No 12 l'Ecole primaire, 1er Juin 1892

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prendre chaque jour, sans lassitude ni faiblesse, Je interrompu la veille, quelque obscur et modeste puisse être ; rattacher une bonne œuvre à l'autre les anneaux d'noe chaine dont chacun se reli~ à qui le précède et soutient Cfllui qui le suit; cuiJsomn~A..: dans Je silence cette immolation lente et prolongée sens à l'esprit, de la raison à la foi, de la volonté à l'autorité, du bien particulier au bien général, de l'existence à Dieu, voilà la vraie perfection de la vi" (Mgr FREPPEL, Oraison funèbre de dom Couturiir

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Ce qui nous sauvera, ce n'est point un c énervé et affaibli, mais un christianisme sérieux et vant, s'incarnant dans les vertus qui touchent le peu et qui lui inspirent ces forces qui sont sa joie et dignité. Il faut avant tout que les classes supérieures maintiennent à la tête de la société, en donnant à ceux qu'elles peuvent et doivent guider. montrer au peuple le droit chemin si l'on suit sentiers 'f Avec quelle autorité lui conseilleratravail et la prévoyance, quand on pasl!e sa vie l'imprévoyanr.e et l'JD:tction 'P Oserait-on lui re de chômer le lundi quanJ on chôme toute la semai Si on l'accuse de lire la mauvaise presse, il ne faut aller ensuite se nourrir d'une littérature malsaine . . n'a point le droit de reprocher à l'ouvrier de se au cabaret, pendant que nous, dans les clubs nous sacrifions dans une nuit l'honneur de la famille la fortune des enfants. Cardinal MERMILLOD. (Sermon à Ste-Clotilde, de Paris.)

* *faiseurs * libres

Libres penseurs, (on n'est l'un pour devenir l'autre), ie reproche à la bourgeoisie 1 penseuse d'avoir haï Dieu, et, par une conséquence turelle et prévue, méprisé l'homme . Voilà son crime, elle le veut connaître. Ce crime, elle l'a fait ......,....,.. elle l'a imposé, oui • imposé •, par son exemple, ses ruses, par ses lois, à une partie du peuple; et là son péril et sa punition . Louis VEUILLOT.

SION

Xl"'" ANNEE

1er Juin H!92

L'ECOLE PRIMAIRE REVUE PÉDAGOGIQUE PUBLIÉE SOUS LES AU SPICES DE LA

SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION L'ÉCOLE PRIMAIRE paraît chaque quinzaine, de Novembre à Avril inclusivement, en livraisons de 16 pages. Prix d'abonnement p o ur la 8ois!te, 2 f'r. 30. Union postale 3 f'r. A.nnonces, pria 20 cent. la ligne ou son espace. Tout ouvrage dont l' Ecole pn:mai1·e r ecevra deu x exemplaires aura droit à une annone'' ou à un compte·rendu, s'il y a lieu.

SOMMAIRE : Conseils sur l'éducation des enfants ( Suite ct fin) - Deux mots sur les Méthodes correctives. - Le coton, sa culture, son utilité. - Echos de quelques conférenc es ( Sz'on, Entremont, .H erens) - Partie pratique : Calcul oral. Calm! oral sur les fractions - V a riétés: Anecdotes scolaù-es, etc. - Suppléments.

Tout ce qui concerne la publication doit être adressé à l'éditeur : M. P. PIGNAT, secrétaire au Département de l'Instruction publique, à Sion.


Chronique et Avis scolaires Veux de noM lecteurs qui n'ont pa8 encore réglé leur abonnement à l'ECOLE PBID~IBE POQt 1.891-9':!, sont priés de réserver un bon aceueu aux cartes de rembour~emen& qol "ont ê&re mt. seM en circulation. ' Pour ceux qui devraient en outre des fournt.. tures scolaires, le montant de ces dernières sera cumulé sor la même carte. ' Placement du personnel enseignant. -Le per.

~onnel non placé ou qut désire changer dd postE:l, est engagé à prévenit• toujours le pl us lôt possible le Secré tariat du Département, afin que celui- ci puisse pourvvit· à temps aux place;; CfUi deviendraient vacantes. C'est d'ailleurs agit· contre son intérêt bien entendu que de ne s'annoncer comme disponible qu'au dernier mo. ment, car outre que l'on s'oxpose à avoit• Les ..noindres postes, on risque encore de n'être pas placé du tout. Ne pas manquer d'observer les formalités voulues et si souveQt rappelées en matière de franchise postale officielle, dans les t'apporta avec le Département ou son Secrétariat. Rapport de .restion . -Le personnel enseignant du Valais trouvera, joint à ce numo'lro, un extrait du rapport du Département de l'Instruction publique sur ~;a gestion en 1891. Notre publication. - Ceux de nos lecteurs auxquels il manquer·ait l'une ou l'autre livraison de la présente année scolaire, pout· avoir une collect!on complète, peuvent la recevoir gratuite· ment poUl' autant que les exemplait·es restants le permettront.

Die'U. eli .:J?alir1e Recueil de Chants pour l'Ecole et la Famille, par J. KŒHL, professeur à l'Ecole uormale d& Sion, ouvrage adopté par la Direction de l'In~>truction publique des cantons de Ftibourg et dn Valais. La nouvelle édition de ce recueil se fait remarqner par plusieurs mor· ceaux médits, dus à la btenveillance de MM. Armin Sidler, F.-O. Wolf, Cam. Mengi" et Ch. Hronni. Elle contient également une production trêl appréciée, que nous avons déjà eu le plaisir de donner comme spécimen; c'est la Plainte de l'oiseau, par M. l'abbé Leroy, que l'auteur a bien voulu permettre de reproduire dans ce recueil. Cet ouvrage, précédé d'une méthode élémentaire et d'un petit ;;olf~ge, compte 13'5 morceaux à 1, 2, 3 et 4 voix égales, et renferme les mélodiea les plus populaires et les plus remarquées des recueils contemporains. Il existe en deux édttions, l'une française, l'autrE' allemande. Dés son apparition, le Recueil de (Jbants pour rEcole e~ l a Famille a été salué 'laos la presse par des comptes rendus trés élogteUX dont voici le résumé. L'Ecole, de Lausanne. - Ce recueil contribuera certainement à ~lever le senttment du patriotisme et l'esprit national dans la jeunesse. La méthode est bien graduée, les morceaux sont bien choisis. Il y en a pour tous les goûts. Les morcPaux patriotiques sont naturellement en plua grand nombre. C'est de mise et de bon ton. Pour notre compte, noua

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SION, 1·· Juin

1891-92

L'ECOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA

SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION Conseils sur l'éducation des enfants (Suite et fin)

L'histoire suivante prouve d'une manière très frappante la maladresse de surcharger les élèves. Je vais la rapporter en abrégé. Un paysan possédait une forêt assez vaste qu'il ''oulait défricher. C'est pourquoi il proposa à son fils d'en abat~re les arbres et de défoncer le terrain. Le jeune homme, ~~me de sa hache, s? rendit à la forêt, mais à l'aspect de 11mmense é!endue darbres et du colossal travail qui l'at· tendait, il dit: « Ob jamais, je n'en viendrai à bout. » ~fécontent, déco?ragé, il se retira et passa plusieurs jours a murmurer et a flaner. Le père comprit fort bien son erreur, c'est pourquoi, s'adressant au fils, il lui dit: Tu as raison, mon enfant, tout le travail est au-dessus de tes forces; mais veux-tu entreprendre de défricher le petit carré que voici? Le fils, très content cette fois, promit de faire le travail indiqué. Il s'y mit avec entrain el au bout de huit jours, il l'avait achevé. Le père l'en f~licita et lui proposa d'entreprendre un autre lot de même étendue. Le fils s'y prêta encore de bon cœur, si bien qu'en peu de !emps _le quart de la forêt avait disparu. Il engagea le fils a contmuer de la sorte, et au bout de quatre à cinq mois l'ouvrier tout étonné vit la vaste forêt abattue. ' Le jeune homme prend peu à peu des forces, sa volonté se trempe, son caractère se forme. Que dirait-on d'un maîlre exigeant qne son jeune élève sût le livret en une fois. N'arrive-t-il pas souvent qu'on commette les mêmes imprudeuces dans les familles et qu'on demande des enfants ce qui est an-dessus de leurs faibles forces, et tout au plu; bon à les décourager. Une jeune fille de 10 à H ans rlevra surveiller et soigner son petit frère des heures entières


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On condamne un garçon de 8 à '10 ans à garder la chambre toute une après-dîner, pendant que ses camarades, plus heureux que lui, s'amusent à leur aise, sou~ les fenê tres de la maison . Un petit musicien en herbe ag~ d~ d~x. ans, devra toute l'après-dîner des dimanches et Jend•s etudier quelques exercices de piano, fort ~eu attl'ayants par euxmêmes, n'est-ce pas là demander lliDpossible? Qui impose de semblables tâches .à s~s enfa.nts, .. ne les habitue pas à la soumissiou, mais bien a la .~es~beis:;ance. Mème si les enfants, en pareil cas, vous obeissaient, vous ne se;iez pas moins imprudent: car voir un enfant plein de santé et de vie, pétillant d'esprit, garder des heures entières un morne et sombre silent~e, être sérieux et posé comme des bommes d'un certain âge, c'est peu naturel et indique un état anormal. Encore un conseil. Une fois un ordre pesé et donné, veillez à ce que les enfants l'exécutent ponctuellement. Si l'obéissance ne s'en suivait pas, avertissez avec calme, punissez s'il le faut; mais avec tact et mesure, sans même tolérer le tapage et les cris du patient, autrement vous passeriez devant vos enfants po?r un ho~me sans par?le. Il se peut fort bien que vo us ~lhez parfois nn peu loi~, et que d'autres personnes trop 1mpress10nnables vous trattent d'hommes durs et sans cœur. Peu importe, en vous Y prenant avec un peu d'énergie, vous aurez bien moins à punir que ceux qui veulent êtr~ trop doux, trop ??mpatissants, et faire preuve de senttment, pendant qu ils. ne font qu'étaler leur faiblesse. De cette façon, vous fimrez pa.r gagner la confiance et le respect des enfants/ si bien qu'ils vous obéiront au premier signal. Ce qu tl y a de mieux encore, c'est qu'ils vous aimeront, vous respecter~nt, vous remercieront encore a pres votre mort. .Au .contrat.r~, les parents et les maîtres faibles ne peuven~ Jama~s se feliciter ni de l'obéissance, ni du respect, m de lamour et encore moins de la reconnaissance de leurs enfants. Martin Luther affirme que ses parents l'ont traité durement: ma. mèt·e, dit-il, m'a chàtié jusqu'au sang à cause d'une noix, mais leurs intentions, ajoutait-il, étaient tou-

