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20 têtes très bien faites

OCTOBRE 2012

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notr hargez G R A e appl i p ou T U I T E r ta b le t

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NEURONES EN FUSION

MAGAZINE SPONSORISÉ

PLUS : Maria Tsiartsiani / Pet Shop Boys / Laguna Seca Red Bull MotoGP / Amanda Palmer / Rafael Ortiz / Eminem

UN MAGAZINE HORS DU COMMUN

Ces personnalités vont changer votre vie 12 pages spéciales !

PAGÈS, TUBE DE L’ANNÉE Tom a posé son empreinte sur Red Bull X-Fighters DERON WILLIAMS DÉJÀ CHEZ LUI À Brooklyn avec la star des Nets


vendredi 2 novembre

www.redbull.fr

infos / réservations

PHOTOS : JUSTIN KOSMAN/RED BULL CONTENT POOL / FRANÇOIS TOMASI

grand palais paris / 19h30

DESIGN : CONTACTS@THIBAUTGREVET.COM

RED BULL FRANCE SASU, RCS PARIS 502 914 658

compétition internationale bmx


LE MONDE DE RED BULL

Octobre 22

ILLUSTRATION DE UNE : ROLAND VORLAUFER. PHOTOS : NIGEL PARRY, PHILIPP FORSTNER. ILLUSTRATION : ROLAND VORLAUFER

ON AIME EMINEM Le plus grand rappeur blanc de l’histoire va fêter ses quarante ans. Retour sur une riche carrière.

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QUI A UN JOLI QI ? The Red Bulletin dresse une liste non exhaustive des vingt génies susceptibles de sauver le monde. De bon augure par les temps qui courent.

DOUZE COUPS Un an, déjà. Les douze coups ont sonné pour la version française de The Red Bulletin. Douze numéros pour autant de stars que vous avez pu côtoyer au plus près. Du moins, nous l’espérons. Douze chapitres pour vous faire (re)découvrir le monde infini de Red Bull. Abyssal ou exponentiel mais gorgé d’adrénaline. Comme cette virée sousmarine en compagnie de requins étrangement amicaux, sous l'objectif bienveillant de Michael Muller. Douze pans de vie que nous comptons arroser comme il se doit. Nous avons donc convié au banquet vingt cerveaux extraordinaires, Thomas Pagès, Deron Williams et James Bond. Entre autres invités. C’est qu’un premier anniversaire, ça se fête ! Bonne lecture, Votre Rédaction

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SACRÉ BUSH Après DeMarcus Ware, The Red Bulletin s’est penché sur une autre star de la NFL, Reggie Bush. Chaud devant !


LE MONDE DE RED BULL

Octobre

PALMER D’OR Cette fille-là assume sa folie douce. Amanda Palmer ne fait rien comme les autres.

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LAGUNA SECA Le monde du MotoGP est un spectacle à part entière. The Red Bulletin vous plonge au cœur du tracé californien.

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EN CHIFFRES Cinquante ans pour le plus connu des agents secrets. James a fait un Bond en avant. La preuve.

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« Il faut les

regarder les yeux dans les yeux. »

GRAND BLEU Michael Muller aime s’approcher des requins. Le photographe se sent mieux sous l’eau que dans le monde des humains...

8 Photos du mois 14 Énergisant... à petites doses 16 Red Bull Skylines au Grand Palais 19 Vainqueurs du mois 20 Hier et aujourd’hui 24 Formule magique

PHOTOS : GETTY IMAGES (2), SHERVIN LAINEZ, MICHAEL MULLER, KENNETH CAPPELLO

DU NEW JERSEY À BROOKLYN

À l’occasion de la reprise de la NBA, The Red Bulletin fait place Nets à D-Will.


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LE MONDE DE RED BULL

Octobre « À l’entraîne-

Maria Tsiartsiani

88

MARIA, MARIA ! Elle est belle, elle est élancée, elle a du talent et elle aime le beach-volley. C’est même son sport. Maria Tsiartsiani dévoile tout.

40 TOM TONNE

Cette année, Thomas Pagès est LA star de Red Bull X-Fighters. Découvrez l’univers d’un maître à danser dans les airs. Assurément à suivre !

64 PETITE VOITURE DEVIENDRA...

La petite Yugo à quatre roues est torturée dans cette épreuve peu banale. Vous n’avez rien compris ? Normal, direction page 64 !

Plus

De corps et d’esprit 84

VOYAGE

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MATOS

À pic en Chine. Rafael Ortiz.

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EFFET PAPILLON

Fiction ou réalité ? Pendant des années, Jesus Rodriguez n’a rien su de la ferveur avec laquelle ses fans l’acclamaient… à titre posthume !

UN MONDE !

Événements planétaires à ne pas manquer.

96 FOCUS

Gros plan sur l’actu française.

90 NIGHTLIFE

97 KAINRATH Joli coup de crayon sportif.

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PLEINE LUCARNE

L’œil de Christophe Ono-dit-Biot reste toujours grand ouvert. Le journaliste-écrivain livre son point de vue décalé sur le monde.

Quatre pages toujours très spéciales sur l’univers nocturne. Un club de Hambourg, un plat de Mumbai et un joli cocktail au menu.

PHOTOS : SAMO VIDIC/RED BULL CONTENT POOL, JUERGEN SKARWAN, FRÉDÉRIC STUCIN, KAREEM BLACK

ment, on joue souvent contre les hommes. »


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DU MOIS

GROTTE AUX CRI STAUX, MEXIQUE

CACHÉS

Dix minutes. C’est le temps maximum conseillé pour un séjour dans la Cueva de los cristales, située dans les entrailles de Naica au Mexique. N’oubliez pas de vous munir d’un masque de protection. La température est constante. Le thermomètre affiche 58 °C et un taux d’humidité compris entre 90 et 99 %, soit les conditions parfaites pour la formation et conservation de cristaux de sulfate de calcium, dits cristaux de gypse. Le plus volumineux d’entre eux affiche les mensurations de douze mètres de long pour quatre de diamètre et un poids de cinquante-cinq tonnes. Photo : Carsten Peter/National Geographic/Getty Images

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KE Y W E ST, FLO R I D E

OSÉ

DU MOIS

Sur la côte sud de la Floride gît, par quarante mètres de fond, l’USS General Hoyt S. Vandenberg, transformé par la force des choses en récif artificiel. Jusqu’au jour où le photographe Andreas Franke a l’étrange idée de convertir l’épave en un lieu d’exposition avec le consentement des autorités américaines. L’Autrichien est un passionné de plongée. Ses photos sont un savant mélange de scènes de la vie quotidienne et de prises de vue du navire. www.thesinkingworld.com Photo : Andreas Franke

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DU MOIS

MOAB, ÉTATS-UNI S

PERCHÉE

Emily Sukiennik est une jeune fille joyeuse. Mais l’Américaine de 25 ans a besoin de prendre de la hauteur pour se sentir bien dans sa peau. Elle apprécie les tracés de certaines highlines, comme ici entre deux rochers des canyons du désert de Moab, dans l’Utah. Extrême, dites-vous ? Ce n’est pas l’avis d’Emily : « Il s’agit uniquement de méditation en mouvement. » www.emilysukiennik.com Photo : Krystle Wright

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Bullevard Énergisant... à petites doses.

Paroles et musiques Ils ont troqué leur guitare pour le clavier de leur ordinateur. Voici les quatre meilleures autobiographies très rock de l’automne.

Artemio Rodriguez (à droite) et sa Chevy de 1968.

BIEN BARRÉ...

Artemio Rodriguez, à mi-chemin entre pop-art et histoire.

1. NEIL YOUNG, WAGING HEAVY PEACE Sans tabou et avec humour, le Loner revient sur une vie pas comme les autres. 2. JOHN TAYLOR, IN THE PLEASURE GROOVE Le bassiste de Duran Duran se livre à une analyse détaillée de sa folle carrière. 3. BETH DITTO, COAL TO DIAMONDS Punk, sexe et poésie. À 31 ans, la voix de Gossip et muse de Lagerfeld dévoile son quotidien. 4. PETE TOWNSHEND, WHO AM I Le guitariste de The Who a mis quinze ans pour achever son autobiographie. C’est du lourd !

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Au Mexique, on commémore les morts le 2 novembre. Mais d’une manière plus débridée et haute en couleur, avec squelettes en papier mâché multicolores et têtes de mort en chocolat pour les enfants. L’art funèbre du Día de los Muertos touche la culture pop, ses emblématiques crânes illustrant bandes dessinées et pochettes de CD. Artemio Rodriguez, un artiste mexicain graveur sur bois, consacre

tout un volume à la culture des morts en alliant symbolique traditionnelle, pop-art et culture de consommation américaine. Un exemple ? Sur la Chevrolet Impala de 1968, l’artiste de 40 ans a peint des squelettes et baptisé l’engin El Muertorider. Et devinez quoi ? La caisse roule à mort. Par contre, le rétroviseur oblige à la prudence car on y voit une tête de mort. Plus sur http://bmoa.org/el-muertorider

LES IMAGES DU MOIS

UN INSTANT SVP !

Faites-nous partager votre univers trépidant en envoyant vos clichés à : phototicker@redbulletin.com Les meilleures photos seront tirées au sort. Le ou la gagnante repartira avec la gourde suisse SIGG siglée The Red Bulletin.

Austin Le producteur de Dubstep John Dadzie alias « 12th Planet » est heureux de son passage à la Red Bull Music Academy du Texas. Carlo Cruz


Record animal Performances humaines totalement éclipsées

SCARABÉE RHINOCÉROS EUROPÉEN Au vu de sa taille, c’est l’être vivant le plus fort. Le coléoptère peut soulever 850 fois son poids. Et l’Homme ?

Nasser al-Attiyah joue sur deux tableaux.

PHOTOS : PRESS (5), GETTY IMAGES, SHUTTERSTOCK (3), REX FEATURES, GEPA PICTURES/MCKLEIN/RED BULL CONTENT POOL, DDPIMAGES

Double détente Vainqueur du Dakar, pilote WRC et médaillé de bronze en ball-trap, Nasser al-Attiyah est un héros national. À 41 ans, le toujours jovial Qatari n’hésite pas quand il faut choisir... en ne choisissant pas ! « Dans les hôtels, à la rubrique profession je mentionne pilote de rallye et... tireur. » Ces deux sports ont quelques points communs tels que la concentration, le challenge et les sensations fortes. « Face à de sérieux concurrents, mon niveau d’adrénaline au tir peut dépasser celui éprouvé en rallye, reconnaît-il. J’ai obtenu ma licence bien avant mon permis de conduire. Ensuite, mon grade de colonel dans l’armée m’a permis d’obtenir le droit de porter une arme. Chaque remise de médaille a une saveur unique pour moi et symbolise une époque et un sport. Je suis incapable de vous dire quelle est ma discipline préférée. D’ailleurs, mes trophées et médailles obtenus en rallye et au tir sont sur la même étagère. Mes objectifs pour les quatre ans à venir ? Remporter un autre Dakar et décrocher l’or en ball-trap, Inch’Allah. » Plus sur www.dakar.com

CICINDELINAE Cette bête se déplace à 9 km/h. C’est comme si Usain Bolt courait le 100 m en moins d’une seconde...

FAIT MAIN Marcus Mumford et son groupe font le pari de la tradition à l’aide d’un banjo. Quatre Britanniques avec banjos, violon et guitare acoustique : les Mumford & Sons ont l’allure de péquenauds des années 60. Ce jeune groupe est le plus hot du moment avec des morceaux folks très acoustiques. Leur premier album s’arrache en 2010 à plus d’un million d’exemplaires. Une trajectoire que Marcus Mumford (25 ans), leader du groupe, entend poursuivre pour leur deuxième opus. Quel événement retenezvous de cette année 2012 ? Il y en a tellement. Je dirais les Grammy Awards en compagnie de Bob Dylan sur scène. Mais le meilleur concerne notre nouvel album, nous avons pu obtenir pile-poil le son que nous souhaitions.

Pourquoi des banjos plutôt que des guitares électriques ? Trouver du travail comme guitariste de studio est devenu quasi impossible aujourd’hui. Il y a trop de bons guitaristes. C’est pourquoi nous avons décidé de passer au banjo. La concurrence est plus faible. Le son de votre musique est très traditionnel. Appréciez-vous aussi les sons contemporains ? Bien sûr, j’aime beaucoup le duo electro Justice. Mais mon héros absolu en ce moment est Nathaniel Rateliff, le chanteur et compositeur américain. C’est la plus forte présence sur scène que je connaisse. Mumford & Sons : Babel est déjà dans les bacs. Dates de tournée et infos sur www.mumfordandsons.com

Marcus Mumford au milieu de ses fils postiches.

LA PUCE Ses sauts équivalent à 200 fois sa taille. À l’échelle humaine, cela reviendrait à enjamber la Tour Eiffel et ses 324 mètres.

PHOTO GAGNANTE

Corée du Sud

Au Naksan Extreme Festival, le BASE Jumper John « Chuck » Berry tombe à pic. SonStar

Maldives Viki Gomez sur son BMX est toujours en équilibre, même sur une roue. Mohamed Ahsan

St-Pétersbourg

Le champion du monde Nikita Martyanov (à droite) initie Lil G des Red Bull BC One All-Stars au wakeboard. Nika Kramer

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B U L L E VA R D

Drew Bezanson sera une des stars de Red Bull Skylines.

Grâce à Red Bull Skylines, Paris tient enfin son événement majeur de BMX. Il aura lieu vendredi 2 novembre au Grand Palais. Une journée et une soirée exceptionnelles qui vous permettront notamment de vous initier à la discipline de 10 h à 18 h et de profiter d’un airbag géant (entrée gratuite dans la journée). Bornes de jeux vidéo, séances d’initiation avec des professionnels, stands de partenaires, etc. Sans oublier que les vingt-quatre plus grandes stars de BMX Park seront à vos côtés, dont le Français Maxime Charveron et le Canadien Drew Bezanson. À partir de 19 h 30, place à la compétition à proprement parler. Si vous ne pouvez pas vous rendre sur place, l’événement est retransmis en live streaming sur www.redbull.fr de 20 h 30 à 23 h 30. Billets en vente sur www.redbull.fr

Bezanson dans ses œuvres aux X Games de Los Angeles le 30 juin dernier.

Whistler Brandon Semenuk nous fait sa plus belle démo de Backflip. Scott Serfas, Red Bull Joyride 16

Vainqueur à Bonifacio lors de Red Bull Cliff Diving, Orlando Duque espère terminer en beauté dans le Sultanat d’Oman.

MCS EXTRÊME SUR TOUS LES FRONTS

La chaîne met le paquet en octobre. Après la finale de Red Bull X-Fighters à Sydney, diffusée en direct et en intégralité sur MCS Extrême, vivez en exclusivité ce samedi à 21 heures la dernière étape de Red Bull Cliff Diving version 2012. Le site magnifique de Wadi Shab à Oman départagera Orlando Duque et le double champion du monde anglais Gary Hunt. Une nouvelle génération de plongeurs aura aussi son mot à dire. Sans oublier bien sûr les Français Cyrille

Bad Mitterndorf C’est à quatre pattes que 300 coureurs se lancent à l’assaut de la piste de saut à ski de Kulm. Stefan Voitl, Red Bull 400

Oumedjkane et Hassan Mouti qu’on suivra tout particulièrement. Superbe show en perspective. MCS Extrême n’arrête pas sa collaboration avec Red Bull. Cet hiver, elle soufflera le chaud et le froid. Le chaud ? Rio de Janeiro et la finale de Red Bull BC One 2012. Le froid ? La saison de Red Bull Crashed Ice. Le tout en direct, en exclu et en intégralité ! Plus d’infos sur www.redbull.fr et www.mcsextreme.fr

Copenhague David Coulthard est un mec sympa. Il va à la rencontre de ses fans en faisant rugir son bolide. Peter Nyggard

TEXTE : CHRISTOPHE COUVRAT. PHOTOS : ATIBA JEFFERSON/RED BULL CONTENT POOL, GARTH MILAN/RED BULL CONTENT POOL, PHILIP PLATZER/RED BULL CONTENT POOL (2)

Le BMX en son Palais


B U L L E VA R D

MEIN KÖRPER UND ICH

MAXI LAXI

4 À FOND ! Acil ullutpat, sim quis aci bla aliquisit nummy nummy nos nulla consenim ad tem MON CORPS essecte consequat ute mod tatum quisit ad tin eugiat utatuerat wissequat, sequis dolor susET MOI tionsed elis et utat, venim endrem quam vulla feugait exeriu

DANS LE BUSH

VER AESE D TE DOLORE M

nosto conullutat illaoreet ent acilluptatem vercil utat. Incidunt et verciliquat. Ut alit lore feuisl et aut amconsecte feu faccum am dolorem doloreet utpate venit, quat ip exercincin exer alisis aliquatem quisit, consequat. acip cte tisBush, tet praese dit num quisisi Ommo Vif comme l’éclair, Reggie et ver iureet nullutpatet, si ea faccumsan running back des Miami Dolphins, estrud tem eum velit il ulput vel ulput iliapprécie quand odip eu-la nostoouvre quis lui dionseon quam, con utpat ate tat. Agnit ate tie mod minisit giam dolupt voie. Démonstration. luptate magna adigna feugiam, quiscilis el www.miamidolphins.com do exeros nulla

Je suis la cible de vingtcinq plaquages par match. C’est une moyenne. Un buste renforcé permet de réduire l’impact des chutes qui suivent. Les muscles que je travaille le plus ? Tous. VE RA ES ED TE DO LO RE M Sans exception. nosto conullutat illaoreet ent acilluptatem vercil utat. Incidunt et ver ciliquat. Ut alit lore feuisl et aut amconsec te feu faccum am dolorem doloreet utp ate venit, quat ip exercincin exer alisis aliq uatem quisit, consequat. Ommodit num quisisi tet praea faccumsan tem eum veli t il ulput tet praesecte tis acip et ver iureet nullutvelit il ulput vel ulput iliquam, con utp at dionsequis nosto odip eugiam dolupt ate tat. Agnit ate tie mod minisit luptate ma gna adigna feugiam, quiscilis el do exeros nulla

VERAE SED TE DOLOR EM

1 BABY MATRIX

nosto conullutat illaoreet ent acilluptatem vercil utat. Incidunt et verciliquat. Ut alit C’est mon surnom ! Il lore feuisl et aut amconsecte feu faccum paraît que j’esquive les am dolorem doloreet utpate venit, quat ip défenses adverses comme exercincin exer alisis aliquatem quisit, Keanu Reeves évite les consequat. Ommodit num quisisi tet praeballes dans Matrix. Je secte tis acip et ver iureet nullutpatet, si ea travaille mes obliques faccumsan estrud tem eum velit il ulput vel avec un medecine ball et ulput iliquam, conoloreet utpate venit, quat des rotations du buste ip exercincin exer alisis aliquatem quisit, explosives. consequat. Ommodit num quisisi tet praesecte tis acip et ver iureet nullutpatet, si ea faccumsan estrud tem eum velit il ulput vel AU TOPis nosto con utpat dionsequ ulput iliquam,JAMBES Je peux me venter d’un ate tie tat. Agnit doluptate odip eugiam 10"39 sur cent mètres. adigna feugiam, magna mod minisit luptate nullamon exeros sont el dojambes quiscilisMes principal atout mais aussi la cible privilégiée de mes adversaires. C’est la partie du corps où je ressens le plus de douleurs après chaque match. J’en prends VER AESE D TE DOLORE M soin régulièrement. nosto conullutat illaoreet ent acilluptatem vercil utat. Incidunt et verciliquat. Ut alit lore feuisl et aut amconsecte feu faccum am dolorem doloreet FRACTURES utpate venit, quat ip exercincin exer alisis aliquaUnconseq corps en tem quisit, uat.bonne Ommodit num quisisi tet condition physique praesecte tis acisi tet praesecte tis acip et ver récupère iureet nullutp atet, rapidement si ea faccumde san estrud tem effort. En début de eum velittout il ulput vel ulput iliquam, con utpat saison dernière, je me dionsequis nosto odip eugiam doluptate tat. Agnit fracture péroné pendant ate tie mod minisitleluptate magna adigna feuun match San giam, quiscil is el docontre exeros nulla Francisco. Six semaines de rééducation suffisent à me remettre sur pieds sans plâtre ni opération.

TEXTE : AKRADIUSZ PIATEK. PHOTO : PHILIPP FORSTNER

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VER AES ED TE DOLORE M

nosto conullutat illaoreet ent acilluptat. tem vercil utat. Incidunt et verciliqua Ut alit lore feuisl et aut amconsecte feu faccum am dolorem doloreet utpate venit, quat ip exercincin exer alisis aliquatem quisit, consequat. Ommodit num quisisi tet praesecte tis acip et ver iureet nullutpatet, si ea faccumsan estrud tem eum velit il ulput vel ulput iliquam, conoloreet utpate venit, quat À GENOUX ip exercincin exer alisis aliquatem quiEn NFL, le genou oditlanum t. Ommest sit, consequa partie du corps la plus exposée. J’affiche un joli pédigré : ménisque, croisés, entorse du ligament latéral et VERAESED TE DOLOREM deux opérations. nosto conullutat illaoreet ent acilluptatem vercil utat. Incidunt et verciliquat. Ut alit lore feuisl et aut amconsecte feu faccum am dolorem doloreet utpate venit, quat ip exerPEAU VIERGE cincin exer alisis aliquatem quisit, conseJ’aime bien les quat. Ommodit num quisisi tettatouages, praea facsurtout cumsan tem eum velit il chez ulputles tet autres. praesecte sur la peau de ma tis acip et ver Comme iureet nullutvelit il ulput vel amie par exemple ! ulput iliquam, petite con utpat dionsequis nosto Il n’y atat. rienAgnit que ate j’aime odip eugiam doluptate tie mod suffisamment pour l’avoir minisit luptate magna adigna feugiam, quissur moi cilisenelpermanence. do exeros nulla

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xxxxxxxxEt, velit utpat. Uptat. Ommy nulla corem quam zzriliquis esto od do consed enim nibh

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B U L L E VA R D

Date et lieu de naissance 30 avril 1976 à New York Enfance Elle se découvre assez tôt un don artistique et fréquente le théâtre de son école. Elle fonde quelques années plus tard une troupe de rue à l’université. La statue vivante devient sa spécialité. Groupe Elle crée le duo Dresden Dolls avec le multiinstrumentaliste Brian Viglione. Palmer compare sa musique à du cabaret punk brechtien. Coin Operated Boy reste son plus gros succès à ce jour (2004). Controverse Lorsque sa maison de disques lui suggère de maigrir pour le tournage d’un clip, ses fans postent des photos de leur ventre sur le site du label. 600 photos et messages sont ensuite publiés dans le livre The Belly Book.

