26 Décembr e ll)I2 136 cette charrue sans versoir qui rappelle la 340 kilomètres ; la seconde quinzaine fut • sabane • des Petits-Russiens; pariois, en fé- sacrée à des manœuvres de camp. Or, du premier au trentième jour vrier, les femmes s'en vont scarifier le sol a la houe. Et puis, sans aucune taille, sans au- homme de cette compagnie ne s'est ' cun soin arboricole spécial, il n'y a plus qu'à à la visite médicale; trois autres cottlpatsrni.. attendre le temps de la floraison. L'arbrisseau du même bataill'on, qui eifectuaient fournit une récolte par an, à la fin de mai, et, 1narchns et les mêmes manœuvres, lv•,uora••"• ntJ bout de cinq ou six ans, les propriétaires chaque jour une moyenne de douze rajeunissent la souche en la seclionnant au ou malades. pied, aiin de stimuler le départ de nouveaux Le docteur Vallin, de l'Académie de rejets. cine, le professeur Dujardin-Beau Quant à la distillation, elle souifre de la d'autres, avaient déjà proclamé la suJ;Jértol1iY même indiflérence traditionnelle, el, en de· de la farine d 'avoine sur la farine •le lro. hors de la grande usine de Kazenlik, où l'on ment, par suite de sa plus grande teneur en traite les pétales dans les alambics à vapeur, matière grasses ou azotées et en acide phoaseuls les appareils rudimentaires à lente et in· phorique. complète extraction sont universellement em· Après le décortiquage et la to•-réiaction, ployés dans les campagnes. On n'y connaît point cette méthode de diffusion par la ben· 100 kilos d'avoine donnent 60 kilos d'aveïnt. zine qui donne ces pâtes paratfinées si néces• Au cours actuel de J'avoine, la ration pour saires à l'industrie des parfums. Car c'est un un potage revient à peu près à 2 centimes. procédé fort ignoré de ceux-là qui ne sont point professionnels que les plus fines essen· LE TRIOMPHE DE LA LOOIQUf ces de fleurs sont obtenues après digestion Un boulanger-pâtissier d'une petite ville dans la benzine. Depuis longtemps déjà l'on cherche, en sise non loin d'Etretat, s'approvisionnait de france, en Allemagne, en Russie, à implanter beurre chez un de ses clients, crémier voilia. la culture des roses bulgares en améliorant la Il avait pour habitude de prendre des motlea race indigène des Balkans par le croisement, de trois livres chacune. Il remarqua un jour l'hybridation avec la rose de nos pays. que les mottes semblaient légères, les pesa quotidiennement, et, procédurier héréditaire, fit faire constat d'huissier, porta plainte couL'AVOINE DANS L' ALIMENTATION tre son vendeur, qui comparaissait, dernièreDU SOLDAT ment, en police correctionnelle. Le président du tribunal d'interroger: Depuis longtemps déjà, les Ecossais, les - fermier, vous avez des balances? Australiens mangent de la bouillie d'avoine. Bien sûr, monsieur le juge! En france, malgré plusieurs tentatives pa· - Et des poids, naturellement. tronnées par des sommités médicales, ~et ali- Pas toujours, monsieur le juge, ment n'est encore employé que pour les üéfois oui, des fois non! bés. _:___ Mais alors, comment pesiez-vous li semble pourtant admis que l'avoine est que jour voire beurre? pour l'homme, comme pour Je cheval, un pré· - Très simplement, monsieur le juge, cieux réconfortant. Aussi a-t-on songé à la le pain que je prends chaque jour chez faire entrer dans l'ordinaire du soldat en adversaire, pain qui doit être de trois campagne. Et des expériences très intéressan· Si mon beurre n'a pas le poids, ce tes ont été faites par le capitaine Moreau sur ma faute, mais bien celle de mon bou une compagnie du 128e de ligne. ------•••~"•-----L'avoine a un goût mauvais dû à la présence d'une huile qui rancit tr ès vite; mais PENSEES si on élimine cette huile par la torréfaction, t Les bienfaits sont de plus grands elle prend une saveur agréable. Le capitaine Moreau appelle • aveine • l'avoine ainsi trai· sirs pour les bienfaiteurs que pour les tée. · gés. :t Nous aurions souvent honte de nos La compagnie en question reçut une soupe d'avoine pendant 30 jours consécutifs. belles actions, si Je monde voyait les qui les produisent. Pendant les 15 premiers jours elle parcourut
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Publication ùu MUSEE PEDAGOGI~UE L'Ecole primaire donne de 10 à 12 livraisons de 16 pages chacune, non compris la couverture, et autant de suppl6ments de 8- 16 pages pendant l'année ordinaire (soit du ter Janvier au 31 Décembre). Chaque mois il est en outre apporté un supplém3nt illustré de 8 pages intitulé: Le Foyer et les Champs.
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Les aboLnements se règlent par chèque postal II 56 ou à ce défaut contre remboursement. Annonces : 20 cent. la ligne sur toute la largeur Tout c:e qui c:onc:erne la; public:a;tion doit être a;dressé direc:tement à son gércm.t, M. P. PIGNAT , Chei! de S en:•ic:e a;u Dépa;r t ement de_}'lnstruc:tlon publique, à Sion.
Cette livraison est la dernière de l'année 1912
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Sommaire da pré•ent No Examens des recrues ( t d na~tique de 1911) - ëo es e gyrnnattre nos élèves ~ L omm~nt cot}tact. - L'ensei . e premier conabstraites à l'é~~f~ent. d~s sciencès qualités d' pnmatre. - Les (fin) _ uL~e b<?Ime punition scolaire enseignement d f . ' · après les méthode t llu rançais dcons. de mor 1 s ac ue es. - Lerce praitque . a. ePou .... sans paroles p . ·arS~iets de rédactioi~ ceu~ .qtu1 ou?lieiit. g1ques. · te tes pedago-
-oSapplément No 12 de I'E
1 Le voile de tulle co e nesse. _ Le viol · -. ~a seconde jeuà Chalais (légend~) · bnse.v-· - ane_Lt~es.diable
-oSap~lément •péclal de Noël Pensees. _ Noël . de cire · _ M"· . ·ttpeht ]ésus aunce e Le L · du petit Wolff _ L · - . es sabots Noël - Al h. b t e premier arbre de P a e du salut. -!.)-
Conférence d'lnBtltot l
Mmos l l r ce•. St-M , . es nst~tutrices du district de . aunce sont mformées 1 . mon annuelle, qui d~vait seqf:nieu_r rel;lv~n dans le courant de l'h. tr ? _Salmtse au· mois d' . tv~r, a ete reà traiter est le aynl tp.rocham. Le sujet smvan . « La méth d 1 P1us pratique pour l' . o e a la langue maternelle »~nsetgnement de -o-
.
Le Jeane Catholl ne fOumal illustré q raissant chaque DOf!-r nos enfants oa., mots en 16 pages et ce avec haute a b r publ que. Suisse 1 ppro a w_n ecâésiasti-
'd · 50 par an (etranger 2 f r. Re adion et Administrat·1011. s·10n. Sommaire d u N o d e d.ecembre 1912 - L~s berge:s de Noël (avec gravure) · . eux QUI procurent 1 · · petit canard (f111 ) · - Aventures a 101e. - Le de -
(partout 2° de celles les .mieu~ notées 1 ou 2) et - 3° la proportion o/o de ces recrues en regard de celles présentées:
Char~ot le mousse le bots (gravure).
_(fin) çà -et rNoelmt. pour jeunes fillès· -.. ma 10ns dt verses. Pour s'abonner ou recevoit· N" s men s'ad , resser simplement ainsi:. feune Catholique, Siort.
f~rux anuel~
· comme d'autres cantons, qui se 3' 2" 1" ent enchantés d'avoir introduit et 20 1Tr• 6 rnandé l'abonnement au .feune 30 Conches 26 15 57 tique. Leurs élèves s'en trouvent Brigue 21 15 71 non-seulement au point de vue reRa rogne 27 22 81 ){ et moral, mais encore quant à Viège 25 14 57 instruction profane proprement O._iLoèche 24 30 \25 * • • âce à l'occasion et à la fadlité qui 7,5 Sierre 6 80 Hérens 38 La livr · .. sont offertes par là de prendre 39 103 45 Sion 45 100 l2, dem1<re de l'a aux bonnes el saines lectum oui nous Conthey 37 50 134 commenceran que le 1eune Cat ,ent, instruisent et récréent. Martigny 23 16 69 Entremont 45 , avec 1e No de ] · 24 53 captivant récit: Le petit T banvter, -oSt-Maurice 47 44 94 Orande , d. s'y trouve am ourr genda da ValalB 191S. Monthey l.és à centA rmeed.ll 30 1054 326 , ans e !Stance les fat . . . VALAIS morables qui se déroul" ' , .t s e personnel ensetgn,ant est mfo[l[lle Ce sont ainsi les districts de Mongoureux de _ ered1t 1 h1 ver 11 1ui est renouvele encore pour cette lamentable 1812 de 13 1 de lN ret ée la facilité de se procurer l'Al! en- they, st-Maurice, Conthey, Sion et Mardans les plaines de apol du. Valais avec le rabais du 20 % tigny qui possèdent pour 1912 la plus lement les enfants1 u_sste. Non it 1. 60 lieu de 2 fr.), moyennant forte proportion des recrues qui se sont distinguées. P. P. esser les demandes comme suit: grandes personnes -oune telle lecture L'histoire postale 14046 Sion. 11 Le• Châteaa:s Valal••••· Tf ambour paraîtra tout entière d -oL'industrie du. livre illustré vient de eune Catlwlique de 1913 p ans le debut et la posseder our la eeraeo ble• noté el. s'enrichir d'un nouveau chef d'œuvre: 1 L'effectif des à partir de la attribuées au « Les Châteaux Valaisans ». Cet ouvraJanVIer est donc de rigueur laiS pour les operations mlhtmres du ge, qui vient de sortir de presse, est éditotal té par la Maison Martinet, à Lausand ne autre bonne nouvelle : À a rutement en \912 s'est élevé ; mamten.ant, s01t pour entrer da';. li 09, dont 78 ont passé la VISite sa· ne. Le texte en a été écrit par l'excellent annee, le feune Catholique auras aire dans d'autres cantons que le 3couvert?re de protection. li araî tre. 1054 recrues ont subi le double chroniqueur valaisan Solandieu ; li est précédé d'une très iolie préface de M. amen (pédagogique et gymnastique) le baron de Montenach, de Fribourg, donc desormaiS revêtu d'une qm ne pour:ra manquer de plaire 55 en ont été dispensées totalement le savant et dévoué défenseur des beaule faire accueillir plus favorable partiellement pour différents motifs . naturelles, des sites et des paysages encore. rn Sur les 1054 recrues qui nous occu- tés du sol natal. Les illustrations, fort /ersonnel enseignant oui re ront id, il s'el> est trouvé 326 (soit nombreuses, reproduites en phototypie, . es Nos d'essai de la livraiso 30 'o/o·) dont le llvret de servtce ne sont d'un art achevé. Tous les châteaux voudra bien les distribuer n nferme que la note 1 ou 2 dans les du Valais encore debout. leurs façades tebï' edx aux ecoliers et écolières il!erentes branches, tant de l'examen et leU!IS parties intérieures les plus in.tes1 e s'v abonner, et transmettre ·dagogique Que de l'examen de vvm· téressantes, . les ruines nombreuses de 1 e es su_t de souscription astique proprement dit. C'est là un ceux disparus, et même d'anciennes ruL 1 lut parvtendratent, qu'il s'agissë uccès d'autant plus mMquant que les nes aujourd'hui écroulées, défilent sous collectifs ou d'abonnemen otes supérieures sont moins aisées à nos yeux, émerveillés de la perfectio·n IVl uels. <Yoir à ce sujet pour onquérir dans tes épreuves de gym- avec laquelle la photographie, puis la. 11 amples renseignements te sup astique. Aussi. le tableau de ces rè · phototypie en ont fixé les traits. vert) JOint au w 1 rues, qui paraîtra au Brilletin officiel Solandieu, dans un ~tyle des plus 1912 2 u eune Catholique. \ e sera-t-il que la tuste récompense des agréables, et à l'aide d'une riche documentation, iruit de longnes et patientes Ir N';l!? possédons de nombreuses !el floris faits et des résultats oblënus. es et d'institutrices ' d district Voici : mamtenant la repartition par 1" des recrues leur revenant -
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recherches, nous fait la description de ces vieux castels et des principaux événements auxquels ils furent mêlés . Ce livre a sa place marquée dans toutes les familles valaisannes Arrivant à la veille des fêtes, il fer'a belle figure sous l'arbre de Noël ou comme liyre d'étrennes. Nous lui consacrerons du reste, dans notre plus prochaine livraison une chronique plus étendue, car les mérites de cette œuvre. et de ceux qui l'ont menée à chef, valent d'être connus et souliQ'nés.
c.es de lan~ues, de confessions et de trs, nous savons nous unir pour le de la Q'énération qui grandit L'a de notre patrie repose en elle. » Dans la liste des membres du Con seil de fondation. de cette œuvre nou; relevons les noms de MM et Motta, conseillers fédéraux, Dr xandre Seiler, Brigue, conseiller nal, Georg-es Pvthon, conseiller Etats, Mme Victor de Courten, ex fédéral, Sion, etc., etc.
