No 03 l'Ecole primaire, 15 Décembre 1892

Page 1

- s Consterné, il suivit le cortège funèbre. Depu~a il le seul et derni&r habitant de Tzan-dzemô où 11 vécut le reste de ses iours dans les privations et les prières. Lorsqu'un visiteur s'amenait ~rés de l~i , il ~e. m~n­ quait iamais de raconter ce qu il appelait • 1 Histoire de la Mort • ni d'accentuer avec ponderati'lll ces paroles du squelette: Ma faulx est la grande Justicière: on abuse de la vie, j'en coupe le fil 1 ZA.RO. --~--

A QUOI PEUT SERVIR LE SEL En frottant avec un peu Je sel les taches faites par le thé 1 on les enlève. Comme poudre dentifrice, il conserve les dents blanches et les gencives fermes et rosées C'est un des meilleurs gargarismP.s pour le mal de gorg~ et un préservatif contre la diphtérie, pourvu qu'oa en fasse usage à temps. Pour nettoyer les meubles de saule, le sel est lent· on applique avec une brosse et l'ou frotte à sec. Les 'estampes rincées avec de l'eau et du sel, vent leur couieui" et prennent du brillant. Deux cuillerées à café de sel dans un quart de d'eau tiède constituent un vomitif qu'ou peut to avoir sous la main; c'est un .antidote contre l'emnm"""-' nement par le nitrate d'argent. Les dou.leurs ques des pieds et, d~s membr~s peuvent. etre g . des bains de sel pns le mat10 et le so1r, auss1 qu'on peut les supporter, En sortant. les P.ieds de frottez- les très vivement avec un essUle-mams lrès L'eau salée est un des meilleurs remèdes pour le d'yeux, et, si l'on s'y prend à tempq, il fait l'ioflammalion. On obtient les meilleurs résultats en lavant les mouchoirs et les rubans de soie dans de l'eau salée et les repassant humides. Comme engrais, le sel a beaucoup de \'.alem. ~ans les aliments ssraient déleslables. Les hemorrag1~s poumons et de l'estomac sont promptement arrètees de petites doses de sel.

XII"" AN J:\ EE ~0

3

1 ~ -

*

SION J 5 Déeembre 1 ~92

L'ECOLE PRIMAIRE REVUE PÉDAGOGIQUE PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA

SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION PRIMAIRE paraît chaque quinzaine, de Novembre à Avril inclusivement, en livraisons de 16 pages. Prb d'abonnement pour la 8uls11e, 2 fr. 30. Union postale 3 ~r.

Annonees, pri:L 20 ce11l, la lig11e 011 son espace. Tout ouvrage dont l' Ecole primaù·e l'ecevra deux exemplaires aura à une annoncr• ou à un compte-rendu, s'il y a lieu.

SOMMA I RE: Avis important. - De l'Elocution et de la Rédaction. Les instituteurs et l'abus du tabac (Fin). - De l'émuà l'école (Fin). - La curiosité mise à profit (Suite). Recommandations aux instituteurs sur l'importance du - Partie pratique: Calcul oral, problèmes do1tnés a11x examens de recrues. - Variétés. - Supplément. Tout ce qui concerne la publication doit être adressé

à l'éditeur : M. P. PIGNAT, secrétaire au Département de l'Instruction publique, à Sion.


1\..Ufil1Ul\. JJU ~ontlent

l' fl.l.ût.l~ lO~tJ

les matières suivantes :

Calendrier. - Foires du Valais de !893. - Tableau d'intérêt et d'escompte. - Tableau comparatif du mètre cube, de la toise fédérale de 216 p. c. et da la toise locale de 216 p. c. de roi pom les fourrages, engt·ais, etc., etc. - Tableau général des distances entre le chef-lieu du canton et les commuoos et entre les chefslieux des districts. - Tableau de réduction des différentes toises carrées mitées en Valais. - Table pour le poids net du bétail. - Table à l'usage des viticulteut·s et marchands de vin. - Indication des féries profanes et de celles découlant de la loi fédérale sur les poursuites pour dettes. - Service postal et télégraphique. - A anonces. Outre les t•enseignemenls que contenait l'édition précédente, l'Agenda de 1893 apporte l'un ou l'autre article agricole nonvean sur la culture de la betterave à sucre et le carbonyle ou le carbolineum. Ce dernier produit est devenu, dans certains pays, le puissant auxiliaire de l'agricult< ur intelligent et économe. Demi page pat· jour pour inscriptions diverses, et plusieurs pages blanches. On peut se procurer l'Agenda du Valais: Im~:~rimerie Kleiodieost & Schmid, Ston; ~- Z9o-Kiusen et Mm• Boll, nég., Sion; M. C. Creltenaod, oég., Saxon; M. J . Lugon· Lugon, oég., Martigny; M. P . Luisie r, oég., StMaurice ; M. Léon Cornut, nég., Vouvry; Mm• V• Meich· try, nég., Siene; M. Jos. Possa, à Loèche. L' &genda coûte, broché, 1 Cr. 50 ; cart. toile, 2 Cr.; portefeuille, 3 ti'. 30.

::01e u.. e't P a'tri.e Ret·uell fie Chan as p o ur l'Ecole et la Fa

par J. KŒHL, professeur à l'Ecole normale d; Sion, ouvrage a la Direction cie l'Im.truction publique des cantons de Fribourg Valais. La nouvelle édition de ce recueil se fait remarqner par plusieur8 ceaux médits, dus à la bienveillance de MM. Armin Sidler, F.-O. Cam. Mengi11 et Ch. H œnni. Elle contient également une production appréciée, que nous avons déjà eu le plaisir de donner comme sut:c1u~'"" c'est la Plainte de l'oiseau, par M. l'abbé Leroy, que l'auteur a voulu permettre de teproduire dans ce recueil. Cet ouvrage, précédé d'une méthode élémentaire et d'un petit compte 13') morceaux à 1, 2, 3 et 4 voix égates, et renferme les les plus populaires et les plus remarquées des recueils corlteJIIlp<ora:~ Il existe en deux éditions, l'une française, l'autre allemande.

SION, 15 Décembre

1892-93

L'ECOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA

SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION .A.~is ir.o.:portant~ Les personnes qui ont reçu, sans en refuser l'un ou rautre, les 2 premiers Nos de l'ECOLE PRIMAffiE, étant considérées comme abonnées, sont priées de réserver bon accueil aux cartes de remboursement qui seront incessamment lancées. Pour simpliflcation d'écritures et diminution des frais postaux, il sera. cumulé sur la. même carte «le rembours les fournitures scola.ü·es, qui 1·esteuient à règler pour un certain nombre de souscripteurs en sus de leur abonnement. Ceux qui ne pourraient s'acquitter immédiatement sont priés d'en aviser qui de droit jusqu'au 15 janvier en in· diquant le (lélai dont ils auraient besoin pour cela. De l'Elocution et de la Rédaction. C'est un fait incontesté autant qu'incontestable que nos enfants éprouvent de grandes difficullé5 pour s'exprimer correctement et couramment. La plupart son t incapables de rapporter une anet:dote, de raconter une histoire d'une manière passable ; ils éprouvent souvent un grand embarras pour expliquer une simple règle de grammaire, enfin, il en est qui composent peut-être assez bien et qui ne savent pas parler. Tout ceci paraît démontrer qu'en général dans les récitations on s'attache beaucoup trop au mot à mot pour négliger le sens de la leçon ; mais la cause principale des difficultés d'élocution qu'on rencontre chez nous, git certainement dans le peu d'exercices de langage que l'on fait daus nos classes. Notre programme, en effet, ne détermine pas de temps


