No 06 l'Ecole primaire, 1er Avril 1911

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Pour régler abonnements, voir aviS important ct-apres 30e ann~e _No 6 1er A:vril 1911 LE FOYER ET LES CHAMPS

se creuse, il dépose une sorte de boue noirâtre qui est un engrais de premier choix. Les plantes qui, ne pouvant apprendre dans les livres, savent en naissant tout ce qu'elles ont besoin de savoir, sont très gourmandes de cette substance qui les fortifie. Dès qu'un ver de lerre a quitté sa gaJerie pour n'y pJus revenir, -ce qui arrive lorsqu'H a rencontré son collègue, le jardinier à dPux pieds, -· Yi tc les plantes voisine~ dirig<'nt lcUl'R radicelles vers l'engrais abandonn~. Enfin, ce pauvre ver de tene qui vous fait pousser souvent des cris d'effroi, bien qu'il soit parfaitement inoffensif, donne, par le massacre qu'on en fait a.u printemps en retournant l<> sol, un eng-rflis excellent. Utile même après sa mort, la pauvre bestiole ne nous a 'rien demandé et nous confirme en outre la grande loi du monde que rien n'est inutile ni. petit s'il est employé à. ce qu'il doit faire.

24 heures. Versez ensuite doucement ltt jus dans une bassine et le sucre qui est resté. Quand votre sirop est bien cuit. jetez-y les fraises, laissez donner quelques bouillons et m{'ttez en pot. PETITES REeETTES

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BatlPz en de neige. A· joutez lesun 3,(,blanc d'uned'œuf tablette choco-

L aissez macérer pendant huit ou dix jours et filtrez. v ous aurez ainsi un quinquina à bon marché, un tonique excellent et de qualité authentique. Le quinquina se

lat râpé et 125 gr de sucre en poudre. .Mélangez le tont en tournant avec une fourchette pendant cinq minutes. Placez p:îtc p a e petits tas sur èup<Jnpaviercette blanc bennO et faites cnire

--··---·

prend après le repas dans un p<Jtit ve1·re.

tlant 'iO minutes environ, dans un f(Jur ùoux.

La. Dote do laitit'lr.

CGaA••r• aax frain"•

Pesez les, mettez autant de sucre que . . • ----~nn"' il<>nA. un nlat.

vtmatre

Le8 fenllle8 de llwrt>.

Les feuilles du lierre jeunes et bien vertes, précisément à cause des principes qu'elles renferment, détact.ent tous les tissus. On prend une vingtaine de feui11Ps, on les lave, et on les dépose dans une terrine. On verse dessus un d{'mi-lüre d'eau bouillante. On laisse maeérer au moins deux 1Pures. On brosse avec cette solution les vêtements à nettoyer. On voit les couleurs s'aviver et l'étoffe revenir à son état pJ;imitif. On nettoie ainsi la soie, les rubans noirs défraîchis par un long usage; ensuite. 1 laisser sécher et se garder de repasser 1 après la remise à neuf. Le lierre a donc du bon, mais il faut se souvenir eUISlNE que tout liquide dans lequel il aura \ Ma'"aroal an gratin. 1 trempé lonf~temps peut être considéré Apr(>s avoir fait bouillir le maca- comme un poison. roni à 1'eau salPe, graissez un plat allant au four, Yersez-y le macaroni, Pour faire te qaiuqulua ~toi-même eopieusemcnt sau'Poudré de fromage Prenez: rftpé: recouvrez d'une couche de panuAlcool à 56 o 125 gr. re sur laquelle vous mettez quelques 1 Quinquina jaune conca.ssé 60 gr. petitR morceaux de beurre et laissez 1 Laissez le quinquina et l'alcool en mijotee au foui' une demi-heure. contact pendant vingt-quatre heures. 1 Petit •oot'flé an choeoJat.. Puis ajoutez: Vin rouge généreux 2 litres

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Comment! je dois tant que cela? - Oh! oui, madame, répond la boRne, il n'y a ri.en qui monte comme le

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So~!étè valai~~Q!Je d edu~ation

Musée industriel et péd.agogique L'Ecole primaire donne de I 2 à 14 r . pages chacune, non compris la couver IVraisons de 16 suppléments de 8a tu~e, et autant de 16 (soit du 1er Janvier. au 3p1 gDesé penbdant l année ordinaire C . . cern re). . haque mois Il est en ·outre apporté un ·Illustré de 8 pages intitulé ·: L e F oyer et lessupplément Champs

Suisse fr. 2.50

Par . _ _an _ _Unton postale fr. 3.

Annonces : 20 cent. la ligne sur toute la largeur Tout c;e qui c;onc:eme l(l li directement à son gérant, M. ~ubp C:(lticn doit être (lâressé . I~NAT, Chef de Serll'ice au Dé p(lrt.ement de l'Instruction publique, à Sion.

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Avis très important Nos lecteurs de l'.Ecole pritnalre ainsi que, éventuellement, ceux do Jeune Call•olique,

qui n'ont pas encore réglé leur abonnement de 1911, sont priés de l'acquitter sans faute jusqu'au 5 Avril!. I ls pet&vent utiliser à cet effet le bulletin de versement joint an so 5 ou qu'ils peuvent obtenir auprès de chaque bureau de poste. Ce formulaire, qoi est gratuit, doit être rempli, quant au montant, par l'expédittnr et transmis à l'adresse do directeur du journal, qui possède uri compte de chèque ouvert sous chiffres 11 56. La valeur due est à majorer de 3 cent., la poste effectuant cette retenue sur chaque bulletin de versement. · Ainsi, par exeruple, l'abonnement à l'Ecole primaire doit y figurer pour fr. 2.5il ; celui pour cette même feuille et le Jeune Catl•olique fr. 3.5&, ce dernier ne cofttant exceptionnelle· ment que 1 fr. pour les membres do corps enseignant. A. remarquer qu'one demande ou observcction peut être formulée au dos do coupon, à la place indiquée pour communications.

morale de l'épargne. - Des channes dont il faut entourer l'étude. - Savoir bien commander. - Douceur et indulgence. .:...... Le crucifix vivant. - Les débutants. - L'éducation japonaise. Les déménagements. - La décoration des salles d'école (suite). - De la résolution des problèmes. - Vers l'avenir. - Partie pratique: Orthographe e1 sujets de rédaction. - Variétés. Bibliographie. - 0-

Sommaire dq SRpplément N° 6 Dimanche de la Passion (Commencement des Pâques). Le Crucifix. Gloire à la Divine Victime. - Causerie de Carême. - L'agriculture. - L'Idéal. - Variétés. - Boutades.

-oLe Sou de Géronde. Voici. pour le dernier exercice (année 190Q-l 01 le résultat détaillé de la sous· criptiorÏ ~rganisée dans les classes en faveur de l'œuvre scolaire de bienfaisance. Le Sou de Oéronde. fondée pour venir en aide aux enfants pauvres de notre institut cantonal des sourds-muets.

District de Sierre Ayer ( M) 2 fr. - Chalais (~) Clzandolin ( M) 4.80 - Chermtrznon (f) 2.10 C. rép. 3.50 - Chippis (0) ~ Le N° 4 du {EUNE CATHO- 4 fr.; (f) 8 fr. -Oranf!es (f) 5.75 ~ LIQUE ne sera expédié qu'al.tx Orimentz (Ml 3 fr.- Orône (0) 4.50; ~ seuls abonnés (collectifs ou indi- (f) 2.50 - Icorzne (0) - Lens (0 et ~ viduels) qui auront règ'lé l'abon- f) 16.95 - Mièrze (0) 4.40 - Mol::.... nement de 1911 par chèque, man- lens (0) 2 fr. -- Montana (0) 5 fr.~ dat ou envoi en timbres-poste. Rando{!ne (0) 7 fr. - Sierre (0 et f) ~ Pour plus amples renseignements· 40.50 - St-{ean (M.) 5.75 - Si-Léo~ à ce sujet voir avis très important nard (0) 5 fr. (f) 18 fr.- St-Luc (f) ~ ci-dessus ou figurant au N° 3 (P. 3 fr.- Venthône et Veyras (0) -Vis~ 38) du {EUNE CATHOLIQUE. soie (0 et f) 4.20.

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Sommalre dq présent N° Conseils aux Maîtres : L'exemple. La gymnastique à l'école. - La valeur

District d'Hérens Arzettes (0) - Ayent (Botyre) éc. él. 2 fr.-- Evolène. - Haudères (0) 4 fr. - La Sage ( M) 5 Ir. - Hérénunce et

..

Mase O. - Nax (f) 6.50 (M) 3.15 Si-Martin Suen ( M) 3.50 - Vernanzièrze ( M) 6.50 - V ex (0 et F) 12.70 District de Sion Arbaz, Bramais, Orimisuat, Salins, Savièse (0) -Sion (0 f.) 65 fr. (f f.) 41.25; Pens. de la Planta 11 fr.; Ec. prot. 11.65; Châteauneuf 5 fr.; Maragnenaz 3.60; Uvrier (0) 4.60- Eco· les normales (0) 11.60 (f) 4 fr. Ecole mén. 3.50. - Veysonnaz (M) 2 fr. District de Conthey Ardon (0) - Chanzoson (G et f) 8.50. - Conthev Plan (0 et f) 8.50. - Nendaz H.-N. (F) 1.85. - Véfroz (G et f) 15.55. District de Martirznv La Bâtiaz (0) . - Bovemier (0 et F) 9 fr. - Charrat (G et f) 22.50. - Fully et Isérables (0). - Leytron (0 et F) 12.55. - Martirzny-Bowrz (0 et ~) 19.50. - Martirzny-Conzbes, La CrolX 7.50; Rappes 2.30. - Martirzny-Ville (0 et f) 38.30; Collège Ste-Marie. 75 fr. - Riddes (0 et f) 11.75; PensiOnnat St-.joseph 12 fr. - Sail/on (f) 1.40. - Saxon (0) 4 fr. - Trient, Trient (M) 11.40 ; jeurs (M) 2.65. District d'Entremont Barznes: Bruson (0 et F) 5.15; Champ~ec (G et f) 12.05; Cotterg (M) 5 · Lourtier ( f) 2.20; Médières (M) 3; S~rreyer (0 et f) 7; Verbier (0 et ~) 6.50; Versegères (f) 2; Cours rep. 5.80. - Bourf!.-Sl-Pierre (0 et F) 6.65. - Liddes: Ville (G et f) 12.80; Chandonne 3; Vichère 2.70. - Orsières: Ville (0 et él. m.) 6.70; Arlaches 2.10; Chamaille 1.40; Commaire 3; lssert 3; Reppaz 5.10; Rosières 2.45; Soulalez 3.70; Son la Proz 2.75; - Sembrarz,. cher (0 et F) 10.75; Chamoi}lle 4.35; école du chapelain 7.20: - Vo/lè(Tes: Plan (0) 2.50; Levron (0 et F) 5.60; Chemin 2.80; Vens 4.10. District de Si-Maurice Collonrzes (f) 2 fr. - Dorénaz (les

4 éc.) 20.50. - Evionnaz, Balmaz 3. - Finshauts: Léamon-Cotze (0 et F) 10.90; Chatelard 5. - Massonf!.ex (f) 5.50; Daviaz (M) 20 fr. - Mex (M) 5.20. - Sal.van-Ville (0) 12.50; él. m. 6.85 ·Granges (0 et f) 11.15; La Crettaz (M) 2.50; Marécottes (0) 8; Miéville (M) 5; Tretien (0) 3.85; Vernayaz (G et F) 20.40 ; Cours rép. mont. par L C. 11 fr. - Si-Maurice (G) 14; (f) 12.15; Epinassey 2. - Vérossaz (0 et F) 18.70. District de Monthey Champéry (0) . - Collombey-Muraz: CoUombey (0) 11.50 ; Muraz (0 et f) 5.50 · Neyres (M) 3.50. - Monthey (0) '27.10; (F) 21.50; Outre.Vièze (0 et F) 12; Ecole libre des Sœurs 24.50 ; Ec. ménag. 6. - Port-Valais : Bouveret (G et f) 22.30; Evouettes (f) 4.50. St-Oinrzolph (0) 17.95; collèR;e 12.15. - Troi~torrents (Divers) 29. - Vald'llliez (0) 8.50; (f) 21.30. - Vionnaz (0) 15; (f) 15; Revereulaz (0) 7; (f) 9.30. - Vouvry (0) .10; (f) 19.80; école ménag. 9.~0; Miex (M ) 4.50. Récapitulation par Districts (de la partie· française) District de Sierre 152.00 » Hérens , 43 .35 » Sion 162.20 » Conthey 34.40 » Martigny 229.55 » Entremont 141.35 » St-Maurice 201.20 » Monthey 317.40 Total 1281.45 Le tableau ci-dessus est intéressant à différen.ts titres en nous montrant les écoles et les districts dans lesquels ol'œuvre scolaire du Sou de Oéronde rencontre le plus de sympathie et d'appui. Si l'on constate avec satisfaction, par exemple, le ioli résultat enregistré t:'ar quelaues districts, par contre l'on doit être péniblement surpris d'en voir l'un ou l'autre ne pas même avoir réuni 50


4 fr., alors que, toutes proportions gardées, ils eussent pu et dû arriver à tri· pler et quadrupler cet apport. Espérons que le chiffre de la souscription pour 1911 les sortira de cet état d'infériorité et les mettra en meilleure posture pour le prochain exercice. On le peut pour peu qu'on le veuille. (COIII1111111if}llé.)

-oLe Jeune Catholique. Nous terminons par les districts du Centre la siatistiql.te des abonnés au /fane Catholique, arrêtée à la date du 25 Mars.

SION, ter Avril 1911 bourg 31 - Lenti.gny 5 - Matran 5 - Mézières 10 - Mon tet (Br.) 7 Montbo-von 9 - Noréaz 5 - Romont 17 - Rueyres 5 - Siviriez 7 - TotJW-le·Orand 6 - Villaz-St-Pierre 8 Vuadens. 12 - Vuisternens-en-Ogoz 15 - Vuisternens dev. Romont 14.

Jura-Bernois (5 ab et

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t Il. J. Lambiel. Aver 0 - Chalais 19 - Chandolin Le 24 Mars a été enseveli à Riddes 0 _: Chermignon 24 - Chippis 15 M. J L?mbiel', chef de gare. Le regretOranges 4 - Orimentz 10 - Orône té défunt. avant d'entrer au service des 20 - Icogne 2 - Lens 10 - Miège 0 chemins de fer, avait pratiaué avec suc· - Mollens 12 - Montana 14 - Ran- cès l'enseürnement à Isérables. It est dé· dogne 2 - St- jean 25 - St-Léonard cédé après une longue et douloureuse 15- St-Luc 8 - Sierre 82 -Veyras maladie, à l'âge de 47 ans seulement, . 5 - Venfhône 9 - Vissoie 9. laissant une épouse, ancienne institutrice, et une fille, maîtresse de l'école District d' fiérens élémentaire de Riddes, à qui nous préAgettes 17 - Avent 6 - Evolène 21 sentons nos sincères condoléances à l'oc- Hérémence 23 - Mase 2 - Nax 7 casion du deuil cruel qui vient de le.s - St-Martin 21 - Vernamiège 0 frapper. Vex 20. - 0Arbaz 22 - Bramais 20 - Orimisuat 38 - Salins 39 - Savièse 46 Sion 93 - Veysonnaz 11.

District de Conthev Ardon 14 - Chamoson 21 - Con:hey 28 - Nendaz 31 - Vétroz 18. HORS DU VALAIS

Canton de Fribourrz Tusqu'au 25 mars, ce canton comp:ait 320 abonnés. Voici les localités 1ui en possèdent 5 et plus: Arconciel 9 - Besencens 7 - Bulle 19 - Cerniat 20 - Châtel-St-Denir 5 - Chatonnave 5 - Cottens 13 - Cugy 1 Ecuvillens 5 - Essert 6 - fr i-

ORGANE DE LA

SOCIETE VALAISA.lllfE D'EDUCATIOB

+).

Berlincourt 8 - Boncourt 8 - Les Breuleux 8 - Cornol 12 - Montfaucon 12 - Moutier-Grandval 15 - Les Pommerets 8 - Porrentruy 12 - Rebeuvelin 5 - Rosemaison 7 - Verrues 9. Autres cantons, environ 100.

