No 09 l'Ecole primaire, 5 Décembre 1911

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Oe No contient Le .#'oyer et leM Champa 30 année

LE FOYER ET LES CHAMPS

ltomne a vu sa parure effeuillée cher le sol et les gazons flétris; terre a froid dans sa robe mouillée s'enveloppe en d'épais voiles gris. ciel est sombre, aucun rayon n'écl aire paysage à l'aspect morne et nu; 1 ne sourit et la nature entière ~e le deuil du soleil disparu. . au jardin dépouillé par ]a bise, chrysanthème, en ce mois attristé, .rit encore, et dans la note grise un accent de vie et de beauté. Marie JUILLARD.

uire à l'étouffée six belles pomreinettes; les passer, quand elles cuites, dans une fine passoire, ter 250 grammes de sucre en pou60 grammes de gélatine ~fondue l un peu d'eau ), et fouetter vigouement en mêlant le jus de quatre ms. La mousse terminée, la pladans un endroit frais en attenle moment de la servir. Fleur de pommim·. La pomme de .,errt>.

tite au four, la pomme de terre m produit hygiénique de premier e. Elle renferme 25'lo de nutric'est-à-dire presque autant que ande, et l'on peut affirmer que la ité de son amidon est digéré et rhé. Les produits de nature aniet même le pain rendent le sang acide ; la pomme de terre, au corre, en commun avec la plupart des nes, le rend plus alcalin. Or, une ine alcalinité est de toute néces?Our entretenir la vie et la santé. s sels renfermés dans la pomme rre, 53'lo sont des sels de potasse 6 des sels de phosphore ; les pre; étant ce qu'il nous faut pour

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nous rendre le sang plus alcalin. et les derniers c~ dont le corps a besoin pour remplacer l'usure de nos nerfs et de nos os. Il y a à peine une vingtaine d'années, on croyait encore que l'amidon de la pomme de terre n'était que difficilement dextrinisé et digéré, et l'on estimait par conséquent que .sa valeur nutritive était si peu élevée qu'il ne valait pas la peine d'en manger, tout au moins par les intellectuels, qui ont besoin d'une alimentation peu abondante mais substantielle. C'était une grosse erreur. L'amidon de la pomme de terre est facilement changé en sucre par l'amylopsine du suc pancréatique.

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ÉCONOMIE DOMESTIQUE'

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Soeiétè valai~af)f}e d ·édueaticn

Couser"Vatiou des choux pendant l'hi"Ver.

/1..vant l'arrivée des gelées, on profJte d'une belle journée, pour que les h~te.s Je choux soient bien sèches; on les arrache et on les dépose, la racine en l'air, dans l'endroit le plus sec du jardin, 50US un abri. , On les y laisse tant qu'il fait bea~. afin qu'ils se sèchent en tous sens ; mais, dès que la pluie froide, la neige ou la gelée menacent, on enlève les choux pour les rentrer à l'abri, soit sous un hangar, soit dans une remise, autant que possible à un courant d'air. Pl us tard, lorsqu'ils sont un peu fanés, on les dépose sur le pl ancher du grenier ou autre endroit sec, toujours la racine en l'air; ayant perdu la plus grande partie de leur humidité, ils sont peu sensibles à la gelée et, si elle les atteint, ils ne se décomposent pas. On en peut conserver ainsi tout l'biver, en ayant soin de les éplucher et de les faire tremper un peu à J'avancl:! pour qu'ils reprennent .leur fraîcheur avant de les consommer.

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elJISINE. Mousse de pommes.

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Moniteur du Musée industriel et pédagogique(;

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L'Ecol5 primaire donne de 10 a 12 li vraisont~ de 16 pa~es chacune, non compru:~ la couverture, et autant de su~pléments de ~-16 pages pendant l'année ordinaire (SOit du 1er Janvter au 31 Décembre) . Chaque fois il est en outre apporté un supplément Illustré de 8 pages intitulé: Le Foyer et les Champs.

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Suisse fr. 2.50 Par an (Jnlon po,.taiP. fr. 3 Les abonnements se règlent par chèque postal II 56

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Annonces : 20 cent. la ligne sur toute la largeur Tout ~:e qui eoneerne la publl~:ation cloit être adressé cUreetement à son gérant, M. P. PIQNAT, Che~ cle Ser1<'iee au Département cle l'Instruetlon publique, à Sion.

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Avis important ~ ~és de

Nos ateliers ayant été empêtravOJiller durant la plus gran'e partie de novembre par suoite d'un zauvais fonctionnement des services in'ustriels, nous n'avons pu fournir une :vraison de plus pendant ce dernier wis. Les autres ;ournaux publiés dans otre imprimerie ont été, de leur côté, ~ans l'impossibilité de paraître régulièemeni pour la même raison. Nos ·bannés voudront bien nous excuser du etard survenu et imputable à une cause w;eure. Nous le rattraperons dans la uite en donnant des suppléments plus opieux et plus fréquents. -o-

Sommalre do prés.-nt · N° La prière, moyen d'éducation.. - Un 1rin de morale! devoirs individuels . \ propos des tâches à domicile. - La ormaticm à la piété. - La classe en acion. - L'enseignement du dessin à l'éole primaire. - .. . lui est fait pour a. - Partie pratique: Composition r.ançaise. orthographe, problèmes écrits ronnés aux recrues (automne 191 1. ) >en sées.

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Tableau do personn~l enselgo .. nt vaalahtaan pour 1911-12. Nous espérons que l'Annuaire du Dé parlement . actuellement à l'impression, JJourra être joint comme supplément i'l notre prochain numéro pour no5 abonnés du canton . Ioform•ttons scolalrP.s. La Commission cantonale de l'ensei. gncment primaire est convoquée pour jeudi 14 Décembre, à l'hôtel du gouvernement, à Sion. Entr'autres. tractan· da mentionnons les suivants : · 1. Transfert de l'école normale des filles. - 2 . Statistique pour l'exposition fédérale de 19 14. - Adhé.; ion du Va · Jais au proiet d'élaboration d'une gram . maire pour la Suisse romande. - 4 . lniroducti.on de la carte de la Suisse Ros:er, à Litre obligato're. - 5. Exa· meil de l' Atlas-manuel Rosier (degré inférieur et moyen). - Divers. -0-

Cnnfér~nce•

d'tnstltuteors. La conférence annuelle des instituteurs de l'arrondissement occidental (St-Maurice, Monthey) aura lieu au Bouveret le 12 décembre prochain. Elle s'ouvrira à 8 1/, h. avec l'ordre du jour suivant : -01. Lecture et critique des travaux lommalre do Supplément N° 9 de MM. les Instituteurs \tâches scoLe mois des mortJS. - Pour la tombe laires à domicile, devoirs, leçons, le Joseph. - Les saints de Noven:tbr~. . etc. ; leur utilité ou nécessi~é ; . rè- Quand Dieu passe. - Un so1r a gles à observer dans leur dJstnbu;t-Denis. - Pensées. tion) • 2. Conférence sur Je chant, par M. 1 * * le prof. Matt, à Martigny. Au pl'ésent numéro sont jointes les 3. Divers. ivraisons de Août. Seotembre et Octo.. A midi banquet à l'H6tel Termi1re de .la jolie publication nus. Le Foyer el lea Cltampa A 3 1/ 2 h . départ.

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Le dernier numéro de 1911 pœ. ·aUra pour la solennité de Noël.

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Travaox manuels et écono• mie domestique. Concernant ces importantes bran-

ches du plan d'étude pour le_s filles, Je Département de l'Instr uctiOn publique vient d'adresser à MMmes les Institutrices un programme conv~­ nant à tous les degrés de l'école pnmaire. En ce qui regarde spécialement Jes ouvrages manuels - auxquels 5 h. par semaine doivent être consacrés - le programme entre dan.s le détail des travaux et de l'enseignement pour chacune des 8 années de la scolarité (7 -15 ans). Ce plan ainsi gradué servira en même temps de guide. Quant à l'économie domestique (1 h. par sem.) elle ne sera abordée que dans les trois dernières années d'école. Ici, également, un programme est tracé pour chacune d'elles, comme on le verra ci-après : 6me ANNÉE. Notions générales sur les soins à donner aux vêtements ; choix des étoffes lavage et entretien du linge. 7me A~ÉE. Entretien du mobilier. Soin!3 de .propreté de la maison. - Activité. - Propreté. - Economie. 8me AtŒÉE. Valeur nutritive des aliments. - Directions pour l'organisation d'une pharmacie de ménage. - Hygiè- . ne. - Soins des malades. - Secours en cas de maladies ou d'accidents. Ordre ife ménage et ordre du jour. - Les règles les pins importantes du savoirvivre. L'autorité scolaire supérieure es· père que ce plan, élaboré par des p~r­ sonnes compétentes, rendra serviCe à nos maîtresses d'école ainsi qu'à leurs élèves des différentes classes d'âge.

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Ca rte scolaire dn Valais. La nouvelle édition de cette carte vient de paraître, notablement améliorée par les soins du Département cantonal de l'Instmdion publique. Elle sort des ateliers de MM . Kümmerly & Frey, à Ber-

ne, auquel elle fait le plus R;r.and ?onneur par les soins et le bon gout qut ont présidé à l'établissement de la nouvelle carte. Celle-ci, dressée à l'échelle de 1 : 300.000, se présente fort à son avantage sous l'écusson cantonal gracieusement entrelacé. pendant qu'au verso· figurent nO'S di3trkts, avec la population que leur attribue le dernier recensement (191 0), winsi que leur division politique. Telle que nous la possédons avec les derniers perfectionnements dont elle a été l'objet. la nouvelle carle scolaire du Valais est appelée à rendre des services non seulement A la jeune2se comme moyen d'enseignement. mais d'une manière générale, à toute pe11Sonne désireuse de posséder une bonne carte du Valais d'un format portatif. On peut se la procurer pour 1 fr . au Dépôt des livres d'école, à Sion. Le Jeune Catholique nous apprend, par un surpplément joint à son n" 11. qu'il continuera à paraî· tre en 1912, ses débuts. sans avoir comblé tou s les ~otthaits, étant cependant assez satisbi~a!lts pour assurer l'existence du journal et lui permettre de re. l!ardfr l'avenir avec confiance. En effet. le> nombreuses adhésions et les encouragements dont cette petite feuille a été l'objet depuis sa création témoignent hautement qu'elle a été des mieux ac· cueillie. non seulement en Valais, mais encore dans le canton de Fribourg et dans le Tura bernois. C'est surtout' le oersonnel enseil!nant primaire qui a montré le plus d'empressement à répandre parmi la jeunesse écolière ce modeste périodique. Les conditions d'abonnement restent d'ailleurs les mêmes ou plutôt sont encore améliorées pour l'année nouvelle. en ce sens que tout souscripteur à dix exemolaires recevra le onzième gratis, soit 22 pour 20, etc .. etc. En finissant. souhaitons que 1912 amène au {eune Catholique un nouveau


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et impo.rtant renfort de jeunes lecteurs et de jeunes lectrices, puisqu'il convient é2'alment aux uns et aux autres.

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Au sujet de ce petit journal, le Nouvelliste valaisan a apporté dans un de ses derniers Nos un article aimable dont nous nous permettons de reproduire quelques passages intéressant plus spécialement le personnel enseignant. Nous faisons ainsi abstraction :les lignes qui concernent personnellement le fondateur et directeur de cette nodeste publication : Il n'y a pas d'illettrés dans notre canton ton plus que dans la Suisse entière ; les sta:istiques en font foi, tout Je monde chez tous, à peu d'exceptions près, sait lire, !crire, calculer, connaît sa géographie et, tans ses grandes lignes, l'histoire de son Jays. Cependant, quiconque s'occupe des écoles !t s uit de près la marche de nos classes, !St bien obligé de reconnaître que la plu>art de nos jeunes élèves ont une grande >eine à traiter convenablement un sujet de :omposition, à écrire un e lettre, à raconter 10 fait divers, à décrire une scène dont ils turont été cependant les acteurs ou les ténains. Les idées leur manquent, les expres;ions leur font défaut ; ils ignorent le sens les mots, ils ne savent ni lier les phrases ti leur donner une tournure française. Rien d'étonnant à cela; il serait même ;urprenant qu'il n'en fût pas ainsi; ces enants, le plus grand nombre du moins, écri·ent dans une langue qu'en famille on ne eur a pas apprise et, qu'en dehors des heues de classe, ils ne parlent presque pas ; le plus ils ne font aucune lecture ; la Bible rlustrée, à l'école, avec leur Paroissien, à 'église, sont les seuls livres qu'ils li sent. Comment, dans ces conditions, sauraientls traiter un sujet, même le plus s imple et e plus facile, l'exposer, le développer, le •résenter, oh! je ne dis pas avec une ceraine élégance de style - laissons cet honeur à nos human istes et rhétoriciens de ollège et encore 1 - mais avec quelques •ensées frappantes et quelque co rrection e: langage ? M. Pignat, secrétaire~à l'Instruction publiue, a sans doute eu la pensée de leur veir en aide et de se faire un peu leur maire de composition en éditant, depuis l'an-

SION, 6 Dt1cembre 1911 née derni ère, en seize pages, la modeste publication si bien appelée Le jeune Catholique. Evidemment - le titre seul de la feuille le dit assez - il a visé tout d'abord à un but plus élevé et plus noble: édifier ses petits lecteurs, affermir leur foi naissante, leur faire aimer l'Eglise est sa première ambition. Il a voulu les instruire aussi en les récréant, les instruire par l'anecdote qu i intéresse et par l'image qu i est une leçon de choses, car son jeune Catholique est illustré et son illustration, un peu sobre dans les premiers numéros, mais qu'il a grandement perfect ionnée dans la s uite, est d'un goût sûr et ne peut que développer chez l'enfant le sentiment du beau, cette aile nécessaire à l' âme qui veut s'élever. Les maitres et les maîtresses de nos écoles feront donc bien d'en recommander l'abonnement et la lecture à leurs élèves. D.

• Nous ajouterons que le W de Décembre - qui paraîtra vers Noël sera adressé gratuitement aux nouveaux abonnés pour 1912, à la condition toutefois que les souscripteurs se soient annoncés jusqu'au 20 de ce mois au plus tard. - 0-

A. l'approche de Noël. Les fêtes de fin d'an111ée approchent à grands pas, Aussi, à l'occasion des scènes pieuses et touchantes qu'elles commémorent, est-il du devoir de songer aux petits déshérités de la nature ou de la fortune, soit que la charité chrétienne les ait recueillis dans les orphelinats de Sion et de St-Maurice, ou abrités dans le vieux monastère de Géronde. Que Noël en particuEer, la grande solennité plus spécialement consacrée à l'enfance sug!;!ère à des bienfai~eurs co_mpatissants la noble inspiration de prélever sur leur superflu quelques dons. touiours accueillis avec bonheur et reconnai·ssance. Pour les enfants indürents et sourdsmuets de l'Institut de Géronde notamment le moyen de leur être agréable et

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L'ECOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA

SOCIETE VA.LA.ISA.li:U D'EDUCA.TIO:I La prière, mo7en d'édaeatloa On a déjà parlé de la prière en indiquant, au moins en passant, la nécessité d'y former les enfants, de leur en inspirer l'habitude. Aujourd'hui mon point de vue est tout différent. je ne m'inquiète plus des enfants; je m'adresse à vous, maîtres et maîtresses, et je voudrais vous rappeler que la prière, votre prière, est une des ressources les plus puissantes pour obtenir de vrais chrétiens parmi vos élèves. Vous le savez déjà, sQrement vous en faites usage : il ne sera pourtant pas inutile d'y réfléchir un peu, car la première considération que je veux faire valoir auprès de vous, c'est l'exemple de Notre-Seigneur priant pour le salut du monde.

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jésus a prié et prie encore pour la sanctification des âmes

Pour qui a la foi, il n'est pas surprenant que jésus-Christ a fait des miracles. Qu'il ait multiplié des pains, calmé des tempêtes, guéri des malades, ressuscité des morts, que lui-même après trois jours soit sorti vivant de son tombeau, il n'y a rien là qui doive nous étonner : n~est-il pas Dieu? Et s'il est Dieu, n'est-il pas tout puissant? Ne suffit-il pas d'une parole dite par lui, moins que cela, d'une volonté, pour qu'il soit obéi? Y a..:t-il dans l'univers quelque chose capable de 1ui résister? Mais ce qui doit nous confondre et nous laisser stupéfaits, c'est qu'il ait prié. Prier, lui! demander une

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grâce, et pendant des heures, avec instance, comme si un simple désir de sa part ne suffisait pas 1 Le croirions-nous sans l'attestation cent fois répétée de l'Ecriture Sainte? Presque à toutes les pages, l'Evangile nous le montre dans cette attitude : avant le choix des Douze, avant la multiplication des pains, avant sa transfiguration, etc., des nuits entières qu'il passe dans la prière; ensuite pendant sa Passion, depuis le jardin des Olives jusqu' à son dernier soupir; puis saint Paul affirme qu'il est maintenant " à la droite de Dieu, intercédant pour nous ", " toujours vivant afin d'intercéder pour nous '", durant l'éternité, jusqu'à la fin des temps. Que demande-t-il donc? Même comme homme, il n'a plus besoin · de rien pour lui-même; il go Ote dans le ciel, et avec plénitude, tous les bonheurs, tous les ravissements dont son humanité est capable. Mais il intercède << pour nous », dit saint Paul. Aussi longtemps qu'il y aura sur la terre des cœurs éprouvés, des âmes soumises à la tentation, des malheureux en danger de se perdre pour l'éternité, jésus veut supplier en leur faveur. Il est cet Agneau que saint jean a vu dans l'Apocalypse, vivant quoique immolé, seul digne d'ouvrir le livre qui contient les noms des élus; et il conjure, il insiste, non pas pour luimême encore une fois, mais pour son Eglise, pour la sanctification des âmes qu'il veut sauver et qui n'obtiendraient pas leur salut sans une intercession


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comme la sienne, toute-puissante pour leur bien. Cet exemple n'est-il pas suffisant? Pouvons-nous contempler Notre-Seigneur intervenant ainsi par ses oraisons non-seulement pendant sa vie, mais à présent encore, "' toujours,, dit saint Paul, sans nous décider à joindre nos supplications aux siennes pour le développement du christianisme à la fois dans l'univers et parmi les petits êtres qui nous sont confiés? Trouverons-nous jamais rien de plus grand, rien de plus saint, rien de plus enviable que de coopérer ainsi au travail du Sauveur du monde?

