xxne année
1902/03
16 font relllarqtler par nue allure plu,; ca,:w c,
plus réfléchie. La presse est née. L',:Meho •les Alpes'' et la ,Gazette du 8implou'' s'at1aquent avec viol ence; ,Le Courrier du Yulais", plus timide, pla-cé entre ces deux cllarnJlious des groupes extrêmes, essaye ,·aiueruent de faire eutenùre la voix cie la concilintion. L'orage éclate, le veuple court aux armes, et au pied des Alpes vala~sannes se déroule le sanglant spectacle des tliscordes civiles .. . A pa•·tir de 1848, cette 1\a.iue,. cette !meur des partis s'apaise. La plume rlu pamphlétaire s'arrête. Uue presse, au l:wgage plÙs modéré, aux tendances plus éclectiques, a succédé aux feuilles d'antan. Les évolutions de la politique ne mettent plus les armes aux mains çJes citoyens. Une l.lre de vaix s'est levée pour le peuple valaisa.n. Pendant cette seconde période du XIXe siilcle, où se produisit ce mouvement de la pensée, on vit !lpparattre des écrivains poli1iques, des histo1·iens, des poètes, des conteurs, des savants, qui nous ont légué le fl-uit de leur labetll'. J,a chaire, le l.JalTea.u, ln. tribune comptent d'éloquents orateurs. Ces années, fécondes polH' les lettres valaisannes, se distinguent, comme je l'ai déjii elit, par la variété des pt·oductions: presque tons les genres littéraires y sont cultivé>:. Les traditions classiques, remarquons-le, out con"er>é toute leu l' autorité, et re sont elles le p 1us so ll· vent qui inspirent lP' poète et le pro sa tcur. La poésie lyrique seule, da.os quelques-unes de ses conceptiOllS, a subi l'influence du romantisme. Nous pouvons le constater dans "Le Réveil des Hi1·oudelles >l de CharlesLouis de Bons. l'nue des œuvres les J)lus ri'· marqnablcs qui' lm i\Iuse valaisanne ait données a.ux lettres romandes. Son auteur, dont le talent s'est fait ronuaîlre au-drlà même des frontif!re;;; de >::on pays, a êcril l'Il I'Hct, dans un style gr acieux et charmeur . de poétiques CJ'éa,tions au caractèr~ trè>' impersonnel. Mais la leèture de son œuvre nous rél"élera mieux qne toute appréciation Je méritc:du poête. (A suine.)
Glossaire tles Patohl.
Le 4-me rnpport a.unu~l de la. rédaction de cet intéressant lexique vienl de paraître. Rend·a nt comvte des travaux effectll'és en lû02, il nous apprend, en-
u·'autr·ei> pud.iculal'ités se ra•pportant au V Riais, q ne J'un •des r.éùa.cte u.r-s du glossaire, }1. E . .Muret, professeur· à l'Univerxi l é ùe Genève, s'est reudn à den xreprises d·a ns notre ·cantou pom y recruter dans chaque commune dc·a collaboratelns ll!Di setoJJt chargé:s d'extraite des plan:; cadastraux ou des rei~·istres de J'ilnpôt foncier, les Jil:ltes des noms l uca.ux. Des iustructions et dea fiches SlJécia les viennent de leur être (;ldres·sées, de l:lorte que l'enq uête pom·t·a commen cer incessamment. 'M. Vuu rt.loux, instituteut· à Grimentz, avait déjà. envoyé à. 111. Mmet le re le ré des noms d'Ayer·, Grimentz et Vissoir.. :u. Muret a recueilli dans la tradition orale ceux ·du territoiee de Vissoie et cl0s grands putun1 ges du Chn.teaurH·é et 'l'o-rrent tAn niYicr·s). De son c:ôté, M. le prof. Jea.ujaqut>t a recueilli envir-on 5000 mot:-; ù. Li tld ..ll et près dt; ~000 à Uhal'J·nt. Une enquéte spéciale, 1·ela live aux termes patoi:-; d e bortnniqJIC a fait un bon pas en a.n1nt. l-'on t le V;tJai:..; elle sem conduite pm· M. Je chanoine Reflr.t', à l\f:ntign_y, bieu l·onn n par· fH'fl tt'avau:s: clans la. pnrtie. Parmi les Jlùu veaux ma Léria ux 1·e· cneillls p:n la ré daction tln glol:l.'>uirl', citon~ les sni,·:mts: cc Lorcntions d.n patois de Lo.nrlier 1• u~ommnniqn t5 r•ar :\1. l'inst, .\1. Pt:-nandin). --- •< PJ·uvt- rb<'l'! >nla isnn i' n, patois de Lr~:vtrou (ill. par M. l'inst. FI'. Bov iN). - •<Euigmrs et proverbes >>, pa t ois de 8a.lvan (irl. par .i\L L. Co-qunz, inst.). - << ~omlJI-l'llSt·S note~ manuflt'ti1Ps sur Jc~ pa tois tle Len~ » priRcs par M. l e Dt· l'feiffPt', décédé depui:..;, et d u-nt tes matérb nx recueillis t~moign~>ul- dn û·l~> el tl P la compéten r:e qu'il apport-:1.i1 ù rP tt·avail. La réda ei.ion du gloss~ ire a t•c..-·t·uté en Valais 11n nom·e n.u conespond:.ml, M. A.l f. Roll, inst., à Leytron.
ORGANE DE L.A.
SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION
L'Ecole primaire donne de 12 à 15 li·n-aisons de 16 'pages non compris la co uyeltur e, et autant de suppléments de 8 a 16 pages pendant 1e cours scolaire. ~hacune,
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C'est aux institutrices et aux maiti·es qu'il a été dit: Vous possédeJ.•ez vos âmes dans la patience.
SION, Jer A.ull
N° 9
Intérêts de la S o ciété valaisanne d'Education tfntore réunion génémlP) Xous app1·en011R a>e<· l'PgJ·et que la réunion généra le dt> c·ette <1 nuée ne pon na avoir lien dang la localité fixée, dont les aatoritét> Ill' rt>tiJ·t•Jü point d'ailleul'S l'aim:1 l1lP inritatiou fèl i Le à Chamoson il y a deux nnH. Tonl en la maintenant Hll f'OU ll.'<til'l', PllPs invo··quf'n t, à l'appui d' nu nj oor ueuw nt à l';:umf'e prochaine, plll SÏC:>lJI'!; J ·a i ::~onl' digne!:\ ù'ê1 re p1·ir;es t•n HP I'Î<' nst• conr-irlél'at iou ainsi qne dC:>H pmpê('ùf'tuent~; plng on moins g1·a \'t'H q n 'ellt> ne pouY;Ü t a lm·s prPI'Oit. Cela étant, la réunion Rera tti·H p1·obahlemcnt t·cnvoyE'c à 1 ~104. Le co mi 1é cle la <c S<:c:iétP vaht isanue d'Education,, u·a pn eJ1COl'e délibél·er et. statne1· ~lll' le <·aH, maig il e:,l prt>sqne certain qnc. dans les titconsian<'es actuelles et n1 le ,-etard sunenu dans la communication y relatil-e, H n e se croita paR eOnllJPicnt pom· désigner nne a ut re lo(·alité que <·l'Ile rpgalièl'ement p l'oposéP et Phohd c pn Hl01 et qu 'ainsi il se ranp;t>ra fol'Cl~illt't1 t à la clt>lJlandt> d'a jom'llf'lllûll j ~nlli l'it P.
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L'ECOLE PRIMAIRE
Confèren ces d'Instituteurs
ORGANE DE LA
lHRTHIC'T D'EK'I'TIE.llOX'l' La eonfh·Puce annut•lll' pour ll's in~; titntt'uJ·s de et' lliHj J·il·t a11ra lieu ;'1 Bagne8 le ma 1·di, ~ 1 anil, à !1 li. ùu t.U. DI~'fiU< "l' D'HE H K~8 1-E•s inl:'titutPtll'l' de <.: l' clil'l( t·iet alll·out lem· cGnfl?n•uce il ~t·) l a l't i u If' mm·di, :.n a n·il, ù n 1/ :! ù. elu lll.
SOCIETE VALAISllD D'IDUCATIOll
Cil•col ah·e d~-Département de l'lnstrnctiou J)Dbliqne.
.Sous date du ~0 m:u·f.l 1903, le Départeml-'nt <·;mtcna l cle l'lnKf ruttiou pnl.>li1 que a adn·H~<.~ il ?\Lll. leH Iuspèclelll'~, aux autoritP.~ <·oulmuualt>5~, aiusi qu'au~ l conunissicns scolain•H tlu \~n1.1is. unt' l cin·ulaire les iul'ilant à n•il lel' à une st1 itre appl icatiou clt>i'l loiR ~'t règh·mf'nts su1· la JU<ttit.•J't' .• \ rt>l j P ocl"aHi<rn, l'antcl'i1(· i:lll]JPrieUI'I" ;1 ('l'U devoi1· l'<I P· peler que l·qnes-nne~> cleR diRp:l>"itions qui p:naisl'lent le lJlllH oubiirC's on négli-· gE! es et qui ,Ho nt l\"~ kni mutes, quP 11 on s (;1·oy011R den1i1· we nt ic.uut'J' ici pom· la S o m m a be de l'Ecol e d uterAvt·il gouYClTie et l'éflification de tou;~ les * L'école doit co.ntJ-ilJllf' J· ;, fot·mee in ( él'l'•SSPS: l'homm(· san~; llPgligf'l' df' fOI'UleJ· le ('j. :--.··o/11 i natiou elu JJI'I'RIH/111'1 1'118ciyna ut to~·en . * Aux j-ennPH tlmîl re~ (f;uite). .'\.yant de nomme1· 1<' perHonuel 1:"11· -*L'éducation de:-f-l petilx pa1· le~:~ mè- seignant, le Conseil communal doit res.-* N'()S él?>><:>s p1·otectem·s ùPs ani- être en possession ùu préavis de la maux.-* Le pourquoi da nf; les leçons C()'lllmission. Ce préavis doit être écrit, d'histoire (suite). - * A mou cb<:'t' f'a- et nous jnvitons les autorités commumelia (suite). - • L'iustitul<•nt· doit-il nales, lors-qu'elles soumettront à. notre posséder le talent dp la parole? approbation la nomination de ce p el·· L'interrogatio'D à l'P('O] C' primai1·e. sonnel, à nous rappele1· la date de ce Lettre annuelle>. - C'onfl'rencc>s d'ins- préavis. titntenrs: Martigny c>t Oontbey.- VaBfl'anH'IlS de fin rl'nnnéc r iét és. L e conseil communal a l'obliga-otion, aux termes cle l'art. 53 d u Règlement des écoles primait'es, d'assister, Sommaire do Supplément Temp s de la Passion . - Jésus-Oh1ist. ou tout au moin s d'envoyer u ne délP· - Le bonheur dan s la fami lle. - T..es gation aux examens publics <le fin ravages d·e la. hoisson.- Le printemps. d'année. Il est bien entendu quP 11'1
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* L'école
doit contribuer
à former l'homme sans néglicer de former le citoyen
mes, les facultés de !l'enfant n 'atteindraient pas le développement don t elles sont susceptibles et pourraient prendre une mau.v ajse direction. C' est pourquoi il impürte qu'une éducation régulière vienne compléter et rectifie.r l'éducation sponta.illée qui est défectueuse et incomplète. <"i) Quand on doit cotnmencer!' - Cette éducation doit commencer dès la naissance de l'enfant. N'est-ce pas quand l'ar-bre est petit et faible qu'il faut le dresser? L'enfant rédlame des soins matériels. Il a quantité de. besoins à satisfaire sous Je rapport de la nourriture, .de, la température et de la pwpreté. I/é\duaa.tio-n des sens commence immédiatement après la n ai ssance. Dès la première heure de sa. vie, Fenfant vrend des babitu·des, et dès lors aussi il importe de le di·r iger pour ne lui faire en prendre que de bonnes. Tout l'art de l'éducation consiste à faire contracter de bOITlnes habitudes physiques, intelllectuellea et morales. d) A qui 1·evient cette chat·ge'! - D'a près la loi humaine, les parents doivent pourvoir anx besoins physiqul:"s de lenrs enfants; à plus forte raison, leur doivent-ils le pain intellectuel et moral. L'éducatiom. est une œuvre d'amour de tous les instants; or, ce sont les parents qui 'aiment le mieux lems enfants et qui sont le plus avec eux; la tendresse ·d e •la mère est tempérée par la sévérité du père.
a) Qu'est-ce que former l'homme? F ormer l'homme dans l'enfant, tel est le 'but de l'éducation au triple point de vue physique, intellectuel et moral. L'éducation doit donc cultiver dans l'âme de celui-ci les germes précieux qui y sont renfermés, combattre ses ~auvaises inc-linations, fait-e de l ui l'artisan de son propre bonheur et de celui des autres. E~le aura à lui enseigner les devoirs qu'il doit remplir envers Dieu, envers soi-même, envers le prochain et lui faire .acquérir ht force de les pratiquer. E lle est, ,comme le dit Spencer, «l'initiation à la vie complète )), Elever un enfant, .c e n'est domo pas seulement pourvoir ROii1 intellligence des no.tions nécessaires, c'est surtout former son caractère, éclairer sa. COillscienœ, éta· bl~r sa ·moralité, fortifier sa volonté, hu donner de bonnes habitudes lui inspirer l'amonr du bien et l'hor~·eur du mal, le sentiment de l'honneur et d'u devoir, le préparer à la mission qu'il aura à remplir dans le monde. Cette tâ.cbe est très vaste, c'est pourquoi le maître ne peut que l'ébaucher, il fa'llt surtout qu'il rende l'enfant capable ùe l a compléter plus tard en mettant en pratique les ensc>ignc-mentR qu'il a. reçus en classe. b) Pom·qnO'i fant-il Ze formm·' - Nos e) Les pcwents ne pctwent suffir-e. facultés sont des d'ons que le bon Dieu nous afaits <>t >q,u i contribuent à no.tre Ma.Iheur·eusement nombreu x sont lPI!I bonheur. Mais, nband'onné à éller;•mf·- 1 parents tJUÎ négligelLl l'érlueatio11 de
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114 leurs enfants, qui laissent entrer le germe du mal d'ans leur jeune âme pllir une t endresse aveugle; quelques uns même vont jusqu'à leur donner le mauvais exemple <>ru leur inculquer des idées fausses. D'aiJileurs, beauooup d'entre eux ne peuvent donner à leur-s enfants •u ne éducation complète; car plusieurs ne sont pas instruits. f) Les maîtres sont leu1·s mandata·ir·es. - On a obvié à cet inconvénient par la création des écoles, où les maîtres qui, dans ce .cas, sont les mandataires des parents, ont pour rnissio!Il, d'élever le.s enfants. L'enfant est faible et chétif, et il connaît facilement qu'ii a bes()in ·d'êh'e protégé contre les dan·g·ers qui naissent de son inexpérience et soutenu contre ses passions. n ~omprend' combien est avantageuse pour lui l'a ut01rité du maître, ill apprend à l'aimer et dès lors l'é· ducateur a sur lui une grande influence. Il faut cependant ménager sa liber· té, il ne s'rugit pas d'en faire un esclave ou un automate, mais bien un être VJ"aiment liqre, car sous prétexte de prévenir ses chutes, ()n lui supprimerait tou· te initiative. Il do-it travailller lui-même à BŒl éducation par une .action libre, spontanée, généreu-s e; on ne peut l'élever sans lui, malgré lui. Les difficultés qu'il épr()nvera d'aibto.rdi dispa.rai· tront peu à peu devant l'brubitude. (A suivre). B . P. B .