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des meilleures. C'est pourquoi, mettez-vous à l'œuvre, éducateurs, faites avec diligence et réflexion ce à quoi. vous v~us. êtes en cons.cience ~ngagés, et vous vous félii:Jterez, des ICl·bas, de voir le fru1t de vos pénibles tra,3ux. Soyez persuadés qu'avec de bons moyens, vous corrigerez vos enfants du mensonge, de la paresse, du désordre, de l'insubordination et de la légèreté, etc. Des maîtres ou des parents inconstants ou passionnés n'arriveront sans doute jamais à la perfection dans l'œuvre de l'éducation; toujours faut-il essayer de surmonter ses Jajblesses, et faire ce que l'on peut pour se rendre aussi utile que possible. Deux mots sur les Méthodes correctives Bien élever un enfant n'est pas chose simple et facile, œais une œuvre difficile et complexe: c'est la plus rude t'che de la famille et de l'école. Sans doute, l'autorité, sous une forme grossière et rude, est à la portée des intelligences les moins cultivées puisque les coups et les gros œots s'offrent au barbare le plus primitif comme au plus ignorant pay-san. Les animaux eux-mêmes font usage de ee système de discipline, comme on peut le voir par les vognements d'une chienne pour gourmander ses petits. Mais dans une soeiété, qui se dit civilisée et qui tend sans cesse à progresser, peut-on encore admettre les puBitions o.;orporelles dans les méthodes d'éducation ? Voilâ. la question à laquelle je me permets de m'arrêter quelques minutes. Les enfants sont «innocents », dit-on vulgairement. Cette parole est vraie, si l'on n'envisage que la connaissance du mal, mais elle est fau5se si l'on considère les mauvais penchants. Un moment d'observation et nous nous persuaderons des tendance:; mauvaises des enfants. Voyez -les livrés à eux-mêmes, ils sont beaucoup plus sauvaaes qu'on ne le croit. Leurs instincts ont quelque chose rude , on le Yoit à la moindre contrariété: battre, mordre~ griffer, pincer, 18 venger, etc. . . tels sont les arguments tl Ol! t se servent les enfants ; et ce n'est pas là une exception, c'est une

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généralité. Cette vérité admise que l'enfant a, par sa nature, des instincts mauvais, il est donc plus qu'absurde de le vouloir corriger par des expédients grossier~. La sauvagerie. ~on. duit à la sauvagerie, et la do~ceur ~ l.a d.ouceur: voila un fait incontestable pour tout etre reflechi et, observateur. Il suit de là que si, à la .nature sa~1vage. de l enfant, no111 ajoutons encüre une éducation rude, Il deviendra un homme dur et grossier. Quand il n'au.r~, pendant toute son enfa.nee, reçu que réprimandes et ~umtwn~, vu pare~ts et mattrea mécontents, une espèce d antagomsme s etabhra. ~ans. sou. esprit entre la cause et l'effet; il se formera une Idee bizarre de la vie et des hommes. N'agir que par le moyen de punitions, c'est fausser la consci~nce .et étoufl~r les germes de verLus qui, sous une bonne directiO.n, .a~ra1~nt prospéré et fructifié. Quand le jeune homme aws1 eleve sera hbre, qu'il n'aura plus à craindre les châtiments des parents et des maîtres, il s'exposera à toutes les ext~avaganc.es. Comme l'expérience le prouve, il risque de devemr un suJet.~ charge à lui-même et un membre dangereux pour la soc1eté. Que la force ne soit donc pas la b~se de l'éducation. Tâcbuns de faire subir à l'enfant les consequences naturelles de ses fautes; par là, il verra lui-même qu'il ~ mal agi et ne prendra pas en aversion les parent~ et les maltres, comme cela arrive souvent par les correctiOns corporelles. Rappelons-nous aussi que le but d~ l'éducation..est de former l'homme à la vie pratique. A1mons n~s elev~s d.e. toute l'effusion de notre cœur· à la tendres~e d une mere JOignons le fermeté du père. Si' « l'amour peut tout • c' est surtiJut vrai dans l'éducation. Dès qu'une fois les élèves se sentent aimés, il est plus facile de redresser leur nature, de former leur caractère et de diriger leurs sentiments. Deux. moLs à vous, futurs combattants de l'enseignement Maintenant tout voug apparaît dans le ciel le plus pur, aucun nuage ne se promène sur l'horizon qui va s'ouvrir devant vous. Détrompez-vous, sil.ns vous laisser prendre par le découragement. Vous aurez quelquefois, d~ns ,le coura de votre çarrière, le bonheur de tomber an sem d une

sage, développée, et pleine de cœur, oh 1 alors heureux. Mais hélas! vous rencontrerez aussi d'autres moins bien douées. Oh 1 alors quelles rudes épreuves , 0 us attendent! quelle patience, quel dévouement ne vous faudra-t-il pas? Si vous avez un cœur sensible, vous serez yjctimes de votre tendresse et de votre ardeur à répandre Je bien. A chaque moment, vous vous heurterez contre Jrille obstacles. Bien souvent, après les rudes fatigues de la journée, le cœur serré, la tête surchauffée, vous rentrerez dans votre cellule, et là, livrés à la solitude et à la réflexion, c}es larmes amères couleront sur vos joues amaigries par le travail. Vous sentirez votre nature se révolter, votre âme se déchirer devant l'éducation grossière dans laquelle cer· lains parents élèvent leurs enfants, mais au lieu de faiblir, vous aurez un amour plus ardent, un cœur plug tendre pour éduquer et instruire les pauvres êtres qu'on vous confie. ~ H. C. LE COTON, SA CULTURE, SON UTILITÉ Pendant une leçon de couture, une institutrice raconte à ses ;lèves, dans une causerie familière, l' histoi1·e du coton, de sa culture, et de l'app1·opn"ation que l'homme en. a faite aux usages de la vie. En vous appliquant à votre ouvrage de coutm·e, mes

chères enfants, ne vous demandez-vous pas d'où vient le fil léger que vous maniez avec tant de dextérité? N'avezvous pas envie d'apprendre de quoi sont composé:-; les divers tissus que vous employez à confectionner des drape· ries et des vêtements de toute sorte? Eh bien! c'est une plante qui nous fournit ce fil et ceg étoffes variées. Vous êtes curieuses, sans doute, de connaître une plante si utile. On l'appelle le cotonnier. Tantôt c'est seulement une herbe vivace a~sez semblable à une grande mauve de nos pays; d'autres fois, vous voyez un petit arbuste de 3 mètres environ de hauteur; ailleurs, c'est un arbre véritable qui atteint une élévation de 5 à 6 mètres. Nous poutorions trouver le cotonnier sans sortir de l'Europe ; car on le cultive aujourd'hui dans les cinq parties du monde, et le cotonnier herbe réussit même trèi bien


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dans le midi de la France et fait la fortune de plusieul'l de ses colons d'Algérie. Mais, j'aime mieux vous montrer ce précieux végétal dans les chaudes régions de l'Asie et de l'Amérique, où il croit spontanémen t et où il s'offrira à vous sous la forme d'un bel arbre. Vous y verrez de grandes feuilles d'un vert sombre, à l'envers argenté; de belles fleurs jaunes dont le fond briJte d'un beau rouge empourpré. Bientôt, à la place des fleurs se forment des espèces de coques ou gousses semblable~ pour la forme à une grosse noix, mais extrêmement flexibles. Elles s'entr'ouvrent à la maturité et laissent apercevoir d'épaisses touffes d'un duvet jaune ou blanc, suivant les cl~ mats, fin, moelleux, dans lequel se cachent le.~ graines. Voilà le coton. Bien vite alors il faut le ramasser; le& champs se couvrent de femmes et d'enfants munis de corbeilles, dans lesquelles tombent comme des flocons de neige, les fines aigrettes habilement détachées de leurs gousses. Après qu'on a fait sécher au soleil cette blanche récolte, on la débarrasse, à l'aide de certaines machines, des graines mêlées au précieux duvet, qui est ensuite tassée dans de grands saes ou balles, afin que, sous le plus petit volume possible, il puisse parvenir aux commerçants euro· péens. Traversons rapidement, avec notre cargaison, l'océan im· mense; débarquons dans une ville ind ust1·ielle à votre choix, Manchester, en Angleterre, par exemple. Dans quel piteux état vous allez revoir votre coton si blanc et si moelleux ! Comme le voyage lui a été funeste ! Rassurezvous. D'ingénieuses machines vont, par des opérations successives, lui rendre sa beauté première; bientôt, vous le retrouverez étendu en nappe~ to ut aussi vaporeuses que les légers flccons du champ natal. Maintenant, pour le suivre dans ses métamorphoses, il faudrait faire un choix entre les nombreux usages auxquels l'homme sait le faire servir. Le coton tient, sans contredit, le premier rang parmi les végétaux qui fournissent la matière de nos vêtements, et il prend les formes les plus va· riées. Quand il sera filé, il pourra devenir, à votre choix,.

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transparente mousseline, percale, calicot, velours. grosse toile de navire, chaude couverture de lit ou bien se ti·ansformer en mince fil à coudre et en solides cordages, en dentelles, en bas à jour et en épais tricot. La chimie et le dessin joindront leur concours à celui de la mécanique pour orner les tissus de coton de couleurs délicates et variées: vous les verrez ainsi, tour à tour utiles et agréables, accueillis avec îaveur dans l' humble chaumière et dans la somptueuse demeure. Vous retrouvez encore le eoton dans la mèche plus ou moins perfectionnée de vos lampes; si vos membres éprouvent qnelque donleur, sa douce chaleur les soulage, et vo us le revoyez alors souple et léger comme lorsqu'il sortait purifié des premiè•·es machines de l'.ind us triel, on comme lorsque des mains d'enfant en dépouillaient les rameaux de l'arbre qui l'avait vu naître. Vous voudriez peut-être maintenant savoir le nom de ceux qui les premiers ont su tirer profit du cotonnier. Il serait difficile de satisfaire un tel désir. Bien avant l'ère chrétienne, les Indiens de l'Asie utilisaient à merveille le coton pour des étoffes de tout genre; et lorsque les Européens découvrirPnt le Mexique, ils ti·ouvèrent la même industrie cbez les habitants du Nouveau-Monde. L'Espagne avait commencé de fabriquer des étoffes de coton, il y a environ nn millier d'années. Mais, dans les autres pays de l'Europe, 1m n'en fait guère que depuis le XIV• siècle; et c'est seulement au siècle dernier que cette industrie a pris un grand développement , grace aux nombreux perfectionnements des machines dont on fait usage. Aujourd'hui, l'Angleterre et les Etats-Unis sont au premier rang pour le nombre et l'importance des manufactures de coton; mais la France vient immédiatement après. Si vous demandiez à voir le coton tel qu'il arrive des colonies, on vous en montrerait des qualités bien diverses; mais vous distingueri ez particulièrement le coton à longue soie dont le duvet a des fils beaucoup plus allongés, et le coton à courte soie, avec lequel on n'obtient pas d'aussi bonnes étoffes.


