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lô Février
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1~11
24 de Briey, il y posa ses lèvres. A ce moment, les fugitifs sortaient du parc. Encore un quart d'heure, ils auraient gagné la frontière et seraient sauvés. les dragons dormaient toujours. Ernest DAUDET. ----------~·-~·.-----------
Variétés LA BOITE AUX LETTRES La boîte aull lettres nous est si nécessaire qu'il semble qu'elle soit aussi vieille que la poste. Erreur. Il y a un demi-siècle, elle était inconnue en beaucoup de pays, notamment dans divers pays de la vertueuse Allemagne. On n'en trouvait pas une seule dans tout le Hanovre en 1840. Un jour qu'un voyageur saxo~1 , par une lettre adressée aux journaux, expnma sa surprise et son mécontentement il s'attira du ,Hannoverschen Volksblatt", 1~ remontrance que voici : " Nous n'avons pas de boîtes aux lettres; il faut souhaiter que nous n'en ayons jamais; car c'est une invention immorale et proprement diabolique. Quiconque a de mauvais desseins à l'égara ae ses semblables, quiconque veut glisser une calomnie dans une oreille, rompre des fiançailles brouiller des parents avec leurs enfants u~ mari avec sa femme, un maître avec ses s~rvi teurs, quiconque désire semer la discorde et la défiance, celui-là écrit une lettre anonyme et la jett~ dans la boîte. Ce n'est pas tout. Cet aveugle mstrument se fait le messager complaisant de toutes les correspondances coupa~l~s, le co~fi~ent et le complice de toutes les liaisons cnmmelles; par lui arrivent directement e~ · sûrement ~es lettres d'amour ·q u'on ~ parlo_1s tant de peme à faire parvenir à une Je~ne ftlle ou à une femme mariée. Un Etat qUI se re?pecte ne saurait se prêter à un méhe.r pare1l. Institue.r des boîtes aux lettres dans le Hanovre, ce serait en bannir la décence et la sécurité. » Il faut croire que les Etats modernes n'ont plus le même souci de la morale publique, car ils ont tous des boîtes aux l~tr~s: Même its· ont des postes restantes et 1actlVlté de ces derniers guichets montre assez que le regard narquois, attristé ou égrilla.:d _du receveur n'a jamais découragé la chen tele. LE PLUS GRAND PONT SUSPENDU DE L'EUROPE L'entreprise qui s'est chargée de la cons-
truction de la ligne Bevers-Schuls, dans l'Engadine, vient d'achever, au-dessus de Zemetz un pont suspendu qui est certainement le plu~ grand modèle connu du genre, en Europe tout au moins. Il s'agit d'un pont destiné au passage des matériaux et qui relie la rive gauche de l'Inn où se trouve la route cantonale, à la rive droi~ te sur laquelle passera la ligne en construction. La longueur de ce pont monstre est de 160 mètres et sa hauteur de 80 mètres. Il a été construit par un entrepreneur grison, M. Corey, qui s'est fait connaître, pendant les travaux du viaduc de Filisur (Grisons) et ceux du viaduc de la Sittertobbel, près StGall, par la hardiesse de ses échafaudages. L'établissement du pont sur l'Inn fut particulièrement difficile et dangereux. Tout d'abord on installa aux deux issues du futur viaduc les armatures nécessaires que l'on relia au moyen de quatre câbles solides. Puis il s'agit de placer tout au long de ces câbles les barres métalliques de suspension destinées à supporter le tablier. Conune aucun ouvrier ne . se pré~e~tait pour accomplir ce travail plem de penis, M. Corey fit lui-même la besogne. Sans crainte de l'a.bîme au fond duquel grondait la rivière mugissante, Ie vaillant homme plaça une à une les barres de suspension, qu'il fut ensuite relativement facile de r~lier entre elles par les madriers for~ant auJourd'hui le tablier de ce pont audacteux. LES MYSTERES DE LA SCIENCE . Que pensez-vous du « visoxysulfobromodi· mbrohydroxidianine »? C'est un mot prononcé entre bien d'autres au congrès unive.rsel de ~himie qui vient d~ se tenir à Copenhague. ' Les _malh;ureu~ ~ténographes, en entendant le bru1t qu Il faisait en tombant des lèvres d'~n o~at~ur, ont senti s'échapper de leurs d,<:>tgls 1agile ~tylo ; ils en sont restés • baba », s 11 est permis, en d'aussi graves matières d'employer !m !"i1o1 si peu scientifique. ' I~s- ont du farre appel à un nouvel appareil: le telegraphone. Chacun sait, en effet, que chaque découverte en appelle une autre sans laquelle la première est inutilisable. Allez donc sténographier • visoxysul....• , etc., sans le télégraphone! le. télégraphone_ permet donc d'enregistrer les_ disc~urs à l'aide d'un film cinématograP~Iqu~; Il en faut environ un kilomètre pour d1x mmutes d'éloquence. --~--L---IOnté.
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d ·édu~ation
Moniteur du Musée industriel et pédagogique L'Ecole primaire donne de 12 à 14 livraisons de 16 pages chacune, non compris la couverture, et autant de suppléments de 8-16 pages pendant l'année ordinaire (soit du 1er Janvier au 31 Décembre) . Chaque rn~ il est en outre apporté un supplément illustré de 8 pages intitulé : Le Foyer et les Champs.
Suisse fr. 2.50
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Union postale fr. 3
Annonces : 20 cent. la ligne sur toute la largeur Tout ce qui concerne l" publicMion doit être a:_à ressé directement à son gérant, M. P. PIQNAT, Chef de SerYice a:u Dépa:rtement de l'Instruction publique, à Sion.
La discipline à l'école doit se proposer, non pas de briser la vomail< fip_ 1~ rliricfPr
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pourrait être joint sans frais supplé-· Sommaire du présent No mentaires au rembour·s de l'Ecole priDe la formation personnelle du maî- maire qui serait ainsi de 3. 50 pour les tre. - La décoration des salles d'école deux feuHles réunies. Dans ce cas, tout (suite). - Conseils ·à un jeune institu- avis contraire devrait parvenir jusqu'au teur. -:- De la préparation des leçons. 28 de ce mois au plus tard, afin qu'il - Sur la manière de faire les leçons. en puisse être tenu compte en temps uti--:- Le calme chez l'instituteur. - Le le, soit avant la mise en circulation des chant dans l'école catholique. - De carte.s ou livraisons comprenant le coût l'obéissance. - Perrsées dti V. ].-B. de' de l'abonnement. la Salle. - Partie pratique: OrthograA titre exceptionnel, 1e {eune Catfwphe et rédaction. -- Variétés. lique est servi à raison de 1 fr. (au lieu -0de 1. 50) aux abonnés de l' Ecàle priSommalre du Supplément N° 3 maire et du Bulletin pédarzorzique ·qui , L'amour maternel. - Le sac de bon- procurent 4-5 souscripteurs à ce petit bons. -- Et alors . . .. voilà. - Varié- journal. tés. Fr•bour~:. -0....,-
Le .Jeune ()atholique Sommaire de la livraison de février.
Pie X répond à un enfant (avec portrait). - Histoire d'une famille. - La prière du matin. Au petit .Jésus (avec gravure). - L'ours et le roitelet. Pierre et Louise. - Un problème amusant., - Le pain de la maison (avec gravure). - Un hymne à l'aiguille. Histoire pour le3 écoliers. - Comment Dieu est partout. - Quelques règles de civilité. - Un apprentissage (avec gravure). - Belle réponse. - De l'ingratitude. - Le pardon. - Travaux manuels pour jeunes filles (2 gravures). - Exploits d'un veloceman (gravure).
x La plupart des maîtres et maîtresses d'école primaire du Valai-3 se trouvent être abonnés au {eune Catholique, ayant compris leur souscription dans celle de leurs écoliers ou écolières. Ceux qui ne se sont pas encore décidés et qui désireraient également recevnir cette petite publication n'auront qu'à accepter purement et simplement la. livraison 2 du .feune Catholique. Pour le personnel enseignant du canton l'abonnement (étant de 1. fr. ·seulemei1t)
Au 10 février, ce canton compte plus dé 250 abonnés au {eune Catholique. Voici les localités qui en ont fourni 5 et au-delà: Bulle 27 - Fribourg 21 - Cemiat 29- Vuisternens d. Romont 13 - Cottens 12 - Mézières 10 - Montbovon et Vuadens 9 - ViHaz-St-Pierre 8 Arconciel, Besencens, Gug;y, Montet (B) · Siviriez, 7 - E·ssert, Matran, Noréaz, Ecuvillens, Romont 5.
Jura. Cette région française du canton de Ber.ne compte à ce moment plus d'une centaine d'abonnés. Les localités qui en ont 5 et au-delà s.o nt les suivantes; Moutier-Grandval 13 - Porrentruy 12 - Montfaucon 9 - Bertincourt, Breuleux, Vermes, 8 - Cornot, Rossemaison 7 - Boncourt 5. -0-
Giossa·i re des patois. Le rapport de la rédaction du · Glossaire des patois de la Suisse romande nous annonce l'heureuse nouvelle que la récolte des matériaux par questionnaires touche à sa fin. Le dernier questionnaire, le 227me, vient d'être expédié aux correspondants.
La récolte des matériaux étant arrivée à son terme, la rédaction du Glossaire vouera dorénavant la majeure partie de son activité au classement de tous ces matériaux. En fait, ce classement est déià fort avancé. La formation des blocs cantonaux, où .sont réunis les glossaires régionaux et les fiches de provenance diverse..est achevée actuellement pour Vaud, Fribourg, Neuchâtel et Genève. Le bloc bernois est constitué en partie. Mais il reste encore former celui du Valais. Or, le vocabulaire cantonal le plus riche est précisément celui du Valais; c'est aussi le plus hérissé de difficultés.· Et il faudra toute la science et tout le dévouement des rédacteurs et collaborateurs du Glossaire pour arriver à bout de cette belle mais laborieuse œuvre de dialectologie.
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Pour .G éronde. Pendant l'année écoulée, les aumônes suivantes ont été adressées à l'Institut des sourds-muets de Gér0nde. Sans destination . particulière 350.30 Sous le titre Sou de Oéronde 1660.Car tes de nouvel-an et autres envois sous le titre: Pour les besoins actuels des Sourdsmuets de Oéronde 509.80
qui a perînis d'accepter deux enfants de plus cette année. Ce succès inattendu sera un puissant stimulant pour quiconque n'a pas encore apprécié. à leur juste valeur ces petites choses, et qui, p·ar habitude ou sans v penser iette aux flammes ou aux balayures tout ce dont il ne sait tirer parti. Une foi$ que tous ces soi-disant « riens » prendront le chemin de Géronde, le nombre des élèves pourra être doublé, sans que, pour cela, quelqu'un soit devenu plus pauvre. On est orié de laisser autour des timbres suffisamment de papier pour que .les dents ne soient pas endommagés p_ar le frottement (2· cm.) . Le mieux est encore de laisser les timbres sur les envelopnes, èartes. étiquettes. car très souvent ils valent ainsi le double et le triple. C'est surtout le cas pour les timbres du prix le plus élevé, lesquels, étant les plus rares, méritent dès lors une attention toute spéciale. A l'avenir, c'est la Direction de l'Institut qui transmettra directement au persmmel enseignant le·s formulaires nécessaires pour continuer à organiser dans les classes l'Œuvre du SOU DE OERONDE, si digne de la bienveillante a!tentions de nos maîtres et ma!tresses d 'école. -0-
Le Valais Intellectuel à tra· ·Total fr. 2520.10 vers les âges. Cette somme a été entièrement appliCauserie littéraire quée aux indigents. Il existe, depuis 1909, un livre fort Un chaleureux Merci à tous ces généreux bienfaiieurs ainsi qu'à ceux qui ont intéressant et remarquablement docubien voulu faire parvenir à l'Institut de menté, écri·t par un Valaisan, sur le déGéronde des dons en nature (fruits, den- veloppement intellectuel du Valais à trarées, vêtements, etc.). Méritent encore vers les âges L'auteur, M. ].-B. Bertrand, pharune mention particulière les personnes charitables-qui se sont ingéniées à venir macien à Chexbres,· .est un patriote sinen aide à ces deshérités de la nature par cère, un chercheur sagace et passionné, l'envoi de timbres usagés, de papier d'é- un écrivain sobre et correct. Il a puisé tain et de capsules de bouteilles. Le ré- à toutes les meilleures sources les matésultat corresoond à leur travail, car ils riaux multiples d'une petite encyclopéont · contribué ainsi sans grand' peine . die valaisanne, il les a supérieurement pour- la valeur de fr. -343. 60, montant coordonnés pour un débutant, et ce n'est
StON, 15 Février 1911 4
pas sans raison que son distingué pré- précepteurs de princes et amis de soufacier, M. Henri Bioley, Conseiller d'E- verains. tat, appelle son œuvre un travail hisLa féodalité fut un stade de recul; le torique et patriotique. métier des armes, les ambitions et les Quant aux préjugés que Mario croit rivalités politiques arrêtèrent l'essor devoir signaler dans i'avant-propos de intellectuel du Valais, qui reprit et se cet ouvrage, dont le Valais serait le point développa rapidement, dès l'affranchisde mire, ils sont certainement exagérés. sement du peuple d'une servitude noyée Le Valais du XVIIIe siècle, si curieu- dans le sang des patriotes. sement dépeint par le médecin Schiner, La succession de régimes que dut sudans sa description du Département du bir le peuple du Valais durant une PéSimplon, pouvait, jusqu'à un certain · r iode de dix siècles devait nuire consipoint, justifier la réputation à laquelle dérablement à son développement intelfait allusion l'auteur du Vieux Pays, lectuel, mais les leçons de l'histoire l'amais dès que la vallée du Rhône eut ou- vaient mûri, son caractère et son esprit vert ses portes aux chemins de fer, ces s'étaient fortement trempés de coupréiugés sont rapidement tombés. En rag-e et de volonté . et . quand ar1885, date à laquelle Mario poussait riva l'incorporation de 1815, ce peuple son cri d'alarme, le Valais n'avait plus, arrêté trop long-temps dans son expancontre lui, que les préjugés dont chaque sion. s'instruisit avec une véritable avi· pays a son compte au bilan des erreurs dité et ne tarda pas à regagner le temps ou des méchancetés ponulaires. perdu. Aujourd'hui, justice a été rendue à C'est ce que M. Bertrand se charQ"e notre canton, et, si les conditions topo- de nous démontrer. preuves en mains. graphiques de notre pays entretiennent dans son très p>récieux ouvrage où l'auencore quelque persistance dans l'esprit teur passe en revue l'agriculture, le des contempteurs dont parle M. Bioley, commerce et l'industrie. l'instruction puc'es.t en vertu de cette loi morale qui blique, l'histoire, les beaux-arts et la veut que la vérité soit enveloppée dans iurisprudence de son pays, · à travers une triple armure d'ignorance, de jalou- les âge§. sie et de mensonge. ' Les Valaisans qui aiment sincèrement L'ouvrage de M. Bertrand, qui em- leur patrie devraient connaître l'ouvrabrasse ·l'intellectualisme valaisan du ge de M. Bertrand; ie sais que nos voimoyen-âge à nos jours, montrera en tout sins de Vaud l'apprécient beaucoup; ils cas à ceux qui peuvent l'ignorer encore, y voi.ent un tableau synoptique de noqu~ le Valais eut de tous temps ses g;loi· tre activité nationale -très intéressant à res militaires, artistiques et littéraires, consulter; les Valaisans qui ne le posdepuis Charlemagne à Raphaël Ritz, sèdent pas feront bien de se le procurer, de Thomas Platter à Charles.-Louis de ils auront ainsi le double mérite d'enBons. courager les arts et de s'instruire des On étonnera sans doute bien des gens, faits les plus saillants de l'histoire cap· en leur apprenant que St-Maurice d'A- Uvante du Vieux-Pays. gaune s'enorgueillit de posséder la plus SOLANDIEU. ancienne bibliothèque de l'Helvétie et -0peut-être de l'Europe; qu'ati XVIe sièLa popul&tion dela Suisse. cle, toutes les grandes universités sui~ ses et étrangères comptaient des ValaiSuivant une communication du Busans parmi leurs élèves, que plusieurs reau fédéral de statistique, la populaenfants de nos montagnes devinrent . tion de la Suisse· qui, au ler décembre,
L'ECOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA
SOCIETE VALAISAllliE D'EDUCA.T'ION De la forDiation per1onnelle dn maître Son action relif!ieuse sur l'entant. Avant d'examiner en détail les conditions personnelles qui garantiront le succès des maîtres d'école pour la formation chrétienne de leurs élèves, ie ret:tcontre une objection que je n~ saur~~~ passer ·sous silen~e. Est-ce vram1;ent. JCJ la tâche des instituteurs et de~ msht~ trices? Conduire les enfants a la v1e chrétienne, leur inspirer les conviction~ et les habitudes qui les rattacheront a l'Eglise catholique, une pareille œuvre n'est-elle pas plutôt celle du prêtre, du curé de la paroisse, des vicaires ses r~ présentants? Au laïque qui prétendrait s'en mêler une chose manquera toujours: la mission donnée par Dieu, l-'autorité sur les âmes, la grâ-ce d'en-haut par con.séquent, indispensabl~ P?Ur le succès. Et non seulement l'mshtuteur n'a pas chance de réussir, mai? en usl!-rpant un rôle qui n'est pas le s1en, en mtervenant dans les matières de conscience qui ne sont pas de son reS>sort, il va gêner 1'action des prêtres; son zèle intempestif et déplacé, au lieu de les servir, ne pourra que leur nuire et les encombrer. Non, l'instituteur n'est pas le mécanicien chargé de mettre la locomotive en mouvement et de la diriger vers le but. Son rôle véritable est tout au plus celui du chauffeur, indispensable aussi peut-être, mais dan·s une besogne toute secondaire. Il compromettrait le succès. il risquerait d'amener les accidents les plus graves, et par sa faute, s'il voulait s'attribuer une initiative et
un gouvernement pour lesquels il n'est pas préparé. Incontestablement il ,y a du vrai dans ces observations: au prêtre, et au prêtre seul appartient la mission de conduire les âmes, de les former à la _vie chrétienne, _p arce qu'à lui et à lui seul, il a été dit: '' Allez, enseignez toutes les nations, les baptisant et leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé. » Instituteurs et institutrices se tromperaient lourdement, s'ils prétendaient se mettre à côté du clergé, sur le même rang, dans cette partie de l'éducation; à plus forte raison s'ils osaient contrarier son action afin d'y substituer la leur. Pour nous, catholiques. aucune hésitation n'est possible à cet égard: nous croyons, et c'est la différence qui nous di-sting~e essentiellement des protestants, même des libres penseurs; nous croyons à une autorité communiquée par Dieu à l'Eglise, chargée d'instruire à la fois et de sanctifier les hommes dans les choses de l'éternité, autorité qui s'exerce par la hiérarchie catholique, le pape, les évêques et les prêtres. A eux d'énoncer le dogme et de répandre la vérité religieuse; à eux aussi de diriger les âmes et de leur communiquer la vie surnaturelle par les sacrements, en particulier par la pénitence et l'Eucharistie. Ni le zèle, ni les lumières personnelles ne peuvent remplacer chez un laïque les pouvoirs préparés par l'ordination, déterminés par la délégation que le chef ecclésiastique a donnée au prêtre, au nom de l'Eglise et de jésus-Christ son divin chef. Il ne s'ensuit pas cependant que les laïques en général, et plus spécialement
35 fes maîtres d'école n;aient rien à faire pour le salut des enfants qui leur sont confiés. Non, ils n'ont pas reçu de mission spéciale pour travailler au bien des âmes; mais la charité ne leur en faitelle J>as un devoir? Ce n'est pas seulement aux prêtres, c'est à tous que Notre--Seij4neur en a imposé le commandement, le second, dit-il, mais semblable au premier, à celui qui nous ordonne d'aimer Dieu, et non moins rigoureux. Qu'on relise les textes de l'Evangile, trop lon14s pour les citer ici (en particulier la scène du ju~ement dernier racontée par s. Mathieu), on verra qu'il s'a~it d'un précepte formel, absolu, tellement que celui-là ne serait pas chrétien qui ne voudrait pas avoir souci de son frère. Et évidemment la préoccupation reli14ieuse doit passer au premier ran~: si j'aime mon prochain comme Dieu le veut, je l'aiderai selon mon pouvoir dans ses nécessités temporelles, mais d'abord et plus encore dans les. besoins de son âme. Donc ils ont raison, les laïques qui s'appliquent aux intérêts spirituels de leur pro_chain. Sans doute ils doivent rester à leur ran~. ne pas empiéter sur le prêtre; mais ils ont le droit, ils ont même le devoir dans une certaine mesure de se préoccuper des âmes et de s'employer pour les former à la vie chrétienne. Si cela est vrai - et personne ne le contredira - pour tous les chrétiens, quels qu'ils soient, à l'égard de leurs frères, à plus forte raison faut-il l'affirmer pour nos maîtres d'école aujourd'hui. Leur situation leur donne des facilités particulières pour pratiquer la charité .spirituelle, et crée par conséquent pour eux sur ce point des obligations plus rigoureuses et plus étendues. Qu'on veuille bien réfléchir un instant à trois vérités incontestables: l'action des instituteurs s'exerce: 1o sur des enfants; 2° tout le long du jour; 3° avec autorité. On comprendra qu'ils ont, vis-à-vis de ces petits êtres, à côté du prêtre et sous
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sa direction, un rôle tout spécial rem. plir. {A suivre.)
