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33me année
Février 1914-
16 Ce petit spasme si court, qui, sur la terre !erme, n'est en somme qu'un peu ridicule, peut avoir pour celui qui est suspendu à sept ou huit cents mètres, au-dessus du sol des conséquences terribles : l'ébranlement de la tête, le mouvement involontaire des mains peuvent amener l'aviateur à faire une fausse manœuvre dont la chute est la terrible conséquence. Un pilote me disait récemment avoir, par suite d'un éternuement, vu, un jour, la mort de très près. Et il ajoutait : « J'espère ardemment que cela ne m'arrivera jamais plud, car j'estime que c'est un des périls les plus ·sérieux de l'aviation. » - Mais. dira-t-on, comment combattre ce spasme? Existe-t-il des moyens pratiques et surtout assez simples pour être employés en plein vol? Dès que l'on sent que l'on va éternuer (et on le sent toujours quelques moments à l'avance par une série de piqûres dans l'arrière. gorge et le nez), il suffit d'appuyer assez fortement un doigi sur la lèvre supérieure. juste au-dessous du nez. Du reste. vous n'avez pas besoin de faire de l'aviation pour employer ce moyen et peutêtre vous sera-t-il agréable de le savoir même si vous ne vous élevez jamais au-dessus du reste des humains. Car si éternuer est salutaire, il y a tout de même certains moments oi1 l'on s'en priverait volontiers. 0 0 000
LE « T RUC , DU LIBRAIRE Le Mercure de Souabe" raconte comment un éditeur de l'Allemagne du sud vient de réaliser une petite fortune sans se mettre en grands frais d'imag ination. L'éditeur avait fait passer dans les journaux une annonce disant: • Ce qu'une jeune fille, doit savoir pour » être heureuse en mariage, (Ouvrage corn,, plet. Envoi contre remboursement. Pr ix 3 • marks.) » Et en l'espace d~un mois l'éditeur reçut 25,000 commandes. Les éditions succédaient aux éditions. Jaloux, les a utres éditeurs allemands allèrent jusqu'à déposer contre lui une plainte en concurrence déloyale! Au cours du procès notre homme put prouver qu'aucune jeune fille parmi les 25,00o n'avait fait valoir la moindre réclamation après réception de l'ouvrage. Il ajouta même avec une pointe de ma lice :
- Il faut donc croire qu'aucune d'elles ne s'attendait à recevoir autre chose qu'un livre de cuisine. Eh effet, la fameuse brochure à 3 marks n'était autre qu'un r ecueil de recettes culinaires. Les juges sourirent et acquittèrent. 00000
PENSEES D'UN ANCIEN On vient au monde sans le demander. On en sort malgré soi , après pas mal d'embêtements. Quand on est pauvre, on est un imbéc.ile. Quand on est riche, on est un .parvenu. Quand on a besoin de crédit on n'en trouve pas. Qullll1d on a de la fortune on nous tape. Si vous êtes politicien, on vous accuse de toucher des pots de vin. Si vous restez sans ambition, vous n'êtes bon à r ien. Si vous ne faites pas la char ité, vous êtes un pingre. Si vous êtes bon. on vous traite de poire. Si vous mollirez ~eune , vous aviez un bel avenir . Si vous restez vieux, vous n'êtes plus qu' un gâteux. Si vous faites des économies, vous ·êtes un grippe-sou. Si vous n'en faites pas, vous êtes un panier percé. · Si vous gagnez de l'argent, vous êtes un roublard. Si vous n'en gagnez pas, vous n'êtes qu'un idiot. - Et si vous faites du chantage, M. NOgrette, qu'est-ce que vous êtes?
~tmatre (QJJ{{~~l~J~ ' DE LA
Soei~tè valai~aQQe d ·édu~aticn ·
Pn~llcatinn
du MUSBE PEDAGOGIQUE
L'Ecole primaire donne de 10 à 12 livraisons de 16 p:tges chacune, non compris la couverture, et autant de sn ppléments de 8- 16 pages pendant l'année ordinaire (soit du 1er Janvier au 31 Décembre).
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Suisse fr. 2.50 Par an : Union postale fr. 3
'' Avant de quitter son hôtel, un professeur de français examinait la note qu'il avait à payer ; la dame de comptoir voit le client sou. rire. - Y a-l-il une erreur. monsieur ? - Oui, madame, une légère erreur ; je lis ici, pour mon souper. une omelette avec un seul " t , ; il en faut deux. - C'est facile à rectifier, monsieur. - Et la dame écrit. en surchargeant : • une omelette et deux « thés •.
Les abonnements se règlent par chèque postal II 56 ou à ce défaut contre remboursement. Annonces : 20 cent. la ligne sur toute la largeur qui conc~rn~ la; publlca;tion doit itr~ a;dr~ssé èt son géra;nt, M. P. PIONAT, S~créta;ir~ a;u Dépa;rt_,m~nt cl. ~ l'Instruction publiqu~. èt S ion. Tout
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• ~ C'est bien joli, ce polichinelle! dit Toto... comment ça se casse? TT _ •
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AVIS IMPORTANT = Règlement des Abonnements Au dernier N~ il a été ioint un bulletin de versement p_our règlement par chèque po~ial de l'abonnement de 19?'!: Ceux de nos lecteurs qui ont de1a payé pour cette année - et i~s sont un certain nombre - voudront blet~ ne pa~ s'en formaliser et mettre cet ~mpnme purement et simglement de côte.. , Les autres, par contre, sont pnes .de l'utiliser sans faute iusqu'au 26 fé~r1er au plus tard. pour éviter de recevoir en remboursement la livraison du J s•· mars avec laquelle sera réc1amé l'abonnement pour tous ceux qui .ne se seront pas acquittés dans ~e délai et le mode indiqués. Les bulletins de versement doivent renfermer en rega.r d des mots au crédit du compte, le N° II 56, si ce chiffre n'est pas imprimé. (Voir J•e paf[e.) Prière ains•i de ne pas utiliser le chèque postal après ,}a .date indiquée, pour éviter un croisement avec le rembours de 1::1 livraison du 1er mars, ce qui occasionnerait des...frais et écritures inutiles. et coûteux.
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8ommalre da présent No Pensée. - De l'enseignement de 1:3 langue maternelle (suite) . - Le p_et.It discours de M. l'Inspecteur. - Precis d'instruction civ:ique (suite). - La mj· moire des enfants. - L'enseignement de l'histoire sainte. - On ne sait pas respirer. - Partie pratique: Un brin de morale, orthographe, composition. -o8ommalre da Supplément Progrès du catholicisme. - foyers chrétiens. - Les dhartfonnerets de Galilée. - Pourquoi fait-H touiours plus chaud dans les vi1les qu'à la campa-
SION, 16 Février 1914: gne? - La tabatière. - Les gaîtés de l'enseigne. - Variétés.
-oConférence d'lnstltatear• DISTRICT DE SION La conférence annu~lle de~ ~ ~~stitu teurs de ce district se bendra a SIOn ~e 26 mars prochain à 9 h. ~u 1!1· ,(Votr dans l'Ecole primaire le suJet a 1 ordre du jour). -0-
t .n. Etleane 81xt, lo8t. . RécemmellJt a succombé à_ une cn se de neurasthénie aiguë, l'instituteu~ Et; Sixt, de Sembrancher. 11 avait debute dans l'enseignement en 1885_-8? et. continua à s'Y vouer, sauf une legen: mte~ ruption jusqu'à la fin du cours scolaire 1913-14. 11 desservit ,de no~breu~ postes soit dans le B.as-Valais, ~ott dans ie Centre. M. Sixt _fuit un ma~ tr.e sérieux et consciencieux: t~ès cultive, travaillant beaucoup lut"meme .et. s~ dhant bien occuper ses élèves, qUI reahsai·ent de réels progrès, grâce à son a•)· titude et à son savoir faire. -0-
Aax approche• da Centeaalrc L'année proçhaine sera donc celle qui, depuis longtemps, est . attendue avec impatience par ·les patnotes: celle dont on a commencé à parl~r. comll!e d'un événement lointain et qui, d~ma 1 ~1 déià, sera là. Le temps pas~e VJ!e; a grands pas nous arrivons à •1 annee du centenaire. . . Ce mot ne doit pas nous latsser mdifférents. Nous devons fêter dignement et joyeusement le centenaire. No4s nous plaignons parfois de n'être pa~ d~ns les enfants choyés de la Confederah_011 · A cette occasion, oublions les gnefs pour ne plus nous ~ouvenir q~e de._la patrie, des deux patnes, la patne sw::.se
asme année
L'ECOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA
SOCIETE VALA.ISANBE D'EDUCATIOI Pensée Votre élève fera des fautes: il est de .l'en: [~ 11 ce de l'humanité même d'en laire. Ma1s s1 vous' êtes attentif, il e~1 fera . peu. Les e,~~~an!s ne sont presque jau1a1s pun•s?ables qu 1l n y ait plus de la faute de ceux qUJ les condu1sent que de la leur. BLANCHARD.
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De l'enseigaement de la Jaagae maternelle (Suite)
Aux exercices d'élocution, on peut r<l ttacher l'étude et la diction des morceaux choisis. Le choix de ces morce__aux demande toute 'l'attenHon. du maitre. Ils doivent être -d'un goùt irréprochable, bien à la portée des élèves ef empruntés aux mei~leurs. écrivains. A leur suiet on peut bien due que pour apprendre 1le français, il faut apprendre du français. . ,. Les exercices de vocabulaire et d elocution avons·nous .dit, doivent préparer la ' rédaction ou la composition pro prement dite. Est-ce à dire qu'il f~ille attendre que tous ces exercices soient faits pour aborder la rédaction? Non, la composition les suit de près, au fur et à mesure que les matériaux en son t réunis. L'observation directe donn_era bientôt le moyen de trouver des su]els de devoirs intéressants et appropriés à l'âg·e de l'enfant; l'important, l'esse:l· tiel c'est de bien les choisir clans le milleu physique, intellectuel et mora~ qui lui est familier. ll ne faut pas l~u demander ce qu'il ne connaît pas, ma1s plutôt l'encourager à décrire et à conter ce qu'il a sous Jres yeux. P a~fois il
est bon de laisser à l'enfant le choix cl11 sujet, ou .. bien, Je mait;e i.nspire ~e sujet, mais en laisse l'execution à. l'Jn~tla tive de l'enfa nt. C'est la rédactiOn libre qui s'a pplique plus ~articulièr~n.1en~ à des sujets vécus par 1 enfant: reCJt dun fa it dont il a été témoin, description d'un objet qu'il a observé. Dans ce genre de composition, ce qu'il faut demander c'est la simplicité. la sincérité et la v~ rité Mais le plus souvent, le trava1l est ·préparé en classe. Le maître, dans ce cas, doit en son particulier . J. Prévoir les idées que le su tet com porte et choisir celles qui sont les plus facilement comprises des enfants; 2. Composer un plan adapté à 'leur intelligence; 3. Rédiger lui-même le devoir, si pos· sible. .. En clas se~ il recherchera avec les ~1eves les idées qui conviennent au su1et. Au cours élémentaire. il pose quelques questions; les élèves y répondr~mt oralement d'abord, par écrit ensUJte. Au-.; cours moyen et supérieur, les idées sont suggérées par des question socratiq.ue.:; ayant pour obj·et les personnes, le !tell, le temps, ~a manière, le mot!f. etc. E!'es sont inscntes au tableau noir dans 1 ordre où elles sont énonC'ées, puis classée3 suivant un plan rationnel et d~velo ~ pées oralement. Ne proposons JamaiS aux enfants des suiets sur lesquels les idées leur manquent, parce qu'elles ne leur ont jamais été suggérées soit P<=tr l'observation directe soit par les réfle· xion s ou 'les lectures. Les suiets d'ailleurs abon'dent: rédaction sur les. 1~ çons de choses; narra.tio!ls sur les Ill Cldents de la vie; descnphons de person-
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nes d'animaux de sites que l'enfant a pu 'voir; lettre~ sur des sujets variés (donner les indications voulues sur la manière de commencer les lettres, de les finir d'écrire l'a dresse); rédaction sur images autant que possible en couleurs pour leur donner plus de vie (images artistiques qu_i présen_te.nt. u':l s~~l sujet bien express1f); enfm, t~ttaho,l de fables et sujets plus abstrmts. Si. par un petit dessin, l'enfan~ parvenait même à illustrer son devotr, celui-ci n'en aurait que plus de .valeur. Avant d~ passer à la correction du devoir, il est bon de rappeler -encor_e que~ques ·conseils que le maître ne re pètera jamais trop à ses élèves: . Toujours l'enfant doit s'efforcer .d'écrire simplement et d'éviter l'em~lot d_e termes qu'il ne comprend pas. b1e_n _; tl évitera également les locutions vtcteuses les tournures p·atoises. les ,phrases· trop longues, la répétition des qui, des que, dans la même phrase, des pr~ noms il, elle avec des rapports dt He· rents· les mots de même consonnance; il em'ptoiera ,des comp,~én_lents _de ~~me nature· dans les descnphons, tl dtra ce qu'il a' vu, comme il l'a _vu, c7 quI''1 a ressenti; da:ns les narrahons, tl racontera les faits dans leur ord_re en se servant souvent du discours direct; dans ses lettres, il écrira comme s'\1 s'e~tr_e tenait avec la personne à qm il ecnt. En s'inspirant de ces conseils. il f\~ira par éviter les fautes les plus grosst_eres et la correction deviendra une tache plus facile pou_r le maître. Cette correction peut être individuelle ou générale. La c?rrection indi~iduelle et bienveillante fatte par le mattre est indispensable au progrès. Pour Y procéder, il se rend compte du pla_n ct de t'enchaînement des idées; il souh~ne }e.s passage~ défectueux et ceux qui mentent l'éloge; il modifie l'un ou l'autre passage et indique les ~r.ases à reto'-!ch:er par l'élève. Il simr.>hfle son _travail en se servant de signes conventwnnels 1
pour indiquer les fautes d'or~ho$raph~, les termes impropres, les locuhons VIcieuses, les idées fausses, le manque de liaison etc. et tiendra un carnet ge fautes à ~ig.na'ler dans 1~ correction. gén~ rale. Pas n'est besom de cornger a fond toutes ·ies copies, mais elles devront l'être par séries non définies à tour de rôle tous les autres devoirs· sont lus at tentivement et leur valeur atypréciée par · une note. Dans la correction générale, le maître lira une des compositio.ns d'élève les mieux réussies; il se servira qes notes prises dans son carnet pour corriger certaines fautes de style relevées sur Pensemble des cahiers et lira enfin _une rê· tl action modèle. (A swvre.)
