Magazine Familly Torah Tichrey 2022

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Une Lettre de D.ieu

ArrivĂ©e juste Ă  temps pour Roch Hachana, cette missive cĂ©leste vous donnera des ailes. À lire et Ă  relire


Mon enfant chéri, Je voudrais te souhaiter une chana tova, une bonne et douce année, et te confier certaines choses que Je pense que tu dois à tout prix savoir.

Lorsque Je t’observe, Je vois un ĂȘtre radicalement diffĂ©rent du reflet qui s’offre Ă  toi lorsque tu te regardes dans le miroir. Parce que toi, tu te vois comme tu es maintenant. Tandis que moi, quand Je t’observe, Je vois l’ĂȘtre que tu peux devenir. Et mon objectif premier est de t’aider Ă  progresser depuis l’endroit oĂč tu te trouves maintenant, jusqu’à celui que Je sais que tu peux atteindre.

Parfois, tu te mets toi mĂȘme Ă  l’épreuve et t’évertues Ă  devenir cet ĂȘtre que j’ai eu en pensĂ©e lorsque Je t’ai crĂ©Ă©. Alors Je me contente de t’observer, avec un plaisir non dissimulĂ©, et te guide avec douceur dans cette direction. J’orchestre les Ă©vĂ©nements et expĂ©riences de ta vie quotidienne pour te permettre de remplir au mieux ton objectif.

D’autres fois, Je dois te poser des dĂ©fis et des obstacles pour te permettre de traduire ta grandeur potentielle en excellence avĂ©rĂ©e. Je sais que ces moments sont parfois douloureux, mais si Je ne te mets pas Ă  l’épreuve, tu ne dĂ©ploieras jamais ton potentiel. Je t’en prie, rappelle toi que durant ces moments, Je suis plus proche de toi que jamais.

Et puis, Je voudrais te parler de l’un de mes Ă©minents fonctionnaires. C’est le vice prĂ©sident du dĂ©partement DĂ©veloppement Humain. Il s’appelle Yetser hara, mauvais penchant, et il travaille pour moi 365 jours par an, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Le Yetser hara a une mauvaise rĂ©putation, mais en rĂ©alitĂ©, il est ton meilleur alliĂ©. Sans lui, tu demeurerais un moins que rien ad vitam ĂŠternam. Je lui ai donnĂ© carte blanche pour te lancer des dĂ©fis constants et te confronter Ă  un flot ininterrompu de tactiques originales, mais ceux ci ont pour seul et unique objectif de te dĂ©fier de progresser et de t’amĂ©liorer. Le YĂ©tser hara et moi n’avons qu’un seul but pour chaque affrontement que tu as avec lui : nous voulons tous deux que tu le vainques et lui montres ce dont tu es capable. Bien entendu, une fois que tu triomphes de lui, je te le renvoie avec un obstacle encore plus difficile Ă  surmonter, parce que c’est ainsi que tu deviendras quelqu’un d’exceptionnel.

J’ai un bon conseil Ă  te donner : parle moi. Le plus souvent possible. Et ne pense surtout pas que Je ne comprends que l’hĂ©breu. Aucune langue n’a de secret pour moi. Alors n’hĂ©site pas Ă  t’adresser Ă  moi dans ta propre langue. Et surtout, n’attends pas d’ĂȘtre Ă  la synagogue pour le faire : parle moi Ă  n’importe quelle heure du jour et de la nuit, quelque soit l’activitĂ© dans laquelle tu es engagĂ© quand tu conduis, ou quand tu marches dans la tue. Parle moi avant d’aller dormir. Et surtout, parle moi pendant Chabbath. Je suis toujours disponible et Je sais trĂšs bien Ă©couter les autres. À vrai

dire, Je te comprends mieux que quiconque d’autre (y compris toi mĂȘme) parce que tu m’appartiens et c’est moi qui t’ai crĂ©Ă©. Alors, ne joue pas les timides, ne te sens pas gĂȘnĂ© ; Ă©panche ton cƓur devant moi et Je te promets que Je te rĂ©pondrai.

Et puis, n’oublie pas de profiter du Chabbath ; c’est un cadeau spĂ©cial que Je t’ai offert. Éteins ton portable, ordinateur, iPad et autres gadgets et profite du calme pour profiter de toutes les relations qui t’importent tant : ta relation avec Moi, ta relation avec toi mĂȘme et ta relation avec toutes ces personnes qui te sont chĂšres. MĂȘme si tu n’arrives pas Ă  mettre Ă  profit les 25 heures Ă  cette fin, efforce-toi de consacrer au moins une partie de ce jour pour te rapprocher de moi.

Je vais te rĂ©vĂ©ler un secret : je m’adresse Ă  toi tout le temps, mais je parle dans un faible murmure. Mais avec tous ces sons qui me font concurrence, cette cacophonie de bruits qui t’entoure, ma voix passe inaperçue. Trouve un petit moment de calme pendant Chabbat et tends l’oreille. Tu seras surpris par ce que tu entendras.

Ne t’avise pas Ă  traverser le chemin de la vie en solitaire. Je voudrais que tu trouves un mentor qui puisse te guider, t’enseigner et te montrer comment Me trouver et te rapprocher de Moi. Quand tu auras trouvĂ© une telle personne, attache toi Ă  lui ou elle et ne lĂąche pas prise. Fais en sorte qu’elle t’enseigne et te guide et surtout, prends ses conseils Ă  cƓur.

En parallĂšle, tĂąche de trouver un compagnon qui t’accompagnera durant ce chemin. Il te sera beaucoup plus facile d’entreprendre ce pĂ©riple si tu es en bonne compagnie. De cette maniĂšre, vous pourrez tous deux vous assurer que vous maintenez le cap et avancez dans la bonne direction.

Si tu en as la possibilitĂ©, fais l’effort de venir dans l’endroit au monde oĂč Ma prĂ©sence se fait le plus ressentir. Passe quelque temps Ă  JĂ©rusalem, Ma citĂ© Ă©ternelle, et absorbe la sagesse qui Ă©mane de ses murailles antiques.

À propos, Roch Hachana approche. C’est l’anniversaire de la crĂ©ation de l’Homme, un jour oĂč Je me penche de nouveau sur la PiĂšce cosmique de l’histoire humaine et Ă©cris la scĂšne suivante pour l’annĂ©e Ă  venir. RĂ©flĂ©chis au grand rĂŽle que tu voudrais endosser. Je suis prĂȘt Ă  te laisser choisir n’importe quel rĂŽle que tu souhaiterais jouer. Alors vois les choses en grand et brosse un tableau passionnĂ© de l’ĂȘtre que tu dĂ©sires devenir l’annĂ©e prochaine. Et Ă  Roch Hachana, au lieu de compter les pages qui te restent dans ton livre de priĂšre, parle Moi et fais Moi savoir le rĂŽle que tu voudrais jouer.

Le Livre de la Vie sera ouvert en ce jour, et Je te confie la plume entre tes mains. Choisis la vie

Avec tout mon affection,

Ton PĂšre qui est au Ciel qui croit en toi et t’aime sans rĂ©serve.

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Avec le Soutien de :

Rav Moshe Ben Moshe chlit’a, Rav Shalom Arush chlit’a, Rav Ron Chaya chlit’a, Rav Yaakov Mazouz chlit’a, Rav Acher Fitoussi chlit’a, Rav David Nacache chlit’a, Yeshiva Or Arachbi, Les Rabanim de Koupat Ha’ir . Et plein d’autres Gdoley aDor...

DEDICASSE :

A la rĂ©ussite de ma femme, et de mes enfants que le crĂ©ateur m’a donnĂ© ainsi qu’à l’élĂšvation de l’ñme de mon pĂšre, la rĂ©ussite de ma mĂšre, ma soeur et mon frĂšre et de toute ma famille en gĂ©nĂšral.

De la RĂ©ussite de mes maitres et de tous leurs Ă©lĂšves ainsi que toutes leurs familles. De tous mes amis et connaissances.

Et en tout particulier Ă  tout le peuple d’Israel que nous mĂ©ritions tous de nous rapprocher de HaKadosh Barou’khou et de recevoir le Mashia’h TsidkĂ©nou Amen.

HALAKHOTE

Pages 4 11

SOMMAIRE :

FEUILLE DE MIEL Pages 12

RECETTE Pages 13

AISH Pages 14 23

LES 48 VOIES DE LA SAGESSE Pages 24 25

LES JARDINS DE RAV AROUSH Pages 28-33

ROSH HACHANA DIY Pages 34 35

VIVRE SON TEMPS Pages 36 41

FEMME VAILLANTE - LACHON ARACHEMOT ATSADIKIM Pages 42

DEDICASSES Pages 45 SEGOULOT Pages 46

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La veille de Roch Hachana

Annulation des Voeux la veille de Roch Hachana

La veille de Roch Hachana : Dans le judaïsme, les mots prononcés ont quelques choses de sacré, une force insoupçonnée. Ils engagent celui qui les profÚre comme il est dit « Tu respecteras tout ce que tes lÚvres exprimeront » (Devarim 23 24).

Afin d’éviter la faute grave de ne pas rĂ©aliser le vƓu formulĂ©, on procĂšde Ă  l’annulation des voeux la veille de Rosh Hashana afin de n’avoir « aucune dette » le jour du jugement. On recommencera la veille de Yom Kippour pour les « voeux » qu’on aurait pu formuler entre Rosh Hashana et Yom Kippour.

L’annulation des voeux (Hatarat NĂ©darim) se fait en prĂ©sence de 10 hommes afin de se dĂ©lier des engagements volontaires non rĂ©alisĂ©s, des promesses sans convictions et mĂȘme des serments faits en rĂȘvant.

Les femmes en seront acquittées par les hommes.

Jeûner la veille de Roch Hachana

Le Choulkhan Aroukh rapporte que certains ont la coutume de jeûner la veille de Roch Hachana

Celui qui a l’habitude de jeĂ»ner ce jour lĂ  et souhaite s’arrĂȘter pour toujours (pour des raisons de santĂ©, etc), devra procĂ©der Ă  une annulation des voeux (hatarath nedarim) avant la veille de Roch Hachana. Toutefois, s’il ne dĂ©sire pas y renoncer pour toujours mais seulement pour cette annĂ©e lĂ , n’a pas besoin de faire hatarath nedarim (annulation des voeux).

Si on est invitĂ© Ă  une sĂ©oudat mitsva (comme par exemple la sĂ©ouda d’une mila, etc.) alors on pourra y participer (sans faire hatarath nedarim ni racheter le jeĂ»ne).

Aller au cimetiĂšre

La veille de Roch Hachana, certains ont l’habitude de se rendre au cimetiĂšre et de se recueillir sur les tombes des tsaddikim et des proches. On y demandera Ă  Hachem que les mĂ©rites du dĂ©funt nous servent pour dĂ©fendre notre cause.

Pressing et Coiffeur

C’est une bonne habitude que de prĂ©parer et laver de beaux vĂȘtements ainsi que de se couper les cheveux la veille de Roch Hachana

Eu Ă©gard au jour de jugement, on Ă©vitera malgrĂ© tout de porter ses plus beaux vĂȘtements.

Mikvé pour les hommes

Les hommes ont Ă©galement l’habitude de se tremper dans un mikvĂ© la veille de Roch Hachana aprĂšs ‘hatsot yom (la moitiĂ© du jour) en l’honneur de la fĂȘte.

Le Ben Ich ‘Hai nous rapporte les 5 kavanoth (pensĂ©es) que l’on doit avoir lors de 5 immersions totales :

‱ 1e immersion : purification ;

‱ 2e immersion : arranger notre midda (trait de caractĂšre) de « colĂšre » ;

‱ 3e immersion : adoucir la rigueur du jugement par la misĂ©ricorde ;

‱ 4e immersion : quitter ses vĂȘtements de ‘hol (la semaine) Ă  l’image de l’annĂ©e que l’on quitte et donc penser « que se termine cette annĂ©e avec ses malĂ©dictions » ;

‱ 5e immersion : recevoir et s’imprĂ©gner du rayonnement de la kĂ©doucha (saintetĂ©) de ce jour et Ă  l’image de la nouvelle annĂ©e qui arrive, penser « que commence l’annĂ©e avec ses bĂ©nĂ©dictions ».

Le Amida : << haMelekh haKadosh >>

DÚs le soir de Rosh Hashana, on remplacera dans la Amida la conclusion de la 3e bérakha (bénédiction) par « haMelekh haKadoch« (le Roi Saint) au lieu de « haEl haKadoch » (le D. Saint).

Si on se trompe et qu’on s’en rend compte : immĂ©diatement (le temps de dire « Chalom aleikha Rabbi ») : on rectifie en disant « 
haMelekh haKadoch » . AprĂšs ce laps de temps : on devra reprendre la ‘Amida depuis le dĂ©but.

A partir de Rosh Hashana et pendant les dix jours avant Yom Kippour, on rajoute Ă©galement diffĂ©rents passages dans la ‘Amida (se rĂ©fĂ©rer Ă  vos livres de priĂšres). Nous les Ă©voquerons en dĂ©tails lors des Halakhot sur les Aseret yĂ©mĂ© techouva (dix jours de pĂ©nitence).

Le Seder de Roch Hachana

Introduction au Seder de Roch Hachana

Seder de Roch Hachana : On a l’habitude les 2 soirs de Roch Hachana d’apporter sur la table diffĂ©rents mets ayant une forte symbolique afin de se rĂ©citer des Berakhot (bĂ©nĂ©dictions) pour cette nouvelle annĂ©e.

On retrouve des dattes, des grenades, de la pomme (confite) dans du miel, des haricots (ou des sĂ©sames), des poireaux, des blettes et du potiron (ou de la courge), la tĂȘte de mouton (ou la tĂȘte de poisson).

AprÚs avoir fait le Kidouch, on récitera les bénédictions sur les fruits, avant ou aprÚs le motsi (chacun selon ses habitudes). Le Choulkhan Aroukh préconise de réciter le motsi avant et ensuite de faire les bénédictions.

Chacun se réfÚrera à ses coutumes quant aux différents mets pour ce seder de Roch Hachana.

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Les Bénédictions du Seder de Roch Hachana

Lors du kidouch: On couvrira les nouveaux fruits que l’on a sur la table afin de ne pas les acquitter par la berakha de ChĂ©hé’hĂ©yanou que l’on rĂ©cite pendant le Kidouch.

BĂ©nĂ©diction sur les fruits : On rĂ©citera la berakha « bore pĂ©ri Ha ‘etz » sur la datte (qui a prioritĂ© sur tous les autres fruits, Ă  part l’olive) et on pensera Ă  acquitter les autres « fruits de l’arbre » qui sont devant nous.

Si c’est un nouveau fruit on rĂ©citera en plus, avant de le manger, la berakha de ChĂ©hé’hĂ©yanou et l’on pensera Ă  acquitter tous les autres fruits et lĂ©gumes qui sont sur la table. Si on n’a aucun nouveaux fruits mais un nouveau lĂ©gume, alors on rĂ©citera la berakha de ChĂ©hé’hyanou lorsque l’on dira la berakha de borĂ© pĂ©ri Ha adama.

BĂ©nĂ©diction sur les lĂ©gumes : On rĂ©citera ensuite la berakha « bore pĂ©ri Ha adama« sur un des lĂ©gumes de la terre que l’on a lors de ce seder et on pensera Ă  acquiter les autres « fruits de la terre » qui sont devant nous.

Les « Yehi Ratson »

On a l’habitude de rĂ©citer diffĂ©rents « Yehi Ratson » sur les mets consommĂ©s lors du seder de Roch Hachana. Ce sont des priĂšres que l’on fait Ă  Hachem afin qu’Il nous comble de bienfaits pour cette nouvelle annĂ©e.

Selon les coutumes, on les récitera avant de faire la berakha ou aprÚs avoir goûté le met En revanche, on ne pourra pas les dire entre la berakha et la consommation car cela constituerait une interruption !

Il est bon de répondre Amen aprÚs avoir entendu un Yehi Ratson.

Les symboliques du Seder de Roch Hachana

Voici quelques exemples de ce qu’on a l’habitude de dire en consommant ces fruits :

‱ Sur la grenade, on dira ... que nous soyons remplis de mitsvot comme la grenade

‱ Sur la pomme : 
 que l’annĂ©e qui se renouvelle soit une bonne et douce annĂ©e

‱ Sur les haricots ou les sĂ©sames : ... que l’on ait de nombreux mĂ©rites

‱ Sur la tĂȘte de mouton : ... que nous soyons en tĂȘte et non Ă  la queue, et aussi en souvenir du belier de Yits’hak Avinou Si on n’a pas trouvĂ© de tĂȘte de mouton, on prendra une tĂȘte de poisson, sur laquelle on dira seulement : ... que nous soyons en tĂȘte et non Ă  la queue . Le poisson est aussi un signe de fertilitĂ©.

N’oubliez pas d’Imprimer votre feuille de miel avant le Seder de Rosh Hachana voir page 12

Confiance dans le jugement

MalgrĂ© le jour du jugement, nous devons ĂȘtre toutefois confiants dans la misĂ©ricorde et le jugement d’Hachem, c’est pourquoi il faut dire les priĂšres de Rosh Hashana dans la confiance et avec beaucoup de ferveur

De plus, on ne fera pas le viddouĂŻ (aveu des fautes) Ă  Rosh Hashana et Ă  plus forte raison on Ă©vitera de se mettre dans un Ă©tat conduisant Ă  verser des larmes

On peut néanmoins reconnaßtre ses fautes en pensée, décider de cesser de les commettre et se repentir (téchouva).

Comportement le Jour de Rosh Hashana

Il est bon de se lever tÎt et de se préparer convenablement pour la priÚre.

On essaiera de ne pas dormir le jour de Rosh Hashana. Si on se sent fatiguĂ©, et qu’on est obligĂ© de dormir, on peut le faire aprĂšs la moitiĂ© du jour (‘hatsot yom). En revanche, quelqu’un qui reste sans rien faire est considĂ©rĂ© comme s’il dormait !

On ne perdra pas cette sainte et redoutable journĂ©e en conversations futiles, on s’efforcera de retourner Ă  la synagogue pour Ă©tudier ; chacun selon ses capacitĂ©s.

Manger le jour du Jugement

Le jour de Rosh Hashana il ne faut pas rester Ă  jeun jusqu’aprĂšs ‘hatsot yom (moitiĂ© du jour). C’est pourquoi on pourra boire un peu d’eau, de thĂ© ou de cafĂ© avant la tĂ©fila.

MalgrĂ© la rigueur du jour, on mange, on boit et on se rĂ©jouit Ă  Rosh Hashana Il ne faut pas non plus manger exagĂ©rĂ©ment jusqu’à satiĂ©tĂ© afin de garder Ă  l’esprit l’importance de cette journĂ©e.

Le Shofar

Sonner du shofar est l’unique mitsva de la torah de Roch Hachana. C’est donc le moment principal de ce jour.

Nous avons l’habitude d’écouter celui qui va sonner du shofar (qui est appelĂ© tokĂ©a) dire les berakhot du chofar avec l’intention de s’en acquitter, assie ou debout chacun selon son habitude, pour Ă©couter les sonneries, puis on se tiendra debout pour Ă©couter les sonneries pendant moussaf.

Il ne faut pas s’interrompre entre les bĂ©nĂ©dictions et les sonneries Donc on fera attention de ne pas parler jusqu’à la fin de la rĂ©pĂ©tition de moussaf.

Il est Ă©videmment interdit de parler pendant que l’on sonne du shofar. On essaiera de ne pas tousser ni de se moucher pour ne pas troubler l’assemblĂ©e.

Il ne faut pas manger un vĂ©ritable repas avant d’avoir entendu le shofar, mais on pourra prendre un cafĂ© ou un thĂ© avant la tĂ©fila

Les femmes & le Shofar

Les femmes sont dispensĂ©es de la mitsva d’écouter le chofar car c’est un commandement positif liĂ© au temps.

Si une femme, qui n’a pas pu aller Ă©couter le chofar, pourra faire venir un tokea (=celui qui sonne) afin d’écouter le chofar Ă  la maison. En revanche, elle ne rĂ©citera pas la berakha (car c’est un commandement positif liĂ© au temps dont elle n’est pas soumise).

En revanche, les femmes achkenazes peuvent et ont l’habitude de rĂ©citer la berakha sur les mitsvot positives liĂ©es au temps (selon l’opinion de Rabenou Tam)

Les enfants & le Shofar

Les adultes sont tenus de surveiller les enfants et de les empĂȘcher de dĂ©ranger les fidĂšles par des bavardages ou des va et vient. On ne devra donc pas amener des enfants trop jeunes Ă  la synagogue afin de ne pas dĂ©ranger l’assemblĂ©e. En revanche, c’est une mitsva d’amener les enfants qui ont atteint l’ñge d’ĂȘtre Ă©duquĂ©s afin qu’ils prennent l’habitude de prier avec un miniyane (quorum de 10 hommes majeurs).

Tachlikh le jour de Roch Hachana

Tachlikh est une coutume ayant pour symbolique d’aller se dĂ©barrasser de nos fautes.

Le geste et l’action ont une place majeure dans le JudaĂŻsme, car ils permettent « de mieux prendre conscience ». Puis le geste joint Ă  la parole permet « de mieux rĂ©aliser ».

De plus, cette coutume a lieu face Ă  une source d’eau car il est Ă©crit dans le verset Mikha 7 19 : « ŚœŚ› ŚŚ™ ŚȘŚ•ŚœŚŠŚžŚ‘ ŚšŚ™ŚœŚ©ŚȘŚ• ŚŚȘŚŚ˜Ś—» : « Et jette dans les profondeurs de la mer tous leurs pĂ©chĂ©s ».

C’est pourquoi le premier jour de Roch Hachana aprùs la Tefila de Min’ha, on se rend au bord de la mer ou de la riviùre pour faire tachlikh.

Les femmes ont le minhag de ne pas faire tachlikh car elles sont exemptées par leurs maris.

Attention : Certains ont l’habitude de jeter des pierres dans l’eau ! C’est strictement interdit car les pierres sont « mouksĂ© » (= statut d’un objet, pendant Yom Tov et Chabbat, qu’il nous est interdit de dĂ©placer).

Asseret Yémé Tchouva Les 10 jours de pénitence

Les 10 jours sĂ©parant Roch Hashana de Yom Kippour sont appelĂ©s les « 10 jours de pĂ©nitence » Il faut examiner nos actes afin de pouvoir faire techouva (se repentir) et nous efforcer Ă  faire plus de mitsvot et ĂȘtre plus gĂ©nĂ©reux,

car nos sages nous enseignent qu’il faut se considĂ©rer comme Ă  moitiĂ© coupable et Ă  moitiĂ© mĂ©ritant. Donc la moindre petite mitsva peut faire pencher la balance.

Il est faux de penser que la techouva ne s’applique qu’à des fautes concrùtes comme ne pas respecter Chabbat, le vol, les unions interdites, etc il faut aussi analyser ses mauvais traits de caractùres comme la colùre, la haine, la jalousie, la moquerie, la course à l’argent et aux honneurs, la gourmandise, etc. Afin de travailler sur soi pour essayer de les changer.

Il ne faut pas s’imaginer qu’un baal techouva (personne qui se repent) ne pourra jamais atteindre le niveau d’un tsadik (un juste) Ă  cause de ses fautes. Au contraire, il est aimĂ© d’Hachem comme s’il n’avait jamais fautĂ© et son salaire est grand car il est parvenu, aprĂšs avoir goutĂ© au pĂ©chĂ©, Ă  s’en arracher et Ă  dominer ses instincts.

Changements dans

la ‘Amida

Lors de ces 10 jours, on procĂšde Ă  diffĂ©rents changements dans la ‘Amida :

Comme nous l’avons vu dans les halakhot sur Rosh Hashana, dans la 3e bĂ©nĂ©dictions de la ‘Amida, on remplace « haEl haKadoch » « D.ieu Saint » par « haMelekh haKadoch » » Roi Saint ». En effet, lorsque Hachem siĂšge pour juger le monde, il nous montre sa RoyautĂ© et comme il est dit dans Michlei 29,4 : « c’est par la justice que le Roi maintient le monde »

Si on se trompe et qu’on s’en rend compte :

‱ ImmĂ©diatement (le temps de dire « Chalom aleikha Rabbi » ) : on rectifie en disant « haMelekh haKadoch »

‱ AprĂšs ce laps de temps : on reprend la ‘Amida depuis le dĂ©but.

Ensuite dans la berakha de « Hachiva » oĂč l’on dit habituellement « Melekh ohev tsedaka oumichpat » « 
Roi qui aime la charitĂ© et la justice » , on dira pendant ces 10 jours : « 
haMelekh hamichpat » – « 
le roi du jugement » .

Si on a oubliĂ© de faire le changement et qu’on s’en aperçoit :

‱ ImmĂ©diatement aprĂšs (le temps de dire « Chalom aleikha Rabbi » ) : on rectifie en disant « haMelekh hamichpat »

‱ AprĂšs ce laps de temps : on reprend au dĂ©but de la bĂ©nĂ©diction « Hachiva »

Apres avoir terminĂ© la ‘Amida, si on a oubliĂ© un de ces 2 changements ou qu’on ne se souvient plus de l’avoir fait ou non, alors on devra la recommencer en posant la condition suivante : « si j’ai l’obligation de recommencer cette ‘Amida, je refais cette priĂšre en tant que priĂšre obligatoire, sinon en tant que priĂšre facultative. »

D’autres insertions figurent dans la ‘Amida pendant ces 10

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jours (se rĂ©fĂ©rer Ă  votre livre de priĂšre), cependant si elles sont omises, elle ne nĂ©cessiteront pas d’ĂȘtre reprises.

Se préparer au jour de Kippour

Se réconcilier avec son prochain

Étant donnĂ© que Kippour n’efface pas les fautes commises envers son prochain, tant que celui ci ne nous a pas pardonnĂ©, il faudra s’efforcer de demander pardon sincĂšrement Ă  tous ceux que l’on a pu offenser. Parmi ces personnes, on commencera par ses parents, vis a vis desquels c’est un devoir sacrĂ© d’implorer le pardon pour toutes les fautes ou manque de respect dont on est rĂ©prĂ©hensible. Puis Ă  sa femme ou Ă  son mari en s’excusant d’avoir dit dans la colĂšre des paroles blessantes ou inexactes.

Kaparoth avant Kippour

C’est un trĂšs vieux minag qui consiste Ă  abattre une volaille (un coq pour les hommes ou une poule pour les femmes) pour chacun des membres de sa famille. Avant que le cho’het (professionnel qui abat la volaille selon les rĂšgles de cacherout) pratique la che’hita (abattage rituel), on fera tourner la volaille au dessus de sa tĂȘte en disant un texte que l’on trouvera dans les livres de priĂšres.

Pendant ces kaparoth , il faut ĂȘtre animĂ© d’un dĂ©sir de repentir et de ne pas oublier que ce que subit la volaille rappelle les quatre diffĂ©rentes peines de mort que le beth-din (tribunal juif) pouvait infliger et qui pourraient bien nous ĂȘtre appliquĂ©es


A dĂ©faut de pouvoir pratiquer les Kaparoth, on pourrait donner une somme d’argent (Ă©quivalent Ă  un poulet) au Rabbin de sa communautĂ©.

Immersion au mikvé la veille de Yom Kippour

Les hommes ont l’habitude de se tremper dans un mikvĂ© la veille de Kippour en l’honneur de la fĂȘte. Tout comme pour le MikvĂ© de la veille de Roch Hachana, le Ben Ich ‘Hai nous rapporte les 5 kavanoth (pensĂ©es) que l’on doit avoir lors de 5 immersions totales : voir ici le dĂ©tail

Dernier repas : la SĂ©ouda hamafseket

C’est une mitsva de manger et de boire copieusement la veille de Kippour.

LumiĂšres (bougies) de Kippour

Les femmes allumeront des bougies la veille de Kippour (comme pour Chabbat ou Yom Tov) en récitant la berakha :

‱ « AchĂšr kidechanou bemitsvotav vetsivanou lehadlik ner (si Kippour tombe chabbat, on rajoute : chel Chabbat ve) chel Yom Hakipourim »

‱ « 
Qui nous a sanctifiĂ©s par ses commandements et nous a ordonnĂ© d’allumer la lumiĂšre (de Chabbat et) de Yom Kippour ».

Le minhag le plus rĂ©pandu chez les sefaradim est de ne pas dire la berakha de ChĂ©hé’hĂ©yanou en allumant les bougies, mais les femmes peuvent penser Ă  s’en acquitter lorsque l’officiant la dira Ă  la synagogue en sortant le sefer de Kol NidrĂ©.

On pensera à allumer une veilleuse depuis la veille qui restera allumer jusqu’à la fin de Kippour afin de pouvoir faire la Havdala dessus.

Les interdits de Yom Kippour

Il est interdit de manger et de boire, de s’enduire, de mettre des chaussures en cuir (si la semelle ou le dessus est en cuir), d’avoir des rapports conjugaux (le couple a le mĂȘme statut que nidda pour cette journĂ©e) et de se laver : on ne se lavera les mains que jusqu’au bout des phalanges (le matin ou en sortant des toilettes). Le matin, on pourra passer ses doigts humides sur les yeux pour les nettoyer.

La nuit est soumise aux mĂȘmes rĂšgles que le jour : depuis 20 minutes avant le coucher du soleil et toute la journĂ©e jusqu’à la sortie des Ă©toiles.

