The Red Bulletin Mai 2015 - FR

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FRANCE

HORS DU COMMUN

LE CLUB DES HÉROS •  E milia Clarke •  L uc Alphand •  J esse Hughes

« Pour devenir meilleur, il faut d’abord devenir moins bon  »

IBIZA Nuit sans fin sur l’île de la fête

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THE RED BULLETIN

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HOMMES TORPILLES

Des palmes et un short vous suffiront à pratiquer le bodysurf. Tous à l’eau !

GETTY IMAGES(COVER), CHRIS BURKARD, DAVID ROBINSON/RED BULL CONTENT POOL

ILOVEDUST (COVER)

ICI CHEZ VOUS À chaque héros, son terrain. Pep Guardiola est devenu l’un des meilleurs entraîneurs de foot au monde à force d’heures passées à construire, sur le gazon. Nous vous révélons tout ce que l’on peut apprendre du patron du Bayern Munich. Loin des stades et des stats, les hommes torpilles, ­figures du bodysurf, évoluent en ­silence au cœur de la vague. De fureur mécanique il est question quand Daniil Kvyat dompte la Renault Sport R.S. 01 sur circuit ; et de désert californien pour serrer Jesse Hughes, leader maboule du groupe Eagles of Death Metal. Luc ­Alphand, ambassadeur du Wings for Life World Run, est aussi de la partie. Hommes de toutes passions et de tous terrains, soyez ici chez vous. Bonne lecture ! Votre rédaction THE RED BULLETIN

« Il faut bien s’entraîner un peu pendant l’hiver ! » DANIIL KVYAT, PAGE 46

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MAI 2015

D’UN COUP D’AILES GALERIE 10 PHOTOS DU MOIS Pacifique, Autriche, Bosnie... des actions folles, partout !

BULLEVARD

72

17 ON COURT ! C’est la running mania avant le Wings for Life World Run.

REPORTAGES 28 Le bodysurf

NUIT SANS FIN À IBIZA

L’un des plus purs rapports à l’océan se vit au cœur de la vague.

Le photographe Farris Villena est connu dans toutes les fêtes d’Ibiza... Rejoignez sa guest list.

40 Pep Guardiola

Il est le meilleur entraîneur au monde, et nous avons tant à apprendre de lui.

40

46 Daniil Kvyat

Pour s’occuper cet hiver, le jeune ­pilote F1 a testé la Renault Sport R.S. 01.

52 Take 5 : la voie Inca

Le Pérou à VTT, un trip mystique.

60 Le club des héros

80

64 Jesse Hughes

LA CONQUÊTE DE L’OUEST...

… en rappel pourrait bien vous valoir quelques frayeurs jouissives. L’Utah à l’honneur dans nos pages Voyages.

PEP, APPRENDS-NOUS !

Le journaliste Martí Perarnau a suivi le boss du Bayern Munich un an durant. Il raconte un homme multiple et inspirant.

52 64 JESSE EST UN ULTRA-ROCKER

Jesse Hughes des Eagles of Death Metal se planquait dans le désert californien. On y a compris sa vision ultra du rock. 6

PÉROU SOUS ROUE

Neuf jours et 12 200 m de dénivellation : leurs VTT les ont menés au Pérou, sur les routes secrètes du peuple Inca.

Fou mais entier, un musicien comme seul le rock US sait en engendrer.

72 Ibiza reine du plaisir

Fiesta non-stop sur l’île espagnole : l’énergie de ses nuits en 15 photos.

ACTION 80 VOYAGES  Ça nous rappel(le), l’Utah 81 MATOS  Au sol, en l’air, ça shoote ! 82 MONTRES  L’heure chic et connectée 83 MOTEURS  L’Indian Scout, toujours 84 MUSIQUE  We love Moroder 86 CINÉ  Liam Neeson mène au poing 87 ET SI...  on attrapait un crocodile ? 88 SAVE THE DATE Un si beau menu 90 CYCLE & STYLE  Le bon look à vélo 98 INSTANT MAGIQUE Saut sur l’Égypte

THE RED BULLETIN

FARIS VILLENA, GETTY IMAGES, ALEX DE MORA, JOHN WELLBURN/RED BULL CONTENT POOL

Luc Alphand et les stars de Games of Thrones répondent à nos indiscrétions.



THE RED BULLETIN BACKSTAGE MAI 2015

CONTRIBUTEURS NOS ÉQUIPIERS

CHRIS BURKHARD

Martí et Pep, comme un marquage à la culotte.

Un an avec Pep Guardiola Pep Guardiola est un génie. Les experts du foot en sont persuadés. Mais que peut recevoir le non « ­footeux » de ce deux fois Meilleur entraîneur du monde? Le journaliste Martí Perarnau connaît le Catalan mieux que n’importe lequel de ses homologues. Un an durant, il a suivi le coach du Bayern Munich de près, et a observé sa méthode. Perarnau analyse en exclusivité ce que chacun d’entre nous peut apprendre d’un coach de classe mondiale, en termes de sport, d’humanité et de style. Page 40.

MAKING OF LE SHOOTING DU MOIS

Photographe de surf et de l’outdoor, Chris Burkard a documenté les hommes torpilles (p. 28), des pros du bodysurf. « La façon la plus simple et la plus épurée de profiter de l’océan », déclare l’Américain.

AUTOUR DU MONDE RÜDIGER STURM

Expert en ciné, il s’est vu gratifié d’une entrevue avec Emilia Clarke, aka Daenerys Targaryen, la plus hot des guerrières de Game of Thrones (p. 58). Elle dit son amour pour Audrey ­Hepburn et un certain Bob.

The Red Bulletin est publié s­ imultanément dans onze pays. Vous voyez ici la couverture de l’édition américaine.

Il arrive à Monsieur Kvyat de s’arrêter. Bernhard en profite.

«  J’ai vu Daniil sourire après le premier tour d’essai » BERNHARD SPÖTTEL Habitué des circuits allemands et des 24 H du Mans, le photographe bavarois Bernhard Spöttel documente une 1re mondiale, Daniil Kvyat, le pilote Russe Infiniti Red Bull Racing, au volant de la Renault Sport R.S. 01 à Rome. Pleins gaz en page 46.

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THE RED BULLETIN



O C É AN PAC I FI Q U E

BIEN ASSURÉ La Volvo Ocean Race est la régate la plus difficile au monde. Sept équipages (sur la photo : l’équipe Dongfeng Race Team, mi-chinoise, mi-internationale) doivent parcourir 71 000 kilomètres autour du globe à bord de leurs yachts de haute technologie. La course dure neuf mois. Le réglage de la voilure est l’une des tâches les plus simples. Même si le régleur Kevin Escoffier (à droite), un Français, voit sûrement les choses différemment.  volvooceanrace.com  Photo : Sam Greenfield

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SAM GREENFIELD/DONGFENG RACE TEAM/VOLVO OCEAN RACE



LEO G AN G , AUTR I C H E

VOIE RAPIDE Les parcours de la Coupe du monde VTT UCI sont parsemés de bonus ardus : des sauts de 20 mètres de long, des descentes truffées de ­racines, une vitesse de pointe de 80 km/h sur le terrain. C’est dans ce contexte que le Britannique Gee Atherton dompte la caillasse autrichienne. À propos de sa profession, le champion de Coupe du monde déclare : « Faire la course est tellement facile. Le plus rapide l’emporte toujours. »  Toutes les courses de Coupe du monde VTT UCI      en streaming sur : redbull.com/bike   Photo : Sven Martin

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PREDRAG VUCKOVIC/RED BULL CONTENT POOL

BJELAŠNICA, BOSNIE

CHUTE LIBRE Sur cette photo, l’Américain Brian Grubb invente une nouvelle discipline sportive : un mélange entre le wakeskate (wakeboard sans fixations) et le surf sur l’Eisbach, auquel s’ajoute un treuil électronique. « Tu peux sans problème appuyer sur le champignon, dit Brian, l’eau et la neige amortissent les chutes. »  Vidéo de snow-wake : redbull.com Photo : Predrag Vucˇkovic´

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Pour ma préparation RUNNING, mon CHOIX est fait

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ON COURT !

Échauffement avant le Wings for Life World Run

KILIAN JORNET

LE ROI DE LA GRIMPE

MATT GEORGES

En voilà un qui ne court pas après le plat. Il va plus vite en montée que vous en descente. Toujours plus haut, toujours plus vite. À seulement 5 ans, ­Kilian Jornet a gravi l’Aneto, le toit des Pyrénées. Aujourd’hui il en a 27 et réalise ce genre ­d’exploits : ascension et descente du Cervin en trois heures à peine. Ou s’attaquer au mont McKinley dans le brouillard pour en dévaler les pentes à skis. Ce sprinteur des cimes catalan est considéré comme le talent du siècle de son sport. À son palmarès, le record de montée et de descente de 5 des 7 plus hauts sommets au monde. Cette ­année, il compte s’attaquer à l’Elbrouz (5 642 m). Il ne lui manquera plus que l’Everest. THE RED BULLETIN

­DESSINEZ C’EST GAGNÉ Claire Wyckoff court, et des pénis apparaissent. Pardon ? Page 19

AROUND THE WORLD Wings for Life World Run : tout ce qu’il faut savoir sur la course de l’année. Page 20

L’HOMME, CETTE ­MACHINE Homo sapiens est le roi de la piste du règne animal. Page 22

17


BULLEVARD

ON COURT !

Ouvrez grand vos oreilles C’est un fait, en adaptant sa musique à son programme d’entraînement, on peut courir jusqu’à 10  % plus vite. Cette playlist fera grimper votre rythme.

Il faut courir pour être belle : Izabel Goulart et son muscle grand glutéal absolument parfait.

MARCHE

SPEED OF SOUND Coldplay

DANS SA FOULÉE

B PM

120

IZABEL GOULART

ONE MORE TIME Daft Punk

DÉMARRAGE

BP M

BEAT IT Michael Jackson

Squats, sit-ups, poiriers, ­haltères, course, pilates. La vie d’Izabel Goulart, c’est du sport 24 heures sur 24. Même à la descente de l’avion, elle publie les photos d’une séance de sport tenue en cabine. Il n’y a qu’un domaine qui échappe à cette discipline de fer : les hommes. Elle les préfère avec une petite brioche. Et ce ne sont pas ses presque 2 millions de f­ ollowers qui risquent de s’en plaindre !

WALK Foo Fighters

A C C É L É R AT I O N

BP M

160

SHAKE IT OFF Taylor Swift

ENCORE PLUS VITE

BP M

180

ROCK AND ROLL Led Zeppelin

« Je discute avec tous ceux qui sont sympas avec moi. Mais je ne sors pas avec tout le monde ! »

SPEED Billy Idol

R É A N I M AT I O N

BP M

104

STAYIN’ ALIVE Bee Gees

L’évolution en marche NAISSANCE ET ­D ÉVELOPPEMENT DE LA COURSE DANS LA NATURE. UN SPRINT DANS L’HISTOIRE. 18

IL Y A

3,5 MDS ANNÉES

ON SE BOUGE ! Des organismes unicellulaires découvrent qu’ils sont plus vite rassasiés s’ils se déplacent d’une bouchée de nourriture à l’autre.

IL Y A

4–6 MNS ANNÉES 1829 AV. J-C* L’HOMO ERECTUS Il se dresse sur ses jambes. Et améliore sa vision p ­ ériphérique et son sens de l’équilibre.

LES TAILTEANN GAMES Les ­Irlandais m ­ esurent leurs forces lors du plus ancien tournoi sportif.

776 AV. J-C LES JO Les Grecs courent pour la première fois, pour Zeus et pour décrocher la couronne d’olivier.

* Les historiens ont des avis ­divergents sur l’année précise.

GETTY IMAGES(4), FOTOLIA, CLAIRE WYCKOFF(2), PARAMOUNT PICTURES, DISNEY, STUDIOCANAL, THE KOBAL COLLECTIONS

14 0

Ce mannequin brésilien est accro au fitness. Sur Instagram, elle nous montre comment elle entretient sa silhouette.


SE 2

Claire Wyckoff fait de l’art en ­courant. Voilà ce que ça donne.

SE 29th Ave

SE 26th Ave

SE 26th Ave

SE Stark St

SE Morrison St SE Belmont St

SE Yamhill St

Ils prennent leurs jambes à leur cou De Forrest Gump au Seigneur des anneaux  : voici ce que nous apprennent les scènes de course les plus célèbres de l’histoire du cinéma.

SE 30th Ave

SE Taylor St SE Salmon St

GPS-ART

SE Madison St

DESSINEZ C’EST GAGNÉ

SE Madison

FORREST GUMP

SE Hawthorne Blvd

En suivant ses parcours de course, on trouve de biens jolis dessins dans l’appli de running de Claire Wyckoff. Vous dessinez parce que vous ­courez ou vous courez parce que vous dessinez ? J’aime bien faire rire les gens. Et j’aime bien ne pas être grosse. C’est pour ça que je cours. On peut dire que c’est une activité anticellulite pro rire. Quelle fut la première forme que vous avez dessinée en courant ? Mon premier dessin, c’était un ­Corgi, le meilleur chien du monde. Mon copain et moi, on allait courir, et j’ai remarqué que le parcours ressemblait un peu à un chien sur la vue satellite. Ensuite, Claire Wyckoff je l’ai amélioré. dessine Space Invaders. Vos parcours dessinent aussi des pénis, pourquoi ? Parce que c’est super drôle. Et les gens de Nike n’avaient certainement pas ça en tête quand ils ont développé leur application. Ce qui rend la

chose encore plus drôle. Combien de temps vous faut-il pour faire un dessin ? Les apparences sont trompeuses. Je dois souvent revenir sur mes pas, ce qui fait que par exemple, un trait qui semble correspondre à cinq kilomètres peut en réalité avoir nécessité dix kilomètres de course. Comment préparez-vous vos courses ? En général, je commence par ­dessiner la forme sur une carte pour savoir si ça ressemblera à ce que j’ai en tête. Je prends le dessin avec moi pour aller courir et je vérifie tout le temps mon parcours en alternant entre appli de running et modèle. Vous dessinez toujours quand vous courez ? Non. Les dessins demandent bien plus de travail qu’on ne l’imagine. Vous êtes déjà passée par des ­endroits bizarres pour réussir à faire la bonne forme ? Une fois, j’ai dû traverser un ­cimetière. C’était assez délirant de dessiner un énorme pénis en passant au milieu des pierres tombales.

490 AV. J-C

DEPUIS

MARATHON Un messager court 40 km jusqu’à Athènes et annonce : « Nous avons gagné. » Et meurt.

TARAHUMARA Les hommes de ce peuple du Mexique se sont donné le nom de « coureurs rapides ». Certains courent 150 km/jour.

THE RED BULLETIN

Si tu es fatigué, couche-toi ! Si tu as faim, mange ! Sinon, cours !

2  0 00 ANS

LE ROI LION Rien ne sert de prendre la fuite. Un jour ou l’autre, on apprend à être adulte.

LE ­LAURÉAT L’importance du training : avec un réservoir plein, on s’épargne un tas d’ennuis.

LE SEIGNEUR DES ­A NNEAUX Garder à l’esprit un objectif à atteindre ! Sauver le monde par exemple.

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XVI E/XVII E SIÈCLE

1897

1936

LA COUR COURT Dans l’Angleterre de Shakespeare, les nobles ­couraient déjà pour se préparer aux duels à l’épée.

LE MARATHON DE BOSTON re La 1 édition du plus vieux marathon annuel au monde. 15 coureurs au départ.

JESSE OWENS L’Américain ­remporte quatre médailles d’or aux JO de Berlin et ridiculise le pouvoir nazi.

Ne vous arrêtez pas, ça continue, page suivante.

19


BULLEVARD

ON COURT !

WINGS FOR LIFE WORLD RUN 2015

LE PLUS LOIN POSSIBLE Le 3 mai, des milliers de gens prendront le départ d’une course, au même moment et dans le monde entier. Ils courront pour tous ceux qui ne le peuvent pas. Au profit de la recherche sur la moelle épinière, le Wings for Life World Run est le plus grand événement caritatif mondial. Joignez-vous aux coureurs ! Emplacements du Wings for Life World Run 2015 Autres événements running insolites LE P LU S LO N G

Kalmar

SELF TRANSCENDENCE RACE, New York City. 5 000 km en moins de 51 jours. Le parcours : toujours autour du même pâté de maisons.

