No 01 l'Ecole primaire, Janvier 1922

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Janvier 1922

IV

Les plns belles joies de la vie « Sa~Vez.-v.ous !QUe11es. ~sont ~es heures Ide ma vie dont i'aime [e mieux à me souvenir? Ce n'est pas· 1e 15 jwin dernier, où ie !fus élu mrernbre ode l' Alcadé-

kfu".ars que vous fussiez mooi:s d'une assez forte !))rcwision d'idéal, de désinté·ressement et d'amour pur de l'idiée, et d'amour 1pu:r Ide votre &oi, {POUr que ViOUtS puissi.ez vous ménager tout 1e longdn dheffilin, tcliles des oasis ià travers la fuumaiiSie !du désert, certaines heures où 111ous ·saurez tra:vaiiUer et vous dévouer, lutter ,pour .quelque chose .de 1p~u19 !haut .que vous, IJ)our ces .~rrandes realités ldilvines !Qui sont la substance de vrotre :vie mo:ra1le. .

mie .fr.ançaiSJe, et 1ce n'est .pas non ,pllus cette !heure, si do'llJCe ,pourtant. oQÙ pour 1!-a ,premiè~e rf:ois ie me IVis im)Primé. Les heures Ide m.a vie IQUi me sont dlemeur.ées les !Plus .ahères, ICe 'sont cd!O.es où, tout jeune, ill me semlbaait ·que je po'UOeor~es Ooyaa. vais. que[que dhose pour ie service de ttoH= ;Direu · ici un petit a:rtide, là U!Ile conversation, aiUeurrs 'Une interv·ention Ad'OLOGUIE queliCOilllque, to'Ut <Gela idiSICœt, sans Un ha!billé de soie, un de ces animaux qui !Prestige ni ,gjLoire, une aJCti·on d'iniiniment ,petit, ~qui s'en remettait au bon nous fournissent tes délicieux jambons, s~­ 'Dieu d:u soin d'en tj,rer parti et de la tait de son écurie par une beile matinée d'éféconder, une action 1qui essayait d'être, té. Heurewc de profiter de sa liberté, il partant bien 1que maŒ. n'épanouissement oour·a it g.ainamement les rues du village, d'une bonne intention. une adion, en- flairant de-ci , de Œ~ quellque bon morceau à fin. à laouE!lle s'attaidhait !parfois le kis.. happer. son d'un l))etit dsque à courir. Tout à 'Coup il aperçoit, au.près d'un fu« A votre tour. mes dhers aJmis, donmier une Œornne noire et grise qui émergeait ' nez-IVIOUS dooc cette .foie, là Ja 'faveur· en par.tie du .fossé .rempli de purm. Il s'apmlêm.e de votii"e â,ge, de jouer tout dou- prordhe, regarde; il ry va même Wun coup de cement votre !Petit rô'le dans cette vaste ga-oin, aocconpagné d 'un petit grognement. besogne sociale qui est l'étaMissement Un autre gr()gllement lui répond, la masse ldu rèljme d~ -Dieu. Vons ête.; kfans des iqforme se soulève à demi par •un d:>out. et conditions où nous ne nous troulVions notre goret voit, ~ quellquess centimètres de pas au ilem/PS 'de ma jeunesse. Vous son nez, la figure toute souillée d'un .. ·. homa:vez une pratitque ewc'harist~que plus me. C'était un ivrogne AUi, sOrti de J'aulberge intense .que les jeunes d'il y .a 30 ans. voisine ,trouvant la route trop étroite, avait Vous avez 1Dieu avec vous, en vous. gdissé dans le fossé, et s'y était endonni ;pour Qu'attoodlez.wous ,pour asnJirer à ces cuver sa œi1e. nobles et sulbtiles joies., à œtte aJltlégres·Le ,pourceau se recule indigné el ~ui dit: &e d'idëaŒist.es. à .cette alilé~rresse de. • On t'lappe!lle !e roi de }a eréation! . .. .Moi, croyants, 1q'Ue je vous <prO!Posais tout à on m'appellle codhon ... Mais, l te voir ain-

tmatre Q)JR{ ~~lflJl DE LA

5oeiété ·valai~aQ t]e d ·édu~ation ,

.

