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Une ligne formée par un milliard de pièces de 1 fr, aurait 24 millions de mètres de long, soit 750 lieues de plus que la demi-circonférence de la terre. Enfin, si le milliard avait été r~nfermé, à l'époque de la nais~:~ance de Jésus-Christ, dans une machine qui projetât au dehors une pièce de 1 franc par minute, elle aurait, pour le faire sortir en totalité, à marcher encore pendant 30 ans.
Dix bonnes choses à savoir. -Sous ce t.itre un journal publie le curieux assemblage suivant dédié aux ménages: Le sel fait trancher le lait; par conséquent, en préparant des bouillies et des sauces, il est bon de ne l'ajouter qu'à la fin de la préparation. L'eau bouillante enlève la plupart des taches de fruits: versez l'eau bouillante sur la tache comme au travers d'une passoire, afin de ne pas mouiller plus d'étoffe qu'il n'est nécessait·e. Le JUS des tomates mûres enlève l'enct'fl et les taches de rouille du linge et des mains. Une cuillerée à soupe d'essence de térébenthine, ajoutée à la lessive, aide puissamment à blanchir le linge. L'amidon bouilli est beaucoup amélioré par l'addition d'un peu de gomme arabique ou de blanc de baleine. La cire jaune fit le sel re[Jdront propre et poli comme du vene le plus rouillé des fers à repasser. Enveloppez nn morceau de cire dans un chiffon et, quand le fer sera chaud, frottez-le d'abord avec cette espèce de tampon, puis avec un papier saupoudré de sel. Une solution d'onguent mercuriel dans la mème quantité de pétrole, constitue le meilleur remède contre les punaises, à appliquer sur les bois de lit ou contre les boiseries d'une chambre. Le pétrole assoupht le cuir des souliers et des chaussures durcies par l'humidité et les rend aussi flexibles et molles que lorsqu'elles étaient ne!lves. Le pétrole fait briller comme de l'argent les ustensiles en étain ; il suffit d'en verser sur ua chiffon de laine, et de frotter le métal avec. Le pétrole enlève aussi les taches sur les meubles vernis. L'eau de pluie froide et un peu de soude enlèvent la graisse de toutes les étoffes qui peuvent se laver.
SION
Xl"'" ANNÉ E 110 7
15 Février 1 ~ 9 2
L'ECOLE PRIMAIRE REVUE PÉDAGOGIQUE PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA
SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION L'ÉCOLE PRIMAIRE paraît chaque quinzaine, de Novembre à Avril inclusivement, en livraisons de 16 pages. Prix d'abonnement pon1· la 8olsse, 2 fr. 5 0 . Union postale 3 f'r. -'nnonees, pria, 20 cent. l a ligne O~t son espace. Tout ouvrage dont l' Ecole primaire recevra deux exemplaires aura droit à une annoncco ou à un compte-rendu, s'il y a lieu.
SOMMAIRE : L'éducation de l'esprit - L'exactitude dans nos écoles primaires Matériel scolaire - Partie pratique: Sujet de style - L'esclavage africain: ~es c!tasseur s d'hommes Correspondances - Il en cuit parfois au régent qui veut être à son devoir! - Suppléments.
Tout ce qui concerne la publication doit être adressé
à l'éditeur : M. P. PIGNAT, secrétaire au Département de l'Instruction publique, à Sion.
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l'hronhJues et a\·is scolaires Walal8. - Le Département de l'Instruction publique fera procéder, pour la premiP.t·e fois cetta année ~ans chaq_ue . district, aux examens d'émancipation d~ 1 école prunatre, pat· une commission de 3 membres dont fera partie l'ln!>pecteur &·espect.if, assisté de den~ autres membres nommés par le Département. - Le lundi, 2 mai prochain, s'ouvrira à Sion le cours de ~épéti ti on pour les instituteurs des deux langues qui as~nrent au brevet définitif. Le ;>ersonnel engagé à le sutvre y ser·a spécialement invité par une lettre-circulaire du Département. -_En raison des irrégularités qui, malgré des instructions ~o?vent répétées, se produisent eucot·e quant aux formalites requtses pour bénéficier de l'officialité nous croyom, devoir rappeler que les lettres adressé~s au département par 1~ personnel enseignant, les autorités co~m~nales, les commissions et les inspecteurs scolaires, ne JOUissent pas de la fran~:hise de put·t si elles indiquent lt:! nom propre du destinataire, car ell~s son t ainsi eovi~a~ées comm_e étant plutôt personnelles. Atost, ne pas ecme, par ex. à M. R. chef du Département, etc., mais tout uniment: M. le Chef du Département, etc. ou même plus simplemeuL encore: Ail Département de l'instruction publique, qu'il s'agisse au chef ou du secrétariat, saut mention à l'intérieur du pli ~e la qu~l~té du destinataire (chef ou secrétaire) auquel tl est spemalement destiné. Ne pas omettre en outre sur l'envel?ppe, les mots officiel, le nom ei la qualiÙ de l'expéditeur. A ce défaut, les plis arrivant taxés courent risque d'être refusés. B erne. - Un de nos abonnés et collaborateurs dont l'Ecole primaire a publié ces dernières années di-' vers at·ticles intéressants, M. Ernest Vauclair instituteur à Epiquerez, a été nommé maitre de langue française et de pédagogie à l'école secondait·e de SL· Imier (Jura). - Nos félicitations.
Ouvrages de M. le Prof. Reitzel (F. Payot, éditeur, Lausanne) Grammaire élémentaire de langue allemande, 4• éditiOn Gram_maire allemande supérieure Premières lectures allemandei!, 4• édition Secon~es lectures alle~andes Exercices de conversatiOn aiiE>mande, nouvelle édition Cours de langue allenaande. Grammaire thèmes ver· sions, lectures, exercices de convers~t10n vo'cabu· laire. t•• partie 3• édition ' II• partie Clef Jes thèmes.
fr. 2. • 1. 80 • i. 80 c 2. 50 • i. 35 • 3.• 3. 25
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SION. 15 Février
1891-92
L'ECOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA
SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION L'EDUCATION DE L'ESPRIT
L'enseignement ne consiste pas seulement à donner l'instruction, mais encore et surtout à former l'esprit de l'élève. ]J y a déjà longtemps qu'on a dit pour la première fois, avec raison, qu'un homme instruit, mais sans ~ducation, n'est pas un homme complet. L'instituteur ne doit donc pas oublier qu'il a une double lâche à remplir: il lui faut , communiquer à ses élèves des connaissances, il lui faut former leur esprit et leur cœur. D'ailleurs l'éducation et l'instruction se complèteut l'une l'autre, et, saus faire de l'éducaLiou un objet de leçons spéciales, le maître peut et doit profiter de l'enseignement de toutes les matières du programme ponr travailler sans cesse à former l'esprit de ses élèves. L'enseignement de l'arithmétique même, qui semble paraître le moins propre à l'éducation de l'élève. est cependant très utile à ce point de ~ue. Celui de l'histoire est certainement le plus fécond en leçons de morale. Nous allons nous oc cuper spécialement de l'enseignement de ces deux matières, mais seulement en •;e qui regarde l'éducation qu'en doit recevoir l'esprit de l'élève. L'étude de l'arithmétique, qui ne repose que sur les nombres, c'est-à-dire sur des quantités bien déterminées, ne s'appuie que sur de3 principes certains. Elle ne peut donc être sujette à l'erreur. à moins que les calculs aux· quels elle conduit ne soient inexacts. L'instituteur, autant pour accélérer le progrès de ses élèves dan s cette science que pour les habituer à bien faire ce qu'ils font, exigera toujours que les opérations et les raisonnements nécessités pour l'étude de l'arithmétique soient justes et pt·écis; d'ailleurs las enfants ne tat·deront pas à remarquer eux-mêmes
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que l'exactitude dans les solutions et les calculs est la première condition de l'exactitude des résultats. Insensiblement leur esprit s'habituera, même en dehors de l'étude de l'arithmëtique, à cette rectitude de jugement que demandent les exercices de calcul, il deviendra plus net. Il ne se contentera plus de l'à peu près, il exigera la prenve de ce qui ne lui paraîtra point évident. Cet.te disposition de l'esprit conduit à l'acquisition de la qualité morale de l'ordre, dans les idées, dans le raisonnement, dans le langage et enfin dans la conduite. Mais l'instituteur devra veiller ·à l'exagération possible de cet esprit d'ordre, qui ne doit pas dégénérer en minutie. D'autre part, les enfants, habitués, dan~ l'étude du calcul, à voir des faits, des résultats nets, précis, faciles à prouver. pourraient vouloir appliquer le raisonnement à tout. Le maître leur apprendra qu'il est des faits, des évènements que nous pouvons croire sans preuves directes et palpables, attendu qu'iLs sont appuyés sur le témoignage d'hommes dignes de foi. L'instituteur fera bien, ainsi que l'ont fait et recommandé le Père Girard, l'excellent éducateur de Fribourg. et ses imitateurs, MM. Charbonneau, G. Ritt, Dumoucbel, etc., de faire des questions et de donner des problèmes relatifs à J'ordre dans le ménage, à l'économie, aux. bonnes mœurs, etc. L'enfant sera frappé des résullats quelquefoiK prodigieux de l'épargne même la plus minime, et des dépenses accumulées qui résultent de mauvaises habitudes, telles que l'abus du tabac et des boissons alcooliques. Ainsi l'enseignement de l'arithmétique contribue à rendre l'esprit juste. Celui de l'histoire est encore plus propre à servir à l'éducation de l'esprit des enfants. L'histoire est le tableau fidèle de la vie des hommes, elle nous parle de leurs qualités et de leurs défauts, elle contribue à former le jugement par l'examen attentif des évènements. On ne s3 contentera donc pas de l'enseignement machinal de cette matière, comme on le fait encore trop souvent, en s'adressant seulement à la mémoire des enfants. Il faudra leur faire remarquer avec soin l'enchaînement des faits, leurs causes
