No 12 l'Ecole primaire, 25 avril 1884

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zq• 12.

Sion, 25 Avril.

1883-84.

ORGANE DE LA

, SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION •

SALUT AUX VACANCES Cette livraison étant la dernière de l'année scolaire i883-84, il nous reste à prendre congé de nos chers lecteurs et lectrices. Ce n'est toutefois pas un adieu que l'Ecole primaire adresse à ses abonnés, car bien au contraire elle leur dit simplement au revoir, espér·ant ainsi qu'ils continueront tous à lui réserver le même sympathique accueil que jusqu)ici. Nous ajouterons en même temps que ce n'est pas sans quelque regret, il est vrai, que nous voyons se produire cette interruption, bien qu'elle soit prévue. ~ous la déplorons surtout pour ceux de nos abonnés étrangers au canton, car beaucoup d'entr'eux, et du Valais même, nous le savon-s, eussent désiré que la publication parût de préférence tous les mois plutôt que chaque quinzaine dans l'espace d'un semestre. Aussi, pour ceux de nos lecteurs qui ignoreraient encore les motifs de cette suspension, quelques mots d'explication ne seront pas superflus. En fondant l'Ecole primaire, nous avions d'abord en vue les besoins de notre canton, dont. la plupart des écoles ne sont ouvertes que pendant la durée relativement courte de 6-7 mois. En raison de cette circonstance, les personnes les plus compétentes pour émettre un a.vis sur la question, opinèrent pour le mode de procéder actuel, estimant que la publication atteindrait un but plus pratique en se présentant fréquemment au personnel enseignant, alors qu'il est en activité de service. Une autre raison qui militait également en faveur de ce système, c'est qu'un certain nombre de nos instituteurs et de nos institutrices sont adonnés pendant les vacances à des occupations tout à fait étrangères à l'enseignement. Mais depuis: cette dernière année surtout, la situation s'est sensiblement modifiée par le fait de la réjouissante extension qu'a prise notre revue au dehors du canton. Aussi, voulant tenir compte dans la mesure du possible des désirs et des besoins de tous, nous pendant ces vacances une combinaison de nature à tous les intérêts. Le nombre des livraisons serait porté i2 à i8, c'est-à-dire que l'Ecole paraîtrait également de Mai à mais une fois par mois seulement pendant ce temps.


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Cette augmentation entraînerait forcément une élévation tionnelle du prix de l'abonnement qui serait dès lors L'innovation dont il s'agit n'est qu'en projet, nous le rep1etollllll C'est dire que nous examinerons la chose de plus l'intervalle en pesant bien les raisons qui militent pour et Quant à la détermination que nous aurons jugé utile de vre1ndr•; elle se trouvera naturellement mentionnée dans notre numéro for novembre prochain. Que ceux de nos abonnés actuels qui verraient, sinon de vais œil, au moins avec une joie contenue, l'innovation •.nu•~"'""• veuillent bien se persuader que celle-ci n'est pas le fait caprice de notre part, mais que de nombreuses missives demandent en quelque sorte de mettre la chose à l'étude. entr'autres, le passage textuel d'une lettre d'un homme de auteur ou traducteur de plusieurs ouvrages estimés, M. le noine Schneuwly, directeur des écoles de la ville de Fribourg • ... Je profite de cette occasion pour vous féliciter des soins vous apportez à la rédaction de votre excellente revue pectaw)2i.: que, l'Ecole primaire. Je n'ai qu'un regret . à exprimer, qu'elle ne paraisse pas tous les mois de l'année. Augmentez l'abonnement et arrivez nous chaque mois • - • Mes bien sincèi'IM félicitations au sujet de votre publication que je lis toujours un vif intérêt et un réel plaisir. C'est dommage que le nwnériGc: f2 sera le dernier • nous écrit de son côté M. Golaz, expert gogique et inspecteur scolaire dans le canton de Vaud. Les consignés dans ces témoignages flatteurs ne sont-ils pas une invite à étudier de près la question qu'ils soulèvent? Nous le pensoll8 quant à nous. Mais notre article ne répondrait pas entièrement à son titre si nous allions poser ici la plume. Chers lecteurs, vous dirons-noua donc, profitez tous bien des vacances pour vous procurer délassements qui vous sont dus, et avant tout, par-dessus laissez-vous aller pleinement à ce repos si nécessaire pour '"6 "'"""... vos forces et vous permettre de reprendre avec plus d'ardeur laborieux accomplissement de votre pénible tâche. A ce propos également, laissez-nous, en manière de l..UL'"''u•wu..., ajouter quelques conseils d'ami qui sont ceux-là même confrère auquel nous avons fait de fréquents emprunts au rant de cette année, M. Audley, rédacteur de l'Education. repos, dit-il, n'est pas l'oisiveté, quoique trop souvent il y Quelque position que nous occupions dans l'enseignement, nous sondons notre conscience, nous y découvrons toujours lacunes qui proviennent, ou d'une certaine inertie de notre ou plus fréquemment, Dieu merci, de la force des

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nous avons une école importante à diriger, que de fois nous en secret sur le manque absolu de temps pour bien nos le~ns, pour nous rendre maîtres, complètement de certams procédés, de certaines méthodes qui dont ~lus d~ clar~é et par conséquent plus de vie à telle ou partie de 1e_nse1gnement ! Or, quelle époque est plus favoà ce. travatl? à cet examen de conscience tant différé, soit une ra1son, smt. par ~ne autre, et qui pourtant fortifierait et âme et .notre mtelbge:nce. Pour nous, nous ne connaissons upat10n plus douce et plus utile que deux ou trois heures po~ctuellemen.t chaque jour par cette étude approfondie dev91fs Rrofesswnnels. ,On en sort plus homme et plus du roi~ d é~uca~eur .de 1 enfance. Ajoutons qu'on en sort ~n~ sahsfachon mfime, parce qu'au bout du compte cette I~time ~ous met ~ans cesse en rapport direct avec Dieu qui a Impose ces devotrs. donc, chers lecteurs, ce que nous vous souhaitons de tout cœur pe_ndant ces vacances et ce que nous prenons la liberté v~us conseiller. Nous a.vons nous-même souvent fait l'épreuve bien que n.ous apportaient ces études rassérénantes pour notre e~ ce qm n?us est arrivé s'est vérifié également chez beaud auLres .. St nous en voulions un exemple éclatant nous W'•nrim"' pas a le chercher bien loin: c'était la pratique a~nuelle grand éducateur Dupanloup. » P. P. DU UA.HIEB UNIQUE

Plusieurs écoles du canton de Valais n'ont ras attendu l'intro' en. Fra~lCe, .du ca~er. unique pour l'adopter. Elles ne se pas me~e mqmétées s1 tot ou tard il en serait question dans ou atlleurs ; elles l'ont admis spontanément, et pour cela a suffi ~e c?mprendr~ que .c'était là un progrès. Depuis n.ombre d a~nees, le cah~er ~mique est, _POur nous Valaisans, fatt accomp~1, et to~s le~ mshtuteurs qm ont accueilli favorat cette mnovahon sen trouvent très bien. Cependant à quel~ues légères divergences, le cahier unique a chez n~us frère JUmeau: Ce sont deux sosies parfaits, qui s'entendent à ce qm ne gâte en rien l'affaire. Outr~ . dive~s avant~ges énumérés dans l'Ecole primaire 15 fevner dermer, nos Jumeaux ont encore, sur le caiJier unipropi:ement dit, celui d'en faciliter l'examen à l'instituteur, emp1éter sur les heures de classe. · L que la ~rière est faite, le premier élève de chaque passe successivement auprès de chacun de ses condisciples


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qui _lui re~ett~nt leurs cahiers, et ceux-ci sont déposés sur pupitre d~ 1. m~~tuteur.. Ces ~ers renferment tont le travail él~v~s falt a 1 ecole et a la maison pendant le jour précédent. med1atement après cette remise l'instituteur rend à cahier déposé la veille. En marge se trouvent notés les mérités pour chaque exercice, tant sous Je rapport de la ~--·---· · que sous celui de la calligraphie et de la correction. En jetant un coup d'œil sur ces cahiers, l'examinateur remarquer successivement des exercices divers de de composition, de grammaire, de comptabilité de copies, des solutions raisonnées d'arithmétique d~s dessins musique, etc. - Ces cahiers sont incontestabl~ment mieux' qu'avec l'ancien système des cahiers-copies des cahiers des cahiers spéciaux; enfin, pour toutes l~s branches et élèves, même les moins disposés àu travail et à l'étude 's'accruitiP.nt de leur tàche avec beaucoup plus de soin. - Ce ·su~croit de licitude de la part de l'élève se comprendra aisément si l'on remarquer que chaque fois qu'il est pourvu d'un nouveau les premiers ~xercices sont bien mieux soignés que les aerme1ra; C'est pourquoi, en mettant de côté l'ancien système de la pli~ité des cahiers, ceux-ci sont plus souvent remplacés qu'1ls sont pius tôt rempJis, mais il ne faut pas non plus qu soient trop volumineux. En adoptant le cahier unique proprement dit, si une école nombreuse, le temps qui s'écoule entre les deux classes du jo?r ne sera pas suffisant pour examiner d'une manière fatsante tout le travail des écoliers depuis le jour précédent· faudra encore consacrer à celte revue une partie des beur~ c~asse, et c.~ temps précieux pourr;nt être employé par le · d une mamere plus fructueuse. D autre part le seul cahier pos.sèdent les élèves se trouvant, d'une classe' à l'autre, entre mams du maître, comment l'élève emploiera-t-il ses loisirs sa sortie de l'école jusqu'à sa rentrée en classe? Ce abus de l'obliger à les utiliser au profit des exercices de memoJII'eOl car une même étude trop prolongée devient rebutante : il constamment au jeune âge de la variété dans les exerciées quels il se livre; aucun de ceux-ci ne doit absorber un longue durée, si l'on veut obtenir de bons résultats partie _du programme scolaire. Le temps passé à l'école exclusivement consacré à ce qui ne peut être fait coiJtveJnattlenaeu à ,la .maison, et. les _loisirs du foyer sont employés au n ex1ge pas la direction constante et la surveillance ir"Idif;oeJrl88lldt du maître. TI en est de même de l'examen des cahiers. S'il avantageux pour l'école que ce dernier ait lieu en dehors

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de classe, il ne faut pas que cette occupation empiète sur temps précieux au seul profit de la liberté de l'instituteur. alors il est nécessaire que l'élève ait deux cahiers dont se trouve régulièrement et tour à tour entre les mains de teur et entre celles de l'élève. De la sorte, l'instituteur à sa disposition un temps convenable pour examiner '"'"LU"'~· et avec fruit tous les travaux de son école. chaque cahier, à la suite du dernier exercice, le maitre ses observations afin que les parents soient journalièrerenseignés sur la marche de leurs enfants. Si ces derniers, cela paraît se pratiquer avec Je cahier unique, sont seuls de ce soin, ils pourraient parfois, à l'insu de l'instituteur, pas mettre dans de pénibles aveux toute la sincérité désirable. a en outre d'autres moyens de stimuler parents et élèves: la remise hebdomadaire de témoignages détaillés. Toutes où cet usage est introduit ne se prendront pas à rela légère dépense qu'il entraîne, et il est des administraqui ont assez de courtoisie, d'intelligence et de cœur, pour B'tn pas grever le modeste traitement du régent. Si ce bon 81emple était plus généralement suivi, le Valais n'aurait qu'à s'en féliciter, et cette charge, loin d'amener la ruine des communes, passerait inaperçue, •tout en favorisant leur prospérité. c. w. Il nous semble que notre dévoué collaborateur est peu trop affirmatif dans sa déclaration concernant l'introduction déjà accomplie d'un& manière plus ou moins générale, selon lui, du cahier unique. f,e système qu'il préconise a d'ailleurs du bon, et il est en tous cas préférable celui dont a parlé précédemment l'Ecole primaire. Au personnel enseignant faire l'expérience. Note de l'Editeur. -

tfL'INSTRUCTJON CIVIQUE D'APRÈS LES PRINCIPES CATHOLIQUES (Suite) C) DEVOmS RÉCIPROQUES DES CITOYENS

ll existe, entre les citoyens d'une même République, des liens étroits, une sorte de parenté, de confraternité, fondée sur l'unité de la patrie. Ils sont tous membres d'une même société, tous doivent travailler de concert à la paix et à la prospérité communes, tous doivent se souvenir de la solidarité qui les unit, et de l'intime connexion qui existe entre leur bonheur et le bonheur même de leur pays. i. Le premier devoir qui unit les citoyens entre eux est celui d'une affection vraie et réciproque. Ils forment comme une grande famille. TI n'est point vrai, comme l'ont dit des utopistes, que la patrie soit plus que la famille, et que les enfants appartiennent à leur pays avant d'appartenir à leurs parents. Mais si les liens de


18! la famille .son~ les plu~ sac;é~ de tous les liens humains, les d~ .la patrie VIennent Immediatement après. Dieu nous a nrrln~••• d a1mer to~s les hommes ; mais notre amour doit être plus grand et plus ,actif epvers. no~ compa~riotes,.qui ont avec nous les ra ports d une meme hlstOJre et d une meme patrie. Leurs ancêtr~ et l~s nôtres combattirent ensemble, sur les mêmes champs de bat~Ille, pour nous .conserver ces grands biens de l'indépendance nationale. et de la liberté civile et religieuse. Leurs descendants et les notres seront encore, s'il plaît à Dieu les enfants d'une même patrie 1i~re au dedan~, respectée au dehors. Est-ce que cea rapports séculaires, ?ette. umon con~tante des liens et des intérêts ne suffit pas pour etabbr une véntable affection entre tous les membres d'une même société ? J

