1904:
XXIIIe année
i04 - Oni, mon petit ami. - Vous n'étiez pas ce matin à votre fenêtrer - Non ... Je reviens de Saint-Jean. - Aussi j'ai faite une mauvaise journêe·! Vous me portez chance, quand vous êtes là! - Vraiment ? Ah! je suis bien cont enter Tu pleurais donc parce que ta recette n'est pas aussi belle qu'à l'ordinaire? - Aussi belle! Je n'ai rien reçu du tout, Mademoiselle, on ne m'a rien donné . .. Et Je n 'ose pas rentrer! - Pourquoi?. . . 'fes parents sont-ils mêchants? · - Mes pa-1,ents sont à Rome; ils m'ont louê à mon maître, qui me bat si je ne rapporte pas assez. - Et combien exige-t-il tous les soirs ? - T1·ois francs, Mademoi-selle! Elle ouvrit son porte-monnaia n'y trouva qu'une pièce de dix francs. Elle hésita une seconde. Puis, dans un brusque élan de cordialité et de pitié: - Prends, mon petit! Voilà trois jours de recette à la fois, Tu poµrras t'amuser trois Jours à courir le rivage, au lieu de danser par force devant des cu.fés. Ne pleure plus. Adieu. petit! - Oh! merci, Mademoiselle! Au revoir! Il considéra longtemps la pièce d'or, et à la place de l'effigie, il voy.aiti bt·illant et doux, Je visage de sa bienfaitt·ice disparue. Dix francs! Dix francs tout d'un coup! Dix francs à lui! Qu'en ferait-il? Au lieu de continuer sa route vers Vlllefranche, il rentra dans Nice et courut ii. un bazar, où il achêta un couteau superbe à plusieurs lames d'acie'l:, à manch e soli.de, fac ile fi manier pour de petits doigts. Ce couteau lui cotit.a sept francs. Il le serra soigneusement dans sa poche, garda pom· son maître les tt·ois f rancs qui lui restaient et reprit, joyeux, la route un instant abandonnêe. G1·âce à la jeune fille, l'enfant venait d.e réaliser un rêve: il pourrait mainte.n,ant sculpter! Sculpter sm· bois, reprod uire des figures humain.e9, cles formes d'a nima ux, n vec des morceaux de chêne ou d'olivier. J usqu'à prêsent. Il n 'avait pas rêussi selon ses vœux ; il avait produit seulement d'informes ébauches, n'ayant ù sa disposition qu'un frêle canif ébréché. Maintenant JI ambitionnait d'êgaler les a riistes! (A suivre.)
Variétés * LA TERRE TOURNE-T-ELLE? Un savant frarn::ais, M. PoÎJlC'aré, en qui de bons juge,, s'accordent à reconnaitre nn des p.:.'t'miers géomètres-physiciens d J <'1! üm1ps-ci, avoue modestement qu'il n'csc pas en éta t de se prnnoncer, par nu oui ou par un non, sur la question dl' savoir si la t erre tournè ou ne to;n·ne pas. << On i;;outient que la t erre tom·ne, a dit M. Pnlne ..m~. et je n'y vois pas d'inconvénit>nt ponr ma part. <1 C'est 1mP hypothèse agréable et commode po•1r <·xpliquer la formation et l'évolut1ou des mondes; mais, somme touh\ ~\!St une hypothèse qui ne peut être ni confirmée, ni inffrmée par aucune prenv,~ tangible. « L'espa"'·' absolu. e'est-à-dire le « repère>> auquel il faudrait rapporter la terre pour savoir si, l'éellement, elle tourne, n'a aucune existence objective. Dès lors, cette ,affirmation: << la terre tourne», n'a aucun sens, puisque ancune expérience non seulement ne pourrait être ni réalisée, ni rêvée pJ r le Jules Verne le plus hardi, mais ne peut être conçue sans contradiction. Ces deux propositions « la terre tourne», et « il est plus commode de supposer que la terre tourne», ont nn seul et même sens; il n'y a rien de plus dans 1'1J1ne (]fü' dans l'autre.» Il y a des gens qui prétendent opposer les « ceri'itndes » de la science à l'autorité de la foi! Et la science DP sait pas même si notre t erre tonr·np !
DE LA
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SOCIÉTÉ VALAISANNE ~ D'ED-U C AT IO N
L'Ecole primaire donne de 15 à 18 livraisons de 16 pages chacune non compris la couverture et autant de suppléments de 8 ' pendant l'année ordinaire ' de 12 mois. . à 16 pages
Prix d'abonnement : S u iss e fl', 2 . 50 Un ion postale fl', 3 Tout cc qui conce1,ne let publkcttion doit être etdressé directement
èt M. P. P IGl\IAT, 1er s ecr étctlre èt l'instruction publique, èt Sien.
* PAPA. * - T u dis, papa.. '" ENTRE BOB ET que je s.uis né à Pari-s, mais où est née Maman? - A Lyon. - Et to,i. père, où es-tu n é ? - A M,at·seille. - Comme c'est drôle, tont de mP-ml' qne nous ·nou.i so~·ons reneontrés tous les trois. *
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• Calino ù sa femme : - J(1 ne prise pas, et mon mouchoir est plein de tabac. - C'est que tu auras pris le nez d'un autre pour le tien.
La en ine de l 'aoto1•ité suit toujonl's la pel'te du r espect.' ~
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SoDtmaire * . dn ,No 7 de l' ,, EcoJe"
(7- 1~ alner de de, oirs journaliers· 3.
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XXIIIme année
SION, l er Avril 1904:
C ours d e t ravaux manuels
Le IVe coul's normal s uisse des ti.. ~ 1 Yaux manuels aura lieu cette année 'à 1 ( :ll _ Pr méthode ~'é~1·itul'e; 4. CaJ1iei· ~{ie~ne, du 17 juillet au 13 août. Les ~-c 1~~\me,1It. - Smte e_t fin.) - * A - mstrtuteurs qui désfrent Je suivre de. ant<10Ps d une bonne distribution du nont rudresse1· leur d emande avant 1 temps (~t du 1.t-avail à l'école primah-e 15 mai, au Département de l;Instr e ~- * Rêves d'un éducateur. - * Il faut tion publique de Berne ainsi qu''.t 1 fa, :·e l~arler l't'nfaut. - * Comment j e Dépnrtement de l'Instrudtion publiq;1~ rn ., pc~nds pour enseignel' l'ol'tbog-ra- de leur canton. phe (s_mte). - L'éducation de Ja rnlon-otP (R111te_ et fin). - Le goftt de la lec1n~·e (sm te). - Quelq ut>s conseils au A ·propos d'une ltistoire sniss·e SII.J\'i de l'orthographe. - RecommanOn nous écrit: dation aux in stitutrices d'écoles ma'Des membres du corps enseignan t tt•l'u~Iles. - La leçon de choses (Üon- et un gl'and nombre d'auti-es persou. d11s1ons_ adoptées par nue conférence n_es, en Valais, ont reçu, de la libraipédagogique). - •Soyons des éduca- r~c F: Zahn, de NeucLùtel, la première 1e_iws. - L'nnion de l'école et de la f· - hv1·a 1son ~'un oun-age édité pour la rn1 "" . , Il c., - E. ch. os dei; Conférences '(Hése~onde f01s intitulé : « Histoire de la 1.eus). - ~ 1bl10g-1·apLic (Lal'iYe et Fleu- Ru1sse racontée au peuple», par Al1:f). - M~ettes pédagogiques; Réc1·éabert Gobat, con&"eillel' national, avec ~~~~s; Faits <livers; Anecdotes scolai- nue p1'éface très élogieuse de )1. E. Ricbat d, de Genève, député a u ConsPil - ,1~es _Etats. Au s uj et de cette œuvrL·, qne \édit_eur essaye de faire counaitrP en Sommah•e d11 Supplément 'a la 1s, ?n uous permettra qucl<]nes observat 1on, . -~llelnü~ ! - J,e culte de la (·1·oix. _ l 1u (',ll)tH·111 1,q,ogrnrµbe. - FPui!h•ton L'IIistoit-e suisse de )I. Gobat Ulétl(Lf> PC'tit Ren l1Jteu1· (fin). _ Le jou t· de g ré la lm u te i·ecommanda tion au déla Dame, pa1· )lario.) - Variétés. puté de GenèYe, prête le flanc à plus d'une crit1·que . Ce u , est m· « une na n·t'' -o. tion grave et majcseueuse » ni un « m~. Société valaisanne d'éducaunmeut de sciencc» et encoremoinsuue tion. .. ~a prod1aiup réunion génénile a été « œnn·e monumentale.» Elle est éCt'i· J, 1xe'." par le comité an j Pndi 5 mai. E lle t~ dans nn CSpl'it q ni n'a rien de cl1 rét1euù1·a, (·omme ou le sa it , ù ~t-Uau- t 1:~1; l':rn.tt, ur np. par~ît nullement lH'é· occupé de la ,·énté historique· ce qu'il ; ~~·e. L'appd .I' 1·elatif d'usnge S("I'a pu- veut, <'e qu:il poursuit, c'est le friom . 1é ùans le ~o ~ de ]',,Ecole pt·ünail'e". phe de ses 1dées rationalistes; il traite - ode l~g:ende tous les faits qu'il ne peut conc1 her a ,·ec· ses idées préconçues. :u. Couféreuccs d'instituteurs. G?bat est bon littérateur, _ nons ne . . Martigny Les iust1t ui eur,s de cc disüitt sont foi.sons aucune difficulté pour Je recou. ronYoqués en <'onfér ence annuelle à n~1tee? - ~ais il lui manque pour êt1·e 1sérn bles le 14 avril. h1sto1·~en l '1111 parti a li té et l'amou1· de Ou ,·erture de la séance à 10 lJe ures. la Yénté. Le lecteur jugera si le juO'e. Pi·ogramme habituel, ment que nous portons sur ce trav~i} est téméraire ou peu fondé, ·>
~)e~ cahiers a l'école. Lent' tenue.
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L'ECOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA
SOCIETE VALAISAlUIE D'EDUCATIOll *
Des cahiers à l'école Leur tenue (Suite et fin)
II. Cahier de devoirs journaliers Le cahier de devoirs journaliers rc~:oit tous les exer-ci,ces écrits de la journée: devoirs de morale, de frança is, de compositio·n, d'ol'thogrruphe, de calcul, ùe géographie, d'histoire, de civique, de dt-ssin 1 ). Cc cahier permet de suivre le tra. ,ail quotiùien d'un enfant; de son côté, celui·<:i s'habitue à cla,sse1· et à mettre de l'or dre dans tous ses devoirs, et fait pour ainsi dire l'apprentissage de la L'Omµtabilité qu'il tiendra plus tt:ard llans son ménage. -""u commencement de la classe du matin, chaqu€ élè.-e met sur ,son ca· hier la date écrite au tableau noir. Il 1·édige à la suite les de\'oirs dans l' ordre où ils ont lieu ·en les .s éparant par un trait <le •deux ou trois centimètres; à la fin de la journée, il trace un autre trait de toute la largeur du cahier pour sépare!' les devoirs de la Yeille de ceux du lendemain. Tous les devoirs se font sur ce cahier sans aucune préparation spéciale; ') Je ne me sers 1p as du cahier méthode pour le dessin. li me sembl,le préfêrabl,le cle donner cet enseignement au tableau noir et de faire r eproduire sur l'ar.doise ou sur le cahier journalier le modèle tmcé par le maître. Entre au tres inconvénients que présente le cahier méthode de dessin, il y a celui qui résulte du manque de régularité clans ln fréquentation scolaire.
toutefois, les élèves opèrent préalablement sui: l'ardoise pour les opérations <le calcu 1 et les brouillons de rédaction. La c'orrectiou des devoirs a lieu sur le ca-hier même, d'après les explications fournies de vive voix ou au tablier noir, sauf les ex1:rcices 1de compo· sition franç-aise, que je corrige à l'encre rou·g-e, et en dehors de la classe. Une fois par setmai ne, je relève tous les cahiers journalie1'S, et je les parcours pom· donner des notes aux élè· ves sue la tenue (écriturP, propreté) de c-es cahiers. 1
III. Cahier méthode d'~criture Le cahier méthode d'écriture est un cahier spécial où se trou,ent à ,ehaque page des modèles gradués que les élè,·es l'eproduisent pour apprendre les pl'emiers éléments de l'écriture. Ce cahie1· méthode rend de très grands services aux commençants: 'la réglure el la pente sont indiquées, ce qui aide beauwup les élèves qui ne savent pas encore St' senfr adroitement d' une rè· gle; le modèle i'l imiter ,se présente constamment aux yeux de l'enfant; il n'y a pas à réduire la hauteur des lettres; enfin les div€rs exercices de calligraphie, présentés dans un ordre méthodique, guident à la fois les maîtres Pt les écoliees. Chaque exercice d'écriture porte sa date; j e fixe le nombre de lignes à exécuter, afin d'éviter que les élèves se croient obligés d'écrir,e une paO'e enti~re. La coreection a lieu, pa; mes soms, il l'encre rouge .
