192 travail. Les fautes individuelles sont signalées h l'élève, les défauts communs sont relevés et corrigés à la table noire. Nous entendons ensuite M. Michel donner une leçon de chant. Il choisit le No 69 du Recueil du Valais intitulé: La cloche du soir. Lecture, explication de la poésie et des expressions piano, furie, crescendo, decrescend". Le maître prend le ton à l'harmoninm. Le premier couplet est chanté par tous les écoliers; les suivants, tour à tour, par les garçons ou par les filles. Le maître rdève les défauts et appuie de la voix les passages difficiles. Il s'occupe de la théorie. Les notes de la gamme, tracées à la planche noire, sont lues et vocalisées. Ainsi, il passe à l'étude de la tierce. En quelques minute;,, les écoliers sont rompus avec les difficultés qui se présentent. Comme application, les notes du Ge ton (plain-chant) sont lues, vocalisées et l'on chante le psaume LaudaLe Dorninurn. Un cantique termine la classe. CRITIQUE. - Ecritwre. - Leçon courte et bien donnée. Il est avantageux, dit- un maître, de corriger au crayon à papier les fautes individuelles. H est vrai qu'on ne peut pas, dans une même leçon, employer tous les procédés reconnus bons, ajoute un autre. li est très utile d'écrire quelquefois une lettre ou un mot dans les cahiers afin de guider l'élève. Chant. - La seconde leçon a élé bonne en tous points. Dans l'étude de la théorie musicale, dit un collègue, il est mieux de placer la clef de sol sur la portée, afin que l'écolier sacbe reconnaître les notes. Veillons à ce que, pendant le chant, tons les élèves aient une position aisée. Quelqu'un fait remarquer qu'en plain-chant, le terme intonation est préférable au mot initiurn ; l'écoli.er saisit plus facilement. Lft lecture, la correction et la distribution des travaux individuels (lettre d'imitation du I1 111 e degré) donnent lieu à d'intéressantes observations. Nous constatons avec plaisir que la plupart se sont acquittés de leur tâche avec beaucoup de soin et de sens pratique. La visite du Musée scolaire établi par :--1. Michel et les précieux renseignements que cet aimable collègue nous a fournis en di sen t plus long qu'un traité sur la matièee. A nous d'en tirer profit. Des remerciements sont dus à M. Michel pour la. cordiale r écep tion qu'il nous a faite. ;'l;o us sommes heureux de constater ciue la petite commune d'l3:ssert n'a pas craint de grands sacrifices pour doter la localité d'un bâ,timent scolaire à la hauteur des exigences modemes. Cette maison d'école, en particulier la salle de classe, est spacieuse, bien éclairée et dans une position ravissante. Le temps est mauvais; tout le monde s'empresse de regagner le logis. On ne dira pas que le paysage est attrayant et que les voiefl 1 Lie communication ,iont faciles Brr..... Au nom de la conférence: MOREL, Jules, secrét. -
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A VIS OFFICIEL Les maîtres et maîtresse!'\ du ve arrondissement scolaire qui auraient des propositions à faire concernant l'établissement des tr:i.ctanda de la prochaine wnférence générale sont priés ile bien vouloir leR faire parvenir ,\ M. Oberson, inspecteur, pour le ;W avril J)roch:1in nu plus t:ird . Par or<lre: THORlMflRRT , D., .~ecrélaire.
fer MAI 1902
XXXI 0 ANN:ÉE
.~e r§ulletin pédagogique r•t
L'Ecole primaire ORGANE DES SOCIÉTÉS FR/BOURGEOISE & VALAISANNE D' ÉDUCATION f'l rl11
Musée
pédagogique
paraissant les 1"' et 15 de chaque mois RÉDACTIOc'i
ABO.'INK\IEi"TS Il• Al'"NO.'ICF:S
)1. ÜF.~s10ouRc, Dil'ccfeur de l'f.l'c,lc normale
Jmpri 1nc,·ic catholique. Ci·nml'Rue. 1B. 1\I . E. tinn1Aun. :-ecréta ire. i't FrilJOUl'g.
liou,·g.
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Pour I'étra11 g·er, fr. 4.
SOMMAIRE : L'enseignement professionnel. -
Deux mots sur la guerre de Rarogne t~uite). - L'enseignement rnénage1·. - Pédago_q_ie et sténog1·aphie. -:- A prnpos d'ingratitude. - M. le chanom~ T_schopp ._ - En;e1pnement des travaux féminins (suite.) Bibliographies. - ~01 respondance. - Chronique scolaire.
L'ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL
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Après _l'h istorique d_e l'enseignement professionnel que nous avons resumé en suivant pas à pas l'excellent rapport de M. Gen_oud, nous c~oyons devoir détacher de son liv re les con~lus1~ns les plus importantes, parce que ces conclusions ont été etabhes en vue des besoins de notre enseignement.
Ce que nous devons faire ~'ExpositioD: uni ve rselle Ge 1900 nous a montré que l'éducat10n profess10nnelle est _l'un des sujets qui préoccupent le plu~ les gouve!'nemen!s. S1 l~s écoles professionnelles suisses avaient ~xpose à Paris, les etrangers auraient pu faire de · cons~atat1_ons qui n'auraient pas été toutes à notre avantag:. On dira bien que nous avons d'excellents établissements d'ins-
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truction professionnelle, 4ue les rares établissements suisses représentés à Paris ont obtenu les plus hautes récompenses : l'Ecole genevoise des Arts industriels, un grand prix avec médaille d'or et mention spéciale pour ses professeurs; l'Ecole Boos-Jegher, une médaille d'or. Ces distinctions ne doivent pas nous laisser oublier que nous avons, en Suisse, d'immenses progrès à réaliser pour atteindre le niveau des Etats-Unis d'Amérique pour le dessin, celui de la ville de Paris pour les travaux :i.rtistiques (Arts industriels et travaux féminins), ceux de la Belgique et de la Suède pour l'enseignement ménager, celui de la Suède pour l'enseignement du travail manuel scolaire, celui de l'Angleterre ou de la Hongrie pour l'extension considéra hie donnée à l'enseignement professionnel depuis trois ou quatre 'ans, celui de l'Angleterre ou de l'Autriche pour l'avancement des Arts industriels, celui de l'Autriche encore pour l'appui donné par le gouvernement aux petits artisans, celui de la Hongrie ou d8"l'Allemagne pour la législation industrielle, en particulier pour les dispositions se rapportant à la formation du futur.maître d'état. Les mesures que nous avons à prendre dépendent de la Confédération aussi bien et autant que des cantons et des communes. Elles se rapportent, quant à la formation des individus, à l'école maternelle, à l'école primaire et à la vie post-scolaire du jeune homme, de la jeune fille, et quant à la formation du public, aux établissements pour la propaga tion du sens industriel et artistique (musées industriels, bibliothèques, écoles et cours spéciaux). Nous essayerons d'indiquer les réformes qui nous paraissent les plus urgente<;, si nous voulons conserver et améliorer la situation que nous a procurée l'industrie de notre pays. I. PREMIER AGE. - Avant d'entrer à l'école, lorsqu 'il est encore constamment sous le regard maternel, l'enfant chante, raconte et babille, dessine sans crainte et naturellement. Or, après une année d'école, il ne sait plus ni chanter, ni parler, et encore moins dessiner. C'est que ces dons naturels sont étouffés par la désaccoutumance de l'attention et par la destruction de la personnalité même, de l'initiative de l'enfant. On doit donc respecter les tendances naturelles du jeune âge par la création de jardins d'enfants qui le mettent en face de la nature. IL PÉRIODE,SCOLAIRE. - En Suisse, l'instruction publique est laissée aux soins des cantons, mais la Confédération a introdu it., dès 1879, les examens pédagogiques de recrues portant sur la lecture, la rédaction, le calcul oral et écrit, la géographie, l'histoire et la constitution. La publication des résultats de ces examens a provoqué dans tous le~ cantons une telle émulation que, dans beaucoup d'rcoles primaire~, l'enseign ement a convergA presqne uniquement VfWS