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Bibliographie
,Poar la Jeunesse". Le Conseil de fondation de l'association « Pour la jeunesse», dont l'initiative a été prise par la société suisse d'utilité publique, adresse l'appel suivant aux amis de la jeunesse: « Dès le 14 décembre, nos cartes et timbres de Noël seront mis en vente dans toute la Suisse. ,, Ils fourniront aux particuliers, aussi bien qu'aux fournisseurs, un excellent moyen d'envoyer leurs vœux, soit en collant le timbre porte-souhaits sur les lettres, paquets et cartes postales, soit en adressant à leurs amis des cartes illustrées de vues suisses . ,, Les acheteurs de ces cartes et timbres obtiendront un double résultat puisque le produit de leur vente sera destiné à prévenir et combattre la tuberculose chez les enfants. » Nous savons que les temps sont dif· ticiles et que les charges augmentent sans cesse, mais chacun voudra donner son obole pour protéger la santé morale et physique de notre jeunesse. » La question n'est d'ailleurs oas seulement financière; il importe surtout de faire pénétrer, dans tous les recoins de notre pavs, l'idée de la lutte contre la tuberculose. Puisse le peuple suisse le prouver, en participant joyeusement à cette œuvre, que par-dessus des différen-
LA TENTA TI ON DU DOCTEUR WISE. MANN (1827-1835), par L. Baunard Une brochure in-16, 0 fr. 15. - (Ancien~ ne. Librairie Poussielgue, J. de Gigord, ' éddeur, rue Cassette, 15, Paris.) A un jeune prêtre Extrait de la préface de l'~.uteur: • L'heure que vous lra versez est douloureuse, mon ami. C'est celle d'une épr~ menta~e à laquelle peu d'esprits échappent completement en ces temps-ci. Comment la nommer?!1s-nou~? t?ne crise de la toi? ... Je le veux 01cn, sol!, S I dans celte crise vous savez d'abord reconnaître la tentation à laquelle vous opposerez la protestation et l'action d'une fOI convaincue, qui place sa croyance dans une région supérieure à la séduction el qui assure ainsi la victoire avec la grâce de Dieu... ' • Au lieu d'argumenter contre vous, mon ami, j'aime mieux vous mettre en relation nvec quelqu'un de très fort, qui a passé P}f ce même défilé dans sa jeunesse gacerdotaTe, mais qui er: est sorti par une si belle portel Voulez-vous de l'r.xemp!e et de la compagnie du futur Cardinal Wiseman? •
XX>< LE BESOIN DE DIEU dans les âmes et les sociétés (Discours, Pensées et S:.~uvenirs), par 1' Abbé Delabroye. Lettre-préface de Mgr Baudrillart. In-12, 495 pages, '3 fr. 75. - (Ancienne Librairie Poussielgue, J. de Gigord, éditeur, rue Cassette, 15, Paris.) Ce li vre, ai nsi que l'écri t Mgr Baudrillarl
une très élogieuse préface, • est fait toul de conseils et de souvenirs • . Il est l'image de toute une curieuse généraintellectuelle, "avec ses tendances marses aspirations, sa générosité, ses illu-
'· ·"""'"" P
On y assiste à la crise de conscience, parlois tragique. d'un grand nombre d'hommes supérieurs, d' • intellectuels • , d'écrivains et de professeurs célèbres qui, un jour ou l'autre. ont senti passer en eux le frisson de l'ini. éprouvé le tourment du divin, la soif de croire, le besoin de Dieu et de surnaturel, 1vec l'angoisse de la responsabilité de leur enseignement ou de leurs écrits. On y retrouve également l'histo ire morale, J'évolution d'idées, tantôt heureuse, tantôt lamentable, de ces penseurs à l'esprit lucide, pui ssant, mais vide de D ieu, et dont l'âme, en dépit des clartés de la pensée, apparaît pleine d'ombre, de trouble et de contradictions, qu'il s'agisse de Taine, de Guyau, de Renan, de Vacherot, de Schérer ou de bien d'autres. Enfin on y rencontre, - à côté de moralisles tels que Rod et Bouget, d'historiens tels que F ustel de Coulanges, Lavisse, Mg-r Duchesne, de savants tels c;ue Pasteur, Lapparent et Branly, de critiques tels que Faguet, Lanson, Jules Lemaître, - d'autres écrivains qui, revenus de fort loin et toujours en progrès clans la loyauté, dans la poursuite ardente du vrai el du bien, comme les Coppée, les Huysmans, les Brunetière, ont vu le soir de leur vie pleinement éclair é et consolé par la granùe lumière du Christ, de même qu'ils ont hautement reconnu dans le christianisme la condition unique et nécessaire de santé ou de guéri son pour les individus comme pour ln société.
DIVERS LES PROGRES DE L'EGLISE CATHOLIQUE Le nombre des catholiques a considréablement progressé au cours du siècle dernier. Voici les chiffres pour l'année 1800 et pour l'année 1900: 1900 1800 2,180.000 120,000 Angleterre 1,822 000 300,000 Hollande 2,940 Dauemarck 2,500 Suède
Norvège 2,500 Rouman ie 16,000 150,000 Bosnie 25,000 398,000 Bulgarie 1,300 28,000 Serbie 6,000 20,000 Grèce 15,000 44,000 Eu Russie, 230,000 schismatiques, dont 168,000 Polonais, ont passé à l'Eglise catholique de 1905 à 1909. En Turquie d'Europe, de 1901 à 1906, le nombre des conversions s'est élevé à 24,855. En Afrique, on compte 850,000 catholiques ; en Asie, 4,600,000. Dans l'île de Ceylan, en 25 ans, ils ont passé de 117,342 à 200,000; en Indo-Chine. ils sont 1 million. En l'année 1800, ils étaient, en Chine, 200,000; ils sont, aujourd'hui, 1,071,290, plus 424,000 catéchumènes. La recensement du Japon en 1911, dénonçait 148,523 catholiques. Au Brésil, on en compte 14,450,000, en Patagonie 27,700, dans les Etats-Unis 22,500,000, au Canada ~.250,000. En Australie, ils passaient, en 1820, maperçus; ils sont aujourd'hui 1,160,000. Dans les îles du Grand Océan il y en a 25,000, dans la Nouvelle-Zélande 108,000, tandis qu 'en 1820 le catholicisme y était inconnu.
xxx LE MIEL DANS L'ALIMENTATION Le miel pur est un aliment sain au plus haut degré. Le grand apiculteur Voirnot disait: "Pour entretenir la santé, il faut deux choses: se nourrir quand on est bien portant et se guérir quand on est malade. Or, dan~ le miel , nous trouvons ces deux choses: la nourriture et le remède. . Il n'exige pas de travail spécial d 'insalivation et de digestim~ stomacale, car il a déjà , à l'état naturel, toutes les conditions voulues par l'absorption cl l'assimilation, et développe en nou s la santé et la vie. Le miel devrait être d'un fréquent usage dans toutes les !amilles. Mangé avec le pain. il est très agréable et sain. Les enfants p réfèrent le miel au beurre sur le pain. Mais si vous voulez leur faire un extra particulièrement délicieux, metttez-leur du miel sur une mince couche de beurre sur leur pain. Le miel l'emporte de beaucoup sur le beurre, comme délicatesse de goût; de plus, il se conserve indéfin iment, tandis que le beurre rancit vite el peut causer alors des ravages dans restomac, tels ~ue: renvois, aigreurs, vomissements et diarrhée. Indépendamment de la con' sommation courante, le miel peut entrer dan s
6 une très grande quantité de préparations culinaires. Le public, malheureusement, n'est pas assez familiarisé avec ces questions; il ne regarde ie miel, le plus souvent, que comme une médecine, parce qu'il n'a sot. venance q ue de tel méd icament absorbé, peu importe comment, dans une période de ma laise. Les apiculteurs ont donc le devoir d'agir pour crt!er un nouveau courant d'opinion; il v va de l'intérêt général puisqu 'ils offrent un ·produi t naturel, sa in et hygién ique, et du leur en particulier, car ils contribuent au placement de leur miel. ' Un vrai gourmet ne se contentera pas d'avoi r du miel vrai, authentique; il saura le aéguster et en apprécier le~ qualités diverses, car il y a miel el miel. Pour la plupart des acheteurs, un miel quelconque c 'es( du miel et voilà tout. Les raisins sont pa! leut des raisi ns et cependant que de différences entre les vins de divers crus dont les qualilés sout dues non seu lement au cépage, ma is encore oü pousse la vigne! Pour le miel, Je même que pou r le vin, il y a encore les bonnes et mauvaises années. Ainsi la couleur du miel, son parfum, ses propriétés hygiéniqwes et médicales varient selon les plantes, le cl imat, les saisons, t!l selon la man ière dont il est extrait. Par conséquent, on n'a pas tout dit quand on a an· noncé du miel à bas prix, il y a du rniel ccmme du vin, à tout prix, parce qu'i l y a de toutes qualités; el souvent moins on raie, moins on en a rour son argent.
Lorsqu'un homme robuste et en état travailler éta it pris en flagrant délit de dicité, on le saisissa it et on le dans • le puits des mendiants •. au fond quel éta it une pompe. Au-dessus du délinquant, on ouvrait un :o~met. .P?ur ne pas être noyé, le paressetQ: etatt oblige de · pomper sans relâche, pendant plusieurs heures consécutives. Tand is qu'i l pompait, de graves bou f.utour du puits, faisaient des paris. L'un tenait q~e le patient _n~ laisserait pas l'englouhr; l'autre partatt le contraire. Enfin, après quelques heures de cette épreuve, on hissait dehors le malheurtux mendiant, rompu de fatigue, et on le renvoyait en l'engageant vivement à profiler de ce~ dure mais utile leçon. XXX
xxx NOUVEAU MOT DANS LE DICTIONNAIRE. L'Académie française, dans sa séance de jeudi, a décidé que le qualificatif • épatant • fig urerait dans son dictionnaire. Ce n'est pas sans difficulté que ce mot a pris rang dans le vocabulaire de la langue française. Devant la commission, il fut très décrié comme vulgaire, appartenant presque à l'argot. Mais il eut ses défenseurs qui firent remarquer qu' • épatant • était une locution employée dans les me illeu rs mondes. D'autre part, disaient les mêmes, elle est très expressive dans son idée de superlatif au 8Uprême degré. Enfin, • épatant • a triomphé. Tant pis! XX V LE PUITS DES MENDIANTS Au moyen-âge, on trouvait .che7 les Hollandais une coutume très curieuse.
