No 10 l'Ecole primaire, 15 Décembre 1919

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Variétés UES MŒURS DES ARAIGNEES ,Oans un sar,ant a]."lli,dle de 1a ,,Re<Vue scientiiique'', ,M. BoUJVier traite de lindus,lrie des araignœs. ,Bile a eyo1ué, mais ne monrt!l"e auûouinfllmi chez 1la jA'.1.lfi)art ides e.,qpèces, qu'un al.lltouna.ii,sme ·qui ne d~~le aucune trace d intefütigence. Une néph~le de ,Madag,1Jscar, tel"le Pétu!llloJpe, refait ma.que ooi1 une moitié de sa !oille aitemafrvemetll:t; mails si ~·on déchi-re la moi~,ié 'qui vient d'être reifaiœ, l'aa-aignée n,'eo a cure; e'Lle détrui~ et tisse de nou,veau {autre moi.fié, parce qiue c'eslt sPn too,r. Une des .particulllarités 1Jes pllus ,eu.rieuses signalées par M. Bouwier est ce10.e que MairtiŒJ. Lister a<Vait con,sta~ée dès 1670: œrta.ines araignées, grimpées sur wne 513.i1t!iie, se placent fa <tête en avant dans la din,otioo de Ja bise, ·relèvent leur abdiomen, émelltenlt une quantité de fi'ls aux,quals e!lles s'arobou,teut de Jeurs pa,11tes et s'e.nivO!lellri: aiinsi couichées suir •Je dos, à la faveuir dé 8a différen~e de den:si!é entre coudhes at~ériqœs plus ou moins élêhaufiées. ,E']1es peU1Ven1 d'aillileuœ, en raccouircissant ou a8Jloogeant Jeurs fils, faiire va,rier Jeu.r forœ ascen.sionneBJe, corutinuer ,lelllr vo~ ou atterriir. QuekJ.ues-ooes a,tteignent ainsi assez ha.ut: .on en a trouvé au sommet du dôme de Saiint-Pï.e1ire de Ron1e. La p1upa.r4 des araignles peUJVent <Voyager de cette façon; il en_ est qùi, nais.sant en giroupe dans un cocon, se disséminent ainsi dans 1I'espaœ comme des graines ~jlée,s GJOUT 1iroUJVer plus faci<lement ~eull' subsistance. ~ POUR ETR,E ENTBNDU .PkR TiRiEJNllE MEWE PERSONNES Lia grande ,tou,rnée de rlistours que l"a mailradiie dJu prés.ildent Wfüson a in!errol1JJ)'lle ne s'~ pas edlfectuiée s11nrs nombr~ d'incidents pirlllores<J!Ues. I[ faiu* di,re qu,'ime tou:r:née de ce genre, même pr'ésidentieO,le, a l,eaucouip de •.raiits cornlmu.ns ,avec tes iurbul\.ants voyages transc:ontinentaux de quelque céllêbre artiste ou de ,quelilue fameux Bamum.

AUJSsi les or'g,ani,sa !e.urs de cette tou rntt !l)'résidentiellle 15e son~ partois heur,tês au.x lltlê1111:!s difücull.tés que ren.confrent lies imprésarios de füê,â,tre. A Son-Diego, par exeq,Ie füs ont eu à ~s~ull<re ~e problème 9Uiivant; Comment le president ,pou111'a-t-i1t se faire entendre de ,ses ,a"-*1iteurs s'ilil pante au Stade afllOéUhiique, diotttl IF,fünmense a•ifflléâtre peut contenir 30,000 personnes? M. Wil'son n•"a pas UJlle •voix de isrentoa-. Ce pirob1ème, ils l'ont réso1liu. de la façon suivante: la iplaite..for.me, de ~<aqueillle devait parler le [président , fut ·complètement en;îern-lée dan,s une grande cage de verre. Su:r ile toit de cette ~ deux gig:mtes.ques pavi1Uon-s de iphooogrue furerut lilcés e't on m·sttwlftia un dirs)positil &,ctrique pa11tic.u!:'ier qui (deivait consirlléirabllement amp1.i.fier Ha voix de ll'omteur. Tooil maruha à souJh<ait, et la fooile énorme massée dans ,l',imrnense o<Va!e put su,iivre mot pair mot le dlisoouirs du prisident. Non· seu~emei.,t eilile entendit parfaitement foratem, n11is e!Jle rpùt, à traivers Jes n,aro,is ,vi-kées, obser<Ver, aivec Je ronrouns pallfoils de j-UJIT~~es de ttiêâtre, <son a•itifu\de et ses gestes. ·Le swccès d.e cellte in,ven.tion fu{ te,! que, rpe,t.11 de Û'Ouns iatrrès, on, el.li! recours à un prodél:ll! sembl'1aJb]e 1pou.r fai,re parler M. Wi'liSoa d1ains cil!tq :~héMres dititférents au même moment. Dans œlui. des théâtres oî1 1e prési)aent ét-ait ,V'érim.ill!eanent :pr~sfflt, quatre padfons enregistJrewris avaient été placés à .proxiani<lé de !1/''oraiteur. fidèll~ment Je , magnavox • c'est ai·nlS'i que s'~lile ne 11100.vel appareil mfPP'Orlta aux aulditeurs des quatre autres sal· !es nes pal!"Olles présidentie!Oes.

, OR GlAfJ]lL Société valai,avve d ·éduaatîon.)' l>E LA

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:Publication fondée en 1881 L'Ecole primaire donne une dizaine de livraisons de 16 pages7"-Iâ couverture y comprise, et autant de supplé· ments de - 8-16 pages pendant l'année ordiniÜre (soit du 1er Janvier au 31 Décembre).

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i Hettreu,x ceux qwi .rayonnent toujours un

peu de joie, de !bonheur, de con'fiance! H~uœux ceux dont ~'approche n!aP1Porte jamais l'épouvante ou l'ango~sse! ~ t L' i.naotion intelfoctuélle e-t mor.ale amtne Ua dégradation inteU!eduellJe ou morale, corn' me Fi111aciion ,physique produ,it '1es miisères !physiques.

SnlHe fr. 3. Par an :_~Union postale fr. S.ISO Les abonnements se règlent plir chèque pQsta] Ile 56 ou à ce défaut contre remboursement. Annonces : 20 cent. la ligne sur toute la largeur Tout cie qui cicncierne la. publlcicition dol.t être cidress~ dl.reetement œ son gérant et fcnda.teur, M, P. PIONAT, Secirétcitre a;u Dépmtement de l'lnstruet.ton publique, à Sten.

.Chers lecteurs et lectrices, au -plaisir de vous revoir 'année prochaine. L'Ecole primaire.


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Sommaire du Supplément N° lO

La 1nrnrt ISleJLon S. 1f 111ançois d''Ars·sàls,e. - IL:e 1LaipidJaiœ. - ·frèrie J.acqueHne. - IUEiuroiJ)e ,et ile mcmde d'aprè:s i,es tria,ttés Jdie 1 9'19. -0-

Sommatre de cette llvralso11 (La dernière de l'année 1919.) Oonsei'11s pour toutes ,s,ai•soŒ. (!Le rire, ,le idhant 1et ,11a ,réoréa1bion à ll'écoOe.) -Deux ~u:j,e!!ls à étfulcfüer (stti:be). - L'iin'Sti,Mldiae dllréti.enirre 1pei1J1Jte paT elilNnême. - Partie pratique: Instruction n!lli1giieuis1e. (/Les J~oiis.) - V:a,riiétés. ,lJe tiitlie et \1a taiblle des matières poiur 1919 ser,ont .join1~s ,a,u N° du 15 janvi.er 1920. -0-

Sommaire de la couverture Cette annexe a 8 pages. A 'J)'l'O[)OS id~s traitements. - Eiohos Ides oonférenoes. - Qà .et là. - Le de,v,oir :de l'école. - La :Pi,erre 'de l'Op1pr~b!re. - Biblliogmaphiie. -0-

A

propos des traitements

,nouls ,crioy:ons rdevioir 1raip1Pel~ler 1,es deux décis~ons ,suiv1anfos !Prises, ,et !Publiées à ~,a 1$Uite d'un vo4le rlécerut idlu Or and GonseiL Oomme ,orgat111e de !la Société valaisanne d'Education, ,nous ne pouvons 1na.tureil/Jement 1qtUJe u1eg11etter, pour une (Partii,e du corips enseigman.t p,1'imaire, fos •consélqu1einoes qui 1déco,ui'.ieI1Jt, :au p1r'éju!dice idie sa 1&ituation matéPie~le, du fai1 ,qiu'wn certaiJil nomlbre de communeis bien rdispo,sées orut oubilié ou ,nié~ligé de .con1sj,g;ner ,oo iieffi/PlS uhi•l,e fos augment,1.ti,orrs 1Par ielU,es cornsenties. E111 pa.rticu.tier, nous d€Jf)llorol!lis ,que no,s ·ins,b,tu,tnces, s.i ,méiri:fantes ceperndiaint et certainemenlt :au:S!Si 1dri1gne:s ide rp11101:ection e:t de s0Qliici1bllide, 1DJe 1pui'si.s·ent, JPOUr Je moment œién!éficier, ,comme •UJn certain nombre d''tnstu,turteufls, :de SlU/PIPUéments extr.aor-

m idtna:i'l"es. Miaiis nous voullbns ,que œ 1n'eslt Jià ,qu'1uine mesur,e pa ,r,e •et .q,ue dans uin aveni,r prochain l'on viern~ .se Jp[loidJuire ,une :amiélioration qui ,prof1te11a, oomme mn 'est que ju,ste à un pllu,s gmnd 1nombre de maîtres' et ma~,esiSe:s que œ n·';est actweblement le •cas. Le ,ges,tle bi·enl\lleilhl'aint ·du Ona.nct Con,sei:l iaccoircta,nt 20,000 fr. ,pour sap. ,p,:lémernts ,est id' aiQU:eurs ide bon augure et autonise de lég\itimes e51Poi'I1S. Qu'etl a t.teirudant des jou11s encore meillleors, rous 1pflennent JPaHence ,et couirage! Le Conseil 1d'Eiflat, intenpréta,nt la décision iprise par Œe Grand C.Onseil dans sa dernière session de Novembre, relatiive aux iswpp,léments de traitement à aiocor!der aux instiituteurs, estime: a) igue ;}es communes qui n'ont pas informé q:e ,Département de l'Iu.truction 1pulb'li:que jusqu'au ter ,dléoemlbœ, 1soi,t oo mois après ['ouiverhlre générale des classes, ide 1'octroi id'alilocations supplémentaires, 11e pourront paus être miises au Mnéfiœ <lu subside -de l'Etat; b) iq,ue ,les iinstitutrices ne bénéficient pais des ata:oca,tions cantonales. -0--

Ecbos des Conférences .District de Sion ,Le 27 nov. écou1~, •à 9 1 / , h. du m., institu. leurs et ins,tiiuirices avaient dévalé les ~n· tes vois ines du chcl-l ieu et se trouivaient rassem11:ilés à Sion dans ·le bâtiment de l'Ecole no11ma'e des :garçons. ile personnel enseignant iprima.ire du· di,s~rid était à peu iprès a u conr pie!. <Les coo1missions scolaires de Sioo el Sa,v ièse ,s·y trou·vaient représentées par MMDubu,is et Varone. M. 'l 'Ins.pedeur .Mangisch oUNre la en ,sal'uaJnt aveic enthousiasme la pa ix b1enfa1· triœ qu i a IPeI1mis .de restaurer les conf!rei.1c~s -régionales, abandonnées depuis 1914, par •s uite de J;a guene .mondia'Je. Grâce à cette paix, on ipourra main 1enant se re:inettre résoluiment à J'œuvre, sans la perspectve de

~anc_e

nouNeaux dérange11nen ts de toute natu,re, ainsi q uïl en ad!vint ces der111ières années. Après la const itution du b ureau,, MHœ h, Directeur de J'IEcole normale, ouvre sa conJérernce sur femtp!oi du nou,v eau, manuel • CouTs de langue irançaise • · Les INS11RUCTIONS concernant !'emploi de ce ma111uel, éditées !l)ar les auteurs lfiêmes de r ou1Vraige , ayan t é'é transmises aux difüé· renies écoles plr le ÜfllJartement de l'lnstruc· tion ,pui!Yli,que, le rnn.!érencier ne croit pas 11é• œssaire de s'é!e,udre sur la manière de l'ufr tiser, IF consacre sa con1férenœ ià !aire •j ustice de ·quel,ques pr é)i[!lgés contre le « Cou rs de langue frn nça ise » . Iles deux griefs: 1) le nou. veau man uel est areligieux . matériaViste; 2) il n'est p as méthOldique, sont attaqués succes· siv€1ment Ce hvre n'est pas areligieux de parti JPr is. puisque l'on y trou,ve les noms de Dieu et du petit Jésus. ûans tes mains d 'illl ,bon institu teur, il ipeut irès bien ·dévelo!PP(!r les idées de •just ice et tle charité chrét iennes dans 'l'e51Prit des élèves; c·es! r avis perso11 11el du maître qui lait la nmralité du morceau. Si le ,premier ,g rielf a CEl°J)enietant que!ique fonde· ment, le deuxième ·n·en a aucun. •Le 110L1Nea11 rnanue1! est essentieflement méthodique ; 011 y frOLIVe ]:,. méthcde i11:dt1dive , indispen•snble l:llms l'en,seigneme,nt de la ~TaJmmaire. ChaqUe leçon cOorimence par l'obser1Vation d'une illus.,. !ration qui parle aux sens de J'Cnfant; la lecture el 1·eX!pfication d u texte lui en donnent l'inteJ.l'iget1.ce, et de '!"observation découle tout natu,rellemen! la règle. E 11 ter,rninanf. le con· férenôer intvite le personnel enseignant .à faire un essai ro,yal du nou;veau 1uanuel; H est pusua.dé 1que 'Je résultat sern satisfais·a11t, que l'enfant ,fera p lus de rprogrès. Puis, il'lu.strant sa thèse , •M. le Directeur Hœh se livre à une démonstration pratique d·u,ne leçon .à des é<:èves du. cours moyen, A,vec une habileté ,merveilleuse, se meitant ai&ément •à la portée •de ·s es jeunes élèves d 'une dizaine 'd'années, il Tes tiènt en halei,ne 1tne heu,re durnnt, s·a,d,ressant aux sens d ''abord, piüs à l'inte'Hi,ge.111ce, épurant les observatious, red ressant les, fonmes défoctueu~s dans la manière de s'e~rimer; faisan1 jaillir tou,t nature'l!e,m,ent des idées morales par des .questions juidi'Cieuses et su ivies, d 'un texte exclttant en a1p,parroce toLLte pensée d 'en profiter pour lfo11mer fa co11s:cie.i1•c e des élèves. la discus;sion qui s'en s uit est anirnée et trè;; intéressante, ràJ~cienne grammaire ayant