*Aux jeunes maîtres (1) (Suite.) Comme on peut le vérifier, notre tableau de l'emploi qu<Oitidien du temps (1) OBSERV A.T! ONS concernant le tablea.u en regard de cette page: 1. Le dessin linéaire, dans les cours s upérieur et moyen, remplacera l'écriture le mardi et le samedi matin. 2. Le chant rempla.cern. ln. lecon rle choses Je mardi et Je samedi. Eln 011tre, les entrées
.
est basé s ur les principes qui précède nt D'ailleurs une longue expérience a prouvé que, mise consciencieusement en pratique, l'organisation que nous indiquons a donné des résultats supérieu rs à t<>ut a utre : elle peut d onc êhe recommandée à tous les bons instituteurs. Néanmoins un certain nombre d' obser vations deviennent nécessaire:!. 1. La jeune intelligence, entrep rise de tro.p de côtés à la fois, ne reçoit que des impressjons super ficielles qui ne tardent pas à s'effacer , par-oe qu'elles ne sont pas fréquemment répétées. La multiplicité des branches et, par conséquent, l'éparpillement des forces cérébrales ne pa raissent pas recommandables dès l' entrée des enfants au d egré inférieur-. Mieux vaut, sans refnser à l'esprit les diversions indispensables, l'entreprend1·e vigoureu sement et harmoniquement par quelques c-ôtés seult>ment, en vue d'y produire des imprf's· si ons claire'S, fortes et dura bles: c'est le moyen d'amener l.a conservation des aonnaissa:nces de primordia'le nécessité. Au cours inférieur, •c.o·n t entous-nous doue dJenseigner aux enfants à. parler convenablement, ?1. lire et à écrire correctement, et à cakuler exactement. Même dans les autres cours, ramenons, à ce triple but, l'f'nseignemeut <Ïe toutes les branches. 2. L'horaire indique qu'on d·oit occuet les sorties se font toujours en chanta nt pour tous les élèves. 3. L'agriculture peut remplacer rm·itbmé· tique le mercredi matin. 4. Le jeudi matin: Religion. - Llmgnt:'. Histoire et géographie. - CalcuJ. 5. La gymna stique régulière a lieu trois fois par semaine pendant la récréation. 6. Les travaux â l'aiguille: tons l('s jours. en dehors ùes heures de cla,s sc, une benre et dE:mie (par exemple entre 11 b. et 1 h.) et le samedi de 8 h. 40 à 11. h. Dans les écoles wixtes, ces trava.nx auront lien en dehOl'~< du 1 local scolaire.
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per les élèves sans exception de religion, de !Calcul, de langue, de lecture, d'écriture. L'écriture en parti<:ulier, offre une 1·essourc:.e précieuse pour tenir les enfants ocaupés, mais, aussi des difficultés spéciales. D'abord, pour les jeunes élèves, on peut craindre qu'ils ne se salissent avec l'encr·e et ne seblessent avec les plumes, sans compter la question d'économie. Il faut donc recourir à l'ardoise pour le calcul et le dessin; quant à l'écriture, l'ardoise, ce papier du pauvre, n'est qu'un pis-aller, car son usage est bien funeste à la régularité de l'écriture: souvent obligé d'écrire avec un crayon mal taillé, l'enfant ne peut tracer les déliés; il est forcé d' exagérer les boucles poor qu'elles restent ouvertes et il s'alourdit la main. Une autre difficulté peut se présenter: l'insuffisance du nombre des tables. Souvent on n'a que des ·bancs poor une partie des élèves. Ne nousrebutons pas. En attendant un mobilier pluS! complet, usons de tous les moyens en notre pou· voir p-our remédier au mal. Ainsi on peut faire placer les at'doises sur les genoux des enfants, ou bien faire alterner chacune des divisions, qui viendront sr placer aux table·s dis,ponibles et écrire successivement. 3. Pendant que le maître est occupé avec les petits, les autres élèves peuvent travailler seuls: il faut dooc l'un ou l'autre moniteur. C'est un mal sans doute, car rien ne rvaut l'enseignement du maître; mais c'est un mal nécessai· re. Aussi faut-il, au prix même d'un surcroît de fatigue, former sérieusement ces aides en dehors des classes. 4. Peut-être tr-ouvera-t-on que le ohan· gement d'exercices des jeunes élèves occasionne un dérangement inces,sant. Erreur: les exercices changent, mais ni enfants ni aid'es n' ont besoin de quitter 'leur place; un mot, un signe du maitre suffit, et l'on passe a:l:ors à un autre sujet. 5. On comprend du reste que, pour ne
pas se tt·oubler mutuellement, le maltre et l'aide doivent se tt·ouver le plue loin pos&ble l'un de J'autre, aux deux extrémités de la salle. Il faut donc -que les élèves les plus a.vanoés soient placés aux tables les plus voisines d'e l'estrade d:u maître, et les commençants, aux ta. bles les plus éloignées: qua nd ces derniers devrQnt se foTIDer en groupes, on les range dans le voisinage de !Purs tables.
•••• * L'éducation des petits par les mère•
Un reflet d'Orient sommeille en
grands [yeux, En vos yeux si b~>n.ux, Mère, et S·i pleins cle [ tendress(>, Et lorsque je me sens triste, c'est letu· ciU'esse Qui me fait espérer des temps encor joyeux. .. vo~
Mère! ... Jamais ce mot ne tombe des lèvres d'une créature sans faire vi· brer au fond' du cœur une des cordee les plus sensibles de cette harpe divi· ne aux mille harmonies étranges ... Mère!.... C'est le ressO'Uvenir dea jours enfuis, où, bercé sur ses. gellJOIUx, l'ou écoutait, ravi et sans comprendre enœre, les sous rl' un vieux refrain ou d'u.n pieUJX canti·q,ue; parfois l'on s'en· dQrmait a.vant la fin du dernier to.uplet et elUe. . . déposant sur votre front un baiser .lf' une infinie tendresse où trelllblait son âme, vou.s portait doucement sur votre petite couchettE>, dans la blan· cheur des longs rideaux et des oreillers mœlleux. . . alot·s, dans uu songe charmant, l'on t'evoyait ce baise1·, ce sourire de mère, l'on entendait les ail·a des romances ... Si l'on ouvrait les yeux, une orubte vous ooovait ùe .s-on regard amoureux et jaloux; dans le silence d'e la nuit, elUe aimait ain·si vous voir paupière• closes et le sommeil toujours vaincu se lassait dt> ht tourmenter toujourR. 'Mère. . . C'est t-omme le lointain d'o·
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ne prière. la première pet·ception du divin: cc Notre Père . .. qui êtes aux cieux... » et l'on répétait, d'abol'd, d' une voix mal assurée: <<Notre PPre ... qui êtes aux cieux ... » Les années ont passé; l'ou a grandi sous ses regards. Elle a écarté. aYec un soin j_aloux, le ~lus d'épines qu'elle pO'UJva.It sur votre chemin, où Yous avez effeuilfté sans vous blesset les l)lns belles rosel:! de l'âge d'or ... Elle a veillé, comme vc>illerait une sentinelle vigilante, à ce que le souffle impur du mal n'approche pas de votre jeune âme ... Que n'a-t-elle pas fait dans son amour presque insensé? ...
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Oui, les mères sont, dans la vie d~-s hommes, ce que s<mt Ues phares pour les navigateurs. Elles sont le flambeau lumineux vers lequel Sf' tournent nos J·egards, lorsque parfoi-s~ nous nous sommes égarés• dans les ténèbres. Vivantes, elles nous exhortent. nous eonseillent. nous reprennent; mais avec une douceur qui nous t1meut jusCJU'au fond de l'âme; mortes, elles se dressent encore dev·a ut nous au mQ;. ment o.ù l'âme est en périJL Mais c'est su'l'tou't dans l'enfanc·e que les mères jouent le plus grand rôle. Les bonnes mè1·e-s, a-t-on dit, font le.s hP.ros et les saints. (A suivre).
* Nos élèves, protecteurs des animaux Dieu n'a pas von,l n laisser l'homme eeul sur la terre. Soit pom· le servir eoi.t poour le recréer, i1 lui <L donné le~ antmaux, avec le pouvoir de les transformer à son gré. De toutes les p.Jèces que le Créateur lui donne, il n'en est
pas une qu'il ne fa~~onne comme bon lui semble, swvant l'appel de ses besoins o~ IFattra.it de son plaisir. Toutefois, si Dieu a doté l'homme de la puissanœ de manipuler, de tra'Vailler les. animaux comme uu statuaire manipule et travaille la maquette d'une statue, il a défendu de les maltraiter: c'est lui qui l~s a créés, qui les a vêtus, qui les nourrJt pour enchanter la. terre· c'est lui qu~ veiO.Jc .sur eux, qui les protège et qu1 les garde, et S<tns sa pt>rmission, pas un seul d'eux ne périra.; ils sont purs, et tous, à leur manière louent leur créateur. Aussi saint François d' Assi;se les traitait-il avec un t•eligieux respect et les appelait cc mes frères in· férieurs. » L'instituteur peut faire beaucOflliP pour la protection des anima'Ux. Il ne négligera aucune cecasion p<Yur parler en leur faveur: l'intérêt et l'humanité seront ses meilleurs arguments. En dire ~n mot par ç:i par là, c'est fort bon; ID.a.IS c'est :particulièrement en cl·a sse que s~ trouvera le centre de notre propagand'e protectionniste. Tt·op souvent. les enfants prennent un barbare plaisir à persécuter les animaux· leurs mé· f ai"ts s ' exercent surtout su,r 'les oiseaux. Coorant les bois les ·buissons et les haies, ils ruw.achent impitoya.blement une mère à ses petits, dtes petits à leur pauv.re mère éploœée. A nous donc, éducateurs de la jeunesse, à étouffer dans leur cœur ces pr·êd~spositions à la. crua'Uté. « Cet âge est sans pitié>>, dit Da Fontaine. Cette parole n'est pas absolument vraie, car l'enfant n'est méchant que parce qu'il est ignorant. App1iquons-noos à instruire, à éclairer leurs jeuneS! intelligences sur Futilité des animaux domestiques, dissipons en eux cette ignoT'ance et nous verrons leur cruauté se changer en compa.ssion. Tou,. chons-les d'rubo~d' pa.r leur intérêt, après seulement nous leur parle'l'ons d'humanité. En effet, un animal tt·aité
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à. Faven:ant donne-t-il le même produit que celui qui reçoit les soins les plus assidus? Ils n'ont qu'à en faire l'expé· rience et ils verront à leurs dépens que manquer de soin p()!Ur les animaux, c'est diminuer CO<nsidérablement leur rendement. De plus llra viande d'un ani· mal maltraité n'est pas h ygiénique, l es m~d'ecins 1s.ont là pour le proll:\·er. Sontce des ·choses d1fficùles à faire saisir aux enfants? Non, :puisqu'ils peuvent se convaincre tous les jo!UJrs des sN··vices que nous rendent le.s' a.nima•u x et des maladies que peut engendrer la viande de ceux qui sont négligés. Lorsque les enfants aimeront les bêtes -paar intérêt, .alors seulement, nous les engagerons à I'es aimer, à les protéger par principe de droit, d'humanité. Put&qu'ils ont été créés pour notre service, ils ont .d'roit à notre protection, et nous devons d'autant plus le faire que Dieu nous le commande. Représentons à c-e·e enfants toute la douleur, le chagrin qu'auraient leurs varents·, si quelque étranger, pénétrant subitement dans leur foyer, enlèverait cruellement }our fi1'B à leur affe·ction; quelle ne serait pas aussi la peine d'un enfant qui se verrait tout à coup séoaré de sa mère pour ne plus la revoir! Ce sont là des considérations auxquelles les éco•liPJ'S sont tr?>s sen sibles. Assurément. ils ne se permettront plus la moindr e c1·uauté envers ces pauvres créat ures. D~fen dons, d'acCOird' :wec les autO<rités, à nos enfants de fréquenter les abattoit·s publics. Si nous ·avons rfussi à •r'é~ener dnn::; le cœur des enfants qni nous sont con· fiés, une petite plaoo pour les auima;ux, nous pourroD& nous estimer heureux et nOIUs dire que nous avons fait quell•que chose pour l'humanité. En effet, si l'enfant sait avoir pitié des animaux, ·q.u elle compassion n'aura-t-il pas pour le malheur d'•un de ses sembl'ables! Au contraire, l'enfant s'est-il ha bitué à p.;r.,é('uter a.v eç plaisit• les ani·
maux, son cœut: s'enduroil·a et plua ta:rd, soyez-en sü'r, il rira des larmes de ses pa.rents. Chers éducateurs, ne manquons donc pas d' inculquer dans1 le cœnr de nos enfants 'l'amour des animamx, c'est leur intérêt d'abOTd, un dtevoir d'humanité et .d'e justice ensuite. W. de Ch.
* Le
••••
,pourquoi'' dans les leçons d'histoire (Suite et fln.)
