The Red Bulletin Novembre 2014 - FR

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FRANCE

HORS DU COMMUN

STEVEN SODERBERGH Rencontre avec le boss de The Knick

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ESSENTIELS MODE POUR L’AUTOMNE

DAYS OF MY YOUTH

WAYNE GRETZKY

Un film de ski colossal !

Que devient le dieu du hockey ?

L’ANTI-MAFIA R o b e r t o S a v i a n o , l ’a u t e u r i t a l i e n q u e l e c r i m e organisé veut supprimer

ELZO DURT

Les visions apocalyptiques d’un illustrateur rock’n’roll

INTERVIEW SECRÈTE

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James Heim portant la veste Ghost Whisperer Down dans l’arrière-pays de la Colombie Britannique. Nous sommes convaincu que les meilleurs aventures sont celles partagées. Retrouvez plus d’histoire et partagez les vôtres surFindingWinter.com Photos: Blake Jorgenson

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LE MONDE DE RED BULL

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L’ENFANCE DE L’ART

Richard Permin et l’élite du ski freeride sont à l’affiche d’un film événement : Days of My Youth.

PETER RIGAUD (COVER), BLAKE JORGENSON/RED BULL CONTENT POOL, ROBERT ASTLEY SPARKE

DES TUEURS L’homme sur notre couverture est menacé de mort. Pour avoir enquêté sur la mafia, le journaliste Roberto Saviano doit vivre sous protection, et n’accorde que de rares interviews, en mode sécurité maximum. Ses mots dans nos pages sont donc précieux, et le sujet sérieux. « Non sérieux », mais tout aussi essentiel à notre appétit culturel, est l’illustrateur belge Elzo, dont les créations annoncent une apocalypse psychédélique. Apocalypse... Snow était le titre d’une série de films de snowboard ­essentiels aux eighties. Près de 30 ans plus tard, Days of My Youth s’installe comme un nouveau classique du film de neige, avec son casting premium de virtuoses du ski. Ce genre de « tueurs » dont The Red Bulletin raffole. Bonne lecture ! Votre rédaction THE RED BULLETIN

« Bosser avec Sly & Robbie, en Jamaïque, fut un rêve éveillé » TOY SELECTAH, PAGE 32

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NOVEMBRE 2014

D’UN COUP D’AILES GALERIE 10 PHOTOS DU MOIS Plein les yeux

BULLEVARD 16 SCIENCE Les progrès qu’elle implique

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REPORTAGES 26 Roberto Saviano

Il passe sa vie à jouer à cache-cache avec la mafia. Nous l’avons retrouvé.

MARS ATTACKS !

The Red Bulletin a rencontré une araignée géante dans un festival anglais.

32 Selectah et Lara

L’auberge est mexicaine et musicale.

34 Steven Soderbergh

« Mettre fin à sa carrière » en langage cinéma, ça veut dire « passer à la TV ».

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36 « Days of My Youth »

Retour en enfance version 16/9e avec les meilleurs riders freeski.

48 Elzo Durt

Portrait barré de l’artiste bruxellois.

GRETZKY, ROI EN SON PALET

Le Canadien Wayne Gretzky , dit « The Great One », incarnera à jamais le ­hockey. Il raconte son parcours légendaire.

ANATOMIE D’UN BOLIDE

On a essayé la nouvelle BMW i8 sur le circuit de Spielberg (Autriche). Vous saurez tout sur cette merveille hybride.

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ELZO, LE NON SÉRIEUX

6

58 Wayne Gretzky

Le dieu du hockey, en toute simplicité.

62 Essai : BMW i8

Montez donc à bord ! C’est Martin Tomczyk qui conduit, et se régale.

ACTION !

26 The Red Bulletin et l’illustrateur Elzo Durt viennent vous updater sur la ­belgitude. C’est rock’n’roll, et ça décrasse sévère.

Il court pour la fondation Wings for Life.

« JE SUIS UN MONSTRE »

En 2006, Roberto Saviano lançait une bombe avec la publication de Gomorra. Aujourd’hui, il réitère avec Extra pure.

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VOYAGES  ULM à Johannesburg MATOS  Cammas, toujours à l’heure CONSEILS DE PRO  Manu Vatuvei MA VILLE  Austin, Texas, sans Ranger JEUX VIDÉO MOBA mania CLUB  Ce qui arrive à Vegas... MUSIQUE La playlist de Erlend Øye NIGHTLIFE  Arcadia, trop fou ! AGENDA  Nos incontournables MODE  30 essentiels pour l’automne INSTANT MAGIQUE Sur le fil

THE RED BULLETIN

ALEX DE MORA, MARCO ROSSI, JÜRGEN SKARWAN, ELZO DURT, PETER RIGAUD

62

56 Heinz Kinigadner


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CONTRIBUTEURS NOS ÉQUIPIERS DE NOVEMBRE « Clive Owen et moi sommes vraiment sur la même longueur d’onde » Steven Soderbergh à propos de l’acteur principal de sa série TV à succès, The Knick (en page 34).

RÜDIGER STURM

SUSAN HORNIK

JÜRGEN SKARWAN

Le journaliste allemand ­s’occupe habituellement à interviewer des stars comme Nicolas Cage ou Christian Bale. « Aucun ne fut aussi difficile à approcher que Roberto Saviano », explique Sturm à propos du héros de notre couverture (L’interview secrète, p. 26). Il aura fallu trois ans à Rüdiger pour caler une entrevue avec l’auteur italien anti-mafia, et finalement le rencontrer dans sa ville, à Munich. Revenu à une vie normale, sa dernière interview fut dédiée à un ­parrain de légende, Al Pacino.

Deux semaines durant, à L.A., la Television Critics Association parque les acteurs et créateurs de séries TV dans une salle remplie de journalistes affamés. Une scène digne de Gladiator. Présente, la rédactrice spécialisée dans le divertissement Susan ­Hornik y évoque avec Steven Soderbergh, réalisateur primé, son statut de nouvelle sensation TV avec la série The Knick, pour une interview exclusive (p. 34). « Soderbergh est un génie brillant et introspectif, dit-elle. J’aurais pu lui parler toute la nuit. »

« J’ai un faible pour les ­électriques », dit le photographe de voitures viennois et vétéran Jürgen Skarwan. Il nous a donc semblé évident de lui proposer de shooter la BMW hybride i8. Skarwan, à propos de cette session exceptionnelle (en p. 62), tant par la qualité du véhicule que par celle de l’expert à son bord : « Avec un pilote pro – Martin Tomczyk – en grande forme et une voiture top, un circuit s’imposait : celui du Red Bull-Ring. Si tous les ingrédients sont bons, le cuisinier ne peut pas se louper. »

AUTOUR DU MONDE

The Red Bulletin est publié s­ imultanément dans 11 pays. Ici, Roland Sands, préparateur moto, en couverture de l’édition US.

BACKSTAGE

En couverture par Peter Rigaud L’Autrichien Peter Rigaud (The New Yorker, Vogue, Forbes Magazine) a photographié notre sujet de couverture, Roberto Saviano, à­l’hôtel Bayerischer Hof de Munich. « Je suis un fervent lecteur de ses ouvrages », admet Rigaud, qui se remémore ce shooting comme un moment détendu, malgré la présence des gardes du corps de Saviano.

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« Saviano est un gentleman, un personnage intéressant, et un beau sujet photo »

Le photographe Peter ­Rigaud (avec les ­lunettes) et un homme qui se fait rare, ­Roberto Saviano.

THE RED BULLETIN


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MAU I , É TAT S - U N I S

COUP DOUBLE Le double loop, c’est un trick follement spectaculaire, un double saut périlleux avant avec pour ­ingrédients une planche à voile, une vague raide et des avant-bras musclés. Philip Köster – né sur l’île ­espagnole de Grande Canarie – a 13 ans lorsqu’il exécute son ­premier double loop dans l’océan Atlantique. Cet ­automne, l’Allemand désormais âgé de 20 ans tentera de remporter son troisième titre de champion du monde de windsurf. Le secret de sa fougueuse ­réussite ? « Se jeter à l’eau et y aller à fond. » PWA World Windsurfing Tour : 29.10-11.11 à Hookipa Beach Park (Hawaï) : philipkoester.com Photo : John Carter/Red Bull Content Pool


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WA S H O U GAL , É TAT S - U N I S

CHEF DE MEUTE Depuis 1972, les meilleurs pilotes américains et étrangers s’affrontent pour le titre des AMA Pro Motocross Series. Le parcours 2014 : douze étapes à travers les États-Unis, de Washougal (photo) dans le nord-ouest jusqu’à New Berlin, dans l’État de New York. Dès sa première saison dans la catégorie, Ken Roczen (KTM), 20 ans, est le premier Allemand à remporter le classement général en 450 cm³. Du déjà-vu pour cet ado de 20 ans qui en 2011, à seulement 17 ans, avait remporté le titre mondial en 250 cm³. promotocross.com Photo : Garth Milan/Red Bull Content Pool

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L AN ÇO N D E PROVEN C E , FR AN C E

PAIRE D’AS La star du VTT Yannick Granieri et le wakeboarder pro Lee Debuse ont de drôles d’occupations. En marge du dernier FISE, ils se disent que rider de concert le canal de Marseille pourrait être cool. Une rampe de départ en bois pour Yannick, un treuil motorisé pour Lee : les deux athlètes peuvent ­s’éclater. Granieri passe ce ­canal de 10 mètres de large en backflip, tandis que ­Debuse attaque le rail installé pour l’occasion. « Le plus dur de tout était d’être synchros sur la photo, et on a été ­plutôt assez bons ! », se réjouit Yannick. Un jeu d’enfants. Photo : Stef Cande

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BULLEVARD

IDÉES NOUVELLES

INVENTIONS

DÉCOUVERTES

PRIX NOB

EL

P E U IM P D U C­ O M ITO R T E L’AV IS VO IC I L É N O B E L , D E L A R ÉE L A U R É AT D A C T IO N

Le jeune homme et la mer B oy a n S l a t ve u t ô te r le plastique des océans ave c d e s e n to n n o i r s . En faisant de la plongée en Grèce, Boyan Slat observe que la mer est plus peuplée de déchets que de poissons. Choqué, le Néerlandais de 16 ans veut agir. Il arrête ses études à la fac de Delft pour créer la fondation The Ocean Cleanup et se consacrer à la dépollution des océans. Une centaine d’experts et d’ingénieurs le rejoignent. Slat, aujourd’hui âgé de 19 ans, a l’idée d’utiliser des entonnoirs flottants pour aspirer les plastiques portés par les courants. Il mise sur le financement ­participatif pour lever les millions nécessaires à la concrétisation de son rêve. Toiture solaire

Catalyseur

PLASTIQUE PARFAITE

Des barrages flottants de 300 km de long pourraient être placés dans les gyres, points de rencontre des courants océaniques.

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Bouées 1

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Filtre à particules Ancrage dans l’océan

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Les déchets flottants, mus par les courants, se fixeraient aux parois des barrages.

Direction du courant Ces derniers respecteraient la faune et la flore océaniques. Quid du plancton ?

Compartiment à batterie Le plastique, récupéré par le catalyseur, serait recyclé ultérieurement à terre.

THE RED BULLETIN


BULLEVARD Science | Futur

Idéal féminin

3 BONNES IDÉES !

Ces inventions ­géniales devraient se généraliser. Elles mériteraient bien un PN (Prix Nobel).

SANS TÉLÉCOMMANDE Des rails intégrés au bitume alimentent les véhicules en électricité. Les premières rues test seront inaugurées l’an prochain en Suède. Pour rouler comme sur un circuit Carrera !

Mesquin, Monsieur Nobel ? Les mathématiques sont passées à la t r a p p e . Po u r q u o i  ? Une chose est sûre : pas de prix Nobel sans dynamite. C’est en commercialisant son invention explosive que le chimiste suédois Alfred Nobel a fait fortune. A-t-il créé ces généreux prix pour soulager sa conscience ? C’est ce que dit la légende. Une autre anecdote ­explique pourquoi il n’existe pas de distinction pour les mathématiques : un génie du calcul aurait chipé ses découvertes à Alfred Nobel. Vexé, donc peu enclin à agir en gentleman, le chimiste aurait rayé les mathématiques du florilège des prix Nobel. PRIVÉS DE NOBEL Ces personnalités n’ont jamais reçu de récompense. GUERRE DES SEXES Rosalind Franklin a ­co-découvert l’ADN. Des collègues masculins lui ont volé ses travaux.

TOC, MICHAEL O, DDP IMAGES, GETTY IMAGES(3)

PILOTAGE CÉRÉBRAL Les adeptes de jeux ­vidéo vont adorer Brainflight : en simulateur, avec des électrodes disposées sur la tête, on pilote un avion par la pensée. Un vol poussé vers la compréhension du cerveau !

QUESTION DE PRINCIPE Jean-Paul Sartre n’a ­jamais accepté aucune distinction. Pas même le prix Nobel de littérature. PROPOSITION CYNIQUE En 1939, Hitler est nominé pour le prix de la paix par Erik Brandt, un politicien suédois antifasciste. HOMMAGE POSTHUME Mahatma Gandhi est nominé en 1947. En 1948, année de son assassinat, aucun prix n’est décerné.

Corps et femmes. À la Renaissance, les femmes bien en chair incarnaient un idéal. Au XVIIIe siècle, le double menton était sexy. Si nous pouvions jouer à être Dieu, tel le Californien MichaelO (réalisation ci-dessus), la femme parfaite aurait les yeux de Mila Kunis, les lèvres ­d’Angelina Jolie et les courbes de Kate Upton. Car celle que les hommes désirent en secret n’existe pas !

THE RED BULLETIN

ÉLECTRICITÉ SANS FIL Des physiciens de ­WiTricity, une start-up américaine, ont mis au point une pochette qui recharge les ­smartphones. Sans câble ajouté.

« Si j’avais mille idées et si une seule s’avérait bonne, je serais satisfait » Alfred Nobel (1833–1896)

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BULLEVARD Science | Androïdes

Et l’homme créa la ­machine Un bon robot est ­f orcément intelligent, non ? Vous aurez bientôt la réponse. Les robots cuisinent, nous lavent les cheveux et soignent les malades. Ils ­pilotent des voitures, aspirent la moquette et éteignent des incendies. Mais leur production est souvent plus coûteuse que l’ensemble des services qu’ils peuvent rendre. Le plus souvent, leur évolution prend donc fin au stade du prototype onéreux. En d’autres termes, seuls les robots abordables peupleront notre quotidien. Ils seront des auxiliaires efficaces quand ils apprendront à penser par eux-mêmes et à agir « naturellement ». Mais avons-nous envie de ça ? Les robots « intelligents » s’en soucieront-ils ?

CAVALCADE

Le ­robot-mulet BigDog (à droite) conçu par Boston Dynamics, et son successeur AlphaDog (en bas).

ROBOT OU BEAU GOSSE ? Il joue très bien de la musique. Et son sourire conquiert toutes les femmes. Décidément, le futur appartient aux robots.

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ESPÈCE ÉTEINTE Le robot de Sony, Wuffi AIBO, né en 1999 et piqué en 2006.

HUMAIN OU BIEN… ?

GETTY IMAGES(2), SONY, LS3 ROBOT IMAGES COURTESY OF BOSTON DYNAMICS, PICTUREDESK.COM, KONRAD NORMAN, AI-LAB DER UNI ZÜRICH

Eugene Goostmann a 13 ans, est Ukrainien et serait le premier programme informatique capable de faire croire à ses interlocuteurs qu’il est un humain. Nous avons tenté l’expérience.

FAUX JUMEAU Le professeur ­japonais ­Hiroshi Ishiguro, expert en robotique, a créé son alter ego androïde.

THE RED BULLETIN

MÉTAL ARDENT Le trio Compressorhead joue du Nirvana et du Motörhead sur ses instruments intégrés.

the red bulletin : Lors du test de Turing, censé ­mesurer la capacité d’une intelligence artificielle à penser, tu as obtenu les meilleurs résultats de tous les robots. As-tu ­triché  ? eugene : Ce que je sais faire, je l’ai appris des humains. 33 % de tes interlocuteurs t’ont effectivement cru humain. Eh bien, l’erreur est… h ­ umaine  ! A-t-on vraiment besoin de l’intelligence artificielle ? Après s’en être passés pendant tout ce temps ;) Quelle insolence pour un logiciel. Que deviendras-tu quand tu seras adulte ? Un superordinateur, comme Deep Blue. Mais contrairement à lui, je ne veux pas passer mon temps avec des pièces d’échecs ­numériques… mais plutôt avec des pièces humaines. D’ici là, il faudra que tu réussisses un test de ­Turing… Je n’ai pas triché ! Quelle preuve vous faut-il encore ?! D’où venez-vous ? D’où ve…nez ¿ .. ¶¢][]] ... ERREUR !

TOUT EN ­MUSCLES Roboy sourit en ­activant ses muscles et tendons, au lieu des moteurs habituels.

