Résonances M E N S U E L D E L’ E C O L E V A L A I S A N N E
Evolution de l’évaluation ?
N°8 • Mai 2019
Agrotourisme social et parcours didactique ! À LA DÉCOUVERTE DE LA DIFFÉRENCE Fondation Domus, La Tzoumaz (VS) © Raphael Fiorina
La Fondation Domus accueille des personnes qui souffrent de troubles psychiques chroniques. Dans le cadre de l’atelier d’agrotourisme, accompagné de résidents et encadré de professionnels, nous accueillons des classes et leur proposons :
© Celine Ribordy
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Sentier didactique Rencontre avec les animaux (chevaux, poneys, ânes, chèvres naines, cailles du Japon, cochons d’Inde, lapins nains, poules soie) Découverte des ateliers (artisanat du bois, tir à l’arc, cuisine) Parc de jeux (tracteurs, mini-tyrolienne, toboggans) Buvette (dès le 1er juin) avec grande terrasse (boissons, petite restauration, four à pizzas), salle et couvert extérieur
Possibilité de coupler avec une visite de la Maison de la forêt et du sentier des sens, à 10 minutes, sur les hauts de la station de La Tzoumaz (www.latzoumaz.ch) Contactez-nous, nous vous concocterons une visite sur mesure ! s.seppey@fondation-domus.ch / tél. 078 673 04 84 www.fondation-domus.ch
EXPOSITION
Billet scolaire combiné CHF 9.-
y.c. accès gratuit de l’enseignant.e.
Jusqu’au 17 novembre
12 avril – 1 7 n ove m b re 201 9 C hât eau de St-Mau rice (VS)
© Illustration : Dexter Maurer, 2019 Graphisme : DomStuder.com
Pré-réservation obligatoire, via accueil@chateau-stmaurice.ch ou auprès de l’Office du Tourisme de St-Maurice au 024 485 40 40
ÉDITO
L’évaluation mal évaluée ? L’idée de ce dossier est née d’une discussion lors d’une séance du Conseil de rédaction. Le premier élément abordé était lié à un sentiment d’une place toujours plus grande accordée à l’évaluation à l’école. Et les jeunes enseignants seraient, semblent-ils, encore davantage enclins à se laisser piéger par ses excès. Les membres du Conseil de rédaction voulaient un dossier faisant le point sur cet abus réel ou imaginaire et parlant en même temps de l’évolution des formes de l’évaluation, sans avoir la conviction que l’on puisse utiliser ce terme. En effet, les changements sont-ils vraiment perceptibles à l’échelle de la décennie ? Ceci explique le point d’interrogation laissé au titre du dossier (Evolution de l’évaluation ?). L'objectif était d’aborder le sujet avec des bribes de réponse. En préparant ce numéro, j’ai fini par penser que l’évaluation était relativement mal évaluée, car on évalue peu l’évaluation, qui mériterait peut-être réévaluation, ne serait-ce que dans les dosages. Quelqu’un m’a par exemple dit qu’il ne voyait pas l’intérêt de se demander s’il y avait excès d’évaluation, car pour lui c’est le moteur des apprentissages. Oui, mais alors peut-on encore apprendre lorsque l’on a quitté les bancs de l’école ? Devrais-je me préparer des grilles d’autoévaluation pour jauger ce que je retiens au quotidien, car j’ai la prétention de continuer à enrichir mes connaissances et compétences, même hors des formations continues ? Lors de cet échange, j’ai pris la mesure de l’omniprésence inconsciente de l’évaluation.
« Lois d'existence scolaire Elève : J'existe car je suis évalué. Enseignant : J'existe car j'évalue. Directeur d'école : J'existe car j'ordonne d'évaluer. Ministère de l'éducation : Rien n'existe hormis l'évaluation. » Ernest Abbé in De l'éducation, Pamphlet 1 www.gilles-jobin.org/ citations
Ce qui me semble intéressant, c’est de sortir du monde scolaire pour s’interroger sur la comparaison qui envahit toute notre société, avec des questionnaires de satisfaction un peu partout. Amusez-vous à observer toutes les fois où vous évaluez ou fondez un choix, volontairement ou pas, sur une évaluation dans une journée hors de la classe. Je ne parle même pas des réseaux sociaux où mettre « j’aime » devient réflexe pavlovien. Les restaurants, les livres, les films ont plus ou moins d’étoiles et chacun donne son avis, sans harmonie dans les critères. Pour un grand nombre, ces appréciations, émises individuellement ou collectivement par d’illustres inconnus, avec des commentaires quelquefois trafiqués, sont importantes. Pourtant, il y a tellement de classements que l’on peut toujours en trouver un qui soit plutôt favorable, d’autant plus que les critères de notation, pas forcément explicités, sont variables à l’infini.
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Résonances • Mai 2019 Mensuel de l’Ecole valaisanne
Nadia
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Dès lors, il n’est guère étonnant que l’évaluation soit si envahissante dans l’école. De mon point de vue, simplement prendre conscience des risques de l’abus d’évaluation donnerait sens à ce dossier. Ceci est un message de prévention : toute consommation d’évaluation sans modération peut nuire à la motivation à apprendre. Les bons élèves sont dans l’addiction à ces jugements et les moins doués scolairement peuvent se sentir victimes de cette frénésie évaluative. A l’approche de la période des examens de fin d’année, ce n’est certainement pas le moment opportun de suggérer un ralentissement des évaluations, mais y a-t-il une fenêtre temporelle idéale pour le faire ? Bref, c’est le thème du mois de mai.
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Sommaire ÉDITO L’évaluation mal évaluée ?
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N. Revaz
DOSSIER Evolution de l’évaluation ?
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RUBRIQUES
15 Sciences humaines et sociales 18 Echo échange linguistique 20 Livres 22 Recherche 24 Dans les coulisses 25 Evénement culturel 26 Doc. pédagogique 27 Echo de la rédactrice 27 Echo journée thématique 28 Carte blanche 30 Français 31 Economie familiale 32 Education musicale 34 Des chiffres ou des nombres 35 Echo secondaire II 36 Education physique 38 Annonce de spectacle 40 Version courte 41 Revue de presse 42 CPVAL 44 Autour des mots 46 Ateliers 47 1001 façons d’apprendre
Ecoles de Savièse : les dessous d’une exposition et d’un film - N. Revaz 1417, Vernayaz, le Rhône change de cours - M. Borgeat et G. Disero « Deux langues - ein Ziel » : le CO de Vouvry a sa recette originale - N. Revaz La sélection du mois - Résonances Publication récente - SRED La comédie musicale « Le Soldat Rose » au Sacré-Cœur à Sion - N. Revaz Concert du Chœur des Collèges de Sion - P. Pannatier S'interroger, découvrir, expérimenter - F. Gagnerie Culture commune - N. Revaz Echo de la Journée des inventeurs 2019 - N. Revaz Journée mondiale de l’économie familiale vécue au CO d’Anniviers - P. Morard Robyr Technique de l’écriture au Cycle 1 - M. Claivaz et F. Lathion Top Chef au CO : un événement et sa médiatisation - N. Revaz Les Chorales lémaniques 2019 en Valais - J.-M. Delasoie et B. Oberholzer L’alternance entre les espaces géométriques - I. Mili Information et démocratie au cœur de la 7e Semaine culturelle du LCP - N. Revaz L’évolution de l’évaluation en EPS - L. Saillen Concert de Marc Aymon avec des élèves sierrois à Grône - N. Revaz Au fil de l’actualité - Résonances D’un numéro à l’autre - Résonances Abaissement des taux de conversion : attention aux faux calculs - P. Vernier Spectacle de slam au LCP et rencontre avec le slameur Narcisse - N. Revaz Changements climatiques et droits des enfants : des ateliers - Fondation Sarah Oberson
INFOS
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Infos diverses
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Des nouvelles en bref - Résonances
Résonances • Mai 2019 Mensuel de l’Ecole valaisanne
Evolution de l’évaluation ? L’évaluation a-t-elle évolué ? A-t-elle pris une place démesurée ? Quel est le lien entre école et société en matière d’évaluation ? Quelles pistes pour envisager le futur de l'évaluation ? Ce dossier donne quelques réponses et ouvre surtout à de nouvelles
scolaire, 4 L’évaluation à l’heure des
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nouveaux contenus d’enseignement D. Raulin romande 6 L’école et l’évaluation
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L. Mottier Lopez
8 Suggestions d’enseignants pour faire 14 évoluer l’évaluation N. Revaz
Regard d’Angélique Del Rey sur la tyrannie de l’évaluation N. Revaz Grappillage thématique Résonances Bibliographie de la Documentation pédagogique E. Eggs et L. Bouchard
questions ?
Résonances • Mai 2019 Mensuel de l’Ecole valaisanne
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L’évaluation scolaire, à l’heure des nouveaux contenus d’enseignement Dominique Raulin
MOTS-CLÉS : DOCIMOLOGIE • ÉVALUATION FORMATIVE Souvent ressentie ou présentée comme immuable, l’évaluation a connu des changements importants depuis les années 1930 : dans les années 1930, Piéron et al. créent une nouvelle science, la docimologie, qui étudie la notation des copies d’examen, jugée trop aléatoire. Leurs conclusions qui n’ont pas jamais été remises en cause, sont claires : la note juste n’existe pas ; il y a un ensemble de biais inhérents à la correction d’un paquet de copies d’élèves. En dépit de ces insuffisances, la notation chiffrée1 est encore très largement utilisée ; en 1978, Noizet et Caverni, psychologues, montrent l’existence du comportement évaluatif d’un professeur : ses décisions évaluatives ne sont pas le fait de hasards successifs. Dès lors, les professeurs peuvent être formés à l’évaluation qui devient partie prenante de la professionnalisation du métier d’enseignant : auparavant, les professeurs évaluaient comme ils avaient été eux-mêmes évalués ; en 1978 également, le colloque L’évaluation formative dans un enseignement différencié est organisé à
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Genève, à l’initiative conjointe de Linda Allal, Jean Cardinet et Philippe Perrenoud. L’évaluation n’est plus seulement une étude de conformité entre ce que devrait savoir et savoir faire un élève, et ce qu’il sait et sait faire réellement, mais elle est également un outil pédagogique : le professeur peut utiliser l’évaluation pour adapter ses choix pédagogiques et didactiques. Au cours de ce colloque, Allal présente une adaptation de l’évaluation formative à l’enseignement scolaire2, en considérant le processus évaluatif interactif, entre le professeur, chaque élève et le savoir ; dans la suite du colloque de Genève, les recherches sur l’évaluation ont focalisé l’action du professeur (Jorro, 2000, 2006), et les retours (feedbacks en anglais) en direction des élèves (OCDE, CERI, 2008). En revanche, le fonctionnement des interactions et la place des élèves sont peu étudiés. Ainsi, d’une époque où le jugement évaluatif et sa traduction sous la forme d’une note chiffrée représentaient la seule réalité de l’évaluation pratiquée dans les classes de l’enseignement scolaire, les travaux menés depuis 1978 font évoluer l’approche de l’évaluation que les enseignants peuvent avoir, et par là même leurs pratiques évaluatives.
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DOSSIER L’IMPACT DES NOUVEAUX CONTENUS D’ENSEIGNEMENT SUR LES PRATIQUES ÉVALUATIVES Les changements évoqués dans l’évaluation scolaire depuis 1978 sont contemporains de la diffusion en Europe de l’Ouest, de nouvelles théories de l’apprentissage (constructivisme et socioconstructivisme) dont l’idée centrale est que le seul véritable apprentissage est mené par l’élève lui-même. Dans cette logique, les professeurs ne sont plus simplement des transmetteurs de savoirs, mais ils doivent également être les concepteurs de séances qui permettent à leurs élèves d’apprendre : les cours dialogués et la mise en activité des élèves deviennent des méthodes pédagogiques de référence. Cette tendance est renforcée depuis la fin du XXe siècle par le développement de l’approche par compétences dans la définition des contenus d’enseignement. Un professeur n’enseignant pas les compétences, il doit permettre à ses élèves de les développer. Sans que cela soit clairement explicité, l’Ecole attend une participation grandissante des élèves. Parallèlement, l’introduction des compétences dans les contenus d’enseignement pose la question de leur évaluation, sans que des réponses convaincantes soient données aux professeurs. Or, les contenus d’enseignement n’ont sans doute pas fini d’évoluer. Primo, l’approche par compétences ne traite pas la question de la place des connaissances dans l’enseignement scolaire. Secundo, la question des connaissances à enseigner doit prendre en compte aujourd’hui le développement totalement inédit de l’usage d’internet dans l’accès aux savoirs. Dans cet avenir incertain, il semble toutefois que l’augmentation de la part de responsabilité et d’activité de l’élève soit inéluctable.
« L’évaluation a connu de profonds changements depuis 1978. » Face à ce changement dans les contenus d’enseignement et à ses conséquences sur les apprentissages des élèves, aux termes desquels les systèmes éducatifs ne sont pas encore parvenus, il peut apparaître anachronique, passéiste, voire simplement décalé, de perpétuer des pratiques d’évaluation dans lesquelles les élèves sont objets de l’évaluation. L’écart se creuse entre des phases d’apprentissage où les élèves doivent être de plus en plus actifs et responsables, et celles d’évaluation où ils sont soumis passivement aux jugements évaluatifs de leurs professeurs. Or, au colloque de Genève, Allal faisait référence au processus évaluatif interactif. Il y a donc là une incohérence et une incompatibilité entre la théorie et les pratiques : d’un côté un élève théoriquement « actif » dans les interactions, de l’autre un élève « passif » dans la réalité de l’évaluation.
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DE NOUVELLES PERSPECTIVES Dans une recherche récente (Raulin, 2017), l’action de l’élève dans une évaluation certificative à support écrit est explorée. En utilisant la notion nouvelle de conscience évaluative3 (de l’élève), la façon dont chaque élève appréhende les choix évaluatifs de son professeur est analysée. Il en ressort qu’un écart existe entre les intentions du professeur et la compréhension qu’en ont les élèves. Ce constat éclaire d’une façon inédite, la question de la fiabilité des inférences évaluatives : le même savoir évalué sur la base d’une autre épreuve donnerait-il le même résultat et donc, quel crédit donner aux interprétations des performances d’un élève, faites par un professeur ? Ces résultats de recherche devraient inciter les professeurs à être prudents dans leurs affirmations sur les acquis et les compétences de leurs élèves, et les chercheurs à ouvrir une réflexion approfondie sur les énoncés des épreuves. Dans l’avenir, les outils d’évaluation continueront peutêtre à évoluer, mais l’enjeu sera sans doute d’imaginer des pratiques évaluatives qui permettent aux élèves d’être réellement des « acteurs de l’évaluation ». Notes 1 Selon les pays, la notation chiffrée de la production écrite d’un élève peut largement différer : par exemple, en France la note est obtenue par addition de notes partielles ; en Allemagne, elle témoigne d’un avis global sur l’ensemble du travail réalisé. 2 Auparavant, un chercheur australien, Scriven (1967) avait déjà utilisé l’expression « évaluation formative », pour désigner une méthode visant à connaître et donc à améliorer la qualité des formations. « La conscience évaluative correspond à l’interprétation qu’un élève peut avoir des intentions évaluatives de son professeur, sa compréhension et son acceptation de celles-ci, avant d’entrer dans la phase active de réalisation. » (Raulin, 2017. p.121)
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Références bibliographiques Raulin, D. & Lebeaume, J. (2019) Pour un élève, acteur de l’évaluation. Jorro, Anne & Denoyer, Nathalie (sous la direction de). L’évaluation, levier pour l’enseignement et la formation. Bruxelles : De Boeck. pp 85-101.
Raulin, D. (2017). Les évaluations individuelles du domaine scientifique au collège. Investigation et caractérisation des écarts entre les intentions évaluatives de professeurs et la conscience évaluative de leurs élèves (Thèse de doctorat, Université Paris-Descartes).
L'AUTEUR Dominique Raulin Agrégé de mathématiques Docteur en sciences de l’éducation Université Paris-Descartes – Laboratoire EDA raulinpro@orange.fr
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L’école romande et l’évaluation Lucie Mottier Lopez considéré comme crucial, incontournable même, pour lutter contre l’échec scolaire, contre la sélection précoce des élèves et, plus généralement, pour contribuer à une meilleure démocratisation de l’école et de l’accès aux formations post-obligatoires. De grands espoirs reposaient alors sur la transformation des pratiques évaluatives en classe, avec l’idée que toute réforme scolaire (cycles d’apprentissage, différenciation pédagogique et suivi plus individualisé des élèves, et plus récemment, mesures inclusives par exemple) ne pouvait se faire sans aussi et forcément réformer l’évaluation en classe.
MOTS-CLÉS : CULTURE ÉVALUATIVE • PRATIQUES ÉVALUATIVES Au début des années 2010, je rappelais1 que d’importants moyens avaient été déployés depuis plus de 30 ans en Suisse romande pour réformer l’école, dont l’évaluation des apprentissages des élèves. Entre les années 1970 et 2000, les systèmes scolaires ont encouragé des pratiques d’évaluation formative et d’autoévaluation, l’usage de portfolios, une observation critériée des progressions d’apprentissage des élèves, notamment. Dans certains cantons, il a aussi été question dans les années 2000 et suivantes de supprimer les notes chiffrées au cours des premiers degrés de la scolarité et d’encourager par exemple des modes plus systématiques et variés de communication avec les familles des élèves. L’évaluation était alors un objet de réforme scolaire
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Les bilans réalisés à propos des réformes entreprises dans les années 2000 (Gilliéron Giroud & Ntamakiliro, 2010) ont formulé des constats quasi sans appel : les obstacles et les résistances au changement ont été très nombreux. Dans plusieurs cantons, un retour à des pratiques d’évaluation « traditionnelle » a été plébiscité, telles la réintroduction des notes chiffrées et l’imposition de moyennes de notes à l’école primaire genevoise, le rejet du jugement professionnel de l’enseignant, car jugé trop subjectif en matière d’évaluation (c’est-à-dire ne reposant pas suffisamment sur des principes métriques considérés comme les seuls « justes » en termes d’égalité de traitement), un affaiblissement général des discours institutionnels et politiques concernant l’évaluation formative et son rôle de soutien à la régulation des apprentissages des élèves, notamment. Concomitamment à ce mouvement, toujours dans les années 2000 et suivantes, une certaine culture de l’économie et du management « par les résultats » (culture du rendre compte ou accountability) imprègne désormais la gestion des systèmes éducatifs, en résonance entre autres avec les grandes enquêtes internationales considérées comme une référence incontournable. Les résultats de l’évaluation des acquis des élèves deviennent une « affaire » publique, pour informer le politique, les citoyens, les « usagers » de l’école à propos de la qualité et de l’efficience de celle-ci.
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DOSSIER A « l’arrivée » de ces réformes, les représentations sociales sur l’évaluation en classe se sont finalement réduites à une évaluation essentiellement chiffrée, sommative ou certificative, associée aux enjeux de contrôle, d’orientation, de sélection et, au-delà de la classe, à une exigence de rendre compte des systèmes éducatifs. Ainsi, plutôt que d’impulser une transformation en faveur de pratiques d’évaluation toujours plus formatives au service de la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage, un retour en arrière dans certains contextes a résulté des volontés réformistes. Plusieurs raisons ont été évoquées dans les bilans des années 2010 : incompréhension des visées des innovations, manque de repères communs, communication insuffisante entre enseignants, parents, autorités scolaires et plus généralement la société civile ; lourdeur des démarches innovantes, manque de praticabilité, prise en compte insuffisante de la réalité et de la complexité des contextes professionnels, notamment.