District de Sierre

District de Si'on

L'ECOLE· PRIMAIRE

Examens d'émancipation 1911. Ils auront lieu dans les localités et à l'époque ordinaires dans les deux mois de Mai et de juin, suivant les districts et arrondissements. Des indications précises seront foqrnies., comme d'm~a(Te, dans les journaux et en particu-lier dans l'Ecole primaire (n° du 15 avril): . -0-

Distrlct de Conthey. · : M. Oaist, inspecteur scolaire de ce district, étant empêché, par raison: de santé, de fonctionner en cette qualité pour la 2me visite des classes, le Département a chargé de procéder à celle·ci M. l'Inspecteur de Cocatrix pour les

Conseils aax Maîtres L'exemple Nous sommes d'accord; je veux faire de bons chrétiens avec les enfants qui me sont confiés, ma conscience le réclame; rn~ volonté v est décidée: comment dois-je m'v prendre? Quels moyens employer pour réussir?» Le premier. moyen, le plus indispensable, ej le plus efficace, ce sera l'exemple. In~istons aujourd'hui sur sa nécessité. Tout le monde sait en quoi il consiste; nous entrerons plus tard dans les détails. d'exécution. JI' L'exemple est le premier moyen donné «

aux maîtres pour la formation re[!rzieuse de leurs élèves. Quand j'indique l'exemple comme le

premier moyen à employer dan~ l'éducation chrétienne des enfants, )e veux dire qu'il y a là un procédé naturel, à la portée de tous. On n'a pas une conviction sincère, profonde, une conviction religieuse surtout, sans chercher à la communiquer au dehors; et comme une foi religieuse se manifeste p·ar les actes qu'elle inspire, le moyen de la répandre est tout indiqué: on vivra en bon catholique, attentif â observer dans chaque détail toutes les prescriptions. de la loi ecclésiastique; les autres autour de nous le verront, et ils seront naturellement inclinés à répéter. à reproduire nos façons d'agir. On donne l'exemple même •sans v penser sans le vou~oir; plus que cela. en ay~nt une volonté contraire. Lorsqu'ils se laissent entraîner par la mauvaise humeur ou par la colère, quelquefois peut-être par la nonchalance, ou par la

sympathie naturelle envers tel ou .tel enfant, les instituteurs assurément n'ont pas l'intention de se faire imiter dans leur classe. L'exemple est donné cependant, et il aura son influence. Ne le connaissez-vous pas, maîtres et maîtresses qui me lisez, ce regard continuel des enfants sur vous, qui vous examiné dans tous les détails de votre ministère, inconscient .sans doute presque toujours, mais d'autant plus continu et curic;!ux, d'autant plus impitoyable aussi dans les jugements qu'il inspire? Ne vous v trompez pas: personne ne vous connaît, personne n'a pénétré les nuances de votre caractère, ses qualités et ses défauts, aussi profondément que l'ont fait ces petits rangés autour de votre chaire. Ils savent tout de vous, ie ne crains pas de le dire, quoiqu'ils soient bien incapables d'en rien raconter; et vos exemples agissent d'autant plus sur eiJx, avec une puissance toute naturelle et inévitable. 2° L'exemple est le moyen le plus

indis pensable. Quels moyens allez-vous employer pour établir la vie chrétienne dans ces petites âmes, la foi dans l'intelligence, la charité dans le cœur, les pratiques surtout dans les habitudes journalières? Vous avez plusieurs manières d'agir, nous les étudierons successivement. Mais je n'insiste pas à affirmer aujourd'hui que de tous ces moyens, le plus nécessaire est l'exemple. Les autres, vous les emploierez à tel ou tel moment, dans telle circonstance, selon vos goûts aussi et vos aptitudes; l'exemple, vous devez le donner toujours et tous les jours, car


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82 sans lui vos efforts les mieux dirigés ne sauraient aboutir à rien. C'est . une loi générale en pédagogie, au moins dans une grande mesure: le maître doit pratiquer d'abord lui-même tout ce qu'il demande à ses disciples. Vous enseignez à lire, comment? En lisant; vous épelez avec l'enfant, et avant lui. Vous donnez un devoir; il vous faut le faire, ~u moins mentalement, avant de le corriger. Pour faire réciter une leçon, il faut que vous en avez le texte, dans l'esprit ou sous les yeux, et vous le suivez mot à mot sur le livre ou dans votre mémoire, à mesure que l'enfant la répète. De même il vous faut vivre en chrétien, si vous voulez obtenir la même discipline de vos élèves. L'obligation en est plus étroite encore ici, plus absolue, à cause du caractère moral de la loi que vous prétendez imposer autour de vous. Concluons donc que, à tout point de vue, il est indispensable de donner aux enfants le modèle au moins ordinaire des habitudes religieuses qu'on cherche à leur inculquer. JO L'exemple est le moyen le plus

efficace. Après ce que je viens de dire, il peut paraître inutile d'v insister. Qu'on me tJermette cependant deux ou uo•s ali· néas encore, qui pourront suggérer quelques réflexions à mes lecteurs. Un an cien l'avait dit déià: « Longum

iter per prœcepta, breve et efficax per exempta: long est le chemin par les pré· ceptes, court et efficaœ par les exemples. » La psychologie moderne ' a mis cette vérité dans tout son iour. Presque jamais, un homme n'agit en vertu de son initiative personnelle ; plus ou moins nous copions ce que nous voyons, ou ce que nous avons vu faire. De là vient l'influence des modes à chaque épogue; on parle, on pense, on mange, on s'habille, on se loge, et le reste, comme le font les gens autour de nous. Bien rares sont ceux qui vivent par eux-mêmes. je ne dis pas dans la totalité de leur

existence - cela serait impossible mais seulement sur certains points. Enoncez un précepte, moral ou religieux: ceux à qui il: s'adresse vont le discuter. examiner les motifs. sur lesquels il s'appuie; presque toujours ils trouveront. pour s'y soustraire, des raisons qu'ils estimeront, qu'ils déclareront aq moins excellentes. Au lieu de cela. donnez un exemple ferme, décidé, positif, de la conduite que vous désirez voir observer: la suggestion va agir sur l'imagination, sur la volonté, sur les nerfs mêmes de ceux qui vous regardent· ils reproduiront l'acte qu'ils vous ont v~ accomplir, à mesure que vous le répétez, ~t l'habitude s'établira en eux avec sa tyrannique influence. Nous pouvons appuyer cette doctrine sur une recommandation de Notre-Seigneur: « Je vous ai donné l'exemple, disait-il à ses apôtres peu d'instants avant sa passion , afin que, comme je vous ai fait, vous fassiez vous-mêmes. » Et nous avons mieux que sa parole, nous avons son exemple à lui-même. Pourquoi, venu sur la terre afin de racheter les hommes, de ·let1r enseigner la vérité, pourquoi a-t-il commencé par vivre trente ans de la vie la plus ordinaire, sans prédication, sans miracle, comme un simple ouvrier, comme tout le monde? Ne semble-t-il pas avoir oublié alors le but de 8on incarnation? Nous savons bien le contraire. Jamais il n'a travaillé nlus efficacement pour notre salut. Il nous enseüwait les vertus à observer en · les pratiquant lui-même; il nous exhortait à y être fidèles en nous proposant ses e~e:rp.p]es, et n'est-ce pas ainsi qu'il a ag1 ~ur nos âmes avec l'énergie la plus puissante et la pl us. féconde?

P.

ÜIRODON.

La gymaastlqoe à l'école De nos jours, on s'accorde à reconnaître qu'une bonne édura tion physi-

"'

que est nécessaire non pas seulement ~ cause des avantages immédiats qu'elle procure, ma~s surtout à cause des heureux effets qu'elle eX:erce dans l'éduca· tion de l'intelligence et du caractère. Reconnaissons tout d'abord que l'éducation physique n'occupe pas encore dans nos écoles la place à laquelle elle a droit. La santé de tout être humain en gérai réclame une activité normale et harmonique des forces latentes dans l'or· ganisme; les difficultés et les exivences toujours plus fortes de la vie obligent l'homme à déployer toujours plus d'énergie pour .mettre à profit ses facultés. Le paupérisme a souvent sa cause première dans le manque de savoir-faire de l'homme, et cette incapacité peut être, dans bien des cas, attribuée au manque de cet équilibre de l'activité. La prospé· rité d'un peuple ne dépend pas seulement de son travail et de son activité, mais aussi de l'estime et de la confiance de soi-même. c'est-à-dire, de son énergie. L'éducation seule donne la force néces8aire à ce courage. Comme l'a si bien dit Pestalozzi « l'homme doit être capable, très habile et apte à tout». Plus l'éducation d'un jeune homme est harmonique, mieux il est préparé à la lutte pour l'existence, car i1l est incontestable que le développement général produit la santé du corps et le rend mieux apte au rôle qu'il est appelé à jouer plus tard. Le but que l'on poursuit en gymnastique scolaire n'est en aucune façon de produire un travail soécial bien déterminé, mais d'offrir au corps de }'.e nfant l'occasion d'assouplir ses membres et de contribuer au développement rationnel' de son corps. Toute force organique se développe par l'action. L'effort est donc un besoin naturel, et si ce besoin est satisfait, dirigé et provoqué d'une façon méthodique, la gymnastique aura rempli l'essentiel de sa tâche et c'est ainsi que nous nous acheminerons vers

la réalisation, en partie du moins, de ce principe: «Une âme saine dans un corps sain ». Estavayer, 17 mars 1911.

Alfred Brasey. •

1

._ • •

La valeur morale de'l'épargoe L'épargne accumulée est une force. ajoutée à celles de la nature; d'un a~ tre côté, c'est une des sauvegardes de la moralité; on doit donc la consenter à l'enfant et lui faire contracter, dès le jeune âge, l'habitude de l'économie. C'est une excellente chose que de savoir régler sa dépense et de ne point consommer tout ce qui est à notre disposition. L'élève de l'école primaire peut y être amené par l'instituteur. non seul'ement à l'aide de conseils, mai•s encore en lui faisant apprendre de bonne heure des sentences qui se rapportent à l'épargne, telles. que celles-ci: «Gardez cha· » que jour quelque chose de votre gain, » quand ce ne serait qu'un sou . Dé,, pensez chaque jour un centime de ,, moins que votre revenu net. - Le pre» mier centime est plu& difficile à ga,, gner que le second million. » Ces maximes. apprises dans l'enfance, resteront dans la mémoire de l'homme fait et contribueront sans doute à le porter à l'économie. L'épargne, avons-nous dit, est une des sauveP."ardes de la moralité; en effet, avec elle se développent Jes habitudes de sobriété et de travail. Elle a aussi un résultat qui a son importance au point de vue économique et général, c'est qtJ.'elle empêche le gaspillage. Si tous les gens étaient économes, les objets nécessaires à la vie dureraient plus longtemps, et, par conséquent, leur prix deviendrait moins élevé. Ainsi l'épargne peut profiter, non seulement à l'enfant et à l'homme, mais encore à l'humanité tout entière.


84 Mais ce n'est pas tout d'économiser, il faut savoir encore ce qu'on doit faire de ses économies. D'abord et avant tout, il faut les pla cer à la caisse d'épargne. Il serait désirable que chaque élève eût un petit dépôt à celle-ci, H chercherait naturellement à le grossir et prendrait ainsi l'habitude de l'économie. Obtenons des parents, s'il est possible, que les bil~ lets de satisfaction donnés par le maître à leurs. enfants soient payés en numéraire par la famille, et que le prix en soit déposé à la caisse d'épargne. Ce sera ain~i la sandion matérielle des efforts de l'élève. Cependant, sous prétexte d'économie, il ne fé!t,tdrait point laisser l'enfant s'achemine.r vers l'avarice; il faut qu'il soit au~si éloigné de la prodigalité que d'un intérêt étroit et mesquin. L'instituteur. saura combattre en lui les ten, dances à la lésine. assez rares d'ailleurs, il faut le dire dans l'enfant.

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Des charmes doat Il fant eatoarer l'étude Il faut montrer aux enfants un but ,oJide et agréable qui les soutienne dans e travail, et ne prétendre jamais les asujetlir par une autorité sèche et absolle. Ne prenez jamais sans une extrême téce~sité un air austère et impérieux. 'ou~ ôteriez ainsi aux enfants la con.ance sans laquelle il n'y a nul fruit à spérer de l'éducation. Faites-vous aiter d'et,tx, qu'ils soient libres avec vous, : qu' ils ne craignent point de vous lais!r voir leurs défauts. Pour y réussir, >vez indulgent envers ceux qui ne se ~guisent point devant vous. Ne parais:z ni étonné ni irrité de leurs mauvai!5 inclinations; au contraire, compa;sez à leurs faiblesses. Quelquefois il -rivera peut-être qu'ils seront moins. tenus par la crainte; mais, à tout ·endre, la confiance et la sincérité leur ront plus utiles.

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Un enfant qui confond dans sa tête les idées qui se présentent à lui liées ensemble, hait l'étude et la vertu, parce qu'il est prévenu contre ·la personne gui lui en P!'lrle. Ne le reprenez jamais dàns son premier mouvement ni dans le vôtre. Si vous le faites dans le vôtre, il s'aperçoit que vous agissez par humeur et non par raison; vous perdez sans ressource votre autorité. Si vous le rePrenez dans son premier mouvement, il n'a pas l'esprit assez libre pour avouer sa faute et pour sentir l'importance de vos avis: c'est même l'exposer à perdre le respect qu:il vous doit. Il faut considérer que les enfants ont la tête faible que leur âge ne les rend encore sensi~ bles qu'au plaisir, et qu'on leur demande souv_ent une exactitude et un sérieux dont ceux qui l'exigent seraient incapables. On fait même une dangereuse impre~sion d'ennui et de tristesse sur leur tempérament, en leur parlant toujours de mots et de choses qu'ils n'entendent point: nulle liberté, nul enjouement; toujours leçon, silence, posture gênée, Fénelon. correction et menac~.

Savoir hien commander 1° Etre clair, préCis, raisonnable en tout ce que l'on commande aux enfants. Serq.it-il étonnant de constater un défaut d'obéissance, si les enfants ont mal entendu ou imparfaitement compris ce que l'on demande d'eux? Leur imposer des choses excessives ou bien choquante_s pour eux, alors même qu'elles ne seraient point ridicules, c'est aussi s'exp~ser à des résistances qu'il serait parfois aussi difficile que déraisonnable de vaincre, et en face desquelles l'autorité du maître risquerair fort de s'amoindrir. 2° Exif!er d'eux ce qui a été ordonné. Quand on a commandé une chose raisonnable, possible et utile, il faut exiger des enfants une obéissance entière, sans

protestation, ni demi-refus, une obéis- nous les pardonnons à ceux qui nous sance immédiate et sans délai. Si l'en- ont offensés. » De plus. nous devons combattre en fant résiste, il faut revenir à la charge, sans colère. mais aussi sans faiblesse, nous l'égoïsme naturel et réagir contre ef avec persévérance, jusqu!'à ce qu'on l'in.stinct animal du chacun pour soi. ait triomphé de son obstination. Il ne C'est toujours au même principe, à cefaut pa_s se laisser désarmer ni par ses lui de la bonté morale qui inspire le décaresses, ses rires, ses cajoleries, ni par vouement et la charité, que nous devons ses larmes, ses cris, ses bouderies ou ses recourir. Que les paroles et les faits rapportés colères. 3° Pour rendre /'obéissance plus faci'• dans l'Evangile soient toujours présents le à l'enfant il est bon de lui inspirer la à notre mémoire et nous servent de guiconfiance en ne le trompant jamais, de des en toute circonstance. Devant la lui inspirer la sympathie en l'aimant et foule qui voulait lapider une femme en lui montrant notre affection, de lui coupable, le Modèle de douceur et d 'ininspi-rer du respect en sachant bien ce dull!ence dit à ceux qui lui amenaient la pécheresse : « Que celui d'entre vous qui que nous voulons de lui. est sans reproche, lui jette la première 4° Il faut amener l'enfant à vouloir pierre. » Si chaque fois que nous nous obéir, et. pour cela, il est bon de lui ex- érigeons en juges des actions des aupliquer brièvement les raisons des or- tres. nous nous rappelions ces paroles, dres que nous lui donnons, non certes notre sentence serait moins rigoureuse. pour qu'il discute ces raisons, ou qu'il De quel droit, en effet, si nous ne somergote; - il ne fatd ;amais lub permet- mes point parfaits, exigerions-nous la tre des discussions; - mais pour qu'il perfection chez les autres? Un simple comprenne les motifs de ce que nous retour sur nous~mêmes doit nous porter lui commandons. Il exécutera mieux les à l'indulgence. ordres qu'il justifiera lui-même. Au resie, la douceur et l'indulgence sont deux qualités inséparables: la présence de l'une révèle .celle de l'autre. La Deneear et ladnlgence douceur attire les âmes et désarme les plus rebelles; elle est le meilleur moyen Soyez doux et indul{!ent à tous ; ne le de ramener au bien celles qui s'en étaient écartées. C'est l'observation de ce fait soyez pas à vous-même Joubert. qui a donné lieu au proverbe vulgaire : Dans ces paroles, Joubert a formulé « On prend plutôt les mouches avec du une liTande règle de conduite; il recom- miel qu'avec du vinaig-re.» mande à chacun de nous d'être bon L'indulgence est commandée autant envers tous, mais d'être sévère envers par la raison que par la charité; un nous-même. Nous reconnaissons, sous maître habile n'en ignore pas l'efficaune autre forme, d'abord le principal cité. Il sait qu'il ne doit être excessif ni précepte de l' Evangile : « Aimez-vous. dans ses réprimandes, ni dans ses pules uns. les autres », ensuite le moven nitions. Dans ses réprimandes surtout, J)ratique d'arriver au perfectionnement il doit veiller à ne point blesser l'amourmoral· de nous-mêmes. Agir autrement propre de l'enfant : un reproche trop ne serait-ce pas nous rendre indignes vif, ou une allusion pénible peuvent ind'adresser à Dieu cette requête, dans disposer le disciple contre le maître, au l'oraison sublime qu'il· nous a léguée : point qt,te le dernier ne s era plus consi« Pardonnez-nous nos offenses, comme déré comme un conseiller charitable,


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nais comme un ennemi. Alors c'est fili, le principal ressort de l'émulation ~st brisé: le chef n'a plus d'action mo~ale sur son subordonné. Ces sages recommandations, joubert ;avait les pratiquer non seulement dans ;es rapports journaliers avec son per;onnel. mais jusque dans ses instruc:ions corpme directeur général de l'En;eignelJ!ent. Voici ce qu'il écrivait au )Oète Chênedollé, qu'il venait. après la :ourmente révolutionnaire, de faire nomner inspecteur à l'académie de Caen: ~ Le moven de bien envisager vos deroirs et de vous les rendre agréables, :'est de ne considérer dans les écoliers· lUe de jeunes âmes et dans les maîtres lUe des pasteurs d'ënfants. à qui on iniique les eaux pures. les herbes salutai·es et les poisons. Il faut savoir aussi, 1u'en dépit du siècle. il n'v a rien de ;i docile et de si aisé à ramener au bien :t aux anciens pâturages que ces trou>eaux et ces bergers. De la fermeté, du lOTI sens, de la vigilance, mêlés d'amé1ités P.t de sourires, font fleurir, par· out où l'on passe, les semences des bonIes mœnrs, de la piété, de la politesse ~t du bon goût. » C'est par de telles paroles et de tels :ncouragements, qu'un chef supérieufl ormait d'autres chefs, ses lieutenants, :t répara:t des mines encore fumantes. Par tontre. ne soyons pas indulgents t nous-mêmes: mettons-nous constamnent er! garde; nous avons des ennemis 1ui nous guettent; déguisés t-n bons en· 'ants, Us nous caiolent et cherchent les noyens de nous surprendre. Ces ennenis sont les plaisirs de la table, les disraction~ mondaines, l'oisiveté, la vanié, en un mot toutes les passions de la .ensualité et les tendances à l'égoïsme. l\ussi voyons-nous l'homme vertueux >ratiqu~r la doctrine du mécontente-:· nent intérieur et réagir contre toutes es faiblesses· naturelles. Il trouve touours trop grande la distance entre le 1ien qu'il fait et celui qu'il pourrait fai-

re. C'est pourquoi, dans le perfectionnement moral, devons-nous avancer sans cesse et monter, car rester stationnaire, c'est rétrograder et descendre. Pour résumer, efforçons-nous donc d'être des modèles de bonté et de générosité; réservons toute notre sévérité pour nous-même. Rappelons-nous que celui dont nous venons de commenter une des pensées disait encore: « Les vertus rendent constamment heureux ceux -1ui les ont; elles rendent meilleurs ceux mêmes qui les voient et ne les ont pas. » C'rst ainsi que l'atmosphère pure et fraîche qui entoure l'homme de bien tempère et assainit les miasmes impurs qui naissent du vice.