On ne met pas les TĂ©filin Ă  Kippour.

On ne fume pas à Kippour mais il sera néanmoins permis de sentir des bonnes odeurs.

Qui doit jeûner à Kippour ?

Tout le monde a l’obligation de jeĂ»ner Les femmes enceintes et celles qui allaitent Ă©galement (consulter un Rav pour toute dispense en cas de maladie ou faiblesse)

Un malade mĂȘme si ses jours ne sont pas en danger ou une personne ĂągĂ©e pour qui le jeĂ»ne comporte un risque sont dispensĂ©s de jeĂ»ner (suivant l’avis d’un mĂ©decin religieux ou d’un Rav)

Les enfants :

‱ en dessous de 9 ans ne doivent pas jeĂ»ner.

‱ de 9 Ă  11 ans, en fonction des forces de l’enfant, on pourra dĂ©caler son repas de quelques heures afin qu’il ressente Ă©galement ce jour.

‱ Ă  partir de 11 ans, que ses parents savent en bonne santĂ© et capable de jeĂ»ner, devront jeĂ»ner jusqu’à ‘hatsot yom (milieu du jour).

‱ Ă  partir de 12 ans pour les filles, et 13 ans pour les garçons, devront jeĂ»ner toute la journĂ©e.

Le jour de Kippour Le Talith pour Yom Kippour

On a la coutume de s’envelopper du talith dĂšs le soir de Kippour afin de s’imprĂ©gner de respect et de crainte lors

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de la téfila.

Le soir, il faudra mettre le talith avant le coucher du soleil pour pouvoir faire la berakha AprĂšs le coucher du soleil on s’enveloppera du talith sans faire la bĂ©nĂ©diction.

Dans tous les cas, le matin, on refera la berakha avant de mettre le talith.

Pour la priĂšre de min’ha de Kippour, si on a enlevĂ© son talith durant plus de 30 minutes, on devra refaire la berakha.

Le « Chéma Israel »

Le soir et la journĂ©e de Kippour, on dira (les femmes aussi) lors du ChĂ©ma Israel, la phrase « baroukh chem kevod... » a voix haute en marquant un temps d’arrĂȘt entre les mots « baroukh » et « chem »

Cette phrase a Ă©tĂ© « dĂ©robĂ©e » aux anges et pour ne pas les provoquer durant l’annĂ©e, on la dit Ă  voix basse. Le jour de Kippour, nous sommes comparĂ©s Ă  des anges, c’est pourquoi nous la disons Ă  voix haute.

Les Bénédictions du matin

Habituellement, dans les bĂ©nĂ©dictions du matin, on rĂ©cite la berakha « chĂ©assa li kol tsorki. » « qui a pourvu Ă  tous mes besoins« . Le jour de Kippour, il nous est interdit de porter des chaussures en cuir (voir ici), il y a un doute si cette berakha s’applique ou pas. En fonction du principe « dans le doute, on s’abstient », on ne rĂ©citera donc pas cette berakha le matin.

La fin du jour de Kippour

Arvit Ă  la fin de Kippour

Avant de manger, il faudra dire la priĂšre de ‘Arvit posĂ©ment et non pas comme une corvĂ©e « afin de ne pas ressembler Ă  des enfants qui cherchent Ă  se sauver de leur classe ».

Bircat Ha levana

L’usage est de rĂ©citer la bĂ©nĂ©diction sur la lune du mois de Tichri Ă  la sortie de Kippour et non pas avant car, avant Kippour, nous sommes en suspens, dans l’attente du jugement alors que cette priĂšre doit ĂȘtre rĂ©citĂ© dans la joie (nous verrons ultĂ©rieurement les lois concernant la bircat Halevana).

Havdala aprĂšs Yom Kippour

Avant de manger, il faudra faire la Havdala sur du vin. On pensera Ă  allumer une veilleuse depuis la veille de Kippour afin de pouvoir faire la bĂ©nĂ©diction sur une bougie dĂ©jĂ  allumĂ©e. A dĂ©faut, on pourra allumer une nouvelle flamme mais il est prĂ©fĂ©rable d’avoir une flamme allumĂ©e depuis la veille.

En revanche, on ne fera pas la bĂ©nĂ©diction de la Havdala sur les plantes aromatiques, mĂȘme si Kippour a lieu Chabbat.

La fĂȘte de Souccot

Introduction Ă  la fĂȘte de Souccot

La fĂȘte de Souccot est signifiĂ©e par la Torah « Dans les souccot, vous habiterez pendant 7 jours » (Vayikra 23, 42) pour nous rappeler les 40 annĂ©es d’errance dans le dĂ©sert oĂč les « nuĂ©es de gloires » nous protĂ©geaient et oĂč nous rĂ©sidions dans des souccot (Vayikra 23, 43).

La fĂȘte de Souccot se dĂ©cline en plusieurs temps forts :

‱ Souccot : Yom Tov (1 jour en Israel et 2 en dehors d’Israel) oĂč tout travail est interdit Ă  l’exception de cuisiner sous certaines conditions, ainsi que de porter ce qui est nĂ©cessaire

‱ ‘Hol Hamoed : (demi fĂȘte) oĂč seuls les travaux vraiment nĂ©cessaires seront effectuĂ©s.

‱ Hochaana Rabba : On veille mardi soir pour rĂ©citer des passages de la Torah et le livre des Psaumes.

Chemini AtsĂ©rĂšt et Sim’ha Torah : Yom Tov (1 jour en Israel et 2 en dehors d’Israel) oĂč tout travail est interdit Ă  l’exception de cuisiner sous certaines conditions, ainsi que de porter ce qui est nĂ©cessaire

On ne rĂ©cite pas dans les priĂšres quotidiennes les ta’hanounim (supplications) dĂšs le lendemain de Kippour et jusqu’à la fin du mois de Tichri.

On ne mettra pas les tĂ©filines pendant toute la durĂ©e de la fĂȘtes (‘hol Hamoed inclus).

Les mitsvot de la Torah

La fĂȘte de Souccot est caractĂ©risĂ©e par 2 mitsvot de la Torah :

‱ Habiter et manger dans la souka

‱ Les « 4 espĂšces » (sauf Chabbat)

On commencera à construire la souka dùs la fin de Kippour afin de passer directement d’une mitsva à une autre et il est bon que chaque homme participe à la construction de la souka.

Se réjouir pendant Souccot

L’un des commandements positifs de la Torah est de se rĂ©jouir pendant la fĂȘte avec de la viande et du vin

On a Ă©galement l’obligation de rĂ©jouir sa femme au moyen de ce qu’elle apprĂ©cie (chacun selon ses moyens) et on achĂštera pour les enfants ce qui leur fait

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plaisir (sucreries et autres gourmandises par exemple). Cette obligation s’applique aussi bien pour Yom Tov que pour ‘Hol ‘Hamoed.

On honore Ă©galement la fĂȘte par de beaux vĂȘtements.

Bien que l’obligation de se rĂ©jouir soit pour toutes les fĂȘtes (Pessa’h, Chavou’ot et Souccot), on manifestait dans le Beth Hamikdach une joie tout Ă  fait particuliĂšre Ă  Souccot comme il est dit dans Vayikra 23, 40 : « vous vous rĂ©jouirez devant Hachem, votre D.ieu, pendant 7 jours »

La Mitsva de résider dans la soucca

Nous avons la mitsva d’habiter dans la soucca pendant 7 jours de la fĂȘte de Souccot : Cela signifie que l’on y mange, dort, habite, etc. de la mĂȘme façon qu’on vit dans sa maison le reste de l’annĂ©e. Et donc pendant 7 jours, la soucca doit ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme « habitation principale« et la maison comme « accessoire »

Mis Ă  part le premier soir oĂč l’on est obligĂ© de manger dans la soucca, on est tenu les autres jours d’y manger seulement si on mange plus d’un kabeitsa (= 56 gr) de pain ou de gĂąteaux (voir halakhot sur Netilath Yadayim et Motsi).

Avant de manger, on devra réciter lors du kidouch ou du motsi la berakha « leichev bassoucca » « demeurer dans la soucca »

Les femmes sont exemptĂ©es de la mitsva de la soucca car c’est une mitsva positive liĂ©e au temps.

Les 4 espĂšces

Lors de la fĂȘte de Souccot, nous avons aussi l’obligation de rassembler « 4 espĂšces » comme la Torah nous l’apprend : Vayikra 23, 40 « Vous prendrez pour vous, au premier jour, un fruit de l’arbre hadar (= Ă©trog), des palmes de dattiers (= loulav), une branche de l’arbre ‘avoth (= le hadass : le myrte) et des saules de riviĂšre, vous vous rĂ©jouirez devant Hachem, votre D.ieu, pendant 7 jours »

Le loulav, le myrte et les branches de saule doivent ĂȘtre liĂ©s (avant Yom Tov). Cette rĂ©union de ces 3 espĂšces est communĂ©ment appelĂ©e Loulav.

De mĂȘme que l’on commencera Ă  construire sa souka immĂ©diatement aprĂšs Kippour, nous

devons rechercher le plus tĂŽt possible le plus beau Loulav et le plus bel Etrog

Signification du Loulav

L’agitation du Loulav dans les 6 points de l’espace signifie avant tout que le rĂšgne d’Hachem s’étend Ă  toutes les extrĂ©mitĂ©s de l’univers. RattachĂ©e Ă  la saison agricole de l’Automne, c’est une priĂšre gestuelle Ă  Hachem pour « empĂȘcher les vents mauvais et l’eau nĂ©faste de pourrir la vĂ©gĂ©tation de la terre » (Soucca 37b).

Le Loulav et le peuple Juif

Le Loulav représente également le peuple juif dans sa diversité :

‱ Le palmier donne des fruits comestibles mais n’a pas de parfum : il reprĂ©sente le juif qui pratique en toute simplicitĂ©, sans Ă©tudier.

‱ Le saule n’a ni fruits, ni parfum : il reprĂ©sente le juif qui ne pratique pas et n’étudie pas.

‱ Le myrte ne donne pas de fruit mais un bon parfum : il reprĂ©sente le juif qui Ă©tudie, mais ne pratique pas. Le cĂ©dratier (arbre fruitier donnant l’étrog) possĂšde fruits et parfum : il reprĂ©sente le juif qui pratique et Ă©tudie.

Comment réaliser cette mitsva ?

Depuis le premier jour de Souccot et jusqu’à Hochaana Rabba (sauf Chabbat), on rĂ©citera la berakha sur le Loulav :

1. On tient droit le Loulav dans sa main droite (au niveau de la liaison) dans le sens des pousses : le bas vers le sol et la tĂȘte vers le haut ;

2. On rĂ©citera la berakha « 
 ‘al netilath Loulav » puis le premier jour celle de ChĂ©hé’hĂ©yanou ;

3. On saisi l’étrog dans la main gauche et on rapprochera ses 2 mains pour que le loulav et l’étrog se touchent.

On agitera les « 4 espÚces » 3 fois dans chaque direction : Sud, Nord, Est, Haut, Bas et Ouest.

Les Femmes et le Loulav

Les femmes sont exemptĂ©es de la mitsva de Loulav. NĂ©anmoins, il est bien qu’elles prennent le Loulav et l’agitent mais sans rĂ©citer la berakha.

Loulav et Etrog aprĂšs la fĂȘte

AprĂšs avoir utilisĂ© le Loulav et l’Etrog pendant Souccot, on ne peut pas se « dĂ©barrasser » de ces objets ayant servi pour une mitsva en les jetant simplement Ă  la poubelle.

On gardera le Loulav (avec les Hadassim et les

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Pour le Etrog, certains ont l’habitude de faire de la confiture avec l’étrog et d’en manger pour Tou bichvat, le Nouvel An des arbres, ou de faire la Berakha de Bessamim dessus.

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Hol Hamo’ed

Les jours compris entre le premier (deuxiĂšme hors d’IsraĂ«l) et le septiĂšme jour sont appelĂ©s ‘hol hamo’ed. La Torah dit qu’ils sont appelĂ©s « saints »

Pour les distinguer des autres jours, il est mieux de s’abstenir de travailler dans la mesure du possible. On les diffĂ©rencie Ă©galement des jours normaux en portant de beaux vĂȘtements, en consommant un repas oĂč l’on rĂ©cite le motsi et en buvant du vin.

On ne met pas les tĂ©filines pendant ‘hol hamo’ed

Hocha’anaRabba

Le dernier jour de ‘hol hamoed souccot est appelĂ© : Hocha’ana Rabba.

Hocha’ana Rabba, qui signifie « nombreuses implorations« , est d’aprĂšs le Ari Zal le dernier recours avant la dĂ©cision finale du jugement qui a Ă©tĂ© prise Ă  Kippour.

La veillĂ©e de Hocha’ana Rabba

On veillera toute la nuit et on étudiera le tikoun (passages du livre Devarim et du livre de Téhilim). Si on a veillé toute la nuit, on fera Netilath Yadayim du matin sans berakha puis on récitera toutes les autres bénédictions du matin (séfaradim).

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Cha’harit de Hocha

ana Rabba

Durant l’office du matin, on multipliera les sĂ©li’hot et on fera 7 hakafot (tours autour de la Torah). C’est une « cĂ©rĂ©monie » en souvenir des processions du Temple et l’on demande Ă  Hachem les pluies de bĂ©nĂ©diction pour toute la terre et pour toute l’annĂ©e.

AprĂšs la priĂšre de Moussaf, on prend 5 branches de saule et on les frappe 5 fois Ă  terre (c’est un minhag qui a Ă©tĂ© instituĂ© par les ProphĂštes). On Ă©vitera de prendre les branches de saule du Loulav. On demandera Ă  Hachem d’annuler les mauvais dĂ©crets Ă  notre Ă©gard et de nous inscrire dans le livre de la vie.

Chemini Atseret & Sim’ha Torah

Chemini Atseret est une fĂȘte indĂ©pendante. AprĂšs Souccot, oĂč Hachem est Ă  « l’écoute » de l’HumanitĂ© toute entiĂšre (sacrifices offerts au temple pour toutes les nations), Chemini Atseret est le moment oĂč le peuple juif retrouve son intimitĂ© avec Hachem. En diaspora (hors

d’IsraĂ«l), Chemini Atseret et Sim’ha Torah sont cĂ©lĂšbrĂ©s deux jours diffĂ©rents.

A l’office de Chemini Atseret on fera le Tikoun Haguechem (priĂšre pour la pluie). On remplacera Ă  partir de la priĂšre de Moussaf de Chemini Atseret « morid hatal » (Tu fais tombĂ©e la rosĂ©e) par « machiv aroua’h oumorid haguechem » (Tu fais souffler le vent et tomber la pluie)

A Sim’ha Torah, on fera 7 hakafot avec les Sifrei Torah. Et chacun s’efforcera de manifester sa joie autant que possible avec et en l’honneur de la Torah, sans toutefois se laisser aller Ă  de la dĂ©rision et Ă  des comportements excessifs.

Ce numĂ©ro est tout particuliĂšrement dĂ©diĂ© Ă  l’élĂ©vation de l’ñme de mon PĂšre et mon Rav Adrien MochĂ© ben Marie Ida et Israel, sans qui je ne serai pas lĂ  aujourd’hui et qui Ă  toujours Ă©tais la pour moi pour me diriger vers le droit chemin et ma donner le gout Ă  l’étude de la Torah. Il nous a quittĂ© la veille de Rosh Hashana le 29 ELOUL 5777.

Tu as su toujours tous données pour ta famille, tu étais un Homme exceptionnel et extremement talentueux, un artiste , un bosseur, un combattant mais surtout un pÚre, un proffesseur et un exemple pour nous tous.

Merci papa pour tous ce que tu as fait pour nous tous, tes enfants et tes petits enfants et surtout Merci PAPA pour avoir été mon pÚre.

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Adrien MochĂ© ben Mari Ida et Israel Michael Aravot) jusqu Ă  la veille de Pessah, et on s en servira de combustible pour brĂ»ler le ‘hametz.

FEUILLE DE MIEL Ś”Ś Ś©Ś” Ś©ŚŚš ŚœŚ© ŚŚ™Ś ŚžŚ™ŚĄŚ” ŚšŚ“ŚĄ

AprĂšs le kiddouch, le lavage de mains et le hamotzi dans du sucre ou miel, la cĂ©lĂšbration de Roch Hachana commence. Roch Hachana ouvrant une nouvelle annĂ©e, on a l'habitude de l'introduire par un fruit de la nouvelle rĂ©colte pour faire La BĂ©nĂ©diction de ChĂ©Ă©hĂ©yanou: Ś” Ś”ŚȘŚ ŚšŚ•ŚšŚ‘ ‘ Ś”Ś–Ś” ŚŸŚžŚ–Śœ Ś•Ś ŚąŚ™Ś’Ś™Ś”Ś• Ś•Ś ŚžŚ™Ś™Ś§Ś• Ś•Ś Ś™Ś—Ś”Ś© ŚŚœŚ•ŚąŚ” ŚšŚœŚž Ś•Ś Ś”Ś•ŚœŚ

Baroukh Ata A donay Elo hénou Malekh Aolam Chéhéhiyanou Vékiémanou Véhiguiyanou lazémane hazé Béni Sois Tu notre D.ieu Roi de l'Univers qui nous a fait vivre, subsister et parvenir à ce moment là

FRUITS DE L'ARBRE Ś” Ś”ŚȘŚ ŚšŚ•ŚšŚ‘ ‘ Ś„ŚąŚ” Ś™ŚšŚ€ ŚŚšŚ•Ś‘ ŚŚœŚ•ŚąŚ” ŚšŚœŚž Ś•Ś Ś”Ś•ŚœŚ

Baroukh Ata A donay Elo hénou Malekh Aolam Boré Péri Haétz Béni Sois Tu notre D.ieu Roi de l'Univers qui a créé le fruit de l'arbre (Ne se fait que sur le premier fruit de l'arbre que l'on consomme)

La Figue Ś” ŚšŚ™Ś Ś€ŚœŚž ŚŸŚ•ŚŠŚš Ś™Ś”Ś™ ‘ Ś”ŚœŚ‘Ś“Ś› Ś”Ś§Ś•ŚȘŚžŚ• Ś”Ś‘Ś•Ś˜ Ś•Ś ŚœŚą Ś”ŚŚ‘Ś” Ś•Ś– Ś”Ś Ś© Ś”Ś”ŚȘŚ© Ś•Ś ŚȘŚ•Ś‘Ś Ś™Ś”ŚœŚŚ• Ś•Ś Ś™Ś”ŚœŚ

Yéhi Ratsone Miléfanékha A donay Elo hénou Vélohé Avoténou chété é chana zo aba a alénou tova oumtouka kadevela (Qu'il te soit agréable, Seigneur notre D'ieu et D. de nos pÚres, de nous donner une année bonne et douce comme la figue).

La Grenade Ś” ŚšŚ™Ś Ś€ŚœŚž ŚŸŚ•ŚŠŚš Ś™Ś”Ś™ ‘ ŚŸŚ•ŚžŚ™ŚšŚ› Ś•Ś ŚȘŚ•Ś™Ś™Ś›Ś– Ś•Ś‘ŚšŚ™Ś© Ś•Ś ŚȘŚ•Ś‘Ś Ś™Ś”ŚœŚŚ• Ś•Ś Ś™Ś”ŚœŚ Y.R.M.A.E.V.A. chĂ©yrbou zakhyotĂ©nou ka rimone Qu'il te soit agrĂ©able Seigneur notre D.ieu et D.ieu de nos pĂšres que nos mĂ©rites augmentent comme les grains de la grenade

La Pomme Ś” ŚšŚ™Ś Ś€ŚœŚž ŚŸŚ•ŚŠŚš Ś™Ś”Ś™ ‘ Ś—Ś•Ś€ŚȘŚ› Ś”Ś§Ś•ŚȘŚžŚ• Ś”Ś‘Ś•Ś˜ Ś•Ś ŚœŚą Ś”ŚŚ‘Ś” Ś•Ś– Ś”Ś Ś©

Y.R.M.A.E.V.A. chété é chana zo aba a alénou tova oumtoukka kattapouah Qu'il te soit agreable, Seigneur notre D'ieu et D. de nos pÚres, de nous donner une année bonne et douce comme la pomme.

Y.R.M.A.E.V.A. chyirbou zakhiothenou kassoumsémine Qu'il te soit agréable Seigneur notre D.ieu et D.ieu de nos pÚres que nos mérites augmentent comme les graines de sésame.

La Courge Ś” ŚšŚ™Ś Ś€ŚœŚž ŚŸŚ•ŚŠŚš Ś™Ś”Ś™ ‘ Ś•Ś ŚȘŚ•Ś™Ś™Ś›Ś– ŚšŚ Ś€Śœ Ś•ŚŚšŚ§Ś™Ś• Ś•Ś Ś Ś™Ś“ ŚšŚ–Ś’ ŚąŚ•Śš ŚąŚšŚ›Ś™ŚȘŚ© Ś•Ś ŚȘŚ•Ś‘Ś Ś™Ś”ŚœŚŚ• Ś•Ś Ś™Ś”ŚœŚ Y.R.M.A.E.V.A. chĂ©tikra roĂ  guezar dinĂ©nou vĂ©ykarĂ©ou lĂ©fanĂ©kha zakyotĂ©nou Qu'il te soit agrĂ©able Seigneur notre D.ieu et D.ieu de nos pĂšres que soient annulĂ©s, dĂ©chirĂ©s, les mauvais dĂ©crets et que nos mĂ©rites soient prĂ©sentĂ©s devant Toi. (Les Tunes les font en beignets avec du miel)

Les Epinards Ś” ŚšŚ™Ś Ś€ŚœŚž ŚŸŚ•ŚŠŚš Ś™Ś”Ś™ ‘ Ś•Ś Ś Ś€Śž Ś•Ś ŚȘŚąŚš Ś™Ś©Ś§Ś‘Śž ŚœŚ›Ś• Ś•Ś Ś‘Ś™Ś•Ś Ś•Ś§ŚœŚȘŚĄŚ™Ś© Ś•Ś ŚȘŚ•Ś‘Ś Ś™Ś”ŚœŚŚ• Ś•Ś Ś™Ś”ŚœŚ Y.R.M.A.E.V.A. chĂ© ystalkou oyevĂ©nou vĂ©sonĂ©nou vĂ©khol mĂ©vakechĂ© raĂ tĂ©nou mippanĂ©nou Qu'il te soit agrĂ©able Seigneur notre D.ieu et D.ieu de nos pĂšres que soient Ă©cartĂ©s nos ennemis, ceux qui nous haissent et tous ceux qui dĂ©sirent notre malheur. (Les Tunes les font en beignets avec du miel)

Les FĂȘves Ś” ŚšŚ™Ś Ś€ŚœŚž ŚŸŚ•ŚŠŚš Ś™Ś”Ś™ ‘ Ś•Ś Ś™Ś Ś€Śž Ś•Ś Ś™Ś Ś•Ś© Ś•ŚœŚ•Ś€Ś™Ś© Ś•Ś ŚȘŚ•Ś‘Ś Ś™Ś”ŚœŚŚ•

Y.R.M.A.E.V.A. chéyipolou sonénou léfanenou Qu'il te soit agréable Seigneur notre D.ieu et D.ieu de nos pÚres que tombent nos ennemis devant nous.

L'Ail

Y.R.M.A.E.V.A. chéyitamou oyevénou vésonénou vékhol mévakché raaténou léfanenou Qu'il te soit agréable Seigneur notre D.ieu et D.ieu de nos pÚres que disparaissent nos ennemis, ceux qui nous haissent et tous ceux qui désirent notre malheur). (Les Tunes les font en beignets avec du miel)

FRUITS DE LA NATURE

et douce comme le miel depuis son commencement et jusqu’à sa fin

La TĂȘte de Mouton

Y.R.M.A.E.V.A. chĂ©nihyĂ© lĂ©roch vĂ©lo lĂ©zanav vĂ©tizkor lanou Ă©lo chel Itzhak Avinou alav Haschalom Qu'il te soit agrĂ©able, Seigneur notre D.ieu et D. de nos pĂšres, que nous soyons Ă  la tĂȘte et non Ă  l'arriĂ©re et souviens toi du sacrifice d'Isaac notre pĂšre.

Le Poisson

Y.R.M.A.E.V.A. chénifré vénirbé kadaguim vé tatsil otanou miayin ara Qu'il te soit agréable, Seigneur notre D.ieu et D. de nos pÚres, que nous croissions et multiplions comme les poissons et protÚges nous du mauvais oeil.

Ś”Ś”ŚȘŚ© Ś•Ś ŚȘŚ•Ś‘Ś Ś™Ś”ŚœŚŚ• Ś•Ś Ś™Ś”ŚœŚ
Ś”
ŚšŚ•ŚšŚ‘ ‘ Ś”ŚžŚ“ŚŚ” Ś™ŚšŚ€ ŚŚšŚ•Ś‘ ŚŚœŚ•ŚąŚ” ŚšŚœŚž Ś•Ś Ś”Ś•ŚœŚ
Ś” ŚšŚ™Ś Ś€ŚœŚž ŚŸŚ•ŚŠŚš Ś™Ś”Ś™ ‘ ŚŸŚ™ŚžŚ©ŚžŚ•Ś©Ś› Ś•Ś ŚȘŚ•Ś™Ś™Ś›Ś– Ś•Ś‘ŚšŚ™Ś© Ś•Ś ŚȘŚ•Ś‘Ś Ś™Ś”ŚœŚŚ• Ś•Ś Ś™Ś”ŚœŚ
FRUITS DE LA TERRE
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Baroukh
Ata A donay Elo hénou Malekh Aolam Boré Péri Adama Béni Sois Tu notre D.ieu Roi de l'Univers qui a créé le fruit de la terre Les Graines de Sésame
Ś•Ś Ś™Ś”ŚœŚ
ŚŸŚ•ŚŠŚš Ś™Ś”Ś™ ‘ Ś•Ś Ś™Ś Ś€Śœ Ś•Ś ŚȘŚąŚš Ś™Ś©Ś§Ś‘Śž ŚœŚ›Ś•
Ś•ŚžŚȘŚ™Ś© Ś•Ś ŚȘŚ•Ś‘Ś
Ś” ŚšŚ™Ś Ś€ŚœŚž
Ś•Ś Ś™Ś Ś•Ś©Ś• Ś•Ś Ś‘Ś™Ś•Ś
Ś™Ś”ŚœŚŚ• Ś•Ś Ś™Ś”ŚœŚ
Ś” Ś”ŚȘŚ ŚšŚ•ŚšŚ‘ ‘ Ś•ŚšŚ‘Ś“Ś‘ Ś”Ś™Ś”Ś  ŚœŚ›Ś”Ś© ŚŚœŚ•ŚąŚ” ŚšŚœŚž Ś•Ś Ś”Ś•ŚœŚ
bidvaro
Ś” ŚšŚ™Ś Ś€ŚœŚž ŚŸŚ•ŚŠŚš Ś™Ś”Ś™ ‘ Ś”Ś Ś©Ś” ŚȘŚ™ŚšŚ—Ś Ś“Śą Ś”Ś Ś©Ś” ŚȘŚ™Ś©ŚŚšŚž Ś©Ś‘Ś“Ś› Ś”Ś§Ś•ŚȘŚžŚ• Ś”Ś‘Ś•Ś˜ Ś•Ś ŚœŚą Ś”ŚŚ‘Ś” Ś•Ś– Ś”Ś Ś© Ś”Ś”ŚȘŚ© Ś•Ś ŚȘŚ•Ś‘Ś Ś™Ś”ŚœŚŚ• Ś•Ś Ś™Ś”ŚœŚ Y.R.M.A.E.V.A. chĂ©tĂ©hĂ© chana zo aba a alĂ©nou tova oumtouka kadevach mĂ©rĂ©chit achana vĂ©ad aharit achana Qu'il te soit agrĂ©able, Seigneur notre D.ieu et D. de nos pĂšres, de nous donner une annĂ©e bonne
Baroukh Ata A donay Elo hénou Malekh Aolam Chéakol nyhia
Béni Sois Tu notre D.ieu Roi de l'Univers qui a tout créé par Sa parole Le Miel
Ś” ŚšŚ™Ś Ś€ŚœŚž ŚŸŚ•ŚŠŚš Ś™Ś”Ś™ ‘ ŚŚ•ŚœŚ©Ś” Ś•Ś™ŚœŚą Ś•Ś Ś™Ś‘Ś Ś§Ś—ŚŠŚ™ ŚœŚ© Ś•ŚœŚą Ś•Ś Śœ ŚšŚ•Ś›Ś–ŚȘŚ• Ś‘Ś Ś–Śœ ŚŚœŚ• Ś©ŚŚšŚœ Ś”Ś™Ś”Ś™Ś Ś© Ś•Ś ŚȘŚ•Ś‘Ś Ś™Ś”ŚœŚŚ• Ś•Ś Ś™Ś”ŚœŚ
Ś” ŚšŚ™Ś Ś€ŚœŚž ŚŸŚ•ŚŠŚš Ś™Ś”Ś™ ‘ ŚąŚšŚ” ŚŸŚ™ŚąŚž Ś•Ś ŚȘŚ•Ś ŚœŚ™ŚŠŚȘŚ• ŚŚ™Ś’Ś“Ś› Ś™Ś‘ŚšŚ™Ś Ś• Ś™ŚšŚ€Ś™Ś Ś© Ś•Ś ŚȘŚ•Ś‘Ś Ś™Ś”ŚœŚŚ• Ś•Ś Ś™Ś”ŚœŚ

HOLISHKES CHOU FARCI A LA VIANDE SPECIAL SOUCCOT

IngrĂ©dients, pour 8 rouleaux : 1 kg de bƓuf hachĂ© maigre, 120 g de riz Ă  grain long, 4 oignons, 2 hachĂ©s et 2 tranchĂ©s, 5 8 gousses d'ail hachĂ©es, 2 Ɠufs, 3 CaS d'eau, 1 gros chou frisĂ© vert, 800 g de tomates pelĂ©es, concassĂ©es (soit deux Âœ boĂźtes), 3 CaS de sucre roux, 3 CaS de vinaigre (blanc, rouge) ou citron, 1 pincĂ©e de cannelle moulue, Sel, poivre noir moulu, Quartiers de citron pour la dĂ©coration

Recette : Mettre la viande, le riz, 1 CĂ T de sel, 1 CĂ T de poivre, les oignons hachĂ©s et l'ail dans un rĂ©cipient. Battre les Ɠufs avec l'eau, et mĂ©langer avec la prĂ©paration prĂ©cĂ©dente. RĂ©server. Couper le cƓur du chou en forme de cĂŽne et le jeter. Porter l'eau Ă  Ă©bullition, plonger le chou dans l'eau et le faire blanchir 1 2 minutes, puis le retirer. DĂ©tacher deux couches de feuilles de la tĂȘte du chou, puis replonger le chou. RĂ©pĂ©ter jusqu'Ă  ce que toutes les feuilles aient Ă©tĂ© blanchies. PrĂ©chauffer le four Ă  160°C. Disposer une feuille de chou sur un plan de travail, dĂ©poser 1 Ă  2 cuillĂšre(s) de farce au centre et replier une extrĂ©mitĂ© de la feuille sur la farce. Replier les cĂŽtĂ©s et rouler la feuille pour bien la fermer. Disposer les feuilles de chou farcies dans un grand plat Ă  four (jointure vers le bas), en alternant avec les oignons Ă©mincĂ©s. Verser les tomates, ajouter le sucre, le vinaigre ou le jus de citron, le sel, le poivre et la cannelle. Couvrir et laisser cuire pendant 2 heures. Pendant la cuisson, retirer les holishkes du four et les arroser avec le jus de tomate deux ou trois fois. DĂ©couvrir le plat et faire cuire encore 30 Ă  60 minutes supplĂ©mentaires, la sauce tomate est alors Ă©paisse et les holishkes lĂ©gĂšrement dorĂ©es. Servir chaud dĂ©corĂ© de quartiers de citron.

