No 05 l'Ecole primaire, 10 janvier 1886

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quisition des petits livres dont on trouvera plus loin les titres et la nomenclature. Le nombre total en est de tOO, ce qui représente une valeur de 10 fr. Mais comme il est, parmi ces opuscules, de ceux qui n'offrent pour nous qu 'un intérêt relatif, nous faisons abstraction de leur ment.ion, et ne proc.urerons au prix ci-haut que ceux dont le n• sera indiqué. Pour faciliter le paiement, les timbres-poste seront reçus. En outre, comme il importe qu'un délai soit fixé pour souscrire, l'éditeur de l'Ecole primaire ne fournira que les numéros qui auront été précisés et demandés jusqu'au 15 janvier prochain. II s 'engage en outre à ne les expédier pour le prix de 10 centimes chacun qu'après le délai assigné, soit lorsque un certain nombre d'inscriptions auront été recueillies. Ces livres, qui comprennent tous de 50 à 60 pages, sont écrits dans un très bon esprit et présentent, sous un petit volume, grâce à leur texte serré, la matière de bien des manuels qu'on ne se procurerait guère à moins de mettre souvent un prix plusieurs fois supérieur. Dans le nombre plusieurs sont illustrés. Sans vouloir aucunement faire ici une réclame commerciale, puisqu'il s'agit 8\'ant tout d'un service à rendre, nous engageons vivement nos abonnés à profiter de l'occasion qui leur est offerte de se former à si peu de frais une petite bibliothèque. Lecture. Ecriture. Lectures. Connaissances utiles.! Histoire naturelle. 1 Alphabet. 20 LA FoNTAINE. 41 Géomètrie. l~ 59 Les Insectes. 2 Civilité. 21 FÉNELON. Choix. 42 Mécanique. ~ 60 Botanique ~~61 Instinct Animaux. 3 Exemp. Ecriture. 22 Style épistolaire. 43 Arptmt~g~. Langue française 28 CENT Lectures. 44Exerc.d ar1thm. 1:11 LHOMOND · 24 Lecture Dimanche 45 - Géomètrie. '!" Agréable et utile. 4 Grammaire. 25 BoiLE;-lU· Choix. 46 Dict. Conversation 62 Ephémérides hist. 68 Solfège Rodolphe. 5 Exercices. 1 ~ 26 .dthal1e Esther. 47 La Santé. Commerce. Lectures. 64 Dessinateur. 6 Corrigé : ("~ ,..~ ( ~ -~ 27 Arithmétique. 48 BuPPON. Choi:z:. 65Gymnastiquei00fig 7 Analyse S Ditea, diteapaa ) · !" Lectures. 49 Etudes Nature. H "8t . . . ..0 C 1 Olrt-. R el 'gaon. 28 Mythologie(rellue) .., HATEAUBBIAND. . 66 9 FLEURY. Catéch. 29 CENT Récits. Connaissances utiles. Les Croisades•. 10 Christi~~;,nisme. 80 FLORIAN. Fables. 51 Astron?mie ;~ 67 Armées et Manne. 11 Les Apotres. Connaissances "tiles. 52 Géolog1e. ,. Lectures. Géograp.hie. SI Travaux d'aiguille 53 l\linéralogie. !!: 168 Gerbe. !: ..., 12 Géographie génér. 82 Musique avec notes Un livre utile. 69 Corbeille. ;; il. 18 Tour du Monde. 88 Algèbre. ,. 54Contre lvBOGNEBIE 1 70 Abeille. Histoire. 34 Exerc.d'Algèb. ~ etTAuc(ouvrage 71Mosaïque. s .. 14 Histoire sainte. 35 La Chimie. :0 couronné). Lectures ;""i 15 ancienne. 36 La Physique. g Histnire flaturelle. • ~i 16 moyen âge. 87 Agriculture. :" 5~ L'Homme. 72 Ornements. i ~,. 17 moderne. 88 Jardinage. E: 156 Les Mammifères. 78 Trésor. ~ -g {8 d F 89Dessinlinéraire ~ 57 Les Oiseaux. 74 Lépreux. 19 u~v!:s~~~~. 40 - d'imitation 58 Les Poissons. 75 Voyage. · 'Corneille (Chefs-(76 Le Cid. 178 Cinna. 180 Menteur. 182 Aodrom&tJ.ue 184 Les Plaid'œuvres) Racine {77 Horace. 79 Polyeucte. 8{ Britannicus 88 Iphigénie. deurs.

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NB. Le port de l'envoi étant à la charge des souscripteurs, ceux-ci voudront bien ajouter 2 c. s'ils ne souscrivent qu'à un exemplaire, 5 c. s 'ils en désirent 7-8, to c. pour 15-t 6, et pour un plus grand nombre pt·oportionnellement, soit 5 c. par 8 exemplaires en moyenne.

SION

lVm• ANNÉE

JO .Janvier 1886.

REVUE PÉDAGOGIQUE PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA

SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION L'ÉCOLE PRIMAIRE paraît le 10 et le 25 de chaque mois, de Novembre à Avril inclusivement, en livraisons de 16 pages. Prix d'abonnement ponr la Suisse, 2 Cr. - (Juion postait>, 2 Cr. :iO.

Auuonees, prix 20 cent. la ligne ou son espace. Tout ouvrage dont l'Ecole primaire recevra deux exemplaires aura droit à une annonce ou à compte-rendu, s'il y a lieu.

SOMMAIRE De la comptabilite (suite).-De la lecture (suite).- L'enseignement simul~ tane (suite). -Les dictèes. -Les relations de l'Instituteur avec les parents. -A propos d'éducation (suite).- La crainte et la peur.- Variétés : Le Vallais historique. - Echos des conferences. - Bibliographie.

Tout ce qui concerne la publication doit être adressé à l'éditeur : M. P. PIGNAT, seorét. au Départ. de l'Instruction publique, à Sion.


tJONFÉRENCES D'INSTITUTEURS Sion. - La première conférence annuelle de ce district est fixée au mardi i9 janvier. Elle se réunira à 9 h. du matin et se tiendra à Bramois. St-Maurice-Monthey. - La première conférence de l'arrondissement occidental aura lieu mardi 9 février, à Troistorrents. La séance s'ouvrira à 9 heures. Le Département de l'Instruction publique, les commissions scolaires et les amis de l'instruction sont instamment priés de prendre part aux conférences ou au moins de s'y raire représenter. Ces réunions en acquerront une plus Krande importance et servi· ront ainsi mieux les intérêts scolaires. (Communiqué).

BmLIOGRAPFIIE Betterave (Tt"aité pratique de la culture et de l'alcoolisation de la). Résumé complet des meilleurs travaux faits jusqu'à ce jour sur la betterave et son alcoolisation, renfermant toutes les notions nécessaires au cultivateur ct au distillateur, ainsi que l'examen des méthodes de pulpation, de macération, de fermentation et de distillation employées aujourd'hui, par N. BASSET, 1 volume avec figures dans le texte . . . . . 3 rr. Avant de donner au public cette nouvelle édition, l'auteur avait étudié à fond les principales questions relatives à la culture, à la distillation de la betterave, afin d'apporter son contingent à la grande question de la transformation agricole, par les données que l'expérience lui a fournies . Il a voulu mettre sous les yeux des agriculteurs et des distillateurs des faits techniques, scientifiques et pratiques, dans la plus grande simplicité d'expression. Il examine avec impartialité les dift".;rents systèmes : Champenois, Kessler, Dubrunfaut, etc.

Culture Dtaraichère (Manuel pratique de). 6• édit., augmentée d'un grand nombre de figures et de plusieurs articles nouveaux. Ouvra~:e couronné, par CoURTOIS· GiJRARD. 1 volume avec 89 figures . . . . . . . . . . . . . . . . 5 fr. Outre la médaille d'or et la grande médaille de vermeil, l'auteur de ce manuel a obtenu une attestation qui garantit la valeur de son travail aux yeux du public, en même temps qu'elle constate l'exaotitnde de ses recherches et l'utilité des notions renfermées dans son ouvrage. Cette attestation émane de vingt-cinq jardiniers de la ville de Paris qui, après avoir entendu la lecture du travail de M. Courtois-Gérard, déclarent qu'ils lui donnent toute leur approbation. Table des principauœ chapitres : Marais pour culture de pleine terre. - Marais pour culture de primeurs. - Analyse des terres. - De l'établissement d'un jardin maraicher. - Engrais et pailles. - Outillage. - Diverses opérations. - La culture des porte-graines. - Destruction des inSl'ctes. - Des maladies des plantes. - Calendrier du maraicher ou travaux manuels. - Vocabulaire du maraicher.