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leurs .,trets. Et, à cette occasion, ils découvriro~t s~ns et t que la prudence, la patienve, la persévérance, la Justl~~e. doub e e foi sont pre~que toujours couronnées de sucees; la ison~e la témérité, la précipitation, le découragement, ~a . qt. e la feïonie sont au contratre, souvent la cause }'lD)llS lC ' ' d . l e rands désastres. Ils s~uront discerner et ,a ~Ire~ a d g t le patriotisme meme et surtout lor~qu 1ls :,Ont te:~~l:s par les revers 'et les humiliations . . Mille exem~les ac donneront l'occasion de formuler des JUgements ut1les ~eolr culture de leur esprit et au développement de. leur :en~ moral. D'ailleurs l'ins~itnteur, outre les com~araisG~s, · ements qu'il fera fa.Ire atiX enfants de l~ve vou, les JOag leur donner à rédiger, par écrit, des paralleles eu tre poorr l'b. . les différents personnages de 1st01re. . En traitant cette partie du programme, le ~a1~re enseignera aux enfants l'amout· du tr~vail, la moder·atwn, la cba.rité envers le prochain, la modestie, la pureté des ~œ~rs, en un mot toutes les vertus. Il parlera de ~a glolfe ~~. ·ssable des o-énéraux des savants, des artistes, des htpefl ~ ' · · Ts lérateurs· il ne néuliuera rien pour fa1re atmet· aux .e ~ve leur pay~, sans ce~pe~dant les conduire à un chauVlDJsme étroit et exclusif. . d f ·t u ne se bornera pas, eufin, à la. simple etude ~s a.t s ui remplissent l'histoire du pa.ys, 1l e~ fera ?o~oa1lre les q œurs les habitudes et les lois success1ves, amst que son : ani~ation actuelle. et terminera ses leçons pa~ un exo~é des devoirs du bon citoyen, à la tête desquels tl placera p l . l'obéissance aux ots. C'est ainsi qne l'esprit de l'élè~e .s'orne~a des ~lus be.11 es ualités et que l'éducation ·sera ume a une t~structwn sohde. q ALFRED CHARRON, anc1en Professeur. ~
L'EXACTITUDE DANS NOS ÉCOLES PRIMAIRES C'est encore le cas de dire ici que ~'inst.ituteur .esclate d'une parfaite régnlarité, ne se permet Jamal~ de fa~re des bors·d'œuV!'e pendant les classes, c. à d. , .11 ne soccupe pas de lectures on écritures pe~s?nnel.e.:;. ~l ne se repose pas de la surveillance sur ses eleves et a som de ne pas
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les abandonner à eux-mêmes. A 11 heures, je termine classe et je renvoie les élèves, à l'exception toutefois. d élèves inexacts ou négligents qui doivent apprendre d leçons non snes, ou écrire des devoirs inachevés ou mal soignés. · A 12 b. 50 m. , je sonne de nouveau la cloche; et 1 b. sans retard, les élèves entrent en classe; je la commen aussitôt. me conformant exactement au réglemei:lt horaire, Comme notre honorable municipalité porte le plus v· intérêt à l'instruction de ses administrés et qu'elle puni t oute absence non autot·isée, les élèves suivent babituell ment la classe, prennent goût à l'étude. De mon côté, je m'efforce d'être exact, non seulement à préparer mes leçons comme je le disais plus haut, mais comme on a centralis les cours de répétition de notre eommune, pour les con.. fier à un instituteur qui ne fait plus de classe primaire j'emploie une partie de mes soirées libres à repasser 1~ cahiers de mes élèves, à leur souligner les fautes de style et autres, afin de les encourager au travail. Les élèves profitent beaucoup de ces corrections; comm~ ils savent qu'aucune de leurs fautes n'échappe, ils apportent dès lors plus de soin à leur travail et les progrès deviennent plus sensibles et plus rapides. A côté de l'exactitude mat hématique avec laquelle se font les classes de notre commune, il faut encore dire que la même exactitude préside aux visites de nos classes. Notre très vénéré curé, président de' la commission scolaire , les visite tous les mois comme le prescrit le réglement; en outre, toutes les semaines, il donne une composition à faire ; par ce moyen, il stimule le personnel enseignant et les élèves - car je vous avoue , je n'aime pas . que ma classe de garçons se trouve placée après celle des filles, comme cela est déjà arrivé l'une ou l'autre fois. Cette humiliation, soit dit en passant, m'a fait autant de bien qu'à mes élèves; nous nous sommes réveillés de part et d'autre et nous avons promis de réparer notre échec. Aussi, depuis deux semaines, nous avons reconquis la. première place et nous espé1·ons la conserver. J'ai appria une fois de plus à apprécier les
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grands avantages. ~·une heureuse émulatio~. Ah 1 comme le maître et les eleves trava11lent quand l honneur est en jou, quand on fait composet· périodiquement deux. ou plusieurs classes pour les comparer entre elles ! Nos cours de répétition ont , au vu et. su de tous les instit.uteurs valaisans, puissamment contribué à hausser le niveau de nos recrues ; mais, à coup sûr, si une parfaite régularité régnait dans toute~ les écoles du Canton; si toutes nos classes commençaient exactement le deux novembre pour se terminer le trente avril, que les élèves, à l' exception des quelques commençants, eussent tous les jours pendant les six mois pleins , leurs 6 b. de classe, qu'il n'y eût plus de perte de temps occasionnée ni par les maîtres ni par les élèves, bientôt le Valais ne compterait plus d'illettrés parmi ses jeunes gens, l'instruction primaire y serait sans doute aussi avancée que dans la plupart des Canton s similaires, et nos ·~ours de répétition, mieux. organisés d'année en année, deviendraient presque inutiles.
Un jeune znstituteur. MATÉRIEL SCOLAIRE
Nous venons de lire dans l'Ecole primaire une intéressante étude concernant la gratuité dn matériel scolaire dam nos classes. Nous savious- déjà que quelques cautons et même bien des localités fournissent à leurs élèves tout le matériel nécessaire. En théorie, rien de mieux; et j'aime à croire que ce mode de faire offre l'immense avantage d'avoir dans les classes un malériel toujours frais et surtout uniforme. Puis , qui oserait combattre la généreuse idée de faire concourit· la nation entière à la formation de ceux qui demain entreront dans l'arène de la vie sociale et devront apporter au pays une intelligence éclairée, afin de le rendre prospère et heureux? - Personne assurément. Aussi mon but, en traçant ces quelques lignes, n'est nullement de venir m'opposer à cette innovation. Non, je me bornerai simplement à émettre quelques réflexions. J'ai d'abord été surpris d'apprendre que la commune de Martigny-Bourg. fournit gratuitement le matériel à la moitié
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de ses écoliers. Pour cela il faut, ou qu'elle ait énormé. ment de pauvres, ou que l'autorité compétente soit excessivement généreuse. On comprend que puisqu'elle est en si bon chemin, il ne lui reste plus qu'un pas à faire pour atteindre le but désiré par son correspondant. Mais il n'en est pas ainsi dan~ l'immense majorité de nos communes, et, pour ma part, je n'ai jamais vu de localité où l'on fasse autant pour les petits dé~bérités da la fortune. Ailleurs, on n'accorde quelque chose qu'à ceux qui sont réellement dans le besoin et qui n'ont pas les moyens de se procurer ies effets voulus. Il y a roême des communes qui ne font absolument rien et jugent qu'elles ne po:~sèdent pas de familles assez dénuées de fortune pour ne pas vouvoir fournir le nécessaire à leurs enfants. Voila qui est déjà: bien différent de M.-B. Maintenant si, d'un côté, ce mode offre quelques avantages, n'oublions pas non plus qu'il a aussi ses inconvénients. Durant ma longue carrière d'instituteur, j'ai toujours remarqué que les élèves auxquell! les communes fournissaient le matériel , étaient les moins soigneux p1lUr leurs effets. Ils se di:~ent: après ce livre, ce cahier, un autre, cela ne nous coûte rien, la commune noos les doit. Dans cette catégorie, il en est même souvent qui, possédant des livres encore tout à fait bons, quoique uu peu défraîchis, se hâteront d'achever de les détruire pour en avoir de neufs. Entendu qu'il en sera de même pour les cahiers, sitôt qu'ils ne seront plus &elon leurs caprices, ils se hâteront d'aller les porter chez l'épicier en échange de quelques friandises. Et les parents s'inquiéteront d'autant moins de ces choses à leur connaissance, qu'il suffit de demander pour avoir. Notons cependant que la vertu d'économie est bien une des premières qu'il s'agit d'inculquer à notre jeunesse: car Je Valaisan doit en génét·al être sobre, économe, travailler dnr et ferme du matin au soir, s'il veut équilibrer son hodget. De plus, la série des mauvaises années que nous ·traversons lui fait une nécessité absolu!' de revenir à une "rie plus frugale et moins chère; et il devra prendre toua.
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)es moyens possibles pour se suffire à lui-même et épargner quelque chose pour ses vieux jours. C'est donc le cas, 011 jamais, de donner de bonne heure des idées d'économie à notre jeunesse et cela non-seulement en théorie, mais par la pratique. L'auteur des articles précités trouve que le gratuité nous vaudrait une économie d'environ 10,000 fr. Oui , pour )es parents qui en bénéficieront, mais les marchands en détail seraient privés d'autant, en sorte que, pour le pays, au point de vue financier, il n'y aurait pour ainsi dire pas d'avantages, puisqu'il n·en résult.erait qu'un déplacement du profit en faveur des parents, et au détriment des négociants. On ne saurait non plus adopter l'idée du monopole du papier par l'Etat. La liberté de commerce et d'industrie inscrite dans nos chartes ne doit pas être une lettre morte. Ensuite, pendant que nos in s tituteur:~ ne pet·çoivent des communes que le minime traitement qu'on leur alloue, et que l'Eiat, lui-même, ne peut leur donner qu' une prime annuelle de 30 f1·., que beauconp de communes n'ont ni salles de classe suffisantes, ni bancs d'école convenables, on ne saurait entrer dans les vues, du reste généreuses, du correspondant de M.-B. Allous au plus pressé, après rious discuteron s ce qui doit être fait. Qu'on n'oublie pas qne:
qui trop embrasse mal étreint. Cela dit, loin de moi la pensée qu'il ne nous reste rien à faire sous ce rapport.
