Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, février 2019

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Résonances M E N S U E L D E L’ E C O L E V A L A I S A N N E

Ecole et excellence

N°5 • Février 2019


PUBLIREPORTAGE

OFFRE SPÉCIALE JOJ LAUSANNE 2020 AU MUSÉE OLYMPIQUE !

Pour célébrer les Jeux Olympiques de la Jeunesse d’hiver de Lausanne 2020, Le Musée Olympique vous propose le « Package Lausanne 2020 ». Une offre pour tout savoir sur l’Olympisme, des Jeux antiques aux Jeux modernes, et se familiariser avec ses valeurs. Avec un tarif exceptionnel de 7 CHF par élève, vous pourrez composer votre visite à la carte grâce à nos parcours interactifs sur tablettes, nos ateliers thématiques, ainsi que nos ressources pédagogiques en ligne. Un parcours olympique interactif sur tablettes digitales pour les élèves !

(français, allemand, anglais) et ses contenus sont adaptés pour 3 classes d'âge (5-7 ans, 8-12 ans et 13+).

Retrouvez ensuite les médiateurs au Gym’, l’un de nos deux espaces éducatifs, pour un atelier de 30 minutes afin de mettre en pratique différents aspects de l’Olympisme vus lors de votre visite. Deux ateliers au choix : « Tous différents, tous gagnants » pour explorer plusieurs notions fondamentales de l’éducation à la citoyenneté et « Destination Olympie » pour se familiariser avec les Jeux Antiques. Prolongation de l’offre temporaire Olympic Language, Voyage à travers le look des jeux et atelier « Designe tes Jeux »

Le Musée Olympique inaugure une nouvelle visite interactive sur tablette. Cette application permet une découverte active de l’exposition permanente, que les élèves explorent en petits groupes de 2 à 3 élèves et en toute autonomie.

Jusqu’au 23 mars 2019, plongez avec votre classe dans l’univers visuel des Jeux Olympiques !

Cette nouvelle expérience leur donne la possibilité de découvrir les incontournables de l’Olympisme. Anneaux olympiques, relais de la flamme, sports au programme, athlètes : à chaque étape, quiz, informations et jeux se complètent pour apprendre en s’amusant. Cet outil pédagogique est disponible en 3 langues

Préparez votre venue grâce au guide de la visite disponible sur le site internet du Musée. Puis, venez explorer l’atelier multimédia « Designe tes jeux » dans le Studio, où un médiateur encourage vos élèves à développer leur propre création ! Au moyen d’une interface digitale créée par une classe en

Interactive media Design de l’ERACOM, l’Ecole Romande d’Arts et Communication, les élèves peuvent créer une affiche imaginaire pour les Jeux Olympiques de la Jeunesse Lausanne 2020.

Après une découverte des affiches olympiques historiques du fonds patrimonial du CIO, les élèves reçoivent un cahier des charges fictif. À l’aide d’éléments graphiques qu’ils assemblent et agencent, ils se familiarisent avec le langage visuel d’une affiche. Ils composent ensuite une affiche personnalisée et transmettent leur vision de Lausanne 2020. Une manière de s’approprier par l’expérimentation le thème de l’identité visuelle des Jeux Olympiques.

Informations et réservations : Le Musée Olympique Annabelle Ramuz Coordinatrice Pédagogique Quai d’Ouchy 1 1006 Lausanne, Suisse +41 21 621 66 85 edu.museum@olympic.org www.olympic.org/pedagogie Suivez-nous sur les réseaux sociaux


ÉDITO

Exceller ou essayer Il est des mots que je n’aime pas trop employer. Parmi eux, il y a notamment « perfection » et « excellence ». Et donc tout aussi naturellement « excellence scolaire ». Autant dire qu’avec la thématique de ce dossier je suis plutôt dans une situation délicate, mais du coup cela me force à me questionner sur les causes de mon allergie lexicale.

« Ne craignez pas d'atteindre la perfection, vous n'y arriverez jamais. » Salvador Dali

Est-ce le son ou le sens de ces mots qui me dérange ? Ni l’un ni l’autre. En fait, je crois que je ne suis pas trop fan des mots que je soupçonne d'asphyxier l'espace linguistique, en étant repris presque mécaniquement, juste par effet de mode, quitte à être totalement galvaudés. En soi, ils ont leur pertinence dans le dictionnaire, mais c’est le locuteur ou le scripteur qui a la responsabilité de leur usage à bon ou mauvais escient.

« Les mots qui font fortune appauvrissent la langue. » Sacha Guitry

Je trouvais déjà que le substantif « excellence » était fréquent un peu partout, mais depuis que je l’observe, j’ai l’impression d’avoir affaire à un envahisseur dans la publicité, dans le management et, pire, dans tous les secteurs ou presque. Et voilà que je lui offre une place de choix dans ce numéro de Résonances, dès la couverture, car je ne suis pas à un paradoxe près. Plus étrange encore, j’ose assumer mon incohérence. Je comprends que souvent « l’excellence » soit un terme choisi pour valoriser la « qualité » d’un produit, d’un système, mais ce jugement de valeur est une duperie dont il faut avoir conscience. Observez un peu autour de vous et relevez toutes les occurrences du mot « excellence ». Un régal qui conduit vite à l’indigestion, avec cet engouement au-delà des concours, des classements et des prix décernés. Là, il peut éventuellement servir à valoriser une personne ou à faire connaître un domaine et devient dès lors un peu plus approprié. En France, où le discours des ministres de l’éducation est très souvent construit via des livres, l’excellence est un leitmotiv récurrent. En Suisse, il n’est pas non plus très difficile de repérer la mélodie de l’excellence dans le monde de la formation, car c’est tendance. Chacun y va bien évidemment de sa nuance. En effet, tous, en fonction de leurs appartenances idéologiques, ne parlent pas tout à fait de la même excellence. Derrière le mot, il y a le dosage entre la formation des élites et la question des inégalités sociales et scolaires. Kathleen Wynne, lorsqu’elle était ministre de l’éducation de l’Ontario, écrivait en 2009, dans un document sur la diversité : « L’équité et l’excellence vont donc de pair. » Difficile de ne pas être d’accord, mais dans le concret, l’évidence s’atténue.

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Ne faudrait-il point admettre que l’excellence ne peut être qu’un idéal à garder en ligne de mire ? Assurément, on peut tendre vers l’excellence, mais pourquoi se fixer un objectif impossible à atteindre ? C’est peut-être ma propre imperfection qui guide mon propos, mais pourquoi ne pas viser simplement la progression et l’amélioration, en acceptant les accidents de parcours, sans se mettre une pression souvent trop lourde à porter ? Assurément, je préfère essayer, avec le risque de l’erreur, plutôt qu’exceller. Nous ne sommes peut-être pas d’accord, toutefois nous pouvons en débattre. Et c’est certainement là le plus important.

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Sommaire ÉDITO Exceller ou essayer

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N. Revaz

DOSSIER Ecole et excellence

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RUBRIQUES

14 1001 façons d’apprendre 15 AC&M 18 Echo conférence HEP-VS 20 Livres 22 Ecole-culture 24 Ressources numériques 26 Version courte 27 C’était écrit il y a 100 ans 28 Education musicale 29 Doc. pédagogique 30 Des chiffres ou des nombres 31 Rencontre du mois 32 Mathématiques 34 Langues 36 Education physique 38 Education nutritionnelle 39 Revue de presse 40 CPVAL 42 Fil rouge de l’orientation 44 Echo de la rédactrice 45 Français

Une recherche pour éclairer la pratique - C. Tobola Couchepin Le Dico des Ados avec la 8H de Vivian Epiney à Noës - N. Revaz C’est une maison bleue… - D. Salamin Muller Roland Maurer et les apports de l’orientation spatiale en classe - N. Revaz La sélection du mois - Résonances Cornebidouille, un spectacle de marionnettes pour le cycle 1 - N. Revaz Le Bodmer Lab, une bibliothèque numérique de la littérature mondiale - Résonances Au fil de l’actualité - Résonances D’une citation à un manuscrit de Louis Coquoz, instituteur en 1919 - N. Revaz La technique en musique - B. Oberholzer et J.-M. Delasoie Des documents pour des sorties - M.-F. Moulin Un exemple d’utilisation des variables didactiques - J. Jovignot Candy Bertrand Copt, directeur des écoles de Collombey-Muraz - N. Revaz Espace mathématique : 21e édition - Commission AVECO Un semestre à la HEP Valais pour deux étudiantes de la HEP de Zurich - N. Revaz Formation Sport de Neige HEP-VS - N. Nanchen et L. Saillen Atelier Senso 5 à Leukerbad : mots des étudiants de la HEP-VS - Etudiants HEP-VS D’un numéro à l’autre - Résonances CPVAL en 2018 - P. Vernier « VS : explore-it » : une action pour promouvoir la technique à l’école - N. Revaz Mise au point - N. Revaz

INFOS

46 Infos diverses 48 Infos médiation

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Le deuil et l’école : graines de réflexion pour la médiation scolaire - N. Revaz Des nouvelles en bref - Résonances

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Ecole et excellence qu’une bonne 4 Qu’est-ce école ? Ambivalence d’un objectif universel S. Revaz

Dans ce dossier, vous ne trouverez pas la recette miracle pour rendre l’école et les élèves excellents, mais juste quelques textes qui incitent à la réflexion autour de cette thématique. Il est question d’égalité, d’inégalité, d’équité, de coopération, etc.

et cohésion 6 Excellence sociale : incompatibles ?

Grappillage thématique Résonances

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Si je vous dis « excellence scolaire », vous dites… N. Revaz

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Des pistes pour aller plus loin… Résonances

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Bibliographie de la Documentation pédagogique E. Eggs et L. Bouchard

P. Losego

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L’excellence pour tous ? C. Hadji

Coopérer pour 8 aller plus loin S. Connac

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Qu’est-ce qu’une bonne école ? Ambivalence d’un objectif universel Sonia Revaz Les enquêtes qui comparent les systèmes éducatifs – d’un même pays ou de plusieurs pays – permettent notamment d’identifier des cultures scolaires parfois très distinctes d’une région à l’autre. On peut évoquer par exemple les différentes positions quant à la répartition des élèves dans les classes. Alors que certains systèmes privilégient l’hétérogénéité, d’autres préfèrent séparer les élèves en fonction de leur niveau de compétences. Les travaux scientifiques sur le sujet – notamment ceux qui s’inscrivent dans le courant de la school effectiveness (e.g. Slavin, 1990) – indiquent que l’expérience vécue et les apprentissages acquis par les élèves peuvent varier selon le contexte scolaire dans lequel ils sont inscrits. La relation à l’école est donc également – et indirectement – déterminée par la structure de la classe, de l’établissement et l’organisation du système éducatif dans sa globalité.

MOTS-CLÉS : ÉGALITÉ • INÉGALITÉ • ÉQUITÉ L’une des particularités du secteur de l’éducation relève du rapport que les individus ont avec l’école et du rôle et des missions qu’ils lui attribuent. Ce rapport est souvent déterminé par l’expérience vécue dans le milieu scolaire et par un système d’idées, de représentations et de valeurs individuelles. De fait, les débats sur l’école dépassent le cercle des acteurs éducatifs. Aussi, dans la mesure où l’expérience à l’école s’inscrit dans un contexte sociohistorique et politique, la relation à l’institution scolaire est-elle également dépendante de traditions nationales, régionales – et cantonales pour la Suisse.

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La diversité des rapports individuels à l’école entraîne la difficulté de définir le rôle de l’école : les opinions risquent en effet d’être aussi nombreuses que les personnes interrogées. S’agit-il alors de transmettre aux élèves le plus grand nombre de savoirs encyclopédiques et ainsi développer leurs connaissances du monde ? Ou l’école doit-elle plutôt leur fournir les outils qui leur permettront de s’insérer socialement et professionnellement dans la société pour devenir des citoyens autonomes, impliqués et actifs  ? Apprentissage, socialisation, ouverture d’esprit, etc. : si les individus ne partagent pas les mêmes représentations des missions de l’école, il semble compliqué de s’entendre sur ce qu’est une bonne école ou sur le concept d’excellence scolaire. Or, dans la mesure où les critères de qualité – et, de surcroît, d’excellence – participent à la définition de la réussite et de l’échec scolaire, ils sont déterminants dans le parcours des élèves et dans leur manière de vivre l’école. Si l’on s’inscrit dans la logique de Felouzis (2015), « on mesure la qualité d’un système éducatif à la façon dont il traite les plus faibles » (p. 17). Dès lors, étudier la qualité suppose de s’intéresser à la capacité d’un système éducatif, d’un établissement ou d’un enseignant à transmettre à tous les élèves des outils pour s’insérer dans la société. Lorsqu’ils entrent à l’école, les élèves ne sont pas égaux de fait. Ils sont toutefois égaux en droits, on parle d’ailleurs d’égalité des chances : tous les élèves doivent avoir les mêmes chances à l’école. Mais

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DOSSIER de quelles chances s’agit-il ? Les travaux en sociologie de l’éducation repèrent différentes formes d’égalité des chances à l’école. Demeuse et Baye (2005), par exemple, évoquent l’égalité d’accès ; l’égalité de traitement ; l’égalité des acquis et l’égalité de réalisation. On peut donc parler de chances égales à l’entrée, à l’intérieur et à la sortie de l’école. Comment assurer des chances égales à des élèves inégaux au départ ? En définitive, la question est de savoir comment les systèmes scolaires décident de réguler les inégalités scolaires et sociales entre les élèves et quels sont les effets de leur choix. Une école juste doit-elle transmettre à tous les élèves les mêmes apprentissages, dans les mêmes modalités et au même rythme ? Ou est-elle plus juste si elle différencie son traitement en fonction du bagage initial des élèves ? Dans la littérature sur la justice à l’école, plusieurs théories visent à déterminer quelles égalités et inégalités sont considérées comme justes ou injustes. Selon les théories de la justice méritocratique – il en existe plusieurs – l’accès aux biens scolaires et à la réussite scolaire de l’élève doivent découler de ses choix en termes d’investissement et de travail et non de son appartenance sociale, familiale, ou des conditions d’enseignement dans lesquelles il évolue. Dans ce modèle, tous les élèves reçoivent le même traitement et disposent des mêmes moyens. En revanche, selon les théories de l’équité scolaire, c’est la notion de compensation qui est déterminante. L’idée consiste à donner plus à ceux qui ont moins au départ afin de compenser les inégalités. Pour certains, donner plus à ceux qui ont moins semble juste alors que pour d’autres, l’école doit rester « indifférente aux différences » (référence à la théorie de la reproduction de Bourdieu et Passeron, 1964).

« Il semble compliqué de s’entendre sur le concept d’excellence scolaire. »  Chacune de ces théories reflète une représentation de l’école et influence le fonctionnement du système éducatif et son organisation. Or, à nouveau, si tout le monde déclare vouloir une école juste, tout le monde ne s’entend pas forcément sur ce que cela représente. Les réformes récentes de l’enseignement secondaire obligatoire dans les cantons de Genève, Neuchâtel, Valais et Vaud en sont emblématiques. En 2011, alors que le cycle d’orientation (CO) genevois renforçait son système de filières en séparant les élèves sur la base de leurs compétences, les établissements valaisans supprimaient les leurs au profit de classes hétérogènes et de groupes de niveaux. Deux et trois ans plus tard, les cantons de Vaud et de Neuchâtel réformaient aussi leurs CO. Vaud passait de trois filières à deux avec des classes de niveaux, réduisant ainsi l’homogénéité des regroupements et Neuchâtel passait d’un système de trois filières à une structure plus hétérogène, similaire à celle du Valais. Dans les discours et textes officiels justifiant ces réformes1, celles-ci visent

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un même objectif : améliorer les écoles de leur canton. On observe pourtant des moyens non seulement variables mais parfois presque opposés. La pluralité des choix entrepris par les quatre cantons romands quant à la répartition des élèves soulève des questionnements relativement aux inégalités sociales d’apprentissage et à la qualité de l’école de manière plus globale. Certains travaux en sociologie de l’éducation (e.g. Felouzis et al, 2011) tendent à expliquer en quoi l’institution, à travers ses choix et ses mécanismes structurels, offre des opportunités d’apprentissage inégales aux élèves. Ils montrent que l’origine sociale influence le placement dans certaines filières, cantonnant ainsi certains élèves à des enseignements moins exigeants que d’autres. Bien que de nombreux facteurs concourent à la conception des politiques éducatives – notamment le contexte historique, social et politique du canton – la prise en compte de l’impact de ces réformes sur les inégalités d’apprentissage constitue un enjeu fondamental dans la mesure où elles exercent un poids considérable non seulement sur les parcours scolaires mais également sur les destins sociaux des élèves qui les expérimentent. Notes 1 L’un des champs de recherche de l’équipe GGAPE www.unige.ch/fapse/ggape Références bibliographiques Bourdieu, P. & Passeron, C. (1964). Les Héritiers. Les étudiants et la culture. Paris : Minuit. Monseur, C. & Demeuse, M. (2001). Gérer l’hétérogénéité des élèves. Méthodes de regroupement des élèves dans l’enseignement obligatoire. Cahiers du Service de Pédagogie expérimentale. Liège : Université de Liège. Felouzis, G., Charmillot, S., & Fouquet-Chauprade, B. (2011). Les inégalités scolaires en Suisse et leurs déclinaisons cantonales : l’apport de l’enquête Pisa 2003. Revue suisse de sociologie, 37(1), 33-55. Felouzis, G. (2015). Ce que l’école fait aux plus faibles : une analyse comparative de 13 cantons suisses. In Felouzis, G. & Goastellec, G. (Eds.), Les inégalités scolaires en Suisse. Ecole, société et politiques éducatives (pp. 17-42), Berne : Peter Lang, coll. « Exploration ». Slavin, R. E. (1990). Achievement Effects of Ability Grouping in Secondary Schools : A Best-Evidence Synthesis. Review of Educational Research, 60(3), 471-499.

L'AUTEURE Sonia Revaz Doctorante à la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation de l’Université de Genève, inscrite dans un projet du Fonds national suisse (FNS), elle prépare actuellement une thèse sur la réforme de l’enseignement secondaire obligatoire dans trois cantons suisses romands. Dernier ouvrage paru : Les enquêtes Pisa dans les systèmes scolaires valaisan et genevois. Accueil, impact et conséquences, Les cahiers des sciences de l’éducation, n°138, Genève.

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Excellence et cohésion sociale : incompatibles ? Philippe Losego citoyens puis d’une culture spécialisée pour les conduire à occuper des fonctions différentes. Ces fonctions supposent une interdépendance (ou « solidarité organique ») qui est l’autre facteur de cohésion sociale.

Il faut conserver une certaine hétérogénéité assez longtemps...

MOTS-CLÉS : ÉLITE • CULTURE COMMUNE La notion d’excellence suppose généralement la production d’une élite. La conception traditionnelle consiste à isoler le plus tôt possible les élèves « excellents ». Mais alors, des phénomènes contradictoires apparaissent : certes, certains élèves brillants sont stimulés dans leur travail par un voisinage avec d’autres élèves d’excellent niveau. Mais d’autres perdent confiance en eux, du fait de ce même voisinage. D’autres enfin, du fait d’avoir passé les paliers de tri scolaire se relâchent relativement. Donc l’effet-ghetto ne fonctionne pas si bien que cela pour les meilleurs élèves. Les classes homogènes d’élèves forts ont les meilleurs résultats, bien sûr, mais leurs élèves ne donnent pas tous le meilleur d’eux-mêmes. Ainsi, si on compare le niveau des acquisitions cognitives des élites de différents systèmes éducatifs (par exemple les 10% d’élèves qui ont les meilleures performances aux épreuves internationales pour chaque système éducatif), on s’aperçoit que ce niveau est souvent supérieur dans les systèmes les moins sélectifs à la base. Pour constituer une élite excellente, il semble qu’il faut conserver une certaine hétérogénéité assez longtemps avant séparation, pour maintenir un degré raisonnable d’émulation et de motivation. Vient alors la question de la cohésion sociale. Cette notion a été élaborée par le sociologue Durkheim pour désigner le produit à la fois d’une culture commune pour souder les

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Un système qui favorise la cohésion sociale devrait donc transmettre la même culture (langue, valeurs, patrimoine culturel, etc.) pendant le plus longtemps possible. Il ne s’agit pas seulement d’avoir le même plan d’étude pour tous : il faut aussi ne pas trop segmenter la population (par quartier, par genre, par filière, par langue maternelle, par niveau scolaire, etc.) afin que les différences culturelles entre les populations ne l’emportent pas sur cette culture commune. Le système devrait ensuite offrir des spécialisations professionnelles légitimes, c’est-à-dire qui ne soient pas des punitions pour des élèves vaincus. Il ne faudrait pas produire des spécialisations qui rendent leurs dépositaires inemployables et donc exclus de la solidarité organique. En définitive, les deux notions (excellence et cohésion sociale) conduisent à retarder la séparation des élèves afin de leur transmettre une culture (vraiment) commune et de maintenir motivation et émulation le plus longtemps possible. Il ne devrait pas y avoir de contradiction. Pour aller plus loin… Durkheim, E. (1893). De la division du travail social : étude sur l’organisation des sociétés supérieures. F. Alcan. Dupriez, V., & Dumay, X. (2005). L’égalité des chances à l’école : analyse d’un effet spécifique de la structure scolaire. Revue Française de Pédagogie, 5–17. Felouzis, G., Charmillot, S., & Fouquet-Chauprade, B. (2011). Les inégalités scolaires en Suisse et leurs déclinaisons cantonales : l’apport de l’enquête Pisa 2003. Revue Suisse de Sociologie, 37(1). Losego, P. (2018). L’école moyenne en Suisse : le cas du canton de Vaud. Dans F. Baluteau, V. Dupriez et M. Verhoeven (Eds.), Entre tronc commun et filières, quelle école commune ? Etude comparative (pp. 55-83). Louvain-la-Neuve, Belgique : Académia-L'Harmattan. Mons, N. (2007). Les nouvelles politiques éducatives : la France fait-elle les bons choix ? Paris : PUF.