Habitations des aniDlaox.(Guide pratique pour le bon aménagement des), par E. GAYOT, membre de la Sociélé centrale d'Agriculture de France. Cet ouvrage se compose de ~ parties. 1• Les écuries et les étables, avec 63 figures . . . . . . . . , . 3 fr. 2° Les bergeries et les porcheries, les habitations des animaux de la basse· cour, clapiers, oiselleries et colombiers. 65 ligures . . . . . · . . . . . 3 fr. Aucun animal ne saurait être développé dans ses facultés natives, dans ses aptitudes propres, et produire activement dans le sens de ces dernières, si on no le place dans les meilleures conditions d'alimentation, de logement, de multiplication. 1\[. Gayot, avec l'autorité d'une longue expérience, a réuni dans ces deux volumes les conditions géné· rales d'établissements et les dispositions particulières aux diverses espèces d'animaux. 1re partie. - Ecuries t't étables. Extrait de la table des matières. - Le sujet à vol d'oiseau. - Des effets de l'air pur et de J'air vicié sur l'économie animale. - L'aé-

N• 5.

Sion, 10 Janvier.

1885-86.

ORGANE DE LA

• SOCIÉTÉ VA L AISANNE D'É D UCATION • Prière à ceux de nos souscripteurs dont l'abonnement pour ISS5·86 n'est pas encore réglé, de vouloir bien réserver un bon accueil au rem• b onrsement qui sera lancé avec le prochain o 0 •

LA COMPTABILITÉ A L'ÉCOLE PRIMAIRE (Suite et fin.)

Comme les gens qui rem uent l'or à la pelle sont assez rares à la campagne, et qu'ils ne sont pas nombreux à la ville, le compte de caisse serait bien inutile s'il ne s'agissait que de se rendre compte du résultat de la balance ; les espèces elles-mêmes seraient souvent plus tôt comptées : mais dans un ménage, un magasin, et surtout une administration publique ou particulière, il est nécessaire d'être constamment en état d'exhiber les détails du doit et de l'avoir, et la balance a de même sa raison d'être, afin de s'assurer qu'elle est d'accord avec la caisse elle-même, et qu'une main infidèle ne s'est pas rendue coupable de détournements. Quant au bilan, il est une seule classe de personnes qui puissent raisonnablement s'en passer: ce sont celles qui ne possèdent absolument rien. li est bon que le capitaliste, le propriétaire, le fermier, se rendent compte annuellement de l'état de leur fortune. Le bilan leur fera connaître si, pendant le cours de l'année, leurs affaires ont suivi une marche réellement prospère, ou s'ils ont écorné leur avoir : cet examen annuel ne saurait manquer d'exercer une salutaire influence sur l'avenir. Les exercices de comptabilité à l'école primaire pourraient être accompagnés de modèles de quittances et d'actes sous seing privé. Ces travaux auraient un double avantage, attendu qu'ils constitueraient aussi une étude de la composition. Je ne vois pas l'utilité de la rédaction de factures à l'école primaire. Les factures sont le fait de l'expéditeur de marchandises, et il serait difficile de trouver aujourd'hui des factures entièrement manuscrjtes ; elles sont en partie lithographiées. Ce travail, fait à la main, exigerait un temps considérable dont l'em~


S6 ploi ne serait nullement. compensé par des avantages équivalents soit ~ans la pratique, soit à l'école primaire. On peut en donne; une Idée dans les leçons de comptabilité. et celui qui rédigera bien une simple note ne sera pas embarrassé pour remplir une facture: il lui suffira d'en avoir un seul exemple sous les yeux au début de la vie pratique. C. W. Note de la rédaction. - Nous applaudissons aux excellentes instructions contenues dans l'article qui précéde. Avec l'auteur nous sommes parfaitement d'accord qu'il est impossible d'enseig·ner à l'école primaire autre chose que la tenue de livres en partie simple. Seulement nous avons une réserve à faire en ce qui concerne l'importance du journal. Ce livre, à notre avis, est le plus important de tous et le _seul qui puisse faire foi en justice. Il est évident que le Grand-Lwre est plus commode comme coup d'œil et résumé, mais le journal est plus important parce qu'il nous donne jour par jour toutes les opérations commerciales du négociant. En outre, pour que le journal fasse foi en justice, il faut : i 0 que le négociant soit inscrit au registre du commerce; 2• que chaque page du journal soit parafée par le notaire certificateur ou timbrée. Sans ces conditions, les livres d'un négociant n'ont absolument aucune valeur devant les tribunaux. Quant au Grand-Livre, la loi ne s'en occupe point. A propos de comptabilité, nous profitons de l'occasion pour recommander aux instituteurs qui voudraient introduire dans leur école une étude simple et rationnelle de la comptabilité de procurer à leurs élèves le Cours pratique de comptabilité, par G. M., en vente au secrétariat de l'Instruction publique, à Sion, au prix de 50 cent.

DE LA LE<JTlJRE (Suite et fin.)

Il est encore un autre point sur lequel nous voudrions attirer l'attention du corps enseignant et surtout de nos autorités scolaires supérieures. Nous voulons parler de nos mœnuels de lecture. Jusqu'ici on ne s'en est pas assez préoccupé, et sous ce rapport nos confédérés des cantons romands nous ont considérablement devancés. Tous ces cantons ont d'abord pour leurs écoles des livres de lecture de plusieurs degrés et destinés, non seulement à apprendre le mécanisme de la lecture, mais aussi à meubler l'intelligence de l'enfant en élargissant insensiblement son horizon au fur et à mesure qu'il grandit. Puis, comme l'intuition est un des plus puissants moyens de développer le savoir et de le fixer solidement dan~ l~ mémoil·e, leurs manuels de lecture sont pour la plupart enrJChts de gravures se rapportant aux sujets de la leçon. En est-il de même chez nous? Non, si l'on en excepte la Bible illustrée, qui doit nous servit': outre de livre de lecture, de manuel

67 d'histoire sainte. C'est à notre avis le meilleur ouvrage que nous possédions, et le Département de l'instruction publique a été heureusement inspiré en le rendant obligatoire dès cette année pour nos écoles. C'est déjà une amélioration importante définitivement acquise. Pour les commençants, nous avons, comme chacun le sait, l'Ami de t'enfance. C'est un petit livre qui traite de tout un peu, mais dont la plupart des chapitres ne sont pas du tout à la portée des jeunes intelligences. On en a dit à diverses reprises beaucoup de bi en, on en a même fait l'éloge sur tous les tous, et avec raison, puisque c'était le seul livre de lecture que nous avions qui ait pu être utilisé pour les comptes-rendus, car le Devoi1·s du chrétien, excellent livre d'ailleurs, ne se prête pas à ces exercices. Outre que notre Ami de t'enfance est trop difficile pour les débu tants, les gravures y manquent encore complètement. Voilà deux défauts qui font que ce petit livre ne possède pas toutes les qualités voulues pour être utilisé avec fruit. Il comriendrait beaucoup mieux: aux cours moyens qu'aux divisions inférieures. Ce manuel a environ 160 pages de texte et la Bible illustrée 277, en tout 337 pages. Or, comme en règle généeale nos enfants doivent fréquen ter les classes de 7 à 15 ans révolus d'après la loi, c'està-dire pendant une période de 8 ans et même plus, s'ils n'ont pas les connaissances voulues pour être émancipés. En supposant que chaque enfant reste une année en parcourant le syllabaire pour arriver à la lecture courante, il lui resterait encore sept ans pour parcourir et repasser les 337 pages de ces deux livres de lecture. On les finira et on les recommencera tant de fois dans l'année, et l'année suivante, qu'à la fin les élèves ne trouveront plus de goüt et plus de plaisir à les lire. De là ne peut-on pas conclure qu'il y a impérieuse nécessité à cc que notre canton soit doté d'au moins encore un autre livre de lecture. Pour les écoles de filles le manuel est tout trouvé, c'est la Fttt1J!I'C ménagère qu'il leur faut. Cet ouveage, d'un prix très modique, les initie peu à peu à leur future mission en leur donnant sur toutes les branches de l'économie domestique d'excellents conseils et de sages directions. Mais, pour nos classes de garçons, nous 11'avons pas la chance de trouver le gâteau tout prêt, c'est pourquoi pour le moment nous nous abstiendt·ons de recommander tel ou tel livre. Ici, la tâche de nos autorités supérieures est de s'enquérir de ce que font nos voisins,d'étudier leurs manuels en usage ct de se tenir au courant des progrès qui se réalisent en cette matière. Nous irons même plus loin, en demandant s'i l n'y aurait pas lieu d'ouvrit· un concours pour la confection de cet ouvrage dont le plan aurait été préalablement tracé. Dans


