No 06 l'Ecole primaire, 20 Février 1897

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ju11qn'ici à peu près réfractaire à la contagion de la mode, Le paysan garde la l tradition virile des aïeox. Mais il n'est peut-être pas inutile, en présence de c~rtaines dévialions dans les mœurs de plus d'une localité, de mettre en garde contre le danger que nous venons de signaler. Notre conclusion est donc: Paysans du Valais, conservez v~s c~s~umes nation.aux, restez ftdèles au1. habitudes de simplicité de vos peres, qui ont fait votre bonheur et votre force et que d'autres, qui paraissl:lnt peut-être plus heureux que vous, Tous envient. at.B~

XVI•• ANNEE

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.20 l!'évrler 1891

L'ECOLE PRIMAIRE REVUE PÉDAGOGIQUE

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PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA

Recèttes et conseils utiles

SOCIETE VALAISANNE D'E DUCATION

L'e11ence de térébenthine contre lea brûlures. -

D'aptès le'Medical Record l'essence de térébeotb1ne, appliquée sur les bnllures aux trois premiers degrés, soulage presque instantaoément la douleur. D'après l'expérience de l'auteur, la bn\lure guérit beaucoup plus rapidement qu'avec tout au\re traitement. Il recouv~~ la partie brO.Jée d'une couche mince de ouate stér1lteée qu'il tienL imbibée d'essence de térében1h1ne du commerce. Quelques tours de bande immobilisent le pansement. S'il y a des ampoules, il les o~vre le_ second ou le troisième jour. Il recommande aussi de fame en sorte, si possibie, que l'essence ne vienne p_aa au coat~ct des parties saines de la peau, elle pourrait y produire une irritation. Résurrection des fruits ieléa. :- .Il ne faut pas oublier que l'on est en hiver et que les fruits dont on s'est approvisionné avec prévoyance soat e~po~és à ~eler. Voici le pr.>cédé pratique que nous md1que l AgricuUure moderne pour ressusciter et rf'lviv!fter, d_ans i'acceptation gastronomique du terme, les fruits atte1n~s par l'intempestive gelée. Placer dans la cav~ un récipient en bois rempli d'eau, et lorsque celle-ci est à la température de la cave, prendre les fruits gelés un à un par le pédoncule; les laisser glisser assez doucement dans l'eau, de façon à éviter tout choc des fruits contre les parois du vase, ou celui d'un fruit sur l'autre; douze heures après, les enlever et les placer en lieu sec ; les fruits seront sauvés.

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SION

L'ÉCOLE PRIIAIRE parait chaque quinzaine, de Novembre à Ami inclusivement, en livraisons de 16 pages. Pris d'abonnement pour la 8o1He, 2 fr. 30. 1Jnion po1tale 3 .rr. -'nnonee•, prfa 20 ceni. la. ligne 011 ,o,. eipace.

Tout ouvrage dont l'Ecole primaire recevra deux exemplaires aura droit à une annone<' ou à un compte-rendu, s'il y a lieu.

SOMMAI RE: Le respect dû à l'enfant. - L'enseignement du catéchisme (suite}. - De la culture de l'esprit. - Sur la composition française. - L'espérance doit soutenir l'instituteur. Correspondance. Partie pratique. (Sujet de compositio11.) Maximes et conseils pédagogiques.

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Supplémen~. Tout ce qui concerne la publication doit être adressé à l'éditeur : M. P. PIGNAT, 1"' secrétaire au Département de l'instruction publique, à Sion.

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Avis_à nos abonnés Nous prenons rambours de l'abonnement à l'Ecole primaire (1896-1897) pour one par-

tie de nos abonnés encore pendant ce mois, et pour l'autre eo mars prochain. Prière de réeerver bon accueil aux cartes qui seront mises eo circulation dans ce bot.

ment, et le jeune ger, qui a suivi d reçoit des leçons plômé, peut être des cours publics l'inspecteur scolair ou qu'il acquiert eaires.

Qoe•&lonnalre d'bl•&olre sol••e

- On peut se procurer au dépôt des livres d'école, à Sion, au. prix de 20 cent., le questionnaire d histoire de la Suisse adapté au manuel en uea1te dans les écoles du Valais, soi& Abrégd d'Histoire de la Suisse, par J . St. W ., avec cartes. ••ene. - La Soci4té d'agriculture de Sierre a reçu de l'Etat un subside spécial de 100 fr. à condition qu'elle faase donner gratuitement aux régents du district des leçons d'arboriculture et de viticulture par les soins des ·sections respectives. Avis aux maitres d'école désireux d'acquérir ou de compléter des connaissances précieuses sou 'I ce double rapport. • ~e "eune CJHo,.en. - L'éditeur de l'Ecole primaire se charge de fournir pour le prix de faveur de 50 cent. au lieu d'un franc, un nombre restreint d'exemplair~s du Jeune Citoyen, 2· annêe (1886-86). C'est un joli volume de 188 pages qui peut rendre beaucoup de services aux jeunes gens désireux de s'instruire. La provision restante ne comprend plus que 80 exemplaires.

ll'réqoen8a&lon de l'éc,ole prl• make. - Le Conseil d'Etat, sanctionnant la

pratique suivie par le Dép. de l'instruction publique, décide que les jeunes gens étrangers au canton établie en Valais, en àge de fréquenter le cours de répétition, y sont astreints comme les ressortissants valaisans, puisque c'est un coure complémentaire de l'instruction populaire ; par contre, les non Suisses sont dispensée des cours préparatoires qui précèdent immédiatement le recrute-

A litre de pri 1896-97, D011S joi opuscules qui fer la généralité de no avantageusement, promise au comm laire comme prime le double de sa v sont: 1. Souvenir del'

de Genève en 189

tographiquee qui d pas pu visiter cett de ses beautés. 2. Petit annuaire pour 1891, édit6 vade-mecum conti structifs et pratiqu

Tlmbres-po•&e oblitéré•. - Nous recompiandoos à l'attention de toutes les persoooee disposées à favoriser, sans qu'il en , collte, les bonnes œuvres, l'appel suivant publié dans Betléem, bulletin mensuel illustré de l'école apostolique de Bethléem, et organe de l'œuvre des timbres-poste oblitérés, fondée pour les vocations sacerdotales : · • L'œnvre des timbres-poste oblitérée n'est pas une œuvre passagère, temporaire, comme quelques personnes semblent le croire, maie une œuvre permanente, devant durer. aussi looitemps que doit durer l'œuvre, c'est-à-dire., comme nous l'espérons avec la grâce de Dieu, jusqu'à la consommation des siècles. , Noue ajoutons que cette œuvre des tim- .. bras-postes oblitérée nous est d'un véritable · secours. Nous engageons donc nos zélateurs à la vulgariser et à la populariser le plus possible en la faisant connaitre partout, surtout dans les magasins et les bureaux où tant de timbres 110 perdent et en multipliant le' plus possible les collecteurs volontaires et désintéressée de ces vulgaires petits bouts de papier parfois si dédaignés et cependant si intéressante et si précieux. • Que nos correspondante de Suisse n'oublient pas d'adresser directement les paquets à la nouvelle adresse : R. P., Directeur de l'œuvre apostolique de Bethl.éem, à Immeoeee (Schwitz) au lieu de l'ancienne adresse de Lucerae qui occasionne pour la direction de l'œuvre des frais co'O.teux de réexpédition.