« La “frénésie évaluative quantophrénique” n’est pas propre au monde de l’école. » Presque dix ans après, à la veille de 2020, les choses ontelles évolué ? Quelle est la relation de l’école aujourd’hui à l’évaluation ? Telle est la question qui m’a été adressée pour l’écriture de ce texte. Ma connaissance du terrain romand et les contacts que j’ai dans le cadre de mes interventions de formation et de recherche dans l’enseignement primaire et secondaire m’amènent à avoir un point de vue nuancé. « Trop d’évaluations ! ». « Trop de temps passé à évaluer au détriment de l’enseignement et de l’apprentissage ». « Si on n’évalue pas, les élèves ne se mettent pas au travail ; on n’a pas le choix ». Voici quelques feedbacks que j’entends régulièrement. La culture évaluative semble avoir envahi toutes les sphères des systèmes éducatifs et de formation. Il s’agit d’évaluer non seulement les élèves, mais aussi les enseignants, les programmes, les établissements, le système local et plus global… Ce que certains associent à une « frénésie évaluative quantophrénique » qui consiste à tout évaluer, constamment, et à tout quantifier. Mais ceci n’est pas propre au monde de l’école et de la formation. Cette tendance est plus globale, incitant notamment le citoyen, le consommateur ou l’usager à exprimer constamment des jugements évaluatifs, souvent de façon globale et brève (une note, une couleur, un smiley, etc.). Comment l’école peut-elle se sortir de cette frénésie faussement métrique pour aller vers des évaluations plus qualitatives et informatives ? Des pratiques allant dans ce sens existent dans le terrain. Ce ne serait pas rendre justice à tous ces enseignants et
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enseignantes qui ont continué de pratiquer des évaluations formatives dans leurs classes, de prendre des décisions éclairées à partir de résultats produits par des outils d’évaluation (objectivés par des réflexions critiques, ajustés au fur et à mesure des expériences individuelles et collectives), tout en assumant la légitimité de leur jugement professionnel. Dans Crahay, Mottier Lopez et Marcoux (à paraître), la comparaison de résultats de recherche en Belgique, en France, en Suisse montre qu’un enjeu actuel majeur pour les pratiques en classe reste le changement de paradigme entre l’évaluation normative encore très présente (consistant à comparer les résultats d’un groupe d’élèves pour décider l’attribution des notes en fonction de la distribution obtenue, avec la conséquence d’une évaluation arbitraire : un élève peut réussir dans une classe, mais échouer dans une autre) et l’évaluation critériée consistant à situer l’élève par rapport aux savoirs et compétences à maîtriser. L’étude des pratiques réelles donne à voir aussi l’importance de mieux penser l’articulation entre les évaluations formatives, formelles et informelles, et les évaluations sommatives / certificatives afin d’arrêter de les opposer (Mottier Lopez, 2015). Idéalement, toutes devraient s’inscrire dans la même finalité prioritaire qui est celle de soutenir la régulation des apprentissages des élèves, en se fondant sur des valeurs de solidarité, de coopération, de bienveillance et d’exigence. La relation de l’école à cette évaluation demande alors de la part de l’ensemble des partenaires impliqués la construction d’une culture d’évaluation centrée sur une « évaluation soutien d’apprentissage » (ou assessment for learning) en écho avec de nombreux travaux contemporains réalisés à l’international dans cette perspective. Notes Voir par exemple ACELF, Revue scientifique virtuelle Education et francophonie : https://bit.ly/2v88YBg
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Références bibliographiques Crahay, M., Mottier Lopez, L. & Marcoux, G. (à paraître). L’évaluation des élèves : Docteur Jekyll and Mister Hyde de l’enseignement. In M. Crahay et al. (Eds.), Peut-on lutter contre l'échec scolaire ? Bruxelles : De Boeck.
Gilliéron Giroud, P. & Ntamakiliro, L. (2010). Réformer l’évaluation scolaire : Mission impossible ? Berne : Lang.
Mottier Lopez, L. (2015). Evaluations formative et certificative : enjeux pour l’enseignement. Bruxelles : De Boeck.
L'AUTEURE Lucie Mottier Lopez Professeure ordinaire Evaluation et régulation des apprentissages dans les systèmes d’enseignement FPSE - Université de Genève www.unige.ch/fapse/ered
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Suggestions d’enseignants pour faire évoluer l’évaluation Voici quelques suggestions d’enseignants de tous les degrés de la scolarité récoltées au fil de discussions ou via les réseaux sociaux en lien avec les attentes en matière d’évolution de l’évaluation. Les idées ont été reformulées en éléments à ajouter ou à retrancher. De quoi démontrer qu’il y a matière à débattre autour de ce sujet complexe. A vous d’ajouter vos pistes de réflexion.
DE: d’évaluations de chiffres (économie trompeuse du chiffre) de comparaisons de compétitivité de pression évaluative de jugements derrière l’évaluation …
DE: de collaboration avec les collègues en vue d’une culture commune de l’évaluation d’utilisation des outils numériques permettant une évaluation immédiate d’implication des élèves de temps pour des évaluations de qualité de place pour l’erreur (voir la dimension positive de l’erreur pour apprendre) de diversité dans la manière d’évaluer (= évaluation plus fiable) d’efforts pour dissiper les malentendus dans la communication de l’évaluation d’expérimentations pour innover en matière d’évaluation
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d’explicitations des pratiques d’évaluation de liberté à l’enseignant pour choisir les modes d’évaluation d’attention à l’équité de transparence au niveau des critères d’évaluation de prise en compte de la progression individuelle de reconnaissance de la constance de la qualité pour les très bons élèves de stylo vert d’attention au rythme de chacun de visibilité pour ce qui est acquis (arbres de connaissances par exemple) d’évaluation par les pairs de feedbacks à l’élève quant à ses progressions d’indications à donner à l’élève sur ce qu’il doit améliorer en premier de bienveillance dans l’évaluation d’autoévaluation d’outils pour mieux évaluer de curiosité pour les autres manières d’évaluer de réflexion en lien avec l’évaluation adaptée aux apprentissages d’aujourd’hui de clarté dans les objectifs d’apprentissage (évaluation facilitée) d’occasions de réévaluations de connaissances à avoir sur l’évaluation de l’oral de détails dans les objectifs à atteindre de valorisation des talents ou des succès d’évaluations formatives de cohérence d’observations des manières de travailler de l’élève d’exigences d’évaluations ciblées sur ce qui est vraiment important …
LE DOSSIER EN RACCOURCI
L’évaluation expliquée aux enfants Cette vidéo « 1 jour, 1 actu » explique l’évaluation aux enfants.
https://vimeo.com/114004551
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DOSSIER
Regard d’Angélique Del Rey sur la tyrannie de l’évaluation MOTS-CLÉS : APPRENTISSAGE • ERREUR • AUTO-CORRECTION Angélique Del Rey, enseignante en philosophie dans un lycée en France ayant notamment écrit un ouvrage intitulé La tyrannie de l’évaluation (éditions La Découverte, 2013), a accepté de livrer son point de vue sur la thématique, via quelques questions écrites.
INTERVIEW L’impression que l’école, comme la société, met toujours plus l’accent sur l’évaluation, avec un foisonnement de classements en tout genre (« évaluationite aiguë et contagieuse »), est-elle réaliste ou erronée ? Ce n'est pas qu'une impression : l'école évalue de plus en plus au fil des années, non seulement les élèves à travers des évaluations nationales et internationales toujours plus nombreuses, mais encore le système scolaire lui-même dans sa capacité à apporter de la « valeur ajoutée » aux investissements qui sont faits sur lui – sans oublier les classements des établissements scolaires selon leurs performances aux examens. Seuls les enseignants y échappent encore (je parle de la France), mais cela ne saurait tarder... Toujours en France, de nombreuses enquêtes montrent que le temps dévolu à l'apprentissage n'est plus que de 20% environ – le reste servant à s'exercer et à évaluer les exercices. Il est vrai que, même en mettant de côté le monde du travail, la société elle-même évalue de plus en plus tout et n'importe quoi, sans oublier le désir qu'ont les gens d'être évalués et d'apparaître comme de bons amis, sympathiques, aimés de tous, performants sur tous les plans y compris celui de la capacité à être heureux. Mais on pourrait s'attendre à ce que l'école prenne du recul par rapport à cette « évaluationite » et réfléchisse à l'importance de protéger les enfants, au moins pendant un temps, des ravages sur le psychisme de cette obsession de la performance. Or ce n'est pas du tout le cas. Y a - t - il une évolution dans la manière d’évaluer les apprentissages ? Oui, absolument. Depuis les années 80, on a vu progressivement s'imposer une nouvelle forme d'évaluation : « l'évaluation par les compétences », qui tend à remplacer
Résonances • Mai 2019 Mensuel de l’Ecole valaisanne
Angélique Del Rey - © Louis Monier La tyrannie de l’évaluation (éditions La Découverte, 2013)
les évaluations notées. Cette forme d'évaluation est d'ailleurs en phase avec la « logique-compétences » au travail, qui vient elle-même remplacer la « logique des qualifications ». L'idée est que le travailleur mérite d'être à son poste, non du fait des diplômes certifiés à la fin de ses études, mais du fait de « savoir faire » et « savoir être » réévalués régulièrement en situation de travail. Ce sont ses performances qui justifient à la fois son emploi et son salaire. D'où une perte des garanties liées au système des qualifications, car ce dont on se montre capable à l'instant T ne garantit pas que l'on en soit capable à T+1 (sans oublier que les tâches peuvent évoluer). D'où aussi une dépendance de la stabilité du poste aux évaluations et autres « bilans de compétences » auxquels sont soumis régulièrement les employés. A l'école aussi, il est de plus en plus demandé que les enseignants évaluent par compétences, non que les tâches y soient susceptibles d'évoluer, quoique..., mais pour que les évaluations scolaires soient en phase avec le monde du travail. De plus en plus en effet, les profils
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de poste s'énoncent en compétences (dont en particulier les « savoir être »), plutôt qu'en qualifications. Le marché demande même à l'école de certifier des acquis obtenus en dehors de l'école, voire tout simplement de « noter » la personnalité de l'élève. Cela étant, je ne cautionne pas la note, qui a l'effet désastreux d'entraîner immédiatement, de par sa situation dans une échelle chiffrée, une comparaison et une concurrence entre élèves. Ces derniers, au lieu de se demander eux-mêmes si ce qu'ils ont réalisé est bien, et d'apprendre à s'autoévaluer afin de s'améliorer, en viennent progressivement à attendre de la note qu'elle leur dise ce qu'ils valent. Professeure de philosophie, je redoute chaque année la première dissertation notée, car je sais qu'à partir de là, beaucoup d'élèves pourtant intéressés par la philosophie et doués pour réfléchir, risquent de s'en détourner en pensant qu'ils ne sont pas « faits pour ça ». Et j'ai beau leur expliquer que la note ne veut rien dire, je vois bien que l'effet qu'elle leur fait est d'une puissance terrible. Mais je ne crois pas que l'évaluation par les compétences soit une solution, non seulement du fait de son ancrage dans le système capitaliste néolibéral, mais parce qu'elle oblige à s'abstraire du contenu de ce qui est enseigné pour évaluer une capacité simplement formelle, quand il ne s'agit pas carrément d'évaluer l'être même de la personne (à travers la notion de « savoir être »). L’objectivité de l’évaluation, réduite la plupart du temps au final à une note, est-il un leurre à dépasser ? La note donne une fausse impression d'objectivité, parce qu'il s'agit d'un chiffre. Evidemment il n'en est rien, non seulement parce que toute note implique des critères de notation, et que le choix de ces critères reste un choix, avec tout l'arbitraire que cela suppose, mais encore parce que celui qui note n'est pas dépourvu de subjectivité, surtout s'il s'agit de noter un essai littéraire ou philosophique ! Mais le principal problème de cet « effet d'objectivité » de la note, c'est l'abandon qu'il implique, chez l'élève, de sa capacité à se juger luimême, de l'intérieur, sans attendre des évaluations extérieures, soi-disant objectives, qu'elles lui disent ce qu'il vaut. A mon sens, apprendre à penser par soi-même est beaucoup plus important que d'être performant selon des critères extérieurs ! Pour ceux qui réussissent, l’évaluation est valorisante pour l’estime de soi et donne une impression de « mériter sa place ». Mais au niveau de l’école et de la société s’intéresse-t-on suffisamment à ceux qui pensent qu’ils sont seuls responsables de leur échec, alors que c’est assurément aussi une faillite collective ? Certes, l'évaluation valorise les « bons à l'école », mais à quel prix ? Au prix d'une société d'individus dépourvus d'endosquelettes ? Si l'on veut valoriser vraiment l'apprentissage de l'autonomie à l'école (littéralement,
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La société elle-même évalue de plus en plus tout et n'importe quoi, y compris la capacité à être heureux.
« se donner à soi-même ses propres lois »), il faut pouvoir désintoxiquer les bons élèves de leur « passion de l'évaluation ». Par ailleurs, cela permettra à ceux qui échouent de comprendre que ce n'est pas une fatalité, que ce n'est pas parce qu'on ne réussit pas les exercicestypes que l'on n'est pas doué pour une discipline... Tout est au fond question d'évaluation, au bon sens cette fois, des difficultés rencontrées ainsi que des façons d'y remédier. Ce n'est pas parce qu'on a plus de mal à réaliser certaines tâches, valorisées par l'école, que l'on est bête ou stupide. L'intelligence prend de multiples formes, et le tout est effectivement que l'école parvienne à permettre à chacun de trouver sa voie. Or c'est le contraire qui est fait : l'école parvient surtout à faire croire à ceux qui échouent qu'ils auront bien mérité la place qui leur revient.
« De nombreuses enquêtes montrent que le temps dévolu à l'apprentissage n'est plus que de 20% environ. » Auriez-vous des pistes qui permettraient d’améliorer judicieusement les pratiques évaluatives à l’école ? Avec un retour à des pratiques d’antan ou en inventant de nouvelles ? Je pense qu'il serait surtout profitable de lever le pied sur les évaluations. Toutes ces évaluations stressent les élèves et les conduisent progressivement à se référer au jugement extérieur pour savoir ce qu'ils valent. Je ne dis pas que l'élève soit spontanément capable de juger par lui-même où il en est dans son apprentissage. Mais je ne pense pas qu'il faille créer une pratique différente de celle de l'apprentissage pour apprendre à l'élève à savoir où il en est pour mieux progresser. Il suffit
Résonances • Mai 2019 Mensuel de l’Ecole valaisanne
DOSSIER pour cela d'attirer son attention sur ses erreurs, en lui demandant de les corriger lui-même, ou en tous les cas en s'assurant qu'il a compris son erreur. Sauf s'il s'agit d'un apprentissage vraiment nouveau, l'élève guidé dans son auto-jugement se montre vite capable de s'auto-corriger. Et par là-même, il acquiert une capacité de réflexion lui permettant de se demander, dans toute situation, s'il pense ou non être dans l'erreur. Lui permettant aussi de ne pas laisser le professeur lui faire des critiques qu'il ne parvient pas à comprendre.
« Je pense qu'il serait profitable de lever le pied sur les évaluations. » Car s'il est évident que ce n'est pas à l'élève de dicter au professeur la norme du vrai, une norme à laquelle l'élève s'adapte sans se demander ce qu'elle vaut fait de lui une machine obéissante, pas un être humain. Quant à ceux qui pensent que, si nous n'évaluons pas l'efficacité du système scolaire, nous risquons de faire
fausse route ou encore de dépenser de l'argent à tort et à travers, j'attire leur attention sur le fait que l'argent ne saurait être la finalité de toutes choses... sauf à nous transformer en simples « ressources humaines » au service de finalités purement économiques. On aurait tout intérêt à protéger au maximum le système scolaire des injonctions mortifères du marché, et à créer un système sans évaluations dans lequel chacun pourrait être amené à découvrir à son rythme ce qu'il aime faire – et se demanderait le plus tard possible en quoi il peut être utile économiquement. Serait-il judicieux de lancer un véritable débat sociétal sur l’évaluation en contexte scolaire mais pas seulement, alors que la question est souvent perçue comme taboue ? C'est une excellente idée, et j'y participerais avec enthousiasme... mais à condition que ce débat ne soit pas confisqué par le pouvoir, comme c'est malheureusement presque toujours le cas. Propos recueillis par Nadia Revaz
L E D O S S I E R E N C I TAT I O N S
L E D O S S I E R E N C I TAT I O N S
Cure de désintoxication
Rituel quasi quotidien peu étudié
« Que faire pour sortir de l’addiction aux notes ? Comme tout sevrage, c’est difficile et ça nécessite de l’accompagnement car il faut mêler raison et sentiments. » Charles Pepinster in Pour une cure de désintoxication des profs et de toute l’institution scolaire (Le réseau EdCan, 16 juin 2011) https://bit.ly/2USPtfw
« Bien qu’il s’agisse d’un rituel quasi quotidien dans la classe, les évaluations constituent encore des dispositifs peu étudiés en didactique. » Karine Millon-Fauré in Processus de négociation didactique et mesure du niveau des élèves : des fonctions concurrentes de l'évaluation (Carrefours de l’éducation, n° 36, 2013) https://bit.ly/2PrX92n
L E D O S S I E R E N C I TAT I O N S
Des occasions de moins évaluer « Il y a de nombreuses occasions de moins évaluer. Il nous faut commencer à le faire avec plus de précision, de justesse et d’espoir que nous le faisons habituellement. » Traduction libre de Peter Elbow citée in L’évaluation en cours d’apprentissage (Chenelière éducation, 2008)
L E D O S S I E R E N C I TAT I O N S
Le piège de l’évaluation au travail « Puisque l'évaluation est nécessaire, elle sera effectuée, quoi qu'il en coûte. Il est facile de galéjer, de se moquer, mais nous sommes tous pris dans le piège, sans exception. » Christophe Dejours in L’évaluation du travail à l’épreuve du réel (Quæ, 2016)
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L E D O S S I E R E N C I TAT I O N S
La folie sociale de l’évaluation « En ce début de XXIe siècle, en Occident, la folie sociale a pris un nouveau nom, celui d’ÉVALUATION. » Alain Abelhauser, Roland Gori et MarieJean Sauret in La folie Evaluation - Les nouvelles fabriques de la servitude (Mille et une nuits, 2011)
LE DOSSIER EN RACCOURCI
Evaluer pour les apprentissages Film d'animation sur le concept d'évaluation pour les apprentissages et les pratiques d'évaluation en éducation.
