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Hélas ! plusieurs déjà, de la riv e loin taine Ont vu l'infini dérouler ' Son loin_ r,iystérieu;rJ, d'où l'éternelle hal~ine .Bientôt viendra nous enlever! Hélas Q ! plusieurs déjà succombant sous l orage . , ui s éleva bien loin du port, Ont vu tomber les mâts, se briser le cordage Où s'était attaché leur sort , D'autres, le front levé, défiant l'o.nde amère D'un bras adroit et vigoureux ' O,it gouverné, vaillants, dans l'écla! du t D t l o ,inerre omp ant 'élément orageux 1 • Salue, àouce retraite, ô chère solitude Tu m'apparus jad,s au loin , Comme un endroit bé,ii, plein de béatitude De mes ~eaux jours, calme témoin.' , Stalles m_e1·veilleuse~, quel est donc le génie Qui sut ennoblir son ciseau D'un cachet délicat, imprégné d'harmo . nie S ous l'éclair d'un rayon d'en haut .2 Sous la dal~e m u_ette, il dort et il repose, . Des vieux Jours, l'artiste inspiré, Qu1, sans .laisser le nom ' a ll/,issé quelque ch ose A l ingrate postérité_, Que de fois, j'aperçus l'église sé :ulaire Son chceur. son vieux chê/le scul;té Repasse: à ines _yeux, sur la rive étrangè~e Ou le destin m'avait jeté 1 Bulle, octobre 1902 JOSEPH MICHEL,
ancien inst . ---O@o--
. Pour apprendre à bien pari -1 f , ' hre : les vices de lecture devei~~~en~ud d ab?rd appTendre à bien plus tard nous pa1·lons mal c'est d es vices de langage et si mal fait lire. ' que ans notre enfance on ~ous 3
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Deux plaisants rencontrent 'li . nant chacun un bras: un v1 ageois et lui tlirnnt en lui preEh l'a_m~ 1 es-tu un âne ou un imbécile? Ma foi, iépond le paysan, je crois être entre les ùeux.
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15 DECEMBRE
ANNEE
~e r§ulletin pédagogique et
L, Ecole primaire ORGANE DES SOCIÉTÉS FR/BOURGEOISE & VALAISANNE D' ÉDUCATION et du
Musée pédagogique paraissant les 1" et 15 de chaque mois RÉDACTION
ABONNEMENTS 8.- AN~O~CES
M. D•ss,aouno, Directeur de l'Ecole normale de HaulcriYe, près Fribourg.
Jmprimc>"ie catholique, Grontl'Ruc, 13. M. E . Gm.:MA.uo, secr étaire, à Fribourg.
A~onnement ponr la Snisse, fr. S. -
Ponr l'étranger, fr. 4,
SOMMAIRE : Enseignement de la langue maternelle au Collège (suite). - Principaux avantages de la Méthode (.mite et fin). Bilan géographique de l'annde 1902. - Le P. Girard précurseur de l'enseignement rationnel .tu dessin à l'école primaire (suite et fin). - Rôle social de l'instituteur. - Examens pédagogiques des recrues, automne 1902. - Bibliographies. Cor1·. spon dances. - Chronique scolaire. - Avis officiels.
Enseigoemeot de la langue materneUe AU COLLÈGE (Suite.)
L'histoire littéraire Dans l'étude successive des divers genres littéraires : poésie épique, lyrique, dramatique ou genres oratoires, Noquence sacrée, judiciaire, politique, etc., on pourrait, nous semble-t-il, suivre presque constamment la même marche. Nous l'avons dit plus haut, on prendrait, comme modèle, un chef-d'œuvre littéraire, un fragment d'une œuvre ou mieux, si c'était possible, une œuvre complète. Ce texte servirait à la fois de thème aux exercices suivants : a) lecture courante, dans les premières classes, puis aussi lecture expressive ou déclamation; b) compte rendu avec commentaire grammatical, ou philologique, ou historique des mots et des termes nouveaux ;
522 ~) analyse littéraire du modèle en vue d'en dégager les règles fondamentales propres au genre que l'on veut étudier. C'est sur ce point que l'on appellera tout particulièrement l'attention des élève,s ; d) exercices divers, faits de vive-voix et par écrit sur ce meme morceau, en vue de mieux initier la classe à l'intelligence et à l'application des règles du genre et à la structure corre_cte ~e la proposition et de la p hrase : résumé du texte amphficat1on de telle ou telle phrase, exercices de permutation, d'rnvers1on, de reproduütion et d'imitation · e) lectures individu_elles d'o!-1vrages app~rtenai.it au même ge'nre, ouvrages français ou latrns, ou peut etre meme grecs ou de langue étrangèrè; avec compte rendu de ces lectures. Ces lectures bien faites sont exceptionnellement fructueuses, en ce qu'elles enrich issent la ~émo~re de connaiss~n~es et d'expressions nouvelles; f) notice ~1s~or1_que sur ,les prmc1paux écrivains se rattachant au genre httera1re que 1 on se propose d'étudier. Le modèle littéraire demande à être choisi avec discernement de manièr~ qu'il puisse servir de fonds d'abord pour l'étude du genre_ q u1 figure au programme, puis, pour les multiples exercices subséquents de parole et de rédaction. Est-il nécessaire de le faire remarquer? Ces exercices seront abrégés ou multipliés et diversifiés, selon le programme et la portée de chaque classe et selon le temps dont nous disposons. Un plan analogue pourrait être suivi, nous semble-t-il, non seuleme~t dan~ les clas~es su~érieures du gymnase pour les genres IItttéra:res, 1?~1s aussi dans les premières années, quand on étud10 les elements et les qualités du style la narration, la description. la lettre, etc. ' En se conformant à ce plan, à travers toutes les classes on éviterait le manque d'ordre, de méthode, de o-radation, que l'on n'observe que t rop souvent dans l'enseigne~ent de la langue maternelle. On grouperait donc, ·autour d'un même centre l'étude théorique des genres littéraires avec les divers devoirs ~raux et écrits d'application. On y ajouterait d'autres exercices trop négligés propr,es à fa_vor:is_er l'acquisition d'idées et de termes tels que des lectures rnd1v1duelles sous le contrôle du professeur. Au lieu de l'arirlité et du verbiage qui marquent trop fréquemmen_t les l~çons de langue maternelle, le_ professeur, qui ~e conformerait à cette methode, se trouverait en présence d'une surabondance de matières. Il n'aurait que l'embarras du choix pour les explications comme pour les devoirs. Cette concentration comprendrait aussi, le plus possible les aute~rs classiques latins et grec~. Tout en répondant d~ la man1è_re la plus l~eureu_se aux l01s psychologiques de l'esprit hum~m . ~lie c~ntr1~uera1t, dans un~ large mesure, à coordonner et à s1mphfier _l ens~1gneme~t de la littérature et de la rhétorique. Quelques directions mamtenant concernant l'histoire de la littérature.
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Lor:ique le temps le permet, il est avantageux d'enseigner l' histoire littéraire à deux reprises, une première fois, à l'occasion n.e l'étude de chaque genre; puis, plus tard, dans un cours suivi et chronologique avec quelques t extes à l'appui de nos appréciations. Quand on aborde un genre littéraire, il est naturel que l'on donne une courte notice historique sur l'auteur du modèle classique placé sous les yeux des élèves; puis, comme complément aux règles formulées, à l'occasion peut-être des lectures individuelles, on parlera très brièvement des principaux écrivains qui ont brillé dans ce même genre. Ainsi, s'agit-il de l'étude du genre épistolaire, je choisirais probablement, pour thème, une lettre de Mme de Sévigné. J'au.rais soin , naturellement, d'exposer d'une manière très brève la vie de notre spirituelle marquise. Je ferais lire et analyser, en outre, quelques lettres de Mme de Maintenon, de Voltaire, de J. de Maistre, etc., tout en leur faisant connaitre sommairement chacun de ces écrivains. L' étude de la littérature étant terminée, i l faut faire en sorte de passer en revue les grands écrivains en les classar: t, cette fois-ci, non plus par genre, mais par époque, en énumérant leurs principaux chefs-d'œ uvr e, en analysant, si c'est possible, les plus caractéristiques. Dans cette revision générale, il est important de bien marquer l'évolutivn parallèle des genres dans les différentes littératures grecque, latine, française, etc. avec l'influence des plus grands génies sur la rnarclle et le:s progrès de la civilisation. Vues d'ensemble, tableau du mouvement des esprits , plutôt que des kyrielles de noms propres, de dates et des titres d'ouvrages. Au besoin, l'histoi re de la littérature, sous cette forme chronologique, pourrait rentrer dans l'enseignement de l'h istoire universelle. R. H.