Stavanger Aarhus Darmstadt

LE P LU S D U R BARKLEY MARATHON, Tennessee. 16 500 mètres de ­dénivelée. Seuls quatorze coureurs ont atteint l’arrivée.

Sunrise Santa Clarita Chutes du Niagara

LE PLUS COOL Vantaa, Finlande. Se laisser ­dériver au lieu de courir ? Possible, avec une bouée et de la bière lors du BEER FLOATING annuel.

Bréda

Pozna´n

Silverstone

Kolomna

Dublin

Bucarest

Ypres

Alanya

Rouen

Telavi

Olte

Dubaï

Porto

Gurgaon

Aranjuez

Bratislava

Munich

Ljubljana

St. Pölten

Zadar

Vérone

Athènes, Grèce. Sur les traces de l’inventeur du marathon, 2 500 ans plus tard, mais avec une meilleure fin, on l’espère pour vous.

Brasilia

Lima

ANTARCTIC ICE MARATHON. Folie, résistance au froid, condition physique exceptionnelle et 10 000 € de frais de participation.

Santiago

POUR TOUS GREAT ETHIOPIAN RUN, AddisAbeba, Éthiopie. Plus grande course d’Afrique, à 2 400 m ­d’altitude. Des milliers de coureurs.

1960

1962

1967

1972

2003

ABEBE BIKILA courts pieds nus aux JO de Rome et remporte la médaille d’or à la surprise générale.

BILL BOWERMAN, cofondateur de Nike, découvre le concept la course à pied puis le popularise en 1966 avec son manuel Jogging.

PIONNIÈRE Kathrine Switzer est la première femme à courir le marathon de Boston. Ce ne fut pas du goût de certains coureurs.

C’EST LA SANTÉ Plus de 1 500 parcours sportifs sont aménagés en Allemagne. La plupart sont à l’abandon depuis longtemps.

ROBERT GARSIDE L’Anglais est le 1er homme à avoir officiellement fait le tour du monde à pied. 60 000 km en 6 ans.

THE RED BULLETIN

GETTY IMAGES(2), REUTERS

Le Cap

LE P LU S C HE R

20

DIETMAR KAINRATH

LE CLASSIQUE


Sous le signe de la triche

WORLD RUN 2014

RECORDS RÈGLEMENT Le départ est à 11 h UTC, 30 min avant de lancer la catcher car à la poursuite des coureurs. Les vainqueurs sont celle et celui qui se font rattraper en dernier. wingsforlifeworldrun.com

Pas faciles à battre, ces performances

35 km/h, la vitesse ­m aximale de la catcher car qui poursuit les coureurs

LE P LUS B E AU MARATHON DE LA GRANDE ­MURAILLE, Chine. Il n’a qu’un ­inconvénient : il n’y a pas beaucoup de place pour doubler.

P OUR L ES D I S C I P L I N ÉS MARATHON DE PYONGYANG, ­Corée du Nord. Ici, attendez-vous à des instructions : Kim Jong-un pourrait avoir envie de gagner.

POKER MOTEUR En 1980, Rosie Ruiz remporte le marathon de Boston. Le hic : elle a pris le métro sur le parcours.

le nombre de km parcourus par le vainqueur Lemawork Ketema

SUR UNE VOIE DE BARRAGE Jason Scotland-­ Williams saute par-dessus une clôture lors du marathon de Londres en 2014.

nations étaient alignées au départ

Yilan

LE P LUS G R A N D PASIG RIVER RUN, Manille, ­Philippines. Record mondial, obtenu en 2010 avec plus de 100 000 participants. Du moins, au départ.

92 ans, l’â ge du plus vieux participant

35 397 coureurs, répartis sur 13 fuseaux horaires et 6 continents, avaient pris le départ

Melbourne

THE RED BULLETIN

DÉPART

78,58

142

Takashima

Certains ont eu recours à des combines pour s’octroyer la victoire lors de courses devenues mémorables.

2009

2014

9,58 SECONDES On n’a jamais couru aussi vite qu’Usain Bolt en finale du 100 m des Mondiaux de Berlin.

LE MONDE COURT Le 4 mai, c’est le départ simultané du 1er Wings for Life World Run, dans 34 villes sur 6 continents.

JEU DE JUMEAUX Elle n’a pas encore été faite, celle-là, ou alors on ne l’a jamais su.

1. ARRIVÉE

MISE EN BOÎTE

Moins je pense, plus je vais vite.

21


BULLEVARD

ON COURT !

SURHUMAINS

NÉS POUR COURIR Ces 5 super-pouvoirs font de l’humain une machine de course unique en son genre. Même un T-Rex aurait eu fort à faire avec nous.

EN BAS

DANS LE DOS

La bipédie

Le grand ­g lutéal

Le kangourou saute, le singe s’appuie sur ses mains et les autres animaux marchent à quatre pattes. ­L’homo sapiens est le seul mammifère à adopter cette élégante posture droite sur deux jambes. Ce qui a contribué au développement d’un plus gros cerveau. Pas bête !

Sans nos muscles f­ essiers, on ne pourrait pas faire grand-chose. Notre muscle le plus puissant est un sacré coup de génie de l’évolution. Il stabilise le centre du corps et nous permet de nous tenir debout. Et de courir sans nous arrêter.

À L’INTÉRIEUR

EN HAUT

À L’EXTÉRIEUR

1 kg de TNT

Bien-être

La sueur

Lors d’un marathon, un coureur fabrique 75 kg d’adénosine triphosphate, une sorte de carburant biochimique qui se trouve dans nos cellules et qui fait se contracter nos muscles. Cette quantité correspond à la puissance explosive d’un kg de TNT.

Lors d’une course d’endurance, notre corps doit fournir un effort à la limite du supportable. Le cerveau libère alors des ­endorphines, un dérivé de la ­morphine. Ce ­ hénomène p ­ ’addiction d ­ ositive est p connu depuis 1976.

Au sprint, une flopée d’animaux nous battent haut le poil. Pour ce qui est de ­l’endurance, nous sommes les meilleurs. Sans fourrure et avec trois millions de glandes sudoripares responsables de la transpiration, nous ­restons frais sur de longues distances.

Le T‑rex

*Rapide signifiant ici : aussi rapide qu’Usain Bolt. Tout du moins plus rapide que ceux qui vont encore moins vite que vous.

22

L’homme Le ­ cheval Au pays de Galles, on fait s’affronter coureurs et chevaux. En 2004, un homme remporte pour la première fois l’épreuve de 34 km.

L’Américain Dean Karnazes a montré ce qu’il en était : un marathon par jour. Pendant 50 jours !

­L’autruche Le plus grand oiseau du monde est aussi notre concurrent le plus sérieux : il peut courir pendant 30 minutes à 50 km/h.

THE RED BULLETIN

FOTOLIA(2), CORBIS

Pour le roi des dinosaures (vitesse de 40 km/h), l’homme n’aurait pas été une proie facile avec ses petites jambes rapides.*



Communiqué

“François a transformé la difficulté en bien-être, il court toujours pour le plaisir”

FRANÇOIS D’HAENE Référence mondiale de l’ultra-trail, François d’Haene, 29 ans, a rejoint les ambassadeurs . C’est tout d’abord à l’athlétisme, à Chambéry, que se dédie

La Réunion, réunit ces ingrédients. En 2013, sur 163 km et 10

le jeune François d’Haene, très tôt attiré par les cross, le

000 m de dénivelé positif, François l’emporte en moins de 23h

“hors piste”. Il entame adolescent ses premières randos en

de course. Redite en 2014, année où il s’impose pour la seconde

montagne. “Je me rends alors compte que j’aime relever

fois sur l’Ultra-Trail du Mont Blanc, la course de référence,

des défis un peu marrants, se remémore-t-il, comme rallier

exigeante. De nuit, 10h durant. Phénomène de l’ultra-trail,

Chambéry à Grenoble en passant par tous les sommets. 70

François d’Haene révèle les capacités insoupçonnées de son

km, dans la journée.” Monsieur d’Haene est un phénomène

corps. “C’est la gestion de l’effort qui m’intriguait dans cette

d’aisance dès qu’il s’agit de crapahuter sur les sommets. Les

activité. Apprendre à reconnaître les signaux de son corps,

trails (courses nature) en montagne naissants séduisent cet

prévenir les signes de sommeil, d’hypoglycémie.” Bien à

étudiant en kinésithérapie, métier qu’il pratiquera 7 ans

l’écoute, François performe aux USA, Chili, Nouvelle-Zélande,

durant. Le Tour des Glaciers de la Vanoise, course de 80 km,

à Hong Kong, au Japon. L’an dernier, il remporte l’Ultra-Trail

sera sa première expérience de compétition, victorieuse. “Le

World Tour, s’imposant sur trois grandes courses. Avec

panorama et le sentiment d’aventure furent exceptionnels.

pour seul compagnon un sac à dos accueillant ses essentiels

J’étais dans un environnement où j’aime être.”

(couverture de survie, sifflet, eau, nourriture en gel...). Les pauses sont courtes, très rares. Dormir ? Jamais. François a

UN ATHLÈTE GRAND CRU

su transformer la difficulté en bien-être : il court toujours pour

Courir, prendre de l’altitude, sur des sentiers caillouteux,

le plaisir. Très bien là-haut, il est aussi un terrien : viticulteur

herbeux, ascendants, descendants... La Diagonale des Fous, à

à St Julien (Rhône) depuis trois ans. Un athlète grand cru. •


Mennenpournousleshommes.fr


Dans le froid Courez sur la neige ou la glace avec les crampons Yaktrax , qui se fixent à vos baskets.

Cardio Les écouteurs Jabra mesurent la f­ réquence cardiaque intra-­auriculaire, et permettent d’écouter de la ­musique.

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THE RED BULLETIN

DIETMAR KAINRATH

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Sans la planche, à Tahiti ! Faisant fi du danger de ­bodysurfeur sur ce récif, Mark Cunningham affronte une vague à Teahupoo, qui signifie « couper la tête » ou « crânes brisés ».

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THE RED BULLETIN


TEXTE : STEVE ROOT PHOTOS : CHRIS BURKARD

LES HOMMES TORPILLES


« L ES BODYSURFEURS SONT SOUVENT LES PLUS EXPÉRIMENTÉS DANS L’EAU, MAIS ILS SONT LOIN D’ÊTRE LES PLUS RESPECTÉS » 30

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UNE

paire de palmes, une vague et un shot de pure ­adrénaline. « Le bodysurf, c’est la façon la plus simple et la plus épurée de profiter de l’océan », ­déclare le photographe Chris Burkard. Et il en sait quelque chose. Dans son métier, il prend en photo ­aussi bien des aventures sportives, des expéditions de surf lointaines en Russie et en Islande, que des natures mortes ou des voitures. Mais ce qui le fait vraiment vibrer, c’est l’excitation de se retrouver en dessous de monstrueuses vagues tahitiennes pour réaliser des prises de vue aquatiques de torpilles humaines propulsées à travers les eaux cristallines. Burkard a accompagné le réalisateur et surfeur de grosses vagues Keith Malloy pendant son voyage autour du monde : dans le Maine, en Californie, à Hawaï, en Nouvelle-Zélande et à Tahiti, pour son film de 2011, Come Hell or High Water, et son livre, The Plight of The Torpedo People. Un projet de ­passionnés visant à la fois à créer de l’art et à repousser les limites des sportifs pratiquant une activité sous-estimée qui, sous une forme ou sous une autre, existe depuis aussi longtemps que l’homme et la vague cohabitent sur cette planète. « Si vous avez mis le pied dans l’océan ou si vous avez sauté dans

une vague, vous avez bodysurfé, déclare Burkard. Tout le monde l’a déjà fait à un moment donné. » Tout le monde peut-être, mais rares sont ceux à le faire avec autant de talent et de témérité que les ­légendes de l’océan telles que Mark Cunningham, maître-nageur hawaïen, Mike Stewart, bodysurfeur professionnel, Chris Kalima, représentant de la scène surf à Hawaï, ou encore Dan Malloy, surfeur de grosses vagues et frère de Keith, le réalisateur. « Les bodysurfeurs sont souvent les plus expérimentés dans l’eau, déclare Burkard. Mais ils sont loin d’être les plus respectés. Ils comprennent les courants, le soleil et les marées. Il y a une véritable communion avec l’océan. Ça semble peut-être un peu ésotérique, mais ce n’en est pas moins vrai : il faut être en phase avec son environnement, sinon on risque de graves blessures. » C’est particulièrement vrai à Tahiti, où la vague remonte des eaux très profondes pour venir s’écraser sur un impitoyable récif corallien situé juste en dessous de la surface. « C’est un énorme bloc d’eau qui se déverse sur le récif, s’exclame Burkard. Un truc de fou. Un peu la pire vague qui soit pour faire du bodysurf. Vraiment. Mais les gars voulaient savoir si c’était faisable. Ils voulaient tester les limites du possible. C’était vraiment génial à regarder. » En effet, Burkard était aux premières loges pendant ce projet. « L’eau était d’une clarté que je n’avais jamais vue de ma vie. Je prenais une grande respiration et je descendais pour essayer de rattraper les gars qui suivaient l’arrière de la vague. Il m’arrivait d’oublier depuis combien de temps j’étais ­descendu et tout d’un coup, je me disais : “Oh, je n’arrive plus à respirer, il faut que je me dépêche de remonter.” Mais je ne voulais pas rater un seul ­moment, c’était une expérience unique et transcendante. » Quant à l’expression « hommes torpilles »... « Quand les gars mettent leurs bras le long du corps, explique Burkard, et qu’ils glissent vers la surface, on dirait des torpilles. » Fini le surf ? Larguez les bombes. chrisburkard.com


On ne peut pas être plus près d’une vague qu’en étant à l’intérieur. Le bodysurfeur Keith Malloy expérimente la puissance d’un barrel tahitien (ci-dessus et à droite). Les gars plongent avec le seul équipement dont ils ont besoin, des palmes (ci-dessous). Il ne manque plus que la vague idéale pour que la journée soit parfaite.


« IL Y A UNE VÉRITABLE COMMUNION AVEC L’OCÉAN. IL FAUT ÊTRE EN PHASE AVEC CE QUI SE PASSE, SINON ON RISQUE DE GRAVES BLESSURES »

Le maître-nageur et bodysurfeur Mark Cunningham est moitié homme, moitié poisson (en haut). Durdam ­Rocherolle, fan de bodysurf originaire de San Diego, s’est blessé contre le récif (ci-dessus). Chris Kalima plonge dans une énorme vague tandis que le soleil ­descend sous la ligne d’horizon (à gauche).

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L’Hawaïen Chris Kalima se transforme en « homme torpille » en se propulsant à travers une vague.

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« C ’EST UN ÉNORME BLOC D’EAU QUI SE DÉVERSE SUR LE RÉCIF. LA PIRE VAGUE POUR FAIRE DU BODYSURF. VRAIMENT. MAIS LES GARS VOULAIENT SAVOIR SI C’ÉTAIT FAISABLE » 36

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Keith Malloy a droit Ă un gros plan rien que pour lui de la face cachĂŠe de Tahiti.


«  QUAND ILS METTENT LEURS BRAS LE LONG DU CORPS ET QU’ILS GLISSENT VERS LA ­SURFACE, ON DIRAIT DES TORPILLES »


La petite équipe en route vers l’action ­(ci-contre). Chris Kalima a une large vue sur Mike Stewart (ci-dessous) qui remonte après un ride parfait (page de gauche). ­Cramé par le soleil, souffrant d’une coupure infectée qu’il s’est faite sur le récif, le disque dur rempli d’images incroyables, le photographe Chris Burkard remballe après avoir immortalisé les hommes torpilles (en bas).

