L'Ecole primaire, No 01 Janvier 1925

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J'anlier 1915

tmatre 0 JR< Gllll~J l Sceitité valai,af)J]e d ·édu~ation · D~

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Bulletin du MUSÉE PÉDAGOGIQUE ~ L'Ecole primaire donne une douzaine de livraisons de 16 pages, la couverture y compme, et autant de supplé· ments de 8-1& pages pendant l'année ordiDllire (soit du ter Janvier au 31 Décembre). Par au: Snlsee fr. 3.~0, Union p,.l!ltale fr. 4 . Les abonnements se règlent par chèque postal Ile 56 ou à ce défaut contre remboursement. J.nnonee& : 20 cent. la ligne sur toute la largeur Tout ee qui eoneerne lœ publleœtion doit être œdressé dlreetement à. son ~arœnt et londœteur, M . P. PIQ.NAT Dfreteur ciu Muée pédœgogique, à. Sion.

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Sommaire de la feuille principale Pour bi·en faire le catéchisme. Lamgue française: Cours .élémentaire; cooos moy~en: cours su,périeur. - ·Enseignement du dessin. - Travaux manuels: mailile à fendlroit. - Le ciné· ma scolaire. - IVaTiétés.

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Sommaire du Supplément N· 1 Le voile de la Vi·e:rge. - iEt la leçon continue. - Pas s i fou qu'il en a l'air. - kux incroyants : la foi catholique. - La diêd icace dies égLises. Le rôle ingra·t de la if,emme. - Le banc des vieux. - Les ordres contemplatifs. - - !Plusieurs cllroniq ues agri,ooles. Variétés.

Vers Dien! Augustin, le fils de :Monique, 1·âme en-core agitée de désirs tumultueux, errait dans la solitude, cherchant une réponse à s~ _pensées ill\quiètes. «Où aller potlJl' contenter mon "·œur, ,pour remplir de bonheur et de joie ce vase toujours vi.de et qui voudrait déborder? Comme embrasée par la lumière diu soleil couchant, vêtue de la11ges bandes de pou11Pre, la mer méditerranéenne semlblait dormir au murmure de ses flots apaisés. « Ah! fit 'Awgustin, si j'errais dans leurs solitudes, ouvrant ma voile tà des specta-cles toujoms nouveaux?» Et le j~eune homme entendit une voix qui venait des prOifondeurs de la mer: « Augustin, cherche plus haut que nous». Augustin porta ses regards sur un massif de montagnes : il se demanda si la paix n'habitait point dans leurs retraites profondes, si toute douleur 'h nmame ne se calmerait pas au mur-

mure de letlJl's grandes eaux, au concert de leurs forets. Et de nouveau Ullle voix se fit ~entendre; elle descendait des sommets audadeux elle disait : « Augustin, ·cherche plus haut ·que nous:.. Au-dessus de la mer, au-dessus des monta·gnes, l'e ·f irmament allumait ses étoiles, les astres suivaient dans Le cid leur chemin lummeux, et Augustin croyait entendre au milieu des mondes insoupçonnés }~harmonie de ·ces musici·e ns géants. « Ah! fit-il, s i je me perdais dans leur immensité, atome enivré de Leur splendeur. » .Et les mond·es mystérieux parLèrent. lls disaient: « Augustin, cherche au-dessus de nous». Au-d:essus des flots, des montagnes et des astres, le monde visfule s'était fermé. 1Mais le regard de l'âme ;perçant l·es limites fermées au regard- du corps interrogeait Celui dont la main a ·Creusé le vase des mer:s, assis la •base de montagnes, semé Les étoiles ·comme une poussière. Et Augustin s'élevant vers la souroe infinie de la Beauté, de ia Vérité, de la Charité, s'écriait: « 0 Dieu! vous avez fait mon oceur si grand 1qu'il 111e iJ'ouv-e son re· pos qu'en Vous». ~ot--

La place dn Mattre Quand on pénètre dans l'a:pparted'un cardinal 1à 1Rome, on trouve une salle où, sous le .portrait du Pape régnant, un fauteui·l vide est retourné vers la muraille. 'L'idée est belle. 'EHe :rappelle qllie le ·ohef de l'Bglis-e peut tollljours venir ·ch·ez celui qui fait ;partie de son conseil et que ce siège lui ~est réservé. La Pensée du Pape albsent est ainsi sans oesse présente. ·