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ces examens. Le dessin qui, auparavant, était enseigné dans un grand nombre d'écoles, a dü souvent céder la place a ux branches ::iviques, cependant trop abstraites pour que les enfants les comprennent. Le programme normal de l'école primaire a donc dévié de son but. Elle est devr.nue théorique et intell ectuélle, et la jeunesse semble avoir perdu le goùt du travail manuel et de l'activité physique. . Or, l'instruction primaire a atteint, dans la plupart des cantons, un degré qu'elle ne saurait dépasser, et tout ce que l'on doit faire, c'est de maintenir ce degré_ D'autre part,il ne fau drait pas oublier que, si le jeunegarçon doit être un ouvrier des champs ou de l'atelier, la première et la meilleure sauvegarde de sa moralité sera le goùt et l'amour du travail qui le fera vivre pl us tard. Or, l'école actuelle élève les enfants comme s'ils devaient être de petits rentiers ; elle les éloigne des pr0 fessions manuelles pour les jeter dans les professions dites libérales, au lieu de les élever pour qu'ils deviennent de<, hommes de progrès, des ouvriers habiles, assidus , ayant du goùt. En effet, ne constatons-nous pas tous les jours qu'un grand nombre de jeunes gens, après avoir reçu l'instruction exclusivement intellectuelle que leur donne notre enseignement secondaire, ne veulent se vouer ni à l'industrie, ni au commerce. Qu'·en 1·ésulte t-il ? C'est que l'artisan ne se recru te plus que dans les classes pauvres et que, faute d'appui, il n e peu t. raire un apprentissage sérieux et devenir un bon patron. Il reste sa vie durant un bousilleur, un gàte-métier ... Il y a donc li eu d'opposer l'éducation manuelle qui p rodui t à l'éducation intellectuelle qui discute, et de modifier la dir·ection donnée à l'enseignement : 1° En introduisant le dessin, dont l'util ité est aussi grande que celle de la lecture et de l'écriture ou du cnlcul, comme branche obligatoire dans toutes les écoles et en l'exigeant dans rous les examen8 ; 2° En donnant à l'enseignement une tendance professionnelle, agricole à la campagne, industrielle dam les villes; tendance qui doit pénétrer dans toutes les branches scolaires; dans l'arithmétique, dont les exemples seront choisis dans la vie pra tique future des jeunes élèves; dans l' histoire qui sera consacrée à l'étude des faits économiq'u es plutôt qu'à celle des batailleR et des hau ts faits des peuples de l'antiquité: 3° En familiarisant l'enfant, dès les premières années de sa scolarité, avec les travaux manuels , qui doivent permettre de faire l'éducation des sens, former le goùt, inspirer l'amou r du travail, contribuer au développement de l'activité de l'esprit d'observation et fo urnir à l'enseignement général les meilleurs moyens d'intuition; 4° En ouvrant , clans les villes, des écoles profe~sionnelles
i96 faisant suite à l'école primaire, et dans lesquelles, tout en continuant l'enseignement général, on donne l'arithmétique industrielle la connaissance des matières premières, et surtout le dessin' à vue et le dessin géométrique avec le travail manuel. Par un semblable enseignement, non seulement on pr éparerait les jeunes gens à l'apprentissage d'un métier, mais encore à l'industrie nouvelle. « Ils ne seraient plus, comme aujourd'hui, exposés à devenir des « hommes de peine », mais des ouvriers généraux. Dans la grande in<lustrie. on pourrai~, avec plus de facilité, les faire passer d'une branche du travail à une autre, au fur et à mesure que leur capaci té s'affirmerait. Les principaux bénéficiaires seraient les ouvriers eux-mêmes qui, lorsqu'une industrie serait en souffrance pour une cause que lconque, pourraient se disperser sur les autres, même les p lus diverses, au lieu de souffrir, éommo aujourd'hui, des chômages prolongés. » En ce qui concerne spécialement le dessin, cette branche devrait être enseignée, d'abord _au point de vue de 18: cu) ture générale de l'enfant, pui:! au pomt de vue de son apphcat10n à la vie pratique. La nature seule servira de modèle. A l'école primaire , l'enseignement du dessin devra être donné par l'instituteur ou l'institu!rice. Pour Jour (ormati~n clans les cantons où cette brauche n a pas encore été mtrodulte ou dont l'enseignement à l'école normale est négligé, il y a lieu d'établir des cours temporaires spéciaux. A l'école normale, l'enseignement du dessin devra être confié à un spécialiste pédagogue, et l'école d'application annexée ~ l'école normale servira à la formation du futur maitre, aussi bien dans l'enseignement du dessin que dans celui des autres branches scolaires. Dans l'examen pour le brevet d'institute ur, le dessin doit être placé au nombre des branches les plus importantes et le brevet ne doit pas être délivré si le candidat échoue dans cette branche. Dans la imite, l'inspection de renseignement du dessin devra ê tre confiée à un spécialiste contrôlant la méthode suivie et les ré:mltats acquis. Aux Etats-Unis, en Hollande, on a commencé ainsi. (A suivre.)
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DEUX MOTS SUR LA GUERRE DE RAROGNE (1414-1420) (Suite.)
Après la convention passée devant la Soie, les hommes des dizains étaient rentrés dans leurs foyers, satisfaits d'avoir eu si facilement ra ison de leurs adversaires. Les Rarogne leur remettai0nt les clomninl:'8 fies cle la Tour, l'{•vêqne prnmeltait
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de consultei· d6so!·mais les communes dans les ailaires importantes_ et ~e temr compte des vœux de la population. Que • pouvaient-Ils prétendre de plus ? On avait fait droit à leurs revendications. Les patriotes se fél icitaient d'avoir terminô Je diffé~end, d'avoir rendu la paix au pays à peu de frais. Ils ne dev:uent pas tarder à revenir de leur ill usion. , Le fi~r baron,_ auquel on avait imposé ces dures conditions, n y avait sou_scr1t que pour _gagner du temps. Après le départ des paysans, 1I refusa de temr ses engagements. On n'était donc pas plus avancé qu'avant le siège. Furieux alors d'avoir été trompés, les Haut-Valaisans se mettent aussitôt en campagne. Ils cernent Beauregard et malgr6 la cha leur d'un brülant été, ils poussent activemc~t 1~ si_èg~ . . Ne faut-il pas en finir ~vec 1~ parjure qui manquait ams1 a ses promesses et comptait tenir le pauvre peuple sous le joug de l'esclavage? . En vain, Gui~cha_rd les avait prévenus en renforçant la gar111son du manoir. S1 les défenseurs mettaient le château à l'abri de~ coups des mo~tagnards, la famine n'aurait-elle pas, à la fin, raison de leur rés.~stance ! ~~s, Raroéfne le comprirent aisément. Se voyant dans 11mposs1b1hte de faire face au danger, ils songèrent à demander le secours de l'étranger. Comme les liens qui rattachaient le Valais à l'empire n'étaient µas encore comp lètement rompus, le prince-évèque restait le vassal de l'empereur. C'est donc à son suzerain qu'il recourut d'a~ord, av_ec d'autant plu~ d_'assurance que le capitaine général avait servi la cause de S1g1smond lors de la descente de ce dernie~ en. Italie .. Les de1;1~ nobles' persécutés députèrent vers s,a MaJeste I~s freres P~l11pp~ et Francis d'Henigart, porteurs dune lettr~ a la date du 23 ao ut 1415. Les Rarogne y mettaient le souveram au ~ourant de leur triste situation : leurs sujets ré\'.oltés rav~g~a1ent 1mp~né1:11ent les terres de l'église de Sion et ]As propr1étes de leur tam1lle. Dans leur fureur les rebelles s'apprètaient à consommer leur injustice. Daignè l'empereur entendre la prière de deux va~saux fidèles et de leur envoyer un prompt secours Mais Sigismo_nd ne para!t pas avoir répondu à cc pressant appel Le Concile œcumémque qui venait de s'ouvrir à Constance et les atfaires de ses propres Etats l'empèchfrent de s'occuper des troub les de la vallée du Rhône. Déçu dans son espérance, Gu ischard s'adressa une seconde fois, mais in_utilcment, à Berne. Enfin, il prit une résolution déses pér ée, 11 implora l'aide de la Savoie. Amédée VIII , que l'empereur venait d'élever à la dignité ducale, accueillit sa dema~de ~~1 ec emp_ressement_. Ne lui fournissait-elle pas une occas10n d. mtervemr en Valais et de réalis er enfin les projets de ses ancetres s ur ce pays î Le duc envoya aussitôt dans la vallée du Rhône de Cllallant goure rneur du Chablais, avec une forte colonne d'arbalétriers'.
