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congé. S'il est tacitement prolongé, il est réputé renouvelé pour le même temps, mais pour une année au plus. Ill. Sauf convention contraire, la résiliation peut intervenir de part et d'autre: 1) s'il s'agit d'ouvriers, au moins sept jours d'avance pour la fin d'une semaine; 2) s'il s'agit de commis ou d'employés de bureau, au moins un mois d'avance pour la fin du mois; 3) s'il s'agit d'autres employés, au moins quato rze jours d'avance, pour la fin de la deuxième semaine suivante. Si le contrat a duré plus d'un an, le congé doit être donné au moins deux mois à l'avance pour la fin d'un mois. Dans les contrats de travail avec communauté domestique, l'employeur ne peut donner congé pendant les mois de septembre, octobre et novembre à un ~mployé qui a travailié chez lui tout l'été qu'en observant un délai de six semaines. L'ouvrier qui est resté chez lui tout l'hiver ne peut donner congé pendant les mois de février, mars, avril qu'en observant le même délai , (6 semaines). IV. Dans les contrats de travail conclus par des ouvriers ou des domestiques, les deux premières semaines sont considérées comme un temps d'essai, pendant lequel chacun peut résilier moyennant un avertissement de trois jours. L'employeur et l'employé peuvent se départir du contrat immédiatement pour de justes motifs. V. Si un entrepreneur a livré une construction immobilière il est tenu de garantir les défauts de cette construction pendant 5 ans.
Nécrologie A l'aube d'une carrière qui s'annonçait brillante et féconde, l'inexorable Parques vient ravir à l'affection des siens et de la jeunesse écolière de Lc::ytron, M. l'Instituteur Marc Crettenand . Notre Collègue n'était âgé que de 22 ans. Il avait fait ses études normales à fribourg et enseignait depuis trois ans seulement, mais avec un zèle et un dévouement qui autorisaient tous les espoirs. A peu près en même temps décédait à Arbaz, un vétéran de l'enseignement, M. félix Carroz que ses concitoyens appelèrent à la présidence de la commune. Dans la formation de la jeunesse comme dans l'administration de la chose publique M. Carroz s'est manifesté homme de cœur et de dévouement. Les deux Amis qui nous ont quittés auront trouvé Là-Haut la récompense dévolue à qui mène le bon combat. C'est notre consolation comme ce sera celle des deux familles éprouvées à qui nous présentons l'hommage de nos chrétiennes ~.:ondoléances.
No 7
45me Année
15 Avril 1926
Organe de la Société "alaisanne d'éducation :-'0.\ll\L\ JHE. - .\dmi&~ion:; à I'P.coi<' nor.nalc. - LE>s eoniér,ouccs. - Rqtport tiP gesiion llc la Cabs<> 1h rr!raile. - La rct•·aitc spirilueUc. - .Langue françaisr: Cour~ ~ién•cutaire cl moyen. - Calcul. - Jnslruclion ci\'ique. - 'fr a l'aux lll:lldiC!s. - \'uriété hi:;tori<fUC: le 10 .-\oût (sn ile ct fin).
fldmission à l'Ecole normale Ensuite d'examen,: satisfaisants, lt•5 éli:ves-inslilulcm·s et inslilulriccs sui· yanls ont été a<l111is .il l'Ecole nornw lc: L:culinel.la Wnlll•er, Zermatt. Williuer Kci, Embd . Nanzet· W al t'ber, MünFter. Lorctan William. T.eukcrbad. :3turky Auxilins, Bellen. Stdfen Peter :J1arie, Recldngcn.
Depnoli Hi lda, Vis]J. Briw Antonia, Erncn. Briand Emma, Sicl'l'C.
LQchmatler Gel'lnana, St. Niklans. PfaD'JJHltlcr Amaniln, Yi~J·· llildbl·and CEcilia, G;unt;-cl.
i\lay-enzett Luise, Varl'n. Bü tzherger Léu11, Grimi~ual. Carron Camille, B::~gne:;. ClaiY::tz Olivier, Vernayaz. Coudray Elie, Yétro?.·. Crellen::ml :.\ticbel, Isérables. Deslarzcs Fernand, Hagn(>s. Farrc Vincent, Vcx. F uchs Fçois, Vcnth0nc. lllélrailler Léon, Chulais.
Ad(ly Cé.eilc, 1\Jarligny-Bomg. Ackty J ulictte, Martigny-Bow·g. ArletLaz Mm·ie, Marligny-Bomg. Bender Allgustine, IJ.<'ully. Bovicr Angèle, Sion. Coquoz Thérèse, EviowJaz. Ej::incy Hermine, ~~~·ionnaz. F(lruage Angèle, Troistorrenls.
l'crrnudin Fçois, Bagnes. Pilleloud Vincenl, Agcttcs. Pralong 1\rthur, Salins. Vollilloz Adrien, Saxon. Zuher Fernand. Chalais. :\tichelet SérapLin, N euùaz.
.\1icbelet Georges, Nenclaz. Girond Martial, Martigny.
Gillivz Zénobie, Grône. Gob elet Marie, Savièsc. :.'11alhoy Paula, Sion. :.'llieihelet Elsa, Nend-a?..
:tllichclct Léo·nie, Neru1az. Otlinger Hosa, St-Mauricc. Homail ler Jeanne, Chermignon. Varonc Ysabelle, Sa"ièst>.
Les Conférences
Conférences des Instituteurs :\'l es~ieun;
le~
I nstilnlcurs ;,ont coHvo·q ués: DISTRICT m: CONTHEY : <i. Ardon, Je 14 avril. DISTlUCT D'HERENS : ~~ Nax, le 22 'avril. DISTRICT DE MARTIGNY : !à Riddeos, le 21 avril, à 10 heures. DISTRICT D'ENTREMONT: à Orsières, le 22 avril, ;\ 9 heures. DISTRICTS DE MONTHEY et S'r-MA URI CE: à St-Gingolph~ le 27 avril. NOTA. - Le sujel à h·aiter a 6t6 indiqué précédemment dans !',Ecole Primaire".
