15 A.nil 191& 56 rit mieux et il est meilleur pour l'estp- trouvant à court, le futur .roi mac, surtout l'estomac qui n'a pas bonne grand'mère, lt! reine Victoria ' toujours son content. Son goût est, de suivante: • Chère grand'mère, j'ai vu prime abord, moins agréable, mais, un magasin un lrès joli cheval mastiqué avec soin, il prend une saveur Je voudrais bien !'acheter, mais délicieuse que n'a ;amais le pain frais. d'argent Voudriez-vous avoir Essa vez de mâcher du pain frais; il m'en envoyer un peu, chère se révolte et glisse sous la dent et se pr~ • Votre petit-fi.ls affectionné . • cipite dans l'œsophage en bol alimenLa reine résista à cette tentative de taire insuffisant et spongieux. Dans l'es- page •. • Cher enfant, n!pÛndit-elle, j'ai tomac, il se dilate encore et exige une avec beaucoup de peine que vous violente production de suc gastrique: il viez garder d'argent. Votre père engendre par suite une fatigue de cet que vous gaspillez tout ce qu'on orga ne, funeste à la longue. donne; cela n'est pas bien: il faut q• II y a donc un double avantage à 3PJ?reniez à connaître la valeur des • Votre affectionnée grand'mère. consommer du pain d'un jour : économie Deux jours après, la sévère ar~antf'...a.. et hygiène. H serait bon d'y méditer sait avec surprise la lettre suivante: en ces tristes semaines, où le blé se fait • Chère grand'mère, c'est a~ rare parce que d'importation difficulplaisi r que j'ai reçu votre dernière tueuse, où le prix du pain monte faet je vous en remercie très talement sans ou'aucune considératirm l'ai vendue à un libraire pour puisse s'y opposer-. Il serait nécessaire Comme vous le voyez, je connais de s'habituer à l'énergique mastication nant Je prix des choses. • Encore une fois merci. du pain rassis en prévision d'un avenir • Votre petit-fils respectueux. • insondable, peut-être terrible, sûrement angoissant. Ces vérités trouveront aisé· ment crédit chez ceux dont la vie est RECETTE ECONONnQUE simple malgré un appareil aisé. Panni ceux qu'on doit aider, il est loin sans SOUPE AU PAIN doute d'en être de même; la persuasion 1 '/. litre eau. risaue de ne valoir .Q'uère. Peut-être fau- 130 gr. .pain drà-t-il songer à demander une colla20 gr. farine boration des autorités et des boulangers 30 gr. oignons pour refuser du pain chaud à ceux qui 70 gr. graisse le doivent à l'aide de leurs concitoyens. 10 gr. ('/, cuit. a soupe) arome Maggi sel, poivre ct muscade. Non point sûrement pour leur faire sentir leur mi~ère, mais en vue de leur bien immédiat, et dans le but de pouvoirJeur 1 assiette = 5 cts. en foumir le plus longtemps possible. le pain en petites tranches Couper La question du pain rassis risque d 'êet hacher les oignons. Chauffer la tre, à une échéance que nous voulons espérer lointaine, une question sociale. dans la casserole. Ajouter pain, 00000
SENS PRA TIQUE Le roi George a, comme ses su;ets, le sens pratique très développé. Voici une anecdote assez connue, •.nais elle a une saveur d'actualité, à défaut d'inédit. Désirant acquérir un jouet coflteux et se
oignons, faire cuire en remuant, sans prendre couleur. Verser l'eau bouillanle sus et laisser mijoter doucement un d'heure. Additionner sel, et, suivant poivre, muscade, puis, après cuisson, Maggi. Cu·isson : 1/4 d'heure.
(Q)~{~1~!~J~ DE LA
Sceiêté valai~at)t]e d ·édueation · Publication du MUSEE PEDAGOGIQUE L'Ecole primaire donne une dizaine de livraisons d'au moins 8 pages, non compris la couverture, et autant de suppléments de 8- 16 pages pendant l'année ordinaire (soit du 1er Janvier au 31 Décembre).
Suisse fr. 2.50 Par a n : Union po•tale fr. 3 Les abonnements se règlent par chèque postal II 56 ou à ce défaut contre remboursement. Annonces : 20 cent. la ligne sur toute la largeur Tout ce qui con~erne la: publlca:tlcn ciolt itre. a:d.ressé dlreetemen\ à sen Qéra:nt, M. P. PIONAT, Seereta:lre a:u Département cie l'ln~truetlcn publique, à Sion.
2
Avis à nos abonnés Afin de permettre à nos lecteurs de payer leur abonnement de 1915 avec le 11ÛflÙ1Will de frais (5 centimes) nous leur adressons avec ce numéro un bullelin de versement à notre compte de chè-
-
ques postaux et dont l'un des deux coupons leur servira de quittance. Jl!fais il est indispensable d'indiquer sur l' atdre coupon le nom de l' expéditeur. Ce mode de payement aussi simple que pratique est préférable à tout autre; aussi, prions-nous instamment nos abon. nés de l'utiliser. Ceux d'entre eux qui ont déjà payl ou qui ne doivent pas leur abonnement Poudront bien considérer ce bulletin comme ne les concernant pas, car il a . été expédié indistinctement à tous. Les abonnements non payés par versement à notre compte de chèques postaux (1 I. 56) seront pris en remboursement (frais 15 centimes).
*
•
*
A partir de cette livraison , notre publication parviendr(l. au domicile du personnel enseignant et non plus au siège de l'école, pour autant naturellement qu'il s'agit des classes valaisannes de 6 mois - c'est le plus grand nombre qui clôturent le cours scolaire à la fin ù'avril ou au commencement de mai.
-·-
3
Sommaire de cette livraisoa L'éducation du patriotisme chez Belges. - Les Citoyens et l'Etat. tes d'Histoire sur l'Enseignement en lais (suite). - Partie pratique: de rédaction. -o-
Sommaire du Supplément Mo 4 La conversion d'un docteur. conte. - Le bivouac en montagne. Le temps et le baromètre. - le et la pluie. - Les victimes ex · - Un drame dans les airs. - Les ques du général. - Petit Charlot. Mutilé. - Variétés. Ce supplément a 24 pages.
---
Part de l'Etat au traitement. Le personnel enseignant est rend u nouveau attentif sur l'importance bien remplir le reJZistre matricule et faire en sorte qu'il parvienne à M. 1' pecteur, par l'entremise de la sion scolaire, dans la huitaine après clôture de l'école. Ce n'est qu'après réception, cela va de soi, que M. l' pecteur peut envoyer ses rapports Département. Il y a lieu de hâter tant plus cette transmission que les tituteurs et les institutrices y sont iourd'hui particulièrement in En effet. té Département entend raison oouvoir consulter ces r<>lnnt~ avant de régler la part de +r ,,it.,.,m,.. qui incombe à l'Etat par l'appli de la loi du 19 mai 1909. 11 veut tamment s'assurer auparavant que classes ont bien eu la durée effective 6, 7, 8 et 9 mois selon les cas, avant rég-ler par le plein les indemnités suelles. Celles-ci (ainsi que les d'â{!e) ne seront intégralement que si le cycle sco1aire minimal a parcouru par les écoles respectives. Le personnel enseignant voudra :l'autre part, ne pas perdre de vue
de la part de l'Etat aux ne peut s'effectuer du jour les rapports de MM. les parviendraient-ils tous en temps. En effet, il s'agi_t, <)_u'on }'oublie pas non plus, de dtstnbuer allocation qui figure dans le budcantonal pour le chiffre coquet de fr. Cela néces'site pour le Secrédu Département l'établissement 600 bons 'qui, une fois signés, t au dicastère des Finances pour réglés aussi rapidement que le perla besogne et aussi l'argent en CaisLe personnel intéressé peut d'ailleurs assuré qu'il esl. fait diligence pour satisfaire dès que possible, soit dans court délai après la réception des de MM. les Inspecteurs. simplification d'écritures, il conà être retenu, sur le montant à par l'Etat, la cotis,ation pour la de retraite. Ce mode de faire en même temps aux intéressés peine et des frais pour envoi ultéde leur contribution. Exceptionnellement pour l'année 4-15, w1 certain nombre d'écoles t pas eu le même maître pendant le cours scolaire par le fait de la ;;wu'.,'""c"av... Pour les dites classes, le matricule devra indiquer le~ et le temps durant_ lequel ils qnt pu fonctionner en lieu et place des titulaires en charge. Cette information est nécessaire au Département pour uer en conséquence la réjartition part de l'Etat au traitement et réles différents cas parfois cornqui peuvent surgir du fait des ons suryenues et des prétentions uelles elles donneraient lieu. -o-
District de Sierre A Sl'erre, le 5 Mai, pour Chalais, Oranges et Orône. A Sierre, le 18 Mai, pour Chermignon, Icogne, Moliens, Montana, Randogne, Venthône, Miège et Veyras. A Sierre , le 29 Mai, pour Chippis, Lens, St-Léonard et Sierre. A Vissoie, le 17 Mai, pour la vallée d' Anniviers.
Ils se tiendront aux lieux et jour'S ciindiqués, chaque jour, dès 8 h. matin :
District de Si-Maurice A Sa/van, le 6 Mai, pour Salvan et fin haut.
District d' Hérens A Vex, le 3 Mai, pour le district
d'Hérens, sauf Ayent. District de Sion A Sion, le 4 Mai, pour Savièse et Ayent. A Sion, le 5 Mai, pour Arbaz, Bramois, Orimisuat, Veysonnaz et la banlieue de Sion. A Sion, le 10 juin, pour la ville de Sion. District de Conthey A Plan-Conthey, le 7 Mai, pour Conthey Nendaz et le hameau de Magnot. A' Ardon, le 7 juin, pour Ardon et Chamoson . Pour V étroz, la date sera ultérieurement indiquée. District de Martirzny A Leytron, le 17 Mai, pour Jsérables, Riddes et Leytron. A Saxon, le 18 Mai, pour Fully, Saillon et Saxon. A Martigny-Ville, le 19 Mai, pour les autres communes du district. District d'Entremont A Ba{!,nes, le 7 Mai, pour Bagnes et Vollèges. A Orsières, le 8 Mai, pour Orsières, Sembrancher, Liddes et Bg-St-Pierre.
A St-Maaritè, le 17 Maî, flour les autres communes du ditrict. Dis,trict de Monthey , A /Vlonthey, le 20 Mai, pour Champery, Collombey! Monthey, Troistorren ts et Val-d'Ill1ez. A Vouvry, le 21 Mai, pour Port-Valais, St-OingolphJ Vionnaz et Vouvry.
•
* "'
Doivent .se présenter aux examens d'émancipation: 1. Les jeunes garçons ayant attei nt l' ~1ge de 15 ans révolus entre le 1er janvier et le 31 décembre 1915. et, d'une manière générale, ceux qui ont fréquenté obligatoirement l'école pendant huit ans. 2. Ceux oui onl échoué à un examen antérieur. · Sont seuls exceptés les étudiants qui fréquenten t régulièrement un des trois collèges cantonaux pendant le cours 1914-15. Ceux qui, ayant atteint l'âge de 15 ans, ne poursuivraient pas leurs études dans un de ces établissements, pourront être appelés à un examen ultérieur. Ne sont pas dispensés cependant de l'examen d'émancipation, les jeunes gens qui auraient fréquenté on se disposeraient à fréquenter une école moyenne ou secondaire. Tous les élèves appelés à passer l'examen d'émancipation doivent apporler -'lvec eux le livret scolaire et ·le remettre l1 la Commission d'examen. Ceux qlf i n'en seraient pas munis pour ce jour~ ~~. ne seront pas examinés et obligés ainsi, tout en continuant d'aller à 1 école, à se présenter l'année suivante devant le jury. Ces dispositions s'appliquent également aux élèves des écoles libres.
-e-·
Le recrutement en 1915 Celte année, les opérations elu recru-
'
5
4
tement se feront à une date plus c.ée que ?'habitude et auront lieu le tm aux JOurs et heures ci-après: Le 29 ~ai_, à St-Maurice, à 8 h pour le d1stnct de St-Maurice. · Le 31 mai à Monthey, à 8 h. 30 mat!n, pour Monthey, Collombey, 1 Tro1storrents et Champéry. Le !er juin, à Vouvry, à 8 h. 30, Port-Valais, St-Oingolph, Vou vry Vwnnaz. Le 2 juin, à Sierre, à 8 h. 30, Lens, Montana, Chermignon, _I Oranges, Orône, St-Léonard et Le 4 juin, à Sierre à 8 ·h. 30 Sierre, Chippis, Mièg~, Moliens,' dogne, Venthone, Veyras, Vissoie, St- jean, St-Luc, Orimentz, , Le 5 juin, ~ Vex, à 9 h. 30, pour lene, St-Marhn, Vex, Hérémence les, Salins et Veysonnaz. ' . Le 7 juin, à Sion, à 8 h. 30, Swn, Ayent, Arbaz, Orimisuat. Le 8 juin, à Siou .1. S h. 30, Nendaz, Bramois, Nax, Mase, V miège et Savièse. Le 9 juin, à Sien, fi 8 h. 30, Conthey, Vétroz, ,\rdon et Clwm Le 10 juin, à Orsières, à 8 h. pour ?rsières, Liddes, Hourg-Stre et Sembrancher. Le Il juin, à Bagnes, à 8 Il. pour Bagnes et Vollèges. Le 12 juin, à Martigny-Ville, ù 8 3~, pour Martigny-Ville, Bourg, vv.uw•illl Batiaz, Bovernier et Trient. Le 14 juin, à Martigny-Ville, à 8 30, pour Fully, Charrat, Saxon, Leyiron, Saillon, Riddes et Isérables.
-----·
Cours de maîtres de gymnastique en 1915 La Société suisse des maîtres de gymnastique organisera cette année encore comme les années précédentes les cours suivants:
cours à frauenfeld, du 12 au u 24 juillet; 8 cours à Bienne, du 19 au 31 juillet. . 1 exderct ce~ cours embrasseront l'~s et 2e degrés pour age e 7 a faciliter la fréquentation de ces Je Départem.ent militaire fédéral aux instituteurs une subven·ournalière de fr. 5 .. I.Is aur?nt en Jdroit à une indemmte de deplacesoit au rembursement des fra1s de en 3e classe. seil d'Etat a mis de son côté à la disposition du Départede l'Instruction publique, afin qne · puisse accorder également u~ subside aux instituteurs valatdésireux de participer aux susdits
qui s'occupent de l'instruction religieuse des enfants. Ils pourront s'inspirer des explications contenues dans ce livre pour préciser ou compléter l'enseignement du catéchisme. -o-
Un appel aux parents
La Société suisse d'utilité publique adresse un appel aux parents dont les. fils et les filles achèvent actuellement leur scolarité obligatoire. Voici un résumé de cet appel: Le choix judicieux d'une carrière est toujours une question de la plus haute importance. Mais la question présente une importance spéciale à l'époque élCtuelle. Assurément, le choix d'une carrière ne doit pas être subordonné à la situation d'une - industrie pendant la guerre. Mais il sera en ce moment tout demandes d'inscription devront particulièrement difficile de trouver adressées au Département de l'Ins- une bonne place d'apprenti auprès d'un publique d'ici à fin mai pro- patron expérimenté. Et cependant, un apprentissa~e professionnel doit être conseillé avant tout à notre jeunesse -osuisse. Après la guerre, les ouvriers haNotions de liturgie biles seront probablement très recherM. l'abbé Et. Descloux, rév. Curé de chés. En outre, leur travail est rémunéMatran (fribourg), a édité toute une rateur et leur offre la possibili1é, dans série de brochures et opuscules dignes nombre de métiers, de se rendre indéd'être recommandés et répandus. En pendants. Dans le commerce aussi, les bons emattendant que nous en donnions la liste, ployés des deux sexes, qui ont fait un nous signalerons pour aujourd'hui _ l~s Notions de Liturr!ie à l'usage des hde- véritable a_pprentissage ou fréquenté une ·école de commerce, et qui ccnles ( 1 vol. de 200 p. br.). Prix 1 fr. naissent plusieurs langues, n'ont pas eu par 12 ex. 80 cent. - par 25 ex. 70 à se plaindre du chômage durant les cent. par 50 ex. et plus 60 cent. Cet ouvrage fait connaître d'une ma- dern ières années. Il est probable que les nière simple. claire. méthodique et com- perspectives seront encore meilleures Plète 1. le nom et l'utilité des objets li- après la guerre. La profession agricole est avec raison de plus en plus en hol)tun~iques; 2. la signification des cérémonies sacrées; 3. l'origine et le but des neur, les expériences faites en temps de guerre ayant démontré son importance, fê:es religieuses. Ce manuel sera bien accueilli, non générale pour notre pays, indépendamseulement des familles chrétiennes aux- ment de maints avantages moins app.féquelles il s'adresse spécialement, mais ciés qui s'y rattachent. En tout cas, tes encore de MM. les Curés et de tou s ceux familles de paysans ayant plusieurs fils,
6 devraient faire apprendre plus souvent profession, ils seront condamnés, que jusqu'ici un métier manuel à ceux de travail, à l'oisiveté et demeu d 'entre eux à qui le domaine paternel ne sur le pavé. Or, l'oisiveté est la mère peut pas offrir un revenu suffisant. Il tous les vices! la tâche de leurs est d'une. très haute importance pour noet de tous ceux qui ont à cœur tre pays qu'un plus . grand nombre de de la natiofl doit être de leur venir jeunes szens suisses soient orientés vers aide. Plusieurs moyens peuvent être les métiers manuels. C'est m.:lintenant visagés. Celui qui a des parents ou surtout qu'il serait facile de conquérir connaissances à la campagne tel ou tel domaine de l'industrie indis'efforcer de olacer chez ceux-ci, gène. dant l'été, les jeunes gens en quête Dans les circon$tances actuelles, les vrage, afin d'aider aux travaux parents ne doivent pas trop différer la recherche d'une place .d'apprenti répon- campagne. On pourrait aussi dant aux aptitudes des enfants, après à maints élèves de l'un et l'autre sexes en avoir, dans la règle, conféré aup~ra fréquenter l'école une année encore, exemple, la classe supérieure d'une vant avec l'instituteur de ceux-ci. le secondaire, un établissement Quant au choix du lieu d'apprentisgnement commercial ou ménager. sage, il faut prendre en considération ou dans la Suisse lieu du domicile les qualités éducatrices du patron, la mande. possibilité de trouver un intérieur famiPlutôt que de tuer le temps dans lial et de pouvoir fréquenter des cours nactivité, notre jeunesse ne )aurait de perfectionnement. Nous mettons tout faire que de continuer à étudier spécialement en garde les parents contre la tentation d'accepter pour leurs sement et à acquérir des connaissa plus approfondies pour l'avenir. enfants une place immédiatement rétritorités et les sociétés d'utilité buée, il est vrai, mais qui ne comporte prendront aussi, d'après leurs que des courses de commissionnaires ou ces, des mesures provisoires, telles d'autres travaux subalternes analogues. l'organisation de nouvelles classes, leur salaire plus élevé au début sera seignement de travaux manuels, l'o ensuite inférieur durant toute leur exi~ ture de salles publiques de dessi tence à celui d'un ouvrier initié à son métier, sans parler des revenus d'un développement de la culture '-'v''"""''u Mais ce ne sont que des expédients. patron. sentiel est que les artisans et les M alszré de bons certificats scolaires, triels comprenant leurs vrais des milliers ne trouveront pas la place professionnels, engagent des """'"'""'".. d'apprenti ou le salaire désirés. Les malgré la crise actuelle, afin de s' Chemins de fer fédéraux n'engagent au- rer une jeune génération de cun apprenti et la Poste quelques-uns instruits et connaissant leur seulement. De nombreuses fabriques Nous souhaitons aussi que beaucoup ont réduit ou suspendu leur activité, patrons reviennent aux anciennes co maintes entreprises industrielles et com- mes et introduisent l'apprenti dans merciales sont insuffisammer:tt occupés. famille, pour les traiter comme JI en résultera au printemps prochain bres de cette dernière. une grande crise et un danger pour nos jeunes gens. Tandis que l'école a trat. Etre soldat, c'est, quand 0 11 a fai vaillé pendant des années pour en faire pas manger; quand on a soif, ne pas des hommes aptes à l'exercice d'une quand on est épuisé, continuer à marcher.