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lyse Je cette mèm e étude parut ùau::; les colonnes du Mar,uel général sous la signature autorisée de Marie Rau ber . Le Bulletin pédagogique va reproduire ce compte rendu d'autant plus volontiers qu'il nous fournit l'occasion de fail'o voir en quelle estime on tient à l'étranger la publication de Mme Jean
Les cl1àteaux de Tuu·rbillon et de Majorie, qui appartouaieut à l'évêque, furent temporairement occupés. Mais l'imprudence du seigneur ne fit qu'exas pérer les patriotes. Sa démarche auprès d'une maison ennemie des Valaisans n'était-elle pas une trahison envers la patrie? Les montagnards résolurent d'anéantir les cspfrances des Rarogne et jurèrent de mourir les armes à la main plutôt que d'accepter l'arbitrage d'un prince étranger. Ils pressèrent le siège de Beauregard qui dut se rendre. La foule se précipita dans les appartements, en leva tous les objets de prix et ne quitta le chàteau qu'après y avoir mis le feu. On aperçut alors de tous les points du val d'Anniviers les flammes qui dévoraient ce fier manoir. Les assaillants avaient montré tant de haine et d'animosité dans la lutte qu'Amédée de Challant, craignant pour le Chablais, jugea prudent de qu.itter Sion. . Comment ne pas prévoir que les vainqueurs poursuivraient leurs succès et que tous leurs efforts se porteraient désormais contre la Soie î Ce cbàteau, construit p:-ir l'évêque Landi, s'élevait sur une hauteur dominant la Morge, à la frontière du Valais épiscopal. Sa position inexpugnable, l'épa isseur de ses murailles, tout contribuait à donn er à ce castel une importance considérable. A l'approche du danger, Guischard tait à la hàte fortifier et approvisionner la Soie, et, après avoir confié à ses puissants remparts sa famille et ce qu'il avait de plu s précieux, il intima à ses serviteurs l'ordre de se défendre à outrance. Pour lui, il ne les quittait que pour aller chercher du secours. Le baron conserva au milieu des périls cette force d'àmc qui caractérise les hommes d'élite. Dans les difficultés et les épreuves, il resta toujours maître de sa personne et ne d6sespéra pas d'attendrir enfin les Bernois par le récit de ses malheurs. Maintenant que la conquête de l'Argovie était terminée, n'avaient-ils pas le loisir d'entendre les plrtintcs de leur combourgeois? Quel déchéance dans les affaires de ce seigneur! Jadis, alors qu'il jouissait de l'estime et de la confiance de ses concitoyens, il était venu à Berne briguer l'alliance de cette puissante République. Il reLournait, mais en suppliant. sous le poids de l'infortune, dans cette ville qu'il avait autrefois c'.•mcrveillée par son opulence. Les membres du gouvernem ent con::;entircnt à l'entendre et réunirent le Haut Conseil pour aviser aux moyens de venir en a ide aux Rarogne. (A suivre.)
Brunhes, la femme si active, si dévou(>e du savant professeur de notre jeune Université.
Progrès de l'enseignement ménager en Suisse, d'après l'étude de Mme J. Brunhes. L'é1ucation pratique des filles du peuple n 'est pas qu'une quest10n purement scolaire dans les conditions économ iques actuelles où l'entretien de la vie est si difficile à assurer, surtout pour la famille ouvrière, au salaire incertain , et au foyer dispersé. Les transformations profondes des mœurs familiales , conséquence directe de l'excès de développement du régime industriel dans la société moderne, sont à peu près les mêmes dans tous les pays « civilisés ». C'est pourquoi le problème de l'éducation ménagère des jeunes filles se pose de la même façon, ici et là. Il ne suffit pas de le traiter par des seules considérations pédagogiques. Il le faut envisager comme un problème moral et social. Tous ceux et celles qui s'en sont préoccupés dès l'origine l'ont compris ainsi. Le ministère de l'industrie, en Belgique, qui a donné une si remarquable impulsion à l'enseignement ménager, recommandait déjà, dans une circulaire aux gouverueurs de province du 26 juin 1889, la« création des écoles et classes ménagères comme l'une des mesures qui peuvent le plus rapidement améliorer la condition matérielle et morale des classes ouvrières». Comme les maux causés à la famille par le régime capitaliste et industriel vont croissant - c'est une fatalité économique la nécessité d'y remédier apparait de plus en plus pressante et le remède, partiel, mais tout de même considérable, en l'espèce, - l'organisation de l'enseignement ménager - se propflge un peu partout, avec une heureuse rapidité. C'est ce tabl1·a11 des progrès vraiment admirables de l'enseignement ménager en Suisse que Mme J. Brunhes a tracé avec une netteté de vue, une abondance d'informations et une méthode parfaites. Son étude, adressée en novembre 1901 au Musée social, est un document que tous ceux qui s'occupent bénévolement ou professionnellement de la question voudront consu lter. Comme toutes ces enquêtes su r cc qui sti fait à l'étranger, il fournit des P?ints de comparaison avec ce qui se fait chez nous, qui nous ~1dent à mes urer notre effort propre, à nous m ieux connaitr e, a nous raffermir, au besoin, dans une bonne voie, où nous
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L'enseignement ménager Nous nous proposions de rendre compte du très remarquable travail de Mme Jean Brunhes, publié récemment dans le Musée social, sur l'enrnig nement ménager en Suisse, lorsqu'une ana-
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sentons que d'autres aussi - placés dans les mèmes conditions - s'engagent avec confiance et succès. . M11n dessein est_ ici de suivre simplement l'expo&é si clair et s1 complet que fait Mme Brunhes de l'organisation de l'enseignement ménager en Suisse. , Dans son introdu~tion, _Mme Brunhes rappelle les raisons d ordre moral et social qui rendent nécessaire la diffusion de cet enseignement. « Les femme_s ont appris à gagner de l'argent a~ d~hors sa~~ apprendr e à depens?r cet argent »; aussi, « le b1~n-etre fa~1hal n es~ pas augm_ente », au contraire. Puisque la m~re de fami lle, partie _à la fa br ique, est incapable de « donner « a sa fille une educat10n qu'ell e ,n'a pas, c'est à l'école qu'in"< com,be aujourd'h~i le soin _de f?rmer les bonnes ménagères » et à I école populaire, car c est 1e peuple qui a le plus besoin d'ordre dans le ménage. . Quel sera le car!l-?tère essentiel de cet enseignement 1 Pratique, adapté au m!l1eu, pour que la femme aime et rasse aimer le milieu où elle vit. La ?ifficulté_ est de passer du _principe à l'application. Avant tout, 11 faut bien marquer les limites : le centre de tout programme, c'est la cuisine et la tenue du ménage, comprenant la couture, le raccomm?dage, le b_lanchissage domestique. Mm 0 Brun hes, se plaçant a ce seul pumt de vue, ne traite que des classes et écoles ménagères proprement dites. Son ét ude ne s'étend pas, e~ conséquence, aux écoles professionnelles. . Le_s deux parties de_ cette étude - qui se répètent un peu, rnév1 tablement, sont amsi établies : . 