La décoration dea salles d'école (Sulte)
Disons deux mots du mobilier, qui, lui aussi, doit contribuer à l'agrément de la salle d'école. Et tout d'abord, abandonnons une fois pour toutes, cette affreuse couleur noire, couleur de deuil qui enlaidit encore un si grand nombre de tables et de bancs d'école et qui donne un air lucrubre à toute la pièce. Qu'on la remplace cette sombre teinte par une plus claire, plus gaie et qu'on recouvre le plan de la table d'école d'un produit lavable qui brave les averses d'encre les plus copieuses. Et maintenan.t abordons plus. directement notre sujet: en parlant de la décoration intérieure de la maison d'école et surtout de la salle d'étude. C'est un réel besoin de notre époque de rendre l'école, l'étude, l'enseignement plus gais, plus attrayants. Si nous comparons l'école d'aujourd'hui à celle d'autrefois, celle d'il y a 50 ou 100 ans, nous serons forcés de constater que le système d'éducation d'alors, basé sur la terreur et la répression ri~oureuse, s'est transformé en un ·système plus doux, plus humain, dirons-nous. Pourtant, malgré les résultats acquis, il nous reste encore pas mal de progrès à réaliser dans ce domaine. Il faut que toute école perde son aspect sévère et morne par l'introduction de l'art et de la beauté dans. l'éducation. Qu'on ne base plus cette dernière sur le châtiment et la réclusion, qui ne doivent être que des exceptions de plus en plus rares. Il faut que le milieu s'accorde avec les vues nouvelles d'un enseignement paternellement distribué et qu'il cesse d'inspirer à l'enfant la tristesse ou la crainte. Ainsi que nous l'avons dit plus haut,
toute salle d'école, si pauvre et si misérable soit-elle, peut .subir les transformations heureuses que I'art bien entendu met à notre disposition. Une fois ce principe admis, on tiendra compte, comme de juste, des ressources dont on peut disposer dans chaque cas. Il faut avant tout, nous l'avons dit, beaucoup de bonne volonté de la part du m~ître et de ses élèves, de l'autorité scolaire aussi, pour orner avec goftt ce second foyer où sécoule le meilleur de la vie de nos en· fants . Parlons tout d'abord de la décoration mobile, à nos yeu..x la plus importante, par son action sur l,'intelligence et le cœur de jeunes élèves. Tout d'abord, elle a le mérite très appréciable de ne pas imposer de grandes dépense.s: ainsi que nous l'avons déjà indiqué, la nature, cette source inépuisable, va nous en offrir les moyens: des fleurs en pots orneront les fenêtres; pendant la belle saison. le pupitre du maître supportera des vases où les fleurs fraîches se succéderont à intervalles· réguliers, et jetteront leur note gaie dan·s la claire salle d'école; des branches harmon_ieusement disposées, des guirlandes dérouleront leurs festons le long des parois; en automne, des feuillages de pourpre et d'or laisseront pendant la froide saison, le souvenir des beaux jours disparus et apporteront l'espérance du prochain printemps avec ses fraîches frondaisons. Et tout cela ne coùte rien, si non la peine de le cueillir dans nos campagnes, dans nos forêts, dans nos jardins, et de le remplacer chaque fois que le besoin s'en fait sentir. En dehors de la nature il sera facile de se procurer quantité de belles choses destinées à orner momentanément les murs de l'école: photographies, affiches artistiques, objets même. Mais ici il faut tenir compte de l'âge et du développement intellectuel des élèves auxquels on s'adresse.
« L'imagination est prêcoce, mais 1a raison est tardive», a dit avec justesse Ravaison. Les jeunes enfants sont particulièrement attirés par les images po.. lychroi1JeS, il faut donc dans nos petites classes, des tableaux ert couleurs représentant des sites, des paysages, des sujets empruntés à la flore, à la faune, des scènes retraçant l'existence et la vie domestique, la pratique des métiers, les plaisirs des jeux, des fêtes; voilà tout autant de sujets qui prêteront leurs moyens au but que nous poursuivons, à une condition cependant, c'est que, pour les jeunes enfants surtout, ces images soient simples: claires, d'une compréhension facile. Ces images artistiques sont rares chez nous, plus communes en Belgique et en Allemagne; mais non appropriées à nos mœurs et à notre pays quand elles représentent des scènes de travail ou de vi~ sociale. (A suivre.)
Conaeila à un jeune lnatltuteur Pour lui indiquer ce qu'il doit faire pour que les diverses relations soient aussi bonnes que possible. Mqn cher Ami et bien-aimé Elève, Hier encore, vous étiez élève; aujourd'hui vous êtes maître; vous étiez presque enfant vivant dans un milieu où chacun de vos actes était réglé, où pour ce qui est de votre conduite, on pensait pour ainsi dire pour vous; désormais vous serez homme, vivant de la vie générale, libre de vos actions, mais en même temps responsable d'elles. De votre conduite dépendra le bonheur de votre vie. Votre position d'homme et de fonctionnaire double pour vous les difficultés de l'existence, et ce n'est que par la plus sévère vigilance que vou-s pourrez éviter les erreurs qui seraient pour vous une source continuelle de souffrances. Le monde où vous allez vivre attend
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36 beaucoup de vous; il vous confie ses intérêts-les plus chers, et il ne se contentera pas de la perfection relative qu'il exige de vos concitoyens. Il attend de l'instituteur plus et mieux que de tous les autres, il a pris d'ailleurs ses mesures. il nous entoure d'une surveillance con~tante, et ceux qui ont la charge de veiller sur nous. de nous guider et de nous juger sont bien nombreux. Il nous a créé une multitude de raports et relations auxquelles nous ne pouvons nous soustraire. Légalement et de fait, nous sommes soumis à certaines autorités, nous dépendons du grand public, et chaque famille en particuli~r a sur notre façon d'agir un droit légitime d'examen. Au premier abord, il peut nous paraître injuste que la société se montre si exigeante pour nous; mais, quand nous réfléchissons que c'est surtout par nous que se forme sa conscience générale nous reconnaissons toute la légitimité' de ses appréhensions et le droit qu' elle a de nous demander de la servir au mieux de ses intérêts. Discuter le droit de la société n'est donc pas ce qui importe, c'est de le reconnaître et d'y ~a tisfaire. Nous n'avons pas à nous plamdre d'une tâche que nous avons librement acceptée, après l'avoir instamment sollicitée. En la réclamant, nous avons aJfirmé notre capacité à la remplir et notre bonne volonté de le faire. C'est à nous de prouver qu'on a bien fait de nous choisir en nous montrant dignes d'une aussi haute mission. Ced dit, mon cher ami voyons ensemble comment il convient 'qu'un instituteur agisse pour satisfaire à la fois le public au milieu duquel il vit et chacune des familles qui lui confient des enfants.
1 C'est avant tout, à l'instituteur, considéré comme fonctionnaire, que la société a des comptes à demander. C'est elle qui le délègue, qui lui donne l'autorité qu'il possède et qui, en retour des
fonctions qu'e1le lui confère, lui trace les devoirs qu'il a à remplir. C'est elle encore qui au nom de tous et avec l'argent de tous·' assure son existence et la lui rend si~on brillante, du moins certaine. Elle' a dès lors le droit d'exiger qu'il soit un mandataire fidèle, gardien vigilant des droits qu'elle lui confie, exécuteur consciencieux de ses volontés. Il est relativement facile à tout homme d'être un bon fonctionnaire, s'il le veut. La charge qui lui est imposée n'est jamais ·au-dessus de ses forces, pour peu qu'il soit capable et laborieux. Ce n'est pas, en général, du trav~lil de~ fonctionnaires que l'on se plamt; nt de leur probité professionnelle, partout reconnue; et pourtant, pour peu que vous prêtiez l'oreille aux bruits du dehors, vous serez assourdi du nombre des réclamations qui s'élèvent contre eux. Beaucoup vous paraissent injustes et le s ont peut-être; d'autres vous semblent fon<jées et le sont en effet. La cause unique de tous ces malentendus entre les membres du corps social et leurs mandatÇtires, n'est autre qu'un sentiment erroné que ces derniers ont du rôle qu' üs ont à jouer; une ignorance souv~t complète du principe qui doit les gwdcr. Trop souvent, en effet, le fonctionnaire, même le plus juste, ignore ou ne songe pas que le public n'est pas là pour lui, mais que, bien au ·Contraire, c'est lui qui est !à pour le public. Beaucoup d'instituteurs ont compromis leur avenir par une erreur de cette nature. Ils ont trop cru à leur droit sur les enfants, oubliant qu'ils appartenairnt à ceux-ci et qu'ils n'avaient été placés à leur tête que pour travailler avant tout pour eux. N'oubliez jamais ce salutaire principe, !non cher ami; qu'il soit toujours pré-sent à votre esprit, et je puis vous assurer qu'étant donnés votre capacité et voire amour du travail, Ia société n'aun pas se plamdre de S0:-1 fona:tionnaire. La société nous considère comme ci-
a
toyen, et cette qualité nous crée avec elle des rapports d'une autre nature. Elle bent à ce que, là surtout, nous soyons des modèles: car nous la représentons plus particulièrement, puisque nous sommes une émanation directe d'elle• même, les dépositaires de sa pensée d de ses volontés. Plus que personne il nous faut être respectueux des lois, dévoués aux intérêts généraux, et prêts les premiers aux heures oit son salut exige des sacrifices. L'application du principe qui peut faire de nous un bon fonctionnaire, les dispositions d'esprit qui font le bon citoven, n'auront pas seulement pour effet dr faciliter nos relations avec la société. elles auront encore pour conséquence de nous faire estimer des hommes oui ont autorité sur nous et de faire qu 'avec eux nos rapports soient bons. Ils ne oourront s'emPêcher de nous estimer tout d'abord. Nous n'aurons, pour vivre en paix . qu'à lutter contre notre caractère si. par hasard il n)est pas par• fait. Il n' est pas un inspecteur, l;ln président, un délégué cantonal qm n'apt>récie. comme il convient, celui d<.> ses subordonnés qui est à la fois un fonctionnaire bien pénétré de son rôle et un citoyen dévoué. Toutefois vos rapports avec vos suQérieurs pourraient n'être pas bons, si vous aviez certains défauts de caractère. je ne puis vous les énumérer tous; mais je ne saurais trop vous mettre en g-arde contre le plus commun : je veux parler de la vanité. Ce sentiment, qu'on retrouve à l'origine de presque toutes les fautes. est sûrement celui qui cause le nlus de maux au corps des instituteurs. C'est lui qui les fait douter de la loyau~ té de leurs supérieurs et qui leur .:ttttl-e quelquefois des peines sévères. Une .simple réflexion devrait pourtant les en préserver : Quand un supérieur est placé à leur tête, ou quand ils sont envoyés sous ses ordres. il ne les connaît pas encore et n'a contre eux au-
cun préjugé. Il est naturellement porté à la bienveillance et rare est le cas où il se montre indifférent. Ce n'est qu'au bout d'un certain temps qu'il a bonne ou mauvaise opinion de son subordonné. Je sais qu'il est dans la nature humaine d 'accuser les autres de ses proprrs fautes et de vouloir leur en faire porter la responsabilité. Gardez-vous, ;non cher ami, de ce travers, aussi funeste que commun. Si un de vos supérieurs vous fait connaître qu'il est mécontent, ne l'accusez pas de mauyais vouloir, mais étudiez-vous. Pourquoi serait-il iniuste pour vous? Quel intérêt y aurait-il? Quel avantage peut-il retirer d'une sévérité que rien ne justifierait? Soyez c_e rtain que vous aurez manqué de zèle, d'ordre, de tact ou de mesure. (A •ul.vre.)
* De la préparation
del leçon•
Bien que l'Ecole primaire ait publié Plusieurs articles relatifs à la préparation des leçons, qu'il me soit permis d'y a jouter quelques considérations complémentaires. Le jeune maître doit bien se convaincre qu'il existe une grande différence entre étudier pour soi, c'est-à-dire pour s'instruire et étudier pour instruire ou enseigner. Dans le premier cas, il suffit d'une application convenable . de l'esprit pour. la formation, dans sa propre intelli9;ence, d'idées exactes et bien distinctes, d'un effort de la mémoire pour loger ces nouveaux trésors dans ses magasins et Pouvoir les reproduire à l'occasion. Dans l'étude préparatoire à l'enseic·pernent. il ne s'agit pas seulement de se raJJpeler distinctement les idées et les connaissances acquises autrefois dans ses études personnelles; ce qui doit préoccuper surtout le maître. c'est le mode, le procédé à suivre, l'ordre des différentes idées à faire naître dans
(
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l'esprit des élèves, le choix des idées connues sur lesquelles on pourra s'appuyer pour J?~sser à telle inconnue; quelles obscuntes, quelles confusions il faudra d'abord écarter, etc., etc. Ce travail demande évidemment une étude détaillée et minutieuse de la manière, sous tous les points de vue. De là l'axiome généralement vrai, à cause de, la pare~sc t!op ordinaire de l'esprit, qu on ne poS>Sede parfaitement que ce que l'on a bien enseigné. ~o~cluons de là que la p·r éparation so1gnee des leçons est un devoir, puisqu'el·le est le moven indispensable pour bien enseigner. Elle est de plus une so~rce de bonheur, par le plaisir qu'elle fait trouver dans l'en5eignement. tant au maître qu'à l'élève. Enfin, elle est r;~co~e le meilleur moyen dont dispose ! mshtuteur PQUr travailler efficacement a sa propre culture intellectuelle et à la possession complète des éléme~ts de:. connaissances. Il va de soi que pour atteindre de tels résultats, le maître ne peut se contenter d'eqiprunter à un traité de grammaire, d'arith_métique ou autre, une formule toute fatte et telle quelle de définition ou de règle, sans se demander si c'est 1~ plus claire, la plus juste et la plus Simple, en un mot la meilleure qu'il puisse proposer à 'ses élèves et sans l'avoir comparée avec d'autre; et mûrie p.ar la réflexion. Une grammaire définira, par exemple, le nom : « un mot qui sert à désigner les personnes et les choses ,, · une deuxième: « qui représente les pe~son !!es et 1~ objets »; une troisième : « les etres et les objets ». La comparaison et la réflexion feront aisément comprendre que to~tes ces définitions sont défect~euses à certains égards, que la plus stmJ?l~. la plus juste et la plus courte sera1t: « Le nom est un mot désignant un être. » Il va de soi que l'instituteur donnera le sens des mots désif{ner et être, et fera comprendre, au moyen d'e-
xemples, que les animaux, les objets, les personnes, les anges et Dieu même sont des êtres. A ~ainte~ _reprises il a été dit que, dans 1expositiOn de la matière d'une leço~. la . forme socratique doit toujours predommer. Comme les sous-questions Jouent le rôle le plus considérable dans l'usage de cette forme d'enseignement disons-en quelques mots. ' . On appelle sous-questions, des questions secondaires destinées à éclairer à compléter ou à corriger une répon~e. Les. sous-questions de la troisième catégone sont les plus fréquentes; elles doivent conduire l'élève à constater par luimême l'erreur qu'il a commise et à cette fin être formulées de telle sorte que la nouvelle réponse partielle soit une dé. monstration par l'absurde de la faus~eté de la première. Un élève qui apprend à lire confond l'm avec l'n: lui montrer au tableau ce dernier caractère et le faire nommer oour revenir ensuite au premier; un au: tre. dans une analvse grammaticale appelle-t-il transitif tm verbe qui n'à • pas de complément direct: lui faire rechercher ce dernier; assigne-t-il à un terme une fonction qui ne lui convient J~as, ~emander. l'analyse du mot qui tempht la fonctiOn faussement attribuée au premier. S'il définit l'animal un être qui vit et se nourrit, lui faire donner la définition du végétal: la comparaison des deux formules lui indiquera ce qu'il Y a c!,'incomplet dans la première, etc., etc. Ce genre de sous-questions exerce puissamment le jugement et le raisonnement de l'élève qu'on habitue ainsi à se corriger lui-même par la réflexion . Un réf{ent de la Broie.
