No 07 l'Ecole primaire, 1er Mars 1895

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dans la douee familiarité d'entretiens sublimes; BOit cœur montait à Dieu naturellement. Et voici qu'il dit: c J'ai entendu votre voix et j'ai eu peur. • Ce sentiment de la peur a paseé dans le cœur de l'humanit6 déchue. L'homme a peur de Dieu. Cardinal M•RKILLOD. Les personnes comblées des dons de _la ~ortune ressemblent aux vaisseaux trop chargés qut rtsquent plus que les autres de couler à fond. SAINT JEAN-CHBYSOSTÔIIII:.

*

• La grande règle posée par Jésus- Christ . d'~imer nous-m~me, renferme st bten la base de tout bon ordre dans la société humaine qu'elle nous suffirait à elle seule pour résoudre sans difficult6 tous les cas et lever tous les doutes qui, peuvent se présenter dans la morale sociale. • Si vous ne pouvez f11ire le bien que vous voulez, t~che~ de vouloir au moins le bien que vous pouvez.

notre prochain comme

8,

AUGUSTIN.

*

Dans les relations entre Dieu et l'homme, Je mystère n'es• pas que Dieu aime l'homme; Dieu. es~ amour,. gènérosité, pardon 1 Le mystère, po~r m01, c est . q.ue l'homme n'aime pas Dieu. Nous devrions all~r à lu1 Instinctivement; les flots de notre cœur devraient tous se. porter vers lui, se jeter en lui ; le parf~m de n~t~e via devrait monter vers lui sans cesFe. Je sa1s que d1ffereota. obstacles s'y opposent; cependant l'~me a besoin de se perdre en Dieu, CARDINAL M:&RKILLOD. J'attendrai plus de justice de celui qui croira en Die1t que de celui qui n'y croira pa8. VoLTAmE.

* * Dans tout ce

que j'ai lu sur l'écrit d' un pieux.auteur.,. je n'ai rien trouvé qui vaille cette recette que Je voua envoie, ô mères si anxieuses pour l'ime de vos enfanta: Quel que soit l'enfant que vous ~oule~ rend.re bo~ et vertueux : Faites Je bien devant lut ; fattes-lUl du b1eo à lui ; faites faire du bien par lui. Soyez persévérantes, ô mères; tenez -yotre enfant l ce régime, tenez-Je constamme.nt et pahe!Dment. da~s cette atmosphère de bien : à vo1r, à recevoir, à fane, 1l n'y résistera pas.

XIV'"• ANN EE

SION Je•· ltlars H195

'ECOLE PRIMAIRE REVUE PÉDAGOGIQ UE PUBLIÉE SOUS L E S A USP fCES DE L A

SOCIETE VALAISANNE

D'EDUC~\TION

PRIMAIRE paraît chaque quinzaine, de Novembre à Avril inclusivement, en livraisons de 16 pages. P r ii d ' abonnement pour la Suisl!!le, 2 fr. 50 . "Union postale a fr. .t.ononces, pri:L 20 cent. la lig11r 01• snn rspncr. l ouvr"ge rl onl l'Ecole p n"maire t·ece ·J ra de ux exemplaires a u ra ou à u n comp le· rendu, s 'il y a lie u.

SOMMA: RE : dé vouement (.fln). - La leçon orale à l'école pri(suitc et jin/. -- De quelques travers en ùé voue(à suiw c). - Enseignement professionnel (slfitc ct ji11). gy mnastique à l'école primaire. L a sté nogradans l'enseignement. - A. MM. le s Instituteurs v a·' - Monopole des alcools. - Échos des conférences. . - Partie pratique: Dictées. - Supplément.

ce qui concerne la publication doit être adressé à l'éditeur : M. P. PJGNAT, 1.. sec1·étaire au Département de l'Instruction publique, à Sion.

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Chronique ·et avis scolaires Avis au personnel enseignant primaire Le Département de l'Instruction _publique adres~era jours-ci au corps enseignant prim~ire ?u canton ~ne relativement à des questions qm lm sont posees situation scolaire. On voudra bien attendre cette .,u .... u.,u avant de remplir et d'expédier les formulaires qu'on recevoir dans ce but.

Conférences d'Instituteurs

SION,

t·· Mars

1894-95

L'ECOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA

SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION Du Dévouement jFin.)

2. Comment l'in1tituteur doit-il se montrer dévou9 ? 8ion. _ La confét·eoce des iostituteu~s de cet arrondisse1rne111• Le premier acte de dévouement du maître consiste, à aura lieu à Sion le jeudi 28 mars procham, à 9 b. du m. dans mon avis, à prier pour ses élèves, afin d'attirer sur eux bâtiment de l'école primaire des garçons. et leurs travaux les bénédictions du Ciel. Dieu est le maîIJierwe. - La conférence de ce district aura lieu le mardi tre de la science et de la vertu, et s'il ne nous assiste de mars, à 9l/2 h. du m. à Chippis. sa gràce, nou.s a u~ons beau nous démener, nous ne pourCbant. - Nous joignons au présent No un morceau da rons nen faire d avantageux ni pour ce monde ni pour en deux langues intitulé Le Pâl1~e sur la Montagne. Ceux de l'autre. abonnés qui an désireraient plus1eurs exewplaues les .r~cevront A pat·t cela, le maitre doit s'habituer à une vie saae et leur demande gratuitement pour autant que la quantite rest~ disponible le permettra. S'~dresser à l'éditeur de l'Ecole vnmlll- réglée, à u~e vie cbréhenne et catholique, à une *ie à l'abri de toute reproche, afin de donner toujours à ses élève~ l'exemple?~ l'honnêteté et de la vertu; qu'il se prive Ressortissants du Valais de bien des plaJsJrs, de bien des agréments, qu'il évite enseignant actuellement hors <ln canton les amusements mondains, qu'il fuie la compaanie des aens M. Benoit Vinet, instituteur laïque, à l'école supérieure de légers et étourdis. qu'il s'habitue à un sérieu"x bien ~ou­ , . Yberg (Schwylz). v~nt au-dessus de son âge, qu'il renonce enfin pour ainsi Sa sœur, Ant. Vinet, qui enseigne sous 1 habit du d1re au monde, afin de se sacrifier tout entier à son école. (Institution de Meozingen, Zoug) fait actuellement classe à la II en coûte quelquefois pour faire tous ces sacrifices, quand de Trême (Fribourg) • le monde s~ présente à s~i avec tous ses appas, quand la. Congrégatlon des Petits Frères tle Mane (ma1sou mère à St-Genis-Laval, Fraacti). fougue et 1ardeur de la Jeunesse crient: Avance, tandis Drevet Jean-Pierre, (Frère Adolphe-Louis). que le devoir répond : Arrête; il en coûte surtout quand Pignat Adrten, .tFrère Exupère). . on pense que tous ces sacrifices, toutes ces peines seront c~ dernier ense1gne à St-Gmgolpb, sur Su1sse. souvent payés d'ingratitude. N'importe ! le maUre ne doit Congrégation des Sœurs de la Charit~ _ pas se décourager, car c'est justement alors qu'il fera preuve s· Théotiste Deferr, Ùt:l 8t-Maun~:e, à DowdiJH~r. ~~~rlbourg). du plus beau, du plus sublime dévouement. s• Cyrille Parvex, de Muraz, Collombey, de res1dence à Le régent montre aussi du dévouement pour ses élèves (Alpea-Maritimes, France). . sr Marie-l!)uphrasie Maret, de Bagnes, de rés1dence â en apportant tous ses soins à la composition d'un bon (Alpes-Maritimes, Ft·ance). règlement horaire. Qu'il le fasse et refasse, de façon à évi tel'

s• Marie- Valentine Gabut,

de Bagnes, à Vouvry. sœurs de St-Maurice appartiennent à la m~me congr dont la maison mère est à la Roche (Ilaute-Savow). Le:~


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toute perte de temps, à l'adapter aux différentes branches à enseianer et à la force de l'école qu'il dirige; et une fois so; rèalement ainsi fait, qu'il le suive ponctuellement et ne se permette jamais de s'en écarter sans motif. La. composition d'un programme en rapport avec l'école à diriger, dans lequel serait indiqué, ~·u~e. manière cl~i~~ et précise, tout ce q ~i doit être _enseigne a chaque dms10n, par jour, par semame, par mo1s et. p~nda~lt ~out le, cours~ la composition de ce programme, d_IS·Je, ams1 que 1~mpl01 du journal de classe, prouve auss1 en faveur du devouement dela part du maître. C'est encore par la préparation soignée de ses cours, par le contrôle assidu ~t j~urnalier des c~hiers, par la. correction attenti>e et mmut1euse des dAVOlrs que le regent donne une preuve de sa sollicitude pour ses élèves. J'ai déjà vu des maîtres travailler jusqu'à 11. h. de la. nuit à la correction des devoirs, et se leret· de grand matin afin de pouvoir consacrer un temps suffisant ~ la préparation de la classe, sacrifiant ainsi une partie du temps ~estiné à un repos bien mérité et exposant même leur sante. Certes il doit y avoir là du dévouement! Le maitre fait encore preuve de dévouement par tous les bons exemples, tous les bons conseils et tous les pro· cédés qu'il emploie pour former ses _élèves à . la vertu, à !~ piété, à la dévotion; par la survmllan~e ngoureuse q~ Il exerce toujours sur eux, afin de les empecber de mal faire et de les forcer en quelque sorte de se bien conduire; par la douceur qu'il montrera dans ses paroles et ses actes, et surtout par la patience dont il usera. Le régent ne doit pas battre en retraite devant le mauvais vouloir de ses élèves. Il ne doit jamais s'emporter jusqu'à leur dire des injures, quand ils ne comprennent pas une explica~ion; non, il doit avoir la patience de recommencer touJours avec calme la même explication cinq fois, dix fois, vingt fois s'il le faut; ainsi il prouvera à ses élèves qu'il les aime et se donne librement toutes les peines possibles pour leur intérêt et leur avantage. Mais si l'instituteur yeut que les enfants croient à son

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dévouement, il faut qu'il se montre d'une justice, d'une impa1·tialité à toute épreuve; que jamais les enfant.; ne remarqu~nt une pr~férence, mais qu'ils voient que le maître p:o.digue ses soms aussi bien aux m?ins bien partagés du cote de la fortune et des talents, qu aux plus favorisés de la nature. On trouve parfois des enfants qui sont, les pauvres petits, dans un état réellement rebutant, dégoûtant. Eh bten, que · le maître montre alors qu'il sait vaincre toutes les répugnances et qne l'intérêt et l'affection qu'il leur porte le font se dévouer tout entier pour eux. M. J., inst.