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PEP GUARDI EST LE MEILL ENTRAÎNEUR

AU MONDE

IL ÉCOUTE PLUS QU’IL NE PARLE, ET IL APPREND PLUS QU’IL N’ENSEIGNE. ENFANT, PHILOSOPHE, PERFECTIONNISTE INSPIRÉ... L’ESPAGNOL À LA TÊTE DU BAYERN MUNICH, LE PLUS GRAND CLUB DE FOOT D’ALLEMAGNE, EST UN HOMME PASSIONNÉ ET ENTIER. 40

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SON AMI MARTÍ PERARNAU L’A SUIVI PENDANT UN AN ET LE CONNAÎT MIEUX QUE N’IMPORTE QUEL AUTRE JOURNALISTE. POUR LE RED BULLETIN, PERARNAU ANALYSE CE QUE L’ON POURRAIT TOUS APPRENDRE DE PEP GUARDIOLA. THE RED BULLETIN

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RECONNAÎTRE LES

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Commençons par démystifier Pep. Tout le monde dit qu’il aurait réinventé le football. Mais ce n’est pas vrai. Son – peutêtre – plus grand talent est tout autre : ­observer avec attention et écouter avec encore plus d’attention. Il est capable d’absorber les méthodes de travail de ses collègues comme une éponge. Il sait reconnaître les bonnes idées. Ensuite, il les pique. Et il les assemble pour en faire un nouveau tout. J’en ai souvent parlé avec Pep et avec son ami, Ferran Adrià, qui est considéré comme le meilleur cuisinier au monde – un titre incontestable qui perdure, malgré la fermeture de son restaurant, El Bulli. Adrià fait une distinction très nette : « Pep ne crée pas, il innove. » Au début de sa carrière d’entraîneur, Pep consacre la plus grande partie de son temps à deux activités : lire et voyager. Il entreprend alors ce qu’il appelle un « voyage initiatique » pendant lequel

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BONNES IDÉES


il s’intéresse au travail d’entraîneurs tous plus différents les uns que les autres. Il passe des heures à les écouter attentivement et retire l’essentiel de chacun de ces entretiens. Des années ont passé mais il n’a oublié aucune de ces leçons. De temps à autre, il évoque ce qu’il a pu apprendre d’hommes tels que Cruyff, Menotti, Lillo, Bielsa ou Sacchi dans ses déclarations. Il a donc aussi beaucoup lu. (Et il le fait toujours.) Il est incollable en histoire et évolution du football. Et c’est en expert qu’il reprend les idées d’autres entraîneurs et pour les mettre en pratique au moment opportun. Un exemple : le « faux numéro neuf » qui était déjà utilisé en ­Argentine et Hongrie au début des années 1950. Guardiola ressort cette position des cartons en 2009, à la veille d’une rencontre décisive en Liga entre le Real ­Madrid et son FC Barcelone, et il confie ce rôle à Lionel Messi. Son équipe remporte la victoire 6 à 2 dans le stade de son ­éternel rival.

Lorsqu’il déjeune avec des personnalités importantes, il pose bien plus de questions qu’il n’y répond. Il peut s’agir aussi bien d’une rencontre avec un champion d’échecs, un prix Nobel en sciences économiques ou l’entraîneuse d’une équipe de football féminine. Peu importe le titre de son interlocuteur, Guardiola pose question sur question avec la curiosité d’un enfant. Il filtre littéralement les ­pensées et les idées des autres – et c’est un véritable génie quand il s’agit de les appliquer à son domaine. Un exemple : on a pu constater de très grandes similitudes entre la méthode qu’il utilise pour analyser son adversaire et celle de Magnus Carlsen, joueur d’échecs numéro un au monde. Il est fasciné par cette manière de penser. Depuis, il lit tout ce qu’il peut trouver au sujet des échecs afin de mettre en pratique d’autres parallèles existant entre cette spécialité et le football. Mais Pep ne fait pas qu’écouter, il parle aussi. Avec ses proches, sans fin, surtout pour lancer des débats sur de nouvelles idées. Dans ces cas-là, sa phrase préférée, c’est : « Et qu’est-ce qu’on ferait si... ? »

ÊTRE CURIEUX TEL

UN ENFANT

Pep lit tout ce qui pourrait lui apporter quelque chose. Peu importe qu’il s’agisse de football, d’un autre sport ou encore du processus de création d’une œuvre musicale. Alors qu’il vivait en Italie, il a fait des centaines de kilomètres pour rencontrer personnellement l’entraîneur de volleyball argentin Julio Velasco, uniquement après avoir vu une interview de lui à la télé et qu’il voulait en savoir plus sur sa personnalité et sa façon d’encadrer.

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ÊTRE CONVAINCU PAR

CE QU’ON FAIT

SA PHRASE ­PRÉFÉRÉE : « ET QU’EST-CE QU’ON FERAIT SI... ? » Je dois admettre que j’ai eu quelques doutes quand Pep est arrivé au Bayern. Pendant des mois – et j’ai assisté à de très nombreux entraînements – j’ai vu combien c’était difficile, même pour lui, ­d’accorder une nouvelle équipe à son ­modèle de jeu. Et les joueurs, qui étaient habitués à un style de jeu totalement différent, ont eu énormément de mal à apprendre le « nouveau langage » de Pep. Lui, en revanche, n’a jamais douté. « On va y arriver ! », disait-il chaque fois que je lui faisais part de mes doutes. « Pour devenir meilleur, il faut d’abord devenir moins bon. » En effet, chaque petit changement dans le style de jeu d’une grande équipe – et le Bayern était la meilleure équipe du monde quand Pep est ­arrivé – c’est avant tout un pas en arrière. C’est tout ce qu’il y a de plus logique. On perd la confiance, la sécurité, la dynamique. Il faut du temps et de l’opiniâtreté pour tout reconstruire, en mieux. Sans défaites, on ne progresse pas ! Mais attention : conviction ne veut pas dire autosatisfaction. Autant il faut être passionné par ses propres idées, autant il faut rester vigilant et autocritique. « Tu peux bien me critiquer autant que tu veux, tu ne seras jamais aussi critique que je le suis envers moi-même, m’a dit Pep un jour, alors que nous parlions d’un mauvais match de son équipe. Mon style de jeu, c’est mon style de jeu. Mais il y en a qui sont totalement différents et qui peuvent aussi mener à la victoire. La question n’est pas de savoir si mon style est le meilleur. C’est le mien, c’est tout. » Voilà la manière de penser de Pep Guardiola.

« POUR DEVENIR MEILLEUR, IL FAUT D’ABORD DEVENIR MOINS BON » 43


AVEC PASSION

« LA QUESTION N’EST PAS DE SAVOIR SI MON STYLE EST LE MEILLEUR. C’EST LE MIEN, C’EST TOUT »

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ÊTRE CAPABLE

D’AIMER Lorsque le FC Bayern a été sacré champion d’Allemagne dès le mois de mars 2014, Franck Ribéry est allé voir Pep ­pendant la fête et lui a dit : « Je t’aime ! Tu es dans mon cœur. » Pour le premier match de la saison 2014/15, le Bayern était confronté à pas mal de problèmes. Des joueurs importants étaient blessés et les joueurs de l’équipe d’Allemagne – tout juste rentrés à Munich après leur victoire triomphale en Coupe du Monde – s’étaient à peine entraînés. C’était un match compliqué mais Guardiola a demandé à ses joueurs de se donner à fond. Le Bayern a gagné et, après la rencontre, Pep et Philipp Lahm se sont pris dans les bras avec une joie ­immense. « Philipp, je t’aime ! Merci pour ton engagement sans borne », a déclaré

TOUT REMETTRE

EN QUESTION Pep, c’est des questions et toujours des questions. Il s’en pose à lui-même, il en pose aux autres. Il peut devenir énervant à force. Et il lui arrive de changer d’avis du jour au lendemain. Non pas parce qu’il ne sait pas ce qu’il doit faire, mais parce qu’il veut envisager tous les aspects et toutes les éventualités d’un match. Voilà ce que l’on peut apprendre de Pep : une victoire résulte plus des doutes que des certitudes.

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Monter une équipe, en gros, c’est prendre des individualités pour en faire un tout. L’outil le plus important pour y arriver, c’est la communication. C’est un outil qui n’est pas facile à manier. En effet, s’il est mal employé, même la meilleure idée qui soit peut donner un mauvais résultat. Et c’est encore plus compliqué quand il faut faire passer ses idées et ses convictions dans une langue qui n’est pas la sienne. Pendant les entraînements du Bayern, pas moins de six langues sont parlées : la langue de base, c’est l’allemand, que Pep a appris ; puis, il y a l’anglais ; avec certains joueurs, Pep parle ­catalan, espagnol, français ou italien. Des discussions menées avec passion, et ça se voit : quand la parole ne suffit pas, Pep a recours aux gestes. Il serre ses joueurs dans ses bras, leur tape dans le dos, les embrasse, les bouscule. Et ils

Pep à son capitaine. Pour Pep, ce caractère passionné n’a rien à voir avec du ­management ou une qualité de leader. C’est tout simplement l’amour qu’il porte à ses joueurs, avec lesquels il a tout traversé, le meilleur comme le pire. Quand le jeune Pierre-Emile Højbjerg lui a confié en tête-à-tête que son père avait un cancer, ils ont pleuré ensemble. L’entraîneur a fait tout ce qu’il pouvait pour soutenir le jeune joueur et son père – qui est décédé quelques mois plus tard. Un jour, Højbjerg m’a dit : « Pep est comme un deuxième père pour moi. » Højbjerg a fini par se rebeller. Il voulait jouer plus souvent, il réclamait une place de titulaire dans l’équipe, mais Pep ne la lui a jamais accordée. Højbjerg s’est ­comporté comme un fils de 19 ans en pleine rébellion. Il a demandé à être prêté au FC Augsburg. Et Pep s’est comporté comme un père qui veut ce qu’il y a de mieux pour son enfant : il l’a laissé partir, mais lui a fait promettre de revenir.

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COMMUNIQUER

lui répondent de la même manière. Il n’y a qu’à voir comment Ribéry ou Boateng célèbrent leurs buts avec Pep pour comprendre à quel point la passion est essentielle pour bien communiquer. Guardiola a le sang chaud. Il se plaint pendant les matchs, il souffre, il s’énerve, il vieillit à vue d’œil, il râle contre l’arbitre. Et toute cette énergie, il la transmet à ses joueurs. Ils savent qu’il est prêt à se battre avec eux et pour eux, à les soutenir, à les pousser jusqu’à un point qu’euxmêmes ne se seraient pas sentis capables d’atteindre. Pep Guardiola, c’est comme de l’essence que l’on verserait sur un feu : ce qu’on obtient, c’est encore plus de feu.


LES JOUEURS DE GUARDIOLA SAVENT QU’IL EST PENSER À PRÊT À SE BATTRE SON STYLE AVEC EUX ET POUR EUX

Avant l’entraînement, Pep enfile le survêt que ses assistants lui ont préparé et quand il fait froid, il met le premier bonnet qui passe. Au quotidien, il ne fait pas vraiment attention à sa manière de s’habiller. Mais tout est différent lorsqu’il s’agit ce qu’il considère comme une véritable cérémonie : le match, ce jour magique. Là, il fait attention à son apparence, il s’habille de manière appropriée. Ce n’est pas de la ­coquetterie. Mais plutôt du respect. Pour lui, le match, c’est le point d’orgue de son travail, et c’est pour cela qu’il doit s’habiller comme pour un jour de fête. Sa tenue est un symbole qui montre à ses joueurs l’importance que revêt le match : une cérémonie durant laquelle on doit tous montrer ce pour quoi on a travaillé.

NE JAMAIS ÊTRE

SATISFAIT

Trois heures du matin, Pep est assis dans un coin, sa petite fille déjà à moitié endormie dans les bras. Le FC Bayern vient de remporter une importante victoire contre le Borussia Dortmund en finale de la Coupe d’Allemagne. Mais Guardiola n’est pas satisfait. « Nous n’avons pas joué aussi bien que nous l’aurions pu », ­me rétorque-t-il. En règle générale, il s’accorde cinq ­minutes pour célébrer une victoire. Cinq minutes, pas une de plus. Ensuite, il passe à l’analyse du match à froid avec ses plus proches collaborateurs et se prépare à la prochaine rencontre. Non, il n’est jamais satisfait. Est-ce que ça ne lui fait pas plaisir de gagner ? Bien sûr que si ! Il adore gagner. Mais il exige de lui-même la quête du match parfait. Il sait pertinemment que ça n’existe pas, mais il insiste. Le résultat, c’est important pour lui, mais pas autant que la manière d’y arriver. En effet, une victoire peut être trompeuse. Pour Pep, le plus important, c’est d’analyser la dynamique du match car c’est de cela que dépendront les ­victoires à venir.

POUR PEP, UNE VICTOIRE RÉSULTE PLUS DES DOUTES QUE DES CERTITUDES THE RED BULLETIN

RESTER

HUMAIN Pep déteste perdre, même s’il sait qu’il doit vivre avec les défaites. Ce n’est pas un gros dur. Quand il est inquiet, il se gratte la tête. Quand il est ­satisfait pendant l’entraînement, il crie, il applaudit, il embrasse ses joueurs. Quand il n’est pas satisfait, il se met à l’écart. Il laisse libre cours à ses émotions. Il est convaincu qu’il faut rester serein dans la défaite et humble dans la victoire. Pep guardiola, ce n’est pas un super-héros. C’est quelqu’un de tout à fait normal qui n’a aucun problème à éclater en sanglots devant ses joueurs quand il est submergé par ses émotions ou à rire comme un ­gamin quand Thomas Müller sort une de ses blagues. Non, ce n’est pas un dur à cuire. Il n’a aucun mal à le reconnaître, à le montrer et à l’assumer.

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À SEULEMENT 20 ANS, DANIIL KVYAT A ÉTÉ PROMU PILOTE DE FORMULE 1 CHEZ INFINITI RED BULL RACING. CET HIVER, IL A ESSAYÉ UNE VOITURE DE COURSE AVEC TOIT POUR LA PREMIÈRE FOIS DE SA VIE, ET NOUS AVONS PU CONSTATER L’ÉTENDUE DE SES TALENTS SUR UN CIRCUIT ITALIEN. TEXTE  : WERNER JESSNER PHOTOS  : BERNHARD SPÖTTEL

MISSILE À

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L’ESSAI


P

On ne s’imagine pas la chaleur qui peut régner dans l’habitacle d’un bolide comme celui-ci, même lorsque les températures extérieures sont basses.

ar une belle journée sur le circuit italien de Vallelunga, quelque part entre l’ultime Grand Prix de la toute dernière saison de Formule 1 et la première course de cette saison. Le rythme des week-ends de course s’est interrompu pour quelques ­semaines. Tandis que dans les usines, le travail intensif sur la nouvelle voiture ne laisse pas une minute de répit, les pilotes ont une occasion précieuse de recharger leurs batteries, de reprendre les choses importantes laissées en plan pendant la saison. En deux mots, ils ont le temps d’en profiter. Reçue quand il était encore pilote chez Toro Rosso, la proposition de Renault Sport est toujours posée sur le bureau de la résidence de Daniil Kvyat, à Rome. On y lit : « Passe-nous voir et viens t’éclater quand on aura effectué les derniers ­réglages sur notre nouvelle voiture de course. » Incroyable mais vrai. Pour le ­petit prodige qu’est ce Russe de 21 ans, les voitures de course avec toit, c’est ­l’inconnu. Daniil est passé directement du kart aux différentes séries de monoplaces. Il a débarqué en F1 chez Toro Rosso à 19 ans, et a marqué un point dès son ­premier Grand Prix en Australie, devenant le plus jeune pilote à accomplir cet exploit. Il souffle ce record de précocité au quadruple champion du monde ­Sebastian Vettel, parti à l’intersaison chez ­Ferrari, et récupère une saison plus tard son baquet chez Red Bull Racing, aux ­côtés de Daniel Ricciardo. Face à lui dans les stands, la Renault Sport R.S. 01, un impressionnant bolide 48

de 550 chevaux, pas encore testé et conçu exclusivement pour rouler sur circuit. Elle a été dévoilée au salon de l’automobile de Moscou, à quelques centaines de kilomètres de Oufa, la ville natale de ­Daniil qui jure dans un sourire qu’il n’a rien à voir là-dedans. La première manche des World Series débute à la fin du mois, la grille de départ promet d’être bien remplie. La fabrication complète de ce prototype a coûté 290 000 euros. Plutôt bon marché quand on compare le prix et les temps au tour. En effet, le kilomètre de course revient à 16 euros tandis que les monoplaces de la catégorie FIA GT3 ­engloutissent au moins 30 euros au

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UNE VOITURE AVEC UN TOIT, L’INCONNU POUR LE JEUNE PRODIGE RUSSE ­ ilomètre, tout en étant plus lentes de k quelques secondes. Pas évident de s’introduire dans le cockpit, surtout avec la carrure de Daniil. « Je n’étais pas très grand quand j’étais ­enfant, ­raconte cet escogriffe qui mesure aujourd’hui plus d’1 mètre 80. Quand je ­faisais du kart, j’étais toujours parmi les plus petits. » Se glisser dans une voiture de course avec toit et portes papillon, ­devoir baisser la tête, c’est une première pour le Russe. Les ingénieurs, ravis de rencontrer un pilote de F1, s’agenouillent THE RED BULLETIN

La Renault Sport R.S. 01, plate, bruyante et surtout très large, a tous les ingrédients des voitures de sport que les amateurs adorent.