1° Principales formes de l'enseignement ménager dans les divers cantons de la Confédération; 2° Tableau complet de l'enseignement ménager à tous les degrés dans le canton de Fribourg. i:'REMIÈRE PARTI~ T~ut ce développement qu'a pris en Suisse, dans ces dix dermères années, l'éducation ména()'èro des jeunes filles, est dù à l'in itiative première d'une association privée : La Société d' Utilité publique des Femmes su1sses sorte de fédération fémini~e, fondée en 1888 et composée d~ femmes appartenant aux divers cantons langues et religions de la Suisse. ' Ce_tte société « s'est occupée d'une manière intelligente et pratique des problèmes économiques et sociaux se rapportant à la condition des femmes ». Elle _fonde )es quatre premières écoles de ménagères et de domest1qu?s. a B~chs, à Lenz bourg, à Bonyswill (Argovie), à Berne, qu i tonct(otrnent de 1889 à 1896 sans subvention. La propagande de l'idée s'accomplit par les faits c'est la bonne méthode. Elle aboutit à la promulgation de l';rrêté fédéral du ~O déc_embre 1895, véritable charte de l'organisation actuelle de 1 enseignement ménager en Suisse. Aux termes de cet arrêté, la Confédération subventionne
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« toutes les entreprises ou ét::!blissements qui pour suiven t ce
but». Alors, la Société des Femmes suisses redouble d'activité. Elle a la sagesse, en offrant sa collaboration aux sections cantonales, d'encourager la diversité des types d'écoles. Ceux-ci en effet, sont très variés suivant les milieux et l'objet qu'o~ se propose._ ~me Brunhes les a groupés sous ces chefs, pour la commod1te du lecteur : écoles me·nagères proprement dites · écoles de domestiques ; cours de cuisine pour externes eut~ sines d'écoles ; écoles ri.ormaies pour maitresses d' tcoles m~nagères. ·
La_ ~ubvention f~dérale ne s'accorde naturellement qu'à des co~dit10ns déter~mé~s ; . ce sont ces conditions mêmes qui o_r1entent tou~e 1 mstitut10n nouvelle, dans sa voie démocratique e~ prat1q?e, _car ce sont les « classes peu aisées de la populat10n » qm doivent sur_tout, dans la pensée des organisateurs, bénéfimer de cet enseignement. Il est d'abord imposé un pr?gramme (non uniforme d'ailleurs) d'études régulières qui menen~ « à une formation générale et assez complète » de la ménagere. Quant au personne~ enseign3:nt, on exige de lui des aptitudes non seulement techmques, mais encore pédagogiques. - Pour rendre les cours cantonaux accessibles aux classes les plus humbles de la population, il y aura lieu d'exiger la gratuité ab~olue, de fi_xer pour les ~coles (internes) de ménage temporaire un maximum de pens10n, et de réserver toujours quelques places gratuites. , La Conft>dération crée encore, de compte à demi avec le canton, d~s bour~es pour l'éduc'.1tiun ménagère gratuite de quelques . Jeunes filles pauvres qm se destinent à devenir maîtresses d'écono!llie domestique. L~ condition financière général~ .~st celle-ci : « Toute subvent10n fédérale représentera la m01t10 des dépenses faites par le canton la commune ou les particuliers. » ' ~a- ~onséquence de cet article a été l'obligation d'une comp- . tab1hte exacte dans toutes les œuvres dues à la combinaison de cette doul>le initiativ~, publique et privéP,. Ecoles ménagères proprement dites. - Elles ont é té faites « spécialement pour les jeunes fil les qui n'auront point de servantes à leur disposition et qui devront porter seules le fardeau du ménage». L'enseignement y est gratuit, la pension seule est payante, et ya de 45 à 60 fr-. \Weggis, Worb, Zurich.) quelques pla~es g-ratmtes y sont réservées. Le cara.ctère essent~el d~ l'ense1gneme.11:t est pratique. Peu ou point de travaux d agrem~nt. On tend a former« de bonnes ménagères économes et trav~1lleuses, sacba~t compre~dre la mission de ménagère, ayant l amour des devoirs domestiques et l' habitude du dévouement éclairé ». Au reste, < ces écoles, tout en étant très simples, sont des
202 homes dont l'aspect est accueillant ». Elles sont en général établies à la campagne, au milieu des jardins. « La jolie école de Weggis est située au pied du Righi, sur les bords du lac des Quatre-Cantons. » C'est, en effet, une impres~ion ch;irmante et ineffaç::ible que ne manque pas de laisser au visiteur surtout s'il vient de la grande ville, le tableau de vie calme e't laborieuse d'une école ménagère établie en pleine campagne suisse . Pareille bonne fortune m'était éch~e, voici bientôt dix ans, au cours d'une mission d'étude en Suisse que m'avait fait l'honneur de me confier le ministère de l'instruction publique. Le souvenir est si délicieux que j'ai gardé de ma v isite à l'Ecole ménagère de . Worb, près de Berne, que je ne puis me tenir de la rappeler. Même cadre familial et charmant à Zurich. Une do uzaine d'élèves par cours. C'e~t judicieux. - Personnel : Une directrice, deux institutrices ménagères, dont l'une enseigne la cuisine, l'autr~ la ten_ue de la maison_. L'enseignement dure cmq m01s. Il se r estremt à ces deux objets : cuisine, ménage. Il va de wi qu'un e1_1seigne_m ent théorique d'économ ie domestique complète la partie pratique; mais celle-ci partage ai nsi la journée : le matin, cuisine t:ai~e par un groupe, ménage fait par l'autre grouye. Apr~s-m1d1 : travaux à l'aiguille, raccommodage et confect10n de vetements de famille très simples. C'est toute « une méth ode de vie » qu'on vise à fournir à ces jeunes filles en leur donnant une « formation adaptée à leurs conditions de vie », Mettre de l'intérêt dans ces h umbles et essentielles occupations de ménage, inspirer le goùt de la simplicité, de l'ordre et de la bonne humeur daus l'accomplissement de la tâche quofülienne, faire aimer le milieu où l'on vit ou vivra vr!l-isemblablement, voilà les idées qui ont i nspiré les organisatrices de ces Ecoles de travail fémin in. Aussi, se préoccupèrent-elles de ne confier cet enseignement, conçu comme une mission éd ucatrice, qu'à des maîtresses réunissant à la foi~ des aptitudes pratiq ues et des aptitudes morales et pédagogiques. C est aux écoles normales d'enseignement ménager qu'elles les demandent. Les principales écoles ménagères analogues à Worb_ et Zurich sont cell es de Saint- Jusier, Wintherthour, Coire, Ralligen, etc. (A suivre.)
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Nous avons mille fois plus de peine à pardonner leur science aux savants qu'ils en ont à excuser notre ignorance.
:;,** Qui ne sait pas dire non, n'est pas un homme.