La leçon orale à l'école primaire (Suite et fin) · Au point de vue de la méthode, la conclusion est d'ailleurs la, mê~e. N_ous l'avons d~t : ce que l'intelligence a compris, la memoire doit le fixer d une manière durable dans l'esprit sin?~ nous n'aurons donné à nos élèves que des connaissance~ fugitives, et tout sera à recommencer. L'éducation d'un enfant ne peut s'accomplir que par le concours de deux volontés: celle du maître de l'éducateur et celle du clisciple. La tàche du maître, c'est d'expliquer, d~ faire comprendre en mettant son langage à la portée de l'enfant et en usant de tous les moyens pour le résultat cherché· celle de l'élève, c'est de donner au maître toute son attedtion et de ~'~ssimiler ensuite le résumé, la substance de la leçon par l'etude et le travail personnel. Il n'y a de progrès durables que lors~_ue cett~ double condition a été remplie. Au point de v!le de lmstructwn, nous nous demandons quel serait le syste~e le plus fatal, ou de celui qui consiste à charger la méIDOlre de textes incompris, ou de celui qui ferait abstraction deé la .mémoire. Sans doute, il faut, avant tout, exercer la m mon·e de l'enfant, lui donner une tête bien faite selon l'expressio~ de Montaigne; mais une tête bien fait~ n'est pas ~éc,essai~·e.~ent une tête vide, et l'école doit, malgré tout, viser a l_acqmsitiOn de connaissances positives. En un mot, s'il est vra~ qu,~ l'~nfant ~oit d'abord comprendre, il n'est pas moins vrai qu Il dOit ensuite retenir et appliquer. La leçon orale, n'est clone généralement utile qu'à la condition d'être sui rie de l'étude sur le livre et d'exercices d'application.


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L'emploi exclusif des leçons orales aurait encore des conséquences plus fâcheuses au point de vue de l'éducation. L'enfant doit être familiarisé dès l'école avec cette pensée que le travail est la condition de l'homme sur la terre. Les leçons orales, _si l'on en abusait, auraient cet inconvénient de laisser aux élèves un rôle trop positif, et de ne les obliger par conséquent à aucun effort personnel: l'étude du livre, la récitation et les exercices d'application qui viennent à la suite de cette leçon corrigent cet inconvénient. L 'école prépare les enfants pour la vie: l'instruction qu'elle leur donne n'est qu'un moyen qu'ils devront employer plus. tard. Il est donc de la plus haute utilité que les enfants prennent de bonne heure l'habitude du travail personnel et des études solitaires. Cette dernière considération nous paraît être de la plus haute importance. Il est encore un autre abus contre lequel nous croyons qu'il est utile de prémunir surtout les jeunes instituteurs. Le maître est quelquefois enclin à faire parade de son savoir devant ses élèves. Il se laisse alors entraîner dans des développements à perte de vue qui ahurissent les enfants et auxquels ceux-ci ne comprennent rien. Parfois encore ce sont des digressions qui font oublier l'objet principal de la leçon. La méthode socratique, avec sa sage lenteur, ne convient guère à l'impatience de certains maîtres. Ils ne voient pas que cette méthode exige plus de talent et d'aptitude qu'un simple exposé, et que si elle est plus lente en apparence, elle est plus rapide par les résultats. L 'instituteur doit donc avant tout se tenir dans les limites de son sujet et ne jamais perdre de vue l'objet principal de sa leçon, ce qu'il ne pourra faire que s'il a sérieusemeut préparé cette leçon. Pour nous résumer, nous dirons que le meilleur système d'enseignement est, à tous les points de vue, celui qui fait intervenir dans une juste mesure la leçon du maître et le. travail personnel de l'élève. D'après B.-L.. insp. B., instituteur.

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-s'étendre plus longuement sur les funestes conséquences résulta.nt de ,1 absence de cette ve:tu; chacun en est convaincu m~eux ~u on n.e peut l'exprimer, et ceux qui mériteraient un blam~ a ce SUJet sont a~sez punis par le témoignage de leur consci~nce, par _les débou·es qu.i se m~ltiplient sous leurs pas, et par Je verdict et le mépns pubhc. Pour ceux-là point d'autre remède que celui de quitter le rôle d'éducateu;. Sauf quelques rares exceptions, tel n'est point le cas des membres du personnel enseignant valaisan· preuve en sont les résultats obtenus depuis les examens fédér~ux. Malgré le renvoi aux calendes (grecque~ peut-être) de la revision de la loi prévoyant un~ augmentatiOn de leur minime traitement, ils continuent, résignés, leur œuvre de dévouement. Beaucoup ~lus .nombreux sont ceux qui pèchent par excès de z~le. ~e n en Signalerai que deux cas des plus fréquents: vouloir faire avancer trop rapidement les élèves et à cet effet ,prolonger la durée de chaque classe. Ces deux défauts se r~ncontrent surtout chez les débutants, trop disposés à se laisser emporter par leur ardeur, sans compter avec la faiblesse et le peu de moyens de beaucoup d'élèves. Chacun de ces travers entraîne ùe graves conséquences. Par le :premier, on est porté à surcharger les élèves soit de leçons,. soit de devoirr. L es meilleures volontés s'émoussent les meilleures I~émoires se fatiguent; dans peu de temps, le~ enfants se dégoutent de l'école et elle les rebute. Les difficultés ne se surmontent que peu à peu· graduées elles stimulent l'arde~r et s~rvent à former le cara~tère des ~nfants. Souvent le maitre ~ui surc:ha.rge ~es élèves ne s'aliène ainsi que les pa~ents, meme les m1eux mtentionnés. Le mal s'arrrrrave si le ~altre ne veut reconnaître ses torts, et il se procÏttit entre les dive~·s facteurs dont dépendent les succès de l'école. une tens10n des plus préjudiciables. (A suivre).

Enseignement professionnel

De quelques travers en dévouen1ent

(Suite et fin) , L'e.nseign~~en~ des t~avaux de bois ne demande pas d atelier. L etabh est d une grande simplicité car il ne sert qu'à fixer des objets qu'on veut travailler.' 11 est complété par les outils que l'on trouvait autrefois dans toute ferme bien tenue.

Le dévouement est une qualité nécessaire, indispensable à toute personne qui se voue à l'éducation. Sans lui, il n'y a ni amour de la vocation, ni amour des élèves, ni courage pour surmonter les difficultés et oublier lïngratitude. Inutile de

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Les cours comprennent :

a) Travaux au couteau: 1.. dents de rateau; 2. tuteurs ronds pour fleurs; 3. planteurs; 4. tuteurs .carré& pour fleurs; 5. planchettes à ficelle ; 6. planchette a cordeau ; 7. étiquette pour clefs. b) Travaux à létabli: 8. tuteur d'arbre;. 9. tuteu_r de rosier; 1.0. support pour le cordeau de lessive; H. ec?~­ lon; 12. pied de banc; 1.3. bonde de tonneau; ·_L4. etiquette; 1.5. bâton à faire les gerbes; 16. plantoir; t 7. manche de pelle ; t 8. manche de bêche; 19. palonnier en bois dur; 20. coin en bois du1·; 21. manche de martea.u; 22. manche de hache; 23. porte-faulx; 24. grille faite avec perches fendues . 25. échelle; 26. chevalet; 27. sellette à traire· 28. levier pour char; 29. ràteau; 30. manche de fanlx ;' 2L tréteau poul' tonneau ; 32. tréteau de cuve a lessive; 33. banc de cuisine; 34. tréteau pour meule ; 35. montage d'une caisse de char. c) Travail des métaux pour, les usages de la ~ampagne, pouvant se faire sans feu et n allant pas plus lom que ~es assemblages par la rivure et la soudure tendre. L~s. outils comme les matériau x. nécessaires se bo1·nen t au mtntmum. Ces travaux. comprennent: 1. anneau en fil de fer pour fiche de po1·te ; 2. pièce de fer en forme de S, . ser~an t .à relier les chaînes; 3. crochet à boucle; 4. chawe fet·mee d'anneaux non soudés ; 5. crochet à deux boucles pour fet·met· les portes d'intérieur; 6. port.e-mantean ; 7. vis avec tête à écrou; 8. équerre de fer en ruban, pour assemblage de pièces de bois ; 9. porte-outils en ruban de fer ; tO. anneau pour manche de bois ; '11. tt·eillis en fils de fer ; 12. cercle de fer conique poul' tonneaux ; t 3. pinces à charbon; 14. penture de porte avec crochet; '15. charnière avec crampon; 1. 6. treillis pour portes ; '17. portelin taux. ; 18. porte-fer à repasser ; 1. 9. pièce cornière pour caisse; 20. couvercle de pot; 21. pelle; 22. boîte cylin· driqne en tôle; 23. litre en tôle ; 24. caissette carré~ étanche; 25. charnière en queue d'arronde; 26. verr.er1 ordinaire; 27. pot de •;, litre; 28. boîte en zinc laminé

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(travail de soudage); 29. vase conique en fer-blanc; 30. entonnoir en fer-blanc ; 3L Lout.on . 32. règle anglaise. Nous avons cru devoir donne1· au système Gotze une large part dans notre rapport, ajoute M. Genoud, parce que nous sommes persuadé qu'un tel enseianement aura pour efJe~ de diminuer le flot d'émigration des~:> campagnards vers la vtlle. En e1Iet, on apprend aux. enfants à aimer la campagne en leu1· inculquant de bonne heure le goût de la culture horticole et en les attachant de la sorte par des liens plus étroits au sol qui las a vus naître. M. Leblanc, inspecteor général de l'enseignement, à Paris, a beaucoup écrit sm· l'enseignement des travaux manuels. Dans la préface d'un ouvrage que viennent de publier MM. Jullet et Rocheron, nous lisons : « Tout exet·cice manuel destiné à l'école doit satisfaire d'abot·d aux conditions suivantes: il doit exercer l'œil et la main de l'enfant, en même temps que. son attention, son intelligence, son goût et son adresse; tl faut en outre qu'il soit peu coûteux, en rapport avec les forces physiques de l'élève et l'installation matérielle da l'école. Il faut encore qu'il prête son c_onco.urs .à l'éducation intellectuelle, en apportant à la partie scienllfique (dessin, forme géométrique, calcul) le concourt qui lui fait si souvent défaut dans l'en seignement ordinaire. » c. Or, le programme du D' Gotze répond absolument à ces qualités. · R.-M.