ri

éga·!ement de •ch auds partisans et défense~rs. ·La conclusion en est que l'ada!Ptation variera. né:œssairement entre tel'le et telle dasse, tou i en 'maintena,nt en ,soi, dans toute son intégrité, l'excellence tle la méthode et du manne!' soutenue IJ>ar le con1érencier. On passe à la hâte . sur les questions d'assurance du ,pers·onnel enseignant, sur l'étude d 'une association kl'i,nstitutrice!l et sur le choix du lieu de l.a ;prochaine conijérence du districl. !])Uis la sé,mce est levée. Au banquet , ,q ui a lieu à la Maison. Po,pu· .laire, M. l'Inspecteu.r, comme merve1"1eusement in spiré par les fleurs qui ornent la sat· !e salue tes défenseurs des .intérêts d u per· s~nnel enseignant dans le d.istr:ict: M . Bur,gener, Chef du Département, ,M. Pigna! et M· !e dé1puté Be11tj. 1Roten . V, ip~rle .avec ~haleur de la noble mission de t mstduieur qm, dan.s <'h aque v illage, se dévoue à ,la cu'ltu~e physique, iutel lectuelle et m?rale de ,la 1eunesse, €le vant ainsi que le iPretre, les cœurs et les esprits ' .au-dessus d1t terre.;à-terre et des préoccutpalions matérielles . Le ma,jor de table notre collè,~e Zuichuat, 1déploye uue activité infatigable. So~s so~ 1,eurcuse direction, chants et productions d t· 'VE"rses se su.cd.dent à l'envi, ·tandis q ue le vin 'd 'ho nneur. généreusement offert par la .Mu· ,n icin)alité de Sion, es! a1pprécié comme il Je ,n~ri1e. A sitlue r ici l'aurore d'une chorale de·S instihdeurs du disirid, aurore qui était aprparue u11 ~ 'fois <léli!à. il esl vrai, en 1914, mais que la œuerre n-.ondiale a,vait rep1ongé ·d ans le~ ténèbres. 'L 'heure de \a ,séparation a soni'1é. .M. l'lns,pecteur souhaite à tous u ne heureuse rentrée :i u fover et la .s al',e se vide. ·En se ser.rant l:i main-· on sen! 1que 'la confraternité a aug!lllenté durant cette charmante ~ournée dont on irar· dera le ,111eille11r souvenir. 0,. M. - -n ·-

Ça

et 1a

O n nous écr:i'f du Bas-Valais: L"année 1Q1Q aura été sous tou'S ra,JJIP<)Tts 1me année d 'événements IJX)Ur les instiiuteurs. T11,,quïci . tous nos e~îorts avaient été tourné~ vers l'éducation mora1e. vers la formaJio n de !"esp ri t, on avait par trop oublié Je· IProvenbe: « Une âme sai111e dau s u11 conps sain •


IV

et il a fallu que 11Etai se cha~geât de nous le · siveri1ent 1e côté inteUoctuel et ne tient

ranieler. Sous ses aUS[Piœs, des cours de <gymnastique ~uirent donc organisés à Monthey, à Sion et à Bri,g ue et réu,nirent chaque fois une quaran:taine dïa1stituteurs. Pendant troi,s ûoms i,ls sUJ~virent avec ~ntrain et succès :les e:ioce11entes leçons données par des iprofesseurs s,péciaux, auxquels on ne peU,t qu'adresser d,e-s remerciements sin·.cères au nOl!ll de tous teux qui ont eu l'avantage de :Profiter de leur ex.périen.ce et de leur savoirfaire. Un progra11111me soigneusement éfaboré nous fit revoir tou't le qcle des trois :degrés. Rien n'a été onnis : Exercices de marche, prélimi• naires, ·engins, Jeux. Une !Préférence mariquée avait été a:ocordée aux exercices correctifs, aux exertciœs rpouwant être faits ,partout, sans J.ocal ni engins, a1fin qu.e chiiJcun n'ait qu 'à faire preuive d'un peu de bo1111e volonté. Les leçons, données avec méthode furent immé· diatement suwies d'exercices pratiques, par l'instruclion mufael1e.

jpas assez comipte 1du 1besoin d'activité ide création et des talen'ts iprahques d~ -ses élèves; ene n ',est ipas ,assez en contact ,avec Ja vie ide tous les j,ours.- Elle est ,devenue l'endroit où 1"on apprend des leçons, .où 1'cm écoute ,~n ~maître qui par.le, tan:dis ,qu',elle devrait être le lieu où l'on est .a dif, où fon travaille, où l'esprirt et les mains besognent de con, cert sous l'œil attentif et directeur du , maître; elle -devrait être ainsi 1'e lieu où l'enfant reçoit une bonne et solide ' if.)réparation IPOur la vie. Qui ne le connaît ipas ce besoin d'a, gir et 'de travaiUer des enfants? Quand ils sont ·petits, ils a pprennent et s'instruisent ,en regardant, en observant, en touchant, en construisant, en détruisant; ,continuons ,donc dans cette voie quand ils entrent à l'école, donnonsMais ·ce ne sera pas là 1J'u1üque résultat '1eur l'occasion d'él!P\prendre en faisant de ces ,cour s·. ,Epanpillés lda,ns notre beau Va· des exipéri-ences, d'aiprprendre par euxlais, absoiibés par nos oCCllJPations mUJitip!es, mlêmes en manrpulant la matière et en nous n 'avon,s [Pas assez cu:l:ti1vé notre es,prit regardant d1arns la natur,e tout oe qui de solid~irité; ,ce-s· réUJ11io11s ont offert aux j;1sleur fait envie et tout ce ,qui est beau; tituteurs un nouvel horizon que nous a:vons pour devoir d 'élargir plus profondément en· multiiplions les occasions où ils pourront .ainsi se cultiver eux-mêmes. core. Nous y reviendrons. P. H. ·Pour arriver à oe resultat, i1 faut un - 0ichangeme9t ,dans la méthode d'ensei· Le Devoir de l'Ecole gner, dans 1e procédé. Il faut aidmettre -Les ,dernières années nous ont fait aussi ,à l'école, ·comme partout, quelréfléchir; la guerre a a!pporté ,de grands ique ,chose de nouveau qui permette à changements dans Ja vie sociale et éco- l'enfant 'de se révéler, .de se ,découvrir. nomrque. iDes ,points 'de vue nouveaux Et, .nous semble-t-il, Je travail manuel se sont ouverts iet ont ,acquis une gran-- est la b-ranche par e~cellenoe à intro de importance; nous sommes obligés duire à l'école pour rajeunir et vivifier de les ,accepter en ,changeant notre ma- les autres. En Suisse, le ,dévelQ'{)pement du tranière de vi<Vre, de juger, d'envisager et d'arplprécier les ,choses ; il semble que vail manuel scolaire varie d'un canton l'ëcole a une grande ipartie Ide cette tâ- ,à l'autre ; en résumé, on peut dire que la Suisse .alémanique est très avancée, che 1à retn\Plir. Depuis ,plusieurs années, on sent que tandis que la Suisse romande n'a presl'école ,ne suffit IP'lus à tous les besoins, que rien fait- à cet égard. Je sais ceet :pendant -la guerre, cela s'est fait sen- pendant ,que 1dans .queliques écoles on tir id'une manière beauco,up :plus vive. iprati'que les travaux manuels, on les Notre école est trop int.ellectuelle, trop pratique même avec succès, grâ.ce à !~ilivres,que; elle dévelO'J)IPe preSJque exclu- niti ative personnelle du ,maître.

' ECOLE ~

PRIMAIRE ORGANE DE LA

SOCIETE VALAISA1'llE

D'EDUCA. TI011 SION, rs Décembre 19r9

Conseils pour toutes saisons

• de son chef, s'apprêtent à partir au travail, en chantant. Au signal, toute l' ar· mée s'ébranle en chantant; et chaque Le rire à l'école !Maîtres et maîtresses, soyez gais: groupe regagne ainsi sa salle. Là, point de bavardage, point de dissipa« Un saint triste est un triste saint. 'I> tion! Evitons d'avoir des lèvres sévères, un La rentrée vers le labeur est douce front sombre ou courroucé. Lorsque nos petits, JZ{)S moyens, nos grands nous fi facile pour des écoliers qui chantent. ont accordé une attention soutenue, reLa récréation à l'école posons-les par un mot plaisant, de bon C'est l'heure pour les maîtres et les ton toujours; par une histoire courte et élèves de se détendre, de se connaître amusante. Faisons-les ri:re et sachons réciproquement, d'apprendre à s'aimer nous réjouir de leur joie! Mais domin.ons la joie générale par notre calme davantage. Pour se détendre l'enfant doit jouer! et notre dignité douce. Puis: « allons maintenant au tra- Pour se détendre, le maître et la maîtresse doivent au moins marcher parvail.» Et tous, à notre exemple, se remet- mi leurs élèves et non causer dans un coin de la cour: il leur serait très salutront allègrement à l'étude. taire de prendre part aux jeux organiLe chant à l'école sés sur l'initiative des élèves. Il faut Faisons faire en chantant la rentrée que l'enfant sente un ami, une amie, en classe. dans son maître ou sa maîtresse de C'est un tableau touchant que celui classe. d'une cour de récréation, où Ms batail- , C'est l'heu.re entre toutes de connaîIons de l'école, chacun sous les ordres tre les élèves qui montrent librement


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leurs bonnes et mauvaises dispositions. Pour être un bon pédagogue il faut faire l'étude de l'âme de l'enfant. L'heure de la récréation est tout indiquée pour cette étude. Le maître, la maûi·esce qui aimarit la jeunesse sont heureux de se trouver le plus possible en contact avec elle. En récréation, les éfièves seront honorés et heureux aussi. de trouver près d'eux un maître ou une maîtresse s'intéressant à leurs ébats r..t à leurs joies. Maîtres et maîtresses, profitez donc des récréations.

sont cel!Jes ,d'êtres ,qui arrivent à peine ·à Ja vi,e, qu'il s'agi.t d.e former pour l'e-

xis~ence et auX'q ueis u,ne .tri,p,le éducation est nécessai:re, puisqu'ils sont à la ifoi15 ,des êtres plhysrq ues, intellectuels et monaux. Le pn,mier travail ,de l'insUtu·t·eur va ,donc :se suibdiviser en trois parties, sans ·que, n€lanmoins, ,l'unité en soid: .rotnjpu,e; car, ne l'oublions pas, J'é· idwcation Ide toutes les facultés ·de l'enfant es,t œuvre simultanée, pro«ressivt ,et 1Don œtJNr.e successive, connme le. vounait à for1t J- J. Rousseau. L\;idu,cateur aura à ,pourvoir à l'éducation 1phystq,ue rde l'enfant; à cet endroit i1! a ides 1devoiris :dont ceux qui resDeux sujets à étudier te.nt du ,domai,ne ides l!)arents ne le dispensent ŒJas. ·S'î,l en \doutait, les règle1L'inistituteur, pour se bien a,oquitter ments o~i,ciels .pr,escrivant les visites de de ,sia, ,tâche, idoit C'Onnaîitrie 1Sies éJlèives !Pro1preœ, édictant Jes règ:les multiples, et se e:onnaîtr.e lui-même. De là, deux détaillées, iprécise,s, r,efat,ives _à f hy~iène 'étuldes qui s'im1Poseµt à lui: œ11e du ~·~- ide l'éco1,e, Ide Ja olasse et ,des ,enfants, rnctère des enfants q.ui lui sont ~onf1es l'av:ertissaient assez ,qu'il ne doit pas, et celile de s·a pr·oiPre nature, rle s.es ap- ,non seuJl,emient ,se dêsin-tiéres1ser de la sanlté de 1s,es élèves, mais enicor,e, ,qu'il htudes, ide ses .iinclin:aüons. l.a ,doubi'Le connaissance iqu'acq11iert est t,enu !d'aider, par ·tou,s ~es moyens 1'instih11teur. au moyen de l'observation en !Son ipowvoir, :de veiller à leur dévedes ,enfants iet ,de l 'étuJde de lui~même 1lo1p1Pement plhy:s,ique et à l'accroisselui ,est i1nJdi:stpen:sa1>Ie ,pour mener à bon- ment de toutes 1'eurs fonces conporeM.es. ne fi.n 1,es !deux 1Cho,ses 1qu'iJ ,doit aœom- A déflaut Ide ,pr.estri1Ptions aussi :positi1P[i1s, ,s~w10J:r, a~élducatiro,n de ses élèves et v,es 1d'aiHeuTs et suis<:eiptiibles ide ·sanc1ra sienne. C'est en cel'a, en .effet, ,que tions, la raùson, ,le devoir, ,la conscience ,consiste sa missi1on. ,Pour le bien ,com- ne raip(Pe'Ueraient-fü; pas au maîtr,e que 1pr,erudr:e, r:élip)Pelons •d' abo,nd Le sens d_e .Le Œil1PS, instrument, serwiteur, comipace mot: éducation. Nous savons qu'il ,g,n,on ,de J'âme, 1dont H doit iParbger un si,gnifie: conduire hors, faire sortir de; jour fimmortalité, mérite une éduication (Par ,extension: faire éclore, former, d~- q,ui le œnlde digne ide sa 1desitinée ,et lUJ velopper, ,c'est-à-idi:re, en ,piéidagogie_: ai - aipiprenne à la bien r:11111piir? Se~a:ce_ der l,es if:a,cu,litês de 1~enfant à s'éve11ll:er, uni,guement pour ·emipeicher des dev1aà se ,oovelo1w,er et à s'exer:oer ensmte, tions ,dis,gr.adeUises ou nuisibles aux organes q,ue nous veillerons à la bonne aifin de se iperiectionner et de s'enrkfuir. L'étdluiaatïon ai,nsi COilljprise est 1'œ~- tenue :ctu ,co:r)Ps? Ne songerons-nou.s vre Ide Œ"insfüu,tellll'. lil id oit l' accomp11r ,qu'à Jia ;viigueur ,de s.es membries ~en le d'ahorld à l'enidroH de Sies élèves. Or, soumettant aux exercices gymnastvques, nous n'ignorons pas .que les facultés ,en llui iprocurant ides avant:a,,ges 1~ie la ido111t !la 1cuMure nous incom~e dans mat'lche au grand .air ,ou en favonsant cette 1première parmie ,de notfle tâche ses ébats dur:a,nt fos récréations? En1