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PÉDAGOGIE ET STÉNOGRAPHIE La cause sténographique est actuellement agitée un peu dans tous les milieux. Elle a aussi sa place toute marquée dans la pédagogie, pu isqu'elle e~t une branche du savoir, ou plutôt de l'art humain. Qu'on nous permette donc d'en dire un mot aux lecteurs du Bulletin pédagogique et Ecole p1·iinafre. La stén0graphie, ou l'art d'écrire aussi vite que la parole, s'apprend facilement et en très peu de temps. Elle ne saurait laisser indifférentes les personnes qui ont l'habitude d'employer journellement et à chaque instant le télégraphe ou le téléphone. Si ces derniers trans portent la pensée avec la rapidité de l'éclair, la sténographie saisit au· vol la parole exprimant cette pensée, l'immobilise sur le papier et se réserve de la reprodu ire fidèlement dans son intégrité. Il ne serait pas logique de délaisser la sténograp hie alors qu'on vante s_ur tous les tons l'utilité du train express, du télégraphe ou du téléphone. Jusqu'ici, bien peu de chose a été fait chez nous en faveur de la sténographie. Cependant, depuis quelques années, après la création, à Hauterive, d'une Société, L'E cole sténographique, ccéation encouragée et soutenue par les dévoués professeurs de l'établi,<,sement, un courant favorable a commencé à se dessiner. Quelques instituteurs sortis de l'Ecole normale ont contribué à vulgariser cet art si utile. Mais, hélas! il faut l'avouer, beauco up aussi l'ont délaissé, une fois isolés dans leur commune, et n'o nt pas su en faire profiter ceux qu i les entourent Par contre, on peut constater avec plaisir que l'enseignement de la sténographie a été introduit dans le programme des co urs commerciaux don nés dans nos villes. · Chez nos voisins, les Allemands. les Français, les Italiens, en Amérique, en Angleterre, la sté nographie a pris une expansion considérable et toujo urs croissante. En Amérique, on compte plus de quatre -cents grandes écoles où l'on enseigne la sténographie. Elles formen t de quinze à vingt mille élèves chaque année. Tous les jeun es gem qui se destinent au commerce ou à l'industrie apprennent l'art abréviatoire dam, les Comme1°cial l'allèges et les Butiness Collè.qes •. C'est en Angleterre que se trouve la plus grande école sténograph ique du monde, la Métropolitan School ,,f Shorthand ; c est un véritable institut qui. forme des miliers de sténographes. Il se vend annuellement plus de cent mille traités sténographiques, et le Phonétie Journal se tire à plus de vingt mille exemplaires. En Allemagne, la sténographie s'emeigne à quarante mille élèves dans six cents école~ de tous genres. En ltalie, le mi nistr e de l'i nstruction publique subvention ne tous les cours d u soir dans lesquels se don ne l'enseignement <le la sténographie. L' Allemagne compte, à elle seule, trois mille sociétés sténographiques. Même les sauvages étudient la sténographie. Le missionnaire Lejeu ne, à Kamlops (Colombie britannique), enseigne la sténographie aux populations qu'il évangélise. En très •. La plupart de ces renseignements sont empruntés au Nv?'d sténographique ,journal mensuel, organe officiel de nombreuses Société~ françaises de sténographie.
204 peu de temps, les sauvages savent lire et écrire en sténographie. ce qui facilite considérablement la tâche du missionnaire. Victor Hugo disait un jour que la sténographie serait l'écriture populaire du X.Xe siècle. Peut-être aura-t-il raison. La sténographie mérite d'être étudiée et vu lgarisée à trois titres principaux : Jo Elle est une écriture logi::iue et rationnelle; 2° elle rend d'incontestables services en abrégeant consitlérablement le travail; 3° entre les mains d'un maître intelligent, elle constitue un procédé pédagogique appelé à rendre de réels services à l'école. Nous nous étendrons plus spécialement sur ce dernier point, qui rentre mieux dans le cadre de cette revue. l o La sténographie est une éc:1·iture logique et rationnelle. Dans l'écriture ordinaire, l'enfant apprend à prononcer presque tous les mots, le 80 %, autrement qu'ils ne sont écrits. Il faut lui apprendre à donner aux lettres un son tout autre que celui qu'on s'est obstiné à lui seriner pendant des mois entiers. Le son B ne s'écrit-il pas de quarante-quatre manières et le son é, de soixante et une manières différentes. En sténographie, point de tout cela, un seul signe pour chaque son, et rien de plus logique. En tout, elle emploie vingt-neuf signes, autant de signes qu'il y a de sons dilï'érents dans notre langue. Et quels signes plus naturels imaginer qne des lignes droites, des cercles ou des parties de cercles. 20 La sténographie 1·end des services inconte.•tables en abrégeant considérablement le travail. - Qui oserait le nier 1 Inutile. de s'étendre sur les services que rend la sténographie aux journalistes,. aux secrétaires des Chambres et, en général, à tous ceux que leurs fonctions appellent à reproduire un discours, une conférence. une discussion dans une ai:;semblée. Mais c'est surtout aux commerçants et aux industriels qu'elle vient en aide. Donnons un exemple entre mille pour mieux faire comprendre son utilité. Un négociant reçoit, le matin, vingt lettres d'affaires; il doit rëpondre à quinze d'entre elles. S'il veut faire ce travail, il en a pour toute la matinée, et le voilà cloué sur son bureau sans pouvoir vaquer à ses occupations habituelles ou forcées. Mais ce négociant a un sténographe à son service. Il l'appelle, lui dicte rapidement les l'éponses à faire et disparaît. Pendant son absence, le sténographe transcrit le tout en écriture ordinaire, et quand le directeur de la maison rentre à midi, il n'a plus qu'à apposer sa signature au bas de chaque lettre. D'autre part, l'emploi ùe la sténographie dans le monde com· mercial offre un nouveau moyen d'améliorer le sort de:; femmes, qui réussissent généralement très bien dans cet art Les tribunaux des Etats-Unis les ont admises à prêter serment et à exercer leur art au Palais de justice au même titre que les hommes. A la rapidité, la sténographie joint une autre qualité : celle d'une écriture compacte, resserrée dans un petit espace. On a vu à dift'é1·ents concours des cartes postales contenant trois mille mots. Les armées peu vent tirer parti de cette double qualité pour la correspondance ordinaire, pour les ordres rapides et pour la correspondance par pigeons voyageurs. Un de ces intéressants volatiles peut emporter tout un journal, écrit en sténographie, dans un anneau fixé à sa patte. Aussi, les gouvernements ont-ils compris les services que peut rendre la sténographie à l'armée. Le 31 janvier 1896, le ministre de la guerre, en Allemagne, prescrivait aux commandants de corps d'armée de faire enseigner la sténographie aux sous officiers tle leur ordre. Dans l'armée anglaise, l'enseignement de la sténo-
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graphie se fait aux sous- m . , , naught. En France, des co~r~c:i:,ést~uro!~J?a~·trnge du duc de c011 . Lyon, à Lisieux et à Paris ou 1 . es ancy, à Mézières à et soldats de l'armée. p r es officiers, sous-officiers, capora;1x (A suivre.) J.-M. G1utMION, inst.
A
PROPOS D'INGRATITUDE
« Le mo11tle est ingrat, > Co b. parole sortir avec un ac~ent d!° icn rn u ven t n'entend-on pas cette découragée! Combien d'œuvres ~me~tu~e de q1;1elque â me triste et f~ages en plein océan du mond estees_ inach~vees, combien de nausmon la crainte d'abord . e, o~cas1onnes par la perspective l'ingr'.1titu? e ! F,{ntôme e~~a~~n{our. a ce port 1:atal et ténébreux ; d,e fo is m~me n'a-t-on pas dit eJu~ p~ralyse bien d~s efforts. Que s atteler resolument au char dd I' ?Yant un brave Jeune homme qui s'enrôle dans c l'in"rate carriè~:e1gnement: En voilà encore un Pourquoi ce vilain :Ùot indi so~ vent répan_dre dan s les 'ümes~~~enn ~n uJ cbret1en, vient-il si terre ne !1oui-r1rait que des ingrats? V u1 e a ~ule_ur 1 Est-ce que la ceux qui se posent en infortuni O)'.On.splutots,?lepl us souvent autres que des malades ima . , . es VIC~1mes de l'mgratitude sont les actes d'autrui à traverf11~a1res? qui ont l'habitude de regarder l'égoïsme. e prisme de l'amour-propre et de