Le Craelftx vivant Pendant ce temps de la passion du Sauveur, sa croix est dressée sous nos veux et présentée à nos adorations. Nous répétons : « Salut, croix, notre unique espérance! » Espérance pour ta vie future, ~Sans doute; mais aussi espérance pour la vie présente, er gage de succès dans nos efforts pour élever chrétiennement les enfants. Notre-Seigneur avait le secret d'attirer à lui les enfants et les foules. Pourtant l'attrait qu'il exerçait durant sa vie publique n'était rien encore auprès de la puissante influence qu'il devait déployer sur la croix. « Quand je serai élevé de terre » et attaché à la croix, « j'attirerai tout à moi. » Sa croix a été le grand instrument de ses conquêtes. Celui qui veut être associé à son pouvoir conquérant, - et les éducateurs de l'enfance v sont associés par vocation. - doit donc s'associer lui-même à ses souffrances et monter comme lui sur la croix. C'est seulement de là-haut qu'on attire le.5 âmes. Il faut que le maître chrétien soit comme un crucifix vivant. Il faut qu'il ouïsse dire avec saint Paul : « .Te suis attaché à la croix avec Jésus. » Et il

faut surtout Que lorsqu'il parle ainsi, les. enfants le croient. Quand le croirontils? Quand ils verront de leurs yeux un homnie habituellement mortifié, msensible aux aises de la vie, anti de la pauvreté. qublieux de lui-même et « ne se trouvant jamais mieux que quand il n'est guère bien », pour employer la gracieuse expression de saint François de Sales. L~s enfants, on ne saurait trop le répéter, qnt une perspicacité ~tonnante pour découvrir le fort et le fatble dans la conduite de leurs maîtres et de leurs maîtresses. D'un c-oup d'œil, parfois, hélas! sur une simple apparence, ils. reconnaissent la présence d'un défaut, et s'autorisent de leur découverte pour en prendre eux-mêmes à leur aise. Quant aux vertu5. il faut qu'elles soient dix fois affirmées par la conduite pour qu' ils v croient fermement. Ainsi est faite la pauvre nature humaine, crédule au mal et lente à croire au bien. Le domestique du saint évêque de Genève avait l'indiscrétion de regarder par le trou· de la serrure. pour examiner la manière dont se comportait son maître. quand il était seul. Le résultat de son examen l'édifiait profondément. Soyons mortifiés, soyons toujours en croix, même quand on nous regarde par le trou de la serrure. sans que nous nous en doutions. L'exemple que nous donnerons ainsi à nos chers enfants sera plus convaincant que ·les plus éloquentes leçons. Jls comorendront alors en effet aue c'est Tésus-Christ lui-mêrne 1.1Ut ~::.t- te maître de notre vie, et reconnaîtront notre droit à leur enseigner les préceptes les plus austères de l'Evangile. St nous sommes des crucifix vivants, les ennemis mêmes de la religion finiront eux aussi par nous. respecter. Car rien ne vaut la vertu pour tenir sous le charme les méchants eux-mêmes. Ayons les bras étendus sur ·la croix, c'est-à-dire portQns jusqu'à «la folie de la croix» l'amour du renoncement, de la pauvre-

té, de l'ahuégation, de la patience. Nos oires adversaires en 'Seront touchés à la longue.· Les armes leur tomberont des mains et ils s'écrieront: « Ah! il faudrait être pire que .Judas! » Quelquesuns, il est vrai, se feront une gloire d'imiter et même de dépasser le traître. Notre-Seigneur a eu affaire à des ennemis pires que Judas. Mais ceux-là demeureront toujours à Pétat de minorité, et combien d'autres passeront, si nous le voulons, de l'hostilité à la sympathie! Il n'çst guère agréable d'être crucifié vivant. il faut bien l'avouer. Aussi Notre-Seigneur n'attend pas ce dévouement extrême de la nature. C'est là une œuvre dont la grâce a le monopole. Demandons cette grâœ, durant ces saints jours. et laissons le Sauveur nous crucifier lui-même de ses douces mains . La .Q"]oir.e ~st à ce prix. « Il a fallu que le Christ souffrit pour entrer dans la gloiH. L. re.» (Extrait de l'Education chrél.) Le& Débutant•

Après trois années d'étude à l'Ec_ole normale, le jeune instituteur en sort l'esorit orné de quelques connaissances et de données pédagogiques. Alors, il respire le grand air à pleins poumons; et. parce qu'il est possesseur d'un brevet, il croit déià pouvoir se reposer sur ses lauriers; il s'imagine que sa troupe turbulente marchera au pas comme des fantassins dociles et bien exercés. Il se oropose de bien diriger sa classe et se oromet déià des succès peu ordinaires. sans prévoir les nombreux obstacles qui se présenteront sur son chemin; il ne oense pas que. parmi les enfants confiés à ses soins, il y en aura de désobéissants. de Paresseux. d'impolis et. même oarfois. d'impertinents: que, parmi les oarents avec lesquels il aura affaire. il s'en trouvera qui le traiteront d'homme


88 partial et qui le blâmeront en présence des enfants qui perdent ainsi l'estime de leur maître. Un voile épais lui cache les déboires de l'avenir. Il est d'ailleurs bon que le jeune instituteur ne se rebute pas, dès le début de son enseignemPnt, mais quJil étudie le cara.:tère de H'S élèves, et qu'il conserve toujours une humeur égale pen• dant les leçons, qu'il prépare consciencieusement sa classe, qu'il ne cesse de s'instruire lui-même, car qui n'avance pas recule; qu'il se rappelle souvent ces paroles : « Vaincre sans péril, c'est triompher sans gloire. » Que la tâche de l'instituteur soit difficile, pénible et souvent ingrate, cela est incontestable; elle est parsemée de ronces et d'épines, et les pauvres débutants v rencontrent souvent des obstacles presque insurmontables. Que de fois ne sont-ils pas embarrassés, soit pour l'élaboration d'un bon plan horaire. soit pour une exacte répartition des leçons, soit aussi pour l'établissement de l'ordre et de la discipline dans leur classe. Pour obvier à une foule de ces petits inconvénients. nous avons aussi une foule de moyens dont les principaux sont : demander des conseils aux vétérans, visiter souvent leurs classes et étudier. autant que possible, les méthodes de ces vieux champions de l'instruction. nous disent les traités pédagosriques. Ces vétérans rendent aux jeunes ma îtres de ifrands services en leur communiquant des Procédés acquis par une longue ex-

89 d'habitude. La leçon terminée, qu'il écoute ;wec résignation la critique de son cher collègue. Dans les moments pénibles, qu'il se rappelle les conseils reçus à l'Ecole normale, et alors, avec le secours de Dieu qu'il ne doit jamais cesser d'implorer, il est sûr d'aplanir les difficultés qui se rencontrent sur son chemin; et il sera fier de pouvoir dire: « J'ai accompli mon devoir de mon mieux. C. V. inst.

{a!lVier: De l'énergie, des services à

L'éducation japonal•e (Quelques emprunts qu'on oourrait lui faire chez nous.)

Les écoles japonaises n·e sont pas, comme les nôtres ne le sont que trqp, malheureusement, de simples établissements d'instruction. On s'y occupe à un haut degré. et tout autrement que chez nous. de l'éducation de l'esprit. Voici un prosrramme spécial, que doivent suivre les maître d'école du japon, à côté des branches d'instruction proprement dite, lecture. orthographe, g-éographie, etc. Classe inférieure. Avril: Comment les élèves doivent se conduire en classe. Appli'cation. Comment orr peut arriver à cacher ses défauts. Economie. Mai: De la physionomie de l'homme. Ce qu'on doit faire avant de se coucher et après s'être levé. {uin: De l'honnêteté, Hygiène. Des rapports avec les parents, de l'affection. de la bienveillance, et, en oérienc~. l!énérat des relations avec les amis . Les visites d'écoles doivent se faire de fuillet: Des conversations et des entremanière à éviter tout inconvénient, et à tiens.. ce qu'ils doivent être. Août: Vane pas donner lieu à des absences trop cances.· Se!Jtembre. De la justice. de la répétées. ramais les élèves ne doivent politesse. Octobre: Des connaissances nerdre de classe. Que le débuta nt invi- à fa ire. des visites et de la façon de les te aussi quelquefois un maître expéri- rendre. Novembre. Secours à autrui. menté à venir assister ~ une de ses le- Du devoir de ne pas oublier les biencons. et alors qu'il ne s'efforce pas de fa its reçus. Des rapports avec les dofaire briller les premiers élèves, et de mestiques. De la nécessité de tenir son passer les moins doués sans les interro · losrement touiours propre. Décembre : ger. mais qu'il fasse sa classe comme De la manière de donner et de recevoir.

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rendre, du devoir de travailler dans l'intérêt de sa patrie. Février: Des vêtements. Règles pour manger et boire convenablement. Comment on doit mettre le couvçrt. Mars : Préparatifs pour un voyage. Ce qu'on doit faire quand on a perdu ou trouvé quelque chose. Troisième classe. Avril: Du devoir de servir. De la patience, de l'application, de l'économie. Mai: Comment on doit se comporter en société. Comment on doit s'asseoir, entrer dans une maison ou en sortir. Mouvements corporels, plaisirs et jeux. 1uin: De la soumission aux parents et du bien que l'on peut faire. De l'affection pour les amis et des relations avec autrui. fuillet e6 Août: Vacances. Septembre: De l'honnêteté. Comment on peut réparer une faute. Du devoir de tenir sa parole. Octobre: Des visites et des rencontres. Novembre: De la modestie et du respect en· vers les vieillards. Décembre : De la propreté. /anvier: Du devoir de s'entr' aider et de se souvenir des bienfaits reçus. De la manière de se comporter avec le gersqnnel de service. Février: Vêtements et règles pour manger convenablement. Mars: Ce qu'on doit faire lorsqu'on a trouvé une chose qui ne nous appartient pas. Dans les quatre classes supérieures, ce pro)Ùamme est élarsri et complét~. On v trouve les points nouveaux smvants: Du devoir de tourner ses plus grands intérêts du côté de la patrie. Du respect envers les maîtres. Comment l'on doit se comporter vis-à-vis de ses frères ou de -ses sœurs plus jeunes. De ta science. De l'art d'ouvrir et de fermer une porte. Du thé et de la pâtisserie. La destinée et le but de la vie humaine. De la conscience. Des devoirs envers l'em· pereur. · L'hvsriène alimentaire. Devoir.s envers l'âme, etc. Nous . sommes plus, c~­ vilisés que les .Japonais. Cela est ~YI­ dent. Mais il v a urait certainement bten des parties de ce pro_gramme qu'on

pourrait leur emprunter avec pro.fit, et pour le plus grand bi~n de _notre instruction publique. Que nos pedagogues v réfléchissent.

Lei déménagement• On s~ plaint touiours de la faiblesse de certaines classes et cela sans chercher où en est la cause. Le plus souvent, on jette la pierre aux instituteurs;, on pen~e trop facilement que les progres ne dependent que d'eux; car on ne comprend pas que des causes ent~av~t la march~ de l'enseignement. D'ou vient donc qu un maître réussit très bien dans une localité. tandis qu'il échou~ complètement dans une autre? Il faut cependant avouer ·qu'il est des écoles bien difficiles à diril!er malgré le zèle et le dévouement dont font preuve la plupart des in3tituteurs. Parmi ces classes, je citerai celles où la plupart des habitants déménavent en hiver. Ainsi pendant le mois de janvier et de févrie; il v a pour ainsi dire chaque iour de~ déplacements occasionnés par le départ ou l'arrivée de quelques. nouveaux élèves, et ces déplacements causent beaucoup de désasrréments à l'instituteur et nuisent considérablement aux prosrrès. En effet. pour ne pas diviser la classe en cinq ou six divisions. on devra néce<:Sairement faire marcher ensemble des élèves de forces bien différentes. Voilà déià des inconvénients dont bien cl.es maîtres ont raison de se plaindre et ow cert::dnes gens ne comprennent "as. En voici un autre qui a évidemment des ~11ites non moins fâcheuses: Quand un élève annonce son départ pour une autre cl a~se l'instituteur inscrit la date du inllr qu'a lieu ce départ. et dès lors. cet .>l ~ve n'est plus sous sa s urveillance. f;:~ u t il ::~lors croire que cet enfant nasse d'une école à l'autre sans manquer une ou deux classes? Non; et ·si ses parents


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te sont pas plus consciencieux que lui, 1 restera plutôt 4 ou 5 jours avant de >araître dans sa nouvelle école, et il se ~ardera bien de parler de ses absences. )on arrivée est inscrite, il est vrai, mais e donnera-t-on la peine de vérifier les P.<ristres de toutes les classes, afin de >ouvoir noter exactement les absences? 1 s'en faut. Les mêmes inconvénients se épètent iorsque l'élève rentrera dans sa >remière école. Il en est qui, pendant la même année, réquentent successivement trois ou quare écoles. En voici encore un troisième qui ne aérite pas moins d'être signalé: Pluieurs habitants vont P'asser un ou deux 11ois d'hiver dans des fermes isolées, et ~ élèves ont chaque iour à parcourir ne lieue de chemin et même plus. pour e rendre en classe par des sentiers sou·ent trè,s mauvais, ils sont même parfois )rcés de rester chez eux, pour ne pas risuer leur vie au milieu des avalanches t des tempêtes. En outre, comme il leur st impossible de parcourir quatre fois 1ar iour cette distance, ils se contentent e venir une fois en dasse. Faut-il dès lors s'étonner, si les résul3.ts obtenus dans des classes où les abences ~ont si nombreuses, sont quelque)is peq, satisfaisants. Un fnstituleur.

l'enfa11ce. Elle veut l'école saine, aérée, rationnellement construite et meublée, attrayante et ornée. Son champ d'action s'étendra assez loin pour que l'art vienne embellir de son charme tout ce qui , à l'école, est mis entre les mains de l'enfant ou offert à son regard ; elle entend Clue les distractions mêmes de l'enfance se t;·ouvent ennoblies par le caractère artistique qu'elles sauront revêtir. En s'imposant cette mission, la Société de l'« art à l'école » espère favoriser chez l'individu une juste conscience de la nature et de lui-même, et contribuer ainsi à une éducation civique mieux entendue, · plus conforme à l'esprit d'une démocratie en marche vers des destinées meilleures. •

Et maintenant. où en sommes-nous en fait d'art à l'école? Sans avoir fait en· core un grand pas en avant, nous pouvons dire que cette question commence à intérèsser les hommes d 'école, mais pas encore suffisamment à not·re avis: nos artistes, nos architectes, tous ceux, en un 1not, qui ont une éducation artistique. Cependant, dans une assemblée des maîtres de dessin et de l'ensei~nement professionnel, tenue à Zurich demièrement, la proposition suivante a été votée à l'Unanimité :

En France, a été créé, il y a trois ans ne société nationale de l'Art à l'école, ~ès active et qui lance un appel cha~ureux à tous tes esprits éclairés. à tous eux qui s'intéressent à l'art, à l'enfane, à l'école. Son but est élevé, le voici :

" Une campagne de propagande et un travail d'ensemble doivent être tentés pour introduire l'art à l'école dans tout le pays, autrement dit pour ioindre l'éducation esthétique à l'éducation morale, intellectuelle et physique des enfants de notre peuple. « L'Union suisse des maîtres de dessin et l'e n s ei~nement professionnel doit prendre l'initiative de ce mouvement général. « L'Union agira directement en publiant une brochure sur l'art à l'école; en demandant que cette question soit mise à l'ordre du jour des conférences du personnel enseignant; en provoquant la fondation d'une Société suisse de l'art à l'école. • L'Union cherchera en outre, à faire créer par des spécialistes un mobilier scolaire simple. agréable, mais de fonne artistique; à laire triompher les idées d'art dans la construclion et la décoration des édifices scolaires. •

• Elle désire préparer à la nation Wl avenir Jus heureux en plaçant les générations nouelles dans un milieu propre à influer salulirement sur l'hygiène , l'esprit et le goOt de

Tout cela est fort bien. Mais l'Union des maîtres de dessin, qui possède des. artistes, aurait rendu service à la cau-

La décoration de• salle• d'école (Suite.)

se qu'elle défend, en décidant la mise au concours d'un certain nombre de planches artistiques pour nos écoles, car nou~ en avons un ur~ent besoin; cel· les qu:e nous avons et qui nous viennent de France, ne leur sont pas destinées; elles sont généralement mal faites et représentent des scènes historiques, des méthodes de travail, des portraits d'hommes étran~ers à la Suisse. Enfin, bien avant l'Union suisse des maîtres de dessin, nous savons que MM. les Chefs de Départements de l'Instruc· tion publique se sont occupés de cette question « de l'amélioration de la décoration des salles d'école », et que dans son rapport, l'honorable Chef du Département de l'Instruction publique de Neuchâtel, constate que «la décoration des salles d'école de notre pays laisse considéréJ,blement à désirer » . Puis tl s'exprill)e comme suit: « On sait combien les yeux jouent un rôle important dans les méthodes pédagogiques actuelles, et quel parti on peut tirer de la vue pour l'éducation de l'enfant. Ce dernier apprend par le moyen de ses yeux une foule de choses, il les apprend avec plus de rapidité et de sûreté que par tous les autres procédés en usage. Les projections, les photographies, les objets en carton, en bois ou en fer, les cartes murales avec relief sont utilisées aujourd'hui avec un succès croissant dans la pédagogie moderne. D'autre part, un courant très important demande qu'on profite de toutes les ressources disponibles pour gagner du temps et pour favoriser de bonne heure chez l'écolier le 2'0ût du beau, l'idée ou le sens artistique. Bien des institutrices et instituteurs cherchent à donner à leurs élèves le goût du beau. Nous avons eu l'occasion de visiter des salles d'école dans plusieurs pays et de constater qu'en divers endroits, le personnel enseignant laisse aux élèves l·e soin de décorer la classe et corrige les fautes de goût. Les enfants fournissent eux-mêmes les objets et les placent, puis à un moment donné, l'instituteur expose à œ ~t• j et ses idées personnelles. . Ailleurs ce sont les maîtres eux-mêmes qUI !ont de Je~r salle d'école un vrai petit musée. Cette tend::nce s'est manifestée dans le cours de ces dernières années d'une fa çon plus gé-

nérale, et nous voyons aujourd'hui les murs des salles d'écoles tapissés d'affiches de chemins de fer de réclames artistiques de fabricants de ch~colats et autres produits, d'illustrations provenant de journaux divers, mais le plus souvent de journaux à un sou, de caries postales variées, d'armoiri~s can~onales ou fédérales, d' inscr iptions calhgraph1ques, .d e porlraits d'hommes illustres, de photographies d 'amateurs ... , etc. . • Les décorations ne sont pas toujours tres artistiques, mais elles sont généralement char· J<écs de couleurs. Ce qui nous l?'ar~ît manq':ler, c'est l'enseig·nement qu'1! devrait etre poss,Ible d'en tirer. Ces images ne sont pas as~ez ~du­ catives à notre avis, elles ne peuvet?-t mspire! ni l'amour de l'humanité, ni l'~st;nt de so!~­ dari1é, ni les qualités fortes ~~ g~nere~1ses qu il est du devoir de l'école d'msp1rer a la JeUnesse scolaire. , Le moment me paraît venu de tenter le. developpement de ces procédés d'ill~straüon. Les instituteurs réclament cet ense~gnement par les yeux qui pénètre au ion~ des ames enfantines et y laisse une impres~10n du~able. Il ne s 'agit pas seulement des J!lustr~tw~s d~ nos sites pittoresques, favorables a 1 enseignement de la géographie, ma~s de tablea~x instructifs et moraux, r~pro~msa.r:t des scenes de la vie sociale et mspir~nt a nos écoliers de bons et durables senüments. La salle d'école doit laisser à l'eni~n~ un~ certaine impression de bien-être,. et !UI n~spt­ re r le goût du beau, e.lle d_oit lu1 faire ai~e.r J'eude et éveiller son mtéret pour la mamere de vivre. »

l'ajoute que ce que nous faisons venir de france, en particulier, n'est pas très artistique. Je citerai 1° les table~ux antialcooliques; les tableaux pour 1 enseignement de la morale;?~ les tableaux intuitifs (animaux, les mehers, etc.). Ne pourrait-on pas intéresser les artistes suisses à ce genre de tableaux_? ~1 est certain que les artistes seront mteressés par ce travail. et qU'ils se souviendront de la fraîcheur de leurs premières inspirations et des sentiments durables que provoquent chez l'homme fait les souvenirs de ce qu'il a vu à l'époq~e où il était jeune d'esprit et de cœur. . En un mot, le but à poursUivre est de


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faire vivre l'enseignement, de substituer à la lettre morte, l'esprit qui vivifie. Pour l'atteindre, le génie artistique suisse viendra en aide à l'instituteur du peuple. On utilisera le travail. Si la salle ne possède qu'un tableau noir et des murailles grises, si elle est inconfortable, elle provoque l'ennui chez l'enfant, et le détourne des préoccupations qui doivent être les siennes. je demande donc à la conférence des Chefs de l'Instruction publique d'examiner cette question et d'étudier comment on pourrait arriver à fournir des tableaux qui joignent à un caractère vraiment artistique, une occasion de donner à l'enfant des pensées morales utiles pour toute sa vie. Il y aurait nécessité de distinguer la décoration des salles d'école enfantine, de celle des classes primaires et des classes secondaires. Nous ne possédons ~n Suisse aucun tableau scolaire dans le genré de ce que la france et l'Allemagne fournissent. et ce qui nous vient :fe ces pays ne répond pas, dans la plur>art des cas. à nos usages et à notre vie r>ubliqug. Ainsi par l'attrait elu beau on :fonnera à l'art la place qui lui appar:ient dans une démocratie, celle d'un

lorsque le concours de notre expérience est réclamé. tâchons d'obtenir des salles aux teintes gaies et claires, aux angles arrondis_; des meubles simples et pratiques; des fenêtres largement ouvertes sur la nature. Exigeons partout, dans nos visites de classe, l'ordre et la propreté; éloignons toutes les horreurs qu'on trouve encore trop souvent, sous prétexte de décoration de salle d'école. Encourageons nos maître~ . à entrer dans la bonne voie, car, quoi qu'on en dise, la culture du bon goût. du Beau est possible à l'école primaire. (A suivr~.)