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Je n'ai pas besoin d'ajouter, mes enfants, que tous les tissus dont on se sert ne sont pas faits avec du coton; il y a encore des fils et de.s étoffes de lin, de chanvre, de soie. Je pourrai vous en parler un autre jour. Pour cette fois, contentez-vous de retenir ce que nous venons de Jire et admirez avec moi la bonté de Dieu qui, en faisant croître les plantes , nous procure non seulement un délicieux spectacle pour nos yeux et une nourriture propre à nous rafraîchir et à développer nos forces, mais encore les tissns les plus variés pour nous couvrir et pour orner nos demeures. Echos de quelques Conférences

Sion. - Le 26 avl'Ïl, à 9 h. du m., a eu lieu à Grimisuat, sou! la présidence de M. l'inspecteur L'lmon, la conférence annuelle des instituteurs du district d~ Sion. Ont bien voulu honorer cette réunion de leur présenco MM. les ré v. cut·és de Grimisuat, d'Ayant, de Savièse et de Ventbôae ; de Torrenté, président, et Allet, vice ·président de la municipalité de Sion; Henri Gay, ancien président dl3 B ramoi;;, eL les membres du conseil communal 'le G rimisuat. Oa a fort regretté l'absence de M. Bonvin, rév. cut·é de Bramois, que des r aisons majeures rete~aient dans sa paroisse . M. le directeur H~pfner nous fit aussL défaut, se trouvant ce jour-là à la réunion des insti· tuteurs du district de Contbey. Après un accueil des plus sympathiques de la part des autorités locales. la s éance est ouverte par un chant religieux et une a llocution d e M. l'inspecteur, dans laqu:~lle il adresse des remerciements au con'!eil de Grimisuat., et rappelle au souvenir de tous l'inf~tigable activité de feu M. Adrien Mabillard, dans le domaine de l'éducation de la jeuness~, et notamment en sa qualité de secrétaire au département de l'Instruction publique. En terminant, M. L~mon se ptaH ! constater de nouveau la bienfaisante influence des conférences annuelles des instituteurs; il invite ensuite le secrétaire ! donner lectut·e du résumé des travaux présentés lors de la dernière réunion, à Salins, sur « La néces~ité d'un bon règlement horaire à l'école primaire », Ce compte-rendu ne donne lieu à aucune observation; seulement, M. l'inspecteur constate avec plaisir que tous les instituteurs sont unanimes à reconnaître la nécessité d'un bon règlement horaire, et il insiste sur une tenue régulière de la classe. « Un quart d'heure de perdu, dit-il, lors de l'entrée

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olasse, et autant lors de la sortie, cela fait une heure par c'est-à- dire un mois pour l'année scolaire, sans compter l'irré~ularité naissent encore d'autres graves inconvé-

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nominatioo du comité, lequel est confirmé à main levée, suivie de la lecture des travaux sur la question à l'ordre jour. Sept instituteurs, désignés par le sort, donnent !tiiiiDJma•tj"'"~vv de leur travail. Les principales idées émises sont les suivantes : 1) Une maison d'école rloit être construite sur un terrain et non dans un lieu humide et bas. Elle doit être éloignée des cimetières, des industries et des bruyants ou malsains. Les cabinets devront avoir un certain nombre de compartiet seront placés en dehors du bâtiment scolaire, de à pouvoir ètre facilement surveillés. Les salles de classe devront être suffisamment spacieuses, de rendre la circulation facile, et contenir la quantité d'air re aux exigences de l'hygiène. Les élèves seront placés de manière à recevoit·, autant possible, le jour du côté gauche. Les bancs seront construits de façon à écarter les de poitrine et les difformités corporelles résultant tion anor male. ue salle de clasRe devra posséder un pupitre pour r, un crucifix, un bénitier, la carte de la Suisse, de l'Europe, la mappemonde, un tableau noir pour dile tableau du système métrique et décimal, le règlescolaire, l'ordre du jour de la classe. et le tableau des ux utiles à l'agriculture. 8) La tenue du maitre sera propre, correcte, sans affectation, à part les convenances, elle est une condition de succès l'enseignement. Les élèves devront se présenter aussi un état de propreté convenable, le corps comme les nts. La salle d'école, ainsi que l' ameublement, sera constamtenue dans un état de propreté aussi satisfaisant que

e. La lecture des travaux donne lieu à une discussion à laquelle nt part MM. Lamon, Allet, Juillard, Müller, et Machoud, ••"•u•t•ul' .

Un chant tet·mine Cl"tte séance et l'on passe au dinar pour la municipalité de Grimisuat a bien fait les choses. les chants et les toasts se smvent de pt•ès sous direction de M. Allet, nommé major de tablo. M.


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Lamon porte son toast à la patrie; M. Constantin, rév. d'Ayant, à l'éducation chrl'ltienne de l'enfance ; M. rév. curé de Venthône, à MM. le président et le vice-prési de la municipalité de Sion; M. Staffelbach, inst., à la coJIDIItblll.t de Grimisuat; M. Roten, inst., aux commissions scolaires Mabillard, inst., à l'Ecole normale; M. Carroz, inst., à Lamon ; M. Allet, à la société valaisanne d'éducation; etc. Au moment de lflver catte dernière séance pour ' vers ses pénates, M. le major de table adresse, l'assistance, des remerciements à la commune de pour l'excellent accu6il qui lui a été fait, et il r.Arrn ... des félicitations au personnel enseignant. C. A

Entremont. - Le 28 avril, les instituteurs du d'Entremont se réunissaient à Sembrancber en annuelle. Une bieu agréable surprise leur était ménagée le Chef du Département de l'Instruction publique avait v ou ln venir les honorer de sa présence, et par là-m encourager dans l'accomplissement de leur tâche bien ingrate. La séance s'ouvrit à 9 b., par la prière, puis la lecture du protocole et la constitution du bureau furent appelés comme "lice-président M. le chanoine de alper, et comme secrétaire M. Michaud, régent à quelques instituteurs désignés pat· le sort donnère naissance de leurs travaux. Tous ces travaux en firent ressortir les défectuosités de la plupart de n menis scolaires actuels, les améliorations que l'on pou apporter, mais en même temps montrèrent les difficultés ainsi dire insurmontables pour établir dans beaucoup de villages des maisons d'écoles d'après les dimensions et formes établies par la brochme du D• Boécbat, brochure ferte aux instituteurs par le Département de l'Instruction blique. Enfin, après une intéressante discussion, il fut acte de certains postulats devant être transmis au ment. A midi et demi s'ouvrit une seconde séance non moins téressante pour nos appétits aiguisés. La gaité la plus che ne cessa de régner, entretenue par quelqut3s quelques chants. C'est d'abord M. le professeur de per qui remercie M. le Chef du Département d'avoir voulu, malgré la distance, venir honorer de sa présence petite fête. Il salue en lui Je chef d'Etat chrétiAn, aux ments profondément religieux. - M. Roten répond pour lui un plaisir de se trouver au milieu des qu'il se trouve là comme un père au milieu de ses Il rappelle aux instituteurs la responsabilité qu'ils coc

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env~rs Die~, enve~s la patrie et la famille en se chargeant de 1 éducation des Jeunes gens. Vous devez, leur dit-il en donnant l'instruction aux enfants confiés à vos soins en 'fait·e avant tout de bons chrétiens. Ce sera la meilleur~ récompense ~e vos travaux. M. Michaud. boit. au progrès chrétien; )1. Gmgoz porte la santé à M. Tr01Jlet, mspecteur du district d'Entremont, et. le remercie ~~ toutes les ~ein~s qu'il prend, et de tout le devouement qu 11 porte aux mstttuteurs. Mais tonte chose a un terme, les joies comme les peines aussi vu . M . 1'1nspecteur leva la séance et' témoigna ' }'heure avancee, aux instituteurs toute sa satisfaction pour les progrès bien sensibles obtenus pendant le cours scolaire, et chacun s'en alla emportant un bon souvenit· de celte journée. Lf'ls autorités du chef-lieu, amies de l'instruction et du progrès crurent de leur honneur et de leur dignité de briller par leur absence à cette réunion. X.

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Du pied de la Dent-Blanche. Le ~9 avril, se trouvait réunie à Evolène la conférence annuelle des instituteurs du district d'Hérens. M. J'inspecteur F. Moos, ayant la parole gênée pat· suite d'un rhume contracté lors de ses visites d'école, confia la présidence de la ~onférence à M. le préfet J. Rong qui s'est acquitté avec distinction de sa tâche. Tous les. instituteurs du dislrict se trouvaient présents, malgré la d1stance et le mauvais état des chemins ce qui prouve que le dévouement et la bonne volonté ne font pas défaut parmi les membres du personnel enseignant de DOire di!ltrict. Ont daigné honorar cette réunion de leur sympathique présence : MM. Zu:fferey, rév. curé d'Evolène ; Grand, recteur de la Sage; Favre Joseph, président de la commune, ainsi que plusieurs conseillers municipaux et tous Jas membres des commissions scolaires. Merci à tous ces Messieurs pour 1eR preuves qu'ils nous ont données de l'intérêt qu'ils portent ·à la cause de l'éducation de la jeunesse, par l'attentiOn soutenue avec laquelle ils ont suivi tous les travaux et toutes les discussions de la conférence. La séance s'ouvrit à 10 b. par quelques paroles de bienvenue que M. le président nous adressa en termes bien sentis. On pro~éda ensuite à la nomination d~ comité. M. Pralong M., mstttuteur à La Luette fut nomme vice-président, et le sousligné fut appelé aux fonctions de secrétaire.' Le rapporteur donna ensuite lecture du résumé des travaux des instituteurs IUr le SUJet mis précédemment à l'étude : De la nécessité d'un

bon règlement horaire; son influence sur le maitre et les llèves, et élaboration de ce règlement. La façon distinguée