~ · Le seco~d ~e.voir. est c~lui de la solidarité! Bon gré, mal gre, cette solid~nté en~te. S1 ,une partie de nos concitoyens est dans la pr~s~énté, tout l Etat s en ressentira ; si une partie tombe d~ns la IDisere, ce sera uue cause d'appauvrissement et de mal~Is~ pour. tout le ~ays. Si la moralité fleurit dans un Etat, l'ordre, 1 u~o~, 1 ac?ord regner~~lt dans toutes les classes de la société; ~aiS s~ le desordre et li~moralité s'infiltrent dans une nation, des qu une clas~e e~L atte1~te, la gangrène se répand de proche en. proche, et b1entot la decadence est générale ! Il en est de m.em~ pou~ les c~oyances religieuses et Jes pratiques du culte. La ou .~a ~01.est vive .e~ la piété sincère, il n'y a poii!t de place pour 1 mdlfference .rel,Igieuse ; mais il faut une vertu surhumaine et une ~ermeté qui n est pas ordinaire, pour se conserver dans les sentiments de la foi et de la piété dans un milieu de froideur et d'incrédulité. 3. Puis.que cette solidarité existe et qu'elle est toute-puissante pour le bien et pour le mal, il ne faut point négliger ce puissant ~es.~ort: ~alh~ureu~ell!.ent, il existe à notre époque une tendance a 1 mdiVI~uahsme, a !Isolement, et c'est un grand danger. Les ~ens d~ hien sont tro~ enclin.s à se renfermer dans leur maison, a ne s occuper que deux-memes et de leur famille et à laisser les affaires. et l'opinion publique prendre une tourn.h-e fâcheuse. Il fau~ réagtr contre cette tendance, il faut que chaque citoyen travaille dans la mesure de ses forces et de son influence à releve~ l'e~prit publ.ic et . r.eligieux dans la patrie. n ne suffit pas qu un crtoyen ~Olt rehg~eux pou~· lui-même, il faut encore que, P~ s~s exe!Dp ~s, par ~es, conse1~s, par ses encouragements, il aide a la d~us10n et a 1 affermissement des idé~s religieuses base n~ssa1re de to.u~e société prospère. Il ne suffit pas qu'll fasse regner la moralite dans sa maison ; mais il doit ne rien

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pour ramener à la vertu ses amis, ses voisins, qui s'en · il doit écarter les occasions de scandale. . .....,,...~L·-,·-E.driture Sainte a un mot profond et ttui renferme une yérÙé trop souvent méconnue : Unicuique mandavit Deus de -n·mm1u. suo. Dieu a donné à chacun une mission auprès de son ft1'(]~t:muu. Cette mission n 'a pas été donnée seulement aux âmes et privilégiées: au prédicateur qui distribue la parole de .cm,..,..~u. an missionnaire qui va porter la lumière de la foi là où règne ia demi-obscurité de l'hérésie ou l'obscurité complète de t'infidélité · à l'instituteur qui forme l'esprit et le cœur des jeunes 8Dfants · à' la sœur de charité qui soulage les misères des pauvres ]es d~uleurs des malades. Dieu a donné une mission à chacun dans sa condition, suivant sa position, sa fortune ou ses talents. Nous parlerons plus loin du devoir de l'assistance envers ~es pauvres; mais qui oserait dire que, si la loi. naturell~ ?ous oblige à tendre la main à un pauvre et à secounr ses m1seres temporelles, il n'y a pas un devoir plus grand d'ass~st.er ceux qui ont besoin d'assistance au point de vue moral et rehg1eux, en donna~t une bonne direction, un bon conseil, un exemple, une leçon, smT81lt les cas, à celui qui s'éloigne de la vertu ou de la religion.? Si nous sommes coupables quand nous laissons un pauvre langmr dans la misère, pouvant lui tendre une main secourable, ne sommes-nous pas mille fois plus coupable~, si, ayant ~es n~oyens .de J'empêcher, nous laissons un cœur se gater ou une m~elligence se pervertir ? 5. En créant les bommes pour l'état social, Dieu leur a donné des talents divers, mais qui tous se complètent et contri~uent ,à ]barmonie et à la perfection de l'ensemble. Il ne faut pomt meconnaître cette loi providentielle, comme le font trop souvent des bommes aux vues étroites. Nous voyons tous les jours le pauvre envier les biens du riche et se plaindre de la Providence qui l'a placé dans une. condition inférieure; le riche mépriser le pauvre et se croire d'une condition supérieure; l'ouvrier se plaindre de sa subordination envers les patrons et envers le capital ; les chefs d'état trop souvent manquer d'égards et même de justice envers leurs ouvriers ; le citadin mépriser l'habitant de la campagn~, ~t celui-ci à son tour se plaindre de prétendus avantages dont JOUIraient les populations des villes. Des sentiments de cette nature ne se répandent point dans une société sans y introduire le malaise, les rancunes et la décadence. Si l'on supprime ou que l'on aff'aiblisse inconsidérément l'un des éléments sociaux, tous les autres s'en ressentent. Que feraient les habitants des villes, s'i! n'y avait point des campagnards pour travailler la terre et ~u1 faire produire les subsistances et les matières premières des prm-


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cipales industries? Que feraient les ouvriers, s'il n'y avait des capitalistes pour alimenter l'industrie et des entrepreneurs pour prendre l'initiative des travaux? Avec quoi vivraient les pauvres s'il n'y avait point des riches pour donner du travail t leurs bras ? Quelle condition misérable que celle de la campagne, s'il n'y avait point des villes pour consommer le surplus des produits et pour faciliter par les inventions de l'industrie les travaux des champs? 6. Ainsi chaque classe sociale a besoin du concours de toutea les autres et, à son tour, elle les complète. Malheur à la société où l'une des classes s'isolerait et sc concentrerait en elle-même dans son égoïsme! Chacun doit apporter à la société son talent propre et en faire jouir tous les membres du corps social. La richesse n'a pas été donnée au riche pour lui seul, mais pour qu'avec le superflu il tende au pauvre une main secourable. Le savant n'a pas reçu l'instruction pour une satisfaction de sa vanité ou un marche-pied de sa fortune; mais il doit, par des conseils, par dea services, faire profiter son prochain des fruits de sa science. Par cet échange de services, les bons rapports s'établissent entre toua les enfants d'une même patrie, et tous, en s'entr'aidant, contribuent à l'amélioration mutuelle de leurs positions et, par contrecoup, au progrès et à la prospérité du pays. 7. La charité est un des principaux liens qui unissent tous les membres d'une société. Les besoins sont divers, et la charité a diverses industries pour y pourvoir. Au malheureux que l'âge ou des infirmités empêchent de travailler, la charité donne l'aumône; elle s'ingénie à procurer du travail à ceux qui en manquent, et si le ravail n'est pas assez productif ou assez lucratif pour les be· soins d'une famille chargée d'enfants ou de vieillards, la charité y ajoute le secours discret de ses largesses. Dans toute société prospère et bien ordonnée, il faut que la charité libre, basée sur l'humanité et sur la religion, soit suffisamment généreuse pour soulager les principales misères. Là où la charité fait défaut ou est insuffisante, les gouvernements sont obligés de soutenir les nécessiteux avec les ressources publiques, et c·est une cause de malaise, d'affaiblissement moral et matériel pour les sociétés où s'introduit de la sorte le chancre de la charité légale, de l'assistance officielle. 8. Après avoir pourvu avant tout aux nécessités du présent, il convient que la charité s'occupe des besoins de l'avenir. Ainsi font ceux qui dotent des hôpitaux, qui établissent des orphelinats et des maisons de travail, qui font des legs en faveur des écoles; ou des églises, ou des associations vouées à des œuvres de piété, de bienfaisance, d'utilité publique. Ainsi les générations présentes

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reconnaissent ce qu'elles doivent aux générations passées, en· s'occupant à leur tour des besoins des générations futures. La tendance contraire existe de nos jours, où la plupart des gouvernements, non contents de dissiper les immenses ressources que le passé leur avait laissées pour l'assis~ance, pou~ l'~ns.eign~~ent, pour le culte, font des créations dont Ils veulent JOUir Immediatement en rejetant sur l'avenir le soin de payer les dépenses. Un autre tort des gouvernements, trop commun et que nous devons également signaler, consiste à s'emparer de la propr!ét~. ou de ]'administration des fondations créées dans un but d ut1hté publique. Les bienfaiteurs des siècles passés ont agi dans leur liberté en dotant des hôpitaux, des églises, des établissements d'ins~ruc­ tion publique. De quel droit l'Etat vient-il confisquer ce frmt de la liberté généreuse et méconnaître les intentions de.s donateurs? En respectant si peu les volo~tés ~es donateurs .anciens: 9u~l est le résultat que l'on atteint? C est d alarmer les citoyens genereux de notre temps et de leur faire craindre que le but de leurs largesses ne soit pas mieux respecté.

But à atteindre dans l'enseignement de la langue. L'enfant doit acquérir l'intelligence de 1~ langue au poin~ de vue des idées exprimées et à celui des formes grammattcales. Cet enset~nement se bas~ sur le livre de lecture son auxiliaire intuitif. Il ne faut ensetgner que ce qut a une valeur pratique' et ce qui parait important pour l'intelligence et la pratique du langage. . . li ne doit pas s'écouler un seul jour sans que les enfants s01ent 6xercés a reproduire correctement, de vive voix et par écrit ce qu' ils auront lu. C'~st dans l'habileté à exprimer par écrit ses propres pensées ou les pensees d'autrui qu'on a le plus sô.r criterium pour juger si l'enseignement .de la langue maternelle est donné d'une manière convenable. pès ~u~ l'écoher peut faire une description, une lettre renfer!Dant une SUite d tdees et de propositions bien coordonnées quant à leur .objet, .~ans commettre des r~utes d'orthographe trop choquantes, on peut ùtre qu ~1 a reçu u~ b~n .ensetgnement de la langue maternelle, même s'il ne devatt pas sa':o.•r dt~tmguer u.n adjectif d'un adverbe. Dans l'enseignement .de l.a cor;nposttto~ •. •1. faut ag~r d'après ces principes: les enfants de l'école pnmatre n ont ~~s a tmtt~r, mats seulement à reproduire : l'objet, le fond de leurs compositions écrttes leur est donné soit par la leçon qut a précédé, s~it par le p~an tr~cé aprês les développements oraux et les questions dJ?. mattre. Au debut, tl ~ ~ura des narrations et des descriptions sur des SUJets coucrets e~ même le~e~ement abstraits; on y ajoutera des comparaison~ avec les analogt~s et les dtffere~ces des objets, de nature concrète ou même legè~e~en~ abstratte, de~ SOlf!maLres, des résumés, des amplifications ; enfin des tmttatwns et d.es redactw.ns sur des actes usuels de la vie pratique: certificats, notes, qmttances, cedoles, etc. La plus grande partie des compositions doivent être faites sur l'ardoise et, si c'est possible, dans les cahiers de devoirs.. Qu11lques·.u?es seulement seront transcrites sur des feuilles ou dans un cahter de corrJges. Dans une école de quatre divisions, la gradation des exercices écrits peut être a peu près la suivante : i•• Cours: introduction à la méthode simultanée de lecture et d'écriture,


!88 écriture et copie des mots, de courtes propositions, puis séparation des syllabes. 2• Cours: copie correcte des textes lus et dictés. 3• Cours : exposition orale, puis reproduction écrite de ce qui a été appris par cœur; ce qui a été lu seulement est le sujet de la dictée. 4.• Cours: dictée proprement dite, reproduction écrite de ce qui a été lu ou exposé oralement ; reproduction ou rédaction de ce qui a été développé par demandes et réponses, compositions proprement dites de l'école primaire. La dictée est le degré intermédiaire ou la transition entre la copie ou reproduction textuelle et la rédaction ou exposition écrite libre. Celles des écoles qui ont acquis une certaine aptitude dans la rédaction ont réalisé déjà un pas important et décisif pour la composition proprement dite. Dans le livre dtllecture, l'enfant apprend la langue maternelle a sa source pure et classique; il se familiarise avec elle sous la direction du maitre; il acquiert en même temps les notions et les idées dont la langue est le véhicule. Les heures de lecture comportent donc plus que ne l'indique leur titre; elles peuvent ainsi être utilisées à peu près comme suit : t• Le maitre désigne un texte: chaque élève le lit pour soi, à voix basse. 2• Le maître lit ensuite le texte à haute voix et distinctement ; 3' Puis les élèves lisent à haute voix, d'abord les plus forts. 4.0 Le maitre fait fermer le livre, interroge les écoliers sur le contenu du texte, donne en passant les explications désirables pour l'intelligence du sujet non moins que pour la disposition des parties. 5• Les enfants sont tAnus de reproduire de vive voix, puis par écrit, le sens du texte lu et expliqué. On complète les explications là où les termes l'exigent. 6• Les élèves relisent à haute voix, d'une manière plus expressive et mieux sentie. 7° Le maître revient sur les propositions et les phrases pour y rattacher les règles de grammaire et d'orthographe, et aussi pour r puiser des exemples ou des modèles destinés à des exercices d'imitation de vive voix et par écrit. 8• Enfin les notions acqui~es dans ce même texte fourniront la matière de divers exercices de rédaction ou de reproduction libre, soit sur le morceau en entier, soit sur l'une des parties, travail qui sera fait en classe ou à la maison. Cette manière de tirer parti du livre de lecture présuppose que le maitre a d'abord préparé consciencieusement sa leçon.

