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Sion, 6 Février.
2. Un employé peut disposer de deux heures pour faire une promenade. .Il part dans une voiture qui fait 12 km. à l'heure. A quelle distance du poi~lt de départ l'employé doit-il quitter la voiture pour être de retour à l'heure 1U.ée. (ll ne compte faire que 4 km. à l'heure en revenant.) a. Une personne laisse 134,000 fr. à partager entre 4 héritiers. La part du 1•' est à celle du 2•• comme 2 est à a ; celle du 2•• au am• comme 5 est à 6 ; enfin celle du 3•• au 4'"• comme 3 est à 4. Quelle est la part de chaque hérit;.er, après déduction des frais qui s'élèvent au 10 •f0 de l'héritage? NB. -Les réponses à ces trois questions devront nous arriver jusqu'au 1" février au plus tard. Les noms de ceux qui les auront bien résolues seront publiés dans le prochain numéro. Conférences. - Celle du district d'Entremont aura lieu à Sembrancher mardi 2a jan'rier et celle de Confhey, à Vétroz, le mardi 18 février prochain. Bibliothèques. - Le personnel enseignant de l'arrondissement d'Entremont apprendra avec plaisir que le noyau de sa bibliothèque va se former, grâce à un certain nombre d'ouvrages qui seront envoyés incessa=ent par le Département de l'Instruction publique. Inutile de rappeler que le siège de la bibliotèque sera à Sembrancher, chez M. le Chan. Tornay, qui a l'obligeance de se constituer bibliothécaire, ce dont nous le remercions au nom de tous les intéressés. Bncoararements. - Dans son numéro de décembre dernier, la rédaction du Bulletin pédagogique a souhaité la bienvenue à l'Ecole primaire dans des termes empreints d'une bibnveillance dont nous la remercions vivement et bien sincèrement. A.près avoir annoncé J'apparition de cette feuille, notre cher confrère fribourgeois s'est exprimé comme suit : • Nous souhaitons à ce nouvel organe un plein succès; d'ailleurs, à en juger par les premiers numéros, nous sommes convaincus que cette revue pédagogique atteindra le but qu'elle se propose, qu'elle rendra de réels et nombreux services aux instituteurs et à tous les amis de l'éducation, et qu'ainsi elle contribuera à favoriser le développement de l'instruction populaire. • D'autre part, l'Ecole, de Lausanne, a aussi salué notre organe, en ajoutant: • Dans le premier numéro nous avons remarqué le commencement d'un travail sur la Méthodologie qui, nous semble-t-il, sera bien intéressant. • Ces lignee flatteuses visent un de nos collaborateurs les plus assidus dont on saura le nom un peu plus tard. Enfin le Villageois, dans son numéro du 5 jan'rier, s'exprime comme suit: Nous pouvons et devons patriotiquement accueillir avec faveur l'Ecole primaire, feuille modeste, destinée à faire un immense bien dans la tenue de nos écoles. Vn petit conseil. -Voyant annoncer dans l'un on l'autre journal un opuscule intitulé Clef de l'Orthographe, nous croyons devoir, dans l'intérêt de ceux qui sermt tentés de se procurer cette brochure sur la foi de son titre alléchant, leur en déconseiller l'acquisition, attendu que, de l'avis de personnes très-compétentes qui l'ont examinée, cette prétendue Clefn'onvre rien. Avis de place. - Une institutrice brevetée disponible et possédant les meilleures reco=andationa, est demandée pour tenir nne école catholique dans un canton voisin. Conditions avantageuses. - Pour offres de services et plus amples renseignements, s'adresser à l'Editeur de l'Ecole primaire.
1882-83.
ORGANE DE LA
• SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION • Somu.uE. - Un mot aur la composition. - De l'inatruction civique d'après lea principea catholiques (suite). - Méthodologie (suite). - Leçona de choaes. - Lee abaences dana noa écolee. - Bducation phyaique (suite). - Sujeta de problèmes et compoaitiona. Chronique et avia scolaires.- Variétés. ·
UN MOT SUR LA COMPOSITION Bien que nous ayons déjà donné quelques articles sor l'en!leignement du style dans les écoles primaires, nous reviendrons encore et souvent sur ce sujet à cause de son importance. Celui que nous publions aujourd'hui, traité à uo point de vue éminemment pratique pour nous, appelle donc l'attention spéciale de nos lecteurs et lectrices, car son auteur, un de nos collaborateurs les plus qualifiés et les plus assidu5, est une autorité en matière de pédagogie, en même temps qu'un vétéran dans l'enseignement:
Avant de parler de style proprement dit, je vais essayer de donner un simple petit aperçu de L'organisation d'une classe de village renfermant les enfants de différentes forces, c'eslt-à-dire de sept à quinze ans~ et généralement répartis entre trois sections : 1• La division inférieure ou des commençants qui comprend les enfants de sept à neuf ans ; 2• la division moyenne ou intermédiaire, formée de ceux de neuf à douze ans et s· la division supérieure composée des élèves de douze à quinze ans. Les compositions de style ne trouvent leur application réelle que dans cette dernière division; cependant, dans les deux précédentes, les élèves doivent être suffisamment préparés à ce genre de travail. Rema1·quons-le bien, dès leur admission à l'école, ils sont en état de profiter, pour le moins autant, des exercices de langage que des leçons de Lecture, de calcul et d'écriture. Le mobilier de la classe et de la chambre d'habitation, les animaux les plus communs, les plantes les pLus utiles et les plus répandues offrent aux maUres des sujets très-variés d'exercièes intuitifs pendant les deux premières années scolaires, et sont très propres à réveiller l'esprit des enfants, comme aussi à stimuler leur atten-
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tion, et à les exercer à la parole : c'est là la t·• étape à parcourir pour les préparer à la composition. ~es leçons de c~oses _se~ont continuées dans la division moye;n;ne, mais sur des suJet differents : les lectures faciles les exercices gra~ati~aux, l'étude de l'histoire sainte fourni~ont d'amples ~?aberes a cet enseign,~me~t. Et les élèves seront beaucoup questiOenés sur tout ce qu Jls hront en classe, ainsi que sur les leçons qu ils app~endront, afin q.u~ le ma~tre. puisse. s'assurer qu'ils en ont compns le st>ns et saiSI les prmc1pales 1dées. Les exercices grammaticaux oralement raisonnés, et souvent acssi écrits les habit~eron! à.la réflexions et les initieront à l'étude de la langue. La Btble, s1 bien appropriée aux besoins des enfants comme aussi les él~ments de géographie, viendra s'~jouter aux branches déjà énumerées et apporter une grande vanété aux exercices intuitifs. Ainsi préparés, les élèves âgés de douze ans entreront dans la division supérieure. Déjà ils sont assez exercés pour répondre couramment aux questions qu'on peut leur adresser sur les morceaux qui ont été lus, et le plus grand nombre des exercices de la ~remière pa.rtie de la grammaire auront été parcourus et compns par eux, 1ls commenceront dès à présent à raconter avec assez de facilité les principaux