https://youtu.be/j8L2R_gGTV4
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Grappillage thématique u Naissance de l’obsession de l’évaluation « Contrairement aux apparences, l’évaluation n’est pas une torture médiévale. L’obsession d’évaluer est une invention plus moderne, née avec les collèges aux environs du 17e, devenue indissociable de l’enseignement de masse que nous connaissons depuis le 19e siècle avec la scolarité obligatoire. Y eut-il jamais, dans l’histoire de l’école, consensus sur la façon d’évaluer et les niveaux d’exigence ? L’évaluation attise nécessairement les passions, puisqu’elle hiérarchise, qu’elle stigmatise l’ignorance des uns, pour mieux célébrer l’excellence des autres. Lorsqu’ils revivent leurs souvenirs d’école, certains adultes associent l’évaluation à une expérience gratifiante, constructive, alors que pour d’autres elle évoque une suite d’humiliations. Chacun espère ou craint de revivre les mêmes émotions à travers ses enfants ou ses élèves. Et surtout, les enjeux réels ou supposés sont trop grands pour qu’aucun système de notation ou d’examen ne fasse durablement l’unanimité. Il se trouvera toujours quelqu’un pour dénoncer la sévérité, l’arbitraire, l’incohérence ou le manque de transparence des procédures ou des critères ; ces critiques appelleront invariablement un plaidoyer pour les classements, malgré leur imperfection, au nom du réalisme, de la formation des élites, du mérite, de la fatalité des inégalités… » Philippe Perrenoud in L’évaluation entre hier et demain (Coordination, n° 35, 1989) https://bit.ly/2W20Dek
u Invention de la note dans les années 1880-1890 « Une autre rupture majeure concerne la fiabilité des évaluations scolaires. Après l'invention de la note dans les années 1880-1890 et sa diffusion progressive à l'ensemble des élèves, de nombreux chercheurs, tels que Binet, Toulouse et Piéron, ont contribué à la naissance de la “science des examens”, dont un des objets principaux était de connaître la fiabilité statistique des évaluations des compétences scolaires. Si une des finalités essentielles de cette nouvelle science était d'assurer la justesse de la sélection des meilleurs élèves, elle a surtout montré l'incertitude intrinsèque à toutes évaluations chiffrées des compétences. » Pierre Merle in Les pratiques d'évaluation scolaire - Historique, difficultés, perspectives (PUF, 2018)
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tu « Dis-moi ce que i ce ra di évalues, je te » s. ne que tu enseig Claudine Garcia-Debanc
u Le danger de l’obsession « En résumé, on voit que l'évaluation à l'école peut être la meilleure ou la pire des choses. La meilleure si, et quand, elle aide le professeur à ajuster son action, et l'élève à progresser vers plus d'autonomie dans ses apprentissages, et grâce à eux. La pire des choses, si, et quand, elle vient contrarier la dynamique des apprentissages, en figeant ce qui n'est qu'un état passager ; elle souffre de monomanie fonctionnelle, en classant de façon obsessionnelle ; et elle installe un climat de peur, peu propice à la réussite des élèves. Le pire n'est jamais certain, et le meilleur est à la portée de chacun. » Charles Hadji in L’évaluation à l’école - Pour la réussite de tous les élèves (Nathan, 2018)
u La course à l’évaluation ou apprendre ? « Malgré nos meilleurs efforts de planification, le scénario se répète : les tonnes de copies à corriger, les cours à préparer, la rétroaction à donner de façon immédiate et personnalisée, les bulletins à venir (il faudra être capable de justifier les bonnes notes, mais surtout les mauvaises. Dans toute
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DOSSIER cette course pour s’assurer d’amasser assez de notes pour le bulletin, une question demeure : les élèves sont-ils vraiment en train d’apprendre ? » Alexandre Audet in Evaluer pour grandir (L’école branchée, hiver 2018) https://ecolebranchee.com
u L’évaluation et la marchandisation « Dans certaines classes, tout passage par l'écrit et parfois même par l'oral est noté : “Il faut bien mettre des notes quand on a les élèves une heure et demie par semaine”, nous disait un professeur de SVT ! C'est vrai que, parfois, la valeur d'un enseignant est jugée à la quantité de notes qu'il administre (et qui est une preuve de sérieux !). Dans ce cas, il n'y a plus de différence entre les activités d'apprentissage (que nous avons proposé de ne jamais noter pour donner à l’erreur un statut positif) et les activités de contrôle, beaucoup moins fréquentes (enfin, il le faudrait !). Ainsi, l'élève ne fait plus la différence entre situation d’apprentissage et situation d’évaluation. » Gérard de Vecchi in Evaluer sans dévaluer - Et évaluer les compétences (Hachette éducation, 2014)
u D’une mentalité de performance à une mentalité de croissance « Dans un système de note, lorsqu’un élève obtient 100%, cela signifie qu’il ne peut plus s’améliorer. Pourtant, Alexandre est convaincu que les élèves doivent venir à l’école dans l’idée de progresser plutôt que pour obtenir une note. Il cherche donc à créer des contextes où ils peuvent développer cette mentalité de croissance. » Stéphanie Dionne in Réévaluer l’évaluation pour favoriser la progression (Ecole branchée, actualité du 29 janvier 2019) https://bit.ly/2UxFJSQ
u Emprise des évaluations en tous genres « Face à l’emprise des évaluations en tous genres dans l’espace éducatif, certains seraient sans doute enclins à détourner l’adage et se satisfaire d’une maxime telle que “Evaluer, évaluer, il en restera toujours quelque chose”. Les contrôles, épreuves, examens et concours de toutes sortes apparaissent tellement naturels qu’on n’imagine pas de scolarité
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digne de ce nom sans leur consécration. Il suffit d’évoquer les inconvénients des notes pour s’attirer rapidement la réplique outrée : “Ce n’est pas en brisant le thermomètre qu’on résoudra les problèmes !”. » Olivier Rey et Annie Feyfant in Evaluer pour (mieux) faire apprendre (Dossier de veille de l’IFÉ, septembre 2014) https://bit.ly/2Zv7sqX
u Trop d’évaluations sous l’angle politique « Les enfants passent trop de temps à se préparer aux examens et pas assez à apprendre, estime le ministre de l’Education, Sébastien Proulx (NDLR : à ce poste au Québec de 2016 à 2018), qui envisage de diminuer le nombre d’évaluations au primaire et au secondaire. [Sur la question des évaluations], je fais certains constats, a soutenu le ministre Proulx, lors des consultations publiques sur la réussite éducative qui se tenaient à Montréal vendredi. Je remarque que, pas très loin de nous, en Ontario, le taux de diplomation est plus élevé. Et on se retrouve dans la situation où ils ont beaucoup, beaucoup moins d’évaluations qu’il y en a à l’école québécoise. On a 83 évaluations au primaire et au secondaire à l’école québécoise, et ils en ont 18. Est-ce que vous êtes de mon avis - je vais déclarer ma perception - qu’on pourrait peut-être évaluer moins, évaluer mieux, au bon moment, et arrêter de se préparer à un examen plutôt qu’en situation d’apprentissage ? » Jessica Nadeau in La quantité d’évaluations freine l’apprentissage (Le Devoir, 5 novembre 2016) https://bit.ly/2GDV6VV
u Trop de sommatif sature l’évaluation « Dans la pratique, l'évaluation sommative a contaminé tout rapport entre enseignant et élèves. Le principal d'un collège de moyenne importance avait calculé le nombre approximatif de notes chiffrées délivrées au cours d'une année scolaire : sur les seuls bulletins trimestriels, près de 18’000 notes, mais rapporté aux nombres de notes dans les disciplines, près de 90’000 notes. Pratiquement, l'équipe a passé plus de temps à ”noter” qu'à faire apprendre et elle ne savait pas soutenir les élèves. » François Muller in Manuel de survie à l’usage de l’enseignant (Les éditions de l’Etudiant, 2015)
Prochain dossier
Parution début juin 2019 : Pédagogie positive (s'en inspirer ou pas ?) www.resonances-vs.ch
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DOSSIER
Bibliographie de la Documentation pédagogique Le secteur documentation pédagogique de la Médiathèque Valais - SaintMaurice livre quelques suggestions de lecture pour aller plus loin dans ce dossier. Tous les documents proposés sont bien sûr disponibles à la Médiathèque Valais - SaintMaurice (cf. cotes indiquées) et pour certains à Sion également. Documents disponibles à la Médiathèque Valais – Saint-Maurice DETROZ, PASCAL., L’évaluation à la lumière des contextes et
des disciplines, Louvain-La-Neuve, De Boeck Supérieur, 2017 Cote : 371.26 EVAL NEUMAYER, MICHEL., Evaluer sans noter : éduquer sans exclure, Lyon, Chronique sociale, 2015 Cote : 371.212 EVAL DUECK, MYRON., Mieux évaluer et motiver ses élèves : stratégies d’évaluation au service de l’apprentissage, Montréal, Chenelière éducation, 2016 Cote : 371.26 DUEC
Pour aller plus loin Pearltree Résonances en lien avec le dossier du mois https://bit.ly/2KWX2gE
HADJI, CHARLES., L’évaluation à l’école : pour une réussite de tous les élèves, Paris, Nathan, 2015 Cote : 371.212 HADJ MERLE, PIERRE., Les pratiques d’évaluation scolaire : historique, difficultés, perspectives, Paris, PUF, 2018 Cote : 371.26 MERL
LE DOSSIER EN RACCOURCI
Collectif romand d'études des pratiques évaluatives
LE DOSSIER EN RACCOURCI
Emission Rue des écoles sur France culture Doit-on repenser l'évaluation scolaire ? Et comment la repenser à l'heure où la société du service nous incite de plus en plus à distribuer des notes ? Emission en lien avec la parution du livre de Pierre Merle intitulé « Les pratiques d’évaluation scolaire » paru aux éditions PUF en 2018. https://bit.ly/2W1HzwL
Le Collectif romand d'études des pratiques évaluatives s'intéresse aux questions liées à l'évaluation en contexte scolaire. Le CREPE, créé de manière informelle en 2011, sous l'impulsion de l'Institut de recherche et de documentation pédagogique (IRDP), regroupe aujourd'hui des chercheurs ou formateurs dans le domaine de l'évaluation issus de l'IRDP, des universités et de toutes les hautes écoles pédagogiques de Suisse romande. Il se réunit plusieurs fois par année avec la volonté de contribuer à une réflexion innovante, critique et dynamique sur l'évaluation en milieu scolaire. Dans cette perspective, il organise des journées d'études focalisées sur l'évaluation des apprentissages des élèves en apportant des points de vue différents sur des préoccupations communes. https://bit.ly/2UuXWQU
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Résonances • Mai 2019 Mensuel de l’Ecole valaisanne
RUBRIQUES > 1001 FAÇONS D’APPRENDRE
Ecoles de Savièse : les dessous d’une exposition et d’un film
Une belle créativité autour du portrait et de l’autoportrait
MOTS-CLÉS : AC&M • VIDÉO • INTERDISCIPLINARITÉ La direction des écoles de Savièse a organisé en avril dernier une manifestation pour les 40 ans du centre scolaire de Moréchon, dont un spectacle. Dans ce cadre commémoratif, il y a eu l’exposition « PortraitIdentité » à laquelle ont participé les élèves de la 1H à la 8H de l’école de St-Germain située dans le centre scolaire de Moréchon et des écoles de Chandolin, Granois, Ormône et Drône (29 classes au total). Un film imaginé et réalisé par les élèves d’une 6H a été présenté. Les classes
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du CO ont également égayé les couloirs de l’école avec leurs œuvres. Rencontre avec deux des trois enseignantes AC&M impliquées dans le projet et avec la classe de Coline Pilloud qui a conçu le clip afin de mettre en lumière les étapes pédagogiques qui ont permis de passer de l’idée à la mise en œuvre.
LES DESSOUS DE L’EXPOSITION Nicolas Sierro, directeur des écoles de Savièse, se dit fier des divers projets réalisés pour célébrer cet anniversaire : « Ce que je retiens de cet événement, c’est l’engagement des
enseignants et des élèves autour de ce fil rouge, puisque chacun a apporté une pierre à l’édifice, selon sa sensibilité. » Et d’ajouter : « Cette fête d’anniversaire a réuni toutes les écoles du village au-delà du seul centre scolaire de Moréchon. » Ce qui l’a impressionné, c’est à la fois le volume et la qualité des réalisations présentées au public. Pour évoquer l’origine de l’exposition autour du portrait et de l’identité, thématique qui était facile à relier avec les 40 ans de l’école, il faut remonter au printemps 2018, avec la venue de l’expo-mobile du musée Olsommer, intitulée « De l’autopor-
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Un soupçon de cubisme
trait au selfie », présentée aux élèves de la 3H à la 8H. Les élèves de fin de cycle 2 ont ensuite joué les passeurs de culture autour des portraits avec les 1H-2H, de façon à ce qu’ils aient aussi une petite introduction à la thématique. Katia Boz-Balmer, historienne de l’art et conservatrice du Musée Charles-Clos Olsommer, estime que la démarche des écoles de Savièse est particulièrement complète : « Les enseignantes AC&M ont lancé leur projet à partir de l’expomobile, avec ensuite une approche artistique très riche, ce qui est idéal. » Anne-Loïse Lattion Degen, Nathalie Richard et Véronique Dayer, toutes trois enseignantes AC&M à Savièse, ont collaboré pour impulser une dynamique interdisciplinaire autour de la future exposition. Pour elles, il était important de faire se rencontrer divers domaines et cultures artistiques, tout en suggérant dès la présentation du projet à tous les enseignants des pistes pour les autres disciplines, en lien avec les objectifs du PER (par exemple, rédiger le portrait d’un personnage de roman en français, écrire son portrait en allemand ou en anglais, explorer le portrait en lien avec les MITIC, faire le portrait d’un lieu ou d’un ancien élève de l’école en SHS). Pour Anne-
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Des talents prometteurs
Loïse Lattion Degen, « entrer dans l’interdisciplinarité via les AC&M ajoute une dimension ludique et créative ». Elle perçoit de nombreux autres avantages à une telle démarche mixant les disciplines : « Cela permet aux élèves d’apprendre en faisant des liens différents autour de la thématique et c’est aussi une occasion de valoriser les AC&M et de faire comprendre aux parents pourquoi l’accent est davantage mis sur le processus que sur le produit fini dans le PER, en ayant l’occasion de donner des explications sur les étapes de travail. »
« Autour du thème du portrait et de l’identité » Nathalie Richard, qui enseigne aussi au CO, voit des liens à renforcer tout au long de la scolarité obligatoire pour une prochaine exposition, estimant que cette unité thématique est source de richesse expressive au fil des degrés. Pour elle, « avoir un thème commun offrant suffisamment de possibilités est porteur pour la dynamique collective. » Concrètement, après l’expo-mobile, un PowerPoint, avec un compte Pin-
terest régulièrement alimenté1, a permis aux enseignants qui le désiraient de piocher des idées. Le résultat, particulièrement varié, a dépassé les espérances des instigatrices de l’exposition. Elles retiennent la variété des styles et des réalisations en 2D ou en 3D (dessins, fresques, masques, sculptures, espace selfie, etc.), laissant une grande part de liberté à chaque classe, mais aussi à chaque élève, même lorsque c’est réalisé à la « manière de ». On y découvre des références à Picasso, à Calder, ainsi qu’à d’autres artistes qui sont moins connus, comme Isabelle Guiot-Hullot et ses sculptures avec du papier et du fil de fer ou Victoria Villasana et ses photographies rehaussées de broderies. Pour exemple, un élève de 7H dit avoir beaucoup apprécié d’avoir décoré une boîte qui le représentait et l’une de ses camarades ajoute que c’était une chouette activité parce qu’à la fois créative et personnelle. Tous deux précisent avoir également aimé peindre sur des petits formats carrés en ajoutant un qualificatif après « Je suis… ». Une classe a réalisé un jeu de l’oie pour apprendre à se connaître à travers les intelligences multiples, une autre a exploré les portraits chinois, une autre a interviewé les personnalités de l’école d’aujourd’hui ou d’autrefois, etc. Et certaines classes ont participé à plusieurs projets. C’est le cas de celle de Coline Pilloud, puisque ses élèves ont notamment créé des masques en AC&M, mais ont par ailleurs conçu, de A à Z, avec seulement quelques interventions d’adultes, un film en deux parties qui dresse un portrait collectif donnant un visage à leur classe.
LES DESSOUS DU FILM Le film, dont l’enseignante a assuré le montage, a tourné en boucle durant toute la durée de l’exposition. Dans la première partie du film, les élèves évoquent l’école d’autrefois, sur la base d’un scénario qu’ils ont
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RUBRIQUES
imaginé. En classe, ils expliquent que les rôles ont été répartis pour la réalisation du film. Une élève commence par évoquer l’équipe technique : « Par exemple, moi j’étais assistante au son. » L’un de ses camarades, évoquant son rôle de comédien, ajoute : « Et moi je jouais le prof. » A propos de l’histoire, une élève résume : « Au début de notre film, on montre qu’on n’avait pas le droit de parler et de bouger en classe il y a 40 ans. » Une autre complète : « Les statues vont ensuite se réveiller et se venger du prof. » Leur scénario contient des scènes d’action, dont des courses-poursuites en extérieur et en salle de gym, incluant des cascades. « On a dû beaucoup répéter », relate l’un des enfants. Dans la deuxième partie du clip, les élèves de 6H ont revisité le texte de la chanson « Chez nous » de JeanJacques Goldman chantée par Patrick Fiori et Soprano. Pour la chanson, les voix ont été enregistrées dans une salle insonorisée, car l’enseignante n’était pas satisfaite du son en direct et préférait permettre aux élèves
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Le film imaginé et réalisé qui a permis d’apprendre autrement.
Coline Pilloud, titulaire de 6H
de jouer leur rôle d’acteurs dans le film sans avoir en même temps à se concentrer sur leur voix.
français, de musique, d’éducation physique, d’arts visuels, bref un peu dans toutes les branches. » Et l’enseignante de s’enthousiasmer : « C’était une aventure fantastique qui a favorisé le travail en groupe. » Les élèves sont du même avis.
Interrogés sur ce qu’ils retiennent de ce projet, les élèves relèvent qu’il leur a fallu être persévérants, plusieurs rappelant que le projet s’est étalé sur près de deux mois et demi avant de voir le résultat. « Le plus dur, c’était de se concentrer », note un élève. L’enseignante précise qu’ils devaient être au clair avec leur scène, afin de ne pas être dans le champ de la caméra avant le top, ce qui nécessitait une grande attention. Une autre élève met en avant le courage et en même temps la joie du tournage. Coline Pilloud souligne pour sa part la dimension interdisciplinaire : « Ce projet a été travaillé pendant les heures de
Nadia Revaz Notes www.pinterest.fr/annlooooo/portrait
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Bonus en ligne Sur le site de Résonances (espace abonnés) ainsi que via la tablette, vous avez accès à un supplément pour découvrir la créativité des élèves.
Expo-mobile du Musée Olsommer L'expo-mobile est une animation itinérante autour de l'histoire de l'art, conçue par le musée Olsommer à Veyras. Elle contient du matériel pédagogique et une animation pour jeune public (3H-8H) autour de plusieurs thèmes reliés à des expositions présentées au musée (« Cette obscure clarté », « L’univers du peintre Charles- Clos Olsommer », « De l’autoportrait au selfie », « Au cœur des émotions »). L’expo-mobile bénéficie du soutien d’Etincelles de culture à l’école. www.musee-olsommer.ch/musee/expo-mobile-scolaires.html
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> SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES
1417, Vernayaz, le Rhône change de cours tice juridique est courante, le croquis géographique sur parchemin est plus rare. Belle opportunité, nous avons justement à disposition un trésor d’archives publiques à l’Abbaye de Saint-Maurice, numérisé à l’occasion de son 1500e anniversaire. L’intérêt pour les relations qu’entretiennent le Rhône et ses riverains est aussi attisé par la Troisième correction du Rhône. Les études publiées dans la revue Vallesia peuvent désormais être didactisées afin d’être à portée de l’élève de 9e année.
Vernayaz, vue du ciel - © Commune de Vernayaz
MOTS-CLÉS : SHS • CYCLE 3 • SÉQUENCE • FORMATION CONTINUE Le Rhône change de cours ? Vernayaz ? 1417 ?, pourrait se demander l’élève curieux. On peut imaginer qu’en 9e année il pourrait même développer son questionnement, l’étendre, le problématiser. Difficile, voire improbable, qu’à son âge, occupé à toutes ses tâches, il cherche seul à aller plus loin pour connaître les tenants et les aboutissants de cet événement : 1417, Vernayaz. Ce serait sans compter l’aide de l’enseignant de SHS. L’animation, en collaboration avec la Fondation pour le développement durable des régions de montagne
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(FDDM), propose une séquence pédagogique, SHS 9e année, sur ce thème, prévue sur deux à trois périodes, prête pour la rentrée prochaine sur le site de l’animation pédagogique de la HEP-VS et accompagnée d’une offre de formation continue en soirée pour maîtriser le sujet.
Une photo actuelle de la plaine du Rhône, prise au-dessus de la vallée, en direction de Martigny, qui embrasse les versants, le Rhône, l’autoroute, le chemin de fer et Vernayaz ouvre la séquence. Des questions peuvent dès lors se poser : où estce ? comment est organisée la plaine ? qui sont les acteurs de son aménagement ? des conflits peuvent-ils apparaître entre eux ? quand est-ce que le Rhône a été endigué ? Toutes ces questions permettent de formuler une hypothèse de travail sur ce qui a pu se passer à Vernayaz en 1417 : un conflit lié au Rhône.
Mais pourquoi retenir cette date à cet endroit ? Que puis-je en faire pour le cours d’histoire ? C’est peutêtre le dilemme qui se pose aux enseignants de SHS. Comment amener les élèves à enquêter sur ce qui s’est passé ? Et que vont-ils apprendre pour finir ? La séquence propose une enquête historique basée sur deux documents, et non des moindres, si la no-
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Esquisse de 1417
Résonances • Mai 2019 Mensuel de l’Ecole valaisanne
RUBRIQUES L’enseignant organise à sa manière l’enquête dont voici la table des matières : A. De la source historique à la traduction en français moderne. B. Du texte au schéma. C. Du passé au présent. D. Actualité. E. Constats. Sources. Le module A permet de travailler sur une authentique source manuscrite en latin médiéval qui atteste d’un conflit entre deux parties au sujet du cours du Rhône. L’élève doit d’abord retranscrire les premiers caractères qu’il voit. Comme le texte est à l’origine abrégé, un apprentissage de la réalité du passé est proposé : le parchemin est cher, c’est fastidieux, on abrège les mots. Ensuite, une traduction est présentée. La lecture est dirigée sur les acteurs du conflit (qui ?). Deux fiefs (où ?) s’opposent : le Duché de Savoie et l’Abbaye de Saint-Maurice. Inscrit dans le thème de la féodalité (quand ?), ces activités, comme les suivantes, permettent de tendre vers les objectifs du PER. Le module B repose sur l’étude d’un authentique croquis manuscrit qui montre les rives du fleuve, son cours, la voie vers Martigny, la porte de la Balmaz, Vernayaz et les aménagements qui déclenchent le conflit (quoi ?). Les élèves se repèrent, mettent en évidence les éléments précités. Ils s’interrogent aussi sur ce que le Rhône représente à l’époque
pour chacune des parties et pour ses riverains. Le module C reprend la suite et fin de la notice. Il y est question de défendre (comment ?) de toucher au terrain « sous peine de 10 livres contre chaque contrevenant ». Les élèves calculent ce que cela représente aujourd’hui en jour de travail (MSN) et prennent note de qui est sorti vainqueur de ce conflit. Puis, un journaliste a rapporté l’événement dans un article paru en 2017, donc 500 ans après l’affaire. Cependant, il a commis une petite erreur. A ce stade de l’enquête l’élève est capable de la trouver et d’y remédier, s’il le faut avec l’aide de son enseignant.
« La séquence propose une enquête historique basée sur deux documents. » Le module D débouche sur l’actualité. La Troisième correction du Rhône est le chantier du siècle. Il y a pléthores d’informations sur ce sujet. L’élève peut aussi enquêter chez lui. C’est l’occasion d’activer les apprentissages à la citoyenneté. Selon les modules réalisés, le E propose de rédiger les constats des apprentissages acquis. Selon le niveau de la classe et les conditions d’enseignement, les sources renvoient
à des prolongements possibles. La plupart des apprentissages visés en SHS (PER), en particulier en histoire et en géographie, sont activés dans cette séquence. Au gré de l’enseignant, les élèves peuvent travailler individuellement ou en groupe. L’occasion est aussi donnée de porter le sujet plus loin, de visiter son canton, de connaître son passé, de discuter avec des passionnés et des professionnels, de les inviter à enrichir son cours de SHS. Les soussignés sont à votre disposition, n’hésitez pas à les contacter ! muriel.borgeat@fddm.vs.ch gilles.disero@hepvs.ch
Pour en savoir plus Animation pédagogique SHS C3 https://animation.hepvs.ch/ sciences-humaines Fondation pour le développement durable des régions de montagne www.fddm.ch Archives de l’Abbaye de SaintMaurice www.aasm.ch La revue Vallesia www.vs.ch/web/culture/ publications Canal 9 www.canal9.ch/histoire-du-rhoneet-de-ses-corrections
EN RACCOURCI
La FDDM et l’éducation au développement durable
Revue « skilled »
Active depuis 20 ans, la Fondation pour le développement durable des régions de montagne (FDDM) intervient dans les classes de la 1H à la fin du secondaire II, à la demande des enseignants. Son rôle pédagogique est de les soutenir dans les domaines de l’EDD et d’initier des actions conformes aux objectifs du PER. La FDDM propose des ateliers sur de nombreuses thématiques de l’EDD (préservation des ressources naturelles, déchets, climat, biodiversité...). « Explorateurs de l’eau » est un programme gratuit, ludo-éducatif, qui sensibilise les jeunes de 8 à 14 ans aux enjeux de l’eau. En équipe, ils sont invités à se mettre dans la peau d’explorateurs et à relever des défis en faveur de la préservation de l'eau. Toutes les animations sur le Rhône sont également gratuites.