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Principaux avantages de la Méthode 1Suite el fin .)
Le maître qui s'efforce de suivre les meille ures méthodes trouve encore l'avantage d'arriver plus agréablement au but. C'est un devoir pour l'instituteur de rendre, dans la mesure du possible, ses leçons intéressantes, sans quoi les élèves prendraient bientôt les livres en dégoùt et considéreraient l'école comme une prison. La nécessité de répandre quelques attraits sur l'enseignement est d'autant plus impérieuse que les écoliers sont moins avancés en âge. Certains éducateurs craignent, il est , rai, que l'adoption des procédés modernes ne fasse dévier l'étude en amusement.
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L'école, n?us dit-on, est l'apprentissage de la vie; elle doit donc rester sérieuse comme la vie elle-même. - La vie sans doute est semée de difficultés; mais n'a-t-elle pas aussi ;es agréable~ ~om~~ts? L'écol~, que l'enfant et l"adolescent fréquentent reguhereme~t durant quarante semaines de l'année, ou l'on est retenu plusieurs heures chaque jour où l'on doit travailler aye_c ordre et obéi_r constamment, ne perdra pas son caractère serieux parce_ qu un bon maitre s'efforcera de l'égayer par quelques sourires. Le c3:dre de cet article ne comporte pas un exposé complet et détaillé des moyens que la pédagogie recommande pour rendre les classes intéressantes. , Je range au nombre des moyens généraux : la joie sereine ~ un ~aitre _pr?fondément attaché à ses fonctions éducatives; l 3:ffect10n srn~ere:. forte et patiente qu'il garde pour ses éleves; le souci qu 11 prend de la bonne marche de sa classe et ~e 1~ prépar3:ti?n de ses leçons; l'empressement qu'il met à etud1er de preference les matières renfermées dans le cercle des connaissances professionnelles. Le maître, qui veut attacher les-élèves à son enseignement s'efforcera ~ussi d'avoir des idée~ ~!aires, un langage précis et be3:,uco.~p d ?rdre dan_s son expo~1t1on et ses interrogations. Et s 11 ~ait r~cour1r au dessrn, aux moyens intuitifs, aux ?Ourtes d1_gr~ss10ns, il fixera encore mieux l'attention de son Jeune auditoire. Enfin, les instituteurs qui s'inspirent d'une bonne méthode veulent att~indre ple_inement le __ but. lis ne s'attachent pas seulement a parcourir les matieres essentielles d'un progr~mme, à fixer dans l'esprit des élèves une somme de .conn:3-1s_sa1;1ces utiles; mais ils saisissent, par l'enseignement et la d~sc1plme,_ toutes les facultés de l'â11;1e, toutes les énergies de la vie org~mque et morale et les élevent, autant que possible, au maximum de leur développement. Dans la vraie méthode pas _de culture intensive de quelques. facultés privilégiées a~ détriment des autres, pas de gavage rntellectuel au préjudice de la vitalité des organes et des muscles. L'âme de l'enfant est une terre féconde qu'il faut remuer dans tous les sens : toutes ses facultés méritent d'être soigneusement cultivées. 1:e maitre qui proc~de m~thodiquement ne néglige pas l'éducat10n c~rporelle, qm s'obtient par le moyen des jeux et de la &'Ym~astique, par l'obsez:vation journalière des règles de 1 hygiène et par la surveillance assidue de la tenue et de la démarche des élèves. Pour exe_rcer le_s_sens et développer l'esprit d'observation, un bon '?ait_re utilise les moyens intuitifs. A notre époque, tous les mstituteurs sont convaincus de la nécessité de l'intuition, mais tous n'ont pas une idée exacte de son rôle tous ne savent pas l'employer avec mesure et profit. '
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C"est aussi la vraie méthode qui recommande la culture de l'imagination et de la mémoire. Dans notre pays, on méconnaît trop l'importance de l'imagination dans les arts, la littérature et la pratique des métiers. Quant à la mémoire, si l'on a réagi avec raison contre les récitations purement verbales, n·est-on pas encore trop enclins à entasser des connaissances dans l'esprit au lieu de l'exciter et de l'assouplir ? Le principal effort de l'éducateur doit porter sur les facultés intellectuelles et morales, qui sont, dans lï.1omme, les facultés maitresses. Ne craignons pas d'introduire l'enfant dans les régions sereines de l'idéal. Exerçons le jugement, éclairons Ja conscience morale; n'oublions pas surtout de façonner la volonté et le caractère, afin de mettre le jeune homme en mesure de faire valoir ses idées. Car, si l'instituteur s'attache à suivre la meilleure marche pour enseigner la vérité, il veut aussi recourir aux moyens les plus efficaces pour persuader la vertu. Notons, enfin, que le maitre qui veut remplir toute sa mission surveille attentivement .les passions et les mouvements de la sensibilité. Les passions, il s'agit moins de les combattre que de les redresser. Elles ne · sont mauvaises qu'autant qu'elles s'opposent aux lois de la raison, éclairée elle-même par les enseignements du christianisme intégral. Le grand art, dans l'éducation morale, consiste à les ramener, . autant que possible, sous le joug salutaire et bienfaisant de la droite raison. Au moment où les classes battent leur plein, nous avons cru opportun d'attirer encore une fois l'atten tion de nos maîtres dévoués sur les avantages généraux rlu travail méthodique. On a dit, il est vrai : « Tant vaut le maître, tant vaut la méthode. » Mais est-il nécessaire de faire remarquer le sens très vague de cette phrase sentencieuse? Je crois que le maître de valeur est précisément celui qui, grâce à ses études, à _ses observations personnelles, à ses aptitudes pour les fonct10ns pédagogiques, sent très vivement le besoin de procéder constamment avec ordre et gradation. Il est il1contestable, toutes choses étant égales d'ailleurs, que l'instituteur, ami de la méthode, aura toujours sur celui qui vit d'expédients les avantages que nous avons signalés_: il arrivera plus sùrement au but; sa marche sera plus rapide, ses procédés plus intéressants et son action éducative plu s féconde. « Un boiteux sur le droit chemin, disait Bacon , arrive plus vite qu'un coureur qui s'égare. » JULES DESSIBOURG.
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BILAN GÉOGRAPHIQUE DE L'ANNÉE 1902 I. AMÉRIQUE Le volcanisme. Au sujet de l'Amérique, serait-il possible d'entrer en matière autrement qu'en rappelant cette catastrophe de la Martinique qui a épouvanté le monde, intrigué les géologues, et marqué, dans l' histoire du volcanisme, une étape aussi mémorable que celle du Krakatoa, qui fit périr par un raz de marée 45000 personnes en 1883, et même celle de Pompéi et d'Herculanum qui, en l'an 79 de notre ère, engloutit plus dE monde encore sous la cendre? On compte environ 300 volcans plus ou moins actifs sur le globe. Comme on sait, la plupart sont disposés sur le pourtour de l'océan Pacifique et forment la fameuse Ceinture de feu, constituée en Amérique par les chaines volcaniques des Andes et des Cordillères; en Asie, par cell es du Kamtschatka, du Japon, de Formose; en Océanie, par les montagnes de la Malaisie et de la Polynésie. En dellors de cette grande zone vo lcanique, qui n'est pas en cause actuellement, il en existe une autre dirigée de l'Ouest à l'Est à partir des Antille~, passant par les iles Açores et les Canaries, joignant l'Espagne et le Portugal, où les tremblements de terre sont fréquents, l'Italie, caractérisée par le Vésuve, l'Etna et le Stromboli, !'Archipel grec; elle se continue, par delà l'Asie méridionale, dans la Malaisie, à Java, c6lèbre par son Krakatoa, pour se terminer dans les iles Hawaii, avec le fameux volcan Mauna-Loa et son lac de lave en ébullition. Revenons à la Martinique. Cette ile française, d'une superficie de 987 kilomètres carrés, était peuplée ci-devant de 195000 habitants, nègres ou métis pour les neuf-d ixièmes, vivant en paix sous un climat dé licieux, produisant pour le commerce du sucre Je cannes, et du rhum pour une somme de 20 millions de francs, lorsque tout à coup le volcan Pelée (ou Pelé), situé au nord de l'île et endormi depuis son éruption de 18i"il, se réveilla subitement en 1902 pour anéantir la ville de Saint-Pierre, distante de 8 kilomètre!'. Comme signes précurseurs du phénomène, ce furent d'abord, en avril, de sourds grondements, des fumerolles blanchâtres répandant une odeur de soufre; puis, le 23, une détonation souterraine, le 25, l'ouverture d'un nouveau cratère à 600 mètres d'altitude, avec projection d'eau bouillante et de boue. Le 3 mai, ur.e po ussière fari neuse couvre toute la ville de SaintPierre. La nuit, le mont parait en feu et toute la population affolée se prépare à émigrer, lorsque, sur les conseils de savants et d'administrateurs imprudents, elle reste, hélas! pour son malheur.