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LE CHASSEUR ET LE MEDECIN Il y a beaucoup de difficulté, pour un n!Edecin, à parvenir à la notoriété; à faire qu'on dise de lui: • C'est un grand médecin • ; ou bien : • C'est un homme fort capable •. Certains docteurs exagèrent les maux dont 1ewa pauvres clients sont al!ligés, surtout lonque les maladies sont insignifiantes, afin d'aVOir plus de mérite et de gloire à les tirer d~ re. D'autres emploient, pour s 'exprimer, des termes pompeux et baroques, afin de laisser croire que la médecine est une science ocCUlte, connue d'eux seuls et que leur science est aussi redoutable que profonde. Un pauvre diable de chasseur, qui avait été pris, dans la plaine, d'un refroid tssement, éprouvait une douleur si violente au cOte qu'il se décida à aller consulter un :nédecm. Celui·ci l'examina, l'ausculta, lui tâta h.• pouls, lui demanda si ses parents n'étaient pas morts d'un mal héréditaire, s'il n'avait pas eu de crises de santé dans sa jeunesse, après quoi, doctoralement, il conclut: Vous avez une • pneumonie •· _, - D'où cela vient-il? fit le chasseur. Et Je médecin de répondre: Cela VJent dll grec. - Et c'est? . - C'est vingt francs. X.>~ X :i: Le vrai bonheur collte peu; s 'il est cher, 11 n'est pas de bonne espèce. :i: On aime mieux dire du ma l de soi que de n'en pas parler. t le vrai moyen d'être trompé, croire plus lin que les aut res.
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_ILA_.__.. _OIX DE CANTlQUES CA.rfHOLIQ.UES à
l'usage de réglise, des écoles et des familles
recueillis par t F.-O. Wolf, organiste de la cathédrale de Sion (Ouvrage honoré de hautes approbationsj
Les 103 morceaux de ce recueil se répartissent ainsi: Nos 1 à 32, cantiques dédién à la sainte Vierge, - Nos 33 à 88, cantiques au St-Sacrement et au St-Esprit, -Nos 89 à 97, cantiques spéciaux pour Noël, - Nos 98 à 103, cantique~ divers pour processions, missions. Les cantiques à la sainte Vierge et ceux de Noël sont écrits en grande partie pour 1 ou 2 voix, dans un style populaire. Ils sont destinés à être chantés par les écoles lors des bénédictions et saluts du mois de mai et pour l'arbre de Noël. Le plus ~:;rand nombre des morceaux, arrangés pour 3 ou 4 voix d'hommes, peuvent, grâce à leur facilité, convenir pour les élèves des séminaires, des collèges et des écoles normales, et surtout pour les Céciliennes de village à l'occa:>ion de bénédictions, proressions, missions, etc.
L'exemplaire solidement cartonné: fr. 1.50 Table des matières du recueil et morceau spécimen sont envoyés gratuitement s11.r demande par l ettre ou par carte. Ensuite d'un contrat spécial avec l'éditeur de cet ouvrage, l'Administration de l'Ecole primaire s'engage à l'expédier avec remise du 33% (soit 1 fr. seulem.) t. tous ses abonnés ainsi qu'à ceu du Jeune Catholique qui en désireraient un ou plusieurs exemplaires. Les demandes doivent être adressées à l'Administra.tion de l'Ecole primaire, à Sion
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SOCIETE V.ALAISABIOl D'EDUCATIO:H \
Examens des reeraes Notes de f!vmnastique de 1911.
physique. Cette proportion est en moyenne de 77 pour cent pour les l!Vmnastes tandis qu'elle n'est que de 69 pour cent pour les non gymnastes. L'enseignement de l~ gymnastique dans les écoles et sociétés diverses ainsi que la fréquentation des écoles supérieures, ont une influence heureuse sur le développement physique des futurs miliciens. Ainsi on voit que les recrues ayant fait partie de sociétés de gymnastique ou sportives, ou ayant suivi un cours d'instruction militaire préparatoire, sont celles qui ont obtenu les meil·leurs résultats moyens dans le lever de l'haHère et la meilleure note moyenne totale, tandi~ que les élèves des écoles supérieures sont en tête pour le saut et la course. Voici la moyenne des notes obtenues JJar les cantons dans les diverses épreuves:
Le Bureau fédéral de statistique publie les résultats de l'examen des aptitudes physiques des recrues pour l'année 1911 . Ces résultats, dit-il, sont en ~rénéral très satisfaisants. La plupart des cantons accusent urne amélioration sensible, le Valais entr'autres. Sur 29,843 recrues inscrites, 27,443, soit le 92 pour cent, ont subi l'examen de la gymnastique, et 2400, soit le 8 pour cent, ont dû en être dispensées pour infirmités ou âge trop avancé. Le nombre des recrues ayant fréquenté les écoles surpérieures a été de 8830, dont 6945 (79 pour cent) ont été reconnues .aptes au service, 925 ( 10 pour: cent) ont été ajournées et 960 ( 41 pour cent) exemptées du service militaire. Sur l'ensemple des examinés, le 75 pour cent étaient aptes au service, le 11 pour cent ajournés et le 14 pour cenLexemp- Soleure tés. Les cantons. de Schaffhouse, Bâle- Genève Campagne et Vaud accusent ~es plus Schaffhouse fortes -proportions de recD-teS aptes au Bâle-Ville s~rvice. Les cons~rits de , Soleure et Ge- zou~r neve sont les mieux preparés pour le Zurich saut, ceux de Schaffhouse pour l'haltè- 1 Bâle-Camp re et ceux ~e Bâle-Vill.e pour la course. Neuchâtel · Soleure obtient les meilleures notes mo- Glaris y~nnes totales,. extrai!es des trois exer- Vaud e1ces. Ar~ovie, Baie-Campagne et Argovie ~chaffhouse ·ont les plus fortes proporBerne hons de :ecr~:~_es avant reçu à ~'école des Thurgovie Tessin leçons -regulieres de gymnashq ue. La proportion des jeunes gens aptes Schwvz a~ service varie d'une manière très senNidwald Sible suivant le degré de préparation Saint-Gall
Saut Lmr hait. Come Moyenne
3.22 6.90 3.22 6.31 3.15 6.97 3.18 6.36 3.13 6.78 3.09 6.70 3.11 6.87 3.11 6.07 3.06 6.62 3.05 6.54 3.02 6.68 3.07 6.44 2.95 6.22 2.79 6.41 2.90 6.05 2.95 6.34 2.94 5.99
12.84 5.740 12.64 5_805 12.74 5.834 12.39 5.860 12.76 5.868 12.83 J).083 13.04 6.141 12.61) 6.185 12.85 6.260 12.92 6.345 13.00 6.408 13.14 6.478 13.21 6.911 13.1_9 7.038 13.49 7.184 13.84 7.190 13.25 7.211
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SaaL Lem hait. Come Moyelllle 2.90 6.05 13.49 7.263 Lucerne 2.92 5.73 13.31 7.308 Valais 2.80 6.11 13.29 7.315 Friboun! 2.74 6.21 13.51 7.45.6 Uri 2.76 6.15 13.70 7.608 Obwald 2.79 5.79 13.63 7.716 Grisons Appenzell-Ext. 2.79 5.96 13.72 7.765 Appenzell-Int. 2.61 5.36 14.41 8.736 3.02 6.38 13.10 6.607 Suisse La moyenne des notes obtenues en 1911 par les recrues valaisannes est quelque peu inférieure à celle obtenue en 1910. Voici, en effet, les . notes de ces deux années: 1910
1911
Saut 2.92 2.92 Lever haltère 6.09 5.73 Course 13.34 13.31 Moyenn-e totale 7.169 7.308 Mais on s'est rattrapé en 1912.
"•••ent connaître nol élève• ( Conftrence à des insfitufric~s.) Utilité d'wne vsvcholof!ie scientifique. - La psychologie de l'enfant a pris de notre temps un ca,r adère beaucoup plus scientifique. Autrefois on disait volontiers d'une personne qu'elle connaissait les enfants quand, les aya!llt observés avec sympathie, elle avait fait quelques remarques sur leur ca-ractère, noté l~s traits saillants de leur intelligence, distingué quel'gues types. On exige actuêllemeot bien davantage des maîtresses. On veut, et avec raison, qu'elles soient au cow.-ant des études d'un caractère véritablement scientifique faites swr le mécanisme intime des facultés enfanti· nes. Il ne s'agif évidemment pas de trans. fonner nos ·écoles en laboratoires de psychologie expérimentale, mais queL ques connlaissances en cette matière auront poU[' les jeunes maîtresses un doitble avantage:
1o Orienter leurs propres tions sur les enfants, leur fournir chefs d'observation, des méthodes vocabulaire, sans quoi leurs rema.;. resteront superficielles et sans portée 2° Rationaliser leurs méthodes d'~ seignement et d'éducation. Il v a encore en éducation trop d'empirisme; une OS!· chologie plus sûre a: déià fait naître bien des réformes. Par exemple les 4 des sur la mémoire (ou: plutôt sur les mémoires) ont modifié !a facon dont on fait a{:quérir les conna1ssances aux en. fants; on s'appuie sur le genre de mémoire ( aud.itive, motrice, visuelle) ia plus développée chez eux. Les études sur l'attention ont fait écqurter et varier les classes. La psychologie des tendan. ces ramène à l'idée des sanctions Jléni. bles (associées oar l'éducateur à l'exer. cice des tendances qu'il veut réprimer, inhiber) qu'w1 certain sentimentalisme faisait écarter. Not ions su1· la psyoho1-ogic pédagogi. que e.rpérinlcllt-ctle. - La psychologie de l'enfant n'est qu'une branche de la psy. chologie expérimentale. On l'a étudiée tantôt pour éclairer la psychologie de l'adulte - et en ce cas s'est la psychologie du tout petit enfant, 0 à 3 ans, la « psycholoR:ie de nursery » qui est su'r· tout intéressante, parœ qu'on v étudie l'éveil des facultés - tantôt dans Ùn intérêt pédagogique, et c'est alors pr~ cipalement la psychologie de l'écolier, celle qui nous touche. En France, les principaux travaux sont ceux de Binet, fondateur du laboratoire de péda11,"ogie expérimentale, au. teur des Idées modernes sur les enfanb -- instigateur de l'Année pédaf!Of!.lQill. Binet emploie surtout la méthode des tests. Les tests sont de petits exercices que l'on fait accomplir successivement à beaucoup d'enfants et qui permettent de iu2:er, par exemple, de leur mémoire, de leur vue, voire de leur niveau intel· lectuel, suivant la rapidité et la perfec· tion avec lesquelles ils les accomplis·
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Cette méthode ·est préférable à d'appareils enregistreurs, qui ent pas le fait psychologique seulement son contre coup physioue, et à l'interrogation directe, difà employer ~vec les enfants l?a['ce ne se conn·a1ssent pas eux-memes, peu sincères, et n'ont pas de mo~s traduire les réalités psycholog1-
En Amérique les études de psycholode l'enfant sont très avancées . On lire avec beaucoup de profit l~;!S pédaf!Of!ÎQt.œs de james, les Etudes sur l'enfance de Sully, ouvra~s d'un caractère très scientifiql!-e et en ême temps pleins de sym,path1e pour 111 J'enfance. On emploie suJ!out en Amérique la méthode des enquetes par questionnaires répandus près des parents, des maîtres. Que pouvons-nous vratiquement fa.ire?- D'abord nous mettre au cour~n.t de ces tra~aux par quelques lectuœs 1Udicieusement faites. Puis orienter d'après ces vues nouvelles nos ~ropres observations. Avoir un camet ou no~s n~ tons nos remarques relatives à l atte~ tion, à la mémoire, au· mensonge, au jeu, etc. faire aussi quelques monographies complètes ~'enfants .. Essayez une petite psycholog1e collechve 9-e n_otre classe, v étudier quelques phenomenes sociaux d'imitation, de passions collectives. Tout ceci n'aura pM pour nous un but spéculatif, mais nous donner~ une connaissance plus sil_r:e de ce « peht monde » qu.i nous est confié, nous permettra d'intervenir plus sûrement aus~i, diminuera la part de la routine, de l'inu. lilité, du hasard dans notre action édl)cative. Notons que la psychologie des el1lants est très difficile à faire. L'enfant est mobile, exagéré dans ses express!ons et les signes qu'il donne de ses emotions in1iniment suggestionnable, de plus 'ses facultés sont peu déterminé~s, par exemple, la' volonté et le désir se
confondent. Soyons donc prudents dans nos conclusions. Enfin, l'enfant est modifiable, très plastique, regardons-le dans son « devenir "• ne l'acceptons pas définitivement tel qu'il est. Soyons di.scrètes dans nos expérimentations; regardons vivre les enfants avec sympathie, mais que notre regard maternel soit un peu aussi le regard du savant.