PORTRAIT

PALMER EN SOLO

Amanda Palmer : Theatre Is Evil est déjà dans les bacs.

Dates de concerts et extraits sur amandapalmer.net

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L’expression « sortir des sentiers battus » correspond assez bien au style d’Amanda Palmer. Après avoir créé en 2000 Dresden Dolls, un duo art punk, et remis au goût du jour le style chic berlinois des années vingt, l’Américaine se lance dans une carrière solo. Pourtant, tout n’a pas été simple. La musicienne de 36 ans quitte sa maison de disques en 2009. Elle n’apprécie pas l’image de poupée de la pop que lui renvoie le label. L’artiste décide alors de se prendre en main en invitant ses fans à produire son prochain album via le site Kickstarter.com. Un dollar donne droit à son téléchargement, 25 au CD et, pour 5 000 dollars, on peut inviter Palmer chez soi pour un concert privé. En un mois, la jeune femme récolte 1,2 million de dollars. Record absolu pour ce type de financement.

   : Comment cette idée vous est-elle venue ?   : La proximité avec mon public ne date pas d’hier. Je réponds personnellement à tous les mails et envoie moi-même les articles souvenirs. Après avoir quitté le label, cette option me paraissait idéale. C’est le mode de fonctionnement du futur. Au lieu d’acheter un disque dans un magasin, on investit sur le projet d’un artiste. Est-ce la fin des intermédiaires dans l’industrie du disque ? Aujourd’hui, en tant qu’artiste et via Facebook, je peux abattre en quinze minutes autant de travail qu’une agence de presse en deux mois. Mais pour organiser une tournée, j’ai besoin de quelqu’un dans un bureau pour passer des coups de fil. C’est pour cela que les maisons de disque ne disparaîtront jamais. Elles devront

néanmoins respecter les orientations de leurs artistes. 1,2 million de dollars, c’est une jolie somme ! Oui, mais il n’en reste plus beaucoup ! Au début, on se dit que c’est beaucoup d’argent. Mais quand vous devez tout gérer vous-même et qu’il faut tout réinvestir dans votre projet, ça finit par s’évaporer rapidement. Comment l’argent a-t-il été utilisé ? Le détail des comptes est disponible sur mon site. La production du CD, du vinyle et du catalogue s’élève à 300 000 dollars, frais de port inclus. Avec le label, je devais négocier chaque page du livret. Là, je peux commander des tableaux à des artistes pour les exposer dans l’album. Je préfère mille fois investir de cette façon plutôt que dans la cocaïne.

TEXTE : FLORIAN OBKIRCHER. PHOTO : SHERVIN LAINEZ

Poupée-chanteuse totalement déjantée, Amanda Palmer se joue de l’industrie du disque et sort un nouvel album avec le soutien de ses fans. Entretien.


VITE FAIT, BIEN FAIT

Sportifs vainqueurs et parcours victorieux aux quatre coins de la planète.

En dépit d'une pluie persistante, l’Autrichienne e Angela Eiter s'est adjugé pour la 6 fois la compétition d’escalade Rockmaster d'Arco (Italie).

PHOTOS : ASP RED BULL/F KLINGER, GEPA/GOLD&GOOSE, IMAGO, NUNO LARANJEIRA

Pole position, meilleur tour en course, victoire. Dani Pedrosa ne fait pas dans la dentelle à Indianapolis. Il récidive une semaine plus tard sur le tracé de Brno (République Tchèque).

« J’adore le Pérou », s’est exclamé Carlos Burle après avoir ridé une vague de 12 mètres à Pico Alto. Le surfeur brésilien de Big Waves était heureux !

Le jeune talent anglais Ben Watson remporte haut la main les deux courses Rookie du Red Bull Pro National disputé à Mill, aux Pays-Bas.


B U L L E VA R D

HIER ET AUJOURD’HUI

Casques intégraux S’il fut inventé à la fin du XVIIIe siècle par l’Abbé de la Chapelle, le scaphandre a dû patienter 200 ans pour faire sa révolution. Désormais, on y respire mieux et la communication avec la surface est limpide.

HUBLOT

Du verre épais dans l’anneau en laiton. Il est amovible pour faciliter la communication avec les assistants sur terre. De la buée a logiquement tendance à apparaître lors de l’effort de plongée.

MATIÈRE

Laiton robuste. La couleur blanche à l’intérieur est voulue. Elle est censée réduire la claustrophobie des plongeurs.

FERMETURE

Le col de la combinaison de plongée est coincé entre la tête et la partie couvrant les épaules. Une tierce personne serre un boulon à trois endroits différents pour créer l’étanchéité.

1971

SCAPHANDRE TROIS BOULONS, URSS

Jusque dans les années 70, c’est à l’aide de ce mastodonte de cuivre que la marine soviétique réalise ses travaux sous-marins par quarante mètres de profondeur. L’oxygène est pompé en surface et amené au plongeur par l’intermédiaire d’un tuyau. L’air expiré stagne dans le casque jusqu’à ce qu’une soupape s’ouvre afin d’équilibrer la pression. Confiné et pénible pour le plongeur, ce casque n’en reste pas moins très fiable. www.seastar.at

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Deux points d’entrée pour l’arrivée d’air et un clapet anti-retour pour la compensation de pression.


Quarante-et-une années de développement pour une meilleure qualité de l’air inspiré

VISIÈRE

MATIÈRE

Elle est en polycarbonate. Robuste, anti-rayures et isolant thermique, elle empêche l’air d’atteindre la visière grâce à un brumisateur.

Coque en fibre de verre et de carbone. Elle résiste à la pression, aux chocs et fait office d’isolant électrique. Elle est aussi adaptée pour les travaux sur les lignes à haute-tension sous-marines.

TEXTE : ARKADIUSZ PIATEK. PHOTOS : KURT KEINRATH

FERMETURE

Le plongeur est équipé d’un support nuque avec cerclage en alu sur lequel le casque vient s’enclencher. Cela permet de s’assurer que la tête sera au sec dans toutes les positions de plongée.

2012

KIRBY MORGAN 37

Le KM 37 est conçu pour des renflouements en eaux polluées. Il apporte un confort total aux plongeurs professionnels. Des bouteilles d’air comprimé situées au dos alimentent le casque du plongeur. Le dioxyde de carbone issu de la respiration est évacué par un détendeur situé sous la visière. Un mécanisme supplémentaire de ventilation interne améliore la qualité de l’air. À noter enfin la présence d’une valve de réserve d’oxygène. www.ndc.at

Le branchement des bouteilles d’air comprimé et la connexion pour communiquer avec la surface.

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B U L L E VA R D

DANS LA TÊTE DE...

EMINEM

À bientôt 40 ans (!), le plus grand rappeur de l’histoire est de retour en studio. Quelle surprise le « Real Slim Shady » nous réserve-t-il ? Retour sur un destin en or.

Marshall Bruce Mathers III est né le 17 octobre 1972. Quelques années plus tard, une relation conflictuelle débute entre la mère et le fils. Elle se soldera par une séparation. En 2000, Debbie poursuit Em pour diffamation à cause des paroles de ses chansons puis raconte dans un livre leurs liens compliqués.

ROI DU DICO

La tête pleine de la musique des Beastie Boys, de Run DMC et LL Cool J, le jeune Eminem abandonne ses rêves d’auteur de comics et dévore le dictionnaire pour apprendre les nouveaux mots qui vont rythmer encore mieux ses textes. Vivant à Detroit, il est sacré roi de battle.

BI EN ENTO UR

É Dr. Dre est son plus proche compagnon de travail. Sur son label Sha dy, on trouve aussi 50 Cent, D12 et Sla ughterhouse (le tout dernier album con tient deux titres avec Eminem). Aux MTV Movie Awards 2009, l’excentriq ue comédien anglais Sacha Baron Coh en lui réserve une étreinte érotique. Le buzz est assuré ! CARTON PLE IN

Avec 90 millions d’albums écoulés, Eminem est l’artiste de Hip-Hop le plus vendu de l’histoire. Malgré sa personnalité très controversée, il est le bad boy le plus bankable des artistes US. Dans les années 2000, il a vendu 32 millions d’albums, soit plus que les Beatles (30 millions).

WH O’S YOU R DAD DY ?

À LA DÉ RI VE

Eminem est vraiment un bon gars. Il a adopté sa nièce et reconnu la demisœur de sa fille biologique. Il est auss i le tuteur légal de son demi-frère. En 2010, deux ans après son overdose à la méthadone, il avoue : « J’aime tellement mes enfants. Ils m’ont aidé à me sortir d’un tas d’histoires. » Une belle preuve d’amour pour un garçon élevé à la dure.

SLIM SHADY

Quatre albums le consacrent. The Slim Shady LP (1999), The Marshall Mathers LP (2000), The Eminem Show (2002), Encore (2004) auxquels il convient d’ajouter 8 Mile (2002), film quasi autobiographique. Après cinq années « ailleurs », les albums Relapse (2009) et Recovery (2010), le ramènent au premier plan.

ir Novembre 1996. Après avo upes de gro rs dive c ave ré abo coll son nom rap et transformé M&M, nite, Infi , inem Em en e, tist d’ar jour. Il le voit , um son premier alb le mil ne pei à d ven s’en Cent exemplaires (en 2009, 50 Avec ). site son sur ti sor res l’a une sa petite Hailie à élever et nge plo il , gne sta qui e rièr car . dans la drogue et l’alcool

Avec de longs passages sur les Spice Girls ou l’addiction au tabac de sa mère, la sortie du titre My Name is fait un carton planétaire en janvier 1999 et suscite aussi la polémique. Un succès qui démontre l’intelligence, la recherche musicale et la qualité d’écriture d’Eminem. Presque par hasard, l’album s’appelle The Slim Shady.

OUT OF OFFICE

Plus sur www.eminem.com

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TEXTE : PAUL WILSON. ILLUSTRATION : LIE-INS AND TIGERS

MY NAM E IS…


I L P P L’A BULLETIN RED

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GRATUIT

www.redbulletin.com Vous trouverez la liste de tous les appareils compatibles avec Android sur www.redbulletin.com

LE


Le bateau du team Abu Dhabi pendant une étape du ­Championnat du monde F1H²O. 425 chevaux sous le capot et pas de freins.


B U L L E VA R D

FORMULE MAGIQUE

BOLIDE À VUE

TEXTE : MARTIN APOLIN. PHOTO : PAUL LAKATOS. ILLUSTRATION : MANDY FISCHER

Sur l’eau, les bateaux offshore sont l’égal des monoplaces de F1. Sauf qu’ils n’ont pas de freins. PLEINS GAZ, LA THÉORIE* : Quand on pense aux bateaux offshore, deux images assez spectaculaires viennent immédiatement à l’esprit : une proue hors de l’eau et une coque à peine immergée. Deux conditions nécessaires pour une bonne performance. Pourquoi ? Un déplacement dans l’air ou sur l’eau entraîne toujours l’action de deux forces dans le sens opposé du mouvement. La portance Fp à la perpendiculaire et la force de résistance FR exprimées par les formules physiques suivantes : Fp = 0,5 · ρ · cP · S · v² et FR = 0,5 · ρ · cR · S · v². Ces deux forces sont produites par l’eau et par l’air. Avec le mouvement, quatre forces sont à l’œuvre au total. ρ fournit la densité du milieu. L’eau est environ 800 fois plus dense que l’air. Aussi les forces produites par l’eau dans des conditions comparables sont autant de fois plus importantes. Pas de doute, la résistance de l’eau est l’ennemi premier du bateau offshore. Par ailleurs, les forces dépendent des coefficients de la portance cP et de la résistance cR, liés à la forme du bateau. Elles peuvent être optimisées par une construction plus astucieuse du bateau. Les forces dépendent aussi de la surface (S) du corps dans l’eau et dans l’air. Dès lors, il devient évident pourquoi seule la poupe est au contact de l’eau : S est fortement réduite et avec elle, la résistance globale. Enfin, les forces dépendent de la vitesse au carré et augmentent donc à vitesse croissante. À l’arrêt, le bateau flotte à plat grâce à la portance statique ou principe d’Archimède. Mais à pleine vitesse, ce principe devient négligeable. C’est pourquoi il ne figure pas sur l’illustration. Comme l’hélice est située en profondeur, la portance agit en-dessous du centre de gravité du bateau, provoque le décollage de la proue au démarrage et donne au bateau une incidence qui permet à la force de portance dynamique de croître. Le phénomène est comparable à une main tendue à plat face au vent dans une voiture qui roule. Cela explique qu’à vitesse croissante, le bateau sort de l’eau. En plus de la vitesse du bateau, la résistance de l’air et de l’eau (FR) augmente tout comme S et cR liés à l’incidence du bateau sur l’eau. Donc la résistance s’accroît avec la portance. La vitesse maximale est atteinte quand la somme des forces de résistance de l’eau et de l’air est égale à la force motrice. Cet équilibre est uniquement atteint à vitesse élevée lorsque le bateau n’a plus qu’un bout de la poupe au contact de l’eau. L’ennemi numéro un peut dès lors être déjoué. PLEINS GAZ, LA PRATIQUE : Thani Al Qamzi du team Abu Dhabi (à gauche) ne met que quatre secondes pour propulser son bateau offshore de 0 à 160 km/h. En cas d’accident, il est protégé par une crash-box dans le cockpit. Plutôt une bonne nouvelle, car l’engin d’une demi-tonne environ et de 425 chevaux ne comporte pas de freins. Frissons garantis ! Suivez le Championnat du monde F1H²0 sur www.f1h2o.com * Martin Apolin est Docteur en Physique. À 47 ans, cet auteur de plusieurs ouvrages est maître de conférences à l’Université des sciences appliquées de Vienne.

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B U L L E VA R D

CHIFFRES DU MOIS

SON NOM EST BOND

À l’heure de la sortie de Skyfall, 23e opus de la saga avec Daniel Craig et la James Bond Girl Bérénice Marlohe, The Red Bulletin balise un demi-siècle de 007.

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Avec sept films au compteur, Roger Moore est considéré comme le plus British des Bond. Il devance Sean Connery (six films), sans doute le meilleur, Pierce Brosnan (quatre), le plus élégant, Daniel Craig (trois), le plus coriace et Timothy Dalton (deux), le plus émotif. Et George Lazenby ? Le seul 007 non originaire du Royaume Uni endosse le costume pour un unique film dans lequel il se marie ! (Au service secret de Sa Majesté, 1969). À 30 ans, il est l’agent le plus jeune. Lassés par ses caprices de star, les producteurs mettent fin à son contrat. Lazenby le prend avec humour : « Je m’épargne sans doute trois mariages. »

Qu’il s’agisse d’Ursula Andress, Halle Berry ou Jane Seymour, James Bond a toujours eu un faible pour la gente féminine… Seules deux d’entre elles sont plus âgées que le héros de Fleming (Honor Black dans le rôle de Pussy Galore et Diana Rigg dans celui de Teresa di Vincenzo). À l’exception de Dr. No et Casino Royal, Desmond les ombres des plus belles femmes Llewelyn occupent toujours une place de choix dans le générique de début du film. Ça reste une valeur sûre.

Vodka Martini

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Les cascades de Bond sont souvent réalisées par les comédiens eux-mêmes. Roger Moore exige une doublure pour certaines scènes. La raison ? Il se trouve maladroit. Ainsi, le début spectaculaire de Moonraker est laissé entre les mains de professionnels. Deux cascadeurs doivent refaire 88 fois la scène de la bagarre à 3 000 mètres d’altitude au-dessus de la Californie. Autre montée d’adrénaline, le saut à l’élastique au barrage de Verzasca à 220 mètres de haut, vu dans Goldeneye. Accessible à tous.

700

Ursula Andress

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Stanley Kubrick

Le cratère de 40 mètres de profondeur conçu en 1967 par le scénographe Ken Adam pour L’Espion qui m’aimait dans les studios de Pinewood inclut une fusée, une piste d’atterrissage pour hélicoptère et une voie ferrée. Trois semaines après la fin du tournage, ce monstre de 700 tonnes d’acier et d’une valeur d’un million de dollars est démoli. Pour le supertanker de Stromberg, chef-d’œuvre du décor, Adam fait appel à Stanley Kubrick. Il invite le maître un dimanche et écoute ses conseils pendant quatre heures dans le seul but d’un éclairage optimal du sous-marin.

Sean Connery préfère son VodkaMartini frappé et non remué. Expression jamais employée par Roger Moore. Lorsque le barman demande à Daniel Craig comment il aime son cocktail, ce dernier répond laconiquement : « Ai-je l’air de m’en préoccuper ? » Dans chaque Bond, on compte une scène impliquant un spiritueux toutes les 24 minutes. C’est une moyenne. Et que choisit le plus souvent l’agent du MI6 ? Non pas un Martini mais une coupe de champagne français bien sûr. À 38 reprises tout de même.

Le barrage de Verzasca

Prévu pour le rôle de Blofeld dans On ne vit que deux fois, Jan Werich connaît une brève carrière de méchant. Le metteur en scène Lewis Gilbert le renvoie après cinq jours de tournage. Il estime Werich « trop gentil ». Desmond Llewelyn connaît, lui, une carrière plus longue dans le rôle de Q, responsable des gadgets de Bond. Pendant 36 ans, le Gallois, décédé en 1999, tourne dans 17 films – record absolu au générique d’une même franchise – mais toutes ses apparitions cumulées ne dépassent pas 30 minutes d’images. Skyfall au cinéma le 26 octobre prochain Plus sur www.skyfall-movie.com

TEXTE : ULRICH CORAZZA. PHOTOS : SHUTTERSTOCK, GETTY IMAGES (4), PICTUREDESK.COM

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George Lazenby


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ACTION

Les

dents DE L’AMER D’ORDINAIRE, MICHAEL MULLER PHOTOGRAPHIE LES STARS DE CINÉMA. SON PÉCHÉ MIGNON EST PLUS EXCITANT. IL POURCHASSE LES REQUINS À L’AIDE DE SON APPAREIL. SANS CAGE DE PROTECTION. Texte : Anne Philippi

Photos : Michael Muller

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ichael Muller revient d’une session de surf à Zuma Beach, Malibu. Le visage marqué par le soleil, il partage son plaisir : « Il n’y avait personne ! C’était incroyable, on avait toutes les vagues pour nous. » Natif de la côte ouest, il aime ça, l’eau et les vagues. Jeans noir, baskets, tee-shirt de surfeur, chewinggum jaune fluo et tatouages, pas de doute, il respecte les codes du coin. Toutes les deux minutes, son téléphone sonne, comme un rappel à son quotidien de photographe plateau et de portraitiste des stars du cinéma et de la musique. Mais les requins sont sa passion. Surtout les requins blancs et leurs mâchoires menaçantes. Sur son bras gauche est tatouée une dent de requin taureau et, juste à côté, une guêpe. « Parce que j’ai plus peur d’elles que des requins. » À huit ans, armé de son premier Reflex, il photographie dans le magazine Life une photo de requin. « Mes amis ont cru que je l’avais faite moimême, j’ai vu l’horreur dans leurs yeux. Jamais je ne l’ai oubliée. » Après des années de rêveries autour des requins, Michael se voit offrir par sa petite amie d’alors, Kimberly, un billet d’avion pour l’île de Guadalupe, à 450 kilomètres des côtes du Mexique. Les fonds y sont réputés riches en squales. Il est alors un photographe renommé qui collabore régulièrement avec les magazines Spin et Rolling Stone. C’est là, en plein océan Pacifique, que Muller a connu son premier face-à-face avec un requin blanc. « C’était tôt le matin, j’étais sur le bateau. Le requin est remonté en flèche à la surface. C’est comme s’il avait jailli de l’obscurité. Il était gros comme une voiture, avec des dents. » Un choc. Muller devient accro : « La peur, l’excitation, l’adrénaline. J’ai compris que je ne vivrai plus ma vie sans elles. » Bien joué, Kimberly. Son nom figure sur le bras gauche de celui qui est désormais son mari, aux côtés de la guêpe, du requin et des prénoms de leurs trois enfants. Michael : « Elle comprend mon besoin d’aventure. » Muller exploite son talent de photographe dans sa passion. Il a dépensé des sommes folles pour développer un système d’éclairage propre aux séances de photo sous-marine. La chaîne de télé américaine Travel Channel a donné son feu vert au projet de Michael, Shark Shoot, qu’elle retransmet. Muller, 42 ans, plonge toujours, dès qu’il peut, avec les requins. Il détaille sa méthode : « Il faut les regarder les yeux dans les yeux puis toucher leur nez et leur bouche avec l’appareil-photo. Ça les irrite, mais c’est la seule façon d’être sécurisé. Mes filles doivent grandir avec leur père. » Il avoue avoir parfois peur même s’il a fait de sa sécurité une priorité. Un tournage lui a donné des sueurs froides. Subitement, un membre de son équipe avait disparu dans les eaux et Muller, choqué, avait cru que son équipier était mort. Fausse alerte. Son collègue s’en sort avec une belle frayeur. Cette proximité avec les requins aide Muller à affronter d’autres prédateurs tout aussi redoutables que sont les directeurs de journaux de Los Angeles prêts à tout pour vendre. « Dans ces moment-là, je me dis que je nage aux côtés de quarante requins tauMuller : « Il faut les regarder les yeux dans les yeux. » reaux. Du coup, ils ne me font plus peur. » 30


ACTION

« JE VEUX ÊTRE LE PLUS PRÈS POSSIBLE D’EUX, SCRUTER CHAQUE DÉTAIL DE LEUR TÊTE. »


ACTION

TAUREAU LÂCHÉ

Il vit au plus près des côtes sur une majorité d’océans. Le requin taureau (à droite et cidessous) est le plus souvent responsable des attaques contre l’homme.

POLÉMIQUE

L’an passé, douze attaques de requins ont été meurtrières. Sur un total de soixantequinze accidents recensés autour de la planète. « Les requins préfèrent d’autres viandes que la chair humaine », explique Muller. D’après les biologistes, les assauts contre des nageurs ou des surfeurs sont une réponse de l’animal lorsqu’il se sent en danger et qu’il cherche à se défendre. D’autres estiment qu’ils confondent la forme de l’homme avec celle d’une proie potentielle. Les requins ne s’aperçoivent de leur erreur qu’après avoir piqué.