1~heure?

«On dit rqu'awjo·urd'hui les jeunes gens veulent Slllrtout .sraœn.er de l'ari!rOOf. Et si c'est en vue Id~ familles .'à ,forndler, cette JPréoœwpation même peut s'aœorder avec un eertain idéal. Je ne \Veux :point Œe oomlbattre. 1Mais, dans 1'â)pre course :à 1a:ouel1e hl faut se livrer pour gagner de 1'ar1:'{ent, je vou-

si, je me demande quel es-t le plus codlon des deux. ~ Puis il se ·r etourna fièrement, et 'Conslcient de sa dignité, il continua sa promenade en remuant bien haut sa petite queue en t !reR. P. Hilaire boudton.

t Publication fondée en 1881 L'Eco!~

primaire donne une dizaine de livraisons de 16 pages, la couverture y comprise, et autant de supplé· ments de 8-1& pages pendant l'année ordinaire (soit du 1er Janvier au 31 Décembre).

Par a n: Suisse fr. 3.50, Union p ostale fr. 4 . Les abonnements se règlent par chèque postal Ile 56 ou à. ce défaut contre remboursement. Annonces : 20 cent. la ligne sur tout e la largeur Tout ce qui conceme 1(1 puNic(ltion clolt être (lclressé cllreetement èl son gér(lnt et i!oncl(lteur, M. P. PI~NAT, (lne. Secr, (lU Dép(lrtement cle l'lnstruetlon publique, èl Sion.

·Les qannes uniSISell>f d'atVantage que le rire.

Ne dire que ce qu'il faut, voilà Je tact ; le dire comme il faut, ' l'esprit; le dire quand il faut, voilà le jugement.


li

A l'An qui est venu Année qui viens de venir, que .caches-tu dans tes douze mois fermés? Quelles fleurs vas-tu faire épanouir? Quelles 'chaînes vas-ltu briser? Quels foyer:s vas-tu susciter? Quels autres te .prépares-tu à éteindre? Est-ce .du so-leil ou de !'·ombre? Es-tu plus d'amour ou encore plus de haine? Qu'importe! !Pourvu que j'accepte œ que le .Maître enVloie. IPQurvu que, au traver:s du voile, je reoornnaisse 1a main qui me caresse ou qui m'opprime. Pou·rV·Il que je sente, tout près ·de moi, le Christ quand il se fera ta['d. 0 gr:and amOUT qui monte au soir de la journée humaine .... Toi qu'·on ne ['eoonnait si souvent qu'après éliVoir trop connu le reste ... fu"uit de la .fin, qui survit à la brièveté des .fleurs et à la déception de toute chose ici~has. Toi qui ,p rends pius d'éclat â mesure que l'obscurité 1augmente.... fletllfis en unique espérance, roi qui ne ipa['Ug .naître qu'en .consolant. Nous mettons notre sort entre vo~ mains, ô .grarnd Invisfble, sans La penni:ss.ion duquel un petit 'Oiseau ne meUil."t pas dans les cha~ps. Etendez v10tre main ·sur notre maisoi Repoussez loin .d'elle toutes les embû,ches de l'ennemi... Que VIOs saints :ange51 y habitent... qu'ils y défendent notre pauvre 1paix... ·Et ·que, telle la rosée du mattn swr l'herbe des ,chfamps, votre 1bénédicti<>n ·descende sur nous et sur nos .aînés en cette année qui commence ... Qu'elle y soit tottjours, j'usqu'au moment où, dépoumant la triste matérialire .de nos oCOl'lpS, nous nou:s élancerons enfin vers l·a patris définitive... vers le pays où il n'y a .plus ni 1haine, ni tentations, ni jalousie... où 'l'on pourra aimer,sans plus trembler pour :;on amour, où, sans une crainte de d~passer quelque :fuontière... san:s rplus avoir la ter-

reu~r. de vous perdre, l'âme à jamais

sauvée, I)JOttrŒ1a enfin librement, faœ à :fiace, s'épanouir en votre éternelle beau-

té.... ~Piei1fe

l'Ermite.