7
OIX DE CAN'flQUES CA'fHOLIWUI~S à l'usage de réglise, des écoles et des familles 00 ÎIIDCNiell
recueillis par t F.-O. Wolf, org&oiste d~ la ~ath~drale «le Sion (Ouvrage honoré de hautes approbahons) .
L 103 morceaux de ce ·recueil se répartissent ainsi : Nos 1 à 32, ca.utle;.é·' à la sainte Vierge - Nos 33 à 88, cantiques au St-Sacrem~nt et 1 dé " _ Nos 89 à 97, ~antiques spéciaux pour Noël, - Nos 98 a 103, divers pour processions, missions. . d cantiques à la sainte Vierge et ceux ùe Noël son~ ~ct~t~ en gran e 1 ou 2 voix dans un style populaire. Ils sont destmes a etre chan~~s les tors et saluts du de mai et pour e lus t'and nombre des morceaux, arr&ogés pour 3 ou 4 ~01~ o L :râce à leur facilité convenir pour les élèves des ,des peuvt d~s écoles normales, et' surtout pour les Céciliennes de village a 1ocd: bénédictions, professions, missions, etc.
~~~res ~at
de~ bé~édictions
moi~
t'arbr~ ded~o:: sémmatre~,
L'exemplaire solidement cartonné: fr. 1.50 · d l'ECOLE PRIMAIRE du BULLETIN PEDAGOGI· P«?ur. CATHOLIQUE • l'ouv~age• est cédé au prix de faveur amat les queabonnJEesUNEe du 1 fr seulement pris à n'importe quelle quantite. Adresser le~ demandes ainsi: Case postale 14046, Sion.
.LE JEUNE CATHOLIQUE" JOVBLV..fL IL~VSTBÉ POllft NOS ENP.4.NTS paraissant à Sion chaque mois
Oa ae ••aboune pa• pour moln• d'an an Le Jev.ne CathoUqne se publie en livraisons de 16 pages cl1acune 1. la fin de l'année un joli volume d'e~viron 200 page:;. Un abonnement d'un an (Suisse) coûte ? ' 4 ~ 1 chacun . . . a . sous la même bande , » 5 et plus , d •t '
Chaque 10 abonnements donne
ro1 a nu
Fr.
e~
forme
1.50 1.25
1.--
ume. .~ ratoit,
.
A propos de ce petit re.cueil, voici comment il se trouve apprcc1e par l Echo vandou, IIJ&ne.eatholique qui se pubhe t. 1L.a~sann;.; ir eux de se récréer d'une manière agréable et c Pour enfants de notre re Igion, e~ . C bli tion bien 111pelut.ruetive, il existe une revue spé.ciale: Le Jtu~'~t~atlwltq;~t po~:~~ ~:ati~:e. n;érite d'être rilllre à Lanl d'autres par aon espnt, par 11a var .e e, par I1Ciommsudée à toutes nos familles.
»
.
•
•
Pour s'Abonner ·ou recevoir un numéro d'essai s'adresser s1mplement ams1 :
,Jeune Calhollque ", IJIO.lt
__ _ _
SION,
ORGANE DE LA
MUSIQUE
ce qui a rapport ou concerne la LES
1N~rrR UM EN'fS en tous genres
llARMONIUMS
PIANOS
droits et à queue
lllr TR}JS GRAND CHOIX ET
POUR TOUTES LES BOURSES chez
SOCIETE VALA.ISAlflll D'EDUC.ATIOB du patriotisme
chez les Belges
A l'heure où nous voyons le monde envoyer un salut d'admiration au .pètit peuple qui défend avec héroïsme digne des temps anciens liberté de son territoire et les droits la civilisation , ne fait-il pas bon se ,__.__M.rl ce qui a pu développer en cettoute petite 11 ationalité, née d'hier, telle vigueur de conviction? En Belgique, il ne peut être question tradition P!Oprement dite: ce pays que cinquante <ms d'histoire propre. n'est pas non plus le fait d'une race frois idiomes sont parlés dans le par trois races très distinctes. Ce pas encore l'effet d'un orgueil né\· éll. développé il. 1rl fé\veur d'une lonfortune militaire et économique: 1830 lé\ Relgique n'existait pas, il est notoire qu'en 1815 les Belges 'battirent sans la moindre conviction, très peu soucieux de savoir s'ils mardiaient pour les français ou les Anglais. Et pourtant, le patriotisme le plus pur et le plus courageux fait ce moment des Belges, les hommes les nlus Degmatiljues, -les plus pacifiques- par nature. de vrais héros, des lions d'entrain, de courage et d' ardeur. .Leur p('ltrioti.sme est né en 1830, quand, à la suite de vexations administratives et religieuses, ils résolurent c:;le se faire, par l'imurrection, un pays à eux, régi par des lois à eux, un pavs libre, et libre comme on sait l'être en Amérique.
en
à Lausanne, Vevey et Neuchâtel Lll.ll\AlLUE
THEATRALE
Avril 1916
'ECOLE PRIMAIRE
TOUT
ET
to
Prix spéciaux pour Instituteurs, Pensionnats et Prof. de Musique.
LIBHAlRIE
MUSICALE
Ce petit peuple a grandi: il s'est conservé à l'ombre du Drapeau et de ta Croix, dans l'union quand même; selon la devise héroïquement maintenue et vécue depuis lors: l'union fait la force! Mais une autre c::~use a développé un sentiment qui, né spontanément, pouvait risquer de s'éteindre aussi vite. Le Belge a bientôt compris que, s'il vou1 lait rester Belge, il devait apprendre ~t ses enfants l'amour de la Patrie. Et il l'a fait comme il fait toute chose, avec patience, ordre et méthode. Il est intéressaàt d'étudier comniènt le Belge s'v prend pour implattter le patriotisme au fond de l'être. L'éducation fut s.;n f!.rand moyen. La première éducation du foyer d'Clbord. On apprend au bébé belge à aimer son pays, à être fier d'être Belge, à réjouir son regard au vol des trois couleurs nationales. flottant à tout propos pour rappeler des souvenirs patriotiques ou pour annoncer quelque fête, je dirais quasi familiale. On lui apprend aussi à tressaillir d'aise aux notes graves et héroïques de la « Brabançotine » , qu'il entend partout et accompagne du battement joyeux de ses petites mains. Le petit Belge connaît son drapeau eL l'aime dès la première enfance. Vient ensuite l'éducation du « Kinder_g<uten » . Là on ne peut imaginer quelle ingéniosité arrive à faire pénétrer les premières notions du patriotisme classique dans les jeunes esprits et les petits cœurs. L'enfailt voit aux murs de sa classe, au pied du cmcifix, comme
26 il le verra désormais dans toutes les classes où il passera, le portrait du Roi souvent encadré de deux drapeaux bet-' ges et congolais. Il v a quelquefois aus. s.i le p~rtrait d~- la Reine e! celui des petits pnnces. L eponge qu'tl apporte est renfermée dans une boîte en fer blanc peinte généralement aux couleurs bel: ges et ornée du portrait du Roi ou de la Reine. La cassette de l'élève a souvent un ornement similaire. Ses cahiers sont r~vêtus de couvertures très artistiques ou ~o~1t représentés et appliqués tous les eptsodes propres à former le patriotisme belge. Chaque école a son drapeau, un joli drapeau de soie sur lequel sont brodées ~es dat.es glorieuses de l'enseignemètlt: tl domme les expositions scolaires. Au '' Jardin d'enfants » on fera au petit Belge des causeries familières et historiques dites « Causeries sur la famille roya~e » . Là, chacun des membres de la famdle royale sera étudié avec amour et r~pect comme représentant et incarnahon de cette grande et invisible chose qu'est la Patrie. Rentré chez lui l'enfant sera fier de raconter à ses p~ents tout ce qu'il aura appris en classe avec tant de plaisir. Il montrera, en les nommant, ceux dont lrs portraits pendent aux murs de la maison familiale en beaux chro~o~ ~ulticolo~es, primes offertes par 1 ep1c1er du com ou le march'!lnd de bougies. Tout en donnant au peht Belge la notion de couleurs, le maiIre . fera en classe une intéressante causene _sur. )es . coul~urs du drapeau et leur Slgmftcahon ; tl fera dessiner beauco~p de J?efits drapeaux afin que l'embleme tncolore puisse se graver plus fortement dans l'imagination de l'enfant. Le maître apprendra aussi à J'enfa~t ~e charmantes petites déclamations ou cl alertes C~8f1tS patriotiques qu'il chantera avec JOie et enthousiasme.
Les premières classes primair~ neront plus scientifiquement à be~ge les no!ions qu'il a appris à naJtre _et ~ aJmer en se jouant. Lea s~s qUJ ~ut ont surtout été dites, il dtra mamtenant lui-même les dra, les écrira, les dessin'era ment. Il complètera ses sur la dynastie royale et la de la nationalité belge: Il verra rr~:urs de sa classe des arbres gtques, des portraits (souvent de pies cartes postale~). mais toutea c~oses seront si méthodiquement gees que, du matin au soir son e~ le patriotisme qu'elles ',. ... ,,.;_,_. netrer?nt son esprit et son cœur. plus tl grandira, l'lus seront ses les occasions de développer de la patrie dans l'âme de belge. Dans l'enseig11ement de lél phie, on lui ferél constater le peu tendue de son pays, mais on en ra et on en prouvera la richesse I_e travai! persévérant en veut tirer tl; On lut fera rêver les conquêtes ftques de l'expansion mondiale. On procédera de même dans gnement historique. l'histoire t~_du pa~s lui montrera, après stecles d esclavage dans la di r~surrection dans la force de la te, _ l'u~io_n . et l'épanouissement dans patx mteneure. On ne négligera · non plus les trails héroïques qui sonnent éparpillés, hélas! au t~ut~s les causes qui ont secoué ce ntotre de passagf'. · _L'arithmétique et les sciences tatres, en développant le ,.,.,.....,_.. et .l 'être positif, bien doué chez le lm montreront les écueils ruineux ter : imprévoyance, alcoolisme des peuples déjà forts. De plus; Je Belge a dans son école une pargne, une caisse de retraite cles ses d'excursions qui lui apprèndront
27
Les Citoyens et l'Etat des monuments locaux apau petit Belge, avec les étéde la géographie locale (puislui enseigne d'abord le plan de et de l'école), à voir ce qui l'enà l'aimer, et peu à peu à regaren artiste toutes ces choses qu'il tous les jours. belge est naturellement arn'y a guhe que la lignée des ui ait quelque continuité dans Mais cela est encore un élément de patriotisme. Quand de l'école, le Belge sait qu'il a petit pays, m;1is que ce petit pays Je cède en rieu aux autres en beaufé, richesse et en noblesse : il en est fier l'aime et il saura le défendre. ' De même qu'à l'école il n'y eut point fete où les couleurs nationales flotsur les drapeaux, courant ou se en guirlandes, ne frappasregards; qu'il n'y eut point de qui n'entendît au moins une dér·f111ma1tlon ou un chant patriotique et ne le terminât par la « Brabançonne ,, de meme p()int de fête populaire cinêma 01 autres, où 1! Belge ne retro~ve dans la vie d'homme fait les mêmes éléments livre, la presse, les sociétés de secour~ 81tuel. les conférences, continueront l'œuvre commencée et achèveront de _er_le ~itoyen électeur, sage et défenl!llf berotque de la patrie à l'heure du
danger.
.
le Belge n'est pas enthousiaste pàr nature. S'il a au tond la flamme fràn· çaise, il la cache sous une placidité toute germanique, doublée d'un flègme plus qu'anglais. Mais le Belge est un fort et quand il l'ml, il réussit! ' t
Heureusement il y a autre chose au mon• Ampère •.
dt que le bonheur . ·
Les devoirs des citoyens envers l'Etat ue sont autres que leurs devoirs envers le corps social, dont l'Etat est la plus ha ute représentation et le gérant res· ponsable. Par l'accomplissement de ses devoirs, le citoyen poursuit, comme l'Etat, le bien de ,}a collectivité. L'ensemble des devoirs des citoyens envers leur pays se répartit en deux ca· tégories: les devoirs de justice et les devoirs d'honneur. Les premiers assurent le fonctionnement normal de l!or~re social, et les seconds, son perfeçhonnement et son progrès. Des devoirs de justice, les uns sont pris au sens large du mot: tel le devoir de participer aux charges publiques, pour les citoyens qui remplissent les conditions requises, et celui d'exercer le droit de vote en faveur des citoyens les plus aptes à poursuivre la réalisation du bien commun. Ql!-ant aux charges publiques, il y a devotr de ne pas s'y dérober lorsque l'on se sent capable de rendr; des servkes à son pays. La tâche du gouvernement est ingrate et il n'y a guère de re· connaissance à espérer de la collectivité pour le dévouement avec lequel on l'aÙra servie; mais ces perspectives ne doivent pas faire récuser à l'honnête homme le fardeau des charges de l'Etat. Quant au droit de vote, il semblera it qu'on n'eût pas besoin de parler du devoir de l'exercer, après que ce droit a fait l'obiet de si ardentes revendications el qu'on a même fait des révolutions pour le conquérir. Mais l'homme est ai_n~i _fait .que ce qu'il a le plus vivement deme lut devient indifférent une fois q~'il. le possède. Il f~ut don'c, aujourd hUJ, rappeler aux cttoyens qu'ils ont le devoir de voter. La participation du peuple au gouvernement est l'état idéal de la société selon saint Thomas d'Aquin, à condi~
28 tion que le peuple ait la maturi~é de jurrement ef la rectitude de consctence 111dispensables pour ne vouloir que le bien et pour savoir discerner où il esL L~ droit d'élection impose donc à celut qut Je possède des devoirs impérieux: il do!t se soustraire à toute influence suscephIJ!e d'obscurcir son jugement et de faire dévier sa volonté du bien; il doit apporter au scrutin un vote éclairé et intègre; il a le devoir de manifester sa volonté dans les occasions où il est invité. Cet Acte de collaboration au gouvernement csl un des plus élevés de sa vie. Les devoirs de justice stricte embrassent les devoirs iiscaux et les devoirs militaires. L'exactitude préside il l'exécution des premiers, et le dévouement ~~ l'exécution des seconds. Il ne plaît guère de payer l'impôt. Beaucoup de gens croient, en le faisant, jeier leur argen! ;1 l'eau; ils ne songent pas que c'est là une nécessité élémentaire, l'acquittement d'une dette stricte. La collectivité sociale ne peut vivre et fonctionner sans un certain nombre d'organes. Elle s'est constituée pour assurer à chacun W1 minimum de sécurité et de commodité: c'est cette sécurité et ces commodités que .chacun paye par l'impôt. Et dans les collectivités où la civilisation a atteint un certain degré et qui sont pourvues de toutes sortes d'inStitutions utHes au bien-être de chacun, <ltt progrès intet.lectuel, au perfectionnement moral et religieux des individus, l'impôt n'est que la juste rétribution de ces avantagts multiples. . L'autre devoir strict est le devoir mtlitaire. Pesant en lemps de paix, il prend Hile grandeur tragique en temps de ~uerre. Alors, ce n'est plus une incomntodité temooraire, ce n'est plus une g'êne de quèlque temps, le s<=~crifice de quelques mois ou de quelques années qu'il exige du citoyen: c'est le sacrifice suprême, c'est sa vie qu'il demande. Pendant les années de paix que nous
avons vecues jusqu'aux tuels on en était venu à ma avec' le devoir militaire, à contester tilité des dépenses faites pour la fense nationale. La guerre a fait tout d'un coup ces critiques, et ceux les avaient formulée~ avec le plus de yacité n'on t pas été les derniers à cire leur fusil pour c0urir à la La guerre dispense, en vérité, de montrer le devoir du citoyen de treindre au service des armes; il n aujourd'hui qu'une même opinion, même sentiment chez tous, dans tous peuples. Aujourd'hui que l'obligation du vice militaire mérite de nouveau le de dette de sang, les raisons que goïsme faisait valoir pour secouer charges se sont d~ssip~es comm~ fumée. La guerre 1ormtdable qut sur l'Europe a tué l'égoïsme. atroce certes, la guerre a eu ce rn fique ;ésultat. Elle a montré à l combien l'égoïsme était l'ennemi de dre social et de la patrie; elle a dré d'incomparables dévouements. Ici on pourrait dérouler avec des cents émouvants, le tableau de les abnégations que la guerre a tées de tous les sacrifices dont elle inspiré l'acceptation,· de toutes les •1érosités qu'elle a fait fleurir. A tion héroïque des sQldats qui ~ · n,, ....a la mort pour l'honneur et la liberté la patrie; sacrifices des pères, des res, des épouses, des enfants; de ceux qui perdent tous leurs dans les épreuves de la patrie; ..,...,n • .,... sité de tous ceux qui, n'étant pas a ... ....... , _ lés à donner leur sàng, apportent forces, leur or, leur dévouement au des glorieux blessés et au SOu•a:~'"''"'"'..'JIIa de toutes les misères dont la guerre couvre l'Europe. Poursuivant le tableau des leçons de l<t guerre, rappelons que la société chrétienne des âmes dépasse les frontières
29
et les limites du temps, et riiOesLllt•"'u-n Monarque souverain qui dans sa main la destinée des peuet du monde. · . enfin à l'exposé des devotrs r du citoyen, devoirs que les n'ont pas écrits au code des ni garantis par des sanctions, raps que par leur accomplissement le poursuit la prospérité et la grande son pays. Et cela, en se ren~ant lui-même, dans les domrunes où s'étendent son activité et ses L'ordre social a pour valeur de ses éléments constitutifs. -....,Anr•nue accroît, d'un nouvel effort, travai!L· son inteligence et sa vertu, cdui-là coopère à la prospérité et à la grandeur de la nation. En terminant, nous ramènerons nos 1edeurs à la pensée de Dieu, l'alpha et l'oméga de toutes choses, le père et le Wgislateur suprême des sociétés, pour lesquelles il n'est de vraie civilisation qu'à condition de régler leurs lois et kufs aspirations sur les destinées éter•lles de l'humanité.