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Rapport de gestion de la Caisse de Retraite ordinaire du Personnel enseignant pour l'année 1925
Au 1er janvier 1925 la fortune de la Caisse de retraite ordinaire du Personnel enseignant se montait à fr. 557,243.85. Elle s'est augmentée : 20,272.10 1. des cotisations des membres : 20,272.10 2. de l'équivalant de l'Etat : 32,498.76 3. des intérêts : 73,711.95 729.4. indemnité de l'Etat pour réorganisation : Total fr. ti:-31,015.45 dont à déduire : 1. paiement de pensions : 4,834.2. paiement des frais généraux : 2,293 .65 3. paiement de l'impôt fédéral : 1,342.80 4. paiement des retraits aux sortants: 7,842.16,312.45 fortune nette de la Caisse au 31 décembre 1925 fr. 614,703.35 Cette valeur est représentée par le bi lan s ui vant : Bilan au 31 décembre 1925: Passif Actif Banque Cantonale: 1 Co mpte de dépôt à 5 % 200,000.12 Obligations à 4 1/2 12,(100.1 Certificat de dépôt No 676 4 % 40,000.35,000. 1 Compte spécial à 4 % Emp runt de l'Etat du Valais 6 % 28,000.1 Compte de dépôt à 5% 40,000.1 Compte de dépôt No 4282 à 4% 80,000.1 Compte de dépôt à 5 % 20,000.1 Compte de dépôt à 5% 40,000.-1 Emprunt de l'Etat du Valais 5 °/o 25,000.L Compte de dépôt No 6924 à 5 % 40,000. 30,000.30 Obligations à 5 % Compte-couran t 23,811.70 Caisse d 'Etat 891.65 Assurés de 1re Classe membres 124 201,441.15 39,181.55 64 ,. 3m• » 50,066.35 66 » 4m• » » 313 169,978.90 Pensionnés membres 11 48,430.40 Total 568 fonds de réserve 105,605.Sommes égales 614,703.36 614,703.:-35 -----------------~---
Pour la Caisse de retraite : S. Meytai n, secrétaire-caissier
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Au personnel enseignant du district de Sion
Le sujet à traiter dans les conférences de 1926 : ,Contribution des diverses branches à l'enseignement de la langue maternelle", ne pourrait être mieux adapté aux besoins actuels de l' Ecole valaisanne. D'ordre essentiellement pratique, il com porte bien des conclusions susceptibles d'u ne application JOUrnal ière, dans nos classes, en vue du relèvement du français. Auss i avons-nous décidé, d'accord avec le Bureau régional et la Direction scolaire du chef-lieu, de renvoyer aux premiers jours de novembre notre Conférence de district, qui avait lieu d' habitude dans le courant d'avril. De la sorte, l'année scolaire 1926 / 27 bénéfitiera immédiatement des fruits de la discussion, ce qui ne saurait être le cas si les grandes vacances venaient se placer dans l'intervalle. Bien plus, ces dernières se transformeront en facteur de succès, p uisqu'elles permettront à nos maîtres de porter longtemps en eux leur sujet, de le méditer to ut à loisir et de le conduire peu à peu à la perfection. Cette année, c'est à Orimisuat qu'est échu l'honneur de recevoir le personnel enseignant du district. Cela nous vaudra une journ ée radieuse et exubérante, s ur le programme de laquelle nous ne manquerons pas de reven ir, en temps utile. L'l nspecteur. La retraite spirituelle
Environ une tentaine d'instituteurs ont pris part à la retraite spirituel le qui s'est cloturée le dimanche de Quasimodo. Ce nombre, absolument inattendu et surtout inespéré d'adhésions, constitue un phénomène réjouissant et du meilleur augure pour l'avenir. On peut être certain, en effet, que désormais chaque an née verra se dérouler pour notre personnel enseignant les mêmes exercices spirituels que ceux qui vien nent d'avoir lieu avec le plus complet succès pour tous. Avant que MM. les instituteurs aient ap précié le confort du Séminaire, qui leur avait largement ouvert ses portes, leurs excellentes compagnes dans la carrière avaient eu logement et pension dans le bâtiment si accueillant de l' Ecole normale des fi lles. Ici ce fut M. l'abbé Pilloud, de fribourg, très avantageusement connu comme conférencier, qui a prêché, alors que leurs collègues furent également enchantés du choix de leur directeur, le P. Bonaventure. S. O. Mgr. Bieler ayant con tribué pour la plus grande part à la tenue et au succès de ces retraites, le personnel enseignant, qui en a si bien profité, ne peut qu'être profondément reconnaissant au vénéré Chef du diocèse de sa haute et bienveillante intervention pour leur faciliter l'occasion d'en bénéficier dans les meilleures conditions à tous égards.
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Langue française La Famille COURS ÉLÉMENT AIRE Observons. 1. Où habite la famille? - Dans la maison . Une petite maison est une maisonnette; une maison pauvre, couverte de chaume, s'appelle chaumière ; la maison de bois du bûcheron, une cabane ou hutte; la voiture des bohémiens, une roulotte; la maison du fermier, la ferme ; celle des gendarmes, la gen darmerie; celle des gens riches à la ville, un hôtel; celle du seigneur du village, le château; celle du Roi, le palais; celle de M. le Curé, le presbytère; la maison du Bon Dieu, l'église. 2. Les membres de la famille. - Papa, maman, mes frères, mes sœurs et moi, nous formons une heureuse famille. Papa travaille tout le jour pour gagner notre nourriture et notre vêtement. Maman s'occupe à ranger la maison, à préparer les repas, à laver et recoudre nos habits. Papa et maman se donnent bien de la peine pour · nous. Mes frères, mes sœurs et moi, nous allons à l'école. Nous partons et revenons toujours ensemble et nous nous aimons bien. Nous étudions de notre mieux pour que nos chers parents soient contents. Après l'école, nous rendons de petits services à notre mère, de tout petits services car nous ne sommes pas encore forts; mais cela la rend tout de même bien heureuse. 3. La parenté. - Le père et la mère de papa habitent une maison proche de la nôtre; les parents de maman habitent la ville voisine. Nous les appelons tous les quatre nos grandsparents. Les grands-pères sont bons, mais les grand'mères sont meilleures encore. Elles savent de belles histoires et quand nous allons les voir elles ont toujours des gâteries. Maman a un frère que nous appelons (< oncle » et papa une sœur que nous appelons «tante ». Les fils et les filles de notre oncle et de notre tante sont nos cousins et nos cousines. Nous nous réunissons to us plusieurs fois chaque année. On dit alors que touté la parenté est réunie. 4. fêtes de famille. - Il est rare que toute la parenté se réunisse. Pourtant il y a bien des fêtes de famille; mais elles se célèbrent dans l'intimité. C'est, par exemple, la fête du père ou de la mère; un fils présente un bouquet, un autre récite un compliment, une fille a p réparé une surprise: tout le monde est heureux. Ou bien c'est la Saint-Nicolas : quelle joie, quelle -fête, quand on aperçoit dans la cheminée les cadeaux du bon saint. Ou b ien encore on est allé à la Messe de minuit, tous ensemble, même les petits; l'on rentre : un gai réveillon attend la famille . fête de famille encore que la communion de l'un des
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enfants, que la distribution des prix, que les anniversaires de naissance : fêtes bien simples, mais où l'on redit aux parents. qu'o n les aime et qu'on les aimera toujours. 5. Deuils de famille. - Il n'y a pas, ici-bas, de bonheur parfait. La maladie frappe parfois l'un des membres de la famille : il meurt. Alors toute la parenté est en deuil. Les habits noi rs, les brassards ou les voiles de crêpe sont les signes de la tristesse des cœurs . Les chrétiens font donner à leurs morts une sépulture r~ligieuse; ils ornent leur tombe de la croix. Sur~ tout ils font célébrer pour le repos de leur âme le Saint Sacrifice de la Messe. Aucun soir, dans les prières récitées en commun, le souvenir des morts n'est omis. Et c'est ainsi que les séparations elles-mêmes, unissent d'avantage les membres d' une même famille, vivants et trépassés. 6. Veillée de famille. -- C'est le soir; le souper est fini, la table dégarnie. Un bon feu brûle dans le foyer. La lampe répand dans toute la pièce sa bienfaisante lumière. C'est le moment Je plus doux de la vie de famille. Le père fatigué lit tranquillement son journal ou s'amuse avec les plus petits de ses enfants. La mère coud, tricote ou brode non loin du feu. Quant aux écoliers, groupés autour de la lampe, ils achèvent leur devoir ou étudient leur leçon. Leur travail achevé, la conversa- · tion devient générale. On parle de l'école, des leçons, des jeux, des faits du jour. Mais le temps passe et l'heure du repos vient vite. Alors, parents et enfants s'agenouillent et font la prière du soir. Un à un, les enfants viennent demander la bénédiction du père et de la mère et puis tous s'en vont dormir sous la protection de l'ange gardien du foyer. 7. Obéissance. - Quelle est la grande vertu de l'enfant, celle qu'on lui recommande le plus? La politesse, l'application, la bonté? Non : c'est l'obéissance. S' il n'obéit pas à ses parents, il est ingrat; s'il n'obéit pas à ses maîtres, il est indiscipliné. Obéit-il, au contraire, aux uns et aux autres, il pratique toutes les vertus, car ses parents et ses maîtres les lui recommandent tou tes. S' il n'obéit pas, il reste inculte comme un arbuste sauvage que nul jardinier ne dirige. Obéit-il, il garde son nom sans reproche, il cultive son intelligence, il forme son cœur, il orne son âme de toutes les vertus. Quand Je Bon Dieu commande «d'hono rer son père et sa mère », c'est surtout à l'obéissance qu'il oblige.