Ce qui nous manque et ce qu'il nous faudrait absolument, c'est un dépôt de matériel scolaire dans chaque classe. Vu le peu de durée de nos cours, H importe d'ayoir toujours le nécessaire sous la main, afin de ne pas laisset· perdre ce temps aux élèves, faute de matériel. Or, pour en arriver là, il est de rigueur que chaque classse ait son petit approvisionnement. Les communes feraient les avances nécessaires pour les achats et le personnel enseignant serait chargé de pourvoir d'office ceux à qm 11 mauquerait quelques effets. On les livrerait au prix de revient. et à la fin des cours la liste des débiteurs serait adressée à l'autorité
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communale, qui ferait opérer les rentrées par son catsste r pour autant que les élèves ne se trouveraient pas dans 1e cas de devoir bénéficier de la loi. De même il serait rendu compte des valeurs perçues durant les cour·s. Si l'Et1t se chargeait de faire de~ achats en gr·os et de remettre aux communes les foumitures au prix .coû tant, il rendrait incontestablement service au pays. Chaque mois, le8 instituteurs dresseraient un inventaire des effets contenus au dépôt et l'enverraient au Département de l'Instruction pu~lique, qui se chargerait de stimuler les localités négligentes en expédiant à leur compte ce qui serait nécessaire pour complèter les dépôts. Voilà un moyen pratique qui, tout en allégeant les charges des parents, mettrait fin aux inconvénients de noire système actuel, sans créer de n(luvelles charges pour l'Etat et les A. instituteur. communes. Réd. - Nous laissons nos correspondants traiter les questions saus intel'venir nous-même dans la discussion, sauf à exposer nos vues lorsque le sujet aura eu les honneurs d'un certain débat. En attendant, et malgré les régerves qu'aurait pu nous suggérer l'une ou l'autre appréciation déjà émise, nos collaborateurs voudront bien continuer à exprimer librement et franchement leur manière de voir.
PARTIE PRATIQUE SUJET DE STYLE
1 Raconter un accident (lettre). Comme ce sujet est fort simple et très - facile, il suffira de le raconter aux élèves, ou de leur en donner lecture, mais sans leur dicter de canevas. X ... , le 189 Bien chér Frère J Tu sais que nos deux voisins, Louis et Jacques, ont depuis longtemps la funeste habituje de trop aime1· la boisson. Pour se procurer de l'argent afin de pouvoir satisfaire leur tristll pasgion, ils ne se faisaient pas scrupule d'aller couper en contrebande du bois dans les forêts communales. Bien qu'ils eussent déjà été amendés plusieurs fois, ils n'en continuèrent pas moins. Mais, il y a quelques jours, mal leur en prit ; tous deux payèrent cher leurs larcins, sut·tout Jacques qui
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t ne jambe cassée. Lundi del'Dier, en voulan t abattre un eu 10 . u l'arbre s'embarrassa dans les branches voi'3ines et ne 8~ iomber s ur le sol. A~n de le <:Jégager, Jacques, .après P 01· bu plusieurs verres d eau de v1e, se hasarda à gnmp€1r 8' sapin tandis que Louis coupait avec ardeur quelques sur. ees qui 'pouvaient en aêner la chute. Mais, ô malheur 1 rae1ntante en tombant entraîoa ., J acques; e t L OUI~~ · en. d ep1 · · t. de ~!habileté, fut si bien pris sous le tronc, qu 1l fut Impossible de se dégager. Force leur fut donc d appel€1r au
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secours. d T Complèter les phrases suivantes pa~ es. propos1 1ons. to Parce que Louis et Jaûques étaient 1v~ogne3 . ·.• .. . 2• Ils avaient déjà été pris en c'lntraventton plusieurs fOis parce qu' ils .... . s• Parce que la plante ~e pouvait to.mbe~ . . . . . . . 4• Parce qu'ils ne pouvatent se secou.nr, Dl ~e mo_uvou ... :. 5• Parce que .ce fut le garde-forest1er qm arriva le premier..... t' t 6o En les voyant, ce fonctionnaire éprouva un sen 1men de pitié et de joie parce que ..... 7o Jacques devra res~er au ht ~arce que.··;. s• Toute la famille sen ressentira .parce quelle ..... 9• Les mauvaises habitudes conduisent au malheur et à la ruine parce que . . . .. 1oo Il vaut donc mieux contracter de bonnes habitudes parce que . . .. · . • fi bl n· L'histoire de Louis et de Jacques do1t etre pro ta e à la jeunesse parce que . . . . . R. M. ~
L'ESCLAVAGE AFRICAIN LES CHASSEURS D'HOMMES (Dédié à l'Ecole primaire, par MA.RIO***) 11 appartenait aux marchands négriers de donner, daos tou\e son horreur en plein XIX• siècle, le révoltant spectacle de a chasse à l'homme, plus cruelle. mil}e ~ois qu?. la ch_a~s~. a~x fauves, puisque ceux-ci, une fms redmt~ à llmpossJbihte e fuir sont abattus et n'ont plus à souffrir. . . p'our leurs ravisseurs, les nègres sont devenus 1u~ dglbtl~r comme un autre; à la seule différen~e que c'est ce m on ~ trafic est le plus lucratif. Sans souc1 du no~bre et dedia qua_ lité les Arabes qui en font le commerce, depeuplent es con tré~s entières,' incendient les villages, entraînent, ~arrottent hommes, femmes et enfants, sac.hant bien par expértence q~e la moitié de cette cargaison périra le long de la route, ma1s
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sachant aussi que la valeur d
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inf~;:~s~~o~ro~:uim~:i~~tion e!e~~~~~!!nls :r~i~:rat~gem~~f~ bientôt que le sujet qn'est ona éludle la question, on s'aperçoit possible. On doit s'incline! dse::ntcfux ot l'exagération soit et des chiffreE:! chasse ach . . a som re réalité des faits merci à la fac~ du mond ar:D~f- qui se poursuit sans trève ni où les flèches et les m e CIVI Ise _su~ ~a continent désespéré les défendre contre les a::~~~ ~e~ m~gelnes ne p~uvent plu~ Arrêtons nos eux su. eu e eurs assa11Jants. oreilles. Il en m~nte un 1 e~~esombre tableau, et ouvrons nos Les chrétien~ doivent-ils d~gnement. go isse qui leur arrivent du co~r~~~~ s~ur~s aux cris. d'a~ tée où la force prime Je droit f d Afnque, terre deshénJe réponds hardiment: Non !
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Veut-on savoir de quelle .è ' . ma!nes 't - Ecoutez M. H -~an; ~e s operent ces raY.zias hu. MaJesté Britannique à Cam·e . o ndston, VICe-consul de Sa chasse à l'homme qu'il a <lroun~, ansro~a dAscriplion de la • a ressee au u-ranhic . • Ch aque année les march d -r · qui sont pour la plupart d~s a! ~ et ~i& chasseurs d'esclaves, et du Centre, pénètrent de 1 a om ,ans du Nord, de l'Est coins de l'Afrique qu'ils n'o~tus en plus dans les coins et re. chaque nouveau vo a e d pas encore ravagés. Presque l'appal·ition subite el xéplo;:bl:xtorat~urs. européens révèle d'hommes avec leurs chevaux l e cesâlmpltoyables chasseurs leurs longs vêtement~ lE> urs .rur! nes, . !eurs chameaux, leurs maladies, leurs 'vices dust si eu~s _prieres, leurs rites, 1lèche et du javelot o, 1 ' . ans es reglons de l'arr, de la ont jusqu'à présent' m:n/~:eeg:_es, leu reux dans leur nudité, J'ignorance du vice et du fanati le ouce el bucolique, dans ~xempts de maladies et de corrsume! et sont restés presque 1 arrivée des marchands d' 1 pllon. Peu de temps après daos ces conlrées ue 1 esc aves, un changement s 'opère présentées comme 1tant e~nexplor~~eur~ _en~houPi_astes ont reforte et nombreuse trop p . parat lB a rJCaJO. St fa tribu est vaincu~, même ar' un UJssan e en restant unie pour être sils, Jas perlidespmabo:fto;te tt·o~p_e ,d 'hommes armds de fului ~onnent des armes se ~~~t chhJsJssent un chef entre tous par de riches pJ·ésent~' pui /c ent luJ et s~s chefs inférieur~ la fraternité qui l'unis~ent ~ en,g~ent à brJsP.r les liens de 1 par surprise et à les réduil'e en ~s~t u, à 1~taquer les voisins règne dans le pays et tandis ~vag_e. . IDSI la guerre civile et se ruinent entr:eux le Aqube es !ndJgènes se massacrent ' 1:! ra es s occupent activement i
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rassembler le nombre voulu d'esclaves. Ou bien ils sont trop impatients et trop puissants pour s'attarder à créer cet état d'anarchie. La population indigène d'où ils désirent tirer les esclaves leur parait trop faible pour résister à une attaque déterminée . Rampant dans l'herbe haute, se glissant dans la ceinture des forêts qui les entourent, choisissant sans aucun doute le moment où la plupart des guerriers sont partis à la chasse ou à la pêche, les chasseurs d'hommes s'élancent soudain sur Je village qu'ils cernent rapidement. La bruyante déehargo de leurs fusils paralyse les habitants terrifiés, et la panique est augmentée par l'incendie des buttes de paille. Les quelques bommes qui essaient une résistance inutile avec leUt·s javelots, leurs massues, leurs arcs et leurs flèches sont impitoyablement tués à coups de fusils. Les femmes, les enfants et les jeunes gens dont on s'emp!:lre facilement,, sont vite maîtrisés. Leurs mains ~ont généralement attachées derrière 1~ dos, et leurs cous introduits dans de larges fourches que les marchands ont pris soin de couper et de faire transporter par leurs ânea ou leurs esclaves porteu1·s. Outre ces jougs de bois, les esclaves sont souvent attachés ensemble par de longues cordes faites de lianes entrelacées. Les petits enfants sont rarement attachés, sinon avec les fibres du cœur. Leur attachement à leur'3 mè· res, et la détermination des mères de ne pas se séparer de leurs enfants, s'unissent pour leut· faire suivre la caravane, du moins aussi loin que leurs pauvres petites jambes peuvent les porter. Soit que les marchands d'esclaves se procurent ces derniers en les chassant; en provoquant des luttes intestines, ou, par délégation, en achetant des chefs du pays qu'ils ont séduits et dt·essés à la chasse pour leur propt·e compte, toujours estil que les véritables honeurs de 111 traite des nègres commen cent avac le voyage vers la côte ou vers Je dépôt des marchanlis. Pendant les quelqueR premiers jours de la marche, la mortalité parmi les esclaves s'élève prflsque au ch1ffre de cinquante pour cent. Les malheureux qui, plus faible<:~ que les autres, tombent le long de la route el sont insensibles aux objurgations et aux coups qu'on leur donne pour les faire lever, sont tués ou poignardés sur place, ou hien on les lais~e périr de faim, de soif, et sous les morsures répétées des hyènes. La caravane est suivie dans sa marche (comme je l'ai vu moi-même) par un lâche cortège d'hyènes et de chacals, et par une troupe plus hardie de vautours et de marabouts. En suivant la trace des marchands d'esclaves du Swahili dans l'Afrique orientale (au sud de Kilima-Njaro),
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j'ai plusieurs fois rencontré des corps d'esclaves à demi rongés, et ayant encore atta11bés à leur cou les horribles fourches. J'ai ramassé et rendu à la santé trois d'entre eux, que j'avais trouvés au derniet· degré de l'épuisement, et encore tout sanglants de la morsure des hyènes. A la prAmière halte convenable, tE>lle que Taveita, Tabora Nyanza, Kano, Kuka ou Timbuktu, les marchands d'esclave~ s'arrêtent pour se reposer et réorganiser la caravane. Là ils procèdent au triage de tous les noirs malades ou fatigués qui ne leur paraissent pas valoir la peine d'être transportés plus loin. Pour ôter aux autres toute tentation de • faire les malades •, ils tuent ces pauvres infirmes et les jettent dans les buissons. Si vous suivez les trafiquants de chair humaine, c'est là que vous découvrirez les restes de ces malheut·eux vers lesquels vous set·ez guidés par les émanations putrides qui s'en dégagent, ainsi que par les hurlements furieux e~ les qu~relles des chacals et ùes hyènes qui se les disputent la DUII.»