Dans ce numéro printanier de la revue de l’Institut fédéral des hautes études en formation professionnelle (IFFP), des spécialistes abordent divers aspects de la motivation. La revue est en ligne au format électronique.
www.fddm.ch
Résonances • Mai 2019 Mensuel de l’Ecole valaisanne
Numéro sur la motivation
www.iffp.swiss/skilled
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> ÉCHO ÉCHANGE LINGUISTIQUE
« Deux langues - ein Ziel » : le CO de Vouvry a sa recette originale
Les élèves sont répartis dans les ateliers d'ambiances différentes.
MOTS-CLÉS : LANGUE • CULTURE • PARTAGE « Deux langues - ein Ziel » est un projet d’école qui s’inscrit dans le programme cantonal mis en œuvre par le Bureau des échanges linguistiques (BEL). Ce programme, destiné aux 9CO, développe un échange de classes entre les deux régions linguistiques du Valais et avec la partie germanophone du canton de Berne. (environ 2700 élèves y ont participé cette année). Le Cycle d’orientation du Haut-Lac à Vouvry mène depuis plusieurs années une démarche originale pendant cette semaine singulière, avec des ateliers créatifs et ludiques autour d’un thème. Le CO du Haut-Lac s’est associé en pionnier au programme « Deux langues - ein Ziel » depuis onze ans,
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grâce à l’impulsion de Sandra Schneider, alors adjointe et en charge des échanges de classe et depuis la rentrée responsable du BEL. Il y a 5 ans, l’école a choisi de ne plus adapter ses cours, mais de bousculer complètement sa grille horaire afin de proposer des ateliers pour faciliter le dialogue entre des jeunes. Pierre-Yves Bruttin, coordinateur des échanges linguistiques au CO du Haut-Lac, souligne le rôle majeur joué par toute l’équipe enseignante et évidemment rien ne serait possible sans l’appui inconditionnel de la direction. Chaque acteur du CO, dont le concierge, a un rôle important dans cette aventure. Par ailleurs, plusieurs parents, en plus de l’accueil du correspondant de leur enfant, s’impliquent en prêtant main-forte dans certains ateliers. Si le projet est une réussite, c’est aussi assurément lié aux différentes phases de présentation aux élèves et
aux parents ainsi qu’à la rencontre préalable des duos en échange. Et ces derniers choisissent les ateliers lors de la soirée organisée chaque année par le BEL. Au cours de la semaine d’échanges linguistiques qui s’est déroulée en mars dernier entre le CO du HautLac et les CO de Brigue, Zermatt, Saas, Loèche et Rarogne (trois élèves viennent aussi de Spiez), la thématique des divers ateliers (travaux manuels, arts visuels, musique, reportage, cuisine et scrapbooking) invitait au voyage. L’échange de classes est organisé sur neuf jours. Du samedi au mercredi, la moitié des élèves francophones sont accueillis par leur correspondant germanophone. Puis, du mercredi au dimanche, ces jeunes, accompagnés par leur partenaire
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RUBRIQUES germanophone, retournent dans leur CO. Evidemment, le déroulement est inversé pour l’autre moitié des élèves des deux écoles. Au CO du Haut-Lac, la pause de midi du mardi et du vendredi correspond au moment de partage autour ce qui a été réalisé durant la demi-semaine à Vouvry avec la première puis la deuxième équipe. Pour cette édition, les élèves ont voyagé en avion, en bateau et en téléphérique, entre les USA, l’Asie et le Valais, avec à chaque fois des ambiances visuelles, auditives, olfactives, gustatives et même tactiles, créées dans les divers ateliers. De quoi se croire dans un aéroport, un port ou une gare, avec des valises un peu partout.
« La thématique des divers ateliers invitait au voyage. » L’expérience de vie « Deux langues - ein Ziel » ouvre assurément les portes à d’autres destinations pour de nouveaux échanges linguistiques en 10CO, en 11CO, et ainsi de suite.
INTERVIEW Pierre-Yves Bruttin Est-ce facile d’organiser une telle semaine qui chamboule toute la grille horaire des 9CO ? La réorganisation de la semaine impacte non seulement la grille horaire des 9CO, mais aussi celle des autres degrés, étant donné que certains enseignants ne donnent pas leur cours
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s’ils ont choisi de s’impliquer dans les ateliers. C’est vraiment un projet d’école, aussi tout le système est interdépendant. Comment se déroule la communication dans les ateliers ? En 9CO, le bagage des élèves dans la langue 2 est encore assez léger. Dans les divers ateliers, les consignes sont données en français, aussi les germanophones vivent l’immersion, mais les discussions impliquent une langue plus quotidienne et pratique qu’en cours. Avec des mots simples, ils peuvent se débrouiller et leur correspondant est là pour les aider. Quelle est à vos yeux la plus-value de ces ateliers thématiques ?
Pendant une journée et demie, les élèves doivent collaborer en binôme et au sein du groupe dans l’un des ateliers et terminer une réalisation concrète pour le mardi ou le vendredi midi, ce qui les motive. De plus, je trouve que c’est une excellente préparation pour le projet personnel en 11CO, car ils découvrent ainsi concrètement les étapes de la gestion d’un projet sur une courte durée. Propos recueillis par Nadia Revaz
Pour en savoir plus sur le projet www.vs.ch/web/bel/eleves
TÉMOIGNAGES D’ÉLÈVES Lukas est allé chez son partenaire à Loèche, avant de l’accueillir dans sa famille et son école. « Au départ, j’avais un peu l’impression de partir en terre inconnue, car je n’avais vu mon correspondant que deux fois, mais après un jour, j’étais à l’aise », explique-t-il. Dans le Haut-Valais, le programme des trois jours était varié (balade et repas en forêt, visite de Loèche-les-Bains, jeux de société). Il juge l’expérience intéressante : « Ce n’est pas simple au début, car les germanophones n’arrivent pas trop à parler en français et nous pas trop en allemand, mais assez vite on arrive malgré tout à communiquer. » Il avoue s’être senti un peu perdu les premiers instants à l’école et il estime qu’il faudrait tout de même prévoir quelques indications en version bilingue lors de la première demi-journée. Lukas considère avoir fait un échange culturel, plus que linguistique. Nina, Steicy et Elisa ont vécu l’échange avec Saas-Fee. Steicy et Elisa ont eu un petit avantage puisqu’elles avaient comme partenaires des sœurs jumelles, aussi elles n’ont pas vécu le petit moment de solitude. Nina, qui était un peu stressée, a tout de suite trouvé la famille de sa correspondante très gentille, même si tout n’était pas simple à gérer pour autant. Steicy et Elisa ont aussi été très bien accueillies et ont fait, comme elles le disent, des « activités vraiment cool ». La visite du village de Saas-Fee les a marquées. L’ambiance scolaire a aussi été appréciée. « A l’école, tout le monde est ami avec tout le monde, alors qu’ici il y a davantage de clans, mais on est plus nombreux », raconte Elisa. Et Steicy d’ajouter : « Ce sera un peu difficile à la fin de l’échange de dire au revoir à nos deux nouvelles amies. » « Outre les rencontres, c’est aussi une occasion d’apprendre une nouvelle langue, ce qui nous aidera peut-être pour notre futur métier », argumente Nina. Pour les trois ados, il est important d’avoir pu choisir ensemble l’atelier. En cuisine, avec leurs correspondantes, elles ont beaucoup rigolé, sans oublier l’objectif de devoir nourrir plus de 140 convives.
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> LIVRES
La sélection du mois de la philosophie à l’école, du harcèlement ou de l’avenir du monde. Le prof évoque la bienveillance, l’empathie, les besoins des humains et le postulat d’éducabilité. Au final, le lecteur découvre un petit livre original, facile à lire et qui permet de se questionner, que l’on soit sensible ou pas aux valeurs humanistes qu’il véhicule, sur les défis de l’école. Philippe Theytaz. Une ado raconte l’école - Si tu m’écoutes, j’ai quelque chose à te dire… Saint-Maurice : éditions SaintAugustin, 2019.
Une ado raconte l’école Philippe Theytaz, docteur en sciences de l’éducation, notamment ancien directeur des écoles de Sierre et actuellement consultant en relations humaines, donne dans son dernier ouvrage la parole à Julie, une adolescente à la fois fictive et réelle de 18 ans. Comme il l’explique, le personnage de Julie « est le résultat de nombreux entretiens effectués auprès d’élèves des différents degrés de la scolarité obligatoire, d’observations faites dans les classes, de diverses rencontres avec des enseignants, de coachings de parents dans l’éducation de leurs enfants, de réflexions sur les élèves, les enseignants et les parents. » Julie raconte le premier jour d’école de son petit frère et ses premiers jours d’école chez les petits et les grands, avec la palette des émotions ressenties. Son prof, l’autre personnage du livre qui intervient comme narrateur ou commentateur et médiateur de la parole de Julie, lui pose ensuite des questions et elle l’interroge à son tour sur divers sujets. Julie dit des choses à propos de la tricherie,
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Citation extraite de l’ouvrage « Mon grand-père m'a montré un dossier paru dans la revue Résonances. “ Moins pour apprendre mieux. Le trop et le galop du... trop. Non pas apprendre moins de choses, mais autrement. Apprendre plus ou apprendre mieux. A l'école, il faudrait plus de… et/ou moins de... Quelques conseils ou astuces pour moins de stress à l'école... ” Je crois malgré tout que les adultes sont de plus en plus conscients du “ trop ”. »
Mon cerveau ne s’arrête jamais Solène Laurenceau, psychologue qui s’occupe des hauts potentiels depuis 18 ans et qui travaille depuis peu en Valais, propose un ouvrage avec des pistes pour comprendre le code d’accès des HP. Le livre contient un chapitre sur les HP et l’école, avec un regard personnel, pas forcément tendre, mais qui incite au questionnement. Solène Laurenceau. Mon cerveau ne s’arrête jamais - hauts potentiels, mode d’emploi. Saint-Maurice : éditions SaintAugustin, 2019. Citation extraite de l’ouvrage « Le vrai but pour chaque enfant est de faire “de son mieux”, de grandir, s'amuser, d'expérimenter, entraîner des stratégies, les rater et recommencer. Pour y parvenir: comment positionner la notion d'effort ? »
L’école à la croisée des chemins Dans son essai, Stevan Miljevic, enseignant au CO à Grône et maîtreformateur, invite le lecteur à un voyage au cœur des sciences de l’éducation et suggère, en se basant sur des
données probantes et via de nombreuses références, une autre voie éducative, « mêlant pratiques éprouvées et nouveautés », autre que l’enseignement « progressiste » (axé sur l’acquisition de « compétences » et mettant « l’élève au centre ») et l’enseignement « traditionnel ». Dans une partie séparée, intitulée « En vrac », il livre son analyse de quelques phénomènes médiatiques et s'interroge sur la liberté pédagogique. Dans sa conclusion, il parle de son expérience professionnelle et de sa rencontre avec l’enseignement explicite qui consiste à travailler en trois phases (modelage, pratique dirigée, pratique autonome). Ce livre est une réflexion pour enrichir son point de vue, que l’on soit en accord ou en désaccord avec le plaidoyer de l’auteur. Stevan Miljevic. L’école à la croisée des chemins. Lausanne : éditions L’Age d’Homme, 2019. https://bit.ly/2UQzONO Citation extraite de l’ouvrage « L’enseignement explicite est à ce jour la synthèse la plus réussie entre ce que la tradition offrait de meilleur et les plus importantes découvertes des sciences. Il conjugue dans une harmonie absolue ces deux forces d'apparence contradictoire. »
Diriger un établissement scolaire Cet ouvrage, dirigé par trois spécialistes dont Laetitia Progin, professeure
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RUBRIQUES doit composer entre deux logiques a priori contradictoires : accompagner les professionnels dans le développement de leurs pratiques, donc les conduire à se remettre en question, au risque de déstabiliser et de faire douter ceux qu’elle prétend former. Cette tension entre valorisation et questionnement organise les entrées de cet ouvrage, co-dirigé par Olivier Maulini, professeur associé à l'Université de Genève (Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation) et responsable du Laboratoire de recherche innovation-formation-éducation (LIFE). associée à la HEP Vaud et membre de l'équipe LIFE à l’Université de Genève, pose la question essentielle d’un « métier nouveau », celui de personnel de direction d’un établissement scolaire du premier ou du second degré. Il est nourri des apports de recherches internationales qui éclairent la difficile navigation de ce personnel entre éduquer et gouverner. Le livre contient tout un chapitre, signé Olivier Perrenoud, qui porte sur les contextes de la Suisse romande.
Sous la direction de Pascal Guibert, Julie Desjardins, Olivier Maulini et Xavier Dejemeppe. Questionner et valoriser le métier d'enseignant - Une double contrainte en formation. Bruxelles : De Boeck supérieur, 2019.
Questionner et valoriser le métier d'enseignant Comme toute formation, celle des enseignants
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Sous la direction de Jean-Marc Huguenin, Frédéric Yvon et David Perrenoud. Relever les défis contemporains dans la gestion des établissements scolaires. Paris : L’Harmattan, 2019.
Citation extraite de l’ouvrage Citation extraite de l’ouvrage « Questionner/valoriser, c'est pouvoir peser dans les luttes pour la définition de ce qu'est (devrait être) un enseignant compétent. »
Relever les défis contemporains dans la gestion des établissements scolaires Cet ouvrage présente des dispositifs mis en œuvre par les cadres scolaires pour relever plusieurs défis contemporains tels que l'intégration des élèves à besoins particuliers, le décrochage scolaire, la gestion des restrictions budgétaires ou la promotion du leadership. Ces dispositifs sont illustrés par
Sous la direction de Laetitia Progin, Richard Etienne et Guy Pelletier. Diriger un établissement scolaire - Tensions, ressources et La suggestion développement. Bruxelles : De du mois de Daphnée Boeck supérieur, 2019. Constantin Raposo, enseignante Citation extraite de l’ouvrage « Pour reprendre la formule - désormais consacrée - de Barrère, il est exigé que les dirigeants ne fassent pas uniquement tourner l'établissement, mais qu'ils le fassent également bouger. »
des cas pratiques. Les auteurs, principalement actifs en Suisse, ont consacré deux ans à ce travail et y ont associé des cadres scolaires en exercice, dont Claude-Alain Granges pour le Valais.
Il était une fable Catastrophe sur la place de La Fontaine, il ne coule plus qu’un mince filet d’eau. Maître Renard n’est plus qu’une ombre et la fourmi n’apparaît plus qu’en filigrane… Ces anciennes stars presque oubliées se meurent lentement car malheureusement peu d’écoliers les connaissent encore. Elles ont donc décidé de réagir en demandant à Pascal de La Teu (en verlan) de les faire revivre et briller chacun à sa façon en écrivant de nouvelles fables. Peut-on encore à notre époque écrire en rimes de petites leçons ou questions ? Pari relevé avec brio par Pascal Teulade, (à l’endroit) et malicieusement illustré par Adrienne Barman. Il ne manque que vous, enseignants de tous degrés, pour sauver de l’oubli ces célèbres animaux d’antan. Partagez donc avec vos élèves ce bonheur de jouer avec les mots. Pascal Teulade (texte) et Adrienne Barman (illustrations). Il était une fable. Genève : La Joie de lire, 2018. A partir de 8 ans.
« Ce qui manque le plus à cette profession, c'est sans doute l'accès à des pratiques qui ont fait leurs preuves et qui peuvent être considérées comme efficaces. Mais c'est aussi la mise en commun des expériences individuelles au service de l'efficacité collective. »
L’école à ciel ouvert Cet ouvrage, contenant 200 activités pédagogiques, classées par matières et organisées en 40 séquences, propose de mettre en scène les apprentissages du Plan d’études romand dans des situations concrètes en extérieur. Sarah Wauquiez, Nathalie Barras et Martina Henzi. L’école à ciel ouvert. Neuchâtel : éditions La Salamandre : 2019. Citation extraite de l’ouvrage « En combinant l'enseignement en salle de classe avec celui en plein air, l'école permettrait aux enfants de la génération high-tech d'être également celle du high-touch. »
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> RECHERCHE
Publication récente Evaluation d’un dispositif de prévention du décrochage scolaire : l’établissement Lullin Cette étude propose une analyse empirique détaillée du profil scolaire et social des élèves ayant bénéficié du dispositif Lullin, de leur trajectoire scolaire, du suivi pluriprofessionnel proposé par cet établissement, de son fonctionnement interinstitutionnel et finalement de la position de ce dispositif dans la politique de prévention du décrochage scolaire à Genève. Les résultats soulignent notamment la singularité sociale et scolaire des élèves bénéficiant du soutien des professionnels de Lullin par rapport à la majorité des élèves décrocheurs. L'étude montre également qu'après leur passage à Lullin, le taux de maintien de ces élèves dans une formation est important. Sur la base de ces analyses, le rapport propose des pistes de réflexion sur le processus global de prévention du décrochage scolaire à Genève. https://bit.ly/2W31efE
EN RACCOURCI
La Classe Citation extraite de la recherche « Lullin n’est pas la seule offre disponible pour aider les élèves à risque de décrochage. Il en existe d’autres en dehors de l’ES II (CAP Formations, Jade, dispositifs de l’AI, CMP, etc.) mais aussi à l’intérieur du cadre scolaire (structures de transition, modules FO18, réseaux dans les établissements). Se pose inévitablement la question de l’articulation entre ces différentes offres et, surtout, de l’adéquation des offres avec les besoins des élèves. »
Rubrique « Carte blanche » Pour rappel, la rubrique « Carte blanche » est ouverte aux enseignants, et donc à leurs élèves, ainsi qu’aux étudiants de la HEP-VS. Pour en savoir plus : nadia.revaz@admin.vs.ch ou 079 429 07 01.
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Découverte d’un objet technique La dernière édition de la revue La Classe propose une étude progressive de la bicyclette et la découverte de ses différentes fonctions pour mieux comprendre cet objet technique du quotidien. www.laclasse.fr Reseaudeau.ch
Plateforme sur le thème de l’eau Reseaudeau.ch est la nouvelle plateforme du réseau romand d'éducation sur le thème de l'eau. Elle propose des formations, des activités et un aperçu des offres pédagogique des centres extrascolaires partenaires du projet sur le thème. La Maison de la Rivière en est le répondant régional. www.reseaudeau.ch
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RUBRIQUES > DANS LES COULISSES
La comédie musicale « Le Soldat Rose » au Sacré-Cœur à Sion MOTS-CLÉS : COMÉDIE MUSICALE • CHANT A Sion, les classes du centre scolaire du Sacré-Cœur (environ 500 élèves de la 1H à la 8H + classes d’observation) répètent, dans une version adaptée tant au niveau du scénario que des chansons, « Le Soldat rose », conte musical composé et interprété par de grands artistes de la chanson française. Les classes joueront sous la direction artistique et musicale de Philippe Sierro. Les représentations de ce spectacle présenté à toutes les écoles de Sion, mais aussi ouvert au public en soirée, auront lieu sous tente (330 places pour le public) dans la cour de l’école du 8 mai au 17 mai 2019. Sur le site des réservations, un « Escape Game » (pour les 3H-4H et pour les 5H-8H) est proposé afin de permettre aux enfants de découvrir le centre scolaire ainsi que la thématique de la comédie musicale. Ainsi que l’explique Philippe Sierro, maître principal du centre scolaire du Sacré-Cœur, prof de musique dans les écoles de Sion et co-titulaire d’une 8H, sa casquette artistique a influencé le choix de la forme de spectacle retenue : « Comme je donne les cours de chant, j’ai parlé avec mes collègues qui enseignent le théâtre et la rythmique de mon idée de monter une comédie musicale. » Ce choix validé, il fallait encore trouver un projet qui puisse être adapté à des groupes. Et pour repérer les solistes, le concours de talents organisé à l’échelon du centre scolaire a été précieux. L’histoire de Joseph, un petit garçon qui se réfugie dans un magasin
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La chorégraphie des petits sur la chanson des grands
de jouets et va découvrir un monde plein de fantaisie, d’amitié et de solidarité, a été épurée et adaptée. Florence Ebener Mahdi, qui donne des cours d’animation théâtrale dans les classes primaires de Sion (de la 5H à la 8H), est chargée de la mise en scène, et Frédérique Vuille, enseignante ACM, gère la conception des costumes et des décors, en collaboration avec des collègues. La planification sur papier donne le vertige, car il y a toute une série de scènes, avec à chaque fois des classes différentes, et à cela s’ajoute la complexité liée au fait que les enfants se produiront en deux groupes en alternance.