Conjuguons. Conjuguer oralement à toutes les personnes du présent: 1. Aimer ses parents, respecter son père, aider sa mère, obéir à ses maîtres. 2. Ecouter les histoires de sa grand'maman, accompagner son grand'père à la promenade, égayer ses grands-parents.
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3. Jouer avec ses frères et sœurs, faire réciter la leçon à son frère, amuser sa sœur malade, s'amuser sans bruit avec ses frères. 4. Visiter son oncle, recevoir une friandise de sa tante, donner un bon consei l à son cousin, porter le même nom qu e son cousin, préférer son nom de fami lle à tout autre. 5. Pleurer la · mort de son père, devenir orpheli n, porter le deuil, faire dire la messe pour ses défunts, prier pour ses défunts.
Contons. 1. La mère. - Tout l'inquiète. Elle n'a plus de repos, ni jour, ni nuit. Le moindre cri l'éveille. Elle se lève, elle console le pauvre petit être, .elle chante, elle rit. Elle le berce, le promène. A sa moindre maladie, elle le veille, et cela pendant des semaines, sans jamais se lasser. ERCKMANN-CHATRIAN.
2. Votre père. - Pendant que votre mère garde la maison, votre père travaille au dehors, dans les champs, dan s les magasins, à l'atelier, dans les usines, sur l'eau, partout o ù il trouve le moyen de gagner sa vie et de pourvoi r aux besoins de sa fami lle. Lorsqu'il rentre le soir, fatigué , donnez- lui la joie d'apprendre que, vous aussi, vous avez bien employé la journée, que vous avez travaillé comme lui et satisfait votre maître. MÉZIÉRES .
3. La bénédiction du soir. - La prière dite, avant de mo nter dormir, je m'approche de mon père. Je lui dis: «Papa, donnez-moi votre bénédiction, s'il vous plaît». Alors il me fait une toute petite croix sur le front et puis je l'embrasse bien fort. Un jour où j'avais désobéi, il ne m'a pas donné sa bénédiction et a refusé de m 'embrasser. J'en ai été très tri ste. ~~
mes trois amours
J'ai tro-is vœt1x toujours f01més, 'l'rois vœux pour mes bien-aimés: La s~esse pour mon b·ère, La riclhess:e pour mon père; M<'lis le bonbetll', qui le saur a ( Ah' 1 c'est ma mère qui l'aura.
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J'ai trois bouquets à oboisil', 1'r(}is' bouquets frais a plaisir : Le plus rouge est pout· mon frère, Le plus lom'il es't pour mon père; Mais le ph1s b eau, qui le satu-~ ~ Ab! c'est ma mère qui l'aura.
J'ai tr(}is bajsers à donner, Trois baisers pour terminer ; Le plus gros est pour mon frère, Le plus vif est pour mon père ; Maïs le plus J'ong, qui le saura r Ab! c'est ma mère qui J'aura.
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COURS MOYEN
Causeries. Membres de la famille. - père: travail, labeur - fierté, honneur - correction, louange, conseils ... mère : travail, soin, sollicitude - tendresse, caresse ... grands-parents: bonté, gâteries - histoires, contes ... frères et sœu rs : jeu, aide, secours, affection, conseil, rép rimande ... oncle, tante, neveu, cousine ... Charmes de la famille : attraits, souvenirs ... les veillées de famill e: occupations, distractions, causeries. les fêtes de famille : anniversaires, fêtes patronales bouquet. compliment, surprise - réveillon de Noël, St- Nicolas, Première communion ... Deuils de famille. - Mort imprévue, redoutée ... d' un p roche, d'un parent. signe de deuil : habit de deuil, cérémonies funèbres ... souvenir des défunts : prière, service, messe ... Devoirs de famille. - Envers les parents: amour, respect, obéissance, assistance. Envers les frères et sœurs: amour, aid e, secours, conseil, réprimande ... Envers la parenté: affection, aide, reconnaissance ... 2. Souvenirs de famille. Toute fam ille a des souvenirs dont elle est jalousement fière. Souvenirs lointains qu'on rappelle aux veillées d'h iver: acte de dévouement de quelque aïeul dont on garde la mémoire, acte d 'hé roïsme d'un soldat, acte d'abnégation d'un prêt re, d'u n relig ieux, d'une moniale. Souvenirs plus récents qui peignent le caractère d'un fi ls ou la sévère honnêteté d'un père; souvenirs incarnés dans quelque meuble familier: horloge qui donne depuis plus d'un siècle le branle à toute la maisonnée, bahut où plusieu rs géné. rations enfermèrent leur li nge o u leurs papiers précieux, lit où moururent les ancêtres. Souvenirs de valeur mais qu'on ne céderait pour rien au monde: bijoux donnés par quelque maître recon naissant, armes vieillies qui ont fa it la guerre avec quelque aïeul... Souvenirs de nulle valeur pour des étrange rs : portraits fanés datant d' un demi-siècle, décorations gagnées su r quelque champ d'ho nneur ou d'héroïsme, mèches de cheveux des chers disparus ... 3. Union de famille. - Les frères, même à l'école et à plus forte raison dans la vie, sont toujours unis pour agir comme pour se défendre. C'est qu'il s ont même caractère, même éd ucatio n, mêmes manières d'apprécier, mêmes amours, mêmes souvenirs, même père dont ils ont hérité les pet1sées, même mère qui forma pareillement leur cœur. Tout jeunes, ils ont pris
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l'habitude de s'aider, de s'intéresser l'un à l'autre. Surtout Ils portent le même nom glorifié ou méprisé. Aussi voyez comme cette union se manifeste en tout : dans la famille, on souffre et on jouit ensemble, et souvent en secret; on est fier des succès les uns des autres, amoindri au contraire par l'insuccès. Pou r un frère, les hommes de cœur consentent les plus sérieux sacrifices de temps, de soin, d'argent même : on se porte caution pour son frère. Un frère est le premier des am is; pour affi rmer de quelqu'un que c'est un ami vrai, sincère, ne dit-on pas: ~c'est un vrai frère. » Si un frère est si précieux, quelle est donc l'infortune du malheureux sans famille : il n'a pas eu de père pour le former, pas de mère pour l'aimer et il n'a point encore de frère sur qui s'appuyer. Oui, vraiment l'orphelin est à plaindre. La plus belle manifes tation de 4. Prière en famille. l'union familiale, c'est la prière en commun ; même devant Dieu , la fami lle s'unit pour le louer et solliciter ses grâces, elle est ainsi plus forte pour obtenir ce qu'ell e demande. Ensemble, tous les parents sollicitent une grâce qui tient au cœur de tous: guérison d'un malade aimé, réussite d 'une entreprise, écart d'un danger. C'est d'ailleurs par la prière en commun que la famille affirme ses convictions chrétiennes; bénédicité pour bénir Dieu qui donne la nourriture, prière du soir pour se remettre sous la garde de la providence, assistance aux offices publics pou r glorifier le Divin Maître. Une famille fidèle à la prière commune est toujours une famille bénie de Dieu. 5. Devoirs de famille . - Comment l'enfant reconnaîtra-t- il jamais tout ce qu'i l doit à ses parents: les soins qui ont entouré ses premières années, la tendresse qu'ils lui ont témoignée, les travaux entrepris pour le nourrir et le vêtir, les soucis de sa formation intellectuelle et morale ? Il ne le pourra jamais entièrement. Aussi ne sera-t-il jamais quitte envers eux; toujours il leur devra l'amour pour répondre au leur, et le respect comme à ses premiers bienfaiteurs ; toujours il leur devra assistance . puisqu'ils ont dépensé pour lui toutes leurs forces et tout leur dévouement. Mais les devoirs de l'enfant s'étendent aussi à ses frères et sœurs: il doit les aider de ses conseils, les secourir de ses biens, les soutenir de son amitié. Dieu bénit les enfants fidèles aux devoirs de famille ; il a dit, dans ses commandements: «Honore ton père et ta mère afin que tu vives longuement.»