Notes d'Histoire sur l'Enseignement en Valais (SuUe.)
Dès le début du 14e siècle, des Communautés religieuses, astreintes à la règle de S. Augustin, à Ernen, Viège et loèche, reçurent des legs avec obligation d'apprendre aux filles à lire et il faire des ouvrages manuels. Voilà deux constatations qui, nous ~ble-t-il, ne manquent pas d'intérêt pour l'histoire de l'enseignement au t3r el t4e siècle. Il. - Au seuil de la nouvelle ère qui nous occupe, se place le nom du Chanoitte Berchtold, curé cie Sion, «qui par son influence éclairée a totalement changé la face des choses, et qui conti-
nue à leur donner de nouvelles impulsions "· (Rapport d•.1 Conseil municipal de Sion, 1828). C'est lui qui inspira et prépara le premier acte législatif que le Valais allait édtcter en faveur de l'enseignement primaire. Une enquête, faite préalablement par le Oouverne_ment. sur les écoles existantes nous prouve que l'esprit de sacrifice n'~vait P?int fait défaut à l'égard de l'mstruchon. fut-elle défectueuse sous plus d'un féiJ?port, cett.e instruction témoignait néanmoins en faveur des Communes et des Paroisses, qui à rravers des temps si difficiles avaieilt voué à l'école tant de sollicitude. Voici quelques détails. En 1828, nous trouvons 212 instiiuteurs (dont 73 prè~ tres) et 13 institulrices en charge; le nombre d'écoles est de 212, comprenant cn tout 7500 écoliers, ce qui, sur une population (73.690 h. ) représente une reole sur 347 h., et 35 élèves par école. Le traitement d'un maître était calculé <lr;nuellement, pour Bagnes, ~1 fr. 400, pour Loèche à fr. 500. La situation n'étélit pas part0ut la même. On P.eut s'en convaincre par une petite statistique basée sur des enquêtes faites en 1825. Sion, Bramais, St-Maurice et Vouvry étaient les seules communes payant le personnel enseignapf sur le budget communal. Dans quel·1ues communes de Conches, les parents contribuaient au péliement de l'instituteur .1 raison d'environ 2 fr. par enfant ; dans les districts de Ra rogne, l.oèche et dans quelques endroits du B.1s-Valais, entre 4 el S batz. (Le batz valait environ 15 cent.) ;\yent payait aux maîtres d'école de ses hameaux W1 louis d'or (23 fr.) et le double au maitre du villa_ge paroissial ( St-Romain). Con thev de 23 à 78 fr.; rully de 32 à 58 fr.; Liddes de 43 il 72 fr.; Saxon 130 fr.;· Monthey 138; St-Gingolph 184 ; St-Maurice 184 à l'institutrice et 575 à l'instituteur. Sion
iii
30
chaque membre de l'enseignement mois 1;2 environ, dans laquel-le on contentait d'apprendre, aux élèves primaire. _ L:t loi de 1828 devait combler des sez peu dégrossis qui y en lacunes et remédier à l'état défectueux ei à écrire un peu moins péni de bien des écoles. Elle était sélge et ~l mieux connaître leur livret, et à bonne. [Ile établissait (art. 35) un les " évolutions » qu'ils devaient Conseil central d'éducation à Sion, et cuter plus tard dans les écoles un conseil d'éducation dans chaque res. Après quoi on les autorisait c commune pourvue d'une école élémen- régenter». l<.lire. La fréquentation de l'école était Quant aux écoles primaires, la déclarée obligatoire (art. 31 ) pour les part n'étaient en réalité ouvertes enfants depuis 7 ans révolus à l'âge de pendant 3 ou 4 mois, bien que le 14 ans accomplis; la durée des cours gramme comportât une durée plus scolaires devait être de 5 mois au gue, sans parler des nombreuses moins. Ces statuts se trouvent encore à sences qui réduisaient encore cette la base de notre législation actueUe. durée. On avait malheureusement Mais la loi de 1828 n'entra en vigueur les administrations communales que bien P.ius tard, car elle dormit Jument libres d'appliquer la loi longtemps dans les cartons. Malgré les bon leur semblait. Les tr·amem~~ntt. rfforts louables du pouvoir exécutif, étaient naturellement proportionnés surtout pendant la période de 1843 à la valeur des maîtres, et le régent 46, la situation des écoles primaires du recevait un salaire de 100 francs trouValais ne fut pas sensiblement amélio- vait que c'était déjà bien beau. Cet étal rée jusqu'en 1848. Et encore faut-il dire de choses, qui a duré jusqu'en 1 que les années écoulées de 1848 à 1872 reut s'expliquer jusqu'à un doivent être considérées comme un ache- . point par la différence des cond minement vers une amélioré\tion géné- économiques et sociales dans lesq rale. se trouvait notre canton avant la conaPour la période d'avant 1848, il faut truction du chemin de fer, alors que 1101 relever les législations 1840, 42, 44, relations avec le dehors étaient presque 45 46 et 48. Les livres adoptés pour les nulles, et que les exigences de la vie écoles primaires étaient les suivants: 1. étaient bien moins grandes qu'auiour· Les dix tableaux de lecture par M. d'hui. Or, ces conditions ne devaient Bob y· 2. la méthode de lecture en 10 c.;ubir qu'~ la longue une transfonnaleçon~, par M. Boby; 3. les premières tion plus ou moins complète. » lectures, par Oaussnes; 4. le catéchisme La loi de 1873 apportait des change-ciu diocèse; 5. l'histoire sainte, par Lo- ments. La durée minima de l'école fut riquet; 6. la grammaire de Noël et iixée à 6 mois, à teneur de l'art. 17, Chapsal; 7. la géographie et l'arith- mais ce m~me article ajoutait: « Le Conmétique, qe M. Enderlin. seil d'Etat devra, lorsque les circonstanVoici maintenant un résumé concer- ces le permettront, ordonner l'élévation nant les écoles valai$annes durant l'é- de ce minimum. » faisant application poque de 1848 à 1880. C'est M. le de cette disposition, le pouvoir exécutif Conseiller d'Etat Bioley, le distingué porta, sous date du 11 juin 1875, un réorganisateur de l'instruction publique arrêté as_treignant 109 écoles subdivi· en Valais, q!li, en 1882, écrivait ce qui st>es en 187 classes à avoir une durée suit: '' Le Gouvernement s'était contenté plus longue que le minimum légal. En d'tm embryon d'école normale de 2 vertu de cet arrêté, 92 classes doivent
Education civique
uvertes pendant 7 mois, 22 pen-
510 à
08 mois, 42 peudan t 9 mois, et 41 t 10 mois. Les fruits de tant d'e[-
ne devaient 111~rir que Ienten;_ent. est permis d'en Juger par les resulobtenus dans les examens de reAinsi en 1886, sur 882 recrues aminées e~ Valais, nous en comptions :.Jiement 43, soit le 5 o/<-, qui nvaient (lbteou la 1re note (la meilleure) dans plus de deux branches, tandis que la JDOvenne de la Suisse était de 16 %, llit à notre passif Il %. Par contre tandis que la Suisse n'avait que 11' recrÛes avec la note 4 ou 5 (les rlus mauvaises) dans plus d'ttne branrht le V<~lais. hélas! en comntr1it 343 sur' 882 c'est-à-dire exactement le 39 ~ Dan~ toute la Suisse. par la voix de ta·rresse. des revues, des bulletins pédac-ol!iques, on apprenait que pltt" du tiers des recrues valaisannes avr~irnt la nole 4 ou 5 en plus d'une brfl11che (lecture, composition, calcu l ou instn1ction dvique) en recul du _18 ?"- sur la _moyenne. (X. de Cocatnx. Examens peclaROIZiques de 1886 à 1906, travaux statistiques.) Pareille constatation portait juste, après avoir humilié elle devait corriger et stimuler. On ne se rebuta point; a.u roniraire on redoubla de zèle, et forcement on songea à de nouveaux movens d'amélioration .
Le cours préparatoire au recrutement fut un. •• Prescrit déjà en 1879. il avait ete modifié nar les arrêtés elu 16 iuillet ISRO, du 12 août 1881. du 11 iuin 1884. et fixé par celui du 7 sent. 1888. l1 comprenait 24 leçons pendant lesquelles les futures recrues _répèten~ ce qu'elles ont appris autrefo1s et re~p prennent ce qu'elles auraient pu oubller. les résultats répondirent à l'attente.
tn
......
(A.
8'uwrc.)
l
Voici quelques no~cs sur ~es résult~~s c1u'il faut s'efforcer d'ol'temr da~s 1eclucation civique, selon J'Ecole natwnnJe belge. t. Donner à l'enfan~ un•.: forte éducatinn physique, intellectuelic et morRlc : patt te jeune, viril::!, ndru ife. et dt: mœurs saines. 2. félire connaître tt :dmer la patrk · en montrant par un cours de géo!:!_raphie réel, intéressan~, rais~nné,_ cc flU' t>lle est, sol, production, uicustne. commerce mœurs· en montrant par uu cours 'd'histoir~ véridiq.J.c: et animé _lei' différentes phases de sa transfor~at.10n rour devenir maîtresse je ses de~tm~es; en montrant par un cours crn.shtut~<•n nel simple, condea:~é, pr~~ts, cla~r,. ce qu'est son organisati01'.. nvtle, pollhque et iudiciaire. 3. L'attacher au sol natal; c'est un devoir: il tient de ses ancêtres la plus l.!rande parlie de son bien-être. actuel; ses descendants attendent de lut _la _p;rfection de ce bien-être: c'est son _mteret: sécurité, moyens d'existence facilement assurés, nombreux moyens de perkctionnemen t (écoles), protechon de ses intérêts. 4. L'attacher à ses concitoyens: isol:ment vie malheureuse; communattk, vie ~gréable; aide r&cipr?~ue. dan8 la vie quotidienne (m~tuahk._ eparp:ne, prévoyance)., clans ltndustne (umons professionnelles) , dan~ le . commerce (coopératives, corporahons rl \Ver~es). 5. Renforcer l'amour de la fa~mlle.1.e la région natale, de la profcss1?n q~ tl sc propose d'embrasser. C'est lél qu on retrouve sous toutes ses formes la beAuté-, la bonté de la grande patrie; c'r~t lh encore q tt'en se conformant aux traditions et a ux coutumes locales, en les défendant parfois. il se prépare in sensiblement à servir uhlement son pays. 6. Lui faire connaître et aimer les autres pélys; après quoi, il aimera davan-
f du 3-/o -t lélge encore sa petite patrie, puisqu'il ne se ferrt pas d'illusion sur les autres reuples; iJ appréciera la valeur des mttres pays en apprenant la part qu'Jls ont prise au perfectionnement de J'hurnélnité. 7. Lui donner l'exemple d'un patriotisme actif et hautement humain: parler d~ la patr!e. d'un ton convaincu et pénctrant, celebrer les fêtes nationale3, a~·borer le drapeau national. ... , le f:>. ire mmer et respecter. 8. Insister sur les vertus morales les mieux en rappolt avec le patriotisn•e: ~espect de soi-même et des autres, jushec, charité, dévouement, joyeux rourage, culture dé la beauté morale hr!rdi~ss~, fierté, enthousiasme généreux, mepns du danger affronté pour une noble cause. Lui apprendre de beaux chants 'Htriotiqucs et les vieilles chansons po;)~llaircs. ·
Partie pratique Sujets de Rédaction 1. • Regrets. • Qui éprouve ces regrets? Que
regrette-t-on? Pourquoi? Nouvelle promesse. (Visite non faite. hnpossibilité de prêter !"objet demaildé, de donner fa somIlle demandée. etc.) ~ 2. • Mettre une chose ou une personne à l'épreuve. • Quelle épreuve faites-vous? Depuis quand? Résultat de l'expérience. La prov~n~nce. (Un ustensile, un remède populaJre, uue sorte de fruits. un engrais, uu fournisseur.) 3. · Vous êfes dans l'embarras. • la personne, fa chose qui vous met dans cet embarras. Demander assistance. La cause. (Créanciers, clients; surcroît de travai l.) 4. • En retard. " Pourquoi? Obtenir une aide. (Travaux des champs, paiement d'intérêts, ouvrage à livrer.) 5. Un conseil suivi. ' Pourquoi? Quel conseil? Depuis quand? Succès! Remerciements. (Conseils, directions, dans lïnférêt de voire santé: excès de boisson, de tabac, etc.) 6. " Une crainte. ' Qui a celle crainte? Qûe
craint-on? La cause? Demander (Pourra-t-on subir un examen un travail , obten ir une place, ' santé?) ï. Une rencontre, un événement. , rive-t-if? A qui? Qui se rencontre nemenf agréable ou désagréable. Ire d'une ancienne connaissance. sions.) 8. • On assiste à une maniiestation . • Quelle manifestation? Quand? (Fête nion. consécration religieuse; une ' vée, un départ, une audience au <J. < Tracas, préoccupations. , A quel Pour quelles raisons? (La santé, Je 1O. • O~mande d'explications. • A quel (Refus de payer; marchand ise non 1 pourquoi n'être par revenu?) 11. ·• Explications. • De qui? A qui? A sujef? (Retenue sur un paiement. On de li vrer, Retard, etc.) 12. • Compassion. • A quel malheur vous pari? Vous venez en aide à (Décès chez le voisin, incendie; ami d'étal de travailler.) 13. Une erreur. • Comment? Les causes suites. (Achat, vente, commande, ' choix d'un employé.) 1-t Egaré. • Quand? où? pourquoi? qucnces. (A la montagne, en ville. en tant à la gare. Le brouilla1·d, la neige, nuit.) 15. • Une chute. • De qui, de quoi Conséquences (Tombé de bicyclette, auto. du tramway, elu traiu. Rupture cercle de tonneau . Les secours. 1(l • Pour avoir ri du malheur d'autrui. Observez: un incident au patinage, bain. à la l!')'ll11lastique. etc (Celui qui rit. victime de la même mésaventure) 17. • Donner de l'espoir à quelqu'un. • qui? pour quand? (Une visite, un d'échantillons, un travail à laire, une aux bénéfices d"une entreprise, d 'un vail, d'une vente.) 18. ' Sans espoir., Qui? Pourquoi? (Manque de travail. santé atieinte, pe !ive d'une mauvaise récolte.) 1<J. · Plein d 'espoir. • Pourquoi ? Que ferezvous, cet espoir réalisé? (Perspecfives: une bonne si tuati on, une récolte aboidante, un travail bien payé, etc.) 20. • Châteaux en Espagne . ou • Cruelle d~ œption. • Comment cela? (Les belles etpérances mises dans une bulle de savon.)
empruntons à la ,Croix de Lourdes'' récit qu'on va 'l ire et qui est relal'un des plus impressionnants miracles par la Vierge en 1913. Ctst, en même temps qu'une belle page une remarquable page d'a.pologéti-
Le mardi 5 mai 1914, comme le pèlerinage _Moulins venait d'arriver, je me rendis à Notre-Dame pour me documenter sur pisons de l'année dernière. surtout me préoccupait, dont le soum'était resté très précis, cliché dans esprit, presque obsédant: celle de Mme de Vichy. Je me rappelais les étonnestupéfaits des médecins devant ce œs l"'I!OIIiœrllant et aussi le premier témoignage ti aet qu'ils en avaient donné. Mme Ducros était de ces malades qui por11111 des tares exceptionnelles et dont les œrtlfiœts médicaux équivalent à un arrêt de
arf. Je n'avais pu oublier la réponse que me fif
un
docteur auprès duquel je m'informais de
11011 état : • Qu'est-ce qu'elle avait? •
A quoi , très gravement, il me répondit: - J'aurais plus vite fait de vous dire ce qu'elle n'avait pas. En effet, la malheureuse portait en son ,p aum corps douloureux de quoi lb. tuer trois fois; des affections incurables, rebelles aux ellorts réitérés de ia science, d'une évolution lipide et fatale. Je ne fais pas ici une description de fantaisie. Je traduis Popinion des médecins. L'observation du docteur Chaix, qui la soiIDA pendant quatre ans, exprime la vérité, en des mots d'une précision tragique. La voici, dans sa simplicité navrante: • Mme Ducros a été atteinte et souffre encore de: • Bacillose pulmonaire, d'une m<Jrch ~ lri!' torpide; • 0'\IJ!cère stomacal avec périgastrite con-
de ,t' Ccole" sidérable, ayant fait songer à la possibtlité d'une dégénérescence maligne de l'ulcère; • De métro-salpingite double suppurée; • D'œdème cachectique des membres inférieurs compliqué de purpura et d'abcès du dos du pied gauche. • C'était daté du 19 juillet 1913. Le 18 janvier de ,}a même année, le dodeur Chaix écrivait au directeur du pèlerinage: • Cette pauvre femme, très malheureuse, est atteinte d'affections multiples et graves: c'est UJl véritable musée pathologique, si vous voulez bien me permettre de m'exprimer ainsi. Je ,l a soigne depuis longtemps et sa vie seule est un miracle. ,. Voillà le verdict. Quatre confrères du médecin traitant l'avaient confirmé. Mme Ducros n'avait plus de recours possible contre cette condamnation. Deux perspectives lui restaient, inêluctables, entre lesquelles aucune solution ne pouvait trouver place; ou se résigner au sort implacable fixé par la nature, ou bien réclamer ra guérison d'une puissance victorieuse des impossibilités humaines et plus iorte que la mort. El1e se tourna vers ce suprême espoir. Au commencement du mois 1913, la malade arrivait à Lourdes, couchée, presque mourante, torturée par les souffrances multiples réunies en une seule, immense, qui lui arrachait des plaintes continuelles et rongeait, sans relâche, sa chair vivante que réclamait la tombe. Com,prenant qu'il ne pourrait vaincre cette volonté obstinée, .l e Dr Chaix la laissa partir en songeant: • Qu'importe qu'eHe meure là-bas, puisqu'elle y tient ,. Mais il ajouta, envek>ppant son doute d'u• ne nuance d'ironie: - Si vous guérissez l Lourdes, je m'y rendrai avec vous l'année prochaine! A cette heure, l'engagement lui sembliait aisé à prendre et la promesse facile à tenir. Une seule pensée demeurait en son esprit, impérieuse oomme une certitude: • Elle va mourir! • Car, si, au fond, il croyait en Dieu, le docteur Chaix n'admettait point qu'il eût jamais guéri personne à LOLU'des.