doute Dieu prévient d'abord nos désirs; il n'attend pas notre demande pour nous donner sa grâce; la première est toujours absolument gratuite, et il en est de même bien souvent pour celles qui la suivent. Mais nous pouvons parfois sentir le besoin du secours d'en haut, et élever nos supplications vers notre Père qui est dans les cieux afin qu'il assiste notre faiblesse et fortifie notre impuissance. Non seulement nous le pouvons, d'autres aussi le peuvent pour nous, ils intercèderont en notre faveur, et même lorsque nous n'y pensons pas, même lorsque nous sommes dans des dispositions contraires, ils obtiendront Notre prière leur obtiendra la grâce, pour notre intelligence les lumières, qui est la condition du salut pour notre volonté les énergies qui Essayons de pénétrer plus avant nous décideront à fuir le mal et à dans la question, et cherchons le mo- faire le bien. Appliquez ces principes aux entif pour lequel jésus prie en même fants que vous avez près de vous, temps qu'il agit. Le salut doit être l'œuvre concor- vous comprendrez le rôle et la nécesdante de deux êtres à la fois qui s'y sité de votre prière. Jésus prie pour appliquent ensemble : Dieu, et chacun eux, il leur obtient les grâces toutes de nous. Il y faut Dieu, car les moyens gratuites que Dieu leur accorde, le doivent être en rapport avec la fin, baptême par exemple et bien d'autres et comme il s'agit d'un bonheur qui ensuite. Ils pourraient aussi, ils dedépasse absolument les ressources, vraient prier pour eux-mêmes : en les aptitudes, les aspirations même ont-ils seulement la pensée? S'ils esde notre nature, il faut donc des saient, sont-ils capables de s'y apmoyens surnaturels pour atteindre une pliquer comme il faudrait? Priez, vous, fin surnaturelle. De là découle la né- maîtres et maîtresses, priez pour eux; cessité de la grâce; seuls, les actes vous vivez dans leur familiarité, vous accomplis sous son influence peuvent connaissez leurs besoins, représenteznous obtenir la félicité du ciel. Mais· les à Celui qui peut tout, en le cond'un autre côté l'homme, au moins jurant d'éclairer ces enfants et de les lorsqu'il a l'âge de raison, est un soutenir. Votre intercession s'ajoutera être libre, capable de se déterminer à celle du Sauveur, et leur gagnera et d'agir par lui-même; dès lors son les grâces dont ils ont besoin. sort définitif doit dépendre de lui, son L'Eglise compte sur vos prières bonheur lui sera donné comme une et les demande récompense et non comme une aumône. Comment va se faire la conciliation Rien n'est plus certain dans la docentre ces deux énergies, Dieu et trine catholique que les explications l'homme? La prière sera le moyen le qui précèdent sur le rôle et l'efficaplus ordinaire et le plus efficace. Sans cité de la prière. Aussi l'Eglise, si

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réservée sur tout le reste, ne craint pas d'en faire une obligation à tous ceux qui lui appartiennent de plus près. Aux prêtres, elle impose chaque jour la récitation du bréviaire qui ab- · sorbe environ une heure de leur journée. Toutes les règles religieuses d'hommes et de femmes contiennent des prescriptions analogues; il existe des moines et des sœurs dans les existences les plus diverses, pour les fins les plus variées : vous n'en trouverez point qui ne donnent une partie notable de leur temps à la prière. Le commandement de la messe enfin oblige tous les fidèles au moins une fois chaque semaine. S'il en est ainsi, vous qui avez la charge ;tes enfants, instituteurs ~ et institutrices, qui représentez l'Eglise auprès d'eux, ne sentez-vous pas la nécessité d'intercéder en leur faveur devant le Père des lumières, le Dieu de toute consolation? Vous voulez les rendre chrétiens, vous en avez accepté la mission : ils n'y parviendront pas sans le secours d'en-haut, et l'Eglise qui le sait compte sur vous pour le leur mériter. " Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, dirons-nous avec saint Paul, afin d'obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus en temps opportun. ,. C'est une partie essentielle de votre fonction . Disons en quelques mots comment vous pouvez l'accomplir. Pratique de la prière Distinguons trois catégories : 1~ les prières ordinaires du chrétien; 2• celles de l'école; J• celles que vous pouvez y ajouter. t• je place ici, avec la messe du dimanche, les prières du matin et du soir. Je ne vous exhorte pas à n'y pas manquer ni à les bien faire, vous vous y appliquez déjà de tout votre

pouvoir. Mais portez-y le souvenir de vos enfants, de tous en général ou de quelques-uns en particulier, surtout de ceux qui vous paraissent en avoir besoin davantage. Non, ce n'est pas une distraction de penser à eux devant Dieu, au contraire : est-ce que Notre-Seigneur n'a pas o: prié pour Simon, afin que sa foi ne défaille point » ? Vous pouvez certes à son exemple intercéder de même pour tel ou tel. 2• Les prières que vous récitez à l'école doivent être dites à l'intention de vos élèves, ordinairement de tous sans distinction, pour une raison bien simple : tous y prennent part avec vous, tous répondent ou doivent répondre ; c'est une prière commune, dont le bénéfice par conséquent doit être commun! Je ne dis pas que vous seriez coupable si vous pensiez plutôt à l'un ou à l'autre; mais en général il ne doit pas en être ainsi. Appliquez-vous à les dire le mieux possible, avec une véritable et sérieuse piété. 3" En dehors de ces exercices réglementaires, priez, cher lecteur, par votre initiative personnelle, et alors avec pleine liberté. Tantôt vous entrerez à l'église le soir après votre classe ou le matin avant de la commencer; tantôt vous adresserez des cris vers Dieu, des oraisons jaculatoires comme on les appelle, quand les enfants sont là, pendant le travail ou les récréations, peut-être au milieu des entretiens que vous pourrez avoir avec eux. Aimez la prière, ayez foi dans son influence, et vous l'emploierez comme il convient pour faire descendre les grâces de Dieu sur ces petits pour qui vous travaillez et qui en ont tant besoin.


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tTa brla de morale )EVOIRS INDIVIDUELS : LE TRAVAIL Plan de la leçon. - 1o Obligation de dé•elopper toutes nos facultés par le travail ; 2o Effets du travail sur la volonté ; Jo Effets du travail sur la sensibilité ; 4° Effets du travail sur l'intelligence ; 5° Rapports du travail avec le bonheur ; 6° Travail manuel. Travail intellectuel.

1o Nous avons le devoir de dévelop•er toutes nos facultés. C'est une tâhe immense qui demande une appliation persévérante et méthodique. ~ous ne pouvons accomplir cette tâhe que par le travail, car il est la conlition de toutes les vertus individueles. Le travail peut se définir : le résul'lt de /'activité humaine appliquée à

ne fin utile.

Par sa naturP. et par ses effets, le ravail discipline toutes nos facultés. Il fortifie la volonté en exigeant la onstance dans l'effort, la persévérane, l'esprit de suite, qualités qui pertettent de triompher des difficultés :s plus grandes. L'énergie s'accroît vec les obstacles, et l'habitude de ~s surmonter donne au travailleur le ourage nécessaire pour obtenir le uccès. Souvent le travail est pénible : il st accompagné de fatigues, de soufances; mais que de satisfactions il ous donne en échange 1 Quand nous vons consciencieusement rempli notre iche, ne sommes-nous pas heureux et ers? Le repos ne nous semble-t-il as meilleur ? Les écoliers eux-mêmes conviendront u'ils ne trouvent jamais plus de plair aux récréations que quand ils ont ien travaillé. 2° La sensibilité est mise en jeu et 'finée par le travail. S'il est vrai J'on fait mieux "ce qu'on aime,e.l'é~rgie déployée en vue d'une fin utile

ne tarde pas à rendre intéressante une tâche qui paraissait tout d'abord rebutante. Le travail règle les désirs et préserve l'âme des rêveries malsaines et des agitations violentes. " Fuyez les plaisirs, nous dit Franklin, ils courront après vous. " Quand on met la jeunesse en garde contre les plaisirs, c'est qu'on craint l'abus qu'elle peut en faire : on redoute qu'ils ne la détournent du devoir, véritable but de la vie. Mais tel est l'avantage du travail qu'il se concilie avec le plaisir et que souvent même il en est la source. Non seulement il chasse l'ennui, mais il nous rend plus sensibles aux jouissances saines et délicates ; à la place des distraction que nous avons quittées, nous éprouvons des joies plus calmes peut-être, mais non moins profondes. C'est dans ce sens que peut et doit être pris le mot de Franklin : les plaisirs, ou mieux les joies vraies de l'âme « ont couru après nous » . Le travail apaise et console. Montesquieu déclare qu'il n'a jamais eu de chagrin dans sa vie qu'une heure de lecture n'ait dissipé. Une affliction profonde ne céderait sans doute pas à ce remède; cependant, il n'est point de douleur morale qui ne s'adoucisse et ne guérisse pas à la longue, quand la pensée est distraite du sujet même de son chagrin. 3o Enfin, l'intelligence trouve dans le travail le moyen le plus efficace de contribuer à son développement : la meilleure manière de se bien conduire en toute circonstance, de remplir convenablement ses devoirs, c'est d'avoir une intelligence éclairée, instruite. Certains travaux demandent une plus · large part d'initiative intellectuelle que d'autres ; mais tous exigent de la clairvoyance, de la prudence,

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de la méthode. Il n'en est pas dans lequel il ne soit possible de déployer de l'imagination. Le travail est donc l'instrument naturel de notre perfectionnement individuel et la sauvegarde de notre dignité. 4o Si l'oisiveté est la mère de tous les vices, par le travail, dit Bossuet, « on chasse l'ennui, on ménage le temps, on guérit la langueur de la paresse"· Le temps est assez long pour quiconque en [profite : Qui travaille et qui pense en étend la limite.

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En effet, celui qui a bien rempli son rôle dans la société laisse après _lui une œuvre durable, immortelle : ses idées, ses actes Vivront dans la mémoire des hommes et lui rendront justice auprès des générations futures. Le travail est encore une condition d'indépendance : c'est lui qui a permis à l'homme de s'affranchir de la vie animale et de satisfaire les aspirations plus nobles qui le poussent vers le vrai et le beau. Sans travail, pas de civilisation, le genre humain n'aurait pas fait un pas vers le progrès. Bénissons donc le travail. S'il exige de nous des sacrifices, il nous rend avec usure tout le plaisir dont on se prive pour lui. Quel qu'il soit d'ailleurs, il . est ennobli dès qu'il a été fait avec courage et confiance. 5o Aucun travail n'est dégradant. L'antiquité païenne a trop méprisé le travail, et l'a réservé aux esclaves. Il appartenait au christianis~e de le _réhabiliter en montrant le Ftls de D1eu lui-même occupé dans le modeste atelier d'un charpentier et choisissant ses apôtres parmi de pauvres pêcheurs. Choisir un métier, l'exercer de son mieux, intellectuellement ou manuellement : telle est la loi imposée à tous.

Mes enfants il faut qu'on travaille, Il faut tous 'dans le droit chemin, Faire un métier vaille que vaille, Ou de l'esprit, ~u de la main. Il n'est point de peine perdue Et point d'inutile devoir ; La récompense nous est due, Si nous savons bien la vouloir. Le moindre effort l'accroît sans cesse, Surtout s'il a fallu souffrir. Travaillez donc, et sans faiblesse: Ne· plus travailler, c'èst mourir. V. DE LAPRADE .

Qu'on ne croie pas d'ailleurs qu'en_tre le travail intellectuel et le travatl manuel il n'existe aucun rapport : ils se complètent l'un et l'autre. Les théories du savant sont le point de départ d'applications industrielles nombreuses ; une découverte scientifique fournit du travail à des milliers d'ouvriers manuels. Mais le travail manuel applique l'invention dont le travail intellectuel a produit l'idée. Ainsi donc "tout métier honore son maître"· C'est cette pensée que le philosophe Carrau a développée dans le passage suivant : Notre société démocratique a le respect du travail, quel qu'il soit: elle est,ime que l'homme qui gagne sa v1e par 1 exerc1ce d'un métier manuel a plus de valeur morale est plus utile à la société que le riche oisif · elle ne croit pas que personne déroge en c~ltivant pour le profit de tous les fac~!­ tés qu'il a reçues. Il faut même ne pas s Imaginer comme le font quelques-uns, que les seuls travailleurs soient ceux qui travaillent de leurs mains. On est trop disposé dans certains milieux à trait er de paresseux le penseur, l'homme de lettres_. l'artiste, le fonctionnaire .. . Tout homme utile à ses semblables, à son pays, est un travailleur ~t ~ droit comme tel au respect. Or, la soc1éte a tout autant besoin des services de l'employé du magistrat, du savant, du philosophe, des œuvres du poète, du peintre, du musicien que des produits du laboureur ou du maço~ . Elle a des exigences intel!ectuelles non moins impérieuses que les ex1~ences physiques. La civilis~tion ne se nou~nt pas moins d'art et de sc1ence que de pam.

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A prope• de• t&ehe• à do•lelle Etes-vous bien convaincus de la nécessité des tâches à domicile ? Si oui, quelles sortes de devoirs donnez-vous dans les différents cours? Quelle est leur proportion? Comment les préparez-vous? Comment les corrigez-vous ? Telles sont les questions auxquelles nous avons l'intention de répondre dans cet article qui s'adresse surtout aux jeunes, aux maîtres inexpérimentés qui voudraient bien faire, et qui sont trop souvent esclaves de la routine, des caprices ou des influences mal éclairées auxquelles ils croient devoir sacrifier. Y a-t-il des abus ? Quels sont-ils ? - Il est superflu de dire que l'enfant doit être occupé dans sa famille. Toutefois, il faut prendre garde de ne pas tomber dans l'excès auquel certaines familles vous pousseraient en exigeant que les enfants aient pour plusieurs heures de travail le soir. Sans doute, c'est un moyen pour elles d'avoir la paix comme elles disent, mais c'est aussi un moyen d'abrutir les enfants. Au lieu de développer en eux l'habitude de l'effort, ce procédé les dégoûte et leur fait prendre l'étude en horreur. Ils ne tardent pas à contracter des habitudes néfastes de laisser-aller et de négligence qu'il est facile de s'expliquer, quand on regarde de près les devoirs ou les pensums absurdes que l'enfant est condamné à exécuter dans certaines écoles, où les maîtres croient faire œuvre d'éducation en multipliant par centaines « les lignes » de copie, les verbes qui furent si longtemps en honneur. Grâce à Dieu, nos yeux se sont dessillés et les élèves n'ont plus guère à craindre aujourd'hui ces châtiments d'un autre âge; mais dans beaucoup d'écoles on impose encore au hasard

les devoirs quotidiens. Soit par inexpérience, soit par négligence, le maître donne à l'enfant une tâche ardue, disproportionnée, que celui-ci fait en maugréant, le plus mal qu'il peut. Et le maître était sincère en me disant, Je lendemain, qu'il s'attirait ainsi seulement l'estime et la sympathie des familles 1 Cela prouve que vous avez aussi souvent à faire J'éducation des familles que celle des élèves - et cela même est une affaire de tact et de perséVérance ; car il faut concilier à la fois vos devoirs et les desiderata des familles, les progrès des enfants et vos propres intérêts.

Comment devez-vous procéder pour réagir contre les mauvaises habitudes ? - Si votre classe est bien préparée, si votre travail est raisonné, vous ne manquerez pas d'arguments pour répondre aux parents qui voudraient vous imposer leurs volontés, Il ne s'agit pas, en effet, de donner beaucoup de travail à l'enfant, mais plutôt de lui donner un travail tel, qu'il le fasse lui-même avec plaisir et

de préférence à tout autre, Seul ce travail est profitable ; seul, il garantit les progrès, et ces progrès seront votre meilleure défense, comme aussi le meilleur plaidoyer en faveur des procédés que vous employez. Quels sont ces procédés? 1• Le choix judicieux et raisonné des devoirs et : des leÇons destinés à chaque cours. 2" La juste proportion de ces devoirs et de ces: teçons, suivant l'âge et les aptitudes :de vos élèves. 1. Dans)e cours préparatoire. - Vous savez aussi bien que nous qu'un enfant du cours préparatoire ne peut pas fournir une somme de travail égale à celle que donne, par exemple, un enfant du cours élémentaire. Celui-ci peut être susceptible de s'appliquer encore une heure après sa classe,

tandis que celui-là est déjà fatigué des six heures de classe. Cependant la famille vous le laisse à l'étude, vous devez l'occuper; ou bien elle le reprend à quatre heures, et vous demande de lui donner « quelque chose à faire ". Or, cet enfant a six ans; il sait à peine lire et écrire. Avez-vous pensé en faisant votre journal de classe, qu'il faudrait donner à ce tout petit, avant de lever la séance, une tâche complémentaire? Vous êtes-vous demandé ce qu'il pourrait faire et ce qui était susceptible de l'intéresser? Ouvrez la grammaire Larive et Fleury correspondant au cours préparatoire. Si vous avez fait une leçon sur l'adjectif, vous trouverez là, pour la compléter, des exercices comme celui-ci :

vous avez fait déchiffrer péniblement dix ou douze lignes pendant la classe. Assurez-vous que ces lignes ont été bien comprises et, si le sujet s'y prête, aiguisez la curiosité de l'enfant en lui demandant de vous dire le lendemain la suite de l'histoire. Oe suppose que vous savez préciser ses efforts en lui faisant deux ou trois questions auxquelles il devra répondre.) Le jour suivant, c'est le tour de l'histoire; vous avez fait en classe un portrait, une description, un petit récit éclairé par la vue d'une image. L'enfant devant en reproduire de mémoire les principaux traits, toujours guidé par un questionnaire approprié. En géographie, faites-lui retrouver sur l'atlas les figures qui ont été étudiées sur la carte Remplacez les tirets par un adjectif murale, et qu'il s'amuse à reproduire convenable : Un - chien, Un enfant sur l'ardoise les lignes de tel ou tel - etc. Cet exercice doit contenir en- plan que vous avez tracé sur le taviron quatre ou cinq lignes de cahier ; bleau. N'oubliez pas de le faire dessiner les adjectifs à trouver ont été expliqués, écrits au tableau à la leçon et une ou deux fois par semaine, et pour employés à plusieurs reprises dans cela, demandez-lui quelque chose d'attrayant : un croquis d'après nature, des phrases différentes. Voilà donc vos enfants ravis d'avoir en imitation de celui que vous avez à faire un devoir facile, fiers de pou- fait faire en classe, quelques_ combivoir le faire sans faute et heureux naisons très simples de lignes droites de pouvoir escompter à l'avance la et obliques, etc. Que le découpage et note T. B. qui viendra le lendemain le pliage ne soient pas dédaignés ; se poser à l'encre rouge, en marge l'enfant est séduit par ces petits trade la page bien propre pour augmen- vaux d'adresse, et très attentif à les ter la valeur du travail de la semaine réaliser, si vous savez les lui montrer et faire ressortir le mérite du cahier avec patience : cocottes en papier, bateaux, chapeaux de gendarmes, etc. bien tenu. Le lendemain, c'est le tour du cal- Les petites filles y joindront le plus cul et vous êtes en train d'apprendre souvent possible une tâche de travaux l'addition à ce petit monde. Voici un manuels : points de canevas, points de problème à l'appui : Votre mère a crochets (crochet en os ou en celluacheté 25 pommes; elle en avait déjà loïd bien entendu, car il faut proscrire six, combien en a-t-elle en tout? Faites- de l'école le crochet d'acier). le suivre de cet exercice : Ecrivez les N'y a-t-il pas là de quoi varier sufnombres de deux en deux à partir de fisamment les occupations pour ces JO jusqu'à 40, etc. bambins si avides de nouveautés? Il Voulez-vous y joindre une petite est sous-entendu que l'application que leçon ? Ouvrez le livre de lecture où vous leur demandez n'excédera jamais


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trois quarts d'heure, mais avec des exercices, tels que nous les conseillons, c'est-à-dire variés et intermittents, chaque jour cette application sera facile et aura sa tâche spéciale, qui ne comprendra jamais plus de deux ou trois (A suivre.) exercices différents.

