Magazine Familly Torah Teveth 2022

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Avec le Soutien de :

Rav Moshe Ben Moshe chlit’a, Rav Shalom Arush chlit’a, Rav Ron Chaya chlit’a, Rav Yaakov Mazouz chlit’a, Rav Acher Fitoussi chlit’a, Rav David Nacache chlit’a, Yeshiva Or Arachbi, Les Rabanim de Koupat Ha’ir . Et plein d’autres Gdoley aDor...

DEDICASSE :

A la réussite de ma femme, et de mes enfants que le créateur m’a donné ainsi qu’à l’élèvation de l’âme de mon père, la réussite de ma mère, ma soeur et mon frère et de toute ma famille en génèral.

De la Réussite de mes maitres et de tous leurs élèves ainsi que toutes leurs familles. De tous mes amis et connaissances.

Et en tout particulier à tout le peuple d’Israel que nous méritions tous de nous rapprocher de HaKadosh Barou’khou et de recevoir le Mashia’h Tsidkénou Amen.

SOMMAIRE :

ROSH HODESH ELBNAT

Pages 4-5

LES DATES DU MOIS DE TEVETH

Pages 6-7

LA QUOTI HALAKHIQUE Pages 8

HILOULOT Pages 9 IDEES CREATIVES Pages 10-11

LES JARDINS DE RAV AROUSH Pages 12-19

VIVRE SON TEMPS

Pages 22-26

FEMME VAILLANTE - LACHON ARACHEMOT ATSADIKIM

Pages 28

DEDICASSES Pages 31 SEGOULOT Pages 32

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Directeur : Borei Olam

ROCH HODECH ELBNAT

C’est le premier Tévèt, pendant la fête de Hanoucca que les juifs de Tunisie célèbrent le Roch Hodech elbnat, la néoménie des jeunes filles.

TRADITIONS:

Les juifs de Tunisie célèbrent avec allégresse cet événement dont on ne trouve cependant pas trace dans la Bible. Des gâteaux de toutes sortes sont préparés à cette occasion : yoyos, makroudes, manicotis ou deblas, briks au miel, farka aux dattes spécialement préparées pour cette circonstance.

Sous l’influence européenne, des gâteaux européens étaient préparés et une pièce montée pour les fiancés. Les jeunes gens ont coutume de gâter leur fiancée avec des friandises et des bijoux. Cette fête était toute faite de joie et de gaieté. La femme y retrouve ainsi la place qui lui revient.

HISTORIQUE :

On commémore l’histoire de Judith ce jour.

On ne sait pas clairement quand l’histoire que nous allons raconter a réellement eu lieu. L’histoire est apparue pour la première fois dans un livre très ancien du nom de l’héroïne, Yehoudit (Judith), et elle était écrite en hébreu. Cependant, le texte original fut perdu et seule une traduction grecque est demeurée, malheureusement pas très précise. L’histoire fut racontée dans différentes versions. Selon l’une d’entre elles, elle se produisit pendant la révolte des Maccabées contre l’oppression syrienne, et Yehoudit était la fille de Yo’hanane, le grand prêtre, père de la famille des Hasmonéens.

Quoi qu’il en soit, l’acte héroïque de Yehoudit inspira la foi et le courage dans le cœur des Juifs à travers les âges.

Béthul, en Judée, était assiégée. Le général syrien, Holopherne, avait investi la ville à la tête d’une puissante armée. Lorsqu’il prenait une ville et l’occupait, il avait coutume de n’épargner personne, sans considération de sexe ni d’âge. Il n’y eut donc rien d’étonnant à ce que les Juifs assiégés de Béthul aient lutté avec le courage du désespoir. L’ennemi finit par se résoudre à un siège de longue durée.

Les vivres et les réserves d’eau furent épuisés trop vite et la force des assiégés déclina. Les habitants se rendirent en foule sur la place du marché pour exiger du commandant de la place, Ouzi, et des Anciens

qu’ils ouvrent des négociations avec Holopherne, en vue de la capitulation.

Après bien des efforts, cependant, Ouzi et les magistrats obtinrent de la population un délai de cinq jours, pendant lesquels, disaient-ils, le secours de D.ieu pouvait encore intervenir.

Lorsque la foule se fût dispersée, une femme demeura sur place, comme enracinée, plongée dans de profondes réflexions. Finalement, elle bougea. Mais au lieu de rentrer chez elle, elle s’approcha hardiment d’Ouzi et des Anciens auxquels elle tint ce langage :

–De quel droit mettez-vous D.ieu à l’épreuve en Lui donnant une sorte d’ultimatum ? Si vous avez la foi, de quel droit fixez-vous une date extrême à Son intervention ? Et ne savez-vous donc pas que de se livrer au pouvoir d’Holopherne est pire que la mort ?

Ouzi et les Anciens prêtèrent une oreille attentive aux reproches que leur formulait ainsi Yehoudit, fille du Grand-Prêtre Yo’hanane et veuve de Manassé que, depuis plusieurs années déjà, elle pleurait, retranchée volontairement de la vie publique et consacrant son existence à la piété et à la ferveur, à la charité et à la réflexion.

L’histoire de Yehoudit (Judith)

Uncourageinébranlable

–Tu as raison, ma fille ! dirent-ils dans un profond soupir de détresse. Mais pour l’heure, une pluie diluvienne, qui remplirait nos citernes, pourrait seule écarter la fatalité. Le peuple meurt de soif. Prie, Yehoudit ! Peut-être le Tout-Puissant exaucera-t-Il tes supplications.

–Prier ? Voilà ce que nous devons faire tous !, répliqua Yehoudit, mais sans, pour autant, abandonner l’espérance. J’ai conçu un plan de manœuvre que je m’en vais vous soumettre. Peut-être est-ce par mon intermédiaire que D.ieu fera notre salut à tous. Autorisez-moi et ma servante à quitter la ville, et j’irai chez Holopherne !

–Comment, Yehoudit ! se récrièrent-ils. Sais-tu ce que tu dis et à quoi tu veux t’exposer ? Ton honneur et ta vie sont en jeu ! Un espoir si ténu vaut-il un tel sacrifice ?

D.ieu a fait le salut un jour par Yaël, la femme de ‘Hever, et a livré Sisséra au pouvoir d’une faible femme ! répliqua fièrement Yehoudit.

Au camp ennemi

Rien ne put ébranler sa détermination. En vain, les Anciens et le haut-commandement militaire

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efforcèrent-ils de la dissuader. Vaincus par la résistance opiniâtre qu’elle opposait à leurs arguments, ils finirent par se résigner et lui accordèrent leur bénédiction.

Yehoudit quitta la cité, revêtue de ses plus beaux atours qu’elle n’avait plus portés depuis la mort de son époux. Un voile épais couvrait son beau visage. Sa servante l’accompagnait, portant sur la tête un panier tout rempli de pains et de fromages, avec, en sus, quelques bouteilles de vin fort et vieux.

Le soleil, déjà, s’était caché derrière les montagnes, et les deux femmes poursuivirent leur route en murmurant une prière. Bientôt une sentinelle avancée de l’ennemi les interpella. Mais d’une voix sans réplique, Yehoudit lui dit : « Nous apportons des informations au général ! Conduisez-nous immédiatement auprès de lui ! »

Holopherne fut impressionné par le charme qui se dégageait de Yehoudit. Cependant, il la questionna : « Qui es-tu ? Dans quel but viens-tu me voir ? »

La foi ferme des assiégés

Je viens de Béthul. Je peux te dire comment prendre la ville ! répondit Yehoudit. Puis elle dit qu’elle connaissait de réputation la valeur militaire d’Holopherne et qu’elle était venue à lui dans l’espoir qu’elle aurait ainsi la vie sauve. « En ce qui concerne la ville assiégée, conclut-elle, la vie y est devenue insupportable, car les gens ont faim, et soif, surtout. Cependant, leur foi est demeurée ferme, et tant qu’ils la garderont intacte, vous ne pourrez pas prendre la ville d’assaut. Mais les réserves d’aliments licites sont épuisées. Bientôt, ils ne pourront plus s’abstenir de se nourrir de bêtes impures. À ce moment, la colère divine s’acharnera sur eux et livrera leur cité en votre pouvoir. J’ai convenu avec les sentinelles de venir les voir chaque soir en secret après la tombée de la nuit, pour prendre des informations sur l’évolution de la situation. Serait-il possible de leur garantir la vie sauve pour le jour où la ville tombera ? »

La victoire

Intéressé d’une part, charmé d’autre part par la beauté et le maintien altier de cette inconnue, Holopherne acquiesça et donna l’ordre aussitôt à ses hommes de laisser Yehoudit et sa servante aller et venir hors du camp chaque soir après la tombée de la nuit.

–Si tu dis la vérité et m’aides à prendre la ville, je ferai de toi ma femme ! dit-il à Yehoudit.

Mais Yehoudit, chaque soir, quand elle se rendait auprès des assiégés, les exhortait au courage et à la persévérance, faisant informer Ouzi que le succès de sa première démarche autorisait tous les espoirs.

Le troisième soir, Holopherne convia la « transfuge » à un tête-à-tête sous sa tente et interdit à ses hommes de le déranger sous n’importe quel prétexte. Une table était dressée sous sa tente seigneuriale, chargée de mets les plus appétissants et de vins les plus rares. Mais Yehoudit les déclina, tenant essentiellement, insista-t-elle, à se nourrir des aliments qu’elle avait elle-même préparés et apportés. Or, les fromages de Yehoudit avaient certes bon goût, mais ils étaient fort salés ; quant aux vins qui les accompagnaient, tentateurs pour la soif ravivée du conquérant, ils étaient vieux et forts. L’ivresse vint vite, puis la torpeur, et Holopherne partit au royaume des rêves.

« Donne-moi la force ! juste cette fois-ci ! », pria Yehoudit, usant de la formule même que Samson avait rendue inoubliable. Puis, faisant appel à tout son courage, elle prit l’épée du général et l’en frappa de toutes ses forces.

Holopherne, ainsi, perdit définitivement... sa tête. Cette tête, Yehoudit l’enveloppa dans son voile et, peu de temps plus tard, quitta le campement en compagnie de sa servante et, mine de rien, alla vers la ville, faisant semblant d’agir comme aux soirs précédents. Mais cette fois-ci, elle demanda aux sentinelles de la faire entrer et elle se rendit sur-le-champ chez Ouzi, lui montrant le cadeau qu’elle lui avait apporté.

Sans perdre de temps à écouter de vains éloges, elle interrompit l’enthousiaste commandant : « Nous n’avons pas de temps à perdre ! Donne immédiatement l’ordre de partir à l’assaut. Les soldats d’Holopherne vont perdre la tête lorsqu’ils courront avertir leur chef et le trouveront... sans tête. Dans leur désarroi, il est probable qu’ils prendront la fuite, et la victoire sera nôtre. »

Il en fut fait ainsi, et les prévisions de Yehoudit se réalisèrent. Béthul put à nouveau respirer, grâce à la bravoure et à la foi d’une « faible femme ».

s’

Le mois de TEVET

Tévet est le 10ème mois du calendrier juif, en comptant à partir de Nissan. Son nom, qui est mentionné dans le livre d’Esther, vient de Babylonie, et partage la racine du mot hébreu tov, qui signifie « bien ». Ce mois commence avec les derniers jours de ‘Hanouka. En intériorisant le message des lumières toujours plus nombreuses de la ménorah – qui nous rappellent la suprématie du bien sur le mal –, nous sommes capables de révéler le bien caché dans nos vies et dans le monde qui nous entoure.

Le 5 Tévet 1987

Ce jour marque la fête ‘hassidique de Didane Natsa’h qui célèbre la délivrance en 5747 (1987) d’une décision de la Cour fédérale américaine plaçant l’imprimatur juridique des États-Unis sur la propriété exclusive et totale par le mouvement ‘Habad-Loubavitch de la grande bibliothèque et collection de livres de Torah et de manuscrits des Rabbis de ‘Habad. « Le jour où “notre côté fut victorieux” (Didane Natsa’h) ouvertement, à la vue de toutes les nations (à la Cour fédérale) au sujet des livres et des manuscrits de nos Rabbis, dans la bibliothèque de Loubavitch. » (Note du Rabbi de Loubavitch dans le discours du mardi 5 Tevet 5747)

Le

10

Tévet Jérusalem encerclée

Des années durant, D.ieu avait envoyé Ses prophètes pour avertir Israël de la destruction prochaine de Jérusalem et du Saint Temple s’ils ne s’amendaient pas. Mais ils tournaient en dérision ces saints hommes, les accusant d’être porteurs de « fausses prophéties de malheur », voués à démoraliser la nation. Ils allèrent même jusqu’à assassiner l’un des prophètes. Puis cela finit par arriver. Le dixième jour du mois juif de Tévet, en l’an 3336 après la création (425 avant l’ère commune), les armées de l’empereur de Babylone Nabuchodonosor assiégèrent Jérusalem. Dans Sa longanimité, D.ieu retarda la destruction pour donner aux Juifs encore une chance de se repentir. Il envoya plusieurs fois le prophète Jérémie avertir Sa nation, mais ils eurent la folie de le jeter en prison. C’est ainsi que 30 mois plus tard, le 9 Tamouz 3338, les murs de la ville furent percés, et le 9 Av suivant, le Temple fut détruit et le peuple juif exilé. Parmi les jeûnes observés par les Juifs, le 10 Tévet a ceci d’unique qu’il est observé même quand il tombe un vendredi, bien qu’il interfère alors dans une certaine mesure avec les préparatifs du Chabbat. Il est considéré comme étant le début de la chaîne des événements qui conduisirent à la destruction du Temple et aux exils ultérieurs, chose dont nous n’avons jamais complètement récupéré, parce que même lorsque le Temple fut reconstruit, il ne retrouva jamais sa gloire originelle. Le 10 Tévet commémore également deux événements tragiques qui se produisirent à proximité de cette date, et dont il est fait mention dans les prières de Seli’hot du 10 Tévet.

Le 8 Tévet : la traduction de la Torah en grec Dans son désir de faire traduire la Torah en grec (à la suite d’une tentative infructueuse 61 ans auparavant), l’empereur égypto-grec Ptolémée rassembla 72 sages de la Torah, les séquestra dans 72 pièces séparées et ordonna à chacun d’eux de produire une traduction de la Torah. Le 8 Tévet de l’an 3515 (246 avant l’ère commune), ils produisirent 72 traductions identiques. Ce fut d’autant plus miraculeux qu’en 13 points du texte les traducteurs divergèrent délibérément de la même façon de la traduction littérale. Malgré les

miracles, les rabbins ont considéré cet événement comme l’un des jours les plus sombres de l’histoire juive, le comparant au jour où les Juifs firent le Veau d’or. Traduire la Torah n’est certes pas en soi une mauvaise chose. Moïse avait lui-même traduit la Torah en 70 langues. Mais, contrairement à cette entreprise divinement prescrite, c’était là un projet humain, à l’initiative d’un souverain mortel. En tant que tel, il pouvait devenir un « veau d’or », un véhicule pour la vérité divine défini par l’homme. Au lieu de se conformer fidèlement à leur contenu sacré, les « vêtements étrangers » pourraient permettre la distorsion du sens original de la Torah. Et de fait, la traduction grecque aida les Juifs hellénistes à incorporer la culture grecque à la vie juive, transformant la Sainte Torah en un livre de sagesse quelconque parmi d’autres au sein de la grande bibliothèque de Ptolémée.