A propos du petU

position nationale,

former le pereoooe intermédiaire la po reste chez l'éditeur prix de faveur de iO l'exemplaire. Aue raient avoir ce tenir par l'intermé et iostitotrices, qui leur demande en rédaction de l' Eco parvenir à qtli de étant toutefois li

BIBLIOGRAPHIE IAe tienne c,uo,.en Au futures recrues valaisanne• Toue sans exception, chers jeunes gens, voue désirez certainement conserver les connaissances que voue possédiez en quittant l'école, et mieux encore vous cherchez sans doute à -en acquérir de nouvelles. Le travail que vous accomplirez dans ce but vous pré-


SION, 20 Février parera à mieux subir les examens fédéraux lions d'expert fédér de recrues, et oontrib_u era aussi à assigner à jeunesse appelée so la Suisse romande un rang hono17able parmi jours plus à cœur les cantons de notre chère patrie. b\ement devan\ la c Le Jeune Citoyen, journal fondé il y_ a 13 De bonnes ootea ans dans le but de vous être utile en vue eu l'occasion de vo d' une bonne préparation pout les examens fois lors des examens en question, est peut-être inconnµ à no trl)P t.e ment - ont éga grand nombre d'entre vous. Les témoigna- dans· la vie civile, ges de sympathie qu'il a recueillie jusqu'ici encore il arrive sont cependant la meilleure preuve que le homme qui cherchi but poursuivi a été en grande partie atteint,, doit produire son l Comme l'année précédente, le Jeun~ Ci- genre de renseigne toyen a paru en un seul N· (!ormant un fort de personnnes, a u joli volume) vers la fin d'octobre. La matière Les jeunes gens qu'il contient ·correspond enUèremen.t _au.pro- la dernière année gramme à parcourir polir les examens. de laquelle figure de chapitres concern recrues, à savoir: Lecture : Morceaux donnés dans les eu.. l'obtenir pour le p mens de recrues, et sujets divers instructifs : s'adressant à M. industrie, arts, hygiène, économie poli\ique. Pour moins de i Arithmétique :, a) Calcul écrit et oral-: prorecueilli . . po~rraient gnant la valeur r l i s avec so utions raienvoi contre re mes a plupart pu é hl l blè 88 sonnées. Composition : a) Sujets traitée, ou donnée chargerait au avec sommaires et sujets indiquée; b/ actes des commandes 1' usuels. l'acquisition aux .. Connaissances civiques: a) géographie et sibles. histoire nationale ; bJ devoils et droits du citoyen. Constitutions fédérale et cantonale. Rien n'est négligé dans ces diverses parties, qui toutes sont traitées de manière à P.-S. - Le Je vous satisfaire complètement. forme un volume Bi cette modestè publication se trouvait les cartes entre les mains de tous les jeunes gens, les Valais avecdeunse résultats des es.amena de recrues seraient civique. assurément meilleur~, j'en suie convaincu. Indépendamment de ce progrès, il est hors de doute que vous ne regretterez jamais les ~à-Haut, par moments consacrés à compléter votre ins3. 50. Payot, truction par la lecture et l'étude des matières .Tel est le titre traitées dans le Jeune Citoyen. Vous serez, rasse particulière tout heureux, au contraire, et éprouverez une ll'est Salvan, le grande satisfaction à avoir de bonnes notes ebe att-dessus de dans votre livret, car j'ai eu le plaisir, en conduit à Chamo remplissant depuis plusieurs années les fonc-

1896-97

L'ECOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA .

SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION .

L e respect dû à l'enfant.

debetur puero reverent•a asMaxima t · · • .... s1· l es ancrnns n,ont ou1ours m1.; en pratique cette bell . . . P eu au moins l'honneur de la formuler ;ax1mf ~· ils ont ces vérités q · '· h en aire une de nent éclairerm'1/ ~o:~~an~t delul~ cons?iencde hu!11aine, vieni servir e reale à t t . . D J~ma1s. u reste, pendant qu'A thènes R _ou amsi le respect dû à l'enfance l' b et orne affirmaient une voix dont les accen ts . ' a- as_, ~ur la terre de Judée, prononçait ces douces parof~t. reteLnt~ a trave'.s .les siècles, t°t" f · « - a1ssez vemr a moi le s. pe 1 :s en ants.... »,. paroles qui â elles 1 doctrine de respect et d'amou/ seu es, sont une

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, C'est qu'en effet, rien n'est plus diane de res Il est 9uelquefois chétif et pauvre. Maisec~l qe~~ i,~an quand meme par sa nature et sa destiné D . . d un cœur pour aimer d'une intellia e. oue d'~~e volonté ,Pour agir et se déter~:ce~,p~~~~~:;;';~dreÎ au_ essus _de 1astre qm scmtille machinalement de la fi es qui ne sait_ que s'ouvrir et embaumer du dia~ant -eur sa:t qu~ b~11ler et éblouir! En attend~nt qu'il soit l':~!e ~he:;~nli\l~rnonce etl le ~ronostique. Il est la poésie d: ' I en est e prmtemps . il en est t t l' rance : la famille, la société, la patrie sur 1 ou espé~ 0 "'il revivr;. et s~ ~erpétuer. Est-il don:~ft. ::!t ~'::'e ami ~ .p~o _igue a l enfant ses soins et ses tendresses ~~ie80 ~~~~::r~ ~~ur lui sa p~ us vive sollicitude, que 1~ 1 dû à respect sa_ protbect10n, que tous lui gardent le ce qm est eau, grand et noble ? d « .comme~t . vo~lez-vous être traité? demandait Alexanre a uu roi mdien tombé en son ou · . répondit le captif. Eh b'ien, l' en fanPt . est voir.un- roi, • _Enun roi !roi

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mineur, encore en tutelle, captif en quelque sorte'. mais un roi qui déjà porte fièrement la couronne et qm veut être traité en conséquence. Devant les grands de la terre ou seulement en _bo~ne société, on s'observe dans ses attitudes et dan~ son maintien, dans ses moindres actions et dans ses moindre~ paroles.; si l'on a le malheur de n'être pas un homme bien éleve'. à tout le moins cherche.-t-on à le paraître: telle est la lm du respect. Ainsi doit-il en être quand on .est en ~résence d'un enfant, surtout quand on est _charge de. faire son éducation c'est-à-dire d'ètre à la fois son precepteur _et son modèle. L'enfant est alors .un dépôt sacré .~u'on _d~1t! à l'heure dite, rendre intact. Malheur ,_à n?us s ~l av~it ete dérobé quelque chose à ce tr~sor et ~ 1~ n y av~1t ,P?mt. a_u contraire été ajouté; si cette pierre prec1eus~ a~ait ete te1 n_ie et si elle ne revenait point de chez le lapid~1re plus. b~1llante et plus limpide; si cette tendre fleur avai_t ~te fr?issee; si, entre nos mains, ses organes s'étaient ~ffa1bhs; si cett~ âme avait été blessée, cette intelligence faussee ;. cette vo,ion~e brisée en un mot si cette faible et chère creature n avait pas été respectée (jans toutes ses facultés et dans tous ses droits. .. . La première marque de respect que nous devons _donner aux enfants dans nos écoles, c'est de les y recevoir avec convenance et comme nous désirerions recevoir de nobles étrangers. Ce serait traiter l'enfance avec trop de sans façon, qm~ de ne pas prendre le ~lus ~rand soin, de nos ~oc~ux scolaires, que de ne pas .veiller a ce que 1enfant qm ~10nt à nous trouve au moins le con~ortable et 1~ luxe. d. une exquise propreté. En outre, qm de nous n est peme en voyant des enfants s'asseoir à des ta~le~ . couvert~s . .d? poussière, dans une salle en désordre, ou l a1~ est :ic10 a l'avance, où l'araignée file impunément s.a _toile, , ou tout annonce l'incurie, le dédain, presque le mepr1s de 1enfance? Que sera-ce si nous voyons un maitre paraître _en classe dans une tenue -négligée; si nous l'entendons temr un ~angage rien moins que choisi; s'il lui échappe des _express1?ns malsonnantes, s'il profère des menaces; sil assaisonne dm-

