les rapides. L’Adventure Center du Gateway Resort vous ­propose rafting sauvage, kayak et descentes en bouée dans la ­rivière ­Dolores. gatewaycanyons.com

engins du DéSERT  pilotez à l’extrême dans la poussière des canyons du Colorado, au volant d’un truck taillé pour les costauds. Les déserts sont des océans de silence, sauf lorsque vous décidez, solidement accrochés au volant d’un truck Pro-Baja de 6,2 litres, moteur V8, de vous envoler à 140 km/h au-dessus des monticules de sable pour rester en suspension, l’espace de quelques secondes, dans l’air chaud du Colorado. Driven Experiences organise des stages de pilotage extrême en conditions réelles, sur ses trucks traficotés, dans son centre d’entraînement d’Emerald Desert, comté de Mesa, Californie. « Conduire à des vitesses élevées sur un terrain pourri et plein de pièges, c’est un sacré défi, raconte Travis Nailor, un client complètement euphorique. C’est une bataille pour tenir une ligne droite et prendre de la vitesse mais, quand vous y parvenez, c’est du bonheur à l’état brut. L’expérience est addictive. » Une gamme de forfaits vous est proposée et vous pouvez tout louer sur place, en fonction de votre budget. « Même les pilotes expérimentés ne se doutent pas de ce dont sont capables ces trucks, dit Andrew Hendricks, instructeur chez Driven Experience. Un client m’a dit un jour que c’était comme piloter un TransforDe 430 € pour une mer sur la lune. Mais je crois que session de huit tours c’est le jour et la nuit. La plupart à deux passagers, des débutants sont effrayés au à 1 870 € pour une ­début puis, à la fin de la journée, journée pleine. il faut les arracher à leur baquet Plus sur drivenexperiences.com tellement ils aiment ça. » 86

Direction le Colorado pour voir si vous avez le cœur bien accroché.

Envole-moi ! Besoin de prendre de la hauteur ? Partez découvrir le charme absolu du Colorado en hélicoptère ou à bord d’un Cessna, plongez dans l’immensité des canyons puis remontez à pic vers les hauts plateaux. gatewaycanyons.com

Les bons conseils du vieux routier « Lorsque vous attaquez une côte, vous vous demandez ce qui peut bien vous attendre là-haut. Restez calme et maintenez les gaz, explique Chuck Dempsey, une légende de la course tout-terrain. Vous allez décoller et faire un bond qui vous semblera gigantesque. À l’atterrissage, vous vous sentirez capables de tout franchir, vous serez devenus indestructible au volant de ces machines. »

Pour bras musclés

« Nos trucks sont exigeants. Il faut pouvoir encaisser physiquement, explique Andrew Hendricks, de Driven Experience. Si un amateur veut venir essayer, je lui conseille de faire un peu d’exercice la semaine d’avant, pour que son corps se souvienne de ce qu’est transpirer. »

Tyroliennes Certes, elles sont à 320 km de là, mais les tyroliennes de Salida valent le détour. Vous pourrez glisser le long de la Leap of Faith ou sur l’hyper rapide Gun Barrel. Les plus : accro-canyon et via ferrata. captainzipline.com

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drivenexperiences.com(2), shutterstock

Conduite sportive


Action !

conseils de pro

Mario Gyr (à gauche) et Simon Schürch, un double de rameurs de classe mondiale.

Ils n’ont pas fini de ramer

Être vice-champion du monde en deux de couple poids légers, ça se travaille.

entraî n em ent au sec Travailler la flexion des jambes et l’équilibre est essentiel pour les rameurs. Les exercices 1 et 2 conviennent aussi aux débutants.

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lukas maeder(3), shutterstock

Heri Irawan

aviron  Les Suisses MARIO GYR ET ­SIMON SCHÜRCH vOUS RÉVÈLENT LE ­SECRET DE LEUR SUCCÈS. « Les rameurs sont des sportifs d’endurance uniques en leur genre », indique Mario Gyr, médaillé d’argent en août dernier aux Championnats du monde d’aviron de Chunjgu, en Corée du Sud, avec son compatriote Simon Schürch. « Chaque coup de rame sollicite notre puissance maximale. Nous travaillons notre endurance 60 % du temps sur l’eau et 40 % en salle de musculation. » Simon Schürch développe : « Les jambes sont déterminantes : elles fournissent l’essentiel de la puissance. Pour les renforcer, je fais des flexions à la presse et des squats avec une charge de 105 kilos. » Il ajoute : « Sur l’eau, nous passons jusqu’à trois heures par jour avec au programme de l’endurance et des sprints. Côté technique, nous mettons l’accent sur la synchronisation. Plus nos coups de rame sont synchronisés, plus le bateau est stable et plus on va vite. » the red bulletin

Effectuer l’exercice lentement. Prendre appui sur une seule jambe et étirer l’autre vers l’avant.