58 Le 6 aoilt 1913, Ja mourante laissa toutes ses maladies au fond de la piscme. 'foutes, sans conserver se~ement l'a.p parenœ d'une seule. Et c'est pourquoi, au mois de mai dernier le médecin loyal qui fut le témoin des longue~ souffrances et Je défenseur impuissant de cette condamnée, accompagnait Mme Ducros dans sa visite d'actions de grâces. Avec elle il venait se réjouir et triompher de cette ;ictoire él~nnante, proclamer l'impuissance de Ja Sc1ence humaine et .reconnaître publiquement que la main de la Vierge avait réparé l'irréparable. Aussi bien, ce n'est pas de la guérison extraordinaire que j'entends parJer ici mais du m~gnifique témoignage qui en fut donné publtquement par ie docteur et de l'acte solennel de foi qu'il vint ·faire au Bureau des constatations. Acte de foi où >le nom de Dieu ne fut pas prononcé, mais dans lequel, à travers les termes de l'observation médicale le surnaturel jaillissait eu rayons comme jai!llit la clarté du soleil sous les nuées qui l'enveloppent d'ombre légère, sans voiler son éclat. C'est le mardi soir, 5 mai, dans la salle de>:; constatations. Le docteur Chaix cause amicalement avec M. Boissarie. Il est visible que ,Je cheE de la dioïque . de Lourdes a pris en très grande sympathte ce collaborateur inattendu qui vien! apporter spontanément une des plus belles contributions à la cause surnaturelle Le médeci~ de Mme Ducros es; jeune, dans la prenuère force de ·l'âge, à peine quaran~e ans, ~ut-être moins. Son regard est drott, assure, pénétrant. Le visage est sérieux mais reflète avec mobilité toutes les nuance~ de 1~ pensée intime. L'attitude est pleine d'aisance exempte de pose - celle d'un homme qui n'a pas souci de la gaJerie et conforme son ges!e à l'idée profonde qui le possède tout ~nher.. La. parole est élégante, précise, parf~ts raptde~ tmagée et libre. On sent qu'il est la non pomt pour le plaisir de raconter mais ,pour le devoir de rendre témoignage. ' Le docteur Chaix détai1le les maladies, leur
évolution rapide, Jeurs phases ,·1IQIJtl~t.... leur emprise dangereuse et fatalte à COltjurer. ' Il appuie l'observation de l'avis matif de ses confrères. - Il n'y a.vait, entre nous, aucune gence appréctable de diagnostic. nou vions tous j~ée et condamnée. ' s Et voilà maintenant qu'it conte à 1~ .manière do'nt il apprit la guérison, le hc1sme dont il accueillit .Ja première l'examen .qu'il fit de oette • rescapée • de morl, ~1s ses étonnements stupéfa·its, la certitude absolue de la guérison. :- Le télégramme expédié de Lourdea qlll m'annonçait la guérison provoqua en une certaine . gaieté pleine d'ironie, ma·Il cune é mot•IOn. Je songeai: c C'est de tant d'autres: la volonté de guérir donné .le coup de fouet d'une forte mais elle va retomber: si ce n'est déjl Pour elle, guérir est impossible et voill centimes bien mal employés. • ' On devine l'impatience avec Iaqu~lle les recteurs du pèlerinage attendaient l'heure présenter Mme Ducros à ,l'examen de docteur, aussitôt le retour. Plus que !'an_cienne malade désirait se montrer à lui J?Wr de. s~n étonn~nt. Aussi, à peine nvée, lu1 ht-elle savœr que maintenant ' J po rtante, elle attendait Ja visite de celui l'avait quittée presque mourante, six auparavant. - J'étais si peu convaincu, nous le docteur, tellement persuadé que l'allais retrouver dans le même état que je remis plus. tard le rendez-vous. Et je m'en allai plusteurs J!ül!ades, sans p'lus songer à ce meux miracle, inexistant pour moi. Le lendemain matin, sans la moindre Cio riosi~é et uniquement par devoir professiCJilo ne_!, Je me rendis chez Mme Ducros. En clJe. mm, je rencontrai un confrère et lui an~ çai, en p!ajsantant, que j'alilais voir un ltlÙ'Icle de Lourdes. Il se mit à rire, et j'en fis _. ~nt.
Je comptais, bien entendu, trouver la pauvre Iemme très faible et couchée. Ah bien oui, couchée! Elle était debout, souriante, la mine
59 et s'activait aux soins de son mé-
pour l'instant, elle récurait des casse-
En effet, Mme Ducros paraissait bien mais pour créer en moi la conviction, fallait voir et touoher. première préoccupation fut d'examiner ce pied gauche qui portait un abcès lllalntn.eUJ{, rendant par J'ouverture du sang pus. Cela, c'était la plaie olassique dont trace ne peut disparaître ni en six heur es, e11 six jours. EUe me montra la place envahie par le rien! La chair était vermeille, la peau Une pensée, un doute plutôt, traversa étonnement: • Elle se trompe ou elle trompe. • Et je la priai de me montrer r c autre pied •. Un peu surprise, elle obéit. Jais cet • autre • était parfaitement sain et jamais eu de mal. C'était moi qui me 1 -.vmp.~•~· Qu'étaient donc devenus l'œdème et perforation si visibles en cette chair ravaa*? Les traces en étaient effacées, « sans que meme persistât une cicatrice apparente •. L'auditoire accueille, avec un intérêt crois•1, cette narration qui le transporte en plein IUfllaturel. Et son admiration pour ce fait qui Mpasse et déconcerte la raison est ac('Iue de ce sentiment qu'une autorité médicale en atteste de son témoignage l'éclatante et indiscutable vérité. Le docteur continue: - Déjà remué, disons le mot, secoué par œtte première constatation, je continuai l'emnen, avec le souci de retrouver quelque part le mal dont ·l'organisme de cette !'!mme fiait envahi. Je cherchai en vain, tout était disparu. Alors, ayant terminé cette minutieuse enquête, menée avec une prudence que doublait !e déair impérieux d'échapper à l'illusion possible, je ressentis «physiquement • l'impression œusée par l'imprévu de ma découverte. Je elus m'asseoir, et, pendant quelques minutes,
j'interrogeai ma raison. Une pensée m'obsédait, dominant toutes les autres: • Est-ce que je- rêve? • Pour expliquer son attitude et pour éviter qu'elle en fût su11prise, le docteur dit à .~me Ducros qu'il avait besoin de réfléchir. Au fond, il reprenait son éguilibre et s'efforçait de dompter son esprit qui se cabrait dans cette rencontre avec l'impossible réa>lisé. L'inteJ.ligence du savant accoutumé au jeu normal des lois positives venait de heurter le surnaturel, qui se manifestait victorieusement et affirmait une puissance supérieure qui dédaigne de se plier aux règles inflexibles de la science humaine. Quelques minutes après, doutant de Jtùmême et de ce qu'il venait de voir et de toucher, le docteur Chaix recommença l'examen de sa malade, avec plus de prudence encore et plus de calme. Mais il cherchait l'irréel et l'inexistant. Comme la plaie du pied droit, les autres tares mortelles étaient invisibles parce que • disparues •. Alors, ayant épuisé tous les moyens d'investigation, convaincu maintenant du fait prodigieux humainement inexplicabJe, le docteur invita les confrères qui avaient, avec lui, soigné la ma.Jade, à vérifier son observation. Tous furent unanimes et ils étaient quatre. L'un d'eux, ayant achevé le minutieux examen, lui fit cet aveu qui révéfuit l'intensité de son étonnement: • Vous m'excuserez, mon cher ami, mais j'ai pensé, lorsque vous m'avez annoncé la guérison, que vous étiez devenu fou! • - Voilà ce que j'ai vu, termine le médecm de Mme Ducros. Aujom:d'hui comme demain, la nature et la science ne pourront jamais, avec leurs forces combinées, obtenir un résultat qui approche de celui que j'ai constaté. ·Pour moi, il n'est qu'un mot pour qualifier la guérison de Mme Ducros: • Le miracle. • Et ce mot prononcé par un médecin qui vient de donner, avec ,J'autorité de son savoir, contrôlé par celui de quatre praticiens éminents, un magnifique témoignage à la vérité,
61
GO œ mot qui définit une chose extraordinaire, réveiUa dans le Bureau médical des échos fa· miliers. Mais tombant de la bouche d'un docteur qui fut sceptique et devint, en un jour, croyant jusqu'à proclamer publiquement sa foi, il était d'une éloquence irrésistible et souveraine. · Et il semblait retentir bien au-delà de cette salle où nous étions assemblés, s'envoler jusqu'au parvis du Rosaire pour, de là, se mêler au Credo éternel qui porte aux cieux, dans les soirs de triomphe, l'hommage je l'univers au Christ Rédempteur, Maître de la vie. René GAELL.
Un Conte Mon cher ami, bonjour! Asseyez-vous! Je n'ai qu'une minute à vous donner. Voilà: je suis chargé, depuis hier, de recevoir ici les auteu.rs. La chose ne m'amuse pas, je vous en réponds! Mais passons... J'ai tout de suite pensé à vous. Cela vous montre en quelle estime je vous tiens. Vous allez immédiatement m'écrire un conte, tout ce que vous pourrez de mieux, et vous me l'apporterez. Ne perdez pas une seconde et soignez la forme. li y va de votre avenir. Si votre œuvre est parfaite, "•; vous en demandera plusieurs. Vous avez Je pied dans la maison. Ne me remerciez pas, ce que je fais est tout naturel. Maintenant, au revoir. Du monde m'aitend. Travaillez et revenez vite! Et Legrandet, homme de lettres haut coté, congédia fina, le jeune débutant. fina partit, étourdi d'émotion, re cœur chaud d'espérance, l'âme dans les nues. Il oubliait le vilain trou de sa chaussure, qui le gênait pour se présenter quelques instants avant. Il se hâtait, délesté des idées noires aux formes de dettes, pa,uvreté, famine et rebuffades. Il emportait l'assurance de la gloire prochaine et de l'argent certain. Le ,Tantôt", l'énorme journal, le géant protée, par la bouche de !''excellent M. Legrandet, lui commandait un conte! La fortune souriait.
Demain, ou après-demain, ou vers 1a de la semaine, le nom de Fina serait partout sur les feuilles du quotidien, bué, épelé, retenu.. Il resplendirait à une occupée chaque jour par les plus brillantta renommées signatures. Demain, la France entière, .Paris et lies parlements, un peu de l'étranger même, naîtraient ce nom encore obscur. Demain, fina aurait le gousset garni, et considération de ses pairs et de ses entourerait de commentaires, d 'élo~s, de tiques, son talent consacré. Demain, c'était ·l 'aurore enfin après là nuit démesurément longue. kmain, la renomm~e prenait Fina par main et le conduisait en jouant vers res pq inaccessibles destinées. Demain, demain....
a
•••
Ne pesant plus sur la terre, Fina s'envol& chez lui, au sixième, sous les toits. Et juaqu â l'aube, composa, écrivit, ratura, coJ* el recopia. La fatigue ne .pouvait rien sur hli, ni Il névralgie pesante, ni la rebellion stomac:alt, ni le souvenir des a11goisses de la misère, dea injures des créanciers arrogants, des meuaces du concierge farouche. Aux premières lueurs du soleil levant, FiDa achevait un beau conte léger et gracieux, a~ !ide sur sa base, étincelant d'adjectifs, facile de style, amusant de sujet.
•
* *
M Legrandet lut le conte de fina et J'ap-
précia. Il était bon, spirituel et substantieL C'était un magnifique morceau de prose à ol· frir aux lecteurs. M. Legrandet complimenta le débutant. Seulement, il fit quelques remarques savantes que l'auteur recueillit et qu'il fallut observer pour que llœuvre plût décidément au protecteur.... Quarante-huit heures a-près, .les retouchel étaient faites et le conte reçu. Il devait passer incessamment dans les colonnes du ,Tantôt''. M. Legrandet le certifiait. C'était sOr comme sont les choses absolues: l'échéance du terme,
nole des fourni~seurs. Il ne fallait qu'un til peu de pahence.... pe Tantôt" eut un lecteur de plus. .~s 'préve~us, guettaient aussi l'appanhon beAU conte. , . . Huit jour5 tombèrent dans 1ouubl\ .Qm':;e suivirent. Un mois passa. n nmes e 1 Un semestre s'acheva. ~a~ue jour, dans le ...Tantôt'~,. un_ con~e deux cents lignes étal:att des pertpéhes dt· Ill signées de noms différents, les uns :;:s, les autres moins, certains pas du
eootDes
camarades .s'inquiétai~nt et .posaient
deS questions iromques à fma embarrassé.
*••
fina vint voir M. Legrandet. - Bonjour, mon ami. Pas une seco~de! Votre conte? Il est pris. Il passera u~ JOur l'autre. 11 est très bien. Excusez•m01: hor011 riblement pressé. Au revoir!
•
* * Six. D?uze. Un an Un mois, Deux. Trois. et demi. Deux ans. Cinq. Dix. Vmgt. Trente.
..
le *rare* bonheur de
Le Tantôt" a pouvoir oHrlr à ses lecteurs un conte inédit de l'illustre M. fina, de l'Institut, dont les obsèq?es lurent célébrées hier, avec le faste que 1 on sait. Emmanuel BOURGIER.
Le Bivouac en Montagne = D'une voix claire et assurée le comman· daot du groupe a donné des ordres précis: • _ L'encolonnement s'effectuera à la croisée des routes de .. et de ... au sud-oues~ de la côte 526, dans i'ordre suiva~t: Convoi Ill, 1, l'V, et II. Départs de demt-.heure en demi-heure dès 6 heures. Les fourners recevront directement les instructions du quartier-maître pour les distributions, conformément à rordr~ de brigade n° 1087 •. Quelque chose à ùemander? ...
_ Merci messieurs. vous pouvez rentrer. Les quatre capitaines saluent le~r chef~ tournent bride et rejoignent leurs unttés, qUI attendent au parc, avec une certaine impa· tience, les ordres po;~r la course, qu'on sait devoir être longue. L'un après l'autre, à l'heure fixée, les convois se mettent en mouvement, suivis de .leurs chars d'approvisionnements dont la bâche complaisante dissim,ll\" aux yeux des officiers _ qui naturellement ne s'en doutent pas quelques sacs plus lourds que les autres, ~ raît-il. Et la marche commence, lente, régulière et monotone sur la route dure et poussié· reuse. Bientôt ces mots ont couru le long de la colonne comme une traînée de poudre: • Marche à volonté • et, sans plus tarder, la réponse: • Ordre passé... ordre pasté ... ordre passé .... est revenue jusqu'en tête, informant le capitaine que tous ont compris sa bonne pensée. Chacun sort alors sa pipe, son • monthey • ou sa cigarette, dégrafe le col de sa vareuse, passe l'obséù:mte jugulaire sur le sommet du pom,pon, ce que le jeune lieutenant frais émoulu de son école de recrues ne trouve • pas militaire du tout •. Ce brave garçon, excdlent officier d'élit~, plein de zèle et de bonnes in!en~ions, maLs manquant d'expérience, surnumeraire ~ans sa b;:tterie, a été versé dans des convms.. Cha· que jour il constate avec u:ne certaine amertume qu'on ne peut décidément rien ob~enir de ces vieux Jandwehriens et Jandsturmtens, oui vous répondent immanquablement: • fa i· t~s estiuse mon ieutenant, vous savez, j'ai 48 ans et un fi sous les drapeaux, mêmement qu'il est caporââ. • · Le 1er lieutenaat, lui, est de la même trempe que ses hommes. Venu de l'ét~anger po.ur rejoindre son unité, il n'a pas fat! de serv~ce depuis onze ans. au.:;si se plaît-il à répeter qu'~l a • perdu le contact •, ce qui d'ailleurs ne l'empêche nullement de faire tout ,.son d~ voir de se lever avant la diane et d etre tres aimé de sa section. Il n' • embête • pas so.n monde par des observations ~ontinuelle~, ma1~ il montre lui-même ce qu'il faut fa1re. Et
62 comme il monte très bien à cheval, qu'il a
dos... _Sac ~u dos... Œchargés du souci conduite d un mulet, les canonniers ont vanche l'honneur et l'avantage inconte:: porter le fusil. Cela leur vaut ]'agré marcher en groupe joyeux en tête dulllellt devant le capitaine, qu'ils bercent de c~ansons_ rythmées et toujours inédites· D'étape en étape, la longue colonne tougenéral, Il va-t-à cheval, mais · jours plus blanche et pEus déboutonné~ est il va toujours à pied ... , le général! ... etc arrivée sur la hauteur. Les interminabl~s laDivers incidents ont rompu la ., cets de la route, qui serpente le long de la de la marche. ce fut d'abord le major montagne, contourne les. combes, descend de _son élégant adjudant - surnommé 'la dans les ravins, traverse les forêts revient moiselle -- qui passa le long de la sur elle-même, épouse toutes les sinuosités précédé de Ja rumeur: • Appuyez à du rocher, nous ont conduits sur le plateau ~pp~yez à àroite. » D'tm regard ·,.•n"''ft'''-· ensoleillé d'où l'ont jouit d'une vue admira~1 a m~p.e~té chaque bât et l'on a respiré ble ~ur la vallée. A nos pieds, la plaine se 11 a defile sans faire d'observations. Il a dessme, découpée en petits rectangles et carrés verts ou jaunes, encadrés. de longues files be~u cheval et les hmrJmes disent: • C'est chtc type parce qu'il fait mettre la ?e peupliers rectilignes qui paraissent des Jeux d'enfants. La rivière, unie et sans re- qu~nd_ il pleut» ... Puis, un arrêt subit: • térm_aire en avant... vétérinaire en avant • mous, semble un g1·and ru.ban immobile et tendit-on crier du haut en bas de rn let' gracieux dévidé là par une main invisible. En mul · . e't Jusqu 'aux cuisiniers que 'L.alive u face, ce sont les grands monts noirs et boiInne. sés, et plus haut, tout là-haut, les cimes neigeuses dont la majeaté s'impose toujours daAussitôt après, la réponse revient vantage à mesure que l'on monte. qu'on attendait: «II n'est pas là, il n'~st là. • ... Et chacun de lever la tête pour . Profitant de la haHe-horaire, la troupe a tJré du sac à pain le croûton fédéral et le bon de découvrir la cause de cette halte. après l'on repartit et l'on constata au tourgruyère, qui font oublier pour un instant la Io~deur du sac, qui coupe .]es épaules et le na.nt de la_ route que c'était la bourrique de Nicod, qui s'était couchée inerte en travera P?Ids du ~é~i. Les mulets broutent 1~ peu du. chemin, fe.rmani les yeux et refusant 00. d ~e:be qui s obsünc à pousser sur le talus tmement de bouger. Le 1er lieutenant était taille pourtant dans le roc. Le maréch3JI un là, le képi à la main, qui lui prodiguait des g_ars qui aime son métier, passe avec ~ons • come a long » que ia bête méprisait cordiaCI~nce l'inspection des sabots et note les nulement. En passant, les hommes ont constatE meros des bêtes qu'il faudra ferrer le soir. On_ resan~le,. o~ refait cette liberté du garrot av~c un c~rtait~ r~spect _que le: c~ef de la ~ tmere sectwn etait à ,Pied et qu'il portait le to~Jours ephemere, on rebâte le 194 (c'est le sac d'un de ses soldats .... Ça c'est un gaillââ. • mechant), qui rue tout :le tem,ps et dont la couverture a gJissé. ... L'emplacemeui choisi pour le bivouac Enfin, le rapport arrive de la queue de la occupe Je fond d'une charmante petite combe colonne: « Inspection hi te, rien à annoncer.• g~zonn~e, qui form~ wmme une cuvette au Le capitaine tire sa montre et commande le Pied me.me du col. C'est là que les canonniers fatidique : « Sac au dos • qui s'enfuit, répété o?t rapidement établi les écuries. de solides de bouche en bouche, jusque tout dà-bas vers la • Réserve • étendue en désordre sous les ,Piquets ont été fichés en terre, sur' deux rangs, pruniers généreux... «Sac au dos . ... Sac au ~t des corde~, savamment tendues, serviront a attacher, bien serrés les uns contre les au• fait le Fenestrai • et qu'il chasse le chamois, il obtient bien plus avec ses commandements surannés que son jeune camarade aux yeux duquel le • drill • est le premier commandement du soldat.