De la résolution des problèmes

La résolution des problèmes doit attirer tout particulièrement l'attention de l'instituteur, car ils résument en euxmêmes l'utilité théorique et pratique de l'arithmétique. C'est par eux surtout que l'enseignement de cette spécialité devient à l'école un véritable cours de logique populaire, qui fortifie singulièrement l'attention de l'élève, donne au jugement de la rectitude et de la sûreté, au raisonnement, la justesse et la vi~ducateur. gueur. et fait acquérir des habitudes Vous le voyez, Mesdames et Mes- d'ordre et d'économie. ;ieurs, l'œuvre proposée en 1903 est Quelle que soit la catégorie à laquel>ien celle que nous poursuivons aujour- le ils appartiennent, les problèmes proi'hui et dont nous désirons voir la réa- posés au.x élèves doivent toujours se ·isation qui constituera un réel progrès trouver en rapport avec la théorie et >our nos écoles. les opérations étudiées, être distribués Et comme premier pas en avant, nous en séries de difficultés bien graduées, et levons encourager, stimuler, toutes les ne contenir que des données instructinitiatives prises par le personnel ensei- ves, usuelles, vraies ou du moins vraimant placé sous nos ordres. Nous de- semblables. •ons conseiller, diriger ceux qui veulent La résolution d'un problème consiste >ien transformer leur salle d'école som- dans l'ensemble des opérations, tant >re, triste. en un séjour riant, agréable, mentales qu'écrites, qui amènent et jus· >ar la présence de plantes, de fleurs, de tifient la réponse. euillage, de branches artistement arElle comprend: 1° l'analyse raison·angées. Ces moyens sont à la portée née de la question ou la recherche des le tout~s les bonnes volontés et ont le rapports établis entre les données et l'in:rand rnérit~ de ne rien coûter. Puis, connue, et entre les données elles-mê-

mes, afin de découvrir la nature des opérations, et l'ordre dans lequel elles doivent se succéder pour conduire à la réponse· 2° l'indication de la suite de • ' ces opérations; 3° le calcul ou l' execution de ces opérations; 4° le raisonnement ou la justification motivée de chaque opération et de leur suite, avec la preuve qui vérifie les calculs et contrôle · l'exactitude de la réponse. Marche à suivre. - L'instituteur, après avoir fait lire le problème soit dans le classique ou au tableau noir, et s'être assuré que tous les mots en ont été com-pris, en dirigera lui-même l'analyse q\.l moyen de questions tendant : 1° à [aire découvrir l'inconnue; 2° remarquer les données; 3° rechercher les rapPOrts de l'inconnue avec les données et les données entre elles, ou les nombres sur lesquels on doit opérer 1°, 2°, 3°, ainsi que la nature de chacune des opérations successives. Il ne suffirait pas que l'instituteur indiquât lui-même la suite des opérations qui doivent conduire à la réponse, sans les faire découvrir. Ce serait prendre les élèves par la main après leur avoir bandé les yeux et les conduire par un chemin qu'ils ne pourrai.ent retrouver au besoin pour ne l'avoir point observé en le parcourant une première fois. Les opérations, indiquées au tableau d'une manière claire, très apparente et bien ordonnée, devront être justifiées, chacune verbalement, pour que le maître puisse s'assurer si les élèves s'en rendent compte, et s'ils sont en état de raisonner les problèmes. II est très utile de faire raisonner par écrit les problèmes-types, et de multiplier le~ exercices analogues à ceux qui auront été expliqués. Comme un ~rand nombre de questions arithmétiques sont susceptibles d'être résolues par des voies diverses, l'instituteur les acceptera toutes en faisant remarquer que la plus rationnelle et la plus courte doit obtenir la préférence.

Ver• l'avenir Si l'instituteur veut user de l'influeuce légitime que lui assurent son savoir et les ser-vices qu'il rend, il peut contribuer, dans une large mesure, à étendre les bienfaits de l'instruction en en~a­ geant les jeunes gens les mieux doués à entrer soit à l'école normale, soit dans les. diverses écoles secondaires qui s'ouvrent devant eux. Personne mieux que l'instituteur ne connaît les aptitudes des. enfants . S'il est vraiment zélé, s'il est jaloux de travailler au bien du pays, il aura soin de pousser les jeunes gens, au sortir de l'école, vers la carrière qui leur convient. Qu'il n'oublie pas l'école normale afin que le corps enseignant ne se recrute point au hasard, au gré des caprices ou des calculs intéressés des parents. II faut que le choix des futurs instituteurs soit dicté par une vocation sérieuse et par des aptitudes spéciales. De plus. le pays a b~oin de fonctionnaires capables, d'agriculteurs initiés aux nouvelles méthodes et aux progrès réalisés dans ce siède. Il n0us faut. en outre, des. artisans qui aient fait un sérieux apprentissage. Ainsi quels services ne rendrait-o!l pas. à nos Lampagnes en dotant peu à peu chaque commune de quelques agriculteurs qui soient au courant des perfectionnerne.Pts que les sciences ont apportés à l'industrie laitière et à la culture du sol! C'est l\! seul moyen de triompher de la concurrence. de bannir 1:--t routine et les oréjugés et d'assure_r la r ichesse du pays. Certes ofrS0tme n'est mieux qualifié que l'ins'tituteur pour provoquer de fécondes iniwttives. en vue d'élever tou· jours le ni .;eau moral· et IJlatériel de no· tre cher cadoo. Il suffira souvent d'un encoura4Ze.1!ent. d'un conseil, d'une •n · dication pour susciter toute une existence de dévollement et de bienfRi!s


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dans une carril're plus élevée, plus importarJte et plus féconde. La Réd.

Partie pratique Orthographe La Berf{eronnette et l'Alouette. Le jour commenœ à peine; à peine de l'éta_ble sonne la clochette des troupeaux, _que la bergeronnette est prête à les conduire et sautille autour d'eu..x. Elle se mêle au bétail et familièrement s'p.ssocie au berger. Elle sait qu'elle est aimée et de l'homme et des bêtes qu'elle défend contre les insectes. Elle se pose hardiment sur la tête des vaches et le dos des moutons. Le jour elle ne les quitte guère. Elle les ramène fidèlement le soir. L'oiseau des champs par excellence, l'oiseau du laboureur, c'est l'alouette, sa compagne assidue, qu'il retrouve partout dans son sillon pour l'encourager, le soutenir, lui chanter l'espérance. C'est la fille du jour. Dès qu'il commence, quçmd l'horizon s'empourpre et que le soleil va paraître, elle part du sillon comme une flèche, porte au ciel l'hymne de joie. Cette voix sonore, puissante, donne le signal aux moissonneurs. « Il faut partir, dit le père, n'entendezvous pas l'alouette?» )()<X

Beauté des feuiiles. Il y a des multitudes de feuilles sur un seul arbre et, quand elles tombent, le sol du iardin en est tout couvert. A l'automne, mon parterre est jonché de celles qui tombent des arbres voisins. On a beau.les balayer, la pluie et le vent vont plus vite que le balai et bientôt cela est à recommencer. Le soleil du printemps. les fait pousser; celui de 1'été les brûle; celui de l'automne ~chève de les dessécher, et le vent n'a plus qu'à souffler pour les jeter

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par terre. Cela est triste de voir tomber les feuilles. Comme on aime mieux en con_sidérer la pousse au p•rintemps! les feutllaues sont presque aussi variés que les fleur§. Voici un rosier dont le feuillage es.t vert tendre; cet autre a ses premières feuilles rouge foncé; celui-ci les a d'~n beau vert et celui-là d'un grenat cla1r. Tous ces feuillages sont brillants, lustrés et comme vernis. Oh! qu·e le bon Dieu fait de jolies choses!

la plus admirée, la plus riche pour le géologue, la plus curieuse pour l'historien. la plus importante pour la politique, 1~ nlus belle pour le poète, c'est le tronçon du Rhin central, qui traverse du levant au couchant le noir chaos des collines. volcaniques que les Romains nommaient les Alpes des Cattes. Là, tout est beau: les escarpements sombres des deux rives se mirent dans les. larges squames de l'eau. La raideur des pentes fait. que la vigne est cultivée sur le Rhin de la même manière que l'olivier sur les côtes de la Provence. Partout où tombe ie rayon du midi, si la roche fait une petite saillie, le paysan porte, à bras, des sacs et des paniers de terre, et, dans cette terre, en Provence, il plante un olivier et sur le Rhin un cep. Puis il contrebutte sur terrassements avec un mur de pierres sèches qui retient la terre et laissé fuir les eaux. De cette façon, au sein des roches les plus abruptes, la vigne du Rhin, comme l'olivier de la Méditerranée, croît sur des espèces de consoleS posées au-dessus de la tête du passant, ainsi que le pot de fleurs d'une mansarde. Toutes les inclinaisons douces sont hérissées de ceps. Les antiques châteaux des bords du Rhin, bornes colossales posées par la féodalité sur son fleuve, remplissent le paysage de rêverie. Muets témoins. des temps; évanouis, ils ont assisté aux actions, ils ont encadré les :scènes, ils ont écouté les paroles. Ils sont là comme les coulisses éternelles du sombre drame qui, depuis des siècles, se joue sur le Rhin. VrcToR. Huao.

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Les outils des insectes. Oh! que le monde des insectes est intéressant à examiner! Grâce au microscope, nous voyons en détail mille choses que nos veux ne distinguent pas sans cet instrument. Car ils sont si délicatement construits, ces petits insectes! D'abord ils nous paraissent armés comme des guerriers avec leurs pattes et leurs mâchoires, qui ressemblent à des pinces des tenailles, des scies, des broches, de~ tarières~ des fil.ières, des laminoirs. Mais si _l'on observe ces animaux, on s'aperÇQlt que ce~ armes sont surtout des instruments de travail, des outils qui leur servent ~oit à construire leurs demeures soit à s'ern.P.arer de leur proie pour s'e~ nourrir, Ce sont d'habiles ouvriers qui portent sans cesse sur eux-mêmes leurs instruments de travail et qui1 s'en servent avec une grande habileté. N'avezvous ia.mais regardé une araignée disposant. sa toile? Comme c'est curieux! La prochaine fois que vous en trouverez l'occasion, ne manquez pas de la regarder à l'ouvrage et vGus. verrez une chose vraiment intéressante.

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Le Rhin. Le Rhin a tous les aspects. II est tantôt large, tantôt étroit. Il est glauque, tran:s!)arent, rapide, joyeux de cette grande joie qui est propre à tout ce qui est puissant. La partie du fleuve la P'lus célèbre et

Le ;our de l'An et les o;seaux. Autrefois, dans le Morbihan et le Finistère, on croyait généralement que, le iour de~ Rois, le roitelet revenait habiter son nid avec la famille de l'année nid respecté à l'égal de celui du rouge. gorge et de l'hirondelle. Au-dessous dr ce nid presque sacré, on suspendait un

petit gâteau que l'on appelait le «gâteau du roitelet». Mais, hélas! derrière . le pauvret se trouvait toujours quelque moineau pillard et gourmand qui venait dévorer cette offrande de pitié et de sytT'nathie. Te viens de nornnier le rouge-gorge. En Bretagne, ce petit oiseau est un personnage, et on l'appelle, s'il vous plaît, <<Jean Rouge-Gorge». jean Rouge-Gorge est synonyme de sobriété, de sagesse, d'économie et de travail. Sa rencontre porte bonheur. Celui, dit-on, qui aperçoit un rouge-gorge·, le premier jour de l'An, sera heureux toute l'année. Mais, le plus souvent, au lieu de l'oiselet propice, c'est le corbeau sinistre qui s'envole sous le regard terrifié du passant! -0-

Sojet8 de rédaction Le chien et le chat F aites la comparaison de ces deux animaux en décrivant: 1. le chien. 2. le chat. Vous indiquerez ensuite les services qu'ils nous rendent l'un et l'autre. Si vous avez une préférence, vous le direz en faisant connaîJre vos rai sons.

xxx On se plaint souvent du poids des impôts r. ue l'on paye pour subvenir aux services publics. Montrez par des exemples précis, que nous nyons des impôts autrement lourds à la paresse, à la vanité, à l'intempérance.

xxx Expliquer ces vers de La Fontaine. Il est bon de parler, et meilleur de se taire, .Mais tous deux sont mauvais a lors qu'ils sont outrés. Il faut savoir parler utilement, et se taire à propos. Si l'on a parfois à regretter de s'être tu maladroitement, ·quand il convenait de parler, plus souvent encore un bavardage inconsidéré a eu de fâcheuses conséquences.

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96 Au large sur les flots L'aquilon en sanglots Eclate avec furie: Le vent crie. Alfred BRASEY, Estavayer.

Le lever du soleil Vous avez sans doute vu lever le soleil en ifé. Décrivez ce spectacle, et dites quels seniments il vous inspire quand vous en êtes ténoin.

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Vous montrerez conunent ces deux proverIl ne faut jamais courir deux lièvres à a fois • et • il jaut toujours avoir deux corles à son arc • ne sont contradictoires qu'en pparence, l'un ayant rapport au but à attein.re, et l'autre aux moyens à employer.

• Un curé exposait l'autre jour au catéchisme les conséquences du péché, qui conduit en enfer. Pour s'assurer qu'il avait été compris, il questionna l'enfant Je moins inteUigent de la volée: • Où vont les pécheurs, après leur mort?» Pas de réponse. Le pasteur de la paroisse voulut aider l'enfant et lui souffla: • Ils vont en En ... •? - En Angleterre! répond le bambin avec un accent de triom-

JeS: •

xxx Secours mutuels Qu'est-ce qu'une Société de Secours mulets? En particulier, expliquez le fonctionnelent de la mutualité scolaire; montrez les vantages qu'elle procure à l'écolier: dites 1uelles habitudes peuvent résulter pour lui, ans l'avenir, de sa participiation à la mutuaté scolaire.

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Vous supposerez qu'on vient d'abattre sur plllce publique de votre village un vieux til~. à l'ombre duquel les habitants se réunisaient tous les dimanches. L'arbre abattu racoante les événements dont a été témoin ...

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Le chêne Racontez l'histoire d'un chêne de la forêt. ous direz comment il est né, comment il a randi, les dangers qu'il a courus, les services u'il a rendus, ce qu'il deviendra quand il au1 été abattu.

Variétés LA CHANSON DU VENT En parcourant les bois, De la brise, la voix Me poursuit et m'enchante: Le vent chante. Parfois, quand vient l'hiver, C'est un triste concert Au seuil de nos demeures: Le vent pleure.

phe.

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• Nous commençons aujourd' hui les examens oraux au Collège. - Par quelle branche? ... La gymnastique.

Bibliographie LA DICTION FRANÇAISE PAR LES TEXTES, par O. Le Roy (Delaplante). O. Le Roy, de la Comédie-Française, professeur des grands lycées de Paris: Condorcet, Charlemagne, Carnot, Lakanal, Janson, etc., répondant aux nombreuses demandes de ses élèves, vient de publier un ouvrage d'un genre tout nouveau: • La Diction Française par les textes. • Le plan en est très ingénieux. On y voit en. effet une progression habile, un dosage savant des difficultés qui amène insensiblement le diseur des qualités simples et négatives de la diction jusqu'aux qualités positives et à l'expression la plus riche. Chaque exemple est précédé de remarques précieuses et d'une courte notice indiquant la qualité à acquérir. Ce volume qui est précédé d'une remarquable conférence prononcée par O. Le Roy dans les lycées parisiens et qui est composé de fragments de nos meilleurs auteurs classiques et modernes, devient indispensable pour tous ceux qui ont intérêt à bien dire, et conune ils sont nombreux! Une élégante couverture lui permet de trouver place dans les bibliothèques les plus luxueuses. Disons, enfin, que c'est à la librairie Delaplane toujours ouverte aux tentatives originales qu'on trouve ce précieux manuel.

communes d'Ardon, Chamoson, Conthey et Vétroz. Les écoles de Nendaz seront inspectées par son collègue d'I-Iérens, M. V. Pitteloud.

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Vours normal de travaux manuels. La Société suisse pour l'extension des travaux manuels dans les écoles de garçons, or_gamse à Berne, du 9 iuillet au 5 août 1911, avec l'appui financier de la Confédération, le XXY.Ie cours normrtl suisse de travaux manuels. Le cours comprendra les divisions suivantes: cours élémentaire, cartonnage, k"avail du bois à l'établi, sculpture, modelage, travail sur métaux, cours pratique de chimie, physique et électricité, cours pour maîtres et maîtresses de classes gardiennes. Le directeur du cours, M. Ad. Oloor, Oberlehrer, Beundenfeldstrasse, Berne, \'eut bien se charger, à la demande des participants, de leur fournir tous les autres renseignements nécessaires. Le:; inscriptions se feront au moyen de formulaires spéciaux, que les intéressés peuvent se procurer auprès de la direction du cours et des départements cantonaux de l'instruction publique. D'autres exemplaires de ·ceS formulaires seront à la disposition du corps ensei~mant au Musée pédagogique de Fribourg, de Lausanne, de Berne, de Zurich. Les participants valaisans recevront de l'Etat un subside de 100 francs -0-

Jou rn al lllnstré des Station• du Valal• Ce iournal, organe de l'Industrie hôtel ;ère valaisanne. publié sous les ausPices du Conseil d'Etat du Valais, vient de transférer son administration et sa rédaction. en Valais. Créé, il y a neuf ans. p,Ù M. Jules Monod, il était édité jusqu'ici à Genève.