Sur la manière de faire les
le~ona
La règle générale qu'un instituteur ne doit jamais oublier dans la pratique
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de l'enseignement, c'est de le rendre aussi concret que possible; rien ne pénètre mieux dans l'esprit des enfants que ce qui a d'abord frappé leurs sens. La leçon de choses, la leçon de système métrique, la leçon de sciences entr' autres se prêtent excellemment à la mise en pratique de cette règle. La leçon de choses, son nom le dit, ne doit ;amais se faire sans choses; il faut que les enfants puissent voir et toucher ces choses dont on leur parle. La maison Deyrolle possède d'excellents musées de leçons de choses; mais ils coûtent assez cher. certaines école-s ne peuvent pas se les procurer; le maître doit donc et peut touiours y suppléer facilement en demandant à ses élèves d'apporter les objets dont il a besoin. Par exemple. une leçon sur le coton se fera avec une gousse de coton pour montrer le coton brut, des fils de coton pour montrer le coton filé, un morceau de tissu de coton pour ~ontrer le coton tissé; une lecon sur la lame, avec un flocon de laine, des fils de laine et du tissu de laine; une leçon sur les plantes textiles avec du lin et du chanvre en tige, de l'étoupe, de la filasse et différents tissus; une leçon sur le pain, avec des épis de blé, de la farine et du son, un peu de pâte et un morceau de pain; une leçon sur le fer, avec du minerai de fer du fer laminé, un morceau de fonte et 'd'acier, quelques objets en fer PQur en montrer les principales transformations industrielles, et aussi du fer rouillé pour expliquer l'action de l'humidité; une leçon sur la bière, avec du houblon, de l'orge. du malt et de la bière. Et ainsi de s~ite. C'est au maître à suppléer par son mdustrie et son ingéniosité au dénuement dans lequel son école se trouve. Il peut garder la plupart de ces choses et composer ainsi pour sa classe un musée scolaire intéressant, qui lui offrira des ressources à l'avenir. La meilleure leçon de choses serait de faire visiter aux élèves les manufac-
tures où l'on fabrique les choses dont on parle. La leçon de système métrique doit s'appuyer aussi sur une démonstration concrète. Le tableau où sont représentés les poids et mesures, les figures au tableau noir même ne suffisent pas. Il faut faire mesurer, peser, compter avec de vraies mesures, de vrais poids, de vraies pièces de monnaie. Il existe pour cela chez les éditeurs classiques de.> compendiums métriques, mais on peut s'en passer en se procurant momentanément les poids et les mesures dont on a besoin. Pour expliquer les mesures de surface. on peut confectionner un mètre carré avec des lattes. sur lesquelles on tend en long et en travers des ficelles ayant par elles-mêmes et entre elles les dimensions voulues, et pour la démonstration des mesures de volume, construire de petits cubes en carton, qui entrent les uns dans les autres. On supplée par des figures au tah JEa u noir. toutes les fois qu'on ne peut se procurer de vraies mesures, mais ces démonstrations abstraites, si bonnes soient-elles, ne peuvent jamais, pour les enfants d'âge scolaire, remplacer les démonstrations concrètes, parce que celFS ci tombent sous les sens, et que l'en . fant voit plus et mieux qu'il ne conçoit.
Le ealme ebez l'Instituteur A notre réveil, offrons notre cœur à Dieu, et par une fervente prière, demandons-lui les secours qui nous sont si nécessaires, pour remplir consciencieusement tous les devoirs de notre pénible mission ; demandons-nous aussi, tous les soirs, un compte rigoureux de l'emploi de notre journée et n'omettons iamais l'accomplissement de ce double devoir. Avant de commencer la iournée, pénétrons-nous bien de cette pensée: Je
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vais être en rapport avec des enfants, c'est-à-dire, avec des êtres naturellement étourdi~. souvent désobéissants et disposés à l'ingratitude comme au mensonge. Alors, leurs défauts ne nous causeront aucune surprise, aucun trouble. Nous nous efforcerons volontiers de les instruire et de les co·rriger, évitons bien de nous emporter ni de nous décourager. L'instituteur doit savoir aussi que, dans nos villages, les parents sont généralement peu éclairés; leur ignorance et parfois leur amour-propre les dispose 3 la orévention et à l'injustice à notre égard. La plupart se disent que nous sommes payés la rgement pour supporter les étourderies de leurs enfants; c'est pourquoi ils nous «gratifient » de leurs calomnies. Si nous arrivons au milieu de nos élèves bien pénétrés de ces pensées, nous ne nous étonnerons de rien, et malgré les contrariétés que nous rencontrerons, nous conserverons tout notre calme. Si pour prix de nos fatigues et de nos ennuis, nous sommes méconnus, calomniés, nous nous dirons: j'aimerais bien mieux que les choses fussent autrement, mais c'est naturel qu'elles soient ainsi. Au milieu de nos plus grandes épreuves, répétons ces paroles d'un instituteur célèbre, pour qui cette carrière fut hérissée d'épines: «Paix à mon cœur, ta torce est plus f{rande que tes maux. » Un maître qui aime bien ses élèves, e;t passionné pour leurs progrès, heureux de leur succès et malheureux de leurs défauts; ayant en vue leur bonheur, sa bonté lui indique toujours quelQue chose de nouveau pour les rendre heureux . Pour parvenir à ce but, il sait qu'il doit les corriger des défauts qui les rendraient malheureux dans l'avenir, et aussi leur inculquer des qualités propres à les rendre utiles à la société. Animé de ces sentiments, l'instituteur accomplira sa tâche avec plaisir; la légèreté de l'enfant, son ingratitude, de-
viendront entre ses mains des éléments de succès. Il tâchera aussi, par sa conduite irréprochable, de leur donner le bon exemple. Que dirait-on d'un maître qui, au vu et au su de tout le monde, n'assisterait pas_à la messe les dimanches et f~ tes et parlerait avec mépris de notre religion et de ses ministres! L'instituteur étant observé dan·s la commune où il enseigne, il importe qu'il soit réservé dans ses paroles et dans ses actions. S'il veut conserver sa bonne réputation. qu'il évite les assemblées bruvantes et peu recommandables, car il s'exposerait à y perdre son argent ef son temps et compromettrait son honneur. Ce serait agir en insensé et ce quali.ficati,f ne sied guère à un instituteur. Qu'il se mette donc en garde contre ses inclinations mauvaises. Si le sentiment du devoir ne l'en détourne pas, qu'au mo~ns son intérêt personnel le retienne sur une pente si dangereuse. Si l'instituteur fait son devoi·r et que malgré ses efforts ses élèves ne fassent point de progrès, il ne doit pas se décourager; ne sait-il pas que le cœur de l'homme n'est jamais content et que le bonheur est comme une image réfléchie par la glace: on le voit toujours, on ne le ·saisit jamais? A. M., inst.
*Le chant dans l'école catholtque =
A cette époque de préoccupation mercantile à outrance, on n'apprécie généralement l'importance d'une branche d'enseignement que d'après l'utilité immédiate et ma térielle qu'on en retire. L'instituteur, a ux yeux du vulgaire, est l'instructeur en orthographe, en arithmétique, etc., plutôt que le formateur, l'éducateur du jeune chrétien. L'enseignement de la Religion même n'échappe pas entièrement à cette appréciation rabaissée. Un des arguments les
plus probants aux yeux du public en faveur d'un enseignement religieux, n'estce pas que la Religion rend l'homme plus probe, plus fidèle; on n'entrevoit vas. ou l'on n'ose alléguer le but principal : la connaissance de Dieu, le culte d'adoration et de louange qui lui est dû! Le rôle effacé assigné au chant dans }es écoles, ne pourrait-il pas s'expliquer d'une manière analogue? En effet, à quoi bon employer le temps précieux de la classe à apprendre aux enfants à chanter? Ça peut tout au plus servir pour a~rémenter un peu la distribution des prix à la fin de l'année. D'ailleurs, si les élèves veu1ent devenir musiciens, ils iront à la classe de s.olfège de la société d'harmonie ou à l'école de musique. On a bien autre chose à faire dans une école primaire que de s'amuser à de pareilles bagatelles. N'est-ce pas là le raisonnement de plus d'un homme d'école. de plus d'un instituteur sérieux? Que d'hommes s'aveuglent parfois de la sorte, acceptent des jugements tout faits et n'approfondissent pas davantage les choses! Nous espérons démontrer que le rôle du chant des enfants, entendu selon l'esprit de l'Eglise, est bien plus important, bien plus élevé. Que nous ~erions heureux, ami lecteur, s'il nous était donné de contribuer quelque peu à rendre au chant la place honorable qui lui appartient dans l'éducation chrétienne de l'enfance! L'évangéliste S. Mathieu nous raconte qu'après son entrée triomphale dans Jérusalem, N. S. j.-C. se trouvant au Temple opérait beaucoup de miracles. Les Scribes vinrent lui demander de faire taire les enfants qui chantaient à l1ante voix : Hosanna au fils de David. !ésus leur répondit : N'avez-vous ;amais lu: Vous avez tiré des louanf{es de la bouche des enfants. et même de ceux qui sont à la mamelle? Tirer les louanges de Dieu de la bouche des enfants: voilà donc ce que nous
devons nous proposer par l'enseignement du chant dans les écoles catholiques. Ce but, N. S. j.-C. lui-même l'a fixé dans les paroles que nous venons de citer. Toutes les autres raisons que nous allèguerons dans la suite, en faveur du chant des enfants, qu'elles soient du domaine de l'hygiène, de la pédagogie ou de la philosophie, n'existent que par rapport à ce but sublime: consolation durant le pèlerinage douloureux de la vie présente et espérance des. joies du Ciel : Louer Dieu ! L'Eglise, interprète infaillible des Livres s~ints, n'a jamais désapprouvé l'emploi du chant des enfants dans sa liturgie; bien plus, l'enfant de chœur, non pas dans le sens de figurant, d'acolyte ou ·de servant de messe, qu'on lui donne généralement aujourd'hui, a sa partie à chanter dans le drame liturgique. L'antiquité ecclésiastique en parle partout comme d'un usage existant qui remonte probablement jusqu'aux temps apostoliques. De fait, la liturgie, c'est-à-dire le cul- · te officiel, la prière publique et collective, l'office divin en un mot, ne se célèbre jamais sans chant. Or cet épanouissement de la solennité de l'office ecclés.iastiqve, serait-il possible, si dès son enfance le chrétien n'était élevé et exercé dans la pratique du chant? Aussi trouvons-nous, dès les temps les plus reculés, l'enseignement du chant confondu avec l'enseignement religieux. Dans les écoles des monastères, les enfants qu'on y élevait, avaient leur partie à chanter au chœur. Ils apprenaient, en même temps que le chant, l'explication des textes sacrés, des proses et des hymnes où se trouve détaillée en tenues sublimes la doctrine de l'Eglise sur les mystères de la Religion. La vie et les actes des Saints, leur devenaient familiers, ainsi que les leçons ou homélies éloquentes des Docteurs, en
43 les chantant dans l'office solennel du chœur. Lorsque, par suite d'événements fâcheux, les écoles des monastères perdirent de leur influence salutaire ou devinrent insuffisantes, nous voyons les Chapitres des cathédrales et les églises primaires fonder les écoles des maîtrises dans le même but. A la campagne, les écoles paroissiales étaient d'ordinaire diri!!ées par un prêtre, assisté d'un clerc-chantre. Celui-ci se faisait volontiers aider par les élèves dans le chant de l'office. Nous voyons ainsi le même usage traditionnel se perpétuer avec plus ou moins de perfection pratique jusqu'à nos jours. Depuis l'affaiblissement de la direction monastique sur le chant. cet instrument si puissant d'éducation perdit une grande partie de son action bienfaisante. On serait même porté à croire que l'ignorance religieuse progresse dans la mesure de la décadence du chant religieux. Nous connaissons pourtant en<:ore aujourd'hui des contrées où Je peuple n'a pas perdu l'habitude de s'intéresser à ce qui se fait à l'église paroissiale. Le chrétien y participe encore au chant de la prière publique, il prie en chantant et chante en priant. Eh bien! on est étonné de l'esprit religieux, de l'instruction étendue et orthodoxe des choses sacrées chez ces religieuses populations. U11 vieu:ll magister tra1~e-mo1~tagnard.
Il est inutile, pensons-nous, d'insister longuement sur les avantages et la nécessité de l'obéissance dans l'œuvre de l'éducation de la jeunesse; il n'est peutêtre personne qui n'ait senti par sa propre expérience, mieux qu'il ne l'eût
fait par de longs raisonnements, de quelle importance il est d'habituer de bonne heure la volonté de l'enfant à connaître le joug de l'obéissance, à l'accepter et à le porter volontiers et de bonne grâce. Loin de nous, l'idée d'exiger de l'enfance une dégradante obéissance servile ou hypocrite; l'éducation chrétienne bien loin de rompre ou d'énerver le pri cieux ressort de la volonté de l'enfant, le respecte, le redresse, le fortifie même et s'y appuie, comme sur sa meilleure rrssource. L'instituteur chrétien considèrera donc comme un de ses premiers devoirs, l'o. bligation d'apprendre à ses élèves à obéir volontiers dès leur plus tendre en. fanee. Il prendra garde que les moyens dont il usera doivent reposer sur la conviction, la persuasion, l'amour. Parmi ces procédés à employer, nous mentionnerons les suivants, dont 1 cacité nous paraît certaine. 1. Des leçons spéciales bien préparées: Définition de l'obéissance; avan-
tages qu'elle procure. C'est avant tout sur le terrain religieux que l'on trouve la matière la plus riche et la plus féconde pour traiter ce sujet avec fruit. Par exemple: dans le catéchisme, le 48 commandement, que devons-nous à nos parents? Qu'entend-on par pères et mères dans le 4e commandement? - Des réponses à ces questions on peut déduire : 1° Que l'obéissance est de précepte divin; 2° qu'elle s'étend des père et mère aux autres autorités ecclésiastiques et civiles. L'exemple, ce levier qui agit si efficacement sur le cœur de l'enfant, peut et doit même, autant que possible, être cherché dans l'Histoire Sainte. Ainsi, l'on prendra d'abord des modèles d'obéissance et leur récompense, comme:_Samuel et l'Enfant {ésus. Parallèlement, des faits de désobéissance accompagnés de leur punition, comme Adam et Eve, t'ange des ténèbres, Sar~ï, Saül, etc.
Par ces leçons, les enfants comprendront toute l'importance de la soumission, et l'on fera naître gans leur_petit cœur le désir de mettre tout en œuvre pour acquérir cette bell~ vE?"tu. _Dès que J'instituteur s'en aperçoit, tl dott recourir à un autre moyen. 2. Faire prier pour obtenir de Dieu fa (!râce de savoir obéir. Ce procédé est le côté pratique du précédent, et si les enfants le demandent avec une ferme confiance, Dieu ne leur refusera pas cette grâce, puisqu'elle est nécessaire au salut. 3. L'étude du caractère des élèves est
indispensable pour atteindre le but prorosé. En effet, parmi les enfants, il y en a qu'il faut conduire par la douceur. d'autres par la sévérité. Pour se faire obéir spontanément et de bon gré. dans un cas donné, il faudra que l'instituteur conjecture ce qu'il peut exiger de son élève ; c'est pourquoi il doit dès le premier jour de son entrée à l'école, observer et noter l'inclination, le caractère particulier de chaque enfant. Prenez y garde, instituteur, dès les premiers jours qu'un. n~uvel .élèv~ fréquente votre école, d'mstmct, tl fait unAe étude spéciale du caractère de son maitre et bientôt porte intérieurement sur lui un jugement. Et dans quel but? Inutile de dire que c'est pour régler ses faits et gestes sur l'opinion qu'il en a reçue. - Quelles en seront les suites? L'élève se portera au bien, s'il a constaté que l'instituteur y est dévoué corps et âme au lieu qu'il pourrait se laisser induir~ au mal et à la désobéissance, s'il remarque que le maître passe facilement sur telles ou telles choses. Voilà ce que l'instituteur doit prévenir par une étude sérieuse du caractère de ses disciples, et par une vigilance singulière sur lui-même. 4. Faire observer ponctuellement le rt(!Lernent de l'école, sans iamais s'en
écarter d'un iota, est aussi un moyen fort louable.
L'obéissance maintient la discipline scolaire. et réciproquement l'observan~ exacte de l'ordre contribue à la soumission. (A suivre.)
Pensée• d• Vénérable J.•B. de la Salle De l'union de l'Instituteur avec N.-S. 1ésus-Christ Tous les soins à l'égard des enfants qui vous sont confiés seraient inutiles, si !ésus-Christ lui-même pe .le~ _don: nai.t la vertu. la force et 1 efftcactte qUI leur sont nécessaires pour les rendre utiles. Comme la branche de la vigne, dit Notre-Seigneur, ne peut d'elle-même
porter de fruit si elle n.e demeure attachée au cep de même vous ne pouvez en norter si v~us ne demeurez avec moi. Et encore: Ce sera la gloire de mon. Père que vous rapportiez beaucoup de fruit et que vous deveniez mes disciples. - Ce que fé sus-Christ dit à ses. Apôtres. il vous le dit aussi à vous-mêmes, pour vous faire connaître que tout le fruit que vous pouvez faire dans votre emploi, à l'égard de ceux qui vous ~ont confiés ne sera ni véritable, ni efficace, qu'~utant qu'il y donnera sa bénédiction. Or, pour cela, vous devez demeurer en lui comme la branche de la vigne, qui ne' peut porter du fruit qu' autant qu'elle est attachée au cep, et tiU'elle en tire sa sève et ~a vigueur, 1~ quelle fait toute la beaute de son frutt. {ésus-Christ veut vous faire entendre, par cette comparaison, que plus ce que vous ferez pour le bien des disciples, sera animé par lui et tirera de lui sa vertu. plus aussi il produira des fruits en eux. - C'est pourquoi vous devez beaucoup lui demander que toutes les instructions que vous leur donnerez soient a.tloimées de son esprit, et qu'elles• tirent de lui toute leur force; afin· que, comme c'est lui qui éclaire tout homme venant en ce monde, ce soit lui aussi qui
éclaire leur esprit, et les porte à aimer.
et à pratiquer le bien que vous leur enseignez.
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Comment l'instituteur doit s'acquitter de son emploi. Non seulement Dieu veut que tous les hommes parviennent à la connaissance de la vérité, mais il veut que tous soient sauvés. Or, il ne peut pas le vouloir véritablement, sans leur en offrir les moyens, et, par conséquent, sans donner aux enfants des maîtres qui contribuent à l'exécution de ce dessein sur eux. C'est là, dit saint Paul, le champ que Dieu cultive et l'édifice qu'il élève; et c'est vous qu'il a choisis pour être les. coopérateurs dans cet ouvrage, en annonçant à vos élèves l'Evangile de son Fils. et les vérités qui y sont contenues. C'est pourquoi vous devez honorer votre ministère, en vous efforçant de faire parvenir au salut les enfants qui vous sont confiés : Dieu, selon l'expression du même apôtre, vous ayant rendus ses ministres pour les réconcilier avec lui; et c'est dans ce but qu'il vous a confié la parole de réconciliation à leur égard. Exhortez-les comme si Dieu les exhortait par votre bouche; puisqu'il vous a destinés pour annoncer à ces jeunes âme5 ks vérités de l'Evangile, et leur procurer des moyens de salut qui soient à leurr portée. Enseignez les leur, non avec des parol,es étudiées, de peur que la croix de /ésus-Christ, qui est la source de notre sanctification, n'en soif anéantie, c'està-dire gue tout ce que vous leur direz ne produise aucun fruit dans leur esprit et dans leur cœur. Car vos élèves étant encore très ieunes, et l'instruction de beal.!coup ayant été peut-être négligée, il faut que ceux qui leur enseignent à se sauver, le fassent d'une manière si simple, que toutes leurs paroles soient très clai·res et faciles à comprendre. Soyez donc fidèles à cette pratiqur.,
afin que vous pu1ss1ez contribuer, au. tant que Dieu le demande de vous, au salut de ceux qu'il vous a confiés.