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Pour le -chrétien, Dieu doit aussi toujours être présent en son image, }Je Crucifix. Nos pères le savaient, eux qui dressaient des oratoires et des calvaires aux .carrefours des chemins et 1a ux coins des dhamps. Ces .croix ont été élevées pour commérrtorer 'les év~énements de la famille, la naissance d'un enfant, la guérison d\tn malade, l'entrét. d'un fils dans les ordres. En lisant les n6ms gravés sur les sodes, on jpasse en œViue les héritages et les félllllilles; on évoque la figure des vieux paysans justes et bons qui s'y arrêtaient .pour se reposer, on revoit 'Par la pensée ·la. coiffe blanche des paysannes qui -commençaient là leur r·osaire. Aujourd'hui encore, en pays catholiques, - s'ils n'ont pas heureusement quitté la ·campagne pour la ville, - les fils du laboureur, devenus grands, ralentissent le pas et soulèvent leur chapeau en passant devant la « croix dre .leurs pè· res.» Uabitués à cette station, les bœufs au mufle humide s'attardent eux-mêmes comme pour' rendre hommage au défenseur dru sol; dans la fraîcheur des matins leur haleine monte en un nuruge léger, semblable à un rustique encens. 'Saluons les ~croix demeurées au bord des routes de la terre, où que nous 'les rencontrions. Nos mères connaissaient l'action reJ.i'gieuse -col!1s-olatrioe, et moralisatri~ de l'image d~ jésus <lftlcifié. 1EHes 111'auraient pas laissé sans ·cruci\fix ·les chamlbres de la maison. :La vie y gagnait en •beauté et en honnêteté. Qui mesurera œ que la vue d'un ·crucifix peut ap.port,e r de loyauté jusque dans les a:t1f.aires! Ce -crudfix de notre vieille maison de famille, il est Dà, pour les vivants. H doit avoir sa place à 1a ville rom-

me à la campagne, 'dans l'aPIPartement de passag·e comme dans 1a demeure stable, dans la grande· salle de la ferme. 'Partout il est J.e Maitre de la maison. -o~

Educt.dinn CO.MIMBNT

RENDRE . LES OBEIISSANTS

BNf A.NTS

1. Ne jamais ~ter un otdte. 2. iNe jamais donner un ordre irréalisable. 3. Ne jamais t~érer qu'un ordre donn~ ne soit pas exécuté. 4. Ne jamais employer de .ruses . 5. !Ne jamais mendier l'obéissanœ. 6. Ne jamais acheter l'~issanœ par des Jiromesses ;q u'on ne ti'en:dra pas. 7. Ne jamais employer d'appellations in· jurieuses·. s. Ne jamais mon.t rer à l'enfant qu'on Je wpPOse capable de désobéir. 9. Ne jamais ~a.ire de menaces irréalisab1eli.

10. Ne jamais flatter une passion mauvaise de l'enfant lorsqu'on veut le récompenser de son obéissance. n . Ne jamais rien ordonner quand l'enIani est passagèrement disposé l ré&ister aux ordres. 12. Ne jamais varier dans les ordres donnés.

OE QU'IlL fAUT WUJOURS PAiiRE 1 . Habituer à l'obéisrsanœ dès les premières ~nées. 2. Exiger toujours . une dhéissanœ imméd'iate et con1>lète. ·3. Com'manider toujours avec calme, sans co1ère et :clairement. 4. Accorder tou1ours sa confiance aux eniants tant ,q u'ils n'en ont pas abusé et teur

laisser croire qu'on est certain de teur béi.ssanœ.

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5. Commander plutôt que de défendre. (). !Donner toujours l'exef$le de l'obéis-

ean.œ. 7. Punir toujours la désobéissa.nœ · s. •Instruire l'enfant de aes devoirs.

OE QU'LL f AVT ifA1RE •P AR.FOIS 1 . Récompenser parfuis 1'obéissance.