Le 9 Tévet : décès d’Ezra le Scribe Ezra le Scribe quitta ce monde le 9 Tévet de l’an 3448 (313 avant l’ère commune), 1000 ans exactement après le don de la Torah sur le mont Sinaï. C’est lui qui dirigea le retour du peuple juif à la Terre d’Israël après l’exil babylonien. C’est aussi lui qui supervisa la construction du Second Temple. Il aida également à mettre un terme à la vague de mariages mixtes qui frappa les Juifs à cette époque. En tant que chef de la Grande Assemblée, il établit le canon des 24 livres des Saintes Écritures (le Tanakh) et instaura un ensemble de lois et de pratiques parmi lesquelles la prière telle que nous la connaissons, garantissant la perpétuation du judaïsme authentique au sein du peuple juif jusqu’à nos jours.

Un composite de tristesse Bien que le 8 et le 9 Tévet aient été établis comme des jours de jeûne distincts, les rabbins les réunirent au jeûne du 10 Tévet, mentionné dans la Bible par le prophète Ézéchiel comme étant un jour de deuil, afin que le mois ne soit pas plein de tristesse et de deuil. Dans le même esprit, à notre époque, le 10 Tévet est devenu le jour où le kaddish est dit pour les victimes de l’Holocauste, dont le jour du martyre est inconnu pour la plupart. Une ancienne coutume juive, qui fut ravivée par le Rabbi, Rabbi Mena’hem Mendel Schneerson, de mémoire bénie, est d’adresser à la communauté en de tels jours de jeûne des paroles d’inspiration qui incitent l’âme au repentir.

24 Teveth Hilloula de Rabbi Chneour Zalman de Liadi - Baal HaTanya

Rabbi Chnéour Zalman Baroukhovitch, fils de Rabbi Baroukh et de la Rabbanit Rivka, naquit le 18 Eloul 5505 (1745). Descendant en droite ligne du Maharal de Prague, l’arbre généalogique de sa famille remonte au roi David. Le Baal Chem Tov, par la bénédiction de qui cette naissance se produisit, indiqua aux parents de quelle façon il fallait éduquer l’enfant. Son âme, en effet, issue du monde spirituel d’Atsilout, descendait sur terre pour la première fois, avec la mission de traduire son propre enseignement dans les termes de la raison. À un an, l’enfant parlait déjà comme un adulte. Régulièrement, le Baal Chem Tov était, à sa demande, tenu informé de tout ce qui le concernait. Très tôt, les qualités intellectuelles de Rabbi Chnéour Zalman furent reconnues. À deux ans, il témoignait d’une mémoire hors du commun et d’une intelligence fabuleuse. À trois ans, il fut conduit chez le Baal Chem Tov, qui lui coupa les cheveux pour la première fois et le bénit. Par la suite, il ne devait plus

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jamais le revoir. À cinq ans, sa connaissance de la Torah était immense. Il pouvait expliquer clairement le passage du Talmud le plus ardu. Déjà, lors de sa Bar Mitsva, les plus grands érudits le déclarèrent apte à discuter la Loi et lui décernèrent le titre de « Gaon ». Il se maria, en 5520 (1760), avec la Rabbanit Shterna, fille de Rabbi Yéhouda Leïb Segal et de la Rabbanit Beïla. Le beau-père de Rabbi Chnéour Zalman, un important érudit de la communauté de Vitebsk, appartenait aux mitnagdim et fit souffrir son gendre, lorsqu’il devint un ‘hassid. Rabbi Chnéour Zalman s’installa dans la région de Vitebsk et fut conduit, dans un premier temps, à rechercher le bien-être de ses frères juifs, qu’il engagea à constituer des colonies agricoles. Là, ils pouvaient vivre à l’abri des souffrances que leur imposaient les non-juifs. De plus, ils pouvaient, de la sorte, être exemptés de certains impôts. Pour réaliser tout cela, il acheta des terres avec l’argent qu’il avait reçu pour son mariage. Là, il installa de nombreuses familles juives et nomma également des professeurs pour leur enseigner la Torah.

La philosophie 'Habad De 5518 à 5523 (1758 à 1763), Rabbi Chnéour Zalman mit au point les idées fondamentales de son système philosophique, basé sur l’amour et la crainte de D.ieu provoqués par une réflexion profonde. Son enseignement ensuite structuré à partir de la ‘Hassidout, sur l’ordre du Maguid qui, dans un premier temps, refusa de l’orienter dans le service de D.ieu et lui demanda sde bâtir son propre système. En effet, il se rendit chez le Maguid de Mézéritch peu après, en 5524 (1764). Il hésita un moment entre Vilna et Mézéritch, puis, considérant qu’auprès du Gaon de Vilna, il se consacrait à l’étude, dans laquelle il était déjà versé, il décida d’aller chez le Maguid, afin d’apprendre à prier. Il devint aussitôt son ‘hassid. Son maître le nomma Maguid de Lyozna en 5527 (1767), puis le chargea, en 5730 (1770), de rédiger le Choul’hane Aroukh, dont il commença immédiatement la compilation. Après la disparition du Maguid, Rabbi Chnéour Zalman introduisit la ‘Hassidout ‘Habad et s’engagea dans la défense de l’enseignement du Baal Chem Tov, contesté par les mitnagdim. A ce titre, il fonda, en 5532 (1772), sa yéchiva à Lyozna. L’accès en était réservé à ceux qui avaient déjà accumulé d’énormes connaissances, aussi bien dans la partie législative de la Torah que dans la Kabbalah. Il se rendit, en 5534 (1774), en compagnie de Rabbi Mena’hem Mendel de Horodok, chez le Gaon de Vilna, qui refusa de les recevoir. Il sortit ensuite vainqueur de la grande confrontation de Minsk, en 5543 (1783), puis de celle de Chklov. Parallèlement, son enseignement reçut une diffusion de plus en plus large. Il rédigea le Choul’hane Aroukh, dont la première partie, les « Lois de l’étude de la Torah », fut publiée en 5554 (1794). Pour ce qui est de la ‘Hassidout, son système de pensée est exposé dans son

œuvre monumentale, le Tanya, « Loi écrite de la ‘Hassidout », d’abord diffusée sous forme manuscrite, puis imprimée en 5557 (1797). En outre, une large compilation de ses commentaires se trouve dans deux importants volumes, « Torah Or » et « Likoutei Torah ». Le Tséma’h Tsédek, son petit fils, publia le « Torah Or » en 5597 (1837) et le « Likoutei Torah » en 5608 (1848).

Une ère nouvelle après le 19 Kislev

Il fit alors l’objet d’une dénonciation de la part de ses opposants. En effet, il était responsable, en Russie, de la collecte des fonds pour soutenir la communauté ’hassidique de Terre Sainte, dirigée par Rabbi Mena’hem Mendel de Vitebsk. Or, Erets Israël était alors sous domination turque et la Turquie était l’ennemi de la Russie. Il fut donc arrêté, en 5559 (1799), le lendemain de la fête de Souccot, puis emprisonné à Pétersbourg, dans la forteresse Pétropavlov. Son incarcération sema le désarroi parmi les ‘hassidim ‘Habad et sa première réaction fut de leur écrire une lettre pour leur interdire tout acte de vengeance. Il fut libéré le mardi 19 Kislev, date qui est devenue le Rosh Hachana de la ‘Hassidout, un jour où l’on ne dit pas les ta’hanoun. Par la suite, son enseignement se diffusa largement. Deux ans plus tard, il fut de nouveau convoqué à Pétersbourg, le lendemain de Souccot. Il fut libéré au milieu de la fête de ‘Hanouccah et quitta Pétersbourg le 11 Mena’hem Av 5561 (1801) pour s’installer à Lyadi. Rabbi Chnéour Zalman prit position contre l’invasion française de la Russie, conscient de l’influence néfaste qu’elle aurait sur les Juifs. Poursuivi par les armées de Napoléon Bonaparte, fortes de quarante mille hommes, il dut s’enfuir, sur le conseil du général Nébrowsky et quitter Lyadi, la veille du Chabbat qui bénit le mois d’Eloul 5572 (1812). Avec sa famille et de nombreux ‘hassidim, il erra d’une ville à l’autre et arriva, le 12 Tévet 5573 (1812) dans le village de Pyéna, près de Koursk. C’est là qu’il quitta ce monde, à l’issue du Chabbat, veille du dimanche 24 Tévet (le 26 décembre 1812). Il repose à Haditch près de Poltava. Rabbi Chnéour Zalman eut trois fils et trois filles. Ses trois fils furent Rabbi Dov Ber, qui lui succéda, Rabbi ‘Haïm Avraham et Rabbi Moché. Tous trois se consacrèrent en particulier à la diffusion des écrits de leur père. Ses trois filles furent la Rabbanit Freïda, la Rabbanit Devorah Léa, mère du Tséma’h Tsédek, qui offrit sa vie en échange de celle de son père à la suite d’une accusation portée contre la ‘Hassidout auprès du tribunal céleste, et la Rabbanit Ra’hel.

Le jeûne du 10 Tevet

Le jeûne du 10 Tevet (‘assara beteveth) est l’un des quatre jeûnes institués par les prophètes. Il correspond au « jeûne du dixième mois » évoqué par le prophète Zekharya (8-19)

Ce jeûne commémore le début du long et pénible siège de Jérusalem par le Roi babylonien Nabuchodonosor qui commença le 10 Tevet 3336. Il se termina le 17 Tamouz 3338 lors qu’une brèche fut ouverte dans la muraille de Jérusalem. Le 9 Av de cette année, le Temple fut détruit et le peuple juif fut exilé en Babylonie pendant 70 ans

C’est donc un jour de jeûne, de deuil et de repentir afin de réveiller les coeurs et de les guider vers la techouva. Le jeûne sera un souvenir de nos fautes ainsi que des fautes de nos ancêtres puisque nous sommes affligés des mêmes malheurs qu’eux (exil).

L’évocation de ces souvenirs doit nous inciter à nous améliorer et ainsi hâter la venue de Machia’h.

Lecture de la Torah le vendredi après-midi

C’est le seul jeûne (parmi les 4 institués par les prophètes) qui peut tomber un vendredi et qu’on ne déplace pas (malgré que le vendredi soit nécessaire pour se préparer pour le Chabbat), contrairement aux 3 autres jeunes qui seront repoussés à Jeudi ou Dimanche s’il tombe Chabbat (et non à vendredi).

C’est donc le seul jour ou l’on peut lire la Torah un vendredi après-midi, puisqu’on sort la Torah à la prière de min’ha ces jours de jeûne.

Le 10 Tevet de nos jours

En Israël, le 10 Tevet a été désigné par le Grand Rabbinat comme jour du Kaddish public, en souvenir des victimes de la Shoah, dont le lieu et la date du décès sont pour la plupart inconnus. Aussi sont associéstousceuxqui auraientpéri de façon tragique, sans qu’il y ait quiconque pour réciter spécifiquement le kadish.

Qui est concerné par ce jeûne ?

Toute personne en bonne condition physique doit jeûner pour ce jeûne, les hommes à partir de 13 ans et les femmes dès l’age de 12 ans. Cette obligation commence au lever du jour et se termine à la sortie des étoiles

cas du malade

Un malade (même qui n’est pas en danger), un convalescent (s’il est encore faible), les personnes âgées et les gens faibles (pour qui le jeûne est pénible) ainsi qu’une femme 30 jours minimum après l’accouchement (si la femme en ressent vraiment le besoin, elle peut ne pas jeûner jusqu’à 2 ans après l’accouchement) sont dispensés de jeûne (même une partie de la journée). Cependant, ils mangeront alors discrètement.

Le cas de la femme enceinte

Une femme enceinte, dès que la grossesse devient reconnaissable, est également dispensée même si elle n’est pas gênée par le jeûne. Avant que la grossesse ne se voit, dès besoin, elle sera dispensée (après consultation d’un rabbin).

Le cas des mineurs

Les garçons de moins de 13 ans et les filles de moins de 12 ans sont totalement dispensés de jeûner, même une partie de la journée.

Les Permissions

Pour ces jeûnes, il est possible de se laver, de se parfumer, de porter des chaussures en cuir et d’avoir des rapports conjugaux.

Se brosser les dents

Il n’est pas convenable de se rincer la bouche pendant un jour de jeûne, comme nous le faisons le matin au réveil. Certains avis permettent de le faire, jusqu’à une quantité de Revi’it (8,1 cl).

A notre époque, une personne habituée à se brosser les dents chaque matin avec du dentifrice, et qui ne supporterai pas de ne pas le faire pendant un jour de jeune, ou une bien personne de mauvaise haleine si elle ne se brosse pas les dents avec du dentifrice, pourra dans tous les cas, se brosser les dents pendant un jour de jeûne, en respectant les 2 conditions suivantes :

1- Ne pas introduire une quantité d’un Revi’it (8,1 cl) d’eau en une seule fois.

2- Veiller à tout recracher sans avaler la moindre goutte d’eau.

Le
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Né à Cordova, Espagne, 1135. Décédé au Caire, Égypte, 1204. Populairement connu comme le Rambam (d'après les initiales de son nom) et Maïmonide (en grec pour "fils de Maïmon). Hala'histe, commentateur, philosophe. Rambam reçu sa première leçon de Tora de son père, un illustre érudit qui retrace son ascendance jusqu'à Rabbi Yéhouda HaNasi, un compilateur de la Michna, et du Roi David. Quand il avait 13 ans, Cordova fut conquise par les Almonhads, une secte musulmane fanatique. La famille était forcée de fuir, errant d'un endroit à l'autre, restant finalement à Fez, Maroc. En 1165, Rambam s'installa au Caire, où il trouva refuge et la liberté de religion. À l'âge de 23 ans, Rambam commença à écrire ses commentaires sur la Michna, Pérouch Hamichnayot, en Arabe. Quand son frère David, qui supportait la famille entière, périt en mer. Rambam commença à étudier la médecine et devint physicien en écrivant. Il fut désigné comme docteur de la cour du Sultan Saladin. Il utilisa son influence pour aider ses paires Juifs. Vers 1170, le Rambam commença d'écrire son monumental Michné Tora, un inventaire de toutes les Lois Juives extraites du Talmud et les travaux des Géonim. Des centaines de milliers de Juifs à travers le monde étudient quotidiennement un ou plusieurs chapitres du Michné Tora. Le Séfer HaMitswoth de Rambam, écrit en Arabe, énumère et explique les 613 préceptes de la Tora. En 1185, Rambam a écrit un traité philosophique majeur, Moré Névou'him ("Guide du Perplexe"). Il s'adresse aux personnes qui étaient déroutées par les contradictions entre les enseignements de la Tora et la philosophie d'Aristote. Rambam démontre qu'il n'y a pas de conflit entre les deux, si leurs fondements sont compris et interprétés correctement. Le livre a éveillé la controverse. Le Rabbin Chlomo à Montpellier, Provence fut rejoint par de nombreux érudits dans son opposition de l'étude de philosophie en générale et de Moré Névou'him en particulier. En dépit d'un accort hargneux, Rambam est resté une autorité incontesté en Tora.

