No 06 l'Ecole primaire, 15 Février 1900

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annee 1899/ 1900

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Le siècle de l'air liquide. - La Re- l'écriture, ni l'argent, ni le sel, ni aucun vue des Revues étudie la révolution qui élément végétal. Peary eut grand'peine va s'accomplir, sous peu, grâce à l'air liquidP. Ce produit, réservé jusqu'à présent aux laboratoires, vient d'être rendu tellement bon marché qu'on le vend déjà couramment dans les boutiques, aux Etats-Uois. On l'emploie, là-bas, comme un refrigérant remplaç1nt la glace, car, - chose incroyable - une quantité d'air liquide qui coûte 8 fr. équivaut à une lonne de glace. D'autre part, le transport de la glace demande de grands véhicules très coûteux. Oo fait de même des canons à air liquide devant remplacer l'air comprimé, la dynamite, etc. Oa l'emploiera pour la défense des côtes, d'autant plus qu'on en obtient uoe quantité suffisante pour toute la batterie de canons d'un navire de guerre en une heure. On évitera ainsi les catastrophes qui sont toojoars à redouter avec les poudrières et on épargnera des millions dé oensés pour les entrepôts de dynamite. L'air liquide permet de vieillir le cognac, de rafraîchir les fruits et même d'opérer les ma· fades dans des conditions plus efficaces qu'auparavant. D aux grands établissements fonctionnent à New-York, et toute l'Amérique s'efforce d'en constituer sur le même modèle. Ajoutons que l'automobilisme va être modifié, car on a fait déjà des moteurs à air liquide, auxquels la Revue des Revues prédit le plus grand succès.

Le village le plus près du Pôle. Un journal ayant cité dernièrement le village de Karmakuly, dans la NouvelleZ '3 mble, comme la localité la plus septentrionale du mondP, M. Sabattini écrit pour rectifier cette assertion. Karmskuly est situé par 74 degrés dl\ latitude. Or, il existe on hameau de 234 habitants situé par 77 degrés de latitude sur la côte nord du G rœaland. Ce village a été découve rt et décrit par Peary, qui s'y approvisionnait au moment d'entreprendre ses expéditions en traineau à travers l'ile. Les habitants de ce village n'ont ni religion ni loi. Ils ne connaissent pas

à leur faire compreodre qu'il existe dans le sud des régions h abitées. Ces êtres primitifs passent leur temps à chasser et à pê~be~. Ils tuent des rennes, des ours, des baleines, des renards et des loups. Leur type est exactement le type chinois; leur idiome, un dialecte chinois corrompu, dont ils ne se servent que pour exprimer les sentiments essentiels de l'âme hamaioe . Ils n'ont ni métaphysiciens, ni poètes, ni journalistes. Et, - le croira qui voudra, - ila n'en sont pas plus malheureux. LA tour Eiffel éclipsée. - La fameuse tour de 300 mètres de haut aura encore les honneurs de l'Expositioo de 1900; mais sa gloire va pâlir devant la tour de 500 mètres (un fllt métallique encastré dans le sol) qui va se dress~r sur la butte Montmartre et qui présente sur sa devancière une nouveauté que les plus hardis ingénieurs ont hésité à dlronter jusqu'ici : elle supportera, en effet., à son sommet, un phare colossal alimenté à l'aeéiylène et d'un pouvoir éclairant de 200,000 bougies. Placé à 600 mètres au-dessus de Paris, ce phare pourra éclairer un espace de 1800 mètres de diamètre, soit une surface de 2,500,000 mètres carrés. Cette tour ne coûtera pas moins de 3 millions.

REVUE PEDAGOGIQUE PUBLIÉE SO U S LES AU SPICES D E L A

~OCIETE VALAISANNE D'EDUCATION L'Eco]e primaire do - - - :---- ,.~ noe au morn!! 12 m-ra1soos de 16 p· cr 1 1 ~a: ~~ ; ~ 0 3~~t ~~~~~i ~ :cil~~;;rture, et autant <le suppléments h

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Prix d'abonnement : S uisse fr. 2 · 5 0 Union postale f r. 3 M,T;u t pct GN q uA i ccn:~rnc 1~ ~ublicntion doit ~trc tidressé èt l'éditeur · T, 1 secrct curc èt l'lnstruct·,~n · ,, publique, èt Si-,n.

La première dép~che du Klondyke. - Pour la premièrti fois, un télégramme vient d'être transmis directement du Kloodyke à Paris, o'O. Il a mis cinq jours pour parvenir. Ce temps rela\ivtiment long s'explique par le fait que, transmis télégraphiquement de Dawaon Ci\y à Sk1gW<lY et de Vancc.uver à Paris, il a dû emprunter, pour aller de Skagway à Vancouver, la voie du bateau à vapeur qui met 4 jours à franchir ceite dis tance. Les communications télégraphiques entre ce payd de l' or et Paris ne sont ias aussi dispendieuses qu'on pourrait se l'imaginer. Le tarif est de 8 fr. 25 le mot '- Pas ,1a peine de s'en passer.

Plus fait douceur que dolence


SION,

Sommaire du N° 6: Les devoirs de l'instituteur, par A. Charron. - L'émulation scolaire (suite) par ~\.. Wicht. - L'école et l'abus des boissons, par un instituteur jurassien, (suite)· - L'attention à l'école primaire, par Fr. Berthouzzo, inst. - - Un grave sujet de méditation, par un I!résident de commission scolaire. - De l'écriture dans nos écoles, par J. Maîstre, inst. à St-Jean. - - Développement d'une idée. sur l'enseignement de ·1a langue, par P. F., innt. à Chandolin. - Des exercices de mémoire à l'écoie ~prim.aire, par C. Favre, inst, à Is. - 2me effet du zèle de l'instituteur. - Hygiène de l'école. - Partie pratique : lecture, réeitation, style, dictées. - Variétés: Lettres de conscrit. Dans le brouillard, par Alf. P. inst. Le régent des Eterpays, par Louis Courthion (suite et fin).

i899/1900

io Février

Chronique et avis scolaires Conférences d'instituteurs ORGANE DE LA

Conthey. Ln, confércnc-e dE:"s instit uteurs de ce disti-id am·a Jiru jeudi, 8 maJ.·s pro.

SOCIETE VALAISANNE D.EDUCATION

('l\ain, ;1 !I 11. du m., ~1 la maison d'école , (k <' ha.moi:;on, aYeC l'ordre du jone suiyaut : J. LPet me pt di!:leussion des teaYaux

s nr lP irnj et mis à l'étude par le Dép~1r. t f'llll'nt. - ~- Diseussion snr le p1·01et de 1·é,·ü,io11 des statuts de la, ,,Ko('iPté n tla.isann l' d' Bùutation''. Ln, membres des commissions seolaireB ef les aw.is de J'instrnet ion Y ·sont cordia lement in Yi tés. <'lta.n ts à préparer par 1\Uf. les iusti. tntems: K 0 88, SU, !lO, !Hi, 105, 1'.;!2, 127 el ] :2is du r-e<:ueil (< Dieu et Pa.trie. n (Co III m 1111 i qué. )

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Berne.

Les ch<:ttiments corporels à l' écol~. La Commission du Grand Conseil Supplément N° ü: chargée de l'étude de l.~ question ~es Idéal de la jeunesse. - La ,,ouivre': punitions corporelles ~ l ecole, a déc1d6 de Salenfe (légende) par A. Coutaz, i_nst. par 6 voix contre 4 d entrer en matière - Bilan géographique de 1899 (suit~)et de tolérer en principe, l'usage modèr6 - Ne rien laisser perdre. - Devons de ce moy;n éducalif. Elle ~ repouss6 la proposition du Synode qui t~~da1.~ à des mères. - Recettes et conseils. ri>connaitre à l'instituteur le droit d 1n• Variétés. - Pensées. fliger des punitions de ce 1/teore en lui 1 Supplément No 6 bis. donnant sur ce point spémal des pouLa clef d'un mystère (suit e et fin). voirs disciplinaires identiques à CAUl des parents. Le gouveroAment est donc L'électricité en agriculture. -- Bilan géochargé d'élaborer un article de loi porgraphique de 1899 (suite). - Hy~iène tant que la queslion des punitions corde la nourriture. - De la modestie. porelles doit être réglée par one ordon• Supplément spécial de 8 pages pour nances du Conseil éxécutif. les institutem·s valaisans: Parmi les mesures que la Commission a indiquées et qui figureront probable1. Projet de revision des statuts de ment dans l'ordoooaoce, se trouvent 181 la Société valaisanne d' Education. deux quivantes: 2. Examens d'émancipation. - 3. Cours 1° Tenue exacte d'un registre del de répétition. - 4. Cours préparatoires punitions corporelles infligées par le · au recrutement. maitre: - o-

Les devoirs de l'instituteur L' instituteur, comme tous les fonctionnaires, a évidemment des devoirs différents de ceux des autres hommes. Il en a surt out à remplir envers lui-même. Comme il doit être en tout le modèle vivant de ses élèves, ·s a conduite do it être irréprochable, et il faut qu'on ne puisse r ien trouver à redire sur sa tenue. On le remarquera par sa propreté, son langage sera toujours correct et non t rivial. Il cherchera sans eesse à accroître sou in struction profesionnelle par la lt\ct ure des ouvrages et des journaux pédagogiques et par son assiduité a ux conférences. Envers les enfants, il doi\. faire preuve d'une véritable affection, qui se t raduira par une surveilhtnce incessante, par des leçons consciencieuses et à la po,r tée de l'élève, par de bons conseils donnés même après l'âge s eolaire, enfin par des prêts de bons livres. Sans doute, l'institutem ne peut éviter df: punir l'enfant, mais il faut que la punition ait t ouj ours un caractère moral, qu'elle ;Soit donnée sans colère, même à regeet. Nous n'aimons pa.s les punitions corporelles, parce qu'elles humilient Fenfant , qu'elles peuvent aigrir son caractère, et qu'elles amènent parfois des accidents toujours regrettables. E lles peuvent d'ailleurs apparaître aux élèves comme un abus de la force brutale et diminuer, dans leur eœur, leur affection pour le maître. Nous leur préférons de beaucoup la réprimande privée,

au besoin publique, les mauvaises no· tes, la radiat io-n des bon s points, la re· Ü'nue aux devoirs, l'exécution nouvelle des travaux mal faits. L'élève qui n' a pas su ses leçons les apprendra de nouveau. Les pensums doivent consist er dans la copie d' historiettes morales. Il n'est pas mauvais, non plus, d'insta ller dans la clas.se un tableau des mauvais élèves, qui, peut-être, feron t des effo rts pour n'y plus être inscrits. Le droit de punir, indispensable à l'instit uteur, lui a été transmis t a citement par la fa. mille, accordé par la loi et les règlement s; on ne saurait donc le lui contester. Cependant il peut rencontrer, dans sa tâche, de la résistance du côt é des parents; il ne doit point, néanmoins, eéder à leur oppo,sition a veugle et ma l entendue, et cela dans leur intérêt m {.>m f: et surtout dans celui des enfants qu'ils lui ont confiés. Dédié à l'Ecole pi·imair c par Alfred Charron, ancien professeur.

L'Emulation scolaire (Suite) Quel es.t le mait re d'école qui, en présence des programmes scolaires périodiquement revus et a ugmentés, n 'a senti le beso,i n d'un a iguillon de plus en plus vif pour stimuler l'enfance, a fin d'élever son niveau intellectuel à la hauteur desi exigences grandis,s an tes ? Cet aiguillon, nerf du combat, précieux auxiliaire des meilleures métho-


82 des est je le croîs, une bonne organii.ation basée sur la discipline.. _ . ~lais dfrez-yous, quelles lois doivent présid~r à cette organisation'! CJuelles règles faut-il suiyi·e·? à quel systeine accorder la préférence'! . . Les règlements s~o~a:1re.s laissent champ libre à notte imtiative personnelle, et la plupart de nos manuel~ de pédagogie ne renferment aucune direction bien précise et réponse à ces .q ue_s_tions particulièrem~nt em barraS1Sa.~tes pour les jeunes instituteurs, dépourvus de la longue expérience des hommes rompus au métier. . . , Ce silence, je l'a.ttribu~ à la divergence des vues sur ce suJet, à son c~chet individuel, et surto~t à la. multiplicité des systèmes. )fais, le Journal n'est-il pas l'agréable éomplément du livre'! Les colonnes hospitalières d'une reyue se ]Jl'êtent aisémen~ au dé,:e!OP· pement de ces idées moms P?·SJtlve.s qu'un ouvl'a.ge, au cadre nécessairement restreint , ne peut renfermer. . Sachons observer, comparer et t~rer quelques déd uctions de nos expér'.ences; puis, ne reléguons, pas nos petites lumières sous le boiss,ea.u. Nous poss~dons des organes dans la pressej prof~tons-en largement pour no~s commumqner les fr uits de nos essa1s e~ de nos eecherclies, les mille leçons puisées _au r·ontact jonrnaJier de l'enfance, les. llll· prc-ssions tecnPillies dans l'étude de son /\me naïve. L'émulation a inspil'é beaucoup d? ces procédés ingénie1:1x, dont 1~ coord~nation Yéritable tactique scolaire, exerce un; influence si heureuse sur la rna.rcbe d'une école. . Ainsi, une approbation unamm~ a consacré l'usage de classel' le~ écolier~ pu i · ord i·P de mérite: les premières pla· cc>s i,out toujours réservées aux ~l èves les plus instruits et les plus _appliqués. Ce placement, renouvelé i'I. mte7valles l'égulier'S, nécessite, on le co,nço1t, une-

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base fixe un point de comparaison sta. ble. La. simple appréciation ~e l'i~stitu. teur, si just e soit-elle, évelllerait lei susceptibilités des élèyes, et m~me dt certains parents, habitués à semei- la suspidon et à entrevoir pa.dout la. 11a1·. tialité. Quel se1·a donc ce point de compal'ai. son autoni· duquel graviteront le.s ef. ' du petit bataillon sco 1aire. . ·~ ' forts r ne coutume assez répandue jadii - a u temps de la suprématie incontes. tée de damE• Grammaire - Je1 y1a~ait dans l'orthographe. Cha.que q':1mzam~. parfois C'haqne semaine, une dictée, at. tend ue ayec impatience par quPlqne~ écoliers avec un espoir mêlé d'a.pp!'~. hension' par la l}lupo.rt, déterminai_! lenr avancement ou leur recul. Ce mode de clas,sement est lorin d'être parfait; il concentre toute l'attention, toute l'ardeur, toute l'émuJat ion, e~ un mot, sur un exercice octbo.graph1que. impodant strns doute, mais. n ~n capita l. Dans ce concours de force mtellei·tuelle, les autres branches ne sont nullement représentées. Qu'en rés.ultera-t. il? Certaines d'entre elles•, ma.l gré um• supériorité éYidente, seront. considérées eomme simplPment acce,sso1res et ne se1·ont l 'objet d'a.ucnne étude sérieu.se. La conclusion se présente claire f't bien catégol'Îq ue: un système d'émuJat io11 basé uniquement sur une branche 1'01'tho,graplie, par exemple - repose sur un fondement défectueu x; écartornl le comme étant une entrave au dévelorJpement harmonique de . tou te,s leK parties cl u programme scolaire. . (A.

smv1·e.)

L'école et l'abus des boissons par un instituteur jurassien

(Suite) . Examinons, si yous le voulez bien, quelles sont les leçons qui se J?rête~t le mieux à l'enseignement anti-alcoo

liquè. Cai-, avant tout, je tien,s à vous avertir que je ne demande pas l'introduction d'un enseignement a.nti-alcooJique proprement dit dans nos programmes, à l'instar de ce qu'ont fait les AmiSricains. Ce serait peut-être aller t rop Join pour commencer, et l'on ne manquera.it priobablement pas de nous acenser de surmener nos élève·s, ce qui ne serait certes pas vrai, car le surmena.gp scolaire, dont on parle tant de nos jours, n'existe guère, disons-le en passant, n 'existe guère que dans l'imagination de certains gens. Do-ne, pas d'enseignement anti-alcoolique systématique, ma.i s dans toutes les leçons, cba.que fois que l'occasion se présentera, montre1· i't la jeuness-e les tristes effets de l'a bus des boissons spiritueuses. Les le(,'on s de lecture seront les premières à utilisel' dans ce but et elles nous présenteront de nombreuse., l'f',•sonrces. A ce propos, je demanderais, dans les prochaines éditions de nos lines de lectu1·e, l'introduction d'un plus grand nombre de mo,r ceaux: à ~avoir: descriptions, dissertations, na rrations, dans lesquelles seraient démontrés la Ya.lem· de l'alcool, ses effets sur notre organisme, les misères qu'il cause, etc. Les fra.gm~nts des ouvrages de lecture qui, actuellement, abordent ce sujet sont absolumerit insuffisants. A ces morceaux le maitre a.joutera lui-môme la na.rration orale de faits qu' i.l aura lus dans les journaux ou qui se seront passés dans les environs. Il sera aussi de toute néoessité d'avoir tous les arguments contre l'alcool résumés dans nos manuels, brièvement, s uccinctement, que les enfants puissen t les a.voir <:ontinuellement sous· la main et que le maître aussi puisse les utiliser à volonté. Et comme rien ne peut 1·empJa. cer l'enseignement par les yeux, il sera bon d'ajouter quelques gravures qui montreront tous les côtés sombres de cette plaie affoeuse.

Il existe de g1·auds tableaux coforiés qui rendront également d'excellents services dans l'enseignement intuitif contre l'a.lcoo.Jisme. Il suffirait d'Pn demander l'achat aux communes, avec un subside de l'Etat prélevé sur le dixième du monopole de l'alcool. Pai' exemple, des dessins montrant les effets de ce l iquide diabolique sut· les viscères et Rur le cerveau avec les couleurs naturelles, des fig ures comparatives entre ces viscères et a utres organe'S sa.ins et ceux que l'alcool a brûlés, des schémas mon. trant la valeur de ses éléments coostitutifs, et a ussi la quantité d'a.lcool co~1t enue dans les différentes boissom;, etc., tout cela aiderait considérablement l'ins.tituteur dans sa tt\.f'he et coi1va incrait les élèves mieux encore que toutes les explications. théo1·iques possibles. (A suivre.)