Partie pratique -------
Orthographe et Bédaetloa LA PATRIE Qnel mot puissant et magique que celui de la Patrie! et comme il éveille dans notre pensée une image toute pleine à la fois de douceu'f et de majesté! Voici la patrie! Cette maison où votre âme s'est épanouie sous les regards at. tendris d'un père, qui est encore tout embaumée pour vous du parfum des baisers maternels, ces chemins que vos premiers pas ont foulés si souvent et si gaiement; ces horizons connus, ces eaux courantes, tous ces chers objets que vous avez si naïvement associés aux plus vives impressions de votre enfance; tout cela, c'est ],a patrie. La Patrie, c'est encore cette figure mystérieuse qui vous apparaît quand vous parcourez les annales de la nation et qui, de son regard triste ou fier, vous fait ressentir avec une étrange énergie le poids de ses revers et l'orgueil de ses triomphes ... La Patrie, c'est l'autel et le foyer domestique, la liberté de la religion et la sécurité de la famille; en un mot c'est le point d'appui de la société humaine. Or, la société veut au'on aime la terre où l'on habite avec ses oarents; où dans le travail-et les lut· tes de chaque jour. on répand ses sueurs et ses larmes, où l'on accomplit tous les "'rélnds actes de la vie, et où l'on aura sa sépulture à côté de celle des ancêtres, en attendant les fils et les neveux.
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LA VACHE Pour le naturaliste, la vache est un animal ruminant; pour le promeneur, c'est une bête qui fait bien dans le pay·
sage, lorsqu'elle lève, au-de&sus des herbes. son muffle noir, humide de rosée; pour l'enfant des villes, c'est la source du café au lait et du fromage à la crème. Mais. pour le paysan, c'est bien plus et mieux encore. Si pauvre qu'il puicsse être, et si nombreuse que soit sa famille, il est assuré de ne pas mourir de faim tant qu'il a une vache dans son étable. Avec une longe ou même une simple hart nouée autour des cornes, un enfant promène la vache le long des chemins herbus, là où la pâture n'appartient à personne; et, le soir. la famille entière a du beurre dans sa soupe et du lait pour mouiller ses pommes de terre; le père, la mère, les enfanfs, les grands comme les petits, tout le monde vit de la vache. Mais elle n'est pas seulement une nourrice, elle est encore une camarade, une amie; car il ne faut pas s'imaginer nue la vache est un animal stupide; c'est, au contraire, un animal plein d'intelligence et de qualités morales, d'autant plus développées qu'on les aura cultivées par l'éducation. Rédaction Expliquez ce que veulent dire les paroles suivantes, et indiquez quelles réflexions el· les vous suggèrent: • Savez-vous ce que boit cet hormne dans ce verre qui vacille en sa main tremblante d'ivresse? Il boit les larmes, le sang, la vie de sa lemme et de ses enfants. •
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LE BOIS Qu'es l-ee que le bois? Oü le lrouve-t-on? Quels sont ses usages?
Développement Le bois est un végétal, puisqu'il vient des arbres. Quand j'étais plus petit, je croyais qu'on trouvait les planches toutes faites, les planchers aussi, comme on trouve des pommes ou des poires. Un peu plus, i'aurais pensé que les meubles en
bois poussaient dans les magasins des, tapissiers. Puis, che ~ grand-père, i'ai ·,ru un joJ.Ir s~.ier un arbre. c'él.ait un beau chêne! et les iours suivants, i'ai vu qu'on débitait ret arbre, qu'on en faisait de belles planches, et i'ai compris alors d'où venait le bois . .J'ai fait quelques questions à mon cher grand-père, qui n'a pas mieux demandé que de m'expliquer que le bois, qui sert à tant d'usages, vient des arbres. Ces arbres on les coupe, on les scie, on les prépare en planches, en bû· rhes. Avec ces planches, on fait toutes sortes de choses: des meubles, des parquets, des escaliers, des boiseries pour les fenêtres, des portes, etc. Avec les bûches, nous nous chauffons; avec le bois aussi on fait du charbon appelé pou~ cette raison: charbon de bGis. Le bois est donc bien nécessaire, et nous devons aimer les arbres non seulement pour leur beauté et pour leurs frais ombrages, mais aussi pour leur utilité.
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LA LEÇON QUE .JE PREFERE Quelle est la classe que vous préférez? Quelles sont les raisons de votre préférence?
Développement J'aime bien le travail, je suis content de m'instruire, d'aiouter ·chaque jour une connaissance de plus à ce que je sais, mais tout ne m'intéres·se pas de la même façon et je dois avouer que l'arithmétique est loin de m'amuser. Pw contre, i'ai une prédilection très grande pour la classe dite: leçon de choses. Chaque lundi, i'arrive avec empressement et je ne me laisse pas distraire pendant l'heure que nous donne notre maître. II est vrai de dire que cette classe est particulièrement intéressante. Notre instituteur ne nous parle que tableaux en mains, afin de pouvoir nous expliquer par la vue aussi bien que par l'ouïe la leçGn qu'il nous fait. Nous avons vu ainsi défiler devant
46 nous la basse-cour avec tous ses animaux, puis les diverses céréales, les ustensiles de la ferme, outils aratoires, gue sais-je? Il me semble que je pourrais être fermier demain, et que je saurais fort bien m'en tirer! Maintenant, nous allons apprendre les animaux sauvages avec leurs mœurs, habitud~. etc., puis nous passerons aux oiseaux et aux poissons, sans oub1ier les reptiles et les batraciens. Avant d'étudier l'a~riculture, nous avions appris les diverses productions naturelles de la terre : les minéraux, végétaux et aussi les industries qui s'y rattachent. Avec quel intérêt i'ai appris comment se font nos plumes d'écolier, nos crayons ; d'où vient le pétrole; comment se font les maisons, etc., etc. ! Notre maître nous intéresse vivement, car il expliQue fort bien toutes choses; il nous montre. à l'appui de ce qu'il dit, un échantillon de la matière dont il parle. Nous apprenons presque aussi bien par la vue que par Je raisonnement. 1
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LE PETIT MENTEUR Paul a un vilain défaut, il ment. Il craint beaucoup les yeux vigilants de sa gnnd'mère, qui découvrent souvent ses méfaits. - Il lui cache ses lunettes. - Mais grand'mère a tout vu malgré cela. - Confusion de Paul. - Il ne mentira plus jamais.
Développement C'est très vilain d'être menteur; on trompe ainsi la confiance d~ autres et personne n'a plus foi en vous. Petit Paul le sait bien d pourtant il· ne peut se déshabituer de mentir pour cacher ses fautes. Il répond toujours : Ce n'est pas moi, quand on s'aperçoit de quelques sottises, mais ses dénégations ne font rien, surtout quand sa grand'mère est là! Elle a un talent tout particulier pour deviner les fautes de Paul. - Que pourrais-je bien faire, se ditil, pour empêcher que bonne maman sa-
che tout de suite ce que i'ai dit? J'y suis s 'écrie-t-il triomphant, ie vais cacher ~ lunettes ; el·le n'y voit pas sans elles, elle ne pourra donc pas lire sur mon front et je po1,11Tai ainsi m'excuser sans crainte d'être convaincu de mensonge. Aussitôt dit, aussitôt fait; maître Paul s'empare des lunettes de sa grand' mère et les cache au fin fond d'un placard dans lequel il met ses program. mes et ses livres. Il n'était que temps, Paul avait renversé l'encrier sur la table, sur le beau tapis neuf et naturellement, hélas! il avait accusé de ce méfait le pauvre Mamiou, le chat noir. - Quel ennui, ma mère, dit la maman de Paul : Savez-vous que le chat a renversé l'encrier sur le tapis neuf. - Mamiou? C'est bien étonnant, il n'a pas quitté ma chambre; mais où est Paul, n_e serait-ce pas plutôt lui? - Oh! non, bonne maman, vous pou. vez être tranquille. - Allons. viens près de moi que ie lise sur ton front. Cette fois, Paul avance sans trembler, la chère bonne maman n'a pas ses lunettes. Elle les cherche bien un peu, mais ne les trouvant pas auprès d'elle, elle regarde malgré cela le front de Paul. - j'avais raison, dit-elle. C'est bien Paul le coupable, je le lis dans ses yeux. - Mais vous n'avez pas vos lunettes grand'mère. ' - Vois-tu, cher petit, les grand'mères n'ont pas besoin de lunettes pour lire dans les veux, dans le cœur de leurs petits enfants. - Le bon Dieu les guide et leur fait voir ce qu'elles doivent savoir. je suis toute triste à la pensée que mon petit Paul devient menteur · c'est très mal et de plus c'est bien sdt, car tu ne trompes personne. Tu vois que sans mes lunettes je sais lire sur ton visage, et Dieu, lui, lit dans ton cœur. - Promets donc, petit Paul de devenir un honnête et loyal garçon.' Petit Paul, le front bien bas l'air tout humilié, comprit sa faute; il promit d'é-
viter dorénavant le mensonge. Espérons qu'il sera fidèle à sa bonne résolution.
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Développez les avantages de l'économie L'élève dira combien l'économie est chose nécessaire. - Il parlera des chômages, pert~s , maladies. -- Moyen de s'assurer la tranqwllit,< pour plus tard.
Développement. Il est bien nécessaire de comprendre de fort bonne heure les avantages de l'éconor.Jie. Nous devons nous les rappeler souvent pour ne pas no~s laisser entraîner à satisfaire des capnces dont nous pourrivns nous repentir. Certes, il ne faut pas être avare, mais si nous ne sommes pas économes nous ne pourrons donner. Par économie il faut entendre le bon emploi de son argent. Faire les dépenses utiles, mais être absolument inflexibles au sujet des dépenses superflues. L'économie consiste aussi à ne rien laisser perdre et à faire régner le plus grand ordre chez soi. C'est ainsi qu'on peut mettre de côté pour le~ mauvais jours qui viennent, hélas ! trop vite. Ces mauvais jours arrivent tôt au tard sous divers aspects. - Pour les uns, c'est le manque de travail, le chômage. On cherche bien à droite, à gauche, un travail qui suppléera à celui qui manque, mais c'est parfois difficile à trouver. - Pour les autres, c'est la maladie, avec son cortège de tristesse et d'inquiétudes; pour quelques-uns l'épidémie sur le bétail, une grêle qui vient détruire les fruits d'une année de labeurs et des espérances presque réalisées. Personne n'est exempt de ces ennuis qui, si-nous avons su mettre quelques économies de côté, seront plus faciles à supporter. Si, au contraire, nous n'avons rien économisé, c'est la misère qui nous guette. L'économie nous permet aussi de fai-
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dir notre petit patrimoine. Pluos tard quand, après une vie de travail, de labeur quotidien, nous sentirons nos membres fatigués et le moment du repos arrivé, nous pourrons, sans inquiétude, interrompre notre tâche: nous aurons prévu la vieillesse dans notre jeunesse et nous nous serons assuré le pain qQotidien, afin de n'être à charge à personne; ce sera la récompense de notre travail et de notre sage économie.
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Le jardin paternel. C'était un petit enclos de pierres brunes, d'un quart d'arpent ; c'est ce jardin qui a suffi, pourtant, pendant de longues années à la jouissance, à la joie, à la rêverie, aux doux loisirs et a~ travail d'un père, d'une mère et de hmt enfants! Ce jardin paternel a encore maintenant le même aspect. Les arbres ont un peu vîeilli et commencent à tapisser leurs troncs de taches de mousse; les bordures de roses et d'œillets ont empiété sur le sable rétréci des allées. Ces bordures traînent leurs filaments dans lesquels les pieds s'embarrassent. Deux rossignols chantent encore, les nuits d'été, dans les deux berceaux déserts . La demi-douzaine de sapins que ma mère a plantés ont encore dans leurs rameau-x les mêmes brises mélodieuses. On y jouit toujours du même silence que trouble seulement de temps en temps le tintement de l'Angelus dans le clocher voisin ou la cadence monotone . des fléaux gui battent le blé sur les aires des granges. Mais les herbes parasites, les ronces, les grandes mauves bleues s'élèvent P.ar touffes épaisses entre les rosiers; le lierre étend ses draperies sur, l~s murs; il empiète chaque année davantage sur les fenêtres toujours fermées de la chambre de notre mère, et quand, par hasard, je m'y promène et que je m'v oublie, je ne suis arraché de ma
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soiitude que par les pas du vieux vigneron qui nous servait de jardinier dans ces jours-là, et qui revient de temps en temps visiter ses plants, comme moi mes soùvenir~. mes apparitions et mes regrets. Lamartine.
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La métairie des Noellet Julien Noellet est chez lui à la Genivière; c'est son bien, sa propriété, le fruit des efforts de plusieurs générations d'ancêtres. - Oh! tous ces disparus, tous ces passants obscurs de la vie qui dorment à présent leur dernier sommeil dans les cimetières voisins, comme ils l'avaient souhaitée, l'indépendance de la propriété, comme, pour l'acquérir, ils avaient travaillé, peiné, épargné! De ferme en ferme, dans leur lent pèlerinag-e à travers les Mauges, sous des maîtres différents, une même pensée les. avait suivis. Quand ils rentraient le soir, l'échine tordue par la fatigue, au coin de leur feu, dans la demi-obscurité qui leur économisait une chandelle de résine, ils voyaient, par-delà la mort qu'ils sentaient venir, une maison blanche, éclairée, une maison à soi où quelque arrière-petit-fils règnerait en souverain. Leur mission se comblait avec la joie de cet autre, en qui se réaliserait l'ambition de toute une race. Ils mouraient: l'épargne grandissait aux mains de l'aîné. plus ou moins lentement, sel.on les années et le hasard des récoltes, jamais touchée, jamais engagée. Un mariage avait tout à coup doublé l'avoir et, avec l'argent caché dans un pot de grès, avec le prix d'une petite closerie qu'il possédait, avec la dot de sa femme, le père de Tulien Noellet avait acheté la métairie de la Genivière. Il vivait donc, cet héritier d'un si opiniâtre labeur, considéré pour sa fortune, la plus grosse qu'il y eût dans le canton parmi les paysans. plus encore pour s'on caractère. Le rêve des vieux était bien réalisé, et ce rêve habitait la
maison blanche de la Genivière, devant les mêmes horizons qu'il avait vus, sous le même ciel large ouvert. René Bazin.
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Le petit pain Racontez !'histoire du petit pain d'un sou, depuis le moment oi1 le laboureur a confié la semence à la terre. ----------~~---------
Pensées = • Beaucoup de pédagogues répète11t qu'il faut élever les enfants pour la gloire de Dieu ... Contribuer à réaliser ainsi les intentions de la Divinité est sans contredit la plus excellente manière de l'honorer et de devenir semblable à elle. (Niemeyer.) • Plaisante signature. X., le maître d'école du village, a, depuis vingt ans, fonné toutes les têtes. notoires de l'endroit; son maigre traitement ne suffisant pas à l'entretien de sa respectable famille de 8 en!ants, il s'est adjoint deux de ses amis pour exploiter une industrie sous la raison de commerce: Christophe et Compagnie. A la naissance de son dernier marmot, l'officier d'é-tat civil vint l'appeler pour signer l'extrait de baptême; Je bon régent, habitué à ne pa!> oublier ses associés dans ses signatures, signa en due !orme: • Christophe et Compagnie. • (Authentique.) • Sait-on quelle est l'étymologie du mot • piou-piou ''• employé depuis nombre d'années pour désigner les soldats de l'infanterie? Eh! bien, la voici: l'uniforme blanc des gardes-françaises rappelait un peu le costume du Pierrot de la comédie italienne. Aussi le populaire appelait-il ces soldats ~ des pierrots"· - Tiens, disaient les gamins, voilà des pierrots! De plus, ces petits Parisiens moqueurs se mettaient à imiter le moineau lorsqu'ils voyaient passer une garde-française: - Pi ou! Pi ou! criaient-ils. Celte moquerie eut pour résultat de faire donner au fantassin le sobriquet de piou-piou, qui est employé de nos jours. ----------~··Hl~--------
s'élevait à 3,764,845 habitants, se répartit comme suit: 1 ,853,355 personnes du sexe masculin, 1,91 1,490 personnes du sexe féminin , 2,260,628 célibataires, 1,255,257 mariés, 219,646 veufs ou veuves, 19,490 divorcés, 2,108,642 protestants, 1 million 590,832 catholiques, 19,007 israélites, 46,340 personnes d'autres confessions ou sans confession. 2,595,149 personnes de langue allemande, 796,220 personnes de langue française, 301 ,323 nersonnes de langue italienne, 39,912 personnes de langue romanche, 28.172 personnes d'autres langues. 1.255,215 ressortissants de la commune de recensement, 1,181,112 ressortissants d'une autre commune du can~on,"763,469 ressortissants d'autres cantons, 565,024 étrangers.
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Pour les oiseaux. Le département fédéral de l'Intérieur a adressé aux gouvernements de tous. les cantons, un projet de règlement élaboré par la Commission suisse pour la protection des sites en vue de remédier à la disparition de nos oiseaux dans nos campagnes. Ce règlement recommande d'éviter les coupes rases et de ménager le sous-bois dans les forêts, de réserver des bosquets de buissons dans les environs de l'eau et à la lisière des forêts du côté des champs, de planter même de petits groupes très denses d'arbrisseaux. entre autres des thujas, chamaecyparés, sureaux et sorbiers des oiseleurs, là où se trouvent des surfaces étendues de prairies, champs et vignes dépourvues d'arbres et de buissons, de maintenir enfin çà et là de vieux arbres creux et, à défaut, d'avoir recours aux nichoirs artificiels.
