No 04 l'Ecole primaire, 1 Janvier 1894

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lllarsaz Cyrille Tissières; Neyres Hon0rme 1:' eu a y. - mvnt~~,~­ Rév. Frère~ de la Crcix, (F) l.éont. Caillet-Bois, Amélie Baumann, Delacoste, Julie Addy, (él. m.) BLANCHE RAPPAZ, (éc. p. F. et erf.) Sœurs de St-Jos.; Cltœx-Outre- Vièse (G) Et.. Marie Sixt, (F) Dy Riedmatten.- PORT-VALAIS Bouveret (G) P.-J. Curdy, (F) An Duchoud; Evouettes (G) Emile Scburmann, (F) Béatrix Clerc.GOLPH (G) Léon Bocbatay, (F et enf.) 3 Rév. Sœurs de la de Marie. - TROISTORRENTS (G) Adolphe Dubosson, (F) 2 Sœurs de St Joseph ; Chemey Sœm Marie Jos, Chenarliet Aurélie -yaz; Morgins Rosalie DubosEon. - VAL-n'lLLIEZ (G) Angelin Va Basile E:;borrat, {F) 2 Rév. Sœurs de St-Joseph. - VIONNAZ (G) Vannay, (F) 2 Rév. Sœurs Ursulines de Brigue; Revereu/az (G) .Guérin, (F) Marie Mariaux. - VOUVRY (G) Joseph Mariaux, Cornot, (F et enf.) 3 Rév. Sœurs de St-.loseph; Miex Ferd. Delavis.

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Ecoles normales Elèves-instituteurs français

(Cours sup.) Bale~traz Jean, dt> GJ'one, Besse Maurice, de Bagnes, Edouard, de Bagnes; Day er Loui~, d'HèrémfDce; Exquis Fabil'n, de L1ddPs, Sigèric, de Bagues; Frossard Albert, .l'Ardon; GaFpoz Antoine, d'Evolène matJÜ'r Emile, de Vétroz; Girard Ne~tor, de Mart1gny; Jaquemet Conthey; Perraudin Maurice, de Bagne!'; Pralong Loui~, de Martin, de St-Martiu; Pu1allaz Julitn, de C,harroEon; Rt'mondeulaz Rm"'"".... Chamo~on; SPppey J•an-Jos. d'Hèrémence; Theylaz P.asilt-, d'Ayr (Cou1·s in{) Bender Emile, Boson Edouard, de Fully; Dt-bons ,T...·ma•• " Savièse; Delarse Emest, de Bagues (Bruson); Emou et Cèsar, de Fellay Mfourire, de Bagnes (Lourtier); Filliez Edouard, de Bagnes Franc~ y Maximien. de Contbey; Gai~t HPnri, de Cbamoson; Gaspoz d'Evolène; Genoud EugènP, de Bagnes (Lial•pey); Greuon Jo!'., de Héritier Hubert, de Sav1r~e; Imhof Edouard, de Si~rre; Magnin Bagnes (MédièrPs); Marclay Edouard, de 'l'roJstorr~nts; Meugnier Pau tigny-Villt-; Pt non BnJOni, de Vi>tn z; PPnaudin PJPil'e, de Bagms Sierroz Antoine , d'Hérémence; Travaletti Jofeph, dP V ex; Vergère Jt-an, thfy; V outaz JC'seph, de SembranrhPr; Vuign•n Martin, d'Evolèue. - 24

Elè-ves· inllltitutrices fl'ançal!>leS (Cou1·s sup.) Marie Amos, de Moliens; Marie Carraux, de V Claret, de Saxon; Cécile CJavien, de Miège; Augustine Favre, dt> Josephine, Marie et Octavie Gaillard, d'Ardon ; Louise Gaist, de Hol'1ense Gard, de B~gnes; Philomène Jaqucd, de Braruo~s; Jeanne de de Sion; Catht-nne Rumpf, d'EvoH:ne; Rosalie Stalder, de Salins; Wouilloz, de Mart1gny. - 15 ~Jèyes. (Cours inf.) Mane Bagnoud, de LPns; Pauline Bru chez, de Chnmo~on j Claivaz, de Salvau; Sara Donnazolla, d'Ardon; Marie Follonier, de Mase cienne Fournier, de Nendaz ; Agnès Grenat, de Month"Y; Rose vièse; Rosalie Martenat, de CoothPy; Angèle Mèdico, de Vouvry; à Sion; Cèlestme Rey, de Lens; Marie R1bordy, d~ Riddes; Marg. Ma~P; haliue Taramarcaz, de Sem brancher; Clothilde Wuilloud, de - 16 élèves.

1893-94

L'ECOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA

SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION

B~nne

et heureuse Annee

a tous nos lecteurs et lectrices ~vis

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Enseignent à notre ccnnaissance bors du canton, M. Maurice Bagnes, à Bioley-Orjulaz (Vaud) et M11 • Pél. Parvex, de Collombey, à

SION, 1.. Janvier

important_

Les personnes qui ont reçn, sans en refuser l'un ou les Nos 1 et 2 de l'ECOLE PRIMAIRE, étant conSI r .es comme abonnées, sont priées de réserver bon accueil . lancées. aux cartes de rembours qni seron t mcessamment

l':~e,

Pour simplification d'écritures et dim.mution des frais . post4'aux, il sera cumulé sur la même carte de rembours • 1es ..onrmtures · t scolaires qni resteraient a. r èg1er pour vers souscnp eurs en sus de leur abonnemen. t di L'AMOUR DE SA VOCATION Po~r re~plir fid~lement les devoirs de sa profession il est necessaire · , de s y attacher , ' de l'aimer · Je pla·1ns 1es peraoones q~1 n ont pas 1amour de leur état. .pue dire de ces institutrices que j'entends sans ces·e cra ~quer leu~ état, qui en supportent les peines avec i~­ ~~~~e~ceé qm en exag?~ent même les difficultés et les en1 s ?mment. les eleves pourront-elles aimer une mairasse qm se plamt sans cesse d'avoir à les instruire ui avec e!les, montre la résignation dant l'é 1 om~ent n~ s ennuyeront-elles pas lorsque, penmontre ~o eh e es . v.Oient leur . maîtresse bailler, tirer sa mettr fi c_ aque m:sta~t, soupirer après le moment qui a n a son supplice ? (car c'en est un). Cependant

::~!v!e; r~pports

'd,~ne


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plus elle désire hâtGr la _marcbe d_es ~eures, plus celles·ci lui paraîtront longnes. SI elle sa~a1t. fa 1re un e~or~, mettre un l'eu plus d'entrain et de gout a ses exphcatwns, les élèves l'écouteraient beaucoup plus volontier5, et les heures lui paraîtraient bien plus courtes, Ne fût-ce que pour échapper à l'ennui, sans parler du devoir de conscience, elle devrait s'efforcer d'aimer son état. Plus elle s'en dégoûte, plus ses élèves paraîtront ennuyées et moins aussi elles feront de progrés. C'est difficile d'écouter avec plaisir quelqu'un qui ne vous parle qu'avec répugnance! Aussi guand les en~ants nous entendent dire : « Quel maudit métier que le mten? elles répondraient volontiers: « Quel enfer 1 que la classe? Auraient-elles tort? Dans de pareilles circonstances, les enfants doivent être aussi peu satisfaites de nous avo~r pour ~lèves. Prés_ervons: nous de cet odieux travers, atmons une professiOn qu1 nous honore. Aimons l'enfance, ne nous laissons pas re· buter même par son ingratitude qui donne à notre dé· vouement un mérite de plus. Aimons ces jeunes élèves que le pays nous confie et songeons gue si elles. ne ~ompre~: neot pas le bien que nous leur fatsons, Celm qut a cree leurs âmes immortelles le voit et ne l'oubliera pas. A. M., inst. DE LA CLARTÉ DANS L'ENSEIGNEMENT Sous ce titre, le Journal d'instruction publique, du Canada, publie l'excellent article suivant:

On inspire aux enfants le goût de l'étude par un enseignement à leur portée, attachant, et toujours parfaite· ment clair. Pour cela il faut bien des soins, et surtout il faut con· tinuellement songer à quels esprits légers on a affaire. Car c'est une erreur trop commune que de se figurer que l~s enfants savent une chose parce qu'on la leur a ex· pliquée, et même parce qu'ils l'ont comprise; ils sont na· turellement fort oublieux, et comme dans l'enseignement tout s'enchaîne, il arrive souvent qu'ayant oublié d'où ils

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~ienn~nt, ils ne save~t où ils vont. Pour qu'un enfant sa-

~h~ b1eo un~ ch~se,, 11 faut qu'elle soit dans son esprit sohd~m~nl ~JV.é~ a d aut~es; il faut surtout que le maitre

1~ lm all repete~ p~us d une fo_is sans l'ennuyer et sans _, ennuyer, ce qut n est pas touJours facile. Cette clarté, ,sans laquelle l'enseignement cesse de mériter so~ nom, o est pas une qualité aussi commune qu'on .fe crOit. Nous sommeil trop disposés à l'oublier en ensei.gn~nt, que souvent l'expression dont nous no~s servons, elaire pour. n?us, est obscure pour les enfants, parce que les mots reve~llent pour nous une foule d'irJées accessoires -q~e leur espn~ n'y a pas encore liées, parce qu'entre les dtverses acceptions du même mot nous devinons sur-le~h~mp celle qui convient ~eule au cas actuel, opération difficd~ pou~ eux, quelquefois même impossible; parce aue l~s ~d~es mtermèdiaires, par-dessus lesquelles nous sautôns -$1 atsement, sont des abîmes qu'ils ne sauraient franchir· p~rce que d~s. rapports multipliés que nous embl'asson~ -dun coup d œll s_ont un dédale où ils se perdent. Qu'on me permette de ctter un exemple bien familier. L'on fait apprendre à un enfant la fable qui commence par ces deux vers : Un loup n'avait que les os et la peau, Tant les chiens faisaient bonne garde

Et quand }.l les a récités, on dit : c Il les sait, » et on -se figure qu tl _l~s a compris. On se trompe. Sans doute les deux_ prop_osihons so~t parfaitement intelligibles: c Le loup étatt m_a~gre, !es chtens étaient vigilants. 11 Mais ces deux p_roposthons Isolées ne signifient rien : c'est leur Iiai~on qut prése~te un, sens, et. ce.tte liaison échappe à J'en· fant, parce ~-u elle n est ex1mmee que par ce mot ellipti(}~e tant, qu Il_ ~e co~prend pas. Il faut donc rétablir pour lu1 des proposttlons mtermédiaires, et lui dire : ~ Un loup n'~_vait que les os et la peau: il était devenu matgr~ parce_ q_u Il ne mangeait pas de moutons, parce que les chiens fatsatent bon~e ~arde, .aboyaient s'il approchait -des troupeaux, et averhssatellt amsi les bergers. C'est donc


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parce que les chiens étaient vigilants que le loup était maigre. , Ce n'est qu'à l'aide de ce supplément de propositions que les deux vers de la fable deviennent clairs pour l'enfant. Ce n'est pas seulement le sens littèral qui, si nous n'y prenons garde, reste obscur pour les élèves; c'est le sens moral, c'est-à-dire la signification d'un fait ou la portée d'un précepte. On peut entendre parfailement chaque phrase d'un rècit, par exemple, et saisir la liaiso~ de tout~s les phrases entre elles, et n'avoir cependant nen compris à ce récit. Alors le fruit de l'instruction est perdu, ou plutôt il n'y a pas eu d'insh·uetion : l'élève n'a retenu que des mots, et ces mots auxquels ne correspond aucune idée, ne sont qu'un embarras pour la mémoire. Des habitudes de politesse et de savoir-vivre Il y a longtemps qu'on l'a dit: « L'homme est fait po~r la société. » Mais il n'y peut vivre heureux et en patx que par l'accomplis~ement des ~~voin sociaux q~.i .corresp~n­ dent aux droits de chacun. L ecole est une soc1ete en mtmature, et, à ce point de vue, supérieure à la famille; car elle initie au respect de la loi, à la pra~ique des convenances. aux sacrifices qu'impose la vie en commun: elle est ainsi l'un des plus puissants moyens d'éducation sociale. On y connaît l'amitié, la justice et même le dévouement. Il suffit donc aux maîtres de profiter des ressources qu'elle leur offre pour former l'enfant bien élevé, prêt à se_ pli~r aux exigences de la graude société dans laquelle Il do1t bientôt entrer. L'éducation de l'enfant commence, pourrait-on dire, avec le berceau. L'enfant s'applique à imiter tout ce qu'il voit et tout ce qu'il entend. Il faudrait donc que l'affection et la confiance fussent ses guides; qu'il ne ressentit jamais les effets de l' impatienr.e et du caprice. Une mère, vraiment digne de ce titre, sait mieux que qui que ce soit ce qu'elle doit à cet égard. C'est elle qui inspire à ses enfants aînés

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tes sentiments de bonté, d'affection, de protection même dont ils doivent être animés envers leurs frères et leurs sœurs plus jeunes. C'est à elle à guider le père dans cette voie de calme, de bienveillance, d'équité et souvent d'indulgence. Or, qu'est l'instituteur? sinon le père de la grande famille dont l'édueation lui est confiée. Sa conduite, dans la direction morale de l'enfance, ressemble donc à celle d'une mère vertueuse dont la première préoccupation est d'avoir des enfants bien élevés, c'esl-à-dire exempts des défauts qui, plus tard, divisent les hommes et nuisent à. leurs rapports sociaux. Il y a cette seule différence, mais ~ui rend sa tâche beaucoup plus laborieuse et plus difficile, qu'il s'agit pour lui d'inculquer les mêmes principes, d'assouplir à la pratique des mêmes vertus un nombre plus ûU moins considérable d'enfants appartenant à. des familles de conditions diverses, les unes riches ou aisées, les autres pauvres ou dans une situation voisine de la pauvreté; quelques-unes s'occupant avec sollicitude de l'éducation de leurs enfants; d'autres, en plus gr·and nombre, négligeant cette partie essentielle de leurs devoirs ou incapables d'y prendre une part utile; les unes et les autres trop souvent diverses d'intérêt, d'opinion et de principes. Nous ne pouvons nous le dissimuler, dans l'état actuel de la société, beaucoup d'enfants qui peuplent nos écoles ne reçoivent aucune éducation dans leurs familles; heureux encore quand ils n'y reçoivent pas l'exemple du désordre et du vice. Beaucoup d'entre eux, surtout dans les agglomérations ouvrières, n'ont entendu qu'un langage grossier, quelquefois scandaleux. Dans le premier cas, l'instituteur a pour devoir de combler une lacnne; Jans le second, celui de détruire des habitudes déjà contractées: tâche beaucoup plus difficile que la premiére, bien que l'enfant qui n'a été que négligé soit presque toujours entaché de quelques défauts. Le premier soin du maître doit donc être d'étudier l'état dans lequel il lui arrive. De bonne beure, l'amour-propre chez les enfants, comme chez les grandes personnes, conduit au désir de la domination. D'abord, ils sollicitent les secours dont ils ont besoin;


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puis, bientôt accoutumés à les obtenir, ils essayent de le3exiger; ils s'irrit~nt de la résistance; ils jouissent d'être obéis et, plus tard, ils prétendent continuer à exercer le même empire, même par leurs seuls caprices. Ce ne sont. plus seulement leurs néces3ités auxquelles il faut satisfaire. ce sont leurs moindres volontés qu'il faut respecter; l'attention bienveillante dont ils sont l'objet leur apparaît en quelque sorte comme un tribut qui leur est dû; ils veulent. presque commander, en tout cas, être remarqués, distingués. parmi leurs camarades; leurs égaux sont des obstacles qui gênent la satisfaction de leur jeune vanité. Ainsi se dé-veloppe ce défaut qui produit le désir de préférence, et par conséquent d'injustice.

