No 12 l'Ecole primaire, 25 Juin 1887

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VIm• ANNÉE

SION 25 .Juin 1887.

l ÎGi lE PIIIAIIE 1

REVUE PÉDAGOGIQUE

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Tout ce qui concerne la publloation doit être adressé à l'éditeur : M. P. PIGNAT, seorét. au Départ. de l'lnstruotlon publique, à Sion.


N• 12.

A VIS IMPORTANT Nos lecteurs trouveront, joint au présent N•, le compte-rendu de la réunion générale des instituteurs valaisans, tenue à Géronde le 28 avril dernier. Nous aurions ajouté à cette relation la liste des participants, ruais nous n'avons pu l'obtenir complète. Cette nomenclature nous a fait défaut en effet pour deux districts. Ceux de nos lecteurs auxquels il manquerait l'une ou J'autre livraison de l'Ecole primaire pour avoir une collection entière, peuvent la complèter en indiquant le N• manquant à l'éditeur de la publication.

l'~cole

«SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION»

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et la Camille.

Cet ouvrage, précédé d'une méthode élémentaire et d'un petit solfège, compte 125 morceaux à 1, 2 et 8 voix égales qui constituent les mélodies les plus populaires et les plus remarquées des recueils contemporains. Les morceaux ont tous des paroles en français et en allemand. Prix 1 fr. - 10 •J. de remise et le 13•' en sus au corps enseignant et aux détaillants, en adressant directement les demandes à l'éditeur, M. Pignat, secrétaire de l'Instruction publique, à Sion. Dernières appréciations de la p resse sur la 2• édition Plusieurs journaux ont déjà donné un compte-rendu très élogieux de cet ouvrage. Pour notre compte, nous souscrivons volontiers et de bon cœur aux mérites réels que l'on s'est plu à r econnaître dans le recueil que nous annonsons. L a gradation des morceaux est naturelle. Ils se distinguent par une composition typographique soignée. Il y en a du r este pour tous les bons goûts, car le choix et la variété des paroles et des mélodies est des plus heureux. Les mor-ceaux patriotiques sont naturellement en plus grand nombre. C'est de mise et de bon ton. (Ecole, de Lausanne.) Cet ouvrage a été fait sur un plan nouveau. La théorie élémentaire, qui constitue sa pr éface, a été rédigée dans les deux lang ues ; les 125 morceaux qui suivent ont des paroles françaises, ainsi que la traduction allemande placée au dessous des notes. Cet avantage permet ainsi à l'un ou à l'autre de ces chœurs d'êt re chanté par tous dans nos fôtes cantonales, intercantonales et même fédérales. C'est sans doute dans ce but que le dit recueil contient des morceaux tels que le Rhin suisse, l'Helvétie, les H ommes libres, les Alpes, la For~t s1dsse, la L iberté, le Ranz des Vaches, etc. A ce point de vue seul, l'ouvrage mérite une place dans la bibliot hèque des amateurs de nos fêtes populaires, de tnus les amis de la musique en général, des sociétés de chant, d'étudiants, etc. Il r éalise ainsi toujour s mieux la pensée qu'exprimait jadis le poëte chansonnier : Les cœurs sont bien près de s'entendre Quand les voix ont fraternisé. (Educateur, organe des instituteurs de la Suisse romande.) Cc recueil de chants, employé dans les écoles du Valais, est déjà connu chez nous. De nombreux sujets religieux, les chants patriotiques les plus populaires dans la Suisse r omande, des chœurs de fêtes, le R anz des Vaches, tout l'en-

1886-87.

ORGANE DE LA

Ceux également auxquels nous aurions oublié d'envoyer la prime promise, la recevront gratuitement s'ils veulent bien prendre la peine de la demander. Prière aux abonnés qui n'ont pas encore réglé leur abonnement de vouloir bien réserver un bon accueil à la carte qui sera prochainement mise en circulation.

Recueil de chants pour

Sion, 25 Juin.

<r.:mtœm~ &œ®m:raurn:~ Ce numéro, dont l'impression a été retardée pour des causes indépendantes de notre volonté, est le dernier du cours de 1886-87. L'Ecole primaire prend donc momentanément congé de vous, chers lecteurs, et reviendra vous faire de nouveau visite en novembre prochain, si Dieu veut bien continuer à prêter vie et santé à l'auteur de ces lignes. Dans l'espérance de les revoir tous, elle souhaite de bonnes vacances à nos braves instituteurs et institutrices. Puissent les uns et les autres en bien profiter pour retremper leurs forces et leur courage, de manière à recommencer avec ardeut· et entrain une nouvelle année scolaire. Ils ont en effet amplement gagné le repos qui leur est accordé. Pour nous aussi, cette trève est la bienvenue, et nous l'utiliserons pour faire provision de matériaux, afin de rendre cette publication de plus en plus intéressante ct variée. Nous profiLons de l'occasion pour exprimer, au nom de nos abonnés, toute notre gratitude aux collaborateurs dévoués et désintéressés qui ont bien voulu adresser des articles à notre modeste revue. Leut· nombre, malheureusement, est encore trop restreint; espérons qu'un peogrès sous cc rapport marquera l'année prochaine. Nous adeessons d'autant plus volontiers de vifs remerciements à nos correspondants qui ont le plus particulièrement contl'ibué, par leurs travaux, à rendre l'Ecole primai?·e digne des sympathies du corps enseignant. Au risque de blesser leur modestie, nous dirons que ces vaillants auxiliaires . s'appelaient MM. Hopfner, le zélé directeur de notre école normale - dont le nom fait encore autoeité en matière agricole, - A. Charron, instituteur à Montbouy (France). Mario, à S., (Valais), Perriard, expert pédagogique fédéral à Cormérod (Fribourg), Wetzler et Rey-.Mermet, instituteurs. Qu'ils nous permettent ici d'escompter la continuation de leur excellent concours . Disons, en terminant: que nous aYons encore en portefeuille des manuscdts qui attendent la prochaine année scolaire pour obtenir les honneurs de l'impression. Dans le nombre figure une charmante relation intitulée : Le maître d'école de rnon père, traduite de l'ilalien par MA.mo avec la permission de l'auteur. Nous


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projet~!ls égal~ment de ~ouyelles ~méliorations pour augmenter la ~atlere ~e l, Ecole prunazre, mais nous ne pourrons les introdwre que s~ d autres recrues viennent renforcer les rangs des abonnés fid~les. _Nous. comptons sur _nos dévoués souscripteurs pour _nous a1der. a _att~mdre cc but, qm a en vue, par l'éducation chrétienne, la realisation de la belle devise : Pro Deo et Pat1·ia. (Pour Dieu et la Patrie). P. P.