L'article qui précède est tiré des Principes d'Education et d'Enseignement à l'ttsagedes (tspirants-institutewrs, ouvrage auquel nous avons consacré une notice dans notre numéro 8. C'est un vol. br. de 14~ pages que l'on peut se procurer à la librairie Trembley, à Genève, au prix de 1 fr. oO. JURISPRUDENCE AGRICOLE

(Suite.) L'article suivant définit d'une manière générale les cas où le propriétaire peut être contraint de céder sa propriété. Il est néces~aire qu'il y ait utilité publique dans des cas prévus par la loi et moyennant une juste et préalable indemnité. Ces principes donnent lieu à l'expropriation pour cause d'utilité publique, qui est une des charges que chaque citoyen peut s'attendre à supporter dans de certaines circonstances. Il est pénible parfois de se voir déposséder d'une

187 prorriété d'~gré ment, malgré que l'on en perçoive le prix, mais c'est un qu'Il faut savoir faire sur l'autel de la patrie. Des lois particulières détermment comment l'on doit procéder en cas d'expropriation. Les com,munes, Y.Etat ont-ils besoin d'un terrain pour construire une route clas~e~. un bat1ment, une place, etc., d'une utilité reconnue, il y a lieu à expropnatwn après un arrêté porté par le Conseil d'Etat déclarant celui-ci d'utilité publique. S'il s'agit de routes et de canaux de dessèchement leChe( du Département des Ponts et Chaussées nomme un expert, le p/éfet un second ~t l_e président de la commune un 3m• expert. S'il s'agit d'une autre expropnat1on, l'Etat nomme seul les trois experts. L'indemnité préalable veut dire que l'exproprié a le droit de la toucher immédiatement. L'indemnité équitable consiste en une taxe qui doit nonseulement avoir égard à la valeur véuale, mais aussi à la dépréciation de l'immeuble exproprié. Il est clair que si un bien vaut un franc le métre carr~ ~t .qu'une propriété est partagfle par une route, etc., il y aura une dépreciatwn assez forte et que la taxe devra être sensiblement supérieure à un franc Je centiare. L'expropriant et l'exproprié, s'ils trouvent la taxe trop élevée, peuvent en demander la révision dans les dix jours dès sa notification. S'il s'agit de.routes classées ou de canaux de déssèchement, les expropriés n'o.ot droit q~'aux prix de la taxe. Pour les autres cas d'expropriation, Ils perçoiven t le tiers en sus pour les maisons et le quart en sus pour le3 autres propriétés. - Nous verrons dans le chapitre « servitudes , les expropriations pour utilité privée. Nous avons dit que le propriétaire peut détruire à ses dépens de beaux arbres,_ des ceps de vigne sans que personne pui~se l'actionner, mais il ne faudrait pas inférer de là qu'il pourrait laisser détruire ses arbres par les chemlles, ses ceps par le phylloxera ou l'oïdium. L'autorité a alors le droit d'intervenir, parce que sa négligence peut nuire aux voisins. Ce serait jouir de sa propriété d'une manière prohibée par les lois et les règlements. Notre ami~ avait donc tort de soutenir que l'Etat ne pouvait pas rendre le soufrage d~s _vignes de Full y obligatoire. La société a le droit de prendre des mesures generales pour empêcher la propagation des maladies épidémiques des plantes aussi bien que des animaux. sacnfic~

LA PART DU LIVRE DANS l'INSTRUCTION CIVIQUE ~prè~ av_oir étudié le rôle du maître d~ns l'in~truction civique, cherchous ~UJOUrd hm la J>art du livre. D'abord, st le mattre a pour obligation essen-

ttelle de se temr constamment à une certaine hauteur sereine, également éloignée du parti pris et de l'indiiTérence; si la seule passion qui doit l'animer est celle d'un patrioti~me puisé aux sources les plus pures; si jamais il ne doit se livrer certaine polémique tout à fait hors de saison et de raison quand on s'adresse à des enfants, le livre, cela se comprend, doit avoir les mêmes caractères d'impartialité et d'amour de la patrie. Il est donc de la plus haute importance de bien choisir le traité d'instruction civique. . Cela dit comme _base fondamentale d' un bon enseignement en cette matière, voyons ensmte quels autres caractères on doit rencontrer dans ce même livre. En d'autres termes, comment pourra-t-il être le plus utile et aux maîtres et aux élèves? _Rappelons-nous d'abord que l'enseignement civique est une chose tout à fa1t l!ouvelle dans nos programme:>, et que dès lors on a droit d'y trouver les diverses parties de cet enseignement exposées avec brièveté, clarté et précision. C'est d'autant plus essentiel, qu'en thèse générale le sujet luimême est quelque peu abstrait et aride pour de jeunes intelligences. L'auteur du livre s'exposerait donc fort à faire naître l'ennui, peut-être même le


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dégodt s'il tenait à ses lecteurs un langage approprié à des étudiants d'un àge plus avancé et d'un esprit plus cultivé. C'est pourquoi il est bon de couper l'exposé des diverses institutions particulières à un pay~. tan~ôt par des récits, tantôt par des rapprochements emprJ!.ntés. à !a vte habt_tuelle, récits et emprunts propres a égayer, ou tout au moms a mteresser les Jeunes auditeurs. Si le livre lui-même, tout bon qu' il peut être. offre des lacunes à cet égard, le maître y suppléera facilement, s'il comprend bien le rôle que . nous lui avons assigné dans notre premier travail. Quelle doit être encore la part du livre dans cette branche d'ensetgnement 'P C'est selon nous de servir d'aide-mémoire à ceux auxquels il est destiné. Le maître. nous l'avon~ vu, est beaucoup en scène dans ces leçons, il s'y jette pour ainsi dire à corps perdu; les élèves sentiront sans cesse battre dans l~ poitrine de l'instituteur le cœur d'un vrai patriote. Et,_ dès lo:s. ~l peu~_ lm arriver parfois de perdre de vue pour un momeut le suJet p~rticulu~r qu tl a entrepris de traiter dans telle ou tell~ leçon. S'tl e~ e~t ~IDS! du mattre, que doit-ce être des élèves, dont l'attention est pour ams1 d1re a fleur de tête et dont la mémoire, par là même, est si fugitive~ Ell bien, la part du livre est précisément de parer à ces deux inconvénients : il doit donc ê~re _court, substantiel, précis. Ces trois conditions du livre sont d'autant plus mdtspensables que, si elles sont remplies, la classe entière fera très probablement un bon cours d'enseignement civique. . . Ici, précisons nous-même. Il est à peu près impossiblequ'a_vec_l_a meilleure volonté du monde, les enfants se rappellent exactement les delimitons, le ~ut, l'usage pratique des diverses institutions de leur _pays: Ainsi i~ fa~t éviter toute confusion dans leur esprit, ou encore pour aider a leur mem01re. _que les pages. du livre leur servent de guide-à ne et de thème pour les rédactions qu'on exigera d'eux. En suivant ses explications. ils retrouveront aisément les développ~men!S et les récits que l'instituteur de son côté leur aura fournis. E~fin! st~mules par ce double secours, plusieurs d'entre eux seront condUits a fatre d~s réflexions personnelles qui seront pour eux d'u~ très grand profit. D'u~ tres grand profit, disons-nous, parce que tout travail personnel, même mé~tocre, fait souvent naître dans l'esprit de l'enfant un vif intérêt, un amour véritable, même pour telle ou telle branche d'instruction contre laquelle il avait peut.ètre conçu une aversion instinctive. Grâce au stimulant du livre, grace a l'intérêt que le maitre mettra dans ses leçons, grâce encore à la passion avec laquelle nous nous portons naturellement vers les choses de la famille, du villag~. de la ville où nous sommes né>-, il y a tout à parier que nos citoyens en berbe prendront ~eu à l'inst.ruction civique, et que le pet!t manuel_deviendra un de leurs livres favons. Ce manuel, cela va de drmt, sera aatmé d'un esprit chrétien. Abordons en quelques mots une partie très essentielle du livre. Dans la plupart des trai~s de ce genre que j'ai dù examiner avec attention, j'ai remarqué avec étonnement que les résumés ou questionnaires se bornaient généralement à trois ou quatre lignes. Est-ce par la, crainte d'a':lgm~~ter démesurément la grosseur du livre? est-ce parce que lon compte tmplaettement sur la bonne volonté de l'élève~ Je ne sais. Mais ce que je sais, c'est que par là on méconnaît abso1L1ment un des principaux caractères de l'en: fant, tout aux impressions extérieures, et de plus, paresseux par nature, il ce n'est par habitude. Il (,prouve la plus grande peine à suivre un ordre d'idées plus ou moins abstrait, et qui, par cette raison même, provoque de sa part un effort énergique de sa raison encore peu formée. Ici donc, il est nécessaire de lui venir autant que possible en aide. et nous ~e pouvons y arriver que par une suite de questions posées dans un ordre rationnel. Aussi, selon nous, le maitre esl-il tenu de combler à cet égard les lacunes qu'il ren-

eont.rerait dans le ma~lUel. Cela est pour lui d'autant {ilus facile qu'il pourra y faire entrer sans peme les développements qu'il aura lui-même donnés à s~s)eçons. ~·e~~ de toute rigueu~. ~u fond d'ailleurs, ce n'est point une tâche ddl~ctle _qu tl s tmpos~. Pourquo1,. . ~ la fi~ de chaque semaine ou de chaque mo1s, fatsons;n.ous fa1re _des répet1tton~ genérales ~ C'est que nous connais~ons_par expeflence la legè~_eté et l,e laisser-aller avec lesquels les écoliers etudwnt la plupart des mat1eres qu on leur donne à apprendre. C'est encore parce que nous-mêmes, hommes faits, nous sentons le besoin de revenir fréque'!l~ent sur ct que n_ous avons ap~n:is, afin de n'en point oublier quelque parue Im~ortante. Ap~hquons a nos eleves ce que nous mettons en pratique. Ce que _fait chaque arttste véritable, il faut le faire aussi pour nos élèves ces autres mstruments sans pareil que Dieu nous a mis sous la main. ' (Education). De l'enseignement de la géographie loeale. (')

. L~ géograp_hie_locale, ainsi comprise, _est donc un élément essentiel, je d1ra1 mê_me m~Ispensab\e de _tout ense1gnement géographique, que nous croyons 1mposs1ble ou du moms complétement manqué, s'il n'a son point de départ dans ce cours préparatoire, cette espèce de vestibule par où il faut pass~r avant ~·entrer . dans les différentes pièces du bâtiment à explorer. Ense1gner la, geog_raph1e sans ~n av~ir pré~aré_le sol, c'est, pour me servir des termes d un pedagogue ,du JOUr, JOJ!.er d u? mst~ument auquel il manque des cordes. Et, en effet, n est-ce pas JOuer d un VIolon sans cordes et sans âme ~~ d~ commencer la géographie par mettre dans les mains d'un enfant de hu1t a dix ans un manuel de géographie, et n'est-ce pas navrant de voir encore torturer le cerveau de beaucoup de nos enfants en les forçant d'appr~n.dre par cœur de~ phrases dans le godt de celle-ci : « La Terre est la tr01s1ème des cent cmquante et quelques planètes connues f)Ui tournent autour du soleil. C'est un globe recouvert d'eau et de tP.rre et entouré d'une enveloppe d'air appelée atmosphère. La Terre a 9000 lieues de tour. Ou bien ~ncore : La Terre est un.e pla_nète dé~rivant une ellipse dont le soleil occupe l un d_es foyers.~ • Et ~est la ce qu 0:" appelle une première leçon de géographie t Ou bien on n est pas au clatr sur cette question et alors il serait temps d~ la vo1r de plus près, ou bien - ce qui me parait plus probable cet ense1gn~ment ratw~nel est com;1u, et alors pourquoi persiste-t-on à marcher dans 1_ anCJene vo1e, pourquoi ne veut-on donc pas en finir avec Madame Routtne ~ Notre géographie locale est donc là, reconnue indispensable et assurant le suce~ de l'entrepri~e. Il _faut maintenant Vl)ir quel sera le ~hamp à parco~nr _da_ns cette prepa:atwn au c_our_s de géographie et pour cela, puisqu'elle dmt defncher_le terram, elle dmt v•ser aux mêmes fins que la géographie proprement d1te, tout en restant dans le domaine des notions élémentaires q~e le c~urs qui s~ivra a~ra à agra~dir et ~ compléter. Que veut donc la ~eographie? La geographte nous fa1~ c~nnattre les divers pays de la terre, s ?CCupe de leur grandeur. de leurs hm1tes, de leur configuration, de leur climat, des prod~ctwns du sol et enfin des habitants au point de vue de leur rac_e, lang0:e, rellgwn, gouvernement, relations avec leurs semblables. Elle trait~ ausst de la t~rre elle-même, de la position qu'elle occupe (vis-à-vis) r~lat1vem~nt au. sol~1l, de ses deux: mouvements, des phénomènes atmospbértques qu1 ont heu a sa surface. Enfin, comme moyens d'enseignement on se sert en géographie de globes et de cartes, ainsi des images des choses et non des choses elles-mèmes. Reprenons maintenant une à une ces différentes conditions et voyons 1 ( ) Voir numéro 9 de l'Ecole primaire.


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comment notre géographie locale, qui doit lui frayer la route, posera les premiers fondements. La géographie locale ne serait pas d'une première nécessité s'il ne s'agissait que de faire naître chez nos jeunes élèves les premièr~::s idées de grandeur et de forme, notions qui rentrent plutôt dans le domaine de la géométrie élementaire; mais comme nous considérons la géographie locale non pas seulement comme l'avant-courrière naturelle du cours de géographie, mais aussi comme préparation à une foule d'autres branches, qu'elle touche plus ou moins de près, il est bien naturel de tenir compte ici de cette première condition à remplir, d'autant plus qu'on ne saurait trop rechercher et saisir les occasions où les élèves peuvent s'exercer dans l'évaluation des grandeurs et se rendre familiers avec les formes des objets qui les entourent. Et ces occasions de se former ainsi à cette gymnastique des yeux et de l'intelligence se présenteront chaque jour. L'élève pourra être appelé, par exemple. à évaluer et ensuite à mesurer la grandeur d'un tronc d'arbre, la largeur d'une rivière, la longueur d'un tronçon de route en ligne droite; à déterminer des longueurs de plus petites dimensions (d'un animal, d'une plante), ou celles de lignes courbes (circonférence d'un tronc d'arbre), ou encore la grandeur de toute espèce d'angles, la superficie, le volume de différents corps par la méthode la plus simple, etc., etc. On procédera de la même manière avec la configuration d'un pays pour laquelle notre géographie locale nous offrira les mêmes avantages, ainsi qu'avec le climat dont nos élèves saisiront facilement la cause de ces diffé· renees, quand ils connaîtront celle produisant la suitA des saisons et la diffé· renee de durée dans la longueur du jour et de la nuit. Pour ce qui concerne la description des productions du sol, mêmes procédés, mêmes avantages. Ces produits de la nature ne sont souvent pout nos enfants qu'une sèche nomenclature, tandis qu'ils devraient pouvoir se faire une imagA vivante des steppes de la Russie, des forêts de bambous ou de bananiers de l'Inde et des mille variétés d'animaux qui les peuplent. Mais la géographie s'occupe encore de l'homme. On examinera les maisons et les demeures que l'homme s'est construites ; on rendra l'élève attentif à ses occupations, sans vouloir cependant l'introduire dans les divers rouages de la vie communale, essai qui resterait sûrement sans résultat.

devrait, quoi qu'il en collte, s'empreRser alors de les admettre et de les rendre • obligatoires pour toutes nos écoles 1 Au sujet des questions objectives que votre honorable corresp~nda.nt cro1~ devoir nous poser, il oublie qu'on pourrait, et a'l'ec autant de ralson les lw adresser pour son sirn banc. Le nouveau système que nous proposions dans notre article, a déjà été essayé dans certaines écoles, et ]es heureux résultats obtenus viennent corroborer les assertions que nous avons émises en sa faveur. Les personnes compétentes qui ont visité les chambres d'école qui en sont pourvues, avouent que ce d~rnie~ modèle est de beaucoup préfér~b~e aux anciens types en usage jusqu'a. ce JOur, tant sous le rapport de la disc1· pline de l'école que de l'enseignement et de la. santé des élèves. Je suis du reste dans la. ferme conviction que si MM. les Inspecteurs, ainsi que les membres des commissions scolaires de notre canton, voyaient sous leurs yeux le banc dont j'ai fait une pâle description dans le numéro du 15 février de l'Ecole ptimaire, ne manqueraient pas de le fair e introduire dans nos écoles, surtout lorsqu'il s'agirait de remplacer ceux qui tombent de vétusté. L es per· sonnes qui désireraient des renseignements plus précis sur la. forme et les dimensions du banc dont il s'agit, pourront s'adresser à M. l'instituteur Rey· Mermet, à Val-d'llliez. Un Présiàent àe commission scolaire.

