No 03 l'Ecole primaire, 10 décembre 1886

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Note de l'Ecole p rimait·e. - En reproduisant ce compte-rendu élogieux. nous avons cependant le regret de ne pouvoir recommander à des instituteurs catholiques l'emploi de l'ouvrage a nnoncé ci-haut, cela surtout à cause de5 lignes 1:onsacrées à la fié· formation. Les journaux cathJiiques jurassiens panagent le même sentiment. En vue de la réouverture des classes, la librairie H. TRE ~lBLEY, à Genève, vient de publier une collection de Couverturt's pour cahiers d'écoliet'S à l'usage des écoles primaires, seconda ires, industrielles et supérieures de chaque ca nton de la Suisse romande. Comme l'on pourra immédiatement s'en convaincre, ces couvertures, - d' un genre tout nouveau, - présentent le double avantage de joindre l'utile à l'agréable: Ain~i, chaque canton est étudié au point de vue historique et géograpf1igue. Or, c<'s resumes CJUe !'~orant aura consta mmen ~ sous les yeux, ne seront-ils pas pour lui un moyeu des plus faciles et des plus économiques d'apprendre l' histoire et la géographie de ~on pays? Quant aux résumés sur la géométrie pr atique et le deasin linéair e à l' usage des écoles primaires (;t des fm·mules giométriques surtout destinées aux écoles primaires supérieures, ainsi qu'aux classes serondaires et industrielles, nous sommes heureux d'attirer aussi sur ce point l'attention de MM. les instituteurs, qui s'empresseront, nous P.n sommes s\lrs, de reconnaître le cachet original et le côté pratique de cette innovation mise à la porlée des maîtres et des élèves de nos écoles ur baines et rurales. D'autres publirations du rr·ème genre et qui rentrent également dans le programma des études primaires et secondaires, sont en ce moment sous presse, nous signalerons: l' abt·égé d' m·ithmétique, les exercices de calcul, les biographies des hommes célèbres de chaque canton, les t'é!Umés chr01wlogiques d'histoire suisse, les notions élémentaires d'instruction civique, etc. On peut se procurer de ces cahiers aux prix de 9 fr. le cent, o u '~ fr. 50 le demi-cent, au Secrétariat t.le l'instruction publique, à Sion.

A VIS A NOS ABONNÉS Ceux cle nos anciens abonnés auxquels il manquerait, pour avoir une collection complète, l'un ou l'autre numér o de l'Ecole pl'Ùilait·e (année 1884-1885), peuvent le réclame t• à l'êditt•ur qui se fer a un plaisir de le leur faire parvenir, pour aut ant que le nombre des exemplaires disponibles le permettra . Ceu x de nos a nciens abonn és valaisans, en particulier, qui n 'auraient pas r !'cu anc le n° 12 l'Extrait du compte- rendu du Dèpm·tf'ment de l' InstructiÔn p ublique sut· sa gestion de 1884, pour ront également le demander et ils lt· rec!'vront aussitôt, ainsi que tous les documen ts qui se rappor tent à l'in~ truc tion publique, comme loi, r èglement, plan d'étude.

rvm•

ANNÉE

SIOX 10 Décembre 188:5.

l'ÉGILE PIIIAIII REVUE~

PEDAGOGIQUE

PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA

SOCI[T[ ·vALAISANNE D'[DUCATION L'ÉCOLE PRIMAIRE paraît le 10 et le 25 de chaque mois, da Novembre à Avril inclusivement, en livraisons de 16 pages. Prix d 'abonnement pour la Snisse, 2 Cr. - Unloa postale, 2 Cr. GO. Auuonces, prix 20 cent. la ligne ou son espace. Tout ouvrage dont l'Ecole prit~Jaire recevra deux exemplaires aura droit à une IDIIOnce ou à compte-rendu, s'il y a lieu.

SOMMAIR]-1~

Le dévoûment de l'instituteur. -

Pharmacie MULLER à SION Encre excellente à 50 c. le litre. Hectographes, avec encre et instructions, prix 5 fr. On peut se procurer de la pâte hcclographique à raison de fr. 2.50 le kilo.

Un nouveau syllabair e. -

Les pre-

mi~res lectur es (suite). - Plus fait douceur que violence (suite). -La copie (suite). - D n e faut pas que le maître parle s eul (suite). - Examens des recrues (suite).-Des digressions dans la le~on orale.-J'a i bien dit ! (suite). -Vari étés : Le St-Bernard passé par Bonaparte.

Tout ce qui concerne la pubUcatlon doit être adressé à l'éditeur : 1IL P. PIGNAT, secrét. aa départ. de l'Instruction pabUque, à Sion.


OUVRAGES ET MATERIEL SCOLAIRES

N• 3.

en vente ou en dépôt au Secrétariat de l'instruction publique à Sion. AUTEUR TITRE PRIX XXX. Grammaire française à l'usage des écoles primaires du Valais l 10 XXX. Catéchisme du diocèse - 50 XXX. Ami de l'enfance, i • livre de lecture, tO•• édition, revue - 60 XXX. Eléments de géographie à l'usage des écoles prim. du Valais - W BOURQUARD. Bible illustrée a l'usage de la jeunesse l S. M. Méthode de lecture correspondant avec les tableaux du même - W J. ST. W. Abrégé d'histoire d 1J la Suisse, suivi d'un précis d'inst. civique - 60 XXX. Manuel d'arithmétique, suivi de 2000 ext>rcices et problèmes à l'usage des écoles primaires du Valais (sous presse) KŒHL, prof. Recueil de chants pour l't:cole et la ramille, précédé d'une l méthode élémentaire et d'un petit sotrège GoocuAUX, ROLLIN et TAICLET. Cahiers des divers numéros - iO NB. 1'ous les livre!> qui précèdent sont d'un emploi obligatoire et figurent sur la. publication y relative, dont un exemplaire est envoyé à tous les membres dn corps en· seignant, avec prière de l'afficher dans leurs écoles respectives. On peut également se procurer à la même adresse tes ouvrages ci-après indiqués : Livre de lecture l 50 RliNZ. S. M. Histoire sainte, numéro t - 35 numéro ! - 60 , » EISSÉRIC. Petite arithmétique - 80 , Nouvelle a1·ithmétique (soit grande) t 50 ZlEBRINGER. Problèmes de calcul (les diverses séries', le cahier - 20 PzRRIARD et GoLAZ. Aux recrues suisses, opuscule sp~cialement destiné - 50 aux élèves des cours de répétition LAROUSSE. Dictionnaire complet de la langue française, illustré, 2 80 DESTEXBE. L'éducation à l'école primaire au moyen de l'intuition et du 2 stylt>, cartonné (2 fr. 50 en librairie) -50 LEUZINGER. Carte de la Suisse pour les écoles (papier japonais) -60 ScsNEUWLY. Petite histoire de la Suisse (illustré) - 40 • Petite géographie de la Suisse (illustré) lW ASER. Géographie illustrée de la Suisse t 50 MARTY.

H ûtoit·e illustrée de la Suisse

SOJOIER. Sujets et tnodèles de leçons de choses JSSARTIER. Culture des arbres fruitiers à tout vent HEINII.ICB. Nouvelle tnéthode de calcul oral •

Cours de dictées

i-

- 60

t 30

2 !5

F.·O. WoLF. Becuet1 de cantiques à l'usage des écoles et des familles (ap· prouvé par S. G. Mgr l'Evêque)

t 20 Principes de la musique - 50 Voici ce que dit de ce recueil la Cœcilia, excellent pelil journal de musique réligieux, édité par M. J. Cürtler, éditeur, à Boncourt (Jura Bernois). c Ce recueil est un des n:eilleurs de ceux qui ont paru en Suisse, et il sera trils utile

,

dans les écoles et dans les paroisses pour les offices extra-liturgiques. , MAGNBNAT. Description géographique et Mstorique de la l'alestine ou Terre-Sainte, avec 6 cartes. - 20 D' ABBET. Trois mots sur l'Eglise, ou les propriétés, l'enseignement et le chef de l'Eglise, vol. broché ~MAIGNB. Dictionnait·e des inventions et découvertes dans les lettres, les sciences et les arts. Un f(lrt vol. broc., sur ! col. 700 p. 5 TAICLET. Introduction à l'étude de la grammaire - 35

Sion, 10 Déeembre.

18815-86.

ORGANE DE LA

• SOCIETÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION. Le dévoûment de l'Instituteur.