L'AUTEUR Philippe Losego Sociologue, professeur à la HEP Vaud

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DOSSIER

L’excellence pour tous ? Charles Hadji MOTS-CLÉS : ÉLITE • PEUPLE • RÉUSSITE Tout pays a besoin d’élites. Nul, et fort heureusement, ne peut s’autoproclamer pilote de ligne, chirurgien, ni même représentant du peuple. Tout le problème est alors de savoir quelle est la meilleure manière de permettre l’émergence des élites, et à partir de quelle base. Car il faut faire face à deux risques, qui peuvent se cumuler. Le premier est celui d’une coupure d’avec le reste du « peuple ». La tentation est grande, pour les membres de l’élite, de considérer qu’ils constituent une caste à part, regroupant des privilégiés, qui pourraient donc légitimement prétendre à bénéficier de privilèges ! Le second risque est de reproduire une stratification sociale, par un mode d’accès à l’élite privilégiant la naissance plutôt que le mérite. Le pire survient quand un mécanisme de reproduction sociale opère au bénéfice d’une classe de privilégiés. Le pire, d’un double point de vue. D’un point de vue éthique, car la confiscation du pouvoir et de ses « bénéfices » heurte les légitimes exigences d’équité. Et d’un point de vue social, car la réduction drastique de la base d’où émerge l’élite prive à coup sûr le pays concerné de talents qui auraient pu œuvrer pour le plus grand bénéfice de tous, et même, paradoxalement, de ceux qui appartiennent au groupe des privilégiés : pour faire face à la diversité des problèmes, l’endogamie sociale a beaucoup plus d’inconvénients que d’avantages ! Ainsi, une double exigence de justice et d’efficacité doit conduire à substituer, à un modèle de la reproduction, un modèle de la promotion. Ce qui signifie privilégier la réussite du plus grand nombre, propice à l’émergence d’élites nombreuses, et provenant de toutes les couches de la population, plutôt que se focaliser sur la recherche d’une « excellence » qui ne sera qu’un leurre, masquant et justifiant une entreprise de sélection sociale. La notion d’excellence est particulièrement ambiguë. Exceller, c’est être arrivé à un sommet. Mais qu’est-ce qui définit le « haut » ? Exiger l’excellence sans prendre le soin de dire quelle qualité varie, et entre quels extrêmes, revient à parler pour ne rien dire ! Faute d’identifier des lignes de progression, on tendra naturellement à réduire l’échelle à deux grands cas : les excellents, et

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Exceller, c’est être arrivé à un sommet. Mais qu’est-ce qui définit le « haut » ?

les médiocres. Mais il est d’autant plus vain de se battre contre la médiocrité, considérée alors comme une véritable maladie honteuse, que cela détourne du seul combat qui vaille la peine, celui pour la réalisation des potentiels de chacun. Car l’excellence n’est pas un état. Personne n’est excellent, en soi, et définitivement. Chacun peut être meilleur que d’autres dans des domaines précis. Mais aucun n’est, à tout jamais, le meilleur. L’essentiel est de pouvoir s’améliorer, pour progresser par rapport à soi-même. Si ce terme conserve un sens, l’excellence réside dans l’accomplissement de ses capacités. Est excellent celui qui s’est accompli dans ses études et ses apprentissages. Cela ne se réduit nullement à revêtir le profil type du « bon élève ».

«  La notion d’excellence est particulièrement ambiguë. »  Si l’on veut créer les conditions d’une société meilleure, et plus forte, au lieu de se lancer dans une vaine course à l’excellence, mieux vaut donc s’évertuer à rendre possible la réussite du plus grand nombre. C’est à chacun de devenir aussi excellent qu’il le peut. L’excellence est offerte à tous ceux que l’on éduque et que l’on forme, comme possibilité d’aller le plus loin possible dans le développement de ses potentialités, quelles qu’elles soient. Ce développement est positif à partir du moment où il permet d’être en harmonie avec soi, et utile à la société.

L'AUTEUR Charles Hadji Professeur honoraire, Université Grenoble Alpes

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Coopérer pour aller plus loin Sylvain Connac

Les conseils coopératifs d’enfants se veulent des assemblées démocratiques où ils apprennent la citoyenneté en la pratiquant.

MOTS-CLÉS : COHÉSION • PROGRÈS • TOUS LES ÉLÈVES Si un élitisme éducatif se détermine par l’émergence et la promotion des seuls meilleurs (au regard de critères sociaux, de mérite, de talents ou de dons), l’excellence pédagogique recherche les progrès de tous, pas seulement la réussite de certains (Connac, 2017a). Une pédagogie de l’excellence se caractériserait donc lorsqu’en fin d’année chaque élève composant une classe témoigne d’acquis scolaires supérieurs ou égaux à ceux identifiés en début d’année. A minima, une pédagogie de l’excellence s’efforce de ne pas réduire l’intensité et la diversité des compétences des élèves, ainsi que leur sentiment de compétence (confiance en soi, capabilité). Viser une pédagogie de l’excellence est indéniablement une dynamique bien plus ambitieuse que l’avènement de seulement quelques-uns, qu’ils soient issus de groupes d’élèves aisés ou, au même, qu’il s’agisse d’élèves en situation de fragilité scolaire. L’excellence serait de parvenir à faire grandir tous les élèves. Même si cet objectif se montre particulièrement difficile à atteindre, il semble impérieux au regard des enjeux sociétaux contemporains (Baudelot, Establet, 2010) et du pacte éducatif qu’une société peut se donner quant à son système scolaire. Rechercher l’excellence

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participerait donc, par l’éducation, à la cohésion sociale, à la lutte contre l’accroissement des inégalités, à résister contre toutes les formes d’emprises et même à la réalisation du principe de laïcité.

UNE COOPÉRATION PAS ÉVIDENTE En quoi l’organisation de la coopération entre élèves peut participer à ce vaste projet de l’excellence pédagogique ? C’est à cette question que nous allons tenter d’apporter quelques éléments de réponse. A noter que la tâche ne semble pas une évidence. En effet, se contenter par exemple de placer quatre élèves autour d’une table pour s’engager dans une tâche commune peut rapidement et naturellement engendrer trois types de problèmes. D’abord, trop de bruit, handicapant principalement les élèves pour qui la consigne se trouve au niveau de leur seuil de compétence. Ensuite de la dissymétrie dans l’action, voyant les plus habiles s’emparer des activités les plus mobilisatrices et laissant à leurs partenaires des fonctions subalternes : pendant que certains pensent et réfléchissent, d’autres s’occupent du matériel ou simplement patientent. Enfin, des malentendus dans le travail à réaliser, certains visant la production d’une réalisation (une affiche, un exercice…), d’autres recherchant des apprentissages par l’adoption de postures de secondarisation (Bautier, Goigoux, 2004). Donc, contrairement à un proverbe africain, de la même manière que seul on ne va pas forcément plus vite, ensemble, on ne va pas forcément plus loin…

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DOSSIER Pour éviter les dérives inhérentes à une coopération seulement spontanée entre élèves, nous défendons l’hypothèse d’une didactisation de cette coopération. Penser les façons dont on organise les interactions entre élèves et les préparer à utiliser des gestes reconnus comme plus pertinents que d’autres semble être une des conditions de l’excellence pédagogique. En quoi cela consiste-t-il ?

COOPÉRER POUR APPRENDRE Les pratiques coopératives relatives au rapport au savoir sont diverses : l’aide, l’entraide, le tutorat, le travail en groupe, le travail en équipe et le travail en atelier. Pour éviter que l’aide soit perçue par celle ou celui qui la reçoit comme une occasion de perdre confiance en soi, il vaudrait mieux éviter de l’imposer aux élèves. La principale précaution que nous avons pu identifier serait d’organiser l’aide à l’initiative de l’élève qui en ressent le besoin. Informé qu’il est autorisé à solliciter un camarade, n’importe qui, en situation de blocage, peut prendre l’initiative de se rapprocher d’un ou d’une élève de son choix. L’entraide, définie comme une stratégie d’élèves d’associer plusieurs forces pour tenter de dépasser un obstacle commun, aurait besoin en amont d’une information relative aux tentations piégeuses de s’associer avec des « plus forts », pour avoir moins d’effort cognitif à réaliser.

«  L’excellence serait de parvenir à faire grandir tous les élèves. »  Le tutorat améliore les pratiques d’aide parce qu’il suit une formation des élèves aux gestes de l’aide demandée et à ceux de l’aide apportée. Mais il nécessiterait une réciprocité effective entre les fonctions de tuteur et de tutoré pour que ce ne soit pas seulement les élèves-experts de la classe qui en profitent le plus (et qui voient leurs camarades systématiquement aidés s’enfoncer progressivement dans une mauvaise image d’eux-mêmes). Le travail en équipe et les organisations en atelier nécessitent une compréhension fine des risques engendrés par une répartition étanche des tâches, surtout si celles-ci se montrent inégalitaires en matière d’activités intellectuelles convoquées. Une répartition des tâches ponctuelle peut s’avérer utile pour l’aboutissement d’un projet, mais avec la condition que chacun soit en mesure de s’engager alternativement dans le travail commis par chacun de ses partenaires.

COOPÉRER POUR NE PAS ÊTRE SEUL D’autres pratiques de coopération entre élèves aident à la construction d’un sentiment d’appartenance à un collectif et au développement d’habiletés prosociales. C’est le cas des conseils coopératifs d’enfants, des jeux coopératifs, des marchés de connaissances ou des discussions à visées démocratique et philosophique (DVDP). Les conseils coopératifs d’enfants se veulent des

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assemblées démocratiques où ils apprennent la citoyenneté en la pratiquant. Pour éviter les dérives judiciaires où ces conseils n’abordent que des conflits qui, souvent, concernent les mêmes enfants, il semble prudent d’organiser la classe (par une formation au message clair ou par l’introduction de dispositifs de médiations par les pairs) de manière à ce que la gestion de ces conflits ne se fasse pas lors des conseils. Ils peuvent alors devenir des temps où sont abordés les projets communs, les problèmes collectifs et les félicitations à aborder. Les jeux coopératifs (Connac, 2017b) semblent intéressants à proposer si l’on souhaite voir se construire au sein des groupes des liens d’amitié. Ils nécessitent toutefois une pratique régulière, pas seulement quelques expériences réparties sur une année scolaire. Les marchés de connaissances (ou réseaux d’échanges réciproques de savoirs) ont la possibilité de renforcer le sentiment de compétence des élèves. Parce que la fonction la plus riche est celle de passeur, il semble nécessaire que tous les enfants, à tour de rôle, soient invités (et pour certains accompagnés) à tenir un stand et expliquer quelque chose à d’autres enfants. Il en va de même avec les DVDP qui nécessitent le recours à des exigences intellectuelles pour aider les enfants à apprendre à penser par eux-mêmes. Pour cela, les enseignants auraient besoin d’être formés au développement de telles habiletés réflexives et les discussions nécessiteraient d’accorder un égal pouvoir de parole à tous les participants, pas seulement à ceux qui ont spontanément quelque chose à dire. Ainsi, par le recours à de telles précautions spécifiques, les classes où les élèves sont encouragés à coopérer peuvent également devenir des espaces où chaque élève progresse. Ce n’est malheureusement pas encore le cas partout mais, avec du temps, de la formation professionnelle et de la volonté politique, nous tenons ici des approches pédagogiques en mesure de participer à des sociétés plus justes et humaines. Références bibliographiques Baudelot, C. & Establet, R. (2009). L’élitisme républicain. Paris : Ed. du Seuil. Bautier, E., Goigoux, R. (2004). Difficultés d’apprentissage, processus de secondarisation et pratiques enseignantes : une hypothèse relationnelle. Revue Française de Pédagogie, 148, 89-100. Connac, S. (2017a). Enseigner sans exclure – La pédagogie du colibri. Paris : ESF Sciences Humaines – Cahiers Pédagogiques. Connac, S. (2017b). Des jeux pour apprendre la coopération. Résonances, 1/septembre 2017, 14-15.

L'AUTEUR Sylvain Connac Université Paul Valéry de Montpellier / LIRDEF

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Grappillage thématique u L’excellence scolaire au quotidien « L'excellence pédagogique existe aussi dans les ZEP, ici et maintenant. Il faut donc cesser de rechercher l'excellence pédagogique seulement dans les filières dites d'excellence ou dans les actions exceptionnelles ou extraordinaires. L'excellence pédagogique se trouve - ou doit être recherchée - d'abord dans le fonctionnement quotidien, dans les pratiques pédagogiques quotidiennes des enseignants travaillant en ZEP. » Gérard Chauveau in Comment réussir en ZEP. Vers des zones d'excellence pédagogique (Retz, 2000)

u La fabrication de l’excellence scolaire « Il existe des écoles qui ne pratiquent aucune évaluation formelle ou qui laissent à leurs élèves la liberté de se présenter à des examens s'ils veulent obtenir un certificat. La formation d'adultes, l'enseignement universitaire, certaines écoles postobligatoires fonctionnent sur ce modèle. Aux âges de scolarité obligatoire, quelques écoles alternatives privilégient l'auto­évaluation ou l'évaluation formative, mais leurs élèves sont obligés de se présenter aux épreuves pédagogiques qu'impose la loi sur l'instruction obligatoire ou aux examens d'admission qui permettent de rejoindre l'enseignement public ou les écoles privées traditionnelles à certaines étapes du cursus. Même ces écoles contribuent à la fabrication de hiérarchies informelles, du seul fait qu'elles proposent aux élèves des activités et des tâches semblables et les mettent en situation de se comparer, de se constituer en un cercle de praticiens fabriquant, comme n'importe quel autre, ses hiérarchies internes. L'école primaire publique participe cependant d'une façon beaucoup plus active et formelle à la fabrication de hiérarchies d'excellence… » Philippe Perrenoud in La fabrication de l’excellence scolaire : du curriculum aux pratiques d’évaluation (Librairie Droz, 1984)

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u Définition de l’excellence scolaire « … les principes inconscients de la définition sociale de l'excellence scolaire - définition qui n'est pas moins arbitraire (bien que sociologiquement nécessaire) quand on l'appelle “ intelligence ” que lorsqu'on la nomme “ brillant ” ou “ talent ” - n'ont jamais plus de chances de s'avouer ou de se trahir que dans ces opérations de cooptation où le corps professoral sélectionne ceux qu'il estime dignes de le perpétuer, comme le concours des grandes écoles ou de l'agrégation, et surtout, peut-être, le concours général qui n'a d'autre fonction que d'établir un classement pur et purement honorifique et d'opérer ainsi, en fonction de critères strictement universitaires, la présélection des novices les plus aptes à s'intégrer à l'institution parce que les plus conformes à l'idéal de l'excellence universitaire et les mieux convaincus de la valeur universelle des valeurs universitaires. » Pierre Bourdieu et Monique Saint-Martin in L'excellence scolaire et les valeurs du système d'enseignement français (Annales : Economies, sociétés, civilisations, 1970) www.persee.fr https://bit.ly/2DwP87E

u Le tertiaire et les critères d’excellence « Sur la base de nos convictions libérales d’économie de marché, le système suisse de formation tertiaire devrait à nouveau s’orienter davantage

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DOSSIER vers des critères d’excellence. Cela nécessite une marge de manœuvre et une autonomie accrues pour chaque haute école. Concrètement, cela signifie une dépolitisation et une plus grande indépendance vis-à-vis de l’influence politique régionale. » Matthias Ammann, Patrik Schellenbauer et Peter Grünenfelder, en collaboration avec Jennifer Langenegger in Les hautes écoles suisses - Plus d’excellence, moins de régionalisme - Un programme de compétitivité en 10 points (Avenir Suisse, janvier 2018) https://bit.ly/2AYwFPE

u Jean-Michel Blanquer : « Mon obsession : retrouver l’excellence » « Je l'ai souvent répété : 20% des élèves sortent de l'école primaire sans maîtriser les savoirs fondamentaux. Améliorer ces résultats médiocres et retrouver le goût de l'excellence sont mes obsessions. Un an, c'est court. Mais nous avons fixé des priorités : le primaire, le lycée professionnel et une action résolue pour les territoires défavorisés, urbains et ruraux. Et actionné beaucoup de leviers : dédoublement des CP en éducation prioritaire, évaluation en CP, en CE1 et à l'entrée en sixième, réforme du lycée et du bac… L'idée est d'enclencher le cercle vertueux de la confiance. C'est la clé du succès : les pays qui s'en sortent le mieux sur le plan scolaire sont ceux où la société a confiance en son école. » Interview de Jean-Michel Blanquer, ministre français de l’éducation (JDD, 20 mai 2018) https://bit.ly/2FYPdD5

u Paroles, paroles... « Chaque programme présidentiel comporte son volet éducation. On y trouve pas mal de truismes et d’idées dignes d’un discours de Miss France. Tout le monde veut “ une école qui garantisse la réussite de tous et l’excellence de chacun ” ou “ une école de l’égalité et de l’émancipation ” ou de “ l’excellence pour tous ”… Qui va dire qu’il ne veut que la réussite de quelques-uns ? ou se déclarer pour le maintien des inégalités ? C’est d’ailleurs une des difficultés du débat sur l’éducation que ce soit au niveau politique ou même dans les salles des profs. Si on se limite aux discours et si on ne va pas voir dans le détail des dispositifs et des pratiques, il est très compliqué d’avancer dans le débat. D’autant plus que beaucoup de mots sont piégés. Chacun y met sa propre définition et beaucoup d’implicite. » Philippe Watrelot in L’éducation dans la présidentielle : des clivages brouillés (blog, 6 avril 2017) https://philippe-watrelot.blogspot.com

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u La course à l’excellence « Première manifestation de ce stress : les inscriptions au collège et au lycée. Les parents veulent mettre leurs enfants dans les “meilleures” classes, les “meilleures” filières, les “meilleures“ écoles. C'est vrai dans le privé - où le choix de l'établissement scolaire a toujours été plus libre -, mais aussi, et de plus en plus, dans le public, où le jeu des options et l'assouplissement de la carte scolaire laissent aux parents une plus grande marge de manœuvre. «C'est normal pour des parents de vouloir le meilleur pour leurs enfants, précise Fabienne Vachette ; mais ils ne se rendent pas toujours compte que leur choix n'est pas toujours adapté à leurs enfants. Et les enfants ont très peur de ne pas être à la hauteur, obéissent en silence ou au contraire réagissent en envoyant tout promener. » Christine Legrand in Halte au stress (La Croix, 2009) https://bit.ly/2RbmSey

u Ce qu’il en coûte d’être premier « Pour qu’un bon élève devienne ou reste un excellent élève, il lui en coûte (sauf s’il a une facilité peu commune) : du travail, donc du temps et de l’énergie soustraits à d’autres activités ; du stress, de l’angoisse ; des exigences nouvelles (“ Peut mieux faire ! ”) ; un contrat implicite (ne pas déchoir, ne pas décevoir maîtres et parents) ; des tensions possibles avec une partie de ses camarades de classe ; une allégeance inconditionnelle aux exigences de l’école ; une accoutumance à la première place, avec la peur de la perdre. Parfois le coût est plus dramatique : conduites obsessionnelles, angoisses aiguës, tensions psychologiques destructives, enfermement dans le rôle de bon élève, risques de dépression. La volonté d’être le premier peut conduire à ce qu’on peut appeler le "syndrome japonais", à une forme de pathologie ou d’aliénation mentale relevant de la psychologie clinique. Il est alors évident que le coût est disproportionné. Mais on ne peut généraliser : on peut être premier sans vendre son âme au diable ni ruiner sa santé. Ce qui ne signifie pas que le jeu en vaut la chandelle ! » Philippe Perrenoud in Vouloir être premier de classe, estce bien raisonnable ? (Educateur, 1990) www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/perrenoud

Prochain dossier

Parution début mars 2019 : Autour de l’apprendre www.resonances-vs.ch

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Si je vous dis « excellence scolaire », vous dites…

MOTS-CLÉS : IDÉES • REMUE-MÉNINGES A cette question lancée sur les réseaux sociaux, voici quelques-unes des réponses proposées - principalement celles d’enseignants valaisans, mais pas seulement - présentées comme un remue-méninges sans organisation. Merci aux contributeurs pour cette construction collective d’une définition.

Bof ! Peut-être la capacité de rentrer dans un moule ? Un concept à géométrie variable Un slogan désuet Un leurre Une vaine entreprise Un projet ambitieux La réussite pour tous Autant de définitions de l’excellence que d’individus

Un danger

De la compétitivité

Une utopie

Du perfectionnisme

Des objectifs d’apprentissage bien maîtrisés

Une haute estime de soi

Késako !

Pas ou peu de repos

J’aime, car si rare

Les neurones en constante ébullition

Sur papier, le rêve de tous nos ministres

De la créativité et de l’inventivité

de l’éducation

Le goût du risque

Un objet de recherche collective

Du développement professionnel en continu

Excellence = jugement = vocabulaire limitant le

Le contraire de l’esprit de collaboration

développement optimal pour beaucoup d’enfants Prendre le risque du décrochage scolaire si l’on se

focalise trop sur l’excellence

Une récompense de l’effort Un mal nécessaire Une exigence stressante

Des intelligences multiples

A conjuguer avec la réussite pour tous

Avoir le courage d’être imparfait

Vive l’imperfection !

Un possible burn-out

L’échec est un diplôme ! Une visée à définitions à facettes

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Ce foisonnement d’ébauches de définitions n’a d’autre but que de vous inciter à la réflexion. A vos déclinaisons.

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DOSSIER

Des pistes pour aller plus loin Des vidéos u Stress scolaire, l'obsession de l'excellence

u L’égalité des chances est-elle un leurre ?

Caractéristique du système scolaire français, l'obsession de la réussite serait à l'origine de nombreux échecs scolaires. Un documentaire d’Arte qui dresse un état des lieux sans concessions de l'enseignement à la française.