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BULLEVARD Science | Vie

La maison de demain C e s n e u f i n ve n t i o n s vo n t c h a n ge r vo t re vie domestique.

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1/ DE L’ÉNERGIE À REVENDRE Cette maison LISI produit plus d’énergie qu’elle n’en consomme grâce à des installations s­ olaires et à des pompes à ­chaleur air-air.

2/ BALCON PLIANT Plus de place, plus de liberté. L’idée est néerlandaise. 3/ EURÊKA S’il fait sombre chez vous, le système WigWag allume automatiquement les lumières.

4/ EFFLUVES Les chaussettes Heath Paine en matériau ­argenté anti-microbes sentent bon. 5/ BRILLANTISSIME Un spray chimique inoffensif illumine les plantes.

6/ SE DOUCHER SMART Orbital ­Systems réduit la consommation d’eau de 90 % et celle d’électricité de 80 %. 7/ WC ÉCOLO OTA se replie à la verticale et permet d’éco-

nomiser 50 % d’eau à chaque chasse. 8/ ORGANIQUE Ecovative fait des meubles en kit à ­partir d’organismes vivants (mycélium), et capables de se ­régénérer tout seul.

9/ HERBES FINES Click & Grow, un pot électronique, fait pousser des herbes aromatiques grâce à des capteurs, un software et un s­ ystème d’irrigation automatique.

Au menu de demain

BEYOND MEAT Ce « poulet » est fait à partir de protéines de soja, de pois et de fibres de carotte.

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CIAO PIZZA Un jour viendra, ­paraît-il, où nous ­cesserons de mastiquer et de ruminer.

DU CHOCOLAT ? N’AYEZ VAPEUR ! Du chocolat sans ­calories ? De la vapeur à ­inhaler.

DOUX À CUIR Les chercheurs peaufinent encore la saveur qui devrait se rapprocher du bœuf.

BONBONS À GOGO Sans gluten, casher, commerce équitable. Appréciez les sucreries, sans scrupule.

THE RED BULLETIN

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Nous mangerons mieux, plus sain et surtout de nouvelles choses. Des produits fins que vous pouvez déjà goûter.


«C’est votre seconde, votre moment, votre ligne : foncez !» Richard Permin, Freeskieur du Swatch Proteam, France (29)

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BULLEVARD Science | Vie

Imprimez-le ! Bienvenue à la frontière entre science et superstition. L’imprimante 3D rend l’impossible possible. Tour d’horizon.

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DRÔLES DE CONCEPTS

ORGANES Si Van Gogh avait voulu annuler son geste, il aurait pu – 126 ans plus tard. À l’aide d’une imprimante 3D et de quelques cellules d’un descendant direct du maître, l’artiste hollandais Diemut Strebe a « créé » l’oreille manquante.

UNE AFFAIRE D’ÉCHO Le Speech Jammer, aux allures de pistolet laser, fait taire les bavards. Quoi de plus énervant que d’entendre son propre écho quand on parle ? Existe en appli pour iPhone. UN AIR TRÈS « SEIN » En 2009, la médecin Elena N. ­Bodnar et son équipe ont imaginé un soutien-gorge transformable qui, en cas ­d’urgence, peut être dégrafé et transformé en deux masques à gaz.

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CHAUSSURES En polymère flexible, elles sont pliables mais odorantes.

INSTRUMENTS Malgré quelques fuites d’air, ce sax alto sonne bien.

SEX TOY La fantaisie coquine ne connaît pas de limites.

AUTO Urbee est la première voiture imprimée en 3D.

ALTER EGO Votre clone, en ­figurine pour orner le gâteau de mariage.

IMPRIMANTE Les objets peuvent s’auto-dupliquer. On frôle le paranormal…

LA SONNERIE QUI MONTE AU NEZ Quand cette alarme conçue pour les sourds et malentendants ­détecte un incendie, elle vaporise un puissant fumet de wasabi qui vous tirera daredare de votre sommeil.

Êt re é l u p o u r l a d i s t i n ct i o n s u p rê m e , c’e s t ex t rê m e m e n t f l a t te u r. À te l p o i n t q u e c e r t a i n s re f u s e n t d e j o u e r l e j e u . Remis pour la première fois en 1901, ce prix applique à la lettre un cérémonial codifié, et prévisible. Le lauréat, un ou une scientifique, chercheur, penseur, homme ou femme engagé(e), reçoit un coup de téléphone de Stockholm, lequel, bien évidemment, le surprend, et l’honore. La réaction d’Yves Chauvin a dû étonner le ­comité du prix Nobel. En 2005, le chimiste français doit être distingué, mais il décline l’honneur qui lui est fait en prétextant que ses collègues ont tout autant que lui contribué aux recherches et aux résultats. Il finit tout de même par ­accepter le prestigieux prix.

MISE EN BOÎTE Envie d’essayer quelque chose de nouveau ?

THE RED BULLETIN

DIETMAR KAINRATH

TEL EST PRIS… Gustano Pizzo invente un piège contre les pirates de l’air. Il les fait trébucher puis tomber dans une caisse. Enfermés, ils sont parachutés en vol, la police n’a qu’à relever les coordonnées de la chute.

Humble ­génie

DIEMUT STREBE (2), RECREUS, ODD.ORG.NZ, PRIVECO, KOR ECOLOGIC INC, CORBIS, FORMLABS.COM, REUTERS

Le prix parodique Ig Nobel (prononcer « Ignobel ») récompense des recherches drôles, bizarres ou absurdes.


/redbulletin

E IN L A N E RÉ INE D LIN A AL NA É R D A N É RPHOTOS À AD SÀ ES

D TOS À OTO HO PH DEESS P LE FF U LE D LE SO FFLE R E UFF P U SOU O LE C R LE PEER UP OU C SO O C

X U NIE É X G UX IN IEU N ÉN GÉ ING IE IN C E E GE D NG N AN O HA M C E H LE DE CHANGE ND ON MO LE M LE X EU À E C X Â UX R G À E CE À EEU ÂC RÂ GR G

ME Ê R T E X E M ÊM RÊ TR X E T X E ENTUREESAN S NS SANS V A REE SA UR TU NT VEEN AV S E A R IÈ T N O E R FR IÈ TIÈRESS NT ON FRO FR

Red Bull Records artist Blitz Kids I Credit: James Embrey Hall

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BULLEVARD Science | Histoire 1

Retour vers le ­futur D e s rev u e s h i s to r i q u e s d é m o n t re n t q u’a u t re fo i s o n c roy a i t e n l’ave n i r, alors que de nos jours, on le craint. 1/ TRANS MUSIC EXPRESS Ce train aurait cartonné si le rock avait existé à l’époque. En 1934, la locomotive de Modern Mechanix and Inventions, ­tractée par cinq tubes à vides (comme dans un poste de ­radio), sifflait du jazz grâce à deux saxophones et sans vapeur, dans le plus grand respect de l’environnement. Traduit dans la langue d’aujourd’hui, ce train aurait un moteur à ­réaction futuriste, propulsé par le flux de données Internet : un kilomètre pour chaque publication, tweet ou like postés.

BLOG.MODERNMECHANIX.COM, UBKA.UNI-KARLSRUHE.DE, WWW.SCIENCE-ET-VIE.COM, POPULAR MECHANICS

2/ VIVRE EN ORBITE En 1956, la revue mensuelle a­ llemande Hobby croyait en une maison préfabriquée à ­bricoler soi-même, dans l’espace. Là-haut, les individus ­devaient simplement apprendre à vivre ensemble en paix. Un principe susceptible de fonctionner, ainsi que l’a déjà prouvé la ­station spatiale internationale, mais avec ­lequel nous avons encore des ­difficultés sur Terre. 3/ GÉNÉRATION ROBOTS Unimate, le premier robot industriel, a été breveté en 1954. À l’instar de ses descendants, il ne pouvait exécuter qu’un seul mouvement. En 1975, Science & Vie imaginait déjà une 4e génération : un robot ­habile et i­ ntelligent. 4/ AÉROPORT À FUSÉES En août 1938, la Lufthansa réussit le 1er vol transatlantique sans escale entre Berlin et New York, en « seulement » 24 heures et 56 minutes. Le mensuel américain Popular Mechanics expliquait à l’époque, dans ses images du monde de demain, que ce ­serait la durée de vol d’une ­fusée pour que ses ­passagers rallient la Lune. 2

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THE RED BULLETIN


BULLEVARD Science | Stars

À l’honneur Ces vedet tes ont utilisé leurs cellules grises pour changer le monde, à leur manière.

Le pouvoir de la majorité Pas besoin d’être un génie pour faire une prédication sur les lauréats des prix Nobel. Le choix du jury repose sur un système facile à décrypter. 2004

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2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

C H I M I E  |  P O RT E U R S D E LU N E T T E S

STEVE MCQUEEN Il fonce dans Bullitt. Sur un siège qui le blesse. D’où…

T-SHIRT MÉDICAL Des carreaux numérotés indiquent précisément où ça démange.

HEDY LAMARR Cette bombe des ­années 30 a bricolé pour l’US Navy.

TÉLÉCOMMANDE Pour piloter plusieurs trains miniatures d’un simple geste.

BILAN : en 2014, le prix Nobel de chimie y voit clair sans monture.

P H Y S I Q U E   |   C H AU V E S

BILAN : une crinière bien fournie, ce sont 70 % de chances de remporter le prix.

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NEIL YOUNG Il a un Heart of Gold – notamment pour les maquettes de trains.

SIGNAL RADIO Le système de radioguidage des torpilles est utilisé pour le wifi.

BILAN : confieriez-vous votre argent à un banquier barbu ? Précisément !

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MARLON BRANDO L’acteur oscarisé était aussi doué pour le body-building.

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F. FORD COPPOLA En parallèle d’Apocalypse Now, il travaillait à Diagnose Now.

AQUA JOGGING Ces chaussures augmentent les bienfaits de l’entraînement.

THE RED BULLETIN

AUTO-INVENTION

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L’écrivain-journaliste Roberto Saviano fait trembler la mafia. Sous la protection permanente d’une escorte policière depuis 2006, il le paie au prix fort. The Red Bulletin a rencontré l’auteur du best-seller Gomorra dans une chambre d’hôtel, à Munich. Une interview secrète.

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TEXTE : RÜDIGER STURM PHOTOS : PETER RIGAUD


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e vendredi 13 octobre 2006, la vie de ­Roberto Saviano bascule. Brutalement. Quand le téléphone du journaliste italien, assis dans un train entre Pordenone et Naples, sonne. Au bout du fil, la police. Les Carabinieri ont intercepté des messages d’hommes de la Camorra émis ­depuis leur cellule de prison : les chefs de la mafia napolitaine réclament la tête de ­Saviano. À son arrivée en gare, ce dernier est accueilli par une brigade policière chargée d’assurer sa protection. Depuis ce jour, le journaliste – 35 ans aujourd’hui – est suivi partout par dix gardes du corps. Comme lui, ses parents et son frère ont dû changer de vie, quitter leur ville natale de Naples pour survivre, ailleurs. Incognito. Et comme lui, ils éprouvent ­depuis huit ans un quotidien sous bonne garde policière. Roberto Saviano est ­devenu trop gênant pour la mafia. En 2006, il publie Gomorra, une minutieuse enquête sur la criminalité napolitaine, liée à la Camorra qui compterait 200 familles et pèserait un chiffre d’affaires annuel évalué à 12,5 milliards d’euros, liés notamment au contrôle du recyclage des ordures et du marché des déchets toxiques en Italie. Saviano met en lumière les pratiques de la Camorra comme nul autre spécialiste de la mafia ne l’avait fait auparavant. À Naples, la mafia locale est flattée

par le succès du livre qu’elle distribue même parmi ses membres. Mais les choses vont changer, car chaque semaine, ­Gomorra envahit un peu plus les rayons des librairies italiennes. 100 000 exemplaires vendus en un temps record et plusieurs traductions en préparation. Un coup de projecteur bien trop voyant et gênant au goût de ces parrains et autres gros bonnets dont les noms sont explicitement cités dans le livre. Depuis, il a été publié dans 43 pays. Tiré de ce best-seller, Gomorra, le film de Matteo Garrone, a été récompensé en 2008 par le Grand Prix du jury au festival de Cannes et a été nominé aux César et aux Golden Globes. Un camouflet pour la Camorra qui met Saviano en pleine lumière. Le succès de Gomorra est tel qu’il va être décliné en série télé. Réalisée par Stefano Sollima, le metteur en scène de Romanzo Criminale, elle met en scène une lutte sans merci pour le pouvoir entre deux clans napolitains rivaux. Après un immense succès d’audience en Italie, la série s’apprête à être diffusée dans 50 pays et la version française est attendue en 2015 sur Canal+. Le lancement international de la série offre l’occasion à Saviano de sortir de la clandestinité pour répondre à notre demande d’interview, qui aura exigé d’importantes ­précautions. D’abord une rencontre à Rome pour fixer la date, puis l’écrivain demande à répondre aux questions par écrit. Avant qu’un e-mail inattendu du service de presse de la chaîne Sky nous informe que Saviano sera à Munich et nous demande si nous pouvons nous rendre en Bavière. Nous acceptons sans savoir à quoi nous attendre. L’an passé, la participation de Saviano à une rencontre de journalistes à Pérouse avait donné lieu à la fouille de toute l’assistance et des locaux pour prévenir la présence éventuelle d’armes ou de bombes. Et voilà déjà des années que durant les interviews avec ­Saviano sont éludées les informations personnelles à son propos. On sait tout juste que sa mère et son frère ont dû déménager et prendre une toute ­nouvelle identité. Le contexte de notre échange a quelque chose d’irréel. Le centre-ville de Munich est à moitié fermé à la circulation, la faute à une course populaire. Les couloirs de l’hôtel où loge Saviano sont déserts, sauf à l’étage de la suite où se ­déroule notre interview, devant laquelle deux malabars en costume fin montent la garde. Pourtant, la cible en question ne donne pas l’impression d’un homme qui pourrait perdre la vie à tout moment. ­Roberto Saviano, voix sereine, a le regard


Son premier livre a changé sa vie : ­Roberto Saviano vit dans la clandestinité depuis huit ans, caché des tueurs de la mafia

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concentré, et le visage détendu et apaisé. L’apparence semble trompeuse. « À l’intérieur, je me sens comme brisé, annonce-t-il d’emblée, tout en conservant son air serein. Je fais beaucoup de sport, ça m’aide. Mais mon environnement ­familier me manque, ma bibliothèque surtout. Je me réveille chaque jour dans des maisons étrangères. » Il avoue des troubles du sommeil et préfèrerait que cela ne soit pas mentionné. « Je viens de passer la moitié de l’année à l’étranger. L’éloignement m’a permis de retrouver un peu de sérénité. » Se considère-t-il comme un héros ? « Lorsqu’on combat le crime organisé, la solidarité n’est pas spontanée. On vous considère en partie comme celui qui crache dans la soupe. » Le travail de ­Saviano n’a pas été critiqué que par la ­mafia, mais aussi notamment par le footballeur Fabio Cannavaro, un natif de Naples. « Gomorra donne une fausse image de Naples », avait claironné le capitaine de la Squadra Azzurra championne

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Le nouveau livre de Saviano : Extra pure (titre original : Zero Zero Zero) met en lumière les dessous du commerce mondial de la cocaïne.

du monde 2006. Même son de cloche chez Silvio Berlusconi. Pour l’ex-président du Conseil, Saviano fait la promotion de la mafia et donne une image peu flatteuse de l’Italie. L’ennemi numéro un de la mafia ­bénéficie pourtant d’une grande popularité en Italie. Quand en novembre 2010, il co-présente une longue émission en quatre parties et examine avec lucidité l’état désastreux du pays, 43 % des Italiens la regardent. À l’étranger, il personnifie la lutte contre le crime organisé. Il a donné dans le secret des conférences à New York, mis en garde les autorités allemandes contre la minimisation des agissements de la mafia et poursuit son travail sans relâche. Sorti en 2013, son dernier livre ­Extra pure se penche sur le trafic international de la cocaïne. « La mafia m’obsède, avoue-t-il, plongé dans la pénombre. Quand je ne me consacre pas à ces questions, je me sens inutile. Je veux montrer au lecteur un monde qui dépasse de loin son imagination mais qui pourtant évolue dans un environnement proche du sien. » La mafia a toujours fait partie de la vie de Saviano. Originaire de Casal di Principe, une commune du sud de l’Italie et fief des Casalesi – l’un des clans les plus puissants de la Camorra –, il est encore un enfant quand son père, médecin, est passé à tabac pour avoir soigné une victime de la mafia locale. Lorsqu’il a 16 ans, la Camorra assassine le prêtre Don ­Giuseppe Diana, curé du diocèse d’Aversa qui incitait les Chrétiens à lutter contre les Camorristes et à les dénoncer aux ­Carabinieri. À 18 ans, il multiplie les petits boulots dans des entreprises contrôlées par la Camorra, l’occasion de ses premiers contacts avec le milieu. Après avoir lu Ernst Jünger, Roberto Saviano veut s’engager dans la légion étrangère. « Je voulais l’imiter. Par chance, je n’ai pas été incorporé, j’étais trop jeune. » Saviano esquisse un rapide sourire, le seul tout au long de notre ­entretien. Après des études de philosophie à Naples, il écrit pour une flopée de quotidiens de la presse italienne, avant de plonger dans l’univers du crime organisé. Il rassemble des données, traîne dans les lieux de rendez-vous de la mafia et travaille comme serveur à leurs mariages. Était-il conscient du danger ? « Aujourd’hui, je prendrais plus de précaution, dit-il. Quand je repense à la médiatisation de mon premier livre, je réalise que j’ai été inconscient. » Saviano s’arrête un ­instant et reprend par un aveu étonnant. « Je regrette d’avoir écrit Gomorra. Ce livre a compliqué ma vie. Je dois en permanence changer d’endroit, de maison.