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Sommaire de l',Ecole primaire" A n'Os lecteurs. - IPoun- amener les enfants à 'communier fréquemment. - Le Jour.n al de classe ,p our l'instituteu,r. 'Pour exercer l'autorité sur l'en:fiant. 'La 11édaction à l'école. - La gymnastique naturelle et la gymœstique scientîifique. ~ tLa lecture e:x;pliqUJée. - A pro,pos 1de !Ilotes.. ~ Un peu de tout. ~o-

Sommaire du Supplément No 1 Tertre.ISainte et 'Eu,charistie. -

Du collège au marialge. ,....- Un œuf, un batz et 'l.l!ne aUumette. - 1La mai·s.on du Diable. - La lutte contre le froid. - ·La journée cllretienne. - 'Le ban'deau 1sur les yeux. - La neullaine - La fleur du Tegistre. - 'Variétés. -()-

Sommaire de la couverture A l'an qui .est venu.- Pour la culture !physique. - Visite de l'Enfant Jésus (poés1ie) . - 1Le mois de la Sainte . '5ndiance. - Tmp de pro'bi re. ~ Une .petite fiHe bien s·age. - Annonces. -

0-

Pour la culture physique Notre 'Dépa!I'tement de l'Instruction publique, qui ne néglige aucune occasion de fav10riser, ·outre la culture intellectuelle de la jeunesse, son dévelOip:pement ·physique, vient de prendne à cet égard une heureuse mesure ·qui a fait l'objet d'une dricu:Ia:ilre 1adr:essée aux maîtres de gymnastique des collèges et des :éooles nollllales. La qu·estion avait d'aiUeurs préala-

b1ement été discutée dans des séances et 'conférences otfficielles, où il a été émis le désir légitime de voir se former, dans nos étahlissements d'instruction des sections de gymnastique, ()O'ffiposlée~ d'élèves volontaires ayant les dispositio·ns et les aptitudes fl'equises -pouT devenir de bons ·gymnastes dont les ~roupe­ ments, une .fuis constitués, prendront également part à la fête cantonale de gymnastrque qui aura lieu dans deux ans. Ces joutes pacifiques fourniraient ainsi à no,SI jeunes: gens, parce qu'ap·p a,r tenant a toutes les ·oouohes popu'l.aires, l'occasion de s.ymparhiser avec la ,plus franche cordialité. Dans les circcmstaooes actuelles d'ailleurs 'où cerrains éléments subversifs s'êff~reent de promou'V'oin ou d'entretenir une lutte entre les dasses, .soit ·de semer 1panni eUes l'iv,r aie de la ziz1anie, il imporrte h:autement de favoriser un contact knl}oufiS plus intime entre les di:fférents corps de la sodété faisant partie du monde intellectuel ou industriel commerçant 10u QUVrier. Ains.i enoo:re les futures manifestations de la vigu~r et de la virilité de la jeuneS!s.e valaisanne Qffriront plus d'attra it, toutes les classes sociales s'y trouvant alors confonltlues •dans un !h'armonieux ensemble 'PPésen't ant le beau speorade d'une famUle d''a1utant mieux unie que tous ses membres a'llll'Ont eu l'roccasion en fraternisant, d':apprendre à s'.ai~er et à s'estimer davantage. (Gazette.)