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leçon orale donnée par le maître , soit en apprenant par cœur le résumé de cette leçon ou des morceaux choisis de littérature. (Etudes scolaires). ALFRED CHARRON,

LE TRA.VAIL P ERSONNEL DE L'ÉLÈVE

_Le travail de l'~lève est bien certainement celui qui exerce le mieux les facuHés mtelle_ctuelles et celui qui est le plus profitable. Autre chose ~st la théone, m_Itrc ~hose est la pratique. Le maître aura beau frure des leçons didactiques bien préparées, les élèves aur~n~ beau 'f apportez: toute leur attention, si ces derniers n'y parti~IPC?t p~mt. eux-me~es , ou si la leçon n'est pas suivie d'un devo1; ~ applicatwn ~ les resultats seront peu satisfaisants. Il faut que 1 él~v~ fasse des recherches, qu'il réfléchisse, qu'il fasse effort, Sl l on veut que la leçon porte des fruits et qu'il en reste quelque chose dans la mémoire. Les leçons ont besoin d'être accompaO'nées ou suivies de nombreux e~e.rcicr.s destinés à faire bien sai~ir à l'élève ce qu'on a voulu lm m cul_quer. Po~r que les élèves puissent bien comprendre la leçon et rédiger ensulle convenablement leurs devoirs. il faut t~ujours, dans l'exposé ~e la leçon~ mettre l'exemple avant la regle. La mrthode socrattque est d ailleurs celle qu'il faut employer de préférence pour la préparation en commun des exercices. Elle oblige l'élève à réfléchir, à observer et à se rendre bien compte de_ ce qu'o~ lu~ demande. Cette préparation en commun des exercices est md1spensable dans le cours élémentaire mais elle devi~nt de moins en. moins nécessaire dans les cours ~oyen et supéneur. Il fa ut habituer peu à peu l'enfant à travailler seul. C'est ainsi qu'il prendra l'habitude de l'observation et de la réflexion. Nous l'avons déjà dit: le travail solitaire de l'élève est de beaucoup le plus profitable. Mais la correction de ce travail doit le plus souvent, être faite publiquement et en commun si l'ou v~ut qu'elle profit~ à tous les élèves. De temps en temp~ , le maître pourra travailler de concert avec eux, à la rédaction du devoir donné: et cherchera ainsi à leur faire pratiquer les meilleures méthodes de travail. . C'est ici le lieu de parler de l'usage et de J'abus du livre. Le hvre sera toujours un auxiliaire utile, indispensable même. Tl permet aux élèves de travailler seul, soit en traitant les exercices de français, de calcul, de géographie, d'histoire, etc., relatifs à la

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Jnstitutewr communal à Montbouy (Loiret).

LA LEÇON Longtemps, à l'école primaire - et ailleurs - on se contenLaH d'indiquer le passage de grammaire, d'histoire, de géographie, etc., à apprendre par cœur et de le faire réciter: c'était là un exercice de mémoire et uon une leçon. Plus tard, on a expliqué ce passage, soit avan t de le faire apprendre par cœur, soit après l'avoir fait réciter : c'était un progrès considérable, mais ce n'était pas encore là une leçon à proprement parler. Enfin les maîtres ont été amenés, à professer, à prendre la parole devant leurs élèves, à être eux-mêmes l'historien: le grammairien, le géographe, etc., en un mot à donner à eux-mêmes et directement les divers enseignements. A la bonne heure ! \7ollà la leçon véritable, celle qui méri te vraiment ce nom. C'est, croyous-nous, de cetlc leçon que nous avons à parler pour dire les formes variées qu'elle peut prendre ct ensuite celle de ces formes à laquelle nous donnons la préférence. Nos voisins de Belgique étalent volOIJticrs une formidable nomenclature de méthodes d'enseignement. Ils ont :la méthode d'exposition continue, la méthode d'exposition interrompue, la méthode socratique, la méthode euristique, la méthode catéchétique, la méthode intuitive, etc. De toutes ces méthodes qui: pour la plupart, ne sont que des formes ou des procédés d'enseignement, je ne veux retenir, pour le moment, que les méthodes d'exposHion et la méthode iuterrogative. Les professeurs du haut enseignement, peut-être les professeurs d'enseignement secondaire, montent dans leur chaire et, de là, débitent magislralcment la leçon qu'ils ont écrite ou qu'ils improvisent. Leurs auditeurs demeurent passifs et silencieux, prenant tout au plus des notes, qui lem· serviront, s'il y a lieu, à une rédaction. Beaucoup de nos maîtres, quand vint la substitution de l'enseignement oral à l'enseignement exclusivement donné par le livre, crurent pouvoir les imiter. Leurs élèves écoutèrent d'abord, puis bientôt n'écoutèrent plus ; la somnolence leur vint quand la légèreté de l'âge, l'amour du bavardage ou l'espièglerie ne reprenaient pas le dessus. Dans tous les cas, en vertu du proverbe : vm·b(t volant. les pamlcs s'envolaient ct il ne restait elu magistral cnseiguemcnt que des traces fugitives ct à peine sensibles. C'est lJ.UC la furmc d·cxpo::;ilioll couLilllte ue eonvicutjJOinL à l'école pri-


