No 03 l'Ecole primaire, 15 Février 1911

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24 de Briey, il y posa ses lèvres. A ce moment, les fugitifs sortaient du parc. Encore un quart d'heure, ils auraient gagné la frontière et seraient sauvés. les dragons dormaient toujours. Ernest DAUDET. ----------~·-~·.-----------

Variétés LA BOITE AUX LETTRES La boîte aull lettres nous est si nécessaire qu'il semble qu'elle soit aussi vieille que la poste. Erreur. Il y a un demi-siècle, elle était inconnue en beaucoup de pays, notamment dans divers pays de la vertueuse Allemagne. On n'en trouvait pas une seule dans tout le Hanovre en 1840. Un jour qu'un voyageur saxo~1 , par une lettre adressée aux journaux, expnma sa surprise et son mécontentement il s'attira du ,Hannoverschen Volksblatt", 1~ remontrance que voici : " Nous n'avons pas de boîtes aux lettres; il faut souhaiter que nous n'en ayons jamais; car c'est une invention immorale et proprement diabolique. Quiconque a de mauvais desseins à l'égara ae ses semblables, quiconque veut glisser une calomnie dans une oreille, rompre des fiançailles brouiller des parents avec leurs enfants u~ mari avec sa femme, un maître avec ses s~rvi­ teurs, quiconque désire semer la discorde et la défiance, celui-là écrit une lettre anonyme et la jett~ dans la boîte. Ce n'est pas tout. Cet aveugle mstrument se fait le messager complaisant de toutes les correspondances coupa~l~s, le co~fi~ent et le complice de toutes les liaisons cnmmelles; par lui arrivent directement e~ · sûrement ~es lettres d'amour ·q u'on ~ parlo_1s tant de peme à faire parvenir à une Je~ne ftlle ou à une femme mariée. Un Etat qUI se re?pecte ne saurait se prêter à un méhe.r pare1l. Institue.r des boîtes aux lettres dans le Hanovre, ce serait en bannir la décence et la sécurité. » Il faut croire que les Etats modernes n'ont plus le même souci de la morale publique, car ils ont tous des boîtes aux l~tr~s: Même its· ont des postes restantes et 1actlVlté de ces derniers guichets montre assez que le regard narquois, attristé ou égrilla.:d _du receveur n'a jamais découragé la chen tele. LE PLUS GRAND PONT SUSPENDU DE L'EUROPE L'entreprise qui s'est chargée de la cons-

truction de la ligne Bevers-Schuls, dans l'Engadine, vient d'achever, au-dessus de Zemetz un pont suspendu qui est certainement le plu~ grand modèle connu du genre, en Europe tout au moins. Il s'agit d'un pont destiné au passage des matériaux et qui relie la rive gauche de l'Inn où se trouve la route cantonale, à la rive droi~ te sur laquelle passera la ligne en construction. La longueur de ce pont monstre est de 160 mètres et sa hauteur de 80 mètres. Il a été construit par un entrepreneur grison, M. Corey, qui s'est fait connaître, pendant les travaux du viaduc de Filisur (Grisons) et ceux du viaduc de la Sittertobbel, près StGall, par la hardiesse de ses échafaudages. L'établissement du pont sur l'Inn fut particulièrement difficile et dangereux. Tout d'abord on installa aux deux issues du futur viaduc les armatures nécessaires que l'on relia au moyen de quatre câbles solides. Puis il s'agit de placer tout au long de ces câbles les barres métalliques de suspension destinées à supporter le tablier. Conune aucun ouvrier ne . se pré~e~tait pour accomplir ce travail plem de penis, M. Corey fit lui-même la besogne. Sans crainte de l'a.bîme au fond duquel grondait la rivière mugissante, Ie vaillant homme plaça une à une les barres de suspension, qu'il fut ensuite relativement facile de r~lier entre elles par les madriers for~ant auJourd'hui le tablier de ce pont audacteux. LES MYSTERES DE LA SCIENCE . Que pensez-vous du « visoxysulfobromodi· mbrohydroxidianine »? C'est un mot prononcé entre bien d'autres au congrès unive.rsel de ~himie qui vient d~ se tenir à Copenhague. ' Les _malh;ureu~ ~ténographes, en entendant le bru1t qu Il faisait en tombant des lèvres d'~n o~at~ur, ont senti s'échapper de leurs d,<:>tgls 1agile ~tylo ; ils en sont restés • baba », s 11 est permis, en d'aussi graves matières d'employer !m !"i1o1 si peu scientifique. ' I~s- ont du farre appel à un nouvel appareil: le telegraphone. Chacun sait, en effet, que chaque découverte en appelle une autre sans laquelle la première est inutilisable. Allez donc sténographier • visoxysul....• , etc., sans le télégraphone! le. télégraphone_ permet donc d'enregistrer les_ disc~urs à l'aide d'un film cinématograP~Iqu~; Il en faut environ un kilomètre pour d1x mmutes d'éloquence. --~--L---IOnté.

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d ·édu~ation

Moniteur du Musée industriel et pédagogique L'Ecole primaire donne de 12 à 14 livraisons de 16 pages chacune, non compris la couverture, et autant de suppléments de 8-16 pages pendant l'année ordinaire (soit du 1er Janvier au 31 Décembre) . Chaque rn~ il est en outre apporté un supplément illustré de 8 pages intitulé : Le Foyer et les Champs.

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Annonces : 20 cent. la ligne sur toute la largeur Tout ce qui concerne l" publicMion doit être a:_à ressé directement à son gérant, M. P. PIQNAT, Chef de SerYice a:u Dépa:rtement de l'Instruction publique, à Sion.

La discipline à l'école doit se proposer, non pas de briser la vomail< fip_ 1~ rliricfPr


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