Bien ifort, de tout mon cœur. IFaisant le guet, peu,t-être iLe rverrai-je paraître, !Mais ie n''aurai pas peur. S'il vient près de mon lit, Si, tout bas, il me dit: « Bonsoir •, Œe lui dirai' ·Reste jusqu'à l'aurore, Je veux te d~re enco~e Tous ce qu'il me Œ audrait! Oe joUJj oux, c'est certain, Ton sac en est tout plein! Nous serons si contents! !Mais répands •les bienfaits Sans te lasser jamais, Sur tous me.s chers parents. , Je lui dirai: écoute, On ~'aura dit sans doute, Lorsque ·ie suis mécll.ant: Enfant-Jésus, pardonne, IFais que toujours je donne Ou bonheur à maman. Et puis, j'ira·i lui dire Bien douœment, sans ~ire, Au !bon petit Jésus: « Je veux rester enfant: « Lorsquè ie serai grand « Tu ne reviendras plus. » Noël 1921.

Anita Darbe!lay, inst.

R~à. - L'auteur de œtte jolie~ pièce Je v' est Wle Ide l'ancien instituteur retraité Vic ri~n Darbellay ide Liddes) qui a publié un c t~m nombre depoésies appréciées dont p s1eurs ont paru au1lrefois dans l'Ecole p maire".

••• Le Mois de la Sainte Enfanc

--iO-

VlsJte de l'Enfant Jdsus 11t paraît que ce soir ·Jésus 'Viendra les voir On me l'a dit 1out bas. J'entr'ouvrirai la porte, li pourra de la sorte Entrer sans embarras. IBn le voyant rvenir ~e Œeindrai de dormir

On appelle ainsi la période qui commen à la fête de Noël et se prolonge jusqu'à Pur~Œication; elle s'étend \donc, si l'on corn~ la vigile (le la Nativité, du 24 décembre au février. Penldant ce temps, c'est le divin E fant de Bethléem qui doit attirer les regan des fidèles et recevoir les hormnages de 'piété chrétienne. C'est ce qu'on nomme dévotion à la sainte Enfance de Notre-& gneur.


IV tondée sur l'Evangile même, cette dévotion a towjours été, sous une forme quelconque pratiquée dans !"Eglise. Les docteur•s et les ~Pères l'ont recommandée, les saints l'ont propagée, les âges .de foi _Pont esti~ et ~n ont retiré un profit constdérable. C est aim de mieux comprendre les leçons Ide la ·sainte Orèobe que saint Jérôme et tant d 'autres ont voulu s'établir dans le voisinage de Bethléem. Plus tard, d'autres grands saints ont parlé ® ce culte a:vec enthousiasme et l'ont regardé comme wte source de grâces. Cette dévotion envers la sainte Enfance convient à tous les dhrétiens, puiS'<lue c'est pour tous que fut aocompli le mystère de la naissance de Jésus-Quist et qu'autour de son 'berceau on trouve des adorateurs de tout âge, de tout sexe et de toute condition. Mais elle doit être ohère surtout aux pères et aux mères qui ont tout intérêt à placer leurs en~ants sous la protection de la divine Enfance du Sauveur pour les garantir des dangers de l'avenir, périls souvent ,plus redoutables que la persécution même d'Hérode contre les sa1~ts Innocents. Cette dévotion doit aussi piarre aux enfants. Ne semble-t-il pas que ce soit pour les sanctifier et les .instruire que le Fils de Dieu a voulu passer par les faiblesse& et les doruleurs du premier âge? Par leur nature même l&s entfants aiment les enfants: comment n'aimeraient-ils .pas le plus aimable de tous lŒufant de Bethélem, celui qui dira plus ta;d: [.aissez venir à moi les pelits ~­ fants? Ainsi, q ue parents et enfants pratiquent cette /dévotion à la suite de Marie .ef Joseph, des œr,g ers et tles :Mages, et les meilleures bénédictions célestes descendront sur les familles chrétiennes et contribueront au bonheur de tou·s ceux qui les composent.