4ont M. Pralong s'est acquitté de sa tâche lui a valu des


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applaudissements bien mérités et son rapport a été approuv6 sans discussion. Après quoi sept instituteurs désignés par le sot·t donnèrent _lecture de leurs compositions sur le dernier sujet à l'ordre da jour savoir: Installation de l'école, ses abords, l'intérieur de la salle; tenue du maître et des élèves. Malgré l'aridité de ce thème pour de simples instituteurs primaires, leurs travaux même assez longs captivèrent l'attention de l'auditoire et causèreut une agréable impression par la manière soignée dont ils étaient rédigés, ainsi que par la justesse et l'abondance des idées. Quelques compositions, au dire de M. l'iuspecteur n'auraient pa!'! fait rougir même des gens ayant fait des étude~ supérieures. Honneur à ces jeunes maîtres et à l'école not·male qui les a formés. Vu l'heUL'e avancée, la lectut·e des compositions cesse pour faire place à la discussion des idées émises. M. l'inspecteur accorde la parole à quelques instituteurs qui n'avaient pas traité le sujet. Mais, soit modestie, soit égoïsme, ils nous privèrent du I~laisir de les entendre. M. le le rév. curé d'Evolène, qui a fait presque tous les frais de la discussion, nous dit que pour la construction d'une chambre de classe on devrait toujours suivre un plan et s'adresser à un architecte. Il trouve qu'autrefois on avaiL des mœurs plus patriat·cales et que les enfants saluaient en entrant en classe en disant: Loué soit Jésus-Christ, et il désirtlrait que cela se fit encore ainsi dans notre siêcle de lumiêt·e et de progt·ès. Il insiste ensuite sur la conduite sérieuse et exemplaire que le maître doit tenir toujours et partout, car, dit-il, nou-seulement les enfants, mais même les grandes personnes, le prennent pour modèle. Les régents ne sauraient trop témoigner de respect pour les autorités, et ils ne devraient jamais se permettre de le3 critiquer, mais toujours marcher avec elles la main dans la main. M. le curé ajoute encore que dans le.; écoles mixtes les filles devraient recevoir une éducation toute spéciale, et que l'on devrait surtout s'attachel' à fot·mer de bonnes mères de famille. Il pose ensuite cette question : Pourquoi les autorités n'assistent-elles pas pins nombreuses à nos conférences f Parce que, dit-il, MM. les instituteurs les lWitiquent trop et se plaisent parfois à leur attribuer tous le~ torts. Cependant, ajoute-t-il, on devrait avoir de meilleurs résullats dans lea examens pédagogiques, car ce ne sont pas les autorités qui tiennentlesécoles, mais bien les régE:~nts. D'autre part, les autorités du district ont déjà fait bien des sacrifices pour les bâtiments sco• laire, pour l'amélioration des traitements d'instituteurs et pour la bonnemarche des écoles en général. Par conséquent, si les résultats

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répondent pas à leurs efforts ce n'est pas toujout·s leur 6 note. _ D'un autr_e côt~, u? bon nombre d_'instituteurs sont :éjà ou deviendront mvestis d tm portantes fonctwns communales, t M. le curé a la conviction que toutes les difficultés seront ira pour le mieux quand les régents aaplanies et que tout . seront au pouv01r. M. Crettaz, instHute?r _à Vex, répo~~ qu'il _n'~ pas_ voulu critiquer la maniè~e _d agu de_s autorites, n;ta~s tl cr01t q~e chacun doit pouv01r emei.tre librement ses Idees à la conference. , · · t •. M. Je curé répond que c est a?.sst so_n av1s e qu I1s sont ainsi d'acco~·d. Il ajo~te encor.e qu ~~ - cramt ,qu_e les examens d'émancipatiOn ne ~01ent pl~tot_ nmstbles <JU utll~s, en ce _sens qu'ils reuverron t à l école pnmaire des _nullités qm pervertiront leurs jeunes compagnons. Il appellerait de tous ses vœux une école centrale. Selon lui, les cours de répétition devraient avoir une durée consécutive de deux mois et être confiés à un maître spécial; (c'est aussi notre vœu). M. l'inspecteur répond que les examens d'émancipation ne sont encore établis qu' à tit~e ?'essai et qu'on ~erra les résul_tats qu'ils produiront. Qua~t a l école_ centrale, c est une_ ques~10n, dit-il, qui a été discutee deux fo1s ~u Grand ~ons~ 1 l, ma1s la B. Assemblée l'a rejetée, parce quelle ontrameralt d_es dépenses trop élevées pour le budget cantonal. Ensmte M. l'inspecteur clô: la dis~us~ion par quelques paroles de félicitations adressees aux mstituteurs pour leurs travaux. M. le préfet Rong ~ropose _de terminer la séance p~r ~n chant et prie les orgamstes q~t ne se sont pas. ~rop fatigu~s dans la matinée de bien voulOir se charger de dmger la partte. Aussitôt les graves accents de l'by~ne national s~rtirent ~e toutes les poitrines. Avant de t_ermme~ cette premt~r~ partte de la journée qui fut des pl~s mstru?tlves, on chotslt Mase pour le lieu de notre procbame réumon. Le temps passe vite quand l'on est si bien ensemble. Aussi il est une beure quand, grâce à l'aimable invitation de M. le curé et de M. le président d'Evolène, tous passèrent au presbytère où une table ~ien dr~ssée ~tt?ndait les convives. Le banquet fut très gat et. tres an~me, g~âce aux chants patriotiques et aux toasts qm ne cesserent d alterner avec un entrain choarmant. Notre modeste agape fut abondamment arrosée par un vin délicieux, le tout offert par la commune d'Evolène. A 4 h. vu la dif'.tance à parcourir par un grand nombre pour rega'gner leurs pénates, il _fal!ut ~onger à _la sépara~ion, malgré la joie et l'animation qm regnatent parrot les convtves.


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Espérons que chacun aura emporté un bon souvenir d'Evo. lène et de l'aimable et généreux accueil de M. le curé et, dea autorités. Après une journée si vien employée, chacun se sé. para en se serrant la main eL en se disant au revoir à Mase J. M. instituteut·. ·

PARTIE PRATIQUE CALCUL ORAL 1. -Jean avait 1'5 sous . Son père vient de lui en donner autant pour chacune des 4 semaines du mois en récompensa de son application à l'école. Combien a-t-il maintenant? 2. - Dans cette boîte il y avait hier 3 douzaines de plumes, J'ai déjà pris ce matin 8 plumes ; j'en prends encore 4 en ce moment. Combien reste-t-il de plumes à présent' 3. - Voilà 4 paquets de crayons contenant chacun une douzaine. J'ôte un crayon au 1••, 2 au 2•, 3 au 3• el 4 au 4•. Combien reste-t-il de crayons en tout 'f 4. - Dans une classe il y a 5 tables à chacune desquelles sont to élèves ; on en fait sortir 1 de la 1••, ~ de la 2•, 3 da la 3•, 4 de la 4•, et 5 de la 5•. Combien y a-t-il encore d'é· lèves dans la classe 'f 5. - Une ménagère est allée au marché avec une pièce da 10 fr. Elle a acheté pour 2 fr. 50 c. de viande, 50 cent. de légumes, 25 cent. de poivre; 75 cent. de café. Combien lui reste-t-il 'f 6. - J'ai acheté 8 timbres-postd de 15 cent. ; combien ai-je dépensé? Combien cette dépense fait· elle de centimes! Combien faudrait-il y ajouter pour faire 2 fr.? 7. - Une fermière a vendu 2 douzaines d'œufs à 10 cent. et demi la pièce. Quelle somme reçoit-elle 'f Que manque-t· il à cette somme pour égaler 3 fr. t 8. - Sur la façade d'une gt·ande maison il y a 4 étages ayant chacun 8 fenêtres. Combien y a-t-il de fenêtres en tout, si on y ajoute 6 fenêtres du rez-de ·chaussée 'f . 9. - Un tisserand fait tous les jours 4 mètres de toile et. tl gagne 1 fr. 50 c. par mètre. Combien a-t-il gagné au bout de la semaine, pour 6 journées de travail 'f 10. - Un homme a acheté 100 fagots, au prix de 20 cent. chacun. Quelle est, en francs et centimes, la somme qu'il a payée pour cet achat 'f

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CALCUL ORAL SUR LES FRACTIONS Une dame charitable achète 12 paires de sabots qu'elle er à des enfants pauvres . Quelle somme payera-t:~n!archand si la pair~ de sabots coilte 12 sous'? J' · tenu ma lampe allumée ce matin pendant 2 heures 9. -ie !~ hier matin pendant 2 heures et 9uart. ~endant delll d'heures et de minutes est-elle restee allumee pences deux jours ~ _ On a envoyé la domestique au marché avec 10 fr~ncs. 3. acheté pour 3 ft•ancs da viande, 3 fr~ncs .de cafe, 50 ade fromage et s sous de fruits. Combien lm reste-t-Il! _ On a partagé 60 francs entre deux familles pauvr.es. '· ,. a eu ta moitié de la part de la seconde. Combten 1 a-t-elle reçu' _ On veut diviser une corde de 30 mètres en deux par&. dont l'une soit Je tiers de l'autre. Quelle sera la longueur chaque partie 'f Deux frères veulent faire à leur mère pour sa f~te 6• qui coûte 50 francs; mais le plus jeune ne fourmra c~e e;:art de ce que fournira l'aîné. Quelle est la part de 'f

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&necdotes scolaires.

Le jeune Gaston revient de la distribu,tion ~es prix: j'ai fiU le prix d'orthograph~ ! - . C est tres b1en, .mon 'mais comment cela se fait- Il, pmsque tu as tOUJOUrs dernier dans ta classe! - Je vais te due, mon camarade a eu le prix, mais il l'a laissé tomber dans la rue en allant, et je l'ai ramassé . . . LE PETIT ENFANT Pour le bon Dieu que puis-je faire 't Je suis si petit, si petit 1 Voici ce que mon cœur me dit : J'aimerai bien ma bonne mère 1 On peut aimer quoique petit.


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Pour Dieu, que puis-je faire encore ? Puisque c'est Dieu qui nous bénit, Je prierai bien près de mon lit, Ce bon Dieu que ma mère adore : On peut prier, quoique petit. Et puis-je faire davantage ? A l'école où l'on me conduit, Attentif à tout ce qu'on dit, Je m'efforcerai d'être sage 1 On peut l'être quoique petit. Et quoi d'autre enfin 'P - Si ma mère Me réprimande et m'avertit, J'y veillerai, quoique petit, Pour corriger mon caractère 1 C'est comme cela qu'on grandit.