COB.B.IISI'Oli'DAKCII On nous écrit du district de Monthey : ll parait que notre article sur les bancs d'école a. blessé au vif votre correspondant des sources de la Borgne, pour la. bonne raison que le système que nous proposions est incontestablement supérieur à celui que votre honorable collaborateur appelle son banc d'école. Lui-même n'a pu s'empêcher d'en convenir. C'est à regretter qu'il n'en ait pas envoyé un échantillon il. l'Exposition de Zurich, c'eût été un bon moyen de le faire connaître et apprécier. Nous ne nous étendrons pas à réfuter ses divers arguments, vu que nous tenons à être aussi bref que possible, laissant, du reste, aux lecteurs de l'Ecole le soin d'apprécier et de juger les deux systèmes proposés. Nous lui dirons seulement qu'il n'a jamais été dans notre pensée de réunir toutes les divisions de l'école. On y grouperait ensemble chaque division, ce qui serait très facile, vu qu'en général, ceux d'une même division sont presque toujours, à peu près, de même taille. Du reste, dans le cas contraire, rien de plus aisé que d'y meth·e un banc ou deux plus bas ou plus élevés selon le besoin. Quant à la discipline nous avouons que les bancs proposés n'auront pas la. vertu de rendre les élèves impeccables, sinon ce serait un miracle, et l'on

TABLE DES MATIÈRES contenues dans l'année 1883-84 de l'Ecole primaire. Les articles marqués d'une émanent de la rédaction ou de ses collaborateurs et correspondants.

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t La rentrée des classes 3 * Encore la lecture . . . . 5 La mission et les devoirs de l'instituteur * Examen& des recrues . . L'espérance doit soutenir l'instituteur H, lj,6, 79, 96, lU Maximes et conseils pédagogiques . U,27 Intuition . . . . n Enseignement de l'arithmétique . . . . . 13 * Chronique et avis scolaires 15, 32, 4.7. 79, tt~, ns, Ulj,, 176 Variétés . . . . . . . 17, 36 Enseignement de la lecture 18 * Le calcul oral . . . 21 Le rôle du livre dans l'enseignement . . . . . De la puissance du regard humain en fait d'éducation et d'ensei· gnement. . . . . . 22 Les phrases historiques dans l'enseignement 21j,, 38 Quelques réflexions sur l'hygiène scolaire !6, 39 La religion, base de l'éducation . . 27 Les troubles fonctionnels de l'ouïe et l'école 29 De la correspondance interscolaire . 31 * Travaux des con(érences . . . . . . . 33 De l'instruction civique d'après les principes catholiques 34., 5lJ.., 67, 87, lOt, US, 137, 150, 164<, 181 De la composition et de sa correction lj,Q * Calcul mental (sujets donnés aux recrues) 112, 60 Quelques mots sur les lettres . . lJ..IJ.. Enseignement de l'histoire nationale . 6.5 Jésus·Christ, modèle de l'éducateur lj,9

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* Les cours de répétition

52,65 . . . . 56 • Abrégé de la constitution valaisanne de 1875 62 Méthodologie appliquée . M Lettres de circonstance . 70,77 La justice . . . . . . . 71 Instructions relatives à l'âge . . . . 7~ De la surveillance des enfants en dehors de l'école . . . 75 * La politesse à l'école primaire . 76, ~9. 116, 153, 190 "' Bancs d'école . . . 81 * A nos abonnés . . 8~ • Modestie de l'instituteur . 89 Le prêtre, l'école et la société 92 ,. Fermeté . . . . . . 9~ Patience pour élever, patience pour instruire 97 La gymnastique . 103 La profession agricole . . . . . 104 Monseigneur Mermillod et l'enseignement normal 106 Exemple à suivre . 108 Enseignement intuitif 109 Question de compte HO L'hygiène des écoles HO Solidarité professionnelle. . H3 De l'enseignement . . . u~. 132, u1 Exercices concernant la lecture . !20,135 La lecture à l'école primaire i2i, lU, 180 • Le cahier unique . . . . . . 12~ De l'émulation. Son influence dans l'éducation 125,H4, i7~ Maximes et pensées du Père Girard . U7 Des avantages de la douceur en éducation. 129 A nos chers abonnés . . 134 Les récréations et la gymnastique . . . . . 139 Enseignement de la géographie par la cartographie . . Enseignement de la langue française au cours supérieur de l'école primaire 142, 151 L'instituteur . . . . t 45 Comment diriger la récréation . . 155 Comment on réprimandait autrefois . 157 Utilité des leçons communes 158 "' Bibliographie . 160 L'institutrice . . . t 61 Jurisprudence agricole 162, 186 Rendre l'étude aimable . 166 * Nos conférences d'instituteurs . . . . . . . 167 J,a part du maitre dans l'instruction civique . . . . 169 La leçon de lecture au cours supérieur et au cours moyen de l'école 172 primaire . 177 • Salut aux vacances . . . . . 185 But à atteindre dans l'enseignement de la langue t87 . La part du livre dans l'instruction civique . 189 De l'enseignement de la géographie locale . 191 Table des matières . . . . .

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NB. - Voir en outre sur la couverture diverses autres communications, bibliographies, annonces, etc.


Supplément à l'Ecole primaire.

EXTRAITS rapports lus dans la réunion générale de la Société valaisUA1Ifl.e tenue à Sion le 26 avril1883.

rli:tjruca~tzo:n,

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QUESTIONS A L ÉTUDE :

1 Le chant, se~ avantages, de la métbo le à suivre dans l'enseignement de · ceue branche. -Rapporteur, M. J. Kœhl, professeur à l'écola normale, auteur du Recueil de chants pour l'école et la fa'mille. 5. Causes de la faiblesse de nos recrues. Moyens d'y remédier. - Rapporteur, .M. Cas. Wetzler, instituteur, à Evolène.

t. Après une courte introduction qui rend hommage au succès lequel ont été traités les rapports particuliers des districts Sierre, St-Maurice, Martigny, Hérens, Sion et Conthey, notamceux qu'ont signés MM. H. Giroud, A. Gross, P.J. Rouiller A. Dussex, le rapporteur entre en matière et indique d'abord marche qu'il a suivie. - Pour mettre un peu d'ordre et de dans mon travail, dit-il, je me suis posé les trois questions voici: Qu'est-ce que le chant? Pour quoi faut-il faire chanter? 'Cornm<ent faut-il faire cbant.er? Je traiterai donc successivement la nature, des avantages et des conditions d'un bon chant. I. Du chant en général. De la musique.

On a défini la musique: Une suite de sons qui s'appellent. L'illustre

ne pouvait se lasser d'admirer cette définition, qu' il allribuait ii. Damascène. D'autres la définissent: L'art de combiner les sons d'une agréable a l'01·eille. Laurent de Rillé rejette cette définition, con du reste par l'Académie ; il y trouve la cause de ce raisonnement discrédité la musique: Si la musique est l'art de combiner les sons manière agréable à l'oreille, la mu~1que est un art d'agrément; or, ce agréable n'est pas utile, et ce qui n'est pas utile est bien près d'être ; c'est ainsi, ajoute-t-il, que l'art de chanter Dieu, la Nature et la placé sur la même ligne que l'art de danser le menuet. Il conclut 'un mauvais proverbe: • Altéré comme un musicien • et une défi· ont fait délaisser l'enseignement d'un art fécond. On fut que les musiciens étaient des gens trop gais, et la musique une pleine d' inconvénients. Pour bien faire ressortir son idée, il a ne comparaison. La locomotive, dit-il, est une puissante machine; et fuit avec une rapidité prestigieuse, et pourtant qu'un peu de se dépose sur les rails, que le froid du matin vienne glacer la rosée, roues tournent sans se déplacer et la locomotive est frappée d'immo· Une légère couche de verglas a suffi pour rendre inutile l'immense de la vapeur. Pour rendre aux roues leur action, il faut jeter du sable la voie. Eh bien! depuis longtemps il y a du verglas sur le chemin de musique vocale, c'est à nous de jeter du sable. La plus juste définition d~ la musique me semble être celle de Fétis, qui définit l'a1-t d'émouvoir par la combinaison des sons. Emouvoir, c'est-à• agir sur le siège du sentiment, produire des impressions sur l'âme. 11 ne pour être touché par la. musique, qu•.;tre doué de la faculté de sentir...


Supplément à l'Ecole p rimaire.

EXTRAITS rapports lus dans la réunion générale de la Société valaisanne tenue à Sion le 26 avril1883.

PmM~atturt,

1

QUESTIONS A L ÉTUDE:

Le cbant se~ avantages, de la métho le à suivre dans l'enseignement de eeue bra~cbe. -Rapporteur, M. J. Kœb l, professeur à l'écolo! normale, auteur du Recueil de chants pour l'école et la famille. causes de la faiblesse de nos recrues. Moyens d'y remédier. - Rappor· teor, M. Cas. Wetz! er, instituteur, à Evolène.

f Après une courte introduction qui rend hommage au succès ' lequel ont été traités les rapports particuliers des districts St-Maurice, Martigny, Hérens, Sion et Conthey, notamceux qu'ont signés MM. H. Giroud, A. Gross, P. J. Rouiller A. Dussex, Je rapporteur entre en matière et indique d'abord marche qu'il a suivie. - Pour mettre un peu d'ordre et de dans mon travail, dit-il, je me suis posé les trois questions voici : Qu'est-ce que le chant ? Pourquoi faut-il faire chanter? ent fa ut-il faire chanter? Je traiterai donc successivement nature, des avantages et des conditions d'un bon chant. I. Du chant en général, De la musique,

a défini la musique : Une suite de sons qui s'appellent. L'illustre ne pouvait se lasser d'admirer cette définition, qu' il allri buait à """'~~c~ne. D'autres la définissent: L'cvrt de combiner les sons d'une ag1'éable à l'01·eille. Laurent de Riilé rejette cette définition, con du reste par l'Académie; il y trouve la cause de ce raisonnement discrédité la musique: Si la musique est l'art de combiner les sons manière agréa ble à l'or eille, la mu~ique est un art d'agrément ; or, ce agréable n'est pas utile, et ce qui n'est pas utile est bien près d'èlre ; c'est ainsi, ajoute-t-il, que l'art de chanter Dieu, la Nature et la placé sur la même ligne que l'art de danser le menuet. Il conclut 'un mauvais proverbe: • Altéré comme un musicien » et une défiont fait délaisser l'enseignement d'un art fécond. On fut que les musiciens étaient des gens trop gais, et la musique une pleiub d'inconvénients. Pour bien faire ressortir son idée, il a comparaison. La locomotive, dit-il, est une puissante machine; et fuit avec une rapidité prestigieuse, et pourtant qu'un peu de se dépose sur les rails, que le froid du matin vienne glacer la rosée, roues tournent sans se déplacer et la locomotive est frappée d'immoUne légère couche de verglas a suffi pour rendre inutile l'immense de la vapeur. Pour rendre aux roues leur action, il fau t jeter du sable voie. Eh bien! depuis longtemps il y a du verglas sur le chemin de vocale, c'est à nous de jeter du sable. juste définition de la musique me semble être celle de Fétis, qui l'a1·t d'émouvoi1' par la combinaison des sons. Emouvoir, c'est·à· agir sur le siège du sentiment, produirtl des impressions sur l'âme. li ne pour être touché par la musique, qu'.Hre doué de la faculté de sentir ...


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Mais il y a plus : non seulement la musique agit directement sur l'âme mala elle en procède, elle en est une émanation. Voyez le musicien: l'inspi;ation lui vient de son âme et ne lui vient que de là. Il n'imite rien; il compose sous J'impression d'un sentiment intime dont il subit l'influence et dont son œuvre devient le reflet. On pourrait donc appeler la musique le langage de l'âme, puisqu'elle a pour mis!'ion d'en révéler les mouvements secrets la vie intime, les phases diverses par lesquelles elle passe de la tristesse àla joie, du trouble au calme. de l'abattement à l'enthousiasme. La musique est à la fois un sentiment et une science ; elle exige de la part de celui qw la cultive, exécutant ou compositeur, une inspiration naturelle et des connaissances qui ne s'acquièrent que par de longues études et de profondes méditations. La réunion du savoir et de l'inspiration constitue l'art... Les modes d'action de la musique sont la mélodie, produite par difJérents sons entendus successivement et formulés en phrases symétriques. l'harmonie formée par différents sous-entendus simultanément; le ?'hythme' division symétrique du temps par les sons; l'expression, qualité par laqueUé la musique se trouve en rapport direct de caractère avec les sentiments qu'elle veut rendre, les passions qu'elle veut exciter; les modulations, pas. sages ou transitions d'un ton ou d'un mode à un mode ou à un ton nouveau. Entrons plus avant dans le sujet qui nous occupe, venons-en au chant pro~rement dit. Cet art qu'on peut définir une sorte de modification de ltJ voix humaine, par laquelle on fonne des sons vm·iés et appréciables, a doliC pour objet l'exécution de la musique vocale. Le chant tient incontestablement la 1•• place dans l'art musical. Il est l'axe autour duquel se meut tout ce qui s'appelle mélodie, harmonie, modulation. Tous les instruments ne sont que des imitations du chant. Le chant est le roi; les instruments sont les sujets. La voix humaine est naturellement le son premier, principe, générateur, et toutes les autres voix du monde ne sont qu'un écho lointain de cette voix: primiti ve, divine. La voix humaine est le premier. le plus pur et le plus parfait instrument de la création. On chante plus ou moins agréablement, à proportion qu'on a la voix plos 011 moins agréable ou sonore, l'oreille plus ou moins juste, l'organe plus on moins flexible, le goût plus ou moins formé et plus ou moins d'exercice dana l'art du chant. Pour ne pas prolonger ce rapport outre mesure et abuser de votre patience, je passe sur l'historique du chant, et j'aborde sans autre transition la question des avantages. II. Avantages du chant ou influence religieuse, morale, intellectuelle et sociale du chant.