à la portière : « Comment te sens-tu ? Tu as besoin de quelque chose ? » Daniil regarde autour de lui, cherche une position confortable : « Je peux garder la visière du casque ouverte ? » C’est oui. L’air frais, c’est une denrée rare. Lors des courses par temps chaud, les pilotes doivent même porter un gilet rafraîchissant pour ne pas faire de malaise dans le cockpit. « On y voit mieux que je ne l’aurais pensé », dit le pilote-testeur du jour, avant de recevoir une formation express. Au plancher, ­seulement deux pédales, on peut donc freiner avec le pied gauche ou le pied droit. Pour un pilote de F1, freiner avec le pied gauche, c’est une question d’honneur. On monte les vitesses avec la manette droite, située derrière le volant, et

on les descend avec la gauche. L’embrayage est automatique, ce qui évite au moteur de caler, par exemple lors des ­dérapages. Les paramètres les plus importants, comme la sensibilité de l’ABS ou de l’antipatinage, se règlent directement sur le volant. La conception de la Renault Sport R.S. 01 est telle qu’elle peut être conduite aussi bien par un pilote amateur que par un professionnel surdoué. La voiture est remplie de capteurs qui enregistrent le moindre mouvement, et dès le premier tour, on demande au pilote russe de résoudre un problème et de mettre les gaz. Et pour cause, les techniciens présents lors du test attendent plus que quelques commentaires polis de la part de Daniil, et pas de casse si possible. 49


Situés à l’avant, les freins carbone étaient légèrement trop chauds lors des précédents essais. Les capteurs ont enregistré des pics à 1 000 °C lors des tours ­effectués par les pilotes de développement, alors que la température de consigne est de 900. Il n’y a aucun impact sur les performances du freinage mais cela réduit sa durée de vie. Et l’un des ­objectifs du développement était de limiter l’usure afin de réduire les coûts. Différents conduits d’aération sont testés à l’avant pour amener plus d’air aux freins et évacuer l’air chaud plus rapidement. Ça peut fonctionner, mais ce n’est pas une obligation. « Cinq tours, Daniil, et pas trop lents s’il te plaît. Nous voulons voir si les nouvelles aérations donnent quelque chose. » Daniil acquiesce et appuie sur le bouton de démarrage du moteur, dont l’échappement à la sonorité parfaite se compose de deux gros tuyaux. Et c’est parti. Heureusement qu’il connaît le circuit. Dès la fin du premier tour, Kvyat s’en sort haut la main, puis il réalise trois temps comparables à ceux des pilotes d’essai expérimentés qui tournent sur le circuit, pour enfin laisser la voiture refroidir un peu dans le dernier tour. Passer de

EN CHIFFRES PUISSANCE : plus de 550 chevaux POIDS : moins de 1 100 kg BOÎTE : 7 rapports FREINS : carbone CHÂSSIS : Öhlins, réglable

C’est avec un prototype que Daniil a tourné, on le voit à la partie pas encore définitive, recouverte à l’avant.

«  C INQ TOURS, DANIIL, ET PAS TROP LENTS S’IL TE PLAÎT ! » 50


fait passer l’ABS du niveau 4 au niveau 3 pour avoir plus de retour. J’ai réduit l’antipatinage au minimum après le premier tour. Au quatrième tour, j’ai dû faire attention aux accès soudains de survirage. Les pneus arrière ont un peu surchauffé. Le toit ne m’a pas gêné. Que donnent les résultats ? » Sacré feedback pour quelqu’un qui vient de faire ses premiers tours dans une voiture de ce genre. Là où d’autres se seraient contentés d’un « waouh ! », d’un « ça déchire ! » ou « c’était rapide ! », Daniil Kvyat a livré un compte-rendu minutieux de ses sensations au volant et des réactions de la voiture. Une analyse tout aussi précieuse que les résultats.

«  L ES FREINS SONT BONS, ON PEUT Y ALLER À FOND ! »

pilote débutant à confirmé en cinq tours, on ­reconnaît bien là les incomparables ­talents d’un pro de F1. Les premiers mots que Daniil a lancés, yeux pétillants, à l’ouverture des portes papillon, sont impubliables. Une déclaration à coups de « ...tain » et de « génial ». « Cette voiture a une puissance incroyable. Grâce au dessous de caisse aérodynamique et à l’aileron, elle colle parfaitement à la route. J’ai senti un léger sous-­virage dans les virages lents et une légère tendance au dérapage dans les virages moyens. La bosse dans l’épingle à cheveux rapide à droite n’existait pas avant, j’ai donc dû modifier légèrement ma ­trajectoire. Les freins sont bons, on peut y aller à fond. Au deuxième tour, j’ai THE RED BULLETIN

TECHNIQUE La Renault R.S. 01 est entraînée par un moteur Nissan, le biturbo 3,8 litres de la Skyline GT-R, qui peut avaler des centaines de ­milliers de kilomètres. La structure de base robuste est un élément positif en matière de frais d’entretien dans le sport automobile. La boîte séquentielle à 7 rapports a fait ses preuves, la carrosserie en apparence en carbone est fabriquée à partir de fibres de verre. Un matériau

moins cher, d’autant que les jupes et le ­capot s’usent facilement en raison de la conduite souvent ­rugueuse sur les coupes monomarques. Par contre, aucune concession n’a été faite sur la sécurité. Le pilote est assis dans une cellule de survie en carbone, l’arceau-cage supplémentaire en acier r­ épond même aux e­ xigences des ­prototypes LMP1 (la catégorie-reine en ­endurance), des ­bolides qui montent à plus de 350 km/h.

Aucun temps d’adaptation, aucun t­ âtonnement, au contraire, un comportement des plus professionnels dès la première seconde. Voilà le bois dont est fait le Russe, jeune pilote de F1 qui vient ­d’entamer sa deuxième saison. Enthousiastes, les techniciens lui confient des missions pour les tours suivants, bouclés avec tout autant de talent. « La voiture n’est pas difficile à conduire, résume ­Daniil au terme de la journée. Il m’aurait fallu encore une demi-journée de tests pour aller grappiller les tout derniers centièmes de secondes. Mais même des pilotes moins expérimentés peuvent s’éclater. » Malgré tout, une voiture de quelque 550 chevaux seulement et avec un toit, n’est-ce pas ennuyeux pour un habitué des bolides de F1 ? C’est non ! Kvyat : « Tout est encore plus pointu et plus précis en Formule 1 : nous avons plus de ­puissance, les vitesses se passent plus vite et les forces centrifuges sont plus élevées. Mais mes résultats d’aujourd’hui ont ­donné une valeur maximale de 2,3 g, ce qui est tout à fait correct. » Quelques jours après ce test, Kvyat est revenu incognito avec des amis pour s’éclater avec la Renault Sport R.S. 01. Sans tout le matériel de test qui allait avec. « Il faut bien s’entraîner un peu pendant l’hiver », lance-t-il sourire aux lèvres. 1re course officielle à Spa-Francorchamps (BEL) les 30 et 31 mai ; worldseriesbyrenault.com, infiniti-redbullracing.com

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UN EXPLOIT, CINQ PHOTOS LA VOIE DES INCAS TEXTE : WERNER JESSNER PHOTOS : JOHN WELLBURN

LE PÉROU Darren Berrecloth et Chris Van Dine, freeriders de classe internationale, ont un rêve en commun : parcourir à vélo la route empruntée par le dernier empereur inca Atahualpa pour échapper aux conquistadors espagnols. Une route ­secrète à travers la montagne censée mener à Choquequirao, une cité inca perchée à 3 085 mètres d’altitude. Cette route traversait jadis de nombreuses ­cités comme Vitcos, ici en photo, dont le palais principal mesurait plus de 60 mètres de diamètre.

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JOHN WELLBURN/RED BULL CONTENT POOL

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PARADISIAQUE

« Ce jour-là, nous devons longtemps pousser nos vélos en cherchant notre route, raconte Darren Berrecloth. La piste est impraticable. Toute la journée, il fait une chaleur caniculaire. Des petites descentes comme celles-ci arrivent alors à point nommé, c’est une bouffée de fraîcheur. Les anciens chemins incas sillonnent le Pérou, un véritable paradis pour vététistes. À l’époque, les rails ne leur étaient pas venus à l’esprit. »

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DÉVIATION

« Le mauvais temps et l’impossi­ bilité pour nos chevaux de bât de ­traverser le col nous contraignent à dévier de l’itinéraire initial et à emprunter une autre route pour ­rallier Choquequirao. Celle histo­ rique menant à Machu Picchu est bien plus belle. » Mais le Pérou ne manque pas de trajectoires ­spectaculaires. Chris van Dine la joue m ­ odeste.


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LA TRAVERSÉE

« Dernier obstacle nous séparant de notre destination, ­Choquequirao, ville inca partiellement exhumée et redécouverte s­ eulement au XIXe siècle. Ici, les habitants respirent la ­sérénité : à l’aide de cette caisse, ils transportent tout visiteur au-­dessus des eaux vives, avec ou sans VTT. Une drôle ­d’expérience tout de même que de se balancer au-dessus de la gorge suspendu à un simple câble. »

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UN RÉGAL « Après neuf jours et 12 200 mètres de dénivellation, voici la récompense : des pistes comme celle-ci à perte de vue, et un horizon semblable à ­celui dont ont dû jouir les enfants du soleil. Nous nous régalons de la découverte de contrées sauvages et de ruines incas. Bien que nous n’ayons pas pu suivre l’itinéraire ­prévu au départ, ce voyage au Pérou restera à jamais dans nos mémoires. »

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HÉROS

« LE PERSONNAGE PREND LE DESSUS » EMILIA CLARKE Non contente d’être la belle de la Texte : Rüdiger Sturm

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vous, deviennent des stars. À quoi cela tient-il ? Je suis convaincue que si l’on désire une chose avec constance et qu’on s’y consacre pleinement sans ­jamais abandonner, on finit par l’obtenir. Toute petite déjà, je voulais être comédienne. Toute petite, c’est-à-dire ? À trois ans, j’ai vu la comédie musicale Show Boat qui m’a subjuguée. Peu après, je ­découvrais Audrey Hepburn dans My Fair Lady. J’ai développé une véritable obsession pour cette actrice. J’ai regardé ce film tous les jours pendant deux ans. Vous étiez inconnue avant Game of Thrones. Comment

Mais une fois sur le plateau, la peur a laissé place au trac de rigueur. Ce qui est génial avec ce métier, c’est qu’une fois sur scène, le personnage prend le dessus. Je n’appréhendais vraiment qu’une seule chose : les scènes à c­ heval. J’adore l’équitation, mais en situation de tournage, c’est très différent. Vous avez une c­ améra pointée sur vous et une tonne de matériel autour, ça peut vite mal tourner. Et devinez quelle fut ma première scène ? Une scène à cheval ! Mais ­heureusement tout s’est très bien passé. Ce rôle vous a-t-il appris à devenir une véritable ­héroïne  ? Oui, je le crois. Il faut suivre

bjet de désir au ­début de la sulfureuse saga Game of Thrones, elle se hisse au fil des saisons à la tête de toute une armée jusqu’à devenir l’héritière ­naturelle de l’empire – même dans l’univers mouvementé de la série télévisée la plus ­populaire au monde (y compris sur les continents Westeros et Essos), la trajectoire du personnage Daenerys ­Targaryen est rare. Emilia Clarke, l’actrice qui l’incarne, n’y est pas étrangère.

qu’on est pour être ­heureuse. À défaut de dragons, avezvous pris d’autres animaux en affection ? Oui, des cafards. Dans une autre vie, j’avais des cafards comme colocataires. Je me suis liée d’amitié avec l’un d’entre eux. Un énorme spécimen. Je l’appelais Bob. Et qu’est devenu Bob ? Il nous a quittés, sans doute. Honnêtement, je l’ai perdu de vue. Votre personnage dans Game of Thrones, Daenerys Targaryen a évolué de la fillette naïve au redoutable

the red bulletin : Vous en êtes actuellement à la cinquième saison. Aurez-vous le dernier mot dans Game of Thrones ? emilia clarke : Et comment (rires) ! Je n’arrête pas de dire à mes partenaires : « Inutile de vous exciter ! Le trône m’est destiné. » Êtes-vous aussi intraitable dans la vie ? Ma personnalité est très éloignée de celle de mon personnage. Pour commencer, je n’ai pas de dragons. Plus sérieusement, pour une femme, le plus difficile est ailleurs. Il faut apprendre à s’accepter telle

« DANS UNE AUTRE VIE, J’AVAIS DES CAFARDS COMME COLOCS ET JE ME SUIS LIÉE D’AMITIÉ AVEC L’UN D’ENTRE EUX, BOB »

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chef d’armée, et vous de dompteuse de cafards à star internationale… Le parallèle est bon. Avant Game of Thrones, je travaillais chez un traiteur – à l’époque où j’habitais avec Bob. Vous pourriez reprendre du service au pied levé si je vous le demandais ? Oui, je peux encore servir du champagne et des petits fours dans les règles de l’art. Certains font ce métier toute leur vie et d’autres comme

avez-vous obtenu le rôle ? C’est juste, cela faisait un an que j’étais sortie de l’école de théâtre. J’ai auditionné pour le rôle malgré une expérience limitée mais avec beaucoup d’enthousiasme – et j’ai été ­retenue. J’étais comme une petite fille prise dans le tourbillon d’un conte de fée plein de mystères. Avez-vous craint de ne pas être à la hauteur ? J’étais morte de trouille jusqu’au début du tournage.

ses objectifs avec détermination sans pour autant jouer perso. Le secret pour garder la tête froide est de se prémunir contre la vanité. Si vous étiez à la tête de notre monde, quelle serait la première mesure que vous prendriez pour le bien de tous ? Hum… diminuer le prix de la bière de moitié (rires aux éclats). hbo.com/game-of-thrones THE RED BULLETIN

SOFIA SANCHEZ AND MAURO MONGI/TRUNK ARCHIVE

série Game of Thrones, l’actrice britannique de 28 ans maîtrise aussi l’art d’être une héroïne.


Emilia Clarke, 28 ans le 1er mai. Inconnue à ses débuts dans la ­série Game of Thrones en 2011, elle est a­ ujourd’hui une star internationale.


Skieur unique, vainqueur du Paris-­ Dakar auto en 2006, Luc Alphand a frôlé la tétraplégie en 2009.


HÉROS

« TANT QUE TU PEUX BOUGER »

« OUBLIEZ DONC LES STUDIOS »

LUC ALPHAND Pour le triple champion du monde de ski, vainqueur du Dakar et ambassadeur du Wings for Life World Run, courir est précieux.