L. Pensées. - I~ y a, pa.r~ît-il, ?e nos jours? de~ gens qui croient pas à l'Immortalite de 1âme, à la v:1e eternelle. ne nous étonne guère: l'intérêt est le mob1le des uv•wu•-.. il y a tant de gens qui ont intérêt à ne vivre que de ce - Il y a cent manières de se montrer obligeant; mais tes se résument à une seule, qui est de savoir se gêner les autres. Bébé, qui a 4 ans, revienL triomp.h~l~ment ~e où il a eu le témoignage. Sa maman le fehc1te et _l,u~ '"'""•ul'll pour quelle raison il l'a obtenu. - ~arce que J a~ pondu. Le maître a d11mandé combien le c.hat Il a . pattes, et les autres ils ont di~ 3. - Et toi? - Mol dit ..• deux. * Maman désespère de jamais faire apprendre son à T~to 1 ••• Un beau jour elle imagine, pour le jeu, qu'il est lui, la ma~an, et. elle le bébé. . c'Ast toi qui vas me . fa.~re ré?1ter ma leçon ; tu vas fane maman? - Vrai, vra1, Je serai la maman 'P - Vr~1, pour bon. - Eh bien, puisque tu es un~ bo~n~ petite fille, t'amuser, il n'y aura pas de leçon auJourd bUl.

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vons de bon cœur anx mérites réels que l'on s'est plu à reconà ce recuPil. Le Bulletin pédagogique, de Fribourg. - Ce manuel nous paraît de beaucoup supéneur aux hvres publiés jusqu'ici chez uous. Aussi ne doutonsBOUS pas qu'une fois ce recueil mieux connu, il ne soit introduit ailleurs qu'en Vala1s. La Cœcilia, da Porrentruy. - Il est difficile d'imagi11er rien de mienx approprié à J'étude du chant que le charmant petit ouvrage ci-dessus. La quantité t>l Je choix des morceaux ne nous paraissent rien laisser à désirer. La Concorde, de Lausanne. - Ce recueil, dont l'éloge n'est ph1s à faire est précédé d'un pt>tit solfège q ui, par sa brièveté, sa simplicité et sa gradatwu, iuitie l'élève à tous les p rincipes de la mu~ique, sans l'effrayer ni Je rebuter par de trop grandes diffi culté~. C'est un livre pour les école:-~, mais les sociétés de jeunes gens y trouveront. en même temps qu'un agréable passe-temps, une facilité extrême pour former parmi eux une pet1te chor:1le qui fera le charme <le ces sociét.3s peudant leurs longues soirées d'hiver et lt~urs excursions dans la belle saison. Le Fribourgeois, de Bulle. - Ce recueil de chants est déjà connu chez nous. De nombreux sujet s religieux, les chants patriotiques les p lus populaires, des chœurs de fêtes, le R.an:z des Vaches, tout l'ensemble du recueil constitue un choix qui ne laisse guère à désu·er. L'impression est soignée, l't le livre mérite à tous égards d'être recommandé. foyer domestique, de Neuchâtel. - Les journaux pédagogiques ont fait le me11leur accuell à ce petit VC>lun.e, et il le mérite, tant a u point de vue du choix des paroles qu'à celui de la mélodie. Ce qui en fait J'originalité surtout t>t la valeur p ratique, c'est la m.3thode et Je soltége qui précédent Jps t>Xercices. Cette partit! théorique est très judicieusement graduée. de façon à initier l'élève à tous les principes de la musique, sanil Je rebuter par trop de difficultés. C'est un recueil pour les écoles d'abord, mais qui peut parfaitement •tre employé par des Sociétés chorales de jeuues gens, qui y trouveront des c!lautR religieux et patriottques tout à fait à leur usage. Le Pionnier, organe de l'Exposition scolaire permanente de Berne, s'expnme ainsi. Son jugement a d'autant plus de valeur qu'il est signé de )(. Karl Hess-Ruelscbi, organiste de la cathMrale de Berne: • Ce petit ouvrage, qui peut être recommandé dans toutes ses parties, l'Il déjà introduit dans les cantons de Fribourg et du Valais. L'auteur a réussi à nous y donner un excellent choix des plus belles mélodies. En s'ils sont exactement et méthodiquement sui vis, les exer.:iccs de qu'il renferme seront d'une grandtl utilité. • CeR témoignages flatteurs dispensent d'autres citations. Prix: cartonné, 1 fr. 25. - 20 Oj0 de remise et 13m• sur 12 aux instituétablissements d'in:ltruction et libraires. i franco d'un exemplaire contre la valeur en timbres-poste ou remboursement. vrage est expédié en S uisse au p ersonnel ci-dessus pour 1 fr. 05 ,.,.,.,.mnlo" r" franco, hors de la Suisse pour 1 fr. 25.

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Supplément de l'Ecole primaire N· 12 de 1892. .... ~ ............................................... ~.................................. ~_..........,.........-v-

De la protection des animaux (Suite.)

Qualités du bon charretier Les p~·incipales .qualités du bon charretier sont la com~ass1?n, _ l a patience, la prudence, le sang-froid, l'attention , 1 obllgea~ce,, la sobriété. Si, avec cela, il est inteillgen_t et doue . dun raisonnement juste il sera un charretier accompli. ' ~ar sa compassion et sa patience, il sera l'ami de ses amm~ux. ~ar sa prud~nce, son sang-froid et son attentiOn, Il évJter~ les a~CJdents. Son caractère obligeant le portera à vem~. en a1dc à ses camarades dans l'embarras, et . sa so~r1eté le mettra à l' abri des agitations et des mau~a1s se~t1m~nts que fait naitre 1'intempérance . Enfin , s Il est mtelllgent et raisonnable, il se tirera toujours, à son ~v.antage_ et au profit de ses chevaux, de toutes les pos11Jons difficiles. Le bon charreti_e r se distingue toujours par sa bonne tenue. Il ~st _aussi propre que possible, c'est-à-dire autant que. l ex1_ge l!i nature des matières qu'il transporte ~1 ne _cr1e ~oin~, Il ~e prononce aucune parole grossière: 1~ ne JUre Jamais ; 11 ne fait pas claquer son fouet inuLilement et par. plai~~r pour ne pas troubler les habitants des l~calltes qu 11 traverse, et il prend garde de ne pas attemdre les passants.

Descentes Le charretier prudent et qui raisonne se gardera bien dans ltls descentes surtout, de frapper son cheval un; f[aY_eur ou _une douleur subite peut causer la ch~te de 1 ao1mal qUI, du reste, dans ce cas, n'a pas besoin d'être st1mulé:. la _nature lui ayant donné, comme à tous les êtres. lmstmct da la conservation et l'appréhension du danger_. Il sent, bien que, s'il descendait trop vite, il ne pourrait plus. s ar~êter et que, s 'il tombait, il se ferai& du ~~1, 11 sa1_t m1eu:x q_u e son conducteur, quelque hahabile que so1t ce dern_1er, ce qu'il faut dépenser d'efforts et opposer de résistance pour arriver sans encombre au bas de la pente dans laquelle il est engagé.


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Respiration, aoume, essouftlement Quand un cheval gravit une pente longue ou rapide il est obligé de s'arrêter de temps en temps pour re~ prendre baleine et refaire ses forces. Chaque fois, le chan·etier devra laiSBI'l!" reposer l'animal et ne le faire repartir que lorsque J'essoufflement aura complètement cessé. L'épuisement du cheval ne consiHte pas seulement dans la fatigue des jambes ; il y a encore, et pour cause principale, le jeu trop accéléré des poumons. Beaucoup de conducteurs, qui ne raisonnent point et qui voudraient franchir une côte d'un seul trait, mettent sur le compte de la paresse la difficulté qu'éprouve le cheval à tirer la voiture, et si, haletant, suffoqué, tremblant sur ses jambes, l'animal vient à s'arrêter, ils le frappent violemment et avec colère, et l'affaiblissent encore davantage ; puis, sans lui donner le temps de reprendre sa respiration, ils le forcent, en l'excitant cruellement, à gravir cette côte au sommet de laquelle il arrive dans le plus trista état. Le cheval ainsi surmené peut contracter une maladie très grave, pouvant quelquefois amener la mort. Il y a là un acte inhumain et déraisonna:>le, et le bon charretier qui est soucieux de la santé de son attelage et qui n'a qu'une pensée, celle de lui éviter une peine inutile, fera en sorte de lui épargner la souffrance qui résulte d'un exercice violent et prolongé. Sur une route de niveau, et surtout sur les rampes, il s'arrêtera autant de fois et autant de temps que cela sera nécessaire pour que ses chevaux puissent souffier et reprendre de nouvelles forces. Le bon charretier connaît le pt·overbe : • Q ui va doucement va longtemps • et il se rappellera qu'on perd toujours de la force en gagnant de vitesse, et qu'il est matériellement impossible d'obtenir force et vitesse en même temps.

Routes, chemina. La prospérité d'un pays Mpend de ses bonnes voies de communication. On ne saurait trop s'arrêter sur cette question capitale de l'entretien des routes, et des chemins vicinaux et communaux. L'argent employé de cette maoièt·e est un argent bien placé. • Dépenser une couple de cent francs, disait l'illustre Mathieu de Dom· basle, fait souvent gagner mille écus dans l'année. • Eo

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effet, outre les accidents qu'occasionnent une route mal pavée, un chemin défoncé et rempli d'ornières, les che· vaux !l'lB plus robustes, et ceux de limon précisément sont épuisés en peu de temps. L'3s chocs répétés alllè~ nant l'u~ure et le b~i'3 des harnais, et ausdi la prompte destruction des véhicules. Il faut de plus très souvent augmenter les attelages, et l'on peut ainsi calculer tout Je détrimtlot cau!!lé à la culture et à l'industrie par des voies de communication mal entretenues ou abandonnées. L'Etat et les communes doivent s'appliquer à toujours bien entretenir les route8 et les chemins : la prospérité et la richesse d'un pays en dépendent. Il ne faut jamais sur ce point important regarder à la dépense : il o'y en a pas de plus utile, de plus productive. Si~nea

de souffrance. de malaise et de maladie.