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Fléchir la jambe d’appui. Astuce : pencher le buste en avant.

c o c k ta i l un coup de jus au corps

le plein de Protéines

Fléchir au maximum puis se redresser sur une jambe.

« Un rameur doit posséder une musculature importante et peu de graisses. Après une séance, rien de mieux qu’un shaker de protéines pour renouveler sa réserve de glycogène et fournir aux muscles leur dose en acides aminés. À boire sans modération ! »

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Action !

Clubbing

honneur aux filles en suède, naître avec deux ­c hromosomes x, c’est plutôt une chance

Yukimi Nagano La chanteuse de Little Dragon, quatuor électro-pop, compte Damon ­Albarn, leader de Blur et de Gorillaz, parmi ses fans. N ­ abuma Rubberland, leur 4e album, sort le 13 mai.

Bon chic, bon genre

little-dragon.net

Le club peut a­ ccueillir 750 danseurs sur 5 étages.

Dans les années 1900, une famille de la noblesse locale occupait les cinq étages de cet hôtel particulier, posé dans la prestigieuse rue Avenyn au cœur de Göteborg. Aujourd’hui, le lieu abrite le meilleur club de la ville. Le Yaki-Da conserve un lien avec son passé aristocrate : les DJ’s officient dans des pièces ornées de fauteuils d’époque, les groupes se produisent ­devant des rideaux en velours. Le gérant ­Sebastian Kapocs en a eu l’idée en 2010 : « Göteborg offrait deux types de soirées. Les unes avec de la bonne musique underground et de la bière chaude, les autres avec un service impeccable et une ambiance jeune. L’idée était de réunir les deux univers. » C’est réussi. Concerts live en terrasse, jeunes DJ’s comme John ­Talabot au salon, hip-hop et soul au cafébar et un restaurant ouvert jusqu’à deux heures. De quoi s’approprier le nom du club, « à la bonne vôtre » en gallois. Yaki-da Storgatan 47 411 38 Göteborg, Suède www.yaki-da.se

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La vie en vert LE BAR à ABSINTHE du YADI-DA EST RÉPUTÉ POUR SES CRÉATIONS. VOICI SES deux ­COCKTAILS STARS, À concocter CHEZ VOUS

Strindberg Margarita 3 cl d’absinthe 1 cl de Cointreau Jus de limette 1 cuil. à café de sucre Eau gazeuse Dario Espiga 2,5 cl d’absinthe 1,5 cl d’Apfelkorn Jus de limette 1 cuil. à café de sucre Jus de pomme 1 cuil. à soupe de gingembre râpé

Anna von Hausswolff Ses concerts évoquent des messes nocturnes. Sa musique centrée sur l’orgue et sa voix envoûtante révèlent une pop en clair-obscur. Comme dans son 2e et dernier album Ceremony.

Scout Klas Son univers sonore s’inspire des films d’horreurs italiens. La diplômée de la Red Bull Music Academy se balade entre boucles hiphop heurtées et électro subtile. soundcloud.com/ scoutklas

the red bulletin

yaki-da.se(5), Anders_Nydam

G ö teborg  DANSER AU MILIEU D’ANTIQUITÉS OU s’adonner au HEADBANGing SOUS UN LUSTRE en CRISTAL  : LE club YAKI-DA a l’apparat distingué.


Action !

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Downhill Gurten Trail Une descente de VTT de 2 km aux portes de la ville, avec des sauts de près de 10 mètres. Petit plus : en bout de piste, on peut laver son vélo ­gratuitement. www.gurtenpark.ch

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carol fernandez (3), club bonsoir, adriano‘s

Johannes Lang, albert Exergian, Sascha Bierl

La DJ Carol Fernandez, exportatrice n° 1 de house helvétique.

