Histoire et cinéma CIN-2111 Lundi 16h à 19h Chargé de cours Rémy Besson
Illustra@on publiĂŠe dans le New Yorker
Un cas pour se demander: Quelles ar@cula@ons existent entre histoire et cinĂŠma?
Bande annonce:
hHps://www.youtube.com/watch?v=c_8NjJ_ALn4
Le chercheur peut effectuer un relevé des erreurs factuelles un rapport d’exper@se
h"ps://www.youtube.com/watch?v=OgRyu3Rmw8s
Le chercheur peut prendre posi@on dans l’espace public pour contredire les choix du réalisateur un rapport d’autorité
Sunny Singh, « Why the lack of Indian and African faces in Dunkirk maHers », The Guardian, 1er août 2017 [en ligne]
hHps://www.reseau-canope.fr/cnrd/ephemeride/1183
Le chercheur peut offrir une contextualisa@on à ce qui est présenté dans le film
un rapport d’ordre pédagogique ce"e approche peut être compréhensive et/ou cri@que
Trois postures dites de surplomb
Le chercheur a des connaissances préalables au visionnement du film qu’il cri@que à l’aune de celles-ci. Comment proposer une autre posture que celles de l’expert, de l’autorité ou du pédagogue? Tout en considérant que ces trois premières postures sont légi@mes et per@nentes.
Le chercheur peut réinscrire le film dans l’histoire des représenta@ons - Filmographie du réalisateur - Traitement visuel de ce"e bataille - Manières de donner à voir un combat au cinéma etc. Dunkerque est, par ex., une
représenta@on plus immersive/ tac@que que stratégique de la bataille
Le chercheur peut se demander si ceHe représenta@on diffère des autres Dans le texte que je vous ai donné à lire, Richard Brody propose l’idée que : With Dunkirk, Nolan has made what may be the first V.R. movie—one that does its best to put viewers literally into the posi@on of combatants and par@cipants in the Dunkirk rescue, as if viewers were meant to fill in the blanks of the characters’ inner lives with their own and imagine themselves to be figh@ng the Second World War for the very preserva@on of Great Britain.
L’idée est que la forme du film est innovante, mais que le scénario est assez convenu et qu’il est poli@quement assez na@onaliste.
Un précision: Comme l’écriture de l’histoire* est une représenta@on du passé, on peut se demander si le film entre (volontairement ou non) en dialogue avec ce type de discours. Le film prend-il posi@on dans un débat historiographique? Est-il cri@que par rapport à la façon dont le sujet est perçu par les historiens? Reproduit-il leur point de vue le plus fidèlement possible? Dans Dunkerque, c’est l’historiographie anglaise (par opposi@on au point de vue francophone) militariste (par opposi@on à un point de vue plus distancié) et na@onaliste qui est développée. Ce point peut évidemment être discuté! * La façon dont des chercheurs écrivent à propos du passé.
Le chercheur peut se demander si la forme du film cons@tue un défi à l’écriture de l’histoire. Est-ce qu’il représente autrement le passé? Est-ce qu’il touche à un sujet ignoré? Par ex., Dunkerque donne-til accès à la physicalité du combat (plus qu’à l’intellect du comba"ant)?
Le chercheur peut étudier le film avec la même aHen@on qu’il porterait à n’importe quel autre objet - Mener des entre@ens avec l’équipe du film - Consulter les archives du film (versions du scénario, choix techniques, etc.) = Tenter de comprendre sa genèse
Le chercheur peut s’intéresser à l’impact du film dans l’espace public au moment de sa sor@e en salle (ou sur un plus long terme). Aborde-t-il un sujet qui fait débat? Entre-t-il en écho avec des thèmes d’actualité? Dunkerque sort en salle un an après le vote sur le Brexit
La couverture média@que peut devenir un objet d’histoire culturelle tout aussi intéressant que le film lui-même. Est-ce qu’on parle du film? A propos de quels sujets? Avec quelles images? Etc.
La couverture média@que peut devenir discours du réalisateur un objet d’histoire culturelle tout aussi intéressant que le film lui-même. Comment parle-t-il du film? Que fait-il ressor@r? Pourquoi? Etc. Le thème de l’authen@cité
Quatre postures
- L’inscrip@on dans l’histoire des représenta@ons y compris dans l’historiographie. - Le film comme défi à l’écriture de l’histoire - L’histoire de la genèse du film - L’histoire de la récep@on du film (couverture média@que/ discours d’accompagnement)
Sept postures (souvent) à combiner pour développer une hypothèse Il est u@le de développer une certaine exper@se sur le sujet abordé dans le film afin de relever des erreurs factuelles et de pouvoir interpréter des choix de réalisa@on. Cela passe bien souvent par une capacité à contextualiser le sujet dont il est ques@on. Par la suite, s’intéresser à la façon dont le film s’inscrit dans une culture visuelle qui lui préexiste et qu’il par@cipe à transformer. Il est alors ques@on de la filmographie du réalisateur, des thèmes visuels mobilisés et d’une histoire qui est parfois bien plus longue. Enfin, il est u@le de comprendre la réalisa@on du film et sa récep@on permet de mieux comprendre les enjeux de celui-ci pour l’équipe du film et pour la société dans laquelle il est diffusé. Mais, au final, tout cela n’a d’intérêt que si cela vous permet de proposer un point de vue sur tout cela ou plus justement (bien souvent) sur une (pe@te) par@e de ces points.