63 Je& cent mulets, qui, soulagés enfin du lourd, commencent par se rouler, ravis vue litière si tendre et fleurie. Le a transmis les ordres règleconductew·s • feront • l'abreuvoir. ce temps, les canonniers aligneront étendront le:; couvertures et videront fendus. A 2 h. soupe, ,puis repos. A reprise du travail, pansage et établissedes tentes sous la direction des sergents. dressé une tente pour la garde d'é-une pour la CUisine 1là-bas près des gros et deux gr:mdes rangées pour les A 6 h. 30 5oupe, puis appel prinavec képi.. .. • A l'ordre! • Et tout cda s'accomplit avec précision. sait quelle est sa tâche et paraît l'exéavec plaisir. Quelle joie d'être sorti des ,..tont11en1ents habituel5. Ici point de gêneurs de rigoristes ; c'~st la réal-ité qui s'impose Il-haut, dans la nature a1lpestre, tout paraît plus attrayant. La fo11t:1ine est un gros tronc d'arbre creusé, les abords en sont boueux et difoncés. Mais, qu'importe, le ciel n'est-il pas bleu? L'air n'est-il pas pur et la brise qui dresse les crinières de nos mulets n'a-t-elle· pas passé par le g;a.::ier voisin? Soudain, l'atmosphère se remplit d'un bruit assourdissant et joyeux. Soixante vaches redescendent en gambadant des hauts pâturages d viennent se reposer, avant la ~raite, à côté même de notre parc. Le gai cari:llon de leurs loupins harmonisés ajoute encore au pittoresque et a.u charme du spectacle. Peu à peu la lum1ère a pâli. Les sommets neigeux ont passé par toute la gamme des colorations roses. L'a1r sembLe avoir bleui et l'on éprouve à l'approche du soir un vrai besoin de se rapprocher, de se grouper, de. se pailler les uns aux autres des choses du pays, ciont l'existence et la ,beauté s'affirment avec tant de force dans ce cadre majestueux. Au sifflet péremptoire du sergent-major, exact et plein d'autorité, ~es rangs se sont formés en deux longues files qui s'etendent sur tout le front du parc, des tentes jusqu'aux
écuries. L'appel principal! C'est l'événement important de Ja journée, il implique la fin du travai!l, il signifie que tout est .remis en ordre, prêt pour le départ et pou.- l 'alarme. C'est il l'appel principal qu'on apprend les nouvelles officielles : • Un tel sera licencié, tel au,tre sera de garde demain, celui-ci aux écuries, celui-là au parc Il a été perdu un bonnet de police et trouvé un couteau d'ordonnance. • C'est à l'appel p0ncipal qu'on communique « l'ordre du jour du lendemain • et avant toute chose : • l'heure fixée pour la diane • Au bivouac, le rapport est vite donné, il n'y a pas de «détachés • , même les aides-fourriers sont présents - et c'est bien rare qu'il y ait des malades. .... Ce soir-là, gagné par la poésie pénétrante et la grandeur dtl spectacle, le capitaine a commandé d'une v0ix énergique : • Convoi, garde-à-vous! Filte! • Le 1er août, iJ est coutume en Suisse • d'allumer partout dans la ,plaine et sur les » montagnes mille feux de joie pour commé• morer notre grande fête nationale. cette an• née, par suite de la guerre terrible qui a • enflammé l'Europe entière, nous n'avons • pas pu célébrer cet anniversaire si cher, et • le tocsin d'alarme a remplacé ce soir-là le • carihlon imposant des cloches d'allégresse. • Je vous invite donc à réparer cette omission • et à manifester aujourd'hui notre attache• • ment à la patrie suisse en préparant un grand ' feu qui éclairera notre bivouac et qui diu • à nos concitoyens restés en bas dans la • plaine, à ceux qui sent sur les monts voi• sins, de l'autre côté de 1a vallée, qu'ici, près • des glaciers séculaires, il y a des soldats » suisses qui veillent sur leur pays et qui » sont prêts à défendre ses frontières. Que • chacun de vous aille donc prendre dans ~a • forêt qui nous entoure une belle branche et • la jette avec joie dans le brasier patrioti• que. Rompez vos nmgs. • Alors, aux acclamations de cette troupe de citoyens, c'est une course jusqu'aux mélèzes, qui bientôt tombent un à un sous les coups de hâche, acharnés et enthousiastes. Le feu est immense, des arbres entiers ont
66
64 été dressés en une pyramide géa·nte et en un Instant le vallon r~luit de la clarté bienfaisante de ce magnifique feu de joie. De toutes parts, des soldats d'autres convois sont accourus ravis et se groupent en cercle, assis dans l'herbe déjà séchée par la chaleur intense du foyer. Les vaches inquiètes mugisGent d'abord avec effroi, puis paraissent à leur tour, comme hypnotisées par le brasier :1Uégorique, tandis que la nuit recouvre tout alentour. Alors Sudan, l'armailli aux bras de fer et à J,a longue barbe crépue, s'est mis à genoux et, r~ardant fixement le foyer incandescent, d'une voix profonde et grave, a chanté lentement ie • Ranz des vaches •. Et tous, religieusement, en sourdine, ont murmuré le refrain : le • Jiauba .por aria • énigmatique qui remue et fait pleurer Jes plus endurcis. .... D'autres chants ont suivi et durant toute la nuit jusqu'à l'aube, mais toujours et toujours je -reverrai Sudan, la pipe à la main, la face écarlate et les yeux brillants, agenouillé comme à l'Office devant ce feu rituel et chantant de toute son âme·: • Liauba, ~iauba por aria .... • Martigny, septembre 1914. C. O. (,.Journal de Genève.'')
Variétés LE TEMPS ET LE BAROM'ETRE Voici bientôt le .;aison des sorties et des promenades; lorsqu'arrive le samedi, si le temps est douteux. on regarde le ciel avec an. xiété ou l'on consulte son baromètre. Et le dimanche, on est tout étonné, à son réveil, de voir qu'il pleut l<Jrsque, la veille, l'aiguille se dirigeait vers le beau temps. On ignore généralement que les relations entre l'état du ciel et le baromètre ne sont ni constantes ni préci::;es. Les annotations :lu cadran ont été faites d'après une moyenne d'observations permettant d 'indiquer le temps probable, mais ces obser{ations sont empiriques et sans garantie aucune. De plus, les indications sont établies pour un instrument placé :Ill niveau de la mer. Il faut donc s'assurer si
le baromètre est réglé exactement li!ude. Un exemple: prenons une 20 mètres de haut, le baromètre 760 millimètres au rez-de-chaussée plus que 758 au sixtème étage. En dehors de cette première ii ne wffit pas, pour se fier aux de l'instrument, de le regarder et quïl marque; il faut étudier la va ses mouvements, car c'est de leur qu 'on peut tirer un diagnostic probable. les règles qu'il faut ~uivre: 1. Les hausses et les baisses rapides quent des changements de .peu de durée, 2. Les temps bien établis sont marqufs des mouvements lents et continus. A ces règles, on peut aiouter les lions su ivantes: Quand il vente fort et que le rommence à remonter, la pluie est Une descente brusque annonce de vent. Observez aussi la surface du ITiefCUit. celle-ci est bombée, c'est signe que la atmosphérique est honne et qu'il y a tendance de monter, vous pouvez donc plus de confiance en l'indication du temps; si, par contre, elle est creuse, prouve que la pression d'air est lîndiéation d'un temps variable a toute de se convertir en pluie ou vent. 0000000
• Balandard est en grande ;: v"c le professeur de son fils - Que me conseillez-vous d"cn tard? lui demande-t-il. - Un aviateur; il a d'excellentes lions. - Oui; chaque fo is que je [ais uue il est toujours dans les nuages. 0000000
" La vraie raison. Madame vient d'emménager dans une son neuve: -Es-tu contente de ton appartement? demande une amie en visite. - Oui mais c'est construit trop ment. Les' murs sont trop miaces: je . sûre que les voisins entendent tout ce qut dit chez moi. - Mets des tentures. - Alors, je n'entendrai plus chez eux! -··· • ... ~-
_,,._.,.......,.. " ........
8 et 13 décembre, et plus d'un habitant a rapproché le fait de la guerre actu~l = le sans se soucier d'étudier de plus pres le commencement du mojs l~s phénomè~es. Un e;cam.~n attentif des resque toute l'Europe se b:o~~e statistiques eut montre q~ tl ne s~ passe P dans une guerre sans prec~ pas un jour qu'on enregistre, meme en l'histoire des peuples. Par- france des manifestations orageuses ' tel endrOit. . l bouches à feu vomissent des en tel ou ~e métal; les obus éclatent, réTe relisais, ces jours derniers, une des milliers de mètres cubes de vieille chronique berrichonne: « Le Jour. sein de l'atmosphère. u~ tel état nal de jehan Olaumeau » qu! s'étend n'aurait-il pas une mfluence de la période de 1541 à 1562,; a chaq_ue sur notre climatologie européen- instant l'auteur s'y étonne d anomahes et ne serait-il pas de nature à trou- météor~logiques qu'il ne s'expliq':le pas; nos saisons? . il remarque des orages en Ja~vter. des est manifeste, répond le savan~ abbe hivers humides et doux, des gelees abondirecteur de l'Observat01re de dantes en mars, etc... , et il ne m.anq.ue '(Cher), que l'hiver de 1914- jamais de s'écrier que « de memolf~ restera pour nos contrées euro- d'homme on n'avait vu chose aussi comme un cas bien net d'une ' . . peu rigoureuse. Depuis deux étrange!» ratBeaucoup de nos contemporams il a plu constamment dans les du nord de la France, et lçs sonnent de la même manière. Parce qu' de froid orit été l'exception. Par ils ont assisté, dans leur _enfanc~ ou dans leur jeunesse, à des htver~ ng?ula température, dans le Midi d'Azur Perpignan, Amélie-les- reux ils en ont conclu que le phenomene etc. -'et daris le nord de l' Afri- doit forcément se renouveler chaque anque, s'est maintenue au-dessous de la née. C'est là une erreur contre l_aqu~lle j'ai protesté bien des fois . Depms mtne normale. En Pologne même, ainsi _que ~él:ns la ans au moins le climat de l'Europe n'a Prusse orientale, où les frotds, s~vtssent pas' changé; 'ma_is les vari~tion~ so~t durement au cours des mois d htver, les périodiques. A dtx-sept annees d humtgelées n'ont pas atteint leur degré. d:in· dité en movenne, succèdent dix-sept antensité habituelle. Partout, le regtme nées de sécheresse. La période humide que nous traver: pluvieux a adouci la température et prosons orendra fin bientôt ; le canon qut VOQué maintes inondations. Par un rapprochement instinctif, •on · gronde sur les deux fronts de bat.3;ill~ n'a pas manqué d'attribuer un tel etat n'y saurait rien changer et c'est amst de choses à l'ébranlement de l'atmosphè- ta" conclusion qui découle des grand~s re provoqué par les tirs incess31nts de lois de !'·atmosphère, ainsi que je vats l'artillerie. On s'est bien garde, toute- le démontrer. fois de constater que les trois premiers La distribution des températures et moi~ de la guerre ont été manifestement celle des pluies en Europe, est liée ~.la secs favorisant ainsi les manœuvres de circulation d'un immense courant aenen l'a~ée àllemande envahissant la Betg_i- reorésentant un circuit fermé et dont que et le nord de la France. l'origine est due, en partie, à, 1~ rotaDans nos contrées du centre de la tion de la terre. Venu de la regton d~s France continue l'abbé Moreux, nous Antilles ce courant aérien cause des deavons e~tendu des coups de tonnelle les pression~ amenant la pluie, passe par
canon et la pluie
.
66 l'Europe septentrionale et retourne à son point de départ en traversant les grandes plaines de la Russie orientale, le Sahara et les régions équatoriales de 1' Atlantique. Cette sorte d'anneau allongé renferme, en son centre, des masses d'air à haute pression et où règne le beau temps. Mais cette boucle est sujette à des déplacements; tantôt le cour~nt d'arrivée remonte très haut vers le nord, tantôt il passe sur la France et la Bel~ gique. En général, ces oscillations sont dues au soleil qui, suivant la saison, réchauffe les pôles ou les contrées plus méridionales. Ainsi, pour faire à volonté du beau temps ou de la pluie en Europe, il faudrait maîtriser le courant aérien, cause des dépressions, en réchauffant les régions polaires. Vous concevez déjà l'inanité du raisonnement de ceux qui cherchent à expliquer pos variations météor9.!9giques par l'étaf de guerre que nous subissons. Or, la partie du courant aérien qui nous amène les changements de temps couvre une superficie d'au moins 2 milliards de kilomètres carrés. Qu'avonsnous à lui opposer pour la romore, l'endiguer ou le réchauffer? Un mince ruban de 20 kilomètres de largeur, un front s'étendant de la Belgique à la Suisse sur une longueur de 650 kilomètres en chiffres ronds; en supposant que çe front de 13,000 kilomètres carrés soit entretenu à une chaleur énorme par l'éclatement des obus, ce qu'auèun thermomètre ne constate, vous voyez qu'une telle surface est insignifiante en comparaison de la masse d'air en circulation. Prétendre, par ce moyen, de changer le climat de l'Europe serait aussi insensé que de vouloir augmenter la température de la Seine en y déversant, au pont de la Concorde, un litre d'eau bouillante. Tous nos engins sont impuissants à
67
faire fondre les neiges qui se sont mutées dans les Vosges ou les thes, comme aussi enrayer l' nanoe d'air humide qui nous vient l'Atlantique. C'est à peine, conclut l'abbé si la science commence à prévoir changements de temps, ne lui ,,u;;u•a.uœ pas de vouloir du même coup ...,.,,,.v,_ transformer les climats de notre
•••• Une de nos plus distinguées femmes Jettes romandes a pu voir de près, à les misères des rapatriés civils. On ne pas sans une vive émotion ces éloquentes belle pages, où elle traduit ses lmJIJre:ssJ(Ialt Parmi les visions que - à la distance nous sommes, - nous pouvons avoir de guerre, - il m'en restera deux si brutales a pathétiques qu'elles sont à elles seules un 16quisitoire sans réplique. C'est le des • Internés civils • et l' • Arbre de 1914 des Réfugiés belges •. - Interné ciYilt L'appellation est une trouvaille. Diplomatiq111 et de bon ton, elle· n'a rien de cette réalitf blessante qui rend la vérité si odieuse 1111 âmes délicates. Hélas! Savez-vous ce que c'at que les Internés civils? Imaginez-vous, ~ nant dans [a boue gluante, enveloppé de la brume d'hiver qui se colle au corps comme a drap mouillé, un troupeau humain haraael, misérable, résigné. Echooé pour une nuit lUI' notre sol, - l'inconnu, l'étranger, pour Juil - l'épouvante le poursuit et le harcèle. Quel. les catastrophes l'attendent demain? Nul d'en• tre eux ne saurait le dire. Ce sont des vieuJ, des femmes, des enfants, des infirmes, les fai. bles, les éclopés, les malmenés de la vie, ceuJ que, dans les temps de calme, la bonté chf6. tienne et la solidarité humaine entourent de soins et de sollicitude. Ce sont de braves viei·lles aux mèches grises débordant des boonets rustiques et des ca.potes chavirées, les honnêtes robes de mérinos noir, tirées à la hâte des annoires cL·ms l'affolement du df.
