Supplément l'Ecole primaire, Annexe No 11 Novembre 1925

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80 sec, Je Breton ha'lPOnna la proie. Par rajpi· des brassées i> l tira. la cordelette tendue, a· mena jusqu'à l·ui une grosse pièce qu'il soupesa d'une main experte. - Près de 3 livres! déiclara-t-i·l Cela fera le so~r des petits, A l'interrogation muette de mon regard, il expliqua: - Oui! Mons,ieur, j'ai à la maison, cinq boudhes à nourir, dont quatre bien endentées., je 'VOUS le jwre, sans com1pter la mienne, moins exigeante: ma bru et ses quatre mouJdherons·. Mon fiŒ ,s a péri en mer et ils n'ont p!us que moi. - C'esrt une lourde charge, commençai-je. H m'interrorr~it. - Que non!. . . Bien au contraire, une ·bénédiction du ciel. Ma bru tient la maison, netioie et raocommode nos !hardes·, prépare la so~pe. Les petits me griŒqpent sur tes genoux, m'égayent de leurs caresses et de leurs rires, et œJla déjlà me repose quand ie rentre du travaill. Je suis carrier. sans eux, je serais un ,partiiVre homme sans foyer. Si mon ms eO.t vécu et continué à na'Vi· guer coanme capitaine au cabotage, sa fern· me et ses enfants habiteraient son port d'attruohe. et moi, je serais tout seul ici- - . Certes, j'ai pleuré mon gars·, mais je le savais bon chrétien et je 1'eS(père dans la paix du ciel . . . En revanche, le Bon Dieu m'avait réseJ1Vé la consolation la plus douce en me donnant à le r~r près des siens, dont la présence sous mon toit est tout mon bonheur. - . Oui, JPar eux, ie suis hettreux!.. . Voyez-vous, être seu:l, c'est ttQdl triste pour un homme s'il est jeune, et plus encore s'il est 'Vieux! 'La mer remontait. Le Breton reallia sa ligne et se 1pr~ara au retour. Je t'accomP'!gnai, continuant à deviSJer avec lui, par phrases brèves qui tœn'baient de sa bouche en hautes maximes·. Billes témoi2'!1aient de la soumission de l'homme à la 'Volonté divine, de sa foi en sa sagesse, de sa reconnaissance pour ce qu'el[e con.sentait à lui 1

donner. Pas un mot ne trahissait une plain. te contre sa destinée pourta•n t si hwnble. D faisait son devoir sans murmure, satisfait de son seul aocorqplissement. .. Et, de la sorte, il vivait dan.s la sérénité. Parvenu à sa demeure, je voulus prendre ~ongé, mais i'l m'in'V.ita à en fran(lhir le seuil. Je vis les petits aocourir au-devant du grand"ff>ère, les bras tendus, et leurs ièvres roses caresser les joues rudes du vieil 'homme. JOiyeusement, ils s'étaient ~ar~ du poisson capturé et le portaient triompha'emeut à leur mère qui, à la vue du cvi· siteur, s'étai't llevéede l'escabeau où eUe ~U· chait les JPormtiCS de terre du solllJ)er. ]'aidlmirais la netteté dru logis aux murs imrnli!CUliés ~sous le J.ait de ohaux, aux meu· lj)es luisants; les enfunts étaient propres, un ordre pa,t fait ,p arait la demeure comme d'un luxe. Sans mot dire, instruite des deJVoirs de l'hOSJPifallité, la Bretonne posait sor la ta· ble deux verres soigneusement essurés et Ull jpi'dhet de ci.dlre. ILe vieux versa le liquide ambré, souleva son verre pour le choquer contre le mien. ~ A votre santé et à celle des• vôtres! dis-je. - Que Dieu entende le yœu de 1"\hôte, ~~qua-t-i,!, H vous a mené vers moi en porteur de bonne dhaD!Ce; je n'avais rien pris, et dès que vous avez été là, j'ai fait bonne pêche. . . Oui! à la santé de tous; c'est par li\ que Dieu nous dispense sa plus !Précieuse bénéd~ction. 'Je pris congé et sortis réconfforté. Quel exetllPle donnait cet humilie aux anibitieux de ce monde, toujours a.vides, jamais satis[aits. Ce Breton troiJIVait sa force et sa réc~se dans l'~tion pure et S<imple de la destinée que Dieu lui vou~it. Georg-es de :Lys. O&JJL

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ILe podrait de lM. ~e Conseiller d'Etat Wall{pen sera ôoint à na lirvraison du 15

novenlbtre.

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ECOLE ~PRIMAIRE ORGANE DE LA

SOC:I'BiTE V.ALAISAII'I 1 .

D'EDUCATIOI' SION, Novembre 1935

Langue française

Ue pafltélgler, !POtlrf. œla nous n'avons qu'là imiter ces sam11s, qui sont pour

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nous de pa11tiailts mqdklires, ,pour anri•ver au CieL 'Le SIOÏ!r de la Toussa:irnt déj1à et sur· towt 1e lenJdirunai.nt, qui est la fête des il11011lVS, nEigJlise nous iuwilte à tpri·er !POUr ~es âmes des lf~rdlèl1es t~passés. N'ouiMions ;pas, en ce jour, nos chers

Cours: élémentaire Fêtes - La Toussaint

l~,a;,comons. - La Touss:aimt est une des IPremièves fle!Jes qui se rtmtoontr.ent durant l':atna11ée soollaime. Ellie se célèbre Le Pif'emi'er jour diu mois ~ no· !Vemlbre. C':esH: un1e heliLe ~ête, lJ.lUÎS\que cte.St Ira flête die tou4les }1els âmes qui tmO'l'ltS. ftcrlons. - Quanld! nous féjouissonlt au del, die tous ceux ·qui .Oi11t tra'V.:tillllé. poo:r ~e bon Dieu ici-lbas, et que 'son&1Ilous? Quanld oo. nous annonce ·un oongé, urne :llête. Dieu récOO:njpense étlertnelLement. Que11re est ~a première gnnide fête Cellte itiête doit nous r~foUrir, ,parce q111e nous devOOSJ êlre heureux .qu'i.J y ,qui· se trouve au début die l'année ~ait beaUJOOtJip d~lâlme!S au ciel, aUlPfès die 1airre? - La Touœaimrt. Quel jotlJf délëbre-t-on La Toussainf? Dieu. Ces âttnes ornt rl>i en ser:vi le TrèsHautt, iŒ est j•uste ·qru'eillres jouissent :du . - Le premier m:H''eiiJ.'bœ. Dt l·e !•endre· 1 main, 1q•u'e~le fête cO!IlljDJ.Iémore-t-on? bonheur atlemJei. La Toussaint (tous rtes sai:nts) doit La tiete des Mro.nts ou d:s Ta-tWassés. nous a-éjouir, rparloe ·q u',e1ne .elève nos 1 Que vrewt: dire Ire mot Tou:ssai.nt ? Tous q100 sa imifs. f~Îlts et nos oœurts vers 1e paradis, 1 pa11ce qu'·eUe .no,us 1lai.t penser à tous Pou.r~quoi est-~ce un~ bell/le ~ête? ~es SJai:nrt!s, et nous mootœ le bOinheur J P a!lce que c'·est [a f\ete de toutes 11es .itllti.ni dol11ti -i~ j-ou~t. Ce bon- âaneSJ qui sont au cirel. 'hella' nous V.OUIO!Il~S ' aussi •UIIl jour 1 1P,ou111quoi .ces âimes sont-elLes· au

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