-

34

-

à sacrifie•· à ces sortes d'exercices et de son chef le maître les

néglige souvent. Sans doute, il ne faudrait pas outrepasser le but qu'on se propose qui est d'apprendre à parler aux enfants, - l'école ne doit pas viser à former des orateurs - mais je crois qu'on peut se rassurer, car du point où nous sommes aux orateurs il y a encore loin, et quelques améliot·ations sous ce rapport ne seraient pas intempestives. Le fait est que, dans nos montagnes surtout, on a grandement besoin de réagir contre cette lourdeur de la parole et d'introduire plus d'exercices oraux dans les classe3, Et chaque régent peut, jusqu'à un certain point, prendre sur lui de modifier son plan horaire de manière à donner quelques moments de plus à l'intuition et. aux leçons de langage. Dans la réunion générale des instituteurs du Haut-Valais, tenue ce printemps à Viège, on a discuté sur l'utilité de la grammaire à J'école. Il y eut des membres du congrès qui ont demandé la suppression de ce livre. Sans vouloir émettre en ce moment un avis là-dessus, nous estimons qu'un manuel est utile, nécessaire même comme guide, à condition toutefois qu'on n'en abuse pas. Et l'abus n'est plus à craindre si on remplace les longues heures de rècitation par des exercices oraux, nous dirons même des entretiens sur le sujet de la leçon : ceci se pratique avec fruit chez les plus avancés. Chez les débutants, ces exercices seront destinés à leur communiquer les notions les plus usuelles de langage, et l'enseignement intuitif, tel que nous le trouvons dans bon nombre d'excellentes méthodes, y joue un rôle important. lei, les élèves doivent être mis en face des objets à étudier; puis, avec l'aide du maître, ils en font l'énumération, en étudient la forme, les matières premières, l'ouvrier qui y a travaillé, etc. On choisit de préférence des objets que les enfants voient le plus souvent, ceux qu'ils emploient ou dont ils sont entourés, les ustensiles de cuisine. Ensuite on fait comparer ces mêmes objets sous les point de vue de lem· ressemblance et de leur divergence,

-

35

-

par rapport

à leur emploi, leur forme, etc. Plus tard, l'exposé oral sera suivi de la reproduction écrite, De cette manière, les élèves apprennent à parler en même 18mps que leur intelligence se développe, que le cercle de Jeors connaüsances s'agrandit, et ils arriveront sans trop s'effraye!' aux rédactions, descriptions ou narrations. (A suivre.)

Les instituteurs et l'abus du tabac ( Fin) La patrie, qui a le droit de compter sur l'intelligence et l'énergie de tous ses memb1·es, ne rencontre trop souvent, dans les fumeurs, que des esprits et des corps débilités. ~n peut, par ricochet, prémunir le:~ jeunes gens contre l'habitude funeste du tabac, en installant dans l'école une G&isse d'épargne scolaire. Le développemeut des habitudes nomie et de sobriété en sera le résultat, car une fois un jeune homme possède un livret de caisse d'épargne, est bien rare qu'il ne cherche point à le grossir, aussi -il de· toute dépense inutile, et, par conséquent, la consommation abusive du tabac. Rien donc n'est important que de le mettre au plustôt en possession livret; c'est un des plus puissants moyens de moralisation classes laborieuses. Toutes ces considérations doivent développées par devant les élèves du cours supériem· l'école, dans des causeries familières et bienveillantes les jeunes auditeurs. Naturellement l'instituteur ne peut user que des moyens sont à sa disposition. li lui faudrait des ouvrages spésur l'abus du tabac, afin qu' il pût les prêter à se:; et à leurs familles. L'utile société de la rue Jacob, Paris, ferait bien de combler cette lacune en envoyan t, les bibliothèques scolaires, quelques volumes de prode. Ce ne serait point là, bien certainement, une déinfructueu se. Voilà l'œuvre que (Jeuvent ess:J.yer d'entreprendre le~ des écoles primaires pour détourner la jeunesse de du tabac, cet te plante si dangereuse. li leur est bien difficile, on le concevra sans peine, d'agir sur les pères


-

36 -

de famille. Ontre qu'il ne les a pas sous la main, faut vaincre l'habitude prise et noe sorte de respect Il peut essayer néanmoins de lutter, et si s~s efforts sont point couronnés par un succès complet, d aura, , moins, l'honneur de l'avoir entrepris ». Il peut, dans une conférence publique autorisée par ministration, faite à l'école et annoncée à l'avance, familièrement le tabac, sa découverte, sa culture, ~on ploi, et (il le faut surtout) ses terribles effets ph et moraux, les crimes qu'il fait commettre par des j gens de donze à vingt ans, précoces malfaiteurs fumant buvant; les maladies qu'il engendre, constatées par les teUI'S Dumas, Decaisne, Dnjardin-Beaumetz et l'Illustre vreul. Cette conférence, entt·econpée de lectures ap d'explications faites à l'aide de dessins et d'images, duira sans doute une forte impression SUl' l'assemblée, pression qui peut-être ne sera point passagère. Il indiq dans cet exposé le plus complet. possible, les funestes snltats de la consommation du tabac, au point de vue la santé, de l'économie, de la famille et de la patrie. aussi, il parlera de l'association naturelle et terrible ses effets du tabac et de l'alcool. Chacun alors coJIDDireDJ bien l'exactitude de cette corrélation que le vulgaire remarque pas toujours, mais qui, malheureusement, que trop bien établie. Qu'on ne dise pas qu'il est impossible de se la fune~te passion du tabac; je connais plusiem·s qui aujourd'hni, après de longues années d'habitude, complètement ces~é de fumer ou de priser. Les ins seront certainement soutenus dans leur œuvre de ~ation par le~> notables de la commune, qui comp bien que cette entreprise est utile, non seulement aux tlivid us, mais encore aux familles et au pays tout Mais, il y a un J'eYers à la médaille. L'instituteur ne convaincre tout Je monde, et, d'ailleurs, là comme en d'autres circonstances, l'intérêt pécuniaire lui créera advet·saire.>, sinon déclarés, mais au moins à l'état Il n'est pires sourds que ceux qui ne veulent pas en

3"1

-

. fumeurs endurcis, débitants de tabac, cabaretier3, · t de leurs sarcasmes ceux qui auront le courage rompre avec leurs mauvaises habitudes. ~t en emp~che­ t d'autres de les imiter, Il en est d'atlleurs toujours : Je progrès dans le bien va lentement. A. C. ~

De l'émulation à l'école (Fin}. L'émulation est chose importante .~ l'éc?le primaire_! est en effet un puissant moyen d ed ucatlon et de de- --~""''nt intellectuel, surtout à notre époque où l'on . tant de sacrifices pour l'instruction. Parlons: comme moyens d'émulation, je I~ommerats vo. aussi les visites de messieurs les mspecteur.s et des commissions scolaires locales. Un maître adroit toujours tiret· qnelq ues bons profits de la présen.ce au milieu de sa classe de telle ou telle autonté

Si ces visites sont régulières, il devra préparer un peu élèves ou les accou turner aux répétitions qui sont trop à l'heure qu'il est dans nos écoles. P~is ces « _mo1, tâcher de ne pas êh"e le der mer )) , • Je devrai réle mieux possible ))' aur·aient un effet bien sal~ il se p1·oduirait aussi un entrain qui, sous une mam Il, ne manquerait pas d'avoir de n?mb~eux av~n­ Si, au contraire, ces visites sont irreguhm·es et _m~ ues le zèle et l'a1·denr des élèves seront pour ams1 continuels, pourvu qne le maître sache éviter, retarde!' JWIJiiiluo:uce de ses écoliers. méthode doit aussi être co nsidé1·ée comme moyen ulation à l'école pri maire, et ce n'est certes pas le re. Qui ne se rappelle encore les belles heures P,ersnr les bancs de l'écot~. ou le peu d'aUrait qu on quelquefois pour les leçons? Et maintenant enc~~e , uoi cette éto urderie opiniâtre, fruits malheureux d lOtion, cette nonchalance, cette apathie d'un grand n~mbre pour telle ou telle branche ? Oh 1 c'est qu~ la lll:a· de présenter les choses, de dé.velo~per c~l'l~Jns faits sujets, est défectueuse, quelquefois meme clera~Sonnable .