Le petit dlteourl de JI. l'Inspecteur
=
M. l'Inspecteur vient de retirer le_s compositions; l'examen oral est t~n?~ né; les jeunes gen& du cours de repetition qui viennent d'être interrogés attendent comme d~habitude, quelques mots d'exhortation, quelques bienveil· lants et paternels av~s; .il~ sont .~out oreilles, malgré leur 1mlpahence d etre rendus à la liberté, car M. l'Inspecte~r sait toujours donner à ses parol'es un cachet de simplicité, de clarté en r<wport avec les dispositions de son j~une auditoire, un tour saisissant et prahque qui captive l'attention. Cette année. entre autres choses excellentes, il a dit que les jeunes gens ,doivent sérieus,emetlt se mettre en aarde contre la tendance à .s'émanciper "'de l'autorité paternelle dès l'âge de 15-18 ans. Beaucoup de jeunes ge.ns, iusqu1e là sages, respectueux et soumis, dit-il, semblent chanrzer de caractère quand ils ont quitté les bancs de l'école primaire, etc. Touché pro·fonclément de la vérité et de l'apropos ~e ces paroles . je n'ai pu r~sister au d~sn· de les eonfier à la bJenve1llance hosp1ta-
lité de l'Ecole primaire, au risque de pour intéresser. pour édifier, pour inscommettre une indiscrétion. Ces paro- trui,re, pour redresser même parfois des les, en effet, à mon humble avis, pour- jeunes gens, dont que11ques-uns, peutraie.n t bien dévoiler un point faible , être, ont déjà bu à des sources impures? presque une lacune, dans l'éducation c~rtainement. tout le personnel enmorale .des jeunes gens émancipés de seignant qui s'occupe des cours de rél'école p.rirpaire. N'est-il pas permis de pétition saluerait avec plaisir l'apDase demander, en présence de ces faits rition - ou l'indication d'un ·ouvra;!c: indén iables. s'il n'y aurait pas lieu snalogue déjà existant - d'un manuel d'examiner la question daPs tous sr ~ non seulement d'•instruction civique plus détails pour voir d'où peut venir le complet, tllé!iS d'un << Manuel d'instrucmal et quels remèdes pourraient être tion morale et civi·que » l'un ne va pas utiles. '\)ne remarque faite bien souvent sans l'autre) dans lequel on étudierait, est celle-ci: Les jeunes gens qui sont ù côté des ·devoirs du citoyen envers la e11 train d'oublier leurs devoirs de bons Mère Patrie, ceux du chrétien envers fils, pour oublier peut-être bientôt ceux son Dieu, ceux du fils .à l'égard de son de bons citoyens, ont commencé pres- Qère. ceux de l'homme à l'égard de son que invariablement par oublier les le- semblable, dans lequel, encore. s~raient {ons du catéchisme , puis les devoirs en- résumées les principales vérités du cavers Dieu et envers l'Eglise_ Mais. nous téchisme; discutées et élucidées œrtaifrra t-on remarquer. si les jeunes gens nes questions historiques et religieuses oublient les l'eçons du catéchisme, la importantes fortement controversées, etc. faute n'en est-elle pas aux instituteurs Un manuel ainsi conçu, imprimé en char-gés des cours de répétition, car cet- deux textes (éléments pour les élèves te branche a été inscrite en tête du pro- faibles et compléments en texte fin pour gramme? les nlus avancés) rendrait à ,l'école de Nous savons fort bi'en que cette bran- grands services;. il contribuerait sans che figure au plan d'étude, non seule- doute à diminuer le nombre des jeunes ment en théorie, mais encore en prati- gens qui semblent chanp;er de caractère que, sinon les autorités scolaires de sur- après 15 ans. pour augmenter d'autant veillance aurailent vite fait de rappeler ceux qui sont la ,joie et l'ornement de la à son devoir celui qui s'en écarterait; famille . Ls P., inst. là .n'est donc pas le mal ; cependant l'enseignement de .la religion ne gagn~rait il pas en intérêt et en bons résultats, Préell d'ln11truetlon eh•lq•• s'il était donné d'après un plan et d'es (Suite.) matériaux préparés par l'autorité e<:clésiastique. On a jait. à l'usage des 4. Pouvoirs publics jeunes gens. des. résumés excellents 1 . Les pouvoirs publics sont: d'histoire, de géo.graphie, d'arithméti · Le Pouvoir législatif. que, etc, etc., de toutes les branches, Le ·pouvoir exécutif et administratif. excepté de la Religion dont l'enseigneLe pouvoir judiciaire. ment est bien. sans contr.edit, .non seu2. Le pouvoir lé.(!islatit est exercé par lement le plus important. mais le plus délicat. le plus dif.ficile à donner par !e Grand Conseil sous réserve des droits un instituteur laïque à des ;eanes rens. du peuple. 3. Le Grand Conseil élit, dans la L'instituteur. déià surchargé de bepremière session ordinaire de chaque Go~ne, doit-il donc se procurer au jour législature, le Conseil d'Etat et le Tril e Jour les matériaux nécessaires pour tlonner cet enseignement avec fruit, bunal cantonal.
87 36 4. Le O~:and Conseil
a 1es attri•bu-
tions suivantes: Il vérifie le pouvoir de ses membres et prononce sur la validité de leur é'lection. Il délibère sur ·les projets de loi ou de décret présentés' par le Conseil d'Etat. En cas d'initiative .populaire, il procède conformément à la constitution. H exerce le droit d'amnistie, le droit de grâce et de commutation de peine. fl accorde la naturalisation. Il examine la gestion du Consei•l d'Etat et délibère sur son approbation. n peut en tout temps demander compte au pouvoir exécutif d'u n acte de son administration. Il fixe le budget, examine et arrête les comptes de l'E'tat, ainsi que l'inventaire de la fortune publique. 11 nomme aux dignités ecclésiastiques dont la re· pourvue appartient à l'Etat. Il nomme à chaque session de mai : 1. le président et le vice-président du Conseil d'Etat; 2. le président et le vice-président du Tribuna1 cantonal. Il nomme tous les trois ans. à la session de mai, les députés au Conseil cie.> Etats. l'l conclut les traités avec les Etats étrangers dans les limites de 1la constitution fédérale, sauf ratification par le peuple. Il accorde "les concessions de mines. H fixe le traitement des fonctionnaires publics et alŒoue la somme nécessaire pour celui des employés de l'Etat. li autorise l'acquisition d'immeubles, l'aliénation ou l'hypothèque des propriétés nationalles et les emprunts pour le compte de l'Etat. 5. Le mandat de député au Grand Conseil est incompatible avec les fonctions et les emplois..dans les bureaux du ·ConseH d'Etat. 6. Ne peuvent siéger en même temps au Grand Conseil: le préfet et son subs. titut, le juge instructeur et s::>n supplé<lllt, le conservateur des hypothèques
et son substitut, l'employé à l'enregistrement et son substitut, l'of.ficier de l'état civil et son substitut. 7. Le pouvoir exécutif et administratif est confié à un Conseil d'Etat composé de 5 membres (2 de ;la partie allemande, J du centre et 2 du Bas-Valais). 8. Le Cons·eit d'Etat a les attributions suivantes·: H présente les projets de lol et de décret. H est chargé .de la promulgation el de l'exécution des 'lois et décrets, et prend à cet effet les arrêtés nécess;\ires. Il pourvoit à toutes les parties de l'administration et au maintien de l'ordre public. Il dispose des forces militaires cantonales dans les limites tracées ;-JHr la constitution et les lois .fédérales. II entretient les rapports du canton avec les autorit-és fédérales et les cvntons confédérés. l'l 11Qmme jusqu'au gr<.:cie de major inclusivement, tous les oïFciers de:; unités .de troupt:s cantonales. Il nomme les fo.nctionllë.l:rcs. le:; em · ployés et le~ agents dont !a Coilfédüation ou la loi n'attribue pas la nomination à une é.utre autorité. Il surveille les autorités inférieures et donne des directions sur toui~s lPs parties de l'administration. li peut, après les avoir entcndut>S, suspendre par décision motivee et notifiée. les autorités administratives qui refusent d'exécuter ses ordres. H doit toufo is en référer au Grand Conseil à sa première session. Il accorde les transferts de mine. 9. Les membres du Conseil d'Et<lt ne peuvent remP'lir aucune anlre fc;1cti0n cantonale ou communale. , 1O. Un seul membre du Consei.J d'Etat peut siév.er aux Ohambres fédérales. 11. Le pouvoir iudiciaire est indépendant. Aucun emrployé de J'Etat. révocable par le gouvernement. ne peut remplir les fondions de juge au Tribu-
nal cantonal ou de juge d'un tribunal d'arrondissement. 12. Le Tribunal cantonal, aussi appelé Cour de cassation ou Tribunal d'appel, est composé de 5 membres et de 3 suppléants. Les membres du Tribunal .cantonal doivent connaître les deux langues nationa~es.
13. Le Tribunal d'appel prononce en dernier ressort sur les jugements rendus par les tribunaux d'arrondissement lorsque l'appel est rés-ervé; il prononce sur tous -les recours interjetés contre les décisions des. tribunaux d'arrondissements et des juges instructeurs pour violation de la !loi ou vices de procédure. 14. Il peut être institué, oar voie législative, un tribunal de commerce et un ou plusieurs tribunaux de prud 'hommes . 15. l'l y a un Tribunal du Contentieux de l'administration et une cour chargée de statuer sur les conflits de compétence entre ile pouvoir administratif et l ~ pouvoir judiciaire. Cette Cour et ce Tribunal sont organisés par des lois spécial~s. 5 Mode d'élection. Eli~ibilité. Nvmina. tion aux fonctions publiques. 1O. Les députés et les suppléants au Grand Conseil sont nommés pour chaque district directement par ·le peuple, à raison d'un député par 1100 âmes de popu'lation. La fraction de 55 1 compte pour 1100.
Dans la règle l'élection se fait par districts, exceptionnellement elle se fait par ceocle. L'élection par cercle n'a lieu qu'à la demande d'une ou de plusieurs communes du même district présen1tant le quotient nécessaire. . 17. te citoyen -peut exercer s~s .droits politiques à l'âge de 20 ans révolus. Tout électeur est éligible aux fonctions _publiques.
Le Diocèse Chez les ,catholiques le diocèse est l'une des grandes dî-vis:ions territoriale_s et h·iérarchiques de 'l'Eglise universelle gouvernée par le Souverain Pontife, son Ohef visible. Sous le rapp'ort de la religion, le Valais est sous la juridiction de l'Evêque de Sion. L' A<bbé de St-Maurice est revêtu de la dign'itié épiscopa'le et porte le titre d'évêque de Bethélem (in partibus in fidetium). Sa juridiction s'étend sur quelques paroisses relevant de l'Ah baye. Le Prévôt du Grand-Saint-Bernard esl aussi. Abbé crossé et mitré et porte le titre de Monseigneur. Il a le pouvoir de conférer les Ordres mineurs. On compte en Suisse Cinq diocèses: 1. Bâle-Lu/lano; 2. Fribourg-Lausanne-Genève; 3. Sio.ry; 4 . St-Gall; 5. Coire. Un administrateur a,postolique au nom de l'évêque de Bâle, règle les affaires ecclésiastiq.ues du Tessin. QUESTIONNAIRE LE CANTON 1. Qui est-ce qui est au bénéfice de dispo· sit ions légales permettant de s'emparer du bieu d 'autrui? 2. Quelles .forma lités son t à observer dans ce cas par l'expropriant? 3. A qui appartient Je droit de réquisiti?nner ? . ~- Le propriétaire a-t-il droit à une 1ndemllll~? 5; Comment se répriment ,Jes abus de la hberte de la presse? de la liberté de dire ~:1 pensée? 6 y a-t-i l une limite à toute:; les libertés ( Définissez ou expliquez cette timite. 7. A qu; appartient Je droit de natttraliser? s. Pourquo i y a-t-il des incompati bilités? Citez des cas d 'incompatibilités. 9. Quelle différence y n.-t-il entre un décret et un arrêté? 10. Qu'advient-iU lorsqu'une administration communale refu se d'exécuter des ordres émanant du Conœil d'Etat ? 11 . Des cas de ce genre se sontils produi ts? 12. Q u'entend-on par tribunaux de prud 'hommes?