Les inégalités sociales et économiques s’accentuent encore en France. L’égalité des chances devrait pourtant permettre à chacun de dépasser sa condition sociale. Le principe est-il à bout de souffle ? La sociologue Monique Pinçon-Charlot, spécialiste des rapports de classe, préfère donc le terme de « justice sociale ». Entretien vidéo avec Monique Pinçon-Charlot (Ouest France, 15 janvier 2019) https://bit.ly/2CGmnE7

Un colloque sur un thème voisin u Colloque international sur les inégalités scolaires

Documentaire de Stéphane Bentura sur une idée originale de Paul Moreira (Arte France, 2013) https://vimeo.com/73997008 Cote Médiathèque Valais St-Maurice : cf. bibliographie ci-dessous

Les Filières Secondaire I et Secondaire II et le Centre de soutien à la recherche organisent le 5e colloque international sur les inégalités scolaires, les 24 et 25 avril 2019, à la HEP Vaud. www.hepl.ch

gique du canton Haute école pédago aire II aire I et Second Filières Second à la recherche Centre de soutien

de Vaud

national 5e colloque inter scolaires sur les inégalités

Construire un avenir pour chaque élève

24 et 25 avril 2019 HEP Vaud Av. de Cour 33 Lausanne

La bibliographie de la Documentation pédagogique Le secteur documentation pédagogique de la Médiathèque Valais - SaintMaurice livre quelques suggestions de lecture pour aller plus loin dans ce dossier. Tous les documents proposés sont bien sûr disponibles à la Médiathèque Valais - SaintMaurice (cf. cotes indiquées) et pour certains à Sion également. AQUILINA, MONIQUE., Tous les élèves peuvent réussir ! : le combat d’une proviseure

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contre le décrochage scolaire, Montrouge, Bayard, 2017 Cote : 371.212.7 AQUI BENTURA, STÉPHANE., Stress scolaire, l’obsession de l’excellence [Enregistrement vidéo], France, Arte, 2013 Cote : 371.212.72(44) STRE GODARD, SOPHIE., La réussite scolaire : par un apprentissage positif et ludique : pistes et outils pour motiver et aider l’enfant, Namur, Erasme, 2016 Cote : 371.212.7 GODA

Pour aller plus loin Pearltree Résonances en lien avec le dossier du mois https://bit.ly/2Wc0mFW

LEROUX, MYLÈNE., Mieux répondre aux besoins diversifiés de tous les élèves : des pistes pour différencier adapter et modifier son enseignement, Montréal, Chenelière éducation, 2016 Cote : 371.3 LERO

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> FRANÇAIS

Une recherche pour éclairer la pratique Mettre en valeur l’engagement

Productions d’élèves

MOTS-CLÉS : DIDACTIQUE• PRODUCTION ÉCRITE • ÉVALUATION Une des fonctions de la recherche en éducation est d’interroger et éclairer les pratiques afin de cerner les difficultés et fournir des réponses appropriées. Voici sur quelques lignes les résultats saillants d’une thèse de doctorat aux confluents de deux cadres conceptuels : didactique de la production écrite et évaluation. La thèse observe la progression des élèves de 9-10 ans confrontés à l’apprentissage d’un genre de texte argumentatif, les obstacles qu’ils rencontrent, ainsi que l’impact de l’évaluation et des régulations sur leur progression (Tobola Couchepin, 2017). Il y a quelques années, 20 enseignants valaisans avaient participé à une recherche du Fonds national réalisée par des chercheurs (Dolz, Mabillard, Tobola Couchepin, Vuillet, Sanchez, Silva Hardmeyer, Gabathuler). Cinq enseignants avaient ouvert leur classe pour être filmés durant la sé-

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quence déployée. Que tous soient ici chaleureusement remerciés. Pour la thèse, partant des résultats des élèves vers les pratiques professionnelles déployées, nombreuses données ont été récoltées : productions initiales et finales, séquences intégralement filmées, entretiens et journaux de bord. Afin d’analyser la diversité des actions des enseignants et leurs liens avec le développement des capacités des élèves, plusieurs variables ont été analysées, notamment : l’implication des élèves dans la construction et l’usage d’outils d’apprentissage et d’évaluation, les régulations face aux obstacles rencontrés.

des élèves dans la construction et l’utilisation d’outils : plus les élèves sont impliqués dans l’élaboration d’outils didactiques (aide-mémoire, guide de production, grille d’évaluation) et dans l’évaluation des productions personnelles ou de tiers, plus ils progressent. Montrer l’impact des régulations interactives dans la progression des élèves. Face aux obstacles, les échanges dans la classe, en plénière ou par groupe permettent le développement conscient du comportement langagier des élèves. En participant aux discussions, ils verbalisent et clarifient leur pensée. Il convient de renforcer les feedbacks interactifs pour qu’ils soient plus longs, plus riches et ainsi plus utiles. En identifiant les corrélations entre gestes des enseignants et gains d’apprentissage des élèves, la thèse apporte des réflexions pour la formation des enseignants et pour l’amélioration des séquences didactiques. Le mois prochain, les modifications apportées à la Réponse au courrier des lecteurs vous seront présentées. Catherine Tobola Couchepin

Les résultats mettent en lumière le travail des enseignants dans l’implication des élèves, les outils proposés et les régulations interactives pour dépasser les obstacles. Ils permettent de : Renforcer la validité de l’objet d’apprentissage et le travail par séquence : tous les élèves progressent significativement. Le travail de l’argumentation est pertinent avec les élèves de 9-10 ans.

Référence Tobola Couchepin, C. (2017). Pratiques d’enseignement et d’évaluation du texte argumentatif et capacités scripturales des élèves. Thèse de doctorat, Université de Genève. https://archive-ouverte.unige.ch/ unige:107216

https://animation.hepvs.ch/francais

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RUBRIQUES > 1001 FAÇONS D’APPRENDRE

Le Dico des Ados avec la 8H de Vivian Epiney à Noës finitions et 15’861 modifications effectuées au moment de la rédaction de cet article, l’outil reste, comme le disent les élèves, très incomplet, puisque lors de sa consultation on n’y trouve pas forcément les mots recherchés. Par contre, il y a un enrichissement intéressant pour tous via le « Mot au hasard » ou en cliquant sur l'une des catégories de la page d’accueil. Quelles sont les principales étapes de cette séquence de français hebdomadaire, associant enrichissement du vocabulaire et MITIC ?

ÉTAPE 1 : LES MOTS À DÉFINIR Chaque semaine, les élèves doivent noter un mot incompris repéré dans leur quotidien et préparer à domicile une première définition. Celle-ci doit être rédigée en consultant le moyen de référence de leur choix (dictionnaire en ligne ou applications la plupart du temps). Une page d’accueil très graphique, version téléphone portable

MOTS-CLÉS : VOCABULAIRE • FRANÇAIS • MITIC • PER Il y a 1001 façons d’apprendre de nouveaux mots de vocabulaire, tout en respectant les objectifs du Plan d'études romand liés au fonctionnement de la langue, mais aussi à la production de définitions selon différents modèles. Ce mois, avec Vivian Epiney et ses élèves de 8H, Résonances vous invite à découvrir la dimension pédagogique du Dico des Ados, dictionnaire en ligne qui a des

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Une définition rédigée et illustrée par les élèves de cette année

airs de famille avec le Wiktionnaire des grands, en utilisant aussi le principe du wiki. Pour reprendre la définition d’un des élèves, « le Dico des Ados, c’est un dictionnaire avec des définitions faciles à comprendre et souvent illustrées ». Les lexicographes en herbe alimentent chaque semaine cet outil collaboratif qui a fêté ses deux ans en septembre 2018. Le Dico des Ados accueille les mots rencontrés par les élèves dans la « vraie vie » et définis par eux. Avec au compteur 1703 dé-

En ce 17 janvier 2019, ils sont venus en classe avec des mots croisés au hasard d’une discussion, en regardant un film, une série ou le téléjournal, en lisant un livre ou une BD, en découvrant des panneaux publicitaires ou sur un bulletin de versement.

ÉTAPE 2 : LA DÉFINITION DE MOTS En classe, dix élèves livrent leur mot, avec leur définition. L’enseignant écrit cette version de base et ensuite le travail collaboratif commence, en tenant compte de certaines techniques spécifiques de la définition de mots. Les camarades signalent par exemple lorsqu’ils ne comprennent

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obligatoirement. Les autres peaufinent une autre définition, en ajoutant un synonyme, un contraire, un exemple pour encore mieux comprendre le mot, une illustration issue de Wikimedia Commons, etc.

COMMENTAIRES DES ÉLÈVES SUR LEUR DICO

Travail collectif pour simplifier les définitions de mots proposés par les élèves

pas le sens d’une expression et suggèrent des modifications. Vivian Epiney guide bien évidemment les discussions, mais laisse les élèves chercher des définitions qui progressivement gagnent en clarté, leur lisant parfois celles du Wiktionnaire. Les propositions initiales et intermédiaires intègrent souvent des mots encore trop difficiles, comme psychose ou cauchemar. Il s’agit d’avoir une définition immédiatement accessible, sans devoir chercher un autre mot. Ainsi il faut éliminer le terme de cauchemar lorsqu’il s’agit d’éclairer le sens de cauchemardesque. L’activité consiste à améliorer le contenu et la forme, en évitant les lourdeurs stylistiques, donc il faut lire et relire. Parfois, la définition donnée est tout de suite adoptée par tous. Ce jour-là, les élèves n’ont pas complété la case des synonymes, alors que c’est souvent le cas. Par contre, à partir d’une carte mentale à leur disposition, la classe a regardé s’il était possible de relier les mots du jour à une ou plusieurs catégories (vie en société, économie, etc.). Au cours de cette première période de cours, la classe a défini les mots

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« expérience », « bipolaire », « œnothèque », « zizanie », « biographique », « grève », « cauchemardesque », « virement » et « embargo » (cf. encadré cicontre). Une fois les définitions validées, les élèves les recopient toutes dans leur cahier.

ÉTAPE 3 : L’AJOUT DES DÉFINITIONS DANS LE DICO S’ensuit l’ajout dans le Dico des Ados. Cette phase rédactionnelle se fait habituellement dans le cadre des tâches à domicile, mais pour les motifs de cet article, elle s’est exceptionnellement déroulée en classe. Les élèves travaillent donc sur leur ordinateur portable, alors qu’à la maison ils font cette activité via un ordinateur, une tablette ou même un téléphone portable (même si l’ajout est moins pratique dans ce cas, dixit l’enseignant). Les dix élèves, dont la définition d’un mot a été modifiée et les catégories complétées lors de l’étape collaborative, l’introduisent dans le Dico en ligne via le formulaire d’édition et d’insertion, optimisé dans le but de simplifier la tâche au maximum, avec seulement deux variables à remplir

A l’unanimité, les élèves disent apprécier cette façon d’enrichir leur vocabulaire, grâce au Dico des Ados. Un élève argumente : « Cette année, on apprend du vocabulaire tout en utilisant des technologies actuelles permettant de faire un dictionnaire sur internet ». Pour d’autres, l’intérêt de ce projet réside surtout dans le fait que ce sont eux qui amènent les mots en classe et que c’est bien plus intéressant de rédiger des définitions à partir de leur vocabulaire plutôt que de copier celles d’un dictionnaire déjà existant. S’ils arrivent avec plusieurs mots en classe, l’enseignant sélectionne le plus « utile » et ils peuvent en garder en réserve. Certains aimeraient que d’autres classes contribuent au Dico des Ados, car « s’il était bien rempli, on pourrait le consulter pour des mots qu’on ne connaît pas ». Grâce à cette activité, ils ont compris que « tout le monde peut ajouter n’importe quoi dans certains dictionnaires en ligne, aussi il faut regarder si c’est un site qui est sûr ». Un élève signale que l’enseignant contrôle chaque semaine leurs ajouts et, s’il y a des modifications à apporter, leur envoie un message. Dans la classe, ils sont plusieurs à avoir montré le Dico des Ados à leurs frères et sœurs ou à leurs parents. Inutile de dire que les réactions ont été largement positives sur le fruit de leur travail. Interrogés sur les pistes d’amélioration possibles de leur Dico, quelquesuns suggèrent à l’enseignant d’en faire une application. Ce dernier adhère volontiers à ce souci d’ergonomie supplémentaire, tout en ne se sentant pas compétent pour le faire.

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RUBRIQUES

Ajout des définitions dans le Dico des Ados

COMMENTAIRE DE L’ENSEIGNANT SUR LA DÉMARCHE Depuis plusieurs années, Vivian Epiney organise ses cours de vocabulaire à partir des mots issus de la vie quotidienne des élèves, mais n’a développé son outil collaboratif en ligne, sur la base de MediaWiki, qu’à partir de septembre 2016. « Je trouvais dommage de perdre tout le travail coopératif effectué en classe et c’est pour cela que j’ai eu l’idée de rassembler leurs définitions via un site internet », explique l’enseignant. Selon lui,

le fait d’utiliser les nouvelles technologies constitue une motivation supplémentaire pour les élèves, mais ce n’est point un but en soi. L’outil bénéficie du soutien financier de la Commune pour l’hébergement du site et la Bibliothèque-Médiathèque de Sierre (BMS) a collaboré à la définition des catégories, leur expérience dans les systèmes de classement étant précieuse. La page jeunesse de la BMS renvoie du reste au Dico des Ados. Myriam Thomas, graphiste, a dessiné Dicoo, la mascotte égayant la page d’accueil et les pages d'aide.

Ainsi que le souligne Vivian Epiney, « le travail de rédaction de définitions est particulièrement adapté pour les 8H ». L’un de ses collègues à Noës participe aussi au Dico des Ados, de manière moins fréquente mais plus approfondie. Si mener une activité pédagogique via le Dico des Ados vous intéresse, n’hésitez pas à contacter Vivian Epiney, via la rubrique Contact de son site. C’est très volontiers qu’il partagera son expérience. Pour une définition simple de ce mot, vous pouvez consulter le Dico des Ados. Nadia Revaz

Vocabulaire du 17 janvier 2019 expérience : n. f. connaissance qu’on développe en pratiquant quelque chose [pensée et esprit] bipolaire : adj. 1. qui souffre d’une maladie mentale provoquant des changements d’humeur [voir lunatique] [médecine et santé] 2. qui a deux extrémités œnothèque : n. f. magasin spécialisé dans le commerce du vin [alimentation, boissons] zizanie : n. f. manque d’entente entre des personnes [vie en société] biographique : adj. qui retrace la vie d’une personne [vie en société] grève : n. f. arrêt du travail dans le but de faire changer les conditions [vie en société, métiers, économie] cauchemardesque : adj. qui donne l’impression d’être dans un mauvais rêve [pensée et esprit] virement : n. m. transport d’une somme d’argent d’un compte vers un autre [économie] embargo : n. m. interdiction de transporter une certaine marchandise d’un endroit à un autre [transport, politique]

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Pour en savoir plus Lien vers l'aide pour les profs https://bit.ly/2Dtu7Lf Lien vers les catégories https://bit.ly/2MoppRU Lien vers la page jeunesse de la Bibliothèque-Médiathèque de Sierre www.bmsierre.ch/jeunesse

L’adresse à retenir https://dicoado.ch

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> AC&M

C’est une maison bleue… MOTS-CLÉS : ARCHITECTURE • EXPÉRIMENTATION

Un peu avant l’arrivée du printemps, je vous propose, chers collègues, une séquence d’AC&M sur le thème de l’architecture.

CULTURE Objectif : S’imprégner de culture en découvrant et comparant les œuvres de deux architectes (ci-contre) : La Hundertwasserhaus, Vienne et la résidence Waldspirale à Darmstadt, Allemagne - Hundertwasser

Friedensreich Hundertwasser Mario Botta Progression des apprentissages : Description des éléments caractéristiques d’une construction de chacun de ces deux artistes (matériaux, volumes, formes, impact de la végétation…).

PERCEPTION Objectif : Développer et enrichir ses perceptions sensorielles en prenant conscience et en exprimant les impressions ressenties. Progression des apprentissages : Identifier, dans les œuvres observées en phase culture, les éléments qui véhiculent des sensations ou des émo-

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Le musée d'art moderne de San Francisco et le « Fiore di Pietra » au sommet du Monte Generoso - Botta

tions. La matière, la structure, le volume, la composition, la couleur ou le mouvement peuvent donner un sentiment de gaieté, de légèreté, de solidité, de douceur…

TECHNIQUE Objectif : Expérimenter la technique de la plaque en céramique en produisant des formes, des volumes et des structures.

� Résonances • Février 2019 Mensuel de l’Ecole valaisanne


RUBRIQUES Progression des apprentissages : Utiliser la technique de la plaque de manière simple et conventionnelle pour fabriquer des maisons miniatures :

Choisir un support pour installer les constructions (plaque d’argile, bois flotté, baguettes, tableau…) � S'inspirer d'idées importées de Pinterest.

Découper des plaques d’argile entre 1 et 2 centimètres d’épaisseur à l’aide d’un fil à beurre et de deux baguettes. �

CONSIGNES : Réaliser au minimum dix maisons de formes géométriques simples, découpées avec une lame métallique. Les maisons doivent être stables sur leur base. Veiller à observer une unité de style architectural.

S’exercer à découper de petits rectangles en veillant à obtenir une base bien droite pour que les futures maisons tiennent en équilibre. �

Le décor est réalisé en utilisant uniquement une lame et une allumette.

Tailler diverses formes de toitures d’un coup de couteau. �

Graver un signe distinctif sous toutes les maisons pour identifier le propriétaire de chaque élément après cuisson.

Rechercher des structures pour finaliser les maisons (portes, fenêtres, tuiles…). �

Danielle Salamin Muller Animation AC&M - HEP-VS

REPRÉSENTATION

Site des AC&M

Objectif : Représenter un village en s’appuyant sur les particularités du travail de l’argile. Inventer et réaliser des maisons en volume en exploitant les possibilités des différents outils puis organiser l’espace en tenant compte du support. Progression des apprentissages : Représenter un village en réinvestissant les essais effectués en phase technique (exploiter les trouvailles et les erreurs).

� Résonances • Février 2019 Mensuel de l’Ecole valaisanne

https://animation.hepvs.ch/acm

EN RACCOURCI Revue Sciences humaines

Le cerveau en 12 questions Effectuer des finitions (ici, après cuisson, les toits des maisons sont peints avec un mélange d’encre et d’isoplex). �

Sciences humaines consacre son numéro spécial de janvier 2019 au cerveau. Avec les neurosciences, la neuroéducation ou le neuromarketing, on pourrait croire que le cerveau n’a plus de mystère. Et pourtant sa complexité est loin d’être déchiffrée. Le cerveau, c’est « 100 milliards de neurones, chacun doté d’environ 10 000 connexions, soit une capacité d’un billion de connexions ! » Hors dossier, dans la rubrique actualité, un article fort intéressant aborde la thématique des inégalités scolaires sous le poids des territoires en France, en lien avec une récente étude du Cnesco (Conseil national d'évaluation du système scolaire). www.scienceshumaines.com

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> ÉCHO CONFÉRENCE HEP-VS

Roland Maurer et les apports de l’orientation spatiale en classe Sans doute et il y a déjà des études qui montrent que l’utilisation conséquente des GPS affecte certaines tâches spatiales.

MOTS-CLÉS : ÉTHOLOGIE • NEUROSCIENCES Roland Maurer, maître d’enseignement à la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation à l’Université de Genève et pilote d’un groupe de recherche sur l’orientation spatiale, était invité à donner une conférence en décembre dernier à la HEPVS de St-Maurice. Ce spécialiste de l’éthologie cognitive était venu parler de l’orientation spatiale en lien avec le développement cognitif de l’enfant. Séance de rattrapage en interview.

INTERVIEW DE ROLAND MAURER Roland Maurer, avant d’observer les humains, vous vous êtes d’abord intéressé aux animaux… Les êtres humains et les autres animaux traitent de l’information, de manière pas si différente en matière d’orientation spatiale, et c’est ce qui me passionne. En fait, j’ai toujours travaillé sur l’être humain, mais c’était d’abord un chemin minoritaire. Peut-on dire que vous vous situez à la croisée de l’éthologie et de la psychologie cognitive ? Pendant cinq années, j’ai été assistant dans un laboratoire d’éthologie dirigé par Ariane Etienne, qui fut elle-même assistante de Jean Piaget, où l’on s’intéressait à l’espace, et dans un autre laboratoire de psychologie cognitive, dirigé par Michelangelo Flückiger, où l’on travaillait sur le temps et l’espace. Ce n’est qu’après coup que je me suis rendu compte que cela m’avait apporté deux regards complémentaires.

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Roland Maurer

Comment l’orientation spatiale évolue-t-elle chez l’enfant ? Le développement se fait très progressivement. L’enfant, changeant de mode de locomotion et de taille, doit ajuster continuellement son orientation spatiale en conséquence. En matière d’orientation spatiale, existe-t-il, comme on l’entend souvent dire, une différence entre les hommes et les femmes ? Ce n’est pas tout à fait un mythe, mais il faut le comprendre correctement. Dans certaines tâches, comme la localisation des repères, les stratégies des femmes sont en moyenne meilleures et dans d’autres, comme appréhender les directions générales, les hommes sont plus performants. L’explication est liée à la répartition ancestrale des tâches. Alors aujourd’hui avec le GPS, on peut imaginer de nouvelles évolutions...

Proposer aux élèves des courses d’orientation sans GPS fait-il encore sens ? Oui, car pour pouvoir se situer sur la carte, il faut commencer par prendre des repères, ce qui exige de porter une attention particulière à son environnement. Ensuite, il s’agit de reconstruire sa position à partir de ces repères, avant de décider les directions à prendre, etc. Sachant que toutes ces compétences sont articulées les unes par rapport aux autres, c’est complexe mais extrêmement formateur. Tourner autour d’une forme géométrique pourrait-il aider certains élèves qui ont de la difficulté dans la manière de se la représenter ? La prise de perspective est utile à tout le monde. Imaginez que vous deviez vous représenter un cube incomplet vu de l’autre côté. Au lieu de le présenter statiquement avec le dessin de la forme, pourquoi ne pas le faire pour de vrai, avec par exemple des LEGO, en anticipant et en vérifiant ensuite ? Collaborez-vous avec le monde de l’éducation ? La Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation vise à rapprocher ses deux moitiés. Mis sur pied par le décanat, il y a des projets « intersections ». Nous avons par exemple une recherche sur le passage d’une forme de représentation à une autre chez l’enfant. La question est de savoir si des déplacements simulés à l’écran,

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RUBRIQUES par exemple via des jeux comme Minecraft, facilitent la représentation dans la réalité et l’acquisition de certaines compétences en mathématiques.