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. l . de cendres le 5 nne coulée de Le 4 mai surv10nt_ une p u_1e in kiloU:ètres en quelques laves brûlantes, qui lranclnt aix iratères s'ouvrent au bruit minutes; le 6 et le 7, e '?-ouve' rtillerie comparable_ à_ dt matin, ia montagne Pelée e~t Enfin, vo1c1 e . a a . ï · f it jpas de vent. Mais, à lrnit toute noire, le cJel lgr~~'m1éen!n tmmenses panaches sillonnés h~ure~ , partout e t ad la montagne s'écroule sur une haut~ur d éclairs. ~e somme e . formidable. La mer, toute n01re, de 300 metres avec lbru1,\e Le sol tremble sous d'horribles tourbil_lonne ~t _env\ 1 ~ :mé et soudain, un vent terri?!~ explosions. Lair es en a h xiant semblable au grisou, mele souffle, un gaz l~urd ~t ba\p sKr la ville : en un instant, t~us les de cendres cl.J.au e~, s '.'lé a 0 t carbonisés aucun ne peut s'echaphab itants sont asp. YXl ts brasé . ville campagne, ra.de où per. Tout à la fois es ~~ · 1 le Roddam plus éloigné, 17 vaisseaux coulent à/ic_, u~t~~~ir raconter' les détails de peut se sauver à gran peme cet épouvantablée cataclys::d'ant deux jours ses vomissement~, Le mont Pel e cess~ p . ru I Et dire que si l'on avait mais 30,000 âmes_ avaient _disii~ct naturel en pr~nant la fuite , laissé la toule su1vreb~on rns_ns grand Ce n'est pas tout. La le malheur eût été. ien m01_ ·e d'un~ série de phénomènes, catastrop~e ~u 8 m_a1 a été su1v1our notre bilan. La Martinique dont le. deta1l serait tro~ {°n2% ~oùt 5000 autres personnes de est touJours en, ~angter · e s'être ·t~op bâtées delrentrer dans la campagne per1ren pour .J leurs f~yers. t pressentiment général pousse toute Auss i, e!-1 ce ~omen '· un . à I Guadeloupe, qui à la Guyane la pop~lat10n. àds exptat~~eiui~~·c:ionie pouvant fournir vivres française, qui ans ou • et sécurité. . , t , té faites en France et en Des souscriptionds pubhqulel1s;~~eu~. mais 'qu'est-ce:quc 5 ou Europe en fave ur e ces ma '. ' es~ , , JO millions pour pare~ àt tant ?el~~o;lt~nfai~e parle r de lui. Dans Le mont P_elée ~e_ u pa_s . t la Soutrière a causé la une ile anglaise vo1s1~e_, Sarnt-V1~~i~n'es Les éruptions volcamort de plusieurs m1ll1ers de p~ent dan~ l'Amérique centrale, niques se sont r ~percu_tées ég_ffec ont été détruites, aux Açores, au Guatémala, ou plus1~urs, v\ e;éveillé un volcan éteint des même en Espa~ne o~ ses du Vésuve et du Stromboli, le Asturies; en Italie, où_, ,en outre b est entré en éruption; Montalto, volcan ~u b11 \ie ~~ 1 a brùlé avec 15,000 ba1 d~ns le Caucase,t Otuea ;.~;ondraient les glaciers du K~sbeck ; bitants, penda~ où. lïle de Tori-Shima fut détruite_.. dans les mers accidents sismiques et météorolog1ques En so~m~, pus teéte· relevés sur le globe dans le courant de extraordma1res on
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l'a~~!eml;~~ïncidence, on a remarqué que l'érup tion du 8 mai
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s'est produite le jour même où le soleil et la lune pasisaient en conjonction au zénith du mont Pelé, ce qui confirme l'effet d'attraction produit par ces astres sur les matières fluides et internes du globe. Citons, enfin, l'effondrement signalé dans la mer autour de la Martinique, tandis qu'au contraire un relèvement sous-marin se serait manifesté dans le détroit de la Floride, de façon à gêner même le passage du fameux courant le Gulf Stream, dont l'action thermique en aurait été amoindrie, au point d'amener en Europe ce refroidissement du climat que nous avons subi pendant toute l'année, peut-être aussi èe fait bizarre que l'Islande était bloquée par les glaces pendant que les Antilles brülaient ! Actuellement, la science s'évertue à éclaircir un peu cet étrange problème du volcanisme, qui se rattache, du reste, à celui de la constitution hypothétique de la masse terrestre. En général, on admet bien un foyer central incandes,~ent ei des matières liquides et gazeuses .accumulées, soit au centre du globe, soit assez près de sa surface ou dans l'épaisseur même de la croûte terrestre et faisant irruption lorsque les eaux marines y pénètrent par des cassures anciennes ou récentes. D'aucuns voient simplement dans les matières éruptives le résultat des réactions chimiques se produisant dans les roches solides au moment surtout des dislocations manifestées par les tremblements de terre. Mais laissons là toutes ces hypothèses, qu'on ne peut contrôler par aucune observation directe, puisque l'homme ne voit rien au delà d'une profondeur de 1000 à 1500 mètres, atteinte par nos puits de mines, ce qui n'est pas même la millième partie du rayon terrestre. Puisque nous sommes dans les Antilles, rappelons que ces iles précieuses, peu.plées de 6 millions d'habitants, se partagent aujourd'hui entre l'Angleterre, la France, la Hollande, les Etats-Unis et peut-être encore le Danemark. Les Antilles anglaises sont : la Jamaïque, très importante, la plupart des îles Sous-le-Vent et les iles Bahama, avec une population totale de 1,600,000 habitants. En outre, au large, les iles Bermudes, station navale fortifiée. Le Antilles françaises : Martinique, Guadeloupe et quelques autres plus petites, comptent ou comptaient ci-devant 365,000 habitants. Elles élisent deux députés au Parlement français. Les Antilles hollandaises, avec 55,000 habitants, sont quelques iles du Vent et Sous-le-Vent, dont la principale est Curaçao, célèbre par son rhum. Les Antilles danoises, peuplées de 40,000 habitants, sont trois des iles Vierges, et principalement l'ile Saint-Thomas. dont le port franc est l'escale obligée de toute la navigation dans ces parages . C'est pourquoi le-, Etats-Unis tiennent à acquérir les Antilles danoises et en offrent 25 millioIJs de francs.
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Le marché a paru conclu plusieurs fois ; les Chambres y consentiraient, mais les patriotes danois ne voient pas de bon œil disparaître ce dernier fleuron de leur couronne coloniale, qui autrefois s'étendait aussi en Afrique et aux Int!es. Toutefois, la force des choses fera tomber ces îles dans le domaine américain. Déj à, les Etats-Unis se sont emparés violemment, en 1898, des Antilles espagnoles, les plus importantes de toutes, et comptant près de 3 millions d'habitants. Que sont-elles devenues? Y a-t-il annexion pure et simple? Pas précisément : l'île de Porto-Rico, peuplée de près d'un million d'halütants, la plupart créoles esp&gnols, qui n'avaient fait aucune révolution, jouit de l'autonomie administrative, mais ne constitue pas encore un territoire, ni une Républi1ue, ayant droit à la représentation au Parlement de Wash ington. Quant à Cuba, voici que, contre toute attente, le gouvernement américain vient de la proclamer République autonome , avec droit d'arborer un pavillon spécial à côté du drapeau étoilé. Mais, par une amère dérision, on lui refuse toute liberté politique pour traiter, même au point de vue commercial, avec l'Angleterre et d'autres puissances, qui lui donneraient des débo uchés pour le sucre et le tabac dont elle tire sa richesse. L'égoïsme des planteurs américains empêche l'introduction de ces produits aux Etats-Unis. D'où. il suit que les Cubains, ruinés, seront forcés peut-être de demander par grâce leur annexion comme simple possession américaine. Est-ce là le but de la politique des Yankees L. Ce n'était pas la peine de se révolter contre la mère-patrie pour trouver un assuj ettissement plus grand encore. Panama . Persévérant dans l'application de la doctrine de Monroé, « l'Amérique aux Américains », doctrine qu'ils traduisent ainsi : « l'Amérique aux Yankees », ceux-ci ne sont pas plutôt possesseurs des principales Antilles, qu'ils se rendent acquéreurs de l'isthme de Panama, c'est-à-dire de la concession d.u canal qui doit le traverser. En etlet, après quinze ans de diplomatie adroite, après avoir éliminé l'Angleterre du condominium signé . en t850, après avoir si longtemps fait mine de vouloir creuser le canal du Nicaragua et avoir fait, avec cet Etat, un traité en règle q1;1i leur accordait la concession de ce dernier canal, les Etats-Ums vont finir par exécuter le canal de Panama, rlont ils ne voulaient pas. Pour cela, ils ont attendu que la nouvelle Compagnie de Panama, essentiellement française, fùt arrivée presque au terme de la concession (en 1904), accordée par la Colombie, pour l?i proposer le rachat au prix de 40 millions de dollars (200 millions de francs). L'accord semblait se faire lorsque le gouvernement de Washington mit en suspicion les titres de propriété de la dite Compagnie : il voudrait obliger le corps législatif fran çais à se porter garant de cette validité, afin d'écarter
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préventivement les r6clamations des anciens actionnaires de 1~ Société de Lesseps. Si les Français n'acceptent pas, ils risquent de tout perdre dans deux ans, et leur droit au canal et l'espoir de _retrouver ces deux cents millions, qui représentent du reste à peme le sixième des sommes dépensées jadis. Que l'accord se fasse et, possesseurs du Panama qu'ils fortifieront, les Etats-Unis seront maitres de la route de la Chine et du Japon, ta~dis_ que l'~ngleterre, la France, l'Europe regretteront de n avoir pu s entendre pour rester maitresses de ce passage interocéanique.