Voyez, un peu pllus loii.n, l'empe1·eur ~~Ibert, frémissant de rage, a.cc<Jiuraut avec une nombreuse armée pour << se venger >J des Confédérés. Se venger? à quel sujet? Ceu.x-ci avaient-ils -aommis quelqille action qui ariât vengeance•? Non; leur conduite, aussi bien que leur mémorable serment, avait été conforme à la justice. Le monarque, au oOilltraire, aveuglé pa:r son ambition, n'a. vait-il pas commencé par faire aux Confédérés des promesses séduisantes ·q u'il était fermement décidé à ne pas tenir? Quelles avaient été ensuite ses, intentions en envoyant les bailllis, sinoiD. de préparer adroitement une guerre dé· loyale! Comme on le voit, sa cond'uite à l'égard des Co1nfédérés n'avait été qu'une série d'outrages à fa J ustice -divine. Faut-il dès lors s'étonner si celle-ci, au moment où le deSJpote allait écraser le netit peuple, déjoua net ses plans criminels en armant le hrns d'un meurtrier. Et ·cet autre fait, quelques pages plll·S loin. A])rès les vietoril·es de Mo1·· gaL'Ü'n, nous voyons une partie iles hourgeo!is .<}'e Ducerne, guidé~ sans doute par de louables intentions, pl·endre fait et cause pour les cantons fo· l'estiers et conclure avec eux une a.l· liance perpétuelle. Quel mal pouvait-il y av·oiÏr là-dedans? Et eependant, voyez le parti favorable à l'Autriche formt>r ~·e noir complot de massZ~crer tous leurra adversaire,'3, Heut'eusement, iei enco 1·e
Celui qui ruet uu l'rein à la fureur deH flots, Sa.it aussi des méchants arrête1· les complotf',
et cette fois e'est un enfant qui devient Finstrument de sa p.ro:vidence pom le triomphe de la bonne cruuse. Nous poulrrions allonger à plaisir ces citations; par tout et t oujours, après quelques minutes de réflexion. nous rerrions le résultat de tel événement en harmonie avec les mérites; la di vine Pr.oviden.ce, SUl' les peuples comme sur les individus, faisant éolai.er ici sa justice irréfragable, là sa puissance so·nveraine, partout SO<n infinie bonté-. Nous remarquerons sans doute, ci et là, des faits dont nous au.rions yolontiers désiré vO<ir un d:énooement pJus heureux: fa bataille d'e St-Jac-q,ues sm· la Birse, par exemple. Au premier abO<rd, notre esprit parait se refuser à a,dmettre q ne nos ancêtl'es aient dû mériter une défaite aussi complète. Le pourquoi semble rester i ci sans réponse satisfaisante. Examinons de plus près. Posons d'abord en priucipe que tout événement fâcheux que nous nous ref·userons à considérer comme <'bâtiment, peut être hOilloTablemeui: classt'l au 1·ang ·des épreuves, car Dien se plaît à éproover ceux qu'Il aime ou ceux qui l'aiment. Il tient à le faire de temtps en temps, voyant dans ~ ,a souffrance IUD moyen de les rapprocher de Lui. Il refnse, même à reux qui paraîtraient le mériter, le s1tccès constant qui d~velopperait rapidement dans certaines â.mes le germe de l'orgueil et de 'l 'ambition:. De plus, da.ns la d éfaite ·diont il s'agit, nous nvons pu remarq uer a·u e le1s conséquen ces n'en ont pas été si désastreuses J)QtlJ· les 8uisses, puisque ceux-ci enI'Pnt l'heureuse inspiratioo d'aller attendre J'ennemi bien .au-delà des frontières, ce qui, en quelque sode. pr~ser Ya lenr te1·M.toire d't> l'invasion des Yainqueurs. Norus conclu·r.ons des quelq nes J'éflexions qui précèdent •q1l•e, dans les clasRea où les enfants ne pourront répon-
d·re au pourq·noi dans. le sens ci-dessu·s, l'histoire nationale néglige un des points les plus importants et manque son but . Ce n'est qu'en. commentant a insi les faits qulon tü·era. d'e cette branche d'enseignement l'uti1Hté. qu'oo est en droit d'en attendre. Que l'intelligence de l'enfant s?imprégne de l'â.me, d'aucuns diront peut-être de la philosophie de l'histoh>e ; il nE' restera point alors insensibfe en face des événements. Vo us le verrez s'ati rister en présence d'un fait malheureux, tandis que ses yeux s'illumineront de bonheur, son sang h()luilij'Onnera d'une noble émotion a,u récit d'un acte de vaillance, de bravoure ou de générosit é. Ce n'est qu'à une éducation solidement basée et bien éq1uilibrée, qu'on doit ce.s hommes mer veilleux de sangfroid au moment du danger. Qui d'entre vous n'a pas relevé, dans quelque journal, cette phrase acc-:ompagnant la refation d'un fait: «X. a été à deux doigts de la mort. » C'est là sans doute une façon de parler tolW&l par la 1lrangue française; mais en prenant ct>tte expression à la lettre, elle .devient une rema.rqne bien mal placée dans n'importe quel cas. Dieu, qui est le seul et sO'uverain maître de notre vie, ne peutIl pas, .avec la même facilité, nous la conserver dans le plus grand périO', comme nous la prendre à un moment O<ù il n'y a aucun danger awarent? Suspendus au-dessus d run -abîme ou paisiblement assis sur un verdoyant coteau ; atteints d'u ne cruelle mala.d'ie ou moollement co.u chés, florissants de santé, d'a ns un lit moelfeux; de la. neige des ans nos têtes couronnées, ou nos visages parés de la fraîcheur du printemps, toujours nO'IM! sommes sous lra main de Dieu; ni ~lâge, ni la position, ni la santé, ni les lieux ne pourront rien ajouter ni ,retrancher à la fragilité de la vie. Nous sommes tous, par rappo·rt à J'.éternité, comme un .a.ve,ugle côtoyant le bord d'un précipice .. . ,
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Un jeune hOIDlille sortant de l'école, fermement convaincu .d:e ces sentiments, et auxquels il conformera ·sa conduite, ~arrivera sûrement un jQur au but pou·r lequel Dieu l'a créé et jamais ii.ne sera faible ou lâche au point de maudire sa destinée. CAMELIA.
*A
••••• mon cher Camélia
(Suite.) L'enseignement systématique et !l'enseignement occasionnel, sagement c<lmbinés, p roduisent les meillleurs résultats. Les matières enseignées d'une manière r égulière sont condensées; le mait re a le temps de s'y arrêter et d 'en mont rer l'enchaînement logique, d'y revenir souvent .d'anst de nombreuses applications et, en général, Pélève les pots sède bien. Par l'enseignement occasionnel, on prépare de lo·in l'enseignement systématique qui devient par 'là plus facile et plm; fructueux; Oill ouvre aux élèves des horizons nouveaux et étendus. Si, par la lecture, les dictées, les causeries familières Œl leur fait co·n naîtr e ou ra ppeler de petits phé•lOmènes scientifi·q.ues, d·es notions d'hygiène, des faits d'histoire, on est tout surpris, après un certain temps. de la somme de ·eonnaissa.nces que les enfants ont acquise ainsi en passant. Cela se comprend': les élèves, :par l'enseignement systématique, sont habitués à. se rend·re .c ompte de tout ce qu'ils voient; si dona une nouvelle idlée, une exceptiOIIl S!e présente à eux, ills en sont frappés et en provoquent eux-mêmes l'explicaüorn -qu'ils écoutent avec attention : c'est pou:r eux une connaissance de plus. Je ne veux pas terminer cette éltude sur la valeur péda.gogique de nos deux enseignements, sans vous livrer le secret indispensable d'asseoir solidement, d'ans l'esprrit de nos jeunes élèves, les notions fondamentales de la grammaire, les règle·s de construction
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et de pouctuation et les principes de la. lectu.re expressive. - Oe searet, c'est l'a.n alyse telle qu'elle nous a été enseignée à l'Ecole noiima1e, et pratiquée tous les j ours un quart d'heure, dès que les élèves savent lire et corriger les principa:ux ve·v bes être et avoir. En voici la base: 1. Les fonctions syntaxiques des mot• sont indiquées par deschiffrespourplus de rapidit é. Or, dans la proposition, les mots ne peuvent remplir que d'ouze fonction s: sujet : 1; vel'be: 2; attribut : 3 · (verbl" attributif: 2+3); complément déterminatif: 4; compL explicatif: 5; compl. direct: 6; comp~ attributif: 7; compl. indirect: 8; comp.J. oüirconst.: 9; vo,catif: 11; gallicisme: 12. II. Ch aque cours a son programme d'analyse déterminé et basé su.r le proO'ramme de grammaire respectif. Ainsi, dans le cours élémentaire, l'éllève, par des exerdces gradués, étudie dans la proposition absolue les fonctions 1, 2, 3, (2+3), 4, 6, 9 et 10; dans le cours moyen, les fo111ctions 1, 2, 3 (2+3), 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 et 11 (seulement à et de explétifs); d'ans le cours supérieur, toute la proposition et toute la phrase. III. Dans chaque cours, les exercices gradués sont c'hoisis de façon que, chaque mo!is, les élèves puissent voir des notions appartenant à toutes les parties de leur grammai.r e. Des exemples vousferontcomprendre Œe méicanisme de ces exercices. Dans le cours élémentail·e, ils· po.rtent su1· la f lexion, l'accord: et la co111jugaison. 1
2
3
Exemples 1. L'écolier est régulier. Exercice: Chiffrez Je texte. Pourquoi 1 sur écolier? 2 su[' est'? 3 sur régulier? Quand un mM est-il SJujet? verbe? attribut? Qu'est-ce que le sujet? le verbe? Pattribut? A qu el genre est la phras.e ? A quoi le Teconna.issez-vous? Essayez de la mettre au féminin. Qu'avez-vous fait? A quel}. nombre est la phrase? A quoi le l'econnais.sez-vous? :Mettez-J'a a.q
121 plu·riel. Comment a.vez-vo•u s fait? Mettez l'attribut à la place du sujet et éori3
2
1
vez la phrase: Régulier est l'écolier., Chiffrez cette phrase?
l ~ 1
1
1
2-ra
I!. La vaahe et ile mouton broutent l'herbe. Eœercice:Ohiffirez le texte. Pourq,uoli 1 sur vache et mmtton? 2+3 S\lr 2 3 broutent? (s•o nt broutant)? 6 sm· herbe? Définissez le sujet unique? le sujet multiple'? Pourquoi broutent est-ill au pluriel? Comment s'ac.co,r de le verbe? Citez les noms de la phrase? Indiquez en le genre? le DOIDlbre? Qu'est-ce q11e les mots le la l'? Quel est leur ·p luriel? etc., etc. IDans Ile cours moyen, les exet•cices portent ·sur la flexion, l'accord l"t la con strucrtion. Exemples: 4 1 5 2+2 1. Ce maitre généreux récompense 4
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son loyal s·erviteur. Eœcrcicc: Chiffrez le texte'! Rendez-vous aompte de chaque chiffre? Définissez le sudet, le cornpl. explicatif, le verbe attributif, l'a.dg. possessif, le c.omplélment déterminatif, le complément direct? A quel genre est ie texte? Ponrqu.oi? Mettez-le au féJll.IÏnin? A quel nombre est le texte? Pourquo~? Mettez-le a:n pluriel? etc. 1
1
2
t ue-t-on, quand on fa.it aocoœd'er le verbe avec le premier sujet? Chiffrez le ·s:eeoud texte? Quelle diifférence de poll1ctuation avec le premier? Pouvq,u üi? Que signifie comme dans ce cas? Dites donc la ·règle ·CIOmplète de l'aoeo:rd du verbe, lorsque les .si\lljets sont unis par co·m me? Définissez la conjonction, QJarticle, l e n om, l'adj. quai., le sujet, le aompl. déterminatif'? Quand l'adj quai. d'étermine-t-il le nom? Quand l'explique-t-il simplement? etc., etc. Dans le cours s upérieur, les exercices roulent sur la f lexion, l'accord, la syntaxe et les galliooismes. La marche est toujours la même. Grâce à ces exercices j ournaliers, on arrive à inaulquer aux élè~'es plus de nortions de gra.mmah'e dans' un mo~s q:ue ne le fait dans un t rimestre un maitre qui ne puise pas d·ans la mine d'<w de l'an alyse. Le temps et l'espace me contraignent à me bo.r ner à ce pâle aperçu ; mais si le cœur vou·s en dit, parlez. E n attendant, aiguisons nos armes coutre la routine dans l'intér êt de nos chers petit s, de IJa bonne humeur et d~ f'enseignement ·d e l a grammaire. RUSTICUS, ins·t itut. à N.