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tous les cas. la question mérite d'être étudiée et bien ml)rie. Notre conviction est qu'il nous reste encore beaucoup à faire à ce sujet pour arriver à un bon résultat. Pour fmir, nous nous résumerons en disant que le patois n'est pas la cause de tout le mal comme beaucoup le pensent. L'accent local nous fait bien plus de tort ; que les instituteurs le combattent donc avec énergie? Ce qui nous nuit surtout en fait de lecture, c'est l'abandon des commençants. Que les maîtres s'efforcent donc de leur vouer le plus de soins possible et ne les laissent plus languir deux et même trois ans devant le syllabaire. Reste enfin la question des manuels qui mérite une étude tout spéciale, car de l'outil dépend en grande partie la boune réussite de l'ouA. vrage. Note de la rédaction. -Nous estimons avec notre correspondant que quelques illustrations figureraient bien dans notre livre de lecture. Mais a-t-on également songé à l'augmentation de prix que cela entraînerait 1 Et ne se fait-on pas un peu illusion sur l'influence réelle que ces illustrations exercent sur la bonne lecture 1 N'y a-t-il pas bien des personnes qui lisent bien, très bien même, sans s'être jamais servies de livres ornés de vignettes 1 La vignette est-elle toujours la reproduction ou la traduction véritable de la pensée de l'auteur 1 Fort souvent les illustrations ne servent guère qu'à faire revivre l'une ou l'autre idée dans la mémoire de l'enfant, et même souvent elles sont pour lui un sujet de distraction. Quant à la valeur intrinsèque de l'Ami de l'enfance, elle ne peut plus être contestée. Des hommes compétents dans la partie ont examiné de près ce livre, l'ont comparé à d'autres en usage dans la Suisse romande, et l'ont trouvé excellent à tous les points de vue. Par les historiettes qu'il contient, ce classique est à la portée des commençants; il renferme en outre des notions sur une foule de connaissances qui, comme le remarque notre correspondant luimême, peuvent être utilisées par les élèves les plus avancés de nos classes. A notre avis, on ne remplacerait que fort difficilement ce livre par un autre mieux approprié aux besoins des classes de nos montagnes. Nous ne partageons pas non plus la manière de voir de notre correspondant, quand il dit que nos élèves n'ont pas assez de livres de lecture. Il en nomme deux: ce n'est déjà pas mal pour des élèves qui la plupart ne fréquentent l'école que pendant six mois. Il aurait dû mentionner un troisième livre, recommandé aux écoles depuis l'année dernière : nous voulons parler du petit Abrégé de l'Histoire de la Suisse, livre fort bien rédigé et tout à fait à la portée des élèves des divisions supérieures. Ce livre, lu avec attention, familiarisera les élèves avec les noms et les faits les plus importants de notre histoire nationale. De cette fa~on, les 337 pages se voient augmentées d'une centaine d'autres, très utiles et très attrayantes en même temps.

Quand il est question de lecture, plus fait qualité que quantité. Il importe extrêmement de bien faire lire, et non de faire lire beaucoup; il faut faire lire peu à la foi~, et y revenir souvent. Qu'on ne lise qu'un chapitre par leçon; qu on fasse reprend~e ch~que mot mal accentué, chaque lettre défectueusement prononcee, qu on fasse observer les pauses ; qu'on tienne à l'cccentuation des mots joua~t le principal rôle ; qu'on déshabitue les enfants de cette monotome somnolente si universellement répandue, et l'on s'apercevra qu'il ne nous reste pas à désirer des ouvrages plus nombreux. 11 est en revanche un autre point où nos idées s'accordent parfaitement avec celles de notre correspondant : c'est quand il parle des soins à donner aux commençants. Il nous semble que là il a touché bien juste. Nous aussi, nous avons acquis la conviction qu'on néglige trop les petits et les nouvea':lX arrivés en clas~e, et. surtout qu'on les nèglige trop longtemps. 81 les enfants savatent hre convenablement à neuf ou à dix ans (et il n'y a certes pas d'exagération à demander cela), ils ne l'oublieraient plus de leur vie, pourvu toutefois que de loin en loin ils reprissent cet exercice, ce qui ne manque pas d'arriver, vu que les enfants ne quittent l'école que beaucoup J?lus tard. Mais c'est parce que ces enfants n'ont jamais été formés a une lecture convenable qu'on voit dans les cours de répétition un certain nombre de sujets ignares qui font la honte des communes après avoir fait, pendant des années, le désespoir de leurs maîtres.

LES DICTÉES Jadis, la majorité des instituteurs, pour ne pas dire la presque totalité, prenaient un soin excessif à tenir secrète pour les élèves, ]a teneur des dictées qui devaient leur être faites. On semblait redouter que ces dictées nf' fussent pas affreusement émaillées 11e fautes d'orthographe de règles et d'usage. Y aurait-il aujourd'hui encore des maîtres si peu sensés pour suivre une pareille méthode? Et ces dictées comment étaient·el1es choisies? C'étaient tantôt des subtilités grammaticales qui ne disaient rien et apprenaient autant; c'étaient des descriptions scientifiques de contrées éloignées, tandis que l'élève se trouvait plongé dans une ignorance complète sur ce qui existait autour de lui, sur les connaissances élémentaires indispensables à tout citoyen. On noircissait du papier, on le couvrait de pâtés, on perdait son temps à estropier des mots que l'on ne comprenait pas, et à quinze ans l'on était presque aussi ignare qu'à sept: voilà le bilan de huit ans d'étude. Quel est le but des dictées ? C'est de graver dans la mémoire des enfants l'orthographe d'usage et de règles, de former en partie les élèves au style, et leur fournir des connaibsances vraiment utiles. Jusqu'à ce que nous n'ayons plus de meilleur choix à faire, excluons donc de l'école primaire la description du masto-

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don te, des ?caux-Rouges, même des habitants de la lune, etc. Nous Y. reviendrons plus tard, très tard même, c'est-à-dire quand nous n'aurons rien de plus utile à apprendre. Touchant l'étude de l'orthographe, un excellent conseil a été rlo~né dans le !J~an_uel des écolt3f de répétition. Il y est dit que l'étude pl'ea}~ble des _d1_ctces don~1e d e_xc~lle,n~s ré~ullats. Il est vrai que Je !1 ai pas SUIVI .~e cons~.J) , ma1s Je 1 at p1·eve;nu, c'est pourquoi je P~IS af~rm~r qu 1l a raison. Cependant il y a quelque chose de m1eux a faire encore. Dans les dictées étudiées l'élève n 'apprend guère que l'orthographe d'usage, attendu qu'il ne sc rendra pas toujours compte des accords, et dans les dictées étudiées tous les mots usuels ne ~~sscront P.as sous .s~s yeux. A part ces exercices il importe de fa~re une etude suivie du vocabulaire . .Mais l'étude seule de la physionomie des nwts est encore insuffisante ct de peu de yaleur s~ l'on n 'en comprend pas la signification générale et les acception~ dtfférentes: les mots sans le sens ne sont qu'un corps sans âme un squelette ou à peu près. ' Quand il éc~it, il ~st ?écessair~ que J'élève se rende compte des accords, et qu il réflechJsse et ra1sonnc. Les dictées seront donc étu?iées, n.on toutes faite~, mais d'après un canevas préparé au tab1eau nmr. Les mots qu1 constitueront la substance de ce canevas. ~eront les ~erbe~ et les _noms, et les adjectifs, adverbes, prépo~thons et conJonctions presentant quelques difficultés orlhograplnq.ues; .les verbes y ~er~nt écrits à lïnfinitif présent, les noms au smguher, et les adJectifs qualificatifs au masculin sinO"u]ier. Ce canevas sera copié par l'élève, ou du moins il en sera f~t une étude raisonnée, sous la direction du maître touchant le sens et l'orthographe. La dictée aura lieu le lende~ain mais non dans le cahier où se trouve le canevas afin que J'élè've soit obligé de graver dans sa mémoire ce qu'il aura copié la veille. . La dicté~, épelée par le maitre et corrigée à mesure par l'éleve, est m1se au propre pour le lendemain. Ce nouvel exercice contribuera à faire retenir à l'élève l'orthographe ct le sens des mots, ainsi que les tournures, c'est-à-dire le style. Des leçons orales sur les mêmes matières affermiront encore les connaissances acq?is.es ; elles redresseront en outre les expressions incorrectes ct dJSSlperont de nouvelles obscurités. A part les dictées étudiées et roulant sur les connaissances · usuelle.s, l~s sujets de compositions traités précédemment ne pourraient-Ils pas avantageusement servir de texte dans les dictées orthographiques? Si la répétition est J'âme de l'école ces exercices ont le droit d'être bien accueillis sous forme de dictées

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car trop souvent il ne suffit pas d'avoir une fois vu un seul mot, entendu une expression pour se les approprier. Comme à elles seules, les dictées et les compositions n'apprendront qu'imparfaitement la langue, nous devons leur adjoindre, comme auxiliaire puissant et indispensable, l'étude raisonnée du vocabulaire. Les matières à étudier dans chaque leçon sont écrites au tableau noir, copiées par les élèves, et suivies d'exercices calligraphiques afin d'occuper immédiatement les élèves les plus habiles ou les plus pressés. A mon avis, l'étude du vocabulaire devrait se faire par familles de mots plutôt que par ordre alphabétique ou de toute autre manière. Comme la dictée et la composition ont entr'elles des rapports intimes, je me propose, dans un prochain article, de dire quelques mots de cette dernière : j'ai la conviction que quelques instituteurs y trouveront du bon et en feront leur profit, car il faut avouer que, du côté de la méthode, cette branche est peut-être la plus difficile à enseigner et aussi la plus pénible. C. W.