LA PREPARATION DES CLASSES Le Journal de l'lnstruction publique donne aux maitres d'excellents conseils, en leur montrant les avantages qu'ils peuvent retirer de la préparation sérieuse de leur classe. Citons au moins les principaux passages de eat article :

Maître et élèves profitent du travail préparatoire que s'impose un bon instituteur. Pour le maitre, certains avantages en sont la conséquence immédiate. C'est un plaisir, en effet, c'est tout au moins, quand on a la vocation, un travail attrayant que de faire une leçon qu'on possède parfaitement, d'enseigner ce qu'on sait bien, à l'aide de procédés dont on a expérimenté la valeur et dont le résultat est en quelque sorte infaillible. On n'est jamais embarrassè par les questions des élèves,. questions qu'on suscite au contraire. La le~~on ou l'exercice terminé dans le temps prévu et prescrit, nulle hésitation ne se produit; sans fatigue, sans gêne aucune, le maitre passe à une autre leçon, s'adresse à un autre cours,. devant un auditoire émerveillé quelquefois, et tout au moins impressionné agréablement par cette aisance que peuvent seuls donner un but clairement entrevu et des moyenr. bien connus. Aucune perte de temps n'est pos!iible. Autant un instituteur négligent est natllrellement enclin à la mauvaise humeur, autant un instituteur bien préparé

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est gai et souriant. Cet état de l'âme si favorable au travail intellectuel, est celui de ses tilèves qui se plient dès lors beaucoup plus facilement à la discipline. Il n'est pas besoin de sévérité excessive. Un ordre parfait, une succession rapide d'exereices savamment variés et intéressants leur ôtent toute tentative de paresse ou d'indiscipline. La tâche du maitre est simplifiée de moitié, et l'on voit déjà qu'li est largement payé de la peine qu'il a prise ~va~~ d'entrer en classe. Cela seul suffirait pour démontrer 1 uhhté de la prèparation ; mais les avantages que l'instituteur peut en retirer pour l'avenir sont encore plus importants. S'il fait consciencieusement le travail dont nous venons d_e parler, il deviendra de plus en plus intelligent et instruit. N'e~t-ce pas là un résultat précieux 'l Et n'est-il pas singober de voir des instituteurs distribuer la science aux autr~s et développer l'intelligence des enfants, alors qu'ils négligent eux-mêmes de s'instruire et d'élever le niveau de !eu~s idées ~t de leurs sentiments, de les voir se priver de J~mssances Intellectuelles qu'ils essaient de mettre à la portee ~es enfants? C'est ce que fait cependant le maître qui néghge la préparation soit journalière et particulière, soit générale de sa classe. Il .n'est q~e trop vrai que, s'il n'étudie plus, que si, par consequent, 11 n'exerce plus ses facultés intellectuelles, il ne tardera pas à oublier ce qu'il a eu tant de peine à appr~~dr~; il .ne saura plus qu'en gros et vaguement ce qu ~~ repète a ses élèves. Il est bien évident aussi qu'il ne se t1endra pas au courant de la science, de sorte que, arrivé à un. certain Age, il ne sera plus au niveau de ses collègues plus Jeunes. ou ~ême de ses amis. Mais surtout son jugement, son 10telhgence, son imagination, sa mémoire, se ser~nt en quelque sorte rouillés et toute étude lui sera pémble. Le travail de la classe, banal, routinier, monotone, ressemblera à la tâcbe de certains ouvriers ; ce sera la bête, dont pa~le Xavier de Maistre, qui l'accomplira, l'âme y restera a pe11 près étrangère. Ce ne doit pas être.


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C'est en forgeant, mais en forgeant soigneusement et intelligemment, qu'on devient forgeron. C'est en enseignant de mieux en mieux, en cherchant à se perfectionner, qu'on devient un bon instituteur. A ce même sujet, l'Ecole maternelle et enfantine donne les sages conseils qui suivent.

Le mode d'enseignement, le plan d'études et l'emploi du temps étant réglés, la marche régulière d'une école est assurée. Mais quelle voie suivre pour faire produire à l'enseignement tous les résultats qu'on en attend? Outre son rôle d'organisateur, l'instituteur est professeur de toutes les matières du programme. Lui seul assurera le progrès des élèves, non seulement par la correction des devoirs, l'explication des leçons, mais surtout par la préparation sérieuse de sa classe. Si au moment de commencer une leçon de lecture, par exemple, il prend le sujet au hasard, est-il sûr" de pouvoir donner convenablement toutes les explications que la leçon comporte? Le temps nécessaire pour chercher un devoir qui n'a pas été préparé avant .la classe est un temps perdu pour les élèves. Prend-il le premier venu, oû sera alors l'enchaînement des exercices, qui fait, du devoir du jour, la suite de celui de la veille'? Les enfants sont observateurs, ils remarqueront bientôt l'embarras et l'insuffisance de celui qui est chargé de les instruire. Que deviendra alors l'autorité morale du maître, autorité si nécessaire à la bonne direction d'une école? L'instituteur qui veut remplir toute sa mission mettra donc la préparation de la classe au nombre de ses obligations journalières pour les deux raisons suivantes : t • Faciliter le progrès de ses éléves. Il . doit, en effet, chercher à l'avance les solutions des différentes questions qui pourront lui être posées, prévoir les objections, préparer les explications les plus claires, les plus saisissantes, choisir avec soin les applications de la leçon exposée.

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L'instituteur ne peut s'abandonner au hasard de l'inspiration qui nous sauve d'un mauvais pas; mais qui nous laisse trop souvent dans l'embarras. 2• Assurer l'ordre, la discipline et sa tranquillité personnelle. Si, pendant que l'instituteur développe le sujet de la première leçon, il est préocupé par la recherche du devoir suivant, le cours perdra certainement de son intérêt; le travail de chacun se faisant attendre, les élèves inoccupés bavarderont, troubleront le silence et seront peu disposés à un effort sérieux.. Les effets d'un bon emploi du temps peuvent ainsi disparaître. « Sans préparation, disait, en t867, M.Théry aux insti· tuteurs réunis à la Sorbonne, ce n'est plus la science, c'est le hasard qui conduit l'école. « L'enseignement restera obscur, confus, sans intérêt et de plus, la conscience ne sera pas tranquille. • Mieux que personne, M· Gréard a montré la nécessité absolue de la préparation de la classe dans les lignes sui· vantes: « Les textes choisis, Je devoir du maître est de se recueillir pour en approfondir à l'avance chaque point, et être prêt à en tirer toutes les ressources qu'ils doivent offrir à l'enseignement. • On r.e peut être sûr de faire une bonne leçon de lee· ture, si l'on n'a eu soin de prendre préalablement connais· sance du morceau, de façon à donner à la pensée, au sentiment, le ton juste. A plus forte raison ne saurait-on en tirer, sans une étude préparatoire, les explications qu'il comporte. • Le modèle d'écriture ne risque pas moins d'être mal approprié, s'il est simplement pris suivant l'impression du moment. Ce qui est indispensable au sujet de ces exercices s'applique avec une évidence plus incontestable aux matières de l'enseignement qui exigent de la part du maitre une sorte de fonds personnel. On ne saurait donner une trop bonne leçon de grammaire, d'arithmétique, de géographie et d'histoire élémentaire si l'on n'a préparé ses exemples, gradué ses exercices, ramené ses démonstrations aux termes