Acqt.is tout récemment )!ar un consor(ium valaisan, il sera rédigé et imprimé dorénavant à Sion. Le rédacteur en chef en rst M. Albert Duruz, littérateur bien connu et apprécié sous le pseudonyme de Solandieu, lequel s'est assuré le concours de plusieurs collaborateurs nouveaux. L'administration en a été reprise par M. Soma, directeur du Bureau officiel de renseignements de Sion. Le .Journal continuera à paraître sous la même couverture seyante que chacun connaît, mais subira néanmoins de nombreuses améliorations. Il publiera notamment. en annexe, - ce qui n'était pas le cas iusqu'ici - une liste des Etrangers séiournant dans les hôtels du Valais. Le service du Journal des Stations da Valais sera fait gratuitement à un nombre con5idérable d'Hôtels des stations des Alpes, et des grandes localités, aux Bureaux de Renseignements, Agences de Voyages et Syndicats d'Initiatives de la Suisse, de la France, de l'Allemagne. de l'Italie, etc. Il sera en vente dans toutes les Agences de .Journaux, les Kiosques et les Bibliot'hèques des gares.

-oPour les enfants arriérés. Le Conseil d'Etat du Canton de Vaud souii)et au Grand Conseil un projet de loi dont voici l'article premier : « Il tSt c;éé dans les centres urbains et les localttés où le besoin s'en fait sentir, des classes ~;pédales pour les enfants at~eints de faiblesse mentale, qui, tout en etant Hl5r.eptibles de développement, som cependant dans l'impossibilité, même temporaire, de suivre avec fruit l'enseignement ordinaire. ,. Le proiet prévoit en outre que dans les localités de moindre importance J'instruction des enfants arriérés est or,ganist>e en dehors des heures de la classe et confiée aux màîtres ordinaires. La demande d'admission à l'enseigne-


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nent spécial doit être adressée au DéJartement de l'Instruction publique par .es parents, ou à leur défaut, par la :ommission scolaire. · Le Département de l'instruction puJlique statue sur le préavis d'une comnission composée de l'inspecteur de 'enseignement primaire, du maître en;ei.gnant et du médecin des écoles ou :lu médecin délégué dans les communes ~ui ne sont pas dotées d'un médecin des ~co les. Un représentant de la famille est in;ité à assister à l'examen de l'enfant. La classe spéciale ne doit pas réunir ::llus de vingt élèves. Un programme spécial d'enseignenent pour les classes d'arriérés sera élaJOré. Ii doit tendre à permettre aux élè;es de rentrer, si possible, dans les clas;es ordinaires. L'exposé des motifs dit que cet ensei:!nement spécial a été déjà institué en Allemagne, dans 162 villes, et dans les ~antons de Zurich, Bâle, Berne, Lucer:le, St-Oall, fribourg et Genève. Le Jrogramme des classes pour enfants ar·iérés fera une large place aux exerci:es d'observation et de langage, au ~hant. à la gymnastique et aux travaux nanuels.

dis.pen~aire dentaire, dans lequel seraient reçus à prix réduits et même gratuitement pour les indigents, les élèves des classes primaires.

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L'épargne. La caisse d'épan~ne de Neuchâtel va mettre à la disposition du public un nouveau mode de petite épargne: des carnets où l'on pourra coller des timbres-poste non oblitérés et qui seront ensuite acceptés comme argent comptant par la caisse d'épargne et ses correspondants: Dans les carnets verts on pourra coller 20 timbres de 5 centimes et économiser sou par sou une pièce de 1 fr.; dans les carnets roses, on collera 20 timbres de 10 et épargn~r ainsi 2 fr. Les petits ruisseaux font les grandes rivières, rappellent les dits carnets, et le franc déposé rapportera immédiatement son 4 p. 100. La caisse d'épargne a pu organiser ce service, plus pratique encore que le timbre-épargne, grâce à une entente avec la direction générale des postes qui s'est ~engagée, suivant autorisation en date du 4 février 1911, à reprendre les timbres utilisés pour ces nouveaux carnets de petite épargne.

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L'hygiène à l'école. Les dentistes de Neuchâtel ont pro:édé récemment à la vérification de la Jentition de la jeunesse scolaire. L'examen a porté sur les quatrièmes, :roisièmes, deuxièmes et premières, fré:1uentée~ par 1576 élèves, dont 1326 mt passé l'examen, 296 recevant des ;oins dentaires. On a trouvé 449 dentitions bonnes, 503 move:nnes et 243 mauvaises. Les ~lèves n'ayant aucune dent cariée étaient au nombre de 94 (soit le 7,09 %) . La commission scolaire propose l'or[anisation de visites: dentaires régulières dans les classes et l'installation d'un

Propos fantaisistes OU l'ON VOIT l'HEUREUSE INFLUENCE DES SPORTS Le monde actuel se divise en deux partis: ceux qui fon! du sport et ceux qui n'en !ont pas encore. En effet, chacun se sent gagné à l'amour des exercices; le goût des sports envahit la société. s'étend se Iépand intense · et nos pères perdraient leur dernier cileve~ s'ils pouvaient voir jusqu'à quelle férocité on se passionne de nos jours pour des exercices qu'ils ne connaissaient pas ou pour lesquels ils avaient le 'plus profond mépris. Jadis un bébé de 6 ans était déjà sérieux et grave et ne rêvait qu'à porter un haut-d~forme; 'au-

jourd'hui le plus casanier a un costume de travaux de l'espri t ; voilà qui devrait consoler course. Ça ne se porte plus, la mode du poi- bien des gens. Quand un coureur part, on lUI trinaire à pas lents ; il faut du biceps, du râ- fait la conduite, on agite les mouchoirs; on le suit avec des yeux ravis, quand, poudreux, ble, du bronze. i! disparaît au tournant du chemin, là-bas Seuls pourtant, quelques vieux bonzes qui occupent des professions libérales, des litté- vers la gloire. Et dès qu'il a couru avec sucrateurs, des intellectuels à la pose, affectent de cès, dè s qu'il a eu un record, qu'il soft de rel!arder avec un certain mépris les sports haute ou d'humble origine, la société le met courants : ils dédaignent de jeter les yeux sur hors pair. auprès, sinon au-dessus, des homles feuilles narrant les magnifiques randon- mes qui l'honorent, peintres, écrivains: il est nées des musculatures d'acier; il leur semble l'unique, le champion, le record en un mot et qu'il y a incompatibilité entre les études spé- con portrait ornera toutes les boutiques: voiculatives et l'amour du jeu. là l'apothéose. Mais, malheureux de la gent littéraire, ne Sans doute il ne iaut pas être des forçats du savez-vous pas que, quand un peuple devient sport. Le sport à haute pression absorberait trop intellectuel, il est près de sa décàdence, tout le moral aux dépens du physique; on auil est sunnené, énervé, et cette chute ne peut ,-~ it de beaux animaux dont le cerveau ne se être retardée que par les sports athlétiques. développerait pas en proportion du . ~orp~ . . Vous faites aller 1e monde à l'abîme. en le Mais alors qu'un Pindar vienne et spmtuailfaisant trop penser: la pensée c'est la torture, se tout ce qui serait trop matériel dans l'anile sport c'est la santé, la gymnas.tique sauvera malité seraine que piocure l'épanouissement le monde! de la musculature! Oui, l'avenir est aux musVous le savez d'ailleurs fort bien, vous êtes cles et c'est une génération musclée qu'il nous des admiiateurs des anciens et de leurs jeux. faut. La race latine reprendra ainsi la supérioLes Grecs faisaient marcher de pair l'éduca- rité sur la race anglo-saxonne qui l'a distion morale et le développement physique: les tancée. La mère nourrira· son bébé en couplus haut côtés ne dédaignaient pas de des- vrant des kilomètres, l'enfant sera élevé en cendre sur l'arêne; les tombeurs étaient par- ' plein air et ne lira plus que le grand livre de fois des hommes politiques importants; c'est la nature, et marié, il saura tenir d'un~ main sans doute en leut mémoiie que le pugilat sûre le g-uidon de son tandem sur la p1ste de l'existence. Ce sera l'harmonie complète. s'est maintenu à la Chambre française. Si le sus-nommé Socrate eut connu tous Le bon Socrate lui-même dansait, surtout avant ses repas car il pensait que cet art est nos sports, les belles comparaisons qu'il leur très utile à la santé. Xénophon prône tous les aurait empruntées! Quand son acariâtre exercices, et Platon leur emprunte les meilleu- épouse l'aurait poussé à bout, il !lie semble res de ses comparaisons. qu'au lieu de se livrer à des exercwes choréHomère déjà était un admirateur de l'au- graphiques. il lui aurait dit: « 0 Xantippe, tomobile puisque, dans l'Iliade, chant XVIII, mets un frein à ton humeur, j'ai encaissé avec il raconte ainsi la visite de T hétis au palais de sérénité t('s injures et mê111e les coups. mais Vucain. " Elle le trouva suant, s'agitant autour il ne sied pas à ma dignité humaine de me " de ses soufflets. Il a forg-é ving-t • trépieds•; laisser knockouter, d'autre part il ne convient pas à ma sagesse· de riposter pour vider nos • il les a posés sur des « roues , d'or aiin que « d'eux-mêmes •, chose merveilleuse, il se querelles à" coups de poin~s. je vais donc en" rendent à l'assemblée des dieux et qu'ils en fourcher ma bécane et d'un pied léger je péda" .reviennent de même. " Evidemment ces tré- lera i le• long des routes ombragées d'oliviers, pieds se mouvant spontanément sur des roues pour me rafraîchir les idées. Ah! pourtant, si sont nos tricycles automobiles. Diogène de tu voulais_ éviter les emballages, conune nous suivrions .sans heurt le cours de notre vie son côté pratiqua le « tonneautomobilisme » pu isqu'il iaisait rouler son tonneau pai deux sur le pneu caoutchouté, et dans les pannes molosses de Rhodes: c'était, assure Alphonse de la mauvaise fortune nous serions çleux à pomper et à réparer les crevaisons! Mais qu' Allais, du cynisme sportif. Et après que nos maîtres de l'antiquité ont est ceci? le pneu de ma bécane, d'un vieux ainsi dmmé l'exemple, nous oserions ne pas clou est transpercé? N'y touche pas, il est crevé. C'est bon, je va·is faire de l'exerciseur. • honorer tout ce qui touche au noble sport? Ainsi par le sport nous trouverons la par- · Et puis la gloire ne s'attache pa~ qu'aux


Supplément au 3-/o 6 de ,f &cole, (1911)

8 faite harmonie dans nos corps el dans nos 1 • A la Chambre fran çaise: âmes . et l'âge d'or reviendra sur la !erre avec M. Cadenat (député socialiste). - L '~eure la pa1x dans nos ménages. 1 est enfin venue où tous les cerveaux des euJugano QASCERTI. fants du peuple auront le droit d'aller s'asseoir sur les bancs des écoles!

POUR LE MOIS DE MAI

CHOIX DE CANTlQUES CA.rfHOLIQ.UES à l'usage

de réglise, des écoles et des familles

composés on recueillis par t F.-O. Wolf, organiste de la cathédrale de Sion (Ouvrage honoré de hautes approbalionsj Les 103 morceaux de ce recueil se répartissent ainsi : Nos 1 à 32, cantiques dédién à la sainte Vierge, - Nos 33 à 88, cantiques au St-Sacrement et au St-Esprit, -Nos 89 à 97, cantiques spéciaux pour Noël, - Nos 98 à 103, cantique!l divers pour processions, missions. Les cantiques à la sainte Vierge et .ceux de Noël sont écrits en grande partie pour 1 ou 2 voix, dans un style populaire. Ils sont destinés à être chantés par les écoles lors des bénédictions et saluts du mois de mai et pour l'arbre de Noël. Le plus grand nombre des morceaux, arrangés pour 3 ou 4 voix d'hommes, peuvent, grâce à leur facilité, convenir vour les élèves des séminaires, des collèges et des écoles normales, et surtout pour les Céciliennes ds village à l'occal'ion de bénédictions, proressions, mission!!, etc.

L'exemplaire solidement cartonné : fr. 1.50 Table des matières du recueil et morceau spécimen sont envoyés gratuitement sur demande par lettre ou par carte. Ensuite d'un contrat spécial avec l'éditeur de cet ouvrage, l'Administration de l'Ecole primaire s'engage à l'expédier avec remise du 33 % (soit 1 fr. seulem.) à tous ses abonnés ainsi qu'à ceUJ: du Jeune Catholique qui en désireraient un ou plusieurs exemplaires. Les dernandes doivent être adressées à l'Administration de l'Ecole primaire, à Sion

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Dimanche de la Passion (Commencement des Pâques.) Les deux semaines qui nous séparent encore de la solennité de Pâques sont consacrées à la commémoration des douleurs et de la mort du Rédempteur, c'est pourquoi elles formen:t ce qu'on anpelle le temps de la Passion. Les jours de ~râce s'écoulent donc; profitons du femos favorable. Et si· nous avons le bonheur d'être revenus à Dieu, d'être dans sa ~râce, prions pour les pauvres pécheurs qui, par malheur ou par faiblesse, restent en-core dans le péché et n'ont ni le coura~e ni la volonté de recourir à la pénitence. Notre Sainte Mère l'Eglise, pendant ces iours qui précèdent l'immolation du Di11in Agneau, met tout en œuvre pour ramener nos âmes, déjà ébranlées par les tristesses du Carême, à s'unir intimement aux souffrances du Sauveur.

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Le Craelfix T. - Le chrétien doit avoir un crucifix. C'est sa gloire, car c'est toute sa for-

tune; fortune la plus certaine. . On ne peut la lui contester. Ici le chrétien a le titre de donataire : c'est bien Tésus crucifié. qui nous a été donné. Il a aussi le titre d'auteur du crucifix. Hélas! plût au ciel que ce titre· nous manquât! Mais enfin, cela est. et le crucifix est bien l'ouvrage de nos mains, "de nos fautes, de nos crimes. Rien non plus ne peut nous ravir le crucifix. Pendant la vie, ni les désastres ni le5 persécutions i1e sauraient séparer les chrétiens du crucifix. Alors, au lieu de nous l'ôter. on nous le donne davanta~e; et quand on l'arracherait de nos mains, on le mettrait plus avant dans nos cœurs. Quant à la mort, qui, en effet. sépare tout, eHe nous rattache au

crucifix, en nous clouant nous-mêmes sur la croix. II. - Le chrétien doit savoir le crucifix. L'Apôtre disait: Tout, pour moi, c'est de «savoir .Jésus et .Jésus crucifié » . L'Eglise ajoute: « Le mystère de la cro.ix b.r;ille à nos yeux. » D'une part. la science du crucifix est la plus mystérieuse de toutes ; et, de l'autre, elle est la plus lumineuse. Science mystérieuse: nul ne l'acquiert s;ms étude, nul ne l'apprend sans maître, Jésus-Christ seul peut s'ellsei<mer lui-même. Science pourtant lumineuse ét facile: l'école est ouverte; entre qui veut. Marie est là, debout entre Jean et Madeleine: l'un type de l'innocence, et l'autl e. type de la péniten-ce. Une fois apprise, cette science a tant de clarté pour l'esprit, qu'elle explique tout le reste; et tant de puissance sur le cœur, qu'elle le détache de tout pour l'attacher à jésus. III. - Le chrétien doit voir .le crucifix. Il s'agit ici non d'un simple regard, mais d'une réelle fréquentation. Il fa~t le voir deux fois le ;our. Le matin, salut au crucifix! c'est le point de départ. Une journée est une bataille, puisque la vie est une guerre. Donc, au premier. sisrnal. le soldat, tourné vers son l!'énéral. salue son drapeau: 0 crux, ave! Le soir en-core, homma~e au crucifix! C'est alors le retour et l'arrivée: on dépose là et ses fautes et ses mérites. Heureux, si l'on revient du combat avec de nobles blessures! II faut voir le crucifix à tout propos, à tout instant. Faut-il un conseil? T'interro~e le crucifix. Faut-il un secours? Je regarde de crucifix. - Suis-je blessé? .Te baise les pieds de jésus. Suis-ie mourant? .Te fais Jésus mour,qnt mon légataire, et il me fait son héritier. .le dis : « Seigneur .Jésus, voici mon âme, ie la remets entre vos mains. » Et Jésus crucifié me répond: « Au jour-


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d'hui vous serez avec moi dans le paradis. »

Gloire à la Divine Victime

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postérité qui se lève, trouve des apôtres et des martyrs au sein de toutes les rrénérations. Il y a un hrunme enfin et le seul. qui a fondé son amour sur ia terre. et c_et homme, c'est vous, ô jésus, nui avez bten voulu me baptiser, me oindre, me sacrer dans votre amour, et dont le no~ seul, en ce moment, ouvre mes entratlle~ ~ en arrache cet accent oui me tro_ubl~ moi-même et que je ne me conLACORDAIRE. natssats pas.