faits de l'histoire sainte. Dès lors pourquoi ne po.urrB:it-on pas obtenir de leur part un compte~ rendu de ce qu'Ils lisent, et une narration écrite des évènements les plus saillants de l'histoire nationale'? On ne négUgera pas non plus l'élude des exercices de la 2m• partie de Ja grammaire. ~~ ~~~re de le,c~ure ~ourra four~: une foule de devoirs propres a mt~e~ les eleves a I~ compos1hon de style. Tantôt ils seront a~pe~es a donner par écnt le compte-rendu d'un chapitre; d'autres fOis, Ils remp.la?Cront tels ter~es du livre par d'autres équivalents; comme aussi, Ils pourront resumer ou amplifier un texte imiter une lettre, une description, un récit appris par cœur mettre une fable en prose, traduire quelque alinéa par d'autres ~xpressions. · . Ne serait-il ~?nc pas possible d'amener, de la sorte, les élèves a une composition passable pendant les trois dernières années ~u'ils ~ont partie de la division supérieure'? Ce résultat n'est pas ll!lJ!O~sible, surt?ut ~ans les classes bien organisées, dont les trois dms10ns sont regulierement soignées et surtout si chacune par~ourt le pro"ramme qui lui a été préalablement assigné ; il serait etonnant que dans ce cas, le succès ne couronnât tous les efforts du bon maître. Mais que, de p~rti pris, on ne vienne pas dire : • On • nous demande un résultat Impossible, jamais les élèves de nos
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• écoles habitués chez eux au patois, n'arriveront à une rédaction • passable. • Si l'on veut continuer à marcher dans l'ornière de la routine, ct se contenter d'une lecture inintelligente, machinale ; de copies plus ou moins bien soignées; de conjugaisons monotones et d'analyses incomprises, assurément les élèves n'apprendront pas à exprimer leurs pensées, ne fût-ce que médiocrement ; mais qu'on essaie de suivre pendant plusi~urs années consécutives le plan d'étude ci-dessus indiqué, et de parcourir la série des exercices propres à chaque âge, alors j'ose espérer que la plupart des préjugés surannés tomberont, et que les instituteurs eux-mêmes se réjouiront de l'aisance avec laquelle leurs élèves arriveront à rendre leurs idées. · J'indiquerais encore volontiers aux classes privilégiées, j'appt>lle ainsi celles qui n'ont qu' une ou deux divisions, comme cela arrive dans les localités où les élèves en raison de leur nombre sont confiés à plusieurs maîtres, un petit traité de style qui, interprété par l'instituteur selon les vues de l'auteur, pourrait rendre d'importants services à notre jeunesse. Ce classique est intitulé : Méthode analytique de style à l'usage des écoles de français par P. et se trouve à Sion au secrétariat de l'Instruction publique. Prix 1 fr. 20. L'auteur de ces lignes emploie ce petit traité dans sa cla~se et il s'en trouve très-bien. X.
DE L'INSTRUCTION CIVIQUE D'APRÈS LES PRINCIPES CATHOLIQUES § 3 ESSENCE DE LA SOCIÉTÉ. Dieu a voulu que l'homme vive en société. De là il résulte, comme nous l'avons montré, que Dieu est l'auteur et la raison finale de la société. De ce principe fondamental découlent quelques conséquences trop négligées et que nous avons à mettre en pleine lumière. Nous n'avons qu'à contempler les œuvres du Créateur, et à rechercher quelques-unes des propriétés qui les distinguent toutes essentiellement des œuvres des hommes. 1. - La première propriété des œuvres de Dieu, c'est que l' homme ne peut point en faire de pareilles. Prenez tout ce qtùl y a de plus simple, de plus commun, une feuille d'arbre; dites au plus savant naturaliste de vous indiquer quelles substances, quelles fibres composent cette feuille ; il vous rendra compte de tout jusqu'à un atôme. Dites-lui de vous faire une feuille comme celle que vous lui présentez, il devra vous avouer son impuissance.
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Non seulement l'homme ne peut point reproduire le travail de la nature, mais encore les œuvres de l'homme remplacent mal les œuvres de celle-ci. J'en pourrais donner des preuves sans nombre. .Pendant le siège de Paris par les Prussiens, le lait manqua dans la grande ville. Il en fallut pour les enfants et les malades. Les savants connaissent la composition du lait. On les invita à composer un lait artificiel formé des mêmes éléments que le lait des animaux. Les savants se mirent à l'œuvre. L'un d'eux composa ce qu'il appela Je lait obsidional. Ce lait avait absolument la même composition, la même apparence et la même saveur que le lait sortant de la mamelle. L'expérience cependant démontra qu'il n'avait point les mêmes propriétés. nutritive~. Que manquaitil donc au lait de ce savant ? Il manqum.t ce que rien ne remplace, l'œuvre mystérieuse, mais certaine de l'élaboration par les lois et les forces de la nature. m. - L'homme se sert à tout instant des forces et des substances que le Créate~r a mises à sa dispositi?~· Mais • !l ne peu,t, a dit Vaison se servir de la nature et en utiliser les forces qu à la condition 'd'en suivre docilement les lois et de les interprêter fidèlement. Il ne peut commander qu'en obéissant; il ne peut ni créer ni modifier d'aucune manière les lois naturelles qu'il reçoit toutes faites ; son rôle se borne à les étudier et à en tirer des résultats pratiques. S'il essaie d'aller plus loin, s'il entrep~end d'échapper à une loi naturelle, ou simplement de l'éluder, Il se heurte dès lors à des difficultés qui se transforment bientôt en obstacles invincibles. • Appliquant à la société les règles fondamentales dont nous venons de montrer le caractère général et absolu, nous arrivons à trois conclusions importantes : t• La société ayant été voulue et établie par le Créateur, il ne faut point que l'homme songe à la remplacer par des . fo~mes sociales dont il serait l'inventeur. L'œuvre des hommes, amsi que nous l'avons établi, ne saurait ni reproduire l'œuvre de Dieu ni la remplacer. 2• Tout ce que l'homme peut faire, c'est d'étudier et d'observer les lois que Dieu a données à la société et de se conformer soigneusement à ces lois. La meilleure société n'est pas celle où l'homme a mis le plus de ses syslèmes, mais au contraire celle où les lois naturelles de toute société sont mieux connues et mieux appliquées. ~· L'essence des choses naturelles est immuable ; par conséquent