çonnés de sympathies françaises, ont dû quîtter l'Allemagne ot1 les retenaient des liens de famille, d'affection ou d'intérêt; ceu~ qui, surpris par l'invasion, ont été soum1s dès les premières heures, à la 1oi du vainqueur et traités en captifs sur leur propre sol, et, les plus misérabfes, ceux que le torrent a submergés et entraînés dans sa violence voulue _ 11 a quatre-vingt quatre ans, explique-tet qui furent transportés dans les camps d~ f!lt et les rhumatismes le tourmentent. concentration et les prisons allemandes qUI :_ EHe n'est pas forte. Elle a passé tout les rejettent aujourd'hui ruinés, suppliciés, . - au lit. Elle s'est levée seulement q~and humiliés vaincus? LI m'a été possible - en 011 nous a amenés • là-bas •, - nous ghssebiaisant quelque peu avec les édits oHiciels f.ill roreille. . . de m'entretenir avec des réfugiés des réCe sont encore des poupons qUJ ge•gnent, gions les plus éprouvées. J'ai été frappée de roulés comme des paquets dans •des hardes cc que ces- martyres - je parle .des femmes de hasard, des petits qu'on trame par .1a surtout _ ga:rdaient, dans feur mfortune, de ..in et qui tournent de tous côtés avec mclarté dans le jugement, de délicatesse d~ns =~ude leurs visages pâlots, des adolescents les sentiments de mesure dans l'a,ppréciabon ~~ 1 • qui essaient de se donner des al ures cranes objective des 'taits, de grandeur d'âme dans le et indii!érentes et qui grelottent dans leurs sacrifice. Sur la guerre elle-même, pas une yftenlents trop minces et serrent dans leurs plainte. La bataille, les balles qui tra~er~ent poches leurs ·poings crispés. _C'est un aveules maisons, la mort qui vous poursu1t }usfie appuyé à un bras compla•s~t. Et ce reque dans le ·lit où vous reposez, l'obu~ q~• laprd vide qui fouille dans It; no1r vous pourhoure votre sol, les réquisitions q~l Vld~nt suit 1 jamais. Ce sont de v1eux rem~eurs. de J1.os granges, vos armoires et vos _cel_he~s, ~·en zttbe, arrachés à Jeu.~ tels que lmvasJOn de cela ne leur arrache une recnmma~10nt les a surpris, en plem etat, en sandales,_ en C'est la guerre, c'est la rançon de la pa lX e. pantouff.les, en sarceaux de toile. Leu~s p1eds du bonheur futur du pays. On y a c~nse~lt saignants s'enveloppent d'une guemlle d~ d'avance et d'avance on l'a accepté, putsqu on goûtante. Sur leur poitrine débraillée, la plu1e est rest6 fidèle au poste, sans se résoudre à glacée plaque un linge loqueteux - le même fuir. Tout au plus, quand elles parlent du depuis des semaines. combat les femmes expriment-elles le regret Une démente chante en gesticulant - une que le~ • nôtres • soient arrivés trop tard autre errera toute la nuit de lit en lit et de pour occuper les hauteurs fav?rables où s'érecoin en recoin « .p our chercher les blessés tait d'emblée installé ·l'ennemi. Une pudeur sur le champ de bataille · · La somme Je soufet une fierté rougissent leurs joues pâles et france collective réunie pour quelques heures leur voix tremble un peu. dans un dortoir • d'internés civils • est telle _ N'allez pas croire, vous, r'étranger, le qu'au .premier abord on ne parvient pa;; à. 1~ curieux le neutre, qui n'avez pas à vous déréaliser. Il faut dégager quelques cas mdivlfendre , que • nos soldats • ne se sont ,pas duels, pour sympathiser avec plus de comprEhension et décider en soi-même en con- bien b~ttus! Les braves sont parfois forcés de reculer pour mieux avancer. Il y a tout cela naissance de cause de quel côté est le ·b on dans les petites phrases décousues p~r l~s droit et la vérité. La trame du récit est d'ailquelles elles vous expliquent. Quand 1 affaire leurs la même, que la scène se soit passée dans les Handres, en Alsace, ou a~tour de devient chaude, on se serre dans les. caves..:· Verdun ou de St-Mihiel. ll Y a trms sortes on y vit des jours et des nuits. Les moHe~sl ves bêtes des bois tapies dans leurs repaires d'internés civils: ceux qui, Français ou soup-
et
ue toutes tes poussières des prison.s out souillées et fripées. Bauc•s r son dos voûté et se fait forte pour Philémon, dont Jes genoux raides un service aussi actif. Philémon soul Baucis pour ta rassurer et lui donner
~tes
so!,
69
68 doivent connaître ces émotions quand les des ruines ce qui iut un village .nrn~ ••L grandes chasses courent sur leur tête. On en pire arriva. Poussés en masse, IX:JJe-nlW'I• prend son parti; c'était dans le programme. la soldatesque, dix heures durant, ils o·autres épreuves sans doute se préparent, il minèrent, pareils aux captifs des anciens faut conserver assez de sang-froid pour faire vers les villes du territoire ennemi. Iront. Ce qui se prépare, pourtant, est telleEt les revoilà, après trois mois de · ment inouï, dépasse de si loin les prévisions vité. · humaines, boulevers:! à tel point l'opinion De leurs récits, il n'y a pas à douter. qu'on s'était faite de la mentalité des hommes détresse matérielle est criante. Elle est civilisés, qu'on est pris au dépourvu. Le vilpar les baluchons qui s'empilent sur lage conquis, les hommes sont enfermés dans bles du dortoir: filoches cartons l'église, et le sac commence. Sous les yeux d'emballage, valises où l'o~ a réuni ' à la ùes femmes terrifiées, toutes les pauvres ri- quand on a pu - les objets les plus chesses des laborieux ménages s'empilent dans parates et les plus inutiles. Une vieille ies caisses... linge, meubles, vaisselle, argensanne a sauvé une chaise boiteuse; un terie, provisions, trousseau de .Ja liancée, cultivateur emporte son fossoir sur dont le promis se bat sur le front, confitures épaule ; la boulangère serre sur sa poitrine alignées sur les rayons pour la joie des pemouchoir gonflé de gros sous, une va tits, tout ce qui rut tr:msmis au cours des gé- petite maman d'un bonhomme de d nérations, acquis par le labeur tenace, consermois (le mari, malade, est retenu on vé par l'économie et les privations, toutes les ol1, comme prisonnier), raconte en reliques qui vous son! chères comme des êtres de sourire: • Je sui s comme les esc:ar'rof& vivants, tout est souillé, tiré, emballé ... FemJ'emporte ma maison sur mon dos •. mes d'Allemagne, n 'enrichissez pas vos deCe que dut être, pour quelques-uns, la meures de ces dépouilles ... elles sont trempées tention, soulèverait notre conscience - si des larmes de vos ~reurs outragées, elles inscrète à s'affirmer -- si nous en \:UJnmusSlo• criraient une honte au livre d'or de vos familtous les répugnants détails. Il nous suffit, les.... elles perpétueraient le souvenir d'une en juger, d'avo ir entrevu certains heure d'égarement qu'il nous faudra tous ouéchappés, semble-t-il, des régions de l'enfer, blier un jour. Elles vous porteraient malheun d'avoir vu revenir de la géhenne des petits Ce qui ne peut être emporté est souillé, gâenianls rongés de plaies et de vermine, da ché, vilipendé, et l'incendie achève ce que le invalides à cheveux blancs, aux membres iJDo pillage a commencé. Ils frottaient les murs patents, ouverts par des éclats d'obus ou de avec une mèche, m'expl!iquent quelques-unes shrapnells irrités pu le contact de pansed'entre elles et tout flambait comme un paments infects. Il nous suifit de savoir qu'u quet d'allumettes. Ils vou.Iaient nous faire di- cours de l'exode, il y eut des mères qui moure que c'étaient les Français qui avaient mis rurent en terre étrangère, avec, comme visioa lr feu. Ils nous menaçaient de leur · revolver. dernière. l'horreur des dernières semaines ,._ Nous disions: Oui ! oui! Ils nous auraient eues et l'angoisse indicible de laisser derrière tués sans oela et qu'est-ce que nous en auelles des petits enfants sans père. rions eu de plus? De ces heures, Jes réfugiés ne songent poiat Une brave tint t~te cependant: à se lamenter. Les yeux brûlés de la rmes, let - Devant Dieu, diriez-vous aussi que ce expressions de torpeur tragique, les rides sont les Français? p rofondes ravinant les joues terreuses raconIls ont haussé les épaules sans répondre. tent plus d'hi stoires que les paroles, comme Après l'orgie, la ripaille et la destruction, le tremblement des voix, l'empressement doquand les dernières pierres fumantes eurent cile et touchant à répondre à l'interrogatoire croulé dans la boue et le sang, marquant par administratif témoignent de la contra inte su-
... dressage imposé. ..uLes soldats n ··t . t pas mec • hant s, a f• e a1en volontiers. }. une femme qui le.ur cri~it: Que diriez-vous st les noires en font auà vos femmes, à vos mères, et à vos_ enIls répondirent presque doucement: _ Que voulez-vous, c'est la guerre! paurtant les tortures morales furent telles se de:nande comment tant y ont résisté. nourriture chiche ou immangeable, la pri· des soins d'hygiène les .plus élémenl'air qu i manque dans les ,prisons, la qui, chaque soir, grince dans la serrure (ait de vous un être à ·]a merci d'autres hostiles, c'e st beaucoup.... Mais, être sédes siens qu'on devine livrés à des saufpareilles, avoir des fils, un mari, des sur le champ de bataille, être inactif ne' pouvoir pour tout réconfort que pleurer le malheur commun et ressasser de la catastrophe, croire la patrie perdue, entendre chaque matin le des triomphes ennemis! C'est Belfort, , toute l:t barrière de l'Est qui croule, tournée en dérision, émiettée sous la de l'envahisseur, la Hotte ang'laise au iond des mers depuis Héligoland. les Français! Capout! souffre, on sanglote on prie.... Et puis, malgré tout, comme on est Franla fine malice J.latine perce la vérité. Le se pare d'une fleur de gaîté, - quand vrai, remarque une jeune fille, • ils • dlanlaient, riaient et nous parlaient gaîment. c'était faux, • ils . juraient, sacraient nous brusquaient. Ainsi s'établi ssait un baromètre d'une présuffisante et l'espoir tenace vivifie les maintenant, malgré firréparable désas-
tre, malgré les terreurs d'hier, J'angoisse de ·n, l'incertitude d'au jourd'hui, dans. la de l'heure hospit·alière, on se cessaiPour un j:,eu, on bénirait le ciel de vous accordé la laveur de survivre, de remetle pied sur la terre de France, et si les qui se battent dans les tranch~s -
et dont on ne sait rien depuis le premier jour - reviennent sains et saufs, sur .Je sol reconquis, le bonheur ne sera pas trop .payé. Mais, d'avoir assisté à ce spectacle, nous, les épargnés, nous nous sentons boulever~s jusqu'au tréionds de l'être. Le logis chaud et confortable, la table autour de laquelle nous nous assiérons tout à l'heure au milieu des nôtres, les vêtements douillets qui nous abritent comme une carapace, le rire de nos enfants insouciants, la sécurité de nos vieux vénérés nous pèsent comme une injustice, comme un privilège immér ité. L'homme peut donc être pour 1homme la pire des bêtes de proie, celle qui tue et torture non pu instinct et pour assouvir sa haine, mais par volonté raisonnée, pour le plaisir diabolique de prouver sa maîtrise et de l'i mposer. Cetie méthode indirecte qui atteint l'adversaire non en combat loyal, face à face, mais par derrière dans les affections les plus saintes et les plus légitimes, surprend notre morale invétérée, révolte nos préjugés de chrétiens. Comment pourront-ils arracher de 'leur mémoire les sinistres nuits, les cris, les supplications, les regards effarés des petits qui ne comprennent pas les hurlements de douleur dans la fumée rouge et âcre de l'incendie? Comment pourront-ils sourire à leur fiancée, serrer dans leurs bras leurs enfants, regarder en face leur mère à cheveux b lancs, qui, dans le calme du foyer honnête, et laborieux, leur révéla l'enseignement du Christ? Et combien appa raît sublime cette humble femme de SI-Mihiel qui venait nous con· ter que ses quatre fils, ses deux gendres, son mari, étaient partis dès le 2 août, qu'elle n'avait rien sû d'eux, qui se tordait les mains de désesp oir à la pensée qu'ils pourraient mourir loin les uns des aL!fres, sans jamais se revoir et qui trouvait dans son cœur élevé par la souffrance aux plus hautes régions de la divine charité, une ,pitié • pour les pauvres gosses de 17 à 18 ans •, entrevus en pays ennemi, qui partaient en chantant et ne reviendraient peut-être jamais. On nous a reproché souvent, à nous autres Romands, de ne pas savoir être neutres. Soit! Acceptons le reproche et ,p ortons-le haut,
71
70 de croire qu'il avait succombé .puiscomme une bannière d'honneur. L"ind.épendance ne consiste pas seulement à garder son sol de toute profanation La conscience aussi est un territoire inviolable. Ce n'est point quand elle s'affirme qu'elle manque à ses devoirs de neutre, mais bien quand, - en dépit d'elle-même - .par son silence, elle se fait complice. Combien plus vraie, plus spontanée, plus courageuse, dans sa .loyauté, fut la jeune Suissesse allemande, qui, dans une lettre à une amie, donnée comme devoir scolaire, écrivait cette .phrase, que je fais mienne. « Les internés civils ont passé chez nous avant de rentrer en Savoie. Ils se sont arrêtés dans notre école. Ils ont tout perdu. Nous avons pleuré. Si tu avais vu cela, toi qui aimes bien les Allemands, sela t'aurait fait de la peine. • L. H. (, National suisse".)
.... , .. ____
Un drame dans les airs Une nouveUe donnée par les journaux si· gnatait la dramatique odyssée de deux aviateurs français qui, au cours de fa bataille des Flandres, chargés de repérer les batteries ennemies, avaient rempli leur mission dans des circonstances particulièrement poignantes: l'un d'eux, un lieutenant, iut trouvé mort sur son siège; l'autre, le pilote, aveugle. Le ,Gaulois'' raconte ce drame d'après Je récit qu'en a. fait le sergent pilote survivant. Nous laissons la parole à ce dernier: • Arrivés sur le front et salués par une pluie de fer, nous primes de la hauteur, et nous nous dirigeâmes au nord-est, vers le village de D ...., derrière ·lequel nous constatâmes la présence d'un fort groupe d'infanterie qui paraissait immobile et se tenir en réserve. Un peu plus loin à la jonction sud des deux routes qui entourent le village de C.... , nous aperçumes distinctement, non pas une, mais trois batteries qui, parfaitement défilées dans un repli de terrain, tiraient sans discontinuer.
- Bon sang de bon sang! gronda lieutenant, en leur montrant ie poing, les donc! Puis, s'adressant à moi, il cria: - Mission terminée. Demi-tour... dement. Vous pensez si je lis volte-face. Mais n'avions pas fait cinq cents mètres que pluie des balles et des shrapnells rec'Oilllllll!ll. plus forte que jamais.... La fumée qui entourait était si épa,isse que nous n'y pas à vingt mètres devant nous. Pour sortir de cet enfer, nous T"'"""":de la hauteur lorsqu'un projectile, mieux rigé que les autres, éclata tout près de juste au-dessus de nos têtes, avec un bruit midahle. Je crus un instant que mon ce.rveau tait.. .. J'éprouvai en même temps une cuisante dans les yeux, puis ce fut un sement.... Puis un brouillard opaque roba à ma vue tous les objets en En dépit de ma souffrance, je désespérément Ja direction de l'appareil, bornant, faute de pouvoir faire mieux l'instant, à le maintenir en hauteur, pour ter les projectiles qui se firent d'ailleurs plus en .plus rares. Je criai alors à mon cassé, mon lieutenant? ... ponse. Croyant qu'il n'avait pas entendu, je pétai ma question en tâchant, cette fois, vrir les yeux pour le voir.... Or, non ment je n'eus pas de réponse, mais je ne Yia plus rien autour de moi que du noir!! En moins de temps qu' il ne faut pour dire je me souvins que, récemment, appris d'un major de mes amis que cetrlai•1• projectiles peuvent causer aux tissus desquels ils éclatent - et ce, sans qu'il y le moindre contact -· un traumatisme qu'il en résulte pour ces tissus une désaif6' gation c001plète pouvant même entraîner Il mort de l'homme qui en est la victime! ... J'avais donc échappé à la mort ... mais, dl toute évidence, j'étais aveugle! Quant à mon brave lieutenant, j'avais toute
répondait pas à mes appels!