Il Y a un homme dont l'amour garde la tombe; il y a un homme dont le sépulcre n'est pas seulement glorieux, comme l'a dit le prophète, mais dont le sépulcre est aimé. Il y a un homme dont la cendre. après dix-huit siècles, n'est pas refroidie. qui chaque jour renaît dans la pensée d'une multitude innombrable d'hommes; qui est visité dans Le doute, c'est l'angoisse de l'esprit et le son berceau par les bergers et par les du cœur. Or s'il est dans l'année roi6 lui apportant à l'envi et l'or et tourment un temps ou• les âmes ' pieuses ' sont troublées, l'encens, et la myrrhe. Il y a un ho~me par _le dou~e, c'est sans contredit pendant le dont une portion considérable de l'hu- Careme et a propos de la loi du jeûne. Les manité reprend les pas sans se lasser unes ressemblent à uue frêle nacelle ballottée jamais, et qui, tout disparu qu'il est se par les riols et incapable d'aborder à un rivavoit suivi par cette foule dans tous 'tes ge. Trop nombreuses sont ces âmes timorées lieux de son antique pèlerinage, sur les en proie au doute et aux scrupules, se deman~ avec angoisse: • Suis-je dispensée du genoux de sa mère. au bord des lacs, ?a_nt jeune? • au haut des oliviers. dans le secret des C'est donc pour leur montrer une lumière déserts. Il v a un homme mort et ense- au milieu de la nuit profonde où elles sont veli. dont on épie le sommeil et le ré- plongée?, que nous écrivons ces lignes; c'est veil, dont chaque mot qu'il a dit vibre pour fatre descendre sur elles la paix du ciel cn~ore et produit plus que l'amour, pro- que nous leur suggérons ces quelques rédUit des vertus fructifiant dans l'amour. flexions. du jefme est vieux comme le monIl v a un homme attaché depuis des siè- de. L'usage Les Pères de l'Eglise n'ont-ils pas avancé cles à l;tn gibet: et cet homme. des mil- que Dieu l'avait imposé à Adam et Eve dans liers le détachent chaque jour de ce trô- le _pa_ra?is terr~stre, non comme pénitence, ne de son supplice, se mettent à genoux mats a hfrc de stmple épreuve? En effet, le Seidevant Iui, se prosternent au plus gneur leur avait délendu de manger des fruits bas qu'ils peuvent sans en rou- de l'arbre de la science du bien et du mal Quoi qu'il en soit, après la faute de nos !!ir, et là, par terre, lui baisent avec une indicible ardeur les pieds san- premiers parents, Dieu ordonna le jeûne comm:! une expiation. N'était-il pas juste que glants. Il v a un homme flagellé. tué l'~omme qui avait pêché par la bouche, fût pucrucifié.. qu'une inénarrable passion nt pa~ 1!1 ?ouche? Il ~vait ~hé en mangeant ressuscite de la mort et de •l 'infamie ce qut etat! défendu ; Il expiera désonnais en oour le olacer dans la !!loire d'un se retranchant ce qui est permis. Aussi l'Ecriture nous montre les patriaramour oui ne défaille iamais, qui trouve en lui la oaix. l'honneur. la joie et ches qui jeûnent avec une rigueur et une fertusqu'~ l'extase. Il v a un homme oour- veur capables de faire rougir les chrétiens de no~ jours. S?uvent, pendant J'année, ils jeûsuivi dans son ~uoolice et sa tombe par natent au pam et à l'eau; parfois même ils 11ne inextin~ruible haine. et oui. deman- prolongeaient leurs jeûnes pendant plusieurs dant des apôtres et des martyrs à toute jours. Or, Dieu toujours prêt à récompenser

Causerie de Carême

les bonnes actions, accordait à ces pênitences des grâces extraordinaires. A cause de leurs jeûnes, il pardonna aux habitants de Ninive qui devait être détruite comme Sodome; à cause du jeûne, il suscita des libérateurs au peuple d'Israël comme Débora, Samson, Ju· di th; à cause du jeûne, il donna la victoi.re aux armes des Macchabées. Le Fils de Dieu, pendant son passage sur la terre, voulut consacrer, de son exemple, la sainteté du jeûne. On connaît son jeûne de 40 jours et 40 nuits dans le désert, et l'on sait qu'il enseigna la méthode de jeûner d'une façon méritoire. De tels exemples et de telles leçons ont naturellement déterminé l'Eglise naissante à imposer le jeûne à ses enfants comme une pratique importante. L'histoire de l'Eglise provoque surprise et admiration en parlant des jeûnes et pénitences des premiers chrétiens et des cénobites de la Thébaïde. Il est à remarquer que les plus grands thaumaturges de l'Eglise ont été les plus austères jeûneurs. Après ce bref aperçu historique, arrivons à des règles d'application. Vous me direz peut-être qu'il vous est impossible de suivre les traces des patriarches et de nos ancêtres, car les santés sont a!faiblies. Sans doute, les temps ont changé et les santés ont faibli. Il n'est pas nécessaire d'insister sur ce point, car si l'on fait une promenade au Musée d'armes et que l'on considère les épées et les cuirasses de nos vieux Suisses, il faut bien avouer qu'ils étaient taillés atJtrement que nous et que nous sommes bien loin de leur lorce musculaire. Aussi, consolezvous, lisez seulement les lois de l'Eglise et vous verrez qu'elle compâtit à toutes les misères; vous y trouverez peut-être la dispense qui s'applique directement à votre cas, comme une robe faite exprès pour vous. Expliquons-nous. L'Eglise, comme une mère pleine de compassion pour ses enfants, adoucit ro:onliers ses lois. D'abord, en ce qui concerne l'abstinence du Carême, avouons qu'elle est pleinr. de condescendance el d 'é~-~-~~ Le Mandement de Monseigneur notre Evêque nous a indioué clairement tous les adoucissements accordés par l'Eglise aux santés ébranlées. Quant au jeûne, l'Eglise n'avait pas besoin d'entrer dans ces nouveaux détails ou de faire de nouvelles concessions. Il y a longtemps qu' elle a tout prévu avec sagesse et disposé avec prudence et charité. • Ce qui nous paraît ex: traordinaire, c'est ce phènomène que ceux qui

peuvent profiter des vieilles dispenses de l'Eglise sont beaucoup plus nombreux aujourd' hui qu'autrefois; ceci précisément parce que les gens sont moins forts de nos jours que jadis. • Parcourons la galerie des cas que l'Eglise range parmi les dispensés du jeûne. 1. D'abord ceux qui sont empêchés par • l'impuissance physique •. Cette catégorie comprend les malades - puis, non seulement ceux qui sont forcément alités, mais encore les malades ambulants, c'est-à-dire d'une constitution délicate, comme les neurasthéniques, les anémiques et tant de gens qui souf· frent de l'estomac. Il faut encore ranger dans cette classe, les pauvres qui n'ont pour noll.I' riture que du pain et des légumes, les nourrices et les femmes enceintes. 2. Il y a aussi • l'impuissance morale • qui exempte de la loi du jeûne. Une fois de plus l'Eglise va montrer combien elle est large dans ses vues. Cette seconde catégorie comprend tous ceux qui ne peuvent jeûner, sans un grave inconvénient, comme les soldats, les ouvriers qui ont un travail pénible, les cultivateurs, les professeurs qui doivent beaucoup parler, les domestiques et servantes qui doivent se livrer à de grands .labeurs quotidiens.

L'agriculture De toutes les sources de la richesse, l'agriculture est la première et la plus importante. C'est elle qui nous fournit la nourriture, le vêtement, le toit, toutes les choses les plus indispensables à l'existence; qui produit le coton, le lin et fournit aux principales industries leurs matières premières; c'est elle qui alimente le commerce et donne ainsi à tous les ouvriers du travail et du pain. L'agriculture est aussi le plus important de tous les éléments de la civilisation à cause des vertus morales qu'elle développe. Toujours en face des grands spectacles de la nature, et uon emprisonné comme l'ouvrier dans l'étroit horizon d'un atelier, le cultivateur n'est pas tenté, comme lui, de ne voir la Providence yu'au bout de ses doigts ou de son outil. Il touche Dieu pour ainsi dire par tous ses sens et il est placé dans les conditions les meilleures pour son perfectionnement moral et religieux. Dieu est le vrai patron du cultivateur et son véritable maître. Parmi tous les noms


52 été les premiers maîtres des laboureurs des symboliques qu'il se donne dans l'Ecriture sainte, il en est un qui honore particulièrement l'homme des champs. • Mon Père est agriculteur, dit notre Seigneur. • N'est-ce pas lui qui nourrit ses enfants, en leur accordant tous les fruits nécessaires à leur vie? N'estce pas lui qui a créé les champs et les féconde en faisant luire son soleil et tomber sa pluie? N'est-ce pas lui, encore, qui a établi cet.te bienfaisante succession de saisons? Aussi Dieu a-t-il donné et imposé à l'homme qu'il venait de créer, la profession de cultiver et d'exploiter son domaine propre, la terre. Cette oriRine divine de l'agriculture est demeurée vivante dans les traditions de tous les peuples. On a toujours cru. disent les poètes, que l'art qui nourrit les hommes venait du ciel, et qu'un Dieu avait dl! l'enseigner ?t la terre. Et ce ne sont pas seulement les premiers ms d' Adam qui furent agriculteurs. ni les patriarches qui vivaient sous la tente, mais les peuples les plus anciens et les plus civili>és. Chez les Babyloniens et les Perses, la loi ;;acrée de Zoroastre attribuait à l'art agricole une sorte de sainteté. Les Egyptiens et les Indiens faisaient remonter à la divinité, ellemême, l'initiation de la culture et rendaient 1ux animaux de labour, un culte sacré. Solon !it à l'agriculture une large place dans la léJislation d'Athènes. C'est ainsi que la stéri,e Attique était devenue une des contrées les J!us prospères du monde. Chez les vieux romains, l'agriculture était :onsidérée comme œuvre de piété. Labourer a terre était un honneur. C'était aux champs lU'On allait chercher et qu'on trouvait les rrands hommes, comme Fabius, Cincinnatus, \1\arius. La décadence de Rome commença tvec la décadence de l'agricullure. C'est là 'explication de sa chute; c'est aussi J'expli:ation de la ruine de toutes les nations qui neurent parce qu'elles abandonnent la premiè·e profession que Dieu avait imposée aux tommes comme la source de leur prospérité natérielle et morale. L'agriculture rapproche l'homme de la reigion, non seulement parce que Dieu est son >rincipal auxiliaire, mais aussi parce qu'il •si son véritable payeur. C'est de son patron 111e l'ouvrier reçoit son salaire; c'est de l'Etat 1ue le fonclionnaire reçoit son traitement; nais c'est de Dieu lui-même que l'agriculteur cçoit son payement. Si ingén ieux qu'il soit, ors même qu'il ferait appel à tous les pro~rès de la science, le cultivateur ne peut ga-

rantir le fruit de son travail. Quand il sème, il n'est pas sûr de récolter. Une nuit froide el glaciale; un orage chargé de grêle, un rayon de soleil trop brû lant ou des pluies trop prolongées, comme celles qui désolent des rêgions, cela suffit pour ruiner les espérances du cultivateur. La bénédiction divine lui est absolument nécessaire. Qu'il le veuille ou non, qu'il soit croyant ou non, il aura toujours Dieu pour Maître et Patron, puisque c'est de lui seul qu'il peul recevoir son sala ire. La terre est un riche capital coniié à l'homme et mis à sa disposition par Dieu. 1! n'est pas fait d'argent liquide, de métal sonore, qui g-lisse entre les doiR"ts et est l'objet de tant de spéculations malhonnêtes. · La terre est un C3pital au fonds solide et toujours productif. C'est le vaste atelier à ciel ouvert où doit s'exercer l'industrie des champs et qui ne sera jamais fermé pour cause de faillite ou de chômag-e. Dieu a voulu que ce capital puisse rapporter trente, soixante et même cent pour un. Où est l'argent qui, placé dans des con· ditions honnêtes, rapporte autant à son propriétaire? Dans la crainte que l'abondance des produits de la terre en amoindrisse la valeur ou aue leur rareté en exagère le prix, Dieu a établi avec beaucoup de safesse des lois naturelles de protection afin de sauvegarder tout à la fois, les intérêts des producteurs et des consommateurs. La Providence a placé les peuples dans des conditions différentes de sol et de climat et les a rendus tributaires les uns des autres. Nulle contrée ne fo urnit tous les éléments que réclament toutes les exigences de la vie. L'Angleterre a le charbon et les gras pâturages; l'Espagne et l'Italie ont le soleil ardent qui lait mûrir la vigne, l'olivier et l'oranger; les pays du Nord ont les bois résineux; la France, mieux partagée, a les produits du Nord et du Midi. Encourager l'agriculture, relever et ennoblir la charrue, c'e~ répondre aux desseins de la Providence; c'est travailler à accroître la richesse matérielle et l'amour des verlus qui rendent les nations grandes, prospères. C'est bien ce qu'avaient compris les anciens moines qui ont ressuscité l'art agricole abandonné après la ruine de l'empire romain et à l'époque des invasions barbares. C'est à leur travail opiniâtre que la plupart des pays de l'Europe doivent la transformation des marais des forêts, des campagnes dévastées et stérile~ en gras pâturages, en terres fécondes, en métairies modèles, en vergers ravissants. Ils ont

âges suivants. Prenez la carte de l'Europe, parcourez tous lt's peuples; interrogez l'histoire de leurs orioines agricoles. Quel est le pays où la bêche du moine n'a pas passé la première? Et aujourd'hui encore, les Trappistes continuent de féconder de leurs sueurs, les terres incultes et de dessécher les marais pour les transformer en pays salubres et ferti les. Et cependant, le nom de ces travai lleurs obscurs et infatigables est effacé et oublié, s'il n'est pas outragé. La reconnaissance des cultivateurs doit être acquise à ces moines qui, par leur exemple, et leur labeur persévérant, ont restauré l'agriculture et conservé la première source de la richesse et le principal facteur de la civilisation. Le secret de leur prospérité agricole résidait dans la iid~ité à leur~ rt:gles religieuses qui leur mon!ratent la lot elu travail comme la loi du salut. Le fondement des progrès de l'agriculture, comme le ivndement de tout travail, reste toujours caché dans la religion et la vertu. (Sillon romand.)

L'Idéal L'Idéal que se forge notre esprit, idéal de bonheur terrestre et de jouissance matérielle peul être comparé aux harpes éoliennes des Anciens: on les suspendatt aux arbres, et quand le vent soufflait, elles rendaient d'har· monieuses mélodies. Tant que soulflent les zéphyrs du printemps, le~rs n!odulation~ se répercutent dans l'âme senstble, e~euvent ltmao-ination encore tendre; elles resonnent dans Îe tœur épris d'espérance, qui ne s'est pas e_ncore trop hellrlé aux dures réalités de la Vt~, et qui n'est pas en~ore l~ssé par la monotome des occupations necessatres pour procurer le pain quotidien. Mais viennent le calme monotone des tra· vaux de l'âge mûr, les tempêtes de la douleur physique ou des souffrances m<;>rales1 la harpe se tait; ou bien ses accords, etouii~s ~r l~s bruits et les vents n'arrivent plus a 1espnt. Et quand la paix' rev!~nt, _le :entim~nt n'est plus assez sensible, ltmag_mahon n est pl~s assez délicate pour percevOir c~s accents fatts pour charmer un printem~ rnoms terre à ter· re mais qui a aussi du pnnlemps le sort méla~colique, de ne durer que l'espace de quel· ques matins.

Il est un autre idéal plus réel, plus lori, plus substanciel que ce papillon aux. ailes poudreuses, repliées dans la chrysahde;_ qw ne s'envole pas comme lui par un matm ensoleillé, pour ne plus revenir et ne laisser après lui qu'une coque vide et nue ... Il est un idéal plus beau que celui de 1'artiste peintre ou sculpteur, parce qu'il est vivant et plus réel et en même temps la B~auté même. Il est un idéal plus pur que celua du sociologue ou du savant qui veut procurer quelque nouveau bienfait à l'humanité: . parce qu'il est moins hypothétique et qu'tl est la Bonté même. Il est un idéal plus sûr que celui du philosophe, parce qu'il ne tâ~onne pas et qu'il est la Vérité même. Il est un Idéal plus réel que celui du poète et d~ rêveur, parce qu'il est aussi élevé et en meme temps _Plus utile et plus proche de nous. Il est un Idéal plus durable que ceux qui. naissent sur la terre; car il nous vient du etel et en a rapporté l'éternité. Cet idéal c'est Dieu devenu Homme par amour pou; les hommes; c'est Dieu abaissé au niveau de la Créature pour relever la créature déchue jusqu'au rang de la divinité; c'est Dieu acceptant les sou_Hrances et _la mort pour nous donner le bonheur et la vte._ Idéal to!ljours vrai, toujours prése_nt, toujours acttf; toujours prêt à nous secounr pa_r son ex~m~le, à nous fortifier par une nourntu~e qut. n ,est autre que sa propre substance. Ideal qut s ofire à toutes nos facultés, à tous nos sens, à toutes nos activités. Ne vaut-il pas qu'on l'a~me et q~'on _l'exalte? N'est-il pas supérieur à l'tdéal qut naJI sur la terre et dont la formule dernière peut se résumer: un peu d'argent, de vile matière; un peu de jouissance souvent gâtée dans sa source par un désir désordonné et dans son accomplissement par le remords et le regret.

Variétés LE PRIX D'UNE DECOUVERTE On a trouvé l'autre jour, à Omes, des documents qui permettent d'établir ce qu'a coûté la découverte de l'Amérique par Cris· tcphe Colomb: vraiment cela n'a pas été cher. Christophe Colomb, lui-même, comme chef de l'expédition, recevait un traite~! ~e _1600 lires par an: cherchez un peu auJourd hut des


55 gens qui vous découvrent l'Amérique pour 125 francs par mois! Les deux capitaines des vaisseaux qui étaient sous ses ordres avaient 900 lire par. an. Les matelots touchaient 12 lire 1 /2 par mois. L'équipement de la flotille de Colomb rev!nt e~ tout à 1~.000 lire. Les vivres - pain, vm,, legumes, VIandes, volailles - coûtèrent 6 lire par mois et par tête: le total fut de 2900 lire. Lorsque Christophe Colomb fut de retour on lui versa une somme de 22,000 lire en rem: b~ursement sans doute des avances qu'il avait fa•!es. Cela représente les frais de l'expédition <)UJ dura du 3 août 1942 au 4 mars 1493. Si l'on ajoute à cette somme celle de 14,000 lire nour l'équipement des navires on voit que l'une des plus grandes découveMes dont s'enorgueillisse l'humanité, a coGté 36:000 francs. Vraiment cela n'est pas payé. Ces chiffres sont extraits des livres des frères Pinzon, armateurs de Palos, grâce auxquels Christophe Colomb put organiser son voyage. Comme ces 36,000 francs font une modeste ligure à côté des milliards des Rockfeller des Pi erpent Morgan, des Carnegie! '

xxx L'AEROBUS Ce mot nouveau dont vient de s'enrichir la langue française s'emploie pour désigner les aéroplane.> susceptibles d'emporter avec eux G.tns les airs un cel'ia.in nombre de passagers. Les temps sont proches où nous verrons exploiter les lignes aériennes: Paris-Lyon-Marseille, .:vlarseille-A;ger, etc. !::n attendant cr triomphe d~ la nouvelle locomolic.n. il est Ïlttéressant de constater les progrès qui ont été réalisés depuis un an dans les vols avec passagers qui furent considérés longtemps comme une utopie. Le 5 mars 1910, Farman vole pendant une heure à Mourmelon avec deux passagers, un mois après, Sommer emporte avec !pi trois passagers; en septembre, Moisant se rend de Paris à Londres avec un passager. Mais c'est surtout depuis le conunencement de 1911 que l'aérobus mérite véritablement son nom; janvier a vu des vols avec deux, trois et cinq passagers et c'est en février que fut atteint le record de l'omnibus aérien avec deux magnifiques vols de Lemartin emportant huit et neuf passagers. Tous ces aérobus étaient munis d'un mo-

leur Gnome déjà apprécié comme le plus souple et le plus rapide des moteurs et qui s'est !':gaiement révélé le plus puissant.

relations intemationales plus fréquentes, on sentit le besoin d'unifier le temps et l'on convint que le jour changerait de nom sur une Ji. gne de démarcation où cela ne gênerait personne parce que, traver~ant dans toute sa longueur le Grand Océan et le Pacifique, elle ne rencontre, ou à peu près, aucune terre habitée. Cette ligne correspond au tSOe degré de longitude, c'est-à-dire qu'elle est exactement à !'opposé du méridien de Paris. Elle touche, vers le Nord, vers le Sud, l'île Chatham. C'est là que les marins suppriment ou ajoutent 24 heures suivant qu'ils viennent de l'Est ou de l'Ouest. Avant 1835, cela aurait pu incommoder les habitants de l'île Chatham; mais, cette année-là, les Maoris, leurs voisins de la Nouvelle-Zélande, leur firent une visite et, les trouvant gras, les mangèrent. Depuis cet incident historique et culinaire, la question de l'heure a cessé de les int~resser.

xxx CONFITURE ET CONFITURE Nous avions cru jusqu'alors que, pour faire de la coufiture, il était absolument nécessaire d'employer des fruits. Quelle erreur était la nôtre. Le « Journal de la Santé • nous invite à rougir de notre naïveté en nous apprenant qu' en Allemagne on fabrique de la confiture délicieuse avec des chiffons en vieille toile de lin. Composés de fibres de cellulo~e à peu près pure, ils sont d'abord soigneusement lavés, puis traités par l'acide sulfurique qui les convertit en dextrine. Cette matière ainsi obtenue subit un lavage au lait de chaux, puis on la traite ensuite par une nouvelle quantité, plus forte que la précédente, d'huile de vitriol. La masse se transforme alors et se cristallise en glucose chimiquement identique à celle recueillie dans les cratères en cuivres où nos ménagères habiles mettent macérer des fruits mûrs dans du sirop de sucre bouillant. On donne alors, toujours par un procédé chimique, un pJ rlum quelconque à ce produit, et les amateurs peuvent se régaler. C'est égal, l'ancienne méthode avait du bon.