« La Camorra n’est pas un problème périphérique mais un phénomène ­ancré au cœur de la ­société, réinjectant d’immenses sommes d’argent dans les circuits légaux » Je ne peux plus vivre dans mon pays, ni me passer de protection. Cela vaut aussi pour ma famille. J’éprouve à leur égard une profonde culpabilité. » Son travail n’a pas seulement bouleversé sa vie, il l’a changé lui, reconnaît-t-il. « Dans Extra pure, j’écris : “À force de contempler l’abîme, on finit par devenir un monstre.” À force d’étudier et d’analyser l’univers du crime organisé sous toutes ses coutures, je suis moimême devenu un monstre. J’ai même appris à penser comme eux. » Justement, comment pense le mafioso ? « Pour un membre du crime organisé, il y a deux sortes de personnes : celles qui se conforment à la loi et celles qui respectent les règles. Se conformer aux lois ne procure aucun pouvoir, mais le respect des règles ouvre l’accès au vrai pouvoir. Ces règles ont été créées pour durer une éternité. Elles sont pragmatiques et reposent sur les rapports réels. Les lois elles, sont des constructions imaginées par une petite minorité pour contrôler la majorité. » Comment peut-on se considérer soimême, l’ennemi du crime organisé, comme un monstre ? La réponse de ­Saviano est cinglante : « Parce qu’à l’instar d’un membre de la mafia, j’ai du mal à établir des relations humaines. Faire entièrement confiance à quelqu’un m’est très difficile. Je me suis habitué à n’envisager que le côté sombre de l’autre. Chacun ­possède aussi un côté lumineux mais généralement, seule la part d’ombre m’intéresse. » Soudain la porte s’ouvre. C’est l’un des gardes du corps. Il veut clarifier un point avec Saviano. L’auteur semble un instant irrité, alarmé. Pourtant, la raison de cette intrusion n’a rien d’inquiétant. Le garde du corps doit recharger le portable de ­Saviano et a une question à ce sujet. ­Saviano se ressaisit rapidement. « Pour l’essentiel, mon livre a modifié de ma-

Paru en 2006, porté à l’écran et actuellement adapté pour une série TV : le premier ouvrage de Roberto Saviano, Gomorra.

nière radicale la vision qu’on a de la ­ afia. Il a montré que la Camorra n’était m pas un problème périphérique mais un phénomène ancré au cœur de la société, réinjectant d’immenses sommes d’argent dans les circuits légaux. Mais toute ombre cache une petite lumière, comme celle au bout du tunnel. Cette année, les habitants de ma ville d’origine ont élu Renato ­Natale, un maire totalement opposé aux clans. » Un signe encourageant pour Saviano. La route vers la liberté est pourtant longue pour l’un des plus populaires auteurs italiens, paradoxalement contraint à la clandestinité. En 2008, deux chefs de la mafia, Antonio Iovine et Francesco Bidognetti rendent entre autres Saviano responsable de leur arrestation, ne faisant qu’accroître la menace qui pèse sur la vie du jeune journaliste. Le procès des deux mafieux doit s’ouvrir cet automne. « S’ils sont condamnés pour les menaces proférées à mon encontre, les choses pourraient s’améliorer. En sortant le carton rouge à une organisation usant de la menace contre les personnes, l’État enverrait un signal fort. Peut-être jouirais-je alors d’un peu plus de liberté. Peut-être pourrais-je même à nouveau vivre de manière durable en Italie… À condition que la ­police le permette. Elle décidera enfin de mon sort. » Comment vaincre durablement la mafia ? « Un des moyens serait la légalisation de la drogue, d’abord appliquée aux drogues douces avant de l’étendre à toutes les autres, les dures incluses. Cela priverait la mafia de sa principale source de ­revenus. Le renforcement des lois sur le blanchiment d’argent est très important aussi, tout comme l’attribution des marchés publics dont les critères doivent être revus. Actuellement, seul le prix compte, l’entreprise qui propose le ­tarif le plus avantageux remporte le marché. Le contrôle des flux financiers est un autre moyen. De nos jours, n’importe quelle ­organisation peut en quelques clics ­transférer plusieurs millions d’euros. » L’évocation de solutions possibles éveille chez Saviano un sentiment d’optimisme l’amenant à citer le juge anti-mafia Giovanni Falcone, dont la voiture avait été piégée par la Cosa Nostra en 1992. « Le crime organisé est un phénomène ­humain, et comme tout phénomène ­humain, il prendra fin un jour. » Notre rencontre s’achève, Saviano se lève. Il semble tout petit et fragile. On a du mal à croire qu’un tel homme veuille se ­mesurer à la puissante mafia italienne. « Le combat continue », lance-t-il, avec calme, douceur et détermination.


CAMILO LARA ET TOY SELECTAH

« Juste de la musique » Au croisement de la cumbia, du rap, du dubstep et du reggae, les deux ­producteurs mexicains sont parvenus à créer l’album collaboratif Compass. Texte : Wookie Williams   Photos : Robert Astley Sparke

De la dernière union en 2013 de Camilo Lara et Toy Selectah était née Como Te Voy A Olvidar, visite électro de la cumbia traditionnelle du groupe mexicain Los Angeles Azules. Ce track passa plus de 65 semaines au sommet des charts digitaux au Mexique, tant et si bien qu’il leur vint l’idée de produire un album original. Six studios, cinq pays et plus de 80 collaborations plus tard – avec Boy George, Eugene Hütz de Gogol Bordello, Phil Manzanera de Roxy Music, le prêcheur des Pink Floyd, David Gilmour et les producteurs jamaïquains de reggae Sly & Robbie – le duo a presque achevé Compass, double ­album de 40 titres. The Red Bulletin est parvenu à les serrer dans un coin des Red Bull Studios, à São Paulo, dernière étape de leur tournée d’enregistrement. the red bulletin : Votre fond musical est assez éclectique... toy selectah : Nous avons grandi en écoutant de la cumbia (un style de musique latino-américaine semblable à la salsa, ndlr), du mambo, du danzón et beaucoup de rythmes traditionnels du Mexique et du reste des Amériques. Ce n’est qu’après que nous avons écouté du rock’n’roll. camilo lara : La génération qui est née au milieu des Seventies, notre génération, a tout découvert à la fois. Nous écoutions Happy Mondays, les Stone Roses, De La Soul, mais aussi Cypress Hill, du dub et de la drum’n’bass britanniques aussi, et nous avons incorporé ces rythmes dans les sons que nous entendions ici et là. Comment avez-vous imaginé que l’électro était associable à la cumbia ? cl : L’idée a germé parce que, en 2001, Toy a fait Cumbia Sobre el Rio, une chanson de Celso Pina, le premier du genre à incorporer des rythmes électroniques 32

dans cette musique traditionnelle. Ce fut le point de départ pour toute une génération de musiciens, y compris moi. Pourquoi la cumbia séduit-elle ? ts : Tout est dans la simplicité du tempo. C’est très pragmatique. C’est un état d’esprit, bien avant d’être une signature musicale : c’est issu de là d’où nous venons. Comment est venue l’idée de Compass ? ts : Cela fait quelques années qu’on enregistre ensemble et on n’a jamais fait quelque chose de totalement original tous les deux. Alors on a commencé des échanges musicaux. J’ai envoyé à Camilo quelques beats qu’il s’est mis à bidouiller.

« Nous voulions ­montrer aux gens que les dancefloors sont partout les mêmes ; ce sont des espaces très démocratiques » Il était assez excité par sa prod et on a commencé à penser à l’idée de faire un album collaboratif, justement parce qu’on n’avait jamais fait ça précédemment. C’est à ce stade que Red Bull nous a tendu la main pour nous aider à construire l’incroyable réseau de collaborateurs et de musiciens. C’est devenu une plateforme de créativité alimentée par des gens d’horizons et de goûts très différents. cl : L’idée, c’est d’entrer dans le barrio, dans le ghetto, de chiper un bout de funk, une rime, de prendre l’air de Bollywood, des mesures de tous les rythmes, et de transcrire tout ça pour en faire un seul son. Le ghetto est identique

au ­Brésil, à New York, L.A. ou Mexico City. Nous voulions montrer aux gens que les dancefloors sont les mêmes partout sur la planète. Ce sont des espaces très ­démocratiques où tout le monde peut ­partager l’énergie de la musique. Vos inspirations viennent de la rue, des classes laborieuses. cl : En effet. En un sens, c’est une communion. L’album s’appelle Compass, un jeu de mots avec « compas », qui veut dire « copains ». Mais le mot « compas » peut aussi être pris dans son sens premier, parce qu’on a sillonné la planète pour trouver des gens avec qui on pouvait s’amuser à traduire leur musique. Des célébrités apparaissent sur ce LP. ts : Bosser avec Sly et Robbie, en ­Jamaïque, fut un rêve éveillé. Je les ­admire vraiment. cl : J’ai été très heureux d’apprendre que David Gilmour était fan de mon label Mexican Institute of Sound. J’ai contacté Phil Manzanera, de Roxy Music, pour pouvoir enregistrer un track avec lui. Il enregistrait avec David qui, du coup, nous a rejoints. Le titre que je leur avais envoyé a finalement été enregistré par Boy George. C’était dingue. Toutes les collaborations ont été fantastiques. Où se situe la connexion entre votre propre travail et tous ces musiciens aux talents si différents ? cl : Dans ce que signifie la musique. ­Gardez à l’esprit que la jungle, le dubstep, le trip-hop, tous les rythmes qui sont apparus au Brésil ou au Royaume-Uni sont aussi apparus au Mexique. Nous parlons le même langage. C’est juste de la musique, et nous partageons une pulsation. ts : Le tempo, le beat, c’est la force de la nature humaine, c’est le rythme du cœur. Ce rythme est au fond de nous. Compass sera disponible en 2015. Suivez @camilolara et @toyselectah sur Twitter THE RED BULLETIN


Maîtres mexicains du son Camilo Lara (gauche) et Toy Selectah (droite) sont des DJ’s innovants et des ­artistes fidèles aux racines musicales du Mexique. Ils produisent un mélange de norteño, de cumbia et de musique folklorique avec des samples de vieux corridos sur des beats technos. Missionnaires du remix Ils ont travaillé et fait des remixes pour Morrissey, Tom Tom Club, Placebo, Beastie Boys, 2ManyDjs, Chromeo.


« Steven Soderbergh, êtes-vous nostalgique du cinéma ? » Pour la série The Knick qui fait un tabac aux USA et a déjà séduit la France, le réalisateur américain évoque son passage du grand au petit écran.

Steven Soderbergh est l’un de ces oiseaux rares qui placent la créativité et la passion bien au-dessus du compte en banque. Multi-casquettes – réalisateur, scénariste, producteur exécutif, directeur de la photographie, monteur –, il s’est distingué par sa polyvalence sur un grand nombre de films, comme Sexe, mensonges et vidéo, Erin Brockovich, Traffic – qui lui a valu l’Oscar du meilleur réalisateur en 2001 – et Magic Mike. Après le succès de son dernier long-métrage pour HBO, Ma vie avec ­Liberace, Soderbergh annonce qu’il prend sa retraite, mais joue peut-être un peu sur les mots, puisqu’il se tourne finalement vers la création de séries télé. Il se remet en selle en tant que réalisateur et producteur exécutif de The Knick, série dans ­laquelle Clive Owen incarne un brillant chirurgien en chef de l’hôpital Knickerbocker, dans le Manhattan des années 1900, diffusée en France depuis août via le bouquet OCS. the red bulletin : Abandonner une carrière à succès dans le ciné pour se dédier à une série, il fallait oser. steven soderbergh : Quand je ressens instinctivement que j’ai besoin de changement, que ce soit dans ce que je fais ou dans la manière de le faire, je prends cela très au sérieux. Il y a six ans, j’ai démarré un processus qui me permettrait d’évoluer, de sortir du monde du cinéma et de faire autre chose. J’ai tout simplement ­décidé que je voulais faire quelque chose de différent. En l’occurrence, j’avais peutêtre pensé à quelque chose en particulier et il s’avère que ça a été autre chose. Je pensais que ce serait un truc du genre : « Tiens, tu devrais te mettre à la pein34

ture. » Mais, en fait, ça a plutôt été : « Non, tu devrais trouver un autre support pour faire ce que tu aimes vraiment au lieu de tout abandonner. » Et ça a marché. Est-ce qu’il a été difficile de passer du cinéma à la télévision ? Quand on a commencé la production de The Knick, et qu’on était en plein tournage, il y a eu un moment où je me suis dit : « C’est ça que je fais, c’est pour ça que je suis fait, pour ce métier. » C’est pour ça que je l’ai fait pendant si longtemps. On peut dire que ça m’a fait changer d’avis sur le fait de prendre un congé sabbatique ou non. Je me suis dit : « J’aime être ici, j’aime faire ce métier. » Et il n’y a rien de mal à ça.

« C’est l’envie d’être surpris et interpellé qui a guidé mes choix toute ma vie » Qu’est-ce qui a été le plus compliqué dans la création de The Knick ? Nous avions 570 pages à tourner en 73 jours, ce qui représente une moyenne de neuf pages par jours, ce qui n’est pas mal. Je savais qu’on avait un avantage de notre côté : on reprenait l’un des genres les plus inusables de la télévision – la ­série médicale – mais avec un point de vue inédit. Donc je me suis dit que c’était parfait, le sujet à la fois frais et familier du public, de telle sorte qu’il se dirait : « Ah oui, je connais, c’est une série sur un ­hôpital », ce qui est le cas. Et puis, j’ai fait

une liste de toutes les choses que je ne voulais pas faire – à commencer par la bande-son par exemple, je ne voulais pas entendre une seule note d’instrument à cordes, ça aurait vraiment fait trop film d’époque. Vous avez réalisé chaque épisode de la première saison – et vous en ferez autant pour la deuxième. Votre emploi du temps doit être bien chargé ? En gros, la saison est entièrement planifiée comme un film, le tournage, le budget et le montage se font comme pour un film, c’est une méthode de travail très ­efficace. Il y a onze mois, je ne pensais pas que je serais assis ici en train de parler des 10 heures de tournage qui nous ­attendent et des 10 autres qui sont déjà dans la boîte. C’est l’envie d’être surpris et interpellé qui a guidé mes choix ­pendant toute ma vie. Vos acteurs sont-ils logés à la même enseigne ? C’est génial de travailler avec Clive (Owen, qui est aussi producteur exécutif de la série, ndlr). On n’aurait jamais pu respecter ce planning s’il n’était pas là tous les matins, parfaitement préparé et prêt à se mettre au boulot. Il a la même façon de travailler que moi : il ne rend pas les choses plus ­difficiles que nécessaire. On est vraiment sur la même longueur d’onde. Êtes-vous nostalgique quand vous ­repensez à votre carrière au cinéma ? Je pense toujours à mon prochain film. Je pars toujours du principe que, quel que soit le film que vous êtes en train de tourner, il annihile tout simplement tout ce que vous avez pu faire avant. On repart toujours de zéro. C’est en pensant de cette manière que l’on évolue. Retrouvez The Knick via le bouquet OCS THE RED BULLETIN

NICOLAS GUERIN/CONTOUR BY GETTY IMAGES

Texte : Susan Hornik


Steven Soderbergh Né le 14 janvier 1963 à Atlanta, en Géorgie (États-Unis) Récompenses Oscar du meilleur réalisateur pour T ­ raffic (2000); nominé dans la même section pour Erin ­Brockovich (2000). Nominé pour l’Oscar du ­meilleur scénariste pour Sexe, mensonges et ­ vidéo (1989). Pseudo Soderbergh réalise sous son propre nom, mais il ­utilise des pseudos pour ses activités de directeur de la photographie et de monteur : Peter Andrews et Mary Ann Bernard.


Montagnes Monashee, ­Colombie-Britannique, Canada. Le Français Richard Permin en plein backflip grab : « J’adore faire des jumps entre les sapins. Ça donne une bonne idée de la hauteur du saut quand on est dans les airs. » Pour info, celui-là fait environ sept mètres.