Une petite fille bien sage 1La scène se passe à ·L a Ohaux-de~Fonds. A la nuitée en regardant un instant ses compagnes po~rsui vre leurs qeu·x 1dans la rue, elle a'Va:it perdlw les 3 francs ·que s.a maman lui avait rOOlis avec le lourd pamer de

êormnissions. Désolatîon sans homes! Élie pleurait éperdûment au bord du trottoir en dherchant les piécettes éparpi~ée~, lorsq~'un vieux monsieur bienveillant J.u1 vmt en aide: • Pourquoi pleures-tu si fort, • lui demanda-t-il. - C'est que, Monsieur, répondit-elle! i'~i perdu· les trois trancs que maman ~valf donnés pour aller faire. mes commiSS IOn~· Voici dix minutes que Je les cher~he. _Ma~s 1e ne retrouve plus r.ien. Jamais, ]arnats, Je n'oserai rentrer sans mon argent. ·· · - Sais-tu quoi, nous allons le chercher ensemble. > Après quelques tâtonneme!lts, quelques allumettes flam!bées dans les cmns les plus sombres que n'atteint pas le lumi~e du reve~· hère ou celle de la grande ~pe à ar'C,, on ht une \découverte. On avait m1s la mam sur un premier franc. Ma!s hélas,, décou~erte sans lendemain. Après a·votr en va1n trotte la poussière et la neige salie qui tache en~ore. le coin du trottoir le monsieur et .la petite fille se rendirent co:Opte qu'ils risquaient fort de passer la nuit à persister dans l'iniructueuse enquête. Mesurant la désolation de l'enfa~t â soo ibon cœur le vieux monsieur ouvnt son porte-monnaie et mit dans la menotte toute mouillée de larmes les quelques sous qui devaient pepnettre à la petite, ~près , quelques minutes d'espérance reconqmse, d ach~­ ver ses commissions et de rentrer à la malson sans crainte de la réprimande atfen'due...· -' Reviens demain matin, avait dit le donateur bénévole en tendant la piécette blanche. Tu retrouveras peul-être ce que nous dlerchons ce soir dans l'obscurité. Et si tu rentres en possession des petits sous ~rdus, rapporte-les-moi, veux-tu, à l'adresse cl-dessus . ... Queltques joms plus tard, le promeneur qui s'était attardé .quellques minutes devant la désolaiion toujours si grande et s~ terrible 1d:'une petite fille qui a perdu l'argent de ses commissions qui, lui, sans doute, ne s'en souvenait plus recevait tlans une enveloppe, la ' ' • t petite somme prêtée a'Vec la ~ettre sUlvan e: ' «Très honoré Monsieur, c 'est avec un VI1 · :remerciement que je vous envoie les 2 francs >que vous a'Vez !bien voulu me donner. J'ai eu le bonheur de les économiser pLus vite que je ne pensais. C'est avec la même joie que je les ai reçus que .je vous les Tends. ~ecevez, •M onsieur, mes respectueuses salutattons. Je

:m

garderai un !bon soUIVenir de la bonté que vous avez eue envers moi. Berthe B ... . • Ce trait de tf.idélité dans les petites choses ne valai!-il point la peine d'être cité? 'Il ffut Técompensé comme bien on pense, et la fillette qui économisa la petite somme avec l'aide discrète de sa maman se souviendra sans 'doute de ce premier effort récompensé. Il y a tant de choses laides dans rexislence trop quotidienne qu'on ne saurait à l'occasion Olllblier de dter les meilleures ....