Ce récit d'un témoin oculaire nous ouvre une sombre échappéo sur le commerce des noirs, le plus productif avec celui ·de l'ivoit·e, dans ces régions lointaines que la cupidité des fournisseurs de harems a transformées en un vaste champ de brigandage. Je pose la plume sur cette étape, en me réservant toute~ois de la reprendre prochainement sur le même sujet. Car tl faut que les abominations de la chasse à l'homme soient connues de tous, comme il importe que nous · soyons initiés aux souffrances de nos frères noirs, - afin que de toutes parts s'élève un immense cri de réprobation contt·e l'infâme commerc'3, et que ce cri accompagné de nos prièt·es, monte au ciel. MARIO***
CORRESPONDANCES Trois-Torrents, le 8 février 1892. A la Tit. Rédaction de l'Ecole primaire. Qui n'entend qu'une cloche, n'entend qu'un son, dit le proverbe. Maintenant que les lecteurs de l'Ecole primaire ont ~ntendu la clo~he, sinon de l'attaque, du moins de la critique, Je prends la liberté de leur faire entendre la cloche de la défense. _Dans _l'Ecole primaire et aillaurs, on prend plaisir, semblet-Il, à stgoal~r quelques communes - parmi lesquelles figure celle de Trots-Torrents, - comme superlativement arrièrées en fait d'instruction et « comptant parmi les dernières, non seulement du canton, mais de la Suisse entière. • Et pour
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liquer l'ignorance régnant da~s ~es comm~nes, on eoto~ne
le ~empiternel refrain: les com~tss1on~ scolanes n~ font m~u;
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tes autorilés municipales sont mscuc1antes; l~s ecoles sont al fréquentées· les absences ne sont pas pumes etc. • Ill puisque la c~œmune de Trois-Torre.nts est spécialement · nalée je considère comme un devOir de Ja défendre, vu 81 ~tout q' u'elle peut être défendue; ce dont chacun pouna se su • ' convaincre, je l espere. . . D'un travail comparatif, base sur _la moyenn_e d~ 4 ans et ublié, l'année derniè~e, dans les JOUr?a~x, 1! resu.lle que ~ ois-Torrenis devançait Champéry, Val d !lhez et S~·Gmgolph, ~ur ne parler que du district de ~oolhey. Deputs lo~s q~e ~'est-il passé d'extraordinaire 'f Je l,•gnore; se~l.ement Je sats, ainsi que jA l'ai établi ailleurs, que l année dermere les recrues de nos écoles ont obtenu la note !norenne 1~,5. Ce rés~ltat n'est pas brillant, je l'avoue., m~1s tl détrmt. qua?d m?me l'aEsertion de l'Ecole pri~a~re dtsant que ~ JU.s~u à ce JOUr ous n'avons jamais pu arnver à une moyenne mferteure à 12. • n 11 n'ee;t pas inuLile de rappeler 9u~>, presque chaque année, plusieurs de nos jeunes g~ns arnvent, pour le r.ecru_tement, de la Savoie où leurs famtlles sont établies, ou bten 1ls vo~t y passer l'hiver et t·eviennent au pays penda~t la bonne saison. Ces recrufls, n'obtenant que de mauva~ses _notes, son~ cause que notre commune occupe un rang ·mféneur à celut que lui méritent les élèves de ses écoles. Des. comptes-rendus du département de l'~nstruction p_ublique il résulte 1o que notre personnel ense1gnant a tOUJOUrs été bien noté; 2• que la Commiss~on scolaire a constamment fait les visites prAscriles par la lot; 3" que les absences non légitimées ont toujours été punies. . Nos autorités loin d'être insouciantes, ont fa1t preuve de bonne vol<>nté ~t d'activité; la création d~ nouvelles _écoles et la construction ou l'acquisition de bâttmenls s?ola1~es le démontrent. Elles ont fait ce qui n'a peut·être Jamats ét~ fait ailleurs: elles ont emprisonné .au ~b.âteau de Mo,nthey des élèves récalcHraots du cours de repétthon et un pere de famille néghgeanL l'instruction de ses enfants. Sans doute, le nombre des absences est gran~ , sc_a ndal9ux même pour ceux qtti ne connaissent pas notre sttuatton, .topographique. Que l'on puisse assidûm~nt fré~~enter l, e~oh~, même au milieu des rigueurs et des mtempertes de 1 h1ver, quand les habitations sont groupées en villages, c~la se comprend, les enfants n'ayant que quelques p~s à fane pour. se rendre à. la maison d'école et dans un v1~lage les chemms étant toujou 1·s ouverts. Il n'en est pas ains1 chez nous; le
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village n'est composé que d'un petit nombre de maisons et ne compte que quelques enfants. Toutes les habitations sont dissémmées, à distance les unes des autres, sur les deux versants escarpés de la vallée, et bien que nous ayons établi des écoles dans les différents quartiers de la commune, la grande majorité des Mfants est toujours éloignée des bâtiments scolaires. Pendant une partie de l'hiver, de nombreux enfants demeurent à une altitude de UOO à 1600 mètres. Pour se rendre à l'école de Morgins, qu'ils fréquentent généralement, les uns, et même un bon nombre, sont obligés de parcourir des distances assez notables: ce qui, en biver, à une pareille altitude, n'est pas chose toujours facile. Il arrive même fréquemment que les grandPs personnes ont de la peine à sortir; comment alors veut-on que des enfants puissent se rendre à l'école? Ce qui a lieu pour l'école de Morgins a lieu aussi, quoique dans une mesure plus restreinte, pom· les autres écoles, surtout en ce qui concerne les plus jeunes élèves . Voilà l'explication des nombreuses absences légitiméeN. Si je justifie ce qui est iuetifiable, j'estime cependant que nos élèves, surtout les garçons, pourraient travailler davantage et réaliller des progrès plus sensibles, ce qui aurait certainement lieu <~i parents et enfants avail:\nt plu~ de goût pour l'instruction. Le m11illeur moyeu, selon moi, pour déterminer les parents ! pousser plus vigoureusement leurs enfants, et les élèves à se livrer plus assidûment à l'étude serait Qlle l'on inslituât une commission cantonale d'examen, -ce qd'l' vient heureusement d'être fait - pour l'émancipation des écoles primaires, et que l'on établit même une école centrale pour ceu"l. qui mettent réellement de la mauvaise volonté. L'Ecole primaire, No. 5 page 67, fait dépendre de l'instruction l'accomplissement consciencieux des devoirs civiques, la prospérité d'un pays, le bon choix des autorités; or, tandis que la plupart des communes trouvent le moyen de s'endetter, la nôtre trouve le moyen de pqyer ses dette.s; ce qui indique qu'elle est bien administrée. Eu outre, j'estime que l'on ne p&ut guère nous reprocher de ne pas accomplir consciencieusement nos devoirs de citoyens chaque fois que l'occasion nous en est fournie; il s'ensuivrait donc, d'après le principe posé par !'.Ecole primaire, que nous ne serions pas aussi arriérés qu'on se plait à Je dire. ECCEUR, président tie la commission scolaire.