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la société, dans ce qu'elle a d'essentiel et de fondamental, est toujours la même depuis le commencement du monde, et _les tentatives qu'on ferait pour la modifier dans ses bases, ou serm.ent fatalemenf impuissantes, ou si elles pouvaient jamais réussir, le résultat en serait l'anéantissement même de la société. Conservons soigneusement ces principes dans notre mémoire: ils nous serviront plus tard à apprécier certains systèmes sociaux et à faire justice de certaines utopies. § 4. ELÉMENTS NÉCESSAffiES DE TOUTE SOCIÉTÉ. Toute société se compose de deux éléments principaux : une multitude d'hommes réunis, et un lien qui donne l'unité à cette multitude et la fait tendre à un but commun. Sans ce lien, il y a réunion fortuite, il y a pluralité, mais il n'y a pas association; ~ans un but à atteindre, l'association n'a point de raison d'être. Mteux la forme de l'association est propre à conduire à cette fin, plus la société est parfaite. · En nous occupant des différentes sorte~ de sociétés, nou~_aur?ns occasion de montrer la fin de chacune d elles, le but de 1mstitution de chaque société. § 5. DIVISION DE LA SOCIÉTÉ. Jusqu'ici nous avons montré que la société est nécessaire à l'homme, qu'elle est conforme à sa n;~ture, et que par conséquent elle est naturelle. Il y a trois sociétés naturelles : t· La société de la famille : 2· La société politique ; s• La société reli~euse. . . Ces trois sociétés ne Ront pas nécessairement séparées ; ams1 dans le régime patriarcal, la société P?~tique se. co;üon.d .avec la société de la famille · chez le peuple JUif, la sométe religieuse et la société politique ét~ient réunies. Mais il n'y en avait pas moins trois sociétés nécessaiœs, parce qu'il y a trois buts pour lesquels l'homme est par sa nature conduit à la forme s~ciale. . Outre les sociétés naturelles, il y a encore des soCiétés artificielles c'est-à-dire des associations que les hommes forment entr'e~x dans des fins très diverses. On les appelle artificielles, parce que les hommes les forment librement et leur dofl!lent la forme qui leur convient. Citons, comme exemple, les sociétés littéraires les sociétés d'histoire ou de sciences, les associations commerci~les et agricoles, les sociétés de laiterie, etc., etc. Dans les sociétés artificielles il y a, comme dans les sociétés naturelles, une réunion d'hommes un lien d'union et un but à atteindre en commun, ' (A suivre.)
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lOS lève la main et tous, sur l'ordre du maître, écrivent sur l'ardoise Ja réponse à la question, simul~ané~e~t, et sans s~ ~ermettr~ d'autres chiffres. Cela fait, le ma1tr~ md19ue la réponse • ceux qUI ont bien résolu la question lèvent l ard01se, et à chaque examen, rapide et successif, les points so~t in~qués au noteur. Le ~aître fait ensuite l'opération à haute vou, d après la méthode ~rehnng~r (Traité de calcul mental, par P. Ducotte.rd). Ceux qm ont déJà levé la main après avoir trouvé les solut1ons préc~~entes, abandonnent ce soin au plus hahile parmi les autres e!ev~s, ~t pendant les loisirs de l'aLtente, ils pe~ve~t rel!asser 1 operation, ou étudier les leçons du mercredi so1~, J.usqu à . ce que le maitre commande d'écrire la réponse, et ams1 de sUite, comme pour le premier problème. , . . Grammaire. - Bien des personnes ne parta~ent ~as l op1ruon que la récitation de la grammaire soit chose. necessaire ; elles ne veulent nullement de récitation grammaticale. Nous croy.ons cependant qu'il est indispensable que q1_1elques passages. e~ s01ent profondément gravés dans la mém01re. Commel!t ,ecrira-t-o!l correctement, par exemple, le pluriel des noms, Sl ~ on ne satt par cœur ceux en ou qui prennent x, ceux en al qm !eulent s, ceux en ail qui changent cette finale en aux, etc. '.Ev.ldemment cette étude par cœur avec d'autres analogues, est mdispensable pour écrire correctem'ent les mots dont il s'agit, à moins que. l'o?ne fasse disparaître ces caprices de la lang1_1e. Quant , aux defimtions grammaticales nous sommes parfa1tement d accord sur l'opportunité de lem! suppression. C'est un~. ét1_1de rebutante et qui n'a pas la moindre utilité ; il suffit que lmstituteur les m~tte à la portée des élèves, qu'il les fasse co~pr~ndr.e, afin que. lon sache en faire l'application dans les devo1fs ~ fa1_re à la !Da1son: et qu'il tes rappelle à l'occasion des fautes gmlUI ~on.t. stgnalées dans la correction des dictées et des devou·s ; mais il faut que l'instituteur les possède plutôt ailleurs que dan.s son m~ue~.. Si nous ne sommes pas partisan de la ~écit~bon des defirntions grammaticales, cela ne signifie pas qu'Il fa!lle abandonn~r 1~ mémoire à un repos énervant. n est nécessal!e de la cultiver, mais il faut le faire ulilement, sans trop la fati~uer, sans user de violence, sans l'accabler; c'est-à-dire dans une }uste.l!'esure, afin de ne pas en épuiser les forces et les bonnes dispostt~ons. Compositions et diotées. - On prendra comme suJets ~e compositions des lettres, des anecdotes ,à .la ~ois in~ressantes, mstrucUvee et morales 1 des épisodes de l h1st01re umverselle, des fables
MÉTHODOLOGIE (Suite.) Les 4 règles fondamentales étant les instruments du calcul, il faut d'abord apprendre à les connaître, et ensuite à s'en servir, en distinguant le rôle que chacune d'elles joue en arithmétique: en s'aidant de la méthode intuitive, on arrivera bientôt à ce resultat. Donner d'abonl des problèmes qui n'exigent que l'application d'une seule règle que l'élève devra trouver lui-même, car, dans le courant de la vie, il n'aura probablement pas toujours quelqu'un à côté de lui pour lui dire : • Ce problème exige une telle opération. • Le maitre fait ensuite la démonstration claire et détaillée au tableau, en se servant ensuite de petits objets, comme des cailloux, des haricots, etc., pour mieux faire saisir la première démonstration, et afin de faciliter celle-ci, on opérera d'abord sur des nombres faibles, jusqu'à parfaite intelligence de de la part des élèves. Ce résultat obtenu, on donnera des problèmes qui exigent l'application de deux règles, puis de trois, etc. Les quatre règles étant bien comprises et bien appliquées, on prendra les opérations sur les nombres complexes ; ensuite viendront les fractions ordinaires qui, pour plus d'intelligence, exigeront d1abord une démonstration graphique dont on fera usage aussi pour mieux faire saisir la réduction au même dénominateur. Feront suite aux fractions ordinaires, les fractjons décimales, le système métrique, les règles de trois, d'intérêt, d'escompte, de partage, de mélange, d'alliage, de société, etc. Pour plus de célérité, et afin d'empêcher la fraude, les ardoises sont échangées au moment de la démonstration par le mattre, comme pour les dictées et, d'après les instructions de l'instituteur, les points mérités sont notés, par le voisin, sur l'ardoise qui est ensuite rendue, et le nombre en est indiqué successivement, et à haute voix au noteur. Pour chaque solution juste, il est fixé un nomhre déterminé de points. Caloul mental.- Préparer, par le calcul mental, aux opérations du calcul écrit. Nous avons essayé de plusieurs méthodes qui ne nous ont pas paru également satisfaisantes, et voici celle qui a eu nos préférences, en attendant la découverte de quelque procédé plus ingénieux, instruisant, amusant, et captivant à la fois l'attention entière et continuelle des élèves. Ces derniers, n'ayant en main ni plume ni crayon: résolvent en silence une question de vive voix posée par le maîtl'e, et préparée par celui-ci avec la solution. L'élève qui a fini le premier