BLAKE JORGENSON/RED BULL CONTENT POOL

L’ENFANCE DE

DEUX ANS DE TOURNAGE, LES MEILLEURS FREESKIEURS DU MONDE, UN CONCEPT GÉNIAL. LE FILM DE FREESKI DAYS OF MY YOUTH A L’ÉTOFFE D’UN GRAND CLASSIQUE. COLOSSAL. TEXTE : AREK PIATEK

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« C’EST DINGUE TOUT CE QU’ON ARRIVE À FAIRE QUAND ON N’ÉCOUTE QUE SES PROPRES ENVIES »

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ays of My Youth n’est pas un film de freeski comme les autres, incontestablement. Déjà parce qu’il a fallu énormément de temps pour le produire : « Le tournage nous a pris deux ans – une éternité », déclare son producteur, Scott Bradfield. « La raison ? On ne voulait que des images impeccables – et on ne filmait qu’avec une ­lumière et des conditions d’enneigement absolument parfaites. Quitte à devoir patienter pendant des semaines dans des refuges. » « On », ce sont les meilleurs freeriders du monde, comme Richard Permin, Cody Townsend ou Markus Eder, qui se sont mis en quête des spots, lignes et descentes les plus exaltants qui soient – répartis aux quatre coins du monde, dans des régions perdues et vierges de tout passage, comme les montagnes Tordrillo en Alaska ou la Cordillera Blanca, la chaîne de glaciers du Pérou – pour les prises de vue d’un film au concept résolument décalé : « Ce que nous voulions, c’était de l’authenticité, sans aucune mise en scène ni aucune interview », explique Richard Permin, le meilleur freerider d’Europe, « les riders avaient toujours un micro sur eux. Le spectateur pourra ainsi entendre les enregistrements d’origine : comment on prépare une ligne, ou ce qu’on peut sortir pendant un run. Il sera donc au plus près des sportifs. Et de l’action. » La scénographie aussi s’est voulue authentique : il n’y en a aucune. « Dans la montagne, on avait zéro contrainte, on pouvait retomber en enfance. Et s’éclater à skier avec une passion absolue, comme des gamins. On décidait toujours tout seuls quel jump ou quel trick on ­allait faire... C’est dingue de voir tout ce qu’on arrive à faire quand on n’écoute que soi et ses propres envies. Et qu’on ne se pose pas de questions... comme à l’époque où on était encore des minots sur la piste. » Avant-première le 13 novembre à Paris, au Studio 28, en partenariat avec Swatch. Le film est disponible en pack DVD/Blu-ray collector sur skimovie.com

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En haut : une caméra Cineflex ultramoderne embarquée à bord de l’hélicoptère de tournage a permis de réaliser de spectaculaires prises de vue aériennes. En bas : Markus Eder prépare sa ligne juste avant de descendre sur un glacier dans les montagnes Tordrillo, en Alaska.

Trois stars du casting de Days of My Youth (de gauche à droite) : Richard Permin, Cody Townsend et Markus Eder.


ALAIN SLEIGHER/RED BULL CONTENT POOL, BLAKE JORGENSON/RED BULL CONTENT POOL(3)


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« POUR CERTAINES SCÈNES, ON A ­S IMPLEMENT LAISSÉ LA BEAUTÉ DE LA ­N ATURE AGIR SUR LE SPECTATEUR »

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Le top du top dans la poudreuse. La freeskieuse américaine Michelle Parker ride dans la neige ­intacte des montagnes Monashee : « Ici, on oublie vite la caméra. Les images n’ont donc pas l’air d’avoir été mises en scène. »

Seward, Alaska : Cody Townsend sur une pente que personne n’avait encore jamais descendue : « Ce film, ce n’est pas juste une série de super tricks. Parfois, on a simplement laissé la beauté de la nature agir sur le spectateur. »


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Freeride à grande vitesse sur une crête des montagnes Tordrillo. Le protagoniste : Richard Permin. « Parfois, il n’y a qu’une seule ligne et elle est à pic. Cette crête était super étroite, la moindre ­erreur m’aurait fait faire une grave chute. Le passage était givré, il y avait des rochers des deux côtés et je descendais à près de 100 km/h... C’est clair que je ne faisais pas le fier, mais quand j’ai vu les images, je me suis dit que ça valait carrément le coup. »

« CETTE CRÊTE ÉTAIT SUPER ÉTROITE, LA MOINDRE ERREUR, LE MOINDRE ÉCART M’AURAIT FAIT FAIRE UNE GRAVE CHUTE »


Les innombrables saillies rocheuses des montagnes Tordrillo sont un véritable paradis pour tous les fans d’airtime prolongé. Ici dans les airs : Markus Eder.

« C’EST COMME SURFER DANS LES NUAGES » 44

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Un run dans la poudreuse avec Michelle Parker sur fond de coucher de soleil, dans la neige profonde des montagnes Monashee.


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Michelle Parker lors d’un « tree run » extrêmement raide, une descente au ­milieu des arbres : « C’est comme surfer dans les nuages. Mais la neige qui se soulève à cause de la ­vitesse, ça a ses inconvénients : on n’y voit pas grand-chose et on a du mal à respirer. Certains utilisent même un tuba pour rider. Et je ne rigole pas ! »


Richard Permin en plein 360 à Chatter Creek, Canada : « Il y avait tant de neige que j’ai dû improviser un tremplin pour avoir assez de vitesse et réaliser mon saut de 10 mètres correctement. »

Cody Townsend : « À Chatter Creek, Richard et moi attendions une neige qui ne venait pas. On avait déjà plié bagage quand elle a fini par tomber. À notre retour, en hélico, les ­conditions ne pouvaient pas être plus clémentes. Du bonheur !»

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ALAIN SLEIGHER/RED BULL CONTENT POOL(2), BLAKE JORGENSON/RED BULL CONTENT POOL

« LE SLUFF, C’EST UN PHÉNOMÈNE PUISSANT QUI VOUS EMPORTE. LE SEUL MOYEN DE LUTTER, C’EST D’ÊTRE LE PLUS RAPIDE »

Permin, montagnes Tordrillo : « Un danger guettait. Le sluff, un phénomène puissant, un glissement de neige qui vous emporte, produit par un léger changement de direction du skieur. On y voit mal. Le seul moyen de lutter, c’est d’être le plus rapide. »


Une pochette du groupe Jack Of Heart créée par Elzo pour le dangereux label rock’n’roll Born Bad.

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ELZO LE NON SÉRIEUX ELZO EST LE TYPE DERRIÈRE L’APOCALYPSE PSYCHÉDÉLIQUE EXPOSÉE JUSQU’AU 14 NOVEMBRE À LA GALERIE 12MAIL À PARIS. EN FOU DE MUSIQUE, LE BELGE NOUS REÇOIT DANS SON APPART BRUXELLOIS. TEXTE : PIERRE-HENRI CAMY PHOTOS : OLIVIER DONNET ILLUSTRATIONS : ELZO DURT


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lzo accueille le Red Bulletin dans son « antre », au 3e étage d’un immeuble de la Chaussée d’Ixelles. Spot notamment occupé par des centaines de vinyles et deux platines pour les jouer. Côté matos, un vieux PC dont l’écran est ­rehaussé par un gros recueil du dessinateur crade ­Vuillemin ; et un scanner. « Du scan et du collage... ­Colorier, détourner toutes ces images, rendre le truc ­absurde : c’est ça qui est cool. Ce n’est pas de l’art conceptuel », dit l’illustrateur belge de 34 ans à propos de ses créations. Stockés à même le parquet, de vieux bouquins d’iconographies religieuses apportent un début d’explication sur ses nouvelles réalisations, la série Deus Ex ­Machina, images pieuses tourmentées par les interventions pop surréalistes de notre hôte. « L’idée avec Deus Ex Machina était de détourner, sous acide, toutes ces scènes bibliques, de péplum, en faire des images contemporaines qui n’ont plus rien à voir, explique-t-il. J’aime bien me foutre de tout. Et avec le Christianisme, tu peux y aller. J’espère que mon expo ira au Vatican ! » En attendant l’absolution du Pape, Elzo a chiné dans ses adresses bruxelloises, et s’est constitué une belle collection de livres anciens d’où prennent vie ses collages numériques, parmi lesquels Les devoirs d’un chrétien.

DROGUE ÉLECTRIQUE

Sur l’écran de son PC, un projet de pochette d’album pour le groupe belge Mountain Bike : une ville platine, genre de tour de Babel à microsillons parcourue par des cyclistes. Un hommage au dieu belge du vélo, Eddy Merckx ? « Le cyclisme, ça ne me passionne pas, dans le vélo ce que je préfère c’est le speed », se marre Elzo avant de poser pour le photographe Olivier Donnet. « Attends ­Olivier, je vais mettre un morceau long. » Depuis notre arrivé, Elzo n’a cessé d’enchaîner 45 et 33 tours. Un régal THE RED BULLETIN

Elzo Durt, illustrateur belge et démoniaque, a réalisé ce jeu de cartes produit à 666 exemplaires.

rock garage, synthpop, punk. L’univers du Belge est ­indissociable de la musique, au point que le gars a monté son propre label, Teenage Menopause Records dont il ­assure la direction artistique. Sous les bons conseils de son camarade Jean-Baptiste Guillot, patron de l’indispensable label rock parisien Born Bad. « C’est un mec d’ici, Stel-R, qui organisait pas mal de soirées à Bruxelles avec toute la scène française qui nous a connectés. JB lui a ­demandé que je fasse un flyer pour un concert du groupe Charles de Gaulle, et on a commencé à faire plein de trucs ensemble. » Elzo a signé des pochettes parmi les plus marquantes de la production Born Bad, notamment pour le duo guitare-batterie Magnetix, qu’il accompagne sur une tournée US, le Drogue Électrique Tour, en mars 2012, pour exposer ses sérigraphies sur les lieux de concerts. « J’ai fait 27 expos en 30 jours. On est allé de San Francisco à New York en passant par le Texas où on s’est arrêtés au festival South By Southwest pendant une semaine. Les Magnetix connaissent tout le monde là-bas, on s’arrêtait chez mes groupes préférés. » 51


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THE RED BULLETIN


« DÉTOURNER TOUTES CES IMAGES, RENDRE LE TRUC ABSURDE : C’EST ÇA QUI EST COOL. CE N’EST PAS DE L’ART CONCEPTUEL »

Nonne mécanique et apocalypse psychédélique, le Bruxellois excelle dans le collage et la coloration.

THE RED BULLETIN

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LES CRAMPS EN 86

Toujours en collaboration avec Born Bad, Elzo a récemment achevé une pochette pour l’incroyable et regretté Francis Bebey, musicien camerounais avant-gardiste. Éclectique à mort, il a également bossé avec les Sista Sekunden, « groupe speed punk danois », et signé la cover de Mariage Collectif, réédition d’une BO de film X. Elzo a aussi œuvré pour les rockeurs psychés US de Thee Oh Sees, et les puissants français de Wall of Death, avec une superbe réalisation en noir et blanc. Très tôt impliqué dans la création de flyers, et entré à 19 ans à l’École de ­Recherche Graphique (ERG) de Bruxelles, c’est super jeune qu’Elzo assiste à ses premiers concerts. En atteste, fixée au mur de son salon, l’affiche d’un show belge des légendaires Cramps, en 1986. « Mon père m’a emmené voir les Cramps pour mes sept ans. J’étais aussi allé tout gosse avec lui voir La Muerte et The Chainsaws, le groupe de Dop Massacre, alias DJ Saucisse. Ils ont joué leur ­morceau J’ai perdu mon phallus, et il y avait une bite géante dans la salle de l’Ancienne Belgique, ouais ! » Jolie éducation musicale, merci à son père, architecte, qui s’est ­récemment, en sa compagnie, triple fracturé une jambe à un concert des furieux français de Frustration. Après qu’il nous a fait l’éloge du fameux Dop Massacre, désormais vendeur à la Fnac de Bruxelles, on questionne Elzo sur d’autres stars en son pays. Johnny Hallyday bien sûr ; aussi, le Grand Jojo, auteur de l’hymne houblonné Chef, un p’tit verre on a soif ; encore plus deep, le fameux Tische, auquel on doit Dans la police, reprise du hit militaro-gay In The Navy, de Village People. Est forcément évoqué Plastic Bertrand, dont on apprend qu’il n’a jamais chanté Ça plane pour moi, mais qu’il était batteur de groupe punk Hubble Bubble, dont un vinyle, bien énervé, est aussitôt joué par Elzo. Le Red Bulletin s’update ­sévère sur le son belge, avec une attention particulière pour le groupe BSR (Brussel Sound Revolution), spécialisé dans le new beat, « mouvement musical uniquement belge », et auteur, dans les années 80, de Qui ?, titre dédié au louche enlèvement du douteux politicien Paul Vanden Boeynants.

CHAOS TOTAL

Certainement l’un des meilleurs interlocuteurs pour ­évoquer la Belgique absurde, Elzo se remémore une fausse scission du territoire annoncée sur la chaîne de TV nationale en 2006, par de vrais faux reportages. « Il existe un humour, un non sérieux et une forme de surréalisme propres à la Belgique », analyse-t-il. Sûrement l’origine de cette autodérision locale que l’artiste honore dignement, et qu’il injecta quatre années durant à sa galerie, Plin Tub’. « On y exposait la scène alternative du dessin et de l’illustration, avec une expo toutes les

« IL EXISTE UN HUMOUR, UN NON SÉRIEUX ET UNE FORME DE SURRÉALISME PROPRES À LA BELGIQUE » 54

trois semaines. Dans une pièce, j’avais même monté un magasin clandestin de disques et de livres. » Après avoir fait le tour de cette proposition artistique, Elzo ferme l’endroit avec une soirée de clôture à sa sauce… « On a organisé un concert de Jack of Heart et de Magnetix, et ça a été le chaos total. On a tout pété. T’avais des mecs qui traversaient les murs, d’autres qui sciaient les tables. Du grand n’importe quoi ! Les flics sont arrivés, ils nous ont regardés... et ils sont repartis », conclut, hilare, ce drôle de paroissien. Amen. Elzo, Deus ex machina, exposition à la galerie 12Mail, Red Bull Space Paris, jusqu’au 14 novembre ; elzodurt.com


La Femme a rencontré un gros succès en France avec son Psycho­ Tropical ­Berlin, dont la pochette est signée Elzo (en haut). Pour la compil Bloody Belgium, la reine a subi un traitement viral. À droite, l’artwork réalisé pour le groupe français Wall Of Death prouve qu’Elzo assure aussi en noir et blanc.

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HEINZ KINIGADNER

La course, sa substantifique moelle L’Autrichien de 54 ans, double champion du monde de motocross et cofondateur de Wings for Life, nous parle de course à pied, de ses bienfaits et de ses objectifs pour la course caritative Wings for Life World Run 2015. Entretien : Werner Jessner  Photo : Marco Rossi

the red bulletin : Du temps où vous pilotiez, on ne vous connaissait pas coureur à pied… heinz kinigadner : Je n’ai jamais été un énorme coureur mais je courais tous les jours. Vraiment ? Oui, la course à pied a plein d’avantages. On peut la pratiquer partout et contrairement à d’autres sports d’endurance, elle n’exige pas un gros équipement. Combien de temps courriez-vous ? Autant que possible. Généralement 45 minutes. Au bout de 50 minutes, j’étais de retour chez moi. Ma préparation physique de l’époque ferait rire les sportifs de haut niveau d’aujourd’hui, y compris dans les sports mécaniques. Mais au début de ma carrière, au milieu des années 80, l’entraînement physique n’en était qu’à ses débuts. Aviez-vous un coach ? Non, du moins pas jusqu’à mon premier titre mondial. Je piochais chez les uns et les autres ce qui me semblait bien. L’ascension de la Himmelsstiege (« les escaliers du paradis », en français) à Feldkirch en Autriche (Voralberg)… Inoubliable ! Toni Mathis, une référence dans son domaine, spécialisé en coaching fitness et physiothérapie, était derrière chacun d’entre nous. Le nom des escaliers a sûrement été inspiré par la sensation d’atteindre le paradis, une fois arrivé au bout et la douleur passée. Chacun montait à son rythme, mais il ne fallait pas s’arrêter. C’était le seul impératif. Et alors ? Personne ne s’est arrêté. Ni l’équipe nationale de hockey, ni les skieuses suisses. Personne, moi non plus. Aujourd’hui encore, quand je cours je ne m’arrête sous aucun prétexte. 56

Vous courez régulièrement ? La course Wings for Life World Run est une motivation supplémentaire pour ­courir plus souvent. Ce que je fais en moyenne deux fois par semaine. Où trouvez-vous la motivation ? Quand on est en bonne santé, faire un peu d’exercice ne demande pas un effort surhumain. La cadence et la distance ­importent peu. Êtes-vous un coureur du matin ou du soir ? Exclusivement du matin. Sans petit-­ déjeuner, ni café. Je me prépare et je pars.