Voici les ch?fres en pour cent du tableau uff:ciel :"rovisoire: - 0·Lausanne 36.8 %. Lucerne 33,8, BerMonument historique. ne 32,8. fribourg 28,5 , Bellinzone 26,2, Coire 25,6, Zurich 25,5, Zoug 23,5, La ruine du château de Rotzberg, Altorf 23,1, Aarau 21 ,8, Bâle 20,8, près de Stansstaad. vient d'être acquise Schaffhouse 17 ,9, Sarnen 17,5. Genè- pour le compte de la Confédération par ve 17,0, Soleure 16,3, Saint-Gall 13,7, la Société suisse pour la conserva-tion Hérisau 13,2, Neuchâtel 12,8, Appen- des documents historiques. Le Rotzberg zell 12,1 , Liestal 9,8. Schwytz 8, est le témoin le plus authentique des f rauenfeld 7,9, Sion 7,8, Stans 4,9, temps héroïques de notre histoire. Bâtie Glaris 4,3. vers 1232 par Rodolphe le Taciturne, et Pour l'ensemble de la Suisse, l'aug- probablement jamais complètement achevée, cette citadelle fut détruite en mentation est de 12,9 %. Le canton du Valais vient en neuviè- 1240 au cours des premières luttes des me rang avec 13,2 %. Voici le tableau W aldstatten pour leur indépendance. En 1909, on commença à parler d'é· des cantons : Bâle 20,8 ·%, Saint-Gall 20,3, Thur- tablir sur ce site glorieux - qui est govie 18,4, Genève 16,3, Zurich 16,2, aussi un merveilleux point de vue Soleure 15,8, Tessin 14,4, Lucerne 13,8, un hôtel .Immédiatement la Société des Valais 13,2, Grisons 13,1, Suisse 12,9, monuments historiques entra en . campaObwald 12,2, Vaud 12,1, Uri 12,0 Q"ne pour empêcher pareille profanation Zoug 11 ,6, Bâle-Campagne 11 ,3, Ar- Se' efforts viennent d'aboutir. L'achat govie 11 ,3. Schaffhouse 10,7. Berne 9, · de la ruine a coftté 20,000 francs. Fribourg 8,8, Appenzell (R.-1.) 8,4, Nidwald 5,6. Schwytz 5,3, Neuchâtel 4,7, Appenzel (R-E .) 4,4, Glaris 2,7.
7 6 Les arbres fruitiers en hiver PROTECTION CON TRE LES I NSECTES LA T AILLE - La FUMURE Tout le monde sait qu'un grand nombre d'insectes s'attaquent aux arbres fruitiers, soit que leurs larves ou leurs chenilles dévorent les bourgeons, les feui lles ou les. Heurs, sott q u'elles vivent aux dépen s des !ruüs. Ces insectes cherchent un refuge sous les écorces et les mousses qui garnissent les branches et le tronc des arbres; il faut donc profiter du repos de la végétation pour enlever · toutes les vieilles écorces au moyen du grattoir ou du gant de !er, et les brûler. On taille les extrémités noircies des branches qui pourraient être infectées par des p~ rasites et on les brîtle également; on appltquera en suite sur les autres un badigeonnag~ crénéral avec une solution de suliaie de !er a lk· o u de suHate de cuivre à 30 %, à l'aide du pulvéri sateu.r. Pou r avoir de beaux arbres, il faut savoir les soigner. . . D'abord il faut se pénétrer de cette ide~ que le développement aérien est subo;donn_e au développement des racines. JI est necessaire de bien soigner le sol autour des arbres. Pour cela tracez avec la bêche sur le sol, u11 cercle de' la grandeur du volume des bran~ chages et sur ce cercle creusez des trous espacés de 1 mètre et de 0.40 à 0.60 de profondeur. Après le~ avo,ir, à deu.x ou trois reprises remplis d'engrais liquides oomblez-les par une bonne terre de compost. C'est là une ex: cellente méthode de fumure pour les arbres. M. Bourcrne professeu.r d"épa.rtemental d'a' ' 1~ qu' 1ï griculture à,. Evreux, donne une .ormu applique tous les trois ans à ses pomnuers, et qui a donné les meilleurs résultats . Elle consiste en 5 l<ilos de superphosphate, 250 grammes de chlorure de potassium, 500 grammes de sulfate de fer le tout au commence. ment de l'hiver. Cet!~ fumure est complétée, au printemps· par 250 grammes de nitrate de soude. L'expériet~ce est peu coûleus~: avec u_ne vincrlaine de francs on- peut !raller une cmqua~üaine . d'arbres fruitiers. Si l'on veut donner .2. u11 grand arbre une fumure suffi sante pou.r longtemps, on creuse, toujours suivant le cercle. qui limite ~a protection des branches, une ngole de 60 a 70 centimètres de profondeur sur 30 à 40 de large,
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puis on y ver se aboudanunent de l'engrais liquide, et l'nn r emplit ensuite avec du compas! ou du fumi er décomposé. Si en effectuant ces opér ations on vient à endommager une racine importante il faut immédiatemeut la couper au sécateur ou à la serpe, de !açon r1 obtenir une section bien netle pour améli orer la cicatrisation. Placer autour quelques pelletées de compost; de nombreu_ses petites racines pousseront autour de la sectwn ainsi o pérée, et l'arbre, au lieu d'en souffri r , en sera, au contraire amélioré. Lorsqu'on veut arracher un arbre et le transplanter, on ne prend jamais asse~ de précautions pour ménager les menues raCines. On a ·. aussi la mauvaise habitude d'écourter les t·acines a vant de replanter. C'est un très mauvais procédé: l'arbre demeurez:a souffret;ux et sans vicrueur pendant plusieUrs annees. jusqu'au m~ment OLI il aura reconstitué son rypareil radiculaire. .La ta ille enfin, a u.ne grande importance. Il faut avoir en vue de favoriser le développement rectiligne de la flèche, et par conséquent de la tête. P o ur cela, couper toutes les branches ~ourmandes et les branches adjacentes trop fortes qu i tendent à détourner la sève de la !lèche et l'. tordre l'arbre. Tl f~ut tenir un g-rand compte des vents dominants dans la rérrion . En faisant la plantaiion o u la tai Ile ultérieure, on fera bien d'incliner toujours la fl.ècl:e ou la tête contre le vent: celui-ci se chargera bien de les redresser! L'abondance et la beauté des fruits provenant des arbres ainsi soignés sont toujou rs un ample payement de la dépense et ue la peine que l'on y a consacrées.
Bibliographie • LE CHOIX D'UNE PROFESSION •, édité par la. Commission centrale des· examens d'apprentis (chez Büchler & Comp., à Berne) est destiné à doru1er aux parents, aux éducateurs et aux autorités tutélaires des règles simples, courtes, basées sur llne longue ~xpé rience et sur une connaissance appro!ondie de la crrave question qui préoccupe tous les amis de ia jeunesse. Cette brochure tient particulièrement compte de ce qu'il nous faut en Su.isse; elle a été élaborée et revue par des hommes compétents et pratiques. On y a joint un ta-
bleau des principaux métiers, avec indication du temps nécessaire à u.n bon apprentissage, ainsi qu'une traduciion des conseils de Maître Hamerli, sur le choix d>un patron d'apprentissage. Cet opuscule ne coûte que 30 centimes et il partir de 10 exemplaires 15 centimes pièce.
x xx LE VIEILLARD. La vie montante, Pensées du soir, par Mgr Baunard, recteur ~onoraire de l'Université catholique de Ltlle. ln-8' de 523 pages, 5 fr. (Ancienne Librairie Poussielgue, J. de G igord, Editeur, rue Cassette, 15, Paris). Un vieillard, parvenu à un âge très a~ancé, a recueilli, dans la solitude, ses souvemrs et impressions sur les objets, les événemen~s et Jes questions captitales de l'ordre rehg1eux, moral scientifique, politique, qui. dans le sièr le do'nt il fut ont Je plus importé à la direction de son e~prit et à la conduite de sa vie. En même iemps qu1il en tire de nouvelles ~~ meilleures clar1és pour sa dernière étape, il en transmet le modeste héritage à ceux qu 'il laisse après lui et qui vieilliront comme lui.
gnée du sol; puis elle cesse au bout d' une heure. Le professeur Negro poursuit ses expériences el recherche la cause qui !ait naître et périr cette radioactivité; pour le moment, il l'explique par l' influence magnétique des couches sûpérieures du sol sur les gouttes de rosé'!. Quoi qu'il en soit, les malades de l'abbé Kneipp ne perdaient point leur temps en se promenant, le matin, dans l'herbe humide; comme Antée qui reprenait des forces quand il touchait la terre, en foulant de leurs pieds nus le magique radium, ils pouvaient bien reprend re de ·Ja yigueur.
UNE CASERNE · MODELE. On vient ·d'inaugurer à Windsor une caserne qui est assurément la plus confortable de l'univers entier. Malgré l'étendue des bâtiments et de ses dépendances, elle n'est pas àestinée à loger plus de 800 hommes. Chaque soldat y a ~a chambre, petite en vérité, pourtant très habitable, et l'on y trouve pour la vie en commun toute une sér ie de grandes pièces, plus luxueuses les unes que les autres. Les repas se prennent dans deux salles à manger, JOu gues de 28 mètres, larges de 21 , ornées sur les murailles de pilastres et de colonnes, éclairées le jour par d'immenses fenêtres et le soir par des lustres étincelants suspendus au plafond. A l'exU:érnité de l'un de ces deux hall s, on a disposé w1e petite scène pour permettre à la troupe, si l'envie lui en vient, de s'exercer à des représentations dramatiques. LE RADIUM ET LA R_OSEE Un fumoir avec de bons fauteui ls, une salle L'abbé Kneipp, d'hygiénique mémoire, c~n de jeux, longue de 36 mètres, sont ouverts aux seilla it à ses ouailles de se promener le matm, soldats et à leurs visiteurs. La salle des bilpieds nus, dans l'herbe ·humide. ·Ce trailement, - · lards înêsure-2r mètres -sur"6 rnetres de large;" alors tout nouveau, suscita à l'abbé de nom- elle a fort grand air, avec son pavage de cébreux détracteurs: comment gagner ·à cette ramique qui dessine un tapis autour de chapromenade autre chose que des rhumatismes? que billard . Pour écrire à leurs familles et à Les médecins incrédules n'épargnèrent pas au leurs bonnes amies, les hommes disposent d'un "Uérisseur leurs dédaigneuses plaisanteries. salon de correspondance; s'ils ont le goût de Or, voici que la science - au ?lains celle la lecture, ils peuvent le satisfaire à la bibliod'aujourd'hui - semble donner ratson à l'emthèque. Les cabinets de toilette et les salles de ptriquc abbé. L'effet de cetie cure est dû au bains sont de véritables modèles, pour la comradium. On sait depuis plusieurs années déjà modité de leur aménagement autant que pour que la radioactivité constitue l'u.n des princ~ le goût sobre et coquet de leur décoration. paux éléments thérapeutiques des sources 1111- Toute une série d'appareils à douches sont nérales . Le docteur Negro, professeur à l'Uni- rangés le long des murs et toujours prêts à versité de Bologne, affirme qu'elle se trouve fonctionne r; dès que les hommes reviennent aussi dans la rosée. Pour le démontrer, il de l'exercice, ils ,peuvent se tuber et faire leurs pose Je soir une plaque de verre sur l'herbe; ablutions . En!in, dans l'intérieur même de cette quand il la relève, à l'aube, tout humide, cette caserne idéale, on trouve un bureau de complaque est imprégnée d'une puissance radiomandes qui permet aux soldats d'acheter tout active très sensible sur la face qui regardait ce qu 'ils veu lent et de l'avoir à bon compte le soL Cette puissance augmente encore pensans qu 'il s soient obligés de courir les boutida nt qu~lques minutes après qu'on l'a éloi- ques de la ville.
Variétés
8 UNE LEÇON DE JOURNALISME . On rapporte que Léon Xlll crut avoir découvert chez un des prélats du Vatican des àispositions pour le journalisme, il lui fournit le thème de plusieurs articles à écrire: • Vous n'êtes pas fait pour cela, lui dit-il, après avoir r evu les écri!s, vous n'êtes pas ~ -; ~ ez concis; il y a dans vos articles trop d'emphase, trop de rhétorique, trop de style académique. Vous ferez des discours et des Germons d'apparat; le journalisme veut de la conc is ion el de la clarté. • LES BONNES GUEPES Prenez,· au hasard, vingt personnes et demandez-leur ce qu'elles pensent des guêpes. • Ce so11t de sale? bêtes! • vous répondrat-on. presque à coup sûr, vingt fois de suite. Et deux ou trois, pour faire les importants, ajouteront: • ... Et combien inutiles! • Eh bien, c'est là un jugement préconçu. La guêpe est méconnue; cette bestiole, d'ailleurs, désagréable, convenons-en, peut rendre de précieux services à une classe de gens dignes d'intérêt, les rhumatisants. . M. de Gasparini raconte qu'un rhumatisme musculaire Je tenait dans un état de souffrance continue, et qu'il s'était soigné en vain aux eaux d'A ix, quand un jour, il fut piqué fortement par une guêpe au poignet droit. Son bras enila immédiatement, mais l'enflure fit disparaltre la douleUI· rhumatismale. Auss i, Je lendemain, se fit-il piquer sur la cuisse par une autre guêpe tenue au bout d'une pin-
~,LE
JEUNE
ce. Le rhumatisme de la jambe disparut de même. Un joumal italien citait également, ces jours-ci, le cas d'~n laboureur de Huelpo qui, a!!em! d'ophtalrme très grave, fut complètement guéri par une piqûre de guêpe, à l'endroit malade. Qui sait, il y a peut-être, là, tout un système curatif qui n'attend que son protagoniste et son initiateur? LES BELLES FAMILLES On ci te le cas, quelque part dans un village de l'Oberland, d'une famille qui compte actuellement vingt personnes, et qui, selon toute apparence, n'en r estera pas là. La mère. une solide paysanne mariée à 17 ans, est encore jeune; elle attend une iillette, es père-t-elle, pour Je printemps, car elle n'en a « que • quatre et quatorze garçons. Le train de !erme, entre autres -30 vaches à l'étable, n 'exige aucun domestique et ce doit être un spectacle imposant, l'été, au moment de la fenaison, de voir Je père de famille se rendxe aux champs en compagnie de ses quatorze garçons, du plus grand au plus- petit. Cette famille patriarcale vit dans la plus parfaite harmonie. * Définitions fin de siècle: Borgne. - Celui qui voil tout d'un bou œil. Diplôme. - Feuille de route sans billet de logement. Goût. - La fleur du bon sens.
ÇATHOLIQUE~i
JOIJBNAL ILLlJSTB.E POIJB. NOS ENFANTS paraissant à Sion chaque mois On ne s'abonne pas pour moins d'an an Le Jeune Catholique se publie en livraisons de J 6 pages chacune et forme à la fin de l'al).née un joli volume d'environ 200 page::;.
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,Jeune Catl•olique", S.IO!t
Supplément au JVo 3 de ,f&cole" (1911) L'Amour Maternel
petit être qu'ou anpelle un enfant réclame cet' te pcévoyance. • Voyez, disent les paysannes, nos petits L'amour maternel est une création spé· poulets en sortant de la coquille se tiennent ciale de Dieu. Il ne naît pas avec la femme, il sur leurs jambes et cherchent d'eux-mêmes est donné à la mère. Comme le lait dans son leur nourriture. • Il n'en est pas ainsi d'un sein, l'amour maternel dans son âme descend enfant; pour élever un homme un chrétien il et s'établit quand l'enlant lui est donné; il ne ne faut pas le perdre de vue u~ moment. Si, la le précède pas, il le suit. main cesse un instant d'être vigilante. l'enfant Avant lui, il n'y est pas. Il peut y avoir est exposé à perdre la vie. Il ne peut rien pour une attente, une aspiration, une vague ten· lui-même, il ne peut pas aller au-devant de dresse pareilles à la clarté avant le jour, qui rien. A chaque besoin qui se fait sentir, il n'est pas le jour; cela n'est pas encore l'a- faut qu'un acte d'amour et de dévouement de mour maternel. la mère réponde. Il vient si directement du cœur de Dieu Le cœur de la mère ne dort jamais. il est que Dieu le met dans des âmes qui ne sont merveilleux. Comment une jeune lemme sans pas mères selon la nature, mais à qui la grârxpérience et sans goût pour les soins de la ce inspire Je sentiment maternel. Il le met vie .matérielle les connaîtra-t-elle tous quelques dans les âmes virginales qu'il appelle à être mo1s plus tard sans avoir rien appris. mais mères sans cesser d'être vierges: mères pour seulement parce qu'elle est mère? La princesles pauvres, pour les orphelins, pour les a- se sera aussi active, aussi prévoyante pour bandonnés, pour les malades. Il le met aussi son enfant que la paysanne. dans les âmes sacerdotales, dans ceux qu'il L'amour maternel est couraQ"eux. fait pères par le cœur pour quelque grand Quelle mère a tremblé ou hésiié à secoudévouement. rir son enfant dans l'importe quel dan!!'er? Et Telle est donc l'origine de ce sentiment. parfois ces mères sont des femmes pusillaniL'amour maternel vient d'en haut. L'action mes jusqu'au ridicule. Mais tout ceci est conmystérieuse qui dépose dans une femme le tenu dans le grand et décisif caractère de l'agerme de la vie pour un autre être, puis y mour maternel, le désintéressement, qui Je ajoute le souffle divin pour animer cette nourend supérieur à tous Jes autres. velle existence, y dépose en même temps un Du désintéressement vient la pureté. la amour qui sera instantanément Je salut et l'é- paix de l'amour maternel. la hauteur qu'il atpanouissement du nouvel être. Cette sponta- teint. Nul autre amour n'est désintéressé nul néilé même n'est-elle pas un signe que l'a- autre amour n'est sans déceptions, 5ans' memour matemel est une grâce, un don supé- sure, sans retriction. sans jalousie. L'amour rieur? Quel autre amour ne demande des maternel se donne et ne demande rien. n'alelforts, un développement successif? Ne dittend rien. Pour lui, pas de déceptions. pas de on pas la piété filiale, la piété conjugale? Il mesure. pas de ialousie; son but à atteindre, y a là mérite et vertu quelquefois. On ne dit sa satisfaction pleine. c'est se donner. pas la piété maternelle, mais simplement l'aLa tempête faisait rag-e, et dans le ru,l!"issemour. ment formidable de l'Océan. le cri perçant des Chose bien digne d'être remarquée, l'amour mouettes s'ajoutait à la clameur des hommes. maternel a tous ses caractères immédiatement. Ils étaient fous là, ceux d'Esnande~. sur la Il est supérieur, du premier coup par son haute falaise qui domine l'immensité des eaux origine. et au flanc de laquelle, comme une furie. la Il est actif, ingénieux, prévoyant courageux mer s'écrasait en vagues énormes frangées ' ' d'écume. désintéressé. ' . Il est actif. - Chez beaucoup de femmes, Très loin, pas plus grosse à leurs yeux 11 se trouve en complète disproportion avec qu'un bateau d'enfant, une petite barque de le reste de leur caractère; elles sont indolen- pêche, la « Marie-Madeleine " • montée par tes, [roides, paresseuses; elles seront mères Yvon Dorniel et les deux aînés de ses gars, actives, fortes, passionnées. était en perdi lion. L'amour maternel est ingénieux, prévoyant, On la voyait monter, descendre, puis diset il faut bien qu'il le soit. La faiblesse de ce paraître, la pauvre barquette! Alors, c'était
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26 un grand Gri qui sortait de la poitrine angoissée des lemmes et des enfants, cramponnés à leurs jupes. Plus calmes muets dans la certitude de leur impuissan~e, les hommes serraient les poings et secouaient la tête avec un morne désespoir. Pas une imprécation ne s'élevait, cependant, parmi les spectateur~ terrifiés de ce drame trop souvent renouvele, hélas! Pas un reproche ne montait à leurs lèvres à J'adresse de cette mer, qui, aimée à l'égal d'une fiancée, fait preuve d'une si grande ingratitude. Ne dirait-on pas que les deuils qu'elle enfante sont le prix de son amour, et 9ue, de faire pleurer des mères et des orphelins, est comme une revanche de sa jalousie? Pour qu'elle soit vraiment belle, d'ailleurs, il lui faut son attitude farouche et son grondement colossal, où elle donne au monde, hésitant entre l'effroi et l'émerveillement, l'image sublime de la Force. Dans son calme hvoocrite, quand elle caresse doucement les galets, elle est câline comme une jolie gueuse qui médite un mauvais coup, et Je soir, sous la clarté pâle de la lune, elle ressemble trop à un linceul. Que faire? Rien, si ce n'est prier Dieu, le maitre dont la grandeur infinie commande à toutes choses calme la furie des éléments, de même qu' ell~ sait oardonner, par compassion, au défit de l'orgueil humain. C'est à quoi pensait, très certainement, l_e vieux prêtre qui avait accepté, sur ce peht coin du littoral la douce mission de faire pénétrer dans râme de ces humbles l'espoir consolateur. L'abbé Noël, fils de pêcheurs lui-même, savait quelle vie tourmentée est celle des braves gens, et aux durs moments d'éoreuves, quand leur foi naïve risquait d'être troublée, tl savait trouver les mots qui descendaient au fond du cœur. Après avoir tenté de consoler la femme de Dorniel, il priait la Vier11e. cette bon_ne patronne des marins, d'accomplir un tmracle. - Si vous voulez, pensait-il, Bonne Mère que J'on ne saurait invoquer en vain, vous arrêteriez d'un regard la fureur de ces flots, et une autre mère vous rendrait grâce d'avoir sauvé ses fils. Une pensée lui vint et aussitôt sa résolution fut pr.is!'. Près de la femme, dont les san~rlots fai-
saient peine à entendre, un enfant de huit ana, le dernier né, se lamentait, lui aussi, sans trop comprendri!, le pauvret, toute J'étendue du malheur suspendu sur sa tête. L'abbé Noël le prit doucement par la main: - Viens, mon bonhomme, viens? Et tous deux, pendant que la barque se débattait contre la mort dans le lointain brumeux, ils s'acheminèrent- vers l'église oll le souffle du vent, violant l'airain d'une pauvre cloche, lui arrachait comme une plainte. - Dis-moi, petit, fit le vieux prêtre, quand ils furent arrivés dans la sacristie, aimes-tu le Bon Dieu? - Oui, monsieur le curé, je lui fais tous les jours ma prière. - Voudrais-tu faire ta première conmtunion? - Oh! oui, prononça l'enfant, en même temps que dans ses yeux limpides et azurés comme le ciel des beaux jours, passait l'éclair d'une joie naïve et pure. - Sais-tu ce que c'est qu'une hostie? - Maman m'a dit que c'était le petit Jésus, et que, pour le recevoir, il fallait êtr:e à jeun, comme moi, qui n'ai pas mangé depu1s hier au soir. L'abbé Noël pensa qu'en effet, il était onze heures et que le petit, absorbé comm~ les a~ tres par le terrifiant spectacle, ava1t oubl1é d'avoir faim. - Eh bien! dit-il, je vais te le donner le Bon Jésus, et tu lui demanderas, dans Ut~e bonne prière, de ne pas naufrager la • Mane Madeleine ». L'adolescent ne répondit pas, mais deux grosses larmes, qui disaient son assentiment glissèrent le long de ses joues. L'abbé revêtit son surplis, passa son étole, et, après une rapide confes~io~ . car_ c'est vi~e fait la toilelie d'une âme v1rgmale, Il conduisit le petiot jusqu'au maître-autel, ot1 il le fit s'agenouiller. . Peu après l'hostie sainte trembla aux d01gls du serviteur de Dieu, et quand l'enfant, plongé dans 110e quasi extase, fut devenu le tabernacle vivant de Celui qui s'immola pour le salut des hommes, le prêtre se cou.rba et le baisa au front. Espère, la Domiel! s'exclama soudainement un vieux loup de mer, v'là le vent qui tourne; conséquemment que ce temps du diable ne va pas durer. De fait, une baude blanche, lunùneuse pres.