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L'attention à l'école primaire Moyens de l'exciter et de la soutenir L'excellent travail qu'on va lire R-Ous ce titre est le rapport présenté pat· M. F'rnngoisBerthoiizzo, instituteur à P1·ernploz (Cont bey), lors de l'.\ssemblée p;(,né1•ale de la Société valaisanne <l'Ecl1tcation, tenue i\ Géronde, le pr intemps dei·nier: L'attention est une faculté intellectuelle que les enfants ne possèdent pas chacun au même degré de perfection; c'est une force morale dont l'intensité d<'.>pend directement: 1° de la volonté personnelle; 2° de l'action des faits, extérieur"; 3° de no~ inclinations; 4° du plaisir; G0 de nos dispositions corporelles; ü0 des influences diverses que snliit l'état des organes; et indire•ctement des mO(J'ens plus ou moins effi caces employés par l'éduca-


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84 teur poui· la fortifier; c'est une qualité voir, des oreilles pour ne pas entendre toute spéciale qui peut aller en un in- tous ses efforts resteront infructueux'. Rtant d\m extrême à l'autre, ce qui la Moyens à employer par l'éducateur caractérise d 'une manièl'e toute particulièl'e. Un enfant reconnaissant ne deOn peut les diviser en deux espètes: vient pas brusquement ingrat; un autre 1 ° Ceux qui dépendent de l' emplane passe pas d' un coup de la douceur cement, de la disposition de l'école, de à la cnw.u té, ni de la charité à l'él'ameublement scolaire ; goïsme; tandis que l'atiention la plt!S 2° Ceux qui dépendent de l'insu. parfaite peut, en un rlin d'œil, s'écliptuteur. ser totalement et souvent pour une cau1° Nous ne na.us étendra.os pas RUr se in.signifiante·. Pour être réell e, cette !JUa lité ne consiste pas précisément les premiers moyens, parce que souvent dans cet état de l'élève librement djs- il ne dépend pas de nous d'y remédier posé à suivre la l~on et à écouter la en cas de défectuosité; l'attention d'ail. parole du maître, mais dans la dispo- leurs, n 'aurn. qu'à gagner, si la maison sition d'esprit de l' enfant à l'observa- d'éco,l e est éloignée de tout bruit, s':I ne se trouvent à proximité ni chemin l ion, à la réflexion et au désir de comprendre; sans ce triple travail, l'atten- fréquenté, ni atelier bruyant, etc. Les t ion ne sera que pure distraction, c'est- ebambres sont-elles spacieuses,? les élè. à-dire le manque· d'attention à l'objet Yes ne s'y bousculent pas; les fenêtres sont-elles grandes et convenablement llont on s'occupe. . Lf' maître soucieux du progrès de sa disposées, la lumière ne leur fera pas classe n'exige ni peu ni beaucoup, mai8 défaut et sa direction ne les obligern le maximum d' attention. Quand il poi:;- pas i'I cliangcr de position on de placr sède pleinement la volont é de ses élè- pour voir faci lement le tableau noir ou ves; qu'aucun instant n'est perdu; que les cartes; les bancs sont-ils partout dl'S l'école est devenue pour eux un réel modèles sous le rapport de l'hygiènE> et plaisir et un besoin senti; qu'ils sont de l a solidité? Souvent les enfants sont enthousiasmés par le charme de l'étude forcément obligés de remuer, parce qu' et l'intél'êt de la leçon, au pioint q u'ils ils ne s'y trouvent pas à leur aise, et ils oublient tout le reste et vont jusqu'à occasionnen t ainsi du bruit qui n'est s'étonner de la rapidité avec laquelle j amais favorable à l'attention. Les lieux s'écoulent les heures de classe, il a. d'aisances sont-ils toujours bien condi· tionnés, et en nombre suffisant pour atteint ce but. l<"aiJ·e naître l'attention est, en gé- qu'il soit possible d'établir une sortie néral, chose assez facile; la, maintenir générale vers le milieu de la classe! quelq ue temps en éveil demande une L'expérience a prouvé depuis longtemps tout autre étude; car la moindre négli- que les sorties particulières, éta~t preF gence, une légère maladresse de la pa,rt que continuelles, sont, par le dérangr du maître, un rien, l'anéantit. C'est ment qu'elles causent, des plus funes· pourtant la condition essentielle des tes au maintien de l'ordre. D'ailleur, progrès da.us une école: c'est la. vapeur les élèves qui, bien que momentanP pour la locomotive, l'eau pour le mou- ment, s'absentent pendant la leço·n du lin, les ailes pour l'oiseau. En va.in, le maître, perdent touj ours une parti<'. maître multiplierait-il ses peines, fe- peut-être la meilleure, de l'enseigne rait-il des prodiges de dévouement, si ment qui a eu lien, et cela suffit par wes disciplefil ont des yeux pour ne pas fois pour que cette sortie de quelque,

JJ)inn tes équivale à une abseuoe tota- senation de la judicieuse Lili en donle. Ne saisissant plus la suite de la nant une petite lei;-on à certaines jeu question, parce qu'un anneau de la chai . nes demoiselles, de la ca.mp,tgne sm·ue fait défaut et que la. relation est roni. tout .. E lles en a uraient pourtant besoin, pue, l'attention de cet élève laissera à car. 11 s'en trouve dans le nombre qui désire1·. Après les sorties générales, les deviennent bien un peu trop coquetélèves sont plus dispos à la reprise de tes. Je vais me faire écorcher Yif ma nouveaux exercices scolaires, càr l'arr fois ta~t pis; toute vérité n'est pas'bonun moment détendu reprendra sa force ne à due. Il en o~t qui consacrent plus et son élaJSticité premières. L'obtention de t emps à la préparation de leu!' perdP- ces excellents résultats, dépendant sonne qu'à celle de leur classe. Croiraiton que c'est dans le dessein de s'embelen pa1tie des autorités communales reJles-ci fera.ient bien, dans certains, en'. lir qu'elles mettent tous leurs soins à d1·oits, de ptendre à cœur les attribu- se déparer? Elles y réussissent si bien tions qui leur incombent, en s'occupant qu'à force de singer les dames de nos sérieusement de ces choses que par centres, elles parviennent a.isément i\ . ' regarde ' s'enlaidir. une n ég11gence coupable, l'on Passe encore si elles seules sonfsouYent comme secondaires, sinon comme quantité négligeable. (A suivre) frafont plus tard des suites d'une si déplorable façon d'agir. )lais, à combien d'esprits légers n'inculquent-elles pax par leur funeste exemple le goût disUn grave sujet de méditation pendieux de la. vanité, sans paJ.'ler des soins du ménage qu' un certain nombre Lili ~t ~uelques-unes d~ ses, compad'entr'elles dédaignent et trouvent augnes fa1saJent l'autre jour dans l' Ecole de lem· dignité. Elles s 'élèvent dessous primaire'' la remarque bien judi~ieuse à 300 mètres, l)U e dis-je, si haut qu'elles que cette feuille paraissaH écrite exclusivement pour les instituteurs. Elle s'é- ne peuvent plus apercevoir la poussière criait,. dans un mouvement spontané qui recouvre les meubles de leurs apempremt d'une légitime fierté: « Et les padements. Pour éviter tout malenteninstitutrices dOIIlc? » Je trouïe sa re- du, entendons-nous bien, ce reproche ne nia1·que bien fondée, et j 'aime à croire s'adresse qu'à une minime exception; n'allez donc pas prendre la. partie pour qne c'est l'effet d'un fâcheux oubli ou le tout. tlu ~éfa? t d~ collabo,ration de la part Mais trève de finas,series ! d_es mstitntrices, ou enfin d'un inqualiVou lez-vous être toutes vraiment belfrnble manque d'égards et d'intérêt endames les institutrices; YOulez. les, re.1·s la. plus belle moitié du corps en- vousmes devenir toutes, aimables et Mrt> se1 gn,a.n t. a~rnées de tous? Soyez simples, · soyez Elle trouve donc qu'elle et ses <;OID· pieuses, soyez modestes et sages! Voil:i pagnei;; a uraient grandement besoin des l'infaillible moyen pour y panenfr. Je consei ls sages et pratiques que i.otre vous le livre gratis afin que mus rn 01·ganP, en -véritable égoïste semble ne usiez toutes. rouloir réserver qu'aux instituteurs. Tenez, pour être franc, je vous dirai Quoique t out haut je me récrie tout E>nro·r e que ce n'est pas moi qui ai inbas je pense qu'elle a parfaiteme~t rai- venté ce secret-là. C'est l'apôtre Saint son. Paul lui-même qui dit: « Que les fem~· le r~dacteur, ne croiriez-vous pas mes se parent de modestie et non avec qu 11 serait bon de tenir compte de l'ob- des cheveux frisés, ni habit,s somp-


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tueux. )) Il s'en trouvera peut-être, pasmi vos lectrices, qui s'ima,gineu,t que j'écris avec la sotte vanité de vofr ma signature étalée tout au- long au bas de quelque a.r ticle. La belle gloire! ma foi, que de voir son nom fourré partout! Je vous a·ssure que je n'ai jamais éprouvé cette démangeaison-là. Si j'écris; c'est parce que je pens,e que quelqu'une en profitera; j'igno,r e si je réu·ssirai, mais je l'espère. Et l'on ttime à vivre, ·ne sel'ait-ce que d'espérance. Un président de commission scolaire.

De l'écriture dans nos écoles a) Réfiexions d'un inspecteur. -

b)

But et importance de l'écriture en général. Un jour, un de nos inspecteul's· scolaires faisait la remarque suivante: <• Ce qui m'étonne dans nos classer,, disai t-il, c'est d'y remarquer presque nnta.nt d'es.p èces d'écritures qu'il y a d'élè-ves, et, chose étrange, à peu d'exteptions p1·ès, chaque lettre est faite différemment par chacun. Il me semblerait cependant tout naturel que l'éeritul'e de nos enfants du Valais romand devrait avoir un cachet commun, familial, si je puis dire, au moins pour la netteté, la forme et la liaü;on des lettres d'un mot, puisque tours nos régents fran~ais ont été formés d'après une méthode unique durant leur séjour à l'Ecole normale. i> Cette réflexion si juste m'a frappé, je l'ai médité; et je viens simplement i;oumettre à la critique bienveillante de mes collègues, le résultat de mes méditations sur l'enseignement de l'écriture dans nos écoles rurales. L'école prjmaire fait une distinction m·tte, précise, enüe récriture et la calligraphie proprement dite. Impossible d'exiger de nos élèves qu'ils devienne·nt calligraphes. Dire qu'un enfant écrit

bien, c'est reconnaître son aptitude à tracer d'une manière rapide, lisible et agréable à l'œil, les lettres minuscules et majuscules en les unissant entre elles d'après les règles de l'esthétique. Donc, le but de nos leçons d'écriture doit être d'habitueT l'élève à écrire vite, lisiblement et pro,prement. Pour les maitres de nos écoles primaires, l'élégance des formes manuscrites ne sera qu'un but secondaire, qu'il ne faut pas négliger cependant. L'importance de sa.voir écrire· bien ne se démontre pas: tout le monde admet que c'est une des choises les. plus nécessaires. Mais, dan1s la pratique de l'engnement, on a une tendance à négliger les moyens de fa.ire acquérir aux élèves une bonne habitude: on les force à écrire vite trop tôt ; de plus, ou semble croire parfois que c'est montrer du zèle que de rempla,cer une leçon d'éniture par un autre exercice. Erreur très gra.ve. Ce qui justifie un enseignement soigné et méthodique de l'écriture dans nos écoles primaires, c'est: 1°) son importance pratique, 2-0 ) son importance éducative. D'abord, son importance pratique. C'est un exercice de l'œil et de la main comme les travaux manuels, dont on vante tant l'utilité actuellement, et c'est de former le goût de l'élève· et de développer en lui le sentiment du beau. L'élève qui a une mauva.ise écritme est ordinairement: a) peu soigneux da.ns la tenue <le s• ':-1 devoirs et de ses cahiers; b) peu habile à prendre une note. Cependant notre mémoire ne saurait retenir tout "t:e que nous voulons conserver; d'ailleurs, cette faculté s'affaiblit awc l'ftge; sans le secours- d'une bonne écriture, nous serions embarrassés ùans maintes circonstances; c) défectueux dans son orthographe, parce que la forme des mots qu 'il écrit

ne frappe pas sa vue avec autant de

1°) éveille 1·attentiou Pt pique J:ci curiosité de l'élève; 2°) développe en lui le sentiment du lJea u et, par conséquent., exerce une iuflu ence sa lutaire sm· le sens ruoral; 8°) t ient en activité l'intelligence lJeudant la leçon et fonne l e jugement. Df' plus, par l'écriture, qui exige une n1 éditation plus profonde que l'expi·e.·,.· sion orale, nos pensées acq uièrent plus de netteté; sans elle, le développement et le perfectionnement de la langue de,·iendraient pl us difficiles. ~faisüe J ., inst. - Pinsec (AnniYie1·s)

netteté; d) très difficile à lire plu s tard dans ., ronesponda.n:ce, et, s'il est marchand 1 :~ industriel, t rès gêné pour lui-mêUle et tous ceux qui auront besoin de l'onsulter ses livres; e) moins apte à une foule d 'emplo-is. Et que dire de ses cartes géographiques et de ses dessins? !Jn mot seulement sur l'impo-r tance r<lncative de l'écriture. Comme on le rrrra ultérieurement, la leçon d'écriture bien donnée:

Développement d'une «idée~ sur l'enseignement de la langue. ;IJarche ci suivre dans les exercices élémentaires destinés à l'acquisition des idées. I. ECOLE. 10 Faire remarquer aux enfants que le bâtiment ùans lequel ils se trouvent est appelé une école. Détail des matériaux et compte rendu de leur emploi: pierre brute, pierrn taillée, mortier etc., etc. Ouvriers qui y ont mis la main: architecte, entrepreneur, maçon, tailA. Extérieur: leu r de pierre etc., etc. c} :Forme extérieure du bâtiment et parties extérieures: escalier, porte, mur, fenêtres, chéneau, gouttière, toit, tuiles etc., etc. f a) Grandes divisions et leur but: corridor, étages, rez-de-chaussée, cave, l 0 Examen des parties salle. de ce bâtiment : bj La salle de classe: porte, seuil, chamC. Personnes: branle, linteau, vantail, serrure, plancher etc., etc. 1 c/ objets classiques ; livre, cahier, plume, porte-plume, règle, ardoise, etc., etc. ( a) Instituteur, institutrice, élèves: un mot sur leurs fonctions et leurs de-

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C. Person nes:

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voirs. Faire comprendre que l'école a pour b} but de les rendre heureux, bons et

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instruits. U n mot sur l'homme en général.


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II. CORPS DE L'HOMME. 1 o Faire remarquer aux élèves les grandes divisions : tête, tronc, membres. a) crâne: <os, cheveux, cerveau, occiput. front, sourcils, paupières, cils, œil, nez, pommettes, lèvres, b) face : bouche, dent, langue, palais, A. Tête: pharynx etc., etc. · pomme d'Adam, nuque, lac} cou.: { rynx. épaules, dos, épine dorsale, } a} poitrine: sternum, poumons, cœur, 2° Subdivisions et sang, côtes. un mot sur B. Tronc: 1 estomac, reins, hanches, inleurs fonctions. b/ ventre : testins, fois, bile etc., etc. r . . { bras, avant- bras, poignet, I a) supéneurs · main, doigts et phalange. J cuisse, genou, rotule, jambes, C. Membres: l . . cou-de-pied, pied, orteils, 1b} mféneurs : talon , plante du pied, cheville.

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3° Un mot sur les cinq sens. 40 Un petit mot sur la sa~esse du bon Dieu qui a si bien organisé notre C?rps. 50 Quelques réflexions sur le respect dû à notre corps et quelques règles pratiques d'hygiène. . . 60 Un mot sur les diverses périodes de la vie: l'enfant, le jeune homme, le vieillard. A ce propos la manière de se conduire envers les tout petits enfants et envers le faible vieillard.

••••

Des exercices de mémoire à l'école primaire La mémoire est la plUJS méprisée de toutes nos facu ltés. Un jeune homme dit facilement qu'il n'a pas de mémoire, tandis qu'il n'avouera jamais qu'il man. que de jugement. C'est bien à tort que l'on dédaigne cette faculté si nécessaire à l'homme. Sans la mémoüe, on ne peut arl'iver au niveau intellectuel ordinaire malgré une belle intelligence. Les plus grands ·savants ont été servis par nlle mémoire prodigieuse. Cette faculté bif~ll cultivée produit de bons effets. E lle rl'iu. nit un trésor de connaissances dont Fintelligence tire pa.rti. Cultivons don<: Ja mémoire, surtout <'hPz les enfants; de

ü à 15 ans elle est à l'apogée de sa for-

ce réceptive. S'il es,t difficile de trop exercer le ju. gement, il est facile de trop développer la mémoire, ou plutôt d.e la mal cultiver chez les enfants, en faisant consister tout lenr trava.i l dans l'uniqu.e effort pour retenir simplement la leçon donnée. On peut donc user et abuser· de la mémoire. On le comprendra mieux en passant en revue les différents exercices qui concoul'ent au développement de cette faculté. Ces exercices sont de deux sortes: 1° les exercices de mémoire propre· ment dits; 2° les autres exercices de récitation qui ont pour but d'énumérer les idées

principales d'un sujet, dans un langage aussi correct que possible. Par les premiers, on cultive la mémoire des mots en faisant réciter le mot à mot dÙ. texte'. Par les seconds, on développe la mémoire des faits et des choses. On a remarqué qu'il y a des enfant,s auxquels il manque l'une ou l'autre de ces fa. cuités. C'est ordinairement le fruit d'une éducation défectueuse de la, mémoire. II est possible de combler cette lacune. Les exercices de mémO!ire proprement dits doivent a,voir leur place à J'écol~ primafre, même avant la lecture et l'écriture. Un enfant peut ne sa.voir ni lire ni écrire, mais il est capable, d,e répéter après le maitre un morceau choisi commenté avec soin. II est diffi. cile de trouver un mocceau dornt tous J.es mots fournissent une pensée claire à l'enfant. C'est pourquoi l'instituteur doit lire avec e~pression le texte à apprendre et en expliquer tous les termes afin que l'enfant ne se fasse des idée~ fausses des mots qu'il ne comprend pas. C'est lorsque cette condition est remplie que l'enfant prend l'intonation uaturelle en lisant et en récitant. Faut-il étudier des morceaux en ve1'.S OH en prose? La poésie se vetient plus aisément à cause de la rime; mais elle est p ins difficile à comprendre. Le poète exprime des sentiments, qui ne sont pas à la portée de l'enfant. La prose, au contraire, se comprend plus facilement; l'enfant apprend à parler en prose et non en vers. La prose est d'une utilité plus dfrecte. Dans le cours sup6rieur on peut fa.ire étudier quelques poésies pour affiner l'esprit des élèves, pour développer leur inteiligence et leur imagination, pour faire naiti-e en eux des sentiments plus nobles. Les exercices de mémoire sont très propres à développer la langue et le Yocabulaire. Cependant toutes les leçons ne doi-

v~nt pas être appris.el'! mot à mot : ce serait leur imposer une fatigue excessive, et leur faire perdre le temps. Le maitr-e arrivera à faire retenir les leçons données en ayant constamment prés.e nts à son esprit les principes suiYants: 1. La mémoire est en raison directe de l'attention. P lus on est attentif, mieux on retient. 2. La mémoire repose sur l'association cles idées. 3. Elle a besoin d'être soutenue par des revues générales. Il faut donc que le maitre parle d'une manière intéressante, qu'il explique clairement afin d'attirer toute l'attention des élèves sur ce qu'il dit. En parlant de choses concrètes, s'il n'a pas !,es objets ou les images, il doit les dessiner au tableau noir. Le maitre exposera ses leçons d'après un ordve logiqu~, naturel, fa.cile à saisir. Les idées lo,gées avec ord1·e dans lai mémoire 1·eviennent avec ordre. La copie d'un morceau de récitation est cause qu'o,n le retient plus facilement. Mieux encore serait de rédiger certaines pa.r ties apprises par cœur. Les tableaux synoptiques sont indispensables pour l'étude de l'hiiStoire, de la géographie, etc. Ils ne doivent donc pas être négligés. A la fin de chaque chapitre, ou après plusieurs chapitreR se rattachant au même objet principal on doit faive une revue généra.le sur ce que l'on a enseigné. Quand on utilise la mémoire comme on vjent de le dire, on en use. )fais on peut ausi:1i en abuser, en a.ppliqua.n t la méthode mécanique à tous les exercices. Cela a lieu quand on nP donne aucune explication, et qu'on oblige l'enfant à étudier le mot à mot dt> toutes les leçons. La. méthoùe artificielle fausse l'esprit: elle associe des. idées qui n'ont aucune liaiiBon enfre elles. F. O., Inst.

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2me tffet du zèle de l'instituteur J,'1.tomme est naturellement si enclin au péché, qu'il semble parfois uc pren-

dre du plaisfr qu'à le commettre. C'est ce qni a. lieu naturellement chez les enfants, qui, n'ayant pa.s encore l,e j ugement assez formé, et n 'étant pas capables de longues et sérieuses réflexions, semblent n' avoil' d'inclination que poul' contenter leurs passion s et leurs sen~, et pour satisfaire ainsi les penchants de la. nature corrompue. C'est ce qui fait dire au Saint-Esprit: La folie f'S1 attachée an cou des enfants, la verge de la discipline l'en chassera. Ainsi le moyen de sauver de l'enfer l'ihne d 'un enfant, c'est de se servir aYe<: prudence du remède de· la correction, qui lui procurera de la sagesse; au lien que si on l'abandonne à sa volonté, il courra risque de se perdre, et de causer bien des chagrins à ses parents. La raison en est que les fautes qu'il cornmetfra tourneront en habitude, et qu'il aura plus tard bien de la peine à s'en con-iger. Les habitudes bonnes, ou mauvaises, contractées dès l;enfance et longtewps continuées, deviennent ordinairement comme une seconde nature. c·est donc un impérieux devoir pour cenx qui ont la conduite des jeunes enfa.nti,, de les reprendre avec modération, comme dit saint Paul, afin qu'ils renti-ent en eux-mêmes, et se retir•'nt desfiletsdu démon, qui les1 tenait esclaYes de sa volonté. On peut dire an 1 r raison, en effet, qu'un enfant qui a erou1Ji ùans les habitudes du péché, a perdu, en quelque façon, sa liberté, puisqu'ils·est lui-même t'endu captif et ma lheurenx, et que JESUS-CHRIST dit: <'elui qui commet le péché est escla. n• du péché. ("est à vous qui êtes les maîtres de ceux que vous conduisez, de prendre tout le soin possible pour les r~ndre à la ,éritable liberté delil enfants de Dieu,

que JESUS-CHRIST nous a acquise en

mourant pour nous. Vous avez besoin pour cela d'employer deux moyens à l 'éga.rd de vos élèves: le premier est la douceur et la patience; le secood est la prudence dans les repréhensions et les corrections.

