No 09 l'Ecole primaire, 10 Mars 1898

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ment dans les bibliothèques paroissiales, mais dans les familles chrétiennes. Autant, sinon plus que bien d'autres, il mériterait d'être donné en prix dans nos écoles et collèges à la fin de l'année scolaire.

'XVII"" ANNEE

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VARIETES

SION 10 Jlars 1898

l'ECOLE PRIMAIRE

I..el!I bienfaiteur• du peuple Il y a dans le christianisme une telle fécondité de miséricorde sociale que, jusqu'à présent, les novateurs les plus décidés à se montrer audacieux n'ont pu qu'in~ venter avec beaucoup de peine ce qu'il avait enseigné et pratiqué depuis longtemps. Mais aucun de ces novaleurs n'a tenté d'imiter, même de loin, las deux hommes buscités par le souffla fraternel du christianisme qui, malgré les siècles écoulés entre eux, se complètent si admirablement: François d'Assise et Vincent d9 Paul. FrançoiH a surtout été touché de la souffrance morale du pauvre: l'humiliation ; et, pour le consoler, sachant bien qu'il est impossible de détruire l'inégalité, il a ' épousé la Pauvreté, avec elle, il a vécu en mendiant. Vincent a été ému surtout de la souffrance physique.du pauvre : le dénuement; et ne sachant comment lui donner une part des biens de la terre, il s'est fait le prédicateur de la compassion et a procuré aux pauvres des servantes gratuites : les Sœurs de Charité. Hommes du peuple, chaque fois qu'on parlera de porter la main sur la religion de l'Evangile, rappelez-vous que vous lui devez François d'Assise et Vincent de Paul, les deux amis les plus désintéressés et les plus tendres que vous ayez eus sur cette terre I Et vous, Chefs des Etats, quand vous serez tentés de détruire la foi aux cœurs des malheureux, dites-vous bien que ceux auxquels vous aurez enlevé le ciel de la vie future, tôt ou tard vous en demanderont un compte dans la présente, et Dieu fasse que ce ne soit pas par la force et par le fer, JULES SIMON.

Pour détruire les mites. - On conseille de verser du vinaigre chaud sur une pierre ou sur une plaque de fer chauffée et de diriger les vapeurs de vinaigre vers les objets attaqués par les mites, meubles, tentures, tapis, vêtements, etc. Si l'on doit laisser la maison inhabitée pendant un certain temps, cette précaution est très utile.

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REVUE PÉDAGOGIQUE PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA

SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION L'ÉCOLE PRIMAIRE paraît chaque quinzaine, de Novembre à Mai Il inclusivement, en livraisons de 16 pages. Prix d'abonnement pour la Suisse, 2 fr. 50. Union postale 3 fr. Annonces, pria, 20 ce11l. la lig11e ou son espace. Tout ouvrage dont l'Ecole primaire recevra deux exemplaires aura droit à une annonce ou à un compte-rendu, s'il y a lieu.

SOMMAIRE: Um métier qui n'est pas « comme un autre » . - De l'hygiène dans nos écoles primaires. (Suite et fin.) - De la mémoire. (Suùe) - Une question opportune. - Qui parle bas, mieux on l'écoute. - Dangers à éviter et conseils à suivre. - L'alcoolisme. - Partie pratique ( Composition, Style. Dictées./ - Variétés. - Supplément.

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Tout ce qui concerne la publication doit être adressé à l'éditeur : M. P. PICNAT, t•• secrétaire au Département de !'Instruction publique, à Sion.

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Avis à nos abonnés Pour ceux. de nos souscripteurs qui n'ont pas enc?re, réglé directement ou par rembours postal leul' abonnement a 1Eco!e, nous le mettrons en recouvrement d'ici à. la fin du cours scolaire actuel avec le montant qu'ils pourraient devoir. en sus: . 1·1vraison . s de l'Ecole primaire restent . a paraitre pour T rois achever une nouveli e ann e·e· La dernière sortira . de presse et , avan t le 1·· mai prochain. parviendra aux abonnes . A ce propos, les personnes qui collect_10nnent not:e revue sont informées qu'un Optimus peut contenu· deux annties.

Conférences d'instituteurs . M th La conférence annuelle des instituteurs St-Maurice- on ey. , C 11 (Outre Rhône) de l'arrondissement occident~! a~ra lieu a o onges . ' le jeudi, 14 avril prochain, a 8 /2. h. dué m.. . 1 Nos 60 73 94 MM. les Instituteurs voudront bien pr ~arer es fa mille ' ' 122 et 128 du Recueil cle chants pour l école et (~~mmuniqué./

Sierre. - La conférence annuelle des instituteurs 1!!df8 l~is~~~~ se tiendra à Lens, section communale de ce nom, ' prochain à 9 h. du m. *

* * · et autres amis de Invitation cordiale aux commissions scol aires l'éducation d'assister à ces _conféren~es., .. Voir dans l'Ecole primaire le suJet a trniter. _ Les opérations du recrutement et les Recrnt ement d e 1898· · . t t l canton exametns péda,goJ!iu~:u~e e~e~t:t::n::i a::r~~\ li:1~lfe~re;ent ~xés .. en au omne, a . l' n contmue a faue A ce propos. il est bon de savoir ce que o t f t' fédéautour de nous pour figurer avec honneur da~S la S a lS 1qu~ : rale Voici donc ce que nous lisons dans ~es Journaux vaudois . ud «·Le Département de l'Instruction publique ~u Ca~ton. de ~~le a ris un certain nombre de mesures en vue d obtem:, s: p_oss1 u~ u/ meilleur résultat aux examens d~ recrues. Il a mst1tue «

cours spécial dans le courant cle l été.

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Une circulaire dit, en effet: «... Tous les jeunes gens qui appartiennent à la classe d'âge 1879, et qui passeront la visite sanitaire en 1898, seront appelés, dans le courant d'avril, à subir un examen sur les branches suivantes, etc. Ceux qui obtiendront la note 3 dans l'une quelconque de ces branches, ou dont le total des notes sera supérieur à 7, devront suivre un cours spécial avant les examens de recrues. » Gymnastique. - Cinq instituteurs valaisans - les mêmes qui ont suivi l'automne dernier un cours à Yverdon - ont été désignés par le Département de !'Instruction publique pour prendre part à un cours de moniteurs qui se donnera à Martigny les 16 et 17 avril prochain au lieu des 12 et 13 mars, dates d 1abord fixées. Ces instituteurs sont: MM. Ed. Carron, à Bagnes, Fr. Crettaz, à Vex, Ed. Fellay, à Saxon, Ern. Girard, à Martigny, Ant. Zermatten, à St-Martin. - M. Jules Bohler, maître de gymnastique, à Sion, y est également délégué.

Instituteurs et service militaire. -· Le corps enseignant secondaire vaudois est convoqué en conférences officielles de cercle pour discuter la question du « service militaire » des instituteurs. On a calculé que les cours de bataillon de l'année 1897 ont privé ]es écoliers de 21 000 heures de leçons. Le département de l'instruction publique demande aux instituteurs: 1° S'ils désirent ne faire qu'une école de recrues, puis rendre leur équipement et payer la taxe. 2° S'ils désirent faire une école de recrues, assister aux inspect ions annuelles, participer aux exercices obligatoires de tir, conserver l eur équipement et... payer la taxe. 3° S'ils désirent faire leur service militaire comme tout citoyen et pouvoir prétendre à un grade.

Ins&roc&lon publique. - Le rapport sur l'exposition scolaire de Genève vient de paraitr{I, et nous nous proposons d'en détacher les passages qui pourront le plus vivement intéresser nos lecteurs. Commençons par la géographie et par les cartes, et constatons que l'on a pleinement rendu justice à l'atlas de M. le professeur Bonvio, maitre de l'école supérieure des garçons de Sion. c Parmi les cartes manuscrites exposées, lisons-nous dans le rapport. figurait un atlas fort bien exécuté, dû à la plume de M. Bonvin, à Sion, et renfermant, en particulier, une carte économique de la Suisse, d'une très heureuse harmonie de couleur. , Un vétéran. - Ces jours derniers a été enseveli à Port-Valais, M. Aug. Duchoud, ancien instituteur. Avec le défunt a disparu de


SION. 10 Mars la scène de ce monde un de nos vétérans de l'enseignement, puisque bien rares sont ceux qui ont consacré comme lui une carrière d'environ un demi-siècle à l'éducation de la jeunesse. En effet, M. Duchoud a.vait eu le brevet définitif en 1848, il y a donc 50 ans. C'était un homme instruit, excellent instituteur et bon père de famille. Depuis 2 ou 3 ans l'âge l'avait forcé à prendre un repos bien mérité, sans pension, cela va de soi, puisque l'instituteur valaisan · ignore encore ce que c'est que les primes d'âge, à plus forte raison les caisses de retraite. En attendant que ce progrès se réalise, que notre vieil ami Duchoud repose en paix ! X. X.

"'*~~**-ilot*~~--****" Prime aux abonnés de l'Ecole primaire NOUVEAU ! UTILE ! PRATIQUE !

cllffenfion

Pour faire connaître cet utile auto-relieur, et dans la pensée de rendre service à nos abonnés, nous avons passé un traité avec la Société des R eliures· Pour collectiorne r et r e lier soi-même Q les pubhc~llons p(•1·10rh q 11es. I"'" 11a11x 1\l,11s lres. etc., 'Plimus, Vevey, nous perau fur et à n1esu re de la réception d e s n u méros, · ~bacu ll devrait possèder le nouveau c lasseur bmelè mettant de 1eur f ourn1r ,, o p T I M u s " l'Optirnus format Ecole pri1e 5e11l (JJII nia intie1111P JeS hY1''1iS011S Cl\ )J(lll eJnt maire, au prix de grande et qui }Jel'rnCltP (le Je, él..tiPI' e nl lè l'PIIH' II I (J' la leCl Ure . faveur de 70 centimes (au SIMPLICITÉ ET fiAPtOITÉ OCMPLOI ! lieu de 1. fr. 50'. Classeur perpètuel 011 reliure définitive, Ï l'01>lirnus e st CP q u'il ya de plus parfait. Pour recevoir un exem•· de plus pratique el dé meilleur marché. 1· ·' d li 8 grandcnrs polir IOIIS formats de journaux. p aire, pnere e remp r Numéro spéc ial recommandé p' cab1ers de musique, le bulletin de commande à un précédent N° et de nous l'adresser sous pli ouvert, affranchi de 2 cent. Nous engageons vivement nos lecteurs à profiter de cette occasion. L'Administration de l'Ecole primaire. exceptionnelle. OPTIMUS. - Ceux de nos lecteurs à qui l'Optimus n'a pas été expédié contre-remboursement, sont informés que le prix en sera. joint, pour moins de frais) à l'abonnement de l'Ecole primaire. Les demandes affluent d'une manière réjouissante.