Rabbi Ya'aqov Abou'hatsera

Né à Tafillalt, Maroc, 1808 et décédé à Dimanhour, Égypte, 1880. Kabbaliste, commentateur de Tora, Halakhiste. Le Rabbin Massoud père du Rabbin Ya'aqov Abou'hatséra, était le Chef Rabbin de la province de Tafilalet. Rabbin Ya'aqov Abou'hatséra occupa la position de son père après sa mort. Il fut au rabbinat jusqu'à peu de temps avant sa mort. Le Rabbin Ya'aqov était un kabbaliste renommé pour sa piété et accoutumé à faire des miracles. On dit qu'Éliyahou Hanavi lui est apparu. Il aimait la solitude et [à un moment] n'a pas quitté le bet midrache (salle d'étude) toute une semaine, excepté le vendredi soit. Il fut un maître en charité, et sa maison était grande ouverte pour les invités. Durant l'hiver 1879, le Rabbin Abou'hatséra se prépara pour aller en Érets Israël. Cependant, arrivé à la ville d'Alexandrie, en Égypte, il raconta à ceux qui étaient avec lui qu'il a eu une révélation en rêve qu'il allait mourir le prochain Chabath. Il leur dit également qu'il avait accepté le décret divin. Il est décédé le dimanche. Le Rabbin Abou'hatséra a laissé quatre fils vertueux. Les nombreux descendants de renom du Rabbin Abou'hatséra, inclut son petit-fils Yisraël Abou'hatséra, connu sous le nom de "Baba Salé". Ses travaux écrits inclus des commentaires de Tora et des travaux d'éthique (pour la plupart de nature kabbalistique) et des responsa (réponses) sur les lois de dédommagements et de problèmes financiers sous le titre de "Yorou Michpate'ha Lé'Ya'aqov".

Rabbi Moché ben Maimon (Maïmonides)

IDEES CREATIVES - HIVER

IDEES CREATIVES - HANNOUKA

Tout d'abord, une question se pose : comme tout dans ce monde dépend de la Providence divine et est voulu pour la réparation de l'homme et du monde, il est donc certain que la nature de la femme ne lui permet pas de supporter la critique. Pourquoi une telle disposition ? Quelle est sa signification ? Pourquoi la nature de la femme est-elle si sensible à ce propos ? Pourquoi n'a-t-elle pas une âme propre à supporter les remontrances ?

Le principe du miroir

J'ai entendu cette réponse à cette question de mon maître, le Rav Éliézer Berland chelita. Alors que j'étais encore un jeune homme, le lui avait demandé de me au sujet de la paix domestique. Il me donne deux conseils fondamentaux : - Selon le Arizal, la femme est le miroir de l'homme.

Par conséquent, tout ce que je vois chez ma femme, une incapacité ou un défaut quelconque, indique un message qui m'est destiné. - Je dois toujours m'abstenir de critiquer ma femme, même si elle commet la pire des transgressions ou la chose la plus ignoble. Il est nécessaire de souligner que le message qui m'est destiné s'applique à tous les domaines ; à celui des relations entre l'homme et Hachem (D-ieu) et aux défauts à corriger dans ma spiritualité.

Je vois alors chez ma femme, comme dans un miroir, les défauts que je possède. Dans d'autres domaines à corriger, ma femme me montre souvent simplement la qualité de ma relation envers elle. Par exemple : si je la respecte vraiment, elle me respecte aussi. En revanche, si elle ne me respecte pas, cela indique que je ne la respecte pas non plus. Si j'accorde à ma femme la première place dans mes préoccupations, elle m'accordera aussi la première place dans les siennes, et ainsi de suite.

Ces deux conseils fondamentaux dépendent l'un de l'autre. En effet, puisque l'homme voit que chaque défaut de sa femme est un reflet de lui-même, il ne doit pas essayer de corriger sa femme en la critiquant, mais il doit réfléchir sur lui-même, chercher comment il est affecté par ces insuffisances et les corriger. Ensuite, le défaut se corrigera automatiquement chez sa femme. Lorsque le principe du miroir est connu, il devient alors facile de se garder de formuler la moindre des critiques, même pour la plus grande faute commise, car l'homme apprend une leçon de chaque défaut constaté chez sa femme, en se bornant à corriger chez lui ce qu'il voit chez elle.

Voici la règle : la Saint béni soit-Il montre à l'homme chez sa femme ce qu'il doit corriger. Il doit apprendre une leçon de chaque défaut et erreur constatés chez sa femme pour les corriger. C'est comme un homme se tenant devant un miroir et voit sa silhouette reflétée avec ses défauts. Il est évident que les défauts n'appartiennent pas au miroir, mais qu'ils proviennent de lui. S'il voit son col tordu, il ne chercher pas à corriger le miroir, mais le col en question. Ainsi, le mari voit chez sa femme ce qu'il doit lui-même corriger. Il doit savoir qu'elle n'est qu'un miroir et que c'est à lui de se corriger.

Voilà la réponse à notre question : pourquoi la Créateur créa-t-Il la femme si sensible à la critique ? C'est que le Créateur béni soit-Il ne veut pas que le mari critique et

corrige sa femme, mais qu'il se corrige lui-même ! Si le Créateur avait voulu que le mari corrige sa femme, Il aurait donné à la femme une âme propre à supporter les remontrances ; cependant, Il ne veut pas que le mari critique sa femme. Le Créateur veut qu'il voie chez elle ce qui nécessite réparation et qu'ainsi, il soit poussé à se corriger. Il a donc créé la femme de telle façon que lorsque le mari la critique, elle ne peut l'accepter et toute la paix du ménage s'effondre. Par conséquent, la seule solution pour corriger les insuffisances constatées chez la femme consiste, pour le mari, à se corriger lui-même, comme il le ferait devant un miroir.

Cela est aussi la réponse essentielle à la question : comment le mari corrige-t-il sa femme ?

Il doit savoir que lorsqu'il se corrige, il corrige sa femme et cela, sans qu'il ait besoin de prononcer un seul mot à ce sujet ! En fait, tout le mariage est dirigé vers ce but : le mari doit se corriger et c'est la raison pour laquelle les hommes sont obligés d'observer le précepte du mariage, tandis qu'une femme qui veut rester seule n'est pas tenue, en principe, de se marier. Il est donc clair que le mariage fut institué seulement pour l'homme.

On peut dès lors comprendre cet enseignement du Arizal : la femme est déjà réparée et ne se réincarne que parce qu'elle est forcée de descendre dans ce monde pour réparer son mari. Chaque femme est donc “programmée” pour accomplir ce projet : le repentir de son mari. Chaque erreur, défaut et insuffisance dans la spiritualité du mari, cause une réaction automatique et prévisible de sa femme. À l'opposé, tout bien, vertu et élévation du mari, cause aussi une réaction automatique et prévisible chez la femme.

Réfléchir et comprendre

Puisque la femme est le miroir de son mari, ce dernier doit apprendre à l'observer.

Comment doit-il interpréter ce qu'il voit et parvenir aux bonnes conclusions ? Afin de nous faire comprendre, nous citerons plusieurs exemples concrets où la femme sert de miroir à son mari et chaque lecteur ajoutera de lui-même ce qui lui correspond en priant Hachem qu'Il l'aide à reconnaître le message divin dans chaque défaut perçu chez sa femme.

1) Le Créateur dirige le monde entier selon le principe de mesure pour mesure (mida kénégued mida) et chaque juif est appelé l'ami de Saint-béni soit-Il, comme dans le Cantique des Cantiques où l'assemblée d'Israël est appelée “Mon amie.” Le Créateur montre donc à l'homme ce qu'Il

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La Paix Domestique d’après Rav Shalom Arouch chlit’a

pense de lui par l'intermédiaire de sa femme. Par exemple, si sa femme ne l'écoute pas, c'est le signe qu'il n'écoute pas le Saint béni soit-Il. Si elle ne l'honore pas, c'est qu'il n'honore pas Hachem béni soit-Il, et ainsi de suite.

2) De même, le Créateur procède par allusions pour montrer au mari ce qu'il doit corriger, par l'entremise de sa femme. Par exemple, si la femme est coléreuse, il doit travailler sur la colère. Si sa femme néglige un certain devoir, c'est qu'il le néglige aussi. Si sa femme est impudique, c'est parce qu'il regarde lui-même des femmes impudiques et ainsi de suite.

3) Le Créateur procède aussi par allusions en utilisant toutes les situations de la paix domestique. Par exemple, un mari orgueilleux est contredit et méprisé par sa femme. Un mari débauché est fuit par sa femme qui ne supporte pas d'être touchée par lui, etc. Face à une paix domestique compromise, le mari doit automatiquement réfléchir et comprendre quel est son travail dans ce monde et donc se corriger.

4) La femme montre aussi à son mari quelle relation il entretient avec elle, comme il est dit (Proverbes 27:19) : “Comme dans l'eau le visage répond au visage, de même le coeur de l'homme répond à l'homme.” Ainsi, sa conduite lui montre donc exactement la vraie relation qu'il a envers elle. S'il la traite vraiment comme une reine, il verra qu'elle le traite vraiment comme un roi.

5) Nos Sages de mémoire bénie, ont enseigné que celui qui a une “mauvaise femme” ne verra pas l'Enfer. On

s'interroge dans la Guémara sur la leçon à en tirer et on répond qu'il doit l'accepter avec amour. C'est-à-dire que l'homme doit accepter avec amour le fait qu'il a une mauvaise femme et ainsi, sa punition de l'Enfer sera expiée.

J'ai entendu de mon maître, Rabbi Yits'haq Bender z.ts.l., qu'une femme n'est pas seulement appelée “une mauvaise femme” lorsqu'elle injurie ou frappe son mari, mais aussi lorsqu'elle cause le moindre désagrément chez son mari, comme celle qui est désordonnée, malpropre, etc.

Il est rapporté dans la Guémara Yévamoth 63 que même lorsqu'elle prépare un bon repas en lui tournant le dos afin de l'outrager, on la considère comme une “mauvaise femme.” De même, une femme qui est trop ordonnée et propre est aussi appelée “mauvaise” car il est difficile de vivre dans un musée.

Un mari ayant une telle femme et qui souffre d'elle de diverses manières, doit savoir qu'elle n'est pas “mauvaise” en-soi. S'il en souffre, c'est qu'il le mérite, car il n'y a pas de souffrance sans faute. Si le Créateur lui a donné une femme désordonnée, malpropre, coléreuse, offensante, etc. il le mérite et pourquoi devrait-il se plaindre auprès de sa femme ? Est-elle responsable des souffrances qui lui reviennent ? Elle n'est que le bâton du Saint béni soit-Il et au lieu de lui faire la morale, c'est lui qui devrait recevoir les reproches du Saint béni soit-Il, justifier le décret céleste, s'éveiller et se repentir.

À suivre

La Paix Domestique d’après Rav Shalom Arouch Chlit’a

Un sujet fondamental dans l’éducation des enfants est celui du lien qui existe entre les parents et les professeurs et autres éducateurs de leurs enfants. Peu importe le type d’établissement, une école, un Talmud-Torah, un séminaire ou autre, il y a toujours un lien à entretenir. Les parents doivent être actifs et en bons termes avec la (ou les) personnes responsables de l’éducation de leurs enfants.

Nous désignerons cette personne sous le nom d’enseignant afin de ne pas compliquer la lecture, mais il est question ici de toutes les personnes responsables de l’éducation : un Rav, un éducateur, une éducatrice aussi bien pour filles que pour garçons.

Premièrement, nous allons essayer d’expliquer en quelques points l’importance d’une bonne et saine relation entre parents et enseignants.

Gratifier l’enseignant

Il faut bien comprendre que l’enseignant se trouve en compagnie de l’enfant un nombre d’heures assez conséquent dans la journée. Il voit le comportement de l’enfant et connait son niveau scolaire. Si les parents n’ont pas une bonne relation avec le professeur, ils ne sauront pas ce qui se passe avec leur enfant durant les heures de cours. Les enfants sont la plus grande partie de la journée en compagnie de ce professeur et il est fort possible qu’il connaisse leur enfant plus encore qu’eux-mêmes. Ainsi, il est dommage qu’ils ne s’aident pas du professeur pour éduquer leur enfant, et inversement, il est dommage de ne pas aider le professeur à l’éduquer. C’est pour cette raison qu’il est indispensable d’entretenir une relation chaleureuse et cordiale entre parents et professeurs.

Durant toutes ces années, j’ai rencontré beaucoup de parents qui n’ont pas prêté attention à nouer des liens corrects et actifs avec les professeurs de leurs enfants et qui ne se sont pas intéressés, comme il aurait fallu, de ce qui se pratiquait au sein de l’établissement.

Pendant des années ils se sont imaginés que tout allait bien, et à un certain moment, l’amère réalité leur « explosa » en plein visage.

Soudain, ils découvrirent que leur enfant était dans une situation assez désespérée, et que s’ils avaient été présents depuis le départ, ils auraient pu empêcher cette situation de se produire. Même si cela ne leur avaient pas été dévoilé dès le début, ils l’auraient malgré tout découvert plus tôt. Ils auraient pu agir et essayer de sauver la situation au dernier moment. A présent que s’est produit tout ce qui s’est produit durant toutes ces années où ils ne savaient rien, ils ont besoin de miracles et un changement de la nature afin de sauver l’enfant.

Il est donc très important que les parents créent un lien solide avec l’enseignant de leurs enfants. Pour commencer, il faut beaucoup honorer le professeur et se conduire avec lui en faisant preuve de savoir-vivre et de reconnaissance pour tout le bien qu’il apporte aux enfants. Il faut lui donner des bénédictions à chaque occasion et le remercier pour tous les efforts qu’il fait pour les enfants. Ce rapport amical se construit avant tout grâce à la reconnaissance des parents pour le travail

accompli par le professeur. Cela est connu mondialement : lorsque l’on donne de bonnes appréciations au professeur, ce dernier ressent le lien positif qui se crée et se conduit en conséquence. Ainsi, il existe un dessin bien connu qui représente un enfant qui apporte une belle pomme rouge à son professeur. Il existe également des séances d’activités sur le judaïsme où les parents donnent à chaque fête une somme d’argent au professeur.

Ainsi, le professeur se sent redevable aux parents et aux enfants, et il s’investit d’autant plus.

Tout cela forme les prémices de la réussite des enfants au sein de l’établissement scolaire. Les enseignants doivent voir qu’il est important pour les parents que leurs enfants réussissent. Les parents de leur côté valorisent les efforts du professeur et sont prêts à tout donner pour la réussite de leurs enfants que ce soit du temps, des efforts ou de l’argent.

Porter une attention véritable

La deuxième étape est celle de l’intérêt que portent les parents à la situation de leur enfant et leur disposition à faire tous les efforts possibles pour sa réussite. Ils doivent toujours être en relation avec le professeur, et participer à toutes les réunions de parents d’élèves.

Malheureusement, il y a des parents qui, non seulement n’ont pas de relation avec le professeur, mais en plus ne prennent même pas la peine de venir aux réunions. Sont concernés par cette description le modèle de parents dont nous avons raconté l’histoire plus haut et qui risquent d’avoir de mauvaises surprises par la suite dans leur vie parce qu’ils ne savent pas du tout ce qui se passe avec leurs enfants. Il existe aussi des parents qui viennent aux réunions mais qui ne s’intéressent pas assez à ce qui se passe avec leur enfant. Ils ne veulent entendre que de bonnes choses et des compliments sur leurs enfants. Il leur suffit d’entendre que la situation de l’enfant est correcte pour qu’ils puissent apaiser leur conscience et continuer ainsi. Assurément, ces parents, dans le meilleur des cas, survolent les feuilles de contact, les bulletins de notes, ou l’agenda pour se rendre quitte de leur responsabilité. Pendant la réunion de parents d’élèves, ces parents-là se contentent d’écouter ce que le professeur a à dire et espèrent tout le long de la soirée que celui-ci ne leur imposera pas des choses supplémentaires à accomplir pour pouvoir ensuite retourner à leur routine quotidienne.