Hygiène de l'école K ous traiterons dans cet exposé sommaire de l'hygiène de l'école: 1° de la pureté de l'air, et 2° des moyens à employer pour l'en tretenir. Nous nous placerons d'abord au point dt-! vue de la construction du local, afin de vo ü· quels sont les perfectionnements à 1·éaJiser pour assurer le maintien de la santé des élèves. Pour traite r convenablement laquestion de la pureté de l'air dans les écoles, il faut avant tout en connaitre la compo>1itio11 dans l'atmosphère. Sur 100 rnlumes d 'air atmosphériqu e, il ;r a : ~0,93 d'oxygène et 79,03 d'azote. En poids, l'air atmosphérique renf~rme: · 23,13 d'oxygène et 76,87 d'azote. Cette différence entre les, quantités en volume et en poids provient de cc que le poids atomique de l'oxygène est p lus élevé que celui de l'azote dans le rapport de 16 à 14. Il y a., en ontre, dans l'air, de l'acide carbonique dont la proportion varie entre 2, 8 et 3 dixmillièmes. Les maxima coïncideni avec le!'l temps de brouillard et de brnmes. Les minima con espondent à des joms sans nuages. II est plus abondant dans lef::! villes que dans les villages, pendant la nuit que pendant le jour. La respiration consiste dans la combinais-On de l'o,xygène avec le carbone

du sa~g et des, ti~sus organiques, pour produire de l acide carbonique aYe<: )'hydrogène pour former de l'eau. T,a quantité d 'acide carbonique ex]lalée.à_ c~aque respiration est 4,26 pout JOO d air mtroduit dans les poumons. L'air qui en sort est un peu plus d1argé d'azote que celui qui y est enrré. li se dég~ge également une quanta(,

pins ou moms grande de vapeur d'ean. D'après les recherches les plus récei11es, dit La~g!ebert, dont nous emp1·untons les chiffres en ce qui concerne le phénomène qu.i nous occupe actuellement, la quantité d'air qui entre dan i; les poumons e tqu i en ,sort à chaque roouYement respiratoire, chez un hom me pesant environ 60 ki logr., est évnluée, en moyenne, à 500 centimètres cubes, c'est-à-dire à un demi-lifre. Or, wmme l'homme fait au maximum 15 inspil'a.tions par minute, il lui passe donc I?ar les poumons 7,5 litres d'ail' par mmute, soit 450 litres par heur<>. res 450 litres d'air contiennent 95 litl'es d' oxygène avant l'inspiration ; ils n'Pn contiennent plus que 70 en sortant d~s poumons. Il y a donc eu 24 litres o~ygè~e co?sommés pa.r heu.e, ee qui µorte à t>76 litres la quantité d'oxygène ~nsommée en un jour. Cett e quant it~ _oxygène est remplacée, dans l'aü exrré, par une quantité moindre d'acide ?rbonique, environ 514, lesquels conennent 276 grammes de carbon e. C'omme il y a pour 100 parties d' ait· n volume 4,7! parties d'oxygène dispa à chaque rnspiration et qu'il n 'v a ue 4,26 pa1'ties d'acide carbonique 'ex~lées, ou doH conclure qu<> l'excédent oxygène a. été employé A. l'oxvdation : !~hydrogène pour former de l'eau. .acide carbonique 1·enferme un yoJume _oxygène égal au sien. Les inspiraons sont p lus fréquentes chez les ents que dans les adultes. Cepend aut mine leurs poumons sont moins vo'.

h~u!ine ux, ils ne dépensent pag autant (A suivre.)

d air qtw l'homme fait.

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Partie pratique Lecture et Récitation

Prière d'un enfant à Jésus A l'enfant qui te révère Tu ne te dérobes pas: Si jusqu·au moment du Ca lvaire Tl ne peut suivre t es pas, Sïl ne vient pas à ta table )langer le pain des élus, 'l'u l'appelles dans l'é table, 0 J ésus, petit Jésus!

· L"étuble est le petit temple Que ton amour fit pour nous; Là souvent je te contemple Et je te parle à genoux. A ton berceau, ma prièr e N'a point de vœux superfl us, E lle cherche ta lumière. 0 J6sus. petit Jésus! Que t11 bonté me retire Loin des cbemins ha sardeux Pour que nous puiss ions sourire En nous regardant t ous deux: Que ta sa gesse m'insti·uise De ce qui te plaît le plus! Que ta grâce me conduise. 0 Jésus, peti t .Jésus! Si ta parole rue reste En tous temps a u fond du c-œ ur. Si de tout penchant funeste .Te pui s demeurer vainqueur: Si ja mais je ne dévie Dans la route des vertus, P i·olouge beaucoup ma vie, 0 .J ésus, petit .Jésus! :\lais, si Illon 11dolescence Si ma robe d'innocence )!arche fürns l'iniq uitê, Doit perdre sa pureté. :-sr·atteuds pas cc jour. anête L'esso1· de mes pas perdus!


92 Frappe, ma jeune âme est prête, O Jésus, petit Jésus! Hip. VIOLEAU.

-oDU STYLE Pour bien écrire, il faut posséder pleinement s on sujet; il faut y réfléchir assez pour voir clairement l'ordre de ses pensées, et en former un~ suite, une chaîne continue, llont chaque point r eprésente une idée; et, lorsqu' on aura pris la plume, il faudra la conduire successivement sur ce premier trait, sans lui permettre de s'en écarter, sans l'appuyer trop inégalement, sans lui donner d'autre mouvement que celui qui sera déterminé par J'espace qu'elle doit parcourir. C'est en cela que consiste la sévérité dn style, c'est aussi ce qui en fera l'unité et ce qui en règlern la rapidité, et cela seul aussi suffira pour le rendre précis et simple, égal et clair, vif et suivi. A cette premiElre règle dictée par le génie, s i l'on joint de la délicatesse et du goût, du scrupule sur le choix des expressions, de l'attention à ne nommer les clloses que par les termes les plus généreux, le style aura de la noblesse. Si l'on y joint encore de la défiance pour son premier mouvement, du mépris pour tout ce qui n'est que brillant, e t une répugnance constante pour l'équivoque et la plaisanterie, le style aura de la gravité il aura de la majesté. (Buffon). -O-

LE RHIN C'est un noble fleuve, féodal, républicain, impérial, cligne tl'être à la fols français et allemand. Il y a toute l'histoire de l'Europe considérée sous ces deux grands aspects dans ce fleuve des guerriers et des penseurs, dans cette ya.gue superbe qui fait bondir la France, dans ce mur mure profond qui fait rêver l' Allemagne. Le Rhin réunit tout. Le Rhin est rapide comme le Rllône, large comme la Loire, encaissée comme la Meuse, tortueuse comme la Seine, limpide et vert comme la Saône, royal comme le Danube, mystérieux comme Je ~il, pailleté d'or comme un ffeuve d'Amérique, couvert de fables et de fantômes com-

me un fleuve d'Asie. Le RI.lin, danl!! les destinées de l'Europe,, a une sorte de signification providentielle. C'est le grand fossé transversal qui sépare le nord du sud. La P rovidence en a fait le fleuve frontière ; les fo t·teresses en ont fait le fleuve muraille. Le Rhin a vu la figur e et a reflété !'0111 ùre de presque tous les grands llommes de guerre qui, depuis. trente siècles, ont labouré le vlemt continent a,ec ce soc qu'on a ppelle l'épée. (Victor Hugo).

-oLEGENDE DES DEUX FRERES Deux frères ha.bitent la Juèlêe. L'un est marié, l'autre ne l'est pas. Au moment de la moisson, pendant la nuit, l'un se lève pour aller retirer des gerbes de son propre t as et les porter à celui de son frère. Mais ce dernier a eu la même idée. Pensées qui les poussent à agir de la sorte . . . Etonnement rl:'>< deux frères, au matin, quand ils voient que les deux tas sont toujours égaux. Ils r ecommencent les nuits suivantes et finissen t par se rencontrer . .. Depuis on a bâti un temple sur l'emplacement de leur cfiamp. DEVELOPPEMENT Jérusalem était un champ labouré; deux fr ères possédaient la partie où s'élève at'. jourd'hui le temple; l'un de ces frères éta it mar ié et avait plusieurs enfants, l'autre vivait seul; ils avaient en commun le champ qu'ils avaient hérité de leur mère. Le temps de Ja moisson venue, les deux frères lièrent leurs gerbes, et en firent deux tas égaux qu'ils laissèr ent sur le champ. Pendant l a nuit, celui des deux frères qui n'était pa.s marié eut une bonne pensée, et il se dit à lmmême : «:\Ion frère a une femme et des enfants à nourrir, il n'est pas juste que ma part so.Jt aussi forte que la sienne; allons, prenons de IDon tas quelques gerbes que j'ajouteraj secrètement aux siennes, il ne s' en apercevra pas et ne pourra ainsi les r efuser,). Et il fit comme il l'avait pensé. La même nuit, l'autre frère s'éveilla et dit ·à sa femme: «Mon frère est jeune, il vit seul et sans corn-

pagne, il n'a personne pour l'assister dans mal savan . Vous savé bien messieur le réson travail et pour le consoler de ses fati. gen t que j 'ai zapri beaucoup daffaires degues; il n 'est pas jus.te que nous prenions puis que je sui bas de votr e école a preuve du champ commun autant de gerbes que lui; que mon patron guet pour tant un mali n le1·ons-nous, a llons et portons secrètement fl parcequ 'il et sindic <le la parois se mu. d i son t as un certa in nombre de gerbes, il ne encore hière que jétions le plus fin mairie de ~·en apercevra pas demain et ne pourra a intoute la Su isse entière. Et pui s vous vous si les refusern. Et ils firent comme- ils souvené bien messieur le réégent que quand ava ient pensé. Le lendemain, chacun des j étions un moutar quand même ja.vais la tê te ùe ux frères se rendit au champ et fut bien un peu dure je vous est jamais répondu non surpris de voir que les deux tas étaient touplus fais enragé. En nattenda.nt mon ccrtljours pareils; ni l'un ni l'autr e ne pouvaient fica que vous m'enva.iré avec aucun reta l',l intérieurement se rendre compte de ce pro- · .iP raiste avec beaucoup clhonneur dige; ils firent de même pendant plusiem·s Votre ancien élève distingué nui ts de suite, mais com me cllacun des deux - 0portait à son frère le même nombre de ger))(( Les maîtres d'école d'aujourd'hui hnbe!" les tas diminuaient toujour s égaux bitnent l'enfant à r ega rder le monde a vec jnsqu'à ce qu'une nuit tous deux s'étant mis ses propr es yeux, à rassembler tout sen! les en sentinelle pour app1·ofondir la cause de résultats naïfs de ses observations. La littéce mystère, ils se rencontrèrent porta.nt charature scolaire n'en a cq uiert que plus de s a. e:un les gerbes qu'ils se destina ient mutuellevenr. Voici, par exemple, une «composition " ment. sur la poule, éc1·ite par l'élève d'une école priOr, le lieu où une si bonne pensée était vemaire que nous ne pouvons pas nommer : nue à la fois et s.i persévéramment à deux LA POULE hommes devait être une place agréable li, ,, La poule, quand on la Ia.isse partir, elle Dieu, et les hommes la bénirent et la choisireste devant la maison; elle cherche des rent pom· y bât ir une maison de Dieu. gr ains de blé, tandis que d'autr es anim aux, LAllIARTINEJ. (Légende arabe.) comme le cana.rd vont se jeter à l'eau . r, Les poules se composent de la cha ir. d e la peau et de la plume. Sans plume la peau se verrait; sans peau, on verrait la chair et sans chair on verra it les rr osses ;), << Aux poules, on leur donne du blé et de~ Une lettre de conscrit On nous communique la lettre ci- pom mes de t erre écrasées dans l'ea u. « Les diverses propriétés de la p oule c'est après qui peut faire le pendant de celle qui fas sent des œufs, de ne pas h·op les faire du j eune Thurgovien parue dans notre manger, mai s de les faire manger un peu : s i derni er N° : on les <r ferait» trop manger, elles se gonfleMessieur le r égent, raieut, le ventre lui éclaterait et elles m our.Je suis bien joilleux de pranndre la plume ra.lent. )> da.us la ma.in pour vous zécrire cètte petite -olet tre pour vous com,rndé un cer-tifi ca de conDans le Brouillard cluite. Je panse bien que vous Je feré a ussi 1 Où errez-vous, pensées fugi t ives de mon bon comme pour ,uns et que vous. IDe Jenâme? Dans quel horizon enchanteur me Yairé clans une lettre- femré le plus vite pos transportez-vous? . .. sible. Jai zan vi da.lié en servisse ver lopital Il me semble que je vois, . .. que je s uis de la ville car on ma di qui sont bien pèyê clans le pays de mon enfance: voilà les près mais qui fau zavoir une conduite et ètr e pas en fl eurs que j 'ai vus tant de foi s, lei! champ/il

Variétés


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94 ott j 'ai tranl.illé, cet air que je respire a vec délice, ce torrnnt où j'ai fait boire les moulons. ce rocher, appelé chez nous le pic de !'Aigle, et qui s'élève fi el' et imposant à quelques minutes de mon , illage! Oui, je vois ce petit Yignoble où l'automne passé je cueillais le délicieu x r a isiu; les grands noyers il l'om bl'e desquels j'allais lire dans les apr ès-midi du dimanche; les jolis coteaux ensoleillés où tout cha rme le regard depuis le nid de la mésange, caché sous les feuilles cles coudriers, jusqu'au superbe 11anonuna qu'offre la découpure des collines sur le del pur. Je vois :u1ssi le soleil de mon pays se l ever derrière la montague boisée et sourire il la campagne cn fleurs. i\fais . .. voil:1 que ma pensée s'envole plus haut .. . Qu'il faisait beau clans le brouillard écouter les sonnettes argentines; voir la génisse brontcr a yec appétit l'herbe gra sse des mayens; le cbnlet cle bois d'a role perch(i sur une petite colline; ce chalet plein de ces doux souyeuirs qui font couler s.nr la j otw de gl'osses larmes de regret! Oui, je te ,ois en core ... , tu m'appal'ais dans IDOU rêYe tel q ue je t' ai nimé: ta petite porte ornée d'une croix cle bois autour de laquelle rncs petites sœurs ont tressé un e com·oune de myosotis; ton étroite (< chavane » où notre bonne mère nous régalait de crème et de lait chaud, où l'on s'asseyait autour tl' uu bon feu quand les brouillards montaient ... Je te y ois, je te sens .. . je s uis avec to i dans la une! Pensée, ue m 'emporte pas plu s loin: t·'est ici que je ,eux rester ... Dis-moi, chalet bien -a imé, n'est-il pas ,rai que nous a 1·ons passé cle bien beaux jours ensemble? Te rappelles-tu qmmcl je faisais paitre ies yaches clans les prés d'alentour? Quand il faisait beau, je yoyais ta silhouette se dessiner sui· le ciel, et eu te regardant, mon cœur battait fort. Quand 'i'enait Je brouillard, j e te voynis comme une ombre lointaine, et j'aimais te yoil' ainsi parce que je me disais: « Je ~uis avec toi dans la nue ».

:\l e ser a-t-il donné, mon Dieu, de passer en. cot·e quelques bea.ux jours là-haut dans le petit chalet? Oui. . . je le veux ... C'est là qu'est ma Yie, mon bonheur! Sou,enirs rafüeux des beaux jours de l'en. rance. consolez-moi en attendant que je re,oie de mes yeux le fa ite a ig u de mon cha. let bien-aimé! ... Alfred P***, inst. -0-

Le Régent <les Eterpa.ys (Suite et fin.) La grande ques.tiou é tait main tenant tle se procm·m· un régent ou une régente; ou n'a l'ait pas de préférence d e sexe, le pl'emier souci étnnt de tomber sur quelqu'un dP p1>n Pxigc:rnt quant aux gages. Le con seiller croyait :woir la main sur nue bonne affair e. li conuaissnit, pour lui a1·oir autrefois achet(• une ,·ache, un homm e <lP par 1:1.-lrnut clans l'Eutremont· qui avait ét(I l'un cle;; plus forts régents àe son jeune temps, et qui oyait mt'me naguère fait tlt>R Yers et des chansons sm· la polTtfquc cle sou eullroit. ;\Iainteuant. il se faisai t Yieu x et, tombé tl aus une certaine gêne par suite th• hacas de famill e, il buvait un peu. Enfiu q1:oi? ... . il étnit passé de mode aux yeux lles instruits clu jour. ce qui ne l'empêclrnit pt,nrtant pas d'être toujour s le m ême lnron. T,t' conseiller expliquni t qu•n aurait êté f:1 . eile de l'ayoir i"L bon IDarcfié, moyennaut lui ,JolJl1cr be:111 temps : quelquefois cle la , iand<', aFsez souvent tlu ,in, par ci par là du beurre et clu fromage et même chaque année lui emplir un ,,bossatou» pour sou usage partku· lier. .Axec un homme comme <:a, il aurait fallu se montrer d'un bon compte, d'autant plus qu'on aurait sou,ent pu l'utiliser pour tl'autres choses: donner des. avis. cles expli· c-ations sm· certaines a ffaires, toiser llcs pii'ces cle bien et déchiffrer parfois ces sorcière~ d'écritures des pal'chcmius notariés du Yit'n:·: temps.