Nous aimons tellement les chants, dit un grave Docteur, que les petill enrants qui pleurent se calment à la suavité d'une voix harmomeuse; les bonnes le savent: aussi emploient-elles cet innocP.nt stratagème. Cette in· fluence du chant se remarque sur les animaux privés de raison, et les con· ducteurs chantent pour adoucir les sueurs de leur aLtelage. Le cultivateur, celui qui recueille le raisin au temps do la vendange, tout homme qui tra· vaille aime à chanter. Le nautonnier accompagne de sa voix: les cadences de la rame, et les femmes elles-mêmes veulent que le mouvement harmonienx de leurs voix suive le mouvement de leurs mains qui s'agitent en travaillanL Pourquoi cette loi générale? C'est que l'âme sait, par un instinct que le chant adoucit toute chose, et q•1e le travail devient plus la musique semble le soulever... Aussi voyant que cet amour du chant était dans le fond même de nos entrailles, et voulant paralyser le mauvais eiJe& de la musique dangereuse, Dieu a introduit dans les Eglises les chants sacrés, afin que l'âme y trouvât réunis le plaisir et l'utilité. Il a voulu aussi enlever

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a de iropê sérilll:x da.ns la l_!lédi.tation des choses divines rendre ce e rn. me aJre disparaitre Jusqu'au sentiment de la'peine qu'il nue .St·J~an Chrysostôme, n'élève l'àm . diVIns disposés en chants rhythmique• eJ.~~~e la symphon!e IS, dans. une é~lise avec des pensées terr~stres? -vous pas entr~s 1encemte, mais votre âme était ailleurs. elle étà:i Vous avez pris '· sur terre, dans peut-être. Ecoutez et faites silen . . • plusieurs voix ont retenti échosc~,.u~~ ~arle tuési.Ience intérieur. comme la voix d'en haut elles ont suivi lesa~:i c r tJdenne; elles ont .1 . a ences es notes ; elles élevées; elles ont dispar cho~e qui disait qu'elles ~ita~~~t Ya~v~~l ~a~~~;s 1?;rniers accents QUJ que vous soyez âmes d 1 . ommage de la été soulevées malgré vous. vouseêt~~r~et~~lt~!z efJenbd_u ces v~ix, vous mais vous avez été soulevées ne fùt-ce ~~.om ees a~ssJtôt Sc•us vous avez dit comme maJo-ré . une secon e, et dans vaut mieux que la chair et le sang'=' le ~~u~ · Il.Y a donc quet9ue beau que le mo d · ·bi . •. ,. IVln existe donc 1 Oui, et ~e l'Es-lise la ~o~tè~s~nti~~J~i~;~~~~.e~~f~~~t~~~~e/t p~re, .....,.~"'"d'"e'· r}~r;~;~~ ~fïs~~r~~e~ n;~~~~~~~t ddevant le trône de J~~:'C:t et descend, comme un nua e . ans son cœur. Alors l'âme par se perdre dans les cTeu~r?~ll~~Jiutelque temps par la brise, et 1e mouvement de la voix. ' à so · senti~~~~~· ~~: ~~ai~ue flexion, c~aque variété d'intonatio~ ses sentiments naitr~ seq déve{onnus sur 1~chelle d~ ses affections; créer ~es ai_les et tes entr~îner ver~fJ~e~le~;ndir; elle laisse la musique 1euse1gnement des Pères de l'Egl" h et l'Esprit saint s'y insinue en aci . Ise, 1~ c ant harmonie~x ouvre connaissaient cette vérité. Fait~s v~~~e vauhqueur. L~s ?nCI~ns Prole chanteur fut venu l'Esprit den· un c anteur, dJsait Ehsée; et Saül était saisi de l'esprit mali 1. Ieu. reposa sur 1~ prophète; et tranquiHité de la raison. Sai~'t 1;r~uç~~~~~ lo~tnbuai! a le rét~bl~r artiStique, et, un jour il ordon na .- ' ssJse. avait 1~ sens emiavec plus de suavité qu'~ l'ord· . a un de ses freres de JOUer de la le préparait à jouir des barmon!n~Jre. parce q~e le son de cet instruc~ant est le compagnon fidèle de ~~h~élestesd qu 11 entendait. souvent. v1e; en effet, sommes-nous heureux jy~~ ~fs toute~ l~s Circonstances la plus f~anche et la plus énergiq~e. 1 ~ de ~~~re JOI~ et en e~t l'exexJ~nen,r.R. Il sait trouver le chemin de 'notre ec~ tentd·Il son voile sur · ur e nous console en larmes Te ch t · mf\llU<>tYHmts les pl~; im aé~u~~Jt va ne.~ ses accents à l'infini: il répond 1 ts du cmur · il d0 p · x de arne, comme aux plus tendres e d'une ma~ière é~~~:~::!c~e~~!~~~-â~t:~ inspirati?ns de la piété avec autant de force que de vérité tout ce 1e ~.e,pentidr ; en ,un mot, quI Ya ans 1homme de noble et de bt!au. élargit le cercle de nos idées et 1 h à nos pensées. Il est des sentim e c ant donne de la force et de rend parfaitement, c'est donc j~~t~s d~u.e _lalar~le r,end ~al. e~ le est un moyen de communication un lie JOID rell agreable !li ~.Ille. et expressive · mais our ' n, une angue p_artJcuhereil importe qu'ell~ soit fendu~u~gett1e .languz. de sentiments soit relations sociales . il estl'âm dpu a1re. e chant facilite et . ' e u sa1on comme le baume de .

La musique nous apprend à nous harmoniser nous· mêmes. Saint Grégoire


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de Nuianze et Saint Basile apprenaient la musique ardeur et calmer leurs passions. Platon voulail qu'on occupât par la grammaire et la musique les libres de la jeunesse studieuse pour agir par l'harmonie sur le cœur l'esprit. Les anciens croyaient avec raison que de même que la accorde les sons les plus divers et en apparence les plus opposés, une influence analogue sur les mouvements si nombreux, si o.uu m 1111a .J nriables de la nature humaine, qu'elle les calme, les tempère, qu'elle corrige une impression trop vive par une impression Aristote avait la musique en haute estime et la recommandait exrlrP.s,u..... comme moyen d'éducation. Elle agit sur l'âme et parmi tous attribue une vertu moralisatrice à ceux qui agissent sur l'ouïe et Il y a, dit ee philosophe, un rapport naturel entre l'homme, le "h"''"--l'barmonie: c'est pourquoi les Sages, dont la doctrine est Pères le vestibule même de l'Eglise, ont nommé l'âme un a des rapports avec la vertu: elle agit sur l'âme, comme la donne de la souplesse et de la vigueur au corps. Aussi a-t-on souvent que lorsque, dès l'enfance, le sens esthétique du beau éveillé dans l'âme, il n'esl point toujours inutile pour maintenir plus équilibre le sens moral de l'âme. Alors se vérifie la belle parole liste (Joubert): • Heureux ceux qui ont une lyre dans le cœur, et d prit une musique qu'exécutent leurs actions 1 Leurvie aura été une conforme aux nômes éternels. , Le chant populaire entretient l'esprit national et unit entre eux les d'une libre patrie. Il procure à l'homme des jouissances pures et l'abri de bien des dangers. L'homme du peuple, l'ouvrier, le paysan de son travail, ne peut-il pas trouver aussi dans le chant ses JOtuss,anlll vives et profondes 't Il faut que des mélodies se conservent, que puisse s'y inspirer ; et le vieillard se sentira renaître en entendant la bouche de ses enfants les refrains de ses jeunes années. Chacun aime chanter les beautés de la nature et les actions mémorables des ancêtres. Le chant sacré embrase notre cœur et nous transporte jusque dans régions célestes où les chœurs des anges chantent devant Dieu leurs éternels. La musique guerrière enflamme le courage, réchauffe le n<>l'r •ntin et conduit les armées à la victoire. Après la déraite, elle relève qui a abandonné pour un moment les combattants épuisés de fatigue et faim. L'amour du chant fait que l'oisiveté, cette mêre de tant de vices, inconnue ; tous les loisirs sont utilement et agréablement · passions mauvaises sont, ou étouffées, ou impuissantes à se ae''eto,nnElr d'autres s'imprime une direction différente, mais salutaire. ces qu'elle acquerra dans cette branche,la jeunesse perdra •u"''u"''u•o habitudes de licence si souvent dispendieuses; dans les soirées la moralité fait noufrage, le chant viendra peu à peu faire diversion, ou du meins diminuer les dangers auxquels les jeunes· exposés. Il est certain qu'il y aura toujours par-ci par-là q déplorer ; mais le nombre en sera réduit, car le chant introduira me:vtt:UIJI ment une amélioration notable des mœurs. Par le chant de cantiques pieux, la religion a civilisé des sauvages. tains peuples qui n'avaient point cédé à ses dogmes ont cédé à ses Comment les missionnaires gagnent-ils souvent les princes barbares pays tropiques 1 n'est-ce pas par le chant, n'est-ee pas en leur faisant d'un instrument de musique 't Le numéro de mars des Annales de la gation de la foi rapporte un fait que le P. Moreau, missionnaire chez Achantis, raconte comme suit: (il s'agit du prince Boaky, beau-père du

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;,r.nnm:~ste)

• Un jour il arriva pendant que je faisais la classe de cbant à ne voulut pas m'interrompre, mais il s'assit pour écouter en fin de la leçon. Le noir e~t passionné pour la musique: après Boaky me demanda de lui jouer de l'harmonium. Je m'exécutai prier, à sa grande satisfaction. , Si le chant et la musique 1811111,.,,u. de si beaux résultats parmi des peuples non civilisés, n'est-il pas qu'il est aussi propre à agir sur le cœur de nos jeunes gens 't faire mieux ressortir les avantages sociaux que procure le chant, je à nn contemporain distingué, prêtre zélé, poële éminent et à M. l'Abbé Braun, qui a passé sa vie au milieu de la est venu la terminer à Einsiedeln, où il avait trouvé un après qu'un ukase de l'impitoyable vainqueur l'eut forcé de est beau, écrit-il, quand au sein de la famille ou le soir devant la un chant collectif; quand, les voix harmonisant, tous les tent à l'unisson 1 Qu'il est beau. lorsqu'à la messe des enfants, un monieux alterne avec la prière dite à haute voix, ou bien salue ornée de guirlandes de fleurs naturelles, au pèlerinage voisin, où innocentes des enfants, semblables à des fleurs odoriférantes, s'oucéleste rosée de la grâce ! Qu'il est beau, quand un refrain joyeux dans la montagne et réveille çà et là l'écho endormi, quand le pâtre .onu>nnlr.. son Jodler saccadé, quand ouvriers et ouvrières, !ournaliers et soit dans les champs, soit dans l'atelier, chantent a tour de rôle excitant ainsi mutuellement au travail, et oubliant les amerel chagrins de la vie 1 Qu'il est beau et édifiant, quand à la prode !a banlieue, fe cantique à la Vierge retentit au loin, couvre le récité à haute voix et que ges ondulation!., portées par la brise maeflleurent !es ondulations des blés verdoyants 1 Qu'il est beau et touquand toute la paroisse, réunie devant l'autel du Seigneur, mêle sa celle du Pasteur pour chanter les louanges du Créateur; quand, à la l'orgue déploie toute sa majestueuse puissance; quand, à l'orgue, et dans la nef, toutes les voix se fondent en une seule et formidable · ébranle l'édifice sacré, comme si elle allait fendre la vollte pour se un chemin et aller se mesurer avec les chœurs célestes! toute maison chrétienne, la gaîté doit être à l'ordre du jour et cetle de temps en temps explosion par l'exécution d'une belle chanson ou religieuse. Celui qui dans ces cirronstances ne sait pas prendre à réjouissance une part réelle sinon active du moins passive, celui-là dénonce i l'assemblée en liesse qu'il lui manque un sens. savoir le sens du beau, qui prorure de ~i douces jouissances, dOt-il d'ailleurs se compter parmi les plus 6clairét et les plus 1;ivilisés. Qu'on se figure une mère qui ne saurait, par uoe gentille berceuse accompagner le mouvement de ses bras et endormir lOD nourrisson en lui chantant un air champêtre! Cette lacune ne se rencontre-t-elle pas quelquefois chez les personnes de la classe élevée, tandis pel'bumble fille des champs a, dans son répertoire, tout un trésor des plus lieUes poésies et des mélodies les plus suaves 't Preuve nouvelle que le gotU dl beau et la délicalesse de sentiment sont le fruit naturel du cœur pur et d'après le proverbe allemand: Tous les bons esprits louent leur divin 1

chanteur ne songe point au mal ; et, si parfois le méchant essaie de ;onaonner un air, il ne le fait point parce que son cœur surabonde de joie, utôt par craint(~, pour étouffer Je cri si importun de la conscience ou s'étourdir pour une nouvelle action criminelle. Alors son chant resplutôt à un cri sauvage comme celui de l'oiseau de proie. C'est le cas répéter le proverbe saxon, qui a fourni le texte allemand de l'un des