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« TOUCHER LEUR NEZ ET LEUR BOUCHE AVEC L’APPAREIL-PHOTO […] EST LA SEULE FAÇON D’ÊTRE SÉCURISÉ. »



Pris au piège

« Une fois que vous êtes pris dans la grande mâchoire blanche, vous n’avez aucune chance de vous en sortir ». Mais Muller plonge encore et encore. Il est marié et père de trois enfants.


ACTION

LUMIÈRE !

« Les requins remarquent rarement la lumière lorsqu’ils mangent. Là, ils venaient d’attraper quelques thons et nous ont laissé travailler. »

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« Les requins sont des créatures extrêmement élégantes. Parfois, je les trouve même gracieux. »

CREDIT:

HARMONIEUX


ACTION SUR LE POUCE

CREDIT:

« Je ne recommande à personne de nourrir un requin taureau. C’est le requin au taux de testostérone le plus élevé. Nous avons fait ça uniquement pour avoir une belle photo. »

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Fiction

« Les gens ont une vision restrictive des requins », se désole Muller. Le film Les dents de la mer, qui a effrayé quelques générations, est passé par là. Même Muller n’aurait plus mis les pieds dans une piscine s’il avait vu, dans sa jeunesse, l’épouvantable requin blanc en plastique du long métrage.


ACTION

RENAISSANCE

Après une plongée réussie avec les requins, donc sans heurts, Michael Muller termine son boulot sereinement. Ces moments l’aident, au quotidien, à relativiser la tension permanente qui sévit sur les hauteurs de Los Angeles entre photographes et comédiens stars. Plus sur www.mullerphoto.com

« SI VOUS NE PRENEZ PAS LA MESURE DE LEUR PUISSANCE, ILS VOUS TUENT EN TROIS SECONDES. » 39


Pagès,

funambule(s) né(s) À l’heure où vous lisez ces lignes, Thomas Pagès a peut-être remporté le Red Bull X-Fighters World Tour 2012 au terme de la dernière étape disputée à Sydney samedi dernier. Le benjamin de la famille a marqué de son empreinte l’année qui s’achève. Mais Thomas ne serait rien sans Charles, son frère. Le binôme est indissociable. The Red Bulletin s’est rendu chez eux, à Seignosse. Bienvenue chez Pagès Landes ! Texte : Christophe Couvrat

Photos : Frédéric Stucin


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D

eux Pagès pour le prix d’un. On n’a pas le choix. Ça sonne comme une évidence. Limpide. La boucle brune, alerte, Charles lance, vicelard : « Tiens, c’est bizarre, on va parler. » Visiblement, ce n’est pas leur truc. Eux, ils s’envoient en l’air. Depuis leur plus tendre enfance, Charles (31 ans), l’aîné, et Thomas (27 ans), le blond et dernier-né d’une fratrie de trois garçons, se regardent en chiens d’émulation. Si Geneviève, représentante, et Olivier, antiquaire, les initient au judo, au tennis et au karaté, rien n’y fait. Il faut qu’il y ait deux roues, des sauts et des gamelles. Pour eux, ce sera le BMX. Mais, très vite, ça ne va pas assez... vite. Qu’importe. Un moteur permet aisément de passer à l’étape supérieure et le vélo se transforme en moto. « Ce qui me faisait marrer, c’était de devenir plus fort que mon frère, s’exclame Thomas. Il a toujours été l’exemple à suivre. » Ce n’est pas le seul. Chez les Pagès, l’Américain Travis Pastrana est érigé en Dieu vivant : « Il a vraiment quelque chose en plus, balbutie un Thomas aux yeux écarquillés lorsqu’il prononce le nom de son idole. Il est agréable, ouvert, capable de signer des autographes pendant de longues minutes et, en plus, il dit que ce qu’on fait est top ! Truc de ouf… » 41


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accord, l’Américain est au-dessus du lot. Mais les Pagès n’ont pas dit leur dernier mot. « On a toujours roulé ensemble pour se motiver, souffle Charles. Tous les jours à l’entraînement, ce sont les X Games. C’est à celui qui va être le plus radical. Mais je trouve qu’on est des imposteurs ! » Drôle de point de vue quand on est capable grâce à de nouvelles figures d’élever sa discipline vers des sommets jamais atteints. Tom : « Si je fais un bon résultat avec des tricks acquis, je ne suis pas satisfait car je n’ai pas eu peur. Si je rate des choses, c’est uniquement en raison du stress. Pas de la peur. » La peur est un moteur. D’autres estiment qu’elle n’évite pas le danger. Deux écoles. Charles : « C’est le stress qui va le gêner. » Tom encore : « Que je gagne ou non, je n’ai jamais eu l’impression que ça changerait ma vie. »

Thomas Pagès a su garder son âme d’enfant. Il aime dégommer les caribous devant un écran (ci-dessus).

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Charles sur son accident à Bercy fin 2010 : « Les choses simples peuvent devenir compliquées. Après coup, c’était super dur de marcher et parler en même temps. »


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PHOTOS : JOERG MITTER/RED BULL CONTENT POOL (2)

À Munich, cette année, la réputation de Thomas Pagès a pourtant franchi un nouveau palier. Trois figures uniques ont électrisé un stade olympique plein comme un œuf (volt, special flip et flair). Mais toujours sans le moindre backflip : « Je ne le passe pas car ça me motive moins de le faire. » Presque trop simple. Aucun lien avec le traumatisme crânien dont a été victime Charles à Bercy fin 2010 ? « Non, même si, après coup, j’ai voulu rider pour lui, souffle-t-il. Mais personne ne pensait que j’avais ma place aux Red Bull X-Fighters (circuit mondial qui réunit les meilleurs riders de motocross freestyle, ndlr) sans passer de backflip. À Glen Helen, cette année (étape américaine de Red Bull X-Fighters World Tour, ndlr), j’ai roulé à fond en faisant ce que je savais faire. Ç’a payé. » Oui, on a vu le résultat. Une deuxième place qui lance sa saison.

Cette année, Thomas Pagès a fait le show. Il s’impose à Munich début août grâce notamment à ce holly man (ci-dessus).

« Si, en plein vol, la moto est lourde, c’est le bordel. » Thomas Pagès a-t-il un secret ? Sous un regard de prédateur et un sourire carnassier se cache un vrai professionnel soucieux du moindre détail, un dompteur unique en son genre d’une bête de 92 kilos. « Si, en plein vol, la moto est lourde, c’est que c’est le bordel, avance la nouvelle idole des jeunes. L’accélération et la force d’inertie font qu’elle n’a plus de poids. » La rançon du succès ? « Parfois, j’ai peur de la réussite et je me dis : Quelle est la prochaine étape ? » Peut-être une vie de famille ? « On ne veut pas être dépendants de quelqu’un qui nous dirait de faire ceci ou cela, reconnaît Tom. En général, on n’est jamais contents de notre entraînement. Alors, on se couche tôt pour repartir le lendemain sur le terrain. Et puis c’est chiant une copine. » Charles de conclure, sourire en coin : « Nos nanas s’appellent Yamaha. » Dossier complet Red Bull X-Fighters World Tour 2012 sur www.redbull.fr

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ACTION

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rooklyn Nets et sans bavure Une idole, Jay-Z, pour premier fan, un meneur de jeu du tonnerre, Deron Williams (photo), un territoire à conquérir, Brooklyn. Les Nets ouvrent une énième page de leur histoire. Tous l’espèrent plus belle que les précédentes. Texte : Robert Anasi Photos : Kenneth Cappello 44



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The Red Bulletin a placé l’écrivain Robert Anasi aux basques de Deron Williams. Sur le béton de McLaughlin Park, le Champion olympique de Londres et superstar des néo Brooklyn Nets aligne feintes de passes, accélérations et double-pas sur la jante. La foule s’embrase. Bienvenue dans le monde de Deron. Le meneur des ex New Jersey Nets montre à tout le district ce qu’il a dans le moteur. L’homme vaut 98 millions de dollars et se fait plaisir. Williams est en avance. La reprise de la saison régulière n’est fixée qu’au 30 octobre. Pour Brooklyn, l’événement est considérable. Après cinquante-quatre ans d’exil, le basket pro effectue un sacré come-back dans ce « quartier » de New York City dont la superficie est supérieure à celle de Paris intra-muros... Williams, a.k.a D-Will en AOC (Appellation d’Origine Contemporaine) est le fer de lance des Nets, l’inspiration de cette équipe. La franchise n’a qu’une seule mission : régner en maître au Barclays Center, sa nouvelle arène à un milliard de dollars. Il a fallu attendre l’alignement favorable de trois constellations financières : un milliardaire russe, un développeur controversé et une superstar du hiphop. Ainsi va la renaissance d’une franchise qui a longtemps ressemblé aux Three Stooges, vaste farce historique de la télévision américaine. Ainsi va le nouvel élan de Brooklyn. 46

l’été 1957, le patron des Dodgers de Brooklyn se signale par le plus célèbre rétropédalage du sport professionnel. Walter O’Malley délocalise son équipe de base-ball vers Los Angeles. Il se fâche à vie avec l’urbaniste « stalinien » Rober Moïse. Les raisons de la colère concernent l’emplacement du futur stade. La fin du sport professionnel à Brooklyn a sonné. En filigrane, la lente et humiliante dérive du quartier vers un avenir plus sombre. Aujourd’hui, plus personne ne pense aux fantômes des Dodgers. Ce qu’on attend, c’est de voir Superman voler. Les smartphones sont prêts pour immortaliser le phénomène. Tous attendent impatiemment ces cinq minutes de vidéo prises au cœur de l’action. Dans le costume de l’homme au slip et à la cape rouges, D-Will va sans doute détonner avec son teint de métis afro-américain et son mètre quatre-vingt-cinq, stature modeste au royaume des géants. Certes, il est beau et sourit. Mais des mecs comme lui, vous pouvez en voir des dizaines dans les trains qui relient Midtown à Jay Street. Ce jour-là, sur le playground de McLaughlin Park, Williams ne donne pas la pleine mesure de son génie. Les ados présents ne peuvent pas grand-chose face à une pointure de la NBA, exceptés peutêtre quelques shoots extérieurs. Disons plutôt qu’ils lancent des briques. Williams en rigole : « Je crois comprendre que vous n’avez pas de shooteur, ici ! » Quand les gamins dribblent, ils donnent l’impression de faire un « check » à la balle. Williams enchaîne les tirs à mi-distance. « C’est cool, ça marche », lâche-t-il aussi après une énième pénétration. C’est dire s’il s’applique. Imaginez les conséquences fâcheuses si, par malheur, il se rate à la réception d’un dunk et y laisse un genou. Pepto, son manager, n’en dormirait plus la nuit. Il y a là des fans des Knicks. Lorsqu’on leur demande s’ils sont prêts à suivre les

Deron Williams se sent déjà chez lui à Brooklyn. Ici, au sud de Williamsburg, fief des hipsters, certains passants à quatre pattes ont néanmoins du mal à le reconnaître.


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aventures de l’ennemi juré, la réponse fuse : « Le stade est à quatre blocks de la maison, je serai évidemment là pour la soirée d’inauguration ! » Un autre : « C’est l’équipe de Brooklyn et je suis de Brooklyn, alors… » Un dernier, enfin : « Je suis supporter des Knicks, il me faudra du temps. Mais si les Nets se mettent à gagner… » L’attente est colossale. Depuis qu’a été votée la décision de rejoindre quatre autres districts voisins pour former New York City, en 1893, Brooklyn n’a jamais pris le temps de souffler. Deux millions et demi de personnes en font la quatrième ville des États-Unis. Peu importe le creuset artistique qu’elle représente. Elle a vu naître Norman Mailer, Woody Allen, Max Roach et Spike Lee, entre autres. Peu importe aussi sa contribution aux mondes sportif (Michael Jordan, Vince Lombardi), politique (Chuck Schumer, Barbara Boxer) et télévisuel (Bugs Bunny, le personnage d’Ebbets Field). Brooklyn est toujours restée dans l’ombre des scintillants buildings de Manhattan situés de l’autre côté de la rivière. Nous grimpons à bord d’un gros Land Rover noir, mettons cap au nord, direction Myrtle Avenue pour la séance photo, et traçons une diagonale à cheval entre le Brooklyn ethnique et traditionnel. Engoncé dans les profonds sièges du 4×4, Williams laisse apparaître une autre facette de sa personnalité. Le sportif s’efface au profit du businessman. L’homme qui va œuvrer à la destinée des Nets au cours des cinq prochaines années est perspicace et pertinent. Au téléphone, il répond avec justesse et ne se laisse déborder dans cet entretien accordé à un confrère du New York Times. Le reporter veut savoir comment le meneur de jeu perçoit le déménagement à Brooklyn, ce que cela signifie pour les joueurs, s’ils vont tous y emménager, ce que ça va changer à leur vie, etc. Ces questions rendent fou Deron le baron ! « C’est pour

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A PHILOSOPHIE DE WILLIAMS TIENT EN UNE PHRASE : « TOUT CE QUI NE ME TUE PAS ME REND PLUS FORT. » 47


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des trucs comme ça que je ne peux pas supporter ces mecs. Ils font des histoires de tout et à partir de rien, s’exclame-t-il. Je ne veux pas jouer à ce jeu-là. Voilà pourquoi on ne s’aime pas. » Il raccroche. Le téléphone sonne à nouveau. Le même journaliste. D’emblée, Williams assène : « Désolé, on a été coupés. » Depuis un imbroglio avec les Utah Jazz, sa première franchise, la relation qu’il entretient avec les médias est orageuse voire douteuse. Williams ne fait pas dans l’excès. Il n’y a rien à gratter. Pas de conduite sans permis, de bagarre en boîte de nuit ou d’affaire de mœurs avec une improbable bimbo de la télé... Il est marié depuis 2006 à Amy Young, sa petite amie de lycée. Ensemble, ils ont trois enfants (deux filles, Denae et Daija, un garçon, Deron Jr). D-Will est toujours au téléphone. Il retrouve suffisamment de calme pour répondre posément. Non, tous les joueurs ne viendront pas habiter Manhattan, c’est bien trop cher. À titre personnel, oui, il aime ce quartier, mais ne bénéficie pas du même traitement que la plupart de ses équipiers. Il se met à leur place : « Au salaire minimum, soit vingt mille dollars par mois, est-ce que vous prendriez le risque de dépenser autant pour vivre en ville ? Sachant que vous avez un loyer de cinq voire dix mille dollars et qu’il n’est pas certain que vous soyez en NBA la saison d’après. » Une maturité rare chez un homme de 28 ans. Il raccroche, soupire et s’éponge le front. L’appel suivant parle business. Williams a emménagé dans un appartement situé rue Thompson cet été, après avoir profité du lock-out pour partir monnayer ses talents en Turquie. « Ce n’est pas l’idéal

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«

DERON QUI ? INTERROGE LA CAISSIÈRE. AH OUI, LES NETS, C’EST UNE ÉQUIPE DE SPORT, C’EST ÇA ? »

pour les enfants. » Trop d’étages et des pièces pas assez grandes. Il a jeté son dévolu sur une habitation de l’Upper West Side. Il invite son interlocuteur à lui indiquer le prix réel de l’endroit. « Celui pour une personne lambda. Je veux savoir combien vaut ce bien dans la réalité. » Il se trouve que je fais partie de ces journalistes que Willlams n’aime pas. Mais je suis là, assis à l’arrière de ce Land Rover, en compagnie de son agent et de ses amis, animé de la volonté de publier un article sur lui. Des trois sports rois de ce côté-ci de l’Atlantique – pardon pour le hockey – le basket est le plus citadin et, de fait, le plus joué par les afro-américains. Cette vérité a généré de lourdes tensions entre les joueurs et les rednecks de l’Amérique profonde. On ne compte plus les comportements désastreux, les clashes avec les officiels ou les entraîneurs. Les Nets ont du caractère à revendre. Ils peuvent embrasser et embraser ce Brooklyn à la vie si ardue. Malheureux, maudits parfois, maladroits souvent, ils ont longtemps été la touche clownesque de la NBA qu’ils rejoignent en 1976 avant de déménager de Long Island au New Jersey un

La star des Nets se prête facilement au jeu de la séance photo dans les rues de Brooklyn. Deron Michael Williams imite le regard de son idole Jason Kidd (cidessus). À moins que ce ne soit plutôt celui de Russell Crowe dans Gladiator, son film préféré.


an plus tard. Suivent deux décennies sombres avec notamment le décès, dans un accident de voiture, de Dražen Petrović, autre joueur vedette qui pouvait se targuer de l’inscription « S’il vous plaît, achetez-moi » sur ses baskets. Il y a aussi le cas du capitaine Kenny Anderson qui se barre de l’entraînement pour aller renifler l’odeur des clubs de strip-tease. L’identité des Nets est si instable que le président Jon Spoelstra opte pour un changement de nom. Place aux New Jersey Swamp Dragons. Ce patronyme est

accepté par la NBA en 1994 mais finalement refusé par les propriétaires. Même lors des deux phases finales de 2002 et 2003, les Nets n’ont jamais su conquérir le soutien des banlieusards du New Jersey. Ce n’est que lorsque le premier projet de nouveau stade, basé à Newark, tombe à l’eau que les dirigeants jettent leur dévolu sur Brooklyn. Tout changement s’accompagne d’une nouvelle espérance. En plus de la signature de Deron Williams, l’équipe a engagé le tireur d’élite des Atlanta Hawks, Joe

Johnson, et le très talentueux Gerald Wallace. Avec la machine à rebonds qu’est Kris Humphries et la prolongation du contrat de Brook Lopez, qui n’a manqué que cinq matches l’an dernier en raison d’une fracture à un pied, les Nets ont un cinq de départ séduisant. S’ils sont épargnés par les blessures, ils seront compétitifs dans la Conférence Est. S’ils gagnent régulièrement, ils peuvent espérer conquérir une partie des fans des Knicks. Ils n’y sont jamais parvenus au cours des quinze dernières années. 49


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Jay-Z n’est pas étranger à ce buzz créé. Il fait partie des nouveaux propriétaires mais ne détient qu’un quinzième du capital des Nets. Son aura fait le reste. On ne parle quasiment que de lui. Jay-Z a piloté la création du nouveau logo noir et blanc du club. Sa typographie et ses couleurs sont une référence à la charte graphique du métro new-yorkais des années 50. Bien vu de la part de celui qui cherchait à affirmer le caractère très urbain des Brooklyn Nets. Ils s’en remettent à Shawn Corey Carter – son vrai nom – pour faire venir à la salle les célébrités et les paparazzi. À long terme, seuls compteront les titres. Pour l’instant, c’est l’image qui prime. Depuis le 30 avril, date de la révélation du nouveau logo, la franchise a vendu pour plus de quatre millions de dollars de billets, 75 % des loges et plus de 2 000 abonnements.

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«

e vous l’ai déjà dit, lance un manager en sortant de sa boutique. Vous ne pouvez pas filmer ici. » Notre caravane débarque dans la moitié sud de Williamsburg. L’équipe de production demande à Deron Williams de prendre la pose devant Marlow & Daughters, un boucher dont la devanture donne sur Broadway. Marlow n’est pas une boucherie à l’ancienne. Les hommes et les femmes qui portent un tablier maculé de sang sont universitaires et font partie de groupes de rock indé. Nous sommes à quelques hectomètres de hipsterland, sanctuaire de la mode et des tendances, façon bobo. C’est grâce à cet esprit nouveau qui anime le district qu’il a été possible d’ériger ici le Barclays Center. Visiblement, Marlow & Daughters se moque d’avoir sa devanture à l’ancienne en photo dans un magazine. Les futurs fans des Nets ne font pas partie de sa clientèle. Pourtant, j’y suis entré, j’ai acheté une bouteille de jus de pommes bio fraîchement pressées à six dollars et leur ai annoncé que Deron Williams 50


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Privilège d’un jour pour les ados de McLaughlin Park. Deron Williams leur montre la voie du succès.

attendait dehors. « Deron qui ?, interroge la caissière. Ah oui, les Nets, c’est une équipe de sport, c’est ça ? » Pas gagné. Alors que nous descendons la rue à la recherche d’une adresse plus coopérative, des hassidim (membres d’une communauté juive traditionaliste) vêtus de noir et chapeautés, nous adressent un regard. Avec la communauté hipster, ils forment l’essence même de la nouvelle Williamsburg. Mais ce n’est pas dans ce coin-là que la franchise trouvera l’essentiel de son public. Il faut s’éloigner un peu et regarder du côté des quartiers ouvriers du Sud et de l’Ouest. Bensonhurst, Bedford Stuyvesant et Flatbush, lieux de diversité ethnique. Ce n’est pas tout à fait la même Brooklyn que celui qui reçoit le buzz de Yelp, ce site qui alerte son monde sur les ouvertures de magasins, de galeries d’arts et de restaurants. C’est ainsi que le suburb est devenu un haut lieu touristique et un carrefour du hip-hop. Il n’y a pas que les maisons de briques rouges de Brooklyn Heights ni la pierre marron de Park Slope, mais de grands lofts aux loyers modérés. Le lieu a accueilli les artistes chassés par les prix pratiqués de l’autre côté de la rivière. Puis on a vu arriver des groupes de rock et leurs fans. Tout ce petit monde a contribué à l’émergence des fromages artisanaux, des brasseries en plein air et des lounges à cocktails. Nous nous installons sur le perron d’un immeuble de trois étages du sud de la 6e avenue, juste sous le pont de Williamsburg. L’oreille est happée par le bruit des klaxons et le sifflement du métro JMZ. Alors que Williams fait le beau sur les marches, la porte s’ouvre. Un pitbull passe la truffe. Williams bondit. Par réflexe. Le maître assure : « Cette chienne est très gentille. » Caresses. On s’apprivoise mutuellement. L’homme porte un tee-shirt siglé Dr. Know – le bassiste des Bad Brains – sur lequel est dessiné une sorcière, ou peut-être un tweaker usé par cinq jours de frénésie. Il a aussi une casquette de base-ball marquée du nom d’une entreprise de transport. Il n’a aucune idée de qui est Deron Williams. Les Nets ont quand même un bassin de plus de deux millions de personnes à séduire, qui n’ont rien à voir avec les financiers ou les avocats d’affaires de

Manhattan. Même si les origines ethniques ont changé – Chinois, Jamaïcains et Dominicains ayant chassé les communautés irlandaise, italienne et juive – Brooklyn reste l’adresse de cette foule laborieuse issue de Strivers Row (Manhattan), venue chercher ici un cadre de vie plus confortable et susceptible de se battre pour son quartier. Si les Nets font bien les choses, s’ils se jettent sur les ballons perdus, s’ils sonnent la charge, ils pourront fédérer 99 % de ce public lassé par l’autre équipe, celle des superstars dévouées à un Manhattan, nouveau ghetto de riches. Grand Street Park. Dernière étape de la visite touristique de Williams dans son nouvel univers. Érigées sur les vestiges de l’usine Domino Sugar, les raffineries de sucre ont été, ici, les principales sources de création d’emploi. On leur doit d’avoir fait de Williamsburg le quartier le plus densément peuplé des États-Unis. Les raffineries ont disparu depuis un moment et, comme pour les Nets, comme pour Brooklyn, l’avenir de l’usine est incertain bien que le projet actuel porte sur la création de trois cents condominium de luxe. Autrefois, il y avait un débarcadère. Mais les compagnies de ferries font faillite en 1903, dès la fin de la construction du pont de Williamsburg. Les hassidim gays et les adolescents portoricains choisissent le parc abandonné pour fumer tranquillement un petit joint. C’était il y a quelques années. Quand les hipsters débarquent, la ville trouve les ressources financières pour réhabiliter le quartier. Le parc est désormais une place ouverte à toutes les tribus qui composent le Brooklyn du XXIe siècle. En cette fin de journée, les eaux prennent une tournure idyllique. Les ombres des rares ferries s’étirent et croisent la vapeur des bateaux de croisière. D-Will porte un jeans gris et un teeshirt blanc – sa troisième tenue du jour, la quatrième paire de baskets aussi. Il pose sur les rochers de la digue, le regard tourné vers les gratte-ciels étincelants de Manhattan. Un dernier cliché et Williams saute sur la rive. Ce fut une longue journée. Williams marche lentement. Ses sneakers n’ont pas eu le temps de se faire à son pied. Plus sur www.brooklynnets.com Robert Anasi réside à Brooklyn. L’écrivain a récemment publié The last Bohemia, scenes From the Life of Williamsburg, Brooklyn. Disponible dans les meilleures librairies.