CONFITURE DE COINGS

INGRÉDIENTS:

2 coings (600 g une fois Ă©pluchĂ©s), 400 g de sucre, 1 bĂąton de cannelle / 1/2 cuillĂšre Ă  cafĂ© de cannelle en poudre, 2 clous de girofle, jus d'1/2 citron, 25 cl d’eau

Recette :

Éplucher les coings, les couper en quartiers et ĂŽter les pĂ©pins ainsi que toute la partie granuleuse qui les entoure puis mettre les coings Ă©pluchĂ©s dans une casse role. Mettre les Ă©pluchures et les pĂ©pins dans une gaze fine et bien la fermer (c'est la peau qui contient la pectine). Presser le 1/2 citron et mettre le jus dans l'eau dans laquelle vous allez faire cuire les coings, verser cette eau sur les coings disposĂ©s dans la casserole, couvrir et laisser mijoter Ă  feu doux pendant 1/2 heure Ă  1 heure avec la mousseline contenant les peaux et les pĂ©pins. Quand les coings sont presque cuits, ĂŽter la mousseline contenant les peaux. Retirer dĂ©licatement les quartiers de coings et les poser sur un plat. Ajouter dans l'eau de cuisson le sucre et le bĂąton de cannelle,faire bouillir pour faire fondre le sucre et laisser mijoter 10 minutes. Ajouter 1/2 verre d'eau Ajouter les coings et laisser mijoter Ă  feu trĂšs doux 2 heures environ Ă  dĂ©couvert, jusqu'Ă  ce que le sirop soit Ă©pais et les fruits bien rouges. Rajouter Ă©ventuellement un peu d'eau si il n'en reste pas dans la casserole en milieu de cuisson. Personnellement je laisse mijoter vraiment longtemps car j'aime que les coings soient presque caramĂ©lisĂ©s.

Ingrédients: 1/4 de potiron, 1 oeuf, farine, miel, Sucre, 1/2 citron, huile

Recette : Nettoyer le potiron, le dĂ©couper en tranches d’environ un demi centimĂštre. Blanchir les tranches dans de l’eau bouillante. Retirer et poser dans un plat. Cassez l'Ɠuf , le battre Ă  la fourchette . Mettre chaque morceau de potiron dans la farine, Trempez les dans l'Ɠuf , mettre ensuite dans l’huile chaude dans la poĂȘle Ă  feu moyen, laissez cuire de chaque cotĂ© , rĂ©server dans une assiette garnie de papier absorbant. Par ailleurs vous prĂ©parez un miel avec le sucre, le jus du demi citron, de l’eau et rajouter du miel aprĂšs cuisson. Passer les tranches de potiron dans le miel . Dresser les dans le plat de service. Vous pouvez agrĂ©menter avec des graines de sĂ©same. MĂȘme recette pour les Ă©pinards, ou pour l’ail, les pocher feuille par feuille et faire frire, ensuite dans le miel.

TAHHFIFA RAGOÛT DE BOEUF CHOU, POTIRON

IngrĂ©dients pour 4 pers: 750 g de viande de bƓuf grasse, 1 kg de potiron, 1 chou vert, 2 oignons, 4 gousses d’ail, 6 brins de persil, 1/2 CaC d’arissa (facultatif), 1/2 cuiller de paprika, 1 CaC de coriandre moulue, 1CaS de concentrĂ© de tomate, 1/2 verre d'huile, sel, poivre et 4 Ă©pices.

Recette : Hacher dans la moulinette Ă©lectrique l’oignon Ă©pluchĂ©, l’ail pelĂ© et le persil. Mettre ce hachis dans l’auto cuiseur avec l’huile, poser sur feu moyen et faire revenir deux minutes. Ajouter 3/4 de litres d’eau, le concentrĂ© de tomate, l’arrissa, le paprika, la coriandre, une cuiller Ă  dessert de sel rase, 2 pincĂ©es de poivres et 2 de 4 Ă©pices.

Laver et couper le chou en laniĂšres. Eplucher et couper en dĂ©s le potiron, couper en morceaux moyens la viande et mettre le tout dans l’auto cuiseur. Le fermer, mettre Ă  feu modĂ©rĂ© et faire cuire 1 heure. Ouvrir l’auto cuiseur, mĂ©langer et s’il le faut, poursuivre la cuisson afin de rĂ©duire la sauce qui doit ĂȘtre courte. Dresser dans un grand plat et servir chaud.

BEIGNETS POTIRON / EPINARD / AIL

Deuxpoidsdeuxmesures

Deux poids deux mesures ne font pas seulement référence à la tricherie dans le commerce, mais symbolisent un double standard celui de la façon dont nous nous jugeons et celui de la façon dont nous jugeons les autres.

Avant l’ùre des balances numĂ©riques et mĂ©caniques, les gens menaient leurs affaires avec des balances, oĂč un poids prĂ©cis prĂ©dĂ©terminĂ© Ă©tait placĂ© d’un cĂŽtĂ© et les marchandises Ă©taient placĂ©es de l’autre cĂŽtĂ©. Ainsi, lorsqu’un propriĂ©taire de magasin mettait un poids d’une livre d’un cĂŽtĂ© de la balance et six tomates de l’autre cĂŽtĂ© de la balance, si les plateaux de la balance Ă©taient parfaitement Ă©quilibrĂ©s, alors le propriĂ©taire et le client savaient tous les deux qu’ils conduisaient une transaction portant sur une livre de tomates.

Les marchands malhonnĂȘtes avaient l’habitude de se promener avec deux jeux de poids dans leurs poches. Pour la vente, ils utiliseraient un poids insuffisant ; par exemple, leur poids d’une livre aurait pu peser seulement 450 g au lieu de 500 g. Le client moyen ne discernerait pas les grammes manquants et il Ă©tait trompĂ© de dix pour cent.

Par contre, pour acheter, le marchand malhonnĂȘte aurait un poids d’une livre qui pesait 550 g. Lorsqu’il achetait des tomates Ă  un jardinier local, il payait 500 g, mais en utilisant une faux poids , il obtenait 550 g de tomates, trompant ainsi le jardinier de 50 g. Une telle malhonnĂȘtetĂ© n’est pas seulement une violation flagrante de la loi de la Torah passible de coups de fouet, mais elle est Ă©galement appelĂ©e une abomination.

Deux poids deux mesures ne font pas seulement rĂ©fĂ©rence Ă  la tricherie dans le commerce, mais symbolisent un double standard celui de la façon dont nous nous jugeons et celui de la façon dont nous jugeons les autres. Naturellement, les ĂȘtres humains sont subjectifs indulgents avec eux mĂȘmes mais rigoureux avec les autres. Nous avons cinquante quatre raisons pour lesquelles nous avons nĂ©gligĂ© de rendre le bonjour Ă  une autre personne nous Ă©tions prĂ©occupĂ©s par des questions urgentes, nous gardions nos yeux, nous revoyions mentalement notre Ă©tude de la journĂ©e la liste est longue. Pourtant, si quelqu’un d’autre ne rĂ©pond pas Ă  nos salutations, nous sommes dĂ©vastĂ©s. Nous accusons l’autre d’arrogance, de snobisme, et sommes prĂȘts Ă  lui jeter le livre.

Le double standard est carrĂ©ment dangereux. Remarquez que le sujet des deux poids le surpoids et le sous poids apparaĂźt dans la Parachat Ki Tetzei qui tombe toujours au milieu d’Eloul lorsque nous nous prĂ©parons pour Roch Hachana. Rabbi Nachman de Breslev Ă©crit ( Likutei Moharan II : 1.14), “Quand une personne parle d’une autre personne, cela ressemble Ă  Roch Hachana, le jour du jugement. Par consĂ©quent, il faut rĂ©flĂ©chir s’il a le droit de juger l’autre personne.” Rabbi Nachman explique que personne ne possĂšde la mesure de la misĂ©ricorde de HaChem, et donc personne ne peut juger son prochain avec autant de misĂ©ricorde qu’ HaChem. Ce qui est pire, c’est que lorsque nous jugeons les autres avec rigueur, selon nos critĂšres de non misĂ©ricorde, nous perdons Ă  Dieu ne plaise la misĂ©ricorde aimante d’HaChem, car une personne est jugĂ©e de la mĂȘme maniĂšre dont elle juge les autres.

Soit nous devrions juger les autres avec au moins la mĂȘme indulgence que pour jugeons nous mĂȘmes, ou soit nous abstenir complĂštement de les juger. Parfois, mĂȘme les personnes instruites tombent dans le piĂšge de juger les autres selon une norme diffĂ©rente de celle qu’ils jugent eux mĂȘmes, comme nous le verrons dans la parabole suivante :

La pittoresque congrĂ©gation du shtetel Ă©tait au milieu de la lecture de la Torah du sabbat quand tout Ă  coup un groupe d’enfants de neuf et dix ans a volĂ© dans la shul (synagogue) comme un tourbillon, leurs vĂȘtements de Shabbat souillĂ©s des poignets au col. Ils ont couru vers le rabbin et se sont exclamĂ©s : « Rabbi, rabbin, une vache est tombĂ©e dans une fosse ! Que faisons nous ?

Le rabbin regarda les petits gamins avec impatience et dit : « Personne ne doit toucher la vache ! Le bétail est muktzeh (intouchable) le Chabbat ! Découragés que la vache puisse mourir, les petits garçons sont retournés dehors.

Quelques minutes plus tard, un groupe de garçons en Ăąge d’avant la Bar Mitzvah a fait irruption dans la shul, leurs vĂȘtements de Shabbat n’étaient pas plus beaux que ceux des garçons plus jeunes. Eux aussi coururent vers le rabbin, interrompirent la lecture de la Torah et criĂšrent : « Rabbi, rabbin, une vache est tombĂ©e dans une fosse ! Que faisons nous ?

Le rabbin a rĂ©primandĂ© les garçons que s’ils avaient passĂ© plus de temps dans la shul et moins de temps dans la boue et les meules de foin, ils connaĂźtraient mieux leurs lois de Chabbat. “Le Shulchan Aruch dit spĂ©cifiquement dans Orach Chaim chapitre 308, clause 39, qu’il est interdit de dĂ©placer ou de soulever des animaux le Shabbat; ce sont des muktzeh! Maintenant, soit asseyez vous et suivez la lecture de la Torah soit sortez d’ici!” Tous les garçons optĂšrent pour ce dernier conseil.

Trois minutes Ă©coulĂšrent et un groupe de jeunes femmes s’est rassemblĂ© Ă  l’extĂ©rieur de la shul en planches. Leur cacophonie a complĂštement noyĂ© la lecture de la Torah. Le rabbin ferma temporairement la Torah et cria par la fenĂȘtre : « C’est quoi tout ce remue mĂ©nage ! Ne pouvez vous pas respecter la Torah et garder le silence ?

Les jeunes femmes ont laissĂ© Ă©chapper : « Rabbi, rabbin, une vache est tombĂ©e dans une fosse ! Qu’est ce qu’on fait ?

“Rien!” cria le rabbin. “J’ai dĂ©jĂ  dĂ©clarĂ© trois fois qu’il ne faut pas soulever ou dĂ©placer un animal le Chabbat c’est muktzeh!”

Deux autres minutes passĂšrent, et un quatriĂšme groupe de fidĂšles affolĂ©s vint informer le rabbin de la vache qui Ă©tait tombĂ©e dans la fosse ; seulement cette fois, ils avaient une information supplĂ©mentaire vitale : “Rabbi, rabbin ! C’est ta vache qui est tombĂ©e dans la fosse !”

Sans sourciller, le rabbin dĂ©clara : « Appelle Ivan le gardien et dis lui que j’ai dit de tirer la vache par les cornes !

DĂšs que le rabbin apprit que c’était sa vache qui Ă©tait tombĂ©e dans la fosse, il n’eut aucun mal Ă  tirer de sa manche de trouver une autorisation rabbinique

C’est le moment de l’annĂ©e d’ĂȘtre indulgent avec les autres et strict avec nous mĂȘmes. En jetant le double standard, nous invoquons la Compassion Divine pour un jugement favorable d’une inscription dans le Livre de la (longue et heureuse) Vie, amen !

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Changer le monde, c’est bien, mais se changer soi mĂȘme, c’est primordial.

Alors que nous venons d’entrer dans cette nouvelle annĂ©e 5776, permettez moi, chers lecteurs, un retour en arriĂšre sur les trois derniers mois de l’annĂ©e Ă©coulĂ©e. Dans le calendrier hĂ©braĂŻque, il s’agit des mois de Tamouz, d’Av et enfin d’Éloul

En se focalisant sur l’écriture de ces mois, on constate que Tamouz dĂ©bute par le Tav, derniĂšre lettre de l’alphabet, tandis qu’Av commence par la premiĂšre lettre de ce mĂȘme alphabet. Ces deux mois qui sont marquĂ©s par des Ă©vĂ©nements douloureux de notre histoire comme la destruction du Temple nous ont donc conduit Ă  « dĂ©rouler » l’alphabet Ă  l’envers. Par contre le mois d’Éloul, lui, commence par le Aleph, premiĂšre lettre de l’alphabet, et le suivant qui nous fait pĂ©nĂ©trer dans la nouvelle annĂ©e, est Tichri qui commence par le Tav, derniĂšre lettre de l’alphabet. C’est comme si l’on venait nous indiquer qu’aprĂšs les Ă©vĂ©nements difficiles, aprĂšs avoir subi un « dĂ©rĂšglement alphabĂ©tique », tout rentrait dans l’ordre au

moment de nous projeter dans la nouvelle année.

Indirectement, nous constatons que la Torah vient nous demander au cours de ces deux mois intenses en repentir et en priĂšre de remettre un peu d’ordre dans nos affaires, dans nos prioritĂ©s, et de nous conduire dans une certaine logique.

Les lettres de l’alphabet ne sont donc pas simplement un moyen de s’exprimer ou d’écrire un message, mais c’est l’instrument qui nous permet de dĂ©coder des messages importants. Cet ordonnancement des lettres permet de donner Ă  la nouvelle annĂ©e un sens et une direction qu’on a choisis. Nous n’avons pas Ă  subir les Ă©vĂ©nements, on a Ă  les provoquer. En provoquant ces Ă©vĂ©nements, on façonne sa vie.

Je voudrais en ce dĂ©but d’annĂ©e vous souhaiter chers lecteurs, d’ĂȘtre les maĂźtres de votre destin. Il ne s’agit certes pas de remplacer Hachem qui Lui agit Ă  Son niveau et Qui a la « dĂ©licatesse » de nous laisser croire que nous sommes les vĂ©ritables « patrons » et Qui nous laisse faire. Notre rĂŽle est de deviner le CrĂ©ateur. Alors devinons Le et donnons Ă  cette nouvelle annĂ©e 5776 une dynamique qui soit celle de l’amĂ©lioration, du progrĂšs, du renouvellement. On peut ĂȘtre une personne nouvelle tout en conservant le mĂȘme environnement familial, communautaire ou professionnel. Ce qui doit changer, ce n’est pas ce qui nous entoure, mais c’est nous mĂȘme. Croire qu’il suffit de changer d’endroit pour devenir une autre personne est une erreur. L’homme a tendance Ă  oublier que changer le monde, c’est bien, mais se changer soi mĂȘme, c’est primordial.

VoilĂ  peut ĂȘtre le pari que je vous propose de faire durant cette nouvelle annĂ©e : celui d’ĂȘtre une personne qui sera capable de se surprendre elle mĂȘme, un ĂȘtre qui sera capable de dĂ©couvrir les multiples facettes de sa personnalitĂ© et ainsi dĂ©couvrira un bonheur nouveau.

C’est ce que je vous souhaite à tous et à toutes.

Remettre un peu d'ordre dans sa vie pour se redécouvrir
Rabbi Yossef Sitruk Zatsa’l

Dix jours redoutables, dix jours pour changer, dix pensées utiles

Comment aborder la période des jours redoutables ? Voici dix conseils pour nous aider à changer,maintenant...

Les jours entre Roch Hachana et Yom Kippour sont imprĂ©gnĂ©s d'une lumiĂšre spĂ©ciale qui nous offre l’opportunitĂ© d’accomplir des changements dans nos vies, changements qui semblent hors de notre portĂ©e durant le reste de l'annĂ©e. Voici dix conseils pour nous inspirer et nous aider Ă  progresser.

1.« Ouvre pour Moi une issue de la taille d'une aiguille et J’en ferai une porte par laquelle peuvent passer des chargements entiers » (Midrash sur Le Cantique des Cantiques 5:2). Changer ne s’exprime pas en termes de « tout ou rien ». D.ieu nous explique que nous avons juste besoin d’amorcer la premiĂšre Ă©tape, si insignifiante soit-elle, et qu’Il nous montrera la voie Ă  suivre.

2.« J’ai fais une halte Ă  la recherche de la lumiĂšre puis j’ai dĂ©cidĂ© de la trouver en moi » (anonyme). Il n’est pas nĂ©cessaire de changer notre entourage et la sociĂ©tĂ© pour nous Ă©panouir. La transformation authentique vient de l'intĂ©rieur. Elle provient de la bontĂ© et de la lumiĂšre que nous apportons Ă  ce que nous faisons et aux personnes que nous rencontrons.

3.« Tout est choix » (anonyme). Nous pouvons échapper à la tyrannie de nos mauvaises habitudes car nous avons le libre arbitre. Les matins du pied gauche, les routines bien huilées, les plaintes ou les compliments, les distractions ou les moments de réflexion : ce sont des choix que nous faisons quotidiennement et si nous voulons changer nos vies, nous devons d'abord examiner nos choix.

4.« Il n’est jamais trop tard pour devenir ce que vous auriez pu ĂȘtre » (George Eliot). Il est inutile de se concentrer sur le temps perdu ou les opportunitĂ©s que nous n'avons pas utilisĂ©es. Cela fait partie du passĂ©. Aujourd'hui est un autre jour, une nouvelle chance de devenir ce que nous voulons ĂȘtre. Nous pouvons transformer nos regrets en leçons et nos Ă©checs en tremplins.

5.« Nos objectifs ne se soucient pas de nos Ă©tats d’ñme » (anonyme). Nous ne sommes pas toujours motivĂ©s. Parfois, nous nous sentons fatiguĂ©s et souhaitons repousser la rĂ©alisation de nos objectifs

au lendemain. Mais le lendemain n’apportera pas la motivation nĂ©cessaire. L’un des plus grands mythes liĂ©s au changement est l’illusion que nous avons besoin de nous sentir motivĂ©s pour aller de l'avant. Aller de l'avant est ce qui compte vraiment, la motivation suivra nos actions. La motivation est merveilleuse, la discipline est essentielle.

6.« Penser "Je ne peux pas" est de l'idolĂątrie. Si le Tout-Puissant nous aide, nous pouvons changer le monde. Et s’Il ne nous aide pas, nous ne pouvons rien faire » (Rabbi Noah Weinberg). Nous nous leurrons en nous limitant avec de fausses croyances derriĂšre lesquelles nous nous cachons. Lorsque nous avons la foi, nous pouvons nous lancer vers celui que nous nous imaginons ĂȘtre et devenir celui que nous sommes vraiment.

7.« Si vous pensez que dĂ©truire est possible, sachez que rĂ©parer l’est aussi » (Rabbi Nahman de Breslev). On n'a pas besoin de dissimuler ou de nier nos erreurs. Parfois, nous tombons. Nous pouvons nous sentir brisĂ©s. Mais nous devons nous concentrer sur la rĂ©paration plutĂŽt que sur la chute qui peut mener au dĂ©sespoir.

8.« Fixez vous un objectif aussi grand que possible, objectif que vous ne pouvez pas atteindre jusqu'à ce que vous parveniez à devenir la personne qui le peut » (anonyme). Le changement prend du temps. Il ne faut pas avoir peur de projeter des plans extraordinaires. Si nous sommes engagés dans un processus, nous pouvons devenir celui ou celle capable d'accomplir des exploits qui semblent inatteignables.

9.« Une attitude positive devient une humeur positive, qui devient un grand jour, qui devient une grande annĂ©e, qui devient une grande vie » (Zig Ziglar). Il est beaucoup plus facile de changer en se sentant dans la joie et l’abondance que de le faire en partant du dĂ©sespoir et du manque. Se concentrer sur le bien conduit Ă  davantage de bontĂ©.

10.« Peu importe le nombre d'erreurs commises et votre vitesse de progression : vous serez toujours en avance sur tous ceux qui ne cherchent rien ». Les deux Ă©lĂ©ments les plus importants du changement sont la concentration et l'effort, deux choses que nous pouvons contrĂŽler. Nous sommes Ă  mĂȘme d’essayer, et partant, de grandir. Nous pouvons nous concentrer constamment sur l’objectif. MĂȘme un changement infime est un changement, et nous avons franchi grĂące Ă  lui une Ă©tape, impossible Ă  atteindre si nous n’avions rien entrepris.

Ouvrons la porte au Tout-Puissant afin qu’Il nous montre le chemin Ă  parcourir. Tout ce qu'Il nous demande est de nous rĂ©veiller le matin et de nous y engager.

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Septconseilspratiquespourbienjeûner

La mĂ©thode infaillible qui vous empĂȘchera d'avoir les yeux rivĂ©s sur votre montre pendant le jeĂ»ne...

Jeûner pendant vingt cinq heures n'est certes pas chose facile. Mais il existe une technique qui peut faciliter la tùche: l'hydratation.

La majoritĂ© des gens pensent que la difficultĂ© dans le jeĂ»ne rĂ©side dans le fait d'avoir faim. En rĂ©alitĂ©, c'est la soif qui pose le plus gros problĂšme. Une personne peut survivre en moyenne un mois entier sans manger, mais si elle ne boit pas pendant trois jours, elle mourra. Une hydratation adĂ©quate Ă©vite non seulement l'inconfort d'avoir soif, mais permet en outre d'avaler sa salive plus souvent, ce qui donne Ă  l'estomac la sensation d'ĂȘtre moins vide.

Une bonne préparation du corps rend le jeûne plus aisé. Voici une méthode en sept étapes pour optimiser l'hydratation à Yom Kippour, qui vous permettra de garder les forces physiques nécessaires pour vous concentrer sur le travail spirituel de cette importante journée:

1 – Commencer longtemps à l'avance.

Les maux de tĂȘte et les nausĂ©es que l'on ressent parfois pendant le jeĂ»ne sous souvent dĂ»s Ă  l'arrĂȘt de la caffĂ©ine. PrĂ©parez vous en rĂ©suisant la consommation de caffĂ©ine pendant la semaine qui prĂ©cĂšde Yom Kippour, et en la supprimant totalement 24 heures avant le jeĂ»ne. On pourra par exemple mĂ©langer dans sa tasse une proportion de plus en plus grande de dĂ©cafĂ©inĂ©, tout en rĂ©suisant le vrai cafĂ©.

2 Mettez vous en train.

Le matin qui précÚde Yom Kippour, commencez la journée avec un petit déjeûner solide, fait de pain, de céréales et de fruits. Ils vous fourniront le plein d'énergie pour la journée, mais leur richesse en fibres vous permettra de les digérer bien avant d'entùmer le repas d'avant le jeûne, repas qu'il faudra aborder avec un bon appétit.

Un gros petit déjeûner présente en outre l'avantage d'agrandir l'estomac, qui pourra recevoir une plus grande quantité de nourriture et d'eau par la suite.

Déjeûnez léger, et assez tÎt pour garder de l'appétit pour le dernier repas avant le jeûne.

Entùmez ce dernier repas au moins une heure avant le début du jeûne, pour ne pas avoir besoin de vous presser de manger.

3 Evitez les aliments qui donnent soif.

Une bonne maniÚre de rester bien hydraté consiste à ne pas consommer ce qui peut induire le corps à se débarrasser de l'eau qu'il contient. On devra ainsi éviter le chocolat, le thé, le coca cola, tous contiennent de la cafféine, qui est un diurétique. L'alcool est également déconseillé, parce que sa digestion requiert de l'eau.

Le sel est connu pour causer la soif. On devra donc éviter les aliments salés tels que les cornichons, les charcuteries, le fromage, le poisson en boßte ou fumé, ainsi que les soupes de poulet ou les grands classiques de la cuisine juive tels que les bricks à la viande ou les pastels... On pourra les remplacer par du poisson frais ou du poulet bouilli.

4 Préférez les féculents aux protéines.

Prévoyez une majorité de féculents à faible teneur en sel, tels que les pùtes, les pommes de terre, le riz et le blé (de préférence blé et pain complets), pour le menu du dernier repas. Ces féculents vont s'associer aux mollécules d'eau, qu'ils relùcheront progressivement pendant le jeûne en fonction des besoins du corps.

On devra minimiser la consommation de salade et d'aliments riches en fibres, du fait qu'ils transitent rapidement dans le systĂšme digestif et ne rassasient pas longtemps.

Le dernier repas devra également inclure une quantité minimale de protéines, car celles ci ont la faculté d'attirer et de pomper l'eau qui se trouve dans les tissus. (De fait, les pertes de poids les plus impressionantes chez les gens qui suivent un régime riche en protéines sont dues aux déperditions d'eau que les mollécules des protéines ne peuvent apporter ou faire circuler dans l'organisme, mais c'est précisément cette eau dont on a besoin pendant un jeûne).

5 La technique du chameau.

La clef d'un jeûne facile est la sur hydratation. Vingt quatre heures avant le début du jeûne, astreignez vous à boire un verre d'eau toutes les heures (programmez votre iphone pour qu'il vous le rappelle!)

Buvez beaucoup tout au long de la journée. Comme les liquides sont rapidement éliminés, cela ne vous remplira pas, mais cela vous permettra néanmoins d'absorber suffisamment de fluides pendant la journée pour aborder le dernier repas avec une taux d'hydratation élevé.

Ne buvez pas de boissons sucrées qui apportent des calories inutiles. Le mieux, c'est toujours de l'H2O pure. En deuxiÚme choix, un jus de fruit naturel dilué.

Les fruits sont conseillés, bien qu'ils soient riches en fibres, parce qu'ils contiennent beaucoup d'eau qu'ils libÚrent progressivement. On pourra consommer de la pastÚque, du melon ou des raisins pendant toute la journée.

Prenez plusieurs vers d'eau pendant le dernier repas, dans la mesure oĂč beaucoup d'aliments requiĂšrent un apport supplĂ©mentaire d'eau pour ĂȘtre bien digĂ©rĂ©s.

Echangez les sucreries du dessert contre un fruit riche en eau, comme la pastĂšque ou le melon.

Pour finir, terminez le repas en buvant un verre d'eau tiĂšde qui adoucira la digestion.

6

Discipline mentale.

Une part importante de la rĂ©ussite d'un jeĂ»ne rĂ©side dans la tĂȘte. Se rappeler sans cesse combien on a faim ou soif ne fait qu'augmenter la difficultĂ© en focalisant notre attention sur la nourriture. Penser Ă  la nourriture induit une prĂ©paration automatique du mĂ©tabolisme Ă  recevoir de la nourriture, ce qui augmente la sensation de faim.