SEASICK STEVE Cet Américain est devenu

CHRISTOPHE PALLOT/AGENCE ZOOM, GETTY IMAGES

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he red bulletin : Luc, après quoi courez-vous aujourd’hui ? luc alphand : Je cours après la décou­verte du monde, grâce au sport. Mon prochain projet est le Cho Oyu, sixième sommet le plus haut du monde, au ­Tibet. J’aimerais descendre ses 8 000 mètres à ski. Tant que tu peux bouger, il faut en faire un maximum. C’est essentiel pour vous. C’est l’esprit même du Wings for Life World Run, cette course dont les fonds récoltés par les inscriptions vont à la recherche sur la moelle épinière : « Courir pour ceux qui ne peuvent pas. » Vous avez failli ne jamais plus courir, suite à un accident lors d’un enduro moto en 2009... Je ne suis pas passé loin du fauteuil roulant. J’étais luxé des cervicales, « le coup du lapin ». Normalement, tu es dans la boîte, mort. J’ai eu la chance de faire partie de ces moins de 5 % de gens qui peuvent remarcher après un tel accident. L’opération que j’ai subie m’a fait risquer la tétraplégie. À qui doit-on ce miracle ? Au professeur Jean ­Chazal, du CHU de ­Clermont-Ferrand. Tous ceux qui opèrent, qui bossent sur les problèmes de moelle épinière, sont de vrais héros. Que tirez-vous de cette ­expérience  ? Du positif. Je faisais une course à moto, j’ai fait une connerie technique, je l’ai THE RED BULLETIN

payée, j’ai assumé. J’ai retrouvé à peu près 80 % de mes capacités physiques depuis. Il y a des choses que je ne peux plus faire, mais je n’y pense pas. Je n’ai même pas le droit de me plaindre. Courez-vous souvent ? Je fais plus de vélo que de course. Je fonctionne en deux modes : ski-neige l’hiver, vélo-course l’été. Je n’ai jamais été un gros coureur, je n’ai pas un gros moteur, ni une grosse caisse. En ski, j’étais dans un sport de puissance, d’équilibre, de coordination... je ne suis pas un marathonien. C’est pour ça que le Wings for Life World Run est un challenge pour moi. Quel était votre objectif l’an dernier ? Je m’étais fixé 16-17 km, finalement j’ai fait 22 bornes. D’autres sportifs qui ont couru l’an dernier m’ont bluffé. Le champion de BMX ­Matthias Dandois a fait 35 km, avec ses Vans et sa casquette (rires). On se cale sur lui le 3 mai, au départ de l’édition 2015 de la course à Rouen ? T’es malade (rires) ! Si je pars comme lui, je n’arriverai ­jamais à faire mes 22 bornes. Que reçoit Luc Alphand des anonymes qui courent à ses côtés ? De l’humilité. L’important est de faire partie de cette fête.

­ opulaire à 62 ans. Il y a onze ans. Avant, p Steven Gene Wold était chemineau.

the red bulletin : En 2004, votre 1er disque a fait de vous une star. Depuis, vous en avez vendu un million d’exemplaires. Votre nouvel album, très blues, Sonic Soul Surfer, a été enregistré chez vous et non dans un studio high-tech. seasick steve : Il y a une tout autre raison à cela : rien ne sonne mieux que mes anciens magnétophones. Oubliez donc les studios. D’ailleurs, on produisait mieux la musique avant. Regardez les voitures. Les bagnoles des années 1950 roulent toujours. Mais croyez-vous qu’on verra encore des voitures de 1995 dans 30 ans ? Elles seront rouillées depuis un bail. En songeant à tout ce que vous avez atteint en si peu de temps, souhaiteriez-vous avoir commencé plus tôt ? Personne ne devrait être connu avant 50 ans. Les managers vous disent ce que vous devez faire, ils vous promettent la lune. À 20 ans, je les aurais crus. Ils auraient fait de moi un crétin. Mieux vaut attendre. Avec l’âge, on y voit plus clair. seasicksteve.com

Jack White et Dave Grohl sont des fans de Seasick Steve.

Le 3 mai 2015, le coup d’envoi de la course Wings for Life World Run sera donné simultanément dans 33 pays. Qui résistera le plus longtemps aux catcher cars ? Infos et inscriptions sur : wingsforlifeworldrun.com

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HÉROS

« L’HÉROÏSME EST UNE STUPIDITÉ » KIT HARINGTON Dans la saison 5 de Games of Thrones, Jon Snow est le personnage le plus ­improbable et le plus p ­ opulaire de la série. Texte : Rüdiger Sturm

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vous devez perdre cette forme d’introversion. Depuis que je suis petit, je veux être acteur. Ma mère était dramaturge. Elle nous a souvent emmenés au théâtre mon frère et moi quand on était gamins. J’ai fini par en faire à l’école et au lycée. Et au moment d’entrer à l’université, j’ai ­décidé de m’y lancer à fond. Au conservatoire, j’ai compris que je voulais en faire mon métier. Franchement, avoir la chance de bosser dans cet u ­ nivers et d’être payé pour manier l’épée, je ne pouvais pas ­demander mieux.

Dans quelle situation ? Un jour où j’étais dans un ­McDonald’s avec une fille, un type a commencé à l’insulter. Je lui ai dit de se lever, ce qu’il a fait. Il faisait bien trente centimètres de plus que moi. Et vous n’avez pas reculé, bien évidemment ? Je pensais que je devais frapper le premier. Mais cette fois ça ne s’est pas bien fini. Je m’en suis sorti avec un œil au beurre noir. En fait, l’héroïsme est une stupidité. Qu’est-il finalement arrivé à la jeune femme du McDo ? Elle m’a aidé à me remettre sur pied après ça. Et elle est devenue votre épouse… Honnêtement, je ne sais pas

« FRANCHEMENT, AVOIR LA CHANCE D’ÊTRE ACTEUR ET ÊTRE PAYÉ POUR MANIER L’ÉPÉE, JE NE POUVAIS PAS DEMANDER MIEUX » Qu’est-ce qui vous fait ­encore peur  ? J’ai horreur des aiguilles. Je ne supporte pas les piqûres. J’ai toujours voulu donner mon sang, mais ça m’est impossible. Sinon, je me sens mal en avion et je déteste les araignées. Comment faites-vous alors pour voyager en avion ? Je bois quelques verres de vin pour essayer de me détendre. Mais plus je vieillis, plus le mal empire.

On était sorti un jour en bateau et on avait été pris dans une tempête terrible. Mon frère et moi étions terrifiés, mon père, lui, est resté cool. Il n’élève jamais la voix. Seriez-vous capable d’être Jon Snow dans la vraie vie ? J’aime croire que dans une ­situation où il me faudrait être héroïque, je serais à la hauteur. Cela vous est-il déjà arrivé ? J’ai défendu l’honneur d’une jeune femme. Ça va comme exemple ?

qui était cette fille. L’amour peut-il être ­effrayant  ? Oui, voilà pourquoi nous sommes attirés par lui. Vous n’avez donc pas peur de tomber amoureux si vous croisez la bonne ­personne ? Pas du tout. Peut-on conclure que vous êtes un vrai héros car vous osez affronter vos peurs ? Dit comme ça, ça me plaît. hbo.com/game-of-thrones THE RED BULLETIN

PATRIK GIARDINO/CORBIS OUTLINE

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he red bulletin : Le personnage que vous incarnez, Jon Snow, est-il un ­héros selon vous ? kit harington : Parce qu’il est plus humble que n’importe qui, oui, évidemment. Il essaye de faire son boulot et de ­défendre les vies de ceux qui ne sont pas capables de le faire eux-mêmes. C’est une très belle personne, pleine de bonté, empreinte d’humanité, probablement l’une des meilleures dans la série. Et vous, n’avez-vous jamais rien fait d’héroïque ? Si, le fait de vous accorder cette interview. En quoi est-ce héroïque ? J’aimerais voir comment vous réagiriez si tout le monde vous plaçait sur un piédestal et que vous ayez toujours à répondre aux questions. J’ai longtemps eu peur de ça. Maintenant ce n’est plus le cas parce que je m’endurcis. Mais cela n’est pas naturel de dévoiler des pans de sa vie privée à des inconnus. ­Surtout pour un ­introverti comme moi. Acteur, c’est un job qui convient à un introverti ? C’est seulement quand vous êtes en représentation que

Et avec les araignées ? Vous les écrasez ? Non, je déteste tuer quoi que ce soit. Impossible. Elles ont probablement encore plus peur que moi. J’appelle quelqu’un pour m’en débarrasser. Généralement, ce sont les femmes qui en ont peur... La plupart des femmes ont plus de cran que moi. Si je résume, votre attitude la plus héroïque c’est de répondre aux interviews. ­Sinon vous êtes froussard. Non, là on discute de quelques banalités mais quand il s’agit de situations vraiment chaudes, je sais gérer. Je suis un peu comme mon père, il est très bon dans l’urgence.


Kit Harington est un phobique des avions et des araignées dans la vie, mais un pro du glaive héroïque dans Game of Thrones.


L’ULTRA

ROCKER Si le rock’n’roll a ses dieux, JESSE HUGHES est leur messager. C’est ce qu’affirme le gaillard roux, moitié des EAGLES OF DEATH METAL, qui nous a donné quelques bonnes raisons de le croire au long de ces 24 heures passées avec lui au milieu du désert californien. Texte : Andreas Tzortzis Photos : Alex de Mora


Jesse Hughes, c­ ofondateur du duo rock Eagles of Death Metal avec l’emblématique Josh Homme.

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HIGH DESERT, UN PEU AVANT MINUIT. Devant les portes, closes, du Pappy and Harriet’s, Jesse Hughes a ­repris la route après quelques secondes d’étonnement. Un bar fermé en semaine ? Il en faut plus pour décourager notre rockeur : « Dans ce cas, direction Low Desert. » Palm Desert, pour être précis. Une bourgade de 50 000 habitants où sa mère et lui sont venus s’installer lorsqu’il était gamin, après le divorce de ses parents. C’est dans cette petite ville californienne que le natif de Caroline du Sud a grandi et que sa carrière rock a démarré, grâce à une rencontre avec Josh Homme, futur leader charismatique des Queens of The Stone Age, des Them Crooked Vultures et des Eagles of Death Metal. La Route 62, qui serpente entre Joshua Tree et Low Desert, met le châssis de sa vieille Toyota Scion à rude épreuve. Mais Jesse enchaîne tranquillement les virages sélectionnant sur son iPhone l’ambiance musicale. Sur fond de Prince ou de James Brown, il évoque son tout premier concert avec Eagles of Death Metal, à quelques miles de là, au festival de Coachella. Ce jour de 2006, ils avaient joué devant toutes les têtes de nœud de leur ancien lycée. « Je ne savais pas trop si je devais être reconnaissant ou me comporter, moi aussi, comme un connard. J’ai opté pour la première option. Danny DeVito nous a annoncés sur scène, et on a fait un putain de concert ! »

La Oldsmobile Cutlass de Dave Catching, ami de Jesse et membre du groupe, garée devant le studio Rancho de la Luna. Jesse préfère sa fidèle Toyota Scion et ses 300 000 kilomètres au compteur.

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esse Hughes ne rentre pas dans les cadres, c’est le moins qu’on puisse dire. Ce qui ne l’a pas empêché de réaliser une carrière musicale que nombre de rockeurs lui envieraient : quatre albums (dont celui en cours), des titres rachetés par Microsoft et Nike pour leurs campagnes publicitaires, des concerts aux côtés des plus grands groupes de rock. Ce succès, son copain d’enfance Josh Homme, producteur via son label Rekords Rekords et influent guitariste-musicien à succès, y est aussi pour quelque chose. Si l’incontrôlable Jesse est sujet à d’explosives sautes d’humeur, il sait les compenser par un enthousiasme inaltérable. D’autant plus qu’il a su très vite comprendre comment réussir dans le monde du rock, en suivant un credo simple : « Composer de la bonne musique, ne pas se prendre au sérieux, et appliquer la devise Kill rock and rape roll. » Hughes : « Mon père m’avait expliqué les choses simplement : “Il y a ceux qui s’auto-extasient sur scène et ceux qui essaient d’extasier le public. Tu veux faire partie de quelle catégorie ?” Et bien, moi je veux faire jouir le public, le faire transpirer. » Et pour cela, le tandem américain et ­rouquin de EoDM a sa recette : une intro accrocheuse et un son qui ne s’embarrasse d’aucune fioriture, à base de breaks de ­batterie dépouillés, de guitares ­crachantes et de basses acérées. Tout ça sur des textes bien ficelés, parlant de spleen hollywoodien et de déambulations nocturnes en quête d’une sainte-trinité pas très catholique. Du bon rock, pas prise de tête et qui fait bouger, voilà ce que fait l’homme, jeans hissé jusqu’à la taille par d’improbables bretelles, assis au volant de sa ­Toyota tout en lissant sa moustache. « Les Beatles ont défini ce qu’était la musique pop, explique-t-il. À nous d’approfondir, d’améliorer. C’est ce que j’essaie de faire, sans compromis ni complaisance. La musique de fauxderche, c’est pas mon rayon. » Quelques heures avant notre escapade dans le désert, nous avions retrouvé Jesse


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La trentaine à peine ­entamée, Jesse (42 ans aujourd’hui) s’est mis à la guitare en autodidacte. Six mois plus tard, en 2004, les Eagles of Death Metal sortaient leur 1er album, Peace, Love, Death Metal.


vois ? Je dis ce que je pense et jamais je n’irai me battre pour un truc auquel je ne crois pas. Mais personne ne pourra me dire que je suis raciste : je suis trop cool pour ça. Ça me maintient du bon côté de la barrière. » Pause. « Pour le moment. » Sénateur Hughes ? À bien y regarder, cet ultra-religieux, membre actif de la NRA, pourfendeur de la théorie du ­réchauffement climatique mais qui nous ravit avec sa pop rock joyeuse et addictive, on se dit qu’au moins, il mettrait l’ambiance au Congrès.

dans son appartement de Silver Lake, un quartier branché de Los Angeles. Il aime ce « repaire à rockeurs sauvages ». D’après les stries laissées sur la peinture, la porte de son garage a visiblement servi de cible à des lanceurs de couteau. C’est qu’il s’en est passé, des drames, dans cet endroit où les nuits sont toujours plus longues que les jours. Pas plus tard que le week-end dernier, Tuesday Cross, sa ­copine et ex-star du porno, a corrigé une fille passablement éméchée qui l’avait prise à partie. Nez pété pour la malotrue. « C’était du grand art », lance Jesse, admiratif.