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fin, ,quand nous l'éloignerons de l'intemjpéraince, d'une ,progres,sion déJà mar,quée aux ,exicès 1du b.oire, ipar exem· pl1e, nous 1préocclljpero,nrs-nous seulement ides 11ava1ges 'de l'alcool 1dans son organisme? 1Si DiOUS !Sommes ides éducacateurs, nous ê'lèv,erons nos vue,s p1us ihauit .et, sans qu'il soit !besoin d'y insister, nous verrons 1dès lors qu,elil,e .place l'éducation iph~s~q,ue doit oacuper 'daus notœ ,conctUJtion 1Pédia•gr0gique. Cette ip'l.1emièœ ·p·a rüe ,de notre œuvre, en ,ef1fet, aide, plus iqu'on ne saLtrait ,J,e croiJ1e, au 'bon a1ccomipl,issement ,des dleux ,awtres. << Un esipmi,t •sain dans un ,corps sai,n, » 1di<sait ,dléjà Le S~,ge de l'antiquiœ. Voulons-nous fa~re uttlement l'édUiCation de l'âme de il'enfant, plaçons-le ,dlans Ides ico.nJchtions hy,giéni1ques rel.les, 1que son C:O<IlPS, n'ayant :pas _à s.e 1Préoœu:per de füi, ,soit tout 'à la d11sposi.tion - des tf,a,cultés ~mmatér,i·elles ,a,ux,queHes ri va 8er,vir. ,Procuro,ns.Jui de la détente aiprès 'le traivaH a!f:in ,que l'â~e, partidipant à ~cette ,diversion nécessaire, r~renne ensu1te, a.ûdêe ,de son com~acrnon remis ,en vigueur, l'.exenciœ interrompu Ide ses facultés. A ce prix l'éducation i,nteUeictuelile et l'éducation moraie ,de Fenfant 1pou,rront s'aœomiplir ,dans i,es ,conditions ,on ne 1peut plus f ~· vora'bles. L'éducation intellectuelle, disons-nous, ,tout ,d'abord, .c'est-à-idire, l'instruction. Oe nom, ,qu'on lui donne d'oridinaire, ,ne nous rrévèl.e ,qu'une parti,e ,de œ ,que 1doit 1êtrie 1a seconde tâche 'de l'édu,ca-teur. Troip aisément, on uoi t ·qu' illiStrui1r,e ,sign~fie seul,eme_nt co1mmu · ni1quer ides ,connai:ssances, fa1r.e atpipren1dJiie ides !leçons, ,enridlür l''intelJig,ence de no.tions i[ilus ou moins ét,endues, puisées dans les ,difüéJ1ents 1domaines idiu savoir. C',est ibien œla, mais, oonime l'exip!lession Mucatton intellectuelle en dit da· ivanta,g1e ! Suffit-il, ,en 1ef;fet, de mettre l'es.prit ,en possession ide Ja sicience sl' on ne ta rend aipbe, ,en même temps, à 1

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en a1piprécier la valeur, 1à ldiSicemer dans tout ce qu'el1Le !Présente d'exi's'tant ,ou de IJ)ossihfe .le !\"rai id,u faux, le bi,en du mal, Je beau !du ,1laiid ? 1En un mot, ce ·n'est ,pas tarnt l'intellig,eruoe ,qu'H faut rrn11pl ir, ,ce .sont les facwl!tés 1qu' il faut former, en les e:,œrçant; ,c'est l,e jugement dont le maître !doit ass,urer ,la rectitu1de; l'imagination •qu'il ~t tenu de suI1V·eiHer da,111s ses écar,~s; Jia iraison à Ia,q u,efüe H ,doit faire a,piPel à mesure qu'elle se dléveloip,pe: la mémoire, dont la cuHure inte;!ligente est l"une des œuvres ca1oita'les de l'institufour. « Que fouis vos enseignements, ,que11s 1qu'il1S soi,ent, ne Taissent iras id'êt,re éducatifs ,.., nous 1disent unarumement tous les pé1dagogues ·d',eJqpérienioe, c'est-à4dire, qu~ tou,s ,soien1 formateurs, -,qu'i.ls visent a donner aux enlfants de bonnes h abitu. des 'd 'esiprit, ,qu'üs élar:gisisent, qu'ils élèvent, 1qu'iJ:s ,pel'lf,eoti<onnent ,leurs fa. cui:t~ ,i n.tieLlecfuie[llies. N"elSlt~e:e pas là fai_ re en véri'té l'éducation de l'inte!Ngen· 1

ce?

:E,duca<tion iqui aide au mieux, si elle est .conçue ,da,fJls un eSII)rit élevé, celle ,qui se fait s1muiitanément avec el;1e et ,qui est ,de foutes fa pLus importante, nous voulons 1di,fe, l' éduoation morale. Tâldhe ,délicate, que 10efte demière tâohe qui élève pres1que à la hauteur d'un saceiid'oœ J:a mi,ssion: ide finistih.tteur. former la ,consdence Ide l'enfant, lui donner le icU:Lte du id'evoiT, lui in:5\Pifier .!.a .passion 1du bien et3'horreur ,du mal, tourner fout ,son ,êt'fie vePS Dieu, vers la fin étertne11J.e ,qu,i lui est des.tinée, quelle œuvre p,1us 11edoutahle et p,lus bene à 1a foi,s ! Et 1c'est :Uà 1'œuvre par ·exœl1ence ide l'ëldiuciateur, ~:o,n œuvre de tous 'les jours et ,de tous J,es instants, celle à fa1que1Je ,sont subor,données 1,es !deux autres. 11 a,ocomiplira ,celles-d avec d'au· tant pfos ,de bonheur qu'e11es seront or~entées davantage v,er,s 1e succès, désiirable avant t.9ut de ,l'éducation mo-


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,que j'en sais toutes les 1dîiiificultés, les as1pects fastidieux, le fardeau de chaque jour ou les ,longs ennuis ... . T,out labeur s'allège ,devant la grandeur et .!a beauité de notre rôle. Nous ne nous en ferons· jamais une' assez haute idée. I1 nou1s est bon, ceipendant, de re, trem\per nos énef!gies, en cherchant à motiiver l 'intuition très nette que nous avons toutes ,eue, un jour ou l'autre, de la valeur de oe nom « lnstiitutrke ». Ces enfants qui nous passent entre les mains, ·c' est une 1génération nouvelle ,qui vient rnoevoir de nous sa forme iet une partie ide ses destinées. Nous pouvons .dir,e 1que la matière ide notre travaïl, c'est ide 1a matièr,e humaine, autre. ment ,dimriici1,e à manier, maiis autrement attad:iante que toute autre .argile. Nous sentons tout le poi:ds de 'la ,délégation qui nous est faite ,par fa s·odété, la fami.Ue ,et Dioeu même, de ·1eurs ,droits $li! l'enfant ; droits ,de r~gler son activité sans l'aiffaib'lir, de former sa sensibilité ·sans fa 'heurter, ,dtéveil,ler son esprit, mais 'd'en ,contrôler les 'démardh:es, de le ·préparer ,à ,courir, a;près lui avoir transmisîe flambeau de la tradition. Ce sont là ides vérités si incontestables, qu'il semble 1puéril ide s'y ar:rêter et naïf ,de les, redir,e, quand tant 'de voix élioquent,es ,les ,ont pro'Olamées. Mais l'exericice même Ide notre profession nous les r:a\j),pelle si souvent, qu'il nous L'institutrice chrétienne peinte donne l'iUusion de les découvrir. L'idée par eue-même n'en revi,ent jamais dans notre esprit, sans rooouvelier en nous de siincères émotions. Nous sommes à nos ,débuts, mais « Que pensez-vous de rvotre profesnous ne ipou,vons croir,e que, même après sion? " A œtte question, je réiponds « en jeu- une longue carrière, on soit jamais blane » ,qui ne t:ecule pas 1devant une énor- sé sur eHes ; nous ne nous permettrions me naïiveté : « ·Ma profession, c'est la pas id' ailleurs ,de le deviner. Oommen~ 1plus belle que j,e puisse concevoir. » ne pas être émue .et même troulblée, si Mais, ipour qu'on ne s'y méprenne pas, f on réflêcllit ià la portée de son enseipour qu'on ne puisse m'accuser de lais- g-nement, à l'idée ,que, dans ma s,phère ser voilontair,ement dans l'ombre un très modeste, avec il'aide du tableau côM id:es dh·oses, je vou;drais montrer noir et d~ fa craie, je •ne suis dhargée ml~. Le maîtr,e aura, dans oe doma ine, à faire l'éiducatio,n 1de la volonté ide ses élèves, volonté qu'il ·devra s'efforcer, quel,s ique ,soient ,d' ai'l!leurs les ,ca.rac: tèTês, ide, ren dre diroi te, éne11grq ue, pers'éV:érante, ce iqui sl1JP!Pose un vaste ,programme et un sérieux labeur. L'ëtude attentiive des rdiv,ers caractères, ,du tem;pérament des enfo,nt·s, ,de Jeurs habitu,des 'flamilia!,es et !Per,sonnelles, de Jeurs terud:anices, ,de 1eurs goû:ts, Ide leurs aiphtUJdes, ,de leurs ,quafüéls, :de leurs défauts, quel ohamjp ,d' ub'servaHon, quel sujet ,de Téf,lexio,n? Combien 'de tacti,ques là :imaginer et Ide mesur~s diffé · r,entes à ,prendre ,pour fde,,venir id, non mo~ns ,que ,dans Le ,domaine intellectuel, un maître formateur! ,Mais compterionsii'jj nous do.ne lPOUr ,peu Le ,secours de la g111âce 1d'éltat, ,de la ,grâce de la .vocation! Mettrions-nous en ,doute 1a ca1pacité •qu'd1e nous ,donne ,et 1,e courage que son ,nom seu.1 communique à no.tre votontlé ! D'ailleurs, nous le verrons dans un idemiier ,entretien, l'instituteur persU'aldé qu~i'l ~doit ifair·e son ·éidu:cation en même temps ,que ceUe :de ses élèves, se met/rra Jp.ar ùlà même, dans les conditions -les meiUeur,es, 1pour ~ourvoir aux diflfLcuHés de sia tâtlhe. Cela, nous n'aurons 1pas ,de 1peine ,à le démontrer. ( A suivre. ) O . Brès.) 1

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,de rien moins ,que ,de di&penser à des esprits newfs l'héritage .de science des sièJdes ,passés. Qui ·de nous n'a pas connu Ie reStpect un ,peu frémissant avec l,e_1quel pour ,J:a première fois, dev,ant une ,d1a1S1se -atbentiiV,e, on a!Ppoflte 'à de jeunes es.prils ,cur~eux les éclaircissements définitifs sur une 1question d'histoire? Ft que ,dire ide l'ensetgnement rei!iigieux? de ra .transmissvon, m1ême strictement matérielle (et eUe ne l'est jamais tout à fait) ide ,ces mots sac11és, ,de ,ces notions ·oui, ·selon la beHe 1par,ole de Mgr d'Houis,t, « gar,dent nos espérances»? Le peu ·que nous 1donnons ,à_~os élèves, ce sont c~pen1dant ·des rprov1s1ons ,pour la ivie. On rencontre ides fatigues ,dans l'enseignement, mais il ne faut ~s s'y buter; ce serait se priver ld'en voir toutes les joies. CeUes-d sont nombreuses, plus ou moins suhtil,es, mais ,bien nettes et ,trèls viV1es. Sans être des «Q,ettrées» .profeissionneHes, -ne trou;vons-nous pas ,dans l'ensei,gnement une eX!citation peripétue.lle de l'es,prit '<jtti lutte contr,e ilui~même pour faire coIIl)prendre .ce qu'il a comipr,is, pour se créer et initier des disciples? Sans 1doube, il bat toujours à peu pr·ès les mêmes dhemins, mais· c'est en y ,cherichant touiours des horizons no~tveaux ... . . La curiosité avec .laqueUe nous aimons à suivre les étapes ,du développement d'un être quekonique, devient une curi-osité passionnée ,quand il s'agit de 1'êtœ sentant ,et pensant ,qu'e.;t l'homme, surtout 1si n:ou'S ,vioyo,ns die nos yeux l'e,f · iÎet de notr,e in'fluenœ. Le proiesseut ,qui, en taronnant, se fait sa méthode et, par touohe$ su,ocessives, modèle un œrveau, connaît tout,es les joi·es du savant qui id~couvre, de l'arhste qui crée . .... Instruir1e nos élèves, assouplir et meubl.er ~eur inte1Ngence, ,ce n'est encore ,q,u,e la moirudr,e ,partie ,de notre tâche. La ,meiJi!eure es~ 1ceille .qui, mal g!é toutes 1