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Profi tant tlu cléran"emeut qu'exi geait la ,entlange d'une petite treille q ui lui restaù

. dans la plaine . ' Anselme Mo n r111, c1és1gné trai 1ancs par cam1)agne "CO· . tement de aoo r·. cla ns son v11Iage par son prénom patois d'.~n · ,. " Iuir e q ' uo1qu tls ne soient pas même en êtnt a ttencli t Je dimanclie po clrnnne, . m· monter lle VO Lls bi'i tir t h ·' ll1e c anson gri1·oise ou b·1chi . la popn1n t10n ,rnx E tel'pavs • s'entendre a,,ec ' qne! ' · snr <"ette offre qui lui 'HITi Yn' 't t s1· opportnné* * * mcnt. Dans Ja. matinée, à la sorUe des offiIl a mainteuaut /\té te . t enu une fois pour c-es, le chef de la municipalité lui avait di t: toutes. pom· nutant de "aisons gnïl d ~ .. ,,J.c vous f:licite; mais, pour mon compte. je r a·t G ..sue' 1 · race ."L. sa bonhomie, 11 es·t plus . ... ·I , . q1w ne peux 1·1en ,ous dire. sinon que la coml _1ez llll pai·mJ seii nombreux math-es l nnmc allone un sn!Jsidc tle i·iugt francs!,, s1on 11 •·1 t CP peu, . t l J n ous a menés nu ""Oflt cle h le Ancbarme constata dans l'après-midi, que tnre. . <ln clrnut. des vôi·s rie .,,Jn . c, ,.- ·-, n ga H?t"• t' . < le~ le,; hnb1tants des Eterpays n'ont 1)as. I'·,1 1>· lH?lles c-hosei:;, de l'i nstruction et dn cl{>1·elop1 nrnnie de t·écomveuser des sel'\' ices ap. su:c? J>e1ncn t sou;: toutes ses . "; 1 J.il• ' ' forn1e"", Jnsqu JHeciables au moyen d'un Yil métril· 1 . . • . e lé' nt l mour tle c-ette belle nature si richE> et !'<i <'!<',;: . c e~n1t, pou r tout uumérn ire. s·a<'commomente :'i J'(>o·arcl cl 11 b aut, plateau des J,' t<'l· "'' det .tle I allocation communale • E< n 1·e1·anch<' pays. Depuis i:m >'Ccontle anne'e d' em,e1gu0. .' . . les Eterpérnins lui fournimient la {Jens· l' mru t , 1e tacteu r doil m on t e1. n.n .nlln . g-e Jo«· s 1 ' wn, e ,,i ·, P u;; « la fin de. la· campogiie t Ille qua1·n t ous l Ps samedis car 11 .. t . · ' ' 'ien rnnmtennnt tanne de seigle et uu lrnbi • ' t l•, pnn,; en bon ~1eux g-nzettes que les p:irticulieri:; se 11as«· • 1 < rnv tlu pays. Josué Rossicr. qui possédait 'l to ur cl ·1 · ,,( nt ' e ro e. Anch nrme a f I·t .· , . . . ' · a ce venph• " ' plus !Jelle inalsoo de l'endroit et ~ t. ·t "e rou~1e_n. I~ lm co111mnuiqne tous ses g-oG ts tle Ylll en tonte runniè1·e le plus à l'aise cl . 1'1 i>tem montagnard. <l'ancien 'lê - ., sou ch , . · - . flllf; ez soi, cetllllt sou étage du milieu poul' rln c·nr{> :\Iercier. leqnel . ,. e Y ~ pre{ ('ré . . Jaei1s, en ltu donnant l~. cla,;se et le logis clu régent, à la condition un pnx. ayait t'ait suivre son no A ' Mo r cl m, nselme d Ptre exe1npté de la pension et cle t t . , u m. e ces m ots: ((floné d'un bon jU"'t'· h·e cl1·11·<rs • · . ou e :111· .' ,, ' "'e'. sauf que, par dé~éreucc spéciale meut et tl' nne Pxcellcutp lllÛmoireJl. An~h;t·,L I éga1·d d .\.ncharme, il lui offrit cle l'in ,·. rne :, pa r tout fait saisir le sens exa ('( cle te1· ,'1 chaque grande fHe : Chalandes B, i_ ses proYerbes, tle ses axiomes, cl e ses 11friAu,. les Tioi s. la Chandeleur , la Sa1·u•,-.'1·osepll, on ph rases et de " . . . ses sentences latin p;;, S'éloiCa I na Yal e t Piî ques. ,,,u,m t p1Hfo1s tle son rôle principal 1 t· P our c'ét~it coi . <les a<:te:; rle YCnte . , i ;; ip11!e . le, chauffao·" ~ · · · 111110 pour la Li n . tle cession , cl'c1nprunl: 1>ens1ou. a tour cle 10 .1 e, uu Jom· . . par enfan t. ,- c_ . que la i·euomméc passe pour ino-rat0 Ll's cours clureraiPnt de la 'l'onssa int nu cli, 1 l égard de In. pédao-oo-ie il t " ' "' "' , es pan·enu ·"L lllanche de Quasimodo. se creer là nue célébrité '"'êog1· b' , :\falgr é les hésitations de la premiè. 1 res trein t . "' ap 1quemeut re clieté ic lPt1· ·. c. tn:1~s assurée, in(•brr111lnhle, nllso.. ' es par l'humiliation qu'il épro nyait ,, Iue dans son petit cercle. l tclée de changer chaque j our cle table A . .Josué Rossier. ra,i des résultats obte ebarmc · . caractère ' de u . . . d ut à ··son do ux e t Jovial l'ncC'ueille avec triomphe aux j . nus, rte , " . om s cle grande s ass1m1ler avec ra1Jidité le tem Porament " les e , et sort souvent a,·ec lui ar1·n d e })l'O('!:J<·outumes et les modestes aspirations . des me1 plus éloquemment qu'il avait 'té l . !Uterpérnins. Il ne tarda point •:'[ VIVrC . b plu,; Josué, en chajr et en os, le pl'emier et le' ?ureux là-haut qu'un coq eu pâte, se fai1=<an~ acharné partisan cle I' e'cO Ie. L e conse1llet· . r :11me1~ de ses êlèYes pnr son esp1·it f:lm;liPt' < un hn mcau voisiu, plus grand que les Et ·en pays est 1· ' !'L t meme temps que res1Jecter l)a1· son ilge • ' euu " plus d'une retJrise f · • l e son expérience. Il n'e(lt pas cllan<>ê offt" · aue l <'S ·._s rmportautes ii Auchanne en l sa1a·r "' son • I e pour celui d'un de ces blancs-becs cle l' ~ tt' , . v ne c e , ·n·er . ..-ül simple habit, il ajouta'{ 1 . t l t 1 e pn.,té~e~.ts nou,eau modèle, aussi encombrants "1 on1 e 1C gilet; mais Ancha1·me 11 • ••,, pas c·aQu exigeants, qui se contentent il pein e d'un lJ t u é et, !ors <le sa deruiêrc clémarclle, les

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notables cles Eterpays ont traité l'intrus de

« ùracaillon », c'est-à-dire d'homme qui va au but par des voies souterraines. Pour récompenser leur régent de sa fermeté, les Etei·pérains ont ajouté à l'habit et à la quarta.une de seigle la matière néces~aire à la confection d'une paire de souliers. Dans les maisons oil naguère on faisait la moue quand leur tour arr ivait de nourrit· le r{lgent, on lui prépare auj ourd'hui d u chocolat et différentes gâter ies, afin de ne pas rester en Rrrlère des autres. Le sciem· de long de l'end roit, ayant été indirectement ln formé qu'Ancharme n'était pas porté ponr la soupe a ux raves, se garde soigneusement d'en mettre sm· la. table en sa présence. Comme chacun sait que, malgré sa forte instruction, il n·a jamais pris soin d'apprendre qu'à Sion, tout comme dans. les autres grandes villes de même gen re, il existe des sociHés de gens qui prétendent vivre sans liqueurs alcoolisées, on ne lui ménage pas le vin. Les élèves eux-mêmes, accoutumés :\ voiL· leurs pareut.s se jeter sur la clef de !a cnve dès la preruière apparition du régent, ont déjà hérité de cette coutume qui lem vaut tout de suite une classe plus animée que les a utres. Car il y a des jours oil An(.'harme, dont la vue commence à s'affaiblit-, ne peut lire; il en pt·ofite afors pour donner des développements ornés de gestes sur ia géographie, l'histoire, et conter mille anecdotes aussi amusantes q u'instructives. Imaginez-vous qu'un jour la leçon de géographie étant tombée sur l'Asie, le régent en a profité pom· dire une fo ule de choses des plus drôles sur les éléphants blancs du Cambodge, rt ensuite sur un faiseur de grimaces japonais q ui arrivait à se passer la lèvre infé· rieurc a u-dessus d u nez de façon que celuici se trouvait comme dans une poche de cuir poilu. Après quoi il avait tranquillement terminé la classe en disant q ue l'Asie étnlt tt·ols fois plus grande que l'Europe et qu'elle ayait été, avec l'Egypte, le berceau des civilisations primitives. . . Et en fait d'histoire. en sa ,·ait-il de jolies petites choses qui pourtant ne i.e tt·ouvnient pas dani. le livre.

• • •

Grâce à Ancharrue qui, âgé de cinquante. trois a ns la première fois qu'il était ven 11 aux Eterpays, touchait bientôt à sa dix-sep. tii.' me campagne annuelle, le petit hameau était arrivé à faire excellente figure dan s le district au point de vue de l'instruction. Pal' surcroît, l'éducateur s'était engagé, lors de son dernier départ en vacances, à ouvrir désormajs un cours d'adultes, le soit', dura nt le:,i trois mois de plein hiver . ~'.falheureusement, l'intt·oduction dans l'en. seignement de réformes diverses dont les ga. ?a•ttes parlaient depuis quelque temps arriva à prendre corps. Imaginez-vous que parmi ces jeunes régents, qui pourtant gagnaient de& HOO et des 350 francs par an, quelquesuns osaient. se lamentel· dans des brochure~. oü. le cas d u vétéran Anselme Moulin était précisément. cité comme un acte aboml"nable d'exploitation de la. science et de la vieillesse. - Lui qui cependant n 'avait jamais song{ô :1 se plaindre! D'aut re part, la commune, à qui l'Etat 111ettnit l'épée dans les 1·eins, venait de décider d'élever une ma.ison d'école à mi-distant1• des Eterpays et clu village voisin du P leyeux, afin d'y réunir les enfants des cleux petites localités. Les Eterpér ains, que cette prétendue aru(,. lioration était peu faite pour séfüt ire, - cnr ils venaient pr/icisément de délibérer et voter en a.,;semblée l'augmentation cle·s revenus de lem· régent soit un chapeau de feutre mou, - s'appl'êtaieut à protes ter, lorsque leur arriva de l' Entt·emont une lettre· annonçant la mort, bien inattendue, de ce vieux ser, viteur intellectuel. Dès lors, à q uoi bon protestel'! Le plus simple n'était-il pas de laisser faire, car quel bénéfice désorma.is espérer du statu quo? SI simples qu'ils étaient encore, il leur était cltf. f icile d'ignorer que les temps n'étaient plu, faits, même eu Entremont, pom· enfanter un nouvel .A.ncbarme. Louis COURTHION. (Extrait des ,,Scènes valaisannes".)

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2• Droit accordé à la n· . ~Iostrac.li.on publique d'intflr~~~it•,~:sa:: es puo1t!oos corporAIIAs à tout i t · tuteur q~t eo ferait abus. os IDes d1spositi.oos ideoliques se lrou-

r:~~g~af~.

la bl~t ~colaire dA BâlA-VilJe.

s ~ 100 alo1se va plus loin encore f.ar elle interdit absolurnAnt toute paoi, ion corporelle à l'égard des . filles. Jeunes

-------- -----Variétés

de

Uu ùo11 f'XeIU!)lt• : T, c 111aitrP d'frolc _ è ·

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rn-moi. l<t-'l1x Ni ton P n• .n - quatrf' jnmbou" su»pE'n<lu:; ~l~~.- !·1 cheIUmt·e H q u ïl . " · . eu E'u1·01e uu au III:t ître tl'?col~, .(.'0111b1eu CH l'f':,;tl'-t-il? 1' cl u. - 'l'roi.<;. )Ion><ieur. Le 111r1ît,-c cl'écofro. _ Tr?s ,.R · · uien. :1.c-01ltl• clone c~t "e~~lllple il ton p?te r>om lni inon tt·cr les p10,,te:s que tu a;:: f:lit eu nritl..im{ôtique.

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Nous détachons cette belle page, dédiée à la jeunesse, da discours prononcé par le R. P. Couhé, lors du dernier Congrèa de la :ieoneese catholique, à Paray-le-Monial : • On dit souvent que l'idéal, avec son cortège de bons désire et de bellux projets, ne suffit pas dans la vie. Eh 1 sans doute, il ne~suffit pas; qui le conteste ! mais il est oér.essaire, et c'est ce qui est le plus nécessaire de oos jours. Il ne suffit pas de se préparer à la guerre ; mals il faut s'y préparer. 11 na suffit pas de charger ses canoos · m~~s il faut les charger, si l'on veui qu ils partent. De même, pour que l'âme fasse on _jour feu de toutes pièces contre le mal, 11 faut la charger d'idéal. Pour être uo Jour des hommes d'actioo soyez d'abord, comme le Prophète, de~ hommes de désir, et par conséquent des hommes d'idéal. Oo vous appellera peut-être rêveurs, Gardez-vous bien d1 protester ou d'en rougir; car s'il y a des rêves mauvais ou dangereux, il en est qui sont virils et féconds. Le rêveur qui n'est que cel11 est un doux égoïste qui se cherche lui dal!s le '!'ol nonchalant de sa pensée, Mais celui qui puise dans sa contemplation l'amour du sacrifice, celui-là est on homme, l'homme parfait et le rêve qu' il porte daos son âme e~t la sourc.in,arissable de nobles actions. L'_homme. n'acc?mplit jamais qu'un P par.lie ~u ~1en . qu il a rêvé à vingt anR; mais s 11 na rien rêvé, s'il ne s'est jamais enthousiasmé pour une noble cauR<", oh l alors, écrivez quA cet homme e st stérile. Au contraire, s'il frémit à tous les soufll_.s d'en baut, s'il s'1-1xalte a,, récit des prouesses de ses pèrP-s, si dR• Jar.mes. silencieuses mouillent les pag.. ~ qui lui racontent les h:1ots faits dt-ima~tyrs ou des missionnaires, des pa ladu1s ou des croisés, des conquérants

ou des explorateurs, s'il se promet de marcher sur les mêmEls épines el de monter dans la même lumière si, en voyant l'oiseau qui traverse l'e~pace, il souffre, il gémit de n'avoir point des ailes comme lul, des ailes pour aller porter au loin le verbe libérateur, ab 1 messieurs, saluez sa jeunesse, car il y a en elle l'étoffe d'un héros. Ile sont parfois bien naHs ces rêves d'enfaots ou de jeunes gens, poèmes ingénus qui disent des épopées en es• pérance ; ils ne t,ennent compte ni da temps, ni de l'espace, ni des autres conditions prosaïques de la vie, si différentes des envolées de l'idéal I Mais qu'importe I ils sont souvent étrangement féconds. Un jour vient où ils se précisent, tombent des hauteurs de l'abstraction et s'eocadrent harmonieusement dans la réalité qu'ils embellissent. Errant sur le rivage de son pays, O'Connell croit entendre tous les sanglots de l'Irlande dans les mugissements de la mer : c Je veux sauver ma p'ltrie 1 • s'écrie-t-il, et bientôt le grand agitateur délivre l'Irlande de l'AogleLerre. 0 puissance des nobles désire et des beaux rêves I ô fécondité de l'idéal 1 Hélas I il n'y a pas assez parmi nous de c>is vigoureux rêveurs 1ui seront les meneurs de demain, L:1 génération présente est laRse de vivre, scepL1que et pessimiste. Uo célèbre romancier le disait, il y a quelques anoées : • Il o'y a pluR de fl amme dans les yeux de notre génération 1... • Ah I messieurs, s'il n'y a plus de tl tmrue dans les yeux, c'est q11'ils ne fix ent plus l'idéal qui 11-s dila1e, les il1u mioe et les reod si b..,1u:1 1 NAsoyt>Z pas de ces hla~é:i, déRabusé .. avant d'avoir connu l'e, p ~ranc", vaincus avant l'action 1 !)H l'itié1l. je VOU ti eo ~oojure, d" l'tdéa. pour en~olAiller e t féciondAr vos v1ogt an , 1 Du rêvA, jeune" gAos du rêve, de l'exi ase I Rêv.-z des 1mm~lations de votre chair et de votre eœ11r.


..... tlêvez les triomphes de la vérité et de l'Eglise. Espérance et printemps de la p1&trie, ô jeunesse, vous avez dans vos cœurs la sève d'énergie et d'amour, source des abnégations rédemptrices. Soyez donc l'enthousiasme devant le devoir, l'indignation devant l'iniquité, la protestation contre l'indifférence et la veulerie universel!es, si vous voulez êtr1, un jour l'actiou fière et libératrice et boire au calice de la victoire. Chantez vous à vous-mêmes, comme disait le vieux Platon, les grandes choses que vous vivrf'Z plus tard, l'avenir entrevu dans la brume lumineuse des saints rêves. Dans tout soldat, il doit y avoir un troubadour, une voix qui, à l'heure de la fatigue et du danger, fredonne gaiement le refrain de l'idéal, •

La

« ouivre «

de Salenfe

(Légende,) De tous les alpages enchanteurs dont est doté le Valais, Salenfe est un de ceux Joot le souvenir ne peut s'effacer d& l'esprit de celui qui a eu l'insigne bonheur d'en contempler la beauté. Avec :::a couronne de montagnes couvertes de neiges éternelles, ses rochers à pic, ses vertes pelouses, son charmant plateau sillonné par les gracieux méandres de la rivière qui en porte le nom, ses nombreux troupeaux mogissauts, ses chalets rustiques, elle réunit tout ce que peut désirer la vive imagination d'un poète, Mais autrefois - il y a bien des années de cela - le vert gazon de ce délicieux recoin perdu dans les Alpes ne pouvait ê!re foulé par aucun être humain. Uo terrible gardien était campé flèrAment au sommet do col qui y dooof' aoeès, et de là il guettait sa proie. Malheur au ch81!seur que le hasard ou la poursuite du gibier attirait dans ce deu fatal : c'éti.it un homme mort. La ouivre en avait fait sa proie. La , bêtt-1 • - comme oo l'appelait - allait se désaltérer chaqo , jour daos les tlots limpides de la Pissevache. Le

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chemin par ou elle passait habitueU8.. ment était si creusé qo'ou en voit en.. core les traces aujourd'hui. Et les ma. lins de notre époque de croire que ce sont les derniers vestiges d'un lac an.. jourd'hui disparu. Cependant, on résolut de débarrasser la montagne de cet hôte incommode, Comment faire : y aller, c'était se d6. eider au sacrifice de sa vie et personne n'en avait le courage. D'intrépides chasseurs, postés sur des rochers inaborda. bles, avaient essayé de lui envoyer quelques balles de leurs carabines redoutables, mais elles ne lui firent pu la moindre égratignure. Vers la même époque, il y avait troi1 condamnés à mort détenus dans le chàteau de St-Maurice. Oa leur promit liberté et honneurs s'ils parvenaient à tuer la ouivre. En outre, on leur donnait un charmant territoire où ils pourraient être heureux le reste de leur vie, lis acceptèrent cette proposition avec empressement, préférant être broyés sous les dents du terrible animal que de tomber sous la hache infâme da bourreau. Ils appelèrent donc un de leurs amie; qui tenait quelque peu du chimiste, et s'entretinrent longuement avec lui , pois il fut convent: qu'il leur apporterait l'engin dont il avait été· question pendant l'entretien, le lendemain à la porte de la ville. Après liVoir passé une nuit très agitée, on les retira de leur cachot Elt on les conduisit en habit de condamné jusqu'en dehors des murs d'enceinte de la ville. Là on les revêtit d'un habit plus digne et moins gênant, et on donna à chacun d'eux un poignard ; un prêtre les bénit, pois ce fut le tour du soi-disant chimiste qui s'approcha, uoe pArche sur l'épaule et un sac assez lourd sous les bras. Que cootAoait ce sac T nul n'eût pu le dire. Néaom,>ins les combattants prirent tout ct1 que leur apportaii le premif'r venu, E>n le remerciant sincèrement. Eofio ils se mirent e n route, suivis de quatre gardiens et de quelq,1es peureux. Pendant quatre heures de temps, ils gravi-

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rent sileocif:msement le sentier tortueux 1899 qol conduit à l'alpage. (Suite) Arrivés à une demi-lieue du repaire de la • bête • les gardiens s'arrêtèrent, A côté des deux géants britannique tandis que les condamnés continuèrent et russe, qui règnent sur un tiers de la 1eur chemin jusqu'au sommet du col. population du globe, quelle figure peut Là ils se préparèrent à combattre l'hor- faire notre vieille Europe historique, rible animal. qui compte à peine 235 millions d'indiJustement la ouivre était descenduP vidus répartis en une vingtaine d'Etats à la rivière et elle remontait à pas de désunis, dont les uns prospèrent à côté géant, faisant avec ses_ pieds qui creu- d'autres qui déclinent T saient chaque fois le sol, on bruit semLa France, influente par ses initiatiblable à celui d'une avalanche. ves libérales et sa littérature si réplloVoyant approcher leur antagoniste, due, puissante par son rôle catholique ils se campèrent au milieu du chemin, lorsqu'elle veut l'acccmplir, riche par tenant en avant leur perche au bout ses économies séculaires, est ptioplée de laquelle pendait le sac mystérieux. de 38,560,000 âmes, dont l'accroissement La ouivre , levant son énorme tête, est très faible. Son industrie, qui la place aperçut cette triple proie et fit claquer au premiAr rang pour ]es produits d'art ses dents avec un bruit épouvantable. i:1t de gotlt, ne peut lutter sur le terrain Elle arrivait avec la rapidité du vent, colonial cootre la concurrence étrangère la bouche grande ouverte d'où sortaient pour lAB produits à bon marché. Aussi des dents énormes. le chiffre de son commerce est il dAS• A cette vue les malheureux eurent cendu de 9 milliards à moins de 8, et un frisson d'épouvante, mais il n'y avai 1 <13 marine marchande n'est pas en pro• pas à reculer. Ils allèrent résolument à grèq, sa rencontre et lui enfoncêrAnt la perPar contre, sa puissance militaire est che dans la gueule. La , bête • n'eut coosidérable, et sa force d'expansion pas plutôt gollté le fatal poison qu'elli:1 lui a fait acquérir eo Afrique et eo Asie se roula sur le sol, creusant la terre At plus de fO millions d,. k ilom.' de tArribroyant les cailloux. Eofio elle se pré- ritoires, oeuplés de 65 millioos de sucipita dans un abime sans fond, en- jets. La Fraoce est ainsi re1evenue la trainant avec elle deux de ses meur- seconde puissauce coloniale, el son emtriers. Quant au troisième, un beau pire africain surtout, placé à proximité jeune homme de 28 à 30 ans, il en fut de sa frontière, p"lut acquérir une vaquitte pour la peur. Cependant, un grand leur considér11bl ... changement s'était opéré en loi : ses L'empire d'Allemagne, s'augmAotant cheveux, autrefois aussi foncés que l'aile annuellement d'un àtim1-millioo d'habidu corbeau, étaient maintenant aussi tants, en contient aujourd'hui 5~ milblancs que la neige. lions et semble posséder la prépondéEtant revenus vers les gardiens, ils rance politique daos les affaires euroredescendirent l'étroit sentier et arrivè- péennes. Son organisation militaire passe rent à St-Maurice. Partout on procla- pour modèle, et il a conquis, depuis dix mait le glorieux vainqueur et on le ans, le second rang en Europe par le porta en triomphe dans les rues de la dév~loppemeot de son industrie, de sa ville. marine et de son commerce ; celui-ci Après cette ovation, il alla se fixer se chiffre déjà par plus de 11 milliards sur le territoire qui avait~été promis à de francs. De là, comme conséquence, lui et à ses infortunés compagnons. la tendance de l'empire à augmenter Dès lors il mena une vie tranquille les colooiAs allemandes. entouré de l'affection de tous ses com~ L'Autriche-Hongrie a pre!lqae 47 milpatriotes. r ~1 Couuz, inst. lions d'habitants, gràce aussi à une aug-