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La formation à la piété

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La piété, si nécessaire à l'enfant et au chrétien, ne doit pas être rendue odieuse par des pratiques trop minutieuses ou multipliées au point d'en devenir fatigantes. Il faut que l'enfant trouve le bonheur et non l'ennui dans ses exercices de piété; il importe donc que ceux-ci ne soient ni trop nombreux ni trop longs; que l'on s'en tienne à ce qui est essentiel dans la vie chrétienne en rapport avec J'âge et la condition future probable des enfants. Dans cette mesure, il sera possible d'exiger et d'obtenir l'attention et la bonne tenue indispensable pendant les prières. Pour la même raison, nous pensons qu'il ne convient pas de recommander aux enfants toutes les dévotions et confréries existant en l'hontleur de la très sainte Vierge, de saint [oseph ou des autres saints. Ces dévotions particulières approuvées par l'Eglise sont très respectables, mais doivent être laissées au choix de ::haque individu . Il va sans dire que 11ous ne visons ici ni le chapelet, ni le scapulaire du Mont-Carmel, qu'il ~st toujours bon de recommander :omme pratiques de piété envers Marie, bien qu'elles ne soient nullement d'obligation ..... Nous ne pouvons pas nous dispen;er de parler aux enfants des prin:ipales dévotions. Répétons toutefois lU'il faut éviter à tout prix qu'ils prenlent l'accessoire de la piété pour le

principal, ce qui conduit ordinairement à la superstition ou au ridicule ... L'obligation de mettre nos enfants en garde contre toute déviation de piété est d'autant plus grande pour nous que leur foi est plus menacée par leur ignorance religieuse de la multitude. Gardons-nous aussi d'affirmer que par telle ou telle pratique de piété l'on peut obtenir infailliblement une grâce temporelle, par exemple le succès dans un examen. Outre que la parole de Notre-Seigneur n'est nullement engagée en ce qui regarde les biens temporels, Dieu sait mieux que nous ce qui nous est réellement utile. Donc, s'il est raisonnable d'encourager nos élèves à solliciter le succès dans leurs affaires du temps, il importe beaucoup de leur recommander la plu·s parfaite soumission à la volonté de Dieu. (Bulletin de l'Enseignement chrétien.)

----------~--------La classe constituée, afin d'apprendre leurs noms « par cœur ", j'ai placé mes élèves (sauf ceux dont la vue ou J'ouïe est faible) selon l'ordre résultant des épreuves préliminaires. Il va falloir mettre en train tout ce monde. Pour les premiers, mes vétérans, et les plus forts d'entre les nouveaux, c'est chose facile. Seuls les derniers me préoccupent : ce sont les « poids lourds " qu'il faudra stimuler sans brusquerie, presser avec constance, de peur qu'ils ne deviennent des " poids morts ". je ne puis pourtant pas leur réserver le temps et les soins que je dois également à tous, aux premiers comme aux autres. Voici cc que nous allons faire. (Je dis nous, car mes élèves savent que la tâche . est commune :

le progrès de chacun dépend de tous, d'eux et de moi ; je les conduis et ils m'aident. Sans leur concours, il ne se ferait rien de bon, rien de solide et qui dure.) Parmi les meilleurs, il s'en trouve dont le caractère est à la fois doux et serviable : nous allons les envoyer " en mission » auprès des derniers, de ceux qui ont peine à suivre, et qui, peut-être, s'ils n'étaient soutenus, se laisseraient choir au revers du chemin. « Louis, veux-tu quitter ta place d'honneur pour la première section, pour te mettre à côté de Pierre et lui montrer d'abord le bon exemple pour la propreté, la sincérité, l'obéissance, le travail, ensuite, lui indiquer comment il doit s'y prendre pour tenir son cahier, ses notes, ses livres, pour faire convenablement ses devoirs et retenir ses leçons? ,. Si Louis veut bien! Mais il ne demande que cela. Il servira de guide à Pierre, s'efforcera de savoir davantage pour renseigner, de mieux comprendre pour expliquer, d'être meilleur pour participer de son mieux à l'œuvre d'éducation. je puis compter sur plusieurs comme sur Louis. Toutefois, ce sont des enfants ; à la grande confiance qu'on leur témoigne, et qui les élève audessus d'eux-mêmes, il n'est pas inutile d'ajouter une promesse. Des efforts de Pierre, on saura gré à son camarade : les bonnes notes du premier seront portées à l'avoir des deux . Est-il besoin d'ajoutt:>r que le tuteur ne laissera jamais Pierre copier ses devoirs et que J'attention du maître doit rester en éveil? Et le pupille, comment prend-il sa tutelle? Mais, le mieux du monde. Louis devient son intime compagnon . Les exigences de l'instituteur ne semblent plus exagérées au novice, car

il voit la possibilité d 'y satisfaire. Sans être privé de la parole, des leçons, de la surveillance d_irecte et constante de son maître, 11 écoute volontiers un petit ami qui est plus près de lui, et qui sait au besoin réaliser cette mise au point si délicate, que, parfois, seul, un enfant peut convaincre un enfant. Un Gictrw magister tranc-montagllal't.l.

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L'en1elgnemeat da de11ln à l'école primaire t) Lire, écrire et calculer constituait autrefois la trilogie de tout le programme de l'école primaire. On n'avait guère en vue que le développement des facultés intellectuelles. De nos jours, les programmes de l'enseignement primaire visent également au développement des aptitudes physiques des enfants, et cela, par le dessin et les travaux manuels, le chant, la gymnastique. Par la récente loi scolaire, les autorités de notre canton ont voulu adapter l'enseignement primaire à ces nouvelles exigences et ont prescrit le dessin, le chant et la gymnastique comme branches obligatoires dans cet enseignement. A cet effet la Commission de l'enseignement primaire a fait élaborer des programmes se rapportant à ces branches et les a compris dans Je nouveau Plan d'Etudes actuellement entre les mains du personnel enseignant. Cependant, un programme d'étude ne donne que les grandes lignes, l'idée d'ensemble sur chacune des matières à enseigner. Il est donc fort possible qu'après avoir lu entre autres le programme de dessin, vous vous soyez posé une foule de questions de 1) Résumé de la conférence faite par M. le professeur Friedmann aux Instituteurs du Valais, année 1910-1911.


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létail pouvant présenter de réelles lifficultés dans la pratique. je compte ésoudre la plupart de ces questions n répondant aux deux suivantes : ] re Question : Que devons-nous desin er? 2m• Question : Comment faut-il desiner? *)

Que devons-nous dessiner? (Modèles de dessin)

En général, toute ~igure ou toute )rme corporelle peut être rendue ou ~produite par le dessin. Tout ce qui ·appe notre vue peut, suivant les ptitudes des élèves, devenir un sujet 'étude. Mais, du moment que l'en~ignement doit être méthodique et lier du simple au complexe, du faile au difficile, tous les objets ne ourront plus servir indifféremment e modèles de dessin. Il s'agit d'en tire un choix raisonné et logiquement )Ordonné, pour les employer dans :s conditions exigées par la pédaogie. Pour se guider dans ce choix, faut se rappeler un certain nombre e principes relatifs à la nature des 1odèles, à leur variété, aux qualités u'ils doivent avoir, à l'ordre logique e leur emploi.

1. Nature des modèles Le modèle à employer au cours de ~ssin, dit le programme, est toujours 1 sujet en nature, un objet réel dont dessin doit être une reproduction recte, tant sous le rapport de la rme que de la couleur. Les modèles ·aphiés d'autrefois, même les dessins uraux, ne doivent plus servir à une mple copie. Cela ne veut pas dire J'ils n'ont plus de valeur pour l'en~ignement du dessin. Loin de là; *) Je me propose, dans la présente con;ence, de ne traiter ces questions que 1ur l'enseignement du dessin à vue, prodé de figuration le plus important, lors'il s'agit du dessin à l'école primaire.

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mais il changent de rôle. Ce seront toujours des documents précieux, des exemples indispensables, pour renseigner les élèves sur les procédés graphiques, sur la manière de rendre les formes à reproduire. A ce titre, ils constitueront toujours un él~ment nécessaire et fondamental du cours de dessin. Si le modèle graphié n'existait pas, il faudrait le créer. Par contre, il y a lieu d'exclure complètement d'un cours régulier de dessin ces cahiers préparés, dont l'usage n'a conduit qu'à un travail purement mécanique de la main, mais n'a nullement contribué à faciliter la compréhension des formes réelles et à développer la faculté de les reproduire.

2. Variété dans les modèles Les modèles doivent être choisis alternativement parmi les nombreuses productions des arts et métiers, et dans les sujets si multiples et si variés que nous offre la nature. Les productions des divers métiers constituent nos objets usuels. Parmi ces objets, il faut faire dessiner de préférence ceux qui se trouvent à la portée de l'enfant, ceux qu'il connaît, dont il se sert, qui l'intéressent davantage; tels sont ses objets de classe, ses jouets, le mobilier ou le matériel scolaire, les meubles et les ustensiles de ménage; puis les outils de travail et les produits de l'industrie locale ou régionale. Les sujets de la nature sont encore choisis dans la flore ou la faune régionale : feuilles, fleurs, fruits ou papillons, insectes, oiseaux, etc. Les collections privées ou publiques des musées peuvent fournir ces sortes de sujets à toutes les époques de l'année. Enfin, les produits d'arts industriels ou des arts proprement dits à employer en dessin seront les sujets décoratifs peints ou sculptés. Ce seraient,

suivant le cas : dês motifs de parquetage, de découpage, de dallage, de mosaïque; des échantillons de tapisserie, de vitraux, de papiers peints, de tressage en osier ou en fil de fer; enfin des objE'ts ou des ornements sculptés sur bois, sur pierre ou, à leur défaut, des moulages qui en sont des reproductions fidèles, tant sous le rapport de la forme que de la couleur.*) Il y a lieu de remarquer ici que l'ornement doit être en rapport avec la matière mise en œuvre et la destination de l'objet qu'il décore. Il ne doit donc jamais en être séparé et être présenté aux élèves comme un motif abstrait, laissant ignorer sa signification et son but. Présenté ainsi, l'ornement conduirait à une copie vide de sens et ne contribuerait nullement à la formation du goût.

3. Qualités que doivent avoir les modèles

c) Une certaine beauté d'aspect, capable de faire naître et développer le sentiment esthétique, beauté qui résulte des relations de symétrie et des proportions harmonieuses des lignes et des couleurs.

4. Ordre logique dans leur emploi Les modèles de dessin doivent se succéder en allant du facile au difficile, du simple au complexe. La meilleure ligne directrice dans le choix des modèles est constituée par la succession logique des figures géométriques auxquelles on peut rapporter toutes les formes. C'est ainsi qu'on abordera les modèles plans avant les modèles en relief; les objets à formes géométriques, avant les sujets à formes organiques; ceux à éléments rectilignes, avant ceux qui sont caract~­ risés par des lignes courbes ; enftn les formes rectangulaires avant les autres formes polygonales; les formes circulaires, avant les formes elliptiques ou à courbes irrégulières.

Pour que des objets, appartenant aux différentes catégories indiquées plus haut, puissent servir de modèles de dessin, il faut qu'ils présentent : Pour terminer la question des modèles il a) Des dimensions suffisantes, pour me reste à faire une proposition , dont la que leur forme puisse être appréciée réalisation constituerait un pas des plus séou analysée par toute la classe et cela rieux dans l'organisation pratique de l'endu dessin. Je proposerais de jusque dans le détail. Un objet trop seignement créer une collection officielle de modèles, petit ne peut servir au cours de des- choisis et coordonnés d' après les principes sin, que si l'on dispose d'un certain pédagogiques que je viens d'exposer. Cette nombre d'exemplaires identiques, pou- j collection devrait d'ailleurs correspondre au programme de dessin et faire partie intévant être mis à la disposition de dif- grante avec lui. Elle serait déposée .au. muférents groupes d'élèves. sée pédagogique du canton et serv1ra1t de type à toutes celles qu'on voub) Une grande simplicité de forme collection drait constituer dans la suite, pour les ben'offrant que des détails marquants soins immédiats des écoles. et bien caractéristiques. Des modèles (A suivre.) trop compliqués conduiraient infailliblement au découragement ou à l'habitude de se contenter d'un à peu .. . , lai, e•t fait poar çà! 1) près très fâcheux en dessin. Le voyez-vous aller, cet homme, au *) Pour les filles on choisira de préférence ces sortes de modèles en vue de tra- regard doux, mais ferme, portant sous

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vaux féminins qu'elles pourront avoir à exécuter soit à l'école, soit plus tard, tels que tricotage, couture, broderie, passementerie, des travaux en dentelles, etc.

•) Bien que cet article s'adresse plutôt aux parents, le personnel enseignant le retrouvera avec plaisir ici.


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n bras des cahiers et des livres et sa besogne délicate de formation des 1 crayon sur l'oreille? Le voyezjeunes esprits. Ne cherchez point à lUS aller? atténuer leurs fautes en implorant leur Et le connaissez-vous cet homme naïveté ou leur innocence; cette naï1 front soucieux, à l'air pensif, à veté et cette innocence dont ils abuli tous les enfants rendent le res- sent sont souvent fausses. Dans ces :ct en levant humblement leur coif- jeunes têtes, il y a plus de malice re? Le connaissez-vous? voulue et déguisée que vous ne le Où donc se rend-il cet homme croyez. argé de responsabilités et s ur qui Le maître n'est pas tout, veuillez nt de regards sont dirigés pour sur- vous le rappeler. Sa mission est de iller, pour épier, pour scruter les continuer, auprès des enfants, l'édu)indres actes de sa conduite. Où cation des mères et de les initier plus mc se rend-il? ou moins dans la vie par l'instruction Ne vous êtes-vous jamais demandé qu'il a le devoir de leur donner. qu'était cet homme à l'air sérieux Les parents qui se désintéressent grave, plein de soucis et abîmé de de leurs fils et filles, dès qu'ils peusponsabilités? Ne vous l'êtes-vous vent les envoyer à l'école, manquent mais demandé? tout à fait aux graves devoirs qu'ils C'est le régent du village; c'est l'é- se sont créés en se promettant de lcateur de vos enfants; c'est celui fonder une famille. mt la parole et l'exemple doivent Ayez toujours en vue l'âme de vos 11ener des âmes à Dieu et lancer enfants qui est faite pour le ciel, pour :s esprits sur le chemin du progrès de la science; c'est le régent du Dieu, cette âme dont vous aurez à répondre sérieusement plus tard. liage. En un mot, c'est celui à qui les N'oubliez pas non plus leur intel~res chrétiennes confient leur bien ligence que vous devez développer plus cher, et qui doit continuer à pour leur faciliter de la vie la route rer le bon grain dans cette terre épineuse qu'ils doivent suivre, pour 1r elles fécondée et empêcher que qu'ils arrivent plus facilement au but vraie y pousse dans une trop ten- qu'ils doivent atteindre, pour qu'ils e jeunesse. ne risquent pas leur bonheur. Gardez-vous, parents chrétiens, de De telles responsabilités, de si grands ;truire en lui l'autorité sur les en- devoirs ne sont-ils pas assez impénts en blâmant ses actes en leur rieux pour attirer fortement l'attention ésence, ou en ridiculisant ses ordres. de tous ceux qui ont charge d'âmes? ardez-vous-en. Ce n'est pas,- qui le devrait ignorer? Oh! ne rendez pas sa tâche plus . - seulement pour se soustraire à la fficile qu'elle ne l'est déjà en ap- turbulence ordinaire et, disons-le, nélyant, contre le maître, vos enfants cessaire des enfants que nous les enmis pour cause d'insubordination voyons à l'école, mais bien pour 1elconque. Car ce serait une contre qu'ils acquièrent des connaissances 'ucation qui rendrait vains tous les morales et intellectuelles, utiles et iniorts tentés pour le bien. dispensables dans la vie. - Et pourIl faut, au contraire, que vous soyez tant, n'entend-on pas quelquefois des s fermes soutiens du maître dans parents s'écrier - dans les moments

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d'impatience, il est vrai • Il faut les envoyer à l'école; ils ne tapageront alors plus 1... Le régent, lui est ' " fiat't pour ça• ....

Enfantophile.

----·---Partie pratique

== Compo•ltloa fraaçal•e Lettre à une de vos amies qui a le tort de s'affecter vivement pour de petites déceptions ou pour des vexations de peu d'importance. Vous lui rappelez, en le développant, le proverbe suivant : " Il faut accepter les petites contrariétés de la vie comme des égratignures et non comme des blessures. " DÉVELOPPEMENT. - Ma chère Marie, Je voudrais essayer de me lamenter avec tot au sujet des contrariétés que tu me confies· mais, plus je relis ta lettre, plus je me rappelle, et plus je me sens pressée de te rappeler ce proverbe que l'on nous a expliqué à l'école : " Il faut accepter les petites contrariétés de la vie comme des égratignures et non comme des blessures. » Tu te désoles, me dis-tu, de n'avoir pu faire, à cause du mauvais temps, ~ne promenade en forêt, dont tu te promettais beaucoup de plaisir. Petite déception 1 qui se renouvellera si souvent dans la vie et qui n'est ni sans remède, ni sans espoir de dédommagement 1 • Egratignure", en vérité, cuisante sur l'heure et cicatrisée l'instant d'après, si l'on sait la prendre de bonne humeur. Dans un second paragraphe, tu me parles de la jolie plante verte que l'on t'avait donnée pour ta fête; tu n'as pu la conserver... • elle est morte • et, à travers ces mots de ta lettre, j'aperçois quelques larmes. • Egratignure 1» ma petite Marie, dont ta fête de l'an prochain effacera les traces ... Mais contrariété autrement grande : tu étais prêt~ pour ton examen et inscrite même sur le registre, quand, trois jours avant l'épreuve, une malencontreuse rougeole est venue retarder de quatre mois l'obtention de ton brevet 1 • Egratignure » encore, pourtant, dont il ne restera rien sur le diplôme qui, avant la fin de l'année attestera ton succès.