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maire, pas plus qu'à une première éducation quelconque. L'enfant veut bien apprendre ; il ne demande pas mieux que d'appœndre. Mais il n 'entend point qu'on l'instruise sans lui. Il veut que l'on cause, que l'on s'entretienne avec lui, l(U'on le fasse intervenir dans sa propre éducation et qu' on l'appelle à y coopérer. Exposons, parlons devant nos élèves. Mais convions-les à exposer et à parler à leur tour. EL voyez combien nous y gagnerons : l'attention sera provoquée et tenue en éveil ; le besoin d'activité - besoin immense, impérieux dans l'enfance, - sera satisfait ; par un exercice continuel, les facultés se développeront ; l'esprit de recherche et d'observation, le jugemeut, le raisonnement, la sensibilité même, si nous nous y prenons bien. Vienne la part à faire à la mémoire; que l'enfant fasse ou trouve ici ou là un bon résumé de ce dont on lui a donné d'intelligence par un entretien bien conduit, et nous verrons se reproduire tous les avantages de l'enseignement oral. Mais procéder ainsi, c'est recourir à la méthode d'exposition interrompue. C'est donc cette forme que nous préférerons à l'école primaire. Toutefois, nous en userons à divers degrés, à diverses doses, pouvons-nous dire. Dans le cours élémentaire, nous prodiguerons les interrogations, nous provoquerons les réflexions ; notre leçon sera une causerie et ne sera guère que cela. Peuton, sauf quelques moments donnés à des essais, à des ébauches de travaH personnel, demander à des cnfauts de 6, 7 ou 8 ans, autre chose que d'écouter un peu et de causer beaucoup ? Mais, dans le cours moyen, nos enfants écouteront davantage et parleront moins, parce qu'ils sont plus en état de saisir, de comprendre, de s'assimiler ce que nous leur disons. Dans le cours supérieur, les interruptions seront plus rares encore. li y a là un auditoire déjà formé, apte à suivre un récit, un raisonnement, à classer des idées, peut-être à prendre des notes et à rédiger ensuite. Cependant, n'oublions pas que, même dans un cours supérieur, même dans un cours d'école normale, il y a des esprits lents ou attardés à sonder, à stimuler, à faire travailler et à guider; des attentions à réveiller et à soutenir, une collaboration à exiger, collaboration sans laquelle les intelligences ne s'ouvrent pas ct sans laquelle aussi l'éducation demeure imparfaite, quand elle se fait. Ainsi donc, l'emploi mesuré, gradué de la forme d'exposition interrompue, c'esl-à-dire mêlée d'interpellations: d'intorrogalimts, de recherches ct de découvertes faites en commun, unie, hien entendu, quand il y a lieu, aux procédés intuitifs, voilà ce que nous rcgal'dous comme àcvaut dominer dan:-:; l'cuseig-nemeot. oral ,

dans la leçon orale si l'on veut, et comme en étant Je seul élément de succès. Mais nous dira-t-on et la méthode, la forme interrogative, la dédaig~ez-vous? - O~i, répondrons· nous; l'inte;roga~o!l, comme on vient de le voir, entre dans nos procédés d exposttwn ; dans le cours d'une leçon elle permet de s'assurer de l'attention qui y est donnée ; à la fln d' une leçon, elle en contrôle et en affermit les résultats. Comme forme exclusivement exployée, elle est une méthode de perroquet : elle ne met e.n jeu que la mémoire et ne travaille que pour elle · elle ne donne que des formules après lesquelles la leçon est à' recommencer. Dans notre syst~me, elle ne peut être employée qu'en dernier lieu, et, sur c~ pomt, .nous nous trouvons d'accord avec les auteurs de leçons écntes, qut placent un questionnaire ~ la fin de leurs chapitres. J'ai parlé de la gradation qu'il fallait mettre dans l'emplo~ de la méthode d'exposition interrompue. Un exemple fera m1eux comprendre ma pensée, je l'emprunte à l'enseignemel?t géographique. Dans le cours moyen, j'ai parlé de nos poss~sswns ou ~~ nos établissements sur la côte occidentale de l'Afr1que, et votcl comment je m'y suis pris: « Pierre, prenez la baguette et faites-nous un peu voyager en Afrique. Nous avons récemment fait le tour de cette vaste contrée. Sur quel point nous sommes-nous particulièrement arrêtés~ .- Sur l'Algérie. - Et je n'ai pas besoin de vous rappel~~ pourquoi. Ren~ dons-nous maintenant sur la côte orientale et seJOUrnons y auss1 quelque temps. Qu'est-ce que cela nous donne à penser, Paul JPeutêtre avons-nous par là aussi des colonies. - Oui, ou au Œoms des établissements qui y ressemblent beaucoup. Pierre, reconnaissez les grands cours d'eau, les grands fleuves qui viennent déb?u~her sur la côte orientale de l'Afrique, dans quel océan~ - Dans 1 ocean Atlantique. Voici le Sénégal, la Gambie, le Niger, le Zaïre ou Congo. Très bien. Revenez au Sénégal, et suivez-le jusqu'à sa source. Quelle ville voyez-vous à son embouchure?- Saint-Louis.-l!n nom français, comme vous voyez et qui vous indique qu'il Y, a longt~m.ps ~u~ nous sommes là : c'est sous l'ancienne royaut6 quel on baptisait ams1 volontiers les villes. Descelil.dez vers le sud, par un chemin de fer, ma foi. Vous rencontrez Dakar. Comme à Saint-Louis, vous y trouverez des Français. Apercevez de là Gorée et, dans le. lo!ntai~,. un cap que vous connai~sez .... - Le cap Vert..- Saut~nt a pwds .JOmts par-dessus la Gambie, vous apercevez plusieurs petits fleuves appelés la Casamoule, le rio Nunez, le rio Pongo, la Mellacorée . ~h bien, il y a aussi aleur embouchure ou sur leur cours des établissements qui comptent par mi nos possessions du S6négal, Mais vons pouvez remarque1· que je me sers plutôt du mot etablissement que dt~ mot de colouie. Pourquoi dnnc, croyez-vous?... C'est parce ~ue , s1 ll l iU:; avon~ uaus ces r égions des villes, des forts, des comptOirs. le~


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Français n'y sont pas assez nombreux pour former des colonies à proprement parler. Comment peut -il se faire, Emile, que les Français ne s'établissent pas en grand nombre au Sénégal et ne s'y fixent pas ~ - C'est peut-être parce qu'il ne fait pas bon y vivre. - C'est cela. L'équateur est bien près .... - li y fait trop chaud. - Et puis, il y règne souvent une maladie qui ne pardonne guère, la fièvre jaune. Voilà ce qui oblige les Européens à ne faire qu'un court séjour au Sénégal et à revenir bientôt au pays. Mais continuons notre excursion ... » On le voit, j'ai beaucoup interrogé, peut-être pas assez. Mais je l'ai fait moins encore dans le cours supérieur. Là, j'ai exposé ma leçon, en faisant simplement appel aux souvenirs de mes élèves. Ils me suivaient sur leur atlas, et je les chargeais seulement de m'indiquer les villes qu'ils rencontraient sur notre passage, par exemple, sur les bords du Sénégal : Saint-Louis, Bakel, Médine, Bafoulabé ; plus loin Kita, Bamakou, etc. Je leur disais quelques particularités sur ces villes, sur les peuples environnants et sur les échanges que nous faisons avec eux, etc. Ils prenaient une grande part à la leçon, ils y in tervenaient encore, mais en m'écoutant, en me suivant, en me venant en aide. Je m'interrompais beaucoup moins et exposais autant. A la fin , l'un d'eux refit la leçon à ma place, puis je recourus pleinement à la méthode d'examen. Mais alors, je n'enseignais plus, je contrôlais. Telle est, à mon idée, la méthode d'exposition plus ou moins interrompue qui convient à l'école primaire ; telle est la forme qu'y doit revôtir la leçon, forme qui, naturellement, sc modifie et se diversifie suivant les milicu:JC ou l'on se trouve placé et aussi suivant les matières que l'on enseigne. (Manuel gèneral).