D en cuit parfois au régent qui veut être à sou devoir 1 Dans le N· 3 de l'Ecole primaire (1891-92) se lisent ces
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Ugnes: •. L'éducation, de l'enfance ~encontre des obstacles et des écue~ls de plus d ~ne sorte. C est une lutte incessante contre l'Jgno•·ance nalivP, contre la grossièreté et le mauvais vouloir de beaucoup d'écoliers. Loin de nous seconder bien des parents et même quelquefois certaines autorités ent~avent nos eff?rts et font échouer nos entreprises. » C'est pour prouver la. JUStesse de ces par~l~s que j'écris ces ligces, qui sont le frUJl de ma propre expe1·wnce. C'est la troisième année que je figure sur la scène de l'enseignement. J'y ai aspiré avec délice les parfums de la rose· je m'y su1s blessé au contact de l'épine, comme vouR alle~ le vo~r. Nooob~tant t~ut cela,je ne me suis point laissé bercer 01 endormir pa~ l.e:flet du baume que je savais trop éphémère, comme ausst Je ne me suis point laissé rebuter ni vaincre par les difficultés qui, plus d'une fois. m'ont fait sentir et c?mprendre ce qu'il en coO.te quand on ve..tt se rendre utile. Mon débu.t dans la carrière de l'enseignement s'est fait loin de chez m01 . .Grâce. à mon travail pMsévérant, j'eus le boobe~r de réuss1r. Mals pendant ce temps mille plaintes s'éleV~Jent c~nt~e . un collètiue enseignant la jeunesse de mon VJllage: 11 ~ta1,t trop ~ou~; !l ne tenait pas assez longtemps lee enfants a 1écol.e, Il n ava1t pas df' discipline; ies élèves, chex eux, ne faisaJent po10t de devoirs, n'étudiaient point de leçons, on ne remarquait aucun progrès; bref, c'était un mattre à remplacer. . A peine rentré chez moi, on m'accoste, on me pi·esse de diriger la classe de mon village qui aurait, me dit-on tout à gagner e~ ayant u~ maître de l"endroi~ - car celui dont on ne voul.aJt plu~ était d'une autre localité - un ordre parfait règne.raJt parmt la tut·lmlente gent écolière, espérait-on . Mals le dtcton: < Nul n'est prophète chez soi • et le désir d~ represdre m~n enseignement à ...••••. me firent refuser d ab~rd. O.n revJDt et • ...... je cédai. Ce consentement me rendit anxteu'x. En effet, dès lors, je n'eus que des craintes et ce ne f~t qu'at"ec appr~hension que je vis approcher l'érque. de louverture de l école. Pourtant le jour fa[al arriva. e s~.1s à. mo~ ~os.te. Je ~e conforme à la règle de conduite que J avais SUIVI~ JUsque la et qui m'avait assuré le succès l · ·: · · · · . Je men trouve presque bien; la discipline est ce que 1e désire, le~ enfants sont un peu surpris du contrôle rigoureux auquel Je soumets leur conduite et leur travail mais Ils sont co~tents pour la plupart; leurs parents en 'grand Dombre qut les voient travailler sérieusement leurs devoirs et les l~.çon~ se déclarent !'lattsfaits. D'aucuns se plaignent parce que J oblige tous les élèves à se rendre à l'école pour l'beure
Tom TU, ou la 8cienee -
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fixe. Je ferme l'oreille à ces plaintes qui cessent bientôt, à la fin de l'année scolaire, de toutes parts on me tresse couronnes : ce ne sont qu'éloges, louanges et félicitations. Mais, loin de m'enivr6r, toutes ces marques outrées de tentemflnt m'effrayent : je prévoyais trop bien qu'à tou protestations succèd(-lraienL dPs injures et des malédic comme en été, aux trop brûlants rayons du soleil, ucc:e1111• de violents orages. . La première année, tout alla bien : les mois de et d'avril ayant été mauvais, les enfants furent m ployés à la surveillance du bétail, les absences et les rAn,.._I. sions moins nombreuses et la susceptibilité de certains rents moins froissée. Autre chose fut pour le mois de novembre . . 91. Le beau, la neige tardive, la température douce, la offre plus longtemps le pâturage aux chèvres et aux "'"'u"''u et •• • Jes élèves sont plus clair-semés sur les bancs de cole! Passe pour la première semaine; les absences sont erites à la colonne des justifiées, mais avec l'autorisation M. le président de la commission scolaire. La seconde maine, on manque encore, cette fois avec ma permission troisième, on manque de même, quelques-uns du moins, de leur chef. J'inscris soigneusement toutes ces absences et j'en fais blier une partie. Du coup, je m'apel'çois que quelques oai'I!m• me regardent en dessous et que leurs enfants commen prendre des allures plus libres. Ils s'écartent de l' les y rappelle d'une façon aimable. Ils veulent mais je sens qu'ils ont à lutter entre mes ordres et leurs parents. Du reste, à l'école,· on doit se soumettre. on fait la sourde oreille à la cloche d'appel ; on al'five classe à des heUI·es indues : parfois une demi et même heure après que la leçon est commencée. Je fais mes vations de la meilleure manière possible : même sans-,!8111• je les réitère : point de succès. Je recours à un moyen sérieux, je les menace de l'absence ; c'est inutile; car le demain ces mêmes écoliers - (c'étaient deux frères) rivent qu'une heure après l'ouverture du cours. Je leur • Mes amis, vous êtes en retard d'une heure, votre -'-··--·pour cette leçon est inscrite et vous êtes libres de p vos places ou de rentrer chez vous. » Ils pt·ennent le nier parti. C'en fut assez. Du coup, je devins le point de mire déblatérations de leur mère d'abord, de quelques-uns de parente ensuite. Il va sans dire qu'on a garde de s' directement à moi-même. (A suivre./
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Ill DE QUELQUES DISPOSITIONS SPÉCIALES DE LA. POURSUITE PA.R VOIE DE SAISIE
Toutes les saisies taiteR dans un déla~ de 3~ jours d's la première concourent avec celle· Cl. En _d autres teermes, si dans le même mois plusieu~s créa~Clers ont ratiqué des saisies sur le même dé~tteur,__ tls ont ~n ~roit égal sur le prix de vente des objets sa1s1s; _ce pr1x se partage entre eux proportionnellement au chlflre de leur créance. . , . De cette manière aucun créanCier n a besom de s~ bâter pour l'emporter sur des .concurrents. ~~- ne lm sert à rien d'être premier sais_issant,. ?ar ~n uhhsant le délai de 30 jours dès la pre_m1ère sa1s1e fa1le pa~ un cocréancier il a autant de drmts q~e ce co-créanmer. ~n outro, peuvent bénéficier du Jéla1 de concours et p_a rhciper avec les autr~s créauciet·s, la femme ~u d~blteur pour le8 créances qu'elle a co~tre son m~r1 ( ass1gnats, reconnaissances), les enfants .mme_u~s po~r les créa~ce~ contre leur père soumises à l admmtstratiOn de celm-c1, les pupilles et les personnes sous curatelle pour les créances résultant de la tutelle, de la curatelle ou de l~ régie judiciaire. Pour ces différentes personnes, la _lo1 cantonale d'application prévoit n:tême une pr~lo~gatiO~ de 10 jours du délai <l'interventton.l) Il e~t amst ~orle à 40 jours. Autre facilité : la poUl'smte pt·ealable, c ~st à·dire la notification d'un commandement de payer n est pas nécessaire. . . Ex. : Un débiteur doit 500 fr. à un créanCier. Il d01t, en outre, e11 vertu de reconnaissance, 1000 fr: à s~ f~mme. Ce débiteur ne possède plus comme act1~ sa1s1ssable qu'une vache avec du f?urrage, quelques mstruments aratoires et de menus obJets, le tout valant 900 fr. Le créancier saisit pour le montant de sa cr_é~nce, soit 500 fr. Si rien d'anormal ne se passe, la s~Iste se perfectionnera par la v~n~e, et le créancier une fms payé, il restera 1..00 fr. au debtteur. . Mais il ne faudra pas laisser les c~o.s~s en am ver là; la femme devra faire valoir son pnv1lege. Pour cela, (
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Même factlité est accordée par la loi valaisanne.
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dans les 40 jours qui suivront la saisie du créancier et sans qu'il soit besoin qu'elle passe par la notificaÙoo du commandement de payer, elle devra déclarer au pré. posé sa volonté de participer à la dite saisie. La répartition entre le créancier et la femme se fera dès lora comme suit: Le passif (créance du créanciei' et de la femme) est de 1500 fr. Il est dft au créancier 500 fr., soit le tiers du passif. Il recevra le tiers de l'actif, qui est de 900 fr., soit 300 fr, A la femme il est dû 1000 fr., soit les deux tiers du passif. Elle recevra donc les deux tiers de l'actif, soit 600 fr. De cette manière, il restera acquis au ménage 600 fr. au lieu de 400 fr. seulement. . Enfin, la loi déclare un certain nombre d'obj~Jts insawsables, c'est-à-dire qu'ils devront être laissés au , débiteur par humanité, quel que soit l'état d'insolvabilité dans lequel il se trouvE~: 1° Les vêtements et autres effets personnels et le coucher nécessaires au débiteur et à sa famille, ainsi que les objets et livres de culte ; 2• La batterie de cuisine indispensable et les ustensiles de ménage les plus nécessaires; s• Les outils, instruments et livres nécessaires au débi te ur et à sa famille pour l'exercice de leur profession; 4" Une vache laitière, ou 3 chèvres ou 3 moutons, au choix du débiteur, avec le fourrage et la litière pour un · mois, lorsque ces animaux sont indispensables à l'entre· \ien du débiteur et de sa famille ; 5° Les denrées alimentaires et le combustible nécessaires au débiteur et à sa famille pendant deux mois ; 6• L'habillement, l'équipement, les armes, le cheval et la solde des militaires ; 7• Les rentes viagères constituées insaisissables; 8• Les pensions des citoyens devenus in~alides au service de l'armée ou de la police du pays; les pensions allouées à la famille d'un citoyen qui a perdu la vie à l'un de ces services ; 9° Les subsides alloués par une caisse ou société de secours en cas de maladie, d'indigence, de décès etc., 10· Les pensions et capilaux dus ou versès à ia vic· time ou à sa famille, à titre d'indemnité pour lésions corporelles ou pour préjudice à la santé. Si, indépendamment de cette série d'objets que la loi déclare insaisissables, le débiteur n'en possède pas
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d'autres, le créancier reçoit du préposé un acte de défaut de biens. Cet acte a pour effet. de rendre d.oré~a t impr escriptible la dette du déb1teur. Le creanCier ;:i~serait bien _p asser dix an~ et plus sans ~xer~er ,de rsuites ni fa1re aucune espace de réclamatwn, 11 n en pouserverait pas moins son droit intact. La débiteur con pourrait pas opposer la presc~1p · t·100. T o~ t ef OJS, · · s~ 00 le débiteur meurt, cet avantage fa1t an. créanCier ne h~1 est pas conservé à l'égard des créanCiers _de son .débt· teur. Dans ce bas, il a une a_nnée pour f~ne valotr ~es droits contre les héritiers, smon ceux-c• pourront mvoquer la prescription. . . . . A'outons que si daos les s1x m01s dès le JOUr où 1l o~tenu l'acte de défaut de biens, le ~réanc1~r r~com 8 mence ses poursuites contre son débiteur, 1l na pas besoin de lancer un nouveau comma~d~ment de payer. on commence tout de suite par la sa1s1e. . . . La loi renferme un certain nombre ~e d1spo_st.t10ns spéciales relatives à la poursuites par voie de sa1s1e en vertu d'un effet de change. , pour éviter des répétitions, nous en parlerons à loc~ casion de la poursuite par voie de fa1lhte.