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g:n~x~~f1éc~f !n~~l clé;~r;;~. ct~ir nos rétlexions. gence, son travai'i son applicatl~~ng~e des autres par. son intellipar ses progrès. JI 'aime son maître comme _co~clus1on directe, naturel. Les examens arriv t . l e!l est aime, ce qui est tout J~e récolte que des laurier/t;l~s ·ia d1str1buti_on des prix, oü il 1 en seront pas moins cel a1_ re en est fie1:, ses parents ne maladroits ou exagérés' sertn[st aus,s1 natur~I. ~1a,s ici des éloges dan_s cette jeune tête, objet f.!~~~trt prodigues, et bientôt alors, rap1d.ement, cette plante funestP. ui ra JOn , ,germera' pour croître . petit héros> ont entendu ave~ Ta nom 1 org~eil. Les oreilles du q~elques harmonieuses paroles . 1~e\!t rec~~ilh av~c avidité ces tait honneur à son maître à ses. a o1Q un eleve q u1 promet ... Il t-11 de plus pour enfler la ~anité cfe ~~~~-'' sot n J)ays ... , Que faudraLe ma.itre qui l'a instruit ser . e u ur citoyen? huer \a plus grande part des pr~t-1~ aàors as~e~ 1n~ens~ pour s'attripeu t· etre de compter su,., un gres e s~ n elevc_? LUI arrivera-t-il tlo_nnerait? Le père de -l'élè~e°:a~9uede_,(co_nna1ssance '? Qui la lui reJeton, il ira peut-être meudi~r dien ?~!_- F!er des talents de son au_pays un sujet :iussi distin ué L~~ _fehc1_tat1?ns pour avoir fourni na_1ssance? C'est possible si fior. efev,e temo1~~1era-t-1 I de la reconlu1 ~ontrant sa petite p~rso nnl~i1 n alpas deJà tr_oub!é sa vue eu succc,:. mme a cause unique de tous i:es Ghacun de~ trois, in petto ,. tt . b de _cette éducation; chacun ~e~f a~~i~ed~o-1càleds principaux mérites 01 naissants, et personne n'en té . • es hommages recon pas la conscience qui nous pro:::i~gune. f'.ersonneî Mais n'avons·nou; nz recompense? Et la satisfaction
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clu devoir accompli, la cornpLerait-on pom· rien/ C'est le resLe q~, n'esL rien, tandis que ceci est tout. Avons-nou~ b1e11: travaille? Avons-nous fait fructifier les talents que le ù1vrn Maitre nous a confiés 1 Si oui, pour la récompense, regardons en haut: elle est aux. cie ux. . . . , t. ·11 L c Si le Seio-neur ne bat1t la maison, c est en vam que iavai en ceux qui la "bâtissent », dit le psalmiste. Pénétrons-nous bien de cette pensée et nous serons convain_cus de notre ré~lle v_aleur, ~u1 par elle-même doit à peu près se chiffrer_ par de~u fois zero, mo111s un. Persuadés de notre impuissance à faire le bi_en sans le secours de Dieu, nous avouerons que nous somm_es. payes bien _au delà de nos mérites. Nous constaterons, dans les even~~ents 1:1arguen_t les étapes de notre vie, que si Dieu tait parfois ecla_ter _s~ JUSL1ce, 1_1 nous fait bien plus souvent ressentir la douceur bienfaisante de sa miséricorde. . . t· Si les trois personnages que nous avons mis en scene sont 1en imprégnés de ces idées, ils s'oublieront eux-mêmes pour ne penser qu'à louer et remercier d' un commun accord la bon te 111fin1e du Seigneur. . . l ·· Et, maintenant, qu'on nous dise si, reg;_trdant à Lrav~rs 1a umiere de ces sentiments, on voudrait encore voir en ceux qui nous _ent0urent une ombre d'ingratitude. CAMELIA.
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M. LE CHANOINE TSCHOPP inspecteur scolaire
La forte et solide constitu lion dont paraissait jouir M. le cltanoine Tschopp laissait espérer qu'il remplirait encore_longtemps ses importantes fonctio n~- _Dne i1:11placa?le maladie est venue ruiner -ces espérances. Alite. depm~ plusieurs sema ine~, il a rendu son âme à Dieu, le 15 avril dermer, dans la 60c annce de son àge. .. M. le doyen Tschopp est né en 1842, à G1:1schclmu.th. tiün père était Lucernois d'origine et sa mère, Fr1bourgeo1se. Son enfance s'est écoulée auprès de ses parents, dans _le paysag_e vert de la campagne-singinoise. A l'âge d_e lô ans, 11 se rendit au Collège Saint-Michel, où il fit de br11lan~es études. Il i:;e distingua surtout dans les deux classes supéneures de 1~ phrsique et de la philosophie, où il obtint la note la plus elevec presque pour toutes les branches. , . . Après avoir achevé ses quatre années d étu,des "theolog1qu_es au Séminaire diocésain, M. Tschopp fut ordonne pretr~, en _1 868, par Mgr Marilley. Ses talents remarquables le s1g_nale~ent immédiatement. Dispensé de passer p~r les humbles tonct1_ons de vicaire, il fut nommé, quelques mois plus tard, au Coll~ge, où il demeura neuf ans, d'abord comme professeur de quatneme littéraire allemande, puis de cinquième. En 1877, M. Tschopp échangea sa chaire de professeur contre
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une stalle de chanoine à Saint-Nicolas. La rnème au1Jée, il élait chargé des fonctions d'inspecteur scolaire du nrc arrondissL ment, formé du district de la Sing·ine et du cercle de Cormoude;;. Depuis lors, les questions ct·enseignement primaire deviennent la grande part de ses préoccupatiom. « Homme d'esprit rort délié, de jugement sain et rassis t », il les traite avec aisance et facilité. Ses fonctions le mettent en contact direct avec les population;; de la Singine, dont il sait gagner peu à peu le respect et la yénération . Mais son zèle , cependant, ne le retient pas exclm:ivement dans la sphère de ses attributions officielle;;. Il s'occupe d'intérêts plus généraux, et, gràee en partie à son impulsion, les instituteurs catholiques de la Suisse ré unissent le urs forces dispersées pour fonder une Société, dont M. 'l'sclwpp devient le présiclent pendant dix années et aux réunions de laquelle il ne manque jamais d'assister, apportant toujours à la discussion soulevée sa part de lumière et d'expérience. Inspecteur scolaire, M. le doyen Tschopp prenait aussi de l'intérêt à notre Société fribourgeoise d'éducation. Il venait régulièrement à nos fètes annuelles, et, quand les feux de la discussion étaien t ouverts sur la question mise à l'étude, il ne dédaignait pas de descendre dans l'arène pour rompre une lance en faveur d'une opinion pédagogique moyenne, ennemie des mesures extrêmes et des solutions hasardées. Dans ces improvisations, il parlait avec une certaine uniformité lente, sùre d'elle-même , révélatrice de la paix de l'àme et que rien ne pouvait décontenancer; comme quelqu'un dont les sentiments, toujours les mêmes sont gardés sous la neige, à la température de couche froide. Alors, l'orateur comprimait volontiers sur ses lèvres un petit sourire sybillin à l'adresse de son contradicteur, Lout en ouatant son affirmation d'amples développements, exposés avec beaucoup d'aise et de bonhomie. Ce n'était pas toujours la lumière jaillie des traités de pédagogie ultra-modernes; l'envergure de son aile avait même de la répugnance à quitter les hauteurs des principes généraux pour descendre vers le terre à terre des petits détails pratiques ; néanmoins, il présentait souvent une maxime ou l'autre, empreinte de bon sens et née de choses vécues. A ce point de vue, il laisse une place vide dans nos réunions, qui restera long temps inoccupée. M. 'l'schopp a voulu que sa tom be ne fût pas éloignée de son berceau. Il repose à Cormondes. Sur la couche de terre qui recouvre sa dépouille mortelle, une splendid e couronne de fleurs artificielles - don de la Société des instituteurs suisses marque l'endroit où dort son dernier sommeil cet ami sincère de l'instruction primaire J . F. , La Liberle.
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ENSEIGNEMEWJ.1 DES TRAVAUX FÉMININS (Suite.)
