No 07 l'Ecole primaire, 1er Avril 1904

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1904:

XXIIIe année

i04 - Oni, mon petit ami. - Vous n'étiez pas ce matin à votre fenêtrer - Non ... Je reviens de Saint-Jean. - Aussi j'ai faite une mauvaise journêe·! Vous me portez chance, quand vous êtes là! - Vraiment ? Ah! je suis bien cont enter Tu pleurais donc parce que ta recette n'est pas aussi belle qu'à l'ordinaire? - Aussi belle! Je n'ai rien reçu du tout, Mademoiselle, on ne m'a rien donné . .. Et Je n 'ose pas rentrer! - Pourquoi?. . . 'fes parents sont-ils mêchants? · - Mes pa-1,ents sont à Rome; ils m'ont louê à mon maître, qui me bat si je ne rapporte pas assez. - Et combien exige-t-il tous les soirs ? - T1·ois francs, Mademoi-selle! Elle ouvrit son porte-monnaia n'y trouva qu'une pièce de dix francs. Elle hésita une seconde. Puis, dans un brusque élan de cordialité et de pitié: - Prends, mon petit! Voilà trois jours de recette à la fois, Tu poµrras t'amuser trois Jours à courir le rivage, au lieu de danser par force devant des cu.fés. Ne pleure plus. Adieu. petit! - Oh! merci, Mademoiselle! Au revoir! Il considéra longtemps la pièce d'or, et à la place de l'effigie, il voy.aiti bt·illant et doux, Je visage de sa bienfaitt·ice disparue. Dix francs! Dix francs tout d'un coup! Dix francs à lui! Qu'en ferait-il? Au lieu de continuer sa route vers Vlllefranche, il rentra dans Nice et courut ii. un bazar, où il achêta un couteau superbe à plusieurs lames d'acie'l:, à manch e soli.de, fac ile fi manier pour de petits doigts. Ce couteau lui cotit.a sept francs. Il le serra soigneusement dans sa poche, garda pom· son maître les tt·ois f rancs qui lui restaient et reprit, joyeux, la route un instant abandonnêe. G1·âce à la jeune fille, l'enfant venait d.e réaliser un rêve: il pourrait mainte.n,ant sculpter! Sculpter sm· bois, reprod uire des figures humain.e9, cles formes d'a nima ux, n vec des morceaux de chêne ou d'olivier. J usqu'à prêsent. Il n 'avait pas rêussi selon ses vœux ; il avait produit seulement d'informes ébauches, n'ayant ù sa disposition qu'un frêle canif ébréché. Maintenant JI ambitionnait d'êgaler les a riistes! (A suivre.)

Variétés * LA TERRE TOURNE-T-ELLE? Un savant frarn::ais, M. PoÎJlC'aré, en qui de bons juge,, s'accordent à reconnaitre nn des p.:.'t'miers géomètres-physiciens d J <'1! üm1ps-ci, avoue modestement qu'il n'csc pas en éta t de se prnnoncer, par nu oui ou par un non, sur la question dl' savoir si la t erre tournè ou ne to;n·ne pas. << On i;;outient que la t erre tom·ne, a dit M. Pnlne ..m~. et je n'y vois pas d'inconvénit>nt ponr ma part. <1 C'est 1mP hypothèse agréable et commode po•1r <·xpliquer la formation et l'évolut1ou des mondes; mais, somme touh\ ~\!St une hypothèse qui ne peut être ni confirmée, ni inffrmée par aucune prenv,~ tangible. « L'espa"'·' absolu. e'est-à-dire le « repère>> auquel il faudrait rapporter la terre pour savoir si, l'éellement, elle tourne, n'a aucune existence objective. Dès lors, cette ,affirmation: << la terre tourne», n'a aucun sens, puisque ancune expérience non seulement ne pourrait être ni réalisée, ni rêvée pJ r le Jules Verne le plus hardi, mais ne peut être conçue sans contradiction. Ces deux propositions « la terre tourne», et « il est plus commode de supposer que la terre tourne», ont nn seul et même sens; il n'y a rien de plus dans 1'1J1ne (]fü' dans l'autre.» Il y a des gens qui prétendent opposer les « ceri'itndes » de la science à l'autorité de la foi! Et la science DP sait pas même si notre t erre tonr·np !

DE LA

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SOCIÉTÉ VALAISANNE ~ D'ED-U C AT IO N

L'Ecole primaire donne de 15 à 18 livraisons de 16 pages chacune non compris la couverture et autant de suppléments de 8 ' pendant l'année ordinaire ' de 12 mois. . à 16 pages

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èt M. P. P IGl\IAT, 1er s ecr étctlre èt l'instruction publique, èt Sien.

* PAPA. * - T u dis, papa.. '" ENTRE BOB ET que je s.uis né à Pari-s, mais où est née Maman? - A Lyon. - Et to,i. père, où es-tu n é ? - A M,at·seille. - Comme c'est drôle, tont de mP-ml' qne nous ·nou.i so~·ons reneontrés tous les trois. *

*

• Calino ù sa femme : - J(1 ne prise pas, et mon mouchoir est plein de tabac. - C'est que tu auras pris le nez d'un autre pour le tien.

La en ine de l 'aoto1•ité suit toujonl's la pel'te du r espect.' ~


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