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98 re~,ce du _papier quadrillé, afin de pou. Le cahier de roulement est un ca- voi~· Y faire inscril'e tous Ies exerdces hier ordinaire sur lequel à tour de écrits, ceux de dessin comme les aurôle, du. premier au d.er~ier, chaque tres .. Des cahiers de roulement terminés, Je les réunis aux autres faits préélève fait les devoirs de la journée Chacun des trois cours a son cahier d~ céd:e~ent, et, à la fin de l'année, je les range dans la petite bibliothèque roulement. d e l'école. . La tenue de ce cahier o.ffre de précieux avantages pour les élèves pour . _iAu .commencement de l'année scolaire, Je remets un cahier de roulement le maitre et pour l'école. ' ~n ~lanc au premier élève de chaque Powr les élèves. - 'Le cahier de roule- ~?ms. _Il -met la date, tire un trait homent excite l'émulation, en ce sens que 11zontal de d~ux ou trois ,centimètres chaque élève cher,che à faire aussi bien v e_ long, e_t fait à la ,suite tous les deq?e ses ca.marades qui ont t,enu le ca- r01rs du Jour, da~ l'ordre où ils ont hier avant lui; il permet aux enfants i~u. et com~e ,~'il écrivait sur son cade. se. comparer entre eux et d'é ve1oppe ~er de devoirs J_ournalier·s. A la fin de amsi 1a tendance à l'imitation; il obli- !a classe du soir, il appose sa signage les plus nonchalants à faire quelure a~ bas du dernier devoir et tire qu~s efforts, à se montrer appliqués au ~~ t~·a1~ horizontal de toute la largeur :orn~ chaque fois qu'ils rédigent 1:urs . cahier. Le lendemain c'est le de evous sur ce cahier; enfin le travail x1ème élè ve qm· fait son ' trav";l e" u-• . :: prése!1te p lus sincère, les devoirs signe et · · "" . . ' au~s1 de suite jus,qu'au der-" ant faits sans préparation spéciale. mer. d~ la division. Quand le tour d Pour le maître. - Ce cahier me per- c:lm-c1 est J?assé, J.e premier élève rie~ met de voir l'ensemble des progrès de p ~nd ~e cahi_er de roulement. L'enfant c~aque élève, de me rendre compte dm qm doit temr le cahier est-il absent ~v~3:u général des études dans chaque on _l'emet le cahier à l'élève qui suit'. ! diVJsio~ et de m'assurer plus facile-· mais le lendemain on le do ment si les devoirs et les leçons se sui- qui était absent 1a'veille. nne à celm vent dans l'ordre logique; il peut mê- le N~n seulement ce cahier reçoit tous :e p~ésenter ma ipropre défense, au s ravaux écrits de la J·ournée . f · , mais s ou. quelqu'un se plain:drait de la j'y de t!1s encore consigner l'indkatjon mauvaise tenue de l'école. en.fin ·1 m'occas· , , i ne 'donne~~e\ les leçons orales·, qu'eiles i?nne aucun surcroît de travail 1es devoir~ se corrigent comme les au~ écrit d' ie~ o_u non .à un exercice . apphcat10n. La ,correction des t res exercices écrits. ~xerc1ces de ce cahier se fait en même . emp,s que ,cel<le de1s iautres d . Pour l'école. - Le cahier de ro 1 c'est l'"'lève l u1-m . ê me ev01r~ :e~t reflè!e la ~hysionomie de l'é;o~~ Journaliers; · " qm d epr?dmt, a~ Jour le jour, l'histoir,e oéornge d'après les explications donn es. au tableau noir, · à momB . e 1~ vie scolaire de tous les enfants. s'a qu'i,I ne _gisse du·, devoir de composi·t·ion f ranaussi mes é!èves lui ont-ils donné l~ çmse ndom de cahier historique. il constitu~ ·s e que J annot~ e~ dehors de la clas~ important . . es n_otes di,str1buées après chad one le .docu ment l e plus es archives de l'école et le plus utile que· exercices ê . se ,p ortent en marge eit à pour ,s mvre • . . mo~-m me, J'en fais le total à la fi,n de' 1es variations d consulter . la Journée. . u mveau des études. Gieffe. Pour ce cahier, je choisis de préfé-
L
Uche est facilitée par le silenice qui rèrrle dans ·son école, sa survei1lalllce ùe;ient par le fait même plus facile d'une bonne distribution do temps et du travail à l'école aussi. La répartition du temps que l'on primaire La bonne distribution du temps à peut consacrer à chaque matière l'école primaire est l e principe qui doit étant indiquée, chaque branche est eny dominer et auquel le maître doit seignée selon son importance. Rien vouet· dès le début une sérieuse at- n'est négligé et l'élève ne reçoit point tention. Le temps, c'est de l'argent, les leçons utiles avant ceJ.les qui sont nous dit un adage populaire; emplo- nécessaires. L'enseignement est donc yons le bien et nous en aurons assez, gradué, cJair et relativement complet. car si n.ous en abusons, un jour vien- L'i nstituteur qui ,croit pouvoir ,s e pasdra où il ·n ous fera défaut pour accom- ser d'un règlement horaire est un routinier. Or, quel progrès attendre, car plir nos projets. la routin:e engendre la monotonie et Que ·l'instituteur considère donc celle-ci dégoûte l'enfant de .l'écoLe. Oui, en entrant en fonctions, la responsa- il est certain que le maître qui marche bilité qu'il assume en faisant perdre le au hasard finit ·par ,e nnuyer ses élètemps aux enfants qui lui ,s ont confiés. ves et alors l'école n'est plus pour ces Qu'il considère aussi quels avantages pauvre,s enfants qu'une longue suite il peut retirer d'une ,sage répartition du temps et des travaux ·sco'laires, et d'ennuis. Les avantages qui précèdent ne sont il ne tardera pas à se convaincre de l'absolue nécessité de ces deux choses que d'une importance secondaire, si l'on considè1--e ceux que la répartition dans son éco'le. du temps pr-ocure dans le domaine de D'abord, pour établir la discipline l'éducation. La régularité est nécessaidans une classe, il faut que chaque re dans tous les états d e la vie. Où l'enchose se fasse à une heure, à un mo- fant prendra-t-il des habitudes réglées, ment marqué. L'élève ne doit point ponctu eJJes '? A l'école. Là, sous l'inignorer ce qu'on exige de l ui. En pre- fluence de l'exempl,e, il apprend à rémier lieu, des entrées et des sorties ré- gler sa vie, ses moments et le tœnp·s gulières, faites soUIS la surveillance du dont il peut disposer. Le laboureur, maitre; ce moyen disciplinaire évitera comme l'homme de la ville, a besoin à l'instituteur bien des ennuis et aux de s'assurer une existen ce paisil>le et élèves bon nombre d'accidents. honorable en faisant chaque chose en Avec un plan horaire bien dressé, son temps. Rien ne souffre chez l'homtous les exercices de la classe ,se font me régulier. Il sait que les plus grands au moment indiqué et -par là toute con- soins doivent être pour l'lime, partie fusion, tout désordre est évité. Aucun essentielle de son être. Il a appris à élève n' est porté à la dissipation; il l'école que Je néoes,saire prime s1JJr l'usait que 1a volonté du maitre est fer- rne, l'agréable. Il règle sa vie; il n'est me et qu'en conséquence il doit ,s 'y sou- point entrainé par le tourbillon des mettre. Que de louables efforts de 1a ·p laisirs, des jouissan-ces matérielles, part de l'instituteur viennent se briser car il sait qu'une main invisible lui a devant cet ennemi du progrès: le désor- tracé un horaire duquel il ne peut dre! Pour le maitre, les ava.n tages point se départir et qu'il doit profiter d'une discipline établie par un règle- de tous ses instants, s'i,l v,e ut arriver ment horaire sont moins nombreux, au but pour lequel il est destiné. mais cependant a.ssez importants. Sa
* Avantages
IV• Cahier de roulement
t r
ioo 101 _Il est donc de toute nécessité d'établir un règlement horaire fixant soit maîtI:e d'école pour ses élèves ,s e borau maître, soit aux élèves le travail de n ent-ils. là ? Uéducateur n'ignore pas t h~qu~ instant . A part ce règlement, q ne 1~ force corpo1,elle et la culture de qm doit être connu de tous les élèves, !':espri t ne font pas un homme. . . en. le maître se traœra pour lui-même un tler. 11 faut encore la force de la vopr?grarnme des diverses matières à en- lonté et la bonté du cœur : qlual ités se,gn:r. Avec ces de ux chosc•s il est morales que le vrai maître sait préféc:r tam que son école avance si;1on ra- re: aux _q ualités du coeps et de l'ea:iprit. Extirper du cœur des enfants les pidement au moins stîrement. ~ermes funestes du vice pour y semer Udrisarcl, i.nst. à Ch. l amour de la vertu , fortifier le ur volonté et fonner 1Jeur ca.radère: n'est. ce pas a ussi un rêve:' mais cette fois * Rêves d'on éducateur le rêve idéal d' un bo~ éducate ur? RêY:r à l'avenir temporel et étern r l 1'J.l0uvez-moi un homme qui n'ait ?e la Jeunesse, c'est beau; mais ce qu' pas__ ses rêves d'avenir: rê yes nobles ou 11 .Y a -~ plus noble rncore, c'est tâchel' ~goistes, mo~estes on témérafoes, peu d'attemdre ù. cette fin. rom· y aniver~ 11~1 P0 rte ; mais toujours est-il qu'il n'eIr ~aîtl'e doit êtr r pénétré que son xiste pa.s un seul mortel qui ne rêve ~ée1table but est l'éducation mora le de apr ès .. ·: quelque chosP. A près tout 1 enfant, et que l'instruction, la santé !)ou~·quo1 ne serait-il pas permis à u~ du corJ?s, ne sont que des moyens d'y rnsbtuteur de r êver? Mais quels rê- pa l'\"Cm r. ves que ceux d' un maître d'école! J. R., instit. à Plan-Conthey. Si Je régent est vraiment dans sa ~~c.at1_0,n, ses i·êves intéresser-0nt plus l a, enu des enfants que le sien. J.l ·sait * Il faut faire parler l'enfant que les élèves qu'il a sous la main seEn lisant ce titre, pl us d' un lecteur rnnt . dans la suite tantôt de paisibles ouvners des champs, tantôt des défen- pen~era: c< Hum! c'est bientôt dit, mais seurs du pays. ·S a première ambition réaliser '1a c~ose n'est point aussi ai,sé. est donc de fortifier et d'assouplir Le vocabulaire de nos écoliers, à la leurs membres par l' exercice, en vue campagne surtout, est très restreint de les prépar,er à le ur état futur. ~t un peu de paresse d'esprit aidant '. Mais -la vigueur et la soupliesse cor- ils ne t rouvent pas les mots nécessai- ... por,:lle~ !outes seules n e s uffisent pas re~ pour dire ce qu'ils pensent; ils s•e à l rnd1vidu pour assul'er son avenir fa.1sent alors plutôt que de ha.sa'der te~poi·el; il lui faut de plus de l'in- une réponse incongrue. » Je suis d'accord, quant au fait avec t el~1gence, des connaissance,s p lus ou qui .expliquent ainsi le mu'tisme ceux. ~oms ét endues. L'instituteur le sait bien, _demandez-lui pourquoi il cher- sc?'lau·e; Je croi,s même q ue cette infirche à 'développer et à équilibrer les fa- ~1té est souvent la cause de l'inférioc,ultés i~tellectue li es de ses disciples : r ité, plus appar ente que réelle d'ailc est .qu ll veut le ur procurer ici-bas un le~rs, de beaucoup de nos jeunes Vaavenu· au,ssi conv-enable que possible. lais~n~ da<ns les examens de recrues; Un 7orps sain, robuste et des mem- la ?I'ffi culté de s'exprimer .Jes rend inbres. v1go~reux et assouplis ; un esprit fér1enirs à eux-mêmes et aus·si à leurs aussi culti vé que meublé: les r-êves d'un camarades des canton•s voisin s dont la lang·ue est plus déo-ac:rée o u '.mieux . b .,
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exer cée. C'est pourq L1oi je me suis de'lllandé si l'école ne pourrait pa,s faire da vantage pour développer •chez l'enfant l'aptitude au langage. La tâche n'est pas facile, soit. Mais fa ut-il pour cela la négliger et jeter -le manche a:p rès la cognée? La réflexion conduit à .]a c;onclusion contraire, surtout quand on considère l'étendue et l'importance dies résultats dans le domaine qui nous oc:cupe. Il fa ut apprendre à nos enfants à parler; ils en ont besoin. -si, à douze -ans, l'enfant n'1e.st pas familiarisé aYec le langage parlé, quand compte-t-on remettre les choses a u point et comtiler la lacune? P.Jus tard la difficulté est plus grande, parce que, toutes proportions gardées et égales d'ailleurs, les aînés ,sont souvent plus ferwes; les p r éoc:cupations étrangères à l'étude et -les congés 'd 'été les rendent un peu iruiiff-érents; ils commen<:Pnt à se trouver trop grands pour a,J. 1er à l'école. Une certaine facilité d'é· locution acquise dès lc-s premières années contribuera puissamment à tenir en é\'eil l'écolier devenu grand; ce dernier s'intéresBera certaine[llent à une lec:on dans laquelle i l pourra figurer, non pas seulememt en consommat eur sans g ra nd Hppétit, mais em prod'ttC· teur actif, encouragé pa:r- l'émudation. :::{ous considérons donc comme dé· montl'é que c'est dès le début qu'il faut t ravailler à. développe1· chez l'enfant la. faeulté du langage. C'est au cours de la première période scolaire qu'il fa ut lui donner l'habitude de traduire sa pensée avrc clarté et précision. Nous essayerons donic d'examiner la mal'che à sui,re -pour y aniver. Au fond, parler, c'est avant tout <lire cc qn'on sait. Ceci posé, le maitre ou la maitresse ont leur route toute tracée: provoquer par un enchaînement de questions appropriées le triage et la traclu,ction parlée des notions que l'enfant possède sur tel sujet don1
né, en prenant soin - et ceci est capital - d'exige1r toujo urs des réponses par phrases complètes. ·Prenons, J)ar exemple, comme fond de causerie la, 11ioisson. Vous lui demandl•rez ,s uccessivement: ce que l'on moissonne, comment le blé s·e trouve dans le champ, quand il a été semé, comment il a passé l'hiver, quel était son aspect a u printemps; quelles sont les diverses étapes qui ont marqué son développement; ·ce qui s' est d-é gagé a u sommet de la tige en mai, sa coule ur en ce moment, ce qui s'est formé dans l'épi, ce qui en juHlet a jauni épis et tiges. Vous lui ferez dire, toujours en I.e questionnant: comment on appelle la récolte du blé, quel temps est dési1·a ble pour les moissons, <:omment on nomme ceux q ui moissonnent, ce que fo nt les moisonneurs, les moissonneuses, et qui recueil'le les épis laissés. On s'arrêtera là pour une leçon; il faut avoir soin de cess•er avant que la lassitude n e s'emp~re de l'esprit des- écoliers. L'expéri-ence prouve que de tels <•xercices sont éminemment propres à préciser, à classm· les connaissan ces, et à mettre en lumière les liens qui exist ent entre e11es: toutes conditions indispensables à la correction comme à la facilité de l'élocution: c< Ce que l'on conçoit bien ..... » Quaud vous a urez ai-n si cc fait parler l'enfant » en l'y forçant en quelque sorte par q'aiguillon des questions; quand vous aurez a insi obtenu une suite de réponses formant un tout, remettez le lendemain l'ouvrage sur le métiel', et demandez à un bon élève, puis à quelques a utres, de répéter seuls ee ,qui a ét é dit la veâ lle sur la moi.sson. Ce sera la compo'Sition ora,l e. Enfin, dans une troisième leçon, dont le but est d'arriver à la forme définitivr, tous les élèves écriront le développement du même sujet, et, après correction, les meilleurs travaux