Bilan géographique de


-'mentatton rapide de sa population ; mais elle manque d'unité ethnographique et politique. Son double gouvernement se débat dans les querelles intestines et les ob structions parlementaires. Déjà les politiciens trop pressés, escomptant la mort du vieux et chevaleresque empereur François-JosPph, ainsi que l'abseoce d'héritier direct, présagent la dislocation de l'empire et son partage au profit de l'Allemagne et de la Russie, sauf à laisser un royaume hongrois isolé. Mais cette vénérable Autriche a eu d'autres momflnts critiques d:1.ns son histoire, et peut-être qu'au lieu de s'amoiodrir, on la V1>rra s'accroître dans la péninsule balkinique, au profit de l'influence catholique, qui lutte là contre le prosély1ismA gréco-russe. L'Italie se recueille aprèa son échec en Aby~sinie ; elle garde les yeux tournés vers la Tripolitaine, dont la proximité loi conviendrait miflux. Sa p<>pulation, qui s'était beaucoup accrue dApuis la foadation du royirnme, semble s'ar• êter à 32 millions d'âme11, du fai , peut-être des émigrations provoquéA, par la misère et les armAmAnts exagérés. Beaucoup d'ltalii:1os vont chercb .. r dans l'Awérique du Sud des moyeo• d't'J.iAlf>OllA, L·Espagne aprè ~ la perte de ses 10 miluo .. :,i citt suj ... ti,i eolonii111x, se repli .. sur AllA-mêm ... avec 11es 18 millions d .. nationaux; f'lle cherche ~on salut dan• le développement de f>OD industrie nationa)A. Le Portugal (5,000,000 d'habitants), conserve eneorn ses coloniAB africaines (10 millions dA sujets), dont la cessioo volontaire à l'Angleterre et à l'Allemagne, aurai, pour effet de rétablir ses finances. La Belgique. gràce à l'activité industrieuse d11s 6,800,000 habitants de son petit territoire, non seulement colonise le Congo, peuplé de 20 millions de nègres, mais elle porte ses entreprises financières jusqu'en Russie, où elle exploite des houillères, des usines à fer, des verreries, etc., et en Chine, où elle

va aider à construire la voie ferrée de Péking à Han-Kao. En outre, bien que sa marine soit très faible, elle a su organiser une exploration scientifique vers le pôle Sud. La Hollande (5,000,000 d'habitants), travailleuse et essentiellement commerç qnte, maintient ses belles rolonies de Java et autres, peuplées de SO millions d'A.mes. La Suisse (3,000.000 d'habitants) n'a pas de colonies, ni d'accès sur la mer ; mais, en compensation, elle se trouve an milieu de grands Etats industriels ; aussi fait-elle un commerce considérable, qu'il soit de transit ou alimenté par sa propre industrie, si active. LA Danemark, qui compte à peine 2,000,000 d'habitant&, est on pays essen1iellement agricole et commerçant; son activité le porte même à solliciter des concessionA en Chine. Li1 Suède a 5,000,000 et la Norvège i,000,000 d'habitants, soumis à un mouarque commun. Quoique jouissant de ~on autonomie, le peuple norvégien maoifoste toujours des tendances séparatistes, parce que, essentiellement marin ttt commerç•rnt, neutre en politique, il ,:raint j~ se voir un jour entraioé par l a Suède dans les codlits européen~. !::>aoM la pr i>~q11'il1> b:tik-tnique, la Roumanie (5,800 000 habitants) est en paix , v ....1 !>«!\ vo1s1os, tandis que la Serbie (2,300,000 b8bitants) , le Monténégro (250,000 b:tbit.aots) et la Bulgarie (3 militons 400 000 h abitants), sont sollicités par les i1., fl1.1ences contraires, russe et autrichienne, CA qui reste au sultan de la Turquie d'Europe (5,600.000 habitants) esL à la remorque de l'Allemagne pour la politique. Quaat à la Grèce (2,300,000 habitants), elle se console de sa défaite récente, en donnant un prince de sang royal à l'île de Crète, dont l'autonomie s'accentue, en attendant peut-être de s'annexer volontairement au peuple hellénique, avec qui elle a les plus grandes affinités de race et de religion. Telle est la situation générale de l'Europe, qui compte dans son ensemble

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one population de 385 millions d'àmes La Caucasie (10,000,000 d'habitants) avec u~ ~ccroissement annuel de prè~ est prospère, grâce à la paix qui y rède 3 m11hons, sur un territoire de 10 gne et à ses abondantes mines de pépiillioos de kilom,2 C'est •e quart de la trole, dont B Bkou est le marché central 1erre et le treizième dA la superficie des Pour la Sibérie (15,000,000 habitants)· 1erres du globe, il faut d'abord signaler l'ukase impériai II. - ASIE qui abolit la transportation des conTurquie d'Asie (15,000,000 d'.llabi- damnés ru.sses, dont bon nom~re étaient 1aots). - En Asie comme en Euro des cathoh9ues polonais, et 1 établisseo'est l'influence all~mande qui veille ment de tri~unaux r~gul~ers pour inforl'empire o.ttoman, surtout depuis l'ex- mer des, délits. Il n était . q~e temps, onrs1on triomphale de Guillaume II à ~ar .de 1 aveu même du m101stre de la Constantinople et à Jérusalem. Aussi J~sttce qui a. préparé I.e décret, le réJ'armée, les finances, les grands tra- gi~e. de la simple p~hc.e, en matière vaux publics sont-ils réorganisés ar rehgi?use surtout, faisait régner dans Jes Allemands. C'est pourquoi la Deut:eb l'?m~1re c la temmr, l'arbitraire et l'iBao~ vient d'obtenir les plus belles con• ~1quité •. De 1823 à nos jours, un mil1ess1ons de chemins de fer, notamment 1100 d~ 1:0alheureux ont eu à endurer celle de la grande lii?ne de Constanti- dans 1.e xil de _longues souffrances plus uope à Bassora par Konteb à Bagdad ou moms ~ér1tées. La statistique porte ,or one longueur de 2000 kilomètres' q~e la moitié. d'entre eux , disparaisLes Anglais n'en seront pas flattés et sa1e~t s~n.s laisser aucune trace ... Jes Russes moins encore, car l'établisL aboh.t1on de 1~ dé.p ort~tion est suriement de l'Allemagne dans l'empire t~ut motivée par I émigration systémattoman est, pour ceux-ci, un obstacle tique de ~00,~00 Russo-Sibériens, que la réalisa tion de leurs projets anne- le Transs1bér1en r~pand chaque année ·onistes. Du reste la Russie continue dans les steppes et les forêts, non seuaes agissemflnts politico-religieux en lament de la Sibérie méridionale, mais yrie et en Palestine, au détriment de e~core. d?s pays cbin~is, limitrophes. iotluen'le catholique et française C est a10s1 Que la Russies y prend pour En Perse (8.000,000 d'babitan'ts) 81 ~coup~r adroitemen,t tout !e nord de n Afghanistan (5,000,000), la Russifl 1~mp1re Jaune, qu ell~ cueillera avant rend sa revanche, car, comme nous dix a.os, comme un. fruit mftr. . ~vous dit, ses tendances à supplanter . DéJà la g~a~~e hgne du ~ran.s s1bé1otluence anglaise s'accentuent. Pour rten, qui pr1m1ttvement devait faire un u que la puiesanoa d'A lbion continue détour par le fleuve Amour dans les être en échec en Afr,qu~• un coup de régions glacées, a modifié sa direction ain J8S Cosaques est · à' prévoir sur par des proloDgements en Chine vers esched et Hérat, les clefs de ces Port-Art~ur et même vers Pékiog, où ox pays du côté du Turkestan _ ~lie pa~v1endra probablement par une ous quel prétexte, demandera-t:on ligne directe par~ant de Kiaebta sur us le prétexte de compensatioD qui Ourga. Et cela d autant plus vraisemnsiste à prendre à droite qu;nd le blabl.ement que, par l'accord du 26 avril oisin prend à gauche et cela toujours derni_er, l'An~let~rre ~econnaît à la 1 dépens des faibles. Russie le droit d établir des voies ferL' Arab · (2 OOO d' . rées au Dord de la Grande Muraille f ie , . ,000 habitants), .avec conservant pour elle toute latitude d~ grme massive et ~es dé~erts, est faire de même dans le bassin du Yang!01 t un ~betacle. à l exteos1~~ euro- tse-Kiang ou fleuve Bleu. /A sui~re) enn? qu u,n obJet de convott1se. La · arqu1e et l Amérique seules y ont des ossessions sur les côtes.

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Ne rien laisser perdre

dre compte, par cet énoncé, de ce q11'U perd du fait de sa néglhience. Quelle est la meilleure façon d'uti\i. ser le purin t C'est de le répandre avec soin sur les terres et particulièrement les prés. La plus-value supérieure, que la quantité de purin énoncée tout à l'heure, donnera aux produits du champ, sera au minimum de i 0 10. C'est une petite fortune dont on se prive en négligeant de recueillir les urines.

Ne rien laisser perdre : Si le cultivateur suivait à la lettre ce précepte bien simple et que chacun, j'en suis sllr, se flatte de pratiquer - plus ou moins évidemment, maie plutôt moine - il verrait l'importance qu'il a. Il y a quantité de choses dont on ne tire pas tout le profit qu'il serait possi· sible d'en tirer. Il y en a même qu'on M IX . laisse totalement perdre. Un des produits de la ferme, .des plus plus importante et qu'on néglige parfois, c'est le purin. Un journal très sérieux, le Cultivateur progressiste, conDe tous les dans que Dieu fait à un sacrait à ce sujet un article fort curieux dernièrement et dans lequel il établis- pays, le plue préei6UX, sans contredi\1 est celui de la foi, sans laquelle notre sait le calcul suivant : Prenons une ferme de 30 vaches. Une raison, a-t-on dit, n'est que ténèbres. A mesure qu'un peuple s'éloigne du vache donne environ 15 kilogrammes d'urine en 2&. heures, plue ou moine bon Dieu, il ne sait plus se conduirej selon que l'alimentation a lieu ou noo les gouvernants qu'il se donne, semblent avec des fourrages secs; mais si la frappés d'aveuglement et presque de foquantité émise augmente, la richesse en lle. Il faut donc alors revenir à la foi principes fertilisants diminue, de sorte de ses pères ; mais, pour cela, il fau, que nous pouvons compter sur cette s'occuper de l'âme des tout petits enquantité moyenne qui correspond pour fants qui, eux, sont l'avenir. Ce soin revient aux mères chr(itlenl'année à M75 kg. dans lesquels il y a nes. Elles ont là une puissance don, 18 kg. d'azote et autant de potasse aselles ne se doutent pas. On ne saurait similables. Si toute l'urine était recueillie, on ne croire combien l'âme des jeunes enperdrait que l'azote qui s'échappe après fants s'ouvre aisément à la piété, quand fermentation, à l'état de combinaisons elle leur est enseignée par leurs mères. On ne sait pas assez non plus comammoniacales. On en perdrait de ce leur prière est agréable à Dieu. bien fait environ 25 OlO, soit 6 kg. Ce soin de faire faire la prière aux Si, au contraire, on laisse s'écouler dans la cour de la ferme ou le long des enfants est si important, qu'aucune mère chemins la moitié des urines, comme ne devrait s'en dispenser en s'en rapcela a lieu fréquemment, on perd ainsi portant à une autre personne. Plns la mère attachera d'importance à ce devoir, 14 kg. de potasse. plue elle y trouvera de charme ; l'enfant D'après le prix courant des engrais s'habituera à mêler l'amour de Jésus el chimiques on peut estimer cette perte à : de Marie à celui de sa mère. Le soir, 21 fr. pour l'azote (14 kg. à fr. 1. 60 quand il sera couché, il baisera la m6· le kg.). daille qu'il porte au cou, et il deman5. 60 26. 60 dera à sa mère de rester auprès de loi Soit en tout : 21 par vache et pour les 30 vaches, 798 fr. et de lui parler du bon Dieu. C'est Voilà vraiment un chiffre fantastique, l'heure vraiment propice où les enfanla et il n'est que réel. sont mieux disposés à écouter les pe\i• Le cultivateur qui néglige de recueil- tes remontrances qu'on a à leur faire, lir et d'utiliser son purin, peut se ren-

Devoirs des mères envers leurs enfantB .....

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et à entendre lés petites leçons édifiantes qu'ils n'oublieront jamais. La mère, mieux que toute autre personne, saura raconter les histoires intéressantes de l'Ancien Testament et de l'Evangile. C'est ainsi qu'elle apprendra à son. fils à connaître Dieu, à l'aimer, à Je craindre, à le servir. C'est le seul JDoment de la vie où il est vraiment à la diepositio? de sa mère ; plus tard, il pa.ssera en d autres maios ; mais il n'oubhera pas que sa mère lui a appris que le péché es~ le plus grand des maux, comme la re10e Blanche de Castille avait su l'~pprendre à saint Louis. Oa cite de vieux pécheurs qu'on a pu ramener à leurs devoirs si.mplement en leur rappelant le souvenir de leur pieuse et tendre mère. ~ourage donc, mères chrétiennes I l'Eglise et votre pays comptent sur vous. Q..: ••• z::Gt

Recettes et conseils utiles Contre les brûrures, - Voici contre les brûlures un re~ède tr~uvé par hasard et qui, parait11, réussit à merveille. Personne n'ignore, pour les avoir ress~nttee ou pour les avoir vu ressentir à d autres, les souffrances terribles que provoquent les brlllures, souffrances ~ontr!3 lesquelles on était à peu près 1mpu1ssant. . Le D• Thierry raconte ·ainsi comment 11 fat amené à faire sa découverte · c Un jour, en allumant une cigar'ette du phosphore enflammé me tomba su; 1~ main et je fus étonné de ne reesenllr aucune douleur. Un autre jour en cachetant une lettre, la cire en fu~ion tomba sur ma main. Résultat : une trace de brtilure mais pas de douleur Je cher~hais 1~ cause de cette étrange· immu,n1té et J8 .découvris que je la devais à l a~ide picrique dont je m'appliquais à 6tud1er les effets comme antiseptique dans les. opératjons chirurgicales et dont mes ma10s étaient imprégnées au moment de ces br'O.laree • . . 11

Si do~c aussitôt qu'une brftlure a lieu on applique sur e~le une compresse imprégnée de solution d'acide picrique la d?uleur disparait comme par enchan~ tement. De plus, la plaie se ferme très vite et. cela s_ans ampoules. La peau est temte au Jaune, par exemple, mais en quelques Jours on peut faire disparafüe eett_e coloration par des lavages à l'eau boriquée. Il est donc prudent dans chaque ména.ge de se procurer un peu d'acide picrique. En cas de br'O.lure on sera heureux de l'avoir sous la maio.

Nettoya2e des e:lacea et des . cristaux.

On nettoie convenablement les glaces e.t les cristaux en les frottant avec un hoge mouillé que l'on trempe au mom~nt de s'en servir, dans de '1•eau vinaigrée dans laquelle on a gratté du blanc d'Espagne.

Etrillasre des nchea. Des expériences faites en Allemagne ont démontré qne le nettoyage ou si l'on veut l'étrillage des vaches aug ~entait la production du lait en amé: llorant .Ja qualité. Sur des vaches, l'augmentation en quantité a été de 7 13 o1o et en proportion de graisse de 8,33 o1o. Sur d autres, ces chiffres ont été de 8,~3 010 et d~ 2,49 010, I l vaut donc la peine de tenir les vaches propres sans compter que cela profite grandement à leur santé.

Endurance humaine, , 11 serait difficile d!3 pré~endre que 1ho~me mo.derne est inférieur à l'bom~e d autrefois comme production d'éner~1e. Après la course vélocipédique de 6 .JO~rs des Américains, nous venons de vo!r la course de 100 heures de Roubaix: )'Américain Miller, qui avait déjà gagné sa course américaine, est de nouve~~ arrivé le premier à Roubaix. Ainsi ~01c1 11 c~ureurs qui ont tenu bon Jour et nuit pendant quatre jours et q~el~u~s heures, sans prendre pour a1~e~ d!re de repos. L'italien Muller a fallh l emporter sur l'Américain Miller.


tlne rencontre ma1encontreu~e de. machines l'a jeté à ter~e et la obhgé à s'arrêter pendant plos1eurs he~res.• Au_trement pendant 70 heures, tl n avait cessé d~ courir sur le même rang qu_e son rival. Miller et Molle~ ont fatt preuve d'une résistance vraiment extraordinaire.