,. Il ~·y a qu'un sent}ment, qu' une vertu dans l'âme qui puisse lmsp1rer ~t la so~te~r dn~s une telle œuvre, c'est le dévoûment; et ce' dévoument,.Il n y~ a qu d" un maitre qui l'enseigne, c'est l'·a mour. . L amo?r ense1gne ~out, JSatt admirablement un évangéliste· et un _Philoso~he païen lui-même a dit : c'est l'amour, ce n'est pa~ la cramte, qm est le grand maître du devoir. Plus nous étudierons l'œuvre d'éducation, plus nous irons au fond des choses. et dan~ tout le détail pratique, plus nous verrons que to~t Y est 1mposs1ble ~ans le dévoûment et l'amour. Mais d'abord qu est-ce que le dévoument ' Se dévouer, c'es_t se livrer s~ns réserve, c'est s'oublier soi-même, se co~pter pour r1en, se, sacnfier tout entier, tout ce qu'on a, tout ce qu on peut,' tout · ~ cedqu on est. : comme disait S'-Paul, ap r e's avorr to ut donné, c es~ se onner so1-même. , S~yez père_s, ce n'est pas assez: soyez mères, disait Fénelon · c était tou~ dlfe. Et S'-Paul aYait dit avant lui: Nous ne somme~ pas des pe_da~o~ues, nous sommes des pères. J'ai été au milieu de vous, disaJt-.11 encore, comme un père, vous parlant avec tendresRe comme a n~es enfants. Enfin, J'ai été souvent pour vous comme une nournce caressante. On le sait, Saint-Jean l'Evangéliste ne se plaisait qu'à d" . Mes enfants, mes petits enfants. re Jre · C~s g~·ands cœ~r:s ne ~u~ent_ au reste que les disciples fidèles de 1n~stJ~.tteur ?lVln, qm s étaü le premier comparé à une mère et avait dit : La1ssez venir à moi les petits enfants. ' , Je le proclame donc avec une conviction profonde : quiconque na p~s dan~ le cœur, P?Ur la je~nesse, un dévoûment paternel et maternel, n e~t pas destmé au mmistère de l'éducation . Eh mon..Dteu 1 ce q~e je ~emande est si vrai, si fondé en raison Q?e le~ ~a!ens e~x-memes lavaient entrevu. n faut avant tout d~t Qumtlhen, qu ?n maître prenne les sentiments et le cœur d'u~ pere pour ses disCiples. C'est q?e ce précepte est celui de la nature même. L'œuvre est essentiellement paternelle, et c'est ce qui en fait la gloire. Si

l


M l'autorité qu'on y exerce est l'autorité même de La paternité: si cette autorité doit être acceptée comme telle par J'elliant, elle doit aussi être exercée comme telle par l'instituteur: à un homme qui prend la place, les droits, l'action d'un père, il faut le dévoûment paternel : rien n'est plus évident. S'il ue sent pas ce dévoûment dans son âme, s'il n'est pas véritablement père par le cœur, qu'il se retire: encore une fois, cette œuvre n'est pas faite pour lui : il n'est pas fait pour cette œuvre. (Mgr Dupanloup. De l'Education.) UN NOUVEAU SYLLABAIRE

Le syllabaire dont je vais dire quelques mots, laisse loin derrière lui tout ce qui a été introduit chez nous jusqu'à cc jour. En peu de temps, il a pénétré dans presque toutes les écoles du canton de Fribourg où l'on n'a qu'à sc féliciter de cette excellente acquisition, et dans le cauton de Vaud, qui ne marchande p~s quand il s'agit de progrès bien entendu, ce nouvel ouvrage reçmt à chacune de ses fréquentes étapes le meilleur accueil, ce qui n'est pas une faible recommandation de l'œurre. A la première page du syllabaire, l'élève lit déjà, non seulement des lettres et des syllabes, mais des mots. Cette étude, au lieu d'être assommante, comme c'était le cas jusqu'ici, devient au contraire, par des procédés nouveaux, récréative et atLrayante pour l'enfant, et dans le canton de Fribourg, où la méthode fonctionne depuis trois ans, nombreux sont les élèves qui lisent couramment au bout de deux mois. En tête de chaque tableau se trouve une figure bien connue de l'enfant. A première vue, il n'hésiste pas à la nommer, et les lettres et les syllabes qui composent le nom prononcé servent à former d'autres syllabes et d'autres mots qui constituent la matière du tableau. Si l'enfant avait oublié sa leçon, il pourrait l'étudier de nouveau sans le secours d'un moniteur: la figure seule qui se trouve en tête le remettrait sur la voie, et aussitôt il possèderait de nouveau parfaitement sa leçon. C'est ingénieux et en même temps si simple que l'on se demande comment il se fait que l'on n"ait pas trouvé plus tôt celte méthode. Pour cela, sans doute, il ne nous a manqué qu'une chose, comme aux envieux de Christophe Colomb, touchant la découverte de l'Amérique : It

ne fallait qu/y penser. La figure qui domine cllaque page apprend à l'élève de nouvelles lettres et de nouvelles syllabes qui, par leur combinaison, forment une série de syllabes ct de mols différents. Ainsi, nous voyons au premier tableau un épi j là, l'cufant apprend à con-

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n~t;e, l~s trois lettres é.P i, Jes syllabes é pépi, et les mots épié, cb~~e femllet la collection augmente par la combinaison des maténaux précédents avec ceux qui font l'objet de la leço~ du m~.r~ent. Une lune se trouve en tête du 2m• tableau, de mamère qu ICI nous avons les lettres l ~t n e qui, avec celles déjà co~nues, donnent douze syllabes et plusieurs mots, et ainsi de smte en progressant. Pour l'étude des syllabes ou eu on ail gne au in oi an etc. nous trouvons des dessins réprésentant ume poule des cheveu~ wn

pzl!e, epz. A

m~uton, une mumitle, ·une montagne, wn rubdn, wn requin 'une pon·e, '!-"n tuyau, etc. ~Ïe?nent ensuite l'~tude des majuscule~, les exceptions de prononciatJOn, et un certam nombre d'exercices de lecture courante judicieusement choisis. . La méthode comprend : un syllabaire illustré, une belle collection de grands tableaux en feuilles, un cahiet· d'exercices d'écriture, et une collection de cent lettres mobiles. Les lettres mobiles sont imprimées sur carton. Au moyen de ces caractères, les élèves sont appelés à former les syllabes et les mots. d~ leur tableau, _en ?hoisissant les lettres voulues parmi les ddfer~nts..groupes etablis devant eux. Cet exercice intéresse tout parhcuherement l'enfant, ct il l'instruit en l'amusant. Pour donner de plus de la variété à la même étude les mots de la l~çon ~o~t, en~ore ~ctés aux élèves. Au moyen d~ ces exercices bwn dlf1ges, Il est Impossible que l'enfant s'ennuie qu'il sue et stat~on~e in~é~niment sm· les t~bleaux de lecture; comme cela av~1 t he~ generalement autrefOis, et encore aujourd'hui dans mamtes ecoles. Si l'on veut réaliser des progrès marquants, il est indispen~a_ble de ren~re attr~yant le séjour de la classe. Il faut que les eleves. y arnvent d un~ allu;e lég~re et empressée, la gaîté empremte sur leurs tra1ts. Mrus ce n est pas en les soumettant à l~ tort.ure pen~ant la classe que l'on obtiendra cette disposition ~ ~spnt ; ~e n es~ pas en les obligeant pendant une heure à l etude ar1de, smv1e et soutenue des vingt-cinq lettres plus le doubl~ V que l'on parviendra à faire aimer l'étude et à réaliser des wogres .surprenants. Grâce au perfectionnement des méthodes. à l e:~puls1on totale ou partielle de la routine, l'école est beaucoup I?oms que par le passé un épouvantail pour l'enfant; cependant. 1approche de la leçon de lecture élémentaire lui donne encore quelque pe~, à tit.r~ de préliminaires, le frisson et la chair de poule ; eh bien, '~OICl le syllabaire illustré qui vient, comme un on.guent souveram, écarter cette désagréable impression, car je S~Is de bo_nne ~ource, que dans le plus grand nombre d'écoles fnbourgemses ou la méthode est bien appliquée, les petits enfants


37 se rendent avec joie et en courant à J'école aussitôt que la cloche les y appelle, parce qu'une récréation instructive les y attend: les anciens pédagogues n'auraient pas plus prévu cela que la vapeur et l'électricité. L'auteur fait précéder les tableaux de lecture du syllabaire par des directions que les maîtres ne doivent pas négliger de lire attentivement et de s'y conformer, s'ils veulent obtenir d'excellents résultats et être satisfaits de la méthode. Quelques rares instituteurs fribourgeois ne se sont pas mieux trouvé de celle-ci que des méthodes précédentes, parce qu'ils n'ont pas tenu compte des directions de l'auteur ; ils ont préféré prêter une oreille docile aux erreurs de la routine et se prélasser peut-être dans l'indolence et le doux jar niente du bon vieux temps. Une méthode, quelque bonne qu'elle soit, ne s'applique pas d'elle-même; il faut l'appliquer, et bien rappliquer, sinon l'échec est presque toujours certain. Un exemplaire du syllabaire illustré coûte cinquante centimes. On peut se le procurer en écrivant à la librairie F. Payot, à Lausanne. C. W. Note de l'Ecole primaire. -Dans quelques ecoles, où le materiel scolaire serait à renouveler au point de vue de cet enseignement et, cela pour le local comme pour les élèves, on ferait bien d'expérimenter la nouvelle méthode préconisée ci-haut ; suivant les résultats obtenus ensuite des essais qui en auraient été faits, on pourrait, avec le consentement préalable du Département et le préavis favorable de Messieurs les Inspecteurs, remplacer graduellement la Methode de lecture S. M. et les tableaux correspondants actuellement obligatoires, par le Syllabaire illustré, dont parle l'auteur du précédent article.