que, se détachait â l'horizon, sur le fond gris du ciel. Les vagues, progressivement, perdaient de leur impétuosité, et, tout là-bas, la barque, enlin hors de danger, avançait déjà lentement vers le port. Etonnés d'un si brusque changement, les hommes échangeaient entre eux leurs impressions, cependant que les femmes, l'une après J'autre, embrassaient la Domiel. - Dis, maman, que c'est le Bon Jésus qui )es a sauvés, parce que j'ai fait tout à l'heure ma première communion? ... - Que dis-tu? ... La mère n'eut pas le temps d'insister, car la voix du vieux prêtre s'imposa: - Qu'ils remercient Dieu, disait-elle, ceux qui savent mettre leur confiance dans sa miséricorde. Tous ceux qui étaient là s'agenouillèrent, hommes, fenunes et enfants, associant leurs prières à ceJie de l'abbé, qui montait avec reconnalssance vers Je ciel, où s'ébattaient, avec les goélands gris, les petites mouettes aux ailes blanches, blanches comme des âmes d'enfants. E. M.
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Le Sac de Bonbons - Ah! sapristi! s'écria M. Lure, je savais bien que nous avions oublié quelque chose! Il venait d'accomplir avec sa femme neuf visites obligatoires de jour de l'an, toutes avant le déjeuner; et voilà qu'il s'apercevait qu'il avait omis d'aller présenter ses devoirs à une vieille dame, amie de sa famille, dont l'influence ne lui avait pas nui, autrefois, pour entrer dans l'administration des domaines. - Et Mme Morceau, que nous avons oubliée! Ils s'arrêtèrent, consternés tous trois, en pleine rue, le commis principal, Mme Lure et leur fille Sophie, qui, à huit ans déjà, avait un teint de brique couperosé, parsemé de boutons acides comme sa mère; seulement, celleci était plus majestueuse. Elle s'écria: - Ah bien, tant pis! Il est l'heure de déjeuner! Mme Morceau demeure trop loin. Tu lui écriras. - Non objecta M. Lure, avec des scrupules de bra~e homme; non, je lui dois une visite après ce qu'elle a fait pour moi. _:.... Qu'est-ce qu'elle a fait pour toi? demanda hardiment Mme Lure.
Comme tous les quinze jours, elle )»" sait régulièrement cette questiou! bien 9ue son mari se tuât à lui prouver qu'JI devait de la reconnaissance à la vieille dame, il ne jugea pas à propos d'élucider pour la millième f?is la chose, sur le trottoir, pour le plus gra~1d LDtérêt d'un petit marmiton qui les écoula1t; et, avec un entêtement placide, il déclara: - Allons-y, nous achèterons en roule un sac de bonbons. - C'est cela, un sac de bonbons! Comme tu y vas ! Ne dirait-on pas que c-e n'est pas assez de tous ceux que nous avons déjà donnés? Quelle reconnaissance veux-tu qu'elle t'en ait? Elle est riche, elle en reçoit des tas! - N'importe! Et comme ils étaient dans l'a venue de l'Opéra: - Si nous entrions ici? proposa M. Lure, en désignant un luxueux magasi~ où, derrière des vitrines de cristal, flamboyaient des sacs de satin des corbeilles en paille d'or, mille drageoir~ pleins de bombons aux alléchantes couleurs. - Ici? cria Mme Lure, si indignée qu'elle bouscula en se retournant le petit marmiton curieux dont elle faillit renverser la manne pleine de vol-au-vent qu'il portait sur sa tête. - (Il s'en vengea en l'appelant: Vieille tourte!) - Ici? hurla-t-elle si fort, qu'un sergent de ville fit deux pas vers elle, en ouvrant des yeux à la fois scand~l_i~és et . menaçants. Ici! gémit-elle une tr01S1eme fo1s en_ marchant sur la queue d'un chien étend~, qui aboy_a et faillit la mordre. - Ah ça! ma1s, mon amt, tu es fou, fou, fou! Des bonbons à huit francs la livre, n'est-ce pas! . - Bien, bien, fit M. Lure, en ftlant doux, avec la peur d'une esclandre, et des yeux goguenards des passants, ne crie pas si fort. - Et pourquoi ne crierais-je pas? Je ne crie pas, d'abord; je parle, répliqua-t-elle a~ec dignité. Devant ta fille, tu pourrais me tra1ter plus convenablement. . . . -Mon Dieu! soupira le comnus pnnc1pal, donnez-moi la patience et la résignation! Il prononça ce vœu d'un tel élan,. l~s yeux a_u ciel, qu'un peu de bien-être s'ensuivit_po ';tl" lu.•; et traînant derrière lui sa femme qut ge1gnatt, s~ fille, à qui des engelures aux pieds faisaient monter la lanne à l'œil, il se lança, bousculant, bousculé, dans la grouillante foule des passants, vers le logis de Mme Morceau. Comme on s'en rapprochait, une petite pâtisserie, pauvre, tira les yeux de Mme Lure.
On voyait sur 1e marbre de l'étalage des babas secs et des éclairs gluants, à côté de sainthonorés, dont la crême semblait de la mnusse de savon à barbe. De l'autre côté, en des cais· ses de fer, des pralines marinaient le rouge vif de leur givre de sucre à l'indigo de dragées de baptême; des marrons glacés s'effritaient côte à côte avec des chocolats d'un teint douteux; des fondants, non loin, se figeaient, en purée solide. - Voilà notre aiEaire, dit Mme Lure. Elle entra, et demanda à la marchande, qui se tenait la mâchoire d'une main, à cause d'une rage de dents qui lui donnait envie de crier: - Combien vos fondants? madame. Le prix lui fit pousser des cris de poule qui a pondu. Non, non, c'était trop cher! Elle passa en!evue tout l'étalage, tandis que la marchande rapetissait les yeux, le front tout ridé, et avançait les dents en retroussant les lèvres en une mimique de torture. - C'est bien, emballez-moi ça, décida Mme Lure; et, surveillant la pesée, réclamant un sac rose, exigeant des faveurs au lieu de ficelle, elle paya, pièce à pièce et sou à sou: puis, plaquant le sac dans les mains de son mari: - Tiens, le voilà, ton sac! dit-elle. Par malheur, le trottoir était glissant. M. Lure fit un faux pas, le sac roula sur Je trottoir et s'y crotta légèrement. - Oh! fit la femme, stupéfaite, tant pis pour toi. C'est ça, salis ton mouchoir, maintenant; veux-tu bien ne pas l'essuyer avec ton mouchoir! M. Lure obéit, le dos bas, n'osant souffler. Heureusement, on arrivait devant la porte de Mme Morceau. - Essuyez bien vos pieds au paillasson, recommanda le commis principal, en donnant l'exemple. Au troisième, il sonna. On les introduisit chez la vieille dame, que défendait un petit chien hargneux nommé Fili, qui aboyait aussi laux que peut aboyer un chien. M. Lure, ayant garé ses mollets, fit son petit compliment. Mme Morceau, qui ressemblait à un pain de beurre dans lequel on aurait façonné une effigie humaine, tant elle était luisante ~~ jaune, si bien qu'on avait crainte de la votr fondre au feu qui brûlait, en flammes vives, dans la cheminée, Mme Morceau remercta comme il convenait et fit disparaître il: sac de bonbons avec une rapidité de prestidigitateur; en échange, elle offrit quelques fondants, en disant d'une voix molle où se sous-entendait une promesse de cadeau réciproqu~:
- A l'âge de Sophf~, on afme les bonbong, n'est-ce pas, Sophie? et on a des dents pour les croquer! Cette affirmation inoffensive piqua au vif Mme Lure, qui y vit, bien à tort, une insinuation contre le ratelier qu'elle portait. Auasi, quand on eut pris congé, dit-elle avec amertume à son mari: - Eh bien, te voilà content! Ah! ça te rapportera beaucoup! Elle les redonnera à d'autres, voilà tout! - En tous cas, fit M. Lure, elle enverra sûrement à Sophie un sac, comme tous les ans. - Put! fit-elle, un sac que d'autres lui auront donné! Avec ça que ça lui fait une belle jambe, à Sophie? Qu'est-ce que tu as, Sophie? Pourquoi as-tu l'air de marcher sur des œufs? - Mais, maman, c'est que j'ai mal aux pieds, j'ai des engelures. - Eh bien, ma fille, ça vaut mieux que de les avoir au bout du nez. Allons, marchons vivemettt; le gigot sera trop cuit, et si les pommes de terre ne sont pas brûlées, que j'y perde mon nom d'honnête femme! Tout le reste du jour, Mme Lure, en dépit du bracelet que son mari lui avait acheté pour ses étrennes, fut d'une humeur déplorable. Elle ne s'adoucit pas, lorsque, le soir, au retour d'une promenade au Bois, en voiture, ayant attrapé une migraine parce qu'il faisait froid et que la bouillote des pieds n'était pa!! assez chaude, elle entendit sormer. - Une visite? Nous n'y sommes pas, pour personne! Ce n'était pas une visite, mais seulement la bonne de Mme Morceau, apportant une carte sous enveloppe, et un paquet, Mme Lure s'empara de l'enveloppe, bien qu'elle fût destinée à son mari. et lut tout haut: • Mme Morceau envoie à M. et à Mme Lure ses meilleurs compliments de bonne année, et se permet d'y joindre quelques bonbons pour Sophie. • - Très bien, tous nos compliments, dit-elle à la bonne en la congédiant. Elle se mit alors à défaire le paquet, en maronnant: - - Si tu crois qu'elle les a achetés, ces bonbons-là! Si encore elle nous envoyait une bonne marque, un des premiers confiseurs de Paris, ça me serait égal encore. mais, Dieu sait.... Oh! oh! oh! c'est trop fort! Elle resta bée, écarquillant les yeux, et, devenue cramoisie: - Trop fort! répéta-t-elle, étranglée de sai-
siss~ment. Notre sac! C'est notre sac qu'elle nous envoie! Le recOimais-tu, hein, à cet en· droit crotté? Et la faveur du pâtissier! Elle ne l'a même pas ouvert, même pas regardé. Ah! par exemple, c'est un peu fort de vinaigre! Je t'en donnerai, moi, des sacs de trois francs! Non, ce toupet, nous faire cadeau de notre - ll ne le reprendra pas? Eh bien, alors. sac! J'irai le re orter demain au marchand. je le garderai pour une autre occasion; ou bien, - fit-elle, dans un élan de générosité, - Sophie, tu m'ennuies tous les ans avec ta maîtresse d'école, en disant que tes camara· des lui portent des bonbons, et que toi, seule, n'en portes pas; eh bien, tu les lui remettras demain, et de ma part. Va, elle n'en mange pas tous les jours de si bons!... Paul et Victor MARGUERITE.
Et alors... Voilà -
C'est un rude homme, n'est-ce pas? Et un homme rude aussi... . Ah! - Oui, ce qu'il a à vous dire ... - n ne l'envoie pas dire? - Juste! .... - Après tout, il a raison.... Vous comprenez, vaut mieux savoir... Et c'est -pour vous que vous venez? ... -Oui. - Moi, c'est pour celui-là ... En disant ces mots, l'ouvrier qui venait de parler ainsi faisait passer devant lui un pauvre petit être malingre et triste, grelottant et _apeuré, aux épaules voO.tées, aux joues caves, aux jambes fléchissantes. Et le contraste était si complet et si effrayant ainsi, entre le géant robuste qu'était le père et le nain rachitique qu'était le fils que les conversations cessèrent brusquement dans la salle d'attente, et que le petit malade, effrayé de voir tous les regards apitoyés sur lui, se précipita dans les bras de l'ouvrier avec un cri fou: - Papa!... on va donc me faire beaucoup de mal? .... Bouchard, le grand médecin de la rive gauche, n'avait pas volé sa double réputation. Rude homme, oui, certes, il l'était ce savant au diagnodic impeccable, chez qui s'alignaient en une merveilleuse et sublime collaboration la science· qui sait, ét l'intuition qui devine. Plus sûrement encore que son bis-
touri, sa pensée allait à travers les tissus ies plus délicats, jusqu'au siège du mal, en déterminait la nature, en circonscrivait les contours, en jugeait la puissance terrible, en prononçait l'issue... Oh! ce visage- de marbre, combien d'êtres affolés l'avaient déjà désespérément scruté!.... Ce magistrat de la souffrance humaine, dont les arrêts étaient sans appel, voyait comparaître au tribunal de sa redoutable science, les grands et les petits, les milliotmaires et les sans-le-sou, les intellectuels et !es illettrés, la grande dame et la laveuse de vaisselle, - tous égalisés par la commune loi de la douleur, tous prêts à se soumettre humblement aux plus extravagantes volontés du praticien, tous disposés à se jeter à ses pieds pour obtenir la guérison, moins que cela, un peu de soula· gement, moins encore une lueur d'espoir... Est-ce à cause de cette omnipotence souveraine que Bouchard était si rude d'accent et de manières? ... Etait-ce plutôt pour s'épargner des scènes inutiles, des discussions oiseuses et d'irréparables pertes de temps? ... Peut-être à cause de tout cela, Je docteur affectait de parler brutalement. Et prolongeant ainsi sa faction, le pauvre homme tantôt regardait cette porte sombre du cabinet où Bouchard jugeait... tantôt comptait et recomptait ceux qui devaient passer avant lui, avec le petit chapitre de recommandations: - Tu n'auras pas peur? .. . - Tu ne pleureras pas? .. . - T u diras bien là où ça te fait mal? ... Le petit mélancoliquement répondait chaque fois de la tête, et le père, pour achever de le décider, montrait une pièce de cinq francs qu'il apportait pour offrir au docteur: - Tu vois, ça colite cher... C'est pas un reproche... mais, tu comprends ... Enfin, la porte s'ouvrit.... Debout, près de son bureau, Bouchard ... L'ouvrier avançait automatiquement pous· sant devant lui l'enfant... - Voyons ça, dit Bouchard ... Et, lentement, avec une douceur quasi-féminine qu'on était loin d'attendre de ce bourreau de chair humaine il palpait, auscultait, examinait.... De temps en temps, une question brève, pendant lequel l'ouvrier, ne vivant plus, ne respirant plus, croyait entendre son cœur batIre dans sa poitrine an~roissée.