* De l'enseignement i ntuitif à l'école pri maire
(Suite et fin) Et maintenant comment appliquonspierre précieuse, Le rnbis comme la to- nous ce procédé dans la pratique? I 2 3 4 ObservoO:n s d' abord q ue dans nos vilpaze soru:t des pierres pi'éoieuses. Eœer- lages de m ontagnes, les enfants sont tice: Chiffrez le premier texte. l'our- très pen renseignés su·r Jes objets qui quoi 1 SUI' rubis1'? Quel est le sujet de les entourent. II importe donc que les est? Pourquoi 1 sur topaze? De quoi est- .maîtres <lonnent beaucoup de leçous de il sujet? Faites la. construction logi- choses afin de fajre a aquél'ir aux jeuque? (Le rubis est une pierre précieuse nes intelligences qui leur sout confiées comme la topaze est une pierre précieu- des idées justes sur le nom, le nomb1·e, se). Combien de propositions? Lisez la la fo·r me, la valeur, l'usage des objets principale? Lisez la cir•constantielQe •qui s'offrent constamment à leur recomparative? Citez la règle d~aeoo,rd gard. Pestalozzi voulait que l'on fît du verbe dans ce cas? Comment ponc' volir à. l'enfant un à un le plus grand
Il. Le rubis, comme la topaze, est une 3
4
1
122 nombre possible d'objets, non leur image, mais les objets eux-mêmes; car, disait-il, la leçon de choses est la som,ce, le point de départ a·e to1utes les connaissances. Et Fénelon: << •E lle remue tous les ressol'ts de l'âme. » :Mais, me direz-vous, nous ne possédons pas tous les obijets quï'l serait utile aux élèves d'e connal.t·re. Je vais donc répondre, vartiellement au moins, à cette objection en énumérant les principaux moyens qui seraient propres à aider dans les leç:ons de ah()scs: 1. Il faudrait que chaque in&tituteur ait le dicti()nnaire p-a,t Elie Blanc, parce que, plus que tout autre, il est, à ruon humbile avis, approprilé à l'enfance: sa seconde partie donne les figures ·d es o:bjets les plu·s usuels et de plus il donne le groupement des termes r elatifs à un même objet, ce qui est un avantage inappréciable pour un maitre. 2. Il serait à désirer de pouvoir mettre soos les yeux de l'enfant d·es tableaux représentant les grandes divisions de C'et enseignement. 3. Le maître serait beaucoup secondé dans ces sortes de leçons, s'il posséd:ait un manuel de leço,ns de ehoses rédigP conformément à ,m vrogra:mme arrêté et approu ,-é na.r l'autorité supél'ieure du canton. 4. On ne cesse de constater dans n-o~ écdles, que les enfants connaissent en patois, mnis non en fran~ais. le nom d'un certain nombre d'objets. Ne ~urrait-on pas, 1leux fois par semaine, par exemple, leu'r donne1· nn devoir sur les leçons de cùoses et permettre, d':ms lE>s d'egrés inflélrieur et moyen, d'écrire le mot lN:t.t·Oiis après la d'éfinition du ii!ynonvme f•·auçais. Ex.: Œl·elot: petite 'sonn.t•tte rond'e creuse: BaraHn. Etrille: el'!pèce de brosse en fey Sf'rvant à uettov(lr les animaux d()mestiques: Reppa. D~ c(ltte façon l'on aJ•rivera à faire a(·quérir à J'enfant un v•OICa.bulaire très bien fonrni. Le dessin compte aussi parmi les matières du pro-g·ramme primai1·e. Eh bien, pourquoi ne p·a s faire reproduire
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à nos élèves pendant la le<;on de dessin, les objets do-nt il a été question dans la leçon de choses? Nous en 1·etherions un d:oubîe avantage. J'ai padé plus haut de tableaux scolaires: leur utilité. est in contesta ble; mais comment se les procurer? puisque dans beaucoup de communes c'est a.veo peine que l'on o:btient le strict ·nécessaire en fait de matériel· scolaire. Telle est la questioQill qui se pose tout naturellement. Que 1es 'lecteur s dE' notre Revue veuillent bien m'excuset• si je fais fausse route en ce po-i nt; mais, selon moi, les amendes scolaires devraient être rigoureusement pnyPeSI (ce qui se fait dans la plupart des communes) et employées, partiellement au moins, à l'achat d'objets sc{):laires et de tableaux de leçons de choses en )1articulieT', an lit>u d'êtr-e t otafement affe(·tées aux caisses municipales. Si j'ai hasardé quelques iùées s ut l'enseignement intuitif, c'est q ne j'aimerais voir quelques-uns dt> meR cn-nègues plus expérimentés q.ue moi .Mueltee leurR idées sur un sujet aussi important, pour que no-u-s puissions aniver à une méthorde tatiounelle et uniforme, ·on r (( Les bonn eR méthodes font Péry. les bons maîtres. 11
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* L'Instituteur doit-il posséder le talent de la parole t
n est a·bsolumeni nécessaü·e que l'instituteu't possèd:e le talent de la pa, role; car, pa:t• son langage, il doit éol·ai· rer l'intelligence des élèves, dévelo,pp~r leur esprit et former lenr cœu1·. Nous alJons d()DC passer en reYue les qualités de langnge que J'instituteur .ùoit aY()ir. Avant tout l'instituteur se1·a. c()l·rect, parce que sorn langage- doit ser1rir de modèlle aux enfants. Il sera clair, ].!OU r qu·e les enfants le comprennent facileruent; pour cela, il dro it mettre uean-
coup d'ordL-e d:ans ses idée::; et èla.ul!l l'exposé, éviter la proxilité et la. diffusion, tout en parlant avec une certaine abondance. Ne craignons pas .d'e nous abaisser dans notre langage pour nous mettre au niveau de nos élèves. La simplicité du langage de l'instituteur &~ i'apporte au fond et à la f<OII'me. Pour le fond de ~on enseignement, illi éviter-IL l'abstraction; il aura, recours à de fréquentes compal'aisons. Quant à la for-roe, qu'il' se tienne en garde contre les mots pris dans le sens figul'lé. L'instituteur .UOiit être précis; f•ar te terme même qu'il choi sit est souvent retenu par les élèveS/; il importe donc que .oo soit le mot propre. S'il vent obtenir de bons résultats, il chetchera de la. va·riété et de l'intérêt dans son enseignement. Ainsi la diversité des sujets t1•aités, les différents tou,r s de phrases sero111t tout à fait propr-es à dévei!Jopper leur jugement et leur imagination. Autant la parole du. maitre ùoit être simple. sa.ns recher.che, autant les termes d'()IIl t il se sert devront êüe nobles; des expressions triviales et t1·op vulg-ai1·es nuil·aient à la dignité, à l'autorité de l'éducateur. Que l'instituteur n'oub üe jamais l'lilllp:Oir1ance dn débit et de la pt"ononciation. Le dé!bit sera. a·us.si net que possi'ble, sans précipitation; la prononciation sera. corref'te. Il veiJJl'era à hien arti(~nler; il n'y aura point de bredouillement et de bégaiement daus son langag·e. A ntrement, ·le d'ts<bit n1Ii<rait à la elarté et l€'!'1 enfa.nts liraient et r"u·lrl'aient comme le maître. Le ton de l'enseignement Yarie avec leH enfants et avec la n[tture des le(·onR. Ainsi il se1·a pllus s~I·ieux 1·her- lfs élèves aTancés, plus affeetneux Pt plus communira.tif avec J'es plus jeunes. Pendant l'instruct ion religieuse, il est Mfectueux, joy-e ux, plein d'entrain; pendant lf• calcul, il sera animé; en géograpthir, il préRCiltei·a deR peintn:rPÈl vi-
va utes. Lt> ton •·érèle le cœur de l'institu-teur. MICHELLOD P .-J., inst., ~ P.
••• L'interrogation
à l'école pri maire Poul'quoi devons-no•ns in tcrrogel' ·t (-luand' devons-nous interroget'? emument deYons-no.us interro-ge1· nos (>lèves? Nous no-m; entendrons fadlement pour répond1·e aux deux premières questions et nous dü•ons: <1 Nous devons interroger les enfants pou1· nous assuter qu'ils nous ont compris, reYu, étudié la leçon précédente, qu'ils nous suivent a-ctivement pendant notr-e exposition nouvellt' et que, guidés p.ar nous, ils peuvent en reproduire les idées principales; conséquemment l'iutenogat ion doit av.oir lieu a 1·ant, pendant et après la ~eçon : avant et après pou1· contrôler les résultats arcquis, pendant pvur rompre la monotonie de l'exposé un peu long et pour soutenir l'a.ttention, éveiller la curiosité des élèves. » Remarquons to•utefoiH que nous oublions trop souvent de couper n·otre exposé pa.r des questions suggestives et que les enfants restent trop pass<ifs alOJ'S qu'Us connaissent ou peuvent trouver une partie des notions que nous exposons : ce n'est qu'un oubli , car nous sommes tous pe1·sua.déR qne l'expo'Si tiou doit t:~tre 'intel'l'ompue, fragmentét', su·1·tou t dans les cours é1Jém€'ntairf' et moyen. Arrivons 1\.la troisiè!n1e IJllf'Stion sm· ' laquellE' non1:1 ne constaterons pa~ la même unanimitf'. )J'ouR prorlamons l'importance de l'inten-ogation, mais en connaisF:ons-nous bien t·oute.s lE-s difficultés et prenons-nous. bien ton t eR les mesures nécessaires poul' la rend ee fructueuse? Il est permis d'' en douter. On a sou-v ent répété: <(Savoir inteno~er. c'est savoir enseigner. >l Cette af fiemation est trè!'l exacte, mais ln rt'ci-
l
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12i proque n'est pa:s toujours naie. :Xous entendons des leçons bien faites suivies d'une interr(jgatiou froide, vague, banale, sans va;leur où nous l'elevons 1les questions suiv·antes: ((Résumezmoi la leçon de lectUl'e'? - Qu'avonsnous dit de Louis XIV? - Ensuite? Et après? - Que savez-vous su-r la, digestion'! >> Silence complet. Mettonsnous à la pla,ce de l'enfant interrogé et demandons-nous ce que nous aurions répondu :\ des questions si inattendues, si générales et si va.gues, exi'geant une disposition d'esprit spéeia.le qui n'a. pa-s été provoquée, un coup d'œil d'ensemble, un classement raisonné dont une jeune intelligence n'est point capa.b le. Avouons-le franchement: rien. \Recherchons iles causes de cette différence reg-rettable entre les deuiX parties d'e 'l 'exerciae: l'une brillante, l'autre morte. L'interrogation actin>, suggesthe, exige beaucoup de clarté, de précision et d:e patience; elle est vét>itablement difficile: voilà une première cause. L'examen du carnet de préparation en révèle une seconde: le plan de la leçon a été nettement anêtl', 1les d-ocuments nécessaires bien cla.ss'és, tout a été< prévu pou-r l'exposition, mais le maitre a complètement nf'gligé l'intel'l'ogation: il improvise, les réponses de ses élèves l'entraînent bientôt hors d·u sujet à moins qu'ils ne restent muets et que l'instituteuT ne re'commence la le<:on avec impatience, beau('ou-p moins d'm·dre et de -conYidion. Pl'0p-arons doUte notre interr-ogation a,u même titre que l'exposé: alTêtons lt ra.dee de ln. première comme nous avons tracé les ~~·andes qignes de la seconde, si nous ne y ou lons pas errer. (AS'lÜVI'e).
No~l, chacun d es élèves d'une école li-
bre de Birmingharrn reçoit une lett·r e du &ire·o teur de l'école. Voici la lettre de 1901:
!\fon cher élève , Il me semùle qu'il y a. seulement quelqnes joun; qu~ je vous a.i adressé ma dernü~re c< Christlnas-lettre )>, et cependant. rlepuis, un an entier s'est écotùé. Une fois encore, je vous l:iOul!aite lill « l!eureux Noël"· Si j e pouvais, ce matin, agir à mon gré, je' vous enverrais beaucoup d'amis pout rire et s'amuser avec vous et vous faire heureux; je vous enverrais des jouets et lles bonbons - pa.s trop - et tout ce qui met de la gaîté au cœur des petits garrçous et des petites filles. Mais peut-être est-il bon que je ne puisse pas agir à ma guise: après tout je ne crois pas que ~s j o-u ets et les bonbons soient ce dont vous avez le plus besoin. Je sais que clans beaucoup de maisons, il y a eu dernièrement beaucoup d'enfants malades, beaucoup de pères et de mères souffrants. Qu'avez-vous fait pour les a.ider. pour adoucir leurs maux? Je souhaite que vous ayez fait beaucoup. et que, ce jour , "l'ous puissiez dire, en toute sincét'ité: « J'1l!i fait tout. ce qui m'éta.it demandé )J . Si vous le pouvez, c'est bien; mais si vous pouvez aussi di-re: <<J'ai fait tout ce qu'on pouvait me demander, sans qu'on me le demande », c'est mieux. Enfants. gatt·çons et filles, ce dont vous avez le ]Jlus besoin, c'est un cœur qui batte pour les autres. Vous serez joyaux quand vous verrez les autres joyeux par vous, par votre bonté, pal' voh-e doucelll'. Cette joie, je ne peux pas vous hl. donner. .M ats je peux vous la soul1a iter, et je peux vous dire que penser aux autres vous fera chaque jour plus aimables et plus aimés. Ne perdez aucune occa-sion, soye~ t oujom·s sm· le qui-vive pour aider les autreR - pat· un mot, par un acte. Je vou~ désire aussi une gaie, une l1eureuse nouvelle année. Songez à ce que cela veut clü·e. .Te souhaite Lettre annuelle et j'espère, le plus sincèr ement, que vous ne souffl'irez aucune douleur. atucun chagrin: Chaqnr- année, dep·u is hu-it ans, le mais que la joie, le lJonllenr et la paix se-
jour où commencent les vacances de
rout n.Yt'l' Yon::; et .-ons airlel'on1eutnut r:e que vous entreprendrez. .Te suis .-otre affectueux maître et ami. C.
.1!~.
sHnt def': destinataires de ('èR bienfaisant~; J.Iiessages. (D'après le , Practicall Teacher'').
HAYWARD.