jures ses remontrances; s'il use de châtiments serviles et dégradants;· s'il humilie le pauvre, bafoue l'ignorant, insulte le faible et l'infirme ? Nous serons tentés de prendre la craie et d'écrire au tableau noir la devise antique: • Maxima debetur puero reverentia ..., le plus grand respect est dû. à l'enfant »; et d'ajouter: « M.on ami, vous manquez gravement à cette maxime ... , et, tenez, vous y manquez même en ne préparant point vos leçons: on ne se présente pas sans préparation devant un auditoire que l'on respecte tant soit peu. » Dieu merci, on rencontrerait aujourd'hui bien peu de maîtres qui se laissassent aller à de pareils oublis. Mais plus grand est peut-être le nombre de ceux qui manquent de respect envers l'enfance à d'autres points de vue. En effet, un point sur lequel on doit particulièrement insister de nos jours: c'est le respect de la conscience de l'enfant. Sa candeur, . son innocence, sa douce bonne foi nous seront sacrées. Sacrées aussi nous seront les croyances religieuses que le père et la mère de famille auront déposées dans sa· jeune âme. Une parole imprudente, un sourire de dédain, une allusion méchante seraient, aussi bien qu'une attaque ouverte, un manque de respect et constitueraient, de plus, un véritable abus de confiance. Du respect toujours, du respect partout. Il a eu bien raison Mgr Dupanloup en disant que l'éducation est une œuvre de respect. Telle est, en effet, notre tâche. Si parfois nous la trouvons ardue, si parfois il nous paraît difficile d'entourer d'attentions et d'égards des enfants qu'on nous livre mal élevés, déjà pervertis, nous offrant un assemblage complet des sept péchés capitaux, pensons aux paroles du Christ : Laissez venir à moi les ·petits enfants. Cela ranimera notre espérance, nous ramènera vers l'idéal, retrempera nos courages, et peut-être retrouverons-nous dans nos chers mauvais sujets encore quelques traces de beauté originelle auxquelles uous puissions nous prendre. Remarquons, dans tous les cas, que le respect que nous leur témoignerons quand même les conduira à nous respecter, à se respecter entre eux et ..·. à se respecter eux-mêmeil.

(Manuel général.)


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·L'enseignement du catéchisme .

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(Suite}

Ajou tons encore qoelqoes directions sur les · procédés à employer pour mieux. n_oos fa~re comp:.endre.. Notre parole sera toujours simple~ mi.ive même, se rapprochant le plus possible de celle des enfants auxquels. nous nous adressons, et lorsque le sujet s'y prêtera, elle devie~dra imacrée dramatique, émue. Nous tirerons nos comparaisons du ;ilieu familier au premier âge, pour expliquer les termes abstraits et les mots difficiles. Dans l'exposé des vérités · morales, si ~ous ne ?ispos~ns pas d'une collection d'i~age~,. no?s substituerons a !a ?efinition des vertus un trait d histoire, un exemple. Arnsi au lieu de dire aux enfants: « Mentir, c'est parler contre sa pensée; c'est m~l de 1:11en~ir, ~ j'imag~ne un? hist~ire et j~ leur dis: « Loms a dit hier a son pere qu il avait acheve sa tâche, alors qu'il n'y avait pas encore touché. A·t-il mal agi? - Pourquoi ? - Corn.ment appelez-_vous cette faut~? - Frédéric assure à sa mère avoir payé six sous un cahier qui n'en coûte en réalité que quatre. Avec les ?eu~ sous qui lui restaient il a acheté des bo_nbons'. ~-t-il bien ou mal agi? - Combien de fautes a-t-il_ commises.? .-. Quels sont ces différents péchés? - Que doit faire Fredenc pour les réparer? » . . . . S'agit-il d'ex.poser la doctrme cbretienne au suJet du baptême, au lieu de m'évert_uer à expliquer les termes ,?e la définition du catéchisme, Je demande a mes enfants sils ont · jamais vu baptiser et dans quelle~ circonst~nces. J'~p: pelle leur attention sur les cérémomes . d~nt 1l_s ont ete témoins; puis, s'il est possible, sur leur s1gmficat10n et leur raison d'être. Je suivrai, en temps voulu, la même marche pour fos autres sacrements. . .. . Passons maintenant au cours moyen. Si les matieres qui forment l'objet du cours inférieur ont été vraiment comprises, et gravées dans la mémoire de l'enfan~, l'en~eignement de se cours n'offrira pas de grandes difficultes . . Ce sera au fond le même programme, mais avec plus de déve-

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loppiments, plus de détails, avec les définitions avec les te~mes tec_hoiques d~ ~ .téc~isme, car c'est le g~and catéchisme ·qm nous servira -mamtenant de guide et nous fournira le 'texte à. étudier. · · · · . · Si, dura_nt les . trois années du cours inférieur nous avons par~ouru, ·ét udié·. et revu, à plusieurs reprises,' tout le catéc~isine en ïnia~es, _il sera_it .superflu et fastidie~x. ~'y revenir. C est pourquoi nous Slllvrons le grand catech1sme. Ainsi est ·exioé il que nous l'avons déjà dit, si le mot à mot ' ~e f ~u dra ~air~ apprendre 'Un chapitre· par cœur qu'après lavoir exphque; autrement les elifanls s'habitueraient à se payer de mots et ils· croiraient connaitre le catéchisme parce qu'ils· savent reciter des formules qu'ils ne compren: n~~t pas. De· plus, une réponse comprise se grave plus a1~ement dans la mémoire ef l'étude de la leçon imprimera dans leur esprit non seulement la suite des mots mais leur signification avec les appliêations qui s'y attachent'. P?ur procéde,r avec méthode à l'expliéatiou d'un chapitre, on mterroge d abord sur l'ensemble ou sur les points les pl~s importants de \a derni~re _leçon., .. p:Ùis on indique le su~et du nouveau chap_itre en faisant ~voir le rapport qui existe entre ce que l' on a dit· -préëéd'erriment et ce que l'on se propose d'expliquer. Ces préliminaires terminés, ou aborde l'explication du texte nouveau, en faisant lire d'abord par un enfant la demande et la réponse, que nous répéteron~ n,ous-I?ê~e d'une manière expressive, puis nous passons a l exphcat10u de chaque mot en nous appuyant, autant q?e y_ossible, sur les connaissances déjà. acquises au cours mferieur. Dans ces explications nous aurons soin de procéder toujours du concret à l'abstrait; du connu à l'iri.co~nu. Le concret, c'est un · exemple, un fait ·particulier qui permettra d'entrevoir la règle générale, de la préciser, de la formuler. Souvent, par une série de questions bien amenées et surtout bien liées on parviendra à faire trouver par les enfants eux-mêmes une · loi, un précepte ou même une vérité. Soyez certains que vos jeunes auditeurs n'oublieront plus un enseignement qu'fü ont eu la satisfaction de découvrir eux-m8mes. Si cette voie des découvert~s · est plus !:)