2 . tEncoUII'ager l'enfant, le grandir à -ses yeux. .. 3. faire connaître là. l'enfa.n t la punthon d'une désobéissance qu'on a des raisons de prévoir et ùe craindre. 4. ·Expliquer Œes raisons des . ordres GU'on donne. 5. ifaire compren<h-e le pluS' tôt possible l l'enfant •q ue Dieu 1ui ordonne d 'o~ir. ~()--

Plusieurs tantes pour un neven 1Petit •Charles avait une légion de tantes. Papa et maman appartenant tous de~x là. des famiHes nombreuses , mais Sl\lrtout riChes en fiLles les tantes mariées ou encore libres pouv~ient tout juste se ohiflfrer sur les. doigts de leur neveu. Que d'aides pour contnbue:r à son éducation! Ayant hélas! perdu son père de •bonne heure. la s·i11uation des tantes grandit en importance. A partir de ce moment il eut pour témoins de tous ses actes. une ou p~us:eurs tantes. Et c'était fort heureux, pensaient-elles. Lui, pas toujours. .\Mais l'opinion des enfants ne compte pas. [.eur sagesse n'est pas •à 1a hauteur des circonstances. ,Les conSI\llte:r serait folie. Exemple: !Lorsqu'il s'agissait de la grandeur de3 tartine& à offrir à petit Charles, sa bonne mère le consuliait quel:J.uelois. La miche dans une main, le couteau dans l'autre, elle lui disait en le regardant. re En veux-tu grand comme ceci ou comme ce 1a? • Les tantes estimaient qùe c'était de la faiblesse. Et cette faiblesse aliait jusqu'au scand·a le lor.sque ma.

man se mêlait de servir le goûter. Elle éta.it si J:xmne, grand'mère! Vieille, ;petite, toujours souriante, elle avait la figure encad!rée dans un joli bonnet. Grand'mère s.a.vait sans plus jama.is demander que petit Otar~es aimait les tartines grandes, surrorut s'il y avait du fromage Wanc. 1Aussi y al1ait-elle carrément. Ses tartines étaient de vraies planches. On voyait qu'elle était sati~faite de couper le plus long morceau possible, et d'y étendre la blanche crême du .frormge. Puis eUe s'asseyait el contemplait Je spectacle. Petit ~ar­ les se frayait un ·chemin ·à travers sa tarhn~ , conune un ,faucheur hardi à travers la prairie. Et lorsqu'en.lin il avait consommé jusqu'au croQton iinal, une moustache b~che ornait sa figure d'une oreille à l'autre. DieU QUe !!I'and'mère était contente à ces momentslÎt! Les tantes faisa ient des ~erves et préféient les petites sœurs se contentant de tar:es plus modestes. • Va, disait gran'\lJmère en lavant d'un coup d'éponge la moustache de fromage, va, mon petit, ne te laisse ~s comme épaisseur, ni comme longueur e.les ne soutenaient 1a comparaison Mais si que~­ :ju·un malicieusement insinuait ·<tUe. peh1 Char:es aimait grand'mère pour la ta11le de ses tartines, il .se taisait. Qu'aurait-il répondu à tant de grandes personnes? l.es apparences étaient contre lui. Au ton:d, de tels propos le faisaient sou.ftrir; il savait que ce n'était pas vrai! . Et grand'mère mourut comme papa étut mort. !Petit Charles changea de tantes. Vous allez voir s'il y gagna · Gran·d·-père avait du chagrin. Depuis la mort ode son fils . il eQt vou!u avoir _près d: lui le petit~fils . Celui-ci quitta la maison ou demeurait maman et toutes les tantes maternelles. Deux tantes paterne.Jes vinrent .le chercher pour le conduire en visite auprès du père de son pè:re. ,La route était longue la nuit tomba . Tante Caroline emmitoufla l'enfant dan& son manteau; il dormait et ne