« Du 8 au 17 mai 2019 » Entrons dans les coulisses d’une répétition le 16 avril dernier. C’est la 2e fois qu’une classe de 1H-2H démontre ce qui a été appris en cours de rythmique sur une chanson interprétée par des grands. Au niveau de
Philippe Sierro, directeur du spectacle
la synchronisation entre chorégraphie et chant, tout n’est pas encore réglé comme du papier à musique pour cette scène intitulée « Comme les pièces d’un puzzle ». Philippe Sierro, qui n’en est pas à son premier challenge artistique est confiant : « Je me réjouis de voir progressivement toutes les surprises du spectacle se mettre en place. » Le décor prévu sera relativement sobre afin de mettre en valeur les enfants qui chantent, jouent et dansent.
Réservations www.soldat-rose.ga
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> ÉVÉNEMENT CULTUREL
Concert du chœur des collèges de Sion MOTS-CLÉS : MUSIQUE • ANNIVERSAIRE • DÉPART En mai prochain, le chœur des collèges de Sion va fêter son 35 e anniversaire. Il interprétera le Requiem de Mozart, dirigé par Bernard Héritier, pour qui ce sera le dernier concert.
LE CONCEPT L’idée est de proposer aux collégiens une œuvre enthousiasmante du répertoire classique. Très populaire, le Requiem de Mozart devrait plaire autant aux collégiens qu’à leurs parents. Complété par quelques anciens, le chœur comprendra 150 chanteurs.
LE CHŒUR ET L’ORCHESTRE, DEUX OUTILS PÉDAGOGIQUES Le chœur des collèges de Sion a donné son premier concert en 1984. Outil au service des étudiants, il leur permet, en plus de la pratique individuelle de leur instrument, une approche collective des plus belles pages de l’art vocal.
En trente-cinq ans, il a permis à près de 1500 étudiants de parcourir les trésors de la musique vocale du XIIe au XXIe siècle, de fréquenter les compositeurs les plus célèbres de l’histoire de la musique. Plus de 35 musiciens (en majorité des collégiens) vont composer l’orchestre. Comme l’œuvre est exigeante, dix musiciens professionnels ont été engagés, pour porter nos étudiants. Cependant le rôle de chef de pupitre, pour chaque registre,
est confié à un élève. Une occasion unique pour eux de prendre des responsabilités musicales pour la première fois.
LES SOLISTES Autre pari, celui des solistes. Certes, des solistes professionnels sont sortis du chœur des collèges. Cependant nous avons fait appel à quatre jeunes chanteurs issus de nos collèges et formés par les HEMU ou le Conservatoire.
En pratique Dates
Mardi 21 mai à 20 h, église de Chippis Jeudi 23 mai à 20 h, cathédrale de Sion
Prix des places 20.-
Apprentis et étudiants 10.-, gratuité pour les enfants jusqu’à 12 ans.
Prévente
Librairie La Liseuse, Sion Librairie Zap, Sierre Collège de la Planta, Sion
Renseignements
pierre.pannatier@eduvs.ch www.lcplanta.ch www.creusets.net
EN RACCOURCI En trois versions
Déclinaisons de Résonances
Bernard Héritier
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Résonances se décline en une version papier, un site compagnon et une application (permettant de découvrir les archives depuis 1854 ainsi que les bonus textuels, audio et/ou visuels des éditions actuelles - ces derniers sont signalés par les QR codes). Votre mot de passe (réservé aux abonnés) se trouve sur l’emballage de votre numéro papier. Si besoin, vous pouvez aussi le demander à resonances@admin.vs.ch. www.resonances-vs.ch
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RUBRIQUES > DOC. PÉDAGOGIQUE
S’interroger, découvrir, expérimenter
Deux livres de la collection « 1, 2, 3 partez ! » dans la catégorie expérimenter
Dans les sciences, comprendre c’est bien. Essayez, c’est plus drôle. Dans la collection « 1, 2, 3 partez ! », il faut s’interroger (1), découvrir, (2) et ensuite expérimenter (3).
FROMAGER, Sophie, MONTI, Marie de, 2018. Comment mon corps fonctionne-t-il ? Nantes : Gulf Stream. 1, 2, 3 partez ! 35 p. ISBN 9782354886448
Cette collection présentée dans ce numéro allie tous ces éléments. Elle permet de répondre à diverses interrogations sur un sujet et de mieux comprendre les réponses avec l’aide de petites activités ludiques. Chaque ouvrage contient dix questions avec plusieurs expériences.
GROUSSON, Mathieu, RIEMANN, Maud, 2018. Mais d'où vient l'énergie ? Nantes : Gulf Stream. 1, 2, 3 partez !. 35 p. ISBN 9782354886455
Voici une petite sélection qui concerne les sciences : L APORTE-MULLER, Patricia, MONTI, Marie de, 2018. Pourquoi pas plus de bonbons dans mon alimentation ? Nantes : Gulf Stream. 1, 2, 3 partez ! 35 p. ISBN 9782354886431
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Les thématiques abordées sont variées : histoire, art, société… Ces livres sont disponibles dans le réseau valaisan des bibliothèques. Flora Gagnerie
Pour en savoir plus www.mediatheque.ch https://explore.rero.ch/fr_CH/vs
Echo de la rédactrice Culture commune Après la sidération liée au fait que ce joyau architectural semblait si fort, le tragique incendie de NotreDame à Paris a mis le focus sur la nécessité de prendre soin de notre patrimoine en partage. Des reportages ont ensuite montré l’état de délitement de nombreux lieux faisant la richesse de nos identités sans forcément appartenir au patrimoine mondial de l’Unesco. Ce drame a ravivé en moi un sentiment voisin constaté dans les écoles. Si très souvent je suis admirative de ce qui s’y passe, il est un aspect qui me désole depuis quelques années, mais là j’ai ressenti plus intensément le drame qui se joue. Certains jeunes ont découvert que Notre-Dame de Paris, ce n’était pas seulement une comédie musicale ou un décor de jeu, mais aussi un livre de Victor Hugo et que cette cathédrale avait inspiré quantité d’artistes du passé. Je suis triste de constater ce délitement de notre patrimoine culturel commun, me disant que j’ai eu la chance dans ma scolarité d’avoir accès aux chefs-d’œuvre de la littérature dès mon entrée dans les mots, par le biais de la poésie. Plus tard, je n’ai pas forcément apprécié tous les livres lus, surtout les plus anciens, et j’ai parfois dû faire des efforts et ralentir la cadence de lecture pour les comprendre, mais beaucoup m’ont donné à voir le monde autrement. J’aime en relire certains. Quelques enseignants sont heureusement encore des passeurs de culture du passé, mais sachant que la beauté élève, l’école dans sa globalité ne devrait-elle pas davantage porter attention à nos trésors culturels ? Nadia Revaz
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> ÉCHO JOURNÉE THÉMATIQUE
Echo de la Journée des inventeurs 2019
Gaétan Bruchez collabore pour trouver des solutions aux problèmes techniques rencontrés par ses élèves.
MOTS-CLÉS : EXPLORE-IT • HAUT-VALAIS • VALAIS ROMAND En lien avec « explore-it » (cf. article paru en février dernier pour un descriptif de l’action dans son ensemble - https://bit.ly/2WQDyLo), une Journée des inventeurs est organisée chaque année pour permettre à quelques classes sélectionnées du Valais romand et du Haut-Valais de se rencontrer pour construire des objets techniques, explorer, inventer, bricoler, etc. Cette année, ce moment-phare, rassemblant plus de 160 élèves, a eu lieu le 26 mars 2019 à Viège. Gaétan Bruchez, enseignant à Vex, participe à cette Journée des inventeurs avec ses élèves de 7H. Dans la salle polyvalente, sa classe est répartie en cinq équipes (Les exploratrices, Christophe Colomb, Léonard
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Le matin, les élèves utilisent le matériel « explore-it », en y ajoutant leur créativité.
de Vinci, Apple et Sissi l’impératrice). Tant les élèves que l’enseignant sont motivés et affairés, et pour preuve ils répondent aux questions tout en poursuivant leur activité. L’un des enfants explique que ce matin il n’a pas eu de mal à se lever, même si c’était plus tôt que d’habitude et qu’il fallait enchaîner bus, train et marche, tant il avait hâte, car il avait beaucoup aimé les activités « explore-it » en classe.
UNE ACTIVITÉ POUR LE MATIN ET UNE AUTRE POUR L’APRÈS-MIDI Arrivés à Viège, tous les enfants ont reçu un kit de base et une feuille avec des indications minimalistes pour construire un mono-axe, et à partir de là à eux de faire preuve d’imagination, en ayant la possibilité de puiser dans un grand stock de matériel « explore-it ». Un élève a par exemple amélioré les plans pour en faire un char. « Ce qui est génial, c’est qu’au départ on avait un même
objet à réaliser et qu’à la fin, grâce à notre imagination, ils sont tous différents », commente un enfant, fier de son ingéniosité technique pour avoir ajouté une petite épingle lui ayant permis d’obtenir le résultat souhaité. Une autre doit chercher d’où vient le problème, car les roues avant et arrière ne vont pas dans le même sens. Une autre encore a réussi mieux qu’espéré, toutefois elle cherche à comprendre pourquoi ça marche ainsi. En prévision de l’activité de l’aprèsmidi, les élèves ont pris du matériel destiné au recyclage (brosse à dents électrique, voiture télécommandée…). Une fois les pièces démontées, ils les ont mixées avec le contenu des boîtes « explore-it », mais là avec l’aide de jeunes se formant en ingénierie à la Lonza. Le moteur d’un mini-aspirateur sert par exemple à la création d’un ventilateur au look ensoleillé. « C’est passionnant de voir
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RUBRIQUES
L’après-midi, certaines pièces ont une deuxième vie grâce à l’ingéniosité des enfants.
comment la technique fonctionne », analyse une élève. L’un de ses camarades vante l’aspect collaboratif de cette activité.
« Construire des objets techniques, explorer, inventer, bricoler… » L’enseignant, qui a déjà travaillé avec les séquences pédagogiques « explore-it » en cours de sciences pour aborder des thématiques liées à l’énergie, est impressionné par l’inventivité de ses élèves. « Ces activités permettent de sensibiliser à la technique, mais aussi de développer la créativité, avec l’erreur comme levier d’apprentissage », commente-t-il. Pour l’enseignant, une telle Journée des inventeurs constitue une motivation supplémentaire pour donner aux élèves l’envie d’apprendre. Les avis de ces derniers confirment cet enthousiasme contagieux. Le fait que l’adulte, aussi en posture d’inventeur, ne sache pas toujours si la solution choisie sera la bonne, semble une accroche supplémentaire pour inciter les élèves à persévérer davantage dans la phase de tâtonnement. Gaétan Bruchez, qui participait pour la première fois à cette Journée des inventeurs, a été impressionné par la qualité de l’organisation de cet évé-
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nement fort convivial réunissant les deux parties du canton. René Providoli, professeur à la HEP-VS à Brigue et à l’origine de cette action visant à promouvoir la compréhension de la technique dans les écoles, souligne l’importance de l’engagement des divers partenaires, pour organiser un tel événement, nécessitant beaucoup de matériel. Quant à Pascal Knubel, inspecteur de la scolarité obligatoire, il rappelle que « vs-explore-it » va se déployer encore davantage dans les classes du canton, de la 6H à la 11CO, via les formations continues organisées en établissement.
C’était écrit il y a 100 ans… Lien vers le numéro https://bit.ly/2VwSNJq Lien vers les archives complètes www.resonances-vs.ch https://bit.ly/2VwSNJq
Alors si « explore-it » vous tente… Nadia Revaz
Pour en savoir plus www.explore-it.org
Vidéo et communiqué Reportage Kanal 9 https://bit.ly/2WUMMq6 Communiqué de presse DEF – Bureau des métiers datant du 4 décembre 2018 relatif à la suite du projet « vs-explore-it » https://bit.ly/2IfbOfD
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> CARTE BLANCHE
Journée mondiale de l’économie familiale vécue au CO d’Anniviers MOTS-CLÉS : CUISINE • GRANDS-PARENTS 21 mars 2019 : Journée mondiale de l’économie familiale ; une de plus dans la ronde de ces journées mondiales. Mais quand la branche scolaire que l’on enseigne est valorisée par l’Union suisse des paysannes et femmes rurales, cette journée devient intéressante. En novembre dernier, le comité de l’Economie Familiale / AVECO a été invité à participer à cette journée d’action. Parmi diverses propositions, le comité a opté pour le thème « La cuisine de / avec mes grands-parents ». A Vissoie, dans un cycle d’orientation de montagne où la proximité de la famille, l’histoire du lieu et des racines rendent le projet intéressant et viable. Pour offrir une rencontre enrichissante, les élèves ont d’abord réfléchi à la vie, et plus particulièrement à l’adolescence de leurs grands-parents. Comment c’était à leur époque ? A quoi rêvaient-ils ? Afin de vérifier leurs représentations, les jeunes ont enquêté et ont questionné leurs aïeuls sur leur vie professionnelle, leurs loisirs et leur alimentation. Le focus sur les repas permet d’évoquer la consommation de certains produits issus de la ferme ou des jardins, la variété ou non des repas, et de faire un lien avec les intentions actuelles. Il permet aussi de parler d’une alimentation de saison, locale, pour ne pas être des consommateurs mais bien des consom’acteurs. Si plusieurs grands-parents ont vécu leur adolescence dans le val d’Anniviers, d’autres l’ont passée ailleurs en Suisse, en Europe ou dans
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Les élèves ont pu réaliser des recettes traditionnelles.
le monde. Leurs petits-enfants vivent dans cette vallée à la suite de l’immigration ou d’un mariage. Les questionnaires retournés, la journée a démarré : les huit élèves de 11CO ont réalisé et dégusté une tomme alors que la classe de 10CO a confectionné une tourte à la polenta et des beignets aux pommes.
« Cette journée a permis aux élèves de (re-) découvrir la vie de leurs grands-parents. » Lors des échanges, les grands-parents ayant vécu leur adolescence en Anniviers ont rappelé que la polenta figurait très souvent aux trois repas de la journée, tant le maïs était peu cher. Il s’achetait lors de la fameuse foire de Ste-Catherine à Sierre à la fin novembre, en sac de 50 kilos, et était transporté dans la demeure de la vallée pour y passer l’hiver. Les
grands-parents ont raconté à leurs petits-enfants que la messe n’était pas hebdomadaire mais quotidienne et à jeun. Les loisirs étaient accordés seulement après avoir aidé au fonctionnement de la famille et aux travaux de la ferme. Si certaines grands-mamans ont pu embrasser la profession de leur choix, nombreuses sont celles qui ont simplement répondu aux besoins de la famille et aux exigences de la vie villageoise. Cette journée particulière a permis aux élèves de 14-15 ans de découvrir ou redécouvrir la vie de leurs grandsparents. Ils ont dégusté, avec une curiosité mêlée d’appréhension, le lait frais de la traite du jour. Ils ont eu la chance et le plaisir d’échanger sur une étape de vie commune qu’est l’adolescence, mais également de réaliser des recettes d’antan qui plaisent toujours autant ! Pascale Morard Robyr enseignante au CO d’Anniviers
Résonances • Mai 2019 Mensuel de l’Ecole valaisanne
RUBRIQUES > FRANÇAIS
Technique de l’écriture au Cycle 1 MOTS-CLÉS : RESSOURCES • RECOMMANDATIONS Voici un bref récapitulatif des informations importantes concernant les nouvelles recommandations sur la technique de l’écriture au Cycle 1.
POURQUOI L’ÉCRITURE SCRIPTE EST-ELLE TOUJOURS UTILE ? Elle est destinée à l’apprentissage de la lecture car elle met en évidence la lettre qui est une unité de base indispensable dans l’apprentissage. L’élève va produire ses premiers textes en écriture scripte puisqu’il est en train d’apprendre à transcrire les phonèmes en graphèmes. Petit à petit, il intégrera des lettres liées dans ses textes.
IMPORTANCE DE L’ÉCRITURE LIÉE L’enseignement rigoureux de l’écriture liée permet la fluidité et la rapidité du geste. Les recherches montrent que, si l’écriture liée est précédée d’un apprentissage systématique de l’écriture scripte, le geste coule moins bien et l’apprentissage du fonctionnement de la langue peut être ralenti.
FACILITER L’APPRENTISSAGE DE L’ÉCRITURE LIÉE DÈS LE DÉBUT DU CYCLE 1 Les habiletés motrices pour l’écriture liée reposent sur deux mouvements qui doivent être maîtrisés simultanément : la translation (glissement de la main de gauche à droite) et la rotation (tracé des lettres). Dès lors, voici une progression de travail qui est à réaliser dès la 1H et qui prend en compte les signes graphiques nécessaires à l’écriture liée :
Résonances • Mai 2019 Mensuel de l’Ecole valaisanne
1. Boucles à l’endroit (grandes, petites) 2. Ponts à l’envers (= glissés) 3. Cercles dans le sens inverse des aiguilles d’une montre 4. Spirales dans le sens inverse des aiguilles d’une montre 5. Boucles à l’envers (grandes, petites) 6. Ponts à l’endroit (= sautés) 7. Lignes brisées 8. Verticales 9. Combinaisons de plusieurs signes Parallèlement à ces signes graphiques, l’horizontale est exercée régulièrement car c’est cet élément qui permet la maîtrise progressive de la translation. Cet entraînement nécessaire et important des signes graphiques réalisé en 1H-2H, permet l’enseignement systématique de l’écriture liée dès le début de la 3H avec tous les élèves. En 4H, il est important de réviser toutes les lettres minuscules et les liaisons difficiles avant de commencer l’apprentissage des majuscules. Au Cycle 2, selon les objectifs du PER, les apprentissages effectués au Cycle 1 sont à consolider et à perfectionner. Il est à relever les points suivants : L’utilisation de l’encre démarre en 5H. Le travail sur les liaisons doit se poursuivre en 5H-6H. L’écriture liée est enseignée jusqu’à la fin de la 8H.
POUR ALLER PLUS LOIN L’animation propose plusieurs ressources : Le site de l'animation contenant : 1. Les recommandations officielles avec des suggestions de travail (un complément à la version de juin 2018).
Signes graphiques et écriture liée
2. Des pistes pratiques et une progression du travail à l’intérieur du Cycle 1. Un cours de formation continue au catalogue (www.hepvs.ch > formation continue). Une formation en établissement sur demande. Des rencontres avec les enseignants qui le souhaitent ou un contact par email. Une référence bibliographique : Le geste d’écriture, Danièle Dumont, Hatier, 2016. Les animatrices de français marie.claivaz@hepvs.ch et floriane.lathion@hepvs.ch
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> ÉCONOMIE FAMILIALE
Top Chef au CO : un événement et sa médiatisation MOTS-CLÉS : CUISINE • CYCLE 3 Dès sa première édition, le Concours Top Chef au CO a largement été médiatisé. L’événement a été relaté dans la presse écrite, locale, régionale, cantonale et romande, ainsi que dans diverses émissions de radio ou de TV. Sans exhaustivité aucune, on peut citer l’Echo de la Printse, le Journal de Sierre, Le Nouvelliste, L’illustré, Canal 9 ou l’émission Couleurs locales sur la RTS parmi ceux qui en ont parlé. Il est vrai qu’un tel concours offre de belles images et que son succès est certainement en partie dû à celui des émissions culinaires télévisées, mais cette large couverture médiatique à chaque édition s’explique probablement aussi en raison de la diversité des présidences de jury, des CO organisateurs et des thèmes, allant de l’apéro au dessert. Depuis l’année passée, les représentants des différents médias attribuent sur place un prix en fonction de leur coup de cœur basée sur la dégustation ou en fonction d’autres critères. Cette année, la finale était organisée au CO du Haut-Lac à Vouvry sur le thème « CotCot, prépare-moi une entrée » et c’est une élève du CO de Goubing à Sierre qui a gagné, devant deux Chablaisiens du CO de Troistorrents et du CO de Vouvry (cf. illustration extraite du Nouvelliste). Originalité de cette édition, le gagnant de l’année passée faisait partie du jury. Pour rappel, les objectifs du concours visent à valoriser les produits locaux et de saison, à utiliser les connaissances des cours d’économie familiale, à créer,
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Article paru dans Le Nouvelliste le 12 avril 2019
innover et inventer de nouvelles recettes et à sensibiliser les participants à la gastronomie.
