No 04 l'Ecole primaire, 1er Mars 1914

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aame ann6e Madame Muller, Carde .les matelas et les enfants. Devant le vieux musée de Cluny où ne sont expo:>ées que des c1.10ses préhistoriques, un magasm & rn ur ense•gne: Au Musée de Cluny, • Nouveautés •. Tous ceux qui out été étudiants à Paris ont connu la boutique si curieuse du • Père Monaco • , rue de l'Ecole-de-Médecine. C'est un brocanteur facétieux qui a trouvé originai d'apposer chaque jour s ur les objets les plus étranges qu'il offre aJx passants, des annonres plus étranges encore, rédigées en prose ou en vers. Vou" voyez ainsi des quatrains appen<fus à des vieilles casseroles, à des chapea~x ou ?es pantalons défraîchis et, le plus cuneux, c est que les réclames en question sont, le plus souvent, amusantes et pleines d'àpropos. Çela rappelle les affiches en vers qu'aux en~1rons de 1830 le marquis de Chabannes, pa1r de ~rance, chansonnier, journaliste et poète pohhque, confectionnait pour annoncer ses productions qu'il vendait lui-même dan.s une boutiq~e du Palais-Royal que Ja police ferma un JOUr après avoir en levé et déèhiré cent fois les affiches au milieu des rires et des huées du public. · Robert DELYS.

Variétés COUP MANQUE ; Tous les moyens sont bons _pour 1:\11'

fo1~une. •

Telle était la devi se de M. Gobseck quand il était dans les aifaires. Et il l'appliquait rigoureusement à ses fournisseurs comme à ses clients. II vendait toujours le plus cher possible, après avoir usé de vingt stratagèmes pour acquérir à bas prix. Un de ses trucs consistait, chaque fois qu • il achetai! quelque chose. à exiger une forte réduction de son fournisseur sous le préiexte que la marchandise h.Ji était arnvée avariée. Aussi ses fournisseurs l'abandonnaient-ils l'un après l'autre, ce qui l'obliQ"eait :~ en ch ercher constammen t de nouveaux.

li s'adressa un jour à une maison de Hambourg qu'il n'avait pas encore • essayée • et lui fit une commande importante. Quelques jours après, il reçut simultanément la facture à payer et l'avis du chemm de fer lui annonçant que la marchandi se éta il arrivée en gare. Il sauta sur sa plume et, selon son habi· tude, écrivit: • Votre envoi est arrivé dans un état dé· p!orable. Je ne l'accepte qu'à la eondition que vous réduirez de cinquante pour cent le montant de votre facture. • Le lendemain, i 1 reçut un télégramme ains1 conçu: " Acceptons réduction cinquante pour cent. mais à condition que ,payiez par retour. • M. Gobseck se frotta les mains. - Bonne affaire! Voilà comment j'entends le commerce, moi! Et il envoya sur-le-champ l'argent demandé. Après ouoi il prit livraison de ses caisses. Horreur! Elles ne contenaient que des cailloux el de viei lles ferrailles. . M. Gobseck, hors de lui , écrivit une lettre furibonde à son indélicat fournisseur, le menaçant de le traîner devant les tribunaux. La n!ponse ne se lit pas al!endre. - De q uoi vous plaignez-vous? iu i écrivit-on. Vous avez jugé que la marchandise ava it une cerlaine valeur, puisque vous ·l'avez fixée vous même après examen à cinquante ,pour cent du montant de la facture. Oonc. laissez-nous lranqui lles. M. Gobseck avait trouvé plus fort que lui. POUR ENFONCER LES CLOUS Un médecin lausannois vi! ven ir un jou r dans son cabinet un brave homme qui avait le pouce écrasé. - Comment vous êtes-vous fait ça? lui demanda-t-il en le pansant. - J'enfonçais un clou ... Ah! oui, toujours la même histoire!... Vous ignorez donc le moyen d'enfoncer les clous sans se mu !iler les doigts? - Quel moyen? monsieur le docteur. - C'est de saisir votre marteau des deux · mains. 00000

• Au restaurant. Un garçon insolent: - Un franc, du fromage qui marcltait tout <eul? ... - Justement, _monsieur, o n a ajotllé les frais de dressage!