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seront lus à haute voix par le urs a uteur,s ... Et qu'on ne croie pas que la petits ont appris, par exemple, à sépa. leçon de •choses seule permet de s·em- rer et à lire de la même façon les deux b]ables exercices: un compte rendu de s7l'la bes d:s mots soulier, souiller, (au ' lecture, un récit d'histoire un,e des- Lieu de souill- pour ce dernier) rien d'é· . . ' trange à ce qu'ii]s Jes ,confondent dans criptrnn géographique, même la solu- la suite. tion ~aisonnée d' un problème pourront Ceux qui m'auront suivi jusqu'ici parfaitement donner lieu aux trois Ireçons 1dont nous venons d'indiquer le ~uront ~u remarquer sans peine que plan. · Je ne fais en somme qu'imiter dans ]'étude é lémentaire de l'orthog'raphe, ·~s débuts se1·ont un peu pénibles, mais Je renouveI,Jement de l'·exercice la marche tracée sur nos syllabaires déploiera bientôt ses effets habituels · pour ~,a préparati'On à la lecture. l'aisance et la rapidité dans le travail: n _ va, sans dire qu'il faut avoir e~ les résultats que vous obtiend['ez; soin d agrémenter ces exercices de 1:çons ~e choses, ,s ans quoi Us deSJ vo0rs procédez avec méthode vous bientôt monotones et enviendraient dé?ommageront amplement de Ja nuyeux. L'application écrite par cha- _ peme que vous vous serez donnée. que élève, sur l'ardoise avec dessin de Alphonsina. l'objet si possible, et 'en dernier lieu sur le cahier, complète la leçon . J'ai rencontré assez f.iiéguemment des * Comment je m'y prends C?mmE;n_çants gui manifestaient des pour enseigner l'orthographe d1spositrnns marquées pour l'écriture (Suite) a uxquelles ne répondait pas toujour~ Quand « mes petits» sont familiari- le mê~e élan d'intelligence. Chez de sés avec la con,p?sît i?n de ces diffé- te~s S?Jets! le cahier d'écriture accurentes syŒlabes, J'arnve enfin à ces sait d un J:<>ur à l'autre de sensibles dernières, Jes plus diffici'les - ail eil progrès, tandis que leur marche a ux ' - ' tableaux était plutôt lente en sorte eui·l , o~ti·l, etc., dan s 'leur aipp]i-cation tra-vat.l, so-leil, feuill-e. Ici, et l'on qu'ils arrivaient à écrire c~nveniabJeme permettra. de sortir du sujet, - il m~~t des lettres, des syllabes, avant es~ de toute importance, si l'on veut qu i_ls fussent capables de les lire. J'ai fair,e de la bonne beso()'ne et ne pas to uJ1ours cru avantageux, en pareH 0 s'exposer a' vo!r · d énaturer l'orthogra- cas, de rapprocher ,Je t ableau de lectuphe dans la smte, de s'en t enir stricte- re du . tableau noir, et de faire écrire ment, dans ~'étude des ,s yllabaires à par l'enfant sur ce dernier les exercila prononciation teHe qu'e.Ue est syll,a. ces qui font l'objet de sa leçon, surtout bée. Que penser des maîtres et des c~ux qui lui présentent le p'lus de difmoniteurs qui, au bout du dixième ta- flcuatés. L'enseignement de l'écriture bleau, font dire aill, euill, ouill, et plus et ~elui de fa .Jecture :Se prêtent ainsi bas ~épai:en! ces mêmes lettres pour réciproquement un bienfaisant conl~s hre ams1 - ta-lieur, feu-liage, bou- ~ours, dont les heureux effets se réper. lion ? (Pour du bouillon, c' en -est bien cutent en mêm? temps ,sur .J 'orthogradu fameux!) Si 1les élèves dressés à phe. Au ·contraire, la main de l'enfant est-el1e encore trop inhabile pour écricett: école écrivent ensuite tallieur feulliag~, soliel, vielliard, Jeurs maître~ re à mesure c~ qu'il gagne chaiq ue jour au~ont-1ls 'l e courage de reconnaître en lecture, circonst:ance que l'on r equ i]s en sont la cause? Ces pauvres marque surtout dans les ftges J)'lus tendres ou chez les élèves faiblement
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coruititués, il vaut mieux a.lors, à mon ,, avis, prerudre ,les devants pour la lecture et seulement plus tard viser à l'orthographe. Da.ns tous ·l es cas, le tableau de lecture correspon·d ant à 1a leçon d'orthographe est toujours un auxiliaire précieux pour ae maître ou .Je monite,ur, qui y puisent beaucoup de mots tout préparés, et pour l'élève en ce qu'il lui sert au besoin de modè· le pour la composition 'de ces mêmes mots. L'expérience démontre qu'un enfant privé d'exercices d'orthographe est, après des semaines de copie, apte tout au p'lu,s à écrire sous la dictée, des syllabes de deux lettres. Encore écrira-til, par exemple : La pip, la lun, .Ja pior, la crate, le bijuo, pour la pipe, la lune, la poire, la carte, le bijou. Sans doute, me dira-t-on, ces fautes seront ensuite corrigées; je le veux bien, mais la première image, la fausse, est déjà fixée dans ce.s tendres cerveaux et chaque nouvel exerdce 'de cet acabit ne saurait avoir pour effet que de meubler un chaos. Dans mes premières années d'enseignement, j'ai relevé dans une composition d'un élève de 11 ans (!) cette phrase : Depuis que mon -f rère ainé est lion (loin) je m'ennuie beaucoup. Une a utre fois, je VO· yais écrire sur une enveloppe, en belle caHigraphie, - et c'était un jeune homme cette fois - une a'd resse ainsi coneue: )fonsieur Joseph X., menuisier à Soin. Je me demande encore si la poste aurait eu '1e flair assez fin pour découvrir, derrière ce mot fantastique, la capitale du Valais. Je ne sais plus laquelle des deux « coquilles» m'a procuré ·l e plus gros verre de bon sang, mai,s ce que j e n'ai pas oublié, c'est que l'une et l'autre me 1 aissèrent rêveur et me firent beaucoup réfléchir sur les d'ivers procédés d'enseigner l'orthog1·aphe. Camélia. 1
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prochain N°.)
L'édueatlon de la volonté (S11,ite et fin) 60 IJENSEIGN•EMENT. - a) On emploira de préférence les moyens pédagogiques propres à éveiller, à soutenir à fixer l'attention, qui est une mise' en œuvre continue de la volonté (par exemple, les interrogations adressées à la classe entière, avant toute désignation d'élève ; les réponses simuiltanées au moyen des ardoises ou des planchettes ... ). bJ On renoncera tout à fait aux devoirs trop monotones, qui endorment les facultés actives; tels que la copie purement machinale, les eonj ugaisons écrites d' un type uniforme, les analyses à la phrase où 'l es mots sont traités sur le pie'd d'éga'lité ; les ilongs calcula abstraits, ,sans application, même loin· taine, à la vie pratique ... c) En revanche, on demandera beaucouip aux exercices gui méritent ce nom parce qu'ils exercent en réalité l'esprit; parce qu'ils stimulent l'initiative; parce que, imposant un effort mesuré et gradué, i1Is nécessitent l'intervention constante et croissante d e la volonté; tels que lie dessin libre, les jeux de langage (pour les commençants); la lectur e si,Jencieuse (notamment pour ,l es classes moyennes), l es recherches de variantes d' un problème type (notam· ment pour les classes supérieures); et, pour tous, le chant individuel, la récitation dialoguée, les 'lectures d'images, les a nalyses des textes, les imitations de rédactions modèles, les constatations e t évaluations extra-scolaires à propos d' une mesure métrique, la leçon de choses g ui n'est pas une leçon de mots, etc. d) Dès l'école materneHe, et jusqu'à [a fin de 'la sco'larité, on associera les élèves a ux travaux gui ont pour but soit de rendre la classe souriante et gaie, soit de documenter les leçons, soit d'enrkhir les coJ.lections d'images ou de IIllatériaux • 1
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104' tion ·en cours -des règles fotérieures destinées à. former 11a loi de l'école.
e) Dès l'école matet'n elle, et jusqu'à. la fin de la scolarité,. on ajoutera souvent aux devoir ooligatoires des exercices facultatifs, qui n'appe,llent ni ré· Le goût de la lecture compense, ni sanction d 'aucune sorte: (Suite) calcul supplémentaire, dessin d'·ag·ré· 2° Les livres une fois obtenus, il faut ment, résumé ou extrait ·'d' une lecture alIIlener les élèves à les lire. Bien lire, faite dans la famiUe, étu'<le d'·une poéavec une diction nette, un sentiment sie non indiquée, etc. · tl'ès vif de ce qu'on lit, est une qualité 7° LA DI1SOIP.LINE. - a) On s'in.s· nécessaire à tout instituteur. Des lectures à l.taute voix, habilepirera du principe final de la vraie discipline ,scolaire: « i1l faut que l'éduca- meut suspendues,, et données comme récompense d'une semaine de travail, teu1· travaille à se rendre inutile ». Avec ce souci dominant, on ne pren- inciteront les élèves à les ·compléter dra jamais son parti de .J'inassiduité eux-mêmes à la maison et ainsi s'éveilou des retards; on évitel'a de se su bsti- lera en eux le goût de la lectu,r e pour tuer à l'excès aux élèves dans les cor- le plus gran'd bien de leur éducation rections, dans la confection des gra- intellectueHe et morale. 3° Un procédé ingénieux employé plüques ... ; on ,cherchera sans 'décou· ragement à obtenir l'aveu spontané dans quelques écoles a donné jusqu'a· des fautes; l'adhésion sincère aux uti- lors d'ex cellents ·r ésultats. Il consi,ste les répressions; on craindra de provo- à demander aux élèves, chaque quinquer, par des paroles ou des actes in- z·aine, de trnuver des pensées ou des justes, les rébellions ou seulement les phrases se rapportant à trois ou quatre veJ.léités de révolte, comme on crain- mots bien choisis. Ceux-ci se voient dra de les traiter par la colèr•e ou le dé- obligés de feuilleter plus d'un volume dain; on recourra très souvent aux Pt de mettre à contribution les bibliomesures qui conduisent l'enfant à thèques scolaire et familiale. COM11E.NT LES GUIDEZ-VOUS f'xaminer sérieusement ce qu'il vient DANS LE CHOIX de faire ou ce qu'il Ya faire; à se déciDE LEUR LEOTURE der, .à prendre parti: le sursis condi1° C'est à l'instituteur de graduer et tionnel, le vote, l'arbitrage ... de di.versifier les lectures suivant b) On adoptera de plus en plus les l'ttge, la capa,cité, les besoins, les saimoyens di1sciplinaires qui font appel sons, les travaux des champs, les évéà la raison plus qu'à la soumission; uements du 'dehors. Une foule de facteux qui, tout en •respectant et en dé- teurs que l'instituteur est seu'l capable veloppant l'individualité de l'élève, d'apprécier, doivent entrer en lign e de tombattent en lui l'égoïsme et l'envie compte lorsqu'il s'agit de donner à li.re et participa:nt à. l'extension du sens un livre à un élève ou à une fami.Jle. sociat Une condition essentieUe, ,c'est que On conduira l'élève graduellement, l'instituteur sache ce que renferme la pour tout di.re, de la soumission pure, bibliothèque, qu'il n'en ignore point le qui s'impose avec les enfants tout jeu- contenu et , d' une faç:on généra.J,e le nes, à ·1'adhésion Téfléchie et conscien- mérite de chaque ouvrage. ' te, q ni croîtra. avec les facultés· puis 2° Une méthode Pxcellente consisteon ira jusqu''à es'Sayer, aux cours' supé- rait à dresser au début de chaque mois rieur s et -complémentaires, l'élabora- une liste d'ouvrages à lire en confor-
hiers ou ,carnets destinés res·pec~iveroité avec l'â:ge des élèves ~t les pro· rnent a ux pensées .et aux ex.pr_es,s1ons «ramroes parcourus. ,Dans bien des fa- rencontrées au cours de·s lectur,es per" 1·11es on préférerait donner à l'enfant sonnelles et aux comptes rrendus de , 'l'écompense u t'l J11 livre ' · ouet i e, qu un J ces mêmes lectures. nn · ' b · é Et s'il n'é· L'instituteur devrait exiger que bientôt déd·aigné ou .1·1s · tait pas toujours possible aux parents chaque remise d'ouvrages füt accoma née d'un petit devoir dont l~ pla~ )auvres de procurer à leurs enfants g ·t ·tre au beisoin le suivant. les livres indiqués, dans tous les oon- pvourra1 e , ' . · tres il existe des bibliothèq~es· très but du livre, t rame de l' ouvrage, p~1n.complètes qui les renfermeraient sû- ci a ux personnages, passages p~Tti~u1lrement intéressants, appréc1at1on rement. f' . 30 Nous nie voudrions pas, en Ill, voir personnPlle. ,..ONCLUSION. - Il faut donc ~ue }es enfants du peu ple quitte'L' ~'école 'V .1. t d 1'1m . pdrnaire sans em_Porter 1;1n p~o3 et de l'édu'cateur se rende ,comp e e bibliothèqu e, qu'üs réahs·era1ent au poirtance de la Jecture et fasse tou~ fur et à mesm,e de leurs moyens et des ses efforts pour en développer le goût occasions rencontrées. chez les élèves. . , où chaque citoyen pourra c· é , L e JOUI QUFIL'S .CONSEILS FAU'r-IL ré éter le mot charmant de l~ r~n. DONNER? « j'ai une biblioth~que et un pe~t 1a,~Lire beaucoup n'est que l'accessoire; ~qu'est-ce qui me manque. n ce bien lire est l'essentiel. Une moyenne le dévelO'J}pement intell~ctuel de 25 ouvrages par année ~01:s ·P ~~!ît ~t moral de .Ja nation aura. fait un très honorable, et remplirait la.1.,e- grand pas. ment les instants de loisir dont peuvent disposer un écolier ~u un a~ulte. Dévorer un ouvrage n est point le quelques conseils lire et 'l'on ne retire d'une lectu~·e au sujet de rorthographe aussi hftti ve qu' un bien mince -?r~fit. C'est le crayon à, ht main e~ le diction1o Empêcher que les enf cint~ ~ie co~nnaire à sa portée, de mamère à -?ou- tractent, œu point de v~e de l or thog1 a\·oir noter au passage les e~ress10ns phe de mcwvci·ises habittides. hieureuses, les pag~s les me1lle~re·s, et Èu matière d' orthographe: on fai_t à. précise·l' au besom le. sens _d un ,mot prendre à l'enfant de mauva.rses ha~npeu connu, qu'il faut hre afm qu une tudes, lor,squ'on lui demande ·~' « inlf'cture soit Yéritablement fructueusP. ventern qu'il s'agisse de l'ort hographe Certains élèves, chiez qui le goût de la usuelle 'ou de l'orthogr~.phe d'accor~lecture est très développé, apprennent :Il fa ut ,q u'ils aie"Dt a ,s e rappele1, même par cœuir les pl~~ beaux pas~a- non à inventer. . "'es. Il est inutile de du;e à quel pomt zo Apporter da,ns son enseigneine1!,t, ~et exerdce - véritable j.e u poul" une vlan. siiite et graà1w.tio1t ,:. ne pas ?ubl1~!· mémoire enfantinP - aide ù leur dé· que chaque leço11 doit avoir un ob7et p1 eveloppement intellectuel et. m_oral. . Ce sont là. des presCi·tptlons qui ci\o Comprenclre que l'étude_ de l'orth~n'ont d'heureux effets que d'autant que graplle est affciire <l'?bscrvcitwn, de rat· l'instituteur s'assure 'Par lui-même qu' sonnement et de prat'iquc. . elle-s ont été bien suivies. Conséquences d'ordre prat~que:' Dès le cours moyen, chaque. élève 1o Tout texte fa~sant l'ob3et d une devrait être muni de deux petits ca·
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d!dée doit être, au préalable ,lu et étudié de près; ' 2° Il ne faut dicter que les mots formes ou constructious sur lesquel~ on a appelé l'attention des élèves C'est là le sujet ·de l'exeroi•ce· · ' . 3.0 Les fautes do_ivent être corrigées par les élèves_ qm les ont f.ai~s, e.t ch~que conection reproduite plusieurs fois. C'e·st une mauvaise habitude à remplacer par une bonne.