IV P OURSUITE PAR VOIE DE FAILLITE
Ce mode de poursuite, nous l'3:vons vu, est réservé aux per3onnes inscrites sur le regrstre du commerce. La loi .iistingue : La poursuite ordinaire par voie de faillite ; La poursuite pour effe~ de c~ange ; La failli te sans poursmte prealable. Examinons la poursuite ordinaire jusqu'à perfect_ionnement complet de la faillite ; nous passeron~ ensu1te aux deux autres systèmes dans lesquels les premiers procédés seuls diffèrent. Pour arriver à la faillite, les préliminair~s sont les roèmes que pour arriver à la saisie: L~ créanCier se r~nd auprès .-tu préposé et fait sa réqutsJ\IO_n de pours~ute. Le commandement de payer est not1fié a~ débi_teur, puis le délai de 20 jours échu, le créanc.Ie~ fa1t s.a seconde réquisition; il demande q?e ~e deb1teur. s~Ht menacé d(; la faillite. C'est la commmatwn.de la fat,lhte. Par cette commination, le débi teur est av~sé que,. d~ns les 20 jours, le créancier pourra requérir la fa1lllte,
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c'est-à-dire demander au président du tribunal da déclarer la faillite. Aussitôt que cette demande lui aura été adressée, le président avise les parties de la fixation de son audience, et là. il prononca si ou non la faillite doit être déclarée. Si oui, et le jugement devenu exécutoire, la préposé aux faillites est nanti pour suivre dès lors aux opérations de liquidations. Ainsi, dans le cours ordinaire des choses, le créanCier aura à faire les trois réquisitions suivantes : 1• Réquisition de poursuites. 2• Réquisition de commination de faillite. 3° Rélquisition de déclaration de faillite. D'autre part, pondant ces premiers procédés, quels droits aura le débiteur 't Tout d'abord, dès reception du commandement de , payer, il aura le droit d'opposition que nous avons vu appartenir au débiteur poursuivi par voi& de saisie. Ce droit est soumis au même délai et se jugera de la même manière et suivant les mêmes règles. L~ président du tribunal pronottce la faillite; le débiteur pourra, dans les dix jours, recourir au Tribunal cantonal. Enfin, dès la commination de faillite et pendant toute la durée des opérations, jusqu'à la clôture de la faillite, le débiteur peut proposer un concordat. Pour cela, il doit remettre au président du tribunal un projet de concordat signé par la majorité de ses créanciers non garantis par gage ou prévilégiés, représentant en même temps la majorité des sommes dues. Cette signature est préliminaire, elle n'engage pas encore les créanciers. Si la demande est pt·ise en considération, un sursis de deux mois est accordé au débiteur pendant lequel aucune poursuite ne peut être dirigée contre lui ; de même un commissaire est nommé (le plus souvent 'lans doute ce sera le préposé aux faillites), chargé de surveiller las affaires du débiteur. Le commissaire publie immédiatement un avis aux créanciers les invitant à faire connaître leurs créances et les convoquant pour délib€rer sur Je concordat. Celui-ci doit être signé à l'assemblée et dans les dix jours qui suivent. Les signatures des deux tiers des créanciers représentant les deux tiers des sommes dues sont nécessaires pour sa validité. Le concordat doit être homologué par le président du tribunal. A défaut de concordat, les opérations de liquidation
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suivent leur cours. L'office, soit le préposé, dresse un inventaire des biens du failli. Il laisse cependant à celui-ci les objets que nous avons vu être déclarés par la loi insaisissables. Puis publication est faite de l'ouverture de la faillite avec avis aux crèanciers d'intervenir dans Jo mois et sommation aux débiteurs du failli de s'annonceï, ainsi que tous ceux qui détiendraient de ses biens. Cette publication renferme également la convocation, dans les dix jours, de la première assemb~ée des créanciers, dans laquelle ceux-ci prennent connatssance de la situation, décident, s'il y a lieu, des mesures d'urgence à prendre, et peuvent désigner une commission pour surveiller l'administration de la faillite. Ils peuvent même décider que la liquidation, au lieu d'êt~e confiée à l'office des faillites, sera remise à une administration spéciale dont elle choisit les membres. En pratique, ce cas se présentera rarement. La seconde assemblée des créanciers est convoquée après la vérification des créa~ces. Elle se compos~ d~ tous ceux dont les interventiOns (la nouvelle lot dtt productions) ont été admises. Là, un rapport c?mplet est fait par l'administration sur la marche de 1~ ltqmda· tion, ainsi que sur l'état de l'actif et du pass1f, et les dernières décisions sont prises en vue de la vente. Celleci a lieu aux enchères publiques. Les deniers en provenant sont répartis aux créanciers après prélèvement des frais. Les créanciers non intégraltlment payés reçoivent un acte de défaut de biens pour le montant qui leur reste dû. Pour la répartition de;; deniers, les créances sont réparties en 5 classes, celles de la 2• classe n'arrivant au concout·s qu'après celles de la 1••, celles de la 3• aprèe celles de la 2 8 et ainsi de suite. Dans chaque classe les créanciers concourent à droits égaux. 1•• classe. Les créances des domestiques pour leurs gages de l'année qui précède la faillite; des commis et employés de bureau pour leurs traitements de six mois en arrière; des ouvriers travaillant à la journée ou à la semaine, pour lfmrs salaires de trois mois en arrière ; les frais funéraires. 2• classe. Les créanciers des personnes dont la for tune se trouvait sous l'administration du débiteur en vertu de la tutelle ou de la puissance paternelle, pour le montant de ce chef; les créances des saisies d'ouvriers pour le montant dû par le patron.
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3• classe. Les créances des médecins, pharmaciens et sages femmes, ainsi que les dépenses, faites pour soi!la au débiteur et aux siens dans l'année avant l'ouverture de la failli tfl. 4• classe. La créance de la femme pour les biens lui appartenant, si la législation cantonale lui accot·de un pt·ivilège. (1) Toutefois, le privilège n'existe plus que pour la moitié des biens. 5• année. Toutes les autres créances, y compris le solde de celle de la femme. Nous n'avons rien dit des créances garanties par gaga spécial. A c10t égard, la loi n'innove rien ; il va sa!ls dire que ces créances conservent leur privilège spécial. La dis tribution des deniers terminée, le président du tribunal prononce la clôture de la faillite.
De la protection des animaux Le cheval. De tous les animaux que la Création a mis au service de l'homme, le cheval occupe sans contredit le premier rang. Dès l'antiquité la plus reculée, ce noble animal nous apparaît comme Je compagnon de l'homme qui a utilisé sa force, son couragE~ et son intelligence pour ses plaisirs et ses besoins. Mais occupons-nous tout de suite de l'élevage du cheval. La jument poulinière doit être bien nourrie afin que son lait soit abondant et de bonne qualité. Dès qut~ 1e poulain a tété le premier lait, ou le sépare de sa mèt•e ~our qu'elle ne soit pas tourmentée par ses caprices, et on ne lui laisse prendre la mamelle qu'à des heureH .fixes. L'habitude de vivre seul le dispose mieux à s'attach~r aux personnes qui le soignent. Peu à peu on fait prendre au poulain de!l substances cuites, puis des substances fari ueu&es crues, puis des grains concassés mêlés avec du fourrage haché. Le poulain est complètement sevré vers l'Age de 5 mois, et on lui donne alors les aliments cuits ou crus les plus appétissants jusqu'à ce qu'on puis~e le meUre dans les herbages, où il trouve une abondante et succulente nourriture, et où il peut prendre ses ébats et se déve lopper sous la double et bienfaisante influence du soleil et du g1·and ail'. Ces jeunes animaux exigent des soins délicats et
e) Ce n'est plus le cas de la législation
valaisanne.
constants, et ils ne doivent être élevés que par fies bommes doux et patients. On devra leur parler avec douceur, les caresser et leur présenter souvent quelque fri~tndise, mais on devra surtout s'abstenir de les frapper On les habituera d'abord à se laisser attacher et à èLre conduits au licou, à se laisser étriller, brosser et laver les pieds. On commence à dresser les poulains à l'âge de 8 mois environ. On les habitue d'abord à porter simplement le collier et une bride avec un mors brisé, puis à ma1·cher auprès des chevaux attelés, enfin à tirer au pas des fardeaux légers. On oe doit les faire travailler ainsi que quelques heu1·es par jour. Il faut surtout ménager leur bouche encore sensible et dé licate et n'appuyer sur la bride que très légèrement. O n n'appuiera pas non plus sur leur dos de peur de faire fléchir la colonne ver tébrale, et l'on se gard~ra bien de leur faire porter la moindre char~e et encore moins de les montet·. Lorsque vient le moment de fdrrer les poulains pour la première fois, on doit choiilir un maréchal intelligent et animé de sentiments de compassion pour les animaux. Malheureusement ces hommes sont rares, et beaucoup de chevaux ne sont rétifs et difficiles à diriger que par le souvenir des brutalités dont ils ont été t' objet la première fois qu'on les a ferréll. On doit renouveler tous les mois au moins, la ferrure des jeunes chevaux. Le pied grandit chez eux comme le reste du corps. Le fer devient alors bientôt trop étroit et empêche le développement de la corne. Le pied se trouve, par suite, dans les plus mauvaises conditions, et les aplombs de l'animal ne peuvent manquer d'en souffrir. Selon la conformation des dents contre lesquelles repose le mors, le cheval peut être d'une sensibilité excessive. I l éprouvera parfois une vive douleur qui le porter a à se défendre. C'est lorsque la gencive se trouvera comprimée entre le bord très mince de l'os et le canon du mors; dans ces conditions, il faut éviter d'appuyer sur ce dernier. Le cheval est l'un de nos plus précieux auxi liaires; il est l'agent le plus indispensable de nos travaux; dans l'agricullurs son rô le est surtout considérable. Il est, comme laboureur, l'émule du bœuf; sa force n'a d'égales que sa patience et sa docilité. Pourtant il n'y a pas d'animal, si ce n'est l'âne, qui soit plus maltraité que
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lui. Abandonné, la plupart du temps, à des ~ond~cteurs durs et ignorants, le cheval perd de son mtelhg~nce, devient vicieux et quelquefois méchant. Dan~ ces tns~es conditions sa santé s'altère. Accablé de fatigues, pnvé de nourrit~re, ruiné par les mauvais tr~itements,_ il ~st usa avant l'ê.ge, tandis que 1~ cheval bten. noum, ~ b1en traité est une source contmuelle de gam pour son ' possesseur. . . . Quant on voit un charretier parler avec amitié a ses chevaux et les caresser on peut affirmer que c'est un homme compatissant don_t l'âme sensible est t~ujours ouverte aux meilleurs senttments. Bon pour les ammaux, il l'est aussi pour ses semblables, c:1r tout s'encb~îoe sur cette terre. dans le bien comme dans Je mal. St on le suivait dans son intérieur, on le verrait pratiquer toutes les vertus de la famille. Il est l'ami de ses ani:.. maux qui le connaissent, lui sont attachés, et qui obéissent à sa parole sans qu'il ait jamais besoin d~ Ee se~vir de son fouet. Qu'on lui donne à dresser ou a conduu·e un cheval difficile, il parviendra par des. bons procédés, par sa douceur, par sa patil:lnce, à la metamorphose en peu de temps. Beaucoup de charretiers sont la tPrreur de leurs chevaux et n'ont pour eux, à tout moment, que l'ioju~e et les coups. Aussi, tremblants à leur approche, ahuris, ces animaux ne comprennent pas les commandements et sont loin de rendre tous les servicO?s qu'un homme sage et bon saurait en tirer .. Souvent . ces charretiers prennent en haine, sans savoir pourquoi, une de leurs malheureuses bêtes et, pour une satisfaction qu'une âme noire seule peut comprendre, ils ne per_dent pas une occasion de la torturer. D~ns leurs mams, sous leur barbare domination, Je cheval le plus doux devient entêté, rétif, et souvent furieux. Ces hommes si féroces pour leurs animaux, sont certainement à redouter. En effet, qu'attendre d'un charretier barbare! L'homme qui est assez méchant et. a~sez lâche pour maltraiter un pauvre êtt·e sans défense, un pauvre être qui lui donne se~:~ fatigues et sa vie, cet homme, dans une circonstance donnée, est capable de commettre un crime, car la cruauté envers les animaux rend le cœur insensible aux souffrances de ses semblables. En remontant dans son passé, on trouvera que le charretier barbare a été un mauvais fils, et il y a tout à parier que, dans le présent, il est mauvais é~oux et mauvais père. (A suwre.)