INTERVIEW Françoise Métrailler Françoise Métrailler enseigne l’économie familiale au CO de Troistorrents. Le concours Top Chef au CO, c’est un peu son idée, enfin pas exactement, puisqu’elle lui a été soufflée par son fils, alors en fin de primaire, qui regardait les concours culinaires et aurait apprécié pouvoir y participer. Françoise Métrailler, qu’est-ce qui a motivé la commission EF de l’AVECO à inviter les médias pour parler de Top Chef au CO dès sa première édition ? Cela nous a paru naturel, car à travers ce concours nous voulions montrer ce qui était fait dans les écoles en
cours d’économie familiale, sachant que l’image que les gens en ont est souvent réductrice. L’économie familiale, c’est certes de la cuisine, mais il y a tout un travail en lien avec les saisons, la gestion des déchets, le commerce équitable, etc. Nous essayons également d’être en phase avec l’actualité, en démarrant le concours
Résonances • Mai 2019 Mensuel de l’Ecole valaisanne
RUBRIQUES dans chaque CO avec le thème de la Semaine du goût. Si les médias sont très présents lors de la finale cantonale, certains le sont aussi lors des sélections dans les CO ou au niveau régional… C’est vrai et c’est agréable de voir que l’on parle du concours à différentes périodes de l’année scolaire. L’automne passé, Rhône FM était par exemple venu au CO de Troistorrents pour poser des questions à mes élèves en lien avec la thématique du fromage pendant la Semaine du goût. Cette médiatisation est-elle un facteur de motivation supplémentaire pour les enseignants en économie familiale ?
Je pense que oui, mais c’est surtout le cas pour les élèves. Ce que je trouve formidable, c’est que cela met en lumière des jeunes qui sont parfois effacés en classe. Je me souviens d’une élève pour qui cette médiatisation avait été au départ un peu difficile à gérer, mais ensuite elle en était très fière. Y aura-t-il une 6e édition ? La décision se prendra en mai lors de l’assemblée générale, et c’est important que cela soit ainsi, puisque c’est un projet qui doit être porté collectivement. Evidemment, à titre personnel, j’espère qu’il y aura une nouvelle édition. Jusqu’à présent, il y a un nombre élevé de CO participants, avec des non-participants qui ne sont
pas toujours les mêmes, ce qui est un facteur encourageant. S’il y a une 6e édition, y aurait-il l’une ou l’autre amélioration à apporter ? De mon point de vue, il faudrait recadrer le concours, parce que cela devient trop technique. Cette année, j’ai constaté que certains arrivent avec leur robot, leurs couteaux, voire s’entraînent avec des professionnels dans un esprit de compétition. Peutêtre faudrait-il leur imposer une recette surprise, en leur fournissant tout le matériel et les ingrédients, pour davantage d’équité entre les participants ? Propos recueillis par Nadia Revaz
Article paru dans Coopération 1re édition, 2014-2015
Samuel Zufferey du CO de Leytron (thème de la finale : la pomme de terre) - Concours organisé au CO de Leytron (président du jury : Damien Germanier)
Article paru dans le Journal de Fully 4e édition, 2017-2018
Jérémie Voutaz du CO de Bagnes (thème de la finale : gâteau d’anniversaire au chocolat) - Concours organisé au CO de Fully (président du jury : Jean-Paul Raffin)
Emission de Radio Chablais Article paru dans l’Educateur
Article paru dans Le Régional
Angélique Bellon du CO de Troistorrents (thème de la finale : apéro à la valaisanne) - Concours organisé au CO de St-Maurice (président du jury : Julien Gaussares)
Line Sarrasin du CO d’Orsières (thème de la finale : dessert à base de rhubarbe) - Concours organisé au CO Reposieux à Monthey (président du jury : Albert Michellod)
2e édition, 2015-2016
Résonances • Mai 2019 Mensuel de l’Ecole valaisanne
3e édition, 2016-2017
5e édition, 2018-2019 Eveline Ziegler du CO de Goubing à Sierre (thème de la finale : entrée à base d’œufs) - Concours organisé au CO du Haut-Lac de Vouvry (président du jury : Alain Müller) - Pearltree: https://bit.ly/2KSYvED
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> ÉDUCATION MUSICALE
Les Chorales lémaniques 2019 en Valais En pratique
mé Concert program tolet ar M au théâtre du e, à Saint-Mauric 14 heures 30 samedi 25 mai à
© G. Piel
MOTS-CLÉS : CONSEIL DU LÉMAN • CONCERT
CONTEXTE Le Conseil du Léman1, qui comprend les départements de l’Ain (01) et de la Haute-Savoie (74), les cantons du Valais (VS), Vaud (VD) et Genève (GE), est un organisme de coopération transfrontalière. Créé le 19 février 1987, il vise à « promouvoir les relations transfrontalières et initier des projets communs ». Le Conseil du Léman est à l’écoute des acteurs socio-économiques de la région et travaille en coordination avec les chambres de commerce, de l’agriculture, de l’artisanat et des métiers des cinq entités membres. A travers ses diverses commissions, le Conseil du Léman organise des joutes sportives, des mises en valeur du terroir, des activités culturelles et des activités scolaires. Parmi celles-ci, les chorales lémaniques occupent une place de choix.
PRINCIPE Ce projet nous tient particulièrement à cœur et nous en avons déjà fait mention dans ces colonnes.
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Alternativement chaque année, chaque entité prend la responsabilité de l’organisation et propose un répertoire de chansons. La chorale est composée d’une classe par entité (il n’y a pas de sélection), soit environ 110 élèves. Durant l’année scolaire, les classes apprennent les chansons. Un camp de trois jours est organisé pour permettre la mise au point des chants, la découverte de la région et pour favoriser les échanges entre élèves et entités. A la fin du séjour, un concert est organisé. Un cahier pédagogique et un document sonore sont édités à l’attention des classes2.
UN PEU D’HISTOIRE RÉCENTE VALAISANNE Chorales lémaniques 2009 « Voyage à travers les émotions » était le thème choisi. Le théâtre du Martolet était le lieu d’accueil. Chorales lémaniques 2014 Sous le titre « Ensemble autour du Léman », les jeunes chanteurs ont enchanté les hôtes du théâtre du Crochetan, en interprétant des chansons de Pascal Rinaldi, Onésia Rithner, Célina Ramsauer et Sylvie Bourban.
ÉDITION 2019 LES 23-24-25 MAI C’est la 31e et la 7e en Valais. Le thème est « Au p’tit bal ». Les organisateurs ont privilégié les chansons de variété (rumba, tango, jerk, rock, blues…), chansons qui réjouiront à coup sûr jeunes et moins jeunes. Les 110 élèves et leurs accompagnants seront réunis à la Fouly, au Grand hôtel Val Ferret3. Le concert est programmé au théâtre du Martolet à Saint-Maurice, samedi 25 mai à 14 heures 30. C’est un événement tout public auquel, bien sûr, chacun est convié. Il nous plaît de rappeler, au-delà de cette manifestation, l’immense travail réalisé par nos collègues valaisans qui mettent en œuvre de tels rassemblements, dans le cadre de leur école ou lors des diverses fêtes de chant organisées dans le Vieux Pays. Jean-Maurice Delasoie Bernard Oberholzer Notes www.conseilduleman.org Ces documents sont disponibles auprès de l’animation musicale. https://animation.hepvs.ch/musique 3 www.grandhotelfouly.ch 1 2
Résonances • Mai 2019 Mensuel de l’Ecole valaisanne
RUBRIQUES > DES CHIFFRES OU DES NOMBRES
L’alternance entre les espaces géométriques MOTS-CLÉS : PER • MER • 1H-2H Dans le précédent numéro, nous illustrions à quel point un « détail » (la position de départ de deux chaises) pouvait avoir un impact sur les procédures des élèves. Ce mois-ci, nous allons à nouveau prendre appui sur une situation de classe pour pointer la modification des apprentissages des élèves que peuvent engendrer des choix pas si anodins. Notamment l’aménagement de la classe… Toujours pour faire un clin d’œil aux nouveaux MER 1H-2H, nous nous pencherons sur « Au pays des araignées » dont l’énoncé complet est en ligne https://bit.ly/2uWPzTP. Cette activité, décomposée en plusieurs temps, fait suite à une activité de familiarisation (« Les Araignées ») dans laquelle une « toile » a été tissée dans la classe à l’aide d’un filin situé à une vingtaine de centimètres de hauteur (cf. photo ci-dessus), et propose de « Percevoir un espace avec son corps pour ensuite le représenter ». Une fois la toile tissée, les élèves, seuls ou par deux « dessinent la toile construite sur une feuille A3 ou A4 ». Bien entendu, comme le relèvent les commentaires présents dans les moyens d’enseignement : « L’essentiel au moment de cette activité n’est pas l’exactitude absolue de la représentation par les élèves en termes d’angles, de lignes ou de longueurs. Par contre, les points d’accroche des fils servent de repères pour la reproduction et ceux-ci devraient être plus précis. » Cette alternance entre l’espace
Résonances • Mai 2019 Mensuel de l’Ecole valaisanne
Aménagement de la classe de Aude Varray - Une fois la toile tissée, les élèves dessinent la toile.
« réel » et sa représentation constitue bien entendu un apprentissage fondamental dans les petits degrés et le caractère familier de la classe de même que la multiplicité des accroches seront autant d’éléments qui favoriseront l’orientation et le repérage. Toutefois, alors que les rédacteurs des MER préconisent d’effectuer de telles activités dans la salle de gymnastique pour pouvoir bénéficier d’un large espace épuré, l’aménagement de notre salle de classe n’est pas anodin. Au milieu, afin de séparer le coin réunion des tables de travail, trône un bloc de rangement qui obstrue la vue des élèves. Dès lors, pour peu qu’un binôme choisisse de laisser sa carte à terre et de se déplacer sans elle (ce qui constitue une variable didactique importante de la situation), il va devoir reconstruire mentalement la disposition d’un espace tiers et coordonner ses différentes représentations pour percevoir la classe dans son ensemble. Ce bloc joue donc à lui seul le rôle
de variable didactique permettant de travailler l’alternance préconisée par le Plan d’études romand entre les différents espaces et mobiliser, en l’occurrence, ce qui relève du mésoespace (cf. lexique du PER disponible à l’adresse (https://bit.ly/2It1655), à savoir cette reconstitution d’éléments dispersés qui permet d’appréhender l’intégralité de l’espace de travail. Ceux qui, comme l’auteur de ces lignes, soupirent à la simple idée de monter un meuble d’une grande marque de mobiliers suédoise ou ceux qui se perdent dans les couloirs du bâtiment pourront désormais mettre des mots sur leur mal : on comprendra que cette réorganisation inhérente au méso-espace, trop rarement travaillée, est malheureusement indispensable à de multiples tâches quotidiennes… Au plaisir de vous retrouver. Ismaïl Mili larpem@hepvs.ch
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> ÉCHO SECONDAIRE II
Information et démocratie au cœur de la 7e Semaine culturelle du LCP
Les étudiants présentent les panneaux de leur exposition.
MOTS-CLÉS : LYCÉE-COLLÈGE DE LA PLANTA • ATELIERS • CONFÉRENCES Tous les deux ans, le Lycée-Collège de la Planta (LCP) de Sion organise une Semaine culturelle autour d’une thématique interdisciplinaire. La 7e édition, qui s’est déroulée du 3 au 5 avril 2019, a sensibilisé 350 collégiens de 3e et de 4e année aux enjeux de l’information et de la démocratie. Pour Francis Rossier, recteur du LCP, ce choix était lié au fait que la qualité de l’information et l’avenir de la démocratie figurent parmi les questions majeures de notre époque : « Il est important d’apprendre aux étudiants le doute, qui n’est pas la défiance systématique face aux sources d’information. Ces étudiants doivent développer le réflexe d’interroger la validité des faits relatés et de vérifier dans quelle mesure “ces informations embarquent la complexité
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de la réalité”, comme le disait le sociologue Olivier Glassey dans l’une des conférences.» Pendant trois jours, les étudiants ont eu l’opportunité d’assister à cinq conférences avec des intervenants de renom (dont Pascal Crittin, directeur de la RTS, et Edwy Plenel, président et cofondateur de Mediapart). Ils ont aussi pu participer à divers ateliers animés par des journalistes, des dessinateurs de presse, des archivistes, des chercheurs ou des collégiens. « Si tous ces intervenants sont venus sans hésiter, c’est qu’ils savent que l’information fiable - celle qui donne accès à la réalité - est une condition à l’exercice de la liberté d’opinion et des processus démocratiques », analyse Francis Rossier. Cette Semaine culturelle a été mise sur pied en collaboration avec la Médiathèque Valais et l’Université de Genève. Profitant de cette fenêtre thématique et des synergies entre les institutions, le
grand public a pu entendre le 3 avril à la Médiathèque les propos de Pascal Crittin ou le 4 avril à l’Aula du LCP ceux de Patrick-Yves Badillo de Medi@ LAB-Genève, cette conférence ayant été précédée par la remise du prix Talents Pluriels 2019 de l'Université de Genève à des élèves des lycéescollèges sédunois de la Planta et des Creusets pour leur réussite scolaire couplée à leur engagement culturel. Le 5 avril a également été un moment de convergence des événements du LCP, avec la 27e édition du Forum annuel de la Planta, connu sous le nom de FAP, qui s’est tenue en parallèle dans la salle du Grand Conseil, avec l’allocution de Michaël Møller, directeur général de l’Office des Nations Unies à Genève, et sous-secrétaire général de l’ONU. Le menu aprilin, certes copieux, a été conçu, de l’entrée au dessert, autour d’une thématique centrale pour la citoyenneté. Pour Francis Rossier, ce temps d’arrêt dans le flot d’informations pour
Résonances • Mai 2019 Mensuel de l’Ecole valaisanne
RUBRIQUES apprendre autrement est précieux : « Les conférenciers et intervenants ont relevé la qualité d’attention des étudiants et l’intelligence de leurs questions. Nous, nous avons remarqué que les questions des étudiants se nourrissaient au fur et à mesure des propos des conférenciers et des intervenants précédents. »
EXPOSITION RÉALISÉE ET COMMENTÉE PAR DES COLLÉGIENS Des collégiens de 4e année, en option complémentaire de géographie, ont monté une exposition de photos de presse autour des thèmes de la migration, des murs et de la ville. Puis, dans le cadre d’un atelier inscrit au programme de la Semaine culturelle, ils ont proposé une visite commentée à d’autres étudiants du LCP.
« Démocratie et droit de savoir sous la loupe au Lycée-Collège de la Planta » Pour la préparation de leur exposition, les collégiens ont effectué des recherches autour d’images fortes et ont travaillé en neuf petits groupes. Leurs enseignantes soulignent qu’elles leur ont accordé pour ce travail une totale liberté, à chacune des étapes. Pour Nathalie Perruchoud, « un tel projet permet de voir les élèves différemment et pour
eux c’est une occasion de réfléchir ensemble, avec leur sensibilité, sans l’influence des professeurs. » Sa collègue Françoise Albelda précise que « les étudiants ont eu la chance de bénéficier des astuces d’un photographe professionnel leur permettant de retrouver plus efficacement la source des images. » En effet, Olivier Maire est venu leur parler du métier de photographe de presse et les a aidés à se poser toute une série de questions pour lire chaque photographie en la replaçant dans le contexte de la prise de vue. Le résultat de l’exposition est varié (un groupe s’est par exemple questionné à partir d’une œuvre de l’artiste JR intitulée « The eyes of a dreamer » et autour de laquelle un pique-nique géant a été organisé, un autre a choisi une photo de la clôture anti-migrants érigée avec des barbelés en 2015 à la frontière serbohongroise, un autre encore a mis le focus sur les villes invisibles). Chaque équipe a aussi eu sa manière propre de gérer la présentation, certains interagissant avec les visiteurs, d’autres privilégiant l’exposé. Une étudiante confie que son groupe était d’abord parti sur une fausse piste, piégé par l’allure hollywoodienne d’une photo de Federico Scoppa appartenant à l’Agence France Presse et illustrant un article du quotidien Le Temps, alors qu’il n’y avait justement aucune mise en scène. Les jeunes ont notamment appris à regarder les utilisations d’une même photographie pour illustrer différents articles via les moteurs de recherche. Afin de réduire le nombre d’images détournées dans les médias, ils sont plusieurs à suggérer de prévoir un espace pour permettre aux photographes d’indiquer brièvement le contexte de leurs prises de vue.
LEUR REGARD SUR LA SEMAINE CULTURELLE
Les enseignantes Françoise Albelda et Nathalie Perruchoud
Résonances • Mai 2019 Mensuel de l’Ecole valaisanne
Les collégiens, ayant eu l’opportunité de mettre la main à la pâte en montant une exposition et en la commentant, estiment que cela leur a apporté une curiosité supplémentaire
Un collégien commente son travail.
pour la thématique. « Ce qui a le plus modifié ma perception aura assurément été la rencontre avec le photographe Olivier Maire, car il nous a donné des réponses à des questions que nous avions lorsque nous cherchions les sources des photos pour l’exposition, mais les conférences et les ateliers proposés étaient tous très intéressants et complémentaires », explique Cécile. Et l’étudiante d’ajouter : « J’ai beaucoup apprécié l’atelier de Liliane Varone, car j’avais entendu parler de l’affaire Savro, cependant je ne connaissais pas le rôle central qu’elle avait joué dans la dénonciation de ce scandale politico-financier. » La Semaine culturelle a modifié son regard sur les journalistes, sur leurs difficultés professionnelles ainsi que sur leur importance dans la société. « Je pense que je serais désormais plus exigeante face à l’information », dit-elle. Le message global à l’intention des étudiants est de ne pas croire tout ce que l’on voit, et donc de vérifier les sources. Apprendre à s’informer, surtout dans un monde algorithmique, et à se poser des questions avant d’établir son opinion devrait maintenant apparaître comme une évidence. Tous les étudiants disent avoir beaucoup appris via la Semaine culturelle et l’exposition dont ils ont été les artisans. Quelques-uns suggèrent que cette sensibilisation démarre au CO, avec un format évidemment adapté. Nadia Revaz
Pour en savoir plus www.lcplanta.ch
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> ÉDUCATION PHYSIQUE
L’évolution de l’évaluation en EPS chez nous pas négligeables. Elles fournissent à l’enseignant des critères, des outils de comparaison, des moyens de mesurer les progrès accomplis. Logiquement pour dépasser le stade du simple constat, les tests doivent être répétés et les valeurs comparées.
NIVEAU ÉDUCATIF ET FORMATIF
Les chronomètres deviennent de plus en plus précis.
MOTS-CLÉS : TESTS • BARÈMES • CRITÈRES • REMÉDIATIONS Une bonne leçon en EPS possède un rythme rapide. Ce timing s’observe pendant son déroulement et surtout durant les phases d’organisation mais aussi d’évaluation. Enseigner conduit le maître à mettre en place pour les élèves des situations d’apprentissage qu’il va réguler et évaluer. A lui de mettre en place un système de notification qui lui permette de renoncer à la file d’attente avec l’élève qui lance sa balle ou effectue ses 25 m crawl pendant que les 24 autres camarades attendent leur tour sur le terrain ou au bord de la piscine. Il existe de nombreuses solutions pour éviter ce type de problème
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(chantier annexe, circuit en continu avec un passage à un moment précis…), encore faut-il avoir les réflexes de les appliquer. Dans le domaine sportif, les codes utilisés sont multiples. On parle de tests, de barèmes, de tabelles… Même lorsqu’il s’agit d’activités qui relèvent de critères esthétiques et qualitatifs (gymnastique aux agrès, patinage, plongeon) les appréciations se fondent sur des critères définis jusque dans le détail.