rieuse difficulté à nos progrès; l'émigration nous nuit bien autrement. Mais cela moins en raison des changements de domicile qu'à cause des mutations de maîtres et de l'absence d'un programme uniforme dans l'enseignement. li arrive, en effet, que beaucoup de nos écoliers changent deux à trois fois d'instituteur dans le cours d'un hiver.Et avec le .cha.ngeme~t de maîtres on sait que le mode d'enseignement et l'applicatiOn varient du tout au tout selon le goût et les aptitudes du personnel enseignant. Ce qui constitue le plus grand obstacle, c'est le manque d'un programme uniforme dans les écoles exposées à ces échanges d'élèves, échanges provenant de l'émigration des familles. Dans ces localités, il faudrait quelqu'un pour imposer aux maîtres et maîtresses un programme unique basé sur les besoins du pays et en rapport avec le degré de culture des élèves. Les instituteurs de ces districts pourraient même se réunir plus souvent afin de s'entendre en commun sur les moyens à prendre pour mieux atteindre le but. On parviendrait par là à obtenir un enseignement plus uniforme, et le passage d'une école à l'autre se ferait beaucoup moins sentir et partan t le résultat serait tout autre que celui que nous obtenons maintenant. Descendons dans quelques détails concernant l'émigration d'une école. Au jour fixé pour le départ, l'instituteur doit suivre ses élèves. Qu'on descend~ dans la plaine ou qu'on aille à la montagne, c'est la même chose : Il faut marcher, il faut suivre. La Commission scolaire indique le jour ou l'on doit se mettre en marche et envoie au maître un voiturier ou plus souvent un muletier pour le transport de ses effets, de la batterie de cuisine, etc., etc. ; car quand on émigre on prend tout son bibelot qui n'est du reste, pas grand. Au moment ou l'école décampe, tout le monde part, et cola se fait avec tant d'ensemble qu'en trois ou quatre jours le village entier sera veuf de ses habitants, de ses troupeaux. Tout rentre alors dans le silence et chaque habitation est fermée avec soin, puis abandonnée à la garde du bon Dieu, comme disent nos bons paysans. Bref, l'instituteur lui-même se fait vite à ces habitudes et, pour notre part, nous disons que la variété de ces déménagements ne nous déplait pas trop.Los bambins,qui n'aiment que les changements n'ont pas de plus grand plaisir. Ils en trépignent de joie et de bonheur. Leurs figures 6panouies ne peuvent plus se contenir. Aussi, l'instituteur devra passer l'éponge ces jours-là sur bien des espiègleries. Les leçons, los devoirs se ressentent de l'agitation des esprits. On remarque que l'application a disparu et que si l'on continue à travailler quelque peu ce n'est que pour la forme et pour échapper aux punitions. Ajoutons encore qu'il reste parfois quelques familles des moins aisées dans le village, celles surtout qui n'ont pas de quoi se procurer une seconde habitation soit à la montagne, dans la vallée ou à la plaine. Que deviennent alors les enfants appartenant à ces famillec;là ~ Ils sont abandonnés avec leurs parents, sans école sans maitre jusqu'au jour ou le monde rentrera. Il arrive aussi que certaines

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La vie nomade en Valais.

A ce sujet on écrit de notre canton au Bulletin pédagogique: Ceux qui n'habitent pas le Valais ne se figurent pas les tlillicultés que nous rencontrons dans l'enseignement. Notre situatiou topo;.\'raphique et la vie nomade d'une partie de nos populations nous mettent dans une condition tout à fait exceptionnelle en Suisse. De plus, dans quelques localités, les enfants sont dans l'impossibilité de pouvoir suivre les classes deux fois par jour à cause de l'éparpillement des habitations et la trop forte distance qu'ils doivent parcourir pour se rendre à l'école. C'est pour ce motif aussi que le Valais, proportionnellement au nombre d'écoliers, possède le plus d'instituteul's et d'institutrices. E h bien, qui le croir ait? On ne s'aperçoit guère que le niveau de cos écoles soit sensiblement au-dessous de celui des autres classes. Il arrive môme souvent qu'elles dament le pion aux autres. Ce fait vient sans doute de ce que los élèves, qui ne peuvent ass istc>r qu'à une seule classe par jour, travaillent davantage chez eux. Ensuite, nous savons tOll Aqu'une bonne classe en vant deux médiocres rt à plus fo t lc t•ai::;uu deu.\ Htauvni::;e~. Cc u'c~t dOH\' pas li• uuc ;,:ô-

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• 184 semble des 125 morceaux du recueil constitue un choix qui ne laisse guère à désirer. L'impression est soignée, et le nouveau livre mérite à tous égards d'être recommandé à nos instituteurs pour l'enseignement du chant dans nos écoles. (Le Fribourgeois, de Bulle, Gruyère.)

écoles se ferment pour un mois ou deux, mais se prolongent en compensation plus lon gtemps au printemps. Dans de pareilles situations on comprend qu'il soit difficile de r éaliser des progrès bien marquants, puisque bien des élèves ne peuvent suivre le cours que pendant trois ou quatre mois de l'année. Arrivé à sa nouvelle destination, l'instituteur r eprend son école comme à l'ordinaire. Notons encore en passant que souvent, pour des circonstances particulières, on sera obligé de r efaire entièrement, à chaque changement de domicile, son ordre du jour, ce qui n'est pas une mince besogne pour un nouveau venu et surtout pour l es jeunes maîtres. Les cours r eprennent leur marche normale. Mais en compensation des élèves perdus dans ces migrations, on retrouve d'autres enfants qui viennent combler les vides. Pour le moment, c'est un inconvénient assez grave pour les maîtres, et très préjudiciable à l'enseignement, mais ces défectuosités se fer aient beaucoup moins sentir si les maîtres suivaient un programme plus uniforme. R.-M.