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sa La
nu~•olre
de• enfants
Des moyens pratiques dont l'éducateur dispose pour la cultiver L'éducation intellectuelle serait illu soire sans la culture de cette faculté, que l'o_n a très justemlent appelée la « conservatrice» et l'auxiliaire indispensab1e de toutes les autres facultés de l'esprit. Pour dével()pper la mémoire des enfants qU:i lui sont confiés, le maître dispose de plusieurs movens pratiques dont l'ex'f)érience quotidienne assure le succès, surtout lorsqu'ils sont bien compris et intelligemment employés. On a dit, non sans raison, qu'il fal · lait distLrtguer deux !llémoires. la mémoire des idées et la mémoire dPs mots. A tout prendre. ces deux mémoires sont Intimement liées t'une à l'autre et c'est, fusionnées et édairées d'une manière réciproque, que le pédagogue les suppose et doit s'efforcer de les cultiver. Il s'y emoloiera tout d'abord par le caractère niêm:e de son enseignement. Veut-il que ses leçons soient retenues, il lui importei:a avant tout de fixer l'attention de ses élèves, de rendre sa parole vivante, sans emphase, commt sans monotonie: de 'l'animer du regard, du geste sobre, mais expressif, de toute son attitude. en un mQt, afin que les enfants l'écoutent jusqu'à en être captivés. Cette première condition obtenue, il s'agira de la maintenir; car. pour que l'enfant puisse garder le souvenir des leçons qu~il ente~d. il faut, non seulement qu'il s'Y rende attentif; mais encore, qu'il }es comprenne. Ce n'est p~s une mémoire de pur mécanisme. ma1s une mémoire inte!Ugente qui doit être dével()ppée en lui. De l•à, la nécessit.é d'une exposition méthodique, d'une d!vision nette. d'une e:x>plication où .dominent l'ordtœ et la clarté. Si l'enseignement est confus, décousu, alourdi de longueurs et de parenthèses abus·ives. le maître perdra, pour lui et pour ses
auditeurs, le fil de ses idées, il en empêchera l'association et. par suite, il déroutera la mémoire de ses élèves dont l'exercice essentiel doit être fait de liAison et d 'ene'haînement. Mais, à développer la mémoire. ne suffisent pas l'es efforts du maître· et se=qualités profes.sionnelles; il est nécessaire Que la collaboration docile et lr~ borieuse de ses élèves vienne s'v joindre. L'instituteur enseigne; mais. à l'enfant d'apprendre, car si celui-ci se contente d'une audition, quelque attentive quelle soit, il n'aura pas mis sa mémoire à même de rendre aux autres facultés de son âme le service qu'elles ·en attendent. Il étudiera donc et, par de nouveaux moyens pratiques. le maître s'r~s surera si la leçon bien apprise s'est gravée dans ·le souvenir de son élève. A cet effet, il usera de questions faisant revivre avec discernement le texte expliqué et lui empruntant de sa clarté. Il exi~era la .récitation textuelle ou quasi textuelle des définitions. toujours simples. et des divers résumés. écrits d'abord au tableau noir et reproduits ensuHe dans les cahiers d'exercice5. de calcul, de morale. Dans tous ces exercices. l'institut'ewr insistera sur les points les plus importants de chaque matière, à l'exclusion de détails oiseux qui ne seraient pas une .surcharge, s-inon une entrave. pour la mémoire. Afin de prévenir cet inconvénient, il ne sera pas moins opportun d'adopter ce principe d'un pédagogue d'expérience. (Lhomond.) " Quand on instruit des enfants, dit-il, il y a une mesure de connaissance à la:quelle on dO'it se borner, parce qu'ils ne sont pas capables d'en recevoir davantage. Il ·est surtout impo_rtant de ne pas leur présenter plusieurs objets à la fois; il faut, pour ainsi dire, faire entrer dans leur esprit les idées une à une, comme on introduit une liqueur goutte à goutte dans un vase dont l'embouchure est étroite.; si vous en vèrsez trop en même temps, la li-
89 queur se répand et rien n'entre dans le vase. » Leçons clai1rement données, questions, définitions et résumés appris par cœur, ne sont-ce pas là des procédés essentiellement pédagog~iques. tout à l'avantage de la mémoire? Ajoutons-y les revis.ions 'de la « leço,n précédente» dont le maître doit être coutumier, soit dans ses exposés, soit dans ses interrogations.. Ces exercices, si propres à tenir en éveil l'esprit de l'enfant seront très fructueusement complétés par des récapitulations plus étendues. les unes préparées, les. autres soudaines. Les premières pourront consister en compositions hebdomadaires, ayant trait alternativement à chaque matière, aussi bien qu'en examens oraux trimestriels, dont l'e but sera de raviver le souvenir des choses apprises, Dar des questions .visant aux rapproc~ments. aux analogies, aux comparaisons, questions auxquelles les récapitulations soudaines auront préparé et accoutumé l'enfant L'es leçon$ d>histoire, de géographiC'. de $CÎences, aussi bien que ·les leçons de morale .et les leçons de choses, se prêtent aisément aux résumés et aux répétitions qui, toujours, peuvent être inté-· ressantes, si maîtres et élèves savent leur donner cette ·forme vivante qui rend les notions acquises en quelqu~ sorte inoubliabl~. Les leçon$ de langue française et de calcul se gravent d'autant mieux dans la mémoire que ohaque tfègle gramiffiaticale ou chaque théorème sont accompagnés d'exemples courts, mais saisissants, écrits au tabl!eau noir. Un exercice mnémotechnique très profitable est celui qui .consiste à faire retrouver les règles et les définitions au moyen de C'es sortes d'exemiples.
L'en•elgaement de l'hl•tolre •alnte Conseil s lor! jndi cieux donnés par le ,Bu llet in des études", qui se publie an Canada.
Principes. - 1. L'histoire de la révélation éclaire tout l'enseignement de la religion. ·2. De l'étude de l'histoire sainte se dégage l'ensemble de la religion chrétienne. - Les mystères de la religion &ont bien mieux saisis quand les enfa1nts ont compris les faits de l'Ancien Testa~ ment qui anno.ncent un Rédempteur et la nécessité de la rédemptLôn. 3. L'histoire sainte prouve la dtvinité de la religion . - L'étude de l'Ancien Testament fera comprendre aux enfants «qu'un Sauveur promis. figuré. annoncé pendant tant de sièc1es ne peut venir que de Dieu; ils sentiront dans l'histoire de toute .sa vie qu'il ne peut être que Dieu lui-même et que l'Eglise qu'il a fondée est divine. » 4. L'histoire sainte est le plus beau livre de morale en action. - A chaque page il offre des exem1ples frappants et irrésistib1es qui prouvent que Dieu réëompense les bons et punit les méchants. Marche de la Leçon (avec tableau) . - 1. Prière, chant d'un cantique. interrogation sur la leçon précédente. 2. Annonce du sujet de la leçon. 3. Analyse du tab1eau. (Le tableau sera placé de manière à être vu de tous les élèves; ceux-ci restent à leur place et se tiennent d'une manière irréprochable.) - Tous regardent !''image pendant quelques instants, en silence. Puis, sous la direction du maître, ils étudient 1es personnages principaux, les personnages secondaires ; s'ils sont nombreux, il faudra procéder par groupes auxquels on consacre un temps en rapport avec lrur importance dans le suiet. Il est nécessaire surtout de bien mettre en évidence ce qui se ra1pporte directement à la leçon. Dans tous les cours, on augmentera
40 l'intérêt en donnant quelques détails _Si tant d'instituteurs. vers la (!Uéll'at1sur les mœurs, les coutumes, en locali- tame, sont au point de vue de la santé sant les événements au moyen d'une de vraies «loques », si tant d'institutribonne carte géographiq:te. ces sont, suivant l'expression cnnran te 4. Exposition du fait. - Y mettre de aux Etats-Un'is, des « épaves .nerveu1~ vi~ .. du coloris; viser à une grélnde ses», si tant de Français d'un certain GimphcJté d'expression. Montrer à me- âge ne va~ent P<;~s mieux que beaur:oup Gure les p('rsonnages sur le tableau 'et de nos mattres. c'est parce qu'on ne sait les lieux sur la carte; éviter les trop r~i se rep.oser, ni manger, ni di.c:èrt'r; longs détails. Si Je fait est court il faut c. est ausst, c'est surtç,tyt, disent les parle raconter d'un trait; s'il est io~1g, J.e tisans de, la gymnastiq u~ respirRtoire, maître le divisera et catéchisera après parce q_u on ne sait pas respirer. chaque partie. On n'a ras le temps aujourcl'l111 i de _5. Catéchisation et re]J'roduction du sc regarder vivre. On mène une vie de fatt par les élèves. - Les questions por- fièvre. On néglige de fournir aux poutent d'abord sur Jes détails; mais elles mons non moins qu'aux estomacs les deviennent ensuite plus génér:1les d al_i~ents essentiels faute desquels il~ dé . portent sur chaque partie ou sur le fait penssen.t; à ceux-ci nourriture a·pproe~tier.. Il convient d'interroger en pre- priée, dûment mastiquée et insalivée · ü nuer heu les élèves les p1us intell igents ceux-là oxygène ~t air pur. L'estomac et les plus avancés. se ve_nge: de là, les dyspepsies, !es gas D_ans certains cours, le leçon pourra tralgres. les souffrances intestinales de servtr, pendant la jour.née comme exer- toutes sortes et de toute gravité. Le poucice de lanj:{age. ' mon se venge: ,de lè. la tuberculose ct 6. Doctrine contenue dans le récit les innombrables maladies ·des voies resli faut maintenant dégager du récit et piratoires. Au totat malaises su-r toute rendre apparente la vérité de dogme o,t la ligne par suite d'une continuelle et de m~rale qui y est contenue; si le maî. doubl~ intoxication stom<;!cale et pultre le Juge à propos, il fait l'application monatre: neuras~hénie, artériosclérose, de cette vérité à la conduite des en- · us-ure de tout l'organisme bien longfants. temps avant l'âge, et, d'autre part, r<t7. Morale. - Appréciatio.n des hom- vages de la tuberculose. mes ~t. des choses; résolution suggérée Nous sommes convaincu que Ja nécesaux eleves et accompagnée des moyens sité des respirations profondes est c:t de la mettre en pratique. 8. Devoir. - Selon 1e degré d'avance- matière d'hygiène, la plus g-rande' dément des élèves. répétition orale, étude couverte de ces dernières. années. ~utrefois, on vivait beaucoup plus en de la leçon dans. le livre, dévelop·pement d_u ~anevas, rapprochement avec Je ca· pletn air: il n'y avait vas la vie de bu techtsme. tracé d'u.ne carte etc Varier reau, dans ces petites pièces surchauffées, hermétiquement closes. où tant les devoirs avec chaque di~isio~ . d'hommes passent leur vie; il n'y avait o.as les stations interminables à l'au?erge _ou au café dans un air presque On ne salt pas re1plrer tr~e~plfab'le: il n'Y avait pas, enfin. les mtlhers de cla·sses où autant d'instituM. O. Rossignol, i-n specteur d'académie remarque avec raison , dans le Manuel géné- f t~urs et des millions d'~coliers passem ,. " ra_1 d e l a~struction primaire" qu'il y a une S!X ou sept heures par JOUr à s'empoi1 sc1ence qu on ne possède pas à ! '~cole celle s~nn er les p_ oumons et le sang en re.;. ' de la respiration. 1 prrant cet air spécia1. hien connu de
nous tot.!s. d'où se dégage ce qu'on él ironiquement appelé le « parfum des classes ». Contre le « padum des classes·"· véritable fléau pour tous, il n'y a qu'un remède: la saine respiration, la re (·: ration profonde intelligemment pra ti · quée, la respiration au grand air ou dans une sa1le perpétuellement a1pprovisionnée de grand air qui est l'aliment essentiel de la vie, la plus précieuse nourriture du sang, Je grand chasseur et tueur de microbes.
Partie Pratique Un brin de morale LES DETTES Mes enfants. après avoir parlé de l'économie et de l'épargne, nous apprécierons encore mieux leurs avantages, en étudiant aujourd'hui l'un cles plus grands inconvénients auxquels on s'expose en faisant des dépenses .exagérées ou des dépenses inutiles, 'l'inconvénient de faire des dettes. l. Qu'est-ce que faire des dettes? (Laisser trouver la réponse et amener les enfants à bien comprendre qu'emprunter de l'argent à quelqu'un c'est contracter en même temps l'obligatio n de le lui rendre, dès que cette restitution sera possible, si le créancier ne stipule pas toutefois qu'à te11e é'poque fixe le remboursement devra lui être fait). 2. N'y a t-il pa.s des circonstances dans la vie où l'on se voit obligé de re courir à l'emprunt ? Encore ici. faire parler les enfants et conduire les interrogations de manière à leur faire trou ver des exemp'les te1s que celui d'un ouvrier privé par le chômage ou ta maladie de ses journées de travail et forcé alors, pour .payer son terme, ou de demander un délai à son propriétaire, ou d'emprunter, pour s'açquitter envers lu.i.