Au ptemier jout des va(;ances de Noël, cette lettr·e fut remise à cha.que élèv-e, dans une em··elo-p:pe ;cachetée portant cette mention: «A n'-o uvrir que le 25 décembre au matin. >> Cha-cune des lettres précédentes devait être ouverte dans les mêmes conditions, et l'on no~us a!firme ·qu'eu un s-e ul cas, cette instruction fu:t transgress<ée; encore, assuret-on, ce fut plus pa.r distraction que par désobéissance volontaire. Les enfants att endent impatiemment chaque année, les so~uhai ts de Noël et le «message» de ·1eur maître; puis, ils les lisent et les eonservent avee gt'and soin. Beaucoup d'anciens élèves ont exprimé le désir de continuet· à les reeevO'Îl', afin d'en posséder la sél'ie cOlnplète. Ainsi ces lettres n'atteignent pas seulement le distri:ct sco·laire; elles se répandent à travers· le mo:nd:e. J.~es aneiens élèves répondent à 'leur maitre, Pt c'est d' Anstl'alie, de l'Inde et de l'Afrique du :Sud que M. Hayward reçoit des tVŒLI<X et des· remerciement~; Pn échange de ses souhaits et de ses conseils. Sir John Lubboc:k, l'évêque Wei elon ont hautement loué la puissance mo-rale de ces messa.ges; l'évéq,ue d'Oxford les apprécie au point d'en demander des exemplaires po'Ul' sPs r~ropres enfants. Rester par ce moyen en contac-t avec les anciens élèves nous semble un louable moyen d'éducation · l 'inflnen~ce d'un homme comme M. Hayward: doit être un facteur important dans le travail de la « self-edu1cation J> _ ••• D'autres instituteurs suivent l'exemple du ~aUre d'école de Birmingham. C'est b1en, et nous recommandons volontiers à. tous de faire de même, .malgré la diffi<lulté de l'entrept'ise, qui résidt~ surtout d'ans le nombre saus cesse crois-
Conférences d'instituteurs . . District de Martigny Ams1 que par une matinée pluvieuse, on guet te un rayon de soleil, nous attenclon11, dm·ant notre année scolaire, quelques éclaircies tant cappréciées clans notre rude labeur. Enfin, c'est jeudi, 12 févr ier; le jour tant désiré. Nous débarquons à Riddes. La route Riclcles-Leytron nous paraît agréable. On j ase avec d'anciens condisciples, on noue de nouvelles relatio-ns, on entame différentes questions. Les subventions. fédérales il. l'école populaire, la récent e augmentation des traitements, voilà de quoi occuper un peu tout le monde. - 8 1/2 sonnent. Nous voilà dans la salle principale de la maison d'école de Leytron. M. J. Luisier, instituteur de l'endroi t, donne une leçon de récitation: Grammaire et Histoire. Il a choisi le participe passé pour la Ire division et l'adjectif 11ossessif pour la~ !Ide. L e maitre suit la méthode socratique. La leçon d'histoire roule sur la bataille de Sempach. Récitat ion dn cha.vitre, noms des belligérants et des chef s, héros prin cipal, tel est, en deux mots, le résumé de ('e que disent les élèves. En termes. affectueux et ra.imables notre cher inspecteur, M. Rouiller. nous s~uhaite la bienvenue et salue avec plaisir la présence, au milieu de nous, de MM. Girond, président de la (< Société valaisanne d'Education lJ, Mut\3, directeur de l'Ecole normale de Courten, inspecteur scolaire du district d~ Sierre, des Rév. Curés de Leytron et de Saillon et dtl Conseil municipal de Leyt ron. Il rappelle en terme-s émus la mémoire de .M. Chappaz, notre regretté chef du Département de l'Instruction publique. L'assemblée se lève en signe de deuiL On passe ensuite à l'élection du Comi~; les ·ancien:-; titulaires sont t'éêltls à !'una,ni-
126 mité. - Le compte·reudu de la dernièt·e a.ssemblêe est lu et approuvé. Six d'entre nous donnent ensuite connaissance du sujet mis à l'étude:
-Des rapports des institute'urs Œvec les pc~nnts des élèves. - I nfi'uence qtte ceuœ-ci peuvent eœercer sttr la bonne marche de l'école. ' :0~ Ce sujet était fécoYd, ou l'a en général bien traité, à en juget· par la discussion qui l'a suivi.
Discussion sw· les sujets mis à l'étude. Il est question du carnet de correspondan-
ce Des instituteurs préconisent l'emploi des ca,;_·nets mensuels plutôt qu'hebdomadaire:;. La semaine est trop courte, disent-ils, pour qu'elle permette de rédiger soigneusement le dit carnet. D'autres sont favorables au carnet hebdomadaire attendu que J',année scolaire est trop courte et que les parents ne peuvent effica.cement seconder l e maître s'ils ne reçoivent qu'une fois par mois des renseignements détaillés sur la conduite et le travail de leurs enfants. Un tel clemaude quelle est la conduite c1n régent au sujet des plaintes qui lui sont faites par ùes 11arent,; contre tel ou tel élève hors de la. classe. Un antre trouye que les ~rinchenx doivent s'adresser aux parents. des enfa nts qui se sont rendus coupables d'un méfait quelconque, et non au maître. Après toutes ces coutToverse-", la pnrolc autorisée lle M. Gil'oud Ya se fa.irc entendre. L'orateur parle d'abord des vi~;~i tes. Se passer absolument de ces dernières est impossible. Si un élève v.a mal, le maitre ne peut pas se cantonner clans ·sa dignité et dire: « Qu'on vienne me voir, et je leur donnerai des renseignements sur la manière d'agir dn garnement.>> Dans certaines locnlités, où l'hospitalité envers le régent est de mode, un refus, une fin de non recevoir, serait presque Qne offense. Là, comme ailleurs, tout dépend de la prudence et du tact de l'in& tituteur. Quelquefois. dit M. Girond, il y a des personnes, - il est vrai qu'elles ne sont pas nombreuses - qui pr étendent que le beau titre de maitre d'école est synonyme d'englué, de gourmé ou d'empesé, qui accu-
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sent le régent de se renfermer claus une trop grande r éserve. Peut-être que cela est vrai, mais je suis sfir , (lit-il, que l es instituteurs valajsans pédants et sauvages sont si ptu nombreux, qu'il ne vaut pas la peine d'en parler. Pour éviter des reproches de la part de ces esprits satiriques, que le régent cherche à se rendre utile là où i1 est placé, en prêtant son concours aux différentes sociétés qui peuvent exister clans une commune. Après ce tournoi oratoire, l'ass.e mhlfe nc· cepte les résolutions suivantes: 1. Des rapports du maître et des parents découle une bonne part du succès ou de l'insuccès de l'enseignement. 2. La prudence, l'affection , l'impart ialité, la franchise seront la base de ces relation~. afin que le régent édifie tO'Iljours les pa~·ents. 3. Il est vivement recommandé d'introduire et de propager l'usage du carnet de correspondance dans nos êcolea. 4. Des visites chez les parents sont recommandées dans certains cas: lorRque leur s enfants sont malades ou lorsqu'il s'agit d'une faute très grave de la part d'un élève. 5. Les visites anx parents, claus le but d'harmonise!' la. Tie llomestic}ne et cel1e de l'école seront courtes. Que le mattre forc~1 la considération pm: sou m:1intieu, s:1 conduite et son savoir-faire.
Critique et discu,s.sion sw· les leçon8 ifollnées. - Plusieur s instituteurs prennent la parole et émettent des idées pécla gogiq ues bien sensées qui sont appuyées par iVI. Mnra, directeur cle l' Ecole normale, lequel ajoute: Le mot ù mot n'est pas 1·ecommanùé eu histoire. Pourtant, dans certams milieux. oil le patois s.e ul est en honneur, leR enfants sont forcés d'apprendre le~ mots frança's dans le livre. Dans une classe de différente:;~ forces, 12 leçon d'histoire doit être en même temps une leçon cle langue et de géographie. Pour la grammaire, la méthode cle déduction est préférable: on écrit l'exemple à la planche noire et on en tire la règle. Les exem· pies. autant que faire se peut. seront cboi· sis hors de la grammaire. - Ceci ·rau, ras· semblée accepte les ré:~~olutlons sutvautt<;:
1. La récitati on ne doit pas preudrf' trup de temps, il suffit que le maître s'assure, par quelques questions, que l'élève a préparé sa leçon. 2. La leçon doit être sérieusement rée pa.r le régent a,vec les élèves.
prt>p ~
3. Les élèYes doivent être initiés ii. trom·er des exemples pour toutes les leçon~ qui s'y prêtent. 4. Dans l'emploi des procédés de l'écit ation, il ne pel11 être adopté de système absolu. Làdessus, une grande latitucle est laissée à l'ius.-
titutem·. 5. Que le maître s'inspire bien de l'idée que dans une leçon de récitation, la mémoil'e ne doit pas être cultivée nux dépens rles autres facultés de l'âme.
La prochaine rêunion aura lieu ù Isérables. Cela. a du moins été YOté en pri.ncipe. ;'11. 'l.'issières, inst. à Trient, est nommé cOt·r espondant attitré cle l',Ecole primaire·•. Après diverses autres communications, l\:f. l'Inspecteur lève la. séance. Un fraternel et copieux dîner nous réunit chez notre ami, M. Michellod. Le menu. arrosé des meilleurs crus duplantureux pays de Leyh·ou, contente leg plur:< affamés et les plus gourmands. On canse, on fraternise, la. ~aieté est parfaite. Mais les heures de réjouiss•ance passent vite. Le déclin elu jom· nouR :lve.rtit que le moment de rompre les rangs est venu. Avant de quittee ces lieux, la reconnaissance nous fait un devoir d'adresser un vigoureux merci ! h Commune de Leytron et à so ndêvoué Conseil municipal, à t ous les membres honoraires. à M .Michellod et à tous ses aides. Au n'Yoir donc, à l'an prochain. PROSPER THOMAS. secrêtairP.
-o-
District de Conthey Le mardi. 10 mars. ét..<tit un beau jour de filte pour les instituteurs de ce district. La localité qui avait à recevoir les pionniers de l'Muration ~e rendant en co·nférence anntlellt', était cette tois le coquet Yillage de Vétt·oz,
ado:;s(\ :JU <·ote:m eJlsoleillf> sur leC{llf'l mûrit le délicieux Ma.lYoisie. r..:appel nominal constate la préRence de tous les instituteurs llu district. l'ions avons de plus la bonne l'orhme de compter au mi· lieu de nous les membres elu V. Clergé d'Ardon et de Vétl'oz, 1\!11.\I. J\Ima, directeur de l"Ecole uo.rmale. le Dr de Courteu, le chanoine •. rroillet, et Rouiller, inspecteurs scolaires, une délégation de la CommisRion scula.iJ:e et de l' A(lministl'ation communale de Vétroz. J\f. l'Inspecteur Girond ouvre la séance par quelques chaleureuses paxoles de bienvenue. Il rappelleo aussi en tet·mes émus le souvenir du tléfum; Chef llu Département de l'Int>truct ion publique, M. le Conseiller rl'Etat Chappaz.
L eç:ons pratiques, tel est le premie1· objet à l'ordre elu jour. J\'L Germanier, inst. i\. Vétroz. est appelé ii donner nue compo~ iti o u cle style à ses élèves; après la. critique vient le tour de 1\I. Vuignier à ta.ire une leçon de gra.mmair<' à l'école mixte de :iVIa.gnot_ La dis-
cussion qni s'engage ensuite parmi les in stituteurs est des p lus animées: celui-ci adresse un éloge, celui-là. 5ouligne un oubli. l'un relève un petit tmvers, l'autre met 0n discussion ~el procédé. bref, chacun rt son petit m ot à dire, tant il est vrai que <t la. critique est aisée et l'art est difficile ». MM. les membres honorajres pa rlent à leur tour, émett..'Lnt leur manière de voir, épluchant, ramenant les choses a u point. J\1. Girouà, prononçant le dernier mot, constate qne, somme toute, les deux maî'tres passés a.ll «creuset.» ne so·nt pas sortis trop meurt ris de l'épreuve, et que, au contrah·e, ils ont moissonné rles félicitat ions méritées. De telles leçon s ne peuvent manquer de nous être à tous t rès profitables. N'oublions pas d'a jouter qu'avant de nous quitter, braves garçonnets et geublles fillettes de Magnot ont exécuté un chaut à rlenx voix d'une façon fort convenable. Le temps pa sse rapidement. Trois instituteurs donnent lecture de leurs t ravaux sm· le sujet mis à l'étude. Une discussion nout·· t·ie, s'engage, dont font les f rais membres honoraires et instituteurs.
128 Les idées nouvelles surgissent; elles s'entrecroisent, se heurtent parfois; ne faut-il pas cela pour que la. lumière jaillisse. Bornonsnous à en donner ici 1'11ne ou l'autre conclu!lion : Les habitudes et les gofits des populations étant si différents, il vaut mieux ne pas préciser en ce qui concerne surtout les visites n.ux parents. Non seulement chaque district, mais chaque commune, chaque village même a ses mœurs particuliè res. Un moyen préconisé ùans telle localité pom gagner les parents à notre cause, ne serait pas il conseiller dans telle autre. Il sera donc laissé au tact ùe l'institutem de se tracer en cela une ligne de conduite adaptée au milieu dans lequel il v.it. Sont cependant à recommander d'une manière générale, les visites eu cas de maladie d'un élève ou en cas d'acciùent. Ce f[ni , de plus, demeurera vrai toujours et partout, c'est que le maître, soucieux de gagner l'estime et la confiance des parents et des enfants devl'a, en premier lieu, mériter cette faveur. Toujours H observera une conduite régltie et sérieuse; il sera modeste, po)j, bienveillant, il am·a de fréquent es relations a:l"ec le pasteur de la paroisse, 1·elntions qui le reha usseron t aux yeux de la population; il tl'availlera <:onstamment à son développement, afin ùe se mettre mieux fi la hauteur de sa tâch e et pouvoir se r endt·e utile il son entourage, il serf!. d'nue impa rtiali tf1 e t el' nue cl iscr étion absolue ; il :tm:a pour tons SC!:! élè1•es une affection réelle, traitant sur pied d'égalité et le fils du paun·e et celui duriche, et l'entant intelligent et l'élève peu cloué; il préparera avec soin toutes ses leçons, nniqnf! moyen (Je faire sa classe d'une manière attrayante et consciencieuse, ce qui n'écllappe pas à l'enfant. Notre cher Inspecteur, statistique en main, nous apprend avec satisfaction que notre cUstrict vient de faire un important pa:> en avant aux derniers examens des n•crues. Il nous exhorte :1 continuer dans cette voie et cela en travaillant constamment avec ardeur. Il est ensuite donné conna.i ssance des comptes ùe caisse: ni boni, ni déficit: bilan O. Ri· che. not re caisse, hein! Pas de r isque que son
gardien prenne, avec le magot, la poudre d'escampette! Aussi accorde-t-on sa confiance au bureau en en confirmant les membres. Pauvres estomacs, vous criez famine! Calmez-vous! un excellent cltner nous attend chez Mme Sauthier, restaurant des Diablerets. Nous y faisons largement honneur. Après le banquet ne vient-on pas intercaler, en guise de variante, un << lambeau » de la séance elu matin que le manque de temp.s a expulsé de l'ordre du jour. Nous ne l'accueillons pas moins avec plaisir, c'est une agréable et instructive diversion: La lecture du résumê des travaux sru· le sujet de l'année dernière. Tra,vail soigné et complet, admis sans obser vation. M. l'inst. Naville, d'Ardon, major cle table, son «adjudant>> M. P.-M. Disslmoz, de Conthey, étudiant et M. Mee Fow·nier, ins l., :'l Nendaz, directeur des chants, s'acquittent tous trois avec brio de leurs !onctions respectives. Sous l'action bienveillante cle l'excellent cru généreusement ottert par la Municipalité de Vétt·oz, par M. le Prieur et par un honorable citoyen,ami <les régents, toutes les la.ngues se délient. En si bonne compagnie les heures volent plutôt qu'elles ne s'écoulent, si bien que clêjà anive 1•~ moment du dêpart. On se quitte en emportant de 1!11 journée le plus agréable souveuir et eu ~e donnant rendez-vous à la réunion générale future. Mars 1go3. B.