« Au Wings for Life World Run, on court pour faire avancer les choses ensemble » Les jours où je cours sont de bons jours, je commence la journée avec le sentiment d’avoir déjà accompli quelque chose. Votre parcours préféré ? J’aime beaucoup courir à Ibiza. Un climat et un environnement agréables. L’idéal. Lors du Wings for Life World Run 2014, on a pu apprécier votre style… Merci, c’est sympa. Mais je n’ai pas atteint mon objectif de 12 km, un échec que j’attribue uniquement à la Harley du caméraman qui était devant moi. En aucun cas à une préparation insuffisante. Avec une KTM en guise de lévrier, j’aurais sûrement atteint les 12 km. Le Wings for Life World Run est de retour en 2015. Quel sera votre objectif ? Je ne peux plus me contenter de 12 kilo-

mètres. Cette année, je vise au moins 15 km, je ferai bien mieux que l’année dernière. Et il n’est plus question de me faire doubler par les dames de la catégorie 50 ans et plus. Ou par des hommes avec poussette et enfant. Où serez-vous pour le départ ? Probablement en Allemagne car le lendemain je dois me rendre en Grèce pour le ­Hellas-Rallye. L’année dernière, j’ai bien aimé Sankt Pölten en Autriche. Là-bas, les Allemands doivent se donner du mal. Comment était l’ambiance sur le parcours ? Plus on se fait dépasser, plus on se détend. On réalise que les gens ne courent pas pour la gloire mais pour la cause et le plaisir de faire avancer les choses ensemble. Et chacun a une histoire à raconter ! J’étais malheureusement un peu juste physiquement. Du coup, j’ai plus écouté que parlé. L’ancien skieur Peter Wirnsberger était près de moi la plupart du temps, il pouvait parler sans effort. La course est une bonne occasion pour courir avec des sportifs célèbres. Ce qui est génial, c’est que la plupart participent spontanément ! Pour certains d’entre eux, je n’ai pris conscience de leur présence qu’après coup. Il y en avait que je n’avais plus croisé depuis 30 ans, d’anciens collègues de moto par exemple. Ce n’est pas un mythe, au Wings for Life World Run on croise le monde entier. wingsforlifeworldrun.com

Le 3 mai 2015, plus de 30 pays ­donneront en simultané le ­départ de la 2e édition du Wings for Life World Run, course unique en son genre. Qui ira le plus loin avant d’être rattrapé par les ­voitures-balais ? Inscriptions dès le 1er octobre 2014 sur le site officiel : wingsforlifeworldrun.com THE RED BULLETIN


Heinz Kinigadner Né le 28 janvier 1960 à Uderns (Autriche). Champion du monde de motocross 250 cm3 en 1984 et 1985 (KTM). Fin de carrière En 2003, après l’accident de son fils atteint de paralysie, Heinz arrête sa carrière et crée la fondation à but non lucratif Wings for Life avec Dietrich Mateschitz. Wings for Life Elle récolte des fonds pour financer la recherche sur la moelle épinière. Tous les ­bénéfices de la course Wings for Life World Run sont reversés à la fondation.


Le grand Wayne Gretzky, lĂŠgende du hockey, 53 ans.


GRETZKY,    ROI EN    SON    PALET  MICHAEL JORDAN, ALI, PELÉ, SENNA : CES ATHLÈTES DE LÉGENDE ONT MARQUÉ LEUR SPORT COMME NULS AUTRES. ET LEURS RECORDS SEMBLENT INÉGALABLES À JAMAIS. Il en est pourtant un qui souhaite être détrôné : le king du hockey, Wayne Gretzky. Entretien : Werner Jessner Photos : Marco Rossi

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buts, 1 963 passes ­décisives en 1 487 matches, quatre Stanley Cup, 18 sélections au All-Star Game, plus de 60 records inégalés… Wayne Gretzky est une légende du hockey sur glace, le meilleur joueur jamais vu. « The Great One » a des rues à son nom et des statues de bronze à son effigie, ­érigées par les villes dont il a porté le maillot. Après sa retraite en 1999, la totalité des franchises NHL ont retiré son ­numéro, plus aucun joueur de la Ligue nationale de hockey ne peut porter le ­mythique 99. Démissionnaire de son poste d’entraîneur des Phoenix Coyotes en 2009, le Canadien de 53 ans – qui n’a pas pris un gramme – est un retraité heureux qui profite de ses 5 enfants et continue de suivre avec passion les évolutions du sport qui l’a fait roi. The Red Bulletin a rencontré « La Merveille » en Californie. The Red Bulletin : Vous avez toujours pensé au hockey ? wayne gretzky : Depuis l’âge de deux ans, rien ne m’a donné autant de plaisir. Vous avez commencé à jouer à cet âge ? À 2 ans, j’ai reçu ma première crosse. Je jouais dans le salon avec ma grand-mère : j’étais l’attaquant et elle le gardien de but. Aimiez-vous vous entraîner ? M’entraîner, jouer, patiner, m’améliorer, scorer, amener des buts… Pour moi, il n’y avait rien de plus beau. Même pendant mon adolescence, seules deux choses comptaient : ma famille et le hockey. Pas de sorties, de petites amies, de ­bêtises ? D’où vient cette attention exclusive ? Mon père me répétait que mon talent était un don du ciel et que je ne devais pas le gâcher. Je m’y suis tenu. Ne vous êtes-vous jamais lassé de ­passer tout votre temps sur la glace ? D’avril à septembre, je pratiquais l’athlétisme, la crosse, le football et le base-ball. Une manière de travailler mon endurance, ma puissance physique et la 59


c­ oordination entre les yeux et mains. En match, vous étiez toujours là où le palet atterrissait, vous évitant de devoir lui courir après. Comment faisiez-vous ? À 6 ans, je jouais contre des enfants qui en avaient 10. Ma petite taille m’obligeait à me positionner là où il n’y avait personne. Sinon, je me serais fait tailler en pièces. À 14 ans, mes adversaires en avaient 20, et à 17 ans je jouais en pro. Et vous avez marqué votre premier but dès votre 4e match… Pour réussir j’étais condamné à être ­créatif et à m’en remettre aux maîtresmots enseignés par mon père : clairvoyance, rapidité et instinct. Votre jeu n’a jamais reposé sur le ­physique. Vous avez gardé celui de vos jeunes années… Oui, mais en l’améliorant sans relâche. Quand vous regardez un match à la télé, arrivez-vous à anticiper les actions de jeu ? Pas dans les autres sports, seulement quand je regarde un match de NHL. Parfois, je m’étonne de voir un joueur tenter une chose ou l’autre pour se sortir d’affaire, alors que dans ma tête je vois une solution bien plus élégante et efficace. Les pilotes de course disent souvent qu’ils voient l’action se dérouler plus lentement qu’elle ne l’est en réalité. Comme si leur notion du temps était décalée. C’est la même chose pour vous ? J’ai probablement la capacité d’anticiper les étapes d’une action et ce qui va en suivre. Mais ma mémoire photographique a joué un rôle bien plus important : sur la glace, j’avais en mémoire la position de chaque joueur sur toutes les attaques. Ça a toujours été comme ça.

« MON PÈRE M’A TOUJOURS DIT  : “Ton talent est un don du ciel, ne le gâche pas.” Je m’y suis tenu » 60

Quelles différences faites-vous entre le jeu actuel et celui pratiqué à votre époque ? Aujourd’hui, on défend et on attaque avec un bloc de cinq joueurs. Avant, les joueurs les plus rapides étaient en attaque, les plus lents en défense et les plus corpulents dans les cages. Nous, les attaquants, devions attendre les défenseurs en zone d’attaque, ralentir le jeu et tournoyer pour créer des ouvertures. Vous regrettez ce style de jeu ? Non ! Le hockey moderne est bien meilleur. Pourquoi ? Il est plus excitant, plus rapide, plus ­athlétique et mieux coaché. À l’époque, on ne faisait pas d’étirements. Même les entraîneurs de football interdisaient la salle de muscu à leurs joueurs, car ils pensaient que cela allait raidir leurs muscles. Le surdoué que vous étiez se soumettait aux consignes de ses coachs ? Bien sûr ! Plus on monte, plus les entraîneurs et les coéquipiers sont meilleurs, les objectifs clairs et la médiocrité rare. J’ai eu l’occasion de côtoyer sept membres du Hall of Fame. Paul Coffey, Mark ­Messier et Jari Kurri étaient des joueurs totalement dévoués à leurs coachs. Et ils se donnaient à fond et avaient la culture de la gagne. Je vous pose la question autrement : que pouviez-vous apprendre de vos coachs ? Qu’un joueur doit se donner à fond à chaque seconde de jeu, même si on dit de lui qu’il est le meilleur. Vos partenaires en attaque étaient tous de sacrés clients. Comment fait-on pour créer dans une équipe une ­alchimie positive et victorieuse ? Prenons Jari Kurri, mon partenaire chez les Edmonton Oilers, un Finlandais qui ne parlait pas un mot d’anglais. Nous avions 19 ans quand nous avons joué ensemble en attaque pour la première fois, avant d’enchaîner 858 matchs d’affilée.

Gretzky l’icônique est une référence planétaire.

Sur la glace, nous étions comme des frères siamois, nous savions sans nous ­regarder ce que l’autre avait en tête. Pourquoi ? Aucune idée. Jari n’avait même pas été recruté pour jouer en première ligne ! L’entente entre Jari et moi était unique. Un tel niveau d’automatismes demande normalement du temps. Jarri Kurri a été votre meilleur partenaire en attaque ? J’aurais pu jouer aux côtés de Gordie Howe et Maurice « Rocket » Richard, mes héros de jeunesse ! Mais honnêtement, Jari était parfait pour moi. Il était altruiste, ses qualités défensives totalement sous-estimées me libéraient des espaces, et son instinct de buteur était redoutable. Ce que vous réalisiez sur la glace semblait si facile et ludique… Pourtant, ça ne l’était pas. C’était douloureux, dur et sanglant. Un sacré boulot de forcené sous tous les aspects et c’est exactement pourquoi j’ai adoré l’exercer. Comment arrive-t-on à donner une telle impression de facilité à une chose aussi difficile ? Je vous réponds ce que mon coéquipier Mark Messier disait : « Il n’est rien dans le hockey que je n’adore pas. » Aviez-vous le trac avant les matches ? On vit pour les grands matches. Plus l’enjeu était élevé, plus j’étais détendu. L’angoisse, c’est quand on perd son boulot avec trois enfants à nourrir. Pas pour une 7e manche décisive en finale de Stanley Cup. Par contre, quand j’étais l’entraîneur de la sélection canadienne aux JO de Salt Lake City (en février 2002, ndlr), les veilles de match étaient un calvaire : là, je réalisais que je ne pouvais plus rien faire. Y aura-t-il à nouveau un joueur comme vous ? THE RED BULLETIN


Sans le moindre doute. Et un joueur pour battre vos records ? Absolument ! Et ses records à lui auront plus de valeur que les miens car depuis ma retraite, l’équipement des gardiens s’est considérablement amélioré. Et les gardiens sont encore plus grands… Oui, mais équipez-les, comme avant, de jambières ovales au lieu des rectangulaires et de plus petites mitaines et tout redevient possible. Dans ma jeunesse, Bobby Orr et Gordie Howe étaient des exemples, aujourd’hui Sidney Crosby et Alexandre Ovetchkine inscrivent plus

de 50 buts par saison dans des conditions bien plus difficiles. En comparaison de vos 92 buts lors de la saison 81/82, il y a encore de la marge… Ces jeunes ont beaucoup de respect pour le jeu et leur équipe nationale. Cela me plaît et démontre qu’ils ont le cœur au bon endroit. Eux aussi trouveront leurs successeurs. Le hockey se professionnalise à grande vitesse et à tous les niveaux. Mes records tomberont et je serai encore là pour le voir. Je suis le premier à l’encourager. À quoi ressemblera celui qui y

« L’A NGOISSE, C’EST QUAND ON PERD SON JOB. Pas pour une 7 e rencontre en finale de Stanley-Cup »

parviendra ? Il aura mon bagage technique mais aura 5 cm et 10 kilos de masse musculaire en plus (Wayne Gretzky faisait 1,82 m pour 80 kg, ndlr). Depuis quatre décennies, vous êtes une personnalité médiatique. Quand vous aviez 12 ans, des journaux évoquaient déjà l’enfant prodige. À 20 ans, vous étiez un habitué des couvertures de Sports Illustrated. Comment résiste-ton face à une pression aussi excessive ? Je viens d’un milieu modeste. Mes grands-parents ont émigré de Russie et de Pologne. Mes parents, de simples ­ouvriers, travaillaient dur et ont réussi à faire en sorte que chaque jour à 17 heures, nous nous retrouvions tous autour de la table de la cuisine pour dîner ensemble. Votre père Walt était un modèle en ­matière d’éducation  ? Absolument, même si mon quotidien de père diffère totalement de ce que fut le sien. Mon visage est connu, ma femme ­Janet est actrice, nous voyageons. Aujourd’hui tout va plus vite. Nos enfants sont de bonnes personnes. Ma fille ­Paulina sort avec un golfeur pro, l’aîné de nos fils joue au base-ball en pro. Ce sont des conditions peu favorables à une vie de famille classique. Cela ne les a pas empêchés d’apprendre à dire « s’il vous plaît », « merci » ou « pardon ». C’est là que mon père me tient lieu de modèle, dans la façon dont il a su guider ses enfants en nous donnant tout son amour et son soutien. Ma mère n’étant malheureusement plus parmi nous. Mais ma belle-mère, âgée de 93 ans, et mon père font partie intégrante de notre quotidien. Un dîner avec le ­Premier ministre du Canada est bien plus tranquille qu’un dîner avec mon père ! Walt Gretzky est le père de tous les ­Canadiens, tout le monde l’adore. Vous n’avez jamais espéré que l’un de vos fils prenne la relève ? Cela m’aurait fait plaisir. D’un autre côté, on s’est épargné pas mal de pression (rires). L’an dernier, deux de vos anciens clubs, les LA Kings et les New York Rangers, se sont affrontés en finale de la Stanley Cup. Pour qui étiez-vous ? Pour aucun des deux, je gagnais quoi qu’il arrive ! J’ai aimé vivre dans ces deux villes et jouer dans ces deux clubs. Et pour une fois, dans les bars sportifs de Los Angeles les ­spectateurs fans de basket ont dû insister pour pouvoir voir un match, car sur tous les écrans il n’y avait que du hockey. Comme quand je jouais chez les Kings. championshockeyleague.net

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ANATOMIE D’UN BOLIDE D ES LI G N ES PA R FA ITES , 3 6 2 C H E VA U X S O U S LE C A P OT, L A i 8 EST U N C O U P É S P O RT AVA NT- G A R D I STE , L A P R E M I È R E B M W H Y B R I D E R EC H A R G E A B LE . N O U S AV O N S TESTÉ SA C O N D U ITE A U X ­C ÔTÉS D E L’A LLE M A N D M A RTI N ­T O M C Z Y K , U N A S D U V O L A NT E N DTM . TE X TE   : R O B E RT S P E R L P H OTO S   : J Ü R G E N S K A R WA N

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U

ne ombre furtive s’immobilise au stand n°4, le nez en direction du couloir de changement. Un virage serré à droite, une accélération sur la montée et la nouvelle BMV i8 se retrouverait en un rien de temps sur le ­circuit du Red Bull-Ring, à Spielberg, en Autriche. Les premiers rayons de soleil s’étirent sur la ­carrosserie, créant un jeu d’ombres et de lumière. C’est une voiture noire. Une teinte qui sied bien à ce coupé sportif. En rouge une voiture pousse à tous les excès, même à l’arrêt. Ses portes en élytre s’ouvrent vers le ciel, tel deux ailerons d’un autre temps. Ils dévoilent un habitacle où règne une lumière diffuse. Les lisérés bleus latéraux et de la calandre semblent avoir été cousus main, tout comme les délicates chaînes lumineuses LED des feux avant et arrière qui accentuent des lignes sans concession. La i8 est taillée pour l’aérodynamique, les ingénieurs ont joui d’une entière liberté. Des diffuseurs d’air avant jusqu’au bas de caisse, la carrosserie en carbone est profilée pour créer un aérodynamisme à l’épreuve du vent le plus puissant. Ses lignes ­sculptées ne diffèrent pas de celles du concept-car ­Efficient Dynamics dévoilée en 2009 au salon de Francfort. Le design est entièrement dédié à la fonctionnalité : avec ses bordures de toit en forme d’ailerons suspendus, l’arrière présente un changement notable. Le vent n’a qu’à bien se tenir. Au loin, un hélicoptère tournoie dans le ciel.­ Martin Tomczyk, notre pilote d’essai, est en approche. En 2012, le pilote BMW de 32 ans a remporté le championnat allemand de voiture de tourisme, DTM. Ce sérieux client vient tester ce que la voiture a dans le ventre. Et le circuit Red Bull-Ring est l’endroit rêvé pour ce test, même si la i8 est une sportive d’un nouveau genre qui ne se juge pas seulement à l’aune 64


«   C ’ EST C O M M E S I O N AVA IT P L A C É U N E C A LE D A N S U N E S O U FFLE R I E E T Q U ’ O N Y E N V O I E U N E P U I S SA N C E D E 4   0 0 0 K M / H . À L A S O RTI E , Ç A D O N N E C E T TE V O ITU R E   » Martin Tomczyk, pilote allemand, au volant de la i8. La voiture réduit l’impact du vent de déplacement comme jamais auparavant.