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Le premier contact
La rentrée, les premières minutes de la rentrée, le vrai maître les vit a~~c une émotion grave, où se mêlent 111diciblement de la fierté, de l'anxiété, de la foi et de l'amour. Ces gamins, ~es Hltettes boucles et cheveux ras, v1sages offerts ou fronts murés, ingénuités, ahurissements honnêtes, malices à l'affût. tout cela, c'est l'avenir qui vient vers lui... . h f Cerveaux à ouvrir, cœurs à ec au fer· saura-t-il mettre un dieu dans ces tab~rnacles d',a venir... Eh bien! que le maître n'éteign~ pas cette émotion,. qu'il -commenc~ dl~ne ment, qœ'il onente tout de SUlte 1 œuvre sacrée! . . , Mais quoi! ne faut-11 pas faue l .ÇlP· pel de ces élèves, les coucher: pa.r leurs noms et prénoms sur les reg1stres, leur assigner des pla-ces sur -ces ~a:ncs? . - Est-il si pressant de les 1mmatncu. 1er de les numéroter, de les fixer, d'acce~tuer cette impression que c'en est fini de la liberté des vacances, de la pl9ce qu'on se choisit dans la maison de famille? A tout à l'heure les appels, et les registres, et les places : /(:Asseyezvous où vous voudrez, mes enfants ; nous allons faire connaissance. » :Mais les livres, les cahiers, ne CO!l' vient-il pas de les distribuer d'abord'?. - PourQuoi? pour accuser sans delai le caractère factice de l'école, et met. tre un intermédiaire sans visage entre ces enfants et ma: voix, entre ces yeux et mes yeux?...
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Mais ne faut-il pas leur dicter la liste et ,Je prix des fournitures indispensables? - A tout à l'heure encore, nous avons bien le temps. Pourquoi prendrais-ie çe faux air de vendeur du temple encombrant le parvis? ...
C'est le moment de l'appel des âmes.
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Le vrai maître regarde, avec un franc sourire d'accueil, ces enfants qu'il doit élever powr le travail fraternel. Et il veut que cette heure, la première, reste dan'S la mémoire et le cœur de ses élèves une heure claire, celle de l'intelligence et de l'âme entr'ouvertes sur la vie. Il va, laissant atllX iours, aux années qui viendront leurs diverses et patientes tâches, essayer de dégager d'avance leur sens, de montrer d'avance leur direction à toutes, de donner à l'enfant, sans pédantisme, la première intuition de l'a conscience morale. Comment? Cela c'est l'affaire de chacun, suivant 1~ tempérament, l'ins.piration, les ressQIUJI'ces. , b't' Mais le maître doit avoir 1{lm 1 IOn de faire sentir à l'enfant - et ser.tir, pour les œuvres de vie, est peut-être plus important que compr~ndre - le prix et la nécessité du travail, de la solidarité, de l'amour. Et voici, ie pense, comment je procéderais. je demanderais à mes élèves pourquoi ils viennent à l'école, .dans quel espoir ils vont étudier, travailler. Je ne me leurre pas, les réponses seraient peu nombreuses si même i'en avais tout de suite quelq~es bribes. Mais i'v mettrais le temps, et le sourire: aujourd'~ui,. il n'v a ,p as d'emploi du t~mps qm tl~n ne je fais la mise en tram. Au besom, je'suggérerais les. réponses; i.l ne,.s' ~it pas encore de methodes, mats d tmhé& tion. Et l'on finirait sans doute par me dire que l'on vient à l'école pour apprendre, afin de pouvoir plu.s tard exercer. un métier, gagner sa v1e.
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Te n'aurais srarde de corriger de la cité elle-même? Je suis ambi- ment commencé dans la nuit des figes insondables. « Nous serions moins géme, d'ailleurs sain, de ces ,.""'""~~ ? mais n'avons-nous pas la · charsuivrais la pensée de mes dé l'édu~ation civiqu~?,.Et mes .élè- néreux que 'tes hommes des cavernes ~i, « Comment apprendrez-vous à 1 définiraient avec mo1 1 ecole obhga- notre tour étant venu, nous ne travailEt l'on dirait : « Avec des Ne savent-ils pas qu'on doit ve- lions o·a s à rendre à nos enfants la vie ferais voir alors la matière du 11v.,............ · en classe dès sept ans, y pass~r quel. p.]us sûre et meilleure qu'elle n'est pour papier, impression, images, et à l'a. années, et ne connai-ssent-Ils. pé:,\S nous-mêmes II est deux secrets pour prit: la science. je t~ch~rais, descen. aînés qui ont szagné leur cerbfic~t cela: aimer 'et connaHre. Avec la seien· dant à srrands pas l'htst01re de la pen. tion? Je leur dirais deputs ce et l'amour on fait le monde. » F. B. sél!, aui"Ourd'hui im,primée et vulsrari~ l'école. est obligatoire, et quels iadis écrite et aristocratique, plus loii efforts t'ont conquis au peuencore figurée et hermétique, au tona ont ,construit et meublé, dans ce vildes âges enfin à peine exprimée Par~ cette dasse, où nous noUis sentons, L'en1elenement del 1elenee• matin, en famille ... langue inexperte, et cette la~gue ballJi, ab1tratte1 à l'école, prl•alre tiant ses onomatopées primitives, - ~· Q , 1° Notions (!énérales sur les sciences tâcherais de donner à mes enfants l'id Je leur ?emander~is. alors : « u avous fatt pour menter tout cela? >~ abstraites. - Toute science, dégageant - non, l'émotion d1;1 travail' ~t du 01'9t' · t des lois srénérales d'un ensemble de R:"rès indéfinis. Puis, ]eprendrats sur mon ils comprendraient, ils sen trmen bureau un de leulfs humbles manuels, tu'ils n'ont rien1fait, qu'ils ne peuvent faits particuliers, possède, par défiet je m'efforcerais de leur faire com. rien faire, mais que, plus tard, devenus nition, un caractère abstrait. Mais il prendre quelles collaborations d'homouvriers, soldats, chefs de f~ existe différents degrés dans l'abstracmes et .de siècles i.f a fallu pour qu'ott gjlle, ils pourront, ils ·:devron,t faire tion. Nos sens, par exemple exercent leur v résumât une petite part des con. quelque chose, que,. n_e pouvant ~ayf.r l'abstraction à un degré inférieur, puisnaissances humaines... les morts qui ont peme poUT eux, tls fe- que chacun d'eux, parmi les qualités ront aUJSsi et de plein cœur toute le4r sensibles d 'un objet en isole et en' rePomquoi ne leur donnerais-je J>aS en. tâche, dont profiteront ceux qui ne sont tient une qu'il perçoit à l'exclusion qe suite un aperçu direct de l'organisation encore nés, mais qui, un jour, s'n~- toutes les autres. de la dté aboutissant à leu:r. salle de comme eux, dans cette classe, La chimie présente ce genre d'absclasse, aboutissant à eux? Celui qui leur d e novembre... traction élémentaire, car, dans les corP.~ interprétera les livres, qui 1eulf ouvrira L'enfant le comprendrait, le voudrait, elle n'étudie que les transformations mo. ~ta vie, c'est moi, l'instituteur: Comm~t d'un élan. Mais, pour bien travailler léculaires. . suis-je devant eux, à leur par'h!r, et, dé- plus tard, pOUJr gagner sa vie en !ilériUn• degré plus élevé déià <:aractérise ià, à les aimer?... tant de viv.r:e, c'est-à-dtre en travaillant la physique. Cette dernière sépare les On peut imaginer à l'entretien une pour soi et pour les autres, que peut qualités des objets pour concevoir isolé. autre tournure. l'enfant d'aujourd'hui? Et c'est la rè~Je ment les P'liÏn<Cipes (lois du' son, de la Tel maître, dont le musée scolaire est morale de l'école qui se découvre: fatre réfraction, etc.). Dans les sciences dites riche en OQtils ,préhistoriques, trouvés, son devoir d'écolier, c'est se préparer abstraites·, les notions sensibles n'~ les beaux dimanches, sur le terrain de àbien faire, c'est faire en puissance SQni trent pas eQt ligne de compte, une seule sa commune, passerait très bien de ~ devok d'homme. qualité du réel sert d'objet à l'étude: la outil « intellectuel » , le Hvre, aux instru. Tou-s les enseignements prennent ain. sr·r andeur. Soit par exemple l'étude du· ments des œuvres matérielles; et il pour. valeur humaine: te travail étant un triangle, nous vérifierons les principes rait dérouler une émouvante histoire eiJI. devoir c'est un devoir aussi de se met- qui se rapportent à cette fisrure sans tre cette hache de fer bien emmanchte Ire et de se maintenir en état physique, nous inquiéter d'auiCUne quaHté sensible quJ'on manie alertement en un pays de bûcherons, et cette hache de pierre po. intellectuel et moral, de le bien accom- attribuée à ce triangle, nous resterons lie, ou ce coup de poinrr de silex, bran· : « Alors, étudions de bon cœu_r, dans le domaine de l'abstraction pure. 2° Division des sciences abstraites. "' de n'est-ce p·as, mes petits horrnmes? » dis, lancés aux forêts monstrueuses Et pour finir, je chercherais une belle Par ordre d'abstraction croissante, les la préhistoin!. lecture : tenez, cette page admirable sciences abstraites se partagent en qua. Et pourq_uoi n'ouvrirais-je pas. mes du « Livre de mon Ami », où s'évoque tre grandes .séries : la géométrie, l'arith. élèves aw sentiment obscur de l'évolu· te prosrrès, si humblement, si divine- métique, l'algèbre, l'analytique.
