FRANCE
HORS DU COMMUN
GORILLAZ RÉACTIVÉS Entretien avec le plus réel des groupes virtuels
AU PARADIS DELa sirène LA GLISSE du surf Imogen Caldwell n’est pas un mirage En k iosq 3 e scahaque ue moismedi du avec
AMERICA’S
CUP 2017 La voile du futur avec Cammas, Oracle et leurs F1 des mers
MENTAL
COMBAT Les duels intérieurs de
CHARLIE HUNNAM de Sons of Anarchy au mythe du roi Arthur
MAGAZINE SPONSORISÉ JUIN 2017
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BIENVENUE
Jean Pierrot
Josh Dean
Le New-Yorkais écrit pour les magazines Rolling Stone, Men’s Journal et Outside. Pour The Red Bulletin, il a retracé le parcours du champion épique et olympique Anthony Ervin (déc. 2016), et dernièrement, il s’est rendu aux Bermudes pour étudier au plus près les catamarans nouvelle génération de la Coupe de l’America. « Ces engins sont de véritables OVNI », selon ses dires. PAGE 3 8
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De motard à monarque Jouer les fanfarons, ado, la veille de Noël, alors qu’il achetait des baskets pour son frère, fut son coup du destin. Puis Charlie Hunnam devint Jax, l’anti-héros à moto et no limit de la série Sons of Anarchy Anarchy. Et un profil prometteur pour les producteurs d’Hollywood. Aujourd’hui, avec un rôle principal dans le film Le Roi Arthur : La Légende d’Excalibur d’Excalibur, le plus gros succès à date du comédien baraqué est à portée de lame. Et si Charlie, 37 ans, a décimé plus d’un adver adversaire à l’écran, c’est en son for intérieur qu’il aura trouvé le plus coriace. Dans une interview exclusive pour The Red Bulletin, il vous explique comment le combat mené – et remporté – contre ses démons internes et les heures sombres de son passé lui a ouvert la voie. Aussi, il se plaît à nous vanter les bienfaits d’un égoïsme strict, mais ponctuel. Si, si. C’est un Charlie Hunnam finalement plus érudit que guerrier qui se révélera à vous et qui côtoie dans ce numéro la sublime surfeuse Imogen Caldwell, les navigateurs futuristes de l’America’s Cup et les musiciens animés de Gorillaz. À chacun son trône. Quel sera le vôtre ? Bonne lecture ! Votre Rédaction THE RED BULLETIN
MARC HOM/TRUNK ARCHIVE (COUVERTURE)
On est un peu jaloux du photographe Jean Pierrot. Prenez la séance shooting avec la top et surfeuse Imogen Caldwell par exemple. Le Slovène est allé à sa rencontre à Red Bluff, le légendaire spot de surf de la côte ouest australienne, à 12 heures de route de Perth, et y a vécu une journée chargée en souvenirs brûlants, bécanes rutilantes et histoires de requins. PAGE 62
SOMMAIRE juin
BULLEVARD Un mode de vie hors du commun
12 Javier Bardem s’envoie du
Metallica pour rester zen
14 Les robots géants d’ d’Alien,
c’est pour demain : juré !
16 Un enduro moto hardcore 18 Pour changer d’opinion 20 22 24 26 28
sur la pop star Bebe Rexha Il construit de puissants sound systems façon tanks De quoi se goinfrer durant les prochains Twin Peaks 400 pièces de carbone pour un VTT ultime Cabane branchée en forêt Le chanteur de Linkin Park en a assez de se rebeller
GUIDE
Voir. Avoir. Faire. 78 Red Bull TV : ce qu’il ne
faudra surtout pas louper !
80 Montres : écrire le temps 82 Crucial : Red Bull Kumite 84 Agenda : le top des events
sportifs et culturels
90 Accessoires : 50 à choisir
pour vos virées de l’été
96 Ours : ils et elles font
The Red Bulletin 98 Makes You Fly : quand ça part – vraiment – en vrille
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SIRÈNE DU SURF
Se laisser mourir d’ennui ou devenir une pro du surf. À votre avis, quel fut le choix d’Imogen ?
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DÉCOLLAAAGE !
JEAN PIERROT, JANE STOCKDALE, SAM GREENFIELD/ORACLE TEAM USA
Haute technologie et performance humaine hors du commun : la navigation s’envole sur l’America’s Cup.
THE RED BULLETIN
56 DES CHIPS POUR CAMO & KROOKED Si un paquet de chips les attend backstage, c’est bien un dancefloor très très bouillant qu’ils honoreront à Bristol.
REPORTAGES 30
Le roi Charlie
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Cap sur le futur
56
Force tranquille
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Planche de salut
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Gare aux Gorillaz
Il a laissé des dizaines de cadavres derrière lui dans Sons of Anarchy, et aura la lame facile dans Le Roi Arthur, mais Hunnam, c’est un mental plus que des biceps, et une détermination en béton. Pour savoir à quoi ressemblera la navigation de compétition à l'avenir, concentrez-vous sur l’America’s Cup et attachez vos harnais de sécu. Les cerveaux de Camo & Krooked commutent dès que le sujet du jour est la musique. En route pour Bristol pour y rencontrer le duo électro autrichien. Née dans un bled perdu en Australie, Imogen Caldwell a eu beaucoup de temps pour surfer. Et ne nous régale pas que sur les vagues. C’est peut-être parce qu’ils sont virtuels que les Gorillaz ont plus de choses à dire que les stars bien réelles. Enfin, réelles, ça reste à prouver. 9
©A.S.0. 2017 - CRÉDITS PHOTOS : ISTOCK. CE DOCUMENT EST IMPRIMÉ SUR UN PAPIER CERTIFIÉ PEFC ISSU DE FORÊTS GÉRÉES DE MANIÈRE RESPONSABLE.
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8-9 JUILLET 2017
BULLEVARD U N
S T Y L E
D E
V I E
H O R S
D U
C O M M U N
FABRIZIO MALTESE/CONTOUR BY GETTY IMAGES
RÜDIGER STURM
La star espagnole Javier Bardem évoque avec nous son caractère, ses héros et Bruce Springsteen.
JAVIER BARDEM « JE NE CROIS PAS EN DIEU MAIS EN AL PACINO. » PAGE 12 11
BULLEVARD
Javier Bardem
Dans le nouvel opus de Pirates des Caraïbes, l’acteur oscarisé affronte Johnny Depp. Mais c’est dans la vraie vie que sont les défis qui l’occupent.
« FAIRE DES FILMS, C’EST JUSTE UN BOULOT » 12
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he red bulletin : Vous vous êtes récemment frotté aux Pirates des Caraïbes. Qu’avez-vous appris des flibustiers ? javier bardem : Je ne suis pas certain de le savoir. N’êtes-vous pas au moins devenu un as de l’épée ? Oui, je l’ai en effet beaucoup maniée alors qu’à la base je suis plutôt maladroit. C’est un bel exemple qui rappelle que la maîtrise d’un art s’accomplit pas à pas.
Les pirates sont-ils pour autant un exemple à suivre ? Non. Mon père, mort quand j’avais 25 ans, était pour moi un modèle. Malgré une vie difficile, il n’a jamais baissé les bras. Je ne l’ai connu qu’à l’adolescence. Mes parents se sont séparés quand j’avais deux ans. C’était important pour moi de connaître ses limites et ses erreurs mais aussi ses côtés positifs. Cela m’a permis de comprendre que la vie d’un homme est faite de bons et de mauvais choix. Quelles sont les qualités que vous admirez chez un homme ? La capacité de respecter tout un chacun. Bien sûr, on doit pouvoir faire entendre sa voix et exprimer son point de vue, THE RED BULLETIN
Javier Bardem, acteur oscarisé de 48 ans, ancien rugbyman, il est aussi l’un des méchants de James Bond.
FABRIZIO MALTESE/CONTOUR BY GETTY IMAGES
RÜDIGER STURM
mais on doit aussi être ouvert aux opinions divergentes. J’admire les gens capables de rester dignes et responsables en toutes circonstances même lorsqu’ils luttent pour la survie. Même sans avoir à lutter pour votre survie, vous reconnaissez-vous des vertus ? Ce n’est pas à moi de le dire. Si je m’encense, cela paraîtrait prétentieux et si je me déprécie, on pourrait y voir de la fausse modestie. Dites quand même quelque chose de gentil sur vous… Très bien. Je pense être quelqu’un de patient, j’attends gentiment de voir comment les choses évoluent… ou pas. Je les traite lorsqu’elles ar arrivent. Surtout quand ce sont des questions importantes. Qu’en est-il de votre courage ? Il semble que cela soit une marque de fabrique de la famille. Votre oncle a connu la prison pour ses films antifascistes. Et votre mère, une activiste convaincue, a failli perdre la vie lors d’un attentat… Mais moi, il ne m’est rien arrivé de tel. Je suis actif politiquement, j’essaie d’agir autant que je peux sur un plan humanitaire. Je me souviens avoir tourné un documentaire sur Médecins Sans Frontières. J’ai passé un mois en Éthiopie. À un moment, j’ai demandé si je pouvais me rendre utile. On m’a répondu : « Vous êtes médecin ? » « Non. » « Infirmier ? » « Non. » « Vous vous y connaissez en logistique ? » « Non. » « Avez-vous des compétences susceptibles d’être utiles dans le désert ? » « Non. » « Alors rentrez chez vous et faites des THE RED BULLETIN
films que nous pourrons voir à notre tour quand nous rentrerons. » Ne perd-on pas de vue ces grandes questions en évoluant dans le monde glamour des grosses productions ? Non, parce que je n’oublie jamais que ce n’est là que mon boulot. J’ai la chance de pouvoir l’exercer mais ce n’est pas la vraie vie. En tant qu’acteur, est-ce que vous pensez être comme tout le monde ? Nous sommes tous des acteurs. Marlon Brando disait : « Jouer un rôle est très facile. Nous le faisons tous au quotidien pour survivre. » Que faites-vous quand votre boulot vous pèse ? Je vire tout le monde de ma caravane, je m’enferme et exige qu’on me laisse tranquille. Vous êtes sérieux ? Non pas vraiment. En général, je m’amuse beaucoup. Mais quand j’ai besoin de me détendre, j’écoute du Metallica. Je les ai vus en concert à Bogotá il y a quelques mois. C’était génial ! Je vous croyais fan de Springsteen. Vous avez même fait un discours en ouverture de son concert à Madrid. Oui, une faute de jeunesse. Il ne faut jamais se présenter devant des milliers de gens qui sont là pour quelqu’un d’autre. Êtes-vous admiratif de cet artiste que l’on appelle « The Boss » ? C’est clair. J’ai eu l’occasion de le croiser rapidement plusieurs fois. C’est un homme qui donne tout à chaque fois. Il ne tient rien pour acquis et est fidèle à ses convictions. Il en tire une énergie unique qui après toutes ces années est restée intacte. Croyez-vous en des énergies spirituelles, en une force supérieure ? Non. J’ai parlé à mon père quelques instants avant sa mort. Je lui ai demandé : « Peux-tu me rendre visite
«J’ADMIRE LES GENS CAPABLES DE RESTER DIGNES.» à mon prochain anniversaire pour me dire ce qu’il en est ? » Il n’est jamais venu. Alors si une personne aussi gentille et polie que mon père ne vient pas, cela signifie forcément qu’il n’y a rien de l’autre côté. Il doit bien y avoir une force que vous vénérez… Mon mantra est et reste : je ne crois pas en Dieu mais je crois en Al Pacino. Mais pourquoi donc ? Dans le film Le Parrain, il y a la scène où il tue deux gangsters dans un restaurant. Extérieurement, il arbore un calme olympien. Mais ses yeux et son langage corporel trahissent chaque pensée qui le traverse. Il s’abandonne entièrement à cette énergie. On ne peut que s’interroger : mais comment diable fait-il ? Pirates des Caraïbes : la vengeance de Salazar au cinéma le 24 mai
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Big boys, big toys
Quatre mètres de haut pour une tonne cinq : Method-2 est le premier robot intégrant un cockpit. Sa raison d’être ? Sauver des vies.
BIENTÔT DANS LE COMMERCE 14
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ransformers, Robocop, Ghost in The Shell… la liste des blockbusters hollywoodiens pour lesquels le designer 3D Vitaly Bulgarov a imaginé d’incroyables robots futuristes est longue. Avec le concours de la société sud-coréenne Hankook Mirae Technology, il passe à présent de la fiction à la réalité. Depuis 2014, entouré de trente ingénieurs, il travaille au développement d’un robot en aluminium et en carbone de quatre mètres de hauteur. Method-2, c’est son nom, pèse une tonne et demie dont
THE RED BULLETIN
VITALY BULGAROV/HANKOOK MIRAE TECHNOLOGY
Le robot lors de son premier test dans le labo sud-coréen. Sa sortie est prévue pour fin 2017.
130 kg par bras. D’aspect futuriste, le géant bénéficie aussi d’une technologie révolutionnaire. Method-2 est le premier robot pouvant être contrôlé à distance ou depuis son torse qui abrite une cabine de pilotage. Les mouvements des bras du passager sont reproduits par ceux de la machine. Le pilote peut ainsi soulever des objets qui seraient bien trop lourds pour des bras humains. L’Américain Jeff Bezos, patron d’Amazon, est le premier VIP à avoir testé le colosse lors d’une conférence high-tech en mars. Visiblement conquis, le patron milliardaire déclare depuis le cockpit : « J’ai l’impression d’être dans la peau de Sigourney Weaver », en référence à une scène du film Aliens, le retour où l’actrice pilote un robot géant. Ce dernier doit être commercialisé dès la fin de l’année au prix de 7,8 millions d’euros, un prix somme toute raisonnable comparé aux 190 millions qu’aurait coûté son développement. Yang Jin-Ho, patron de Hankook Mirae précise d’ailleurs que le colosse n’est pas qu’un jouet pour millionnaires. Method-2 a vocation d’être le premier robot bipède permettant à l’homme de se déplacer en zones à risques. Un moyen d’intervention idéal pour des accidents nucléaires ou des sauvetages dans des décombres. vitalybulgarov.com
FLORIAN OBKIRCHER
BULLEVARD
BULLEVARD
Red Bull Hare Scramble Dans la plus éprouvante des courses de hard enduro, se sentir impuissant est la norme.