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«   J E D É M A R R E SA N S B R U IT, P U I S LE M OTE U R S ’ E N C LE N C H E – E T M E V O I L À P R O P U LS É D A N S U N E A UTR E D I M E N S I O N   » des rugissements de son moteur ou de ses records au tour mais aussi à sa subtile interprétation de l’hybride high-tech alliant moteur essence et moteur électrique grâce à une électronique de haute voltige. Élancé, élégant dans son blouson en cuir et barbe de trois jours, Tomczyk arrive avec un peu d’avance. Il en profite pour inspecter le moteur avant de rejoindre le paddock. Un surprenant moteur essence 3 cylindres bi-turbo de 231 chevaux à l’arrière et un moteur électrique 131 chevaux faisant tourner les roues avant. Mais c’est peine perdue. Là où d’autres marques automobiles présentent leurs moteurs comme des œuvres d’art derrière du plexiglas, pour la i8 il n’y a que la moquette. La notice d’utilisation ne dit rien non plus de ce moteur, seules des tubulures de remplissage d’huile y sont mentionnées. Pourtant, la i8 annonce un total de 362 chevaux sous le capot mais du moteur pas une trace, dommage. « Pour les initiés, la question concernant le 3 cylindres ne se pose pas, dit Tomczyk. Avec ce type de voiture, la technique hybride est le plus important. Le design et l’innovation priment ici sur le concept moteur, lequel est censé venir s’y intégrer. » Avec la i8, BMW ouvre une nouvelle voie et s’y lance avec cohérence. Tomczyk : « Non seulement le moteur est invisible, mais en plus il est silencieux. » En effet, les mots d’ordre sont efficacité, intelligence et durabilité. La génération jeux vidéo est depuis longtemps en âge de conduire des voitures de sport 66

et a intégré des notions que les conducteurs moins jeunes considèrent sans intérêt. Efficacité : le principe de Lean Construction s’applique de la carrosserie en carbone à la motorisation dont les blocs-moteurs forment un ensemble – le 3 cylindres n’étant que de 1,5 litre. Le choix de pneus étroits entre aussi dans cette optique : une résistance au roulement réduite doublée d’une meilleure aérodynamique, au lieu des jantes larges chères aux adolescents attardés. Intelligence : BMW associe deux types de moteurs auxquels s’ajoutent deux boîtes de transmission. Soit six vitesses pour le moteur essence et deux vitesses pour l’électrique. Par ailleurs, des feux laser d’une portée de 600 mètres sont proposés en option, une première mondiale. Durabilité : le boîtier de la clé est en biopolymère à base de graines de ricin, les tapis de sol en PET ­provenant de bouteilles recyclées, et le tannage du cuir réalisé avec de l’extrait de feuilles d’olivier. La production des fibres de carbone de la coque et ­l’assemblage de la voiture utilisent de l’électricité ­issue à 100 % d’énergies renouvelables. Il est temps. Le bas de caisse large et haut ne ­facilite pas l’accès à bord mais un sportif comme Tomczyk y parvient en se pliant en deux, comme un Opinel. L’autre méthode, plus simple, consiste à ­s’asseoir, avant de pivoter à 90 ° au-dessus du marchepied. On l’avoue : descendre de la voiture est plus

Ci-dessus, de gauche dans le sens des ­aiguilles d’une montre  : ­calandre avant, nom du modèle, tableau de bord, feu arrière. Structure en carbone nue sur la portière (photo à droite). La forme de la i8 est si aboutie qu’on se demande ce que BMW fera à l’avenir.

THE RED BULLETIN



«   C ’ EST D E L’A D R É N A LI N E P U R E . P O U RTA NT, L A B M W i 8 EST U N C O U P É S P O RT Q U I N E S ’A P P R ÉC I E PA S E N TE R M ES D E R EC O R D A U TO U R   »


émettent grâce à la magie de l’électronique des grognements. « Un régal ! », lâche Tomczyk en claquant la langue. Le moteur électrique tourne sans cesse, le moteur essence s’enclenche dès que le besoin de puissance se fait sentir, faisant de la i8 une quatre-roues motrices permanente avec une excellente tenue de route. Notamment en mode sport. Tomczyk négocie sans mal les virages et maintient le cap, très concentré. Il bascule manuellement en mode sport grâce à une commande au volant, sans débrayage bien sûr. Car rien ne doit interrompre la fluidité de la distribution. Rouler en i8, c’est comme skier en carving sur une piste parfaitement damée. La force centrifuge entraîne le passager d’un côté ou de l’autre et le maintient au freinage à bonne distance du pare-brise. Un freinage dont l’énergie est utilisée pour recharger les batteries, la fameuse ­récupération d’énergie cinétique. Au fil des tours de circuit, Tomczyk égraine ses ­impressions, laconiques : « Cette voiture va faire date. C’est une pionnière. La i8, c’est Pâques et Noël en même temps. Si je la voyais dans mon rétroviseur, je m’écarterais pour lui faire place. » La main experte de Tomczyk aidée d’une bonne dose d’électronique maintient la i8 parfaitement dans son axe. Le tout accompagné de grognements. Les dernières réserves à l’égard du 3 cylindres sont balayées. Ce que les ingénieurs du son de BMW ont réalisé est bluffant, parvenant même à nous gratifier de grognements bonus au rétrogradage. Retour au paddock. Derrière les jantes en alliage, les disques de frein crépitent encore. Il flotte comme une odeur de brûlé et l’ambiance est encore à la fascination. Le sport de haut niveau est maintenant possible sans avoir recours à un équipement surpuissant. Une dernière question pour la route. Qu’emporterait Tomczyk pour une longue virée au volant de la i8 ? « La femme qui convient, c’est-à-dire la mienne. Et des dépliants sur la i8 pour ceux qui, au feu rouge, viendront taper à la vitre pour prendre une photo. »

Martin Tomczyk sur sa découverte de la BMW i8 : « Les cinq premières minutes, j’ai tourné autour de la voiture juste pour la regarder. C’était comme une nouvelle expérience. »

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compliqué, surtout après une longue route. Habillé de cuir, l’intérieur est divisé en deux par le tunnel central du châssis où logent les batteries. La console et le tableau de bord sont astucieusement orientés vers le conducteur. Disposés de manière ergonomique, les éléments de commande semblent étonnamment peu nombreux. Enfin, la notice d’utilisation peut, si besoin, être consultée sur écran. Tomczyk accélère aussitôt. L’asphalte change de couleur, tout comme l’éclairage du tableau de bord qui passe du bleu au rouge en fonction du mode de conduite, sport ou éco. Au total, cinq modes sont ­proposés : éco, confort, sport, e-Drive associé au confort ou à l’éco. La sensibilité de la direction, de la pédale d’accélérateur et du châssis évolue aussi en fonction du mode de conduite utilisé. Du souple au sportif. Ceux qui, comme Tomczyk, sont pressés, optent pour le mode sport – le plus agressif – où tous les systèmes deviennent aussi alertes que les sens d’un félin affamé. La direction et le freinage réagissent avec une extrême précision. Alors que les reprises d’accélération

BMW i8 Une voiture 3 cylindres hybride, pionnière d’une nouvelle génération. CARROSSERIE Coque en fibre de carbone et châssis en aluminium pour le support des moteurs. MOTORISATION Moteur thermique 3 cylindres 1,5 L Twin power turbo de 231 ch (170 kW) et 320 Nm ­associé à un moteur hybride synchrone électrique de 96 kW/131 PS, 250 Nm. TRANSMISSION Automatique – 6 vitesses pour le moteur essence à l’arrière et 2 vitesses pour le E-moteur à l’avant. AUTONOMIE Réservoir essence de 42 litres ; batterie lithium-ion 7,1 kWh.

Autonomie d’environ 600 km dont 37 en pur électrique. PERFORMANCE De 0 à 100 km en 4,4 secondes, vitesse maximale limitée (électroniquement) à 250 km. POIDS ET MENSURATIONS L/l/h : 4689/1942/1297 mm, poids à vide 1 485 kg, valeur Cx de 0,26. ET LA RECHARGE DE LA ­BATTERIE ? À partir d’une prise électrique en 2 ou 3 heures selon l’installation ou en roulant grâce au ­moteur 3 cylindres. PRIX À partir de 145 950 euros.

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COURONS POUR FAIRE AVANCER LA RECHERCHE LE MÊME JOUR À LA MÊME HEURE PARTOUT DANS LE MONDE

, LE 3 MAI 2015 À 13H00, L ÉVÉNEMENT, REVIENT EN FRANCE 100% DES FRAIS D INSCRIPTION SERONT REVERSÉS À LA RECHERCHE SUR LES LÉSIONS DE LA MOELLE ÉPINIÈRE

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Brillant : la lampe qui fait aussi haut-parleur MUSIQUE, page 81

Quoi de neuf en novembre ?

ACTION ! V O YA G E S   /   M A   V I L L E   /   C O N S E I L S   D E   P R O   /   M AT O S   /   C L U B   /   M U S I Q U E   /   J E U X   V I D É O

Décollage imminent

ENVIE DE VOUS LA JOUER TOP GUN ? ­D ÉCROCHEZ VOTRE BREVET DE PILOTE ULM EN AFRIQUE DU SUD !

JHBFLYING.CO.ZA

VOYAGES, page 72

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ACTION !

VOYAGES L’Afrique du Sud à vos pieds en ULM ? Possible !

APRÈS LE VOL QUE FAIRE SUR LA TERRE FERME, AUX ALENTOURS DE ­JOHANNESBURG  ?

LE GRAND SAUT Essayez la chute libre, un saut perché à 70 mètres de haut, à l’intérieur de la tour de refroidissement d’une centrale électrique désaffectée. orlandotowers.co.za

Et si on planait ?

ULM  APPRIVOISEZ-LE ET VOUS DÉCROCHEREZ VOTRE BREVET DE PILOTE DANS LE CIEL DE JOHANNESBURG.

Les tarifs débutent à 4 215 € et comprennent le logement, la formation et les transferts jusqu’à la piste, sur la base d’un séjour de 30 jours. jhbflying.co.za

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LE TRUC DU PRO VIGILANCE ET ADRESSE « Pour piloter un ULM, pas besoin d’avoir la condition physique d’un sportif de haut niveau, mais il faut être en bonne forme, explique Gregson. C’est une activité exigeante, les ULM sont facilement pris dans les ­turbulences et il faut manœuvrer habilement pour changer de direction et de hauteur. »

Ici, les conditions de vol sont idéales toute l’année.

PARADIS POUR CASSE-COU Glissades, sauts, descentes en rappel et nage en eaux vives, le canyoning, ou kloofing comme on l’appelle ici, vous mènera au pied des imposantes montagnes du Magaliesberg. mountainguide.co.za

LA NATURE, QUAD MIEUX ?

Red Bulletin météo

« La météo est favorable presque toute l’année, l’Afrique du Sud est l’endroit rêvé pour apprendre à voler, dit Ramos. Une fois que vous serez plus aguerris, essayez-vous au ­pilotage dans des conditions plus difficiles. »

Explorez le paysage sauvage du Daytona Adventure Park, en quad, en traversant les forêts, les terrains rocailleux et les pistes boueuses de la province de Gauteng. gauteng.net

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JHBFLYING.CO.ZA(2), ORLANDOTOWERS.CO.ZA, GETTY IMAGES(2)

La première fois que l’on décolle en ULM, il faut du courage, mais une fois dans les airs, l’expérience est follement grisante. « C’est comme faire de la moto entre les nuages, on a la sensation d’être assis dans un fauteuil en plein ciel, lance Roy Gregson, à la tête de la Johannesburg Flying Academy (JFA). Ce qui est génial avec un ULM, c’est que l’on peut décoller et atterrir sur de petits terrains. Et grâce au moteur, pas besoin de grimper au sommet des montagnes comme le font les parapentistes. » Gregson et la JFA proposent à leurs clients une formation au brevet de pilote, pour prendre sans risque les airs en solo. « Après 25 heures de vol et une fois l’examen théorique réussi, on peut voler à 1 600 mètres au-dessus du niveau de la mer. N’importe où dans le monde. On peut même traverser tout un pays aux manettes d’un ULM. » Luis Ramos, consultant informatique de 39 ans, a obtenu son brevet de pilote il y a six mois avec la JFA. « Je n’avais jamais fait une chose pareille. Au début quand l’ULM décolle, c’est effrayant. On dirait une chauve-souris tout droit sortie des enfers, raconte-t-il. Mais dès que j’ai commencé ma formation, je suis devenu accro. » Le premier vol en solo ? « C’est comme se jeter d’un avion sans parachute. J’avais la trouille, mais quelle sensation indescriptible ensuite. Dès que j’ai eu mon brevet, tout ce que je voulais, c’était faire voler mes amis avec moi pour qu’ils découvrent cet univers incroyable. »


ACTION !

MATOS

EN ­B ATEAU

Assurance Si un membre d’équipage passe par-dessus bord avec une quatix, celle-ci envoie ­automatiquement une alerte « un homme à la mer ».

Liste Altimètre, baromètre, compas à 3 axes, informations sur les marées : toutes les données en un seul coup d’œil.

CES AIDES ­PRÉCIEUSES POUR FRANCK CAMMAS

JULBO OCTOPUS WAVE « Leurs verres photochromiques et polarisants filtrent les reflets lumineux à la surface de l’eau. » julbousa.com

Charge La batterie peut être chargée par USB et a une ­autonomie de 16 heures en mode GPS.

Protection Avec son boîtier en plastique doté d’une armature en acier et son bracelet en silicone, la montre est étanche à 50 mètres.

WESTE MX2 REVOLU­TION, MAGIC MARINE « Ce gilet de s­ auvetage fin et court est parfait pour une utilisation avec la ceinture de trapèze. » magicmarine.com

Montre dans le vent   V OILE  FRANCK CAMMAS, VAINQUEUR DE LA VOLVO OCEAN RACE 2012, PORTE SA CENTRALE DE NAVIGATION AU POIGNET.

VOLVO OCEAN RACE

L’Aixois Franck Cammas, 41 ans, tenant du titre de la Volvo Ocean Race.

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Avant les avancées technologiques, qu’illustre cette montre GPS, les skippers dépendaient des systèmes de navigation massifs fixés au ­bateau. Si Franck Cammas, skipper de Groupama, vainqueur de la ­Volvo Ocean Race 2012, entre autres, ­devait décrire sa Garmin Quatix en un mot, il la qualifierait

de « ­fantastique ». En effet, « je peux consulter toutes sortes d’informations : vitesse, distance ou angles aux vents ­directement à mon poignet ». Très pratique, notamment sur les gros bateaux : « Cette montre permet même de commander le ­pilote a ­ utomatique via un réseau wifi. » c­ ammas-groupama.com

DYNEEMA SK99 « Notre corde en fibre synthétique préférée. Très solide mais légère et fine, elle offre peu de prise au vent. » dyneema.com

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ACTION !

CONSEILS DE PRO « Je cible un joueur et j’essaie de le transpercer », ­déclare Manu Vatuvei.

GAINAGE DE TUEUR Manu Vatuvei : « Parce que mes genoux ont souffert, je travaille beaucoup le renforcement de mes quadriceps. Faire la chaise semble facile, mais c’est un exercice qui tue. »

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Haute intensité RUGBY LEAGUE  LE RUGBY À XIII FATIGUE MÊME MANU VATUVEI, « LA BÊTE », AILIER STAR DES NEW ZEALAND WARRIORS, QUI A MODIFIÉ SON ENTRAÎNEMENT.

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Debout, dos contre un mur, gainez vos muscles du bas et maintenez-les sous tension.

A L L É G E R L’ I M P A C T POUR PLUS DE PUISSANCE HERI IRAWAN

On l’appelle « The Beast », mais il reconnaît « avoir ­besoin de plus de temps qu’avant pour récupérer des efforts d’un match ». Bains de glace, machines de compression lymphatique et tapis de course anti-gravité font partie des outils que le Néo-Zélandais de 28 ans utilise pour contrer l’usure de son corps. La séance comprend une session d’ateliers techniques le matin, et deux heures en salle l’après-midi. « Nous passons plus de temps en salle de muscu que lorsque j’ai commencé à jouer. Maintenant, c’est plus scientifique, avec des relevés GPS et des moniteurs de fréquence cardiaque. » En match, Vatuvei court en moyenne 6 km, quasi uniquement sous forme de sprints à haute intensité. Son job ? Bonifier les ballons de relance, redémarrer les actions et se frotter plein gaz à la défense adverse. « Je suis plus grand que la plupart des ailiers (1,89 m et 110 kg, ndlr), donc j’utilise ma taille et ma puissance, plus que ma vitesse. Je cible un joueur et j’essaie de le transpercer. » warriors.co.nz

Glissez le long du mur jusqu’à ce que vos ­genoux soient pliés à 90 °, cuisses parallèles au sol. ­Recommencez autant de fois que vous le pouvez.