Pantalon de fillette
Mesures à prendre : 1° Lo ngu eur de la hanche à la jarretière; 2° to u r des hanches à la partie la plus saillante. On construit un rectangle ayant la hauteur de la première mesure et comm e la r geur les 3/w du tour des hanches. On rajo u te à la ligne de hauteur, à gauche, 1/ rn du tour des h anches et on trace de là u ne li gne ob liqu e q ui va rej oindre l'au tre verticale et marquer le haut du pantalon, partie du dos. A la moit ié de l a hauteu r du cadre, on trace une ligne horizontale qu i dépdsse le cadre, à gauche, de l a moitié d~ sa largeur. De l'extrémité de ceUe horizontale, partent 3 hgnes : cel le de la jambe qui va rejoindre l'angle du cadre en bas, celle du dos qui va rejoindre la ligne la plus h a u te, l'oblique, e t celle du devant qui rej oint, à 2 cm. à l'intérie u r, la li gne d u haut du cadre. On courbe en de hors, de 2 cm., la ligne du dos; on creuse d'autant celle du devant, cel lè de la jambe dépassera l e coin du cadre de 2 cm. pou r un pa ntalon à poignet s . L e pli de l'étoffe est sur la ligne verticale à gauche. La ligne du bas devient ainsi obliq ue . Si le pantalon a une ceinture p late, on creuse devant la ligne de ceinture. Les poignets doubles doivent ètrc coupés assez grands pour y passer le pied, le volan t se p lisse autour d u poignet e t se coud ensuite au pantalon dont le bas est l égèrem ent froncé. Po u r_ une confection An flanelle coton on co ud d u bon côté le volant, le po ignet et le pantalon; puis ~n rabat la couture avec la bande du poignet qu'on peut orner d'un point. Chemise de fillette
Mesures : 1° Longueur de l'épaule au-dessous du genou; 2° tour de poitrine en passant sous les bras (prise largement). Le rectangle aura la longueur qu'on désire donner à l'objet, et, pour lar?'eur 1 /a du tour de poitrine. Le patron n'étant q ue '!t de la c l~ emise, il reste, pour l es plis, la d ifférence ent re 1;~ et •; , soit i/12 , et pour la confection entière, lfa du tour de 4 poitrine. Qu and vous aurez t racé le rectangle, vous mesurerez sur l'horizontale du haut du cadre, à droite, l/ 20 du to ur de poit rine, vous mettrez un po int et, de ce point, vous mesurerez 1; du tour de poitrine et vous mettrez e ncore un po int. 10 L'espace co mpris entre les deux points formera l'épau le; celui compris entre l'angle e t le premier point donnera l'emmanch ure. Cette dernière aura en profondeur ¼ d u tour 'cle poitrine. Du point sous l e bras, vous tracez une oblique qui marquera l e biais de la couture de côté . Cette l igne élargit le pat ron , au
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bas, de la mo itié de la largeur du cadre, soit du tour de poitrine, et s'arrête à 2 cm. plus haut que le bas du cadre ceci pour éviter que la couture en biais n'allonge trop la chemi se sur le côté - . A gauche, sur la verticale du cadre, vous marquez, en partant du haut, la décolleture de la chemise , soit l,110 du tour de poi trine pour l e dos et 3 cm. de plus pour l e devant de la chemis e . Le faux-ourlet devant do it avoir la longu eur de l'emmanchure et 4 cm. de largeur. A 10 cm. au-dessous de l'emmanchure, v ous creusez de 3 cm environ la couture de côté pour donner plus de forme. mais il faut éviter que ce creusage n'arrive plus bas que la hanche. La manche doi t avoir, au haut, la même longueur que l'emmanchure à laquelle elle sera fixée; cependant , comme elle ne doit jamais tirer, vou s lu i donnerez , pour ne pas vous trouver à court, 1 cm. de plus que la longueur de l'emmanch ure parce qu 'on la coud en dedans. Il faut donc tracer un rectangle ayant la longueur vou lue, 28 à 30 cm . pour la campagne, et p our le 2° côté 1/ 4 du tour de poitrine, p lus l cm . Sur le ;je côté. v ous mesurez les 2 / 20 du tour de poitrine, vous partagez c e t te dernière ligne en 2 parties et vous dessinez, au-dessus de la 2e partie, un carr é exact rappelant l'ancien gousset. Aprè s a voir arrondi la partie de l'emmanchure, on traverse ce c arré d'un des a n g les à l'autre et on trace un parallèle à la ligne ind iqua nt la longueur de la manche. Tous les patrons indiqués sont compris sans les coutures. J . PASQUIER, inspect1•ice.
BIBLIOGRAPHIES ·I Pour acco mpagner le m ot Ma mmifère, p.aru dans un récent fascicule, le Nouveau Larousse illustré nous donne quatre p lanches en couleurs qui p euven t co mpter au nomb re des plus belles qu'il ai t p ubliées. Dessinée, et coloriées avec un soin extraordinaire et une science approf'onùie de la faune du monde ent ier, merveilleusement vivantes et nuancées, ces quatre planches ne contiennen t pas moins de 137 figures fort harmon ieusemen t groupées : d'un coup d'œi l, on embr asse tous les types car actér istiques; c'est une excursion aussi curieuse qu'instructive à travers l'histoire naturelle: et quel parti on p our ra t irer d' un tel- document auprès des enfant s dans la famille ! . .. A noter aussi d' intéressants articles sur Mazarin . Mazzini, sur les mots Mazdéisme, M écanicien, Mécaniqu,e, Médaille, Médecin, Médecine, M arguerite de Valois, Marguerite d'Anjou, Marie de Médicis, Marie-Antoinette, Marie- Louise. Le
rôle considérable que ces princesses ont joué dans les affaires de France justifie la place impor tante q u'elles occupent . Qui n e connaît de même les grandes figures de Marie-Thérèse, Mar ie Tudo r et Ma1'ie Stuart? Il y a là une étude d'un intérêt captivant : Topographie, monuments, eornmerce et industrie, histoire de Marseille, loui est passé en revue , et l'article,. outre de belle,: gravu r es repré-
210 sentant les armes de la ville, la cathédrale, le Pitlais de Longchamp est accompagné d' un plan trè's dét aillé. ' Comme complément à un important article sur là Marine, dû à la plume de M. Alberl Hérou, lieutenant de vaisseau et professeur à bord de l' < Iphigénie ,, et illustré de curieuses reproduct ions de navires des divers temps, le Nouveau Larousse illustré nous donn e encore une superbe planche en cou leurs : les Fl,,mme.~ de guerre des différents Etats ; il n'y a pas moins de 42 figu l'es coloriées dont l'ensemble constitue un document fort intéressant. · Avec un très in téressant fascicule, dans lequel il y a urait à signaler d'excellents articles sur les Médicis, la Mediterranée, Méhul Meilhac, M eissonier, sur les mots Mégalithe, Mégisserie, Mélaagc'. et bien Ll'autres encore, s'achève le tome V du Nouveau Lai·oitsse i llust1'è. Ce nouveau volume englobe les lettres H, I, J, K, L et un e notable fraction tle la lettre M : il contient plus de 30,000 artic les, 6,200 gravures, 8'1 cartes et Il planches en couleurs. II Leçons de psycholog 1e appliquée à /éducation, par MM. E . Boirac e t
A. ~agenclic, chez Félix Alcan, éditeur, 108, Boulevard St-Germa in ,
Paris. _Ce volume est tiré de la série Psyr;hologie-Edur;ation, qui a fa it la renommée de la maison Alcan. Il suffit de songer au r ôle que joue aujo urd'hui la psychologie dans le domaine pédagogiq ue pour se rendre compte de la valeur de ce traité destiné surto ut a ux écoles normales, mais qui pourra êt re d'un utile secours a ux ca ndidats a u certificat d'aptitude pédagogiq ue pour la préparfttion de leurs exa.mens. Sans doute, il y aurait quelques réserves à faire à propos de l'un ou l'autre chapitre qui traitent du rôle de la psychologie dan s ses rapports avec l'éducation et la morale. Cer tes, nous ne so uscrirons pas à la. thèse défendue par l'un des auteurs dans le chapitre intitulé le Sentiment religieux. Mais l'instituteur pourra glaner d~ns d'autres IJartie~ de l'ouvrage, par exemple ~ans itctivi:té physique, L'attentw " , La culture des sens, Educatzon de la volonté Discipl i ne, des règles et des co nseils précieux . '
Cil.a.que chapitre est su ivi d'une li.;te de sou rces particulière me nt utile à qui songerait à composer une bibliothèque d'ouvrao-es de pédagogie. " lJl L'Ecole de demain, par Edouard Petit, chez Alciùe Picard et Kaan
éd ite urs, li, rue Soufflot, Paris. ' L 'Ecole de demain est un livre à la fois documentaire et pittor esque où l'auteur rend aux instituteurs, institu trices l'homm age qui leur est dù pour la sollicitude qu'ils vouent à l'aven ir de leurs élèves et le soin qu'ils apportent à compléter leur éducation . En parcourant ce livre, le lecteur s'introduit, à la s uite de M. Petit, clans les Patronages et les Am icales d'anciens élèves; il visite mmtines et vestiaires, s'inscrit à la Mutua lité scolaire, devien t a uditeur des conférences et suit avec intérêt les cours d'ad ulte~. Ses lectrices mê me sauront, en feuilletant les pages écrites par M. Petit, manier la poêle dans les heures d'enseignem ent ménager ou tirer l'ai g uille à l'heure du trousseau Ce livre est un véritable kaléidoscope, montrant à chaque page un progrès de l'emeignement de Fr ance, de ses IibreR entreprises destinéP.s à compléter, fortifier et développer l'école publique et to utes ces œuvres créées a utour d'elle pour la. réchauffer. K G.