Quoi qu'il en soit. voilà une dette con~ tractée et une dette que l'ouvrier, même prévoyant, ne peut, la plupart ,du temps, éviter. Peut-être. à cette dette s'en ajoutera-t-ri d'autres, inévitables eHes aussi, si ce même ouvrier ne peut payer le bou lall'ger, l'épicier, etc.). 3. Voilà donc un ouvrier qui, privé de gain, a été contraint de faire des dettes. II guérit et reprend son travail. Que devra-t-il s'efforcer de faire maintenant? ( Laisser répondre les é'lèves et les amener à dire, qu'après avoir pourvu à son nécessaire et à celui des siens, l'ouvrier devra, à chacune de ses payes, mettre en réserve, autant qu'fi lui sera. possible, une somme, .si petite soit-elle, en vue du paiement de ses dettes. Pourra-t-il en conscience se permettre des dépenses inutiles? Non, c'est plus que jamais qu'il devra en éviter de cette sorte, parce .que l'argent qui lui reste après qu'il a pourvu à ses besoins et à ceux des siens, ne lui appartient pas tant qu 'il doit un.e somme à quelqu'un.) 4. Citer ici des exemples bien différents. D'une part ceux de personnes qui, <:~yant des dettes, inévitables sans doute, ne pensent à rien moins qu'à les payer. Dès qu'un. peu d'aisance leur est rendue, elles oublient leurs créanciers, et au lieu de ,s'acquitter envers eux, se laissent tenter par le superflu. S'arrêter un instant pour faire comprendre aux élèves que cette façon d'agir, de quelque prétexte qu'on l'excuse, n'est pas honnête. Par contre, d'autres débiteurs sont .admirables d'honnêteté et de délicatesse. On a vu et .on voit tous les jours, non seulement des hommes. mais des femmes, des jeunes gens, des jeunes filles, des enfants même, ne poursuivant qu'u.n but. celui .de solder jusq u'à la dernière dette contractée à des heures difficiles. 5. Mais, à côté des dettes inévitables, il y a d'autres dettes que l'on arrive à contracter par sa faute, et que la sagesse autant que la loi divine nous font nn
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devoir d'éviter. Ce sont les dettes où ment sans un emprunt. Désordre encoconduisent insensiblement: re! (Et ici. jl conviendra d'attirer l'at1. Les dépenses inutiles (ici faire tention des enfants sur tant de bons comprendre, par des exemples, la diffé exemples qui leur sont familiers· ·(ar renee entre 'le nécessaire, l'utile et le su- combien de mères de famille ne v~it-01~ perflu) . Qua nd on s'habitue au super- pas s'ingénier à se passer de tels obflu, ii arrive souvent que. oar une ilJu . jets, de tels instr].lments de travail mêsion déplor?ble, on ne peut plus s'en· me, . qui 'leur rendraient de si grands passer ,et que ce superflu réclame bien, serv1ces! Mais il fa udrait emprunter tôt plus d'argent que .J'on ne pense. p~ur les avoir et, alors, elles aiment Il en résu'lte des emprunts multipliés m1eux prendre plus de peine et attenqui, plu§ d'une fois, conduisent ;nsensi- dre .... ) blement à la ruine. 6. Un autre écueil c'est de prendre la 2. Les mauvaises habitudes, qui se fâcheuse habitude de ne pas payer transforment en vices, .telles que le jeu, co~nptant, l'l}ême lorsqu'on le peut, de se la boisson, les paris, amènent, elles aus- la1sser tenter par des facilités de paiesi, aux dépens.es, aux pertes d'argent et ment, dont les résu'ltats sont souvent de là aux dettes. Ajoutons-y la paresse, très onéreux. Qu'arrive-t-il d'ailleurs? mère de tous les vices, l'amour dérai· C'~st qu'on oublie bientôt que tel et fel sonnable de 'la .toilette, autant de .cau. ObJet n'a pas été payé et que l'on ne ses d'emprunts que l'on pourrait si bie·1 s~nge plus à mettre de côté l'argent que éviter! nec~ss1ter~ son paiement au terme con3. On s'expose aux · dettes encore venu. Sera-t-on alors bien à même de quand on ne proportionne pas ses dé- régler une dépen·se, qu'il eût été si sage · penses à ses ressources. Que veut dire de payer comptant?) cela? (Faire trouver l'explication et 1 , ?· Après avoir déve'Joppé ces d'ivers clairer par des exemples concrets. Con- pomts. en en faisant au besoin l'objet clure de là au conseil que donne 1a sa- de deux et trois leçons, il faudra degesse, celui de faire son budget. Insis- mander aux élèves ce qu'ils pensent des ter .sur ce point et bien. fair.e compren- dettes qui pourrpient être évitées. Ne dre aux enfants la nécessité d'établir paraissent-elles pas plus sacrées encore cet équilibre entre l'argent dont o.n dis· ~ ue les dettes inévitables? Et ,pourtant. pose et celui des dépenses à faire. afin 1l arrive le plus souvent qu'elles sont inde leur donner sur ce point une direc- s~Ivables. Elles ont pour ·cause le détion pour toute leur .vie.) biteur qui les conteste autant et plus 4. Ne pas vivre selon sa condition, p~rce qu'il . en a perdu' le souvenir que vouloir imiter, par une sotte vanité, ceux par mauva1se foi . Elles ont réduit à la misè:e. à l'impuissance, à une sorte d'a . ~l qui leur situation permet de dépenser javantage, voilà encore un piège et un bruhssement même, parfois. ceux qui '\ppel certain .aux dettes. (La grenouil- les ont con tractées . Est-il besoin de dire .e qui veut se faire aussi grosse que Je que la plu s grande partie de ces débiJœuf. Qu'en advient-il? ... Cet exemple reurs sont, de plus, inaptes au travail c'est-bt-dire incapables d'éteindre leur~ ~t les a'Pplications qu'il comporte éclaidettes par .ce moyen? Peut-être des en·eront les enfants à ce suiet.) fants dévoués et héroïques dans leur 5. Ne pas savoir remettre à plus tard dévouement assumeron t-ils . la charlfe 'achat d'un objet, utile. sans doute. de ~ayer des dettes, dont ils .ont dÛà nais dont on peut se p.asser encore et porte Je poids : mais mieux valait 'mille lUe l'on ne se procurera pas actuel le fois les éviter, que de s'exposer et d'ex.
poser les siens à de si pénibles réparations. Résumé et conclusion. - La raison et la conscience .nous font un devoir d'é.,.·iter les dettes. Il y a pourtant des d~t tes inévitables que l'on arrive à so'lder par le travail, l'ordre et . l'économie Mais il y a d'autres dettes qu'il est pos6ible et ·facile d'éviter Dar une épargne prévoyante, par le retranchement des dépenses .inutiles, par la fuite de la pa · resse et des habitudes vicieuses. par l'équilibre sérieux de son budget. par un mode .d'existence en rapport .avec sa condition, nar Je sacri.fice d:une dépen se qui peut être retardée, par l'habitude de payer comptant. L'honnêteté et la délicatesse veulent qu'une dette. inévitable ou non. soit sacrée c'est-à-dire qu'e'lle ne soit pas mise en ~ubli ; mais payée. dès qu'il .se peut. Si l'on est obligé de contracter des dettes, que J'on mette tout en œuvre pour les acquitter honor·ablement. Quant aux dettes à é:Viter, souvenons-nous que le mei11eui· moyen de les fuir, c'est de prendre en toutes choses conseil du devoir et de la raison. De la fantaisie et liu caprice naissent les .désirs immodérés qui ren:dent l'ih'omme malheureJ.lx. SUJETS DE DEVOI'RS. - 1. Expliquer le proverbe: • Q ui paie ses dettes s'enrichit. • 2. Mont rez les embarras que causent les dettes; indiquez par quels moyens on peut les éviter.
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Orthographe L'HIVER Un matin, en m'éveillant. je vis que l'hiver était venu; sa blanche 1um1ere emplissait ma petite ûhambre: de gros flocons de neige desce~daient et tourbillonnaient contre mes vitres. Dehors régnait le silence, pa§ une âme ne co~· rait dans la rue, tout le mop1de avaJt tiré sa porte, les poules se taisaient et les chiens regardaient du fond de leur niche. Moi, le coude sur 1'orei11er. les
yeux é_blouis, regardant la neige s'amonceler au bord des petites fenêtres. j~ me renrésentais les petites glissades sur la rivière. les parties de traîneau, la bataille à pe1otes de neige, les éclats de rire, la vitre cassée qui tombe et je me disais. moitié triste. moitié content " voici l'hiver » .
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SAGE PREVOYANCE Ce ne sont pa1s' seulement dès sous et des francs q.u'i1 faut mettre de côté; ce sont aussi des souvenirs réc0afortants. des souvenü·s de bonnes actions, des pen· sées et des connaissances de tout ordre qui nous constituent une ré';erve pour les jours de vieillesse. Nous sernùs prudents en nous préparant de solides amitiés en nous ménageant une conscience ~xernpte de remords. Les folies et les légèretés de la jeunesse la issen t souvent qprès elles une amertume qu i cm· poisonne les années de l'homme mûr. Tl est sage 'd'y penser à temps et de ne pas se leurrer par la sotte parolê! : ··< Il faut ~ue jeunesse se passe », et d'avoir pitié de soi-même en ne se condamnant pas d'avance à verser plus tard des larmes inutiles.
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HATE-TOI LENTE·MENT Hâte-toi lellJtemen:t veut dire : ne te bouscule pas, ne t'af·fole pas. Travaille vite mais travaille avec soin, garde ton sang-froid tout en travaillant. Que d'hommes tous les jours à 'l'œuvre sont obligés -de faire leur travail très vite et en même tem.ps. avec un grand soin! St hâter lentement, c'est l'art de la p1u part des mécaniciens. électriciens, chauffeurs. Plus il y a de vitèsse et ·plus il y a de danger, ~one plus il faut de vig~ lance Nous avons une longue route a parcourir et l'heure presse. Donc dépê· chons-nous! Mais prenez garde. 11 faudra tout aussi bien faire attention ·à laroute que si nous allions. doucement, et même il faudra faire plus attention.
Aucun travail n'est bon que si l'on s'est hâté lentement. Q I lESTIONS. - Que signifie l'expression: • ne t'affole pas •? 2. Pourquoi les n1écaniciens, é lectricien s et chau.Heurs doivent-ils se hâter lentement? REPONSES. -- t. • Ne t'aifolle pas. sig uile: ne te trouble .pas, ne perds pas. la po ~ session de toi-même; mai s, au cont ra1 re , ag1s a\ec calme et rassure- toi. 2. Les mécaniciens, les électricien s, les chauffeurs. doivent se hâler lentement. parce que si leur vitesse n'était pas accompagnée de prudence et d'une sage modérat!on, ils s'expo:eraient à co n11 ne!tre_d;s o ubhs ou _des e~ r.::urg qui . d:ws leurs melle~s à la l01s _d éhc:tts el dangereux, amènera1enl de ternbles accidents.
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L'ARBRE L'arbre s'habille de neuf au printemps; il reçoit ses hôtes. 1es ?iseaux; il veille aux nids; il berce les reves des petits; il soutient de ses branches hosp-italières leurs premiers essais de vol; il le voit partir avec regret. L'arbre dort sous le so·teil d'été. boit la rosée fraîche et quand l'automne a.rraohe une à ~ne ses feuilles gue la gelée a ro.ugies, il se laisse dé'pouiller. l'air attnsté et mélancolique. Oui. l'arbre est beau· l'arbre est l'ornement de nos campagnes; l'arbre aussi est utile. Vi· vant, il nous donne son ombre. sa fleur, son parfum. ses fruits. Abattu par la cognée, il nous chauffe. il nous donne nos meubles. commodes, notre bureau, notre cercueil Il es1 notre compagnon, notre ami. Aimez-le donc. petits écoliers. Q . _ t. Pourquoi dit-o n : les branches llo , pil a!ières des arbres ? 2 Résumez briève ment ce q ue no us devons h l'arbre. R. _ ]. On dit: les branches hospi talières des arbres. pa rcc que c'est sous leurs rameaux que les oiseaux trouvent, en grand uombre une demeure, un asile et des places de choi~ pour y construire leurs nids. 2. Nous devons à l'arbre un o rnemen t po ur nos boi s, nos routes, nos avenues, nos
ja rdin s; de l'ombre el de la fraîcheur peudan( J'été; d~s !leurs embaumées au printemps; des fruits délicieux en automne; du feu en hiYer et, en tout temps, des pièces importantes pou r nos construclions et des meu bles confo rt ables et même éléga nts pour nos demeures.
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UN PEUPLE HEUREUX Un pays pauvre, d'une étendue tr_ès bornée, sans luxe, sans éclat. sans putssa.nce, est chéri par ses habitants comme un ami qui cache ses vertus dans l'ombre et les consacre toutes au bonheur de ceux qui l'aiment. Depuis cinq siècles que dure la prospérité de la Suisse. on compte p'lutôt de sages R;énérations que de grands hommes. Il .!J'Y a point de place pour l'exception quand l'ensemble est si heureux. On dirait que> les ancêtres de cette nation règnent en-core au milieu d'elle: touiours elle les respecte, les imite et les recommence. La simpltcité des mœurs et l'attachement aux an·ciennes coutumes, la sagesse et l'uniformité dans la manière de vivre, rapprochent de nous le passé et noui rendent l'avenir présent. Mme de Stari.
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LA FERME Tout là-bas, dans les champs, voyezvous ce noyer majestueux? 11 marque l'entrée d'un petit chemin que je JJrjs un jour sans trop savoir s'li me cotfd~i rait où je voulais aller, mais ce. chem111 est si joli! On marche pendant une heure à peu près, on tra,verse la gorge que forment, en se rapprochant, ces deux collines. D'ici le pa.ysage n'a l'air de rien, mais je .vous assure qu'entre tes deux collines court joyeusement une certaine eau c"laire dont il n'est pas facile d'oublier l'allure et la chanson; et des arbustes, et des roseaux, et des vJclettes !... Bah! -celui qui n'a pas pleuré d'enthousiasme et de reconnaissance en voyant ce que le bon Dieu peut faire avec un peu d'herbe et un 1~u d'eau, qu'il s'en aille en Suisse pour voir de
grandes choses: et je prédis que la Suisse l'ennuiera, car il est fait pour habiter la rue Vivienne. Lorsqu'on a traversé la gorge on se trouve dans un monde nouveau : il n'est plus question de civilisation, ni de grande route. on est en pays perdu. .Je marchai pendant uue demi-heure, et j'entrai clans une cour féodqle, close d'un débris de maçonnerie qui supportait encore quelque reste de gril1e. Le bâtiment. néanmoins, faisait bonne mine. et rien d'essentiel n'y manquait. L'honnête cultivateur dont c'était la franche et hospitaHère demeure. laissait le temps emporter de son domaine tout ce qu'il avait de seigneurial, mais j J prenait soin de faire fleurir la ferme sur les ruines du château. L. Veuillot. « Pèlerina<zes en Suisse. » QUESTIONS. - Q ue signifie: u n_ noyer majestueux? le paysage u'a l'ai r de rien ? l'a ll ure et ·la chanson d~ l'eau (un noyer majestueux c'est-à-dire, ù n noyer très haut, bien droi t et bien fourni ùe branehes ct de feuil les: le paysage n'a l'air de rien, c'est-à-dire, que de loi n, o n ne peul en apprécier les be~u tés; l'a llure de l'eau, c'est la façon dont elle coule; sa chanson, c'e st le murmure qu ·ene fait en coulan t).