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les éptnes, attache pour la vie quand on l'a, ,fût-ce une fois, goûtée ,pJ,einement, c'est notre rôk d'éducatrices. ~Dans notr,e enseignement, nous dé· ,passons le rôle ·où l'on oe s'adress_e qu' aux esiprits, laissant le cœur et la .vofonté ,à leur fai1blesse ,ou à leur dérèig.lement natif. Nous nous ·croyons le devo1·r .dtamener l'être tout entier à un degré ,dli' vie SUjpéfi.eme: au nom de notre idéal religieux, nous avons la volonté de former l'enfant .qui nous est confé et nous croirions ,lui avoir manqué si nous n'avions liait 1qu,e rfadli•ter ,son épanouissement &ans lui avoir rien ajouté. En ré· damant ce :drtoit, nous al,lons peut-être :au ,d,e1à Ide nos .forces per,s.onneln,es, mais d!u moins nous seules ipouvons le faire légitimement. Un ,enseignement confes1sionnel a seul le idroit .d'imposer â l'enfant une orientation de vie, d'émonider o·u 'de déve!.oipper dans ·sa poussée la ifrorndaison tou1ffoe ,d:une jeune âme: un ensei1gnement neutr.e ne l'a pas. Il est voué Jà ·semer un rpeu .cJ:e font sur la terre vierg,e ,et à 1aisser .g randir l'ivraie ,et le bon grain, en s'interdisant de protéger l'un aux idépens ,d,e l'autre. Comment, en tiffet, au nom de ,q,uel1ques principes •swpérteurs aux contingences du jour et a,ux .préférences de 1'heure, c:hoisirai~-\1, affi.rmleira,rt-11, e~durai,t-il? C'a:r 1cho1str, et ,beaucoup plus exclure, iIDJpli,que une rèo'l<e fixe, un Méal nettement préformé, 1qJi nous gui,de ,et nous ,détermine. E_t, par ail,leurs, le dévelo,p)Pement ar~arch1que, intégral, est plus ,qu'une olumère; il ,est la négaüon de toute éducat:on. Nous avouerons :donc frandhement que nous conroevons un certain idéail de ieun,e .fi:Ue, ,dont les traits précis ,sont assez génémux 1pour admettre toutes les nuanioes exigées ipar J.es temps, les m:heux, 1es tempéraments, ,et ,que nous s9uha1tons de Ta,p,prncher de ce type · les enfants qui nous viennent. Nous voudrions leur !donner à tou,tes le même

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droit et clai~ bon sens, le jugement pro,rnipt et 15oiJrde; nous voulons dêposer e:1. etJ,es un resip~ct absolu :pour la vénte ~t un, amour dl!- bien capable rd'a:l1er JUS!qu au sacnf1œ; nous combinerons toutes· tes influenees qui peuvent agrr sur l'es1prit et la sensibilité d'une jeune ,füle ipour former en el1e le sens chrétien, rég1ufateur ide toute une vie, qui donne ,à cha,que démarche de notre activité sa iva1l,eur, et s'installe en nous a\/iec la p'lénitwde et la force d''un imtrnct vital. Edifier une éducation sur cette sohde base ,dogmatilque est une tâche délicate. H ne 1s' agit iJ)aS ,d'affubler nos (·lèves, plus IOU moins rapidement, de tous les rubans, ides jolies façons de mar.ah~i:, ,de ip,arJ.er et même ;de sentir, qui ca ractérise « la jeune fil1e bien élevée » Par la dis,ciip1ine extérieure ,des ,paroles et .des attitudes, nous voulons obtenir 1'heu:reuise formation ,dlu ,dedans, ,et, pour œ resu1.tat, user .de .toutes les ressources de J'entfa.nt, n'en méconnaître ou n'en reipousser aucune. lDans l'Enseignement, nous alitons hardiment juSJqu'à l'action dfrecte sur lies ,âmes. La classe finie, notre role ne fait 1que ,commencer. En fait, peu d'entre nous, 1s'il en est, sont uniquement 1,e 1Pro.f:esseur ,qui vient donner une .conférence ou un icours so,!ide ( œ qui est idéjà bea:ucouip) et puis s'en va. Nous vi1vons avec •nos élèves, ,et c'est dams ce contact intime, journalier, que nous ren1oontrons J,e .ohamp immens,e de l'éducation. En édlu:caüon d'ailleurs, il n'y a pas Ide ,pefües choses. Que chen:honsnou.s 7 A donner aux enfants de bonnes habifudes. Or 'l'habitwde est affaire d'exertdoe iperipétuel; c'est une tâche parfois inigrnte, mais ,elile s'impose, impérieuse; •oe1le ,de la maîtresse ,q•Ji, toute ,. la journée, redresse et dirige l,a pon.,sée dlu j,eune ar1buste, Târche pénibJe et Jas· sante 1quel/quefois, à cause de l'attenti·,n 1

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,constante ,qu'elle requiert, de l'inces·:x111f etifort ,qu'il faut pour plier, sans, la briser, œne volonté ,qui s'oppose à la •1ôtre c'est~à-ldir·e à la loi idu bien, par caorice'. par 1gno,ranoe ou ipar révolte ,du vie·t insi:in~t d'indép_erydanoe. Ce n'est jamais une taiche fastiid1euse. Jour par jour. c'est l'histoire d'urne âme à Jaquel,le nou1s assistons, ·et ,c'est encor,e un peu nou,s ,qui la faisons. Que1 sipectacle 1p1,us 1pas:sionnément Jnfüreissant? l'enfant " matiere. ipr,es:qu,e toujours s,i p.lastique,' se modele entr,e [l'OS mains. Mais ces mains, il nous ;Jes faudrait si habiles si ten:d:r,es, et ipour ,tout dire en un mot' si mat,erne1les ... Nous ne sommes pa~ des mer:cenaires; c'est ,avec ,quelque ahose de l'amour d'une mère que nôus al'Ions aux enfants ,que Jes mères nous ont confiées, ·et c'est av,ec un amour dé-sirntéresis'é .q.u.i· ne .sera :ras épuisé pair ldeux ou trois génér:ations d'élèves, qui se ,donnera encore rquanid ,ce11es ,qui en ont été l'obj'et inorus auront oubliées, et . ,qu,i ,s aumit alllrer ju'Slq,u'à reconnaîttre à l'avanoe, qu'il ne doit pas être complètement ipayé ide-retour. L'enfant doit r,ester aux siens, même ,quand l'éducatriœ 1}ui a donné fout ce ,quelle avait üet amour-tà nous .donnera la dêlicate&s,e qu'il faut pour touclJ.er ,des cœurs de jeunes Ifilfos isans l•es. eMeui11er, la pureté 1q,u'il faut pour souffler des inspirations sans trou'l>ler; ,l'élan qu'il fau.t pour '.l'edresser des .caractè'res sans tes fausser. C'est ,lui ,qui met ,en nous ~e ,don ,de sy:mJp,aifiliiser ,et ide coD]jprendre, l'art ide ftiouver le mot qui porte, qui est ,à l'unisson ,d'une âme et ,peut seul rra fai11e ,longuement vtbœr. · faut-il ajouter 1que cet amour ides ,enfants trouve ,en nos .convictions chrétiennes uo aippui et une douceur qu'iil est plus aisé Ide ·sentir ,que ·d'exiprimer? En servant ces pefües, c'est notre ,Maître que nous servons: et ~oflà ,qui facilite, élargit et embellit Les lhumblies ·gestes. 1

. Tene es·t ma pr·ofession. N'avais-je .pas raison d'affirmer ,qu'il n'y en a 1pas ·de plus belle? de ·demander qu'on ne s'aniêtât •pas à ses imperfections artuefü.es, .mais ,qu'on ,eût · égard :à son iprindpe ·gténéreux. A:ussi bien, 11 ne diauldl:ra1't pa s ;paJ1Jier ·de rpro.fes si()ln, mais affi11mer qu'il s'agit d'une vocation . « S1 ton _ astre ·en naissant ne t'a créé poète ... » renonoe dit en substance Boiteau. Il doit en être de même de l' enseignement; pour y venir, il faut avoir enten1dlu [e secret appel ,des aiptitudes et des attraits. Si ,que1Jques-unes- d'entre nous onit 1pu y 1venir lli:bœs de tout s,owci matériel, ne d1e11chant ,qu'à servir une cause saink, ,il ,est très légitime ,de ,demander rà nofre ·. :profession,. comme 'à ,d'autres, le moy,en de gagner son .pain, de se faire une vie plus indépendante ou ide ,soutenir ·les siens. 'Mais que ce ne soit ,pas là notre moti.f déterminant. Si, ,corn:1ne raison ,dernière de ohoisir itens·eignement, vous n'avez rque la faciliité d'une voie tracée, le préijugé !d'urne iprnf1eS1sioo J,i,bér.a~e, vous avez tort id'y ,yenir. faites ·autre chose: des dhapeaux, Ide fa ,comptabilité, ,de la dac· ty1ograrplhie, des journées de gardesmalaides, etc ... A nofr.e ép01que rdémo· cr-atique, i1 n'y a 1pas ide sot métier et p!Uis, franchement, sommes-nous si cotées, nous ,les institutrices, dans notre .société utilitaire? ... 1Nous avons 'à tmvaiHer pour que ,!'enseignement réalise ·compllètement l'idée ,que nous nous en faisons, pour qui,l remplisse son pro,gramme: une forte culture inte~J:ectuene et mornle donnée à des jeunes filles ,catholiiques, rparœ qu'eHes sont cathoUques et pour qu'·elles ,le soient idavanta.ge. M. P. 1

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Partie pratique Instruction religfruse IJE:S ROIS Le 6 janvi,er, l'E,g.lise célèbre la fête des ,Rois. A l'ex,emrp'1e Ides :pi,eux ·Mages, nos élèves doivent montr,er de la générosité. Coniduits ipar l'étoile de la foi, qu 'ils se rMdent à l'église porter leurs adorations au Dieu du Ciel ,et de la Ter,re et 1qu'ils lui offrent l'hommage de Jeur cœur. 1Dans un siècle de matérialisme, .où tout le monde court après les biens :périssab'1es, ins1pirons à nos é'lèves 1,e .désintéressement et l'apostolat. Le clham:P ·de 1l'E,glis·e se couvr,e d'une moisson jaunissante, mais, hé!:as ! les ouvrie,rs manquent à i},a tâidhe. Par nos conseils, susci-tons parmi l'éhf.e :de notre éco:\e des prêtpes ,et ides religieux. Quittant tout /Pour su.ivr,e le Christ, Hs se !dévoueront ,à 'l'œuvre de r,ée-énération et édifieront la Cité de Dieu. Prions en m~me temps le Sei,gneur ,de bénir la semelilœ ,que nous ld~posons d:ans les cœtrr's ,de nos élèves ipou.r 1qu'e1'1e pro·dui1se 'des fruits ide salut. Faisons 1ire ou 1plutM faisons raconter l'EvangHe du j.our en nous servant d;ima,g,es. Après fanalyse ,du taibJeau, posons les_1questions J,es plus ·.di,v,erses suivant 1a c~pacité des enlfa:nts ; pour le 1cours .s11ipérieur, en voici !"une ou l'autre que le rpaître peut coIJ1iP1iêter: Qui liaient ces Mavs à qui Dieu fit apparaître l' étoüe? C'étaient ictes savants· i,Js chenohaient surtout la vérité. ' Que firent les Mages lorsqu'ils eurent aperçu l'étoüe du Messie? · Ils obéir,ent a,vec une fidélité et une promptitude mer!Veineuse à œHe v.oix \du Oie!l CJ)U:1 iles aiAPelait i·n:térieurement. I1s 1quittèrent tout, ,entreprirent un liong voya,ge :pour a!iler chercher œ nouveau Roi ,et pour lltti renld:Ve leurs hommages. 1

1

:j: Tr,a1Vai\.!er powr la créature, c'est se voler soi-1T1êrne. :Dieu seul donne 'le salaire qui en

vaut la peine.


V

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Que nous apprend la conduite des Mages? ,La con!duite Ides Mages est ,pour nous un gra01d ,ex,emrpfo ,de .la fidélité et de la idoci'lité avec 1'esqueI1Ies nous devonis ,correSfl}onldre aux 1g râœs 'de Dieu, à ses in~pirations secrètes, aux averti~sements iqiu'il nous 1donne ipar ses fidèles serviteu~.

A quoi peut-on reconnaître les mouvements de la grâce? On ,peut reconnaître ,1es mouvemen}s de J,a 1griâoe 1danis œ qui ,nous .porte à ,nous rcorriger ,de nos défauts, tà nous élever à Dieu, à nous conformer à sa vol'Onté, à 111ou's attacher .à Ja pratique rde IIlOS .dev,oirs: Une 'lecture, un sermon, ·un avis dharitable, une insipiration secrète, et généralement toutes les ohoses qui nous a1Vertissent ,de notre devoir, sont IPOUr nous aut.ant d'étoües. Il faut les 1suivr·e comme ifirent les Mages.