que la figure dans notre collection et il nous faut tant d'aut res choses. Cependant, je ne solliciterai aucune avance de la part du Conseil de ville. Il fau t que l'école iille-même fournisse à ses besoins; elle peut le faire au moyen de la finance que paieront les élèves. Cette finance, minime jusqu'ici, à cause du petit nombre d'écoliers, va s'augmenter assez, pour que l'on y trouve toutes les ressources nécessaires. Il ne s'agit pas, d'ailleurs, d'acheter t out à la fo is, mais selon les besoins progressifs de l'école; et il faud r a avoir l'attention de procurer successivement les modèles des objets, dont la mode varie la forme: nos ouvr iers doiven t cheminer avec le temps.
(A
sutvre.)
Choix des maitres
F . ALEXIS , M. G. ~
LE P. GIRARD Précurseur de l'e nseignement rationnel du dessin à /'école primaire
(Suite et fin.)
Mode d' exécution On_ doit s'attendre, que le dessin étant réglé pour les besoins pu bhcs, les parents _seront plus disposés à y envoyer leurs enfants. Cf pendant, pour varncre la no_nchalanc~ fribourgeoise, je propose d incorporer de nouveau le dessin à l'enseignement général de l'école et de fai re d'une leçon volontaire une leçon d' obligation. On atteindr~ ainsi cette cl_asse ouvrière qui s' est re ti_réejusqu'ici et qui, d'ailleurs, ne se _refusait pas absolument sans raison au dessin de la figure. li est tr1s~e. de penser que l'école d~ dessin n'ait eu, pendant cinq ans, que 46 eleves en tout, la plupart etranger s à notre ville ou du moin s appartenant à des parents aisés. Comme le dessin que je propose se divise en de ssin élémentaire dessin appliqué, j 'assig·ne le premier à la troisième classe de l'école fran9aise e t à la t roisième section de l'école allemande. Le dessin a_pJ?hqué aIJpartiendra à la quatrième classe française et à la quatireme sect10n allemande ; en sorte que le cours ordinaire se fera en quatre années. L'instruction se donnera, com me par le passé à l'école française. Il est naturel que le petit nombre suive le grand; que la réunion se fasse au centr e de la ville, et que l'on se rassemble dans les salles les plus spacie uses. On s'entendra, a u reste, avec le R. Préfet de l'école allemande, pour fixer les heures de l'instruction d'une ma ni ère convenable aux deux écoles. ' ~n n e de mand_e point d'augmentation de traitement pour les deux II_1a1 tres de dessm . Il suf:ïra de continuer ce qu i a été alloué, il y a cm9. ans. On partagera 1 honoraire. Le premier maitre aura le plus petit lot dans le partage; parce que les leçons seront moins nomb~euses et qu'e lles demanden t moins de talent, d'application et de depenses. Les émolu men~s du sec~nd s_eront plus forts, par la raison opposée. Il ne sera pas d1ffic1le d'etabl1r la proportion. ~a nouvelle école de dessin demandera quelques dépenses, nommement pour des modèles que no us n'avons pas. No us n'avons guè re
et
Je viens au dernier objet, au choix des maîtres de dessin. Celui qui nous quitte est un a!'tist e distingué: il s'est fait un nom en Suisse par ses miniatures et il a mérité des prix. Deux choses, cependant, lui manquaient pour s'acquitter convenablement de la tâche qu'il avait à remplir à notre école. La première est la géométrie descriptive qu'il n'avait j amais apprise, et qui , utile au dessin de l'art, est l' unique fondem ent du dessin des arts. Les dessinateurs de la fi gure et du paysage ne connaissent p oin t, d'or dinaire, ces éléments mathématiques, et plus ils réussissent dans leurs productions, plus ils méprisent les formes mo ins souples et plus modestes de l'architecture et des arts mécaniques. De là vient que le dessin de l'école n'a point produit les résulats que vous a ttendiez. Pour l'ob tenir, il nous faut des maîtres for més tout expr ès dans u ue école de géométrie. La seconde chose 1ui manquait à M. Comte, c'est la démonstration ou l'art de l' nstituteu r, allié à la do uceur de caractère et à la patience. Il est des savants dessinateurs qui exécutent à merveille, mais qui montrent t rès mal parce qu'ils manquent de p r incipes élémentair es et de méthode . Auprès d'eux, quelques élèves poussés par leur instin ct, leur génie et leur goùt naturel font des progrès; la masse reste en arrière, dans l'ignorance et le découragement. C'est ce que nous prou ve l'expérience de cinq ans. Dans la nouve lle école de dessin, no us pouvons n ous p asser de dess inateurs di~ti ngués : que feraient-ils auprès de l'enfance, qui n'est qu'aux éléments 1 Nous avons besoin de bons instituteurs qu i prennent les élèves au point et à la ligne et sachent ensuite les conduire avec µiéthode, juRqu'aux bornes du dessn primaire. Viendront enrnite les leçons privées pou r le très pet it nombrr d'enfants aisé~, qu i vo udront s'amuser au dessin de l'art. La difficu lté de trouver au moment des maîtres com me il nous importe de les avoir, (si toutefois votre pre mière intention ne doi t pas rester un désir sans effet) m'a fait chercher un expéd ient, _que je sou mets à votre sagesse. J'ai pensé que nos instituteurs pourraient, avec quelque application et quelques secours, se charger du n ouveau dessi n. Ils ont fait leurs preuves dans la manière -de cond uire l'enfance; ils ont devan t eux le calcul et les éléments de la géomét rie, et quant à l'art de dessiner, l' un va faire revivre un talent qu'il avait; l'autre a pris des leçons particulières de M. Co mte, et attend votre décision, pour aller se for mer, à ses frais, chez M. Pergot, architecte du gouvernement de Vaud. Vous aviez, )t!essieurs, adopté le co ncours pour la chaire de dessin . Je ne tenterai point de contrarier cette mesure ; j'ai dit à mes
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maîtres, qu'ils devaient s'y préparer, et loin d'écarter la concurrence· j'ai pr~venu MM. Locher et Suter, que je vous proposais de ramener le dessm de l'~cole, à _son premier but, et qu'.il fallait, en conséquence, penser à la geometrie descriptive, au dess111 des arts mécaniques et à la démonstration. Ces Messieurs ne m'accuseront point de partialité; du moins ne le doivent-ils pas puisqu'ils sont avertis. Je ne vous cacherai pas cependant, qu'il est de l'intérêt de l'école, que les instituteurs actuel~ réunissent le dessin à leur enseignement; si toutefois ils sont trouvés capables de montrer encore cette partie. Un maître de dessin qui n'est pas instituteur, est une espèce d'étranger à l'école, où il n~ fait que passer quelques heures. Il se dispense aisément de la subordinat\on ; les enfants ne se soumettent guère à son autorité; il y a touJours des lacunes entre les leçons; la régularité souffre et pourtant elle .est l'âme de toute bonne institution . D'un autre côté si les instituteurs act uels vous ont donné quelque C')ntentement ~omme j'ai lieu de le croire, il faut penser au moyen de les r et~nir. Ils désirent sans doute de se rendre utiles dans l'éducation : mais il faut v ivre, et leur traitement n'est guère en proportion avec ce que l'on exige d'eux. Leur poste est attachant et pénible et il faut au moins, qu'ils en retirent de quoi vivre honorableme~t; autrem'ent on ne pourra pas se promettre de les conserver. Nous aurons des maîtres de passage, et les bonnes traditions se perdront avec eux L'intérêt que je mets à l'établissement m'a toujours fait désire~ qu~lque augmentation da?s _les honoraires et je m'arrête avec plaisir à la pensée que la reumon du dessin me procurera ce que je n'ai pas espéré d'autre part. Deux instituteurs verront monter leur honoraire, et il ne me serait, peut-être, pas impossible de trouver à l'école même, quelques ressources pour les deux autres. ' . Je vous ai mis, Messieurs, toutes mes pensées à découvert et mes proj~ts. Vous trouve.r ez q_ue je m'intéres~e. à mes collaborat~urs; je Je dois et vous me blamenez Justement s1 Je ne cherchais pas à leur être utile ~lu tôt qu'à d''.1u~res~ D'ailleur~, je ne sépare point l'école de ses mst1tuteurs ; mars Je tache d'allier tous les intérêts et mon but est de c,onsolider et de perfectionner l'Institut1 dont ~ous me confiez la direction. J'ambitionne de faire quelque bien à ma ville natale. Votre confiance m'en a fourni l'occasion et les moyens et je m'en estime heureux. · ' yeu~llez me faire_ connaître vos intentions . sur l'obj ei de ce mem01re, et recevoir les assurances de ma considération la plus distinguée. Fribourg, le 8 septembre 1812. P. GRÉG. GIRARD. Préfet de l'école française. P. -S. - Je prie Messieurs les conseillers d'agréer un exemplaire du Rapport officiel ~ur l'institut de P€stalozzi. Ils y trou veront mes pri ncipes sur l'éducation.