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les plus clairs et les plus simples, réglé la marche de ses développements, en un mot si l'on ne sait exactement tous les chemins par où l'on doit passer. « Cette sorte de méditation n'enchaîne nullement l'essor de l'esprit; elle laisse à l'enseignement la part d'improvisation, je dirai presque de surprise qui en est le charme ; mais elle en assure la direction générale, elle en détermine le but et en empèche les écarts. 11 Les devoirs à domicile. Les devoirs à domicile constituent un procédé éminemment propre à inculquer à l'élève l'habitude de prodmre quelque chose par lui-même, et de joindre à cette p~écieu~e qualité de l'initiative personnelle une confiance , ratiOnnelle en ses propres aptitudes. Nous pourrions multiplier ces considérations et démontrer notamment qu'au point de vue de l'éducation morale, les devoirs à domicile sont un excellent moyen d'orner l'enfance de la plupart des qualités qui contribuent à notre bonheur. L'ordre, la régularité, la propreté, l'économie, le courage, la persévérance, la soumission sont autant de vertus à la pratique desquelles l'enfant s'exercera en accomplissant sa petite tâche journalière. . Les devoirs à domicile présentent des avantages meontestables, et l'instituteur qui voudrait se passer de cet auxiliaire puissant réduirait à plaisir les moyens d'adion. qui doivent faciliter et seconder l'exer.}ice de son saeerdoce. Au reste, l'utilité de ees devoirs est bien appréciée aussi par les parents, qui bien souvent mesurent leur sympat~ie pour l'école et pour l'instituteur au travail plus ou mmns sérieux, - nous ne disons pas plus ou moins long, auquel leurs enfants sont tenus après les heures de classe. Au reste, il en est des devoirs à domicile comme Je toutes choses: ils perdent leur et'ticacité lorsqu'on en abuse . L'abus consiste ici à surcharger les élèves de travail, à. vouloir comprimer, sinon élouffer, leur tendance naturell_e au plaisir et à la distraction. Gardons-nous de ces eXIgences exagérées qui n'auraient d'autre résultat que d'aigrir

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le caractère de l'enfant, de lui faire prendre en dégoût tout travail sérieux, de lui inspirer l'aversion pour l'école et l'antipathie pour son maitre. Ne perdons pas de vue que, si Je travail assidu est la base de l'avenir de l'enfant, son développement physique n'en est pas moins une condition essentielle. Le Mens sana in corpore sano est une règle d'éducation qu'il importe à l'instituteur de ne jamais sacrifier. Qu'il considère que l'enfant passe à l'école les plus belles heures de ses plus belles journ~es, et q_ue celuici ne vit pas seulement de la parole du maitre, mais encore du grand air et de joyeux ébats. Non seulement les devoirs à domicile doivent être donnés avec modération, mais ils doivent réunir certaines conditicns de nature et de méthode, sans lesquelles ils deviendraient un obstacle plutôt qu'un stimulant dans l'œuvre de l'é~ucati?n .. La première condition à laquelle d01t satisfaire un t~a: vail à domicile, c'est d'être en rapport avec la capactle des élèves. Ceci est presque un axiome. En effet, si le devoir est trop facile, l'élève n'aura aucun effort à faire et se livrera à une vaine occupation; si, au contraire, le tranil est au-dessus de ses forces, l'élève ne pourra l'exécuter d' one façon convenable : cette impuissance sera une caus~ d'ennui pour les enfants et souvent pour les parents, qm se verront assiéger de demandes d'explicati?ns. . . . Il faut, en second lieu, que les devnirs a dom1c1le obhgent l'enfant à un travail intellectuel rationnel, concoura?t d'une manière méthodique au développement de ses facultes. A cet effet ils seront tantôt l'application de la chose enseignée, ta~tôt la préparatio? .de la leçon à r~ce~oir .. Nous ne saurions qualifier trop severement ce procede qm consiste à imposer aux élèves des devoirs pris au hasard, sans but bien déterminé, comme si l'enfant n'avait besoin que d'un simple passe-temps. . Les devoirs doivent constituer, autant que possible, une occupation agréable et intéressante; c'est assez dire que nous proscrivons ces conjugaisons_ monotones ~t ces. ana~ lyses interminables qui, au bon v1eux temps, resumaient s~ tristement tout l'enseignement de la langue maternelle. 81


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c'est en forgeant qu'on devient forgeron, on ne deviendra bon forgeron que si l'on aime à forger. Or, l'enfant, dans sa logique terrible, n'aimera s~ tàcbe que si cette tAche est aimable. Les matières qui nous paraissent le mieux convenir pour faire l'objet d'un devoir à domicile sont: Des problèmes d'arithmétique et des questions sur le système métrique à résoudre, des exercices de calcul mental à préparer, des exercices d'application relatifs aux diverses parties de l'arithmétique; - construction de phrases au moyen d'éléments donnés ou d'après des indications grammaticales déterminées; copie et correction d'une dictée; résumé verbal ou par écrit, avec ou sans canevas, d'une leçon d'histoire, de géographie ou des sciences naturelles préalablement expliquée; recherche de la quintessence d'un morceau expliqué dont on se propose de faire l'objet d'une leçon de lecture; étude par cœur d'un morceau expliqué au double point de vue du fond et de la f01·me; préparation d'une analyse grammaticale ou logique à faire verbalement en classe; développement d'un sujet de rédaction d'après un canevas trouvé par les élèves sous la direction du maitre; même travail sans canevas, mais d'après des indications verbales données péi.r l'instituteur ou une lecture faite par lui; même travail sans indication; - tracé d'une carte géographique. d'un dessin préalablement expliqué; composition Je petites collections de plantes et de minét·aux; découpage de formes géométriques planes et solides et reproduction par le dessin. Disons, pour terminer, que tout devoü·, pour èlre effiace, doit être corrigé soigneusement par le maître ou, mieux encore, par l'éléve sous la direction du maitre. (La Gymnastique scolaire de Bruxelles)

PARTIE PRATIQUE COMPOSITION

Lettre sur la sécheresse du printemps passé. X. le .....• décembre 1893.

Bien cher Ami, Le dernier printemps s'est distingué par son excessive s6-

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cheresse, caf plusieurs mois ont passé sans que le ciel nous ait donné une bonne pluie. Au début de la ~aison, toutes les récoltes s'annonçaient admirables, et la précocité de la végétation nous faisait entrevoir d'abondantes récoltes en toutes choses. Malheureusement le laboureur fut bien déçu dans ses bonnes prévisions. Les mois se succédaient les uns après les autres sans pluie. Le soleil continuait à nous inonder de ses chauds rayons, si bien qu'aprés avril, la campagne commença à se ressentir de la sécheresse. Pllrtout où on pouvait, on arrosait abondamment; à part les plantes à fortes racines, la végétation languissait, se courbait et séchait même sous l'action solaire, En somme c'est le fourrage qui a particulièrement souffert. Aussi la récolte en a été peu abondante, ce qui a produit une forte baisse du prix du bétail, Beaucoup d'agriculteurs sont obligés de réduire les rations de leurs troupeaux durant la mauvaise saison. C'est une facheuse nécessité pour eux et les pauvres bêtes. On dit qu'aucun vieillard n'a vu une sécheresse aussi persistante que celle de cette année . Cela t'explique le vide de beaucoup de granges. Adieu, cher ami, et à bientôt de tes nouvelles.