1er Mars 1:914:

vtmatre .....

~ ij~{~1~l~Jl DE LA

.Soeiété v·alai~fU)tJe d'édu~aticn .

Pnùlication du MUSEE PEDAGOGiijUE L'Ecole primaire donne de 10 à 12 livraisons de 16 pages chacune, non compris la couverture, et autant de suppléments de 8-16 pages pendant l'année ordinaire (soit du ter Janvier au 31 Décembre).

Suisse fr. 2.50 Par an: Union postale fr. 3 Les abonnements se règlent par chèque postal II 56 ou à ce défaut contre remboursement. Annonces : 20 cent. la ligne sur toute la largeur Tout ~e qui ~on~erne 111 publl~11tion doit être aclressé ciire~tement à; son gércmt, M. P. PI~NAT, Se~rétaJre (lU Dép(lrtement cie l'lnstru~tion publique, à Sion.


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sommaire de cette livraison

Géance en souhaitant la bienvenue au'' Pensée. - Le tmvail personnel dans membres actifs et honoraires. La parole est ensuite au soussioïlé la vie du maîtr·e. - Réf·lexions d'actualité. - De !'·enseignement de la langue pour une leçon de dessin à main levée maternelle :(suite). - La mémoire des donnée à ses élèves, leçon .qui se terenfants (suite). - Précis d'ins.t ruction mine par un chant patrioüque à deux civique (suite). - L'arithmétique sim- voix. Lecture est faite du procès-verbal plifiée. - Partie pratique: Un brin de morale. (L'alcool, ses dangers.) Rédac- de la conférence de La Croix; -ce rapport est accepté et le compte de caisse tion . approuvé. -03 instituteurs sont appelés à lire Sommaire du Supplément No 4 leur sujet, ce sont: MM. V. Farquet, Lp. parole de Dieu. - Les hommes, T. Pralong~ P. Thomas. Les travaux présentés sont très apprédés à cause de demarin. - La mère des chrétiens. L'homme ne meurt pas, il se tue. - Le de leur bon sens pratique et dénote,,t soleil guérisseur. - Pourquoi les nègres un travail sérieux d eleurs auteurs. A la discussion qui suit. prennent sont-ils noirs? - L'ordre. - Variétés. part: MM. T. Luisier, P. Thomas, R. -oMoret, Ouigoz, Mee farquet, Puippe, Conférences d'Instituteurs Oillioz et D. MoraiTd. District de Conthey Voici les principales idées émises: Pour que les cours complémentaires Les 'instituteurs de ce district auront soient plus utiles au point de vue insleur: coniférence annuelle à Chamoson le 24 mars pwchain, à 9 b. (Voir 1~ tructif et surtout éducatif, il faudrait, autant que poss.ible: sujet dans l'Ecole prim~re.) 1. que les cours d'adultes soient donrl!és le jour ; nos jeunes gens · sont District de Martigny mieux disposés au travail dans les pre · Le 12 février, se réunissaient à Mar- mières heure&~ de la iournée; tigny-Bourg pour leur conférence an2. qu'ils soient tenus par des maHres nuelle, les instituteurs du district de autres que ceux des. cours réguliers, Martigny sous la présidence de M. !es.quels devant dépenser leur temps et leur activité durant le jour ne sont pas Rouiller, leur inspecteup dévoué. Membres pa-ésents: 38 instituteurs.; toujours très dispos eux-mêmes pour 3 absents sont excusés pour des ra~­ donner une troisième leçon le soir; sons. majeures. 3. que l'instituteur appelé à diriger Nous honorent de leur présence: M. ces. cours sache s'inspirer des. besoins locaux, et mettre à la, portée des élèle directeur de l'Ecole Normale, M. le Rvd P.rieur Mass:ard, M. le Chanoine ves des manuels intéressants et pratiGross, MM. M. Gross et D. Morand. ques; 4. qu'il sache acquérir cette affecavocats, M. le Président et deux délétion réciproque entre maître et ·élèves, gu~s du conseil municipal a insi que trois membres de la commission sco- grâce à laquelle tout est facile et sans laire, M. L. Bochatey, ancien institu- laquelle tout effort devient inutile· teur. 5. que le maître soit un vivant e~em­ ple de _bonne con-duite et de moralité; ~vant :la: Sléance, un charnt est exéce sentiment de di.gnité et de respect cute par les enfants des écoles. A 9 h. 1/2, M. l'Inspecteur ouvre la de soi, il le transmettra à .ses élèves.