30 31 Enfin, Bouchard se releva, et regardant suis pas une personnalité... Je tt1e contente d'ê-l'homme froidement dit: tre une vulgaire persotme.... Je n'ajoute pas - Ça, c'est Wt enfant d'alcoolique ... une vulgaire personne comme vous, car alors - Par exemple!... s'écrie l'ouvrier, moi qui ce serait une personnalité.... ' ne me saoule jamais! Vous pouvez demander ... - Je comprends.... Vous faites le bel esprit - Oui, dit Bouchard; est-ce que vous ne à mes dépens.... Mais je ne sache pas que la buvez jamais la goutte!... connaissance de toutes ces finesses soit, au- Dame si..., tous les matins ..., avant de jourd'hui, d'une utilité bien pratique... travailler, conune de juste... J'ai commencé - Je vous arrête encore... Le verbe • sapar en prendre pour 2 sous, il y a 15 ou 20 cher • n'existe pas. Nous avons le verbe • saans... Vous comprenez... l'ouvrage... les ca- voir •, dont le subjonctif présent est: que je marades ... pour se réchauffer... sache.... Vous auriez donc mieux fait de vous - Et à présent? exprimer ainsi: « La connaissance de toutes - J'en prends pour 8 sous ... mais je vous ces finesses n'est pas aujourd'hui, « que je sajure que cela ne me fait rien .. . che .. , d'une utilité bien pratique .• - Ah! ça ne vous fait r ien mais, malheu- Possible... Mais avant qu'il ne soit longreux, vous ne comprenez donc pas que cette temps, tout le monde parlera comme moi.. .. &aleté de goutte que vous avaliez comme cela - Je le crains... Mais, en attendant, il n'est tous les matins, et aussi dans la journée, a pas encore admis de dire: avant qu'il ne soit... fini par imbiber votre cervelle, vos muscles, Il faut dire: avant qu'il soit... votre moelle épinière, et le reste. Vous n'êtes • Avant que tous les Grecs vou!! plus un homme, vous êtes une éponge impré-parlent par ma voix » gnée d 'alcool. écrivait Racine, qui connaissait sa langue. - Et alors? demanda le malheureux qui - Oh! la barbe!... tremblait' de comprendre. - A la bonne heure!... Voilà une nouvelle - Et alors, répondit Bouchard en montrant Je petit condanmé avec un geste intra- expression qui désigne nettement un nouvel état d'esprit. duisible... et alors... voilà.
Variétés LE SABOTAGE DU FRANÇAIS - Monsieur, je suis venu vous consulter au sujet d'une question que je ne puis arriver à solutionner. - Permettez-moi de vous arrêter... Pourquoi employez-vous ce mot barbare: solutionner?.... - C'est lill néologisme. - Un néologisme est excusable quand il sert à désigner une chose nouvelle et encore inconnue, tels: automobile, aéroplane. radioactivité .... Mais nous possédons le verbe • résoudre • ... Et rien n'est plus clair que de dire: résoudre une question. - Vous avez raison... Mais, que voulezvous? ... A notre époque de vie intensive, on cherche toujours le mot expressif... - J'aurais tout aussi bien compris si vous aviez dit: • vie intense... » - Bon, j'ai encore fait une faute ... Je ne m'attendais pas à causer à une personnalité aussi savante! .... - On dit causer avec.... En outre, je ne
EXPEDITION JAPONAISE. Bien curieuse et vraiment originale celte expédition JapoMise qui est en ce moment en roule pour le pôle Sud. Son chef, Je lieutenant de vaisseau Shirase, jaloux des explorateurs occidentaux, s'est mis dans la tête de dépasser ce qu'on avait fait jusqu'à ce jour et de planter son drapeau sur le pôle. Sans fortune, simple patron pêcheur, Shirase avait eu l'idée d 'accomplir cet acte témé-raire sur un petit voilier. Or, son idée, corn· muniquée à quelques amis, se propagea com· ~ un coup de foudre dans les masses populatres; en un clin d'œil, des souscriptions per· mirent de réunir 50,000 yen, et ou acheta une goélette de 200 tonnes. D'anciens marins · des instituteurs, des professeurs s'engagère~t et,. le ter décembre dernier, Shirase s'embarquait avec ses 29 compagnons. La veille de son départ, le hardi navigateur et se.s compagnons avaient fait, suivant les rites. Japonais, leurs adieux à la patrie japonatse. Le lendemain, une foule immense saluait leur départ. Les hardis navigateurs sont en route pour la terre d'Edouard VII et dans cinq mois Shirase compte atteindre Je pôle Sud.
HIVERS DOUX
En 584, nous apprend Grégoire de Tours, historien consciencieux qui, selon Guizot, • possédait des lumières bien au-dessus de son temps •, on vit, eu France, sur les bords de la Loire, les roses fleurir en plein mois de janvier. En 808, hiver tiède, pluies torrentielles, inondations et ravages terrifiants. Mêmes phénomènes eu 838, en 844 et en t007; hivers chauds et humides engendrant fièvres, grippes et inondations. L'hiver 1172 fut déconcertant. A la fin de janvier, les arbres avaient repris leur verdure; la campagne était fleurie comme au prin· temps et les oiseaux eurent leurs petits au mois de février. L'an 1229 ne connut pas d'hiver. Les chroniques du temps rapportent qu'à la Noël et aux Rois, on vil à Liège des jeunes fiJles se parer la chevelure de couronnes de violettes, de bluets et de primevères. Les oiseaux nichèrent en janvier. Les arbres furent en fleurs dès le mois de mars en 1421. Dans certaines régions, on cueillit cerises et raisins au mois de moi. En 1495, l'orge monta en épis dès la lin janvier. 1529 ne vit aucune gelée avant Je mois d'avril. A la fin de ce mois, les frimas survinrent avec une telle intensité que les récoltes furent en partie anéanties. Dès décembre et janvier, en 1538, les jardins ne fomtaient qu'un bouquet de Heurs. On constate les mêmes phénomènes pour les hivers de 1572, 1607, 1619, 1622, 1739. L'ALPHABET DES GENS MARIES Le jour où l'on nous mari Je m'en souviens, Monsier l'a Quand la messe fut commen•. Nous dit: • Il faudra vous ai • Madame, vous obéir • A votre époux, à votre ch • Puisqu'il ne pourra plus chan • Pour éviter qu'il ne se f • Ayez toujours un air gent • Montrez un front pur qui rou • Evitez tous les mauvais • C'est ainsi que toujours près d' .. Retenant son époux qui l' • Une femme évite sa • S'il lui tourne pourtant le d • Et s 'il se met à la from • Qu'elle ne s'avoue pas vain
A B C D E F G H 1 J
K L M N 0 P Q
• Qu'elle montre toujours bon Et l'enchaîne par la tendre • En lui voyant tant de bon • Il en reviendra tout conf • Son amour sera retrou • Le ménage aura Je beau f • En Suisse comme en tout pa • Il faut s'aider pour qu'on nous
R S T U V X V Z
LA VITESSE DE NOS RAPIDES Nos grands express n'ont guère de cela que Je nom; c'est, du moins, ce qui résulte d'un intéressant article des , Basler Nachrichten", auxquelles nous empruntons les constatations suivantes : Nous avons un certain nombre de lignes sur lesquelles une vitesse maximale de 90 km. à l'heure est autorisée en cas de retard des trains. La vite ,; ~(' ordinaire oscille entre 60 et 75 km.; elle est bien inférieure à ces chiffres sur certaines lignes secondaires, olt il n'est pa~ rare de voir circuler de vieilles locomotives. Mais à ne considérer que les rapides, ceuxci perdent un temps précieux aux nombreux ralentissements, en partie supprimés déjà, à observer au passage des gares. Pas un de nos trains ne dépasse, sur un long parcours, la vitesse de 50 km. à l'heure. L'express Bâle-Chiasso, le 103, pour parler en termes du métier, franchit cette distance à une vitesse moyenne de 47 km. avec des voitures de première et deuxième classes seulement ; le rapide Bâle-Brigue fait, en moyenne, du 50 à l'heure. Le rapide Genève-Romanshom, tout eu plaine, n'en fait guère que 47 avec ses treize arrêts sur un parcours de 360 km. franchis en sept heures et demie. Une comparaison avec les chemins de fer anglais est suggestive. Sur de faibles parcours, la vitesse atteint facilement 95 à 100 km. à J'heure, et la vitesse moyenne sur les longs trajets de plus de 300 km. est de 80 à 90 1<ilomètres. Le Coruish Riviera Limited Express. de Londres-Paddington à Plymouth (360 kilomètres. soit le parcours Genève-Romanshom) franchit cette distance en quatre heures. Il est vrai que le convoi ne s'arrête qu'une seule fois à Temple Combe pour y prendre de l'eau. L'express Londres (King's 'Cross)-Edimbourg franchit la distance de 635 km. qui sépare ces deux villes en moins de huit heures, soit à une vitesse moyenne de 84 km. à l'heure. Le gros obstacle, dans notre pays, à la circulation rapide est le fait des courbes trop
Supplément gratuit
32 fréquentes, des différences de niveau et des voie doubles trop peu développées et des arrêts (croisements) nombreux qui en résultent. On ne peut méconnaître, cependant, que les C. F. F. ont amélioré sensiblement l'état des lignes diverses du réseau depuis le rachat. Il semble néanmoins que l'on pourrait exiger, sur nos grandes lignes, une vitesse moyenne, nrrêts compris, de 60 à 65 km. JANVIER ASTRONOMIQUE On sai• que !a terre décrit autour du :wJeil une ellipse, de sorte que sa distance de cet astre e.st variable dans le cours de l'année. ~ctre gion!' a été à sa plus •:ourle di~tat1ce du soleil le 3 janvier dernier, à 4 h. de l'après-midi; on dit alors qu'il passe en périphélie. Cette distance minimum est de 147 millions de kilomètres. alors que la distance moyenne est de 149 millions et demi de kilomètres. Mercure sera étoile du matin à la fin du mois. et se lèvera vers 6 h. Vénus suit de près le soleil dans le mouvement diurne; elle !'e couche très peu de temps après l'astre. Cette planète ne pourra donc pas être aperçue. Mars est visible à la fin de la nuit. Jupiter brille d'un vif éclat. à l'orient. dans la dernière partie de la nuit. Saturne est visible toute te la soirée, au sud de la constellation du Bélier. LE COUT D'UNE GRANDE OUERRE La g-uerre entre le Tapon et la Russie, oui a duré 18 mois. soit du 9 février 1904 au 31 août 1905, a coûté en argent 2.372 millions de roubles à la Russie et 2.030 millions de roubles au Japon, en vies humaines (y compris les impotents, disparus) 7.193 officiers et 233.981 soldats russes. La Russie combattait à une distance de 8.000 km. de sa base militaire et le Japon à 960 km. Il faut encore faire intervenir dans le bilan de la dernière ·guerre moderne la perte de la. flotte russe, les dépenses faites à Dalny, Port-Arthur, le coût du tronçon de chemin de fer chinois, les pertes en matériel de guerre et les dépenses pour sa réfection. UNE SEULE P ASSAGERE Il s'est produit l'autre jour un fait sans précédent dans les annales maritimes de NewYork. Un grand transatlantique, le "VaterJand •, a quitté Je port de New-York avec un seul passager à bord.
à l'tCOLE PRIMAIRE, SIO~
Février {9H
LE Cet unique passager est Mme Harry Pollock, femme d'un sportsman fort connu à New-York. Pas une autre âme vivante - comme passager - ne se trouvera avec elle en première classe sur le gigantesque navire. Elle aura en conséquence cent cinquante femmes de chambre à· sa disposition; un orchestre jouera pour elle toute seule durant tout le voyage et elle pourra, dans ses pomenades solitaires sur le pont, monopoliser la conversation du capitaine. C'est pour elle qu'à tribord ou à babord, on abaissera en cas de mauvais temps les toiles; pour elle que l'on fera marcher la sirène qui annonce l'heure du déjeuner; pour elle que l'on dressera la table dans la grande salle à manger. Le • Vaterland • deviendra son yacht de plaisance durant toute la traversée pour la somme que paye un passager de première classe.
Foyer et les Champs ~
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RÉDACTION: M. J.;H. DING, E•tavayor-le-Lac
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"LI Sillon Romand" - ,.1.8 Revue Populaire"
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TRIOMPHE J!)E b~ eH~RlTÊ
50 ENFANTS ET 270 NEVEUX Au Transvaal, dans le district de Kronstad, vit la veuve Van Wyk, laquelle est née le 20 octobre 1832. A 18 ans, elle épousa Pierre Lube et resta veuve au bout de 2 ans avec 1 enfant. Elle épousa, 10 mois après, un certain Prétorio, veuf, qui avait 4 enfants. Après 1 an et 5 mois de vie conjugale, ce 2e mari mourut, la laissant donc avec 5 enfants. Au bout de 5 mois, elle épousa un nommé Pietresse, qui avait 7 enfants. Il mourut au bout de 11 ans, après l'avoir rendue mère de 7 autres enfants. On arrivait donc déjà à 19 enfants. Son 4e mari, veuf, avait 8 enfants, et elle eut, en 11 ans, 4 enfants de lui. Elle resta veuve 5 ans, puis épousa son 5e mari, M. Klopper, avec lequel elle vécut aussi tl ans et dont elle eut 10 enfants. 2 ans après, elle se maria, pour la 6e fois, avec Van Wyk, veuf et qui avait 5 enfants, et il en naquit 4 de ce mariage. Van Wyk vient de mourir, la laissant aujourd'hui avec 50 enfants, qui tous l'appellent mère, et environ 270 neveux. Elle a 78 ans et se porte admirablement.
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• Visite superflue. Un de nos amis possède un domestique, un vrai trésor. Chaque fois qu'il arrive un visiteur soupçonné de devoir causer trop longtemps, il ne manque jamais de lui répondre: - Monsieur ne peut vons recevoir ; il se rase .... lui-même!
~:;:ces,
Histoire, Nouvelles,Mœurs, Inventions, Découvertes, Voyages, Éducation, Politesse, Economie domestique, Hygiène, Médecine, Cuisine, Recettes, Procédés, Travaux féminins, Variétés, etc.
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LE FOYER ET LES CHAMPS
LE FOYER ET LES CHAlfPS 1
blait à aucun autre idiome connu. Le paysan breton Un jour le malheureux captif s'avisa de chanter une des chansons de son Vers les premiers temps du règne pays: on s'émerveilla de plus belle. Ende Louis XVI, deux bateleurs prome- fin depuis un mois on ne parlait dans naient dans les foires et les marchés Paris que de l'homme sauvage et de ses de la Basse-Bretagne un singe de chants, lorsqu'il prit fantaisie à M. grande taille, qu' ils avaient costumé Lenoir, alors lieutenant-général de poen sauvage. Comme ils se disposaient lice, de voir ce curieux spectacle. Orà l'amener à Paris, il mourut. Grande dre est donné aux bateleurs d'amener fut• la désolation des deux industriels 1 leur sauvage devant Monseigneur, qui qm avaJent fondé de grandes espéran- avait rassemblé chez lui une nombreutes de fortune sur leur singe. Ils s'é- se et brillante compagnie. Ds obéissent, taient mis tristement en route avec leur non sans quelque frayeur. L'homme cage vide, cherchant dans leur cerveau en cage est apporté dans un riche sapar quelle autre curiosité ils pour- lon rempli de seigneurs et de femmes raient remplacer l'animal qu'ils élégantes qui s'emp1·essent autour de avaient perdu, lorsque sur le bord du lui. L'infortuné croit voir quelque intéchemin, ils aperçurent un pa-ysan pro- rêt, quelque pitié dans leurs regards . fondément endormi à la suite d'un re- il se rappelle alors un chant triste et pas de noces où H avait bu copieu- plaintif de son pays, et il commence à s~ment à la santé des époux. A la vutl chanter, sans grand . espoir d'être de celte figure étrange, les bateleurs mieux compris que par le passé. A conçohent sur le champ un projet qui ses accents, entrecoupés de sanglots, doit lés dédommager amplement de des larmes coulèrent de tous les -yeux. leu t perte. Un singe! qu'est-ce que cela On eut dit que la , chanson du pauvre auprès d'un homme sauvage, trouvP captif avait été comprise de tous les as·· dans les forêts du Nouveau-Mondt\ et sistants; elle l'avait été du moins du qu'aucune tentative humaine n 'a pu duc d' AiguHlon, qui se rappela avoir encore civiliRer':l Aussitôt fait qu'ima- souvent er,tendu cette chanson, alors giné. Le malheureux ivrogne est des- qu'il était en Bretagne. L'assemblée ne habillé de la tête aux pieds, et revêtu fut donc pas peu surprise de voir la aussitôt_ de la dMroque du singe, pais conversation s'engager entre le préenferme dans la cag-e 'ride, dont les tendu sauvage et un duc et pair de barreaux auraient pu défier les forces France. Tout s'éclaircit bien vite; les d'un he1·cule. bateleurs furent punis comme ils le Les dernières limites de la Basse- méritaient, et le Breton fendu à ses Bretagne élaient déjà franchies de- chères landes natales, après avoir été puis p]usiE>urs heures, lorsque enfin présenté au roi, dont les bienfaits lui se réveilla notre Breton transformé en firent peut-être bénir sa courte captiIroquois. Nous vous laissons à penser vité. quels furent sa surprise d'abord, puis sa fureur et son désespoir, quand il se vit vêtu d'une peau d'ours, coiffé La Vérité d'un diadème de plumes et enfermé dans une ca~E> de fer. Nos gens débarta Yérité, cette lumière du Ciel est qués à Paris, l'affluence fut immense là seule chose jci-bas qui soit dign~ des pour voir de près cet homme de la soiE~ et d~s recherches l.--. de- l'homme. uature. Ce aui excitait surtout l'admi.] .... - ..... 4._ ... .... •
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dea vrais plaisirs, le fondement de nos es~ran~, la consolation de nos cramt~, 1 adoucissement de nos maux, le remede de toutes nos peines. elle s~ule est la source de la bonne ~ons m~nce; la .terreur de la mauvaise, la ~e~~~ secrete du vice, la récompense mterie~re . de la vertu; elle seule irnmortal:_se ceux qui l'ont aimée, illustre les chau;les de ceux qui souffrent pour elle, attire des hommes publics aux cendres de ses martyrs et de ses déf~nseurs, et rend reepectables l'abjectio~ ~t la pauvreté de ceux qui ont tout !lmtt.e pour la suine, enfin elle seule mspue de~ pensées magnanimes ~orme des ames héroïques des âme~ ont le moll:de n'est pas di~ne; des sages seuls . dignes de ce nom . - Tous nos llom~ devraient donc se borner à lfi: connaltre, tous noR talents à la mamfester, tout notre zèle à la défend fous ne devrions donc chercher da~ es,.h ommes que la vérité et ne souffrir qu Ils voulussent nous plaire que pour ell~;· en ru; mot, il semble qu'il devrait su l~C qu elle se montrât à nous . ~e fane ai~ner, et qu'elle nous mo~tor~ . noulil-meme~, pour nous apprendre a nous connaltre. ~-----
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Victor Hugo et les jeunes l V~ctor Hugo avait, on Je saH pour
es Jeunes gens la plus exultante tendresse. :r:nn de ceux-ci, poète de province l t~~ annonça un jour, par une lettr~ t~e~ humble, l'envoi d'un volume de '~rs d~ sa façon; l'illustre maît ., repon(ht aussitôt à -ce naïf nourriss~~ de~ ~u~es par une longue épître où il lm disait entre autres choses elu 'même tün:
«Votre œuvre m'a causé nne émof
~;rofo;tde, sous l'impression de laqu~f~
Je !'11 empresse dP vous saluer jeune ~~!r<>_~~~i~~se: ,woL, pn.uvre gl~ü:e rlé~
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ya <·L. ~·a?be qui se lève. Vous brillez et metems. Vous émergez de l'oubli et J Y ~etourne... Permettez-moi de vous ad1m~er autant que je vous aime.» . Mals le glorieux jeune homme tomba nte ~es nues,. où l'avait emporté l'éLom·dissante missive. Le lendemain soü le factPur .1?-i rap.~ortait l'exemplaire de _ses poesies qu ll avait adressé au ~laitre, et, sur l'enveloppe demeurée m t.actP, . il put lire ces simples mots qUl le fuent défaillir: ~Refusé par le destinataire, affranchissement insuffisant.» ~~
Pas de
boi~sons
enivrantes aux enfsnts
L'office impérial sanitaire allemand la plus haute autorité officielle en Al~ lemagne d~ns les questions d'hygif.ne, a donné rec('mment son opinion sur l'usa~e. de l'alcool pour les enfants. VoiCI ce qu'il déclare: ~t'alcool est pour les enfants une bOJsson dangProuse; on no devrait donc donner aux enfants ni vin , ni bière, ni s~rtout aucune eau de vi(>, jtJsqu'à la ~lo de leur développeme-nt, c'est-à-dire lUSCJ11e vers la seizième année.~ (Préservons nos enfants, p. 42). Dans notre pays, le développement du corps et de l'intelligence des enfants n 'est certainement pas fini à 16 ans. Le Docteur Castella de Fribourg, Pcrivait en 1881: «A ~art quelq?-es. exceptions pour cause de maladie, il e~t certain pour moi que les boissons emvrantE>s 'A • ne conviennent gue· re a vant l .age mur; la plupart des enfants ~t, des Jeunes gens jusqu'à l'âge de 20 a 25 ~r:s, s~ portent infiniment mieux lorsq n Jls n en font pas usage. Parents, jeunE>s gens, enfants et éducateurs, mettez en. pratique ces irnport~ntes déclarations : c'est pour votre b1en .