A.

Exhorter un frère cadet d éviter les dépenses inutiles. X. le . . . . . décembre 1893 Bien cher Frère, En ma qualité d'ainé de la famille, l'amour et l'intérêt que je te porte me foot un devoir de t'écrire pour te donner un petit conseil. Je remarque déjà, depuis un certain temps, que tu n'es pas assez économe de ton argent et que bien souvent, tu le dé~ penses follement pour de misérables riens dont tu pourrais facilement te passer. Songe que nous ne sommes pas riches, et qu' il faut absolument, que nous nous habituions à l'économie, dès notre jeunesse, si nous voulons réussir dans le monde, et faire honneur à nos affaires. Or, c'eRt le moment pour toi de bien te pénétrer de ces choses, afin de contracter de bonnes habitudes, qui, une fois enracinées, ne coûtent pas plus que les mauvaises. Songe aussi que celui qui n'amasse rien durant sa jeunesse, se trouvera les mains vides dans sa vieillesse, et que si par malheur une maladie venait à l'assaillir - ce qui peut arriver du jour au lendemain - que fera-t-ilt que deviendra-t-il 't C'est une habitude trop commune à la jeunesse d'aujourd'hui, de vivre au jour le jour, sans penser à l'avenir, à la vieillesse, à l'impuissance. Ensuite quelle estime a-t-on pour


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62 les jeunes gens qui ne savent régler leurs dépenses? - Partout on les méprise ou on les plaint. Puis, s'ils songent à s'établir, ou à apprendre un état, comment le feront-ils sans prévoyance, ni épargne?... C'est pendant que tu es jeune, et non plus tard, qu'il faut économiser et prendre de bonnes et sages habitudes, si tu veux faire honneur an nom que nous portons, et marcher sur les bons exemples de notre vieux et vénérable père. Je pense que ma voix sera entendue et que pour ton bonbellr futur, tu feras ton profit du conseil que te donne aujourd'hui ton dévoué frère R. M.

Le11

lloper~ttUlonM

populalrell

Dialogue extrait des Lect1n·es courantes, de Ch. Lebrun PERSONNAGES FRANÇOIS, père de famille LE PÈRE JAcoB, toadeur de moutons JOSEPH, } ETIENNE, écoliers JACQUES, . SCENE 1 FRANçois, JosEPH, ÉTlENNE, JACQUES. JosEPH. Voilà le père Jacob, le tondeur de moutons de M . Guillaume, allons donc le prier de nons dire la bonne aventure. JACQUES. Le père Jacob passe pour sorcier. On croit qu'il fait mourir les moutons de la clav~lée avec une parole. ETIENNE. On dit aussi que lorsqu'il jettl' un sort sur quelqu'un, il n'est malheur qui ne lui arrive. A la simple inspection de l'avenir, il sait dire non seulement quel mal on a, mais aussi le mal de famille dont le père du malade est mort. Il empêche les dépota en faisant prendre trois fois par jour douze à quinze gouttes d' huile de ver de terre infusée dans du vin blanc. C'est un habile homme 1 C'est lui qui renoue les fractures qui n'existent pas, qui relève les c6tes enfoncées, quoique les côtes ne puissent s'enfoncer qu'en se brisant; c'est lui enfin qui guérit les cancers en ·appliquant dessus de la chair fralche, car un cancer, dit-il, est un . animal, une araignée qu'il faut nourrir, si l'on ne veut pas qu'elle mange le malade. JACQUES. Toutes les folies qu'il nous dira nous prouveront com,bien les superstitions populaires sont absurdes, pourvu toutefois qu'il veuille bien parler, car d'ordinaire, me11sieurs llle sorciers, ber. gers ou autres, ne veulent jamais avouer q•1'ils sont sorciers. SCÊNE II JosEPH, JACQUES, ETIENNE, LE PÈRE JAcoB, FR A.~;çors. JACQUES. Eh bien, Bonhommo Jacob, comment va la santé f LE PÈRE JACOB. Fort doucement mon garçon, je prends le temps comme il vient, et ne me plains ni du froid ni du chaud.

63 JosEPH. Je comprends pourquoi le froid ni le chaud ne vous i ntéressent guère : un sorcier sait se mettre à l'abri de tous les maux. LE PÈRE JACOB. Tu te moques, mon garçon, tu sais bien qu'il n'y a point de sorcier. Tu ne crois pas à tous ces contes ab· surdes de revenante, de farfadets, de diablenes, q01 effrayent les personnes faible& et les rendent victimes du premier intrigant qui veut ~<buser de leur crédulité. FRANÇOIS. Allons, allons, \oua ne voulez pas l'avouer ; mais nous savons ce que nous savons. Vous guérissez les entorses, vous prédisez quel sera le 'lort de la vendange si la grêle èpar-inera la contrée, et si l'épizootie cessera. Mais vous n'annoncez jamais de malheur, car vous voulez plaire, la recette en dépend. LK PÈRE JACOB. Je vous dis que je ne suis pas plus sorcier que vous, et que je ne n'ai jamais cru aux sorciers. J'en ai joué le rôle assez longtemps !!ans grand profit. Aujourd'hui le métier ne vaut plus euére: partout de bonnes écoles existent, on fait des livres à .·bou marché qui porto>nt en tous lieux la lumièr<-. M. l'l Maire me -dit un jour : • Père Jacob, j'ai un bon conseil à vous donner. .. Reprenez votre métier de tondeur: quand lee ignorants s'éclairent les charlatans perdent leur crédit. • J'ai bien vu que M. le Maire avait raison, et j'ai suivi son conseil· Maintenant je suis le premier à me moquer de la crédulité de mes anciennes pratiques, et dans tous les villages où le travail m'appelle je dis tout haut aux gens .crédules • Croyez-en le père Jacob, toutes vos superstitions sont .abllurdes. • JosEPH. On dit pourtant encore que vous savez faire pousser lee cheveux à ceux qui n'en ont pas; que voue les empêchez de blanchir et que vous le11 rajeunissez. On dit aussi que vos consultations sont gratuites, maie que vous vendez en paquets une poudre merveilleuse, une poudre divine qui guérit de tous les maux pour la bagatelle de dix centimes. Elle ne fait point de mal, car c'est tout .simplement de la sciure de bois tamisée. Vous possédez aussi l'eau sans pareille, qui rend la vue aux vieillards, qui fait passer les tache3 de rousseur, qui guérit le mal de dents. C'est de l'eau de la fontaine. FRANÇOis. Vraiment, pére Jacob ne fait grâce à aucune superstition. Mais il aurait dù dira aussi que voue expliquez les rêves, que voue faites retrouver les trésors et découvrir les sources, que si les bestiaux mtlurent de pourriture et du claveau, vous dites qu'ils sont tlnsorcelée et qu'avec des paroles vous chassez l'esprit malin. Que pensez-vous de cela f LE PÈRE JAcoB. Que voulez-vous que j'en pense ? Aucune superstition ne mérite grâce. Croyez-vous, par exemple, qu'en trempant un balai dans l'eau, vous empêchez la pluie de tomber f qu'en crachant sur le soulier de votre pied droit avant de le chausser, vous vous préserverez de maléfices 't Croyez-vous que si voue jetez du ~el dans la lessive, le dtable ne pourra plus l'empêcher de couler ? .Croyez-vous que ce soit un mau vais présage quand vous éternuez le matin ; quand vous entendez le tonnerre à gauche ; quand la