Recommandations aux instltut1•ices d'écoles maternelle• Dans une récente conférence Mm Ke~·go~ard r~commande viveme~t un! série d ~xercices d'éducation domestique qu'il faudrait faire exécuter fréquemment a.u x enifants: 1. ·s e moucher. 2. Lacer les souliers. 3. Nettoyer les ongles. 4. Retrousser les manches pour se laver les mains. 5. Se laver le1s mains. 6. Se laver la figure et le cou. 7. Natter les cheveux. (Commencer pa.r ,natter des ficelles, 'du rafia.) ~- Boutonner et déboutonner les tabhers. 9. Agrafer et dégrafer un manteau. 10. Mettre et enlever un vêtement. 1~. Brosser leis ·s ouliers. 1..,: Essuyer les tables avec un linge humide. l3. Plier '?ne serviette et ,la placer dans le pamer. · 14. .Se ,r incer la bouche. 15. Se g3:rgariser avec de l'eau tiède. 16. Ouvrir la bouche et montrer la langue, la gorge. 17. Mettre un chiffon sur nn doigt CQmme s'il était malade. 18. Mettre et ôter les serviettes-baverons.
1~. Ouvrir et fermer les portes !!ans bruit. 20. Se frotter les pieds au paillassou 21. Frotter les barreaux des chaises: Essuyer un objet avec soin. 23. 'E~suyer et frotter les cuillers de la cantrne. 24. Essuyer les plinthes et les murs. 25 · Balayer des débris quelconques dans une pelle. 2~. Transporter un objet d'un endroit à un autre avec soin. ~7. Se P?ser exactement en un· certam endroit, d'une certaine façon. 28: Po~ter une tasse ou un verre à demi-plern d'eau •sans en verser 29. Relever une épingle et la ·piquer après une pelote. 30. Enfiler une aiguille. 31. Faire un nœud au bout d'un fil 32. Coudr,e. des boutons une atta: che. ' 33. Pelotonner un fil, une ficelle. 34. Nou~r deux fi,celles ensemble. 3_5. Momller le coin d'un e11suiema1ns. 36. Etendre une pièce de linge comme pour la faire sécher. 37. Brosser un vêtement, des manches, un bord de robe, eto. 38. ~rendre une position donnée. (Exercic~ d'ensemble et individuel.) 39. Faire un grand pas pour passer un obstacl~ supposé (flaque d'eau, rigole, em~.roit boueux, etc.) 4o. Faire ~n •p etit paquet enveloppé dans du papier. 41. L'attacher ave<:! une ficelle.
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•••• La leçon de choses ( Conclusions adoptées par une conférence pédagogique.)
1· - La leçon de choses est une leçon spéciale qui a pour but l'éducation des sens et l'exerci·ce des facultés in~e~lectuelles (observation' jugement, ra.i,sonn~ment), au moyen de l'étude méthodique, par les enfants eux-mê-
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1c 2° Les rap.ports de l'objet avec mes, des propriétés de choses usuel- d'autres objets, par l'observation, la ooonparaison, l'expérimentation, 'l'inles. 2. - L'acquisition de connaissances d\1ction (éducation du jugement et du scientifiques, l' accroissement du voca- raisonnement). >> La lei;,0n est coJilJl)létée dans une tro1. bulaire, l'exercice du langag,e résultent d'une bonne leçon de choses; ils sième partie ·par l'étude des usages: application à la vie pratique, à l'agrin'en ·s ont jamais le but principal. 3. - Le rôle du maitre consiste à culture, à l'industrie (déduire les usaguider les élèves et à diriger la leçon. ges des propriétés) et par queliques noC'est l'enfant qui observe, qui réflé- tions simples sur la provenance ou le principe de la fabrication. chit, qui parle. 9. - La leçon de choses s'adresse 4. - La leçon de choses ne se fait jamais sans choses. Les croquis, les aux élèves des écoles maternelles, des images, et 1surtout les descriptions et classes enifantin,es, du cours élémenles lectures ne peuvent tenir lieu d'ob· tail'e des écoles primaires. Elle a lieu j,ets. En principe, les choses sont mises deux fois au moins par semaine, et, si entre les mains de tous les enfants. possib1e, tous les jours, avec les tout 5. - Il e.st désirable que chaque éco- jeunes· enfantis. Dans }es écoles à un le ait un musée composé d'objets seul maitre, elle est commune à tous usuels; - musée qu'il ne faut pa:s con- les cours, ou plutôt, e.Ue est le point fondre avec le néces•saire scientifique de départ d'une leçon donnée •à tous. Dans ce •cas, l'instituteur ajoute, pour pour l'enseignement expérimental. 6. - Le domaine des leçons de cho- les élèves du cours moyen, quelqu·e s renseignements compl émentaires (noses est le suivant: « 1° Choses naturelles usuelles (mi- tions pratiques ou scientifiques). néraux, plantes, produits naturels des animaux). « 2° Quelques objets manufacturés Soyon• des édueateura familiers aux enfants; ex.: savon, bouNous sommes des ouvrier.s: nous fa. gie, tissu. « 3° (Parfois et pour les plus grands çonnons des esprits et des cœurs. Le élè"Ves) quelques phénomènes pouvant cliché n'est pas nouveau, mais il est être observés et étudiés facilement toujours vrai, et il serait à souhaiter par les enfants; ex. : la dilatation dee que les éducateurs l'e ussent toujours corps par la chaleur (leçon de généra- présent à la pensée. S-ans doute, ils ,se• lisation; préparation à l'enseignement raient moins prompts à s'étonner deil défauts de lems élèves, à •s e décourascientifique).» 7. - Au début de chaque année, le ger, et ne fût-ce que par amour-propre maitre arrête le programme de ses le- d'artistes, ils se piqueraient au jeu. çons de choses, en tenant compte: 1° Tout le monde connaît la: fameuse des relations des divers objets à étu- transformation opérée sur le caractère dier successivement; 2° de la facilité du du c de Bourgogne par son habile et de se procurer en nombre suffisant ces patient pr,éceipteur, Fénelon. Après un objets (ordre des saisons). tel exemple, il ne devrait jamais être 8. - Dans toute leçon de choses, permis de désespérer et de jeter, coml'enfant étudie (comment? pourquoi?): me on dit, le manche après la cognée. « 1° Les propriétés de l'objet, par On objectera ()Ue le duic avait de l'arl'intuition et l'observation directe (édu- deur et que ce terrible tempérament, cation des sens).
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L'instituteur, H faut bien le dire, n'es t aprè.s tout que le mandata~re des voir employé tous les moyens ? Le's ex- parents, mandataire autol'isé et r~onh ortations pubJiques, on sait ce qu',eoi nu pair l'Etat, mais ce n'est qu' un mauvaut l'aune. Et alo,r s, pu1sque la vio- d~üa"ire, et les familles n e doivent pas lence ou l'aulorité demeurent sans ef- se c:o usidél'er comme d échargées de tout fet, n'y aurait-il pas Heu d',e,ssayel' cc d-evoir envers leur,s ,enfants par le sen\ que peut lu persuation? Vous recon- fait qu'ils les envoient à l'école. C'est naissez vous-.même que ,ous ne d e- s1U'tout au point de vue de l'éducation, mandez à votre élève tien d'impoissi- ,de la moralilé, d e l'état d'âme de nos ble ni ùe difficile. Admettez-vous que jeunes élè ye::; que se manifeste l'inyotre volonté d' llomme échoue devant flm~neP vr,épondér,a nte de la famille. son obstinati:on d'enfant'? Pour ma Bien sonveut, t~op souvent même, il y pa-rt, je ne l'admets gnè1·e. Ayez la foi , a lie u de déplorer les mau rais exemsoye:1. sfi1' de réussil' et vous réussir ez. ples, parfoiis les mauvais d>mseils, qui La p rnmière confütion est de ména- dé truisent l'action bienfaisa,nte de l'éger , denmt leurs coudi'sci,p les surtout, 1cole, lol'sque les parents soit par ignol':tmo ul'-.propre des élèves. Ils eu ont raucL·, ~oi1. pal' insouciauce, ,soi,t pour 1·ous beaucoup, et beaucoup plus que toute autre cause se ipe1m1ettent denous en vensons. Nous .sommes 11ortés yant }t,m·s em,fants les paroles ou les i\ tra iter tlc petit p euple de.s,p otiq ne- a.ctions les plus 1·.e grettables. (lue peul 1'i,nstituteur contre un ,te.} ment, à le considére·r comimc une troupe de sujets soumi,s, nous nous dispen- état de <:ho-ses.? Il peut beaucoup, aosons volontier:s d'êtr,e toujours ·poli,s yons-nons. 'rout au moins, il peut esavec ces bambinis, enieore moin.s nous sayer d' cntraîne,l' les familles à. faire eroyons-uous tenus d 'être délicats a"l'ec œ n,re commune avec l'école, il peut eux. C'est une ·erreur et une faute. Ces éelairer les pal'ents sur leur pl'opre ba:mbins ont, du seul fait qu'ilis som intérêt et sur l'imté rêt de lerurs enùes êtl'es humains, un trésol' de digni- fant~, et leur 'llloni.l'er dans quel sen.s té que nous devons resp ed~.r d'autant il est nécessaire de diriger lem s efplus qu' ils s ont hors d' état d'y veiller fo rts. Qua,n d les familles seront coneux-mêmes et , d'autre p aJl't, c'est une wtincues que nous ,n'avons en vue que prod'andt' erreur pédagogique que d e l'amélioration morale de nos élèves, rnécoooaître la toute-puissan\:e de la quand e1les auront compris que nous douceur. N ous avons pour :mission no,n ne pensons qu'à rendre leurs filles ou µas de dompter, c'est-à-dire d'oppri- le nr,s fils plus instruits, plus bonnête·s , mer, d'écraser, d'étouffer, mais d'él e- plus clignes de la patrie et de la société, ver, c'est-à-'dire de faire ger1IDel' et de elles n'hésiterons plus un seuil ins,tant d.éreloppel' au p•l cin aii· ide la liberté i\ nou·s ·s econder de leur mieux. Du morale tous les généreux instincts du jour où nous aurons ainsi obtenu leur cœur. (A suivre.) eonfia,nce, toute leur ,confiance, nous aurons fait avan ceir d'un gr.and pas le rôle social de l'école. Mais pour cela, il nous faut être renL'union seignés sur le caria.dère intime de nos de l'école et de la famille éco11iers, sur leur manière d'agir, sur lenr sant é, s ur leurs gofits, sur leurs Quoi de plus désirable que l' entente plaisiTs et sur leurs peines. L es quelcordiale et complèt e entre l'école et ques heul'es qu'ils p assent avec nous Ja famille ?