« Le cerveau a de quoi fasciner. » Mesure-t-on suffisamment l’impact des compétences spatiales dans certains métiers ? Même si des reconstitutions 3D à l’écran peuvent aider, les représentations spatiales sont tellement fondamentales dans certains domaines, comme la chirurgie endoscopique, qu’il faudrait peut-être permettre aux élèves intéressés par ces filières d’entraîner cette compétence transversale, mais également détecter lorsqu’elle est vraiment trop insuffisante pour telle ou telle orientation professionnelle.

Les neurosciences confirment-elles ou infirment-elles les résultats des recherches antérieures ? Elles apportent plutôt des confirmations, tout en permettant de mieux connaître les structures de l’espace et d’en mesurer l’importance dans la mémoire épisodique. Ce que l’on découvre, c’est que l’espace s’avère plus fondamental que supposé. Il semble qu’il intervienne dans la représentation du nombre, alors que celui-ci n’est pas a priori spatial en dehors de la géométrie et jouerait aussi un rôle assez important dans les compétences sémantiques, lorsque l’on recherche des mots de certaines catégories, en se fondant sur des mécanismes qui étaient à l’origine liés à l’exploration spatiale. Le cerveau est tellement souple qu’il peut traiter des problèmes extrêmement différents avec des outils de base, ce qui a de quoi fasciner.

Trois questions à Hervé Barras Hervé Barras, responsable du soutien à l’enseignement et à l’apprentissage à la HEP-VS, organise régulièrement des conférences-débats dans le cadre du domaine du développement de l'école. Pourquoi invitez-vous des spécialistes aux profils souvent décalés par rapport au monde de l’enseignement ? Découvrir que d’autres professionnels utilisent des stratégies similaires a un autre impact sur l’articulation entre théorie et pratique et incite au dialogue interdisciplinaire. Un pilote de chasse ou un policier qui vient parler de sa pratique réflexive questionne le professionnalisme des enseignants et c’est ce recul qui est enrichissant. L’apport d’une neuropsychologue spécialisée dans les troubles de la mémoire humaine ou d’un éthologue cognitiviste donne indéniablement des clés indirectes concernant l’apprentissage.

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Quel est le public cible ? Ces conférencesdébats s’adressent en premier lieu aux enseignants ainsi qu’aux étudiants de la HEP-VS. Des directeurs d’école se sont ajoutés à ce public de base qui se diversifie progressivement dans la logique de la communauté de pratique. Quelle sera la thématique de la prochaine conférence ? La prochaine invitée sera Isabelle Sarrade, membre du Laboratoire de recherche sur les apprentissages en contexte. Dans le cadre de sa thèse en sciences de l’éducation qu’elle vient de soutenir à l'Université Grenoble Alpes, elle s’est questionnée sur le déplacement des enseignants dans la classe et les incidences de l’organisation de celle-ci sur l’enseignement et les apprentissages.

Quelles pistes pourrait explorer l’enseignant avec ses élèves ? Intégrer son chemin en mettant son attention sur la représentation de l’espace et la localisation des choses est certainement une piste que l’enseignant peut explorer avec ses élèves. C’est au travers des itinéraires que l’on construit les cartes et l’on acquiert des routes ou des itinéraires sous forme de listes et, comme avec les poèmes, quand on perd un vers, on se perd. L’autre type de représentation que l’on acquiert, c’est la carte, qui permet d’être lue dans n’importe quel ordre, mais cela doit s’exercer. Que vous ont apporté les discussions avec les milieux de l’enseignement lors de la conférence-débat à la HEPVS ? Mon assistant Denis Gudet a certes fait sa thèse en lien avec le développement spatial de l’enfant, mais là j’ai découvert de nouveaux questionnements très pertinents, d’autant plus qu’aujourd’hui nous avons deux espaces constamment en concurrence, à savoir le monde réel et celui virtuel qui tient dans nos téléphones portables. L’effet de l’entraînement spatial sur un certain nombre de compétences attendues par les plans d’études en géométrie ou en géographie par exemple serait un sujet de recherche qu’il faudrait développer, même si c’est extrêmement difficile au vu des nombreux facteurs en jeu et de leur grande variabilité selon les élèves. Propos recueillis par Nadia Revaz

Prochaine conférence - débat Lundi 25 février de 9 h à 12 h 15 HEP-VS de St-Maurice Isabelle Sarrade : les effets de l’espace physique sur l’enseignement et les apprentissages. Inscription : herve.barras@hepvs.ch

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> LIVRES

La sélection du mois

L’intelligence Dans notre société avide de compétition, l'intelligence est devenue un mot fourretout, le plus souvent utilisé pour se distinguer des autres ou classer les individus. Ce concept fait l'objet de discours passionnés et médiatisés qui contribuent à véhiculer des mythes, parfois bien éloignés de la réalité scientifique. Ce livre prend le temps de décortiquer les mythes des réalités en 9 chapitres : L’intelligence, tu l’as ou tu ne l’as pas Le QI évalue l’intelligence - Les animaux agissent par instinct et les êtres humains par intelligence - Les enfants d’aujourd’hui sont plus intelligents que leurs grandsparents - Les filles et les garçons n’ont pas la même intelligence - Ecouter du Mozart rend plus intelligent - Interagir avec autrui ne nous rend pas plus savant - Réagir émotionnellement n’est pas un acte intelligent Les robots vont devenir plus intelligents que les humains. De quoi interroger en profondeur les idées reçues sur l’intelligence. Christine Sorsana, Valérie Tartas. L’intelligence. Paris : Retz, collection Mythes et réalités, 2018.

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Citation extraite de l’ouvrage « A partir de l'adolescence, on détecte, en moyenne, des écarts de performances dans les tests de langage et d'orientation spatiale entre les filles et les garçons. Les causes ne sont pas liées au volume du cerveau, à l'effet des hormones, ou encore à des différences de fonctionnement cérébral. En revanche, le conditionnement social et les environnements sociaux qui sont sexués orientent très précocement les jeunes enfants vers les conduites qui sont culturellement attendues de lui ou d'elle et peuvent avoir un fort impact sur les performances scolaires et les choix professionnels futurs. Dans les sociétés plus égalitaires entre les genres, les filles réussissent aussi bien que les garçons en mathématiques et beaucoup mieux qu'eux en lecture. »

La pleine conscience à l’école Cet ouvrage propose aux enseignants toute une série d’ateliers et d’activités de pleine conscience (posture de la montagne, pause respiration, bouton stop…). L’ouvrage rassemble les contributions de plusieurs membres du pôle éducation de l’Association

Emergences, qui promeut la pleine conscience dans le monde de l’éducation. Sous la direction d’Ilios Kotsou. La pleine conscience à l’école. De 5 ans à 12 ans. Editions Van In / De Boeck, 2018. Avec des audios en compléments. Citation extraite de l’ouvrage « … la pleine conscience vise plus particulièrement certaines dimensions qui font la structure de ce livre : porter son attention au moment présent, se reconnecter au corps, réguler autrement ses émotions et ses pensées et cultiver la bienveillance. De plus, une fois qu'elle est apprise, cette pratique a l'avantage de pouvoir être appliquée de façon autonome. »

Et aussi Apprendre à mieux écrire Françoise Picot et Anne Popet. Apprendre à mieux écrire. Nathan. 2018. Citation extraite de l’ouvrage « Chaque séquence, composée de plusieurs séances, débute par l’analyse des caractéristiques du texte à rédiger. »

Trucs et astuces pour étudier Lise Morin. Trucs et astuces pour étudier. Vocabulaire, conjugaisons et multiplications. Montréal : Editions du CHU Sainte-Justine, 2018. Citation extraite de l’ouvrage « L’élève qui saisit qu’il devra se servir plus tard de ce qu’il est en train d’apprendre a également plus de chances d’établir de bons liens et d’effectuer les répétitions dont la mémoire a besoin pour opérer. »

Troubles du comportement en milieu scolaire Quel enseignant n'a jamais été confronté à des troubles du comportement chez un élève ? Comment gérer ces troubles qui perturbent l'organisation de la classe et freinent les apprentissages ? Quelle aide apporter ? Cet ouvrage, largement étayé d'exemples et qui s’adresse aux enseignants,

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RUBRIQUES présente : une description des troubles ; une grille d'analyse de leurs manifestations chez les jeunes ; les aides institutionnelles sur lesquelles s'appuyer ; une démarche pour renforcer le lien avec les familles afin de les impliquer dans les processus mis en place ; les attitudes à adopter pour gérer les situations de crise ; des pistes concrètes pour favoriser l'accès aux apprentissages. L’ouvrage vise à donner des clés théoriques et pratiques à tout éducateur confronté à ces élèves en souffrance, souvent stigmatisés et rejetés faute de prise en charge adaptée dans le contexte scolaire. Bruno Egron et Stéphane Sarazin. Troubles du comportement en milieu scolaire. Paris : Retz, collection Comprendre et aider, 2018.

souhaitent y remédier. Un lien internet permet de découvrir tous les titres de la collection  : https://tompousse.fr/ collections/100-idees Josiane Hélayel et Isabelle CausseMergui. 100 idées pour aider les élèves « dyscalculiques » et tous ceux pour qui les maths sont une souffrance. Paris : Tom Pousse, coll. 100 idées, 2018. Citation extraite de l’ouvrage « Les difficultés de l’enfant en maths proviennent souvent d’un manque d’autonomie dans sa réflexion. »

L’impasse de la punition à l’école Contrairement à une légende tenace, la « punition » à l’école est fréquente, et ce livre en donne les vrais chiffres, impressionnants. L’inflation punitive entraîne plus de difficultés – voire de violence – qu’elle n’en résout. Il faut d’autres solutions pour une discipline réelle, respectueuse de tous et de toutes dans les écoles, les collèges et les lycées. C’est vrai au niveau de l’établissement, mais aussi de la classe elle-même. Or les enseignants sont particulièrement démunis, manquant totalement de formation à cet égard.

Citation extraite de l’ouvrage Sous la direction d’Eric Debarbieux. « Comment modifier un L’impasse de la punition à l’école. comportement qui dérange ? Des solutions alternatives en classe. Demander à l'autre de Malakoff : Armand Colin, 2018. changer semble illusoire. En Citation extraite de l’ouvrage effet, il peut nous entendre, « L'identité de “mauvais élève”, avoir la volonté de le faire, de “rebelle” se construit à mesure mais ce n'est pas pour autant qu'augmentent les taux de punition. qu'il va y arriver. Combien de jeunes peuvent dire “ je sais qu'il ne faut pas mais je 101 bonnes raisons de se n'y arrive pas ” ? En revanche, La suggestion réjouir d’apprendre une langue je peux, moi, professionnel, du mois de Daphnée étrangère changer le mode de relation Constantin Raposo, que j'établis avec lui. Cela Nos élèves enseignante lui permet d'apporter des sont souvent réponses nouvelles et, si récalcitrants elles sont plus adéquates, à l’apprentissage de l’allemand je vais les valoriser afin (surtout), en plus de l’anglais. C’est qu'il les réitère et les fasse exigeant et cela demande bien des siennes en substitution des efforts. Alors ce drôle de petit livre, précédentes. » richement illustré, peut apporter un zeste de motivation. Réaliste, explicite, il fera à coup sûr passer un 100 idées pour bon moment à ses lecteurs. Dans la même collection on aider les élèves trouvera aussi « 101 bonnes raisons de se réjouir d’être un « dyscalculiques » garçon », « 101 bonnes raisons de se réjouir d’être une fille », L’objectif principal de ce livre « 101 bonnes raisons de se réjouir de lire » et « 101 bonnes est de donner des pistes à raisons de se réjouir d’être un enfant ». toute personne cherchant à comprendre la nature des Beatrice Masini, Guillaume Long. 101 bonnes raisons de difficultés que les enfants se réjouir d’apprendre une langue étrangère. Genève : rencontrent en maths et qui Editions La Joie de Lire, 2018.

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Il ne s'agit pas de dire que les punitions sont “imméritées” ou d'être dans un quelconque laxisme, ce n'est vraiment pas la question. La question se résume trivialement : “X. est vraiment dur ! - Qu'est-ce que tu as fait ? Je l'ai collé. Ça a arrangé les choses ? Non, je l'ai collé deux fois - Ça va mieux ? - Non - Alors - Je l'ai collé une troisième fois et c'est pire ! Qu'est-ce que tu vas faire ? - Je vais le coller…” Il faut penser autrement le problème... »

Les grandes questions de William Ce livre contient deux histoires courtes ayant pour héros le petit William. Dans le premier, « Qui est William ? », le jeune garçon aimerait beaucoup savoir qui il est vraiment. Dans la deuxième histoire, « Je suis juste là », William se promène avec sa grand-mère et lui demande quelles sont ses peurs. Une réflexion poéticophilosophique à hauteur d’enfant. Constance Ørbeck-Nilssen (texte) et Akin Düzakin (illustrations) et Aude Pasquier (traduction). Les grandes questions de William. Genève : La joie de lire, 2018. A partir de 8 ans. Citation extraite de l’ouvrage « “ Qui suis-je ? ” se demande-t-il en regardant les nuages passer dans le ciel. »

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> ÉCOLE-CULTURE

Cornebidouille, un spectacle de marionnettes pour le cycle 1 MOTS-CLÉS : 1H-4H • ÉTINCELLES DE CULTURE Du 17 au 21 décembre dernier, l’ensemble des élèves de 1H à 4H des écoles communales de Martigny ont assisté à un spectacle de marionnettes mêlant théâtre, danse et chant. Ce projet a été lancé et conçu par Nathalie Wiget, enseignante en 1H-2H à Bagnes, à l’école de Villette, et sa sœur comédienne et metteur en scène Erika Wiget (nommée von Rosen). La trame de l’histoire est adaptée de deux livres de Pierre Bertrand destinés au jeune public (« Cornebidouille » et «  La vengeance de Cornebidouille » édités à l’Ecole des loisirs). Dolores Borrini, coordinatrice villeécole pour les écoles primaires de Martigny et responsable de la Commission culturelle, a eu l’occasion de découvrir Cornebidouille à Lourtier fin 2017. « Si la Commission a retenu ce spectacle, c’est parce que nous avons vu des enfants enthousiastes, mais aussi du fait qu’il s’inspirait de livres connus et appréciés dans un certain nombre de classes, et enfin parce que c’était un projet de la région, bénéficiant par ailleurs du soutien financier d’Etincelles de culture ». Après les neuf représentations scolaires programmées à Martigny et les échos en retour, elle estime que ce choix correspondait parfaitement à ce jeune public. En ce mercredi 19 décembre, plusieurs classes prenaient place dans les combles d’un des bâtiments scolaires en ville de Martigny. Avant de

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Lors de la représentation de Cornebidouille à Martigny

s’installer sur les gradins, les élèves savent qu’ils viennent voir Cornebidouille, l’histoire de Pierre, un petit garçon effronté qui ne veut pas manger sa soupe et aura affaire à une affreuse sorcière… En découvrant les aventures de ces deux personnages animés, ils se sont montrés très réceptifs et expressifs, alternant rires aux éclats et silences étonnés. Ils ont chanté à pleins poumons avec les comédiennes Nathalie Wiget et Erika von Rosen, sur les musiques de Julien Pouget. Les marionnettes, de différentes tailles afin de pouvoir raconter les transformations liées au récit, sont presque passées inaperçues, tant les enfants étaient au cœur de l’intrigue. Quant au langage fleuri propre à Cornebidouille, il a peut-être parfois dérangé quelques adultes, néanmoins les expressions utilisées, comme « fesse de moineau », ont semblé vraiment libéra-

toires pour les enfants. Après les applaudissements, quelques-uns sont restés pour voir de près comment s’animent les marionnettes. Il y aurait peut-être là un complément à prévoir en classe avant ou après le spectacle, de façon à ce que tous les petits élèves puissent écarquiller les yeux en découvrant l’envers du décor. Deux autres écoles valaisannes ont déjà programmé ce spectacle de la Compagnie Anadyomène & Arts Action Bagnes, joué à Bagnes et à Genève avant Martigny. Grâce à un décor mobile, Cornebidouille peut s’adapter à une aula d'école ou à une salle polyvalente à proximité (seule condition, pouvoir obtenir un obscurcissement suffisant). L’envie de tourner avec ce spectacle et d’en proposer parallèlement un autre est en réflexion. « Plusieurs enseignants

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RUBRIQUES une aide précieuse qui nous a permis d’avoir ensuite d’autres sponsors. Pourquoi n’avoir pas conservé les premières marionnettes que vous aviez créées ? Nathalie Wiget : Nous avions commencé en utilisant mes prototypes bricolés, cependant j’ai vite constaté que c’était compliqué de trouver le temps pour réaliser des marionnettes adaptées pour un spectacle. Erika von Rosen : J’ai alors pris contact avec Cécile Chevalier qui a une troupe de marionnettes. Elle s’est occupée de la scénographie et de la création de marionnettes ressemblant aux illustrations de Magali Bonniol.

Nathalie Wiget et Erika von Rosen

espèrent découvrir la suite, sachant que l’auteur en est à son quatrième album de la série », relève Dolores Borrini.

INTERVIEW CROISÉE NATHALIE WIGET ET ERIKA VON ROSEN Nathalie Wiget, enseignante dans les petits degrés, a d’abord raconté Cornebidouille à sa fille, avant de le faire en classe, face à des élèves enthousiastes. Lors d’un été pluvieux il y a quelques années, elle a eu l’idée de confectionner des marionnettes pour les personnages de l’histoire, renouant ainsi avec sa formation artistique initiale (beaux-arts), et les a utilisées avec ses élèves pour diverses activités. L’enseignante a ensuite invité sa sœur Erika von Rosen, comédienne, chanteuse, danseuse et metteur en scène, à relever le défi de monter ensemble un spectacle pour le jeune public. Cette dernière est allée en classe et a pu découvrir la magie des marionnettes opérer, et c’est ainsi que tout a commencé… A l’avenir, Nathalie Wiget, avec son horaire d’enseignante, ne sera pas forcément

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là lors de toutes les représentations pour donner vie aux marionnettes avec sa sœur, aussi la troupe, qui navigue entre deux cantons, a engagé une troisième comédienne. Monter ce spectacle a-t-il été facile ? Nathalie Wiget : Ma sœur m’a d’abord expliqué que l’on ne pouvait pas faire un spectacle sans demander les droits d’auteur et que ce serait compliqué à obtenir. Nous avons donc écrit à Pierre Bertrand, l’auteur de Cornebidouille, et il s’est avéré qu’il habite dans le Sud-Ouest de la France, région de notre enfance. Erika von Rosen : Pierre Bertrand a non seulement accepté notre demande mais il a immédiatement proposé de travailler avec nous sur l’adaptation. Pour nous former à l’art vivant de la marionnette, car j’y avais juste été sensibilisée dans mon parcours professionnel, nous avons suivi un stage pour apprendre à manipuler des « Muppets ». Après cela, nous avons cherché à financer notre projet et les écoles de Bagnes ont été notre premier soutien. Nathalie Wiget : Mon directeur a été

Vos parcours respectifs sont-ils un atout ? Erika von Rosen : Pour moi, c’était formidable de travailler avec Nathalie qui connaît bien les tout-petits. Parfois, avec la sorcière, j’avais envie de me lâcher, mais elle me disait, tout comme Pierre Bertrand, qui est aussi conteur, qu’il ne fallait pas aller trop loin au risque de faire peur aux plus petits. C’était intéressant de pouvoir jouer sur ces nuances pour mieux correspondre à leur sensibilité enfantine. Nathalie Wiget : J’étais aussi la gardienne de la durée du spectacle, sachant qu’il fallait respecter le temps de concentration du jeune public. Avec Erika, nous sommes parfaitement complémentaires, et ses conseils de comédienne ont été et me sont essentiels pour la partie artistique. Propos recueillis par Nadia Revaz

Pour en savoir plus Fiche Cornebidouille sur Etincelles de culture www.etincellesdeculture.ch/ valais/cornebidouille-646.html Compagnie Anadyomène www.cie-anadyomene.com Site de Pierre Bertrand www.pierrebertrand.fr

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> RESSOURCES NUMÉRIQUES

Le Bodmer Lab, une bibliothèque numérique de la littérature mondiale EXEMPLES DE DOCUMENTS POUR VOS CLASSES

Interface du site : https://bodmerlab.unige.ch/fr

MOTS-CLÉS : COLLECTION • MANUSCRITS

La Fondation Martin Bodmer conserve une collection exceptionnelle d’inscriptions, de manuscrits et d’imprimés, des premières traces de l’écriture jusqu’à nos jours, rassemblés comme les témoins les plus marquants de la pensée et de la création humaines. Le Bodmer Lab, projet de recherche et de numérisation issu d'un partenariat entre l'Université de Genève et la Fondation Martin Bodmer, met à la disposition du public une part significative de ces documents, aussi rares que fragiles.

LE CHOIX DES OUVRAGES NUMÉRISÉS OBÉIT À DEUX OBJECTIFS : 1. Pour favoriser le bon usage des techniques informatiques dans la recherche fondamentale en sciences humaines, le Bodmer Lab collabore avec des spécialistes, à qui il confie l’exploitation des don-

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nées pour en tirer des résultats innovants, présentés ici. 2. Le Bodmer Lab utilise les nouvelles technologies pour dégager la structure de cette unique « bibliothèque de la littérature mondiale ». Par des vidéos, des iconothèques, des récits numériques et des jeux, le Bodmer Lab s’adresse également au public le plus large, enfants des écoles, curieux et amateurs de connaissances.