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xxx LA DATE AUX ANTIPODES Quand il est midi à Paris, il est minuit aux antipodes. mais quel minuit? Minuit de la veille ou du lendemain? Cette question avait déjà été posée et résolue, dès le temps de louis XIV, dans un ouvrage intitulé • Le Point du jour ». M. Camille Flammarion l'a résumée naguère dans le ,New-York Herald". C'est. dit-il, à la fois la veille et le lendemain. Prenons un globe terrestre à Paris, un dimanche, sur le coup de midi. Si nous calculons le temps en tournant le globe vers l'Est, dans le sens où l'neure retarde, nous voyons qu'il est encore minuit, mais de samedi à "dimanche. II y a donc W1 point, ou plutôt une ligne sur laquelle on peut, à volonté, dater le même jour de dimanche ou de lundi. Tant que les peuples vécurent isolés, cela n'avait pas grand mconvénient ; chacun réglait le temps à sa guise: c'est ainsi que l'île de Formose alors colonie hollandaise, reçut le lundi au ~ornent o_ù les îles Mariannes, découvertes par les Espagnols, recevaient le dimanche. A mesure que les voy:1ges deviennent plus rapides et ies

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TIMBRES-POSTE NEUFS AYANT SERVI Les Chinois sont passés maîtres en matière de truquaR"e et quelques-uns de leurs • trucs • sont arrivés jusqu'à nous. Un des plus ingénieux est celui qui consiste à faire servir les timbres-poste presque indéfiniment. Voici la manière de s'en servir, suivant les Nouvelles Philatéliques Suisses": L'expé(Ïiteur ·de la lettre passe sur le timbre-poste avant d'expédier sa missive u~ lé~er enduit transparent assez semblable a de la colle. Le destinataire - qui est • de la mè· che " habituellement - passe sur le timbre oblitéré une petite éponge imbibée d'eau et tout disparait, Je ventis avec 1~ c~c~et de la poste. qui n'a pu, grâce à cet mgemeux subterfuge, maculer le papier de la vignette. Le même timbre, avec un peu de savoir, peut ainsi servir presque indéfiniment et, au départ, il est aussi neuf que tout autre.

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UNE SINGULIERE COLLECTION Il existe à Londres un baronnet qui est l'honune du monde ayant le plus de puces. Sir Walter Rotschild possède, en effet, la pius belle collection de puces qui e~i~ste, et qui est composée de plus de 3000 spec1mens des espèces les plus variées. Et, pourtant, ce collectionneur . achanté était, depuis quelque te~s, e?- pr~1e à un~ profonde tristesse; il ne pouvait arnver à p1-

quer sur ses cartons la puce du renard des régions polaires, une puce rarissime. Pris d'une inspiration subi te, le baronnet inséra une annonce dans un journal canadien et il eut enfin la satisfaction de recevoir, il y a quelques jours, dans une bouteille dûment cachetée, trois splendides spéciments de puces polaires, avec le certificat constatant leur authenticité, qu'un brave Canadien lui expédiait. Transporté de joie, sir Walther Rothschild envoya aussitôt un chèque de trois mille francs au hardi trappeur, soit mille francs par puce!

xxx UN PIED-DE-NEZ HISTORIQUE Une vieille Nancéienne, Mlle joséphine Chevalier-Marchal, vient de décéder à l'âge de 77 ans, léguant à sa ville natale la totalité de sa fortune. On rappelle, à l'occasion de ce décès, que le 14 mars 1871, l'empereur Guillaume 1er, de passage à Nancy, se rendait à la chapelle de Bon-Secours, pour y visiter les tombeaux de Stanislas et Marie Leczinska. Dans toutes les rues qu'il suivit, les fenêtres des maisons étaient systématiquement tenues closes. Une était ouverte rue Saint-Dizier et une femme y était accoudée. C'était Mlle Marchal, vers laquelle l'empereur tourna la tête. Il fut quelque peu stupéfait de constater que la personne en question lui adressait un piedde-nez. Sur quoi Mlle Marchal fut arrêtée, emprisonnée pendant quelques jours, et condamnée à 1000 fr. d'amende. Elle rappelait d'ailleurs très gaiement cet incident de son existence.

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UN DIRIGEABLE MONSTRE Les ingénieurs Wetzel et S~hleibi~ger, . d.e Munich, projettent la co~strucfJon dun dm· geable rigide de dimensiOns colossales, car son volume doit atteindre 100,000 mètres cubes. On se fera une idée de cette dimension en rappelant que les types les plus récents de l'administration militaire allemande mesurent 6500 et 7500 mètres cubes et que le plus grand modèle des « Zeppelin • n'atteint pas 20,000 mètres cubes. Le dirigeable en question doit recevoir six moteurs d'une puissance total~ de 2400 ch~­ vaux soit six fois la force des moteurs du dirio-e;ble militaire anglais qui détient actuellem~nt le record de la puissance dynamique. Ces six moteurs imprimeraient au dirigeable tutu~ une vitesse de 25 mètres à la seconde, ce qui


Supplément gratuit à

56 est suffisant pour le soustraire complètement à l'action du vent le plus violent de nos régions. Les constructeurs estiment que leur dirigeable géant pourra emporter trois cents passagers dans les airs. Il ne reste plus qu'à recueillir les fonds nécessaires pour cette entreprise. Ce sera peutêtre la partie la plus importante et la plus difficile du projet.

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SERVICE POSTAL AERIEN On a reçu à Londres, à la fin de la se· maine, des lettres provenant des Indes et portant un cachet nouveau dans l'histoire postale; le premier cachet reconnu par les autorités pour oblitérer des lettres transportées pat voie aérienne. Ces lettres. reçues à Calcutta le 16 févr ier, ont été emportées dans un aéroplane jusqu'à Allahabad, où elles ont été remises à l'autorité postale, qui les a dirigées sur Bombay, d'où elles sont parvenues à Londres. Ce sont les premières lettres distribuées officiellement par aéroplane.

X'><'X BATTRE Le verbe c battre » est probablement, de tous les mots français, celui qui sert à former le plus d'expressions. On dit: battre quelqu'un; battre son adversaire, aussi bien en fait de jeux qu'en fait d'élections; battre la charge et battre l'ennemi qui alors bat en retraite. Battre le beurre; battre le blé; battre les tapis; battre monnaie ; battre les bois, à la chasse, et battre la campagne pour exprimer le délire ou la folie. Le canon bat les murailles de la citadeiie; la rivière bat les berges. On dit: battre des mains; battre la mesure; battre un record; battre froid à quelqu'un. On dit enfin, en langage néo-français, pour marquer l'indifférence à propos de quelque chû3C: s'en battre la paupière.

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OU PLEURER? .,Paris-Jc,urnal" cite, et dédie à Maurice Barrès, un mot touchant. Dans un atelier de femmes, on bavarde tout en trava' l)ant - Savez·VOIIS, dit une ouvrière, qu'on e~t en trai:1 de démolir les églises? Gran:l sill nee. Le travail est suspendu.

l'ÉCOLE PRIMAIRE, SION

Anil 19t1

LE Mais, une jeune femme, tout à coup, !ormule le sentiment commun : - Quand il n'y aura plus d'églises, • où donc que j'irai pleurer? •

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UNE T ABLE HISTORIQUE On signale dans une maison d'Eiola, audessus de Zoug, une antique table de pierre autour de laquelle siégea un tribunal arbitral eu l'an 1313. Un conflit avait surgi en 1100, au sujet de terrains, entre les localités d 'Einsiedeln et de Schwvtz. Il ne iut délinitivemeut aplani qu'en 1350: soit deux siècles et demi plus tard. En 1313, les plaideurs s'étaient réuni s autour de la table en question. sous la prés idence du bailli impérial Erhard von Bürlen. Parmi les envoyés de Schwytz. la table révèle tes noms R"ravés dans la pierre, des Suiss·es du Grütli, le landammann Werner Stauffacher, Walter fiirs t, d'Uri , et douze autres confédérés. On dit que ce précieux témoin des débuts de !a Confédération partira prochainement pour l'Allemagne. Espérons qu'il n'en sera rien.

Boutades • Entre papas : - Et votre petit garçon, comment va-t-il, cher monsieur? - Santé très bonne ; mais c'est l'instruction qui laisse à désirer. - Avec vous, pourtant, il lui serait facile de devenir savant. - Il ne mord pas au latin ; j'ai beau lui mâcher les mots... - C'est peut-être ça qui lui répugne ...

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• Dans une classe, à Paris : - Elève B., dites-moi quels ont été les .,.rands iléaux de l'humanité? .. - ta g uerre, la famine, les inondations, les tremblements de terre.... - Et pui5? .... - Et puis c'est tout. . - Mais non ce n'est pas tout Vous oubltez ce mal qui réPand la terreur, qui !ai~ actuellement mt si grand nombre de VIC!tmes, et qu 'on appelle ... voyons, dites son nom! - L'Ouest-Etat!

Foyer et les Champs ~

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(7}\.JJ ~

~ouvelles,

Histoire, Mœurs, ;;e:ces, Inventions, Découvertes, Voyages, Education, Politesse, Economie domestique, Hygiène, Médecine:, Cuisine:; Recettes, Procédés, Travaux féminins. Variétés, etc.

RÉDACTION: M. J .·H. DING, Estavoyer-le-Lac

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Puhlieations

1 ecorumand.ées:

,Sillon Romand" - .. La Revue Populaire'.


LE FOYER ET LES CHAMPS

LE FOYER ET LES CHAMPS

moin s sou vent par-dessus la Wh• des grenadiers que par-dessus celle des Etre grand ou petit n 'est pas chose voltiguurs ; les grandes richesses sont absolument indifférente. Comme tou- le point de mire de grandes com oitil<'s les rhoses d'ici-bas, la grande et ses; et si l'autrurhe n'avait pas à la !a petite taille ont chacune leurs aYan- queue ces grandes et magnifiques plumes qu'ambitionne le lu:s:e de la toil;.u~es PL leurs inconvénients : mais, .i eslime qu'en ce monde, sous plus d'un lette, l'Arabe ne lui ferait point en ses ru.pport, physiquement ct socialement déserts une guerre si acharnée. Troisième inconvénient do la granporlant mieux vaut êtte petit que deur, et c'est le pire de tous: elle engrnnd. Ne Yous pl'essez pas de crier ;tu lXtl·n.cloxe. Pour l'application de gendre trop sou~ent l'orgueil et l'égoïs111a tbc'orie, je vais chercher aux deux me. Tout plein qu'on esl de sa propre extrémités de l'échelle des oiseaux les impol'tance, on regarde les autres du den:s: termes de comparaison les plus haut du piédestal de sa supériorité ; on s'aime trop soi-même pour aimer ~loignés, l'autruche, le roitelet, et qans hésiter a ucunement, j e clis que h ?auruup son procham, mÉ'me les affections domestiques perdent cle leur ~i, au moment de ma création, le divin onvriee, au lieu de faire de moi un force; et l'on en vient jusqu'à négliger homme. avait Youlu faüe un oiseau, sa propre famille, pareil ù l'autruche, rl qu'il rn eût laissé le rhoix d'être au- oui, oublieuse des deYoil"s de la matertruche ou roitelet, je lui aurais dit en nité, laisse au soleil le soin de couver tCoute humilité: Seigneur, puisque, plus les œufs qu'elle a pondus sur le ~able i ndulgenl que le potier, avant de fa- rlu désert. Mais qu'il fait hon d'être petit, d'être çonner mon argiiC', votre hénigue condescPndance daigne me consulter, si roitelet! Sllr sa petitesse. le danger, le e·rst Yot.rr hon plaisit'. ah! faites cie malheur n'on t presque point de prise. moi plutôt un roitelet. Vous allez ap- Que le bûcheron mette la serpe dans son lmis~on, il ne S'el'a pas eltÙJarrassé précier mes raisons. Et d'abord, lorsqu'on est grand et de retrouver à sc loger il tient si peu gros, on tient de la place: et bien qu'on de place! Contre les rayons trop ardise communément avec raison qu'au denls rlu soleil, une feuille de noisesoleil il y a place pour +out le monde, tier lui est un parasol plus large qu'il il faul reconnaître eependant que n·est besoin; et si l'orage vient à gronl'ampleur de certains individus, sur- der, Je moinclr<' petit trou suffit à tont t[Uancl ils veulent avoir tontes l'abriter. Comme il ne gène personne, personne ne lui en veul: au contraire, l~urs aises, ne laisse pas d'être gênante pour les autres qui la voient par con- on l'aime, on le favorise, on le proséquent d'assez mauvais œil. Premier l€-ge, on l'appelle le petit oiseau du bon ;nronYénient de la grandeur on ne Dieu. L'oiseau carnassier lui-même le la s upporte point facilement. Et voilà laisse en paix , dédaigneux d'une si IJC'Ut-être pourquoi l'autruche est ob- chétive proie. Aussi voyez comme il a lair content, heureux d'être au monde, ·z il ~l'<' tl'a Il er sc confiner dans les déserts a fül de pouvoir se mettre au large, ct tandis qu'il s'·en va Yoletant ça et là ,J qne les autres oiseaux ne viennent pas le long des haies 1 Conune il chante lui dire: Ote-toi de là, que n ous nous allègrement sur la branche d'aubépine en fleurs! MêmC' le somhre hiver, si Y mettions. triste pour tout le monde. ne saurait ùe la g1·andeur: Second inconYénient ______ .;. _ _ _ \.. ,._,_.n .n

Les grands et les petits

rameaux dépouillés, tout aussi gaîment qu'au mois de mai. Et puis i l aime sa famille de tout son petit cœur: famille nom}Jreuse, car il ne se demande pas comment il fera, lui si petit, pour la uourrir : et sa sollicitude paternelle ne se méfie point de la Pro\idence. 1\1ais où cache-t-il son nid, son gros nid de mousse, cet heureux volatile? Sous le toit des chaumières le plus souvent ; comme pour nous dire que c'est là que le bonheur aime de préférance à se loger, quand le vice ne lui ferme pas brutalement la porte au nez. Comprenez cec1 vous, ceux d'entre vous du moins qui,comrne le roitelet et avec le roitelet, vivent sous le chaume; souvenez-vous que là bénédiction de Dieu descend plus volontiers sur les chaum.ières que sur les palais; que la vraie joie du cœur les visitt' plu:s souven t; et Sl vous voulez que le proverbe ne soit point menteur, au lieu de dire a\ec un sentiment d'envie . Hem·eux comme tm roi, dites, ayec le contentement cle ·votre position, elites plutôt· Hem·eu;t: comme un. roitelet.

M'l1l

a H ... ic.oto,. l o l't\Îtoloi

ot nnu,:: ]P. YOVOUS.

Le , Brise-Cailloux'' 1815

Lorsque, après Waterloo, !'empe1·eut Napoléon passa l'île d'Aix, à la veille de se livrer aux Anglais, un lieutenant de vaisseau , nommé Vildieu lui proposa de l'emmener en Amf?rique, à travers les lignes anglaises. Ce Vildieu était un bonapartiste ardent, excellent marin, ayant tout spécialement étutlié la rlircction des petites embarcallons eu pleine mer; j} répondait dr son « Brise-Cailloux» et se chargeait d'aller aYec lui jusqu'au bout du monde. L'empereur l'écouta longuement. mar~hant à gr ands pas sans rien dire ; à la fin, il s'arrêta, regarda l'Océ<u, quelques minutes, puis secoua la tête. et ce fut « non». Le projet Vildieu n 'inspirait pa~> Patience du roi Henri IV confiance ; il aima mieux se liner anx Anglais. l l fatlt user d'énergie pour modérer Quelques rnois après, le lieutenant la colèrP. Crillon, ôtant venu trom er Yilllicu, qui avait son refus sut IP 1-fpn l'i IV pour s excuser d'un reproche cœur, voulut prouver que sa tentatin• qu'on ~ni faisnit, passa des excuses aux d'évasion n'avaiL rien ù'iTréalisahle. contestations. et des contestation~ aux el, sur ce rn ème petit ba l'(tuot qu'il emportemrntR. Le roi, irrité, lni avait offert ;.\ Napoléon, il c.ingla vers ordonna ete $Ortir. l'Amérique aYec deux aspirants dt' "\fais. romrne Cr.illon revenait sans marine, démissionn aires. ctonl le plus ce:sse de h1 porte auprès du prince en jeune était son fils. eontinn::tnt de lui parler sur le mênw La ha,"ersée fut longue el 1ude. L1• ton on s'aperçut que Il' t·oi roug;jssait «Br ise-Cailloux •, soigneusement <.Ull(' de colère. On f'ttt pPm· 411 il ne ge saisit nagé, a.vu it à son ho rtl des hm· il s d 'ea 11 de l'épc'c dC' crnclqn·nn et n't'n pcrc:.~lt doueP. de pemmican et de hi~;cuit. Pm11· Crill on tk la. Yianùe fraîc·he, il n'y fêll lait pas Cependanl il se eon tint, et, a p1·ès que songer, une cagC' it pouleq aurait tPntt C:1 illon fnt sorti. ii se lourna 'rrs les la moili~ du pont ; jusqu'an de1"nie1' .-;Pigneu1 s qui t·ta ien t près Ù(' lui Pt jour. IPs distl'ibutions rlP Yi1 n'" furrnl 1 111 j ;.L\:.0"1iPnl :HI•i•i •·,·· <;;~ natil'nc•p 1 ég]Pes il \t'l' la pl11s nuf' pnrtlt>lll'<' ... t

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La nature, leur elit-il, m'a formé colère, mais depuis que je me connais, je me suis toujours tenu en garde con tre une passion qu'il est dangereux d'ét:outer; je sais par expérience que c'est une mau vaise conseillère, et que je suis bien aise d'avoir de bons témoins de ma modération.