- , Elle ferait trembler le monde, , Répartit l'autre courroucé , Et vous auriez moine de faconde , Si vous songiez au temps passé. • Disparaissez de ma présence, « Allons plus vite, s'il vous plait, , . Ou bi;n noue i commençons la danse , Car mon fusil est toujours prêt 1 • Mais sans regarder en arrièr~, L'Anglais, dans l'?m~re s'échpsa : Six mois après, c était la guerre • , . , , Et vous savez le résultat 1

Supplément à l'ECOLE PRHUIRE (N• 6bis)

----La clef d'un mystère

j tes, propre démesuré, des exigences sans limisurtout l'ardent désir d'être estimé

(Suite et fin.! pour des vertus qu'il ne possédait pas. En · . t .im- présence des étrangers, Mai·8 ces re"fl. exions sens ées étaien d d d il se montrait plein puissantes contre l'aveuglement de dona e respect et. e t?n ress~ pour sa fe~me M11riana, enivrée du sort brillant de sa et sa belle-mere; 11 faisait _le bon ~rince, tille. L'opposition résol 0 d fil8 , t d' _ selon le mot _des Français; 11 daignait des: ff u u n en au cendre au mveau des bonnes dames, qm tre e e~ que_ de pouss~r cette mère, _as_suré- s'inclinaient devant lui. Mais, quand ils mefinnt b1enve1_llante, mais borné~. et irritée _à étaient seole, il se rattrapait, par des traiMorale: 1~ . , ,.à fu~ . déclarer que, sil défendait tements insolents et un écrasant dédain r ., amsi l md1vision de leur fortune, c'était . . . · i Contre le droit et la vaillance, pour s'en approprier la meilleure part. En 1\ échappait à Rosalia, en société, des L' Anslal• e& le Boer On s'insurge toujours en vain dép it de ces dures et injustes récriminations pe~it~s maladresses, des erreur~ de l~nga~e, Et les soldats de Chamberlain Un riche Anglais, un millionnaire (qu on avait soufflées à la brave femme), qm l exaepéraie.nt. Pourtant, 11 _était. bien Qui combattent cent contre vingt _ Ile le sont tons, en général, Je fils persista à combattre ouvertement le naturel que la Je~ne fe~me, qm avait ~té En font la triste expérience 1 , En voyage autour de la terre mariage de sa sœur, de sorte que la mère, élevé~ ~aus un v,1llage,. ign".>ràt les maniéChry&antheme. emportée par sa colère et entrainée par son res dist~ng11:ée~ d ~ne ville populeuse._ Elle Vint aborder au Transvaal 1 (Comme c'était avant la guerre -oexcessive tendresse pour sa fille, affirma ne e~va1t m s habiller élégamment! m pas: La fin du si_ècl~. - M_. Maunier, dana qu'elle ne se séparerait jamais d'elle, et aer six h~ures à e~ _table de .toilette, n! Personne n'y vit aucu°: mal.) . Escorté de quatre ou cmq guides, le Petit Marseillais, traite en vers la que, pour la suivre partout où elle irait, chanter, _m danse~, m J0?,0~ du piano. Aos~i Dans un complet à grands carreaux, question de la fin du siècle, ~bj~t d'an elle abandonnerait volontiers un fils déna- son mari, dont l orgueil msensé sooffrait Il chevauchait, par monts. par yaux, étonnant débat, et conclut a1ns1 : tnré. de tout cela, exprimait-il son dépit par une Au sein d'immenses terrame vides Laissons, puisqu'on a l_e choix, Cette détermination de la riche veuve ne phr~ee toute .t~o~vée avec laquelle il harAu grand galop de ses chevaux, Vivre encore douze mois pouvait qu'être agréable au capitaine, qui, celait. et ~umihait la pauvre femme : • Tu Lorsque tout-à-coup, sur _sa route Ce siècle que l'on dérange. lui aussi, appuya vigoureusement ses vues. ne sais rien 1 • - C'était à la chute du Jour Même d'un an prolongé, Bientôt le mariage se fit, et les nouveaux Le despotisme le plus injuste, le plus Un homme· - un paysan sans doute J'ai bien peor que rien ne change époux quittèrent le village. méchant, ne peut rien contre deux choses : Croisa l'Anglais prês d'un contour : Quand ce siècle aura changé I Six ans se passèrent dans une paix pro- le fer, qui présente toojours une force de , Habitez-vous dans ces parages, --.:::;::::=:rall!!!illlllCl••ac;c:ail8EDN•&=!===::---- fonde, grâce à la bonté angélique et à la résistance égale, et le roseao, qui plie aue, Brave homme, demanda l'Anglais ! 1 • simplicité de la mère et de la fille, qui se sitôt. , Je voue jure, qu'en mes. voy~ges renfer~aient dans le cercle étroit du foyer De là régnait, dans cette maison, une PENSÉES « Je n'ai jamais vu, non 1ama1s domestique. Tout leur être se concentrait paix profonde, car le dominateur n'y trou, De plus lugubres paysages 1 . dans l'admiration du capitaine, qui était vait que des roseaux faibles et flexibles. , Qu'avez-voue donc dans ce pays ? • >H< La sottise ne ser_ait ~as ton~ à f~it h ~aintenant. command'ant, et dans l'adora- La volonté du despote y éclatait, comme sottise, si elle ne craignait pas 1 esprit. bon de trois enfants nés de ce mariage. , on vtint d'orage passe sur un champ : le - , Des troupeaux et des pàtu!ages, vice ne serait pas tout à fait le vice, s'il n Hors de là, les deux femmes n'avaient, champ n'est pas pour cela devenu stérile , Le sol que noue avons conqu~s, haîssait pas la vertu. pou_r ainsi _dire, rien à exprimer, car l'or- et désert, mais est couvert d'un mol et , Répondit l'autre un peu surpris, ·s de bon gueil dommatenr de cet homme ne leur frais gazon. , Noe libertés et nos coura~es, >J« Les méchants font que1que f 01 ell.t pas · . . . 8, . laissé pren dre Je pas sur 1m. Cependant les rapports entre dona Maria , Des mines d'or et des fusils 1 • nes actions. On dirait qu'ils veulent Triste monde, où l'_on ne pouvait avoir et son fils s'étaient aggravés de plue en _ , Ah I c'est bien peu I Car l'Angleterre, est vrai que cela fasse autant de plaisir q une place qu,e pa~ dr01t. de conquête, et la plus; prise tout entière dans les filets de • Le premier pays de la terre le prétendent les honnêtes gens. cons~rver qa en .8 Y for~ifiantl Malh?ureuse son gendre, elle trouvait mauvais les comp- , Vous le savez assurément >>« Si Dio""ène vivait de nos jours, il fa etb .~atible hdumt amtét, qui é~rase qwconque tes que lui adressait son fils, qui conti« Pourrait s'emparer aisément, • " . o e1_ m? es emen , et qm rampe devant nuait à administrer avec sa fortune celle de sa mère. Prêtan't l'oreille aux c~nseila • Après deux ou tro~e jours de guerre dr::utque sa lanterne f11_t une lanterne s~ur celui qui s'élève outre mesure I , De vos mines de diamant. >l« Le monde et la sociêt~ ressembl;n~ à un Ce fut ce qui arriva aux deux femmes, de don Andrés, dona Maria finit par @xiger bibliothèque où, au premier coup d œil, to Leur modei!tie, leur humilité, leur inalté- le partage de la fortune et la réalisation, , Voue feriez bien - je voue l'assure, parait en règle, parce que les livres Y so rable bonté, au: lieu d'être appréciées com- en capitaux, de ce qui lui revenait. Après , Je parle dans votre intérêt placés suivant le format et la grandeur d me les pl?-s nobles pe rles de trésors de la maintes négociations, l'opération fut con« De nous concéder !!ans murmure l es mais où dans le fond tout est lemme, n eurent pas d autres effets que de clue presque au moment de l'arrivée de la , Le sol où dort le minerai. v~ uro ' ' ' rien n'y e~t rangê s les faire paraitre faibles et petites, et d'af- famille à M... L'affaire fut arrangée à la , Car vous savez qu'en politique, desonlre, parce qt~e d . t·ères nid lermir dans son mépris celui qu'elles vé- satisfaction de tout le monde, et la brave , La torce hélas I prime le droit : vaut l'ordre des sciences, es ma I Déraient tant. dame se sentait soulagée d'un grand poids, , Que ferait votre RéJ?ubliqu~ auteurs. Don Andrés Penalta avait un amouren songeant que, de cette manièr e, elle « Si Chamberlain levait le doigt? •

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Variétés

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:~ir

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avait coupé court à tout motif de mésintelligence entre son fils et son g~.nd!e. Un matin, en revenant de 1 eghse, u!l notaire, fondé de pouvoirs de _son fi_ls, ava!t demandé à lui parler et lm avait remis cinq cents onces d'or, restant de compte de la vente de sa part de biens. Elle donna quittance, puis s·~~sit auprès de sa ~Ile, et lui llxprima sa 1010 de la conclusion de l'affaire. Alors l'ainé de ses petits enfants, qui venait de l'école, entra. Tout fier, il apportait sa belle page d'écriture et. ~a montrait à sa brand'mère: _Apr~s _le plaisir et la bienveillance que lui lll!lpira1t to~t ce que faiRaient ses petits•enfan!B, el~e prit la feuille et lut ce proverbe, qui, écr1t en tê~e d'une main ferme, était répèté à chaque il, gne : . ·z

et tu m'y rappelles une vérité sacr~e : on ne doit pas compter sur le lendemarn, car personne n'en est sûr. Cela signifie qua nous devons toujours être prêts à la mort, qui nous conduit devant le trône du grand juge de nos âmes. Et vois, ajouta-t-elle, en prenant sur la table . une pile de vingt o~ces d'or je suis si contente de ton apphcation :t de la preuve que m'en donne cette page, que je te d~stine ces vingts on.ces ; quand je mourrai, elles. sero~t à t_oi Pour qu'on le sache bien, Je vais écrue ma volonté au bas de cette feuille et Y envelopper cet or. L'aïeule prit la plume avec l~cpielle elle avait signé la quittance et écr1v1t au bas de la page, sous la date rouge et le nom de l'enfant, qui s'appe!ait co~me son pèr~: Ne compte pas sur le lendemain, car i Marianne Perez lm laisse ceci en Rouvenir. ne t'appartient pas sûrement. . Puis elle enveloppa les vingt onces da,ns La digne femme exa~ina ?haque hgne le papier, les plaça avec le reste de ,1 or en approuvant tout, et dit à l enfant: . dans un coffret qu'elle ferma et qu elle _ Toujours la même chose, Andressito ? porta dans sa chambre. . - Oui, grand'mère , rép~>Ddit, l'enfant, C'est la nuit suivante que fut accomph, toutes les lignes se répètent, iusqu à la der- sur elle, l'épouvantable forfait raconté au nière début de ce récit; nous a~ons, en même La' grand'mère regarda plus bas et lut: temps, décrit la doulen: de la _pauvre Roc Ecrit par Andrès Penalta, le 20 mars salia, et la profonde 1mpress1on. que ~e :J.840 c ' crime produisit sur son époux, qm pouvait _ . Petit fou, dit-elle, c'est aujourd'hui le se repenti.r, en pensa1_1t à l'amer_tu?le dont 1il avait abreuvé la vie de la victime, . en 19 fête de saint Joseph. L'enfant rit et reprit : . retour de sa tendresse et de sa vénération . - Oui, je me suis tromp~: _mais ~ela ne pour lm, fait rien; admettons que J aie écrit cela La perte notabl~ que leur fit subir le vol . . . . de l'argent resté mtrouvable; le mystè~e demain. _ Comme tu oubhes vite le,s max1m~s qui pesa sur le crime, malgré !es. plus ~ique tu écris I répliqua la grand mère. On: Y nutieuses recherches ; la conv1,ct1on qu li~ a-t-il là? Ne compte pas sur le lendemain, étaient exposés aux coups d un ennemi car il ne t' appartient pas sûrement. . habile et caché, leur rendirent odieux le sé- Tiens. Je veux corriger cela, reprit jour dans cette ville, et, sur la demande du commandant, ils partirent pour un enl'enfant. Puis il prit la feuille et s'en alla en co0:· droit éloigné. rant. Un instant après il reparut et tendit Dix années s'étaient écoulées dans ~eur la page à son &ïeule. nouvelle résidence, où tous de"?-x avaie?t _ Enfant I s'écria-t-elle aussitôt qu'e~le reçu dès !'_abord l~ pl~s cord1~l accuell. l'eut vue pourquoi as-tu corrigé ces ch1f· Leur 1ituat1on aussi était au m10ux. Don fres à J'e~cre ronge? Jèsus I cette date re11- Andrès hérit_a d'u~. o~cle d'Am~nque, se resemble à du sang. tira du service mihtaire, se mit aux ~ffa1- L'encre rouge était sur la. table de res, réussit ~an~ tout~s les entreprises; papa; elle est bien jolie, répondit l'enfant. ainsi il dèmohss~it de vieux. couvents et en _ Elle me parait très vilaine, dit sa vendait à bas prix les ~atér1aux! de g/~~d-~ mère on voit tout de suite qu'il y a une valeur souvent. Il avait ét~ maire e a~ ' · Dé hi tte feuille mon en- à présent député de la provmce, en un _mo., correctiond ~ re ,.fe lait à Dieu tu en il était devenu une notabilité, un vrai c1:~:;a:tun:~f:S' b:lte ~our ta gra~d'mère. toyen moderne. Il prod:.gua~: le t~:c!~~! N on cria celle-ci donne-la moi, dans ses phrases, remp 1ssai ses m;;: nC'e~t pour moi 'que tu l'as faite, de termes étranges; ardent apôtre de la

ché~i.

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Jllorale; prédicateur enflammé de la pbila~tbropie · adversaire acharné des superstitions, ~u nombre desquelles il rangeait le culte du dimanche et des fêtes ; prêtre de Ja déesse Raison; grand'prêtre de saint positif; professeur de ces nobles armes modernes : le mépris des hommes et l'adoration de soi-même ; grand maitre en présomptions, architecte consommé pour se dresser un piédestal ; rien ne lui manquait pour se poser en modèle dn temps présent. Il passait pour le Salomon des jugements de conciliation, pour Je Démosthène d'un comité récemment créé dans le but de construire un canal, dont les travaux, gràce aux paroles et sur le papier, étaient déjà poussés si avant, qu'il ne manquait plus que l'argent pour le creuser et l'eau pour l'emplir. C'est un avantage des âmes douces de ne pas se laisser abattre par le malheur. C'est la bénédiction des natures tendres, de restar loin de l'emportement et de la violence; c'est le lot des cœurs résignés, de ne pas se révolter contre la souffrance. Aussi Rosalie avait retrouvé l'égalité et la paix de l'âme, qui sont les signes de la prédestination. Elle se serait même proclamée heureuse, sans les procédés de son mari, qui, de plus en plus grieé par sa haute situation, par le succès de ses entreprises, par l'estime générale, qu'il avait su conquérir, traitait sa pauvre femme avec une dureté et un mépris qui grandissaient de jour en jour. L'éducation des enfanta, un peu gâtés par Rosalia, offrait au mari de continuels reproches ; alors il répétait son mot blessant : • Tu ne sais rien faire ,. Rosalia pleurait quelquefois; quelquefois aussi elle se réfugiait dans la patitince, sans rien répondre à son époux, car elle pensait en elle-même : il est bien naturel que mon mari raisonne et parle ainsi; il sait tout, et moi, je ne sais que coudre et prier. Qu'tille est vraie, cette parole : c Le cœur naturellement bon et l'innocence s'ignorent eux.-mêmes , . Mais don Andrès devait apprendre ce qu e vaut une femme qui sait être chrétienne, et combien l'humilité l'emporte sur les vertus tapageuses. Un jour que Rosalia apprenait à sa fille, une gentille enfant, comme autrefois avait été sa mère, tout ce qu'elle savait ellemême, c'est-à-dire coudre et prier, le plus jeune de ses deux. fils entra. - Mère, dit-il, en lui tendant un papier,

voilà l'é_critu~e d'Andrès quand il était petit! Rosaha prit le papier et lut ; alors t1 l m passa comme un nuage devant les yeux. • Ne compte pas sur le lendemain, car il ne t'appartient pas surement. , Au bas était, en lettres rouges, la date : 1.9 mars 1.8i0, date écrite par Andrès Penalta. Et, plus bas, de la main de sa mère, victime de l'attentat mystèrieux et impuni, ce testament, le testament qu'elle ell.t laissé : « Mariana Perez lui lègue ceci en souvenir: • - Ou as-tu trouvé ce papier, dit Rosalia d'une voix. si singulièrement altérée que les enfants la regardaient étonnés. - Dans la chambre de papa, sous d'au tres papiers, répondit son fils. Rosalia se leva toute pâle, courut à sa chambre, poussa le verrou et ferma les volets pour ne plus voir la lumière du jour. Le voile qui, pendant dix a nnées, avait caché l'assassin de sa mère, se déchirait à ses yeux, l'horrible secret sortait de l'ombre. Du fond de la tombe, la victime étendait le doigt vers la date sanglante, i nscrite dans un document conservé avec de l'argent volé, et qui ne pouvait se trouver qu'en la pos1ession du meurtrier: et cette pièce accusatrice se trouvait entre les mains de son mari 1 Rosalia se laissa tomber sur un sofa et se cacha le visage dans les mains. Elle resta ainsi trois heures, san@ mouvement, pétrifiée, froide comme un cadavre où ne circule plus le sang, muette et comme frappée de paralysie. La première heure, elle ne pensa à rien ; toutes ses idées tourbillonnaient dans un vertige effrayant. Durant la seconde, le désespoir tortura son âme, semblable à une lionne qui, derrière ses barreaux, guette un moyen de s'échapper dans le libre désert, pour y pousser son rugissement. A la troisième heure, la réflexion lui revint peu à peu, amenant d'une main la résignation chrétienne avec son frein salutaire, de l'au tre, la prudence humaine avec ses yeux perçants. Alors elle se sentit tout à coup chrétienne, mère, épouse ; elle joignit les mains et s'écria: • A toi, à toi, notre père et notre juge, à toi appartient la justice, à toi la vengeance. , Elle se releva vaillante, alluma une bougie d'une main ferme; elle brll.la à sa flamme le billet accusateur et se jeta sur son lit.


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Bientôt arriva son mari qui lui demanda croisés disant que leurs moyens étaient durement ce que signifiait cette réclusion. épuisé~. L'heure du repos éternel avait En entendant la voix de l'assassin de sa sonné· le confesseur était assis prés de la mère en le voyant approcher d'elle, un morib~nde, en la pleurant et en la consolant. Elle était déjà prête à comparaitre devant friea~n convulsif s'empara de la malheureuse et elle répondit, pendant que ses le tribunal souverain de Dieu. Qnand elle dents' s'entrechoquaient, qu'elle était ma- sentit qn'elle n'avait plus que quelqu_es instants à vivre, la noble femme fit signe l ade. Don Andrés sortit avPc impatience; elle toue de s'éloigner et appela son mari. - Père de mes enfante, lui dit-elle d'une n'avait même pas le droit d'être malade 1 Pendant huit jours, Rosalie resta enfer- voix solennelle, j'ai su denx choses dana mée sans voir personne, pas même ses la vie. - Toi I dit son mari stnpéfait. enfa'nts, prétextant un vio~ent ma~ de .tête, - Onil mais en réalité, parce qu elle cra1gna1t de - Et quelles ont-elles été? a' écria le laiee~r échapper, en crie de désespoir, le redoutable secret qu'elle voulait ensevelir criminel atterré; et d'effroi, ses yeux semblaient sortir de leurs orbites. dans son cœur brisé. - Me taire dans la vie, car j'étaie mère, Dans ce but, elle chercha à perdre sa et pardonner dans la mort, car je suis force physique en affaiblissant son corps chrétienne, répondit la sainte martyre. par le jeùne et les larmes, et elle espéra Puis elle ferma les yeux pour ne plue puiser une vigueur morale dans son amour jamais les ouvrir. maternel, FIN. Quand ellP. reparut et . qu_e son mar~ la revit pour la première foie, 11 recula te~rifi.é, et il avait raison; les cheveux de la Jen~e mère étaient tout blancs. Sous ses traite amaigris était une teinte jaune et livide; seR yeux égarés, sombres, étaient entourés d'un Il vient de s'établir, en Prusse , une cercle bleua.tre. - Vraiment, dit-il, tu es malade, très société électriqae qui a pour but de malade. Tu dois avoir bien souffert 1 venir au secours des campagnards pour - Oui beaucoup, répondit l'infortunée. les travaux de la campagne. Le centre - Maï'e pourquoi n'as-tu pas fait appeler un médecin? répliqua impatiemment. son de la production électrique se trouve mari. Tu ne sais rien, pas même t~ s01gner près de Polkœt; la force est envoyée à 25 kil. de distance dans toutes les diquand tu souffres! La martyre vécut encore une année, la rections. L'électricité est employée dans mort dans l'âme, sans autre consolation que tout ce grand cercle soit comme force la certitude qu'elle était près de mourir. industrielle, comme éclairage et comme Sa descente au tombeau dura une année force agricole. C'est ainsi qu'on va_ l'u· entière; la vie est si vigoureuse à 30 tiliser dans la plupart des domames, anal surtout pour les labours. - Mais qu'a donc votre femme I demanLes syndicats. agricoles de 1~ région dait à do~ Andrés Penalta ses nombreux ont décidé de signer la convention avec amis. . - Une fièvre maligne qui tue à la foie la Société. 47,000 poses de terrain ont son corps et son âme, répondait-il. Lee mé- déjà été souscrites pour être labourées decins lui ordonnent beaucoup de remèdes, et il y aura 40 charrues. On compte à maie rien ne la soulage! Je suis vraiment 120 jours Je temps disponibl~ _pou~ ce très inquiet. travail soit à peu près du 15 1uillet JUS• Puis seul avec sa femme, il lui disait: qu'au 'ter décembre. Si le temps est - Le médecin déclare qu'il ne comprend beau et que le ttavail p~isse ~e ré~arpas ce que tu as, et que tu ne lui expliques tir sur 150 jours, le capital d exploitapas. Non, tu ne sais rien, même pas ex- tion pourra être diminué_ de 600,~~ fr. pliquer ce que tu souffres. La seconde victime du crime succomba et les agriculteurs obtentr _une dlmm~enfin. Les médecine étaient là, les bras Uon dans le prix de revient. Le prix

L'électricité en agriculture

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de chaque hectare de 24, 26 et 28 fr, serait baissé à 20, 22 et 24 fr. La pose de labour reviendrait ainsi à 7, 7,50 et 8 fr. L~ coût de l'entreprise monte à fr. 6,777,250. La société électrique demande deux ans pour le terme nécessaire aux construclions. dette nouvelle doit faire méditer bien des personnes et nous ne craignons pas d'assurer que l'avenir de l'agriculture se trouve dans l'association et l'emploi judicieux des maehines et des forces naturelles disponib 1es dans le paye. Rien ne doit être perdu quand on veut produire à bon marché et c'est l'électricité qui arrivera à résoudre ce problème. Actuellement les frais de production ne font qu'augmenter à cause des salaires élevés et des frais d'entretien. Notre agriculture ne peut devenir prospère d1ns une situation aussi difficile que si les forces sont à un prix moins élevé. Les forces hum&ines et animales seront toujours plus chères que celles offertes par la nature. C'est donc vers l'utilisation de celles-ci que doivent tendre tous les efforts des agriculteurs. Naturellement que toutes forces animales ne pourront pas être remplacées. li y a trop de travaux divers pour arriver à une anssi grande simplification, mais l'électricité peut être utilisée partout où il y a certains travaux fixes à réaliser : travaux de pompes, labourage, battage, etc. L'emploi de l'électricité en agriculture n'est aujourd'hui plus un problème, c'est un fait accompli qui rend le travail plus facile, sûr et m~illeur marché. (Sillon romand.)