-

38 -

La routine et les préjugés, si souveut anat .. v•ua.1,1111111 par les pédagogues autorisés, existent encore ici, ne vent être malheureusement abandonnés là, dit-on. maîtres et élèves en souffrent réciproquement; tandis une méthode rationnelle, tout en tenant en suspens tention des élèves pendant les leçons, chasserait le d et la paresse. Puis, viendraient l'attrait, l'ardeur et 1 cation, en un mot l'émulation. Mais j'allais oublier le plus noble, le plus puissant, plus efficace et sûrement le plus durable des moyens employer pour exciter et nourt'ir l'émulation à l'école maire. Je veux parler de l'affection du maitre pour d èves. JI ne sert à rien de combiner le mieux possible les compenses, de distribuer équitablement les punitions d'employer tous autres moyens pour produire l'élllu•a.w... à l'école primaire, si l'éducation ne remplit nne cond essentielle, qui est comme le signe de sa vocation: il

qu'il nourrisse une affection sincère et profonde pour enfants qu'on lui a confiés. Non seulement il doit respecter les lois et règlements scolaires pour tons tinctement, en un mol, être juste; mais il doit aimer élèves pour que ceux-ci fassent de même à son égard. Il faut que le maitre puisse dire: « mes élèves sont amis » et que ceux-ci disent à leur tour : « notl·e est notre ami ». - Mais comment produire celle affec rèciproque ? Un moyen p1·écieux pour cela, c'est tout tl'&· bord de ne jamais montrer de faiblesse et d'être ind à l'occasion. L'affection sans faiblesse, voilà la première règle à server par le maitre dans sa classe. Il doit aussi être de cette gravité qui maintient les enfants à une juste tance, sans les éloigner jamais et sans que jamais aussi sensibilité l'abandonne. Il doit même veiller· sur lE\ ton convient pour instruire, t'eprendre et encourager ses .,u...u ..... Alors, accoutumés à C\3 ton ferme et affectueux, ils :s"u1..,... la moindre discordance qui vient troubler l'harmonie existe entre l'éducateur et l'enfant, et un simple

-

39 -

JDent dans le son de la voix leur semble un acte de sévérité. On peut les l'amener ainsi quand ils sont prêts à commettre une faute, ou on les rend heureux en lem· faisant pressentir son approbation. Il étendra à tous ses témoignages d'affection ; car le devoir par~e et lui répète sans cesse qu'il se doit à tous. Alors, mais seulement alors, J'élève aura trouvé un véritable ami pour lequel il gardera de précieux et durables souvenirs. N'oublions pas non plus de rappeler souvent aux enfants leurs devoirs présents et à venir. Ces rappels réitérés à J'ordre et au devoir constituent un précieux stimulant à J'école primaire. D'ailleurs, si l'on prend tant de soins pour élever et instruire l'enfant, il faut qu'il sache que Dieu et J'humanité exigent en retoUI' quelque chose de lui. Il_faut qu'il apprenne, même d.e ~on ne heure~ qu~ le. tr~vall. est une loi diYine imposée a 1 homme, mats lo1 facile a smvre et à supporter si l'on considère sa destinée snprêR1e. Il n_e sera pas non plus toujours sur les bancs de 1ecole ; •.1 devra un jour être utile à sa commune, à son cantou, a la patrie suisse. . . . On pourrait dire aussi un mot des tàr.hes a domtcile, qui pat· lellr aridité ou leur multiplicité peuvent prodmre Je dégoût de l'école et même une désaffectiOn. dangere~se . Mais ceci n 'e~t qu'une conséquence de la methode d enseignement du maitre. _ Tels sont, je crois, les principaux et les metlleurs moyens pom· produire le plus d'émulati~n à. l'école pri"!aire, et réaliser ainsi son but. Sans doute 11 existe encore d heureuses disposi_lions chez l'instituteur qui s'occupe sérieusement de sa classe et qui cherche à en remphr stnctement et consciencieusement. les devoirs. C'est à l'école qu'il les dél)ouvre et les met en pratique, et c'est à l'école qu'il peut en juger toute l'efficacitè. De tout ce qui vient d'être dit, il y a lieu de. conclure que les meilleurs moyens à employer pour obtemr le plus d'émulation dans les classes primaires consistent dans: L L'affection du maitre pou1· ses élèves. 2. L'exemple du maître, et celui de bons élèves pré-


-

-

40 -

sentés souvent comme modèles aux ècoliers mous et ineptes. 3. L'usage méthodique de récompenses décernées aux enfants. 4. L'emploi prudent des moyens disciplinaires négatifs. 5. Les visites régulières des autorités scolaires. 6. L'emploi rationnel par l'instituteur· des meilleures méthodes pour l'enseignement primaire. S. MoNTAVON.

~~

-

ce monde, consiste à pel'fectionner sa raison et à en un bon usage. Enfin, si sa curiosité le porte à demander ce qu'il ne pas savoir, il vaut beaucoup mieux lui dire nettement Ja chose est au-dessus de sa portée, que de lui donner ebange par quelque fausseté ou par des répouses frivoles.

du célèbre pédagogue Bernard Overberg, aux instituteurs sur l'importance du chant, pour éduquer, instruire et discipliner les enfants.

taeO>DWl.-u"'"'''-VJJ""

La curiosité mise à profit (Suite} Oès que quelque chose de nouveau se présente aux yeux des enfants, ils demandent: qu'e~t-ce que c'e8t? Par là ils n'ont ord inairement en vue que d'appr·endre le nom de la chose, et en leur disant comment on l'appelle, on r·épond exactement à cette queshon. Ils demandent ensuite: A quoi sert cela? Répondez nettement. Vos réponses les engageront à faire de nouvelles questions. Peut-être une semblable conversation ne paraHra pas aussi · insignifiante et aussi frivole à un homme fait qu'on pounait le présumer. Les question s que des enfants cu rieux pi'Oposent naturellement et d'eux-mêmes, sans que personne les leur suggèr·e, donne souvent à un homme instruit et :sensé l'occasion d'entre1· dans des explications auxquelles il trouve lui-même de l'intérêt. Un enfant fait quelquefois de3. réflexions sur les réponses qu'on adresse à · ses demandes. Ecoutez avec bonté ses petits raisonnements. Manifestez votre approbation s'ils sont passables à ~,;ertains égards; et s'il donne tout à fait à gauche, l'emettez-le doucement dans Je bon chemin sans le railler de sa méprise. Du resle, s'il paraît empressé à raisonner sut· tout ce qui se présente à son esprit, prenez garde, autant qu'il est en votre pouvoir·, que personne n'étouffe celte disposition naturelle, ou ne la dénat.ure par des entTetiens captieux ou illusoires : car, de toutes les facultés de notre àme, celle du raisonnement est, sans contredit, la pins noble et la plus importante, et elle mérite d'autant plus qu'on s'at· tache à Ja cultiver, que le plus grand mét·ite de l'homme

ard Overberg, mort en 18'26, est une des gloires les de la pédagogie chrétienne. Il consacra la plus partie de ~a vie, 42 ans, à former des instituteurs et institutt·ices selon le cœur de Dieu. Ce n'est pas seulement à Munster, où il s'est acquis tant aloire comme professeur de l'Ecole normale, que son nom vénéré, sa mémoire chérie et ses ouvrages estimé::s: l'Al· toute entière conserve un précieux sou'\'enir· de ce aussi vertueux que zélé, aussi instruit que laborieux; le compte avec reconnaiss::tnce parmi les propagateurs les capabies et les plus actifs de la bonne instruction pri-

éducateur modèle donne aux ini:!tiLuteurR six règles • pour les élèves à observer ce qu'exige le bon ordre d'une .... de

ce.:~

règles est ainsi conçue:

avec sein vos élèves à chanter de bonnes chansons. reproduirons successivement les directions que le véOverberg donnail aux instituteur·s sm· l'importance du pour· l' éducation des enfants. ~'

• * en temps les enfants est très utile d'eotretrenir de temps avantages elu chant; cela les animera à s'y appliquer avec plus de zèle. Etant convaincus de l'utilité du chant, le négligeront pas si facilement, quand ils seront plus en âge. Ils répéteront chez eux ce qu'ils auront endire de l'utilité du chant, et par là ils exciteront bien noes à s'en occuper. r· ectre antras choses: Les cantiques égayent, prél' ennui, de la colère, du chagrin, ou du moins les fortement. rend le ca1·actère plus aimable, plus doux et fait plus aisément les peines d'uo loog et pénible travail.


-

42

-

-

PendanL les heures de récréation, il est un puissant semant, tant pour ceux qui chantent que pour ceux écoutent. Il est toutefois plus utile de de se borner à les écouter.