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poule chante avant Je coq; quand on met des couteaux en croix ? Allez, mt~s enfants, tous ces vieux contes sont usés. Mes remèdes n'ont plus de crédit, et j'en suis fort aise, ils étaient trop ridicules et je ris quelquefois tout seul quand je pense à la crédulité des bonnes femmes, qui sur ma parole plantaient un clou dans la muraille pour adoucir le mal de dents. J'avais de.'l recettes pour toutes les maladies; j'en avais mille pour la fièvre qui !le fourre partout. Aujourd'hui mes remèdes ne valent plus rien. Quand on est malade on envoie chercher le médecin et l'on a raison. JACQUES. Vous ne dites donc plus que les nombres impairs sont des nombres malheureux ; qu'une corneille qui vole dans les airs annonce la mort d'un ami, qu'un crapaud caché sous les pierres dans une étable, soit un esprit malin qui cause les maladiPs, les épizooties; que lorsque l'Angelus sonne en même temps que l'borloge sonne une mort s'ensuit. Pensez-vous qu'on ne puisse s'asseoir à ~able sans danger qu'on fasse le treizième convive, qu'on ne d01ve pas craindre de se mettre en route le treize du mois, et de commencer une affaire le vendredi ? LE PÈRE JACOB. Tout cela ce sont de véritables niaiseries, bonnes tout au plus pour amuser les enfants. FRANÇOIS. Si tous les sorciers prenaient exemple sur vous et jetaient au feu leur gibecière, toutes ces superstitions, tous ces contes bleus disparaltraient bientôt de ce monde, car le sermon qui produit le plus d'effet est celui que prêche un converti. tEnvoyé par A. C.)

PENSÉES

:t*• Que la science dirige votre amour, que la charité l'enflamme, que la constance le soutienne. (S. BERNARD.) *** Priez sans cesse: si vous recommandez la prière à vos enfants, vous, pouvez-vous la négliger? Vous êtes pour eux le médiateur entre Je ciel et la terre: priez donc pour aider ceux de ces enfants qui prient déjà, joignez vos prièt·es aux leurs. P.riez surtout pour ceux qui ne prient pas encore. Parlez à D1eu en faveur de ceux qui ne savent pas encore lui parler. Quand vous les voyez endurcis et in-ités contre les exigences de la Religion, soyez, comme Moïse, l'ami de Dieu, allez, avant et après la classe, sur la montagne, converser familièrement avec lui face à face ; vous reviendrez de là vers vos- enfants avec un feu nouveau et une ardeur que cet entretien ineffable aura mis dans votre âme; et l'oraison sera la source de toutes vos lumières et de l'onction dans vos travaux! (FÉNELON.) .'~'* Avec les élèves, il faut un grand fond de fermeté, lorsqu'on leur parle en général, et une grande bonté, quand on parle en particulier à quelqu'un d'eux. (MÉTHODE DE S. SULPICE.)

Suppiémflnt au No.t (1893·94) de l'ECOLE PRII!IRB L•Educatlon des enfant& Dans un intéressant arLicle, M. le D• Henri Secrétan attire l'attention des parents sur un grave défaut d'éducation, dont trop souvent ils se rendent coupables et qui peut avoir, sur le développement de leurs enfants, les conséquenMs les plus fâcheuses. c Combien d'enfants ont souffert, écrit-il, d'un entourage mal inspiré qui insistait sur leurs défauts et se faisait un plaisir malicieux de leur infliger des humiliations? Il y a des enfants qui, à force d'entendre dire qu'ils étaient maladroits, ennuyeux, déplaisants, ont gardé au seuil de la vie une timidité maladive et une défiance d'eux-mêmes qui ont altéré leur développement et les ont diminués définitivement. L'ingénuité de la confiance de l'enfant en la parole de ses éducateurs e~t telle qu'il devient très vite ce qu'ils lui disent. Lui attribuer un défaut., c'est le lui donJ}er; le soupçonner, c'est le corrompre. Lui reprocher d'être menteur, maladroit, c'est le rendre plus menteur et plus maladroit encore. Au contraire, déclarer qu'il eEt incapable de cacher la vérité, qu'il saura se tirer d'affaire comme les autres, c'est le rendre véridique et avisé. Il faut donc le supposer tel qa'on Je voudrait, pour qu'il le deTienne. • L'homme est ainRi fait, a dit Pascal, qu'à force de lui dire qu'il est un sot, il le croil. • Toute idée forte tend à se réaliser, surtout dans un organisme mental impressionnable comme l'est celui de l'enfant. D'où la nécessité d'affirmer énergiquement qu' il comprendra. L'idée sera soutenue par la suggestion plus puissante de l'exemple. Et ne mettez pas vos enfants dans une classe où ils seront beaucoup plus jeunes que leurs camarades, ajoute Je D• Secretan. Moins développés physiquement, ils auront à subir uue foule de petites humiliations, de taquineries, de cruautés, dont ils ne pourront se défendre, et qui leur laisseront l'impression funeste qu'ils ne sont pas faits comme les autres. •

L'HIRONDELI,E CONTE DE NOEI. C'était un amour d'hirondelle. Quoique semblable ~ ses autres sœurs par sa longue


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robe noire, son corsage blanc, et, sous la gorgo, sa petite tache blaO:Cbe en guise de jabot, elle avait cependant, soit qu'elle volât, soit que, posée pour un instant sur un fil de télégraphe, elle échangeait quelques paroIes avec sa voisine, certains airs vraiment distingués, tout à fait de bon ton. Pas une, comme elle, ne savait aussi bien s'incliner, de droite et de gauche ; sa voix était la plus mélodieuse de toutes et, point hautaine ni vaniteuse du tout, elle se mêlait, sans gène et sans regret,· aux évolutions aériennes de ses congénères. Evidemment elle devait appartenir à l'aristocratie, s'il peut être admis que la société des hirondelles est, comme 1a nôtre, divisée en différentes classes. En tout caa, s'i 1 Jo fallait, je n'hésiterais point à lui donner le titre de marquise, tant il est vrai que, dans toute occasion, elle savait développer les mille grâces d'une marquise de l'ancien régime dans son brillant salon. Elle était née en Palestine, dans un vieux nid de famille, bâti sous la plus haute corniche d'une vieille tour en ruine et non loin de la gt·otte où, d'après la tradition, le Christ doit avoir vu le jour. Sous le ciel mystérieux des pays chauds, dans cet air pUJ·, sentant bon les lauriers et les roses, elle avait grandi, tout en visitant, avec ea mère, les endroits véuérés que les pélerins vont voir, émus et recueillis. Elle avait rasé, en volant., la cime des arbres du Mont des Oliviers, la surface azuréll du lac de Génézareth; elle s'était même aventurée bien loin, très loin, tout làbas, pour ne se reposer que sur la plus haute branche d'un cèdre du Liban. Puis, le printemps revenu, quand sa mère lui avait dit de ee préparer, elle avait paru d'abord tout étonnée; elle avait ouvert des yeux bien grands et demandé, dans son langage d'hirondelle au départ!....... Pour où, je vous en prie î .. . , • Pout• le Nord 1... , avait alors répondu la mère. Et ces mots, frappant, pour la première fois, les oreilles de la naïve hirondelle, l'avaient laissée un peu rêveuse. • Pour le Nord!... pour le Nortl 1... • afait-elle ajouté : • Mais ce doit ètre bien froid ce Nord 1... , Néanmoins, docile, en brave petite hirondelle qu'elle était, sans en demander davantage, elle avait bien vite fait ses préparatifs et, le jour du départ arrivé, s'était jointe, avec les siens, à la troupe compacte dos émigrants.