Quels sentiments doit nous ins,pirer la cMduite des Mages? Nous devons arcLmirer Jeur grande foi et leur e-0ur,age héroï.gue et examiner notre con,diuite 'dans '!,es ,difficultés pour voir si nous leur ,ressemblons.

Que firent les Mages après avoir trouvé l' Enfant .fésus? Hs se lprnsternèrent, s'humilièrent ,et foi •offrirent ides ,prêsents.

Que nous apprennent. Ms Mages en offrant des présents à L'Enfant-Dieu? ~ Ils nous a1pprennent à ne jamais nous prêsenter ià œ di,viri Roi sans 'lui o,fürir l'encens de no,s !Prières, l'or de notre amour et la my11r1he ,de la pureté ,de noire ,corps !Par 1a morliification et le r etranohement des plaisi1"s sensu,elis. Offrons ,à Dieu notre :travaiil, notre dévouemoot ;pour a,vancer son règne sur la terre, pour lui !Procurer ides adoraA. B., inst. teurs ,et des apôtres.

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Variétés HUMOUR ANGLAIS. - • L'humour •, _c·est cette fomie d·e51Prit fleg,inafrque et très :plaisante, tout à la fois, qui caractérise les fils d'Albion. IJ. corre:,jponj:I, à ipeu nJrès, à ice que nous appelons, chez nous, le • :pince sans rire •· On ,j ugera de l'humour !Par les quelques citations suivantes: 1L e ,,Times" pulbliait récemment un petit _ bétisier des écoliers anglais. Parmi· ces béttses il en est qui son! empreintes d 'un hu,mour charmant. Exeimples: • Beaucoup de !beurre est inijp orté de Danemark l!)arce que les vaches danoises soot plus entreprenantes que ,1es nôtres et ont reçu une éducation te,chnique suiJ)érieure à celle qtt'on leur donne en Angleterre . • Ce ,jeune élève, évidemment, a voulu· se payer la tête de son [Professeur d'économie Po" li!ique. En voici un autre qui se paie l'a lête de son 1professeur de mathématiques: • Un ,t riangle est Lut carré qui u'a que irais angles. • Après cet excellent élève de .Pascal, voici un meilleur élève de Dickens: « Le courage des Twrcs s'e,qpJ.ique par ce fa it qu'un homme qui a !Plusieurs femmes est mieux dis,posé à braiver la mort que celm qui n'en a qu'une. • Enfin, une ré;ponse ll!l1 peu maca'bre: Un autre écolier anglais proclame l'a faillite /;le fa science: • Un iproiblème est une figure avec la{Juelfe 011 fait des choses absurdes: puis on le prouve.•

L'EUROPE FUTURE Les géographes et ·1es éditeurs /d'atlas sont bien. enn,11yés, les ,professeurs de géog.raiphit' soot rbieu embarrassés. Les IPOtaches sont bien contents·. Les cartes d 'EurO/Pe ne valent plu9 den. Certes, les Pyrénées sont touJjours à le ur ,p'.-aœ, nondbstan<t 'L ouis XIV, et il y a encore de l'eau dans le R,hin a ]lemand, Mai3 les a~iennes .délimitations territoriales sont une rure rigolade, et il y a des pellff)'es qui ont changé de nom, 'Comme certains individus après avoir fait un mauvais co~. D'autre [Part, il est impossib!e de dresser ooe carte nouve1le, ,p arce qu'on ne sait pas du tout ~ n ' f l ce sera, ni combien de temps ça d turera.

Comment comprend-on cette aou,velle méthode ,d'enseignement? . Laissezmoi vous dire comment ·on considère .cette nouvelle branche en Amér1que. Dewey ne veut pas ,que les ,travaux manuels forment les ipremiers degrés de l'a.piprentiss,age en vue ,d~une carrière professionnelle déterminée, mais un centre de cudosité scientihque, d'investigation acti1Ve, un point de ,départ ,d'où les enfants seront amenés ià réaliser le ,développement histori,que de I'hümme . . . Ltactivité manuelle est le levier de tout le système d 'études américain, depuis le « jardin ,d'enrfants », ju&qu'à l'Université . .. La vraie éduœtion, celle ,qui se prattque naturellement chez un peu1Ple sain, veut avant tout Vactivité de l'enfant pour l'habituer à l'effort .. . •Les Américains, IJ)TO:fesseurs et élèves, ont une vrnie répugnance pour les théories toutes tfaites 1communùquëes verba1ement aux élèves sans sanction pratique. L'élève doit arracher aux app?· reils d'expérimentation .le secret de~ phénomènes et des 1lois qui les ré· gissent. iLa ,pierre Ide touche <les études es1 .constituée 1Par les notes d'atelier ou ide lâboFatoire enregistrant les faits o'bsef!Vés 1par les élèves et les constructions qu'ils ont réalisées·. . . Les traivaux manuels sont révélateurs du · goût naturel et ,des aptitudes. Les hasards de l'entourage, ainsi que le préjugé ipopulaire 1qrui cause chez nous une fausse estimation de la valeur comparative !des métiers, influen'Cent trop souvent rparen\s et jeunes gens; en cultivant la main et le cerv.eau, l'école mettra fin au dédain fâcheux qui s'atta che aux ·ipr-0fessions manuelles. En ,suisse les travaux manuels étaient ensei1gnés facu1tatiivement et ils avaient un but ,purement utilitaire. Peu à ipeu, on a cherché à leur donner. une valeur iplus 'Pédagogique en en faisant le compagnon des autres branches. Voilà l'école de l'avenir, où l'activité 1

intellectuelle est constamment soutenue :par I'activiité manue!He. Dans les cla&ses inférieures, cette arctivi.té manuelle permettra aux élèves de coffijprendre beaucowp mieux les rexiplications du maître et d'e~rimer m1eux leurs préoccupations, ce qu'ils voient, c9m_ment ïls comprennent; ils ,donneront aussi des ipr;euves ,de leur :1.1antaisie. L'enfant doit aipprendre de lui-même à connaître les choses, à en découivrir Jes 1Prqp1iétés, à juger ,par foi-rnlême, à troU1Ver luimême la vérité. Pourra..tl:-il connaître entièrement un objet rien qu'en le regat1dant? Ne d6Vra-t-il pas aussi le tâter, le ,goûter, 1e sentir, 1~entendre, atp· pliiquer ses cinq sens a la connaiSSla.nce de ,cet objet. Sera-ce suffisant? Les prindpales !prqpriétés du morceau de bois 1q,u'il a devant lui risqueront fort de lui rester -cachées s'il ne travaille ,pas ce ibois. Comment saura-t-il ,que œ bois est idur, tendre, résineux, souple ou cassant, s'il ne le coupe ,pas, ne le scie pas, ne Je courbe ipas, ,ne le bii:se pas, ne le rabote pas, ne le 1Peroe rpas, ne le food ,pas, ne le t-Ourne pas, ne le lime pas, ne le soumet 1Pas au froid, au I chaud, à l'air, à l'eau, ne J.e peint pas,

. etc... . .

Dans les dasses supérieures, les élè· ves comprendront le contact étroit du travail intelleduel et idu travail manuel; ils apprendront que l'un ne .peut pas exister sans l'autre. Il faut, à tout prix, que la fausse ditfférence que l'on fait entre le travail intellectuel et le travail ma11uel, que le contraste dangereux entre les travailleurs des deux -catégorie5 et, ,par suite, le mépris singulier que les uns manifestent envers ]es autres, disparaissent. Quand la jeunesse de nos écoles sera bien pénétrée ide cette idée qu'il est aussi ,difficile d'arrirver à 1' adre·sse dans un travail manuel que d'acquérir ,des ,connaissances en mathématiques ou en langiues, alors se développera ohez eHe, de soi-même, ?idée


vn L'ECl'ENDES VALAISANNES

que le travail manuel, en ,padkul ier, et tout travail, en général, est reSiJ)ectable. f. Chappuis. - -0-

La Pierre de l'Opprobre C'est Ie ti:tr!e SOUIS iltequel M. P. f,o1Uon1er' rta,pjpelfüe ,dans [' Almanach du Val ais 1920 ,q,uJe/lJques usages curieux autr,efoi:s en vigueur à l'aictres.se dies insolvabllres. ,Ainsi les Ornas ,déclllaraient indig1ne 'toiu1t citoyen rn1né iPar ,ses :liü!l1es dépenses. Chez l'es Romai111S, aa prodigalliire éfa1t ,punie p!ar l'expositi.on putfüqu,e. Au moyen âge, .d ans heauooup ,de vmnies eûsitait une espèce ,de seŒilette sur llaquelk -devai,t s''aisisieo1r ·i.e débiteur ï1190lvtablle pour èl'r·e déli.vré de ses créanders, .Oeslt la << P,i,erre de l' op1Probre » (Uapis VitUJPeri~). Un homme ét a ~t-fü J>OWI'SIUIÏN:i po,ur dettes, i'1 ne payait 1pas, 'Oin Q''ap1préhiendait, et Jorisque, é!Jprèls arv,o1r été a1s:sis trois foi's à nu sur fa Pierre d'oJ)iProbr,e, Jla hia!Je plleine de monde, i1' jur1ait de 111'aV1oir ,pas un écu vailaiant, i.1 était a~1oris Hbêré de t,outes poU,I'suiifes. . P!Jus p1rès .de nous, u,n U'sage analogue avait ,cou'11s jadis ,à EV101lène. Pas~é wa derinier délai qui ,l,ui était accoride, le ,débiteur ,msoaviaibll,e était tenu de metk ~ bas ,s,es ohJa u,S1stes ,et ,de s'a SISieo ir en· ce,t ~tat :siur iu111 bloc ,de granit .(Ile Pilé) dewmt l'église ,paroissiale en pirêsooce de .t,out '1,e peup!1e. A Sion, à ,lJoèc~e ~t da111!S Qa vta!Jlée ,de Vii.è~, on Jui f a1sa1t

égiailenrenit ,subir ,cette humiliati,on, ~~r~ quoi il était ,considiéré ,comme ll'b~r~Mail1gré ,sa bizarrerie, un:e telle exftub~tton, mê:iée ,de r,1diculle et dte hto,nJf,e, ,valait pieuUJtre mieux q,ue ceritlains idie .[lo:s ar· rêilés IPOUlf doofarer les 1goo.s msoQiyaMes. -

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Bibliographie La guerre avait atteint tous les domaines, mê\me '!es p~us sacrés, œu,x qui , jusqu'ici , étaient resiés in!ViO'lês, ;pa.rœ que domaines de

l'enlfan,ce et des p,lus belles traditions morales de la ,sociéM. 1La ;mau.rl:ite guerre donc - inufi:le de dire qu'i•l ,s'agi,t de ce\.ie de 1914 - avait privé l'heureuse enfance de ces .délicieux livres d'his. toires et d ' Îlmaiges qui forent de tout telllfPs 1a joie des enfants et de présent de Noël de ,l ;Bnfa.n!~Jésus. La guerre e.s t finie, Dieu en soit doué! el c'est avec un viiî senti.ment de joie que nous 'voyoos reparaître ces ohers petits volunnes qui r-evienidront prerrdre ,le soir de la SainteN uit, sur Ia tablle de famiKe, à f ombre d u chaud s~pin vert, :la 1Plaiœ d1honneur qui leur est due. Les J:ldiitions « SPES •, à ,L ausanne, q ui se sont fait une très 'loua!bl'e s,pécial ité de ce genre de ipublioation, ,n ous annoncent la paru:lion de quatre ~i1Vres. <l'étrennes du imei1tleur goOt, puisquï'1s out pour o~et d'amuser l'enfant, en le façonnant tout doucement, à l'image ùe la farnil11e et de lia patrie. • Le rrince Jean . est Fhistoire d'oo seignellll" jeune et bon, qui ne rêve q u'a,u bonheur de ses 1s,ufiets, et ,qui, rour mieux les cou. naître et les gouivemer, va vi~'Te que/lique 'temps au, milieu d'eux, incognito. Le texte e t I'i'llu,straiion de ce comte originaQ a également poll.r au;leurs deux femmes : Mme A. ,Reymond et MD'.e ,E. Oser, ce qui est déjà une recomman· dation. • Risolette. eJ! Pleumiohette • est un gracieux JJoèime enfantin qui met fort 51Pirituel· Jemenl en ,re,lîelf Œes ,qualités et les défauts oh! très 1))8tU.s! - de ~·' âge sans ipitié. Ned un .pseuJdcmyme sans doute - est 1'a,u~e1.1r du teme, et M. v. Gottofrey, celui d 'i:Uustîrations très amusantes . .En,füt, ipour la bonne bouche, voici « La . Bdfe Histoire des Premiers Suisses • , de Meirn,ad Lienerl, traduite en français par l 1 Bohy, a,vec de ·riches itl!lus4raltions en c~ti ~rs. C'e st une sait1e et .gracieuse ,contrvbut,1on aux traditions nationales, à tin ,momen~ où 1e patriotis.me a tant besoin d'encourageilllent e,t de réconfort. Les trois he'hles J~endes de la Sui,s se ipri,mitilve aul"oot ,un \<l'o~ efifet, celll1i de 1Plaire et celui d''in,struire, d"i~s:r à fenfant des geimes rrofonds. d'u~ patr1ot1~· me s:a in, que ne dissoudront ,1a.ma1s Jes ?éli'que~enœs botllcihévistes ou fos éluculbra~10ns ahracaldaibra,ntes du sociali,s me cosmopolite. A ces aimables am is de 'l'enfance, nous s.owhaiitons i:f. pllus heureœc succès. D,