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La f!éométrie a pour but l'étude d~s surfaces, des volumes, des grandeurs continues. L'arithmétique celle des nombres et des grandeurs discontinues. L' alrzèbre, les rapports des nombres entre eux, a.bstradion faite de ces nombres. L'analytique enfin, s'éloignant de plus en1 plt,ts du monde réel P-Our un monde symbolique, analyse les relations entre les g.r andeurs, ahstradion faite de ces grandeurs. De là nous nous éléverions tout naturellement jusqu'aux sciences purement idéales, la métaphysique, .Par exemp~e, et nous remarquerions que le cadre scientifique est le même (définitions ~t démonstrations, a~iomes, thèses ou théo. rèmes, corollaiTes, etc.). Noter, en passant, que de très savants mathémati. ciens furent de pro·fonds philosophes : Pythagore, Descartes, Pascal, Leibnitz, etc. Seules l'arithmétique et partiellement la e:éométrie entrent dans le programme de nos écoles primaires. 3° Utilité des sciences abstraites. Si les procédés des sciences abstraites et leur méthode semblent les éloigner de toute utilité pratique, leur but demeure cependant la mesure du monde réel. Directement en effet un grand nombre d'observations ne peuvent se fadre sur les choses. Est-il possible par exem. ple de compter les e:rains renfermés dans un sa(;, de mesurer la hauteur d'u~ ne montagne, la distélll1ce de la terre à la lune? Non, évidemment, mais les sciences abstraites le permettent. De plus. substituant au réel un ensemble de symboles et de signes, l'esprit travaille sur cette donnée simplifiée et il en résulte une grande économie de temps et de forces. Les sciences abstrai. tes sont donc un moyen, non une fin. A l'école, où ces sciences doivent rester totalement élémentaires, il faut arri. ver à bien faire comprendre aux élèves
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que l'abstrait est dans les choses, l'intérêt lui seront données. P~ur n'existe pas deux sphères séparées, . cet enseignement plus facile, ne celle du concret, l'autre celle de l' auron~ soin de touj«?urs montrer à trait, qu'il est fam de se figurer les papiers d'affaues corresponque li!lne de déma•rcaHon entre ces à la h~çon: fadures es~omptées! ti~ ordres de réalités. Nous éviterons de vente, etc. Nous év1terons ams1 e-rand soin de laisser 1e~r esprit s'en. des él'èves brillants aux leço.ns cambrer de formules appnses par cœq a:.,,ft.-ithrnt>t1aue et incapables de reher appris en classe avec les sans voir le fond de la question: et conséquent inutiles et inapplic~Iea s de cette science dans la dans l'existence. Les sciences abstrruta journalière. doivent partir de l'étude du monde réel b) Adaptation. - Le choix des proet demeurer en contact avec lui. sera toujours raisonné. Les d?n40 L'enseirznement des sciences ~~ nées, vraisemblables, seront empruntees traites. - a) Dans les classes élénu"' aux conna>issances dont l'enfant au~a laires l'essentiel est de partir du réd, plus tard. Une jeune fille. et une du concret. L'enseignement de l'arith. jeune femme ont des comptes JOUmamétique doit être uniquement intuitif liers qu'elles doivent savoir effectuer. Les chiffres ne doivent pas être maniéS De plus, il est utile et intéressant P?ur oar les jeunes enfants, mais bien les ob. elles de connaître le pri)Ç des denrre~s, jets qu'il s'agit de compter. De nos ioura de savoir rendre et recevo1r la monnate, l'usage des bâtonnets, du boulier comp. évaluer et équilibrer un budget, le ra~ teur, des anneaux est général et ne de- port entre le gain et les différentes sormande plu.s d'explications. L'enfant tes de dépenses, la façon d'e gérer une comptera ensuite sur ses doigts et en- fortune. fin s'élèvera iusqu?au maniement de ce Peut-être même auront-elles un cornsymbole qu'est le chiffre. merce à dirig:er, d'où nécessité de leur, Aux cours mo ven et supérieur, le mai- enseigner quelques notions de compta· tre devra se garder avec soin d'improvl. bilité. . ser ses problèmes; il les aura toujours Mesurer la surface d'une etoffe poQr très soigneusement préparés, avec leur v tailler économiquement les patr~ns raisonnement et leur solutiGn. La cor· nécessaires, vérifier la superficie d'un rection des problèmes sera collective et appartement à tapisser et .calculer la se fera aru tableau noir. dépense qui en sera la consequence, peLe système métrique ne sera' pas en· ser et doser des aliments, telles ~ont enseigné au moyen d'un tableau banal core des questions qu'elles auront frédont les enfants ne saisissent pas (a quemment à traiter dans l'existence. Que dire des jeunes gens, qui, ~ès vraie signifi-cation, mais bien à l'aide d'objets faciles à toucher et à manier. leur sortie . de l'école, auront à fa1re Notre musée scol'aire, aussi complet que preuve de connaissances précises et pr~possible, renfermera des. balancl!s. des tiques au point de vue scientifique (mal. sons de ·commerce, bureaux, admil;listra. poids, un mètre cube démontable, etc. L'enfant sera habitué à transporter tians, ateliers, etc)? Le travail' manuel, quelque matière d'un objet dan~ l'autre lui aussi. vaudra par la connaissance pour bien en saisir le rapport; il mesu· des lois géométriques qui y président. rera la classe, .te tableau, les bancs, Souvent les calculs à résoudre se pré. etc., pour bien posséder la notion de la sentent à l'improviste et doivent être so. mesure. lutionnés sùr le champ. C'est pourquoi Plus tard, les notions sur le taux, l'es. le calwl mental présente une importan-
ce primordiale. Cet enseignement doit être très méthodique, les règles et les orocédés en seront clairement expliqués. On se gardera bien d'ailleurs de confond/re le calcul mental avec le calcul oral.
Des exercices collectifs stimuleront l'activité intellectuelle de nos élèves qui prendront goût rapidement à cet exercice malheureusement si souvent née:li· e-é.c) Valeur éducat.tve. - L''mteIl'•gence générale peut gagner beau>Coup par l'étude des sciences abstraites. C'est d'abord une éducation de l'abstradion qui, dans ce cas, consiste à s~ voir substituer à la complexité du réel des signes plus simples sur lesqu,~ls l'esprit travaiHe. Cette tournure de lmtelligence présenle, il est vrai, des dal).gers, et l'esprit d'obse~ation, plus fin, doit en être le complement, dans tout bon esprit équilibré. L'habitude de l'attention est unavantage plus sérieux pour l'enfant. Sa curiosité, éveillée par 1~ désir de tt;~u~er la réponse juste, soutient son: espnt da. nalyse dans la recherch,e, et .fixe la mobilité na.tureNe de son mtelhgence. La facon méthodique dont il importe de lui faire présenter raisonnement et opérations l'exerce aux habitudes d'ordre de netteté et de Clarté.. Ù est juste de convenir que l'étude des sciencès abstraites présente ~e grandes difficultés pour Uil1 ~ertain n~m bre d'enfants. La faculté d abstract~on n'existe pas du .tout chez le ieune élève, il paraît abstraire, mais c'est t~ut. S?uvent pour lui, compter des ?bJ~ts c est donner à l'un le nom de un, a 1autre le nom de deu;c, sans a.voir l'idée du nombre. t . Vers dix ou· onze ans, au con ra1re, la tendance inverse est à surveiller. L'en. fant se satisfait de signes et de form~:~ les, sans chercher leurs rapports avec le monde réeL Leur usage en est .pl~s facile q-ue l'observation com.plète et complexe du réel.
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Le1 q•alltél d'aue bonne panUion seolalre (S·Ilite IJf ff,n.)
3° La punition doit être prompte. Cette qualité est la moins nécessaire des trois Que nous avons étudiées; d'aHleurs, elle devient d'autant moins importante que le coupable est plus âgé. Nous savons tous que chez les plus jeunes enfants la punition doit suivre immédiatement la faute, sinon il n'y aurait dans leur esprit aucune association entre la vio.Ja.tion de la· règle et son châtiment. Par suite, la promptitude a son rôle bien déterminé au point de vue de l'efficacité de nos punitions, et nous ne devons pas compter. sur. les deux premières qualités au po~nt de tlégliger celle-ci. Les punitions les plus inévitables peuvent rester sans effet, les mieux appropriées peuvent cesser d'inspirer une crainte salutaire, par le fait qu'elles se font attendre. La peine la plus terrible que Dieu• ait infligée à notre race déchue, c'est la mort. n n'y en a nas de plus inévitable, ni de mieux approp~iée; mais œmme elle n'est pas nécessatrement imminente, cette peine elle. même arrive à n'avoir pas tout son effet préventif. Notons bien que nous ne prétendons pas discuter si Dieu a voulu faire de la mort un moyen de coerèilion; de fait, la mort est une peine, et non une menace, un événement inévitable, et non une alternative à éviter; mais en fin de compte elle restera toujours un châtiment. Néanmoins nous vovons les hommes défier la· mort en mille circonstances. Des pécheurs conscients de leur culpabilité risquent cette loterie de la mort pour une vie de dissipation, souvent même pour une heure, un moment de plaisir. Ce n'est donc ni l'incertitude de la mort ni son insuffisance en tant Que peine, mais bien son manque de promptitude Qui rend les hommes si insouciants à son égard La promptitude, troisième qua.Jité des
punitions, est capable, à défaut d deux pr~mièr~s, de les suppléer jusqu~ un certatn pomt. A ce point de vue eU est une sorte d'ancre de salut q~i e trouve à la portée de tous. ca;, tand~ Que la certitude suppose de la méthQde e.t la iuste proportion, de la délibéra~ hon, la promptitude ne demande ni mé. thode ni délibération, mais seulement q_u'on ait de la ~ie et l'usage de ses cmq sens. Elle agtt avec la fatalité des lois de la nature. La promptitude ne nous apparait donc pas comme une qualité bien éuu. nente de la punition. De fait, elle est plutôt machinale et irraisonnée. Parfois les maîtres auront avantage à la réduire au minimum en accentuant d'autant les deux autres qualités. Par exemple, un élève nous a irrité, et nous nous proposons de lui donner une bonne punition. Dans ce cas différons. Attendons que notre ressentiment se soit apaisé. C'e~t une bonne tactique, pourvu que nous ne manquions pas de pu. nir quand le moment p·ropice sera venu. Un maître porté à la vivacité emploiera avec fruit cette méthode; il v gagne du temps pour .mieux voir et se décider plus sagement. Elle est à conseiller aussi quand on a affaire à un coupable audacieux; si vous le punissez au moment où il est pris. alors au'il est naturellement frondeur et insubordon· né, vous en faites un héros ou· un martyr. Différez son châtiment d'heure en heure, ou même de jour en iour, et son arrogance finit par battit: de l'aile; il se lasse de son attitude frondeuse: son courage et sa combattivité semblent se dérober sous ses pieds, au point qu'il en devient ridicule. Dans ce cas, la promptitude de la punitiQ!l aura été sa· crifiée, mais au profit des deux autres Qualités, qui sont les plu·s importantes. Car. redisons-le en terminant, l'ordre même dans lequel les qualités des pu· nitions scolaires ont été énumérées a sa signification. Toutes les trbis ne doi-
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\'ent pas nécessairement exister ~U t,nê· 111e degré dans chaque cas . parhcuhe~. En règle générale, la premtère ,f!-e doit jamais manquer: la seconde s tmpos.e dans la plupart des cas: et on ne do~t pas se dispenser sans ratson de la tiotsième. Ce que tu as à laire, fais-le SANS fAUTE. Ce que tu !ais, fais-le BIEN. Le bien que tu fais, lais-le VITE.
Voilà. résumés en courtes formules, les principes qu'il ne faut pas trop. perdre de vue dan-s l'usage ~es pumhon~. Quant à l'application pratique, el~e qo!t nécessairement varier avec les mdtvtdus. Ainsi, un maître richement doué, au double point de vue du cœu_r et de l'intelligence, surtout s'il possède en même temps l'expérience, pourra sans inconvénient se départir de ces règles rigides. L'ascendan,t m~ral q~'il a sur ses élèves v supplee tres efficacement, et le dispense de s'arrêter à ces détails. Heureux l'homme qui peut fran· chir ainsi d'un bond toutes les fo~ali tés de la grocédure et porter dr01t· son coup aœc -plus secrets instincts. C'est un homme Qui vraiment fait honneur à l'homme · il le dépas-se et le mène: son prototyp~ est l'Homme-Dieu Lui-même. C'est ainsi que Jésus procéda à l'é~a~d de Madeleine pénitente, du publtcam Zachée, de la femme adultère et du Bon Larron. Agir ainsi n'est pas fermer les yeux sur la faute ni transiger avec le mal : c'est aimer le pécheur .plus qu'on ne hait le péché. L'irritation contre la faute se trouve alors contrebalancé~ ~a! un sentiment encore plus vif de mts~t corde envers le coupable, au souvemr de nos propres manquements. (L'Apûtrc de Jllm·rc.)