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à cha·q ue occasion, soit dans ses leçons, soit dans 'les ·autres rapports qu'il peut avoir avec eux; 6. que le maître cultive aussi le sentiment national chez nos futurs soldats par des. lectur·es bien choisies et des chants patriotiques.. M. l'Inspecteur. clôt la séance par une dissertation très intéressante sur le dessin, ainsi .que par un rapport détaillé sur l'organisation et l'avancement des écoles en Valais, depuis 1874. Nous quittons la salle d'école pour nous retrouver chez M. Bochatey, l';olimable traiteur de ce jour, qui nous reçoit à bras ouverts. Connaissant jJOS appétits, il nous a préparé un diner copieux, gracieusement servi. M. le capitaine, toujours prospère, Thomas, est ensuite promu au grade: de major de table. Sous son habile direction. chacun est obUgé de se produire; ce qui nous · fait présumer une après-midi aussi agréable que la mati· née a été laborieuse: qui sait travailler doit savoir se divertir. M. Bia.nchetti. président de Martigny-Bourg, souhaite en termes heureux ia plus cordiale bienvenue à tout ie personnel enseignant. M. le Rvd Prieur nous adresse., une courte allocution; ses bonnes paroles nous réconfortent mora~leme.nt.. MM. Gross et D. Morand, avocats, sont heureux d'être venus sympathiser avec les. régents; tous deux sont émerveillés de l'union intime et du bon esprit d'entente qui règne entre nous. Tous deux aussi se recommandent pour le cas où une division marlheurevse surgirait et viendrait troubler la paix générale. R'échauffé par le soleil du cœur, plutôt que par celui qui ~':bire le Bourg en cette saison-ci, ch.1cvn concourt à donner à notre fête un cachel d'admirable réussite. Le délicieux cru du pays, si généreusement offert part la municipalité, ruisselle sw· ~es tables.

M. l'Inspecteur fait vibrer la c0rde patriotique et nous exh-orte i1 cultiver dams la jeunesse les sentici.:::.i:ts du vrai (Jatriotisme, l'amour du sol natal et de ses. produits, l'estime des autorités, de nos institutions, etc. Mais il est tard et il fa11l songer à se séparer. Le vaillante Chomle de3 instituteurs dôt la séance e•\ entonnant le beau chant du « Serment du Grütli ''· Des paroles de félicitations et de remerciements lui sont adressées ainsi qu'à M. T. Luisier, son dévoué directeur. Un merci chaleureux aux autorité5 de Martigny-Bourg pour leur accueil si aimable et dont chacun gardera le meilleur souvenir. fules Meunier, secrét. -o--

M. l'Instituteur M. Pralong à Noes, près. Oranges, est disiponible

à part.ir du 1er mars comme régent intérimaire. Lui écri;re directement au cas où l'on aurait besoin de ses services.

-oLe Jeune Catholique fournal illustré pour nos enfants J 1 arais~.ant chaque mois et publié a11ec haute approbation ecclésiastique. Suisse 1.50 var an. - Etrtmrzer 2 fr. SOMMAIRE DU No 2 de 1914 En février (poésie). - A fond de cale par Mayne-Reid (suite). - Le cadeau d'Erllest. - En ski (avec gravures). - Un mois après. - Conm1ent on voyage à Madagascar (cinq gravures}. - Travaux manuels pour jeunes filles (trois gravures). - L'affection d'une sœur. - Anecdotes. - Avis importants divers.