LES PREMIÈRES LECTURES (Suite et fin.)

Ainsi, en général cesontles enfants qui lisent le plus, qui manient avec le plus d'aisance la langue maternelle. li leur reste de leurs lectures des idées, des mots, des expressions, des tournures, des phrases, un style plus coulant et plus correct. Des lectures faites dans un livre hien pensé et bien écrit apprendront la langue même, tandis que nous, dans nos exercices scolaires à proprement parler, nous n'enseignons guère que la grammaire. Des historiettes ou des fictions, ce que nos enfants appellent des histoi1·es, pourvu qu'on les choisisse en dehors des banalités ou des mièvreries de certains systèmes étroits où le dessein et la pieuse ruse apparaissent trop, pourvu encore qu'on les prenne dans Ja réalité ou dans le possible, nous faciliteront dl.' bonne heure

l'enseignement de la morale. Nos enfants y puiseront, à leur insu, cette habitude de penser el de sentir juste qui est à la fois l'éducation de l'esprit et celle du cœur. Les livres de voyages, si goûtés des enfants, ne sont en somme que de Ja géographie en action. L'intérêt qu'y prennent nos élèves, tout en étant déjà un des fruits de nos leçons étendent et fortifient ces dernières. ' Il en ~era pour l'histoi,re et pour les sciences comme pour la géographie : les lectures developperont les leçons faites en classe et raviveront des souvenirs hélas 1 bien fugitifs. En classe. uous déblayons le lerrain, nous donnons les premières clartés de tout: les lectures achèvent ou du moins perfectionnent ce que nous commençons. Voilà, pourquoi nous devons désirer que les premières lectures soient ·utiles. Nous devons désirer, en outre, qu'elles soient attrayantes. La nature_ de l'enfant l'exige, avons-nous dit p~us haut. Mais, pour· nous, 1l y absolue nécessité à ce qu'il en soit ainsi. L'école est responsable non seulement du présent, mais encore de J'avenir: les familles, la société en attendent autre chose que des résultats P,~ssagers:. elles co~pte~t que son action sera durable, qu'elle s etendra bien au dela de 1 enfance et même de la jeunesse: qu'elle crécra_d'heureuses habit~des pour t_ou te la vic. par exemple, celle des sames lectures. Or, s1 les prcm1ères lectures que nous faisons faire manquent d'attrait, comment pouvons-nous espérer que l'amour de la lecture en naîtra et qu'il survivra à la fréquentation de l'~cole, ou même qu'il se soutiendra au cours de la période scolrure pour produire celte culture générale dont nous parlions il y a quelques instants, à laquelle nos enseignements ne suffisent pas, sans _laquelle il~ demeurent comme boiteux ou tronqués, à tout le ruoms superficiels et sans consistance? Si le livre a ennu yé à !'~cole, on l'y délaissera vite ; ensuite on l'abandonnera pour touJours ; on ne se sera pas fait un besoin de lire et l'œuvre d'instruction et d'éducation que nous aurons ébaudhée - c'est tout ce que l'on peut faire entre 7 et 15 ans - s'arrêtera court · elle sera manquée ou demeurera à peu près sans résultat: le~ oiseaux du ciel, c'est-à-dire les passions, les en traînements de Ja jeuness~, les préocupations de la vie matérielle, emporteront le bon gram que nous aurons semé avec tant de labeur: les épines et les ronces étoufferon t les quelques germes qui seront demeurés. La conclusion de ces prémisses est facile à tirer . Veillons sur les premières lectures de nos chers enfants. Choisissons-les de manière qu'en charman t leurs petits loisirs, elles les instruisent et les moralisent; qu'en un mot, elles soient utiles et attrayantes,

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allrayantes et utiles si l'on vent. Du reste, notre tâche est singulièrement facilitée sous ce rapport; les livres réunissant les dt:lux conditions sur lesquelles nous venons d'insister, abondent aujourd'hui ; nous en avons pour les lectures en classe, nous en avons pour les leclures solitaires ou faites dans la famille. Il en est peu qui ne soient attrayants ou utiles dans une certaine mesure; nous n'avons qu'à rechercher ceux qui nous paraissent l'être au plus haut degré, qui nous semblent les mieux appropriés à notre milieu, à nos besoins, au but général ou particulier que (Man. gén.) nous nous proposons d'atteindre.

PLUS FAIT DOUCEUR QUE VIOLENCE (Suite et fin.)

Et il en est dans les écoles comme dans la nation. ll m'en souvient, je puis même dire qu'il m'en cuit encore à moi qui écris ces lignes. An village de X, moi et mes contemporains nous eümrs deux maîtres au cours de notre vie écolière. L'un ne souffrait pas une parole en classe ou dans le rang ; la moindre peccadille amenait un orage, des grands mots, des menaces de renvoi, sans compter maints horions précurseurs de cette mesure radicale. On se taisait, on tremblait, on se faisait petit ; on rampait. Surtout, on se cachait ou on faisait le bon apôtre en face. Mais dès que l'œil et les sourcils olympiens n'étaient plus là, dès que la silhouette redotltée s'était effacée, ne fClt-ce que pour un instant, quel dévergondage de langue, quelle abondante provision de paresse, de mauvais tours, de méchancetés 1 Tout ce qu'il y avait de mauvais en nous bourgeonnait, s'épanouissait, prenait racine. Or, un jour, ce maître d'un autre âge s'éclipsa. A sa place nous vint un bon jeune homme à l'air grave, au maintien digne et correct, mais dont le visaie reflétait la bienveillance. Il voyait tout, il entendait tout, mais, sans être indifférent à nos agissements, i.l ne s'en émouvait pas outre mesure. Il paraissait se plaire au milieu de nous et • aimer notre poussière •, • celte joie, ce pétillement des enfants qui fait qu'ils ne peuvent demeurer en place, ce ravissement de se sentir jeunes et d'avoir de la santé. • (Mme de Maintenon.) Il se disait en pensant à nous: • Il faut que la joie et la confiance soient leur disposition ordinaire ; autrement, on obscurcit leur espl'it; on abat leur courage; s'ils sont vifs, on les irrite; s'ils sont mous, on les rend stupides. La crainte est comme les remèdes violents qu'on emploie dans les maladies extrêmes : ils purgent, mais ils altèrent le tempérament et usent les organes : une âme menée par la crainte en est toujours plus faible .... • (Fénelon.)

