XXIIJi année
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1::8 breux moutons du pays. Il n'y a pas de cha let qui n 'ait un ou plusieurs rouets; quelques familles possèden t même leur prnpre métier ù tissel' et se font un e gloi re de porter des vêtements <lus entièrement à leur laheur. L'élève du bétail et fa fromagerie aùsvrbent aussi, cela va de soi, une grande par t. de l'activité de l'intelligente et laborieuse population. Une spécia lité de la contrée, c'est la fa. bricatiou de ces .poêles qu'on voit clans toutes les maison s du Valais et qui ont une rép nta<tion bié'n méritée. La pierre blanchâtre et légèrement huileuse dont ils sont faits ,p rovient d'une <:arrière située cl:rns la vallée même, non loin rle Mauvoisin. :\foins ca ressa nte à l'œil que la pierre verte cl'Hérens, parfois si élégamment veinée, la pierre alaire de Bagnes est en r evanche plus t'ésista'.11. te au feu. A voir les vergers bien fournis qui entour ent les villages, la température de la vallée de Bagnes doit êh·e assez doue:e et le so,l fe rtile. On le fume au reste abondamment, comme le montrent les traîneaux de fiente de vache qui glissent perpétuellement sur ~.a, 1·oute blanche, croisant les chargem<'nts <le t roncs à <lemi équarri s et cle foin odo,ra.nt comme du thé. Par une <le ces bonnes rencontres comme il n 'arrive qu'aux piétons d'en faire, deux jeunesses brunes et rieuses, assises sur un traîneau chargé de foin, prennent nos sacs et nos skis, et, ainsi aUégés, nous suivon~ le véhicule d'un pas rapide. - « Si nous n'avions .pas notre foin, nous vous ferions bien monten>, nous crient les montagnardes eu riant aux éclats ,et en faisant trotter plus vivem ent leur mulet. Ce dernier, une jolie bê· te aux ja,mbes fines porte le nom de « Lisin ». Voici Champsec, grand village épar:pillê sous une for êt d'arbres fruiti ers. C'est lù que clemeul'ent nos gentilles Bagnardes. Nous prenons congé d'elles et de Lisin, et nos épaules r enouent connaissance avec nos sacs. Cependant, qne1ques pas plus loin, nouvelle aubaine: u11 montagnard dont le tra<îneau ù fumier monte vide à Lourtier nous invite à Y déposer notre chargement. L'aimable homme! Nos skis l'intriguent; c'est la première fois que ces engins apparaissent œans la vallée; il s'en fait expliquer l'emploi et nous promet, ù partit· de Lourtier, de la neige en abondance. Lolll'tier, le dernier vifüage de Bagnes qui
soi t habité toute l'aillilée, perche sur un gradin domina11t d'une centaine de mètres Je bassin de Cha mpsec. Il marque l'extrémité de la spacieuse vallée inférieme et l'e111lrée llu long et étroit vallon qui s'élève jusqu'à la fl'outière d'Italie, vallon plein Lle taùleaux aussi grwndioses que variés. Le site est pittoresque et le,s arbres de belle venue qui l'ombragent t émoignent des qualités ci1, sol. Une partie du villag·e, la plus basse, s'appelle les l\forgnes. Pourquoi, dans son « 'l'ouriste en Suisse)), Tschudi, ordinairement .si exact, traite-t-i,l Lo urtier de village malpropre? Mystèr e. Lourtier .- il nous tie11t à cœur de le pro<:lamer - n'est pas plus << embraminé )) que les autres bourgades alpestres; ses chalets, .e u juger par les intérieurs où nous sommes entrés, sorut tenus avec soin et l'air et la lumière y pénèti,ent à flo ts. Villa1ge m alpropre! Elle eüt bondi sous l'injure la j oviale et pimpante montagnarde qui n ous avait donné son unique chambre de vieille fille pour y fake notte cuisine de touri ste. Pas un grai11 d e poussjère en ce v1rgiual logis. Et quel royal dîner nous y fîmes tous trois! E lle nous faisait l'h onneur de tâter de nos plats, déclarant tout parfait et riant de tout. Conduits par cette excellente personne, nous passons, avant de partir pour F ionnay, encore quelques moments agréables da.us un cha'1et ,n on moi ns ipro.p ret que le sien. Un jeune montagnard occupe là ses loisirs d'hiver à confectionner des pantalons pour l'armée suisse, tandis que la mère et la gra.nd'mère filent au rouet et devisent gaîment. Joli e scène de genre et dont les personnages n'ont, comm€' partout dans la vallée, que des procédés aimables pour les voyageurs qui traversent leurs ,solitudes. (A suivre.)
DE LA
SOCIÉTÉ VALAISANNE D'EDUCATION
L'Ecole primaire donne de 15 à 18 livraisons de 16 pag~s chacune, non compris la couverture, et autant d~ suppMments . de.~8 à 16 pages pendant l'année ordinaire de 12 mois.
Prix d'abonnement : Suisse fr. 2.50 Union postale fr. 3 Tout ce qui conceme la publication doit être adressé directement 1er secrétaire èt l'instruction publique, èt Sien.
èt M. P. PIGNA T ,
Pensée de Pâques 0 mon frère, tombe aux pieds de cc crucifi x. Sois humble. Demande a u Dieu de la cléme11ce infinie de te pa rdon11er, d'avoir pitié de toi. Jme-lui que tu tâcheras désormais de l'imiter , a utant que le perm ettra ton. faible cour.age. Supplie-le de t'en donner la force par la prière et par les sacr ements. Et demain, si tu veux, les joyetuses envolées des cloches de Pâques, en célébrant la résurrection du Sauveur, sonneront aussi pour le r éveil de ton âme, que tu croyais morte, et qui s'élan cera dans une vie nouvelle d'innocen.ce et. de charité. FRANÇOIS COPPEJE.
Tous...~à St-Maurice le 5 Mai 1904.