s'aperçut pas de l'arrivée. Por~ au lit tout endormi, il ne se réveilla que bien avant jans la nuit. Où était-il? impossible de le savoir. Le clau· de lune tombait dans la chambre; mais c'était une ohambre aux meubles étrangers. L'enifant était coudté dans un grand lit à ri· deaux blancs, côté du mur. Près de lui, quelqu'un ronflait. Etait-ce un ogre? Petit Charles eut peur. Mais au matin la peur se d issipa. L'ogre supposé était sa tante! Grand,..père le reçut et l'embrassa lonfUement. Il avait les yeux mouillés. Tous les matins, il partageait avec petit Charles aon déjeuner et lui contait des histoires. II y a·. \'ait un jardin; mais les tantes défendaient df' toucher aux f:eurs·; du gazon: •défense d'y courir ou de s'y rouler; des aiibres: on n'avait pas !e droit d1y grimper; des camarades: on ne devait pas jouer avec eux . Tout cela salissait les vêtements. ILes tantes étaient possédées par l'orgueil des culottes impecCllbles et des tabliers lb.ancs. Petit Charles .:nait une existence rég'ée comme un papier à musique; il était heureux comme un oiseau... en cage! Heureusement que de temps à autre grand-père ouvrait le i'Uichet de la cage. Alors on voyait deux bambin·s lâchés. Un vieux c'était grand-père, un jeune c'était le petH-fils. 1Et ies tantes chuchotaient: • Est-il possirble d'être si vieux et si gamin! • :Petit Charles· ne voy.ait pas les chose3 du même œil . - Regarde donc la peau de cet enfant! dit, vers la Œin de décembre, Albertine, la tante longue et maigre, l Caroline courte e.t rondelette. - Tiens, oui, c'est rude à toucher . Par endroits, on dirait des écailles de poisson. - On ne peut pas laisser cela ainsi; pour Noël, nous voulons une peau lisse. .Et voici la scène où peu de jours après conduisit ce concialiarbule. AJU milieu >d'une large pièce quïHumine un quinquet, un grand cuveau de bois rem· pli d'eau cl!aude. Un sac de son y trempe.

Petit Charles ~~ debout dans le cuveau, nu comme un ver. Les deux tantes en tablier b.<mc, les manches relevées, le tiennent cltacune .par un !bras et l'attaçuent à qlliÎ. mieux mitux au savon de •M arseille et à la brosse de chiendent. L'enfant sent sa peau btOler comme du feu ; il se regarde ·et se voit toul rouge, mai.s il tient bon. Petit Charles_n'est pas douillet. C'est fini! pense-t-il entm, et déjâ se réjouit; mais trop tôt. L'opération ne satisfait pas les taJJ.tes. Elles se consultt-nt· l'une court et revient porteuse d'un coute<~.u'. Petit Charles n'est plus qu'à moitié 1 assuré. ·Pourquoi faire, ce couteau? Il le sut vivement. Tandis que la longue tante maigre le tenait ferme. la petite . donde ~ui grattait la peau comme on tannenut un CUlT· Par endroits, l'épiderme usé jusqu'au sang commençait à se déchirer. C'était intolb'ab~e.

Petit-Ohar:es se mit à hurler : • Grand-père, grand-père, à moi, on m'écorche!: Heureusement que grand-père accourut VI· vement. De saisissement à ce tableau, il l-a issa tomber ses lunettes et son livre. Il était temps! A partir de ce moment, grand-père demanda à assiter en perso1me aux !bains de son . protégé. •Les tantes prétendaient qu'i1 les empê· chaii de nettoyer son rejeton . Souriant, il déclarait. - Nettoyez-le, c'est bien; mais laissez-lui la peau ; j'y tiens plus quà la mieane, œ.r elle devra fournir une plus longue carnère . Au fontd toutes ·ces tantes étaient de bonnes ·1e~ et adoraient leur neveu . Petit Chartes devenu un homme, bit la pari des choses: - Elles m'ont tanné la peau, dit-i.l, c'est vni. mais elles avaient de si bonnes intentions!


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Sommaire de la feuille principale Pour bien faire le catéchisme. Langue française: Cë-urs élémentai.re; col.M'S moyen: cours su,périeur. - Enseignement du dessin. - Travaux manuels: mai'}lle à l'endroit. - Le ciné· ma scoLaire. - Var-iétés. --·•.J·· -

Sommaire du Supplément No 1 Le voile de la Vi·erge. - lEt la leçon continue. - Pas si fo'U qu'H en a l'air. - A:u.x inc.l'oyants: la foi catholique. - La diêdicace des églises. Le rôle ingrat de la ·~me. - Le .banc des vieux. - Les ordres contemplatifs. - Plusieurs chroniques agriooles. Variétés.