Il eut it réprimander, ~ réformer e~ il n'~ m~nqna pas; Mai~ son visage ne s'enflammait, pas, sa vo~x ne s u.salt pa~ ~n eclats. <lieu orages et tempêtes; l ecole redevmt un SéJOUr paHnble et en:oleillé. Je me rappelle qu'il chercha d'ab~rd à tempér~r notre pétulance en charmant nos yeux et en caphvant nos or.eilles, e~ nous montrant ceci, en causant avec nous Sll~ cela : peut-~tre au~st puissant que le dieu auquel n.os .pères I?ettatent des cbau~es d or à la bouche, il nous suspendait a ses !evres par se~ r1~Its. Peu à ·peu, il daigna nous sourire. et mê.me n.ous, égay_er : Il s mtéressa à nos parties de jeux et. en. vm~ meme ~. s y meler. Quand nous faisions mal il s'en attnstmt; s1 nous faisiOns seulement un effort vers le bien: il s'en montrait heureux, presque fier. ~t, e~ clas~e: « Un tel, ces sottises ne sont point de vo.tre âge.... Je SUlS obligé de vous marquer une mauvmse note ; st vous ne . ~a rachetez, vos parents la liront sur votre livret et en seront affligés. - Un tel vous troublez vos camarades : ils ne ~ous approuvent pas : ils' savent bien qu'ils viennent ici pour tra~atller, non pou~ prendre part à vos gamineries ou pour y applaudir. - Mon petit un tel, on joue dans la cour, non à l'école; si vo~s ne vous tenez pas mieux. point d'histoire pour vous ce so1r. - Me~ enfants, la journée a été presque bonne, nous allon~ la termmer par une lecture .... la jow·née a été mauvaise, nous n'Irons pas en promena~e demain .• Ce calme nous confondait; cet.Le douceur n?u~ aterra•~· Plus de bonheur maJsain à faire enrager un maitre qm n enrageait pas. A quoi bon un tour pendab~e ?..... ~n ne penda!t .Plus; on ne menaçait plns de la potence m de l ecb.a fan~. Lm ~c~apper L .. Pourquoi faire? Une ~spièglel'ie l~ trouva~~ sé~ere, ma1s 1~dulgent~ mais toujours en plcme lJOssesswn de lut-meme, ~~ moms ausst porté à nous plaindre qu'à nous blà~1er. Le~ pu,mtwns.? .... Il en infligeait, ou plutôt il le~ pro~o~1Ça~t, car c etalt ~e r~g.l~ment, celle loi de notre âge, qm les edictait; la col~r.e, .1 arbJttat;e, la vengeance n'y étaient pour rien. Quant aux h~mtl~aho_?S publ~qu~s, au pilori, aux peines affiictives, tout cela devmt btentot un lomtam souvenir ponr les anciens, une légende et un mythe pour les généralions nouvelles. • . . Pour l'enseignement, meme marche comme pour la cond.mte. Si nous ne comprenions pas, not~e mai,tre r~ommençmt en prenant d'autres t~urs; il .cher.ch~It à s ouv~1r d?ucemen~ le chemin de nos intelligences, Jamrus a en forcer 1 entree. De meme encore quand il s'agissait de former en no~s. l.e .bo~ goû~, et. le sens moral d'éveiller ou de tempbrer la senstbibte, ltmagm~tJOn etc. Ainsi ~os facultés se développèrent, notre volonté se. regla, se détournant du mal et se tournant d'elle-même vers le bten : ce n'est jamais Borée qui aurait obtenu ce résultat !....


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Notre jeune maître était sans doute doué d'un. beur~ux cara~­ tère. Mais nous n'étions pas sans nous apercevOir qu Il prenalt beaucoup sur lui, qu'il appliquait une doctrine: qu'il était convaincu que, en éducation comme et plus qu'ailleurs, • plus fait douceur que violence •. (Id.) LA C OPIE AVAN TAGES ET

INCONVÉNIENTS QUE P EUT P RÉSENTER CET EXERCICE DANS LE S ÉCOLES

Nous pensons donc que , à l'ecole primaire, la copie est un exercice utile et même necessaire. Il est utile et nécessaire par lui-même et pour les motifs que nous venons d'exposer . Il l'est encor e à un autre point de vue. Dans les écoles à classes nombreuses, là où les élèves peuvent être interrogés en ?rou~es de for~es à peu près egales, le maitre peut constamment etre a tous. Mais quand Il est seul pour trois divisions et souvent davantage, il faut bien qu'il en délaisse au moins une pour être tout entier aux autres. Or, à quoi l'occuper a-t-il pendant cette sorte d'absence morale~ Un exercice de copie dûment préparé, choisi avec intelligence, lui viendra utilement en aide pour le cours élémentaire , de même que la mise au net des devoirs cor rigés pour le cours moyen et le cours supér ieur. « Car si la copie ne convient pas exclusivement au cours élémentaire, c'est surtout là que nous la conseillons, parce que c'est surtout là qu'elle a sa r aison d'être et qu'elle nous parait d'une absolue nécessité ; c'est là que l'enfant a besoin de se fonder sur les mots et sur leurs éléments. Une fois en possession d'un vocabulaire suffisant pour exprimer les idées courantes, il pourra être appliqué à des exer cices moins terre-à-terre, Les petites dictées, les petites r édactions qu'on lui fera faire seront au moins supportables et se prêteront à la correction, ce qui n'a pas lieu pour ces essais informes dont nous avons doc né un spécimen, qu'il faut éviter à tout prix, et que l'on éviter a en commençant par des exercices de copie pr olongés aussi loin qu'il le faudra. « En pr éconisant la copie, nous ne nous faisons cependant point illusion sur les inconvénients qu'elle peut pr ésenter. On peut en abuser: de quoi n'abuse-t-on pas en cc monde~ En abuse un maitre qui s'en ser t comme d'un moyen facile pour sc cr éer des loisirs ; qui laisse ses élèves, petits ou grands, s'y morfondre pendant des heures ; qui ne la surveille ni ne la dirige, qui ne la prépare ni ne la corrige. C'est alors que la copie mérite tous les reproches que nous avons cher ché à r éfuter plus haut, qu'elle devient un exercice routinier, machinal ct r ebutant, de nature à étioler les intelligences, ou, du moins, à les engour dir. Mais contenue dans de sages limites, répondant à l'idéal que nous aimons à nous en faire, elle offre de précieux avantages et peut se continuer, sous des formes variées, jusque dans les plus hauts cours : il n'est pas indifférent pour un élève du cours supérieur, de bien copier son morceau do mémoire, le pr o-

gramme .d'une leçon, un table~u s;rnoptique, même u,ne .page .de son arithmétique, pour se former a faire proprement et a bten disposer toutes choses. D'ailleurs, à mesure que de nouveaux mots, des mots scientifiques surtout, viennent s'ajouter au vocabulair e des premiers j ours, il faut savoir les écrire et il est bon, par conséquent, de les copier quelque part une ou plusieurs fois. C'est à ce prix que l'on se formera à cette or thographe française, moins difficile par la mutiplicité des règles auxquelles elle est soûmise que par le bizarre assemblage de sons simples ou composés, de consonnes simples, doubles ou triples qui forment ses mots et avec lesquels on ne parvient à se familiariser que par des exercices répétés, notamment par des exercices d'épellation et de copie, (X.)

IL NE FAUT PAS QUE LE MAITRE PARLE SEUL (Suite.)

Le lendemain, il commença ainsi : Mes enfants, voici un sujet de rédaction, il n'est pas gai, mais il est de circonstance : « Le 2 novembre .... Que vous rappelle ce j our~ :t C'est un sujet qui pr ête, n'est-ce pas, Jules ? - Monsieur , je ne saurai que dire. - Et vous , Auguste 1 Moi non plus. - Et vous, Paul L. -Moi non plus. -Voilà qui est peu encourageant. Mais cherchons ensemble ; aidez-moi, peut-être tr ouverons-nous quelques idées. Pour entrer en matièr e, vo us trouverez bien au moins une phrase, Jules 1 - Le 2 novembr e, c'est la fête des morts. - Eh bien, après avoir dit que le 2 nov01;nbre ost la fête des morts, nous ajouter ons bion quelque chose pour le caracter iser 7 - C'est un jour triste ; la veille, les cloches sonnent en deuil. - Qui sont ceux qui prennent part à cette fête? -Tout le monde. - Pourquoi donc? -Le r espect pour les morts a été considér é de tout temps comme un devoir sacré. - Ah! P ourriez-vous l'établir ? - Les Egyptiens conser vaient les r estes embaumés de leurs ancêtres, de là les momies que nous retrouvons dans leur pays .... Les Romains brillaient les corps ; ils en recueillaient pieusement les cendres et les déposaient dans des urnes qu'ils plaçaient ensuite dans des tombeaux de pierre, ou de marbr e. - Eh bien, et les chrétiens 1. .. Et les sauvages eux-mêmes L. Certes, voilà de quoi dire, de quoi r aconter, de quoi remplir au moins une page : « Le 2 novembre est la fête des morts... c'est triste... tout le monde s'associe à cette fête .. .. Le r espect, je dirais pr esque le culte des morts , est une tradition fort ancienne : les Egyptiens.. . les Romains.. . les sauvages mêmes .... Les chrétiens ont placé la fête des morts le 2 novembr e ; la veille, les cloches font entendr e des glas funèbres pour .... Il se passe encor e autre chose ?- Le soir, dans chaque famille, on parle do ceux qu'on a perdus et bien des yeux sc mouillent de pleurs. Le lendemain , on se rend au cimetière. - Là, que fai t-on ? - Chacun se dir \ge vers les tombes qui lui sont chèr es. - Que voit-o n ~ Des groupes s'age~ nouillant devant des pierres entourées d'arbustes ct y accroc h<;~ n t


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des cour onnes. - Qu'entend-on ~- Des soupirs étouffés. - Qui donc pleure~ - Une mèr e ... un fils ... un frère ... une sœur .... - Quelques souvenirs personnels, Paul ~ - Je me souviens que j e suis allé avec mes parents, prier sur la tombe de mon grand-papa que j'ai à peine connu, et de ma bonne grand-mèr e qui m'aimait tant. ... Nous sommes ensuite r evenus : les r egards de mon pèr e déjà âgé me disaient bien des choses que je compris et je me mis à pleurer . Maman me consola de son mie ux et je rentrai à la maison bien r ésolu à contenter mes parents tant que je les aurais et , quand je ne les aurais plus, à me souvenir d'eux, sur tout le 2 novembre. .