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errière une porte-moustiquaire, dans une pièce rouge et noire, on découvre l’étrange musée de Jesse, un fourbi d’objets d’art, de breloques, cadeaux kitsch et reliques en tout genre. Là, un coussin tête de mort orné de perles, ­cadeau de Jay Leno, star des talk shows américains ; sur les étagères, une tête ­réduite façon Jivaro, un fusil d’assaut MAK-90 et deux paires de revolvers. Une pour Jesse, une pour Tuesday. Des ­répliques du modèle Colt de 1851 que ­portaient le général Robert E. Lee des Confédérés et « Wild Bill » Hickok, héros de l’Ouest américain. Une relique d’une époque plus récente est accrochée au mur : un brassard nazi. Porté par Hitler himself, nous assure Jesse, il a un certificat pour le prouver. Mais pourquoi les étoiles autour du brassard ? « Parce qu’on leur a botté les fesses, tiens ! Et qu’on peut bien exhiber tout leur bordel comme des trophées de chasse. » La tête réduite provient du même collectionneur canadien qui lui a fourni la ­relique hitlérienne. « Il voulait une de nos chansons pour un spot de pub, nous ­raconte Jesse, et a voulu connaître nos conditions. J’ai répondu qu’il faudrait que j’aie le cerveau sacrément rétréci pour lui laisser une de mes chansons. » THE RED BULLETIN

« J AMAIS JE N’IRAI ME BATTRE POUR UN TRUC AUQUEL JE NE CROIS PAS » Au fil de la conversation, on découvre un Jesse Hughes souvent drôle et perspicace, parfois mordant comme lorsqu’il fustige la culture pop, et quand il se met à parler politique. « J’ai toujours cru que j’allais finir s­ énateur », nous avoue celui qui est persuadé de pouvoir sortir le parti Conservateur de la crise. D’ailleurs, si c’était lui qui avait dirigé le parti des ­Républicains, Obama ne serait pas passé. On a quand même du mal à l’imaginer ­dirigeant de quoi que ce soit. « Je voulais être un mec hyper à droite, mais de la vraie droite conservatrice, tu

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etour au présent : la préparation du quatrième album du groupe, en l’occurrence. Les textes sont prêts depuis 2012, mais Jesse aime prendre son temps. « Il faut toujours a ­ ttendre le bon moment. Et ça vaut pour tout. C’est aussi pour ça que je préfère ­réserver des salles de 500 places même si on attend le double de spectateurs. C’est meilleur pour l’image, de voir des gens faire la queue dehors. Tu vois, je pense à tout. » Dans le passé de Jesse Hughes, on trouve le tiercé gagnant : un mariage (très tôt), un divorce (traumatisant), et une descente (au fond du trou). Puis viennent les retrouvailles avec Josh Homme, son ami, qui l’arrachent de ­l’enfer des drogues et de l’alcool. Un jour, en écoutant une de ses chansons, Josh lui demande, enthousiaste : « Tu peux m’en faire d’autres ? » « Pour le premier album, j’ai suivi un conseil de Barry Manilow, qui disait que chaque chanson est un tube pop en ­puissance. Ce n’est pas grave de piquer

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Le Rancho de la Luna a survécu à deux décennies de rockeurs. Séance d’écoute avec son proprio, Dave Catching.


des idées, mais tu ne dois pas t’en cacher ! Et moi, je te jure, je n’ai jamais copié des artistes que je trouvais nuls ! De toute ­façon, toutes mes chansons ­existaient déjà dans ma tête, alors pourquoi me compliquer la vie ? Je n’essaie pas d’être dans la lignée de Poison, mais des Stones. Et ça me réussit plutôt. Enfin, je crois. » Au début des années 2000, Jesse ­Hughes démarre ce qu’il convient d’appeler une carrière musicale. Lentement, d’abord : il faut dire que dans cette industrie carnassière en perpétuel bouleversement, il ne suffit pas de vouloir être ­l’ultime avatar d’un rock authentique.

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inalement, c’est son goût pour la provocation et son style qui feront la différence. En 2006, à la sortie de leur deuxième album Death by Sexy, les Eagles of Death Metal sont invités à ­partager une série de dates avec les Guns N’Roses. Mais la tournée vire très vite au cauchemar : dès la fin du premier concert à Cleveland, le leader des Guns, Axl Rose, monte sur scène et demande au public ce qu’il a ­pensé des « Pigeons of Shit Metal », avant de les renvoyer. « Pendant un instant, j’ai été sous le choc. Et puis je me suis que si Adolf Hitler m’avait un jour écrit une lettre d’insultes, il est clair que je l’aurais encadrée, cette lettre, tu comprends? En fait, j’avais même besoin de me faire détester par Axl Rose, c’était la garantie pour gagner le respect de tous les autres. » Leur ami Dave Grohl, leader des Foo Fighters, et ancien

«  J’ESSAIE D’ÊTRE DANS LA LIGNÉE DES STONES, ET ÇA ME RÉUSSIT BIEN. ENFIN, JE CROIS » batteur de Nirvana, a quand même tenu à prendre publiquement partie pour les deux compères d’Eagles of Death ­Metal. Trois ans plus tard, histoire d’enfoncer le clou, Wannabe in L.A., un de leurs grands tubes et extrait de leur album du moment Heart On, vient figurer dans la sélection rock de Guitar Hero 5. Mais des preuves de son succès, Jesse ­Hughes n’en a plus besoin : les radios passent ses chansons en boucle, ses concerts affichent toujours complets, et les géants de la pub s’arrachent ses partitions : rien que la chanson d’une campagne pour Nike ­football, avec Ronaldo, Neymar et Zlatan ­Ibrahimović au casting, et intitulée ­Winner Stays, a déjà été écoutée plus de 100 millions de fois sur Youtube. Et dans les commentaires, la même question : quel est le titre de la chanson ?! ­Réponse  : Miss Alissa. « Pour les programmateurs de radios, 10 millions de clics sur YouTube équivalent à un album platine. Alors avec autant de clics pour Miss Alissa, fais les comptes : pas étonnant qu’ils en redemandent. »

Au Rancho, on sait ­passer le temps. ­Tuesday Cross, petite amie de Jesse Hughes, s’essaie au tir à la carabine.

THE RED BULLETIN

Retour au studio du Rancho de la Luna, à Joshua Tree. Le guitariste Dave Catching attend son ami Jesse. Dehors, il fait une chaleur écrasante. Mais le leader des Eagles tarde à se pointer. « Jesse est un génie, mais il a son propre rapport au temps », nous confie Dave, dont la barbe fait penser à un père Noël qui serait fan de ZZ Top. Vétéran du rock et heureux propriétaire du Rancho, ce havre de paix perdu en plein désert, il a participé à presque toutes les tournées d’EoDM. « Sur scène, Jesse se donne à 100 000 pour cent. C’est le meilleur leader de groupe que j’aie jamais rencontré », nous dit-il.

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nfin, la Toyota Scion arrive au ­studio. Jesse est accompagné de Tuesday, avec qui il forme un couple depuis 5 ans. Aujourd’hui artiste et musicienne, l’ex-actrice de films pour adultes est la seule qui semble capable de pouvoir calmer les humeurs du rockeur survolté. Ce qu’il nous confirme : « Cette fille est une ­aubaine pour moi. » Passé les salutations, Jesse et Dave s’amusent un instant avec un tomahawk que Jesse a apporté, puis disparaissent dans le studio. Debout devant une table de mixage, entouré de babioles, de squelettes en plastique, de guitares et de croûtes accrochées aux murs, Jesse branche son iPhone sur la table et sélectionne des titres qui figureront sur le ­nouvel album. Il s’agit certes de versions instrumentales pour l’instant, mais on sent déjà les multiples influences : ici, Hollaback Girl de Gwen Stefani ; là, du bon vieux swamp rock de la Nouvelle-­ Orléans. Qu’importe, le résultat est du rock à la sauce EoDM. En observant ce grand moustachu ­tatoué, debout dans le studio en train de fredonner les refrains de ses chansons, on se prend à regretter que ce type ne soit pas né trois ou quatre décennies plus tôt, à une époque où le rock était aussi un état d’esprit. Mais pourquoi s’acharne-t-il ­justement à le faire vivre, cet esprit rock qui se meurt petit à petit ? Jesse Hughes a évidemment une ­réponse que seul lui est capable de vous balancer : « Parce que les dieux du rock m’ont élu pour l’entretenir et l’attiser le plus longtemps possible ». Il marque une pause, puis reprend : « You have to be killing rock and rape roll. Tu dois avoir ça dans le sang, et y croire. Et moi, j’y crois. » eaglesofdeathmetal.com

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David, leur roi « Le dancefloor du Pacha, lors d’une soirée F*** me I’m Famous, c’est la vue qu’a David Guetta quand il mixe. »

Nuit sans fin à Extérieur nuit « Le Destino Resort et ses shows exubérants. Ce soir, 500 personnes sont venues profiter du spectacle. »

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Ibiza Esthète de la fête, Faris Villena est un photographe VIP dans les clubs d’Ibiza. En 15 clichés, il nous guide dans une virée nocturne sur l’île de toutes les tentations. TEXTE : ANDREAS ROTTENSCHLAGER PHOTOS : FARIS VILLENA

En pleine extase « Une soirée Flower Power au Pacha. Chaque mardi, dans ce club, Ibiza renoue avec sa culture hippie. »


Corps-à-corps « Des danseuses lors d’une des soirées Wisdom of the Glove, créées par le DJ israélien Guy Gerber. »

La fête en héritage « Ivan Rodriguez (à g.) et Graham Thunder, DJ’s résidents du Pikes Hotel, un club installé dans une finca traditionnelle du XVe siècle, au nord-est de l’île. Les Rolling Stones y organisaient leurs fêtes privées. »

Lâchez les basses ! « Une Dirty Dutch Party au Pacha. Paul Harding, ex-membre de­Pendulum, un groupe de drum’n’bass, est aux platines. Comme tous les DJ’s reconnus, Paul vient souvent mixer à Ibiza. »

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Pouvoir aux fleurs « Danseuses, performeurs et autres animateurs (à dr.) participent à la réputation des nuits d’Ibiza. Laetitia Laeet (en haut) est une danseuse que je photographie régulièrement depuis un an, comme ici au Pacha. »


Comme Bardot « Se faire déposer en Harley sur le dancefloor ? Au Pacha, oui ! Ici, la danseuse Kotrina et son chauffeur. »

Déesses des afters « Trois beautés prennent la pose, lors d’une soirée Rock Night at Hotel Pikes, l’un des afters les plus célèbres de l’île. Pour y ­accéder, mieux vaut réserver par e-mail ou sur Facebook. »

Tout y est possible « Une danseuse défile pour la marque italienne Nu’Art, lors d’une soirée open air au Destino Resort. La mode occupe une place importante à Ibiza, et des soirées comme celles-là peuvent représenter un sacré tremplin pour les jeunes designers. »


«  A près une nuit à danser, la plage... » Décollaaaaage « Le DJ Steve Aoki en plein délire lors de son set au Pacha. Ce type est un show à lui seul. Il m’a dit : “Je te mets la salle en feu, et tu prends la photo.” Le résultat est plutôt convaincant. »

L’atout charme « Une nuit à l’Underground, ce club est la Mecque de la musique électro et le repaire des jolies filles. »

Hors saison...

the red bulletin : Cela fait quatre ans que vous écumez les clubs et ­soirées d’Ibiza avec votre appareil photo. Qu’est-ce qui rend la vie ­nocturne à Ibiza si unique ? faris villena : L’excellente qualité des DJ’s. Ibiza est, après Berlin, le plus grand vivier de nouvelles tendances en matière de musique électro. Sauf qu’ici, tu peux aller te prélasser sur la plage après avoir dansé toute la nuit (rires). Les nuits sont-elles longues à Ibiza ? Oui, certaines durent jusqu’au milieu de l’après-midi. En fait, les meilleures soirées commencent à 7 heures du matin. Vraiment ? Oui, quand les touristes sont repartis dormir à leur hôtel, et que seuls restent les habitants de l’île, et les passionnés de musique. Une adresse à conseiller ? Le club Underground, à San Rafael. L’entrée est libre, les boissons pas chères, et d’excellents DJ’s, comme les Martinez Brothers ou DJ Sneak y font des sets improvisés. Sur vos photos, on voit les gens danser sans aucune inhibition. Comment obtenez-vous une telle spontanéité ? Pour capter l’énergie de la nuit, tu dois toi-même en faire partie. Je danse, comme tous les autres. À un moment donné, les gens oublient que tu as un appareil photo.

« On fait la fête au Veto Social Club, un bastion de la culture alternative d’Ibiza. Ici, les DJ’s Erre de Ruido et Joshel. »

Le photographe Faris Villena, 33 ans, évolue entre Madrid et Ibiza. farisvillena.com

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#MAKES YOU PIONEEr*

28 & 29 MaI, 2015

Hofburg, Vienne / AuTriCHe

Rejoignez 2500 inventeurs, hackers et anti-conformistes à la Hofburg à Vienne. Soyez parmi les premiers à voir le futur. #Pioneers15

*rapidement. en avant. Vers le futur.

TICKETS

LIVESTREAM

pioneers.io/festival

redbulletin.com/pioneers


À voir, à vivre, à faire...

AC T I O N   ! 80

VOYAGES 81

MATOS 83

MOTEURS 84

CULTURE 87

ET SI… 88

AGENDA

VOYAGES

UNE BONNE DESCENTE Sueurs froides dans l’Ouest américain

Tous les déserts de la planète se ressembleraient-ils ? Sûrement pas. Dans l’Utah, les amateurs de sensations fortes trouvent un plaisir infini dans des paysages ­incroyables. Si vous avez le cœur bien accroché, la meilleure façon de découvrir les reliefs désertiques est de dévaler une des ­falaises vertigineuses d’un canyon avec le vide sous vos pieds.

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« Avant d’aller vous suspendre au bout d’une corde sur ­n’importe quel point élevé de la planète, mieux vaut suivre un cours de préparation. » C’est le meilleur conseil de Todd Goss, fondateur de ­Paragon ­Adventures, une société qui organise des activités outdoor en Utah, aux États-Unis. La descente en rappel (un sport où l’on descend le long d’une paroi, à l’aide d’une corde et d’un système de ­freinage) semble avoir été inventée ­expressément pour le Parc National des Arches et son décor surréaliste : ­falaises et colonnes de grès rouge, ­pitons rocheux qui se tiennent dangereusement en équilibre sur d’improbables ­rochers, la Nature a livré au ­visiteur du parc, amateur de sensations fortes, un immense terrain de jeu à la verticale pour se défouler… et se faire peur. « Descendre une paroi abrupte à ­reculons, retenu dans le vide par une corde, va à l’encontre de votre instinct de survie. Alors, forcément, la première fois, il s’agit surtout d’arriver à gérer l’afflux massif d’adrénaline que cela ­engendre.  » Une débutante confirme : « J’ai cru que mon cœur allait exploser !, nous avoue Katie Sanders, une secrétaire de 24 ans originaire de Californie. Au début, on est tétanisé par l’idée que seule cette petite corde nous retienne à la vie tout le long du parcours de ­descente, mais très vite, la peur laisse place à une délicieuse sensation de ­liberté et de contrôle de soi, et la ­descente devient une expérience ­incroyable, car on peut alors profiter pleinement de la beauté des paysages. »

VOYAGES FAR WEST Pas encore rassasiés ? Sautez Au-dessus de la Snake River, après cinq jours de formation auprès de l’un des ­pionniers du base jump. ­Effectuez un ­impressionnant saut de 150 mètres ­depuis le Perrine Bridge, à Twin Falls, dans l’Idaho. utahextremesports.com

Élevez-vous Pour voir le soleil se lever sur les paysages mythiques de l’Arizona, dans une montgolfière qui glisse lentement à 1 500 m au-dessus du sol. Vue d’en haut, la Monument Valley est à couper le souffle. monumentvalley­ ballooncompany.com

Conseil de pro

« Avant de descendre en rappel, assurez-vous de savoir comment fonctionne le matériel et de bien connaître les gestes à faire en cas de souci. » (Todd Goss) Utah, USA

Éclatez-vous

Salt Lake City Prêts pour la grande descente ? paragon adventure.com

Si on choisit de se suspendre le long de l’une de ces parois, à plusieurs dizaines, voire ­centaines de mètres de haut, la ­récompense sera au rendez-vous : panoramas imprenables sur le désert rouge de l’Utah et ses étranges protubérances géologiques. Todd Goss : ­« ­Découvrir cet endroit unique au monde par la descente en rappel permet non seulement d’en prendre plein la vue, mais aussi de se payer une bonne tranche de frissons. »

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À bord d’un ­Hummer à la découverte des coins reculés de Canyonlands et du parc national des Arches. Les nerfs et le corps sont mis à rude épreuve, mais les paysages sont grandioses. highpointhummer.com

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KLEIN/RED BULL CONTENT POOL, CORBIS, KEITH JEFFERS

ACTION


MATOS

ACTION

DE HAUT VOL

Difficiles à contrôler les drones quadricoptères ? Ici, le GPS intégré aide à stabiliser la Phantom. Le mécanisme de la nacelle immobilise l’appareil et assure des photos ­alignées sur l’horizon.

Shootez et partagez vos photos dans l’instant et depuis n’importe quel lieu avec le meilleur de la technologie et les plus beaux designs.