B I BLIOGR.APIIIE Syllabaire IDustré.

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VARIÉTÉS ~A IJ!ll ~ \! .. 'iJi' IU.ll. (Fragment)

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Un homme sans richesse, en un pays sauvage, Au milieu de mortels plongés dans l'esclavage Et courbés sous le j oug d'un cruel oppresseur, Parvint, par son courage, à. relever leur cœur ; n réveilla chez eux l'amour de la patrie, L eur inspira l 'horreur de toute tyrannie: Par lui ces laboureurs devinrent tout changés Et bientôt leurs tyrans par eux furent chassés. Au centre de l'antique et célèbre Helvétie, Lieux où la liberté fut de tout temps chérie, Se trouvaient trois cantons fermés de tous côtés D'une haute montagne aux rochers escarpés. Là. se voyaient encor la bonté vertueuse, La pudeur, la franchise et la vie laborieuse ; Inconnues et cachées à. l'ombre des rochers, Elles furent longtemps calmes en leurs foyers. A son tour on revit dans ces belles campagnes Un bien qui dès longtemps avait fui leurs montagnes: La noble mdépendance et la vraie liberté ; Et depuis ce grand jour, ce jour si fortuné, Jour qui justifia dans les cœurs l'espérance, Appela le bonheur, éloigna la souffrance; Le sage, le héros, par la gloire ennobli, P rononce avec respect: Schwitz, Unterwald, Uri 1

C.

Pensée.

*** L e mattre qui parle beaucoup est peu écouté, et les élèves font peu de

cas de ce qu'il dit: s'il parle peu, bien et à propos, les écoliers fo nt attention à. ce qu'il dit.

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M. F. Payot, libraire-éditeur .à Lausanne, a publié, il y a quelques années, un nouveau syllabaire illustré par Un ami de l'enfance, conçu d'après un plan nouveau basé sur la méthode analytique. Ce syllabaire se répand peu à peu dans les cantons romands et nous pensons qt~'u~ jour viendra où ~os syllaba}res actuellement ~n usage devront lUt fa1re place, cela meme plus tot peut-être que nous ne le pensons. C'est de cette nouvelle méthode de lecture que nous nous proposons d'entretenir un instant les lecteurs de l'Ecole primaire. A ce~ effet,, nous ne saur~ons mie~x faire que de citer quelques extratts de 1exposé de la methode qUl se trouve en tête de la partie du maître. Toutes les méthodes de lectùre peuvent être ramenée:. à deux : la méthode synthétique et la méthode analytique. Si nombreux que soient les syllabaires, ils appartiennent tous à l'une ou l'a~tre de ces d~ux méthod~s et ils n'en diffèrent entre eux que par la gra· dation et le cho1x des exerCices, ou par des procédés secondaires ou par leur mode d'application. ' La méthode synthétique consiste à. partir des premiers éléments des mots pour arriver aux syllabes : des syllabes on pas~e aux mots ; des mots aux phrases. On fait étudier d'abord les lettres, puis la combinaison des lettres en syllabes, d'où l'on forme des mots. C'est la méthode actuellement en usage dans notre Valais ainsi que dans les pays de langue française. ' ' La méthode analytiq!le procèd~ à _l'opposé de la méthod~ synthétique. Elle part du tout pour amver aux part1es; elle va du connu a l'inconnu et de l'idée à des signes conventionnels. L'esprit de l'enfant doit d'abord saisir l'idée d'un objet, puis en connaître le nom, enfin les caractères écrits qui servent à représenter ce nom. r Par cette méthode on se propose donc d'apprendre en même temps aux cummençants : a) ~ obse~ver les choses par l'intuition; b) a expnmer les choses acquises par la parole; c) ~ en reconnai_tre les signes graphiques par la lecture; d) a le:> reprodUire au moyen de l'écriture. . « Ainsi. intuition_, parole, lectu1·e et écriture, telles sont les quatre étapes a parcoun~ ~uccess1vement dans chaque leço!l. f!) Intutt1?Jl· c Dans chaque _leçon je place sous les yeux des enfants un O~Jet détermmé dont le nom serv1ra de pomt de départ et de thème à l'exer· ctce de lecture. A défaut de l'objet, je leur en fais voir la figure. Au moyen d'~ne leçon de choses, je leur donne une idée plus ou moins complète de cet objet. b) Parole. Cette idée sera ensuite énoncée. . c) Lecttwe. A l'objet je substitue ensuite son signe conventionnel, c'est·à· d1re sa représentation écrite, et j'exerce les élèves à déchiffrer ces caractères en allant du mot aux syllabes qui le composent et des syllabes aux lettres.