Pour s'abonner ou recevoir numéro d'essai, s'adresser simplemen-t ainsi:

feune Catholique, Sion.


SION, 1er Mars 1914:

Le Carême Certains esprits s'imaginent que les dogllles, les prescriptions rituelles les préceptes religieux sont en conlradictio~ avec 1a Joi naturelle. Il suffit pour,t ant d'un peu de réflexion pour reconnaître qu'il n'en est rien. L'hygiène, particulièrement, s'accommode à mervei11e de la législation eccLésiastique. Il faut croire que les docteurs de l'Eglise étaient de distingués physiologistes, car toutes les lois qu'ils ont édictées tendent à la COIJ6ervation de !J'espèce. On ne peut rien proposer en effet de p lus favorable au développement de l'individu que la continence, la pacification, 'l'esprit de famille, le repos dominical, l'abstinence, le jeûne, etc. Pour ne parler ici que de ces deux dernières prescriptions, il faut admirer con;ment le Carême, les Quatre-Temps, les Vigiles ont été répartis à des époques où le régime carné es! plus pernicitux qu'en aucun autre moment. Chacun sait que les changements de saison ont , sur L'organisme. une répercussion fâcheuse, souvent funeste aux névrosés, aux arthritiques, aux diabétiques, aux dyspeptiques, e.tc. Tous les médecins sont d'accord pour prescrire durant ces périodes des cures aLimentaires, qu'ils appellent • cures de désintoxication •. Or. l'abstinence des Quatre-Temps vient à point, pour tous ceux qui ignore11t les conclusions d'une longue expérience scientifique, réparer les organismes, mis à mal par les toxines de 1a viande ou du gibier. De même, l'abstinence du vendredi remédie à la suralrimelltation de .la semaine, comme l'abstinence des Vigiles prépare l'estomac au repas copieux des jours de grande fête et, souvent, empêche les eifets mortels d'une indigestion agissant sur des organes préalablement intoxiqués. Toutefois, ces précautions temporaires seraient insuffisantes si l'on n'avait recours chaque année, aux approches du printemps, à des mesures prophylactiques plus énergic,ues et plus prolongées. C'est ici que se renconlrent théologiens et docteurs en médecine. les premiers ordonnant de respecter la loi du Carême, les seconds préconisant 'le régime végétarien durant une période de trois Selllaines, consécutive à trois OU quatre jours de jeûne. Bref, les ordonnances du Carême ne sont nullement, comme on pourrait le croire, l'ef-

fet d'un caprice canonique et si l'Eglise présente 'le Carême aux fidèles comme étant un temps de pénitence, il a toujours été aussi une mesure d'hygiène, et ses prescriptions sont indispensables à la santé de l'individu. Peut-être même est-i l regrettable que la licence du poisson et surtout du gibier d 'eau soit venue détruire en partie l'efficacité du jeûne et de l'abstinence du Carême. Car, il est bon de le répéter, c'est le régime végétarien seut, qui est capable de désinrtoxiquer un organisme vicié par un régime carné trop continu. FLORIAN-PARMENTIER.