L'enseignement simultané de la lecture, de l'écriture ct de l'ortbograDhe. De l'enseignement simultané de la lecture, de l'écriture et de l'orthographe. -Avantages; inconvénients possibles. (Suite et fin.)

Nous ne contestons pas la tendance contre laquelle s'élève notre interlocuteur supposé : nous la déplorons pour notre part ; mais c'est là un abus et une exagération, une continuation inintelligente de la méthode dont nous uous occupons. Oui, il faut que, quand l'heure en est venue, par exemple dans les cours moyens et supérieurs, les études se divisent et se spécialisent ; que la lecture, l'orthographe, l'écriturP. aient chacune leur plar.e à part, en ne conservant tout au plus que quelques points de contact. Mais au moment où nous plaçons, c'est-à-dire au moment où l'enfant se présente à nous comme une table rase, tabula rasa, disaient jadis les philosophes, rien ne s'oppose à ce que l'enseignement soit pour lui quelque peu synthétique, et cela pour les raisons que nous avons données plus haut: il ne faut point Je rebuter, il faut donner satisfaction à son besoin de changement et d'activité, il faut profiter de son heureuse facilité à retenir Jes signes pour les multiplier autant que de besoin, pour le familiariser tout d'abord avec les signes de la lecture et de l'écriture, pour l'accoutumer à les distinguer, à les reconnaitre et à les reproduire. Un inconvénient plus sérieux : le manque d'accord entre les méthodes de lecture P-t d'écriture. Une méthode de lecture ration-

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nelle veut que l'on commence par tels éléments une méthode d'écriture rationnelle par tels autres · par exemple d'une part ]es sons doivent précéder ; de l'autre,' les articulat.i~ns ou leur~ lignes génératrices; il serait tout aussi impossible de mettre d'a.ccord ~n pr~fess~ur de lecture et un pt•ofesseur de calligraphie qu un maitre d cscnme et un maître de danse : le premier veut commencer par tels mouvements, le second par tels autres ; tous deux prétendent prendre pour guide la nature et la logique, et il se trouve que.c~aque ar~, nat~rellement et logiquement, réclame une marche dtfferente, smon mverse. Qui cédera? Dans l'espèce ce sera l'écrit~re. Impo:te-t-il donc à un si haut point qu'elle dé~ bute par des lignes drmtes plutôt que par des lignes courbes par des pleins plutô~ que. par des déliés, par des obliques plutôt que par des perpendiCulaires, etc.? L'enfant n'est pas logique, ou, s'il J'est, ce n'est .ra~ à notre manière, lui qui, d'emblée et sans attendre les pnnc1pes, charbonne d'instinct des maisons des anima~;x: ~u ses camarades d.ans leur entier. Au surplus, la lecture et 1 ecnture peuvent se fmre de mutuelles concessions et quelques sacrifices, ne s'astreindre ni l'une ni l'autre aux principes rigoureu~ si c~ers aux auteurs de méthod,es. Au surplus encore, on peut et lon doit souvent supposer que 1enfant s'est exercé à l'école maternell.e ou à !'école,.en~antine, aux éléments du des'sin ; qu'il a assoupli sa mam, qu Il s est exercé à tenir un morceau de craie un crayon, peut-être une plume. et à les faire mouvoir dan~ divers sens suivant sa vo~onté. S'Ü en a été autrement, on peut combler. cette l~cu~e et lm ~endre cette avance par des exercices appropnés. Qm sait? peut-etre, comme le veulent certains pédagogues, peut-on commencer avec lui par l'écriture. Encore. u~ inconvén.ient, .ou plutôt une objection, moins sérieuse que la precedente, _mms .qm a pourtant sa gravité: l'étude simultanée de la Jecture, .de l'écriture et de l'prtbograpbe sera longue: apprend~e a conna1tr~ les so?s, les articulations sous plusieurs formes, a les tracer, a en fa1re usage pour la reproduction des syllabes, des mots, des phrases, n'est pas une petite affaire· il faudra pour cela du temps, beaucoup de temps. - Nous le v~u­ lon~ hie~ , quoique les praticiens prétendent le contraire. Mais au moms, SI la marche est longue. elle est sùre féconde en résultats et cela doit suffire. ' ' En quittant la petite classe, les enfants savent lire dans les imprimés ; ~ls sont en état de déchiffret· leur propre écriture, celle du mmtre et celle de leurs camarades soit sur un cahier soit au tableau noir, de ~aire une petite dictée' sans trop estropie; les mot~ usuels ; peut-etre même ont-ils quelques notions de grammaire acqlllses comme au vol dans les entretiens et les

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échanges d'idées avec leur maître. Quelles immenses ressources pour commencer ou plutôt pour suivre leur instruc~ion dans tous les sens 1 Autrefois, nous avons entendu des wstituteurs. -: et des meilleurs - crier bien haut: • Quand un enfant sait hre, il est sauvé. • lis se Lrompaient, les hraves gens : quand un enfant savait lire, c'est-à-dire quand il avait passé six !D?is! un an, .que~­ quefois plus, à de rebutants exercices de lectu:e, 11 e~t ... amom~r1, atrophié, souffreteux au moral et au physique, .a tout. le m,om.s dégoûté de l'école. Par la méthode que 1on précomse auJourd hm, et qui est en train de faire son tour de France... , .du mon~e, parait-il, l'enfant est vé.ritablement sauvé : ~~ a fr~nch1 les, ré~Ifs, les écueils, les syrtes : Il peut voguer à plemes voi~es sur 1O~ean. Vraiment oui, sur l'Océan, ô correcteur puriste qu1 me souhgnez cette figure comme trop hardie et d'un goût douteux, car notre pauvre instruction primaire s'est tellement étendue dan~ ces derniers temps qu'on peut dire qu'elle est une mer sans rtvage. (Manuel gén.)

Les relations de l'instituteur avec le11 parents.

L'Instituteur doit s'efforcer d'acquérir, de gagner l'entière confiance des parents ; pour cela, il aura avec eux quelques relations qui, du reste lui seront agréable~. Ces re~ations ~e seront ~epen­ dant pas trop fréquentes, ce qm pourratt étabhr une espece de familiarité qui nuirait à son autorité et diminuerait le respect que les parents et leurs enfants doivent avoir pour lui. Le régent doit se montrer affable, prévenant, sincère à l'égard des parents; il méritera et gagnera leur haute estime en se montrant d'une impartialité complète, en ayant un gra?d am?ur d~ l'ol'dre et un dévouement absolu aux enfants dont 1 éducatiOn lm est confiée. Ii écoutera avec complaisance leur manière de voir au sujet de l'éducation de leurs enfants, et saisira cette occasion pour leur suggérer, s'il y a lieu, des moyens plus efficaces pour atteindre le but qu'ils se proposent. S'il se trouve dans la nécessité d'user de mesures disciplinaires extraordinaires, il en avel'tira les parents et les engagera à l'aider, de leur côté, autant que possible, à corriger l'enfant de tel ou tel défaut ; les parents ne le refuseront pas, et la correction en sera plus efficace. E. S. A PROPOS D'ÉDUCATION (Suite.)