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de L~ Fontaine ou de Florian, à traduire en prose, etc. Ces compositions sont purement examinées par le maitre qui note en marge de chacune les points mérités pour le style, l'orthographe et la ponctuation, ainsi que pour la calligraphie. Les sujets de lettres seront tout simplement exposés comme lors d'une inspection scolaire ; les anecdotes seront racontées une seule fois, sans les faire répéter par les élères ; il sera seulement expliqué le sens .des mots peu connus, ainsi que pour les fables, dont la construction directe de certaines inversions sera rétablie. De cette façon, les élèves prêtent plus d'attention à la parole du maitre ; ils sont obligés, en composant, de penser, de réfléchir. En suivant une marche opposée, c'est-à-dire en faisant répéter plusieurs fois le même sujet, l'élève n'apprend pas à composer; il n'apprend qu'à réciter, et sa composition ne sera qu'une récitation écrite: c'est peut-être là une des causes de l'incapacité de nos jeunes gens à leur émancipation de l'école. Dans les exercices de langage, c'est différent. On fait raconter des anecdotes, déclamer des fables, développer des sujets de lettres, etc., et le maitre cordge les tournures, les expressions fautives, en un mot le style : ici, on polit le langage, on guide les inflexions de la voix : mais là, l'élève apprend à penser, à trouver, à créer des idées, à rappeler ses souvenirs, à habituer sa mémoire à être docile, prompte et fidèle. Le lendemain de la lecture des compositions, il est fait la dictée du travail du maître sur le même sujet si c'est une lettre qui a été lue, attendu l'importance du genre épistolaire. Les autres compositions ne sont pas répétées en dictée, mais dans les exercices de langage. Les compositions sont alors remplacées par d'autres sujets, souvent métaphysiques, et par conséquent peu propres à être traités pat· l'école primaire. Ces dictées rouleraient sur les sujets suivants: Dieu, ses attributs, la création, l'homme, les animaux , les phénomènes atmosphériques, l'histoire naturelle, l'hygiène, les vertus et les qualités, les vices et les défauts, les devoirs de l'homme, ses destinées, etc., etc. Elles auraient ainsi, non-seulement une utilité orthographique, mais encore une importance et une influence morales ; elles seraient instructives et constitueraient aussi un exercice de style ; elles tendraient constamment à orner l'esprit et la mémoire, à former le cœur, ennoblir les sentiments, élever l'âme, à apprécier les qualités, à blâmer les défauts, à faire aimer la vertu en l'exaltant, à inspirer l'horreur du vice en le fustigeant. Toutes ces dictées seraient rédigées dans un style accessible à l'intelligence de l'élève, ensuite d'explications et de commentaires du maitre. Les morceaux tirés
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dl' Châteaubriand, par exemple, ne sont pas faits pour l'école primaire. Avant de cultiver le sublime, il faut d'abord s'exercer au style simple; il faut étudier les expressions les plus usitées, acquérir le nécessaire avant de prétendre au luxe, au superflu. n est vrai qu'en copiant les grands écrivains, l'élève en retiendra quelque chose; mais cotte acquisition ne servira qu"à rendre son style ridkule, en émaillant un langage vulgaire d'expressions et de tournures re.tentissantes, mais déclassées. On n'arrive pas au style noble d'un seul bond, mais insensiblement, graduellement, par des études longues et soùtenues. L'école primaire ne doit pas visrr si haut, pour ne pas jouer le rôle de la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf. Le style modeste et pur est celui qui lui convient, et néanmoins tous les élèves, même ceux de vingt ans, n'y arrivent pas: chaque année nos recrutables prouvent cette vérité. En travaillant à meubler la mémoire des élèves d'expressions recherchées dont souvent ils ne connaîtront pas le sens, qu'ils placeront au hasard pour rendre, à leur insu, l'œuvre d'un burlesque achevé, on fait deux pas en arrière au lieu de faire un pas en avant ; on néglige ce qul' l'on devrait apprendre pour une faible collection de beaux mots, qui sera toujours immensément loin d'être suffisante pour constituer un travail d'une élégance soutenue: ce sont des bijoux précieux qui vont beaucoup mieux dans la poche d'un mendiant que sur ses haillons, et desquels il ferait bien de se dessaisir pour rafraîchir son costume. Non-seulement le temps consacré à faire acquisition d'expressions hétérogènes sera du temps perdu, mais il faudra encore en perdre autan t, et même davantage peut-être, pour s'en affranchir, car l'élève sera toujours quelque peu enclin à glisser dans sl's productions, plus ou moins correctes, quelque fleur de son répertoire d'emprunt, allier l'indigence au superflu, loger à la même enseigne la pauvreté et l'opulence. A quoi peuvent servir, d'autre part, ces longues dictées, débitées d'un ton grave et solennel, et roulant exclusivement sur des subtilités grammaticales ? Nous répondrons à cette question par ces paroles d'un ancien magiste1·, en parlant des participes passés coûté et valu, et qui avait fait ses premières classes, parait-il, où les subtilités étaient en honneur. • Qui ne sait, dit-il, combien les participes coûté et valu nous ont coûté de temps et de peine, et combien ils nous ont valu peu de profit ! • Et aujourd'hui, encore moins qu'autrefois, nous n'avons le loisir de nous y arrêter : avec le temps et Je développement de l'intelligence, le nécessaire et l'utile nous donneront l'agréable - par attraction. -
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D'où vient, comme on l'a déjà demandé, que la plupart des élèves qui quittent l'école primaire ne sont pas en état de faire la moindre composition, ni de s'exprimer à peu près correctement, ou d'une manière passable! Nous n'avons pas été personnellement appelé à traiter cette question ; mais nous dirons que cela vient probablement d'une fréquentation irrégulière, et de ce que l'on ne fait pas, à l'école primaire, suffisamment de compositions et autres exercices de langage. comme les récits, les conversations, etc., ou qu'on les fait mal, qu'ils sont mal dirigés, ou que l'on suit une méthode vicieuse. Quels sont les moyens les plus propres à faire acquérir aux élèves une bonne rédaction, ainsi qu'une manière de s'exprimer plus ou moins correcte et facile! Informez· vous quelles sont les écoles rurales qui réussissent Je mieux sous ce double rapport, et étudiez bien les méthodes qui y sont en usage ; appliquez-les chez vous ; conformez-vous y scrupuleuse· ment, et probablement qu'avec on peu de patience et de bonne volonté, vous réussirez aussi, pourvu, toutefois, que vous vous exprimiez voua.même correctement, et que vous soyez capable de rédiger d'une manière satisfaisante - pour un instituteur. (A ~Vivre.)