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1897/98

L'ECOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA

SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION Un métier qui n'est pas

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comme un autre

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11. est, gra~d_ement temps de s'élever contre l'opinion qui parait s accred1ter de plus en plus que le « métier d'instituteur est_ un ~étier comme un autre. » Où cette opinion a-t-e~Je pn~ n~~ssance ? A la ville, à la campagne, dans le pu~hc ou ~ l eco,ie même, je ~·~n sais rien. Mais on vien?rait me dire qu elle a son origrne dans les récriminations rncessantes . et légèrement tapageuses de quelques-uns de de nos collegues, que je n'en serais nullement surpris. Car pourquoi _le cacher?_ (et ·tant pis si l'on m'en g~rde rancune). 11 es_t. parmi nous des maladroits qui exagP:r~nt, comme a plaisir, les peines, les ennuis et les inconvements de notre profession. · On. me rapportait tout dernièrement cette réflexion d'un to~t Jeu~e maître « qu'il en ferait tout juste pour l'argent qu on lm ~erse. ii Parol_es peu dignes, rapetissantes et re~rett~bles a tous les pornts de vue. Le jour où il serait eta,bh que nous ne travaillons qu'en raison du traitement qu ?n nous _ve.rse,_ nous aurions perdu tout droit à l'estime et a la considerat10n publique. , Mais, je me h~t~ de le dire, les instituteurs qui gémissent une façon au~si imprudente, sont rares, fort rares, et j'ajoute, sans cramdre de me tromper, qu'ils n'ont de l'instituteur que le titre. Car ceux-là doivent avoir une vocation h!en. pe~ sérieuse pour l'enseignement, qui mettent, pour am~1 dire, leur honnêteté professionnelle aux enchères. Pl~ignons-1.es. « J~ ne connais pas d'être plus malheureux 9u un maitre qui se déplaît dans son école » disait un mspecteur primaire. Et il ajoutait: « Faire la classe est

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toujours chose fatigante, mais elle l'est bien moins quand on la fait avec cœur et âme. Faire la. classe avec cœur et âme » tout est là. Jeunes gens et jeunes filles qui vous destinez à l'enseiseignement, retenez bien cet axiome pédagogique. N'oubliez pas que si les fonctions d'instituteur et d'institutrice récla. ment des qualités intellectuelles, elles exigent aussi et surtout des qualités morales. Sachez qu'il vous faudra de la patience, de la générosité, de la douceur, de la fermeté. Sachez que votre vie sera une vie de dévouement, d'abnégation, de désintéressement. Ne croyez pas ceux qui disent que faire la classe est un métier comme un autre. Rien n'est plus faux. L'homme de métier travaille avant tout pour lui, pour ses intérêts; l'instituteur travaille avant tout pour les autres. Il a charge d'esprits, de cœurs et de consciences. Nul commerce, nulle industrie, nulle entreprise ne réclame autant de prudence, autant de vigilance, autant de soins minutieux. Le cultivateur maladroit, l'ouvrier inhabile, le commis négligent, ne font de tort qu'à eux-mêmes et à ceux qui les emploient. Mais l'instituteur, lui, quand il est mauvais ou simplement médiocre, nuit à la société tout entière. Donc, jeunes gens, avant de prendre une décision ferme, auscultez-vous ... Et si la tâche ne vous sourit guère ou vous effraie, si la responsabilité V"ous semble trop lourde, si, en un mot, vous ne vous sentez qu'une faible inclina· tion pour cette vie presque sacerdotale, n'hésitez point, ne franchissez point le seuil de l'école... Ce sera de votre part une bonne action.

Un instituteur valaisan.

De l'hygiène dans nos classes primaires (Suite et fin) Un autre point non moins important qui doit attirer l'attention du personnel enseignant, c'est la propreté per· sonnelle des élèves et celle des salles de classe. L'instituteur

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ne s~ur~it ~ssez ~eiller à_ ce qu~ les enfants, en se présentant a. l ~cole, soient tou~ours bien lavés et peignés, brossés et ~~b_1lles proprement. Leau propre et fraîche est le moyen hygiemque par excelleuce : aussi une fontaine à proximité de l'école peut rendre de grands services au régent. Que les maîtres veillent aussi avec soin sur la propreté des salles de classes, des fenêtres et des planchers. Que de salles de classes qui ne sont jamais ni récurées ni lavées et dont la croûte qui recouvre le plancher ne permet plus d'en reconnaître l'espèce de bois 1 Si, comme le prétendent les médecins, les maladies se prop.agent par. les microbes, il est étonnant, vu la malproprete de certames classes, que la mortalité des enfants ne s~it .pas plu~ grande. Toujours faut-il en conveuir: pareille neghgence n est certes pas de nature à favoriser une florissante santé. Ajoutez à cela que les parois et les plafonds de beaucoup de classes ne sont jamais rafraîchis et ressemblent plus à une buanderie ou à un fumoir qu'à une salle destinée à recevoir la jeunesse de la localité. Serait-ce donc si dispendieux de consacrer deux journées de maçon à une salle de classe pour la maintenir dans un état satisfaisant de propreté dont bénéficierait toute la population d'une commune? Le personnel enseignant a-t-il soin de renouveler l'air des salles avant et après chaque classe? Veille-t-on à ce que les appartements ne soient jamais surchauffés, à les aérer souvent, surtout si les élèves sont nombreux. · et si la température n'est pas trop froide, a-t-on soin de 'laisser toujours une fenêtre ouverte ? Il y a peut-être bien des maîtres et nombre d'élèves qui puisent. dan~ ces salles basses, malpropres, mal aérées et encombrees d enfants, le germe de la maladie qui, avant le terme fixé par la divine Providence, les conduira au tombeau. Dans l'intérêt de leur propre santé et de celle de leurs élèves, les maîtres ne peuvent pas être assez attentifs pour éca~ter les fun~stes inconvénients des locaux malpropres et malsams par smte du manque de soin et d'une aération insuffisante 1


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En bonne hygiène, on conseille de ne pas efféminer les élèves mais de les endurcir dès leur jeune âge et de leur appre~dre à ne pas trop se garantir ni contre le .froid .ni contre le chaud comme il est bon aussi de les rnstrmre sur la nécessité' de la tempérance et des règles à suivre dans les repas et daus le repos à s'accorder: toutes choses indispensables si l'on veut jouir d'une bonne santé.

De la mémoire (Suite) Recherchons donc dans quelles conditions s'acquièrent et se conservent les souvenirs. Nous les diviserons en deux séries : conditions physiques et conditions psychologiques. . Les premières sont peu nombreuses, quoique ab~olument nécessaires: ce sont la santé et l'état de veille. S1 le corps est fatigué, si l'esprit flst languissant, si le systè~e ner~eux est affaibli, il est facile de concevoir que. les 1mpress10ns transmises au cerveau siège de nos sensat10ns, manquent de la vivacité et de la' netteté nécessaires pour s' y graver profondément : elles ne peuvent, conséquemment, donner naissance aux souvenirs. De ces deux observations complètement indépendante~ de la volonté et en dehors de l'action de l'instituteur, il est facile de tirer des conclusions pédagogiques dont il doit se préoccuper et faire son profit. . .. Chacun sait qu'un air impur, chargé de gaz deleteres, qu'une atmosphère surchauffée, viciée ~ar l'~cid~ carbon_ïque, font insensiblement perdre la luc1d1té d esprit et alterent à la longue la santé. En conséquence, pour conserver à ses élèves leur entiére liberté d'esprit, l'instituteur aura soin de veiller à ce que la classe soit toujours proprement tenue très bien aérée à ce que l'air soit renouvelé fréquem~ent en toute s~ison et à toute heure. d~ _jour. Le matin avant d'entrer en classe, à chaque recreat10n et le soir ;près le départ des élèves; afin d'établir de .salutaire~. courants d'air, il ouvrira portes et fenêtres ; s1 celles·C}

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sont munies de vasistas et que le nombre d'enfants réunis dans une salle P,~rfois. trop . étroite l'exige, il pourra, pendant la classe, s Il le Juge a propos et sans inconvénients, ouvrir ces vasistas qui permettront à l'air de se renouveler au-dessus de leurs têtes. Ces mesures hygiéniques se concilient parfaitement avec les exigences de l'enseignement et ici même les plus petites choses ont leur importance. Pour la même raison, il fera en sorte de placer les leçons qui demandent la plus grande contention d'esprit à la classe du matin et il ne permettra à aucun élève de rester inactif pendant les récréations, car l'exercice du corps profite avantageusement à l'intelligence. Quant aux conditions psychologiq nes, elles relèvent plus directement de l'instituteur, de sa méthode et de ses procédés d'enseignement; elles sont aussi plus nombreuses et plus essentielles que les précédentes. Une des plus importantes est assurément la répartition des mêmes pensées. On pourrait presque dire qu'elle se fait iustinctivement, naturellement, car souvenons-nous des moyens primitifs employés par nous pour fixer une leçon dans notre esprit, ou mieux, examinons les enfants auxquels nous venons de donner un morceau quelconque à apprendre. Que font-ils ? Ils répètent jusqu'à satiété le morceau en question, souvent sans en comprendre le sens . mais peu à peu la lumière se fait dans leur esprit, les' pensées et les expressions reviennent dans leur ordre et finalement la leçon est sue. Il y a là une indication précieuse dont il faut savoir tirer parti. Il suffit de rendre cette répétition intelligente, de · machinale qu'elle était, pour qu'elle produise d'excellents effets. On y parviendra par des revisions fréquentes, de nombreuses interrogations sur le même sujet, par des rapprochements entre les diverses leçons, à différentes époques. Les résumés succincts après chaque leçon, les revisions hebdomadaires, mensuelles et trimestrielles sur les diverses parties du progr~mme nous fournissent un moyen aussi sûr (.4. suivre.) que facile pour exercer la mémoire.