Sous l’onglet constellations : par exemple les autographes (les épreuves corrigées de « A la recherche du temps perdu» de Marcel Proust, avec vidéo explicative) ou la didactique de la littérature (réflexion menée par Jérôme David de l’Université de Genève et Chloé Gabathuler de la Haute Ecole pédagogique du Valais) Dans les illustrations : par exemple les illustrations de Faust Sous l’onglet réalisations  : par exemple les déclinaisons (le récit numérique autour du Codex de Ménandre - papyrus qui contient trois comédies de Ménandre) Via le moteur de recherche en tapant par exemple La Fontaine, on découvre différentes éditions des Fables en fonction des époques et des publics. https://bodmerlab.unige.ch/fr

Décision dans l’affaire opposant plusieurs organisations avec Mediamarkt Fin juin 2018, le Syndicat des enseignants romands (SER), la Fédération des associations des parents d’élèves de Suisse romande et du Tessin (FAPERT), la Conférence Latine des Chefs d’Etablissement de la Scolarité Obligatoire (CLACESO), ainsi que la Fédération romande des consommateurs (FRC) avaient dénoncé la campagne promotionnelle de Mediamarkt visant les enfants scolarisés dès l’âge de 4 ans, afin de les pousser à consommer. Ces quatre organisations, après avoir dénoncé cette campagne, avaient saisi la Commission Suisse pour la Loyauté qui a rendu son verdict en décembre dernier. La Commission était totalement partagée, aussi la plainte déposée est donc rejetée, ce que les quatre organisations regrettent fortement. Un dossier de sensibilisation de la FRC, principalement dans le registre alimentaire, est en libre accès pour parents et enfants à l’adresse : www.frc.ch/marketing-enfant www.le-ser.ch

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RUBRIQUES > VERSION COURTE

Au fil de l’actualité A propos des mathématiques et de l’intelligence artificielle

Conférence le 12 février à l’Idiap à Martigny Le Dr Gabriel Peyré (CNRS, Ecole Normale Supérieure de Paris - www.gpeyre.com) sera en visite à l'Institut de recherche Idiap, avec le concours de la Société Mathématique, les 12 et 13 février 2019. Dans ce cadre, si vous êtes intéressés par les développements récents des mathématiques pour l'apprentissage machine (« machine learning ») et l'intelligence artificielle, il donnera un exposé à l'Idiap (Martigny) le 12 février 2019 de 16 h à 17 h. Il convient de préciser qu’il ne s'agira pas d'un exposé de vulgarisation mais d'un exposé de recherche ouvert au public. Pour plus de détails et inscription : www.idiap.ch/talk/otml

parole : tels sont quelques-uns des thèmes qui seront abordés. Des jeunes, des parents et des professionnels apporteront leurs témoignages. Rappelons qu’en cette année 2019, la Convention internationale des droits de l’enfant fête ses 30 ans ! Date : mercredi 20 février à l’Institut Don Bosco, rue du Vieux-Moulin 8, à Sion 20 h – 21 h 30 : soirée-échange animée par Jean-Marc Richard 22 h – 24 h : émission « Ligne de Cœur » RTS en direct Invitation cordiale ! La soirée est ouverte à chacun, merci d’annoncer sa présence pour faciliter l’organisation. Renseignements : Secrétariat de Don Bosco et Sainte-Agnès - 027 327 22 33 ou 027 205 66 00. www.childsrights.org

Organisation du CO valaisan et effet sur les parcours des élèves

Midi de la recherche de la HEP-VS le 18 février

Caravane d’événements autour des droits de l’enfant

Halte sédunoise le 20 février Dans le cadre des manifestations organisées par l’Institut international des droits de l’enfant (IDE) et par l’Office éducatif itinérant (OEI), les Ecoles spécialisées Don Bosco et Sainte-Agnès organisent une soiréeéchange autour des droits des enfants/jeunes dans leur institution. Le droit à la participation, la possibilité d’exprimer son opinion, l’éducation à la citoyenneté, la prise de

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Le lundi 18 février, de 13 h à 14 h, Sophie Amez-Droz donnera une conférence, dans le cadre des « midis de la recherche » à St-Maurice, organisés par le domaine du développement à l’école, sur l’organisation du CO valaisan. La présentation s'insère dans le projet FNS « Comment organiser l’enseignement secondaire obligatoire  ? Une étude des réformes scolaires et de leurs effets dans trois cantons romands » dont l'objectif est d’analyser l’impact des réformes récentes des structures éducatives dans les cantons de Genève, Valais et Vaud. www.hepvs.ch daniele.perisset@hepvs.ch

Collections de films d’éducation21

« Un menu pour l’avenir » D'où viennent les ingrédients d'un hamburger  ? Les coléoptères sontils l’aliment de l'avenir  ? Et pourquoi est-ce si agréable de manger ensemble ? La nouvelle collection de films d’éducation21 « Un menu pour l’avenir » se met à table et invite les enseignants de tous les niveaux scolaires à aborder ces questions, et bien d'autres, autour du thème de l'alimentation. Le matériel didactique qui l'accompagne propose même des recettes et ingrédients pour un enseignement gourmand d'éducation en vue d'un développement durable (EDD). www.education21.ch https://bit.ly/2TcJD3H

Agenda en ligne Divers événements (conférences, expositions…) figurent sur le site de Résonances, sous l’onglet « A vos agendas » : https://bit.ly/2rXwNtK

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> C’ÉTAIT ÉCRIT IL Y A 100 ANS

D’une citation à un manuscrit de Louis Coquoz, instituteur en 1919 MOTS-CLÉS : ARCHIVE • ÉCOLE PRIMAIRE • SALVAN Ce mois, le désormais traditionnel encadré intitulé « C’était écrit il y a 100 ans », mettant en évidence une citation pédagogique du passé, se transforme exceptionnellement en un article, car l’extrait publié méritait une contextualisation après une plongée dans les archives. Dans l’édition du 15 janvier 1919 de L’Ecole primaire, organe de la Société valaisanne d’éducation, il est question d’un manuscrit de Louis Coquoz, enseignant aux Marécottes (Salvan) à propos de l’enseignement primaire dans la vallée de Salvan-Finshauts. La revue de l’époque souligne la difficulté d’envisager sa publication, en raison des frais pour le moindre opuscule. Après enquête, il a été possible de retrouver ce manuscrit, décliné en quatre cahiers, avec des retouches et compléments sur la version originale entre 1919 et 1923. Ce document fait partie du Fonds répertorié sur www.digi-archives.org dans le Fonds de Raymond Lonfat, plus précisément dans le sous-fonds Louis Coquoz (https://bit.ly/2QJYkZL). Le manuscrit de Louis Coquoz est subdivisé en 14 chapitres, s’intéressant notamment aux instituteurs, à leur formation et à leur perfectionnement, aux écoles normales et à leurs directeurs, aux journaux pédagogiques, à la nomination et aux traitements des régents, aux premières institutrices, aux inspecteurs, au personnel du Département

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de l’instruction publique, aux écoles ménagères, aux bibliothèques, aux matières d’enseignement primaire, aux manuels scolaires, etc. Selon les passages, il est difficile d’imaginer que c’était il y a un siècle ou à l'inverse on a la sensation que c’était il y a « mille » ans. Citons en guise d’amuse-bouche un fragment de sa préface où Louis Coquoz parle des archives feuilletées pour documenter sa réflexion : « Souvent nous nous sommes sentis comme en conversation intime avec tant de régents, tant d’autorités dévouées à la cause de l’instruction qui ont, en leur temps, mis leur énergie et leurs connaissances à la cause de nos écoles primaires. » Un peu plus loin, dans l’introduction sous « Régents et régentes – instituteurs et institutrices », il justifie une utilisation indistincte des deux termes dans son texte, tout en soulignant qu’instituteur est néanmoins celui employé officiellement par la Loi du 4 juin 1873 et mentionne par ailleurs que le Règlement pour les écoles primaires de 1860 « hasarde

Les 4 cahiers de Louis Coquoz mentionnés dans la revue « L'Ecole primaire »

déjà la dénomination d’institutrice tout en conservant celle de régent ». Bref, si vous avez envie d’en savoir plus ce document de l’histoire de l’école de la région de Salvan et celle de l’école valaisanne, vous pouvez consulter le pdf des cahiers et du numéro de L'Ecole primaire sur www.resonances-vs.ch. Nadia Revaz

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RUBRIQUES > ÉDUCATION MUSICALE

La technique en musique MOTS-CLÉS : CODE • CHANT Nous poursuivons notre visite des axes du PER avec aujourd’hui la technique. Voici un sujet pour lequel les opinions sont souvent divergentes. Pour certains, l’école n’a pas pour mission d’aborder la technique en éducation musicale, le plaisir étant l’élément principal de cette branche. Pour d’autres, il est primordial de connaître les aspects techniques du domaine musical pour progresser !

PETIT RETOUR SUR « À VOUS LA MUSIQUE » ET LES ATTENTES DU PER Dans l’introduction des ouvrages « A vous la Musique » (AVLM), moyens toujours officiels, il est spécifié le principe suivant : « La perception intuitive précède la perception raisonnée »1. Le PER définit aussi des attentes fondamentales précises au niveau de la technique. Partant de ce principe et de ces attentes, une logique de travail nous suggère d’aborder des éléments de technique lorsque les situations et les chants s’y prêtent.

DES MOUVEMENTS SONORES À LA LECTURE Selon les degrés, nous utiliserons un code graphique (dessin, ligne mélodique…) ou corporel, représentant un mouvement sonore, une durée ou une dynamique. AVLM propose la phonomimie Kodaly avec des gestes qui représentent les hauteurs et les notes. Pour poursuivre le travail de codage, nous remplacerons progressivement les dessins par la notation musicale usuelle. Une pratique régulière du geste et de la lecture des notes dès la 4H amène les élèves à

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une connaissance des notes et de leur position sur la portée. Pour rappel, à la fin du cycle 2, les élèves devront être capables de « lire la notation musicale contenue dans quelques mélodies et chansons du répertoire »2.

« Nous sensibiliserons les élèves au tempo avec des mouvements naturels.  » TRAVAIL RYTHMIQUE Nous sensibiliserons les élèves au tempo avec des mouvements naturels (marcher, sautiller, se balancer…), puis nous travaillerons les frappés des quatre modes rythmiques (rythme, tempo, premier temps de la mesure, division du tempo) sur des chansons apprises. De même, petit à petit, nous amènerons les élèves à la lecture de ces rythmes vus dans ces divers chants. Nous pourrons préciser que la pulsation est le battement régulier et le tempo la vitesse de ladite pulsation. Pour rappel, les attentes fondamentales à la fin du cycle 1 stipulent : « … accompagner une chanson en frappant les quatre modes rythmiques »3.

TECHNIQUE VOCALE Nous sommes aussi invités à travailler les possibilités de la voix par la pratique d'activités vocales dans les chants et dans des exercices de pose de voix ou de jeux vocaux (articulation, respiration, intonation, nuances, sons parlés et chantés…). Un rituel peut être établi au début de chaque cours ou lors d’apprentissage de chants.

POUR CONCLURE Les techniques ne sont pas un but en soi mais restent au service de l’expression.

La phonomimie Kodaly avec des gestes qui représentent les hauteurs et les notes

Elles mobilisent les aptitudes corporelles et vocales des élèves à interpréter de la meilleure manière qui soit les chansons apprises. Elles permettent aux élèves d'entrer dans un codage universel et d’établir des liens entre la notation musicale et les chansons ou les écoutes travaillées en classe (lecture passive des mélodies et des rythmes). Jean-Maurice Delasoie Bernard Oberholzer Notes AVLM, introduction des Méthodologies PER, A-23 Mu, Technique 3 PER, A-13 Mu, Technique 1 2

https://animation.hepvs.ch/ musique

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> DOC. PÉDAGOGIQUE

Des documents pour des sorties Le guide des randos urbaines : [50 itinéraires béton dans 29 villes romandes]. Lausanne, GeneralMedia, 2017. Loisirs.ch. Avec les événements à ne pas manquer dans les villes à visiter

ET AUSSI : BEAUVAIS, Michel. Cabanes : 50 plans détaillés pour construire sa cabane (pas forcément au Canada). Paris, Hachette Nature, 2017. MANISE, David. Manuel de (sur)vie en milieu naturel. Paris, Amphora, 2016. S’orienter, gérer les risques, assurer les premiers secours

MOTS-CLÉS : BALADES • GUIDES Pour organiser des sorties et activités en nature ou en ville, les collections Creaguide et Loisirs.ch proposent des bons plans pour tous. Ces guides nous présentent la préparation de la balade, l’équipement adéquat, les conseils pratiques (s’y rendre – se restaurer – se loger – s’amuser) et les itinéraires.

COMMENÇONS PAR L’HIVER AVEC Les plus belles balades en raquettes de Suisse romande. Les Paccots, Créative publ. 2017, Collection Creaguide.

ET POURSUIVONS VERS LA BELLE SAISON Les plus beaux sentiers thématiques de Suisse romande : balades didactiques en solo ou famille pour s'instruire, se dépenser et s'amuser. Les Paccots, Créative publ., 2018, Collection Creaguide. Parcs et jardins de Suisse romande. Les Paccots, Creative publ., 2016, Collection Creaguide.

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Le guide des randos en famille : [Les 50 plus belles balades de Suisse]. Lausanne, GeneralMedia, 2011. Loisirs.ch. Le guide des balades à vélo : [Les 60 plus beaux parcours de Suisse romande en famille]. Lausanne, GeneralMedia, 2013. Loisirs.ch.

Marie-Françoise Moulin

Pour en savoir plus www.mediatheque.ch https://explore.rero.ch/fr_CH/vs

Société des écrivains valaisans : le Prix des jeunes Le Prix des jeunes a été lancé dans les années septante dans la foulée de la création de la Société des écrivains valaisans. « Des professeurs, notamment Maurice Zermatten et Jean Follonier, sont à l’origine du regroupement ce qui explique certainement ce souci de promouvoir l’écriture à l’école », commente l’actuel président Pierre-André Milhit. Le concours se divise en trois catégories : 12-15 ans, 16-19 ans et élèves de classes allophones. Depuis 2018, la remise des prix se déroule lors du Festival du livre suisse, à la Médiathèque de Sion. Les textes doivent être dactylographiés (format A4) en 3 exemplaires, signés d'un pseudonyme et accompagnés d'une enveloppe fermée contenant le pseudonyme, le véritable nom, l'âge et l'adresse complète du concurrent. Les envois doivent être adressés à : Pierre-André Milhit, chemin des Romains 20, 1950 Sion. Date limite de participation : 31 mai 2019. Pour toutes questions : Pierre-André Milhit, président de la SEV, 079 598 21 67.

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RUBRIQUES > DES CHIFFRES OU DES NOMBRES

Un exemple d’utilisation des variables didactiques MOTS-CLÉS : OUTIL • ENSEIGNANT • STRATÉGIE • ÉLÈVE On appelle variables didactiques les paramètres d’une tâche sur lesquels le professeur a la main et qui font varier la hiérarchie des stratégies que les élèves peuvent employer pour résoudre cette tâche. Nous allons étudier l’exercice suivant sous l’angle des variables didactiques. Cinq enfants font les comptes des chocolats reçus pour Noël. A en a 12, B en a 11, C en a 10, D en a 13 et E en a 9. Ils veulent se les partager pour que chacun en ait la même quantité. Combien de chocolats aura chaque enfant après le partage ? Résolvons l’exercice : 12+11+10+13+9=55 et 55/5=11 (stratégie de résolution 1). Donc chaque enfant aura 11 chocolats. Nous remarquons que le total de chocolats est de 55, nombre divisible par 5. Il n’y a donc pas de reste lors du partage. Nous pouvons également remarquer que les nombres sont choisis de manière à ce qu’il y ait plusieurs stratégies de résolution possibles. En effet, un élève peut tout à fait utiliser une représentation dessinée du problème en représentant, par exemple, chaque pièce par un rond puis en essayant ensuite de faire des paquets de 5 (stratégie 2). On peut également imaginer un élève qui utiliserait une technique d’équilibrage (stratégie 3) : si A donne 1 chocolat à C alors A, B et C ont 11 chocolats. Puis si D en donne

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2 à E alors les 5 enfants ont maintenant 11 chocolats. Au regard de notre définition, identifions maintenant les principales variables didactiques (V) : V1 : nombre total de chocolats. V2 : nombre total de chocolats par rapport au nombre total d’enfants. V3 : proximité des nombres de chocolats par enfant. V4 : nombre total d’enfants. V5 : présence d’une calculatrice. Ici V1 est fixée à 55, le nombre n’étant pas très grand, la stratégie 2 peut être envisagée. Un enseignant ne souhaitant pas que les élèves s’engagent dans cette stratégie devra élever le nombre total de chocolats. V2 est fixée de telle manière à ce que le nombre total de chocolats soit un multiple du nombre d’enfants. On peut imaginer que, pour les élèves les plus avancés dans l’apprentissage de la division, on puisse travailler la division avec reste pour eux en faisant en sorte que le nombre total de chocolats ne soit plus un multiple du nombre d’enfants. V3 est fixée de telle sorte que la stratégie 3 soit envisageable. Elle le serait plus difficilement si les nombres étaient très éloignés les uns des autres. Là ils sont tous compris entre 9 et 13. V4 est fixée au nombre 5. Les élèves connaissent bien le livret et savent reconnaître les multiples de 5. Un nombre total d’enfants fixé à 7, par exemple, rendrait plus difficile cette tâche. La valeur de V5 n’est pas précisée. Une calculatrice autorisée serait certainement un obstacle à la réflexion sur le sens du partage.

Combien de chocolats aura chaque enfant après le partage ?

Cette étude met en lumière que, premièrement, les variables didactiques ne sont pas uniquement des paramètres de l’énoncé. Elles concernent aussi le matériel ( la calculatrice, la règle, ... ), les formes sociales de travail, l’organisation spatiale, etc. Deuxièmement l’étude des variables permet notamment d’identifier les stratégies possibles, de choisir les valeurs des variables de manière à ne garder que celles qui servent l’objectif spécifique, mais aussi d’anticiper des pistes de différenciation ou de régulation devenant ainsi un véritable outil pour le professeur dans la construction de séance. Julie Jovignot Candy larpem@hepvs.ch

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> RENCONTRE DU MOIS

Bertrand Copt, directeur des écoles de Collombey-Muraz les parents, la Commune, le Service de l’enseignement, etc. Au niveau de la présidence de l’AVDEP, je suis aussi un agent de liaison puisque je porte la parole de mes collègues au SE. Commençons par évoquer le volet AVDEP. De quelle manière fonctionne cette Association ? L’AVDEP réunit les 33 directions d’école primaire du Valais romand, en y associant les directeurs et les adjoints. Nous nous rencontrons six fois par année scolaire, dont une en commun avec la CODICOVAR qui est présidée par Xavier Gaillard.

Bertrand Copt, chef de service des écoles de Collombey-Muraz et président de l’AVDEP

MOTS-CLÉS : 1H-11CO • AVDEP Chef de service et directeur des écoles de Collombey-Muraz, Bertrand Copt est aussi président de l’AVDEP (Association valaisanne des directeurs des écoles primaires). Au sein de la Claceso (Conférence latine des chefs d’établissement de la scolarité obligatoire) présidée par le directeur des écoles du Val d’Hérens Gérard Aymon, il représente le Valais, avec sa collègue Véronique Laterza, directrice des écoles primaires régionales d’Orsières. Après son CO à Martigny, Bertrand Copt a effectué une maturité scientifique puis il a obtenu une licence en lettres (français, histoire et géographie) à l’Université de Lausanne. Il est arrivé à l’enseignement un peu par hasard, par le biais de remplacements. Il souligne que c’est Jacques

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Vuignier, alors directeur du CO de SteJeanne-Antide à Martigny, qui lui a donné le goût pour ce métier, en lui offrant la possibilité de faire des remplacements dans presque toutes les branches. Engagé ensuite au CO de Collombey-Muraz à 100%, principalement pour donner des cours de français et de mathématiques, il a alors accompli sa formation pédagogique via le Centre romand d’enseignement à distance à Sierre. Pour sa formation continue permanente, il explique apprécier le fait d’être régulièrement sollicité comme expert pour les examens à la HEP-VS.

INTERVIEW DE BERTRAND COPT Présider l’AVDEP et diriger les écoles de Collombey-Muraz, est-ce un peu similaire ? Oui, car dans les deux cas ma tâche est celle d’un communicant. En tant que directeur, mon rôle consiste à dialoguer avec les élèves, les enseignants,

Quel est le rôle de l’AVDEP dans le paysage scolaire ? Notre Association est régulièrement consultée sur des dossiers cantonaux, comme récemment à propos du temps scolaire des élèves en 1H2H. Elle a des relations régulières avec les associations d’enseignants, en particulier avec la SPVal présidée par Olivier Solioz. Nos séances sont complémentaires à celles des arrondissements avec les inspecteurs, car c’est un autre type de réseau qui est activé. Au sein de l’AVDEP, chaque direction expose les idées de son centre, ce qui permet aux différentes réalités de nos écoles de plaine et de montagne d’être prises en compte. Comment s’organise la direction des écoles, allant de la 1H à la 11CO, de Collombey-Muraz ? Dans ma tâche de directeur, j’ai la chance de pouvoir compter sur un Conseil de direction. Sans mes deux adjoints pour l’école primaire, mon adjoint pour le CO et le secrétariat, ce serait un défi impossible à réaliser, sachant que Collombey-Muraz c’est

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RUBRIQUES 104 enseignants pour environ 1220 élèves, à savoir 350 élèves au CO et 870 de la 1H à la 8H, et que je quitte régulièrement mon bureau pour des réunions ou des visites de classe. Votre fonction de chef de service des écoles élargit encore votre domaine d’activité… En effet. Lors de mes premières séances communales avec les autres chefs de service, je me demandais pourquoi je devais m'intéresser à leurs thématiques, toutefois j’ai vite compris l’importance de ce réseau et combien il était intéressant de voir l'école sous un autre angle pour l’ancrer davantage dans la société.

qui était autrefois l’école enfantine et primaire, cependant il s’agit encore de créer une plus grande unité au niveau de l’ensemble du cycle 1. La verticalité après le CO devrait-elle également être intensifiée ? On doit avoir ce souci pour tous les élèves, mais d’autant plus pour ceux qui sont en difficulté et qui ont besoin d’un peu plus de temps pour trouver un objectif réalisable après le CO. Nous avons la chance d’avoir des solutions comme le préapprentissage, passerelle extraordinaire vers l’AFP, qui peut ensuite mener au CFC et ainsi ouvrir à tous les possibles en matière de formation.