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n y a bien des façons de présenter la leçon de choses ; pour y exceller, il faut non·seulement savoir à fond son sujet et l'avoir préparé pour répondre aux interrogations multiples et rapides des élèves, mais encore savoir approprier son enseignement à la portée de l'intelligence de son jeune auditoire, et ne poser que des questions simples, claires, qui puissent en être facilement comprises. - Nous donnons aujourd'hui, en l'empruntant à l'Education, une leçon sur les cinq sens, afin de montrer comment on peut envisager un sujet et le développer. Celle-ci s'adresse particulièrement à de jeunes enfants. Le• eloq
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La maitreue. - Georges, si ton camarade Jacques te donnait du sel en poudre, en te disant: ' Tiens, Georges, voila du joli sucre 1• que ferais-tu pour t'en assurer 't Georgu. - le le mettrais dans ma bouche. La maitre1se. - Pourquoi le mettrais-tu dans ta bouche? Georgu. - Pour savoir s'il est doux. La maitreue. - Et s'il est doux? George•. - Ce sera du sucre. La maitreue. - S'il ne l'est pas, au contraire? ()eorfJU. - C'est parce que Jacques m'aura trompé.
La maitreue. - Qu'as-tu donc fait pour t'assurer que c'était du sucre ou du sel? George1.- Je l'ai goûté. La maitreue.- D'après ce que tu as fait, tu as exercé l'un de tes sens, et ce sens s'appelle ... ? Georgu. - Le goO.t. . . . . . La maitruu. - Bien, mon am1, ret1ens b1en ce que tu VIens de me dtre. A un autre maintenant. Tiens, Louis, voilà une belle pomme. Loui1. Ob, le beau fruit 1 La maîtresse. - Prends-le, goO.te-le. . . , Loui1 (prenant la pomme et la rendant a la ma1tresse.) - Ce n est pas un vrai fruit. , La maitres1e. - Pourquoi n'est-ce pas un vrai fruit ' Louil. - Parce qu'il est trop froid. La maitreue. - Comment trop froid ? Louis. - Mais oui ; elle est en marbre, votre pomme. La maitresse. - Je ne te comprends pas. Quand je te l'ai pré!;e~tée, tu m'as dit : c Oh Ile beau fruit 1• Maintenant tu dis: 'Il n'est pas vra1, votre fruit: c'est une pomme en marbre 1• • • . Louil. - C'est qu'en la regardant, j'ai cru que c'était un vrat frUit; maiS, en la touchant, j'ai bien vu qu'elle était en marbre. La maîtresse. - Très-bien ; tu as raison. Mais si je te disais de rotlter cette pomme, le lerais-tu' Louis.- Je ne pourrais la gotlter qu'en passant ma langue dessus. Elle est trop dure : je me casserais les dents si je voulais y mordre.. La maitreue. -Tu vois que, dans l'ordre de la nature, le Crea_teur a voul~ que quand l'un de nos sens nous a trompé, nous ayons de su1te .recours a un ~utre pour nous remettre dans la voie de la vérité. Ainsi, tout a l'beure, on avait donné à Georges du sel pour du sucre; ses doigts n'ont pu fa~e la différence, il l'a goûté. Aussitôt le gof't lui a !ait savo_ir qu'on .v~mla1t le tromper. Quant à Loui~, la vue ne lu1 a pas fa1t conn_a1tre la '!er1té, et ~ même toucher, qui trompait Georges tout à l'beure, lUI a perm1s cette f01s d'avoir la sensation vraie. La maîtresse. - Ernest, comment distingueras-tu sur une table, d3ns u~ panier de fruits, une orange qui se trouvera tout au haut d'une corbeille, 101 étant à une certaine distance ' Ernest. - En regardant tous les fruits, je reconnaîtrai bien l'orange au milieu des autres, à la c<•Uieur de son écorce. La maîtresse. - Je suppose que, sachant où se . trouve cette. or~nge, ~ maman te dit le soir d'aller la chercher ; seulement il comrr.ence a fa1re nu1t, la chambre est très-obscure, et tu ne peux distinguer que la table et un peu le panier. Que feras-tu' . . Ernest. - J'irai à la table et, passant la main sur sa surface, Je trouvera:• le panier de fruits. Comme l'orange est tout à fait au-dessus, je la prendrai. La maîtresse. - Mais supposons qu'on ait dérangé l'ordre des fruits: comment t'y prendras-tu? Ernest. - Je les senLirai les uns après les autres jusqu'à ce que je trouve l'orange. La maitru1e. - Emile, quand, dès la première fois, Ernest avait trouvé l'orange, quel est le sens qui l'avait aidé à la trouver? Emile.- O'est la vue. La maîtresse, - Et, la <leuxième fois, quand il l'a eue trouvée ~tans la
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t08 chambre toute obsr.nre, quel e~t le sens qui ra aidé dans ses recherches 'f Emile. - C'est le touc~e~: r . quand il a senti les frnits les ons après La maitruse.- La t~otr'es•e,~~a~g~~ qui n'était plus à la même place, quel les autres pour reconna1 . est le sens dont il s'est serv1 'f Ernest.- C'est l'odorat. '1 t nvé une orange: t.• avec La maître11e. - Nous avons donl.:; qntt r~ois sens se sont suppléés: la vue · 2' avec ,_, toucha'; 3• avec oro. · 1 ns peuvent venir eh bie~ 1de la méme manière, rappelez-vous que tous es se (A suivre.) au secours les uns des autrei.