A Marseille., on mange beaucoup d'oranges et l'on n'a pas tort, car elles y sont bonnes, elles y sont à bon marché, et la sante s'en

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74 tro~ve bien. Mais, en mange~nt le fr~it, chemin faisant, dans la rue, on Jett~ les peaux sur le pave, et ceCI ne vaut pas; on ferait mieux de les Jeter dans les bouches d'égoût qui ne sont pas rares, ou bien encore de les mettre, dans s~ poche qui n'en sentirait que meilleur, ou de les rapporter a la maison. Ma1s quoi ! il est bien plus simple et plus commod~ d'en _semer les m?rceaux sur son passage, advienne que .pourra. ,?r, 1l adv~ent que mamt passant distrait ou pressé met le pied sur. l ecorce, f?hss~, tombe et se blesse, ou même se casse un bra,s, u~e J.a'!lbe. Ma1s, dira-t-on, c'est aux passants à prendre garde ~t a V~Ir o~ Ils m_archent. D'~ccord ; cependant, il ne serait pas mal, Il serait meme bien et ~haritable de prévenir les accidents qui peuv_ent par notre faute arriver au prochain, surtout quand il en coûte SI peu. Nous devons pardonner aux autres d'être étourdis ou préoccupés ; nous de.vons.~dmettre qu'on peut avoir à courir; nous devons surtou_t convemr qu 1l y a des gens qui, pour leur malheur, ont la vue f~Ible, .~t qu elques-u~s même qui n'y voient pas du tout. Ironsnous Ju.squ a, dœe: tant pts pour les aveugles 1 Eh bien, lon peut cependant être cruel par défaut de précaution to~t comme on arrive à être homicide par imprudence. Que de chose~ qui sont, ~om~e cel~e-là, insif?niiia!:tes en elles-mêmes et en appar~nce, mais qui devien?-ent smguher ement importantes si l'on veut b1en _r~garder aux consequences! En tout, comme dit le poète, il faut considerer la fin, et, si la prévoyance est bonne et louable pour nousmêJ;tles, ell,e est J;tleilleure encore pour nos semblables. On n'a pas tous les JOurs 1 occasiOn d'accomplir un acte de haute vertu de dèvoûment et d'abnéga.tion. La. vie n'est après tout qu'une suite, un tissu de menues actiOn.s, ~ats dans lesquelles on trouve l'occasion d'appliquer les grands ~rmCipes de la morale, pour peu qu'on veuille bien se donner la peme ,de trouv~r le lien qui les rattache à ces principes. Jeter une peau d orange~ est pas assurément un crime, mais cela peut c_ause~. un malheur, et, SI l'on se place à ce point de vue, la précautiOn s Impose et devient un devoir. De~nièrement je me promenais dans un admirable vallon · c'était au prmtemp~ ; tout éta~t en fleurs. Un cytise attire mes ;egards. ~ous connaiss~z ce r~vissant arbuste aux grappes d'or qui pendent l~gères et g.r~Cieuses a ses svelt~s !a~eaux. Arrivé au pied, je vois 1 ar~re mutile ,i une branche giSait a terre avec un reste de fleurs fanees ou fou~ees; une bande d'enfants s'éloignait en chantant, des fiel!rs a~x mams et sur la t~te . C'est bien de cueillir des fleurs ; au ~oms n.est-ce ~as mal; mais casser la branche pour avoir des fleurs n Y a-t-d .~as 1~ quelque c~ose .?omme de l'ingrat_itude, n'est-ce pas ~~ act~ d Imprevoyance, d ég01sme et de barbarie~ Oui, il y a de lmgratltude, car c'est rendre le mal pour le bien. Les arbres nous ressemblent un peu ; comme nous ils naissent ils vivent ils meurent · ' ' charment ' comme nous I'l s sont bons ou mauvais · vivants ils nous ~ous do?-nent de _l'ombre et des fruits; morts, Üs nous r échauffent: Ils sout~ennent, Ils meublent nos maisons. S'il y avait une Société p~otectrice des .~rbres, dussé-je faire sourire, j e le dis, j'en serais. C est un acte d Imprévoyance ; car les fleurs renaissent, mais les

75 branches ne repoussent pas ; c'est un acte d'égoïsme, car on prive les autres du plaisir qu e l'on a g-oûté soi-même; c'est de la barbarie, car le propre du barbare, c'est de ne pas sentir la beauté, de ne pas la comprendre, et de détruir e les belles rouvres de la nature, comme les chefs-d'œuvre des arts. En voyant cette branche étendue et souillée, je songeais au mot de 1\Iontesquic u ; parlant du despotisme, il dit: « Les despotes sont comme les sauvages de l'Amérique qui coupent l'arbre pour avoir les fruits. »Nos petits sauvages d'Euro pe, déj à frottés de civilisation, s'étaient contentés de casser la branche pour avoir des fleurs. Voilà dira-t-on, de bien grands mots pour une petite chose : j'en convien~ · mais le respect des belles choses est un sentiment délicat, et l'éduc~tion doit développer ces sentiments que j'appellerais, puisque le sujet, m'y invite, les fleu rs de l'âme;_ elle doit_ aussi hab!tuer les enfants a prévoir les conséquences posstbles, meme lontames, d'actes insig nifiants ou indifférents en apparence. En r éalité, il n'y a rien ou presque r ien d'insignifiant dans ce monde. Nous sommes si nombreux sur cette planète et nous sommes si près les uns des autres, que nous ne pouvons, pour ainsi dire, nous mouvoir sans être exposés à heur ter ou à froisser le prochain. C'est notre devoir de r egarder autour de nous, et de faire en sorte que nos mouvements ne gênent et ne blessent pas nos semblables. (A suivre.)

La crainte et la peur. Un instituteur disait, l'autre jour, devant moi, à un autre instituteur : «Mes élèves me craignent ; les vôtres ont peur de vous.» .Te mc suis souvenu de ce mot qui m'avait frappé, en lisant l'autre jour une phrase très j uste de M. Jules Simon, dans son éloge de Mignet: «La langue française est la langue du bon sens et de la logique ; c'est un instrument admirable .... Elle n'est pas indigente comme on l'en accuse; il n'est pas une nuance de la pensée ou du sentiment qu'elle ne pui sse rendre.» Et j e me suis mis a r echercher d'où pouvait venir cette nuance de pensée et de sentiment qu'a si bien rendue mon instituteur quand il gourmandait son collègue. Evidemment, il y a des cas où, dans la pensée de ceux qui parlent - j'entends de ceux qui parlent bien, - craindre et avoir p eur, peureux et craintif, crainte et peur ne se distinguent point. On dira: Je crains ou j'ai peur de lui {aire du mal indifféremment. Il n'osait voyager, craintif au dernier point, dit la Fontaine: crainti{, c'est peureux, ou du moins je ne saisis g uère de distinction. Cet animal est triste, dit-il encore en parlant du lièvre, et la crainte le ronge. La crainte, c'est la p eur,· c'est si hien la peur que plus loin la Fontaine mettra ces pensées dans le raisonnement du lièvre : Corrigez- vous, dira quelque sage cervelle : Eh 1 la peur se corriget- elle ? - La peur, cette fois, pour la crainte. Et pourtant, à presser les mots, et à y mettre intention, on trou-