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VIFS COMME L’ÉCLAIR

Le Championnat du monde de MotoGP est un des événements sportifs les plus diffusés. Près d’un milliard de téléspectateurs suivent chaque rendez-vous du calendrier. Aux États-Unis, le plus rapide des sports mécaniques tente de se faire une place au soleil des sports majeurs. The Red Bulletin s’est rendu en Californie, au Laguna Seca Red Bull MotoGP. Reportage. Texte : Nicolas Stecher

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PHOTO : GIORGIO AUGUSTO NEYROZ

Casey Stoner s’impose à Laguna Seca devant le poleman Jorge Lorenzo et l’autre ibérique Dani Pedrosa. Ici, l’Australien est pris en chasse par Lorenzo.


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Le circuit de Laguna Seca est réputé pour ses dénivelés qui assurent des images spectaculaires (en haut). Valentino Rossi et sa Ducati sont propulsés dans le décor. L’Italien n’aura pas besoin de faire appel à un docteur (ci-dessus et à droite)...

Les monstres s’éveillent dans chaque stand du paddock. L’intensité sonore monte singulièrement. Les décibels dépassent la moyenne tolérée. L’ambiance, cacophonique, évoque plus un orchestre sur le point de s’accorder avant un concerto. Un démarreur en forme d’aspirateur est déroulé du haut du garage jusqu’à la roue arrière de la moto. Les écouteurs calfeutrés et anti-bruits passent de main en main. Stoïque, Bradl se lève, enfile son casque intégral et enfourche sa moto. Le démarreur vole de la roue arrière quand il fait rugir sa machine. Même à 50 % de son énorme puissance, cette moto qui vaut son million de dollars transperce les tympans. Dans un couinement de moteur, Bradl passe la porte pour rejoindre ses rivaux et les tours du matin. Laguna Seca est le plus gros rendez-vous américain de la saison. « J’apprécie quand on voyage sur d’autres continents. Il y a tellement de courses en Europe que j’ai rarement l’occasion d’aller vers de nouvelles cultures. Venir aux États-Unis, c’est mieux qu’être à la maison, raconte Casey Stoner, champion du monde en titre. J’aime Laguna Seca, la piste y est très technique et difficile. Le circuit pourrait avoir une ligne droite plus longue et quelques virages rapides en plus mais il est unique. Il a sa propre personnalité. »

PHOTOS : GIORGIO AUGUSTO NEYROZ

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e dress code est soigné. La foule de fans, bardée de shorts flashy et de lunettes de soleil aux éclats multicolores, se presse sous le soleil de Californie qui darde ses rayons sur l’asphalte de la piste de MotoGP. La température est sans pitié. Le mercure frôle les 40 °C. Même le vent est trop chaud pour faire du bien. Une armée de gardes interdit à la foule bruyante l’accès aux garages privés. La suspicion d’espionnage économique est bien réelle. Le budget d’une équipe, chiffré aux environs des 25 millions d’euros, et ses secrets maison imposent le qui-vive. La sécurité est franchie. Premiers pas dans le hangar. L’ambiance est industrielle, la climatisation est réglée à fond. Bonheur. Le changement ne se jauge pas qu’en degrés, c’est aussi un décalage dans le temps et l’espace. Bienvenue donc à Laguna Seca. La lagune sèche porte bien son nom. Entourée de parcours de golf tous aussi splendides les uns que les autres, Laguna Seca et Monterrey retiennent leur souffle une fois par an à l’occasion du MotoGP. Tout le travail d’ingénierie est terminé depuis un moment. Il est l’heure pour les pilotes de grimper sur leur machine et d’affronter l’asphalte. Là-bas, tout au fond, Stefan Bradl de l’équipe satellite Honda LRC, s’est mis à l’isolement et écoute religieusement les dernières consignes distillées par l’ingénieur en chef. Le visage est glacial, le regard perdu au loin… Le pilote allemand ressemble à un boxeur quelques heures avant son entrée sur le ring. Bradl est attentif, mais sûr que son esprit est déjà envoûté par une pensée forte et unique : aller vite. Le reste, c’est du superflu.


PLUS QU’AILLEURS, LE PADDOCK DE LAGUNA SECA EST UN JOYEUX CONDENSÉ DE FOLIE.


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Le podium de Laguna Seca a fière allure. Stoner-LorenzoPedrosa sont plébiscités en MotoGP. La monture de Dani Pedrosa est l’objet de toutes les attentions avant de rejoindre la grille de départ (à droite).

L’Australien est un monolithe, une figure hors norme qui définit ce qu’est aujourd’hui le circuit mondial de MotoGP. Double champion du monde (2007 et 2011), il n’est pas qu’une figure idolâtrée de son sport. Il est aussi victime de certaines lacunes du moment. La crise mondiale a frappé fort et le ralentissement des investissements des annonceurs se ressent. Pourtant, à l’instar de la Formule 1, 56

l’exigence de performance et d’innovation technologique prime. Les financements nécessaires doivent suivre. Du coup, les organisateurs des deux sports mécaniques peinent aujourd’hui à remplir leurs grilles de départ. Coincées entre des coûts techniques en constante progression et la frilosité des sponsors, les équipes de top niveau se font rares. Pour la première fois de son histoire, le plateau du MotoGP

PHOTOS : TAZ DARLING

Jorge Lorenzo peaufine son bronzage.


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STONER OUT, LES ESPAGNOLS ONT LA VOIE LIBRE.

a accueilli cette saison des motos CRT (Claiming Rules Teams) qui ne sont pas des prototypes. Beaucoup moins chères, moins performantes aussi. CQFD. Malheureusement pour Stoner et la plupart des pilotes d’usine, les solutions proposées se sont révélées plus frustrantes qu’efficaces. Le 17 mai, juste avant le Grand Prix de France, le champion du monde en titre annonce sa retraite pour la fin de la saison. À 26 ans. Du jamais vu ! Les multiples réactions qui ont suivi ont été plutôt mitigées.

S Dani Pedrosa chasse un premier titre de champion du monde en MotoGP.

i son talent reste indiscutable, le personnage suscite, de la part des mauvaises langues, un certain nombre d’interrogations. Casey Stoner est surnommé « l’Alien », tant pour son pilotage que pour la froideur avec laquelle il affronte les éléments. Depuis son annonce, l’Australien semble être un homme neuf. Sa parole est libérée : « Certains pilotes vont me manquer, mais je trouverai l’occasion de les voir en dehors de la piste. Je viendrai faire un tour sur quelques circuits. Il y en a quelques-uns dans la saison où il fait un froid de gueux. Je serai là, avec un café ou un chocolat chaud et je rigolerai de les voir se les geler ! Je ne suis pas en retraite jusqu’à la fin de mes jours. J’ai encore pas mal de choses à vivre, de défis à relever. Il y a de 57


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es histoires de Neale sont innombrables sur Valentino Rossi, le septuple champion du monde de la catégorie reine (500 cm3 puis Moto GP) soit l’homme le plus célèbre des paddocks qui draine à chaque rendez-vous de la saison des centaines de supporters lâchés dans les tribunes. « The Doctor » a déjà été le personnage central de deux documentaires. On se souvient de ce moment incroyable avec son rival le plus féroce, Max Biaggi, qui l’avait bloqué dans un virage à Suzuka en 2001. Un geste fou et dangereux à 250 km/h qui aurait pu envoyer sévèrement dans le décor le talent naissant du MotoGP. Quand Rossi a dépassé « Mad Max » dans les ultimes tours, il salue son ennemi d’un doigt tendu, devant des millions de téléspectateurs. Encore ? Rossi effectue à une autre occasion un tour d’honneur avec une poupée gonflable flanquée d’un maillot de foot à l’effigie de Claudia Schiffer. Un clin d’œil sauvage à Biaggi qui, à l’époque, sort avec Naomi Campbell. Neale : « Rossi était très distrayant. Il a apporté à la Moto GP la touche d’humour que

Champion du monde de Moto2 l’an dernier, Stefan Bradl a été propulsé en MotoGP cette saison. Le pilote allemand de LCR Honda a galéré à Laguna Seca, gêné par l’adhérence de la piste. « Même si j’ai fait de mon mieux, je termine 7e d’une des courses les plus difficiles de la saison. »

LA NOTION DE DANGER EST PERMANENTE. PLUS QUE DANS LA FORMULE 1. 58

personne n’avait distillé auparavant. Il est le dernier à avoir eu cet esprit rock et insoumis. » Les pilotes de Formule 1 ne se frottent pas au danger et à la vulnérabilité du corps comme leurs homologues en moto. Ces derniers ne sont pas enfermés dans des coquilles d’acier optimisées par des zones de déformation et des harnais à cinq points. Ils sont à quelques centimètres de l’asphalte, à parfois 320 km/h, sans rien entre eux et le ruban noir, sinon leurs combinaisons de protection en cuir. Il y a quelques mois seulement, en octobre 2011, l’Italien Marco Simoncelli décédait lors du Grand Prix de Malaisie dans une collision avec Rossi et l’Américain Colin Edwards. Le risque est permanent. La vie est souvent en jeu. Après les hégémonies récentes de Valentino Rossi puis de Casey Stoner, d’autres pilotes lorgnent sur le trône, comme les Espagnols Dani Pedrosa et le champion du monde 2010 Jorge Lorenzo. Les Américains Ben Spies et le champion du monde 2006 Nicky Hayden soutiennent aussi la concurrence. Cette saison, le combat devrait se limiter au duo PedrosaLorenzo qui squatte les podiums depuis le début de l’année. Neale : « Ils sont très proches en qualité de pilotage. Ce qui fait la différence, c’est l’humeur dans laquelle ils se réveillent le matin de la course, à quel point ils se sentent invulnérables et s’ils sont prêts pour le baiser de la mort. Bridgestone a lancé des pneus tendres pour contrecarrer le fait que beaucoup de pilotes se retrouvaient à terre quand les pneus étaient froids. Cela a eu un impact important dans pas mal de stands. La Honda de Pedrosa fonctionne moins bien et, pour la Ducati, ça ne marche pas du

PHOTO : GIORGIO AUGUSTO NEYROZ (2), TAZ DARLING

grandes chances que je fasse des courses de V8 en Australie. » Le cinéaste Mark Neale a réalisé des documentaires à succès sur le MotoGP. Il commente : « C’est déconcertant qu’un pilote qui a tant lutté pour avoir la meilleure équipe et la meilleure moto, qui a remporté le championnat avec Honda l’an dernier, songe à partir. Après tout ce qu’il a fait pour parvenir au sommet, pourquoi ne pas en profiter ? Pourquoi ne pas vivre tout ça encore quelques années ? Il a à peine 26 ans (il aura 27 ans le 16 octobre prochain, ndlr) ! J’ai eu la chance de découvrir Stoner loin des caméras. C’est un garçon heureux. Plein de pilotes pensent comme moi. Mais il y a quelque chose, chez lui, qui n’accroche pas à l’image. »


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Beaucoup considèrent Casey Stoner comme le meilleur pilote de tous les temps en MotoGP. Le double champion du monde a annoncé, il y a quelques mois, sa retraite sportive au terme de l’actuelle saison. Il n’en pouvait plus. Cuit mentalement et physiquement.

tout. Si vous aviez donné à Jimi Hendrix une Les Paul plutôt qu’une Stratocaster, il n’aurait pas sonné pareil. Il y a une interaction physique subtile qui se crée entre chaque coureur et son matériel. » Dimanche, jour de course à Laguna Seca. Jorge Lorenzo part en pole position, suivi par Casey Stoner et Dani Pedrosa. Pendant une quarantaine de minutes, la course devient folle. Lors du 21e tour, elle est marquée par un dépassement parfait de Stoner sur Lorenzo. « C’était un vrai régal de voir Stoner ce week-end, s’enthousiasme O.B. Gold, le big boss de Laguna Seca. Il n’est pas le plus aimé du paddock, fait le dur avec ses concurrents, n’est pas très sympa avec la presse et n’est pas celui qui respecte le plus les usages du MotoGP. Mais il conduit comme personne sur cette planète. Stoner gagne ses courses comme

s’il était à l’entraînement. » Certes. Mais quand on est sur une moto depuis son plus jeune âge, il arrive un moment où votre esprit n’avance plus. Stoner a plus de vingt années de bécane derrière lui, alors qu’il n’a pas encore 30 ans. Le sport de très haut niveau réclame un surplus de fraîcheur, de lucidité pour mieux savourer le goût de la victoire. L’Australien voit désormais la vie autrement que sur un circuit du matin au soir tout au long de l’année.

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n un demi-siècle, Gold n’a jamais manqué la moindre course de Laguna Seca. Auteur et éditeur du guide Hot Pot – manuel sur l’usage du cannabis – il affiche la sagesse de Gandalf et le look du Père Noël. Pêle-mêle, il est convaincu de la trace indélébile que laissera Casey Stoner en MotoGP malgré son arrêt et balance sur les équipes CRT qui le dégoûtent. Sans oublier de tacler l’Espagnol Jorge Lorenzo sur son style aseptisé, sans véritable prise de risque : « Il conduit sa moto comme il conduirait un taxi. » Au terme du trajet vers le paddock, O.B. Gold parle de son amour pour ce sport : « Le MotoGP, c’est le Panthéon du sport mécanique. C’est là qu’on trouve le plus haut niveau d’engagement physique des pilotes, la prise de risque est bien plus grande et l’ambiance plus colorée. » De sa voix grave et profonde, il lâche : « Je ne peux pas m’en passer. Le MotoGP, c’est fantastique. » Suivez la fin de saison 2012 sur www.motogp.com

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DEAD

MAN WALKING À Detroit, Sixto Díaz Rodriguez est un honnête ouvrier du bâtiment. En Afrique du Sud, c’est une star du rock. Le film Searching for Sugar Man raconte l’histoire de cet homme annoncé comme mort mais ressuscité par la musique. Déroutant. Texte : Cortney Harding

Le réalisateur suédois Malik Bendjelloul parcourt le monde en quête d’histoires à raconter. Ce documentariste chevronné préfère les parcours extraordinaires, de ceux qui ont manié l’imprévu et l’art du rebondissement. C’est en Afrique du Sud qu’il a trouvé l’oiseau rare. Accoudé à une table au sous-sol d’un bar à vin de Manhattan, quelques jours après la projection de son film Searching for Sugar Man au Festival du film de Tribeca, Bendjelloul confie que l’histoire du musicien connu sous le nom de Rodriguez « reste la plus belle de sa vie ». À vrai dire, ce récit est tellement extraordinaire qu’il en devient presque invraisemblable. Sixto Díaz Rodriguez, surnommé Jesus Rodriguez, est un fils d’immigrés mexicains. Musicien folk engagé à l’aube des seventies, il vit à Detroit. Le début de sa carrière musicale est banal. Un producteur local le repère à l’occasion d’un passage dans l’un des bars des quartiers pauvres de la ville. Il signe avec un petit label pour un premier titre, puis avec une autre maison de disques tout aussi modeste pour un album. Sorti en 1970 chez Sussex Records, Cold Fact suscite une flopée d’espoirs mais le succès n’est pas au rendez-vous. Un an 60

Photos : Kareem Black

plus tard, Coming From Reality connaît le même sort. Sur les deux opus, la voix vibrante de Rodriguez exhorte à lutter contre le pouvoir en place. La grivoiserie y tient aussi une belle part. On y trouve beaucoup de référence aux plaisirs charnels – « I wonder how many times you had sex? » – et aux « bienfaits » des expériences psychédéliques liées à la prise de drogue. Le label résilie le contrat de Rodriguez et scelle la fin de sa carrière musicale. Du moins publiquement. Retour à la case départ. Il reprend un emploi dans le bâtiment. Dans la plupart des cas, l’histoire s’arrête là. Les artistes qui sortent un album sur un petit label puis disparaissent sont légion. Rodriguez tourne la page sans avoir perçu un centime de la vente de ses disques et poursuit sa vie à Detroit. Celle d’un ouvrier prenant soin de sa famille. Alors qu’il ferraille, ponce ou emmène sa fille à l’école, il ne se doute pas qu’à l’autre bout de la planète, Cold Fact fait un tabac. Les Sud-Africains considèrent sa musique comme un réel bain de jouvence. Mais ils ne peuvent pas s’imaginer que son auteur mène une vie anodine aux États-Unis. D’ailleurs, tous pensent qu’il est mort.



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PENDANT CE TEMPS LÀ, À L’AUTRE BOUT DU MONDE Comment Cold Fact a-t-il atterri en Afrique du Sud ? La rumeur dit qu’une Américaine aurait emporté avec elle un exemplaire dont elle a fait plusieurs copies pour des amis, les amis les ont prêtées à d’autres amis, et ainsi de suite. Les chansons engagées contre l’autoritarisme marquent les Sud-Africains qui se sentent coupables et impuissants au moment de l’apartheid. L’album est en vente libre chez les disquaires mais sa diffusion à la radio est interdite. Un veto ignoré par les émetteurs pirates. En Afrique du Sud, Cold Fact sort chez A&M Records. En Australie, où le chanteur est aussi particulièrement populaire, chez Blue Goose/RCA. À Detroit, Jesus Rodriguez reste sans nouvelles de l’argent provenant des ventes de ses albums. Dans le film, Clarence Avant, fondateur de Sussex Records, tente en vain d’expliquer ce que sont advenus les bénéfices générés, d’autant que la liquidation et la saisie des actifs du label ont été prononcés. « Le label n’est pas le problème majeur, explique Bendjelloul. Avant n’a pas agi avec la volonté de nuire. Son insolvabilité et l’implication d’autres personnes ont provoqué un imbroglio difficile à dénouer. Avec du temps et l’aide d’avocats pour analyser tous les contrats précédents, il y a de quoi faire un autre film. » Le manque d’argent et de communication du label a maintenu Rodriguez dans l’ignorance de sa popularité à l’étranger et l’a privé d’une tournée sur place. Comme personne en Afrique du Sud n’a vu de ses propres yeux Rodriguez, la rumeur dit qu’il est décédé. Après tout, la logique veut que quelqu’un de vivant s’empresse de se rendre là où il est célèbre. Non seulement Rodriguez est considéré comme mort, mais les légendes autour de sa disparition sont nombreuses et violentes. Elles frôlent le mythe. Il ne succombe pas à un accident de voiture ou à un cancer. Non. Les rumeurs les plus tenaces évoquent un décès sur scène en s’immolant par le feu ou en se tirant une balle dans la tête. « Les gens ne peuvent tout simplement pas se faire à l’idée qu’un type aussi célèbre puisse vivre dans l’anonymat total, glisse Bendjelloul. Nous ne parlons pas ici d’une personne qui a écrit des chansons appréciées mais de l’initiateur d’une révolution. » Au milieu des années 90, un journaliste, Craig Bartholomew, tente d’élucider définitivement le mystère de la disparition de Rodriguez. Comme le retrace le film et son article Looking for 62

La carrière musicale de Rodriguez se résume à deux albums : Cold Fact et Coming From Reality. Aux États-Unis, les ventes sont quasi nulles mais ses chansons cartonnent en Afrique du Sud. Il ne l’apprendra que bien plus tard.


PHOTOS ADDITIONNELLE : COURTESY OF RODRIGUEZ

Rodriguez, il remonte toutes les pistes et contacte les labels. Il rencontre Stephen « Sugar » Segerman, disquaire à Cape Town qui le met en contact avec Richard Armstrong du label Ace Records basé à Londres. Armstrong fournit à Bartholomew les coordonnées de Mike Theodore le producteur de Cold Fact. En appelant Theodore dans le Michigan, Bartholomew est loin de s’attendre à ce qu’il apprend. Rodriguez est vivant. « DISPARU ? NON. SIMPLEMENT À DETROIT. » « L’effet de ce premier coup de fil est indescriptible », s’exclame Rodriguez quelques jours après la projection du film à New York, au Festival du film de Tribeca. Un vieux costume sombre sur le dos et la paire de lunettes qui ne le quitte jamais, le chanteur septuagénaire déroule sa voix douce. Il semble être ailleurs et réaffirme ignorer totalement sa célébrité sud-africaine. « Disparu ? Non. J’étais simplement à Detroit », dit Rodriguez. Le mystère est résolu. Il s’envole pour l’Afrique du Sud afin de donner une série de concerts. Les dernières images du film le montrent en plein concert dans un stade face à une foule jusqu’ici assurée de sa mort. Le public entonne ses chansons, les larmes coulent sur les visages.