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Une question opportune IV Les moyens directs à mettre en œuvre par l'école dans la lutte contre l'alcoolisme nous paraissent être les suivants: Etude attentive des dispositions et des prédispositions de tl'enfant : on agirait au hasard et avec peu de fruit sans cette connaissance. Rappel fréquent, nous dirions presque permanent, des règles d'une bonne hygiène en général et des règles relatives à la boisson en particulier, avec connaissance approfondie de la valeur des diverses boissons. Connaissance spéciale à donner des effets de l'alcool, de ses ravages sur l'organisme : cette étude peut se faire à l'aide de lectures, de dictées, de problèmes, de statistiques, d'expériences pratiques et d'observations sur les faits quotidiens. Par des procédés identiques à ceux que signale l'alinéa précédent, inspirer aux élèves l'idée de l'économie, les convaincre de la possibilité et des avantages de l'épargne. On peut croire que quelques commentaires de la loi sur les auberges ne seraient pas superflus pour les élèves avancés. En justifiant à leurs yeux les principales dispositions restrictives du législateur et les sages règles relatives à la sanctification du dimanche, on ferait tomber bien des appréciations fausses et on procurerait un respect plus facile de l'autorité en ces matières. Les moyens indirects du combat antialcoolique par l'école nous paraissent être la caisse d'épargne, l'enrolement dans la ligne des ab:stinents, la connaissance et l'usage de jeux variés propres à donner satisfaction au besoin de mouvement et. d'activité de la jeunesse, une bibliothèque bien fournie, bien surveillée et gratuite. Terminons par l'indication d'un moyen particulier, d'un genre très élevé et dont on use trop peu, celui de prendre l'enfant par le cœur, de lui inspirer affection et confiance surtout s'il est fils d'alcoolique, exposé au mauvais exemple domestique et entraîné par de fâcheuses prédispositions.

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Ayez des en!retiens privés. et intimes avec cet enfa n t, en. trez dans sa vie et orgamsez avec lui sa lutte de tou I · Quan d i·1 aura senti· votre affection discrète et coms es JO~rs. pris q_ue vous a~ez confiance en sa volonté de bien faire, vous aur~z sauve cet homme, dans la grande majorité des cas. Et _c e~t . avec de~ élèves de ce genre qu'en classe et ~n pubhc il im.po~te d observer les règles du respect dû à 1enfa_nt. Un mepr1s, une allusion aux fautes de Ja famille et, bien plus, un reproche direct perdent tout : l'âme se renf~rL?e, le cœur s'endurcit, il n'y a plus de prise et c'est un 1rreparab!e malheur. ~

Qui parle bas, mieux on l'écoute Un jou_r de congé, je rendais visite à un de mes collégues enseignant dans une commune de la plaine du Rhô Je fus fort s_urpris de le trouver en classe, je m'en fl tto~, pourtant, fla1rant l'occasion d'assister a sa l~çon C' ·t ·at ai, d 'but t l . . e ai un e an que t3S pemes de l'enseianement atteignaient dé .. Mon che · 1 · d. · ~a. - · . r _a1;fi1, m . is-Je,_ v_ous a!ez l'air bien fatigué? - J~ sm~ b.rise, . me repond1t-1l, et j'ai si mal à la gorge qu~ Je p_ms a p~rne parler. Et dire qu'il y a seulement trois ,m01s que j'enseign?; je me prends parfois à désespérer d aller au · de . bout de. l année. En vérité, J.'étais Iorn s~upç~nne.r ~ m~ sortie de l'école normale, alors que l'avemr m appar~1~sa1t couleur de ro:ie, combien l'enseignement est chose pemble et épuisante. C'e~t sans doute parce que vous vous dépensez trop. Il faut faire votre classe avec beaucoup de calme et ne pas t· · vous ex enuer a parle~ ~rop longtemps ni trop haut snrtout. - . Et le moye?, dit-Il, quand on a devant soi une quarantame de bambrns qui s'agitent sans cesse, qui se mouchent et _toussent avec fracas, qui font tomber une rèa!e une ~rdo1se ou un plumier, il faut bien parler haut p~ ' se faire entendre. ur ~ Vous vous .trompez, mon cher ami, jamais vous ne dommere~ le bruit de cette façon. Pour vous faire comprendre, Il faut au contraire parler bas. ë)


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- C'est pour rire, je pense, que vous me dites cela ? - Nullement, et je vais vous en donner la raison. A mesure que vous parlez plus fort vos élèves se contraignent moins et font plus de bruit. Si vous haussez la voix, le vacarme augmente et votre effort progressif pour le surmonter n'aboutit qu'à vous épuiser sans profit pour vos élèves. Si au contraire vous parlez bas, aussitôt tout bruit cesse, chaque enfant tend l'oreille pour écouter, on ne remue plus, on retient son souffle chez la gent écolière, et dans ce grand silence que pas un n'oserait troubler, vos explications données posément, d'un ton tranquille, sont distinctement entendues par tous. Double ·profit, car vos élèves s'habituent ainsi à se bien tenir, à éviter les mouvements bruyants, à ne pas se moucher avec fracas, à ne pas tousser à tout moment ; en un mot ils apprennent à se gêner pour ne pas gêner les autres, ce qui est le principe même de la bonne éducation. Et de votre côté, mon cher ami, vous y gagnerez. Vous échapperez à la visite de fâcheuse dame Laryngite, vous épuiserez moins vos poumons et vous conserverez votre voix pure et fraîche. Vous avez la recette, essayez du re/ mède. Vous ne tarderez pas à vous convaincre de son efficacité. F. B. de L.

Dangers à éviter et conseils à suivre Lorsque je débutai dans l'enseignement, je fus envoyé dans une pauvre commune, au fond d'une vallée éloignée du chemin de fer. C'était une misérable bourgade aux rues sinueuses, étroites et boueuses. La maison d'école ne présentait guère plus mal que ses voisines. L'unique chambre destinée au logemen l du maître était triste, et le mobilier rien moins que solide. Que faire? Que devenir? Il me semblait que je sortais d'un profond sommeil durant lequel j'avais fait les rêves les plus magnifiques; A l'Ecole normale, en effet, j'avais fait de beaux rêves, mais la réalité

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com~enç~it à para;tr~ b!e~ di~érente; je m'étais figuré un avemr bnllant, mais 11 eta1t bien terne quand il fut devenu le ~résent. La déception était trop ürnelle. A quoi bon avoir un brevet tant désiré, des goûts élevés, artistiques pour vivre dans cette petite école de campagne? J'en pris cependant mon parti, et le premier jour je fis une ~ro1:°enade dans le village. J'aimais la campagne et je fus sedmt par la vue des grands bois qui couvraient les montagnes voisines. Le site au moins était pittoresque. Je terminai ma reconnaissance des lieux par une visite au cabaret le « Rendez-vous des amis ». Un autre jour j'y revins encore. Le désœuvrement m'en fit pousser la porte plus fréquemment, dep_uis qu'on y apporta des cartes, de ces affreuses cartes poisseuses qui me mirent au cœur la fièvre d.u jeu. Je jouai. . . . . J'abdiquai ma fierté, ma liberté; Je dus traîner comme un forçat le boulet de ma passion. Voilà mes tristes débuts. _Yoici maintenant ce que je dirai aux collègues qui seraie_nt tentés de commencer aussi mal leur carrière pédagogique: « Votre chambre est. triste, embellissez-la; com~~ncez par 1~ .rendre yropre, elle vous paraîtra déjà plus Jolie. Durant 1hiver, faites ronfler votre petit fourneau, et allez chercher au fond de la malle un de ces livres qu'on reprend toujours avec plaisir. Faites-vous de votre organe pédagogique un ami sûr, un conseiller dévoué. Devenez en le collaborateur assidu et ne craignez nullement d'y émettre vos idées sur le3 su: jets traités par vos collègues; c'est en outre un stimulant . Travailler beaucoup, c'est le salut, c'est aussi le bonheur. Faites de votre classe un foyer de tendresse, un sanctuaire du beau et du bien. Restez toujours un homme d'idéal. Dédaignez les basses intrigues, tenez-vous éloigné de la politique, on s'y avilit trop. Visitez de temps à autre quelques écoles dirigées par des maitres plus expérimentés que vous, et mettez à profit pour votre classe les utiles enseignements que vous auront suggérés ces visites. Enfin, si après cela votre solitude vous pèse, si vous


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sentez du vague dans l'âme, . • . • cherchez mie compagne digne de vous ». B.

L'ALCOOLISME La sobriété défend avec raison l'excès dans l'usage des boissons alcooliques, qui rend l'homme vieux avant l'âge, affaiblit ses organes, atteint son cerveau, atrophie ses facultés intellectuelles et l'empêche de faire aucume économie. L'alcoolisme conduit à l'abrutissement et quelquefois à la folie, il compromet bien vite la dignité personnelle du buveur, on se moque d'abord de lui et on le méprise ensuite, car il montre en effet moins de raison que la bête. Il a ses habits en désordre, l'air hagard, il marche en titubant, parle très haut et profère des injures contre les passants. Il faut donc, si l'on ne veut devenir semblable à l'ivrogne, ne prendre de l'alcool qu'avec la plus grande modération. L'abus des liqueurs fortes influe sur le système nerveux ; la main tremble chez les alcoolisés, que l'onreconnaît aussi à leur nez rouge et bourgeonnant. L'absinthe surtout est dangereuse, elle tue les petits animaux ; et un chien même est terrassé par un verre d'alcool. Prise en petite quantité, l'eau de vie n'est cependant pas nuisible, mais elle nuit au cerveau quand on l'absorbe avec excès. L'instituteur doit employer dans l'école et h()rs de l'école, tous les moyens possibles pour combattre efficacement l'alcoolisme. Par ses leçons, par ses conseils, par son exemple, il peut agir avec succès contre ce fléau social. Dans l'école, il ne manquera pas, à l'occasion des leçons de sciences physiques et naturelles, de faire connaître à ses élèves ce que c'est que l'alcool et quelle est son action souvent funeste. C'est un excitant, qui, pris à petite dose, donne plus de développement à l'effort et à l'énergie de l'homme; mais qui, absorbé en grande quantité, finit par atteindre le cerveau et par suite Je système nerveux. C'est précisément l'ingestion exagérée de l'alcool qui conduit à ce qu'on a appelé la folie alcoolique, le délirium tremens.