Le ~harretier doit ètre quelque peu vétérinaire pour pouvotr se rendre compte de l'état de santé de ses animaux. Lorsqu'un cheval est mome et triste, qu'il perd l'appétit, que sa bouche est chaude et sèche, que son ven· tre se r~trécit, que son poil est terne et hérissé, que les crottms sont durs, que les urines sont rares, ou bien que les excréments sont liquides, d'une odeur fétide et composés d'aliments non digérés, on peut être assuré que ce cheval est malade. Le mal de tête, parfois si violent chez les chevaux, se reconnaît à leur tête baissée, à l'œil enflammé au front chaud, aux frissons. ' Aussitôt qu'il aura reconnu tel ou tel de ces symptômes, le voiturier ramènera immédiatement son cheval à l'écuritl, le laissera reposer et lui admioistret·a les remèdes que le vétérinaire lui prescrira. . Ce serait un acte inqualifiable d'inhumanité de contibouer à faire travailler un animal malade ou même souffrant.

Sous-ventrière. Une des parties du harnais qui doit fixer l'attention du possesseur et du conducteur d'animaux de trait est la sous-ventrière. C9lle~ci est souvent tr,);; é-t roite, telleme~t étroite quelquefois que, sur les rampes, lorsque le p01ds de la charge se porte en arrière, elle disparaît


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preRque entièrement dans le sillon qu'elle creuse soue le ventre du cheval. Cette sou3-ventrière produit alors l'effet d'une ligature ; elle empêche le sang de circuler et gêne la respiration de l'anim11l, lui cause de la douleur et lui enlève toute sa force. L'humanité, la prudence et un intérêt bien r.ompris exigent que les sousventrières soient toujours très larges afin que, la circulation du sang et la respiration n'étant plus entravées, le cheval ne souffre pas et soit à l'abri de tout accident. C'est aussi une excellente habitude de garnir le dessus de Ialsous-ventrière d'une bande de peau de mo11ton afin J'éviter à l'animal tout frottement douloureux.

Pansement, soins à. donner aux chevaux Le pansement est aussi nécessaire au cheval que la bonne nourriture. Tout cheval doit, chaque jour, être étnllé, peigné, brossé, é!lousseté, lavé. Par ce travail q uotidien, la crasse est enlevé~:', les pores de la peau sont débouchés, et la transpiration s'effectue dans les meilleures conditions. Sans c~s précautions, la crasse qui s'amasse sur la peau cause à J'animal des démangeaisons qui peuvent dégénérer en gale. Le pansement doit être fait, autant que possible, hors de l'écurie, afin que l'animal ne respire pas la poussière de la crasse qu'on lui enlève. Si le cheval est chatouilleux., il ne faut pas persister à se servir de l'étrille. On prend alors la brosae pour passer sur les os et aussi sur la tête, en faisant bien attention de ne pas la laisser passer sur les yeux. A chaque coup de brosse, il faut en retirer la crasse avAc l'étrille. Le toupet et la crinière seront brossés dessus et dessous. La crinière et la queue doivent être peignées avec précaution, et le peigne sera toujours en bon état ; ses dents ne seront ni cassées ni fendues, sinon elles arracheraient les crins Oo peut, afin de le rendre plus coulant, graisser le peigne avec un peu d'huile. Si la queue est sale, il faut la laver à l'eau pure et, au besoin, avec du savon noir. Enfin, après avoir bien essuyé le cheval, on le couvre pour qu'il ne se refroidisse pas. Le cheval doit être tondu au moins une fois par an. Cette opération doit se faire vers le milieu de l'automne. Elle empêche l'accumulation de la sueur et prévient ainsi les maladies souvent mortelles résultant d'un re-

froidissement subit, telles que la fourbure, le morfondement, la pleurésie, la pneumonie, la pousse, etc. De temps en temps on fera les crins du cheval, c'està-dire qu'on coupera les crins de la crinière, du toupet, de la queue et des jambes quand ils seront trop longs. On graissera aussi les sabots. En été, les bains sont favorables à la sauté des animaux, mais on ne doit les y conduire qu'avant le repas ou longtemps après. Il faut aussi bien se garder de faire entrer dans l'eau un cheval qui est en sueur; on doit attendre qu'il soit bien ressuyé, sinon de très graves accidents sont à craindre. Comme on le voit, la santé et la conservation du che· val dépendent des bons soins qu'on lui donne.

Pari Certains charretiers placent leur orgueil dans la force de leur cheval, et se vantent à tout moment de lui avoir fait porter ou traîner telle ou tèlle charge, charge excessive bien entendu, et bors de proportion avec les forces de l'animal. Toujours disposés à prouver ce qu'ils avancent, ils parient avec des êtres aussi sots qu'eux. que leur cheval exécutera le tour de force en question. L'enjeu consistA naturellement dans un ou plusieurs litres de vin, car c'est au cabarat que s'engagent généra· lement et que se terminent ces sortes de défis. Le pari a lieu, la bête est épuisée, quelquefois blessée, mais le vin est bu. C'est une bravade inutile, sotte et dangereuse, en même temps qu'un acte d'inhumanité envers l~ pauvre cheval. Il s'ensuit souvent un grave accident, oo chômage, une perte d'argent. Le charretier sage et bumain prend en pitié toutes ces sottises et ne se livre jamais à ces jeux aussi stupides que barbares. Il en est de mème de ces luttes de vitesse, luttes insensées qui fatiguent et exposent le cheval et peuvent causer de grands malheurs, soit qu'on accroche d'autres voitures, soit qu'on renverse et qu'on écrase des personnes qui ne pourraient se garer assez vite.

Surehara-e La surcharge est ia cause principale ou, du moins, la plus ordinaire des mauvais traitements journellement infligés aux malheureux chevaux. Que de souffrances ren· fermées dans ce mot : la surcharge 1 A. combien d'actes cruels et injustes ne donne-t-elle pas lieu! Quoi de


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plus barbare que de frapper sans merci de pauvres animaux succombant sous une charge trop lourde, pour les forcer, par l'excès de la douleur1 à exécuter des travaux au-dessus de leurs forces 1 Ne voit-on pas toua les jours, engagées et arrêtées dans les rampes, des voj. tures déjà trop chargées pour une route unie et de oi~eau, et des chevaux exténués, haletants, ruisselants de sueur, quelquefois de sang 1 Le charretier qui posEède la raison et un bon cœur ne surchargera jamais ses chevaux. Il calculera la charge eu égard à la contrée qu'il doit parcourir etl pour cela il be rendra compte de l'état des routes, des rampes l gravir, de tous les accidents de terrain et passages difficiles. Il tiendra aussi compte de l'état de l'atmosphère, de la chaleur qui, en été, accable les animaux et leur ôte une partie de leur vigueur; du froid qui, en hiver, produisant la neige et le verglas, rend Je pavé glissant; de l'humidité qui, en tout temps, détrempe les chemilli et rend Je roulage si difficile. Le bon charretier sait, par expérience, ce que son cheval peut entraîner. Le poids une fois connu, la raison et l'humanité exigent que ce poids ne soit jamaia dépassé. Bien plus, la charge doit être diminuée graduellement à mesure que le cheval arrive en lige et perd naturellement de ses forces. On recon naît qu'un cheval n'est pas surchargé, lorsqu'il peut tirer son fardeau en penchant le corps un peu en avant et en posant les pieds à plat. Du moment qu'un cheval est obligé de faire des efforts et d'arc-bouter continuellement les jambes et les sabots, et toutes les fois auaai qu'il est visiblement impuissant à entraîner avec continuité Je véhicule auquel il eat attelé, on peut affirmer que ce cheval est surchargé. Dans les fouilles, par exemple, où les rampes de sor· tie svnt généralement beaucoup trop rapides, souveot établies sur un sol humide et glissant, et où les chevaux sont toujours surchargés, il serait plus bumaio, plus rationne! et plus lucratif, de ne faire sortir des excavations que des voitures à moitié pleines, qu'on remplirait ensuite avec les terres ou matériaux amasaéa au sommet des ramoes. Non seulement, en employaol ce moyen, les pauvres bêtes seraient plus ménagées, e& capables d'un plus long service, mais il y aurait ~ncore économie de temps, et moins de fatigue et d'ennUI pour le conducteur. C'est ainsi qu'on devra toujours agir daDI

endroits exigus; mais toutes les fois que l'emplaceJes ot le permettra, le plus court sera d'ajouter à l'atteJDe autant de chevaux qu'il en faudra, pour que la sor~a:edes tombereaux puisse avo1r lieu sans fatigue pour }es animaux. . .. C'est surtout dans les cba~t1ers de ~~mohtwns ~t de ostructions, dans les carrières, sabl!eres, ~armères, co que les chevaux ont le plus a soufthr et !"Ont etc.mptement usés par la fatigue et les mauvais traitepr:nts Les charges excessives font enfoncer les roues : 8 to.mbereaux et rendent ainsi la traction extrêmement d~fficile Les propriétaires et les entrepreneurs devront c~nstam"ment remplir les ornières de cailloux. concassés, et ils agiront sagement en plaçant des madrJe.rs o~ ~e fortes planches sur les parties du sol les moms resistantes. L'enfoncement des roues ne.pouva~t plus ~e pro· duire le tirage s'effectuera sans difficulte. La depense résuliant de l'achat et de la pose de ces planches ou madriers sera bientôt largement couverte par le tem~s gagné et par la conservation des attelages et des véhl· cules. , . . . · t t 1 Outre la question d bumamle qUt pnme ou es es autreR, il y a ici la question d'intérêt qui est man.ife~te. En effet. tout cheval surchargé est promptement epmsé. Essoufflé, haletant, .les reins .endoloris p~r les secous~es de la dossière, les Jambes bnsées de fatigue, les cha1rs_ dn poitrail meurtries, ,quelqu~fois .entamées par la pres_ sion du collier sous l effet dun tuage consta!Dmen t pét nible, excessif, et, par· dessus tout cela, tre~ sauve~ maltraité cruellement, l'animal est dans un etat c.onl!ouel de lassitude douloureuse et de souffrance qUJ apporte inévitablement des désordre.s profonds dans son organisme et le met bors de servwe en peu de temps. Si à la p~rte d'argent causée par la maladie, la mort · o~ Je remplacement d'un . cheval ainsi ~u~mené , on ajoute les dépenses nécessitées par les vebwules dét~· riorés, les courroies et les chaînes romp~es, les ha~na1s .brisés, les fers usés, perdus et remplaces, on arrtve à reconnailre que surcharger les animaux est le plus faux des calculs, et que cette habitude n?n raisonnée chez beaucoup de propriétai~~s ~mène t?uJours, comme ~o~­ léquence forcée, un pretudJce considerable à leurs JUteSouvent un cheval surchargé, qui sent son impuissance, se bulle et ~e refuEe à faire le moindre efiort, malgré