Berne, bête de zen Berne  PRENDRE UN VERRE SANS SE RUINER, M­ ANGER À PAS D’HEURE ET VIVRE DES MOMENTS UNIQUES : BIENVENUE DANS LA PLUS COOL DES CAPITALES. Enfant, Carol Fernandez apprend le piano au conservatoire. « Aujourd’hui, j’agrémente mes sets d’impros au clavier », précise-t-elle. Adolescente, elle joue au DJ dans le magasin de disques de son père. « J’abîmais toutes les aiguilles des tourne-disques, mon père était furieux. » À 22 ans, elle décroche son premier gig dans un petit club. Morte de trouille, elle foire dix morceaux sur quinze. Aujourd’hui, elle est la DJ la plus en vogue de Suisse : 90 soirées par an en Europe. « Mais rien ne me fait plus plaisir que de revenir dans ma ville. Ici, tout est relax. Pas de visages stressés dans les rues, l’atmosphère est idyllique, décontractée et familiale. Peut-on en dire autant d’une autre capitale ? » Carol dévoile ses cinq meilleures adresses pour apprécier votre prochaine venue dans la capitale suisse. the red bulletin

Ses coins préférés

1 Club Bonsoir Aarbergergasse 33/35 « C’était le magasin de disques de mon père. Aujourd’hui, des stars underground et de jeunes talents s’y produisent. Le mobilier est d’occasion et le prix des ­boissons est très abordable. »

rien d’un tuyau, mais son tonneau en or de 38 litres en fait un passage obligé. Quand je ne travaille pas, je viens ici siroter un bon cocktail et déambuler dans la galerie. »

4 Adriano’s Bar & Café Theaterplatz 2 « Le meilleur café de la ville. Sans table à l’intérieur et toujours plein à craquer. Beaucoup de Bernois viennent y déguster un café macchiato ou un allongé après leur repas. »

3 Kornhauskeller Kornhausplatz 18 « Ce restaurant en sous-sol avec galerie d’art, lounge et bar n’a

La Aar, la plus longue rivière en Suisse, est très poissonneuse. Elle traverse Berne, on peut pratiquer la plongée. Des cours sont proposés, de débutant à ­instructeur. tauchsport-kaeser.ch

Saut À ­l’élastique

2 pronto Restaurant

Aarbergergasse 26 « Même de jour, Berne est une ville calme. La nuit après 2 heures, c’est carrément mort sauf au Pronto. Ses pitas, pizzas et kebabs sont délicieux. »

plonger dans la Aar

5 Blacksheep tattoo

Gerechtigkeitsgasse 5 « Un salon de tatouages où travaillent de véritables artistes. Ils réalisent votre modèle sur papier et ne comptent pas leur temps. J’y ai fait faire mon ­dernier tatouage, une clé de sol sur un clavier de piano. »

Le Stockhorn est le plus beau site de saut à l’élastique au monde. Vous vous lancez d’un téléphérique à 134 mètres audessus d’un lac de montagne. www.stockhorn.ch

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Action !

world run

Les mythes de la course à pied Rien de pire que de Courir sur le macadam  ? faire des étirements empêche d’avoir des courbatures  ? wings for Life World Run approche et the Red Bulletin balaie les clichés.

« Courir sur ­l’asphalte abîme les articulations » Rectification

Idée reçue n° 2

« Sans mesure ­cardiaque, l’entraînement ne sert à rien » Rectification

Idée reçue n° 3

« Les étirements p ­ réviennent les ­courbatures  » Rectification

Il n’existe aucune étude scientifique pour confirmer cela. Au contraire, il semblerait que les coureurs réguliers développent une protection de cartilage – ­ quel que soit l’état du sol.

Il n’y a pas de mal à s’armer d’appareils pour améliorer ses performances. Mais le corps n’est pas une machine. Le moral, le mental et le sommeil sont autant de ­facteurs à prendre en compte.

Oubliez-ça tout de suite ! Les courbatures sont de petites déchirures dans le tissu musculaire. En vous étirant, vous les ­empirez. Un sauna ou un footing sont bien plus efficaces.

Idée reçue n° 4

Idée reçue n° 5

Idée reçue n° 6

« Un entraînement à l’endurance freine les performances » Rectification

Les fibres musculaires se transforment si on court pendant des années sur le même rythme. En alternant l’intensité des phases d’entraînement et de courses, vous n’avez aucun souci à vous faire.