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Le Jardin d’éducation d’après Rav Shalom Arouch chlit’a

Le Jardin de la Foi d’après Rav Shalom Arouch Chlit’a

Cela signifie que ces parents-là n’ont ni l’envie, ni le temps, ni la force d’aider leurs enfants et de les faire avancer. Ils se contentent de les envoyer à l’école où ils savent que là-bas ils seront confiés à des « baby-sitters » qui leur donneront une éducation, ce qui leur permettra à eux de se débarrasser de ce joug et de les exempter de leur rôle afin d’oublier ce sujet au maximum.

Il est évident que ce n’est en aucun cas la marche à suivre pour réussir avec les enfants. Des parents qui veulent le bien de leur enfant, même s’il s’agit d’un enfant doué et excellent, doivent interroger le professeur afin d’obtenir le maximum d’informations sur leur enfant. Ils doivent lui demander quelles sont les choses qu’il faudrait améliorer ou arranger, car on peut toujours faire mieux. A plus forte raison s’il s’agit d’un élève qui ne réussit pas beaucoup, les parents doivent envisager les moyens à utiliser pour améliorer la situation. Ils doivent apprendre à insuffler la volonté, l’envie et la motivation chez l’enfant et lui donner les outils pour évoluer et s’épanouir.

« Dans le chemin que l’homme est déterminé à emprunter »

Toute chose dans la vie, on la reçoit comme on le veut. Si les parents veulent uniquement « s’acquitter de leurs obligations », sans intérêt véritable et sans être disposés

à faire des efforts, le professeur s’en rend vite compte et voit qu’il n’a en face de lui personne pour l’écouter et personne avec qui travailler. Il ne dira donc pas toute la vérité sur l’enfant, car à quoi cela servirait-il ? Le professeur sait que, de toute façon, les parents n’ont pas la volonté de se confronter aux problèmes ou de corriger ce qui doit être corrigé. L’attitude du professeur avec de tels parents s’adapte donc à ce qu’il a devant les yeux.

Si les parents n’ont ni la volonté, ni le temps, ni la force d’aider leur enfant, pourquoi le professeur se donnerait-t-il du mal ? Lui ferait son travail avec acharnement et eux non ? En revanche, si les parents veulent s’investir, cela donnera l’envie au professeur d’en faire autant.

Les parents doivent se poser la question : est-il logique que le professeur développe plus de volonté pour s’investir pour un enfant que ses propres parents ? Même le professeur le plus acharné a des forces limitées. En général, la plupart des professeurs ne sont pas si acharnés que cela, et en réalité les parents doivent supplier pour que celui-ci leur donne des informations afin qu’ils fassent un travail ensemble. À suivre...

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La foi et les traits de caractère

Nous avons étudié la gravité des défauts et expliqué comment ils proviennent du manque de foi. Pratiquement, il était possible d’écrire un livre entier pour chaque défaut. Pourtant, nous nous fions à l’entendement du lecteur qui comprendra de lui-même comment la foi est la voie ouverte à la réparation de tous les défauts et à l’acquisition des bonnes qualités.

Pour permettre au lecteur de travailler sur tous les traits du caractère et les corriger, nous mentionnons ici brièvement les points de la foi qui concernent les traits de caractère que nous n’avons pas développés :

L’orgueil. Celui qui croit n’a pas d’orgueil, car il sait que tout ce qu’il possède, toute sa réussite, sont des cadeaux du Créateur. L’appétit de manger. Celui qui croit n’est pas prisonnier de ses appétits, car il sait parfaitement qu’HaChem le nourrit, et non pas la nourriture.

La confiance. Celui qui croit a entièrement confiance en HaChem, car l’essentiel de la foi est de croire qu’HaChem veille et s’occupe de toi pour le mieux et que tu te trouves entre de bonnes mains.

L’indulgence. Celui qui croit est toujours indulgent, car il sait que la volonté du Créateur est qu’il soit indulgent et il réussit donc toujours, car HaChem est avec lui.

La joie. Celui qui croit est toujours joyeux, car la foi consiste à croire que le mal et la privation n’existent pas dans le monde, que tout est bien et que tout va vers le bien.

La flatterie. Celui qui croit est éloigné de toute flatterie, car il sait que les hommes ne sont que des marionnettes entre les mains du Créateur. Il ne craint ni ne flatte personne, car il est évident qu’il se trouve entre les mains du Créateur et que seul le Créateur décide de sa vie.

Les honneurs. Celui qui croit ne désire pas les honneurs et ne les recherche pas, car il sait que tout l’honneur appartient au Créateur.

La médisance. Celui qui croit ne médit ni ne parle d’autrui, car il connaît sa place en tant que créature qui ne peut décider ni juger qui est intègre et qui ne l’est pas, etc.

Mais la ville possède un Gouvernant dont l’une des fonctions est de juger Ses créatures et je refuse de jouer le rôle du Créateur pour juger les hommes et parler d’eux.

La dispute et le conflit. Celui qui croit est éloigné de toute dispute et conflit, car il accepte les épreuves qu’il subit comme provenant du Créateur. Par conséquent, il ne se laisse pas entraîner dans une dispute, mais fuit vers HaChem et ainsi la dispute prend fin.

La patience. Celui qui croit est patient dans la vie, afin d’obtenir ce dont il a besoin, pour lui-même comme pour les autres. Il sait que tout - quand et comment - provient du décret divin, dans les domaines matériels et spirituels ; que tout arrivera au temps propice, selon la volonté d’HaChem

Le dessinateur des qualités

Nous abordons à présent la méthode pratique pour travailler sur ses défauts et les corriger.

Il faut savoir que la connaissance intellectuelle ne suffit pas pour briser les défauts, mais que l’homme doit faire pénétrer son intellect dans son coeur, comme il est écrit (Deutéronome 4:39) : “Sache aujourd’hui et imprime-le dans ton coeur”. “Sache aujourd’hui” - c’est la connaissance intellectuelle, “Et imprime le dans ton coeur” - introduis dans le coeur ce que tu sais de l’intellect. Car tant que la connaissance demeure dans l’intellect,

elle n’est pas parfaite et l’homme ne se conduit pas d’après elle. C’est seulement lorsqu’il introduit la connaissance à l’intérieur du coeur, qu’il corrige son défaut, car le coeur est le dessinateur des traits de caractère, comme il est écrit : “Le rocher de mon coeur” (la racine hébraïque de rocher, tsour, est la même que celle de dessinateur, tsayar), par conséquent, la correction des défauts dépend de la connaissance du coeur.

En effet, beaucoup de sages et de génies possèdent des défauts, et certains ont même des défauts absolument exécrables en raison de leur coeur impur et souillé. En revanche, beaucoup de gens simples, qui ne sont pas des sages, possèdent des qualités merveilleuses à cause de leur coeur pur et intègre.

Introduire la connaissance du cerveau au coeur est possible par le biais de l’étude et de la répétition de tout ce qui a été dit à propos du défaut que l’on veut corriger. Par exemple, si on veut travailler sur la colère, on doit étudier dans les livres tout ce qui a trait à la disgrâce de la colère et au profit de la patience, et on étudiera dans ce livre comment tout est fondé sur la foi. On révisera son étude jusqu’à ce qu’elle s’enracine dans le coeur. Ensuite, on devra prier, car l’essentiel est la prière. En effet, lorsque l’homme prie pour une certaine chose, il introduit sa connaissance intellectuelle à l’intérieur de son coeur et c’est alors qu’elle devient parfaite. Dès lors, l’homme vit réellement la chose et se conduit selon sa connaissance, et c’est ce qui s’appelle avoir de bonnes qualités. Selon ce que nous avons appris, la racine de toutes les qualités est la foi, et nous comprenons donc que pour chaque défaut que l’homme veut corriger, il doit étudier sérieusement les règles de la foi qui concernent le défaut, puis prier pour cela. Il devra juger chaque jour jusqu’à quel point il est parvenu à maîtriser le défaut qu’il corrige. Il devra remercier le Créateur du monde pour chaque réussite de soumission du défaut, même partielle, et s’il faillit, il devra se renforcer et comprendre qu’il lui manque encore de nombreuses prières. Il devra se confesser, demander pardon et implorer le Créateur du monde pour qu’Il lui donne le mérite de prier le nombre de prières nécessaires pour briser définitivement le défaut, sans plus jamais faillir.

Lorsque l’homme suit cette voie, qu’il étudie consciencieusement dans ce livre, ou dans d’autres, sur les traits de caractère qu’il veut corriger ; qu’il prie chaque jour, demande d’accomplir ce qu’il a appris et détaille sa prière selon ce qu’il a étudié, il méritera alors d’introduire dans son coeur ce qu’il sait par l’intellect et conséquemment, il méritera de corriger ses traits de caractère et jouira d’une vie belle et heureuse.

Une puissante tranquillité d’esprit

Beaucoup se plaignent qu’après l’écoute des cours, l’étude des livres et même une multitude de prières, ils ne se transforment pas du tout. Par exemple, l’un est venu se plaindre d’avoir écouté un

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Le Jardin de la Foi d’après Rav Shalom Arouch chlit’a

Le Jardin de la Foi d’après Rav Shalom Arouch Chlit’a

enregistrement sur la colère, d’avoir pris à coeur les enseignements sur le sujet et que depuis longtemps déjà, il prie pour briser ce défaut et pourtant, les prières n’ont pas d’effet. Il prie en demandant de ne plus se mettre en colère mais malgré cela, il est toujours sujet à la colère. Que faire ?

Que se passe-t-il ici en vérité ? Quel est le problème ? Que manque-t-il à cet homme qui ne peut se changer, même par le biais de la prière ?

La réponse à cette question repose dans une causerie de rabbi Na’hman de Breslev (Likouté Maaran Tinyana, 10) : “Les hommes ne sont éloignés d’HaChem béni soit-Il et ne se rapprochent pas de Lui que parce qu’ils manquent de tranquillité d’esprit. L’essentiel est de raisonner sainement sur la finalité des affaires de ce monde-ci, des désirs physiques ou spirituels, comme la recherche de l’honneur, etc. et il est alors certain qu’on reviendra vers HaChem”.

Ces paroles saintes expliquent bien que la pièce manquante à l’homme dans son culte, c’est la tranquillité d’esprit. Celui qui est éloigné d’HaChem devra donc savoir qu’il manque de tranquillité d’esprit.

Comment la tranquillité d’esprit peut-elle lui permettre ‘de revenir certainement vers HaChem’ ? Pour comprendre cela, nous devons rapporter une autre causerie que rabbi Na’hman a exprimée sur le même sujet (47) : “Il est nécessaire de se dominer et de consacrer du temps pour méditer sur les actions entreprises dans le monde et se demander s’il est convenable de passer du temps à de telles actions. On ne comprend pas la folie de ce monde parce qu’on ne bénéficie pas de tranquillité d’esprit et de la conscience nécessaires. Et même si on parvient parfois à une certaine tranquillité d’esprit, elle ne dure pas et aussitôt après elle disparaît avec la connaissance, et ce peu de tranquillité d’esprit n’est pas assez puissant. Cependant, si l’homme jouissait d’une forte et puissante tranquillité d’esprit, il comprendrait que tout n’est que folie et vanité”.

Nous trouvons dans cet entretien un enseignement très utile et qui éclaire les yeux !

En effet, il y est écrit que celui qui n’a pas de tranquillité d’esprit, est privé de connaissance (da’at). Nous apprenons d’ici que l’homme ne possède la connaissance que lorsqu’il bénéficie de la tranquillité d’esprit. Cela est compréhensible, car la confusion ne peut s’appeler connaissance. Il nous faut comprendre que toutes les confusions - la multitude des idées, les différents avis que l’homme possède, ses changements d’opinions - tout cela définit la confusion de la connaissance. C’est-à-dire que dans la pratique, l’homme est privé de connaissance (da’at). Car la connaissance implique la tranquillité de l’esprit. Il sait alors clairement où est la vérité dans chaque situation, quelle est sa finalité, ce qu’il doit faire, quelle est la juste voie : tout cela s’appelle la connaissance.

Même lorsque qu’il reste chez l’homme des zones d’incertitudes, tant qu’il les reconnaît et qu’il sait qu’il doit les clarifier pour décider où est la vérité dans tel ou tel cas, cela aussi s’appelle la tranquillité d’esprit, car l’homme sait clairement que dans tel ou tel domaine, il ignore encore où est la vérité.

Or, cet homme qui prie pour la colère, ou un autre qui prie pour la paix domestique, pour la joie, pour la protection de son regard, ou pour toute chose, doit posséder la tranquillité d’esprit avant la prière. Et sa tranquillité d’esprit doit être absolument claire, pour que son intellect soit tranquille et puissant afin de reconnaître la vérité et la volonté d’HaChem, et pour que rien au monde ne le fasse dévier de cette vérité. C’est seulement alors qu’il pourra prier et demander à HaChem de mériter de vivre d’après cette intelligence. Souviens-toi de ces quatre mots : intelligence, tranquillité, force et puissance, selon les paroles de

rabbi Na’hman.

L’explication de ce qui précède est simple : l’action de la prière consiste à faire pénétrer la connaissance à l’intérieur du coeur, comme il est écrit : “Sache aujourd’hui et imprime-le dans ton coeur”. Si l’esprit de l’homme n’est pas suffisamment tranquille, s’il est encore la proie des confusions et des doutes sur la vérité, lorsqu’il prie, il introduit pratiquement une connaissance confuse à l’intérieur du coeur, et par conséquent, il faillit dans l’épreuve. Car, bien qu’il prie, ses doutes ne le quittent pas et c’est par là que le mauvais penchant se saisit de lui.

En revanche, lorsque l’homme possède une connaissance tranquille et assurée, la prière introduit sa connaissance à l’intérieur du coeur et elle devient parfaite, comme il est dit ‘Tu as acquis la connaissance (da’at), que te manque-t-il ?’ Il vit selon cette connaissance claire et tranquille, et le mauvais penchant est impuissant à se saisir de lui et à le faire tomber.

A quoi cela est-il comparable ? A un homme qui construit un mur d’enceinte pour se protéger des ses ennemis. Si le mur est parfait et sans failles, il sera efficace et le protégera devant toute tentative d’assaut. Cependant, si ce mur a des failles à plusieurs endroits, bien qu’il soit épais et solide, l’ennemi pénétrera par ces failles et le mur ne servira à rien.

L’intellect est le mur de l’homme. Notre saint maître (Likouté Maaran Tanina, 8) rapporte que l’intellect est un mur devant les appétits, et lorsque l’homme tranquillise son intellect et l’introduit au sein de son coeur, c’est comme s’il construisait un mur parfait et sans failles. Cependant, s’il ne tranquille pas sa conscience, même s’il prie il ne construit réellement qu’un mur avec des failles, et il n’est donc pas surprenant qu’il se mette de nouveau et encore en colère, qu’il faillisse dans la paix domestique, etc.

Prenons par exemple le sujet de la colère : l’homme prie vraiment sur sa colère mais s’il était honnête avec lui-même, il reconnaîtrait qu’au moment même où il prie, il n’est pas encore certain que rien au monde ne le mettra en colère ! Et s’il médite sur ce sujet, il verra que selon sa connaissance il existe encore des cas où il ressent le besoin de se mettre en colère, où la colère est pour lui une nécessité, une obligation, etc. Il s’ensuit qu’il ne prie pas pour ces cas, mais demande seulement de ne pas se mettre en colère là où il pense que la colère est interdite. Dans ces derniers cas, HaChem l’aide vraiment à développer sa patience, tandis qu’Il ne l’aide pas dans ceux où il n’est pas clair qu’il soit interdit de se mettre en colère ; car dans ceux-là il n’a rien demandé, étant donné que selon sa connaissance ils ne répondent pas à la définition de l’interdit de la colère ! Pourtant, s’il jouissait d’une bonne tranquillité d’esprit, il se demanderait: Qu’est-ce que la colère ? Que dit la Tora sur la colère? Existe-t-il une situation où il est permis de se mettre en colère ? Existe-t-il un seul cas où la colère est profitable ? Quelle est la définition de la colère ? Est-il permis de se mettre en colère pour éduquer ? Pour la paix domestique ? Pour la subsistance ? Ainsi, il gagnera la tranquillité d’esprit et clarifiera pour lui même où est la vérité.