Depuis une quinzaine d’années, Sixto Día Rodriguez mène une double vie. Superstar en Afrique du Sud et en Australie, et citoyen lambda aux États-Unis. Il lâche : « Je suis un autoentrepreneur. Cela me permet de prendre autant de jours de libre que nécessaire. » Si tout va bien, il en prendra bientôt encore plus. Le film est programmé dans plusieurs festivals avant sa sortie officielle en juillet 2012 à New York et à Los Angeles. Une tournée est en discussion en marge des projections supplémentaires de Searching for Sugar Man. Attic Records a racheté les droits de Cold Fact et de Coming From Reality et réédité les deux chansons en 2008. Près de quarante ans se sont écoulés depuis leur sortie.

« C’EST UN CONTE DE FÉES EXTRÊME. »

MYSTÉRIEUX TERRITOIRES Bendjelloul pense que l’histoire de Rodriguez restera unique. À jamais. « C’est un conte de fées poussé à l’extrême, dit-il. C’est arrivé avant Internet, à l’époque où il fallait encore être un véritable détective. » Pour expliquer l’ampleur des folles rumeurs à l’encontre de Jesus Rodriguez, l’Afrique du Sud était, en raison de l’apartheid, déconnectée du reste du monde à cette époque. Difficile d’imaginer une telle histoire aujourd’hui. Des artistes tentent bien de préserver une part de mystère, mais ils sont souvent démasqués. Un musicien britannique qui se fait appeler Burial parvient à rester anonyme pendant huit ans, jusqu’à ce que son vrai nom soit dévoilé. La chanteuse iamamiwhoami réussi à se dissimuler pendant plusieurs mois sous cette identité factice avant d’être découverte. Il s’agit de la Suédoise Jonna Lee. Quant à Rodriguez, il est tout heureux de faire désormais partie de la révolution a laquelle il contribue à son insu depuis de nombreuses années. « La musique est une force culturelle qui rassemble les gens, dit-il. Je suis tout simplement heureux d’être parmi eux. » Plus d’infos sur le film ? www.sonyclassics.com/searchingforsugarman

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Nous vous présentons deux hommes de goût dans les légendaires couleurs Yugo Allstars. Nous les nommerons Matjaž Hudicˇ et Karel Prasicˇ.


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Text: Werner Jessner Fotos: Jürgen Skarwan

Go Yugo go ! Oubliez la télémétrie, les couvertures chauffantes, l’agitation du paddock et optez pour le fer à souder et la masse. Pensez improvisation, remettez-vous en à l’amitié et comptez sur votre folie. Ça marche ainsi tout en bas de la chaîne alimentaire des sports mécaniques. Voici le Allstars Yugo. Texte : Werner Jessner

Photos : Jürgen Skarwan 65


D’ un coup, seule la quête d’un happy end compte. Sur scène ? L’invraisemblable Opel Corsa verte, dont la présence dans le scénario ne tenait plus qu’à un fil. La Polo noire qui, après s’être retournée lors du 3e tour, terminait la course sans vitres. Les trois Golf de Auto Metzker, complètement eighties avec leur livrée Rothmans Design. Les drôles de mecs de Disastercars et leur Mazda manifestement victime d’un mauvais karma, malgré seulement 80 000 km au compteur. Quelques minutes avant le terme de la course, les tribunes sont aussi garnies que celles des Champs-Elysées à l’arrivée du Tour de France. À côté des stands de barquettes de frites sauce andalouse (oui, les mêmes que dans le Nord de la France), les spectateurs se déclinent comme un inventaire à la Prévert : des enfants, des bien grassouillets, des imbibés, des iconoclastes, des musicalement inspirés, des convaincus. Et des incultes des 24 Heures de Nordring. Le concept est simple : une voiture ayant une cylindrée maximale de 1 500 cm³ qui passera la ligne d’arrivée après 24 heures de course sera intégrée au classement final. Nous sommes sur le circuit de Nordring, 1,1 km de piste goudronnée dans un coin paumé de la Basse-Autriche. Le défi se révèle d’un coup impossible pour la voiture n°11 bleu-blanc-rouge qui gagne malgré tout la compassion des 66

Finalement, on en revient toujours au même point. Tout est une question de style (ci-dessus). La Yugo Koral 55 est transformée en voiture de course. À la base, elle est rouge. La plupart des pilotes met aussi les mains dans le cambouis (ci-contre).

spectateurs. Comment mourir si près de la ligne d’arrivée dans le virage et après tant de tours ? Ce ne peut être le pot d’échappement amoureusement soigné au long des 23 premières heures de course. À chaque changement de pilote, les gars de l’équipe ont comblé les trous à coups de fer à souder, ont maintenu le pot à l’aide de fils d’acier. Dans le respect des règles de course : « Pas plus haut que la position standard » Aux couleurs bleu-blanc-rouge, la Yugo 55 de la marque Yugo Koral qui dépasse la n°11, l’AMC Javelin de Mark


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Soleil dans les yeux, poussière, manque de sommeil, nerfs à vif... Les obstacles inhérents à une course de 24 Heures sont nombreux. La victoire finale implique une attention et un soin sans relâche.

Donohue, sort de la chaîne de montage de Kragujevac, la 4e plus grande ville de Serbie. Cette dernière est récemment sortie de trois décennies de léthargie. Même les spectateurs assidus, les seuls capables de rester éveillés tout au long de la nuit, n’ont pas souvenir d’une Yugo si solide. En tout cas, ce n’est pas le souvenir que leur avaient laissé celles qu’ils dépassaient sur les routes de Dalmatie quand ils grimpaient vers les lacs de Plitvice et ces paysages de Far West dans lequel le héros indien Winnetou a connu son heure de gloire cinématographique. La Yugo a tou-

jours été moquée. Jusqu’à ce week-end. On l’imaginait pire que la 2CV française ou la Trabant yougoslave. On ne conduit pas une Yugo par choix. On ne choisit pas d’acheter la pire voiture de l’histoire. Aux États-Unis, on pouvait la dégoter pour 3 200 euros, elle était même offerte en cadeau à l’achat d’une Cadillac.

U

n accident spectaculaire a clos l’importation de cette caisse à savon. En

septembre 1989, la Yugo de Pluhar Leslie Ann a été soufflée par une rafale de vent et propulsée par-dessus le pont Mackinac, sur la route qui lie les lacs Michigan et Huron. La jeune femme de 24 ans est morte sur le coup. À l’instar de la distribution de cette voiture pas chère. De Die Hard aux Simpsons, la Yugo a toujours eu le sale rôle au cinéma et à la télé. Là, cinq jeunes gens se sont acharnés à ressusciter ce seau rouillé, « mal conçu, mal dessiné, mal construit », comme le soulignaient les rapports de l’époque. Quant à un usage effréné, sans sentimentalisme sur les 67


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routes et pistes défoncées des Balkans, la Yugo se révèle intouchable. Les ressorts à lames fonctionnent encore, au contraire des amortisseurs. Le système électrique est aussi compliqué que celui d’une lampe torche. On s’est longtemps moqué des 55 chevaux qui auraient pu équiper aussi un tracteur. Lorsque la Yugo a été pensée, les ingénieurs d’État ont mis leur grain de sel en ajoutant toutes les pièces mécaniques qui leur passaient par la tête ce jour-là. Ils estimaient qu’une solution de fortune compenserait les pépins de l’instant. Le système D, c’était le plan des concepteurs de la Yugo. Quelques hommes ont eu le talent de trouver comment faire avancer la bécane : Matjaž Hudič dont le nom signifie « Le Diable », Karel Prasič qui a réussi à convaincre un fournisseur local d’énergie de financer sur du long terme le Race Yugo Project, Jozip Broz Tito qui a montré la direction à suivre. Ou encore Rado Sabosliš, un automobiliste sadique qui punit toute mauvaise habitude de la Yugo en lui crevant un pneu, Lego Cevapčic, le chef cuisinier de l’équipe Yugo propulsé mécanicien de course après la démission de l’ingénieur en chef. Désormais, il est responsable du fer à souder et du barbecue. Si ça brûle, c’est pour lui. Cette sacrée bande de furieux a fait renaître la Yugo. Son nom : les Allstars Yugo.

L

es favoris de la course viennent du Japon : Honda Civic, Mazda 323 ou Subaru Justy. Comme quoi la robustesse nippone n’est pas une légende. On trouve aussi un paquet d’Opel et de Volkswagen, y compris deux Lupo trop jeunes. Et puis les étranges telles qu’une Beetle, une Escort à traction arrière, deux Lada quand même et une Seat trafiquée. Les clichés ont la dent dure. Une Fiat Tipo décède après de multiples pépins, une Brava explose en flammes au bout d’une heure de course pendant que d’autres rendent l’âme au bout de quelques minutes. L’équipe Ventilspiel avait tant poussé sa voiture qu’il n’y avait plus aucun amortisseur dans la région après huit heures de course. Quand le pot d’échappement de la Ford Escort du Racing Graf a percé, dans un accident, le radiateur de la Mazda du Disastercars, l’ingénieur ou improvisateur en chef a greffé le radiateur de la Fiat Tipo 323 au prix de l’ouverture d’une fenêtre dans le capot. Plus tard, un amortisseur a traversé le coffre de la Disasters. 68

Fin du rêve ? Une ou deux soudures et c’est reparti ! Les réparations sont faites à l’inverse de ce que vous accepteriez sur votre voiture. La mécanique est en mode ultimate en Autriche, pratiquée par des psychopathes du plan B et du système D. Comme dans d’autres domaines d’ailleurs. Le soubassement se travaille après avoir fait basculer la voiture sur le côté, à la main, en la calant sur des pneus. Les trous dans la structure sont compensés en soudant sur la carlingue de vieilles feuilles de métal. De l’huile ? De l’eau ? On se débrouille tant que le vieux seau est disponible. La carrosserie a pris cher ? Va pour des coups de marteau ! Des plaquettes de freins ? Pour quoi faire ? La Yugo Allstars a eu elle aussi ses tracas. Quand l’amortisseur avant droit a lâché, les réparations ont demandé une heure de boulot malgré les pièces de rechange. Toutes les deux heures, le pot d’échappement a souffert de ses ulcères. Pas étonnant que Lego Cevapčic,

Roland David a mouillé la chemise pendant plus de vingt-quatre heures (ci-contre). Organisateur de l’épreuve, commissaire, meneur d’hommes, cet amoureux de veilles taules à l’esprit débridé est, ici, trempé par le champagne du vainqueur. À noter qu’en mai prochain, les voitures de l’année 1977 seront à l’honneur.


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I

Certains pilotes peuvent se permettre le luxe de dormir dans des camping-cars (à gauche). Courir, toujours courir entre deux réparations sommaires (cidessus). Un simple siège usé de la Yugo convient à d’autres pour se reposer quelques heures (au milieu). Embouteillage au stand soudure (ci-contre).

le chef mécano, ait pris froid. L’accueil sous la tente d’hospitalité du team Allstars Yugo était plus chaleureux. Ils ont magnifié une règle en vigueur dans les paddocks de Formule 1 : quand la voiture n’est pas à la hauteur, on se fait pardonner la médiocrité par une cuisine sans faute. Bilan : des kilos de viande sur le barbecue, du relish ajvar (sauce fameuse au paprika), des oignons, des tomates, beaucoup de Red Bull et de bières Laško Pivo, une playlist envoûtante et des Yugo boys sortis des seventies avec leurs salopettes blanches et leurs grosses lunettes Adidas vintage. Tandis qu’un outsider s’agite frénétiquement dans le rétro d’une pointure des 24 Heures en tentant de rattraper les voitures modernes, eux attaquent le barbecue et montent le son. Soudain, on n’est plus très loin d’un carnage à l’ancienne entre un festival de BPM au cœur de la Lozère et une musique de chambre assourdissante jouée sur les bords du Danube.

ls auraient pu continuer pendant des heures. Comme la Yugo, en forme étincelante. Juste avant 16 heures, les préparatifs commencent dans le paddock pour l’accueil des finalistes. Subitement, la Yugo a disparu. Dix minutes avant le drapeau à damier, elle a rendu l’âme à la sortie d’Ostkurve, le virage Est. La dépanneuse a reçu l’ordre de la récupérer mais Matjaž Hudič a encore une idée derrière la tête. Il ne s’avoue vaincu pour rien au monde. Douze mois ont été nécessaires pour préparer sa monture. Hudič attrape le Land Rover jaune du directeur de course, fonce vers la moribonde et la pousse hors de la piste. Sous les acclamations d’une foule en délire visiblement sous le charme de son héros, il se glisse sous la voiture, une pierre à la main, et défonce la boîte de vitesses jusqu’à en enclencher une, la quatrième. Épique. Le pilote relâche l’embrayage et la Yugo s’ébroue dans un nuage d’une incroyable puanteur. Elle se déplace au rythme noble et empesé d’un escargot. Sur la piste, les autres concurrents crient, sifflent, encouragent. La n°11 bleu-blancrouge était la chouchoute du public. L’opprimée enfin libérée. S’il avait fallu, les spectateurs l’auraient poussée jusqu’à la ligne d’arrivée. Au final, les Allstars Yugo terminent à la 27e place après 736 kilomètres mais victorieux toutes catégories dans le cœur des filles. Et dans l’assiette des acharnés, du barbecue bien mérité. Le vainqueur officiel est une anonyme Toyota de couleur grise. Ou noire. On ne sait plus trop, aucune importance, en fait.

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Une voiture qui a du... coffre. Certaines « embarcations » finissent sur la jante et sont bonnes pour la casse.

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MATIÈRE GRISE LES

CERVEAUX LES PLUS MERVEILLEUX ILS SONT PHYSICIEN, BIOLOGISTE OU ENCORE ÉCONOMISTE ET PEUVENT SAUVER L’HUMANITÉ. EXPLORATION. Texte : David Morton

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Illustrations : Roland Vorlaufer


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JAMES LOVELOCK

Écologiste à contre-courant L’histoire

Scientifique indépendant et futurologue, il se distingue par la mise à jour des chlorofluorocarbures (CFC) qui vont contribuer à identifier le phénomène du réchauffement planétaire. À 93 ans, cet écologiste anglais non-conformiste est aujourd’hui un fervent défenseur du nucléaire. Selon lui, le meilleur moyen de réduire la fonte des glaces est de remplacer les combustibles fossiles.

Ce qu’on dit de lui

« C’est un bonhomme poli, de petite taille, aux cheveux blancs et avec des lunettes qui lui donnent l’air d’une chouette. Il a une démarche pleine d’élan, un esprit vif et affiche un optimisme invétéré. La venue des chevaliers de l’Apocalypse – la guerre, la famine, la peste et la mort – le font doucement rigoler. » Jeff Goodell, journaliste à Rolling Stone.

Sa phrase

« Je trouve triste mais aussi tellement humain que des administrations entières se consacrent aux déchets nucléaires, que d’énormes organisations emploient toute leur énergie pour obtenir la fermeture de centrales nucléaires. Alors que rien de comparable n’existe pour résoudre le problème nocif du dioxyde de carbone. »

L’éclair de génie

Établir les grands rapports. Son hypothèse de Gaia considère la biosphère comme une unité autorégulée. La meilleure chance de garder notre planète belle et en bonne santé réside peut-être dans le bricolage de sa chimie et de sa physique.

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STEPHEN HAWKING

Space man L’histoire

Le physicien, théoricien et cosmologiste relance la recherche universitaire avancée sur les trous noirs et la gravité quantique. Et l’intérêt du public pour la science. Sur ce plan, l’Anglais, paralysé en raison de la maladie de Charcot, est indiscutablement le meilleur.

Ce qu’on dit de lui

« De sa chaise roulante, il nous transporte vers les étendues les plus reculées et les plus étranges du cosmos en décuplant la force de notre imagination et en faisant la preuve de la puissance de l’esprit humain. » Discours de Barack Obama, Président des États-Unis, lors de la remise de la Médaille présidentielle de la liberté à Hawking.

Sa phrase

SIR TIM BERNERS-LEE

Gourou du web L’histoire

« TimBL » ou Sir Tim est l’inventeur, en 1989, du World Wide Web. Un accélérateur pour tous les événements du monde moderne, pratique entre autres pour la finance et l’éducation.

Ce qu’on dit de lui

« Si la mise en réseau des ordinateurs était une science traditionnelle, Berners-Lee aurait le Prix Nobel. » Eric Schmidt, président du conseil d’administration de Google dans Time Magazine.

Sa phrase

« Je n’ai fait que réutiliser le concept de l’hypertexte que j’ai relié au TCP (protocole de contrôle de transmissions) et au DNS (nom de domaine).. Boum ! Le World Wide Web était né. »

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L’éclair de génie

Sans restriction et gratuitement, Berners-Lee met son invention à disposition de tous. Au lieu d’en faire un commerce, il fonde en 1994 le consortium du World Wide Web : une association d’entreprises volontaires pour la définition de standards techniques et le maintien de la qualité du web. Un simple ordinateur suffit pour accéder à tout le contenu de la toile.

« Je pense que la vie sur Terre est de plus en plus menacée de disparition sous l’effet d’une catastrophe comme une guerre nucléaire, un virus génétiquement manipulé ou d’autres dangers. Sans conquête de l’espace, l’humanité n’a pas de futur. »

L’éclair de génie

Parier sur l’univers. Il aime aussi jouer avec ses découvertes. Contre l’Américain John Preskill, son confrère physicien, il parie sur l’existence du paradoxe du trou noir. Hawking reconnaît publiquement son échec et remet à Preskill un dictionnaire de base-ball. Le prix du pari.

« SANS CONQUÊTE DE L’ESPACE, L’HUMANITÉ N’A PAS DE FUTUR. »


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KIM UNG-YONG

Le QI le plus élevé au monde L’histoire

Au vu de son quotient intellectuel, Kim Ung-Yong est l’homme le plus intelligent du monde. D’après le livre Guinness des records, son QI est proche de 210. À 2 ans, il maîtrise quatre langues. À 12 ans, le Coréen est détenteur d’un doctorat en physique et d’un poste de chercheur à la NASA. Mais ce quinquagénaire n’est pas à l’abri de la concurrence. Surtout celle de Terence Tao, ancien enfant prodige et aujourd’hui professeur de mathématiques à UCLA. Des estimations non officielles lui prêtent un QI entre 220 et 230.

Ce qu’on dit de lui

« Kim Ung-Yong a suivi ses premiers cours universitaires à 3 ans. À peu près l’âge où vous jouez avec des lettres d’alphabet magnétiques sur le frigo de vos parents. » Documentaire diffusé sur Science Channel.

Sa phrase

DINA KATABI

Accélératrice de données L’histoire

À la tête du groupe Réseau du laboratoire Informatique et Intelligence artificielle du MIT (Massachusetts Institute of Technology), la professeure Dina Katabi dirige les recherches sur l’amélioration du streaming de données. Une technologie sur le point de devenir la plus importante dans les échanges de données. En janvier, l’Américaine a présenté avec trois collègues un nouvel algorithme pour un streaming plus rapide et moins onéreux.

Ce qu’on dit d’elle

« Avec le nouvel algorithme, le flux de données est traité 10 à 100 fois plus vite et consomme moins de ressources. Une aubaine pour des appareils mobiles avec une autonomie d’énergie limitée, comme les smartphones par exemple. » Technology Review.

« NOUS LE SAVONS TOUS, LA VIDÉO MOBILE EST LA PROCHAINE APPLI STAR. » Sa phrase

« Nous le savons tous, la vidéo mobile est la prochaine application star mais elle n’est pas encore au point. Tout le monde veut une vidéo qui offre toujours des performances optimales. Notre solution intègre l’efficacité de la vidéo numérique et règle le problème de la perte de signaux. »

« Une personne ne doit pas être appréciée à l’aune d’une seule échelle de valeur. Chacun possède différents types d’apprentissages, d’espoirs, de talents et de rêves. Tous méritent le respect. »

L’éclair de génie

Rester normal. En 1978, Kim a retrouvé son pays d’origine, à 16 ans, après dix années passées aux ÉtatsUnis sous l’aile protectrice de la NASA. Il occupe un poste d’ingénieur en génie civil au département de l’urbanisation d’entreprises de l’organisation sud-coréenne pour le développement de l’économie. Depuis 2007, il enseigne à temps partiel à l’université locale.

L’éclair de génie

Pouvoir dorénavant sauver des vies. Dans certains cas, le travail de Katabi devient une question de survie en permettant notamment de grands progrès dans les technologies médicales. Comme pour l’alliance entre robotisation et streaming vidéo, utilisée par la chirurgie à distance.

« CHACUN POSSÈDE DIFFÉRENTS TYPES D’APPRENTISSAGES, D’ESPOIRS, DE TALENTS ET DE RÊVES. » 73


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MARTIN COOPER

Intelligence mobile L’histoire

Du téléphone portable taillé comme une brique dans les années 80 aux appareils que nous utilisons trente ans plus tard, tous découlent de sa vision. Son idée d’un combiné à mains libres, au contraire du téléphone de voiture, constitue le point décisif du passage du fil au sans-fil. En trois mois, l’Américain crée chez Motorola un prototype dont le poids frôle le kilo.

Ce qu’on dit de lui

MICHAEL McALPINE

Pionnier du piézo L’histoire

Michael McAlpine, alors professeur-assistant à l’université de Princeton, réalise qu’en transformant l’énergie mécanique en énergie électrique, la matière piézo-électrique (comme le titano-zirconate de plomb, PZT) représente une source d’énergie naturelle issue des mouvements du corps. Nouvelle et inépuisable. Nous produisons de l’énergie quand nous marchons ou courons. Un jour, nous n’aurons plus à chercher une prise pour recharger notre iPod et deviendrons nous-même des chargeurs.

Ce qu’on dit de lui

« McAlpine et ses collègues proposent, par exemple, des chaussures qui fournissent de l’énergie pour des appareils MP3 ou des smartphones. Ils pensent même à poser des feuilles de silicone sur les poumons afin d’approvisionner les pacemakers grâce aux mouvements de respiration. Cela éviterait le recours aux piles et aux opérations pour les échanger. » Jeremy Hsu dans Popular Science.

Sa phrase

« Le PZT est cent fois plus efficace que le quartz, autre substance piézo-électrique. Marcher ou respirer représentent une faible source d’énergie que nous cherchons à utiliser le plus efficacement possible. »

L’éclair de génie

Trouver une nouvelle application aux implants. L’Américain McAlpine et son équipe travaillent au développement de la technologie du silicone. Les implants en silicone ont un fort potentiel en production d’énergie, personnelle et renouvelable. 74

« Marty affirmait : On va réduire le bidule à la taille d’une main. » Travis Marshall, ancien manager chez Motorola, dans The Economist.