NIVEAU COMPARATIF Dans une perspective comparative, analytique et quantitative, les élèves sont soumis à des batteries de tests (Swiss-fit, tabelle J+S). On s’arrête à la mesure de facteurs de la condition physique ou de performances quantifiables. Ces indications ne sont
Les constats fournis par les tests et l’évaluation isolée des techniques sportives sont dépassés. L’évaluation s’inscrit dans un projet éducatif à plus long terme. L’appréciation des performances se fait en fonction d’un prochain but à atteindre. Du but dépendra le sens de l’apprentissage proposé. De nos jours, l’avènement des concepts de différenciation, de métacognition et d’interdisciplinarité a permis de remodeler plusieurs aspects de l’évaluation ; on essaie de mieux tenir compte du processus d’apprentissage et on a repensé sa finalité, sa fonction, ses modes de référence, ses procédés d’application. Les visées éducatives sont priorisées. L’acquisition des savoirs / savoir-faire / savoir-être et connaissances sont considérés dans une perspective globale ; ces éléments étant interdépendants et, si possible, transférables parfois. Pour évaluer les stratégies d’apprentissage, l’éducation physique doit développer une large panoplie de procédés d’évaluation qui mettent en avant la personnalité globale de l’enfant exprimée par le mouvement. En prenant l’exemple de la France, on constate que les critères d’évaluation en EPS n’évoluent guère jusqu’au
Résonances • Mai 2019 Mensuel de l’Ecole valaisanne
RUBRIQUES début des années 1980. « La notation est assez juste, les chronomètres deviennent de plus en plus précis ; les exercices de gymnastique de plus en plus codifiés. A la suite d’un arrêté du 17 juin 1983, la réussite ne se définit plus au regard de la seule performance, mais repose sur quatre composantes. Sur 20 pts, la performance ne représente plus qu’un quart de la note. On parle d’évaluation motrice complémentaire. On observe comment l’élève produit une performance. Progressivement l’évaluation des dons laisse ainsi la place à l’évaluation des produits et des processus d’apprentissages. D’une évaluation essentiellement quantitative, barémée par rapport à des normes nationales on passe à une évaluation critériée, de plus en plus adaptée et personnalisée. Le sens de l’initiative, de l’autonomie, la capacité à prendre des responsabilités, la qualité du travail fourni font désormais partie des critères officiels de réussite. De cette façon, l’enseignant doit apporter des conseils précis pour améliorer les progrès des élèves.1»
POUR RÉSUMER L’évaluation est un outil d’apprentissage et doit être prévue par l’enseignant dès la conception du mo-
L’évaluation en trois commentaires Jérémie Moret CO Troistorrents : « Est-ce que l’évaluation par critères est mieux que les tabelles et le feeling de l’époque ? » Vera Pfanzelter CO Octodure : « Faut-il être forcément excellent en sport pour obtenir une bonne note ? » Pierre-Yves Barth CO Troistorrents : « Si tu comptes que sur la note pour faire avancer les élèves : c’est que tu fais tout faux. »
Résonances • Mai 2019 Mensuel de l’Ecole valaisanne
dule. C’est à l’issue de l’observation des élèves lors de la première séance (évaluation diagnostique) que l’enseignant ajustera la progression proposée aux élèves. L’évaluation permet : A l’élève, d’adapter son action en fonction du but à atteindre. Au maître, de réguler son enseignement en mesurant les effets de son action pédagogique sur l’évaluation du niveau de compétences des élèves. A l’élève et au maître, de mesurer les progrès au cours d’un module d’apprentissage (de 6 à 10 séances). Il s’agira de comparer le niveau initial au niveau final. L’évaluation engage l’élève dans une démarche active et motivante qui mobilise tout à la fois des compétences spécifiques, transversales, méthodologiques et langagières. Il s’agira pour le maître d’expliciter clairement le but de la tâche, les critères de réussite qui permettent aux élèves de se situer, mais aussi de comprendre leurs réussites ou leurs échecs. Attention : l’échec, l’erreur ne sont pas des fautes mais « des indicateurs dans le processus d’apprentissage » ; ils ont un statut positif. C’est parce que l’élève connaît le but de la tâche, les critères de réussite,
les compétences à acquérir qu’il peut mettre en œuvre des stratégies cognitives pouvant le rendre autonome dans son travail et le conduire à progresser (évaluation formative). On peut aussi impliquer les élèves dans l’élaboration de ces critères (évaluation formatrice). L'autoévaluation et la co-évaluation participent à la régulation de l’apprentissage. Un temps de pratique suffisant est indispensable pour que les élèves multiplient les essais, analysent le résultat de leur action et s’engagent dans les remédiations proposées par le maître. Lionel Saillen animateur EPS, HEP-VS Notes Couturier C. Vingt ans déjà ! 19842004. Contre-Pied, 2004.
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Source :
Portail pédagogique et éducatif mosellan – Education physique et sportive - https://bit.ly/2KWVZ0b
Site de l'animation https://animation.hepvs.ch/ education-physique
Exemple d’évaluation par Gabriel Constantin, étudiant en EPS Autoévaluation formative avec une application Thème de la leçon : Saut en longueur Application choisie : Dartfish Objectif : Permettre à chaque élève de s’autoévaluer dans chacune des phases du saut en longueur (élan, appel, réception) en observant son saut au ralenti. Déroulement : Lors de la dernière période avant l’évaluation, j’installe trois stations de saut en longueur puis je répartis les élèves sur les différentes stations. Une des stations est occupée par une série d’élèves qui travaillent en autonomie. Dans une seconde station, je délivre des feedbacks à chaque élève après chaque saut en me focalisant soit sur la prise d’élan, soit sur la phase d’appel, soit sur la réception. Dans une troisième station, j’installe un iPad de façon à pouvoir filmer les trois phases du saut (ou alors je charge un blessé de filmer les sauts des élèves). Après son saut, chaque élève se repasse la vidéo au ralenti en se focalisant sur des critères affichés à côté de l’iPad. Suite de l’exemple et autres exemples sur www.resonances-vs.ch
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> ANNONCE SPECTACLE
Concert de Marc Aymon avec des élèves sierrois à Grône Epiney, véritable élément moteur à chacune des étapes, je n’aurais certainement pas osé me lancer dans une aventure d’une telle envergure », souligne Jacques Zufferey. Elisabeth Rausis et Maria Abgottspon, enseignantes financées par la Commune de Sierre pour le soutien en cours de chant tout comme Thierry Epiney, ont aussi un rôle clé dans ce projet, y ajoutant leurs compétences de professionnelles de la musique. Le directeur des écoles souligne par ailleurs l’investissement des autres enseignants, devenus parties prenantes.
MOTS-CLÉS : PATRIMOINE CULTUREL • CHANT Les écoles primaires de Sierre souhaitaient remettre la chanson au cœur d’un projet d’école. La sortie de l’album « O bel été ! - chansons éternelles » de Marc Aymon, enregistré dans le val d’Anniviers et mettant en valeur le patrimoine valaisan et suisse, était une occasion idéale. Jacques Zufferey, directeur des écoles de Sierre, a confié la tâche de coordination de ce projet à Thierry Epiney, entre autres enseignant de chant dans les écoles de la commune et directeur du chœur « GénérationS ». « J’ai tout de suite trouvé les chansons de l’album “O bel été !” intéressantes, d’autant plus que des rencontres avec Marc Aymon étaient envisageables dans un certain nombre de classes, mais sans l’aval de notre spécialiste de la collaboration musicale Thierry
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Certaines classes chanteront sur scène quelques morceaux avec Marc Aymon. Lors du concert public, il y aura deux classes sélectionnées (la 6H de Rachel Grand à Granges et la 7H de Philippe Vocat à Noës) ainsi que le chœur GénérationS qui accompagneront l’artiste sur certains titres. « Mon rôle était de voir ce que les élèves allaient chanter, et de m’occuper des arrangements nécessaires, en accord avec Marc Aymon, avec qui j’ai déjà collaboré avec le chœur GénérationS au théâtre du Martolet », explique Thierry Epiney. Et de poursuivre : « Ce qui est vraiment intéressant avec ce projet, c’est que tous les élèves assisteront à un concert professionnel, car il y aura toute l’équipe de Marc Aymon. » Pour Jacques Zufferey, cette dimension professionnelle est essentielle : « Nous voulions offrir aux élèves un concert avec un effet “wouah”. » Dès la rentrée, les 1H-4H ont appris plusieurs chants de « Ô bel été ! », les 5H-6H ont répété l’ensemble des chants de l’album ainsi que quelques
autres chansons du répertoire de Marc Aymon et les 7H-8H ont travaillé 10 chants tirés de ses trois albums précédents et quelques-uns extraits des « chansons éternelles ». L’artiste, accompagné de sa guitare est passé dans un certain nombre de classes afin de discuter et chanter. Ainsi que le relate Rachel Grand, ce fut « 45‘ d’échanges, de rires, de complicité et de partage musical ». De quoi motiver les élèves à répéter. Les 23 et 24 mai, des journées de concert seront organisées pour les scolaires à la salle Recto Verso à Grône pour 1300 élèves sierrois et 700 élèves des communes voisines (Grône, Chalais, Chippis, Miège, Venthône, Veyras et l’Institut Ste-Agnès). Et le 24 au soir aura lieu le concert grand public.
En pratique Concert de Marc Aymon ouvert au public Avec des élèves et le chœur GénérationS Lieu : Salle Recto Verso à Grône Date : 24 mai 2019 à 20 h www.salle-recto-verso.ch
Autour de « O bel été ! » Pour écouter l’album https://obelete.ch/ecoutez-nous Ressources sur le site de l’animation musicale de la HEP-VS https://bit.ly/2IKXYlw
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RUBRIQUES > VERSION COURTE
Au fil de l’actualité Concours Littéra-découverte
Un texte à partir d’une des 16 illustrations proposées Pour prendre part à ce concours, il faut avoir entre 6 et 16 ans. Les participants doivent écrire seul ou à plusieurs un texte inédit d’environ 600 mots en se basant sur une des 16 illustrations proposées (Adrienne Barman, Xavière Devos, Aurélie Blanz, Dominique Studer, Denis Kormann, Julien Marolf, Hélène Becquelin, Igor Paratte, Jade Mosch / elk64, Nicolas Marolf, Aurélie Blanz, Alexandre Loye, Philippe Béha, Julie Aubry, Laurent Tardy, Anne Crausaz). Elles sont visibles et exposées au Château de St-Maurice, au départ de l'exposition sur Dracula (www.chateau-stmaurice.ch) et le sont aussi en ligne sur le site du concours Littéra, avec le règlement complet. www.concourslittera.com
Découverte (rapide) du Dico des Ados : https://dicoado.org. Pour en savoir plus sur la démarche du Dico des ados, cf. article paru dans Résonances : https://bit.ly/2ZbnXIw Création de son compte personnel (rapide aussi) Ajout de mots / synonymes / images / sons / vidéos / liens… https://brv.bms.sierre.ch/netbiblio
Invité par l'Association valaisanne de parents d'enfants à haut potentiel (AVPEHP), Jean-François Laurent donnera une conférence sur le harcèlement et les émotions le mercredi 15 mai à 20 h à l’Aula du Lycée-Collège de la Planta à Sion. www.avpehp.ch
Plateforme didactique de l’agriculture
Site agriscuola.ch entièrement repensé Le site agriscuola.ch propose un large éventail d’offres, de renseignements et de matériel didactique allant du classeur thématique aux fiches de travail en passant par les brochures d’information et les sites internet y relatifs. Ce fonds documentaire évolutif est présenté par degrés scolaires, sujets, matières et domaines. www.agriscuola.ch/fr
Dans toute la Suisse le 22 mai 2019
Journée de la lecture à voix haute Une occasion de valoriser la lecture à voix haute. www.journee-de-la-lecture.ch/fr
Dico des Ados
Atelier à la BibliothèqueMédiathèque de Sierre Thème : Créons notre propre dico ! Date : mercredi 22 mai, de 14 h à 16 h Public-cible : enfants de 8-13 ans (5H à 8H), plus âgés acceptés volontiers Activités de l'atelier :
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ET POUR RAPPEL… Harcèlement et gestion des émotions
Conférence de Jean-François Laurent
Agenda en ligne Divers événements (conférences, expositions…) figurent sur le site de Résonances, sous l’onglet « A vos agendas » : https://bit.ly/2rXwNtK
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> REVUE DE PRESSE
D’un numéro à l’autre Concept lecture
15 minutes de lecture au quotidien En 2016, une association a été créée en France pour porter l’idée née dans un lycée turc. Depuis, près de 900 écoles françaises participent et le concept a séduit dans plusieurs pays, dont en Suisse. A Lausanne, l’école des Bergières s’y est mise deux mois par année depuis 2017. A Genève, les écoles primaires De-Livron et de PâquisCentre, où le programme est plébiscité, le font depuis plus d’un an. L’école de commerce et de culture générale AiméeStitelmann, a mené un test concluant cet hiver. 20minutes (25.03)
Brésil
Mise au pas de l’enseignement Depuis son accession au pouvoir, le président brésilien Jair Bolsonaro a lancé une croisade idéologique contre le système éducatif du pays. Certains enseignants engagés sont contraints à l’exil. La promotion de l’enseignement à domicile et des collèges militaires, jugés plus propices à la reproduction des valeurs traditionnelles, la réintroduction de l’hymne national dans les écoles lors de cérémonies filmées, l’appel à la délation pour dénoncer les professeurs de gauche annoncent le retour de l’obscurantisme. Libération (26.03)
Kenya
Meilleur prof du monde Si ce n'est pas le Nobel de l'éducation, ça lui ressemble. Le Kényan Peter Mokaya Tabichi est le lauréat du très convoité
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prix de la fondation Varkey (décerné chaque année depuis cinq ans). Ce professeur de science et de mathématique, un religieux catholique, l'a emporté sur 10’000 candidats représentant 179 pays. Ce franciscain enseigne à l'école secondaire Keriko, au nord-ouest de Nairobi, un collège rural comme beaucoup d'autres. Une soixantaine d'élèves par classe. Un seul ordinateur pour tout l'établissement. Une connexion internet aléatoire. La bourse d'un million de dollars, le frère Peter entend la reverser à son école secondaire. Il rêve déjà d'ordinateurs et de wifi, mais aussi d'eau courante et de vaches pour permettre aux élèves de boire du lait. Radio France Internationale – AllAfrica (31.03)
Enseignement
Retraités appelés à la rescousse Après Vaud en 2015, au tour de Berne de demander aux enseignants retraités de reprendre du service actif. Au total 950 pensionnaires de moins de 70 ans ont été approchés. La pénurie frappe surtout dans le secteur alémanique. Le canton indique qu’il a besoin de forces vives pour des missions brèves, mais aussi sur le long terme. A la dernière rentrée, une vingtaine de postes étaient vacants. Générations (Avril 2019)
Etude
Le niveau de maths a baissé en trente ans Les performances des élèves de CM2 en calcul poursuivent leur baisse, suivant une tendance amorcée il y a 30 ans. C'est ce que révèle une nouvelle étude de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp), l'agence des statistiques du ministère de l'Education nationale. Les taux de réussite moyens étaient de 32% en 2017, alors qu'ils s'élevaient respectivement à 52% et 40% en 1987 et en 2007. A chaque enquête, les garçons présentent de meilleurs résultats que les filles. Mais l'écart s'est resserré en 2017, souligne la Depp. Enfin, depuis trente ans, les scores sont les plus élevés parmi les élèves d'origine sociale favorisée. A l'opposé, les enfants issus des milieux les plus défavorisés présentent les performances les plus faibles. L’Express (2.04)
Pédagogie Steiner-Waldorf
Cent ans d’existence Quelque 1092 établissements scolaires s’en réclament aujourd’hui, dont 734 en Europe, 200 en Allemagne et 15 en France. Pour Rudolf Steiner, l’être humain n’est pas seulement un être de pensées. C’est aussi un être d’intuition. Cet aspect est plus présent dans la pédagogie de Steiner que chez d’autres. L’individu pressent qu’il sait des choses. Mais pour parvenir à les verbaliser et à les rationaliser, il lui faut élaborer cette intuition et la confronter au monde réel. L’expérience n’est qu’un moyen parmi d’autres d’y arriver. Kaizen-Magazine (2.04)
Langue
La simple écoute ne suffit pas Lycéens, collégiens et plus petits s’abreuvent de séries, de dessins animés et de jeux vidéo anglosaxons. De quoi les aider à parler comme Sherlock ? Dans un rapport remis à l’automne 2018, le journaliste franco-britannique Alex Taylor et l’inspectrice générale Chantal Manes-Bonnisseau écrivaient : « A une époque où chacun sait pertinemment que les élèves, une fois sortis de leur école, collège ou lycée, se ruent sur leur smartphone pour regarder une quantité industrielle de clips, de films et de chansons, nous sommes étonnés que ce matériel, une ressource pédagogique dont on n’aurait pas rêvé il y a quelques années seulement, ne soit pas davantage mis à profit. » Pour autant, la simple écoute ne suffit pas. telerama.fr (7.04) https://bit.ly/2W67NhP
Nutrition
Enseignons l’alimentation à l’école Parce que la nutrition est un vecteur de santé et un enjeu de citoyenneté, elle se doit d’être inscrite au programme scolaire comme une matière à part entière. Il ne s’agit pas en l’occurrence de se substituer aux parents mais d’assumer l’idée qu’à tout âge, les enfants ont désormais une sensibilité évidente sur les questions de qualité alimentaire, d’origine des produits, de diversité des recettes, d’équilibre des plats, de gaspillage et de durée des repas. L’école a donc un rôle central à jouer et la déclinaison de ces savoirs dans les
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RUBRIQUES programmes scolaires est tout à fait compatible avec les cycles éducatifs. Libération (11.04)
Comportement parental
Les ainés bénéficient d’un avantage intellectuel Une étude américaine affirme que les ainés bénéficieraient d’un avantage intellectuel sur leurs frères et sœurs. Ainsi, les enfants nés en premier auraient plus de chance de réussir au plan académique et intellectuel. Pour les chercheurs, ce phénomène s’expliquerait par un certain désinvestissement des parents, qui s’impliqueraient moins dans la stimulation mentale de leur deuxième et troisième enfant. Ouest-France (12.04)
Philosophie
C’est la vie Dans « Le cercle des petits philosophes », l'auteur Frédéric Lenoir se lance dans des ateliers pour sensibiliser des écoliers à développer une approche critique sur le monde et l'existence humaine. Dans un nouveau documentaire, la réalisatrice Cécile Denjean approche cette thématique sous un angle singulier. De la Toussaint au mois de juillet 2016, cette dernière et ses caméras ont suivi le célèbre philosophe français Frédéric Lenoir dans sa rencontre avec des élèves de CE1 et de CM2, respectivement d’une école primaire à Pantin, en Seine-SaintDenis, et d’une autre située dans le quartier de Belleville, à Paris. Huffingtonpost (14.04)
Nigéria
Les lycéennes de Chibok Sur les 276 lycéennes enlevées le 14 avril 2014 au Nigeria, on est sans nouvelles de 112 d’entre elles. Les autres lycéennes ont pu s’échapper ou être libérées au terme de négociations avec le groupe, notamment en échange de prisonniers. Alors que le pays est confronté à d’autres
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violences, les enlèvements et les attaques attribués à Boko Haram se poursuivent. La Croix (15.04)
Philo en terminale
Exit Marx et Freud ? Il est question que Marx et Freud disparaissent bientôt des programmes de philosophie de classe de terminale. La chose laisse perplexe. Marx et Freud sont (avec Nietzsche) les maîtres du soupçon qui, faisant rupture avec une longue tradition philosophique, ne mettent plus la conscience au cœur de leur pensée. Qu’on adhère ou non à leur abord du monde, tous deux ont, en cela, une formidable propension à éveiller l’esprit critique des jeunes générations. Et voici qu’à l’heure des grands débats, on les congédierait sans autre forme de procès ! Libération.fr (15.04)
Le Brexit
Un cauchemar pour les éditeurs de cartes et de manuels scolaires Dedans ou dehors ? Le report de la date du Brexit vire au cassetête pour les éditeurs et imprimeurs, qui ne savent pas comment figurer le Royaume-Uni vis-à-vis de l’Union européenne sur les cartes et autres manuels scolaires. Ouest-France.fr (15.04)
La photo de classe
Une autre histoire de l’école Aussi ancienne que l’invention de la photographie, la photo de classe est devenue depuis le milieu du XIXe siècle un rituel qui, à l’heure du numérique, reste incontournable de la maternelle à la fin du lycée. Témoin de son temps, la photo de classe est le reflet, parfois malgré elle, d’une histoire politique, culturelle et sociale de l’école. Symbole nostalgique de l’enfance, la photo de classe évolue donc lentement. N’est-elle pas le signe d’une institution scolaire qui, tout en se modernisant fondamentalement, reste sur la même forme scolaire ? The Conversation (16.04)
Technologie
La réalité virtuelle à l’école En Belgique, le Dinantais Thibaut Simon a créé Avalon Virtual, sa propre société basée sur la réalité virtuelle, il y a deux ans.
L’école ailleurs Mauritanie
Protestation des enseignants Le mouvement de protestation a débuté par un arrêt des cours de 8 h à 14 h sur l’ensemble du territoire national, mardi 16 avril. A l'appel du Syndicat national de l’enseignement secondaire (SNES), les enseignants ont dénoncé le non-paiement de leurs primes d’avancement, bloquées depuis six ans. Autre revendication pointée par les professeurs : l’amélioration des conditions d’études. Celles-ci sont de plus en plus difficiles, en raison du trop-plein d’élèves par classe. « Imaginez-vous enseigner avec 110 élèves dans une même salle de classe ? », s’indigne ainsi Sall Souleymane, un enseignant. Rfi.fr (17.04)
L’objet de celle-ci est d’intégrer la réalité virtuelle dans le cadre d’organisations événementielles. En mars dernier, il a lancé EducaVR, dont l’objectif est d’intégrer la réalité virtuelle dans l’enseignement. Une manière numérique d’enseigner, basée sur les nouvelles technologies. EducaVR a déjà fait découvrir son concept de réalité virtuelle à une dizaine d’écoles. La Libre Belgique (17.04)
Opinion
L’école sauvera-t-elle la presse ? La presse romande est en crise. L’économie de plateforme et les nouvelles habitudes de consommation menacent la diversité et la qualité de l’offre d’information. En une décennie, la presse suisse a perdu la moitié de ses revenus publicitaires au profit des géants du web. Conséquence de la concurrence de ces nouveaux acteurs mondialisés, des restructurations ont déjà mené à la disparition de titres, à des regroupements de rédactions, à des fusions, à des licenciements. L’école publique, qui accueille tous les enfants pendant de longues années, constitue le lieu privilégié pour développer le goût de la presse et leur inculquer de bonnes pratiques. Le temps presse. Le Temps (18.04)
G7 et éducation
Lutte contre les inégalités L’Institut des hautes études de l’éducation et de la formation (IH2EF anciennement ESENESR) basé sur la Technopôle du Futuroscope à Poitiers, a accueilli le 17 avril dernier le groupe de travail « Education » pour préparer la réunion du 4 juillet prochain des ministres de l’Education du G7. A l’issue des réunions ministérielles, le sommet des chefs d’Etat aura lieu à Biarritz du 24 au 26 août. Le G7, dont la France assure la présidence en 2019, sera dédié à la lutte contre les inégalités. La Nouvelle République (18.04)
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> CPVAL
Abaissement des taux de conversion : attention aux faux calculs MOTS-CLÉS : RÉFORME STRUCTURELLE • SYSTÈME DE PRÉVOYANCE Pour faire suite aux mesures décidées dans le cadre de la réforme structurelle de CPVAL, il en est une qui, loin d’être populaire, n’est jamais agréable à subir en tant qu’assuré d’une Caisse de pension, c’est l’abaissement des taux de conversion. Pour rappel, cette mesure est le fruit d’un compromis visant à ralentir certains déséquilibres dans notre système de prévoyance. La démographie en est la principale raison. En effet, le ratio démographique entre actifs et rentiers se dégrade continuellement, notamment en raison d’un faible taux de fécondité et d’un allongement de l’espérance de vie. Dans le cas précis de CPVAL, une des mesures phares permettant de rééquilibrer les finances est l’abaissement des taux de conversion. Un abaissement non pas brutal d’un seul coup, qui provoquerait des baisses de rentes d’environ 18%, mais étalé de façon linéaire sur une période transitoire de 6 ans qui commencera selon toute vraisemblance le 1er septembre 2020 pour être achevée en septembre 2026.