Il doit arriver à la conclusion qu’aucune situation au monde ne justifie la colère, qu’à chaque fois qu’il se met en colère il transgresse une grave et terrible faute, et qu’à chacune de ses colères il perd en abondance. Cette connaissance doit être forte et puissante, selon les mots de notre maître : intelligence, tranquillité, force et puissance.

Il doit être clair pour lui, sans l’ombre d’un doute que pour aucun prétexte, il ne se mettra en colère ; que la colère n’est profitable dans aucun cas ; qu’elle n’est jamais conseillée ; qu’elle n’engendre jamais aucun bien et qu’elle n’est jamais permise. Une fois que ce concept tranquille, fort et puissant, pénètre à l’intérieur du coeur, il ne se mettra pas en colère !

Le Jardin de la Foi d’après Rav Shalom Arouch chlit’a

Il est nécessaire de multiplier ses prières à ce propos : Maître du monde, Aie pitié de moi, Aide-moi à savoir parfaitement qu’il n’existe aucune situation au monde qui permette la colère, ou qu’elle est profitable. Aie pitié de moi et aide-moi de telle façon que mon coeur ne m’induise pas en erreur à croire que dans telle situation il est permis de se mettre en colère et dans telle autre, qu’elle soit justifiée ou bénéfique. Si je me mets en colère, je dois savoir clairement que j’enfreins un interdit et je dois chercher à savoir comment le mauvais penchant m’incite à transgresser et comment il me trompe, jusqu’à ce que mon esprit soit serein, fort et puissant ; qu’il ne me permette jamais et sous aucun prétexte de me mettre en colère ; que mon coeur ne me séduise pas et me fasse croire qu’il existe une situation au monde où il serait permis, valable ou profitable que je me mette en colère.

L’homme coléreux doit prier chaque jour sur ce thème et faire son examen de conscience pour juger comment il s’est comporté la veille. Il doit analyser comment le mauvais penchant l’a induit en erreur et quelle faille il a trouvé en lui, dans chaque cas où il a succombé à la colère. Il doit prier pour que la prochaine fois, le mauvais penchant ne soit pas victorieux. En fin de compte, combien de cas existe-t-il ? En général, l’homme succombe à la colère aux mêmes occasions : l’éducation des enfants, la paix au ménage et le travail. S’il vérifie de quelle manière et dans quelles circonstances le mauvais penchant réussit à le dominer, et qu’il médite sereinement sur ces cas, il pourra surmonter la prochaine épreuve. Voilà le vrai travail de la tranquillité d’esprit.

L’essentiel est qu’à chaque fois qu’il succombe et se met en colère, qu’il soit évident pour lui qu’il a succombé et que le mauvais penchant l’a séduit. Et il doit se repentir pour cette colère, pratiquer son examen de conscience et se demander pourquoi il a explosé : C’est ainsi que le mauvais penchant m’a provoqué en telles circonstances et m’a trompé en m’affirmant que la colère était permise, qu’elle était bénéfique ; et la tranquillité d’esprit me manque encore pour affronter sereinement ces points de faiblesse. Sache que l’homme doit s’équiper de ces quatre choses : l’intelligence, la tranquillité, la force et la puissance ! Car s’il lui manque seulement l’une d’elles, l’homme ne peut surmonter son épreuve et il succombe ! S’il a des doutes, il tombera très certainement.

C’est seulement de cette manière qu’il est possible de travailler sur une qualité et l’acquérir. Autrement, tant que dans son for intérieur il pense qu’il existe des situations qui justifient la colère, comment la prière peut-elle être efficace ? C’est comme s’il se contredisait lui -même. En vérité, HaChem entend ses prières d’après son intention, quand il prie en pensant aux circonstances où selon lui, la colère est interdite. Quant aux autres circonstances où selon lui, la colère est nécessaire, il ne prie pas pour elles et HaChem exauce sa prière avec précision et selon son intention.

Sache que cette méthode est juste pour tous les traits de caractère comme pour les désirs. Si l’homme médite avec sérénité comme il convient, pour posséder un intellect tranquille, fort et puissant, qu’il multiplie ses prières et effectue un examen de conscience, il est certain qu’il reviendra vers HaChem À suivre...

Voici la règle : l’homme doit demander et supplier pour tout problème jusqu’à ce qu’il obtienne satisfaction. Par exemple, si une femme veut s’habiller décemment, mais qu’elle éprouve des difficultés à franchir ce pas, elle doit demander au Créateur et croire qu’Il peut lui donner les forces spirituelles et la sainte audace qui l’aideront à accomplir tous les changements nécessaires. Il lui suffit d’implorer Hachem : « Maître du monde, je veux accomplir Ta volonté, je veux T’écouter, je T’en supplie, donne-moi les forces spirituelles afin de ne pas craindre ce qu’on pense de moi et ce qu’on pourra en dire. » Il convient de remarquer ici comme la perspective des gens est généralement fausse.

Avant l’éveil du repentir, l’homme est rempli d’orgueil dans ce monde, il prétend être libre, ne considère l’opinion de personne, n’est l’esclave de quiconque et fait ce que bon lui semble, etc. mais dès qu’il veut revenir à Hachem, il prend soudainement peur : « Que vont dire les gens ? »

Où sont alors son assurance et son orgueil ? Mais nous voyons que les prétendues « liberté » et « indépendance » ne sont que des marques d’arrogance venant du mauvais penchant faisant partie du monde des mensonges. Car dès que l’homme désire opérer le moindre changement, une transformation prodigieuse et positive, il s’émeut immédiatement, prend peur de ce qu’on dira et des moqueries. L’homme ou la femme ont subitement honte de sortir avec un couvre-chef

Les gens éprouvent une certaine honte à se repentir, tandis qu’ils n’avaient aucune à fauter et à transgresser ! Ils prétendent ne pas avoir la force d’opérer des changements, mais ils en ont assez pour fauter et transgresser ! Même si on admet qu’objectivement l’homme ne trouve pas la force pour se transformer, Hachem béni soit-Il n’en manque pas ! Il suffit donc de demander à Hachem : « Aie pitié de moi, accorde-moi cette bonté, donne-moi les forces, rapproche-moi de Toi, etc. Il suffit

de demander, de supplier toujours et encore. »

Le célibataire doit supplier : « Aie pitié de moi ! » Il doit se souvenir du verset : « Je l’écouterai, car Je suis Clément », et prier : « Maître du monde, écoute mes prières et mes supplications, aie pitié de moi, puissé-je mériter de connaître ma conjointe, la femme qui m’est destinée. » C’est ainsi qu’il doit demander, tout en suppliant ; l’essentiel étant de parler !

Pourquoi l’homme qui a choisi de se repentir doit-il souffrir de ses défauts ? En effet, toutes les souffrances de l’homme proviennent de ses défauts.

Il en souffre, tout son entourage en subit les conséquences et il est évident que le Créateur en souffre aussi. Pourquoi garder les désirs impurs et vains qu’il a poursuivis toute sa vie. Pourquoi les conserver ? L’homme doit se tenir devant Hachem et supplier en Lui demandant la force de les supprimer, tous. Il faut implorer, supplier et prolonger sa prière. Pourquoi ?

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Le Jardin de l’hidbodédout d’après Rav Shalom Arouch chlit’a

Le Jardin de la Foi d’après Rav Shalom Arouch Chlit’a

Pour Hachem c’est une chose très facile ; le seul empêchement c’est l’homme qui se tient coi : c’est cela qui l’empêche de parvenir au bien. Pourquoi ? Parce que sa foi est très faible et qu’il lui manque ce fondement : « Je l’écouterai, car Je suis Clément ! » Il faut donc bien se souvenir de ce fondement et savoir que dire, « Je crois qu’Hachem existe », n’est pas encore la foi : c’est très peu.

Mais dire « Je crois en Hachem Clément et Désintéressé », voilà la vraie foi ! Et le Ramban écrit que c’est un décret provenant de la Générosité divine, afin qu’Hachem écoute la supplication de chacun d’une manière bienveillante ! Tu n’en n’es pas digne ? Mais pourquoi Hachem aurait-Il créé le monde, sinon pour exercer sa clémence envers toi ? « J’ai demandé grâce »

En général, croire que la prière de l’homme doit être acceptée, est une fausse conception. Car même le juste le plus parfait ne peut penser en être digne. Comme nous le voyons, notre Maître Moché, Juste incomparable dans toutes les générations, ne demandait qu’un don gratuit, ainsi qu’il est écrit : « J’ai demandé grâce à Hachem en ce temps-là » et Rachi explique qu’il demanda un don gratuit

Imaginez-vous ! Le plus grand de tous les prophètes, le Juste, le pilier du monde, le libérateur du peuple d’Israël qui a fendu la mer et transmis la sainte Tora, etc. demande en suppliant : « Donne-moi un don gratuit, car je n’en suis pas digne » A plus forte raison, chacun ne doit rien demander d’autre qu’un don gratuit. « Aie pitié de moi Je n’en suis pas digne » « Je crée le fruit des lèvres »

Rabbi Nathan de Breslev a écrit dans le Liqouté Halakhoth (Yoré Déah, lois de la Mézouza, 5) : « L’homme doit savoir à quel point il est éloigné d’Hachem béni soit-Il. Néanmoins, il doit aussi savoir et croire que du côté de Sa clémence, Hachem béni soit-Il est très proche de chacun, même de ceux qui sont très éloignés à cause de leurs actions abominables.

L’essentiel c’est la parole, car elle permet de L’appeler de très loin, et ainsi Il s’approche de nous, comme il est écrit (Psaumes 145:18) : ‘Hachem est proche de celui qui l’invoque, de tous ceux qui l’appellent en vérité’ et (Deutéronome 4:7) : ‘Quelle grande nation a des dieux qui s’approchent d’elle comme Hachem notre D. le fait chaque fois que nous L’appelons ?’ » Voici à cet égard le verset d’Isaïe (57:19) : « Je crée le fruit des lèvres : Paix à celui qui est éloigné, paix à celui qui est proche, etc. » Car c’est par « le fruit des lèvres », c’est-à-dire par la parole, qu’on mérite « la paix à celui qui est éloigné et la paix à celui qui est proche. »

L’essentiel de la réparation passe par la parole, dans la prière et

la supplication, et celui qui fait attention aux mots du verset « Je crée le fruit des lèvres », suivra un bon conseil et se renforcera dans la parole à son Créateur qui constitue l’essentiel de la réparation pour mériter « la paix à celui qui est loin, et la paix à celui qui est proche. »

En effet, la parole directe à Hachem permet d’expliciter tous les sujets. On peut parler de son éloignement, comme de son rapprochement à Hachem béni soit-Il, en évoquant la grande et infinie Clémence divine, comme nous le révélèrent nos ancêtres et nos maîtres de mémoire bénie.

Pourtant, cette causerie est en général très difficile, car du fait même de l’éloignement, on ne trouve pas ses mots, comme le sait tout débutant qui cherche à s’y habituer.

Mais notre Maître de mémoire bénie nous a déjà avertis : il faut s’exercer, en dépit de tout et renforcer journellement cette coutume. Nous savons combien il a insisté sur ce point.

Car la seule volonté et la préparation de cette pratique, le simple désir de parler – même si on a du mal à le réaliser – sont déjà très précieux aux yeux d’Hachem béni soit-Il. Et si on se renforce beaucoup dans cette pratique, il est certain qu’Hachem aidera et inspirera les paroles, comme il est dit « Je crée le fruit des lèvres » – il s’agit d’une vraie création, car les paroles qui viennent à la bouche de l’homme sont alors nouvellement créées.

On comprend que l’homme soit distant de tout discours, à cause de son éloignement d’Hachem béni soit-Il. Pourtant, lorsqu’il est fort, se prépare à parler avec son Créateur et se renforce ainsi pendant une heure, sérieusement et avec un puissant désir, alors Hachem béni soit-Il l’aide par Sa clémence, crée des mots et les place dans sa bouche, comme il est dit « Je crée le fruit des lèvres ». C’est grâce à cela, qu’il mérite de connaître « la paix, destinée aux éloignés comme aux proches ».

Il est par ailleurs écrit (Proverbes 16:1) : « Les projets que forment le coeur dépendent de l’homme, mais la réponse que donne la bouche vient d’Hachem » ; l’homme doit en effet préparer son coeur, afin qu’Hachem béni soit-Il crée les mots dans sa bouche, comme il est dit (Ibid.) : « La réponse que donne la bouche vient d’Hachem. » Comme il est écrit (Psaumes 51:17) : « Hachem, puisses-Tu ouvrir mes lèvres » – car Hachem béni soit-Il ouvre Lui-même, pour ainsi dire, les lèvres pour permettre à l’homme de parler et d’exprimer les pensées de son coeur.

Tout est entre les mains d’Hachem et il suffit que l’homme se prépare sérieusement et avec un puissant désir, pour qu’Hachem l’aide à épancher son coeur et à parler. » (Fin de la citation de Rabbi Nathan.)

À suivre...

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PARACHA MIKETS

L’emprisonnement de Yossef s’achève enfin quand le Pharaon rêve de sept vaches grasses avalées par sept vaches maigres et de sept épis de blé pleins de grains avalés par sept épis rabougris. Yossef interprète ces rêves comme annonçant que sept années de richesse seront suivies de sept années de famine. Il conseille au Pharaon d’emmagasiner du grain pendant les années d’abondance. Le Pharaon nomme Yossef gouverneur d’Egypte. Yossef se marie avec Asnath, la fille adoptive de Potiphar et a deux fils, Menaché et Ephraïm. La famine se répand dans la région et seule l’Egypte dispose de nourriture. Dix des frères de Yossef s’y rendent pour y acheter du grain. Le plus jeune, Binyamin, reste à la maison car Yaacov a peur pour lui. Yossef reconnaît ses frères mais eux ne le reconnaissent pas. Il les accuse d’espionnage, insiste pour qu’ils fassent venir Binyamin, afin de prouver leur honnêteté, et garde Chimon en otage. Ils découvriront plus tard que l’argent qu’ils ont payé leur a été mystérieusement restitué. Yaacov n’accepte d’envoyer Binyamin qu’après que Yehouda a pris la responsabilité de le ramener. Cette fois-ci, ils sont cordialement reçus par Yossef qui libère Chimon et les convie à dîner chez lui. Il cache un gobelet d’argent, aux pouvoirs surnaturels, dans le sac de Binyamin. Le lendemain matin, alors que les frères s’apprêtent à prendre le chemin du retour, ils sont poursuivis, fouillés et arrêtés lorsque le gobelet est découvert. Yossef offre de les libérer à condition de garder Binyamin comme esclave.

La prosternation des bergers

« Yossef était le gouverneur du pays, il distribuait l’alimentation à tout le peuple ; et les frères de Yossef vinrent (en Égypte) et se prosternèrent devant lui Et Yossef se rappela des rêves qu’il avait rêvés à leur propos » (Beréchit 42 : 6-9)

Presque vingt-deux ans auparavant, Yossef avait fait deux rêves qui prédisaient les événements de ce jour. Dans son premier rêve, « nous formions des gerbes dans le champ. Et voici vos gerbes entourèrent et s’inclinèrent devant ma gerbe ». Dans le second, Yossef dit avoir vu : « le soleil, la lune et onze étoiles s’incliner devant moi ».