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On avait volé longtemps sur la mer immense, sans fin, s'arrêtant parfois, pour se reposer quelque peu sur les .cordag~s de navires faisant la même route ; puis on avatt admtré, en passant, bien des pays très différen ts dA celui qu'on venait de quitter. Oa avait franchi les montagnes vues, par un malin clair, au lointain de rêve ' estompées par une vapem· légère et transparente . Puis enfin on était arrivé. On s'était alors arrê té pour délibérer. Ç'avait été un peu long; même qu'il y avait eu · quelques querelles; mais on avait fini par s'entendre sur tous les points. Tout d'abord, pe tite hirondelle, qui était habituée à de vastes horizons, avait jugé trop resserré le domaine qui était échu à sa tribu. Il lui semblait qu'elle n'y poun·ait jamais vivre; qu'allo y manquerait bientôt d'ait•, tant les sommets neigeux d'alentour lui paraissaient écrasants par leur hauteur prodigieuse. Mais elle ·n 'avait pas tardé d'y retrouver le même ciel, un ciel aussi foncé, aussi chaud que celui de làbas. Et sans trop de peine, elle s'était accoutumée à sa nouvelle patrie.

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C'était en avril. Sur les côteaux, le printemps avait semé des fleurs en quantité. En bas, dans la plaine, les arbres fruitiers, entre eux, rivalisaient de zèle. L'air était doux ; et dana les bosquets feuillus, pinsons, rossignols et fauvettes disaient leurs chants d'amour. Et petite hirondelle s'était dit : c Ja vais faire la même chose ... • Mais, apt·ès de mûres et sages réflexions, elle avait fini · par se trouver beaucoup trop jeune pour suivre déjà l'exemple de ses aioées. Elle était donc restée seule, indépendante. Elle en avait beaucoup joui. Au printemps vermeil avaient succédé l' été, l'été brûlant, aux jaunes moissons, parsemées de bluets, de nielles et de coquelicots, puis septembre. Les premiers jours d'automne étaient là, jetant des tons fauves sur les arbres des forêts et des champs . Les colchiques fleurissaient et le soleil dorait, chaque jour davautage, le raisin délicieux. Cependant il faisait


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encore très chaud et presque chaque après-midi amenait son orage. Mais petite hirondelle s'en souciait fort peu. Elle partait toujours, de grand matin, pour ne rentrer qu'à la nuit tombante, contente de sa journée. Elle ferait encore vite une ou deux visites pour raconter à ses amies tout ce qu'elle avait vu, les glaciers étincelant sous les feux du soleil couchant, et tout le plaisir qu'elle avait éprouvé à se baigner longtemps dans un clair ruisseau qui, tantôt courant sous la mou· se, tantôt bondissant, écumeux, sur des fragments de roches, descendait tout droit de la montagne bleue. Et elle allait, allait toujour!!. Un beau soir, elle n'était pas rentrée. Cela avait bien paru drôle} mais on ne s'en était pu autrement inquiété. c Elle rentrera demain, • avait-on dit. Mais le lendemain, mais le surlendemain, mais d'antres jours encore s'étaient passés, sans retour de petite hirondelle. La désolation avait été grande, générale. On l'avait pleurée, comme on pleure seuls, les bons, les vrais amis. Et quand, durnnt quinze jours, n'entendant plus aucun gazouillement, les bommes s'étaient demandé ce que cela voulait dire, ils ne se doutaient guère qu'elles étaient en deuil et que c'est de cette manière que les hirondelles pleurent le1:1 êtres chers qu'elles ont perdus. Puis, petit à petit., la vie avait repris son train ordinaire.... Mais petite hirondelle n'était pas du tout morte. Un monsieur, rentrant d'une promenade dans la montagne, l'avait trouvée, sur soc chemin, couchée, blessée affreusement, au food d'une ot·nière c~.illouteuse. Il s'était baissé pour la prendre et l'av·ait portée chez lui. Il avait fallu la soign~r, bien longternpu, a vant qu'elle ait pu reprendre un peu de force. :Mais enfin sa petite patte s'était remise et son aile aussi. Cependant, lorsque avec la chute des feuilles, ses sœurs retournèrent ea Orient, elle était encore beaucoup trop faible pour les y suivre. De sa cage, à porte grande ouverte, tout près de la fenêtre, l'œil mélancolique et doux, elle avait vu leurs derniers vols s'évanouir dans la brume du soir. Bien sûr qu'elle s'était dit: je les reverrai bientôt •, car elle paraissait plus heureuse et quittait même main-

tenant sa cage, Fe hasardant jusque sur les bords de la table pour y piquer quelques miettes d~J pain. Et l'enfant de ses hôtes battait des mains sans que petite hirondelle en fllt oulle.nent effrayée.

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Sur ces entrefaites 'l'biver était arrivé. La neige tombail du ciel gris, serrée, en gro!l flocons. Un sentiment de tristesse insurmontable saisit alors pauvre petite hirondelle. Malgré l'affection de ses bienfaiteurs, elle se sentait horribleatent seule. c Je ne reverrai plus ma mère 1 • se disait-elle. J~t elle frissonnait, regardant devant elle les gt·andes nappes blanches et, là-bas, au fond du jardin, les hauts peupliers qui, siftlant, se pliaient presque en deux sous les rafales d'une bise violente et glacée. Pourtant, dès qu'un rayon de 11oleil ·venait se jouer sur le parquet ciré de la chambre, elle rnnaissait à l'espoir, puis, sitôt disparu derrière un nuage sombre, elle retombait dans sa mélancolie. L'ennui la prit et ne la quitta plus. Bientôt, elle aussi ne quitta plus sa c:1ge. Et le père disait, en hochant la têle, d'un air navré : • Elle ne mange plus, cela n'ira pas longtemps, c'est fini. • C'est fini f reprenait la mère, pendant que l'enfant, de pleurs plein la voix, allait vers la fenêtre d!!mander, enb~e deux sanglots : • Heio, petite hirondelle, que tu ne mourras pas f • Mais petite hirondelle ue lui répondait rien. Elle restait, ~mmobile, le corps ramassé en boule, frileuse} les yeux perdus dans le vague .... Ello t·evoyait son enfance heureuse, ses jeux, ses courses au-dessus de Gethsémané; le lue. toujours bleu, qu'elle effleurait de son aile agile, les vieux cèdres sur lesquelr, elle aimait tant à se poser pour se sentir, pendant qu.~lques minutes, balancée par la «!ouce brise de mer; puis la mer elle-même ; puis.... plufl rien .... ; elle cessait do raviver ses souvenirs; elle n'osait pas.... cela lui faisait trop mal ....

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C'était Noël. Petite hirondelle était toujours là ; raais toujours triste, toujours plus languissante. De partout, les gais · carillons s'envolaient par l'air papilJonoé de flocons cotonneux. Tout près d'elle, ua


-6arbre était allumé, brillant de lumière et couvert de cadeaux ; l'enfant chantait... Et soudain, songeant peut-être, qu'en ce momen~, sa mère eL ses sœurs allaient chanter èans la grotte samte, Je Noël antique de chaque année, pauvre petite hirondelle, sans force, se mit l\ chanter de sa voix mélodieuse d'autrefois, mais voilée par la souffrance ... Et le père, et la mère, et l'enfant écoutaient.. ' Elle va revivre 1 • disaient-ils ensemble, ' que c'est. beau 1 ' ··· Mais ils s'étaient trompés. C'était là son dernier chant, son dernier chant de reconnaissance et d'adieu. Lasse, petite hirondelle s'était tue, haletante, frisson. nant toute et grelottant de fièvre. Elle penchait tristement la tète. Et bientôt, de son perchoir, elle se laissa doucement glisser sur le sable fin de la cage .... c Ce ne sera rien ... • avait dit le père, • qu'une nouvelle crise passagère 1 • Ce disant, il s'était levé de sa chaise. C'était, en effet, une crise, plus forte que ~es ~utres, la dernière, celle de l'agonie, celle hélas 1 q01 finit par la mort.. .. Petite hirondelle n'était plus... Au son des cloches, comme le parfum . de ~·encens monte l\ la vollte grise d'une cathédrale, sa petite âme s'était envolée au paradis des hirondelles. Sion, décembre 93. Jean CoLoMBA.