UN SOMMET DE DOULEUR
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THE RED BULLETIN
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SEBASTIAN MARKO/RED BULL CONTENT POOL
WERNER JESSNER
epuis 1995, les 500 pilotes les plus courageux et les plus aguerris de la planète partent à l’assaut de l’Erzberg styrien en Autriche. La plupart n’ar n’arrivent jamais au bout. Les uns butent sur la côte raide, d’autres grillent le moteur dans la section Hell’s Kitchen, s’épuisent dans la Carl’s Dinner ou finissent coincés au fond de la « baignoire ». La difficul-
té sans égal du parcours ne doit rien au hasard. Elle est censée préserver la réputation de la course, celle d’être l’épreuve d’enduro la plus sélective au monde. Certaines années, seule une poignée de pilotes termine dans les quatre heures imparties. Lorsque le taux de réussite excède vingt participants, soit environ 5 % des pilotes engagés, les organisateurs corsent le parcours l’édition suivante. Vous ne verrez nulle part ailleurs des pros souffrir autant, parfois jusqu’aux larmes ou des athlètes de haut niveau unir leurs forces pour seulement espérer finir la course. Ici, l’ennemi n’est pas le concurrent mais la montagne. Red Bull Hare Scramble, le 18 juin en direct à partir de 11 h 30 sur redbull.tv Plus sur Hare Scramble ? Parallel Universe, docu avec le serial winner Taddy Blazusiak sur redbull.tv/paralleluniverse
Tomber, se relever, repartir au combat et finalement échouer est le lot de la majorité.
THE RED BULLETIN
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All Your Fault, l’opus de Rexha en deux parties. La seconde est dans les bacs.
BULLEVARD
L
a voix de Bebe Rexha a beaucoup été sollicitée ces deux dernières années : David Guetta et Martin Garrix, deux stars de la scène dance, la recrutent pour leur album house qui fait un carton. Son titre Me, Myself & I en duo avec le rappeur G-Easy fait partie des dix titres les plus écoutés sur la toile, et son single I Got You est numéro un des hits dance US. Vous feriez une erreur de penser qu’il s’agit là d’une starlette imposée par une major. Cette New-Yorkaise de 27 ans est sans doute la prochaine star mainstream, mais
Bebe Rexha
JARED THOMAS KOCKA/CHILLI MEDIA
FLORIAN OBKIRCHER
Cinq bonnes raisons de blinder vos playlists avec cette jeune interprète américaine si elle ne vous a pas encore hypnotisé.
PAS CELLE QUE VOUS CROYEZ... THE RED BULLETIN
plus important encore, Rexha est une figure parmi les plus talentueuses et honnêtes du showbiz. Cinq raisons d’en faire votre artiste préférée.
1. Elle est déterminée
Rexha rejette l’idée d’être un succès fabriqué. L’an dernier elle twitte : « Je ne suis ni stupide, ni le joujou de personne. J’écris chaque morceau que j’interprète et me bats depuis mes débuts. » On la croit sans difficulté, la musique est sa passion. Enfant, elle suit des cours de trompette pendant neuf ans, apprend seule le piano, la guitare et à se servir des logiciels de musique pour réaliser sa bande démo, laquelle lui permet, après de dures années de labeur, de décrocher un contrat de disque.
2. C’est une tête pensante discrète
Vous ne le savez peut-être pas mais Rexha est l’auteure de certains de vos tubes favoris. The Monster d’Eminem et Rihanna, c’est elle. Under You de Nick Jonas aussi. Avant de connaître la lumière, Rexha signe pendant des années des hits pour des pointures telles que Selena Gomez, Pitbull ou Iggy Azalea. Son talent est découvert tôt lorsqu’elle rafle le Grammy du meilleur jeune compositeur, grillant ainsi la priorité à 700 concurrents.
3. Elle est bien dans ses baskets Elle grandit avec les stars de la pop des années 2000. D’origine albanaise, Rexha n’a pas toujours été à l’aise avec son corps. « En grandissant, mes formes se sont faites plus généreuses et à l’époque,
j’admirais les femmes minces aux allures de garçons comme Britney Spears, confit-elle à l’Evening Standard. Je me disais, mon Dieu mes cheveux sont noirs et je ne lui ressemble en rien. » Aujourd’hui, l’artiste accepte mieux ses formes et reconnaît le devoir en partie aux Kardashian qui, pour elle, ont ouvert la voie à des artistes ne répondant pas aux standards de beauté de la « femme américaine ».
4. Elle dépanne les superstars
Beaucoup pensent que David Guetta a invité Rexha pour chanter le chorus de son hit Hey Mama une fois le mor morceau enregistré. La vérité est autre. Le DJ français sollicite son aide à un moment où il manque d’inspiration pour boucler le titre. Rexha l’écoute et selon la légende, en moins de dix minutes elle lui pond le fameux chorus qui propulse la chanson dans le top 10 de 21 pays. Rien que ça !
5. La langue de bois, connaît pas
La plupart des jeunes artistes sont prudents avec les médias pour ne pas porter préjudice à leur carrière. Il en va autrement avec Rexha. Dans le morceau F.F.F. par exemple qui signifie Fuck Fake Friends (trad. j’emmerde les amis de façade), elle n’hésite pas à utiliser un langage cru pour régler ses comptes avec ceux qui ont abusé d’elle. Le mor morceau passe peu en radio mais pour elle, c’est secondaire. « Je dis beaucoup de gros mots, et ce n’est pas près de changer », lance-t-elle au site The Star. beberexha.com
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BULLEVARD
Nik Nowak
La sculpture Soundpanzer de ce Berlinois nous ouvre aux subtilités sonores du monde avec une puissance de 4 000 watts.
SA MISSION : LIBÉRER LE SON, À FOND
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he Red Bulletin : M. Nowak, en quoi une sono de 4 000 watts montée sur un engin chenille de deux tonnes générant un bruit d’enfer dans les clubs ou les festivals où vous passez, est-il de l’art en soi ? nik nowak : De l’art perfor performatif pour être précis. Le Soundpanzer est l’aboutissement d’une série de sound systems mobiles, le fruit de ma fascination pour le mariage entre structure et acoustique. C’est un objet d’art où sculpture et générateur de sons ne font qu’un afin d’investir un lieu de manière acoustique. Trois caissons de graves de 45,7 cm et deux amplis de 4 000 watts, avec en plus un contrôleur de vidéoprojecteur, le Soundpanzer impose une présence pour le moins
intrusive. On se l’imagine plutôt dans une rave party. C’est bien plus que de la musique à pleins tubes, si c’est ce à quoi vous pensez. L’objet permet une expérience sonore multiple agissant sur le corps et la psyché. Avez-vous un exemple concret ? Pendant la performance, je projette sur écran le grésillement d’une télé à volume élevé, puis progressivement j’élimine les fréquences désagréables tout en changeant les couleurs sur l’écran. Le grésillement devient subitement un son apaisant évoquant la pluie qui tombe. L’expérience per permet ainsi de mieux comprendre comment les bruits nous affectent. Selon vous, nous ne prêtons pas assez attention aux bruits qui nous entourent ? Hélas non. Les espaces sont souvent acoustiquement saturés. Le Soundpanzer les libère à nouveau. niknowak.de
THOMAS HANNICH/PLATNUM
AREK PIATEK
Tsunami sonore : l’artiste allemand Nik Nowak et son Soundpanzer de 4 000 watts.
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THE RED BULLETIN
GSX 1000
Surround Sound Reborn Designed primarily for gaming, the GSX 1000 audio amplifier features a Sennheiser Binaural Rendering Engine. The groundbreaking 7.1 Virtual Surround Algorithm was developed with the needs of professional gamers in mind. Experience surround sound on a new level. www.sennheiser.com/gsx-1000
BULLEVARD
PRÉPARATION Dans un saladier, mélanger la farine, la poudre d’amandes, le sucre glace et le sel. Ajouter le beurre et malaxer jusqu’à obtenir une fine chapelure. Battre l’œuf en y incorporant l’essence de vanille et la mesure d’eau puis verser le liquide obtenu dans la farine et mélanger avec une fourchette, puis avec les mains pour obtenir une pâte ferme. Partager la pâte en deux boules égales, les étaler en rond, les couvrir d’un film et laisser reposer au frigo pendant 1 heure. Pendant ce temps, faire chauffer à feu moyen la confiture et le sucre dans une casserole en remuant pour dissoudre le sucre. Porter à ébullition puis ajouter la fécule de maïs et la mesure d’eau ou de bourbon, et remuer le tout jusqu’à ébullition jusqu’à obtenir une mixture épaisse. Retirer du feu, ajouter les cerises, bien mélanger et laisser refroidir.
BON APPÉTIT TIT, AGENT COOPER! L
e 21 mai prochain, soit un quart de siècle après le dernier épisode, la série culte de David Lynch revient sur le petit écran. Dans les dix-huit épisodes que compte cette troisième saison, on retrouvera les personnages phares que sont Laura Palmer, la femme à la bûche, la serveuse Shelly
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Johnson et bien sûr l’agent Dale Cooper et son addiction à la tarte aux cerises. Lindsey Bowden, créatrice du festival Twin Peaks en Angleterre, a conçu une recette de cette tarte (récurrente dans la série !) à retrouver dans son livre de cuisine Damn Fine Cherry Pie: And Other Recipes from TV’s Twin Peaks. sho.com/twin-peaks
La tarte aux cerises de Shelly Johnson Pour la pâte 450 g de farine 50 g de poudre d’amandes 100 g de sucre glace Une pincée de sel 250 g de beurre doux en cubes 1 œuf de bonne taille 1⁄2 cuil. à c. d’extrait de vanille 5 cuil. à soupe d’eau Pour la garniture 150 g de confiture de cerises 150 g de sucre en poudre 1,5 cuil. à s. de fécule de maïs 3 cuil. à s. d’eau ou de bourbon 1,25 kg de cerises (750 g sans les noyaux) 1 jaune d’œuf mélangé à 1 cuil. d’eau pour le glaçage 1 cuil. à s. de sucre cristallisé
Une fois la croûte dorée, baisser le thermostat à 180 °C (4 pour un four à gaz) laisser cuir encore 35 à 40 minutes jusqu’à ce que la garniture bouille et que la pâte devienne croustillante. Si besoin, couvrir la pâte d’aluminium pour éviter qu’elle ne brûle. Laisser refroidir une heure avant de servir.
FLORIAN OBKIRCHER
Fêtez le retour de la série emblématique de David Lynch en dégustant la fameuse tarte de Shelly Johnson…
ADDIE CHINN
Twin Peaks
Préchauffer le four à 200 °C (niveau 6 pour un four à gaz). Sur un plan de travail fariné, étaler la première moitié de la pâte de sorte qu’elle recouvre entièrement l’intérieur du moule (un moule de 24 cm beurré). Verser la garniture dans le moule et badigeonner l’extrémité de la tarte avec le glaçage à base de jaune d’œuf. Étaler la seconde pâte finement et y découper des formes ondulantes à déposer sur la tarte en prenant soin de souder les extrémités à la bordure de la tarte. Ajouter le glaçage à l’œuf et saupoudrer le tout de sucre. Mettre au four.
THE RED BULLETIN
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BULLEVARD
Le VTT absolu
Cadre de vélo de tous les superlatifs, Unno nécessite 14 m² d’un tapis de carbone chauffé à 400°C dans lequel sont découpées 400 pièces.
UN CADRE IDYLLIQUE 24
THE RED BULLETIN
ROBERT SPERL UNNO.COM
L
e châssis est la pièce maîtresse du vélo. Il en définit l’esthétique et les spécificités de conduite. Depuis des années, Cesar Rojo (ex-vététiste en championnat du monde et propriétaire de Cero Design à Barcelone) n’a de cesse de les améliorer. D’abord pour le compte de Mondraker,
THE RED BULLETIN
spécialiste du travail forgé, puis pour son projet Unno. Ce perfectionniste, éternel insatisfait, réalise tout luimême. Et comme Cesar pratique encore la compétition (en 2015, il est sacré champion du monde de sa catégorie d’âge), son Unno est usiné avec un souci extrême du détail. Entièrement en carbone, la structure assemble 400 pièces
réalisées avec des moules en aluminium, chauffées à 400 °C dans un autoclave avec une pression d’environ dix bar. Les prototypes sont testés jusqu’à la rupture, ainsi rien n’est laissé au hasard. Cette année, 25 cadres sortiront de l’atelier, à prix d’ami. Autour de 4 000 € pièce. Car ici, la passion l’emporte sur le profit… unno.com 25
BULLEVARD
Mirrorcube
Cet hôtel au nord de la Suède vous propose de suspendre le temps et l’espace, du moins les 63 mètres cubes qu’occupent ses chambres.
nfant, on a tous rêvé de passer une nuit douillette dans une cabane en haut d’un arbre. Au nord de la Suède, ce rêve est réalité. Au cœur d’une forêt dense près de Harads, à cinquante kilomètres du cercle polaire, le Treehotel propose la chambre Mirrorcube, un cube de verre de 4 × 4 × 4 m accessible via une échelle de corde, flotte entre deux arbres. Mais ici, on est loin de l’image d’Épinal de la cabane dans l’arbre. Le Mirrorcube joue des tours à notre vue. « Sa façade entièrement en verre reflète la nature environnante de sorte qu’il finit par s’y fondre et y disparaître, explique Kent Lindvall cocréateur de l’hôtel. Il fait partie
Le meilleur du rustique : intérieur en bois de bouleau.
de la forêt. » Le message ici est clair. « La proximité avec la nature nous permet de mieux la préserver. Les hôtes sont censés oublier la civilisation, afin de couper et opérer un retour aux sources. » Le cube peut accueillir deux personnes et propose toutes les commodités : séjour, chambre et salle de bain (agrémentée d’un sol chauffant) sont entièrement habillés de bouleau. Son balcon et ses six fenêtres avec vue panoramique ouvrent sur un spectacle à couper le souffle (on imagine les aurores boréales vues d’ici). Un sauna est accessible à quelques mètres sous le cube. Et pour les accrocs à la « civilisation », le Mirrorcube dispose même d’une connexion wifi. treehotel.se
PETER LUNDSTRÖM/WDO
AREK PIATEK
UN RÊVE À LA HAUTEUR
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La parfaite escape room : la chambre suspendue Mirrorcube en Suède.
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THE RED BULLETIN
BULLEVARD
Adieu chants rageurs et guitares saturées, le chanteur de Linkin Park, Chester Bennington, ne veut plus donner de leçon.
LE MONDE EST COMME UN CHIEN EN LAISSE 28
C
onfortablement installé dans un fauteuil du célèbre Sunset Marquis Hotel face à Sunset Strip dans le quartier ouest d’Hollywood, Chester Bennington, leader de Linkin Park, présente le septième et nouvel album du groupe, One More Light, dans les bacs le 19 mai. Il y est toujours question d’aléas de la vie mais les murs de son de guitares en moins. Il y a seulement une décennie, l’âme torturée de Bennington scandait Numb ou In The End, deux hymnes à une génération perdue. Mais ça, c’était avant. Depuis, le turbulent groupe de rock s’est assagi et a gagné en assurance. « Mon rôle n’est pas d’éduquer les gens, lance
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PHT/EXPA/PICTUREDESK.COM
Linkin Park
le quadragénaire à propos de son statut de superstar. Nous ne voulons ni ne pouvons changer le monde. Nous souhaitons seulement partager nos expériences et nos impressions en espérant que les gens y trouvent un intérêt. » Voilà des propos pour le moins inhabituels dans la bouche du chanteur Chester Bennington. « Le monde progresse en permanence. Il est comme un chien en laisse. Il essaie régulièrement de s’en défaire mais son maître finit toujours par le ramener sagement à la maison. » Sur le Sunset Strip, une sirène se met à hurler. Bennington, autrefois esclave de ses émotions, se drape aujourd’hui dans une sérénité qu’on ne lui connaît pas. Sans doute a-t-il fini par comprendre qu’il n’a pas à porter le monde sur ses épaules. linkinpark.fr
BJÖRN SPRINGORUM
Nez à nez avec Bennington : privilège du premier rang.