Les frères de Yossef, déjà jaloux de l’affection toute particulière que portait leur père Yaakov à Yossef, « le haïrent encore plus pour ses rêves et ses paroles ». Cependant, Yaakov « garda le sujet en tête » et « attendit et patienta jusqu’à son accomplissement ».

Il fallut attendre vingt-deux ans pour que cela se produise, durant lesquels Yaakov serait endeuillé pour la perte de son fils bien-aimé, Yossef subirait l’esclavage et l’emprisonnement et ses frères, vivraient dans un remords rempli d’angoisse. Vingt-deux années douloureuses pour que les fils de Yaacov puissent se prosterner devant le vice-roi d’Égypte, qui, sans qu’ils le sachent, était ce rêveur lui-même qu’ils avaient vendu comme esclave.

Pourquoi était-il nécessaire qu’ait lieu cette marque de soumission ?

Pourquoi Yaacov « attendit et patienta jusqu’à l’accomplissement » des rêves de Yossef, malgré le fait qu’il connût la terrible animosité qu’il avait suscitée entre ses enfants ?

Le nouveau Juif

Avraham, Its’hak et Yaacov avaient été des bergers, comme l’étaient les fils de Yaacov. Ils avaient choisi cette vocation parce qu’ils estimaient que la vie d’un berger, faite de retrait, de communion avec la nature et éloignée du tumulte et des vanités de la société, était plus propice à leurs quêtes spirituelles. Garder leurs troupeaux dans les vallées et sur les collines de Canaan leur permettait de tourner le dos aux affaires humaines, de contempler la majesté du Créateur et de Le servir avec un esprit clair et un cœur tranquille.

Yossef était différent. C’était un homme du monde, « quelqu’un qui avait la chance de réussir » dans le commerce et dans la politique. Vendu comme esclave, il eut tôt fait de devenir le responsable en chef des affaires de son maître. Jeté en prison, il occupa rapidement un haut rang dans l’administration de la prison. Il allait devenir vice-roi d’Égypte, tenir le second rôle derrière le pharaon, dans la nation la plus puissante de la terre, et le seul distributeur de l’alimentation dans tout le pays.

Et pourtant, rien de tout cela ne l’affecta. Il resta le Juste Yossef qui avait étudié la Torah aux pieds de son père. Qu’il soit esclave, prisonnier, dirigeant de millions d’hommes, contrôleur de la richesse d’un empire, tout cela ne faisait aucune différence : le même Yossef qui avait médité dans les collines et les vallées de Canaan avançait dans les rues dépravées de l’Égypte. Sa personne morale et spirituelle ne puisait ses sources qu’à l’intérieur de lui-même et n’était en rien affectée par la société environnante ou par son occupation qui exigeait une implication de vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

Le conflit qui l’opposait à ses frères avait des sources bien plus profondes qu’un manteau multicolore et que la place favorite dans l’affection de leur père.

Il s’agissait d’un conflit entre une tradition spirituelle et une nouvelle mondanité, entre une communauté de bergers et un homme politique. Les frères ne pouvaient admettre qu’une personne puisse mener une existence mondaine sans devenir matérialiste, qu’une personne puisse reste unie à D.ieu tout en habitant des palais et les salles de gouvernement de l’Égypte païenne.

Là est le sens plus profond du fait que lors de la première rencontre des frères, en Égypte, « Yossef reconnut ses frères mais eux ne le reconnurent pas ». Les fils de Yaacov étaient incapables de percevoir « un frère » (c’est-à-dire quelqu’un qui est leur égal spirituel) dans celui qui est impliqué dans un monde matériel.

Cela ne veut pas dire pour autant que Yossef représente une approche plus matérialiste de la vie alors que les frères et les Patriarches étaient plus transcendants dans leur attitude à l’égard du monde physique.

Bien au contraire, le fait même que les « bergers » ressentent le besoin d’échapper à la société humaine et à ses quêtes matérialistes, de peur qu’elles ne les distraient de leur lien avec D.ieu et obstruent leur service divin, indique que la matérialité avait pour eux assez de substance pour leur lancer un tel défi.

Yossef, quant à lui, transcendait si complètement la réalité matérielle qu’il pouvait s’y impliquer complètement tout en restant complètement attaché à D.ieu.

Parce que les « habits » matériels, qui revêtent la Présence Divine dans ce monde étaient complètement transparents pour lui, ils ne pouvaient, en aucune façon, interférer dans son attachement à D.ieu.

Les trois premières générations de l’histoire juive avaient brandi le credo du berger. Mais Yaakov savait que si ses descendants devaient survivre au galout (exil) égyptien et aux millénaires d’autres exils économiques, religieux et culturels que l’histoire leur avait réservés, il lui fallait subordonner sa propre approche à celle de Yossef.

Si les enfants d’Israël devaient réussir à traverser toutes les convulsions sociales et culturelles des prochains quatre mille ans, et persévérer en tant que peuple de D.ieu, ils devaient devenir les sujets de Yossef, intériorisant la vision de Yossef et son approche de la vie dans le monde matériel.

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PARACHA VAYIGASH

Yehouda s’approche de Yossef pour le supplier de libérer Binyamin, offrant sa propre personne comme esclave à la place de son jeune frère. Devant la loyauté qui anime ses frères les uns à l’égard des autres, Yossef leur révèle son identité. « Je suis Yossef, déclare-t-il. Mon père est-il toujours vivant ? ». Les frères sont envahis de honte et de remords mais Yossef les console. « Ce n’est pas vous qui m’avez envoyé ici, leur dit-il, mais D.ieu. Tout a été ordonné d’En-Haut pour nous sauver de la famine ainsi que toute la région ».

Les frères se précipitent à Canaan avec les nouvelles. Yaacov vient en Egypte avec ses fils et leurs familles, soixante-dix âmes en tout, et retrouve son fils bien-aimé après vingt-deux ans de séparation. En chemin, il reçoit la promesse divine : « Ne crains pas de descendre en Egypte ; car Je ferai de toi une grande nation. Je descendrai avec toi en Egypte et il est sûr que Je vous ferai remonter ». Yossef amasse de la richesse pour l’Egypte en vendant de la nourriture et des grains durant la famine. Le Pharaon donne à la famille de Yaacov la fertile région de Gochen pour qu’elle s’y installe et les Enfants d’Israël prospèrent dans leur exil égyptien.

Le Galout : prison et libération

Israël s’établit en terre d’Égypte, dans la région de Gochen ; et ils s’en emparèrent et grandirent et se multiplièrent excessivement. (Beréchit 47 :27) C’est avec ces mots que la Torah décrit les prémices du premier Galout (exil) du Peuple juif lorsque Yaacov et ses soixante-dix enfants et petits-enfants quittèrent la Terre Sainte pour s’installer en Égypte.

Apparemment, il semble que ce fut un commencement agréable. L’un des leurs, Yossef, était de facto le dirigeant de l’Égypte. Gochen, le meilleur emplacement d’Égypte, leur était dévolu pour qu’ils s’y installent. Et c’est ce qu’ils firent, y trouvant un sol fertile pour qu’ils puissent se développer en tant qu’individus et en tant que communauté, au sens matériel comme au sens spirituel.Cependant, le mot qu’utilise la Torah dans le verset cité ci-dessus : Vayéa’hazou, rendu par « ils s’en emparèrent », peut également signifier : « ils furent pris par lui ». Nos Sages rapportent les deux interprétations. Rachi indique que le mot Vayéa’hazou est lié au mot A’houza signifiant « propriété » et « exploitation ». Le Midrach, quant à lui, l’interprète comme signifiant : « La terre les tenait et s’emparait d’eux… comme un homme maintenu de force ».

Le paradoxe du Galout C’est un paradoxe similaire qui décrit les sentiments de Yaacov à l’égard de son nouveau lieu de résidence. D’une part, les dix-sept années qu’il passa en Égypte sont considérées comme les meilleures de sa vie. Mais par ailleurs, la Haggada établit que Yaacov descendit en Égypte « forcé par le commandement divin ».

Il semble que cette déclaration de la Haggada soit contradictoire à la description que donnent nos Sages de Yaacov, représenté comme un Merkava (« chariot » ou « véhicule ») de la Volonté divine dont « chaque membre était totalement détaché de toute préoccupation matérielle et ne servait que comme véhicule pour accomplir la Volonté divine, à chaque instant de sa vie ». Un tel Merkava se serait-il senti « forcé » d’accomplir un commandement divin ?

Mais en réalité, c’est précisément parce que Yaacov était si absolument soumis à la volonté divine qu’il se sentait forcé d’aller en exil en Égypte. Car c’est exactement ce que D.ieu désire de nous : nous devons complètement nous investir dans l’entreprise de développer notre environnement de Galout et, en même temps, ressentir un perpétuel désir d’y échapper.

Cette dualité définit notre attitude par rapport à l’exil. D’une part, nous savons que, quel qu’hospitalier que soit notre pays d’accueil, et quelle que soit notre prospérité matérielle et

spirituelle, sur un sol étranger, l’exil est une prison. Nous savons que le Galout affaiblit notre vision spirituelle, entrave notre mission nationale et compromet notre relation avec D.ieu. Car ce n’est qu’en tant que nation résidant sur notre terre, avec le Saint Temple, Résidence Divine en notre sein, que nous pouvons percevoir la Présence Divine dans le monde, pleinement réaliser notre rôle de « lumière pour les nations » et implanter complètement toutes les Mitsvot de la Torah, le sang vif de notre relation avec D.ieu. Mais nous savons aussi qu’il y a un but à notre exil. Nous savons que nous avons été dispersés dans le monde pour atteindre et influencer l’ensemble de l’humanité. Nous savons que c’est seulement par les errances et les tribulations que nous avons accès, pour les libérer, aux « étincelles divines », ces atomes de potentiel divin, disséminés dans les coins les plus éloignés du globe.

Ainsi, le Galout est-il un A’houza dans les deux sens du terme : une propriété à développer et une prison d’où nous devons constamment chercher à échapper. En fait, il ne peut être l’un que s’il est également l’autre. Si nous ne considérons le Galout que comme une prison, nous échouerons à profiter des opportunités extraordinaires qu’il propose. Mais si nous nous installons confortablement dans cet environnement étranger, nous risquons de lui appartenir. Et si, à D.ieu ne plaise, nous faisons partie intégrante de la réalité de l’exil, nous ne réussirons pas à l’élever et à le développer.

Ainsi, quand Yaacov conduisit, dans le premier exil, les soixante-dix membres de sa maisonnée, les soixante-dix germes à partir desquels allait se développer la nation juive, il le fit comme quelqu’un « forcé par le commandement divin ». En tant que « chariot » divin, Yaacov n’avait aucun désir, aucune volonté ni aspiration autres que d’accomplir la Volonté de D.ieu. Mais il savait que pour lui, vouloir aller en Égypte minerait le but de la mission qu’il devrait y accomplir.

Il savait que le secret de la survie d’Israël en exil tient dans notre refus de se réconcilier avec cet exil, notre refus de l’accepter comme une situation normale ou acceptable, a fortiori désirable. Il savait que seuls ceux qui restent des étrangers résistants au Galout peuvent réussir à le dominer, à en faire leur « propriété » et à en tirer une récolte spirituelle luxuriante.

La peur face à la douleur

C’est là que réside le sens profond du commentaire de Rachi sur les mots du récit que donne la Torah des paroles de Yaacov, alors qu’il préparait son voyage vers l’Égypte. Il s’était arrêté à Béer Chéva pour apporter des offrandes à D.ieu.

« D.ieu dit à Israël dans des visions nocturnes « N’aie pas peur de descendre en Égypte, car là-bas Je ferai de toi une grande nation. Moi-même Je descendrai avec toi en Égypte et Moi-même Je te ferai monter à nouveau »

Citant les mots : « N’aie pas peur de descendre en Égypte », Rachi ajoute : « Parce qu’il souffrait de la nécessité de quitter la Terre (Sainte) ».

Le sens simple du commentaire de Rachi indique que ces mots venaient expliquer la cause des craintes de Yaakov et son besoin d’être rassuré par D.ieu. Mais dans une dimension plus profonde, Rachi nous dit que Yaakov n’a pas besoin de craindre sa descente en Égypte parce qu’il souffrait de la nécessité de quitter la Terre. C’est justement du fait qu’il ressentait de la douleur devant la nécessité de quitter l’environnement saint de la Terre d’Israël, qu’il ne se sentirait jamais chez lui sur un sol étranger, et cela constituait la garantie ultime que lui et ses descendants survivraient à l’exil égyptien et émergeraient triomphants de tous les défis du Galout.

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Yaacov passe les dix-sept dernières années de sa vie en Egypte. Avant de mourir, il demande à Yossef d’être enterré en Terre Sainte. Il bénit les deux fils de Yossef, Ménaché et Ephraïm, les élevant au même statut que ses propres fils : fondateurs des tribus de la nation d’Israël.

Il désire révéler la fin des temps à ses enfants mais il ne peut le faire.

Yaacov bénit ses fils, assignant à chacun son rôle en tant que tribu : Yehouda donnera naissance à des chefs, des législateurs et des rois. Les prêtres descendront de Lévi, des érudits d’Issa’har, des marins de Zevouloun, des enseignants de Chimon, des soldats de Gad, des juges de Dan, des producteurs d’olives d’Acher, etc.

Réouven est réprimandé pour avoir « dérangé la couche maritale de son père », Chimon et Lévi pour le massacre de Che’hem et le complot contre Yossef. A Naphtali est attribuée la rapidité d’un cerf, à Binyamin la férocité d’un loup et Yossef est béni de beauté et de fertilité.

Une grande procession, faite des descendants de Yaacov, des ministres du Pharaon, des notables d’Egypte et de la cavalerie égyptienne, accompagne Yaacov dans son dernier voyage vers la Terre Sainte où il est enseveli, à ‘Hevron, dans la cave de Ma’hpéla. Yossef meurt, lui aussi en Egypte, à l’âge de 110 ans. Il a également donné des instructions pour être enterré en Terre Sainte, mais cela ne se produira que bien longtemps après, lors de l’Exode des Juifs d’Egypte. Avant de mourir, Yossef confie aux Enfants d’Israël le testament d’où ils tireront espoir et foi, pendant les difficiles années à venir : « Il est sûr que D.ieu Se rappellera de vous et vous sortira de cette terre (pour vous mener) vers la terre qu’Il a jurée, à Avraham, Its’hak et Yaacov».

Les patriarches dans notre vie

« Mon nom sera perpétué par eux et le nom de mes pères, Avraham et Ist’hak » (Bénédiction de Yaacov aux enfants de Yossef. Beréchit 48 :16)

Le Peuple juif a trois « pères » : Avraham, Its’hak et Yaacov, parce qu’il existe trois modèles de perfection qui caractérisent notre mission dans la vie. Chacun de ces trois patriarches sert de précédent qui nous instruit et nous donne la force d’atteindre son mode personnel de perfection.

Avraham : la croissance

La grandeur d’Avraham réside dans le fait qu’il construisit sa vie, en s’investissant, étape par étape, partant de commencements déficients pour parvenir à un statut de grande élévation.