• *

C'est à cause de ces effets si salutaires, produits par le religieux, que l'Ecriture sainte nous le recommande si i ment, en appuyant d'exemples ce qu'elle en dit. Apt·ès que les Ist·aélites eurent pas!lé miraculeusement mer rouge, Moïse, pour en rendre grâces à Dieu, ch:tnla tout le peuple un hymne dont les premiers mots é

Chantez te Seigneur; il s'est montré grand et glorieux. Marie, sœur de Moïse, répéta le même chant avec femmes . Il est à présumer que ce ne fut pas dans cette seule casion que cet hymne majestueux fut chanté, mais que, dant le voyage de 40 ans dans le déset·t, il y retenl.it Et vet·s la fin de ce voyage, Dieu dit à Moï'" : Ton

JOUr approche; écris cet hymne et apprends le aux d'Israël afin qu'ils le sachent par cœur et qu'ils le eux-mêmes : cet hymne servira chez les enfants d' lsmët rendre témoignage... Moïse l'écrivit et l'app1·it aux Depuis ce temps le pieux usage de chanter des ca a toujours été en vigueur, et a été révéré comme agréable au Seigneur parmi le peuple de DiPu, comme le l'hymne de Débora, les psaumes de David, etc. Les Apôtres, dans leurs Epîtres, recommandent 11.ussi chrétiens le chant des cantiques comme un U'lage pi agréable à Dieu. Saint Jacques le recommande autant qne la pt·ièt·e: Si

qu'un d'entre vous est triste, qu'il prie; s'il est joyeux, chante. Saint Paul exhorte les chrétiens on ces termeP :

vous et animez-vous les uns les autres par des par des hymnes et par des cantlques spirituels, l'honneur de Dieu du fond de vos cœurs, avec un esprit reconnaissance.

PARTIE PRATIQUE Calcul oral Problèmes donnés aux derniers examens de recruBI l. 4. Auguste a 20 frP. pour aller à la foire. ll dépense

43

-

chez le marchand et 2 frs. 50 cent. chez l'aubergiste. Combien lui reste-t-il 't 3. Un livre parait en 25 livraison ; la livraisons coüte 35 cent. ~ combien lui revient l'ouvrage 't 2. Combteo de tuyaux de 21;4 m de longueur utilisera-ton pour une canalisation de 189 m 't 1. Quelle valeur possède une propriété, si le fermage calculé au 41/4 pt·. %, rapporte 850 frs. 't ' 2. 4. Dans un voyage j'ai dépensé 27 frs. pour frais de route 38 f1·s. pour mon entretien. A comnien me revient 1~ voyage 't 3. ~Ï~ ï coüte un sac de riz pesant 98 kilos, à 45 cent. le 2. La pr_i me annuelle d'une assurance rapporte 17 frs. 40. Combten rapporte-t-elle pour 6 mois ï 1. Un tas de fumier est long de 7'12 m large de ~ m haut de 80 cm. Combien de chanetéez' de a;4 ma cha~ cune fournira-t-il 't 3. 4. Un maître d'état paye une location de 180 frs. pour son appartement et 120 frs. pour son atelier. Combien en tout ï 3. J:e do~s expédier en Allemagne une valeur de 48 marks. Combten, cela fait-il de francs, le ruat·k valant 1 fr. 25 cent . . 2. Pour une construction il a fallu 60 caisses de sable · ch~que chaise contient 11;2 ma. Tout le chargement coutant 815 frs., que coûte lt'l ma ï 1. ~? J?ayRan vend un bœuf pour 18 pièces de 20 frs. L tnterêt de quelle dette peut-il régler avec cette somma la dette étant au 4th pr. % 't ' 4. 4. D'une somme. de 75 ft·~. je prends 38 frs. pour ar.beter des m:uchaodtses. Que me reste· t-il 't 3. Combien un ménuisier doit-il payer pour 65 mètres carrés de_ planches, le mètt·e carré coûtant 1 lr. 50 cent.? 2. Quelle dtffél"ence pour l'intérêt annuel C(lla fait-il, si je place 12AO~ frs. au 4lh pr. % ou au 4 pr.% 't 1. Un céhbatlure légue les 3js d'un èapttal à la bourse des pauvres. les 1/ 4 au fonds scolaire et le reste aoiL 450 fr a~x infirmes. Combien reçoivent chacune d~s deux pre~ mtères institutions? 1. 4. La distance entre Coire et St-Gall est de 106 kilom. c~ll~ de Coire à Dissentis de b3 kilom. Quelle est l~ dtfterence entre ces dtlUX distances 't 3. 100 tuiles coütent a frs.; combien coûtent 450 tuiles t 2. Mon voisin et moi, nous achet.ons en commun 40 kg


-

44 -

de beurre , à 2'/.• frs. IE'I kg. Mon vo1s1~ en prend lea a;5 et moi le l'este. Combien c~acun a-t-~~ ~ payer? 1. Par amélioration, le rapport d une. propl'lete est mont6 de 1250 frs. à 1350 frs. De comb1en pour % est cette augmenation 'f 6 . 4. Une serrure coûte 4 frs 35 cent.; à combien reviennent 2 serrures 't . S. Pour un champ de i ares on cow.pte une caisse de fumier d'étable. Combien en faut-Il pour 2 hectares 10 ar~:~s? 2. Un jeune homme fume par semaine p?ur 75 cent. de cigares et boit dans le même espace de .emps 25 verres de bière à 15 cent. le verre. Combien dépense-t· il paJ an' 1 . Une maison a été achetée pour 15,000 frs., les . /s de cette somme ont été payés c~roptant. A com?.Ien se monte l'intérêt annuel de ce qm reste à payer, lmtérêt étant compté au 4'/s pr. % 'f '2. 4. Dans une forêt on a abattu 28 sapins, 15 hêtres et 9 chênes. Combien d'arbres en tout 'f 3. Une poule pond par an 140 œuf:;. Quelle valeur cela représente-t-il, si l'œuf vaut 6 cent. 't 2. Un marchand achète 32 m de toile p~ùr 33 fr. 40 . .Il en revend 12'/s m au prix d'achat. Qu en. rec~vra-t-1l? 1. Quoiqu'un doit revendre une montre QUI lUI a . coûté 96 frs. avec une perte de 37'12 pour 0 /o. Combien en retire-t-il encore 'f 8. 4. Je paye une montre 28 frs., la chaine 5 frs. 50; combiell cela fait-il en tout? 3. Huit arbres ont rapporté ensemble du fruit pour 5~ fra. Quel est le rapport moyen d'un de ces arbres 't 2. Les frais d'un procès se montent à 432 frs., A en doit payer les sr 12 , B lea 7/ tll. Combien cela fait-il pour chacun d'eux 'f 1. Un employé ayant un traitemen~ annuel. de 1460 fra. prend sa retraite avec une pension éqm~alaot au 7ft pour Ofo de son ancien traitement.. De combien est cette pension t 9. 4. Un père gagne dans un mois 95 frs. ; _le fils dans le même temps 65 frs, ; combien gagnent-Ils ensemble t 3. Un ouvrier gagne 40 cent. par heure. ~u lieu de travailler 10 heures par jour il ne trava1lle plus que 8 heures. Quelle diminution cela lui fait·il au bout de li jours ouvrables 'f 2. 100 degrés du thermomètre centigrade valent 80 degr61

-

45 -

réaumur . Combien de degrés centigrades font 24 degrés réaumur 'f 1. Le périmètre (contou1·) d'une surface quadrangulaire == 42 m . Combien de m9 mesure cette surface ! JO. 4. D'une pièce d'étofle longue de 60 mètres on enlève d'abord i 5 m, puis 20 m. Que reste· t·il 1 3. U o jeune homme économise 3 fr . 50 cent. par semaine. Quelle est son économie au bout de 2 ans! 2. Un garçon a été 1 an 4 mois dans une pension et devait payer 180 frs. par 3 mois. Combien a-t·il dû payer pour ce temps? 1. Une vache consomme~ tous les 7 jours un ma de foin . Combien 14 vaches mettront-elles de jours pour consommer un tas de foin long de 8 m, large de 4 m et haut de 3 '/2 m. 'f 11. 4,, J'achète un couteau pour 2 fJo. 50 et un cbapeau pour 4, fr. 80. Quelle est ma dépense 'f 3. 3 mètres d'une étoffe coûtent 18 francs; que coûtent 27 m. 'f 2. J ' achète 15 mètres d' unfl étoffe à t fr. 80 le mètre et 10'/s mètres à 90 cent. le m . Que merendra-t-on '3ur un billet de 50 fr. 't 1. Pour une somme prêtée à intérêt annuel de 3'/ 9 pr. % je reçois 15 fr. 40 cent. Quelle est la somme prêtée t 12. 4. Le négociant A achète du savon pour 26 frs. et de l'buile pour 34 frs . Il paye sa note avec un billet de 100 frs. ; que lui rendra-t-on! 3. Un ouvrier qu'un accident rend temporairement inactif retire d'une assurance contre les accidents 2 fr. 50 journellement pendant 25 jours . Combien cela lui fa~ t-il 'P 2. Le jardinier K me livre 25 rosiers à 2,40 frs. la p1èce; je paye comptant, obtenant ainsi un escompta de 2 pr. Ofo. Combien dois-je 't 1. Quelqu' un achète pour la somme de 1500 frs. une prairie qui donne 100 q. de foin sec, le q. à 4 frs. Quel est le rapport net, si le capital est compté au 4 pr.% et les faux frais à 80 frs 't 13. 4,, Une école d'arboriculture livre un petit poirier à 3 frs. la pièce, que coûtent 24o poiriers 't 3. J ean doit un intérêt de 100 frs . Il fournit à son créancier 3 hectolitres de vin, à 31 frs. 50 cent.. l'hectolitre. Que lui reste-t-il à paye•· en argent 't 2. U n vêtement complet est taxé à 95 frs. Je paye comptant et je reçois un r abais de 4 pr. Ofo. Combien dois·je'P