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le choc des idées
15-16-17 JUIN / PARIS 2017 vivatechnology.com “Quelque chose de grand est en train de se passer en France...” Mike Butcher, TechCrunch
ORGANISATEURS
“La France, grâce à son vibrant écosystème de startups, va devenir la Silicon Valley de l’Europe” John Chambers, Cisco
“Un air de Silicon Valley flotte sur la porte de Versailles à Paris” Les Echos
PARTENAIRES PLATINUM 15-16-17 JUIN / PARIS 2017
Charlie Hunnam 31
Pour beaucoup, il est Jax, héros violent et bien gaulé de la série motorisée Sons of Anarchy. Un mâle invulnérable que Charlie Hunnam va retrouver dans le rôle principal du Roi Arthur. Mais en creusant un peu, le Britannique de 36 ans se révèle fragile et introverti, plus érudit que guerrier. Rares sont les stars du ciné d’action qui ont à ce point exploré les profondeurs de leur âme. TEXTE : RÜDIGER STURM PHOTOS : MARC HOM / TRUNK ARCHIVE
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Issue de la littérature médiévale, la figure du roi Arthur (ici sous les traits de Charlie Hunnam) a été maintes fois mise en scène.
« JE VOULAIS INSPIRER LE RESPECT, MAIS C’ÉTAIT N’IMPORTE QUOI. »
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sondé mes profondeurs pour identifier ce qui était utile, bon et sain en moi, et ce qui n’était que les conséquences des déceptions ou des traumatismes de mon enfance que j’ai entretenus au fil du temps. Vous faites ça tout seul ou vous avez un gourou personnel pour vous aider ? J’ai eu la chance d’avoir plusieurs mentors, l’un d’entre eux étant Guy Ritchie, réalisateur du Roi Arthur : La Légende d’Excalibur. Il s’est particulièrement intéressé à l’ego, c’est-à-dire le prisme à travers lequel nous donnons du sens à la condition humaine. Et il m’a orienté vers un livre intitulé Plus malin que le diable, de Napoleon Hill. Ce livre se présente sous la forme d’un entretien de 350 pages entre l’auteur et le diable. Vous réalisez que le diable représente notre lutte avec nous-même. Vous devez décomposer vos peurs les plus profondes en portions plus digestes, afin de pouvoir les comprendre et les surmonter. Ce n’est pas franchement la manière la plus marrante de passer son dimanche aprèm, mais c’est incroyablement profitable à long terme. De quel genre de traumatismes avezvous souffert ? Quand j’étais petit, j’étais souvent la cible des autres. Je me suis battu à de nombreuses reprises, j’ai subi pas mal de défaites et ai pris quelques sérieuses raclées. Vous avez peur de la violence depuis ? C’est plus compliqué. Lorsque ça vous arrive, vous vous dites : « Je vais faire ce qui est en mon pouvoir pour ne plus me retrouver dans une telle situation. » Alors vous sortez et apprenez à vous battre. C’est une saine réaction, non ? Encore aujourd’hui, je m’entraîne aux arts martiaux avec cette même volonté de ne plus jamais laisser se reproduire un truc pareil. Mais j’avais tendance à adopter cette attitude en permanence. Je voulais que les gens comprennent tout de suite : « Si vous cherchez la merde, ça va mal se passer pour vous. » Mais un jour, tu te rends compte que tu es devenu l’esclave de la chose dont tu te protèges. Je commençais à reproduire tout un tas de comportements de mon père... ... votre père qui, selon Wikipédia, était « gangster et marchand de ferraille ». C’était un type formidable, et quand j’étais plus jeune, je passais mon temps à jouer le rôle de mon père, je l’ai même THE RED BULLETIN
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he red bulletin : Comment fait-on pour devenir roi ? charlie hunnam : Dans le cas d’Arthur, il vient de nulle part, et soudain, on lui offre un destin qu’il n’a jamais vraiment souhaité. Il est donc terrifié par cette responsabilité. Parce qu’aucun défi extérieur ne peut vous préparer à ça, il s’agit toujours d’un défi intérieur. Il vous faut vaincre ses démons intérieurs pour être suffisamment fort. Quand je jouais Arthur, je pensais très fort à Conor McGregor, le champion poids léger en titre de l’UFC. Il répète souvent : « Je n’ai pas d’adversaire. Je me bats contre moimême dans l’octogone. Il n’y a que moi et mes propres peurs, et une mise en œuvre de mes propres capacités qui vont me faire perdre ou gagner un combat. » Même si vous n’êtes ni roi ni champion d’UFC, est-ce que vous affrontez vos démons intérieurs ? Carrément. Lorsque vous atteignez la mi-trentaine, vous réalisez que vous êtes, pour le meilleur ou pour le pire, le produit des influences sociales et environnementales auxquelles vous avez été exposé dans l’enfance. Au cours des quatre ou cinq dernières années, j’ai donc
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24-28 MAI
© 2017 Hurricane action sports company company. Crédits photos : Cedric De Rodot
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Maîtriser la voie du guerrier : une aptitude plus sage que brutale.
souvent imité en tournage. La plupart des gens qui ont été victimes de violences pendant leur enfance deviendront des adultes qui perpétueront ce cycle et se montreront violents à leur tour. Personnellement, j’ai joué beaucoup de rôles de gros durs. J’avais le sentiment d’exorciser ces peurs en devenant un macho à l’écran. Mais ça a aussi déteint sur la perception que j’avais de moi-même dans ma vie réelle. Je ne tenais pas forcément à devenir une brute, mais je voulais inspirer le respect, quel que soit le milieu dans lequel j’évoluais. Aujourd’hui, je me rends compte que c’est du grand n’importe quoi. Pourrait-on dire que vous avez innové ou que vous vous êtes réinventé ? Je dirais que j’essaie de me connaître moimême et de connaître ma vérité plutôt que de tenter de me réinventer. Quelle est la meilleure technique pour apprendre à se connaître ? D’abord, vous devez être conscient de la responsabilité sociale et économique qu’on fait peser sur nous tous. Elle peut souvent nous empêcher d’avancer vers notre véritable essence et notre intention profonde. Rappelez-vous votre enfance et posez-vous la question : « Quelle était mon intention dans la vie ? Quels étaient mes espoirs et mes rêves ? » Mais de telles aspirations ne sont-elles pas, comment dire, puériles ? C’est des conneries. Vous êtes en vie, alors c’est votre droit le plus absolu de poursuivre vos aspirations profondes. Et malheureusement, trop souvent, les gens se découragent ou se retrouvent pris au piège des attentes des autres et ils oublient ce qu’ils veulent vraiment. Je suis un grand fan de Joseph Campbell, 36
le mythologue américain. Il a passé toute sa vie à essayer de comprendre le sens de l’existence humaine. Son crédo, c’était de suivre son bonheur. Il disait que la meilleure chose que tu puisses faire pour toi-même, même si c’est difficile, c’est de te caser une heure par jour où tu ne fais rien de ce que tu es obligé de faire. Oublie tes factures, oublie ton boulot, oublie tes gosses, et passe une heure à habiter ton esprit et ton corps, et donne vie à cette intention. Tu peux écrire un poème, mar marcher ou écouter de la musique, mais fais quelque chose pour toi, tous les jours. Ta véritable nature commencera à se révéler. OK, disons que vous avez trouvé votre véritable nature. Et ensuite ? Enfant, je passais des heures à lire le philosophe et poète américain Henry David Thoreau. Il écrivait : « Si quelqu’un avance en toute confiance dans la direction de ses rêves et s’efforce de mener la vie qu’il a imaginée, il rencontrera un succès auquel il ne se serait pas attendu en temps ordinaire. » Ce qui signifie exactement ? Si vous vous jetez de tout cœur dans la poursuite de vos aspirations et de vos désirs pour manifester l’intention que vous nourrissez pour cette vie, alors l’univers conspirera pour vous y aider. Puisse Dieu vous entendre. Mais ma vie en est le meilleur exemple. J’ai complètement merdé mon éducation parce que j’étais obsédé par le monde du cinéma dont je voulais faire partie à tout prix. Au début, j’avais envie de devenir écrivain et réalisateur, puis mon intérêt a évolué vers le métier d’acteur. J’ai quitté l’école avec des notes pourries et aucune perspective d’avenir, et je me suis inscrit
à un cours de ciné. J’ai commencé à m’investir comme jamais je ne l’avais fait. Je me suis mis à écrire des lettres à des agents d’acteurs et à mener une véritable campagne pour des rôles. Et après un an passé exclusivement à servir les aspirations que je nourrissais pour mon avenir, la veille de Noël, un truc est arrivé. La veille de Noël ? Sérieusement ? Oui. J’étais au pub dès onze heures, et à quatorze heures, j’étais déjà un peu pompette : « Tiens, c’est l’heure d’aller acheter les cadeaux de Noël. » Alors, je vais au magasin de chaussures pour acheter des baskets à mon frangin. Je dansais et faisais le clown avec un pote, et je vois une dame qui me dévisageait. Je lui envoie un baiser avec la main, elle vient vers moi et me parle, et il s’avère qu’elle est la productrice de Byker Grove. C’était la seule série qui se tournait dans ma ville. Elle m’a dit : « Tu es génial, tu as déjà pensé à devenir acteur ? » Je lui ai sorti tout un baratin du style : « Carrément, c’est tout ce que j’ai toujours rêvé de faire. » Et elle m’a engagé pour trois épisodes. Comme j’étais un gars de 17 ans plutôt malin, je suis allé voir les gars de l’agence par laquelle je voulais être représenté. Je leur ai rappelé que je leur avais envoyé un tas de lettres. Et qu’ils n’avaient pas répondu. Je leur ai dit : « J’ai réussi à décrocher un rôle par mes propres moyens. Vous n’êtes pas vraiment en position de prétendre à une commission. Mais je vous laisserai prendre une commission sur ce contrat si vous acceptez de me représenter. » La première audition à laquelle ils m’ont envoyé était Queer as Folk. J’ai eu le rôle et... ... vous avez rencontré un succès auquel vous ne vous seriez pas attendu en temps ordinaire ? Exactement. C’était comme si le roi Arthur avait retiré l’épée de la pierre. Puis j’ai connu une période d’échecs prolongée. Mais aujourd’hui, je surfe à nouveau sur une vague de succès. J’espère. Et quelle est votre réelle intention dans tout ça ? Me rapprocher toujours un peu plus de ma propre vérité. Instagram : @charliematthewhunnam
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« POUR DEVENIR ACTEUR, JE ME SUIS INVESTI COMME JAMAIS. ET PUIS, LA VEILLE DE NOËL... »
VILLETTE SONIQUE 25
31.05.2017 villettesonique.com • #VS17
DÉCOLLAGE IMMÉDIAT ! texte : JOSH DEAN photos : SAM GREENFIELD / ORACLE TEAM USA
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Après avoir remporté la dernière Coupe de l’America au terme d’une remontée spectaculaire, Oracle Team USA a pu choisir le lieu de l’édition 2017. En juin, six équipes se retrouveront aux Bermudes pour y disputer le plus ancien trophée du monde à bord de bateaux futuristes.
Du genre périlleux : accroissement des vitesses veut dire augmentation des risques. La prépa revêt donc une importance capitale.
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Au cours de la dernière décennie, la vitesse des voiliers de course a été multipliée par cinq, et l’âge moyen des concurrents a été réduit de 10 ans. Cette 35e édition de la Coupe de l’America qui se déroulera aux Bermudes au mois de juin marquera l’avènement d’un SPORT RÉSOLUMENT NOUVEAU.
ifficile de louper l’affiche géante annonçant la tenue prochaine de la Coupe de l’America lorsque vous débarquez dans l’unique aéroport des Bermudes. La petite île hébergera au mois de juin la 35e édition de l’un des événements sportifs les plus anciens au monde. À San Francisco, en 2013, la course était presque passée inaperçue au milieu des nombreuses attractions de la ville. À part peut-être pour ceux qui, en se rendant au boulot, voyaient soudainement un catamaran digne d’un film de sciencefiction débouler devant leurs yeux à une vitesse insensée. Mais cette année, l’épreuve va envahir la petite nation insulaire balayée par les vents. Deux ères principales ont marqué l’histoire de la Coupe de l’America. Une première période regroupant tout ce qui s’est passé avant 2010, puis la transformation radicale apportée par l’arrivée des voiliers multicoques. C’est donc en 2010 que le fondateur d’Oracle, Larry Ellison, et le syndicat BMW Oracle Racing détrônaient le « defender » suisse Alinghi à bord d’un trimaran qui, pour la première fois, était doté non pas d’une voile souple, mais d’une aile rigide – la plus grande jamais conçue. Oracle fusait alors sur les eaux à plus de 20 nœuds de moyenne, vitesse deux fois plus élevée que celle des éditions précédentes. Trois ans plus tard, le monde de la voile devient encore plus fou lorsque deux teams, Oracle Team USA et Team
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NŒUDS
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AUGMENTATION SPECTACULAIRE DE LA VITESSE
11 2007 2009 2011 2013 2015 2017
Depuis 1851, la vitesse des bateaux de l’America’s Cup n’a que peu augmenté avec les années, mais depuis 2007, ce fut fulgurant.
« Imaginez que vous êtes en situation d’urgence absolue, sur le toit de votre voiture alors que vous roulez sur l’autoroute à 90 km/h. C’est la situation que doivent affronter ces gars. Ils doivent prendre une décision en une fraction de seconde qui peut faire basculer la course : faut-il louvoyer, empanner ou aller tout droit ? » Ian « Fresh » Burns, responsable des performances, Team Oracle USA
BATEAUX PLUS RAPIDES, TRAJETS PLUS COURTS
En 1851, la goélette America a concouru contre 15 autres bateaux sur 53 miles nautiques autour de l’île de Wight (Angleterre). America gagne avec 8 minutes d’avance, soit environ un tiers du temps que mettront les bateaux pour parcourir le tracé des Bermudes, localisé entre deux îles. Il fera 10 à 12 miles de long et prendra 20 à 22 minutes.
UN SPORT RÉVOLUTIONNÉ
Le voilier America, premier vainqueur de la Coupe de l’America, était une goélette en bois de 30 mètres de long avec près de 500 m² de voilure en navigation vent debout. L’AC50 ne mesure quant à lui que 15 mètres de long avec une coque en fibre de carbone et une aile rigide de 102 m².