La gymnastiqtie~ à-1\~-~"0le primaire La gymnastique est l'art de régler nos mouvements. Elle embrasse la_ pratique de tous les exercices qui peuvent augmenter la force du corps, sa souplesse, son agilité et son adresse. Elle donne à l'homme la facilité de se tirer lui-même et de tirer ses semblables du danger, en le rendant plus cour!1geux, plus intrépide et? jusqu'à un certain point, plus intelli~ent. On. peut lmtrodmre dans les écoles primaires en suppn.man_t, bte~ ente~du:. les exercices les plus fatigants, et ceux qut exigent l emploi d mstrumeuts et d'appareils trop compliqués. Pour les autres, l'instituteur intelligent trouvera souvent le moyen de les remplacer à peu de frais.


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On appelle instruments tous les objets mobiles et faciles à transporter, tels que les haltères. Les machines ou appareils sont des constructions scellées qui restent toujours à la même place et auxquels souvent plusieurs élèves peuvent s'exercer à la fois. Les machines et les instruments doivent être renfermés dans l'endroit destiné aux exercices, auquel on donne le nom de gymnase. Des exercices préliminaires habitueront les élèves à l'ordre et à la précision dans les évolutions qui se font en gymnastique, tels sont la formation des pelotons: les alignements à droite ou à gauche, les marches de front et de flanc, la conversion de pied ferme en marchant, le changement de direction, etc. Pour tous ces exercices les élèves doivent être munis d'une large et forte ceinture avec courroies et anneau, destinée à soutenir et à fortifier les reins. Les mouvements partiels appartiennent à la gymnastique proprement dite, ils ont pour but de donner de la force aux muscles et surtout de les assouplir, pour exécuter plus facilement ensuite des exercices plus complexes. Les mouvements consistent dans des exercices d'assouplissement des membres supérieurs et inférieurs. Les premiers fortifient beaucoup la poitrine et la font ressortir en avant. Les seconds consistent à fléchir la jambe et la cuisse. Si l'on fait alterner la flexion dans les deux membres inférieurs, on obtient ce qu'on appelle la cadence, qui se divise en cadence modérée, cadence accélérée et cadence de course. Les maîtres auront soin de ne pas trop prolonger l'exercice des cadences, qui est e:.:trêmement fatigant. Enfin, les mouvements de la tête et du tronc appartiennent encore aux mouvements partiels. Après avoir exécuté les exercices relatifs aux mouvements partiels, qui se font sur place, l'instituteur fera fail:e aux e~­ fants des marches, des courses, des sauts, des exerc1ces pyrhlques, etc. La marche au pas de gymnast.ique se fm:a sur un terrain ascendant, et la marche sur la pomte des p1eds. sur un terrain déclive; c'est le moyeu ùe prévenir, dans le premier cas l'allongement excessif et le tiraillement des muscles du moÎlet, d'où proviennent les chutes. Au reste, le maître doit toujours observer la plus grancle prudence dans les leçons de gymnastique, se souvenant, d'ailleurs, qu'il n'a point à fo_rmer des acrobates, mais seulement à rendre ses élèves plus dispos et plus agiles. SENECTUS.

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La sténographie dans l'enseignement J'ai commencé à enseigner l'orthographe à l'aide de la sté nùgraphie dès la rentrée des classes, au mois d'octobre. J'ai d'abord affiché dans l'école un tableau sténographique destiné à être consulté et copié par les élèves. Tous les jours, la dictée d'orthog1·aphe est écrite le matin en caractères sténograpbiques sur le tableau noir. Les enfants doivent la traduire en caractères d'écriture ordinaire sur leurs tabiers. En outre, pour leur rendre la. sténographie plus familière, je fais, de temps en temps, écrire au tableau, par les élèves eux-mêmes, la dictée sténograpbique. Si l'enfant se trùmpe, la faute est bientôt découverte et rectifiée, soit par les camarades, soit par le maître. Pour corriger la dictée, les élève3 changent de cahier et épellent les mots, sous la direction de l'institu le ur, bien entend u. Cette application de la sténographie à l'enseignement de l'orthographe présente plusieurs avantages sérieux. Elle ménage Je temps très limité dont d1apose le maître, qui ne peut consacrer moins d'un quart beure par division pour lire à haute voix la dictée; elle lui évite la fatigue inévitable q ni en résulte, car, dans la dictée ordinaire, il lui iaut forcer la voix pour que tous les enfants entendent bien tous les mots qu'il prononce. La dictée sténographique ne distrait point les élèves des au tres divisions, occupés à un travail personnel, comme le fait nécessairement la dictée orale. Au seul point de vue de l'éducation intellectuelle de l'enfant, elle exerce mieux. son intelligence que ta méthode ordinaire, car, dans la dictée sténograpbique, il ne peut reconnaît1·e, par les liaisons, par les intonations diverses, la manière dont les mots sont orthographiés. Et, d'ailleurs, il a tout le temps de réfléchir, de consulter la grammaire, le dictionnaire, de faire appel à ses souvenirs. En outre, ce qui n'est pas à dédaigne!', l'élève écrit à son aise, sans déformer so n écriture pour suivre le m aître. On peut au$si donner à l'enfant un ouvrage qui renferme, imprimée en caractères sténograp biques, la dictée qu'il do1t faire. Il


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pourra m~me amst, au_ besoin, la traàuire dans sa famill e, comme les autres devoirs. . J'ai observé, depuis que j'emploie la st.énographt? pour l'enseignement de l'orthographe, un progres marque ~aulS ma classe non seulement au poiut de vue grammatical, mais enc~re au point de vue de l'écriture. Je ~e propose donc de continnet· et je ne puis qn'exhortet· les mshtuteurs à essayer, comme moi, la. dictée sténographique. A. C.

A MM. les Instituteurs valaisans M. Rey-Mermet, insti~u~eur à Col~om?ey, ~ou~ prie cl~ faire savoir, dans l'interet de la vente, qu ll est tout a fait étran:rer à une circulaire signée l'initiative et ayant trait à l'amélio"ration de la position matérielle c~ u personnel e~­ seignant primaire. Il y est désigné, à son m~u, affirme-t-Il, pour recevoir le:; appréciations de ses collegues dont uo certain nombre lui ont écrit, ponr obtemr de plu_s amples .; renseianements qu'il ne pouvait dans ces condtt10ns leur donne~. Il assure enfin ignorer lui-même qui est l'auteur de cette pièce. Cette déclaration ne signifi~ pas que M. Rey-Mermet i:\oit h_ostile à un mou,ve~e~t. qm .s~ des~tn': rait dans le sens md1qué, car 1l s agtt .1ct ?e legttu~e::. aspirations. Mais le but proposé_ doit être attetnt pa~ d ~ut~es voies. La revision de la lot scolatre devant fair~ l objet d'un rapport dans la réunion géuérale de ce prmtemps, l'occasion sera toute trouvée alors pour permettre au personnel enseignant de faire une manifestation dans le sens de ses vœux.

Monopole des Alcools Il paraît que l'Etat est presque embarrassé de savoir comment utiliser, à son vrai but, le 10 °/0 du revenu .des alcools destiné à combattre l'abus des boissons. Eh bten, voici un moyen tout à fait pt·atique ?'appliquer. ce~ arg,ent à sa vraie destination. Ce serait de l employer a fatre lacquisition d'onvrages destinés_ à combattre ce fléau, en f~­ veur des bibliothèques scolaires. Nous ne pensons pas qu tl

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puisse être mieux placé; et, ce set·ait assurément le plus sûr moyen de mettre en garde notre jeunesse contre le hideux vice de l'ivrognerie. Répandons la lumière et encore )a lumière, alors seulement, guidé par la foi et la. raison, l'homme apprendra à se conduire et parviendra à dominer ses mauvais penchants. R.

Echos des conférences Jlartig·ny. - Le 19 février eut lieu O. Ricldes, sous la présidence de }l. Emile Gro~s, Insp. .seo!, ILL confé:ence annuelle ùes instituteurs de ce district. La séance fut ouverte à 9 h. par ~I. l'Inspecteur, qui nous souhaita la bienvenue et rappela à notre souvenir les personnes dévouées que la mort avait moissonnées durant l'année : M. Ant. Roten, conseiller national et frère de l'honorable chef du Département tle l'Instruction publique; Mme Pignat, qui avait fait partie du corps enseignant du district de :.Uartigny, ainsi que )ille }lath. Luy. Il nous recommanda de ne point les oublier dans nos prières et ùe travailler à imiter leurs vertus. Ensuite l\I. le chanoine Dallèves fit la prière d'usage. L'appel nominal constata deux absences justifiées par force majeure. Ce viùe fut heureusement comblé par un grand nombre de membres honoraires, parmi lesquels on comptait i\1. le Président de la municipalité de Riddes, qui eut la bienveillance de venir à notre rencontre, }DI. Lamon Insp. scol., les · Rév. curés de Riddes, Isérables, Cl!amoson, Leytron et }1. le Président de la commune d'Isérables. La lecture <lu compte-re!1clu de la dernière conférence, du résumé des travaux faits sur la revision de la loi scolaire et du compte de la caisse ayant été faite, on procéda à la constitution du bureau. M. P.-J os. Rouiller, inst. à ~Ia1tigny, fut con-· firmé vice-président et le soussigné, nommé secrétaire. Quelques instituteurs désignés par le sort lurent ensuite leurs compositions. Voici quelques conclusions tirées de leur travail. L'enseignement oral est d'une nécessité absolue, mais pour qu'il rende les services que l'on en attend, il faut: l o Que les exercices oraux soient préalablement préparés par le maître. 2° Que le ton de l'enseignement, comme la gradation des exercices, soit à la portée de l'auditoire.