-

46 -

1. A fournit pendant 20 jours 4 chevaux par jour; B pen. dant 35 jours 2 chevaux par jour. Ils reçoivent ensemble 375 frs. Comment doivent-il~ se partager cet~e somme? l.IJ. 4. Un paysan récolte 3~ quintaux de .Pom mes, . 26 q. de poireR et 20 q . de pruneaux. Combten de qumtaux de fruits a-t-il récoltés' S. Jacques dépose par semaine t fr. 50 dans une caisse d'épar~nP. Quelle sera la somme déposée au bout de 2 ans 'l 2. Une paroi large de ~ m., haute de 3 m: doit être planchéiée et passée en couleur. A combten revtent cette réparation si le menuisier demande 3 frs. 20 par m• et le peintre 80 cent. par m~ 'l 1. Quelqu'un achète le 18 • juillet un propriété et paye comptant le f/a du prix d'achat. Le t •• novembt·e suivant il paye 400 frs. pour l'intérêt du restant de la somme pendant le temps écoulé, l'intérêt étant au 4 pr. %· Quel était le prix d'achat 'l 13. 4. Mon voi'~in a eu l'automne derniet· 80 quintaux de fruits; il en garde ~7 q pour son usage. Combieu de q a-t-U pu vendre? 3. Quelqu'un fait laver 5 chemises, 7 mouchoirs, 6 pairea de bas. Il paye pour une chemise 25 cent., pour DD mouchoir 5 cent. et pour une paire de bas 10 cent. Combten doit-il 'l 2. J'ai un jardin quadrangulaire long de 18 m, large de 12 m, qui touche à la maison par un de ses côtés longa. Je veux entourer les trots côtés libres d'une barrière dont le mètre me coûte tO frs. 50. A combien revient la bart·ière 'l 1. A. légue le quart de sa fortune à sa commu~e d'origine, le 10 pr. % de cette fortune à un hôpttal; ~es héritiers rPçoiveot le reste, soit 13,000 frs. De combieD est cette fortune 'P 16. 4. Mon pèr~ gagne 5 frs. par j our. Combien gagne-t-il eo. 12 jours onvrables 't 3. Un aubergiste achète 100 cigares pour 10 frs. 50. Il revend un cigare 5 centimes. Que gaRnA-t il' 2. Un concert a donné, produit net, 1260 frs. Le 50 pr. % est destiaé aux incendiés. Du reste, les 2/a sont re• mis aux inondés et le 1/a à la colonie des vacancea. Combien o 1t reçu les inondés 1 1. Un capital placé au 5 pr. % rapporte en 3 ans 52 fra. 50 d'intérêt. Combien rapporte en 5 ans le même capital placé au 4 pr. % 'l

.......... -

47

-

.&needotee •eolalree. Un régen_t dans la dèche a demandé aux autorilés la permisde latsser sa femme tenir untl boutique d'épicerie . La commence ainsi : de 5 enfants, et de la mère, je vous pri9 de me laisser ma femme dans l'art de l'épicerie. • -Authentique . /• L'oncle. - Bonjour, Cbarlot! Pourquoi pleures-tu~ Charlot. - J 'ai été méchant en classe, et le maitre m'a pour punition d'apprendre par cœur en une beure lignes dn ce journal. ' ' - Mais ce n'~st p_as b~au~oup: fais-moi voir. (IL : • Lemberg, 27 avril. Irn ont eté elus membres du ReichaMM. T~rc~anows~i, ~ehrebczài, Polowy, Karpinicz, ,,...,."'"""'K. Btlw!cz, ~usierzkt, Mo~ilnizki. Kurienqki, Rogalski, 1, . Potozki, Bentkow,1ki, Ruczka, Witalis gawskt, Smolka, Hetzel , Reyzoer, Szemelewsài icz, Ru ~~~sài,. Kirchmayet·, Dietl, Wezyk, Grocbolzki: Zybl.tkt~wtez, . Dzieduszozyki. Hubizài, Cielezki , odztzkt, Dobtzanski, Szelie'lki, Bochinski, Kol-

bords de la Navizance. le 26 novembre 1892. Monsieur le Rédacteur, me ~e~mets d.e vous envoyer, comme variété, les vers tires. du regleD?ent de mon école, que je vous envoie que Je vous prte de publier s' il peut être quelque peu e à ceux de mes collègues, qui n'en ont point encore. pourra par ces quelques notes, en élabo.·er un approà sa classe en y apportant leE~ modifications voulues.

Les commandements de l'instituteur à ses élèves i. Au son de la cloche, tu te rendras à l'école promptement · :a. Tous tes effets apporteras, n 'en oubliant aucunement ; ' 8. En classe t u te ~rése~teras peign~, lavé trés propreme11t; l Tes leçons tu rehras a ta place silencieusement· 5. Puis tu les réciteras toi-même bien couramment · 6. Souiller les le~ons tu. n'_oseras . à tes voisin<~ obligeamment ; 7. Tou~. tes devou~ tu ecnras tot-même soigneusement; 8. Pumhon mal faite tu referas trois fois correctement · 9. La causerie, l'inatten.tion,tu banniras, l'oisiveté pareill'ement ; Dommages causés r epareras en les payant fidèlement · Ava?t la classe, tu prieras ainsi qu après dévotement ; Apres la classe tu te rendras à la maison directement ;


48 13. Toujours tu te conduiras envers tous très poliment; 14. Les sacrements tu recevras en bon chré_tien trés_ 1/o. Aux offices divins tu te rendras, y assistant pteusemeut. 16. A ces ordres tu obéiras pour trouver contentement. M. F. inltit. RÈGLEMENT pour

l'Ecole primaire de St. En exécution de l'art. 17, § 2, du Règlement pour les primaires du canton du Valais, du 24 octobre 1874; Voulant habituer les éléws à la régularité, à l'ordre, à une discipline, etc. ; Avec l'approbation de la Commission scolaire, il est ARRÊTÉ: ART. 1. Au son de la cloche les élèves se rendent Imméi!Uilt.IM à leurs places à la salle d'école et cela en ordre avec leurs effets classiques. ART. 2. Ils doivent se présenter à l'.école dans une tenue et correcte. ART. 3. L'étude se fait à voix basse. On ne mange pas à ART. 4. Pendant lea )f:çons la bonne tenue sera observée. ART. 5. Les devoirs incomplets ou négligés ~:;eront et les leçons non sues seront app1ises après l'école et parfois pour la classe suivante. . ART. 6. Chaque élève écrit ]~li-même son ?evou. ART. 7. L'oisiveté, l'inattention, la causene, la malpropreté patois ne trouvent pas leur place à l'école. ART. 8. L'inconduite de chaque élève même en dehors de est sévèrement réprimée. ART. 9. Une punition mal faite ou incomplète sera rec:on~miDI l'élève doit la présenter lui-même en entrant en classe sans se appeler. . . ART. 10. Tout élève insubordonné sera s1gnale à la co1mnllllllll scolaire. ART. 11. Les dommages causes à l'école seront réparés aux de ceux qui les ont occasionnés. . . ART. 12. Les sorties se font t>n silence, les eléves se immédiatement chez eux, sans crier ni se disputer. ART. 13. Les élèves doivent en tout et partout respecter tous supérieurs el leur rendre les honneurs qui leur sont dus. La vaise habitude qu'ont certains écoliers de se cacher pour rencontre de leurs supérieurs est epécialement signalée. ART. 14. Toute infraction au présent règlement sera "'hrAwllllll réprimée. Ainsi fait pour être affiché dans l'école de St . . . le .