Les Jeures étant connues, je les combine de nouveau pour en former diverses syllabes. à) lf..'criture. Une fois que l'enfant sait lire le mot et en distinguer les éléments, je lui apprends à le reproduire par l'écriture. « Cette méthode comprend: l 0 Un syllabaire; ~· une colleclion de grands tableaux reproduisant les leçons du syllabaire à l'intention de l'enseignement eolleclif; 3° one série de six cahiers d'éeriture : ces cahiers présentent la même suite d'exercices que le syllabaire; ~o une collection de lOO Jeures mobiles. • Résumons en quelques mots les avantages que présente la nouvelle méthode de lecture : a) L'étude des arrangemflnts syllabiques trouve dans cette méthode un précieux auxiliaire dans les exercices d'intuition f't d'écriture, de sorte que, tout en apprenant à lire, le commençant acquiert des idées, s'habitue à les exprimer et développe en lui l'esprit d'observation: b) Cette nouvelle méthode est beaucoup moins aride que les anciens syllabaires, en ce qu'au lieu de placer directement l'enfant en présence de lettres et de syllabes qui n'offrent aucun sens, elle lui présente des objets ou des images accessibles à son intelligence. De plus, la diversité des exercices qui s'y rattachent les rend attrayante et facile; c) Plusieurs instituteurs qui en ont fait l'essai ont appris à lire et à écrire aux commençants en trois mois et même en deux mois ; à) L'Allemagne et la Suisse allemande donne ut aujourd'hui la préférence à cette méthode, comme le prouve l'immense succès obtenu par les syllabaires de Schlimbach, de Rüegg, etc. • Parmi le grand nombre d'appréciations elogieuses qu'il nous a été donné do lire, nous transcrivons la suivante qui vient d'une école congréganiste : • Il y a quatre ans que nous avons introduit dans nos écoles inférieures la méthode analytique synthétique pour l'enseignement de la lecture. Les succès obtenus par les six maîtresses qui se sont occupées de celte méthode sont te's que nous nous applaudissons vivement de l'avoir adoptoo. • • Parmi les meilleurs résultats nous citerons : l 0 Le développement rapide de l'intelligence par les courtes leçons de choses qui doivent précéder chaque exercice de lecture. 2• L'éveil soutenu de l'attention et deTintérêt par ces mêmes leçons d~ choses et par l'emploi des lettres mc.biles. 3• Le temps relativement très court que l'on emploie à l'étude du syllabaire. ~o La facilité d'occuper utilement les enfants dès leur entrée en classe au moyen des cahiers d'écriture en rapport avec les tableaux de lecture. • En suivant exactement la marche indiquée au commencement du syllabaire, on se procure en trois mois, au plus, la joie bien légitime de remplacer les tableaux par le livre de lecture. • Ayant fait nous-même l'essai de cette nouvelle méthode, simultanément avec celle que nous suivon~ actuellement, nous souscrivons en tout point aux éloges qu'on en fait, et nous pouvons assurer à l'avance aux maîtres qui l'expérimenteront qu'ils seront eux-mêmes surpris des avantages incontestables qu'elle a sur l'ancienne. Aussi, il nous semble que le Département de l'Instruction publique ferait bien de l'introduire à titre d'essai dans quelques écoles du canton. Nos maîtres d'école pourraient l'étudier, et ils ne tarderaient pas à se rendre compte de sa supériorité. Pois, plus tard, elle pourrait être rendue obligatoire et introduite dans nos classes au fur et à mesure que les anciens syllabaires seraient usés. R..., instituteur.

Supplément à l'École primaire 8me

Congrès scolaire du Valais à Géronde, le 28 aVt·il 1887.

LA 28 aVI'il, ainsi que cela avait été annoncé, la Société valaisan"e à'Educo1tion avait sa huitièmA réunion générale. Elle en avait fixé le lieu à Géronde, où elle tenait déjà une de ses premières assises en 1877. Charmant site que Géronde, est-il besoin de le dire à qui surtout a e u la bonne fortune de le visiter par une be lle journée de pl'intemps, comme cela nous est arr ivé à deux lustres de distance. La poésie et la musique ont don c à j uste titre chanté ce joli coin de terre, la première dans les vers bien connus d'un religieux dominicain exilé et qui y avait trouva provisoit·emont un asile; la seconde dans un beau morceau qui figut·e parmi ceux du RJcueil de Chants pour t'Ecole et la Fumille. En raison de la circonstance, voici quelques strophes de cette poésie, que M. le professeur F.-O. Wolf a an notée sur l'air de la tyrolienne des Pyrénèes. Colline de Gét·onde, Délicieux séjour, Solitude profonde ..• A toi ce chant d'amour. 0 ciel chéri de la patrie, Rien n'est plus beau que l'Helvétie ! Que j'aime ton église, Ses arceaux gracieux, Sa flèche toute g rise, Sa cloche aux chants joyeux 1 Qu'il fait bon dans ton sanctuaire, Près de l'autel du Saint-Rosaire 1


-2Grottes mystérieuses Désertes aujourd'hu. ' q~ t.a nt d'ames pie~~es VhJv,aien~ loin de tout bruit r PUJssez-vo · ···· Revivre commeu~, samts_ ermitages ux anciens âges 1 .•• Notre ~imable vallée Est trois fois cha u . Doucement éhranlle e JOur, Par hymnes d' c·es t des 1a gt·ande et amour . t . Des cloches saluan:aMa~iebfrmonie

A

J'aime C . , dans 1es campagnes es JOyeux pastoureaux ' Vers leurs chères ' Ronduisant leurs t~~~!~7~~es s vont chantant d . . Au bruit des cloche~~ aJrs a~~iques es rust1ques 1

Loà bas, dans la lumière douce vision

~e vois briller Valère,

'

Uouron~e de Sion 1

~h 1 SeJgn~ur, bénissez Je s· · u bon prelat qui nous pro~~~: ! ~u pied de la colline

ur le bord d'un torr~nt Coqu~ttement s'incline ' Un VIllage charmant Que·· · · Et" J Îtme sa blanche parut·e mee ant dans la verdure 1 ' Nous ne saurions · notre réunion. Aussi mieux céJébret· le lieu de pas à décrire plus !'o~e nous attarderons-nous plus ample préambule e~tuement Géronde. Sans rons donc en mat .. 1ere, Disons tout d'abord participants accourus que, p~r . le nombre des P?li_ti~ue et de toute~ l~~ns a~{stmction d'opinion diahte et l'entrain qui l' ) les d~ pays, la cordu 28 Avril 1887 a vu l?un mdarquee, la journée ne e nos fêtes seo-

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laires les mieux réussies jusqu'à présent. Tout a concouru pour en faire ga1·der un long et agréable souvenir, sauf l'attitude de la majorité du Conseil communal de Sierre, qui sous le prétexte invoqué de ne pas déroger à un usage - formule de faux-fuyant mis en avant pour n'avoir pas à se mettre en frais ùe réception- n'a pas ct·u pouvoir ou devoir faire aux instituteurs valaisans l'honneur de les accueillir. Pout· venger l'injure faite par le chef-lieu à l'hospitalité tt·aditionnelle sierrvise et confirmer la devise Noblesse oblige, le district tout entier, par ses députés et les magistrats de ses diverses communes, a voulu être de la fête et s'y présenter avec des dons, comm~ pour mieux témoigne1· de ses sympathies à l'égard du corps enseignant primaire et effacer la mauvaise impression laissée par l'absence d'une participation officielle de la part dE~ la Municipalité de Si erre. Arrivée à 9 h ., la colonne des membres actifs et honoraires, forte de 230 participants, fut reçue à la gare, aux sons harmonieux de la Gérondme, musique de la localité. De là elle traversa le bourg pour se rendre à l'église, car comme toutes l&s fêtes vraiment populaires en Valais, nos con~ grès s'ouv1·ent toujours par un service funèbre solennel pour le t·epos de l'âme des vaillants pionniers de l'éducation et de l'instruction populaire, morts au champ d'honneur de l'enseignement. Après l'office, célébré par M. le Rd curédoyen Schnyder, tout le monde s'achemina dans la direction J.e Géronde et entra dans l'église transformée pour la circonstance on salle de réunion. Elle avait été pavoisée et enguirlandée par les bons soins des dames de Sierra, et nous présentait au centre, inscrite en letlres d'or, la devise de la société se résumant en ces mots : Religi01~. science, dévouement. Des oriflammes flottaient également au sommet et à l'entrée de l'édifice. Lorsque chacun eut pris place, M. le p1·éfet Neurohr, au nom du district de Sierra, souhaita la bienvenue en termes chalemeux à la Société valaisanne d'Education, puis M. Bioley, ancien conseiller d'Etat et président actuel de notre