La solution sera donc de détourner son attention de la nourriture. Yom Kippour nous fournit heureusement toutes les opportunités nécessaires pour cela, par exemple en se concentrant sur la nécéssité de faire Téshouva, et de trouver son épanouissement spirituel. Plus on s'investit dans la priÚre, et moins on pense à manger.

Une maniĂšre permise de “consommer” Ă  Yom Kippour, est de sentir des Ă©pices. Sentir des clous de girofles ou du cinnamon pourra donner un “petit coup de fouet” en cas de faiblesse momentanĂ©e, et pourra mĂȘme provoquer une sensation momentanĂ©e de satiĂ©tĂ©.

Avant de les humer, on n'oubliera pas de rĂ©citer la bĂ©nĂ©diction appropriĂ©e aux Ă©pices: borĂ© minei (ou atsei) bĂ©ssamim. Cette bĂ©nediction prĂ©sente en outre l'avantage d'aider Ă  atteindre le compte des 100 bĂ©nĂ©dictions quotidiennes, qui est une mitsvah importante instituĂ©e par le roi David lui mĂȘme.

7 Rompre le jeûne intelligemment.

AprĂšs un jeĂ»ne, mĂȘme ceux qui s'y sont bien prĂ©parĂ©s ont faim. Assurez vous de ne pas manger trop rapidement aprĂšs le jeĂ»ne. Commencez avec un fruit ou un verre de jus, qui vont donner du sucre au systĂšme sanguin et remplir un peu l'estomac pour le dissuader d'ingurgiter trop rapidement.

Evitez les pùtisseries et les boissons sucrées dont le taux élevé de glucose peut choquer le systÚme digestif.

Afin d'Ă©viter de trop manger, consommez d'abord un petit peu et faites une pause d'une demi heure. Sans quoi le “dĂ©jeĂ»ner” pourrait devenir la cause d'une prise de poids, et de maux d'estomac. En effet, le corps pendant le jeĂ»ne se protĂšge de la faim en rĂ©duisant sa consommation de calories. Celles ingurgitĂ©es aprĂšs le jeĂ»ne resteront donc dans le corps plus longtemps que celles ingurgitĂ©es lors de pĂ©riodes pendant lesquelles le corps fonctionne Ă  plein rĂ©gime.

Yom Kippour : quand l'échec devient bénédiction

Admettre ses défauts est le seul moyen pour réussir dans la vie.

« Et si le secret de la rĂ©ussite Ă©tait l’échec ? »

Tel Ă©tait le titre aguichant d’un article qui faisait la une du New York Times Magazine du dimanche. Cet article nous invite Ă  reconsidĂ©rer une attitude qui s’est culturellement imposĂ©e comme une vĂ©ritĂ© incontestĂ©e, et, de maniĂšre plus profonde, ses conclusions nous invitent Ă  saluer la sagesse de la tradition juive et les comportements qu’elle nous recommande d’adopter durant Yom Kippour.

Yom Kippour est un jour dĂ©diĂ© Ă  l’acceptation de nos Ă©checs.

Tout au long de cette journĂ©e, nous rĂ©pĂ©tons sans arrĂȘt les mots « J’ai fautĂ© ». Nous reconnaissons qu’à plusieurs Ă©gards, nous avons « ratĂ© notre cible », la traduction littĂ©rale du mot hĂ©braĂŻque signifiant faute. Nous admettons que nous n’avons pas Ă©tĂ© au meilleur de nos capacitĂ©s. Si D.ieu avait voulu nous noter sur nos actions de l’annĂ©e passĂ©e, nous confessons que dans certains domaines, nous aurions frisĂ© le zĂ©ro.

Et pourtant, qui a entendu pareille note dans notre culture contemporaine ?

Depuis des décennies maintenant, les éducateurs les plus en vue ont seriné les oreilles parentales avec les théories modernes arguant que le seul dis-

cours autorisĂ© avec les enfants devait ĂȘtre celui qui les caresse dans le sens du poil. La critique est perçue comme Ă©tant destructive pour la confiance en soi, et la confiance en soi est considĂ©rĂ©e comme la valeur la plus importante Ă  inculquer Ă  notre progĂ©niture. FĂ©licitez les, encouragez les ; et c’est ainsi qu’ils se sentiront heureux et fiers d’eux. Ne leur dites jamais qu’ils n’ont pas rĂ©ussi Ă  remplir un certain objectif. Ne brisez jamais leur moral en les informant qu’ils auraient pu mieux faire. Les rĂ©compenses, non pas la critique et les punitions, c’est ce qu’il faut Ă  nos enfants pour devenir des adultes responsables.

Le corps enseignant a, lui aussi, Ă©tĂ© lentement entraĂźnĂ© par cette philosophie du « compliment Ă  tout prix » sans aucune mention de l’échec. L’inflation du systĂšme de notations a transformĂ© tous nos chĂ©rubins en gĂ©nies, sous prĂ©texte qu’ils ont « fait de leur mieux » et qu’ils risqueraient de perdre confiance en eux si jamais ils n’obtenaient pas une note excellente. Le statut de major de la promotion a Ă©tĂ© supprimĂ© dans bon nombre d’écoles supĂ©rieures parce que ceux qui ne mĂ©ritaient pas ce titre se voyaient blessĂ©s dans leur amour propre et parce qu’il ne semblait pas trĂšs correct de reconnaĂźtre aux yeux de tous que certains Ă©lĂšves ne sont pas aussi douĂ©s que d’autres. D’autres Ă©coles ont Ă©liminĂ© les sports compĂ©titifs ou, s’ils les ont conservĂ©s, ont arrĂȘtĂ© de compter les points afin que jamais au grand jamais personne n’ait Ă  admettre qu’il est un perdant.

Et si le secret de la rĂ©ussite Ă©tait l’échec ?

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Et si, dans nos vies quotidiennes, pour espérer nous améliorer et devenir ce que nous sommes capables de devenir, il nous fallait compter les points et admettre nos erreurs, nos faiblesses et nos échecs ?

L’article du New York Times constitue une rĂ©vĂ©lation en ce sens qu’il nous exhorte Ă  reconsidĂ©rer une vĂ©ritĂ© que les gĂ©nĂ©rations prĂ©cĂ©dentes connaissaient mais ont choisi d’oublier : reconnaĂźtre ses dĂ©fauts est le seul moyen de rĂ©ussir dans la vie.

Paul Tough, l’auteur de l’article (la pertinence de son nom de famille est on ne peut plus flagrante) conclut son analyse dĂ©taillĂ©e avec cette remarque :

La plupart des Ă©tudiants de Riverdale ont devant leurs yeux une voie toute tracĂ©e vers un certain type de rĂ©ussite. Ils entreront dans une grande Ă©cole, ils obtiendront leur diplĂŽme, et ils dĂ©crocheront un boulot bien payĂ© et si jamais ils Ă©chouaient en cours de route, leurs familles les soutiendraient financiĂšrement, souvent jusqu’à l’ñge de vingt ou trente ans si nĂ©cessaire. Mais malgrĂ© tous ces avantages, Randolph [le directeur de cette Ă©cole huppĂ© frĂ©quentĂ©e par des familles trĂšs aisĂ©es] n’est pas tout Ă  fait convaincu que l’éducation qu’ils reçoivent actuellement Ă  Riverdale, ou le soutien qu’ils reçoivent Ă  la maison, leur fournira les outils pour se frayer un chemin vers le succĂšs que Seligman et Peterson considĂšrent comme la consĂ©quence ultime d’un bon caractĂšre : une vie heureuse, productive et pleine de sens. Randolph souhaite la rĂ©ussite de ses Ă©lĂšves, cela va de soi c’est simplement qu’il considĂšre que pour y arriver, ils doivent d’abord apprendrecomment Ă©chouer.

Or apprendre comment Ă©chouer se rĂ©sume Ă  cette formule de cinq mots qu’est la confession de Yom Kippour. Une dĂ©marche qui nous oblige Ă  ĂȘtre assez mĂ»rs pour affronter les Ă©checs personnels que nos parents, professeurs et amis bien intentionnĂ©s se sont Ă©vertuĂ©s Ă  nous voiler Ă  tout prix. Cela nous oblige Ă  admettre que si nous ne sommes pas parfaits, c’est prĂ©cisĂ©ment parce que nous sommes dĂ©sireux de relever le dĂ©fi de nous perfectionner.

A Yom Kippour, nous devons nous dĂ©finir Ă  la lumiĂšre d’un concept que Benjamin Barber, un scientifique politique de l’UniversitĂ© de Rutgers, considĂšre comme l’ultime vĂ©ritĂ© du comportement humain. Nous adorons catĂ©goriser les gens, gĂ©nĂ©ralement en les Ă©tiquetant avec une ou deux caractĂ©ristiques distinctes. Les gens sont minces ou gros, intravertis ou extravertis, optimistes ou pessimistes, sĂ©rieux ou drĂŽles. Tous ces adjectifs nous conduisent Ă  des gĂ©nĂ©ralisations et des stĂ©rĂ©otypes qui sont loin d’ĂȘtre prĂ©cis. Mais il y a une division que Barber prĂ©tend ĂȘtre la plus

correcte et la plus déterminante pour catégoriser les gens. Donnons lui la parole :

Je ne divise par le monde entre les forts et les faibles, les succĂšs et les Ă©checs, ceux qui rĂ©ussissent dans la vie et ceux qui la ratent. Je divise le monde entre les apprenants et les non apprenants ceux quiadmettent leurs Ă©checs, en tirent une leçon et vont de l’avant, contrairement Ă  ceux qui sont incapables d’admettre avoir fait quoi que ce soit de mal, qui n’apprennent jamais de leurs erreurs et s’auto condamnent Ă  reproduire inlassablement leurserreurs passĂ©es.

VoilĂ  pourquoi, Ă  Yom Kippour, lorsqu’on nous demande de rĂ©flĂ©chir Ă  la question de savoir si notre vie peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une rĂ©ussite, nous sommes jugĂ©s sur le fait de savoir si nous sommes assez courageux pour confesseur nos fautes et admettre nos Ă©checs.

ReconnaĂźtre, vis-Ă -vis de D.ieu et de nous-mĂȘmes, les domaines de notre vie dans lesquels nous avons Ă©chouĂ© ne nous diminue guĂšre. Bien au contraire, cela nous fournit la sagesse et la force de grandir et de nous amĂ©liorer.

S.I Hayawaka, ancien sĂ©nateur amĂ©ricain de Californie et spĂ©cialiste en sĂ©mantique, a attirĂ© mon attention sur une distinction de toute importance entre deux expressions du langage courant que beaucoup d’entre nous supposons ĂȘtre synonymes : « Remarquez la diffĂ©rence entre ce qui se passe lorsqu’un homme se dit en son for intĂ©rieur : "J’ai ratĂ© ma premiĂšre annĂ©e de mĂ©decine trois fois" et ce qui se passe lorsqu’il dit : "Je suis un ratĂ©". Vous considĂ©rer comme un ratĂ© c’est vous crĂ©er une image de perdant invĂ©tĂ©rĂ©. Mais si vous apprenez de vos expĂ©riences, si votre Ă©chec vous exhorte Ă  vous surpasser et Ă  faire de votre mieux la fois suivante alors vous ĂȘtes diplĂŽmĂ© de la meilleure Ă©cole du monde, celle oĂč l’échec n’est que les frais de scolaritĂ© que vous devez rĂ©gler pour garantir votre Ă©ventuelle rĂ©ussite.

A Yom Kippour, nous nous Ă©valuons. A Yom Kippour, nous portons un regard critique sur nos Ă©checs. A Yom Kippour, nous ne renions pas nos erreurs nous les transformons en tremplin vers notre croissance spirituelle A Yom Kippour, nous dĂ©couvrons le mode d’emploi de l’échec comment l’admettre, comment en tirer les bonnes leçons, et par dessus tout comment s’en servir pour rebondir toujours plus haut.

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par rabbin Benjamin Blech

Les sept héros de Souccot

Pourquoi les Juifs convient ces sept héros bibliques à tour de rÎle dans la Soucca.

Oprah Winfrey, la cĂ©lĂšbre animatrice amĂ©ricaine, a le chic de dĂ©nicher la question idĂ©ale Ă  poser Ă  ses invitĂ©s pour les connaĂźtre sous leur vrai jour. Mais parmi l’arsenal fourni dont elle dispose, sa prĂ©fĂ©rĂ©e reste indubitablement la suivante :

« Si vous aviez la possibilitĂ© de convier un personnage de l’histoire passĂ©e ou prĂ©sente Ă  un dĂźner que vous organisez, qui choisiriez vous ? »

Bien avant Oprah, les Juifs se posĂšrent la mĂȘme question pour y fournir une rĂ©ponse collective pendant la joyeuse fĂȘte de Souccot. Souccot est un moment oĂč nous quittons nos demeures afin de nous installer dans des cabanes de toute beautĂ© oĂč amis, invitĂ©s et Ă©trangers sont les bienvenus. En cette saison de l’engrangement, nous tenons absolument Ă  partager notre bonne fortune avec les autres. Et pour mettre en relief la mitsva de ha’hnassat or’him l’hospitalitĂ© nous avons un rituel connu sous le nom d’Ouchpizine. Son principe ? Pendant chacun des sept jours de la fĂȘte, nous invitons un autre hĂ©ros biblique Ă  nous rejoindre comme « invitĂ© d’honneur » dans la Soucca.

Alors, comment les Juifs rĂ©pondent ils Ă  la question d’Oprah ?

J’espĂšre que vous profiterez de l’occasion pour convier ces sept invitĂ©s recommandĂ©s par la tradition juive : Abraham, Isaac, Jacob, Joseph, MoĂŻse, Aaron et David. Pour certains, cette invitation est un moyen de se pencher sur leur rĂŽle dans l’histoire de notre peuple, et sur la portĂ©e de leurs vies dans la constitution de notre identitĂ© spirituelle. Pour ceux qui s’intĂ©ressent davantage Ă  la mystique juive, les Kabbalistes enseignent que les Ăąmes de ces illustres invitĂ©s descendent

littéralement dans la Soucca et se rapprochent de leurs descendants, réaffirmant ce faisant le lien entre le passé et le futur.

Les Juifs ne manquent pas de héros. Pourquoi ces sept personnages bibliques furent ils choisis pour cette distinction unique à Souccot ?

Permettez moi de vous livrer mes suggestions personnelles tandis que nous nous pencherons vers chacun de ces invitĂ©s de marque. Ces hĂ©ros bibliques s’adressent Ă  nous dans le langage des Juifs du 21Ăšme siĂšcle et de leurs besoins spĂ©cifiques, nous montrant comment insuffler davantage de sens et de spiritualitĂ© dans notre vie.

Abraham, Isaac et Jacob veuillez nous accorder, chacun à votre tour, un jour pour partager avec nous la joie que vous avez découverte en instaurant le concept de la priÚre.

Ce fut toi, Abraham, qui comme nous le rĂ©vĂšle le Talmud fus le premier Ă  t’adresser Ă  Dieu Ă  travers la priĂšre de cha’harit, rĂ©citĂ©e le matin, au moment oĂč nous ouvrons les yeux pour redĂ©couvrir les gloires de l’univers et Ă©prouvons le besoin d’exprimer le sentiment de gratitude qui nous envahit Ă  cette vision. Ce fut toi, Abraham, qui nous enseignas que si nous ne prenons pas chaque jour le temps de passer en revue tous les bienfaits dont Dieu nous comble, nous finirons par succomber Ă  l’ingratitude pour ne garder Ă  l’esprit que nos infortunes. Nous nous concentrerons sur ce qui nous manque et vivrons dans un perpĂ©tuel Ă©tat de tristesse parce que nous n’en aurons jamais assez.

Ce fut toi, Isaac, qui rĂ©citas pour la premiĂšre fois la priĂšre de min’ha en aprĂšs midi, quand le soleil commençait Ă  dĂ©cliner. Nous devons apprendre de toi, Isaac, comment gĂ©rer les moments oĂč la vie semble basculer de la lumiĂšre Ă  l’obscuritĂ©, de la rĂ©ussite Ă  l’échec apparent, de la bonne fortune qui sourit Ă  chacune de nos dĂ©cisions Ă  ces pĂ©nibles jours d’épreuve qui menacent nos

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accomplissements et notre bien ĂȘtre. Isaac, l’homme qui se sentait si proche de Dieu qu’il fut prĂȘt Ă  sacrifier sa vie sur l’autel si tel Ă©tait le souhait du Tout Puissant, est l’invitĂ© dont nous voulons nous inspirer quand notre foi se met Ă  vaciller et qui est lĂ  pour nous rassurer qu’à chaque crĂ©puscule succĂšde un glorieux lever du soleil.

Et ce fut toi, Jacob, qui Ă©tablis maariv, la priĂšre que nous adressons Ă  Dieu le soir, le moment oĂč rĂšgnent la peur, la terreur, la frayeur et l’anxiĂ©tĂ©. La priĂšre du soir nĂ©cessite la plus grande marque de foi de toutes. Maariv fut la priĂšre de tous ces hommes qui, au cours des derniers mois, ont affrontĂ© ouragans et dĂ©luges, secousses et tremblements de terre, ainsi que des pertes inimaginables. Nous avons besoin que Jacob nous rĂ©vĂšle le secret du courage qui le soutint depuis les attaques d’EsaĂŒ dans sa jeunesse jusqu’aux tribulations de l’histoire de Joseph et au premier exil juif en Égypte dans sa vieillesse.

Les trois premiers jours de Souccot, durant lesquels nous renouons avec nos patriarches, chargent nos priĂšres de fĂȘte de davantage de sens. Leurs vies constituent la meilleure rĂ©ponse Ă  la question que l’on posa un jour Ă  un homme pieux : « Qu’as tu gagnĂ© en priant rĂ©guliĂšrement Ă  Dieu ? »

Et ce dernier de rĂ©pondre : « Laissez moi plus tĂŽt vous dire ce que j’ai perdu : la colĂšre, l’égo, l’aviditĂ©, la dĂ©pression, l’insĂ©curitĂ© et la peur de la mort. » Parfois, la rĂ©ponse Ă  nos priĂšres n’est pas ce que nous gagnons, mais ce que nous perdons, ce qui reprĂ©sente le plus grand gain.

N’oublions pas d’inviter Joseph, le seul personnage que la tradition juive dĂ©signe par le titre Hatsadik le juste. Enseigne nous, Joseph, comment tu as Ă©tĂ© capable de rĂ©sister aux avances sĂ©ductrices de la femme de ton employeur ? Comment as tu Ă©tĂ© capable de maintenir ta foi non seulement en Dieu mais en aussi en la bontĂ© de l’homme aprĂšs ce que tes propres frĂšres t’ont fait subir en te vendant comme esclave ? Et la question qui est sans doute la plus pertinente pour nous dans le monde contemporain, comment as-tu empĂȘchĂ© ta rĂ©ussite inimaginable de dĂ©truire ta personnalitĂ© morale ? Par dessus tout, comment as tu Ă©tĂ© capable de pardonner Ă  tes frĂšres leur crime horrible et de trouver en ton cƓur le courage d’absoudre leur pĂ©chĂ©. D’aimer ton prochain comme toi-mĂȘme, mĂȘme aprĂšs qu’ils t’aient traitĂ© si sĂ©vĂšrement ? Viens dĂźner avec nous, Joseph, et fais nous savoir comment tu as relevĂ© de tels dĂ©fis.

MoĂŻse et Aaron, Ă  une Ă©poque oĂč nous avons si dĂ©sespĂ©rĂ©ment besoin de dirigeants dignes de leur position, nous sommes impatients de vous avoir Ă  notre table. MoĂŻse, tu es le seul et unique homme Ă 

avoir parlĂ© Ă  Dieu « face Ă  face ». Qu’as tu ressenti Ă  ce moment ? Peux tu nous en rĂ©vĂ©ler plus que ce que Dieu t’a enseignĂ© comme Ă©tant Ses treize attributs de misĂ©ricorde ? Et comment as tu affrontĂ© un peuple rebelle qui n’a jamais su t’apprĂ©cier Ă  ta juste valeur ? MoĂŻse, nous ne savons mĂȘme pas oĂč tu es enterrĂ© parce que Dieu ne voulait pas que nous adorions ta tombe au lieu de ta Torah. Aide nous Ă  devenir des juifs meilleurs en faisant plus ample connaissance avec toi.

Quant Ă  toi, Aaron, rappelle nous comment tu as gagnĂ© l’amour de tout un peuple en tant que grand prĂȘtre qui se souciait de tout le monde pĂ©cheurs y compris et qui, comme nous le dit le Talmud, fut mĂȘme prĂȘt Ă  mentir pour rĂ©tablir l’amitiĂ© entre deux Juifs. « J’ai entendu l’homme que tu considĂšres comme ton ennemi me dire comme il est peinĂ© et comme il est dĂ©solĂ© pour le malentendu qui vous oppose. Il veut dĂ©sespĂ©rĂ©ment s’excuser mais se retient de le faire parce qu’il a honte. » Voici ce qu’Aaron disait Ă  chacun des deux adversaires, mĂȘme si ce n’était pas vrai. Aaron Ă©tait convaincu qu’il y a des moments oĂč la vĂ©ritĂ© peut ĂȘtre compromise dans l’intĂ©rĂȘt de l’amour, oĂč un mensonge peut mĂȘme devenir une mitsva s’il peut transformer des ennemis en amis.

Souccot ne serait pas Souccot si nous ne rĂ©servions pas un jour pour le roi David. David est destinĂ© Ă  ĂȘtre l’ancĂȘtre du Messie. Il a assurĂ©ment gagnĂ© cette distinction par ses innombrables contributions Ă  l’histoire juive. Son rĂšgne fut dans l’ensemble exemplaire. Son livre des Psaumes est un chef d’Ɠuvre de priĂšre et de poĂ©sie. Mais Ă  mon sens, il y a une chose qui se dĂ©marque de toutes les autres. ConfrontĂ© par le prophĂšte Nathan pour sa faute avec BethsabĂ©e, David s’effondra et rĂ©pondit sans la moindre hĂ©sitation par un seul mot : ‘Hatati j’ai fautĂ©. Pas d’explications, pas d’excuses, pas de revendication de pouvoir. Pas de duel Roi contre ProphĂšte. David reconnut publiquement que Dieu est plus grand que n’importe quel souverain et que la loi divine l’emporte sur tous les dĂ©fauts humains.

À une Ă©poque marquĂ©e par la glorification du pouvoir, par le culte des personnalitĂ©s et des cĂ©lĂ©britĂ©s, par l’autoglorification et les « selfies », la confession du roi David est sans doute le meilleur moyen de clore la pĂ©riode de fĂȘte qui nous demande de nous rapprocher de Dieu Ă  l’aube de la nouvelle annĂ©e.

Dans le judaĂŻsme, le chiffre sept incarne la perfection. Il reprĂ©sente la saintetĂ© du Chabbat. À Souccot, ce mĂȘme chiffre rĂ©unit les sept gĂ©ants de l’histoire juive dont les valeurs et les rĂ©cits de vie ont forgĂ© notre identitĂ© et qui constituent la clĂ© de notre survie.

par rabbin Benjamin Blech

Unjour,jereviendrai...

Un Séfer Torah abandonné retrouve sa place d'honneur. Une jeune fille délaissée goûte enfin à un havre de paix. Une bouleversante histoire vécue de Sim'hat Torah...

Les petits garçons se mirent promptement en file indienne, chacun d’entre eux posant la main sur l’épaule de l’enfant situĂ© devant lui. Ils se mirent en branle et encerclĂšrent Ă  toute allure la synagogue, tandis que des centaines de fidĂšles dansaient en cercles concentriques autour de l’arche. Certains portaient des rouleaux de la Torah drapĂ©s de fines robes velours et ornĂ©s de splendides couronnes. D’autres avaient hissĂ© leurs petits enfants sur les Ă©paules. DĂšs qu’une chanson prenait fin, la suivante dĂ©butait, et personne ne semblait vouloir mettre fin Ă  cette ronde magique.

Parmi le groupe d’adolescentes qui Ă©taient invitĂ©es chez Rabbin Bentsion Klatzko, se trouvait une fille nommĂ©e Rachel qui assistait Ă  la scĂšne. HabillĂ©e Ă  la toute derniĂšre mode, elle observait la ronde endiablĂ©e avec Ă©merveillement ; c’était lĂ  une expĂ©rience Ă  laquelle elle n’avait jamais assistĂ© jusque lĂ  dans son parcours vers le JudaĂŻsme. Aux yeux de Rachel, l’atmosphĂšre de cette soirĂ©e lui insufflait une nouvelle vie, un baume guĂ©risseur pour son Ăąme blessĂ©e.

Tout Ă  coup, l’attention de Rachel se focalisa au centre de la piĂšce. Leur hĂŽte, Rabbin Klatsko Ă©tait montĂ© sur une chaise placĂ©e en face de l’arche et il tenait dans ses mains un rouleau de la Torah miniature. Il avait une histoire Ă  raconter, et les hommes, les femmes et les enfants agglutinĂ©s dans la synagogue avaient hĂąte de l’écouter. Rachel s’efforça d’écouter chaque mot parce que quelque chose lui disait que le rĂ©cit lui parlerait.

« Chaque semaine, dans ma maison, j’ai le privilĂšge d’accueillir de 30 Ă  40 personnes pour les repas du Chabbath. La plupart d’entre eux sont des Ă©tudiants universitaires qui sont Juifs mais n’ont jamais eu la chance de vivre l’expĂ©rience du Chabbath. Ils sont issus de toutes sortes de milieux et de toutes sortes de localitĂ©s aux quatre coins du pays, et ils se rĂ©unissent autour de ma table pour goĂ»ter Ă  la saveur du Chabbath.

« Le seul hic est que beaucoup d’entre eux sont un peu gĂȘnĂ©s Ă  l’idĂ©e de prier dans une synagogue traditionnelle. Ils prĂ©fĂšrent rester chez moi et attendre mon retour. L’inconvĂ©nient de cette situation est qu’ils n’ont jamais la chance d’observer la beautĂ© d’une authentique priĂšre du Chabbath. Alors j’ai dĂ©cidĂ© que la meilleure chose qui me restait Ă  faire Ă©tait de faire l’acquisition de mon propre rouleau de la Torah et ma propre arche que j’installerais dans mon sĂ©jour. De cette maniĂšre, je pourrais organiser la priĂšre Ă  la maison et mes invitĂ©s pourraient y participer tout en se sentant Ă  leurs aises. Autre avantage, cela fournirait Ă  beaucoup d’entre eux la chance de monter Ă  la Torah, un privilĂšge que certains n’ont pas connu depuis leur bar mitsva.

« La question Ă©tait : comment allais je pouvoir me procurer un rouleau de la Torah cachĂšre Ă  un prix raisonnable. Quant Ă  l’arche, elle reprĂ©sentait Ă©galement un investissement de taille. Il semblait donc que, sauf miracle, mon beau projet allait tomber aux oubliettes. Or comme vous le savez, D.ieu n’accomplit pas des miracles comme cela. Il faut fournir ses efforts personnels et espĂ©rer qu’Il prendra soin du reste.

« Alors j’ai Ă©pluchĂ© les petite annonces dans les journaux pour voir si quelqu’un mettait un rouleau de la Torah en vente. Et, croyez le ou non, c’était effectivement le cas. J’ai immĂ©diatement composĂ© le numĂ©ro indiquĂ©, et Ă  l’autre bout de la ligne, un vieil homme m’a informĂ© qu’il mettait en vente un trĂšs petit rouleau de Torah. Il mesurait tout juste 28 cm.

« Je lui ai demandĂ© d’oĂč il se l’était procurĂ© et il m’a rĂ©pondu que son pĂšre avait Ă©tĂ© rabbin d’une synagogue dans les Catskills qui avait finalement fermĂ©. Ils avaient vendu tout le mobilier aux enchĂšres et ce rouleau de Torah Ă©tait la seule chose qu’ils avaient gardĂ©e. Cela faisait 50 ans qu’il dormait inutilisĂ©e dans sa vitrine, et Ă  prĂ©sent il sentait que le moment Ă©tait venu de le vendre lui aussi.

« Bien qu’il en voulait une belle somme et que le prix Ă©tait un peu Ă©levĂ© pour moi, je lui ai dit que je voulais y jeter un coup d’Ɠil. Il a acceptĂ© de venir chez moi pour me le montrer.

« Quelques jours plus tard, Mr Foreman est venu. Il m’a prĂ©sentĂ© un magnifique rouleau de Torah datant de plus de 200 ans mais en parfait Ă©tat. Il m’a demandĂ© quel usage je voulais en faire, et je lui ai parlĂ© de mes invitĂ©s de Chabbath

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et de mon projet de leur permettre de prier Ă  mon domicile, lĂ  oĂč ils seraient Ă  leurs aises.