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canons du Recueil de chants pour l'école et la famille: Là où l'on tu P.eux ~·asse~ir sans crainte; le méchant seul ne chante pas. L espnt de 1 homme, comme son corps, ne saurait supporter une une tension continuelle, il a besoin de délassement. Où le trouverainnocent et am,si complet? Sera-ce dans ces courses ""'"·"' r"''~ veillées plus ou moins lic~ncieus es, ou bien encore dans ces publics, où les choses les pins saintes sont tournées en ridicule, et le corps et l'argent sont sacrifiés? Assurément non 1 H Je trouvera. ~emen~, dans le ch_ant religiom::, moral et patriotique qui, !lattant ·~~·v'"'"uu•• a la f01s son espnt et ses sens, s'empare de tout son être et fait oublier mille tracas de la vie. ?n ne peut pas plus se représenter une réjouissance p~triotique sans qu un prmtemps sans fleurs, une figure d'enfants sans sourire. Si _nous devons estimer et propager le chant populaire, c'est aussi réagu contre ces productions malsaines, qui fout parfois les délices peuple soi-disant éclairé et dGnt l'effet est diamétralement opposé a ceux je vieJ?S de décrire; car alors c~t art si sublime échange facilement son moralisateur contre le rôle 3\'llissant d'une coquette qui ne cherche plaire; et l'alouette du bon Dieu, qui se perd dans les nues en faisant l'air de .ses Pll!S accents. fait place a ce vautour percnoptère a col nu, qui se repa1t repall que de pournture ..... Après ces ~onsidérations gé~érales, arrivons à l'enfant et voyons avantages l'mstttuteur peut llrer de l'enseignement du chant. l'tfar dans la Lettre pas_to_r~le qu!. traite de l'Education, après avoir ct'it que enf~nts ont un prlVIIege qu tls ne partagent avec personne, celui d'être am1s de tous, se demande: Quel est donc dans les enfants l'aimant qui attire ainsi toutes les sympathies, tous 'tes sourires, toutès les cette qullstion, dit· il, un illustre prélat de nos jours a répondu: , l'espérance, c'es~-à-dire _le ger~e qui P!'Oduit la tige, la tige qui prod fleur, la fleur qm produit le frutt. L'esperance, c'est·à·dire comme la d'eau d'où naît la source, la source d'où nait le fleuve, le fleuve l'Océan. !--'espérance, ~·est-à-dire l'aube que suit l'aurore, l'aurore que l'astre QUI monte, celUI que suit le soleil à son midi. Oui, voilà cornment enfants sont l'espérance de la famille, de la patrie, de l'humanité l'Eglise; et comment ils la réalisent partout. s'ils sont élevés selon la doctrine catholique. » Ce. principe .de l'importance de l'é?ucation une fois posé et ad conv1endra facilement que tout ce qru, de près ou de loin, touche a tion de la jeunesse, revêt le caractère d'une importance capitale. donc de me mettre en contradiction avec bien des personnes à idées qui ne se placent pas toujours au véritable point de vue pour ment des choses et qui voud_raient .Préte~dre qu'il y a des rn portant~s et plus pressantes a ense1gner a nos e.nfants du Valais, dès le debut que le chant ne peut pas être proscrit de nos écoles. Nous trouvons, dès les temps les plus reculés, l'enseignement du confondu avec l'enseignement religieux. Dans les écoles des wuua:SI~:J en,la~ts qu'on ~ élevait, a~aient leur partie à chanter. Lorsque, d'evenements facheux, le_s ecolts des monastères perdirent de leur salutaire o.u devmrent .m~uffisantes, on vit les chapitres des ton~er l~s ecoles de_s mallrJses dans le même but. Depuis dlld,·,uu::.::.t:: UJ t:uou la dtrecuon monastique sur le chant, cet instrument si puissant <Po..~"""'lll perdit une grande partie de son action bienfaisante. Il faut. Caire. chanter dans nos écoles parce que le règlement Je Pourq~?l le reglement, émanant ~e l'autorité supérieure, a-t-il et publie 1 Est-ce pour qu'Il reste a l'état de lettre morte? L'autorité,

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courant de ce qui se pratique dans les autres cantons et dans les p~ys •:isins n'a pas voulu que nos écoles restassent plus longtemps dans un etat :•inrérï'orité regrettable. . . . . . Il faut faire chanter pour menter notre part afferente des el?ges QUI sont décernés à !a Suisse par les étrangers. En eO:et, un a~teur Crança1s se de~ ande p«!Urquoi l'etude du chant n'est pas obhgat?t~e ~nE r~nce comme elle! est en .Allemagne et en Suisse, où l'on n'est amve a de SI rem~rquables res!JIIats ue parce que la musique y est enseignée dans t~utes les ecoles dès le Jeune ~ e. Pour a>Ïeux faire comprendre mon idée, Je me perm~ts d'emprun~r Je lang~ ge d'un paysan de l'Ombrie, qui. rencontran~ un JOUr St Franço!s d'Assise chevauchant sur son âne, lui dit: Père Franço1s, tout le l!lond~ pr~­ tend que vous êtes un saint, tâchez de faire _en sorte que ce que 1nn dtt SOit vrai .... Otù, on vante partout l'amour du SUisse pour le chant; ne som!fieS· nous pas Suisses au même titre que nos frères des aut.res cantons? Fa1sons donc en sorte de mériter la réputation qu'on nous a fa1te. , . A celui qui prétendrait que sous ce rapport nous sommes de~~énté~ de 1!!nature, je répondrais: Les personnes qui, pour repousser de 1ecole l e~sel­ gnement musical obligatoire, arguent de l'inap!~tude actuelle d'une partte ~e nos populations montagnardes, savent-elles qu Il y eu~ un temp~ où les VOIX des paysans d'Allemagne étaient comparées, par les ltahens, au gm~c~ment de cbarrertes chargées de ferrailles? J'ajouterai avec Laurent de Rtlle: ,Il y_a heureusement peu d'exemples d'inaptitude absolutl sous ce rap{lort. c est-adire de conformation défectueuse du tympan ou de l'appareil v~cal. En réalité, le défaut d'exercice a plus de part que 13: natur~ dans r~ pretend~es incapacités; car elles se réduisent presque toujours a des votx mal po1>ees ou voilées que le maître peut assouplir. . . . . Le chant fournit un remède contre les affecttons de la pottrme. ~~ to~s.l~s médecins et hygiénistes conviennent aujourd'hui que le chant bten dm~e, offre un excellent moyen de conserver et de fortifie~ \CS poumOJ?S. ~01re mOrne d'y étouffer des germes de maladies, ce~te opt~w.n est lom d être admise par les pédagogues, les parents et I.e public ~n ~eneral. Sans doute, si J'on était convaincu de cet avantage, ons occuperait bten plu_s de la culture de la voix. cet organe de la musique le plus ancien, le plus v~at, le pl~s bt~au, celui auquel seul notre musique doit son existenc~. Une femlle méd1cal~ d~ St·Pétersbourg rapporte que 222 chanteurs de 9 a i3 ans 01_1t été soum1s a un ex ameu de la clinique; et voici les constatations qu'on a. fa1tes: Chez ce_ux qui se livren t à l'exercice du chant, la poit~ine se développe av~c la t~1lle beaucoup plus rapidement que chez ceux qm ne chantent. pas. Les pre~ners sont plus sujets aux laryngites et les seconds, aux: bronchttes et ceux-c1, en outre, sont plus exposés à mourir de la phtisie. . . . Le chant en plein air est surtout a recommander; la ':O.IX acqmert p~r la plus de force et d'ampleur, plus de fraîcheur et de sononte. Le chant dtlate les puumons, et plus ceux-ci ont de dével~ppeme~t, plu_s est grande la quantité d'air qu'ils absorbent; et, comme l'atr sert a purtfi~r le sang, _plus ce fluide sera considérable, plus le sang sera pur 1et ce dermer serya.nt a entr_etenir la sauté et la vie dans nos or"'anes, ceux·Cl ne seront que m1eux: nourr1s, elle corps sera plus sain. plus fo~t et plus robuste. L'int~lligence s'en res~en­ tira aussi anntageusement ; car, si un corps est maladtf, le c~rveau, s1è~e de l'intelligence, sera maladif aussi; et, si Je cerveau est maladtf, les farultes intellectuelles seront amoindries. Personne ne disconviendra que l'instituteu~ ~e puis~e tirer_un grand p~ofit de l'enseignement du chant pour former ses eleves à 1auent1on. Ceux-~1, en effet ont à observer, pendant la leçon de chant, une foU:le de choses QUI lellr échappent sans une attention soutenue; ils ont de plus a. observer !es aut~es, pour que l'ensemble, cette condition essentielle d'une bonne exécutiOn, putsse être atteint le plus parfaitement possible.

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Notrè siècle a perdu deux choses, malheureusement, disait un JJUIIQS(IIIho éminent: il a perdu dans l'ordre intellectuel l'attention, et dans rai, le respect qui, ajoute le P. Gratry, n'est autre chose que l'âme entière. Il est manifeste que la perte ou le relâchement de l'~ ···~u ....n dans l'ordrelittéraire. moral, philosophique et religieux: est une calamité toute la civilisation contemporaine. Le goüt du beau et le sentiment du bien se développent dans l'enfant par J'~::nseignement du chant. La perfection, dit-on, n'est autre chose que l'ordre· l'ordre consiste dans l'unité; l'unité constitue la beauté. Or, quel est le btÙ de l'artiste musicien. si ce n'est de reproduire le beau par l'accord et l'bar. monie des sons avec la parole, avec le sentiment ou avec l'idée? CU4.iver le chant, c'est donc, en même temps. cultiver dans un haut degré le sellli. ment esthétique de l'enfant et lui préparer pour l'avenir une somme de jouissances innocentes qu'il serait peu charitable de lui refuser. Le chant développe et fortifie le patriotisme... Le patriotisme ne consiste pas seulement dans l'attachement au pays qui nous a donné le jour, mais dans une bienveillance raisonnable pour nos semblables, dans le désir de conserver et d'augmenter le bien de nos concitoyens; il comprend de plos le devoir de défendre, au péril m~me de notre vie, s'ille faut, la patrie contre les ennemis extérieurs et intérieurs. Convaincu que l'exécution de beau chants patriotiques est plus capable de lui faire atteindre ce but que de longues théories sur la matière, l'instituteur aura certainement à cœur d'en enseigner un certain nombre à ses élèves. Le chant contribue à perfectionner l'intelligence par la connaissance des notes, de leur valeur, des tonalités. des différentes mesures; il favoris11Ia mémoire par l'étude du texte. exerce une influence heureuse sur le corps même, directement par la bonne tenue, par l'exercice des organes respiratoires et vocaux, indirectement par la gaîté qui est produite par le chant et qui réagit sur la santé du corps. Le chant favorise le progrès. Cette proposition va droit à l'encontre do ceux qui prétendent que les autres matières prennent tout le temps de la classe. Quelles sont, outre l'adresse, le savoir et le dévouement du maitre et les dispositions heureuses de l'élève, les conditions du progrès véritable? Il me semble que l'enfant qui aime à aller en classe, qui travaille avec plaisir, qui écoute attentivement les leçons de son maitre parce qu'il lui est attaché; il me semble, dis-je. que cet enfant-là fréquentera l'école avec plus de fruit qu'un autre qui ne s'y rendra que forcément et qui ne fera que s'y ennuyer. Or, le chant est un des exercices qui tendent à entretenir le contentement parmi la jeunesse scolaire. Oui, je ne crains pas de l'affirmer, si cette leçon est bien donn!>e, les enfants l'affectionnent entre toutes ; ils se réjouissent longtemps à l'avance, et l'on voit à leurs figures épanouies, combien ils s'y mettent avec plaisir. Tous les instituteurs trouveront, je n'en doute pas, que c'est une grande chose que de faire régner dans la classe au milieu des nombreux ennuis de l'étude, non une gaîté bruyante, mais bien un air de satisfaction et de douce sérénité d'e!'prit. L'on se plaint que la plupart des enfants n'ont pas de cœur. Ils sont insen· sibles, dit-on, aux nobles et bons sentiments; les moyens d'émulation, comme les oh3ervations et les punitions, n'ont aucun effet sur leur caractère; pln· sieurs même sont réputés incorrigibles. C'est là un mal qu'il importe de signaler pour examiner comment on pourra y porter remède. Le chant nous en fournit de précieux; cette culture exerce une heureuse influence sur le cœur des enfants, dont il adoucit les mœurs et le caractère. Le gollt du chant doit nécessairement être attribué à un besoin inné dans l'homme. Ou croirait presque que c'était son langage dans le Paradis ter· restre. Or, vouloir élever l'enfant sans l'initier à ses suaves jouissanctlS, sans

- 9 les lui faire apprécier. le priver de la faculté de se procurer lui-mé~e ces affections si douces et si pures, ne serait· ce point tronq~er son éducatiOn _et s'exposer à le voir _demander .à d'autres sources les jowssances et les satiSfactions dont toute ame a besom 't Maintenant nous devons-nous demander ce que l'on entend faire de ~os élèves. Veut-on faire d'eux des chanteurs distingués, en u~ mot des spéCia· llstes ? Le maitre qui voudrait atteindre ce but ferait de vams efforts et verrait bientôt échouer toutes ses espérances. D'ailleurs, combien voit-on d' élèv~s. même des écoles dotées d'un bon professeur, et où l'on_vo~e le plus de_ som au chant, qui soient capables, au moment de leur éman.c1pat10n, de déc~I!T~~r un morceau de musique? Il en e~t bien_pcu. j'en su1s sûr. Je .~e sa1s st Je uis ajouter avec M:. Morel de Voleme: St nuus encoura~eons 1etude de la ~usique. ce n'est pas que nous désirions enlever au travatl une foule de gens qui n'ont pas de temps à perdre ; nous voudrions seulement que tous,. gens de labeur et oisifs, fussent en état de lire la musique comme les bons livres, de lire les chœurs simples et harmonieux qui élèvent l'âme. et calment !es douleurs ; qu'ils fussent un état de chanter les loua?ges d~ Setgne~r, le_s atrs nationaux avec des voix tnoins rauques et des mtonat10ns moms dtscordantes. III. Méthode. Conclusion.