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LA FEMME ET LE FOYER Deux choses retiennent les gens au logis et font aimer le foyer domestique: les qualités aimables de celle qui doit en être l'âme, l'art et le soin avec lesquels elle forme et entretient ce foyer. L'élégance ou la commodité d'un appartement ne consiste pas dan s sa richesse, mais bien dan s le goût avec lequel il est élrrangé, et plus. encore dans l'ordre, la propreté et l'harmonie qu'on y fait régner. C'est d-onc avec raison qu'une femme est jugée d'après 1a .te· nue de sa maison: qu'elle ait ou non des domestiques. c'est elle qu'on rendra responsable du désordre ou du défaut de propreté qu'on pourrait y remarquer. Semblable à une bonne fée, la propreté transforme et embellit tout ce
qu'elle touche: aussi les jeunes filles ne devraient-elles rien négliger pour acquérir une gualité qui_ leur sera si utile et contribuera si puissamment au bon'heur ,domestique. Mlle Wirth.
-oCempo11tloa • Aidons-nous mutuelle1nei1'1. • Uu accidenl de véh icu le. Jean et son père passent dans la rue. Un cheval qui traînai! un lourd tomber eJu glisse sur le verg'las et tombe. Embarras du charretier. On vient de tous côlés à fOn aide. Le cheval est délivré, remis en 1i~I011S; 1homme continue sa route. Chacun retourne à ses affa ires. Rél!exions.
Plan. - I. Récit de l'accident: description. I 1. Le chev('ll, blessé par les limons ne peut se relever. Embarras du charretier. Pierre va avertir les personnes du village .voisin penda~t que son père e~saye de prêter main-forte au charretier. 1II. Bientôt une dizaine d'hommes, habiles et pleins de bonne_ volonlé. arrivent au lieu de l'accident: le bourrelier. le charron, Je maréchal ferr<?nt. etc. Les roues sont aussitQt ca1ées av-ec de grosI ses pierres; le cheval est dételé; le tombereau, soulevé. Le bourrelier emporte les harnais détériorés, afin de les répa · rer; deux tréteaux, apportés par le char· ron, soutiennent la caisse du véhicule. Chacun fait assaut de zèle pour relever les pierres du chargement et les remettre sur le tombereau. Le cheval, qui n'a pas grand mal, peut être enfin élttelé de nouveau ; le charrelier reprend sa route. après avoir remercié tous ceux qui lui ont porté secours. IV. Réflexions. « Il se faut wtre-secourir >. Que serait devenu le cthorretier si. tout seul sur la route, il n'avait pas rencontré ce petit garçon et son père qui ont pu, l'un . lui rendre les premiers serv ices en son pouvoir, l'autre aller prévenir ceux qu i, di bon cœur et en lzâle, sont venus l'aider en ce moment de détresse? Ces braves gens ont pra ti-
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!6 qué la charité; ce ne sont pa::; des égoïstes au cœur dur. Ils ont fait à- cet inconnu malheureux ce qu'ils auraient voulu qu'on leur fit à eux-inêmes, s'ils se fussent trouvù- dans la même situation. Aussi, ils se retirent le cœur content et c'est la récompense c; ui leur suffit. Rendre service, fa1re cli1 bien aux autres, c'est . l'une de::; plus grandes joies d'ici-bas.
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Maintenant que je sais lire, dit un garçonnet ou une fillette de huit ans, je n'ai plus besoin d'aller à l'école. Montrez:'lui qu'il se trompe et qu'à l'école il faut apprendre autre chose que la lecture et pourquoi.
1ndication~.. - Répondez avec beaucoup de douceur et d'uo ton à la. fois enjoué et sérieux à l'enfant qui vous dit ainsi, d'un air très convaincu, qu'il n'a plus besoin d'aller à l'école. Puis, assurez-vous d'abord s'il sait lire, sans hésitation et en comprenant ce qu'il lit. II es-t probable que cet examen vous fournira un premier argument pour prouver au jeune écdlier que, s'il sait reconnaître des caractères et nommer des mots à la suite les uns des autres, il ne serait guère capable ens~ite d'expliquer ce qu'il vient de lire. Son acte a été purement machinal; cela ne s'appelle oas savoir lire. Or, il faut comprendre ce qu'on 1it, parce que, sans cela-, il ne servirait de rien de lire, O'l ne pourrait pas s'instruire avec les livres. II faut donc revenir à l'école, ne Gerait-ce que pour se perfectionner sur ce premier point. Mais il y a encort bien d'autres choses à apprendr-e: l'é · criture, pour savoir écrire des lettres, des notes, des comptes; le calcu'l, pour être capable de compter son argent, quand on vend ou qu'on achète; l'histoire pour connaître tou t ce qui s'est passé d'intéressant dans ce beau pays que n-ous habitons; la géographie, qui est si utile à ceux qui voyagent et, d'aillt'urs, comme on est ignorant quand on ne sait pas ce que c'est qu'une mer, un
fleuve, un lac, un golfe, une montagne, un détroit, une côte, un port, une plage, etc.! On l'est aussi beaucoup, si l'on n'a pas a.ppris comment fonctionnent les chemins de fer, les tramways, les télég raphes, le téléphone ~ comment se forment les brouillards et la pluie: si l'on ne sait Das que les plantes ont des racines, les fleurs des corolles; que les végétaux et les animaux, sont les. uns util~s. les autres nuisibl~s; qu'il y a des pierres dures et des pierres tendres, employées dans l'industrie pour divers usages. A 'l 'école, on apprend to!lt cela et, aussi le .dessin, qui est utile dans tous les métiers, la musique qui réjouit et empêche de chanter faux. On récite aussi de jolis morceaux de poésie, on apprend à pailer le f.rançais sans faute et à écrire gentiment de petites rédactions. Le maître montre de jolies images, les explique et les don ne comme récompenses. Avec les images aussi, otT s'instruit. (Dites tout cela à votre petit ami, qui n'aura pas trop d~s six ans d'école qui lui restent pour ajouter toutes ces connaissances à celles du syllabaire, et encouragez-le à b_ien travailler, en lui parlant d'ex•pénence.)
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Un jour de féte, deux enfants regardent les boutiques, ma is il s n'ont pas un sou à dépenser. Dites ce qu'ils admirent et ce qu'ils lerarent de leur argent s'ils en avaient. Tout à coup, ils trouvent une pièce de 2 fr. Que font-ils? Racontez, et dites vos réflexions sur ll'ur conduite.
Sommaire. - 1. Désirs et regrets de ces deux enfants qui admirent une belle boutique de fruits glacés et de chocolats et jettent aussi un œil d'envie sur la roue tournante, où leurs camarades ont déjà gagné plusieurs objets. 2. Tout à coup, J'un d'eux aperçoit à terre une belle pièce 'de 2 fr. toute neuve, qui brme au soleil; ilia ramasse et la montre, joyeux, à son compaQ'non; mais celui-ci lui dit aussitôt: « Elle n'est
pas à nous. » « C'est vrai », répond le premier, tout désappointé et, néanmoins, sans hésiter, il demande aux personnesqui l'entourent si la pièce n'est pas à quelqu'une d'entre elles. Tout ·le monde répond négativement et. alors. après quelques autres tentatives tout aussi loyales, les enfants n'ayant pu retrouver le propriétaire de la pièce, ne la dépensent p.as, pourtant, de crainte que fin a· 1ement, celui qui 1'a perdue ne la réclame ; de plus, ils se disent tout bas, 1'un à l'autre: " Si elle nous reste, nous la donnerons à maman. qui aura cela de moins à devoir au boulanger. » Braves ,petits cœurs que ces deux enfants! Ho.nnêtes, loyaux, courageux. i'ls savent supporter les privations, surmonter leurs envies, résister à la tentation, s'oublier eux-mêmes. Quel bon témoignage doit leur rendre leur cotTscience! La joie qu'ils en éprouvent surpasse infiniment le plaisir de man.g er une friandise, de tenter la chance à la loterie tournante, ou même d'escalader les montagnes russes.
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Commentez et développez, en donnant des ·~xemples, celle pensée de florian: • Pour vivre heureux vivons cachés. »
Développement. - Pour vivre heureux vivons cachés; car le bonheur, que l'homme recherche avec tant d'avidité, n' est pas d'ordinaire le partage des grands de la terre et des puissants du siècle. Il ne réside .ni sur le trône ni au sein des demeures opulentes; mais il se plaît plu-t§t sous l'humble Chaume où s'écoulent des existences pures, exemr.tes d'ambition, des vies obscures et retirées, méprisant le faux éclat d'un monde orguei'lleux et trompeur. Demandons aux ambitieux qui soupire sans cesse après les honneurs et les richesses, s.i la joie habite ses somptueux palais. Ah! il nous répondra que la tristesse est p'Jutôt so.n partage, et pourrait-il en être autrement? La soif de dominer le poursuit jusque dans ses
rêves et de cruelles déceptions font souvent évanouir les espérances qu'il avait conçues. Un remords secret, une sombre inquiétude, des craintes vagues, des désirs ind'écis viennent sans cesse torturer son esprit et son cœur. Plus- il s'élève , plus aussi il se dégrade; car, hélas! pour réussir, on s'éloigne souvent des sentiers de !''honneur et de l'équité. L'ambitieux est donc malheureux et son infortune à quoi la doit-il? si ce n'est à ses vues orgueilleuses qui le portent ;:. s'élever au-dessus de ses semMables, à jouir de çe prestige que donne l'admiration prétendue des· hommes? Interrogeons ensuite ce modeste artisan, cet homme simple et hum'b'le sachant se contenter de peu et trouvant sous son toit de chaume, au milieu de sa famille, la satisfaction de ses désir;, et l'accomplissement de tous ses vœux. Il nous dirét que rien ne manque à son boniheur. Et, en effet, n'est-il pas à l'abri des tourments de l'ambition et des suggestions de l'orgueil? Sa conscience ne lui rend-elle pas ce bon témoignage qui est la véritable gloire de l'homme de bien? N'est-il pas éloi·g.né .d e ces briHantes fêtes où se mêlent si fréquemment l'amertume et l'ennui? Ah! pour vivre heureux, vivons cachés! Pénétrons maintenant dans le sanctuaire intime de la famille. Ici, nous apercevons une jeune fille mondaine ne cherchant qu'à briller, et dont le cœur ne soupire qu'après les joies insensées de la terre. Plus loin, c'est une .ieune fille sérieusement chr~tienne. dont l'âme, dégoûtée de ce faux éclat, s'élève. libre et dégagée vers le Dieu auquel il es-t si doux de vouer son amour et de consacrer sa jeunesse. L'une court de fête en fête, de plaisir en plaisir et son esprit futile se trouve satisfait lorsque de faibles avantages lui ont valu l'aclmiratioti et les louan·ges de la créature. L'autre, au contraire, veut être inconltUe, ignorée, et sa plus chère ambition
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est de faire le charme de ceux qui l'entourent. Humble violette, elle se cache; mais son parfum suave ne s'en fait pas moins sentir; il se répand a u sein de la famille, dans ce foyer domestique que savent si bien embel'lir les douces vertus, les attraits purs et innocents de la jeune fille solidemen.t chrétienne. La première ne sent dans son cœur que le vide et l'ennui. Elle n~ saura·it être heureuse; car les plaisirs mondains so.nt la source de cruelles déceptions, de cuisants regrets et. souvent, de déchirants remords. La seconde, jouit d'u . ne paix profonde, d'un calme inaltéra· ble. Que lui manque-t-il. en effet ? N'est elle pas la consolation la joie cie 1a famille? Ne goûte t-elle' pas ce contentement délicieux procuré par la pratique de la vertu? Et cependant, e11e ne connaît pas Je monde et le monde ne la connaît oas ... Ah! pour vivre . h~ureux. vivot1S cachés! Et la jeune femme frivole ~st-e11e plus heureuse que la jeune fille mondaL;e? Oh! il n'en est rien. Il lui faut des bijoux, de splendides toilettes: elle ne demande qu'à bril'ler dans les fêtes: elle a ~oif de .se montrer. Mais, que d'ennuis elle éprouve! Que de chagrins lui causent chaque jour ses espérances déçues ! Adulée, encensée aujourd'hui, elle ne .sera plus demain qu'un objet de haine et de jalousie. Et pourtant, comme cette femme eüt pu être heureuse ~ i elle eût bien compris les devoirs sacré3 de l'épouse et de "la mère! Que de charmes elle eût trouvés claus son intérieur! Ah! pour vivre ,heureux, vivons cachés! La jeune femme sensée. a u contraire, est la plus heureuse des .épouses, la plus fortunée des mères. Ses· enfants sont ses joyaux, sa plus belle parure: elle con sache ses soins b for~er leur cœur et se voit avec joie payee de retour par ces charmantes petites créatures qu·i ne conn aissent rien
de si doux que les ,caresses et les ten dres paroles de leur mère. Chacun l'aime et la respecte; chacun voit en elle une de ces femmes fortes une de ces consciences ·énergiques, t~lles que le monde en renferme malheureusement si peu. Que de bien elle accomplit! Que1· le heureuse influence elle exerce sur ceux qui l'entourent! So.n âme goûte un bonheur qui ne ressemble en rien à ces joies éphémères et pleines d'amertume, à ces triomphes passagers, dont les mondGines s'enivrent pour 1eur perte. Ah! c'est que, pour vivre heureux, il faut vivre caChé!
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Vou s avez été témoi·n à l'école ou dans le village d'un trait de bonté. Racontez-le et diles q uelles en ont été les con séquences.