Trop de probité = Le huitième rélgliment français du génie venait de rtouclter WI nouveau colonel, jeune encore, heureux de quitier les dixections pour prendre un commandement ef qui était animé des meilleures intentions. Tout en veillant à l'accomplissement strict des règlements et au maintien de la dliscipline, il .voulait être paternel, se faire aimer des hommes, les récompenser ohaque fois qu·il en troU!Verait V'ocœsion. II n'aitendait qu'une occasion pour prouver son !bon vouloir. ·Elle ne ta:rda pas ,à ·s e présenter: Un sapeur ;trouva un portemonnaie dans la cour de la caserne et s''empressa de le remettre au corps de gall'de. ILe colonel, enchanté, fit appeler le sapeur. - S3ŒJeur Pi toi,set, !Jui dit-il, je vows ai fait venir !Pour 'VOUs féliciter au sujet de votre bonne action; je .guis heureux de constater que les sentiments de probité et d'honneur sont vÏIVaces au régiment, et que, lorsque l'occasion s'en présente, les !hommes accomplissent leur 1devoir sans hésitation, sans !aiblesse. Sape!H' ,pitoi.set, dans voire poi~rine de soldat bat IU11 cœur hoonête; 1vous :vous êtes souvenu que l'ai1lllée est ·l'école de !\honneur et vou~ portez diÏgnement votre wrilforrne. Continuez, je vous nomme caporal. Allez et dites à 'VOS camarades que si le colonel sera impitoyable p<>IH' les maUJVais serviieurs, il récompes~sera toujours les bons. !Voilà comment il faut parler aux hommes, ajouta 1le colonel en s'adressant aux officiers présents, quand le .sapeur fut sorti. Le colonel fit porter à Porrtilre du régiment des félicitations au sapeur Pitoiset, ainsi que

sa nomination au grade de caporal, ordre qu1 mi lu aux hormnes à trois appels successi!s. [.;'adjwimt-ma.jor, un vieux oapilai:ne avait hien insinué que les iélicltations suffi· &aient; le colonel ne t'ava:it pas écoutf. ~ Capitaine :vieuoc 1eu! s'était-il dit. Trois jours après, un autre sapeur raJpp<>r· tait Wie montre qu'il avait trou.vée dans le! escaliers. Le colonel le lit appeler, lui serra la main le félicita chaudement, il voulait le nomme1 caporal; l'adjudant-major qui le coHatssai a:vait envoyé chercher son ;IVl·ct; il ht rrmar. quer au colonel que ~it un maUJVais soldai auoc antécédents déplorables, dont le folio d1 punitions était tout noir et que sa nominaiior produirait oo très maUJVais effet. - Je regrelte, td'it le colonel, que vos no tes antérieures ne me permetient pas de vow donner les galons de caporal; vous passere; de seconde classe en .première classe. Je sui: conv.aincu que vous eUacerez vos mauvaise! notes par votre bonne condwite. Continuez mon brave; la prochaine ~ois, je vous récom penserai comme vous le méritez. En le congédiant, le colonel J.ui mit cen sous dans la main. Nouvelles félicitaiions à l'ordre du jour accompagnées de la notification du passagt td'u sapellil' Tilledou de la seconde classe ~ la première. - II faut sa~o.ir pa:rlen aux hommes., di.sai le colonel radieulCI, Quel•ques 1jours après, l1.lll sapeur-cooduc.· teUJr npporta wt ,porfemonnaie qul'il avai1 trouvé dans la litière. Nowvelles félicitations. D1antres trouvaient des montres; le colone ravi, féli<litait toujours, portait les ·sapeur! sur le tableau d'avancemen't. Jamais on n'avait perdu autant de porte· monnaie. - Cela ll"est pas naturel, grognait le viei. adjudant-major; du temps de ~otre prédéces· seur, disait-il au colonel, on n~arait pa! tant d~objets. - Sa'Vez-vous ce que cela prouve, capi· taine? r~ndait le colonel, que IJTlOn prédé· cesseur, dont je ne veux pas criti'quer fes ac· tes, au contraire, ne connaissait pas les hom mes. Il ne savait pas les encourager: qw"arri· vait-il? Lorsqu'un homme troU!Vait Je porte· monnaie d'un de 'Ses camarades il le gardaif Moi, en récompensant d'une ~~çon éclatantE l'auteur du premier acte de probité qui a éN