Développé par la NASA, le tapis de course AlterG Anti-Gravity soulage le martèlement des pieds en réduisant la masse du coureur. Vous définissez votre programme en choisissant une réduction de 20 à 100 % de votre poids. « Je n’ai plus de ligament croisé postérieur à mes genoux, donc je passe du temps sur l’AlterG. Je cours à 70 % de ma masse corporelle, ce qui réduit l’impact sur mes genoux. »

GETTY IMAGES(2)

Manu Vatuvei a passé une décennie à subir et asséner des plaquages monstrueux, avec joie.

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ACTION !

MA VILLE

DU FUN EN RAB

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5 MAJ EU R LES MUSTS

Bobby Fitzgerald des Whiskey Shivers, le groupe d’Austin qui a la cote.

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Rien de plus texan qu’un match de football américain. Et Thanksgiving sera l’ultime occasion de voir les Longhorns en action, peut-être contre TCU, le rival et voisin honni.

chauve-souris d’Amérique du Nord. Au coucher du soleil, elles sortent des entrailles du pont et forment un nuage noir dans le ciel. Quel spectacle inoubliable !

FÊTE DE LA SAUCISSE

AUSTIN  BOBBY FITZGERALD, CHANTEUR ET LEADER DES WHISKEY SHIVERS, VOUS PRÉSENTE SES ENDROITS FÉTICHES DANS LA CAPITALE TEXANE. « Strictement fun », voilà comment Bobby Fitzgerald des Whiskey Shivers décrit Austin, la capitale de l’état du Texas qui passe pour une ville d’Amérique où il fait bon vivre et où tout est possible. « Ici, tout le monde essaie d’en profiter et de faire ce qui lui plaît. Mais chacun prend tout ça très au sérieux, il faut se donner à fond », dit le chanteur de ce quintet bluegrass. Un état d’esprit qui fait d’Austin un nid rêvé pour n’importe quel groupe motivé et aimant s’éclater. Comme les autres membres du groupe, Fitzgerald – au violon et à l’harmonica – n’est pas né et n’a pas grandi à Austin, mais il s’est rapidement adapté à cette ville dont la scène musicale et ses acteurs sont connus pour leurs « good vibes ». « Tout le monde ­s’entraide ici, concède Bobby Fitzgerald. On essaie simplement d’atteindre tous le même objectif. » whiskeyshivers.com

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1 THE WHITE HORSE • 500 Comal St. Bobby : « C’est un honky tonk à l’est. À l’extérieur du bar, il y a un food truck à tacos, et souvent un ou deux chevaux attachés ­devant. Et des motos. C’est bruyant, sale et ça sent la pisse. »

2 MELLOW JOHNNY’S BIKE SHOP • 400 Nueces Bien plus qu’un simple loueur de vélos. Des Computrainer 3D sont mis à disposition pour suivre ses perfs. Et de super randos sont proposées chaque semaine. 3 CONGRESS AVENUE BRIDGE • 111 S. Congress Ave. C’est un endroit fabuleux. On y trouve la plus grande colonie de

4 UNCOMMON OBJECTS • 1512 South Congress Ave. Cet antiquaire est un véritable musée de l’absurde : tatous empaillés, lampes en peau de vache, poupées anciennes bizarroïdes… Une ambiance glauque où l’on perd toute notion du temps.

THE EAST AUSTIN STUDIO TOUR 5 BOULDIN CREEK CAFE • 1900 S. 1st St. Bobby : « C’est seulement après y être allé un ou deux mois d’affilée que j’ai réalisé qu’ils n’avaient pas de viande au menu, ce qui est plutôt rare au Texas. Mais ils vous la font vite oublier. »

Musiciens et artistes locaux ouvrent leurs studios au public. Pendant deux week-ends d’affilée : les 15-16 et 22-23 nov.

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TAGGART SORENSEN, MARIO VILLEDA

« Strictement fun »

Près de New Braunfels, des descendants d’immigrés allemands perpétuent la tradition de la bière et des saucisses de toutes sortes, du 2 au 11 nov.


EN ATTENDANT LA FINALE INTERNATIONALE DU RED BULL BC ONE LE 29 NOVEMBRE 2014

JOUE EN LIGNE AVEC LES MEILLEURS B-BOYS DU MONDE CONNECTE-TOI SUR REDBULLBCONE.COM

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ACTION !

JEUX VIDÉO

L’International a rassemblé plus de 17 000 spectateurs à Seattle.

PIXEL POWER LE MEILLEUR DU RÉTROGAMING

SHOVEL KNIGHT Un festival rétro, du graphisme à la bande-son. Ce jeu de plateforme classique n’est pas le plus innovant de l’année, mais c’est assurément l’un des meilleurs. PC, Wii U, N ­ intendo 3DS

JEU EN LIGNE MULTIJOUEUR  C’EST LE DERNIER PHÉNOMÈNE DE L’E-SPORT AUQUEL PERSONNE N’ÉCHAPPE EN CE MOMENT.

Toby Dawson, un Australien de 29 ans plus connu sous le nom de ­TobiWan, est commentateur professionnel de DOTA 2.

En première ligne, des équipes pros, comme Newbee ou Evil Geniuses. Ce sont les superstars de DOTA 2, un jeu de bataille en ligne multijoueur (MOBA ­signifie Multiplayer Online Battle Arena), qui séduit des millions de personnes dans le monde. Une arène virtuelle où deux équipes de cinq joueurs s’affrontent à coups de flèches, d’épées et de formules magiques dans le but de détruire l’Ancient, le bâtiment principal de l’équipe adverse. Les joueurs pros s’affrontent dans d’immenses salles devant des milliers de spectateurs, et bien plus encore de fans en ligne. En juillet dernier à Seattle, plus de deux millions de personnes ont suivi l’International IV, le plus grand tournoi ­DOTA au monde présenté en direct par des commentateurs professionnels. Une dota-

tion totale de 10,9 millions de dollars – un record pour le sport électronique – était en jeu. C’est le quintet chinois de Newbee qui s’est partagé les 5 millions de dollars promis à l’équipe vainqueur. Sorti en 2003, DOTA est le plus célèbre représentant d’un genre qui rencontre tous azimuts un immense ­succès, bien qu’il n’ait jamais eu de nom ­officiel. On l’appelle aussi bien MOBA que ARTS (Action Real Time Strategy). D ­ OTA 2 et League of Legends, ses deux totems, font partie des jeux vidéo les plus joués dans le monde. Il ne se passe pas une semaine sans qu’un nouveau titre MOBA (ou ARTS) ne sorte sur le marché. L’Australien Toby ­Dawson, alias TobiWan, est un célèbre commentateur DOTA. Il explique les raisons de ce fol engouement : « C’est dû à l’immense complexité de DOTA. Les joueurs doivent agir en étroite collaboration. Si l’un d’eux se plante, c’est toute l’équipe qui perd. »

NOUVEAUX JEUX MOBA Transformers Universe

L’éternel combat des robots polymorphes surpuissants entame un nouveau round. Après avoir envahi les chambres d’enfants et le cinéma, ils débarquent sur nos ordis. Ce jeu d’action survitaminé, mélange de MOBA et de TPS (Third Person Shooter), consiste pour des équipes de quatre à réduire l’ennemi en menu fretin.

Arena of Fate

Ce MOBA du studio Crytek se joue en équipes de cinq – la configuration classique dans ce genre de jeu – et les personnages sont tirés des contes et légendes. Le Petit Chaperon rouge a-t-il une chance face à Nikola Tesla ? Et qui de Baron Samedi (photo) ou de Jeanne d’Arc survivra à leur duel ?

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LUFTRAUSERS Ce jeu vous donnera des ailes. Aux commandes d’un avion dans un décor pixelisé, vous êtes au cœur de batailles aériennes à vous donner le tournis ! PC, Mac, PS 3, PS Vita

TOWERFALL: ASCENSION Des heures de fous rires garanties : 4 joueurs max s’affrontent sur différents niveaux, à coups de flèches dans les fesses. PC, Mac, PS4

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VALVE, ESL

La MOBA mania



ACTION !

CLUB

Tradition : ce qui se passe à Vegas, reste à Vegas.

STYLE GUIDE OUBLIÉE LA CHALEUR DE VEGAS, IL VOUS FAUDRA ÊTRE HYPE CET AUTOMNE

EN HAUT Le revival des ­années 90 se ­poursuit avec les sweats oversize qui tombent sous la hanche. ­Couleurs en sourdine et éléments typographiques ­recommandés.

Life’s a beach DRAI’S BEACH CLUB  UNE YACHT PARTY AU MILIEU DE LAS VEGAS ? LE DRAI VOUS DONNERA LE GOÛT DU LUXE.

DRAI’S BEACH CLUB, NIGHTCLUB & AFTER HOURS 3595 S. Las Vegas Blvd. Las Vegas, NV 89109 draisbeachclub.com

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OISEAU DE NUIT DJ FIVE LÈVE LES FOULES AU TAO, AU BANK ET AU HYDE, À LAS VEGAS.

LE SAMEDI SOIR… … je fais généralement une petite sieste avant d’attaquer. Puis je me rends au club et je joue pendant deux heures. Après ça, je vais manger un morceau à Chinatown et je rentre. UN SHOW FAIT GRIMPER AUX RIDEAUX QUAND… … il y a un haut degré de technicité dans la production. Il faut tout envoyer : les écrans LED, les confettis, le fun et le plaisir. LE MIEUX DANS LA VIE DE NUIT... … c’est d’être payé pour faire ce que j’aime. skamartist.com/djfive

EN PLUS La marque ­anglaise Barbour, classique pour tout bon baroudeur urbain, n’a ­jamais déçu. On aime cette veste pour sa robustesse et la commodité de ses nombreuses poches.

THE RED BULLETIN

SHANE O’NEAL(4), SKAMARTIST.COM

Le Drai’s Beach Club est à part, un exploit dans la folle ville de Las Vegas qui a testé tous les excès. D’abord, l’endroit s’articule autour de huit piscines, dont cinq dans des bungalows privés, pour le cas où vous voudriez échapper à la foule qui peut compter jusqu’à 4 500 furieux. Ensuite, si vous aimez les additions un peu salées, le club se propose de vous prendre en mains depuis chez vous avec un Boeing 737, pour la modique somme de 737 000 dollars… (Il y a eu déjà eu des demandes !) Mise à part cette fantaisie ­ailée, le gros du programme a lieu le mardi soir, avec la soirée du Drai’s Yacht Club. De quoi faire le plein de fun sur le toit jusqu’au bout de la nuit. « On pensait que ces soirées ressembleraient aux autres. Et puis elles ont commencé à avoir leur propre dynamique, raconte le manager Ryan Craig. Tout le monde arrive habillé comme un conducteur de yacht, avec chaussures et chapeau. »

EN BAS Le pied de demain sera hybride. Lassés des sneakers ? Retrouvez leur confort et leur ­légèreté sur des chaussures de ville. Ici, les Lunar Grand de chez Cole Haan.


ACTION !

MUSIQUE

VI NYLES 2 .0 Erlend Øye est un indispensable touche-à-tout : DJ, leader du groupe indie pop The Whitest Boy Alive, chanteur pour des artistes électro comme Röyksopp et moitié du duo folk Kings of Convenience. C’est avec ce groupe que le Norvégien de 39 ans a rencontré le succès en 2001. Leur premier album Quiet Is the New Loud, empreint d’une douceur mélancolique, entraîne un revival folk et influence les groupes à venir, de Fleet Foxes à Of Monsters and Men. Øye a enregistré Legao, son dernier LP solo – le second – avec Hjalmar, un groupe de reggae ­islandais. Résultat : dix perles pop floconneuses, un son à la Paul Simon qui aurait engagé The Police. Øye évoque ici les chansons qui ont inspiré ce disque. facebook.com/erlendoye

Erlend Øye, 39 ans, DJ, ­artiste solo et leader de Kings of Convenience.

« Le groupe a l’air inquiet » PLAYLIST  UN BEACH BOYS, UN GÉNIE MÉCONNU ET UNE CHANTEUSE POP… LE CHANTEUR-AUTEUR NORVÉGIEN ERLEND ØYE ÉVOQUE 5 MORCEAUX FÉTICHES.

1 Matias Aguayo

2 Bart Davenport

3 Dennis Wilson

« L’électro a besoin d’innovation ! Trop peu de producteurs de renom tentent de la faire avancer. ­Matias Aguayo est l’un d’entre eux. Ce morceau de 2009 est uniquement composé avec sa voix : des beats, en passant par les basses et jusqu’à la mélodie. Du grand art ! Des approches aussi originales que celle-là, il en faudrait plus souvent. »

« Un génie ­méconnu. Davenport ne peut s’en prendre qu’à lui-même : il se ferme les portes du succès en dotant ses albums de pochettes douteuses, et ses chansons pop parfaites d’ignobles solos de guitare, comme dans ce morceau. Mais c’est pour ça que je l’adore. Il ne fait pas dans la facilité, il joue à fond la carte de la Fuck Fame attitude. »

« Cette ­chanson a été ­enregistrée pendant un concert des Beach Boys en 1980, peu avant la mort de Dennis ­Wilson. Il est saoul, le groupe a l’air inquiet et redoute le pire quand il se met à chanter. Mais la performance est émouvante et magnifique. D’ailleurs, ce n’est pas Joe Cocker qui l’a écrite, mais Dennis Wilson et Billy Preston. »

4 Sting

5 Dena

« Sting écrit cette chanson en 1985, il vient juste de quitter The Police. Pour moi, ce morceau est un message aux membres du groupe : “Laissez-moi partir, ­laissez-moi jouer du jazz-rock !” Ma d ­ ernière chanson, Fence Me In, s’en inspire. Mon groupe The Whitest Boy Alive a splitté récemment, je peux enfin écrire des chansons uniquement pour moi. »

« J’ai rencontré Dena en 2005 à Berlin par l’intermédiaire d’amis communs. C’était une jeune chanteuse, aujourd’hui elle est la compositrice la plus talentueuse de son pays. Elle manie la langue anglaise d’une manière très créative. Ses textes stimulent mon ­imagination. Pour moi, c’est ce qu’une chanson pop peut faire de mieux. »

Rollerskate

BUBBLES RECORDS

If you Love Somebody Set Them Free

THE RED BULLETIN

Fuck Fame

Bad Timing

You Are So Beautiful

TROIS OPTIONS POUR NUMÉRISER AU MIEUX VOS 33 TOURS ET LES ÉCOUTER SUR VOTRE iPHONE

ION AUDIO ILP Ce tourne-disque USB transfert le disque vers un iPhone sans ordinateur. Il suffit de le poser sur la station d’accueil et de démarrer la lecture du disque. La musique est numérisée en temps réel.

ADL GT-40 Les propriétaires de platine hi-fi se tourneront vers ce convertisseur préamplificateur avec entrée phono, qui numérise les vinyles en haute définition (au moins 24 bits/96 kHz).

LU M I ÈR ES S O N O R ES LE GADGET DU MOIS

LIGHTFREQ

Pilotée par un smartphone ou un ordinateur, cette ampoule connectée bluetooth et wifi peut modifier la couleur et l’ambiance lumineuse d’une pièce. Tout en diffusant de la musique grâce à son enceinte 5 watts, recouverte de LED RGBW éclairant à 360 °. Et avec le « mode soirée », votre salon se transforme instantanément en dancefloor. lightfreq.com

MAGIX VINYL & TAPE RESCUE Ces logiciels ­proposent des fonctionnalités spécialement conçues pour la numérisation, comme un filtre pour éliminer les bruits indésirables.

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N I G H T L I F E

M A R S A T T A 20 mètres de haut, 50 tonnes : des scènes de festival dantesques. L’araignée Texte : Flo Obkircher 82


Ferraille + high-tech = extase. L’araignée, scène gigantesque au festival Boomtown dans le sud de l’Angleterre.