Récitation expressive. -
La famille.
Je sais un heureu.x nid, caché sous: le feuillage. 0 ü de teudrcs ois·e aux abritent leurs petits; Ni l'air pur, ni l'amour, ni le frais1 ombrage Rien ne manque jamais à ecs' êtres chél'is.
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Lùin de tou~ oiseletu· ct de toute volière, Ils grandissent en paix, doc.'iles; confiants: On ne craint jamais den sous l'aUe cie sa mère, C'est l'abri le ]llUS' sûr contre tous res tourments. Mon nid, o'est ma famill'e avec tous CJeux: que j'aime C'·e st ce coin de la 'ten-e où nou SJ vivons contents, C'est ce foyer béni, plein d 'un charme suprême, Où je demande à Dic'u de rester bi oo longtemps.
Explication littéraire. - Donner le sens de : ab riter, oiseleur, volière, sous l'aile de sa mère, tourment, foyer, char me, suprême. 2. Idées. - A quoi compare-t-on le foyer familial ? Ce nid est bien placé et rien ne manque aux oiselets : de quelles expressions le poète se sert-il pour traduire ces idées ? Qu'est-ce qui pourrait menacer les oiselets? ·Quel est l'abri le p lus sûr? Qui compose ma famille ? Quel est le coin de terre qui est aussi ma famille? Quels sont les charmes de ma maison ? Quand quitte-t-on la maison ? 3. Résumé. Les oiselets vivent en paix, dans leur nid, protégés par leur mère. Mon nid à moi, c'est la famille; j'y vis heureux. 4. Vocabulaire. - Enumérer quelques mots relatifs à: nid : couvée, nichée, nitée, n ichet, œuf, ponte, couvée, couvaison, éclosion ... famille : père, mère, mari, époux, enfants, aîné, cadet, puîné, oncle, neveu, frère ... parents: amour, respect, obéissance, assistance, soumission, vénération ... maison : habitation, demeure, masure, hutte, cottage, chaumière, chaumine ... Enumérer quelques adjectifs relatifs à : famille : heureuse, unie, aimée, estimée, respectée ... père : laborieux, vigilant, courageux, honorable, charitable ... mère: douce, tendre dévouée, bienfaisante, secourable, accueillante... Enumérer quelques verbes relatifs à : maison : batir, construire, élever, ériger, réfugier, abriter, demeurer... parents: élever, rép rimander, soigner, veiller, soutenir, encourager. .. enfant: obéir, aimer, respecter, apprendre, travailler, aider, étudier ...
Lecture. - 1. Pline sauvant sa mère. - Pline le Jeune se trouvait avec sa mère à Misène, lors de la terrible éruption du Vésuve qui, en l' an 79, ensevelit Herculanum et Pompéi. «Hâtetoi de fuir, lui disait sa mère alors malade et infirme.
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- Mais, lui répondit-il je ne puis vous quitter, je vais vous emporter. - C'est impossible. Je retarderais trop ta marche, et nous périrons tous les deux. Laisse-moi, je ne veux pas être la cause de ta mort. ·- Non, ma mère, je ne fuirai pas seul : je vous sauverai t()U je mourrai avec vous. Elle cède aux instances de son fils, en se reprochant d'avoir retardé sa fuite. Déjà, la cendre tombe sur eux; les ténèbres les environnent; partout retentissent des cris de détresse ; mais rien ne saurait ébranler la constance de Pline. Il avance toujours, portant entre ses bras sa mère bien-aimée, qui, de son côté, soutient son courage par des paroles de tendresse. Le ciel récompensa ce dévouement filial. Il conserva à Pline sa mère, et à celle-ci ce fils si digne d'être aimé. 2. Mon père. - Mon père avait une foi solide. Le soir, en été comme en hiver, il faisait à haute voix la prière pour tous. Quand les veillées devenaient longues, il lisait l'Evangile à ses enfants et à ses domestiques. Fidèle aux vieux usages, il célébrait avec pompe la fête de Noël, et lorsque pieusement il avait béni la bûche, il nous parlait des ancêtres, il louait leurs actions et priait pour eux. Lui, quelque temps qu'il fit, était toujours content ; et si parfois il entendait les gens se plaindre, soit des vents tempêtueux, soit des pluies torrentielles : «Bonnes gens, leur disait-il, Celui qui est là-haut sait fort bien ce qu'il fait, comme aussi ce qu'il nous faut. » f.RÉDÉ.RIC MISTRAL
3. Ma mère. Elle était toujours gaie, elle riait en travaillant pour communiquer aux siens la confiance et l'énergie dont elle déb?rdait. Que dis-je? Aux jours de grande pauvreté, ·elle redoublait de bonne humeur, et ce logis, où souvent on n'aurait pas trouvé deux écus à faire tinter l'un contre l'autre, .était plein de chansons du matin au soir. F. COPPÉE
Rédactions. 1. La vieille lampe. - L'électricité pénètre jusque dans les iout petits villages. Elle vient d'arriver chez nous. La bonne lampe de famille est reléguée sur un coin de la cheminée. je .la regrette un peu : elle a éclairé de si jolies réunions de famille. Lesquelles ? _ 2. Retour du père. Le soir tombe. Le souper est prêt. iles enfants jouent. Un pas lourd dans le corridor: c'est le père
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q UJ rentre fatigué du travail. joie de tous, même du tout petit qui tend les bras dans son berceau. 3. Lettre aux grands-parents. - Ils habitent un village éloi gné. On est sans lettre d'eux depuis quelque temps. Maman a peur qu'ils ne soient malades et fait demander de leurs nouvelles. Leur écrire e n leur donnant à eux aussi, des nouvelles de la famille. Développement. - Cher Grand-Papa, chère Bonne-Maman, Votre dern ière lettre date de deux mois presque. Tous les soirs, en rentrant de son travail, papa demande si le facteur n'a rien apporté. Maman s' inquiète et craint que l'un de vous ne soit malade. De grâce, envoyez un mot qui no us tranquillise. Nous savons bien que, comme dit plaisamment grand-père, vous aimez mieux recevoir une lettre que d'y répondre ; nous savons aussi que 1es travaux des champs occupent tous vos instants ; nous espérons pourtant que vous trouverez le moyen de nous adresser une petite carte. Ici, grâce à Dieu, tout le monde se porte à merveille. Papa a trop d'ouvrage, et maman trouve à peine le loisir de sortir une heure, avec nous tous, le dimanche après-midi. . Quant à vos petits-enfants, ils feraient votre joie si vous les vissiez, surtout le benjamin qui devient vraiment intéressant et qui a fait il y a quelques jours ses premiers pas : encore quelques semaines et il jouera au cheval avec son aîné. Quand à moi, chers grands-parents, bien que je ne sois pas toujours très sage, o n m 'a pourtant laissé l'honneur de vous écrire. Cela me vaut le plaisir de vous embrasser bien tendrement pour tous. Vohe petit N ...