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tle Lens. - il.a serpent de Géronlde. - Les 'troi,s lairtis. - Les [iileuses. - La chevreHe égarée. - Ste-Kümmerni,s. - Le C!hâteau de La Soie. - Le Diable de saint TlhéoduJe. - La chaudière volée. ·Les /Voici e1~ u11 volume ~blustré par M. 'Eugène ·Reicli.îen - son joli talent se réivè.la défilà dans 1es • Lélgendes de .l a Orll!yère •. Cet a,r tiste 1porte dignement un nom i,llustre dans Jes annales de la pe-inture ,stÙsse (cedui de son onde Ue bon peintre fribourgeois). 11 a [Pris sur- IJ).lace, à Ja mode de la vieilllle école, !des croquis délicieux, et Oes :planche& com'iPosées pour 'les • Lélgendes ;vafaisannes ~ contri!buent [)Ui.ssannmenlt à fa :réussite de ce IIÎ/V're de très beiUe al'lture, imprimé aivec soin , ordonné a1Vec goOt, que ,you<liront posséder tous 3es uombreu'X eit ferwenrts admirateurs de ce fée rique Vaflais, d onrl: tant de Suisses rèven f 'l'hLver a,u coin du fou, songeant à '!:a couleur du ciel au-dessus de l' A'IIJ)e bllandhe, ou à cei!te ,ol1anne de vin frais [)osée sur tli3. table rnstiique, dans Qe mazot famiŒier où , 'l'élé ive,n u , i,l s irornt viNre Jeu:r rêve. , . . •

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Au&Sitôt, une foulle immense s'empressa de sui,vre le branoa1id, sur lequel gisait François, presque éllveu,g!e, son corps réduit et comme i:jpiritualisé 1par des mois de sou!llfranœs et d'angoisses IJ)hysiques. C'é'ait par une journée ensoleiklée d'octobre. Le corlège franchit les portes kPAssi,se et \les .frères s'engagèrent dans ile dhemin lqiui longeai,! les remparts, IJ)Uis dans la douce va1Iée ombrienne qui ra.P· pelait à fra,nçois Jes heures de sa jeunesse, ses dhevaudlées 1soJ.i:laires en lutte awec lur, même et a1vec ;la grâce, et, enlin, le bai,s ei donnié au 1ijpreux, baiser qui aiVait inond~ son âme d'une ûoie ~leste et sonné 1'1heure de sa coniversion. IJ vowlut contem,p.ler une dernière fois, de son regard à moitié éteint, les ra,ngées montantes des maisons d'Assise, tes tours de Sa.int-Rufin, et de Sai.n,te-Marie tle la Minerve, le rocher nu de Sasso-Rosso, les !hauteurs bleues Klu mont Subasio. ,Les frères donc s'arrêtèrent et l'on mit à terre le brancaro, en tournant 'le visage du maJade du côté de sa viLle. Alors, Hen'lernent et péniblement, il souleva sa main et d~sina su·r Assise un grand signe de croix qui de,· vai1 être ,son denùer adieu à ce coin de pays, d'où il é!<ait parti et où iij était revenu, pour y mourir. Rui~, fla ma.rclle reprit ju6qu'à la cabane, près de !ha diiaipe11e d'e la .Por:tioncuJ.e, où, suivant son désir, on ,Ie déposa su.r ila te,rre nue de la ce1!lru!le, ayarut reçtt de son gardien !'habilt misérable, la corde et le caipu.ohon dans lesqu!el'.is ü deNaiJl mourir. Cu • sa sœur la Mol'ît. n'est pas [oin. Il a dégi\ laissé, à !ONS ses frères, w1 tesitament de tendresse et de

diarité mutuelle; il les a bénis dans le pré-

sent et dans fa~nir. U est 1pr6t; et, dans ceHe âme si na:turell.Qemen1 :poétique, idéate, a~mante, iva monter J.e dernier cantique de ta créature reconnaissante, glorifiant et chantant fa mor.t, qui rctoit lui donner réteniel bon-

heur. franço is, cel enthousiaste de la nature, qui lui [Parlait sans cesse de Dieu, ce saint qui voyait de véritaH'es frères et sœur,s dans tous les êtres vi,yants et se ,t ournait avec prédilection vers tou1 ce que l'exisitence comportait de llu;ni neux et de beau; François, lu plus fort de ,ses tour,111ents, aivait co,Il[)OSé le • Canti(}ue du soleil•, chant éclata,nt et sutf.lÏime, entonné au milieu de sa détresse, au • Très rhawt, Tout Pui,s sant et f(?Uil bon SeigneuT. • ,Mais :ce n'est pas assez. Il ~otlll'ient à celJ.li qui a t0tljours cihanté kle finir sa vie en hymne de joie, et d'embrasser a,'Vec amour l'effrayante visiteuse frawaut â 1~ porte. A[Près lui avoir souhaité fa bie111Vet1W!, François, rouvrant la ,s ource poétique de son cœur, ajol.llla au Cantique du soleil celte dernière strophe: • Loué sois~tu, mon Seigneur, pour notre sœur-, la ,mont corporell1.e- A qui nul homme ,viivant ne peut édhapper. MaJliheurewc seulement ceux qui meurent en pédhé morlel, mais bienheureux ceux qui on,t aoco111Jii tes très saintes volontis. • C'est ainsi qu'un soir d'octobre, dans la (Pffüe cabane enténc8b~, au milieu du bois, fa,miis que les frères réunis autour dé lui re· tenaient ~u.r souffte pour m1euilC éc0t1,ter, François, ,le visa~ tourné ,yer-s le cieil, entra en chanta11t dans n"'éternité. Il parai'! bon et eonsolant de considéreT, à la suite des saints, ce moment, vers lequel

nous ma11ohons tous, et qui sera Je couronnement de notre vie. Ohaque heure. de notre existence Je prépare, [e r-endant plus ou moins doux, ·iprus ou moins facile, selon que nous aurons cherché à nous détacher, à nous êle'Vtr,

..

t.


218 Pourquoi craiJ11dre1 nous qui croyons, ce qui n "est que l'entrée dans Ja véritable vie, et, les voiles doohirées, lla connaissance entière idu Beau, du, Staili.e, de J'AsoJu? Si nous .. .pOUNions 1:rou1Ver en ce moll):ie le contentement de nos tlésirs, l'apaisement de nos es· prits; si nous n'étions pa•s li'lrés à cette Jut,te incessanie et pa.tifois crudle des deux êtres qui .sont en nous: Œ 'hornme dharnel et la partie supérieure de notre âme; si nous ne ren. contrions sans cesse cette difüruil~é de faire le bien, dont fes phiiloSQphes païens, cinq œn~ ans avant s. Pau!, s 'étonn,a ient et di· saient: • Nous croyons le bien et nous faisons le mail,; nous :conna.i•ssons .Ja vertu et noos nous Ji!V'rous aux viœs », il seraii compr&ensilbile ,que nous restions attachés à tous les c!harmes de •ceilte vie pêri,ssable, sans en conct1Voir d'autres, /P1U$1 ca,pa}j,es de nou s contenter. Si nous sommes chrétiens, nous raisonn~rons en clué!iens, en pensant que la mort, qui rompt V{eK:. notre C011J)S et· tous ses pena11ants ·vers le ma,!, nous acquiert la sainte liberté des enfants de Dieu, le vol sa,ns en· traive de /Vâme, créée pour finnocence, dans 1,a heauié primfüve de ]a création. Nous étions sortis du plan diivi'll, et, toute noire vie , nous avons adouté 'des taches à celJles qui ont étt'aœumwlées par les péchés des hommes, su~ ce qui devait être le dheif-d'œuvre de. Dieu. Après Ta mort, nous rentrons dans le plan i:Mvin aivec une ~ i J i t é >Victorieuse, car, au ~füeu des souffrain~s du purgatoire, la plus grande consoLation des âmes est celle de ne piiWl JPOU1Voir offenser le Dieu qu'el1es on( entrevu et a,uquel eJ!Jles désirent être réunies. (]!Jaque !heure d'e,qpiation enlève des 011r bres iet les souihlu.res qui ont défiguré J'i,mage, .réail.isœ par le Seigneur, et la raiµp.roche du mdd"1e di<Vin. S. Fran~is estimait que c'est pour les êtres créés un bonhewr infini de pOUNoir exister, et, certes, i1 wait toutjours .dhanté ce~te vie, qui 1ui llil:Paraissait hel~e et Joyewse, même ~ suriout dans le détachement et la pauvreté évangélique. Ce n'était ipoin~ un saint

morose, et soo âime à tout i.nstant se dilatait dans une ivihrante a!Œégresse. Mais s'im voukiit aussi chanter sa mo1i, c'est qu'elle é'tait le perlectio~nement de la •vie e1le-fflêune, la réallisation de l'amour dans sa patr ie 1a plus nOlhle et l'a11îrancllis,sement de cette seconde mort ' du (Pé,dhé, plus redoutable que la véri· taible mort.

un .jour, vou.s fleuri rez sous 1e solern d'un notweau printeltJlps.

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Le Lapidaire 'l...à~haut, sur un plateau des Alpes semé de chatets et sia[onné d 'innombrables ruisseauoc, Bruno, 1-e oeune l'al!)idaire, menait sa vie emilose.

O mort, vicforieu·se du maJ et •v ictorie1tse d'une a!PIP:lrente destruction, comment ne cesserions-nous pas de te craindre, si même nous n'arri,yon,s 1pas à te désirer? N 'es-tu ,pas le dernier e~ stlff)rême rêve des cœurs qui ont éJpuisè Je cah-ce de C·a vie, et de ceux, p'.us jeunes, qui ont cherché en Haut ce que tant d'autres croient trouJYer ici-bas? N'es..tu pas .fa IPOrte de l'idéal suprême que nous portons en nous, en,dor:mi chez lès 1111s, actif et eni\lamrné ohez iles autres, et a'achève,ment de J'ébauche que, péni'blennent et chaque àour, nous a,yons dherdhé à fixer sur un papier sans cesse déohiré? Sans doute, tu n'es ,pas la fin de fépreu1Ve; nou,s savons que ipar des .degrés, et des degrés doUiloureux, nous ar.nverons ireu ~ p eu à ila joie du paradis, qui ne s'aohète 1que par la miséricorde de l'Amour divin. Mais, en voyant! s'en aUer ceux q~ti nous ont (Pl"é,cêiés, n 'avons-nou,s pas acq~1t1 'l in,time cer!iiude que, malgré ce temps d al· tente ils entraient dans 1a paix? La mort du fus,t e'·revêt une beauté et une séréni1é qui .se reflédiissent surna.turellement sur les tra1is creusés et raivagés. Près de 111\li, nulle crainte, nuJ e!ffroi, imai,s une douteurr infinie, qu i ar· rête les sanglots sur nes fièvres, et le dés~sfPOir tlans le cœu,r. Nos bien-aimés sont morts, mais ils sont entrés dans la paix e)( com,prennent maintenant comme saint Frainçois le prix du diflidle passage « autqueil• m~l homme vivan! ne peut écihapper •. Qu~ Jeurs âtmes enl}ortent un rayon de nos âmes, et tes iprémices de noirre es.prit vers Œ'é'ernet repos! ,Dormez ô no~ bien-aimés, comme la semenœ dort so11s l'écor ce td'ooe plante fanée ;

Son père s'était pr is à désirer qu'm eût les mains tblandhes et les yeux ardents des tai-1Ieurs de pierres fines, ile petit avait quit!~ le i.atin du viewc curé pour fa ire de « oomes dto. ses • , et i'I eut ,l es mains blanohes, les yeux ardents el, en su,r plus, une flamme étrange au fond! diu eœur.

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On disait fout ha-s, chez les voisin·s, que Bruino avait • ,manqué sa ;yie •, (Parce qu'il furait .la ûeunesse du vi1'1age et qu'on le voyait rparlois, le regard perdu dans les loin· tains ibleus de la molli'agne, rêvant de longues ·heures e,t tout trisie comme il n 'arr ive pas à son âge.

M ais au contraire de bien des gœs, Fri,t z ne s'arrêiait pas aux dietail& passagers. On eitt dit quïil n'avait glané. sur sa route que l'é cho des !Plaintes et des cris de déseS!J)Oir, que des visions de ruines et d.e misère. Il iparilait corn. me un prqpihèie lorsqu'il jugeait.Iles gra~s d U illlOllde, et comme Wl apôtre 11Qt'S(IU'i! ra· contai.! les souMrances de la toulle. Par ,moments, sa voix douce viibrait ainsi qu 'tute lame d 'acier et dans ses yewc pro foncfs, des fla.urooiem,ents rapides s~llumaient. Pui s, soudain apaisé, il continuait son réci t pou'I\ reipré'Senter à Bruno le crime des hommes qui" laissent l'esola:vage subsister au fond des !Ville s noires, ou sur la g!Jèbe des chM~, alors que le cid bleu, [a nature bien· fa isânte promeitent à f human ~té un bonheur certain. En écoU1ta11t cettte pensée in,sijlieuse qui tombait en son esprit altéré, comme des gouttes d'eau fraîohe 'SW :des Oèvres brQiantes, Bruno éproUJVait des frissons de saisissemen/ et de religieuse crainte.