« Il m’a fixĂ© pendant un moment, visiblement trĂšs touchĂ© par la perspective que ce rouleau aiderait des jeunes Ă  se rapprocher du JudaĂŻsme. Et puis tout d’un coup, il a littĂ©ralement Ă©clatĂ© en sanglots. J’ai essayĂ© de le faire parler mais il lui Ă©tait impossible d’émettre le moindre son. Au bout de quelques temps, il s’est expliquĂ©. Il m’a racontĂ© qu’il s’était Ă©loignĂ© du JudaĂŻsme et avait Ă©pousĂ© une femme bouddhiste. Ce rouleau de Torah Ă©tait son seul et unique lien avec le JudaĂŻsme, et Ă  ce stade, il se sentait tellement Ă©loignĂ© qu’il s’était dit que tant qu’à faire, il n’avait qu’à le vendre aussi. Mais lorsqu’il a dĂ©couvert que ce rouleau de Torah allait permettre Ă  des jeunes de renouer avec leurs racines juives, il a exprimĂ© le dĂ©sir de m’en faire cadeau. De cette maniĂšre, il sentait qu’il aurait peut ĂȘtre le mĂ©rite de se rapprocher Ă  son tour de la religion et de retrouver ses vĂ©ritables racines.

« MĂȘme si je ne savais pas quoi dire, j’apprĂ©ciais sincĂšrement son cadeau exceptionnel. J’ai pris conscience que ce rouleau avait Ă©tĂ© pratiquement sans abri pendant les 50 derniĂšres annĂ©es. Il n’y avait eu personne pour lire dedans, pour l’enlacer ou pour en prendre soin comme il le fallait. Mais maintenant D.ieu avait offert un foyer Ă  cette Torah et il allait certainement aussi rapprocher ce Juif solitaire dans un futur proche.

« Et que s’est il passĂ© pour l’arche ? C’est une histoire en soi. J’ai trouvĂ© une publicitĂ© en ligne Ă  propos d’un objet d’art antique juif, un coffre sacrĂ©. Les vendeurs n’étaient pas Juifs mais ils l’avaient achetĂ© auprĂšs d’un prĂȘtre qui leur avait affirmĂ© qu’il Ă©tait d’origine juive.

« Quand j’ai ouvert les photos dudit coffre, j’ai vu devant moi ce qui semblait ĂȘtre une arche magnifiquement sculptĂ©e. Elle Ă©tait tellement petite qu’elle ne pourrait jamais contenir un rouleau de Torah de taille normale, mais elle serait parfaire pour celui que nous venions de recevoir. Mais lorsque j’ai vu la photo du haut de l’arche, j’ai failli dĂ©faillir. Il y avait une Ă©norme croix attachĂ©e dessus. Tout Ă  coup, je n’étais plus du tout sĂ»r qu’il s’agisse d’un objet d’origine juive.

« Et puis soudain, j’ai distinguĂ© une petite plaque au bas du coffre. J’ai demandĂ© aux vendeurs de m’envoyer une photo de la plaque qui semblait comporter des caractĂšres hĂ©braĂŻques. Ils m’ont envoyĂ© une photo oĂč se trouvait une inscription hĂ©braĂŻque qui disait : "Voici, Il ne dort ni ne sommeille le gardien d’IsraĂ«l » (Psaumes 121) qui prouvait que le coffre Ă©tait certainement juif. La croix, en l’observant de plus prĂšs, Ă©tait une piĂšce dĂ©tachĂ©e qui y avait Ă©tĂ© rajoutĂ©e ultĂ©rieurement. J’ai compris que c’était le prĂȘtre qui avait achetĂ© cette arche qui avait dĂ» effectuer l’ajout. J’ai Ă©tĂ© profondĂ©ment Ă©mu par cette dĂ©couverte et j’ai eu la certitude que c’était la main de D.ieu qui me guidait de maniĂšre tangible.

« J’ai achetĂ© l’arche et je me le suis fait livrer Ă  la maison. Une fois la croix enlevĂ©e de l’arche, j’ai pu m’émerveiller du verset qui Ă©tait inscrit. Je n’avais jamais vu ce verset inscrit sur une arche auparavant. Et j’ai pris conscience qu’il y avait un message cachĂ© dans tout cela. C’était comme si D.ieu me disait que bien que cette arche eĂ»t Ă©tĂ© perdue pendant des annĂ©es, Lui ne l’avait jamais oubliĂ©. Il n’aurait pas de repos tant qu’elle serait restituĂ©e entre des mains juives.

« Mes chers amis, voyez le miracle auquel nous venons d’assister ! Un rouleau de Torah qui a Ă©tĂ© nĂ©gligĂ©e pendant de si longues annĂ©es a finalement Ă©tĂ© accueilli par une arche qui avait Ă©tĂ© utilisĂ©e par un prĂȘtre. Et pourtant, durant toutes ces annĂ©es d’exil, le message Ă©tait clair que D.ieu ne les abandonnerait jamais. Il n’avait jamais perdu de vue son rouleau de Torah et son arche disparus. Et en fin de compte tous deux ont Ă©tĂ© rĂ©unis et peuvent dĂ©sormais ĂȘtre mis Ă  profit

pour rapprocher Ă  leur tour des jeunes hommes et des jeunes femmes vers leur pĂšre qui est aux Cieux.

« Cela fait plus de 50 ans que l’on n’a pas dansĂ© autour de ce rouleau mais aujourd’hui nous avons la chance d’accueillir son retour Ă  la maison. RĂ©servons lui l’accueil qu’il mĂ©rite. »

Et Ă  ces mots, toute l’assemblĂ©e se mit Ă  chanter et Ă  danser. Le minuscule rouleau de Torah se trouvait au centre de l’attention, absorbant l’amour et l’honneur dĂ©bordants qui lui faisaient dĂ©faut depuis des dĂ©cennies. Il n’était plus enfermĂ©, inutilisĂ© et abandonnĂ© pendant cette fĂȘte destinĂ©e Ă  la joie. Il Ă©tait retournĂ© Ă  la maison, au centre de toute cette joyeuse agitation.

Plus tard dans la soirĂ©e, Rabbin Klatsko rapporta le rouleau chez lui et le dĂ©posa dans l’arche de son sĂ©jour. Pour Rachel, ce n’était pas seulement le sentiment de sĂ©rĂ©nitĂ© et de chaleur qu’elle chĂ©rissait. C’était la sensation exceptionnelle et indescriptible que lui inspirait ce rouleau de Torah exceptionnel.

Le repas se termina tard, et enfin, les invitĂ©s heureux mais Ă©puisĂ©s se dirigĂšrent vers leurs chambres pour un repos bien mĂ©ritĂ©. Rachel resta Ă©tendue dans son lit, les yeux grands ouverts et les battements de son cƓur rĂ©sonnant dans ses tempes. Elle attendit pendant un long moment, peut ĂȘtre une heure ou plus, jusqu’à ce qu’elle fĂ»t certaine que personne dans la maison n’était restĂ© rĂ©veillĂ©. Alors, elle se glissa hors de son lit et marcha sur la pointe des pieds jusqu’au sĂ©jour. Puis elle se posta devant l’arche, comme si celle ci attendait sa venue.

A cet instant, elle Ă©pancha son cƓur devant D.ieu, priant pour que la douceur de ce foyer soit la sienne, dans sa propre vie, un jour prochain. Ce furent les premiĂšres priĂšres que ses lĂšvres prononcĂšrent depuis de longues annĂ©es. L’amertume de sa propre maison familiale les disputes constantes, les critiques et la colĂšre, les nuages sombres qui menaçaient d’éclater Ă  tout moment Ă  travers la porte d’entrĂ©e avaient eu l’effet de la lame acĂ©rĂ©e d’un rasoir, rompant sa relation avec D.ieu. Mais ici dans la demeure des Klatzko, elle pouvait sentir la rĂ©paration de cette relation ; le souffle vital de saintetĂ© qui rĂ©animait son ĂȘtre et recommençait Ă  l’habiter.

Repensant Ă  l’exil du rouleau de Torah, elle se dit en son for intĂ©rieur : « Mon petit rouleau de Torah si saint, toi tu sais ce que cela fait d’ĂȘtre nĂ©gligĂ©e. Tu sais l’effet que cela fait de vivre avec des gens qui ne voient pas la beautĂ© qui est en toi et ne comprennent pas ta vĂ©ritable valeur. C’est ainsi que j’ai vĂ©cu durant toute ma vie, mais toi tu l’as vĂ©cu encore plus longtemps. Pendant 50 annĂ©es entiĂšres, tu es restĂ© enfermĂ© sans que personne ne t’embrasse, ne l’enlace ni ne t’ouvre pour connaĂźtre tes secrets. Et pourtant, tu m’as donnĂ© de l’espoir, parce que mĂȘme aprĂšs 50 ans, regarde ce qui s’est passĂ© ! Regarde quelle soirĂ©e tu viens d’avoir ! Tout le monde t’a enlacĂ© et t’a embrassĂ©. Tout le monde voulait danser avec toi. Tu Ă©tais le clou du spectacle. Le Tout Puissant jamais ne sommeille. Il veille sans arrĂȘt sur son peuple, et il veille sans arrĂȘt sur moi.

« S’il te plait D.ieu, je t’en supplie, fais que je puisse devenir comme ce rouleau de Torah. Je sais que mon Ăąme abrite encore beaucoup de saintetĂ©. Laisse moi renouer avec elle Ă  l’image de ce rouleau. Et quand le temps viendra, trouve moi un mari qui me respectera et m’honorera comme une femme doit l’ĂȘtre. Permets moi de construire un foyer rempli de bonheur, de saintetĂ©, rempli d’enfants, d’invitĂ©s et de bontĂ©, exactement comme cette maison. S’il te plait, D.ieu, retrouve moi, moi aussi et ramĂšne moi Ă  la maison. »

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RĂ©compenses de Gratitude

Reconnaissez vos dons et soyez reconnaissant envers la source. Parce que si vous savez de qui vous recevez, vous pouvez toujours demander plus.

AprÚs avoir entendu une bonne histoire, une blague ou une idée, nous avons hùte de la répéter aux autres. Mais ce faisant, la tendance est de le présenter comme notre propre invention originale.

Ha'omer davar bi'shaim omro signifie littéralement "dis le au nom de celui qui l'a dit". Chaque fois que vous citez quelque chose, vous devez toujours mentionner la source. En d'autres termes, "ne volez pas de crédit".

Le Talmud, le livre classique de la sagesse, se donne beaucoup de mal pour retracer la lignée intellectuelle d'une idée : "Un tel a dit au nom d'un tel, qui a dit au nom d'un tel ."

Alors la prochaine fois que vous serez prĂȘt Ă  en partager un juteux, n'oubliez pas de mentionner : d'oĂč l'avez vous obtenu ?

Le don de la sagesse

Afin d'apprécier correctement quoi que ce soit, nous devons évaluer sa valeur. C'est pourquoi, lorsque quelqu'un nous fait un cadeau matériel, nous n'avons généralement aucun problÚme à montrer de la gratitude.

Les 48 Voies disent : Reconnaissez aussi les dons spirituels. La sagesse est certainement plus précieuse que l'or, et le secret du bonheur est plus précieux qu'un diamant !

À titre d'exercice, dressez une liste des idĂ©es que vous adoptez rĂ©guliĂšrement, ainsi que des sources originales dont vous les avez entendues. Pensez aux personnes qui vous ont donnĂ© la sagesse de vivre. Un ami vous a t il mis au clair quelque chose ? Ton frĂšre t'a empĂȘchĂ© de faire des bĂȘtises ? Un employeur vous a donnĂ© de bons conseils de carriĂšre?

Reconnaissez que vous avez reçu le cadeau. Si quelqu'un vous enlevait les oeillÚres, c'est fantastique, c'est une vie différente. Dites vous : "Je suis maintenant conscient de quelque chose de trÚs important auquel je ne faisais pas attention." Dis le a voix haute. Cela seul vous fera ressentir une véritable appréciation.

Maintenant, faites savoir à la source combien vous l'appréciez. Considérez comme si le "merci" était un paiement pour la bonne idée. Prenez plaisir à payer cette dette, ne détestez pas la payer. Le plaisir que vous donnerez à l'autre personne est une petite récompense pour un cadeau aussi énorme !

Un bon endroit pour commencer est avec vos parents. Faites une liste de tous les cadeaux qu'ils vous ont donnĂ©s, Ă  la fois matĂ©riellement et Ă©thiquement votre sens de l'honnĂȘtetĂ©, de la discipline, du dĂ©sir de vĂ©ritĂ©, de la gentillesse envers les gens. ApprĂ©ciez la valeur de chacun d'entre eux. Allez, qu'as tu reçu de tes parents ? Trouver.

Ensuite, Ă©crivez une lettre Ă  vos parents pour les remercier de ces cadeaux. Cela semble un peu ringard, mais il est incroyablement puissant. Comprenez vous quel Ă©norme plaisir vous leur procurerez ? En plus quel plaisir vous aurez Ă  leur faire ce plaisir ?!

Valorisez la source

Lorsque vous reconnaissez la source, vous ne perdez pas, vous gagnez. Vous ne pourrez jamais apprécier un morceau de sagesse, un aperçu de la vie, à moins que vous ne soyez disposé à reconnaßtre le don. Car en refusant le don, vous dévalorisez sa valeur. Par conséquent, vous ne l'appliquerez pas sérieusement, car pour vous, cela n'a aucune valeur.

De plus, si vous ĂȘtes consciemment conscient d'oĂč vient votre sagesse, alors vous ĂȘtes beaucoup plus susceptible d'aller en chercher plus.

Dirigez Ă©galement les autres vers la source. Que tout le monde sache. Quand quelqu'un d'autre est heureux, cela ne vous vole aucun bonheur. En fait, plus il y a de gens heureux, plus il est facile pour vous d'ĂȘtre heureux.

Quand il y a plus de sagesse autour, plus la vie devient meilleur pour nous tous.

Panneaux de signalisation

Pourquoi les gens ont ils du mal à reconnaßtre quelqu'un d'autre comme la source d'une idée ?

La rĂ©alitĂ© est que les gens aspirent Ă  l'indĂ©pendance et luttent pour le statut et la surenchĂšre. Les dettes envers les autres semblent menacer cette stature. Nous n'aimons pas imaginer que nous n'Ă©tions pas assez intelligents pour « comprendre par nous mĂȘmes ».

En vĂ©ritĂ©, l'indĂ©pendance signifie que vous payez vos dettes. Qu'est ce que cela nous dit? Chaque fois que vous ressentez le besoin de vous attribuer le mĂ©rite du travail de quelqu'un d'autre, la sonnette d'alarme doit sonner. C'est un signe avant coureur d'insĂ©curitĂ©. Parce que mĂȘme si cela peut "nous faire bien paraĂźtre", c'est en fait un substitut bon marchĂ© Ă  l'auto amĂ©lioration lĂ©gitime.

Si vous voulez crĂ©diter une bonne idĂ©e, pensez en une vous mĂȘme !

Au delĂ  de cela, si d'autres dĂ©couvrent votre "vol", alors vous avez perdu toute crĂ©dibilitĂ© Ă  leurs yeux. Et mĂȘme si personne d'autre ne le dĂ©couvre, vous avez portĂ© atteinte Ă  votre estime de vous mĂȘme. Ce sont des matiĂšres premiĂšres difficiles Ă  rĂ©cupĂ©rer.

Donnez du crĂ©dit lĂ  oĂč le crĂ©dit est dĂ». Les gens vous respecteront pour cela et vous vous sentirez bien dans votre peau encore mieux que si vous vous en Ă©tiez attribuĂ© le mĂ©rite !

Traquer les opinions

Il y a une dynamique plus subtile en jeu ici. Parfois, nous reprenons des idĂ©es rĂ©pandues dans la sociĂ©tĂ© et nous promenons en les prĂ©sentant comme nos propres conclusions. Faites une liste de vos opinions sur des sujets comme le libre arbitre, la vĂ©ritĂ© absolue, l'Ă©volution, l'avortement, etc. Recherchez la source de chacun. Sont ce vos idĂ©es originales ? Si non, d'oĂč viennent ils ? Avez vous lu un article de magazine ou un ami vous a t il impressionnĂ© ? Comment ĂȘtes vous arrivĂ© Ă  votre conclusion ?

Route 50 -
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Les 48 Voies De La Sagesse par le Rav Noa'h Weinberg

Ne vous trompez pas. Reconnaissez qu'une fois que votre ego est investi, vous ne regardez pas les preuves, le pour et le contre. Vous ne faites que "défendre votre conclusion". Et le danger inhérent est évident : au fond de nous, nous ne savons pas si nous y croyons ou non.

Par exemple, vous pouvez croire "qu'il n'y a pas de vĂ©ritĂ© absolue". Au lieu de cela, essayez de le reformuler : "Les gens disent qu'il n'y a pas de vĂ©ritĂ© absolue." De cette façon, vous ĂȘtes libre d'Ă©tudier l'idĂ©e objectivement, sans ĂȘtre enfermĂ© dans une position.

Déplacez maintenant la question un peu plus profondément : pourquoi avez vous choisi de vous identifier à ces idées particuliÚres en premier lieu ?

La prochaine fois que vous entendrez une discussion sur un sujet controversé, résistez à la tentation d'accepter une idée juste pour sentir que vous avez « réglé les problÚmes de la vie ». Reportez une conclusion jusqu'à ce que vous ayez entendu toute la preuve. Sinon, c'est faire semblant, jouer la comédie, pas vraiment vivre.

Pouvez vous jamais ĂȘtre sĂ»r d'une conclusion? Oui! Les 48 Voies disent : Apprenez la dynamique de la clartĂ© et Ă©tudiez comment fonctionne la dimension de la connaissance. Alors vous sentirez la caution quand elle viendra.

Gratitude au peuple juif

Faites une liste des trésors de la société le monothéisme, la justice pour tous, l'éducation universelle, la dignité de l'individu, le caractÚre précieux de la vie. Ces valeurs fondamentales du monde civilisé sont toutes tirées de la Torah.

Avant que la Torah ne soit donnĂ©e, les gens bĂątissaient leur vie sur un concept subjectif du bien et du mal. Puis, au mont SinaĂŻ, l'histoire humaine a subi un changement dynamique. Les gens ont compris qu'il y a un seul Dieu qui a des attentes morales. Vous ne pouvez pas simplement vivre comme bon vous semble; il y a une autoritĂ© supĂ©rieure Ă  laquelle vous ĂȘtes responsable.

MalgrĂ© le fait que les Juifs n'ont jamais reprĂ©sentĂ© qu'une infime fraction de la population mondiale, ces idĂ©es sont devenues la base du monde civilisĂ©. Par exemple, connaissez vous la source de l'idĂ©e « Aimez votre prochain comme vous mĂȘme » ?

C'est dans les cinq livres de MoĂŻse LĂ©vitique 19:18.

Le peuple juif est une entreprise éminente, vieille de 3 500 ans. Nous ne sommes pas des passe partout. Le monde utilise nos produits sous différentes marques et tient cela pour acquis. Considérez ce que l'humanité doit au peuple juif.

Si vous vivez avec la sagesse juive, sachez la, citez la et donnez en le crédit.

Gratitude au Tout Puissant

Plus que tout, accordez du crédit au Tout Puissant. Il nous a donné un cerveau pour comprendre et apprécier la sagesse. D'autres enseignants nous éclairent, mais l'enseignant originel est Dieu. Il a implanté en nous l'intuition de découvrir tout ce qu'il y a à savoir sur la vie.

Dieu nous comble de cadeaux tout le temps. Nourriture, air, yeux, dents. La vie elle mĂȘme. Il nous a programmĂ©s avec une antenne pour la sagesse. Rien n'est possible sans Dieu.

Le problĂšme est que nous ne voulons pas lui ĂȘtre redevables, alors nous refusons les dons. Nous refusons de croire qu'il nous aime.

C'est comme le fils qui ne veut pas reconnaßtre le cadeau d'une nouvelle Porsche. Il va dire qu'elle n'est pas de la bonne couleur, qu'elle est bosselée, qu'elle consomme de l'essence. Il trouvera quelque chose qui ne va pas parce qu'il ne veut pas reconnaßtre la dette.

Afin de vous connecter avec Dieu, vous devez apprendre Ă  apprĂ©cier tout le bien qu'Il a fait pour vous. Cela signifie renoncer Ă  l'illusion que vous ĂȘtes seul responsable de vos rĂ©alisations. Tout est un don de Dieu. Tout comme chaque coup de pinceau de Picasso porte sa signature, tout dans ce monde porte la signature de Dieu. Nous devons apprendre Ă  l'apprĂ©cier.

Si vous faites l'effort d'apprécier les dons que Dieu vous a accordés, alors vous aurez une conscience si aiguë de la présence de Dieu que tout ce que vous faites s'accompagne d'un sentiment de Son amour et de Ses conseils. Vous serez comblé au delà de tout autre plaisir possible.

C'est pourquoi la gratitude est l'ultime appréciation, le 50Úme Chemin vers la Sagesse. C'est l'étape qui unifie toutes les autres. Alors commencez à aimer Dieu. Reconnaissez ses grands et nombreux dons.

Pourquoi les "récompenses de gratitude" sont-elles un chemin vers la sagesse ?

Faites une liste des choses que vous citez. Sachez oĂč vous les avez trouvĂ©s et donnez en le crĂ©dit.

Si vous dévalorisez la source de votre sagesse, vous dévalorisez la valeur de la sagesse.

Les outils de la vie ont plus de valeur que n'importe quelle voiture, chaßne stéréo ou voyage autour du monde. Reconnaissez la dette.

Lorsque la gratitude envers les autres s'effondre, il en va de mĂȘme pour la sociĂ©tĂ© dans son ensemble.

Renversez les tables : si c'était votre idée, ne voudriez vous pas de crédit ?

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Les 48 Voies De La Sagesse par le Rav Noa'h Weinberg
Page 27 AIDEZ A LA DIFFUSION DE LA TORAH PUBLIEZ DANS NOTRE E-MAGAZINE ET DEVENEZ PARTENAIRE DE LA GRANDE MITSVA DE ZIKOUYE ARABIM 2Ăšme de couverture : 700 Sh Pleine Page : 500 Sh Demi Page : 300 Sh Quart de Page : 200 Sh DEDICACEZ UNE ETUDE [ ] Ilouye Nishmat (ElĂ©vation de l’ame) de : ................................................................... [ ] RĂ©foua ShĂ©lĂ©ma (Bonne guĂ©rison) pour : ................................................................ [ ] Je dĂ©die une Ă©tude pour : ..................................................................................... Toutes les DĂ©dicaces sont valable pour une parution au prix de 52Sh / 14€ REGLEZ OU FAITES UN DON PAR PAYPAL : CB / VISA / ISRACARD MASTERCARD ... Envoyez un rĂšglement Ă  famillytorah@gmail.com en prĂ©cisant la nature du rĂšglement PAR BIT : (972) 0502296522 CONTACTEZ NOUS PAR EMAIL : FAMILLYTORAH@GMAIL.COM ABONNEZ VOUS EN ENVOYANT VIA WHATS UP : MAG FT AU (972) 050.22.965.22

Les gens se crĂ©ent des soucis inutiles en se demandant « Qu’en sera t il de
 ? » ou « Comment cela va t il se passer ? » Rabbi Nah’man nous dĂ©voile le secret qui fera de nous des gens libĂ©rĂ©s et heureux.

« C’est trĂšs bien de se mettre entre les mains du CrĂ©ateur, bĂ©ni soit Il, de Lui faire confiance On n’a alors plus besoin de s’inquiĂ©ter ou de se demander si l’on agit correctement, puisqu’on a confiance en Lui, bĂ©ni soit Il, et si le Tout Puissant veut que les choses soient autres, on est heureux de se conformer Ă  Sa volontĂ© Et l’on ne s’interroge plus, et l’on ne craint pas de ne pas avoir rempli son obligation
 » Si’hotes Aran, Ś‘ ,ŚŸ"ŚšŚ” ŚȘŚ•Ś—Ś™Ś©

« Donnez vous » Dit Rabbi Nah’man Ă  ses Ă©lĂšves, et aujourd’hui encore, ces mots sont toujours vrais et valables pour nous.

« Chaque matin, on doit dĂ©buter sa journĂ©e en l’attribuant au CrĂ©ateur et en Lui dĂ©voilant notre volontĂ© que tout ce qu’on accomplira durant cette journĂ©e, tout sera selon Sa volontĂ©. Ainsi on n’a plus besoin de rĂ©flĂ©chir ou de se poser des questions puisque l’on a dĂ©clarĂ© notre volontĂ© de tout donner au CrĂ©ateur. »

Sans aucun doute, ceci demande explication et commentaires. La premiĂšre question qu’on se pose quand on lit ces paroles de Rabbi Nah’man est : « Et alors ? Que se passe t il si je donne tout au CrĂ©ateur ? Est ce qu’il suffit de dire qu’on Lui donne tout et puis c’est tout ? »

Dans ce texte, Rabbi Nah’man nous enseigne l’importance considĂ©rable de la volontĂ©, qui est l’essentiel du travail de l’homme, puis que l’acte est entre les mains du CrĂ©ateur. Il ne reste plus Ă  l’homme qu’à vouloir et Ă  dĂ©sirer, et le CrĂ©ateur le juge selon ces volontĂ©s. Donc lorsqu’une personne dĂ©marre sa journĂ©e en dĂ©clarant au CrĂ©ateur : « Je Te donne tout, que tout soit selon Ta volontĂ©, » elle n’a plus de craintes Ă  avoir, puisque le CrĂ©ateur la juge et la regarde Ă  travers ses volontĂ©s. Et si, dans les faits, les choses ne se dĂ©roulent pas comme elle le voudrait, elle doit savoir que c’est aussi la volontĂ© de D.ieu, et que bien entendu, c’est pour son bien. Il se peut qu’elle n’ait pas encore assez priĂ© ou Ă©tudiĂ©, et qu’il lui manque l’entendement nĂ©cessaire pour convertir cette volontĂ© potentielle en rĂ©elle. Il se peut Ă©galement qu’elle ne dispose pas des outils nĂ©cessaires pour vivre concrĂštement comme elle le veut.

Donc l’homme doit se concentrer sur ce qui dĂ©pend de lui : la volontĂ©, et ne pas se laisser dĂ©monter par les faits, puisque cette partie ne dĂ©pend pas de lui, mais elle est entre les mains du CrĂ©ateur.

Pour qui regarde cet enseignement de façon superficielle, une contradiction rĂ©sonne de suite Ă  son oreille. Puisque d’un cĂŽtĂ©, il veut ĂȘtre selon la volontĂ© du CrĂ©ateur, et de l’autre, si les choses ne vont pas comme il veut, ce n’est mĂȘme pas censĂ© l’intĂ©resser : ce qui parait ĂȘtre l’inverse de la volontĂ©. En gĂ©nĂ©ral, quand quelque chose ne va pas, on le regrette et on s’en inquiĂšte. Que veut donc dire cet enseignement de Rabbi Nah’man, qui dit qu’une fois que l’homme a tout donnĂ© au CrĂ©ateur, il n’a plus rien Ă  craindre ?

Quand une personne dit au dĂ©but de chaque journĂ©e« je donne mes pensĂ©es, mes paroles, mes actes etc. Ă  Hachem, que tout soit selon Sa bonne volontĂ© », en cela elle montre que tout ce qu’elle veut, c’est d’ĂȘtre selon la volontĂ© d’Hachem ; et tout ce qui se passe n’est plus de son ressort puisque le CrĂ©ateur veille sur elle.

Ce que l’homme est capable de faire bien entendu avec les outils dont il dispose, sans s’enorgueillir mais en Ă©tant conscient que tout vient de la bontĂ© du Saint bĂ©ni soit Il le CrĂ©ateur lui donnera le mĂ©rite de le faire. Mais s’il fait des choses qu’il n’est pas encore en mesure d’accomplir, s’il en tire une fiertĂ© qui

l’éloigne du Saint bĂ©ni soit Il, le CrĂ©ateur ne lui donnera pas de rĂ©ussite dans ce domaine. C’est pourquoi on doit se rĂ©jouir, si on Ă©choue dans quelque chose qu’on n’a en fait pas encore la possibilitĂ© d’accomplir, puisque c’est pour notre bien : pour nous empĂȘcher de nous Ă©loigner du CrĂ©ateur et de tomber dans le piĂšge de l’orgueil.

Pour que nous puissions toujours aller de l’avant sans tomber dans l’inquiĂ©tude ou toutes sortes de pensĂ©es inutiles, Rabbi Nah’man nous dĂ©voile ce merveilleux enseignement, et nous ouvre une nouvelle voie : se concentrer sur ce qu’on fait sans s’embrouiller, et comprendre simplement que tout est la volontĂ© du CrĂ©ateur.Bien sĂ»r, cela ne dĂ©nonce pas un manque d'intĂ©rĂȘt de notre part, il ne s’agit pas de renoncer Ă  notre propre volontĂ© ou de se dĂ©courager, D.ieu prĂ©serve. Au contraire, cela nous permet d’avancer dans nos actes avec rapiditĂ© et vivacitĂ©, de prier et d’étudier d’autres points que nous souhaitons changer ou acquĂ©rir et ainsi, le CrĂ©ateur nous aide Ă  modifier nos actes.

Et l’on ne s’interroge plus, et l’on ne craint pas de ne pas avoir rempli son obligation Rabbi Nah’mannous enseigne de continuer Ă  croire d’une foi complĂšte que tout ce qui nous arrive n’est que pour notre bien Ă©ternel, que rien n’est entre nos mains, il n’y a donc pas de place pour le dĂ©sespoir, l’anxiĂ©tĂ©, ou la confusion, il faut seulement bien s’accrocher Ă  nos volontĂ©s.