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Calcul Intérêt simple et Escompte Dans un précédent numéro, nous avons exposé le plan d'une leçon sur le calcul de l' intérêt simple. Cette marche peut être adoptée aux deuxième et troisième degrés primaires. Mais au 4 6 degré, il est nécessaire de généraliser, de traduire en formules les mêmes notions. Ces formules deviennent alors des formules algébriques dans lesquelles les quantités numériques sont remplacées par des lettres. Appliquons ce procédé à l'intérêt simple. Eléments des Données Représentation problèmes algébrique numériques 1. Capital 600 fr. c. 2. Intérêt simple ? 1. 3. Taux T. 6% N. -4. Temps 3 ans
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Si nous nous reportons au tableau des solutions que nous avons dressé, nous trouvons : 6 f. x 600 x 3 = 108 francs. Intérêt = 100 Remplaçons les données numériques par leurs expressions. algébriques et et nous obtenons : . ton 1 = lOU Cette formule est applicable à tous les problèmes similaires, que te temps soit exprim~ en années, mois ou _jours. Par exemple, si le temps est 5 m01s n vaudra 5/12 et s1 le temps est 72 jours, n vaudra 72;360. Applications. - Cherchez l'intérêt de 800 fr. à 6 % en : ton 6 f. X 800 X 4 . 192 fr. 1. = 100 = 4 ans; a) t on 6 f. X 800 X 5 5 mois; b) = 1ôO = 100 X 12 - 20 fr.
-wo
t ~ _ 6 f. X 800 X 72 = 9 fr 60 100 X 360 · 100 Transformation de la formule. - La formule précédente peut s'appliquer à tous les problèmes d'intérêt simple, _quelle que soit l'inconnue : il suffit de la transformer comme sutt: . ton ton . 1 = 1 00 ou 1 00 1 =
c)
_ -
en 72 jours;
Multiplions par 100 et il vient: ton = 100 100 i Divisons par en et il vient : t = ---cri 100 i
Divisons par tn et il vient : c =
~
Divisons par tc et il vient : n =
100 i ----rc:-
Application au problème précédent (1•• cas)· 100 i 100 x 192 = 6 ou 6 %. = = 800 x 4 192 100 100 i X = 800 ou 800 fr. C =--= tn 6 4 100 i X 192 = 4 ou 4 ans. n = - - = 100 6 x 800 tc
---en
+
Escompte commercial ou esçompte en dehors 1. Notions préliminaires. - Beaucoup de négociants en
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gros livrent ieurs marchandises payables a terme, c'est-à-dire à 1 mois, 2 mois, 3 mois de date, ou au comptant avec un certain escompte, 2 % par exemple. Si k' paiement se fait au comptant, la facture portera : Monsieur Bernard doit à M. François, pour vente et livrai son des marchandises suivantes, payables à 3 mois, ou a u com ptant avec escompte de 2 %. Détail des marchandises Prix 800 frs. Escompte de 2 % 16 frs. Valeur à payer au comptant 784 frs . Cet escompte, prélevé sur facture, est une simple remise, réglée par conventions entre parties ou par usages commerciaux, sans égard au temps. Dire qu'une facture de 800 fr. est payable à 3 mois ou au comptant avec escompte de 2 %, c'est dire que l'acheteur paiera dans 3 mois la somme totale de 800 fr., ou au comptant la somme de 800 fr. moins 16 fr. d ' escompte, soit 784 fr.
JI. Tout autre est l'escompte sur effet de commerce; billet à ordre ou lettre de change. Modèle de billet à ordre. Sierre, le t•• mars 1926. B. P. F. 800 fr. Au premier juin prochain, je paierai à Monsieur François, négociant à Sion, ou à son ord re, la somme de huit cent francs, valeur reçue en marchandises. Bernard . D'après les termes de cet effet de commerce, au 1er juin 1926, M. Bernard devra verser à M. François la somme de 800 fr. Mais le ter avril, par exemple, M. François a besoin d'argent. Il négocie, c'est-à-dire qu'il vend son billet à ordre à la Banque Cantonale ; celle-ci prélève un escompte en dehors ou commercial calculé au taux de 6 % l'an; elle ne paiera donc pas 800 fr. Eléments du problème. - Valeur nominale, escompte, taux, temps, valeur actuelle. a) Valeur nominale : c' est la somme inscrite sur le billet à ordre, soit 800 fr. b) Escompte : c'est la somme que le banquier retient ou soustrait de la valeur nominale. c) Taux : c'est l'escompte de 100 fr . en 1 an, soit 6 0/o. d) Temps: c'est le nombre de mois ou de jours qui s'écou-
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lent entre le moment de la négociation (1er avril) et celui de l'échéance (1er juin), soit 2 mois. e) Valeur actuelle : c'est la somme versée par le banquier en échange du billet au jour de la négociation. COMPARAISON AVEC LE PROBLÈME D' INTÉRÊT SIMPLE Escompte Intérêt La valeur nominale correspond au capital L'escompte correspond à l'intérêt. taux. Le taux correspond au Le temps avant l'échéance correspond au temps. En conséquence, on recherche l'escompte comme on a recherché l'intérêt simple, mais, tandis que l'intérêt s'ajoute au capital primitif pour former le capital définitif (capital aug""!enté de ses intérêts), l'escompte se retranche de la valeur nommale pou r déterminer la valeur actuelle. Comparaison. Intérêt de 800 fr. à 6 11/o en 2 mois. - 6 f. x 800 x 2 = 8 f. 100 X 12 Cap. définitif = 800 f. -1 8 f. = 808 f.
Escompte de 800 fr. à 6 %, 2 mois avant échéance = 6 f. x 800 x 2 = 8 f. 100 x 12 Valeur actuelle = 800 f. - 8 f. = 792 f.
Instruction civique Pour faire de vrais citoyens
La vie civique dont nous allons entrelentr les lecteurs de ,l'Ecole primaire", est une expression aujourd'hui ,reçue. p_ou~ ~é signer la vie de l'homme dans ses rapports avec 1autonte civile, avec l'Etat, en d'autres termes la vie de l'homme comme citoyen, Mais la vie de l'homme est-elle multiple ? Peul-elle se diviser? Le citoyen est-il un être différent de l'homme privé? La vie publique et la vie pr.ivée sont-elles deux vies distinctes n'ayant aucun rapport entJ e elles ? Il suffit d'un peu de réflexion pour se rendre compte que la v ie r.ivique n'est pas autre chose que la vie de l'homme ici-bas. Dieu en créant l'homme, l'a fait citoyen, c'est-à-dire un être nécess~irement destiné à vivre en société, à faire partie d'un corps social organisé ; la vie en société est une condition nécessaire de
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la vie humaine, sans laquelle elle ne peut ni se maintenir, ni se développer. Donc une vie sociale et humaine, c'est tout un. En réalité, la vie humaine est indivisible ; elle est une. La vie a beau s'élargir, croiser ses fils dans tous les sens, comme une araignée tisse sa toile; elle a beau s'engager dans ses mille chemins divers, elle est inséparable de l'être lui-même. Elle ne devient jamais autre chose que l'homme en ses divers états, dan s ses différentes fonctions : l'homme qui naît, grandit et meurt; l'homme qui, sur les bancs de l'école, du collègo, de l'université, s'initie aux secrets de la science, l'homme qui achète ou qui vend; l'homme qui laboure la terre ou forge les métaux; l'homme qui dépose son bulletin dans l'urne électorale, l'homme qui siège dans les conseils de la nation, ou dans son fauteuil de juge ou de magistra t, mais l'homme toujours. En d'autres termes on peut bien, dans la vie humaine, distinguer divers aspects, envisager cette vie dans ses diverses fonctions, dans celle de la vie animale ou corporell e, de la vie intellectuelle, de vie familiale, de la vie civique, de la vie religieuse ; mais ce sont là des activités de la. même vie. Eutre ces différentes activités il ne peut y avoir aucune opposition; toutes, au contraire, tendent à un but commun, c'est-à-dire à la fin même de toute vie humaine, à celle pour laquelle l'homme a reçu la vie.