78 fr ., 309 fr . et 35 fr . 60 cent. Combien r ecenez-vous en tout 1 - R. 833.60. 3. Une laiterie a vendu pe~dant une année 197 q de fromage, le q à 132 fr: 5~cent. Acomb1en semonte le produit 1- R .26.102. fr50. 2. Un terr~to1re a 1~24 kilomètres carrés et compte317.216 habitants. Combwn y a-t-Il en moyenne d'habitants sur un kilomètre carré 1 - R. 184 h. 1. Dans uue caisse de 8 '/, m de long et 6,64'" de lar ge, on a entassé 26 cm de froment. Combien d'hl y en a-t-il 1 - R. 151,06 h. V. 4. Un agriculteur vend pour 827 fr, de bét ail et paie avec cette ~omme ~5~ fr. pour une voiture et ii8 fr. pour une pièce de Jeune b_eta;L ~?mbien d'argent lui reste-t-il 1 - R. 259 fr. 3. Un terram a bahr a 43 rn de long et 29 m de large. Combien en r ecevra-t-on, si le m2 est vendu 4 fr. 25 cent. 1 - R. 259 fr: 2. Il_faut P?ur ~ne. troupe de soldats 145 kg. 920 g de viande par Jour , c est-a- d1re 320 g par homme. Combien d'hommes compte cette troupe 1 - R . 456 h. 1. Dans une faillite, les créanciers r eçoivent le 27 tf, Ofo de leurs fonds. Quelle somme perd un de ces créancier s qui recoit pour sa par t fr. 790,35 ~ - R. 2083.65. • VI. 4. Un auber~iste r eçoit plusieurs tonneaux: de vin contenant : 212, 187, 9o, 136 et 368 litres. Combien a-t-il de litr es en tou t~ - R . 998 l. 3. U~e personne doit 2072 fr. 60 cent, et donne contre 49 q de blé a 28 fr. ~.5 cent. le q. Que doit-il encore 1 - R . 688.35 fr. 2. c~~~~J.~9~térêt de 4056 fr. au 4 'f, Ofo l'an pendant 9 mois~ -

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«Eh bien, mon jeune ami, me dit à l'or eille mon dir ecteur, j 'ai parlé, j 'ai inventé, mais je n'ai ni « parlé, ni inventé seul »; j'ai écouté ces enfants « parler à leur tour ». Voyez que de choses ils ont trouvées l quelles r essources il y avait en eux l Il en sera de même pour toutes vos autres leçons, surtout pour les plus difficiles , pour les leçons de morale, par exemple. Ne par lez et n' inventez j amais seul, mon jeune ami ; suivez partout et toujour s le Conseil de Montaigne. Jo l'ai fait , je m'en suis toujours bien trouvé, et mes élèves mieux encor e.

BXAlVIEKS DIIS JLIIOB.VIIS Sujets de composition et p roblèmes donnés aux recrues de 1885. P ROBLÈMES IL !1. Un héritage se compose de fr. 8745 en cr éances. et » 4965 en dettes. Quelle est la fortune nette ~ - R. 3780 fr. 3. Cette fortune est à partager par égales portions entr e huit héritiers . Quelle sera la part de chacun ~ - R. 472.50. 2. La part d'un des héritier s en Amérique lui ost payée en dollars. Combien r ecevra-t-il, si un dollar est compté à fr. 5,25 ~ - R. 90. 1. Un r éservoir est rempli d'eau aux 'f,. P ar le moyen d'une pompe, qui ext rait 15 tf, litres par seconde, on sort la moitié de cette eau en 2 tf, heures. Combien d'hl. contient tout le réservoir ~ R . 5728,8 hl. III. 4. Un paysan a porté à la laiterie pendant 4 semaines : 198,207,269 et 315 litres de lait. Combien en a- t-il porté en tout~ R. 989 1. 3. Les dépenses quotidiennes d'un établissement s'élèvent en moyenne à 102 fr. 75 cent. A combien s'élèveront les dépenses pour une année entière 1 - R. 37 503.75. 2. L'équipement de 258 recrues coûte 32 059.50 fr . A combien se monte l'équipement d'une recrue 1 - H.. 127 fr. 75. 1. On a retir é 1131 fr . d'un tas de foi n qui avait 7,8mde long ueur, 7 tf.m de largeur et 32 dm de haut. Quel est le prix du m•1 R. 6. fr. 25. IV. 4. Vous devez r ecevoir de différents débiteurs: 195 fr.,21Gfr. ,

1. Une espèce de molasse est 2,3 fois plus pesante qu'une quantité d'eau du même volume. Quel poids aura donc une dalle de molasse de 1,8 rn de longueur, 1 tj, rn de largeur et 14 cm de hauteud - R. 727.5 gr. VII. 4. Un marchand a durant un mois 1723 fr. de recettes et 1458 francs de dépenses. De combien les r ecettes surpassent-elles les dépen ses~ - R. 265 fr. 3. Quelqu'un a vendu 127 q de foin à 8 fr. 75 cent. le q. Il r ecoit à ~ompte 762 fr. Combien lui est-il encore dû 1 - R. 349 fr. 25. 2. 6 f, m de drap coûte 41 fr. 25 cent. Que coûtent 8 'f rn du même drap î - R. 56 fr. 10. ' 1. Quel est le taux d'un capital de 34560 fr. qui produit une rente de fr. 122,48 par mois î - R. 4 t/, "fo VIII. 4. y n ouvrier a gagné pendant une année 1040 fr. et il a dépense 8~ fr. Qu'a-t-il ép argn é~ - R. 144 fr . 3. Un terram r ectangulaire mesure 952 ms et est long de 34. rn Quelle est la lar geur 1 - R. 28 m. · 2. On perd sur une créance de 926 fr. le 17 tf, •f•. Qu'en recevr a-t-on encore 1 - R . 763 fr. 95. 1 · Quel capital rapporte au 4 '/ 0/ l'an un intérêt tr imestriel de fr 352,451 - R. 296,80. • o •


1, 44 IX. 4. Une marchandise qui coûtait 1055 fr. a dû être vendue pour 866 fr. Quelle est la perte~ R. 189 fr. 3. 9. ouvriers gagnent à la tâche 945 fr. et payent pour 418 fr. 50 cent, de frais. Que recevra chacun ~ - R, 58 h. 50. 2. Une subvention fédérale pour une œuvre d'utilité publique se monte à fr. 62454. Que coûtera l'œuvre entièr e si la part de la Confédération est le 42 "/. 7- R. 148.700 fr. 1. Une quantité de marchandises a été achetée à raison de fr. 70,40 le q ct on a gagné sur le tout 18 •;, o;. .. Le gain total sc monte à 2'17, fr.50. Combien y avait-il de q. 1- R. 183/, q. X. 4. Quelqu'un vend au marché une vache pour 365fr., un jeune bœuf pour 342 fr. , un porc pour 78 fr. et une chèvr e pour 27 fr. Cornbien aura-t-il en tout~ - R. 812 fr. 3. Francois achète 87 q d' une marchandise qui lui coûte 96 fr. 85 cent. le q. Il revend le tout pour 9735 fr. Que gagne-t-il~ - R. 609,05. 2. J'achète 52 q de sucre à fr 62,50 le q. Comme je paie comptant, on fait un escompte du 1 '/1 "fo. Corn bien, dois-je payer? - R . 3201 ,25. 1. Un bassin de fontaine a - mesuré intérieurement - 1 '/1 rn de long ueur, 1,2 rn de largeur et 65 cm de profondeur. En combien d'heures et de minutes est-il rempli par un tuyau qui fournit 7 '/ 1 litres d'eau par minute? - R. 2h. 36 m. (A suivre.)