Bilan géographique de 1899 /Suite/ Empire chinois (360 à 400 milions d'habitants). Signalons tout d'abord le décret impérial qui approuve l'organisation du culte catholique en Chine, attribuant aux évêques un gride égal à

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celui de gouverneur de province, et mettant les missionnaires sur le pied d'égalité avec les mandarins. Le SaintPère, désigné sous le nom de KiaoHoang {Empereur de la Religion), peut dél.l guer pour son représentant l'ambassadeur d'une puissance à son choix, laquelle, dans les circonstances actuelles, est la France. Ce décret n'empêchera pas sans doute à l'avenir des persécutions locales, mais il marque au moins les bonnes dispositions de l'intelligente lmpératrioe-mère, régente du CélesteEmpire, L'an dernier, nous avons longuement exposé les parts d'influences que Iles puissances se sont attribuées sur les provinces chinoises, à moins que, pour conserver l'intégrité de l'empire, on ne revienne on jour à la politique de la , porte ouverte ,, préconisée par les Anglais et acceptée par les Américains et les Allemands. En cas de partage, la Russie aura sans nul doute tout le nord, comprenant Je Turkestan, la Mongolie, la Mandchourie, c'est-à-dire le tiers de l'Empire, avec 25 à 30 millions d'habitants seulem13nt. En attendant, elle fortifie Port-Arthur, qui devient son grand arsenal maritime et fonde une ville de commerce Talien-wan. L'Allemagne, partant de la baie de Kiao-tchéou, dont elle fait un port franc, étend déjà jusqu'aux rives du fleuve Jaune sa zone de • caoutchouc ,, oû se trouvent une cinquantaine de millions de Chinois. Son chemin de fer aboutira par le sud à Péking même. L'Angleterre aurait tout le bassin du Yang-tse, le cœur de l'Empire, avec de riches provinces comptant au moins 150,000,000 d'habitants. Elle y règne déjà par le commerce et la navigation, mais il lui serait bien difficile de défendre militairement une portion aussi allongée, que de hautes montagnes séparent de l'Iade, sa base d'opération. Pour le moment, elle fortifie Hong-kong, son pied-à-terre dans la Chine méridionale, et elle établit sa flotte dans le port


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An contraire, un morceau de viande peut résumer les lois de l'hygiène en lorsque le~rs parents ont eu le moyen qui n'a pas été desséché sous l'action on petit nombre de formules : Ma~ger de leur faire poursuivre leurs études; d'un feu trop vif; des légumes verts peu, manger lentement, manger saineles enfants de la classe ouvrière termiqui. o~t été cuits peu après avoir été nent généralement alors leur apprentisment, manger à heures fixes . cnellhs; dee légumes secs assez cuits sage, ~ne nouvelle voie s'ouvre pour ·' 2. Manger peu : c'est·à-dire P!endre pour ne pas craquer sous la dent · des eux ; ils sont arrivés à l'époque où ils juste ce qui est nécessaire, ~ao_s J~maia fruits bien conservés, ayant encor~ leur commenceront à gagner leur vie le dépasser. On ne pourrait mdiquer, 1 parfum et leur jus : voilà des aliments uns dans les carrières libérales le; a:s même approximativement, ce qu'il .faut sains. pour chaque personne, car l'appétit vatres à l'atelier. ' On remarquera encore qu'une cuisine rie avec les individus, suivant l'âge, la ~a première fois qu'ils toucheront au trop chargée en graisse et eu beurre mois ou à la quinzaine, l'argent qui ieur profession, le pins ou moins d'exercice est lourde . à Ja digestion. Eofio, pour sera alloué pour les services rendus ils que l'on prend. Chacun, en cette affaire, manger sainement, on s'appliquera tou- auront un très légitime orgueil. est son propre juge. Ce qu'on pent ' te~ les foi_s 900 cela sera possible, à donner comme règle absolue, c'est qu'on Tout joyeux, ils iront apporter au père faire le principal repas à midi et à man- ou à la mère la petite somme qu'ils doit se retirer de la table, non pas en ger légèrement le soir avant d'aller se auront gagnée : ils seront fiers d'étaler ayant encore faim, mais en se trouvant coucher. Ainsi le sommeil ne sera pas sur la table de famille les louis d'or ou l'estomac assez à l'aise pour que, s'il troublé. le fallait, on pt\t encore prendre un peu l~s écus qui leur auront été remis et O.i évitera fe 3 boissons excitantes d1r?nt avec fierté : • Nous pouvons de nourriture sans en être incommodé. 3. Manger lentement : On a remarqué café, thé, liqueurs, surtout le soir. L~ maintenant collaborer à notre tour au que toute nourriture absorbée trop vite. mieux serait de n'en prendre jamais. bonheur de la famille 1 > mal broyée par les dents, se digère mal. Les b?isso~s qui . ne sont pas falsi- . Tant que. la chose en reste là, le senEo effet, les aliments subissent dans la tléAs : v10, bière, cidre sont toujours timent des Jeunes gens est très louable. bouche, sous l'influence de la salive, saines, à condition d'en 'user très modé~alheureuse'!lent, il en est qui se un commencement de digestion, ils se rément. Il faut s'habituer à ne boire croient émanmpés du jour où ils ont modifient et sont en état d'être aisé- en mangeaot, que la quantité nécessair~ gagné quelque monnaie: , Nous somment transformés par le suc de l'esto- et qui est beaucoup moindre qu'on ne mes nos maîtres, disent-ils, n,>us n'amac. Au contraire, mal broyés, tout le le croit d'ordinaire. Bien entendu on vons plus besoin de nos parents, nous travail se fait dans l'estomac lui-même, ne doit boire entre les repas que si l'on so~mes capables de suffire à nos belentement, difficilement. De là viennent a très réellement soif. L'hat>itude de soms. • souvent les pesanteurs, les crampes, les boire, sans soif, par simple plaisir du Quelques-uns d'entre eux deviennent nausées qu'éprouvent quelques person- vin, de la bière, des liqueurs, condui- ar~ogants av.ec leurs parents; ils ounes après leurs repas. · sent ceux qui s'y livrent à l'alcoolisme bliant completement les sacrifices que Cependant, il ne faut pas prolonger gui est le plus épouvantable des états 1 ceux-ci ont faits pour les élever et outre mesure et par seul plaisir le temps puisqu'il mène à la folie. ' compléter leur instruction professionque l'on passe à table. ta serait une ~nfin, il ne faut pas oublier que sa- nelle. Ils jettent brusquement leur bonfaute de gourmandise dont on aurait à voir modérer son goftt pour le boire ~t net par dessus les moulins délaissent s'accuser. Il faut y rester Je temps né- le manger, est une grande qualité, une \es bonnes habitudes de l'e~fance. Les cessaire à tout repas simple, mais as- vert~ de second ordre, qu'on appellA la Jeunes gens vont au café et Jes jeunes sez abondant pour calmer la faim. 1obriété, et dont les effets se font sentir ~Iles au bal. .La coquetterie, qui peut 4. Manger sainement: C'est manger non seulement dans notre âme, mais etre une quahté, devient chez eux un des aliments de bonne qualité, non ava- aussi dans notre corps, car elle le con- défaut. Ils devienne!lt poseurs, infatués riés, frais et cuits à point. Les alimenta serve agile et bien portant. de leur personne ; lis sont, à ce moAl • ) ' les meilleurs au got\t, ne sont pas tou'(''.a. suwre. , ment de leur vie, particulièrement déjours les plus sains. Par exemple, ceux sagréables. que l'on charge trop en graisse on en Leur grand tort est, la plupart du beurre, ceux que l'on assaisonne avec te~p8, de ne pas, écouter les bons contro '.ll d'épices, ceux qui, par leur nature, seil~ de ceux qu ils appellent déjà les sont lourds et indigestes, comme les c vieux • et de perdre parfois le resNous sommes arrivés à l'âge où les pect de la famille. champignons; ceux qu'on n'a pas assez enfants sont devenus jeunes geos. Gar1. Formules à apprendre et à retenir. fait cuire comme il arrive parfois ~a ma'!lan veut-elle placer son mot : - Quand il s'agit de nourriture: on tous ces aliments ne sont pas 1sains. çons et filles quittent alors les écoles, , J en aa1s autant que toi, lui répond-

de Weï-haï-Weï, en face de Port-Arthur. La part de la France, moins étendue, mais plus facile à conquérir, comme annexe de ses posseasions indo-chinoises, se compose de l'île Haïaan et des trois provinces du bassin du Tigre ou Si-Kiang, avec pius de 50 millions d'à· mes. D'autre part, l'lndo ·Chine française, commercialement prospère, forme un noyau de 25,000,000 d'habitants, parmi lesquels la religion catholique fait de grands progrès. Le royaume de Siam (5,000,000 d'habitants), bien que réduit des deux tiers par les annexions françaises de ces dernières années, est néanmoins dans on état flo!issant. Dans le populeux Empire lndo-Anglais, qui compte 300 millions d'indigè· nes, la paix règne, sauf quelques soulèvements des montagnards des frontières du nord-est. Malheureusement, la famine et la peste, causées par one longue sécheresse, désolent les provinces centralea. L'Inde fait pour cinq milliards de commerce extérieur, près de trois fois autant que la Chine, ce qui explique la sollicitude des Anglais pour la conserver et l'envie des Russes pour la conquérir. Sa possession sera, pour le XX' siècle, la grosse question asiatique à résoudre avec celle de la Chine ellemême. Dans son ensemble, l' Asie compte environ 820 millions d'âmes, soit plus de la moitié de la population du globe, et une superficie de 32 millions de kilomètres carrés, ou le tiers des terres habitées. Sa densité, de 20 habitants par kilomètre carré, e'3t la moitié de celle de l'Europe. (A .mivre.)

Hygiène de la nourriture

De la modestie


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on f , Le père veut-il donner son ap- pour l'avenir. préciation sur le travail, la manière de Il faut arriver à démontrer à l'enfanl se guider et ou tout autre chose, on qne la vie du foyer est agréable, qu'il prétend qu'il radote. n'aura jamais de meilleors amis que ses C'est cependant à cet âge ingrat que parents, de ne pas user d'une sévérité les parents devraient surveiller leurs trop granda à son égard, le récompenenfants plus étroitement encore. Sans ser lorsqu'il a fait son devoir ; ce sera les considé1·er comme des gamins, ils le meilleur moyen d'éveiller dans son BUT combattront , autant que possible , le cœur l'amour filial , c'est-à-dire un des Art. 1er. - La Société a essentiellesentiment d'orgueil qui, entre 18 et 20 sentiments les plus doux et les plus ment pour but de favoriser le déveloPans, vient rendre si désagréables les nobles qui existent dans le cœar hnpement de l'instruction populaire, âi, jeunes gens. main et qui vient nous consoler et nous Le présent su.p plément traite spé- sa.uvega.rder les droits et les intérêts Tout en leur faisant un semblant réconforter lorsque nous entreprenons d'indépendance, ils pourront adroite- la grande lutte de la vie. <:;b. SCHMITT, cialement les quest ions à Fordre du du persoonel enseignant et de t ravailment les tenir toujours sous leur surjour des conférences d 'instituteurs de ler, dans la mesure de seS1 forces, à forveillance, ne pas perdre une occasion Le froid et les poissons. - Se fait- 1900, en app,o rtant les éléments utiles mer des citoyens utiles à. la religion et de leur rappeler qu'il faut être modes- on bien une idée exacte de leur enduà la patrie. tes, empêcher surtout les mauvaises rance pour le froid et de leur extrême ou nécessaires à une discussion frucElle est placée sous la protect ion du relations qu'ils sont trop enclins à faire. vitalité 'f En hiver, quand les petits t ueuse. Il est tiré à pa.rt pour mieux B. Nicolas de Flüe. C'est par une douce morale, par une cours d'eau sont gelés de la surface au servit· à cet usa.ge et il a.borde succesSa devise est: « Religion, Science, Dépersuasion continue que les parents ar• fond, que deviennent les poissons 't lis sivement les points suivants : vouement. » riveront à ce but. lis devront, avant gèlent? Oui : mais ils ne meurent pas ORGANISATION tout, être les camarades de leurs en- tous si 1a prise de 1·eau en gtace ne 1. fants, les accompagner dans leurs sor- persiste pas trop longtemps. M. Pictet Art. 2_ - La Société se compose de ties, prendre même part à leurs plai- a fait à cet éga:d quelques essais eu. Le Comité de la Société •s'est ré uni à membres a ctifs et de membres honoraisirs et les amener petit à petit à n'user rieux. li a préparé des mélanges réfri- Sion, le 1er février. Avec le concours res. que des bonnes choses. gérants; il a plongé dans ces milieux de quelques hommes d' école expérimena) Les membres actifs s ont les memQuoi de plus beau qu'un fils qui, à certains organismes inférieurs vivant au ~és, qu'il avait convoqués à cet effet 40 ans, obéit encore à son pèr~, devenu sein des eaux, et ces organismes ont 1J a. élaboré le Projet de revision de~ bres du corps enseignant: instituteurs professeurs et inspecteurs qui adh/ un vieillarc t Dernièrement, dans un pu résister à des températures de - Statuts publié ci-après. 1·ent aux présents statuts. petit village de Berne, un homme âgé 200°, sans mourir. Il en est de même Ce projet sera discut é, cette année, de 80 ans a été chercher à l'auberge pour les microbes qui reviennent rapi- dan_ s les conférences d'a rrondissement b) Les membres honoraires son t les son fils, entré dans la soixantaine. Com- dament à l'existence aprèa avoir été d , membres des Commiss.ions scolaires ·e t me ce dernier commençait déià à être exposés à la température de l'hydrogène pms a opté, s'il Y a lieu, d'ans sa forme les amis de l'éducation qui s'intéressent gris, le père lui a intimé l'ordre de liquéfié, soit de 200° au-dessous de zéro. définitive par l'Assemblée générale de à la bonne marche de la Société. Les poissons peuvent être gelés dans l'année prochaine. quitter immédiatement l'auberge. L'auLes membr·es honoraires ont voix conMM .. les Inspecteurs vo1ndront bien tre a obéi et est rentré immédiatement l'eau à 20 de,Rrés au-dessous de zéro, sultative. à la maison, la tête basse, comme un être expédiés à distance, placés dans faire figurer dans l'ordre du jour de Art. 3. - La Société se subdivise en de l'eau à la température ordinaire et l: ur conférence_ respective, la « Discusenfant qu'on vient de gronder. Cet exemple de pouvoir paternel est revenir à la vie après une léthargie de sion sur le proJet de revision des Sta- conférences d'arrondissement. Chaque plusieurs heures. Et cependant, à l'état! t~ts » et veiller à ce que les modifica - conférence d'a.rrondis sement peut 8 <' bon à signaler. Combien de jeunes gens oublient ce gelé, ils sont d'une fragilité extrême et · t 10us qui y seraient proposées soient donner un règlement particulier mais que leurs parents ont souffert pour le moindre he~rt les brise en morceaux. portées à_ la connaissance du président ne pouvant renfermer aucune disposieux t Pourquoi veulent-ils, dès qu' ils Malgré tout, ils ne sont pas encore de la Société dans la. quinza.ine qui suit tion contraire a ux statuts de la. Société arrivent à 18 ans, secouer ce joug qui morts. Pendant les hivers rigoureux, la date de la conférence. cantonale. n'est cependant pas bien pénible t Cela les petits étangs gèlent complètemAot Le Comité s'occupera incessamment COMITE tient souvent à l'éducation première de ba~ en haut. Les poiss~ns et autres d'une autre question dont la solution Art. 4. - La Société est dirigée par qu'on doit toujours soigne: beaucoup. organismes y restent emprisonnés dans intéresse tout spécialement 1 Les parents qui sont fermes avec la glace pendant .~es journées et même bres du corps enseignant. es mem- un Comité central composé de sept leurs eefants et ne les brutalisent pas, d~s semaines ~nt1eres. Or, dès que ~ur- L" Ecole primaire" en arlera en membres dont au moins un ecclésiastique fait pa.rtie. qui savent se faire craindre t1ans se vient le d~ge1, tous ces êtres rev1eo- temps utile LP . , ·· · e Oomite. faire haïr, s'épargneront bien des ennuis nent à la v10, Le rédacteur de l'organe de la. Société - oest de droit membre du Comité.

Supplément spécial pour les instituteurs valaisans

Intérêts de la Société valaisanne d'Education

Projet derevision des statuts


2 Bes attributions sont! a) de prendre l'initiative de . toutes les mesures propres à réaliser le but de la Société; b) de fixer la date des réunions générales qui n'ont lieu, dans la r ègle, que chaque deux ans; c) d'en préparer les tractandas et d'en donner préalablement connaissance anx sociétaires; d) de désigner les rapporteurs a.ux réunions générales; e) de faire choix des questions à étudier, pour autant que le Département ne les fixeraü p,as; f) de représenter la Société viJS-à·vis des Autorités scolaires, des conférences d'arrondissement et, cas échéant, des sociétés cantonales similaires; g) de pourvoir à la publication d'un journal pédagogique qui réponde au 1, . et aux intérêts de la Société; h) de fixer selon les besoins de la So. ciété, le montant des contributions annuelles et l,e mode de perception. Art. 5. - Le Comité central est t'enouvelé chaque deux ans, à la réunion générale. Le mode d'élection est le ,suivant: Les membres des comités des différentes conférences dont la Société se compose, réunis avant l'ouverture de l'assemblée générale, arrêtent, au scrutin secret et à la majorité absolue, la can didature du Comité ceatral. Cette candidature est proposée à l'assemblée généra.le qui vote, par main levée, après avoir entendu les autres propositions qui auraient été éventuellement faites au sein de cette assemblée. Cette votation a aussi lien à la majorité absolue. Les membres honoraires peuvent aussi être élus. CAISSE A1·t. 6. -