(Ce .fuit au cours d'une de ces causeries, ipenidant qu'un soir Jes vieux !Parents sommei!I. « Bruno, tu dors évei!Jé, s'exclamait A tout '!aient, que Fritz avoua sa foi a,u dogme de moment ,sa mère; œ sont l!esj ~i,vres qui te tral'anarchie, dogme de 1Pitié et de haine, de dh.i. ,yai!J1ent l'eSjprit, •laisse donc tlà ces histoires! • mères e<t de ,l ugubres, réalités. E~ di,t ses rela.Mais Bruno arrêtait sowvent rre mouivetions avec les réfUJgitSs viv.ant à Genève, ~ _ment Ide ,s on tour et, IJ)endant que iles feux de~ ipagnons émigrés de tous pays, de touites Jan. pierres s'in1nobilisaien.t, il ·lisait, if, i isait · . · gues el de toutes conkiWons, unis cepenidant n'i1111Porf'e q,uel liivre, (POumu. qu'il<,servît à fai,par la comrrruna,uté de.s mêmes farouches esre élvader sa pensée au delà des ,prairies verpoirs. Et comme Brll:llo restait muet et intertes et 'd es eûmes argenitées, att-delà de ce .pays dit, U'étra~r se dressa et t<OOfendrt, d'U111e voix de ~een dont la douceur tourmentait son entrecouiJ)ée, •la s0u'tibre t1téorie, en >Vertu de âme in.quièfte. raqueJ.Je ~e comjpagnon nithilisie, incarnation Un p.o ur, Ire travail: pressant, un compavivante de ~'âme op/primée de la fou/le, prend gnon fut ·mandé à Genève, qui partagea sa vie sur sa vie et sur son sang, sur sa lilber:té ef enclose et r07?'1)it aivec lui la .réserve observée son honneu,r, fa rançon néœssai,re à l'a.ifranà l'égard des ~ieux 1parents. H s 'aippellai~ Fritz, - ohissemmt de tOUi; qui fait de lui !le martyr il aivait ,vu bien des pays et causait de tout ob~ur, haï 1,1: méprisé des maîtres du jour aivec un certain charme. et des .jouisseurs ,h ypocrites, mais grand de1 AloLs Briuno cessa de lire les Givres e.f, vant la Cause et l'avenir. · durant les longues ljoUII'tlées d'hiver, dans l'aA partir ide cet insta'nt, ces deux hommes !e!lier attiédi .par le l])Oële de faïence, il écouIJJarl~rent à ;voix 1basse. ·Lentement gagné .par ta lli'étranger raconter ses voyages et e~rifasœnrlant tle son compag:non, Bruno bur mer sa pen:slée. vait ses iparoles et s'i·~régnait du mysticisme


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fou qui J'animai!. Bientôt, l'attrait des sOUJVenirs d 'enfance, des pures affet'tions du foyer, sombra au fond de son âme désemparée, et il partit, ainsi qu1un mal!faiteur, un soir que ses 'fieux parents s'étaie111t ~bsen,t és.

ton ami , ton frère! . . . · Dieu! il est 111orl! , .. la po!lice tro1.J1Va Je jeune ~ o n pieu· rant ail/Près d 'un cadavre. On l'arrêta, puis, eu fabsence de prewves ou de q,uelque autre trace, on le rendit à la Jiibe11té.

M vélcut quelques mois à Lugano, sur les

Et maintenant, Bruno traîne une vie lan· ~rui·s sante et triste au fond d'un faubou,r g de grande vill',e . Un feUbe prêtre qui l'a rencontœ ,par hasaro a écouifé son histoire et pénétré son âme UJ!icérée. Ill n'a [l)Oint peur du prêtre et il l'aime 1Presque, parce qu'il' lui a fait lire l',f.Nangi,le arvec des yeux noUiveau.x. Loin de rqJOusser ses rêves de pitié reconde et d'amour i1111Possfüle 1 i!e prêtre les a recueilJJ.is el, pieu,sement, lui en a montré 'J:a réalisation dans la charité du Christ. •Mais Bruno ne veUJt ipoint ,c esser de s'ériger en juge; impito· yalb!ement il blâme· et condamne les failJ!esses des sociétés dhrétiennes qui, œaque jour, gas[Pi!l'.'ent ·11hérifage légué par l'flvangùe. La foi ohrétienne lui pa.raît belhle dans le passé, aux â,ges héroïqud des: premiers al])Ôtres, mais auiouxrl 'hui ses fruits de jusliœ et de bonté lui serrb!erut trop peu nombreux dans le monde. :C~dant, au dernier entre-tien, il s·est pris à ,J)leurer 1loiisque le prêtre, ifoui!Hant danc; son cœwr, y a mis à nu I'ol"gtœi~ singudier au nom duquel il s'6l~e au-dessus des honmies, pour 1es ~uger ou Œes maudire. ·Et, pour la !Première fois, Bruno a vu sa nudité et son impui,s sanœ en même fentps que Ba sélc:heresse de son cœl.:!r· · Car le iprêtre lui a dit: • L'orgueil n'aime point. FI est 1e !!)ère de Œa :haine, de l'e111Vie, de la violence; sorti ~ 1'abîme, il s 'y reiptonge ; le reste est le mystère de l'éternefile justil:e 1 •

bonis du ,Jac ;paisible où se refilètent les toits des 1Y1itlas et na fumée des usines, parmi les colonies de compagnons anarchistes, réfugiés russes, ita~iens ou Œrad1çais, pour la pLupart sous le cou!P de qttellque arrêt légan de leur pays. A certains moments, sur une dépêche laconique, 1a mnaison commune où les compagnons s'assen1Maieut [.)OUT évoquer l'avènement des tenws nowvea,ux, se vidait. C était Je signal de perquisitions et parfois aussi de que.llques troub1es dans les viNes 1Proohes. Le calme revenu, la maison se peuplait à nouveau, mais des CO!ll)ag,nons manquaient à l'appel!, et un mutisme déifiant, une gêne terrible y .régnaient entre les hôtes. Souiveut, au cours de 'l a nuit, Bruno s'évei1'lai.t au bruit des sourdes .diSIJ)utes surivenues dans 1es chambres voisines. Alors, ses rêves ~ui renvoyaient, défigurées et agrandies, des i,m pressions effrayantes : celles qu'i.J aJVai.t gard~ des visions de :hoUlle déchaînée à traivers Ile ,cnaos de la montagne, au soir des grands orages.

$

Un de .ces rêves s 'adheva en drarme pendant une nuit de .J'hiJVer sui1Vant. BrW10 sommeillait, tourmenté de rnillle craintes, lorsque ,la [POrte s'ouvrit tout à COU(J), laissant passage à Fritz :blessé et eXlJ)irant. Un bras inconnu i]lui avaùt IMfonoé fa poitrine d'un coup forREMY. midable, et ~là ,]a mort bleuissait ses lèVres. • Fritz! park-moi. Dis"'lnoi qûi t'a frappé? Oh, cette ,vie .que nOUl5 nous sommes faite! Ce sont ces 1!1>1.l(J)S si:1em::iel!J[ qui t'ont pris pour un traître! Fritz, ne nous sommes-nous point troJtt)és? ... :Peut-on faire d,u, bonlheur et de Prêclhant 4e ville en villle, de bourgade litrnour avec de la :haine et du sang? ... C'est en ,bow-gade, François d'Assise, en route pour Dieu qui nou9 .punit! fritz, ne vois-iu point · 'Rome, parivint un jour dan,s Ja petite cité sa main? . . . Non, n'est<e pas, noù,s sollllllCs d' Alliviano. Comme i!1 se füSJpoSai.t à parler au .dans la !Vérité? Fritz, parle, c'est moi, Bruno, peuJplle, suir llla P,lace du marché, une nuée d'hi.

Frère Jacqueline

rondeUes req1ireut ,les airs de cris te1Iement Frauço.is et11t w1 mouas.sourtl,i ssants que ,vement de mauiva~se humeur. Il leur dit : • Hironde!ljes, mes sœuTs, -vous a,vez assez ipa'l1!é. Laissez-moi :Pa11ler ,à mon iour. • · U es:t iper,mis de croire que ce te!Proche d'ut soUNOOt se ,retroUJ\ler sur les lèvres du séraphique 1prédkateur, non [lus· à l'akllresse de ses sœurs a~l~s du ciel, mais de ses sœurs de Ja terre, jeu11es fommes et jeunes filles italiennes, qui, jouant des .c oudes pour mieux: voir et mieux: entendre, afoufaient à l'exubérance du geste la sonorité du verbe.

s.

Aussi, ,pour aivoir .rencontré dans la Ville éternel'Je Utne femme ,qui n'elll/Pruntait de I hirorudelle que son -attram des régions élevé~s et qui aivait dépoui,Mé tous Oes 1petits -travers de son sexe, Frarnçoi,s d'Assise, comme surpris et joyeux de ne trouiver d:ans un cœur 'féminin ,q ue de ,viriles vertus, 'lui imposa-t-il, stl'r le ohailîl/P, le titre /:te • Firère Jacquefine •· • Frère Jacqueline . était une dame romaine afors âirée de 25 ans, épouse du nobl'e Gratien de Setitesoli. Sa [Première entrevue avec S. François date de 1212. Hle Jou~ra désormais vis-à"'Vis de .Ju.i le rôile de Marthe et Marie à la fois, FaccueiUfant dans son _austère de,meore aivec ile pieux ef a]ilèg:re empressement ,que témoignaient à Jésus Jes sœurs de Lazare, docii!ie à iseis en,seignements, c0imme Malfie, lu,i ,pl\Waralllt, cQITJme Marthe, ses alimems, entre autres une certaine crème aux amande3 dion!t f'rll!nçois se souvint pendant sa dernière malliadie.

fi lui, dans la sim1plicité lie son cœur, ne sachant comment reco111Mître tant de sdfüciturle et d'atrention, ne sui !Pas trouver mieux que d 'amener à Ja~u~ine un de ces dociles animaux qui fo~ r"d)pelaient, par leur passive dornceU!f, Jésus ,se bissant comlui.re sans murmurer au Goligotha: un agneau. Celui-ci, ca· deau d'un sairnt, se conduisait fori convena'b1ement alljJ)rès de Jacqueline. li!' l'accompagnait à !La ·Messe, et si le matin, l'a pieuse da1111e tardait à s.e 1teiver 1 ifü ·venait, par de petits couJPS de tête affeetueu~, \lui signifier qu'il était temps de s'arradher au sommeH .

Cependani, 1es visites à Rome de s. François se faisaient pilus . rares. Son' grand désir de 11:>edection le portait de 1plus en plus à la vie soC.itaire. C'est afüns que nous '1e voyons se retirer dans Jes montagnes de l' Aliverne tt y vivre .d'u ne ,vie Stlll)ra-ierrestre, favorisé, au mVlieu de ,s es ma<:ératioos, de ses jeftnes, de ses pénitences, d'extatiques visions. Après aivoir reçu daus sa chair J'i011ression des di · vines plbies du Sauiveur, il reprit .Je chemin de la · Portioncule, ,voyage trit11J)ha1, au cours duq,ue,I le ,peualle se ,porfait en foule à sa rencontre, en agitant des branches d 'olivier . L'·hew·e de la mort ,aipprochait: malgré sei> sou~iranœs, iJ continua de prècher pendant quelq'lle 1enl)S encore, puis composa son immonteD cantique du Soleil. Enifin, sa sanié sulbit de jour en jour de ;plus graves atteintes. De .Ja vi!l;e d'Assise OÙ il! se rtrouvait, il de· manda qu'on ,le fu-alllsportât à da Portioncule. On raconte que, se sowlevant sur Je brancard por,t é par ses frères, François, presque aiveugl'e, eut un regaird d'amour ,pour Assise, ses ,m ontagnes, sa plaine. U traça vers Assise un ,gran.d ,si,gne de croix• Bénie sois-tu ·oo Seigneur dit-iJ; car id t'a choisie !POU,r être la patrie et la demeure de tous ceux qui le reconnaissent et le glorifient en vérité, el qui veuITent honorer son nom. > Transpor<lé dans une cabane, à quelques pas de !la ohaipel[e de !a Poritioncu[e, Françoit vit bientôt se deSi.Siner sur 1e seuiJI' la silhouette d'une :visiteuse qui précédait de peu dïcsfands « sa sœll!f la .Mort». Mal:gré sa vue affaiblie iJ reconnut aussitôt ce visage éploré sur tlequel se [isaient ,Jes fatigues d'un rlong 'voya,ge, mais aussi !'in.quiétude et l'affliction. C'é!iait • Frère Jacqueline•· Elle ac· <courait, e~ressée, affectueuse comme touiouirs, awortant au moribond '1a suprême con. s~ation de douces paroles, all$SÎ douces que le fin tissu qu'ell[e a!V'ait [!)~ré 1pour rense,velir et qu 'efüe a:vait confectionné Mvec la iaine de l'agneau jadis offert par Fr ançois. EJl!e riépanki'it ses ,Jannes sui!' la couthe du maître


222 bien-aimé. Puis, ma!lgré sa douileur, avec Je \Sens exquis des moindres d1fücaifesse.; dO·nt œr!aines fenlill.es d'éllite rpossèdeut le secrc l. elle se mit à .lui préparer . . . w1e orême aux amanides. François ne put guère y toucher, mais, ne vowlant pas que si rpréc·i eux régaJ tût l(Jertiu, aivec sa simpliciité enfantine et s1 naïve, il hl venir Frère Bernard qu'i1l a imait et a'io'vita à n~er. François d 'Assise entra dans l'éte11nité, un <lhant sur Ies ~èivres, tandis que l'humJie cel'l,uile se reJJl)lissai,t d 'urn hanmonieux frémissement: ses amies, les alouettes, .ve.1aient lui dire adiieu. Ja:cquelline, pieusement, était age· nouill<lée auoc !Pieds du chanteur Ide- Dieu. Elle ne ,devait pllllS quitter ces 1lieux oit partout eHe rei!roUJVai,t l'oml:>re· du saint. Jusqu'à sa mort, elile aura ·vécu aNec ses soUJVenirs. Son éta,t d âirr~ sera iresté tel qu' il dut être, de jour des funéraûlles de S. François. « la noUIS est permis d'ima,g~ner, étrit ;e délicieux histô,ien J.œrgensen, qu'e.l:le sera ·restée en bas, à la PortiontuJle. Lorsque le grand cortège, aivec tout son êolia1l, ama disparu parmi ,Jes arbres, peut-être aura-t-eJ1e 1pénélré, •une foj,s encore, dans 11,a ceJJuJe où François, quelques heures aupa.rnvant, 11wait vécu et fe!lpiré. Là, sans doute, ,l'-affreuoc vide .J'aum aœablé: œ ,vilde ,que lais·se tou6ou:rs une mort, - rmis combien l!)lus grand et pll'us cnie!I après une mort comme .œhle-là! Alors seuJement el~e aura mesurE, en toute réalité, · fétei~fae de la perte qu'e1Ji!e iv.enait de fai·re; et, agenouill:ée dams aa petite chapehle de Ja Pontion1oule, ,qui hmsquemen1 lui aura paru bien noi.reJ et .déserte, eCile aura songé, en p'.eU'rant, à œJlu.i dorut le corps était transporté en 1rio!f11Jhe, mais que 1armis pl'us elle n'ei11en1drait ,1'3{P])eler, aoucement, • son Frère Ja·q ueline , .