L'en•elgnement du françal• d'aprèl le1 méthode• actuelle• (Conférence à des instituteurs.) L'enseignement du francais à l'école primaire a une fin- presque exclusive-
ment utilitaire. Il ne saurait prétendre à former des intellectuels. Son bUlt est atteint si l'enfant arrive à comprendre ce qu'il lit et peut exprimer avec une clarté suffisante les conceptions de so_n esprit ou le résultat de ses observatioiJ.~. Par la fO'rme de ses programmes l'enseignement du francais est identique à lui-même dans tous les cours qe l'école primaire. Il comprend: 1<> La lecture. - A la rigueur, Qn pourrait se contenter, pour _l'enseignement du francais, d'un recuell de textes choisis. L'explication des textes est une mine d'une richesse inépuisable. D't~.n texte on peut tirer des leçons très profitabies de vocabulaire, d'orthographe, de g-rammaire, de style. Mais cette méthode est en quelque sorte propre au: s~ condaüe. Dans le primaire il faut temr compte de l'âge de nos élèves, de. leurs besoins particuHers et ne .pas fatre de la lecture expliquée un enseignement trop abstrait qui, pour vouloir tout. co~ menter, risquerait de dépasser le mvc~u intelligent de nos petits auditeurs. C'P.st un outil excellent, mais qu'il faut m{l· nier avec prudence. Ne pas oublier que la leçon de lecture n'est .11as seulement une leçon de lecture expliquée, mais aussi une leçon de lecture proprement dite. L'essentiel est que l'enfant comprenne ce qu'il lit. Il suffira donc d'expliquer au préalable le sens général du morceau; de mettre en lumière quelques e?'pressions particulières, quelques form~s remarquables. Il importe d'arrêter son choix sur des livres de lecture contenant des textes appropriés à l'âge de l'enfant, surtout ,pour les livres de début. Le livre d'extraits est à préférer dal}S tous les cours au roman pédagogiq uc et en particulier aux livres à tendance encyclopédique. Pour être profitable, \a lecture doit être intéressante. 2° La erammaire. - Basée sur l'étude d'un texte approprié, les règles~~~ maticales seront découvertes par 1elève lui-même. Fixées pour la mémoire dans
178 des formules très claires et très simples, que la narr{ltion de scènes. familières à évitant les définitions imprécises et sou- l'enfant doit précéder la description vent fausses. Une terminologie simple, d'objets inertes. peu étendue s'impose. La grammaire ne Les subiets abstraits, l'es sujets d'i s'apprend ni par de longues analyses magin~ti~n ne s~ur~ient }rouver leu; grammaticales, ni par de minutieuses pla~e .a 1ecole pnmaue, meme au cours • analyses logiques. Il ne s'agit nulle- supeneur. C'est l'expérience, personnelle, Partiment d'étiqueter, de cataloguer, de caser, mais de faire comprendre. ~ulière, de l'enfant qu'il faut mettre en 3° L'oriho(!raphe. - Bien des fac- jeU. Pour former le g:·oût de l'enfant, il est teurs interviennent pour fixer dans fa mémoire la forme d'un mot. Dans l'ep- bon de lui faire apprendre des extraits seignement des formes orthographiques - prose et poésie - d'auteurs de vail est nécessaire de se rappeler que la leur. Ne pas les lui donner à imiter· cèt mémoire peut être auditive ow visuelle exercice ne serait pour lui d'aucun ~ro et que, par conséquent, l'enfant d'<Ïit fit. En résumé, l'enseignement du fran. avoir, au préalable, vu et entendu .\a; forme qu'il doit reproduire. Nécessi~é çais même à l'école primaire est des d'écrire au tableau noir et de lire à plus complexes; il demande de la Part haute voix les mots nouveaux ou djffi- du maître de sérieuses quaJités de goût, ciles. Le texte qui sera d'exercice doit de culture, de méthode, et ne devient être choisi avec le souci constant de ne profitable pour l'élève que si le maître présenter à l'enfant qu'une série res- lui-même s'astreint à un travail journa. treinte de difficultés orthographiques. Il lier et constant de culture intellectuelle. doit être court. Il ne s'agit pas de comp. ter un nombre plus ou moins élevé <Je Leço•• de morale... fautes, mais de parvenir à donner à l'enfant la facilité de représenter, selon •-• parolu l'usage, les sons entendus et d'appliquer Je sais une cour d'école, qui est une avec rectitude les règles grammaticales leçon, - i'allais dire, -comme un Oree, que l'observation lui a fait découvrir. pensant à l'œuvre faite, aux sentimènts qui l'ont « inspirée » et à la vertu· qui 4° La composition francaise. Exercice qui demande, de la paTt du en émane. un poème de solidarité. maître, une sûreté de méthode difficile C'est une cour d'école de vi-l'lage: On à acquérir. Habituer dès le début l'en- v arrive par une longue rue, à vrai di~ tant à s'exprimer clairement - exiger la grande route, bordée de maisons bas. de lui des réoonses formulées sous for- ses, et que rendent plus étroite les fume de petites phrases con)jplètes - lui miers qui font aux maisons d'odorants faire décrire oralement des images, ne parterres. Du purin se mordore au sopas se substituer à l'enfant, le laisser leil. On croirait que tout cela a été prépaTler; ces exercices d'élocution peuvent vu pour mettre en valeuT la cour de l'é· se faire au cours préparatoi·re pour pre.s. cole. que toutes les matières d'enseignement. Elle s'ouvre soudain en marge de la Dès que possible, l'enfant doit s'essayer route, l'école la bordant au fond; et à traduire parr écrit ce qu'il formul.iit l'œil se plaît d'abord à ce champ élar· oralement. g:i. C'est une belle table de terrain de Ce qui est vivant, ce qui remue, f.rap. plus de qua.tTe ares, rehaussée au mi· pe davantage l'enfant que œ qui est lieu d'une corbeille de fleurs joyeuses. sans vie, sans mouvement. C'est dire La séparant de la route et du purin
179 qui descend au ruisseau, une griHe C9· quette à fers de lance. . A la récréation, ie dis à l'instituteur on plaisir étonné de voir. si b~Ile en· :ée à sO·fi: huJ!l~le é~ole; et 1e v~1s lou~r la municlP·a hte qu.l vo~lut gu elle fut palais scolaire » au moms par sa co~r d'hQIJ1neur. Mais l'instituteur. sour~t: «Si vous l'avie~ vue, il v ~ ~lx :ans· » Et peu à peu, J'apprends 1 h1sto1re de Ja cour. ~ . C'était, quand le mmtre arnva dans Je viHage, une place ouverte d'evan~ la: maison d'école, un plateau creva~se de terre argileuse, où l'on, p~ta}lgea1t ,au:c moindces. pluies. La recreahOJ1 v etait désagréable et dangereuse; les chaussuiTeS salissaient la salle de c-lasse. Alors le maître se mit en tête de faire sa cour. Inutile de compter sur le budget municipal. Il v intéressera, sans phrase, toute la commune. Il demanda aux geps qui faisaient réparer ou . remp~a çer par de la tuile leUirS v1eux to1ts de « laves » de lui réserver les "' laves » rebutées. Et il v eut bientôt dan~ la cou! des tas de ces pierrailles aplabes; et, a chaque ·récréation, le maître l~s cassait, avec ses écoliers. «On a fa1t sa corvée » : j'ai recueilli le mot, sa~ou.reux et juste, sur ses lèvres de bmve homme. L'exemplaire corvée!.... Les trous se sont comb-lés, l'argile s'est tassée. Mais on redoutait la pluie : alors les travailleurs de la cou_r yous ont fait un étage de vingt cenbmetres avec des laves et des pierres posées sur champ, entre lesquelles ·l'eau s'écoule au ruisseau de la route. . . Pour finir le chef-d'œuvre, l'msbtu· teur désirait du gravier et du sable. Et la Providence... aide-toi, le ciel t'aidera .... une providence ralliée .à l'~.ol'e ~ pourvut. Ce fut un collègue vo1sm QUl dit à notre pionnier: «Tu ne sais pa~? On répare chez nous la lig:ne de chemin de fer; la: Compagnie remplace son bal. last. Tu l'aurais pour rien, et on te re-
mercierait de le prendre. ,. Et l'instituteur, pour la corvée, après les enfartts, requit les pères. II «mobilisa» - c'est son mot - cinq ou six cultivateurs; on ramena dans les ·chariots le sable et le gravier providentiels; et le maître, bon. homme: « Ca ne m'a coûté que quelques verres .... » La cour achevée, il a voulu la clore. Un mur, peu à peu> s'est construit: \a belle grille de la façade a dardé ses fers de lance: elle a coûté 150 fr. Mais ici, le conseil municip·a l a pavé: impossible, voyons! de laisser l'œuvre imparfaite. Et puis l'instituteur disait: « Te ne vous demande rien pour le secrétariat de tous vos syndicats, vous pouvez bien, me donner mon mur, vous pouvez bien me donner ma grille ... » Il les a eus, en trois ans. A présent, il veut que la grille soit peinte et que les lances brillent d'un minium protecteur. On lui a voté 15 fr. pour la peinture, à condition qu'il ·l'a'Pplique lui-même. Il sera joyeusement peintre, avant été pionnier. ... N'est-ce pas que c'est tout un poème? Et comme cette cour est .Plus belle encore de tous les sentiments, de tous les vouloirs qui v sont concrétés!... Les vieiJles mais.ons chuchotent : « C'est nous qui t'avons donné nos laves. »... Le'!> chariots, qui vont aux champs, lentement grincent: « C'est nous qui t'avons porté Ie bal.last des voies. » ... Les hommes se :rappellent le verr~ bu, après la bonne entr'aide, à la santé du maître. Tour!: le v~llage revoit le .V.aître et les enfants faisant « leur corvée »... Tout le village est fier de sa· ·cou'r. C'est une œuvre d'e volonté collective. L'institu· teur v a tassé - si je .puis dire - ses plus durables leçons ....
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Et je sais une école où s'affirment et professent, sans un mot, l'éner~ie et le dévouement au devoir professionnel. Cependant, le iour de la ren.trée, le maître n'a pas bougé de sa chaise. Ses
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moUJVements sont difficiles et lents· et ses lèvres ont, mah!ré tout de temps' en temps, une ~rispation de ~ouffrance. 11 <l1 - t~ut stmpl~ment - l'épaule gauche !uxee, une cote fracturée, un pouce f~ule, ·s ans compter les contusions du vts~e et d.\1 <:or;ps. Un ~rnve accident de btcyc!ette l'a mis, quatre .iours avant la_ rentree, e~ ce piteux état. Le médecin lut ~ ordo~me tm repos de vingt jours... Ma1s QUOI! ne Pas fai·r e sa rentrée? abandonner sa classe?... · Et ce maître écr:it à son inspecteur: « .... Le bras droit reste bon, sau~ la fou. l~re du po~c~. Je n'ai plus de fièvre et at b~n appetit: 1e préfère prendre mon servtce et !Jiet~re ma classe ei1J >TOU•te. Si des. c_omp!Jcatwns su~venaient, alors je solhcit~raJs le premier congé depuis mes debuts. » , Je _trouve cela très beau, et suis fier. d avoir _des collaborateUJrs de cette trempe: Mats PQur ses élèves, queHe fière et crane leço_n !... N'ont-ils pas eu, pour leU! rentree, ce spectacle «d'une âme ma_Jtresse du corps qu'elle anime»? .... Un inspecteur.