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IV W. Rosi~r. :-- Géogr~phie générale il/us rée : As_ie, i\f'r iq_ue, A_mér iq ue et Oceame, deuxieme éd it wn. Payot et Cie, ltbra1res -editeurs, Lausanne. Le deuxième volume de la G,Jographie générale illustr ée vient de ~or tir de presse. Tout le monde aura salué avec plaisir l'apparition de ce bel ou vrage. Remercions l'auteur , M. Rosier, d'avoir su diminuer notablement le bagage des noms propres pour soulager la mémo ire des écoliers et répondre mieux encore à la conceptio n moderne de la. géograph ie. « La géographie, lisons-n ous dans la préface, n'est p as unE nomenclature; c'est une science basée sur l'o bservation et le r aisrmne ment. nécessaire à la culture générale. • Cette seconde édition, illustrée de 3 16 gravures, cartes, plans et t ableaux graphiques, est encore dotée de nombreux r ésumés qu i sero nt les bienvenus auprès des maît res et des élèves. Si nous avions quelque observation à for muler , nou s pourrions regretter que les cartes n'aient pas été exécutées en couleur. Mais nou s savons qu' un tel travail aurait ~ensiblement augmenté le prix de revient de l'ouvrage et aurait forcé beaucoup d'élèves à s'en priver. C'est pré cisément ce que l'a uteur a voulu éviter . Maintenant, la géographi e, tians nos écoles, n'a plus r ie n à fH1 vier aux autres branches du progra mme. M. B. -oo<>oo-
CORRESPONDANCE Réponse à M. X. Dan s l'intér êt de la vérité et pour rendre à chacu n ce qui lui est dù, l'auteur anonyme du communiqué qui fig ure à la page 155 du Bulletin-Ecole voudra bien relire attentivem,en t ce que j'ai a ffirmé à la page 105 du Bulletin. Il pou rra se convaincre que j e n 'ai rien avan cé qui ne fùt conforme à l a véri té et à la j ustiee. Le travail de M. W icht, à la discussion duquel j 'ai assisté et dont j'ai, d 'ailleurs, fait mention dans ma confé rence (voi r page 108 du Bulletin ), ne saurait être com paré à celui de M . Thorimbert. Les thèmes de ces deux travaux sont bien différents . Celui de M. Wicht ne fait qu'effleurer la question que la conférence du corps enseignaut gruérien a traitée pour la première fois à son point de vue spécial et d'une manière complète, à savoir : L'enseignement de la grammaire et de l'orth ographe aux t r ois rtegrés d'une école primaire par la méthode du livre de lecture. Cuique suum ! Bull e, 17 avril 1902. F. ÜBERSON, insp. scol.
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15 MAI 1902
Chronique scolaire Etats-Unis. - Durée des classes. - On se livre, au delà de l'Atlantique, à des expériences pédagogiques, instructives. M. Boyson, directeur de l'enseignement dans J"Etat de NewYork, a fait dernièrement une constatation qui a vivement excité l'intérêt des Américains. Les plus jeunes élèves ont été répartis en deux groupes : le premier arrivait en classe à 9 Il. pour quitter après une séance d'une heure et quart; puis, à 11 h. 30, venaient les élèves du deuxième groupe, qui étaient r etenus durant un laps de temps égal. L'après-midi, les deux divisions s'occupaient pendant une heure d'un travail d'ensemble, tel que le dessin ou la musique. Au bout d'une année, les rapports des maîtres et des maîtresses concluaient unanimement en faveur du système des classes courtes. Confédération - Subventions scolaires. - Le Conseil des Etats a adopté la manière de voir du Conseil national , et, comme ce dernier, il a chargé le Conseil fédéral de présenter un n ouveau projet comp létant l'article 27. Quel sera maintenant l'écueil qui retardera la barque des subventions dans sa pénible et longue marche sur la mer du fédéralisme? Lucerne. - Séminaire pédagoyique de Hitzkirsch. - Durant l'année scolaire 1901-1902, l'école normale de Hitzkirsch a été fréquentée par 52 élèves, répartis en quatre cours. Les classes se sont ter minées le 19 avril. La prochaine année scolaire s'ouvrira le 5 mai. Zoug. - Sém inaire pédagogique de Saint-Michel. - Les examens de clôture ont eu lieu le 15 avril. Cette école normale libre, qui tend de plus en plus à revêtir un caractère intercantonal, comptait 33 élèves, appar tenant à 13 cantons différ ents. Cinq sont d'origine fribou rgeoise. M. l'abbé Baumga rtner, directeur, vient de publier, en allemand, chez Herd er , à F r ibourg-en-Brisgau, une excellente histoire de la pédagogie - 1 vol. in-8, d'environ 300 pages - que nous sommes hellrenx de signaler à nos lecteurs, et plus particulièrement aux membres du personnel enseignant secondaire. Fribourg. - Nominations. - Le Conseil d' E tat a n ommé : M. Meyer Jacques, d' Ormey, instituteur à l'école primaire de Chiètres; M11 e Mosimann E mma , à Wynigen (Berne), insti tutr ice à l'école primaire de Montilier.
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Cep x qui se plaignent de leurs enfants n'ont sou vent à se plaindre que d'eux-mêmes. (FONSSAGRJ VE.)
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~e ~ulletin pédagogique r/
L'Ecole primaire ORGANE DES SOCIÉTÉS FR/ BO URGEOISE & VALAISANNE D'ÉDUCATION l' f d11
Musée pédagogique
parai.~wint les l " et 1.5 d e chaq ue mois R ÉDAC:TION )f. n ~.ssmounG. Dit·ec teur lie l' Ecole no rm ~dc d e lfo ulcrivc. près F1·il10Ul'g.
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Pour I' éhan ger, f r .
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La lect ure a l'école pri m ai1·e . - L'inst1·uction p1'imair e au temps ile la Rorne cles Pcf'pes. - L'ensei,qnement ménager (suite e t fi.n) . - Encore la r~/onne cle l'oi'thographe. ·- P1·ogr amme scolafre clu l Ve orron di.~se1:1ent. - Bibtiog.,.aphies. - Correspondance. - Chr:oniqw' scolaire. - Musée JJ dagogique de F?"ibow·g.
SOM~AIRE : Les Mutualités scolaires (s uite). -
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LES MUTUALITÉS SCOLAIRES (Suite)
Leur portée morale. Mais q uoi, s'écr iera-t-on peut-être en se reportant à no tre précéden t ar ticle, vous estimez que to us les devoi r s de 1~ fa mille inco mbent à l'école. Et qu elle place, dans votre sxsteme, réservez-vous donc à celle-là si vo us ~oule~. q_u~ l'.~cole s~pplée à tout et remplisse la mission dévo lue Jusq u 1c1 a I educat10n domestiqu e ? S i sérieuse qu' apparaisse cette obj ection , nous n 'en maintenons pas moins que les obligatilm s de l'école n e cessero nt de grandir à m es ure que l'on verra les liens des familles se re lâcher et leur action s'affai blir. Supposons un instan t qu e cette affligea n te constatation ne r epose sur aucun fond em en t, il n'en r estera pus moin s vrai qu e le _caracter e de l'enfant se form e dès le j eune àg-e. C'est la raison des préoccupation s des amis a utan t <J Ue des contempte ur,;