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Morceaux de lecture spécialement pour futures recrues
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Sociétés de tir. - Les officiers de la Suisse romande soll t en général d'avis qu'il serait préférable de substituer aux exercices libres de tir d'iofanteri~ une durée plus prolongée du service militaire ou des écoles de tir spéciales. Dans une réunion tenue à Wyl, la société des officiers de 1~ VII• divi_sion ,a protesté. avec énergie contre cette mamère de voir. Lon y a dit que disperser les 140,000 tireurs des sociétés da tir serait une grave faute polilique et sociale et l'assemblée a été de cet avis. 52
Un jugement à noter. - Le Tribunal fédéral a rendu ôunièrement une sentence qui intéresse les agriculteurs en ~énéral. Il a condamné à EOO fr, de domm8ges-iotérêts le propriétaire d'une vache, parce que celle-ci avait écrasé contre un mur une jeune fille de 14 ans. La rour a basé ce jugement sur l'ar t. 65 du Code des obligations. Le propriétaire d'un animal est rel'ponsable de tous les dommages et accidents que cause cet animal, s'il ne prouve pas qu'il a usé de toute la surveillance nécessaire et des précautions indispensables. Lorsque du bétail circule, il le faut surveiller de manière à ce que le public ne coure pas de danger, sinon on s'expose à payer des dommages-intérêts à la victime ou à sa famille, si la victime est morte. 53 Les maisons de 15 étages. - La construction de maisons colossales à 10, 1:& et même 15 étagAs, est fort en faveur en ce moment aux Etats-Unis. Ces vastes maisons, qui se multiplient dans tous les grands centres, offrent une grande variété d'aspect et iJ y en a de fort belles, de très artistiques. Elles sont à l'abri du feu; leur ossature en fer est encaissée dans de la brique, mais avec un vide circulaire de 15 à 20 carat. Toutes sont pourvues d'une canalisation complète d'eau, de gaz. de vapeur, d'installations électriques; elles sont chauffées en biver
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et même rafraicbies en été. Inutile d'ajouter qu'elles sont desservies par des ascenseurs.
54 l!.xposition de Chicago. - Voici quelques·unes
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nouvelles inventions et découvArtes employées dans ltnslallation de l'exposition de Cbicàgo: .. La ~ Medusaline ,, une nouvelle compos1t1on appelée à remplacflr un jour la brique et la pierre, vient d'être adoptée pour les trottoirs et_ les cbau~sé<'~s de l'Exposition. Le comité des « Terrams et Ed1fiCAS • a passé un cont.r at pour uoe fourniture de 450,000 pieds carrés (4.1 sors m. c. ) de trottoir!'! et cbaw~sées. Le grand dôme du Palais tie l'adm,ini~Lralio?, qni. ~era Ja plus remarquable des merveillAs reumes ~ 1. expostLlon, ainsi que les 4 pet1ts dômes du même ed1fice seront recouver'ts en • bronze d'aluminium,, alliage tout nouvellement découvert et qui a l'éclat de l'or. Il ne faudra pas moins de 20CO wagons de planches, soit une longueur de 3,0l..0,00ll de pieds (912,000 m.) tlt 5 wagons de clous, pour coustituer le plancher du gl(r,~n tel'que Palais des Arts et Manufacturos, et .trois scu~s mécaniques actionnées par l'électricité travaillent nmt E>t jour pour les rogoE'r à la.longueur_voulue. Ce plancher sera si vaste que JOJO matsons ordma~res~ mesuran~ 25 pieds sur 50 (7 m. 50 sur 15 m.) pourratent y temr l l'aise. 55
Pour assurer la durée des sacs. - Le procédé s!livant réussit pour rendre plus durables les sacs à grams et à farine. On verse 14 litres d'eau bouillante sut· un kilo d'écorce de chèoe (des tanneurs); on y trempe la toile et on la laisse 24 heures. Quand on la retire, oo lave à l'eau et on la fait sécher. Oo compte en moyenne un kilo d' écorce pour 8 m. de toile. Le tannin pénètre dans les fibres du chanvre et du lin et les rend IJOD seulement imputrPscibles, mais aussi plus dures et plus résistantes. On pourrait facilement teindre ces sacs en noir solide en les trempant au sortir du bain, d~ns _une solution étendue de sulfate de fer; ces deux operatt ons sont du reste peu coûteuses.
*** Un commis-voyageur de l'aimable race des lousiics voyageait tour la ligne J.-S. A une station, il sortit sa tête de b portière et avisant le chef de gare : - Mon· sieur, lui damanda t-il, est-ce vrai que c'est vous qui avez inventé la vapeur 't L'employé le rf'garda sans répondre et s'éloig~a au œilieu drs rires complaisants des autres locataires du compartimen 1. Mais lorsque tout fut prêl pour le départ, il revi!!t près de son mystificateur et ouvt·ant la portière : - D(lscendez, lui dit-il, de:~cendez vite. Le farceur, croyant qu'il s'agissait de changrr de voi· ture, obéit. Qn~nd il fut à terre, le chef de gare donna le coup de s1ftlat et le train partit. Le loustic attendit quelques instants, ne comprenant pas poul'quoi on le faisait changer de ligne. L' employé s'approcha de lui. - Mais, Monsieur, lui demanda le farceur, pourquoi œ'avPz-vous fait descendre 't - Pour vous dire qu'ou vous a trompé et que ce n'est pas moi qui ai inventé la vapeur. On voiL d'ici la tête du loustic. 57 - Il y a quelque temps, des ouvriers ét.aient occupés à transportt>r de la g1ne de Vouvry au Rhône un bateau dragt.:eur destiné à creuser le lit du fleuve et à fournir PD même tE'mps du gravier pour remblayer les d1gues que l'Etat de Vaud fait établir pour maintenir les eaux impétueuses du Rbôoe. Dix chevaux étaient attelés devant le char qui transportait cette masse énorme. Le tPrrain devPnu mou par 1(1 dégel fut cause qu'une roue s'enfonça et fit choir cette ma nse énorme qui, dans sa chute, écrasa le chef-mécanicien M. qui ne put se garer à temps. Ce malheureux fut littéralement broyé, aplati sous le poids de 150 quintaux, sans avoir pu rPd 1re une parole. Originaire de Prusse et résidant à Nidau, la victime laisse une veuve et 3 enfant'!!. 58 - Dans une séance du Club alpin, M. Kronecker a présPnlé le résultat des études qu'il a faites sur le • mal de mon tagne •, cela par ordre du Comeil fédéral et à l'occasiou de la demande de concession d'un chemin de fer à la Jungfrau. M. K. a fait des èxpériences
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sur les effets. de la raréfaction rapide de l'air en enfermant s~s patients dans des cloches pneumatiques. Ses conclusiOns sont que J'ascension de la Jungfrau en chemio de fer. procurera à la plupart des voyagtlurs les divers s-rmpto~es du mal de montagne : accélé1·ation de la c~rculat10n du sang, palpitations, asthme, vertiges, ballu. cmat10ns, bourdonuement dans les oreilles, le tout à des degrés plus ou moins intenses, suivant le tempérameut des touristes.
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d'une foule d'objets en pierre, en os ou en ivoire. Tout au food on a trouvé les ossements d'animaux qui ne peuvent vivre que dans les pays froids et sont relégués aujourd'hui vers l'extrême Nord; plus hant se recootren t le r~;~nard des DE>iges et le l0up, puis l'ours des cavernes et enfin le cerf, qui parait avoir vécu longtemps côte à côte avec le rennto. On n'a pas trouvé la moindre parcelle de métal; presque tous les outils sont en os de renne.
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-- La commune de Lucerne a cru devoir introduire dès le l•'_jaovi~r dero!er, uu curieux impôL Cbaqu~ homme ?ellbatatre, SUisse ou étranger, doit payer, s'Il est ouvr~er, 1 fr. par mois, s'il est manœuvre 70 cent par mois. Cette recette est Vtlrsée à la caiss'e commu: nale. Elle a déjà été appliquée à 1140 personnes .