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longue, plus ardue, elle est incontest~blement plu~ féconde en résultah et plus captivante pour 1en~ant. Qnoi de plu~ facile que de l'amener à cette conclusion, par exemple ·. o: La sainte Vierge Marie mérite de ·notre part un culte et un amour spéciaux 't » . ·. . Enfin, après chaque interprétatl_on du te~te, on mterr~g.? quelques élèves, ~urto?t les,. moms attent~fs et les morn::; intelligents pour s assurer qu ils ont compr~s. . Pour reposer leur attention et pour. mieux leur mcul-, quer leurs devoirs religieux, nous .éma1Ue~ons no~ leço~s de traits édifiants empruntés a_ux Lrvre~ Saints et a la v_ie des safnts. Ces récits seront faits d'un air grave et persuasif. N'oublions pas combien l'enfant aiT?e les a~ecdotes et les histoires. Rien n'est plus propre a le corriger de ses défauts, à l'édifier, à le porter à la prat~que des ver~u~ chrétiennes. L'enfant est imitateur par excell~nce. Arrive au bout du chapitre nous ferons ré~apituler, par notre .a~~ ditoire, toutes les vérités, tous les enseignements donne~ dans la leçon. . Les deux ou trois années . que durera le cours moyen nous permettront de pa1·courir et de répéter tout le gra~~ catéchisme et }'Histoire Sainte, si notre programm~ a ete s~gemenl distribué. (A sumre.) ~

De la culture de l'esprit

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Les faculté~ de l'esprit sont de troig sortes, qu.e_ classe d'après leur ordre chronologique:_ 1° les_ facultes di~~ tuition ou d'acquisition par lesquelles 11 acqme:t. spontaue~ ment les premières données et ~~mme l~s matenaux. de la connaissance· 2° les facultés. d elaboratwn par , lesquelles l'esprit, opé;ant sur les données intuüives, les elabor~ et_ les coordonne pour en faire des yensées propre'?e~t dites: 3· enfin les facultés de conservatwn et de combma1s~n par. lesquelles nous ..conservons les connais~ances . acqmses et nous en tirons de véritables créations. Ces trois ordr~s d! . facultés se rapp~rtent à . l'activité_ ins!.inctive de !'esprit; à son ac.tion réfléchie correspondant . a_ .la vol~nte; enfin

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la mémoire, à l'association des idées et à l'imagination. L'esprit a une grande puissance créatrice, et l'imagination. qui est souvent une cause d'erreur et d'embarras pour l'entendement, lui est cependant un puissant auxiliaire. La généralisation rend aussi des services à l'esprit, mais il faut qu'elle soit faite par un esprit discipliné, et c'est pourquoi l'étude des scientes physiques et naturelles et de la littérature est utile au point de vue de l'éducation. Cette étude rectifie l'esprit plus sûrement que. celle des mathématiques, qui ne donne pas toujours -un esprit j.uste comme on pourrait le croire. L'esprit ju:s,te enchaîne ses idées d'"une manière conforme à la nature des choses, l'esprit faux. juge à contre-sens. Cela tient aux -associations d'idées dont I'inportance est très considérable. C'est à elles que l'on doit les erreurs, les préjugés populaires et les superstitions de toute nature; il est d•nc nécessaire que l'éducation inter· vienne pour prévenir les associations d'idées nuisibles ou pour les corriger, -car l'esprit agit d'après le mode d'association qui prédomine. Au reste, dans l'éducatïon 'de l'esprit il faut compter avec les tend-ances héréditaires, -n'en déplaise à Locke, qui prétend que l'entendement humain est, chez l'enfant, comme une table rase: - « Non , lui répond Leibnitz, .da-ns ses » nouveaux Essais sur l'entendement humain, · l'esprit n'est pas une table rase, il a en lui quelque chose de préformé, » il _est comme un bloc de marbre que le -marteau da » sculpteur viendra façonner; mais dans lequel se -trouve» raient déjà, tracées par -la nature elle-même, des veines et des lignes indiquant la statue. ,, On peut révoquer en doute ces paroles du philosophe allemand; mais il n'e~ est pas moins constant que l'esprit naturel de renfant a besoin d'être, non seulement dévebppé, mais cultivé comme toutes nos facultés. SENEcrus. J)

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Sur la composition française Nous sommes dans une petite école de campagne. C'est l'heure de la composition française et je trouve. les enfants


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occupés à traiter ce sujet, qui de prime abord me paraît à leur portée: « Dites ce que vous savez sur le mouton. » Je jette un coup . d'œil sur les cahiers: les élèves ont d'abord ·écrit un brouillon que le maître a revu sommairement et en passa~t. Je suis étonné de l'insuffisance des compositions et j'essaye de reprendre l'œuvre du maitre en aidant les ,enfants à « retrouver leurs idées et à les mettre en ordre. o: Voyons, leur dis-je, vous avez à écrire tout ce que vous savez sur le mouton. Qu'est-ce que le mouton? Voilà, je suppose, la première chose à dire à quel9u'un qui . ne le saurait pas. Puis il faut faire · son portrait. Comment est cet . animal?... Quelle est sa grosseur?... A qui ressemblet-il ?..• • Plus dé réponse. « N'avez-vous donc jamais vu un mouton? fais-je un peu surpris. - Non, monsieur,» répond un enfant. . Ma· surprise redoublant, je pousse plus lo.in mes i~ve.stigations et, le croirait-on, j'arrive à cette constatation : un seul élève, sur la vingtaine qui se trouve dans l'école, -dit avoir vu un mouton.,. Et il paraît que c'tst vrai!. .. OanS; cette région, les moutons ne vont que par grands troupeau~ qui naturellement ne se trouvent que dans les ~ grandes fermes », et il n'y a pas de grande ferme dam la . commune. Tous les élèves savent que le mouton donne la laine de leurs habits, mais aucun non pl_qs n'a vu la laine brute, la laine en suint. Et l'on s'étonne du cercle étroit dans lequel se meuvent les idées de nos petits paysans! Voilà. des enfants . qui ne sont jamais sortis de leur village, qui n'ont vu que peu de choses. En dehors de la culture locale, lou.t est pour eux mystère et inconnu, et ils ne se font pas une idée plus exacte d'un mouton que d'un éléphant. Hs raisonnent de tout - lorsqu'ils essayent de raisonner - de la même hçon que l'aveugle raisonne des couleurs. La boutique de l'épicier est le seul musée qu'ils aient pu visiter. Le petit rural est d'ailleurs peu ?urieux,. et il faut quel_q~e ,chose d'extraordinaire pour le faire sortir de son 10d1fference ou de son apathie. Il regarde, mais il n'examine pas. A la ville, au contraire, l'enfant s'instruit de to.ut et 1)