t!s
laBS AJISBXOBS DAXS XOS iJOOiaiiS
Sous ce titre, nous trouvons dans l'_Ecole, de L:u~~:c~~~~~~ lignes sui vantes qui ont, dans une certame mesure, e pour nous. . d 1 lupart de nos écoles sont
Les nombreuses absenc';t %~ oft ~~~~ l'fn~~n:ct~n publique primaire rencertainement le plus gra~ o s ac e é les les absences ne se comptent contre dans sa marche. SI dans quelques ~ elles s'additionnent par cenque par dizaines. dans d'aun:es, en revanc e,bsences ar année scolaire. n taines; ce sont des deux, _trots, quatr~ ce~:; la colon~e des absences sans est vrai qu'elles n'appartiennent pas ou ·ours des absences 'f L'écongé; mais qu'importe, au fon~ ; ne sont-ce pas ~~~l-il lus profité des leçons lève qui aura obtenu deux ou trOt_s ce~ts congés, a~é tef mêmes leçons pour fai~ en son absence, quel ceblu~ QUI ~ut! r'é:~~t est parfaitement le même battre le pavé OU f~reter es UISSOnS envisagé sous le pomt dd~ vute ~~r~i~~~èsp~ut-être que la fréquentation ~es Quelques personnes Isen e rétention pour le moms écoles dépend de l'~nsti_tuteur. Cette j~~oles;:~~~:gfs. il n'est nullement néfort exagérée. Les mstllu~eurs son_t eja as SI>~S le poids des responcessaire. ni même tant SOit peu. utt\~, de les écraser, t u'un acheminement sabilités à bien plaire. Cette pretent~o~, croyez-leène~n~ contestée, et bien· à d'autres ; laissez-la S!l p~ser en vertté re~o~~gs sont complètement étran· tôt on vous rendra sohdal!es d_e causes qm. d' i ences quand il liSt ques· gères. Cert~ines f,en_s son\mtar~!:~~es~i~~t!~~s p~fJaires. Si vous leur disiez, tion de les Imposer a a c ass~ 1 1 article de la loi ou du règleles meilleures preuves ~n m~ms, que_ te ou_ t~ ue l'i norance de ttl\S élèves ment sur les écoles est_m~xe~~ltable, ou ~~re~rodi:ieux de leurs absences, est due à leur paresse mvmci e ou au no . te la faute en est aux instituils vous diraient imb~anq~~~l!mp:~~ :ft~~r:v"e~~ne semblable logique 'f Pour teurs. Voyez-vous 1en o 0 élevons hautement contre cette nous et plusie!-'rs de nos confrères, n~~~~~~our l'édification commune, que, manière de Catre; et, en ~utre, nous 1 ' nt le moins fréquentées, sont Je plus souvent, les loc~li~és où l~e~t éoc~\1!i~l~ssent devant l'exécution de la aussi celles ~ô. \~ ~utont.es :recu 1 s délits d'absences d'école. ~ans dout~, loi, quand Il s agtt de rep~~m:raue· mais en attendant, il est tOUJours extr~ chacun portera son propre ..r e 'bsencès nombreuses et répétées prodm: mement Câch~ux _que, quand ,.~est'~uteur devienne le bouc émtssaire ~ur qw sent leurs frUitS bien connuf, diDS 1 t sur qui seul tombe le blâme umversel. chacun. jeu~ lestement so~ .a~ eqau~i~nous importait beaucoup de dire, et nous _ voila trOis ou quatre vertt!lS . l'avons fait avec respect, mats aUSSI sans détour. .
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IIDVOAI!I!'ZOII :.B1rSZQVII (Suite.)
L'enfant pour apprendre doit voir: on ne sait bien que ce qu'on a vu. L'enfant, comme l'homme d'ailleurs, ne pense, ne porte un jugement qu'en comparant les hommes aox hommes, les choses aux choses. Au lieu donc de transporter l'enfant partout où il n'est pas, appliquons-nous a le tenir dans le milieu oô. il se meut; apprenons-lui à juger par ce qu'il voit, et c'est là seulement qu'on peut e1iger du raisonnement de la part de l'enfant. Mais pour voir avec fruit, il faut se déplacer ; et même pour une grande partie des enfants perdus au fond des campagnes, le déplacement ne variera pas beaucoup pour eux les objets soumis à leur observation. C'est fâcheux, mais cela n'empêche pas que les promenades ne soient très-utiles. Que de choses à apprendre aux enfants dans ces causeries entre l'instituteur et ses élèves : ce sont des accidents de terrain, des cours d'eau, des montagnes. qui servent de thème à une leçon de géographie; c'est un monument public, ce sont les ruines d'un chateau-fort, qui amènent une dissertation sur l'histoire; ce sont les cultures, les récoltes plus ou moins abondantes, qui permetlent de parler d'agriculture, et ainsi de suite. La promenade n'est pas le seul moyen de déplacement utile aux enfants, sans compter que ce moyen n'est pas toujours praticable et qu'il ne reviendrait qu'a de très longs intervalles. Les élèves ont besoin de mouvement; rien n'est plus contraire à leur développement physique que de les tenir trois heures rivés à leur table de travail. Aussi est-il lion de scinder ces classes par une petite récréation: c'est ce moment qu'il serait convenable de choisir pour s'occuper des facultés corporelles, tandis que l'esprit est en repos. A l'beure qu'il est,le vent est à la gymnastique. A ce sujet, il ne s'agit pas de faire de nos élèves des acrobates ou des bateleurs. mais d'équilibrer leurs forces, de régler leur activité, de leur donner l'a~ilité, la souplesse qui manquilnt à nos petits paysans, de leur apprendre a obéir au commandement ; et pour cela que faut-il 'f des appareils embarrassants et cotlteux 'f des dépenses tonsidérables 'f des places arrangées â cet effet? Nullement. Pour la plus grande partie des écoles, il faut un espace pour marcher au pas et faire les premiers exercices de l'école de peloton, un espace pour courir, un fossé pour sauter, un bâton, quelques perches et quelques cordes. Avec cela un maitre intelligent saura faire beaucoup, car les élèves se livrent avec ardeur à ces exercices. ll est évident que le maitre devra savoir quels sont ceux qui conviennent à ses élèves et dans quelle mesure, car cet art est tout individuel : ainsi la gymnastique pour les écoles rurales ne doit pas être la même que pour les écoles urbaines. Après les exercices de gymnastique, nous mentionnerons le chant comme devant concourir à l'éducation physique aussi bien qu'à l'éducation morale. Outre qu'il serait un délassement pour les élèves - car le silence prolongé nuit aux enfants- les organes de la respiration s'en trouveraient bien et l'ordre et la discipline y gagneraient. l'ajouterai que la musique ~it puissamment sur le moral de l'homme, elle adoucit les mœurs, elle developpe les facultés douces et intelligentes, eUe réjouit l'enfance et devient pour l'âge mtlr une source de plaisirs sans regrets. La direction générale de l'école s'améliorera aussi, par ce que le comman· dement s'exerçant avec la précision militaire, l'intelhgence, le corps même, prennent l'habitude de la docilité et de la discipline si dimeiles à obtenir quand on n'y a pas été préparé; il en résultera un ordre parfait qui inspirera aux
Hi
HOenfants le respect de la classe, du maitre, d'eux-mè!Des• et aura_l~ pl~s salo· Laire influence sur leur âme, ear l'ordre vient de Daen et eondoat a Da~u. (A "'"'re.)
au,Jets cle composltloas cloaaét aas reGraes.