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« On ne brûle pas de graisses en dessous de 30 min de course » Rectification

Le corps brûle des graisses. À partir de 30 min d’efforts pour la plupart des gens, cela est plus effectif car les réserves de ­glucides sont vides. Pour maigrir, il faut ­brûler plus que ce que l’on consomme.

« Une semaine avant la compétition, il ne faut pas courir » Rectification

Un arrêt brutal de l’entraînement réduit les performances. Il est recommandé de s’entraîner deux fois moins la semaine précédant la course, et de se reposer les deux derniers jours.

the red bulletin

craig Kolesky/Red Bull Content Pool, Christophe Launay/Red Bull Content Pool, Alessandro Dealberto/Red Bull Content Pool, Balasz Gardi/Red Bull Content Pool sascha bierl

Idée reçue n° 1


Paroles de pros

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Top cinq  ces athlètes prendront le départ de la course le 4 mai.

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i r e  !

« Avaler les kilomètres jusqu’à plus soif » La légende du surf Robby Naish conçoit son objectif de manière très concrète.

« Course et ski de fond trois fois par semaine » L’ex-champion de ski et coureur automobile Luc Alphand s’entraîne intensément.

« Mon but ? 80 km. Et le titre de vainqueur » L’ultrarunner Giorgio Calcaterra est déterminé.

Tous pour un !   W ings For Life World Run  Un seul top départ pour six continents : le dimanche 4 mai 2014 se déroulera une épreuve unique en son genre. La première course à pied mondiale de l’histoire, ouverte à tous ceux qui veulent relever le défi. 1. les modalités

4. le CLASSEMENT

Le 4 mai 2014 à 10 heures (Temps Universel), le coup d’envoi sera ­donné à 35 courses dans 33 pays. Trente minutes après, les poursuivants en voiture seront lâchés. Le dernier coureur à être rattrapé sera déclaré vainqueur.

Le dernier homme et la dernière femme à être rattrapés seront les vainqueurs mondiaux et gagneront un voyage exclusif autour du monde. Un vainqueur national sera aussi ­désigné dans chaque pays. Le classement en ligne permet à chacun de situer sa performance.

2. LES POURSUIVANTS

« Ce qui compte, c’est de participer » Le pilote de Formule 1 David Coulthard ne court pas régulièrement mais est très motivé.

« C’est très inspirant, cette mobilisation » Marc ­Herremans, le triathlète en fauteuil roulant, à propos de Wings for Life World Run.

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Les voitures « chasseuses » augmentent partout leur vitesse au même rythme. Les coureurs rattrapés au fur et à mesure seront éliminés. La distance parcourue s’établit à l’endroit où le coureur est doublé par la voiture.

5. LES PARTICIPANTS

3. les parcours

6. la Mission

Ils sont de cinq natures différentes : en milieu côtier, fluvial, urbain, pleine campagne et sur plateau. Les infos météo, tous les détails concernant les parcours et un ­calculateur distance/temps de course pour une vitesse donnée sont disponibles sur la page ­d’accueil de ­l’événement.

De l’amateur au champion olympique. Le but ? Courir aussi longtemps que possible et ainsi soutenir la recherche pour soigner la paraplégie. Chaque coureur apporte son aide, chaque kilomètre compte.

« Courir pour ceux qui ne peuvent pas le faire », telle est la devise de Wings for Life World Run. Les bénéfices seront reversés à la ­fondation Wings For Life qui soutient la recherche sur les lésions de la moelle épinière dans le monde entier. Plus sur www.wingsforlife.com

Participez à Wings for Life World Run ! Inscription en ligne jusqu’au 20 avril sur wingsforlifeworldrun.com

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Action !

musique

vu et ­e n t e n d u Mark Foster a 18 ans lorsqu’il part pour Los Angeles. Ce jeune Américain veut vivre de sa musique. Dure réalité : longtemps, il est serveur dans des bars, il compose aussi quelques jingles publicitaires. En 2010, avec son groupe Foster The People, il met en ligne, le morceau Pumped Up Kicks sans grande illusion. Pourtant, ce morceau indie pop enjoué devient l’un des morceaux de l’année 2011. Classé 3e au Billboard US, il se vend à cinq millions d’exemplaires. La carrière du groupe est lancée. Leur premier album Torches décroche deux nominations aux Grammys. Aujourd’hui, le trio sort son 2e effort studio, Supermodel. Mark Foster vous parle des morceaux qui l’ont marqué.