Maimonide décrit la vie d’Avraham, le premier Juif né dans une société dépravée et païenne : « Il n’avait ni maître ni de guide pour l’instruire mais il était submergé dans la folie des idolâtres d’Our Casdim. Son père, sa mère et la société toute entière adoraient des idoles et il les servait avec eux. Mais son cœur était en quête et en contemplation, jusqu’à ce que, en sondant sa propre sagesse, il comprit la vérité et sut qu’il y avait un D.ieu unique. Il arriva à réaliser que le monde entier était dans l’erreur ». Courageusement, Avraham prit en charge le monde entier et commença à enseigner à ses prochains la vérité d’un D.ieu unique, omnipotent et infini et la morale et le code de valeurs que cela impliquait. (L’un des sens du mot Ivri, « l’Hébreu » (littéralement : « de l’autre côté ») attaché au nom d’Avraham (Beréchit 14 :13) signifie que « le monde entier était d’un côté et qu’Avraham était de l’autre »).

Its’hak : la pureté

La vie de Its’hak, le premier à être né Juif contraste avec l’histoire spirituelle d’Avraham qui l’avait hissé de la pauvreté à la richesse.

Its’hak ne représente pas une perfection atteinte après des décades de lutte avec l’imperfection mais apparaît comme une ligne droite de pureté spirituelle, depuis sa naissance jusqu’à la fin de sa vie. Alors qu’Avraham fut circoncis à l’âge de quatre-vingt-dix-neuf ans, atteignant enfin, à cet âge avancé de sa vie, l’état de « complétude », c’est au huitième jour de sa vie que Its’hak le fut. Quand Its’hak envisagea de s’aventurer temporairement en dehors de la Terre d’Israël, D.ieu lui dit : « Ne descends pas en Égypte. Réside dans la terre que Je t’ai désignée ». Nos Sages expliquent que D.ieu signifiait à Its’hak : « Tu es une « offrande parfaite » et les terres situées en dehors de la Terre Sainte ne sont pas adéquates pour toi ».

Its’hak n’affronta rien de négatif. Il voyait tout dans sa lumière la plus profonde, n’établissant de relation qu’avec le bien quintessentiel. Il est caractéristique qu’il ne vit que le bien dans son fils corrompu, Essav. Le mal n’appartenait tout simplement pas à son monde.

Yaacov : la vérité

L’ultime marque de perfection, cependant, n’est pas le fait d’éviter la faute mais de réussir à gérer toutes les situations que nous présente l’existence, y compris celles qui sont déficientes et négatives. Lisons les mots de Rabbi Chalom Dov Ber de Loubavitch : « Un individu complet et parfait est celui qui, en pratique, rejette le mal et fait le bien avec une totale perfection, qui n’est sujet ni au changement ni à la fluctuation. Les conditions de l’époque et du lieu n’ont aucune incidence sur lui, grâce à la force et l’intégrité de ses convictions Ces facteurs ne constituent pas même un ‘test’ pour lui, parce qu’il ne conçoit aucune autre approche »

Le troisième patriarche, Yaacov, représentait cette constante inébranlable dans sa vie. Yaacov était né dans la sainteté et avait passé la première partie de sa vie comme « un homme complet, celui qui réside dans les tentes de l’étude ». A contrario de Its’hak, cependant, Yaacov allait s’aventurer au-delà des frontières du parfait et du saint. Au cours de sa vie, Yaacov dut affronter Essav, le meurtrier, Lavan, le fourbe, et les sociétés idolâtres de ‘Haran et de l’Égypte. Et pourtant, il en émergea complet et indemne. Où qu’il se rende, il surmontait tous les défis que lui lançait le monde. Il exploitait le bien dans les circonstances les plus négatives, sans jamais compromettre l’intégrité de sa propre pureté.

C’est la raison pour laquelle Yaacov est toujours identifié à l’attribut de « vérité ». La vérité implique la consistance. Quelque chose est vrai quand c’est une réalité objective, quand sa validité ne se trouve pas affectée par des circonstances ou des conditions extérieures. L’héritage de Yaacov est une perfection qui ne nécessite pas d’être enfermée dans des frontières qui l’isolent pour qu’elle reste intègre mais qui transcende et transforme les imperfections qu’elle rencontre.

Trois défis

Les différentes approches caractérisées par la vie d’Avraham, de Its’hak et de Yaacov sont toutes les trois présentes dans notre vie de Juif. Chacun d’entre nous est appelé à construire à partir de débuts chaotiques et de se diriger vers un moi meilleur. Nous expérimentons tous la nécessité de sauvegarder la pureté intérieure que nous possédons. Enfin chacun affronte le défi du monde en général, pas seulement pour préserver notre propre intégrité morale et spirituelle mais aussi pour la répandre dans notre environnement.

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PARACHA CHEMOT

Devant le nombre croissant des Enfants d’Israël en Egypte, le Pharaon les soumet à l’esclavage. Puis il ordonne aux sages-femmes juives, Chifra et Poua, de tuer tous les nouveau -nés garçons. Devant leur désobéissance, il ordonne que tous les bébés hébreux soient jetés dans le Nil. Amram et Yo’héved, la fille de Lévi, ont un fils qu’ils déposent dans une corbeille sur le Nil. Sa sœur Miryam surveille de loin et voit que la fille du Pharaon découvre l’enfant et le prend. Elle va l’élever alors comme son fils et le nommer Moché.

Moché, devenu un jeune-homme, découvre les souffrances de ses frères. Voyant un Egyptien s’acharner sur un Hébreu, il le tue. Le lendemain, alors qu’il veut séparer deux Juifs qui se querellent, ces derniers le menacent de rapporter son crime. Moché fuit donc à Midyan. Il est secouru par les filles de Yitro. Il se marie avec l’une d’entre elle, Tsipora et devient le berger de son beau-père.

Le Livre des Noms

Cette semaine, nous entamons la lecture du second livre de la Torah : le livre de Chemot. Ce mot signifie littéralement : « les Noms ». Le nom qu’on lui attribue en français semble apparemment plus significatif : « l’Exode » puisqu’il s’agit bien là de son thème central. Pourquoi donc ce nom « Chemot » ? Bien sûr, la réponse évidente à cette interrogation est que ce mot figure dans le premier verset : « Voici les noms ». Mais ce serait là amoindrir le rôle essentiel que joue chaque mot dans la Torah. L’on sait bien que le nom d’une Paracha ne répond pas à un simple aspect pratique et qu’il a un lien avec l’ensemble de la Paracha ou du Livre. Or, il semble n’y avoir aucun lien entre le mot « Noms » et le reste du Livre. Il est bien connu que lorsque des parents donnent un nom à leur enfant, quelles qu’en soient les raisons alléguées, il s’agit d’une prophétie divine. Ce nom désigne ce qu’est profondément la personne, son âme. Et cela est vrai des êtres humains, des animaux, des objets et a fortiori du nom d’un Livre entier de la Torah et d’une Paracha. Le nom ne sert donc pas simplement à une identification mais il est lié au thème, à « l’âme » du Livre.

En quoi donc « les Noms » est-il un titre approprié à tout le Livre de Chemot ? En fait, un nom présente d’une certaine manière un paradoxe. D’un côté, il constitue la partie la plus extérieure d’une personne. Il s’agit simplement de la manière dont on peut l’appeler à notre attention, l’identifier et lui parler. Si quelqu’un vit seul sur une île déserte, il n’a pas besoin de nom.

Bien qu’il nous appartienne, il constitue la partie la plus extérieure de nos possessions. Ce que nous transmet ici D.ieu est l’idée suivante : bien que ce livre commence par l’exil en Égypte et continue par l’Exode qui lui fait suite, nous devons savoir qu’un Juif n’est en exil que de façon extérieure, l’essence de son âme reste libre et attachée à D.ieu.

Le livre de Chemot commence par une longue et détaillée description de l’exil d’Égypte. Cet exil est le prototype de tous les exils du Peuple juif, le mot Mitsrayim pour « Égypte » signifiant « restreintes », « limites » et symbolise tout ce qui vient nous oppresser.

« Voici les noms de ceux qui sont descendus en Égypte » : seuls les noms des Juifs descendirent en Égypte. Mais l’essence des Juifs, ce qui les rattache à D.ieu, resta libre. Mais cela ne vient expliquer que le début du livre, l’exil. Mais qu’en est-il de l’Exode ? L’on pourrait répondre que même la partie la plus extérieure des Juifs, celle qui était en exil, était maintenant libérée.

Mais cela va plus loin. Nous avons affirmé qu’un nom présentait en quelque sorte un paradoxe. L’autre aspect en est que le nom nous connecte, d’une certaine manière, avec l’essence profonde de ce que nous sommes.

Nous pouvons l’observer dans deux aspects. Lorsque, à D.ieu ne plaise, une personne s’évanouit, le fait de souffler à son oreille son nom juif lui permet souvent de reprendre ses esprits. Comment cela fonctionne-t-il ?

L’évanouissement implique que, dans une certaine mesure, l’âme s’est détachée du corps. Prononcer le nom signifie invoquer la source de l’âme et la ramener au corps dont elle s’est quelque peu séparée. Le nom a donc l’aptitude de projeter à nouveau l’énergie de l’âme dans le corps. Un jour, Rabbi Chnéor Zalman faisait jouer sur ses genoux son petit-fils (qu’il élevait), Mena’hem Mendel. (Il allait devenir le troisième Rabbi de Loubavitch, le Tséma’h Tsédèk).

Rabbi Chnéor Zalman demanda au jeune enfant: -Où est Zeydè (grand-père) ?

Le jeune enfant brandit sa main et pointa le nez de son grand-père.

Non ! Ça c’est le nez de Zeydè, ce n’est pas Zeydè. Puis l’enfant mit la main dans la barbe du Rabbi qui répondit : -Non ! Ça c’est la barbe de Zeydè.

L’enfant sauta des genoux de son grand-père et alla jouer. A un moment, il se retourna et appela : -Zeydè !

Rabbi Chnéor Zalman se tourna vers lui et lui dit : -Ça c’est Zeydè !

L’appeler par son nom eut pour effet que pour répondre, le Rabbi se tourna, de toute sa personne.

Ainsi, et c’est là le second aspect, quand on appelle quelqu’un par son nom, sa réponse engage chaque partie de son corps. La personne dans son entièreté est concentrée sur cet appel. Par la suite, bien sûr, quand commencent la conversation ou la communication, il se peut que nous utilisions nos émotions, notre réflexion, notre comportement, un aspect spécifique de notre personne, celui qui est nécessaire dans cette situation précise. Mais au moment précis de l’appel de notre nom, nous nous retournons avec toutes nos facultés, à tous les niveaux. Ce n’est qu’après que l’on entre dans la relation avec la partie de notre personnalité nécessaire à ce moment précis : l’intellect, les émotions, l’amour, la crainte, la joie, en fonction de la réponse nécessaire.

Ainsi le point central est que, tout d’abord, l’âme va en exil, symbolisé par les noms, pour pouvoir révéler son essence profonde et son lien intrinsèque avec D.ieu. En d’autres termes, avant que les Juifs ne descendent en exil en Égypte, ils étaient en Israël, libres, pieux et justes. Cependant, la nature de leur relation avec D.ieu était alors telle qu’ils étaient impliqués émotionnellement, intellectuellement mais ils n’avaient pas donné leur essence elle-même. Tout se passait à un niveau structuré, mesuré, prévisible.

Descendre en exil fit sortir, par force, leur étincelle juive, l’essence de leur judaïcité, précisément parce qu’ils se trouvaient dans une situation d’oppression et d’obscurité.

Ce grand voilement a, tout comme un nom, la capacité de capturer et de faire jaillir le cœur même de notre être. Et c’est là le sens de l’exil.

Malgré toutes les vicissitudes, les Juifs restèrent fondamentalement loyaux à D.ieu : ils conservèrent leurs noms, leur langue, etc. Cela signifiait que le cœur de leur judaïcité, qui auparavant n’avait jamais été sollicité, était maintenant révélé.

C’est ce que représente ce modèle des noms, aussi extérieurs soient-ils, véhicules pour solliciter toute notre attention, jusqu’au cœur même de notre essence. Et ce, non en Israël, mais au cœur même de l’Égypte, dans les difficultés, les épreuves et l’obscurité de l’Égypte

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PARACHA VAERA

D.ieu se révèle à Moché et lui promet de faire sortir les Enfants d’Israël d’Égypte, de les délivrer de leur esclavage, de les sauver et d’en faire Son peuple au Mont Sinaï. Il le conduira ensuite vers la terre qu’Il a promise aux Patriarches en héritage éternel. Moché et Aharon se présentent à de multiples reprises pour demander au Pharaon, au nom de D.ieu : « Laisse partir Mon peuple pour qu’ils Me servent dans le désert ». Pharaon refuse. Le bâton d’Aharon se transforme en serpent, redevient bâton et avale les bâtons magiques des sorciers égyptiens. D.ieu envoie alors une série de plaies contre les Égyptiens.

Les eaux du Nil se transforment en sang, des armées de grenouilles envahissent la terre, la vermine infecte tous les hommes et les animaux. Des hordes de bêtes sauvages déferlent sur les villes, la peste tue les animaux domestiques, des ulcères douloureux affectent les Égyptiens. Pour la septième plaie, D.ieu combine le feu et la glace qui descendent sur terre en une grêle dévastatrice. Et pourtant « le cœur de Pharaon s’endurcit et il ne libère pas les Enfants d’Israël

Dans la Paracha de cette semaine, l’élève de cinq ans qui étudie le ‘Houmach tout comme l’érudit mûr de quarante ans restent perplexes devant une question récurrente. Le texte nous dit : « J’endurcirai le cœur de Pharaon et Je multiplierai Mes signes et Mes prodiges dans le pays d’Égypte » (Chemot 7 :3).

Rachi commente : « Après qu’il a agi méchamment et qu’il est manifeste pour Moi que les nations païennes ne trouvent aucune satisfaction spirituelle à s’engager de tout cœur pour revenir vers Moi dans le repentir, il est préférable que son cœur s’endurcisse pour que Mes signes se multiplient contre lui de sorte que vous reconnaissiez Ma puissance Divine. Telle est, en réalité la méthode du Saint Béni Soit-Il : Il apporte la punition aux nations pour qu’Israël puisse l’entendre et Le craindre, comme il est dit (Tsefania 3 :6-7) « J’ai détruit les nations, leurs coins sont désolés etc J’ai dit : Si seulement vous Me craigniez, vous prendriez une leçon. » Néanmoins, dans le cas des cinq premières plaies il n’est pas dit : « l’Éternel a endurci le cœur de Pharaon » mais « le cœur de Pharaon s’est endurci ».

La difficulté ici est évidente. Si le but des plaies est que « Vous reconnaissiez Ma puissance Divine » pourquoi donc était-il nécessaire que chaque plaie dure si longtemps ? Comme l’explique Rachi : « Chaque plaie était active pendant le quart d’un mois et pendant les trois quarts, il était averti et mis en demeure » (Ibid. :25).

Impressionner les Juifs en punissant les nations païennes ne nécessite pas une plaie qui dure une semaine entière ! Un jour ou deux, peut-être trois, seraient amplement suffisants ! En outre, pourquoi une durée de trois semaines entre chaque plaie ?

La longueur de l’avertissement pose également problème. Pourquoi était-il nécessaire d’avertir les Égyptiens pendant trois semaines ?

Ce qui nous rend encore plus perplexes est le fait que pendant que le temps s’étirait en longueur, les Juifs subissaient toujours l’esclavage égyptien !

Certes, le travail harassant cessa à Roch Hachana de cette année-là, six mois entiers avant l’Exode, mais ils n’en restaient pas moins en exil ! Ils étaient toujours emprisonnés dans une condition selon laquelle : « Aucun esclave n’avait jamais pu s’échapper d’Égypte parce que la terre était hermétiquement fermée de tous les côtés » (Rachi, 18 :9).