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La question essentielle, par conséquent, est de connaître la signification véritable de la vie humaine et le but de cette vie. Cette question est à la base de tous les problèmes humains, donc aussi du problème de l'éducation civique. Par son importance capitale elle domine toutes les autres questions. A côté de celle-là les autres sont secondaires. Etienne Lamy, une des gloires de la littérature française contemporaine en même temps qu'un grand chrétien, a écrit sur ce sujet une page qui mérite d'être citée. L'hom:rne naît perdu dans l'ignorance, comme un voyageur dans la mùt. Du centre d'obscurit6 où il adeod le jour, cb:aquc élude quïl lente est till rayon dirigé vers une circonférence loi ntaine, chacun de ses rayons s'écarte. aussilôl dt>s autres et, de plus en plus solitaire, traverse Ltne région de l'inconnu. Mais ces sc.ienccs entr e lesquelles se disperse noire curiosité, ue la salis· font 1..as lou t entière. Xotre plu grand inconn u est plus procb'e, il n'est pas hors de nous, ma:is e11 nous ; et cc que nous 1·oulons le plus cormaître, c'est nous··mêmes. 'l'oules les autTes curiosités Iusscnl·ellcs satisfaites, celle-Là sur· vivrai t, et que sont les autres comparées ;.\ celi'e·là? A quoi' bon la vaine his· loire d t l passé, le spectacle donné par des oiU'bres à des ètrcs épltémènes ? A quoi bon tan t d'efforts polli accroître notl'e domination sur la nattll·e, si nous ignoronr:~ pom· queUes Lins cette puissance d'un jour est à. nous '? Seures les réponses à l' orig.ine tlc la vic ne sont pas vaines ....
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Or, où trouvons-nous la solution de cette énigme? Qui nous apprend la véritable signification de la vie et son but avec toute la certitude que comporte une question de cette importance? Ce n'est pas la science qui se borne à formuler des hypothèses, et qui reconnaît son impuissance à résoudre l'énigme. La réponse à cette question troublante la religion seule la donne: le catéchisme l'énonce en termes clairs et précis . Le catéchisme, ce livret peu estimé par le grand public, mais qui est admiré par les savants et les philosophes, le catéchisme nous apprend d'où vient l'espèce humaine, où elle va, comment ell'e y va, pourquoi nous sommes ici-bas et ce que nous rleviendrons P. P. après ]a mort. (A suivre.)
TRAVAUX MANUELS
1ère lecon de coupe '
Plan : 1. Introduction. 2. Examen de la taille· brassière confectionnée. 3. Dessin du patron au tableau noir. 4. Dessin du patron sur une feuille. 5. Découper le patron. 6. Premier exercice de coupe sur papier souple représentant l'étoffe. 7. Assemblage des différentes parties du vêtement de papier. 8. Coupe du vêtement sur étoffe. 9. Bâtir les coutures d'assemblage. 10. Confection. Matériel de la maîtresse: Une taille-brassière confectionnée. Un bon tableau noir. - Une règle graduée, une équerre. Un patron découpé de ce vêtement. - Du papier fort et du papier souple. - Environ 22 cm. de toile de coton. Matériel pour les élèves: Crayon, gomme, règle graduée Papier fort et papier souple, ciseaux. Leçon proprement dite Au début de la première leçon de coupe, la maîtresse dit quelques mots Eur la nécessité d'appre::~dre à couper et à confectionner les vêtements. - Economie. - C'est un bon moyen de ne rester jamais inoccupée. Services que la jeune fille peut rendre à sa famille et aux pauvres.
L'institutrice montre ensuite une taille-brassière confectionnée et pose les questions suivantes: Comment se nomme ce petit vêtement ? Qui peut le porter? Combien y a· t-il de parties ? Deux, le corps et les bretelles. Si on voulait dessiner la taillebrassière, quelles lignes faudrait-il faire? Des lignes droites et deux lignes courbes. A quoi servent les lignes courbes? A tracer l'emmanchure de la taille. Le vêtement bien examiné, la maîtresse montre un patron rlécoupé du même vêtement et fait elire aux élêves à quelle ligne du vêtement correspond telle Jigne du patron etc. Elle fait en .. s uite le patron au tableau noir, en expliquant la manière de s'y prendre. Les é lèves essayent de le faire sur une feuille. 1. Tracer un rectan~le ayant pour base le tour de la poitrine plus 9 cm . La hauteur du rectangle sera égale au quart de cette base plus 7 cm. destinés aux ourlets : un de 5 cm à la base inférieure ; l'autre de 1 cm. au haut du rectangle. Pour un corsage du 1er âge, il faudrait donc un rectangle d'étoffe mesurant 50 + 9 = 59 cm. et 21 cm. 3/• de hauteur. Pour un corsage du 3me âge il faudrait 60 + 9 = 69 de base et 69 : 4 + 7 cm. de hauteur. 2 Découper le rectangle et plier les bords, de manière à former les ourlets. Ceux du dos auront 2 cm. '/2 de largeur; celui du bord inférieur 5 cm. et celui du haut 1 cm. après confection. 3. Plier le rectangle ainsi obtenu en deux, puis en 4, en laissant 1 cm. '/2 en plus du côté du dos pour la_partie croisée. 4 Mesurer ensuite à partir du pli de l'étoffe le '/,o du tour de poitrine. Mesurer une profondeur du '/J o du tour de poitrine et tracer la demi-courbe de l'entournure. Découper l'emmanchure et mettre de3 biais pour faux- ourlets. Les bretelles auront 3 à 5 cm. de largeur et 10 à 14 cm. de longueur. On les coudra à chaque extrémité du côté de l'emmanchure et elle se boutonnera sur le devant. Dés que le patron est terminé, les enfants essaieront de couper la taille·brassière sur du papier souple et, si possible, rayé, afln de se rendre compte que le sens de la chaîne doit former Ill. longueur du rectangle. Puis elles assembleront l es parties du vêtement. Elles couperont ensuite la taille-brassière s ur étoffe et elles bâtiront les coutures au moyen des points appris précédemment. Coudre sur l'ourlet du bord inférieur un bouton au milieu devant et un sur chacun des côtés.