Hasselblad Stellar II

CARTER DOW, JONATHAN BEER

Quand le style luxueux rencontre la haute technologie. La légende Hasselblad offre une cure de jouvence au Sony RX 100. hasselblad-stellar.com

GoPro HERO4 Silver

Nouvelle édition de cette caméra de qualité pro, avec un écran tactile et un plus grand contrôle des paramètres de captation. gopro.com

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Phantom 2 Vision+

Étanche, antichoc et équipé du capteur BSI CMOS 16 Mpx, il résiste à des températures jusqu’à − 10 °C. Doté d’un GPS et d’un compas. europe-nikon.com

Polaroid Socialmatic

Les réseaux sociaux sont associés au développement instantané. Connectez-vous à votre appli préférée et ­tirez vos clichés sur papier en 5 ×7,5 cm. polaroid.com

Nikon Coolpix AW120

En l’air, il délivre des captations HD et des photos en 14 mégapixels. Contrôlé à la main, on visualise les images sur portable ou tablette. europe-nikon.com

VSCO Film

La patine d’un vieux film pour vos photos numériques ? Ce logiciel bourré d’effets vous épargne les heures que vous auriez passées à régler vos filtres. vsco.co

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ACTION

MATOS

NOUVEAU CLASSIQUE

La Montblanc TimeWalker Urban Speed e-Strap

Une mécanique bien connectée

Être à la pointe de la technologie, grâce au mariage de la mécanique et de la technique, ne veut pas dire qu’on renonce à la tradition. Montblanc est l’une des premières marques de montres de luxe à faire appel à la technologie, sans renoncer à sa ligne classique. Le bracelet e-Strap s’adapte à n’importe quelle montre, et se connecte à la plupart des smartphones Androïd et iOS grâce au système bluetooth low ­energy (BLE). Son petit écran tactile permet de lire e-mails, sms, appels entrants, de suivre les réseaux ­sociaux et de localiser votre smartphone dans un rayon de 30 mètres. Les sportifs peuvent gérer leurs séances (nombre de pas effectués, calories brûlées) ou recevoir des alertes. L’e-Strap joue aussi les télécommandes pour réussir un selfie ou gérer les playlists de votre smartphone. Toute l’électronique tient dans un boîtier en acier inoxydable, logé dans une coque de caoutchouc, le bracelet est confectionné en cuir haute résistance. ­Fabriqué à Florence dans la maroquinerie Montblanc, il est composé de carbone pour garantir solidité et résistance à l’eau. Il est aussi à l’épreuve de la sueur, de la chaleur et du feu. La batterie possède une autonomie de cinq jours. Le bracelet avec sa montre ou dans sa version seule – adaptable à ­n’importe quel chrono – sera ­commercialisé le mois prochain. montblanc.com

Un boîtier en acier de haute qualité avec son module électronique discrètement installé sous la face supérieure. La finesse de l’écran tactile limite les chocs. Tournez-le délicatement pour faire défiler les infos et utiliser ses connexions.

SIGNE DES TEMPS

Des chronos qui combinent technologie d’avant-garde et style Panerai Luminor Submersible 1950 Carbotech

Le carbotech – un ­matériau composite haut de gamme et utilisé pour la fabrication du boîtier, des pièces et de la ­lunette – rend ultra-­ légère cette montre de plongée. Elle se remonte automatiquement et ­résiste à une pression de 30 bars. panerai.com

Alpina Alpiner 4 Chronoflyback Manufacture À la pointe de l’innovation, ce dernier-né de

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la marque suisse peut se porter comme un chrono de sport. La fonction ­flyback (remettre à zéro le chrono tout en lançant un nouveau comptage sans avoir à arrêter l’aiguille) est particulièrement intelligente. alpina-watches.com

Hublot Big Bang Jeans Vintage

Un revêtement denim décontracté, mais à ­l’intérieur, c’est du lourd : un mouvement Swiss ETA 7753, précis au 8e de seconde pendant 12 h. hublot.com

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ACTION

MOTEURS

BIEN ÉQUIPÉ Prolongez l’expérience, au-delà du ride

BMW i Remote Cette appli fournit des mises à jour de statut à distance, vous avertit de l’ouverture des portes et fenêtres, et vous permet de préchauffer votre voiture. bmw.com

INDIAN SCOUT, TOUJOURS Le retour d’une légende

BARRY HATHAWAY, GRAEME FORDHAM

On peut penser que l’Indian Scout est une beauté sans faire d’efforts, mais ce ne serait pas rendre justice à tous ceux qui ont façonné son design. Plusieurs fois, la marque Indian a été mise K.O. depuis que l’usine originelle Indian Motorcycle Co – tout premier manufacturier de motos aux USA – a connu la faillite en 1953. De nombreuses tentatives de redémarrage se sont ­succédé, teintées de nostalgie, mais sans succès. Récemment, grâce à un apport financier important, Indian a été dépoussiérée. Ces deux dernières années ont vu la résurgence de la Chief, le légendaire modèle grand tourisme, puis celle de l’Indian Scout. Ce cruiser allégé pointe parmi les modèles les moins lourds et les moins chers de la marque. Avec 253 kilos – plein compris – il fait encore son poids, mais le Scout rend 130 kilos au modèle d’origine. Un signe que la marque destine son bijou à une plus large partie de la population. Bien qu’imaginé pour la route, l’Indian Scout est manœuvrable en ville, où il sait faire tourner les têtes. indianmotorcycle.com

La firme américaine Indian Motorcycle a été fondée en 1901 à Springfield par George M. Hendee et Oscar Hedstrom, deux ex-pilotes.

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PORSCHE 911

Un nouveau frisson Indian jacket La gamme de vestes de moto Indian cache des détails modernes, comme des coques de protection homologuées CE, une doublure coton amovible avec fermeture éclair… Au top, avec ou sans moto. indianmotorcycle.com Vous aimez sentir le vent dans vos cheveux et la puissance des chevaux au volant ? Vous allez être servis. La Porsche 911 Targa 4 GTS vient d’être dévoilée. Le constructeur allemand couvre toutes les versions imaginables de cette gamme grâce à 21 modèles. C’est la première fois que la célèbre marque conjugue son fameux toit rétractable à l’arceau typiquement Targa et à la puissance de feu du GTS. Sous le capot, un peu plus de puissance que la Targa 4S (430 ch contre 400 ch). La carrosserie reprend les lignes puissantes et évasées des GTS. Cette nouvelle création s’annonce comme la meilleure combinaison entre la puissance et le confort de la gamme 911, toute en harmonie. porsche.com

Jaguar Heritage ’57 range La gamme Jaguar ­ eritage ’57 s’inspire H de la Type-D n° 3, victorieuse au Mans en 1957, et propose un sac fourretout, conçu dans le cuir de la maison Pittards. j­aguarheritage.com

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ACTION

CULTURE BARBIE BEATS

LA PLAYLIST DE GIORGIO MORODER

La PC Music est un genre nouveau qui fait causer. On vous dit tout ce qu’il y a à savoir.

En 1977, Giorgio Moroder révolutionne la musique dance avec I Feel Love, l’hymne disco de Donna Summer. Il travaille aussi avec Bowie ou Blondie, et compose des musiques de films, ­notamment Flashdance, Midnight Express ou Top Gun. En 1990, il se retire à 50 ans. Les Daft Punk le ­ramènent au sommet : en 2013 il collabore à Random Access Memory, 4e LP du duo ­français ­casqué. Moroder est de retour avec un album, 74 Is The New 24, dont Kylie Minogue, Sia et ­Charli XCX ­assurent les voix. Voici 5 titres qui ont marqué le roi du disco. giorgiomoroder.com

Paul Anka

Wendy Carlos

Diana

Switched-On Bach

« J’avais 15 ans quand j’ai entendu cette chanson à la radio, je ne pouvais plus me la sortir de la tête. Le problème, c’est que j’avais oublié le nom du chanteur et ça m’a pris des années pour retrouver le disque. Il n’y avait pas Internet à l’époque… C’est ce titre qui m’a permis de ­démarrer dans le métier : la reprise que j’en ai faite est ­devenue, modestement, mon premier succès. »

« Après avoir écouté ce disque, j’ai commencé à utiliser un synthétiseur au début des années 70. Ce son me parlait. Carlos ­interprétait les sonates de Jean-Sébastien Bach uniquement avec son synthétiseur Moog. Malgré quelques imperfections, c’est le tout premier ­album de musique classique vendu à un demi-million d’exemplaires. Aujourd’hui encore, ça reste un disque grandiose. »

Iggy Azalea feat. Charli XCX

Rihanna feat. Calvin Harris

Fancy

We Found Love

« Je ne suis pas un grand fan de hip-hop. Mais j’aime bien ce que fait Kanye West, ou le gangsta rap, même si je ne comprends pas les paroles. J’apprécie le talent d’Iggy Azaela et j’adore sa voix. Elle a réussi une chanson géniale avec de superbes ­paroles. Même remarque pour Charli XCX qui assure les chœurs. Iggy Azalea a ­travaillé sur mon album. »

« Je trouve la musique électronique ­d’aujourd’hui passionnante. Les sons de tous ces jeunes ­producteurs sont incroyables, même si à mon goût ça manque parfois de structure et de ­mélodies. C’est pour ça que j’adore Calvin Harris. Arrangements top, son génial : il est ­performant partout. Je ne l’ai pas encore rencontré mais j’aimerais bosser avec lui. »

Clarity « C’est une super chanson qui a plus que mérité son Grammy de meilleur titre dance l’année ­dernière. La touche de Zedd pour les arrangements et les mélodies est magnifique, et Foxes a une immense carrière devant elle. C’est l’une des plus talentueuses et charismatiques jeunes chanteuses du moment, la reine du disco de demain. Peut-être la nouvelle Donna Summer. »

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À Barbie Girl (1997), le tube du groupe Aqua, en un peu plus rapide. Ne zappez pas de suite, quelques écoutes sont nécessaires pour sentir la sophistication derrière cette plastic pop.

Qui est en est à l’origine ? Label fondé en 2013 par un petit clan de jeunes producteurs britanniques. Ils souhaitent préserver leur anonymat en se cachant sous des noms d’emprunt et de fausses photos.

MAXI SON iRig 2

Grâce à cette petite ­merveille qui tient dans la main, une interface de poche, les guitaristes peuvent jouer et enregistrer leurs riffs sur leur smartphone sans l’aide d’un ampli. Tout en ayant le choix entre une ­douzaine d’effets. ikmultimedia.com

Comment ça marche ? Assimilable à de la deep house dans les clubs underground, des ­producteurs lui offrent une touche plus fun. À suivre, SOPHIE qui a travaillé sur le Rebel Heart de Madonna.

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SONY MUSIC

Zedd feat. Foxes

À quoi ça ressemble ?



ACTION

CULTURE CONSOLES

Mortal Kombat, le retour Bien sûr, de nouveaux personnages apparaissent au cœur d’une histoire inédite, mais l’essence reste : du beat ’em-up qui assure des bagarres à la moindre occasion. Ce retour offre un rendu meilleur que le premier de la série, mais il n’était pas question de briser ce qui a fait le succès des Mortal Kombat, l’un des jeux les plus haletants depuis sa sortie en 1992. Raiden, Kano et Sud-Zero, vénérables personnages qui vous suivent depuis plus de vingt ans, sont désormais des grandspères. Sortie de Mortal Kombat X sur Windows, PS4 et Xbox One fin avril. mortalkombat.com

BD

Ici débute l’année Star Wars

Avec Liam Neeson, valeur sûre du box-office et de l’action Pour préserver à 68 ans sa place parmi les stars du cinéma d’action, Sylvester Stallone fait le vieux beau dans The E ­ xpendables. Le « senior » castagneur qui cartonne est en fait Liam Neeson, star du moment, qui pète le feu à 62 ans. Depuis qu’il a crevé l’écran dans Taken, sorti en 2009, il a séduit Hollywood dans Sans Identité, Le Territoire des Loups, Taken 2, Non-stop, Balade entre les tombes ou encore Taken 3. À chaque fois, le Nord-Irlandais massif et austère fait un triomphe commercial et l’adhésion de la critique. Il a aussi beaucoup de succès dans des rôles moins nuancés comme dans L’Agence tous risques, Le Choc des Titans et La Colère des Titans. Peut-être parce qu’il

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semble mieux résister aux traumas du temps qui passe et qu’il ne traîne pas comme un bagage encombrant les coups de bistouri des chirurgiens esthétiques. L’autre raison est qu’il s’est réfugié dans le travail à la mort de sa femme, en 2009. Persuadé que Taken ne passerait pas par les salles obscures et ne serait distribué qu’en DVD, Neeson s’étonne encore de l’engouement du public pour le film et pour lequel il a touché près d’un million de dollars. Pour Taken 3, dispo en DVD le 30 juin, Neeson en a encaissé 20. Il a assuré que c’était le dernier. À voir. En attendant, le thriller Night Run, sorti en mars, le met en scène en tueur à gages chargé d’éliminer son fils...

GETTY IMAGES

BASTON GARANTIE !

Marvel réimprime actuellement un tome rétro de 440 pages. Star Wars Epic Collection: L’Empire vol. 1 est une splendide sélection d’aventures intercalées entre les épisodes III et IV. Le point culminant de ce premier acte est l’apparition de Lord Sith, vêtu de noir, et des relations père-fils. marvel.com

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ET SI…

ACTION

… ON ATTRAPAIT UN CROCO ?

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Respect et méfiance

Depuis près de 20 ans, Gus Batista capture des alligators à mains nues. « Ça fait des milliers de prises », raconte ce chasseur américain de 44 ans, que l’on surnomme « Onebear » après un douloureux tête-à-tête avec un ours noir. Travaillant en Floride pour les Indiens ­séminoles, il est garde de la faune sauvage dans les territoires de la tribu. De quoi se confronter régulièrement aux ours, crocodiles et serpents. Les alligators, il les affronte lors de shows. Batista : « La star, c’est l’animal. J’essaie de faire ­découvrir ces animaux au public, d’être leur porte-parole. »

« J’attrape les alligators nuisibles, ceux qui imposent leur loi aux autres animaux, pour les placer dans un environnement sécurisé, précise Batista. Pour eux, c’est terrible d’être parqués, je ne ­l’oublie jamais. »

2

L’esprit tranquille

« Il faut faire le vide dans sa tête, certains utilisent des techniques de respiration. Moi, je m’assieds et j’observe les animaux, comme on fixe un poisson dans un aquarium. Ça me détend. »

3

Un coup d’avance

« Je dois anticiper le ­ ouvement de l’animal m avant qu’il ne réagisse. La plupart sont plus ­rapides que moi et si je n’ai pas cette intuition, je me fais attraper. »

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MARK THOMAS

Morsures !

« La question n’est pas de savoir si vous allez être mordu, mais plutôt quand. J’ai été mordu 12 fois, la moitié de mon pouce droit est arrachée. S’il vous mord, serrez-vous contre l’alligator. S’il se débat, restez en contact avec l’animal. »

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Assurer la prise

« Pour un petit alligator, j­’utilise ma main droite. Avec les gros, à cause du pouce, je ne peux pas attraper la gueule et m’assurer une bonne prise. Je dois me jeter en avant et utiliser mon bras gauche. Une fois que je le tiens bien, je termine avec le droit. »

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ACTION

AGENDA

Gisela Pulido fut championne du monde de kitesurf à 10 ans !