New Zealand, se présentent à l’épreuve avec des catamarans équipés de foils et capables de voler au-dessus de la surface de l’eau, doublant à nouveau la vitesse maximale, portée à plus de 40 nœuds. Cette innovation a propulsé la voile dans une dimension où la technologie et la condition physique comptent autant que l’expérience du navigateur. Transformer un voilier de course en F1 des mers : c’était l’ambition d’Ellison. En remettant son titre en jeu cette année, il a demandé aux organisateurs et aux ingénieurs de continuer à repousser sans cesse les limites tout en réduisant au maximum les coûts afin d’attirer davantage de teams. Les derniers catamarans munis de foils – les AC50 –, sont les voiliers les plus rapides jamais construits et capables de dépasser les 50 nœuds – bien qu’ils ne mesurent qu’un tiers de la taille des AC72 utilisés quatre ans plus tôt, tout en étant deux fois moins chers. Ainsi, six teams s’affronteront pour arracher la Coupe à Ellison et son bouillant skipper australien, Jimmy Spithill. Spithill aura sous ses ordres l’équipage le plus jeune qu’il ait jamais eu à bord d’un voilier, des coéquipiers aux carrures de triathlètes d’Ironman. Sans parler de l’équipe d’ingénieurs et de constructeurs de bateaux qui ont travaillé avec Airbus et BMW pour peaufiner les réglages de ces multicoques au look révolutionnaire. 44
1851–2007 : MONOCOQUES
2013 : AC72 CATAMARAN
Entre 20 et 29 mètres au niveau de la ligne de flottaison, vitesse maximale de 7 à 11 nœuds.
26 mètres de long, 5 900 kg, vitesse maximale de 44 nœuds.
LES PLUS PETITS, ET PLUS RAPIDES, DE L’HISTOIRE DE L’AMERICA’S CUP En 1903, le voilier Reliance de 61 m est le plus long bateau à remporter la Coupe. En 2017, les AC50 ne mesurent plus que le quart de cette taille.
2010 : USA-17 TRIMARAN
2017 : AC50 CATAMARAN
27,5 mètres de long, 3 500 kg, vitesse maximale de 32 nœuds.
15 mètres de long, 2 400 kg, vitesse maximale de 46 à 50 nœuds (estimation). THE RED BULLETIN
COMMENT ÇA, PAS UNE VOILE ? Sa grand-voile est une aile rigide, pas une voile à proprement parler. Au lieu d’induire un décollage vertical, comme les avions, cette aile propulse le bateau vers l’avant, sur l’eau. Airbus a contribué à la conception de l’aile dont la structure est en fibre de carbone et enveloppée d’un film plastique Clysar.
UN VENT DE NOUVEAUTÉ Les foilers – ces bateaux équipés de foils – sont si rapides et efficaces qu’ils génèrent leur propre vent, un effet connu sous le nom de « vent apparent ». Ainsi, il n’est pas rare de voir des bateaux atteindre des vitesses de 25 nœuds alors que le vent souffle à seulement 6 nœuds.
le BATEAU AC50 DES MONOCOQUES AUX CATAMARANS VOLANTS.
Avec l’arrivée des hydrofoils en 2013, les bateaux d’aujourd’hui planent littéralement au-dessus de l’eau. Les foils sont de légers ailerons au profil aérodynamique qui permettent de hisser la coque hors de l’eau dès lors que le vent atteint une certaine vitesse – six nœuds sur les AC50. La traînée aérodynamique est largement réduite dans la mesure où seule une infime partie de la coque est en contact avec l’eau, raison pour laquelle, du jour au lendemain, la vitesse des bateaux a augmenté de manière exponentielle. En pratique, les AC50 dépassent les 50 nœuds. « Comme une formule 1 des mers », explique le skipper d’Oracle Team USA, Jimmy Spithill. En effet, à l’instar des F1, les AC50 sont des engins à la pointe de la technologie, conçus sur mesure à l’aide de superordinateurs calculant la dynamique des fluides, et faits de matériaux tels la fibre de carbone et le titane.
BIG DATA La puissance de calcul équipant l’OTUSA est 100 fois supérieure à ce qu’elle était il y a tout juste trois ans. Environ 100 micro-détecteurs installés sur le bateau captent plus de 600 canaux de données. Ces données sont transmises en temps réel à un bureau distant, puis examinées par des ingénieurs qui sont alors en mesure d’apporter des modifications au jour le jour.
AU VOLANT
À bord, le vent souffle les visages à plus de 110 km/h. Les commandes doivent être les plus simples possibles. Le skipper d’OTUSA dispose d’un volant développé en partie par BMW et équipé à la fois de boutonspoussoirs permettant de monter et de descendre les foils, et de sections de poignées pivotantes pour ajuster leur angle.
SYSTÈMES HYDRAULIQUES HYDROFOILS Chaque team a le droit de fabriquer deux jeux d’hydrofoils à dérive sabre. Dans la plupart des cas, l’un sera destiné aux vents faibles, l’autre aux forts. Ils sont comparables à des pneus de course automobile qui peuvent être remplacés en fonction des conditions de piste.
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Les systèmes hydrauliques ont été codéveloppés avec Airbus et les pros de l’aérospatiale Parker Hannifin. Les ingénieurs ont intégré l’équipe d’OTUSA aux Bermudes. Airbus se dédiait aux systèmes de commande tandis que Parker se chargeait de fabriquer le matériel.
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L’équipier est muni d’un casque, d’un gilet de protection, d’une bonbonne d’oxygène et d’un harnais à fixer sur la partie émergée du bateau, si chavirage.
GRINDER
Ils sont les véritables centrales électriques du bateau. Un équipage compte trois grinders dédiés. Il s’agit du poste le plus épuisant. Seuls les athlètes les plus forts peuvent y prétendre. Dans l’idéal, il sera grand, pour disposer de plus grands « leviers » et donc générer plus d’énergie. Néanmoins, il n’existe aucune norme quant à la manière de générer de l’énergie. Par exemple, Team New Zealand a décidé d’utiliser des pédales en lieu et place des manivelles, et a intégré un cycliste sur piste professionnel à l’équipage.
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SKIPPER/BARREUR
Le capitaine. Il choisit la composition de l’équipage et fixe le cap. En course, sa mission principale consiste à barrer et à communiquer avec le régleur d’aile afin de générer un maximum de vitesse.
TACTICIEN
Les yeux du bateau : il surveille la position de l’embarcation par rapport au tracé de la course et aux adversaires. Il voit et pense avec plusieurs coups d’avance et prodigue ses conseils au skipper quant au cap à fixer. Un poste pour navigateur chevronné, mais certains outils peuvent lui faciliter la tâche. Il dispose d’une tablette qui regorge de données et effectue un suivi ultra-précis de la position du bateau.
RÉGLEUR D’AILE
Le plus petit homme à bord. Son job ? Contrôler la vitesse avec une corde qu’il tire pour faire pivoter l’aile afin d’augmenter ou de réduire la traînée. Tirez trop et le bateau se renverse. Pas assez, la voile perd toute prise au vent et le bateau se retrouve à l’arrêt.
l’ ÉQUIPAGE
LES ÉQUIPAGES DES VOILIERS AC72 QUI ONT PARTICIPÉ À LA DERNIÈRE COUPE DE L’AMERICA À SAN FRANCISCO EN 2013 ÉTAIENT COMPOSÉS DE 11 MEMBRES. EN 2017, AUX BERMUDES, ILS NE SERONT QUE SIX À BORD DES AC50.
la PROCHAINE GÉNÉRATION
HUIT NAVIGATEURS ISSUS DU PROGRAMME DE JEUNES TALENTS DE RED BULL ONT DÉJÀ GAGNÉ LEUR PLACE POUR LA COUPE. Les doubles champions olympiques autrichiens de Tornado (2000 et 2004) Roman Hagara et Hans-Peter Steinacher ont conçu en 2013 le programme de détection de jeunes talents le plus vaste du monde de la voile, et en assurent la direction sportive. « Nous nous efforçons d’ouvrir l’esprit des jeunes navigateurs en partageant avec eux notre expérience. Espérons que nos efforts les conduiront dans la bonne direction », confie Steinacher. Tout commence avec le Red Bull Foiling Generation, dont la première édition a eu lieu en 2015. Il s’agit d’une régate internationale destinée aux jeunes talents de la voile âgés de 16 à 20 ans. Ils naviguent par équipe de deux sur des catamarans Flying Phantom de 5,5 m de long pouvant atteindre une vitesse de 35 nœuds (65 km/h). L’étape suivante du plan de carrière passe par la Youth America’s Cup. Cette compétition rassemblera jusqu’à 16 équipes nationales de jeunes âgés de 19 à 25 ans qui s’affronteront aux Bermudes sur des catamarans AC45 à foils (12-16 juin). Ces séries qualificatives permettront d’accéder aux huitièmes de finale données sur le parcours original de la Coupe de l’America (20-21 juin). L’ambition du skipper Roman Hagara est claire : « Trouver les meilleurs navigateurs de chaque classe d’âge lors de chaque phase qualificative. » Il semble sur la bonne voie. Depuis la tenue de la première Youth America’s Cup en 2013, déjà huit jeunes navigateurs se sont qualifiés pour la Coupe de l’America. Parmi eux, le vainqueur de la Youth Cup, Peter Burling (26 ans), au poste de skipper chez Emirates Team New Zealand, ou Cooper Dressler (26 ans) qui officiera en tant que grinder à bord du catamaran d’Oracle Team USA. foilinggeneration.redbull.com
le SKIPPER
JIMMY SPITHILL, BARREUR D’OTUSA, VISE UNE TROISIÈME VICTOIRE.
L’ÉQUIPAGE LE PLUS RESTREINT DE L’HISTOIRE Reliance, le plus grand bateau à avoir gagné la Coupe en 1903, disposait d’un équipage de 72 membres. Plus de 100 ans plus tard, l’équipage ne compte que six hommes.
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1992-2007
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Le skipper d’Oracle Team USA, Jimmy Spithill, 37 ans, a littéralement grandi sur l’eau. Sa ville natale de Pittwater, en Australie, n’était pas accessible par les terres. Dès qu’il voulait aller à Sydney ou dans tout autre endroit, il était obligé de s’y rendre en bateau. Spithill a fait ses débuts en Coupe de l’America à l’âge de 20 ans, devenant le barreur le plus jeune de tous les temps, et depuis, il ne cesse d’écrire l’histoire. Avec Team USA, en 2010, il devient à l’âge de 30 ans le plus jeune skipper à avoir remporté la Coupe en battant le Suisse Alinghi à Valence. Spithill conserve son titre en 2013, en opérant la remontée la plus spectaculaire de l’histoire de ce sport : mené 8-1 par THE RED BULLETIN
L’ÉQUIPAGE LE PLUS JEUNE DE L’HISTOIRE
31,4 ans = âge moyen d’un équipier d’OTUSA. La voile avait coutume d’être un sport de gentleman, d’hommes d’âge mûr affichant de nombreuses années d’expérience. Aujourd’hui, mis à part les skippers, les équipages de la Cup comptent de plus en plus de jeunes hommes surentraînés. L’équipier le plus jeune d’OTUSA est le grinder Louis Sinclair, âgé de seulement 25 ans.
AMORY ROSS/RED BULL CONTENT POOL
Depuis ses débuts en Coupe de l’America à l’âge de 20 ans, le skipper Jimmy Spithill a été un témoin privilégié des changements qui ont révolutionné le monde de la voile.
Team New Zealand, Oracle parvient finalement par l’emporter 9-8. Spithill tentera cette fois-ci de devenir le premier skipper à avoir jamais gagné trois Coupes de l’America consécutives. the red bulletin : Quelles sont les nouveautés de cette édition par rapport à l’épreuve de San Francisco en 2013 ? jimmy spithill : La principale différence, c’est qu’on est en présence de six teams très compétitifs. La dernière fois, seuls deux teams étaient compétitifs : nousmêmes et Team New Zealand. Cette fois, tout le monde a le talent, les ressources et la technologie. Il n’y a pas d’excuses, et ça se vérifie sur l’eau. Vous répétez souvent qu’il s’agit de rendre ce sport accessible à tous. On a besoin de simplifier ce sport, parce que c’est trop compliqué. Le meilleur moyen d’y arriver, c’est à travers l’éducation. Aujourd’hui, avec les retransmissions télé, les graphiques en ligne et tous les outils mis à la disposition des commentateurs, il est beaucoup plus facile de suivre la course. Même ma grand-mère, qui n’a THE RED BULLETIN
pourtant rien d’une navigatrice, y arrive. Et les bateaux affichent des performances phénoménales et sont manœuvrés par des athlètes de classe mondiale. La mentalité élitiste de gros riche en blazer qui sort du yacht club n’est plus de mise aujourd’hui. Avant, rien ne pouvait vraiment foirer. Désormais, on prend de vrais risques. Et ces risques peuvent aller jusqu’à la mort, comme celle du navigateur Andrew Simpson du Team Artemis, lors de la dernière édition. Qu’est-ce qui a changé en matière de sécurité ? Il faut parfois attendre qu’une réelle
« Les performances des bateaux sont phénoménales. La mentalité élitiste de gros riche en blazer qui sort du yacht club n’est plus de mise aujourd’hui. Avant, rien ne pouvait vraiment foirer. Désormais, on prend de vrais risques. »
catastrophe ou tragédie arrive pour vraiment en tirer des leçons. Mais lorsque vous embarquez sur un bateau, vous êtes conscient des risques. On ne pourra jamais faire disparaître tous les risques, mais collectivement, que ce soit au niveau de l’ingénierie, de l’équipement de sécurité qu’on porte, de l’entraînement ou de la manière de communiquer sur l’eau quand quelqu’un a un pépin, je crois qu’on a fait des pas de géant dans la bonne direction. Ce qu’il y a de cool, c’est qu’un grand nombre de ces enseignements vont bénéficier à tous les pratiquants de ce sport. Par exemple, on porte des casques aujourd’hui. Et on voit désormais des gosses sur des bateaux à voile en porter. Vous portez également des bonbonnes d’air sur vous, n’est-ce pas ? Oui, c’est de l’air de secours. Notre hantise, c’est d’être coincés sous le bateau en cas de chavirage. On évolue tous à notre fréquence cardiaque maximale, et si vous tentez de retenir votre respiration dans une situation comme celle-là, c’est quasiment impossible. On fait beaucoup d’exercices de sécurité, et on a pris des cours d’apnée avec certains des meilleurs apnéistes au monde. La meilleure préparation possible permet de prendre les bonnes décisions en cas de pépin. Quelle est la plus grande différence pour le skipper sur ce type de bateaux ? Pour naviguer des bateaux comme ceuxlà, il faut avoir le sens de l’anticipation. Si vous surréagissez, ça peut vite prendre une mauvaise tournure. Ce n’est jamais parfait. Vous essayez de gérer les imper imperfections et de garder un coup d’avance. Les équipages changent-ils également ? Ils sont plus jeunes. L’âge moyen des équipiers a diminué en raison des contraintes physiques. Mais aussi en raison du risque plus élevé de blessures. J’ai également constaté que les jeunes sont hyper motivés. Ils ont faim. Ils ont cette flamme en eux, et c’est contagieux. Ça vous motive, parce qu’ils veulent vous abattre, et vous avez envie de leur tenir tête. C’est la plus jeune équipe que j’aie jamais eue, c’est une avancée positive. Est-ce que la voile a changé ? Rendez-vous compte qu’en 2010, les bateaux n’étaient pas encore équipés de foils. Ils représentent un tournant majeur. Ces bateaux volent au-dessus de l’eau avec des vents d’à peine 10 km/h, mais ce n’est pas tout : par vent faible, ils peuvent générer presque trois fois la vitesse du vent, c’est insensé. Comment est-il possible d’aller plus vite que le vent, voire trois fois plus vite que lui ? L'America's Cup en direct sur Red Bull TV. oracle-team-usa.americascup.com 49
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poids maximum cumulé en kg autorisé pour les six membres de l’équipage
calories brûlées en moyenne par un grinder en 22 minutes de course
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pourcentage moyen de la masse graisseuse des membres de l’équipage 50
THE RED BULLETIN
« C’est une approche globale, dit Jimmy Spithill (photo). Régime, nutrition et entraînement. »
la FORME
FINI LES MECS ENROBÉS EN BLAZER. PLACE AUX ATHLÈTES AFFÛTÉS.