son appantlo n, le Rec ueil '"ile Chants pour l'Ecole et Ill )'amille a été salué ians la presse par des comptes rendus trés élogieux dont voici le résumé. L'Ecole, de Lausanne. - Ce recu~i l cont ribnera certainement à P.lever le setlttment du patriotisme et l'espt·it national dans la jetmesse. La mé· tbode est bien graduée, les morceaux sont bien choisis. Il y en a pout· tous les gollts. Les mo rc,aux patriotiques sont naturellement en plus grand nombre C'est de mise et de bon ton. Pour notre compte, nous ~.~ous~:rivons ùe bou cœur a~1x mérites réels que l'on s'es· plu à reconoaJtre à ce recut>il. Le Bulletin pédagogique, de Fribourg. - Ce manuel nous parait de beaucoup supénPur aux llvr<'s publiés jusqu'ici chez 11ous. Aussi ne do utonsnous pas qu'une fots ce recueil mieux connu, il ne sott tntroduit ailleurs qu'en Valats. La Crecilia, de Porrentruy. - Il est difficil<> d'imagi11er den de mieux approprié ù l'étude d11 chant que le cb.armant petit ou vrage ci· dE>ssus. La quantité et le ..:hotx des morceaux ne nous paraissent rien laisser à désirPr. La Concorde, de Lausanne. - C~ recueil, doat l'éloge n'est pl11s à faire, est précédé d'un pt>tit solfège qui, par sa brièveté, sa simplicité et sa gradatwu, iHilie l'élève à tous les principes de la mu• ique, sans l'effrllyer ni le rebuter par dt> trop gran•ies difficultés. C'est un livre pour les écoles, mats les sociétés de jeunes gens y trouveront, en même t~mps qu'un agréable passe-temps, une facilité extrême pour former parmi eux une pPtite cl10r:1le qui fera le charme !le ces soeiétés p~>ndaul leurs longues so1rées d'hiver et lt>urs excursions dans la belle saison. Le F1·ibourgeois, de Bulle. - Ce recueil de chants est déjà connu chez nous. !Je uombreux sujets religieux, les chants patriotiques les plus populatres, de;; chœurs de fêtes, le Ran:z des Vaches, tout l'ensemb le du recueil constitue tut choix qui ne laisse guère à ùésu·er. L'impression est soignée, Pt le livre mérite :.\ tous égards d'ètra recommandé. Foyer domestique, de Neuchâtel. - Les journaux pédagogiques ont fait Je melll t:. ur açcuell à ce petit V<'lullle, et il le mérite, tant au point de vue du choix des paroles qu'à celu1 de la mélodie. Ce qat en fait l'originalité surtout el la valeur pratique, c'est la méthode et e so ltége qui précédent lE>s exercices. Cette partie théorique est trés judicieusement graduée, de facpn à initier l'élève à tous les principes de la musique, sans le rebuter par trop de difficultés. C'est un recueil pour les écoles d'a!Jord, mais qui peut parfaitement ttre employé par des Sociétés chorales de jeuues gens, qui y trouveront des c3ants religieux et patriottques tout à fait à leur usage . Le Pionnier, organe de l' _Exposition scolaire pe1·manente de Berne, s'exaiust. Son jugement a d'autant plus de valeur qu'il est signé de Karl Hess-Ruetschi, organiste de la cathédrale de Beme: • Ce petit ouvrage, qui peut être recommandé dans toutes ses parties, déjà introduit dans les cantons de Fribourg et du Valais. L'auteur a réuRsi à nous y donner un exc~:llent choix des p lus belles mélodies. En outre, s'ils sont exactement et méthodiquement s uivis, les exen:ices de qu'il renferme serout d'une grande ut ilité. • CeR témoignages flatteurs dispensent d'autres citations.


.. &A. •

"""'"a"vn~v.

o1.

.&:& •

-v-·

-V

fU

\AV

:& oo-&&&&010

0•

.&.V

OU

;&.,0

eurs, établissements d'in11truction et librair~s. Envoi franco d'nn exemplaire contre la valeur en timbres-poste ou •ontre remboursement. L'ouvrage est expédié en Suisse au personnel ci-dessus pour 1 fr. 06 'exPmplaire franco, hors de la Suisse pour 1 fr. 25.

et.

'''

'''

• • •

• • •

1-

CARTES DE VISITE ET DE GRATULATION

11ec ou sans enveloppes, sont livrées prompteent et à des prix très modérés, par l'lmpt·ime•·ie .. t Litllog•·aphie

Kle/i1~dienst

&

Schrrt~d

- Sion

ALBRECHT, orfèvre, Sion Timbres en caoutchouc, 1" qualité, timbres-vittlsse, dateurs, numéroteurs, médaillons-timbre<~, crayons ·timbres, timbres griffes. etc., aux prix les plus modiques.

Supplément à L'ECOLE PRIMAIRE -

Du Valais il y a deux siècles. 11 nous a paru curieux de reproduire ce que dit du Valais un dictionnaire édité à Lyon en 1669 et portant pour titre • Dictionnaire théologique, historique, poéti11ue, cosmographique et chronologique par D. de Juigné Broissinière, eieur de Molli ères, gentil. homme Angevin, advocat en Parlement. • Nous conservons l'orthographe. • Valais contrée voisine et confédérée des Suisses, , dite par les habitant~ Walliserland, laquelle est envi• ronnée de tous costés des Alpes et montagnes très' hautes fors du costé du Nord qu'elle a lt>s cantons de 1 Berne et de Lucerne. Sa longueur d'Orient en Occi' dent peut êtrl3 d'environ cinq journées de chemin , mais sa longueur est fort estroite entre des monta' goes. Ce pays quoique montueux est néantmoins fer• til en toutes choses nécessaires à la vie. L'on y trouve 1 aussi quelques veines d'argent, de plomb, d'airain, 1 crystal et agaric (1). Il y a pareillement des fontaines , d'eaux chaudes et bains très salutaires; une fon taine • de sel au territoire de Sion ; des pierres qui bruslen t • approchées du feu. Il y a grande quantité d'ani• maux tant privez que sauvages, comme ours, sangliers, , onces, cerfs, da1ms, chevaux et entre lesquels est re• marquable une espèce d'animal qu'on appelle bouc • sauvage lequel fait sa demeure au plus haut des mon' laignes et se plaist tellement au froid que lorsqu'il • lui manque il perd la veüe. Ce pays est divisé en , haut et. bas, le haut est proprement la contrée de 1 Sion qui comprend sept communautés ou gouvel'De• menis et les peuples en sont appelés libres et se ser' vent de langue allemande ; et le bas en contient six ' qui obeyssent au haut Valais dont les peuples s'ap• pellent Veragres et parlent Savoyard. La capi tale de ' tou t ce pays est S ion dont l'Evesque est S eigneur de ' tout le Valais tant an te mporel qu'au spirituel. Ses ba• bitants sont assez humains e t for t subjects aux es' croüelles. • Si Je sieur de Juigné revenait, il aurait pas mal à corriger à son article. Toutefois sa description topogra(1) Espèce de craie.