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Variété histodque Le 10 août 1792 (Suite.) Toul il coup, vers 9 1i2 heures, abattue à coups de bâche, la porte de la eour royale vole en éclats. La vue de quatre com1Jagnies suisses en bataill-e ar· rêto l'élan des féd~rés. Ils hésitent; l'éclat des 11nifonnes rouges, le scintillement ùes bayonnNtrs les rcn<lent circonsr,ects, hl superbe l.ranquillité de ces soldats les déconcerte. Sm· la t;lacl· (lu Carrousel la populace hml.e ' ,Il f;wt q110 les Suis~cs rendent les m·mcs l'" Dürkt· :mto.risc alors l'adjudant Roulin de Neuchâtel, il haranguer b ioule peur l'apaiser. Houlin fait quelques paSI dans la cour, mais, avant cl'avoir dit un mot, il ·e st saisi, d.épo~üll!é :de sa; montre et va êlxc nu1s~acré t[Ua-nd ses hommes· le tléli ne nt. Le serg-ent ·Lendi, exaspé.ré, veu t tirer, on l' ell empêche. W estcrmann s'a1ran~;e ct demande à, parler <lll commanda11t des SuiEses; Dürler se pode il' sa rencontre; Westerman.n 1"ui saisit la main ili·oite en disant : , Ve11ez ù. nous; vous serez bien traités; rendez.-vo:Us i\ la nation!" Le lucernois répond. vivement: .,Je mc croirais tléshonoré en me rendant à vcms; si 1·ous nous laissez en paix:, on ne vous fera pas de m.aJ, mais si vous atlaqliez, nous saurons nous défendre." Wcstcrmann devien t menaçant. ,Je s\.1iS' responsable de ma conduite devant les cantons suiss-es, mes sou· Yerains, r!fplique Dürler, jamais je ne rendrr1i les armes." Sur La place ùu Carrousel, des flots de peuple sc rol1nent Cil trois colonaes dirigées par Fournier, Santerrr et Carras. Le sergen t Blaser, de Soleure, qui commande un poste clc cinq hommes, 1·épon<"L aux sommalirms des sans-culottes: , Nous sommes Suisses et les Suisses ne rendent. les armes qu'avec la viel" Le factionnaire a. l'ordre cl c ne pts tirer, quelle qlue s·oit 1ïns'Ul~e ; sa pn,tience doit tout. subir. Des fédérés s'awrodl:tent tle lui, an11és de longs bâtons reoou rbés, l'accrochent par solt ceinturon, le tirent à. onx et Je désa.1ment. Cinq fois on renJr•lace· la sentinelle, cinq foi·s· le (lCllple s'en empare ai.n.si, puis, froidement, oes soldats désarmés sont assomm6s' à oouy,s de lllassuc aux: applaudissemenLI> "de la Ioule. A ce moment, u ne formidable cléton.ati,on retentit ; les canans de la garde nationale, chargés il milrllil lr, viennent d'ouvrir le Ieu i~ bout por tant; le lieutenant Philippe de Glutr. tombe !oud.royé, le lieutenant de Caslelber~ a le pied fracassé, des fédérés se précipitent et l'achèvent à coups de roique : avan t d'ex:pi.r;:r il a encore la force de "fendre la tête d' un égorgeur. La mestu-c est comb!~: lentement les fusil si des Stùsses s'abaissent, une dédharge balaie la. cour et couvre le péristyle de m01-lsl et de blessés. La foule s'enfuit en déS'Ordre. Les cours se vident. Le combat est engagé.
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Il est dix heures lorsque le prcmiet' coup de ca.non avertit Paris et l' Assem· blée quil le combat vien t de commencer. Sans perdrP un instant, Dürler sort avec 200 hommes, nettoie l'al dour royale ct s'em)'arc de quatre canons. Il se met enstùle en bataill.e sur le Carrou-ss~l et, par un fctt rou lant, sur trois côtés, ,sc 1·encl maitre de la place. li est s·o ulenu pal' le fc\.l du prcmiet< étage cllt c'llâteau. Le maréchal Zirnrnle:rmann et son .fils Alexanclre, avl'c 30 hommes, chassent l'ennemi de J'a cour des Suisses et. .ramènent 3 canons.
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La multitude, prise d'une teneur folle, sc précipite comme un torrent I'Cl'S les rue:; ct les quais, re Clue ct tou rbillonne jusqu'.à. l'lm tel de ville; dans leur .fuite, beaucoup ne s'<liTèlcnt qu'au faubour~; Saint-Antoine. Tous crient à. la trahison el accusent les S tùsses assassins de les avoir attirés dans les cours pour les mitrailler à bout portant. Quinze à vingt Marseillais, qui n'ont pu s'échapper à. temps par ia porte rüyalo, se jettent au.x pi eds• des ofl"iciers suisses et tle'mandent lu, vie. Dürler les fait clés't\l'mer et conduire en sûreté au corpS' de garde. Du côto du j:umn, cTépile un.e violent~ u1ousquelcric ; le capitai ne de Salis pousse jusqu'à la porte du mtmège -et rerttre dans le vestibule' avec tro.is cano"llS conquis, maig il laisse 30 lwrrunes morts ou mourants derr.iè.re lui et ré.· clame instamment du renfort. Le ca1nlaine de· Reding, les aides-1m~jors' d'e Glntr. et de Gibelin accourent a.vce deux comiJagnies et p<U·viennent à. éteindre~ le feu de la terrasse des F'etùllants. Plusieurs officiers s'attellent à une, f.iièce ~t la mettent en battCl·ie sous une plllie de prajectilfes; à cel rnomenl, Reding a le bras fracassé ]la.r une balle. · Ainsi, en moins d'un quart d'heure, les Suisses ont repoussé l' assaill:M~ sur les deu..x fronts. Ils ramèoen t leurs blessés, l"ef01ment leurs rangs et chargen t . lew·s armes. Malheureusement, les munitions manquent aéj.à, on en est réchut aux cartouches de~ morts et des blessés. Les canonSI pri s ne peuvent ôtre d'aucune utilité, dar ils· n'ont ni mèches ni gargousses . Les défenseurs s'ont cxpos6s au feu plongeant ct meurtrier q~ù part des maisons voisines ct surtout d'une petite ten·assc placée vis,à-vis cie la cour royale. Que hil Louis XVI, enfermé .it l'Assemblée nationale dans la Jooe du logographe, pencla11t q11e le bruit cle la bataille retentit tloulouretLS~em ent ,à ses oreilles? Son iclée fixe rl'arrèter l'effusion du sang qn'il n'a pu empêcHer Jo pom·snit sans cesse. Vers 10 beures, il envoie au cl:tâ.teau l;e marécJhal d'Hervil ly avec l'ordre suivan L: ,L8 Roy ordotme aux Sui sses· de se retirer à leurs Cimernes. Il est au sein rle 1' Assemblée." D'.Hervilly, sans même pr endre lo lemps do lire attentivement l·e billet, a.ccou!"t tête n ue et sans armes! et crie i1 tous les olliciers qu'il rencontre: ,Ordre du roi de vons1rendre à l'Assembléle.'' Cette nouvelle remplit les Suisses tle joie. Ils croient comprendre qu'ils vont ùéienili·c la personne du roi; Je général de ViomcsniJ leur cric: , A.ll>ez, nobles Suis5es et sauvez le roi, \7 0S aï eux- l'onL fait plus d'une fois l'' La; négligenoe de d'Hervilly devait avoir des conséquences funestes. 0
On I"éunit alors dans la cour les tambours: échappés à la mort pow· battre le rawel. A ces suns bien connus, 200 bommes accourent de lous c-ôtés. Sous la grêle de balles cfUÏ fait rage, .hachant les feuilles et ricochant sur la façade des bâtiments, les débris des compagnies s'alignent comme pow· une parade. Pendant qu'on bal l'assemblée, Fri.cloli.n Hefti, cl'Ennetbuel, canton de Glaris, sergent major de la Compagnie de Besenval, est couché au pied d'un arbre ; un boulet vient de lui fracasser la cuisse ; ses camarades veulent ]'!emmener. , Allez à voi.J·e devoir, leur dit-il, n'enlendez-vO'us pas le tambour? Laissezmoi mourir.' ' n fut achevé peu' après. ' Dürle_r fait pointer un canon contre le vestibule pOU!" protéger la retraite; le g1·enadier Jean Hyot, ÜH FrihoLU·g, a. l'Ol'<lre ùc faire feu dès· qu-e la poor-