Anecdotes scolaires
* I.e t•égent Cnlino est appelé chez M. l'Inspecteur qui lui fait des reproches au sujet du pe ude progrès de ses élèves. - Vons me surprenez, dit Calino, pourtaut, dans mn rlasse. j'en ai qui sont p remiers. • Spécimen tle billet délivré par un mPmbre de commission scolaire: «Nous membre des commissions scolalres de X nous autorisons que les pr éuommês X Marie, J ulienne, Euphémie uous les (lelibêrons de l'école pour 4 jours pour cnuse d'a· valanches et ùe dangers dont le moyeu eat rempli.»
J
memlJ.res de cette délégation doivPnt 1 que la loi prévoit. êtte 11nües que <:eux de la cornmiss io.u. 1 ~ ].;irret seolairc risitcs mensuelles des écoles 1\ous J'<lj)JJelous au~:;si aux autol'iLa ·CGruuüssio·n sco1ail·l, a L·nh'a u- 1 tés scolaires l'arrêté dn 21 octobre 1898 t~·es attri.bl_ltions, le droit et l'obliga- eoncernant la transmission ùes livrets · tJOn de VlSlter régulièrement une fois cet arrêté do1t être exécuté dans tout~ pa1· mois, toutes les éco,l•es dr son r es- 1 sa teneur. ~ort. Cett~ visite mensuelle ne doit pas .Ecoles p r icées t>tre une Simple fol'malité, elle doit être 1 L'insüu<:tiou dom1ée dan~:; les écoeffective et devra po1·ter sm· l'état ma- les .partiouJières, doit être au moins t ériel de l'écoŒe, ainsi que sur l'aptit u- éqm~ral«"nte à celle donnée par l'école de <lu maît·r e tant au point de vue pé- 1 p~ bhque .. Pour contrôler ce degré dagogique qu'au point de Yue de la t'On- d msteuchon, les commissions soolaiduite. r~s: lef< I nspecteurs oni l 'oblig-at ion de 'l'ons les memb1·eR de la commis- 1 V1s1ter les classes p:u·ticulières cornsion scolaii·e doi l'ent êü e conYOtJUés / me les classes pubüq,u es. a.ux séan ces ou aux vi sitPs des class(•s. Il s do~h·ent notamment veillm· à Il n'est pas admissible que, sons q nel la réprE>ssion, dans les écoles privPes prétexte que ce soit, nn m embr0 ne des -?-bsenceR injustifiées, et t>mpêche~ n>çoive pas sa eon>ocation. Les con- auss1 que, pendant l'année scolaire, les >ora:tions pa.1· cartf's paraissent plus élèves des écoles pt·ivées ne quittent prahq,neR et plus régulières qne les con- celles-ci pour fréquenter ](>s écoles >ocations orales. communa.1e~:~, et vice-vel'sa. Les chanLes commissions doil'eut tenir un gemeutl'\ d'école pendant la durée d:f s protocole de leurs séances; dans le J cours, Ront la source de c-<mflits perp'. procès-ve1·bal de ces séances, la pr ésen- tuels Pt sont une cause per'lllanPni e ce des membres clo~t être mentionnée · / d 'indiscipline. l'Inspecteur a le droit de consulter c~ "'t t protocole. '" u nominatif des cnfrw ts u8/rri11f.s à Nous rappelons aux commissions 1 fréquenter l'érole que la loi scolaire, par son a rticle 29 Les ('ommissions qui ont à indiles Olblige à accompagner l'Inspeoteut: quer an ·p ersonnel ens.e ignant l•e s noms dans ses visites. 1 d.es écoliers, doivent exiger des offiCongés et permissions 1 Ciers de l'état civil leR noms DE TOUS I,el'l cong-és on permissions doirent ' Ie_s enfants 1Ja1·ve~us à J'fige de snol, "' ·J être donnés par le Président de la corn- ~lt~, c'est-à-dire aussi bien des enfants mission; da ns l es communes com osé ~n~rmes' a.veugl'es' sourds- muet s, de hameaux disséminés 1 , p ~s Iéliots: etc., que de>s enfants capa bles sion indiquera d'avance' 1 a commis- de smvre les co urs. C'est à la commis· a personne sion qu'il ap p a r t'Ient d e déi·ermmer chargée d'autoriser un congé T t ,~ les permissions seront contrôÏée:up=~ {::~~/~t les enfants aptPs à fréquendes billets qui est t à . . J co e avec s,uccès. tion de l'Inspec:eureron , la dispostLes commissions remettront ch·t · Ré . . d. que an née à MM. les Inspecteut·s lOJs ,presswn ,es absences de le 'è · . LP principe de l'.olbJigaüon d f ·é f ur premi r e VIsite, une list e d es quenter l'écol .· . e . I - en a nts parvenus à J'â-ge ùe scolarité tous ses effet: qp~~:~~~e ne l'déplbmer·a 1 et ~ncapables de f réqu enter l'érole priees . • sque es a s en- maire InJustifiées seront sévèremen t r e,( · Enfant.~ anormaux n..;mé r• es par Pa.poplication des d 1 D . . .· amen es anR Je mo1s qm smvra la récep-
même temps que les ins tituteur~ tl ont le br.eYei expi1·e à h1 fin d'IJ couts scolaire 1903-04. J,e Département désignera ainsi ince~:~samment les pa1·tici1J<Rn l s au cours annoncé p·OUt ce printempf;, lequel devta. ètre suhi pour to'Us snus exception, dès le j our même de 1\•ntrée. Le nombre des inscriptions dépasst> • • (A propo's des enfants anormaux, le pr-ésentement de 10 le maximum Ct'l:'s pPrsonnel enseignaut est instamment pl:1ces (14) qu'il est possib'le d'occuper. -opl'ié cl'e prêter son roncours, rlans la mPsUl'P du IJOf.\sible, pour fourni!- tons Carte mui•ale de la Suisse. lE'!'\ renscign(~mcnts ~- relatifs e t- s'enMM. les Inspecteurs primaires sont 1reme-ttre an besoin pour remplir les priés de votrlojr bien mentiomler dans f(H'mnlaires en>o;rés à IDL les prési- leurs rapp01·ts du co~ns scolaire 1!10:.!clf'nt,s deR commissions. Il importe que 03 toutes les écoles qui possèoeut la. la statistique à éta blir à œ sujet soit nom-elle: caJ"te murale de la Suisse donnnssi Pxacte e-1 complète que possiblE>.) née par la Confédération, comme ans:-;i --ocelles qui ne l'am·airnt pas encorf' t·~: çoue. Cette indication est requise par le P1·imes d'encouragement. Les membres dn corps enseignant Dépa1·tement pour justifier la répal''JUÏ ont 1·e~ u dP ln. Caisse d'Etat le t iti.on des c.artes jusqu'ici reçut>s et clé,, bon l> pour toucher la prime d'encou- li.1Tées, et solliciter l'obtention ponr tagement et qni 11e lui ont pas Pncore l'année pro·chaine du complément nét'(•n>oyé cette pièce_ sont invités à la cessai re. A ce propos, il est à obsener qu'ont lui faire· par-venir· aussitôt régulièrement qniti ancée. Après réception, la seules droit à la dite carte les écoles 'n leU J' elne sera immédiat ement expé- él.'ans le programme desquelles figure l'Pnseignement de la géogra.phie de la tiif>e par mandat postal. Suisse. L'an·été fédéral est p1·écis su1· --oce point, comme dans les obligationR Ecoles normales. qu'il impose aux cantons de rendre Cours de répétition de 1903. Un cours de répétition pour institu- compte de la. répm·tition, soit de la li(Oommuniqué.) teurs des deux langues s'ouvrira de Yraison des cartes. -o--nouveau au pl'intemps pour ~DL les A. nos COI'I'espondants. l'égents déRireux df' mieux se préparer Nous ra])pel ons à. nos collabot'ateul's ainsi aux examens pour l'obtention du brevet définitif OLl le t•enouyellement du et cotrespondants que leurs travaux Pt brevet temporaire. Ce cours s'ouTiira articles sont insérés ayec la signatme le 4 mai prochain pour se terminer à ou les initiales de l'auteuT, s'il n'a pas fin juin. Toutefois. comme 'les inscrip- adoj)té un pseudonyme. Si ·l'on p1·éfèrt> tions pour le snirre dépassent déjà très garder l'i ncognito, miPux vaut s'arrPsensiblement le nombre d'es pla.c es ri- ter à ce dernier que de signer des ini· goureusement dispO'Iübles, la préféten- tiales d'un antre. Eviter aussi , comme ce ser::J accordée aux postulants les cela HrrivP encore, d'e choisir des pseu· mieux quali fiés ou qui se sont inscrits donymes saugrenus ou grotesque11, 1Ps premiers. Les autres pourront être quand on peut trouver beaucoup mipu:t, reçus à celui de l'année prochaine en comme celui de Oamélia' pa·r exemple.
tion de la présente circulaire, les commissions scolaires de chaque commune auront ?!. indiquer au Département les noms de tous les enfants aveugles ou F>ourds-muets en fige ùe scolarité, c'està-elire ftgés de 7 à 15 ans. Elles remplil'Ont dans ce but les formuhlires an· nexés_
..
Supplément à f ,&cole,, du 1er clloril1903 Temps de la Passion Le C•·ncifix L -Le chrétien doit avoir un crucifi..r:- C'est sa gloli..l-e, car c'est toute sa fortune; fortune la plus certaine de toutes. On ne peut la lui contester. Ici le chrétien a le titre de donataire: c'est bien Jésus, et Jés us crucifié, qui nous a été donné. Il a aussi le titre d'auteur du crucifix. Hélas! plût au ciel que ce titre nous manquât! Mais enfin, cela est, et le crucifix est bien l'ouvtage de nos mains, de nos f.a utes, de nos crimes. Rien non plus ne peut nous ravir le crucifix. l:~endant la vie, ni les d.ésastl'es ni l es, persécutions ne SUUl'aient séparer les chrétiens du crucifix. Alors, au ltieu de nons l'ôter, on nous le donne dayantage; et q;u_and on l'arracherait de noR mains, on le mettrait plus avant da.ns nos cœur s. Quant à. la mort, qui, en effet, sépare de to nt, elle nous rattac:bP au crucifix, en nou:;; douant llOtm.,m_êmes sur la croix_ II. - JJt> chrétien doiÏt sa.voir le Cl'UCifi.r·_ L'.~ pôtte disait: Tout, pour moi, c'est de << Raloi•r Jésus et Jésus crucifié». L'Eglise chante: «Le ruystè:re de la cr<>ix brille à nos yeux. » D'une part, la science du crucifix est la plus mystériense de toutes; et, ùe l'antre, eNe est la p.Jus lumineuse. Science mystérieuse: nul ne l'a.c. quiert sans étude, nul ne l'appl'end sans maîtrf', Jésus-Christ sPnl peut s'enseigner lui-même. Scienc·e pon<t'iant lumineuse et facile: l'école est ouverte; entre qui veut. lia rie est lù,deboutentre J ean et Madeleine: l'un ty1)e de l'innoeence, et l'autre, type de la pénitence. Une foiÏs apprise, cette ·science a tant de clarté pour resptit, qu 'eJIJe eX!plique tou t lP
reste; et tant de p uissance sur le cœur, qu'elle le détache de tout pour l'atta cherr,o à Jésus. III. - Le chrétien doit voir le m·ucifiœ. Il s'agit ici non d'une simple perspective, mais d' une réelle fréquentation. Il faut le voir deux fois le jour. Le matin, salut au' crucifix! c'est le point de départ. Une journée est une bataille, puisque la vie est une guerre_ Donc, au premier signa.l1, le ·s oldat, tourné vers son général, salue son drapeau: « 0 Crux, ave!» Le soir encO(l'e, hommage au crucifix! C'est alors le retour et l'arrivée: on dépose là et ses fautes et ses mérites. Heureux, si l'on revient du combat avec de nobles blessnres1! Il faut voir le urucifix à tou t pro1pos, à tout instant. Faut-il un conseil? J 'interroge le crucifix_ - Faut-il un secours? Je regarde le cruc1fix. - Suisje blessé"? Je baise les pieds de J ésus_ Suis-je mourant? Je fais .Tésus mourant mon légataire, et il me fait son hériter. Je dis: « Seigneur Jé sus, voici mon âme, je la remets entre vos mains. » Et Jésus crucifié me rép·ond : «Aujourd'hui ,-ous serez a.n~c moi dans le pa radis. »
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Jésus-Christ Jésus-Christ remplit le monde, et les siècles portent :s on nom. Toutes les générations s'inclinent en P'assant d'evant lui: ses autels, assis dans les consciences, environnés de respect et défendus pa.r l'amour, bravent les injures des hommes et la main du temps; ils suxvivent à. toutes les révol utions et à tont es les ruines. Avant sa venue, JésnsChrist fnt l'espéra nce et le besoin de l'humanité; depuis, il est B<l luUlH·r~ et
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sa force; il est son guide, sou père et son monarque. · L'enfance l'adore comme un Dieu et l'aime aomme un frère; la jeune fille lui donne son cœur, q.u and elle veut le gard'e.r pur; les mères ap-pellent ses bénédictions sur les têtes de le u.r s fils ; plu-sie urs, un trop grand nombre, sans doute, le méconnaissent et l'offensent, entraînés par les intérêts et les passions; mais le vieillard se sent ramené vers lui par la maturité de se& pensées et par la lumière tranquille de ses derniers soll:eils. Les peuples, comme les individus, lui doi>ent leur vie et leur félicité; il a mis sou empreinte dans les mœurs et son so•uffle dans les 'lois. Sa doctrine est la règle et Je frein des esprits; sa charité, la joie et l'ornement des cœurs. Sa croix, leçon de courage et signe d'honneur, effroi du arime triomphant et suprême appui de la vertu malheureuse, sa croix, frêle et nue, demeure encore la chose de ce monde la plus respectée et la plus forte; debout, sur la cime des sociétés, elle brille au loin d'u n écil·at que nulle autre gloi·r e n'égale, et de toutes pa.rts elle reçoü des adorations que nulle autre grandeur ne peut obtenir. A la vérité, dans ce solennel concert d'hommages, quelques notes discordantes se font entendre. Comme il s'est trouvé des sophistes pour nier le mouvement de l' univers qui les emportait dans sa marche, il s'en trouve pour blasphémer et nier Jésus-Christ a u milieu des splendeurs d'une civilisation qui vient de lui, et malgré tous nes bienfaits dont il les comble et les acaable; esprits malades, qui croient avoir l'audace de la science et n 'ont que la fièvre du paradoxe; esprits faibles, qui se crolient forts, parce ·qu'ils s'affranchissent de la vérité, du raisonnement et du r espe·ct. Ils ont beau faire et beau dire, l'humanité continue d'adorer Jésus-Christ, sans les prendre an sérieux, et elle é-touffe le u•t· ,-oix 1ué-
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prisée sons la puissance de ses canfique:s~ Mgr DARBOY. archevêque d'e Paris.