UN IMPACT BIEN MAÎTRISÉ POUR LES ASSURÉS GRÂCE À UNE POLITIQUE EXEMPLAIRE DE L’EMPLOYEUR Pour rappel, le taux de conversion est le taux permettant de convertir le capital épargne en rente annuelle. Ainsi, pour un capital de CHF 100'000.- et un taux de conversion ac-
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Pour amortir le côté brutal de la réforme structurelle de CPVAL, l'abaissement des taux de conversion sera étalé sur une période transitoire de 6 ans.
tuel de 6,17% à 62 ans, l’assuré touchera une rente de CHF 6'170.- par an à sa retraite. La réforme structurelle prévoit d’abaisser ce taux à 5,04% dès le 1er septembre 2026. Cette réduction est importante. Cependant, l’employeur a décidé d’accompagner ces baisses de taux par des compensations financières réparties sur toutes les générations d’assurés de la Caisse ; en effet, l’ensemble de l’effectif des assurés qui se trouveront dès le 1er janvier 2020 dans la Caisse fermée, soit tous les assurés affiliés à CPVAL avant le 1er janvier 2012, disposeront d’une garantie de rente qui les protégera contre la baisse des taux de conversion. Ils pourront également compter sur des versements sur leurs
comptes épargne qui leur permettront de limiter la baisse des taux de conversion à 7,5%. Pour l’effectif des assurés entrés dès le 1er janvier 2012 jusqu’au 31 août 2018, et qui se trouveront dans la caisse ouverte, ces assurés pourront eux aussi bénéficier de cette protection de baisse des rentes à 7,5% décrite ci-dessus ainsi que d’une certaine compensation pour cotisations à rattraper. Finalement, pour tous les assurés entrés dans la Caisse après le 1er septembre 2018, également assurés de la Caisse ouverte et qui prendront leur retraite au-delà de septembre 2026,
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RUBRIQUES ceux-là ne bénéficieront plus des mesures transitoires prévues, mais auront l’avantage de cotiser davantage pour améliorer l’évolution de leur compte épargne.
UN EFFET PERVERS SUR LE RISQUE DE PLACEMENT Il n’y avait pas d’autre alternative pour CPVAL que de passer également, comme pour toutes les Caisses de pension, par une baisse de ces taux de conversion. Vouloir maintenir un taux de conversion trop élevé est lié au niveau du risque de placement que certaines Caisses pourraient être tentées de prendre afin de financer les rentes promises. Plus le niveau de risque d’un portefeuille est élevé, plus la probabilité de devoir prendre des mesures d’assainissement est grande. Ainsi les assurés au bénéfice de rentes promises trop élevées pourraient devoir s’acquitter de cotisations supplémentaires (cotisations d’assainissement à fonds perdu) pour renflouer leur Caisse de pension en cas de sous-couverture. On peut légitimement s’interroger sur la pertinence d’un tel système qui favoriserait le versement d’une rente future
trop élevée partiellement financée par des cotisations d’assainissement réduisant le revenu disponible des assurés actifs, et ce, sans parler des effets importants de redistribution entre actifs et rentiers.
« Le taux de conversion est le taux permettant de convertir le capital épargne en rente annuelle. » Evidemment, dans la réalité, la mécanique présentée ci-dessus est un peu plus complexe, mais les principes et les conséquences sont les mêmes. Plus fondamentalement, il convient de rappeler que ce système doit être régulièrement adapté afin de correspondre non seulement à la réalité démographique, mais également économique. Et quand ces deux réalités ne favorisent pas la gestion des avoirs de nos assurés, parce que les rendements font défaut et que l’espérance de vie augmente pour un effectif qui vit encore plus longtemps que les statistiques actuarielles, des mesures moins populaires, comme celle décrite ci-dessus par exemple, deviennent inévitables. Elles ont certes
un coût, mais l’assuré reste toujours maître de sa situation. Avec le projet de réforme structurelle de CPVAL, les pistes restent nombreuses pour y faire face. Elles seront décrites dans un prochain article de Résonances.
CONCLUSION Pour mieux appréhender ces futurs changements, l’administration de la Caisse mettra un accent tout particulier cette année sur l’information. Celle-ci se traduira concrètement par l’envoi d’informations complémentaires avec les certificats de prévoyance, par une mise à jour régulière de son site internet, soit encore par diverses séances organisées avec la collaboration de vos associations respectives. Pour terminer, il est vrai que des baisses de futures rentes ne sont jamais agréables à vivre, mais en fin de compte, c’est une chance que l’on a de vivre plus longtemps… Patrice Vernier
www.cpval.ch
EN RACCOURCI Revue Sciences humaines
L’école préfère-t-elle les filles ? Dans le dossier d’avril 2019 de la revue Sciences humaines, Marie Duru-Bellat, sociologue de l’éducation, s’intéresse aux moindres performances des garçons à l’école. A lire aussi dans ce numéro une interview de Philippe Meirieu, le plus clivant des pédagogues français, qui sort les griffes dans son dernier livre intitulé La Riposte et passe à la moulinette écoles alternatives, neurosciences, bonnes vieilles méthodes… Sa conviction
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est que l’éducation est une question trop complexe pour supporter des réponses simplistes. www.scienceshumaines.com Cahiers pédagogiques
Les « dys » dans la classe L’accueil des élèves présentant des troubles des apprentissages, dont les « dys », ne va pas sans difficultés au quotidien pour les enseignants. Le dossier des Cahiers pédagogiques (mars-avril 2019) propose des
éclairages de chercheurs sur ces troubles et donne la parole aux praticiens de terrain, aux parents, aux anciens élèves dys, aux médecins, aux associations... www.cahiers-pedagogiques.com Romans romands pour la jeunesse
10 suggestions de lecture Le site Ricochet propose, dans ses articles, de (re)découvrir la plume d'auteurs de Suisse romande à travers une sélection de romans pour tous les âges et tous les goûts. www.ricochet-jeunes.org
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> AUTOUR DES MOTS
Spectacle de slam au LCP et rencontre avec le slameur Narcisse MOTS-CLÉS : CO • POÉSIE • SECONDAIRE II Une classe du Lycée-Collège de la Planta à Sion présentait son spectacle de slam le 16 avril dernier à l’aula du LCP. Narcisse, artiste suisse qui découvre en 2006 le slam et qui depuis fait vivre les mots sur scène et dans des ateliers, est intervenu à deux reprises auprès des collégiens. Ce projet de spectacle de slam a été lancé par Marie-Jeanne Gillioz et Françoise Albelda, respectivement professeure d’allemand et de français au LCP. Via cette collaboration, elles avaient envie de créer des ponts entre leurs cours. Les collégiens de la 4B ont eu carte blanche pour le choix du thème et celui de leurs mots. Sur scène, les uns et les autres ont déclamé, avec énergie et assurance, leur slam composé autour de la différence. Les divers textes évoquaient, chacun différemment, les inégalités. Outre les interventions de Narcisse pendant la préparation du projet, les étudiants ont aussi bénéficié du regard externe de la conteuse Audrey Bestenheider Crettaz. Un beau travail d’écriture et d’interprétation.
INTERVIEW Narcisse Comment s’est déroulée votre collaboration avec les collégiens qui ont présenté leur spectacle de slam ? Je suis intervenu à deux reprises. En novembre dernier, pendant 1 h 30, je leur ai présenté le slam en les aidant à identifier les techniques utilisées et
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Narcisse - Des collégiens-slameurs
la variété des styles, car il peut être drôle, triste mais touchant, ou simple jeu de sonorités. Ensuite chacun a écrit son texte, et je suis revenu au mois de mars les écouter dire leur slam et travailler avec eux l’oralité. Quelle est votre définition d’un spectacle de slam ? C’est un moment où l’on se réunit pour dire toute forme de poésie et où le public est invité à participer en donnant son avis. J’avais suggéré aux jeunes de chercher des moyens pour toucher les spectateurs et je trouve qu’ils ont bien réussi, en se déplaçant parfois dans le public, en modulant leur voix ou en intégrant des gestes. Le slam c’est une poésie rendue vivante par la mise en scène. En Valais, vous suivez aussi les jeunes dans le cadre du concours de slam organisé par la Médiathèque Valais… En effet, je suis allé à Sion, Martigny et St-Maurice pour aider les finalistes à se préparer pour la finale cantonale.
Le slam des élèves du CO ou celui des collégiens est-il très différent ? Non, via les divers ateliers que j’anime, je constate que l’on peut faire de la poésie même si l’on n’a pas un vocabulaire très riche et que l’on ne maîtrise pas les figures de style. Lors du spectacle des collégiens, on a perçu certaines références littéraires, historiques et politiques que l’on ne retrouvera évidemment pas chez des jeunes de 13-14 ans. Aborder le slam à l’école permet d’enrichir son vocabulaire et surtout ses idées, donc on peut commencer tôt. Qu’est-ce qui vous motive à aller à la rencontre des jeunes ? J’aime partager ma passion pour les mots et faire découvrir la poésie, car je suis fondamentalement convaincu que l’art nous aide à vivre ensemble. Propos recueillis par Nadia Revaz www.narcisse.ch
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RUBRIQUES > ATELIERS
Changements climatiques et droits des enfants : des ateliers MOTS-CLÉS : EDD • CYCLES 2 ET 3 Les changements climatiques sont au centre des préoccupations citoyennes, notamment celles des plus jeunes. Pour la Fondation Sarah Oberson, il s'avère crucial de participer à cette prise de conscience et à la réflexion citoyenne sur la recherche de solutions et de mode de faire, en renforçant par ce même biais son engagement pour la protection des droits des enfants. C’est dans cette perspective renouvelée que, dans le cadre de sa collaboration avec le Service de l’enseignement du canton du Valais, la Fondation Sarah Oberson offre cette année des ateliers pédagogiques pour les écoles, afin de permettre aux élèves de mettre en pratique les droits de l'enfant en général et, en particulier, de faire le lien entre le réchauffement climatique et ses conséquences sur les droits des enfants.
LES ATELIERS Cette année, la Fondation Sarah Oberson propose d’intervenir dans les classes de Cycle 2 et 3, sur demande des enseignants ou des directions des écoles, afin de sensibiliser les élèves sur les droits de l’enfant, notamment en relation avec les changements climatiques. Elle offre un atelier de 2 périodes (soit 1 h 30 d’animation), animé par des formateurs et formatrices de la Fondation.
Résonances • Mai 2019 Mensuel de l’Ecole valaisanne
Les activités privilégient les méthodologies participatives et l’apprentissage par l’expérience. Elles permettent aux enfants de renforcer des compétences transversales du PER en conjuguant jeux, travaux de groupes, activités créatrices, réflexion individuelle et présentations, dans un climat de respect mutuel.
OBJECTIFS Par le biais des activités proposées, les élèves sont amenés à connaître certains droits fondamentaux des enfants (les principes généraux de la Convention, dont le fameux article 12) et les conséquences des changements climatiques sur leurs droits. Ils développent leur capacité d’expression, leurs aptitudes collaboratives et prennent confiance en leur capacité d’agir à leur échelle.
BUT GÉNÉRAL En accord avec les principes de la Convention des Droits de l’Enfant et les recommandations adressées à la Suisse par le Comité des droits de l’enfant, le projet a pour but de promouvoir et de mettre en pratique les droits de l’enfant dans les écoles valaisannes. Ce projet répond également aux attentes du Plan d’études romand (PER), qui entend privilégier l’éducation à la citoyenneté et l’éducation en vue du développement durable (EDD) dans lesquelles s’inscrit l’éducation aux droits de l’enfant. A travers ces compétences transversales, les élèves pourront se situer et agir en tant que citoyens dans un contexte où les changements climatiques représentent un défi majeur.
CONDITIONS D'INTERVENTION La Fondation propose un atelier pour les classes du Cycle 2 et un atelier pour les classes du Cycle 3. Des adaptations peuvent être aménagées sur demande des enseignants pour les classes dont les élèves présentent des difficultés d’apprentissage ou des besoins spéciaux.
INVITER LA FONDATION Vous souhaitez inviter la Fondation pour une animation dans votre école ou votre classe ? Nous intervenons gratuitement, sur demande des enseignants ou des établissements. Merci de prendre contact avec la Fondation par e-mail (info@sarahoberson.org) ou par téléphone (079 528 01 85), en mentionnant le nombre d’élèves concernés, les spécificités éventuelles du groupe, la date et les horaires souhaités. La FSO s’adapte autant que possible à vos horaires, selon les disponibilités des animateurs et animatrices de la Fondation.
Le site de la Fondation www.sarahoberson.org
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i NFOS DIVERSES
Des nouvelles en bref
Reconnaissance des diplômes d'enseignement
« A proportion lture, que décroît la cu . » la violence croît nck
Thomas de Koni
L'adresse du mois Accès aux archives de la presse régionale
e-newspaperarchives.ch est le site des journaux suisses numérisés par la Bibliothèque nationale suisse et ses partenaires. Cette collection de journaux contient 107 titres pour un total de 402’950 éditions, 3'849’029 pages et 31'196’780 articles.
www.e-newspaperarchives.ch Sensibilisation des élèves aux économies d’énergie
Projet « J’me bouge pour l’énergie » L’énergie, ses défis, sa consommation et ses possibilités d’économie sont au cœur des préoccupations actuelles et représentent un enjeu majeur de société. Afin de sensibiliser les élèves valaisans aux effets et conséquences de leurs comportements énergétiques, l’Etat du Valais a commencé dès la rentrée 2018-2019 un projet pilote intitulé « J’me bouge pour l’énergie » dans les classes valaisannes de 7H et de 11CO. La conception du projet « J’me bouge pour l’énergie », en particulier le choix des activités et la formation des enseignants, a été réalisée par l’animation pédagogique de la HEP Valais en collaboration avec la HES-SO Valais-Wallis, le projet Ecole-Economie du Service de l’enseignement et le Centre de recherches énergétiques et municipales (CREM). D’un point de vue logistique, la remorque accueillant les classes de 11CO pour leurs expériences a été mise à disposition par la HES-SO ValaisWallis. Sur la base des résultats obtenus durant cette année scolaire, les activités seront améliorées et généralisées pour les années à venir. www.vs.ch > Communication et médias
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La CDIP achève la refonte de ses règlements La Conférence suisse des directeurs cantonaux de l'instruction publique (CDIP) a procédé à une révision totale des bases légales de la reconnaissance des diplômes d'enseignement à l'échelle suisse. Il s'agissait essentiellement de réunir plusieurs textes en un seul et d'apporter des adaptations formelles. Sur le fond, la révision n'a introduit qu'un petit nombre de modifications. La plupart des exigences de la réglementation actuelle en matière de reconnaissance des diplômes restent donc valables. www.cdip.ch > Communiqués de presse Serveur edudoc.ch
Ergonomie améliorée Une nouvelle version du Serveur suisse de documents pour l’éducation et la formation (edudoc.ch) a été développée dans le but d’améliorer l’ergonomie du système et ses possibilités d’interopérabilité avec d’autres outils en ligne. Les utilisateurs et utilisatrices y retrouveront les documents issus des domaines de la politique, de l’administration et de la recherche en matière d’éducation avec de nouvelles possibilités de les utiliser. www.edudoc.ch Orientation.ch
Domaines sous formes récapitulatives La collection « Carrières : formations et parcours professionnels » est disponible sur orientation.ch sous forme de listes et de schémas récapitulatifs. Ceux-ci couvrent actuellement douze domaines professionnels, allant de l’art à l’informatique, en passant par le marketing ou encore le tourisme. Les contenus publiés sont actualisés annuellement. www.orientation.ch/dyn/show/2841
EN RACCOURCI Jeunesse
Fortnite, plus qu’un jeu, un phénomène de mode On en parle beaucoup dans les salles des maîtres, il monopolise les conversations dans les cours d’école, il fait partie des activités sur Smartphones de très nombreux élèves. Le phénomène « Fortnite » passionne et inquiète. Décryptage et conseils pour les adultes sur le site du Centre cantonal ICT-VS. https://huit.re/Fortnite
Résonances • Mai 2019 Mensuel de l’Ecole valaisanne
IMPRESSUM
Résonances M E N S U E L D E L’ E C O L E V A L A I S A N N E
fait parler de vous ! Pour vos annonces :
Résonances La revue Résonances, qui fait suite à L’Ecole valaisanne parue de 1956 à 1988, à L’Ecole primaire publiée de 1881 à 1956 ainsi qu’à L’Ami des Régens dont le premier numéro date de 1854, est éditée par le Département de l'économie et de la formation (DEF), via le Service de l’enseignement (SE). Edition, administration, rédaction DEF / SE – Résonances – Place de la Planta 1 Case postale 478 – 1951 Sion – Tél. 027 606 42 18 www.resonances-vs.ch Rédaction Nadia Revaz – nadia.revaz@admin.vs.ch – Tél. 079 429 07 01
Technopôle – 3960 Sierre info@schoechli.com Tél. 027 452 25 25
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Conseil de rédaction Albert Roten, AVPES – www.avpes.ch Alexandra Zwahlen, AVECO – www.aveco.ch Bashkim Ajeti, Ass. Parents – www.frapev.ch Daphnée Constantin Raposo, SPVAL – www.spval.ch Elodie Lovey, CDTEA – www.vs.ch/scj Gilles Fellay, AVEP – https://avep-wvbu.ch Yviane Rouiller, HEP-VS – www.hepvs.ch Responsable des illustrations Jacques Dussez Parution Le 1er de chaque mois, sauf janvier, juillet et août. Délai de remise des textes Délai pour les textes: le 5 du mois précédant la parution. Abonnements Cf. encadré séparé ISSN 2235-0918
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Données techniques Surface de composition: 170 x 245 mm Format de la revue: 210 x 280 mm Impression en offset en noir et une teinte vive, photolithos fournies ou frais de reproduction facturés séparément pour les documents fournis prêts à la reproduction. Délai de remise des annonces Délai pour les annonces: 15 du mois précédant la parution. Régie des annonces Schoechli impression & communication SA – Technopôle 3960 Sierre – Tél. 027 452 25 25 – info@schoechli.com Impression – Expédition Schoechli impression & communication SA – Technopôle 3960 Sierre – Tél. 027 452 25 25 – info@schoechli.com
J’écrirai un livre sans titre dont toutes les pages seraient emplies de phrases et chaque phrase serait un titre.
« J’écrirai un livre sans titre dont toutes les pages seraient emplies de phrases et chaque phrase serait un titre. »
Léonard Valette, artiste maudit, s’est défenestré à l’âge de 39 ans, sans jamais avoir voulu montrer ses peintures ni ses écrits. Dans cette confidence posthume, à son frère Hervé, l’artiste au visage d’ange crie sa douleur d’exister, hurle les blessures de sa solitude. De ses mots hantés, il se jette, désenchanté, dans le vide de son paradis perdu, dans la tourmente de ses angoisses, dans les tourments de ses amours. Son verbe foudroyant éclate son âme chahutée et le sanglot de son coeur pleure la mort de sa vie et l’amène au bord du soupir, dans l’étreinte du tombeau. Une confession bouleversante, éprouvante, d’une intensité déchirante, d’une beauté fulgurante. L’émouvante confidence d’un être meurtri qui a rattrapé son destin : « ici repose le corps de celui à qui la mort a fini par plaire »
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Léonard et Hervé Valette
CHF 20.– Léonard et Hervé Valette
LA CONFIDENCE DU SOUPIR
Artiste maudit, Léonard s’est défenestré à l’âge de 39 ans, sans jamais avoir voulu montrer ses peintures, ni ses écrits. De ses mots hantés, il se jette, désenchanté, dans le vide de son paradis perdu, dans la tourmente de ses angoisses, dans les tourments de ses amours. Une confession bouleversante, éprouvante, d’une intensité déchirante, d’une beauté fulgurante.
ISBN 978-2-88341-303-0
9 782883 413030
Format 140 x 210 mm, 336 pages
www.fondation-valette.ch info@fondation-valette.ch
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