Enfin tu te plains d'une vexation plus blessante ~elle-là je l'avoue. Il paralt qu'une de tes compagnes, qui te jalousait, n'a pas été fâchée du retard de ton examen. On te l'a dit et tu en as versé des pleurs ... Eh bien, • égratignure. 1 encore, un peu sa~­ g!ante,_ il est vrai; mais que tu peux ,guén.r bten vtte, à l'aide du pardon et de 1 oubli. Ne m'écris donc plus, quand tu auras de semblables chagrins : «Ah 1 que je suis malheureuse 1• Vois-tu, ma petite Marie, la vie nous réserve en grand nombre de ces déceptions, de ces vexations relativement légères, que nous ressentons déjà. Nos mères et nos mattresses ne veulent pas nous attrister; mais elles nous donnent cependant à entendre qu'aux «égratignures • s'ajouteront un jour des • blessures », c'est-à-dire des chagrins, véritables ceux-là, et qu'il faudra endurer pourtant sans perdre courage. Mais comment le pourrons-nous, si nous ne nous accoutumons pas à supporter, sans nous en affecter vivement, des peines qui, à tout prendre, ne font que nous effle urer? Nous serons désarmées, c'est-àdire incapables de rester fortes ·d ans la douleur. Or, cela, nous ne voulons pas 1 Excitons-nous l'une l'autre à compter pour peu de chose les • égratignures • que nous font à chaque pas les épines de la vie. j'ai essayé aujourd'hui de panser les tiennes en te les montrant telles qu'elles sont. Rends-moi, je te prie, le même service, si, quelque jour, je m'attriste comme toi pour des peines de peu d'importance. Ton amie.

xxx Expliquez et commentez ce conseil : • Quand tu es seul, songe à tes défauts; quand tu es en société, oublie ceux des autres. •

Développement Il v a grand profit, quand on e3t seul, à rentrer en :soi-même pour songer à ses défauts et aux moyens de s'en cor· riger. Cet examen, fait avec sincérité, ne doit amener aucun dépit, aucun découragement; car ce ser·a it là de l'orgueil; mais il faut, au contraire, que, sans nous abattre, il nous rende défiants de nous-mêmes, faciles à l'indulgence envel1s autrui-, résolus, coûte que coûte, à faire effort pour nous amender. Mais si, à ces heures de solitude, précieuses pour notre conscience, au lieu de réfléchk sur


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ts-mêmes, nous nous évertuons à pasen revue les défauts du prochain :1 temps nous aurons employé à mal ·e et comme nous serons peu aptes uite à remplir nos devoirs de justice le charité! car, dans cet examen, tou-. r_, quelque peu malveillant de ce qui 1s déplaît dans les autres, que d'exaations, que de jugements faux! Sans 1te, ~i l'amour du prochain, tout en IS demandant de fermer les yeux sur défauts d'autrui, ne noUtS défend '• quand nous les avons aperçus, de L'S en souvenir, pour nous tenir en ·de contre eux dans l'intérêt de tou~ we dans le nôtre, il ne s'accorde ., du moins, avec une pensée, qui, ,s ceSISe, les rappellerait en mémoire. us devons oublier, autant qu'il n'est : nécessai-re de nous les représenter, défauts des autres, et cela surtout md nous sommes en société. L'amaté y gagne ; la cordialité s>étabLt une un courant, de proche en proche s'il s'agit de rendre service, d'adresaux personnes les moins sympathi:s des parolès affables. il ne nous en te pas alors, parce que nol115 voyons, lieu de ce qui nous éloignerait d'elce qui peut, au contraire, nous. en 'J)fOcher, le désir de les traiter frater,ement et au besoin de leur faire du 1. Malgré cela si, 1>ar intervalles, :s défectuosités nous choquent, nous ons assez de justke pour nous rencompte de leurs qualités. assez d'huité pour nous souvenir de ce que nous r10ntré dans la solitude l'examen de ts-même, assez de charité, enf;n, pour l'amour des personnes l'emporte sur répulsion que nous causent leurs déts.

xxx

Jn mendiant, jeune encore et val:de, venu frapper à la porte de votre voiCe dernier ne lui a pas fait l'aumômais lui a offert du travail. Le mennt a refusé, aimant mieux mendier

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que travailler. Racontez ce fait et dites ce que vous en pensez. PLAN. - On pourra supposer que le fait se passe à la campa211e. 1. Vous travaillez ou vous lisez sur le pas de votre porte. - L'arrivée du mendiant. Décrivez-le: son physique, son costume. Il. Il frappe à la porte de votre voisin, qui est ou un riche fermier, ou un contre-maître d'usine, etc. III Dialogue entre votre voisin et Je mendiant. Ton de bonté un peu ·rude du premier, où l'indulgence et Je désir de rendre service au mendiant dominent pourtant. Réponses du mendiant: mauvaises raisons qu'il donne; la paresse, le vagabondaR'e, l'insouciance, un affreux égoïsme, une horreur invétérée de toute contrainte les dicte toutes. IV. Remontrances sévères que lui adresse votre voisin. Prédictions terribles qu'il lui fait. Le mendiant reste insensible, détourne la tête et s'éloigne. V. Vos réflexions: que pensez-vous de ce fait? Le mendiant est à blâmer, mais peutêtre est-il plus à plaindre encore... Qui sait s'il a reçu l'éducation dont vous êtes favorisés? ... S'il l'a reçue, combien il est coupable! et comme vous Je seriez vous-mêmes si vous contractiez des habitudes de nonchalance et d'oisiveté! Plaignez son malheur et mettez à profit les réflexions que sa conduite vous suggère. ·

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Une bonne journée de vacances. Racontez, pans une lettre à un ami, ta journée de vacances dont vous avez gardé le meilleur souvenir.

Orthegraphe La Patrie. Quel mot puissant et magique que celui de la Patrie! et comme il éveille dans notre pensée une image toute pleine à la fois de douceuT et de majesté! Voici la Patrie! Cette maison où votre âme s'est épanouie sous les regards attendris d'un père, qui est encore tout embaumée pour vous du parfum des baisers maternels; ces chemins que vos premier~ pas ont foulés si souvent et 'Si gaiement; ces horizons connus, ces eaux courantes, tous ces objets que vous avez si nai-

vement associés aux plus vives impres-- empereuTS et la butte du paysan. Après sions de votre enfance; tout cela c'est avoir sérvi de parure à nos vier~es. de décoration à nos guerriers. elle recueille la Patrie. La Patrie, c'est encore cefte figu!fe nos derpiers ·soupirs et c'est encore elle mystérieuse qui vous apparaît quand qui vient recouvrir nos cercueils. vous parcourez les annales de la Suisse Montalembert. et qui, de son regard triste ou fier, vous fait ressentir avec une étrange énergie le poids de ses revers et l'orgueil de ses Caleal éerlt triomphes ... La Patrie c'est l'autel et le foyer domestique, la liberté de la reli(Examens de recrues 1911) gion et la sécurité de la famille; en un mot, c'est le point d'appui de la société 1 humaine. Or, l;a société vewt. qu'on aime 4. Un tonneau contient 1025 litres de vin. la terre oit l'on habite avec ses parents; On en vend 359 litres. Combien en resteoù dans le travail et les luttes de chat-il ? que iour, on répand ses sueurs et ses 3. Un aubergiste débite par jour en moyenne 86 litres de vin. Combien de jours durera larmes; où l'on accomplit tous les provision de 3440 litres ? grands actes de la vie, et où l'on aura 2. sa On veut recouvrir une salle de bain de sa sépulture à côté de celle des ancêtres 2340 m2 de dalles de 4 dm2; à combien reviendra ce travail, sachant que les dalen attendan·t les fils et les neveux.

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La Croix

les coQtent frs. 12 le cent, et que la pose du tout revient à frs. 37. 40? 1. Une société de 45 membres possède un fonds de voyage dont les intérêts au 3 3/4 O/o servent à payer à chaque membre 4. 95 frs. pour une course en commun. Quel est le montant de ce fonds?

Il s'est trouvé dans ce monde de misères et de crimes, un symbole de ~loire et de vertu; dans ce monde où la force s'est installée avec l'esclavage, un sym2 bole d'éternelle jus.tice et de sainte li4. Un vigneron a récolté dans une vigne . berté; dans ce monde de perpétuelle 9040 litres. Il en a vendu 7825 litres. douleur. un symbole d'éternelle consolaCombien en garde-t-il ? tion. Celui qui s'est dit le fils de l'hom- 3. 2375 kilogrammes de pommes de terre sont répartis dans 25 sacs d'égale granme a légué l'instrument de son supplice Quelle quantité par sac? à l'humanité, et pendant dix-huit siècles 2. deur. Un canton a un stock d'habillements mil'humanité s'est proternée devant ce litaires d'une valeur de 32 334 frs. La legs sacré. jusqu'à lui. les riches et les Confédération lui bonifie l'intérêt de cette somme au 4 O/o l'an pendant 8 mois. rois avaient eu seuls des insi~nes et des devra-t-elle payer? bannières; il en donne une aux pauvres, 1. Combien Une brasserie exploite la glace d' un étang au genre humain tout entier, et les ride 1575 m2 de superficie; la glace a 15 ches et les rois abdiquent les leur.s pour cm d'épaisseur. Combien de q de gla,ee peut-elle exploiter et quelle en est la l'adorer. La croix du Christ a présidé valeur à frs. O. 65 le q? 1 ma= 9. 20 q. à toutes les destinées du monde moderne· elle s.'est associée à toutes ses adver3 sités et à toutes ses ~loires Elle a servi de base à des institutions et d'étendard 4. Un employé a gagné en janvier 256 frs., en février 175 frs. et en mars 208 frs. à ses armées. Elle a consacré les pomCombien en tout ? pes les plus illu:st,res de la civilisation, 3. L'an passé les dépenses d'un ménage s'élevaient à frs. 1530. 60. Quelle est la comme les émotions les plus intimes de dépense par mois 't la piété. EUe a sanctifié les palais des


5

136 :ombien payera-t-on pour une place de eu de 18 m de long et 14 m de large vec la clôture qui l'entoure, si le m2 ,u terrain coQte 4. 75 frs. et le m couant de la clôture 5. 75 frs. 't .'impôt cantonal et l'impôt communal ,'un contribuable s'élèvent à frs. 78. 75, oit le 52,5 Ofoo de son revenu . Calculez etui-ci.

4 .e nombre des habitants d'une commune st monté de 1745 à 2072. De combien .'âmes la population a-t-elle augmenté? Jn hôtelier achète 18 kg de bœuf à 1 fr. 5 cts. le kg et donne en payement un 'illet de 50 frs. Combien lui rendra-t-on~ :ombien de jours faudra-t-il à un tisseand en soie pour fabriquer, sur son méier (mécanique), 2279 m d'étoffe, s 'il en isse, en moyenne, 21 1/2 m par jour ? 1 combien revient Je m 3 de chêne, si .ne poutre équarrie de 5 m de longueur, 8 cm de largeur et 5 cm d'épaisseur oOte 16. 80 frs. ? 5 'endant une année un agriculteur a obenu 2367 litres de lait ; il en a consomlé 1095 litres dans sa famille. Combien ,e litres a-t-il pu vendre? )ue coOtera une route de 47 kilomètres .e longueur à frs. 3875 le kilomètre ? Jn fe rmier Joue un pré d'une longueur .e 340 m et d'une largeur de 130 m à aison de 108 frs. l' hectare. Quelle s omle devra-t-il payer pour la location ? Jn domaine ayant coQté 12 150 frs. a apporté net frs. 668. 25. A quel taux Je apital est-il placé ? 6 'endant un an, un ouvrier a gagné 1190 ranes. L'entretien de son ménage lui a oOté 925 frs. Combien a-t-il économisé ? Jn homme gagne 4 frs. 50 cts. par jour, t sa femme 2. 20 frs. Combien gagnent-ils nsemble pendant un an, s'il faut décomper 60 jours pour les jours fériés ? >eux ouvriers ont e xécuté en commun n ouvrage pour le prix de 228. 75 frs. .'un y a travaillé 37 jours, l' autre 24. :ombien chacun d'eux reçoit-il ? .ur un plan à l'échelle 1 : 25 une pièce .e terrain rectangulaire a une longueur .e 0,55 m et une largeur de 0,48 m. )uelle en est la superficie réelle ?

7 4. Pendant 1 mois Louis a gagné 325 frs. 65 cts. et dépensé 276 frs. 30 cts. Combien lui reste-t-il 't 3. A combien revient 1 litre d'huile si 21 litres coatent 26. 25 frs. 't ' 2. Quel est l'intérêt de 8550 frs. 4 1/4 Ofo du ter mai au 31 décembre ? 1. Un éleveur estime que, s'il construisait sur son pâturage alpestre des abris pour son bétail, celui-ci aurait à la fin de l'été une plus-value de frs . 1575. Quel est le capital qui, placé au 4 1f2 Ofo, rapporterait un intérêt égal à cette plus-value?

8 4. Un agriculteur a récolté 4650 kilogrammes de pommes. Il en vend 2080 kilos. Combien de kilos garde-t-il pour Je ménage? 3. Un chapelier vend un certain nombre de chapeaux de paille à frs. O. 95 J'un et fait ainsi une recette de frs. 42. 75. Combien de chapeaux a-t-il vendus? 2. Sur un marché on a compté 1800 têtes de bétail bovin, dont 35 Ofo appartenaient à la race du Simmenthal, 28 Ofo à celle de Schwytz et le reste à celle de Fribourg. Combien y en avait-il de chaque espèce? 1. Les fra is de construction d'une route s'élèvent à 25 000 frs . et l'achat du terrain à frs. 2750. L'entretien de cette route coOte ~nnuelleme~t frs. 421 . 80. Quel Olo des frats totaux fait cette dernière somme ?

(A suivre)

----·----Pensées 1) =

Dieu parle à nos yeux par les spectacles de la nature ; il parle à nos cœurs par la voix de la conscience.

*

• .*

La conscience ne nous trompe jamais; elle est le vrai guide de l'homme; elle est à l'âme ce que l'instinct est au corps. Vessiol.

* petites *actions fort granC est rendre nos des que de les la ire avec un grand dési r de plaire à Dieu. Saint François de Sales. 1 Elles sont destinées à fournir aux maîtres soit Je thème d'un développement moral ou reliR"ieux en VLte d'une exhortation à adresser à leurs élèves, soit de courtes phrases qu'ils pourront dicter aux enfants, même comme exercice d'écriture.

secourable est tou jours à la por.tée de cha cun. C'est a-insi que l'œuvre du Sou de Oéronde, qui a son comité à Sierre même, reçoit et tra nsmet volontiers à leur adresse les dons en espèces ou en nature qui peuvent lui parvenir p our les besoins immédiats de l'institut. Qu' en se r appelle surtout que des envois en arg~nt arrivent sûrement et sans frais en réclamant à la poste, qui le dé· livre rzratuitement, un bulletin de versement à r emplir et à adresser ainsi : Sou de Oéronde, Sierre II, 482. -0-

Plantes qo'll faudrait semer. A ce sujet, M. le Dr H. Wuilloud, prof. à l'école d'agriculture d'Ecône, a publié dans l'Almanach du Valais 1912 une étude qui rendra de précieux services à nos agri·culteurs. Il y est, en effet, passé en revue les plantes qu'ils devraient semer chaque année pour avoir du bon, de l'excellent fourrage au printemps. Trop souvent, dit-il; le campag-nard laisse ses champs incultes a près les moissons , au Heu de les ensemencer en fourp.ges verts pour l'automne et le ori:ntemos suivant. « et fait venir du dehors des masses de wagons de foin qui lui vident le fond et l'arrière-fond du porte· monnaie , . Et il es.time avec raiso_n , d ans le même ordre d'idées. que « rien ne ~ert d'avoir beaucoup de bé· tail si on ne peut pas bien le nourrir ». C'est là·dessus que l'auteur est a:rnené à parler des plantes qu'on devr ait semer et dont l'énumération fig-ure. avec indi. cations et renseignements à l'appui dans !'artid e en que-:tion. qu'on trouve ra aU'x ·oages 60 à 61. auxquelles n ous renvoyons ainsi les intéressés.

Bibliographie La Fflmme ~OÏRRe

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U n livre de fam ille

p~blié par Gertrude Villiger-Keller. pré~

s1dente de la Société d'Utilité Publique des Femme·s suisses, avec la collabora-

lion de Edouard Rod, Isabelle Kaiser, T . Combe, Hélène de Diessbach, A. Liebenau, N. Bergmann, eic., etc. - RIchement illustré par Carlos Schwabe, J. B!ancpain Bur khard Mongold, etc. Préface 'de M me ' Coradi-Stahl. E. Zahn, éditeur, Neuchâtel. - 15 livraisons au prix de souscription Fr. 1. 35, pour les non-souscripteur s, Fr. 2. -. Au fond de tout cœ ur de femme vraiment digne de ce nom, s'agite un besoin de dévouement, obscur peut-être au début, mais qui ne tar de pas à devenir plus net, plus clair , plus intense, à mesure qu'il trouve davantage matière à s'exercer . T el est l'enseignement général qui se déljage, plein de vie. de couleur el de force communicative de la •Femme Suisse», ce livr e excellent où l'or: a r éuni, avec une remarquable sagacité, douze figures féminir.es auxquelles vont, d 'emblée, notre sympathie et notre admiration La pureté ùe leurs pensées, la fraîcheur de leurs expressions et de leurs sentiments, a fait de leur jeunesse comme une radieuse journée de printemps. Elles ne se sont pas appliquées à poursuivre le plaisir pour lui-même et pour les jouissances passagères qu'il procure. L'égoïsme, qui engendre trop souvent la dissimulation, la vanité, l'orgueil, la préoccupation de dominer d'une façon quelconque, et dont la fin ne saur ait être que la tristesse et les désillusions cruelles, n'a point élu. domicile dans leur âme . L'idéal qu'elles poursuivaient, avec une inlassable persévérance et une conviction sincère, était d'une autre nature. Animées d 'un sens profond du devoir, elles rêvaient tout s implement d'accomplir leur tâche dans un esprit d'abnégation allant jusqu'au sacrifice de soi, et de consécration au bonheur de ceux qui les entouraient. C'est dans ce sens qu'Elise Ruepp, l'élève bien aimée de Pestalozzi, parlant de la bénédiction de son mariage, écrivit plus tard à son mar i : « Si tu veux une preuve, que je l'aimais vraiment de toute mon âme, je puis t'assurer que durant toute la cérémonie qui me remplit d 'une indicible émotion, je n'ai jamais songé à mon avenir; je ne pensais qu'à toi; et c'est pour toi que je me tourmentais, que je priais, que je faisais des vœux; pour toi que j'étais dans l'espoir et dans la cr ainte .... J e demandais à D ieu de ne jama is me laisser manquer de grâce, afin de ne vivre et de n'agir que pour toi, en vue de ton bonheur. •

d:


6 Et ces nobles sentiments, exprimés avec une franchise si touchante, pourraient être attribués à l'une ou l'autre de nos héroïnes, sans distinction, humble servante ou grande dame, ouvrière énergique ou fondatrice d'industrie prospère, écrivain délicat ou sœur de charité. Toutes, mariées ou non, dans une position sociale modeste ou pourvues des avantages que donne la fortune. portaient en elles comme le joyau le plus précieux qui ait été accordé à la femme, un sentiment maternel d'une adorable puissance, étendu, amplifié, pour tous ceux qui cherchaient auprès d'elles un abri contre les tempêtes, un asile où ils fussent certains de ne rencontrer ni « injustice, ni mauvaise foi, ni ingratitude », mais 1u contraire, l'affection la plus tendre et le :iévouement le plus complet. Voilà pourquoi leur qualité de filles, de sœurs, d'épouses, de 'llères de famille, d'éducatrices, de prolectri:es des soldats blessés et mourants, des pauvres, des orphelins, des malades, nous ap"araît si grande, si bienfaisante et si distin.. ruée. C'est à la source vive des consolations diânes qu'elles allaient puiser la confiance, le :ourage, la vaillance, la force, afin de pouvoir !nsuite mettre plus de joie et plus de réconfort lans le cœur des êtres chéris qui les entou·aient, de les accueillir avec un sourire heu:eux, de partager leurs ennuis et leurs doueurs, de se réjouir de leurs succès, de sou,e nir leurs espérances, de réveiller leurs énerries, d'être l'instrument béni qui console, reève, encourage et fait briller, même dans les ries les plus décolorées, comme un reflet du :iel, en dépit des inquiétudes, des décourageneufs, des deuils, des angoisses qu'elles ont ms surgir maintes fois sur leur route. Dieu assigne à chaque être humain, la nission qu'il doit remplir. Qui oserait préendre, après avoir parcouru les pages si im>ressives où est retracée tout entière l'exisence de ces femmes admirables, qu'elles n'ont >as accompli la leur avec une scrupuleuse :onscience et mérité l'éloge que leur décerne, lans une préface d'une inspiration élevée \lime Coradi-Stahl: • Elles ont porté à leur >lus haute puissance par le dévouement et 'oubli d'elles-mêmes, les plus nobles vertus éminines? » Et maintenant, si vous désirez connaître nieux ces femmes su isses authentiques, vous nstruire à leur contact et apprendre en même emps que leur uom, ·Comment elles ont servi wtre pays, el illustré notre histoire nationa-

7 le, prenez-le, ce livre, lisez-le, mettez-le entre les mains de vos filles qui n'y trouveront pas une phrase, pas un mol, capable de fro isser leur délicatesse. Vous leur donnerez ainsi l'éducation par l'exemple, la seule vraiment utile, la seule qui soit de nature à fortifier leur pensée et leur jugement et à faire naître en elles la conscience de leur valeur sociale. Parfois certains passages feront passer sur vos lèvres un sourire amusé, aiHeurs vous sentirez vos paupières se mouiller de larmes, partout vous rencontrerez la beauté morale sous son aspect le plus aimable et le plus sédui sant. Puis vous découvrirez, si vous ne le saviez pas déjà, que nous possédons en Suisse des écrivains de premier ordre, et des artistes dont le talent exceptionnel s'est affirmé une fois de plus, par des œuvres d'art d'un merveilleux effet, si bien, que l'illustration et le texte se complètent, s'harmonisent, de manière à constituer un volume splendide. Enfin votre reconnaissance ira tout naturellement à l'éminente présidente de la Société d'Utilité publique des Femmes Suisses, Gertrude Villiger-Keller, et à l'éditeur, pour 1~ publication d'un ouvrage qui vous aura fa•! passer d'inoubliables heures et restera, parmt les œuvres contemporaines les plus marquantes, comme un monument précieux, à la fois littéraire artistique et pàtriotique, élevé à la mémoire' respectée de nos glorieuses compatriotes.

• Guide de l'Instruction publique et privée en rJuisse L'initiative personnelle crée en Suisse certains organes de propagande nationale -~ont nous nous plaisons à constater l'apoanhon. Le « Nouveau Gu:de de l'Instruction publique et privée en Suisse » (Froreisen, Genève, éditeur) est une véritable encyclopédie des écoles, pensionnats, instituts de la Suisse et nous éprouvons une légitime fierté en voyant quel labeur intense préside à l'avenir de notre pays; nos technicums, nos universités, nos pensionnats, nos écoles spéciales attirent parmi nous une population suivie d'étran~ers de tous les Days du monde qui vivent de notre vie et annrennent à aimer les endroits où ils se sentent chez eux. Cette « industrie • de l'instruction a pris une importance très grande chez nous et va se développant; nous le devons en grande partie à notre neutralité poli-

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tique, à noire situation exceplio~nel!e ..à cheval sur trois langues: le frança ts, J'allemand et l'italien, et aussi aux ressources de tous genres que notre activité a créées, spo~s, hôtels à la vic facilitée. - Ne nous platgnons pas' de l'afflux de l'étranger dans nos écoles; tous ces jeunes gens qui étudient chez nous seront, quand ils seront gran~s, des amis de la Suisse, ils créent des relaltons de camarades, puis des relations d'afiair·es; l'instruction que nous leur donnons, ils nous en feront profiter et le phénomène d'expansion des colonies' <uisses à l'étrang-er est aussi en partie Je résultat de cet état de choses que le guide signalé a su classer, démontrer avec une clarté et Lme concision qui font honneur aux auteurs. L'ouvrage, établi avec la collaboration des bureaux de renseignements et des départements officiels, est honoré de plusieurs souscriptions cantonales et municipales. Nos lecteurs pourront se procurer gratuitement l'édition simple dans tous les bureaux de renseignements, agences, consulats, ou sur simple demande à l'éditeur, qui l'enverra grati s et franco.

Variétés EN SOUVENIR DE LISZT L' Europe célèbre Je génie de Liszt. Mais oublie-i-011 que Je R"rand musicien fut un des hommes les plus fantaisis tes de son lemps? Alors qu'il était au début de sa carrière, il fit, accompagné du ténor Rubini, une tournée dans les grandes villes du Nord. Un soir les deux artistes se trouvèrent devant une s~lle presque vide. Furieux, Rubini refusa de chanter. - Il faut que tu chantes, et de to_n l!'i.eux, s'écria J,.iszt ; songe que ces trente mdtvtdus représentent _ l'élite musicale de ce pays de sauvages. . . Rubini s'exécuta donc et Ltszt JOua .... comme lui seul savait jouer. Mais, au mi lieu du concert, il se leva tout à coup: . . ,. . - Mesdames et messieurs, ft t-t! en s meilnant respectueusement. je crois que vous avez avalé autant de musique que vous pouvez en supporter. Je vais vous .ofirir un autre diyertissement, qui vous piatra davantage : fattesmoi l'honneur d'accepter à souper. Après quelques hésitations, les bons Scan-

dinaves ne résistèrent pas à l'appât du festin. Cette soirée coûta cher à Liszt; mais le lendemain~ la salle était comble. Ce fut d'ailleurs une déception pour les amateurs de musique: œ soir-là il n'y eut pas de souper.

xxx LE BARBIER CHINOIS On se rappelle cette enseigne - authentique - qui annonçait le cumul inattendu de maître d'hôtel et de barbier: DUPONT loge à pied et à cheval sert à boire et à manger coupe les cheveux par dessus. En Chine. Je barbier a plus que partout ailleurs de; fonctions multiples. Sans être restaurateur, il est à la fois coifieur, masseur, manicure. péd icure, baigneur, rebouteur, gué.. ri sseur, gazetier, etc., etc. Le barbier chinois porte sur lui toute sa boutique: bassin, bouilloire, feu, chaise à tiroirs, linge et trousse. Tout se tr~mve accroché aux deux bouts d'un bâton qu'tl porte sur l'épau le à la façon des anciens porteurs d'eau. J) ,lLir anncncer scn passage il tr appe sur un petit plat de métal. 11 opère oit veut le client, da n:; 1:1 : ue, dans une cour, an milieu d'une piace, sur la porte des ma isons.... JI ignore complètement la savonnettè: Pour assouplir .les surfaces oCt doit passer $011 rasoir, il se sert d'eau bouillante. Et, d'une main légère, il fait courir son rasoir - un ·vilain petit instrument large et court - sur le haut de la tête, sur la ligure, e!c. Puis il vous coiffe, vous nettoie les yeux et vous fait les ongles, le tout pour vingt cen, times environ. C'est, évidemment, très démocratique.

x xx L'EDUCATION DES PETITS PRINCES ANGLAIS. C'est la reine Mary elle-même qui s'occupe, dans tous ses détails, de l'éducation de ses enfants· c'est elle qui a la haute main sur le choi; de leurs précepteurs el sur leurs méthodes. « La reine, dit Jeanne Rose Brower, dans le ,Woman's Magazine", croit que les Iongues leçons ne valent rien pour les enfants: à ses yeux, le premier devoir des parents .est de leur assurer une santé robuste. Les c1nq


Supplément au ~o 9 de ,,f &cole" (1911)

8 petits prin~s qui se suivaient de très près, et leur pehte sœur, ont été, pou.r ainsi dire élevés en plein air. A peine savaient-ils mar~ cher qu'ils s'exerçaient à faire tourner un cerceau et que leurs gouvernantes organisaient entre eux des courses à pied à toute vitesse. » ~es précepteurs doivent adresser chaque mois, au roi et à la reine, un rapport sur les progr ès des enfants qui, chaque mois aussi, passent un examen. La reine dont l'instruclion est très étendue, leur po~e familièrement ~t sévèrement des • colles • . . Mais elle ne veut pas de surmenage et tient i ce que sa progéniture s'amuse comme de >impies enfants. Les petits princes s'amusent :?f!lme des enfants de leur âge. On leur fait v~s1ier la Tour de Londres, Je Jardin ZooloIIque e.t les diverses expositions qui attirent .e s cuneu~. Ils y trouvent le même plaisir I_ue de pehts campagnards qui viendraient viHier, pour la première fois, la capitale du ~oyaume-Uni; ils sont reçus partout sans au· :un cérémonial et paient leur prix d'entrée :omme tout le monde. Ils portent des costu· nes fort simples, et pour ses enfants aussi >ien que pour elle-même, la reine n ad~et que les étoffes fabriquées dans le pays. Une .manifestation très ingénieuse de la endresse maternelle de la reine est de faire >rendre par le cinématographe des scènes jour. 1alières de ce que font ses enfants, de telle ,orle 9ue, lorsqu'elle s'en va en voyage, elle t'aurait presque pas besoin qu'on lui envoie les nouvelles écrites des petits princes. Il lui

suffit de recevoir un rouleau cinématographi. que qui les lui montre, jouant ou travaillant en bonne santé. ' LA CAILLE ET LA PERDRIX. retour de ses longs voyages La caille, en débarquant, disait à la perdrix: - Me revoilà dans ton pays A peine échappée aux orages: J'ai oerdu mon pauvre mari, Il est mort dans la traversée· Trois de mes fils m'ont délai~sée Et les trois autres ont péri. ' Sans enfants, veuve et solitaire Il ne me reste plus qu'un triste souv~nir · Je désire la mort! Mais tu le sais, ma chère. Le chagrin ne lait pas mourir. La perdrix lui répond : • Je suis plus malheu, . reuse: [tous, Me_re de vm~rt perdreaux, qu'on a massacrés J'ai vu, p~r .le milan, dévorer mon époux; Comme tOI. Je suis veuve, et. par dessus baiPour avoir été prise en un maudit filet. [teuse J'en réchappai; j'en ai regret! ' Ah! notre existence est affreuse! Voici le mois de mai, qu'allons-nous devenir? - Je ne sais rien. Toujours gémir Ne change pas la destinée. Les coqs sont nombreux cette année. Adieu donc. - Où vas-tu? - Mais me rema· - Je te suivrai , ma bonne amie. [rier.

J?e

Hélas! Pour supporter la vie Que faut-il? Beaucoup oublie~.

.,LE JEUNE CATHOLIQUE" Jt~VBi\l~.J.L ILI~VtttTRÉ PtJVR \lOS ENF.J.NTS paraissant à ~ion chaque mois

On ne 8'nbonne

moins d'on an Le Jeune Catholique se publie en livraisons de · 16 pages chacune e~ forme , la fin de l'année ' un joli volume d'environ 200 page~> .· pttM pnur

Un abonnement d'un an coûte . . Fr. UiO 2 à 4 ~ 1 chacun '> » : • . • • » ;:-5 5 et plus f sous la même bande l Pour s'abonner ou recevoir un numéro d'essai s'adresser simplement ainsi : ,, JPI.InP Ctdht~llque ", Sl,llfl

Le mois des morts C'est Novembre, le mois des morts. L'Eglise, - comme une bonne Mère qui se souvient de tous ses enfants, même quand ils ne sont plus. - ne veut l)aJS que nous oubliions nos défunts.. « Les vrais chrétiens, a dit quelqu'un, sont ceux qui sanctifient le dimanche et qui prient pour leurs morts. »

Priez-vous pour vos morts? Quelle place tiennent-Us dans votre vie? Y pensez-vous ·chaque jour et y pensez-vous chrétiennement en offrant à Dieu vos prières, vos souffrances, vos sacrifices, vos aumônes pour le soulagement et la délivrance de leurs âmes? Ou bien les avez-vous enterrés au cimetière et dans votre cœur devenu la

terre de l'oubli? Répondez. S'ils se dressaient tout à coup devant vous, vos pères et mères, vos frères et sœurs, époux ou épouses, enfants. amis dont les os disloqués sont à •six pieds sous le ,tertre jauni des tombes... oui, s'ils se présentaient dans votre demeure... pourriez-vous les regarder sans bai·sser la tête aussitôt, rouges de honte pour les avoir si tôt oubliés? Priez beaucoup pour vos défunts. Comme vous ils n'étaient pas parfaits; ils ont à se purifier avant d'entrer au ciel. Or vous pouvez et vous devez les aider à payer leur dette à Dieu. • Tu peux avec un mot, tu peux d'un parole faire que le r emords prenne une aile et s'envoQu'une douce chaleur réjouisse leurs os, [le; Et que leur âme au Ciel, jouisse du repos. Prie! afin que Je père, et l'oncle et les aïeules, Qui ne demandent plus que nos prières seules, Tressaillent dans leur tombe en s'entendant nommer, Sachant que sur la terre on se souvient encore, Et comme le sillon qui sent la fleur éclore Sentent dans leur œil vide une larme germer.

Pour la tom be de Joseph = Le corps qu'on allait enfouir dans la terre était celui d'un pauvre petit garçon de dix ans, tordu par la coxalgie dès le plus bas âge, que les bonnes gens de la rue de la Glacière plaignaient quand ils le voyaient passer en clopi· nant sur ses béquiJies, et qui n'avai t guère vécu que pour souffrir. II était le fils d'un ouvrier mécanicien, Pierre Tavernier, homme laborieux, pas ivrogne, mais perdant trop de temps à la politique, et de sa femme Noémi, une blonde un peu déli· cate, qui gagnait pourtant ses trente sous par jour en travaillant chez elle pour la confection. Un heureux ménage, en somme, pour qui la naissance de ce fils avait été d'abord une grande joie et, bientôt après, un gros chagrin. Quand le médecin, se touchant Je menton de son index replié et prenant un air très sé· rieux, avait fin i par leur dire que le petit se· rait infirme pour la vie, le père, qui comme tous les gens du peuple, appréciait fort la vi· gueur physique, avait fai t une douloureuse grimace, et la maman avait beaucoup pleuré. Mais quoi? C'était leur gosse, tout de· même, et il fallait bien se résigner. Il était d'ailleurs si gentil, leur Joseph, avec sa figure palotte aux grands yeux, et doux comme une fille, et si sensible aux caresses! De plus, il étonna bientôt ses parents par son intelligence précoce. A quatre ans, il savait lire et, comme il ne pouvait prendre part aux jeux turbulents des gamins du voisinage, il restait pendant de longues heures assis dans son petit fauteuil de paille, ses béquilles à por· tée de la main, feuilletant les volumes à images ou les livraisons illustrées que son père lui achetait. Celui-ci qu i, dans les premières années, jetait souvent un regard de pitié sur l'infirme et murmurait sous sa moustache: • Quel malheur! » avait été conquis à la fin par les façons câlines, par Je babillage amusant du pe· lit bonhomme. Quant à la mère, elle l'adorait à cause même de sa disgrâce. Déjà Tavernier et sa femme faisaient des projets pour leur fils, songeaient à son ave· nir . • II est très adroit de ses mains, notre Joseph, disait-elle. Nous lui choisirons un métier pas fat igant, sédentaire.... horloger, par exemple... II ne sera pas trop malheureux. • Mais l'ouvrier montrait plus d'ambitiolli • Eh bien, non... Puisqu'il est si intelligent,


98 puisqu'il apprend tout ce qu'il veut, pourguoi ne ferait-il pas des études complètes? L'instru.ction ne coOle pas cher aujourd'hui.... Et puts, on se serrera le ventre, s'il le faut.... Dis donc, Noémi, s'il pouvait devenir un savant.... Mais le beau rêve de ces pauvres gens fut court. Le petit garçon venait d'atteindre sa septième année quand, b·ès rapidement, l'état de sa santé s'aggrava. II languit encore pendant trois ans, toujours plus chétif, p lus souffrant, plus faible. Et l'autre matin, à six heures, comme l'ouvrier se rasait à la bougie avant de partir pour l'atelier et pendant que Noémi préparait le café au lait, voilà que leur petit malade avait crié: • Maman!... Maman!» avec un accent d'épouvante. Ils n'eurent que le lemps d'accourir auprès de son lit, de pren:lre chacun une de ses mains si blanches, si 1maigries. L'enfant les regarda avec des yeux pleins d'angoisses, puis il poussa un profond ;oupi r. I I était mort. • Hein? Pas d'église, pas de • ratichon •, t'est-ce pas? avaient dit tout de suite à Ta~ernier ses camarades, tou s socialistes féro:es et insatiables mangeurs de curés, bien enendu, les pauvres dupes de faubouri-ens qu' ls étaient. L'enfant avait pourtant reçu le baptême, à cause le la mère de Noémi. morte à présent, une >onne vieille de la campagne, qui disait enco•e son chapelet et qui étai-t venue de Normanlie exprès pour être la marraine de son petitils. Mais le mécanicien, dans les derniers emps, était devenu un fidèle habitué de· ces métingues • où tous les discours sont poncués du cri de: • A bas la calotte! » Il était aniclérical, parbleu, comme les amis, et la paure Noémi, abrutie de chagrin, laissa son mai s'occuper seul de l'enterrement. C'est pourquoi le cercueil du petit Joseph 1t mis dans un trou du cimetière d'Ivry, s~ns n bout de prière, ni une goutte d'eau bénite, e qui constituait, convenez-en, un notable chee pour la « congrégation • et un succès atteur pour le • progrès des lumières •, comte le fit remarquer un des invités, tailleur-conierge de. profession, qui était un beau par:ur.