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L'instituteur indiquera à ses élèves les procédés de la fabrication de l'alcool, il leur apprendera qu'il y a des alcools impurs très répandus dans le commerce, fabriqués avec la betterave, le topinambour, etc.. et plus toxiques encore que l'alcool de vin; on en fabrique même avec du bois et de vieux chiffons. Dans ses leçons d'hygiène, il insistera spécialement sur la nocivité de l'alcool. 11 y reviendra dans des lectures appropriées, et montrera les peuplades à demi sauvages, mais ènergiques, des savanes américaines, et bien d'autres, abâtardies et décimées par l'eau de feu. En outre, des tableaux, des gravures représentant les maladies résultant de l'usage immodéré des liqueurs fortes : le rachitisme, la folie, etc., seront mis sous les yeux des élèves, que l'on fera bien d'organiser en Société de tempérance, avec un règlement établi avec l'assentiment des enfants eux-mêmes. 1A suivre.!

PARTIE PRATIQUE COMPOSITION L'ENFANT DÉSOBÉISSANT SUJET A TRAITER

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Questions auxquelles les élèves doivent répondre: Qu'est-ce que l'enfant désobéissant? Pourquoi l'enfant désobéissant est-il malheureux? Quelle est sa conduite avec ses parents, ses maîtres ? Quel sera l'avenir de l'enfant désobéissant? SUJET TRAITÉ

L'enfant désobéissant est celui qui n'écoute pas ses parents et ses maîtres, qui ne suit pas leurs avis et veut contenter tous ses caprices. - Un tel enfant est bien malheureux, parce qu'il n'a jamais le plaisir de recevoir des éloges et des récompenses. Il reçoit, au contraire, beaucoup de reproches; on le voit souvent puni, et il devient de plus en plus méchant. - Il afflige ses parents, qui ont quelquefois à rougir de lui ; il ne donne aucune satisfaction à ses maîtres, dont il n'écoute pas les enseignements.


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Plus tard, il aura beaucoup de peines et de chagrins ; il sera rejeté de partout, parce qu'il ne voudra se soumettre à personne ; il fera mal ses affaires, parce qu'il ne voudra suivre aucun bon conseil. L'EGOISTE SUJET A TRAITER

Qu'est-ce qu'un égoïste? Pourquoi l'égoïste ne peut-il pas avoir d'amis? - Comment se tient un petit égoïste? Comment est-il dans sa famille ? - Que lui arrivera-t-il? SUJET TRAITÉ

L'égoïste est celui qui ne pense qu' à lui, qui veut tout pour lui, sans se préoccuper des autres. L'égoïste ne peut avoir d'amis, car, pour se faire des amis il faut être bon, doux, généreux, désintéressé. En classe, un enfant égoïste n'aide jamais ses camarades; il ne leur prête ni sa plume, ni ses livres. En récréation, il garde ses jouets pour lui, ne veut pas se livrer aux mêmes jeux que les autres, et prétend que ses camarades lui cèdent en tout. Chez lui, il ne rend aucun service à ses parents, ne fait pas les commissions de sa mère et ne l'aide pas à garder ses petits frères ou sœurs. Cet enfant égoïste deviendra un homme détestable que personne ne pourra souffrir.

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au cabaret <les produits nuisibles ou frelatés, qui exercent par conséquent de véritables ravages dans l'organisme. En second lieu, il est bien clair que l'on dépense au cabaret un argent qui pourrait être employé plus utilement ailleurs. Cette considération s'impose avec une telle évidence, qu'il est inutile d'insister. II faut dire exactement la même chose du temps, une autre monnaie qui a son prix aussi, et que l'on perd au cabaret sans aucun profit. Mais l'influence la plus pernicieuse de ce genre d'établissements s'exerce sur le moral de l'homme. Celui qui en fait son séjour de prédilection y entend forcément de sottes paroles, des discours prononcés par des personnes qui n'ont plus tout leur bon sens, et, comme il laisse lui-même un peu de sa raison au fond des verres, il en arrive bientôt à envisager ]es choses sous le jour le plus faux. De plus, il contracte des habitudes de paresse, il s'expose enfin à tomber dans l'intempérance. Le jour où ce malheur lui arrive,. c'en e~t fait d,~ lui, de son avenir, de son bonheur et de celm des siens. L 1vro: gnerie est un vice odieux, qui ravale l'homme au dessous de la brute. Ce mot seul en dit plus que de longues phrases. Il faut donc être un peu fou déjà pour s' exposer de gaîeté de cœur à un pareil danger. Evitons, d'une façon générale, tous les lieux de perdition, car celui qui cherche le péril y périra.

LES CABARETS (Rédaction)

RESPECT DU AUX VIELLARDS (Rédaction)

Morale. Dites ce que vous pensez de la fréquentation des cabarets. Perte de temps, d'argent, de santé, de dignité.

Morale. Dites comment il faut se conduire envers les vieillards. Il faut se montrer respectueux et attentionné envers eux : to parce qu'ils ont beaucoup travaillé, beaucoup souffert; 2° parce qu'ils n'ont plus de longues années d vivre: 3° parce qu'ils ont été autrefois les protecteurs des autres, etc.

Aller au cabaret, une fois par occasion, peut ne pas être une mauvaise chose en soi. Dans les villages, surtout les jours de marché, le cabaret forme souvent un centre de réunion où se traitent les affaires. Celui qui y va dans ces conditions, et qui y séjourne peu de temps, ne commet donc pas une action répréhensible. Mais il faut parler tout autrement si l'on envisage la fréquentation habituelle du cabaret. Celui qui s'y abandonne en éprouve un préjudice à tous les points de vue. D'abord, il altère sa santé. Trop boire est nuisible, alors même que l'on n'absorberait que les vins les plus généreux ou les liqueurs les plus toniques. Or, ici, ce n'est même pas le cas. Nous entendons dire, en effet, que l'on boit souvent

DÉVELOPPEMENT

Les raisons pour lesquelles il faut sont si nombreuses qu'on ne peut pas Voici du moins les principales : Les vieillards ont beaucoup travaillé Ayant beaucoup travaillé, ils ont droit la considération, à la reconnaissance

respecter les vieillards toutes les énumérer. et beaucoup souffert. maintenant au repos, à même, car tous nous


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profitons directement ou indirectement des efforts, des œuvres qu'ont accomplies ceux qui nous ont précédés dans la vie. Ayant beaucoup souffert, ils ont droit à notre commisération, à notre bonté. ' Dans le même ordre d'idées, il faut considérer aussi que les vieillards n'ont plus que peu de temps à passer parmi nous, et que les dernières années de leur vie sont attristées par une foule d'infirmités ou de maladies. Nous devons donc nous appliquer à leur rendre aussi agréables que possible les derniers temps de leur séjour sur la terre. Petits et grands, montrons-nous à leur égard non seulement respectueux, mais encore dévoués et remplis d'attentions. En agissant ainsi, ce n'est pas seulement un devoir de reconnaissance que nous accomplissons, c'est encore une dette de justice que nous acquittons. En effet, ce qu'il nous faut aujourd'hui faire pour eux, ils l'ont fait autrefois pour les autres. Maintenant ils sont faibles, ils ont besoin de protection ; mais jadis ils étaient forts et ils ont protégé ceux qui alors étaient faibles et petits. En dernier lieu, aimons, honorons, secourons les vieillards par application de ce grand principe qui est la vraie formule de la charité : fais pour autrui ce que tu voudrais que l'on fît pour toi. Aujourd'hui vous êtes jeunes et robustes ; mais il viendra un temps où vous serez vieux et sans force. Comportez-vous envers les vieillards comme vous souhaitez que l'on se comporte envers vous quand votre taille se courbera en deux et que vos cheveux seront couleur de neige.

STYLE COMMENT UN JEUNE HOMME PEUT-IL CONSERVER LES CONNAIS· SANOES ACQUISES A. L 'ÉCOLE.