76 vera une nuance. li le faut bien, car, sans cela, on ne comprendrait pas comment il se fait qu'on puisse dire : la crainte de Dieu, la crainte de l'opinion, des lois, de nos ·parents, d'un supérieur, et non la peur de Dieu, la peur de l'ùpinion, etc., ce qui aurait un tout autre sens. li n'y a pas là seulement une différence de degré; les mots, pris dans toute leur force, ne disent pas de même. Crainte a quelque chose de plus intellectuel; peur, quelque chose de plus sensible même, de plus matériellement sensible. La crainte résulte d'une vue de l'esprit ; la peur est un état passionné, spontané, à peu près irrésistible, un trouble de l'âme qui souvent se montre au dehors. Si l'on voulait raffiner, on dirait que la peur poussée à l'extrême produira la frayeur, l'effroi, l'épouvante, qu'elle fera palpiter le cœur, dresser les cheveux ; qu'on pâlira, qu'on s'évanouira de peur ; tandis que la crainte produira l'humiliation, l'anéantissement, ou encore le respect, la vénération ; qu'elle déterminera à la résistance ou contrairement à la fuite, etc. On a peur de l'inconnu, de l'obscurité, des forces aveugles de la nature; on craint un danger qu'on a prévu, qu'on a vu venir, dont on a calculé les chances. Peur suppose faiblesse ; crainte implique r éflexion . Le marin craint la tempête qu'il voit venir; il n'en a pas peur, puisque nous le voyons en affronter tous les jours la terrible éventualité. Et nous voici arrivés au mot de mon instituteur, car c'est bien moins de langue qu'il s'agit ici que de pédagogie. Avoir peur de son maitre, c'est se sentir instinctivement troublé devant lui comme devant quelqu'un de plus grand que soi, de plus fort que soi, de plus violent que soi, qu'on ne connaît point ou qu'on connaît mal, dont on ne peut apprécier ni mesurer d'avance la manière d'être et d'agir, mais qui parait redoutable, fait pour donner du mal, dont les yeux, dont le bras, dont toute la personne inspirent le désir de se rapetisser, de se dérober et, s'il était possible, de disparaître. Les maîtres qui inspirent ce sentiment-là sont, lp'âce à Dieu, très rares aujourd'hui, et je veux croire que celui a qui s'adressait mon instituteur subsiste comme une exception. Rares, très rares aussi sont les écoles où, quand on voit venir le maitre, on se cache la tête et on courbe le dos, comme quand il tonne. Craindre son maitre est tout autre chose; c'est savoir, c'est avoir éprouvé par soi-même ou par autrui qu'il sait, je ne veux pas dire frapper, mais punir; c'est par suite ne pas se sentir à l'aise devant lui quand on n'a pas la conscience bien nette, quand on n'a pas bien fait ou qu'on est disposé à ne pas bien faire. D'aucuns disent qu'à l'école comme ailleurs, cette crainte-là est le commencement de la sagesse. Ont-ils raison, et faut-il que, non involontairement, mais sciemment, on redoute le maître 1 Vous allez me répondre qu'il vaudrait beaucoup mieux qu'on l'aimât, et j e serai volontiers de votre avis. A une condition, c'est que vous m'appreniez le moyen de rendre la justice toujours aimable. Elle l'est, quand elle rend témoignage du bien, elle l'est quand elle reconnaît et qu'elle r écompense l'effort ; quand elle soutient, quand elle encourage, quand elle compatit, car

'7'7 il faut qu'elle aille jusque là, au moins la justice scolaire, que je me figure comme vous paternell.e, ~aternelle, ta_nt que vous voudrez. Mais il fant qu'elle reste la JUstice, c'est-a-dire, avec tous les tempéraments d'indulgence possibles, qu'elle rende à chacun ce qui lui est dû. Et il est dû du mal à qui a mal fait. Je ne veut pas finir sur ce mot trop dur. Un empereur romain, je crois, disait en parlant de ses soldats ou de ses sujets : « Qu'ils me haïssent, pourvu qu'ils me craignent l » L'instituteur doit dire, lui, quand il s'agi.t de ses enfants: « Qu'ils me c~aignent, . mais qu'ils m'aiment auss1 l »Les deux choses ne sont pas mcompat1bles, quand on ne les a pas gâtées. (Manuel gén .) V AB.JBT:ÉIS LE VALAIS HISTORIQUE

Sous ce titre nos lecteurs trouveront, joint au présent numéro, un supplément qui les entretient d'un ouvrage, auquel nous ne pouvons que les engager à souscrire en raison de l'intérêt qu'il offre, pour nous surtout Valaisans. La préface par laquelle il s'ouvre et que nous donnons ci-après, résume très bien le caractère de cette nouveauté, en même temps qu'elle constitue une belle page qui nous dispose à la lecture de l'ouvrage en piquant notre curiosité. ~réface

de M. l'abbé Gremaod

En remontant la vallée du Rhône depuis Martigny vers la source de ce ieuve, le voyageur est frappé par le spectacle de nombreuses ruines d'an· ciens châteaux. Plusieurs ont bravé les injures du temps, et étalent encore fièrement leurs murs et leurs tours que les siècles ont découronnés sans pouvoir les abattre entièrement. Les œuvres des générations héroïques du passé se mêlent harmonieusement aux splendeurs d'une nature dont le pittoresque égale la grandeur. Instinctivement la curiosité se réveille A cette vue, et le savant comme le p&tre interrogent les souvenirs du p assé. Leur imagination remonte le cours des âges et redonne la vie A ces demeures, témoins de tant de scènes brillantes et terribles. Peu A peu la légende les a envahies comme les plantes et les arbustes qui serpentent sur leurs murs. La curiosité cependant est loin d'être satisfaite. Les légendes n'offrent que des tronçons en quelque sorte de l'histoire; elles ne déroulent ni l'origine ni la suite des faits. Elles se rapportent à quelques épisodes plus frappants dont le souvenir seul s'est perpétué. Cependant on désire connaltre les familles qui se sont succédé, les faits qui se sont passés, les catastrophes qui ont causé la ruine. Malheureusement cette curiosité ne peut pas toujours être satisfaite. En Vallais, comme dans une grande partie de la Suisse, les chroniques anciennes manquent : celles qui ont été rédigées postérieurement sont elles-mêmes trop brèves, et les quelques détails qu'elles contiennent sur les temps anciens méritent trop souvent peu de confiance. C'est dans les chartes et autres do· cuments de même nature qu'il faut chercher les renseignements, mais on ne peut pas s'attendre Ay trouver une histoire suivie et encore moins complète de ces antiques chAteaux. Cependant, en les compulsant avec soin, en recueil· lant tous les détails qu'elles contiennent, eu coordonnant ces derniers, comme aussi en étudiant les ruines elles-mêmes, leurs caractères architectoniques, leur plan et leur situation, il est possible d'arriver à reconstituer leur his·


78 toire, au mo~s po~ les plus i~portants de cea monuments. D'autres par C?ntt:e, de momdre Importance, n ont laissé presque aucun souvenir, et leur histoue restera probablement toujours inconnue. L'histoire des châteaux du moyen-âge forme une partie des plus importantes de l'histoire de cett? période. La féodalité, si vive et si forte alors, ne peut se ~onserver et _se develoi>per ~u'à l'ombre de ces remparts et de ces tours qm font sa pmssance, soit qu un seigneur ait à. se défendre contre un vo~sin ~mbit~eux, soit _qu'il doive réprimer les tentatives d'indépendance de suJet~ _1mp~tients d:U JOUg sous l_equel trop souvent ils gémissent, ou d'une condition mcompatible avec les Idées de liberté que les institutions communales répandent rapidement, à partir surtout du XIII• siècle. A cela joignons les tendances dos vassaux à se rendre indépendants de leurs suzerains; retranchés dans leurs châteaux forts ils bravent l 'autorité de cee derniers, et ils réussissent souvent à. réduire l~ sujétion féodale à un lien purement nominal. De là. troi~ genres de luttes dont les châteaux sont le théhre ; les guerres entre suzeram _et vassal, guerres privées de seigneur à seigneur, et celles que nous pournone appeler communales, entre seigneur et communes. Ces lu~te~ nous les trouv?n~ e_n V allais comme dans les autres pays, et cela aussi bten dans le V allais episcopal que dan& le V allais savoyard. Elles y présentent cependant un caractère particulier de violence qui tient avant tout à l 'âpreté et à. l_'énergie que l'on rencontre dans le montagnard habitué à. lutter contre les difficultés de la vie au milieu d'une nature sévère et presque sauYage. De bonne heure nous y voyons les roturiers, conscients de leur force, aspirer à. la ~iberté individuelle et politique et diriger tous leurs efforts vers ce but. Lee seigneurs féodaux trouvent en eux des adversaires persévérante et achar.née, et si dans le Bas-V allais plusieurs chA.teaux furent détruits dans les guerres contre la Savoie, dans le Haut-Vallais c'est sous les coups des hommes des dizains que la plupart s'écroulent. L'histoire des châteaux du V allais est donc l'histoire du pays lui-même pendant la période féodale jusqu'au triomphe des communes. Alors on peut dire que leur règne est passé, et ceux qui n'ont pas été détruits ne jouent depuis lors qu'un rôle tout à fait secondaire. Ce rapide coup d'œil suffit pour montrer l'importance du travail de M. Rameau sur les châteaux du V allais, et c'est avec plaisir et profit que le lecteur le suivra depuis les bords du Léman jusqu'aux sources du Rhône en s'arrêtant plus ou moins longtemps dans les châteaux 1 les tours et les ~ai­ sons fortes qui se rencontrent en si grand nombre sur l es rives du Rhône et les derniers contreforts des Alpes. L'auteur a recueilli et coordonné tous les détails conservés dans les documents; il fournit aux étrangers et aux gens du pays des renseignements ou nouvearu: ou peu conn~a s~r ces intéressants débris d'un autre âge. . Les ya~laisans ~n pa~t~culier apprendron~ à mieux connaitre leur pays, Je ne dirai pas à mieux 1 atmer, car leur patriOtisme est ancien comme leurs montagnes et solide comme leurs rochers. L'ounage de M. Rameau servira en même temps d'explication aux vues photographiques que publie M. Galerini à. Sion. Ces vues conserveront le souvenir de monuments sur lesquels l e temps continue à exercer son action destructive. Publiées avec la plus scrupuleuse exactitude elles l aisseront aux générations futures l'image fidèle de l'état dans lequel ils sont actuellement. Fribourg, ce 25 août 1885. L'abbé J. GREMAUD, professeur.