xxx 1. LA LOI DE LA PENITENCE Dieu défendit à nos premiers parents de manger .]a chair des animaux et leur commanda aussi de s'abstenir du fruit de l'arbre de la science du bien et du mal. Ce n'était le châtiment d'aucune faute. dès le début; mais le Créateur faisait acte d'autorité et se réservait la propriété de ses œ uvres. Or, .Ja défense ne fut pas respectée; il y eut alors une sanction. Le couple désobéissant fut chassé du Paradis terrestre et l'abstinence concernant 'la chair des animaux fut maintenue, avec un caractère nouveau, cdui de l'expiation, qui la rendit pénible et humiliante. Jusqu'au temps du déluge, nos ancêtres ·soutinrent donc leur existence en se nourrissant des fruits de la terre, qu'ils lui arrachaient à force de travail. Mais le déluge modifia profondément la face du monde, qui garda des traces indélébiles du châtiment. L'homme s'en ressent encore. Entre autres, Dieu lui raccourcit la vie, afin de resserrer le cercle de ses dépravations. II daigna cependant lui permettre de se nourrir de ·la chair des animaux, comme pour suppléer à l'appauvrissement des forces de la nature. . Cette permission admettait naturellement des restrictions. Il y en a eu, en effet. dans le cours des âges. Moïse, de la part de Dieu, défendit aux Hébreux la chair de plusieurs animaux qu'il nomme • impurs .•. De son côté l'Eglise de la Loi Nouvelle interdit à ses enfants l'usage de la viande certains jours: 1. tous les vendredis de l'année; 2. tout le carême; 3. Ies samedis de l'Avent et les mercredis sau.f indult; 4. les mercredis et les samedis des Quatre-Temps; 5. ies veilles de la Pentecôte, de l'Assomption, de la Toussaint, de Noël, des SS. Pierre et Paul...

asme ann~e '

L'ECOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA

SOCIETE VALAISAIDl D'BDUCATIOll PENSÉE II est nécessaire d 'habituer les élèves à réfléchir, car ils ne retiendront bien que les choses auxquelles ils. auront rêf.Jéchi. E. LAVISSE.

Le Travail personnel dans la Vte du Mattre 1) San1s prétendre vous dronner des conseils, je vais, très simplement et aussi brièvement que possihle, vous entretenir de quelques raisons que nous. avons de développer, au lorng de notre carrière, nos aptitudes. professionnelles. tant intellectuelles. que morales et religieuses.. Un des axiomes. essentiels de la vie chrétienne .est que « ne pas. avancer, c'est reculer>>. Cet axiome doit se trouver aussi à la base de notre vie profesGorale. Nous allons voir en effet qu'un certain nombre de causes dis~olvent peu à peu, av.ec les années, 1es qu:a'lités· fondamen~ales que réclame la pratique de l'enseig.nement et de l'éducation, à savoir: une science suffisante et l'amour de _cette haute et pénible fonction.

Ce que valent les diplômes. Pour enseigner, i'l faut d'abord savoir.. Car ,ôn ne peut distribuer aux autres gue œ qu'ot11 possède soi~même. Cela paraît .banal. Et pourtant cela ne l'e~t pas, puisqu'il y a toujours un1certain nombre de maîtres nous révèlant, dans 1 ) Extrait dlune allocution prononcée dans une conférence d'instituteurs_

leurs da:sses, qu'ils n'on.t pas compris leurs devo.ir:SI à ce sujet. Certes, le.s examens officiels qui .confèrent le droit d'enseigner contrôh~nt, danS~ une certaine mesure, l'ac·quisition par le candidat des éléments jugés indispensables à l'enseignement. Sans dou'te, les instituteurs. sérieux réparent, au cours de leur carrière, les imperfections. que le brevet n'a pu corriger, tant en calcul qu'en français et même en orthographe. Mais il y a des maîtres qui n'ont p()ur toute leur vie que ce petit bagage.

Ce qu'il faut à un bon maître. Quoi qu':il en s.oi.t, on n'est vraiment un bon praticien qu'à l'a condition: 1. de :savoir beaucoup plus que ce qu'il faut enseigner: 2. d 'avoir digéré et assimHé ce qu'on a appris; 3. de préj)aa-er réellement, pour autant que cela est ·possible, les élèves à leur vie future; 4. de s.e tenir au courant de§_ progrès scientifiques, ou ,pédagogiques dont on peut tirer profit. je m'en tiens à ce 1qui est simplement nécessaire et je laisse volontairement de côté, parce que cela nous entraînerait trop lo.iJn, un certain nombœ de choses :accessoires, encore que très utiles, comme, par exemple, 1e souci de se procurer un ,peu de œtte culture générale qui donne ensuite aux classes tant de vie, tant d'intérêt et, ~ous la var.iété apparente des connais,s;ances., tanl d'wnité. Or, toute$- ces conditions. ne se peuvent réaliser que si, à côté de rl a préparation immédiate de la das:s·e, on fait dans l'~ yie une part régulière .au travail personnel,