1 440 nombre d’œufs « bio » de Pennsylvanie consommés par OTUSA en une seule semaine
poids moyen en kg qu’un membre d’Oracle peut soulever en développé couché
THE RED BULLETIN
PETER HURLEY
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Avant 2013, la Coupe de l’America n’avait pas grandchose à voir avec ce qu’elle est devenue aujourd’hui. « Ce n’était pas très physique », explique l’entraîneur d’OTUSA, Craig McFarlane. Les grinders ont toujours existé, mais ils ne se donnaient à fond que pour de brefs instants avant de s’octroyer un peu de repos. Les grinders du team Oracle, quant à eux, déploieront un effort quasi-maximal – situé entre 91 et 93 % de leur fréquence cardiaque maximale – tout au long des 22 minutes que durera le parcours. McFarlane peine à trouver une activité comparable dans un autre sport associant à ce point puissance et endurance. « La puissance qu’ils déploient est absolument phénoménale, raconte-t-il. Ce que les cyclistes professionnels font avec leurs jambes, ces gars-là le font avec leurs bras. » Des capteurs intégrés aux manivelles fournissent des données en temps réel à McFarlane et son équipe, indiquant quelle puissance en watts chaque homme est en train de générer à un instant T, ainsi que sa cadence. Rien ne lui échappe : les grinders qui évoluent en dessous de leur cadence habituelle, les postes qui fournissent le plus d’énergie, et les hommes qui récupèrent le plus vite après une série d’efforts intenses. L’entraînement est dirigé par McFarlane et a lieu cinq fois par semaine, avec un sixième jour en option le dimanche. Trois jours par semaine, l’accent est mis sur la force musculaire. Un jour est consacré au cardio sans charge en piscine et un jour à des exercices aquatiques intenses, généralement en eaux libres, à Horseshoe Bay, en Colombie-Britannique. McFarlane dirige des séances d’entraînement constituées de sessions de nage pure, mais aussi de sessions combinées mêlant musculation aquatique et aquajogging avec transition vers la terre ferme, généralement ponctuées par des exercices d’ascension sur des escaliers ou des collines. « Ce training combiné est extrêmement éprouvant, mais fait de vous un athlète résilient », dit McFarlane. Même l’équipe au sol d’OTUSA se lève tous les matins à 6 h 30 pour s’entraîner. « En surpoids et en mauvaise santé, ils ne feront pas bien leur job », assure Scott Tindal. La forme de l’équipe au sol représente « une grande différence par rapport aux compétitions précédentes », ajoute-t-il. En six semaines, les huit hommes de l’équipe ont perdu au total 43 kilos de graisse. Plusieurs fois par semaine, ils boxent avec l’entraîneur Brent Humphreys, dit le « Ratel ». 51
le BÂTISSEUR
« RAMENER CETTE COUPE EN FRANCE, UN JOUR » POUR FRANCK CAMMAS ET SON GROUPAMA TEAM FRANCE, L’AMERICA’S CUP DEVRA S’INSCRIRE COMME UN RENOUVEAU. « Le temps nous permet de gagner en per performance. » Ce temps, Franck Cammas en a manqué. Des investisseurs potentiels mais frileux. Le budget qui lui permet aujourd’hui de s’entraîner, aux Bermudes, en challenger d’Oracle, a pris trop de temps à être bouclé. Quand Oracle débute ses entraînements sur un bateau similaire à celui qui lui permettra de défendre son titre, nous sommes en mars 2014. Groupama Team France se lance dans des sor sorties préparatoires en juillet 2016. Chaque minute passée sur l’eau aux Bermudes, à quelques semaines des Qualifiers et une première confrontation avec les Américains, c’est une performance qui s’accroît et un équipage qui se consolide. Il ne rattrapera pas le temps perdu, mais Cammas est décidé à inscrire la France dans l’histoire future de l’America’s Cup. 52
ELOI STICHELBAUT
texte : PH CAMY
Solidité : à 44 ans, le skipper Franck Cammas a survécu aux pires courses.
THE RED BULLETIN
THE RED BULLETIN
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the red bulletin : Franck Cammas, pourquoi l’America’s Cup mérite-t-elle une plus grande attention du public et des investisseurs français ? franck cammas : On a souvent entendu qu’elle n’était pas télégénique, pas à même de séduire le grand public, ou trop élitiste. Une compétition de haut niveau, c’est forcément quelque chose d’élitiste. En France, pour beaucoup de gens, la voile, c’est le Vendée Globe, mais il n’y a pas que le Vendée Globe au niveau international. Le summum, c’est la Coupe de l’America. Vraiment ?! Pourquoi ? C’est la concurrence qui crée le niveau et l’intérêt de cette compétition. La Coupe a toujours été une légende qui a attiré des figures du monde économique qui s’y investissent car elles aiment monter des projets compétitifs. C’est un peu le monde économique à petite échelle, avec un environnement très concurrentiel et des exigences de performance. Et le skipper, le marin, dans tout ça ? La compétition ne se passe pas uniquement entre les marins, elle se passe beaucoup avec l’équipe qui a permis aux marins de naviguer sur ces bateaux-là, qui a construit le bateau, qui a aidé à le financer, qui a utilisé les règles pour optimiser au maximum la performance. Comme de nouvelles entreprises sur un marché existant, vous arrivez sur cette Cup en outsider, mais l’assumez.
DU LONG COURS AU TRÈS TRÈS COURT
ELOI STICHELBAUT
Solitaire du Figaro. Transat Jacques Vabre (trois fois). Trophée Jules Verne. Route du Rhum. Volvo Ocean Race. Construire un tel palmarès a demandé à Franck des jours et des semaines de compétition sur les mers. Sur l’America’s Cup, chaque duel se jouera en une vingtaine de minutes. Un défi hyper intense.
Détermination : voici le Groupama Team France venu sur l’America’s Cup pour challenger le «defender», Oracle.
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THE RED BULLETIN
« Avec les jeunes, on découvre de nouvelles façons de penser, réagir, conduire ou régler le bateau. Leurs questions aident à ne pas rester bloqués dans nos schémas. »
Lucidité : la victoire n’est pas l’objectif, mais il sait que la Cup sera riche en enseignements.
Nous ne sommes certainement pas en position de favori, cette fois-ci, et on n’a jamais vendu cela comme ça, à personne. Si l’on veut apprendre de cette America’s Cup, il faut avoir de très bons résultats, être le plus proche des autres engagés. Groupama Team France est donc surtout là pour apprendre ? Notre but est la pérennité. Team France est né pour faire cette America’s Cup, et surtout pour ramener la coupe en France, un jour. Il faut bien essuyer les plâtres. Mais il faut être prudent, car on commence à manquer de compétences, nationales pour être performant sur ce genre de projet. Ça veut dire que, en France, on pourrait ne pas être performants dans de nombreux aspects de la haute technologie d’une America’s Cup. Vous avez manqué d’effectifs français ? Il y a de supers jeunes talents français avec lesquels nous collaborons, mais on devait aussi s’entourer de gens d’expérience. Ces talents existaient en France, THE RED BULLETIN
mais étaient, pour certains, déjà partis dans des équipes existantes, pas sous pavillon français. C’est pourquoi nous avons fait appel à des étrangers. Je crois qu’il y a 35 Français, dans les « design teams », sur les cinq équipes engagées. C’est super positif, mais on n’a pas les moyens en France de mettre tous ces gens-là sous la même bannière. Et ça, c’est dommage. On sent chez vous une envie d’apporter quelque chose à la nation, grâce à ce laboratoire qu’est l’America’s Cup. Exactement. C’est un laboratoire, une plateforme de développement, de recherche, une vitrine pour les technologies françaises. De nombreuses entreprises nationales sont très performantes dans les secteurs technologiques qu’intègre un projet comme l’America’s Cup, et c’est dommage qu’elles aient été timorées de pouvoir représenter la France. Pour certains, il a semblé moins vendeur d’être sous la bannière française. Ils ont préféré l’américaine.
Mais Franck Cammas, 44 ans, est bien là, et au contact de Collaborateurs plus jeunes. Transmettre, à votre équipage de trentenaires, ou comme sur les sélections françaises de la Red Bull Youth America’s Cup sur laquelle vous vous êtes impliqué avec le Team France, c’est important ? Avec la Red Bull Youth America’s Cup, plus on permet à un jeune de se frotter aux meilleurs mondiaux sur des bateaux proches de ceux de l’America’s Cup, plus on aura des skippers et des navigants français de haut niveau dans le futur. Les jeunes que l’on a sélectionnés ont 23 ans et ils ont déjà eu la chance de naviguer sur un AC45 volant, ils ont fait du GC32 grâce à Team France. C’est génial. Qu’apprend une autorité de la navigation comme vous de marins plus jeunes? On découvre de nouvelles façons de penser, réagir, conduire ou régler le bateau. Leurs questions aident à ne pas rester bloqués dans nos schémas. Après de longues années de navigation derrière soi, on risque de tomber dans un carcan, de ne pas se remettre en question. Or, avec ces bateaux, on ne peut pas rester sur des schémas préétablis. Les jeunes ont forcément moins de schémas préétablis que ceux qui ont beaucoup d’expérience. C’est appréciable à entendre de la part d’un vainqueur de la très rude, voire mortelle, Volvo Ocean Race. Les bonnes idées ne viennent pas d’un CV important, mais d’un cerveau passionné, motivé. Et de la diversité d’une équipe. Je disais qu’il y avait cette volonté de donner la priorité aux jeunes Français pour nous rejoindre, mais on a aussi toujours besoin d’étrangers issus d’autres cultures, qui nous apprennent à travailler différemment. Entre les designers et le shore team du Team France, on a 18 nationalités dif différentes et on apprend les uns des autres. Cela implique d’accepter que l’autre puisse être plus pertinent que soi. Si on pense qu’il n’y a qu’une seule façon de faire qui marche, la sienne, ça devient invivable. Rien de pire que de camper sur des individualités et des positions. Le skipper doit faire des choix, et doit être honnête intellectuellement pour être ouvert aux propositions. groupamateamfrance.com 55
VOILÀ POURQUOI ON SE SENT GRAND QUAND ON NE SE P R E N D PA S T R O P A U S É R I E U X : U N COURS INTENSIF N O C T U R N E AV E C
CAMO & K R O O K E D
À BRISTOL, VILLE N ATA L E D E L A DRUM AND BASS. T E X T E : A L E X L I S E T Z P H O T O S : J A N E S T O C K D A L E
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D R U M,
B A S S T ER TA NFQO URICLEL E
Au bout de trois minutes vingt, la tectonique des plaques se déclenche : un beat musclé et enflammé, d’une précision chirurgicale, prend possession du club. Il réduit les synapses en miettes. Les fêtards ne sont plus qu’une onde de particules de carbone et d’hydrogène, un tas de molécules qui dansent. C’est de loin la meilleure chose qu’il leur soit arrivé aujourd’hui, hier, toute la semaine dernière.
D
ans le Motion à Bristol, la piste vibre à la force 10 sur l’échelle d’évaluation ouverte des raveurs. Il est désormais 1 h 25, et le festival annuel Hospitality Drum & Bass est à son apogée. Les têtes d’affiche sur scène s’appellent Camo & Krooked. Dans le milieu, la majorité considère ces deux DJ’s autrichiens comme des talents hors-pair, des d es génies modernes de la musique. Ils ont o nt d développé éveloppé la version électro de la drum d rum and bass, produit les bandes origi originales n ales de Fifa Street et Gran Turismo Turismo, et génèrent g énèrent plusieurs dizaines de millions dee clics sur YouTube. d Les L es beats glissent sous leurs doigts vers une u ne mélodie, douce et sexy, hypnotisante à ssouhait, ouhait, au point de faire fondre les regards des videurs. À partir de ce moment-là, ils ne sont que deux à ne pas aduler Camo & Krooked : Camo & Krooked eux-mêmes.
PAS ENVIE DE BLING-BLING
Il existe environ sept millions de choses que Reinhard « Camo » Rietsch et Markus « Krooked » Wagner trouvent plus intéressantes qu’eux-mêmes. Deux heures auparavant, en arrivant avec leur voiture de location, le fait de raconter leur biographie pour l’interview les a ennuyés. Le premier, 33 ans, habite à Lilienfeld, le second, 27 ans, réside à Salzbourg. Les Autrichiens forment un duo depuis 2007.
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Markus «Krooked» Wagner (à gauche) et Reini «Camo» Rietsch ont l’air décontractés, mais en fait, tous leurs tracks sont des chefs-d’œuvre concoctés avec une précision mathématique.
Leur intérêt porte sur des questions essentielles : le degré de croustillement des chips, la vidéo Gangster Partyline sur YouTube, les personnages de films d’hor d’horreur, les lièvres forniquant sur les aires d’autoroute, les figurines PEZ… Mais les cerveaux de Camo & Krooked commutent dès que le sujet de conversation passe à la musique. Leurs yeux se mettent alors à briller. Ils se redressent sur leur siège. Ils pourraient parler pendant des heures de vieux disques de funk, de Skrillex et d’eurodance, de breakbeats et du son qui se produit lorsqu’on croque dans une pomme. « Nous sommes deux gars tranquilles, nous ne nous prenons pas la tête, explique Camo, mais lorsqu’il s’agit de musique, nous pétons les plombs. »
LE PERFECTIONNISME PUISSANCE DIX
Depuis dix ans, Camo & Krooked sont responsables à temps complet de la réinvention de la drum and bass. Au cours de leurs cinq albums, ils ont légèrement étendu leur champ d’action : on les croit bien capables de remettre complètement à neuf la musique électro en général. Rien à voir avec le fait que Camo & Krooked soient des personnalités uniques sur scène et des ar artistes charismatiques hors pair. C’est juste qu’ils travaillent plus dur que d’autres pour avoir du succès. « Parfois, dit Krooked, nous travaillons pendant deux semaines à un seul drumbeat. Ou bien six mois à un seul morceau. » La musique produite de manière bâclée les rend malades. Une maladresse qu’aucun mortel ne remarquerait dans l’arrangement d’un morceau peut leur faire détester un album.