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sans ces~e: les. magas~ns avec leurs étalages sont pour lui un musee scolaire tou1ours ouvert, et les jours de marché il peut .se familiariser avec les choses de la campagne. Sa curiosité frise parfois l'indiscrétion. Conclusion pédagogique: Efforçons-nous d'élarair l'horizon trop borné de nos éléves. Mettons-leur sous les yeux les images, à défaut des objets eux-mêmes. Que chaque école ait son musée scolaire et qu'il s'accroisse et se renouvelle de jour en jour. Que les murs de la salle de classe soient tapissés de gravures : il est si facile de s'en procurer t Habituons-nous aussi à dessiner à grands traits, sur les tableaux noirs. C'est un talent qui s'acquiert assez facilement : il ne faut pour cela que de la persévérance et de la bonne vo.i. lonte, Enfin, loin de rebuter la curiosité naturelle des enfants efforçons-nous de la stimuler par tous les moyens possible; et de faire appel à l'esprit d'observation. Habituons les enfants à regarder ·autour d'eux et à voir; laissons raconter chaque petit voyage. Ne rebutons pas. les « curieux J!, provoquons et encourageons, au contraire, les demandes (A suivre.) d'explications et les remarques naîves. ~ -

L'espérance doit soutenir l'instituteur L'espérance est un ·sentiment bien. important, car c'est -elle qui donne du courage à· l'instituteur et à l'èlève. Là -~ù m~nque l'espérance, il n'y a point d'énergie, · et partant 1ennui et la paresse triomphent. · L'espérance procède de l'épreuve. Souvent on considèr~ une chose comme très difficile ou comme impossible; mais pour peu qu'on essaie de l'accomplir et qu'on persévère, -elle réussit mieux qu'on aurait pu s'y attendre_ Voilà cè q_ui donne de l'espérance. Dès qu'on a fait quelques expériences de cette nature et qu'on a vu que certains résultats inespérés peuvent être obtenus, on en conclut par .analogie à la possibilité de beaucoup d'autres, et l'on y .travaille avec ardeur. Dans les commencements de ma carrière pédagogique,


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n'ayant fait que peu d'expériences de ce genre; j'étais ou trop tèmèraire dans mes ambitions, ou trop confiant dans mes propres forces. Je concevais de fau~ses ~spéra1:1c~s et j'étais souvent déçu. Bien des cas se presenta1ent ou Je ne savais plus que faire et où je n'entrevoyais aucune i~sue. Dan-s cet embarras, je m'attachai à acquérir.plus de lumières sur ce point. Je me mis à observer le jardinier et .1~ vi_gneron, et je vis qu'ils tir~ient de leur longue experie.nce leurs connaissances en matière de culture, et parvenaient de la sorte à accomplir leur3 travaux avec tranquillité d'esprit et avec sécurité. Je pris en pemion quelques élè-ves, sur lesquels j'expérimentai diverses méthodes, pour me rendre compte de ce qu'on pouvait faire et de ce qui était décidément impossible. J'espérai reconnaître par ces tâtonnements la meilleure méthode en éducation et parvenir à enseigner avec sécurité et repos d'esprit. L'homme ne peut être tranquille et se livrer à l'espérance que quand il ~oit une issue a.ux d(!ficultés .qui l'en~ra_vent. Pour la nourriture, par exemple, nl ne v01t · pas -d ou elle peut lui venir, il tombe dans les soucis et le tourment d'esprit. Mais s'il voit une ressource ou un , moye~ de triompher il est en repos. De même qne si l on sai_t se contenter de peu, quant à la nourriture, il y a tou1ours une issue pour échapper à la famine complète, de même ~l y a toujours une issue dans l'enseignement, quand on sait borner ses prétentions à des résultats modestes et lentement acquis, quand on sait renoncer à l'ambition de for ~ mer des hommes hors ligne et se contenter de donner à la société des citoyens honorables et utiles. Toutes les expériences que j'ai faites jusqu'ici ~e prouve·nt qu'un enfant qui a le caractère droit _et sincère devient un élève appliqué, et plus tard un . honnête homme. C'est pourquoi j'enseigne avec plus d'espérance les e_nfan~s do.nés d'un caractère loyal et ouvert, et chez lesquels Je vois naitre }'application. L'abseneè de grandes difficultés chez eux ne me dér.ourage nullement. (L'Ecole.)

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CORRESPONDANCE De Nimported'où, le 12. II. 1897. BIEN C'.HER COLLÈGUE,

En qualité de collègue, tu ne m'en voudras pas si je viens te donner un ·petit conseil. Lorsque tu te rends au chef-lieu (que ce soit du district ou du canton), il paraît que les fatigues ou les agréments de fa course te mettent en veine et que tu te laisses séduire par les .c?armes de la dive bouteille, oubliant en même temps la pos1t10n que tu occupes dans la société au point de vue de l'exemple. Est~il convenable qu~ tu te laisses aller ainsi, car lorsque tu traverses la Grande rue en ondulant ou zigzaguant ç~mme si le vent était prêt à te renverser, tu risques fort de fa1re la culbute et de te casser le nez. ·Ce n'est pas encore tout, tu prends alors une couleur et un air qui ne préviennent . . pas en ta faveur..... . Sois donc plus sobre, méfie-toi de ·ton faible ou de ton fort re_ste sur tes gardes afin qu'on ne dise . plus: < Quelle rud; pile, > en te -voyant gesticuler et radoter Si_ tu profit.es de- cet: avis, tu y trouveras ton compte, car, a tres bien dit .le fabuliste, un suppot dé Bachus altère tout à la fois Sa santé, eon esprit et sa bourse.

L'ami.

PARTIE PRATIQUE Sujets de composition Conséquences funestes de la paresse Si l,a paressf est la .mèr~ de tous les vices, on peut juger par la. ce qu ,est · ~elm; qm est paresseux . . Ce n'est donc pas sans. ra1s?n qu on l a ~ 1.se au nomb~e des sept péchés capitaux. Celm qm en est attemt · est aussi coupable que malheureux. C'est pourqu9i il faut que les jeunes gens combattent cette mauvaise inclination -s'ils ne veulent devenir des individus à ~barge à eux·mêmes et à la société. Voyez l'écolier atteint de ce vice: il ne peut arriver en classe il l'heure, ·il t~ou~~ ~oujours les ~ev?irs trop longs, ainsi que les_classes qui lm pesent. Il ne Jomt que lorsqu'il peut faire le mal, tour.m_enter ses camarades, déranger et troubler l'ordre