porté iâ ma connaissance, je leur ai motlfl:ré sollicitude~ 1 i'ai excité leur émulation; les hommes ne sont pas plus !bêtes que nous, ils .se sont dit: constatez les :résultats; à présent, ils rapportent. . . et tous les jou.rs! Les hommes sont de grands .enfants. - C'est possible, mais on perd trop de portemonnaies d'epuii.s .quelque temps~ rondhonnait le vieil adJudant·ma.jor, qui ne semblait pas convainow; cela n1'est pa•s nail.llrel. - Vieille baderne, va! pensait le colonel. ·l a dlronique diu! bien s'enrichissait chaque sel1laline de que~que nouvel ade d'hon· illêteté; les lboones actions se sucoédaient. Trilledou qui décidément ne quittait plus le sentier de la vertu, trouva 110core une montre Cette fois, l'adjudant-major le rfiarda de travere. - Toi, lui dit-il, tu n'as pas trouvé deux montres dans un mois. - Que si, mon capitaine; 1je ·sortais de la ruisine ousque 4ravais descendu les gamelle3, étant de semaàne l la C!hambre; la montre, elle était par terre que j'' ai même failli mar· .cher dessus. •Le colonel porta Trilledou dl'Oif'fice sur le tableau des élèves œporam. - Les !braves gens! exclamatif-il; on est fier de commander de pa:reils hommes. L'adjudant-major était de moins en moins convainoo; la deuxième trouvaille de TrilleWUI lui :pa11aissait plus que suspecte. Sans rien dire àJ personne, il •s e li~rn à '\llle enquête discrète et il découvrit le pot aux roses. Les hommes alléchés ~ar la générosHé du colonel, s'entendaient entre eux; l'un laissait tomber le portemonnaie, l'autre le ramassait et le .portait au Œr,ps de gaTde où le premier allait le réclamer et le tour léiait 1joué. La seconde fois, les deme compères changeaient de rôle. •Le vieux capitaine jubilait et se 'félicitait de sa perspicacité. Le lendemain, au rapport, lil instruisit le colonel du résulta1 de sa découverte. Il avait les preUJVes w mains; impossible de douter. Le colooel était furieux. On s'était moqué de lui! •Eh bien, on ;verrait de quel boi<.; il se chauffait! Gare au :premier qui renouvelle· rait ce petit jeu, il lu.i en cuirait; il :paierait pour les auitresl li était surtout humilié de voix que cette vieille oulotte de peau d'adljudant-major avait eu :plu,; die flair que b. Quatre jours se passèrent quand ·Lariflet, 11\1.

jeune soldat arrivé depuis un mois, troUJva 1\111 portemoama,ïe dans un oowloi·r . n le ramassa, constata qul'il renfermait seize franc;; et il le porta au corps de garde où, comme toujours l'adjudant de service prit son nom. li !l'aconta l'événement dans la chambrée. - Ben, mon vieux colon, dirent les camarades rt'as de la chance pour un bleu. Tu vas être' cité à t'ordre; iUI vas payer à boire. Et .ils l'emmenèrent à la cantine. Le lendemain, le colonel le fit appeler. J.;'adjudant-major l''introd.ll'isit dans la salle du rapport en ·se hottant les mains. - C'est ;vous, mon garçon, dit le colonel, qui avez trouvé IUll portemonnaie? - Oll!Î, mon colonel, répoodit tl.ariilet avec assmance. ___, Cest très lbien! 11 était pentu ce porlemonnaie, ;vous en êtes sfir! - Oui! ou~, mon colonel; We me trofulis pour l'appel, quand rf'ai heurté quéque chose; je m'ai baissé; fai vu que c'était un portemonnai~ qui avait de .J'argent dedans. - Après. - Je m'ai dépêché de le porfer à l'adju·

dant. - !Encore mieux! tE:h bien, mon garçon, d:it le colonel en le !l'egardant 'biea en faœ, voU:S aurez huit jours de salle de poliœ.. · · Vous savez je connais les !hommes! [.aruflet, ~asourdi, restait immobile, doué au plancher! . - Demi-tour! lui dit l'adjud'ant-maljor en lui montratrut ola :porte; les portemonnaies, ça ne prend plus, faudra trouver oaJUtre .cho~. iLariflet a fait !huit jours: H n''a ~ama 1 s compris. Eugène \FOU~RIER.

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