Pourquoi donc furent-ils obligés de passer encore un autre hiver en Égypte ?

Puisque Rachi ne pose pas directement cette question, nous devons en conclure que la raison est évidente et claire pour l’enfant de cinq ans qui étudie le ‘Houmach, soit selon sa logique soit grâce à une interprétation précédente de Rachi. Comment expliquer ce problème ?

En fait, quand Rachi nous explique que la raison de l’endurcissement du cœur de Pharaon était de donner une leçon au Peuple juif, il ne met pas en question une raison plus essentielle relative au but des plaies et aux intervalles qui les séparent. L’enfant de cinq ans comprend que chaque plaie eut un certain effet dans l’attitude du Pharaon. Il est vrai que même après plusieurs plaies, il persévérait dans son refus de libérer les Juifs, mais une certaine évolution se percevait après chaque plaie.

Dans le cas de la transformation des eaux en sang, Rachi avait indiqué : « Les Égyptiens adoraient le Nil, c’est pourquoi D.ieu frappa d’abord leur dieu » (7 :17).

(Cela les avait profondément choqués et ils avaient perdu la foi en leur idole.) Plus tard, durant la plaie de la vermine, la Torah indique que : « Les magiciens tentèrent de produire de la vermine avec leurs arts secrets mais ils n’y parvinrent pas… ‘C’est le doigt de D.ieu’ dirent les magiciens à Pharaon » (Chemot 8 :14-15). Une fois encore, nous observons une évolution de la part des magiciens et des prêtres du Pharaon.

Dans les plaies suivantes, ce changement d’état d’esprit graduel se poursuit et cela progresse jusqu’au moment où Moché annonce la plaie des sauterelles. La Torah révèle que les officiers de Pharaon lui dirent : « Laisse partir les hommes pour servir leur D.ieu ». Moché et Aharon furent ramenés devant le Pharaon qui leur dit : « Partez servir votre D.ieu » (10 : 7-8). (Il changera d’avis). Et ce processus évolue de plaie en plaie.

Cela indique clairement que chaque plaie devait être séparée de celle qui la précédait d’un certain laps de temps pour permettre aux Égyptiens d’observer ce qui se passait et en arriver aux conclusions qui s’imposaient. Et Rachi n’estime pas nécessaire de commenter ce processus qui semble évident.

Par contre, ce que Rachi commente est quelque chose d’entièrement différent : le lien entre les nombreuses plaies et la nécessité de rendre le Pharaon obstiné. Quelle en est la raison ?

Pour que le Peuple juif écoute et apprenne à craindre D.ieu. Nous devons considérer que dans la perspective de Rachi, en dehors de tous les résultats espérés par rapport aux Égyptiens dans la série des plaies, vient s’ajouter un autre but Divin : celui d’éduquer le Peuple juif en le rendant témoin des différents niveaux des fléaux qui s’abattirent sur l’Égypte.

Une leçon très puissante nous est ici enseignée. Ceux qui s’impliquent dans l’enseignement et la dissémination de la Torah, du Judaïsme et des sources de la ‘Hassidout, rencontrent souvent des Juifs qui ne semblent pas du tout touchés par leur influence, leurs paroles ou leurs enseignements. Ils semblent complètement imperméables.

Persévérez et ne vous découragez pas. Une lecture claire de ces versets nous dit que même un pharaon, qui refusait d’entendre l’appel de D.ieu pour libérer le Peuple juif, changeait quand même après chaque plaie. Si tel était le cas avec le pharaon, roi de l’Égypte, combien chaque action apportera le succès aujourd’hui. Quand vos efforts sont suscités par le chef de la génération, vous n’agissez pas avec votre propre force mais celle du Nassi (chef de la génération), par l’intermédiaire de son émissaire et vos efforts aboutiront. Vous aurez du succès et le Judaïsme sera véritablement intégré dans son essence et « Il se révélera ».

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Gardes ta langue !

Vérifier si c’est la vérité

C’est la même chose ici, si le fait d’écouter ne doit apporter aucun avantage personnel, mais qu’en écoutant on puisse rendre service à quelqu’un d’autre, c’est aussi permis.

Par exemple, si l’on veut écouter des propos pour vérifier ensuite si c’est la vérité, afin de pouvoir réprimander l’autre, et peut-être inciter le pécheur à se repentir ou à rendre à ses propriétaires ce qu’il a volé, c’est permis.

Une histoire de linge

Enfin ! Après plusieurs heures de travail, la maîtresse de maison a étendu deux cordes entières de linge à sécher. Dans l’après-midi l’une des voisines rentre, et décide que ce linge la dérange pour passer.

Alors elle coupe les cordes, et tout le linge propre tombe avec bruit dans la cour de terre battue. La propriétaire du linge se contient, lave et enlève la saleté, et suspend le linge à un autre endroit. Même le soir, elle ne raconte rien, et même quand cette histoire se répète quelques jours plus tard, elle garde le silence.

La chose serait restée cachée, si ce n’est que cette voisine a voulu lui demander pardon. Elle a raconté qu’au début de la nuit, son enfant avait été pris soudain d’une très forte fièvre, et elle considérait que c’était un châtiment de sa faute.

La tsadkanit lui pardonna de tout son coeur et la chose fut oubliée. Mais au Ciel on n’avait pas oublié, et cette femme a mérité que l’année suivante lui naisse un fils qui compte parmi les grands décisionnaires de notre époque, le Rav Eliachiv chelita.

(Tiféret Nachim)

UNE PRIERE EST A DIRE APRES LA LECTURE DES NOMS. ELLE SE TROUVE EN FIN DE PAGE.

Lire quelques noms tous les jours est une grande protection, retrouvez tous les mois une page de nom de nos Tsadikim SHEMOT HATSADIKIM p.20

Yossé, fils de Yo’hézèr, homme de Tséréda. Yossé, fils de Yoh’anane, homme de Yérouchalayime. Rabbi Yossé Hakohène( le Prêtre). Rabbi Yossé Haguélili. Yossé, fils de H’oni. Rabbi Yossé, fils de Kisma. Rabbi Yossé, fils de Dourmassekite. Rabbi Yossé, fils de Hah’otèf Efrati. Rabbi Yossé, sans plus de précisions, qui n’est autre que Bène Rabbi H’alafta. Rabbi Yossé, fils de Méchoulame. Rabbi Yossé, Bérabbi Yéhouda. Rabbi Yossé, Bérabbi Yéhouda, homme de Kéfar Hababli. Rabbi Yossé, fils de Doulgayi. Rabbi Yossé, fils de Chalome. Rabbi Yossé, fils de Koupar. Rabbi Yossé, fils de Parida. Rabbi Yossé, fils de Parta. Rabbi Yossé, fils de Tadayi, homme de Tvériya. Rabbi Yossé de Piki’hine. Rabbi Yossé, fils de Ya’hakov, homme du village d’Ono. Rabbi Yossé, fils de Ya’hakov. Rabbi Yossé, du village de H’anane. Rabbi Yossé, Bé Rabbi El’hazar, fils de Rabbi Chime’hone, fils de Yoh’aye. Rabbi Yossé Bérabbi Chime’hone, fils de Lakouneya. Rabbi Yossé Héarokh (le long). Rabbi Yossé, fils de Zimra. Rabbi Yossé, fils de Patross. Yossé de ‘Honaa. Rabbi Yossé, fils de Pazi. Rabbi Yossé, fils de Yassine. Rabbi Yossé, fils de Chaoul. Rabbi Yossé, fils de Nérohayi. Rabbi Yossé, fils de Katsarta. Rabbi Yossé, fils de Yossé. Rabbi Yossé, fils de Assiyane. Rabbi Yossé, fils de Assi. Rabbi Yossé, fils de Elyakime. Rabbi Yossé de Malh’aya. Rabbi Yossé, fils de Yéhochoua. Rabbi Yossé, fils de H’anina (Ils étaient deux à porter ce nom). Rabbi Yossé Guélilaa. Rabbi Tsayadna. Rabbi Yossé de Youkrate. Rabbi Yossé, fils de Avine. Rabbi Yossé, fils de Zévida. Rabbi Yossé Bérabbi Boune. Rabbi Yossé, fils de Bivi. Rabbi Yossé, homme de Houtsal. Rabbi Yossé, fils de Abba. Rabbi Yossé, fils de Abahou. Rabbi Yossé, fils de Zémina. Rabbi Yossé, fils de Achyane. Rabbi Yossé, homme de Tsayetour. Rabbi Yossé, fils de ‘Hakavya. Rabbi Yossé de Béraktiya. Rabbi Yossé de Néhar Boul. Rabbi Yossé de Kisri. Rabbi Yossé Hamaboussi. Rabbi Yossé Hakohène ( le Prêtre). Rabbi Yossé, homme du village de Goufta. Rabbi Yossé, fils de H’anane. Rabbi Yossé, fils de H’anenaya. Rabbi Yossé, fils de Natane. Rabbi Yossé Madaa. Rabbi Yossé, fils de Rabbi Tanh’oum, du village de Hagoune. Rabbi Yossé Déromiya (du sud). Yossé, fils de Ménachya. Rabbi Yossé, fils de Gazira. Rabbi Yossé, fils de El’hayi. Rabbi Yossé, fils de Rav H’ouni. Rav Yossé Récha. Rabbi Yossé, fils de Elicha. Rabbi Yossé, fils de H’ama. Rabbi Yossé du village de Dane. Rabbi Yossé, fils de Simone. Yossé, fils de Simayi. Rabbi Yéssa (qui apparaît dans le Zohar). Abba Yossé Hatorati. Abba Yossé H’ali Koufri, homme de Tiv’hone. Abba Yossé, fils de H’anane, homme de Yérouchalayime. Abba Yossé, fils de Yoh’anane, homme de Yanouah’. Abba Yossé Haméh’ouzi. Abba Yossé Hah’ourame. Abba Yossé Hah’orani. Abba Yossé, fils de Abayi. Abba Yossé, fils de Doustayi.

TEFILA A DIRE APRES LA LECTURE DES NOMS

Que le mérite de tous les Tsadikim que j’ai mentionné devant toi, Notre D’ et D’ de nos pères, les ‘Hassidim, Sages, Prophètes et Tsadikim, que par le mérite de leurs saints noms, de leur Torah et bonnes actions, Tu puisses avoir miséricorde envers nous dans Ta grande bonté, gratifie-nous de la lumière de leur sainteté, que nous puissions suivre leurs sentiers et marcher sur leurs pas. Que nous méritions maintenant grâce à leur grande force, revenir vers toi et aller dans les sentiers des justes devant toi.

Inspire tous les Tsadikim, ceux dont j’ai prononcé le nom maintenant et ceux qui nous sont inconnus, afin qu’ils nous défendent et plaident pour nous devant le Trône de Ta Gloire, pour éveiller Ta compassion et nous prendre en pitié, pour nous ramener vers toi avec sincérité. Ote-nous ce cœur de pierre et donne-nous un cœur de chair, que nous puissions revenir vers toi ! Que nous puissions toujours aller sur le chemin des Tsadikim et que notre part soit avec eux dans le Monde Futur et le Gan Eden.

Eshet Hail

Adrien Moche Ben Israel Michael

Rav David ben Solange David ben Ra’hel

Miriam Mireille Janet Bat Ester

Morde’hai ben Juliette

Marie Ida bat Juliette H’aya bat Juliette

Israel Michael ben Sarah David ben Ra’hel

Poupée Marguerite Gommara bat Esther

Richard David ben Arlette

Bougid ben Gazella

Fortuna Diamanta bat Garsona

Nina Ginette bat Enriette

Raphael et Eleazar bnei Tsipi

David ben Avraham et Bouba

Eliahou Daari ben Ovad

Salomé Ra’hel Perle ‘Haya bat Myriam Emilie Mordehai Meir Haim ben Ra’hel

Rav David Menashe ben Esther

Rav Moshe ben Yona Chlit’a Rav Shalom ben Yemina Chlit’a Sacha Morde’hai ben Brigitte Ra’hel Barbara Bra’ha bat Sarah Sabine
Ilan ben Yafa
Yonathan ben Tadela Odette Odelia Bat Marie Ida David Philip ben Odette Odelia Youda ben H’aya Itskhak ben Smadar Reouven ben Yasmine Sarah bat Myriam Hanna Rahel bat Fanny Acher Stéphane ben Moché Israel Meir ben Sima Sim’ha Beto’h Kol Holey Ame’ha Israel OR MENAHEM NAHMAN YOHAI BEN SIVANE BAT NAVA (BRIOUT ETANA) BARBARA BRAKHA BAT SARAH SABINE (REFOUA CHELEMA&ZERA BAR KAYMA) ANNAELLE MARGUERITE BAT PATRICIA MYRIAM (REFOUA CHELEMA&ZERA BAR KAYMA) ILAN YAAKOV BEN PATRICIA MYRIAM (ZIVOUG AGOUN), MICHAEL BENYAMIN BEN PATRICIA MYRIAM (BEN ZAHAR) ARIE AARON BEN PATRICIA MIRIAM (ZIVOUG AGOUN), KAREN YAEL BAT ALICE AICHA (BEN ZAHAR) RUDY CHLOMO BEN PATRICIA MYRIAM (REFOUA CHELEMA BENZAHAR PARNASSA BECHEFA) ELIRAN MICHAEL ISRAEL BEN YEHOUDIT ( ZIVOUG AGOUN)

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Chaque jour de Hanouka apporte avec lui une Braha particulière. Il est bon de savoir pour chaque jour qu’elle est la prière la plus propice

• 6ème jour de Hanoucca : On prie pour que nous et nos enfants soyons imprégnés des 6 livres de michna

Le jour de Rosh Hodesh Tevet, : Allumer une bougie pour Avraham Avinou, c’est le jour de sa Hiloula ! Lire durant la journée les chapitres 12, 13 et 17 du Sefer Berechit Allumer une bougie pour Rabbi Meir Baal Haness (de préférence à l’huile d’olive)

Donner l’équivalent de 100 shekels à la Tsedaka et Remercier Hachem pour tous ce qu’IL nous accorde et lui Demander ce que l’on souhaite même les plus petites choses !

Prendre un repas de fêtes avec du pain et lire durant celui-ci les psaumes 120 et 134.

• 7ème jour de Hanoucca : De même que la 7ème année on ne touche pas à nos récoltes on fait confiance a Hachem. De même on prie pour avoir toujours la parnassa min hachamaim

• 8ème jour de Hanoucca : Il y a 7 jours dans la semaine : à HANOUKA notre « semaine » est de 8 jours on est au-dessus de la nature. On prie pour la gueoula et pour les miracles incroyables comme pour une femme stérile. On demande à Hachem de surpasser ses halahot. Le Père du Rambam dit qu’il faut manger des beignets plein d’huile mais aussi des laitages. Pour mériter d’avoir un enfant, le soir de la 8ème bougie il faudra dire devant la’Hanoukia allumée: « de même manière que sont allumées ici 8 bougies, que j’ai le mérite de circoncire mon fils le huitième jour » (Rabbi de Rozhin) Nombreuses sont les personnes témoignant d’avoir eu la chance de voir leur miracles se réaliser après avoir écrit leur demande sur un bout de papier en ces termes :

Remercier à l’avance pour la réalisation de notre souhait

Plier le papier et le ranger avec la ‘Hanoukia j’usqu’à l’année prochaine.

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הי בחרמב יננע הי יתארק רצמה ןמ
3–
4
1
Ecrire la phrase
2
remercier pour tout le bien que D. nous fait
Ecrire notre demande
5–

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