Voilà le P. Girard qui. persuadé de l'utilité de l'enseianement du dessin, réclame une refon te complète et voudrait faire d'une leçon volon taire une leçon d'obligation. Mais à qu elle condition? A la condition que le dessin soit uti le à tous les élèves des écoles primaires. Il doit contribuer, comme les a utres exercices de l'école, au développement des facultés de
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l'enfant ; il doit habituer l'ouvrier à_ faire so_n tra~ail a~ec plu ~ de facilité et de p récision. Le P. Gir ard v01t le vide qm reste, il savait que notre langue est trop pauvre pour exprimer co~venablemen t les im pressions des sens, que souyent un p~t1t dessin r end admirablement. Le mot parl_é e t écrit do~ne d un objet sa représentation i!ltrfnsèque,, tandis que le dessm don~e la représen tation extrmseque. L enfant, par le mot, na qu'une faible impresssion d~ l~ fo r~ e e! de la _co uleur ~es objets, t andis que par le dessm 11 obtient 1 expression concr ete des constatations visuelles. . . Je reviendrai une autre fois sur les _exer~1ces qm . so_nt nécessaires pour l'éducation de la vue. Rien n est plus tac1l_c que de noter les observations par un schéma ou par un petit croquis. , . Le dessin est un langage ecr1t, le langage de la form~ et d_e la couleur; sa pédagogie doit être la même que c~lle de 1 e_nse1gnement de la langue maternelle. C'e.st po_urquo1 le P . ~!rar_d dem ande que l'enseignement du dessu~ s01t donné par _l u~stituteur qui connaissant la bonne methode et les pr!nc1pes pédagogiq;es, peut trouver la. corrélati~n entre le dessm et la langue maternelle. Le P. Girard désire qu e 1~ maitre . de dessin commence par la démonstratio~, ~a r la dem ons~rat10_n sensible, expérimentale, est p resque_ I u_111q ue moyen d ouyrir l'intelligence de l'enfant; elle est donc md1spensable au debut de l'enseignement de la plupart des br3:nches. . Combien sont justes les réclama ti ons du P. Girard! Et aujourd'hui cent ans après, où en sommes-nous 1 ' C. SCHLJEPFER.
Rôle social de l'instituteur Le maitre doit touj ours être calme, é&"al, ~ans f~mil i arité comme sans froideur. Sa conduite et sa vie doivent .~tr e pou_r J'élève une leçon vivante et permanen te de ~orale . S 1I r,empl1t scrupul eusemen t tous ses devoirs_de fils 1 d epoux, de pere, d e fonctio nnaire, de citoyen, n'y a-t-11 p~s h eu de penser que les populations en recev r ont un ~aluta1re exemp~e, et que l~s e nfants agiront plus tard, au moms pou~ ,la plupart, comme ils auront vu agir l'instituteur? Dans_ !e srncle ?U nous. sommes, on pardon ne beaucoup à la frag1hté humame, J?aIS o~ n e pardonne r ien à l'instituteur, et c'est _de tou~e Justice, puisque l'avenir de la société est p.ntre ses m ams, pmsque l 1mporlance de la mission qui lui est confiée est au-d essus 9es plu_s hauts intérêts matér·iels. D'ailleurs, on est en droit. d exiger du maître une conduite entièrement conforme à son ens~1gne!llen ~. Quant aux devoirs envers la société , l'instituteur rnlt qu'Jl d01t
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protester, non par des discours, mais par une attitude pleineles dignité et de s::igosse contre les doctrines perverses que de passions les plus hideuses et les plus égoïstes s'efforcent de r épandre partout. Si, à son arrivée dans la commune, l'instituteur a besoin de nouer avec les parents de ses élèves des relations qui peuvent seules assurer les trois conditions du succès de sa mission : le respect, l'estime, l'affection des familles; s'il doit avoir pour eux de la déférence, il est évident que cette déférence ne doit point nuire à l'enseignement. li les recevra toujours avec cordialité; il leur rendra des visites affectueu ses, mais sans familiarité. Comme l'orateur, le maître doit être homme de bien : Orator vir bonus, selon l'expression de Cicéron. Il lui faud ra donc se garder de la plus petite atteinte à sa consid ération et à sa dignité; il s'abstiendr3 de fréquenter les cafés; il évitera les ré unions de famille trop nombreuses et trop bruyantes. Le rôle de l'école primaire consiste, sans doute, à doter de l'instruction élémentaire les enfants du peuple; mais si l'instituteur bornait là to us ses efforts, il n'accomplirait point toute la t:iche qui lui est imposée. Aussi la responsabilité sociale du maitre es t-elle considérable. L'instituteur, nous l'avons dit, peut exercer une r éelle influence éducatrice par son exemple et par ses conseils. Ce doit être un citoyen modèle, remplissant scrupulensement tous ses devoirs publics et privés, et dont le souvenir doit rester comme un préservatif moral dans le cœur de l'élève. Le maitre peut et doit prolonger son influence éducatrice au delà de l'école, et cela lui sera d'ailleurs assez facile . Après l'âge scolaire, l'instituteur donnera de bons conseils à ses anciens élèves toutes les lois qu'il en aura l'occasion; il ne perdra jamais de vue l'enfant qu'il a élevé et il lui fournira, selon son pouvoir, les moyens nécessaires pour compléter son instruction. L'éducation doit parfaire son œuvre et continuer, au delà de l'école, la formation morale de l'homme dans l'ancien élève à peine sorti des bancs. ~ L'homme a besoin d'un guidé », a dit en plaieantant Boileau , tout en disant vrai, et à plus forte raison le jeune homme. Donc le maitre, chez lui et au dehors , dans ses conversations, ne cessera de préconiser les idées qu'il enseigne dans sa classe, et, sans doute, sa douce influence, mise au service de sa parole honnête et convaincue, agira sur l'esprit de ses concitoyens et les défendra contre certaines théories plus ou moins dan gereuses, malheureusement trop répandues aujourd'hui, surtout dans les villes industrielles. C'est ainsi que l'instituteur doit remplir sa mission sociale d'éducateur public, à une époque où l'indépendance des esprits et des mœurs ne semble guère contribuer à accroitre l'énergie des caractères et à consolider l'union des citoyens. A. CHARRON, ancien professeur·.
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Examens pédagogiques des recrues AUTOMNE
1902
COMPOSITION ET CALCUL
I. Composition N -B _ Les suj ets de co mposition, utilisés aux ~erniers examens, sont ce~x de 1898. Consulter, à cet effet, les Bulletins de 1898 et 1899.