Partie pratique IJa hrla de morale POUR CEUX QUI OUBLIENT De. temps en temps, il faut s'amuser ~n bf!n. _Mettons que ce soit le jour auJOUrd,huJ et commençons de suite: Qu est-ce qu'un sandwich? _ C'est UJ?e double tartine au beurre, additionnee .d'une, tranche de jambon. Les deux tartmes s appliquent l'une contre l'au~re. Au milieu se trouve la tranche de Jambon. .Te ne vous demanderai pas si vous t.rouve_z cela bon, ce serait vous donn~r envte de quelque cho~ que je ne PUIS vous offrir. On appe~le hommes-sandwiches des hommes QUI parcourent les villes ave-c
deux affi~~s, l'une da_ns. le d?s_, l'autre s~r .1:'1 pottnne.. Et mot, Je vais aujour. d but vous fatre u!le leçon-sandwich, dont. la tranche de 1ambon. sera rep ésentee t>ar une histoire. Cette histoire~ae trouvera plac~e entre deux tartin-es sur le verbe oublier et tout ce qui s'ensuit l'ai oublié, a dit ce matin Georges.' en. _entrant e!l class_e; qu'avait-il oubite? Il avatt oubhe l'eponge avec laquelle on tfface l'écriture sur l'ardoise. :- Et POUrquoi l'avait-il oubliée, cette epon~e dont on ne saurait se passer? - . D,abor~. Parc~ que Georges est un pe_ht_ etourdt; ensUite, parce qu'il a négh~e de re~ouer hier la ficelle cassée Q_ut attachatt l'éponge à l'ardoise. A ce ftl cassé, que de calamités suspendues! Au I~eu d_e I'ép~:>nge absente,,.c'est le ~ouch?Ir Q~t en ftt la corvée. Une fois 1 ardotse bien essuyée, Georges replaÇa le mo~_choir d~ns sa poche et, oubliant ce qu tl venatt de faire, s'~ppliqua à former des chiffres corrects sur la belle page nette et noire. Mais en rentrant de cl~sse, au moment même où Geor2es couratt embrasser sa mère, elle recula d'horreur. N'aime-t-elle plus son enfant? Oh! que si; seulement, cet enfant ·était de ra~e blanche en partant POur l'école et !Jlamtenant, il est de race noire. il l',atr d'un nè~re et ~'un nègrë q~i ne ~est _ pas l~ve deputs huit jours. Que s ~st-tl Pass~? Qui le dev-ine et peut le dtre? - Rten de plus simple: Absorbé dans ses travaux, Georges aura oublié que son mouchoir avait pris le rôle de torchon d'ardoise. II s'en sera servi, sans le rellarder, naturellement, pour s~ moucher:, s'essuyer la bouche et la figure: de là son badigeon. Mais ce n'est pas fini. Sa mère, refusant de l'embrasser, il se mit à pleu_rer. Ses -ta:rmes descendant sur les JOues, v. traçerent des sillons blancs sur le b_adtgeon noir. C'était horrible, si ~ornble que Turc, le bon ·chien, l'ami fidele de Georges, ne reconnaissant
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plus son maître, se mit à aboyer contre à la campagne, M. Dosvert était proJui. Pour le coup, le pauvre petit crut priétaire de deux lacunes. L'une avait perdre la tête de pure désolation. _A P<>Ur siè2e sa mémoire; -l'autre, la poche ce moment, il se vit par hasard, dans la droite de sa hoU'ppelande. Vieux et sagrande glace du corridor et faillit ne vant, il avait terriblement chargé et pas se reconnaître lui-même. Quelle malmené sa mémoire qui, sur le tard, en aventure! Georges ne l'oubliera pas de vint à contracter de cruelles infirmités. sitôt. Ce qu'est une fissure à un tonneau, la Mais de tous ces malheurs, qu'allons. lacune dont M. Dosvert était affligé nous conclure? N'oublions pas nos l'était pour sa mémoire. . Tous les faits éponges quand nous partons pour la qu'il essayait de caser dans son esprit classe, ni nos plumes, ni nos livres, ni fuyaient par là. Pour s'empêcher de surtout notre tête, objet principal et tout oublier, M. Dosvert décida de rem. sans lequel les leçons du maître se- placer sa· mémoire par une poche énorme raient peine perdue. qu'il fit pratiquer dans sa houppelanqe Quelques-uns, au moment où les le- par un habile tailleur. Tout ce dont çons doivent être récitées, déclarent qu' il désirait se souvenir. il le plon1g eait ils ont oublié de les apprendre_ C'e.s t dans ce sac profond. Il hü tenait lieu · très grave. Mais il v a un cas infini- d'archives, de magasin, de répertoire et ment pire et le voki: Au maître qui ré- d'arsenal_ Un jour. cependant, qu'il v clame son devoir, Léon a répondu, l'au- fourra une paire de ciseaux tranchants, tre jour, qu'il avait oublié .son cahier. le fond de la poche céda . Un petit trou La vérité est que Léon avait préféré la en résulta, qui tous les iours s'agranpêche aux grenouilles à son devoir. Ne dissait un peu. Ce fut la· deuxième lal'imitons pas. car c'est trop laid de pre- cune de M. Dosvert. Il n'en savait rien . tendre qu'on oublie quelque chose lors· Défense expresse étant faite à ses gens d'explorer ses poches où tous ses sequ'on n'a pas voulu v penser. · Beaucoup de personnes pensent être crets logeaient, nul ne découvrit la brètout excusées, si elles peuvent déclarer che au· fond du sac. A chaque instant, qu'elles ont oublié. Elles considèrent de menus objets descendaient par ià l'oubli comme une chose indépendante pour aller se l·oger trè_s bas, entre l'é· de leur volonté. Ce n'est pas exact. On toffe et la doublure. Cigares, allumetoublie rarement ce qui nous tient vrai- tes, lunettes, canifs, calepins, proviment à cœur. Et si on l'oublie, c'est par. sions de bouche, lettres, notes savantes ce qu'Qn a pensé à autre chose, négliO"é et o·lantes sèches, tout cela se rejoign~it de prendre des précautions POUr secou- et fraternisait dans ces oubliettes. M. rir sa mémoire. C'est un__défaut d'être Dosvert avant une tendance à l'obésité, oublieux. C'en est un surtout pour les se pesait toutes les semaines, par ordre enfants qui ne peuvent pas prétexter du médecin. Comme il s'était toujours que leur souvenir est affaibli par le pesé avec s.a houppelande, il continuait nombre des années. La vie est semée et constatait des augmentations. {~tas d'incidents désagréables, parfois comi- tiques. A la suite de ces pesées affolan· ques, parfois tragiques, qui tous · pro- tes, il ne mangeait et ne buvait presque viennent d'avoir oublié. Voici le moment plus, maigrissait même à vue d'œil ; de conter, sur ce richissime sujet, une mais, sur la balance, son poids augmentait toujours. li devint misanthropetite histoire que nous intitulerons: pe. A f·orce de constater qu'il lui manLes deux lacunes de M . Dosvert quait des objets ·qu'il avait mis dans sa A la manière des gëns qui possèdent poche la veille, il en vint à soupçonner deux maisons, une à la ville et l'autre tout le monde d 'être des voleurs. li dé-
182 oosa des plaintes contre la poste parce qu'elle lui perdait sa correspondance. Bref, la vie de M. Dosvert n'était plus qu'une série de guignes. Un jour, il glissa sur le trottoir et heureusement tomba sur le pan de sa houppelande. farcie d'un contenu varié, la bonne vieille amie amortit le choc de son compognon, mais la doublure craQua et ce fut une véritable explosion qui fit iail]jr en tous sens les produits les plus disparates. Tous les objets crus perdus, toutes les lettres égarées se retrouvèrent et quand M. Dosvert retourna à la pharmacie POU1" se faire peser, il constata une diminution de 15 kHos. Il dut se mettre au régime pour recouvrer son poids normal. Les gens qui oublient ressemblent à ce pauvre vieux savant, vraiment à plaindre. Comme il fourrait tout .dans sa poche trouée, ils confient leurs affaires à une mémoire fêlée. Il en résulte pour eux les pires désagréments, et pour leurs compagnons des inconvénients nombreux et graves. Ils égarent et perdent leurs affaires. Admettre Qu' ils les ont égarées leur semble impossible, donc on les leur a chipées. Ils accusent leUirs compagnons. Des discussions s'élèvent, des animosités s'éveillent. Prenez donc des mesures pour surveiller et fortifier vos mémoires. · . Un seul cas existe, où il vaut mieux oublier que de se souvenir, t'est quand il s'allit d'offenses reçues. Non pas qu' il faille se laisser docilement maltraiter par chacun en actes et en paroles. Au contraire, défendons-nous et de noti:e mieux, afin d'empêcher les gens de nous faire du mal. Mais une fois cela fait, ne tenons pas registre des offenses reçues. La li~te en serait trop longue et trop peu intéressante. Quoi, parce qu'il a plu à quelqu'un de dire du mal de nous, nous nous punirions nous-mêmes et nous nous condamnerions à ramasser ses paroles, à les loger en bonne place dans notre mémoire? Mais ce seràit
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de l'aberration pure! Notre mémoire fi nirait par servir de réceptacle à tou~ les mauvais procédés dont il a été usé à notre égard. Nous descendrions au rang d'un conservateur de mauvaises hypothèques, dont il ne saurait résulter que chicanes et désagréments. On pratique des trous d'écoulement sur les terrasses, afin que par là s'écoulent les eaux et se déversent les impuretés résultant du nettoyage. Avons, nous aussi, dans notre mémoire, un de ces dégagements par où nou~ soyons débarrassés des souvenirs déplais~nts, et Qu'il n'en soit plus question. Oublions, oublions! Ainsi, du mal QU'on nous fera, il ne restera rien et ceux qui veulent nous en faire n'v réussiront pas. A la fin, ils se diront que ca: ne mord nas et nous laisseront tranquilles. Ici finit la deuxiè!.lle tartine. I?ar elle se complète cette leçon-sandwich . Ne l'oubliez oas!
Résumé
De quoi est composée cette leçon-sand· wich? D'une histoire renfermée entre deux tartines sur l'oubli. Racontez ce qui est arrivé à Georges pour avoir oublié son éponge. Mais dites pourquoi le cas de Léon est p!Üs mauvais que celui de Georges. En peut-on quelque chose si l'on oublie? - Oui, surtout si la mémoire est jeune. Qui se rappelle l'histoire de M. Dosvert? Dans quel cas peut-on et doit-on oublier? Charles WAGNER.
Sujet• de rédaction /. - A l'école C'est la rentrée. Paul va à l'école. Il a un livre et un cahier. Il retrouve son maître el ses camarades. Il joue dans la cour, puis il entre en classe. Il est hèureux.
Il. - En allant à l'école 1En allant à· l'école, Jean pense aux vacances. 11 regrette les longues courses dans les champs et les bois, les bonnes parties sur la place de l'église. Mais il se dit aussitôt : • Les vacançes ne peuvent pas toujours durer. Tout
le monde travaille et je veux travailler aussi pou r ne pas rester ignorant. •
III. - Le chemin de l'école Quel chemin suivez-vous pour vous rendre à l'école? Où et comment marchez-vousi' [)evan! quelles boutiques passez-vous? Quels gens rencontrez-vous?
IV. - Le nouvel élève Henri vient pour la première !ois à l'école. Son attitude dans la cour. L'attitude de ses camarades.
V. - Le iowr de rentrée de l'école Sur le chemin de l'école, à quoi pensezvous, quelles résolutions avez-vous prises le jour de la rentrée?
VI. - Le Corbeau Le corbeau, qui s'est laissé voler son fromage par le renard, raconte sa mésaventure à ses camarades.
V Il. - Heure de loisir Une de vos amies se plaint d'avoir trop de loisirs et de trouver les heures trop longues. Vour lui indiquez les moyens de les trouver courtes.
VIII. - A la {!are Vous allez prendre le train avec des bagages. Dites toutes les actions que vous accomplissez depuis le moment où vous entrez dans la gare jusqu'à celui où vous prenez place dans le compartiment.
