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taire. A côté d'un programme minimum, olbli_gJatoire, commun à tous les éiëves, f.onctionneraient des co·urs parti-cu.iiers su1vis ~clusivement ·par les « .aJPtes et idoines». Tout cela est fort 1bien ·dêduit. mais nous ne ,pou·vons pas, 1dans l•es conditions actueHes des ohoses, donner un ensei·gnement adéqu at aux aJPtitudes indi'Viduelles, et le pourrions-nous qu'il faudrait nous demander si les besoins sociaux (car, enfin, à côté de l'individu, },a société importe .aussi) ne doivent pas compter en fa-ce des aptituldes. !En fait, il con'Vient de dis,penser un ense~gnement qui, s'adre!sant à la moyenne de la classe au « tYJpe normal», profite, néanmoins, comme nous ·l'aJVons déj1à dit, là ;preS\que tous les élè·ves, gnâce surtout là des d'évdo,ppemen ts de sur-croît résewés aux plus .avancés et à des e.wli<:ations .complémentaires s'adressant aux ;pLus f.ailbles. ·Ainsi, ma~gré l'uniformité un :peu ·compressive de l'en:sei,gnement coUechlf, l'école primaire fait une _.part légitime aux aJPUtuktes particulières. Ne soyons dupes ni des mots, ni des 'formu1es. La question des aptitud es n'a .poas, dans nos petites classes, l' importance ·capitale qu'on serait tenté, à lj)remière vue, de lui attribu·er. Comme le remaiTqu•e Rousseau : « Il y a bien ·de la di!fférence entre se •Jllaire à un tratVail et y ;être propre. » .Encore que l-es deux vont assez soLwent ensem~le, \Quan'di il s'a~_gJit de nos· -élèves et de 'leurs rwdimentaires études, les désirs, les goûts et 1pour tout dire d'un mot, les intérêts suppiléent général>ement aux aptitu!des. GeNes-ci sont, bi·en entendu, les bi-envenues, et, à l'o·ccasion, el>les o·rientent les e!fforts !dans un .sens fmctueux. mais ceux-là, générateur3 de l'attention, sont des foroes de IJ>f<lpuolsion dont on ne .peut se p•asser. P·au'l B'ernard.
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Pauvrel6 apoalollque On SlJiPPOse voaoniiers que pour l-a vérité, il suDit de beaucoup d'or; avec des 1111illions, saurait-on produire. sublime vision en un seul hOmme? Ce qui suscirte les apôtres, ce n'ut Pli 'l'or. Le Sau;veur n·a pas dit à Pierre. etl André, à Jean et à Jacques: « Voi'là un 111 d'écu_s, suivez-moi!" Ill ·leur a, au contraire, proposé d donner leur filet, qui était toute leur ne, et le6 vocations des apôtres de ]a catholique ont été généralement aussi daines, parfoi-s aussi généreuses, je volontiers presque aussi miraculeuses. lieu de l'or, on leur prQPOsait la et ils ont souvent vendu leurs biens pour vir. .P. BaiUy.
' ECOLE~~~~ ~PRIMAIRE ORGANE DE LA
SOCIBTI V AL.AISAlllfÉ
=:f:tott= Réveil déaagréable OhaJOun des célèbres con.fes des « Mille une Nuits • commence ,par ces paroles Pensée pédagogique sées par sa sœur à la princesse ~nn>llh'-,. zade: - • tMa dhère sœur, si vous ne Avant toutes choses, les instituteurs l])as, contez-nous donc un de ces contes doivent posséder la vraie connaissan· vous contez si bien. • De sorte que cdte phrase est répétée ce du Chr ist, en sorte que, fondant satiété dans l'ou;vrage. letw vie sur le ch1·isf:ianisme, ils acQuelques jeunes gens ,des étudiants, à œtie répéti'tion <l!v.aiJt déplu, qu'elie complissent leur mission devant Dieu agacés, s'avisèrent de se rendre, au en vue du salut, et qu' a?'nsi, pa1· le d'une nuit d'hiver où il gelait à pierre dévouement et le bon exemple, ils r endre. sous les fenêtres du trald'udeur de contes, l'acadëmi.cien Galland, et de crier dent heu1·eux leu1·s elèves en cette tue-iête en 1'3fppellant par s.on nom. vie et les p1·éparent encore à la félia...e savant, réveillé en surs'a,ut, et cité éternelle. qu'un péril •le menace, cotmt à sa dans le plus sommaire des costumes et Les païens eux-mêmes avaient sendemande en grellottant de quoi il s'agit. tt tout ce qu'il y a de gr and, d' élele laisse quelque temps se morfondtre, vé, dans la charge d'éducateur. «Le emin: _ N'es.t•ce ,pas vous. lui detnarlde·t-oll plus bel emploi de la sagesse des vieilqui a·vez traduit ces beaux contes arabes? lards, disait Cicéron, c'est l'éduca- Oui, rne'SSieurs, c'est bien moi. tion de la jeunesse.• Et Platon: - f)h -bien, M. Ga·l'ltand, si vous ne mez !Pas. contez-nous un de œs contes •Il n'y a rien de plus divin que de vous contez si bien! fm•mer les enfants à la vertu.• -:-~.
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1.
D'EDUCATIOB SION, Septembre-Octobre 1923
L'art de commander aux enfants «!Plus un art est difficile et moins nombreu1x sont œux qui le possèdent». [>,laton J,e dit, et s'il dit vrai, ~·es édu<Cateurs. •s·a.ohant leur métier ,poufll"aient se .compter sur les doigts. En effet, IJ)our ·façonner la matière humaine. la premièr e condition , n'·est-ce [pas. c'est de la connaître. Or, qui peut se flatter d'en a1voir 1pénétré le mystère? Qui peut dire ce qu'·est l'â1me, Je cor.ps et leurs r·el,ations mutuelles ? La psyoho1ogie et la physiQilogie en sont en<:ore à leurs :Premiers !balbutiements et ne donnent a .}a JPédago~ie que des rensei!gn-ements in.compQets et souvent contradktoirres. ,Elever d:es enfants est donc un art ex-cessivement COillllplexe; il n'en est point qui SlliPJPOse p·lus de connaissan.c.es. et 1Plus de dliscemement. ·Po;t u•tant nous ne ·voyons :pas qu'il soit réservé à 1me élite. ·Par goftt, ,p ar d~vo ir, 1p·ar