II. Calcul oral Jre Série
4. Frédéric a récolté 126 quint'.1UX de foin et 114 qu intou x _d~ regain. combien cela fait-il de quintaux en tout '1 - Rép. 24 qum tas~·u n cultivateur paye 15 fr .. de journées par semaine; combien cela fait-il en 52 semaines '1 - Rep 780 fr. . . . d 2. combien un bœuf, pesant viyant ! 60 kg, fo urm ra:t-11 de v1an e, si cette dernière fait les r./s du poids vif '1 :-- Rép. 475 kg_. . , des frais d'explo1tat1on, une propr1éte. iapQpor t e 1· Apr ès edéduction 1080 fr par an ce qui fait le 4 % de sa valeur. ue 11e ~~~~~~ valeur d~ cette propriété 1 - Rép. 27000 fr. IJroe Serie 4. Charles a déjà 185 fr. pour pat~r son loyer qui est de 240 fr. Que lui manqu e-t-il encore? - Rép. v:J fr. ~ 3. Que coûte un fromage de 1i k ilogrammes à I fr. 60 le kg· -
:~t
Rél,' 6~~~i;~·de temps dur.eront 22 1/2_ kg de beurre si l'on en emp loie d 1 ¼ kg par se maine '1 - Rep. 18 semames. 1. co mb ien de fagots peut-on loger dans un espace de 3. 112 mi__: long et 3 m. de haut, s'il faut en moyenne l m3 pour 12 fagots· Rép. 126 fagots. JIJme Série Les chambres du premier étage ont 276 centimèt_re~ de hfut, 4 celies du second étage en ont 252. Quelle est la d1fference .
Ri'!' f~~ ~ bien reviennent 12 portes de chamb re à 28 fr. p ièce? Ré?- J~~ r:oûte le plafond d' une chambre de 5 1/2 m. de long et 4. m. de iarge si le gypseur demande 2 fr. et le peint re 1 fr. 50 par m' 1 -
z1
Rét f~~ncher d'une chambre mesure 20 ID' et la surface v it rée des.fei~ê€res est de 4 ~/ 3 m'. Le combien %de la sur face du pla ncher la surface vitrée des fenêtres for me t-elle '1 - Rép. 24 % Jvme Série _ Qu el est le poids total de 16 paquets pesant 5 kilogrammes 4 chac un ? - Rép. 80 kg. ùt t 25 l 1î o 3. 100 kilogrammes de pois co ùtent 35 fr.; que co en '- gr::immes '1 - Rép. 8 fr. 75.
536 2. On perd les 5/9 d;une créance de 216 fr. Combien reçoit-on 1 Rép. 96 fr. . 1. Au comptant, je cède le quin tal d'une mar chandise à 80 fr. Co~me j~, ~ais pa r expéri_e~ce q ue le client z ne paye qu'après 150 Jo urs, J aJotlte 6 % ù·mterets. Quelle sera donc mon offre? (an née de 360 jours/. - Rép. 82 fr. Vme Série 4. Sur 100 grains de semence, il y en a 72 qui ger ment ; combien ne germent pas ! - Rép. 28. 3. Un jardini_er offr_e 5 k ilogrammes d' engrais chi m ique pour 3 fr. 50. A ~omb1en reviendraient le~ 100 kilogrammes? - Rép . 70 fr. 2. Combien faut-11 de kg ùe grarne de trèfla rouge pour ensemencer un champ de 75 m. de lon g sur 40 m. de large, si 1 kg suffit pour 6 a. ? - Rép. 5 kg·. . 1. 150 k~ de pomm_ e s de terre contiennent 3 k g d'albu min e et 33 kg. de fecule; combien % ùe chaq ue sorte? - Rép. 2 %, 22 %.
III. Calcul écrit J re Série 4. Un cultivateur do it payer 825 fr . d'in térét s, 738 fr. de j ournées et 65 fr. d'impôts. Quelle somme cela fait-il? - Rép. 1628 fr. 3. Sur u n are de terrain, on récolte 15 k ilogr ammes de hlé et 33 k ilogrammes de paille. Combien de k iloo-rammes de chaque espèce récoltera-t-on sur 135 ares? - Rép. 2025°kg et 4455 k_O' . 2. 100 kg de sali,êt re du Chili contien nent 15 ½ kg d'azot e. Combien d'azot e reçoit par conséquent un terrai n oü l'on met 148 kg de cet engeais? - Rép. 22,94 kg. 1. Un tas de foin a 10,5 m. de long, 6,8 m . de large et 4,5 m. de haut. De que l capital pourrait -on payer les intérêts au 4 % a vec la valeur de ce foin si l'on compte le fil3 à 6 fr. 20? - Rép . 4980 1 fr. 50. l[mc Séi-ie 4. Je reço is 225 fr. pour un travail, et mes frais sont de 189 fr. 25. Quel est mon gain? - Rép. 35 fr. 75. 3. On blanchit 294 mètres carrés de mur. Que coiHe ce t ravail si le mètre carré est compté à 1 fr. 65? - Rép. 485 fr. 10. 2. On fait poser un parquet de 4,75 m. de long sur 3,8 m . de large à 6 fr·. le m 2 . Qu'a-t-on à payer? - Rép. 108 fr. 30. 1. Le devis po u r des travaux de peinture éta it de 685 fr. Par s uite de meilleure exécution du travail, les frais se m ontèrent à 920 fr. De combien % le devis a-t-il été dépassé? - Rép. 34,306 %. IJJmc Série . 4. Le prix d'achat_ d' ~ne marchandise est_ d~ 36 fr. 25, auq uel ~n aJoute 2 fr. 65 de frais divers et 6 fr . 10 de benefice. Quel sera le prix de vente? - Rép. 45 fr. 3. Dan s un commerce, on a fait 1736 fr. de recettes en 31 jours· combien ce la fait-il par jour en moye nne1 - Rép. 56 fr. ' 2. On vend 1764 kg d'une certaine marchand ise à raison de 65 cent. et 756 kg à 55 cent. Quel est le prix moyen d u kg ? - Rép. 62 cent. 1. 100 kg me co ûtent 38 fr. 40 plus 6 ¼ % de frais. Que dois-je vendre le kg pour gagner 17 ½ % d u prix total de revien t? (Arrondir le résultat en centimes entiers.) - Rép. 48 cent. ·
537 /Vme Série
4. Un carnet de Caisse d'éparg ne se mon te à !0 24 fr. On relire
768 francs. Combien reste-t-il ? - Rép. 256 fr . 3. Pendant le mois d'aoüt, un ménage a dépensé 34 fr. 72 pour d u lait. Combien a-t-il employé de litr es à 16 cent'/ - Rép. 217 litres. 2. Dans un rectangle de 17,5 m. de long sur 12,8 m. de large, on ve ut cultiver des groseilliers à raison d'une plante pour 2 m 2 de t errain. Que coûtent les plantes nécessaires si les 100 pièces valent 15 francs? -- Rép . 16 fr . 80. I. Un cloisonnage de 2 3/,. m. de long, l ½ m. de large et 80 cm. _de haut est rempli de gravier de jardin . Quelle surface ùe chemrns pou rra-t-on en r ecouvrir si l'on compte 1 m 3 de gravier p our 40 m 2 de chemins ? - Rép . 132 m 2 • Vme Série 4. Joseph doit payer 302 fr. 50 d'intérêts. Il livre à compte 239 fr. 25 de fromage. Que doi t-il encore'/ - Rép. 63 fr. 25 3. Que retire-t-on pour 145 k ilogrammes de fromage à 1 fr. 65 '/ Rép. 239 fr. 25. 2. · combien fau t -il de kilogrammes de beurre à 2 fr . 40 po ur payer les in térêts de 3600 fr. à 4 ½ %? - Rép. 67,5 kg. . . 1. Un j ournal estime à l ½ cent. la valeur d' un litre de pur111 . Combien cela fait-il pour le contenu d'une fosse de 3,8 m. de long su r 2,4 m. de large et qui est remp lie à 1,4 m. de hau t'/ Rép. 191 fr. 52. A. P . ~