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société, prononça une excellente allocution dans laquelle il développa le caractère et la devise de l'association. La séance fut ensuite ouverte par la lecture du protocole de la dernière réunion tenue à M~nthey en 1885, puis MM. les rapporteurs donnerent successivement connaissance de leurs mémoires sur les questions à l'ordré du jour, lesquelles étaient : 1. Importance d'une bonne di$cipline moyens à ell?p~oyer. po1~r l'obtenir. - RàpporteUl.' M. ignace GIIhoz, ms li tuteur à SI-Léonard. 2. L'on constate généralement que le respect de l'autorité va en s'affaiblissaut. Quelles sottt les causes de cette fâcheuse tendance 1 De quelle manière l'école pourrait-elle le miwx réagir cmttre elle? - Rapporteur M. Raphaël Bochatay, instituteur à Salvan. La lecture de ces travaux, que leuJ'S auteurs avaient bien soignés, fut suivie d'une intéressante discussion à laquelle prirent part de nombreux orateurs, parmi lesquels MM. Roten, président du Conseil d'Etat, Hopfner, dil·ecteur de l'école nor· male, Bagnoud et Gross, inspecteurs scolaires, Blanc, Fo lloni~r et Delaloie, rév. curés, Chappaz, avocat. Il sermt lrop long et d'ailleurs il n'entre pas dans le cadre de notl·e relation d'analyset· ces rapports et de résumnr la discussion qu'ils ont soulevée, car il s'agi t là d'un débat d' une nature spéciale et intéressant avant lous les bommes de la partie , Aussi sm·a·ce dans l'Ecole primair·e, organe de nos instituteurs, que l'on trouvera sans doute de plus amples renseignements et détails sur ce point. L'objet suivant à l'ordre du jour amena la discu~sion. d'un projet de s tatuts pour la société, presente par le Comité central de cell e ci. Ce projet, adopté avec quelques légers changements, est appelé à asseoir la société sur des bases solides et à assurer son fonc tionnement régu lier. Lfls nouveaux statuts ont été bien inspil·és en plaçant la , Sot:iété valaisanne d'Education sous la protection et le patronage du B. Nicolas de Flue, qui ne fut pas seulement un pacificateur, mais encore un éducateur. Le. rendement des comptes et la désignation du heu de la prochaine réunion épuisèrent le

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programme de la ,ma~inée. Il résulte. de. la première de ces operatw~.s que, sans ~t!e, pr,ospère, la situation financwre ~e la Societe n e~t pas trop précaire. Une cert3me somme garmt encore le fond de la caisse , et nous croyons d'autant plus volontiet·s qu'~lle y restera qu',elle ne suffirait pas à son gardien po~r pas~er .1Atlantique, à supposer que la teutahon lm VIenne de se payer un voyage au. long cours., d~ns les parages américains aux fra1s de la .societe; . Ardon fut ensuite désigné comme ~1eu de re.umon pour 1889 en opposition au cb01x soum1s par les bureaux des diverses conférences, lesquels proposaient Salvan, puis M. Bioley fut con,fi~rné président de la Société pour une nouvelle pe~LO~e, M. Joachim Peter, instiLuteur à Ayer, secretan·e actuel fut élevé à la vice-pi·ésidence en remplacement de M. Rey-Mermet, titulaire sortant de charge. Le nouveau mem~re du .bur~au a été désigné en M. Ernest Gallla~d, Instltut~ur. à Cbamoson, qui remplira les fonct~ons de secretaire. Cela fait, la partit'! pédagc g1~ue. proprement dite fut déclarée close, et toute l ass1stance ne se fit pas priet· pour prendre place autour ~~s . ta· bles dressées sur la belle place devant 1eghse. La matinée avait été assez laborieusement rem· plie, sans pal'ler de l'éloignement d'un grand nombre, pour que l'on n'hési tât pas à donner .à la nature la satisfaction qu'elle réclame d'babi· tude à cette beure du jour. Après donc que mes· sü·e Gastet· eut rendu les premiers honneurs à l'excellent et substantiel menu de M. Guérold, notre traiteur, un feu rou lant de toasts, commandé et dirigé par M. J,-M. de Chaston~y, ac· clamé major de table, commença à se faire entendre. M. Bioley prit le premier ta parole et porta à la patrie un toas t vibrant d'éloquen~e et d'enthousiasme et qui fut couvert par d'unammes acclamations. Tous les orateurs qui lui succédè· rent furent également for t bien inspirés et applaudis, et nous voudrions disposer ~e plus ~·es­ pace pour résumer tes belles allocutions qUJ fu· rent prononcées. Notons au moins au p~ssage.les principaux toasts : M. Kuntsc~en,, députe d? S10n, au Conseil d'Etat et en particulier au Departe-


-6ment de J'Instruction pub!' sident du Conseil d'Et t tque;. M~ Roten, préJean ·M de Ch t a , aux Instituteurs. M · as onay au v Cl . ' • curé Ecœur, à l'union d~ êt . erg~! M~ le Rd M. Gross, inspecteur aJr ret et d~ 1 IUslttuteur, M. l'abbé C!.lnat. prof~sseur cao on . e Frib?urg ; au ~o ll ege St-MIChel au Valais · M D 11 . Si erre · MM a Meves, députe, au district d~