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Savoir beaucoup pour ensei~ner peu. 1. D'abord, ainsi que je viens. de vott~ Je dire il faut savoir beaucoup P.out enseign'er peu. En effet, il ne .convJ~nt pas que nous soyons dans <:et etat. d 111telligence intel1ectuelle q~ feratt de nous des esclaves de nos hvres de classe. Un bon maître domine le manuel dont H se sert, mais il n'est jamais. dominé par lui. Les élèves s'en aperçoivent v.ite d'ailleurs, et ce maître conquiert par là un peu .de -ce prestige inteNectuel qui lui est si nécessaire. Et puis, il y a 'l'oubli, l'illlexorahle oubli, qui tend à détruire peu à peu toutes nos ·connaissances. Si nous ne travéliÎllons à combler régulièrement 1ès videS! qu'il crée en notre esprit, nous. arriverons vi'te à une pauvreté mentale effrayante. l'ai ·connu, hélas·! des. institu· teurs qui, en fin de carrière, parce qu'ils n'avaient plus étudié depuis leur brevet, auraient été incapables de passer. avec succès 1eur èxamen de début et qui, sans le livre· du maître, - un mauvais livre qui ne devrait pas avoir eu besoin d'exis.ter - n'auraient pu faire les devoirs qu'ils donnaient à leurs élèves. L'art de « décanter » son savoir. 2. D'autre part, il est nécessaire, pour enseigner d'une façon claire, &impie, précis.e et <:Oncrète, comme il convient, de s'être dépouillé de tout SOifl savoir livres.q ue et d'être maître de sofll sujet, ce gui n'est poss.ible que si l'on n'a pas cessé de se cultiver. Le travail, la ré· flrexion et l'expérience sont nécessaires pour «décanter», efli quelque sorte. nos connaissances et « désencombrer » notre esprit de tout l'accessoire. je m'amuse parfois, quand je voyage, à dé(erminer, d'après leur allure et leur conversation, la profession de ceux qui m'entourent. C'est chose extrêmement fadle, 'lorsqu'il s'agit de normaliens ou de normali-ennes. L'apprentissage de la vie professorale s'a-ccompagne presque toujours en effet d'un cer-

51 taJin ,pédantisme. Ceci n'es1 pas ridicule. MaJlheureusement, ce pédantisme Ge manifes.te même à l'école ·où l'on fait aux enfants des leçons qui passent, comme on dit, très ,au-dessus de leurs têtes. Au contraire, les bons maîtres travail'lent toute Jeur vie à simplifier et à clarifier leur ·enseignement. Et ils s'ef· forcent aussi de ne donner à leurs élèves gue des aliments: substantiels, des «consommés» de l'esprit si j'ose ainsi parl·er. « Peu et bien, peu et bon» voilà leur devise. Les ~ncyclopédies vivantes. 3. Certes, cela n'est pas tout à fait conforme aux programmes officiels·, lesquels s'enflent démesurément. Car il se trouve, <:haque année, au Parlement ou ailleurs, quelque sauveur du pays pour_introduire à -l'école Je remède nouveau et... définitif aux maux dont nous· souffrons. L'instituteur idéal, au tem'QS' où nous vivons, devrait être une manière de Pic de la Mirandole, ·ou p·lutôt de Maître jacgues', tour à tour professeur d''Orthogmphe, de grammaire, de style et de morale, d'arithmétique, d'algèbre et de géométrie, de physique, de chimie et de sciences naturelles, de modelage et de deS!Sin, de solfège et de musique, d'é· conomie politique ou de politique tout court, d'hygiène et de puériculture, d'a· gricuHure, d'horticul.ture, de viti·culture, d'arboriculture, de sténographie, de dactylographie, de Œmptabilité et c;!e commerce, de menuiserie, de forge ou d'ajustage pour les garçons, de couture, de broderie, de coupe, de pâtis:serie et .de cuisine pour les fillettes. je dois en passer certainement. On aurait pu se demander si l'insHtuteur .a le temps d'apprendre tout cela et, sudout, de l'enseigner. Ma.is on n'y a pas songé puisqu'il est, par définition, taillable et corvéable à merci. Vous comprenez bien qu'il faut, de toute nécessité, faire un choix parmi ces divers enseignementts, 'lesquels ne