••••• Le bonheur dans la famille Oh oJui! le v.rai bonheur est celrui ·<Itue l'on goûte au sein de la faJmille. Une courte séparation, un exiL cle quelques jours suffit pour nous faire apprécier ceHe vie intime et nous faire soupirer après elle. Ailleurs, ô jeune fille, attirée vers la ville, si, peut-être il est plus de jouissances, l'ennui est plus cuisant aussi: FamOIU!r ingénieux d'un père, d'une mère n'adoucit point les heures de peine. Tu veux aHer cherchet' à l'étrange•· un bonheu r plus complet; tu crois le demander à la fortune; tu t'engages au ser.-ice de quelque riche personnage; qu'arrivera-t-il? Telle position, qu'un ce!'veau romanesq ue t'avajt représentée so.us les plus beUes couleurs, perd de ses charmes, lors•q:ue tu t e proposes d'en jouilr. C'est l'histoire de tou s les jou.rs,j e n'invente rien: les désenchantements sont le pain quotidien de la jeune fille aventureuse. Pass.e cnc10l'e rette méprise, si, ô seu.le vraie chance, t n consenes ta fo1i et tes mœurs intactes! mais à combien de naufrag.es ta \'ertu n'est-elle pas exposée ! C'est d'un côté le luxe des villes qui éblouit la campagnarde, lui inspire de grands aiJrs a u détriment de sa bow·se. C'est d'un autre côté les mille occasions séduisantes attirant aux spectacles, théfttres, .amusements de tous genres. La soif du m3Jl cherche ·des v:ictimes, tu peu·x facilement en être une; pauvre a1bandonnée loin de ta famille, t}Ui veillera sur toiÏ! La situation ainsi envisagée, passe encore sous silence bien de ces mécomptes qu'H faut avoir connus pour redouter assez. Reste donc, ô jeune tille, t·este au sein de ta fami11e! Ta nt de
jeunes pere.onnes, méprisant tout avertissement à cet éga·rd, so!Ilt revenu~~ nouveaux enfants prodigues, s e jeter aux genoux d'un père, d'une mère en iiillplorant le pardon. Hewreus.es encor e celles-là, elles ont trouvé un cœur pour les absoudre, mais qui te prouyera, à tru, qu'au retour, la lllOtr t n'aura pas fermé les yeux d'une mère. d' un père chéris? C. D.
Les ravages de la boisson L'alcoolisme sé présente sous des formes différentes. Il y a le grand alcoolisme dont leB manifestations sont bruyantes, intenses et l'éV'olution rapide; mais il y a aussi le petit alcoolisme à marche lente, à symptômes atténués. Ce dernier est celui que contra;ctent inconsciemment les personnes qui, sans jamais commettre aucun excès, considél'ant à tort les petits verres d'eau de vie ou de li<Iueut'S cmnme le oo.l.D.Iplément indis·penaable des dîners et soupers, et qui y ajoutent souvent quelques apéritifs, sans parler d'une dose déjlà excessive de botissons fermentées aux repas et enüe les repas. Oes per· sonnes sont souvent sédentaires, des personnes qui travaillent du cerveau et qui font déjà moins d'exercices qu'elles ne devraient, ou bien des personnes qui, après avoir mené une vie active, estiment avoir droit à un repos bien gagné. Chez ces gens-là. l'usage des aleools dév-eloppe la tendance à l'obésité, prédispose aux maladies d'estomac, si fréquèntes de nos jours et à l'apoplexie. La qualité des boissons a lcooliques n'est pas non plus s·ans influence sur notre santé. Les boissons a.lcooliqones qui n'ont pas été suffisamment reCiti· fiéE>s t•enfetment d'e s irupuretés qui aont de violents poisons'. Ce sont les alooli! snpét·ienN! et l·es essenees.
L(.Js aluuOÜ! su.vél'ieurs, (u.leool propylique, alcool butylique et alcool amylique) sont ainsi d'énommés parce que leur degré d'ébullition est supérieur à celui de Fa1cool de vin ou a lcool éthylique. Leur degré de toxicité croît avec leur degré de vaporisation. Par exemple, s'il faut 144 grammes d' alcool éthylique ou esprit de vin pour tuer un chien de 36 livres, 31 grammes d'alcool amylique suffisent pour le même r ésultat. En expérimentant ces divers alcools sur des cobayes ou cochons d'Inde, on voit que l'aJcooŒ éthyliq:ue -produit d'abord un certain degré d'excitation, puis un engourdis·sement qui les fait tituber. Cette ivresse passagère se dissipe peu à peu. La même dose d'acide amylique provoque d'abord de l'excitation, puis une vérita;ble paralysie s;uooède. L'animal tombe dans une to1rpeur et une insensibilité si profonde qu'il est impossible de l'en tirer. Certaines essences employées pour donner du bouquet aux vins artificiels, aux différentes liqueurs dites apéritives ou digestives sont aussi des poisons vioLents. Les p rincipales ess1e nces s'obtiennent par la distillation d'e s plantes ou de cel'taines graines, par exemple de l'anis. L'essence d'absinthe que l'on retire de la p lante du même nom sel't à aomposer avec I'alcol()ll et un certain nombre d'antres essences, notamment l'essence d'anis, de fenouitl et de mélisse, la liqueu.r d'absinthe. L'essence d'absinthe a des propriétés convuls1Yantes très ma1•quées. Les belles études d u célèbre aliéniste Magnan ont fait ressortir les d·a ngers que présente l'uBage de cette liqueur: l'absinthe, ditil, produit le délir e, le tremblement et l'épHepsie. Aucune liqueur, cependant n'est consOimmée en aussi grande quantité et combien de gens, à. la t'ec1b erche des remèd'e s coutre les maux d 'estomac, 1eR tremblements de l-a main, les é-touJ'·
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dissements etc. n'auraient qu'il sup' primer leur' quotidienne ration d'.ab. smthe pour couper le ma.] à la raaine et retrouver le bon fonctioonement de leurs organes. On frémit quand on songe aux sommes énormes dépens'ées par les bnveues d?absinthe pour s.'empoisonnet lentement alotrs que tant de pauvres petits êtres,' auto.ur d'eux, manquent de pam. · A. D.
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Le Printemps Nous sommes dans cette saison, 'la plus belle quand elle est belle, où les premières feuilles ftiss-onnent sous la brise où les fleurettes commencent à s'épa~ouir et où la nature en travail salue le retorur dn printemps. Avec le 20 mars a commenoé la sat· s.on nouvelle. Depuis oe jour, le S{)leil entreprend son voyage annuel de l'hémisphère austral dans l'hémi&phère boréal et ses rayons réchauffent gradue1lement la terre. C'est l'espérance, c'est la vie. On entend partout la note ga ie et mal venu serait celui qui viendrait jeter un son discordant dans <:e flot d'harmonies que s.uscite le retom du printemps. Dans ·les côteaux, les travaux de culture de la vigne reaommeucent; le lab()m•eur jette la graine dans les sillons, J.es prairies s'émaillent et les oiseaux font entendre leurs tefrains favoris. Toutes oes vibrations au sein d'un pays si favorisé et où la natme seule a fbien travaill-é, tous ces gestes, tous ces ch.ants, ces tra.v aux, incarnent la vie, la belle vie. A nos pieds sont les richesses de la nature a.u-dessus d•e nous l'azur éalatant d;un ciel clément et infini, puis, là-bas, tout au fond de l'h01rizon1 perdu dans J.e ble"!! du finnpment, l'Alpe lllrt.-
jestueuse se dresse et yoüe à nos yeux les contrées lointaines, qui n'ont pour nous, com1>arées à nortre petite patrie, ni le mérite de la beauté, ni celui de la richesse. Les poètes céJ.ébrèt•ent de tout tem]Js la. venue du printemps. Cl.est l'épO:q,Uf' des premières promenades dans les bois; c'est le temps des heures d'exta. se délicieuse où les a.v eux tombent des lèvres: caresses de la. nature ensolei1· lée qui invite les humains à s'aimer et à chanter tout haut le 'bonheur d·e vivre.
Aussi le printemps a,-t-il toujours servi de prétexte à des fêtes, à des J'éjouissances dont on trouve encore de curieux vestiges un peu partout, mais s-pécia1lement dans nos campagnes. C'est le printemps qui nous prépa1·e les soyeux tapis de gazon sur lesquels il est si agréable de s'étendre ct de se reposer après une longue marche. N'est~ce 'pas lui qui, demain, séduira notre vue et charmera notre odot'at var ces vast·es champs d'herbes et de fleura composées des espèces les pfus variées? Etrange, cette vie où tout est renon· veau et à la.quene chaque printemps vient appmter son tribut. Et plus vive· ment nous nou·s sentons ·entraînés sur l'onde instable de la vie, notte barque plus vite cingle vers l'inconnu. Salut, printemps.! t u nous reviens avec les parfums de narcisses et de violettes; grâce à tod, les bourgeons vont s'épanouir et les toses: vont ouvrir leurs eOt'o11es; 1a nature entière se souvient de son Créateur en créant à s'On tour. Tout est vivifié dans l'ah· qui non& entoure, mais davantage encore, saison aimée, tu vivifies nos cœurs, 1u nous fais espérer et l'aurore de la vie nous est p l us d<Juce. Salut! mois des .amom•s, toi qui toujours arro!SeS d'un philtJoe bienfaisant les cœurs rendus tristes. découragés; tu es le grand l'ivificateur de la uatll·
re, des fle urs, des bois et des pa1·terres. Pense ù nous, printemps b-éni, pour nous préparer les riches 1-écoltes estivales; pense à nons, p.auvres humains, qui réclamons du pain; pense i't nos troupeaux qui ont besoin de foin; pense à nos coteaux et à. nos plaines dont J,es pampres verts doivent recéler à l'automne les gra:ppes vermeilles. Puis, subtil, -pénètre l'ibne de ceux q;ui n'espèrent plus, des abattus, des fatigués, des désolés. Que pa.rtout ton passage soit ma'r qué ]Jar quelque atôme de vie nouvelle et d'espPrnnce profonde. Puisque •le printemps est l'émanation de la jOiie, de la vit>, conseillerons-nous à chacun d'être au dijapason de la saison enchantée. Des fleurs, des chants, smtout des chants. Partout on entend chanter en ce moment. Demain, il serait peut-être trop tard pour j01UÏl' des bienfaits nu printemps, qui, sur son ·passage, parle à tout cœur d'amonr, ùe gloire et d'e génie. Amour! gloire! génie! A tra>ers les saisons de la vie, celui qui ne vous a pas rêvé, que dis-je? ardemment et fo~ lement espér~, peut-il prétendte qu'il a été jeune? Le printemps n'·n. donc jamais brillé dans ce cœur où l'automne seul a. passé. Faisons-nous donc un cadr e à l'unisson de eette nature du printemps. Saus doute, tout cela n'empêche pas les tristesses de la vie, les soucis et l es peines, mais je vous assute que cela contribue à les alléger et rend· plus sensible •l e bonheur.