Ceux de nos lecteurs qui désirerai ent r ecevoir l'ouvrao-e recommandé ci-haut, peuvent se le procurer également au1n·ès d~ l'éditeur de l'Ecole primaire, et pour le môme prix, soit 2 fr . 50.

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Echos des conférences.

On nous écrit d'Evolène : Le 17 décembre é?oul_é, se trouvai_t r~unie à St-Martin la première conférence annuelle des mstitutew·s du district d'Hérens. Elle était présidée par l'I~specteur t_itu~aire, M.. Fabien Moos, notaire à. Ayent. Le personnel enseignant du distriCt y était au complet. Ont daigné honorer cette réunion de leur présence: MM. Farde!, Rév. Doyen du décanat Follonier Rév. Curé d'Evolène, Beytrison, Rév. Curé de St-Martin, et le; membres' du conseil communal de cette localité, président en tête. Plusieurs bourgeois de la même commune prouvèrent aussi, par leur sympathique présence tout l'intérêt ~u'ils portent~ la cause de pnstruct!on popul~r~. C'est là u~ exemple que 1 on aime à. Citer, et que 1 on verrait avec plaiSir se propager dans maintes locali~és où l'indifférence en matière scolaire semblerait encore quelque peu enracmée. Après une courte prière suivie d'un chant patriotique1 M. l'Inspecteur adressa d'~imables parol~s de bienvenue à. toutes les personnes présenteR. Le secrétaue donna ensuite lecture du compte-rendu de la réunion qui préc~da l'~ssemblée général~ de Monthey, lequel fut approuvé après une courte discussion à laquelle prn-ent part M. le Rév. Curé d'Evolène M. P. Mattrll instituteur au dit lieu, et le secrétaire soussigné. ' ' Le temps dont il était encore permis de disposer n'étant pas suffisant pour entend~e la lecture de tous les travaux sur la question à l'étude qui était celle-ct : «_Importance d'wne bonne discipline à l'école primait·e et moyens de l',.btemr •. quatre compositions seulement, désignées par le s~rt furent entendues. Elles captivèrent tout particulièrement l'attention de l'a~ditoire et causèrent une légi~ime e~ ~g~é~ble i~p_ression pour la manière soigné~ avec laque~l~ elles ava~e~t éte red1gees, amsi que pour la justesse et l'abon~an?e des Idees. Ce qw s est vu rarement jusqu'à. ce jour, c'est que de jeunes mst1tuteurs ont présenté des travaux dont la paternité n'aurait pas été dédaignée par ~e.s yétéra~s mêmes de l'enseignement ; c'est un honneur dont une partie reJ~Ilht sur l école normale qui a formé ces jeunes maUres. Ayant ensmte procédé à. la nomination du vice-président et du secrétaire pour la nouvelle période scolaire, ce dernier fut confirmé dans ses fonctions et .!If. P._ Mattre1 in~tituteur à Evolène, ayant demandé à être remplacé, M: Jean Q~m~doz, mstituteur aux Haudères, fut appelé à. la vice-présidence. ~es mstituteur~ des districts de Sion et d'Hérons devant être réunis au pnntemps procham dans une même conférence le choix de la localité est a~andonné, comme .d~ droit, à MM. les instituteu;s du district de Sion, ceuxCI ayant acc_epté precedemment de se rendre dans le district d'Hérons · mais Nax _fut dés1~é! pour la prochaine année scolaire, comme lieu de la pr~mière réumou des mstttuteurs de ce dernier arrondissement. Vu _l'heure avancée, et les pressantes sollicitations de l'agréable fumet qui partait du presbytère, cette première séance ne fut close que pour en ouvrir ~e au~re, ,en .c~ .moment p~eine d'attrait, quoique d'un tout autre genre. L entram, 1 actinte des conVIves, et la satisfaction peinte sur leurs traits prouvèrent. à. ~otre exc~llente cuisinière que nous savions apprécier de réeU: tal~nts cuhnaues. Aussi, une triple salve d'applaudissements lni fut adressée à titre d'hommage, dès que messire Gaster eut recouvré sa vieille bonne humeu~, ensuite de ses exigences on ne peut mieux satisfaites. Plusieurs toasts furent portés : d'abord à la patrie, et ensuite à. différents. personnage~ dont les noms ne sauraient être oubliés, surtout dans les réumons pédagogiques. Bientôt les convives se séparèrent pour suivre des directions différentes et rentrer dans leurs pénates, où il leur sera difficile d'oublier l'aimable et si


généreux accueil de li. le Rév. Curé Beytrison. Le meilleur souvenir nous restera aussi des excellents magistrats et de la bonne population de StMartin. C. W.

BIBLIOGRAPHIE LE JEUNE CITOYEN

Tel est le titre d'un journal destiné aux jeunes gens qui se préparent aux examens de recrues. Paraissant à Lausanne deux fois par mois, de novembre à mars, le Jeune citoyen est entré dans sa 2m• année avec le numero du 1er novembre dernier. Son prix d'abonnement, qui est d'un franc seulement, permet à cette petite publication de se faire une clientèle non seulement auprès du corps enseignant, mais chez les jeunes gens auquels elle s'adresse plus spécialement. L'année dernière déjà nous aurions voulu souhaiter la bienvenue au Jeune citoyen, mais nous n'avons pas cru pouvoir le faire en raison de certains articles publiés dans cette revue. Depuis nous avons appris avec plaisir que la rédaction, devenue plus circonspecte, avait pris ses mesures pour ne plus donner prise aux critiques dont quelques feuilles catholiques se sont fait les interprètes. C'est de source certaine en effet que nous savons que le comité de rédaction du Jeune citoyen est aujourd'hui composé de manière à inspirer toute confiance à des instituteurs catholiques, et qu'il veille avec soin que rien de froissant n'y paraîsse pour leurs sentiments et leurs convictions. Dans ces conditions et aussi longtemps qu'il en sera ainsi, nous ne marchanderons pas notre appui et nos sympathies à un journal appelé à rendre des services à la cause de l'instruction populaire. Le Jeune citoyen fournit des lectures intéressantes et variées. On aura une idée de son programme par le sommaire ci-après de ses deux dernières livraisons : N• 4. - L'intelligence et l'instruction. - Le drapeau suisse.- La société sous Pierre de Savoie. - Minéraux exploités en Suisse. - Agriculture et Industrie. - Le tressage de la paille. -- Lecture. - Composition. - Arithmétique. - Comptabilité. - Géographie. - Histoire. - Instruction civique. N• 5. - Les machines. - Minéraux exploités en Suisse. - Lecture. Composition. - Arithmétique. - Géographie. - Histoire. ·- Instruction civique.

On s'abonne à la librairie F. Payot, à Lausanne. Errata. - Un de nos abonnés nous signale le fait que des réponses faus· ses ont été données à quelques problèmes (examens de recrues), publiés dans un précédent n•. Les inexactitudes relevées concernent les questions (Il• série), 3 (V• série), t (VI• série), 1 (VIII• série) et 3 (X• série). - Les 1 chiffres qui nous sont indiqués comme justes sont respectivement: 6360 bi. ; 5~99 fr. 75; 724-. 5 gr.; 29,680 fr. ; 1309 fr. 05. Prière à Mill. les instituteurs de prendre bonne note de ces corrections.

ration: les portes et fen~tres, barbacanes et ventilateurs. Dispositions particulières aw: diverses espèces: les dimensions intérieures, encore les portes et fenêtres, de l'aire des écuries, le plancher supérieur des écuries, arrangement intérieur et ameublement des écuries, les séparations, les boxes, établissements spéciaux, la température des écuries. Les étables de l'espèce bovine : l'aération, l'aire des étables, les dimensions et l'aménagement intérieurs, les boxes, règle d'hygiène générale, établissements spéciaux. 2• partie. - Les be1·geries: de l'habitation en plein air, le parc des champs, le parc domestique, les abris brise-vent. -- De l'habitation couverte : conditions particulières à l'établissement des bergeries, les portes et fenêtres, l'aération, les bAtiments, les aménagements intérieurs, auges et rA.teliers. - La p01·cherie : les conditions spéciales, la construction, les portes et fenêtres, les aménagements essentiels, lee auges, dispositions particulières de l'ensemble.- Les habitations de la basse-cour: l'habitation du dindon, l'habitation do l'oie, la demeure du canard, le colombier et la volière, la faisanderie. H ygi ène et de Dl4>decin e o5oelle (Guide pratique d'), complété par le trai-

tement du choléra épidémique, par Victor

LUNEL.