« LORSQU’IL S’AGIT DE MUSIQUE, NOUS PÉTONS
LES PLOMBS.»
DJ Magazine compte le Motion à Bristol parmi les meilleurs clubs du monde. Ce soir, les fans de Camo & Krooked le placeraient sans aucun doute au sommet.
« TU N’AS RÉELLEMENT DE SUCCÈS QUE LORSQUE TU NE PENSES PAS
À AVOIR
DU SUCCÈS.»
En terrain conquis, dans la ville natale de la drum and bass: Camo & Krooked prennent un réel plaisir à être aux platines du Motion car les habitués connaissent tous les classiques des pionniers de Bristol – Massive Attack, Portishead et Roni Size.
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bavarde, on fait des selfies. La foule est telle qu’on finit par ne plus voir qui est la star et qui est le fan. La différence n’est visible qu’au deuxième coup d’œil : Camo & Krooked sont les moins stylés du lot.
SUPER, LES SCHNITZELS !
Une nouvelle astuce technique qui rend le son encore plus clair et minimaliste peut les rendre euphoriques pendant une semaine entière. « Avec chaque nouveau morceau, nous sommes à la recherche de quelque chose de surprenant. La perfection technique. Mais aussi d’une émotion qui touche », développe Krooked. Il est certain du fait que c’est à cette détermination que Camo & Krooked doivent leur succès. Et que le zèle finit toujours par payer. « La plupart des DJ’s se contentent de 90 pourcents. Nous, en revanche, nous investissons autant de temps et d’énergie dans les 10 derniers pourcents que dans les premiers 90. »
CE QUI FAIT VRAIMENT MAL
Mais attendez, leur répondons-nous, ce n’est pas possible. Tous les jours, notre fil d’actualité nous montre que ça se passe exactement à l’inverse dans le monde. Ce ne sont jamais les travailleurs assidus qui récoltent les fruits du succès. À la fin, ce sont toujours les grandes gueules nonchalantes qui triomphent, non ? Les égocentriques qui savent bien se vendre. Camo rétorque par une question. « Est-ce qu’ils s’amusent en faisant cela ? Parviennent-ils à rester au sommet pendant dix ans ? Peuvent-ils lancer des tendances, que les autres veulent copier ? » Camo & Krooked sont si loin d’avoir besoin de satisfaire leur ego qu’ils arrivent à atteindre tous ces buts. Le désavantage : la musique est également leur talon d’Achille. « Si un étranger me traite de connard, je m’en fiche complètement, s’exclame Krooked. Mais dès lors que cette même personne trouve notre musique nulle, cela me blesse profondément. » Le monospace s’arrête devant le Motion à Bristol. Camo & Krooked sont obligés de sortir sous la pluie et se font arrêter par des dizaines de fans qui les reconnaissent sur le chemin vers les backstages. On
À l’intérieur, dans les backstages, le buffet consiste en une pile de sachets de chips. On se prend les coudes de DJ’s célèbres à chaque pas tant l’espace est étroit. Camo se prélasse sur un canapé en cuir. Il a réussi à trouver une bouteille de bière et regarde l’horloge accrochée au mur. Encore vingt minutes jusqu’à leur prestation. Nous lui demandons pourquoi les gens là dehors veulent absolument les voir. Camo attrape son smartphone dans la poche de sa veste et clique sur une photo de sa vie antérieure : pantalon court, casque, un railslide. Camo était skateboardeur pro. « Peu importe si tu es DJ ou skateboar skateboardeur ou complètement autre chose, le but est toujours le même : tu as du succès lorsque tu en fais un peu plus que les autres. » Lorsqu’on atteint le niveau suivant point de vue technique. Lorsqu’on crée un nouveau style ou une nouvelle tendance. « Le public, les fans sentent que ce n’est pas toi que tu veux promouvoir, mais la cause. C’est pour cela que tu n’as réellement de succès que lorsque tu ne penses pas à en avoir. » Et quand tu as vraiment du succès ? « Alors il ne faut pas te reposer sur tes lauriers. Tu dois immédiatement continuer à travailler, sinon tu risques de décrocher. » Cela tombe bien, car la foule est tout à fait prête à faire la fête à la place de ses idoles. Tous les bras se lèvent tandis que MC Daxta compte ses classiques. La salle danse lorsqu’ils jouent les morceaux inédits de leur nouvel album Mosaik. Au bout d’une heure et demie, ils se rassoient dans leur voiture et se font conduire à Birmingham, où a lieu leur prochaine prestation. Là-bas aussi, ils seront les seuls non-britanniques parmi un groupe de stars du Royaume-Uni. « Vous étiez super, les Schnitzels », s’exclame leur chauffeur. Ils sont à l’hôtel à six heures, après trois heures de sommeil, ils se remettent en route pour l’aéroport. Camo, Krooked et MC Daxta sont crevés. Mais Krooked tenait à repartir tôt. « Tu sais, il y a ce drumbeat… il n’est pas encore parfait. » Une fois arrivé à la maison, il restera éveillé longtemps cette nuit. Jusqu’à ce que le beat ait le bon son. De toute manière, il n’arriverait pas à s’endormir avant. soundcloud.com/camokrooked 61
Sirène du surf Imogen Caldwell – mannequin, surfeuse de grosses vagues et pilote moto en herbe – nous fait découvrir son petit coin de paradis, perdu en Australie.
Texte : Robert Tighe Photos : Jean Pierrot
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« C’est à l’air libre que je me sens le plus à l’aise », confie Caldwell.
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Une route mène à Red Bluff : un sentier de gravier poussiéreux et cahoteux réservé aux 4×4 et à celles et ceux qui ont le cœur bien accroché. Le Bluff, comme on l’appelle, est à 12heures de route de Perth, en AustralieOccidentale, à environ 130 km de la ville la plus proche et à deux pas du camp de vacances géré par les parents d’Imogen Caldwell. Deux familles seulement vivaient au Bluff à l’époque où Caldwell y a grandi. Ces deux familles rassemblaient 13 enfants qui ont profité à fond de leur terrain de jeu naturel. «Maman nous mettait dehors le matin et nous disait de rentrer à la maison au coucher du soleil, raconte Caldwell. On passait nos journées à pêcher, plonger, surfer. On était huit filles et on sur surfait toutes. Les gens venaient traîner au Bluff pour surfer et voir cette brochette de jeunes nanas. On avait peut-être l’air un peu bizarres, mais on se défendait super bien.» Il y a trois ans, Nathan Webster, ancien surfeur pro australien et big boss de la marque de vêtements RVCA en Australie, a fait un passage au Bluff à l’occasion d’un road trip. «On roulait à travers le désert, et puis je tombe sur ce petit mirage qui était assis là, perché sur un rocher, évoquant Caldwell. Ce n’est que plus tard que je l’ai vue surfer, j’ai regardé quelques photos, et j’ai tout de suite compris qu’on avait affaire à une perle rare, une fille incroyable!» Depuis, Caldwell a voyagé à travers le monde en tant qu’égérie de la marque RVCA. Cette année, elle est déterminée à prouver sa valeur de surfeuse en s’attaquant aux slabs les plus féroces du monde.
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Pas fan des salles de sport, elle se maintient en forme en faisant du cross. the red bulletin : Êtes-vous d’abord une surfeuse et aussi un mannequin ou l’inverse ? imogen caldwell : Une surfeuse d’abord, clairement. Ceux qui me rencontrent pour la première fois ne s’imaginent pas que je suis modèle. Je suis à des années-lumière de ce qu’est un mannequin. Les gens qui me connaissent savent à quel point je suis hyperactive et ne peuvent croire que je suis capable de rester assise assez longtemps pour qu’on me maquille. L’univers de la mode doit être aux antipodes du monde dans lequel vous avez grandi. Comment avezvous réussi la transition ? Des fois, je dois me battre. Je n’aime pas être trop entourée. C’est à l’air libre que je me sens le plus à l’aise, loin des grandes villes. À partir du moment où je suis dehors, je suis heureuse. THE RED BULLETIN
Imogen a grandi dans un bled reculé, Red Bluff, occupée à pêcher, plonger et surfer.
« J’étais à l’eau tous les jours, avec peu de choix : devenir une super surfeuse ou mourir d’ennui. »
Quand avez-vous compris pour la première fois que votre enfance était très différente de l’éducation que suivent la plupart des gens ? J’ai toujours su que ce que je vivais était unique. Je traînais avec des gosses qui venaient au Bluff pendant les vacances scolaires et ils nous disaient à quel point la vie qu’on menait était hors du commun. On était éduqués à la maison, mais quand les grosses vagues étaient de la partie ou que la pêche était bonne, les cours n’étaient pas une priorité.
« J’ai laissé de la peau sur le récif, cassé bien des planches, et ces fois où j’ai failli me noyer... »
Le Bluff n’est pas l’endroit le plus facile pour apprendre à surfer… Les vagues peuvent être très hautes l’hiver quand les swells arrivent, ça m’a permis de me sentir à l’aise sur les grosses vagues dès le plus jeune âge. Mon père m’a mis sur la planche quand j’avais 10 ou 11 ans. Il n’y avait rien d’autre à faire, alors j’ai vite appris. Je n’avais pas le choix : devenir une super surfeuse, ou mourir d’ennui. Je passais toutes mes journées dans l’eau. Les requins et baleines tiennent souvent compagnie aux surfeurs du Bluff. Vous en croisez parfois ? J’ai vu un requin hier en surfant, mais ce n’est pas inhabituel en AustralieOccidentale. J’ai laissé de la peau sur le récif, cassé beaucoup de planches et je ne compte pas le nombre de fois où j’ai failli me noyer, mais je m’en sors bien. Comment s’entraîner pour surfer les grosses vagues ? J’essaie de surfer tous les jours et je plonge aussi beaucoup, c’est nickel pour travailler le souffle. Je me suis mise au motocross récemment, ça me maintient en forme. Je n’ai jamais été très fan des salles de sport. Quels sont vos projets du moment ? Je prends des cours pour passer ma licence de pilote de loisir. Je suis aussi
THE RED BULLETIN
Cette année, elle prévoit de surfer certains des slabs les plus féroces d’Australie-Occidentale. en train de créer ma petite ligne de vêtements que j’espère lancer cette année. J’y travaille depuis toute petite, donc c’est bien d’y arriver enfin. Enfin ? Vous n’avez que 20 ans… J’aime être très occupée. Mon grand projet, je compte le réaliser avec mon fiancé Cortney Brown et son frère Kerby. On va surfer sur certains des slabs les plus puissants d’AustralieOccidentale et j’ai hâte de vivre plein d’aventures à cette occasion. J’espère ne pas y laisser ma peau. Je suis super excitée et en même temps terrifiée. instagram.com/imogencaldwell 69
« PRESQUE TOUTES LES POP STARS SONT ANIMÉES» GORILLAZ
Le plus grand groupe animé de l’histoire de la pop est de retour avec Humanz, le premier album de Gorillaz en six ans. The Red Bulletin a rencontré 2D, au micro, et Russel, à la batterie, pour un entretien autour des chanteurs qui s’enflamment, des dangers des relations internes au groupe et de leur festival, Demon Dayz, qui se tiendra dans un parc d’attraction. Texte : Florian Obkircher
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Gorillaz (de gauche Ă droite) : Russel, 2D, Murdoc et Noodle.