a pas réussi, mais êtes-vous sûr d'a-
cette fougue ne demandait qu' un frein dau_s leur application, nne attention et une discipline; et J'on se rappelle ce touJOUI's en éveil, urn perpétuel dévoue~ot de Platon, qui disait: « Plût aux ment. Les livl'e>S nous aident bien un peu d~ns cette tâche, mais ils ne nous dieux bl d que. les h ommes fusse n t capa~ourmss.cnt que des indications géné.es es pires actions pour qu'ils le dey~~ssen: . ~n jour d,es plus belles!» rales. C est le cœur qui fait les vrais C est ~rai, .11 est p,l ~s facile de modérer éducateurs, ,et c'est en dehors des heuqu~ d ,cx,c1for,. ma.is .serait-il possible .1:es de ~lasse, isolément, que se fait qu il .n y eût rien à fa 1re av,ec le,s natu- l éducat10n de ceux dont 1a mollesse rels · mdolents? Et, d'autr·e par·t , pour-. e!St à secouer ou la turbulence à cald q?o1 one se décourager quand il s e mer:, de ceux qui ne sont pas dans le I!> h umame. . p r é_sentc .un d'e ,ces caractères indociles droit ,chemi,n de la dio·n1'té Car enfin, tout est là: préparer au , et impatients qui font douter tant de .pays de~ hommes dignes d e ce nom . maîtres du succès'! ,.Nous. croyons trop à la nécessité ~r, C'e n ,est évidemment pas l'instrucd rnstrmre, et pas a,ssez à cell e d'é le- tion, c'est-à-dire la quantité et la va~er. Les c~uses n'en sont pas malaisées leur des connaissances qui fait l'homme. A ce compte, il Y aurairt: d' iiDfinirs à découvrir. degrés dans ,ce;tte qualité d'homme et On instruit <'D ensei"nant se·,y "' , et <J u1• enn'est ~.ms. Ge qui fait l'hom~e, 11!>n? se monh'e 'incontestrublemeut s~péi:1;u: à qui ne sait rien. L'amour- c est la droiture du cœur c'est un enp~op1 e ~ trouve son compte. On ins- s e1:n~le de saines et fort'es habitudes trm~ smYaut un p rogramme "détermi- q~.1 ~engagent.nécessairement dans la u~, Jm~.?sé; entre les limites dnque:l on prnt1que du bien . Et à ce titre l'igno. u""~t qua .s a:ancer d'un pas toujours iiant m ~me ·et l'académi'Ci en sont é,.,al en d1stnbuant matin et soir à des égan~. Je suirs Join de dil'e que l'instr~·ch~n ne contribue pas puissamheures invariablement les m,emes, ' 1a man . rncn~ ,t nous mettre en ce deO"ré de p er' ne nourricière de l'espl'it N11l ef · · · eet ef-• f ection, mai,s il est des e;prits mal ffort d'"1 ID:agmat10n, on du moins . que doués pour les études et qu' un ensendort , éest-11 modéré · Il n'est bas , om a e m thod,e et de clarté. En moins d' un _;~m:meIIt co!lectif ne .s aura it affiner. Soit donc; il n e seront point des aiLn, le rmaitre a son oreHler tout fait gJe,s: conten1.on,s-nous d'en faire des progrès des élèves sont pour l'or: d_mmre assez rapides, et c'est encore hommes. )Iai.s, pom- entrer dans le ,if de la la ~ne satisfaction légiiime qui cha, tou~lle agréablement. Enfin l'on n'inrs- q UPst10n, que reprochez-vous à t r mt qu'aux heures de clœsse, et lo i- ''. cancre >! '? - Il Ille sait jamais ses te~ qnement on se tient quitte une f!s ~ons et tient ses Œ hiers fort mal D tache • es . - s d' encre, des traces de < doiO"ts l es po1,tes fermées. , Il em .va tout autrement dès que l'on ~? mllent lu page e n mai11t endroit Il . e.st c~pendant pa:s impossible ni difse oons1dère en même temps et avant f1c1le ·d être propre et d'aYoii· de l'or·ton! co!Jllme éducrute nr. L'éduration · n· en n ,a, de pris<' sur ce.t ein. , ma~s touJours très Jente dans ses eff~ts ~ dre fant: m les exhortation ni les rese donne pas indistinctement à. une ma sse d'écoliel's : essentieHement p~:ochei:;, u,i les menaces, 'ni les punip:rsonnelle,. elle varie de l'nn à l'au- :~ons. ~l _n y a r ien à en tireir, il n'y a te; elle f'x1ge une étude sérieus.f' et n en à faire avec lui. - Pardon il n'y ongue des indi vidurs, de la souplesse a: en effe~, puisque vous l'ave~ expédans les procédés, de la délicatesse rrmen.té, rien à faire de ce qui ne vous
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à l'école ne suffisent pas toujours
tre convoqués une ou plusieurs fois pour nous renseigme1·, et il n'est pas par <1n, par lee, soins du directeur, en l'are d'apprendre que tel enfant, ,q ue vue d'une entente commune pour rennous considé1·ons à. l'école comme do- dl'e effe.ctive l'action morale de l'écile et obéissamt, a u111e conduite bien cole.» différente ià. la maison pateJJ.inelle. Tel ,I JUnion des ins·t ituteurs, désirant auti-e, qui est padois in.discipliné et que ce vœu ne reste pas un vœu pla.. paresseux, se montre compla,i,sant et: tonique, l'a immédiatement soumis à tnavailleur J,orsqu'il -s'agit de faire M. le directeur de l'Enseignement priplais,ir à ceux qu'il a~me. maire ~ui lui a donné sa complète apBeaucoup d'ins:ti.tuteurs 0J11t compris probat10n et l'a transmis à la Comrmisdepuis longtemps quel parti décisif sion de l'Enseignement. l'on pouvait retirer, ,au point de vue éducati:f, de la bonne entente avec les · . Connaissant l'esprit qui anime les fami}i}es. Les cairnets de ·c onespondain- divers membres de cette commission ce .ave,c. note's scolaires' les livrets de on ne doute pas qu'à la proehaine ren-' qmnzame sont en usage dans plus, d'u- trée scolaire, le vœu de l'Union ne ne école. Mais forcément: ,c es call",nets passe aussitôt dans la pratique, sinon donnent la plus larg·e p1aice aux note,s dans une façon absolument officielle d'étude, au travail ,à l'école aux pla- au moins officieusement toute liberté était laissée au person~el enseignant ce·s obtenues dans Jes co~positions aux devoLrs et aux leçons. Il y a bien: pour provoquer ces consultations et ein tête, une note de co:nduite mais ces réunions des familles. Nous souhaitons, pour notre part, c'est de la conduite à l'école qu\1 s'agi,t surtout, et non de la condui.te gé- que cet exemple soit suivi dans d'auné1·~Ie que l'instituteur ne peut pa,s tres régions et que l'action ·b ienfaisantouJours con·naît.re. t(~ e! moralisatrice de l'école acquière A ce point de vue encore les visites arns1 une ll:ouvelle force, et cela pour particulières du maitre ou' de la •maî- le _grand bien d'e s jeunes générations tresse, ses reiJations amicales avec les qm nous sont confiées. parents ne sont pa,s ,suf.fi.sants bien qu'elles. soieint, id.œns beaucoup de cas, t 7ès efficaces et très profitrubles. Aussi quelques instituteuvs bien avi,séij ont-ils essayé des réunions· collectives . HERENS. La conférence des insde parents, réunio,ns qui ont donné les meilleurs résuit1ats JXtrtout où elles tituteurs du district d'Hérens a eu lieu à Mage le 10 mars, sous la présidence de M. le ont été tentées. Rév. Curé Dubuis, notre dévoué Inspecteur. C'est dams -cet ordre d'idées haute- Ce fut une réunion des mieux réussies; jeuffif'!Ilt éducatives que nous sio·nalo.ns nes et vieux y montrèrent toute leur bonne l'heureuse i nitiative que vient de pr·en- !olonté, tant dans la préparation de leur su. dtre l'Union des Instituteurs et des Jet que dans le cours de la discussion· le Institutrices de la .Seine. Dans une de temps se :ni~ aussi de la partie et pour la 'cil·11 fut exceptionnellement beau. se,s deir1nières séa.nces c.ette Société a constance, Nous av~ns cependant eu à déplorer l'abémis à l'unanimité le ~œu srnivant: sence de _bien des figm·es sympathiques que « Les parents seron.t au début de nous .aur10ns saluées .a1vec plaisir, mais que l'-a'Il,n ée, saisis . . d'un questionnaire ' por- l~s circonstances ont appelées ou retenuei. tant entre autres ,s ur le caraictère et la ailleurs. .A 10 h., la séance s'ouvre. &i,r quelques santé de -leur enfaint; ils seroot en ou
Echos des Conférences
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aimables paroles appropriées à la circonlil-
tance, M. !'Inspecteur nous souhaite à tous la bienvenue; et, nous engageant à nous prêter un mutuel appui, il appelle sur nous et nos tr.a."Vaux les célestes bénédictions. En termes émus, il nous rappelle un souvenir bien douloureux; c'est la perte cruelle que notre conférence a faite au mois de juin en ,l a personne de son ancien Président M. Fabien Moos, juge-instructeur. L'assemblée se lève en signe de deuil. Est ensuite donné lecture du rapport de !a dernière réunion, qui fut appl'Ouvé sans observation. Après la nomination du comité, quelques Instituteurs firent part de leurs travaux sur le sujet mis à l'étude par le Département. Ces compositions dênotaient beaucoup de bonne volonté de la part des auteurs et prêtèrent il. une discussion aussi intéresssante qu'instructive. Voci les conclusions tirées de la partie sérieuse de la conférence: I. L'hygiène, tant comme branche d'éducation que comme moyen efficace pour assurer la santé du corps, mérite que nous Y atta.chions une hiaute importance. D'elle dépend notre formation lntellectuene et morale, qui ne pourrait se faire qu'imparfaitement si nous ne mettions au service de nos facultés des insti·uments forts et vigoureux, un corps sain et robuste. Son importance est, dès lors, on ne peut plus grande et son but bien compris, noble et élevé. II. L'administration ne visera pas trop à l'économie dans la construction et !'.ameublement d'une ma.ison d'école. Que tout soit fait d'après les ordres ou directions d'hommes éclairés et non d'après les caprices d' une autorité quelconque. Quant aux nombreux devoirs de l'instituteur à cet égard, ils se résument ainsi: Exiger des élèves l'ordre et la propreté, la leur inspirer en prêchant d'exemple; ,agir sans retard en ce qui concerne les maladies contagieuses; favoriser le développement physique de l'enfant par l'usage judicieux de la gymnastique et de jeux appropriés. III. De l'influence du m.i.Jleu dans lequel crott une jeune plante dépend son avenir. Ainsi en est-il de l' enfant. Si à l'école il a appris à aimer la propreté, il en garde11a. le goüt et une fois devenu homme il ne manquera pas d'apporter au sein de sa famille les bonnes habitudes contractées dans son jeune âge; ainsi les efforts de- l'instituteur auront non seulement un effet momentané, mals un succès durable et réjouisi,ant.
L'intéressant et fécond débat du matin nous a fait paraitre le te1mps court. Il est 1 heure. Chacun sent le besoin de réva.rer ses forces et s'accorder un petit délassement. Les autorités de Mage nous invitent alors gracieusement à un dîner bien servi, arrosé des meilleurs crus. Bientôt. sous l'habile direction de notre cher co1lègue F. Crettaz, acclamé major de table, une douce gaieté ne tarda pas à régner parmi nous tous, Aux chants succédèrent les toa.sts: l'Eglise, la Patrie, l'Etat, le Clergé même absent, notra dévoué Inspecteur, les autorités et la commune de Mage furent applaudis tour il tour. Les instituteurs ne furent point oubliés et reçurent leur part d'encouragement et de sa,g es conseils. Mais en si bonne compagnie le temps pa· ratt avoir des ailes. Les plus éloignés doivent déjà songer au départ. A 5 heures, la séance est levée, et après avoir échangé quelques poignées de mains enti-e amis et collègues, chacun prend le chemin de son village, emportant de cette fête quantité de bonnes et fermes résolutions et un souvenir inoubliable de Mage et de se. autorités. ED. PITTElLOUD, secrét.
Bibliographie Larhe et Fleury. C'est le titre d'un charmant dictionnaire encyclopédique illustré, dont une édition spéciale existe pmir ,l'usage des tn-dultes et des gens du monde. Ce volume, habillé d'un é16gant cartonnage toile, tranches rouges, renferme 1472 pages à 3 colonne;s, 73.000 mots (25.000 de 1Plus que dans les ouvrages similaires), 1345 figures dan.s le texte, 83 ta· bleaux d'art, de science et de vulgarisation; 112 cartes. Prlx 5 fr. L'édition scolaire proprement dite, du même ouvrage, contient 953 figures dans le texte, 44 tableaux d'art et de vulgarisation et 110 cartes. Prix 3 fr. 50. On peut se procurer l'une ou l'autre édition à la librairie PAYOT, A LAUSANNE.
Miettes pédagogiques EXTRAIT D'UN CARNET D'INSPEC· TEUR. - En génê1,a1, mes Instituteurs
112 n'exercent pas les organes voca.ux des enfants. Aussi o.b serve-t-on : paresse des mouvements, de la langue et des muscles des lèvres, den,ts :Supérieures serrees contre les inférieures, bouche ,presque fermée. De là des sons étouffés, fatigue des (Poumons du lecteur et ennui d,e l'auditeur qui ne comprend rien. - Dans la plupart des écoles au lieu de un on dit in; les diphtongues '01n, ouin, uin se confondent presque partout. La leçon de choses est for t négligée surtout dans le cours inférieur. - Dans le.s écoles où le régent cultive le cb!ant, les enfants articulent mieux, lisent sans fatigue, sont plus gais et plus ouverts. - L'uniformité dans l'écriture ,l aisse à désirer. - Manque de graduation dans l'ensergnement ,de la composition. rédaction et élocution. ·
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La vt·,iie hi s toire n ous apprend, par t•xemple, q ue la Légion 'fhébéenne a (>té massacrée, près '1' Aga une, en bai11e de la foi ; mais voici que M . Gobat se croit Pn droit d'affirmer que ce ne s ont là que des « t'umems conservées (( par des traditions séculaires, dont (< nnl do cument n' établit l'au thentici« 1.é n. (1 livraison , pag. 44.). Il nous dira qu'au IXe siècle « le christianis« me consi,stait ess entiellem ent en pra« tiques extérieur es de dévotion; qu' il « ét ait plein de grossières fantaisies>> (id. p. 48 ; que << les religieux étaient « des esprits déçus ou décour agés, dé(( goùtés dn monde (id. p. 48); que « les « fidèles enrichissaient les établisse<< ments r eligieux, en échange des pro<< messes des félicités de la vie future << qui leur était libéralement octroyée n (id. p. 46); q ue« saint Gall et saint Co· (< lumban n égligeaient plusieurs cro« yances que l'évêque de Rome (lisez le pa pe) procla mait comme indispensa<( bles n, etc. , etc. La religion chrétienne est, s elon le m êm e au teur, « une religion syr ienne » (id. p. 44) ; les disciples du Chl"is t sont, pour me servir des termes de M. Gobat, <( le,s sectaires du \)rucifié de Nazareth n (p. 43). Je m 'abstiens d'apporte1· d' autres citations. Voilà les pe rles qu e nous reeueillons dès la première livraison! ~ans trop de témérité nous pou,ons donc porter un jugement ,sur l'ensem ble de l' œune et r épéter t e que nous cfü;ions plus haut, quf' l' histoire de la ~uis se d P M. Gobat n' est pas é tablie nu ne pl'ut pas N r c éiablic sur la véri1é historique, mnis sur de r egrettabl es préjugés et des préventions sectaires: t:'est une œ uvre rationnliste. Pour le eatholique, c'<'st un pamphlf't contre la i·eli gion ! Que M. Zahn gn,·de pour ~es coreligionnaires <'l e t ell es proonctions, et ne soy ons pas assez naïfs pour y souscrirP. H**.