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3o Que l'on procède toujours du connu à l'inconnu, du simple au composé, et de manière à obtenir pour réponse une phrase entière et non brève ou sèche. 4o Que dans les exercices de lecture ou d'histoire, le maître sache de temps à autre intéresser les élèves par quelques di· gressions heureuses et convenables. 5o Que l'on soit bref et clair, et que l'on vise surtout à délasser l'attention de l'enfant qui serait bientôt fatiguée d'un effort trop soutenu. Rôle et emploi du livre. - Le livre est pour ~ 'élève et le maître un outil aussi précieux qu'indispensable; rl permet à l'écolier de travailler seul aux divers exercices de copie, de grammaire, de lecture etc:, d:étudier les. le9ons, que l'institu. teur aura auparavant expliquees. Toutefors, rl n aura to,~te son utilité que lorsque l'enfant en connaîtra le but et qu rl sera -approprié à son intelligence. . . , La lecture de ces compositions provoqua une d1scussron a laquelle prirent part quelques membres honoraires et deux ou trois instituteurs. La séance se termine par un chant. Ii est 12 1/ 2 h. La partie récréative va commencer. L'on se nmd ch~z M. le notaire Ant. Ribordy, où nous attend un dîner copreux et suc· culent. . Le repas touchait à sa fin lorsque ~- 1~ député Ch. Rrbo~·dy venant de Sion, nous annonça la nommatwn de M. le chanome Abbet, rév. curé de Sion, comme coadjute~r. de S. G. Mgr Jardinier. Cette heureuse nouvelle fut accueillie avec la plus grande joie. Le vin d'hon~e~r ofie~t par la _municipalité de Riddes circule · cette délicreuse hqueur déhe nos langues, nos e~prits s'é~hauffent, notre gaîté s_e do~ne libre cours. Sous l'habile direction cle M. Coquoz, mst. a Saxon, nommé major de table, toasts, chants et propos joyeux se succèdent avec un infatigable entrain. Entre les rares moments de re· repos accordés aux fl:Omb~eux orateurs _et chante~rs, nou~ écoutons avec satisfactiOn 1 excellente musrque de Rrddes, qu1 est venue nous régaler de ses plus beail~ m?r~eaux. ~ _Hélas ! en ce monde, tout plaisir prend fin. L arnvee pr~chame du train de 4 1/ 2 h. qui doit emporter une bonne p~rt~e des_ convives nous oblige à quitter bien à regret l'hosprtaher v~llage de Riddes le cœur rempli d'un agréable et doux souvenu·. ' L. J. Inst. à Leytron

Souvenirs et impressions 1Hon chaleht. •- Tout en haut, se perdant dans3 les nuesr une 1onguc c ame de montagnes blanches. A mes pieds, la vallée riante et fertile. Autour de moi de joyeux troui_Jeaux, et, pour me faire oublier que je suis sur la terre, un crel d'a~u~· m~ucheté çà et là de quelques nuages errants que le soler! rllumme de ses rayons. Pour toute mélodie j'ai le chant de l'alouette et le carillon du troupeau. P arfoi; cependant, lorsque la lune inonde les vallons et les coteaux de sa. douce lumière, lorsque je n'entends que le gazouillement du ru~sseau _courant sou_s la verdure, j'interromps de ma faible vorx le sllence grandrose de la nature: j'entonne le ranz des vaches, et l'écho seul me répond au loin. 0 vous tous dont l'âme souffre et qui êtes venus chercher dans la solitu de des hautes Alpes le repos et la tranquillité, dites-le-moi, est-il sur la terre, dans le faste du grand monde dans le luxe des festins et des théâtres, •est-il une joie si p~re et si profonde que celle que vous goutez dans une promenade à travers les sentiers fie~ris, à,}' ombre des noü:s sapins, où vous pouvez pleurer sans cram_te cl. etre entendu! La, quand la grande voix de la nature s'~temt dans_ le recueillement, il est impossible d'oublier sa prrère du smr. Le tableau met tant de mélancolie dans l'âme que l'orguei_l et l'amour-propre sont complètement désarmés. Je ne ?onçors pas que des âmes d'élite~ qui ont senti ce que ma mam trembl_ante essaye ~e décrire, je ne conçois pas, dis-je, que des gens bren sensés arent reléo-ué ces belles aspirations0 parmi les souvenirs importuns! . Près de la I_>Orte antique du chalet, ma mère a placé une nnage d~ la Vrerge ;_ elle est si petite cette image qu'on peut la couvru· de s_a mam, et cependant, elle a pour moi quelque chose de sacre. Souvent, quand je la reo-arde elle me fait courber le front. J'ai été plusieurs fois tenté' de l'arracher pour la porter sur mon cœur, mais le respect m'a toujours retenu et elle est encore là. Su,r la cornich_e d'une poutre, se voit, soigneusement enve- loppe dans .u~ vreux journal, l'antique paroissien qui compose· ~ute ma brbh~thèque. Une table, un escabeau massif, un petit· 8l~~e pour trarre l~s. ~aches, tout l'appareil nécessaire pourlaue le fromage, vmla 1 ameublement. Le lit .. . c'est un petit.

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tas d'herbe sèche; le duvet ... c'est une large peau _de mout~n, dans laquelle on dort fort bien sans rêver t~·op nou. _Et mruntenant. pauvre chalet, tu dors aussi, ~ demi ensev~h so~s la · ·1\1 · J·e t'ai dit: au revoir! et J'attends avec Impatience nmge. 11 01, f · d l' · l'heureux jour, où, pour me r~pose:· d_es .atigues e eco1e, . j'irai de nouveau te demander l hospitalité. Pouvez-vous lecteurs, imaginer quelq11e chose de plus étrange .que la vie d'u'n régent en Valais'? . . . Au mois de novembre, vous le voyez mqmet, affairé, boucler sa valise, prendre son g_rabat et marcher bravement . vm:s le hameau qu'il devra éclairer. Pendan~ un lo~g semestie, Il se délecte dans les charmes de sa vocatwn, ~ms, quand les clo111 effluves de mai rendent les leçons trop_ pémbles ~t tr?P longues pour l'enfant du village, le grave magister 1:eçoü qumze ~ea111 napoléons sonnants, que les notes ~es f0urmsseurs ont bientôt réduits à leur plus simple expressiOn. Le cœur et la b_ourse soulagés d'un grand poids, l'instituteur ~·eprend_ le chemm. de ses pénates. S'il aime le grand monde, 11 va faJr~ u~e s_aison d'été dans un hôtel; si le travail d~s. champs l attire, Il_ est agriculteur; s'il faut à ses poumOD;S l an· ~ur des hauts P,aturages, à son imagination, le spectacle touJours nouveau d _une nature en fête, il se fera berger. li ne peut J?as vous _exhiber des mains mignonnes et blanches : le tr~vail . Y a laissé ses empreintes. li ne se plaint pas - c~ seralt p~me perdue - ; et d'ailleurs l'avenir n'est-il pas à lm, un avemr tout de ro~es: Dans le lointain, les sourires langoure~x de la Confédé,ratlon, avec un gros bailli tout cousu d'or; pms, en attendant l_av~rse des subsides fédéraux, le Grand Conseil du canton, qm ~ est pas un ingrat, daigne l'assurer de sa bonne vol?nté. ~mque l'homme vit d'espérance, espérons, et ce même Dien qm nous a dit : Tu mangeras ton pain à la suew· d!' ton front, saura tenir compte de nos sacrifices. . . . Me sera-t-il permis, après une si longue di~resswn, de _Jeter un dernier regard à l'humble retraite où, admuateur passiOnné de la Création, j'ai passé des jours ~i heureux; de ;n.e r~p?rter à ces doux instants où j'aspirais à plems poumons 1 au v1vifi.ant des glaciers, où je jouissais de la vraie liberté dégagée ~e ~~tes les contraintes de l'amour-propre. La liberté n'~st P?mt 1c1 un mot vide de sens : on la retrouve telle que Dieu l a donnée aux hommes : elle n'est pas criarde et tapage~se . comme cette indépendance révolutionnaire déduite des pnncipcs les plus pervers. Son front est pur et ses mains sont sans taches. Elle

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ne veut point de cette émancipation qui occasionne à bien des pères la tristesse dans les vieux jours. Sous sa grande éaide elle aime à voir marcher ùe pait· le progrès intellectuel ~t 1~ simplicité des mœurs; elle veut que chacun remplisse son rôle et le remplisse bien. Le chamois qui bondit de rocher en rocher l'aigle qui plane dans les airs, la douce fauvette qui, au décli~ du jour, chante sous l'églantier pour endormir sa nichée, la petite fleur qui le matin sourit au soleil, tous ces bruits confus qui saluent l'aurore à son réveil n'ont qu'une voix pour elire: Mon Dieu je remplis ma mission! Seul, l'homme dit quelquefois : Il me plait do faire autrement! Insensé, est-ce bien là ce souffle divin que l'Eternel a mis dans ton âme? Pourquoi, grand Dieu, ton bras ne s'abat-il pas sur ces téméraires? Pourquoi ce même soleil qui dore les monts altiers, effets de sa puissance, pourquoi éclaire-t-il encore ces fronts sans pudeur, ces mains ensanglantées? Tandis que, dans l'incrédulité germent tous les vices, l'étoile de la foi, cette suprême consolation des hommes de bien, ce phare lumineux dont tant de pauvres pécheurs ne peuvent soutenir l'éclat, resplendit toujours pour le bonheur des hommes. L.-B. P.