Votre regard sur les différents degrés de la scolarité a-t-il évolué ? De par mes fonctions antérieures, je connaissais déjà bien le CO, mais les visites de classe ont considérablement modifié mon regard sur les autres degrés de la scolarité, en particulier sur les 1H-2H. Ces moments d’immersion m’ont permis de percevoir à la fois les richesses et les exigences spécifiques du métier selon les degrés.

« Ma tâche est celle d’un communicant. »

La verticalité de la 1H à la 11CO s’est renforcée ces dernières années, observez-vous cependant des marges d’amélioration possibles ? Dans la répartition des tâches avec mes adjoints, j’ai conservé ce qui touche à l’enseignement spécialisé de la 1H à la 11CO et cette verticalité me permet de mieux percevoir les enjeux de la transition entre la fin du cycle 2 et le début du cycle 3. Ce dont je suis persuadé, c’est que nous avons tout intérêt à collaborer plus étroitement, de manière à adoucir ce passage entre des organisations scolaires certes différentes, mais avec des élèves qui restent les mêmes. L’échange d’informations se fait assez naturellement au niveau des enseignants spécialisés, et cette curiosité pour les autres degrés, présente chez certains enseignants, serait à généraliser. Au cycle 1, un effort conséquent entre la 2H et la 3H a déjà été entrepris pour tisser un lien entre ce

Comment se porte à vos yeux l’école valaisanne ? Les tests PISA démontrent que l’école suisse en général, et valaisanne en particulier, est performante. Autre élément réjouissant, le dialogue avec les autorités est serein, ce qui permet de construire une école cohérente, dans laquelle tous les acteurs et partenaires sont impliqués.

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Quelle tonalité souhaitez-vous apporter aux écoles à Collombey-Muraz ? La devise globale que nous mettons en avant dans notre Conseil de direction, c’est le bien-vivre ensemble. Pour ce faire, communiquer est primordial.

Même si l’école valaisanne va globalement bien, percevez-vous des éléments à stabiliser ou à modifier ? Ces dernières années, il y a eu beaucoup de changements avec la Loi sur le CO et la Loi sur l’enseignement primaire, aussi à ce niveau je pense qu’il faut se limiter à des ajustements. Par contre, il y a des challenges qui nous attendent, entre autres la piste de la digitalisation lancée par le chef du Département. L’intégration des élèves en inclusion et celle des élèves de provenances de plus en plus diverses

est un autre défi qui a été réussi en Valais, mais qui nécessite une attention constante. Une autre réflexion à mener concerne l’orientation scolaire des élèves, sachant que nos jeunes partent majoritairement en formation duale et qu’une partie peine à trouver une place d’apprentissage. En fin de CO, nous avons des élèves en niveau II qui sont talentueux et motivés, mais pénalisés dans leur recherche à cause de leurs notes scolaires. L’école actuelle est-elle en phase avec les attentes de la société ? Notre école essaie de l’être, par exemple en s’ouvrant à la pensée numérique. J’étais dans le groupe de travail avec le Service de l’enseignement pour la mise en place des journées tests avec le robot Thymio et nous avons eu la chance de rencontrer des personnes de l’EPFL qui nous ont permis de mesurer les enjeux de la digitalisation pour la formation. Les compétences transversales auront une grande importance dans le futur et nous allons dans ce sens. En regardant au-delà de nos frontières, importeriez-vous l’une ou l’autre idée ? Je pense que nous aurions intérêt à observer plus ce qui se fait ailleurs, notamment en matière de devoirs à domicile. En Finlande, les tests semblent montrer que le fait de ne pas en avoir n’ait pas un impact négatif sur les résultats scolaires. Aujourd’hui les conditions des enfants face aux devoirs sont inégalitaires et lèsent ceux qui sont moins autonomes et dont les parcours de vie sont parfois difficiles. A mon sens, certaines tâches à domicile sont cependant utiles, mais il s’agirait probablement d’intégrer davantage le numérique. C’est un sujet qui mériterait une réflexion globale. Propos recueillis par Nadia Revaz Site des écoles de CollombeyMuraz http://ecoles.collombey-muraz.ch

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> MATHÉMATIQUES

Espace mathématique : 21e édition MOTS-CLÉS : ACTIVITÉ INTERCLASSE • 9CO • PROBLÈMES Nous vous proposons une série de problèmes, s'adressant aux élèves de 1re année du CO (9CO), issus des domaines Fonctions, Espace, Nombres, Recherche et stratégies. La Commission de mathématique de l'AVECO vous invite donc à participer avec votre classe de mathématique à cette confrontation originale : 21e Espace mathématique.

LES PRINCIPES La classe dispose d’un temps limité (45 minutes, 1 période), pour s’organiser, rechercher les solutions de 5 problèmes et en présenter un compte rendu. Les élèves doivent produire un seul compte rendu par problème de leurs travaux et solutions. C’est la classe entière qui est responsable des réponses apportées. Il n’y a pas que la réponse juste qui compte, les solutions sont jugées aussi sur la rigueur des démarches et la clarté des explications fournies. L’enseignant devient observateur, s’abstenant de toute intervention de quelque nature que ce soit.

Deux épreuves distinctes pour les classes de niveau 1 et de niveau 2.

OBJECTIFS GÉNÉRAUX Stimuler le travail de groupe en classe. Développer les capacités de l’élève à travailler en équipe en lui faisant prendre en charge l’entière responsabilité d’une épreuve. Offrir une activité de recherche mathématique variée. Encourager les échanges entre les professeurs de mathématique. Présenter une alternative complémentaire au concours individuel FFJM. Observer ses élèves, voir comment ils utilisent les concepts mathématiques étudiés antérieurement, savoir quelles connaissances ils sont capables de mobiliser correctement, quelles erreurs ils commettent.

LES DATES IMPORTANTES Délai d’inscription : 15 mars 2019. Passation de l’épreuve qualificative : durant la semaine du 1er au 5 avril 2019. Corrections et résultats de l’épreuve qualificative : le mercredi après-midi 17 avril 2019.

PRIX Aux classes gagnantes de chaque catégorie (N1 et N2), ainsi qu'aux classes tirées au sort.

RENSEIGNEMENTS COMPLÉMENTAIRES Vous pouvez obtenir tous les renseignements complémentaires nécessaires auprès de : Fabrice Ballestraz Tél. privé 079 272 30 89 Alain Beetschen Tél. privé 076 338 98 34 Sébastien Galley Tél. privé 079 309 87 78 Vincent Mabillard Tél. privé 079 245 08 13 Mathieu Jeandroz Tél. privé 076 418 13 74 José Teixeira Tél. privé 027 744 25 53

INSCRIPTIONS Le formulaire d’inscription est à remplir en ligne dès le 1er février 2019. www.aveco.ch

EXEMPLES DE PROBLÈMES DE LA 20e ÉDITION CRYPTARITHMES Comme dans tout cryptarithme, deux lettres différentes représentent toujours deux chiffres différents, et deux chiffres différents sont toujours représentés par deux lettres différentes. De plus aucun nombre ne commence par un zéro.

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a/

PLUS + P L U S

M OI NS

En respectant les règles du cryptarithme, quelle est la valeur du mot « MOINS » sachant que L vaut 7 ?

b/

E S P + A C E

M ATH

En respectant les règles du cryptarithme, quelles sont toutes les valeurs que peut prendre le mot « MATH » sachant que A est inférieur à 3, et que TH est un nombre à deux chiffres ayant un nombre impair de diviseurs ?

Résonances • Février 2019 Mensuel de l’Ecole valaisanne


Résonances • Février 2019 Mensuel de l’Ecole valaisanne

35 SOLUTIONS DES EXEMPLES CRYPTARITHMES a/ 1 solution —> 6790 + 6790 = 13580 M = 1, car la somme de deux chiffres est toujours inférieure à 20. (P + P < 19). S = 0, car S + S = S n’est possible que pour S = 0 P > 4, car P + P doit donner une retenue. Les élèves testent ensuite 5, 6, 8 ou 9.

b/ 2 solutions : —> 947 + 289 = 1236 —> 975 + 289 = 1264 M = 1, car la somme de deux chiffres est toujours inférieure à 20. (E + A < 19). A = 2, car d'après la donnée A < 3. E = 9, car E + A = « A » et aucun nombre ne commence par un zéro.

TH possède un nombre impair de diviseurs, c'est donc un carré parfait ! TH = (04) ; (09) ; (16) ; (25) ; 36 ; (49) ; 64 ou (81). Mais si l'on respecte les règles du cryptarithme et la « définition » de TH seul 36 et 64 sont ici possibles.

VOITURE ET MOTO EN LEGO a/ Anthony possède 60 LEGO et Bastien 80. Ils ont donc au total 140 LEGO. On commence par 30 LEGO —> Si Anthony a 30 LEGO, alors Bastien doit avoir 140 LEGO —> Bastien pourrait construire la moto. Donc c’est uniquement possible à partir de 51. Anthony doit avoir un nombre divisible par 2 et 3 car il doit donner le tiers à Anthony et doit recevoir un nombre pair. Donc...

Pas possible

24

Antony

92

Bastien

54

Antony

b/ Le nombre de LEGO total est de : 128 + 144 + 168 = 440 On commence par 100 LEGO —> Si Camille a 100 LEGO, alors Dominique doit avoir 200 LEGO —> Dominique pourrait construire sa voiture. Camille doit avoir un nombre divisible par 4 car elle doit donner le quart à Emilie.

Pas possible

Réponse

704

Camille

24

Emilie

192

Dominique

104

Camille

60

108 184 48 608 Pas possible

112 176 72 512 Pas possible

116 168 120 320 Pas possible

120 160 120 320 Pas possible

124 152 144 224 Pas possible

128 144 168 128 Possible

80 60 Possible

b/ Afin de fabriquer la voiture il leur faut exactement 200 LEGO. Chaque enfant possède des LEGO, mais aucun n’a le nombre requis. Camille possède entre 100 et 150 LEGO. Au total combien y a-t-il de LEGO, si on additionne ceux possédés par Bastien et Anthony ? - « Si tu me donnes la moitié de tes LEGO, je peux construire la moto sans qu’il m’en reste.» Bastien répond alors à Anthony : - « Si tu me donnes le tiers de tes LEGO, je peux construire la moto sans qu’il m’en reste. »

Réponse

Dans une brochure, Anthony, Bastien, Camille, Dominique et Emilie ont trouvé un plan qui permet de fabriquer une voiture et une moto en LEGO. Ils décident de se partager le travail : Anthony et Bastien s’occupent de la construction de la moto. Camille, Dominique et Emilie celle de la voiture. a/ Pour la fabrication de la moto, il faut exactement 100 LEGO. Chaque enfant possède des LEGO, mais aucun n’a le nombre requis. Anthony possède entre 30 et 70 LEGO. Anthony dit à Bastien :

VOITURE ET MOTO EN LEGO

Au total combien y a-t-il de LEGO, si on additionne ceux possédés par les trois amis ? Camille dit à Dominique : - « Si tu me donnes la moitié de tes LEGO, je peux construire la voiture sans qu’il m’en reste. » Dominique dit à Emilie : - « Si tu me donnes le tiers de tes LEGO, je peux construire la voiture sans qu’il m’en reste. » Emilie dit à Camille : - « Si tu me donnes le quart de tes LEGO, je peux construire la voiture sans qu’il m’en reste. »

RUBRIQUES


> LANGUES

Un semestre à la HEP Valais pour deux étudiantes de la HEP de Zurich

Camille et Lynn

MOTS-CLÉS : COURS • STAGE • ST-MAURICE • SAXON • SIERRE Camille Huber et Lynn Hedinger, toutes deux étudiantes à la Pädagogische Hochschule (HEP) de Zurich, ont effectué leur 5e semestre de formation à la HEP-VS de St-Maurice. Ces futures enseignantes ont aussi fait un stage en 4H à Saxon, dans la classe de Roxane Noir (cf. encadré). Camille et Lynn ont apprécié cette double expérience valaisanne, qui les a enrichies sur le plan linguistique, pédagogique, culturel et humain. C’est presque par évidence que les deux étudiantes ont choisi de devenir enseignantes au primaire. Lynn pensait d’abord enseigner au secondaire, mais elle a finalement opté pour les plus petits degrés, trouvant appréciable de pouvoir passer davan-

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tage de temps avec un même groupe d’élèves. Ce qui a motivé Camille, c’est la spontanéité des enfants, mais aussi la créativité liée à cette profession. A la HEP de Zurich, le 5e semestre est celui des échanges possibles tant en Suisse qu’à l’étranger. « Pour améliorer notre français, nous avons choisi la Suisse romande », commente Camille. Et Lynn d’ajouter : « Si nous avons retenu StMaurice plutôt que Lausanne, c’est parce qu’il nous semblait plus facile de s’intégrer dans une petite structure. » Pendant toute la période de leur échange, c’est-à-dire de la mi-septembre 2018 à la fin janvier 2019, elles ont séjourné à Sierre, en colocation avec des jeunes fréquentant la HES.

LE TEMPS DES COURS À LA HEP-VS Avant de débuter le semestre, Lynn est venue en éclaireuse découvrir l’école à St-Maurice et a rencontré Sandra

Schneider, en charge de la mobilité à la HEP-VS et qui est également responsable du Bureau des Echanges Linguistiques (BEL) depuis le 1er septembre dernier. A son retour en Suisse allemande, Lynn a ainsi pu partager ses premières impressions avec Camille. Cette étape a été facilitatrice pour l’intégration à leur arrivée à la mi-septembre. « Sandra Schneider nous a accueillies de manière très sympathique, étant toujours à disposition pour répondre à nos questions », soulignent à l’unisson les deux étudiantes. Les premiers jours de cours ont été, selon leur expression, « un peu chaotiques », mais elles précisent avoir eu la chance de pouvoir profiter du fait que certains professeurs, relativement à l’aise en allemand et habitués à travailler avec des étudiants germanophones de la HEP-VS du site de Brigue, ont pu les aider pour les aspects organisationnels. Très vite, elles se sont immergées dans leur nouvel environnement francophone. A la HEP-VS, Camille et Lynn ont composé leur programme modulaire parmi les cours du 1er, 3e et 5e semestre. Si c’était à refaire, elles changeraient de stratégie, regrettant de n’avoir pas compris qu’à St-Maurice les élèves faisaient partie d’une classe et suivaient ensemble le même programme. Elles expliquent qu’à Zurich il y a plusieurs profs qui donnent le même cours dans des classes parallèles, ce qui crée des inégalités dans la matière reçue par les étudiants et est parfois source de tensions. Sans savoir si l’obstacle de la langue intervient pour partie dans leur constat, elles sont d’avis que les objectifs didactiques sont souvent plus clairs à Zurich, peut-être parce

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RUBRIQUES que le 1er semestre est axé sur les compétences des étudiants et qu’ensuite tout est centré sur celles des élèves. A leurs yeux, la HEP-VS accorde un peu moins d’autonomie aux étudiants. Si ces points ne sont nullement des critiques, en ce qui concerne les examens, elles avouent préférer la version zurichoise, avec des tests répartis tout au long du semestre, estimant la solution de St-Maurice, avec un regroupement de toutes les épreuves sur quelques jours, trop stressante. Par contre, elles sont heureuses d’avoir pu profiter du bilinguisme de la HEP-VS pour pouvoir rendre leurs travaux en allemand. A propos du contenu des divers cours suivis, leur appréciation est globalement positive. « Dans la formation des enseignants en Valais, je trouve vraiment bien l’importance accordée à la créativité, avec des exemples concrets pour la classe », relève Camille. Quant à Lynn, elle estime que « mettre l’accent sur la motivation et la gestion en classe, avec un cours entièrement consacré à ces thématiques, lui sera très utile pour sa pratique professionnelle ».

LE TEMPS DU STAGE À SAXON Pour leur stage du 5e semestre, les deux étudiantes voulaient d’abord retourner dans leur canton, mais c’était sans compter sur la force de persuasion de Sandra Schneider. Ainsi, malgré leur appréhension relative à leur maîtrise du français, elles sont allées en duo dans la classe de 4H de Roxane Noir à Saxon pendant 5 semaines. « Au final, ce stage, supervisé par Sandra Schneider, était le moment le plus enrichissant de notre échange », s’enthousiasment les deux étudiantes, qui racontent spontanément diverses anecdotes. Le plus surprenant pour elles a été de découvrir qu’en Valais les enseignants étaient des généralistes, alors qu’elles n’ont que huit branches à leur programme, tout en précisant qu’avant elles considéraient que c’était beaucoup. Ce qu’elles retiennent de leur immersion en classe, c’est la proximité de la relation avec les élèves, appréciant par exemple d’être interpellées par un « maîtresse

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Camille » ou un « maîtresse Lynn », plutôt que « Madame ». Certaines exigences les ont étonnées, comme le fait que les élèves à Saxon doivent se lever à l’arrivée de la directrice de l’école en classe. Par contre, elles auraient bien aimé pouvoir préparer leur stage avec les didacticiens à la HEP-VS lors des cours et visiter la classe préalablement, comme c’est le cas à Zurich. Globalement, le stage s’est toutefois déroulé de manière optimale, grâce aux discussions avec Roxane Noir. Les moments d’enseignement leur ont permis de progresser linguistiquement. « En cours, à St-Maurice, on a surtout écouté, mais face aux élèves on a dû parler », commente Lynn.

Au terme de cet échange, le bilan des étudiantes zurichoises est très positif. Culturellement, elles ont vite adopté la convivialité à la valaisanne. « Ici, on se fait trois becs pour se dire bonjour et même si on ne se connaît pas bien, on va facilement boire un verre ensemble », relate Camille, avec l’approbation de Lynn. Toutes deux relèvent que la mentalité est plus ouverte tout en étant plus traditionaliste que dans une grande ville. Elles ont fières d’avoir été les premières étudiantes zurichoises à avoir choisi la HEP-VS à St-Maurice, et seront assurément des ambassadrices de la Haute Ecole pédagogique valaisanne en Suisse alémanique. Nadia Revaz

Témoignage de Roxane Noir, enseignante en 4H et praticienne-formatrice à Saxon «Ce stage était agréable, car Camille et Lynn étaient très motivées. Au départ, j’étais un peu dubitative, me disant que si elles n’avaient pas le niveau linguistique suffisant, cinq semaines ce serait long pour les élèves. Fort heureusement, comme elles se débrouillaient bien, elles ont pu enseigner toutes les branches, face à des enfants investis. Pour elles, être en duo dans la classe était un confort supplémentaire, surtout qu’elles se complétaient vraiment bien. Pour les élèves, c’était aussi une belle ouverture, car elles les ont notamment fait chanter en suisse-allemand. Pour moi, c’était l’occasion de me rendre compte de la diversité entre nos systèmes scolaires. Par exemple, je ne savais pas qu’à Zurich il y avait cinq minutes de pause entre chaque cours et que les enseignants pouvaient facilement solliciter de l’aide pour les élèves difficiles. A mon sens, mais je crois qu’elles partageaient mon point de vue, faire un tel stage, c’est possible jusqu’en 4H, mais ce serait plus laborieux dans les plus grands degrés. »

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> ÉDUCATION PHYSIQUE

Formation Sport de Neige HEP-VS MOTS-CLÉS : SPORT D’HIVER • RÉGION ALPINE Janvier-février-mars, le ton est aux sports d’hiver. Dans nos régions alpines liées au tourisme chacun essaie d’apporter sa contribution et de réfléchir au mieux quant à l’avenir du sport d’hiver. Enjeux économiques, projets, transmission d’une culture, bilan écologique… L’école, reflet de la société, se doit également de participer à cette remise en question permanente. En parallèle à cela, plusieurs partenaires, actions et manifestations ont été mises en place pour développer l’attrait de ce type d’activités. Quelques exemples tels que Esprit Piste, Action tous sur les pistes, Esprit Montagne, Patrouille des Jeunes, … illustrent cela. La HEP-VS inscrit dans sa formation un cursus propre à cette thématique. Elle se doit de préparer les étudiants à son enseignement. De ce fait, un camp se déroule à Leukerbad depuis 11 ans pour les étudiants du premier semestre de la formation initiale. Le

Un camp HEP-VS se déroule à Leukerbad depuis 11 ans.

programme proposé se décline de manière ouverte et variée. En plus du ski, il propose des activités polyvalentes telles que le patinage, la raquette et les jeux dans la neige mais aussi deux ateliers autour de l’éducation nutritionnelle. Le tout s’inscrit dans une vision où le vivre ensemble (cohabitation des langues), la gestion de l’imprévu et les savoirs à maîtriser pour organiser ce type de camp deviennent prioritaires. En parallèle à cette semaine particulière la HEP propose une semaine renforcée pour les étudiants motivés et

déjà à l’aise sur leurs skis (07.01-12.01). Cela se réalise grâce au soutien de l’Office J+S du Canton du Valais. Les retours des 109 étudiants sur ces quinze jours s’avèrent positifs. Les participants recommandent de poursuivre cet investissement. De son côté, la HEP est claire : plus la palette de formations sera riche et ambitieuse, plus les enfants valaisans en profiteront. Nathalie Nanchen & Lionel Saillen https://animation.hepvs.ch/ education-physique

SPORT DE NEIGE HEP VALAIS (JANVIER 2019) Du lundi 7 au 12 janvier

Formation Jeunesse et Sport ski Incluse dans la 1re semaine HEP

13 étudiants

Etudiants provenant des classes de Brig et de St-Maurice 10A-11A-11B-11C

Du lundi 7 au 11 janvier

Formation sport de neige pour les classes : 11B de St-Maurice ½ 11A de St-Maurice ½ 10A de Brig

Ski-patin-raquettes-jeux d’hiver-…

Formation sport de neige pour les classes : 11C de St-Maurice 11A de St-Maurice ½ 10A de Brig