-

-

2

phique et minéralogique ainsi que celle de la faune exactes. Il aurait pu cependant ajouter l'or dont on naissait déjà l'existence en Valais à cette époque. lui reprocherons également de ne pas dire un mot vins qui jouissaient cependant déjà d'une réputation ritae. D'autres auteurs de ce temps·là sont moins sob (sans calembour) que le nôtre à ce sujet. N ous avouons ne pas connaître la fontaine de sel nul environs de Sion non plus que les pierres qui brûl approchées du feu. Les animaux sauvages indiqués par JuignA n'exis p lus dans la contrée, celui qu'il appelle l'once l'lSt simplement le loup cervier qne d'anciens dictionna désignent également sous le prerr.ier nom. Cet ani était si répandu dans nos contrfSes quEl je trouve un. compte d'un syndic d'Aigle de celte époque moms de quarante et quelques primes payées pour au~ tant de loups tués dans l'année. N'y a-t-il pas de quoi faire venir l'ean à la bouche tous les disciples de St-Hubert., réduits aujourd'hui l s'escrimer sur quelques pauvres diables de lièvres 011 sur que lque chamois récalcitrant et goguenard, à la pao~ sée que leurs ancêtres s'en donnaient à bouche que veux-tu sur les sangliers, cerfs, daims, bouquetins et autre gibier de haulte chair. Et la rentrée en ville de lous ces vaillants chasseurs cors et trompes sonnant l l'ours suspendu par les pattes et porté par deux 1obustes gars l les chars couronnée de verdure où s'entassait le plantureux gibier l les belles Sionnaiset~ applaudissant aux prouesses de lenrs galants chevaliers! Qu'en dites-vous, Mesdames, ce spectacle offert à vos aïeules valait bien nos revues de pompiers d'aujourd'hui ! Nous avons connaisaance de l a tradition qui veul que Je b ouquetin privé de sa liberté pet·de la vue, nous igoo• rons ce qu'elle a Ile vrai. De Juigné fait parler IF> savoyard aux Bas··Valaisaoe. A proprement parler ce langage n'a jamais existé, et BI une partie des babttanls pa•·Jait un patois romand que les petrts-fils emploient parfois encore, les gens cultivés parlaient le françail.; ni plus ni moins que Je sieur de Juigné advocat en parlement. Notre auteur ne tt·ouve rien à dire sur le Valaisan lui-même sinon qu'i l est nssPz hnmam et fort !illljflt au1 écrouelles.

11

3 -

ign~t·e saint Maurice, le grand mal'lyr, Schinner, le

long Swsse dont la renommée balançait celle ries plus

puissants I!J~narq':les et tant d'autres bommes célèbres. La tradition d1t que les rois de France avaient Je pouvoir de guérir les ém·ouelles on touchant les malades. Furetiére (de l'Académie française s. v. p,) dans son dictionnaire de 1694 l'affirme absolument. Si 'ce que de Juigné nous dit est vrai, la prérogative royale aurait eu de qnoi s'exercet· dans le pays du Valais. Il fau t bien supposer qu'on y a songé mais qu'on aura reculé · devant les frais. Nous ne sachions pas que dans ces temps-ci ceLte maladie soit aussi répandue chez les Valaisans q ue la qua· lité d'humains que de Juigné leur accorde par la même occasion. Elle aura probablement disparu avec les ce rfs et les daims en lai'lsant toutetois moins de regrets. Pardonnez-moi, M Je rédacteur, si j'ai pris le prétexte .l'un insignifiant article d' un vieux dictionnaire pou r m'entmtenir d'une contrée qae j'admire et que j'aime autan t que l'un de sEls enfants. Aigle, novembre 1892. KuEs. --~--

Légendes de l'Entremont La brebis rousse Une j mne montagnarde venait de prendre du service chez de bons particuliers de Volléges. Ces derniers possédaien', le mayen de Naire-Dzeux (Noire Forêt) éaal'é comme une oasis entout·ée d'énormes sapins, au sei~ d u vaste cirque d'érosion du !.orreol de MAL'denson. A la moindre pluiE', à la simple appar·ition d'un orage, ce crrq11e de roch~rs et de parois déchirées voit rouler s ur tout son éven.t.ail de désolation, d'épais torrents de limon noir qui vont plus bas, dans la vallée, engorger la D1·ause au pr<'ld de la côte opposée. Oo racontait d'ailleur~ plus d'un épisode fantastique sur ce joli mayen s i bardrmeot resté vert au sein de ces infinies déchi r urer. de côteaux. L'automne at-rivatt, les troupeaux redescendaient par longue.;; étapes vers la vallée, pâturant d'abord dans les mayens supérieurs, puis plus bas et toujours plus bas.


-

4 -

La jeune domestique n'avait jamais cessé de témo à ses maîtres autant de soumission que de respect, maïa elle ne ct·oyait pas devoir se résoudre à aller habiter seule le solitaire mayen de Naire-Dzeux ; une force iu. vincible l'en détournait et, plutôt que d'y consentir, elle aurait définitivement fait abandon de sa place très enviêe comme du vacherin mensuel qu'elle recevait pour salaire, Néanmoins, le maître parvint à l'y décider: - N'aie pas peur, ma pauvre Catherine, lui dit-il un jour, je viens d'acheter sur la foire de Sembrancltèr une brebis rousse ayant appartenu à la sainte maison du Saint-Bernard: cette brebis a sur elle du bénit de BleAgathe. Tu la traiteras comme une personne ; au lieu de la mettre dans l'étable avec les autres brebis, tu la tiendras avec toi dans la chavanne et tu la coucheras avec toi dans ton lit. P11r ce moyen, il est impossible qu'il t'arrive la moindre chose. Catherine se laissa convainct·e, elle tint compte de tous les conseils de son maître et, peu à peu, remarquant que tous les récits qu'elle avait entendus au sujet de son moyen lui paraissaient imaginaires, elle com. mença à ne plus s'inquiéter de rien; elle se plaisait même à Naire-Dzeux, dans ce beau tapis vert entouré de bois où son haJ:>itation trônait seule. Elle riait même des galants qui se donnaient tant de peine pour aller la voir jusque dans los mayens supérieurs et qui, par ter. reur, n'osaient pas aller s'aventurer vei"s cette solitude plus voisine où elle, simple jeune bergère pourtant, oe craignait point de vivre isolée. Bref, à la seule idée de ses craintes passées, elle haussait gaillardement les épaules. Maintenant, cette brebis qu'elle serrait auparavant sur son sein, aux nuits d'orage, dans la tiède moiteur du lit, n'ètait pas assez propre pour mél'iter ta.:~t d'honneur; comme une si mple brebis sans bénédictions, elle souillait sa couche presque chaque nuit. Après quelques jours d'hésitation, elle finit par reléguer cette étrange protectrice t'lans l'étable et préféra coucher seule. Vers minuit, la même nuit, un violent coup de toonerre sembla enfoncer les • buchilles • du toit; entre les chevrons et les interstices les plus infimos de la charpente, les éclairs jetaient des lueurs tantôt pâlottes tantôt éblouissantes; puis, dominant ce bruit, des voix redoutables se croisaient: c En avant 1... Plus vital Ventt·e à terre 1... Brûlons 1... Brûlons!... ,

-

5 -

Elle cachait. sa tète sous les couvertures, mais les voix allaient jusque-là cherche t' ses oreilles: « En avant!.!. Plus vite 1.. Plus vite 1... Brûlons! .. • Alors, poussée par celtl'l curiosité instinctive au sexe, la bergère s'il· vançe. vers la portb du chalet pour c guigner • à travers une fente; les voix retentissaient plus fortes que jamais. Que vit-elle? Un immense défilé de cavalerie; les chefs. ceux qni criaient, avaient des chevaux avec tè te et eux-mêmes n'en avaient point, tandis que le grand nombre avaient des chevaux Rans tête, pendant que chacun d'eux en possédait une. Toute ceUe interminable armée se prolongeait au loiu, se déroulait à l'infini en passant ventre à terre au milieu des jurons, des imprécations et dos cris honib\es des chefs. Catherine sentit ses dents s'entrechoquet· et se serrer de plus en plus; alors elle pensa à la brebis bénite et, comme le fenil où elle couchait communiquait par une trappe avec l'étable, elle voulut l'ouvt·ir pour aller se jeter auprès de la protectrice oubliée, mais au moment même où elle soulevait la planche, un éclair en trant en· tre deux chevrons, passa près d'elle, fit le tour de l'étable, dont il vint enflammer la porte; Catherine, pres· que évanouie, était tombée à cheval sur la brebis l'ousse qui, au même moment, voyant dans ce commencement d'incendie un moyen de salut, s'élança au dM!ors, à travers les flammes, suivie des moutons, des chèvres et des vaches qui avaient brisé leurs liens dans la secousse provoquée par le passage de l'éclair. A cette apparition, la cavalcade qui ju!;que-la, marchait tout au plus ventre à terre, disparut avec la rapi· dité de l'hirondfllle, ou mieux d'un amas de feuilles mortes soulevées par l'aquilon. La bergère, toujoUJ's sur le dos de la brebis ro usse qui descendait vers le ravin à la tête des autres bêtes, songea alors à regat·der en anière; crispant ses mains dans l'abondante toison de la brebis, elle tourna à demi la tè~e, ce mouvement lui suffit pour apercevoir le chalet en fl::tmmes éclairant à j our tout le plateau de NaireDzeux. Ma1s elle avait trop vu ; la partie de la figure éclairée par les flammes était brûlée. Depuis ce temps, on ne pâ~ure plus à Naire-Dzeux, la grangette bâtie sur l'emphcement de l'incendie ne sert qu'à remiser le foin qu'on va fauchet· de c tard jour • l'été e t qu'on emporte également de jour dès que