te une pareille situation, seul dans l'esà dix-huit cents mètres d'altitude avec.' ... i partout, l'abîme, je fus.. remph f • de ...0 , et recommandai une dermere ots terreur 1 à Dieu! Toutefois, en entendant es I01C batteries em1em1es . qm. cont'muaten . t et à faucher nos camarades, je n'e~s u'une idée : revenir coûte que coûte dans t~es pour rendre compte à nos chefs: •comment y parvenir dans l'état où j'é-
Ce fut alors que, me guidant sur les bruit;
pareil dont la membrure se brisait en tou · chant le sol! • Lorsque le brave pilote se tut, dit le ,,Gaulois", ce fut un long murmure de la part de ceux qui l 'écoutaient et qui , voyant ce beau jeune homme privé à jamais de lumière, Je plaignaient tout en vantant son courage.. Mais lui tournant vers eux son v1sage pâle et ses ;eux !:ans regard, leur d~t dans un geste résigné: • La seule chose que Je regrette, c'est de ne pouvoir recommencer. •
Variétés
bas je tournai ma direction du côté ou sals pouvoir retrouver les nôtres .... MISSION DE CONFIANCE rn'étais pas dans cette voie depuis d~ e que, à mon immense éto~ement, ~'enLorsque mon :uni Virgile Pintu~on ap~r~: que je partais pour Buenos-Ayres, rl me trr, mon lieutenant revenu à la v1e me cner: mystérieusement à l'écart. . • easse-cou ... , monte, mon!e vit:, ~it~.• _ Dis donc me demanda-t-11, Buenos-Aychercher d 'autres explicahons, J'ag1s Jm' res, c'est dans la R~bHque Argen ti ne·? sur le gouvernail de profondeur _ Oui, répondis-je, du côté de la Pata· vigoureusement q.ue l'appareil fit un bond 11 gonie tu vois ça d'ici ... . le ciel, heurtant, puis arrachant quelque -'Bien... très bien ... En ce cas, VIens avec que j'".i su depuis être le coq d'un domoi. contre lequel nous a<llions nous briser! -Où ça? d' _ Chez moi. .. Je <:Jésirerais te charger uJ compris aussitôt que nous venions ~'~ ~r à w1 grand péril et je m~écr!a~: ne mi ssion de confiance ... _ Bah !.. Laquelle? • Merci, mon l·ieutenant.... Excusez-mot. sr !e _ Tout à l'heure, tu saur~s tout... 1!! n~ e suis pas dans le bon chemin, ~r JC n Y peux pas t'expliquer cela en pleme rue: .. VIens. 10ÎS plus clair.... Mais vous~ mon l~euten~~t, ri-dessus, sans voul·oir. ~·en drre plus 10115 êtes blessé? » • Om, me repondrt-.rl, lon il m'empoigna d'autonte par un. b~u.ton et je crois que je suis • bien tou~hé •. Pur:, de ~on pourpoint, et me remorqua atnsr JUS· ayant vu bien vite que je t~urn~ts Je ~os a qu·à son perchoir. b Mon ami Virgile Pintmon es~ un. ougre aos lignes il répondit: • Fars VJte demt-tour . . al doublé d'vn rapiat « dJ pnmo c~r - à gauche... à gauche encore.... C'est bien. d 'ongm e sa prn, d'' 1 tello » ... Sa bizarrerie n'a ep e qu ·le ... Avance carrément maintenant... • , -·e Mais j'a i pris deptns longtemps , Bientôt une nouvelle grêle de bal'les s abatgrer 1 . 't er par les maparti de ne plus me laisser e onn , tait sur nous et me faisait comprendre que nifestations de celle-ci ou de cene-là ...; . aous réoccupions les lignes allemandes. Néanmoins, je dois avouer que J étars unà . • en pene • ' t~ant dans le « home • Trois minutes après, la voix de mon cher peu .111tngue • et regretté lieutenant, se faisant. de plus en Virgile... . d mun Que diable pouvait-il ~voir e com plus faible, me disait: • C'est bren... ~ous Y avec la République A!"gentrne? .. toici... Je vois les nôtres, en bas, qm no~s Il m'invita solennellement à prendre u!l. sreaHendent... Coupe l'allumage... En vol plane ... ge et à n'en pas bouger... Puis il se dmgea doucement... en vol pla ..... ~ vers une table de nuit qui ornatt ~'une façon assez insolite son cabinet de travarl. . . Puis je n'entendis plus rien que peu Ayant tiré une clef de sa poche, rl ouvnt apres, dans une fin de spirale, le bruit de l'ap-
72 cc~te tabl.e de nuit, y prit une seconde clef qui tallation fonctionne depuis juin dernier luJ pernut d'ouvrir un des tiroirs de son bumet de pomper J>eau nécessaire à 1-'i reau, el trouva dans ce tiroir une troisième d'un territoire de près de 500 hectarea, clef qui lui sert à ouvrir un second tiroir Le dispositif adopté par M. Frank au fond duquel gisait une quatrième clef. ' man consiste en une succession de Muni de cette quatrième clef, il s'attaqua paraboliques disposés sur deux lignes à la serr~~e d'u~I bahut en noyer massif, capalèles et concentrant de part et d'autre le ble de resister a un coup de canon.... Quand yo~Is sotaires, qu'ils réfléchissent sur le battant se fut ouvert, non sans cérémonies Virgile Pinturon. grave et silencieux sc mit rois d'une chaudièr,!. Celle-ci, constituée :t genou~. Puis il pénétra presque to~t entier un long tube métallique, est disposée un axe passant par :Je foyer des dans l~s entrailles du: vénérable meuble, qui tou t est supporté par une armature semblait dater pour le moins de la tour de que reposant à sa partie inférieure Nesle... socle qui peut se déplacer à l'aide • Après plusieurs minutes d'exploration té!ème de câbles, de façon à être ~~•N•••umm nebreuse, pendant lesquelles je n'apercevais orienté perpendiculairement à la direction plus au dehors que la semelle vermoulue de rayons solaires, soit vers l'Est le matin ses .chaussures, ~on étrange camarade ramena vers l'Ouest Je soir. ~mblement au Jour un coffret en acier bl~n Ajoutons que la vapeur ainsi produite de. lequel nécessita l'emploi d'une cinquième clef. fonctionner une machine à basse et à condenseur de 100 HP., laquelle Enfin. le couvercle se soule,va. une puissante pompe à double effet. Je .n'essayerai pas de ·le nier, j'étais ému! ... La nunute, ~n en co.nvi.endra, était palpitan- l'appareil de vaporisation, dont les te... Je pensais que VIrgi•Ie avait à me confier !ions sont tout à fait originales, les ganes, machine, pompe et quelque terrible secret de famille et qu'il allait identiques à ceux de même estpèce des me. charg~r de ra,p~orter sans doute un mysténeux treso~ enfoui par les anciens Caciques lations à vapeur ordinaires. Les miroirs absorbeurs des rayons dans les sohtudes de la Cordillière des Anres et la chaudière sur laquelle ils en · des... Quelle aventure!... trent la chaleur ont environ 300 Virgil: fa.rfouiU~ .longuement dans son coff~e~, ou bnn~llait Je ne sais quelle ferraille longueur. La construction de cette imnnrl••• installation est relativement simple; son pdr et fi.mt r;a.r y pecher un petit objet qu'il me est modéré. renut precieusement. 0000000 - Tiens, me dit-i l. Puisque tu vas à Bueuos-Ayre~, tu autl'as )Pobligeance rie me le MOT DE LA FIN cha.nger la-bas: I?epuis douze ans, je n'ai ja• Baptiste, après avoir été garçon de calf, mai~ pu ~éuss1r a le faire passer ici. e~! devenu valet de chambre, mais il a c:œr;_xa~mnai l'objet en question. servé la mauvaise habitude de dire toujoun Celait un sou de la République Argentine! à son maître: ooooooo - Depuis que je suis garçon chez ~ MACHINE SOLAIRE sieur.... - Dites donc domestique, reprend celui-cl. L'idée d'utiliser directement la chaleur des L'autre jour, son maître l'envoie prendd rayo~s solair~s .pour produire de la vapeur des nouvelles d'une de ses parentes, qui viclll et faire fonchonner une machine n'est pas d'avoir un bébé. nouvelle. De nombreux dispositifs ont été pro. - Eh bien! lui demaude-1-il précipitalllposés dans ce but. ment, au retour, est-ce un garçon ou une filleP Le ,Scientific American" nous donne la - Monsieur, c·est un domestique! ~escription d'une des plus récentes applicatiO.ns de c.e genre. Il s'agit de la curieuse et * Les médecins iéroces. pu~ssante mstalJation établie aux environs du - Je crois, docteur, que mon cas n'est pli Ca1re pour le service des irrigations du Nil. très grave: j'éprouve seulement un léger ml· Elle est due à un ingténieur américain, M. la ise .... frank Shumann, cie Philadelphie. Cette ins- Il y a un commencement à tout.
te!
Pâquos du Général Mon ami, il y a une lettre de nos petits, _ fit Mme de Gers, en apportant , . . . ier du matm a son man. • Tant mieux, - gronda !e vieux Géné- j'étais en mal de c;s. mioches~ Voilà jours qu'ils n'ont pas ecnt, les bngands! récidivent, ma loi, je leur colle quatre
,
• Quatre jours de quoi? • interrogea en la baronne. _ , De quoi?? On le verra bien! ... Mais la lettre, que je Ii se ce qu'i'ls races • petits sapristi •! Le Général prit la mignonne, mauve et parun bijou d'enveloppe. une envelbppe tout petits.... _ • C'est Loulou qui a écrit •, marmonna• Un • rapide •, ce Loulou ... , son Jl'&nd-père d'il y a soixante ans, en tome second... même reliure •. Le vieillard se mit à lire tout haut: , Cher grand-papa, il faut que nous t"an• noncions une grande nouvelle. Cette ann~, • nous faisons nos Pâques. Notre Saint-Père ole Pape le veut. Suzie et Mimie, communie· • ront Je Jeudi-Saint avec maman. Moi, je ccommunierai avec p;~,pa et avec les • hom• mes •, le jour de Pâques. Si tu savais, grand• papa, combien nous sommes heureux, et • comme nous nous préparons! Seulement, • voilà, nous ne viendrons en vacances que • le lundi de Pâques , ... c Mille gargousses! hurla le vieux militaire, - qu'est-ce qu'il mc chante, le gamin? Viendront que le lundi de Pâques!! seront pas ·là dès Je Mercredi-Saint au soir ' !! Pour faire leurs Pâques??? Qu'est-ce qui leur prend?? Leurs Pâques .... Le Pape!! Je m'en fiche de tout çà! Voy•ms, Geneviève, toi qui es du bâtiment, est-ce que ces gosses vont laire leurs Pâques»??? La Générale parla:- • Mais oui, mon ami. C'est très vrai. Le Saiui-Père veut que tout enfant sage, instruit et pieux, communie à Pâques, aussitôt l'âge de discrétion. Et, comme
tes .petits eniatns sont sages, pieux et instruits .... - Alors, pour faire plaisir à • ton SaintPère •, mes petits enfants planteront leur giand-père. la moitié de leurs vacances • ??? - • Sans aucun doute •. Le Général haussa encore son di a,pason: - • Ah! et tu approuves! Tu marches là-dedans, toi! Compliments, mon amie • !... Et, rendant Ja lettre à sa femme, le vieillard, qui roulait des y~ ux à faire gagner une bataille: c Emporte ça! dit-il. Quand Loulou n'aura pas d'autres nouvelles à raconter à son grand'père, dis-lui de ma part qu'il peul se coucher. Ma parole, vous êtes fous, dans cette histoire •! Le Général jura et ouvrit son journal, tandis que sortait la vieille dame. Deux minutes après, M. de Gers rappelait sa femme : - • Redonne-moi 'la ·lettre •! - • Je croyais que .... - • Pas d'explications! Redonne-la moi! Je veux voir la fin •. - • C'est que la fin ... - • La fin • ?? - • La fin va te faire sauter •. Le Général lit: • ... Et puis, cher grand-pa• pa, toi, les Pâques, il y a longtemps que tu • ne les as .pas faites. Il fau t les refaire, cher • petit grand-papa, comme nous, avec nous... • - • Mille millions de culasses mobiles! Je pensais bien, petit Jésuite, que tu ferais de l'a réclame! ... Voyons plus loin. • Oh, si tu les faisais, comme nous serions • heureux! Quelles vacances nous passerions • chez toi!! Quelles promenades nous ferions • aux Roches du Haut, où il y a tant de cou• leuvres, et dans le bois des Aunes, où l'on • fait griller du Jard au bout d'un bâton! !! Tu • les feras, grand-pa.pa, c'est sûr. D'abord • c'est la consigne... et la consigne, tu sais, • c'est ce qui fait qu'on doit marcher •· Signé : Tes trois petits gas, Loulou, Suzier, Mimie. Le Général regarda sa femme: • Ils ont du col, hein tes trois petits
7(
75 nom de nom! ... • Vous gênez pas, mes temps? je l'ignore. Att fond, j'aurais ~ agneaux, avec votre vieille baderne de grand· pas m'interrompre... Bah! le bon Dieu père! Vous gênez pas! Poussez-le dans la m'en voudra pas! ... Un soldat, ce n'est Pla bondieuserie jusqu'à la gauche! ... A la mestype comme tout le monde... Pourtant l'li se, grand-pè_re, au Chapelet, au Tiers-Ordre, âme à sauver •!!! à tout, pendant que vous y êtes! ... Et hue, bi· Le Général s'assied sur le cana,~ F~ det! de lui, un délicieux pastel représen~ La Baronne mit la main sur l'l!paule de son en • tout .petit •, avec une robe cOurte et mari: - «Jacques, dit-elle doucement! ()'oischapeau style grande Mademoiselle: c PJ tu que ·les petits aient tort? Les petits, mon que c'est ce moineau-là qui me bit la ami, ils valent mieux que nous, heureusement. Ah! petit, garde tou.jours dans ton tœar Leurs âmes sentent encore très bon, elles sont loi qui est la grande lumière et aussi le encore très 'limpides. Elles n'ont encore rien bonheur ... Au fait, le Pape a bien accroché aux ronces du chemin... Quelqu'un a dit: la voix des enfants, c'est la voix de les faire communier jeunes ... A huit Dieu • vaut de l'or; à douze, on est d'argent; l on est d'airain ... A quatre-vingt, on est Mme de Gers se retira, tandis que son mari grommelait: gile... comme la statue mystérieuse du ~ • La voix des ~lllfa,nts, la voix de phète... Mais, de Gers, te revoilà dans Dieu!!!. Des théories de femme hystérique! ... foire Sainte!!! Pourquoi pas!!! Loulou, Je laisse chacun libre, évidemment; Geneviè- gros Loulou, reste bon, reste pur, reste yant! Fais tes Pâques, mon enfant, fais-Iea, ve peut communier cinquante fois .p ar jour, peu, beaucoup, pour fon grand-père •! si ça lui plaît Mais, il n'y a pas, je veux les Le Général réfléchit toute la journ~ gosses pour Piques! Maintenant, le Généra.t se promène nerveu- rant Le soir, quand la baronne lui vial sement dans son bureau: «Je me suis embal- mander s'il fallait écrire aux petits, dana lé tout à !''heure... « Tu te fâches, donc tu as sens du matin, le vieux soldat se refAcha nouveau fantastiquement. tort •, dit un proverbe arabe... Loulou n'avait - • Tu m'embêtes!... Mêle-toi de les pas une mauvaise intention... D'abord, il m'a laires! Je suis bon pour écrire mes crânement flanqué le coup en pleine figtire... Est-ce que tu me prends pour un ramolli Gran~Père: c'est la consigne, tu feras tes Et patati et patata... Pâques. ]'aime ça. La consigne??? ParfaiteCe fut donc lui qui écrivit la .petite ment!!! Il a une âme de soldat, le galopin •! suivante: ~ Çiéoéral regarde par la porte vitde qui c Mes enfants, entendu comme vous donne sur le parc. • dites... Communiez à Vernon pour gra c On pourrait peut~fre s'arranger!U • pa. Grand-papa communiera pour vous S'ils faisa ient leurs Pâques ici??? Non, je nDI'Irlll·• • Après quoi, arrivez illico. Vous ne crois pas .... C'est dans sa propre paroisse • rez la bonne odeur de votre première qu'on doit communier. C'est mieux de la sorc munion. Et moi, mes petits, je vous. te... ColllJ!le dans l'armée, on manœuvre avec • serai, comme )·a•nai·s )·e ne l'a•' fa1't •. son régiment, on va au feu, tous ensemble... Signé: • Grand'Papa •· Et puis, si les enfants communiaient ici, ils P. S. - • Les œufs de Pâques seront • ne me verraient pas, eux; et j'aime autant leur • perbes. Dites à Mimi que j'ai rencon~ éviter œ d'Plaisir •· Le Général a repris sa promenade: c Exac- • dans le parc la poule qui les pond, et • elle m'a dit: Mon Général, il y en aura tement, pourquoi ne fais-je pas mes Pâques? • fois plus que l'année dernière». Est-ce qu'oo sait pourquoi on fait ou on ne Quand il eut écrit sa lettre, le Général ta f.tit pas quelque chose?... Depuis combien de tendit gracieusement à sa femme.
• (jénérale, voulez-vous lire? » de Gers lut, puis pleura doucement... • l'Œuvre de S.
••••
Conte de Pâques PETIT CHARLOT oans la cabane froide, désolée, Yvon le pê. et sa femme la Madeleine, pleur.ent, à ge-tous deux, ·la tête dans .les mams. Au dehors souffle le vent, et les vagues e.n des falaises !ont un vacarme d'enf~r, "!a1s "'eiJtertdeJnt pas l'ouragan qui gémit, m la qui roule dans les cieux... Sainte-Anne, patronne des pêcheurs: ayez de notre peine! » _ murmurent-II.s e~ les mains _ « Sainte-Anne qu1 fa•· des miracles, exa\lcez-nous !... • H&s! ils n'avaient qu:'lm trésor sur ter~e: bambin de 3 ans à peine, joJi et rose, ~1 1ls ,..,_.;;.nt à la folie! Quand Yvon revena•t de mer lointaine, l'enfant dans son berceau. lui IQW'iait et pour ce sourire-là il eût vendu JUS· è d 1 heveux qu'à son âme... Et la m re ans es c blonds posait des baisers à perdre le souffl: el offrait son sein aux lèvres avide~, aux pet.•ln lèvres frissonnantes qui suçaient la VIe
a'ec frénésie ... Le bon Dieu, qu'on dit si bon, ' est parfois
tœchant pour les pauvres gens. Un soir d'hiver, un soir d'effroi, les jolis ,eux bleus s'étaient clos, les petites lèvres s'élaient tues et ni les .prières, ni les cris, n'ad d aient pu réveiller la lête bion e en orm1e.... Mort, le petit Charlot, mortes les illusi~ns et d t é les ioJies qu''on avait bâties sur sa es m e ... Plus rien n'en restait, rien que le deuil et l'épouvante, et la petite croix blanche plantée tout Il-bis au fond du cimetière, entre un mausol6e d~ marbre et un bouquet de chrysanthè· Dies! Hélas! Sainte-Anne elle-même, que l'on véIIÙe, était sourde à cette douleur... _ • Priez pour nous! priez pour lui, pa·
tronne des pêcheurs, qui faites des miracles! » Mais à la prière ardente Je vent et 1:éclair, ces maudits, répondaient seuls et Y~on, dans cette matinée de Pâques, n'entendait pas le~ cloches lointaines, les cloches d'amour, qu• se réveillaient en haut des églises! Et la nrere, les yeux en larmes, n'avait plus d'oreille.s nof1. plus pou.r écouter cette voix d'argent qu• sem· ble descendre du ciel pour consoler les mal· heureux.... .. _ • Sainte-Anne, soyez douce à ma pne· re.... » Or le vent, ce matin-là, soufilait à ta mort. La mer, A grands flots hurlants, battait au large les récifs et le tourbillon, au :~ord de la passe, grondait comme une chaudiere sur un feu de bois... Tout à coup, un long, un sourd gronde· ment courut dans l'espace... c Le canon! le canon d~larme! a Et voici qu'en même temps les cloche~ . dans leur nid de pierre, se prirent à gémir aussi comme des âmes en peine dans les nuits d'hiver... •. - • A moi! à nous!... » - cria Yvon, en· tendant enfin ces terribles voix. Car il venait de comprendre cette chose af. freuse; là-bas, dans la passe, entre les l'kifs, un navire appelait à l'aide, une pauvre car· casse désemparée sur laquelle des hommes luttaient en vain contre le jusant, subme~s déjà, prêts à rendre l'âme, et priant SainteAnne eux aussi de leur pardonner!... • A moi! à nous!... • Et déjà, oubliant sa peine, séchant ses Jar· mes, repoussant la Madeleine q~i voulait le retenir, i:t était debout et courait au port.... Oh! le fou qu'Yvon! ... se risquer au large par un temps pareill... . . . c Sainte Anne m'assiste! ... » - cna•t-11. D'un bond il était dans sa barque et ~!an· chait l'amarre .... c Dieu ·l ui vienne en aide! ... • mur· muraient les gens. Et dans le brouillard, dans l'écume, on vit s'enfoncer les voiles blanches, disparaitre la coque frêle.
76 Hélas! hélas! L'orage gronde toujours, plus fort q ue jamais, et la mer halète comme la poitrine d'un damné.... Et dans la brume rien n'apparaît, pas même un canot, pas même une épave.... Echevelée, folle, la Madeleine pleure, se tord les mains de désespoir.... Perdu, son Yvon!. .. Au lbin, très loin, derrière les James, on a vu sa barque jetée à l'écueil, sa pauvre barque qui était sa :;ompagne préférée après elle.... La mer méchante l'a pris dans ses bras et l'emporte et plus jamais, non jamais plus, elle n'entendra résonner près d'elle sa voix douce, sa bonne voix si !endre qui frissonnait en lui parlan!!... Mais - ô miracle! - que se passe-t-il ? ... La voix des cfoches se fait plus douce et remplit ·le ciel de chansons .... Tout à coup un rayon de soleil luit dans les vitres .... Des pas se hâtent s"l1r le sentier... On frappe ... On enIre... Yvon est là !... Yvon, trempé d'eau de mer, grelottant, transi! Et il parle, el il sanglote aussi, et il rit pourtant, magnifique, transfiguré! Mort, lui , allons donc! Qu 'est-ce qui a dit que le brave Yvon était mort? La Madeleine ouvre les bras et balbutie des mots sans suite, et elle tomberait si quelqu'un n'était pas là pour la soutenir.... Yvon!. .. son Yvon! ... Comme il est beau! et robuste! et courageux! La mer, la mauvaise, a été vaincue par lui ou n'a pas osé le prendre. Et il est là, près d'elle! Et elle comprend maintenant pourquoi les cloches tintent et pourquoi ·!e soleil rayonne.... Mais lui , d'un geste doux, la repousse et sans mot dire, entr 'ouvre son manteau tremp! d 'eau de mer, et montre une petite chose blanche, inerte et frêle, qu'il tient sur son cœur tendrement.... Alors la mère chancelle et pousse un grand cri, car c'est un enfant qu 'il rapporte ainsi, un petit enfant aux grands yeux tout bleus, aux lèvres avides ... - • Charlot!. .. ~ Oh! ce cri qui lui échappe!. .. D'une étreinte passionnée elle a saisi le· petit corps el elle ne sait plus elle-même, tant elle est démente, si elle pleure ou si elle rit.. ..