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aux in~pecte.urs ert a~rmet et. P~ter, insLituteurs, lVIorard, Rd curé à ~ cB~~JSSJons ~colait·es, M. So_ciété et fe réo;gauis~teu~o ~y, P[ést~ent de_ la prtmaire · M le Rd ch . Be no re InstructiOn rans de ,·. · · anome agnoud aux véte' enseignement M 1 dé . . à l'école normale enfi~ M. êh pute Dumoulin que, dont les · ' · appaz à la musialterné avec le1~l:~x accord~ o~t constamment les régents de 1 s, dau powt d empêcher MM. . ,P acer ans Je con-cert 1 ch ant, alors qu tls avaient ét' . . . un seu parar à l'exécution de q 1 e convies a se prépérons pourtant ue ue ques . morceaux. Eset oratoit·es qui d~vai~~~ productiOns artistiques tance et que leut·s aut e?cot·e ré~aler l'assisfaute de tem • eurs ont du rengainer tions dans rtr~a~i:~~?tl;a~_causé de perturba: tout, c'est parfois grav~ s tscours rentrés surMais l'heure du dé · ·t ét . quitter ce lieu_ où l:~t 't:n~ venué, tl fallut ter quelques momP.uts e e .. SI agréabl~ de resmoment où l'astre . du . ncot e, :- cela JUSte au prodigue de ses JOUr était •devenu moins

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qui soleil que la Pf~~sols. ~teu;x: valait cependant le à Ulla fête ~ l'o~ a~(1tte~î~: ?age d.e pa;ticipants pluie pour empêcher antaot ~~mes d_ un paraaverse maleocootreus~ de f . q d po.sstble, une les pl~ts et les verres, Tou~Ir~el:s ~tenn~s dans

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~o~~~f~;r;~'3t~geBi~~ tari jadis lA~ flot~ ~~ft~~~eoacs~ spectacle .. au c.ontratre, la vue de ce 'tt ' qui ne manquatt pas d avai~ mis en gaieté tou•e l' . t e pt oresque, ' assts ance. Avec 1e moment du ·et t · votre chroniqueur 1 ~ dour, es. aussr venu pour ce m e termmer so t ren~u. Auparavant, il est convenable n comp efassrons connaître les d'lé é f . que ~ous e gu s rtbourgeoJs à

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notre Congrès, ainsi que l'une ou l'autre dépêche arrivée pendant le banquet. FriboUI'g donc était représenté par MM. Horner, rédacteur du Bulletin pédagogique et directeur du collège S t-Michel, l'abbé Currat, professeur, P. Mossu, instituteur à l'école régionale de Treyvaux, Fr. Sonnay et Aug. Bosse!, maîtres aux écoles catholiques de Vevey. Mentionnons aussi la présence de M. Lehner, inspecteur scolaire de Rarogne, le 'leul représen· tant de la partie allemande du Valais, et celle de notre compatriote, M. Vittoz, régent à l'école catholique de Montreux . Du canton du Fribourg sor..t encore parvenues di· verses lettres souhaitant plein sucr.èsà;notre réunion. Citons dans le nombrfl celles de M. Michaud, directeur de l'école normale de Hauterive, de M. Pt•ogin, inspecteur de la Gruyère, de M. L. Genoud, directeur de l'exposition scolaire permanente de Fribourg, tous empêchés de venir serrer la main aux amis valaisans, mais présents de cœur au milieo d'eux. Du Valais sont aussi arrivées plusieurs lettres de sympathique adhésion, adressées par MM. V. de Chastonay, prèsident de la municipalité de Sierra, en ce moment en séjour à Berne, Graven et Clausen, députés, Bertrand, prieur, de Riadmatteo, de Werra e t Evéquoz, préfets, P. Jérémie, gardien à Sion, et C. Besse, sous-préfet. Voici maintenant quelqu13s dépêches : Société cantonale d'éducation, à Sierre. Adressons salut patriotique corps enseignant dont dévouement élève niveau intellectuel chère jflunesse valaisanne. Députés conservateurs Valais à Beme. Société éducation o Sierre. Empêchés par Chambres fédérales envoyons sympathies cordiales à nos amis valaisans. Persé. vérance et succès sous vaillant président. Schaller, député fribourgeois aux Etats. Châtel St-Denis, 28 avril. Société instituteurs1 Géronde. Forcément retenus par devoir, saluons avec profonde sympathie votre vaillante société,


' -8Valaisans et Fribourgeois jadis ensemble sur champ bataille Morat. Convoquons encore vos délégués pour notre colonnA cantonale devant visiter 23 mai glorieux tombeau et demeure du bienheureux Nicolas de Flue , pacificateur de Stanz. Pas de dépouilles à partager, mais protection divine pour vieille indépendance et frontières à garder. Comte, curé, Genoud-Repond, député, Villard inspecteur, Torche, secrétaire·préfecture, Duc, instituteur. . En somme belle et bonne journée, grâce en grande partie, il est juste de le dire, à M. J. M. de Chastonay, président du Comité d'organisation de la fêtA, qui s'est employé avec le plus grand zèle et un entier dévouement à en ·assurer le succès, Il a eu un excellent collaborateur dans cette tâche en M. Ch. de Preux, sous-préfet du district, et nous ne pouvons, au nom de la Sociélt3, qu'en témoigner notre vive gratitude à ces Messieurs, comme à tous ceux qui ont concout·u de près ou de loin à la réussite de notr~ Congrès scolaire. C'est une pensée élevée et bien belle que celle qui a présidé à la fondation de la Société valai•anne d'Education, qui met en contact entr'eux les régents de tous les districts et qui, en dehors de l'obligation qui incombe au canton de marcher de pair avec les autres dans le domaine de l'instruction primaire, nous donne l'assurance que cette instruction peut aussi prospéret· en Valais, et que le peuple de ce petit pays n'entend pas rester inférieur, à cet égard aux cantons placés dans les mêmes conditions topographiques, ni en arrière de ceux qui luttent à armes égales avec lui. Il va sans dire que ce canton ne poun·a jamais égaler sous ce rapport les pays largement dotés d'académies et d'univet·sités, et qui n'ont pas à soutenir contre le sol, le climat, lt~s éléments, une nature indomptable et rebelle, la lutte in· cessante pour l'existence qui est en somme la vie et le pain quotidien du paysan du Valais. (Extrait de la N. Gazette du Vul!lis.)

P. P.


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