Dans le dernier mot carré, il s'est glis·sé une faut e d' impression. Il y a usor au l ieu de 1,se1-.
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Faits divers * POUR LE CRUCIFIX. -
II vient de se passer, à Auti-eville (F'rance) un fait qui prouve à quel point les famiUes tiennent il la présence du crucifi x dans les écoles même laïques. L'instituteur avait profité d'une 1~éps•ration aux locaux scolaires pour décrocher le crucifix et le 1·éléguer dans un coin du grenier. Le ma.ire, tout en désapprouvant cet acte sectaire, n'osa protester. Mais le curé estima devoir réparer ' routrage t'ait à la foi de ses jeunes paroisNOUVELLE MALADIE SCOLAIRE: exa- siens. men malaa,In. - Un docte,ur polonais, médecin Le dimanche s;uivant à la sortie de la attit ré des établissements scolaires il tous messe, il remit aux enfants rles petits les degrés du district de Strohkow, dans son Christs bénits et leur recommanda de les dernier rapport nu ministre de l'irnstruction porter ostensiblement toute· la jomnée et no· publique de Russie, signale une vérita ble tamment lorsqu'ils iraient à l'école. cala mité qui, si on n'y coupe court, pourFureur de l'in.s tltute ur qui obligea les pauralt, dans 1m bref délai, devenir une cause vres petits ù cacher sous leur tablier le crudes plus désastreuses de dëpopuiation. D'a- cifix dont ils étaient très fiers. près des observfations et expériences nomMa is les mères de famille ~pprenant breuses, il a constaté que sul' 100 jeunes gens cela, s'entendirent pour coudre ' 1es crucifix q~i préparent des examens, 80 a.u moins dl- sur les petits tabliers, et depuis, nu lieu mmuent senslbJemeut de poids. Il en conclui d'urn seul crucifix, l'instituteur sectaire est que les examens sont une maladie de l'or -. obligé d'en supporter autant qu' il y a d'éganisme, maladie spécilale mais absolue lèves. puisqu'élle entraîne les mêmes conséquen'. ces que toutes les ruutres affections nerveuses. Anecdotes scolaires Voilà un a1'gument qui ne sera pas perdu * L'INSPECT EUR SCOLAIRE: !i·I . le répour les cancres. *** gent, nous avons l'idée de placer au-dessus de votre pupitre une belle devise de manière ----à encourager •l es élèves. Que diriez-vous de· Récréations « L'instituteur ,est le chemin de la fortu: ne l>? - Ça n e prend.rait pas, M, l'Inspec(Proposé par Cydoux) teur, les enfants s-avent trop bien ce que je MOTS EN CROIX FORMAN'!' ROSE DES ga.gne. >> VENTS Le mot formant la poutre vei-ticale désigne * * * F E MMES. - ~foi, un évêque dont Jes enseignements ne fur ent * ENTRE BONNES pas ce que signifie le mot forma nt la poutre voyez-vous, je suis bi en contente de ma horizontale. petite. - Pour ça, vous avez bien raison eMe est bien gentille. - Et si propre ave~ * cela. Ainsi à l'école, elle emp1•tmte toujours * * CHARADE le mouchoir d'une de ses amies ,p our ne pas i\fon premier est en musique et mon second s,alir le sien. exprime un nombre que jamais mon entier Ile peut atteindre. Que s ui.a-je?
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Liste des Uvree ••école. PoUJr la ,gouverne du personnel enseignamt, d'es administrations corn.mu· na les et des ,commissions scolaires, ~ous oroyons devoiJ." ;rappeler ci-après la liste des cla,s siques en usage dans nos é coles et qu'on :peut -se procurer aux prix indtiqués au Dépôt cantonal des livres scolaires, mais~ G-abioud·, Si-on. Religion -.40 Oatéc:hisme du diocèse 0.70 Biblle illust•r ée Bourqua rd 0.35 Hi,s to,ire sai,n te N° 1 (S. M) 0.50 Histoire sainte NO 2 (S. M.) Langue maternelle 0.40 Méthode de lecture S. M. 0.50 Ami de l'enfance 1.20 Gnya u, ire année 0.65 Gtramllilai•r e du V al ais 0.50 G rammaire Larive (p1r ép.) 0.60 Grammaire I.ia1riï1e (tre année) 0.90 Grammaire La'l'ive (2Ir!e a nn~e) Métbod'e .analytique de style par le F . P ., divisée en 3 vol. comme suit : Année p·t<épa1ratoir e, ire ·a n· née, 2me année( cha que vol. sé0.95 prurément) 2.20 Nou1vea,11 dictiolilna.Î!re Larousse 2.70 Dictionnaire complet Larousf;!e Géogr aphie et Histoire 0.30 Eléments ,de géographie Abrégé d' histoire de la Suisse a vec ·pt·écis instruction civique 0.60 Gade de la Suisse sur papier éc. 0.25 0.50 Ca,rte de la Suisse su'l' toile 0.80 Carte du Valais Oa.1Jt,e de la Sui,s se (sous envelop0.80 pe) pouT cours de 1répétition
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Le rayon de soleil parait plus brillant au sortir d'un nuage, le sourire de la joie plus doux après les larmes de la tristesse. Pilus beUe est aussi la fê· te de Pâ.ques après un carême scrupuleusement observé et plus douce la joie d'une bonne conscience après les larmes d.u repentir. Vendredi, nous étions dans le deuil. Nos églises, transformées en chapelles ardentes, abritaient un tombeau près duquel nous soupirions les lamentations de Jérémie. Le tabernacle était vide, le sacrifice avait cessé. Les clo· ches étaient muettes. Mais aujourd'hui, quel contrast e! Quelque chose de nouveau a changé la face des cho· ses; une lumière inaccoutumée donne au lieu saint un aspect différent. L'autel, couvert de ses plus riches parements, brille de mille feux; les cérémonies sacrées se déroulent dans tout leur éclat. Les cloches ont retrouvé leurs voix et lancent dans les airs de joyeux car1llon.s. Le-s cris d'allégresse éclatent de toutes pa.rts et font retentir les voûtes sacrées. Qu'est-il donc arrivé? Le Christ est ressuscité! Allel1tia! Réjouissons.nous et tressaillon~ d'allégresse! Il est ressuscité: donc il est Dieu, et son œuvre est d.ivine. Il est ressuscité comme il l'avait dit avant Ha mort: donc, tout ce qu 'il a dit est vrai; et Jes promesses <l'immortalité qu'il a faites à ses disciples et à son EgJi.se sont assurées. Il a triomphé de la mort: nous en triompherons aussi, et son Eglise en triomphera comme Lui. Réjouissons·nous! Nous qui avonl!I souffert avec Jésus.Christ, qui sommes morts avec Lui, selon l'expression de saint Paul, •q ui nous som.meti mortifiés pendant ce carême; qui nou11
wom.mes em1evelis avec Lui dans <le tombeau de la pénitence où nous avon.s laissé nos péchés; qui avons ressuscité en- communiant à. son corps glo· rieux, en nous appropriant sa vie divi· ne qui a fait de nous des hom,mes nouveaux, des hommes célestes; réjouissons-nous, non seulement pou1· Jésus-Christ, mais aussi pour nous; car s'il est mort pour nos péchés, il est ressuscité pour notre justification. Sa résurrection est la cause efficient,e, formelle et exemplaire de la nôtre. Et mus, sainte Eglise catholique, réjouissez-vous! car Celui qui est ressuscité comme il l'avait dit, a dit aussi qu'il sera avec vous tous les jours jus· qu'à la fin du monde, et que les puissances de l'enfer ne prévaudront point contre vons. De faux prophètes per· dent leur temps à pronostiquer votre fin prochaine, à. supputer les années qui vous restent à vivre. Déjà, ils vous préparent un tombeau, et il ne s'agit plus que de vous y enterrer avec honneur. Des gardes sont commandés pour vo us y surveiller. Pilate ·p rêtera les sceaux pour vous y enfermer légalement. Les âmes pieuses n~ pourront qu'y porter lem'S larmes et leurs par· fums; et nous, vos apôtres, nous serons rédutts à l'impuissance. .Mais, Seigneur, n'y aura·t-il pas bientôt un matin où nous vei,rons la pierre ren· versée, le sépulcre ouvert, les gardes chassés par la terreur, un ange q·ui dira: que cherchez.vous parmi les morts Celui qui est vivant? Il est res· suscité! il règne, il triomphe, il triom· phe ra dans les siècles des siècles!
_____... _______ Le culte de la Croix
La Sainte Eg,lise a toujours entouré Ja croix de respect et enseig,né aux fi·
lOÎ 108 dèle.s ~l lui do11t~e:· dt·..i u:La,1·q11:es d'une profonde Yénératiou. C'•els,t que la croix est '1a représentation sensible du gran1d œuv1•e que N.-.S. Jésws-Ohrist est venu a;ocomplir en ce mornid-e, l'œu Vl"e de la réde~ption du g1eJnre humain; elle esrt le ,s1gne carru0téristiq ue et Je mémoria,l du sia'erific-e qu'il a opéré en ·s a person:ne pour notre sa:lut; elle est 1e té· mo1gnage perma'ne.nt de ·son arrnour infini et des mérites qu'il ,a ruoqui1s pour nous .au:près de son Père c€i~eiste. . . Dès les prnmières année1s du ,ohri,süa:ni,sme, Je ,culte rendu à la crodx occupe une p la,c e coilJSidérah1e dans les ructes pubJi,cs, comme dans les ·a1ctes privés, 'd e la vie chrétienne. ~ans les liturgie1s aposfo:Hques-, rra c~·o1x 00cupe une pla:ce à part, on peut du·e la premièr-e. Au Sa,int Sacr:itfice de Ja meS1se, dans les bénéldictio,n.s, d,a.n,s t 101Ut le -cu'lte ,eoctéri-eur l'Eglise <l es 11 ' • ses or1•1g mes, répèt,e sans' cesse le si,gne de I1a croix. C'est ce que rema·r· que sai·nt· Augustin: (( C' e.st par :le signe de Ja croix, dit-il, qu,e ,se consa,cœ le corips ·du Seigneur, que le1s fonts du bruptême sont sanctifiés, que les prêtres sont initiés, et tout ,ce qui doit être san"Ctifié est consacré pia,r ce .sig,Il'e de la croix du Seign,e ur avec J'i'nvocatiou du nom ,du Chri,s,t. » La pratique de l'Egli,se était en cela d'aic,cord avec sa doctrine. · EHe erns,ej. gne q u'arncu,n rite, aucune cérémonie n:e prOldui,senrt: en nous leur effet spintuel qu',en vertu des mérites et de -la mort de J ésus-Christ, qu'auicunie grâce ne no.us est a·ccordée qu'en ,considération du ,Sauveur et du s:ang qu'il a répandu pour nous ·s ur le Calv,afr,e · le signe :de la croix, trrucé sur le:s ~ignes sens·1h1'es qui nous p.rocureIJJt la oTâce rappelle constamm,ent ,cette do~trin~ e t la fait entrier da·Il/s -l'âme pa,r les yeux. Les premie:rs (lbrétienrs, ne se cont·en taient poi,ut de ,p'la1cer ~on.sta,m11nent 1
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·la croix ·s ous leurs y eux, ils en tra~:aient le signe sur eux-mêmes. S. Chrysostome dit en rparl1a:nt d'eux: « Noui'l portons la croix du Ohrist et nous nous en servons comime d'une couronnf'. Sans elle rien de sacré ne ,l' ' s ' accom~1,.1ü. Sommes-nous régénétré<s '? (par le baptême) voilà ra croix. Reicevonis-nous J,a céleste et divine nourriture? Enrcore la croix. Le Pontife nous imp?'8e-t-il ,l es mains? (pour la co:nlirmat10~, dans les or,di·natioTus) toujours la croix . . . Nous .J:a plaço,m~, partout; nous· la gravons sur les po!l'.tes, .J,e:s fenêtres, les mur,afü'1es de nos mais-orns. No us 111Jn1!pr1mons • • sur nos fronts, surtout dans nos cœurs. » Sai1nt Grégoire de Tours ·n101uis dit que les Frarrws, a,près leur conversion sui• ' Yaierut ·1·es exe<mrple,s qui leuir étaient donnés pa,r les Grecs et le"S Romain1s. Au _début de leurs repia•s , His fais·ruienrt l:e signe de la croix, non seuO,e,ment sur eux-même.s, mais erncore sur les aliment·s . Les solldat:s ,ch11étiens ne manr qu~ient jamais de tr.a:cer '!,e signe de la cr01x sur leur f,ront avanit la bata.Hle et ce n'est qu1ruprès ·ce:t acte re1ligieu~ que les trompettes donnaient le si1gnail du combat. Penrd,~ nt les Oro-i"sa1de,s , la croix guida CPS 1mnombrables 1égÎ'o.ns chrétiennes qui allaient à la coll'quête du Saint Sépulcre. Les royaume·s et les répu'bliques ont i:ns'CI'it tla figure du Crucifié dans leur.s armoiriers; 11es cheva:liera l'ont g,ra.vée da.us ,leur bl<ason, les princes l'ont fraip,pée sur leurs monnaies·. EHe fut la ma·r que 'des conrquêtes des pe,uiples chrétiens, M quand Christop.h e Colomb aborda en Amérique iI p'lanita partout la croix pour irudirq~·er q_u'il prenait au nom du Obris,t, possess1?n _au nouveau continent. Qu,and le·s m1s•s10nrnaires con'V·erti,ss,ent que.I que ,peu_plooe sauvage, il's y drre.ssent u:ne croix pour indiquer ce nouv·e au triom,p he de .J.a foi. Quand de hatfüs voya-
geurs par,courent des contrées -lointaines, Hs croient 11e.trouver la pa1tri:e, s'ils aperi;oivent une croix indiq na:nt que .Ja civibsation a déjà pénétré da.n,s les lieux où ils abo1,d·e nt. 'Jeto'I1S les yeux autour de nous. )fous aipeircevons la ,croix placée partout, chez les chrétiens, co~mne un sû.gnc protecteur et ,consolateur, comme u.n emblème d'e's·pél'an:ce, de reconna issaill'oe et d'a.mo11r pour la ,ictime qui a sauvé le monide. Elle a brillé au :fiaîte des édifices, sur .Jes paù·a is et sur les chaŒmières, dams les t·e1mrple.s du Seigneur ;e/t dans les tribunaux de ·la justice humaine, pour ,sei·vir d'enseignement ·au rkhe et de co,ns()llation,'aru pa1rvre. EJI.e '.\'Cspl1e1n1d.i t SUI' U,a montag.n,e, pou,r inviter l'homme à élever ses pensées ver.s le ciel. E,lle ;efrnbeHit -les sofüwd,e's, ,elle borde Ie·s ipréoipice-s dang·ereux, eH1e se dr,e,s,s,e sur le bol'd de,s sentiers pour inviter le voyageur· à, la ·pirière. Au moyen âge, leis oroix des· grands -chemi,n,s étaienrt, pour ,Lets accusés ou les c,oupables, un a,sile auS1s•i sra:cré que les églises. EHe est placée ·comme un présage de béJJ'éJdiction danis les ·c'b:amps du labou.reur et ,cO'lI1me un ,si,gne d' esrpéra!nlce s,nr la tombe de tous les chrétiens. E,IJ,e est sus.p1em1due au cou des femme,s riches comme un orne'ID<>1nt, ·e t à ,c elui des pauYres comm1e une con,solaüon.. Otez ·la croix, tout ·S'écroule, non seulement dans le cul1e ehrétie'D, mais rlans J.e rn onde civilisé.