Ski-patin-raquettes-jeux d’hiver-…

48 étudiants Du lundi 14 au 18 janvier 48 étudiants

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Condition d’admission : 1. être présent le jour du test d’entrée (15.12.18) 2. niveau de ski adéquat 3. s’engager à encadrer des jeunes (clubs-écoles-sportfac-…)

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RUBRIQUES > ÉDUCATION NUTRITIONNELLE

Atelier Senso 5 à Leukerbad : mots des étudiants de la HEP-VS MOTS-CLÉS : GRILLONS • CRIQUETS • 5 SENS Dans le cadre de notre camp de ski de Leukerbad, nous avons eu l’opportunité de participer à un atelier lié à l’éducation nutritionnelle. Nous avons pris part à une découverte sensorielle au travers d’une dégustation. Un protocole de dégustation est présenté, identique à celui utilisé en classe. Il se compose des étapes suivantes : visuelle, tactile, olfactive, gustative (et auditive). L’étape visuelle consiste à observer des grillons et des criquets séchés, nous permettant de percevoir ces insectes non plus comme des animaux mais comme des aliments nutritifs. Dans un deuxième temps, la phase tactile consiste à toucher des aliments à l’intérieur de boîtes mystères. Ne pouvant pas utiliser la vue, nous n’avons pas eu recours à notre cadre de référence habituel. Nous pensons ainsi qu’il s’agit de noix ou de céréales. Pour la phase olfactive, la tâche consiste à humer différents arômes d’aliments contenus dans des gobelets. Cela nous permet de mettre en lien les odeurs avec nos expériences personnelles et nos vécus. Par exemple, l’odeur d’amande évoque la confection d’un gâteau car elle est associée au massepain. Finalement, du point de vue gustatif, nous avons savouré des muffins sans en connaître les ingrédients. D’une

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Un atelier de découverte sensorielle, avec des insectes

fois que la présence de… grillons à l’intérieur de la recette a été révélée, de nombreux étudiants ont été dégoûtés. La dissonance cognitive est de mise. En guise de conclusion, ce moment démontre que l’alimentation ne se résume point au simple acte de sustentation. Il s’inscrit dans une vision plus complexe, relevant d’objectifs de formation : Associer alimentation et perception Relier alimentation à plaisir Sensibiliser à la provenance de l’aliment Accepter les différentes cultures

Reconnaître ses besoins Porter un regard critique global sur le monde alimentaire Ces différentes intentions nous permettront de devenir des enseignants à l’écoute et aptes à enseigner l’éducation nutritionnelle. Bon appétit ! Vanessa Branco Calves, Jessica Bressoud, Inês da Costa Cabral, Christian Lopes Meireles, Salomé Mounir, Joana Oliveira Feliciano, Ajla Vardo

EN RACCOURCI Amnesty International

Activité sur les droits humains

périple autour du monde, et ce, à travers 5 droits humains. www.amnesty.ch/ecole/e-learning

La leçon E-learning « Mission dangereuse » est une activité qui permet d’aborder la thématique des droits humains en classe, au secondaire II. La mission des élèves sera de soutenir Maya dans son

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> REVUE DE PRESSE

D’un numéro à l’autre Education

Le collège durera toujours quatre ans Le Grand Conseil fribourgeois a rafraîchi la loi sur l’enseignement secondaire supérieur, vieille de presque trente ans. Il faudra toujours quatre ans pour obtenir son baccalauréat dans le canton de Fribourg. Le Grand Conseil fribourgeois a balayé la proposition de l’écologiste Bruno Marmier visant à réduire le cursus du gymnase à trois ans. La Liberté (12.12. 2018)

Enfants voilés

Positionnement du PDC genevois Le PDC est majoritairement pour une interdiction de la burqa. Selon lui, le visage doit être visible dans l’espace public, « tant pour des raisons sociétales que pour des raisons de politiques de sécurité et d’intégration ». Quid du voile ? Le PDC n’y voit pas de problème dans la rue ou à la maison. En revanche, il s’oppose majoritairement au port du voile à l’école pour les filles jusqu’à 16 ans. Mais le PDC accepte que des cantons puissent agir autrement, à l’instar de Genève qui autorise le port du voile aux élèves. Concernant les filles musulmanes, le PDC n’accepte pas qu’elles soient dispensées de cours de natation, suivant ainsi une décision du Tribunal fédéral. Tribune de Genève (13.12. 2018)

Classe inversée

Cours à la maison, devoirs en classe On les appelle les « inverseurs ». Ce sont des enseignants qui

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pratiquent une méthode pédagogique différente, appelée la classe inversée. Son principe : renverser le modèle traditionnel de la classe, avec son cours magistral et des exercices en devoirs à domicile. Les notions basiques sont désormais transmises à la maison par le biais de vidéos, les plus complexes abordées en classe. La méthode est répandue aux EtatsUnis, au Canada, en France, mais encore peu en Suisse. Jérémy Argyriades, maître de mathématiques et de physique au Cycle de l’Aubépine, pratique la classe inversée depuis quatre ans, dispense des formations continues à ses pairs et est l’un des fers de lance de cette méthode à Genève. Tribune de Genève (5.01.2019)

Education numérique vaudois

L’Etat prié de payer les tableaux interactifs Qui paie quoi dans les écoles ? Les Communes veulent clarifier les choses. Une initiative est déposée devant le Grand Conseil vaudois. Entre le lobby communal et le gouvernement, le dialogue est stérile depuis des années : pas moyen de s’entendre sur qui paie quoi dans les écoles. En gros, bâtiment et mobilier sont payés par les Communes, le matériel pédagogique par l’Etat. Mais dans le détail ? C’est là que ça coince, avec notamment la question des tableaux interactifs, devenus le symbole de la mésentente. 24 heures (13.12. 2018)

Technologie

Reconnaissance faciale à l’entrée de lycées En France, des portiques à l'entrée des lycées ! La reconnaissance faciale sera testée dès janvier 2019 à l'entrée de deux établissements : le lycée des Eucalyptus, à Nice, et le lycée Ampère, à Marseille. Développés par Cisco, une société américaine, ils fonctionnent sur le même principe que ceux déjà en cours d'expérimentation, depuis juillet, dans les aéroports de Nice et de Paris (Roissy et Orly). Ils visent à renforcer la sécurité à l'entrée des établissements. Ils permettent d'apporter une assistance aux agents assurant l'accueil du lycée, de réduire la durée des contrôles, lutter contre l'usurpation d'identité et détecter le déplacement non souhaité d'un visiteur non identifié. Le Syndicat national des enseignements de second degré (Snes) s'inquiète non seulement du coût du dispositif, mais aussi de l'utilisation des fichiers. Il considère également que remplacer le personnel par des portiques automatiques ne réglera pas les questions de sécurité. Le Nouvel Obs (17.12. 2018)

Nouveau Bac français

Les filières : c’est fini En France, les séries classiques du baccalauréat n'existeront bientôt plus. Les élèves actuellement en seconde sont les premiers concernés par la réforme. Et après les vacances de Noël, ils devront déjà réfléchir à leurs « disciplines de spécialité ». C'est la philosophie même du lycée qui va évoluer vers des cours davantage à la carte.

« On va vers ses envies, ses désirs. Et puisque l'on va vers ses envies, on approfondit davantage et on se prépare mieux pour le futur », a tenté de résumer le ministre de l'Education. Il y a des cours qui formeront un tronc commun, c'est le cas du français (philosophie en terminale), de l'histoire-géographie, de l'enseignement moral et civique, de l'enseignement scientifique, de deux langues vivantes et du sport. Ensuite, les élèves devront opter pour trois disciplines de spécialité. Le Journal du dimanche (18.12. 2018)

Hommage

Décès de Maurice Cosandey Il y a quelques jours, on apprenait avec tristesse le décès de Maurice Cosandey dans sa 101e année, un homme qui a changé le destin de la Suisse romande. En 1963, Maurice Cosandey prend la direction de l’EPUL, l’Ecole Polytechnique de l’Université de Lausanne, avec une idée directrice forte : fédéraliser l’EPUL pour permettre à la Suisse romande de bénéficier d’une école polytechnique fédérale. Pour parvenir à ses fins, il a dû convaincre le Conseil fédéral, les Chambres fédérales ainsi que le Conseil d’Etat et le Grand Conseil du Canton de Vaud. Il aura eu cependant le plaisir de constater que la petite sœur de l’ETH de Zürich avait bien grandi et qu’elle fait partie aujourd’hui des meilleures universités technologiques mondiales. Largeur.com (24.12. 2018)

Plurilinguisme

Changer de langue un jour par an Un parlementaire alémanique qui s’exprime pendant un jour en français, un Vaudois qui en fait autant en italien et un Tessinois

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RUBRIQUES en allemand : c’est ce à quoi devrait ressembler la prochaine journée du plurilinguisme, le 26 septembre 2019. Helvetia Latina, organisation de défense de la pluralité culturelle et linguistique dans l’administration fédérale, propose qu’élus et fonctionnaires s’expriment dans un autre idiome que le leur. L’idée est soutenue par les présidents du National et des Etats et devrait obtenir l’aval du Conseil fédéral, puisqu’elle a été lancée par le futur président du gouvernement, Ueli Maurer. 20 minutes (27.12. 2018)

Phobie scolaire

Ces enfants malades de l’école Entre 1 et 5% d’enfants scolarisés souffriraient de phobie scolaire. Derrière ce mal-être et ce refus d’aller à l’école se cachent de multiples causes. La phobie scolaire touche principalement les adolescents, mais peut survenir aussi chez l’enfant. Les signes de souffrance scolaire sont souvent somatiques avec des troubles digestifs, des maux de ventre, des nausées, vomissements, maux de tête. Il peut y avoir des crises de panique, d’angoisse avant d’aller à l’école ou pendant le cours, des tremblements… On peut assister à des situations très graves comme un burn-out de l’enfant. Il peut aussi se dévaloriser, se mettre en danger, menacer de fuguer, se scarifier… La première chose à faire est d’en discuter avec l’enseignant. Cela permet de savoir si un événement a pu angoisser l’enfant, s’il est agressé par d’autres… Si la phobie persiste, il faut consulter un spécialiste. Vousnousils (7.01.2019)

Dictée guidée

Un nouveau moyen de progresser en orthographe Sait-on vraiment comment enseigner l’orthographe de façon plus efficace ? Le dispositif d’apprentissage testé est très simple : il s’agit de

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pratiquer régulièrement un exercice de dictée sur un support guidant l’écriture. Chaque mot du texte est à écrire dans un « squelette », composé de cases indiquant son nombre de lettres, leur forme. Ainsi, les élèves sont aidés dans leur production et obligés, à chaque fois que leur premier choix orthographique ne correspond pas au squelette fourni, de réfléchir activement (par exemple en se remémorant une règle d’accord qu’ils allaient oublier d’appliquer) et de modifier leur production en conséquence. The Conversation (8.01.2019)

Initiative à Bordeaux

Ecole du samedi et découverte des métiers A Bordeaux, se mettre dans la peau d’un journaliste, d’une infirmière, d’un agriculteur, d’un avocat, d’un maçon, d’un plombier ou d’un architecte le temps d’une matinée, c’est le projet original de l’association « Ikigai-l’école du samedi » qui s’adresse aux enfants de 10 à 12 ans, issus des quartiers prioritaires. Les 22 élèves de cette « école du samedi » participeront à des ateliers hebdomadaires (hors vacances scolaires) et ce sur trois ans. L’idée est d’abord de leur donner confiance en eux, de les rendre plus à l’aise à l’oral par exemple et enfin, de leur donner des perspectives d’avenir en cassant certaines « barrières mentales » liées notamment à leurs milieux sociaux. 20 minutes (9.01.2019)

Proposition d’horaire scolaire

Commencer les cours plus tard Préserver la santé des lycéens, mais aussi « désaturer » les transports en commun. Pour la présidente de la région Île-deFrance, Valérie Pécresse, si les lycéens commençaient les cours à 9 h et non à 8 h, tout le monde serait gagnant. Une proposition qu'elle demande à tester dans tous les lycées franciliens. Les spécialistes français ne sont pas les seuls à tirer la sonnette d'alarme. Plusieurs expérimentations aux résultats toujours probants ont été menées, en particulier Outre-Atlantique. Malgré les arguments convaincants mis en avant par les études scientifiques, les oppositions à ce type de réformes sont nombreuses de la part des services publics et de certains parents d'élèves. Huffingtonpost (10.01.2019)

L’école ailleurs Chine

La fillette qui allait seule à l’école Depuis la rentrée scolaire, Sun Xiaofeng est la seule enfant scolarisée à l'école primaire du village de Yantai, dans les environs de Lianhua, localité qui se trouve dans la province de Tieling dans le nord-est de la Chine. Yantai est un village de montagne, isolé, et les autres enfants sont partis à la ville avec leurs parents, raconte l'agence chinoise officielle Xinhua. D'où cette situation qui peut nous paraître incroyable : une élève pour un seul professeur, Hu Zhisheng qui la raccompagne chez elle à la fin de la leçon. Paris Match (11.01.2019)

Echanges linguistiques

Exception valaisanne Même si quelques cantons – dont le Valais – sauvent l’honneur, le volume des programmes d’échanges reste désespérément bas. Le 14 décembre dernier, le Conseil fédéral a publié, dans l’indifférence générale, un rapport sur les échanges scolaires en Suisse à la suite d’un postulat de commission datant de plus de quatre ans. Il y souligne l’importance d’en relancer la dynamique, indiquant qu’il y demeure « un grand potentiel pour les développer ». Cette belle litote cache mal le constat d’échec des efforts entrepris jusqu’ici. Le Temps (11.01.2019)

Etats-Unis

Profs en grève Classes surchargées, salaires trop bas, budgets en baisse et négociations en panne : les enseignants de Los Angeles ont lancé une grève inédite et retentissante, lundi 14 janvier. La municipalité a réalisé une dernière offre avant la grève, qui consiste à réduire le nombre maximal d’élèves par classe à 35 au collège, et 39 au lycée. Largement insuffisant, ont répondu les syndicats. Courrier International (14.01.2019)

Ergonomie

Pour une meilleure tenue en classe Les quatre classes de l'école d'Oradour-sur-Vayres (HauteVienne) sont particulières depuis la rentrée scolaire. Dans ces classes, il n'y a pas que des chaises classiques pour s'asseoir. L'ergonomie est au service de la pédagogie. Et les résultats de cette expérience anglo-saxonne sont là : cet exercice favorise la concentration et l'autonomie. Autre particularité : les portes des classes sont ouvertes. Les élèves qui ressentent le besoin de se défouler peuvent aller dans le couloir, où un marquage au sol leur offre un parcours, histoire de décompresser. Francetvinfo (15.01.2019)

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> CPVAL

CPVAL en 2018 MOTS-CLÉS : PRÉVOYANCE • OBJECTIFS

UN RÉSULTAT DE GESTION DE FORTUNE DIFFICILE MAIS ENCORE BIEN LIMITÉ EN REGARD DES PERFORMANCES BOURSIÈRES Compte tenu des conditions macroéconomiques, financières et géopolitiques très tendues qui ont prévalu durant tout l’exercice sur l’ensemble des places boursières, CPVAL n’aura pas réussi à réaliser pour l’année écoulée une performance positive. C’est finalement avec un résultat de - 3,4% que 2018 aura été clôturé. Ce résultat négatif, le troisième en quinze ans, ne doit pas occulter l’objectif long terme de performance de la Caisse qui est d’atteindre 3,25% par année. Compte tenu de ce résultat et des contraintes actuarielles et de gestion de la Caisse, les capitaux d’épargne des assurés bénéficieront d’une rémunération qui se situera entre 0 et 1% au terme de l’année 2018. Le Comité de CPVAL prendra sa décision le 23 janvier prochain. Même avec une légère reprise de l’inflation, ce niveau de rémunération est parfaitement en ligne avec les hypothèses du plan de prévoyance et permet de poursuivre les objectifs fixés.

UNE SITUATION FINANCIÈRE EN LIGNE AVEC LE PLAN DE FINANCEMENT DE LA CAISSE Malgré l’environnement difficile, l’organe paritaire a décidé à fin décembre 2018 – dans une perspective à long terme prudentielle – de maintenir le taux technique de la Caisse à 3% avec une augmentation de la

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CPVAL devra adapter les logiciels informatiques de gestion des assurés suite à la mise en place de la réforme structurelle des deux Caisses acceptée par le Parlement en décembre dernier.

provision pour l’abaisser à 2,5%. Cela signifie que les engagements liés aux rentes prennent en considération des rendements plus en phase avec les réalités financières. Sur la base de ces résultats, le degré de couverture de la Caisse (rapport entre la fortune de la Caisse et les engagements) s’est réduit pour repasser sous la barre des 80% à 76,2%. Pour rappel, les dispositions légales fédérales ont prévu pour les Caisses publiques en capitalisation partielle, comme c’est le cas pour CPVAL, d’atteindre l’objectif de 80% d’ici 2051. Cet exercice pénible a entamé la réserve de fluctuation de valeur d’environ CHF 300 mios, ceci dans une optique d’équilibrer et lisser les résultats en cas d’exercices boursiers difficiles comme ce fut le cas cette année. Le déficit garanti par l’Etat

s’est quant à lui accru d’environ CHF 76 mios. Il faut toutefois relever que la situation financière de CPVAL reste toujours bien équilibrée et en ligne avec le chemin de financement prévu pour les prochaines années à venir. Son cash-flow de prévoyance est encore excédentaire et ses provisions permettent de faire face à court terme aussi bien à la longévité qu’à l’augmentation de l’espérance de vie.

EXAMEN DE LA PRÉVOYANCE PROFESSIONNELLE DE LA FONCTION PUBLIQUE Pour ce qui concerne le chantier principal de la Caisse en 2019 (mise en place de la réforme structurelle des deux Caisses acceptée par le Parlement en décembre dernier), les organes dirigeants vont devoir implé-

Résonances • Février 2019 Mensuel de l’Ecole valaisanne


RUBRIQUES menter cette nouvelle structure, ce qui signifie adapter les logiciels informatiques de gestion des assurés, préparer la scission des actifs mobiliers et immobiliers de la Caisse en deux portefeuilles distincts, rédiger l’ensemble des règlements des deux Caisses de pension et mettre en place l’organisation et le fonctionnement des organes des Caisses respectives et de son entité faîtière CPVAL. Pour l’instant, ainsi que cela avait été annoncé dans les diverses lettres d’information adressées aux assurés, CPVAL maintiendra les paramètres actuels inchangés en 2019. Le Comité de la Caisse répète son engagement, ainsi qu’il l’avait déjà exprimé tout au long de l’année dernière, qu’un délai suffisant entre la communication et l’entrée en vigueur des nouvelles dispositions sera respecté. De cette manière, plus particulièrement pour les personnes se trouvant déjà en âge de retraite (dès 58 ans), celles-ci pourront obtenir les renseignements sur leur situation personnelle et prendre leurs dispositions dans le respect des délais de résiliation envers leur employeur.

Rubrique « Carte blanche » Pour rappel, la rubrique « Carte blanche » est ouverte aux enseignants, et donc à leurs élèves, ainsi qu’aux étudiants de la HEP-VS. Pour en savoir plus : nadia.revaz@admin.vs.ch ou 079 429 07 01.

Il tient à cœur de CPVAL de poursuivre son effort de transparence et d’information. 2019 sera donc encore une année où l’information visà-vis de nos assurés sera importante de façon à leur permettre de comprendre les enjeux et les solutions qui seront décidées.

« Il tient à cœur de CPVAL de poursuivre son effort de transparence et d’information en 2019. » D’un point de vue prévoyance, les cotisations encaissées se sont montées à environ CHF 215 mios pour quelques 11'700 assurés actifs et les prestations payées ont atteint environ CHF 210 mios pour bientôt 6’000 pensionnés. Le cash-flow de prévoyance (cotisations et apports de libre passage moins les prestations et les versements de libre passage) est encore resté positif cette année.

L’ADMINISTRATION CPVAL Avec un effectif de 10 personnes représentant 8,8 unités complètes, CPVAL gère les engagements de plus

de 17'000 assurés (CHF 5,4 mias), une fortune de CHF 4,1 mias et un parc immobilier de CHF 323 mios. Cette gestion occasionne un coût annuel par assuré d’environ CHF 150.- (Coût qui se situe clairement en dessous de la moyenne suisse). Pour conclure, CPVAL recommande de consulter régulièrement son site internet www.cpval.ch qui offre en permanence les dernières informations relatives à la prévoyance, à la gestion de fortune ou encore à son parc immobilier et qui permet également de procéder à des simulations après achat et versements anticipés sur les prestations de retraite. Un tout grand MERCI aux collaborateurs de la Caisse pour leur travail et leur engagement vis-à-vis de nos assurés et en route pour 2019 et ses importants défis. Nous nous efforcerons de faire le maximum pour vous offrir les meilleures conditions possible pour une retraite idéale et sans souci. Patrice Vernier

www.cpval.ch

EN RACCOURCI Revue A.N.A.E

Attention et apprentissages Le numéro de décembre de la revue A.N.A.E (Approche Neuropsychologique des Apprentissages chez l'Enfant) s’intéresse à l’attention et aux apprentissages, via les approches innovantes et nouvelles technologies. www.anae-revue.com

La Classe maternelle

Des photos pour débattre… L’édition de février 2019 de La Classe maternelle propose, autour de différentes thématiques (les émotions, l’alimentation, les déchets…), un choix de 9 photos qui étonnent, émeuvent, intriguent, font réfléchir… Avec des pistes pour engager les enfants à s’exprimer, débattre, et donc travailler le langage oral sur des thèmes variés. www.laclasse.fr

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> FIL ROUGE DE L’ORIENTATION

« VS: explore-it » : une action pour promouvoir la technique à l’école Le projet « VS: explore-it » a été lancé à l’initiative d'entrepreneurs, du Bureau des Métiers, de la Fondation FocusTech, de Promotion Industry Valais ainsi que du DEF. La HEP-VS est chargée du volet de la formation.