Colocs à l’époque, le leader de Blur, Damon Albarn, et l’auteur de BD Jamie Hewlett sont tellement blasés par les clips qu’ils voient passer sur MTV (car il fut un temps où MTV diffusait de la musique) qu’ils décident de monter un groupe animé. Trois ans plus tard, Gorillaz, a vendu sept millions d’exemplaires de leur premier album éponyme et est élu groupe virtuel le plus populaire par le Livre Guinness des records. La raison de ce succès ? Damon Albarn a le chic pour composer des mélodies accrocheuses, mix génial de hip-hop alternatif et d’électro pop, avec pour résultat de véritables hymnes pop comme Clint Eastwood. Aussi, les collaborations avec des pointures, du rappeur Snoop Dogg au guitariste des Clash, Mick Jones, ou Mavis Staples, légende du R&B, 77 ans, présente sur leur 5e album, Humanz. Ça n’est pourtant pas qu’une histoire de musique. Hewlett – l’auteur de Tank Girl, BD emblématique des années 80 – a créé les avatars pop parfaits pour faire craquer les fans : 2D, le chanteur/pianiste mignon mais un peu paumé ; Murdoc, le leader, qui est aussi le bassiste et le méchant du groupe ; Russel, le batteur, autrefois possédé par un démon ; et Noodle, la Japonaise, virtuose de la guitare. Chacun a son propre superpouvoir et toute une histoire, qui s’enrichit – à coup de retournements de situation surréalistes – à chaque album. Le nouvel opus ne déroge pas à la règle : avant que le quatuor ne se retrouve à Londres pour l’enregistrement de Humanz, ils étaient éparpillés aux quatre coins du globe. 2D était échoué sur une île soi-disant déserte où, faute de techniques de survie efficaces, il a dû se nourrir de la viande pourrie de la baleine avec laquelle il avait atterri là. Russel, dont la taille a été multipliée par 60 après l’ingestion d’un poisson radioactif, a été capturé en Corée du Nord et enfermé en cage en guise d’attraction pour touristes à la Godzilla. Il finit par retrouver sa taille normale en raison du manque de nourriture et le leader du régime le laisse par partir. Il y avait donc bien des sujets à aborder quand The Red Bulletin a eu l’occasion d’interviewer le chanteur et le batteur…
the red bulletin : Gorillaz existe depuis 1998. Il vous en est arrivé des vertes et des pas mûres pendant toutes ces années. Et vous avez continué à faire du bon travail ensemble malgré les catastrophes, quel est votre secret ? russel : Les ordonnances restrictives. La magie du système juridique britannique. Nan, je déconne. Le fait de ne pas être sans arrêt les uns sur les autres, ça aide. On est tous différents, on a tous nos trucs à nous. Noodle dévore des livres de philosophie existentialiste, moi, je suis à fond dans la politique, 2D aime bien trouver des formes dans les nuages et Murdoc se contente d’être un mec atroce. 72
Quelles sont les compétences des membres du groupe qui vous ont été le plus utiles au fil des ans ? 2d : Noodle a grandi dans un programme de super-soldat où elle a appris le combat rapproché et le maniement des armes lourdes. Ses compétences nous ont aidés à lutter contre les pirates et les zombies – et contre Murdoc quand il est bourré. russel : Avant, elle utilisait une technique de ju-jitsu pour l’étrangler. Mais depuis qu’il s’est mis au SM, c’est pire quand elle l’étrangle. Alors maintenant, elle le shoote avec un fusil hypodermique. Russel, imaginez, vous êtes en plein enregistrement et 2D est victime de combustion spontanée. Par quel chanteur le remplacez-vous ? russel : Combustion spontanée ? Si ça arrivait, je me poserais de sérieuses questions. Il faudrait boucler le périmètre : personne ne rentre ni ne sort, on fait venir la police scientifique. Parce que les gens, ça ne prend pas feu comme ça, hein ! Moi, je n’ai jamais vu ça. 2d : Et la poupée gonflable que Murdoc gardait dans son placard ? russel : Ah ouais. Elle s’est embrasée comme un 14 juillet pendant une cigarette post-coïtale. Bon, supposons que la police scientifique ne trouve rien de suspect sur les lieux… Si on devait remplacer 2D, on ferait peut-être appel à Shirley Bassey – c’est un trésor national, elle a une voix magnifique, comme 2D. Dans ce THE RED BULLETIN
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JUSTE UN CANULAR À LA BASE. MAIS QUI DURE DEPUIS PRÈÈS DE 20 ANS…
2D : « Un jour, on m’a balancé une culotte. Je l’ai lavée à 60 °C et je l’ai rendue. »
cas-là, Shirley deviendrait le suspect numéro 1 dans la disparition de 2D. C’est elle qui aurait eu le plus à gagner. Quelle est la chose la plus rock’n’roll que vous ayez jamais faite ? 2d : Ça, c’est le dada de Murdoc. Les trucs de rock star, ça me saoule. Un jour, on m’a balancé une culotte sur scène. Elle était dégueu, donc je l’ai ramenée chez moi et je l’ai lavée à 60 °C. Je l’ai rendue à sa propriétaire au concert d’après. Et là, elle a commencé à m’amener son linge à chaque concert. Ça a fini par me prendre un temps fou. Surtout les lainages. Quel conseil donneriez-vous à un jeune rêvant de devenir une pop star ? 2d : Être une pop star, ça peut être cool, mais pas tout le temps, comme quand on vous prend en photo quand vous allez aux chiottes. Je lui dirais : « Ne cours pas après la célébrité, fais ce que tu aimes. » Mon boulot préféré, c’était quand je m’occupais des auto-tamponneuses à la fête foraine d’Eastbourne. Si je pouvais, j’y retournerais à la minute, mais Murdoc m’a dit qu’il me péterait la tronche en mode Gladiator si jamais je quittais le groupe. Il a un fouet, un trident et un pagne en cuir, donc il ne déconne vraiment pas. 2D, parmi les techniques de survie que vous avez apprises sur l’île déserte, lesquelles vous servent le plus dans la vie de tous les jours ? 2d : Le fait de savoir qu’il ne faut pas grand-chose pour s’en sortir dans la vie : du feu et de la bouffe, c’est tout. C’était vraiment instructif comme expérience. Justement, j’espère bien pouvoir retour retourner sur l’île un de ces jours – déjà pour apprendre d’autres techniques de survie, mais aussi parce que j’y ai laissé une de mes tongs. La gauche, il me semble. Ou peut-être la droite. L’une ne va pas sans l’autre – la distance doit vraiment être difficile à supporter. S’il n’y avait pas eu de baleine à manger sur l’île et que vous aviez dû vous manger vous-même, par quelle partie de votre corps auriez-vous commencé ? russel : Mais vous avez un grain ou quoi ? Vous voulez que je vous dise que je boufferais mon gros cul bien gras ? C’est ça ? Pas moyen que je dise ça. Vous sortiriez la phrase de son contexte. Je connais vos méthodes à vous, les journalistes. 74
Russel : « Peut-être qu’on est tous dans un film en ce moment-même. » Russel, lors de votre dernière aventure, votre taille a été multipliée par 60. Qu’est-ce qui change dans la perception du monde quand on est un géant ? russel : On se rend compte à quel point les gens peuvent manquer d’éducation quand on en vient à la question du poids. Ils ont le jugement facile. OK, j’étais gros, mais j’ai une thyroïde hyperactive, moi. Les gens voient un géant et ils s’imaginent que vous passez toutes vos nuits à sangloter au-dessus d’un pot vide de Cookie Dough en écoutant All By Myself de Céline Dion. C’était MA THYROÏDE !
Si votre dernier album, Humanz, était un grand film, lequel serait-ce ? 2d : Pas facile comme question. Peut-être Brazil (de Terry Gilliam, ndlr). En apparence, c’est très rythmé et ça semble léger, mais en fait, c’est un album sombre qui évoque un futur nouveau et effrayant. russel : On peut même aller plus loin que ça. Réfléchis un peu… peut-être qu’on est tous dans un film EN CE MOMENT-MÊME et qu’on ne le sait même pas. Un milliard de smartphones braqués sur nous et un réalisateur taré qui tire les ficelles. Déconnectez, les gars. Parce qu’il n’y aura pas de THE RED BULLETIN
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suite après le générique de fin. Ces dernières années, on a assisté à l’ascension de la pop star virtuelle Hatsune Miku. Que pensez-vous d’elle et des autres musiciens animés ? russel : Je ne suis pas du genre à voir des complots partout, mais je vais vous apprendre une dure réalité : presque toutes les pop stars sont animées. Leurs moindres faits et gestes sont contrôlés, chaque mot écrit à l’avance. Mais nous, on a de la substance. On est sûrement les plus réels dans tout ça. Votre titre Hallelujah Money est un THE RED BULLETIN
« ON EST SÛREMENT LES PLUS RÉELS DANS TOUT ÇA. »
appel à plus d’humanité. Si on supprimait l’argent, qu’aurions-nous comme monnaie ? russel : Quel intérêt de se débarrasser de l’argent pour le remplacer par une nouvelle monnaie ? Ça reste du pouvoir, et le pouvoir est réparti de manière non équitable. Oubliez le fric, ce qu’il nous faut, c’est une révolution, un démantèlement du système, un nouveau départ avec un système rigoureusement égalitaire. 2d : Des Curly ? Le 10 juin démarre votre festival, Demon Dayz, au parc d’attraction Dreamland de Margate au RoyaumeUni. Qu’est-ce qui attend les fêtards ? 2d : De la barbe à papa, des auto-tamponneuses et l’odeur des frites : les trois meilleures choses au monde. russel : Ce que 2D essaie de dire, c’est qu’avec des billets pour le Demon Dayz, vous pourrez profiter du parc et nous voir pour notre premier festival depuis l’Escape To Plastic Beach World Tour. C’était il y a sept ans. Les choses ont pas mal changé depuis – Murdoc est même devenu féministe. Quoi qu’il en soit, nous serons accompagnés d’une bande d’ar d’artistes et d’amis, mais je ne peux pas vous en dire beaucoup plus pour le moment. On ne sait jamais qui lira ce papier. Quelle serait votre attraction rêvée dans un parc à thème ? 2d : Une version joyeuse du train fantôme, avec des mandariniers et des gens sur des chevaux à bascule, on traverserait les nuages en auto-tamponneuses, barbe à papa gratos. Mais pas de fantômes. On en voit assez dans notre boulot. russel : Grave. Les fantômes me prennent vraiment la tête. Et c’est le cas de le dire. Héberger les âmes de rappeurs décédés, c’est un peu saoulant. Comme une indigestion, mais avec des rimes. Per Personnellement, je n’ai pas le temps pour les attractions. Je suis déjà bien assez occupé à m’accrocher aux montagnes russes de fou qu’on se tape tous à cause de L’Autre. 2d : Tu parles de Paul ? russel : Qui ? 2d : C’est lui qui s’occupe des montagnes russes à Dreamland. russel : Non. L’Autre. 2d : Ah. Connais pas. gorillaz.com 75
les ailes de Red Bull au goût kiwi-pomme
Red Bull France SASU, RCS Paris 502 914 658
nouveau.
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guide uide Voir. Avoir. Faire.
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juin 2017
NICOLAS JACQUEMIN/RED BULL CONTENT POOL
SUR LA VAGUE PERPÉTUELLE
Skate or die : du 16 au 18 juin, Marseille reçoit le Red Bull Bowl Rippers (photo) et depuis le 15 mai, Red Bull TV ride la vague perpétuelle avec le docu Back to the Bowl: A Marseille Skate Legend (p. 78).
THE RED BULLETIN
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GUIDE
Voir. Christian Hosoi, légende du skate US, raconte celle du bowl du Prado.
L’ÉMOTION EST DANS LE BÉTON
Pour augmenter votre culture skate ou musicale, dans le bowl du Prado ou la fosse du festival monté par les Gorillaz, votre unique point d’entrée : Red Bull TV.
REGARDEZ RED BULL TV PARTOUT
Red Bull TV est une chaîne de télévision connectée : où que vous soyez dans le monde, vous pouvez avoir accès aux programmes, en direct ou en différé. Le plein de contenus originaux, forts et créatifs. Vivez l’expérience sur redbull.tv
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À 52 ans, Lance Mountain se jette à l’ancienne. Rad.
THE RED BULLETIN
mai/juin
15 THE RED BULLETIN
mai
PROGRAMME ORIGINAL
BACK TO THE BOWL
Comment un bowl en béton de Marseille est devenu le point de ralliement de la crème mondiale du skate dans les années 90 ? Des héros de la plage du Prado aux pionniers de L.A, le docu Back to the Bowl: A Marseille Skate Legend raconte pourquoi les skateurs ont les bowls dans les os, et ce que la planète glisse doit à ce spot français.
BARTEK WOLINSKI/RED BULL CONTENT POOL, GORILLAZ, JAANUS REE/RED BULL CONTENT POOL
18 10 19
juin
DIRECT
CRANKWORX, LES GETS
Après la Nouvelle-Zélande, le tour Crankworx s’invite aux Gets du 14 au 18 juin et se vit en direct à l’écran le dimanche. Slopestyle, Dual Speed & Style, Pump Track et Descente : le VTT qui envoie, sous toutes ses formes, avec l’élite mondiale en action. On se lance !
juin
DIRECT
DEMON DAYZ FESTIVAL
Trois scènes et une programmation éclectique, ce festival d’un jour dans le parc d’attractions Dreamland à Margate dans le Kent est le premier concert des Gorillaz au UK depuis 2010. Le festival affiche complet mais vous pourrez le suivre en exclusivité sur Red Bull TV.
au 21 mai
DIRECT
RALLYE WRC 2017, PORTUGAL
Le rallye du Portugal fêtait l’an dernier sa 50e édition. L’étape, une des pionnières du WRC, a connu plusieurs revers depuis sa création, sécurité des spectateurs, pluies diluviennes, exclusion du calendrier. Mais à présent tout tourne rond. Un événement à ne pas rater.
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GUIDE par Gisbert L. Brunner
Avoir.
CASIO EDIFICE RACE LAP CHRONOGRAPH EQB-800
Dans les temps Inspirée des courses auto, cette montre analogique dispose d’un affichage rétrograde à 9 heures affichant les temps au tour dans l’appli smartphone. casio-watches.com
Les bracelets de la Montblanc Summit vont du cuir de veau à la peau d’alligator.
ÉCRIRE UNE BRÈVE HISTOIRE DU TEMPS L’histoire, dit-on, est écrite par les vainqueurs. L’adage se vérifie de façon éclatante avec Montblanc. Le fabricant de stylos l’écrit avec son Meisterstück (trad. le chefd’œuvre) dès 1924. Mais l’encre seule ne suffit pas pour marquer durablement l’histoire. Alors en 1997, Montblanc décide de se lancer dans l’horlogerie. Sa première montre, aussi Meisterstück, est accueillie par des commentaires sarcastiques: «Où faut-il mettre l’encre?» Vingt ans plus tard, nul ne remet en question l’excellence de Montblanc. Au vainqueur le butin.
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MONTBLANC SUMMIT
Le nouveau sommet En 2015, Montblanc passe à l’heure de la smartwatch en associant technologie portable et haute horlogerie de luxe. Le bracelet e-Strap se fixe à la montre classique pour la doter des fonctions du suivi du sommeil, de l’activité physique et la réception de notifications. Le boîtier contient suffisamment de silicium pour alimenter le système d’exploitation Google Android Wear 2.0 s’affichant sur écran AMOLED. Le reste n’est que pur matériel de conception suisse : verre saphir bombé, boîtier en acier inoxydable, acier noir, les deux combinés ou encore en titane. Le prix (le double d’une montre Android Wear de base) varie selon le bracelet. Et si vous êtes prêt à casser la tirelire, Montblanc propose des cadrans entièrement personnalisés. montblanc.com
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Un puissant allié Cette hybride embarque toutes les fonctions standard de suivi sur smartphone avec caméra et musique pilotées depuis le cadran. L’autonomie de la batterie peut atteindre six mois. skagen.com
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Deux en un
Fixez ce bracelet à une toquante analogique avec des cornes standard de 20 ou 22 mm, et vous aurez une smartwatch n’ayant rien à envier à ses homologues connectées. frederiqueconstant.com
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The Red Bulletin distribué gratuitement chaque troisième samedi du mois sous blister avec le magazine Prochaine sortie le samedi 17 juin dans une sélection de points de vente en France Métropolitaine.
GUIDE
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L’e-sport en son arène : un seul en sortira...
On a mis en cage l’élite de Street Fighter V
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combattants électroniques, venus de 8 pays. Le Red Bull Kumite, c’est un plateau international de haut vol, avec, entre autres, Infiltration (Corée du Sud, vainqueur 2016), Daigo la légende japonaise, Tokido (voir interview). Côté français, Luffy et son perso féminin, R. Mika, sont bien sûr attendus. Parmi les 16, deux « amateurs » issus de l’Open Qualifier face à des super pros dès leur premier match.
400
minutes de gaming acharné sur l’événement. « C’est impressionnant, disait le Français Luffy en 2016. Jouer au Kumite s’apparente à une finale de l’EVO (“Coupe du monde” de jeux vidéo de combat, ndlr), car les spectateurs ont les yeux rivés sur toi. Ce public autour, ça me booste ! » Avec trente combats disputés, c’est une véritable orgie d’e-sport qui sera proposée salle Wagram.
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TEDDY MORELLEC (2), CAMERON BAIRD/RED BULL CONTENT POOL
RED BULL KUMITE
Akuma, Juri, R. Mika, Nash ! Tokido, Infiltration, Luffy, Bonchan ! Des personnages de jeux vidéo iconiques et les joueurs les plus forts pour les incarner : la cage du Red Bull Kumite reçoit pour la 3e fois de son histoire les pros du jeu Street Fighter. À Paris, salle Wagram, le 28 mai.
mai/juin Le grand tournoi : ce qui vous attend, sur place ou à distance
28
mai
Paris, salle Wagram
Programme 13 heures Ouverture des portes 14 heures Début du tournoi 19 heures Top 8 21 heures Grande finale
Tout se passe dans la cage hexagonale du Red Bull Kumite, inspirée de l’UFC : deux pros de Street Fighter V au combat jusqu’au K-O fatal. À chaque élimination, le perdant décroche l’un des cadenas qui libérera le trophée à l’issue de l’ultime match (entre le vainqueur des gagnants et celui des perdants) ! Au-dessus de l’arène de fer, quatre écrans géants retransmettent les combats pour les 600 spectateurs installés tout autour. Et les surprises ne manqueront pas entre les matches. Toutes les infos sur redbullkumite.com
DIRECT
LA FURIE DU VS. FIGHTING... DEPUIS LE MONDE ENTIER!