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Maintenant, la lugubre cérémonie était tertinée. A la sortie du cimetière, Tavernier, seln l'usage ofirit à tout le monde de se rairaitir. Malgré le temps humide, et bien q~e le 1ur baissât - il était cinq heures du so1r 1 s'assit à la • terrasse » d'un mastroquet et ~n mangea quelques triangles de brie arrosés

de vin blanc. P uis le tramway de Choisy-leRoi vint à passer et fut envahi par toute la bande. Ma is Noémi, qui ne pleurait plus, ap· procha son visage bouffi par les larmes de l'oreille de son mari et lui dit que la compagnie la fatiguait, et qu'elle voulait revenir à pied, seule avec lui. Ils s'en retournèrent donc à leur rue de la Glacière, à travers cette banlieue mélancolique, où le gaz n'était pas encore allumé et que la tombée du crépuscule d'octobre attristait encore. Très las, ils marchaient côte à côte et, sans s'être rien dit, ils avaient cette même pensée que, tout à l'heure, à la porte de leur logement, ils n'entendraient pas le bruit des béquilles de leur peti.t Joseph qui, naguère, quand ils rentraient l'un ou l'autre, les entendait toujours s'arrêter sur le pal ier et ~e hâta it de venir à leur rencontre. Ils allaient, silencieusement, quand soudain Noémi, sans lever les yeux sur son compagnon, dit à demi-voix: • Alors, tu as payé pour une concession . de cinq ans? - Qu'on renouvellera, pour sûr, réponditil, jusqu'à ce que nous ayons assez d'économies pour faire construire un caveau. - Et on va mettre une pierre? - Avant huit jours... Le marbrier me l'a promis. - Et qu'est-ce qu'il y. aura dessus? - Son nom, ses prénoms, son âge, à notre pauvre a-osse, et après bn inscrira: • Pleuré de ses père et mère •. Et c'est tout? - Oui, qu'est-ce que tu veux de plus? - Ecoute, Tavernier, tu vas sans doute te fâcher, me dire que je ne suis qu'une femme, une pauvre tête... Mais je n'ai jamais eu de secret pour -toi et tu me pardonneras ma franchise... Tu n'as pas voulu qu'on a ille à l'égli se. C'est ton idée, et depuis que nous sommes mariés, je dis toujours comme toi, tu le sais bien... Pourtant tout à l'heure, quand tes amis eurent fini de jeter leurs immortelles rouges dans la fosse, il m'a semblé qu'il manquait quelque chose à l'enterrement de notre pauvre petit... Entre nous soit dit, c'est un drôle de choix que celui de cette fleur-là, l'immortelle, de la part de gens qui sont persuadés que, quand on est ~rt, tout est bien fini, et pour toujours ... Est-ce que ça te chiffonnerait beaucoup que sur la tombe de notre Joseph, on mette une croix, on écrive: • Priez pour lui • ? ... Dis, Tavernier ... Tes amis n'en sauraient rien. Joseph a été baptisé, après tout,

99 et ma pauvre maman eu a été assez contente, tu te rappelles? ... Une croix, voyons ... II y en a une sur presqu-e toutes les tombes, ct, au bout du compte, tu n'es pas bien sûr qu'i l n 'y ait pas de bon Dieu ... • Elle s'arrêta, intimidée. L'homme eut alors un geste d'impatience. . • En voilà assez, Noémi. Tout ça c'est des idées de femme, du ~entiment... Ce n'est pas que je me soucie de l'opinion des camarades, mais je ne veux pas de croix sur la tombe. de notre Joseph!... S'il y avait un bon D1e1 t. comme tu dis, il serait juste, d'abord, ct il ne nous aurait pas donné un enfant, un unique enfant pour le faire souffrir sous nos yeux pendant dix ans et nous faire souffrir de ses souffrances... Tiens, la preuve qu'il n'existe pas, ton bon Dieu, la voilà! • . Ils firent encore quelques pas, saus dtre un mot. Puis la femme reprit, toujours à voix basse: «Tu as peut-être raison ... Mais quand j'é· ta is à l'école, chez les Sœurs, on envisageait autrement les choses ... L'aumônier... Si tu l'a· vais connu, ce brave homme-là, tu n'en voudrais pas tant aux curés... ; l'aumônier ... nous disait que si la vie était mal faite, c'est qu'elle n'était qu'une épreuve, qu'il y en avait une autre, toute de justice et de bonheur, et qui durerait toujours, mais qu'il fa llait s'en rendre digne, et que Je meilleur moyen, c'était encore d 'accepter ses souffrances avec courage et de les ofirir au bon Dieu, qui nous avait donné l'exemple en se laissant crucifier. Tu hausses les épaules... j'ai pourtant cru tout ça, dans mon enfance et avoue-le, ceux qui n'en doutent pas ont' un~ fameuse force pour résister au malheur... Voyons, est-ce que ce ne serait pas bon pour nous deux d'êtr~ certains que: notre Joseph, notre pauvre petit mart~r, qu1 a été si doux, s i patient, pendant son ex1stence de malade, est aujourd'hui heure~ et récompensé et que nous le serons un JOUr, co~e lui et avec lu i, parce que notre affreux chagn_n d'à présent nous en rend d ignes? ... Tes ~m1s ont beau dire, va, on ne trouvera pas m1eux que cette espérance-là pour une pauvre femme comme moi qui a perdu son enfant... Aussi, tout à l'heure, au cimetière, pendant que tes camarades jetaient leurs fleurs rouges sur le petit cercueil, tous ces souvenirs du temps où j'étais gamine me sont reve~us ~a~ bouffées .... Mais les hommes sont s1 entetes ... Tu ne veux pas de croix sur la tombe de Joseph? ... Dis, Tavernier, vraiment, tu ne veux pas? ... ~

Le père, ému, baissait la tête; mais, depuis longtemps, les faux amis du peuple avaient saturé son cœur de mensonge et d'orgueil. Encore une fois, il répondit sourdement: - • Non! •

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Ils étaient arrivés devant leur maison. D'un pas lourd et fatigué, ils montèrent leurs quatre étages et s'arrêtèrent à la porte derrière laq uelle, hélas! personne ne les attendait plus. Suivi par sa femme, l'homme entra, frotta une allumette, et la lampe à pétrole éclaira vive. ment la pe·tite salie à manger. C'était là que couchait Joseph, l'appartement n'ayant que deux pièces, et les époux logeant dans l'autre chambre. Dans un angle de celte ralle à manger était donc le lit vide. Après la mise en bière, Noémi l'avait refait proprement, par souci de bonne ménagère. Puis, un peu avant le départ du convoi, pour oUrir à une vieille voisine la seule chaise qui restât libre, Tavernier l'avait débarrassée des béquilles de l'infirme qui traînaient là, et les avait jetées sur la couchette. Dès que la lampe fut allumée, les regards du couple désolé allèrent instinctivement vers ce lit. Sur la blancheur de la couverture. les deux pe!Hes béquilles dessinaient une croix. • Tu vois ... c'est lui qui nous la demande • . s'écria la pauvre mère dans un ~rand sanglot. Et tombant à genoux, se cachant la tête dans les main s, elle tâcha de se rappeler ses prières. Le père, lui, resta debout : mais deux grosses larmes coulaient maintenant sur sa mouslache rousse 11 avait beau se dire: • Les !ell!mes ~ont folles ... Pur ellet du hasard .... • . tl était troub!é. lui, le libre-penseur. l'anticlérical, t'athée. et il eut même un frisson devant œ signe que semblait lui !aire son enfant mort. lt s'approcha de sa femme ag-enouill~e, lu~ toucha légèrement J'épaule, et, d'une VOIX qut tremblait un peu, il lui dit avec douceur: • -r:u sais, Noémi... Pour la tombe de Joseph ... fats ce que tu voudras... •

Les Saints de Novembre LA ST-MARTIN Un vieux proverbe rappelle w1e vieille tradition de nos campagnes où l'élevage de basse-cour est une des richesses de la ferme: • A


100 la ~int-~artin, rôtis l'oie, bois le bon vm et Ia1sse 1eau au moulin! » . Dans cette coutume de marquer de franche hp~e et de large beuverie le terme de l'engr~Js~ement des oies, il ne faut pas voir qu'une co~ncide~~e . prosaïque avec la fête du grand ~amt . mihtair.e. Mais en revanche, c'est bien a . Samt-Marltn que la « Légende dorée • attn~ue cet ad.o ucissement de la température qw se ~roduJt d'ordinaire aux alentours de la dewneme semaine de novembre et qu'on a ~ppelé ~epuis, en son honneur, I'Eté de la Samt-Martm. Ce fut aux portes d'Amiens que par ~n glacial matin de novembre, le soldat Martu~ rencontra un pauvre diable mourant de frmd et que, de son épée, il partagea en ~eux s~n m~nteau pour lui en donner la moilié. Mais p1eu .ne .voulut pas qu'il pâlît de sa bo~ne achon., 11 hl luire le soleil jusqu'à ce qu Il _se fut proc~ré un autre manteau et, pour perpe_tuer le trait de charité, chaque année, à la m~me _date, l'automne se déride et le ciel se fait clement aux misérables. LA SAINTE CATHERINE La !ête de la patronne des jeunes filles est l'occas10n de charmantes réjouissances à l'école, à .l'atelier et dans les réunions de fanùlle. Mais nulle part on ne l'entoure de plus de ferveur que dans les landes bretonnes de P!o~manaek.. Là ~'élève une petite chapelle d~d i ee à S_amt~Ouuec, qui pasoe pour jouir d une. certame mfluence sur la sainte. Les teunes filles y affluent de bien des lieues à la ~onde,. le 25 novembre, et chacune se hissant JU~qu au nez de la statue en bois du bon saJ,~t, Y, enfonce une épingle d'acier. II paraît qu.JI n ~st pas d 'exemple qu'une jeune fille qui a piqué son épingle dans le nez du bienheu~~ux ami de Sainte-Catherine ne soit pas mariee dans l'année. Ce nez devien~, en. quelq~es _heures, un~ pelote d'épingles enchevêtrees .a ne P!us laisser la plus petite place pour en f~Ire tenrr une de plus. La fête passée, on le débarrasse de ce hérissement on en bouche les !_Jiq~res ~u mastic et on' le repeint à neuf, pret a subir, l'année suivante de nouveaux outrages et à exaucer de nou;eaux souhaits.

••• Quand: Dieu passe ... , . Ce soir-là, Johannic, l'ingénieux philosophe, eta1t préoccupé. Et ce fut seulement après que d'autres eu-

rent rut, sans qu'on les en priât, des banalités cfufrantes et vagues, sur des choses vagues e uyantes, qu'il partit tout à coup conune s 'arrachant à lui-même : ' ,. - C'est une vraie misère, exclama-t-il, que :ame ?e notre prochain nous soit à ce point etr~ng~re que nous ne puissions jamais Eavorr SI un apparent malheur dont nous le voyons frappé lui est réellement un malheur p~s plu~ que si une joie évidente qui lui sur~ vtent l~t est une joie en effet... , Il s arrêta, nous regarda et parce que ~tant ~'.esprit lourd, nous ne ~omprenions ~as' 1] prectsa : ' - Je veux dire que, parfois nous nous trou~lons, par charité pure, d'u~ drame qui seratt peut-être drame pour nous mais qui ne l'est pas your l'âme qui nou~ intéresse. Quel que s01t notre pénétration psychologique, nous ne comprenons rien aux mouvement~ des autres cœurs, et nous sommes chaqu~ JOU~ surpr~s par l'inattendu des effets ~~ u~~ mconnaissable cause prépare dans 1 mvtstble. Ecoutez ce court récit: Il Y a environ ~ix ans1 pendant que j'étais hor.s de _France, I1 survmt un épouvantable a~ctdent a un de mes bons amis laissé à Par~s en par~aite santé et sur le point de se maner. Architecte de son métier, il était descendu dans le chantier d'une maison en construction, boulevard de Courcelles. On travaitlait aux fondations, c'est-à-dire à plus d'un mètre a~-dessous du niveau de la chaussée. Et, tout d un coup, une automobile fit une embardée bondit p_ar-dessus le trottoir défoncé, et, plon~ geant dans Je trou, encapuchonna mon ami. Le gros financier, très lourd qui était dans la voilure, n'eut aucun mal 1~ chauffeur non plus, projeté dans la terre ~euble où il s'enfonça comme un caillou. Seul, mo'n ami avait reçu un choc sérieux. Il gisait sous le chassis de l'auto, d~où on .ne Je retira qu'après un ei~o~t de vmgt mmutes, toujours évanoui. ai.IIeurs., pas d'autre blessure qu'une plaie etroite au sommet du crâne. Sous l'emmêlement ~es .cheveux collés oar le sang, on n'en pouvait nen augurer. Mais ces blessures à ~a tête ont des traîtrises terribles. Après huit JOurs de coma et de fièvre, il sembla devoir se remettre; et puis, quand il s'agit de se repren~~ vraiment à la vie, il déclara que sa v~e e~a1~ joute faible, bientôt après, qu'elle allait dtmmuant, qu'elle diminuait chaque jour qu'il n'y voyait plus... Six mois après l'acci~ dent,, i~ était tout à fait aveugle. Il l'est resté, en depit de tous les traitements.

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Je v~us ai. dit .que J'étais a lors en voyage. Quand Je revms, J'appris, avec l'accident, que mon ami, dont le mariage avait été rompu naturellement, vivait à la campagne, avec s~ mère, près de Saint-Germain. J'aurais dQ l'aller voir. Mais nous n 'aimons pas fréquenter la douleur. La vue brutale de la soutrrance nous fait nous apitoyer sur nous-mêmes, beaucoup plus que sur autrui; car tout en nous félicitant d'avoir échappé à cette souffrance nous réfléchissons que ce n'est là qu'un ha: sard, que l'instant qui vient nous en appor· tera peut-être tout autant. C'est donc l'image de ce que nous pourrons être que nous vo· yons dans notre prochain malheureux, et nous préférons ne pas le voir. C'est pourquoi vous d~vez être reconnaissant à ceux qui vous vis~teront dans vos afflictions, à moins que ceuxCI, se faisant un raisonnement spécial, basé sur le calcul des probabilités, se complaisent à vous voir sur le lit d'angoisse, où ils ne coucheront peul-être pas, puisque vous y êtes. .... Et moi, qui ne suis point si bestialement égoïste, mais qui le suis lamentablement craintivement, comme tout homme, je trouvai: sans les chercher, mille prétextes d'ajourner ma visite à mon ami malheureux; et j'eus pour agréable d'être obligé de reprendre presque a•Jssitôt qu'arrivé ma vagabonde existence ..... Et des iours passèrent. Et quand je revins, mon ami , à son tour, était à l'étranger, toujours avec sa mère. Je me représentai celle solitude à deux: l'aveugle jeune, l'Antigone sexagénaire. De quoi vivaient-ils, eux qui, jadis, n'avaient pow· vivre que le métier du [ils? De quoi ? Car, bien entendu, le gros financier de l'auto, loin de vouloir indemniser quoi que ce lût, avait attaqué le propriétaire de la maison en construction, comme ayant défoncé la chaussée et creusé l'ornière d'où sa voilure avait pris un élan fatal; et le propriétaire. à son tour, avait actionné l'architecte, qui était précisément mon ami. Il y a ain~i des malheurs à double échappement. pourraiton dire. Il faut perdre la vue, et il faut payer encore. Pauvre ami! que faisait-il ainsi. sans le sou, dans cette ville d'Allemagne, où l'on n~o elisait qu'il s'était réfugié? J'y song-eais avec tristesse, et j'y songerais encore, trop veule pour prendre le kain et aller l'embrasser, si un mot de lui. reçu hier, ne m'avait annoncé son passage à Paris et fixé un rendez-vous pour ce matin. J'Y suis allé. C'est pour cela que je suis troublé ce soir et que je vous parle.

J'ai donc .revu après huit ans passés, aveugle, vieilli et pauvre, cet ami que j'avais connu ardent à la vie, ardent au travail, et gagnant bellement sa matérielle. Je l'ai revu: « Mon pauvre ami .... • Mais il a clos tout de suite les elfusi<;ms rétrospectives, il m'a blagué de rr~on demt-oubli, et nous avons parlé: il m'a dt! cette vie que je n'osais apprendre. Vous savez que sa fiancée, dès qu'elie eut connu les ::.uiles certaines de l'accident s'était noblement éloignée. ' • Elle n'aurait pu attendre, murmura mon ami, que je lui rendisse sa parole; mais elle m'évita cette tâche. Ce fut un malheur de plus, voilà tout. Et puis, dans ma nuit, je songeai. Je compris qu'en l'ayant épousée, j'aurais uni ma vie à qui ne m'aimait pas vraiment, tandis que j'avais près de moi celle qui m'aimait par-dessus tout, c'est-à-dire ma mère. J'ai connu que j'avais la mère la plus admirable. la olus sainte qui soit... Cela est banal d'avoir une mère admirable; nous avons tous uue mère admirable, mais cela ne nous apparaît pas, ou, du moins, nous n'en profitons pas pleinement. Moi, j'en ai profité. Ma mère m'a repris dans ses bras, conune jadis, et m'a sauvé. Quand j'ai dû chercher un moyen de ne pns mourir de faim, elle m'a fait souvenir que j 'avais été musicien amateur; elle me fit devenir professionnel. · Je suis maître de chapelle et je donne des concerts. Elle m'a conduit dans cette ville d'Allemagne, douce aux musiciens, où les hasards des relations m'assuraient des débouchés. Elle m'aide à l'orgue, elle déchilfre pour moi les morceaux nouveaux, qui ne sont pas encore imprimés pour aveugles, elle me fait de la réclame, cultive ma renommée par la ville, me rabat des élèves Et cette existence consacrée à la musique et dans le commerce constant de ma mère a fait de moi un autre être. Je me suis construit la réelle tour d'ivoire, celle au pied de laquelle vient battre l'inutile méchanceté humaine. J'ai connu, je connais une étrange douceur de vivre. Et je connais celte douceur plus douce encore, de savoir que quelqu'un, ma mère, se dévoue incessamment, journellement pour moi, et de pouvoir accepter ce dévouement comme une chose due, de n'être pas bassement égoïste en exigeant de cette âme fidèle la persistance d'inlassables soins. Dirais-je que je préfère être ce que je suis aujourd'hui à ce que j'eusse pu être sans le bouleversement de ma vie? je ne puis dire; car on ne compare pas Je connu à J'inconnu. Mais je certifie que, dans le cercle d'amis où je me repose de mon


• 102 abeur modeste, dans la sensahon d'être ber:é par ma mère toujours près de moi, j'é>rouve la pleine satisfaction de mes désirs le l'heure prés~nte.... Par un brusque malteur, dont j'ai été presque fou, j'ai passé l'une vie à une autre. J'existe difléremment. 1 e ne vois plus, dans leur forme concrète, tue quelques personnes: celles que j'ai vues (Uand j'étais voyant, et qui restent, pour moi ,eul, ce qu'elles étaient, il y a dix ans. Ma nère me dit qu'elle vieillit: je n'en sais rien. ::ne est toujours, en toute réalité, ma maman l'autrefois. Elle sera toujours ma chère peite mamatl-... Cela vaut bien des joies per!ues .... • Johannic s'arrêta, nous observa de son œil [ui a vu et jugé tant de tristes choses, et onclut bmsquement. - Voilà. II y a, autour de nous, quelque hose qui est plus grand que nous. Et quand )ieu passe, en vérité, qand Dieu passe, laisCharles DE ROUVRE. ons-le faire....