Nous avons publié, dans de précédents numéros, les sujet~ de composition et problèmes donnés aux recrues lors des ~ermers examens. Comme les cours de répétition sont réglementairement ouverts jusqu'à la fin de ce mois et qu'à notrt! connaissance plusieurs instituteurs ont été bien aises d'avoir pu se rendre com~te du genre et de la nature des exercices de calcul et de style prescrits aux recrutables, nous publions encore ceux qui ont été donnés l'année précédente, soit en automne i88i. Nous rappelleron~ que les jeunes gens qui ont bien résolu le i •• p~oblème _de_ la séne o~~ obtenu la meilleure note (i ), que ceux qm ont fa1t JUSte le 2 ont obtenu la note 2, etc. et que ceux qui n'ont su faire aucun problème ont obtenu la note 5. PROBLÈMES t. Un paysan achète 17,5 arpents de terre pour !!.500 fr. Il revend terrain à 36'/, fr. l'are. Quel est son bénéfi~e 'l (fr. 1337:50). .
ce
!. 357 personnes possèdent au .même utre. une foret. Ils fo.nt !aare un chemin de 12 km. 794m.,le mètre a 6~ c. Combaen chaque propnéLaare aura· . t-il à payer? (fr. 23.30). 3. 9 ouvriers gagnent ensemble fr. 26W. Ils payent pour leur pensaon fr. n80. Que reste·l·il a chacun 't (fr. i!S.88). ~ Quelqu'un gagne par an 9M fr. et dépense. pour sa ehambr~ et !!a p~n sion sn fr., ses autres dépenses se montent a fr. !SIS. Que lw reste-t·al 't (fr1.~1). · Un fromage de 39 '/,kg. coûte fr. 69.42. Que vaudraat un fromage de même qualité pesant !l,o\. kg. '1 (fr. 37 .S3); . . ! . La longueur d'un champ reetangularre égale 3 foas sa largeur qut est = 17 m. Le mètre carré valant rr. 2.35, quelle est la valeur du champ 1 Com· bien en vaut la t.2•• partie 't (fr. !037.45. - i69.78). 3. Un paysan a en moyenne 17 ' /, litres de lait par jour. Produit d'une année si le litre se vend a 20 e. 'f (fr. l277.M) 4. Recettes fr. 96~. Dépenses, fr. 6S9 +Cr. 7S. - Reste? (fr. 197). 1. On fait creuser une cave. Longueur H.9 m., )argeur S.7m.; profondeur S.S m. Le mètre cube coûte fr. 2 •J,. Total des fraas ~(fr. IOSt..SS). 2. Chercher l'intérêt de fr. ~13 a 5 •j. pour 7 moas 'f. (fr. 134.54.) . . 3. S'il faut, pour un bataiUon d'intante~ie, ~~pelles a fr. po et ~ paes a rr. •. quelle serait la dépense pour fourrur ees anstruments a 50 batalllons 't (fr. 29.600). '· (980 + S2~ 99 + 7)- 1!39 (671). . • . l. Chercher les intérêts de fr. H953. 50 i. 3 '/. '1• pour 270 Jours. (L annee a 360 jours) (fr. 336.!0). t 756 m. de drap eo1\tent fr. 49U. Que coûteront 72 m. 'l (fr. 468). IS oumm gagnent en&emble fr. ~• par jour. Que gagnent-ils en H5 jours 't QueUe sera la part de ebacun 't (fr. 2760- fr. 51St).
+
s:
='
~- (7
+ ~- + 63/i + 80) -
208 = 'f (6U).
1. Un épa.ea~~ vend MS kg. de café à rr. 3.08. Quelle somme a-l·il payée pour ee e~e s .•1 gagne 10 '!. sor le prix d'achat 't (fr. 1158.70). 2. Le prax d achat de 739 quiDLaux métriques de pommes de terre est de fr ..49SS.i~. f:.e transport coûte fr. !47.80. Quel est le prix de revient d'un quantal metraque 'f (fr: 6.95). 3. Un ouvner reçoa.t fr, 7.80 ~ur sa journée (6 jours par semaine). 11 dé· pense 26 fr. par semame. Que 101 restera·t·il au bout de~ semaines 't (francs 72S.) 4. Recettes. fr. 7n + 137 80. Dépenses fr. ~39. Reste 't (fr. 50!). . i. Un ~assm ,est long d~ 9.7 m.. _large de 6,8 m..et profond de 3 '/,m. Corn· baen de htres d eau peut-JI eontenar 'l Que reste·l·ll encore si on en puise les '/.? 22(1.,!64Iit. - n.7~~ ,,, 1.) 2. Fr. o\6,935 de solde à partager entre 630 soldats· quelle sera la part de ' chacun 't (fr. 7UO). 3. Un mètre de drap coûte fr. 7.~5. Que coûteront 794 mètres 'l (5915 30) ~- St 9 107 ~60)- 21S (~!9). . . COMPOSITIONS l . Description ~e notre maison d'habitation. - 2. Emploi du bois. - 3. {!n pays~n ?ITre a un autre u~e vache, 1:1n cheval à vendre. Détails, deserip· tio~ de 1 a~ama:l. - ~.Un artasan offre~ vendre un objet, un meuble, ete., qu al a fabnqoe. - 5.. On recommande a .un parent un domestique dont on raconte !lll.e bonne aelaon.-:- 6. Annoncer a un membre de la famille à l'étran· ge~ ~n evenelll:e~t (orage, anondation) qui vient de ravager la contrée. Des· cnptaon de.cet ~veneme~t.- 7. S'annoncer pour une place mise au concours (faeteu~. paonnaer, eonc~er.~e d'une école, huissier, ete.) - S. Un ouvrier ou dom~staque demeurant.a l etrange~ d~D;~ande aux autorités de sa commune de lu! envoyer ses ~apaers (acte d ongane). 9. Demander à emprunter une certaane ~~me.lndaquer 1~ motifs et promettre de rembourser cette somme avec les m~rêts a~ bout d une année. - 10. Demander le paiement d'une nole envoye~ depuas longtemps.- H . Demander a un maitre d'état de venir pour reeevoar une comlll;ande (confection d'un habillement, réparation d'un ~e~bl.e, ete.) - 1!. Ecrare a un parent pour lui demander a renvoyer sa ':•sa te a plus tard1 un~ maladie contagieuse (la petite vérole, la fièvre searla· tme, ete.) ayant eclate dans la localité de celui qui écrit. - 18. Lettre sur les récolt~s de cette anné~. -:- 14. Annonce : Trouvé un chien. Description de cet ana.mal. - 15. Ecrare a un ami pour l'inviter à reprendre un atelier un magasm, etc., dont le cher ou le propriétaire vient de mourir. '