PARTIE PRATIQUE DICTÉES Avez-vous un ami qui se croit très fort en grammaire? Eh bien vous pouvez le défier d'arriver, sans encombre, au bout de la pe~ tite dictée suivante. c Quelles que soient, ou quelque exiguës qu'aient paru être les arrh_es. que la. dou~irière phtisique dit avoir payées au marguillier, celm-c1 devait lm remettre le châssis demandé, sans exiger de pourboire pour prendre des rafralchissements au cabaret avec ses coreligionnaires. c Va-t'en les réclamer à telle ou telle bru catarrheuse, bien qu'il me siée de dire que ces arrhes auraient été suppléées par quelque équipollent, et que le perdreau, Je lapereau et le lenaut qui ont été vus pendants à la fenêtre, exposés aux e:l'tluves parfumés de la cuisine, auraient été payés. c Quoi qu'il en soit, c'est bien à tort que la douairière s'est laissé entraîner à prendre un râteau et à frapper sans rythme ni raison l'exigeant marguillier sur l'omoplate. c Cel01-ci l'a poursuivie dans l'église tout entière, de la nef à l'abside, de la crypte au dôme, et lui a à moitié brisé une alvéole avec son goupillon. • L'OUVRIER DES CHAMPS . La vie _de l'ouvrier, de l'habitant pauvre de la campagne est une Vle humame en comparaison de cette vie machinale de l'ouvrier des villes. Celui-là ne se dépayse ni de son sol, ni de son ciel, ni


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de sa maison, pour aller s'exiler entre quatre murs. L'ouvrier des. champs grandit où il est né. Les sentiments et les habitudes dll familles, de voisinage, de parenté, de pays, lui forment une atmosphère d'affections innées, cruelles :\ rompre, lentes à reformer. Il n'est pas contraint de se séquestrer de la nature physique, ce milieu nécessaire à l'homme pour que l'homme soit saint et complet. Il a le ciel sur sa tête, le sol sous ses pieds, l'air dans Ba poitrine. l'horizon vaste et libre, devant ses regards, le spectacle irréfléchi, mais perpétuellement nouveau, du firmament, de la terre. du jour, de la nuit, des saisons, qui entretiennent sans paroles, mais sans lassitude, les sens, le cœur, l'esprit de l'homme de la pensée, mille attitudes différentes du corps, mille emplois des heures et des bras. LES SEMAILLES Un sac à la ceinture le semeur va et vient à pas lents dans la terre labourée, et à pleines mains il répand les grain.~ qui s'éparpillent dans !Ps sillons ouverts par la charrue. S'ils restaient ainsi à découvert, ils seraient vite mangés par les oiseaux, surtout par les corbeaux qui en sont aussi friands que l'homme. Aussi, se hâtet-on de passer la herse sur les champs; ses po in teH brisent les mottes et mettent la Pemence à l'abri, en la recouvrant d'une Iégère couche de terre. Parfois on sème avant de labourer. La charruerecouvre alors le grain en retournant le sol. LES LABOURS Les labours ont pour but principal de retourner la couche arablt!, en mf'ltant en des~oui', au conlac·t des racines, la partie supérieure aérée et fHtil e et en amenant à la surface la partie inférieure pour qu'elle y vienne à son tour subir les influenct>s de l'air, de la lumière, de la chaleur, de la pluie; par le labour, Il' sol est rendu plus meuble, les amendEments et les engrais s'y répartissent mieux et y pénètrent :;ux profondeurs voulues, les mauvaises herbes sont arrachées et disparaissent, les insec·tes sont délogés et les semences trou"'ant un sol convfDahlEment préparé pour les recevoir y gPr• ment, naissent, croissent dans les conditions les plus favorables à }pur développemfnt. Un bon labour équivaut à une demi-fumure .. UTILITÉ DES PETITS OISEAUX Il y a des petits garçons qui dénichent les oiseaux et qui ne se font pas fautè de ce pa!'se-temps. Ils s'imaginent sans doute que les oiseaux ne servent à rien, peut·être mème qu'ils ont été créés tout exprès pour amuser les pEtits garçons. C'est une ;m·eur. Les petits oiseaux sont respectables parce qu'ils sont utiles et parce qu'ils nous sont agréables. Je sais bien qu'il y en a de bons et de mauvais ; c'est un peu comme chez les hommes; tous ne sont pas parfaits. Mais chez les oif<eaux, les petits f<urlout, les bons sont en majorité. Ils égayent ros jardins et nos campagnes; la plupart nous rendent des sPrviceP, de grands services en détruisant les in sectes qui sans Fux, dévoreraient nos fruits, nos légumes et mêmes noe récoltes. Vous me direz qu'ils en prennent un peu leur part et n' épargnent pas toujc.urs nos poires et nos cerises; c'est vrai, mais c'est leur Halaire et, au fond, ils lè gagnent bien.

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Gardez votre terre II Gardez votre terre et pour cela ne vous end!ttez pas. Le proverbe le dit : Les dettes sont le premier échelon de la décadence morale, le mensonge les suit. C'est chose établie, en effet, par l'expérience, que la première dette contractée par un homme constitue généralement une première atteinte à son caractère. Il y a dès lors quelqu' un devant qui il doit baisser la lête ; il y a une influence qui peut s'imposer à lui dans l'ordre des affai res matérielles et l'entraîner peu /4 peu sur la pente de multiples concessions d'ordre moral et politique. Sans avoir des débiteurs nombreux, c'est la grande recherche et le grand levier de tous les ambitieux et de tous les meneurs qui ne peuvent pas s'imposer par leur valeur personnelle, l'élévation de leur caractère et les services rendus. Cela soit dit en passant, car nous ne voulons pas oublier notre titre et le but de ces articles. Il suffit que nous ay ons constaté que la multiplication des dettes clans un pays est un signe certain de décadence morale autant que de chute matérielle, que les caractères surtout s'en affaiblissent et d!sparaissent, et que par conséquent les hommes don t toutes les manœuvres tendent à provoquer l'emprunt et l'endettement sont des êtres nuisibles au premier chef, dignes de ce supplice antique dans lequel un proscrit était amené devant le peuple aux. portes de la cité, dépouillé de ses habits et chassé à coups de verges dans les landes ou dans le désert. • Prends garde aux dettes, elles sont exécrables •, disait l'oriental Meidani, et on lit ce qui suit dans les. Pr overbes de Salomon : c Mon fils, si tu as cautionné pour quelqu"un envers t on ami, ou si tu as frappé dans la main à l'étranger. • Tu es enlacé par les paroles de ta bouche, tu es p ris par Jas paroles de ta bouche. c H â te-toi donc de te dégager ; va, travaille, press& tes amis.


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, Ne donne plus de repos à tes yeux, ni de sommeil

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1iendras-tu couché 1 Quand te lèveras-tu? Un peu dor mant, un peu sommeillant, un peu remettant tes mains sur tes yeux, tu feras que la pauvreté viendra comme un vagabond .et la disett~ comme un soldat. Le par~s­ seux est le frere du d1ss1pateur. • - c Ce qu'est le vinaigre aux dents, dit-il encore, et la fumée aux yeux Je paresseux est à ceux qui l'envoient. • ' C'est goutte à goutte que se forment les lacs, disent les Turcs, et une pensée chinoise ajoute : c J'attends ~ites-vous, pour me livrer à cette affaire, que j'aie as~ sez de temps à moi. • Et quand l'aurez-vous ce temps?

à tes paupières.

• Délivre-toi, avec la vivacité d'une chèvre, de ~a main qui pèse sur \oi, ou, comme l'oiseau de la mam de l'oiseleur . • Le riche domine sur les . pauvres et le débiteur est le valet du prêteur. • C~tutionnez autrui, il vous en arrivera mal. La sûreté n'est que pour ceux qui ont des engagements d'argent en horreur. • Qu'on remarque l'énergie de ce langage : bâ~e-toi, presse, ne donne à tes yeux ni repos ni sommeil, délivre-toi. .. 1 Le sage Nabi-Effendi n'est pas moins expressif. • Les dettes dit-il changent complètement un homme ; fut-il un Pl~ton ~Iles en foot un Medjooun. ll porte sur le cou le jodg de son créancier. Les dettes font un sot d'un homme sage ; elles énervent les cœurs les plus héroïques: leurs échéances sont comme celles de la mort; elles conduisent à la prison comme la mort au tombeau... Vlmdre ses tapis et ses vêtements, se coucher nu et à jeun sans devoir rien à personne, vaut mille fois mieux que d'avoir des créanciers et de perdre son repos. • N'avons-nous pas raison de dire et de répéter : Ne vous endettez pas ?

On a du temps pour tout, quand on le sait bien ménagér.

Il faut ménager aussi sa santé et ses forces. Combien d'abus sous ce !apport? Combien de jeunes gens, épuisés par les exces. ne sont plus valides à 20 ou 25 ans· combien de chefs de famille traînent une vie maladive' ~mp?issante et . à charge. aux leurs, par suite d'effort~ mutdes, de gloncles stupides, d'imprudences insensées de négligences inexplicables 1 • La santé est le p lus grand des biens de ce monde et la Providence a voulu que rien ne Ja fortifia et ne l~ conse~v.e autant que le travail. Mais on peut dire que la m01t.1é de notre population affaiblit sa faculté productlye, s'exp~se à des chômages et à des frais, par l'omisSion deP regles de la tempérance, de la prudence et de l'hygiène. Que de richesses détruites déjà dans l'enfance sous ce rapport 1 Il faut économiser aussi la puissance productive de la terre. On sait !~histoire de ces colons américains qui, trouvant un sol vterge et admirablement fertile, ne se préoccup~rent que d'~btenir force récoltes sans prendre aucun som de engra1s. Leur terre se trouva bientôt épuisée, ils durent l'abandonner, et ee n'est qu'à prix d'argent et d'efforts que leurs successeurs remirt'lnt en production ces immenses campagnes ruinées. L'agriculteur peu instruit tombe encore dan" la même faute: Il ne. ménage pas les engrais, il n'admet pas une rotat10n rationnelle des récoltes, il fatigue Je sol en pure perte, au lieu d'en augmenter la valeur.