Sa phrase

« Notre culture vit avec la conviction quasi religieuse que la mobilité est innée à l’homme et naturelle, et que toute entrave par un moyen de communication est foncièrement mauvaise. À l’époque, notre petite boîte

à Chicago fait face à la plus grande entreprise du monde (AT&T). Nous avons poursuivi notre vision et remporté la partie. Aujourd’hui, les progrès du sans-fil dans la médecine et les réseaux sociaux sont très intéressants. Deux domaines aussi révolutionnaires que l’était alors l’arrivée du téléphone portable. »

L’éclair de génie

Le premier appel depuis son téléphone portable. En 1973, Cooper est sur la 6e avenue à New York, il appelle Alexander Graham Bell Laboratory, une entreprise concurrente. À partir de cet instant, on n’appellera plus des endroits mais directement des gens. Pour l’anecdote, un ingénieur du nom de Joel S. Engel (ça ne s’invente pas !), directeur recherche et développement, est à l’autre bout du fil. Il n’en revient pas.

« NOUS AVONS POURSUIVI NOTRE VISION ET REMPORTÉ LA PARTIE. »


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DICKSON D. DESPOMMIER

Fermier du ciel L’histoire

Selon des estimations récentes, 80 % de la population mondiale (autour de huit milliards) vivra dans les villes en 2050. Pour une production suffisante de nourriture, de nouvelles terres agricoles, grandes comme le Brésil, doivent être trouvées. Le microbiologiste écologiste américain Despommier a décidé de prendre de la hauteur pour trouver la solution. Beaucoup d’espoirs sont fondés dans ses recherches à l’heure où la planète a de plus en plus de mal à assumer la consommation exponentielle d’une espèce humaine qui prône l’égoïsme à outrance.

Ce qu’on dit de lui

« Il s’agit de produire partout dans le monde des aliments frais et fiables. Selon Despommier, l’agriculture moderne ne permet pas d’y parvenir. Il est conscient du coût élevé qu’implique sa vision de l’alimentation du futur mais ce challenge est pour lui comparable à la conquête de l’espace. » David Runk, Associated Press.

« IL S’AGIT DE PRODUIRE PARTOUT DANS LE MONDE DES ALIMENTS FRAIS ET FIABLES. »

Sa phrase

« La réalisation d’un prototype est une étape-clé pour résoudre la question de l’intégration et concrétiser l’idée d’une l’agriculture verticale. Mais l’obtention des fonds nécessaires est difficile. L’alliance d’investisseurs publics et privés est indispensable. Je reste confiant, le projet devrait voir le jour dans les six mois à venir ou au cours de l’année prochaine. »

L’éclair de génie

Penser à tout. Despommier développe la notion de « ferme verticale » moins gourmande en eau que l’agriculture traditionnelle. Elle peut prendre la forme de n’importe quel bâtiment car elle reproduit un écosystème viable et fournit à la ville des produits frais pendant toute l’année tout en créant des emplois.

NATHAN WOLFE

Chasseur de virus L’histoire

Ébola, grippes aviaire et porcine… De nos jours, les nouveaux virus se transmettent de l’animal à l’homme. L’Américain, fondateur et directeur de Global Viral Forecasting Initiative, s’efforce de limiter la propagation des nouveaux virus.

Ce qu’on dit de lui

« La plupart des virologues passent leur vie dans des laboratoires, à regarder des diapositives, à se concentrer sur certaines protéines et souvent sur une seule maladie. La vie de Wolfe est plus proche de celle d’un aventurier du XIXe siècle que de celle d’un biologiste actuel. » Michael Specter dans The New Yorker.

Sa phrase

« Demain, quelle sera la cause probable de millions de morts ? Une guerre atomique ou un virus transmis à l’homme par un animal ? Si je devais parier tout mon argent à Las Vegas, je miserais sur le virus. »

L’éclair de génie

Devenir mobile. Avec l’aide d’un expert en technologie mobile de Stanford, Wolfe souhaite développer une base de données pour observer les tendances évolutives des virus de la même manière que Google et Twitter le font pour les recherches populaires.

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MARISSA MAYER

Gardienne en ligne

L’histoire

Quiconque se rend sur Gmail, Google Earth, Google Maps ou tout simplement Google reconnaît une interface simple et pratique. Créée par Mayers, elle est la marque de fabrique du géant en ligne. L’Américaine fait partie de l’aventure Google depuis le début. Mais elle est surtout la première femme ingénieur de l’entreprise. En 2010, elle est, à 35 ans, la benjamine du classement de Fortune Magazine des cinquante femmes les plus puissantes au monde. Il y a quelques semaines, elle a quitté Google pour prendre la tête de Yahoo.

Ce qu’on dit d’elle

« Marissa Mayer est l’innovatrice et la protectrice du cœur de Google. Le moteur de recherche. Elle a observé en détail le plus infime changement ou la plus petite amélioration de ce moteur, devenu pour la plupart de gens partie intégrante de leur vie. » Emma Barnett, rédactrice en chef médias numériques à The Telegraph.

« IMAGINEZ UNE FONCTION QUI SERAIT CAPABLE DE TRADUIRE MA DEMANDE DANS TOUTES LES LANGUES ET DE LANCER UNE RECHERCHE SUR TOUS LES SITES DU MONDE... » 76

Sa phrase

« Imaginez une fonction dans le moteur de recherche qui serait capable de traduire ma demande dans toutes les langues et de lancer une recherche sur tous les sites internet du monde. Cette fonction présenterait les résultats de la recherche dans votre langue mais pourrait traduire aussi intégralement chaque site web sur lequel vous cliquez. »

L’éclair de génie

Regarder dans les têtes du monde. Aujourd’hui, d’autres doivent mener à terme le dernier projet de Mayer : « la recherche en fonction du contexte ». Il s’agit là d’une liste de résultats sans mot-clé spécifique. Le logiciel de navigation ou le smartphone intègrent la position géographique de l’utilisateur et lui propose, par exemple, l’adresse d’un restaurant avant même que ce dernier n’en ressente le besoin.

DEVENEZ PLUS INTELLIGENT ET RÉVEILLEZ LE GÉNIE QUI SOMMEILLE EN VOUS ! MODE D’EMPLOI. James Bannerman, l’auteur du livre Genius ! Deceptively Simple Ways to Become Instantly Smarter, décline ses tuyaux pour penser malin. Perspective

Personne n’aime se tromper. Mais une erreur, vue sous un autre angle, peut se muer en atout. La Tour de Pise – désastre architectural – est une célèbre attraction touristique. Les créateurs de Hulk, Stan Lee et Jack Kirby, avaient envisagé leur incroyable créature en gris, mais un problème d’imprimante a changé leur destin.

Évidence

Les génies questionnent l’évidence. Depuis toujours, les poupées ont les traits d’un bébé jusqu’à ce que Ruth Handler, une femme d’affaires, en propose une différente en 1959. Sa Barbie génère encore aujourd’hui des milliards de dollars. En 1972, Lonely Planet a réinventé le guide touristique. Et en 1986, Prêt À Manger décline en sandwich l’art de se nourrir parisien et new-yorkais. Il est en train de déterminer ce que les Anglais auront pour leur déjeuner.

Simplicité

Dégoter des solutions simples aux problèmes complexes est l’une des marques du génie. En 1930, l’ingénieur canadien J.D. Millar propose de marquer, d’une ligne blanche discontinue, le milieu des routes campagnardes pour réduire le nombre d’accidents. En 2011, Laurence Rook, un écolier britannique de 13 ans, présente sa Smart Bell. Quand un visiteur appuie sur la sonnette de la porte d’entrée, il déclenche un appel vers le téléphone portable. Depuis, la mère de Rook ne rate plus le facteur.


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BEN RATTRAY

Cyberorganisateur L’histoire

Le Californien est le fondateur et le PDG de change. org, un site web pour l’activisme social qui connaît la plus grande progression au monde. Nantie de plus de quatorze millions d’utilisateurs, cette plateforme pour pétitions en ligne établit un nouveau rapport de force entre un quidam et les grandes organisations mondiales. Chaque mois, plus de 1 500 nouvelles campagnes sont lancées à travers le monde.

Ce qu’on dit de lui

« Change.org est le parfait reflet de notre époque. Grâce aux nouvelles technologies, des gens qui ont en commun le désir de faire bouger les structures traditionnelles du pouvoir peuvent s’organiser comme jamais auparavant. » Alexandra Topping dans The Guardian.

Sa phrase

« Nous ne vivons pas dans une démocratie directe. Les décideurs ne sont pas obligés d’être d’accord ni de suivre les pétitions. Mais, au lieu d’ignorer les gens concernés par leurs décisions, les tenants des rênes du pouvoir doivent leur fournir des réponses. C’est très sain pour la démocratie. »

MATT BERG

Un SMS contre la maladie L’histoire

Né au Cameroun, Matt Berg invente le ChildCount+, plateforme pour téléphones portables. Elle permet, par l’envoi de SMS, un suivi médical et contribue à améliorer en Afrique la santé publique des enfants et des femmes enceintes. À ce jour, plus de 100 000 femmes et bébés bénéficient de ce système qui facilite interventions rapides et mesures thérapeutiques efficaces.

Ce qu’on dit de lui

« Grâce à de simples téléphones portables et des SMS, les pauvres et les apatrides invisibles d’Afrique et d’Inde sont considérés comme des individus à part entière avec des besoins et des droits. Ils ont ainsi accès à une part des ressources de la société. » Daniel Braun dans le National Geographic.

Sa phrase

« Depuis le boulier et les premiers ordinateurs, la technologie ne cesse d’améliorer le traitement de domaines comme la finance, les maladies ou encore l’humain. Aujourd’hui, le téléphone portable permet un progrès fondamental car il relie au réseau de communication les pauvres du monde pour une collecte et un partage plus justes de l’information. »

L’éclair de génie

Savoir mieux cibler. Grâce aux dernières mises à jour du site change.org, les gens autour du globe disposent d’outils pour faire connaître leur cause ou déclencher une nouvelle campagne pour servir le mieux ladite cause. Cela va de la réinsertion d’un enseignant au problème de ramassage des ordures. La possibilité, avec d’autres citoyens locaux, d’introduire des changements mêmes minimes est aujourd’hui une réalité.

L’éclair de génie

Encourager le talent local. En Afrique de l’Ouest, Berg a fondé le Rural Technology Lab. Les habitants d’une commune locale apprennent à gérer leur système de santé publique.

«  GRÂCE AUX TÉLÉPHONES PORTABLES, LES APATRIDES INVISIBLES SONT CONSIDÉRÉS COMME DES INDIVIDUS À PART ENTIÈRE. » 77


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SEBASTIAN SEUNG

Cartographe du cerveau L’histoire

L’Américain d’origine coréenne développe des algorithmes utilisés dans l’imagerie numérique pour l’exploration de la connectomique, c’est-à-dire le recensement et l’étude de la cartographie des connexions neuronales. Démêler le connectome, soit la totalité des connexions du système nerveux, est comparable au séquençage du génome humain. Alors que l’ADN révèle ce qu’être « humain » signifie, Seung pense que nous pouvons commencer à comprendre ce qu’être « un individu » veut dire. Il suffit juste de décoder les 100 milliards de neurones.

Ce qu’on dit de lui

« Son travail pourrait contribuer à mieux comprendre le cerveau, la personnalité d’un individu et la maladie. Pour le moment, Seung se laisse porter par sa curiosité, avec une question qui le taraude en permanence : Sommes-nous tous simplement la somme de nos connectomes ? » Matthew Hudson dans la revue spécialisée Wired.

Sa phrase

« Ne demandez pas ce que le cerveau peut faire pour l’ordinateur. Demandez ce que l’ordinateur peut faire pour le cerveau. »

L’éclair de génie

Mettre tout le monde à contribution. Sur le site eyewire.org, Seung invite chacun à colorier soi-même des neurones. Il accélère ainsi la cartographie du tissu nerveux qui constitue le fond de l’œil. Ce « câblage » n’exige pas de formation particulière, les utilisateurs s’améliorent au fil du temps. En d’autres termes, ils deviennent plus intelligents.

DONALD SADOWAY

Maître à penser des énergies renouvelables L’histoire

Les cours techniques de ce professeur américain sont les plus fréquentés de l’histoire du MIT (Massachussetts Institute of Technology). Ses travaux sur les batteries de métal liquide et sur le sel dissous dans des accumulateurs d’énergie pourraient résoudre le problème lié à l’aspect éphémère des sources d’énergies renouvelables. C’est-àdire quand le soleil se couche et que le vent tombe, une grande batterie bon marché pourrait prendre le relais.

Ce qu’on dit de lui

« Son cours en ligne sur le site TED est consulté par 380 000 personnes. A priori, le thème des batteries de métal liquide n’est pas très excitant mais le contenu du cours est si captivant qu’on éprouve après coup un sentiment de culpabilité. Mais Sadoway fait bien plus que divertir, il donne un

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aperçu du futur de l’approvisionnement énergétique. » Jeffrey Kluger dans Time Magazine.

Sa phrase

« Imaginez une batterie de la taille d’un réfrigérateur dans le sous-sol de chaque maison. L’utilisateur accumule l’électricité tôt le matin aux heures les moins chères et la consomme durant la journée. En cas d’excèdent, il peut la revendre au réseau pendant les heures de consommation élevée. »

L’éclair de génie

Être le seul expert d’une équipe d’étudiants. Ainsi, il maximise le potentiel des jeunes gens, tout comme eux cherchent à maximiser le potentiel électrique des batteries qu’ils perfectionnent.


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EYTHOR BENDER

L’homme machine L’histoire

L’Islandais préside le comité directeur de Berkeley Bionics et repousse avec chaque nouvel exosquelette les limites physiques du corps humain. Parmi ses derniers « robots à enfiler », le Human Universal Load Carrier permet à un homme de porter sans peine une charge de plus de 90 kilos pendant des heures. Quant au eLegs, c’est un exosquelette électrique qui permet à des paraplégiques de se lever de leur chaise-roulante et de marcher.

Ce qu’on dit de lui

« Pour un patient paraplégique, se dresser sur ses jambes par ses propres moyens est une chose cruellement impossible. Sans parler de faire juste quelques pas. Enfin, ça l’était… » Alice Park dans Time Magazine.

Sa phrase

« Notre aventure est à la croisée des chemins de l’histoire de la mobilité. Jusqu’à récemment, nos exosquelettes bioniques évoquaient plus des avatars issus de la sciencefiction ou des robots. Aujourd’hui, nous avons atteint un seuil où le progrès scientifique permet de concrétiser nos rêves et nos espoirs. »

L’éclair de génie

Permettre à l’homme et la machine de communiquer. Grâce à l’intelligence artificielle, des prothèses de jambes robotisées apprennent à lire les mouvements du patient pour simuler ensuite sa démarche. Berkeley Bionics planifie de lancer eLegs l’an prochain sur le très conséquent marché américain et d’ouvrir ainsi une ère nouvelle de mobilité totalement révolutionnaire.

ELAINE MARDIS

Déchiffreuse de cancer L’histoire

Elle est co-directrice du Genome Institute de l’université de Washington et coordonne l’équipe qui a publié, en 2008, le premier séquençage complet d’un génome de cancer. Un pas énorme pour comprendre la mutation qui déclenche cette maladie et associer les méthodes de traitement les plus efficaces. À présent, l’Américaine développe les profils génétiques de différents types de cancer qui réagissent le mieux aux médicaments disponibles.

Ce qu’on dit d’elle

« En séquençant les génomes de patients qui souffrent d’une leucémie myéloïde, Mardis et ses collègues espèrent aider les médecins à choisir les traitements les plus efficaces. Le séquençage peut épargner au patient des traitements inutiles et permet d’aller vers des thérapies plus ciblées pour de meilleurs résultats. » Karen Hopkin dans la revue The Scientist.

Sa phrase

« Quand on regarde aujourd’hui les plus grandes entreprises dans le secteur du génome – le nombre de leurs employés, les instruments et substances réactives qu’elles engendrent – nous sommes sûrement l’une des rares à produire quelque chose d’utile en pratiquant une science nouvelle. »

L’éclair de génie

« AUJOURD’HUI, NOUS AVONS ATTEINT UN SEUIL QUI PERMET AU PROGRÈS SCIENTIFIQUE DE CONCRÉTISER NOS RÊVES ET NOS ESPOIRS. »

Reconnaître ses limites. Mardis laisse aux médecins, scientifiques et autres spécialistes l’autre partie du puzzle du cancer, soit la détermination du mécanisme de mutation à l’origine de la maladie. Ainsi elle peut, avec son équipe, se consacrer aux fondements de la prochaine génération de traitements. 79


ACTION

Ce qu’on dit de lui

« En 2004 aux Pays-Bas, Carlsen livre une brillante partie. Je suis profondément marqué par sa victoire et le surnomme le “Mozart des échecs”. Il a alors 13 ans. » Lubomir Kavalek, grand maître et chroniqueur au Washington Post.

Sa phrase

« À 8 ans, je suis captivé par le jeu. Je deviens grand maître cinq ans plus tard. Une évolution fulgurante qui me donne l’espoir de devenir un jour vraiment bon. Je pense que ma capacité étendue de concentration vient de ma passion pour ce jeu. Mais pour pouvoir rester concentré pendant une longue partie ou lors d’un tournoi, je dois être en forme physiquement et faire attention à ce que je mange. »

MAGNUS CARLSEN

L’enfant prodige des échecs L’histoire

En 2010, le grand maître international norvégien, 21 ans aujourd’hui, est devenu le plus jeune n°1 mondial de l’histoire des échecs. Selon un autre classement, il est élu la même année deuxième meilleur joueur de tous les temps, derrière le Russe Garry Kasparov qu’il engage un temps comme coach.

L’éclair de génie

Battre le monde entier. Le 10 septembre 2010, Carlsen a remporté le G-Star RAW World Chess Challenge. Lors de cette partie en ligne, trois grands maîtres proposent les coups à jouer, suivis du vote de tous les joueurs en ligne. Quarante-quatre coups et 2 h 30 plus tard, le monde jette l’éponge.

DEVENEZ PLUS INTELLIGENT ET RÉVEILLEZ LE GÉNIE QUI SOMMEILLE EN VOUS ! MODE D’EMPLOI BIS.

Voici quatre activités ludiques qui vont secouer vos méninges. Elles ne réclament pas un effort surhumain (loin de là) et s’avèrent très utiles. Alors n’hésitez pas ! Faites de la moto

Des neurologistes japonais montrent qu’une pratique régulière de la moto améliore les fonctions cognitives. De plus, les motards commettraient moins d’erreurs dans leur travail.

Jouez aux jeux vidéo

Une étude réalisée par l’université de l’Iowa a révélé que des chirurgiens fans de jeux vidéo effectuent leurs opérations 27 % plus vite et font 37 % moins d’erreurs.

AMY B. SMITH

Innovatrice désintéressée L’histoire

Ingénieur et maître de conférence au MIT, Smith développe des appareils low-tech destinés aux pays en voie de développement. Son moulin à marteau qui fonctionne grâce à l’aérodynamique transforme les céréales en farine. Sa conception est si simple que le forgeron du village peut lui-même le réaliser. Smith a aussi déposé un brevet pour une couveuse fonctionnant sans électricité.

Ce qu’on dit d’elle

« Sa philosophie du design est élégante : elle conçoit des appareils simples pour un usage précis et qui peuvent être produits sur le lieu même de leur utilisation. » Professeur Alex « Sandy » Pentland dans Time Magazine.

Sa phrase

« Il faut développer les solutions aux problèmes des pays en voie de développement en impliquant les utilisateurs finaux. » 80

Santé !

L’éclair de génie

La création de l’International Developments Design Summit. Lors de cet événement, des chercheurs ont développé, entre autres, un réfrigérateur à énergie autonome pour une utilisation en zone rurale, une serre en matériaux recyclés et une méthode avancée de réfrigération pour conserver plus longtemps la fraîcheur d’aliments périssables à l’aide de l’évaporation. Crucial pour la pérennité de l’approvisionnement en nourriture.

Le journal Neurology déclare qu’une quantité modérée d’alcool – un verre de vin par jour – stimule l’irrigation du cerveau et augmente par conséquence nos performances.

Café et donuts

Un scientifique de l’université de Barcelone a découvert que la combinaison de caféine et de glucose contenue dans ce petit-déjeuner pourtant peu diététique renforce l’attention et la mémoire.


ACTION

ANDRÉ BRIEND

Conjurateur de faim L’histoire

Le pédiatre et nutritionniste français a développé Plumpy’nut, un pâté riche en protéines et en vitamines et périssable en deux ans, que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’UNICEF utilisent dans les pays en voie de développement pour combattre la malnutrition.

Ce qu’on dit de lui

« Plumpy’nut est un pâté de couleur beige, épais comme de la purée de pommes de terre, riche en lait, en vitamines et en minéraux. Ça ne ressemble pas à grand-chose. Mais l’essentiel est ailleurs. Un peu comme si on comparait la robe d’un Mouton Rothschild 1945 à celle d’un simple jus de raisin. » Michael Wines dans le The New York Times.

Sa phrase

JOSEPH STIGLITZ

Économiste et oracle L’histoire

Le Prix Nobel américain d’économie, un temps conseiller de Bill Clinton et vice-président de la Banque Mondiale, accuse cette dernière ainsi que le FMI dans sa théorie controversée de la globalisation. Aujourd’hui, il est l’un des rares à remettre en cause les mesures d’austérité comme unique instrument d’assainissement des finances.

Ce qu’on dit de lui

« Il a analysé de manière percutante la crise asiatique et prédit la bulle qui a semé le chaos en 2008. Maintenant, il défend l’idée d’une réponse globale à toute une série de problèmes qui ne peuvent plus être traités de manière locale. Cette vision globale, dimension essentielle de la politique économique, est aujourd’hui absente des débats et n’indique aucune voie pour un futur meilleur. » Gordon Brown, ancien Premier Ministre anglais, dans Time Magazine.