Playlist  IL a APPRis À CHANTER sur JEFF BUCKLEY ET a trippé AVEC LES BEATLES. MARK FOSTER dévoile les cinq titres musicaux QUI ont INFLUENCÉ SA VIE.

Extraits sur www.fosterthepeople.com

1 Beach Boys

2 The Beatles

3 Jeff Buckley

« Je découvre ce morceau à la radio pendant mon enfance, et c’est le coup de foudre. Je n’avais jamais entendu des harmonies pareilles. Peu après cette découverte, les Beach Boys passent à Cleveland, c’est mon premier concert. Me retrouver sur scène aux côtés de mon groupe fétiche lors des Grammys 2012 a été le moment le plus fort de ma vie. »

« Le meilleur morceau pop de tous les temps. Sobre et profond. Mon passage préféré est quand le morceau au bout de deux minutes se lance de manière inattendue dans une polyphonie orchestrale. Une invitation au voyage que les paroles du morceau prolongent magnifiquement. Les Beatles harmonisent ­génialement ces deux niveaux. »

« J’ai 19 ans quand j’entends pour la première fois ce morceau, en version live (Buckley meurt se noie six ans plus tard, en 1997, ndlr). J’en ai pleuré. J’avais la sensation qu’il pressentait sa mort prochaine dans ce morceau. Je l’ai tellement chanté en l’écoutant que Jeff Buckley a été en quelque sorte mon prof de chant. »

4 Radiohead

5 The Beatles

« Pendant mon adolescence, le clip vidéo de ­Paranoid ­Android, un dessin animé insolite, fait sensation sur la chaîne télé américaine MTV. Composé de trois parties comme en musique classique, ce morceau est un chefd’œuvre. À chaque fois que je l’écoute, j’ai envie d’arrêter la musique, tant ­Radiohead y atteint la perfection. »

« Seul un casque permet d’apprécier pleinement toutes les couches sonores psychédéliques et les effets de modulation de la guitare basse. Un effet que j’essaie, sans succès, de reproduire depuis une éternité. Quand j’écoute I Am The Walrus, j’ai l’impression d’être sous LSD, à l’instar du Humpty Dumpty chanté par John Lennon. »

God Only Knows

Paranoid Android

A Day In The Life

I Am The Walrus

Playgroup

DJ-Kicks « Le label voulait avoir mon visage sur le disque. Je trouvais ça banal. Du coup, j’ai griffonné les titres de l’album sur un mur et je me suis placé devant. »

Grace

S’Express

Theme From ... « Ma première pochette en 1988 est vite devenue n° 1 au hit-parade. La locomotive représente un énorme phallus : puéril mais gentillet. »

M as sag e s o n o r e le gadget du Mois

Le Woojer Gros comme une boîte d’allumettes, ce caisson de basses portable offre deux entrées : l’une pour le casque, l’autre pour le lecteur MP3. Clipsé sur votre tee-shirt, c’est parti pour un massage du torse avec les basses. Le Woojer transforme les ondes sonores en vibrations qu’il diffuse à travers votre corps.

Icarus

UL-6 « J’ai d’abord conçu la couverture puis déchiré la pochette, avant de recoller les morceaux. Chaque exemplaire est unique. » L’expo Vinyle dure jusqu’au 16 mai. www.12mail.fr

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the red bulletin

florian obkircher

Troublantes harmonies

getty images

À 29 ans, Mark Foster est le ­leader du groupe californien Foster the People.

À PARIS, UNE EXPO présente L’ŒUVRE de Trevor Jackson, un MUSICIEN ET directeur artistique réputé. L’Anglais NOUS PRÉSENTE trois de ses POCHETTES.


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E ADRÉNALIN

À DES PHOTOS UFFLE COUPER LE SO PRO CH A IN N U M ÉRO LE 14 M A I AV EC AL VOTR E JOU RN

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© Romina Amato

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Magazine gratuit distribué avec le quotidien chaque second mercredi du mois. Dans la limite des stocks disponibles.