Une activité qui plaît autant aux filles qu’aux garçons

MOTS-CLÉS : CYCLE 2 • CYCLE 3 • EXPÉRIMENTATION • BOÎTES THÉMATIQUES Le 4 décembre dernier, une conférence de presse relative à « VS : explore-it » s’est tenue en présence de Christophe Darbellay, chef du Département de l’économie et de la formation (DEF), et de Vincent Bonvin, président du Bureau des Métiers. Le matériel « exploreit » propose une approche ludique de la technique, des sciences naturelles et de l’innovation à l’école. En 2019, une nouvelle boîte viendra enrichir la collection existante (cf. encadré), en permettant aux élèves de se familiariser à une thématique technologique, à savoir la robotique, dans une approche complémentaire à celle liée au robot Thymio. René Providoli, professeur à la HEP-VS à Brig, est à l’origine de cette

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initiative qui permet aux plus jeunes de la 6H à la 11CO, de construire des objets techniques, de réaliser des expérimentations, d’inventer, de bricoler et d’être indirectement sensibilisés aux métiers en lien avec les MINT (mathématique, informatique, sciences naturelles et techniques). « Explore-it » a été fondé à partir d’un projet de recherche et développement mené à la HEP-VS et comme ce n’est pas le mandat d’une haute école de commercialiser du matériel pédagogique, une spin-off à but non lucratif et une fondation ont été créées. Cette action visant à éveiller la curiosité des jeunes pour la technique et leur fournir des éléments de compréhension connaît déjà un grand succès dans le monde germanophone, bien audelà des frontières haut-valaisannes, mais doit encore se faire davantage connaître dans le Valais romand.

Durant les années scolaires 20182019, 2019-2020 et 2020-2021, les enseignants qui le souhaitent auront la possibilité de fréquenter une formation de trois heures autour de la démarche et recevront le matériel pédagogique nécessaire pour les cours en classe. Ainsi que l’explique René Providoli, le but de ces formations est de « permettre aux enseignants d’utiliser ces boîtes thématiques, sans avoir à recourir à des experts externes ». Et il ajoute : « Le cours “explore-it” peut se faire dans un établissement scolaire ou en entreprise, comme cela a été le cas par exemple à Rarogne, ce qui permet de plus aux enseignants de visiter un lieu professionnel relié à la technique. » Chaque année une journée de l’invention, impliquant divers partenaires, dont l’inspecteur scolaire Pascal Knubel, est ouverte à huit-dix classes ayant travaillé avec l’outil « explore- it » (cf. encadré ci-contre). Si vous souhaitez en savoir plus, le plus simple est de commencer par visiter le site internet, décliné en allemand, en français, en italien et en anglais, qui contient notamment un aperçu des séquences didactiques.

INTERVIEW DE DAVID VALTERIO David Valterio est le chef du secteur des associations patronales du Bureau des Métiers, l’un des partenaires de « VS : explore-it ».

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RUBRIQUES David Valterio, pourquoi le Bureau des métiers soutient-il le projet « VS : exploreit » ? Peu d’initiatives visent à sensibiliser les jeunes à la compréhension de la technique dès le primaire et donc à promouvoir indirectement les métiers qui s’y rattachent, aussi le partenariat avec le Bureau des métiers a des airs d’évidence. Cela nous permet d’avoir des synergies non seulement avec le Service de la formation professionnelle, mais aussi avec le Service de l’enseignement, ce qui est intéressant de part et d’autre. Quel est l’atout premier de ce matériel thématique ? A mon sens, c’est le fait que ces boîtes, pensées autour de plusieurs thématiques, en lien avec les programmes scolaires et permettant de sensibiliser à nos métiers, sont pratiques, tout en étant ludiques. Lors du Salon des métiers et formations « Your Challenge » à Martigny, il y avait des démonstrations d’« explore-it » et j’avais été impressionné par l’attention et la motivation des enfants, ce qui nous conforte dans notre choix de soutenir une telle initiative. Via ce partenariat avec « explore-it », avez-vous un objectif précis ? Nous constatons que certains secteurs affiliés au Bureau des métiers ont de la peine à intéresser des jeunes à leurs formations et notre rôle est de sensibiliser à l’importance de ces professions pour notre économie. Pour ce faire, nous avons plusieurs outils, dont « explore-it » pour les enfants dès le primaire. Pour ceux qui sont au CO, nos actions passent aussi par d’autres canaux, dont le Salon des métiers et les Entreprises portes ouvertes. Les jeunes ont aujourd’hui tellement de choix professionnels possibles qu’il est important de leur permettre de découvrir les différents domaines pour se rendre compte de la diversité de l'offre. Venant du domaine universitaire, je suis surpris par la richesse des

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formations de la voie de l'apprentissage, alliant théorie et pratique, et les perspectives de carrière rendues possibles via les diverses passerelles de notre système de formation. Grâce à « explore-it », certains élèves vont peutêtre pouvoir conjuguer leur passion et leur profession. Propos recueillis par Nadia Revaz

Thématiques explore-it De l’aimant permanent au moteur électrique L’énergie rend mobile Solar-Power ça bouge De l’énergie éolienne à l’électricité De l’énergie hydraulique à l’électricité Séparer et combiner les substances Le rêve de voler Mesurer, contrôler et réguler (version en français prochainement) La robotique (prévue pour la rentrée scolaire 2019)

Formations continue en établissement René Providoli : 079 364 06 62 rene.providoli@phvs.ch Pascal Knubel : 079 598 37 53 pascal.knubel@admin.vs.ch

Journée des inventeurs Mardi 26 mars 2019 à Viège Inscriptions limitées et par ordre d’arrivée rene.providoli@phvs.ch

Pour en savoir plus www.explore-it.org/fr

Echo de la rédactrice Mise au point Il est de temps à autre difficile de tenir compte de vos suggestions, de vos souhaits, voire de vos exigences. Les thèmes de discussion sont assez variés (choix orthographique, taille des articles…). Et parmi ceux-ci, il y a notamment l’écriture inclusive, sujet en vogue. Prenons cet exemple. En premier lieu, sachez que vos demandes peuvent être contradictoires. Si certains souhaitent que tous les textes soient entièrement « dégenrés » (en harmonisant tous les accords !) d’autres découvrent que Résonances utilise le langage épicène a minima, en féminisant auteure lorsqu’il y a lieu dans la partie dossier ou en recourant au point médian (automaticien.ne) lors de la première occurrence d’un métier et s’en offusquent soudainement, alors que c'est le cas depuis de nombreuses années. Même si Résonances se veut laboratoire ou chantier permanent, il s’agit tout de même d’avoir une ligne ou du moins une relative cohérence. Les choix se font de manière pragmatique, avec le souci premier de la lisibilité, en tenant aussi compte de l’intégration des règles d’usage des correcteurs linguistiques utilisés, des césures automatiques dans le logiciel de mise en pages, etc. Il y a aussi le facteur de la longueur des textes, car le nombre de caractères et de pages constitue un véritable jonglage lors du bouclage mensuel du numéro. Merci pour votre compréhension et que ces lignes ne vous empêchent pas de faire part de vos desiderata, car, sauf exceptions, la règle de la souplesse prime. Nadia Revaz

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Le deuil et l’école : graines de réflexion pour les médiateurs scolaires Le 7 décembre dernier, une journée de formation continue des médiatrices et médiateurs scolaires du Valais romand était organisée à l’Ecole professionnelle artisanale et service communautaire (EPASC) à Martigny. La rencontre 2018 entre les médiateurs scolaires de tous les degrés (primaire ainsi que secondaire I et II), animée par Charlotte Crettenand, psychologue psychothérapeute FSP (orientation systémique et narrative), formatrice et référente clinique pour As’trame Valais, était articulée autour de la thématique « Deuil et école : graines de réflexion et d’accompagnement ». Comme la Commission cantonale pour la médiation scolaire, présidée par Romaine Schnyder, mandate le CDTEA (Centre de développement de la thérapie de l’enfant et de l’adolescent) notamment pour l'organisation et la gestion de la journée de formation continue spécifique, ce sont Sylvie Nicole-Dirac, coordinatrice de la médiation scolaire du Valais romand, et Christine Salamin, responsable de l’organisation de la formation continue des médiateurs, qui ont assuré le programme. Ainsi que le souligne cette dernière, « l’objectif de la journée de formation continue, c’est d’approfondir chaque année une autre thématique. » Et sa collègue Sylvie Nicole-Dirac d’ajouter : « Pour cette édition, il y avait une soixantaine de médiateurs sur les 109 en activité dans le Valais romand, ce qui confirme l’intérêt de la thématique choisie. » Pour Christine Salamin, « le nombre élevé de participants rend plus complexe l’articulation entre les moments théoriques

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fin , c’est la « La mort n fi , pas la de la vie » .  tion de la rela Hedtke Lorraine

Sylvie Nicole-Dirac et Christine Salamin avec l’un des groupes de médiateurs lors de l’activité des boutons

et pratiques durant cette journée. Il reste toutefois essentiel que les participants puissent repartir avec des outils qui leur seront utiles sur le terrain ». Sylvie Nicole-Dirac relève par ailleurs que « la journée de formation annuelle est complémentaire au cycle de supervision que les médiateurs doivent effectuer tous les quatre ans après leur entrée en fonction selon les directives de 2017 ». Lors de son intervention, Charlotte Crettenand a d’abord évoqué l’annonce du deuil, mettant en avant l’importance de la faire dans un endroit sécurisant, par le biais d’un récit court et vrai, adapté à l’âge de l’enfant et privilégiant le mot « mort ». « Plus on édulcore, plus ça crée de confusions », a-t-elle souligné. Les participants ont pu prendre conscience du fait que même les spé-

cialistes sont parfois démunis, et se familiariser avec les processus des deuils différenciés, qui, de plus, ne sont pas les mêmes pour l’adulte que pour l’enfant ou pour l’adolescent. Pour reprendre une formulation de Charlotte Crettenand, « le deuil, c’est le puzzle de l’identité éclaté qui, une fois reconstruit, ne sera jamais tout à fait le même ». Pour aider l’enfant ou l’adolescent, il s’agit surtout au niveau de l’école de maintenir ses repères et son rythme de vie. En résumé, il faut éviter de « pathologiser » ou de banaliser le deuil, d’où l’importance de réfléchir à la question du rôle professionnel dans le contexte scolaire. Pour ce faire, les médiateurs ont pu mener une activité de groupe permettant à l’un d’eux de représenter une situation de deuil vécue avec des boutons de couture (cf. encadré). Ce récit en sculptures a été apprécié,

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i NFOS MÉDIATION SCOLAIRE car permettant la distanciation nécessaire pour avoir un autre point de vue sur la situation. La question des rituels, ces balises indispensables aux enfants, a aussi été abordée. De l’avis de plusieurs médiateurs, tant de la scolarité obligatoire que du secondaire II, cette journée, basée sur des situations très concrètes, était enrichissante sur le plan professionnel et personnel et a permis, via les activités de groupes et les moments de pause, d’échanger autour de problématiques liées à la médiation.

INTERVIEW DE CHARLOTTE CRETTENAND Quelle est la première étape pour aider les médiateurs face à un enfant ou un adolescent en deuil ? Ce serait de déconstruire certains discours dominants sur le deuil qui se sont imposés comme « vrais ». Il s'agit entre autres de remettre en question la « bonne » façon de faire son deuil. Le médiateur doit s’autoriser à un tricotage différencié, en tenant compte de soi, de l’autre, de sa culture familiale et de bien d’autres éléments contextuels, ce qui est complexe… La posture à adopter, c’est la curiosité bienveillante. Il faut se dire qu’on ne sait pas, car toute famille a sa propre culture, et aller à la rencontre de la personne dans son expérience, en lui posant des questions sur sa réalité, sans jugement. Il y a peu, je disais à un enfant : « Est-ce que tu es d’accord d’être mon guide en me racontant ce que tu vis ? ». La boussole de chaque professionnel pourrait être de se demander si telle réaction d’un endeuillé est aidante pour lui ou pas. Comment définiriez-vous l’approche narrative en lien avec le deuil ? Pour le dire très schématiquement, c’est l’idée que le lien perdure audelà de la mort. Pour reprendre la

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métaphore de Michael White, l’un des deux fondateurs de l’approche narrative, c’est comme si l’on est président d’un club de vie et que la carte d’un membre décédé n’est pas automatiquement révoquée. Peut-on parler d’une approche systémique ? Oui, dans la mesure où ce sont des thérapeutes systémiciens qui ont dans les années 80 développé l’approche narrative, intégrant le récit et la manière dont on se raconte les situations. Se mettre à hauteur d’enfant n’est pas chose facile… En effet, trop souvent on perd de vue que les réactions des enfants ne sont pas les mêmes que celles des adultes et que cela varie énormément entre la petite enfance et l’adolescence. Aborder les étapes du développement en lien avec le deuil permet de se décentrer de son cadre de référence d’adulte, sachant que ce qui peut sembler choquant pour nous peut être aidant pour un enfant. La prise de distance permet à l’adulte de davantage s’autoriser à faire comme il peut, en étant simplement authentique et en admettant qu’il n’a pas toutes les réponses à propos de la mort. Que peut faire le médiateur s’il se sent dépassé par une situation ? Dans des situations qui feraient par exemple écho à un vécu personnel trop chargé émotionnellement, il y a d’autres personnes de référence dans l’école, dont en premier lieu le directeur, qui est du reste dans la plupart des cas celui qui va gérer l’annonce d’un décès, et évidemment le réseau des collègues de la médiation. Le but de cette journée, c’était aussi de présenter les missions d’As’trame, tout en sachant que dans la grande majorité des situations les ressources internes à l’école et à la famille suffisent. Quel conseil général pourriez-vous donner aux enseignants ayant dans

leur classe un enfant ou un adolescent en deuil ? Il est important d’adapter son langage en fonction de l’âge de son interlocuteur, mais encore plus de parler vrai, en osant exprimer ses propres émotions. Mon conseil, c’est de prendre du recul, tout en sachant qu’en situation on fait simplement au mieux. Propos recueillis par Nadia Revaz

Pour en savoir plus Page de la médiation scolaire (directives, historique, organigramme…) www.vs.ch/web/scj https://bit.ly/2CpaxOv Page As’trame Valais www.astrame.ch/valais.html

Portail pour les jeunes Astrame4you : portail avec un espace dédié au deuil (récits de jeunes ayant vécu cette situation et la possibilité de poser des questions via www.ciao.ch ou en discutant avec une personne d’As’trame) www.astrame4you.ch

Références en ligne Article de Marie-Jeanne Schon intitulé « L’histoire du bouton n’est pas cousue de fil blanc. L’utilisation des boutons de couture dans les sculptures familiales constructivistes » (Thérapie familiale, 2010, vol. 31, n°4, pp. 417-438). www.cairn.info/revue-therapiefamiliale-2010-4-page-417.htm Brochure d’As’trame intitulée « Accompagner l’enfant en deuil. Conseils aux parents et à l’entourage ». https://bit.ly/2Rqpqd7

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i NFOS DIVERSES

Des nouvelles en bref

« Que sais-je ? » igne

Michel de Monta

L'adresse du mois Numéro d’urgence pour les enfants et les jeunes Le numéro d'urgence 147 de Pro Juventute aide les enfants et les jeunes qui ont des questions ou des problèmes ou se trouvent en situation d'urgence. 24h/24. www.147.ch/fr

Scolarité primaire

Augmentation de l’horaire hebdomadaire des élèves de 1H Le Département de l’économie et de la formation a organisé durant l’automne 2018 une consultation relative à l’augmentation de l’horaire scolaire hebdomadaire des élèves des deux premières années de scolarité primaire (1H et 2H). Au terme de celle-ci, le Conseil d’Etat a décidé, sur proposition du Département, d’augmenter de 12 à 16 périodes, dès l’année scolaire 2020/2021, le temps passé en classe par les enfants durant leur première année de scolarité primaire (1H). En deuxième année (2H), le temps de classe demeure inchangé. Des mesures seront par ailleurs introduites pour faire face aux difficultés grandissantes rencontrées par les élèves durant leurs premières années d’école. www.vs.ch > Communication et médias 70 ans de l’ECAV

De l’ECAV à l’édhéa Le 70e anniversaire de l'Ecole cantonale d'art du Valais est marqué par de nombreux changements. En 2019, l'ECAV change de nom et devient édhéa (Ecole de Design et Haute Ecole d'Art du Valais). Elle est également complètement rattachée à la HES-SO ValaisWallis. Enfin, l'institution devrait emménager dans de nouveaux locaux, toujours à Sierre, dès 2023. https://edhea.ch Service de la formation professionnelle

Centre de formation en technologie industrielle Le Canton du Valais a repris dès le 1er janvier 2019 le centre de formation « Constellium Valais » afin d’y

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développer les effectifs des polymécanien.ne.s et des automaticien.ne.s et de les former selon les nouveaux standards d’« industrie 4.0 ». Le Département de l’économie et de la formation (DEF), par son Service de la formation professionnelle (SFOP), a signé une convention de vingt ans renouvelable avec les communes de Sierre et Chippis ainsi que Constellium Valais pour la reprise de son Centre de formation en technologie industrielle (CFTI), afin de le pérenniser dans la région sierroise. Le CFTI sera directement rattaché à l’Ecole professionnelle technique et des métiers de Sion, désormais dénommée « Campus EPTM » et placé sous une commission de surveillance présidée par le SFOP et composée de représentants des entreprises concernées et des deux communes de Sierre et de Chippis, lesquelles soutiennent tant politiquement que financièrement le CFTI. www.vs.ch > Communication et médias

Formation professionnelle supérieure

Effets positifs déjà un an après l’obtention du diplôme La formation professionnelle supérieure permet aux personnes ayant une formation professionnelle initiale d’obtenir un diplôme du degré tertiaire. Plus de 30’000 candidats se sont présentés à un examen en 2016. Les personnes qui choisissent de poursuivre leur formation au degré tertiaire le font souvent pour améliorer leur situation et leur revenu. Pour plus de la moitié des personnes diplômées, cette formation a un effet positif sur le salaire et les perspectives professionnelles un an déjà après l’obtention du diplôme. C’est ce qui ressort des résultats de la première enquête sur la formation professionnelle supérieure réalisée par l’Office fédéral de la statistique (OFS). www.bfs.admin.ch/news/fr/2018-0337 Projet FIDES

Nouveau site web Le site de la FIDES donne toutes les informations relatives au projet (Mise en place de la Fédération de services d’identités pour l’espace suisse de formation). Il propose aussi des exemples d'application de l'identité numérique. Le cadre, l'école Fliedermatte, et les personnages sont fictifs, mais illustrent de manière réaliste le quotidien scolaire. https://fides.educa.ch/fr

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IMPRESSUM

Résonances M E N S U E L D E L’ E C O L E V A L A I S A N N E

fait parler de vous ! Pour vos annonces :

Résonances La revue Résonances, qui fait suite à L’Ecole valaisanne parue de 1956 à 1988, à L’Ecole primaire publiée de 1881 à 1956 ainsi qu’à L’Ami des Régens dont le premier numéro date de 1854, est éditée par le Département de l'économie et de la formation (DEF), via le Service de l’enseignement (SE). Edition, administration, rédaction DEF / SE – Résonances – Place de la Planta 1 Case postale 478 – 1951 Sion – Tél. 027 606 42 18 www.resonances-vs.ch Rédaction Nadia Revaz – nadia.revaz@admin.vs.ch – Tél. 079 429 07 01

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e russes faciles à

- Silence, magicien maléfique ! Je ne traiterai pas avec le tortionnaire de ma fiancée bien-aimée ! Vole jusqu’aux étoiles, si Textes LEVINE-CUENNET, tu le veux, et c’est de toiGeneviève qui y perdra ta barbe ! d’après le poème d’Alexandre Pouchkine. LEVINE.dans son sillage Ainsi, deux jours Illustrations durant, le vol: Alexandre du nain emportant le chevalier, fend les airs. Au matin du troisième jour, ses forces l’abandonnant, le mage barbu s’écrie : - Grâce ! Délivrez-moi de cette torture. Je suis entre vos mains… - Silence, magicien maléfique ! Je ne traiterai pas avec le tortionnaire de ma fiancée bien-aimée ! Vole jusqu’aux étoiles, si tu le veux, et c’est toi qui y perdra ta barbe ! Ainsi, deux jours durant, le vol du nain emportant dans son sillage le chevalier, fend les airs. Au matin du troisième jour, ses forces l’abandonnant, le mage barbu s’écrie : - Grâce ! Délivrez-moi de cette torture. Je suis entre vos mains…

Les voilà donc de retour au château, entre les collines enneigées. Dès qu’il touche terre, Rousslan lève son épée, et sans même lâcher le nain, lui coupe la barbe comme s’il s’agissait de foin. Il attache son trophée à son casque, enfournant le nain plus mort que vif dans un grand sac. Les voilà donc de retour au château, entre les collines enneigées. Dès qu’il touche terre, Rousslan lève son épée, et sans même lâcher le nain, lui coupe la barbe comme s’il s’agissait de foin. Il attache son trophée à son casque, enfournant le nain plus mort que vif dans un grand sac.

Textes de Geneviève LEVINE-CUENNET, d’après le poème d’Alexandre Pouchkine. Illustrations : Alexandre LEVINE.

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Quels sont ces cris joyeux qui font vibrer le splendide palais ? Ce jour, la cour du Grand-Prince Vladimir est en fête : il a donné sa fille cadette Ludmilla en mariage au courageux héros du peuple de Kiev, le prince Rousslan...  Auteurs : Geneviève Levine-Cuennet, texte

ROUSSLAN ET LUDMILLA

fête s’interrompt ouvelle épousée ? rs se lancent dans et d’amour. vastes territoires poète Alexandre e de Rousslan et e sa fièvre. r à en recréer les

Rousslan et Ludmilla

Alexandre Levine, illustrations

Rousslan et Ludmilla Textes de Geneviève LEVINE-CUENNET, d’après le poème d’Alexandre Pouchkine. Illustrations : Alexandre LEVINE.

Geneviève Levine-Cuennet, licenciée en lettres, professeur de français. Alexandre Levine, peintre, décorateur d’origine russe, professeur de dessin, à l’origine de nombreuses expositions.

Format 210 x 297 mm, 48 pages

www.monographic.ch

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