-

6 -

J'llivtw rvuu lu:; ::.uuLiors prop1cos aux • luges , (glissades). L CoURTHION. -0-

La trésor de St-Christophe Sur le rocher abrupt de St-Cbristophe, dominant la vallée de BagnPs, ~'élevait jadis un magnifique château, propriété de la maison de Savoie. Un dfls seignelll'~ qui l'habitait avait fait un pactA avec l'espnt des ténebres. Il s'était. engagé, pa1·aH il, à cornmuaiFr pl~sieurs foi.s par an en état de péché mortPl; on retour, 11 n~ devait pa:> être troublé dan<;J la poRsAssion de ses domaines et

personne ne mettrait janwis ta mam sur un trésor qu'il avait déposé dans un caveau. Un bouc éno,·me, anx yeux jaunes pffrayan's, avait. été commis au poste de O'ardien · so11 baleine sulfui·euse seule eù~ suffi a t•epous~er les ~oleurs, sans pourtant incommoder le noble propriétaire. Cel; étrange gardien exer.çait. une s.~I·vei~lance stricte et continuelle: sur les 365 JOUrs et 36o nu1ts de l'année, il n'avait qu'une heure de repos;, pendant ce court congé il avait la faculté de s'endormir, ou de r&ntrer aux enfers rendre visite à ses confrè•·es biscornus et ennoiA, durant cette hAIIrP. il'nh<:ennA, le moindre brult le ramenait subitement â son poste. Personne donc au monde n'eût osé volet· ce tt•ésor, d'aut.ant plut> quo l'heure propice n'était point connue. Personne, c'eAt trop dire. v~rs l'an de grâ<:le 1700 trois solides gars rle la vallée convoitèreut cette im · mense richesse. Le prince sacrilège était mot·l depuis longtemps. L9 château abandonné tombait en ruines, il ne présentait plus à l'œil que des pans de murs lézudés, tapissés de mousse et de broussailles; les oiseaux de nuil et les faunes s'en étaient fait une retraite; en un mot., de tout ce magnifique édifice Heignenrial, il ue restait intact que le caveau du trésor dont la porte mème tombait en pourriture: là cependant le bouc satanique veillait tonjours le précieux objet confié à sa garde! Impossible de braver la vigilante sentinelle. BrPf, dussent-i ls en perdre la vie, Fenaris, André Payot et Gervoisin, tt·ois paysans fortement musclés, ré· solurent dd tente1· fortune. Uue vieille sorcière, consultée

-

7 -

à ce sujot,. l~ur laissa voir que l'heure propice devait être de mmmt à une heure du soit· de Noël; elle leur avoua même qn'ils r~~asiraient parfaitement à s·emparM du trésor, à la condttton e~presse de ne pas faire de bruit et de ne pas dire un mot. A l'h.,ure indiquéP, ta nuit .:le Noël, nos trois D'aillards arrivent à l'eot1·ée du caveau ... Là, après un in;tant d'hésitation, ils allum~nt uu cierge béait et, se serrant de prè!", Bilencieusement, courageuaement , autant du moins que Je courage leur est possible, ils s'introdui. sent! BierJtôl ils SA rassurent., le monstre est absent. Ils soulèvent une énot·me dalle qui recouvt·e une cwuche 1 - Oh bonheur 1 la cruche est pleine d'o1· ! Le voilà! le voilà! s'écrie Fel'l'aris e01housiasrut>.. , Impruder:t: il a parlé .... Aussitôt Je bouc maudit, hideux horrible, surgit: les ruines craquent, les pans de mu~ sont renversés, le roc tremble, un ouragan d'une vio· lance extrême emporte les trois \·oleurs à 500 mètres plus bas .... Fel'l"ari" seul a survécu à sa chute; on dit même qu'il y survécut longtem ps. Les rrembres brisés, défai ts, le corps déformé pa1· celte aven ure, il était devenu incapable de travail, et vivait d'aumônes. Lorsqu'aD le priait de raconter cet épisode de sa vie, il s'y prêt::~it volontiers; mais si quelqu'un s'avisait de lui dire (ce qui arrivait souvent): - • Tu voi8 à quoi cela Fert de vouloi r voler'? Tt:J voilà joliment pum ... • - • Pristi, s'écriait·il indigné, je ne suis pas puni pom avoir voulu voler, mais pour n'avoir pas !>U voler! . Pourtant., ajoutai t il bwnlôt avec un petit sourit·e si le vol bien fait peut vous en richi!', soyez honnêle~ tout de même, cela vaut mieux. , Depuis l'avortement de cette tentativ\3 hardie, petsonr.e n'a plus songé à s'emparet· du trésor de St Christophe : on assure d'ailleurs que le bouc satanique ne le quitte même pas la nui~ de Noël. ZARO.

B IBLIOGRAPHIE Le Jeune citoyen. -

Ce llo intéressante et


8 instructive publication vient de commencer sa huitième année d'exic;tence. Avantageusement connue, elle rend de précieux services aux élèves des cours complémentaires, comme aux jeunes gens qui se prép:uent aux examens des recrues. Bonnes lectures, biographies nationales, histoire, géographie avec cartes et croquis, instruction civique, rédaction, arithmétique, sujets traités dans les examens de recrues: telle e~t la matière que l'on trouve dans chaque numéro. L'abonnemenL coûte fr. i ,50 par an pour la Suisse, s'adresser, par cartecorrespondance ; à l'administration du Jeune C.~toyen ou à la librairie F'. Payot., à Lausanne. Ce petit journal, grâce à une incontestable utilité et aux grands services qu'il peut rendre à notre jeunesse, pourrait être le manuel obligatoire des cours complémentaires.

XII"'" ANNEE

1

SION J er lau vier 1 tl93

l'ECOLE PRIMAIRE REVUE PÉDAGOGIQUE PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA

iiiiiO

,

,

SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION

VARIETES Lait aux volailles. -

Dans les fermes et dans les ménages où l'on entretient des vaches, il est très avantageux de donner aux poules du lait écrémé ou du lait de beurre. Nos ménagèt·es savent, du reste, que les poules sont très friandes de ce dernier produit. Mais ce qu'on connaît moins, c'est que le lait et le beurre favorisent sensiblement la ponte. On peut administrer ces produits lactés soit directement en les faisant boire aux poules, soit en les mélangean t à leurs pâtées de son, de farine ou de pomme de terre. Toutes les volailles raffolent de ce régime si favorable à la ponte des œuf& en biver et au printemps, caL' le lait remplace pour les volailles la nourriture animale qui leur manque pendant la saison froide. Ce sont surtout les jeunes volailles, les poussins, Ues dindonneaux. canet·m s, etc., qui s'en trouvent bien et qui se développent et se fortifient, grâce à cet excellent aliment. Soins aux chevaux. - Si vous voulez épargner à vos chevaux un vrai supplice, ne leur introduiRez pas dans la bouche un mors glacé ou une chaînette qui a été exposée au froid toute la nuit. C'est exactement comme si vous leur brûliez la langue et le palais avflc un fer rouge. Ayez donc aoin de tenir les brides dans un en· droit chaud, ou tout au moins dans l'écut·ie.

L'ÉCOLE PRIMAIRE paratt chaque quinzaine, de Novembre à Avril inclusivement, ·en livraisons de 16 pages. Prix d'abouuemeut pour la 8ui811e, 2 fr. 30. Uuiou postale 3 f'r. -'DDODCe8, p1-i:L 20 cent. la ligne ou son espace. Tout ouvrage dont l'Ecole pr?·maù·e recevra deux exemplaires aura droit à une annone!' ou à un compte·rendu, s'il y a lieu.

SOMMAI RE: Gouvernement d'une classe. - Apostolat de l'Instituteur. - Quelques réflexions à propos de la lecture. De l'Elocution et de la Rédaction (fin/. - De l'autorité. Partie pratique : Dictées. - Deux conférences sur l'arboriculture. - L'histoire nationale à l'école primaire. - Variétés: Prù}re de l'enfant. .rl?Zecdotes scolaires. Supplé-

Tout ce qui concerne la publication doit être adressé à l'éditeur : M. P. PIGNAT, secrétaire au Département de l'Instruction publique, à Sion.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.