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Un soir à Saint-Denis Un soir du printemps dernier, à cette époue de l'année où la lumière est guettée p_ar ~s brumes autour de l'hor izon, et ne dure ue tout en haut du ciel, je suivais une rue de .aint-Deni s. Je crois qu'elle s'appelle la rue e la Légion d'Honneur. Une iou le s'y presait, toute en mouvement vers le souper, homles, lemmes, enfants, lâchés par Pus ine à la 1ême heure, tous appartenant au même monde u travail manuel. Partout des murs noircis ·a r la fumée, des fenêtres violemment illumiées en bas, où sont les cabarets et les magains, peu écla irées aux étages s upérieurs, et eulement d'une clarté de veilleuse. Et, à I'ex:émilé, je vis la silhouette, noire et grande, e la basi lique bâtie par Saint Lou is. « Botme ude que ce peuple d'ouvriers, pensais-je, >rsqu'ils auront compris de nouveau que les lus libres âmes sont celles qui n'ont peur ni e la vie, ni de la mort; celles qui chantent lus vite que d'autres, et qui ne souffrent jalais sans espérance. Ils savaient cela, les ieux qui ont pris dans leurs mains chacune e ces pierres alors toutes blanches et moites ncore de l'humidité de la carrière, les ont tillées, posées, cimentées, sculptées. Aujourlhui, un.e élite seulement traversera la place t entrera dans l'église, fidèles qu'amène l'ha-

bitude, néophytes surpris de la grâce, el incertains, et inquiets, premiers appelés de la résurrection nouvelle. • ]'allais assister à la clôture de la mission qui durait depuis trois semaines, et voir, une fois de plus, la rencontre du Christ avec l'âme populaire. Je pensais encore aux cortèges magnifiques du passé, qui enveloppèrent cette ég-lise, ou celles qui l'ont précédée, du reflet des étendards et des armes de parade, au Dagobert de la légende, à Charlemagne qui fut un des dévots de Saint-Denis, à saint Louis parlant pour la Croisade, à Cha~les-Quin!, conduit en pèlerinage par fra nçOIS 1er, a Henri IV. Et, songeant à tout cela, j'entrai dans la grande nef aux sept travées. Elle était pleine, jusqu'au portail, d'auditeurs, non pas bourgeois, non pas endimal_lchés mais pris à même la foule que je vena1s de t;averser dans la rue, hommes du côté de l'Evangile, fem mes de l'autre. L'usine les avait tenus depuis leur jeunesse, employés, contremaîtres. ouvriers, ouvrières. Ils av~ient le stigmate de la vie enfermée, et leurs Joues, leurs tempes, leurs mains n'étaient pas de celles gue Je vent fouette; il s'y était glissé des pâleurs de poison, des blêmissures faites par l'air vicié. par l'alcool, la préoccupation, l'usure précoce. Les yeux avaient peu de jeunesse, et souvent beaucoup de rêve. C'était bien de la souffrance humaine qui était venue pour espérer, de la tendresse déçue qui venait chercher plus haut. Un prêtre parlait; il appela it au renouvellement d'eux-mêmes, à l'aveu des fautes, à la liberté des âmes, tous ces frères prisonniers de tant de servitudes, il leur promettait ce bien qui n'est en aucun plaisir, en aucune étude, en aucune compagnie ou solitude, en aucune richesse: la paix, dont la plupart des hommes savent Je nom seulement comme celui du Paradis. Eux ils vivaient dans la guerre, la concurrence, les jalousies, les injures,. les mépri s, dans le bruit qui ne cesse pas me~ tout à lait dans le sommeil. Et sans doute. s 1ls écoutaient la parole, ils continueraient d'habiter le court horizon des mêmes murailles, et de faire les mêmes gestes, et de souffrir de plus d'une manière, mais ils auraient en eux le bien qui est acquis au prix mystérieux de toute la volonté en· une seconde, mais dure à vouloi r. Le prêtre disait cela avec une ambition fervente et des mots bien simples; que des générations avaient entendus, ici même. Ils résonnaient jusqu'au fond des chapelles, où !àOnt les tombes de iant de princes et de prin-

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cesses; ils donnaient toute sa beauté et tout son sens à ce temple magnifique, bâti, comme les autres, non pour la mort, mais pour les vivants, pour ces ouvriers du vingtième siècle qui s'étaient réunis afin d'écouter les mots qui nous relèvent. Toutes ces splendeurs d'architecture étaient d'abord pour ces pauvres, et elles n'étaient pas trop éloquentes, puisque la pente est rude, et que les choses sont aussi des missionnaires qui ne cessent pas d'enseigner. Je m'étonnais seulement de ne pas l~s avoir bien comprises. ]'étais venu, autrefOis, à des heures qu i ne sont pas celles des basiliques. Il iaut voir ces vieilles églises, pendant les offices du soir, quand la foule les fait vivantes. quand les ombres, à peine dissipées par places, les font comme infinies. Les piliers des bas-côtés, ceux du transept, ceux du chœur, les voûtes, les dalles, les rampes conduisaient le regard jusqu'à des profondeurs de clair obscur, où il se perdait comme dans les gouffres d'eau, et dans les forêts. La gr ande verrière du chœur recevait encore de la nuit extérieure assez de rayons pour transparaître avec de vagues dessins inachevés; en face du banc d'œuvre, dans la seconde rangée de vitraux, celle qui est bien haut, pardessus les galeries, la lune éclairait un bout de vitrail, deux personnages difficiles à reconnaître et tout rouges, comme ceux dont on appro~he une lanterne. De tous côtés, les ténèbres, creusés par la faible lumière des cierges et de quelques lampes, imrnensiliaient les routes par où l'esprit pouvait voyager. On éfait comme à l'intérieur d'un joyau de topaze brûlée. Les pensées des créateurs de l'œ uvre appara issaient magnifiquement. L'abbé pouvait parler de la paix, et les choses ne le con:redisaient point. Il pouvait parler de la grace, qui descend par des chemins secrets, ~~ d~ tout le mystère oit nous sol11111Cs. Quand il disait le mot de beauté, ou celui d'infini, tout Je monde comprenait. Je ne sais combien de te111ps il exh~rla les fidHes. Mais, à un moment, Je ne le VlS plus dans la chaire, et je vis, à l'entrée du chœ ur du chapitre, Je curé de la ba~ilique, .un_ vi«:il: Jard, qui se tenait debout. Et Ji y avatt, a ~ote de lui un enfant avec une grande corbeille. Alors' les ouvriers se levèrent. Les hommes, tous les hommes, s'avançaient en fi les, e.t ils passaient devant le prêtr.e qui leUT d<?nnatt un crucifix. Je les regardats avec émohon. ~lu­ sieurs baisaient la croix, d'autres la porta1ent devant eux à bras tendus, et il y ava it un dialogue et u~ peu d'amour entre eux et l'image

sainte ; d'autres, avec un reste de respect humain, considéraient les voisins, et ils retournaient vers le bas de l'église, rassurés, parce que personne n'était resté assis sur les chaises. J'en voyais quelques-uns pleurer, et quelques-uns, sourire bonnement, ceux qui aperceva ient, dans un coin là-bas, derrière le pilier, une figure de femme, brave et pâle, et qui avait eu peur jusqu'au dernier moment, que l'homme ne fit pas ce qu'il ava it promis. René BAZIN, de l'Académie frança ise. ------------.-~-.------------

Variétés PHILOSOPHIE DE LA LONGEVITE M. Edison vient d'affirmer à un journaliste américain sa conviction que l'homme nor· mal est destiné à vivre cent cinquanle ans. Quand on l'interviewa, il achevait une sema ine où il avait peiné plus de dix-sept heures par jour: « Je puis travailler et penser, dit-il, plus que M . Stubbs et M. Harriman, grands hommes d'affaires, n'ont jamais fait ensemble. Je dois celte faculté: 1. à ma nourriture; 2. à pton sommeil ; 3. à mon costume. Pourquoi M. Harr iman pensait-il dans son lit? parce qu'il mangea it trop. Les hommes d 'affaires ne prennent pas d't>xercices et ils mangent comme des portefaix. Ils brûlent leur machine par excès de charbon. Je ne mange que ct· qui m'est nécessaire et cela représente une demipoignée de nourriture solide. Je reste six heures dans mon lit; je dors tout le temps; de ma vie, je n'ai rêvé. ]'ai aujourd'hui 74 ans; jamais je n'ai mieux travaillé ni pensé. Je travaille depuis l'âge de 12 ans; j'espère continuer jusqu'à 150. Mon paradis est sur terre. Ma santé est parfaite, et je la dois en partie à mes vêtements. » Ici, M. Edison allongea un pied chaussé deux fois trop larg.e et rep~it en riant: • Mon pantalon, ma cherruse, ma Jaquette sont taillés d'après le même prin~ipe. Ainsi toutes mes artères, toutes mes vemes fonctionnent à merveille; aucune d'elles n'est jamais serrée. Les microbes y meurent tout de suite renonçant à me donner le diabète, le mal de 'Bright et autres maladies. D'ailleurs, je n'ai pas de vices ou, plutôt, je n'en ai qu' un : je chique du tabac. Ma femme me l'a reproché longtemps; mais depuis qu'elle sait que le Chef Justice a la même habitude, elle la trouve respectable. •


Supplément graluit à

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l'ÉCOLE PRIMAIRE, SION

Déccm \Jre 1911

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LES GRANDES VILLES FRANÇAISES Les chiffres complets du dernier recensement de la population française effectué le 5 mars 1911 ne sont pas encore connus, mais on possède ceux relatifs aux quinze villes de plus de cent mille habitants. Les voici, avec J'indication du recensement de 1906: 1911

1906

Paris 2,846,986 2,763,393 Marseille 517,498 552,182 Lyon 524,056 472,114 Bordeaux 251,947 261,678 205,602 Lille 216,807 Nantes 169,254 133,247 Nice 163,833 134,232 149,438 149,044 Toulouse St-Etienne 148,778 146,788 132,430 le Havre 132,667 118,459 122,420 Rouen 121,017 122,154 Roubaix Nancy 118,187 110,570 109,859 Reims 113,372 103,540 Toulon 104,582 On remarquera que la population de toules ces villes a augmenté, sauf à Toulouse, où on note une diminution de 394 habitants.

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LA POPULATION fRANÇAISE Il y a en France 1,350,000 célibataires mas· culins !lu-dessus de 30 ans et un peu plus de féminins. 1,804,710 famiJJes n'ont pas d'enfant. 2,966,171 familles ont 1 enfan 1. 2enfants. 2,691,978 3enfants 1,643,415 4 enfants. 987,392 5 enfants. 566,768 6enfants. 327,341 7 enfants. 182,998 8enfants. 94,719 9enfants. 44,728 10 enfants. 20,639 11 enfants. 8,305 12enfants. 3,508 13 enfants. 1,437 14 enfants. 554 15 enfants. 229 16enfants. 79 17 enfants et plus. 89

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POURQUOI LES AVIATEURS TOMBENT Il y a, pour les aviateurs, un mal des airs analogue au mal de montagne. Les professeurs

Crochet, de la Faculté de méd'ecine· de Bordeaux, et Moulinier, de l'Ecole de santé de la même ville, viennent de l'étudier. M. Dasle a rendu compte, à l'Académie des sciences, de ces études: En montée, à partir de 1000 à 1500 mèfreg la respiration des aviateurs devient plus cour: te, la circulation plus active, sans palpitation, pas de nausées, diminution de l'activité auditive, parfo1s des hallucinations, grand refroidissement, mouvements nerveux et saccadés, réflexes assez étendus. Tout ceci est assez normal. Mais dans la descente, en vol plané, qui est très rapide, les phénomènes deviennent beaucoup plus inquiétants. C'est le cœur qui bat plus fort avec une sensation d'angoisse. Il y a une sorte de brûlure au visage, de la céphalée et une tendance au sommeil qui devient parfois invincible.

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UNE FLUTE VERTICALE Ce n'est pas un flageolet: c'est une fldte, que l'instrumentiste place verticalement pour en tirer des m0dulations, au lieu que la flQte ordinaire se jvue hurizontalement, comme on sa it, depuis des s:ècles. La flQie vert:caie a été imaginée leut récemment pn •e :;:~or Abelardo Albisi, premier pupitre à la Scala de Milan, s. v. p. Et l'inventeur lui a donné le nom IJizarre d'• albisiphon •, qui rappelle d'abord le sien pJopre. Cet albisiphon, qui possède une • chambre à air • spéciale, sous son embouchure, est tenu verticalement comme une clarinette, et cependant ce sont les nuances et les tonalités si douces de la flûte qui en sortent. M. Richard Strauss aurait déjà promis à M. Albisi de tenir compte de l'albisiphon dans son nouvel opéra.

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• LE SAVIEZ-VOUS? - Il existe à Athè· nes un olivier qui n'a pas moins de deux mille ans; certains boababs d'Afrique, suivant les évaluations les plus modérées, compteraient cinq mille ans. - On applique aujourd'hui la radioscopie à la recherche des perles, ce qui permet de remettre à l'eau, sans les ouvrir, les mollus· ques qui contiennent une perle dont le volume n'est pas jugé satisfaisant. - Le camphrier est le seul arbuste qui n'ait pas un insecte se nourrissant de sa feuille ou de sa racine.

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LE FOYER ET LES CHAMPS la

LE FOYER ET LES CHAliPS

"Y"'rav-aille :)

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Travaille de tes bras! Travaille sans relâche: C'est pour fournir sa tâche Que l'homme est ici-bas. D'avoir fait ton ouvrage Sois fier, qui que tu sois Dans la ville, au village, ' Ou seul au fond des bois.

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Travaille de l'esprit! Üultive ta pen.séc Toujours ensemencée Par quelque noble écr.it. Ne laisse pas en friche Le champ de ton cerveau. Tu seras bientôt riche De plus d'un fruit nouveau. Travaille de ton cœur Qu'il soit joyeux ou tt:iste! Fais honte à l'égoïste Et brave le moqueur. La loi qu'il nous faut suivre Oaons la proclamer: ' L'o.n travaille pour vivre. Mais l'on vit pour aimer: Monte plus haut encor: Travaille de ton âme! N'étouffe pas l a f lamme D~ns son sublime essor. La force ct la lumière. Puisons-les chaque jour A leur source premiè~·c, Dans l'éternel amour. Th. MONOD.

_L'âm~. qui ne sait pas sortir d'ellemem.e, s Imposer des devoirs ou se donner a, aueloue g:rande cause, se retourne et se ronge à l'intél\i.eur comme pour se punir.

--------··~------Prov-erbes.

- Diseurs de bons mots mauvais caractère. ' · - A méchant cheval, bon éperon.

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ÉDUCATION. Persévérance~

La persévérance est Î'application soutenue. la volonté de réussir malgré teut à atteindre le but fixé. Un n~gre défin issait cette faculté à sa ~namere: c'est, disait-il, empoigner, tem.r ferme. ne .iamais lâcher, quoiqu'il arnve. , On d~n:tandait un .iour à Lincoln P?u:quOI Il tenait Grand pour un bon general. . ~ ~arce eJue, répondit le président, Il n ag.lt pas sous l'inspiration du mome_nt, ll prend de sang-froid une résoluh?~ et n'y renonce jamais. Il a la tcnacJte du bouledogue. La P?rsévérance est nécessaire en tout, meme en religion. Jacob, dans sa Iut,t_e avec l'an.ew. ne le laissa POint aller q~ Il ne !'eût béni. L'ange peut nous laisser, SI n ous l'abandon nons. Avant de s'engager dans une voie, de c~mn:encer une entreprise, il faut réflechJ.r, s'as~urer qu'on est dans le bon chemJ~, PUis le suivre jusqu'au bout, malgre les obstacles. Que ~·exemples ne trouve-t-on pas c~ans l'histeiTe,cl'hommes de génie,d'in' :nte~u·s, de savants divers, dont la reussite n'est due qu'à leur p& p , rance. s .ve La perseveranc ' · digne de ce nom ne redout~ pa~ la déf ite, elle compt• sur la sucees, c est une l':>s formes de la foi. Co,lou:b avait erré nendant des mois sur 1Ocean a uand SOli équipage révoltt5 voulut l'obliger de re tourner en Eur.ope. ~~s .trois jours de sursis qu'il obbn.t declderent du succès de son entrepnse. Sans ces trois journées au bout desquelles il découvrit le NouveauM~nd~, le fruit d'années de travail de pnvatwns, de longs voyages, était ;erd u. ' t 01· re d e 1'3 .Tout écolier , .con naît l'h Is _Iuc~_et del araignée. Le roi d'Ecosse refUQ"Ie clans U nP. m::~i.cum ahan.<~~~..:~'

observait u ne araignée occunée à tendre sa toi Je. Sept fois, l'insecte tendit ses fils, six fois ceux-ci cassèrent, la septième, ils tinrent bon. Sans le dernier effort. tout le travail antérieur était vain. On devrait inculquer de bonne heure cette vérité aux enfants; faute de cette vertu. beaucoun d'écoliers bien doués gaspillent leur temps et ne parviennent à r ien. A l'école. les lecons sont trop difficiles ou troo longues: aux charnus, le travail est troo pénil)le, etc. Veffort soutenu et intelligent pour avancer dans la voie où Dieu nous veut est un des éléments du succès.