Rabbi Nah’man de Breslev qui a eu le mĂ©rite de vivre une vie humble ne pensait pas une seconde que quelque chose dĂ©pendait de lui et il ne se disait pas « je vais faire telle ou telle chose ». Il vivait sa vie et son insignifiance et savait que s’il Ă©chouait dans quelque chose, c’est que le CrĂ©ateur en avait dĂ©cidĂ© ainsi ; et de son cĂŽtĂ© il continuait Ă  avancer dans sa volontĂ©, en donnant tout au CrĂ©ateur et en se libĂ©rant de tout souci, de toute inquiĂ©tude. Il Ă©tait constamment dans la joie !

C’est cette voie que l’homme doit suivre s’il veut se renforcer dans la volontĂ©. Et il lui faut prier Ă  ce sujet, sinon il risque de tomber dans la tristesse s’il n’arrive pas Ă  concrĂ©tiser ses intentions.

Voici le texte que nous disons chaque jour pour tout donner au CrĂ©ateur, et chacun peut le prolonger et l’adapter selon ses besoins :

« Je dĂ©die toutes mes pensĂ©es, toutes mes paroles, tous mes actes, ma vitalitĂ©, mes sens, mes forces, mes volontĂ©s, mes mouvements, mes respirations, mes dĂ©placements, ce que je mange et ce que je bois, les miens, ceux de ma famille proche, ceux des gens qui sont Ă  ma charge et de qui se joint Ă  moi, tout cela je le dĂ©die Ă  Hachem bĂ©ni soit Il. Que tout soit tel qu’Il le veut, selon sa bonne volontĂ©. Et grĂące Ă  cela, qu’on ait le mĂ©rite de voir la venue du Machia’h, la construction du Saint Temple et une dĂ©livrance complĂšte de nos jours, Amen. »

Donnez vous, de cette façon on se libĂšre de tous les soucis et les prĂ©occupations, les craintes et les questions inutiles qui nous empĂȘchent d’ĂȘtre libĂ©rĂ©s et heureux. À suivre

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!
vous


La Paix Domestique d’aprùs Rav Shalom Arouch chlit’a

L’un des fondements les plus importants afin que les parents ne fassent pas d’erreur dans l’éducation des enfants est de savoir que les enfants sont des enfants ! Il faut les Ă©lever et les faire devenir des adultes tout doucement et avec Ă©normĂ©ment de patience. Pour que les parents puissent acquĂ©rir la patience nĂ©cessaire avec leurs enfants, ils doivent toujours se rappeler d’une chose : ce sont des enfants ! Ils doivent se rappeler qu’eux aussi ont Ă©tĂ© des enfants et qu’ils ont fait exactement les mĂȘmes bĂȘtises, et qu’ils dont cela sans penser une seule seconde que ce soit quelque chose de mal. Malheureusement, il existe de pauvres parents qui sont fatiguĂ©s de leur vie amĂšre et qui voient leurs enfants d’un point de vue nĂ©gatif : ils prennent les choses personnellement, ils les jugent difficilement, et ils oublient tout simplement qu’eux aussi Ă©taient des enfants par le passĂ©. Cela les conduit Ă  s’acharner sur les enfants, Ă  les tourmenter et se mettre en colĂšre contre eux et peut mĂȘme les conduire Ă  les haĂŻr.

Et cela est une chose que la sagesse ne peut supporter : que les parents puissent arriver Ă  haĂŻr leurs enfants. Un homme qui hait ses propres enfants, c’est comme s’il se hait lui mĂȘme.

Il y a certains parents qui font des remarques Ă  leurs enfants de façon mĂ©prisante comme par exemple : « Vas dormir ! Va t’en d’ici ! Allez, bouge ! Ne fais pas de bruit ! Allez, lĂšve toi ! Quoi, tu ne t’es pas encore levĂ© ? » En d’autres termes, les parents pensent qu’ils sont des officiers de l’armĂ©e et que l’enfant va bondir et lui rĂ©pondre :

« Oui, mon commandant ! »

Des parents qui agissent ainsi, doivent d’abord se regarder eux mĂȘmes : ils ont aussi un mauvais penchant qui fait en sorte qu’ils se lĂšvent tard ! A eux, il leur est permis de se lever tard et de faire ce que bon leur semble ? Leurs envies Ă  eux sont permises ?

Si le parent fait preuve d’honnĂȘtetĂ© et de bon sens il s’apercevra vite que les remarques qu’il fait Ă  ses enfants sont le reflet des mĂȘmes points oĂč lui aussi doit travailler. Et mĂȘme s’il n’est pas concernĂ© par la chose dont il fait la remarque, il faut qu’il se souvienne de comment il Ă©tait dans sa jeunesse, et combien de temps cela lui a pris avant qu’il ne se remette en question et rĂ©pare certaines erreurs. Il faut bien comprendre que ce n’est pas logique d’exiger des enfants de se conduire comme des hommes qui ont rĂ©parĂ© leurs erreurs et qui soit mĂȘme plus Ă©levĂ©s que lui Autrefois, j’étais un enfant : C’est pour cela que des parents qui veulent rĂ©ussir l’éducation de leurs enfants, doivent toujours se rappeler qu’eux aussi sont passĂ©s par lĂ , qu’eux aussi ont Ă©tĂ© de petits enfants qui n’écoutaient pas leurs parents, et que de nombreuses fois ils ont fait des choses que les parents ne voulaient pas qu’ils fassent. Il est Ă©vident que ce n’était pas pour les mettre en colĂšre ou pour faire du mal qu’ils agissaient ainsi, mais cela les amusait et les rendait joyeux, tout simplement. De la mĂȘme façon que cela s’est passĂ© lorsqu’ils Ă©taient jeunes, cela se passe exactement pareil avec leurs enfants. Ils ne veulent en aucun cas faire du mal ou Ă©nerver quelqu’un, et ne font pas cela avec de mauvaises intentions, mais seulement, ils vivent dans leur monde et cela les rend joyeux. Les parents eux sont enfoncĂ©s dans leurs problĂšmes et veulent absolument que leurs enfants les comprennent. Ils veulent tout simplement que leurs enfants ne soient pas des enfants, mis les enfants sont incapables de ne pas ĂȘtre des enfants !

Il ne faut Ă©videmment pas prendre tout ce qui est dit ici personnellement, mais il faut juste comprendre que c’est cela le monde des enfants : ils doivent courir, sauter, s’exciter, ĂȘtre joyeux, danser, chanter. Il faut leur donner la possibilitĂ© de faire sortir cette Ă©nergie qui est en eux.

Toutes les difficultĂ©s que peuvent Ă©prouver les parents viennent du fait qu’ils veulent sortir leurs enfants de leur monde et qu’ils entrent dans le leur. Un enfant ne nait pas adulte. Un enfant nait uniquement enfant, et un enfant normal s’excite. En ayant compris cela, il faut apprendre Ă  voir les points positifs de l’enfant, il faut se rappeler les belles et bonnes choses qu’il accomplit comme par exemple que tous les jours il va Ă  l’école et il Ă©tudie, qu’il fait ses devoirs, qu’il aide dans les tĂąches mĂ©nagĂšres etc. Et tous les petits Ă©carts et

fourberies sans importance, il faut les supporter avec amour. Etape par Ă©tape/Pas Ă  pas : Lorsqu’il est question d’un nourrisson d’un jour Ă  peine, il est Ă©vident que le parent ne pensera pas une seule seconde Ă  lui demander quelque chose, ou bien qu’il lui criera dessus s’il se salit ou qu’il pleure. Mais Ă  partir du moment oĂč l’enfant grandit et qu’il commence Ă  comprendre certaines chose, le mauvais penchant commence Ă  agir afin d’entrainer le parent Ă  s’énerver contre l’enfant lorsqu’il ne se conduit pas comme il le faut, lorsque l’enfant dĂ©range, casse, salit etc. Mais les parents doivent savoir arrĂȘter ce cercle vicieux de la colĂšre et de l’énervement et tout simplement mĂ©diter : Ă  qui ils ont affaire exactement ? Avec un adulte ou avec un enfant ? A chaque Ăąge de la vie de l’enfant, il faut se poser la question et bien rĂ©flĂ©chir : quelles sont les capacitĂ©s de l’enfant Ă  comprendre les choses et Ă  les rĂ©aliser ? En fonction de l’ñge de l’enfant, il faut se conduire en consĂ©quence. Il faut faire bien attention Ă  ne pas se retrouver dans des situations oĂč l’on demande des choses qui sont au dessus des capacitĂ©s de l’enfant.

Toute personne sait combien il est humiliant que l’on nous exige de rĂ©aliser quelque chose que l’on est incapable de rĂ©aliser. Nous avons bien prĂ©cisĂ© « exiger » et non pas « demander », car mĂȘme si l’on demande Ă  quelqu’un une chose toute simple et qu’il est incapable de la rĂ©aliser, cela peut se transformer selon lui en menace et en stress. D’autant plus lorsque l’on demande une chose avec insistance et que cela est au dessus des forces de la personne.

A plus forte raison cela est valable pour les enfants qui sont abandonnĂ©s Ă  l’amertume de leurs parents jour et nuit pendant des annĂ©es. Lorsque leurs parents leur demandent sans cesse des choses dont ils ne sont pas capables, comme se comporter avec retenue, rester en silence, ne pas jouer, ne pas se salir et encore d’autres choses, la pression de toutes ces exigences sont beaucoup trop importantes pour leurs capacitĂ©s. Tout cela s’accumule et dĂ©truit petit Ă  petit leur Ăąme. Encore plus que cela, si toutes ces exigences sont accompagnĂ©es de reproches et de cris, cela cause des dommages beaucoup plus importants chez l’enfant. Quelquefois, le systĂšme d’auto dĂ©fense de l’enfant l’entraine Ă  ne mĂȘme plus Ă©couter ce que ses parents lui disent. A force de toujours le critiquer, s’il Ă©coute tout ce qu’ils disent, il finira par mourir, qu’Hachem nous prĂ©serve. Et les parents ne comprennent pas : pourquoi est ce qu’il doit rĂ©pĂ©ter sans cesse les mĂȘmes choses, comme si qu’il parlait au mur ! Tout simplement, Ă  force de damander toujours des choses Ă  l’enfant, ce dernier cesse d’écouter, parce qu’il y a une limite Ă  ce qu’il peut absorber et supporter.

Si les parents Ă©taient capables de filtrer une partie de leurs demandes et de leurs remarques qui sont pour la plupart inutiles tout au long de la journĂ©e, et qu’au contraire ils accordaient Ă  leur enfant des louanges et des compliments sur chaque bonne chose qu’il a fait, et qu’ils le nomment avec des adjectifs flatteurs comme par exemple : « quel enfant assidu tu es, comme tu es gĂ©nĂ©reux, quelle belle action tu as fait », s’il faut faire une remarque Ă  l’enfant, il est certain qu’il Ă©coutera. À suivre

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Le Jardin de l’éducation d’aprĂšs Rav Shalom Arouch Chlit’a

Nous ne savons rien

Seul le CrĂ©ateur connaĂźt exactement les besoins de chacun, son niveau et Ă  quelle Ă©tape il se trouve dans sa rĂ©paration. Par consĂ©quent, il est inutile de regarder un autre et de le jalouser, car il est impossible de connaĂźtre en vĂ©ritĂ© ses besoins et sa situation, et si sa ‘rĂ©ussite’ est rĂ©elle ou non.

Inversement, celui qui est attachĂ© Ă  la finalitĂ© du monde doit se rĂ©jouir de la rĂ©ussite de l’autre, car le dessein du CrĂ©ateur est que tous parviennent Ă  leur rĂ©paration (tikoun). La rĂ©ussite de chacun qui consiste Ă  sortir de sa propre obscuritĂ© est un bien pour tous, car le monde se dĂ©barrasse ainsi d’un autre fauteur de troubles. Et l’essentiel est que le CrĂ©ateur du monde se rĂ©jouisse de sa rĂ©ussite, et chacun doit donc dĂ©sirer la rĂ©ussite de tous afin de faire plaisir au CrĂ©ateur.

L’expression ĂȘtre ‘heureux de son lot’ signifie ĂȘtre heureux de tout son lot, mĂȘme lorsque ça ne va pas ; l’homme ayant la foi que c’est pour son bien. Alors, il ne jalouse personne, se contente de faire son travail avec joie et mĂ©rite de l’authentique rĂ©ussite dans ce monde, en trouvant quelle est sa mission et en l’accomplissant.

L’avarice

L’avarice est un trĂšs grave et cruel dĂ©faut. L’homme avare aime tant l’argent que son coeur est fermĂ© pour ressentir la douleur d’autrui. A cause de cela, il se conduit avec cruautĂ©, n’a pas pitiĂ© des crĂ©atures en les aidant par la charitĂ©, etc. Il ne ressent mĂȘme pas sa cruautĂ© et pense qu’il a raison, car l’amour de l’argent l’aveugle, comme il est Ă©crit : “La corruption aveugle les yeux des sages et fausse la parole des justes”.

L’homme avare est donc en gĂ©nĂ©ral haĂŻ et maudit, ce qui n’est Ă©videmment pas une bĂ©nĂ©diction, ni pour sa vie ni pour son argent.

Il existe plusieurs sortes d’avarices : Certains ne sont avares que vis Ă  vis des Ă©trangers, mais pas avec leurs proches.

Certains se conduisent Ă  l’opposĂ© : Ă  l’extĂ©rieur, ils sont dĂ©pensiers parce qu’ils recherchent les honneurs ; mais ils sont avares chez eux.

D’autres sont avares pour tout le monde ; mais ils sont prĂȘts Ă  dĂ©penser beaucoup d’argent pour eux mĂȘmes avec une grande facilitĂ© et Ă  se choyer.

Enfin un dernier groupe est avare envers tout le monde et ne se permet pas non plus de profiter de l’argent dont il dispose. Ces avares là cachent leur argent quelque part et finalement tout est perdu ou d’autres en profitent.

C’est à moi !

Le dĂ©faut d’avarice trouve sa source dans le principe de ‘C’est ma puissance et ma force’ lorsque l’homme pense qu’il a de l’argent grĂące Ă  sa force et qu’il lui appartient donc exclusivement, il veut le garder pour son propre usage. Il ne sait pas qu’HaChem enrichit et appauvrit et lorsqu’HaChem veut qu’il ait de l’argent, mĂȘme s’il le dĂ©pense, l’argent continuera Ă  affluer et personne d’autre ne pourra y toucher, ne serait ce qu’un seul centime. Mais si HaChem ne veut pas qu’il ait de l’argent, aucune astuce n’est utile et ses efforts pour le garder sont vains ; mĂȘme s’il le cache dans mille coffre forts, HaChem le lui reprendra.

Un bon mari

Une des plus graves rĂ©percussions de l’avarice est celle de l’homme avec sa famille et qu’il ne ressent pas les besoins de sa femme et de ses enfants, qu’il est cruel Ă  leur Ă©gard et ne rĂ©pond pas Ă  leurs besoins. Chaque dĂ©pense Ă  la maison lui semble superflu, ce qui l’entraĂźne Ă  la colĂšre contre les gens de sa maison, il se dispute avec eux et rend leur vie insupportable. Il n’existe pas de plus grande souffrance pour une femme que celle d’avoir un mari avare, car la nature de la femme exige qu’elle reçoive de l’argent de son mari. Et mĂȘme lorsque le mari est pauvre, n’a rien Ă  donner et que sa femme comprend la situation, cela trĂšs dĂ©jĂ  pĂ©nible pour elle et elle s’en plaint. A plus forte raison la femme souffre lorsque le mari a de l’argent et qu’il n’est pas gĂ©nĂ©reux avec elle, mais qu’il dĂ©pense pour lui et pour les autres.

Si le mari croyait en l’enseignement de la sainte Guemara qui affirme que celui qui honore sa femme s’enrichit, il l’honorerait, lui achĂšterait des habits et des parures, ne la critiquerait Ă©videmment pas et ne se mettrait pas en colĂšre pour ses dĂ©penses, mĂȘme lorsque ces derniĂšres sont vraiment superflues. Il y a deux raisons Ă  cela : a) la colĂšre cause la perte de la subsistance, b) honorer sa femme apporte la subsistance.

On enseigne aussi dans la Guemara (traitĂ© ‘Houlin 84b) : “L’homme doit toujours manger et boire en dessous de ses moyens, s’habiller et se couvrir selon ses moyens, mais honorer sa femme et ses enfants au dessus de ses moyens”. C’est un des rares commandements oĂč le CrĂ©ateur exige que l’homme dĂ©pense au dessus de ses moyens. MĂȘme pour la glorification d’un commandement (hidour mitswa), nos Sages de mĂ©moire bĂ©nie ont enseignĂ© que l’homme ne peut dĂ©penser que le tiers de sa valeur et Ă  de nombreuses reprises il est dit que la Tora protĂšge l’argent de l’homme. NĂ©anmoins, honorer sa femme est trĂšs important aux yeux d’HaChem bĂ©ni soit Il et Il ordonne Ă  l’homme, mĂȘme s’il n’a pas les moyens de le faire, de ne pas s’en acquitter en raison d’un cas de force majeure, mais de faire tout son possible pour l’honorer, prier pour cela, insister, lutter et emprunter, mĂȘme s’il pense rembourser avec beaucoup de difficultĂ©s.

Sache que lorsque le mari a la forte volontĂ© d’honorer sa femme et ses enfants mĂȘme au delĂ  de ses possibilitĂ©s, le CrĂ©ateur l’aidera sĂ»rement et lui en donnera les moyens, car Il a ordonnĂ© ce prĂ©cepte. Cela n’est pas le cas pour les autres prĂ©ceptes, oĂč mĂȘme si l’homme veut les accomplir au dessus de ses moyens s’il veut construire des YĂ©chivoth, soutenir

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ceux qui Ă©tudient la Tora (ce qui est trĂšs important) et demande au CrĂ©ateur qu’Il l’aide Ă  accomplir ces prĂ©ceptes il n’est pas certain qu’HaChem agrĂ©e sa demande, car Il n’a pas ordonnĂ© Ă  l’homme d’exĂ©cuter les autres commandements au dessus de ses moyens.

En revanche, puisqu’HaChem ordonne Ă  l’homme d’honorer sa femme au dessus de ses moyens, si l’homme s’engage Ă  accomplir ce prĂ©cepte de toutes ses forces, il est certain que le CrĂ©ateur lui en donnera la possibilitĂ©.

Par consĂ©quent, mĂȘme lorsque l’homme se trouve dans une situation difficile, jamais il ne doit dire Ă  sa femme : ‘Je n’ai pas d’argent’ mais il lui dira : ‘Oui, ma femme, j’achĂšterai ce que tu dĂ©sires, je prierai, je n’épargnerai aucun effort ! Tu recevras ce que tu dĂ©sires, avec l’aide d’HaChem’. Lorsque le CrĂ©ateur verra son authentique volontĂ©, Il l’aidera, et le mari mĂ©ritera d’honorer sa femme et ses enfants au dessus de ses moyens.

Une séparation difficile

L’homme croyant n’est pas avare, parce qu’il croit et fait confiance au CrĂ©ateur et non pas en son argent. Et il connaĂźt cette rĂšgle immuable : L’argent et l’homme ne sont pas coexistant, soit on prend l’argent de l’homme, soit on sĂ©pare l’homme de son argent !

Selon cette rĂšgle, celui qui compte sur son argent, se fie en fait Ă  quelque chose qui est vouĂ© Ă  la perte par l’une de ces deux maniĂšres : soit on lui prendra son argent, comme on voit chaque jour des gens qui ont couru et peinĂ© toute leur vie pour amasser de l’argent, le garder prĂ©cieusement et pour finalement tout perdre et mourir criblĂ© de dettes, qu’HaChem ait pitiĂ©. Et ils ne laissent Ă  leurs hĂ©ritiers qu’un paquet de dettes.

Soit on le sĂ©pare de son argent. C’est Ă  dire que l’argent reste, mais que l’homme lui mĂȘme devra le quitter, soit par sa mort, ou mĂȘme avant, lorsque l’homme ne pourra plus profiter de son argent. Nous voyons souvent dans le monde des milliardaires qui souffrent de toutes sortes de maladies, deviennent incapables Ă  profiter de leur argent et reconnaissent ouvertement qu’ils prĂ©fĂšrent la santĂ© Ă  leur richesse qui ne peut les sauver de leur grand malheur. Il s’ensuit qu’ils ont dĂ©truit leur santĂ© pour amasser leur fortune et maintenant la dĂ©pensent pour la retrouver.

Pension complĂšte

L’homme croyant a la foi que celui qui donne la vie est le CrĂ©ateur, louĂ© soit Son nom, et que Celui qui lui donne la vie lui donne aussi de quoi vivre, une habitation, des habits, la nourriture, etc. en un mot la pension complĂšte.

Par consĂ©quent, il sait que tant que le CrĂ©ateur dĂ©sire qu’il vive, Il lui donnera Ă©videmment de quoi vivre. Et lorsque le CrĂ©ateur voudra qu’il meure, tout l’argent du monde ne pourra le sauver. Pourra t il en effet corrompre l’ange de la mort pour qu’il le laisse vivre ? Il s’ensuit que l’homme croyant vit paisiblement et tranquillement grĂące au mĂ©rite de sa foi, car il sait que le monde possĂšde un bon ‘Patron’ qui se soucie de lui, comme du reste des crĂ©atures.

Le Créateur prend plaisir à

ta joie

Un homme croyant a la foi que celui qui lui donne de l’argent aujourd’hui peut lui en donner aussi demain, il n’a donc pas peur de le dĂ©penser. Et non seulement il n’est pas avare, mais il est aussi heureux d’utiliser son argent pour tous ses besoins, car il croit que c’est prĂ©cisĂ©ment pour cela que le

Créateur lui donna cet argent.

En revanche, l’homme qui n’est pas croyant craint d’utiliser son argent, car il peur de se retrouver le lendemain sans le sou. Il est dit Ă  son propos (traitĂ© Sota 48b) : “Parmi ceux qui manquent de foi, celui qui a du pain dans son panier et qui dit : Que mangerai je demain ?”.

Et il faut savoir que le CrĂ©ateur Ă©prouve Lui mĂȘme du plaisir lorsque l’homme utilise son argent avec joie. A quoi cela est il comparable ? Au pĂšre qui donne de l’argent Ă  son fils chĂ©ri, afin qu’il vive largement et qu’il ne lui manque rien. Mais s’il voit que son fils vit chichement en se restreignant et qu’il ne profite pas de l’argent qu’il a reçu, il se dĂ©sole et pense : Pourquoi lui ai je donnĂ© de l’argent, sinon pour qu’il vive bien et qu’il ne manque de rien ? Pourquoi vit il dans la pauvretĂ© et dans les privations ?

Il en est de mĂȘme avec le CrĂ©ateur, qui est notre PĂšre aux Cieux. Lorsqu’Il donne de l’argent, c’est pour que l’homme vivre largement et qu’il ouvre sa main Ă  son frĂšre, car c’est Sa volontĂ© et Son plaisir que l’homme utilise son argent joyeusement. Toutefois, la volontĂ© divine dĂ©crĂšte Ă  propos de certains qu’ils doivent vivre dans la pauvretĂ©, car c’est la meilleure situation pour eux. En revanche, un homme qui ne subit pas ce dĂ©cret mais qui a de l’argent et limite ses dĂ©penses, se prive et vit une vie de misĂšre fait souffrir le CrĂ©ateur.

Les dépenses autorisées

Lorsque l’homme dĂ©pense de l’argent pour un commandement, y compris pour honorer sa femme et ses enfants, au mĂȘme instant sa qualitĂ© de confiance se rĂ©vĂšle c’est Ă  dire qu’il place sa confiance dans le CrĂ©ateur et non en son argent car il sait que lorsqu’il dĂ©pense son argent pour faire la volontĂ© divine, cela n’engendrera certainement aucune privation.

Lorsque l’homme fait la charitĂ© (tsedaka), cela est considĂ©rĂ© comme un prĂȘt au Saint bĂ©ni soit Il, comme il est Ă©crit (Proverbes 19:17) : “Donner au pauvre c’est prĂȘter Ă  HaChem” et selon la loi des emprunts, HaChem doit lui rembourser cet argent.

C’est une des raisons pour lesquelles celui qui donne la dĂźme a le mĂ©rite de s’enrichir, car comme il prodigue des bienfaits avec l’argent qu’HaChem lui donne, HaChem continue donc Ă  lui prodiguer Ses bienfaits.

Il est encore Ă©crit : Le Ciel Ă©prouve de la compassion pour celui qui en a envers les crĂ©atures. Car des Cieux on se comporte avec lui mesure pour mesure. Mais s’il se conduit avec cruautĂ©, alors des Cieux on se conduit aussi avec lui mesure pour mesure, et la misĂ©ricorde cĂ©leste se retire. Il est mĂȘme certain qu’il connaĂźtra de grands malheurs Ă  cause de sa cruautĂ© et qu’il ne pourra dĂ©jĂ  plus profiter de son argent.

Par consĂ©quent, celui qui croit Ă  tout ce qui prĂ©cĂšde dĂ©pense joyeusement, partout oĂč la dĂ©pense se conforme Ă  la volontĂ© divine.

À suivre


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Seul celui qui consacre chaque jour une heure Ă  l’hitbodĂ©douth est nommĂ© ba'al techouva, repentant. Cet homme peut ĂȘtre certain de ne pas retarder la rĂ©demption (guĂ©oula), comme il est rapportĂ© dans LiqoutĂ© Moharan (I, 79) : « On doit veiller Ă  ne jamais ĂȘtre responsable du retard de la rĂ©demption, en se repentant chaque jour. » Avec l’extension de la pratique de l’heure d’hitbodĂ©douth, on mĂ©rite de hĂąter la rĂ©demption.

Celui qui pratique l’hitbodĂ©douth Ă©veille aussi le peuple d’IsraĂ«l Ă  se repentir, sans avoir besoin de leur parler, car l’enthousiasme et la volontĂ© de parler dans l’isolement crĂ©ent de bons anges qui appellent le peuple d’IsraĂ«l Ă  la repentance.

Une promesse Ă©ternelle

Un Juif vint me voir au « Centre d’accueil » de la YĂ©chiva et me demanda conseil pour vivre dans la joie. Je lui rĂ©pondis : « Le repentir ! Consacre chaque jour une heure d’hitbodĂ©douth et tu obtiendras la joie. » Tant que l’homme ne s’est pas repenti, il lui est bien sĂ»r impossible d’ĂȘtre parfaitement joyeux. Cela lui est difficile, car les fautes pĂšsent et lui cachent la LumiĂšre divine. Le meilleur conseil pour une parfaite joie, est donc une heure d’hitbodĂ©douth par jour

Celui qui veut mĂ©riter du parfait repentir, doit consacrer au moins une heure d’hitbodĂ©douth chaque jour. Il n’y a lĂ  aucune astuce. Celui qui n’a jamais goĂ»tĂ© le goĂ»t de l’hitbodĂ©douth n’a jamais goĂ»tĂ© celui du repentir et ignore tout Ă  fait ce que cela peut ĂȘtre. Car le repentir, signifie seulement parler Ă  Hachem, comme il est Ă©crit (HochĂ©a 14:3) : « Armez vous deparoles et revenez Ă  Hachem. » Notre MaĂźtre, Rabbi Na’hman de Breslev nous enseigne tout ceci et fait de grandes promesses Ă  celui qui pratique rĂ©guliĂšrement l’hitbodĂ©douth, comme il l’écrit dans l’une de ses Ă©pĂźtres « Mon cher Ă©lĂšve, je te demande de t’arrĂȘter quelques instants et de bien Ă©couter ce que je vais te dire. Je te parle pour ton bien Ă©ternel. Sache que j’ai dĂ» beaucoup travailler avant de faire ta connaissance. Tu pourras comprendre et ressentir combien de miracles ont aidĂ© Ă  ton rapprochement, car une des conditions de mon rapprochement des Ă©loignĂ©s est de ne pas laisser les autres les tromper et qu’ils ne se trompent pas eux mĂȘmes. »

« Tu as dĂ©jĂ  entendu Ă  de nombreuses reprises, et tu as compris que l’essentiel de mon conseil et de ma voie, grĂące Ă  laquelle on peut tout rĂ©parer et atteindre tout ce qu’on peut atteindre, est seulement possible grĂące Ă  l’hitbodĂ©douth.