III Gard6z votre terre ! Et pour cela économisez. Il faut économiser l'argent, car : Beaucoup de :ruts-

seaux font une grande rivière; - L'économe pate ses dettes; - Celui qui achète le superflu ven~ra btent6~ le nécessaire; - Ce qu'on épa_rgne.en été rement fort bte": en hiver · - Velours et sote étetgnent le {eu du foyer, - ll suffit d'une petite brèche pour renver~er une grande_ muraille. Et les Proverbes de Salomon aJoutel!t. : Celut qui gaspille son bien laisse du vent pour herttage, et le fou sera l'esclave du sage. 11 faut économiser le temps, car : • Le temps est la chose la plus précieuse ; - la paresse est le plus dangereux des dissipateurs ; - le te~ps perdu ne se retrouve plus; - insouciance est pue qu 1gnorance.- Ne cours pas pour rien aux foires, il s'y trouve ~ssez de paresseux déjà ; - le paresseux seul~ment se la1sse voler. , - Paresseux, dit Salomon, JUsques à quand te

IV

Gardez votre terre 1 Et pour cela aimez-la car c'est une portion de la patrie, c'est le patrimoine' de la famille, c'est le sol fécondé par le sang des aïeux et par les sueurs des générations éteintes, c'est la mète du genre humain, et ce mot dit assez que nous devons

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,. - .. avoir pour la terro en général, et pour la portion qui nous appartient en particulier, ce senliment fort qui nous empêche de la mépriser, de la déserter et de la né~li ger. On néglige la terre quand on néglige les soins qui lui sont nécessaires, soit pour la garantir contr~ les éléments dévastateur!'!, soit pour l'embellir de riches récoltes, soit pour maintenir dans une fécondité grandissante son sein généreux. On méprise encore la terre quand on s'expose, par la prodigalité ou l'inconduite, à devoir la donner en hypothèque pour garantir des dEittes qui auraient pu être évitées et qui entratneront l'expropriation et la ruine. Il y a une manière plus grave et plus déplorable encore de mépriser la terre, et nous ne saurions exprimer combien nous en avons été souvent et fortement indigné. Nous entendious dire : c Je ne veux pas toute ma vie pousser la charrue, traire les vaches et brasser le fumier; il faut que je monte plus haut. • Nous entendions dire encore : c Oh 1 ce garçon, je ne veux pas qu'il ait à suer et à peiner comme moi. Il a trop d'esprit, il apprend trop facilement pour être et rester paysan, il ira aux études. • Voilà le mépris du domaine paternel, la destruction de la famille agricole, la déconsidération du travail des champs 1 Certes, il y a des appels de la Providence vers une destination supérieure; il faut savoir les entendre e~ les suivre. Il y a des vocations qui se dessinent avec un irrésistible entratnement et ce serait mal faire de ne pas se rendre à de pareilles marques. Mais, d'autre part, combien d~ fois t'orgueil insensé des familles n'a-t-il pas été suivi d'amères déceptions! Ce fils adoré et qu'on croyait un phénix se .trouve être un mauvais écolier, dévorant l'argf! nt de la maison sans parvenir aux succès rêvés par un aveugle amour. Cet autre brille aux premières places, emporte les éloges et les prix ; mais les succès l'enivrent, l'ambition le corrompt, il s'éloigne de la famille, rougit de la condition de ses parent!i et va grossir en v1lle les rangs des éclatantes nullités. Et puis, ne faut-il donc à la terre nourricière que les médiocrités et les incapacités' Les problèmes agricoles ne sont-ils pas dignes d'occuper les belles intelligences et mettra-t-on jamais trop de talent à les comprendre ?

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Ah 1 ce qui se passe actuellement est une belle revanch~ ~e la terr~ et une punition bien méritée pour ceux. qu1 1 ont méprtsée : les carrières libérales sont encombrées; les ate~iers regorgent de gens mécontents et dangereux ; les _villes. sont pleines de cette population déb~rdante qu~ a fu1 l'étable et la prairie pour venir croupir et sooffm dans Jas caves dans les greniers dans &o~s les ré~uits où peuvent ~e cacher les regr~ts la m1sère et s1 souvent Ja bonte 1 ' S~?bons ~o~c suiyre les. appe~s de la grâce vers une earr1ere c~o1s1~, ma1s ne d1sons Jamais à nos fils : c Tu as trop d espr1t et. tu es trop beau pour rester à la campagne et po~r cultive~ les champs. • Ce mépris de la terre est touJours pum. /A suivre.}

Monopole de l'alcool , En ~isant la dernière circulaire de l'Etat concernant 1 et;nplo~ du 10 010 du revenu du monopole de l'alcool, ~!-Il do1t . être affecté à combattre la hideuse plaie de !Ivrognerie, nou.s avons été surpris de constater qu'on semble presque 1gnorer comment fair~ servir à son but ~ette valeur. A c~ propos, nous estimons que pour combattre avec efficacu~ le mal dont il s'agit, J'essentiel est de détourne.r la Jeu~esse, du danger. Or, pour cela, il est nécessaire que 1 on s y prenne de bonne heure et que dans la famille. et l'écol~ on la mette en g~rde contre ce poison qu1 .est la rume de tant de familles. N'oublions pas que la Jeune~se d'aujourd:hui sera bientôt J'âge m'O.r et f~r~era demam la force ~1ve de la nation. C'est pourquOl Il est extrêmement Important de lui fail·e connattre les conséquences désaatreuses de l'abus des boisso~s, pour ceux q~i fréquentent les cabarets. Ce n'est qu à ~e co~~te q-u on la mettra .E~n garde contre le mal, et qu on. lu1. msp1rera une salutaue horreur des boissons, pour lut faue prendre de bonne heure des habitudes d'ordre et de sobriété. En Angleterre, où la plaie de l'alcoolisme a fait le plus de ravages, on a créé pour la combattre des sociétés de tempérance pour la jeunesse. Dans le but de si· .g n.aler les ~unestes effets de l'alcool, ces sociétés publient des JOurnaux, des revues et de nombreux ouvra-


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ges destinés à éclairer la jeunesse à cet égard pour lut faire contracter, avant que ce soit trop tard, des habitudes de tempérance. Bien plus, par des conférences publiques sur la matière, elles font pénétrer dans les masses populaires des idées propres à faire éloigner du eabaret tous ceux qui n'ont pas encore le bon sens éteint par le poison alcoolique. Dans ces conférences, qui sont toujours intéressantes, on se sert de tableauxt de diagrammes, etc., projetés par la lanterne magique, afin de mieux démontrer les maux que causent les alcools à l'organisme humain. D'autres contrées ont suivi ces exemples et sont entrées résolument en guerre contre l'abus des boissons. Notre Suisse, par exemple, a déjà vu naîtra plusieurs sociétés dans ce but. On ne saurait trop encouraier de pareilles associations, Elles sont encore trop rares, surtout dans notre cher canton, qui incontestablement est bien entamé par la gangrène de l'ivrognerie. Puis, ce qu'il y a de plus fâcheux chez nous, c'est que le mal y est si bien invétéré et passé à l'état d'habitude, qu'on ne semble pas encore ètre bien convaincu des ravages qu'il cause. Pouriant, si nous voulons en arrêter les progrès, il est de première nécessité de convaincre nos populations, et plus particulièrement les classes dirigeantes, que l'alcool est trop en honneur chez nous et qu'il nous cause des ravages matériels et moraux bien bien plus graves qu'on ne se l'imagine. Pour arriver plus efficacement à éclairer là-dessus nos populations, adressons-nous à l'école et à la famille. Or, un moyen aussi simple que pratique d'y arriver, c'est de leur fournir des ouvrages destinés à les instruire. Parmi ceux qui ont été publiés dans la Suisse romande, nous ne sauriOns trop recommander le suivant:

Dangers des Boissons alcooliques, par D. Thierrin, curé. - Librairie St-Paul, Fribourg. l26 pag. in-16 - 0.80. Quelle excellente œuvre ne ferait pas l'Etat, s'il procurait gratuitement un exemplaire du dit opuscule, à tous les élèves des premières classes de nos écoles, afin d'être lus, au moins une fois par an, durant le cours scolaire. A leur tour, les parents pourraient les lire dans les familles, en sorte que bientôt tout le mondd apprendrait à eonnattre le danger pour s'en prémunir. On ne eonfierait ces livres aux élèves qu'à titre de prêt, et une fois lus les mattres les retireraient dans la bibliothèqu& acolaire jusqu'à l'année suivante. Comme nos manuel&

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classiques de lecture sont assez restreints, il en résulterait encore un avantage par l'occasion fournie de parcourir de nouvelles pages et partant de nouvelles matières. Les jeunes gens des cours de répétition pourraient aussi en bénéficier. En se chargeant des frais d'acquisition, l'Etat utiliserait partiellement à son vrai but le 10 o;o du produit des alcools, et nous croyons que ce serait la meilleure manière de combattre le mal que nous déplorons.·, Comme probablement l'on ne pourrait en pourvoir tout le canton la même année, on commencerait pat· un ou deux districts, sauf à en doter les autres au fur et à mesure des ressources disponible!". Nous nous permettons de soumettre respectueusement cette proposition à qui de droit. Un instituteur.

Epandage des fumiers de terme L'épandage du fumier est une des opérations les plus simples que l'on puisse imaginer, et cependant soit né· gligence, soit ignorance, elle n' est pas toujours faite comme elle devrait l'être. On ne se doute peut-être pas toujours que cette opération est une des plus importantes parmi celles à exécuter pour obtenir la fumure régulière d'un champ ou d'un pré. Il arrive assez souvent que l'on se contente de diviser le fumier de ferme en petits amas au lieu de l'émietter complètement ; souvent aussi on le laisse en petits morceaux disséminés par-ci par-là sur la champ, attendant quelquefois plusieurs jours avant l'épandage. Or ce système de répartition inégale a pour conséquence inévitable une récolte inégale et souvent sans valeur. Ce fait est notoire, spécialement pour les céréales qui versent sur les points trop fumés, tandis qu'elles restent chétives sur les parties non fertilisées. Quel que soit le degré de décomposition du fumier, il importe beaucoup qu'aussitôt arrivé sur le champ, il soit répandu immédiatement et le plus uniformément possible, sur toute l'étendue à laque!IE.l il est destiné. Rien de plus nuisible à l'action, à l'utilisation complète de l'engrais de ferme que de lt~ laisser même pendant quelques jours, rassemblé en petits tas comme il a été descendu du char. Le fumier ainsi abandonné en tas peu volumineux


8 décompose rapidement; les composés volatils sont inévitablement dispersés dans l'air; si la pluie survient, l'engrais est lavé, les éléments solubles sont entrainés et absorbés avec avidité par la portion de terre où repose le tas et celui-ci ne présente plus qu'un amas de paille lessivé ayant perdu presque tout pouvoir fertilisant. On voit alors dans les champs, dans les prés, des endroits où la végétation est exubérante à cause de l'accumulation de la nourriture, tandis que dans d'autres elle est languissante. La végétation est souvent irrégulière en ces points pendant pluieurs années, et l'effica-cité du fumier pour la production des grains surtout est notablement plus réduite que si on le répand uniformément sur le champ aussitôt qu'il a été déchargé des véhicules.