(Sujet donné aux examens de recrues/ X... . le . .. décembre 1897. Bien cher Ami, Tu viens de quitter l'école primaire et tu auras peut-être près de dix ans devant toi avant qu'il te soit donné de pouvoir mettre à profit les bonnes et utiles choses que tu y as apprises. Il importe pourtant de ne pas tout oublier, sinon le temps consacré à l'étude ne serait pour toi d'aucune utilité, et tu aurais certainement lieu de t'en repentir plus tard; une

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fois que tu seras à tes affaires, peut-être à la tête de quelques exploitations, ou d'une famille, car qui sait la voie que tu suivras ? . . . Eh bien, mon cher Louis, voici ce que tu devras faire pour maintenir et même peut-être pour augmenter ton petit bagage d'instruction: Premièrement, fais-toi une règle de lire chaque semaine quelques chapitres d'un bon livre, ou abonne-toi à un bon journal que tu liras ? Secondement, écris de temps à autre quelques petits sujets de style, que tu feras corriger à quelques personnes plus instruites que t oi? Troisièmement, parle français chaque fois que tu en auras l'occasion; et utilise les longues veillées d'hiver à repasser tes classiques, au moins une fois par an. Enfin, si tu as l'occasion de suivre une classe de répétition, vas-y avec le désfr de te perfectionner, et apportes-y toute t a bonne volonté et le sérieux possible pour en tirer les meilleurs fruits. Si tu suis ces conseils, sois assuré que tu n'auras pas lieu de t'en repentir, et tu seras tout heureux, plus tard, de t 'être bien préparé à affronter les besoins de la vie active. Ton tout dévoué,

Dictée LES CONSEILS D'UNE AIGUILLE Ecoute, enfant, les conseils de ton aiguille. Je suis pour toi une véritable amie, et notre amitié doit être longue: pendant bien des années, nous ne nous quitterons plus. Je suis la maitresse des pensées sérieuses ; c'est moi qui commence à t'enseigner ton rôle de femme ; car, du moment où tu as commencé à te servir de moi, tu as commencé à devenir utile. Je suis pour toi l'emblème du travail : le travail, c'est la vie, c'est l'activité, c'est aussi le bonheur. Pour me placer dans ta petite main, des milliers d'hommes ont creusé la terre dans ses profondeurs : ils ont extrait un métal grossier, ils l'ont fondu, purifié, affiné1 et m'ont enfin produite telle que tu me vois, brillante et légère. Tous ont travaillé pour toi : selon tes forces, travaille à ton tour pour tous. Sois la gaieté de la maison, sois l'ange du foyer ; donne de la joie à ton père quand il rentre au logis, fatigué de son travail du dehors ; donne de la joie à ta mère, pour lui rendre sa tâche plus douce. E. CHARTON.


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Supplément à l'ECOLE PRHUIRE

crecJ.o

Conna.issances anriées Il a paru à Londres un recueil, tout simplement composé de réponses faites par les élèves des écoles publiques d' Amérique, réunies, sans y rien changer, par une institutrice, miss Caroline Lerow. On demande à un élève quelles sont les principales productions des Etats-Unis. Et il répond : « Les principales productions des Etats-Unis sont les tremblements de terre et les voleurs. » Les jeunes Américains ne sont pas toujours forts sur la géographie de leur propre pays ; aussi les faut.il excuser de ne l'être point quand il s'agit d'autres nations. Gibraltar est une île bâtie sur un rocher. Les deux plus fameux volcans de l'Europe sont Sodome et Gomorrhe. La Sicile, selon ces jeunes gens, est une des iles Sandwich; Pépin et Charlemagne ne sont plus ni roi ni empereur, ce sont des provinces de l'Autriche, etc., etc. En d'autres genres, les bévues commises par les écoliers sont aussi formidables : < Parlez de la Constitution américaine, demande-t-on à l'un - La Constitution des Etats-Unis est cette partie du livre qui est à la fin et que personne ne lit.~ Au hasard nous citons encore quelques réponses authentiques, extraites de devoirs d'écoliers scrupuleusement copiés et recueillis. - Plus le soleil est éloigné, plus longtemps il lui faut pour se coucher, et les jours sont plus longs en été que quand le soleil est bas. - Le cœur est attaché à la cinquième paire de côtes. -: Les gouttes d'eau sont généralement sphériques pour diverses raisons connues seulement de la gracieuse Providence qui les a formées. La température se mesure au moyen d'un instrument appelé hydromètre. - Le plus important événement de la vie d'Horace fut sa naissance en 45. (A suivre)

J'aime le grand soleil qui monte dans l'espace Projetant ses rayons sur la terre et les flots, Na vire étincelant qui, sans laisser de trace, Vogue dans le sillon que l'Eternel lui trace, Sans voilure et sans matelots 1 J'aime les astres d'or - lumineuse flotille, Qui dans les nuits de Mai s'avance dans les cieux 1 Comme uu flambeau lointain chaque lueur vacille : De l'escadre géante où tout rayonne et brille ' Qui donc peut allumer les feux ? J'aime la fleur perdue au bord du précipice, Petite fleur des bois, des champs ou du sillon ' Une larme d'enfant remplirait son calice, Et son front dentelé, soit faiblesse ou caprice, Supporte à peine un papillon 1 J',aime l'oID:br?, l_e jour, les bruits de la nature, L océan qm s agite ou le lac qui s'endort, Au milieu de la nuit le chant d'une voix pure Une tête idéale à blonde chevelure : ' Chef-d'œuvre dans un cadre d'or 1 Mais qui donc a donné l'éclatante lumière Aux astres dont le front scintille dans les cieux ? Quelle main dan"! la nue a tracé leur carrière 'P Qui fait croitre les fleurs ? - Où monte la prière f Où sont les âmes des aïeux ? Rayons que j'aperçois et vous, chênes immenses, Monts géants qui dressez vos cimes dans le ciel Et toi, terre féconde, où dorment les semences ' Ainsi que dans le cœur dorment nos espérances : Répondez donc à mon appel ! Qui vous a fait surgir de J'ombre et du mystère? Quelle puissance, un jour, vous tira du néant? Faut-il croire au hasard, créateur de la terre? Faut-il interroger dans un vieux monastère Quelque vieillard au pas tremblant? J'ai soif de vérité, d'idéal, de justice. 0 vous, que j'interroge, écoutez donc ma voix 1 La vie est un chemin! le doute un précipice, Et plus d'un cœur bnsé sans Je vouloir y glisse Par ignorance quelquefois J Oh I qui me donnera la clef de ce problème ? Certains, en le cherchant, ont perdu la raison.

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Eh bien I je veux laisser parler mon cœur lui.-même, Et je tombe à genoux devant l'Etre suprême,; Devant Dieu je courbe le front 1 Oui, gloire à toi, mon Dieu, mallre de l'.existence, D'où procède le beau, d'où découle le bien, Le monde est ton ouvrage ~t l'homme est ton essence, Et nos âmes, un jour, vivro~t de ta présence Après avoir brisé leur lien 1 Tout célèbre ton nom, tout parle de ta gloire_: Les astres dans les cieux, les fleurs dans les ~mssons, Les monts et les forêts rappellent ta_ mémoir_e, Dans l'univers entier, oui, tout nous dit de croire Et d'espérer, car nous passons 1 Dédié à l'Ecole primaire par Charles IN-ALBON.

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Instabilité des choses humaines A l'époque du Carême et après l'austère jour~~e où l'Egliae rappelle à chacun de ses ~nfant~ qu 11 est poussière et qu'il retournera en P?us,nère, 11 est avan: tageux de relire et mème de ~éditey s~r ce mêm_e su jet une vigoureu~e p~g~ de Samt ~re.~om, de Naz1ance, . . orateur et écrivain distingué du V siecle. c: Que suis-je, dit-il, d'où suis-je venu ~ . Apres avoir reposé dans Je sein de la terre, que sera1-1e _en me _réveillant de la poussière du tombeau 'f Quel .séJour plair~to il à Dieu de m'assigner 't me réserve-t-11 à une vie meilleure 't En échappant aux orages de ce Dl:onde, trouverai-je enfin un port tranquille 'P Que de voies ~uvertes dans la carrière de la vie 1 mais combien de pemes les assiègent I Point de biens ici-bas sans mél~nge. Plût à Dieu seulem~nt que la part des maux ne fut pas la plus forte t Que sont, en effet, les richesses '2 un sab~e. mouvant. Le trône 'f un rève orgueilleux. L_a condition ~e sujet 'f un tourment. La pauvreté 'f un supplice. L~ beaute '2 un éclair fugitif. La jeuness~ 'f un ~omeot d eftarvescence. La vieillesse 'P un triste déchn. La reno~~ée 'P un bruit passager, plus rapide que le vol de l oiseau. La gloire 'f un peu de vent. La noblesse 'P un_ sang aP.pauvl"i par l'âge. La force 'P l'apanag~ ~es ammaux teroces. Les plaisirs de la table 'P . un aiguillon à tous les désordres. Le mariage 'P une servitude. pes enfants? ~ne source de chagrin. Le barreau '2 une arene de c_o~ruptlon. La retraite 't un aveu d'incapacité. La domesticité 'P une

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gêne de tous les moments. L'agriculture 'P une fatigue accablante. La navigation 'l on fléau auquel on n'échappe qae par hasard. La pays natal 't un gouffre où tout s'abîme. La terre étrangère 't un opprobre. Oui, tout ici-bas est peine et douleur pour les malheureux mortels. La vie est un sourire qui effleure nos lèvres, un duvet léger, une ombre, une apparition, une rosée, un souffle le vol rapide de l'oiseau, un songe, un flot agité, un tor~ rent qui s'écoule, la trace du vaisseau qui fuit sur la mer, un vent légAr, un peu de poussière, une roue mobile, dont les révolutions, tantôt vives, tantôt lentes à leur commencement comme à leur déclin, ramènent toujours les mèmes événements : des saisons, des nuits des jours, des . travaux, des morts, des chagrins, des plaisirs, des maladrns, des revers, des succès. Eh bien I cette instabilité mème des choses humaines, ô Verbe puissant de Dieu I est le chef-d'œuvre de votre sagesse : par là vous nous forcez de revenir aux biens solides. Dans son vol hardi ma pensée a embrassé tout ce qu'éclaire Je soleil, le paseé et le présent : tout, d'un accord unanime proclame que rien n'est plus faible que l'homme. Mor~ tels, voulez-vous donc connaître les seuls biens où vous P.uissez les attacher 'f Détachez-vous de cette vaine poussière, et conservez dans une inaltérable pureté l'image de Dieu, dépôt sacré confié à vo\ro cœur. Renoncez enfin à cette vie : échangez ce monde pour un monde préférable, et supportez vos peines avec résignation. >

~ · ECONOMIE DOMESTIQUE LES PETITS NETTOYAGES DE CHAQUE JOUR

Une ~ai~on n'est bien tenue que si, chaque jour, on a le som d ~n nettoyer à fond une partie et de nettoyer plus sommairement, mals de manière suffisante J'en' semble des pièces de l'appartement. Quand on se borne à faire un sérieux nettoyage de temps en temps, l'appartement reste malpropre de nombreux jours en attendant la date fixée. Il est donc plus raisonnable de distribuer dans l'espace d'une ou deux semaines tout le travail et d'établir un ordre à suivre po~r les nettoyages journaliers, Par exemple, dans un petit ménage, on organisera la besogne de la manière suivante:


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Lundi. -

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Nettoyage à fond de la chambre à coucher. Mardi. - Nettoyage à fond de la salle à manger. Mercredi. - Escaliers, couloirs. Jeudi. - Cuisine. Vendredi. - Autres chambres. Samedi. - Salon. Pour faire un nettoyage à fond, on pa~se la cire s~r le plancher ou on le lave ; on lave les vitres et les bo~series, on époussette les murs, les tableaux. On fait briller' les objets en cuivre, flambeaux, lampes, etc ..... contenus dans la pièce dont on s'occupe. Quand c'est une chambre à couche~ que l'o~ fai! à fond on bat la literie : matelas, oreillers. tapis, qu on expdse au grand air si c'eat possible ; on secone égal~ment les draps, les couvertures, les r1d~aux ; on. bala10 sous tous les meubles, on essuie le!'! momdres ob1ets, les plus petits bibelots. Quand on fait à fond la salle à manger, .on r~nouvelle les papiers qui garnissent les étagères 1ntér1eures. des buffets, après en avoir bien épousseté les tablette~. Nous dirons plus tard comment on fa~t à fond la cuisine et nous consacrerons une leçon enuere à cette question. Outre ces nettoyages qui se renouvellent chaque semaine, il y a ceux de chaque jour. Ce sont le, ba.layage et l'époussetage, l'entretien du fourneau,. de l évier, de la batterie de coisiM, le lavage de la vaisselle, des objets servant à la toilette. . Pour bien balayer, on traîne le b.ala1 sur .le .parquet! mais on ne donne pas des coups sur celui-ci, ce qm soulève et fait voler la poussière un peu partout. Pour épousseter convenablement, il ne faut pas non plus donner des coups rapides. ~vec le plumeau, car o~ ne ferait que déplacer la pouss1ere. Il faut trainer ~~ plu meau sur les meubles de manière que la poussiers se prenne et demeure entre les barbes des plumes ; on achève ensuite en essuyant avec un torchon doux. On entretient en bon état le fourneau de la cuisine, à l'aide d'un chiffon enduit d'une pâte formée avec de l'huile de lin et de la mine de plomb. L'évier est rendu propre à l'aide de sable fin qu'on frotte sur la pierre avec une brosse trempée dans de l'eau de savon noir.

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Si l'on a une batterie de cuisine en cuivre on doit l'entretenir en grande propreté avec beaucoup plus de soin qu'une batterie en fer battu, à cause des dangers que présente le cuivre. Celui-ci est maintenu en bon état avec du tripoli ou de l'eau de cuivre. Le fer battu est rendu brillant avec du sable fin, pois du blanc d'Esoagne (qu'o~ a~pelle aussi blanc de Meudon ou blanc de Troyes st qui n est autre que de la craie). On lave la vaisselle avec de l'eau non bouillante dans laquelle on a mis fondre quelques petits cristaux de soude (ou carbonate de soude). On a soin de ne plonger les assiettes et les plats dans l'eau chaude qu'après les avoi~ débarrass?s, à l'aide d'un couteau, des débris qu'ils cont1~nnent, qu on a rempor tés de la table et qui doivent être Jetés à part, afin que l'eau de la vaisselle se maintienne à peu près claire jusqu'à la fin de l'opération. Les objets servant à la toilette, cuvettes, pots à l'eau et autres obJeta de porcelaine doivent être nettoyés chaque matin, Le ~ieux ser.ait qu? chaque personne pl'it elle-même ce som, ce qui est l affaire de quelques minutes, et qui simplifie considérablement la tàche de la maitresse de maison. On pas1rn de l'eau claire dans la cuvette où l'on s'est lavé les mains, on l'essuie avec la serviette .à ~o~lette, ainsi que le pot à l'eau, extérieure~ ment et 10ter1euremeot. On lave et on essuie de même le porte-brosses, le porte-savon, le verre qui sert au net!oyage des dents. Quant aux peignes, on les entretient touJours en bon état si, du premier jour où on les emploie, on a le soin de les savonner et de les rincer à l'eau claire chaque matin, après s'en être servi. Mais s'ils nécessitent un plus profond nettoyage on les fer; tremper dans de l'eau aiguisée d'un pe~ d'alcali 0 et d'eux-mêmes, presque sans qu'on ait à s'occuper ils deviendront propres. ' ,0,

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LE NETTOYAGE DE LA CUISINE

Le nettoyage de la cuisine est plus complexe que celui des autres pièces de l'appartement à cause du nombre d'objets de .t~utes sortes qu'on y trouve, et aussi parce que !a cm~10e,. par s~ dest10ation même, exige plus de soms m10uheux qu une chambre ou une antichambre par exemple. Il est d'usage de nettoyer à fond la cuisine une fois par semaine, comme nous l'avons dit; mais, outre ce


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nettoyage, il faut chaque jour la tenir e~ bon état et s'y appliquer de très près. En passant, faisons remarquer que la plupart des ménagères ont le grand tort de ue pas tenir compte de leur fatigue ou de leur temps en matière de nettoyage, Elles n'ont pas achevé de raoger les choses qu'elles les salisse~t. de t~lle sorte que, pour entretenir en bon état leur cu1srne, 11 leur faudrait sans cesse être en récurages, frottages, etc.. , . Le mieux, c'est de ne pas salir, ou plutôt de sali! le moins possible, ce qui n'est pas très difficile à réahser avec un peu d'attention et de bonne volonté. Vous épluchez des légumes : au lieu de jeter à terre ou de laisser trainer sur la table vos épluchures, recueillez-les sur une assiette dans du papier, au fur et à mesure que vous les dét~chez des légumes ou des fruits. Le travail terminé, videz l'assiette ou jetez le paquet bien enveloppé des épluchures dans la boite ou le panier destiné à les contenir. - Vous savonnez du linge ou vous lavez la vaisselle dans l'évier : n'éclaboussez pas votre fourneau, votre table le plancher, le mur même près duquel vous vous trouv~z. - Vous récurez vos casseroles: ne jetez pas le sable dont vous vous s~rvez un peu parto.ut, m_ais étendez par terre un ou plusteurs torchons déJà sahs ; ainsi le plancher sera préservé et vou~ n'a~rez pas 1.a peine de le laver une fois de plus, ou 1 ennm de le voir tout souillé jusqu'à votre prochain nettoyage à fond. Un axiome courant en matière d'économie domestique, c'est: • Ne pas salir pour ne pas nettoyer. > Il faudrait toujours ee le rappeler. Cela dit, voyons comment nous nous y prendrons l)Our rendre notre cuisine bien propre et bien jolie, oui, vraiment jolie, grâce à l'ordre parfait qui y règne et à la brillante apparence des moindres objets. D'abord, nous débarrasserons entièrement les buffets, placards, armoires, de tout ce qu'ils contiennent, Nous époussèterons les étagères, nous les couvrirons de papier de jouroal. Ensuite nous y disposerons à nouveau les objets qui s'y trouvaient. Si le buffet est en bois blanc, avant de le garnir, nous le brosserons avec une brosse dure trempée de l'eau de carbonate de soude très chaude ou dans de l'eau de savon noir. Ce lavage doit être intérieur et extérieur. Ensuite on rince avec de l'eau claire, et on essuie avec un torchon de toile rude. S'il reste quelque tache ou

trace de malpropreté, on lave avec de l'eau de Javelle étendue d'eau claire. Si les portes et les boiseries sont peintes et si elles ont besoin d'être nettoyées, on se servira de pierre ponce en poudre qu'on étendra sur la partie malpropre à l'aide d'un chiffon humide ; on frottera doucement. La peinture sera rendue propre sans être altérée, On opérera pour le dessus de la cheminée comme pour l'intérieur des armoires. On fera de même pour les étagères. Parfois, on orne les étagères, l'intérieur des placards, la tablette de la cheminée et les étagères extérieures avec des bandes de papier découpé qui sont d'un très joli eftet. Oo aura soin, quand on les posera de ne point les coller, même Jégèremeot, mais de les fixer de place en placA p~r des espèces de petits clous en cuivre ap~elés punaises à cause de leur forme et qui sont si petits qu'ils ne peuvent rien détériorer. Un autre Rystème très pratique consiste à coller au papier couvrant l'étagère, la bande de papier-dentelle faisant lambrequin. Mais alors, il faut mettre double papier pour couvrir l'étagère, celui de dessous ne devant être enlevé que lorsque le papier-dentelle sera reno~velé, ce qui n'arrivera sans doute qu'une fois par mois, tou t au plus, si l'on sait en prendre soio,

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/A suivre./

Four faire un cultivateur C'était autrefois un vieux dicton, < qu'on en savait t,mjours assez pour faire de l'agriculture ,. Cela s'est dit pendant des siècles, et cela se dit ou se pense encore dans bien des pays et dans bien des esprits. Dans la dernière session del'! Agriculteurs de France on produisait. une statistique bien curieuse d'où il résultait qu'aa sortir des écoles prin..iaires, les enfants gui avaient obtenu le certificat d'étude, se croyant dès lors bien audessus de la profession agricole, parce qu'ils étaient censés avoir appris quelque chose, dédaignaient la culture des champs, et ne rêvaient qu'une place de clerc de notaire ou de clerc d'huissier, encouragés d'ailleurs par leurs parents dans cet absurde mépris de la professioc paternelle.