Cela signifie que l’homme doit choisir un endroit spĂ©cial oĂč il pourra converser librement devant Hachem bĂ©ni soit Il et demander tout ce qu’il a besoin tant spirituellement que matĂ©riellement ; se confesser sur toutes les offenses commises, dĂ©libĂ©rĂ©es ou involontaires, en cas de force majeur ou de son propre choix et remercier Hachem bĂ©ni soit Il pour tous les bienfaits cĂ©lestes et terrestres. »

« J’ai agi auprĂšs du Saint bĂ©ni soit Il pour que l’homme qui passe une heure chaque jour devant Hachem et prie avec une complĂšte simplicitĂ©, mĂȘme si Ă  cette heure ci il n’éprouve aucun enthousiasme, mĂȘme s’il ne peut articuler aucun mot, le fait mĂȘme qu’il se force Ă  vouloir et dĂ©sire parler devant Hachem bĂ©ni soit Il, lui fera mĂ©riter de tout le bien. Il ne sera pas poursuivi par le tribunal cĂ©leste et il rĂ©parera tout ; son Ăąme, son esprit et tous les mondes qui lui sont attachĂ©s, depuis Adam le premier homme jusqu’à

l’arrivĂ©e du rĂ©dempteur. Cette chose est vraie, vĂ©rifiĂ©e etconfirmĂ©e, je le garantis. »

Le MaĂźtre a promis encore qu’il a agi auprĂšs d’Hachem bĂ©ni soit Il pour que celui qui consacre chaque jour une heure d’hitbodĂ©douth, prolonge sa vie jusqu’à la fin de sa rĂ©paration. Par consĂ©quent, celui veut gagner la longĂ©vitĂ©, la garantie de ne pas voir l’enfer et entrer tout droit au paradis, et d’autres promesses et remĂšdes que nous dĂ©velopperons dans ce chapitre, doit pratiquer chaque jour une heure d’hitbodĂ©douth, en toute simplicitĂ©

La force d’une simple priùre

Il faut encore savoir que l’heure d’isolement et d’examen de conscience pratiquĂ©e est tellement puissante qu’elle dĂ©tient le pouvoir de protĂ©ger le monde entier. Comme il est Ă©crit dans le Causeries de Rabbi Na’hman (70) : « Est il possible de laisser Hachem bĂ©ni soit Il penser et dĂ©cider des dĂ©crets dans le monde, sans que nous rĂ©agissions ? »

« Nous devons L’appeler au milieu de Son activitĂ© et de Son dĂ©cret et L’interrompre, afin qu’Il abandonne Son projet et se tourne vers notre priĂšre ; car nous voulons Lui parler, Lui demander qu’Il nous rapproche Ă  Son service. En effet, lorsqu’un Juif veut parler Ă  HaChem bĂ©ni soit Il, et ouvrir son coeur devant Lui, Hachem bĂ©ni soit Il laisse toutes ses affaires et les dĂ©crets qu’Il mĂ©ditait, D ieu nous en prĂ©serve, pour se tourner exclusivement vers l’homme qui veut Lui parler, le coeur ouvert, afin de Lui demander Son aide pour qu’Il lui permette de s’approcher de Lui, bĂ©ni soit Il. »

L’explication de cette causerie est la suivante : chaque homme ou femme, garçon et fille qu’il se trouve Ă  n’importe quel niveau, mĂȘme la personne la plus simple ou mĂ©prisable,mĂȘme la personne la plus impie du monde a la possibilitĂ© et le mĂ©rite de se tourner vers Hachem pour Lui demander qu’Il le rapproche Ă  Son service ; et le Saint bĂ©ni soit Il laisse tout pour lui ! Il se tourne vers lui et Ă©coute sa priĂšre !

GrĂące au mĂ©rite de cet homme, le monde est sauvĂ© des mauvais dĂ©crets dont le CrĂ©ateur aurait pu ordonner la publication Ă  cette mĂȘme heure ! Il en rĂ©sulte que, si au cours des vingt quatre heures de la journĂ©e, des gens s’occupent constamment d’hitbodĂ©douth, aucun mauvais dĂ©cret n’est dĂ©cidĂ© dans le monde.

On raconte qu’avant la dĂ©claration de la deuxiĂšme guerre mondiale, les Juifs polonais avaient pris l’habitude de pratiquer l’hitbodĂ©douth Ă  tour de rĂŽle de telle façon qu’il y ait toujours quelqu’un qui s’en occupe et qu’au jour oĂč pour diverses raisons, ils durent arrĂȘter cette pratique, la terrible guerre se

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déclencha aussitÎt

Chacun doit y trouver une source de renforcement pour commencer Ă  pratiquer l’hitbodĂ©douth qui est en rĂ©alitĂ© un travail facile et agrĂ©able. Rien de tel que la rencontre avec le Souverain, qui dĂ©tient tout entre Ses mains ! Si on invitait un homme cĂ©libataire Ă  rencontrer le plus grand courtier de mariages (chadkhan) du monde pour lui trouver la meilleure des femmes, repousserait il une telle rencontre ? Si on proposait Ă  un homme de passer une heure avec le plus grand millionnaire du monde, devant lequel il formulerait toutes ses requĂȘtes, hĂ©siterait il un seul instant ?

Si on organisait pour un homme une entrevue avec le ministre de l’habitat qui trouverait une solution Ă  ses problĂšmes de logement, nĂ©gligerait il de s’y rendre ?

N’irait il pas rencontrer un professeur de renommĂ©e mondiale, qui connaĂźt le remĂšde de chaque maladie ; ou parler avec le meilleur conseiller matrimonial et lui soumettre ses problĂšmes de paix dansle mĂ©nage ; ou ĂȘtre reçu par un expert international dans l’éducation des enfants pour recevoir une orientation adaptĂ©e Ă  son cas ; ou ĂȘtre soignĂ© par le meilleur mĂ©decin pour guĂ©rir son Ăąme ?

L’homme nĂ©gligerait il une telle opportunitĂ© de rĂ©soudre tous ses problĂšmes et difficultĂ©s de la vie ? Toute rĂ©ponse est bien sĂ»r superflue.

Le Saint bĂ©ni soit Il est Ă  la fois le courtier de mariages, le mĂ©decin, le millionnaire, le ministre de l’habitat, l’éminent Ă©ducateur, le conseiller matrimonial, le mĂ©decin des Ăąmes, etc. comme il est Ă©crit dans les Psaumes : « Hachem est bon pour tout. » Il est bon pour la subsistance, Il est bon pour la guĂ©rison, Il est bon pour le choix d’un conjoint, etc.

Il est important que le lecteur qui ignore encore le concept de la « mĂ©ditation dans l’isolement » (hitbodĂ©douth) sache qu’elle peut ĂȘtre effectuĂ©e en tout lieu, sous n’importe quelle forme, en toute langue et avec les mots les plus simples et les plus naturels. Si l’homme a faim ou qu’il est fatiguĂ©, il peut au prĂ©alable manger ou se reposer. S’il a chaud ou froid, il peut allumer le ventilateur ou le chauffage. Il peut se tenir debout ou se promener, s’asseoir ou s’étendre.

Bref, il doit chercher les conditions qui lui permettent de mĂ©diter dans l’isolement de la maniĂšre la plus tranquille,

avec l’esprit en paix pour qu’il puisse Ă©pancher son coeur devant Celui qui a dit : « Que le monde soit et il fut » et en profiter.

Abandonne tout

Pourquoi, malgrĂ© tout, l’homme s’abstient il de mĂ©diter dans l’isolement ? Pourquoi l’obstacle est il si grand qu’il empĂȘche la chose la plus naturelle et concevable que l’homme croyant puisse faire : parler Ă  Hachem bĂ©ni soit Il ?

La rĂ©ponse est la suivante : le mauvais penchant connaĂźt la valeur de la mĂ©ditation dans l’isolement. Il sait que c’est la finalitĂ© de l’homme ! Il sait que si l’homme mĂ©dite dans l’isolement, il parvient alors Ă  sa rĂ©paration (tiqoun) dans ce monde et maĂźtrise toutes les difficultĂ©s et Ă©preuves d’ici bas ! Par consĂ©quent, le mauvais penchant alourdit la tĂąche de la mĂ©ditation dans l’isolement, tout en affaiblissant l’homme de telle sorte qu’il ne la pratique pas et trouve toutes les preuves et rĂ©fĂ©rences pour ne pas la pratiquer !

Cependant, l’homme intelligent qui lit ce livre doit arriver Ă  la conclusion que peu importe ce qui arrivera : il doit tout abandonner, trouver le temps de mĂ©diter dans l’isolement et commencer une nouvelle vie, une vie trĂšs douce ! Comme on le voit d’aprĂšs la parabole citĂ©e plus haut, il n’existe pas de plus grand plaisir pour le Saint bĂ©ni soit Il, que d’avoir devant Lui un homme qui mĂ©dite dans l’isolement, effectue un examen de conscience et Lui demande de subvenir Ă  ses besoins matĂ©riels et spirituels. Hachem bĂ©ni soit Il entretient une relation chaleureuse avec un tel homme.

Ce qu’il ne rĂ©ussit pas lui mĂȘme Ă  corriger, le Saint bĂ©ni soit Il, dans Sa longanimitĂ©, le lui suggĂšre par de fines allusions et par toutes sortes de moyens. Et comme il consacre du temps Ă  la mĂ©ditation et Ă  l’isolement, il a le temps et les moyens d’éclaircir les messages qu’Hachem bĂ©ni soit Il lui envoie.

Il utilise Ă©videmment les trois rĂšgles de la foi dans tous les Ă©vĂ©nements de sa vie et il a donc les moyens de tout corriger, puisqu’à chacune de ses insuffisances il multiplie les priĂšres jusqu’à ce qu’il mĂ©rite d’ĂȘtre exaucĂ©. Ainsi, il mĂ©rite de connaĂźtre une vie de foi, proche d’Hachem, ce qui est la finalitĂ© de la crĂ©ation de l’homme.

À suivre

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IDEES CREATIVES - TICHREY

PARACHA NITSAVIM

Nitsavim comporte certains des principes fondamentaux de la foi juive.

L’unitĂ© d’IsraĂ«l : « Vous vous tenez en ce jour, vous tous, devant l’Eternel votre D.ieu : vos dirigeants, vos tribus, vos anciens, vos officiers et chaque homme IsraĂ©lite ; vos jeunes, vos Ă©pouses, l’étranger qui est dans ton camp, depuis le fendeur de bois jusqu’au puiseur d’eau. »

La RĂ©demption Future : MochĂ© avertit de l’exil et de la dĂ©solation de la terre qui rĂ©sultera si IsraĂ«l abandonne les lois de D.ieu. Mais ensuite, il prophĂ©tise que, finalement, « vous retournerez Ă  l’Eternel votre D.ieu Quand bien mĂȘme vos marginaux seraient aux confins des cieux, de lĂ , l’Eternel votre D.ieu vous rassemblera et vous ramĂšnera sur la Terre qu’ont possĂ©dĂ©e vos pĂšres. »

L’accessibilitĂ© de la Torah : « Car la Mitsva que Je vous ordonne en ce jour ne vous est ni inaccessible ni lointaine. Elle n’est pas dans les cieux Elle n’est pas au delĂ  de la mer Mais elle est trĂšs proche de vous, dans votre bouche et dans votre cƓur, pour que vous puissiez l’accomplir. »

Le libre arbitre : « J’ai placĂ© devant vous la vie et le bien, la mort et le mal. Dans cela, Je vous ordonne en ce jour d’aimer D.ieu, de vous engager dans Ses voies et d’observer Ses commandements La vie et la mort J’ai placĂ©es devant vous, la bĂ©nĂ©diction et la malĂ©diction. Et vous choisirez la vie. »

Roch Hachana

Dans la Torah, l’on se rĂ©fĂšre Ă  Roch Hachana comme au « jour de la sonnerie (du Choffar) ». C’est donc que le Choffar y joue une part essentielle.

Que pouvons nous en apprendre ?

Nous utilisons le Choffar, à Roch Hachana, pour produire une série de trois sons. Cette séquence est répétée à de trÚs nombreuses reprises durant les priÚres du jour. Elle consiste en un son long et ininterrompu : la Tekiah puis vient la Terouah, une série de courts sons saccadés. Enfin le troisiÚme son reprend la Tekiah initiale, un son long et continu.

Les premier et le troisiĂšme sons reprĂ©sentent la perfection puisqu’ils rĂ©sonnent sans entrave et gagnent mĂȘme de la puissance avec le temps. Mais le second son, est, quant Ă  lui, diffĂ©rent.

Il s’agit du chant de l’imperfection, des obstacles, des dĂ©fis et des inconsistances.

Il s’agit d’un chant de petits soubresauts d’énergie parce que c’est tout ce que le Choffar peut produire alors.

Ce chant parle de ressources limitĂ©es, de frustration, de pertes, de reculs, de sĂ©parations et de fins brutales. Tout cela dĂ©chire le cƓur comme les sanglots dĂ©sespĂ©rĂ©s d’un enfant.

Mais il raconte Ă©galement l’histoire d’une dĂ©termination infaillible, de triomphes (petits mais nombreux), de la force d’aller de l’avant et de commencements, de tout ce qui inspire l’espoir et la foi dans le cƓur de ceux qui Ă©coutent attentivement, incapables de rester insensibles.

Selon la mystique, le premier son de la Tekiah, pur et ininterrompu, reflÚte la perfection du Gan Eden, avant le péché originel.

Le second son de la Terouah est le son endeuillĂ© de l’exil, que nous entonnons, nous Juifs exilĂ©s de la Diaspora. Il sanglote sur le service de D.ieu interrompu et inconsistant. Il crie notre amour, notre crainte et notre foi qui se taisent aussi souvent

que le Choffar.

C’est le porte parole de ceux qui Ă©prouvent trop de douleur, les laissant sans Ă©nergie, voire sans volontĂ©, pour continuer Ă  souffler. Ils sont entravĂ©s par les obstacles de la vie, Ă©manant de l’intĂ©rieur ou de l’extĂ©rieur.

Ils ont perdu leur souffle.

Mais le monde parfait du premier son de la Tekiah n’est pas perdu Ă  tout jamais. Machia’h est en route. Le troisiĂšme son, qui gagne en force et se conclut avec puissance est encore plus parfait que le premier. Il prophĂ©tise les temps messianiques et le retour Ă  la perfection originelle.

« Et en ce jour (de RĂ©demption) une Tekiah retentira d’un grand Choffar » (IsaĂŻe 27 :13).

La Terouah s’éteindra pour ne plus jamais se faire entendre

Et pourtant le Psalmiste dĂ©clare : AchrĂ© haam yodĂ© terouah, « heureux soit le peuple qui connaĂźt, c’est Ă  dire apprĂ©cie Ă  sa juste mesure, le son unique de la Terouah ! »

Au sein de l’obscuritĂ© et de la difficultĂ©, entendons la Terouah !

Tirons tout le profit possible de cette occasion unique au monde !

Que nous puissions tous avoir une annĂ©e de Tekiah, avec l’arrivĂ©e de Machia’h.

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Un verre de lait ROSH HACHANA

Le ‘Hassid Rabbi Chmouel Munkes voyageait pour passer Roch Hachana avec son Rabbi, Rabbi ChnĂ©our Zalman de Liadi, quand il dut faire une halte pour passer Chabbat dans un petit village. Peu aprĂšs la fin de Chabbat, le village entier se retira tĂŽt au lit. Quelques minutes avant minuit le chamach commença sa ronde avec une lanterne dans une main et un petit marteau dans l’autre, frappant aux volets de chaque maison et appelant: «Debout! Debout! Levez vous pour le service du CrĂ©ateur». Le village entier se leva, s’habilla rapidement et se prĂ©cipita vers la synagogue brillamment Ă©clairĂ©e pour les Sli’hot, la priĂšre solennelle qui ouvre la pĂ©riode des Jours solennels.

Dans la maison de l’hĂŽte de Rabbi ChmouĂ«l rĂ©gnait une confusion extrĂȘme. Toute la famille Ă©tait habillĂ©e et groupĂ©e devant la porte, les livres de priĂšre Ă  la main, prĂȘte Ă  partir pour la synagogue ; mais leur hĂŽte prestigieux n’était pas encore sorti de sa chambre. Enfin, le villageois frappa doucement Ă  la porte de Rabbi Chmouel. Pas de rĂ©ponse. Doucement, il pĂ©nĂ©tra dans la chambre. A son Ă©tonnement, il trouva le ‘Hassid profondĂ©ment endormi. «Reb Chmouel, Reb Chmouel» appela t il, secouant son hĂŽte pour le rĂ©veiller. «Venez vite. Sli’hot ».

La seule rĂ©ponse de Rabbi Chmouel fut de s’enfouir encore plus profondĂ©ment sous les couvertures. «Vite, Reb Chmouel !, persista l’hĂŽte, ils sont sur le point de commencer!»

«Commencer quoi?, demanda Reb Chmouel, apparemment ennuyĂ©. C’est le milieu de la nuit. Pourquoi me rĂ©veillez vous au milieu de la nuit ? »

«Que vous arrive t il? s’écria le villageois. Ce soir ce sont les Sli’hot! Vous ĂȘtes vraiment un bon juif ! Si je ne vous avais pas rĂ©veillĂ©, vous auriez dormi pendant toutes les Sli’hot!»

«Les Sli’hot ?, demanda Reb Chmouel, que sont les Sli’hot?» L’hĂŽte de Rabbi Chmouel n’en croyait pas ses yeux. «Vous moquez vous de moi? Ne savez vous pas qu’aujourd’hui nous avons cĂ©lĂ©brĂ© le Chabbat qui prĂ©cĂšde Roch Hachana. Chaque homme, chaque femme, chaque enfant dans le village est actuellement Ă  la synagogue et tremble d’impatience. BientĂŽt le Baal Tefilah va entamer les priĂšres des Sli’hot et la communautĂ© entiĂšre va Ă©clater en sanglots, priant et suppliant D.ieu de leur accorder une bonne annĂ©e » «Et c’est pour cela qu’il y a ce remue mĂ©nage? demanda Rabbi Chmouel. Vous allez prier Ă  la synagogue? Qu’y a t il de si urgent qui ne peut attendre jusqu’au matin? Pourquoi priez vous?» «Il y a beaucoup de raisons pour prier Reb Chmouel, soupira le villageois. Je prie que la vache donne assez de lait pour garder mes enfants en bonne santĂ©. Je prie que l’orge se vende Ă  un bon prix au marchĂ© cette annĂ©e, car bientĂŽt j’aurai une fille Ă  marier. Je prie pour que mon cheval ne se casse pas la patte, Ă  D.ieu ne plaise, comme c’est arrivĂ© l’an passĂ© » «Je ne comprends pas, interrompit Rabbi Chmouel, depuis quand les grandes personnes se lĂšvent elles au milieu de la nuit pour demander un peu de lait?».

Le villageois avait raison

Rabbi Chmouel voulait enseigner Ă  son hĂŽte que la prĂ©paration Ă  Roch Hachana ne consiste pas seulement Ă  prier D.ieu pour ses besoins matĂ©riels. Roch Hachana est le jour oĂč nous proclamons la royautĂ© de D.ieu sur l’univers et nous engageons Ă  Lui obĂ©ir et Le servir. C’est un moment de Techouvah, de regrets de ses pĂ©chĂ©s et manquements et de rĂ©solutions pour ne jamais les rĂ©pĂ©ter. Est ce le moment de s’approcher de D.ieu avec la « liste des courses » pour nos besoins matĂ©riels ?

Et pourtant, un coup d’Ɠil sur le livre de priĂšres de Roch Hachana montre qu’il abonde de requĂȘtes pour la vie, la santĂ© et la subsistance. Car Ă  Roch Hachana, l’énergie divine qui vitalise toute la CrĂ©ation est renouvelĂ©e pour une nouvelle annĂ©e et chaque crĂ©ature reçoit sa part de vie, de bonheur et de richesse. Le simple villageois avait raison : Roch Hachana est le moment de prier pour que la vache donne du lait et que l’orge se vende Ă  un bon prix au marchĂ©.

Comment alors concilier la saintetĂ© du jour et les aspects matĂ©rialistes d’une importante partie de ses priĂšres?

Mais le concept mĂȘme de la priĂšre renferme le mĂȘme paradoxe. La priĂšre est la communion de l’ñme avec le CrĂ©ateur, son Ăźle spirituelle dans un jour qui pourrait ĂȘtre attachĂ© Ă  la matĂ©rialitĂ©. En fait, le mot hĂ©breu pour « priĂšre » : tefilah, signifie « attachement », son sens Ă©tant de s’élever au dessus de nos soucis courants et de nous attacher Ă  notre source divine. Et pourtant l’essence de la priĂšre, le fondement sur lequel repose son Ă©difice spirituel, est notre demande au Tout Puissant de pourvoir Ă  nos besoins quotidiens. Le paradoxe de la priĂšre se trouve encore dĂ©cuplĂ© quand viennent les priĂšres de Roch Hachana. A Roch Hachana non seulement nous tenons nous devant D.ieu, mais nous Le couronnons comme Roi, nous soumettant Ă  Lui dans l’abnĂ©gation totale de notre ego et de tous ses dĂ©sirs devant Sa volontĂ©. DĂšs lors, quelle place y a t il en ce jour pour la notion de besoin personnel ?

Une résidence ici bas

L’homme seul possĂšde la capacitĂ© de faire de D.ieu un roi car seul l’homme possĂšde le libre arbitre sans lequel le concept de «royauté» est vide de sens. En se soumettant librement Ă  la souverainetĂ© Divine, le jour de Roch Hachana, nous rĂ©veillons Son dĂ©sir d’ĂȘtre roi et infusons une vitalitĂ© nouvelle Ă  Son engagement dans l’ensemble de la crĂ©ation.

Le dĂ©sir divin d’ĂȘtre roi est Ă©galement dĂ©crit par nos Sages comme le dĂ©sir d’une « rĂ©sidence dans les royaumes infĂ©rieurs », une rĂ©sidence dans le monde matĂ©riel. Pourquoi le monde matĂ©riel ? Car ce n’est que lĂ  qu’existe le vĂ©ritable choix. Le monde spirituel est par nature propulsĂ© vers sa source Divine. Ainsi, notre service divin dans les Ăšres spirituelles de notre vie est une service «obligatoire», conduit par les inclinations naturelles de notre ĂȘtre spirituel. Par ailleurs, quand nous invitons D.ieu dans notre existence physique, quand nous Le servons par des actes matĂ©riels et avec les objets de notre existence physique, nous choisissons rĂ©ellement de nous soumettre Ă  Lui, car une telle servitude va Ă  l’encontre de chaque parcelle de notre nature physique.

Ainsi, celui qui considĂšre comme «inconvenant» de supplier D.ieu pour du lait pour ses enfants Ă  Roch Hachana rejette un des aspects fondamentaux de la souverainetĂ© divine. Couronner D.ieu signifie L’accepter comme souverain dans tous les domaines de notre vie, y compris, et prioritairement, dans les domaines et les exigences les plus mondains. Cela signifie reconnaĂźtre notre complĂšte dĂ©pendance devant Lui pas seulement pour notre nourriture spirituelle mais pour le morceau de pain qui soutient notre existence physique.

Dans cette perspective, nos besoins ne sont pas des besoins personnels et nos demandes ne sont pas Ă©goĂŻstes. Oui nous demandons de la nourriture, de la santĂ© et de la richesse ; mais nous les demandons comme un sujet les requiert de son maĂźtre, comme un serviteur demandant Ă  son maĂźtre les moyens pour mieux le servir. Nous demandons de l’argent pour observer la mitsva de charitĂ©, pour construire une Soukkah, nous demandons de l’argent pour maintenir le corps et l’ñme unis pour que notre vie serve de « rĂ©sidence dans les royaumes infĂ©rieurs » qui abrite Sa prĂ©sence dans notre monde.

La priùre de ‘Hanna

La Haftara (lecture des ProphĂštes) du premier jour de Roch Hachana relate l’histoire de ‘Hannah la mĂšre du prophĂšte Chmouel. ‘Hannah l’épouse stĂ©rile de Elkanah se rendit Ă  Chilo (oĂč se tenait le Temple avant que Chlomo ne le construise Ă  JĂ©rusalem) pour prier pour un enfant.

Elle pria D.ieu, pleurant avec profusion. Et elle Ă©mit un vƓu et dit : « O MaĂźtre des hĂŽtes Si Tu donnes Ă  ta servante un enfant mĂąle, je le consacrerai Ă  D.ieu tous les jours de sa vie »

Eli, le Grand PrĂȘtre de Chilo l’observait comme elle priait profusĂ©ment devant D.ieu Seules ses lĂšvres remuaient, sa voix ne se faisait pas entendre.

Eli pensa qu’elle Ă©tait ivre. Et il lui dit : «Combien de temps seras tu ivre ! Evacue ton vin !» ‘Hanna rĂ©pliqua : «Non mon MaĂźtre je n’ai consommĂ© ni vin ni boisson forte. J’ai dĂ©versĂ© mon Ăąme devant la face de D.ieu » Eli la bĂ©nit pour que D.ieu accorde sa requĂȘte. Cette annĂ©e lĂ  ‘Hanna donna naissance Ă  un garçon qu’elle nomma Chmouel («écoutĂ© de D.ieu»). AprĂšs l’avoir sevrĂ©, elle accomplit son vƓu de le consacrer au service de D.ieu en le conduisant Ă  Chilo oĂč il fut Ă©levĂ© par Eli et les prĂȘtres. Chmouel devint l’un des plus grands prophĂštes d’IsraĂ«l. La « priĂšre de ‘Hanna » comme s’appelle cette lecture est l’une des sources bibliques fondamentales pour le concept de la priĂšre et nombre des lois de la priĂšre en dĂ©rivent. En fait, le dialogue entre Eli et ‘Hanna touche l’essence mĂȘme de la priĂšre et de la priĂšre de Roch Hachana en particulier.

L’accusation d’Eli d’ivresse peut aussi se comprendre comme une critique pour ce qu’il vit comme une indulgence excessive de la part de ‘Hanna pour ses dĂ©sirs et ses besoins matĂ©riels. «Tu te tiens dans le lieu le plus saint de la terre, implique Eli, dans le lieu oĂč la prĂ©sence divine a choisi de rĂ©sider. Est ce le lieu propice pour prier pour des besoins personnels? Et si tu dois le faire, est ce le lieu pour le faire avec «profusion», avec une telle tĂ©nacitĂ© et une telle passion?»

«Tu ne m’as pas comprise, rĂ©pondit ‘Hanna, «j’ai dĂ©versĂ© mon Ăąme devant la face de D.ieu ». je ne demande pas simplement un fils ; je demande un fils que «je puisse consacrer Ă  D.ieu tous les jours de sa vie».

Nos Sages nous disent que Chmouel fut conçu Ă  Roch Hachana. L’accomplissement de la priĂšre de ‘Hanna par D.ieu en ce jour nous encourage Ă  rĂ©ellement bĂ©nĂ©ficier de ce moment solennel du couronnement de D.ieu pour Le prier pour tous nos besoins quotidiens. Car en ce jour, nos besoins «personnels» et notre dĂ©sir de servir notre MaĂźtre sont uniques et confondus.

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Ce chemin est court et long...

PARACHA VAYELEK’H

La voie la plus longue et la plus courte Rabbi Yehochoua ben ‘Hananiah dit: “un jour, un enfant m’a vaincu. J’étais en voyage, et Ă  un carrefour, j’ai rencontrĂ© un enfant. Je lui ai demandĂ© ‘quel est le chemin qui mĂšne Ă  la ville?’ et il a rĂ©pondu: ‘ce chemin est court et long et celui lĂ  est long et court’. J’ai empruntĂ© le chemin ‘court et long’. BientĂŽt je suis arrivĂ© Ă  la ville, mais mon approche a Ă©tĂ© obstruĂ©e par des jardins et des vergers. Aussi suis je revenu sur mes pas et j’ai dit Ă  l’enfant: ‘Mon fils ne m’as tu pas dit que ceci Ă©tait le chemin court ?’ L’enfant a rĂ©pondu: ‘Ne t’ai je pas aussi dit qu’il Ă©tait Ă©galement long?’” ( Talmud Erouvin 53b)

Dans la vie aussi on rencontre un chemin “court mais long” et un chemin “long mais court”. Dans le Tanya, Rabbi ChnĂ©our Zalman de Liadi Ă©tablit les fondements de l’approche de la vie selon la ’Hassidout ‘Habad. Sur la page de garde de sa “Bible du ’hassidisme” il dĂ©finit son Ɠuvre ainsi : “(Ce livre) est basĂ© sur le verset (DeutĂ©ronome 30:14) ‘(car la Torah et ses prĂ©ceptes) sont quelque chose qui est trĂšs prĂšs de toi, dans ta bouche, dans ton cƓur pour que tu puisses le faire’, c’est dire, avec l’aide de D.ieu, combien c’est extrĂȘmement proche , d’une façon longue et courte Ă  la fois ”. La Torah et ses commandements ( Mitsvot) constituent le plan divin pour la CrĂ©ation, dĂ©crivant en dĂ©tails la maniĂšre exacte selon laquelle D.ieu veut que la vie soit vĂ©cue, que Son but dans la crĂ©ation soit accompli.

Mais une vie comme elle est ordonnĂ©e par la Torah est elle possible ? Est il rĂ©aliste d’attendre du “Monsieur Tout Le Monde ” d’accomplir chaque acte, de prononcer chaque parole et de mener chaque rĂ©flexion en accord avec les impĂ©ratifs les plus exigeants de la Torah?

La Torah elle mĂȘme est assez claire sur le sujet: “la Mitsva que Je t’ai ordonnĂ©e ce jour n’est ni au dessus ni Ă©loignĂ©e de toi. Elle n’est pas dans le ciel ni au delĂ  de la mer C’est plutĂŽt quelque chose qui est trĂšs proche de toi, dans ta bouche, dans ton cƓur, pour que tu puisses l’accomplir.” La Torah ne reprĂ©sente pas un idĂ©al abstrait, un point de rĂ©fĂ©rence vers lequel aspirer mais un but Ă  atteindre concret et accessible.