. ·-----IDSTOIRE DU VALAIS -----
(Sœite.) XIII. - T..>\ NOBLESSE Une noblesse nombreuse et puis·&ante, a.vicle cle fHel'l, de tomnoiR, d'ayen-
tures et de combats, habitait les nombreurx châteaux qui dressaient adors leurs t()Urs altières sur les collines verdoyantes et les sombres rochers de la vallée. Plusieurs seigneurs, à la tête d:e leurs Yassaux, prirent part aux Croisades, qui mirent eu présence l'Orient et l'Occddent. Va.spect cl'une civilisation étrangère fra.p pa d'étonnement l'habitant des Alpes, qui l'apporta dans son pa.ys un esprit nouveau. La chevalerie, que cet âge d'enthous~asme fit éclore, eut en Valais de no'Inbreux représentants. L€' fils du noble, après avoir s ubi Ul) noviciat, était ndmis à ceindre l'épée de cett e brillante ass<>eia.tion. Il jurait de soutenü· le droit. de protéget les faibles et de défendre la religion, puis, an nom de saint Ge<Yrge, il était armé chevalier. XIV.- T1E 2me ROYAU ME I>E BOURGOGNE Le Valais forma l'un d'es comtés du nouveau royaume de Bom•gogue. Rodol]pfue Ier, qui s'était fn.it couronner à. Saint-Ma.mice, mo·urut en 912. Son ms, RodoJphe TI, ISIUt agrandir ses Etats lJJUi reprirent les limit es de l'ancien I·oyaume de Gondebaud. Ce roi mourut en 9~7. n fut inhumé dans Je monastère ùe Sa.int-Ma.nrice, orù reposait son pè1·e. Sous le règne de Oonrad, fils d e Rodolphe Il. les SarrasinR saccagèrent pendant plusieurs a nnées ln -vallée du Rhône. Tnsta li és sut· les principaux passages des Afp€'s, ils nt• quittent leurs repaires que pour porter autour d'eux le fel' et le feu. ILs d-étruisent l'église d·e Bonrg-Saint-Pierre et rédui sent en cendres l'ablbave de Saint-Maurice. Ils furent enfin c~utraints d'abandonner les Alpes. Saint Bet•nard de Menthon, aJ·chidiacre de la cathédrale dl'Aoste, vo ua sa' sollicitude à. nne œuvre remarquable qui lui vafut l'admiration du monde entier. Il alla fixer sa. de'meure sur le r·o,1 glacé dn Mont-Joux, détruisit le culte
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de l'idolâtrie, qui avnit encol'e Ron nutl:'l sur ces sommitf's sau•vages et d~so lées, puis, daus l'élan de sa charité chrétienne, y fonda le célèbt·e hoSipi<:e qui porte son nam (vers 11:' mili!:'u du Xe siècle). J,es pontifes, les SOUVPl'ains, ]a noblesse, le ·peuple honorèrent et encouragèrent de leur protection et de leut·s dons cette ins·titution humanitaire. Le vo,vageut· Pt .Je malheureux, qni traversent les régions dangPreuses du Gt•-St-Bernard, y trouvent, depuis de-a. siècles, nne fraternelle hospitalité. ·L e roi Conrad mourut en 993. Son fils Rodol phE- lU, dornna le comté elu Valais, avec tous ses re,·enus, à. Hugues, évêque df' Sion, et à. ses successeurs (999). Le diplôme t·oya J, in vestiss·ait le donataire du titre de comte tet·ritorial de ce pays et de la. 'Possession du pO'Uvoir souverain. Rodolphe III mourut sans postérité aprètl a\·oir légué ses Etats à. l'empereur d'Allemagne (10~2). Le second' ro~·aume de Bourgogne a rait cessé d'exister, et le comté du•Valai-s. se trouvait r-éuni à J'empire d'Allemagne. (A suivre.) ------------•~IH···-------------
Arboriculture La confê1·ence donnée ces j ou1·s ùeL'niers paL· l\1:. Bagnoud il. la société d'agriculture d'Uvrier a été très intéressante; elle ue pouvait manquer de l'être étant donné l'importance du sujet et la manière avec laquelle il fut traité. M. Bagnoud s'est attaché d'abord il. montrer que nous nous trouvonH daus une situation économique critique: difficultés pour écouler les produits agricoles; di"penses toujours plus considérables pour la main d'amvre, etc Afin que l'agricultew· puisse couvrir les dépenseR et faire quelques bénéfice~, il faut donc qu'il se demande quelle est la cult ure rapportant le plus et demandant Je moins de main-d'œuvre possible. Or, c'est un fait que le Valais est un pays oü l'arboriculture devrait occuper la p lace <l'honneur parmi les diverses branche~; agricoles. Preuve en est que les êtrangers qui ont exploité
cette bt·anche ont tait de bonnes affaires; ceèi n'est plus un secret. Yala~sans, réveillons-nous de notre nonchalance habituelle!. . . Plantons des :u·bx·es et soignons-les. .d..rgovie et Thurgovie, sous ce rapport, sont beaucoup plus avancés que nous.; pourtant Ils sont moins favorisés; seulement ils ont compris que l'arbre ne produit que pour autant qu'on lui donne,tandis que nous l'aba·ndonnons généralement dès les premières années; du moins ca été le gt·and défaut de nos bons ancêtres; et dire que ce défaut n'est plus, ce serait cacher la vérité ... Après cette entrée en matière, le conférencier a développê, dans un langage tout à fait familier, le sujet qu'il avait choisi, soit les soins à donner aux arbres fruitiers. J'essayerai ù'en faire un pille résumé en consultii.nt les « iustautanés >> de mon ,,Agenda du Valais": Pour avoir des arbres, Il faut 6videmrnent semer - ceci est une vérité de la Palisse. Quand doit-on faire les semailles? Règle générale, dans les terrains qui ne sont pas humides et où la semence est à l'abri des rougeurs, il est préférable de semer eu automne; en plaine on sème surtout au printemps. -· On doit choisir pour cela une bonne terre franche, terre de jardin bien ameublie avec principes assimllables; on la divise en planches. Les semis en ligues sont préférables en ce sens qu'ils facilitent les travaux que nécessite la bonne tenue du tenain: on laisse il. chaque pépin un rayon de 0,30 à 0,45 cm et on l'enterre, selon les terrains. à. 2 ou 3 doigts - plus profond dans un terrain sec que d·ans un terrain humide. Avoil· soin surtout de ne pas semer trop serré si l'on veut avoir de beaux sujets. On comble ensuite en ayant soin, surtout daDs un terrain léger, de ta.sset· un peu la te1Te. Le sol doit être maintenu propre et frais. Lorsqu'on éclaircit, il ne faut pas simplement couper les sujets, mais les arracher. E n automne on art·ache les jeunes arbres et on les met en jauge. On choisit ensuite lee plus beaux sujets pour les mettre en pépi· nière; les pins faibles on les t'épique pour les laisser encore une année. Il f aut restreindre le nombr e de variétés et s'arrêter à celles qui prodnisent le plus et qui se vendent le mieux.
La pépinière sera faite dans une bonne terLa hauteur du couronnement ' 'urie st!lon re, pas trop sèche, otl l'on puisse arroser au les espèces d'arbres et selon leur exrJOsitlon, besoin. ainsi le long d'une avenue la couronne se feAvant de planter le jeune sujet, il faut 1 ra al 2 m. 20, 2 m. 30; afin que lP.S branches J'babiller: c'est-à-dire coupet· l'extrémité des : ne mettent aucun obstacle à la circulation. radicelles; li est bon :mss! de couper un peu Les pommiers, les pruniers et IP.s abricotiers la racine pivotante, afin de forcer le sujet à se couronnent de 1,80 il. 2 m.; les poiriers de développer le chevelu. On prépare ensuite 1 2 m. 20 à. 2 m. 30. Pour tailler un arbre il faut avant tout conune sorte de boulll1e avec de la bouse de vache et de la terre de jardin; cette bouillie ne !mlter la nature; c'est ce qui a déterminé les doit pas êu·e trop liquide; cette opération a arboriculteurs :t adopter de11x formes pour pour but de conserver la fraîcheur à l'arbre les arbres: la. forme de panier, et la forme et de donner aux racines une mat1~1·e as:;,imi- pyramidale. La première convient surtout lable. Dans les grandes cultures on plante aux pommiers, aux pruniers 1•t la deuxième. il la distance de 1 mètre et de 0,30 à 0,40 sur aux arbres à. longue racine pivcltante tels que la ligne. On ouvre une rigole :1 0,25 ou 0,30 1 Je poirier. Quand on a formé la couronne du premier centimètres; la terre doit être arrosêe tout de suite, surtout si elle est sèrhe, afin qu'elle étage on tRche de maintenir le pl\ls possible 1 l'équilibre en pinçant le!! bourgeons •11li pousse tasse. En été le sol sera toujours tenu propre. En sent trop rllpidement. (La fin au prochain N") juin l'on prépare pour Je greffage: armé d'tm couteau, l'arboriculteur enlève les petits ra* BIZAitRJ,JRIES DE LA LANGUE meaux à la base du sujet; la greffe sc fait à 0 m. 10, 0 m. 15 du sol; le cerisier doit être - On dit dn J'cu quand il << pren<l » il greffé plus tôt, vers la mi-juHlet; le l llrtue. Quallld le Rhône « prend », il gêl<'. pr unier, vers la fin du mois, ensuite Quand ou « coupe >> le pa ln, il diminue; quand le poirier et le pommier qu'il est pt•éférable on «coupE' '' le vin, il augmente. de laisser jusqu'à l'année suivante, de crain- 1 te d'exposer la jeune greffe à la gelée. Le chicot de 0 m. 10 que l'on conse1·ve, a pour but de faciliter la circulation de la sève, et la cicatrisation de la plaie. En mai l'on enlève les pousses Rous la greffe en ay.ant toujours soin de ne PR.s déchirer le sujet; l'on pince (Suite.) sur 3, 4 ou 5 feuilles. Quand la greffe a 0,15 l'lé iL St-:Uaurice le 17 juillet 1800. Ohn.rlesou 0,20, avec du rafla, on l'attache au c11i· Lonis de Bons fit. ses études au collège de cot de manière à lui faire prendre une direc- cette ville et les termina :'t l'Ecole de droit tion verticale; l'arboriculteur veillera à ce de Sion. .A l'ilge de Yingt ans il obtenait son que la tige ne se bifurque pas; ce qui donne- diplôme ùe notaire. Apparaissaut dans des rait un mauvais coup d'œU, et une végéta- jou1·s de trouilles et de revendications popution moins vigoureuse. laires, il prit une part active au mouvement Quand la greffe est bien développée, on eu- d'émancipation du Ba.s-Valll.is. Homme polilève Je chicot obliquement et l'on mastique. tique, il remplit successivement les fonctions L'année suivante on a une tige de 0 m. 60 de secrétaire d'Etat, de membre du Grand 1 0 m. 80; si le sujet est bien droit, vigou- Conseil. de Conseiller cl'Etat, et fut enfin avreux, il ne faut pas le raccourcir; si, au con- pelé à Ja présidence dn Tribunal de St-Mautraire on a. des sujets faibles, flexibles, on rice, chat·ge qu'il occupa jusqu'à. sa mort. doit les rabattre pour concentrer la sève sur lltrrveuue le 1er septembre 1879. Gomme écrivain, il débuta avec « Blancùe on œil plus vigoureux. Après qu'on a. replanté, vient l'époque du comonnement; on de }fans ou Découverte des eaux de Louèconserve alors u·ois bom·geons, ceux qui par- che >>, roman historique, qui pantt :\ Lautagent le mieux la tige, pu!s la flèche ou ti- sanne en 183fl. Une série de nouvelles sui;ige centrale; les bourgeons qui poussent trop rent ce premier essaJ. La pureté du style, l'inl1gonreusement soot p!!!cês s ur 4 ou ;. feuB- térêt dramatique, la coulem· locale caractéIea. rillent ces épisodes tir~~ de nos annllli'S. Son
LE POETE
Ch.-L. de BONS
xxne annt:'e
8 •' :, 11 rit poetique, dit sou biographe Léon Roten, savait entourer d'une atu·éole romanesque les hommes et les mœurs d'autrefois. Il traita avec succès presque tous les genres de littératur e. La poési e épique, entre autres, lui doit son beau poème de << Divicon ou la Suisse primitive», qui fut couronné par l'Institut national genevois, et où <<le talent souple et vigoureux: de l'aut eur, dit Jules Vuy, témoigne d'une énergie poétique pleine de har diesse. Son Di vicon est un personnage historique qui a toute la majesté de l'épollée. » Il aimait aussi à invoquer cette g racieuse Terpsichore, à la taille ClLillbrêe, à la tunique ondoyante, au luth harmonieux frissonnant sous des doigts fuselés, - et la m use, légère, << des champs de l'idéal >> accourait à sa volx. Elle fut en effet pour lui une fidèle compagne: elle inspira a u poète le livre des (( Hirondelles >>. Ces chants d'un lyri sme entraînant, soutenu, où le charme des images se marie à la noblesse de la pensée, nou s révèlent un véritable talent poétique, et ont particulièrement contribué à la renommée ete leur a.t•teur . Cet ouvrage se divise en trois 11arties: Le:s hirondelles d u printemps, les hirondelle::. d'été; les hirondelles d'automne, et le caractère des poésies répond, selon l a, saison, a l'époqtle de la vie du poète. Dans les stro· phes suivant es, de Bons nous fait connaître les .sources préférées, aux ondes limpides et calmes, qui alimentaient sa pensée:
Ce que je sais Je ue les connais point ces villes fastueuses, Au fond vaseux et trouble, aux~urfaces l.lou[leuses, Qu'encombre un peuple f8it d e tl'ente nations. De leurs f leuves jamais je n'ai goûté les on[des, .Ni tr essailli, pensif, à ces rumeurs pr ofondes Qui du cam1· des cités sont les pul sations. Je n 'ai point vu leurs ponts, leurs vieilles· ca[tbédrales, Leurs bazars lnmineux, leurs arches triom[phales, Lems ch âteaux dont le faîte ar bore uu éten[dard; Et ces vastes amas d'éclatantes merveilles, Qne l'art on le génie enfantent dans leurs [veilles, N'ont jamais un instant rencontré mon re[ ~ard.
J'ignore des cités les plaisirs froids ou vide ,, Leurs charmes sérieux, leurs vanités spleu[dides, Leurs fêtes où toujour s une âme s'énerva. Jamais, prêtant l'oreille à l a voix qui le [nomme, Je n'ai d'un fait pompeux vu pass.e r le grand [homme, Ni jeté quelque pierre au héros qui s'en va. Je n 'ai point entendu , clans les vHles en ar[mes, Mugir, au front des tours, le tocsin des a.lar· [ mes, Ni monter la révolte aux vieux palais des rois, Ni les vaisseaux au loin emporter une a r[mée, Ni passer, tout poudreux, les soldats de Cri[mée, Ni la Bohême en fête :acclamer ses exploit~. Je ne les connais point ces astres de la scène: St olz, A lboni, Duprez, à la voix de sirène, Ni Rachel a u port noble, au geste sculptural, Jamais, l'avi de l'une ou de l'autre idolâtre. Je n'ai vu, s'exaltant aux bravos du théâtre, Leur art prodigieux atteindre à l'idéal. .Aussi je ne sais rien .. . qu'épeler la nature, Que r ecueHlir des bois le vague et lent mur[ mure, Ou les soupirs du vent sous d'antiques ar· [ceaux. Je ne sais rien, hélas! qu'écouter en silence L a solennelle voix du Rhône ou de la Dranse, Les bruits de la montagne ou le chant des [ruisseaux. Je ne sais r ien que suivre, a u penchan t des [collines, L es chèvres pll.turant parmi les aubépines, Les nuages que berce un zéphir a t tiéd i, La cigogne pêchant a.u borel des joncs ver· [dâtres, Ou le troupeau qui rentre escorté de s es pû[tres, Ou l es vols d'oiseaux noirs pa.rtant pour le [Midi. .Aussi n'atten dez pas de moi que je retrace Ce monde extérieur où j e n' eus point de pJ.a.ce, Et que dans l e lointain à peine j'entrevois. Quelques sentiments vrais snrprl·S à l'~me [humam e, Les champs, les eaux, les monts, voilà ~ou~ [ mou clomame. N'en demandez pas plus, c'est assez pour mR [volx! (.A. sutvre.l
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à M. P. PIGN.AT, 1er secrétctire èt l'Instruction fU blique, à Sien.
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II est souvent utile poni' notl'e salut que nous l'éussions peu aux yeux du monde.