Sa phrase

« Les mesures d’austérité m’évoquent la médecine moyenâgeuse et les saignées pratiquées alors par les médecins qui suspectaient la présence de substances nocives chez un patient. Dans la plupart des cas, l’état dudit patient s’empirant, on renouvelait les saignées jusqu’à achever le malade. Ce qui se passe aujourd’hui en Europe est similaire, c’est est un pacte pour un suicide collectif. »

« L’idée m’est venue en regardant un pot de chocolat à tartiner. Il contient des protéines, de l’énergie et des lipides à peu près dans les proportions recommandées par l’OMS pour une nutrition quotidienne. Il m’a juste fallu modifier légèrement la recette en remplaçant le lait séché et écrémé par du beurre de cacahuètes pour permettre aux enfants de la consommer sans ajout d’eau. »

L’éclair de génie

Utiliser simplement la cacahuète. Même consommée en petites quantités, elle est riche en calories et en énergie. La présence abondante de zinc contribue à renforcer les os et les défenses immunitaires. Les protéines reconstituent les muscles endommagés par la famine.

L’éclair de génie

Pointer lui-même et ses confrères du doigt. Stiglitz ne cache pas la responsabilité des économistes qui « confortent les uns dans l’idée que le marché peut être régulé » – et qui mènent à la situation économique que nous vivons aujourd’hui.

« CE QUI SE PASSE AUJOURD’HUI EN EUROPE EST UN PACTE POUR UN SUICIDE COLLECTIF. » 81


PLUS

DE CORPS D’ESPRIT

+ Contenu

84 VOYAGE Tribulations à flanc de montagne en Chine 86 PRENEZ LE PLI Rafael Ortiz 88 AU BOULOT Maria Tsiartsiani 90 NIGHTLIFE Retrouvez tous les mois quatre pages très tendance issues d’un savant mélange 94 AGENDA Tour du monde des meilleurs plans Red bull 96 FOCUS Événements à ne pas louper en France 97 KAINRATH 98 PLEINE LUCARNE L’œil de CODB


PHOTO : LUCAS GILMAN/RED BULL CONTENT POOL

Rafael Ortiz n’a pas vraiment peur au moment de se jeter dans le grand bain des chutes de Big Banana à Tlapacoyan (Mexique). Le kayakiste détaille son matos page 86.


PLUS DE CORPS ET D’ESPRIT

LET’S GO ! LE BON PLAN DU MOIS

Qui s’y frotte, à pic ! MONT HUA, CHINE. L’ascension des cinq sommets de la montagne sacrée ne tolère aucune acrophobie. The Red Bulletin détaille douze conseils pour une virée sur le fil.

1 Destination Le mont Hua (Hua Shan

en chinois) est surnommé « la montagne la plus escarpée sous le ciel ». Il compte parmi les cinq montagnes sacrées du taoïsme. Depuis 2 000 ans, des pèlerins gravissent ses sentiers étroits. Aujourd’hui, ses parois crevassées séduisent aussi des touristes attirés par un cocktail unique d’adrénaline et de panorama fabuleux.

2 Site Le point de départ du voyage pour

le mont Hua est Xi’an, une ville de huit millions d’habitants dans la province de Shaanxi, située à 120 kilomètres à l’ouest. Grâce à sa célèbre armée en terre cuite

Pékin

Xi’an

Mont Hua Shanghai

CHINE

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Le Cliffside Plank Path du mont Hua. Les visiteurs prient pour revenir vivants de cet endroit.

et sa situation geógraphique à l’extrêmité de la route de la soie orientale, la ville attire tous les ans des centaines de milliers de touristes venus du monde entier. Beaucoup profitent du voyage pour partir en randonnée sur le mont Hua.

3 Quand ? Évitez les fêtes nationales

chinoises, soit du 1er au 3 mai et du 1er au 7 octobre. À ces périodes, la montagne est encore trop fréquentée. Les meilleurs moments ? De mars à mai et de septembre à octobre.

4 Trajet Le train à grande vitesse Xi’anZhengzhou met trente minutes pour relier la gare de Xi’an au Mont Hua. Ensuite, des navettes de couleur verte vous conduisent directement au parking situé au pied de la montagne. Une ligne de bus touristique (numéro 1) fait également la liaison avec un départ quotidien à 8 heures du matin. Compter trois heures de route. Le ralliement en taxi dure 90 minutes. 5 Équipement Dans la vallée, les

températures sont agréables mais à 2 000 mètres d’altitude, la neige, la glace et un

vent fort attendent les visiteurs. Les températures sur les sentiers de randonnée dépassent rarement 7 °C. Prévoir donc plusieurs couches de vêtements. Il ne faut surtout pas oublier un imperméable, une lampe torche et des gants pour s’agripper aux chaînes bordant les passages étroits. Et, bien sûr, de l’eau et de la nourriture en quantités suffisantes. Les stands à thé ne sont jamais là où on en a besoin.

6 Départ Vous pouvez vous procurer un billet d’entrée de deux jours et un ticket pour le téléphérique (long de 1 500 m), à moins d’opter pour les six à huit heures de randonnée menant au point de départ Mille mètres de précipice sous vos pieds.


Il est fortement conseillé de s’assurer au préalable. du sommet nord. Sur le parking, il vous est possible de souscrire une assurance supplémentaire, petit avant-goût de ce qui vous attend sur la montagne...

7 Panorama Avec ses forêts de pins et

ses roches crevassées, le mont Hua évoque les montagnes d’où s’élancent les avatars de James Cameron. Les sentiers sont bordés ici et là de temples, de points de vue

Une simple tige de bambou sert de balancier aux livreurs. Ils approvisionnent les hôtels situés aux sommets.

tiges de bambou. Après une courte marche, on atteint le Gold Lock Pass qui tient son nom des milliers de cadenas laissés par les visiteurs sur les chaînes métalliques le long des parois. Les souhaits des hommes sont ainsi censés être liés au destin de la montagne. Les cadenas sont disponibles sur place et peuvent être gravés sur demande.

10 Le Cliffside Plank Path Dans cette

montagne truffée de sentiers périlleux, celui-ci est de loin le plus dangereux. Changkong zhandao, « long sentier de planches vers le ciel », consiste en deux planches étroites placées à même le flanc de la paroi surplombant un précipice de mille mètres. Il est possible de louer un baudrier pour une somme modeste. Au moment de s’agrippe au rocher et de se livrer aux éléments, les genoux ont tendance à fléchir. Au bout du passage étroit, ceux qui le souhaitent peuvent faire une prière dans le petit temple tao pour un retour sain et sauf. Le plus grand danger ici est le nombre de personnes sur les planches. Pour dépasser quelqu’un, il faut décrocher sa corde de sécurité. Prenez alors tout le temps nécessaire et communiquez avec les compatissants dans la langue universelle de la peur.

L’échelle métallique qui mène au Cliffside Plank Path. Là, on peut commencer à s’amuser.

TEXTE & PHOTOS : ROBIN ESROCK

saisissants et de stands à thé. Des panneaux d’indication vous orientent. Attention, certains passages sont très escarpés, glissants et à flanc de paroi.

8 Cinq sommets Pour les plus courageux ! L’ascension est une randonnée de huit heures qui emprunte un sentier faisant des nœuds. Le sommet nord est appelé « la terrasse dans les nuages ». Il est accessible par la face du Ear-Rubbing. Le sommet central, situé au cœur de la montagne, abrite le temple Jade Maiden qui vaut le détour. Sur le sommet ouest, les roches bordant le chemin sont gravées de ce qui semble être des fleurs de lotus. Avec 2 160 mètres d’altitude, le pic sud est le plus élevé des sommets sacrés de Chine. Le meilleur moment pour le gravir est juste avant l’aube pour y apprécier le célèbre levé du soleil jaune d’œuf.

11 Restauration De petites échoppes Les cadenas du Gold Lock Pass, le sommet nord et le temple de la neige (de haut en bas).

9 Le Gold Lock Pass Pour atteindre les quatre autres sommets à partir du terminus du téléphérique nord, il faut emprunter la crête du dragon noir. Ceux qui trouvent les marches de pierre escarpées et difficiles sont impressionnés par ces travailleurs qui, eux, les gravissent jusqu’aux hôtels situés aux sommets chargés de lourdes caisses hissées sur des

proposent encas, gâteaux, nouilles, eau et sodas le long des sentiers. Les hôtels servent une cuisine chinoise simple.

12 Hébergement Six hôtels au confort

sommaire et quelques auberges parsèment les cinq sommets. Ils sont équipés de toilettes communes, d’eau chaude limitée et de serviettes à l’hygiène particulièrement incertaine. Pour une douche chaude, descendre au Lotus Flower, situé à un kilomètre du parking. Les chambres sont confortables. 85


D’ordinaire, un kayakiste n’emporte avec lui que son kayak et sa pagaie. Dans le cas de Rafael Ortiz, l’équipement est bien plus complet.

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PLUS DE CORPS ET D’ESPRIT

Seul au monde

PRENEZ LE PLI L’INDISPENSABLE POUR LES PROS

RAFAEL ORTIZ. Des montagnes indiennes à celles du Pérou, de la Patagonie au Canada, le Mexicain écume les rivières en quête de chutes d’eau vertigineuses. Ortiz ne se balade pas uniquement en compagnie de son kayak. The Red Bulletin vous convie dans la caverne de son van afin de découvrir son attirail.

21 1. Pagaie Werner Straight Shaft Je l’utilise pour les grandes chutes d’eau. C’est la seule qui ne casse pas. 2. Combinaison NRS Ces jointures en latex garantissent une étanchéité totale. On peut être en costume en-dessous pour aller au bureau directement après la descente. 3. Gilet de sauvetage Astral Difficile de pagayer dans un gilet volumineux. La flottaison est ici ramenée au strict minimum pour des épaules libres de tout mouvement.

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4. Jupe Lucky Charm Immersion Research S’ajuste parfaitement sur le trou d’homme pour éviter toute prise d’eau. Au cœur d’une chute d’eau, la pression se fait forte et la jupe finit par céder. Celle-ci tient bon. Cet accessoire n’a l’air de rien, pourtant il est primordial.

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5. Casque Red Bull et caméra Gopro HD Hero2 Je ne pars jamais sans mon casque et, depuis peu, sans ma caméra. Sa taille est miniature mais ses images sont dignes de celles d’un magazine. Ce modèle inclut un flotteur orange fixé à l’arrière du caisson. TEXTE : RUTH MORGAN. PHOTO : GERGORY ALLEN

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6. Baskets Astral Brewer C’est ici un prototype pour une utilisation en rivière avec des milliers de trous qui permettent l’évacuation de l’eau. 7. Coudières NRS Elles assurent une super protection des bras contre les rochers.

8. Sac à corde NRS Une solide corde flottante d’environ 23 mètres de long. Dans le cas où un secours direct à la personne est impossible, lancez le sac. Un accessoire de sécurité indispensable mais aussi un parfait étendoir. 9. Kit de sauvetage NRS Les courants rapides peuvent coincer votre kayak dans un arbre ou un rocher de telle manière qu’il devient impossible de se dégager à la seule force des mains. Arrimer la sangle bleue à un point solide, la relier au kayak puis créer un système de poulie pour extraire le bateau.

13. Réchaud J’adore. Une petite chose qui se fixe parfaitement sur la cartouche à gaz. 14. Tapis de sol gonflable Un mini matelas. 15. Filtre à eau L’eau des rivières est rarement propre. Il faut la filtrer. 16. Sacs étanches Deux pour l’ensemble du matériel. Le tube sert à insuffler l’air pour une meilleure flottaison au cas où la jupe viendrait à sauter. 17. Trousse de secours Essentielle !

« L’eau des rivières est rarement propre. »

18. Nourriture Avant une expédition lointaine, un arrêt au marché local pour constituer le stock de provisions s’impose. Les pâtes sont ce qu’il y a de mieux. Côté protéines, des conserves de thon font l’affaire.

10. Bâche Elle vient d’Inde. Il existe des bâches high-tech mais je tiens à celle-ci.

19. T-Shirt Nike et jogging Mes vêtements de nuit, et rien d’autre. Pas de sousvêtements ni articles de toilette.

11. Sac de couchage Down Mountain Hardware Grâce à son duvet de canard matelassé, ce sac est idéal pour un climat froid et humide. 12. Casseroles Celles-ci aussi viennent d’Inde. Elles ont été acquises pour une poignée de dollars seulement et se rangent telles des poupées russes. Leur taille se prête bien au feu, aspect déterminant pour le camping. Elles font office de chauffage la nuit.

20. Volkswagen modèle 2006 J’utilise ce van pour mes déplacements sur tout le continent, de la Patagonie au Canada. Il est équipé d’un super autoradio. 21. Kayak Jackson Villain S Un bateau rapide offrant une assise bien au-dessus de la ligne de flottaison. Très pratique pour se dégager des obstacles potentiels. Voilà deux ans que je l’utilise. Ce kayak n’est pas prévu pour faire joujou. C’est du sérieux. www.rafaortiz.com

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PLUS DE CORPS ET D’ESPRIT

Repeat after me. Maria Tsiartsiani enchaîne inlassablement les mêmes gestes à l’entraînement.

S’ENTRAÎNER COMME UN PRO

Beach olé !

Vice-championne d’Europe en titre, la Grecque Maria Tsiartsiani est une joueuse professionnelle de beach-volley. Elle raconte ses entraînements ensablés. Qu’il pleuve ou qu’il vente. MARIA TSIARTSIANI.

Quand on parle de beach-volley féminin, on imagine des bikinis et des peaux dorées. La réalité est moins glamour. « Les gens ne se rendent pas compte que nous jouons dans des conditions très difficiles, soulève Maria. Beaucoup de tournois ont lieu dans des pays d’Europe du Nord. Du coup, même en été, il peut faire froid et pleuvoir. S’il fait en dessous de 15 °C, nous sommes autoriMaria Tsiartsiani sées à jouer en collants et hauts à manches longues. Mais le match est arrêté si les conditions deviennent dangereuses, notamment en cas de pluies torrentielles ou d’orage. Avec ma coéquipière Vicky Arvanti, on s’oblige à poursuivre l’entraînement quand le vent est particulièrement fort ou quand il pleut beaucoup afin d’être prêtes pour la compétition quelle que soit la météo. » Le temps n’étant pas un problème majeur, rares sont les jours perdus durant la période de pré-saison qui court de décembre à mars. Âgée de 31 ans, Maria Tsiartsiani poursuit inlassablement sa quête de perfection technique. « Chacun de nos gestes requiert beaucoup de patience et de concentration. Je regarde comment font les volleyeurs qui ont le même morphotype que moi. Puis, je répète inlassablement, sous l’œil de mon coach, jusqu’à m’en approprier la gestuelle. Il faut des milliers de répétitions pour que ces mouvements deviennent automatiques. » 88

Après une quinzaine de semaines d’introspections tactique et technique, Maria Tsiartsiani doit affronter une saison longue de huit mois de compétitions. Un bon entraînement est fortement conseillé. LUNDI 11 heures - 13 heures Séance avec le coach, pour analyser des images d’autres volleyeurs, dénicher leurs meilleurs gestes techniques et visionner les vidéos de l’entraînement précédent. Ensuite, un court passage sur le terrain, dédié à la technique. 13 h 30 - 14 h 30 Déjeuner à base de protéines pures et de carbohydrates pour nourrir les muscles. 16 heures - 18 heures Gym : au menu, le haut du corps. Maria travaille ses épaules avec des poids légers pour construire la puissance sans perdre la flexibilité et la vitesse de bras. Travail à base de swiss ball et de bosu ball (la moitié d’une swiss ball) pour éprouver équilibre et coordination. MARDI 10 heures - midi Session sur le terrain avec sa coéquipière. Résolution des problèmes tactiques et

expérimentation de nouvelles techniques. 13 heures - 14 heures Physiothérapie pour résoudre les pépins physiques ou, plus généralement, travailler le bien-être. 17 heures - 18 h 30 Gym : le bas du corps. Travail musculaire des jambes avec des poids pour la force et la stabilité. Les outils : swiss ball et bosu ball avec le même objectif d’équilibre et de coordination. MERCREDI 11 heures - 13 heures Entraînement sur le terrain avec résolution de problématiques tactiques et l’essai de nouveautés techniques.

17 heures - 19 heures Entraînement sous l’œil du coach. JEUDI 10 heures - midi Séance vidéo pour l’équipe : visionnage du dernier entraînement et discussion autour de tous les points litigieux. 14 heures - 16 heures Gym : renforcement du haut du corps. VENDREDI 11 heures -13 heures Entraînement individuel dans le sable. 14 heures - 15 heures Physiothérapie. 17 heures-19 heures Gym : bas du corps et cardio (course à pied ou vélo). SAMEDI 10 heures - midi « On fait un match contre les hommes parce qu’il n’y a pas de deuxième équipe féminine en Grèce. » DIMANCHE « Seul jour de repos. »

Leçon tactique

www.fivb.org

TEXTE : RUTH MORGAN. PHOTOS : FLO HAGENA/RED BULL CONTENT POOL, DPPIMAGES, SAMO VIDIC/RED BULL CONTENT POOL

AU BOULOT

C’est de la balle


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PLUS DE CORPS ET D’ESPRIT

Nightlife La nuit ne nuit pas à la santé

ACTION

Skate toujours OÙ ? Partout où il fait trop chaud la journée. De Barcelone à Los Angeles, les skateurs fuient la chaleur du jour pour mieux s’activer dans la douceur de la nuit. COMMENT ? Des projecteurs ne remplacent

pas la lumière du jour. La nuit, on y va mollo sur les obstacles. NE PAS SE FAIRE PRENDRE Quand on pratique le generator skate sur les toits de l’université éclairée aux groupes électrogènes et le skitching à New York (on se cramponne aux voitures).

Jiaolong de Daphni sort le 16 octobre. www.caribou.fm

NOUVEAUTÉ

« L’electro me bluffe » Dan Snaith. Sur la musique des clubs et les dragons de mer chinois, Dan Snaith fait des infidélités à son groupe Indie Caribou et sort sous le pseudonyme Daphni un album electro aussi déjanté que génial. Dan Snaith est un homme pressé. Avec son groupe pop psychédélique Caribou, Dan Snaith assure depuis cet été la première partie de la tournée mondiale de Radiohead. Il lui a fait des infidélités : le Canadien de 34 ans joue aussi des platines au côté de son compère Four Tet. Sous le pseudonyme Daphni, Snaith sort un album electro, rempli de morceaux enjoués, rythmés par des percussions afro et des synthés aux sons étranges. Un produit à l’attention de ceux qui trouvent la musique dansante trop terne.

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NOUVEAUTÉ En octobre, ouverture à Bruxelles

de Glow in the dark, skatepark vert et phosphorescent conçu par la Coréenne Koo Jeong-A. Comment Daphni est-il né ? Depuis des années, je concocte à mes heures perdues des morceaux pour les clubs que je passe quand je suis aux platines. Les morceaux se sont accumulés. Comme ils tranchent beaucoup avec ceux que je compose pour Caribou, l’idée d’un autre pseudo s’est imposée d’elle-même. Que trouvez-vous de si fascinant dans l’electro ? Elle est directe et me bluffe que ce soit en tant que producteur ou client de clubs. Les morceaux composés pour Daphni m’ont pris beaucoup moins de temps que ceux pour Caribou. En quelques minutes, je programme un rythme qui me captive. Le même phénomène vaut pour ceux qui dansent : le DJ met un morceau et ils sont embarqués instantanément. Que signifie le titre de l’album Jiaolong ? J’ai entendu ce mot dans les infos. C’est le nom d’un sous-marin. Mais à l’origine, Jiaolong est aussi le patronyme d’une créature de la mythologie chinoise : un dragon des mers qui est capable de changer de forme. Une définition qui va bien à mon projet bis.

DANDYSME

« Qui dit que

la nuit est faite pour dormir ? » Marilyn Monroe


COCKTAIL

Touch Down Le drink du mois d’octobre est un cocktail exotique à base de vodka doublé d’une préparation en guise d’expérience visuelle toute en couleurs conclue par le vermeil de la grenadine. Doux et fruité, le Touch Down procure une agréable sensation de fraîcheur grâce à un zest de citron. À l’origine, un cocktail estival, il se déguste aujourd’hui tout au long de l’année. À consommer tout de même avec modération.

CLUB

TEXTE : FLORIAN OBKIRCHER. PHOTOS : NITASHA KAPOOR, PHILIPP SCHUSTER, EVA NAPP (4), FOTOSTUDIO EISENHUT & MAYER

DU MOIS

MOONDOO Reeperbahn 136, 20359 Hambourg, Allemagne www.moondoo.de

CLUB

« Le groove dépasse les genres » Moondoo Hambourg. Qu’ont en commun les Beatles, des danseuses nues à cheval et la légende hiphop Afrika Bambaataa ? Tous ont fréquenté la meilleure adresse d’Hambourg. Votre idée du club est… … de décloisonner la pensée musicale. La vie nocturne new-yorkaise de la fin des seventies est notre référence quand punks, rappeurs et autres groupes déjantés faisaient la fête ensemble.

INGRÉDIENTS 4 cl de Grasovka (ou de la vodka moins forte) 2 cl de Brandy d’abricot 8 cl de jus de fruit de la passion (ou maracuja) 3 cl de jus d’oranges pressées 1 cl de jus de citron 1 cl de grenadine

PRÉPARATION Mettre tous les ingrédients sauf la grenadine dans un shaker avec des glaçons et bien agiter. Filtrer à la passoire dans un verre à cocktail. Puis ajouter la grenadine de façon à créer un effet coloré.

Vous choisissez cet emplacement... ... parce que la Reeperbahn symbolise le melting-pot culturel d’Hambourg, soit un endroit trash et glamour. De l’extérieur, le club ressemble... … au décor d’un film de la saga Harry Potter. Après la guerre, le club s’est appelé Hippodrom à cause des danseuses nues qui traversaient la piste à cheval. Dans les années 60, les Beatles y ont joué leurs premiers concerts et ont vécu pendant un temps dans le grenier. Puis il est resté fermé pendant une longue période. Aujourd'hui, nous transformons le club pour créer une ambiance de complètement nouvelle. Votre critère majeur pour le choix des DJ’s est... … la qualité et non le genre : des groupes comme Parov Stelar ou Crazy P, des DJ’s comme Munk, bref, quand le groove dépasse les genres. La nuit la plus folle a eu lieu... … quand Kate Bush se met spontanément aux platines. Ou bien quand Afrika Bambaataa, la légende hiphop joue avec un groupe funk local. Entretien avec Alex Kulick, booker.

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PLUS DE CORPS ET D’ESPRIT

PETITE FAIM

CENTRE POMPIDOU (Paris) Neil Tennant : En 1977, je me suis rendu à Paris pour le voir. Pour la première fois, un bâtiment a provoqué en moi une émotion renouvelée depuis à chaque visite. Un truc de dingue. Au début, les Parisiens ont rejeté le projet mais une fois achevé, tous ont été conquis. Ironie du sort, le bâtiment est l’œuvre de Renzo Piano, un architecte que j’abhorre depuis sa conception du Shard à Londres. Je ne me lasse pas du Centre Pompidou.