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les plus vives excitations. Persister dans ce cas à vouloir faire avancer l'anim1tl est un acte injuste et inhumain. La seule chose à faire e8t d'ajouter un cheval à l'attelage, ou, si l'on ne peut s'en procurer, de diminuer la charge de la voiture. Nous le répétons, le bon charretier ne surchargera jamais ses animaux. En agis3ant ainsi, il accomplira d'une part, un grand acte d'humanité eL résoudra, d'auLr~ part, une importante question d'intérêt. Dd cette manière le cheval âgé ou de complexion faible sera toujours à. l'abri de fatigues inouï~s et de traitements bubares. Honte à l'homme sans pitié qui surcharge ses animaux et flxige de ces pauvres êtres un travail au -dessus de leurs forces 1

Traction. Mise en mouvement des véhicules. La mise en mouvement d'une voiture pesamment chargée exige toujours des chevaux qui y sont attelés des efforts considérables et des coups de collier fatigants et douloureux qui épuisent les animaux. 0 o a trouvé le moyen de rAmédier à ces graves inconvé01ents en adaptant aux traits des ressorts analogues à ceux qui atténuent les chocs entre les wagons de chemins de fer. Ces petits appareils, qu'on appelle souffre-chocs. sont d'une grande simplicité. Ils se composent. d'un cylindre en fo!lte légère d'environ vingt centi.nètres de longueur, renfermant un ressort à boudin auquel est fixé un crochet ouvert ou à œil. A cet œil vient s'adapter le trait dn cheval ou le palonnier de la voiture, suivant l'espèce de véhicule. On conçoit d' après cela qne, lorsque le trait, par l'effort d'un tirage subit, se tendra brusquement, au lieu d'un choc qui peut tout briser, et d'une pression violente et douloureuse du collier sur le poitrail de l'animal, il y aura un choc très amorti qui ménagera le cheval et les harnais. Appliqués aux tombereaux et à toutes voitures sans traits, les souffre-chocs se placent après les attelles du collier et du brancard. Pour les autres voitures, ils peuvent se mettt·e indifféremment à l'une ou à l'autre extrémité du trait. Ces petits appareils, d'un prix peu élevé, sont employés avec succès par certains propriétaires soucieux de la santé et de la conservation de leurs attelages. Leur usagfl tend à se répandre, et il est à désirer qu'il devienne général, relevant ainsi cette double ques-

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tion d'humanité et d'intérêt public privé . On obtient encore le même résultat en adaptant, comme palonnier, à l'avant des véhicules, quels qu'ils soient, un ressort ordinaire de voitut·e solidement fixé par le milieu et dont. la f~rce est e~ proportion de la charge à entraîner. Rten n est change dans les harnais dt!s chevaux, si ce n'~st que les chaînes ou courroies d'attelage sont accrochées aux deux extrémités du ressort.

Transpiration. Le bo_n ch~rretier, lorsqu'il sera forcé de s'arrêter, ne placera Jamats son cheval dans un courant d'air, comme, par exemple, à l'encognure de deux rues ou dans un passage exposé à ce courant. La suppt·ession subite de la sueur, si le cheval tt·anspire - et un cheval qui travaille transpi~ toujours plus ou moins - peut immédiatement amener des désordres dans l'organisme et causer une fourbu•·e, un morfondement, une p leurésie une fièvre, un mal de tête, etc. Il ne faut pas, autant que possible, que le cheval ait le nez au vent, et la voiture doit être tournée de façon à le garantit· du courant d'air. Tout charretier attentionné se munira toujours d'une couverture, de morceaux d'une étoffe quelconque, de laine principalement, ou de vieux sacs, afin d'en couvrir les reins et la croupe de l'animal pendant les moments d'ar rêt.

Voitures à 2 et à 4 roues. Charrettes et chariots. Dans la construction de toute voiture, on doit toujours allier la légèreté à la solidité. Les jantes des roues doi· vent être d'une lat·geur suffisante. Si elles sont trop étroites, elles s'enfoncent dans le sol et offrent ainsi une résistance de plus au roulage. Tout charretier se rappellera que les véhicules dont les roues ont un petit diamètre demandent plus de tirage que ceux qui ont des roues plus grandes. Ainsi, à charge égale, tandis qu'un camion exigera l'emploi de trois chevaux, par exemple, il en faudra seulement deux pour une charrette. Si, cependant, la charrette exige moins de tirage, et qu'elle a, sur le chariot, l'avantage de pouvoir passer par tous les chemins, elle présente l'inconvénient de fat~guer et d'user promptement le cheval limonier par sotte des secousses, des chocs continuels que subit le


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pauvre animal. Sur une bonne route, le chariot est toujours préférable au point de vue des souftrances du cheval de limon.

Voitures qui se suivent. Lorsque deux voitures se suivent, beaucoup de charretiers, pour avoir moins de surve11la~~e à déployer, attachent la bride du cheval de la deux1eme vo1ture l l'arrière de la première. C'est une fautf', car si la première voilure esL traînée par I!lueieurs chevaux ou si, n'ayant qu'un cheval, elle est moins chargée que la second(> le malheureux cheval de cette dernière voiture est obligé de dépense1· toutes ses forces pour suivre le mouvement afin d'éviter la douleur produite par le tirage brusque ou continu du mors qui lui déchire la bouche, et Je blesserait d'une f~ çon fort grave s'il venait à faire un faux pas. Ce n'est donc jamais à l'anneau du mors, mais bien à l'anne&u ou à une des courroies de la têtière que doit être fixée la longe ou la corde qui rattache un cheval de deuxième voiture. Il faut de plus que cette longe ou cette corde soit assez faible pour se rompre immédiatement si le cheval tombait ou s'il ne pouvait avancer assez vite, afin de lui épargner souffrances et blessures. Il est également rationnel, lorsque deux ou plusieurs se suivent de faire marcher en tête la plus lourde ou celle tiréP,' soit par un seul cheval , soit par le plus petit nombre de chevaux, soit par les chevaux les plus faibles. C'est malheureusement presque toujours le contraire qui a lieu. Quelquefois, pour soulager le cheval d'u~e seconde voiture, on réunit les limons de cette vo1ture à la première au moyen d'une corde ou d'une chaine. C'est une excellente habitude, mais elle exige beaucoup d'attention car il faut arrêter immédiatement les chevaux de la pre~ière voiture, si le cheval de la seconde venait par hasard à s'abattre, pour qu'il ne soit pas tr2îné sur la route et déchiré par les aspérités des pavés ou des cailloux. Tout bon charretier fera, au besoin, son profit Ile ces observations.

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L 'espèce chevaline rend donc à l'homme d'immenses senices. Nous utilisons son aptitude au travail pour le

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roulage et la culture du sol, et les matières fertilisantes qu'elle n?us produit, c'est-à-dir~ le fumier, nous sont d'un préc1eux secours pour le rendement de nos terres }fais depuis plusieurs années, dans certaines contrées' Je cheval offr~ encore une ressource très précieuse. sr{ chair, introd~lle dans l'aliment~tion, est recherchée pour son bon gout et son bas pr1x, et elle constitue une DourriLure très saine. Après sa mort, le cheval nous donne encore sa peau qui, lorsqu'elle a subi IE~s opérations du tannage, est employée à la confection des chaussures, bâches, courroies, eLc. Son crin sert à faire des tamis, à rembouner des coussins, et à divers autres usages. Son poil, mêlé à celui du bœuf, forme la bourre dont on se sert pour les colliers de chevaux et pour faire du blanc de bourre dans les bâtiments d'h~bitation. Le noir avimal s'obtient en calcinant ses os. Ses tendons donnent la colle forte, et l'industrie fabrique une foule d'objets avec la corne de ses sabots.

Pour les oiseaux On écrit au Courrier suisse: Le J?rin~emps rappelle aux propriétaires de campagnes ~t de.Jard•.ns un de.voir dont on se !;Ouciait très peu JUSqu a prese~t, ma:s dont on devrait s'occuper sans retard .. A ~ec peu de peines et peu de dépenses, on pourrait fa1re beaucoup de bien. Nous voulons parler des oiseaux chanteurs, si utiles, dont le nombre va diminuant d'année en aonée tandis que les moineaux se mulliplient d'autant plus. Des espèces, _autrefois. très répandues chez nous, ont à peu près disparu. Citons, par exemple, le roi des chanteurs 1~ rossigo~l. Tout le monde An a entendu parler ; mai; b1en peu 1 ont vu et le connaissent réellement. Nous avons perdu en lui, non pas seulement un cb!lnteur merveilleux, mais, ce qui est bien plus grave, le destructeur d'une foule d'insectes, vers et larves nuisibles. Autrefois, on ne pensait pas que les hommes dussent s'occup,;r personnellement à ramasser les bannetons; les nombreux oiseaux s'en chargeaient. Aujourd'hui les temps sont changés. Si nous avions à notre service autant d'oiseaux qu'il y a quelques dizaines d'années, nous n'aurions à craindre ni hannetons, ni chenilles.