Vers Dieu! Augustin, le fils de Monique, 1'âme en-core agitée de désirs tumultueux, errait dans la solitude, cherchant une réponse à ses pensées in!quiètes. «Où aller pour contenter mon cœur, ,pour remplir de bonheur et d.e joie ce vase .toU!jours vkte et qui voudrait déborder? Comme embrasée par la lumière du soleil couchant, vêtue de l.a11ges bandes de polll'lPre. la mer méditerranéenne semblait dormir au murmure de ses flots apaisés. « Ah! fit •Augustin, si j'errais dans leurs solitudes, ouvrant ma voile •à des spectacles toujours nouveaux? » Et le jeune homme entendit une voix qui venait des profondeurs de la mer: « Augustin, cherche plus haut que nous ». 'Augustin porta ses regards sur un massif de montag111es: il se demanda si la paix n'habitait point dans leurs retraites profondes, si toute douleur 'humame ne se calmerait ·pas au mn·r-

mure de leurs .grandes eaux. llu concert de leurs forêts. Et de nouveau wne voix se fit entendre; elle descendait des soo:nmets audadeux elle disait : « Augustin, cllerche plus haut .que nous •. Au..<fesS1.18 de la mer, au-dessus des montagnes, 1e firmament allumait ses étoiles, Ies astres suivaient dans le ciel leur chemin lumineux, et Augustin croyait entendre au milieu des mond·es insoupçonnés l'harmonie de •ces musidens géants. «Ah! fit-il , si je me perdais dans leur immensité, atome enivré de Leur splendeur. » .Et les mondes mystérieux parlèrent. Ils disaient: « Augustin, cherche au-dessus de nous ». Au-dessus des flots, des montagnes et des astres, le monde visi'ble s'était fermé. :Mais le regard de l'âme ;perçant les limites fermées au r·egard du corps interrogeait Celui dont la main a .creusé le vase des mers, assis la base de m001tagnes, semé J.es. étoiles comme une poussière. Et Augus·tin s'élevant vers la souroe infinie de la Beauté, die la Vérité, de la Charité, s'écriait: « 0 Dieu! vous avez fait mon cœur si grand 1qu'il ne ;lJouv·e son repos qu'en Vous». ~01--

La place du-Mattre Qu·a nd on pénètre dans l'.a:ppartemerut d'un cardinal à 'Rome, on trouve une salle où, sous le .p(}rtrait du Pape régnant, ltln fauteui.l vide est retourné vers la muraille. 'L'idée est belle. 'E'lle :rappelle qUJe le ·ohtif de l'Eglise pewt toujours venir ·chez celui qui fait ~partie de son conseil et que ce siège lui ·est réservé. La Pensée du <Pa·pe albsent est ainsi 9ans œsse présente. ·

Pour le chrétien, Dieu doit aussi toujours ê tre présent .en son image, le

Crœcifix. Nos pères le savaient, eux qui dres· saient des {}ratoires et des calvaires aux carrefours des chemins et ~aux coins des dhamps. Ces cr<>ix ont été élevées pour commémorer •les événements de la famille, la naissance d'un enfant, la guérison d'un malade, l' entrét. d'un fils dans les ordres. En lisant les noms gravés sur les socles, on iP·asse en r.eViue les héritages et les familles ! on évoque la figure des vieux paysans justes et bons qui s'y arrêtaient .pour se reposer, o:n revoit par la pensée ·la coiffe blanche des paysaooe3 qui -corn· mençaient là leur rosaire. Aujourd'hui encore, en .pays catholiques, - s'ils n'ont pas heureusement quitté la cam· pagne pour la vitle, - les .fils du ·laboureur, devenus grands, ralentissent le pas et soulèvent leur .c ha peau en passant devant la « eroix de .leurs pè· res.:o Ba:bitués à cette station, les \bœufs au mu'fle humide s'attardent eux-rn~ mes ·comme pour· rendre hommage au défenseur du sol ; dans la fraîcheur des matins leur haleine monte en un nuélige léger, semblable à un rustique encens. . 'S<lluons les croix demeurées au bord des routes de la terre, où que nous ·les ren-contrions. Nos mères connaissaient l'action reli'gieuse coosolatriœ, et moralisatri~ de l'image de jésus orucifié. 1Elles n 'auraient pas laissé sans .crucitfix 'les challlllbres de la maison. La vie y gag nait en ·beauté et en honn1êteté. Qui mesurera ce que la v.u e d'un crucifix peut appor~er de loyauté jusque dans les a;m;aires! C e ·cruci'fix de notre vieille mais-on de famille, il est Dà, pour les vivants. H doit av(}ir sa place à lia viiJ.e corn-