Indications. - Supposons qu'u n élève de 13 ans est revenu l'an dernier à l'école, d'où la maladie, d'abord. et, ensuite, le besoin que ses parents pauvres avaient eu de lui, l'ont éloigné depu is 1'âge de 8 ans. Il sa.it à peine lire . .Vous devinez sa confusion, son embarras. Un bon petit camarade elu cours moyen le pre.ncl en pitié et lui offre de consacrer une partie de ses après-midi du jeudi et <.~ tt dimanche à l'instruire. La proposition est acceptée et. durant toute l'année scolaire. le ieune maître et son élève, sans se départir, 1'un de sa patience, l'autre de son application , travaillent ensemble les jours de congé. Le ré· sultat a été excellent; les conséquences. de cet acte de bonté sont qu'à la rentrée actuelle l'élève ignorant peut suivre la classe supérieure et que son bienfaiteur a vu sa récompense clans Je succès qu'il a obtenu 1ui même dan·s l'examen d'é· mancipation. C'est un grand bonheur pour les enfa nts de trouver des maîtres dont la vie soit pour eu x une instruction continuelle dont les ac· tian s ne démentent jamais les l~çons. o ui fa ssent ce qu 'ils conse illent et év iteat ce. m1'il s blâ ment Rollin.
d la patrie valaisanne. Nous devons les aimer Q'une comme l'autre. Et parœ que nous sommes fiers de l'autonomie cantonale, parce que nous voulons résister aux atteintes mjustifiées qu'on pourrait lui p01ier. parce que nous voulons conserver notre foi, nos droits politiq ues, nos mœurs et nos coutumes régionales, d'autant plus nous devons à cette occasion montrer que l'amour du Valais ne diminue en rien l'amour de 'la Suisse, qu'au contraire il le fortifie et l'exalte dans nos cœurs. Le centenaire ne doit pas nous laisser le simple souvenir d'un monument, qui sera inauguré dans une fête splen dide. Les manifestations ne doivent pas n'être qu'extérieures. C'est jusqu'au fond de nos âmes qu'il doit nous émouvoir. Il doit nous rendre meilleurs ; il doit faire imprimer plus vivement en nous les sentiments patriotiques. Aussi, nous paraît-il que, comme à tout événement solennel nous devons, dès à présent, y prép_9-rer nos cœurs. Nous devons y ,songer. Nous devons penser plus. souvent à la patrie, a ux sacrifices que nous ferions pour elle, à l'amour qu'il nous faut lui porter. Préparons avec soin le terrain capable de recueNlir et de faire fructifier la semence des -p1us belles, des plus saines émotions. Pour comprendre l'importance des rlates, étudions tout d'abord l'histoire de notre pays. Il fa ut connaître le pas . sé de la _patrie, si nous voulons 1ui consacrer notre affection dans le présent et lui préparer un bel avenir. Hélas, combien de gens chez nous qui connaissent mieux l'histoire universelle que celle de la Suisse. .Et de l'histoire du Valais, combien peu en ont une no tion exacte ? On sait les noms de quelques batailrles. On se rappelle à peine les époques où elles ont eu lieu. Sur leurs conséquences, obscurité complète.
Sur les coutumes, les mœurs, les idées, les traditions, même ignorance. Parfois, !J'imagination reconstitue de:; scènes du passé, mais l'histoire ne leur donne aucune garantie de ressemblance. Aux approches du centenaire, effor çons-nous chacun de combler cette lacune. Intéressons-nous à une page ou l'autre particulière de notre histoire Communiquons aux a utres .notre zèle. Reconstituons un peu du passé. Sachons au moins quels sont l'es événements qur nous commémorons; de quelles circonstances rls ont été entourés. quels obstacles se sont dressés contre leur réalisation. Apprenons également, quelles en ont été les suites. Des pages sombres ou des pages lumineuses qui composent l'histoire de ,l a Suisse et du Valais dans les derniers cent ans. n'en ignorons aucune. Tirons-en d'uti·les leçons, de prQfitables enseignements. Demandons aux années qui sont derrière nous le .secret de préparer pour l'avenir une ère de paix. de prospérité, de patriotisme. -o-
lns tituteurs et servic e .mi.lit ai.re
La- direction de 1'-instruction J)Ub1ique du canton de Berne v·ient d'adresser aux ~ommissions d'école une nouveBe circu[aiœ au suiet du remprlacement des i nshtL~teurs appelés. au service mi<litaire. Si possiblle, !l'instituteur en cause rattrapera ~ es heures de l'eçons av ani!: et après. ,]e service mi'lita1ire. Il ne devra en outre fai-re de service entre le 1er novembre ·et Ue 31 mars qu'à ta dernière nécess.tté. Suivant a'·a!I1t.icle 550 du Code fédéral des obiHgations, les communes. ont le devoir de supporter les f,rais totaux occasionnés par le remplacement d'un insüt-uteur appelé à tut cours miilit'aire ob~, igatoire, aussi ftongtemps que ces fraJis ne seront pél!s supportés par Ira. Con,fé'dération.
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D'après des statistiques dignes de foi l'Eglise catho-lique compte, pour l'année 913, dans l' A n~Jeterre et le pays de OaUes, une augmentation de 300,000 âmes. La ptupart san~ d.oute sont des immigrés venus d'Irlande. Ma1s 1! y a aussi dans Je nombre quantité de pcrs?nnages marquants arrivés de •l'Eglise angl ~cane, et sLtrtout quan.tité de clergymen angl~cans. Se rend:on bien compte de ce que ~ lg~ufie la convers1011 d'un pasteur anglican? Voll·à un homme qui a lait de hautes études profanes et sacrées à l'université · il a lu tout ce qu'on dit, tout ce qu'on écrit ~n faveur de sa c~nfession à lui , comme aussi tout ce qu' on d1t et qu'on écrit contre l'EgLise romaine. Il a. r~ç~ les ord'res au sein d'une église qu' il a ven~ re~ c?mme sa n~ère spirituelle, comme la vra1e eglise du Chn st. Il a reçu un poste honorable dans le~uel i1l jouit du profond respect de ses ouailles et de reven•us qui lui assurent une existence confortable. - S'il se marie, i,] y engage l'existence de sa femme et de ses enfants. Et cet homme a douté: le point de départ de son Eglise est si -lameJttable ! li a réfléchi prié, lutté peut-être comme Jacob avec l'a no-e : e! finàilement_ il quitte sa position, ses par;is~ Siens, sa chere Eglise; il sacrifie son existence et celle des siens pour entrer dans l'Eglise cathol.ique el y chercher le sa lut de son âme ..... Pour laire un tel pas, il faut être bieu convamcu de la vérité de notre Eglise et bien certain qu'il y va du salut éternel. Ma is aussi que:lle noblesse dans ces honunes! Ils nous rappellent les convertis des premiers siècles qui s '~xposa ient au martyre pour obéir à leur ~onsc1ence! Et queUes réserves de belles âmes Il y a dans cette Angleterre protestante -Je parle de celles qui sont protestantes de bonne foi et qui ne seront peut-être des nôtres qu'au-delà de la tombe· .de ceLles don~ le P, de Ravignan disait: • nobles nobles ' frères séparés ! • P uisse le mur de séparat ion tomber le plus rapi dement possible!
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Poyet·s Chrétiens le secret du bonheur dans la fami~le c'est d'y faire entrer la religion et de Jly honorer.
JVlais hélas! dans combien de foyers n'y a-t-i l plus le Christ, ni sous les regards ni dans ' les cœurs, ni dan s les mœurs! Que de jeunes g ~!J s qui ~ ·' croienti1eureux qui se flat tent d'avo u· épuisé toutes les joie~ h~mar~tes) qui se disent bl·asés de tout et qui n ont Jamais . conn_u •le vrai bonheur! Le plaiSir est la sah sfachcn des sens, le bonheur est la sa tisfa ction du cœ ur. S'il y a de nos. jours ta nt de chagrins do mestiques clans les familles, c'est qu'on s 'y livre t rop au plaisir; dans des temps plus chrétiens, il y avait moins de ptaJstr e·t plus de bonheur. A~jo~rd'hui , on ne trouve de joie que dans les reunwns bruyantes d u monde. le besoin de jouissances, de satisfactions matériehles est devenu comme une épidémie, qui exerce d'affreux ravages JUsque dans les famiHes les plus honnêtes. Jamais on 11'a vu, comme de nos JOurs, sévi r la fièvre des festivités de tout genre. C'est un cercle contin-uel de divertissements . La coupe des plaisirs n'est jamais vide. Le monde les varie presque à l' infini et ne laisse qu'à peine à ses courtisans le loisir de s'occuper de choses sérieuses. On se plaiut. san s cesse et avec raison de ce que l'esprit de famille ~a s'afiaiblissant de jo ur eu jour parmi nous : c'est un phénomène désolant. Après quelques aunées qu'ils ont sagement pa s~es sous Ja tutelle de vigilants parents, les. Jeunes gens s '~ma uci pent. Ils quittent la ma 1son sans 1Je~l111 SSt~m, et n'y rentrent plus au x heures; du JOUr, tls font la nuit et de la nuit, le jour. les chefs de famil•le in'souciants ferment les yeux sll'r ces désordres o u ~es considèrent à la légère, comme si leurs plus chers mtérêts n'y étaient pas engagés. Un foyer ol! le désordre vient s'asseo i.r est, en ef-fet, un foyer perdu. La décadence de la fami lle la révolte au foyer do mest ique, !e mépri s d~ l'autorité paternelle, le sensua.li sme d 'une éducation corruptrice né sont-ils pas de nos jours les vers rongeurs qui dévorent une à une les racines de l'arbre social? Ce_qt~ i doit donc avant tout préoccuper les assoc1a!Jons ca th o!Jques c'est la reconstitution c~réti enne du foye~ domes~ique, la résurrechon de !·'esprit de famille dans la classe la_borieuse. La vie domestique est désorganisee et presque annihi lée dans les familles ouvrières, et la vie paroissiale annulée aussi pa.r ~ a profanation . des appétits g rossiers et des Jow ssances factices.
18 Il ne s'agit plus de fermer les yeux sur nos plaies contemporaines; il ne s'agit plus de laisser dégamir par notre faute les forteresses morales destinées à maintenir la disciplline des vertus chrétiennes: le foyer domestique et l'église paroissiale. T.ravaillons pour cera· à J'amélioration morale de la classe labo.rieuse. Consacrons nos efforts avec zèle et persévérance au développement des habitudes chrétiennes dans la famille. Ce sont les mœurs chrétiennes. Conservons la vie de famille et préser vons Je trésor de la foi et des mœurs chrétiennes dans nos poptllatious autrefois si attachées à leLlrs foyers et à leur religion. Sauver lia famille, tel doit être le programme de tous les hommes de bien. Ressusciter la famille du passé, rendre au foyer domestique son caractère chrétien, revenir aux mœurs et aux vertus aus.tères de nos pères : voilà ce ~ui presse le plus, si l'on veut relever le niveau des communes et des paroisses.