D'après ce qui précède, on voit que le but à atteindre par l'enseigne~ent du chant dans les écoles est double; il doit : i 0 ennoblir le cœur et par la exciter et fortifier la volonté pour le beau ; 2• contribuer au développement du chant d'église et à la diffusion du chant profane. Tout le reste n'est q~'acces­ soire... Ce serait donc manquer le but essentiel du chant que de_ tatre consister cette leçon plutôt en théories abstraites qu'en exercices prat1ques. Pour que ce double but puisse être atteint, que doit réaliser l'instituteur par cet enseignement ? Il doit obtenir successivement et eventuellement la JUStesse des sons, l'intonation. la bonne prononciation, la mesure, la bonne accentuation, la connaissance des notes, des diiTérentes mesures et des tona· lités. Comment l'instituteur pourra-t-il arriver à ce beau résultat? Ille pourra si l'enseignement du chant s'étend à toute la durée scolaire, s'il y consacre scrupuleusement le temps que le règlement prescrit, s'il a cons~amme~t devant les yeux le but qu'il doit atteindre, s'il suit un plan méthod1que, s'1l est persévérant et patient, s'il fait un bon choix de morceaux, de morceaux qui aient fait leurs preuves. de chants populaires dont le texte•. s11:ffisammeut expliqué, se grave dans la mémoire. Qa'on me permette d'ms1ster s~r c~ point et de signaler encore les lacunes et les défauts touchant cette mat1ère: { 0 On ne fait chanter que par routine et ainsi pour chaque nouveau morceau l'on a la même peine; ~o le texte n'est pas expliqué; 3° les ~hants sont mal exécutés, sans mesure, sans accentuation. etc. ; 4.• on ensetgne des chants trop difficiles; 5° on se met trop tôt à l'étude de morceaux à plusieurs voix; 6° la leçon de chant eEt donnée irrégulièrement et seulement en vue d'une inspection. d'une fête ou d'une promenade ; 7° il y a encore beaucoup d'écoles, où l'on ne chante pas. . . .. Abordons maintenant la pratique propremant dtte. Je me contenter~• ICI de quelques remarques générales et pour la partie technique je reov01e les intéressés aux manuels qui heureusement ne font pas défaut. . Je distinguerai tout d'abord deux méthodes: l'imitation et le chant d'apres les notes. ll est aussi indispensable de faire chanter d'abord par imitation, q1:1'il es\ naturel d'apprendre a parler à l'enfant avant de lui enseigner les r~gles du langage, de le faire marcher avant de lui parler des règles et des lots de la dynamique. Cet enieignement pratil}ue prépare l'enfant à l'enseignemen\


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théorique ; il fournit, en quelque sorte, comme le sujet sur lequel les observations théoriques se feront plus tard. Un peu de théorie et beaucoup de pratique: telle doit. être la règle de tout eo~ei~o~ment. Quel but fau~·il se proposer dans l'enseignement du chant par 1mitat10n Y Ce but est varié: il doit former l'oreille, assouplir la voix, préparer à l'enseignement théorique, inspirer du goût et de l'attrait pour le chant. Pour atteindre ce résultat, il est important de faire un choix bien judicieux de petits IJlOrceaux, et de bien faire observer les règles de tenue, de prononciation et d'émission de voix en chantant. Pour les enfants qui reçoivent les ~remières leçons, le petit ch?nt. ne doit comprendre que l'étendue d'une qumte: de fa a do, ou de sol a re. Cette étendue sera augmentée peu à peu jusqu'à comprendre une octave complète. Si l'on n'observe pas cette règle, il est à peu près certain qu'on force et qu'on fausse la voix des jeunes enfants Il n'est peut-être aucune branche de l'enseignement, où l'on soit plus tenté de s'affranchir de cette rè~le de prudente modération ; on a entendu quelque chose de bien beau, v1te on veut le faire reproduire; et alors il arrive le plus souvent ce qui est arrivé au corbeau, voulant emporter un mouton, comme il l'avait vu faire à l'aigle. Lorsqu'un temps suffisamment prolongé aura été donné au chant pratique, lorsque l'éducalion de l'oreille et de la voix sera arrivée à un point suffisant, l'étude de la notation et des principes théoriques viendra à son tour; alors le choix d'une méthode indiquera la marche à suivre; car il faut nécessairement suivre une méthode, c'est-à-dire un chemin droit qui mène au but et non la routine, c'est-à-dire un labyrinthe qui égare antour du but. Cette méthode doit ôtre plus pratique que théorique et chaque leçon de principes doit être suivie de plusieu:s leçons de pratique. La march~ indiquée par le Recueil de chants pour l'ecole et la famille peut être hardiment suivie, elle produit d'excellents résultats. Voici comment s'exprime l'un des rappo~ ts à son endroit: D.es mélodies à la fois simples _et riches. y sont. associées a des paroles tour a tour graves et légères, ga1e~ ou melancoliques, mais toujours morales et religieuses. Espérons que dans quelque temps nous entendrons souvent les jeunes gens de nos écoles répéter en chœur, ces couplets qui, sous une forme particulière, prêchent l'amour du travai l et des vertus, le goût des plaisirs champêtres, le dévouement à la patrie, les grandeurs et les bienfaits de Dieu. Les élèves, il faut l'espérer, conserveront ces saluta ires habi tudes à tous les âges de la vie; les mêmes concerts retentiront autour de la charrue, de nos chalets, dans les écoles militaires et les réunions patriotiques, faisant circuler sous la douce recommandaûon de la poésie et du chant, les nobles idées et les a!Tections saintes qui forment le patrimoine de l'h~m?nité. . . . Messieurs les mst1tuteurs me pardonneront SI Je passe sous s1lence les autres appréciations que renferment les différents rapports au sujet du dit classique. L'accueil qu'il a trouvé me dispense d'entrer dans de lon gs détails: sur 2000 exemplaires qu'on a tirés plus de 600 ')ont pu être écoulés dans 18 mois. Cela prouve qu'on commence à se mettre résolument à l'œuvre, Or. le commencement, dit-on, est la moitié du tout; on peut donc augurer que sous peu le chant sera introduit dans toutes les écoles. La direction d'un orphéon, soit société chorale, est pour l'instituteur une fonction très honorable, si cela peut se faire sans nuire à ses fon.ctio~s prin· ci pales et sans mélange de tendances étrangères; car , d'un coté, 11 elève pour l'église un chœur tri>s utile et d'un autre côté, le cba11t, s'il se répand dans les différentes classes de la société, j'aime à le répéter, deviendra un fac teur puissant dans l'éducation de la vie sociale. 1)

A l'heure· qu'il est, il en reste ù. peine neuf cents.

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. A l'instituteur qui est ~ans le ca~ des~ ~ru~ler directement du chant d'église, Je recol? mand~r~1s de s abonner Il Cromha, excellente petite feuille mensuelle de mus1que rehg1euse ; elle se publie à Boncourt par M. Gürlleret ne collte que~ fr. p~r an. Outre un certain nombre de motets d'un vrai caractère r~~Ig1.eux, 1! Y trouvera une foule ?e renseignements touchant le chant d eglise et. son accotJ?pagnemer:t; tl {>Ourra, en outre, suivre le mouvement qm se prodmt chez nos conCitoyens des autres cantons · il verra ~~rn mcn_t les con~ours {lé~iodiques, q~i ont lieu ?ans Je Jura bernois,' mettent 1emulat1on parmtles d•trerentes par~1sses i et, Je ne serais pas étonné, si de nombreux abonnements a cette pet11e feUille provoquaient chez nous l'idée de créer quelque chose d'analogue. Le zèle avec lequel le corps enseignant tout entier s'est empressé de rép~ndre aux questwns posé~ par n~s autorités scolaires, prouve peut-être m1eux que tout le reste, qu Ji y ava1t la une grande lacune à combler. En parc.our_ant e~.e~ a~alysan~ les rapports qui ont été lus dans les conférences pa~twuhères, J a1 éte frappe par l'harmonie qui y règne. La dissonance produit~ p~r deux fausses notes qui sont venues s'y égarer depuis le fond du 7• d1str•ct a donn~ un ~ccord de 7• diminuée, dont l'effet a P.té de rehausser cet accord parfait maJeur. A la presque unanimité, on a donc reconnu les avai?-tages que ~e c~a~t procure ~ l'bu_manité en _général, à l'Eglise, à la soc~e~é. a ~a famil le, a 1écol~:~ et a l'mdlVldu en particulier. .J a~~e a cro1re que le rapport général qu'ou vient d'entendre aura contpbue a alferm1r ces convictions dans les esprits, et j'ose même espérer avoir cbranlé quelque peu les deux dissidents qui considèrent le chant comme un~ branche d'agrément plutôt qu'une branche d'une utilité réelle. et qui craigne~~ que le te!llps employé pour cette partie ne le soit qu'au détriment des ~at1~res. c?ntr?lees par les experts fédéraux. Leurs craintes qui ont pu parallre JUStifiees 1an dermer, so~.t peut-être exagérées cette année-ci, puisqu~ notre ~an~o~. du ~a·. rang qu 1! occupa1t alors, s'est bissé au 23• que lui ass1g_ne la stat•~tlq':le fede.rale: Loin de ~oi de prétendre pou_r autant qu'après ce .r~sultat sat1sfa1sant, 11 fa11le se cro1ser les bras. Ma1s Je suis convamcu qm SI le char du_ progrès s'est _embourbé, ce n'est point parce qu'il y a eu abu~ de ce côté: la dan.~ les d1stncts mal notés. Je vais même plus loin et je sout1ens que la où lmst1tuteur, trop amateur des beaux-arts empièterait sur les autres branches, on aurait tort de lui défendre absolu~ent le ehant en ~lasse, co.mm~ c'est arrivé dans une localité du centre. Je me contenterais, quant a ~01, de lui prêcher l'exécution fidèle et exacte du r èalement et de le prémumr contre les abus. o . Que l'instituteur après sa sortie de l'école normale cherche à se perfec119n~er da~s cette partie ; que, pour former son goût de plus en plus il ne ne~hg~ pomt l:occa~i~J?- d'enteD:dre l'exécution de quelq11e beau mo~ceau r q? 11 _a1t assez ~ h_um1hte pour pner les ~omrr~s compétents, soit l'inspecteur scola~re, de 1,':1' ~•gnaler les défaut~ qut se glissent dans sa manière de faire cha~ter. et qu 11 s efforce de les comger. Les chants exécutés aux conférences part1cuhè_res peuvent contribuer à atteindre ce résultat, si l'on sait faire à l'art musJCal de~x ~arts: une part didactique et sérieuse avant la conférence et une part récreat1ve au banquet. '_Dans ce si.~cle de préoccupation mercantile à outrance, on n'apprécie ~éne:a!ement !Importance d'une branche d'enseignement que d'après l'utilité tmm~d mte et matérielle qu'on en retire. L'instituteur, aux yeux du vulgaire est l'l~~tructeur en orthograph_e! en arithmétique, etc., plutôt que le forma~ teur, 1 educateur du Jeune cbretten. L'~n~ei~nement_de, la Religion même n'échappe pas entièrement à cette apprecJatJon rabaissee. Un des arguments les plus probants aux yeux du public en faveur d'un enseignement religieux, n'est-ce pas 1ue la Religion rend l'homme plus probe, plus fidèle; on n'entrevoit pas, ou 'on n'ose allé·


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guer le but principal : la connaissance de Dieu, le culte d'adoration et de louange qui lui est dû. 1 Le rôle effacé assigné au chant dans les écoles, ne pourrait-il pas s'expliquer d'une manière analogue, dit l'Ecole catholique journal pédagogique belge? En effet, à quoi bon employer le temps précieux: de la classe à apprendre aux enfants à chanter? Ça peut tout au plus servir pour agrémenter un peu la distribution des prtx a la fin de l'année, une promenade dans la montagne. On a bien autre chose à faire dans une école primaire que de s'amuser à de pareilles bagatelles. N'est-ce pas là le raisonnement de plusieurs? Que d'bommes s'aveuglent parfois de la sorte, acceptent des jugements tout faits et n'approfondissent pas davantage les choses! » Associons-nous donc de tout cœur à cet instituteur qui s'écrie: Faisons notre devoir en prêtant à cet enseignement tout l'intérêt qu'il mérite, relevons-nous de l'infériorité dans Iaque!le nous nous trouvons pour l'art musical vis-à-vis de la Suisse allemande; la langue française se prête aussi bien à l'étude du chant que la langue allemande. J'ajoute que bon nombre de nos églises réclament à hauts cris des chantres; elles en ont grandement besoin et c'est à l'instituteur de les leur procurer ; à lw donc la tâche de former de jeunes chantres qui ne seront point les héritiers de ces maniaques traditionnels, qui ont si souvent fait tourner en ridicule ce que nous connaissons de plus beau dans le chant d'église. Que je serais heureux s'il m'était donné de contribuer quelque peu à rendre au chant la place honorable, qui lui appartient dans l'éducation chrétienne de l'enfance! L'évangéliste saint Matthieu raconte qu'après son entrée triomphale dans Jérusalem, N.-S. J.-Ch. se trouvant au Temple opérait beaucoup de miracles. Les Scribes vinrent lui demander de faire taire des enfants qui chantaient à haute voix: Hosanna au fils de David. Jésus leur répondit: N'avez-vous jamais lu: Vous avez tiré des louanges de la bouche des enfants, et même de ceux qui sont à la mamelle? Tirer les louanges de la bouche des enfants : voilà donc ce que nous devons nous proposer par l'enseignement du chant dans tes écoles catholiques. Ce but, N.-S. J.-Ch. lui-même l'a fixé dans les paroles que je viens de citer. Toutes les autres raisons que j'ai apportées en faveur du chant des enfants n'existent que par rapport à ce but sublime: consolation durant le pèle-rinage douloureux de la vie présente et espérance des joies du Ciel : Louer Dieu/

Avant de terminer, je dirai incidemment un mot du plain-chant qu'on ne me pardonnerait point de passer sous silence, au moment surtout où l'on recommande partout de lui vouer plus d'attention. Qu'il me soit permis de signaler deux graves défauts: on chante généralement le plain-chant sur un ton trop élevé, alors il dégénère en cris et ne porte guère à la piété; ensuite on laisse quelquefùis libre cours à la fantaisie en y ajoutant des voix de dessus ou d'alto, ce qui dénote une absence complète de bon goû.t musical, car rien ne saurait défigurer autant le plain-chant que r.es accompagnements improvisés. Je hasarderai encore une idée. Ne ferait-on pas bien, en vue d'introduire de l'uniformité dans le chant liturgique, de s'adresser à qui de droit afin que l'on édilàt pour le diocèse, dans un temps plus ou moins prochain, un paroissien noté, comme on en voit ailleurs, ou bien que l'on adoptât le même dans toutes les paroisses? Je dis dans un temps plus ou moins prochain; car on sait que sous le rapport de la réforme du chant d'église le dernier mot n'est pas dit enr.ore. La maison de Pustet à Ratisbonne a rendu d'immenses services; mais les travaux récents de dom Pothier, Lénédictin de Solesmes, qui ont fait sensation au congrès d'Arezzo, tenu dans cette ville en septembre dernier, en l'honneur du religieux musicien, ces travaux, dis-je, et les dis-