Action !

Matos

Le cadre La KTM 300 tire sa force de ses tubes en acier chrome molybdène, qui participent aussi à la légèreté de cette moto facile à manœuvrer.

R ESTER EN VI E Frein à main Les freins de haute technologie sont rassurants, on s’arrête dès que c’est nécessaire. Indispensable sur les terrains accidentés.

Les indispensables pour faire face au danger

Casque LS2 « Il est solide et léger. Je passe de longues heures à moto, et si mon casque était trop lourd, je me détruirais le cou et les épaules. » ls2helmets.co.nz

PROTECTIONs CERVICALEs LEATT Le cœur « Je peux réparer ce que je veux sur cette moto. Je transporte un tube de Pratley Steel Quickset Epoxy. Si je troue le moteur, je peux recoller les morceaux », dit Birch.

« J’ai eu de gros accidents où j’ai cassé des protections. Mais je marche toujours. Grâce à ces ­protections. » leatt.com

Les essentiels   e nduro  Voici le kit dont vous aurez besoin pour affronter à deux-roues le plus dur des environnements. Le Néo-Zélandais Chris Birch est ­pilote d’enduro ­extrême

Fiabilité, pilotage en souplesse et capacité à surmonter tous les obstacles, telles sont les qualités qu’attend Chris Birch, pilote KTM depuis 2003, de sa moto. « Vous pouvez pousser une KTM jusqu’à la surchauffe, la jeter dans des cascades ou contre la face de falaises, elle en redemande », dit-il. Il utilise

la nouvelle KTM Freeride 350 XC-F pour les sprints, les courtes distances et les courses de fond. Mais, pour les épreuves étalées sur plusieurs jours, comme les Red Bull Romaniacs ou la Roof of Africa, il ressort sa fidèle KTM 300 (ci-dessus). « C’est mon assurance-vie, je la connais par cœur. » chrisbirch.co.nz

bottes ­Alpinestars « Si je dois faire beaucoup de sauts, je porte les Tech 10s. Quand je dois pousser ma moto dans les collines, je chausse les Tech 8s, plus légères. » alpinestars.com

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Action !

jeux vidéo

Wolfenstein: The New Order réinvente le monde.

The New Order   W olfenstein  ce classique du jeu a subi un lifting spectaculaire. En février 1949, le parti nazi victorieux de la Seconde Guerre mondiale ravage les visages du Mont Rushmore. En 1960 apparaît une ­fissure dans la machine infernale de ce gouvernement mondial. Dans Wolfenstein: The New Order, vous êtes le leader d’un mouvement de résistance qui va s’infiltrer dans la brèche pour tenter de supprimer l’oppresseur qui écrase le monde entier. Pour ceux qui ont connu les premiers ­épisodes, le scénario n’est pas plus excitant que ça. Ce jeu de tir subjectif est la suite d’un des plus grands best-sellers du jeu vidéo, ­Wolfenstein 3D sorti en 1992 sur PC. Il est

­ ovateur par sa vitesse et l’intensité de ses n ­séquences. L’année d’après, Software, son éditeur, faisait monter les enchères en sortant le légendaire Doom, la référence absolue de ce type de jeu. Sans ces deux précurseurs, il n’y aurait eu ni Half-Life, ni Halo, ni Battlefield ou Call of Duty. Dans Wolfenstein: The New Order, vous aurez à manier des machines de guerre cryptorétro, à gérer un chef sadique et balafré, le Général Deathshead, et à survivre à un tempo haletant et oppressant, fait de courses folles et de rafales désespérées. Disponible au cours de la troisième semaine de mai sur Xbox One, Xbox 360, Windows, PS3 et PS4. Plus sur www.wolfenstein.com

bie ntôt

Love U Too la Wii sauvée par Bayonetta 2 ?