me à la campagne, 'd ans l'appartement de passage comme dans 1a demeure stable, dans la grande· salle de la ferme. Partout il est J.e Maître de la maison. -o~

Eduealinn RENDRE . LES ENfANTS OBEIISSAINTS 1. Ne jamais ~ter un otdre. 2. iNe jamais donner un ordre irréalisable. 3. Ne jamais tdlére.r qu'(IJJ ord.nJ donn~ ne s<>it pas exécuté. 4. Ne jamais employer de ruses. 5. !Ne jamais mendier l'obéissance. 6. Ne jamais acheter l'abéissanœ par des p.romesses ;qu'on ne ti'enrd.ra pas. 7 . Ne jamais employer d'appellation& injurieuses . 8 . Ne jamais montrer à l'enfant <ju'on Je auppose capable de dés·obéir. 9. Ne jamais faire de menaces irréali.aa· ble!. . 10 . Ne jamais oflattu une passion ~uvai­ se de l'enfant lorsqu'on veut le récompenser de son obéissance. 11. Ne jamai~ rien ordonner quand l'enfaut est passagèrement d isposé à réSister aux ordres. 12 . Ne jamais varier dans les ordres don· nés . COMMENT

OE QU'l!L fAUT TOUJOURS .f'AiiR'E 1 . Habituer à l'obéissanœ dès les premières !a.DDées . 2. ·Exiger toujours . une obéissance im· médiate et cont>Iète. 3 . Commander toujou rs avec calme, &ans co1ère et dairement . 4. Accorder toujours sa confiance au~ en·fants tant :q u'ils n'en ont pas abusé et leur laisser croire qu'on est certain de 1leltl" O· béi.s.sanœ.


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Les abeilles de M. le Curé = tDans le Bas-Valais il est une petite •paroisse qui éparpille .ses maisons au pied de la montagne ·boisée de hêtres et de châtaigniers. 'De braves cultivateurs peu fortunés la ·com1posent et tiennent en particulière alffection leur dévoué Pasteur qui est aussi un enfant de la glèbe. 'jusqu'ici rien •que de très normal. Nos desservants de paroisses ne sontüs pas les pères de leurs ouailles que la ·communauté soit pauvre ou riche. de la montagne ou de la .Plaine. Mais où notre !Paroisse bas-valaisanne me paraît se spécia.Iiser, -c'est qu' elle 'J)Ossède . . . devinez donc? Allons! vous ne trouverez pas! Eh! bi·en . . . c"est qu'elle a l·e bonheur de posséder un Curé qui fait travailler ses abeiHes en faveur de l'embellissement de son église et des œuyres paroissia · 1es en général. C'est fort bien trouvé, n'est-ce pas? Et surtout si simple - comme l'œuf de Christophe Colomb - mais en<:ore fallait-il y penser .. . - •Délicieuse votre église. M. le Curé. ·Décorée avec goût, et si proprement tenue! D'autant plus méritoire que votre paroisse n'est .pas riche. Félicitations ... - Ven·ez donc visi·t er mes auxi"liaires, les ·généreuses «donatrices» qui ont permis l'embellissement d'u sanctuatre. 1Et le :bon prêtre nous entraîna devant un magnLfique rucher. Dans la tiédeur d'un beau j-our de œt arrièreautomne, les albeiUes voltigeaient en bour·d onnant le dernier chant avant la fermeture hi~emaJ.e du cloître ... - Cette année, obs·erva-t-il avec un brin de mélancoli~. mes ouvrières n'ont

vu pas travaillé comme de coutume. Le temps fut si mauvais. Elles se rattraperont l'an prochain, les pauvrettes!