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s'uile commencera. La colonnr s'ébranle .à tra,,ers le jardin, foudroyée d01 la lenasse de l'Eau, du Pont Royal, de la cour du manège el du Café des :Feuillants. En quelqu e5 minutes, elle r-crd une trentaine d'hommes. Reding, déjà blesi>é, 1eçoit deux COU[;S de sabre sur la tête; ü s'affaisse. Gibelin, pour adoucir ses souffrances, lui appllie la tète sur le sac d'un soldat mort. Dürl·el· qtü semble in,·ulnérable <l ~on cLaJ,cn u trave1·sé par une balle. Diminué de 50 hommes, la p-etite trou pe alteint enlin la terrasse du manège, accueillie JTa.L' les cris: ,Bourreaux du peuple, rcudez les armes. l" Le dernietJ espoir de défendra le l'Oi s'én:nouit; les députés prononcent aussi le mot d~ désarmement. D'Hervilly rcconn~it alors SOtl erreur: c'est dans leurs casernes et non ras à l'A~·!;emblé.e, que les S uisse5 devaien t se retirer. Les officiers\ la rage a\l cœur, pénèlreul dans la s'alle de l' AssemNée. A la vue de ces• hommes: couverts: de J!Oussière, l'épée nue .à la main, une panique se proclllit. On crie: ,Voilà les' Suiss·es !" Déjà plusieurs députés de l'extrême-gauche cherchent à s'enfuir par les !enêtres. Dürler et de Salis/ SE!i font condujrc :tuprès du roi: ,Sir e, déclare Di1rler, on veut ,luc, je pose lea armes, je ne le ferai que sur lut ordre de vou·e lVIajlesté." Louis' dans sa fair blesse rëp·o·nd: , R endez vos armes. à ]la garde nationale, j e ne veux pas que de si braves gens que Yous périsserut." C'est l'arrêt de morL Qes Suisses. Bouie-versés, les officiers l'Ont a1moncer iL leurs hommes la fatale nouvelle. , Le R oy ordonne aU.'C Suisses de dépose-r à. l'instant leurs armes et de so retirer dans leurs casernes." Il livre ainsi des soldats désarmés à la populace en ftll'cru·. Quant 11. la seconde parli.o rl~ l'ordre, elle est inexécutable. DQ ,·ie\:tx: soldats J}leuront silencieusernenl: , Nous avons encore 11os ba:yonnettes':, s u.pp lient-il's. Mais il. faut obéir, c'est le dernier sacrifice que re roi leur demande. De Sal!is fait mettre les fusils en faisceau.'C ct déposer les cartouchières; le peuplo s'e,t eml}a:re instantan<Smeni. Le> bra'l"'cS sont conduits à l'Eglise des Feuillants, d'où on iie les sortira que pour les traîner au supplice. Les officiers sont enfermés dans ln. salle des inspecteurs de l'Assemblée. En tra,rcrsant les coniclor.;, i ls sont ;wœblés d'ri.njures: ,VoilA les vrais coupables, ils on~ tiré su.r nos trères, li1rrez-les alt peuple l" Plusieurs d'entre eux furent transférés à l'Abbaye et massacrés le 2 septembre. D'Erlach eut une mort atroce. Il réussit d'abord à s'échapper; sa. retraite fut hienLôt découverte. Des fédérés h·otwèrent clans: une maison un jeune ct bel officier suisse. Ils le traînèrc'nt cleh'ors e~ ordonnèrent à son ordonnance de le collier. L'ordon'tJr.mcc obéil ; u u des p:-tlriotes lui remit alon~ une scie et le pria de scier lentement le cou de l'oŒc'ier, ca.r, ajouta le brigand, cette bellie. tête aura du succès au bout d 'unel JIÎ.que et il 'ne !a.u t pas démngcr la coi~e. Le soldat refusant une pareille besogne, fut immédiatement mis en pièces. Deu.x femmes comr.lais'antes s'oLfrirent <Ùors ct, après avoir l·entement scié la tête de l'olli.cicr, 1':1. piaulèrent au bout d'une pique. Au riiilieu de ces atrocités, l'Assemblée nationale discute de "Liberté el d'Egalité", met solennellement les Suisses sous la sauvegarde de la loi· et sous la protection de la Na lion Françai;;e! De 5 à 600 hommes périrent le 10 août, 200 :furent massacrés' en sep tembre dans les prisons, 200 à peine revirent leur patrie. Ainsi fut délxuit le plus unciert ct le plus beau régiment suisse de Frat1cc. 'Fully, 20 mars 1926. S**'~, inst.
46me Année
No 8
30 Avril 1926
Organe de la Société V'alaisanne d'éducation Sommaire. -
Mes s ix premi er s m ois ! .. - Du choi x d es dictés. Langue française. La comp tabili té r urale. Calcul ùe l'escompte. - ' Instruction civique. - Les Conférences. - Dieu fait bien ce qu'il f ait. - Le premier Missel. - Le m ois de Marie. - Pour délasser. -
ffies SIX premiers mois ! ... . Quel sera mon premier contact avec mes élèves? ... jusq u'au debut de cette année scola ire, je n'avais q ue sué sur des livres, beaucoup de livres; j'avais lu et relu force théories; consulté d~s maîtres éprouvés; réfléchi; coordonné leurs données; d resse un plan, où tous les détails avaient été passés par le crible d'une critique mûrie; et je n 'aurai certes pas honte de l'avoue r: j'avais cherché à intéresser le C iel à mon sort... . Eh! b ien, toucha nt à la fin de mes six premiers m ois d'enseig neme nt, j'ai tenu à fa ire mon examen de conscience, et à me rendre compte de mes premiers pas dans la vie p ratique. j'ai c.onstaté que les théories, même les plus parfaites, ne nous suff1sent point: il faut l'expérience et l'expérience personnelle, que rien ne saura jamais remplacer. L'enfant est bon e n général. C ire très malléa b le il se laisse fa~i lem.ent imprimer tel ou tel pli . - Pendant les ou 20 p remiers JOUrs, nous nous trouvions en face les uns des a utres cherchant à nous étudier mutuellement, à pénétrer nos caractères: Tout était calme; seule de temps en temps de petites escarmouches de q uelques élèves plus turbulents, faites pour tâter le terrain , se sont lai ssé apercevoir. P uis to ut est re ntré dans le calme, et la classe a définitivement pris sa ma rche e n avant. ~ous nous con~prenion~: je les avais sentis gentils et bons; Ils ont vu que Je voulais leur bien. Oh! le comprend - on assez? Il faut que le maître et les . élèves ne for me nt q u'une famill e; qu'i ls s'aiment dans une mutuelle confia nce! Les élèves veulent sentir chez leu rs éducateurs ~es h~~mes dévoués et supérieurs; supérie urs par la science, 1autonte, la vertu. Tout est observé, même les mouv~ments les pl us insign ifiants : un sourire donné à un de leur camarade un compliment, moins de sévérité dans une remontrance se~ont assez fa.c ilement regardés comme des signes de partialité. L'élève est un Juge d' une rigueur extraord inaire; il a un sens très affi né de la justice, surtout si elle paraît violée à son détriment. -
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