Le dimanche 28 mai, le Red Bull Kumite sera retransmis en direct sur Twitch.tv, en français, japonais, anglais (et plus), dès 14 h. Un post-show exclusif rythmé par les interviews à chaud des combattants vous sera proposé dès 21 h 30 sur redbull.tv
Tokido
« DE L’EXERCICE, ET AUSSI DU ZEN » THE RED BULLETIN : Pourquoi le Red
Bull Kumite est-il unique, motivant ? TOKIDO : J’ai joué un paquet de tournois
par le passé, mais la mise en scène du Red Bull Kumite est la plus impressionnante. C’est un honneur et une joie que de participer à cet événement. Deux Red Bull Kumite ont déjà eu lieu, et vous avez terminé en finale à chaque fois, sans vous imposer... Qu’en avez-vous retiré ? Il y a deux ans, comme je jouais très souvent contre Bonchan, ça n’était qu’une défaite comme une autre face à lui. Mais suite à la défaite de l’an dernier, j’ai beaucoup réfléchi. Depuis, j’ai appris
THE RED BULLETIN
à préserver mon calme et j’ai eu la chance de m’entretenir avec un docteur, pour recueillir ses conseils à propos de la science de l’esprit. Je pense m’être amélioré, et j’ai bon espoir de montrer un très bon Akuma (le personnage du joueur japonais, ndlr) cette année. Quels sont ses atouts ? Je pense qu’Akuma est très difficile à exploiter dans son entier, mais son potentiel est très élevé. Votre routine un jour de tournoi ? J’essaie de faire un peu d’exercice avant les matches, et je pratique le zen afin d’être plus concentré. Pas seulement le jour de l’événement, mais comme un entraînement régulier, en fait. L’édition 2017 sera-t-elle la bonne pour Tokido, le Japonais ?
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GUIDE
Faire.
mai/juin/juillet
16 au 18 juin
RED BULL BOWL RIPPERS
Les participants de la 2e édition du Red Bull Bowl Rippers découvrent un bowl entièrement rénové sur la plage du Prado. Un look et des courbes qui vont affoler les top riders mondiaux invités. Dès le vendredi 16, une compétition réservée aux amateurs offrira deux wild cards aux vainqueurs pour rejoindre les 38 pros engagés dans les épreuves du week-end. La pression va monter jusqu’aux finales du dimanche. Plage du Prado, Marseille ; le 18 juin en live sur redbull.tv
Devenu discipline olympique pour les Jeux de 2020 à Tokyo, le surf s’invite sur la côte basque pour le premier championnat du monde des nations depuis cette décision. 50 sélections sont annoncées et les meilleurs seront là cette fois. Avec la France, Justine Dupont compte bien s’illustrer avec pour objectif une qualification aux JO. Biarritz, Grande Plage ; surfingfrance.com
16
au 18 juin Hellfest C'est le grand rassemblement pour tous les fans de metal, toutes générations, sexes et religions confondus. Le Hellfest va refaire du bruit, avec, parmi les dizaines de groupes monstrueux présents : Slayer, Aerosmith, Rancid, ou les Français de Trust, de retour sur scène. Pour les impatients, vivez le Hellfest 2016 côté backstage dans le documentaire Open the doors: Hellfest, diffusé sur Red Bull TV. Clisson ; hellfest.fr
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juin Red Bull Ovalie Le Pays Basque remet le jeu dans l’enjeu : la 5e édition du tournoi de rugby Red Bull Ovalie va faire la part belle à la technique, au rythme et à l’envie. Au pied des Remparts, le stade Christian Belascain à Bayonne sera le terrain de jeu des plus habiles. Pour aller plus loin, ils devront avancer en équipes de cinq. Bayonne ; inscriptions sur redbull.com/ovalie
au 9 juillet Run Trip Du macadam de Paris à la grande plage de Cabourg, il y a 200 km et l’envie de les parcourir en courant avec ses potes. C’est tout le défi de ce Run Trip posé dans un long week-end d’été. Deux jours et huit équipiers en relais pour atteindre le but, ça fait 25 km par personne en trois tronçons de 8 km maximum. Ça forge le mental d’une équipe. Et les souvenirs. À chacun d’imaginer les deux. Coureur confirmé ou débutant motivé, il suffit d’allonger la foulée. On dormira plus tard. Sur le sable, à l’arrivée. De Paris à Cabourg ; theruntrip.com
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THE RED BULLETIN
NICOLAS JACQUEMIN/RED BULL CONTENT POOL
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au 28 mai Championnat du monde de surf
11 JUIN
Inscriptions : www.vitaliberte.fr
VITA RACE COURSE OURSE À OBSTACLES DE 5KM ET 12KM ORGANISÉE PAR LES SALLES DE SPORT VITA LIBERTÉ
Crédit photo Vita Liberté/AICO
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Communiqué THE RED BULLETIN
L’AVENTURIER DE LA RAMPE
PERDUE
UN PLAN RARE : UN RIDER VÉNÉZUÉLIEN SUR UNE RAMPE PERDUE DANS LA JUNGLE EN MALAISIE.
© JC PIERI / CROSSCALL
LE CHAMPION DE BMX DANIEL DHERS PENSAIT AVOIR RIDÉ TOUT CE QUE LA PLANÈTE PROPOSAIT DE ROULABLE. MAIS IL SE TROMPAIT. C’EST DANS UN BOUT DE JUNGLE PERDU DE LA MALAISIE QUE LE SPOT ULTIME SE TROUVAIT : UNE RAMPE DU DIABLE QUI N’ATTENDAIT QUE LES TRICKS DU SPÉCIALISTE VÉNÉZUÉLIEN POUR RENAÎTRE. POUR CELA, DANIEL DEVAIT SORTIR DE SA « ZONE DE CONFORT ».
Communiqué THE RED BULLETIN
« Il y aurait, en Malaisie, une rampe abandonnée au milieu de la jungle. » Quand Crosscall, le spécialiste des smartphones outdoor, propose à son ambassadeur, le rider BMX de haut niveau Daniel Dhers de retrouver cette rampe pour la rider, le Vénézuélien de 32 ans n’hésite pas une seule seconde. C’est pour ce spécialiste des skate parcs indoor l’occasion de sortir de sa zone de confort, de se dépasser et d’explorer les limites de son art sur un terrain sauvage. Le milieu urbain étant généralement le plus propice à ses évolutions spectaculaires, cette opportunité de s’exprimer dans un environnement naturel, outdoor, au bout du monde, a tout pour le séduire. Il sera bientôt servi. Au-delà de ses espérances les plus folles.
© CROSSCALL
UN MIRAGE ? Accompagné de JC Pieri, filmeur et réalisateur français spécialiste des vidéos outdoor et extrêmes, et lui-même rider BMX, ainsi que de Cyril Perronace, directeur artistique de Crosscall, à l’initiative du projet, Daniel arrive en Malaisie le 14 mars dernier. Grâce à son contact Red Bull local, Saiful Riza, la fine équipe s’empresse de prendre la route vers le fameux spot à Selangor, à une trentaine de km de Kuala Lumpur, la capitale malaise. Après avoir traversé l’immense parc botanique de Shah Alam, ils découvrent enfin la fameuse rampe, sous une épaisse végétation, comme il n’en
APRÈS DE NOMBREUSES TENTATIVES, DANIEL DHERS, EN ACHARNÉ, PARVIENT ENFIN À POSER SON ICEPICK SUR LA RAMPE DU DIABLE. UNE VÉRITABLE DÉLIVRANCE.
pousse que dans des régions où l’humidité atteint les 95% et la température plus de 35 degrés. Et où il pleut massivement. Daniel croit d’abord à un mirage. Non, c’est bien une rampe en béton, « plantée » là, recouverte de feuilles et de mousse. « C’est incroyable, s’écrie Daniel face à ce spot. Qui peut imaginer qu’il y a une rampe ici, perdue dans la nature. C’est comme si je venais la réveiller après des années de sommeil sous un drap de jungle ». Il est en effet difficile d’apprécier ses courbes tant elle est « verte ». Et c’est avec l’aide de riders locaux que Daniel va se lancer dans une utile mission de défrichage. Ces riders, qui n’avaient encore jamais approché cette rampe, Daniel les a rencontrés grâce à Iwan, un acteur essentiel de la scène BMX locale. La rampe remise à nue par cette coalition internationale du BMX, il est temps d’y jeter un œil de plus près : la structure est très fissurée, certaines zones ne sont clairement plus planes, et surtout, elle semble très raide. Risqué ? Qu’importe, Daniel aime se mettre en danger, pour parvenir à de nouvelles sensations de ride, s’approprier de nouveaux terrains d’expression. Alors, let’s ride !
APPRIVOISER LA RAMPE Après quelques tours de roue, afin d’apprivoiser la rampe sauvage, Daniel la surnomme déjà : The Devil’s Ramp, la rampe du diable ! La structure est en effet très dure à pratiquer.
On est là sur un spot brut, dans son jus, loin des skateparks de précision habituels. « C’est l’enfer. Impossible de passer les tricks du premier coup. Ces fissures vont me rendre fou. La rampe est vraiment en mauvais état, mais je veux la rider et je réussirai ! », lance le champion. Ajoutez à la difficulté du spot la présence d’insectes imposants et de singes malicieux, venus perturber la session, et une température ne cessant d’augmenter, et vous tenez là un défi hors norme pour Daniel Dhers. De quoi le motiver encore plus. Et ça paie : les tricks rentrent peu à peu, Daniel gagne en hauteur et en amplitude. Quand il parvient enfin à rentrer un icepick sur la barre de la plateforme de la rampe, le temps semble définitivement s’arrêter dans la jungle malaise. « Ça y est, je l’ai domptée ! Yeah ! », hurle le rider pro. L’image est incroyable. Les riders locaux n’en reviennent pas, et se jettent à leur tour dans la rampe. Les singes eux-mêmes se sont figés pour apprécier l’instant. Tous ne sont pas prêts d’oublier ces tricks incroyables dans ce temple perdu du BMX. « Quand tu quittes un tel lieu après avoir passé cinq jours à chercher le meilleur angle pour les prises de vues, guetter chaque figure pour capturer la photo qui immortalisera le tournage, c’est vraiment un pincement au cœur. Nous avons apprivoisé la rampe et elle nous a apprivoisés », conclut Cyril Perronace à propos d’une expérience sportive et humaine reflétant parfaitement la personnalité de Daniel Dhers et l’ADN de Crosscall : repousser les limites, explorer le monde et partager d’autres cultures. Mission accomplie, sur la rampe du diable…
À EXPÉDITION RARE, SMARTPHONE D’EXCEPTION
Pour son expédition en Malaisie, l’ambassadeur Crosscall Daniel Dhers était accompagné d’un smartphone 4G étanche et résistant, doté de capteurs outdoor et parfaitement adapté à toutes les situations outdoor : le TREKKER-X3. Étanchéité totale à tout corps liquide 1 mètre / 30 mn Norme IP 67 Écran : 5’’, Gorilla Glass 4, Wet touch Espace de stockage : 32 Go Taille de la RAM : 3 Go Lecteur MicroSD : Oui Jusqu’à 128 GB Capteurs outdoor : Baromètre, Thermomètre, Hygromètre, Altimètre... Appareil photo : 16MP + 8MP Autonomie en communication : 31 heures Autonomie en GPS : 9 heures
Plus d’infos sur
Retrouvez la vidéo et toutes les photos de Daniel Dhers en Malaisie sur : crosscall.com/lostramp
AU-DELÀ D’UN SPOT INCROYABLE À RIDER, LE CHAMPION DE BMX DANIEL DHERS A RENCONTRÉ UNE BANDE DE RIDERS LOCAUX AVEC LESQUELS IL A PARTAGÉ DES MOMENTS EXCEPTIONNELS.
GUIDE
L’aquaman Qu’il s’agisse de prendre des photos HD de requins, de se détendre côté piscine ou de surfer un monstre de 10 m, les habitués de l’océan savent qu’attraper les bonnes vagues, c’est avoir le bon kit. SAC À ROULETTES OGIO BIG MOUTH ogio.com ; RAQUETTES DE PLAGE FRESCOBOL CARIOCA TRANSCOSO frescobolcarioca.com ; SHORT PROTEST MUTANT protest.eu ; COMBINAISON ANIMAL LAVA WETSUIT et TONGS RIPPLE animal.co.uk ; CASQUETTE VANS DAVIS 5 PANEL CAMPER vans.com ; MASQUE DE PLONGÉE BAREDIVE DUO C baresports.com ; MONTRE NIXON ULTRATIDE et ENCEINTES BLUETOOTH MINI BLASTER nixon.com ; CAMÉRA D’ACTION SONY FDR-X1000VR 4K AVEC CAISSON ÉTANCHE sony.com ; LUNETTES POLO TWO-TONE ralphlauren.com ; T-SHIRT RAYÉ PROTEST BOWTIE protest.eu
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GUIDE
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AUTOUR DU MONDE UK EDITION
BEYOND THE ORDINARY
OURS Directeur d’édition Robert Sperl Rédacteur en chef Alexander Macheck Directeur créatif Erik Turek
CHARLIE HUNNAM
The Arthurian legend on a journey of self-discovery
FANTASTIC VOYAGE THE “WE’RE REAL MOST OUT BAND THERE”
GORILLAZ!
The America’s Cup powers up for the future
Directeurs artistiques Kasimir Reimann (DC adjoint), Miles English Rédacteur en chef photos Fritz Schuster Responsable de la production Marion Wildmann
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GUIDE
Le plein d’action.
Il suffit à Kirby Chambliss de mettre le pied hors de sa maison pour se retrouver aussitôt sur le terrain d’aviation. Normal, une piste de décollage jouxte le ranch où vit le pilote américain du Red Bull Air Race. Un instant après, le voilà qui passe dans le ciel au-dessus de ses voisins qui constatent une fois de plus que Kirby est de bonne humeur. redbullairrace.com
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« Tirer sur le manche, c’est comme avoir une maison sur la poitrine. » Kirby Chambliss, pilote de Red Bull Air Race, sur l’impression que provoque l’accélération de son avion de course Edge 540 V3.
MICHAEL CLARK/RED BULL CONTENT POOL
Eloy, Arizona, États-Unis
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The Red Bulletin nº67 en kiosque le 17 juin 2017.
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