------ ---Un capucin typographe
On nous communique l'l>xtruit suiYant du compte-rendu d'une séance üe la société cantonale friboul'geoise d'histoire. Ce fragment est intéressant poul' nous en ce qu'il rappelle le sou-,ceuir d'une pers onnalité valaisanne peu connue, quoique méritant dP l'étudif'l' davantage : . . _- ·' _ _ , .. _ . _ _ __
J ' ai connu à Sion, en Valais, il y a bien des années, un R. P. Capucin un peu oublié de nos jours, mais dont le nom et la physionomie originale méritent de passer à la postérité. Ame droi. t e, doué de solides vertus et d'une érudition peu commune, il a consciencieusement rempli sa mission de chrétien et de religieux. Le P . Isidore Rudaz, de Vex, était né en 1800; il marchait ainsi avec le siècle ou plutôt, comme il le disait avec raison, il était un des rares survivants du XVIIIe siècle, lequel ne se termina qu'au 31 décembre, le siècle suivant ne commençant qu'au premier janvier de l'an 1. Ce vénérable Capucin était très fort en droH canon et sur les rubriques de la liturgie. Il avait par,couru toute la collection deis Conciles et des décret~ de la rSacrée-Congrégation des Rites. Il savait par cœur la date de .Ja plupart des Bulles et des brefs pontificaux. Il pouvait dire ,pourquoi telle ordonnance avajt été rendue, comment et quand elle avait été révoquée ou modifiée. Fa. milier avec le nombre d'or, avec les épactes et le cycle solaire, il avait résolu à peu près tous les problèmes du calendrier; il avait des règles précise1:o pour déterminer la fête de Pâ.ques à n'importe quelle année de l' ère chré· tienne. A toutes ses connaissances théologiques et histoririues, le P. Rudaz joignait une teinture des sciences naturelles, particulièrement de la botanique. Il connaisait la vertu des plantes et en faisait grand ueage. Il avait des onguents pour toute1s les blessures, des drogues pour toutes les maladies, des Jiq ueurs pour tous les troubles de l'estomac. Avec le café en grains non torréfié, il préparaH une boisson hygiénique qui renfermait les avantages combinés du moka et du thé. L'appartement qu'il occupait au couVPnt de Sion r e ssemblait, je dois Je dire, moins à la ce,lluled'unmoinequ'aulabo-
108 ratoire d'un alchimiste. Onydécouvrait pêle-mêle et dans un bea.u désordre que Boileau eût admiré, die!! paperasses et de vieux bouquins, des alambics, des bocaux, des fioles de toute nature et de tout calibre. De cet ensemble, et dans ce réduit, dont l'unique lucarne s'ouvrait mrement, il ·s 'exhalait un patfum .~wis yener-is qu'on aurait pu b31ptiser les miasmes et les microbes de la science. Le P. Rudaz 6tait un homme universel. 'l'héologien, canoniste, rubriciste et quelque peu mège, il se glol'ifiait encore d'être imprimeur. Cela vous ,s urprend, peut-être. Eh bien! il possédait juste assez de caractères pour composer une feuille de 8 pages in-16. Il avait des interlignes, des espaces, des formes, une petite presse en miniature qu'il fatisait gémir assMûment et ave~ laquelle il a exécuté, sinon des chefsd'œuvre, au moins de vrais tours de force. II était tout à la fois prote, metteur en pages, ,pressier, correctem· d'épreuves: il accomplissait à lui seul ]a besogne de quatre ou cinq typos. Possédant toute Ja confiance de Mgr de Preux, évêque de Sion, dont il avait inventorié les archives il rédigeait et . . ' imprimait le Directoire diocésain. Le clergé valaisan se plaignait un peu et non sans motifs de cette typogï•aphie par trop primitive, qui rappelait les mcunables du XVe siècle · il dut néan. la subir pendant nomb1·e ' morns d'années.
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déjà de nombreux adhérents sur les bords du Rhône, avait été sur le point de tr~ompher en Valais. Le P .. Pellatta nous fait un tableau assez h'iste des mœurs du temps et de l'ignorance du peuple, puis il raconte les moyens employés par les missionnaires capucins pour faire refleurir l'ancienne foi catholique. Le P. Rudaz était donc en train d'imprimer cet ouvrage et il était parvenu à la 72e page, Jorsq ue la mort vint le surprendre en 1860. Ce travail, auquel j'avais été associé quant à la partie purement littéraire, est resté forcément inachevé; mais il a été publié in extenso par les soins des Pères Capucins de Savoie. C'est à ce titre que l'œune du P. Isidore Rudaz acquiert une importance historique et scientifique.
Le petit Scnlpleur
II Oui, lorsqu' il gardait les moutons, dans la campagne romaine, avaut d'être livrê par ses parents 3·u maître qui l'e~ploitait a ujourd'hui, .Je petit Giovanni déjà s'exerçait à tailler des formes dans le boios fouillé. Ses brebis étaient ses modèles, et son chien aussi,. et_ même parfois d'autres bergers. li donnait a ·un morceau de chêne le mouYement sinon la vie. Tantôt la brebis :passait, le col tendu, la tête basse, tantôt elle trottait menu, le museau en l'air. Le chien courait haletant, ou é tait assis, couché en cercle, ou se dressait sur les pattes de derrière. Giovanni en avait une c:aisse pleine, de ces sujets sculptés, et il les distribuait le dimruwhe Une autre publication, la plus impor- aux bergers qui en désiI•aient. QuelquHois, pour ces bagatelles, les riches Jni donnaient tante et la mieux réussie peut-être de ce des sous. moine t,ypographe, fut la traduction reM·ais rde,puis six moi,':! que son maitre Je vue et corrigée par moi des Mémoires faisait danser, chanter, jouer de·vant les cas du P. Augustin Pellatta d' Asti, sur lés et les restaurants, il n'avait pu trom·er l~s trayaux a,postoliques des Oapu- l'oecasion dt> se livrer au seul <c amusement» crns en Valais au commencement qu'il aimait. Du re.ste, il ne possédait ,pas l'outil nécesdu XVIIJe siècle. Ces Mémoires se safr, e : Wl bon couteau. T'apportent à l'un des épisodes les Dès qu'il l'eut, sa. pa~siou s'tm1,para de 1111 plus mémorables de cette époque, alors en mart1·esse. Il dansait, il cbantR.it ave<: que Je protestantisme, qui comptait , plus ùe brio, jouait ·plus criard.erueu t, et les
sous pleuvaient plus vite. Alors, la recette faite, il a,llait s'asseoir au soleil, sur les ca ilJoux du quai, devant la mer, à gauche de l' embouchure du Paillon, et là, abrité du grand soleil par q•1elques linges snvonnêe qui séchaient sui· les co.rdes tendues. il tirnit son bon couteau et travailla.it de 1pet.i ts blocs de cèdre, de citronnier ou d'oli rier. Et il oubliait tout, la Rome uatale, les ,p ère et mère i.Itdifférents, les brebis aimées, le maîh·e sévère, les fatigues et la misère, en sculptant jusqu'au soir! Oh! la bonne demoiselle au bon Dieu r C'est elle qu'il avait toujours devant les yeux, - et c'e!lt par son souvenir qu'il in-nit du courage. Une fois même, il osa . .. mais il ne la trouva pas ressemblante, et de colère, en constatant son impuissance, i1l jeta son es,,nu dans les eaux bleues de la ruer! Le matin. il ne manquait pas de passer sous les fenêtres de la « bonne demoiselle)). Il jouai t, mn.ie seulement pour lui fa.ire honneur. l<Jlle paraissait, il la saluait. Plusieurs fois, elle lui avait jeté un sou; mais comme el'le remar· qua qu'.il s'éloignait, contrarié, sans le ramasser, elle comprit le sentiment qui •a nimait l'enfant, et désormais elle lui adressa seulem ênt l'aumône de son bienveillant souril'e. IU. La «d emoiselle ,, habitait un rez-de-chaussée précédé d'une petite cour étro:1 e, pa.YC-e. mais entourée de :usains bus qui mettJadent devant sa fenêtre un carré de verdure triste. Quelquefois. Giovanni pénét1·ait dans et: ('al't'é pour 111 voir de plus près. Depuis quelques jours, ell(• ne sortait .plus, et l'enfant avait <:onstaté qu'elle éta.it J}!us pâle. L'a.près-midi, quand il sculptait. il réfléchissaàt que cette demoiselle était. ~a11s dou te, une malade venue à Ni.ce '])Our ~~ soig11er, une êtrnngère qui s'en irai I ver;- la fin de l'hiver, et il en éprouvait de la JJl-<ine, pt·nsant ne pas s 'habituer ii l'idée rle ne phi~ !11 voir. Une fois. - il était triste qu'il en oubliait de sculpter! - il se ,promen11.it, sa cornemuse sous le bras, les mains cl.ans les poch es, et il flânait de l'autre côté du Paillon, le long du quai de la promen11de des Anglais, Il songeait qu'il n'avait ·pa~ vn ia;'onvrir depuis cinq jours la, fenêtre de la <t bonne demoiselle)>, bien qu'il eOt joué tl'ès fort, comme à l'ha:bltude. Etait-elle ùonc vartie ·1
Conime il s'adossait à la jetée et tirait en· fin de sa poche, pour la patache-ver, une statuette imitant une madone entrevue à Sainte-Réparade, un Monsieur s'arrêta derrière lui et le regarda travailler. - Combien vend1,-tu ce que tu fais là, petit'! _ . .. - c'.a :\lonsieur? fit G1ovanm en rougissant. -·J~ ne le veuds pas. Quand je saur~i mieux trava.iller, je vendrai peut-être, mats pas encore! - Qui t'a enseigné à sculpter? - Personne, 1\lonsiem·. _ l'lh bien! moi je te donne dix francs de ta stntuette, veux-tu? - Oh! oni. )'.lonsieur! - , , - Seulement, il faut l'achever. - Bien sîn", Monsieur! - Et tu me l'a1~po1·tera~ 1à, en flu::e, à cet hôtel. Voic-i mon nom. Tu auras dix_ tranc~Le Monsieur donna sa ca:i:te à G10van111. - Merci, .Monsieur, fit l'enfa.n t, ra.yon~ant de joie etde fierté; je l'achèverai ce son· et vous l'aurez demain. II avait gagné 10 fr. avec sa scuLpture! Qu'est-ce que ça serait ,plus tard? . - , Son :'tme d'enfant débordait de rêves et d'illusions, mais surtout de reco~na(ssan~e envers « lit bonne demoiselle >> qm lm avait donné la possibilité de s'acheter le beau couteau en<:h:rnté qui fa,i sait de si jolies figures en bois! Le crflpm;,cu.Je montait de la baie des A~ges, et reau devenait violette, avec des _mo1œs tremblantes et douces sous les dermères lueurs du couchant. Giovamni avait terminé la statuette. li était 1rOiP tard pour la rem<'ttre à l'~heteur avant de prendre la route de Ville· franche où lrnbitait son maitre. D'ailleurs, H désirait en<·ore la retoucher un peu. le leudemain, à l'aube. Il se levait tôt, dans 'la chaumine. faisait chauffer de l'eau dans la va.ste cheminée, et, assis sur la. .pierre de l'â.tre, en attendant Je 1·éveil de son maitre, !l avait toujours à lui une heure de travail tmnquille. Mais une force iuvindble le fit dévier: il voulait passer, inquiet, devant la maison ,de la « demoiselle >>. La fenêtre était fermée. 1\Iais quoi d'étonnant? Les malades ne s'exposent pas à la fraîcheur · du soir. Giovanni pénétra dans le carrê de fusains, très ému, comme s'il faisait une mauv.a:i,se action, et il vit de la lumière 11 travers les ddeaui..
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:il 1 - Elle y est! pensa-t-il; je vais l'appeler. Et il fit entendre quelques sons de sa cornemuse. Mais, iwssitût, un domestique parut sur le perron, le bras levé, menaçant, et Giovanni s'enfuit. Il avait envie de pleur.er. Il y avait si longtemps qu'il ne l'avait vue, « la bonne demoiselle >> ! Et, furtivement, avec l'obstination de l'amour des enlfants, il revint, se glissa dans l'ombre sous la fenêtre, se redressa, et regarda,\ l'intérieur, à travers la vitre. Il 'la reconnut. Elle était étendue sur son lit, t1·ès pâle, les yeux fermés. Sans doute, elle dormait. Mais Giovanni eut peur. reur de ce sommeil! rourquoi cette croix entre les mains de la << demoiselle » '/ Et pour·q uoi ces . grands cierges? Et ponrq,uoi cette femme à genoux, au pied du lit? L'enfant com,prit. Et il s'écha.p-pa tout frissonnant. Il courait vers la ,promenade des Anglais en essuyant les yeux. IV.