Les Chardonnerets de Galilée Quand Notre-Seigneur Jésus passa it par les chemins il mettait l'es oiseaux en joie. Sitôt qu'ils apercevaient sa robe blanche, ils arrivaient en troupes; les uns se posaient sur les branches des haies, et l'on eût dit qu' elles avaient fJeuri ; d'autres trottaient dans la poussière que ses pieds avaient touchée; d'autres planaient en l'air et faisaient de l'ombre au-dessus de lui. Ceux qui savaient chanter n'y manquaient pas. Ceux qui n'avaient pas de voix montraient du moins leurs p lumes. Tous disaient à t! eur façon: - Merci, Seigneur, pour le vêtement, pour la voix, pour la couleur, pour le grain, pour la ieuille qui nous cache; merci pour la vie, et merci pour nos ai•les! Lui souriait, les bénissait, el ils s'eu allaient. Les mères couveuses, elles n'hésita ient pas à quitter le nid, devinant que, pour cette lois, les œufs n'auraient .poitu à souffrir. Elles venaient silencieuses, et repartaient vite. Un jour cependant, sur un talus de Galirée, deux oiseaux s'attardèrent, tristes parmi les autres joyeux. C'était l'époque où l'épine noire est en Heurs et l'aubépine encore verte. Jésus vit une souffrance et s'arrêta. Il comprit ce que les oiseaux ne. savent pas dire: .- Maît re, nous avous fait notre nid, con-
liants, au bas d'w1 arbre. Il y avait deux œufs déjà. Les grandes eaux sont survenues et ont emporté la maison. Il leva la main, et dit si doucement que c'éta it une plainte encore mieux qu 'un ordre: - Recommencez, mes ,petits! Les chardonnerets bâtirent tUl uouveau nid, tout en haut d'un chêne, de peur des grandes eaux. Il fallut du temps. Le crin, la laine, la plume, dont se composent les nids de chardonnerets, avaient été employés jusqu'an dernier brin par les premiers constructeurs, les heureux, ceux qu 'on entendait chanter tout au tour. Et voilà qu'au moment oll la maison s'achevait, ronde, ouverte, droit vers Je ciel et balancée au vent. un orage éclata, si violent, si plein de grêle, que tout fut renverséooo oo Les deux chardonnerets se mirent à la recherche du Maître. Ils n'étaient point comme nous, qui nous plaignons toujours. Ils voulaient seulement savoir si aucun espoir ne leu r restait d'avoir, cette année-là, une famille à élever, et pourquoi deux couvées n'avaient pas réussi. J.a saisou était avancéeTous les petits, déjà drus, voletaient et corn· mençaient à ressembler aux parents. Le soleil à midi, chauffait comme le four d'une métairie. Et, ·de plus, le Seigneur avait continué sa route. prêchant les hommes, et il devait être loin. Longtemps ils le cherchèrent, n'ayant point de renseignements, ni aucune manière d'en de· mander. Seulement quand ils apercevaient. dans un vi Uage, une femme qui pleurait, un enfant malade ou un aveugle, ou une figure chagrine, ils se disaient : • Le Seigneur Jésus n'est pas ·là •, et ils continuaient leur route. Ce la leur arrivait souvent. Enfin, vers l'été finissant, ils entrèrent dans un bourg où il l' avait une gr ande animation. Les en!ants portaient des rameaux, les hommes raisonnaient entre eux, disant : - C'est pourtant vrai qu'il a ressuscité la lil le de Jaïre; nous l'avons vu marcher, pleine de vie. Des jeunes filles pleuraient de joie en quittant leurs voiles de deuil. Les deux chardonnerets. sur une branche avançante, à la sortie du village, attendirent Jésus, et cotrune la uuit commença it à ven ir, il passa et les reconnut. - Petits dit-il rien n'est perdu. Recomlllencez enc~re. Vo'us mettrez le nid au milieu de l'arbre ni trop bas, de crainte des gran· des eaux, ;li trop haut, car vous n'êtes pas de
19 forœ à lutter contre l'orage. A:Uez en .paix! Au~our de 1ui, plusieurs hommes étaient ~ro_upes. En l'entendant parler, l'un se prit a d1re: -. Vous. ordonnez aux oiseaux de bâtir un md, Madre, et l'hiver approche! . , Avant que les matériaux soient réunis, d1t 1autre, les arbres n'auront phts de feuilles! . - La gelée tuera la mère sur les œufs d1t un _autre, et même s'ils venaient à s'élever: les peltts, sur_ la terre glacée, ne trouveraient plus de nournture. Ma·is celui q~i, au milieu d'eux, paraissait comme un .pnnce, regarda tristement les hommes, sourit aux deux oiseaux et dit· - Le printemps m'obéit allez ~n ass~ance ! ' , Et ~es deux chardonnerets, dans la nuit s envole~nl. Sans arrêt et sans fatigue d'un seul lr~1t ~~- vol, ifs revinrent au pays où deux fo1s _deJa .l~ur ~ouvée avait péri. Les cav_ales _avate.nt ete m1ses au pâturage tout I'éte, et. Ils tr?uvèrent du crin en abondance ; les brebts ~vatent accroché leur toison aux épines, et •ls ne manquèrent pas de la ine · beaucoup de plumes inutiles tremblaient à la surlace d_es abreu~oirs, et ils choisirent les plus d~ve~ees. Le md fut _vite fait. La mère pondtt soc œnfs, et se mil à les couver. ooooo
Ot~ vit alo·rs une chose bien étonnante. Tand1s .q~e t~s arbr~s se dépouillaient par!out, celu1 qu1 porta1t le nid et les voisins Ju-squ'à la distance d'un moyen champ gar: dère_nt leurs feuilles. Pour cet espace· béni, le Ciel demeura pur. Les nuages se tordaient autour et laissaient une grande déchirure bleue, par où tombaient la lumière et la chal~ur. su~ la couveuse immobile. Le vent s'atllédtssatt en passant la limite que Dieu avait marquée. Cela dura le lemps voulu. Six chardolt11eret~ nouveaux sortirent de six coquilles._ Ils Vtrent, comme tous les autres de leur ~s~ce, en o_uvrant les yeux, que la 1erre etat_t belle, .pnrent les premières plumes, s'essayerent à voler... ~ fut seulement quand ils eurent toute leur a1le que les feuilles jauniI·en~, et qu~ les petits s'aperçurent que l'hiver avatt deplus longtemps dépou illé le sol à cent mètres du nid. ' - Vous comprenez~ mes enfants, ajoutait b~nne Per r_ette, que st le Seigneur Jésus a ia•t un prmtemps pour des chardonnerets d.ont la couvée était en retard, il ferait bien aavantage pour vous, si vous le lui deman-
diez. Mais rien n'a urait eu lieu si le père et la ,!IIère. n'a~aient recommencé leur nid jusqu a tro1s f01 s, et c'est ce qu'il faut savoir. René BAZIN. de l'Académie fraitçaise.
------···· Pourquoi fait-il toujours
plus chaud dans les villes qu'à la campagne
Bien yeu de personnes, peut-être, se sont demande pour que~les raisons elles éprou· v~n~, en été, une sensation de chaleur plus pen1ble d~ns les vil'les qu'à la campagne. Cette sensa hon ex! ste, cependant, et c'est d'elle, e~1 grande parile, que procède le désir impén_eux de _vil1~giature qui commence à enva~~~ les c1tadms dès les premiers jours de JUJtlet. Di~e que la chaleur, - comme d'ailleurs le fro1d, - es~ une sensation objective, uniquement prodmte par une d ifférence de tem~érature entre l'organisme et le milieu exténeur, c:est _se contenter d'une explication très appro,x,mahve, ou plutôt d'une explication qUI n _en est pas une. En effet, les variations t~:m11qu~s ne sont pas ressenties d'une mamere umforme par tous les individus . elles sont, à propre~nt parler, subjectives,· puisque, dans certams cas et pou(r cerlaines personnes, elles peuvent être exaltées diminuées ou même abolies; c'est le cas ~otamment dans les malad ies des centres n~rveux. Mais' chez des sujets normaux, le mécanisme d~ leur ~ercephon est intéressant à connaître. . Su1vant la pos ition du corps, ·les sensations d~ chale~1.r ou ~e froid diffèrent: quand on est uumobile, ass1s ou couché on ressent beaucoup plus l'aba issement jle la température extérieure qu'on ne le fa'!f quand on est debout et su rtout quand on marche ou quand ou soumet son corps à des mouvements violents; la contraction nécessaire ctes muscles engendre ~lors Lill certain nombre de calories dont l_e degagement combat re refroidissement ?rga_111que. Inverse~1ent, et pour un lljOiif tout a f~1t analogue, l'unmobilité permet de suppotf~r la chaleur avec une facilité refative, tand1s que le mouvement corporel augmente les effets qu'elle produit sur f'organisme. D'aut;e part. l'élévation ou l'abaissement de temperature ont tou s deux une action momentanée ; au bout d'un temps relativement \
20 our!, 1111 état d'équilibre stable tend à s'éiblir entre le corps et le milieu externe: c'est : phénomène bi en connu de l'accoutumance •u de l'aclimatente nt, grâce auquel la résismce aux écarts de température ne tarde p1s se trouver acc1ue. Cette acco1tlumance est la fois d'autant plus rapide et d'autant plus omplète chez un sujet donné, qu'il a des ha•iiudes moins sédentaires et, par suite, se :ouve plus souvent exposé à subir l'eifel de e q u'on pourrait appeler les dénivellations hermométriques. Un facteur rural, par exem. •le, habitué à circuler sur les roules par :>us les temps, sourtrre infiniment moins d u I'Oid comme du chaud que ne le fait un bueaucrate dont la vie est essentiellement séenfaire. C'est en grande partie pour cette aison que les citadins sont beaucoup plus o-rlement « surpris • par les premières cha~ur s que ne le sont les villageois. · La masse des constructions urbaines joue ·n quelque sorte un rôle régHla te ur: elle baisse les maxima constatés et élève les milima. C'est ainsi que, le 21 juillet 1870, à mili, on a relevé à Poitiers 41'12, et à un ki lonètre de la ville, 4201 : ce sont là, bien pro>ablement, les deux plus hautes températures 1uthentiquement relevées dans notre pays. Des :bservalions analogues, mais de sens inver;e ont été faites fréquemment au cc,urs d'hi•ers rigoureux. Elles semblera ient, au prenier abord, aller directement à l'encontre de ·el aphorisme vulga ire: • il fait plus chaud la ville qu'à la campagne»Mais ce rôle spécial, et qu'on pourrait ap)eler • pass~f • cles agglomérations, est parailement conciliable avec l'opiniou courank 1 faut, en effet, évoquer avant tout, pour la :omprendre, ·Je sentiment de malais(: indéfilissable d'oppression, d'anxiété respiratoire jue l'on éprouve pendant l'été quand, arrivant ft la campagne, on pénètre dan:; une grande •ille: ce sentiment, que tout le monde a =prouvé, est loia, de correspondre exactement 1ux va r iation s <fu thermomètre. Pour en dis:uter les causes réelles, il faut faire interveiir des notions d'ordre météorologique, noamment l'humidité plus ou moins grande de 'atmosphère, la force du vent et, dans une :ertaine mesure, l'état du ciel. L'évapQration de la sueur à la s urface de a peau détermine nécessairement un abaissenent de la tempéra.ture du corps. C'est ·le cas d'un thermomètre dont la boule est en tourée i 'un linge mouillé et dont la colonne mobile 11arque, ~n plein soleil, une chaleur bien infé:ieure à celle du milieu ambiant. Un a ir char-
21 gé d'humidité nuit à la sécréliou sudora le, ct, par suite, à l'évaporation cutanée: il en résulte une gêne plus grande de respiration, particul ièt:ement lors des brouillards intenses, ou pendant les journées orageuses, ou encore dans l'intérieu r des cités dont l'air est toujours p lus ou moins chargé d'humidité, due, non seulement à la vaporisation des eaux cl 'arrosage el des eaux ménagères. mais surlou! aux quant ités cons idàables de vapeur qui chargent l'air expiré par les habitants. De même le rôle du vent, dont les constructions des vi l•les atténuent toujours la vio. lence, doit être retenu: lorsque sa vitesse est considérable, il active l'évaporation et, par suite, contribue à refroidir le corps. Enfin, · tandis qu 'à la campagne le ciel est généralement pur, ce qui permet la déperdilion da ns l'atmosphère d'une pari importante des radiations chaudes émanées du sol, il est presque toujours assombri dans ·les grandes villes par un voile opaque de poussières et de fumée qui retieut, au passage, la plupart des radiatious et les rabat, pour amsi dire. De ces diverses notions, dont la logique apparaît certaine, il est faci le de dégager l'expérience de tous les jours. Etant donné que la sensa tion de chaleur est infiniment .plus subjective qu'objective, en d'autres termes, qu'el!e n 'a pas concordance absolue avec les indica ti ons du thermomètre, il est permis de dire que s i, pendant l'été, les citadins ont p;us chaud que les habitants de la campagne, c'est d'abord parce q ue , pour eux, l'accoululllance aux écarts de température comme aux errorls musculaires est en général moins grande; c'est ensuite parce que l'atmosphère urbaine, moins venti lée el p lus sombre que celle des champs, est, pa r surcroît, chargée d'une forie proportion d'humidité organique, dont la présence tend à paralyser, plus ou moins, la sécrétion en même temps que l'évaporation de la sueur. Franéis MARRE. --- ~·~~~ ----
La Tabatière C'étai t un pet it homme très vieux, que Je père Chemin. Tellement vieux qu'on n'osait pas lui donner d'âge, quand on le rencontrait, marchant par saccades, appuyant sa main tremblottante sur une canne de bambou, une • canne des îles • comme disaient les paysans.
Tout le monde l'aimait cet ancien soldat Parfois une Jan11e perlait au coin ùe sa qui avait fait campagne là-bas, très !loin en paupière comme une goulie de rosée. Extrême-Orient, d'olt il a vait rapporté un' gaJI reviva it toute sa jeunesse. lon de sergent et deux belles médailles. larges Eucore, une autre, suppliait le petit. comme des écus. . - N?n_. ce. soir, si tu es sage; va jouer, Cha~un l-ui __posa it des questions auxquelreponda tt le pere Chemin. les 11 _repondatt de bonne grâce, racontant ses Et Michel sautait dans le jardin s'amuexpl'o1ts avec des images simples et naïves. sant de tout avec l'insouciance de so~ âge. C'était un plaisir pour lui de faire revivre Le grand'père prenait alors sa tabatière aux yeux des jeunes, les combats au milieu d'ivoire. au bonze ventru, reniflait une prise des rizières humides de la Chine oü i' avait en sounant à sa fille , clignait de l'œil' semlutté contre des reptiles, les fièvres et les blant lui dire: bandits jaunes. - • Nous en ferons un grand homme! • Veuf depuis longtemps, il ne lui restait Au bout d'un moment, J·'enfant accourait que deux amours: son petit-fi ls Michel un c~mn~e un_e trombe entraînant l'aïeul qui se joli blondin de dix ans et Jacqueline sà talatssatl vamcre sans résistance et tous deux b~tière en ivoire, trouvée au pillage du Papartaient à la chasse des papillons qu'ils lats Impérial à Pékin. n'attrapaient jama is, mais qui faisaient tant Sitôt qu'il l'a vait aperçue dans une vitri ne rire le ba mbin. de la tour de Porcelaine, toute seule au miLa mère sou riait à la vue de ces jolis êtres lieu de magots qui hochaient la tête il éta it aux ailes nacrés qui voltigea ient itisouciants resté en faction, il avait en quelq~e sorte de_ corolles en corolles, dédaignant la pourmonté la garde près d'elle, puis l'avait saisuite d'un enfant frais comme une fleur nousie, glissée furtivement dans la poche de son velle et d'un vieillard r idé comme un frui t pantalon de drap bleu. desséché. ' Depuis ce moment eUe éta it restée sa compagne chérie. JI la i_sait une chaleur torride_, les gril'lons "Jamais, ils ne s'éta ient séparés. el les ctga les se répondaient sans cesse avec un cri aigre et perçant. Chaque année pendant les vacances on a111enait Michel au père Chemin. Après une course eff.rénée l'enfant s'asse-Le vieillard attendait cette époque avec yait par terre pendant que ·Je vieux sergen t venait se reposer. i111pafience, c'était si long un an, sans voir son petit-fils. Il cueilla it les fraises et les mangeait une De jolis cheveux blonds tomba ient en cri- à une, flânant près d'un bassin large mais nière sur les épau les de l'enfant. Parfois peu profond qui servait à arroser Je jardin. fixant l'aïeul avec ses grands yeux bleus, il Soudain il aperçut à terre la tabatière d'icherchait dans ce regard sénile, une lueur du voire, que le vieillard, en jouant avec lui , passé. quelque chose d'inconnu, et ·le vieilavait laissé tomber. lard le contemplait doucement, songeant à Ce fut pour Michel une révélation. lui-même. - Quel joli bâteau ! pensa-t-il. ., Dire que j'ai été comme cela! • Et aussitôt il la mit sur l'eau, la dirigeant La mère assise lout près, tenant dans ses avec une baguette. mains un livre, rêvait en contemplant par Poussée par le vent, la taba tière, son coumoment ce contraste des âges. vercle relevé comme une voile, s'en allait gaieHantée par Je souvenir de son mari, tué ment, au fil de l'eau. en brave dans une expédition au Soudan, e lle Le grand-père inquiet de ne plus entenrelisait les souvenirs d'antan que son père dre les rires de son petit-fils , se souleva sur avait recueillis jour par jour e.t notés présa chaise. cieusement. Atterré, il étouffa un cri, il venait d'aperLes après-midi se passaient ainsi dans le cevoir sa chère Jacqueline qui flottait là-bas iardin à l'ombre d'un maronnier. sur le bassin. - - Grand-père, disait Je petit, blond comSans oser faire un mouvement, il resme un archange, graud-_p ère. raconte-mo i tait pétrifié, se demandant s'it devait se mettre une histoire. en colère. Le vieux asseyait alors l'enfant sur ses geMais il réfléchit et prit le par ti de ne pas noux, commençait à parler, se pr'!nant à son gronder. récit, ému, tremblant de réveiller le passé. Son petit Michel n'aurait eu qu'à pleurer? ...