IX. -
Moyens de locomotion
Vous avez déjà voyagé en voiture, en chemin de !er; vous avez vu passer des bicyclettes et des automobiles. Dites les avantages et les inconvénients de ces diltérents moyP.ns de transport. Auquel donneriez-vous la prélérence?
X. - Vos livres Aimez-vous vos livres? Pourquoi? Lequel préférez-vous?
Xl. - La oluie t . Qu'est-ce que la pluie? - 2. A quoi sert la pluie? - 3. Quand la pluie tait-elle plaisir? - 4. Quand ennuie-t-elle? - 5. Quelles personnes sont à plaindre, l'hiver, quand il pleut ou qu'il neige?
XII. - La bonté
Soyez-bons. La bonté est un devoir~ elle
a. d'ailleurs sa récompense dans les satialae-• 1_•,ons qu'elle p~o~urc à ce~x envers qui elle :; exerce et ausst a ceux qut la pratiquent.
= De l'éducation vhv.sique à l'école La gymnastique n'a pas, dans nos écoles, la part qu'elle devrait avoir. Elle est un enseignement, non un exercice. Or, il faut faire de la .gynmastique, non pour savoir en laire, mais pour se bien porter, non à l'heure de la leçon, mais fréquemment, au milieu des autres exercices scolaires, pour aérer les poitnnes et dégourdir les muscles. Les instituteurs n'y songent pas assez et les institutrices y songent moins encore. La meilleure des gymnastiques est celle du jeu; c'est, à l'âge de nos écoliers, de beaucoup la plus nécessaire. Comme on a peur des accidents, on défend à peu près tous les jeux, et les enfants, pour éviter de se casser une Jambe, n'ont plus guère que la ressource d'attraper de-ci de-là, en restant immobiles, une congestion ou une bronchite. • Souvent la peur d'un mal nous conduit dans un pire. •
-o-Qualités nécessaires oour diriger une école enfantine Il !aut que l'institutrice soit vigoureuse et active. L'eitectit de ces écoles est généralement chargé; la propreté des enfants, les soins à leur donner requièrent une sollicitude de tous les instants, et parfois quelque effort ; la discipline y est souvent pénible : il faut soutenir l'entrain général et varier beaucoup les exercices comme les jeux et les évolutions. Peu de détente chez la maîtresse; elle doit être et rester vaillante, se dépenser... Rechercher cette lâche quand on est de santé irêle est imprudence. Ce n ·est pas tout. Il la ut à la maîtresse J'a· mour de ces bambins, l'intelligence de leur nature et de leurs besoins, du tact et, à l'occasion, une véritable iaculté de divination, disons l'intuition • maternelle • ; en un mot, une aptitude spéciale. Nos institutrices ont, en général, et dans toutes les écoles primaires, ces qualités essentielles chez l'éducatrice; mais telle maîtresse qui réussit très bien dans un cours moyen, dans un cours supérieur, réussirait médiocrement dans ces • petites,. classes: elle s'y sentirait mal à l'aise, inoccupée,
184 do~c sans joie et malheureuse. Une profession qu ~ ne. • .prend • pas son homme, ou très peu ·
qu1 lu1 .•mpose à lui-même le sentiment qu 'il ne conv1cnt pas à la tâche, rebute et attriste. Le cœur n'y est pas. Et quels résultats attendre d'une activité pédagogique oü le " cœur • n'est pas?
-oL 'instituteu.r ne doit vas êt;e un emballé
Supplément
que l'on peut recueillir auprès des parents des enfants. Dans les cas douteux Je ~ cin dictera la règle à suivre. ' Il est dai~ que cette méthode de classernen ne ~ut av01r que de bons résultats pou 1 trava il des enfants. La difficulté de la vi~ le ct l'eifort de l'accommodation engendr: p_romp!e~ent une- fatigue fréquente qui, réri tee nulf a l'attention de l'élève et provoque chez lui l'apathie et la paresse. Nous devons donc chercher à éviter ce grave inconvénient dans la mesure du possible.
Le peuple de nos campagnes, qui ne perd pas son temps en réflexions philosophiques, ce qui ne l'empêche nullement d'observer et -od'être psychologue à sa manière, sent très bien c~. qu:est la sérén ité de soi-même et y attache Problèmes d'arithmétique subtils d mshnct le plus grand prix chez un éducales problèmes d'arithmétique subtils eq. teur. Il ne pardonne pas volontiers à l'instituchevêtrés et totalement étrangers à la vie' rée). teur .. l'inégalité d'humeur, la brusquerie des le ne me sédui sent aucunement; il y a des pro. n_1ameres et du geste, le manque de po.ndéracédés presque mécaniques, et par conséquent hon dans les idées, de mesure dans l'expresde médiocre valeur au point de vue intellecsion, de tolérance pour les personnes. II ne tuel, pour savoir combien de temps un ouvrier l'~ime ni trop exubérant ni trop concentré. Il s'etonne - et notez quel hommage cela impli- dans telles conditi ons, mettra de plus qué l'autre pour atteindre le même but, et comque - ~e le voir épouser les passions du mibien trois fontaines coulant ensemble.... je heu, su1vre les engouements du jour et de n'insiste pas. Mais je remarque que nos élène pas le trouver plus différent des autres et ves auront plus tard des achats à laire, des plus sage qu'eux. travaux à entreprendre dans leur maison, et • • C'est un emballé, ça ne convient pas pour je pense que s'ils apprenaient à raisonner elever les enfants•, me disait tout dernièrejuste sur les chances de gain ou de perte que ment de l'instituteur un campagnard ct on réserve telle ou telle opération agricole, comsentait qu'il avait conscience de formuler le merciale, industrielle, ils acquerraient ainsi plus grave des reproches. C'est qu'il est entend'excellentes habitudes d'esprit et des notions du que l'instituteur, comme le prêtre, doit utiles à la vie de chaque jour. e~e~c~r u~ mi nistère de paix. C'est qu'il est d•!hc1l~ d adf!iettre que celui qui assume de fa1re 1éducatwn des autres ne soit pas parvenu à s'assurer l'équilibre d'esprit, la quiétuLe .Teune Catholique de l'âme, la maîtrise de soi-même la tranquillité d'attitude et la mesure dans 'toutes les La ,Semaine catholique" de fri bourg apdémarche~ de la vie privée et publique, qui précie très favorablement notre petii périosont préc1sément les signes intérieurs et exdique comme on en jugera par la citation térieurs de la sérénité. su ivante: -aTrès digne de son t itre, le , Jeune Catho· lique", si fentiment illustré, s'adresse aux lecComment il faut placer les élèves teurs jeunes ou qui pensent l'être encore, et dans une classe surtout catholiques ou du moins capables de j'estime qu'à l'avenir une des préoccupa- comprendre notre littérature. A ce double titions de nos maîtres devra être, à la rentrée tre, ils aimeront ces pages charmantes, riches des classes, de réserver les places les mieux en histoires édifiantes, en sages conseils, en éclairées et les plus rapprochées des tableaux contes pittoresques et en pensées d'un senaux élèves dont la vue est faible. Un rapide timent élevé. Ajoutons qu'après Je Valais, c'est le canton examen de la classe devant un tableau ou une de Fribourg qui compte Je plus d'abonnés, c~r te murale à caractères de grandeurs vanées permettra à chacun de reconnaître les environ 1000 à l'heure actuelle. vues faibles, moyennes ou bonnes. Ce classement sera facilité aussi par les renseignements
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Le Voile de Tulle cha leur était étouffante : les grandes lelargement ouvertes sur l'avenue laisentrer un air chargé des senteurs' Joursoir; les bruits de la rue s'éteignaient: était silence, recueillement et mystère. Autour d'une grande table Henri II vivement éclairée par deux lampadaires, tou'te une tanülle est assise: à droite, l'aïeule, une mantille noire sur la tête, faisant ressortir plus fivemen_t la blancheur des cheveux; puis le erand-pere, en veston à brandebourgs, l'air d'un v1eux militaire, avec son impériale et sa rosette; et, en effet, c'est un vieux colonel. Tout auprès d'eux, comme un bouquet six enfants qui causent à voix basse, avec de~ inlltxions douces, attendries, sans penser à jouer, et, tout au milieu, entre son père et sa mère, une fillette de douze ans, l'air sérieux l'expression recueillie, émue .... Et il plane s u; Ioule cette famille comme un parfum de piété, comme une atmosphère d'église; il y a là un de ces bonheurs intimes, si grand, si beau, que l'âme humaine semble impuissante à le contenir; les yeux se mouillent à sa pensée et les larmes qu'ils versent semblent être Je trop plein du cœur.
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- Tiens! vois-tu, bichette, dit le grandpère, tu m'as fait pleurer comme une bête tout à l'heure en me demandant pardon! Cela m'a rappelé la mienne, et ça remonte furieusement loin ; il y aura juste soixante ans, l'année prochaine! seulement, moi, j'étais un fameux diable! tandis que toi .... Et le grand-père regarda longuement la petite Marie, qui avait les yeux fixés sur le tapis. - Oh! je sens bien, continua-t-il en riant, ce qui va m'arriver demain! Quand je verrai ma petite-fille en blanc à l'église, que j'entendrai mes vieux cantiques.... vlan! ça va y être..... , - .... Eh bien! nous mettrons troi s mouchoir s dans la poche à grand-papa!.. .. - .... Pour pleurer ses vieux péchés! .... - Sans préjudice des nouveaux!.. .. - Oh! des nouveaux! s'écria Je colonel, l'air un peu anxieux.... lesquels? - Lesquels? - Voulez-vous les voir? -Oui! Légère comme un oiseau, la mère disparut
de ,l' &cole, un instant, et rev!nt les bras chargés de toute une vaporeuse to1lette blanche la toilette classique de la Première Commu~ion. Mai~ il n~était pas nécessaire de s'approcher b1en pres pour trouver dans cette simplicité apparente, les mille ;affinements de .... (comment fau t-il appeler ça?) de la tendresse ou de la petite vanité paternelle .... - Voilà les pièces à conviction dit la maman, en déposant le gracieux ballot sur la table. Et, à la haute clarté des lampes toute la toilette parut s'embellir encore; le' voile en tulle de soie, semblait un de ces fils d~ la Vierge qui flottent dans la campagne les beaux matins de printemps; le corsage aux mille petits plis, la robe en mousseline fine, tout accrochait la lumière, la tamisant, la rendant plus douce.... Quelque chose de cette blancheur se réHé· tait dans la pièce, comme une image de J'innocence de cette belle enfant qui rajeunissait tous les cœurs. - Mais je ne vois pas, dit le grand-père; des pièces à conviction, ça? - Comment! tu ne vois pas, cette ceinture de faille? - Tu l'aurais voulue en satin, peut-être? C'est plus jeune, n'est-ce pas? - Non, bon grand-papa, dit la petite Communiante, maman aurait voulu que vous fassiez les choses plus simplement. Si demain je pense à toutes ces belles affaires, qui priera -pour grand-père? - Bah! fillette, quand le général vient, laut le grand uniforme! · - Uniforme de fantaisie ou d'ordonnance? - D'ordonnanee, petite ! - Eh bien! grand-papa, dit la fillette, en nouant ses deux bras autour du cou de l'aïeul, n'y a-t-il pas un peu de fantaisie dans toutes ces histoires-là? - Hum! hum! tu sais, fillette, moi, je suis un vieux soldat; si tu me demandais où J'on fabrique les meilleures pipes, j'irais les yeux fermés. La lingerie, c'est autre chose! Je suis allé dans la première maison que j'ai trouvée sur le Bottin, et j'ai dit à la bonne femme que j'y ai rencontrée: • Madame, voilà: j'ai une petite-lille... s'appelle Maria... gentille tout plein .... un mètre trente-deux de hauteur; faut lui faire une toilette complète .... Première Communion.... M'y connais pas, moi! seulement, vous savez, vous, je suppose? faites le mieux possible ; le prix? .... m'est égal! surtout que ce soit bien, ou on vous tord le cou comme à