PAUSE

Pas un Pet de travers La pop des Pet Shop Boys a influencé de nombreuses formations electro. Le duo anglais Neil TennantChris Lowe évoque ici sa principale source d’inspiration musicale : l’architecure. Après trente ans de carrière, les Pet Shop Boys produisent toujours une musique d’une fraîcheur inégalée par la jeune génération. Sans doute parce que Neil Tennant et Chris Lowe ne se départissent jamais de l’esprit qui les anime depuis leurs débuts et leurs tubesques West End Girls ou It’s A Sin. Son léché et mélodies géniales, intelligence et humour constituent les ingrédients de ce succès. Pour preuve, Elysium, leur 11e et dernier effort studio, est un chef-d’œuvre tout en synthétiseurs, rythmé par d’imposantes basses sur fond soul. Avec un humour acide, l’album aborde la vieillesse chez les stars de la pop, une vie de fête qui touche à son terme avec l’horizon d’une retraite à la campagne. Clap de fin ? « Pas du tout, dit Tennant. Mais une vie sans pop ne serait pas rédhibitoire. » Certainement, lorsqu’on sait qu’ils composent pour des comédies musicales, des ballets, créent des tendances mode et collaborent avec des architectes de renom comme Zaha Hadid. Les monuments restent d’ailleurs leur « plus grande source d’inspiration », dit Lowe, ancien étudiant en architecture.

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TADAO ANDO ET MAISONS EN BÉTON BRUT (Tokyo) Chris Lowe : Certains y voient de simple bunkers. Mais pour moi, les réalisations d’Ando sont les plus belles au monde : son architecture est minimaliste et fourmille en même temps d’une flopée de détails. Ando maîtrise admirablement l’espace et la lumière. J’ai le projet de bâtir une maison ressemblant à la sienne. Je possède déjà le terrain mais la musique occupe pour l’instant tout mon temps.

WALT DISNEY CONCERT HALL (Los Angeles) NT : Je suis fan de Frank Gehry. Que ce soient le Musée Guggenheim à Bilbao ou le Walt Disney Concert Hall à Los Angeles, ses bâtiments m’évoquent des cathédrales orthodoxes russes qui brillent de mille feux. Comme les tours du Kremlin à Moscou. Cela tient au matériau utilisé, le titane qui confère aux œuvres de Gehry puissance et majesté. Si on pouvait entendre la musique de ses bâtiments...

Le pav bhaji de Mumbai Ce curry de légumes rythme la journée de la mégapole indienne où règne la culture de l’encas.

AUX ORIGINES Bhaji est un curry traditionnel de légumes. À l’époque de Vasco de Gama en mission aux Indes au XVe siècle, le terme pav signifiant « pain » arrive d’Europe, plus précisément du Portugal où « pain » se dit pão. D’OÙ VIENT LE NOM PAV BHAJI ? Pav bhaji n’est pas un terme à consonance très appétissante. Et ce plat naît dans la plus grande misère. Au milieu du XIXe siècle, les travailleurs du textile, massés dans les bidonvilles de Mumbai, récupèrent les restes de légumes qu’ils cuisent en les assaisonnant abondamment de curry pour rendre le plat digeste. Le pain servi en accompagnement est frais et bon marché.


Text: klaus kamolz. Bilder: Perou, picturedesk.com (3), hiromitsu Morimoto, Fotostudio Eisenhut & Mayer

Recette de base Mélangées à des tomates coupées en rondelles, des pommes de terre écrasées constituent la base de la recette. On y ajoute des oignons, des carottes, des petits pois, des piments verts, du chou-fleur et un mélange d’épices pav bhaji masala. Dans les stands de rues, les légumes sont cuits dans d’énormes poêles et servis avec de la coriandre, des oignons coupés en dés, du beurre et du pain. Le beurre occupe une place de choix dans la cuisine ­indienne. Il s’agit du ghee, un beurre clarifié utilisé dans de nombreux plats.

Succès fulgurant Très vite, le pav bhaji dépasse les frontières des bidonvilles. En Inde, les variantes au ­mélange d’épices, le pav bhaji ­masala, se multiplient. Les ­versions les plus raffinées sont servies dans les avions et les ­hôtels, agrémentées de bananes, fruits secs, champignons ou de fromage et saupoudrées de noix.

Où le trouver ? À Mumbai, on peut s’offrir un pav bhaji à toute heure. L’épicentre des énormes poêles se trouve près des gares où une portion de curry et son pain, cuit en plaque et découpé, coûte environ vingt centimes d’euros. Souvent la seule nourriture disponible au bout de la nuit, le pav bhaji est un moyen efficace pour ­absorber la trop grande quantité d’alcool de la soirée.

Pav & Bollywood Impossible de voir un film ­bollywoodien sans une apparition de la star des encas. Le ­scénario comprend immuablement ­rencontres, disputes, ­chansons, danses, histoire d’amour et l’un des personnages principaux tient forcément un stand de pav ou un restaurant. Les idoles de Bollywood livrent aussi leur recette dans les ­émissions ­culinaires. Chaque ­année, le Times of India décerne le prix Pav Wow pour la meilleure ­recette, tranchée par un jury ­exclusivement constitué de stars ­bollywoodiennes.

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PLUS DE CORPS ET D’ESPRIT

Un monde en action

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Octobre & novembre 2012

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Sports 27 OCTOBRE, ST. GEORGE, UTAH, ÉTATS-UNIS

Le Grand Canyon d’une rive à l’autre Vous avez toujours rêvé de participer à la célèbre traversée du Grand Canyon mais vous hésitez à vous lancer ? Ne vous inquiétez plus, grâce à CrewMyRun société d’assistance aux coureurs de l’extrême. Dès l’aube, elle met un bus à disposition de ceux qui veulent s’attaquer aux 38 km du parcours et aux 1 500 m de dénivelé pour atteindre la rive sud par le sentier de Bright Angel. Les navettes quittent Saint George à 4 heures du matin pour rejoindre le départ de la rive nord à 6 heures. Les coureurs sont récupérés sur la rive sud où ils se restaurent à leur arrivée.

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1 ER - 4 NOVEMBRE, MISSION HILLS GOLF CLUB, SHENZHEN, CHINE

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Tournoi HSBC Champions Avec ses douze 18 trous, l’immense Resort du nord de Hong Kong est le plus grand au monde. Il va accueillir la 4e manche du World Golf Championships (une cinquième, le Tournoi de l’espoir, en Afrique du Sud, sera ajoutée au programme en 2013). 78 joueurs sont attendus, dont les vainqueurs des tournois majeurs et du Players Championship mais également ceux des 23 plus importants tournois américains et européens. 4 Roger Federer se sent chez lui à Londres.

Quelques-uns des 151 bunkers de Mission Hills...

4 NOVEMBRE, NEW YORK CITY, ÉTATS-UNIS

Marathon de New York

28 OCTOBRE, CIRCUIT INTERNATIONAL DE BUDDH, INDE

Grand Prix de F1 d’Inde Quatre millions de mètres cubes de terre ont été amenés spécialement pour créer ce circuit au sud de New Delhi. Avec des descentes à 8 % et des montées allant jusqu’à 10 %, le tracé de 5,14 km ressemble à « des montagnes russes » aux dires de Sebastian Vettel. L’an dernier, pour l’inauguration du circuit, le champion du monde a dominé la course du premier au dernier tour.

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Parcourant les cinq quartiers (ou plutôt villes...) de la mégapole nord-américaine et considéré comme l’un des plus grands rendez-vous du genre (à l’égal de Chicago, Boston, Londres ou Berlin), le marathon de New York s’élance de Staten Island avant de traverser Brooklyn, Queens, le Bronx et Manhattan sur un tracé sélectif empruntant avenues et ponts jusqu’à la montée vers Central Park. Le Kenyan Geoffrey Kiprono Mutai est l’homme le plus rapide sur les 42,195 km du macadam de Big Apple. Il a établi son record l’an dernier en 2 h 05 min 05 sec.

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New York est LE rendez-vous des marathoniens.

PHOTOS : GETTY IMAGES (4), CHERI EISENBERG, PICTUREDESK.COM

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PLUS DE CORPS ET D’ESPRIT 7 9 1

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Les Islandais de Sigur Rós à Reykjavik. 2-4 NOVEMBRE, CHICAGO, ÉTATS-UNIS

SOFA 2012 27 OCTOBRE–4 NOVEMBRE, BANNF, ALBERTA, CANADA

Festival du film et du livre de montagne Si vous êtes fan de tout ce qui concerne la montagne (courses vers les sommets, reportages, films, débats ou livres), alors rejoignez la petite ville des Rocheuses. Ce festival, créé en 1975, est fait pour vous.

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5–12 NOVEMBRE, O2 ARENA, LONDRES, GB

Masters masculin

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Le Masters ATP, comme les quatre rendez-vous du Grand Chelem, est l’un des tournois les plus prestigieux du circuit. Seuls les huit meilleurs mondiaux participent à ce mini-championnat du monde, dernière compétition de l’année. Novak Djokovic, vainqueur en 2008, Andy Murray, champion olympique ou Rafael Nadal, qui n’a toujours pas inscrit son nom au palmarès, font figure de favoris. L’homme à battre, c’est toujours Roger Federer, vainqueur en 2011 de JoWilfried Tsonga (6-3, 6-7, 6-3). Avec ses six victoires au Masters, le Suisse devance Pete Sampras et Ivan Lendl, quintuples vainqueurs de l’épreuve.

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Culture 15–23 OCTOBRE, PHUKET, THAÏLANDE

Phuket, la végétarienne

En 1825, les membres d’une troupe de théâtre chinois, en tournée à Phuket, tombent malade atteints par la malaria. Ils se soumettent à un strict régime végétarien et recouvrent bientôt la santé. C’est ainsi qu’est née la tradition annuelle d’un festival végétarien dans la station touristique. Alcools et tabac ne sont pas les bienvenus. Certains vont même jusqu’à se percer les joues avec des aiguilles.

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Non, il n’est pas question de votre sofa que vous aurez du mal à transformer en meuble design. Le SOFA, c’est le Sculpture Objects Functionnal Art et design show, la foire d’art contemporain de Chicago, installée au bord du lac Michigan. SOFA, ce sont aussi des conférences et des manifestations en public, dont le Hot Glass Roadshow du Corning Museum.

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9-10 NOVEMBRE, ORLANDO, FLORIDE, ÉTATS-UNIS

Electric Daisy Carnival Pour la deuxième année, EDC ressort ses tubes fluos, à l’ombre de Disneyworld, pour animer son festival d’art et de musique à Tinker Field. C’est la dernière étape de l’EDC cette année après les précédentes éditions de Las Vegas, New York et PortoRico. Les têtes d’affiche d’Orlando en 2011 s’appelaient Tiesto, Afrojack et Benny Benassi. Pour ceux qui cherchent à vivre bien plus qu’un concert, EDC propose aux visiteurs du théâtre de rue, des manèges et du cirque (pas génial si vous avez peur des clowns...). Surveillez les enfants dans Ferris, la plus grande roue du monde !

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La purification passe par tous les sens. 31 OCTOBRE–4 NOVEMBRE, REYKJAVIK, ISLANDE

Iceland Airwaves

Quelques noms pour se faire une idée : Kindness, I Break Horses et Sin Fang. Ces trois groupes sont au programme, en octobre, d’Iceland Airwaves, un festival qui a souvent révélé des artistes. Clap your hands say yeah, The Bravery et The Rapture y sont passés avant de connaître une renommée planétaire. Plus de 150 groupes locaux et internationaux sont attendus pour cette 14e édition qui devrait remplir les bars et les clubs de Reykjavik.

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Chicago, capitale du design le temps de SOFA.

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PLUS DE CORPS ET D’ESPRIT

Focus Octobre &

novembre 2012 JUSQU’AU 13 JANVIER, AUTOUR DU CHAT NOIR, MUSÉE DE MONTMARTRE

Chat alors

Le cabaret du Chat Noir est à l’honneur grâce à 200 œuvres signées Henri de Toulouse Lautrec, Édouard Vuillard ou encore Théophile-Alexandre Steinlen. L’endroit était considéré au début du XIXe siècle comme un des lieux phares du divertissement parisien. Un piano y était autorisé pour la première fois et les artistes s’y succédaient. www.museedemontmartre.fr JUSQU’AU 12 NOVEMBRE, BIENNALE DE VALLAURIS

Finesse rare

29 OCTOBRE-4 NOVEMBRE, MASTERS 1000 PARIS-BERCY

French flair ?

Positionné juste avant le Masters, le rendez-vous parisien sert de traditionnel tour de chauffe pour les meilleurs mondiaux. Trois français se sont imposés dans ce tournoi : Guy Forget, Sébastien Grosjean et, le dernier en date, Jo-Wilfried Tsonga. Le Manceau espère évidemment être présent au Masters pour la 2e année de suite. www.fft.fr

Tsonga joue presque à domicile.

Le musée d’Orsay, œuvre parfaite. JUSQU’AU 20 JANVIER, L’IMPRESSIONNISME ET LA MODE, MUSÉE D’ORSAY

L’expo à la mode ! On a l’habitude de dire que l’impressionnisme cherche à représenter l’homme dans le cadre de ses activités quotidiennes, sans se soucier réellement du paraître. Ici, l’exposition s’attaque au lien qui relie le génie de Degas et consorts à la mode. Avant de s’expatrier l’an prochain à New York, au Metropolitan Museum of Art, et à Chicago, au Art Institute, cette exposition s’arrête à Paris. Profitez-en ! www.musee-orsay.fr

16 OCTOBRE, ESPAGNE-FRANCE

Premier test Après quatre matches à la tête des Bleus, dont deux rencontres qualificatives pour la Coupe du monde 2014, Didier Deschamps commence à avoir quelques certitudes sur son groupe. Plutôt une bonne nouvelle avant de se frotter à la meilleure nation du monde qui rafle depuis 2008 (deux Euros et une Coupe du monde). Autant dire que le défi est de taille pour l’équipe de France. On en saura plus sur son tableau de marche. www.fff.fr

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Deschamps, la statue du Commandeur.

TEXTE : CHRISTOPHE COUVRAT. PHOTOS : CORBIS, ACTION IMAGES, GETTY IMAGES

Située dans l’arrière-pays cannois, la ville de Vallauris accueille cette année la plupart des grands céramistes japonais. La Biennale met à l’honneur l’art exquis de la porcelaine. Les Nippons sont passés maîtres en la matière depuis quelques années. Les plus anciens objets en céramique auraient été conçus au Pays du soleil levant. www.vallauris-golfe-juan.fr


ILLUSTRATION : DIETMAR KAINRATH

K A I N R AT H

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O

ctobre, apogée des prix littéraires, des expositions majeures, et des films ultraattendus. Amour, de Michael Haneke, Palme d’or à Cannes, sur l’agonie dans son lit d’une octogénaire. Pour s’en remettre, Skyfall, le nouveau James Bond (007 défraie la chronique en quelques chiffres page 26, ndlr). James Bond meurt aussi, mais pas dans son lit. Et renaît sous la douche en compagnie de Bérénice Marlohe, la nouvelle James Bond Girl française, aperçue dans une publicité en train de se rouler dans l’herbe avec une tartine de fromage. Du rayon frais au stand de tir : il y en a qui vont vite. Octobre, moment doux, mais un peu froid, on se serre dans nos grands manteaux, on va donc au cinéma, et puis rêver au Louvre sur les statues de déesses en attendant d’en rencontrer une en vrai. On commence à boire des chocolats chauds avant le whisky, avec un magazine sur les voyages lointains, ou un livre de Modiano, car Modiano sort toujours ses livres en octobre. Octobre, mois culturel. Qu’est-ce que la culture ? « C’est ce qui reste quand on a tout oublié », aurait dit Édouard Herriot. Je n’ai rien contre Édouard Herriot, inventeur de l’expression « Français moyen ». N’empêche, je trouve ça stupide. Ou est-ce moi qui le suis ? Quand on a tout oublié, il ne reste rien, pas vrai ? Herriot voulait-il dire « quand on a presque tout oublié » ? Admettons. Mais je ne vois pas pourquoi, quand on a presque tout oublié, on se souviendrait davantage de Guernica de Picasso ou des Possédés de Dostoïevski que du visage de son fils ou d’une plongée sous-marine de folie. Or, je ne crois pas que la paternité ou le goût de la plongée sous-marine fassent partie de la culture stricto sensu. C’est par ailleurs fort dommage. Pour moi, loin d’être un bagage obligé, la culture c’est un peu comme la paternité ou la plongée sous-marine. Un dopant existentiel, un Viagra pour l’âme, qui

Pleine lucarne

La culture aide à jouir Oui, l’érudition est une forme de jouissance. Ça fait du bien par les temps qui courent ! diffuse ensuite dans tout mon corps. La culture me fait vivre, me fait jouir. Je ne crois pas être un cas isolé : avez-vous bien regardé les gens dans un musée, quand ils y vont seuls, qu’ils ne parlent pas, qu’ils ont laissé de côté leur portable, et qu’ils semblent communiquer avec un Rothko ou un Rodin comme si les toiles et les statues avaient été réalisées pour eux ? Avez-vous vu le visage d’une fille plongée dans un grand livre ? Le regard absent mais tendu, comme absorbé par son propre plaisir, la lèvre un peu brillante, le cœur qu’on sent battre, comment diraisje… différemment ? Les grands livres vous restent à vie dans la tête parce qu’ils vous la changent. La tête. Et la vie. Pour moi,

un trio magique composé de Gatsby le Magnifique, 1984 et Les Fleurs du Mal. Vous ? Et quand on me dit que la culture, c’est snob, que c’est discriminant et que ça intimide, je rappelle qu’on n’est pas obligé d’être titulaire d’un doctorat pour être sensible à une phrase comme : « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. » C’est tiré de L’Isolement de Lamartine. Snob ? Pourquoi ça serait snob, quand on aime quelque chose, de savoir d’où ça vient ? Comme le vin que vous fait goûter un ami, ou une fille rencontrée un soir par une nuit où vous vouliez, justement, rompre l’isolement. D’où viens-tu, inconnue ? À quoi ressemble le pays où tu as grandi ? Initie-moi à ta culture… Et nous ferons des rapprochements. Car c’est ça qui est génial, avec la culture : les rapprochements qu’on peut faire. Voir dans Hunger Games une revisitation du mythe du Minotaure. Et l’hommage aux performances sensuello-mystiques d’Yves Klein, l’homme du « bleu Klein », dans le dernier clip du rappeur Spank Rock (Car Song). On voit tout, tout est lié, les neurones adorent ça, ils connectent comme des dingues, libèrent des shoots d’endorphines. Dieu que c’est terriblement bon ! Le problème, c’est qu’il paraît que c’est fini. Internet, nous dit le philosophe Michel Serres, a enterré « l’ère du savoir ». Plus besoin de connaître des choses, puisque la toile s’en charge pour nous, en un seul clic. La même mémoire pour tout le monde, donc. Permettez-moi d’être sceptique : d’abord, ça ne sert à rien d’échanger des idées si tout le monde a les mêmes. Ensuite, depuis Platon jusqu’à Terminator, ma culture, justement, m’a appris à me méfier des machines. Surtout quand il s’agit de jouir. Agrégé de lettres, Christophe Ono-dit-Biot est l’auteur de quatre romans, dont Birmane, prix Interallié 2007.

THE RED BULLETIN France / Numéro 12 – Octobre 2012 : The Red Bulletin est publié et édité par Red Bull Media House GmbH. Directeur général de la publication Alexander Koppel Directeur d’édition Franz Renkin Directeur de la rédaction Robert Sperl Directeur adjoint de la rédaction Alexander Macheck Rédacteur en chef France Christophe Couvrat Ont participé à ce numéro Susanne Fortas, Christine Vitel, Étienne Bonamy, Frédéric Pelatan, Ioris Queyroi Responsable de la production Marion Wildmann Rédacteur en chef photos Fritz Schuster Booking Ellen Haas, Catherine Shaw, Rudi Übelhör Maquette Erik Turek (DA), Martina de Carvalho-Hutter, Silvia Druml, Miles English, Kevin Goll, Peter Jaunig, Carita Najewitz, Kasimir Reimann Publication Corporate Boro Petric (Directeur), Christoph Rietner, Nadja James (Rédacteurs en chef); Dominik Uhl (DA); Markus Kucera (Directeur photos); Lisa Blazek (Rédactrice); Christian Graf-Simpson, Daniel Kudernatsch (Tablettes) Chefs de la Production Michael Bergmeister, Wolfgang Stecher, Walter Sádaba Reprographie Clemens Ragotzky (Chef), Karsten Lehmann, Josef Mühlbacher Service financier Siegmar Hofstetter, Simone Mihalits Marketing et management international Barbara Kaiser (Directrice), Stefan Ebner, Elisabeth Salcher, Lukas Scharmbacher, Peter Schiffer, Julia Schweikhardt. The Red Bulletin est publié simultanément dans les pays suivants : Autriche, Allemagne, France, Irlande, Koweït, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud, Suisse, Mexique, Grande-Bretagne et États-Unis www.redbulletin.com Siège social Autriche Red Bull Media House GmbH, Oberst-Lepperdingerstr. 11-15, A-5071 Wals bei Salzburg, FN 297115i, Landesgericht Salzburg, ATU63611700. Siège social et Rédaction France Red Bull SASU, 12 rue du Mail, F-75002 Paris, +33 1 40 13 57 00 Siège Rédaction Autriche Heinrich-Collin-Strasse 1, A-1140 Vienne, +43 (1) 90221 28800 Imprimé par Prinovis Ltd & Co. KG, D-90471 Nuremberg Responsable publicité Cathy Martin, +33 (7) 61 87 31 15 ou cathy.martin@fr.redbulletin.com Dépôt légal/ISSN 2225-4722 Nous écrire letters@redbulletin.com Les journalistes de la SNC L’Équipe n’ont pas pris part à la réalisation de The Red Bulletin. La SNC L’Équipe n’est pas responsable des textes, photos, illustrations et dessins qui engagent la seule responsabilité des auteurs.

THE RED BULLETIN NUMÉRO 13 DISPONIBLE LE 14 NOVEMBRE 98

ILLUSTRATION : ALBERT EXERGIAN

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