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LE FOYER ET LES CHAMPS
LE FOYER ET LES CHAMPS
sen::Neas la boule inégalement et la dilatant. pendant que le piédestal reste à une température inférieure, produisent une rotation lente, perpendiculaire à la marche des rayons solaires. Ce qui est certain, c'est que ce glohe, qui pèse 2,000 kg. attire de nombreux curieux. Le défunt banquier Merchant, en érigeant son mausolée, se doutait-il que celui-ci lui procurerait une célébrité posthume?
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Un singulier phénomène
Chiens cambrioleurs
La boule qui tourne toute-seule
Nous avons le chien policier, mais les apaches ont le chien cambrioleu r , le ch ien dressé pour le vol. Ces jours derniers, on envoyait à la fourrière un pauvre toutou dévoyé, qui avait été exercé à «faire~ les porte-monnaie des bourgeois (que son maître avait préalablement extraits ùe leur poche) et à les porter à un complice. Les vols à l'étalage commis par des chiens sont sans nombre. Un boucher, voisin de la place Gambetta, est, à cet égard, particulièrement éprouvé, raconte un de nos confrères, et, le plus curieux , c'est que le toutou choisit toujouTs les beaux morceaux. Heureusement pour l'animal, le houcher n'est pas méchant. Il s'est refusé, jusqu'ki, à. abattre le chien d'un coup de revolver. - Que voulez vous, dit-il ce n'est pas de sa faute, à ce pauvre animal. Et puis, il est si drôle, quand il se sauve après avoir •chauffé• son morceau de viande, que je ne puis m 'empêcher de rire, malgré la perte qu'il me cause ... Tous les commer~ants n'au raient pas u nf' si \' Ordiale philosophie.
.Les phénomènes de la naturE' sont infinis, et malgré les progrès Ù0 la science, il y en a. qui demeurent n peu près inexplicables. C'est aiusi cru'en Amérique, dans le 1·imetière rle Marien (Etat d'Ohio). on peut voir un singulier tombeau érigé jadis à un banquier, M. Merchant, et founé d'une grosse houle de pier re t[Ui surmonte un massif piédestal. Or, il y a six ans, quelle ne fut pas la surprise àes gardiens du cimetièrP. tle constater que le globe funéraüe qui, sans être scellé, repose simplement dans une petile cavité creusée sur le piédestal. était animé d'un mouvement eontinu de rotation du nord au sud! Cette rotation est extrêmement lente, mais le déplacement incessant de certains signes existant sur la houle, et ,Jui, ,) l'origine, placés près du point ·où celle-cl reposait sur le piédestal, se Lrom·ent maintenant voisins de l'équateur, en établissent l'évidence. La cause de ce phénomène curieux n'a pas enc01·e été nettement établie car plusieun; savants consullés ont 1;mis touiours dPs opinions diverses. Pourtant, la majorité pense que cette •·rdo lirm -nnnr-r-:=~it PtrP rlue à l'inflo.ence
ll vaut mieux .âtre seul qu'en mauvaise
Le poison sauveur
Le u1alade gagnE' en vigu_eUl', des 1e début du traitement. d'une fa~.on surprenante. Cette découverte sensationnelle passionne le monde savant américain et on parle d'attribuer au docteur Mays le prix de 500,000 francs de l'Univer 8ilé de YalP, clestlné à celui qui trouver ait le Temède contre la phtisie.
«Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes» dit Pangloss, et avec lui, certains philosophes prétendent qu e les maux les plus grands. ou que les êtres et les choses les plus hostiles aux h ommes, en apparence, ont leur raison d'être dans l'harmonie de la nature. Or, Yoici que la r écente découwrte d'tm médecin amérkain viend rait douner raison à cette théorie. Quoi de plus répugnant, de pl us Bénis soient donc les serpents à sond<mger eux, de plus n uisible que Je sernettes, et leur crotaline... à condition r,en1, surtout quand il est a sonnettes? Quellf' peut être l'utilité de ce vjsqueu ': qu'ils nous la dounent autrement que et fciroce animal, dont le venin , appelP dan s nu coup de dent. crotalin e, -affectant profondément le système cé.rébro-spinal et tout spécialement celte partie de la mœlle épinière Une bonne mère serpent !}ni con tient les centres respiratoires, produit en quelques minutes la mort Les serpents ne sont pas d'une obserde ceux auxcruels le serpent l'a iuo vation très facile: leur prudence les fait culé. Mais, si la crotaline répandue fuir l'homme. Il pourra néanmoins daus le sang par les terribles crochets vous arriver, par temps très chaud, du reptile produit des effets mortels, de les surprendre dans leurs ébats, soit il n 'en est pas de même lorsqu'elle est qu'ils se roulent en houle au soleil, ce administrée, savamment dosée. C'est qui est assez curieux, soit qu'ils nagent ainsi que le doctem Thomas J. Mays dans ks eau x d'un étang ou d'un e rivient, à la suite d'expérien ces nom .. vière avec la rapidité des poissons. hreuses, d'être amené à considérer la Nous attirons aujourd'hui votre atcrotaline convenablement préparée et tention sur une particularité assez cudispensée, comme un baume bienfai- r ieuse de l'instinct maternel des reptisant, capable de guérir une des mala- les. dies qui pardonnent le moins: la phti Un naturaliste, M. Gan·att, aperçut ~ie. un jour sur une route, une grosse viSous l'action de la crotaline, admi- père qui se chauffait au soleil en comuistrée par absorption ou par injection pagnie de quatre petits vipereaux, ses la toux et. l'expectoration caractéristi- enfants. Le savant qui désiraH tuer la ques .~e lfl phtisie ne tardent pas à dis - Yipère pour la disséquer ensuite dans -- -
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LE FOYER ET LES CHAMPS
levé, prêt à lui casser les reins. ment perpétuel des vagues agite les La vipère produisit aussitôt un sif- eaux sur des "fonds de vase ou sur des flement et ouvrit la bouche. Alors, à la roches qui s'effritent. Autant d'impu:'tupéfactiou de l'observateur, les qua- retés qui viennent en altérer la teinte. Il faut tenir compte aussi des innomLt·es petits se précipitèrent tour à tour vers leur mère et s'engouffrèrent dans braL](ls végétaux qui poussent, vivent sa bouche. I . a vipère voulut fuir. Mais et se corrompent dans l'océan. Ces elle était alourdie par sa charge et fut plantes marines, dont les algues sont ~isément tuée. Quand M. Garrat l'ou- les plus vulgairement connues, conHit pour savoir qu'étaient devenus les tiennent de l'iode en quantité considévipereaux, ceux-ci s'échappèrent vi- rable, ainsi que du brome. Ces deux corps dissous donnent vants. Cet exemple rappelle assez le cas des une couleurs jaune qill, mêlée avec le silures, ces poissons couvent leurs bleu de l'eau pure, forme la couleur œufs dans leur gueule et protègent dè verte particulière à la mer. Des savants, qui avaient eu cette la même manière leurs alevins. idPe, s'assurèrent de son exactitude en - - -;- repandant ·de J'iode dans un bassin de la mer de glace en Suisse. A mesure Pourquoi la mer est verte que l'iode se dissolvait, l'eau, d'abord d'un b1eu snmbrc, prit une teinte verte Hien d'aussi varié que les multiples comme celle de l'oc~ao. Polorations de l'eau dans l'océan, Un mot pour terminer. dans les rivières, dans les lacs, etc. On La mer n'apparaît pas toujours cosc demande avec curiosité comment lorée de la même façon. Certains jours, cel élément peut recevoir des teintes ses teintes sont plus claires; elle est aussi différentes et, surtout, à quoi gris-verdâtre~ d'autres fois, le vert s'est tient la coloration verte des mers. presque atténu1\ pour faire place à un r.·eau la plus pure, celle qui est fol'- bleu sp~endide. Est-ce que sa compomée par les neiges des glaciers, est tou- siiion chimique changerait donc d'un jours d'un bleu sombre, lorsqu'elle est instant à l'autre? en gl'ande quantité, dans un lac, par Non, ces altérations tienennt aux, ,,:xemple. Ce bleu varie d'intensité selon diffé1·ents éclairages. selon que le ciel la profondeur. est ensoleillé. gris, on chargé de nuaAinsi, les eaux du lac Léman, alimen- ges. tt.>es par le Rhône supérieur et par les torrents, à l'époque de la fonte des nei- 1 ~es, sont d'un bleu azuré admÜ'able. Un farceur du boulevard fut abordé Si. l'on considère que les eaux provenant des neiges fondues sur 1par un pauvTe camelot marchand dP les glaciers sont les plus pures lunettes. - Achetez-moi des lunettes? deque l'on puisse rencontrer, qu'elles sont indemnes de poussière, de mande celui-ci. - Qu'est-ce qu'on y voit? boue, d'éléments minéraux ou organi-Tout ce que vous désirez. ques fluelconques, on est amené à conLe jeune homme saisit les lunettes. dure que la couleur éle l'ea.u pure est les braque sur le camelot et dit : lrgèrement bleutée. - Tiens, on y voit que des coquins! Tout autre chose est tle J'eau de mer. Le Utarchand reprit les lunettes et. ~~}le a niYe p ar ] a \·oie ÙE'~ fleuVeS, imreœardant à son tour le railleur · noH·o at ""'uill ot> rfAn~ l P !l'rand réser•
LE FOYER ET LES CHAMPS
h~~ton
Les morsures de vipère et le bouillon blanc
air plus pur et plus sain. Les ablutions, les bains, les lavages à l'eau claire son1 cependant ausF~i utiles aux uns qu'au.À autres.
Le bouillon blanc est un antidote du , PETITES REeETTES venin de la vipère, pour tous les animau x et notamment pour le chien. A Contre les fourmis l'époque où les sérums n'étaient pas encore inventés ou divulgués et où, habitant la campagne, je n'avais rien à ma Voici un insecticide véritablement dis-p osition, j'ai sauvé plusieurs fois efficace contre l'invasion des fourmis de la mort mes chiens mordus très griè- dans les appartements et les jardins. vement, même à la tête par des vipères. On fait dissoudre dans de l'eau Je me serv~tis pour cela d'une pomma- chaude ou froide, 500 grammes d'hypode composée de larges feuilles de bouil- sulfite de soude dans 5 litres d'eau et lon blanc cuites dans du saindoux bien on fait pénétrer cette eau en arrosant [rais, je l'appliquais tout autour de la dans tous les coins et recoins que fr(> .. plaie débridée avec des épines de gro- queutent les fourmis. seiller. Ce remMe très efficace, est emLes fourmis disparaissent et ne reployé couramment, en Bourbonnai.3 viennent plns! "Puis,... plus rien. notamment. Son efficac.ité est certaine. Cette petite opération peut se faire E. V arme&son. à raide d'un vaporisateur de toilette ou d'un pulvérisateur de verre à dou--~-ble souffll'rie; il est inutile d'inonder la place, une légère pulvérisation suffit. HYGIÈNE Quant aux. nids de fourmis, lorsque on a la chance de les découvrir, on les De la propreté arrosb d'une solution bouillante... Une heure après, c'est un vaste cimetière J . a propreté est la première conditiot• qui remplace la ruche travailleuse et de la santé. Les soins corporels n'ont féconde. L'hyposulfite de soude peut se manid'autre but que de nous tenir en état de propreté parfaite. Il vaut nieux puler sans danger, mais il est dangeexagérer les soins à cet égard que de reux d'en absorber; on fera donc bien l:'e laisser aller à la négligence de ne pas pulvériser la solution sur Les enfants se contentent sou vent des objets comestibles ou en contact d'une propreté apparente; il arrive avec ceux-ci. Il détériore aùssitôt les parf.ois que leur état de santé, leur étoffes et les peintures. L'hyposulfite de soude se trouve cheY: aspect souffreteux, l'arrêt même de leur . e~·oissance viennent d'un manque de tous les droguistes. Avec ces pulvél'isations, 1·ecommen.soins. Les parties du corps et des vêtements qui ne sont pas en contact direct cées au besoin tous les quinze jours, avec l'air doivent être l'objet d'une at- on se débarrasse complètement de CE'H tention toute particulière. hôtes incommodes qui font la désolaLes enfants des villes, habitant des 1 tion des ménagères, des jardiniers et rues é!1~~i~s ~t d!'ls lo~eme!lts peu aérés même des gens les plus paisibles, nous
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1er Mars 1911
ann~e
LE FOYER ET J.ES CHAMPS , SCIENCES
Crapaud, grenouille, lézard 1e crapaud est - malheureusement pour lui - un objet d'horreur et de dégoût. Le plus souvent, on l'écrase impitoyablement partout où on le rencontre. Ce qui empêche sa complète destruction, c'est qu'il ne sort généralement que la nuit; on ne le rencontre, avant l'obscurité complète, que quand il est tombé une pluie chaude. Pendant le jour, il se tene dans des trous ou sous des pierres soulevées d'un côté. On a prétendu qu'il était venimeux. C'est une erreur. La science l'a démontré. Serré de près par un ennemi, le crapaud lui lance son mine à la tête, gonfle les verrues dont sa peau est recouverte. Ces verrues exsudent une liqueur qui n'est pas du tout appréciée par les chiens qui font les plus affreuses grimaces quand ils ont la fantaisie de prendre uri crapaud dans leur gueule. I.e crapaud se nourrit exclusivement d'insectes; son mets de prédilection est la limace; il en fait une consommation énorme. Son utilité est pleinement appréciée par les Anglais, qui s'en procurent à prix d'argent partout où il peut s'(ln trouver. Quelques crapauds mis dans une cave ou dans une champignonnière détruisent 1·apidement tous les insectes, notamment les cloportes et les limaces qui s'y trouvent; ils rendent de grands services dans tous les jardins emmuraillés, potagers ou jardins d'agrément. La grenouille est moins répugnant9 que le crapaud; malheureusement - pour elle - elle possède des cuisses qui sont fort estimées des gourmets. Dans les pays où on ne la protège }Jas - comme en Belgique - on en fait un vrai carnage après la coupe des
à laquelle iJ faut constamment son étang, les grenouilles se répandent dans les prairies humides, et mêm,, dans les champs très éloignés de toutt> pièce d'eau. Comme le crapaud, elle SI-' nourrit exclusivement d'insectes; elle fait, dans les prairies, une .~~:rande consommation dP sauterelles. Le lézard. essentiellement insectivore, rend aussi les plus utiles services; c'est pourquoi l'homme le tne chaflllP foi~ qu'il le rencontre.
vtmatre
--·+-ÉCOXO'MIE DO:\IESTIQt.:E
(Oj~{ ~~i~J~ DE LA
Bière de ménage
.Soe1€tè valai~a1)tJe
d 'édueation ·
Faites mfuser une demi-heure 30Ô grammes de houblon dans 15 à 20 litres d'eau bouillante; tamisez le liquide, rlélayez-y 5 kilos de mélassE' et ve1'sez dans un fût. Jetez alors sur les cones du houblou restés dans le récipient où vous les avez déjà fait cuire, une trentaine de litres d'cau bouillante, que vous remettrez dans le tonneau avec le premier liquide; ajoutez-y alors 250 grammes de levure de bièr·e et complPtez les 100 litres avec de l'eau. Après cinq ou six jours de fermentation, collez-la à la colle de poisson, puis embouteillez, deux ou trois jours après, en ajoutant à chaque bouteille un peu de sucre, de miel ou de mélasse, si vous voulez qu'elle mousse et pétille.
Moniteur du Musée industriel et pédagogique L'Ecole primaire donne de 12 à 14 livraisons de 16 pages chacune, non compris la couverture, et autant de suppléments de 8-16 pages pendant. l'année ordinaire (soit du 1er Janvier au 31 Décembre). Chaque mois il est en outre apporté un supplément illustré de 8 pages intitulé : Le Foyer et les Champs.
Suisse fr.
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Par an
Annonces : 20 cent. la ligne sur toute la largeur Tout c:e qui eonc:erne lc:t publlc:c:ttion doit être adressé directement à son gérctnt, M. P. PIGNAT, Che~ de Ser~iee aa Dépc:trtement de l•In.struetion publique, à Sion.
Pilet entre au Grand-Café. Sa consommation payée, il remet la monnaie dans sa poche. Le garçon obséquieux: - Monsieur ne voudra bien ne pa.:; 1 m'oublier. 1 Pilet, souriant avec bonté : ____ __, T
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Union postale fr. 3
___ Le rembours pour l'abonnement de 1911 ,.
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à l'ECOLE PRIMAIRE
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