L'Europe et le monde

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gaue J:>édagogique, 1POUJ1qu-0i les géographe$ ne (Peuvei1t e11core pulbJ.ier ni atlas, ni manuel nou,veaux. En attendan,t ,m ieux uou.s pensons intéresser et rendre service en fou.missant dé· Ïà, d'après une étUlde du · ,,Manuel général" , quelques données d'aa,rès 'les traités du 28 rj.ui11 aivec l' A1UJemagne, du 10 septembre aJVeC l 'Autriche ei du 19 septeimbre avec la Bulgarie. I. -

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ILE iDROIT DES .PEUPLES

V Europe de 1914 était formée en .p artte dcrats qui s'étaie111 conSl!ifoés ou agrandis par des annexions, des conquêtes ou des parlages, sans qu'i~ ffit lfenu compte des a,spirations ou. des intérêts des popu,1ations. ·Exempi:es: ·1. ,La foJ1,d1a:tiou rle 1'e:ir~ire ottoman au XVe sièole; 2. Les piar.fages de fa Pologne à 'la ~iu du X1\flllle siècle; 3. O'œuivre de Bismarck; 4. ,L'~ire d' Autriche-Hongrie formé \je peuples dispara:tes et ennemis réunis par r.a fonce sous ile sceptre des Hahs<boltirg.

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II. - LES ETATS DE VEUROPiE NOU\nf.[J;E -Les ,v oici, 'Classés d'après ileur étendue pro'babl'e, puisque· les frontières ne sont ~s enCO"re taules définiti<ves: 1. Russie; 2. •Fraruce; 3. AMeana·g ne; 4. An-

gileterre; 5. Espagne; 6. Ita,lie ; 7. Suède; 8. No.rvè,,o-e; 9. Potogne; 10. Roumanie; 11. 'Vouigo-SlaJVie (Senbie, MOO/tenegro, Croatie, 'Slawooie); 12. FinJJ:a,nde; 13, Tohéco-Slovaquie; 14. Hongrie; .15. Grèce; 16. Portugad'; 17. Allltriohe; 18. BuUguie; 19. Suisse; 20. Danemark; 21. ,Belgique; 22. Pays-Bas. (11 1Se ,peut que la triste s'auil1fi}ettle de: 23. Es· thonie; 24. Lettonie; 25. Litua11ie; 26. Uk· raine.) III. -

MODl'PICABONS

TBR:~ITORIAJLES

t.

Franœ. -

La France recouvre l'Alsace-

3. All:eunagn.e. - La frontière 0 1rienfa:le dr 'i 'Aülemagne est corr,ipilèteiment modtifiée, surlou:t en faNeur de Ua .Pologne. Au nord, le territoire de Datfitzig est doola,r é :libre et adtninistré par la Socié!é des Nations. Le port de Oa11Jtzig, situé à 1'embouohure de Jia Vistule, le granid lîe1we ,polonais, est mi,s à la disposition de la, Pd!Dgllle. Le SChileswig, en1leivé aux Danoi·s oo 1864, doit déc.i!der de son sort par u11 vo,!e. Le cana.li de Kiel]• ,r este aJITernaud, tmis tl ne doit pas ê.fre fofif·ifié (ni 1 île d'Héii. gofand) et le trafü: doit y être Ii1bre. L 'Allemagne voit sa 1popu1Lat.ion s'abaisser de 68 à 61 mil,lion.s a1f.'.!proxima!i;vement.

4. Aufri'che~Hoogrie. - L'e"'1}ire aus,t rohongrois a cessé d'exister. Les ierritoirns qui 1e constituaient fonmeront désolimais: a) l'Etat autriohien; b) llEtat hongrois; c) la RépubOilque 1oh&o•sloivaque; d) une partie de 1 la Poilogne; e) 1e nord de la Yougo-Skwie; f) Une partie de Ua Roumanie; g) le- nord-est de 'J Italie.

La consfüution de J':EuroqJe de 1919 est 'fondée sur ne prin'Cipe du. droit des pell!P1es. 'E1le .fe.mi à ré!1)a.rer en partie et dans il.a mesure dw a,oss ible les anciennes iniquités.

d'après les traités de paix de 1919 ·M . W. Rosier, le géogriaphe ~üsse bien cooou, a expliqué dernièremen1 dans urn or-

lorraine et sa frontière de l'est redevient celle d aivant 1871. 2. Be1tgique. - La Bel'1gique n 'est plus un pays neutre. (L AiHemagne .cèkle à la Belgique 'les territoires de 1Mores11et, d IEtljJ:ien et de Mal1m&'Y-)

Î

'

L 'Au.'r~ohe devient ain.si fun des plu,s petit's Etats de 1'Euro,pe ; eHe aur·a et~viron 7 mîU,io11s d'halbitants. La Hongrie devient uu Etat moy-en, av~ à :peu près 12 millions d'ha. bitants. Ces deux ,pays n'ont plus de déibouché sur ,tes mers. 5. PQllogne. - ,La Pologne reconstituée aura une po!l)ul'ation awroximative de 14 mil'lions d'lialbitant,s. Oaipitaile: Varsovie. La Po· îogne sera un ridhe pays agricole (lté, bettera,ves, pommes de ferre), et industriel' (hui~e. métaP.il.urgie, SU1Creries, tissages). 6. Tclhéc~SII01Va\Cjude. - Cet Etat, formé esse:ntielŒemeni de ll'anden.ne Bohême, aura à peu près 10 mil1lions d'ha'bitants. Capitale: Prague. Les ressources du pays seront sur'to111t inldu1strielles (brasseries, sucreries, verreries, tissages, :nlétaJJIFun,gie). 7. You;go-Slavie. - L'Etat serbe-croate-slo-

vè.ne (capitale Beigrade) e.ng1lobe :les natioaa'lilés slaives du sud. Sa poipouJation sera d 'en· viron 10 mifüons d habitants. Ses J·essou,rces seront principalemen~ a,gricoles (céréales, é!evage). Ce !J)ays jouira sur l Adriatique d 'une 'longue étendu, de côtes riohes en paris. 8. Italie. - Ultalie reprellld le Trenlin, Trieste et l'Istrie itaUenne. EJ!Œe occupe Va'lona en Alibanie. 9. Grèce. ~ !Les nouvefdes frontières de la Grèce ne soo1 ,pas encore fixées. 10. Rou1rrnmie. - La Rouimanie sera accrue à 1'ouest de dia Transrl'lanie enUeivée à IJ'Holl'grie et de la Buko<vine enlevée à I' Autri. che. Pays td'agriculture (b1é, maïs) et d'élevage (bœufs, moutons, iporics, dhewaux); sol. très 'fer 1iile; bea Licoup de !Pétrole. 11. Russie. - il e sor,t de œ payis .11 ·est pas encore fixé. La Fin.lande con,stitue un Etat dis. tind. Les ,prnvinces baltiques obtiendront p ~ut-ê1re leur inid~.ndance ou toul .au moins 1eur autono,rr1ie. 'L "Ukraine a aussi des tendances séparatis1es, de même qu~ ~es pays du 'Cauoa,se. 12. AfJbanie et Turqu,ie. pays n ·est ;pa,s eniCore foœ.

Le sort de ce:;

13. Le ·Luxembourg ne fait pl'us partie de fUnion dou~mière ailllemande . 14. Asie. - Le territoire de Kiao-Tohéou, qui awarienait à l'Allemagne, fait retour à la Ohine.

15. Afrilque. - L' A!JiJema,g11e, qui rêva il ùe conk:}uérir toute ['Afrique tropicale sur J'Angf'.eierre, la F•r ance, la Belgique et ,Je Por.fug'al, perd toutes ses colooies : Togo, Cameroun, Est africain, Sud-Ouest africain. 16. Dans le Pacifiquf:, il' AID'emagne perd éga:lernent toutes ses colonies: Mariaune,s, Ca. rolines, Marsha]J, Nouvel!lle-Guinée du NordEst, Bismairck, Samoa.

Variétés LE CANTiIQUE SUISSE On sait que Léonard Wildllner est l'auteur dtt ·texte or iginal aflllamand du « Cantique sms-


224: ire notre monnaie et ceMe des IPay,s qui nous se • . deivenu no-trc second hymne national. Dans qudles circonstânces ·s on bel, hymne a- avoisinent fProvoq.ue çà et_ là, bien des sur· prises. t-ül vu ,Je ;jour? Dernièrement, un négociant du Jura dut Géfait oo 1842. Ou était en p leine crise ·se rendre en N\lemag,ue, dans le Grand-du!))Olitico-religieuse. A Zurich, Ues conservaché de Bade, pour ~faires. .Connaissant la leun, avaient ressaisi le pou1Voir; en Argovie; ,leg rarlicaux arvaient la haute main el :venaient ,cherté excessive 'd e fout en ce !Pays , il . prit de décréter la StliPJll"ession des c0u1Vents; au t;a préaa:ution arrivé •à ~ hôtel, de derrn.anver (e prix d un repas. On lui r ~pondit que p0,ur Tessin, Nessi venait de pa,yer de ·son sang sa 1 Ir. et 50 cent., en va.leur su.isse, on lui ser· leutat~ve de restauration conse11Vatrice; à Lu· 'Virait un dîner. Et en elftet, on lui servit un cerne et à fri'bowrg, 1e rafücaR'isme venait ~oipieux repas pour ce prix. Notre compatrioti'étre ballayé ,dU, ipmwoir, tanfüs qu'en Valais 1e voyageu-r .paya sOll écot en re:1neJ,tant une !a Jeune-Suisse fêtait son triomphe. L'horizon ipièce de 2 Ir. à l'hôtelier. Mais quelne ne !ut paraissait noir et gros d"orages. ~Jas sa surprise ~rsique ceiJ:ui-ci Bui rendit 2 A Zurich , d1anss uue réunion d"amis , du d 1a11t et des d'ett.res, dont Widrmer était 'l'âme, n1ar~s c011r1111e. con're--va!eur des 50 ,centimes ,ui reNenaut. Il eut donc :pour 2 fr. ,;aleLLr l'anxiété génércille des e$pfits faisait peser la 'Suisse, un dîner cqpieux, plus 2 marks, qui contrainte, au li.eu de Phab ituel entrain qui 1,1,vant la ,guerre ,valaient 2 fr . 50. animait œs assem'bllëes. ·La cornversiation se Ce vo,yageur dédla're qu'il n'a jamais VQ1raî1iai:t lourdement. yagé ni mangé à si boo co1~)le. Aii1si , il a Tou~ à coup, Léonard· Wiillt1er se 1e:va, et pu rajpj)Orler les vi,otua~Dles quïl avait em· d'uue voix graive récita les parolles du • Canportées, de crainte d'aivoir à !Payer lrO!J) cuer tique suisse ~, cri de confiance en Dieu, d'un ,es denrées .ra~~!iées dans ce pays d'ou{recœm anxieux des êvénements qui r,enacent la patrie. Ce senti.ment est exprimé avec beau. Rhin. & cou{} de force dans. les str~hes a!Nemani<Ies, NOUV,EAUX FRERES SIAMOIS tandis que dans Je texte français, i:l a,p1Paraît Deux oll1ficiers anglais, qui .ne se con,n aisà peine. Widmer était ,uin patriote et un idéasaient pas, se trouvèrent nez à nez dans le ·li.ste: le Cantique sui&Se J:tti était sorti du Jaivabo d'un hôtel de Londres. Ils étaient tous cœur. l~ fit uue profonde iilll!Pression sur ceux deux ,3!1T~u.tés, ,L'un du bras d r oit, l'autre du qui l'en'.endirent réciter et on pressentit que, bras gauche. en lui adap(ianit une méllodie, il cte;viendrait Un temps, un échange de regards anglais, rapidement popuOaire. simples, comme indifférents. Et l'un dit : « LaC'esl au p. Zwyssig, son ami , qui ~enait vons-nous les mains mutuel~emen.t, voulczd'être chassé de J'ab\baye de Wettingen avec ses confrères ,par ·1e ,gou,vernement d'Argovie ,vous? • Puis chacun nettoya 1a main de l'autre, l'es·que Widmer demanda ~a musiqLte du Cantiet a,près cette nouvelle manière de faire su~a ·q ue suisse. Le p. Zwyssig s'en chargea avec conna,issance, ils s'en allèrent dérjeuner en.joie, et iQ prit comrœ thème mélodique le grasemble. du.ell • Dihgam te • d 'une messe à quatre voix de sa composition. C'est ainsi que üe cantit La plus oollle vrsion est cdle d 'un beau que suisse nous fut donné. J[ fu~ chanté pou.r Œa première lois en quaiuor le 14 novembre rac ignori des bourgeois; d'Utte belle âme que 1e monde n'a pas touchée. 1842. :t. N ollls a.vous (ous un peioton de poésie ~ au food .de Pâme, mais il' y a di,verses maniè-

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UN DINER A BON MARCHE

La grande différence de valeur existani en-

res de 1e détvidea',


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