-A signale•· aux commerçants victimes du vol à l'étalage: Un inventeu1· a magiué un système de casiers pour étalage, où (·baq.ne compartimE~nt est muni de ressorts disposés de telle façon, que lo1·sque la marchandise exposée vient à être enlevée, 1~ ressort jouant librement, établit un contact qui fait fonctionner une sonnerie placée dans le magasin et p1·évient les employés qu'un vol vient d'être commis.
60 - Oo a apporté à la Chaux-de-Fonds Jes écbantil!ons d'étoff3 qui ont ab:>olument l'apparence de la so1e ou. du satm, brochées de superbes dAssins, et qui sont fa1tes avec de!!~ fibres de bois. Ces étoffe3 sont obtenu~s p~r un procédé récemment découvert, et qu'on va biento.t .exploiter en grand. Ell~>s sont &ussi souples et plu~ resistantes que la soi~. et peuvent se vendre à bas prix.
61 - La société des vignerons de Dauanne et Anvirons a décidé de demander aux autorité:.: compétentes la créa:ioo d'une école de viticulture. Il s'aO'irait d'introduire des vignes qui se sont montrées réfractaires au phylloxéra et de faire des essais sur les bords du lac de Bienne et dans le canton en général. !..a société s'adressera au Conseil d'Etat afin d'obteuit· du Coosell fédéral la permission d'introduire des vie-nes américaines. tout en prenant les mesures nécessaires contt·e l'introduction de l'insecte fatal.
6i On a découvert tout réccemm~nt à Scbaff· bouse un~ station préhistorique d'une extrême richesse. Les premières foUilles ont amené déjà la découverte
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- Le pont du jeté au grandes
pont le plus long qui existe sur le globe est le Lion, eu Chine. Il a près de 8'/2 kil. Il est. traVAI'S d'une baie de la mer Jaune sur 300 arches en maçonnerie; la voie passe à 70 pieds au-de~<sus de l'eau. D'énormes lions en m·ubre reposent au haut de chaque pilier. Ce pont fut construit vers la fin du siècle dernier.
65 - La Californie deviendra bientôt un pays de vignobles par ex ce lien ce . Les Californiens ont commencé leurs premières expériences de viticulture il y a peu d'années; en 1887, 1ls obtenaient 100.000 caisses de l'atsin ; 1890 en a produit 1,500.000. Si cette proportion continue, d'ici à peu d'années, c'est la Califoruie qui fournira tous les vins à l'Europe épuisée par le phylloxéra.
66 - La société cantonale d'agriculture rle Neuchâtel avait demandé au Grand Conseil, l'an dernie1·, qu'un subside fût alloué aux cultivateurs qui s'assurent contre les dommages caus~s par la grêle. Le ·Grani Conseil vota immédiatement le subside demandé, sous forme
d'une allocatio~ d~ 1808 fr. 75. Le Conseil fédéral, sur la ~amande qut l~1 en fut aussi faite, donna un subside 6qUJvalent. ~usst, la semaine dernière, tons les agricultPurs et v•gnArons assurés ont eu l'agréable surprise d'être remboursés de la moitié de la somme qu'ils ont déboursée, tln 1891, pour polices et primes d'assurance.
67 - On enregistre la fondation dans la ville de Genève d'une chambre syndicale des ouvriers carros!:ierR du canton . Elle a pour but d'établir des rapports constants entre les ouvriers de ce œétier et de protéger les intérê.ts de ses nJembres. Peuvent en faire partie les ouvriers Sfii!Jers ou carros~Hers ou d'autres branches qui en dépendent. Chaque membre est astreint à une cotisation mensuelle d~ 50 c. Il est accordé des fa cil ilés spéciales aux app1·~nt1s âgés de 16 ans qui désireraient faire partie de la SOCiété.
68 - Le gouvernement des Grisons t•épood à une demande du Conseil fédéral relative à la nationalisation des . cours . d'eau,. ce qui suit : • Ni les lois réglant la matière, 01. le~ circonstances. de fait ne foot apparaître la monopohsatJOn ~omm~ desirable. Les proprtétaires de forces ~otr1ces n en meconnaissent nullement la valeur et des lOis cantonaleR seraient parfaitement s uffisantes pour empêcher, cas échéant, qu'il ne se produise des abus 1 Le mon~pol~ enlèverait sans raisons suffisantes et contre toute JUSllce aux. commun.es des droits garantis légalement. On se heut·teraJt à une v1goureuse résistance.,
69 - Le département fédéral de l'industrie et de l'agrieulture vient de terminer un rapport sur la tuberculose de la race bovine et sur l'assurance du bétail. Ce rapport conclut en déclarant que l'on ne pourra combattre ~fficacemer..t la. tub~rculose pu!monaire qu'en instituant 1 assur~nce obligatoire du bètaJI. En att~ndant le rapport fa1t les propositions suivantes: ' ~a ~onfédération accordera des subsides aux cantons qut creer~nt une caisse d'assurance du bétail sur les bases admtses par elle . Cette subvention servira à abaisser le taux des contributions. Dans les autres cantons,
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tes arrondissements, qui feront assurer tout leur bétail obtiendront égalemeo.t des subsides de la Confédération.
70 - A la demande de la Société de viticulture de Douane (Berne), le département fédaral de l'agriculture a répondu que l'autonsa:ion d'introduire des plauts américains en vue de la création d'une pépinièrE~ ne pounait être donnée ni aux sociétés, ni aux particuliers, attendu que ni les uns ni les autres ne présentent de garanties suffisantes pour l'exercice d'un contrôle incessant et serré sur un champ de vignes amértcaines. Pour le cas où ces essais seraient effectués par l'autorité cantonale QU par une commission responsable, le département serait disposé à proposer au Conseil fédéral de donner l'autorisation dans le sens de celle accordée au canton de Genève pour la pépinière de Ruth, c'està-dire sous la responsabilité de la commission de surveillance et du canton.
71 - Un singulier conflit vient de surgir récemment La société coopérative de consommation de Lucerne fait le commerce d'épicerie et de denrées coloniales; elle vend en outre des vins de qualité ordinaire à bas prix. Pour parer à la concurrence, les éptciers de Lucerne ont constitué un syorlicat et ils ont décidé d'ajouter à leur commerce courant celui du vin de table; ils offrent des vins italiens à 35 et 40 ct. le litre. Les aubergistes ont pris la mouche à lt.ur tour de la concurrence qui leur venait de ce côté; ils ont l'intention de former un syndicat en vue d'acheter à frais communs les at·ticles que les épiciers leur livraient jusqu'ici. Tous les aubergistes du canton ont été invitéil à se joindre au mouvement et à ne faire de commandes qu'aux épiciers ne vendant pas de vin.
72 -Le monastére de Notre Dame des Ermites compte aujourd'hui 186 membres, dont 90 sont prêtres. 47 prêtres habitent le couvent; les autres remplissent en Suisse ou à J'étranger les fonctions de professeur, de curé, de confesseur, de missionnaire, etc. Uo évêque, 2 abbés mitrés, 5 notaires apostoliques et 4 docteurs en théologie ou en philosophie font partie du couvent.
24 73 Les citoyens du demi-canton de Bâle-Ville s'apprêtent à célébrer, en juill et, le 50Qm• anniversaire de la réunion du Grand-Bâle et du Petit-Bâle, qui mit. fin à la domination de l:t maison d'Autriche sur une partie de la ville. La fête comprendra une représentation, un corrège bisto1·ique ot des réjouissances populaires. Elle durera 2 jours.
74 - On parle d'une affaire délicatesur laquelle le Tribunal fédéral aurait à se prononcf'r prochainement et qui mettrait en présence l'Etat de Vaud et la Confédération. L'Etat de Vaud réclame à la Confédération le trailement de deux trimes lres ~e service des garde-frontières ; non seulement la Confédération r.efuse d'acquitter la somme réclamée, mais elle demande encore à l'Etat de Vaud des dommages-iolérêts qu'elle évalue de 150.000 à 200,(100 fr., aiJéguaut que les clauses de la convention concernant le service des garde-frontières n'autai9nt pas été fidèlement exécntées.
75 - La Féclération des agriculteurs zuricois, qui s'est constituée en un part-i à teudances à la fois politiques et économiques, réclallie avec énElrgie la révision de la loi sur les auberges et l'application ngoureuse de J'beure de policd. Les établissements publics, dans l'idée des pétitionnaires, devraient être fermés partout de bonne beure. En cas de contravention, ce ne serait pas l'aubergiste, mais bi9n les consommateurs qui seraitmt amendés, et les citoyens qui auraient subi plusieurs condamnations de ce genre pendant la même année seraient privés de leurs droits civiques. La Fédération n'y va pas de main morte, comme on voit.
76 - Les autori tés scolaires de Wintertbour viennent de passer une convention avec noe compagnie d'assurance en vue d'assurer les élèves de l'école secondaire et du gymnase contre tous les accidents qui pourraient leur survenir pendant les leçons de gymnastique, pendant les jeux el les courses, ainsi que lors des exercices militaires. Un crédit de 600 fr. a été inscrit. dans ce but au budget
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l'ECOLE PRIMAIRE REVUE PÉDAGOGIQUE PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA
SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION L'ÉCOLE PRIIAIRE paraît chaque quinzaine, de Novembre à Avril inclusivement, en livraisons de 16 pages. Prix d'aboooemeot pour la 8nisse, 2 fr. 30. 1Joioo postale 3 fr. "ooooces, p1·i:L 20 cent, la lig11e ou son esp ace. Tout ouvrage dont l' E col e p1·imaù·e recevra deux exemplaires aura droit à une ann one~' ou à un compte-rendu, s'il y a lieu.
SOMMAIRE: De l'éducation morale et religieuse. - Le dévouement. - Géographie physique de l'Amérique du Nord (Leçon au cours superieur). - Encore la gratuité du matériel scolaire. - Correspondances: .·1 jwopos du su:fet de conférence. Des travaux à l'aiguille. - Le livre de lectur e de Guyau. - A propos des examens des recrues. - Partie pratique: Sujetde style.- Au Saint-Sacrement exposé. - Supplément. Tout ce qui concerne la publication doit être adressé à l'éditeur : M. P. PIGNAT, secrétaire au Département de l'Instruction publique, à Sion.