BIBLIOGRAPH I ES Le Nouveau Laroasse illustré, qui nous a déjà moi:itré po~r ai~si dire de visu grâce à son ingénieuse illustration t ant d'.mdustne,s d1v~rses, nous initie dans son dernier fasc icule, aux pratiques de l Os lreiculture : à l'appui d'un article explicatif net et ~apide, on trouver~ groupées une dizaine de figures très dém onstrative~, rameau c_harge de naissin, toit collecteur, planch~r collecteur, s~ene de ~umllette des huîtres à Arcachon etc. A mter dans le meme fascicule un intéressant article s ur 11orthographe; une notice_sur l'Ort~opédie, accompagnée d' un tableau synthétique des appareils _orthoped1ql!-es; de nombreux articles scientifiques aux mots Orthoptere . Os. Oscillation, Osculateur, Os mium , Osmotique; les biographies d'Oscar Jer, d'Oscar II le roi de Suède act uel, d'Os man-pacha, de Van Ostade, d'Ostrovski; les uJOts Osiris, Ossian, Os tr acis nJe, Ot~el_lo, etc. Notons dans le 2me fascicu le un in téressant article med1cal sur l'Otite · d'~xcellents articles d'h isto ire n aturelle très jolimen t illust rés sur !'Ours et l'Outarcle; les biograph ies d'Othon J,r, p1w_ay , Oudiné, 01,1,dinot, Quiry, Ou vrard ; l es mots Ouate, Ourdiss oir, Outrage, Outremer, Ouvrage, Ouvrier, etc. Le 3m• fascicule nous appor te les dernières pages de la lettre O et le commencemen t de la lr ttre P. Notons-y en passant de rel!l ar qua.bles articles scientifiques su r l'acide Oxalique, !'Oxydation, . le8 Oxydes. !'Oxygène , !'Ozone, les biographies d'Overbech, Ovide, Pache, Pacheco, les mots Ouvroir, Ova_Ze, Oxford, etc._ Dans le -101 e faBcicule de cette semame, le mot Pain est accom -
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540 assidu, et le succès est venu couronner leurs efforts. Mais un grand nombre, plus apathiques, s'abandonnèrent à l'indolente quiétude d'une routine qui devenait bientôt incurable. Il .Y avait alo~s un inspecteur scolaire p~r justice de paix, et plmieurs remplissaient avec bonne volonte ces importantes et délicates fonctions. Mais aucun lien professionnel ne les unissait entre eux, et chacun agissait dans sa sphère d'action avec une entière indépendance. Ce n'est donc pas de ce côté-là qu'on po uvait attendre l'initiative de la réorganisation de n0tre régime scolaire. Telle était la situation du pays au point de vue scolaire quand M. Horner commença sa carrière pédagogique en quali té d'aumônier et de professeur à l'Ecole normale de Hauterive. Il ne tarda pas à s'apercevoir que la formation qu'y recevaient les futurs instituteurs Atait insuffisante, et il comprit bien vite que là devait commencer la réforme, si on voulait améliorer l'enseignement et relever le niveau de l'instruction popu laire dans le canton. A ce poin t de vue, la réorganisation de cet important établissement était donc nécessaire; elle ne l'était peul-être pas moins, envisagée sous d'autres considérations que je ne veux point aborder ici. Mais ce n'est qu'après des tiraillements et des luttes vives et pénibles qu'il obtint gain de cause, grâce à l'appui que lui prêta M. Schaller qui venait de prendre en mains la Direction de !'Instruction publique. L'Ecole normale fut donc réorganisée. Son programme fut considérablement élargi, de manière à donnei· aux élèves-maîtres une culture plus solide et plus générale, en même temps qu'ils devaient être initiés avec un soin particulier aux méthodes et aux procédés de l'enseignement moderne. Le corps professoral fut renouvelé et composé de telle façon qu'il donnait, sous tous les rapports, confiance aux parents et aux autorit6s. Ce résultat atteint, c'était un premier pas et un pas décisif dans la voie du progrès. A la même époque furent fondées la Société fribourgeoise d'Edncation et son organe le Bulletin pédagogique, dont la rédaction fut, dès le principe, confiée à M. Horner. C'était une nouvelle tribune ouverte au professeur pour la diffusion de ses idées et de ses principes en manière d'éd ucation et d' instruction populaires. Il pu t ainsi continuer à enseigner ses anciens élèves et travailler en même temps à sortir leurs devanciers de la routine dans laquelle beaucoup étaient empêtrés. 11 cher cha aussi à intéresser le corps enseignant au succès de notre revue. Il provoq ua des collaborateurs, particulièrement chez les jeunes maîtres intelligents et studieux, qu' il sut encourager, stimu ler et leur mettre pour ai nsi di re la plume à la mai n, tout en leur facilitant, par ses conseils et ses directions, les premiers pas dans la voie ardue du journalisme. En même temps sa plume féconde donnait le jour à un ouvrage pédagogique rempli d'aperçus nouveaux, dont il tira des app lications pratiques heureuses et qui eut un succès incontesté. C'est ainsi que M. Horner régénéra pe u à peu notre corps enseignant et t ransforma nos écoles, d'oü la routine et les anciens errements étaient enfin bannis et où les méthodes rationnelles, ~eules au torisées, étaient désormais contrôlées par un corps inspectoral à la bau teur de ~a tâche. Après treize ans d'un labeur incessant, il quittait l'Ecole normale pour prendre la direction du Collège cantonal, où l'appelait la confiance de ses Supérieurs et du pays. l\fais l'impulsion était donnée et l'œuvre qu'il y avait entreprise fut p oursuivie par ses successeurs. li continua, au reste, pendant de
iongues années encore, dans le. Bulletin_ péda[Jogique, son r~le <le mentor du corps enseignant fr1bourgeo1s. Mais à la fin de 1 année dernière, il demanda à être déchargé du poids de sa rédaction,. tout en lui continuant une collaboration précieuse, et l'on ne pouvait lui refuser un repos qu'il avait certes bien gagné. Ici encore, ses successeurs n'auront qu'à ensemencer le champ qu'il a défriché pour y voir mO.rir la moisson. M. Horner a donc rendu à son pays des services éminents et il a droit à la reconnaissance publique. Sa retraite, comme rédacteur de notre organe, ne pouvait laisser_le corp~ enseignant indif!ére_nt. ~?us lui gardons le meilleur souvemr, ?elu1 du C?3ur. Je sms sur ~ etr_e le fidèle interprète de tous en écrivant ces lignes émues, en temo1gnage de notre profonde vénération et de notre vive gratitude envers le vétéran à qu i nous avons tant d'obligations. PLACIDUS.