22 Pour - rien au monde, il n'eC1t voulu ItÏi :aire de la peine. Son cœur se serra; 'l'enfant d'un geste mallldroit venait de pousser la tabatière. Elle s'emplit d'eau el coula. C'en était lait de jacqueline. Navré, le vieillard porta la main à son 'r ont, tout son passé, ses chers souvenirs de à-bas, venaient de sombrer par cet enlantilage. Sans bruit, i·l s'en alla tristement. sous une mpression pénible et rentra à la maison. Sa filie Le suivai,t de loin, mais il lui fit ;igne de rester. · Une fois chez ,lui, le vieux soldat se sentit ~eu!, abandonné dans un isolement profond. Il alla vers son armoire, l'ouvrit toute rrande. Sa tunique, son képi apparurent à ses yeux. Ses médailles et ses galons de sergent briL .aient dans l'ombre. Tout semblait lui dire d'un air de re)roche: -- Qu'as-tu fait de j11cqueline? Elle aussi ~ ient de là-bas, conune nous tous. Accablé, les bras ballants, le père Chemin ·estait debout. contemplant son petit trophée, te sachant trop quel parti prendre. Près de la porte, Le bruit d'un sanglot le j, tressaillir. Il aperçut Michel qui restait appuyé conre le mur, n'osant rentrer. A celte vue, J'aïeul sentit toute sa tristesse ;e fondre en une grande pitié. Un sentiment unique s'était fa it jour en 10n être: le Pardon. Il était Grand-Père et le petit ne savait :>as. Et puis le mal n'était pas st grand en somme, demain il ferait repêcher sa chère lacq>~eline.
Alors, le très vieux prit le très jeune par 11 main, et tout doucement le fit asseoir sur ;es genoux. Comme il Je berçait de ses bras maigre~. 'enfant qui ne répondait pas à sa voix, il la :endait plus persuasive, plus enveloppante et out bas, dans la pénombre il murmura cornne dans les contes de fées: - H était une fois un vieux grand-père, JUi avait été soldat là-bas, très -loin, au pays lu soleil de leu. ll en avait rapporté une jolie tabatière d'itoire qu'it remplissait tous les matins et, :haque fois qu'il l'ouvrait, il y apercevait les
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contrées de ses rêves, où les îem:nes porlenl des noms de fleurs, où les homme~ ont de longues nattes et des chapeaux poiufus. Ce vieux soldat avait tm petit-fils qu'il aimait par-dessus toutes choses. Souvent il jouait avec lui, le suivait pas à pas, de peur qu'iP ne se fasse mal. Or, un jour. le petit-fils fit beaucoup de peine à son grand-père: il' joua avec ·la tabatière d'ivoire. - Oh! pardon, pardon, s'écria Michel, j'irai la chercher. le vieillaird n'eut plus la force de continuer, il serra l'enfant très fort contre son cœur et s'écria en essuyant ses pauvres yeux pleins de larmes: - Non, mon pauvre chéri. tu ne peux pas encore comprendre. Mais plus tard, quand tu auras mon âge, quand tes cheveux auront blanchi, tu te rendras compte, alors tu verras, on n'a ·plus la force de gronder. Arnaud de lAPORTE.
Les Gaîtés de l'Enseigne Il est question, dans le monde des artistes. de faire revivre l'enseigne peinte et on park d 'orgaruser un concours pour lequel l'imagination des peintres s'échauffe tandis que les pinceaux s'apprêtent pour des chefs-d'œuvre ou tout simplement des œuvres dont plus d'une, sans doute, ne manquera ni d'intérêt ni d'originalité. C'est l'heure de rappeler ,Jes bizarreries qui s'étalent sur plus d1une devanture et de feuilleter la collection amusante qu'on a faite des réclames stupides ou ingén iettses notées çà el là, au hasard des llâneries, des boniments, des coq-à-l'âne, des calembours dus-je vous demander pardon! - à ... • l'esprit • de boutique. Voici l'album ouver!, je copie: Sur la devanture d'un magasin du faubourg Saint-Martin, on lit:
N'a llez pas vous faire voler ailleurs! Venez ici! Un conseil peu banal, comme on voil Cette que voici est bien amusante. Sur une boutique de charcutier de la rue du Temple, on lisait, et on lit peut-être encore: Auguste B· Fils et successeur de son père!
u .n ~oiffeur de Bordeaux a fait peindre sur
sa v1tnne cette phrase qui a servi tant de fois ailleurs et est devenue positivement classique:
qui sont établis devant les cimetières portent sur leur vitrine: On est mieux ici qu'en face.
Ici, on rase aujourd'hui en payant Demain gratis. ' Et comme, bie11 entendu, il n'y a pas de date ... Au-dessus d'un water-closet parisien fut placé bien longtemps un grand tableau représe_nta~t. un gentl~man vêtu avec la plus parfaite elégance qlll prenait congé d'une dame non moins distinguée. Au bas, étaient peints ces deux vers : Ah! Ah! Madame, il faut que je vous dise adieu, Car un besoin pressant m'appelle dans ce lieu. Sur le magasin d'un coiffeur étabti au rezde-chaussée, ce quatrain: Pour vous remettre à neuf, vous faut-il un (1er· barbier, Vo~s n'avez, beau monsieur, qu'à monter a~ Le jeune Cantarel, ô prodige d'adresse Y rase la figure et jamais ne la blesse. ' Sur la boutique d 'un cordonnier tm lion déchire à bettes dents une superbe ~Ile reluisante et celle-ci apostrophe .Je fauve en ces termes: Tu peux me déchirer, mais non pas me décou[dre. Un autre cordonnier fait son enseigne en vers:
Je suis un cordonnier malin Qui racconunode bien Pour les brunes et les blondes Tous .les jours, dans ma boutique, ]e sws heureux comme un roi Je chausse bien mes pratiques, Je chante, je ris, je bois.
Maison fondée depuis qu'elle existe. On comprend bien que ce que ie brave traiteur a voulu dire, mais, tout de même, la phrase est cocasse et M. de la Palice ne l'eût pas reniée. De même pour celle-ci qu'un nommé lacroix, • perruquier-coiffeur • établi à la porte Saint-Denis, avait fait peindre audessous d'un immense tableau représentant Absalon pendu par les cheveux aux branches d'un arbre : Passant, contemplez la douleur D'Absalon pendu par la nuque: Il eût évité ce malheur S'il eût porté perruque. Les coiffeurs surtout ont la manie des bode ce genre. Il y avait jadis, dans la rue Samt-jacques, à Paris, un de ces artis· tes ayant enseigne: • Au Perruquier sav·a nt ~ , qui avait peint sur sa boutique deux vers d'un latin assez bizarre qui avaient la prétention de vouloir dire: • Ici, un art ingénieux façonne les cheveux à la mode du jour et d'une main hab.ile, y ajoute de nouveaux agré~ents·• Un tailleur de la rue Lhomond battait le rappel des clie11ts avec le quatrain suivant: niment~
Accourez tous à l'abordage ( !) Je fais tous les raccommodages j'apporte grands soins aux cout~res Aux accrocs comme aux déchirures: Sur le magasin d' un fabricant de poupées de la place de la République, qui lait aussi les réparations, on lit:
i
Peut-être ce brave homme eût-iE mieux fait d 'annoncer • qu'il boit • av11nt toute autre chose. On eût plus facilement compris le reste. Près des Halles, on lit sur la devanture d'un marchand de vins: Vin blanc d'Anjou -
C'en est banal à force d'être employé. J'aime mieux cette enseigne pfa.cée sur un restaurant du quartier de Belleville:
Bon pour les huîtres.
Faut-il rappeler que la plupart des cabarets
Plus de mauvaises têtes, ici on les remplace! Dans la rue Saint-Lazare il est écrit audessus de la boutique d'un ~archand d~ parapluies: Lacai lle, Maleuite, successeur! . Une brave nourrice a~sacienne qui répare egalement les matelas aval! écrit sur sa porte :
asme Madame MuMer, Carde les matelas et les enfants. Devant le vieux musée de Cluny où ne sont exposées que des choses préhistoriques, un magasin a 1~0 u r enseigne: Au Musée de Cluny, • Nouveautés • . Tous ceux qui ont été étudiants à Paris ont connu la boutique si curieuse du « Père Monaco » , rue de l'Ecole-de-Médecine. C'est un brocanteur facétieux qui a trouvé originai d'apposer ch_aque jour, sur les objets les plus étranges qu 'JI offre aux passants, des annonces plus étranges encore, rédigées en prose ou en vers. Vous voyez ainsi des quatrains append us à des viei lles casseroles, à des chapea~x ou ?es pantalons défraîchis et, le plus cuneux, c est que les réclames en question sont, le plus souvent, amusantes el pleii1es d'àpropos. ~la rappelle les affiches en vers qu'aux en~1rons de 1830 le marqu is de Chabannes, pa1r de France, chansonnier, journaliste el poète poli tique, confectionnait pour annoncer ses productions qu'il vendait lui-même dan_s une boutiq~e du Palais-Royal que la pol:ice ferma un JOUr après avoir enlevé et déchiré cent fois les affiches au milieu des rires et des huées du public. Robert DELYS.
Variétés COUP MANQUE ; Tous les moyens sont bons pou r l:\1 r. • Telle étad la devise de M. Gobseck quand il était dans les affa ires. Et il l'appliquai t rigoureusement à ses fournisseurs comme à ses cl ients. Il vendait toujours le plus cher possible, après avoir usé de vingt stratagèmes pour acquérir à bas prix. Un de ses trucs consistait, chaque lois qu ' il achetait quelque chose. à exiger une forte réduction de son fournisseur sous le prétexte que la marchandise lui était arnvée avariée: Aussi ses fourn isseurs l'abandonnaient-ils l'un après l'autre. ce qui l'oblitre:.it à en chercher constammen.t de nouveaux. fo1~tune.
Ii s'adressa un jour à une maison de Hambourg qu'il n'avait pas encore • essayée • et lu i fit une commande importante. Quelques jours après, il reçut simultané· ment la factu re à payer ct J'avis du chenun de fer lui annonçant que la marcha ndise était arrivée en gare. Il sauta sur sa plume et. selon son habi· tude. écrivit: • Votre envoi est arrivé dans un état dé· p!orable. Je ne l'accepte qu'à la condition que vous rédui rez de cinquante pour cent le moulant de votre facture. • Le lendemain, i1 reçut un télégramme ain!'I conçu: « Acceptons réduction cinquante pour cent. mais à condition que payiez par retour. • M. Gobseck se frotta les mains. - Bonne affaire! Voilà comment j'entends le commerce, moi! Et il envoya ~ u r-le-champ !•'argent de· mandé. Après ouoi il prit livra ison de ses caisses. Horreur! Elles ne contenaient que des cail· Joux el de vieilles ferrai lles. M. Gobseck, hors de lui, écrivi! une lettre furibonde à son indélicat fournisseur, le menaçant de le traîner devant les tribunaux. La réponse ne se lit pas a!lendre. - De quoi vous plaignez-vous? iui écri· vit-on. Vous avez jugé que la marchandise avait uue certaine valeur, puisque vous ·l'ave, fixée vous même aprês examen à cinquante pour cent du montant de la facture. Donc. laissez-nous tranquil les. M. Gobseck avait trouvé plus fort que lut. POUR ENFONCER LES CLOUS Un médecin lausannois vit venir un jour dans son cabinet un brave homme qui avait le pouce écrasé. - Comment vous êtes-vous fait ça? lui demanda-t-il en le pansant. - J'enfonçais un clou ... Ah! oui, toujours la même histoire!... Vou~ ignorez donc le moyen d'enfoncer les clous sans se mutiler les doigts? - Quel moyen? monsieur le docleur. - C'est de saisir votre marteau des deux • mains. 00000
• Au restaurant. Un garçon insolent: - Un franc, du froma2'e qui marchait toul feul? ... - Justement, monsieur, on a ajotlfé les frais de dressage!
ann~e
t er Mars 1914:
vtmatre ·'n
ij~{®J~l~Jl DE LA
Soeiétè valai~at)fJ€ d·' édu~aticn .·
Publication du MUSEE PEDAGOGIQUE L'Ecole primaire donne de 10 à 12 livraisons de 16 pages chacune, non compris la couverture, et autant de suppléments de 8-16 pages pendant l'année ordinaire (soit du 1er Janvier au 31 Décembre).
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