77
- • Mon petit Charlot! ... » Car il est blond, lui aussi, le Chi!rull.:...· ses grands yeux ont l'air de pervencftea fleurs .... • Charlot! • Et puis, peu importe qu ''il soit pefj~ fragile el abandonné, peu importe qui l'a dans celie tempête, dans cette horreur .... a retrouvé son petit! Elle le reconnaît, parle et il lui répond, et el.le sent son contre sa joue ei elle est folle, il lui qu'elle ne souffre plus, qu'elle n'a jamais [ert! ... Charlot! il s 'a.ppel.ie Charlot, el il lie des sons joyeux et agite ses petites roses .... Dans la mer démente, sur l'épave à la rive, Yvon l'a recueilli prêt à dispara Sainte Anne a guidé sa barque entre les cifs .... Et mainten-ant la nuit peut venir et loups rôder dans la lande: les cloches, tout haut cariJ lonnent plus fort et la Ma sans s 'en douter r épète avec elles leur son d'amour.... Et eUe sourit, et elle et elle n'entend pas les anges qui, leur de joie accomplie, remontent au ciel à ailes, essuyant une larme à la dérobée.... E.-0. PERRIER. ....... 1
...
'li
les a vant-trains à l'abri dans 'tune car• puis 011 tire.. lentement... VI e .. , 1res avec Lua,. adossé à un arbre, observe Iles... A partir de ce moment , 1'1 ne l~nt plus · Il fixe Viniirmière : t()IIVIe · au J·u~te ]'ai qu01, - ... ?· -Vous auriez dû être tué dix lois! ... Al- ne vous agitez pas!... Reposez-vous en.
·s quoi ... ? Que se passe-t-il ...? Oh.l l'a._,11u1u,,. chose!. .. On dirait...? Mais ou1l!! ... On m'a coupé une jambe!... Mon pauvre petit, il le fallai_l! . Il est tout entier à l'atroce révelaho~.
=
Il essaye... Oh! la première sensation de Même couché, il constate la rup~ure ibre ... Et quand il sera debout! ... Lu• , le J>alerte lieutenant d'artillerie... il aura JDe béquiLle, .deux béquilles ... Oh! mamal~l P ·s presque aussitôt il voit plus lom ... Ul • à· une centaine de lieues d•''!Ct, · dans U-bas, - ca·lme onnde maison tout ourlee de glycines et de ~oses, abritée au fond d 'un vallon , IDe jeune fille rieuse, très blonde, aux yeux bis bleus, apporte à son père sur un plalc ~ u le courrier et le petit déjeuner du m~ tll ' Elle s'écrie gaiement: _ _ Papa ... ouvre vite ... 11 y a une lettre de
Henri! Elle dit déjà • Henri • ·
Le Mutilé Quand le lieutenant se réveilla, il regarda a utour de lui... Il aperçut vaguement une grande salle aux rideaux clairs, et, dans celle clarté, une lumière plus proche, quelque chose comme une apparition.... le vêtement blane d'une infirmière de la Croix-Rouge. L'apparition souriait maternellement: - Eh bien, lieutenant...? Où est-il...? Que lui est-il arrivé... ? Il ne se rappelle plus rien .... Albrs, un par un, .péniblement, comme on reprend les mailles d'un tissu déchiré, il reconstitue le passé.... Sa batterie gravit un talus dans un petit bois ... elle se défile ... il fait
11 entend le cri du père : _ Henri... il est blessé! ... - Blessé! ... gravement? - Pauvre petite!.. Il voit la scène, les yeux anxieux, la mère qui arrive à pas précipités, la .vieille bonne._.. D assiste à tout... Et c'est ·l a lm, le rêve gr~ sant, tes deux ailes cassées... toutes les sons de vivre anéanties... Alors, pourquot n'est-il pas mort? . I.e ·lendemain matin, l'infirmière termme le Jllllsement. - Madame, dit le lieutenant... voulez-vou s m'écrire une lettre? - Je vous écrirai tout ce que vous vou·
ra•:
cirez.... Quelques instants après, la dame revient,
avec un buvard, un stylo et du papier à lettres : - Je vous attends, lieutenant. Alors, lentement, douloureusement, comme si chaque phrase était un lambeau de son cœur qu' il s'arrachait, il dicta: Ma pauvre Oéva, • J'ai la tristesse de vous annoncer qu un obus m'a brisé la jambe droite, et on a dû me l'amputer aussitôt. Je suis. donc un mu· t ilé... Aussi laissez-moi vous rendre la parole que vous m'aviez donnée avec tant de grâce, le 11 juillet dernier, dans le salon de la Maison verte devant vos chers parents. C'est affreu.x, épouvantable, ce que je vous écrit là! ... Mais j'ai bien réfléchi: C'est mon devoir de vous rendre votre liberté! Je ne puis pas ... je ne dois pas vous ~bliger, v~us, Oéva ... ma petite Géva, d 'assocter votre Jeunesse et votre beauté à !!'existence d'un amputé. Je sais tout ce que je perds. Le s~cri fice de ma vie n'éta it rien en compara1son de celui que mon pays m'oblige à faire aujourd'hui. • Vous trouverez ci-joint toutes vos cheres lettres et votre photographie. Laissez-moi seulement garder la médaille que vous m'avez donnée, j'en aurai lanl besoin demaiu, dans Ja solitude qui m'attend! Adieu, vous que j'ai vue tant de fois a~ soir des journées sanglantes... vous qu1 étiez ma douce et bien-aimée • promise ~. Que Dieu vous rende le bonheur que j'avais tant rêvé de vous donner! Henri. Quand la lettre fut finie, les yeux du lieutenant se levèrent sur ceux de la dame de la Croix-Rouge EUe avait quarante ans, et beaucoup souffert. - Je sais bien, moi, ce que je vous répondrais à sa place! - Mais non, c'est impossible! ... je me vois demain avec mes béquilles! ... - Ou une jambe articulée.... - Cela ne fait rien!... je suis infirme pour to ute ma vie.
79
78 - Quand on aime!... Il y eut un silence. Evidemment, Je lieuleuant luttait contre- son cœur. - Voici sa photographie, dit-il. Et le pauvre petit, d'un portefeuille froissé qui sentait la dure bataille, tira une carte-album sur laquelle une jeune lille reffardait ffravernent. La dame l'examina: - Je vous répète... quand on aime!. .. L'a· mour est ,plus fort que la mort. JI y eut un nouveau silence. Peut-être pourriez-vous attendre? ditelle. Non! Demain, je n'aurai plus le courage!... Déjà, vos paroles me font devenir tâche. Mettez l'adresse: Mademoiselle Geneviève L. .. Maison Verte, ?t La Glandée par v.... Quand l'infirmière partit, le malheureux eut un geste comme pour retenir sa vie qui s'en allait. - Voulez-vous .... - Non... ne me tentez plus! ... Le surlendemain. La dame de la Croix-Rouge est dans son bureau; le facteur vient de passer... Elle tourne et retourne entre ses doigts une longue enveloppe bleue, timbrée de La Glandée... écriture de jeune fille. C'est évidemment la réponse. Que tient-elle enclose, la longue enveloppe bleue? du bonheur ou du malheur... ? de la s ublimité ou de la prose pratique? L'infirmière a devant e)le une petite statue de la Vierge; elle met la lettre à ses pieds: • Vous qui savez la souffrance ... ayez pitié de lui .... Puis elle prend deux roses, une blanche et une rouge, les met dans un vase et, lentement, comme une apparition de bonté, traverse la salle vers la petite chambre vitrée de l'oiiicier. Il a les yeux battus d'un homme qui n'a pas dormi.
- Lieutenant, je vous apporte des rOSet.., vous aimez les fleurs, je suppose? - Oh oui ... j'aime les fleurs! ... j'aime la cluté! ... j'aime la vie! j'aime même Dieu, et pourtant constatez comme i,l me fait atroce. ment souffrir!... L'officier se voile les yeux, mais entre doigts brîtlés de poudre l'infirmière ,...,••_...., des larmes ... de ces larmes d'homme qui sèllt tant de choses. Alors, elle n'hésite plus ... elle a la foi. - Vous accusez Dieu .... Voici sa réponaet Et elle met la lettre bleue sur le drap tout blanc. Le lieutenant a vu la lettre... Lui qui • trembla pas devant le canon, il tremble ,. déchirant ra frêle enveloppe... c'est tellen1elf sa vie qui se joue là! ... D'un œil avide. parcourt la lettre et la tend à J'infirmière a~ec un grand cri: - Ma petite Géva! ... Cette lettre est très courte, la dame la tout haut.... Et lui, il écoute encore, quaad les paroles ne retentissent plus: J~tais fiancée au lieutenant Henri ... su is fiancée aujourd'hui à un héros. Et dans cette lettre, je lui envoie toute ma fierté et tout mon amour! Geneviève.
(PIERRE L'ERMITE.)
Variétés UN FOSSOYEUR SUBLIME Voici une action d'éclat qui est et simple. Nous la trouvons. dans une écrite du Iront par un soldat français. La briété du récit n'atténue point sa grandetlt épique, au contra ir~: A notre gauche, les zouaves. ure tranchée distante à peine de 250 des tranchées allemandes. Entre les lignes, des cadavres de vaches, de .porcs aussi de soldats français et allemands. La veille, comme le bataillon de
la localité autour d'une table bien servie. Seul fait une sortie, il avait laissé sur le tertrois nouveaux morts; ceux-là, du moins, le général manque encore. Les estomacs crient ,ecevraient une sépulture: ainsi en avait défamine, les mets répandent un délicieux fumet ; ddé l'héroïsme d'un de leurs camarades mais le général n'est toujour s pas là. f inaleSans qu'on puisse l'en empêcher, ce brave ment, on se met à table : on se délecte des merrt en rampant de !a tranchée.... Il emporte • veil·les de la cuisine et des délices de la cave 110 cueiques briques qu'il dépose devant lui, à et l'on est en train d'attaquer le dessert lors~o~~ueur de bras, et il avance à plat ventre qu 'une automobile s'arrête devant la porte. Une *rrière œ frêle obstacle. Il atteint ainsi le voix retentit dans l'escalier: • Où sont donc cadavre et l'enterre à fleur de sol ji ces Messieurs? • et le général <fait son entrée. vrai, ·mais enfin il lui d~nne les honne~trs Salutations, excuses, puis on finit par trouver 4e la sépulture. Pendant ce temps, les Ailele mot de l'énigme: Tout avait été admirable. 111nds ne cessent de tirer. Le rempart de bri· ment organisé, à un petit détail près : on avait s'effrite sous les balles. Peu importe: le seulement oublié d'inviter le général! 10uave est en marche vers le second corps. 0000000 H l'enterre comme le précédent, à 100 mètres LA FOI D'UNE FEMME DU PEUPLE l peiue des tranchées ennemies. Dans les notes d'un soldat tué à l'ennemi, Devant tant d'audace calme, les Allemands ae tirent presque plus. On dirait qu'ils sont nous trouvons ce trait vraiment édifiant: C'était dans le Nord, le 15 octobre, dans lolldtés par tant de bravoure, et qu'ils l'ad·le village de M ..., un escadron du .... dragons •irent. venait d'arriver près d'une ferme dont il ne Alors, le fossoyeur sublime se lève. tout restait plus que des décombres fumants, en llroit, sans armes, la pelle sur l'épaule. Lenlemême temps que quelques habitants qui, re? •nt, il atteint le troisième cadavre et l'enà peu, rentraient après le départ de .J'ennemi. lure, profondément celui-là, sans qu'un seul Une pauvre femme et ses huit enfants deminus contemplaient ce qui restait de la ferm~. coup de feu trouble le grand silence. Elle mourait de faim et n'avait pris depu1s Quand il a fini. il s'essuie Je front, et touvingt-quatre heures que les déchets. trouvés le fDurs face aux Allemands. sans se retourner long des routes, jetés par les. troupes. Un une seule fois vers 11ous, il ramasse quelques homme de l'escadron, qui ava1t pu capt~re.r bouts de bois dont il fait une croix qu'il par hasard un poulet abandonné, le fa1sa1t J!lante sur la tombe. De nouveau, il se recuire. Devant la détresse de l'a malheureus~ dnsse, semble hésiter quelques instants, mère les soldats. qui cependant, eux auss•: mou;aient de faim, n'hésitent pas et le lUI tonune s'il cherchait quelque chose, puis il lait le salut militaire et revient, sans perdre donnent. . • Merci, dit-elle, mais c'est impossible. an pouce de sa taille, à sa tranchée. - Pourquoi? demande l'homme. . A peine y a-t-il sauté qu'une salve formi_ C'est aujourd'hui vendredi, répond s•mabœ siffle au-des:;us de sa tête plement la femme. Pas plus en guerre qu'au000000 trement. - Mais prenez tout de même, à la guerre LE BANQUET DU GENERAL on ne fait pas ce qu'on veut. Le générai Wille voyage de canton en cau_ 11 n'y a pas de guf:rre qui tienne, dit la IDa pour inspecter une dernière fois les solpauvre femme. Pas plus en gu~rre qu'autrement. on ne doit manger de v•.ande le vendats qui depuis sept mois gardent nos irondredi. On offrira cela au bon D•eu. • _ On en profite, bien entendu, pour lui Et tristement ell'e contemplait les rumes des dîners d'honneur. A l'heure de midi, de sa ferme. sans un murmure, sans une penles notables d'une ville du nord, les con. ~ée de révolte. d'Etat, les conseillers municipaux, aux- Assurément, en un cas pareil, le précepte se sont joints quelques officiers supé· ne l'obligeait plus. Mais combien cette fidésont réunis dans le meilleur hôte-l de lité est admirable!
.
15 Mai 19lo 80 LA GUBPE EST-E·LLE UTILE? Les récentes observations d'lm Anglais, M. W.-F. Denning, permettent de donner une ré· ponse affinnative. M. Denning ayant creusé dans son jardin :p lusieurs trous, avec l'espoir de voir une co• Ionie de guêpes se fonder dans un de ceux-ci a vu se réaliser son souhait. Une reine-guêe~ est venue, die a trouvé Je logis à sa convenance et s'y est établie. Bientôt des jeunes se sont montrées, et M. Denning a méthodiquement observé les fa its et gestes de ses protégés. Son observation la plus intéressante en ce qui concerne le rôle de la guêpe, du p~int de vue humain, c'est que la colonie en question a, pendant les mois de juillet et d'août rapporté de 3000 1 4000 mouches par jour au nid. Ces mouches, capturées et tuées par !es guêpes, étaient destinées à <la nourriture des larves. Si donc la guêpe er.t nuisible et se révèle l'ennemie de l'homme en s'attaquant dans les vergers aux fruits qui se fendent elle est so:1 amie aussi, par la guerre qu'elle fait aux mou. ches, véhicule de microbes et de maladies; elle mérite d'être considérée avec reconnaissance par l'hygién iste.
que vos propres réflexions; jetez-vous un saint abandon. · 0000000
LE PRIX DU TEMPS La chancelier d'Aguesseau était un travailleur et avait en horreur de temps. Il devait dîner tous les j très précis, et comme il était fort que occupation qu'ii eût, il la qu' suite pour descendre à la salle à ma.n01Pr • sa cuisinière était J:oin d'être aussi que lui, car le dîner était toujours de quelques minutes. Le chancelier fa observations, mais elles étaient inutiles. il dit à son domestique de placer dans la à manger du papier, des plumes et de cre, et tous les jours il écrivait quelques minutes qui s'écoulaient en dant le dîner. Il conserva dix ans cette tude. Au bout de ce temps, avec les minutes qu'il aurait perdues, il avait un des plus beaux livres qu'il ait livre ec.t demandé un an de travail. En sant tous les iours quelques minutes, il gagné un an de sa vie.
DE. LA
Soeiéte
valai~at)f]e
d 'édueation ·
0000000
UNE BELLE DOTATI ON C'est un mi·Hionnaire qui a fait aux: t~ux américains la largesse de leur donner MAXIMES DE CONDUITE j!rammes de radium, ce qui représente le Ne vous découragez pas: les misères, les denier de 75 millions. faiblesses, etc., sont des maladies; mais le déCette communication a été faite à la couragement serait une espèce de mort. mission des mines de la Chambre des La tristesse ne sert qu'à donner des forsentants, à Washington, par M. ces aux: plus petites peines de cette vie. Il ne faut pas regarder l'avancement par ·le · sident de la société des produits Au cours de la discussion sur la "'"'VI'""" chemin qu'on a fait, mais par celui qui reste tion des mines américaines de A faire. Ayez confiance, Dieu est plus fort que suivi, M. Flannery a ajouté que le vous n'êtes faible. donateur n'était ni M. Carnégie, ni M. Vous ne mesurez votre avancement que sur felle r. ce que vous sentez ou ne sentez pas; c'est une Le radium sera tiré des montagnes du balance fausse: sans goûter de grandes doulorado. La production d'un gramme de ceurs on peut pratiquer de grandes vertus. revient à 400,000 !ranes. 200 "'""'"'nn"" Quoique notre travail paraisse sans fruit, nécessaires pour doter, suivant la n'importe, .labourons, arrosons; Dieu donne milliardaire, tous les grands le fruit en son temps. ricains. Le président d'une grande co~np&,ll L'abattement et le découragement nous minière de Pitlesburg, chargé d hissent en proie à nos ennemis, qui nous question, a déclaré qu'il faudrait cinq trouvent alors sans défense. pour réaliser la volonté du donateur. Tirez un rideau sm· tant de réflexions inu00000 tiles, et abandonnez bien des chose·s à la Pm. vidence. :t En général, la différence des Le démon est moins à craindre pour vous étab}it juste la différence des sentiments. 0000000
([)) ~{ ~ji\l~J li
Pnolicatlon du MUSEE PEDAGOGIQUE L'Ecole primaire donne une dizaine de livraisons d'au moins 8 paf;es, non compris la couverture, et autant de suppléments de 8-16 pages pendant l'année ordinaire (soit du 1er Janvier au 31 Décembre).
Suisse fr. 2.50 Par an: Union t•ostale fr. 3 Les abonnements se règlent par chèque postal II 56 ou à ce défaut contre remboursement. Annonces : 20 cent. la ligne sur toute la largeur Tout ce qui concerne la publlc:atlon doit être aclressé directement à; son gérant, M. P. PI(jNAT, Secrétaire au Département cie l'InBtruc:tlon publique, è& Sion.
si tu devrais vivre cent ans, prie Dieu comme si tu