1 volume . . . . . . . 2 fr.

Ce livre no s'adresse à aucune spécialité de lecteurs et convient à tout le monde. Il se subdivise en hygiène privée et en hygiène publique. Dans la première partie, l'auteur examine dans quelle mesure l'homme qui veut conserver sa santé doit, selon son Age, sa constitution et les circonstances dans lesquelles il se trouve, user des choses qui l'environnent et de ses propres facultés, soit pour ses besoins, soit pour ses plaisirs. Dans la seconde, il s'occupe de tout ce qui concerne la salubrité publique. Un chapitre spécial est consacré à la médecine des accidents. Saule (Guide pratique de la culture du) et de son emploi en agriculture, notam· ment dans la création des oseraies et des saussaies, avec un appendice sur la culture du ros~au, par M.·J. KOLTZ. t volume avec 35 figures dans le texte . . , . 2 rr.

Ce travail a pour objet de faire ressortir les avantages que procure la culture du saule dans les terrains qui lui conviennent, et qui, le plus souvent, ne peuvent être rendus productifs qu'à l'aide de cette essence ; .M. Koltz donne donc le moyon de mettre en produit des terrains vagues. Dans certains parages, le roseau commun forme le complément obligé de l'osier ; l'appendice que M. Koltz a consacré à cette plante renferme des détails intéressants, surtout pour les propriétaires de terrains aujourd'hui tout à fait improductifs. l"ooles (Education lucrative des), ou traité raisonné de gallinoculture, par MARIOT· DIDIEUX, membre et lauréat de plusieurs sociétés savantes.

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L'éducation, la multiplication ct l'amélioration des animaux qui peuplent les bassescours ont fait depuis quelques années do notables progrès. Répondant à un besoin de l'économie domestique, l'auteur de ce guide pratique a voulu faire un traité complet de gallinoculturo dans lequel, après des considérations histotiques, anatomiques et physiologiques sur les poules, il décrit les caractères physiques et moraux de 42 races, apprend à faire un choix parmi ces races si diverses et indique les moyens de conservation et de multiplication des individus. Pour mieux faire ressortir le mérite de cet ouvrage, voici le sommaire des principaux chapitres : . Gallinoculture. - De la poule, son antiquité, son utilité, expositions, concours, anatomie, considérations pltysiologiques, des sensations, voix du coq, voix de la poule. Choix des races. - Signes extérieurs de la ponte. - Considérations sur les races des poules. - Races françaises, hollandaises, belges, anglaises, espagnoles, italiennes, prussiennes. - Races asiatiques, indiennes, japonaises, indo-chinoises. - Races syriennes, africaines, américaines. - Races de l'Océanie. - Du Cl'oisement des races. Dépenses et produits de la poule. - Du poulailler, de la cour, des œufs. Moyens de reculer, d'augmenter ou d'avancer la ponte. - Fécondation du coq. - De l'incubation. - Elevage des poulets. - Maladies des poules. - De la saignée. - Pharmacie. Vtmte des produite, etc. Vache laitière (Guide pratique pour le choix de la), par Ernest DUBos, profes-

s ·nr de zootechnie à l'Institut agricole de Beauvais. 1 vol. avec 7 !Jianches.

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Les diverses méthodes pour le choix des vaches laitières sont résumées dans ce livre. Les agriculteurs et les éleveurs y trouveront l'indication des signes qui peuvent les guider pour la conservation et l'acquisition des animaux qui conviennent le mieux à leurs exploitations. - Les figures représentent les diverses races de vaches laitières qui sont remarquables. Dans le t•r chapitre, l'auteur s'occupe de la stabulation, de l'alimentation et du rendement. - Le 2• chapitre est consacré à l'étude du lait, ses modifications et ses altérations. - Dans les autres chapitres, l'auteur donne des renseignements pour reconnaître les propriétés du lait, le moyen de reconnaître les falsifications, les qualités exigées de la servante de ferme et la manière de traire. - Dans les chapitres 6 et 7, il indique les caractères et le11 méthodes qui peuvent guider dans le choix des meilleures vaches laitières.

SION 25 Janvier 1886.

Vign~ron

(Guide pratique du), culture, vendange et vinification, par FLEURYprésident t.le la Sociélé centrale d'agriculture du département de la Savoie, memLre de plusieurs sociétés savantes. t. volume. . . . . . . • . . . 3 fr. Dans la première partie, l'auteur donne les principes généraux pour la culture de la vigne basse ; culture en ligne, orientation, la taille, le pinçage, les engrais, choix des cépages, P•, 2•, 3• et 4• années. La seconde partie, intitulée Calendrie1· du vigneron, lui indique les travaux qu'il a à faire mensuellement. La culture des hautains sur treillages élevés dans les champs, remplit la troisième partie. - Quatrième partie: Nouvelles observations pratiques sur les phénomènes de la végétation de la vigne. - Cinquième partie: De la vendange et de la vinification : degré de maturité. - Du ban des vendanges. - Personnel. Le nettoyage et l'écrasement des grains. - La cuve. - Le décuvage.- Enfin l'auteur termine en indiquant les soins à donner aux vins nouveaux et vieux. LACOSTE,

Vin (Guide pratique pour reconnaître et corriger les fraudes et maladies du), suivi d'un traité d'analyse chimique de tous les vins, 2• édit., par Jacques BRuN, viceprésident de la Sociélé suisse des pharmaciena. i vol. avec de nombreux tableaux 3 fr. L'art de falsifier les Tins a fait ces dernières années de rapides progrès. La chimie ne doit pas se laisser devancer par la fraude ; elle doit lui tenir tête et pouvoir toujours montrer du doigt la substance étrangère. Cette tâche, dit M. Brun, incombe surtout aux pharmaciens. Son livre est le résumé des différents traitements qu'il a trouvés réellement utiles, et qui, dans sa longue pratique, lui ont le mieux réussi pour l'examen chimique des vins suspects. Vidange agrieole (Guide pratique de la), à l'usage des agronomes, propriétaires et fermiers. Richesse de l'agriculture. Description des moyens faciles, économiques, salubres et pratiques, de recueillir, de désinfecter et d'employer utilement en agriculture l'engrais humain, par J.-H. ToucHET, chef de service de la compagnie Rich~::r. 2• édition, 1 volume avec figures. . . . . . • • • . . . . . t. fr. Ce Guide, en ce qui concerne les vidanges et les différentes manières d'employer l'engrais humain, est le résumé des meilleures méthodes pratiquées actuellement. Les fermiers y trouveront tous des indications utiles. 1\L Touchet enseigne aux agronomes de la grande et de la petite culture des moyens simples et peu coûteux de se procurer de riches fumiers, richesses trop souvent négligées et perdues pour l'agriculture. Jardinage (Manuel pratique de), contenant la manière de cultiver soi-même un jardin ou d'en diriger la culture. 8• édition, par CouRTOI5·GÉRARD, horticulteur. t. volume avec 1 planche et de nombreuses figures dans le texte . • • • . . 5 fr. Dans le Manuel du jardinier, les jardiniers de profession trouveront des conseils, des détails nouveaux et des renseignements pratiques qu'ils peuvent ignorer; le propriétaire et l'amateur de jardin y puiseront des instructions précises et claires qui leur éviteront toute espèce de méprises et d'erreurs.

NB. - On peut se procurer tous les omTages qui précèdent auprès de l'éditeur de l'Ecole primaire.

REVlTE PÉDAGOGIQUE PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA

SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION L'ÉCOLE PRIMAIRE paraît le 10 et le 25 de chaque mois, de Novembre à Avril inclusivement, en livraisons de 16 pages. P r ix d'abonnement pour la Suisse, 2 Cr.- Union

postal~,

2 Cr. 50.

Annonees, prix 20 cent. la ligne ou son espace.

Tout ouvrage dont l'Ecole primaire recevra deux exemplaires aura droit à une annonce ou à compte-rendu, s'il y a lieu.

SOMMAIRE Enseignement de l'économie domestique.-L'hygiéne à. l'école primaire. -L'enseignement attrayant.- De l'obéissance. - - Style épistolaire.- A propos d'éducation (suite).- Pédagogie au jour le jour. - Examens des recrues. - Echos des conférences. - Variétés : les Grands'Mères. - Anecdotes scolaires.

Tout ce qui concerne la publication doit être adressé à l'éditeur : M. P. PIGNAT, secrét. au Départ. de l'Instruction publique, à Sion.


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