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LE FOYER ET LES CHAMPS ·paae n'eut pas trop à souffrir. ee régime de viande salée devenait fatigant à la lon~ue, .les bo~('hes étaient sèches, on <l:valt S~lf; mats~ t ou non deux rabons d eau p~t ROJ . • ' d avant·a,e. a Un .J·our.· Ils jout·, JanlaJs trouvèrent sur l'ea~, une p~mme, ~om­ bée cle quelque navire passl.? pa.r la, la veille ou l'avant-veille ; on en fit l~OJn­ wage au capitaine; n~ais, hon ~nue_;, il voulut que l'eqmpage partageat

l"

pe~~~ltant.

avec lui. Bien qu'un peu gât~epar l'~att tle mer la pomme fut trouvee e~quise, et, ce jour-là, on fit bombance a bord du «Brise-Cailloux "· Si le voyage avait ses bons r~loments, les rnauvais n e lui manq_uaien~ pas non plus ; coups de vents, Journees de brume épaisse, nuits de bourrasque sans sommeil. . . Parfois. quan~ la mer était trop ~ure, o~ att~_ch~It la barre on amenait la voJle, 1 cqtul?age S ·er'fe'rmait dans l'entrepont, et, a la ' garde de Dieu! . ,. Enfin, au bout de stx sem~me~, 1:'1 (•.o't,_. cl'Arnérique apparut; 1l etalt ~ Q 1 lemps: on allait manquer .d'eau.. ue.ques heures après, le .«Bns~-Callloux" entrait au port d'Hahfax, 11 me sf\mhlc- bien. . lapet"t Ouf! J·e suis arrivée, dit 1 e i

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t h p

s' il 11'1 P<

1ir i1f CfU lui Y

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barque. . t Et comme dans la r ade l 1 Y av~n lrop de fond pour son ancre, elle. vmt s'aecrocber au flanc d'une f~·egate l·ui se tJ·ouvait , lit. Le gros navJre -l. , rPgarda faire, etonne. . . _ D'où Yenez-vous? lut ?na-t-~~· ~os trois héros se llécouvr Jrent fwretn ent : De France! _ On ne voulait pas les croire. car J8;mai s jusqu·a lors pareil voyage n'avait ètè tPn tc'. • llphonse Daudet. Le vice qui dégrade le

lïogralit.udc.

LE FOYER ET LES CHAMPS

HISTOIRE

l'V~ TURELI.. E

Pet,it poisson vivant hors de

l't'~ut.

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Cet animal, loin de rester continue~­ lcment ct.ans l'eatl comme ses congenères. se promène sur le sable ou sur la va~e des fleuves africains, el souvent même, grimpe après les bran.ches des ;-nbres qni retombent au mveau de

J'et~·

JlO i lJ

donné par les indigènes

Ù

ce poissoll est bommi, qu'on peut tra-

duire pal· « Sauteur sur 1~ ~Joue ». Ses deux nageoires anteneures (vous --~t sur pouvez vous en renu.r·e camp e . · notre dessin), sont assez semblaJJles h C sont au x nageoires des P oq~es.. e · des manières de bras arhcules eL ~a-­ 1 més. Quant à sa tête, .elle manque d_elP: gance, mais non pomt de carac~ere: aucune tête de poisson ne sauralt lUI ., con1pare'e . e,re

Adroits stratagèmes de chasseurs Les ruses employées par l'homme pour détruite ou capturer les animaux -;ont innombrables. Sans avoir la prétention de les passer toutes en r evue, nous allons en énumérer quelquesunes. Les ruse.s les plus habüuelles cled chasseurs de n os régions d'abord. Tl emploien t lP miroü ù alouettes pou1· attirer les oiseaux ; ils ont de nombreux genres de sifflels imitant le ni des oiseaux qu'ils Yeu lent appl'ocheJ· sans les effra ye1· ; ils se mettent à l'affilt pour la ch asse de certains volatiles. se construisent des postes simulant des bouquets d'arbres ou dos monticules de terre recouverte d'herbe. Ils ont. pour la chasse au canard, des canards en caoutchouc qu'ils placent iinr les pièces d'eau a u moment du pas-

m ulés denière un buisson toul'fulltLÏI:-; portent devant eux. Dominique de Gonrgues raconte que lorsque les premiers Français anivèrent en Floride, les sauvages de cette contrée témoignaient d'une habileté étonnante à chasser les cerfs. Tireurs adroits, ils tenaient leur arc dans les mains ·et rampaient Yers les cerfs, abrités sous un costtm1e fait de peau de cerf. Leur tête étaj t masquée sous la tète de ces animaux encor e recouYede de sa ramure. ils étaient si souples <i marcher COUl·bés en deux que, de loin, on eut c1·u voir un troupeau de cerfs. Les véritables cerfs s<? laissaien t approcher sans défiance et quand les Indiens se jugeaient assez près creux. ils leur décocbaienl leurs flèches menrtl"ières.

-------.------SCIE:NC.ES

Le parCaU dé&eeth e

Une digt'!stion l11boriense.

sage des canards sauvages. Souvent n•i'nJe, iJs dressent des canards • qui

L'audace grandissante des ma lan-cl rins et des cam hrioleu1·s, ainsi qnP leur adresse, ont, rlep uis longtemps, mis ma rtel en tête cles hommes peu soucieux d 'être exposés r-i 1·oü· leur hien dewnir la proie des cheYaliers de la pince-monscignem· ou elu rossignol. C'est pourquoi on a in venté mille appareils destinés à faire échouer lcm T e11he]Jrises : n •noml el chaînes d(· sür eté. aYel'tissenrs, détonaleurs, etc. Mais toul cela n'est que l'enfance dt• l'art ,·l côté des résultats pratiques ob-

ramènen t » les oiseau x non appri voisés sous le fou des fusils. Ils utilisenl Ir faucon ù la chasse de nombreux ii nnna ux. Kn Chine, les naLu1·cls emploient t!es co1morans pour pêchE'1· des poiss'lus. Le cormoran , docile. rapporte le produit de ses recherches dans la ba1·que des IJêcheurs. Aux ludes ct en Aüiquc, d2s éléphants dr essés s'approchent tles élépha11ts sauvages ct les a ttirent traîlreusement dans les ·embuscades de~; hommes. tenus par les Amc'rirains en combinant 1'6lechicité, la nH'caniqne <'1 la phoDans de n omhreu x pa y s. 1es ehastographie. -S(!U l'~~'!l v.::~nNm t '-"PP~ lPlll' o-ih-itw rJi_q_qj_ .-\insi uotlr llietlJ·p P R•' • • ,


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LE FOYER ET LES CHAMPS

--------~--~--------~L~E~FO~Y~E:n~ET~L~E:s~c~H~A~M~P~S----~------------~ Ou Y mel le li~ge à laver avec u~w , . ieu~ contre les teutatiYes des CE-Ttaine quantité d'eau ct de sfa.~·lonto. ~1~~ Jl'tS prC'C ·u pour retrou- · •t· en1ent , ou tout c:m mOl s · et on. a1 · rlf> vo1ecus, . . s'ils youlaient férnte l1erme 1qu ner l'appareil durant une vmgtame l'endroit ver aisément ceux-cl, l. 'en empai"el' on place c ans mi nu tes. ou peut ~ù se trouveJ{t les objet~ à protég~r t~ Au boul de ce laps de _temps~ . 1 1 blanc ~ sou1lall appareil électric~ue qm\/l.~tif ~~ ~h~- so1··fII, le linge ; i1~ sera · de pe1ne . cl en JCU un o JeC. ont 1·1~ et aur a ainsi coute peu contact, met . t . A r)elne "' Ce s-ystème a en outre l'av?-nta:ge c raphie mstan auee. . t log , d ·t que l on ven pénétré dans 1 en ro1 . les ne ';~s abîmer les pièces qur lm sont . "ntir de leur incursJOn, que confiées. ~~f~us sont portraictm;s, ~~b~~ectiiu:~ ---------~·~-------conune dans le rayon e ·ndique ·loge l'épreuve 1 trouve une h OI ' · 8' 'est actement ·l'heure du crune ». l c cl :x. 't l 'appareil électrique enflal~nme )'}ntre amis. a nul , . . · ·âce a sa un fil de magnesmm qm, _.,r . ·lait d'un confrère qui a bien " . l t te permet a la photoOn put · qu1. est d' un e·oo·o·,·sme lnm1ere ec a an · 1 · ·our l, mrus ·t de le hi d'opérer comme eu 1:l em J . du. talen l t t quelqu'un essa-yai tan . e ··1 beacl~le~da~t ce telllpl', in~tlle . d('tr~ir: reYo tléfendre en constatant qu 1 a qu'une violente som1enc . elec qu d'ennemis. t awrtil le propriétaire du danger que coup T,ui!. . . s'écria G .... , com~nen < ·t son bien ainsi qne tous les do.· coui · ' t e les YOUl~Z-YOUS 5!\l..l 1 al·t des • ennero1s!. . : ' )('1'thestiques el gardiens, de sor e q~ il n'a jamais rendu sen'lce u [ . andrins dont la présence est Slgna' 1 . ndes chau- sonne!. . · IJla1 lée partout. ont les ]Jus gra. u'ils onl Observatious. ces d'être pincés ... n est v.ra.l q d . - La f8mme, remar·que_ q~elqu'lln: . conso1a l'10n de pouYOH . ùeman Cl la supporte la douleur plus hermquemem c~ne épreuve de leur portralt qtH' l'homme. · · l t --Vous ê1es mé>deein'? demanc e- -on tfllVENTlOl'l s >t ]' 0 bserv a teur. . . - Non, je suis fabnca.nt de chan:-;-

1

soudre l'acide tartrique t;galement dans quatre ou cinq fois son poids d'eau bouillante; puis infUI;ez à froid, pendant douze heures le houblon et les fauilles de noyer. Versez le tottt dans un tonneau que vous remplissez de la quantité d'eau nécessaire: aJoutez la m~lasse et l'essence de citron et laissez fermenter pendant huit à dix jours. Cette boisson doit être consommée dans l'espace de six à sept jours. Dt>stru•·tiou d_,l!j verrutls.

Pendant h11it ,jours on met deux citrons macérer dans 125 gr. de vinaigre concentré. Avec un pinceau trempé dans ce liquide, ou badigeonne les verrues matin et soir, e~, au boul de quelques JOu rs, on les détache sans e:Œort.

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Pour eomilerver lt-s pieds au (lbancl.

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t .oe•e nouvt> lie ma~bin~ à lAver.

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f>E..TlTES RE.eE.TTES {)()UUSÏM""'Jl C('S utilN'•

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Si vous voulez conserver les pieds chaucls, n e vous chaussez pas élroitement · les bottes et les souliers trop étroits empêchent par la pression la libre circulation du sang; mais si, au contraire, les chaussures n'embrassent pas les pieds cle troy, près, l'espace lais~~ entte le soulier et le }1as fournit unf' bonne provision d'air chaud. De plus, ne gardez jamais des chaussures humi·les. Hc!luco,lp de gens croient que si les souliers ne sont pas positivement humides, il. esl imli.ile de lee:; ch anger; c'e.st une erreur, car lorsque la moindre hurrudité est absorbée paT la plante des pieds. cette évaporation prend la chaleur du pied lui-même et la transpiTation est arrêtée. On peut s'en rendre c.ompte en constatant qu'au bout de quelques minutes les pieds sont froids et q1w le soulier paraît absolument sec.

Voici la composition d'une ex.cellen. te boisson pour chez soi ou ateher~ ne ·a· trois ou quatre cenhmes revena1lt qu le litr~:>. ploie· Pour 1,000 Jiti·es~ d'pau, on e~l d~ 1 kg. de gentilwe. 2:>0 gr: de rl'lcmes . ' PENSÉES houblon. 500 :.rr· J.e [e~trlles tle .n oyer, lge dans 200 gr. t.l.'acitle tartrique: 4 gr. d essen On 'Ü'nt de uwtlre en us< !/histoire. en 'c'rité, ne sert à rien. . . ,·,..l''lS Ul1 HOU\€8U On prend tous les jours l'humanité .l .111 '·' l<nmr~ p-nl.-. d ' • ce de eitron, :i kg. de '.nelasse. . cP t t <Pit> · .~ ' • t i. Jlfll'all tle ma.clune a aYer tJ11 avec dP Yienx pièges qui o11t Min ,c:;eni. FàitPs boltHlir envnon_ nne de~:~­ ~ll~l~ .....,+inn n C'est nn to!Hl.Crtll clonL uo>n1ia.ne concasilHe dans .q,.

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HYGIÈNE PJ.•éeaution d'byaièoe pour éviter tonte eontagioo.

1• Ne jamais boire dans le YerrP d'auü-ui. 2• Ne jamais se servir de la fourchette, de la serviette, des objets de toilette d'un autre, cet autre fut-il son frère; 3• Ne jamais mordre sur un fruit, où un autre a laissé l'empreinte de ses dents et partant de ses lèvres: 4o Ne jamais se laisser embrasser par d'autres que ses parents ét encore à cause des microbes que les muqueuses peuvent contenir à notre insu, s'habituer, dès la plus tendre enfance à n'offrir au baiser de la famille ou des amis que le front, en évitant toujours d'être embrassé près de la muqueuse des lèvres, des yeux etc. 5• Ne pas porter à sa bouche les siff!Pts, flùtes, trompettes et autres instruments à vent, sans en avoir au préalable lavé soigneusement l'embouchure, même et surtout. quand ces joujoux v1ennent. directement de chez le marchand. 6• Ne jamais permettre à qui que ce soit de se servit de salhe pour laYer, netto-yer la plus minime écorchure et encore moins pour un léger pansement provisoire, tel que taffetas, pn.pier gommé, etc., comme il arrive malheureusement trop souvent entre enfants et même entre grandes personnes; car il s 'est présenté que des jnfractions à cette élémentaire règle d'hygiène furent mortelles, chez des enfants jusque lù pleins de Tie et de santé. 7• Ne jamais s'asseoir sur la classique plancht>tte des cabinets d'aisance sans la garnir au préalable d'une ft>uille de papil'l· pour éviter tout contact malsain, car tout Je monde sait que toutes sécrétions ùu corps humain (expectoration, écoulement d'oreüles, r>c:oulPment Lles veux. larmes. su


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.Le Foyer et les Champs

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16 A.Tril 1911

LE FOYER ET LES CHAMPS

rier rles microbes malfaisants et que dans une goutte de liquide physiologique ou pathologique, il peut se rencontrer des millier s de microbes qui, souvent inoffensifs sur le terrain qui les porte, peuvent devenir très virulents sur un nouveau terrain. s• Développer insensil)lemen t chez les enfants qui grandissent, l'hor reur de la contagion des maladies avariantes, -le sens du mot pouvant s'étendre jusqu'à la tuberculose, - comme on développe par l'éducation l'horreur du mensonge, de la duperie, du vol, etc. L'adaptation de cette crain te aux dangers réels qui surgissent pour les deu x sexes de quinze à vingt ans, aussi bien chez les enfants pauvres et n égligés que chez les enfants riches et surveillés sc fera très facilement, sans heurter la pureté bien comprise qu'il ne faut pas confondre avec la naïveté faite de niaiserie. C'est celle-ci qui livr e sans défense les enfants au premier être perverti qu 'ils trouvent sur leur chemin.

eùiSINE Pour t'aire une bonne friture.

li faut choisir le momen L précis où la fr iture est a.u degré convenable pour receYoh les objets à frire. l l est néces F:aire crue vous ayez une friture en assez gHmde quantité, sinon il faut reüJumer les objets à frire. la cuisson eRI alors plus J.ontr, et, au lieu d'être tlon;s, c:es objets noircissent et absorh•nt une> granéle quantitr de friture. Ne p<.ts mettre r'1 frire lrop iL la fois d "objE>ts, car la friture refroid it, dev;eJJt molle et indigesiP. En général, ]JOUr faire une belle friture, i l faut un feu ardent et s'en senir dès qu'elle jetLr un0 furnoe va.poreusr ; pour juge r si la friture est à point, jetez un mül·ceau de mie de pain , laissez Je quelques

e;onsiste à jeter qu elques gouttes d'ea u sur la friture; si elle pétille et rejettE' l'eau elle est au degré voulu . Le feu doit être entretenu vif s'il s'agit dr félire de petites pièces; pour unr pièce plus forte, un gros poisson , pa.r exemple, dès qu 'il est saisi, réduisez le feu, pour lui donner le temps de (Uire; pour les poissons u n peu forts. faites cles incision.c; rle hiais dans lt· corps.

vtmatre

Sauces pour puddings.

l. Mettez dans une casserole un œuf eutier, 2 cuillères à soupe de sucre, v~ verre de vin h1anc et du citron râpé. Battez c.e mélange sur un feu très dou x , sans laisser cuire jusqu'à ce que YOUS nyez un e m ousse iégère qu o vons Yersr:/ sur le puddin[~. 2. Sauce au r hum , kirsc h, eitron. Yanil1e, etc. Une cuüler Pe de maizena délayù-' avec un œuf, 2 cuiller ées à soupe ct(· suere en poudre et u ne tasse de lait: faites lier sur le feu . Ajontez un petit mo1ceau de beurre fr ais et parfumrz ~l Yotre goût. Le cit ron et la vanille doivent cuire flvec la sauce. tandis qu e Je rhum, ou le kirsch fi' aj m:.tent à h1 sn.uce cuitP.

------------~·~----------~ ~MUSEME.NTS

Cooper une pomme danl!lnn monchoit•

On place tme pomme dans un mou choir que l'on snspen d à une fic0ll<· rar ses quatre angles rccourhPs. 11 s·agit de la couper avec un Rahr c sm ts endomma.gcr l'étoffe. Il suffit, pour y arriver, de don ner nn coup fort avec le tranchant ctn sabre de bas en haut sur la pomnw. Celle-ci est coupée au moins en partie. ruais, contrairement ;l, c P ([ UC' l'n 11

@~{ ~J\l~J li DE LA

Soe!iétè valai~at)fJe

d ·édu~ati on Moniteur du Musée industriel et pédagogique L'Ecole primaire donne de 12 à 14 livraisons de 16 pages chacune, non compris la couverture, et autant de suppléments de 8- 16 pages pendant l'année ordinaire (soit du ter Janvier au 31 Décembre). Chaque mois il est en ,. outre;apporté un supplément illustré de 8pages intitulé: Le Foyer ~et les Champs.

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Annonces : 20 cent. la ligne sur toute la largeur Tout ee qui eoneerne la public-ation doit être a;àressé àlreetement à s on géra.nt, M. P. PIQNAT, Chet àe Serviie au Département de l'lnstruetlon publique, à Sion.


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