La caisse est aJimentée,

3 1° Par les subsides de l'Eta.t ;

a,) refuserait de se conformer aux

sée de l'inspecteur du district ou de l'arrondissement, comme président, de !'Inspecteur d'un district voisin et d'un 011 des troubles de n ature à entraver la bonnt> délégué du Département de l'instruction ·publique. marche de la société; Art. 2. - Tout élève garçon, âgé de c) 1·efusera.i t l',,Ecole primaire'' ou Je payement des contributions annueJleR; 15 ans révo,l us ou plus, avant d'8tre lid) accepterait un traitement infé- béré de la fréquentation de l'école primaire, doit subir cet examen, qu i porJ'ieur au minimum prévu par la loi; tera sur toutes les branches du plan e) tomberait dans des conditions incompatibles avec la dignité de ses d'étude. Al't. 3. - MM. les Inspecteurs désifünctions. ORGANE L'exclusion sera. prononcée par le co- gneront oeux des régents qui devront Art. 7. - L'organe de la Société est ruité central, sous réserve de recours à accompagner leurs élèves devant la !',,Ecole primaire" dont l'abonnement l'assemblée générale. commission d'examen. est obligatoire pour tons les me'w>res Al't. 4. - L'examen sera fixé pour REUNION GENERALE actifs. chaque district paJ.' M. l'inspecteur qui Il est publié, sous la surveillance du Art. 10. - Le choix du lieu de la. réu- s'entend, à ce sujet, avec le collègue comité central, par un comité de rédac. nion générale est fixé par l'assemblée, qu'il choisit pour l'accompagner. tion de troisi membres dpnt un ecclé, en a.lternant autant que possible, entre Art. 6. - Selon le résultat de· l'exasiastique fait partie. Le comité de ré. les différents districts du canton. men, la commission décide si l'élève sera émancipé ou s'il devra. fréquente1• f:a~~ion est choisi par le comité cen. DISPOSITIONS GENERALES l'école prima.ire pendant le cours scoChaque conférence d'arrondissemen t A.r t. 11. - Les cas non prévus. par les laire suivant on une pa.rtie de celui-ci. désigne annuellement un correspon présents statuts seront tranchés par le .\rt. 9. - Les élèves qui ne se présendant attitré à l',,Eco.Je primaire". Le comité central. , tent pa.s à l'examen restent astreints à obligations et attributions· des corres· Art. 12. - Les présents statuts en- fréquenter l'école primaire à moins pondants sont fixées par le comité. trent en viguem· dès leur adoption ; ils qu'ils n 'établissent par une décla.rane pourront être revisés que dans les tion du président de la commission scoTRA VAUX assemblées générales et à la majorité laire d'avoir été empêchés de le subir Art. 8. - Chaque sociétaire es,t tenu des deux tiers des membres actifs pré- pou1· cause majeure. Dans ce cas ils sous les peines prévues dans les ré sents. satisferont à. cette obligation devant M. glements particuliers des conférence Au nom du Comité: !'Inspecteur, lors de sa première visit e d'arrondissement, de traiter les sujet après l'ouvel'ture de l'année scolaire. François Giroud, président. mis à l'étude par le Dépa.rtement d Art. 10. - Les autorités communal'instruction publique ou le comité cen les, de concert avec les commissions tral. scolaires, prendront les dispositions néLes rapporteurs désignés par les con 2. cessaires pour obliger les élèves à suférences respectives adressent un rap bir l'examen exigé d'eux. P?rt ou résum~ de ces travaux au pré Les examens d'émancipation ont été (Les ar. 5, 7 et 8 n'intéressent pas s~dent d? comité_cent~al dans le. dél~ institués pa.r une ordonnance du mois MM. les instituteurs.) ~ un mois à pa~tir d~ J~ur, de la__confe de mars-avril 1892, dont voici les pri!1Par circulaire du 30 Nov. 1896, 1en_ce où le suJet mis à I étude a ét cipales dispositions: adressée aux administrati ons commutraité. Art. 1. Un examen spécial, devant nales, commissions d'école, à MM. les EXCLUSION une commission de trois membres, a ul'a Inspecteurs scolaires et au personnel Art. 9. - L'exclusion de la sociét lieu pour l'émancipation des élèves- enseignant du canton, le DépartemeJ:!t pourra être prononcée contre tout so- garçons des écoles primaires de l'Ins.truction publique faisait conciétaire qui: La commission d'examen est compo- naitre ce qui suit:

2° Pai· les dons qui pourraient lui être faits; 3° rar les contributions des sociétai. res. · Chaque sociétaire pa.ye une cotisation annuelle de 2 fr. 50, en compensation de laquelle il reçoit l'organe pédagogique de la Société. Le mode de perception est rlétermin~ par le Comité central.

istatuts; · b) provoque,·ait des di ris·i ons

Examens d'émancipation


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4

(( L'expérience ayant démontré que l'obligation d'astreindre à une fréquentation de l'école primaire, pendant 3 ou 4 mois de l'année suivante, les élèves qui n'ont pas obtenu au moins 8 points, n'a pas donné le résultat espéré et occasionne des difficultés dans la mise en pratique, cette mesure est modifiée en ce sens que les élèves qui, à cet examen, ont obtenu 9 points sont dé-

finitivement émancipés. Les autres seront tenus de fréquenter l'école primaire pendant toute l'année scolaire suivante. > Cette décision est entl'ée en vigueur avec l'approbation du Conseil d'Etat.

3. Cours de répétition ARRETE DU CONSEIL D'ETAT du 23 octobre 1876 Le Conseil d'Etat du canton, etc. Considérant que l'expérience a démontré que l'organisation des écoles de répétition, prévue à l'art. 7 de la loi sur l'instruction pulique, est indispensable poul' aS'Surer les bienfaits de l'instruction primafre; Vu les articles 7 in fin, 14 et 17 in fin de la loi sur l'instruction qui donnent au Conseil d'Etat toute compétence p:our étendre le programme de l'enseignement pI'imaire et ouvrir d'autres écoles, si les besoins et les circonstances l'exigent; Sur la proposition d u Département de l'instruction publique ARRETE: Art. 1. - Il sera établi dans toute localité qui possède une école primaire, des coul's de I'épétition que devront fréquenter, jusqu'à l'âge de 20 ans, les jeunes gens âgés de 15 ans révolus et émancipés de l'école primaire. Art. 2. - Ces cours seront donnés, dans la l'ègle, par le régent qui dirige

l'école primaire, et dans les localités où l'école embrasse plusieurs classes, par le régent de la classe supérieure. La direction des écoles ne poul'ra être confiée à d'autres personnes sans l'approbation du Département de !' Instruction publique. Art. 3. - Les écoles de répétition doivent s'ouvrir au plus tard le lei' décembre et ne pas être cloturées avant le 1er avril. - Pendant les mois de décembre, janvier et février, il sera consacl'é aux com,s au moins 3 leçons par semaine, de 2 b. chacune, et pendant les autres mois au moins deux leçons pal' semaine, de même dul'ée. Art. 4. - L'enseignement donné comprendra essentiellement le.s matières suivantes: a) la langue maternelle( lecture accentuée avec compte-rendu, dictée, rédaction) - b) l'arithmétique av~c étude spéciale du nouveau système des poids et mesures (système métrique) - c) l'histoire et la géographie de la Suisse, - d) un aperçu des institutions politiques, cantonales et fédérales. Art. 5. - Le plan d' organisation des écoles de répétition sera ,soumis pal' la commission scolaire à l'inspecteur de l'arrondissement, 15 jours au moins aYant l'ouverture des cours. Art. 6. - Les communes paieront a ux instituteurs chargés du cours de répétition une gl'atification pou;· l'augmentation de tl'avail qu'ils assument. En cas de contestation le Conseil d 'Etat prononce. · Art. 7. - Chaque absence non justifiée est passible d'une amende de 1 fr. à payer par les parents ou tutem·s. (Suivent les signatm·es.)

Extrait de la circulaire du Départ. du 23 janvier 1880 Ensuite d'observations qui ont été présentées quant à la tenue des cours de répétition pendant la soil'ée1 ohser-

vations desquelles il résulte qu'en de la part de l'Etat, d'exiger partout où maints endroits la discipline en souffre faire se peut, que les cours· de répéet qu'en tous cas les mœurs et la bon- tition soient confiés à un maitre spéne éducation de notre jeunesse peuvent cial, soit déchargé de l'école primaire'. être plus ou moins ,généralement compromises, par ce fait, MM. les Inspecteurs .scolaires ont été autorisés à organis.el' ces cours dans leurs arrondissements respectifs de telle manière que pal'tout où cela sera pos.s ible, ils soient Arrêté dn 7 Septembre 1888 tenus de jour. Art lel'. - Les administrations comAu cas où des enfants ou jeunes gens, astreints à fréquenter l'école primaire munales prendront les dispositions néou le cours de répétition, quittent le ur cessaires pour que to111te recrue domicicommune pom· allel' en habiter une a u- liée ou séjournant dans leur commune tl'e dans le canton, il est insrtamment suive, avant de se présentel' à l'examen recommandé à l'autorité communale d'e pédagogique, un cours préparatoire la localité précédemment ha.bitée par chez un régent breveté ou chez une aneux d 'informer de ce départ celle de la tre personne compétente. Art. 2. - Ce cours se compose de ~4 commune où ils se rendent, afin qu'ils en fréquentent régulièrement les écoles. leçons données, dans la règle, au moy~n de 2 leçons par jour. Toutefois, avec Extrait de la circulaire du Départ. l'a utorisation de l'inspecteur, le cours du 30 Nov. 1896 peut être donné dans 24 joul"S avec une A ce propos (des cours de répétition) seule leçon par jour. La durée de chaque leçon sera pronous croyons devoir renouveler une recommandation déjà faite antérieu1·e- portionnée au nombre de·s recrues et ne ment, tendant à confier autant que pourra, en tout cas, être moindre de 2 1 possible le cours de répétition à nn ré- heures ). Art. 3. - Ces leçons pol'teront 11m· gent spécia.J et breveté. Bien deSI comles branches suivantes: munes, les plus importantes au moins, a) Lecture; possèdent des régents d' un certain âge b) Composition; qui se sont retirés de l'en seignement c) Calcul mental et par écrit; primaire, et que leur expérience et leur e) Géographie, histoire et instruc-autorité rendraient parfaitement aptes tion civique. et capables de diriger un cour.s composé Art. 4. - Les administrations comd'élèves presque adultes. Partout où les com~s ont été centralisés et confiés: à un munales doivent, avant l'ouverture rlu seul maitre, on s'en est bien trouvé, et cours, indiquer à M. l'inspecteur la les progrès ont été si sensibles, que l'on personne qui est chargée de ce cou rs, ne voudrait pas revenir à l'ancien état et la manière dont il est établi, ainsi de choses. Les COUI'S centralisés offrent que l'époque de son ouverture. Art. 5. - Sont exemptés de ce coUt·s : cet autre avantage: les élèves étant plus Ceux qui ont déjà subi d'une manière nombreux, l'émulation est plus _grande et ils pl'Ofitent davantage en raison des 1) Cet article se trouve modifié par une désoins spéciaux qui peuvent leur être cision du Conseil d'Etat prise en date du 5 voués. Auss,i MM. les Inspecteurs re- sept. 1895 et qui porte de 24 à 30 le nombre çoivent-ils pour instruction expresse minimum des leçons.

4. Cours préparatoires pour les recrues


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pia ti sfai sa n te l'examen pédago g i<J ue dans une année antérieure. Art. 6. - Les recrues obligées de suivre ce cours peuvent y être astreinte;;; dP la. part des autorités communales par des mesures de police. Art. 7. - Chaque recrue présentera, lors de l'examen, à l'expert pédagogique cantonal, une déclaration indiquant le nombre des leçons suivies., et signée par le Président de la Commission scolaire et la personne qui a donn é le cours. Les recrnes qui ne présenteraient pas cette déclaration seront punies des arrêts par le Commandant d'a1·rondi8sement. Art. 8. - Avant le cours, ou au plus iai·d les premiers jours après, l'onverture, tontes les 1·ecrues de l'année seront rénnies par districts pour suu ir ou Pxamen pédagogique préparatoire. L'absence non justifiée à cet exanwn sera p unie d'une amende de 5 francs. La convocation en sera fixée par M. )'Inspecteur qui présidera cette réunion , assisté d' un expert pédagogiqut> fédéral. Art. 9. - Les auto1·ités communa les qui ne se conformeront pas a ux disposition s du présent arrêté seront passibles d'une amende de 5 à 50 francs. La même amende s·e ra prononcée contre les autorités à la négligence desqnelle:; pourrait être imputé le ma uvais r-ésultat des examens subis par leurs rei,;. sortissants. Art. 10. - L'arrêté du Conseil d'Etat s ur la matière, du 11 Juin 1884, est rapporté. * * * A p ropos des cours pédagogiq ues préparatoires au rec.rutement (V. ,,Bulletin officiel" du 4 aoüt 1899), le Département de l'Instruction publique, en ex~cution tant de l'arrêté ci-dessu s que de décisions postérieures, invite· les administrations communa les à se confor-

me1· strictement aux prescriptions sni vantes: 1. Toute recrue, domiciliée ou en séjour dans la commune, s uivra un cours préparatoire d'au moins 30 leçons, de 2 heures chacune. 2. Avant l'ouverture des co,nrs, les admini strations feront connaître à l\Bt. les Inspecteurs scolaires le nom de la personne qu'elles entendent charger de le donner. De son côté, le Département transmettra à MM. les Inspecteurs les noms des jeunes gens astreints à suivre le cours préparatoire. 3. Les recrues absentes seront rappelées, et, pour le cas où elles n' obtempérentiernt pas jmmédiatement à cet ordre, elles seront dénoncées au même Département. 4. Outre l'amende, des mesures cl.e police peuvent être prises contre les recrues qui feraient défaut aux leçons, sans préjudice des dispositions de l'art. 7 de l'arrêté. 5. L'emploi de l'opuscule ,,Le jeune Citoyen" est vivement recommandé, ainsi que celui de la cal'te écrite et muette ·de la Suiss,e (Dépôt cantona l des livres scolaires, à Sion.) 6. Aux termes de l'art. 9 de l'arrêté, les a utorités communales qui ne se couformeraienl pas aux prescriptions y contenues, seraient passibles d'une amende de 5 à 10 francs. La même amende ser-a prononcée contre les autorités à la négligence dei;quelles pourrait êüe imputé le manvais résultat des examens, subi s par leurs r·essortissants. -0-

Décisions du Conseil d'Etat relati vement aux cours préparatoires au recrutement, à leur tenue, fréquent ation, etc. 26 Décembre 1883. Le Conseil d'Etat décide que les étrangers à la Suisse ne sont pas tenus

d'assister a\1 cours de répétition destiné aux recrues avant de subir l'exame n pédagogique; par contre tous les S ui sses sont astreints à le fréquenter. 28 Février 1896 Le Conseil d'Etat, sur la proposition des Départements militaire et de !'Instruction qublique, d'accord aYec les conclusions des experts fédéraux, se prononce pour le maintien des notes pédagogiques dans les livrets de service militaire. 18 Mars 1897 Consulté par une Commission scol aire d'accord avec le Conseil communal , à savoir si des élèves du coms de répétition qui doivent se présenter a u recru. ü ~ment et qui sont encore très faibles, peuvent être astreints à fréquenter des cours supplémentaires et a ux frais de qui, le Conseil d'Etat, en application, par analogie, de l'art 14 de la. loi sur l'instruction publique, se prononce pour l'affirmativ.e et en ce sens que les fra is sont à la charge de la commune. 29 Août 1809 Consulté sur la question de savoir: 1° Si les régents peuvent être obligés de tenir les cours préparatoires pour les recrues sans autre honorafre que lelll' traitement; . Le Con seil d'Etat estime que les cours de répétition constituant un surcroit de travail pour les régents, ces df,rniers ont droit à un supplément de solde de la part des communes. 2° Si l'indemnité qu'alloue une commune pour faire aller ses recrues au cours préparatoire donné par le régent d'une commune voisine, do,it profiter h cette dernière ou bien au régent, le Conseil d'Etat estime que cette indemnité appartient au régent dont le travail est augmenté dans la proportion du nombr<> des élèves.

1

Neuchâtel. - Loi soolair,, Les journaux de ce canton publient Je résumé du projet de Jo,i sur l'instnic- 1 tion publique élaboré par le Conseil d'Etat. Ce projet de loi en 217 articl~s, fusionne et codifie toutes les dispositions exist antes. Voici, en ce qui t ouche l'instruction primaire, quelques détails qui peuvent intéresser les lecteuts de l',,Ecole primaire". Jusqu' à présent l'Etat pa.yait uniformément le 25 % de la dépense de construction de nouveaux bâtiments scolaires. D'après le projet, les communes dont les taxes locale.a dépassent Je clou. dont les taxes locales dépassent le double de l'impôt cantonal, pourront receYOÎl" une allocation supr.>lémentaire. P our les traitements, le Conseil d'E· tat fait les propositions suivantes: Instituteurs: Neuchâtel, le Locle et la Chaux-de-Fonds, traitement initial de 2160 fr. (actuellement 2000); autres localités 1800 fr. (actuellement 1600). - Institutrices: Neuchâtel, le Locle et la Chaux-de-Fonds·, 1260 fr. (actuellement 1200); a utres localités 1140 fr. (actuellement 1080). - Les inistituteurs et les institutrices reço,i vent en outre de l'Etat, après 5 ans de services, une ha ute pa.ie qui est la même pour tous et qui est déterminée comme suit d'après le,s années de services : de 6 à 10 années, 120 fr.; de 11 à 15 années, 240 fr.; de 16 à 20 années, 360 fr.; de 21 à 25 années, 480 fr.; de 26 années et a 11 èœlà 600 fr. Les instituteurs arriveront ainsi, a u bout de 26 années de serviC'e, à un traitement maximum de 2760 fr. à la ville et 2400 fr. à la campagne; les institutriC'es, à 1860 fr. à la ville et 1740 fr. à la campagne. Les cour.a oomplémentaires sont rétribués d'une façon spéciale et les frais de ces cours par moitié à la charge de l'Etat et des commun.es. L'Etat subven. tionne l'entretien des écoles spéciales et des cuisines scolaires. Les comrnu-


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8 hès co.ntribuent au minimum pour un cinquième aux frats des fournitures scolaires gratuites. L'Etat S'llbventionne J.es bibliothèques scolaires et l'enseignement des travaux manuels (50 %). On évalue à 110,000 fr. par a n le tota.l de la dépense supplémentaire que la nouvelle loi imposera à l'Etat et aux eommunes. Le Conseil d'Etat se prononce· conh'e la réélection périodique des institut eurs. La durée de la scoJarité est de 8 ans. L'âge de sortie des élèves est ret::trdé d'une année pour ceux qui ont atteint le chiffre maximum d-e 500 absences ou dont l'examen de sortie aura démontré l'ignorance. L'Ecole norma le serait transformée du tout au tout: 4 années d'études au lieu de 2.

Vaud.

-oCours complémentaires.

Le programme d'enseignement pour ces cours vient d'être distribué aux membres du personnel enseignant et aux Commissions scolaires; c'est.le plan d'études prévu par la loi sur l'instruction publique; il entrera. en vigueur cette année, à la reprise des cours, de l'~iver, car ceux de 1890- 1900 sont bien près de toucher à leur fin. Dans l'élaboration de ce programme, il a. fallu tenir compte du temps limité consacré aux classes d'adultes en circonscrivant sensiblement l'étendue de la matière d'enseignement, laquelle, sauf l'instruction civique, n'y dépasse guè1·e celle de l'école prima.ire. Le mode d'instruire y est aussi bien différent et, en s'inspirant des fort justes, réflexions de Numa. Droz, l'instituteur doât surtout donner un enseignement vivant qui s'adresse moins à la mémoüe qu'à. la raison et a u cœur, de façon à développer chez les jeunes gens l'initiative personnelle, l'ha.bitud·e de la. détermination clafre et réfléchie, justifia.nt le parti.pris et l'action.

La répa,rtition des matîères est êtà• blie de manière à ce que chacun puisse au moins une fois en trois an,si pru·courütoutes les parties du programme. Aujourd'hui que les coms complémentaires sont entrés, non sans pe.ine, il est vrai, dans les mœurs des populations, et que, d'autre part, des résultats sinon superbes, tout au moins fort encourageants ont été constatés,, il est à souhaiter que tout ce qui se fera dans ce domaine contribue a:U développement constant de l'instruction populaire.

Concours de livres d'enseignement. Le Département de )'Instruction publique du même canton met au concours l'élaboration des manuels ci-après: a) Recueil de problèmes et d'exerci ces d'arithmétique à l'usage des élèves dies degrés intermédiaire et supérieur de l'école primaire; b) Recueil à. l'usage des instituteurs et des institutrices, pour l'enseignement de l'arithmétique dans les tl'ois degrés de l'école prima.ire; c) Manuel pour l'enseignement du chant dans les trois degrés des classes primaires; d) Manuel pour l'enseignement des éléments de sciences naturelles et l'économie domestique, dans les degrés intermédiaire et supérieur. Le concour·s sera fermé le 31 octobre 1900. Une somme de 3000 francs sera répartie entre les auteurs des meilleurs ouvrages. -o-

L'école champs

et

REVUE PEDAGOGIQUE __ PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA

SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION · . . h L'Ecole primaire. donne au mom1.> 12 livraisons de 16 pages c acune, non compns la couverture et autant de suppléments de 8 ' pages pendant le cours scolaire. Prix d'abonnement : Suisse fr. 2 -50 Union postale f•·· 3 Tout -ce qui . concerne let publiccttio11 doit être ~dr~ss L M. P. PIONAT, 1er , ... "' 1a: èt l'éditeur, , . secretctirc et l'Instructicn publique. èt Si~n.

le travail des

Le comité de la Société des instituteur.s de la Suisse romande met à l'étude la question suivante: <c Que peut faire l'école pour fortifier chez les élèves le goù.t des labeurs agricoles et enrayer l'exode des jeunes campagnards vers les villes?» Ce thème sera dü1cuté au congrès scolaire de 1901.

Siuite par,·o)os ad me ve11•·1·e.

(

1

L-aissez venir à moi les enfants.) Notre-Seigneur, ùan s !'Ernng il e

J


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