45 de la leçon pour servir d'entrée en matière, ou à la 1in, en guise de conclusion. Mais alors c'est autre chose: les conditions, les r oles sont tout différents, - et cette maniere de procéder mérite un examen à part, que nous ferons peut-être quelque jour. - Intercalé au milieu de la lecon, le petit r écit ou autre épisode analog ue a l'inconvénient majeur de couper la suite naturelle des idées, l'enchaînement des observations et des notions, qui est la chose essentielle. Cela détourne les esprits des petits auditeurs, et embrouille leurs souvenirs. En sorte que, dès qu'il s'agira de revenir au sujet, après une telle interruption, si courte qu'elle soit, vous vous trouver ez dans la nécessité de r eprendre un peu en arrière et de r epasser sur ce qui avait été dit précédemment, pour renouer le fil brisé des idées, avant d'en dévider davantage. Puis, au point de vue de la forme aussi, la leçon se trouve coupée en deux. Une lecture, surtout, refroidit beaucoup la petite causerie, que tout notre art, to'us nos efforts tendent à animer et à échauffer. Et si le petit intermède a trop de succès ... , alors, c'est un autre inconvénient. Voilà les enfants lancés dans cette voie ; l'historiette est finie, qu'ils y r êvent encore, et ne veulent plus entendre autre chose. Plus l'accessoir e les aura séduits, plus vous trouverez de difficulté à les ramener an principal : je veux dire au sujet de la leçon. (A suivre.) J'AI BIEN DIT !

Des dig·ressions dans la l eçon orale.

CAUSERIE DE MORALE PÉDAGOGIQUE

OUSERVATIO!'\S PRATIQUES

(Suite et fin.)

Au cours d'une leçon de choses, ou autre leçon orale analogue,, o_n est parfois amené, par le sujet ou par les circonstances, p~r le desœ manifesté des enfants ou le besoin senti de leur donner un mstant de relâche et de rafraîchissement, à intercaler un petit récit ou autre hors d'œuvre semblable, ou bien encore à s'écarter momentanément de la marche directe de la leçon, de la suite des idées. Ce sont là des ressources dont il faut savoir user , et ne pas abuser. J'appellerai, faute d'autre mot, épisode toute chose .ainsi introduite insérée dans la lecon, et qui ne fait pas partie essentielle de la leçon elle-même, de l'e.nchaînement méthodique des idées, quoique s'y rattachant par certain côt é. Ce peut être, disais-je, une historiette, une anecdote, une petite fable, une strophe de vers, un couplet de chanson. Cela peut être l u, ou conté, ou récité ; - ou même. chanté, pourquoi non 1 - cela peut être prévu dans le plan dress~ ou, ~u contraire, improvisé au moment. - Le but de ?~s. sortes, d'I.nter~e­ des, quand ils ont lieu, est de mettre de la var1ete~ de l ~mmatwn, de l'attrait dans la leçon ; souvent aussi de délasser l attentwn des enfa nts auxquels on vient de demander un effort un peu soutenu, _on enfin de faire passer dans ces petits naïfs tel aperçu, telle relatiOn t[Ui sera ingénieuse, sans toutefois cesser d'êtr e simple. La place de ces petits morceaux detaches est de préférence au commencement

Est-ce bien d'après ces principes, les vrais, au fond, et vous le reconnaissez, que vous avez agi envers l'enfant au bon point~ Qu'avezvous fait 1 Vous lui avez coupé sa joie, à ce pauvre petit; vous lui avez renfoncé son eur~ka. Vous l'avez grondé, et ce qu'il y a de fâcheux, c'est qu'il n'a pas su pourquoi. Il n'a pas compris Je blâme ; de la correction, il n'a que l'amertume. Il est là qui se demande : «Mais qu'est-ce que j'ai fait 1 » Et encore: «Pourquoi ne fallait-il pas dire que j'ai bien répondu, puisque c'est vrai?» Il rumine ces pensées-là. Il ne voit plus clair dans sa petite conscience ; il cmbrouille les notions du vrai et du bien, qu'il croyait tenir si simples dans cet axiome : « ll faut toujours dire la vérité. » S'il voit un peu plus loin, alors c'est à vous qu'il donne tort, dans son petitjugement. «On m'a grondé, je n'avais pas fait de mal. » Et vous voilà en conflit de conscience avec lui. S'il tire une conclusion pratique, soyez sûre que c'est celle-ci: « Une autre fois je ne dirais plus rien. » Il ne distinguera pas ; il n'a pas le jugement assez formé pour faire l'analyse de ses propres sentiments, apprécier s'ils n'ont pas quelque chose d'exagéré dans l'expression ; non , il prendra et appliquera la chose au sens général. -Vous avez cru lui donner une leçon de modestie, et vous lui avez donné une leçon, je ne voudrais pas dire d'hypocrisie, ce serait trop dire, mais de dissimulation, tout au moins de r éserve craintive, de silence. Ill' a prise ainsi, certaine-


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ment. Vous lui avez appris a garder pour lui sa pensee, a ne pas montrer ses sentiments vrais, à être, enfin, ~autre au dehors qu'au dedans»; la première leçon de cette fausse morale vulgaire dont nous faisions le procès tout a l'heure. L'effet d'une telle éducation sur notre e nfant serait de le rendre, selon sa nature, ou renfermé et double, ou réservé a l'excès, douloureusement timide, tout façonné d'avance a cette tr iste vie, étroite, comprimée, stérile pour le bonheur, de notre monde actuel, et non à la vie plus large et plus expansive, plus heureuse, dans la société meille ure que nos efforts, à nous éducateurs, doivent tendre à préparer. Mais, pour le moment présent même, un grand inconvénient en résultera ; c'est que cet enfant, a qui vous avez appris à se taire, tout d'abord se taira pour vous. Il s'observera ; vous ne saurez pl us sa pensée ; il ne vous laissera plus lire dans ses yeux et au fond de son âme. Ne dites pas que j'exagère. Cent fois des réprimandes de cette sorte, et plus sévères, glisseront sur lui sans laisser trace ; et celle-ci est peut-être déj à oubliée. Mais, un jour, - qui dira pourquoi, comment, par suite do quelle disposition d'esprit, de quel travail intérieur de la pensée 1 il se trouve qu'un mot presque insignifiant, une par ole perdue porte à fond, atteint la fibre; surtout en cette délicate matière, de la candeur d'âme et de la confiance envers les parents ou les maîtres. Combien de parents, de maîtres, se sont fermé pour toujours le cœur de leur enfant ou de leur élève par un mot, nn blâme maladroit, une observation qui a éte mal comprise. Ils s'étonneront, plus tard, de trouver les muets qu 'ils ont faits. Pour finir sur le petit evenement qui a êté l'objet ou plutôt l'occasion de nos réflexions, vous demandiez a distinguer. Sans doute, un sentiment bon en soi peut s'exagérer, même s'altérer, si on n 'y prend garde. ~Devais-je donc laisser se développer, sans intervenir, une satisfaction de soi qui n'était peut-être pas de la vanité, mais qui pouvait tourner à la vanité, ni r éprimer en aucune façon cette vanterie, qui de naive facilement fût devenue ridicule et blessante 1 » - Ceci, remarquez-le, est autre chose . .Jusqu'ici nous avons évité de parler de l'exagérat ion, de la deviation du sentiment, pour considérer le sentiment en soi, dans sa nature propre et dans son expression normale. Chez notre petit élève, il est exagéré. L'était-il vraiment~ Je ne sais. Mais, dans re cas, il s'agissait de le ramener à la mesure, et non pas de le réduire au silence. Alors c'est le moyen employé qui est mauvais. Car, dis-je, ce n'est pas un bon moyen de corriger un sentiment que de le faire se cacher; c'est justement le mettre hors d'atteinte de toute correction possible. - « Eh bien, vous, a ma place qu'auriez-vous fait 1 » - Probablement rien, sur le mom ent. Souvent nous sommes très presses d'agir, ce qui nous fait perdre l'occasion d'observer. Et, si j'avais jugé nécessaire d'intervenir, j'aurais essayé de porter mon action sur le sentiment lui-même, non pas sur son expression. Le côté dangereux du contentement de soi, c'est n'est-ce pas 1 l'instinct de personnalité qui peut s'y mêler, l'idée de comparaison avec autrui, la rivalité. Sans heurter de front ce senti-