18-26 avril Dans le vent Port-Leucate

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kitesurf freestyle. La compétition regroupe les meilleurs de la discipline comme l’Espagnole ­Gisela Pulido ou les champions du monde ­Christophe Tack et Aaron Hadlow. Le windsurf freestyle tient aussi sa place avec le retour au menu du funboard. Pour la 1re fois, les participants enchaîneront leurs figures avec des modules gonflables. mondial-du-vent.com

Jusqu’au 14 août Traits d’humour

17-26 avril Fan de séries

18 avril Veni, vidi, vinyle

Paris

Paris

Partout en France

Les dessins d’humour et de presse, portés par l’émotion de la tragédie Charlie Hebdo, font partie de l’exposition des Cahiers dessinés, maison d’édition du dessinateur et écrivain Frédéric Pajak, Halle Saint-Pierre. Dessins de peintres, écrivains ou cinéastes complètent la liste des 700 œuvres présentées. lescahiersdessines.fr

Le succès du festival Séries Mania enfle chaque année. La saison 6 va encore permettre au public et au jury de découvrir les dernières séries télévisées françaises et internationales mais aussi les meilleures web-séries repérées par les organisateurs. L’entrée aux séances dans le Forum des Halles est gratos. series-mania.fr

Le Disquaire Day, apparu aux ÉtatsUnis en 2008 et en France dès 2011, est devenu un phénomène culturel. Cette mobilisation mondiale soutient les disquaires indépendants menacés par la grande distribution et le téléchargement de la musique. Avec l’engagement d’artistes et de maisons de disques, 90 disquaires français proposeront des vinyles d’éditions limitées ou inédites ce jour-là. Dave Grohl, des Foo ­Fighters, parraine l’édition 2015. disquaireday.fr

TOBY BROMWICH/RED BULL CONTENT POOL, DAVID CLERIHEW, GOLD & GOOSE/RED BULL CONTENT POOL, JULIEN HEON/RED BULL CONTENT POOL, JULIEN CROSNIER/RED BULL CONTENT POOL

Au pied des Corbières, la Tramontane souffle 300 jours par an sur la plage de Port-Leucate et la Méditerranée. Un paradis pour les participants du Mondial du vent qui s’y retrouvent chaque printemps. Runs de vitesse, figures aériennes et acrobatiques sont au programme d’un événement sur 9 journées et de nombreuses compétitions. Le spot audois accueille toujours la seule étape française de la Coupe du monde PKRA

Dave Grohl, un foo de disques.

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AUSSI AU MENU

17 mai Objectif Márquez Le Mans

La saison de moto GP a démarré le 29 mars au Qatar avec une meute de pilotes lâchés aux trousses de Marc Márquez, quadruple champion du monde et n° 1 incontestable du circuit ­depuis 2012. Le tracé ­Bugatti de la Sarthe devrait donc encore offrir au public une belle bagarre entre l’Espagnol et ses meilleurs rivaux, l’Italien Valentino Rossi (2e derrière Márquez l’an passé au Mans) ou ses compatriotes Dani Pedrosa et Jorge Lorenzo. Un r­ endez-vous stratégique pour le gratin moto. gpfrancemoto.com

Football, kayak ou breakdance... en mai, fait ce qu’il te plaît !

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mai Revanche

L’élite du moto GP, un circuit mythique, le Mans est magique.

01-03 mai Le VTT, ça creuse

16 mai Une nuit au musée

Boussac Le 1er mai, la grande traversée du Limousin en VTT envoie les vététistes au boulot. Au départ de Boussac, au nord-est de la Creuse, il faudra être endurant pour boucler les trois joursétapes de course et un parcours de 180 km sur terrain accidenté. creuse-oxygene.com

La Rochelle Depuis 2005, la Nuit des Musées attire partout en Europe le public autour des collections lors d’une nocturne exceptionnelle. Ce sera le cas au Musée maritime de la Rochelle. Expos, concerts, spectacles jalonnent la soirée dans chaque ville. Entrée gratuite. museemaritimelarochelle.fr

19 avril Duel allemand Cannes La Méditerranée pour nager, l’arrière-pays cannois autour de ­Mougins et Grasse pour rouler et la Croisette pour terminer à grandes foulées : le Cannes International Triathlon offre un décor unique. Sur les 3 parcours proposés, le plus long (2 km de natation, 80 km de vélo et 16 km de course à pied) reçoit l’élite mondiale. Le duel entre les Allemands Sebastian Kienle (champion du monde Ironman 2014) et Jan Frodeno (champion olympique 2008) est ­aussi attendu que le retour de l’Américaine Jenny Fletcher. cannes-international-triathlon.com

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En 1995, le Paris SG bat Bastia (2-0) en finale de la Coupe de la Ligue, au Parc des Princes. Vingt ans plus tard, les deux clubs s’offrent un remake, au Stade de France, cette fois. Les Corses ­prendront-ils leur r­ evanche ? lfp.fr

3 mai Courir pour ceux... Rouen

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mai Endurance Les fondus de la ­Dordogne Intégrale s’élanceront en kayak ou canoë au départ d’Argentat (Creuse) pour rejoindre Castelnaud (Dordogne) après 130 km de descente sur les eaux de la ­Dordogne. Record à battre : 7 h 31’45 ! canoe-kayakcorreze.com

Le Wings for Life World Run 2015 s’élance de Rouen, ville d’accueil de l’étape française d’une épreuve qui se dispute le même jour, à la même heure, dans le monde entier. L’objectif est de faire le plus de kilomètres avant d’être rejoint et arrêté par une voiture-balai. Courir pour ceux qui ne le peuvent pas : le montant des inscriptions est ­reversé à la recherche sur les ­lésions de la moelle épinière. L’an passé à Hennebont (Morbihan), Thibault Baronian et Nathalie ­Vasseur atteignaient respectivement ­59,3 km et 51,2 km avant d’être rattrapés. On vous attend nombreux au ­départ ! wingsforlifeworldrun.com

18 mai Battle

Le Battle Amazing Day attire huit équipes ­internationales à Évreux pour une compétition de breakdance en 3 contre 3. Spectacle et ­ambiance au rendez-vous dans le palais omnisports normand. Comme chaque année. battleamazingday.com

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CYCLE & STYLE

Les labels fonctionnels et branchés sont toujours plus nombreux à rejoindre le peloton des urbains en mouvement. Plus qu’un outil de déplacement, le vélo est devenu un accessoire du style. Associons-lui des silhouettes qui roulent. TEXTE ET AGENCEMENT : Olie Arnold

PHOTOS : David Abrahams

PRODUCTION : Otter Jezamin Hatchett

SAC DE COURSIER LARGE par INCASE (goincase.com) ; TEE-SHIRT THE TRICK® par X-BIONIC (x-bionic.fr) ; CASQUE MOJITO par KASK (kask.it) ; MONTRE GD-X6900HT-8ER par G-SHOCK (g-shock.eu/fr) ; LUNETTES OAKLEY (fr.oakley.com) ; CHAUSSURES SHIMANO (shimano-france.com)


L A V IL L E AGILE Vous avez choisi le vélo pour vous déplacer ? ­Pourquoi ne pas la jouer à fond, en mode coursier, avec ce combo mêlant praticité, aisance et robustesse. Toujours en avance sur vos objectifs professionnels ou vos loisirs.

Le cyclisme en milieu urbain exige un vélo agile et robuste, le Tricross Elite Disc de Specialized réunit ces deux qualités. Ses roues Armadillo passent sans difficulté du bitume aux chemins de terre, et le pédalier de l’excellent Shimano vous assurera la tête du peloton dès le départ.

ASICS GEL LYTE V (asics.com/fr) ; VÉLO TRICROSS SPECIALIZED (specialized.com) ; PÉDALIER SHIMANO (shimano-france.com) ; SAC À DOS PACK’N PEDAL COMMUTER par THULE (thule.com) ; MAILLOT PRO TEAM DATA PRINT par RAPHA (rapha.cc) ; PANTALON QUIKSILVER (quiksilver.fr) ; ANTIVOL KRYPTONITE NY (kryptonitelock.com)

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Q UAND LA NAT UR E M’A P P E L L E Le week-end venu vous êtes sur les sentiers dès l’aube, à l’affût de votre prochaine descente. Il vous faut donc un équipement qui vous protège et résiste aux éléments, tout en ne laissant personne indifférent à votre arrivée au pied de la montagne ou en sortant de la forêt.

Les Canadiens connaissent la montagne et savent la pratiquer. Avec ses ­suspensions haut de gamme et ses pneus s­ urdimensionnés, le Blizzard de la marque canadienne Rocky ­Mountain vous ouvrira des lieux jusque-là inaccessibles aux vélos. Préparez-vous à vivre des sensations inédites.

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VTT ROCKY MOUNTAIN ­BLIZZARD (bikes.com) ; SAC À DOS APEX 22 BP SALEWA (salewa.fr) ; VESTE JOTUN HELLY HANSEN (hellyhansen. com) ; VESTE THERMOBALL À CAPUCHE THE NORTH FACE (thenorthface.fr) ; TOUR DE COU SOL BERGHAUS (eu.berghaus. com) ; CHAUSSURES WILDFIRE PRO SALEWA (salewa.fr) ; POLO A ­ IRFORCE BIKE NORTHLAND (northland-pro.com) ; CAMÉRA CONTOUR ROAM 3 (contourshop.com) ; CASQUE SCOTT STEGO (scott-sports. com) ; MONTRE POLAR V800 (­polar.com)  ; PLASTRON ­ALPINESTARS A-8 (alpinestars.com)


BIEN DANS M ON B I Z Arriver à vélo au boulot ou à une réunion sans être en sueur peut relever de la mission. La modernité d’un vélo pliable associée à l’élégance d’une silhouette classique vous garantira des journées business tout confort.

Chez Strida, l’innovation est reine. Ils prouvent que plier un vélo peut être à la fois pratique et élégant. Ce modèle, 13 kg seulement, est prêt à l’usage en moins de 10 secondes. Sa chaîne sans graisse vous prémunit contre les tâches indésirables.

VÉLO PLIANT STRIDA (strida.fr)  ; ­SACOCHE CADRE STRIDA ­(strida.fr); GILET 531 COUPE-VENT PAUL SMITH (paulsmith.fr) ; COSTUME ­RÉFLÉCHISSANT EN LAINE INCOTEX (mrporter.com/fr) ; CASQUE EN CARTON ABUS KRANIUM ­­ (­abus.com/fr)  ; CHAUSSETTES ­VULPINE (vulpine.cc) ; SAC À DOS PICCADILLY EN CUIR par BROOKS ­ENGLAND (mrporter. com/fr) ; CAPE ­REPLIABLE JOHN BOULTBEE par BROOKS ­ENGLAND (mrporter.com/fr) ; ­CHAUSSURES CUIR VELORUTION ­VINTAGE (velorution.com)

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MODE TOUT ES OPT I ONS Impossible de résister au panel des ­menus qu’offrent la vie citadine. Vous souhaitez évoluer de quartiers en ­activités avec l’assurance de ne ­jamais dénoter ? Optez pour une ­monture et une tenue casual en guise de passe-partout.

À Detroit, l’industrie automobile est importante. Shinola, une marque locale, démontre qu’un véhicule sans moteur est p ­ ossible. Runwell, son vélo haut de gamme 11 vitesses à moyeu i­ nterne, élimine votre appréhension des côtes et avale les kilomètres, pour un entretien minimal.

VÉLO RUNWELL SHINOLA (shinola.com) ; MINI-SAC BAIRN par HARRIS TWEED (trakke.co.uk) ; VANS SK8-HI RÉÉDITION (vans.fr) ; VESTE ORANGE RAINFOREST par NAPAPIJRI (napapijri.com) ; CHEMISE OAKRIDGE FLANNEL par DAKINE (dakine.com) ; TEE-SHIRT IMPRIMÉ S.OLIVER (soliver.eu) ; SWEAT HYVOT BOXFRESH (boxfresh.com) ; NEW BALANCE JAUNE C-SERIES (tokyobike.com) ; MONTRE FOSSIL (fossil.fr) ; LEVI’S INDIGO DENIM ECO 511 (levi.com) ; VESTE BOMBER ADVENTURE O’NEILL (oneill.com)

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Directeur d’édition Robert Sperl Rédacteur en chef Alexander Macheck Contributeur indépendant Boro Petric Directeur créatif Erik Turek Directeurs artistiques Kasimir Reimann (DC adjoint), Miles English Rédacteur en chef photos Fritz Schuster Responsable de la production Marion Wildmann Managing Editor Daniel Kudernatsch Rédaction Stefan Wagner (Chef de service), Ulrich Corazza, Arek Piatek, Andreas Rottenschlager Contributeurs indépendants : Muhamed Beganovic, Georg Eckelsberger, Raffael Fritz, Sophie Haslinger, Werner Jessner, Holger Potye, Martina Powell, Mara Simperler, Clemens ­Stachel, Manon Steiner, Lukas Wagner, Florian Wörgötter

Édition web Kurt Vierthaler (Senior Web Editor), Vanda Gyuris, Judith Mutici, Inmaculada Sanchez Trejo, Andrew Swann, Christine Vitel Maquette Marion Bernert-Thomann, Martina de Carvalho-Hutter, Silvia Druml, Kevin Goll Booking photos Susie Forman (Directrice création photos), Rudi Übelhör (Directeur adjoint), Marion Batty, E ­­ va Kerschbaum

Illustrateur Dietmar Kainrath Directeur d’édition Franz Renkin Emplacements publicitaires Sabrina Schneider

Marketing & management par pays Stefan Ebner (Directeur), Manuel Otto, Elisabeth Salcher, Lukas Scharmbacher, Sara Varming Maquette marketing Peter Knehtl (Dir.), Karoline Anna Eisl, Simone Fischer, Julia Schweikhardt Fabrication Michael Bergmeister Production Wolfgang Stecher (Directeur), Walter O. Sádaba, Matthias Zimmermann Lithographie Clemens Ragotzky (Directeur), Claudia Heis, Maximilian Kment, Karsten Lehmann Abonnements et distribution Klaus Pleninger (Distribution), Peter Schiffer (Abo) Directeur de la publication Wolfgang Winter Siège de la rédaction Heinrich-Collin-Straße 1, A-1140 Wien Téléphone +43 (0)1 90221-28800 Fax +43 (0)1 90221-28809 Web www.redbulletin.com

Direction générale Red Bull Media House GmbH Oberst-Lepperdinger-Straße 11–15, A-5071 Wals bei Salzburg, FN 297115i, Landesgericht Salzburg, ATU63611700 Directeurs généraux Christopher Reindl, Andreas Gall

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THE RED BULLETIN France, ISSN 2225-4722 Country Editor Pierre-Henri Camy Country Coordinator Christine Vitel Traductions Étienne Bonamy, Susanne & Frédéric Fortas, Frédéric Pelatan, Claire Schieffer, Gwendolyn de Vries Éditing ­Ioris Queyroi Country Channel Manager Charlotte Le Henanff Responsable de la publicité Cathy Martin, +33 (0)7 61 87 31 15 cathy.martin@fr.redbulletin.com Abonnements Prix : 12 €, 12 numéros/an, getredbulletin.com Siège de la rédaction 12 rue du Mail, 75002 Paris, +33 (0)1 40 13 57 00 Impression Prinovis Ltd. & Co. KG, 90471 Nuremberg Les journalistes de la SAS L’Équipe n’ont pas pris part à la réalisation de The Red Bulletin. La SAS L’Équipe n’est pas ­responsable des textes, photos, illustrations et dessins qui engagent la seule responsabilité des auteurs.

THE RED BULLETIN Afrique du Sud, ISSN 2079-4282 Country Editor Angus Powers Équipe éditoriale Nancy James (Chef de service), Joe Curran (Chef de service adjoint) Sales Management Ryan Otto, ryan.otto@za.redbull.com Abonnements getredbulletin.com, subs@za.redbull.com Siège de la rédaction South Wing, Granger Bay Court, Beach Road, V&A Waterfront, Le Cap 8001, +27 (0)21 431 2100

THE RED BULLETIN Allemagne, ISSN 2079-4258 Country Editor Arek Piatek Relecture Hans Fleißner Country Channel Management Christian Baur, Nina Kraus Responsables de la publicité Martin Olesch, martin.olesch@de.redbulletin.com, Evelyn Kroiss, evelyn.kroiss@de.redbulletin.com Abonnements Prix : 25,90 €, 12 numéros/an, getredbulletin.com, abo@de.redbulletin.com

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INSTANT MAGIQUE

« J’ai travaillé trois ans pour ce moment » GIZEH, ÉGYPTE 11 janvier 2015

NOAH BAHNSON/RED BULL CONTENT POOL

Ni la bureaucratie ni la météo n’ont arrêté le héros belge du wingsuit, Cédric Dumont (44 ans).

C’est une zone interdite, les survols y sont défendus. Mais l’athlète vêtu d’un wingsuit Cédric Dumont s’est mis en tête d’être le premier à sauter au-dessus des ­pyramides de Gizeh. Il a convaincu le ministre égyptien de la défense et affronté les tempêtes de sable. « C’est la vue la plus incroyable que l’on puisse imaginer. » cedricdumont.com

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