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CHRONIQUE ET lVII ICOLAIREI r~aolu lee 3 proposée dana le numéro du 20 janlier: li:M. Berclaz Victor, CaTé A.dnen, Cavé Jo•e.ph, .Duohoud A.uguate, Landry Emile, Meilland loaeph, Métroz Joseph, l!ilcolber Alfred, Quarroz Louie, Robbyr Martin1 Zu.Œerer Alexandre, Coquoz Frédéric. . Lea deux dernie~s seulement : O. Bagnoud Henri, Oheaeaux Emile, Ga· 1noud Ephy•!• T~~et F., Pralong Maurice, Roserena Ferd. ·Mlles Emilie Fane et Lo1llae J'ill.ie&. '
Qae.tloal résolues et à risoaclre. - Ont bien
blb~e•
N • 8. U2 Quant aux solutions elles-même•, la place noua faisant dMaut aujourd'hui pour les donner, noua noua bornerons 1 indiquer les réponses. Celle du t•• est 175 fr., du 2- 6 kil ; dn s•• 18,000, 27,000, 32,400, 43,200, soit au total 120,600 après déduction dea frais (10 •j.). Ci·aprèa deux nouvelles questions 1 résoudre pour le prochain numéro. A. ce sujet, prière une fois pour toutes1 nos chers abonnée de faire en aorte que soit les réponses aux questions poaéea, aoit les communications qu'ils ont 1 nous adresser, nous parviennent toujours le plus tôt possible, en tout cas 5 jours au moins avant les dates que porte le journal, lequel paratt le 5 et le 20 de chaque mois : t•• 3 joueurs conviennent qu'à chaque partie, le perdant doublera l'argent des deux autres; ils perdent chacun une partie, puis ils se retirent avec 120 fr. , chacun. Quelles étaient les mises ? 2"' La somme des deux chift'resd'un nombreestlO; si l'on intervertit l'ordre de ces chiffres on obtient un nouveau nombre qui vaut 84 unités de plus que le 1". Quel est ce premier nombre? Conférences. - Celle du district de Sie.rre aura lieu 1 Chippis, le 22 de ce mois, et celle d'Hérens, 1 Mase, jeudi, t•• mars prochain. N'ayant encore reçu aucun compte-rendu des conférences tenues les 18 et 23 janvier, nous prierons nos correspondants chargés de nous en adresser la relation d'y mettre un peu plus de célérité, afin que les lignes attendues puissent paraltre au moins dana le prochain numéro. Même recommandation de se montrer un peu diligents 1 ceux de nos abonnés chargés de noua tenir au courant de ce qui a été fait dana celles qui viennent de se réunir ou qui auront lieu dans la suite. Absences. - Une commission scolaire nous demande si le Conseil municipal a le droit de remettre en tout ou partie les amendes encourues pour absences non justifiées aux écoles. La loi en mains, nous répondrons ncm, car elle prescrit le chiffre de ces amendes sans aucunement conférer aux administrations le droit sur lequel porte la question posée. Pour plus amples renseignements, il y a lieu de consulter la législation sur la matière ainsi que diverses circulaires du Département de l'Instruction publique. B.ectUlcation. - Le nom de M. Zéphyrin Guérin, de Revereulaz (Vionnaz) a été omis involontairement dans l'état nominatif dea élèves-instituteurs fr. (l" année) publié da1111 le numéro 4. La commission scolaire de Revereulaz noua fait aavoir ausai qu'elle revendique pour la paroisse de ce nom les deux élèves-institutrices imputées à Vionnaz. Elle tient d'autant plus 1 cette rectification qu'elle croit savoir ce qui est uai - que les jeunes personnes dont il a'agit font honneur à leur village.
... -
***Enseigner, c'est apprendre deux fois. (Joubert). •** Quand on applique la sévérité où il ne faut pas, on ne sait plus l'ap· pliquer où il faut. (Id.) 'l'.** Pour enseigner la vertu dont il est tant parlé dana Platon, Il n'y a qu un moyen: c'est d'enseigner la piété. (Id.)
Sion, 20 Février.
1882-83.
t QI&Otl JPRUI!~RI ORGANE D,E LA
• SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION •
So~mB. :- eui~re du jugement à
l'école primaire - J)e l'inat _ 8e8 (lin). - Education h ~~~OD8 P,.. les petits. ~ Le_ço~a de chojeunea inatituteun _ 8h!._~ue (u11). -:- Oona~ila prat1quea aux , · .-uulque e. av1a acola~rea.
d:l~g~~v(~Üe)d ~p;: ~:;1 ~rincipea ca1holi~uea (~oite).
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Uulture du jog~Ï..cnt à l'éeole pri-·1 -re. ,
. Les e~auts ~ont à l'écOle non-seulement pour acquérir de l!nst.ruction! ~aiS encore ~t surtout pour y recevoir de l'éducaho~. La. misston de 1 mstituteur est donc d'élever aussi ceux on 1ut1?nfie, et pour cela, il ne saurait se borner à développer u ~.e ou autre de leurs facultés, mais il doit s'efforcer de les cu 1 tver toutes, et de les équilibrer peu à peu par les eon . sanc~ d~nt il cherchera à les enz!ichir. ' na•sd N ~ubh~t-on pas quelquefois ce devoir si impottant surtout d:~bt:s, e asses où la routine joue eneore un rôle tr~p eonsi-
fu
Toutes les facultés ne reçoivent pas une égale cult on ~e e_ontente de lectures inintelligibles et monotoneR ug:'loquand r~ttahons bonnes tout au plus à tourmenter les ~nfantsn~~e: n exercer que _leur mémoire. Que dire de l'enseignement de Ja langue françatse, qu'on fait consister ici et là dans la connaissance de quelques re~les gram!Daticalès, que les élèves apprennent Ear cœ~, ~ans en fall'e la motndre application 't Le plus souvent 1i s ~~~ ~tmguent dans léur livre de lecture, ni la nature ni ~~ . one t?n es ~ota, et les phrases sont pour eux un asse~ bi a e mcoherent d exp~ssions quelconques, dont les accords et 1~ slaces ;,ont ddes émgmes indéchiffrables. La part faite au jugement e_s en an~ ans _un pareil enseignement est on ne eut J microsc?ptque. DJsons donc un mot de l'importance pde ~t~; facu!té mteJieetueUe, surtout quand elle est éclairée pa . J lumtères de la foi. t es
so~!r~n~~~~n~o~: y~e0~'est let jug~ment 9ui règl~ en quelque me e qUI contnbue pmssamment à