Recettes et conseils utiles .. On~uent pour les coupures. -Cette recette a re.ndu de très grands services à la population ouvrière qui ne peut, pour un bobo, recourir de suite au pharmacien. ·Prenez quantités égales en poids de : Huile de noix pure, Savon blanc de Marseille, Cire jaune bien pure. Coupez la cire et le savon en morceaux bien fins: Mettez l'huile de noix dans un vase neuf en terre vernissée, sur un feu doux de cendres chaudes ou sur le coin à'un fourneau d~ cuisine en charbon. Versez-y le savon qui, par la chaleur, gonfle, devient transparent et fond peu à peu. Remuez souvent. Quand le savon est

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à peu près fondu, ajoutez la cire et remuez encore souvent, pendant cinq ou six heures, sans jamais chauffer assez pour que l'onguent pince ou bouille, il deviendrait noir et serait perdn. Le mélange réussi doit restel' jaune en refroidissant. Vous le conservez en le refroidissant dans un vase couvert en faïence ou dans un verre. C~t onguent est bon pour les plaies en disparition, les furoncles, panaris, Vous en mettez un peu - trèspeu - sur un linge fin que vous percez de trous avec une grosse épingle ou des ciseaux, pour faciliter la suppuration, et l'appliquez sur la plaie; au bout de vingt-quatro heures, lavez et essuyez légèroment le linge, qui doit servir deux fois. Lavez la plaie avec d8 l'eau de guimauve ou du vin sucré. Remettez le linge, que vous remplacerez après vingt-quatre heures. S'il survient des excroissances charnues ou champignons, si les chairs remontent trop vile, les poudrer de sucre avant de remettre l'onguent : la place se cicatrisera vite et la cicatrice sera parfaitement unie. Il ne faudra pas s'étonner si, le premier jour, ce traitement irrite un peu. Nouveau remède coutre le rhume de cerveau. Une célébrité médicale du littoral de la Méditerranée, affirme que de tous las moyens pour • guérir le rhume de cerveau, aucun ne vaut l'emploi du jus de citron •. Voici comment il faut s'en servir : On met dans une cuiller, ou mieux dans le creux de sa main, le jus de ci troo pur et on le renifle. Il faut que le jus de citron vienne jusque dans l'arrière-gorge. Au premier instant, on éprouve une sensation • assez vive » à la partie supérieure des fosses nasales. C'est ce qu'il faut 1 On éternue une ou deux fois, on se mouche fortement ... et l'on redouble séance tenante. Il parait avéré que le rhume de cerveau ne résiste pas à deux séances de reniflement Conservation des plumes d'acier. - Les plumes métaHiques se détériorent moins par l'usure que par l'oxydation ; los gens méthodiques qui essuient leur plume après cLaque écriture peuvent la conserver plusieurs jours tandis que la plupart des autres personnes doivent renouveler fréquemment les plumes abandonnées toutes chargées d'encre. . La Nature donne le procédé suivant, dû à M. Guyot, pour conserver les plumes en métal sans en avoir un grand soin: il suffit de placer sur son bureau un vase

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SION, 15 Janvier

cylindrique, un verre à boire par exemple, au fond duauel on a joté un morceau de carbonate de potasse êt par dessus une petite éponge mouillée. On repose le porte-plume dans ce verre quand on a terminé son écriture, et le lendemain, grâce à la dissolution alcaline qui s'est opposée à l'oxydation, on retrouve la plume nette et, après un rapide essuyage, elle semble neuve et toute prêt~ à un nouvel usage. Taches de fruits. - Les taches de fruits rouges disparaissent au moyen du souffre, on mouille la partie tachée, puis une personne tend l'étoffe pendant qu'une autre personne brille au-dessus de la partie mouillée une poignée d'allumettes fortement souffrées, ou mieux une mèche soufrée ou bien encore du souffre en poudre qu'on jalLe sur des charbons allumés placés sur une pelle l feu. S'il reste une tache jaunâtre, on la fait ensuite dieparattre avec du savon ou de l'eau de javelle. Paille couoée et œufs. - On demandait à un vieux fermier comment il faisait pour avoir toujours des œufs en biver. 11 répondit qu'il donnait à seCJ poules force paille blchée. Tout d'abord on n'en crut pas un mot et l'on s'imaginaqu'il plaisantait en disant qu'il nourrissait ses poules de paille bâchée. Mais en examinant la chose de plus près on fut obligé de reconnattre que cette paille avait une influence marquée sur la ponte. Voici en quoi consiste le mystère : Le boo homme répandait dans le poulailler une couche de plusieurs pouces de baut.eur de paille bA.chée en y mélangeant du froment, du millet, etc. De cette manière les poules étaient tenues au chaud, elles avaient l'occasioa de gratter et et de se donner du mouvement pour chercher leur nourriture. Ce mouvement est favorable à leur santé, les mainlient en appétit et favorise la. ponte. Pour enlever les taches de ~rraiase des planchers ou des tables, prenez de la terre à foulon et de la potasse, un quart de livre de chaux, et faites bouillir dans de l'eau. Appliqut~~z, pendant que c'est chaud, sur les part-ies tachées de graisse et laissez y appliqué le mélange pendant 10 ou U b. Nettoyez avec do sable et de l'eau. La terre l foulon eL le fiel de bœuf bouillis ensemble font une excellente mixture pour nettoyer les planchers et les tapis. On enlève les taches d'encre avec du .fort vinaigre.

L'ECOLE PRIMAIRE

1893-9,

ORGANE DE LA

SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION EXAMENS DES RECRUES LE DÉPARTEMENT DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE DU CANTON DU VALAIS

à MM. les lnspecteurs scolaires et au personnel enseignant

primaire TrT., Nous avons le plaisir de vous faire part que, cette année de nouveau, la statistique fédérale concernant les examens de recrues accuse un sensible progrès sous Ile rapport de l'instruction dans notre canton. L'amélioration constatée prouve ce dont on est capable avec de l'application et du travail soutenus par la bonne volonté. Ce résultat réjouissant est la preuve la plus évidente que vos peines et votre dévouement ont été couronnés de succès. Nous devons cependant, à ce propos, attirer votre attention sur le fait que cette même statistique signale à première vue une différence sensible entre les notes des branches qui réclament de la réflexion et celles où la mémoire est particulièrement mise en jeu. En effet, nous avons constaté que les notes pour les matières exig~ant du jugement de la part de l'élève sont de beaucoup inférieures aux autres. Cela tient, à notre manière de voir. à ce que, dans maintes classes, le personnel enseignant cultive trop souvent la mémoire aux dépens de l'intelligence. C'est là un vice auquel il importe de remédier au plus tôt. Nous vous recommanderons donc tout d'abord d'apporter un soin particulier à obtenir une bonne lecture, de manière que les élèves, non seulement lisent couramment, sans aucune hésitation, avec correction et bonne prononciation, avec pauses et articulation distincte, un alinéa


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