Echos d'une Conférence partielle, à Bulle, le 15 novembre 1902. Au lendemain de l'ouverture <les cours de perfectionnement, une conférence à l'école du soir es t la bienvenue lorsqu'elle nous apporte l'avantage de voir se dérouler des leçons modèles données par un maître habile, et qu'elle nous o!fre l'occ~sion de retremper notre courage, si nécessaire pour une tache aussi ardue, au conta_ct de collègues aimables et bienveillants. Kous nous trouvons réunis dans la salle de la vme classe des garçons, en présence de la section supérie ure de l'école de perfectionnement. M. !'Inspecteur honore notre assemblée de son aimable présence. Le maître ouvre la séance par une leçon de géométrie, Le thème qu'il s'est proposé consiste dans la recherche de la surface latérale, de la surface totale et du volume du cylindre et du cône. A l'aide ~e solides géométriques et de feuilles enveloppantes, il fait découvrir aux élèves les règles à appliquer pour trouve~ la surface et . le vol ume de ces corps. Ces règles, b!en co_mpr1ses, sont_ ensuite traduites en formules usuelles et 1mmécl1atement appliquées à quelques problèmes oraux et écr~ts. Un exercice ~st e_ntiè_rement réso lu au tableau noir pour servir de modèle à I appllcat10n des formules et à la disposition des opérations . . Après la correction, le maître passe à la leçon su!vante : le dessin. Les élèves sont appelées à établir le plan de la partie nord du rez-decbaussée du bâtiment des écoles. Munis d'un mètre-ruban, deux jeunes gens pr~nnent les mesures. nécessaire~. Ces données sont ensu ite interpretées au tableau noir, à une ecbelle convenue, et reproduites par les élèves. . . Mais deux heures d'un enseignement aussi attrayant sont vite envolées. Après quelques sages recomm~nda}ions ùe M. l'Insp~cteur, les élèves se retirent en bon ordre, et b1entot commence à huis clos la seconde partie de notre conférence. Nous n'avons que des louanges à adr~~ser 3:u !Ilaît~e pour l~. bonne préparation de ses leçons et la mamere d1stmguee dont 11 les a données. M. l'!nspecteur présente ses observations: la leçon .de géométrie a été bonne; l'intuition, excellente; les formules, b1eu établies. Un bon exercice aurait consisté à effacer les formules à la table noire et à les faire retrouver aux élèves pour s'assurer qt1'elles étai~nt bien gravées dans la mémoire. M . }'Inspecteur exprime aussi son étonnement en voyant les
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élèves tra_vailler sur <l.es feuilles volantes. Pourquoi n'ont-ils pas leurs cahiers~ Le maitre répond qu'il a fait une commande de matéri_el pour les cours du soir i_l y _a quinze jours déjà, et que, maigre un second et pressant avis, 11 n' a encore rien reçu. Les autres membres de la conférence déclarent ,;e trou ver en face du même refus du Dépôt central à envoyer le matériel demandé pour ces cours. M. !'Inspecteur ne comprend pas cette manière de faire Il n'est p~é~_u, il est vrai, que trois distributions par année scolaire; mais le Depot central ne pE:ut pas refuser les commandes de fournitures pour l'école de perfectionnement. Les maîtres ne peuvent pas prév_o1r, à la rentrée des classes primaires, c'est-à dire un mois et demi avant l'ouverture des cours du soir, le matériel nécessaire à ces cours, avant de connaître le nombre de leurs élèves et les effets qu'ils possède_n~ déjà, d'a~ta,nt plus que, dans une ville, les changements de dom1c1le s<:mt tres tréq uents parmi les jeunes gens astreints à l'école de perfectionnement. Renouvelez une dernière fois votre commande et, si elle n'est pas prise en considération vous pourrez en référer à qui de droit. ' R;evenant _à la leçon de géométri_e, ~- !'Inspecteur ajoute que le maitre aurait JJ_U, à titre de dét8;1l rnteressant, indiquer comment le cylmdre et le cone sont engendre~ par la révolution d'un rectangle et d'un triangle. Pour les opérations, dans le cas de la di vision où le diviseur est un nombre décimal, il ne faut pas effacer la virgule du diviseur en le rendant entier, mais la barrer. Si une erreur s'est glissée dans le calcul, il est ainsi plu s facile de la retrouver. Le maître au.rait pu aussi faire comp:endre pourquoi le pied cube vaut 27 dm 3 • Tachons de rompre completement avec le vieux svstème de poids et mesures. Il ne faut l'enseigner à la jeune génération que comme moyen de correspondre avec ceux qui n'ont jamais eu de connaissance du système métrique. La_ seconde, leço!'l a été trouvée excellente en tous points. L'introduct10n de l ens~1gnement du dessm à la section supérieure des cours de perfectionnement rendra certainement de bons sP.rvices à beaucoup de jeunes gens. M. l'inspecteur recommande encore la plus stricte exactitude dans · la tr8:nsmission _des_ livrets scolaires lors des changements de dom1c1le. li faut rnthger une amende à tous les élèves qui quittent l'école sans donner leur nouvelle adresse. Les maîtres présents ~egrettent q_ue le prix co urant du Dépôt central du matériel scolaire ne mentionne pas tous les formulaires existants et ne soit pas plus fréquemment revu en raison des innovations de chaque année. M. le Président de la conférence rend encore hommage àl'amabilité et au savoir-faire du maître de la v,ue classe des garçons et lui souhaite une longue et fructueuse carrière à Bulle. J.-M. GREMION.
--Chronique scolaire
France. - La Ligue de la liberté d'enseignement a tenu, le 19 novembre, sa pramière grande réunion à Paris avec un plein succès. Parmi les discours prononc6s, il co1;v ient de s ignaler spécialemeut celui de M. Brunetière.
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L'éminent orateur s'esi d'abord déclaré partisan convaincu des Congrégations, pour des raisons tirées des exigences de la vie du catholicisme et des services rendus et à rendre_par elles à l'llôpital, dans l'école et à l'étranger. Il a rappele que l~s Frères des écoles chrétiennes ont été les premiers orgamsateurs, en France, de_ l'enseigne~ent profession':}el, et q~e, sous le second Empire, ils ont aussi posé l_es ~rem1~_r-s le prrncipe dn la gratuité de l'enseigneme_nt. pr1ma~re. S 11 y avait, dit-il, des mernres à prendre pour l!m1t~r ra1sonnable~ent la liberté de développement des Congrégat10ns, Rome était toute prête à les prendre, et le gouvernement fr~nça~s. s'il l'~ût voulu eût pu négocier le Concordat des Congregat10ns en celébrant'ie centena.ire de l'autre. . . , . M Brunetière montre ensuite que la hberté de I enseignement est menacée de toutes parts et à tous les degrés de l'enseignement pri~aire, second~ire et supé~ieur. . . . , La partie essentielle de cet imposant d1sc?urs est d_mgee contre ces menaces . La Ligue rev~ndique le ,l.ibr~ _exercice du droit d'enseigner, au nom de la hberté d~_l rnd!v1du, au nom du droit du père de famille, au nom de 1111téret commun et du progrès social. . . . En terminant l'orateur espère que l'on réussira : mais 31 l'on ne réussiss'ait pas tou t de suite, il _ne faudr~it pas se décourager et dût-on succomber, 11 serait beau d avoir suc· combé pou~ un'e des plus belles causes qu'il y ait. A la fin de la séance, l'ordre du jour suivant a été adopté à l'unanimité: « Les membres de la réunion, résolus de conserver en France le droit d'enseigner, se déclarent dé~idés à lutt~r sans relâche pour la défense de la li berté d'enseignement, mséparable de toutes les libertés ; « Invitent les citoyens français à s'associer énergiquement à cet effort ; . . « Demandent aux mandataires du suffrage umversel a tous les degrés de s'inspirer, dans l'exer:cice de leur man_dat, de ces principes qu'il n'est pas permis à une Répubhque de renier.»
Confédération. - Dans la conférence rles chefs des Départements cantonaux tenue à Bâle, le 29 novembre, M. le D• Muri, d'Aarau, a fait les propositions suivantes au sujet du service militaire des instituteurs : « Le Conseil fédéra l doit veiller à ce que l'art. 2, litt. e, de la loi sur l'organis_ation militaire, soit appliqué d'une manière uniforme. » . « En cas de revision de cette loi, le Conseil fédéral devrait présenter aux Chambres un projet mettant les_ maîtres des écoies publiques sur le même pied que les autres citoyens en_ ce qui concerne le devoir du service militaire. La Confédérat10n
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participerait dans une mesure équitable aux frais de remplacement des instituteurs se trouvant au service militaire.:. La question so ulevée par le rapport du D• Muri a été transmise à une Commission. Fribourg - Le 5 décembre, les Sœurs d'Ingenbohl ont pris possession de leur pen sionnat de La-Corbière. La sympathique population d'Estavayer les a reçues avec bienveil . lance. Nous faisons des vœux pour la prospérité de cette œ uvre, qui peut contribuer au développement intellectuel et ma tériel du nouveau Stavayer.
A VIS OFFICIELS La Feuille officielle, dans son numéro 50, publie l'état des indemnités ùues au corps enseignant pour les écoles de répétition tenues en 1901-1902.
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La Dir ection de !'Instruction publique du crnton de Fribourg fait connaître que le nouveau livret scolaire, désormais obligatoire dans les écoles du canton , es.t en vente, pour le prix de 20 centimes l'exemplair e, au Dépôt du matériel scola ire , à Fribourg. Pour en régulariser l'emploi, elle à adopté les disposition s suivantes: Tous les élèves non e ncore émancipés (garçons et filles) doivent être munis du nouveau li vret scolaire qui sera adressé aux parents, la première fois, à la fin de janvier, pou r visa des notes des trois premiers trimestres de l'année scolaire 1902-1903; L'envoi aux parents, sous pli fermé, sera fait régulièrem Ant quatre foiR par an à partir de cette date, à la fi n des mois d'avril, de juillet, d'octobre et de janvier ; Les anciens r egistres matricules et les livrets-certificats sont définitivement annulés dès la présente année scolaire. Dans le cas de change ment de domicile, les anciens livrets ne seront plus transmis s'il s'agit d'élèves non émancipés; Le travail de transcription des notes des anciens li vrets et des anciens registres matricules dans les nou veaux pourra être renvoyé aux prochaines vacances. ·
A vis au corps ensel gn.a:nt Le Dépôt central du matériel scolaire avise le corps en seignant du canton de Fribourg qu'il ne peut plus obtenir de la maison Randegger la carte de la Suisse livrée aux écoles j uqu'à ce jour. Il peut fournir en échange une nouvelle carte Sllpérieure à plusieurs points de vue à cause des modifications importantes qui y ont été apportées. Le prix en est plus élevé : la carte muette se vendra 50 cent. et la carte écrite 60 L'Administraleui·: B. PEROSS ET.