ment, je me serais efforcé de lui donner un caractère plus moral en le ramenant de l'idee de succès vers celle de devoir; en le rappr ochant, par voie de suggestion, de ~a pure s~tisfaction de cons~ cience. «Certainement, mon cher peht, tu as b1en répondu. Et, Sl tu as bien r épondu, c'est que tu as bien écouté, comme tu le devais. ~Point d'exaltation du mérite; tout simplement une approbation morale . En insistant sur cette approbation, je la réduis tout doucement à sa valeur vraie. Et l'approbation elle-même va tourner en encouragement, en conseil pour l'avenir. ~Si tu veux encore bien écouter, tu sauras bien répondre encore. ~ E nfin, pour corriger ce qu'il pourrait y avoir, même à l'insu de l 'enfant, de personnel et d'égoïste, je l'inviterais à une joie partagée en faisant participer d'aut res à la louange : «Un tel aussi, et un tel, et puis encore un tel ont bien répondu ; je suis content d'eux, et je leur donnerai aussi un bon point ce soir, s'ils continuent. » -Vous voyez, voilà mon petit ami, s'il était tenté de s'élever en vanité au-dessus des autres, tout doucement rapproché du niveau commun, et cela non pas en le rabaissant lui-même à ses propres yeux, mais en élevant autrui dans son estime ; si ce mauvais sentiment n'était pas mêlé à sa joie, j e me seris bien donné garde de lui en susciter l'idée, avec l'intention de le combattre .... - Même j'aimerais, s'il etait possible, a élargir encore la louange individuelle, en la fondant pour ainsi dire dans l'expression d'une satisfaction générale. «Je suis content de vous tous, en somme, ce matin, mes enfants ; et, puisque vous avez bien écouté, pour vous récompenser de votr e bonne attention, je vous raconterai tantôt une gentille histoire ... etc. » Voila co que j e dirais ; et je n e dirais pas, mais je penserais en moi même : « Bien, mon cher petit, dis toujours tes pensées; montre tes sentiments tels qu'ils sont, bons ou mauvais ... c'est ce qu'il peut arriver de plus heureux po ur toi et pour moi, puisque c'est le seul moyen que j'aie de les connaître, pour les amender au besoin. » Ch. DELON. V AB.!:ÉI'r:ÉIS

Le Saint-Bernard passé par Bonaparte. Chaque jour il devait passer l'une des divisions de l'armée. L'opération devait donc durer plusieurs j ours, surtout à cause du matériel qu'il fallait faire passer avec les divisions. On se mit à l'œuvre pendant que les troupes se succédaient. On fit d'abord voyager les vi vres et les munitions. Pour cette partie du matériel, qu'on pouvait diviser, placer sur le dos des mulets, dans de petit es caisses, la difficulté ne fut pas aussi grande que pour le reste. Elle ne consista que dans l'insuffisance des moyens de transport, car, malgré l'argent prodig ué à pleines mains, on n'avait pas autant de mulets qu'il en aurait fallu pour l'énorme poids qu'on avait à transporter de l'autre côté du SaintB ernard. Cependant les vivres et les munitions ayant passé à la suite des divisions de l'armée, et avec le secours des soldats, on s'occupa enfin de l'artillerie. Les affûts et les caissons avaien t été démontés et placés sur des mulets. Restaient les pièces de canon elles-mêmes, dont on ne pouvait rédnire le poids par la division du fardeau. Pour les pièces de douze surtout, et pour les obusiers, la difficulté fut plus grande qu'on ne l'avait d'abord imaginé.


La {•dure ménagère (leçons d'économie dom~stil]ue) Petites lectU1·~s pour le11 imtitutrices et les mères JsSLEIB. Atlas populaire, ~8 carte,; NUHA DROZ. llfa11uel d'i,.struction civique FRÈRE P. Méthode analyti2ue 1k style ( 1r cours. élèvel » (2•• » J ) G.M. Nouveau cou1·s de comptabilité pratique à l'usarrc des écoles

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XXX.

48 Les tralneaux li. roulettes construits dans les arsenaux ne purent servir. On imagi:aa un moyen qui fut essayé sur le champ et qui réussit : ce fut de partager par le milieu des troncs de sapin, de les creuser, d'envelopper avec deux de ces demi-troncs une pièce d'artillerie et de la traîner ainsi enveloppée "le long des ravins. GrAce à. ces précautions aucun choc ne pouvait l'endo=ager. Des mulets furent attelés à. ce singulier fardeau, et servirent à. élever quelques pièces jusqu'au so=et du col. Mais la descente était plus difficile: on ne pouvait l'opérer qu'à. force de bras, et on courait des dangers infinis parce qu'il fallait retenir la pièce et l'empêcher en la retenant, de rouler dans lee précipices. Malheureusement les mulets ~ommençaient à. manquer; lee muletiers surtout, dont il fallait un grand nombre, étaient épuisés. On songea dès lors à. recourir à. d'autres moyens. On offrit aux paysans des environs jusqu'à. mille francs par pièce do canon qu'ile consentiraient à. trainer de Bg. St-Pierre à. St-Rémy. ll fallait cent hommes pour en trainer une seule, un jour pour la monter, un jour pour la descendre. Quelques centaines de paysans se présentèrent et transportèrent en effet quelques pièces de canon, conduits par les artilleurs qui les dirigeaient. Maie l'applt même du gain ne put les décider à. renouveler cet effort. Ils disparurent toue, et malgré les officiers envoyés à. leur recherche et prodiguant l'argent pour lee ramener, il fallut y renoncer et demander aux soldats des divisions de trainer eux-mêmes leur artillerie. On pouvait tout obtenir de ces soldats dévoués. Pour les encourager, on leur promit l'argent que les paysans épuisés ne voulaient plus gagner, mais ils le refusèrent, disant. que c'était un devoir d'honneur pour une troupe de sauver ses canons ; et ils se saisirent des pièces abandonnées. Des troupes de cent hommes, sorties successivement des rangs, les traînaient chacun à son tour. La musique jouait des airs animés dans les pasRages difficiles, et les encourageait à surmonter ces obstacles d'une nature si nouvelle. Arrivé au faîte du mont on trouvait les rafraîchissements préparée par les religieux du Saint-Bernard ; on prenait quelque repos pour recommencer à la descente de plue grande et dJ plue périlleux efforts. Bonaparte était encore à Martigny, ne voulant pas traverser le Saint-Bernard qu'il n'ait assisté de ses propres yeux à l'expédition des dernières parties du matériel. Il se mit enfin en marche pour trouver le colle 20 avant le jour. L'aide de camp Duroc, et son secrétaire de Bourrienne, l'accompagnaient. Les arts l'ont dépeint franchissant les neiges des Alpes sur un cheval fougueux ; voici la simple vérité, il gravit le Saint-Bernard monté sur un mulet, revêtu de cette redingote grise qu'il a toujours portée, conduit par un guide du paye; montrant dans les passages difficiles la distraction d'un esprit occupé ailleurs, entretenant l es officiers répandus sur la route, et puis, par intervalles, interrogeant le conducteur qui l'accompagnait, se faisant conter sa vie, ses plaisirs, ses peines, comme un voyageur oisif qui n'a pas mieux à faire. Le conducteur, qui était tout jeune, lui exposa lee particularités de eon obscure existence et surtout le chagrin qu'il éprouvait de ne pouvoir, faute d'un peu d'aisance, épouser l'une des filles de cette vallée. Le premier consul, tantôt l'écoutant, tantôt questionnant lee passante dont la montn.gne était remplie, parvint à l'hospice où lee bons religieux le reçurent avec empressement. A peine descendu de sa monture, il écrivit un billet qu'il confia à. son guide, en lui recommandant de le remettre exactement à l'administrateur de l'armée, resté de l'autre côté du Saint-Bernard. Le soir, ce jeune homme, retourné à Bg. Saint-Pierre, apprit avec surprise quel puissant voyageur il avait conduit le matin et sut que le général Bonaparte lui faisait donner un chnmp, une maison, l es moyens de se nourrir enfin et de réaliser toue lee rêves de sa modeste ambition. (A Thiers. Histoire du Consulat et de l' E ·npire.)

do:Js commerçants ct des agriculteur~ broché

MARIO.

RAPET.