Alors qu’elle avait prévu de vendre 9 millions de Wii U au long du 1er trimestre 2014, Nintendo révèle avoir été plus proche des 3 millions. Catastrophe commerciale. Les titres exclusifs du pionnier japonais des jeux vidéo doivent détourner les gamers de la Xbox ou de la Playstation. Bayonetta 2, un jeu d’action en mode fantasy au scénario surprenant, sort bientôt. platinumgames.com

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Plaisir démultiplié

deux écrans valent mieux qu’un Tandis que votre équipe parcourt les contrées lointaines de l’espace sidéral pour sauver des vaisseaux en perdition, tout en affrontant des aliens, un large écran vous montre ce que vos hommes voient et un autre vous propose plans larges, cartes, stats et infos. Salvaged, un jeu de stratégie en temps réel, requiert à la fois votre PC et votre tablette. ­Sortie en novembre.

salvagedgame.com

du cinéma au jeu Faire du neuf avec du vieux, ou l’art de l’adaptation

The Amazing Spiderman 2 L’adaptation du premier volet de la saga Spiderman était bonne. La même équipe s’est attelée au second. Sortie le 29 avril. theamazingspidermangame.com

Alien: Isolation Comme la plupart des jeux de survie en mode horreur, vous retrouverez ici l’influence du légendaire Alien, réalisé en 1979 par Ridley Scott. Sortie en fin d’année. alienisolation.com

Transformers : La Face cachée de la Lune Pour accompagner le 4e épisode du film qui sortira en juillet avec Mark Wahlberg, voici un jeu de tir subjectif. transformersgame.com

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Action !

événements

17.05, Paris

Dernière représentation Un petit mois avant le début de la Coupe du monde au Brésil (12 juin), la saison de Ligue 1 s’achève ce soir. Le Paris SG et l’AS Monaco, caïds du championnat, terminent le travail avec une soirée à la maison en recevant respectivement Montpellier et Bordeaux. Une bonne occasion de faire la fête avec les supporters avant les vacances. www.lfp.fr

25-28.04, Hyères

Duo de festivals

Jusqu’au 06.07, Paris

Frigo show L’expo Red Bull Curates: Canvas Cooler s’installe à la galerie ­Celal. Une dizaine d’artistes ­résidant en France ont carte blanche pour habiller des frigos. www.redbull.com/fr

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La 29e édition du Festival International de Mode et de Photographie à Hyères se déroulera du 25 au 28 avril. Les prestigieux jardins de la villa Noailles accueilleront aussi les musiciens Chloë Howl, Jaakko Eino Kalevi et C.A.R., de retour des Red Bull Studios de Paris et Londres. Les expos durent jusqu’au 25 mai. villanoailles-hyeres.com

Jusqu’au 22.06, Marseille

Visage, mon beau visage Figures torturées, immobiles ou inexpressives, l’expo marseillaise présente 150 œuvres de visages peints, sculptés ou photographiés par 97 artistes majeurs. On se questionne, comme Picasso : « Faut-il peindre ce qu’il y a sur un visage ? Ce qu’il y a dans un visage ? Ou ce qui se cache derrière un visage ? » vieille-charite-marseille.org

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getty images(2), Kaoru Kuwajima / Red Bull Content Pool, marie rime, François Doury/Adagp, Paris, 2014, Bertrand FANONNEL, constantinfilm, Getty Images/Red Bull Content Pool, DC Comics

Blaise Matuidi du PSG (à droite) et Dimitri Payet (OM)


14-25.05, Cannes

25.05, Monte-Carlo

Grace de Cannes

Bienvenue en ville

Cannes donne dans la nouveauté cette année avec le choix de la réalisatrice Jane Campion comme présidente du jury. Cannes, qui accueille Pierre ­Lescure comme nouveau président du festival à la place de Gilles Jacob, a choisi Grace de Monaco d’Olivier Dahan comme film d’ouverture le 14 mai. www.festival-cannes.com

Après trois années consécutives de domination sans partage, le Red Bull Racing Team s’est fait chiper la victoire l’an passé par Nico Rosberg et sa Mercedes. Qu’en sera-t-il cette année ? Le tracé urbain monégasque réserve toujours des surprises. Ce 6e Grand prix de la saison 2014 n’y coupera pas. www.grand-prix-monaco.com

en bref notre sélection, en bonne ­compagnie

3

samedi

FINALE La finale de la Coupe de France de football, ce soir au Stade de France, est bien plus qu’un lot de consolation à quinze jours de la fin du championnat de Ligue 1.