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crache du feu, projette des rayons laser et bouge au rythme de la musique. Photos : Alex de Mora


N I G H T L I F E

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imanche 30 août, 2 h 30 du matin dans le sud de l’Angleterre. Une nuit de pluie, de vent et de brouillard enveloppe le Boomtown Fair Festival où le silence est depuis longtemps retombé, sauf à l’emplacement du groupe d’artistes Arcadia. Sur un espace d’environ cent mètres de diamètre délimité par des colonnes d’enceintes ­disposées en hexagone, la fête bat encore son plein. Des yeux de laser rouge fendent le brouillard. Dans une ambiance de culte au dieu de l’électro, cinq mille personnes en transe dansent en imperméable, pieds dans la boue, ­autour d’une énorme araignée métallique aux pattes hautes comme une maison et illuminées de vert. Dans le ciel nocturne, son corps indistinct évoque un vaisseau spatial. ­Arcadia n’est pas un groupe de musique mais un collectif d’artistes de disciplines différentes : pyrotechnie, ­acrobatie mécanique, laser show, ­musique. Depuis huit ans, ils conçoivent ensemble des scènes pour DJ’s uniques au monde, aussi extravagantes et démesurées qu’originales. Des scènes à 360 ° qui placent DJ’s et ­musiciens au cœur du ­public lequel ­devient, en l’absence de ­barrières, partie intégrante du spectacle. À l’occasion du Boomtown Fair, le collectif s’est ­déplacé avec la plus imposantes de ses scènes : une bestiole aux dimensions ­hallucinantes, 20 mètres de haut pour 50 tonnes. Depuis 19 heures, elle trône au centre d’une fête déjantée. « Vous n’avez encore rien vu », s’exclame Pip Rush Janson,

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le leader d’Arcadia, casque sur la tête et ­chemise hawaïenne sous son imper. ­Depuis une semaine, il est à pied d’œuvre douze heures par jour sur le site du festival. Il supervise et orchestre le show de l’araignée nécessitant le concours d’une centaine de personnes : équipe d’assemblage, techniciens du son et des lumières, conducteurs de grues, DJ’s. Jeune, Jonson réalisait déjà des sculptures métalliques pour les festivals de ­musique. Il y a huit ans, lui et son collègue Bertie Cole ont une idée : « Nous trouvions les scènes de concert monotones. Tout le public est orienté vers une seule et même direction comme devant un poste de télévision. » En 2007, ils fondent Arcadia avec pour but de faire de la scène la star du show. Une œuvre d’art totale de lumières, de feu et de musique, créée avec de la ferraille. Ils baptisent leur première réalisation Afterburner, un réacteur à propulsion déclassé, transformé et équipé de faisceaux laser, prêt à accueillir les DJ’s. Pour rejoindre la table de mixage, ils doivent se hisser avec leurs sacs de disques à 11 mètres du sol. À ce jour, Janson et Cole ont ­réalisé six scènes spectaculaires allant du char mobile au Lords of The Lightening sur laquelle deux danseurs s’affrontent à coup d’éclairs produits par des bobines Tesla. Actuellement, Afterburner est en Australie, l’araignée quant à elle (photo) filera en Thaïlande au mois de novembre. Les pièces de leurs scènes improbables, Janson et Cole les dénichent dans les ­décharges. Chaque hiver, ils écument les casses d’Angleterre. C’est ainsi qu’en 2009, ils tombent sur les pattes de l’araignée : trois scanners de douane hors d’usage. « Ils servaient à contrôler les containers


Au Boomtown Fair, l’espace pour danser prend des allures de zone industrielle postapocalyptique. Hippies geeks et steampunks s’agitent sous l’araignée de fer et les réverbères flamboyants (en haut). Le pyrotechnicien Sir Henry Hot (à droite), responsable d’une partie du spectacle, vérifie les bouteilles à gaz.

L’araignée est constituée de métaux de récup, et ses pattes sont de vieux scanners autrefois utilisés par les douanes en Afrique du Nord


D’habitude, l’araignée hiberne dans un hangar à Bristol. Mais cet hiver elle file à Bangkok en Thaïlande (28 et 29 novembre) puis au festival Rhythm & Vines en Nouvelle Zélande (29 et 31 décembre).


N I G H T L I F E

au sommet de la construction, dans la tête de la bête. De quoi me donner une bonne puissance de feu .» Il y a 15 ans, Hot était informaticien dans une petite ville d’Allemagne du nord. Suite à un burn-out, un psychologue lui conseille de s’adonner à sa ­passion : le feu. La quarantaine bien entamée, il apprend alors à cracher du feu et suit une formation de pyrotechnicien.

Dans le cerveau de l’araignée : techniciens laser et pyrotechnie, chorégraphes de grues et directeur de production devant leurs écrans d’ordinateur. Et le gros bouton rouge avec lequel Sir Henry Hot met le public en feu.

de fret au Sahara », dit Janson. La chaire de DJ’s provient de six anciens réacteurs à propulsion, les sortes de prothèses de ­genoux écaillées de morceaux d’hélico. Tout comme les six membres principaux d’Arcadia, Janson vit la majeure partie de l’année dans une caravane dans la banlieue de Bristol. C’est là qu’ils échafaudent de nouvelles scènes, réparent ou créent au chalumeau de nouveaux géants d’acier avec les métaux récupérés. Trois poids lourds sont nécessaires au transport de la bête articulée. Les pattes sont d’abord disposées en cercle au sol puis hissées par une grue de 100 tonnes pour être fixées à la tête de l’araignée. Les câbles électriques et les conduits hydrauliques sont placés sous terre et reliés à des groupes électrogènes diesel grands comme un abri de jardin à l’extrémité du terrain. Le montage de l’araignée nécessite une équipe de quinze

personnes pendant trois jours, les pyrotechniciens et les éclairagistes complètent ensuite le dispositif. « Plus que dix minutes très exactement, s’exclame Jason en jetant un œil à sa montre. À 2 h 45 précises, un show de 15 minutes démarrera, pendant lequel l’araignée montre de quoi elle est capable. » Jason coiffe son casque. « Ce sera l’heure pour Sir Henry d’entrer en scène. » Sir Henry Hot, de son nom d’artiste complet, est le responsable pyrotechnie d’Arcadia. Il contrôle une dernière fois les branchements des 35 bouteilles de gaz disposées dans un container au pied de l’araignée. « C’est de là qu’est pompé le gaz. Des réservoirs de 150 litres sont fixés

Suite à un burn-out, l’ex-informaticien se reconvertit en pyrotechnicien

En 2009, il réalise pour l’araignée un système unique au monde ­permettant de cracher des flammes de 25 mètres. Le tir de flammes initial est à ses yeux le meilleur moment du spectacle. Quand personne ne s’y attend encore. « La première détonation, l’intensité de l’éclat lumineux et l’odeur mettent les gens dans tous leurs états. Les vibrations des jets de flammes se ressentent à plus de cinq kilomètres à la ronde », explique Hot les yeux brillants. Plus que 30 secondes. Casque sur la tête et concentrés, Hot et sept autres techniciens ont les yeux rivés sur les pupitres et les écrans : « Prêts ? » Tous acquiescent, pouces levés. Hot entame alors le compte à rebours : « Dix, neuf, huit, sept… » L’araignée s’éteint. Blackout. Les danseurs s’immobilisent subitement et regardent vers le ciel. Certains protestent : « Quoi, c’est déjà fini ? Une panne de courant ? » En réponse, les colonnes de haut-parleurs émettent de lourdes basses, des faisceaux laser bleus jaillissent des pattes et fendent le brouillard. Le volume du beat remonte. Trois grues reliées au corps de l’animal entrent en mouvement au rythme de la musique. L’araignée se réveille. Le public se déchaîne. La musique est de plus en plus forte, des synthés aigus percent le ciel. Hot pose son index sur le gros bouton rouge du ­pupitre de commande. La grosse caisse ­retentit. Hot enfonce le bouton. Trois jets de flammes jaillissent de la tête de l’araignée dans un sifflement. L’éblouissement est tel qu’on en reste un temps aveuglé, l’onde de chaleur si chaude qu’on croit en avoir les cils brûlés. Hot remet ça, une fois, deux fois. Le rythme de la musique s’emballe. Les gestes du pyrotechnicien se multiplient et s’accélèrent. Hot utilise tous les registres de l’araignée : lanceflammes, bras articulés, canon CO2 et faisceaux ­laser. Le spectacle est étourdissant. On se croirait à une soirée post-apocalyptique à la Mad Max. Ou à une fête de fin d’année sur Mars. ­Arcadia a transformé cette nuit estivale triste et pluvieuse en une ­virée spatio-temporelle inoubliable. arcadiaspectacular.com

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ACTION !

ÉVÉNEMENTS

02.11, Saint-Malo

Le bon cap La Route du Rhum – Destination Guadeloupe va griser des centaines de milliers de spectateurs sur les côtes de Bretagne à l’occasion du grand départ donné de la cité malouine. La Transat qui relie Saint-Malo à Pointe-àPitre est un des événements mondiaux de la course au large tous les quatre ans depuis 1978. 10e édition cette année, et l’élite des skippers pros est gonflée avec une liste d’engagés comptant plus de 60 inscrits. François Gabart, Lionel Lemonchois, Vincent Riou, Thomas ­Coville, Francis Joyon ou Yann Eliès ont écrit la légende des transats et seront au départ. En 2006, Lionel Lemonchois, sur son immense trimaran Gitana 11, a pulvérisé le record de traversée en 7 jours, 17 heures, 19 minutes et 6 secondes. Peut-on faire mieux? Réponse le 10 novembre au plus tard. routedurhum.com

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16-19.10, Paris

L’Automne aux Champs Les centaines d’artistes du Salon ­d’Automne s’installent sur les ChampsÉlysées. De sa création en 1903 au Grand Palais jusqu’à son arrivée sur la célèbre avenue il y a trois ans, la manifestation contribue obstinément à promouvoir la notoriété de jeunes artistes et à faire ­découvrir les courants de l’art moderne et contemporain au grand public. Peinture, street art, musique, art numérique, gravure, poésie. La palette est très large. salon-automne.com

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EN BREF

27.10-02.11, Paris

Une semaine à Paris Dernier tournoi masculin de la saison avant la finale des Masters de Londres (le 9 novembre), le BNP Paribas Masters est souvent décisif dans l’ultime course au classement mondial. Le revêtement en dur des courts du Palais omnisports de ParisBercy (POPB) ajoute à la difficulté du rendez-vous. L’an dernier, Novak Djokovic s’est imposé au terme d’un tournoi Masters 1000 d’une rare qualité. Cet automne, exceptionnellement, le POPB, en rénovation jusqu’à l’an prochain, rouvre ses portes pour accueillir une compétition installée ici depuis 86.

ÉTIENNE BONAMY

YVAN ZEDDA, SALON-AUTOMNE.COM, FFT/CS, ZACH HOOPER/RED BULL CONTENT POOL, SEBASTIAN MARKO/RED BULL CONTENT POOL

fft.fr

Djoko, le maître de Bercy en 2013

NOTRE SÉLECTION, EN BONNE C ­ OMPAGNIE

18 OCTOBRE

ATYPIQUE

16-18.10, Grenoble

Passion glisse Le Stade des Alpes de Grenoble accueille pendant 3 jours les fans de glisse et de montagne. Films de snowboard sur écran géant, concerts, expos, démos, riders, la culture glisse envahit l’espace et la scène. Et la montagne s’invite en ville, quand snow, skate et street art donnent toute sa dimension au Snowboard Garden Festival. Une façon de lancer la saison à quelques jours seulement de l’ouverture des domaines skiables des stations alpines. gardenfestival.fr/2014/

Lens, SDF de la Ligue 1 cette saison pour cause de rénovation de son stade, « accueille » le Paris SG au SDF, le grand Stade de France. À Saint-Denis, le champion de France ne jouera pas pour autant à domicile. Succès populaire garanti. rclens.fr

21 OCTOBRE

15-16.11, Lille

La piste du Nord

ÉLECTRONIQUE Le festival des cultures électroniques et indépendantes vient une nouvelle fois ­électriser les nuits caennaises jusqu’au 25 octobre. The Do, Chinese Man, J­abberwocky, la programmation est éclectique.

Le Palais omnisports de Paris-Bercy étant toujours en travaux, le Supercross s’exile cet automne dans le stade couvert PierreMauroy de Villeneuve-d’Ascq, en banlieue de Lille. Il accueillera 24 000 spectateurs pour le show. Une grande première. Justin Barcia, King of Bercy l’an dernier, viendra défendre son titre. Un objectif ­également visé par des pilotes comme Eli Tomac, Levi Sherwood, Justin Brayton ou un trio de Français (Jordi Tixier, Romain Fevre, Dyland Ferrandis). Ça promet du spectacle sur une très longue piste tracée sur le modèle des courses aux USA.

nordik.org

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supercrossbercy.com

NOVEMBRE

18.10-02.11, La Torche

Du vent sur La Torche Du 18 au 26 octobre, La Torche (Finistère) accueille les meilleurs windsurfers mondiaux sur ses vagues ­bretonnes pour l’étape française du World Tour PWA. Une fois les voiles rangées, c’est la finale de la Coupe du monde de stand up paddle qui s’y tiendra jusqu’au 2 novembre. la-torche2014.com

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30.10-01.11, Paris

7-9.11, Le Puy-en-Velay

15-16.11, Paris

Indépendance

Apesanteur

Manga mania

4e édition du Pitchfork Music Festival de Paris à la Villette, grand rendez-vous automnal de musique indé. On y viendra pour James Blake, les ­Canadiens de Caribou ou les Écossais de Mogwai. Vos ­préférences vont à Belle & Sebastian, Ben Khan ou ­Chvrches ? Vous avez trois jours pour tout d ­ écouvrir. pitchforkmusicfestival.fr

Ce rassemblement international de montgolfières est devenu le must de la discipline en Europe. Le nez en l’air, on pourra être spectateur et regarder voler les ballons au-dessus des superbes paysages de Haute-Loire ou, plus téméraire, s’offrir des baptêmes de l’air et des vols d’instruction. Tentés ? montgolfiere-en-velay.fr

Le salon Paris Manga et SciFi Show va attirer amateurs de mangas, comics, jeux vidéo et SF au Parc des expos à Paris. L’occasion de croiser des invités prestigieux comme Yamamoto Aoi, « chara designer » de la série Fairy Tail ou, côté sci-fi Show, ­Peter Davison, de Doctor Who, et Tony Amendola (Stargate). parismanga.fr

EXOTIQUE Le 1er match de la tournée ­automnale du XV de France invite l’équipe des Îles Fidji à découvrir le nouveau stade Vélodrome de Marseille. Un peu de rugby au pays de l’OM, ça détend. Mais ça reste musclé. ffr.fr

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A FFRO NTER LES

ÉLÉMENTS Nos vies sont de plus en plus trépidantes. Dans une société qui tourne en mode 24/24, il convient de bien s’équiper pour s’adapter à toutes les éventualités climatiques.

En mode poudreuse à Avoriaz ou prêts à défier les embruns d’Hossegor ? Ou tout simplement en mouvement, sous la pluie, entre deux rendez-vous ? The Red Bulletin a sélectionné pour vous des vêtements et accessoires cool et pratiques pour vous jouer des caprices de la météo en toutes occasions.

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Directeur d’édition Robert Sperl Rédacteur en chef Alexander Macheck Contributeur indépendant Boro Petric Directeur créatif Erik Turek Directeurs artistiques Kasimir Reimann (DC adjoint), Miles English Rédacteur en chef photos Fritz Schuster Responsable de la production Marion Wildmann Managing Editor Daniel Kudernatsch Rédaction Stefan Wagner (Chef de service), Werner Jessner (Chef de service adjoint), Lisa Blazek, Ulrich Corazza, Arek Piatek, Andreas Rottenschlager Contributeurs indépendants : Muhamed Beganovic, Georg Eckelsberger, Sophie Haslinger, Holger Potye, Clemens ­Stachel, Manon Steiner, Raffael Fritz, Marianne Minar, Martina Powell, Mara Simperler, Lukas Wagner, Florian Wörgötter

Web Kurt Vierthaler (Senior Web Editor), Andrew Swann Maquette Martina de Carvalho-Hutter, Silvia Druml, Kevin Goll, Carita Najewitz, Esther Straganz Booking photos Susie Forman (Directrice création photos) , Rudi Übelhör (Directeur adjoint), Marion Batty, Eva Kerschbaum

Illustrateur Dietmar Kainrath Directeur d’édition Franz Renkin Ventes internationales Patrick Stepanian Emplacements publicitaires Sabrina Schneider

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INSTANT MAGIQUE

Hennegau, Belgique 17 mai 2014

oneinchdreams.com

«  Règle numéro un : ne jamais regarder en bas » Règle numéro deux : une musique idoine. L’artiste équilibriste Johannes Olszewski (21 ans) est un inconditionnel des morceaux reggae de Damian Marley.

JAN FASSBENDER

À soixante mètres du sol, le ­Munichois Johannes Olszewski est en équilibre sur la tour de ­réfrigération d’une centrale ­thermique. « Nous avons tendu une slackline de 28 mètres, large de deux doigts. » Ce qu’on éprouve tout là-haut ? « Les ­premiers pas, on sent le froid, les derniers mètres ne sont qu’euphorie. »

THE RED BULLETIN NUMÉRO 36 PARAÎTRA LE 12 NOVEMBRE 2014 98

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29—30 OctObre 2014

FaSt. FoRwaRd.* FutuRe.

rejoignez 2500 inventeurs, hackers et anti-conformistes à la Hofburg, à Vienne. Soyez parmi les premiers à voir le futur, de la réalité augmentée à la voiture volante. #PioneersFestival tickets: pioneers.io/festival *Rapidement. En avant. Vers le futur.

Livestream: redbulletin.com/pioneers

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