Une épreuve Au IXe siècle, l'Alémanie, ou duch1> de Souabe, passait pour être une terre privilégiée. On vantait la vaillance de ses fils, le développement de ses institutions, la richesse de ses cloîtres, qui étaient tout autant de centres de lumières. Le couvent de Saint-Gall en était le foyer principal. Ce monastère était devenu une cité. On y voyait des éc0les, des salles d'étude, un jardin botanique, des bains, une pharmacie, des h.ôni~aux. Rien n'y manquait de ce qni sert à la science. it la charité, à la sa·nté publique. ~· La bibliothèque particulière du couvent cornntait ouatre cents volumes, ce qui est énorme pour l'époque, car tous ces livreR, admirables manuRerits, représentaient des sommes considérables. Ajoutons que dans ce nombre n'étaient nas compris les collection~ particulières et les ouvrages apportés d'Ecosse par Colomban, Gall et leurs compagnons. Les religieu x avaient eux-mêm~s taillé la uierre, sculpté le bois, fondu les cloches. ciselé l'autel, enrichi de

pierre1i) précieuses et des métaux les plus rares. Les uns fabriquaient ces parchemins qui bravent le cours des siècles; les autres collationnaient les textes; ceux-ci préparaient l'or, l'argent, le pourpre: ceux-là en formaient d'admirables vignettes. C'est à Saint-Gall qu'on écrhrait et parlait le mi~ux grec, latin, hébreu. Sail.ilt-Gall eut ses écrivains, ses astronomes, ses médecins. Des a r chitectes habiles sortirent de ses murs. La musique sacrée et le chant, introduits nar Charlemagne, y étaient cultivés à la perfection. Eckardt, Notker, et tant d'autres, e11.richissaient la bibliothèque d'ouvrages nouveaux. Notker, dit le Bègue, ou le Lippu, fut le père de la littérature allemande; il passait pour le théologien, l'astronome, ]Q musicien, le calculateur le plus fort cie son siècle. Le même couvent a écrit une chronique de Charlemague, ainsi que celle du monastère. Mais nous revenons sur ce point : les éc~les y étaient Cuutes des classes modèl~s, un vrai for'-'r de travail, d'application, de zèle. Aussi, lorsque l'emr-ereur d' Allem;'t;IW, Conrad, curieux de Yisite.r l'une de ces écoles tant vantées, y entra, inattendu, au milieu des ic:('ons, nulle distraction ne se manifesta parmi l<>s élèves. Grande fut sa sur prise. Mais son litonuement redoubla - et il put admirer ra discipline de l'établissement -- lorsqu'il fit :jeter des pommes parmi le:> duùiants, et qu'aucun ne détourna la (.}L(l. Cc! fi.lit lHms rappelle ta conduite des soldats romains. On dit que, camIJés dans les vergers, au pied des arLres garnis de fruits vermeils, ils n 'y \ouchaient jamais. Soumis à de telles épreuves, les écoliers de nos jours - grands ou petits - - demeureraient-ils aussi appliqués ? Ah! ils le savent bien, ceux que


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l'événement le plus ordinaire, le bruit d'une difficulté s'était produite entre d'un chariot dans la r ue, une mouche lui et le consul de France, M. Deval. qui vole, la neige qui tombe, un rien, Or, à l'occasion du beyram, le condistr aient de leurs études! sul s'était rendu à la réception que donFa.ut-il être surpris du peu de suc- nait le dev dans une vaste galerie de cès qu'obtiennent un si grand nombre la Kasbah où était son Palais. Dans de jeunes gens? Et pourtant ils de- cette galerie, toute revêtue de faïences naient penser, que c'est à eux que remontant à l'époque de la. splendeur l'instruction donnée procurera des ùe l'art arabe, le régent se tenait, enavantages, et qu'ils se repentiront un tom·é de ses ministres et courtisans, jour d'avoir négligé les moyens de dé- étendu sur un divan et s'éventant d'un veloppement mis généralement à leur somptu eux chasse-mouches de plumes. portée. J. G.-R. Le consul francais, après 'les salutations d'usage, fit au régent quelques représentations a.u sujet de la capture fiiSTOI~E récente de navires romains. Le dey, impatientli\, ne put contenir sa. colère et, I...e co-u.p d•éven. ta.il. Les causes les nlus légères en appa- se levant. frappa au visage M. Deval rence ont souYent les effets les plus en lui enjoignant de sortir. A la suite elu rapport du consul, le grands. Dans le monde, en effet, tout repose sur l'équilibre, et de même que gouvernement français ordonna la ceslft simple g-outte d'eau fera déborder le sation de tous rannorts avec-le dey, et vase, que le déplacement d'un poids le 11 .iuin, tous les résidents français ir:finitésimal fera pencher la balance, quittèrent la ville. Après un blocus de trois ans demeucrue l'absence d'u ne simple vis provoquera une catastrophe, de même un ré inutile, Charles X se décida à enfait d'importance minime pourra cau- voyer des troupes suffisantes, et en ser un bouleversement politique consi- 1830. aurès le débarquement de Sidir:lérahle 011 modifier l'organisation du Ferruch. le 14 juin, et le combat de Staouéli. le 19, Alger capitula. Le 5 monde. juillet, les Français entraient dans la I~e 30 avril 1827 Ale-er célébrait le ville que le dey Hussein quitta peu '-beyram», l'une des 1n·andes fêtes mupour aller en exil. après, sulmanes. Depuis 1600, Alger s'était C'est ainsi qu'un coup d'éventail enorganisé en un étrange Etat, appelé la la chute de la puissance barbatraîna. Régence, et qui, d'abord suzerain de la resque qui pendant des siècles avait Turcp1ie, était devenu entièrement interrorisé la Méditerranée. et a mena la. dépendant. Sans gouvernement régulier, ni com- fondation de la. Plus belle colonie d~ la France. merce. ni industrie. il vivait surtout de piraterie. La Méditerranée était mise en coune réglée par les forbans , qui alLe banquier des pauvres laient vendre sur les marchés d'Alger, marchandises et vova.Œeurs réduits en esclavage. Le chef de la Régf'nre, le dey Banouier des pauvres et parfois des fLvait sa nart sur toutes les prises. riches, le Mont-de-Piété parisien prête A cette époque, le dey régnant s'ap- 100 millions à près de 5 millions d'emPelait Hussein. Rusé et énergique. ü prunteûrs. Par'is seul figure dans cette savait se faire obéir dE> ses sujets. En évaluation pour l't'norme somme de mauvais termes avec la France, plus près de 60 millions.

LE FOYER ET LES CHAMPS

Le Mont-de-Piété ·prête sur tout, sur J'objet infime comme sur la brillante parure. Par dessus tout, la. montre, montre d'or, d'argent, à remontoir ou à clef avec ou sans chaîne, est reine au Mo~t-de-Piété. Du chronomètre à J'humble toquante de l'ouvrier ou de l'étudiant, il entre par an au Mont-dePiété une moyenne de 350,000 montres soit environ 1000 montres par jou;, 40 à l'heure, une montre ou à peu près par minute! La population de la capitale étant, aux dernières évaluations, de 2,900 mille habitants, on peut dire que, sur huit Parisiens, il en existe un qui, pour des motifs divers, s'en va régulièrement, chaque année, porter sa montre chez ma tante ou au clou, suivant les exPressions consacrées par l'argot populaire. Après les montres, les alliances. En une seule année ont été engagées 63 mille 402 alliances de mariage sur lesquelles 7,052 ont été définitivement abandonnées et vendues pour défaut <le paiement. Oubli ou misère? C'est une erreur de croire que le Mont-de-Piété ·n•a pour clients que les in fortunés. le petit commerce a. souvent recours à ses bons offices nen·· dant les époques de chômage; il est pour lui le plus sûr, le plus discret et le moins cher des banquiers. · JJes petits rentiers prennent, eux aussi, le chemin du Mont-de-Piété. Enfin les riches eu x-mêmes vont au clou. Témoin cette modeste et inquiétante petite boîte sur laquelle ont flamboyé longtemps, non pas les quatre, mais les six chiffres: 130,000 francs! Etaitce un collier, une broche, une paire de boucles d'oreilles. un bracelet, le tout ensemble peut-être? Vous le demanderiez en vain a.u Mont-de-Piété. L'intérêt annuel ressortait à un peu plus de 9000 francs. Arrivons maintenant aux engage-

ments •renouvelés•. Il y a. des objets constellés de dizaine.s d'étiquettes, qui disent leur âge. parfois vénérable. On cite un parapluie, u n vulgaire pépin. qui fut renouvelé quarante-sept fois! II était tout bar iolé de bullehns. Un jour, a.u cours d'une visite dans l~s magasins, un administrateur le vit. fut touché de commisération. le décrocha, s'enquit de son fidèle propri.étaüe auquel il le fit retourner gra.hs. Et cette robe de mariée, qui resta quarante-cinq ans au Mont-de-Piété, fidèlement renouvelée chaque année! Emu et intrigué à la fois, le directeur général fit fai re les recherches nécessaires; il sut ainsi que l'emprunteur était un pauvre ménage de la banlieue parisienne. La mariée, encore vivante, avait bien près de 70 ans. La robe était engagée pour 5 francs. En l'année 1904, le record appartient à une épingle de cravate engagée pour 18 francs, et qui était couchée dans ea petite boîte de carton depuis le 11 juinC1852, depuis plus de 52 ans!

L'activité de la montre

n arrive au moins u ne fois par

jou:n

à chaque horloger de s'entendre dire par un client: •Tenez, voici une montre que vous m'avez vendue il -y a dix ans. Elle a toujours bien marché, mais maintenant elle s'arrête à tout propol'!, sans motif.» Voici quelques chiffres qui en diront plus long que tous les commentaires, sur le travail effectué par cette compagne dévouée et indispensable. Au bout d'une période de dix années ayant compté deux années bissextiles, ct par conséquent 3652 jours, l'aiguille des heures a fait 7304 tours, et celle des minutes 87,648; à supposer que cette dernière ait une longueu r de 18


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m~ll:, e_lle parcourt à chaque tour 1131 le_nt: la oie .iacasse; le geai cajole· le mJlbmetres. et au bout des 10 a 9913 mètres, presaue 10 kilomètres r ns, rmson fring~tte; la tourterelle couco~le; e. coq co~elme et le dindon glouglou_L'aü:mille des secondes a fait 5,258 te, le rossignol et la fau vette ch mille 880 tours et sa oointe a oarcouru tent. ansur le cadran un esoace de 198 kilomètres 282 mètres. _I.Ja roue d'échaooement a fait 52,588 mllle 800 tours. et comme elle a 15 Le Credo d'un homme de génie dents, elle est tombée 788,832,000 fois en repos sur chaque levée. ~e cr,ois très sincèrement ; j 'irai deLe balancier a battu sans arrêt mam_ dun pas ferme à l'échafaud . je 1,577,664,000 vibrations. En comptant ~e. d~m~nts pas une syllabe de ce ~e un tour. par vibration (calcul moyen) , J al ecnt dans le Génie du Ch . t· · . rzs za1~ ?hemm Parcouru Par un point ex- nzsme; Jamais un mot n'échappera à t~neu! de la serge est ég-al à 79,300 m~ bouche, une ligne à ma plume qui ki~ometres environ. c'est-à-dire deux so;~ _en opposition avec les opi~ions fms le tour de la terre! r~ 1g 1eu_ses que j'ai Professées d · Voilà le travail oroduit oendant d' vmgt-cmq . . epms an_s, sans d'Jscontinuer. par cette merJx V . . a~s : voila ce que je suis. o_Icl ce ~~ Je ne suis pas : je ne suis ,.~lll~~e P~!ite machine qui , souvent pomt chreben par patente d t fi na ete nn.vee crue quelques francs, rt quant de r~ligion. Mon brevet ;'es{::U~ de !aquelie on exig-e un service sans ;ron extralt de baptême. Indépendant arret, et de plus scrunuleusement e to~s fors de Dieu, je suis chrétien e~act. ? Ou!'Ile antre machine f~>rait ~ans Ignorer mes faiblesses sans me J"t?leux. On lui rPfuse souvPnt une vionner pour_ modèle, sans être ersés'Jlte Pt la moindre réoaration chez c~teur, mqmsiteur, délateur, sa~s ~s­ J lor1Otrf'r! pwnne: . mes frères, sans calomnier ~oil:rnons nos montres, c'est la seu~~s v~~sm_s .. Je ne suis point un incréle :n~rmJe de rPronnaisancp aue nous e . e~mse en chrétien, qui Propose on!s.c;Jons donnpr à ces actives et peu la rehgion comme un fn>in utile aux exJŒeantPs ouvrières! peuples. Je n'explique point l'Evang-ile au profit du despotisme, mais au Pro~t df ma~h?~r _; la croix est l'f5tendard Comment l'on dénomme Je chant e a ClVJhstJon. Le christianism porte pour moi deux preuves mani= des oiseaux festes de la ~ivinité de son orig-ine P sa ~orale ; ll tend à nous délivrer a:~ f,assllons ; par sa politique, il abolit La . l inotte, l'hirondelle, Je roitelet g_<· zo~~!ll'nt ; le merle, le loriot, Je cour~ 1 ~sc ta_v~g~. C'est d_onc une r eligion de er e . c est la illlenne. l J '· .f.·'}f'nt: l'aig-le trompette: l'alouet·~~{l-,Jre: la caille étaooe; le hibou et Chateaubriand. la chouette huent; la ci_g-ogne craquett~; la g-rue craque; la colombe et le ra:l?rov-erhes n•;_er roucoulent; la grive gazouille et f.tr}·~tt;; la _mésang-e titine; le milan pots fêlés sont ceux qui du h .. t. 1 o_rfi'aie hurle; le paon criame; rPnt leLesnlus. - ( b perdnx cocobe; le perroquet gase· la poule g-lousse; les petits poulets pi~u- " --:- Il est troo tard pour fermer l'é-une quand les chevaux sont partis.

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LE FOYER ET LES CHAMPS

Démontables!

Les œufs marqués

La marque des ·œufs au moyen d'un On a vu au cours des dernières inondations· les services précieux que pou- timbre en caoutchouc est un excellent vaient rendre les canots démontables. · moyen de faire connaître et apprécier Ceux-ci étant pour la plupart cons- les basses-cours conduites avec ordre truits en toile imperméable recouvrant et propreté, écrit l'Aviculteur». Chaque une armature de bois léger et de métal, producteur peut posséder un timbre pouvant se replier et se réduire à un portant son nom ou le nom de son étavolwne très restreint. constituent des blissement. Les Sociétés peuvent adopesquifs précieux, possédant une grande ter le nom et les initiales de leur asstabilité malgré leur extrême légèreté. soeiation et un numéro différent pour Mais leurs dimensions forcément res- chaque sociétaire. Il est préférable de treintes. la toile ne possédant pas la ré- ne pas dater les œufs, afin d'éviter des sistance nécessaire oour les grandes contestations avec les clients. Chaquo barques, en réduit l'usage; et, si, étant œuf ne sera marqué qu'une seule fois. donné leur faible tirent d'eau, ce sont au gros bout. Ce système est usité en Angleterre des canots très pratiques pour les sports ou même le sauvetage, ils ne où la clientèle aime beaucoup voir fipourraient être utilisés pou r le trans- gurer à côté des initiales ou du numéport, ou pour un emploi nécessitant ro le mot Daily (du jour ) . Avec les œufs marqués, le client une taille et une solidité capables de résister à de grands courants et à des qui a plusieurs fournisseurs reconnaît immédiatement de qui lui vient un œuf chocs violents. Le principe des bateaux démonta- gâté ou non frais; d'autre part, la bles a été appliqué de diverses maniè- marque d'un aviculteur propre et soinières et il existe, même en Angleterre, gneux est vite reconnue et appréciée. Pour les Sociétés qui organisent la une maison oui a adopté un mode de construction fort original pour les vente des œufs en commun, la maryachts de plaisance, les vapeurs de lé- que est indispensable pour pouvoir exercer un contrôle. ger tonnage ou les docks flottants. Si ces conseils étaient ponctuelleCes bateaux, à la fois démontables et cellulaires, sont construits en plusie'urs meut suivis, les aviculteurs auraient fractions complètement étanches. Cha- beaucoup plus de facilité à écoule1' cune de celles-ci peut flotter individuel- leurs œufs frais à un prix avantalement, et toutes les pièces mises à l 'eau geux. sont réunies facilement les unes aux autres par des boulons, des crochets et "l:J:n.e chasse ... des amarres. Cette dernière opération faite, il ne reste plus qu'à terminer Dans une hôtellerie de quatrième l'installation intérieure et le gréement de ces navires, pratiques par excel- ordre: Un voyageur courroucé. C'est lence; en effet, si un accident survient à une nartie du bâtiment. et aue celle- abominable, j'ai été dévoré toute la ci soit envahie oar l'eau, cruoi de olus nuit nar les punaises! simple que de la détacher et de contiL'hôtelier. naïf . - C'est bien étonnuer son chemin avec le reste. nant... avec mon garcon. nous en avions. la veille. tné nlus de cent cinquante dans votre cbR.mhl'P'


30 année

LE FOYER ET LES CHAMPS Les Etoiles

Gustave, un amusant blondin, Aux yeux vifs, it la mine ouverte, Chez sa mère, au fond du jardin, Fit une étrange découverte: Un soir, par une de ces nuits Où le ciel scintille, sans voiles, En regardant au fond du puits, Gustave y compta trente étoiles. Il eût bien voulu les pêcher, Mais d'aller dormir c'était l'heure, Donc, à regret, pour se coucher, L'ev fant regagna sa demeure. Dans le petit lit de satin, Pour le gamin la nuit fut brève, Car, jusqu'au lendemain matin, Il vit les étoiles en rêve.

cle chèvre surexcite les enfants. Le lait ùe chèvre donn::' aux enfants l'entrain et la gaieté, qui sont des signes df~ S~lllté et au'en aucun cas, on ne doit .::on{ondre avec l'énervement. Trois à quatre livres de foin, avec des épluchures de table et de cuisine. constituent la ration suffisante pour la nourriture d'une chèvre. On peut y joindre un peu d'eau de vaisselle mêlée de son pour activer , la production du lait. CUISINE PoJDmes an beurre.

Pelez les pommes entières el videz-les. Coupez des tranches de pain de la grandeur des pommes. Beurrez Au petit jour, il s'en revint le fond d'une tourtière, et placez-y les Au puits contempler la merveille. ronds de pain et les pommes par-desIl chercha partout, mais en vain, sus. Les trente étoiles de la veille. Mettez du bourre, auquel vous au!'ez An logis il revînt s'asseoir, ajouté du sucre en poudre, dans le viLes paupières de pleurs mouillées: de résultant de l'enlèvement du cœur «Petite mère, viens donc voir; de la pomme; saupoudrez le tout de «Les étoiles se sont noyées!» sucre dtpé, mettez sur un feu doux et Jules JOUY. couvrez avec un couvercle garni do feu; au bout de trois quarts d'heure environ, les pommes sont cuites. On les L'élevage de la chèvre sert dans la tourtière ou on les enlève avec soin sur leur pain, qui se tr ouve Pn courant de sympathie semble rissolé, pour les placer sur un autre se manifester en faveur de la chèvre plat. On détache avec quelques gouttes et ce n'est aue justice. La facilité avec laquelle on entre- d'eau bouillante ce qui peut être resté tient la chèvre, même dans les villes, an. plat, et on le verse sur les pomla possibilité qu'elle offre de procurer mes. On met un peu de gelée de groen toute saison du lait de lactation au centre de chaque pomme et seilles récente. sa résistance à l'infection tuberculeuse, toutes ces conditions ren- ou sert. draient infiniment avantageuse l'installation, dans les villes, de nombreuses uetites chèvreries. PENSÉES Les Algériens, les Maltais, les Grecs, Jes Napolitains ne font usage que du La plus grande marque de petitesse lait de chèvre. d'esprit, c'est de croire légèrement touUn préjugé absurde veut que le lait , tes choses.

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Nos meilleurs souhaits-àJ'occasion de la nouvelle année


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