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Souveni!·s de Ten·e-Saint~, brochure de 56 pa"cs' texte serré - 'lO 0 Cours d'étudts (livre du maitre) ' 380 Nouveau re.c11eil de sujets de compositions écriws et oralts

(partie de l'élevc)

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Le même (partie du maitre) 1! Faivre et Seuret. Cours de langue française, 7 vol. I]Ui se vendent séparément· man. de l'élève, f•r conr$, 75 c.; :t• cours 1 fr. 20; 3• cour:. i fr. 20 · man. du mait ré

2 fr. chacun ; grammaire extraite du dit cours 60 c. ' On pent aussi se procurer à la susdite adre~se et au prix de li brairie des ouvracres qui ne seraient pas mentionnés dans la liste ci haut. Il s'y trouve .:ncore des table:'ux de lr:cture (cartonnés el sur feuilles), des carti.'S géographiques de la Suisse et des cinq parll~s du monde. ~es ~oyens d'émulation, tels que journal d'école. cahiers de notm:, témOignages de sat1sfact1on (hebdomadaires) et tableaux d'honneur (mensuels). . ~uivant la. n_ature_etl_'importance des c~mmandes. il est fait une remise aux dépoSit:u~es, autontes ou.m~ututeurs. Les envo1s sont effectuAs le plus économiquement poss1ble contre envo1 d argent ou par remboursement. Les timbres-poste sont acceptés pour des envois d'noe minime valeur.

<:ONFÉKEN<:ES D'INSTI'l'UTJ.:IJUS Pr!ère aux person ~cs chargées. d'envoye~ à l'Ecole p1'Ùiwù·e le compte rendu ,les conferences de voul01r h1en le fa1re au~s1tot aP.rès que celles-ci ont eu lieu afin de conserver à la relation le plus de fraîcheur poss1ble. ' ~ette_ rec.omman~ation. est. faite d'une manière générale ct une fois pour toutes. Pnere a qm llo dr01t d'av1ser a ce qu'il y soit donné suite. La séa~ce ~u _matin ~ta~t d'ordinaire plus pédagogique l]ue rello• de l';• près-midi, on voudra ~~e~ IDSISteqmnctp~lement s~r celle. première partie tle la journét~. plutôt que sur la reun1on fanuherc quotque prat1que QUI couronne d'ordinaire les conférences.

L ES BONS PETITS LIVRES à 10 centimes, par Ad. B.ion.

. A_ ce~x de nos abonnés ~ui Ms_ireraie~t former à bou compte une petite btbhotheque, nous ne saurwns mteux fatre que de leur recommander l'acquisition des petits livres dont on trourcra plus loin les titres et la nonwnclature. Le nombre tolal en est de l 00, ce qui représeute une valeut· de 10 fi·. ,Mai~ c~mme il ~st, parmi ?es opuscules,_ de ceux qui n'offrent pour nous qu un mterêt ~ela~tf, nous fatsons abstractwn de leur mention, et ne procu~·erons au pr~x ct-haut que ceux dont le u• sera indiqué. Pour facilitet' le p~te~e~t, les .ttmbres-poste _sero~t r_ cçus. En outre, comme il importe qu'un delat sott fixe pour souscr1rc, l éd1teur de l'Ecole primaire ne fournira que le~ numéros qui auront été précisés et demandés jusqu'au 15 janvier procham. II s'engage en outre à ne les expédier pour le prix de 10 centi-


mes chacun qu'après le délai assigné, soit lorsque un cel'tain nombre d'inscriptions auront été recueillies. Ces livres, qui comprennent tous de 50 à 60 pages, sont écrits dans un très bon esprit et présentent, sous un petit volume, grâce à leur texte serré, la matière de bien des manuels qu'on ne se procurerait guère à moins de mettre souvent un prb:: plusieurs fois supérieur. Dans le nombre plusieurs sont illustrés. Sans vouloir aucunement faire ici une réclame commerciale, puisqu'il s'agit a\'ant tout d'un service à rendre, nous engageons vivement nos abonnés à profiter de l'occasion qui leur est offerte de se former à si peu de frais une petite bibliothèque. Lecture. Ecriture. , Lectures. Connaissances tttiles.l Histoire naturrlle. 1 Alphabet. 20 LA FONTAINE. 41 Géomètrie. ; ~ 59 Les Insectes. 2 ~ivilit6. . 21 FÉNEL~~· Ch?ix. 42 ?lfécanique. : Iso Botanique. ~ 61 Instinct Animaux. 3 Excmp. Ecrtture. 22 Style epistolaire. 43 Arpentage. Langue {rançai~e. 23 CENT Lectures. 44Exerc.d'arithm. ~~ . . LHOMOND 24 Lecture Dimanche 45 - Géomètrie. · Agreable et utile. 4 Grammaire. 25 BoiLE.&.U. Choix. 46 Dict. Conversation 62 Eph6mérides hist. 5 Exercices.l ~ 26 Athalie Esther. 4 7 La Sant6. 63 Solfège Rodolphe. ~ ,..~ Commerce. Lectures. 64 Dessinateur. 6 Corrigé: ~ ;;'~ 27 Arithmétique. 48 BuFFON. Choi:t:. 65Gymnastiquel00fig 7 Analyse s Dites, dite• paa · f Lectures. 49 Etudes Na ture. H.tStOirl'. . . . C R el ,g,on. 28 Mythologie(re1me) 50 HATEAUBBU.ND. . Connaissances utiles. 66 Les ~roisades .. 9 FLEURY. Catéch. 29 CENT Récits. 10 Christianisme. 30 FLORIAN. Fables. 51 Astronomie ~60 67 Armees et Manne. 11 Les Apôtres. Oonnaissanel!s 11tiles. 52 Géologie. "' 1 Lectures. Géograp_h~. 31 Travaux d'aiguille 1 53 Minéralogie. ~ 168 Gerbe. 12 Géographie génér. 32Musiqueavecnotes Un livre utile. 69 Corbeille. ; ~ 13 Tour du Monde. 88 Algèbre. \ CD 54 ContrelvBOGNEBIB 7o Abeille. ~ ;ë" 1 IJistoire. 34 Excrc.d'Algèb. et TABAC (ouvrage 71 Mosaïque. a~ 14 Histoire sainte. 35 La Chimie. : couronné). Lectures ;'i 15 ancienne. 36 La Physique. :5 Histllire naturelle. ' :; 2 16 moyen âge. 37 Agriculture. ~~~55 L'Homme. 72 Ornements. g:.? 17 moderne. 38 Jardinage. 1:: 56 Les Mammifères. 73 Trésor. sl {8 de France. 39 Dessin linéraire '~ 57 Les Oiseaux. 74 Lépreux. i ;. 19 univers~lle. 40 - d'imitation 1 58 Les Poissons. 75 Voyage. · 'Corneille (Chefs-Ç76 Le Cid. 178 Cinna. 180 l\lenteur. 182 Andromaque,84 Les Plaid'œuvres) Racine ( 77 Horace. 79 Polyeucte. Si Britannicus 83 Iphigénie. deurs.

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NB. Le port de l'envoi étant à la charge des souscripteurs, ceux-ci voudront bien ajouter 2 c. s'ils ne souscrivent qu'à un exemplaire, 5 c. s'ils en désirent 7-8, 10 c. pour :15-16, et pour un plus grand nombre proportionnellement. soit 5 c. par 8 exemplaires en moyenne.

AVIS A NOS ABONNÉS Un certilin nomhre de nos abonnés ont déjà souscrit à la Conférence sur l'écrJture offerte gratuitement par M. Taiclet à ceux qui la demaodt>raieot directement ou par l'intermédiaire de l'éditeur de l'Ecole (Voir le n° i p. 7). Pour beaucoup d'autres, en revanche, l'avis y relatif a passé jusqu'ici inaperçu. Nous engageons cependant vivement tous nos abonnés à se procurer la Confértmee oiTerte. qu'ils pourront obtenir un peu plus tard en prenant simplement la peine de nous la demander par lettre ou carte correspondance. Après le 15 janvier, la liste des souscripteurs sera remise à l'auteur, lequel enverra à l'éditeur de l'Ecole primaire pour être distribué par ses soins, le nombre des cxem · plaires demandés jusqu'à la susdite date.

SION 2~

Déeembre 188:5.

REVUE PÉDAGOGIQUE PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA

SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION L'ÉCOLE PRIMAIRE paraît la 10 at la 25 da chaque mois, da Novembre à Avril inclusivement, an livraisons de 16 pages. Prb: d'abonnement pour la 8aia8e, 2 Cr. - 1Jaloa po•Cale, 2 Cr. ~.

.t.uaonee•, prix 20 cent. la ligne ou son espace. Tout ouvrage dont l'Ecole primaire recevra deux exemplaires aura droit à une annonce ou à compte-rendu, s'il y a lieu.

SO:Ml\I.AIRE Noël. ·- L•enaeignement simultané de la lecture. de 1•écriture et de !•orthographe. - La comptabilité à 1•école primaire.- De la lecture.Dea digressions dans la leçon orale (suite).-· Pédagogie au jour le jour. Echos des conférences. - Errata.

Tout oe qui concerne la publication doit être adressé à l'éditeur : M. P. PIGNAT, secrét. au départ. de I'IDStruotlon publlqae, à Sion.


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