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de l'école. Aussi il n'y apprendra rien, èt il en sortira ignorant, grossier, malhonnête; et, lorsqu'il ira subir ses examens fédéraux on ·n'inscrira sur son carnet que de mauvaises notes. Il se fera honte à lui-même, à sa famille et à sa commune. Puis, s'il est obligé de sortir de chez lui il devra chaque rois exhiber son livret de service, et c'est par, là qu'on le jugera. S'il devient chef de famille, il sera incapable de la diriger, en sorte que s'il possède quelques avoirs ils ne tarderont pas à disparaître. - N'étant pas occupé il se laissera guider pau l'esprit du mal : il deviendra le plus souvent ivrogne, batailleur et voleur, etc., etc. La misère, qui est la fille de la · paresse, prendra place à son foyer et tout le monde y souffrira le martyre de la faim et du · mauvais exemple. Ses enfants seront souvent obligés d'aller mendier pour vivre et deviendront presque toujoûrs des vagabonds et de mauvais sujets. Voilà les conséquences de la paresse : mauvais écolier, misérable enfant de famille, être ignorant, grossier, ivrogne; citoyen dangereux, chrétien avili, R. enfin capable de tout, sauf de faire le bien ... ,. JOSEPH VENDU PAR SES FRÈRES Jacob aimait Joseph plus que ses autres enfants, parce qu'il l'avait eu dans sa vieill~sse, et il lui iit faire une robe de diverses couleurs. Ses frères en conçurent un vif sentiment de jalousie, qui fut encore augmenté par un songe que Joseph leur raconta. < Il me semblait,' dit-il,: que. je liais avec vous des gerbes dans les champs, et que ma gerbe se tenait debout et que les vôtres s'inclinaient devant elle pour l'adorer. ~ Jacob, qui connut ce langage de son fils, lui en fit des reproches, et ses frères n'-en · devinrent que·. plus envieux ·et plus irrités contre lui. Un jour Jacob dit à Joseph : < Allez voir si vos frères se portent bien, si leurs troupeaùx sont en bon état, et vous me rendrez compte de ce que vous aurez remarqué. ~ Joseph partit aussitôt. Ses frères, l'apercevant de loin, se dirent les uns aux. autres~ < Voilà notre conteur de songes qui vient; tuons-lej et l'on verra à quoi lui auront servi · ses rêveries. ~ Aussitôt que Joseph les eut rejoints, ils se saisirent de lui, le dépouillèreut de sa tunique et le jetèrent dans une citerne abandqnnée. Des marchands ismaélites étant venus à passer · de ce côté, Juda suggéra à ses frèr.es la pensée de vendre Joseph pour

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t~ente pièces d'argent. Ils trempèrent sa tunique dans le sang d un chevreau, et l'envoyèrent à Jacob en lui faisant dire · < Voyez si c'est la robe de votre fils. ~ Jacob la reconnaissant. ~'écria : < Une bête féroce a dévoré mon fils,' je ne me lasserai pas de l\'l pleurer jusqu'à mon dernier soupir. · LE PORTE-MONNAIE TROUVÉ · Un enfant, nommé Henri, avait trouvé, en revenant de l'école u~ porte-m~nnaie contenant vingt-cinq francs en or et quatr~ pièces de cmquante centimes. Il se hâta de le remettre à sa mam_an, et pensait que peut-être elle. s'en servirait pour les besoin~ du ména~e. Mais elle lui . dit : < Cet argent ne nous appartient _pas. Viens. avec moi,. chez le commissaire de police; nous le lui remettrons, afin qu il fasse annoncer par le journal qu'on l'a déposé entre ses mains. et que la personne qui l'a perdu puisse aller le réclamer. > · En revenant de chez le commissaire de police, Henri adressa cette question à sa mère : < M~man, ~~an~ on aura mis ·d ans le journal que le portemonnaie que J avru.s trouvé a été déposé chez Je commissaire e~t-ce que le premier venu ne -pourra pas aller le réclamer e~ disant que c'est lui qui l'a perdu ~? ' - Oh! non, mon cher enfant, parce que le commissaire avant même de montrer le porte-monnaie, s'assurera par diffé~ rentes questions qu'on ne le trompe point. Ainsi il demandera au réclamant: « Comment est fait le porte-monnaie? Quelle en est la ~o~leur? Com~en~ ferme-~-il? Quelles pièces d'argent contenait-il ?... > C.elui qm voudrait tromper serait reconnu et on le punirait comme un voleur. ' :- Merci, maman. Oui, je comrends qu'il n'y a que celui qm a perdu l'objet déposé qui puisse aller le réclamer. > LE DELUGE Le Seigneur, irrité des crimes qui se commettaient· sur la terre, se repentit d'avoir créé l'homme et résolut de le faire disparaître de la face de · la terre ; mais il épargna Noé et lui commanda de construire une arche, c'est-à-dire une sorte de vaisseau où il püt se retirer, lui et sa famille. Noé mit cent ans à ?onstruire l'arche, et quand ce grand ouvrage fut terDUné, les plmes tombèrent pendant quarante jours et quarante nuits. Les eaux de la terre débordèrent de toutes parts et s'élevèrent au-dessus _des plus hautes montagnes. Tous les hommes furent


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engloutis dans ces eaux, à. l'exception de Noé et de ses enfants, et des animaux qui avaient été recueillis dans l'arche et qui y furent en sûreté. Enfin, après cent quarante jours, les eaux diminuèrent, et l'arche s'arrêta sur une montagne de l'Arménie. Noé ouvrit la fenêtre de l'arche et lâcha un corbeau, qui ne revint pas. Il attendit encore et fit sortir une colombe, qui, ne pouvant trouver où se reposer, revint aussitôt chercher un asile dans l'arche. Sept jours après, Noé ouvrit encore la porte à une colombe, qui parut vers le soir portant dans son be.c un rameau d'olivier. Noé comprit que le moment de la délivrance était arrivé ; il sortit de l'arche, lui et ses enfants. Il en fit sortir aussi les diverses espèces d'animaux et offrit un sacrifice d'actions de grâces au Seigneur. LES TROIS TOURTES. Trois enfants d'une même famille avaient célébré la fête de leur grand-mère et avaient reçu chacun une tourte. Le plus jeune, n'écoutant que sa gourmandise, se hâta de manger ou plutôt de dévorer la sienne, et le soir il ne lui en restait plus une miette. Il en éprouva pendant la nuit une grave indigestion, et faillit payer de sa vie sa gloutonnerie. Le second n'avait pas encore touché à sa tourte ; frappé de ce qui était arrivé à son frère, il dit : c Je vais mettre la mienne en réserve pour plus tard. > Il l'enferma dans un placard; mais il l'y laissa si longtemps, qu'elle se gâta et fut en partie dévorée par les souris. L'aîné, s'inspirant de la raison et de la charité, fit deux parts de son gâteau : il mangea la première, le jour même de la fête de sa bonne maman, et donna la seconde à un aveugle qui, guidé par son chien, passait alors dans la rue en demandant l'aumône. Il éprouva une vive satisfaction de sa conduite, et comprit ainsi, par sa propre expérience, qu'il y a un véritable bonheur à partager avec les malheureux les biens dont on peut disposer. SACRIFICE D'ABRAHAM Le Seigneur, qui voulait éprouver la fidélité d'Abraham, lui dit: < Prenez votre fils unique Isaac, qui vous est si cher, et offrez-le en holocauste sur la montagne que je vous montrerai > Aussitôt Abraham, se levant avant le jour, se fait suivre de l'un de ses serviteurs, et, arrivé au pied de la montagne, il charge sur les épaules de son fils le bois destiné au sacrifice,