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Les gens de Champ-Vallon ou la wle prise du mauwat• cOté (dédié à l'EcOLE PRIHAIRE par Mario) Les Lenoir de Champ-Vallon ne sont pas pauvres au sens qu'on attache généralement à ce mot. Ils possèdent quelques terres, un parchet de vigne et ont toujours quatre à cinq vaches à l'écurie. En outre, ~ ils ont pris à bail le domaine d'une opulente famille de Berne, qui ne leur serre pas la courroie et ne vient habiter la villa qu'au temps des vendanges, selon la coutume immémoriale de chacune de ses générations. A peu de distance de la maison des maitres, la f~rme .avec un toit à capuchon, ses murs blancs barrés de poutrelles, la vigne vierge qui encadre les fenêtres, et s 'enchevêtre aux gouttières, a, toute vieille qu'elle est, un aspect soigné et avenant. Sous le grand marronnier, une belle fontaine au large bassin de pierre, remplit la cour de son murmure paisible, Tout à cOté, une pC"rte à claire-voie s'ouvre sur le jardin p~tager, plantureux coin de terr~ où tout croît à l'envi, légumes et fleurs. De larges carreaux de laitues, de choux, de haricots, où de loin en loin on pourrait cueillir des poignées de réséda, en tiennent toute la longueur, tandis que deux plates-bandes partant des extrêmités du rucher, s'allongent contre les murs touLes débordantes de gros soucis, d'œillets, de pieds d'alouelte, et de massifs de roses, où A.

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.côté de la rose de tous les mois, et de la langoureuse rose blanche, se montre en sa saison la rose panachée aux belles étamines jaune d'or. Les vergers sont vastes, avec d'excellents arbres de rapport, dont les produits sont recherchés sur les mar.cbés de Vevey. Toutes les terres sont bonnes et de culture facile ; le domaine, d'un seul bloc, est considéré comme l'un des meilleurs du versant. En somme, la Providence a fait la part assez belle aux fermiers de Champ-Vallon, aussi à quelques lieues à la ronde, ne se trouve-t-il pas mal de gens pour envier leur position. Bons maîtres, bonnes terres, bien nourris, il ne leur manque rien, semble-t-il .... Pardon, il leur manque la ·condition essentielle au bonheur, - la paix du logis. On dirait que sur ce foyer quelque mauvais génie a jeté un brandon de discorde, que le motif le plus simple en apparence, une parole un peu vive, un geste de mécontentement, servent à aviver.

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Pierre Lenoir court sa cinquantième année. Il a cinq enfants, trois fils e\ deux filles, tous de belle venue, robustes , alertes et fort travailleurs; aucun d'aux n'est encore marié. Lui-même ne connaît aucune des infirmités de l'âge. Aussi solide qu'à vingt ans, il n'a pas son pareil à l'ouvrage. La femme est bonne ménagère, économe et active; Russi y a-t-il tout lieu de s'étonner que sous un toit ou règnent l'aisance, l'ordre et la santé, l'aigreur soit à l'ordre du jour. La faute, on doit le reconnaître, en est au père de même qu'à la mère, et remonte aux premières années .de leur mariage. Lorsque quelque vingt-cinq ans en arrière, Pierre Lenoir jeta les yeux sur Henriette Badel, il ne vit en elle qu'une forte jeunesse aux allures vives, au ton décidé. Celle-ci, fille unique d'une veuve qui ne savait rien refuser à ses caprices, avait contracté peu à peu une certaine façon d'autorité qui, dès les premiers jours de leur union, se heurta au caractère irascible et entêté de son mari. Un peu rustre par nature, Pierre ignorait les délicatesses dont un époux doit faire preuve envers sa femme. Henriette, de son côté, habituée chez sa mère à avoir toujours le dernier mot, ne savait pas se taire à propos. Des paroles aigres on en


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vint bientôt aux reproches, des reproches aux querelles. A partir de là Je foyer conjugal n'offrit plu.s que le spectacle affligeant de rebuffades et de bouderies sans fin. Si de part et d'autre, chacun, dès J'abord, y e'fit voulu mettre quelque peu de support et ?e bo.nne "!ol?nt?, ce fatal courant de discorde en elit eté b1en d1mmue, et peut-être avec de la persévérance, eftt fini par disparaî: tre. Mais Je malheur était que, dans leur E~ntêtement, m Pierre ni Henriette ne prêtaient l'oreille à la vo1:x mt~­ rieure qui arrête au passage les propos amers et la entique offensante. Les enfants naquirent dans cette atmosphère de criailleries, fit grandirent au milieu des orages du foye~ paternel. Témoins dès leur bas âge des querelles. qu1 dlvisaient leurs parents ils contractèrent insensiblement; à leur tour le ton rogue, la brusque~ie d'allures, dont ceux-ci étaient coutumiers. Sauf Lucte, la cadette des filles, sur laquelle cette influence dél?tèr~ eut moins de prise tous les autres, rebelles à 1obéissance, ne se pliai~nt qu'avec un front chagrin aux ù~dres des. parents. Raisonneurs, entêtés même dans 1 accomp,hssement de leurs devoirs, ils apportaient partout, à 1 école comme à l'église, la même face refrognée, le sans·gêne, l'esprit d'insubordination, en un mot tous. 1~~ ~éf~uts que le père et la m~re, en dépit. d~ leur séverlt~, etaient impuissants à réprimer, car KI l on tremblait d~vant leurs bruyants accès d'humeur, en revanc~e on mec?nnaissait leur autorité. Les garçons tena1eut du pere, l'emportement la grossièreté ; les filles, l'aînée surtout, le défaut de 'prudence, la vivacité iute.mpestive ~e la mère. Quand ils parvinrent à l'âge de ratson, le ph, par malheur, en était pris. • . . Entre les enfants il en était de meme, Dl effusiOn amicale, ni concorde. Les fils, par fausse honte, auraient pensé déroger en rendant à leur sœur le plus simple service. - Gabriel veux-tu voir m'apporter le rateau. - Ne peu~-tu pas aller le chercher toi-même L. répondait le rustre en tournant' le dos à sa sœur. - La voyait-il courbée sous un fardeau trop lourd pour sa taille, il ne lui venait pas même à l'idée de l'en décharger. - Suzanne, dépêche-toi de recoudre un bouton à m.a blouse 1 - faisait Jules en jetant brusquement le susdtt vêtement au visage de sa sœur ainée.

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- Recouds-le toi-même, grossier que tu es 1- eriait la jeune fille en lançant avec colère la blouse sur le plancher. Et la mère d'accourir et de tancer vertement l'un et l'autre, et tous de vociférer à qui mieux mieux. Les querelles des gens de Champ-Vallon ne sont pas un mystère. Les voisins en jasent. - Il parait qu'aujourd'hui chez las Lenoir on èst en train de faire la cMte (1) entend-on dire souvent aux femmes qui rtlviennent du marché, et qui en passant sous les fenêtres de la ferme, ont saisi l'écho d'une dispute. Et en manière de réflexion, l'une ou l'autre ajoute : - Des gens qui ont tout pour être heureux, se faire ainsi du mauvais sang, ça n'a pas de raison. - Pardi! .. répond quelque autre bonne femme. J'accorde que Pierre soit toujours gringe, mais aussi l'Henriette est trop vive.... C'est plus fort qu'elle; elle n'a point de patience. Et pour les enfants, excepté la Lucie, ils prennent tous le même chemin.... Des grossiers, quoi ~ Telle est autour d'eux l'opinion générale,

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Des gens qui pourraient être heureux.... et qui ne le sont point.... Leur nombre dans Je monde est plus grand qu'on ne le pense, il est légion. Quant à moi, je crois fermement que pour être heureux, il suffit de le vouloir. Mais entendons-nous: il faut de l'énergie pour le bonheu-r. • La souffrance, écrivait à ce propos une femme célèbre, formant le lot inévitable de quiconque vient au monde, le bonheur ne s'acquiert que par droit de conquête. C'est la récompense des forts. Au fond, il est pour les natures tout unies qui vont devant elles sans trop regarder à droite, à gauche, ou en dedans. Il est pour les âmes débonnaires, décidées à prendre les choses et les bommes par le bon bout 1 Mais nos fermiers ne le comprennent pas ainsi. L'idée de chercher • ce bon bout, » ne les préoccupe guère, tant par habitude ils ne voient que le mauvais. Ce n'est pas qu'ils soieut vicieux ou déshonnêtes ; ils passent au contraire pour de braves gens au sens restreint du mot, charitables à l'occasion, incapables de déloyauté. - Même on les estime pour leur savoir-faire à l'ouvrage. (1) Le sabbat.

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On sait que bon an, mal an, ils réalisent des économies et que pour ce qui est de l'ordre, tant les enfants que 'tes parents ne la_isse~t rien en arrière_. - Il n:y a pas de risque, toutefms, dtt-on dans les environs, qu une fille comme il faut épouse un de ces garçons de Cham~­ Vallon .... Ce serait entrer dans un enfer.... Elle y sera1t . trop brigandée. Malgré l'aisance relative de nos gens, quelle serait en effet la jeunesse assez _imprudente pour .s'engage~ de cœur joie, dans une maison où du matm au so1r on n'entend que reproches et querelles !