- Monsieur, .i'ap:porte .mon trava.il. - Ah! très bien, mon petit. .. C'est pal'fait: tu deviendras un grand artiste! Voiei ce que je t'ai ,promis! Sans dire un « merei >J, Giovanni saisit les dix francs, sortit et recommença à pleurer, jusqu"à ce que. sur son pa•ssage, il eût tro,uvé une marchande de fleurs. Il en prit des 'b ottes, s'en emplit les bra,~ autant qu'il en ,put porter, des anémones, des violettes, des roses, des œillets. Puis donnant la pièce d'or à la marchande, il ·c ourut à perdre baleine vers la fenêtre close. IJ joncha de ses fleurs toute la petite cour. Et alors, il se mit à genoux, sanglotant dans la; nuit: - Tiens, l°l'Iademoiselle, les voilà tes dix francs! . . . Je n'en veux plus, je te les rends, puisque tu m·as quitté!. . .•-\,dieu, l\Iaidemoiselle, àdieu! Elt le petit pifferaro se lajssa tomber. ép,uisé, parmi les anémones, les violettes, les roses, et les œillets ... V,
Il vit encore de nos jours. cherchez sou nom, - et il est l'ég3l des ,plu~ granos statuail"itS,
Le jour de la Dame « Le jour de la Dame. » -
Ainsi disait-on par corruption de la fête de Notre-Dame l' Annonciation. ' J 'ai entendu so,n oraison funêbre dans l'église de St-Fran!:ois .. . . l'adieu ému et attristé que lui donnait un vénérable iPastem depuis longtem,ps disparu lui aussi, comme la bonne fête ... que les cloches du pays de Ya.ud ont sonné pour la demière fois en 1862. Eh bien! oui. - Il la regrettait, l'ayant célébrée jusque-là toutes les années de sa v,ie, et u'~ ayant trouvé qu'un sujet d'édifi• cation, autant pour lui que pou.r ses ,paroissiens; aussi son attendrissement ga.gnait l'auditoire, -et à l'entendre ,parler ainsi, on se prenait à regretter doublement ce jour de fête consa,cré nar la dévotion des aïeux ceux ci, qu'on Ï'appelât la Dame, ou •bie~ !'Annonciation, n'ayant jamais Imaginé de le trouver de trop. A côté de ces regrets, une foule de souve, nirs riants et un peu grotesque!-, se rattachant au nom de la bonne fête. Je les retrouve au fond de ma mémoire avec l'aspect des vieilleries qui gisent pêle-mêle sous la poussière des greniers, et le cocasse des défroques qui, après avoir été jadis quelque chose, ne sont plus rien, et dont on 1·it Car elle était populaire, la fête de J'Annonciation ... Pardon; c'est de la Dame qu'il faHa.it dire .. . et si .populaire qu'elle avait passé dans les mœurs. Or, qui dit ip~ularité dit l>igarrure, et même quelque chose de plus. ,Je m'explique. C'est que l'élément rustique Y dominait. Par tradi,tion, les populations foraines se déversaient sur la capitale. A côté du froufrou citadin, la -b onhomie campaignarde. Cela coupait en 'fleux l'uniformité de l'endimaru::hement bour.geois de la cité lausannoise. Eu sul!)pri.mH:nt la fête, du même coup on a supprimé aussi l'originalité de cette journée. Ainsi découronné, le 25 mars est brusquement retombé dans la catégorie des jOUll, qui ne nous disent rien. un jour comme un autre et sans histoire. Pour en saisir la couleur, il fa.ut se reporter bien loin en arrière. avant Ies chemins rle for, avRnt la vapeur, avant la ln:mi€'re électri.que, .avant le télégraphe, comme avant tous les changements qui out fait de Lausa.une <::e que nous le voyons aujourd'hui; au telll!PS enfi.D oil les distaDces se comportaien1 0
- 1•:11 rnilà-t-il? Dis donc, Louise, « com[lt.e-les voir" si tu peux. Bien content si j'a• vais autant de batz qu' il y a de cheminées à Lausanne!. .. En musant ainsi, on finissa.it par arriver à la Cité sous les gI'3nds arbres. '.routf l'animation de la ville se, portait là-haut. On y voyait des collégiens, des étu·cliauts, des badauds, les gumins des rues, la populace, tous ceux que la cohue excite, eit pour· lui la bousculade est un plaisir. Cette foule et ce mouvement aw,ortaient un ra~on de gaité dans le vieux quartier si froid et si mélancolique. I,1 semblait rajeunir et sourire au -s ouffle de cette ,folie. Le .plus beau, c'était quand on monta.it au clocher, ouvert ce jour-là an public, un affo• lement, des iPOUSSées terribles, - on s'êtouffait. Au fait, on venait pour cela. Personne ne veculait, et les femmes moins que les autres. Pas ne devait être dit que les pépins de courge eussent fait inutilement le voyage de Lausanne. Aussi que 'de sa,c hets de graines ont fait l'ascension du beffroi, qui sans lm gforiole des ménagères ne seraient pas sortis du tiroir où de,puis l'automne précédent ils r,e posaient eu ,compa,gnie de toutes les semences des jardins. C'es.t pourquoi on s'engouffrait ' clans la tour avec d 'autant plus d'énergie qu'avec ces émotions..Jà, on en aurait pour huit jours à raconter. Las coudes au corps, le jarret tendu, on se met· tait à la file .. . et en avant. On poussait, on s'écrasait, on criait. Plusieurs même, soulevés, portés, sans qu'ils eussent pu cUre comment, arrivaient ahuris au sommet par la seule impulsion de ce flot montant. Et c'éta·i t miracle que personne n'eût les os romipus. Comme on était monté, on redescendait, étouffé, bousculé, meuril'i. Oes sorties en masse avaient l'impétuosité d'un torrent. A vrai dire, quand on touchait une fois le sol, on en avait assez. Les hommes se .s ecoua.lent, les femmes et les fil.Jes ajustaient lem•s coitfes et lems fichus. - et sans s'attarder, les villa.geois,es ayant it cœw· de faire leur tour de ville, allaient s 'épar,pillaut dans toutes les directions. Pendant le reste <lu jour, les rues rpleines d.e peuple avaie'nt un air d'~rès-midi de foire. .Je vois encore les hommes, la pipe à la bouche, les bandes de l'emmos faisant e~ refaisant d'un endroit à l'autre vingt fois 1 ) Ce qui signifie: courge et femme laide le même tour; et les longues sta.tions bêtes devant tes boutiques des pàtissiers, les halne sont pas gràces de Dieu.
en lieues, tes lieues par des 1..ieures, ü où J'ou se tenait coutent d'avoir vu la c:a,pitale vue fois dans sa vie. M:ais le jour de la Dame, on a.urait dit un pèlet·inage, tant on y venait de plusieurs lieues à la ronde. D'où la coutume en était venue, nul n'aurait su le dire. Elle ·se perdait dans la nuit d.es âges. Les paysannes apportaient leurs pépins de courge iIJOUr les faire baŒa01Cer par la grande cloche de la cathédrale ,pendant qu'elle son· nerait midi, ce qui, dans leur idée, devait donner de la vertu il. cette semence, et par rn augmenter le volume de <::e peu poétique produit de leurs terres. 1,1 y a touJours un brin de sn,perstition mêlé à toutes ces traditions locales, à ·ces ,levées en masse de la foule. Cela en dit plus long qu'on en pense. « Zuoca et dona brutta non sono graizie di Dio», disent les Italiens!') Il faut croire néanmoins que naguère, dans le ,pays de Vaud, on pensait autl·ement, ,puis· qu'on mettait son point d'honneur à avoir de grosses courges. C'était surtout à partir d'onze heures que la caffiiPagne faisa-it irruption dans la ville. Sur toutes les grandes routes, de -l ourds chars à bancs convergeant vers la capitale, se succédaient à la file, pêle-.même avec des groupes de piétons, de femme,s endimanchées, le panier au bras, un cha,pea.u de paille planté d'aplomb sur· leur coif.fe blanche; de fillettes que la nouveauté de la couJ·se gonflait d'aise, cheminant ,plusieurs ensemble d'un pas égal, cadencé, rouges de plaisir et de hftte; de garçons en vestes de ml· lRlne, prrumit à grandes enjambées l'avance sur tous les autres. <E n arrivant, les atWlages remisés dans les a.uberges de barrièt·e, on flânait dans les rues, en ayant soin, toutefois, de ne pas perd1·e de yue la ca.thédrale, qui était cornmb un point de repère. et vers laquelle on se .portait ipar bandes, en te.Da.nt toute la largeur de la rue. Tous ces gens, le nez en l'air, défilaient dans un grand silence, coupé seulement par des exclamations à peu prês toujours le~ mêmes: - « De ma vie et de mes jours! . . . Vois-tu vois)) un peu que c'est bea.u! Ou bien encore ce-Iles que leur arrnch:lient la vue et le nombre des cheminées:
xxme
1901
ann~e
112 tes contempla tives sous les enseignes des nuberges, - la flâne, eu un mot, ave<: les ~pas g.rlgnotés en commun sur les ban~ des promenades; puis la terrenr de ceux qui s'êgrenaient en chemin, s'effarnient, et cou1·aient, pensant être perdus, - ,e t l~s rires des ci'tadins que ces fra yetu·s dlYertissaient.
..
• •
Uuurnge ! cria it m a gmnd'mère. On ne se le faisait p as dit'e de ux fois. Et chacun de planter hardiment sa fourchette dans •l e sif>n. A les engloutir, l'oncle de Mondon n' y metta it pas d'économie. Il se vantait, - le croÎJl'a qui voudra, - d'en a voil' a.va lê une fois trois douzaines de fil e, sans en être in• commodé ... :Mais il fallait l' entendre au dessert .. .. . Emoustillé pa r les ,petits pil.tés, e t ,peut-être aussi par le vin - il buvait comme un chantre - sa verve ne tarissait pas. Il reprenait le récit de ses campagnes. ~ Au fou.cl. a yec quelques variantes ,c 'était toujouts les mêmes chos es qu' il radontai:t. N'imi!)œ·te: il l'écouter on prena it !Pla isir. Il s 'édrnlliffait, sacra.it, halet a it. Quelquefoi s, reculant sa chaise, il se dressait brusquement et fais ait le geste de coucher en joue l'ennemi. . . comme il lui arrivait de s'attenclrir au souvenir de ses p ropt<es exploits, et alors sa ,oix roulait des Ja1·mes. Pour le calmer, on priait Mlle Ar.mande <le faire clicrcher sa guitare et , au grand plaisir d·es enfants, elle chantait « Ma N ormandi e » et << P a rtant .pour la Syrie ,,. Où êtes-vous, nedges d'a ntan ? .. . MARIO***. (,,Silhouettes romandes" ).
Pour les ha:bitants de la v11le. il êt.1it de tradition, le jour de la Dame, de mangell: des petits 1plltês. Ne p•as le faire eflt manqué au ,d écorum qu'on devait à la bonne fête. Mais personne n 'y manquait. On faisait Il!ême plus, - on s'en bourrait. L'usage en était si bel et bien enraciné dans toutes les classes de la population, qu'il semblait aussi vieux que la fête elle-même. En tout cas, c'en était un des traits les plus caractéristiques. Penda.nt toute la matinée, boulangers et confiseurs étalent, sinon sur la brê,che, au moins dans le coup de feu. De pal'tout les commandes ,pleuvaient sut' eux comme grêle, aussi le d ernier quart d'hettre avant midi, dans toutes les rues, c'était un Yérltable chassé-cl'Oisé de servantes et de mlt.1.·om1, courant avec des .plats et des paniers exhalant le même bon parfum de pâte chaude. A midi très précis, il y avait des .petits pâtés sur toutes les ta,bles. Si j'en parle de ·v isu, c'est que ma grand' mère, qui habitait à l'angle de la place de St-Fmnçois, vis-à-vis de 'l'église, et ùont l'·a.n* L ES POMPIERS JAPOKAIS s ont ,p arn.ive1·sa ire tomba it précfsément le jour de la tagés en ùeux classes: les ma.nieurs d.e ,pomDame, avait l'ha bitude de réunir pom· cette double cil'Constance tous les membres de sa pes, coiffés de casques et vêtus à l'euroll)éeufamille, tant ceux de la ville que ce ux qui ne, et les sauvetem·s, en costume national. Ceux-ci, vé ritables acrnbates , aiment à done n étaient éloignés. ner en public des exhibitions. C'est .pour La table portait 14 couye rts. Ce chiffre eux un jeu que de gravir des éche lles den'êta,it jama is dépassé. bout plantées, .JJOUl' exécuter à leur sommet l\Ia is quelqu' un était-il e mpèclJé <l e répondes toms d'équilibre. Et comme ils ,p ortent dre à l'a,ppel, ma g,r and'mère. qui nourrissait une invincible superstition à l'égard du sur le tir doR l'insigne de leur gra de, ces exerei<:es sont du ,p lus pittoresque effet. nombre 1:l, comblait le vide e n invitant une :'lfallH'HrettRl•ment, cette science de la gymdemoi selle frà.nçaise qui habitait la maison et que de son petit nom on awiela it Mlle IHt Rtiqut> ne paJ·aît pas servir à gr.and chose, car - ,··est une fatalité - les maisons. a u Armande. Elle cultiynit les muses, et ne manquait jamais d'apporter un sonnet ou J apon, n'ont jamais eu qu' un étage. QuOfül ces bons .pompie rs . . . . dès acrostiches composés ,p our la circonstance, que d'ordinaire M. le notaire lisait à * UI•Œ BELLE L\1PRI MERIE D' ETAT haute voix, au moment où l'on portait la vient dï,tr.e o:1verte à Was hington. L'établissanté de lu mllltnesse du logiR. SE<ment f>St f dairé par 1500 fenêtres et 7000 Le dîner était toujours ta:ès ga i. la.mpes électriques; il r enferme 300 presses. Un frémissement d e satisfa ction accuerilLes employés sont au nombre .de 4061 dont lalt l'entrée des petits pàtés, gentiment em- 4 che fs , 885 compositeurs, 258 imprimeurs, pHés en manière de pyramide sur un pla t 85 galvanoplas tiquiers, 1600 r elieurs. etc.. de vieille porcelaine. etc.
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On doit développer l'enfant ;;ar l'enseignement intuitif et des exercices de langue parlée, avant de lui apprendre à lire. Pestalozzi.