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Les procédés les plus efficaces employés par l'homme pour détruire ces êtres nuisibles ne sont rien à côté d'un seul oiseau insectivore. Quand on dit par exemple q~'une se~le mésange peut détruire en un jour plus de mtlle chenilles, larves, œufs et vers, ce qui est absolum~nt prouvé par les naturalistes, on pout se faire une fatble idée de l'utilité des oiseaux. Maintenant quelle est la cause de leur diminution croissante 'P Ce n'est pas seulement la destruction en masse qu'on en a faite dans le Midi, mais aussi notre culture moderne. Les meilleurs destructeurs d'insectes ne font pas leurs nids à ciel ouvert sur les branches des arbres, mais plutôt dans les trous des arbres creux Or, où trouver encore de tels arbres 'P Les troncs creu~ sont abattus, les haies et les buissons déracinés. Oà nicheront donc les Qiseaux 'P Si quelques-uns trouvent une p~tite place prè~ des maisons, cette place est bient~t p~tse par les momeaux qui en chassent les petits ou detrutsent les œufs pour s'emparer des nids. Où l'homme prive les oiseaux de leurs abris naturels i~ d~it avoir soin de les remplacer par des nichoirs ar~ tlficte!s p~acés sur les arbres. L'expérience a prouvé que ces ntcho1rs peuvent t'endre des services réels. Le gouvernement de Schafihouse en a fait des essais qui ont donné des résultats surprenants. En quelques semaines tous les nichoirs étaient occupés. Faisons de même, e' la récompense ne se laissera pas attendre. Aucun agri· culteur ne regrettera les 2 ou 3 fr. qu'il dépensera pour quelques nichoirs, lesquels seront placés sur les arbres de son jardin ou de son verger. Quand pendant la même année~ des rouges -gorges ou des' mésanges lui auront nettoyé d'insectes ses at·bres, que ceux-ci lui rapporteront de beaux fruits sains au lieu des produits vëre~x d'autrefois, que, n'étant plus dévorés par les chemll~s, cfls mêmes arbres prospéreront mieux, alors il appréc,•era la po~·tëe de son petit sacrifice, et s'em pressera, 1année aUivante, de doubler le nombre des ni~hoirs. C'est de l'argent qui rapportera certes de gros mtérêts. La Société suisse d'ornithologie s'est occupée sérieus~ment de la chose, et a fait fabriquer un nombre con· stdérable de nichoit·s de trois g•·andeut·s, en bois de chêne, très solides. A chaque envoi est ajouté, imprimé, le mode d'emploi. -

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Ce que -vau& un nid d'oiseau Petits bandits joufflus et potelés, qui d'un œil avide et cruel guettez au coin d'une haie un de ces nids soyeux où dort toute une nichée de petits oiseaux, savez.vous ce que vaut ce Dld que vous convoitez 'P Cela ne doit pas avoir une grande valeur, direz-vous, mes petits amis qui ne savez pas tout le mal que vous fai· tes. Eh bien 1 approchez-vous avec moi de ce nid de mésanges, là dans cette haie d'aubépine. Il y a là·d(\· dans cinq petits becs jaunes, insatiables. Ces petits oi· selets veulent manger, mar:ger tout le jour, et vous savez qu'ils dévorent une infinité, un nombre incalculable de chenilles, d'insectes, qui leur sont appcrtés sans trève par Jo père et la mère. Admettons que chacun de ces petits nourrissons engloutisse 50 pièces de vermine par jour, cela fait 250. Ce manège dure ainsi tous les jours pendant 4 ou 5 semaines ; nous comptons 30 jours seulement. Nos 5 petits oisillons détruisent pendant ce temps 30 fois 250 chenilles, soit 7,500. Un joli carnage n'est-il pas vrai t Mai'l poursuivons. Les savants nous apprennent que chaque chenille détruit journellement son poids de fleurs et de jeunes feuilles, et si nous admettons que les chenilles vivent 30 jours et qu'elles dévorent chaque jour une fleur donnant plus tard un fruit, nous aurons 7,500 fois 30 floraisons, cela donne la jolie somme de 7,500 X 30 255,000 fruits que les chenilles auront ainsi em· pêchés de mûrir et ravis à l'homme et à vous, petits marmots, car vous aimez pourtant bien ces belles pommes roses comme vos joues et les poires délicieuses qui se fondent dans la bouche. Réfléchissez donc à la mauvaise action que vous commettriez si vous cédiez à la tentation de vous emparer de ce petit nid et des 5 petits oisillons. Cela fait ~25,000 fruits perdus pour vous et vos parents, sans compter que vous auriez fait souffrir ces créatures du bon Dieu qui, dès le premier jour de leur existence travaillent pour défendre vos pommes, vos poires et vos prunes contre la vermine. Me direz-vous encore, mes petits amis, que ce petit nid n'a pas sa valeur.

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VARIETES Recettes et Conseils utiles. Rhubarbe. - Il est. peu de plantes avec lesquelles on puisse faire autant de bonnes choses qu'avec la rhubarbe, même en laissant complètement de côté se!l propriétés médicinales. On s'en sert surtout comme plante décorative à causes de ses immenses feuilles. Elle crot& dans tous les terrains et Je rapport seul de ses tiges équivaut à environ 2 fr. 50 le mètre carré. Les tiges coupées en avril, mai et juin, cuites avec du sucre donn~mt un compote excellent ; étendues sur de la pAte• elle fait de délicieux gâteaux. Recueillie en août et cuit~ avec une forte proportion de sucre (deux kilos pour uu kilo de rhubarbe), elle donne une excellente confiture qui se conserve pendant Je long hiver. Une autre propriété de la rhubarbe, c'est le vin mousseux qu'on en extrait, ayant bou goût, rafraîchissant, sans trop l'être cependant. Les jeunes pousses donnent un excellent légume, . supérieur aux épinards. Avec les vieilles tiges_ en y aJOUtant un peu de courge, on a un bon potage pour l'automne. Enfin, les racines de la plante peuveat ètre séchées et coupées en très petites tranches IJU'oa laisse macérer dans une quantité de bon alcool, on y ajoute un peu de cannelle et de noix de muscade · au bout de quelques ~emaines on prend le liquide qut ne s'est pas évaporé, en y ajontaut de l'eau et du sucre. On obtient a1nsi une sorte de chartreuse excellente pour la digestion. Limonade gazeuze en paquets. -Ces paquets se pré· parent d'avance ; aut>SL etit-où toujours sûr, de ceLte ma· nière, d'avoir de la limonade gazeuse à l'instant même où l'on éprouve le besoin de se désaltérer. Pour chaque paquet, on pèse de 40 à 50 grammes de sucre en poudre, on les arrose avec deux gouttes d'essence de citron en ajoutant ensuite 4 gr. de bicarbonate de soude, puis on mélange le tout intimément. Les paquets faits doivent alors être enfermés dans une boite, tenue à l'abri de l'humidité. Veut-on une bouteille de Ji monade? On emplit la bouteille jusqu'à moitié du goulot avec de l'eau la plus fraîche possible ; le contenu d'un paquet y est alors introduit, puis, aussitôt 4 grammes d'acide

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tartrique, conservé sépar~ment. Il n'y a plus qu'à boucher . exactement et à agtter pendant. quelques minutes. La hmonade ~er~ faite; el~e aur~ un~ saveur aigrelette des ~!os rafra1cb1ssantes. 81, au heu d 6au, on fait usage de vm . blanc de ~on ne q~alilé et d'on goût agréable, on obtient une botsson qUJ a beaucoup d'analogie avec Je Champagne. Le vin de betterave. - La betterave à sucre, don~ la cult~re augmente d'année en année, n'est pas sf3ulement destmée à nous donner du sucre; on vient de découvrir un procédé pour en obtenir un vin très généreux. Un dtsttllateur expérimenté fabrique depuis quelque temps, au moyen ae la betterave, un vin d'un goût excellent et qui, comme force, ne reste nullement en arrière du vin de raisius, - absolument sans arrière goût, et ne conservant aucune trace du goût de la betterave. Ce nouveau genre de vin a la saveur recherchée des vins d'Espagne et possède un arôme délicat mais il a besoin d'un repos prolongé pour s'éclairci; complète-

ment. Parfums pour le lmge et les habds. -

La racine commu?é'me?t employée, uoo point pour éloigner les msectes, ma1s umquement pour donner au linge une odeur très agréable. Nous avons des ménagères qui l'achètent en rondelles chez les herboristes ou les drogustes et qui mettent quelques·unes de ces rondelles entre le~ couches de linge sale avant de verser l'eau chaude dans le cuvier. D'autres atteodent lque la lessive soit faite et plac~nt les racines d'iris dans l'armoire, entre les piè~es de hnge sac. Ce procédé nous semble le meilll'lur. On peut encore acheter de la poudre d'iris et en mettre dans l'arn:toire au linge. Cependant quelques personnes sont d'av1s de mettre les racines d'iris dans le cuvier à ll~ssive. Une autre plante, très recherchée aussi pour aromatiser le linge et les habits, est l'aspérule odorante, qu'on nomme, à tort, dans le Nord surtout. le muguet des bois, bien qu'il n'ait aucune ressemblance avec le muguet de mai que nous connaissons tous . A l'état vert l'aspérule n'a pas d'odeur, mais aussitôt desséchée, l'o~ deur la plus agréable se produit. C'est d 1ns cet état qu'on l'emploie abondamment pour parfumer le linae sec dans les armoires . "' Une troisième plante, ti'ès commune partout, et qui peut rendre les mê mes services que les deux précédentes est la racine d'aunée. On l'arrache à l'âge de deux o~ d'iri~ est


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trois ans, dès qu'elle est bien développée, on la fend en quatre morceaux, dans le sens de la longueur, et on la fait dessécher ainsi au soleil, à l'air ou à l'étuve. Si elle n'éfait pas desséchée, elle pourrirait. Aussi longtemps qu'allo reste verte, il ne s'en exhale aucun arome, mais dès que la dessication est achevée, elle répand une douce odeur qui lient de celle do l'iris et de la violette. Alors, on l'introduit dans Je linge sec ou dans les armoires où il est d'usage de le renfermer. 1 uée par une toile d'araignée. - A Liverpool, une femme s'était fait une coupure à la main. Pour arrêter le sang elle employa ce qu'on appelle un • remède de bonne femme • : elle mit sur la ccupure une toile d'araignée. Sa main ne tarda pas à enfler, puis le bras, etc, Six semaines après elle était morte. Elle avait succom. bé à un empoisonnement du sang causé par quelque ordure contenue dans la toile d'araignée. A vis aux personnes qui préconisent l'emploi des toiles d'araignées contre les coupures. lntelltgence des chiens. - On a vu, il y a quelques jours à Londres, un chien accourir, une lettre toute affranchie à la gueule, vers la boîte aux lettres. Le facteur venait précisément de faire sa levée et s'éloignait rapidement. Le chien l'aperçut, s'élança sur ces traces, le ratrappa, lui mit sa lettre entre les mains et se sauva avec l'air satisfait d'un chien qui a rempli son devoir, Les yeux fatigués. - Il arrive souvent qu'on ait les yeux rougis et fatigués par diverses causes, dont la principale est la veille trop prolongée. Voici un remède aussi simple qu'efficace. Il suffit de se laver les yeux, deux ou trois fois par jour, avec du thé tiède et non sucré. Ce collyre élémentaire dissipe la douleur, dégonfle les paupières et redonne à l'œil sa fraîcheur ot son éclat ordinaires.

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En classe. - Elève Jolimufle, quels changements se sout produits depuis deux ans dans la carte d'Europe f - M'sien, on l'a vernie deux fois.

A l'école. - Paul: Cowbien font 2 fois 3.- 4, Msieu. - Mon garçon, tu ne feras jamais ton chemin • dans • le monde. - Tant pis je le ferai • autour •.

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A~NEE

SION

• L'ECOLE PRIM'.~ IRE so1

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