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On ne saurait trop protester contre cette vieille formule, si commode à la paresse naturelle, cette mère de la routine ; on ne saurait trop s'efforcer d'y substituer, dans les esprits grands et petits cette formule contraire : pour faire de l'agriculture, on ne peut trop apprendre, on ne peut trop savoir. Ent~ndons-nous bien, nous n'avons pas l'idée de prôner l'agriculture en chambre : la pratique et l'observation seront toujours les deux conditions essentielles et primordiales de la profession agricole. Mais savoir ce que l'on fait, pourquoi on le fait, comment on pourrait peut-être mieux faire, voilà ce qui féconde la pratique et l'observation. Sans doute, il n'est pas rare de rencontrer dans le monde agricole de vieux praticiens qui, après de longues années de travail, ont fini par conquérir ce qui manquait à leur éducation première ; mais par combien de labeurs, par combien de mécomptes peut-être, sont-ils parvenus à ~ombler cette lacune! Efforçons-nous donc de prévenir dans les jeunes esprits cette pensée fatale: j'en sais trop pour me faire cultivateur. Vous vous trompez, jeune homme, vous n'en saurez jamais assez. Vous voilà en face d'une terre dont vous voulez tirer profit. Il faut d'abord connaître la nature de cette terre et sa composition pour savoir quel genre de plantes vous pouvez y cultiver; il faut savoir par quels éléments vous devez corriger les défectuosi~és de votre sol ; il faut étudier non seulement le sol, mais le sous-sol au point de vue des assainissements ; vous ne devez donc pas être étranger à la géologie. Les plantes que vous confierez à la terre devront y trouver certains éléments de fertilité qu'elles absorberont suivant leur nature et leur appétit; il faut les connaître pour les emmagasiner dans la tel're avant l'ensemencement et pour les remplacer ensuite après la ré· colte, suivant la nature de la plante qui succédera. Vous . ne devez donc pas rester étranger à la chimie, pour diriger l'économie de vos engrais. Votre exploitation exigera nécessairement la présence dans vos écuries et vos étables d'animaux de différentes sortes, chevaux, bœufs, vaches, moutons. Leur alimentation, leur entretien, les soins à donner à leur santé exigent de vous la connaissance des éléments de la science vétérinaire. Il ne faut pas oublier l'emploi des machines de toutes

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sortes, soit pour le tra!tement de Ja terre, soit pour le b~tt~g~ e~ la conservation des grains, outillage aojourd hm mdispensabl_e à toute exploitation agricole, et qui dema~de nécessa1remen~ chez le cultivateur quelques connaissances de mécanique. Nous n'entendons pas dire que tout cultivateur doit être géologu~ c_omme Cuvier, chimiste comme Boussin~ault, vétér1na1re comme Boulay, mécanicien comme Tresca. Mais, de toutes ces sciences, il faut en savoir assez pour les comprendre et les appliquer. Le b':1t légitime de toute exploitation agricole c'est le ~rofit; Il faut ~one, parmi tous les produits qu~ le cult1va.tt:ur pe~t livrer au commerce et à la consommation, ch?ISir celu~ ou ceux dont le prix de vente, comparé au prix _de revI~~t, donne le plus d'avantages. Comment le savoir au m1h~u des détails journaliers des dépenses et ~es recet~es, smon ~ar une ~?mptabilité régulière et dist!ncte 't C ,est une sc10nce qu Il faut encore savoir et pratiquer; c est peut-être une des plus importantes de toutes. . Que d~ choses encore, en dehors de ces connaissances spéciales, d~man~ent chez le cultivateur un esprit ouvert et one mtelhgence générale : prévoir deviner quelquefois les besoins du marché pour régie~ en conséquence sa production ; choisir, selon les milieux et les dé.bouchés,'. le p~oduit le plus profitable. On n'en finira1t pas s 11 fallait én~mérer toutes le~ raisons qui doivent combattre le préJugé que nous sir,aalions en comme~çant, et faire, au contraire, clas~er la profession a~ricole au nombre des p~us _libérales et des plus dignes d être recherchées et prat1quees par les intelligences élevées. Sans doute, .l'importance de chaque exploitation, l~ somme de connaissance que nous signalons devra varie: du plus au moins, mais nous n'bé'litons pas à dire qu à ?n degré quelconque elle est nécessaire partout, et qu tl est préféra_ble de la demander à l'enseigoemsnt que de la cooquém lentement et peut-être jamais par une pratique laborieuse et souvent stérile. MARC DE HAUT.

/Extrait de l'Almanach de la Société des Agricuiteurs de France.} -

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Le 'tabao Cette plante puante nous vient de l'Amérique. ~v~nt la découverte de Christophe Colomb la tabac était ~nconnu en Europe. La curiosité des Europé6ns fut srngulièrement excitée de voir aux lèvres des naturels un petit tube noirâtre dont l'une des extrémités est allumée, tandis qu'il s'échappe de leur bouche des bouffées tie fumée. Cette puante fumée leur semble risible, ahsurde 1... Par curiosité, les Européens essayent de fumer. L'âcreté de la plante, sa puanteur, sont désagréables; ils en éprouvent des vertiges, des vomissements, et se croient empoisonnés par la maudite plante. - C'est donc incompréhensible comment, avec leu~ bon ~ens, les peuples civilisés du Vieux-Monde se s01ent la1s_sé_s prendre à la passion d'en faire , un ~s.age quotidien, alors qu'il est reconnu COI!l~e t'res nuisible _ à la santé: On voit même des individus assez stupides pour macher cette herbe aussi dégot1lante que puante. Des souverains de Russie, de Perse et de TurquiP, ordonnaient pour en faire cesser l'usage, de fendre les lèvres des t'umeurs et couper le nez à ceux qui prisaient. Les malheureuses peuplades de l'Amérique abâtardies par l'usage du tabac et l'ignorance disparaissent de plus en plus.

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Le tabac contient un violent poison connu sous le nom de nicotine. Quelques gouttes sur la langue d'un chien peuvent le tuer net. Il n'est donc pas étonnant que le tabac soit la cause d'une foule de maladies. Parmi les plus fréquentes on peut citer 10 cancer des lèvres, de la langue et da l'estomac une foule d'angines, de nombreux troubles de la vue ai des maladies des yeux. La nicotine attaque les dents, les jaunit et le ~uyau de l~ pipe l~s use_ e~ les fait pourrir. Les médecins nous d1se~t (Jll al aflaabht le corps et qu'il en. arrête même, la . cr~issance chez ce~~ qui fument trop 1eunes. Par l excitation ner'!euse qu 11 produit, il nuit non seulement à la santé, mais encore à l'intelligence qu'il para~yse en l'é~oussant. C'est pour cette raison que l'on voit dans certames cl~ssea ~e grandd garçons, qui paraissent bien doués, mais qm sont. e_n réalité des . nullités végétant à la queue de leur dm-

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sion. Eh bien I ces élèves-là appartiennent presque toujours à la classe des fumeurs. Il est donc très important de prémunir la jeunesse contre les funestes effets de l'usage du tabac. Nos législateurs ont été bien inspirés en défendant de fumer avant l'âge de vingt ans. Malheureusement, cette loi est trop peu observée et les parents, de leur côté, semblent si peu se soucier du bonheur de leurs enfants qu'ils leur passent tous leurs caprices. R.

------~ s ----~Recettes et conseils utiles TemJ>érature des étables. - Les étables contenant les vaches laitières doivent être tenues à une température moins élevée que celles où on entretient des bêtes à l'engraissement. Il est reconnu que Je froid excite les besoins de l'estomac; ainsi les peuples du Nord mangent plus que ceux du Midi et, sous nos climats on mange plus en hiver qu'en été, toutes autres eonditiooa égales. Le froid est aussi pour les bêtes un excitant à manger, car par là elles développent plus de chaleur naturelle et la sécrétion du lait s'en ressent, elle est moindre. Il faut do.oc tenir les bêtes productives de lait ~ une certaine température comprise entre 10 et 11 degrés au plus. Quant aux bêtes à l'engrai!!, il faut les tenir très au chaud, ce qui ue les excite pas à manger, c'est vrai, mais leur permet de mieux digérer ce qu'elles ont ingurgité, c'est ainsi qu'agissent les Anglais avec leur bétail à l'engrais. L'éclairage des étables. - ·un préjugé général, qu'il serait nécessaire de détruire dans nos campagnes, c'est que l'obscurité des étables et des écuries n'est pas un obstacle à la bonne santé des animaux. C'est surtout dans les porcheries que ce préjugé a des conséquences fâcheuses. Les 1fültivateurs comprennent avec raison que la lumière du jour est une condition de la salubrité dans leur habitation. Leur erreur est de supposer que la mêwe condition n'existe pas pour les animaux. La science et l'expérience donnent tous les jours la preuve du contraire. Les vaches donnent moins de lait dans une étable obscure que dans une étable bien éclairée. C'est surtout dans l'élevage des jeunes animaux de


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toutes les espèces que l'on doit s'attacher à leur donner un logement bien éclairé. La lumière est un agent vital essentiel pour tous les êtres organisés, animaux et végétaux. C'est une loi qui ne souflre pas d'exception. On peut objecter que l'obscurité est utile pour les animaux soumis au régime de l'engraissement. Cette exception confirme la règle. En effet, le défaut de lumière affaiblit l'énergie vitale du sang au profit du développement de la graisse, qui est une maladie. Ce fait prouve par le contraste la nécessité de la lumière pour les animaux auxquels on demande autre chose que la graisse. Réparation des accrocs aux vêtements. - Voici un petit !our de main fort usité, paraît-il, en Angleterre, et qui permet de rendre aussi invisible que possible les désastreux c accrocs > aux vêtements. On prend une feuille très mince de gutta-percha: on l'applique à l'envers sur la déchirure en rejoignant les côtés séparés et l'on passe un fer chaud sur Je tout. Le gutta-percha, qui fond à 40 degrés, se dissout et soude les parties en contact, qui se tïeonent parfaitement et solidement rejointes. Assurément ce réparage doit étre fait avec adresse et dextérité. Il en est de cette formule, ou de cette recette comme de toutes les autres; la première condition pour qu'elle réussisse est d'être pratiquée par une personne, non seulement intelligente, mais encore adroite de ses mains. Mais, si l'on sait s'y prendre, le résultat récompense les efforts. Calmant contre la. toux. - Un accès de toux subit qui vous épuise exige souvent des soins immédiats, surtout dans les cas de phtisie et de maladie chronique des poumons. En pareille circonstance et en l'absence du médecin, l'eau chaude, ce remède toujours utile, rendra souvent de grands services. Il faut absorber l'eau presque bouillante à petits coups, lorsque le paroxisme se produit. L'eau chaude soulage la toux provenant d'irritation en favorisant la production des sécrétions qui humectent les surfaces irritées. L'eau chaude provoque l'expectoration et soulage la toux sèche. Le bon panier à. filtrer. - Voici, d'après le Moniteur industriel, quelles sont les conditions auxquelles le papier à filtrer doit satisfaire: 1° L'eau distillée qui a traversé un filtre ne doit laisser aucun résidu après évaporation ;