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Malheur aux familles .où l'on a laissé crottre la discorde cette ivraie du foyer, - comme malheur à ceux qui, par leur méchante humeur, déo;10li_ssent à plaisir _la somme de bonheur que le Ciel ava1t ~1bér~lement. m1~e à leur portée. Malheur aux époux !JU11 so1t _oubh, smt indifférence, ne se mettent pas des le matm en communion avec Dieu, et négligent la prière, l' arme des forts. Malheur aux pères et aux mères dont le réveil est mauvais. C'est l'indice de dispositions plus fâcheuses encore. - Avez-vous prié ce matin! - aurait-on pu _demander aux époux Lenoir, quand au début de leur uo1on, la matinée s'annonçait grosse d'orages. Cette question, sans doute, leur etît paru étrange. Peut-ètre même que Pierre n'y aurait répondu que par un haussement d'épaules. Mais Henriette, du moins, l'etît mieux comprise. Elle en aurait rougi, n'osant avouer que la pensée de prier ne lui était pas même venue. Avec un peu plus de rétlex.ion et moins d'orgueil, elle etît humblement cherché le secours qui descend d'EnHaut sur ceux. qui l'invoquent, - mais trop fière pour se laisser, selon son expression - • marcher sur les pieds, ~ - à tort ou à raison elle se raidissait contre l'autorité de son mari. Et maintenant tous deux recueillent les fruits du mauvais ex.empl~ qu'ils ont donné à leurs enfants, le défaut de support, les réponses grossières. A leur fa_ç on de se lamenter de la peine qu'on rencontre au JOUr d'aujourd'hui à • gouverner ~ les enfants, o~ n'en comprend que mieux qu'ils ont négligé de leur lDculquer la seule chose nécessaire, la crainte et l'amour de Dieu.

Ils ont semé la discorde, ils récoltent la froideur et l'ingratitude. M"-Rio*••. -~~~os----

L'enfant gâté Voulez-vous la définition exacte de cet être ridicule, ennuyeux., désagréable, qui a nom enfant gdté ? Lisez les lignes suivantes de Laboulaye : • Enfant gâté 1 Je ne connais pas da mot plus triste dans notre langue. Un enfant gâté, c'est un enfant à qui l'on passe tout, à qui on inocule l'égoïsme. On lui apprend à tout rapporter à lui-même, on lui permet de traiter sa mère comme une servante et son père comme un pédagogue ennuyeux. Quand les parents cèdent à cette faiblesse folle, ils récoltent toujours l'indifférence et le dédain de leur fils. Un enfant s'amuse facilement à triompher de sa mère, c'est sa première victime ; mais prenez gardP, si la mère est la première victime, elle ne sera pas la seule : la société tout entière souffrira d'avoir dans son sein un égoïste de plus. • La première vertu d'une mère, c'est la fermeté, c'est la justice. Elle ne peut pas mieux montrer son amour maternel qu'en étant sévère quand son fils et sa tille foot mal. Elle est la conscience visible de l'enfant. Quand elle gâte son enfant, c'est la conscience de l'enfant qu'elle pervertit. • La justice, c'est le premier devoir d'une mère. Ne me parlez pas de ces gémissements, de ces larmes versées mal à propos, tout cela c'est faiblesse. Le véritable amour est austère et doux à la fois; il encourage au bien, il ne souffre pas le mal, et c'est ainsi qu'il fait à la fois le bonheur de la mère et le bonheur de l'enfant. • Il ne suffit pas d'être ferme avec les enfants, il faut les élever sans mollesse, il faut leur faire mener une vie sobre et plutôt rude que douce, il faut les habituer à se lever de bonne beure et à se mettre au travail en se levant. Un vieux proverbe dit qu'en se levant de bonne heure donne santé, fortune et sages~e. Quand on peut acheter la santé, la fortune et la sagesse à si bon marché, on serait bien coupable de manquer une aussi belle occasion. • Si vous voulez que vos fils soient des hommes, inspirez-leur, dès le berceau, un profond dédain pour ces


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besoins factices répandus dans notre soeiét~. Le lux.e ne nous a fait que trop de mal. Il faut que l enfant s01t élevé durement dans la maison paternelle. C'est un calcul bien fait pour assurer plus tard eon bien-être. • ----

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VARIETES Le vin en tablettes. - Après la viande en poudre, nous allons avoir bientôt, parait-il, le vin en tablettes. Aprèg tout, la chose n'est pas absol.ument nouvelle; du temps d'Horace Je vin se présentait sous la forme de confiture et de' la confiture à la tablette, il n'y a qu'un pas; c'e;t une question de densité. Voici la façon de procéder : on égrappe et on pr~sse du raisin bien mûr, on fait évaporer le jus dans le vtde, à une température variant de 30 à ~5 , on condense la vapeur ainsi obten~e dans des réfrtgéraot~, et on obtient un sirop, p01s une marmelade que 1 on pa~fume avec des ferments. Desséchons la marmelade, vo~là la tablette. Et maintenant, quand vous voudrez boue du vin, vous n'aurez qu'à faire fondre la tablette dans une quantité d'eau convenable. . Le procédé ne manque pas d'originalité. Il seratt plus original encore de faire sécher l'écriture avec la poudre de viande en guise de sable. Les pommes. - On a beaucoup calomnié la po~~e. Depuis l'histoire d'Adam et d'Eve, il est de tradthon d'en médire. Elle a pourtant de hautes qualités. Plus que tout autre fruit tout autre légume, la pomme contient du phosphore.' Manger une pomme ~vant de ~e coucher est une excellente chose. Les fonctions .du fote et du rein sont aussi facilitées, les acides en exces dans l'estomac sont absorbés, et un sommeil calme et profond est la conséquence de la régularité ainsi obtenue des fonctions digestives. Comme l'orange et le citron, la pomme est un désinfectant de la bouche et le meilleur préservatif co~tre les maladies de la gorge. De plus elle calme admtr~­ blement la soif surtout chez les malades, les alcooliques et les p~ssionnés de l'opium. Quel est le. fruit, quel est le produit qui pourrait se vanter de réumr autant de qualités'

laites des heureux. - Avez-vous fait des heureux aujourd'hui' Combien votre repoR sera doux 1 Combien votre sommeil sera rafratchissant 1 Il n'existe pas dans le monde entier de douceur plus grande que celle de consoler les affligés et de faire pénétrer un rayon de j oie dans le cœur abattu. Partout nous rencontrons des enfants de douleur. Il ne s'écoule pas un instant que des larmes ne soient versées, que de profonds soupirs ne s'échappent de poitrines oppressées, et cependant combien de ces tristesses ne causons-nous pas par notre propre insouciance 1 Combien de filles brisent le cœur d'une tendre mère par leur dureté et leur ingratitude 1combien d'époux, par une seule parole, ont assombri les heures de toutes une journée, et fait naître bien des pensées malveillantes. Combien d'épouses, par des accusations et des paroles de reproche, se sont aliéné des cœurs aimants et les ont remplis d'amertume 1 Combien de frères et de sœurs ne se rencontrent que pour s~ contrarier et se fâcher, faisant ainsi des plaies qu'aucun pouvoir humain ne peut fermer. Ah 1 si chaque jour chacun agissait selon cette maxime: - c Tâchez de r endre quelqu'un heureux aujourd'hui, • la jalousie, la vengeance, la folie et la haine, avec toute leur suite de maux, disparaîtraient pour toujours de la terr~. -·~

Mélan~e destiné à protéger les vis contre la rouille. - L~s vis en fer, surtout lOrsqu'elles sont placées dans les lieux humides, se couvrent très rapidement de rouille. Lorsqu'elles sont vissées dans des pièces métalliques, elles s'y fixent d'une façon telle qu'on ne peut plus les retirer qu'à grand peine et que souvent on les casse. On se contente généralement, pour parer, dans une certaine mesure, à ces inconvénients, de graisser les vis à l'huile avant de les mettre en place ; mais cela ne suffit pas. Par contre un mélange d'huile et de graphite empêche entièrement les vis de se fixer aux pl\rties qu'elles réunissent, en les protégeant contre la rouille pendant des années. En même temps, ce mélange facilite le serrage, il est un excellent lubrifiant et rend les frottements du pas de vis très minimes. ----------o~~o~~<e~-------


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Pensées

* On

ne saurait gouverner à la fois contre l'Eglise et contre le socialisme. JAURÈS,

*

député socialiste de France.

Tout le monde leut avoir un ami, personne n& s'occupe d'en être un. Alphonse KARR. * Il est des âmes limpid~s et pures, où la vie est comme un rayon qui se joue dans une goutte de rosée. JoUBERT. * On a donné de l'homme cette définition : • L'homme est une âme servie par des organes •· Et celle-ci : a L'homme est un animal raisonnable. • Un saint a dit mieux qu'eux : • L'homme est un être qui a un · cœur

à donner. • Les saintes Ecritures l'ont dit: Celui qui a trouvé un ami a trouvé un trésor. • L'amitié fidèlE>, pure, délicate, c'est le trésor de la vie. • Celui qui n'aime pas est dans la mort. • Sainte Thérèse, en parlant du démon, s'écriait: a Le malheureux, d ne peut pas aimer!... • Cardinal MERMILLOD. * Croyons sans difficulté aux miracles de l'Evangile L'histoire de Dieu ne doit pas ressembler à celle des hommes. VoLTAIRE, * Le temps nous est donné pour ménager l'éternité et l'éternité ne sera pas trop longue pour regretter la perte du temps, si nous en avons abusé. FÉNÉLON. Servez-vous plus souvent de vos oreilles que de votre langue. Saint ANTOINE DE PADOUE. La science est une participation à cette~ infinie lumière qui pénètre toutes choses et en éclaire les plus intimes profondeurs. La science est, après la vertu, la plus haute noblesse dont se puisse glorifier un homme ici-bas. Je l'estime plus qu'un sang illustre qui n'a traversé, quelquefois, trE~nte ou quarante générations que pour venir s'éteindre dans un misérable rejeton. R. P. MoNSABRÉ. * Le christianisme conclut à la charité et à la liberté; le rationalisme conclut à l'égoïsme et à la fatalité. LACORDAIRE, * Il faut voir Dieu dane le pauvre si nous voulons l'aimer. S, VINCENT-DE-PAUL.

* *

XlV..• ANNEE

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SION 13 Mau 1895

L'ECOLE PRIMAIRE REVUE PÉDAGOGIQUE PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA

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Tout ce qui concerne la publication doit être adrèssé à l'éditeur : ""· P. PIGNAT, 1•• tecrétairt au Département de l'Instruction pultlique,. à Sion.


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