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et lui-m.êm~ tient en s~s m~ins I.e g~aive et le feu. Cependant Isaac ~m dit : < Mon .Per~, Je vois bien ce qui a été préparé pour l holocauste, mais . ou est donc ;la victime? > Abraham lui répond : .< Mon . fils, Dieu y pourvoira. > Et continuant leur marche, Ils . parviennent au sommet de la montagne. Abraham place le bois en forme de bûcher, y étend son fils et levant le . bras, s'apprête . à frapper. Mais l'ange du S~ign~ur lui cne du ~a~t du ciel =. < Abraham, Abraham, ne faites point de. mal a l enfant. Mamtenant je connais que vous craignez le Seigneur, et parce que vous m'avez obéi et que vous n'avez pas épargné votre fils unique, je vous bénirai et je multiplierai vos enfants comm_e .les étoiles du ciel, et · toutes les nations de la terre seront bemes dans Celui qui naîtra de vous. > CAIN ET ABEL Abel, doux et inno?en~ con~uisai~ des troupeaux; Caïn, d'un caractère dur et enclin a la Jalousie, s'exerçait à la culture des champs. Abel offrit en sacrifice à Dieu les plus beaux de ses agneaux, et Caïn présenta les fruits de la terre. Le Seigneur eut pour agréable le sacrifice d'Abel, mais il rejeta l'offrande de ~aïn .. Celui-ci en fut irrité, e~, cédant à un vif sentiment de Jalousie contre. son frère, il lui dit : < Sortons dans la campagne ; et_ quand ils furent seuls, Caïn se jeta sur Abel et le tu~. Le Seig~eur dit à 9aïn : ~ Q~'avez-v?u~ fait de votre frère?> Cam répondit : < Je n en sais nen : suis-Je le gardien de mon frère? > Et ~e Seig~eur lui dit : ~ Le sang de votre frère s'é· lève vers moi et cne contre vous: vous serez maudit et errant sur la terre. > UN COUPABLE LIBÉRÉ Le duc espagnol d'Ossuma, visitant un bagne voulut délivrer quelqu~s-uns des malh~ureux qui y subissaie~t leurs peines. Il l~s mterroge suc~essivement sur le sujet pour lequel on les a ~is aux. fers ; mais tous s'excusent et se justifient, en sorte qu Il aurait pu se croire dans une assemblée de personnes honorables, et dont les plus imparfaites n'avaient à se reprocher que quelques peccadilles. _II arrive à un petit homme d'assez bonne mine : Pourquoi iUI demanda-~-il, êtes-vous là, car votre figure me paraît honnête? - Monseigneur, répond en gémissant le forçat j'avoue franchement que l'on a été juste en me condamnant' car un jour pressé par la faim, je pris une bourse auprès d; Saragosse. '


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Cet aveu . fit soul'ire le duc, qui lui dit : « Tu es un coquin, indigne d'habiter avec tous ces braves gens. Sors d'ici. > Le jour même, le prisonnier était mis en liberté, en ré compense de sa louable franchise, et il fut le seul que le duc voulut bien délivrer. BIEN D'AUTRUI TU NE PRENDRAS. Deux petit s garçons passaient un jour devant un jardin dont la porte était ouverte ; ils y entrèrent et virent des pruniers chargés de fruits. Le plus jeune proposa à son frère d'en manger, ajoutant que personne ne les voyait. Mais, dit l'ainé, Dieu nous voit, et il a défendu de voler, en disant : Bien d'autrui tu ne prendras ni retiendras à ton escient. > c Et papa ne nous a-t-il pas dit aussi qu'un enfant qui commence par de petits larcins fi.nit par commettre des vols considérables et par devenir la honte de ses parents ? Le plus jeune, frappé des sages paroles de son frère, lui prit la main et l'embrassant il lui dit : ~ Tu as raison, mon frère, tu as mieux profité que moi des leçons de notre père, mais je veux t'imiter. ,, Et là-dessus tous deux sortirent du jardin.

Maximes et conseils pédagogiques

*** Les défauts ordinaires des jeunes maitres et maîtresses sont: 1° La démangeaison de parler; 2° la trop grande activité, l'empressement; 3° la légèreté, la dissipation; 4° l'impatience, la duveté, la colère; 5° le dépit; 6° les acceptions de personnes; 7° la lenteur et la négligence ; 8° la pusillanimité et la mollesse; 9° l'abattement et le chagrin; 10° la familiarité et l'air badin; 11 ° l'habitude de l'ironie; 12° l'inconstance; 130 la susceptibilité, la jalousie; 14° la trop grande concentration en soi-même; 15° la perte du temps; 16° la présomption. (Le Vén. de la Salle/ /'. Laissez venir à moi les petits enfants. /St-Marc, X. 14.) *** Qu'avant tout le m~ttre ait pour ses élèves le cœur d'uu père. (Quintilien/ *** Soyez des pères au milieu de vos élèves; ne travaillez pas pour un salaire, mais pour le Seigneur que vous avez choisi comme votre part. La conscience d'avoir fait du bien vaut mieux que tous les trésors du monde.

(S.-loseph de Calasanzio.)

de constater qae la ce nom dans le livre que nous annonçons. les drapeaux a too- mais bien celui, de Vallaoches. Ne vous y pré ienter hooora- trompE!z pas cependant. Si la peinture du llea ission pédagogique·. n'est pas absolument fidèle, c'est que l'auteur votre livret - ai-je a'a pas voulu laisser trop de prise à ta cridire l'ana ou l'autre tique des gens étroits dont il parlait l'autre paratoires aa recru- jour dans une conférence au C!l&ino-Théàtre ot leur importance de Lausanne. EL quant aux gens notés, les eff~t. fréquemment reconnaitront sans peine ceux qui aiment la rd'bui qu'un jeune montagne et la fréquentent. e place qoelcooque Le livre est on roman que la Reuue des de service. C'est un Deux -Mondes, la grande .revue parisienne, a qui, pour beaucoup publié l'an passé . Ce roman est devenu plus elle valeur. tard un sujet de conférdnces. Il se présente désireraient recevoir à nous aujourd'hui' sous l'apparence d'an beau ne Citoyen - dans volume de plus de 350 pages et s'ouvre par re ux et intéressants une préface dans laquelle l'auteur dédie son Valais - peuvent ouvrage à son ami Edouard Béraneèk, nom e 1. fr. seulement, en bien connu dans l'alpinisme. Voici tes prinéditeur à V1usanne. cipaux passages de .cette préface: MM. les Instituteurs Mon cher Ami, adhésions 60 y joi• C'est toi qui m'as appris à aimer les Alve, ou en demandant ement. Le soussigné pes. Permets-moi donc de t'offrir ce roman, a de la transmission où j'ai tàché de décrire la vie qu'elles caaccélérer et faciliter chent dans leurs replis. Tu y relrouver"as le ures conditions pos- souvenir de belles courses que nous avons faites ensemble, des traits· du village auquel tral du Jeune Citoyen : nous attachent tant de souvenirs . • . Tu y retrouveras surtout, j'espère. notre tendresse e canton du Valais, profon~e . pour ce p~tit coin da monde que ~o~s a1m1ons tant. 81 t':I entends dire que P. PIGNA'!'. J 11 • flatté • nos montagnards, toi qui sais Citoyen (t3m• année) ce qu'ils valent., tu les défendras. Peut-être 144 pages et contient ont-ils des défauts qu'il ne m'a pas convenu atone, en_tr'autros du de meure en lumière. Pourtant, je sais bien lonoaire d'instruction que dans le moindre village, il y a tout ce qui fait le monde, du bien et du mal, de la poésie et de l'intérêt, de la grandeur et «e d R?d, 1 vol. Prix la bassesse, Mais, si j'ai cherché à donner à mon livre une tonalité de mon choix c'est r, Lausanne. que j'aurais voalu qu'il fllt frais et saï~ comnouveauté qui inté- me l'eau des glaciers, comme le vent qui e Valais. Car l:.à-Haut court dans les hauts pàturages •. , En te l'ofeaque village qui per- frant, il me semble que j'en donne une part ayaz, sur la route qui à nos amis de là-haut, alpinistes ou paysans, ous ne trouverez pas à nos amis de courses, aux guides avec les-