24.05, Montpellier

Battle à Montpellier Organisée par l’asso Attitude, la Battle of the year réunit les meilleurs crews de l’Hexagone et des DOM-TOM pour le titre de champion de France. Avant la finale, le festival A Change Of Direction donne rendez-vous avec le battle Bboys oneVSone, le Battle Bgirls 2vs2, une expo, des projections de films, des concerts. www.botyfrance.com

www.fff.fr

11

DIMANCHE

COUBERTIN Jusqu’au 08.06, Paris

Ross, ce héros Pour la première fois en France, une sélection de peintures, dessins, photos et sculptures venant de sa propre collection, présente le travail d’Axel Ross au Mona Bismark American Center à Paris. Elle met en lumière la diversité des projets de l’artiste américain de ses débuts avec Marvel jusqu’à ses travaux plus récents sur Flash Gordon et Green Lantern. www.monabismarck.org

Le Palais omnisports de Bercy en travaux, la fédération française de basket-ball déménage son week-end de finales de Coupe de France au stade Coubertin de Paris. Avec le même enthousiasme. www.ffbb.com

25 DIMANCHE

ICI, PARIS

26-27.04, Magny-Cours

Plein gaz ! Le Bol d’Or ouvre le calendrier du championnat du monde d’endurance moto. L’épreuve nivernaise, dont ce sera cette année la 78e édition, connaît toujours autant de succès chez les spectateurs et l’engouement des écuries ne faiblit pas. Qui succédera à Kawasaki, vainqueur des deux dernières éditions ?

Pendant deux ans, le Britannique Martin Parr a ­photographié ­Paris, ses habitants, ses lieux, ses rendez-vous. Une émotion traduite en 60 clichés pour la plupart inédits. Attention, l’expo se termine le 25 mai. www.12mail.fr

www.boldor.com

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instant Magique

Tallinn, Estonie, 22 février 2014

«  Un trick digne de ­Superman  ? Pas si le monde est à l’envers ! »

Jaanus Ree/Red Bull Content Pool

À votre avis, quel est le jeu préféré de Simon Stricker ? Défier les lois de l’attraction. Le Suisse de 22 ans est passé de l’autre côté du miroir. Grâce à un petit coup de pouce, il faut bien le reconnaître. « Deux jours durant, l’équipe de tournage a élaboré un set sens dessus dessous dans un bâtiment désaffecté. Cette photo, c’est du grand art ! »

Simon Stricker, skateur

the Red Bulletin n° 30 paraîtra le 14 mai 98

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© Jörg Mitter

LI K E WHAT YOU LI K E

TON MOMENT.

HORS DU COMMUN


EUROPACORP PRESENTE

EUROPACORP PRESENTE UNE CO-PRODUCTION EUROPACORP - TRANSFILM INTERNATIONAL INC. UNE CO-PRODUCTION FRANCO-CANADIENNE AVEC LA PARTICIPATION DE CANAL+ D8 ET CINÉ + PAUL WALKER DAVID BELLE ET RZA “ BRICK MANSIONS ” GOÛCHY BOY CATALINA DENIS CARLO ROTA CASTING ANDREA KENYON, CSA ET RANDI WELLS, CDC CASTING US ANNE McCARTHY ET KELLIE ROY DIRECTEURS DE PRODUCTION HENRI DENEUBOURG GINETTE GUILLARD COSTUMES JULIA PATKOS CHEF DECORATEUR JEAN A. CARRIERE DIRECTEUR DE LA PHOTOGRAPHIE CHRISTOPHE COLLETTE MONTAGE CARLO RIZZO ARTHUR TARNOWSKI SON DONALD COHEN MARIE-CLAUDE GAGNE FREDERIC DUBOIS DOMINIC DESPINS DIDIER LOZAHIC 1ER ASSISTANTS REALISATEURS SEAN DWYER STEPHANE MORENO CARPIO MUSIQUE ORIGINALE MARC BELL CONSULTANT MUSIQUE ALEXANDRE AZARIA CONSULTANT ARTISTIQUE ROBERT MARK KAMEN PRODUCTEURS EXECUTIFS MATT ALVAREZ ROMUALD DRAULT PRODUIT PAR CLAUDE LEGER JONATHAN VANGER D’APRES LE SCENARIO « BANLIEUE 13 » ECRIT PAR LUC BESSON ET BIBI NACERI SCENARIO DE LUC BESSON UN FILM REALISE PAR CAMILLE DELAMARRE © 2013 EUROPACORP - TRANSFILM INTERNATIONAL INC /BRICKMANSIONS

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