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- Toute de même, me dis-je, en quittant presbytère, quelle heureuse idée a eue cet excellent pasteur. Sans y pens·er peut-être, il fait contribuer indirectement tous ses paroissi·ens à l'embellissement de la maison de Dieu et aux œuvres paroissiales. Les braves gens de M. . . ont tous quelques lopins de terre au soleil du bon 'Dieu. Tous possèdent l'une ou l'autre prairie offrant à la cueillette des insectes sacrés leurs fleurs parfumées. Et comme des ouvriers apportant les moellons destinés à la construction d'un :'terruple, les vaiHantes petites abeilles em'portent te nectar précieux qui deviendra le doux miel .que les fins gourmet9 devront payer au plus juste prix. j'aime beaucoup cette heureuse ini· tiative du bon Curé 'bas-valaisan et, si j'avais un conseil à donner à ses vénérés Confrères, je leur dirais volontiers de se pourvoir aussi d'un rucller. Ils en consacreraient le p·roduit aux nom'breuses institutions religieuses et sodale.st .existantes ou à créer. Peut~être sera-ce l'un des mille moyens providenti·els de ramener au bercail sinon à la ruche chrrétienne les âmes qui errent loin du troupeau . ..

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1En songeant aux abeilles de Mon· sieur Je Curé, je ne puis m'empêcher de faire une petif.e réflexion .. pro domo. je me dis que si la nombreuse ·co· Ionie de ,la ruChe catholique savait et voulait consacrer une toute petite part du fruit de son la:beur à cette autre œuvre - peut-être la plus importante de toutes - qu'on appelle la presst., à

quelle rédemption, à 9uelle moisson spirituelle ne coopérerait-eUe pas! . Aujourd'hui, les âmes vont butiner dans J.es livres et surtout le long des colonnes de journaux, le suc vivifiant ou le .poison mortel. Quel apostolat fécond que d'aider à la diffusion de la presse franchement catholique ·et de la répandre eomme de prodigieux essaims de la vérité à travers nos cités .et nos camJlagnes! Voulez-vous que les œuvres pies prospèrent, voulez-vous que dans les églises pleines de poésie chrétienne se pressent en foule les ,fidèles et ·q ue nombreux les lévites montent à l'autel ? TravaiLlez de toute votre âme à ré· pand:re le journal catholique dans clla· Que famille. Pas une place inoccupée pc.rce que l'ennemi, d'une façon ou de l';:;utre, s'y faufilera. Combattre le mauvais journal, même le journal dit neutre, c'est bien, c•est un devoir. Le ·remplacer par l'organe religieux c'est mieux encore. Que nos amis nous -comprennent; qu'en cette ·fin d'année ils fassent un rdour sur eux-mêmes puis qu'ils nous aident, oui à leur aider ... --o-

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L'AILIMANAOH DU VM.AIS. - L'avezvous vu? - Qui? - Eh! parbleu! l'Almanach du Valais! Sous · sa parure de colibri, il vient de prendre son vol vers ceux qui, depuis une année, attendent son :retour. Pourquoi dooc, ce fidèle ami du foyer, ce gai messager de l'an nouveau, jouit-il de tant de sympathie? Ceu~ qui le connaissent le savent bien. C'est parœ qu'on aime son air simple, ingénu même, souriant; sa belle érudition et sa bonne tenue. Oui, tout bon enfant qu'il est, i' Almanach du Valais n'en est pas moins intéressant et spir ituel; il porte, dans sa besace, tout un bagage scien~ t i~ique, historique, légendaire, une vraie pe-tite encyclopédie de campagne à l'usage de tous. Et cependAnt, pa:s de prétention chez cet émd,ii campagnard; il est tout d'humilité et de bonhomie, il n 'y a qu'un seu'l point où il se cabrerait, où l'agneau deviendrait lion, c'est sur l'amour de sa petite patrie <;u'il aime plus que tout au monde, puisqu'elle est sa mère, qu'elle lui a donné le jour et qu'elle lui fournit toutes les substances nécessaires à son e~is·tence. Sli'T ce chapitre là, le brave Almanaeh du Valais est intransigeant, c'est pourquoi il a pris p our devise: c ·La Patrie avant tou·t! •


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