No 10 l'Ecole primaire, 25 Décembre 1914

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sam• année

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96 otection: il a conjuré tout péril, il a domitoute force brutale; sa magniliquè persontlité renouvelle le mythe d'Orphée: les ~ns altérés de sang, à t-'écouter, courbent ahine et viennent lui léc!1er les pieds! Honneur et respect à qui a vaincu le vaineur! Bessières-fleury. o-o-o-o-o-o-o

SAVOIR RECOMPENSER

La correction est un art. La louange, ou lutôt ia récompense, en est un aussi, et non

compense dans une satisfaction absolument matérielle. Si vous récompensez l'obéissance en favo· risant la coquetterie; ou bien, si vous louan· gez la sincérité, en la comparant au seu1 plaisir de posséder un jouet, vous faussez totalement le jugement de l'enfant, et vous risquez même de museler, en apparence, un vice, pour aider ~e développement d'un autre.

vtmatre

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LA SOLIDARITE

Ra.ppeJez-vous ce petit chef-d'œuvr~ de toins difficile à. exercer; car eUe devient une rme dangereuse, si l'on ne sait pas la ma- Tolstoï : • Maître et Serviteur •. ier. • C'est la nuit, l'hiver, au milieu des stepIl y a plusieurs mauvaises manières de ré- pes; ,la neige couvre le sol et le voyageur erre ompenser. Nous en citerons deux seulement à. tâtons dans l'obscuri:té de cette nuit noire, <>ur aujourd'hui. sur cette surface blanche, sans jamais trouver une borne qui lui indique le chemin. Eh bien! 1. Récompenser à tort et à. travers. lg'ir ainsi, dest manquer la raison d·'être de il me semble que, depuis des siècles l'humanité est comme ce voyageur à. la recher1; récompense. Il ne faut récompeoser qu_'à. K>n escient, quand l'enfant a vraiment mé- che de son chemin. P.laçons donc une borne 'ité. Pas de compromis. avec ces petites na- sur 1a rouje qu'elle a parcourue, marquons lires; ce serait les tromper grandement que fortement le point où nous sommes arrivés; le leur faire croire qu'ils n'ont agi, peut-être, je crois que nous tenons un point fixe, une (ue sous l'empire de .fa peur ou de l'entrai- notion certaine: celle de la solidarité des temœt. Quand le petit mutin ou la petite hommes et de la dette sociale de chacun de nutine, après force supplications. a enfin cédé nous; si nous savons bien placer cette borne . vos ordres, ne soyez pas assez faibles, chè- le long du chemin e.t l'a laire aopercevoir à -es mamans, pour vous extasier et pour ré- nos successeurs, nous n'aurons pas perdu Jéter à. qui veut l'entendre: • Comme il est notre journée. • 00000·0 ~tii mon petit garçon! Comme elle est mi:nonne, ma petite fille! Vite une dragée. un râteau!... Que veux-tu mon chéri? Que dési- LES POMMES COMME .MEDICAMENT Au point de vue chimique, la pomme se res-tu tm fillette? .... Ce sont 1~ des malladresses plus que re- compose de fibre végétale, d'albumine, de sucre, de gomme, de chlorophylle, d'acide ma· ~rettables; elles sont souvent irréparables. Louez ce qui est touable, réoompense:r. ce qui lique, de chaux et de beaucoup d'eau. Elle !st à récompenser. Mais ne jetez pas vos Iar- contient, en outre, un 'Jour cent de phosphore beaucoup plus que n'importe quel fruit ou lé· ~esses à. tort et à. travers. gume. Ce phosphore convient admirablement 2. Récompenser au-delà du mérite. - Ne pour renouveler la matière nerveuse, la lécilonnez jamais une récompense disproportion- thine, de 1a cervelle et de la moelk épinière. née a.vec i)a valeur de ]~acte accompli. Il fauLes acides que contient la pomme sont irait même arriver à. faire pratiquer le devoir d'une grande utilité aux P\'.rsonnes d'habitu· pour le devoir, et, pM" conséquent, n'avoir des sédentaires dont le foie est paresseuJt; tlullement recours à la récompense. .Mais nos ces acides servent à éliminer du corps )es enfants n'en sont pas là; on peut donc les ai- matières nuisibles, qui, si elles y restaient, der les stimuler dans leurs efforts, par l'es- rendraient l'esprit lourd et lent ou amènepoi~ d'une marque de satisfaction. C'est alors raient la jaunisse ou des éruptions ou qudqu'il faut récompenser sobrement et avec une que autre maladie. certaine nuanœ. Enfin, ,fa ·pomme crue, bien mûre, est un Ne dites pas, chères mamans: • Si tu es des aliments les plus légers, car il ne faut que sage. Je t'achèterai un beau chapeau. Si tu quatre-vingt-cinq minutes, pour que s:t digesme dis la vérité, je te paierai un beau che· tion soit complètement temünée. vat • Cette façon de récompenser n'en est pas Qo()o()oO-O-O une; car un acte moral ne peut trouver sa ré-

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d 'édu~aticn Publication du MUSEE PEDAGOGIQUE primaire donne de 10 à 12 livraisons ne 8-16 chacune, non compris la couverture, et autant de Silppléments Je 8-16 pages pendant l'a.uoée onJinail'e (soit du ter Janvier au 31 Déce~bre). L'J<~col::l

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Souhaits de sainte et heureuse année 1915


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