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2° Le sulfure d'ammonium ne doit pas noircir le papier ni lui donner une teinte foncée ; 3· Une solution d'acide salicylique à 10 Om ne doit pas se colorer quand on le filt.·e, autrement cela indiquerait que le papier contient du fer; 4° Si, après avoir traité le papier par des acides dilués, on neutralise ensuite ceux-ci, il ne doit se former aucun précipité de baryum, de calcium, ni de magnésium; 0° Traité par des alcalis dilués, le liquide neutralisé ne doit pas se tronblAr ni donner un précipité, s'il ne contient pas de matières grasses. Poisson et carême. - Voici arrivé le temps du carême et le moment où l'on consomme lo plus do poisson de mer, salé ou non. Il arrive quelquefois, lisonsnous dans le Conseillm·, que malgré le dessalage, le poisson conserve un ~oût d'huile ou de rance désagréable que l'on peut faire disparaitre sans difficulté. Il suffit de faire sortir le poisson de l'eau bouillante avant qu'il soit complètement cuit et de le jeter rapidement dans l'eau la plus froide possible dans laquelle on le laisse jusqu'à ce qu'il soit devenu froid. On remet ensuite son poisson dans l'eau bouillante. De cette manière on c surprend > deux fois la chair et lui enlève tout mauvais goût. Le collodion en horticulture. - Le collodion appliqué avec un pinceau sur un objet quelconque, forme sur cet objet une pellicule transparente, plus ou moins épaisse ou isolante. Cette propriété du collodion trouve des applications multiples en horticulture chaque fois qu'il faut préserver certains organes d'une plante du contact de l'air, exécuter des pansements dans certaines opérations délicates, telles que greffages, incisions, etc. Le collodion remplace avantageusement le mastic à greffer et contribue très efficacement à la cicatrisation des plaies. C'est surtout pour les plantes d'ornement qu'il trouve son emploi en formant un enduit pour ainsi dire invisible. Lorsque la cicatrisation est faite, on peut assez aisément enlever la pellicule avec une pointe de couteau en s'y prenant on peu adroitement. Les os calcinés comme enirra.is. - Les os calcinés fournissent un exceellent engrais pour la culture des chrysanthèmes, Au fond des pots, on remplace les tessons ordinaires par des os calcinés depuis plusieurs mois ou même depuis un an. Les racines adhèrent


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promptement à ces os, et les plantes croissent avec une vigueur remarquable. Procédé économique et facile à expérimenter. Taches d'herbe. - Des taches d'herbes sur le linge se lavent aveo du savon, mais il reste toujours une teinte désagréable: pour la faire partir, on rince encore à l'eau bouillante. On peut aussi soufrer légèrement la laver et la rincer soigneusement.

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VARIETES l'Lell blenf'alts du travail Seul, le travail sérieux et conscient de son but nouH assure la satisfaction intime qui naît du sentiment du devoir accompli et qui nous donne celui de notre valeur morale et le respect de nous-mêmes. C'est là la bénédiction qui gît dans le travail même et qu'on ne peut acheter avec tous les trésors du monde. Car ce sentiment nous donne le goût du travail et nous assure du courage et de la confiance en nous-mêmes ; il nous pro• cure toujours de nouvelles forces et une nouvelle élastinité qui nous empêche de nous endormir dans la lutte contre les adversités de la vie ; alors que le manque d'activité et le besoin de jouissances nous amollissent et nous égarent. - Chercher un bénéfice sans peine, c'est une malédiction. Le sentiment de l'accomplissement fidèle de nos devoirs nous assure aussi la jouissance des joies les plus pures que nous apporte la vie. C'est là une bénédiction spéciale, assurée aussi bien au travail manuel du manœuvre qu'au travail intellectuel du savant ou qu'à la paisible activité de la mère de famille. PROF. HELMHOLZ.

Proverbes eblnols - Les plos bouchés ont de l'eRprit pour deviner ce que veut dire un riche; les plus spirituels ne comprennent qu'à demi ce que dit un pauvre. :- Pas de plus grand menteur que qui parle beaucoup de 801.

- Laisser au people toutes les ignorances qui ne le trompent pas. - Il y a deux sortes de lettrés : les uns sont des hommes, les autres de petits hommes; les hommes étudient pour connaitre, les petits hommes pour être connus.

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- L'eau qui porte le bateau est la même qui l'engloutit. - Les grosses cloches sonnent rarement. - Gouverne-toi bien et tu sauras gouverner le monde. - Empereur chasseur, dynastie perdue. - Tout le monde frémit au seul mot de poison, quoiqu'il n'y ait pas un homme sur 10,000 qui en meure. Des milliards de personnes !périssent par leur intempérance, et cependant beaucoup s'y livrent.

Proverbes arabes - L'humanité se divise en deux classes; gens qui ont trouvé sans être satisfaits, gens qui cherchent sans trouver. - Enseigne l'ignorant et écoute le savant: tu apprendras ce que tu ignorais, et tu te rappelleras ce que tu savais. - Quelque mal que le médisant puisse dire de moi, Dieu en sait bien d'autres sur mon compte. - Le chagrin est en proportion de la faiblesse de l'âme. - Trois choses font aller le monde de travers: Ne pas écouter les vieillards, écouter ses désirs, avoir bonne opinion de soi-même. - Ne loue pas trop l'homme de bien avant de connaitre ce que vaut sa tête, car il y a des gens de bien qui sont un peu sots. - Veux-tu te venger de tes ennemis, sois sans tache. - Celui pour qui nulle différence n'existe entre un homme et un autre est atteint d'une folie sana remède. - Trois pierres de touche font juger l'homme : les richesse~, l'autorité, l'adversité. - Le Messie a guéri des aveugles et des lépreux, mais jamais des sots. - Avoir troµ d'esprit, c'est n'en avoir pas assez.

Trait sublime. - Un journal allemand rapporte le trait qui suit: A Bonn, un professeur allait opérer un campagnard atteint d'un cancre à la langue. De nombreux élèves se prAssaient autom· du maitre. L'éminent chirurgien avertit le malheureux qu'à mettre 1er. choses au mieux, il devait se résigner à la pensée de perdre la parole. - Si vous avez, lui dit-il, un désir à exprimer, faiteR-le maintenant. Songez bien que c'est la dernière parole que vous prononcerez de votre vie. Après l'opération, vous demeurerez muet. Tous attendaient anxieux. Le paysan courba la tète, et soudain ces mots partirent de ses lèvres : , Loué soit Jésus Christ 1 » Une vive émotion s'empara de tous, et des larmes

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perlèrent sur les joues du chirurgien. . L 'opération eut lieu et l'homme resta muet. La foi peut-elle dicter au cœur une parole plus sainte et plus élevée T Et le paysan qui a donné ce grand exemple n'est-il pas de la race qui produisit les premiers martyrs 1 cooo&oooo

Pensées

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C'est une chose digne de remarque que plus un pays est resté attaché à la foi catholique, plus il a gardé les mœurs simples et austères, plus aussi on y trouve de simple gaité. Est-ce la loi des contrastes, est-ce le secret des consciences plus tranquilles; est-ce l'habitude de la confiance en Dieu et de la soumission à sa volonté ; est-ce que c'est la conséquence naturelle des habitudes d'ordre, de travail, de vertu; est-ce le sentiment de la charité réciproque qui fait naitre la bienveillance et l'affection et par conséquent augmente le plaisir qu'on a de se voir 't Tout cela y contribue sans doute. Quoi qu'il en soit, le fait est établi : plus un peuple est catholique, mieux il sait rire et plus il parait content. Il y a plus encore, attendu que les catholiques les plus disposés à une gaîté calme et digne sont 1.es religieux, et parmi ceux-ci il n'y en a pas dont la bonne humeur soit plus habituelle, que ceux qui vivent sous la discipline la plus austère, les ordres cloi,rés par exemple. Il faut avoir assisté à une récréation de Visitandines ou de Carmélites pour savoir quelle vivacité, quelle gaîté charmautes y président. C'est un peu enfantin, mais si spirituel et si joyeux 1 Tous ces cœurs vraiment catholiques semblent contenir moins que les autres c les racines de cet ennui qui vient de son autorité privée, dit Pascal, projeter son ombre entre nous et tous nos soleils ,. Ils vivent dans je ne sais quelle atmosphère de riante poésie; ou plutôt ils ont si bien compris les harmonies spirituelles de la joie et de la douleur que le poids de la vie leur est devenu léger. (Extrait de En Suisse, ouvrage dont il a été rendu compte dans notre précédent supplément.) * L'amitié commence par un serrement de mains et finit par on serrement de eœar. ALB. VAuNors.

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SION 31 ltlars 1898

L'ECOLE PRIMAIRE REVUE PÉDAGOGIQUE PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE 'LA

SOCIETE VALAISANNE D'EDUCATION L'ÉCOLE PRIMAIRE parait chaque quinzaine, de Novembre à Mai inclusivement,. en livraisons de f6 pages.

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Prix d 'abonnement pour ]a 8oi88e, 2 f'r. :so. IJnion postale 3 f'r. Annonces, pri:z, 20 cenl. la ligne oi. son espace. Tout ouvrage dont l'E cole primaire recevra deux exemplaires aura droit à une annonce ou à un compte-rendu, s'il y a lieu.

SOMMA I RE : M. Casimir Wetzler, instituteur. - L 'enseignement du chant. - Instruction des régens. - L 'alcoolisme. (Suite et fin} - Ecoles e nfantines. - La mémoire. (Suite et /în} - Echo des conférences . . Partie pratique ( Composit ion/. - Supplément.

Tout ce qui concerne la publication doit être adressé à. l'éditeur : M. P. PIGNAT, t•• secrétaire au Département de !'Instruction publique, à Sion.

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