quels nous avons passé tant de belles heu. res, aux braves gens qui nous prêtent leurs logis et remplissent nos verres de leurs bons vins généreux. Il me semble aussi_ qne ton nom sur cette première page - . ô vieux co~reur de sommets 1 - dira mieux que Je n'ai su l6s dire1 mon amour et ma piété pour nos belles Alpes, patrie de nos rèveP, de nos plus pures pensées, de nos joies les meilleures. • , ,. Par cette introduction engageante, l on est aus11ilôt sollicité à parcourir le volume. C'est l'amour du pays qui l'a inspiré à .~o~ auteur, et il le manifeste en notant ce qui l a frappé dans la vie d' un de cea villages suisses, :de ces gens de la moota~ne qui l'ont. intéressé et dont il a eu le mérite rare de lnen pénétrer le caraétère. Et dans le livre qu'il publie aujourd'hui, il montre 1·~~dustrialisme, sous sa forme lm plus réaliste, s 1nftllraot dans les hameaux les plus reculés des Alpes, et Y altérant la simplicité des habitants et la fran. chise et l'honnêteté de leurs actions. Le récit en est douloureux mais bien instructif. M. Rod ne reste pas toujours sur la hauteu!· Il descend à la plaine voi r la Fète des V~gnerons : il esquisse la silhouette de Louis Ruchonnet et nous donne l'écho des Alpes sur l'affaire Wohlgemuth. L9 iout est fidèlement noté, habilement présenté. Aussi li.à-Haut aura-t-il le plus · grand succès.

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Conférences des Instituteurs

abonnés

Per11onnel en•elgnana valaisan

- Au présent N· est joint ·pour nos abonnés du canton, le_tab!eau du personnel enseignant nos abonnés pour des ~cotes primaires de la partie franç1ise <tu au présent N· deux Val&1e pour le cours scolaire 1896-97. rtainement plaisir à ure. Ils remplacent e avis, la brochure postale. - A l'occasion nt de l'année sco- deFranehl11e ees rapports officiels· avec le Département résenteot au moins de l'Iostroctioo publique ou MM. les InspecCes deux opuscules teur~, il est d~ n.ooyeau rappelé au personnel enseignant qu li Jouit de la franchise de port ion nationale suisse e~ obse~vant les formalités postales requises. eil de 15 vues pho- L expéditeur non seulement inscrire sur nt à ceux qui n'ont l'enveloppe ledoit m«;»t officiel, mais donner son exposition one idée "!om E-~ sa qualité, tii éviter dans l'adresse d'un nom propre. Ainsi il faut éorire: Confédération suisse 1M.emploi le Chef du Département, oo au Secrétariat maison Sucbard. Ce du Département., M. l'inspecteur scolaire renseigoemen ts in- du district de • . ou . à . . . .S i ces. formalités ne sont pas remplies, les phs arrivant taxés, courent le risque d'être * m~ouvenir de l'Ex- refmts et le sont ordinairement. avons le plaisir d'io• * • eignaot, et par son ~e ~ln do Valais. - Après ceux D scolaire, qu'il en d~ Valais Romand, noe lecteurs liront cerek qu'il céderait au lai.uemeo~ avec pl~isir et intérêt le fragment au lieu de ~O cent. ~~ivaot d one nouveauté que nous signalons écoliers qui désire- ici-mème ( 1). ir pourront l'ob/ Voir ,2m• feuille de la couverture.) 4e leurs instituteurs - - -'ent qu'à adresser (1) Ld haut, nouveau roman de M. Edouard aant la valeur à la Rod, a pour théâtre le Valais, pour acteurs · e, laquelle la fera un peuple alpestre, pour décor nos glaciers a provision restante no~ pics ~t nos sapins. Lausanne, Payot' un certain chiffre, éditeur. Prix 3 50. '


• C'est un noble vin qae le vin da Valais. Ses vignM flearissent ao bas des côtes qoi montent vers 188 glaciers, le long do fleuve que grossissent les avalanches, autour des vieux cbàteaux qui racontent tant d'antiques batailles, sur un sol engraissé d'un sang versé à larges flots dans des lottes épiques. Leurs grappes vertes se sont dorées aux feux d'un soleil amoureux de la belle vallée, chaud comme le soleil du midi. Les mains joyeuses des montagnards, descendus pour la vendange, les ont coupées dans la gaieté de la récolte enfla certaine, dans l'insouciance des _ dangers ·évités, · du gel tardif qui flétrit les jeunes pousses, de la grêle qu'apportent les nuages blancs amassés autour des pics prochains. Elles se sont tordues dans les pressoirs, sous de fortes poussées. Leur jus a frétillé dans les vastes foudres, sous l'action da fermant ; puis il a reposé le temps nécessaire dans les bons tonneaux de mélèze, ao tond des caves froides. Le voici maintenant clair comme la pore eau des soorces, blond comme les seigles, ardent comme le soleil dont il aspirait les rayons, généret.x comme le sang répando dans les anciens combats. Ls voici prêt à livrer son arôme subtil comme celui des fleurs, enivrant comme un chant joyeux. Le voici prêt à co111er dans les verres où chacune de ses gouttes se chauge en étoile, pour délasser les membres rompos par la faligoe des rudes journées, pour égayer les cœurs aux jours de fête. Mftri par le travail des braves gens que bâtent les mêmes rayons, que rafraichissent les mêmes pluies, qui vivent du même air sous Je même ciel, soigné dans les caves de leurs chalets, c'est pour eux seuls qu'il a sa belle couleur de blé mftr, son odeur de bouquet, sa saveur et sa flamme : transporté loin de leurs montagnes, il perd son got'it et son parfom, comme s'il mourait de nostalgie. Aussi les Valaisans sont-ils bien obligés de le garder pour eux et d'en boire tant qu'en porteront leurs côteaax, tant qu'en mû.rit leur soleil 1

XVI..• ANNEE

SION 10 Mara 1891'

l'ECOLE PRIMAIRE REVUE PÉDAGOGIQUE PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA

SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION L'ÉCOLE PRIIAlRE parait chaque quinzaine, de Novembre à lai inclusivement, en linaisons de i6 pages. Pris d'abonnement pour la 8nl88e, 2 f'r. :JO. IJnlon po•tale 3 f'r. Annonee•, pria, 20 cent. la ligne 011 ,on eipace. Tout ouvrage dont l'Ecole primaire recevra deux exemplaires aura droit à une annonce ou à un compte-rendu, s'il y a lieu.

SOMMAIRE: La m1ss1on et les devoirs de l'instituteur. - La dévotion au Sacré-cœur et l'éducation (sut'te et fini. - Sur la composition française. (suite}. - L'enseignement du catéchisme {fin}. - Enseignement de l'arithmétique. - Comment utiliser les connaissances de l'enfant qui entre à l'école primaire pour commencer son instruction. - Partie pratique. ( Sujet de composùion.) - Maximes et conseils

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péd•:.::•::·:.1~0::~:é~•::licallon doit être

adressé

1

à. l'éditeur : M. P. PIGNAT, 1·· secrétaire au Département -

1

de !'Instruction publique, à Sion.

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