- 13 eussions auxquelles ils ont donné lieu, prouvent qu'il y a encore du chemin à faire pour arriver à une entente définitive. Voici les vœux formulés au dit congrès ; ils sont au nombre de cinq: 1• Que les livres de chœur en usage dans les églises soient aussi conformes que possible aux anciennes tradictions; 2• Que l'on encourage autant que possible l'étude et la diffusion théoriques déjà faites ou à faire, et tendant à illustrer et à restaurer l'antique tradition do chant liturgique; 3• Que dans l'éducation du clergé on cherche à faire une place convP.nable à l'étude du chant grégorien, rappelant ainsi en vigueur et observant avec plus de soin les prescriptions canoniques sur ce point; 4• Qu'à l'exécution du chant grégorien en notes égales et martelées, on substitue l'exécution rhythmique, conformément aux principes exposés par Guy d'Arezzo au cbap. XV de son Micrologue; 5° Qu'à cet effet, toute méthode de chant sacré contienne les principes de l'accentuation latine. Le décret du iO avril1883, émanant de la Sacrée-Congrégation des Rites et revêtu de l'approbation de S. S. le pape Léon XIII vient trancher la question. Ce décret rappelle d'abord que la restauration du chant grégorien accumplie par Pabstrina conformément aux désirs du concile de Trente, servit de base au graduel romain imprimé sous Paul V. n rappelle ensuite que Pie IX chargea une commission de faire réimprimer ce graduel, en le complétant. L'éditeur Pustet, de Ratisbonne, répondant seul à l'appel de la dite Congrégation publia un graduel qui fut approuvé par un Bref, en date du 3 mai i873. Le Pape Léon XIII approuva le i3 novembre 1878 l'antiphonaire et le psautier de,ces éditions avec le vrai chant grégorien, une commission pontificale a de nouveau étudié la question, et elle a déclaré que les éditions Pustet sont les seules qui contiennent le chant employé par l'Eglise romaine. Le décret conclut par une exhortation à adopter partout un chant conforme à celui qui est contenu dans les dites éditions; mais il laisse une certaine liberté aux discussions théoriques. 1) J'ai fini, Messieurs. Tout épris de mon sujet, n'en ai-je pas exagéré peutêtre les beautés et les avantages pour les besoins de la cause? La discussion va sans doute nous l'apprendre... En attendant, il me reste à donner in txtenso les conclusions de l'excellent rapport de M. Girond, vice-président de la Société valaisanne à'éducation et instituteur à Sierre. D'après ce qui vient d'être dit, nous devons conclure que i • Le chant est loin d'avoir occupé jusqu'a ce jour, dans nos écoles, la place qui lui est due; :!• L'instituteur doit s'efforcer de vulgariser cette étude, parce qu'elle est très propre à développer les facultés morales et intellectuelles de l'enfant. à prévenir et à corriger les défauts de l'organe vocal, à rehausser l'éclat de nos fêtes religieuses et patriotiques et enfin, parce qu'elle procure des jouissances a l'homme dans tous les âges de la vie; 3• Il est utile d'enseigner des chants moraux et religieux à l'enfant pour opposer une barrière à ces chants libres et immoraux qui pénètrent dans nos campagnes; 4• Pour l'enseignement de cette branche, l'instituteur se contentera d'apprendre aux débutants quelques mélodies faciles de courte étendue, 1 ) La récente circulaire de Sa Grandeur Mgr l'évêque de Sion sur la Musique religieuse vient de nous fixer suffisamment sur cette grave question et donne ample satisfaction au vœu timide émis plus haut.


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sans s'occuper de théorie. Aux cours moyen et supérieur, on étudiera la théorie en alternant l'étude avec des exercices pratiques, toujour~ sans oublier le principe : Peu de théorie et beaucoup de pratique 1 5• Chaque école doit être munie d'un tableau noir réglé d'un côté pour la musique; 6• Il est indispensable que le maître ait un manuel de chants à sa disposition. Il serait avantageux que chaque élève, de la division supérieure surtout, fû.t en possession de ce même manuel. A ce défaut, il sera tenu de faire un répertoire des chants qu'on lui aura appris.

En même temps que le rapport sur l'enseignement du chant, l'Assemblée en a entendu un autre qui roulait sur le thème suivant : A quoi faut-il attribuer la faiblesse de nos recrttes ·et quels sont les moyens d'y remédier~ Le rapporteur sur ce dernier sujet a\'ait été désigné dans la personne de notre actif et zélé collaborateur, M. Cas. Wetzler, qui s'est acquitté de sa tâche de manière à lui valoir des applaudissements bien mérités. Nous voudrions pouvoir faire à son mémoire une place aussi large qu'à celui qui a été présenté sur l'enseignement du chant, mais le défaut d'espace s'y opposant, force nous est de nous borner à la reproduction de quel4ues fragmP.nts. Nous avons dû d'ailleurs, en raison de son étendue, supprimer plusieurs passages du mémoire de M. Kœbl dont l'impression intégrale avait cependant été décidée. Nous . pensons avoir néanmoins compris la pensée de l'Assemblée en citant quelques passages d'un travail qu'elle a en même temps goûté et applaudi. Si le Valais n'a pu occuper jusqu'ici une place des plus honorables dans la statistique fédérale, faut-il conclure de là que l'habitant de ses montagnes soit dépourvu d'intelligence ou d'énergie, que les hommes qui président à ses destinées soient indignes de leur mandat, qu'ils ne répondent pas à la confiance dont le peuple valaisan les a investis? On tomberait dans une grave erreur, et l'on se rendrait coupable d'une criante injustice, si l'on devait se permettre de porter un tel jugement sur le pays et les hommes éminents qui le dirigent. Dans leurs travaux, les instituteurs valaisans sont unanimes à le reconnaître, et ils rendent un hommage, justement mérité, au noble dévoûment et à l'infatigable activité des magistrats qui, depuis un certain nombre d'années, se sont trouvés à la tête du Département de l'Instruction publique du canton. D'autre part, il n'est guère permis de supposer que le pays qui a vu naître Scbinner et Supersaxo, ait dépensé toute son intelligence pour en doter ces deux grande hommes, et que toute eon énergie se soit évanouie après les journées d'Ulrichen, de la Planta, et du bois de Finge. ll est notoire que le montagnard est tout aussi intelligent que l'habitant des villes et de la plaine; mais si cette intelligence y paraît moine développée, c'est qu'elle y est moins cultivée, car il y existe moins de ressources, moins de facilit6s de communication, vu les obstacles insurmontables que la nature oppose par la structure du sol, les conséquences d'une température exceptionnelle, et les nombreux dangers auxquels on n'est pas exposé ailleurs. Si les cantons avancés se trouvaient dans les mêmes conditions, l'état de leur instruction laisserait certainement autant à désirer que chez nous. On a énormément fait en peu d'années, ce qui permet de bien augurer de

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l'avenir : des hommes, occupant une haute position politique, bien que leurs sympathies ne soient pas acquises au Valais, se sont plu, néanmoins, à le reconnaître. La correction de tout un passé n'est pas l'œuvre d'un seul jour ; on ne rompt pas en quelques heures avec des mœurs et des habitudes que des siècles ont consacrées. C'est pourquoi, il existe encore chez nous des causes nombreuses qui paralysent les progrès de l'instruction populaire et qu'il importe, à ceux qui, par leur position, sont le mieux à même de les découvrir, de les porter à la connaissance indispensable de la Haute Autorité, afin que celle-ci puisse exercer son action sur elles, et les dissiper, sinon, nous perdrons non-seulement l'espoir de faire quelque modeste mouvement progressif sur 1'6ohelle scolaire, mais encore celui de conserver l'humble place que nous occupons aujourd'hui.

Après ce préambule ct avant d'entrer dans le v.i( du sujet, le rapporteur énumère les causes de la faiblesse de nos recrues. Il signale entr'autres la routine, le manque de dévoûment et de vocation de certabs instituteurs, la négligence et la faiblesse d'un certain nombre d'autorités communales et scolaires, l'hostilité et l'ignorance de beaucoup de parents, la courte durée des écoles primaires et de répétition, l'usage du patois, les difficultés topographiques et atmosphériques, la timidité des recrues en présence des examinateurs. La routine, quo nous avons nommée, est une des puissantes causes de la faiblesse de nos recrues . Qu'on expulse à jamais cet autre phylloxera du sein de nos écoles si nous ne voulons pas qu'elles meurent de consomption. Voici quels sont les symptômes de sa dangereuse présence. Lecture sans expression ; pas de compte-rendu et aucun autre exercice à laquelle elle se prôte ; récitation abrutissante de longues définitions grammaticales, géométriques et arithmétiques ; dictées ne roulant exclusivement que sur des subtilités, ct dont le texte n'est qu'un tissu de banalités ; calcul machinal sans démonstrations raisonnées ; pas de calcul mental ; pas de compositions écrites ; pas d'exercices oraux, de leçons intuitives; excursions dans le Béloutscbistan, ou sur les bords du lac Salé, avant d'apprendre à connaître son propre canton, son district même ; étude des mœurs politiques de la Chine et du Japon, et ignorance totale de la constitution des pouvoirs dans son propre pays; le reste sera à l'avenant. Comment serait-il possible de briller dans les examens pédagogiques après avoir été formé, ou plutôt déformé, à une telle école ? Cela est humainement impossible. Le calcul mental, si nécessaire aujourd'hui, ne sera peut-être pas enseigné, parce qu'il est de nature à mettre la patience à contribution, et qu'il oblige à une certaine tension de l'esprit. On négligera les compositions écrites parce qu'il faudra prendre la peine de les examiner et de les corriger. Pour justifier son inaction et son indolence, on se retranchera derrière le futile prétexte qu'il est impossible d'apprendre à composer à des élèves qui ne connaissent que le patois. Mais c'est là, au contraire, la meilleure raison de leur apprendre le fran çais; c'est en grande partie le but de l'école, et si elle ne le poursuit pas, elle n'a pas sa raison d'être, et l'instituteur non plus. Si l'on parvient à faire parler un perroquet, l'enfant se montrerait-il moins intelligent qu'un sot oiseau? En suivant la marche naturelle, c'est-à-dire en parlant et en faisant parler l'enfant, celui-ci parvient insensiblement à s'exprimer de plus en plus correctement, de vive voix et par écrit. Dea témoignages hebdomadaires, remis tous les lundis aux élèves afin d'être présentés aux parents, et indiquant chacun, pour le~ 26 semaines de l'année acolaire, le rang de mérite, les absences, les devoirs non faits ou mal faits, les leçons non sues ou mal sues, les fau tes contre l11o discipline, les obserVIIo-


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tions particulières, contribueront puissamment à maintenir, à augmenter même l'émulation dans la classe. Les parents, étant toujours renseignés sur le travail de leurs enfants, sur leur conduite, leurs absences, le rang qu'Ua occupent, se feront, par amour-propre surtout, les auxiliaires de l'instituteur, et cet appui ne saurait manquer d'être avantageux à l'école. On trouve, à Sion, ces témoignages imprimés. L'école primaire dirigée d'une manière intelligente et dévouée donnera de bons élèves à l'école de répétition. Cependant, si les jeunes gens ne font pas de devoirs à la maison, s'ils n'y étudient aucune leçon, les b<!ns résultats de l'école primaire seront perdus en grande partie. L'expérience nous a prouvé que le travail de l'école, seul, est impuissant à conserver les connaissances acquises à l'école primaire, même chez les meilleurs élèves, et qu'à défaut d'un travail soigné, à la maison, et de leçons bien apprises, les jeunes gens même les mieux disposés, faiblissent notablement d'année en année. ll est donc absolument nécessaire que le travail à la maison soit rendu obligatoire; à ce défaut, il ne sera pas encore permis de constater, lora des examens pédagogiques, une élévation bien sensible du niveau de l'instruction. ll faut donc que les négligences de ce genre soient punies à l'égal des absence& illégitimes. Un excellent stimulant pour les cours de répétition, aerait de donner aussi aux jeunes gens, ainsi que cela se pratique pour l'école primaire, les notes méritées dana chaque partie de l'enseignement, et les placer chaque quinzaine, par ordre de mérite, d'après le nombre de points obtenus. Une bonne idée, trouvons-noua, a été émise dana la conférence de St-Maurice-Monthey. ll s'agirait de la création d'une école centrale qui se tiendrait, chaque année, un mois ou deux avant l'époque des examens pédagogiques et à laquelle devraient assister à leurs frais les élèves mal notés de l'école de répétition. Cette innovation guérirait plus d'une maladie; d'année en année le nombre dea élèves fréquentant ce cours diminuerait sensiblement, et les écoles de répétition s'amélioreraient d'une façon notable. Si cette institution devait se heurter à trop de difficultés, nous aimerions que les cours de répétition fussent prolongés de deux mois aux frais des élèves mal notés. La situation topographique du Valais est un obstacle humainement insurmontable à la fréquentation r égulière des écoles. Selon les circonstances, lee élèvea les mieux disposés se trouvent contraints à s'absenter. Pour leur faciliter l'accès régulier de l'école, il faudrait dissiper les aspérités du sol, interdire les intempéries, abolir l'hiver, la chute prodigieuse des neiges, les avalanches, les éboulements, les torrents, les ravines, les glaces. Après une chute considérable de neige, comment les enfants, qui séjournent aux mayens, se frayeront-ils un passage, alors que les grandes personnes sont ellesmêmes, pendant des semaines entières, prisonnières dans leurs demeures ? Et bien que les chemina soient frayés, la pmdence conseille parfois de ne pas quitter son domicile pour ne pas braver follement dea dangers qui ont coO.té la vie à plus d'un téméraire montagnard. _ Pour parcourir aveo fruit toutes les parties du programme obligatoire, l'année scolaire est d'une trop courte durée. Le nombre d'heures consacrées aux écoles de répétition n'est pas suffisant non plus pour revoir avec fruit ce qu'il importe de ne pas oublier. Dea instituteurs proposeraient d'obliger, pendant trois mois d'hiver, les jeunes gens à fréquenter l'école primaire. D'autres désireraient que les cours de répétition fussent de nouveau facultatifs. D'autres, enfin, voudraient qu'on ne les rendit obligatoires que pour les élèves qui, à 15 ana, n'auraient pas acquis une instruction suffisante, sauf à fréquenter le cours qui précéderait les examens pédagogiques. Ces deside· rata ont leur bon et leur mauvais cOté.

L'ECOLE PRIMAIRE BEVIJE PÉDAGOGIQ"UE PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA

SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION îiiJ~g

L'ÉCOLE PRIMAIRE J)araît le ter et le 15 de chaque mois, de Novembre à Avril inclusivement, en livraisons de 16 pages. Prix d'abonnement, pour la Suisse, 2 fr.- Union po•tale, 2 fr.liO

Tout ce qui concerne la publication doit être adressé à l'éditeur M. P , PIGNAT, secrétaire à l'Instruction publique, à Sion.

SION. -

IMPRIMERIE CHARLES BERCLAZ.


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