Mais comment est ce possible? Dans le Tanya, Rabbi ChnĂ©our Zalman dĂ©veloppe l’approche ‘hassidique, une approche spirituelle de la vie dans laquelle l’esprit et l’intellect jouent le rĂŽle central et dirigeant. Tout d’abord, l’individu doit Ă©tudier, comprendre et mĂ©diter sur les vĂ©ritĂ©s quintessencielles de l’existence : la rĂ©alitĂ© de D.ieu qui transcende tout, embrasse tout et pĂ©nĂštre tout, la racine et l’essence de l’ñme et son lien intrinsĂšque avec son CrĂ©ateur, la mission de l’homme dans la vie et ses ressources et les dĂ©fis qui lui sont lancĂ©s pour qu’ils les relĂšvent. Puisque ces concepts sont extrĂȘmement subtils et abstraits, il faut accomplir “un labeur de l’ñme et un labeur de la chair” pour les apprĂ©hender et entrer en relation avec eux. L’étape suivante de cette approche consiste Ă  traduire cette connaissance et cette comprĂ©hension dans les sentiments et les Ă©motions. Etant donnĂ© que le CrĂ©ateur a imprĂ©gnĂ© la nature humaine de la supĂ©rioritĂ© intellectuelle de l’ñme sur le cƓur, la comprĂ©hension, l’assimilation et la mĂ©ditation sur ces concepts divins aboutira au dĂ©veloppement des Ă©motions

“

appropriĂ©es dans le cƓur: l’amour et la crainte de D.ieu.

L’amour de D.ieu” est dĂ©fini par Rabbi ChnĂ©our Zalman comme le dĂ©sir inextinguible d’aller vers Lui et de s’unir Ă  Son essence ; La “crainte de D.ieu” est la haine absolue de tout ce qui Ă©rige des barriĂšres entre Lui et l’homme.

En dernier ressort, quand l’individu a orientĂ© son esprit et tant transformĂ© son cƓur, son observance de la Torah ne devient pas seulement possible mais un besoin absolu. Il aspire Ă  l’accomplissement des Mitsvot avec chaque fibre de son ĂȘtre puisqu’elles constituent un pont entre lui et D.ieu, les moyens, et les seuls moyens, de se lier Ă  son CrĂ©ateur. Et chaque transgression de la volontĂ© divine, quelle qu’attrayante qu’elle soit pour sa nature matĂ©rielle, le rĂ©volte littĂ©ralement puisqu’elle rompt sa relation avec D.ieu et va Ă  l’encontre de son vĂ©ritable ĂȘtre.

Mais l’on pourrait rĂ©torquer : pourquoi passer sa vie dans la quĂȘte de ce rythme trĂšs contraignant pour l’esprit et le cƓur? Pourquoi lutter pour comprendre et sentir? Pourquoi ne pas emprunter l’approche directe : ouvrir les livres et suivre les instructions? Je suis un Juif simple, peut soutenir cette personne, et atteindre de tels idĂ©aux spirituels comme la “comprĂ©hension du Divin”, l’“amour de D.ieu” et la “crainte de D.ieu” sont trop profonds pour moi. Je connais la vĂ©ritĂ©, je sais ce que D.ieu veut de moi, la Torah Ă©pelle assez clairement les “fais” et les “ne fais pas”. J’ai une nature matĂ©rialiste et Ă©gocentrique? Une inclination innĂ©e vers le mal et les dĂ©sirs auto destructifs? Je peux les contrĂŽler. Ma foi, ma dĂ©termination et ma volontĂ© feront le travail. Cela reprĂ©sente toutefois, le chemin court mais long.

Comme la ligne la plus directe et simple entre deux points, elle paraßt le chemin le plus direct vers la ville, mais en réalité, cette approche directe est une impasse.

Comme la route qu’emprunta d’abord Rabbi Yehochoua, elle paraĂźt conduire directement Ă  la ville, mais d’une certaine maniĂšre, elle n’y mĂšne jamais. Car son chemin constitue une lutte qui ne finit jamais, la scĂšne d’un duel perpĂ©tuel entre l’ñme animale de l’homme tournĂ©e vers elle mĂȘme et son Ăąme divine qui aspire Ă  la DivinitĂ©. En rĂ©alitĂ©, l’homme a reçu le libre arbitre et suffisamment de force et de puissance spirituelle pour relever ce dĂ©fi moral; mais la possibilitĂ© d’échec, Ă  D.ieu ne plaise, existe aussi. Quel que soit le nombre de ses triomphes, demain apportera encore une Ă©preuve. Sur le chemin court mais long, l’on peut gagner bataille aprĂšs bataille, mais il n’y a jamais de victoire dĂ©cisive dans la guerre de la vie.

Par contre, le chemin long mais court est tortueux, il s’étire comme la vie elle mĂȘme. Il est parcouru de hauts et de bas, de marches arriĂšre et de frustrations. Il demande chaque mesure d’élan intellectuel et Ă©motionnel que peut fournir l’ĂȘtre humain. Mais c’est une voie qui conduit sĂ»rement Ă  ce vers quoi l’on aspire, Ă  destination. Quand finalement l’on acquiert les aptitudes et le goĂ»t pour le divin, et une rĂ©pulsion pour le mal, la victoire est certaine. L’homme s’est transformĂ© en un ĂȘtre dont chaque pensĂ©e, parole et action est en harmonie avec son moi essentiel et son but dans la vie..

Le jour unique YOM KIPPOUR

La Torah donne au jour de Yom Kippour le nom de "Jour Unique de l'annĂ©e". Cette expression ne signifie pas seulement qu'il s'agit lĂ  d'une journĂ©e d'une importance particuliĂšre mais aussi qu'elle atteint le plus haut des degrĂ©s spirituels prĂ©sents dans l'Ăąme de chacun aussi bien que dans le monde, si Ă©levĂ© qu'il peut ĂȘtre qualifiĂ© d’ "Unique".

C'est lĂ  le caractĂšre essentiel de Yom Kippour. Cette Ɠuvre spirituelle est la seule Ă  mĂȘme de permettre la rĂ©vĂ©lation de D.ieu, "l'Unique", dans ce monde matĂ©riel. Car le peuple juif, par l'Ă©tude de la Torah et l'accomplissement des Mitsvot travaille Ă  en faire une demeure oĂč Il puisse se rĂ©vĂ©ler.

C'est dire que toutes les rĂ©vĂ©lations qui nous seront alors accordĂ©es lors de cette rĂ©vĂ©lation dĂ©pendent de nos accomplissements actuels. La pĂ©riode que nous traversons est consacrĂ©e Ă  la Techouva, au retour profond, sincĂšre Ă  D.ieu. Elle a commencĂ© avec le mois d'Elloul, le dernier mois de l'annĂ©e juive, que la Tradition dĂ©finit comme celui oĂč D.ieu est plus proche de Son peuple, oĂč le lien qui les unit est plus fort. Elle s'est poursuivie avec Roch Hachana, prolongĂ©e par les Dix jours de Repentir, qui ont dĂ©bouchĂ© sur Yom Kippour, le jour que MaĂŻmonide dĂ©nomme "le temps de la Techouva". Ceci implique qu'en ce jour, nous atteignons le cƓur mĂȘme du retour Ă  D.ieu, dans une pĂ©riode oĂč Il est prĂ©sent Ă  chaque instant. C'est donc le plus haut degrĂ© de la Techouva qui est ici mis en Ɠuvre, cette Techouva qui ne laisse rien subsister des manques ou des dĂ©fauts passĂ©s mais, au contraire, rĂ©tablit la perfection en l'Ăąme de chacun.

Et ceci n'est pas seulement vrai au niveau spirituel. Ce processus s'inscrit dans le monde matĂ©riel. En effet, la veille de Yom Kippour, avant le dĂ©but du jeĂ»ne, nous avons pris un repas de fĂȘte en l'honneur de ce jour, comme par avance. Plus encore, les Sages nous enseignent que le jeĂ»ne de Yom Kippour est Ă  considĂ©rer comme une "nourriture spirituelle", celle ci ne pouvant ĂȘtre absorbĂ©e, au sens le plus concret du terme, qu'aprĂšs la consommation de nourriture matĂ©rielle le jour prĂ©cĂ©dent. Ainsi, Yom Kippour fait ressentir son effet

jusque dans la nourriture matĂ©rielle, dans cet aspect en apparence banal de notre vie quotidienne, nous permettant de rĂ©aliser notre lien avec D.ieu, de Le servir de toutes nos forces, non pas seulement aux moments privilĂ©giĂ©s de l'Ă©tude et de la priĂšre mais mĂȘme dans nos actions de tous les jours, dans la satisfaction de nos besoins. Tant il est vrai que le but rĂ©el de chacun reste de "servir D.ieu dans tous nos chemins".

C'est la raison de la joie Ă©tonnante qui marque la solennitĂ© de Yom Kippour: puisque le principe mĂȘme de la Techouva est insĂ©parable de la plus profonde des joies, Yom Kippour (qui incarne l'essence de la Techouva), doit porter, plus que tout autre jour, un vĂ©ritable trait d'allĂ©gresse.

Cette joie s'exprime d'autant plus en chaque Juif que, cĂ©lĂ©brant l'union de chaque Ăąme avec D.ieu, elle crĂ©e le mĂȘme sentiment jusque dans les degrĂ©s les plus Ă©levĂ©s des mondes spirituels, au delĂ  de toute limite.

On sait, cependant, que lorsqu'on dĂ©sire atteindre un objectif particulier, il faut au prĂ©alable une prĂ©paration qui lui corresponde. Ici, c'est d'union avec D.ieu qu'il est question. La prĂ©paration indispensable est donc l'unitĂ© du peuple juif, une unitĂ© telle qu'elle fait de chacun un membre d'un seul grand corps. Ainsi le dĂ©crit la Torah: les Juifs sont alors "comme un seul homme avec un seul cƓur". C'est prĂ©cisĂ©ment de cette maniĂšre qu'il est possible de recevoir la bĂ©nĂ©diction de D.ieu, ainsi que nous le demandons chaque jour: “BĂ©nis nous, notre PĂšre, nous tous, de la LumiĂšre de Ta Face”. C'est dire que cette bĂ©nĂ©diction ne peut descendre sur nous que dans la mesure oĂč nous sommes "nous tous", unis.

C'est ainsi le "Jour Unique", Yom Kippour, qui est le lieu privilĂ©giĂ© de cette Ɠuvre d'unitĂ© de tout notre peuple, afin de permettre la rĂ©vĂ©lation de D.ieu, notre union avec Lui et Sa bĂ©nĂ©diction.

Au jour de Yom Kippour, il convient de se souvenir qu'ici se cache le secret de notre libĂ©ration dĂ©finitive et complĂšte, par la venue du Machia'h, du Messie, qui nous ramĂšnera sur notre Terre, devant le Beth Hamikdach, le Temple, reconstruit par D.ieu, Ă©ternel et unique de ce fait, oĂč, tous ensemble, nous Lui apporterons les offrandes de nos fĂȘtes.

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Des Ăąmes dans la pluie

Si D.ieu est «parfait», comme le clame le JudaĂŻsme, qu’est ce qui Le prĂ©cipita Ă  crĂ©er l’univers ? Quel vide essayait Il de remplir ?

La rĂ©ponse apportĂ©e par la mystique juive indique que D.ieu dĂ©sirait le mariage. Le mariage nĂ©cessite l’existence de quelqu’un d’autre que vous avec lequel vous allez partager votre vie, une union entre le mari et la femme.

D.ieu choisit au SinaĂŻ l’humanitĂ© comme Ă©pousĂ©e. Ce mariage est fait d’affection, de querelles et de difficultĂ©s. Dans chaque gĂ©nĂ©ration, cette relation a subi des tribulations et cependant, cette union dure car chacun des partenaires sait intrinsĂšquement que tous deux appartiennent l’un Ă  l’autre. Quand tous les voiles sont ĂŽtĂ©s, l’homme exprime ouvertement son aspiration Ă  s’unir avec D.ieu.

Selon la Kabbale, la pĂ©riode des fĂȘtes de Tichri constitue l’expĂ©rience annuelle du mariage cosmique entre D.ieu et l’humanitĂ©. Les cinq moments spirituels clĂ© de la saison sont en parallĂšles avec les Ă©tapes fondamentales d’une rencontre et d’une union conventionnelle. La pĂ©riode des fĂȘtes nous invite Ă  nouveau Ă  entreprendre ce voyage qui rĂ©gĂ©nĂšre la relation entre D.ieu et le Peuple Juif.

La rencontre

Le mois hĂ©breu d’Elloul prĂ©cĂšde les fĂȘtes de Tichri. Ce mois est dĂ©crit dans les enseignements de la ‘Hassidout comme une pĂ©riode oĂč «le Roi va dans les champs pour rencontrer Son peuple, l’accueillant avec bontĂ© et tendresse, montrant Ă  tous un visage plein de joie». A notre tour, «nous ouvrons notre cƓur Ă  D.ieu».

Cette pĂ©riode nous donne l’occasion de faire connaissance avec D.ieu.

La demande

Le monde s’agite, dit le grand MaĂźtre de la Kabbale, Rabbi Its’hak Louriah. «Durant la nuit de Roch Hachanah, Ă©crit il, la conscience animant l’univers devient fragile et faible». En fait, les grands MaĂźtres mystiques se sentaient physiquement affaiblis, durant la nuit de Roch Hachana.

Toute existence a vu le jour en vue de ce mariage qui lui est proposĂ©. Si nous Le refusons, alors tout aura Ă©tĂ© crĂ©Ă© en vain. L’univers tout entier attend notre dĂ©cision.

L’engagement

Lors de la cĂ©rĂ©monie de Roch Hachana, un son perçant surgit de la terre : le cri du Choffar. C’est un cri simple, exprimant l’aspiration de l’homme Ă  s’engager avec le Divin. Nous avons dĂ©cidĂ©. Notre rĂ©ponse est «oui».

Le mariage

Le jour du mariage arrive : Yom Kippour. Un jour dĂ©crit dans la Kabbale comme «le moment d’unicité» au cours duquel le fiancĂ© et la fiancĂ©e forgent un lien pour l’éternitĂ©.

Dans la tradition juive, le fiancĂ© et la fiancĂ©e jeĂ»nent le jour de leur mariage. Le jour oĂč nous nous unissons Ă  D.ieu, nous nous abstenons Ă©galement de boire et de manger. Le Talmud enseigne que le jour du mariage, toutes les fautes des mariĂ©s sont pardonnĂ©es.

C’est la raison pour laquelle Yom Kippour est appelĂ© «le Jour du Pardon».

La cĂ©rĂ©monie du mariage commence avec la trĂšs Ă©mouvante priĂšre du Kol NidrĂ© dans laquelle nous annulons tous les vƓux et les dĂ©pendances qui nous retiennent. Durant ces moments intenses, nous tentons de nous libĂ©rer des comportements et des habitudes compulsives et nĂ©fastes et nous abandonnons les ressentiments, l’animositĂ©, la colĂšre, la peur et l’envie.

La cĂ©rĂ©monie traditionnelle du mariage juif culmine lorsque les mariĂ©s pĂ©nĂštrent dans un lieu fermĂ© (en hĂ©breu : ‘heder hayi’houd) ‘pour passer quelques moments seuls. Yom Kippour culmine avec la priĂšre de NĂ©ilah ou «clĂŽture», appelĂ©e ainsi parce qu’au moment oĂč le soleil se couche, les portes des cieux se referment, nous gardant Ă  l’intĂ©rieur. Durant la priĂšre de la NĂ©ilah, chaque Ăąme est seule avec D.ieu.

La célébration

Quand les mariĂ©s sortent de ce lieu privĂ©, la fĂȘte commence. De Yom Kippour, nous passons dans la fĂȘte de sept jours, Soukkot, dĂ©crite dans la Torah comme «la pĂ©riode de notre joie».

Ces jours sont emplis de joies festives et extatiques, cĂ©lĂ©brant l’union entre D.ieu et Son Peuple.

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L

union

La fĂȘte du mariage est terminĂ©e. La famille et les amis sont repartis chez eux. Les mariĂ©s vont dĂ©sormais mĂȘler leurs vies comme mari et femme.

C’est pourquoi suivant les sept jours de Soukkot, nous atteignons le zĂ©nith de la pĂ©riode des fĂȘtes : Chemini AtsĂ©rĂ©t et Sim’hat Torah, dĂ©crits dans la Kabbale comme «le moment d’intimitĂ© avec le Divin». Durant ces deux jours chargĂ©s, la joie atteint son apogĂ©e, lorsque D.ieu et Son peuple se prĂ©sentent formant un tout indissoluble. Une graine divine est plantĂ©e dans le cƓur de chacun.

C’est la raison pour laquelle nous rĂ©citons une priĂšre particuliĂšre pour la pluie lors de la fĂȘte de Chemini AtsĂ©rĂ©t. Qu’est ce que la pluie ? Au milieu de l’intimitĂ© entre le ciel et la terre, des gouttes venues du ciel sont absorbĂ©es, fertilisĂ©es et nourries par la terre nourriciĂšre qui, Ă  son tour, donnera naissance Ă  des enfants botaniques.

Le mois «normal»

La pĂ©riode de cĂ©lĂ©brations touche Ă  sa fin et l’excitation diminue. Maintenant le mariage consiste Ă  se soucier l’un de l’autre et Ă  se donner des preuves de confiance et de loyautĂ©, alors que nous avançons dans le labeur monotone et continu de la vie.

Parmi les douze mois de l’annĂ©e du calendrier juif, il en est un seul qui ne comporte aucune fĂȘte. Il s’agit du mois qui suit immĂ©diatement la pĂ©riode des fĂȘtes de Tichri : le mois de ‘Hechvan. Ce mois est le moment de construire une vĂ©ritable relation dans notre mariage avec Celui Qui est notre Partenaire chaque jour de notre vie. C’est le moment de dĂ©couvrir la joie qui naĂźt d’une relation continuelle avec D.ieu.

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Souccot / Chemini Atseret / Sim
’ha Torah

Gardes ta langue !

Le don de la parole

Le don de la parole qui est en nous est une merveille que Hachem a accordĂ©e Ă  l’homme. Il est encore plus merveilleux que l’homme n’ait pas besoin d’une concentration particuliĂšre pour faire sortir un mot de sa bouche, bien que ce soit trĂšs compliquĂ©. En effet, pour chaque mot il faut mettre en action plusieurs muscles, le «b» met en jeu les lĂšvres, le «‘het» la gorge, le «l» la langue, etc.

Il ne manque pas d’autres actions auxquelles l’homme doit rĂ©flĂ©chir avant de les exĂ©cuter, car s’il ne fait pas attention, non seulement il n’y rĂ©ussira pas, mais il risque d’en pĂątir. S’il fallait faire attention de cette maniĂšre Ă  la prononciation de chaque lettre, il ne resterait plus de temps pour se concentrer aussi sur l’union de plusieurs lettres. C’est pourquoi nous devons veiller trĂšs prĂ©cieusement sur ce cadeau, et ne pas l’utiliser pour commettre des fautes, du Lachone HaRa, des mensonges, de la flatterie, de la mĂ©disance etc.

Sinon ce serait du mĂ©pris envers le cadeau que nous a donnĂ© le Saint bĂ©ni soit Il, si nous utilisions pour le mal un bien qu’on nous a fait.

Eshet Hail

Avec quoi va t on dans le monde Ă  venir ?

Le Rav Chalom Schwadron raconte : Ma mĂšre Ă©tait une femme tsadkanit. Mais elle Ă©tait Ă©galement trĂšs pauvre. Elle Ă©tait veuve, et gagnait sa vie et celle de ses enfants en vendant du pain. Elle allait d’une maison Ă  l’autre avec des miches de pain Ă  vendre.

Je me souviens qu’une fois, dans sa vieillesse, je suis allĂ© chez elle et je l’ai trouvĂ©e couchĂ©e en train de pleurer. Je lui ai demandĂ© : «Maman, pourquoi pleures tu ?» Elle m’a rĂ©pondu : «Avec quoi est ce que j’irai dans le monde Ă  venir ? Chalomke, avec quoi est ce que j’irai dans le monde Ă  venir »

Je lui ai rĂ©pondu : «Maman, tu as vendu du pain ? Combien de miches de pain vendais tu par jour ? Cent. Combien de marches devais tu monter tous les jours ? Cinq cents, six cents. Pendant combien d’annĂ©es as tu fait cela ? Tant et tant d’annĂ©es. Par consĂ©quent, ne te fais pas de souci, tu as fait cela pour avoir de quoi nourrir tes enfants, pour qu’ils puissent Ă©tudier la Torah, si l’on prend le poids du pain et le nombre de marches que tu as montĂ©es et descendues pendant toutes ces annĂ©es, cela fera pencher la balance en ta faveur »

Et ma mĂšre, qui Ă©tait une femme juive de la gĂ©nĂ©ration prĂ©cĂ©dente, m’a rĂ©pondu : «Tu m’as fait revivre, mon fils, tu m’as fait revivre »

UNE PRIERE EST A DIRE APRES LA LECTURE DES NOMS. ELLE SE TROUVE EN FIN DE PAGE.

Lire quelques noms tous les jours est une grande protection, retrouvez tous les mois une page de nom de nos Tsadikim SHEMOT HATSADIKIM p.19

Rabbi YĂ©hochoua, fils de PĂ©rah’eya. Rav YĂ©hochoua, fils de BĂ©tĂ©ra. Rabbi YĂ©hochoua, sans plus de prĂ©cisions, qui n’est autre BĂšne H’ananeya. Rabbi YĂ©hochoua, fils de Mamane. Rabbi YĂ©hochoua, fils de HorkĂ©nouss. Rabbi YĂ©hochoua, fils de Patar Roch. Rabbi YĂ©hochoua, fils de Gamela. Rabbi YĂ©hochoua, fils de Matya. Rabbi YĂ©hochoua, fils de Dama. Rabbi YĂ©hochoua, fils de Kafoussayi. Rabbi YĂ©hochoua Hagarssi. Rabbi YĂ©hochoua, fils de ZĂ©rouz, fils du beau-pĂšre de Rabbi MĂ©ĂŻr. Rabbi YĂ©hochoua, fils de ‘Hakiva. Rabbi YĂ©hochoua, fils de Korh’a (selon certains, il s’agit du mĂȘme). Rabbi YĂ©hochoua, fils de LĂ©vi. Rabbi YĂ©hochoua, fils de LĂ©vi, fils de Rabbi Chalome. Rabbi YĂ©hochoua HadĂ©romi (du sud). Rabbi YĂ©hochoua, fils de Elicha. Rabbi YĂ©hochoua, fils de MĂ©ĂŻr. Rabbi YĂ©hochoua ‘Houzaa. Rabbi YĂ©hochoua de Sikhnine. Rabbi YĂ©hochoua, fils de Rabbi Tanh’oume, fils de H’iya du village de H’anoune. Rabbi YĂ©hochoua, fils de Abba. Rabbi YĂ©hochoua, fils de Idi. Rabbi YĂ©hochoua, fils de Rav Idi. Rabbi YĂ©hochoua HakohĂšne(le PrĂȘtre) BĂ©rabbi Rabbi NĂ©h’émya. Rabbi YĂ©hochoua, fils de Guizoura. Rabbi YĂ©hochoua Ouneya. Rabbi YĂ©hochoua, fils de Avyone. Rabbi YĂ©hochoua, fils de Rav Timi. Rabbi YĂ©hochoua, fils de Bayetouss. Rabbi YĂ©hochoua, fils de ZĂ©dil. Rav YĂ©hochoua, fils de Avirime. Rabbi YĂ©hochoua, fils de Rabbi Kanaguedi. Rabbi YĂ©hochoua, fils de PĂ©daya. Rabbi YĂ©hochoua, fils de Abba Ochiya, homme de Tarya. Rabbi YĂ©hochoua le LĂ©vite, fils de Chalome. Rabbi YĂ©hochoua, fils de Nah’mane. Rabbi YĂ©hochoua, fils de Marta, neveu de Rav H’iya. Rabbi YĂ©hochoua, fils de Bineyamine, fils de LĂ©vi. Rabbi Yochoua, frĂšre de Dourya. Rabbi YĂ©hochoua, fils de Alime. Rabbi YĂ©hochoua.

TEFILA A DIRE APRES LA LECTURE DES NOMS

Que le mĂ©rite de tous les Tsadikim que j’ai mentionnĂ© devant toi, Notre D’ et D’ de nos pĂšres, les ‘Hassidim, Sages, ProphĂštes et Tsadikim, que par le mĂ©rite de leurs saints noms, de leur Torah et bonnes actions, Tu puisses avoir misĂ©ricorde envers nous dans Ta grande bontĂ©, gratifie nous de la lumiĂšre de leur saintetĂ©, que nous puissions suivre leurs sentiers et marcher sur leurs pas. Que nous mĂ©ritions maintenant grĂące Ă  leur grande force, revenir vers toi et aller dans les sentiers des justes devant toi.

Inspire tous les Tsadikim, ceux dont j’ai prononcĂ© le nom maintenant et ceux qui nous sont inconnus, afin qu’ils nous dĂ©fendent et plaident pour nous devant le TrĂŽne de Ta Gloire, pour Ă©veiller Ta compassion et nous prendre en pitiĂ©, pour nous ramener vers toi avec sincĂ©ritĂ©. Ote nous ce cƓur de pierre et donne nous un cƓur de chair, que nous puissions revenir vers toi ! Que nous puissions toujours aller sur le chemin des Tsadikim et que notre part soit avec eux dans le Monde Futur et le Gan Eden.

Adrien Moche Ben Israel Michael

David ben Ra’hel

Miriam Mireille Janet Bat Ester

Morde’hai ben Juliette

Marie Ida bat Juliette H’aya bat Juliette

Israel Michael ben Sarah David ben Ra’hel

Poupée Marguerite Gommara bat Esther

Richard David ben Arlette

Bougid ben Gazella

Fortuna Diamanta bat Garsona

Nina Ginette bat Enriette Raphael et Eleazar bnei Tsipi David ben Avraham et Bouba

Eliahou Daari ben Ovad

SalomĂ© Ra’hel Perle ‘Haya bat Myriam Emilie Mordehai Meir Haim ben Ra’hel Rav David Menashe ben Esther

Rav
David ben Solange Rav Moshe ben Yona Rav Shalom ben Yemina Sacha Morde’hai ben Brigitte Ra’hel Barbara Bra’ha bat Sarah Sabine Ilan ben Yafa Yonathan ben Tadela Odette Odelia Bat Marie Ida David Philip ben Odette Odelia Youda ben H’aya Itskhak ben Smadar Reouven ben Yasmine Sarah bat Myriam Hanna Rahel bat Fanny Acher StĂ©phane ben MochĂ© Israel Meir ben Sima Sim’ha
Beto’h Kol Holey Ame’ha Israel TINOK BEN SIVANE BAT NAVA (BRIOUT ETANA) BARBARA BRAKHA BAT SARAH SABINE (REFOUA CHELEMA&ZERA BAR KAYMA) ANNAELLE MARGUERITE BAT PATRICIA MYRIAM (REFOUA CHELEMA&ZERA BAR KAYMA) ILAN YAAKOV BEN PATRICIA MYRIAM (ZIVOUG AGOUN), MICHAEL BENYAMIN BEN PATRICIA MYRIAM (BEN ZAHAR) ARIE AARON BEN PATRICIA MIRIAM (ZIVOUG AGOUN), KAREN YAEL BAT ALICE AICHA (BEN ZAHAR) RUDY CHLOMO BEN PATRICIA MYRIAM (REFOUA CHELEMA BENZAHAR PARNASSA BECHEFA) ELIRAN MICHAEL ISRAEL BEN YEHOUDIT ( ZIVOUG AGOUN)

Special Mois de Tichri

Tranchez votre Chance

Achetez la veille de Rosh Hashana un nouveau couteau et aiguisez le, puis gardez toute l’annĂ©e sans l’utiliser il vous permettra de vous ouvrir les portes de la Parnassa, RĂ©ussite FinanciĂšre.

Une bouchĂ©e pour une protection Ă  l’annĂ©e

Manger de la Matsa qui a Ă©tĂ© prĂ©parĂ© pour Pessa’h pendant les repas de Rosh Hashana pour ĂȘtre protĂ©gĂ© et mĂ©ritant devant le tribunal celeste.

Un Seder de Segoulot

Il est important de manger chaque ingredient du seder de Rosh Hashana car ils sont en soit des segoulot trĂšs forte comme il est Ă©crit dans la Guemara : Kritout daf 6, Oriot daf 12, et Yoma.

La kedoucha et ses cadeaux

Il faudra penser au tevot « Ś™ŚÂ» et « Ś”» pendant toute la repetition de la Amida de Moussaf de Rosh Hashan et de Kippour et demander Ă  D. une de ses 3 choses: la richesse, des enfants Tsadikim ou d’avoir le Rou’ah Akodesh et apres lire le Yehi Ratson qui se trouve dans les siddour.

Pendant la repetition de la Amida de la Nehila de kippour il faudra demander a D. de meriter la Torah comme il est mentionne dans le livre des Mekoubalim zatsal.

7 pour 7 spécial Kipour

La veille de Kipour, les celibataires devront manger 7 seoudot sur du pain pour leur ouvrir les portes du mariage b “h En effet 7 Seoudot contre 7 Brahot de la Houpa

La soucca du Bonheur

Segoula pour ne plus ĂȘtre triste et dĂ©pressif ou colĂ©rique de faire la Mistva de la soucca selon tous ses prĂ©ceptes et ordonnances.

7

jours pour une vie

Segoula de vivre dans votre Soucca pendant les 7 jours de Souccot vous fait mériter la longévité dans ce monde ci.

7

jours pour une Eternité

Tout celui ou celle qui respectera les lois de la Soucca dans ce monde ci méritera une place dans la Soucca du leviathan dans le monde future

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https://segoulot.wordpress.com

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