peuvent être, généralement, que l.iwe~~ ques. Mais dans quel sens <:Onvlent-Il ,de faire ce choix? Car l'âme humaine, celle de l'enfant comme celle du maître, n'est pas indéfiniment compressible. Beaucoup de professeurs et d'élèves se refusent à ces ingestions multiples et variées qui ont chance de n?aboutir qu'à des ... indjgestions.. L'école et la vie. Il faut donc revenir en arrière. reprendre contact avec la réali_té, la bonne réalité dont 'On avait si b1en le sens autrefois et .adapter, dans. la mesure du possible, 1es enfants de nos écoles à leur vie future. Comment le feron•s-nous? Il est évident que, dans une cla:sse de 40 élèves, il n'Y e11 a pa:s dix. la plupart du temps, qui soien~ destinés à vivre ]ta même vie, à entrer dans la même carrière. Pouvons-nous leur offrir un enseignement individuel et, comme on dit, un em.ei.f!nement sur mesure? Cela est véritablement impossible. Il n'y a lieu de donner, en classe, que des notions générales, adaptées à tou& les élèves. L'école ne doit pas distribuer d'enseignement professiorunel. Elle ne saurait le faire d'ailleurs dans de bonnes conditions, tant à caJUse de l'incompétence du maître que du médiocre outillage et, surtout, du peu de temps dont il dispose. Pourtant; il reste que cette culture rrénérale est susceptible d 'une adaptation aux réalités du lieu et du moment. Il est oelitain, par exemple, qu'il ne faut p·a:s faire la classe à des fillettes destinées à devenir des femmes d'agriculteurs comme à des petites qui seront des. femmes d'industriels. Nous dev·ons donc avoir -le souci de nous tenir e.n ,contact aussi serré que possible avec les besoins des gens qui nous entourent. Mais comment les counaîtrons-nous, ces besoins? je tiens à vous dire tout de suite que ce n'est p·as err intermgeant les familles. Les parents

ne comprennent pas suffisamment, en ce domaine, leurs: véritables intérêts. et ils se laissent guider, la plupart du temps oar ·l a simple vanité qu'ils tirei1t des s~ccès purement scolaires de leurs enfants. Aussi n'es·t-ce \)as aux parents qu'il faut s'adresser, c'a r ils. ne voient souvent qu'une chos·e : élever leurs e~­ fants au·dessus de leur propre condition, quitte à créer chez eux de~ besoi~s de luxe qu'ils ne pourront ensUlte sahs· faire étant .donné 'leur corrdition plutôt hûmble. H convient donc de ·prendre un~ .C()ns.cience exacte de ce qui est utile aux individus, en même t•emps qu'à la société civile et Teligieuse. Or, ce .qui manque le plus aux familles et, par elles au pays et à l'Eglise, en_matière d'éducation féminine. ce sont de bonnes épouses et de bonnes mères. SantS doute, un certain nombre de femmes doivent être aussi o·ar surcroît, de bonnes ouvrières, mais' par surcroît seulement .et, d'ailleurs, c'est à l'atelier 'O U aux champs qu' elles feront cet apprentissage d'ouvriè· res. (A suivre.)

Réflexions d'actualité Le temps du Carême, dans lieguel nous venoniS d 'entrer, est un temps ticulièrement favouable à notre sanctification. L'Eglise multiplie ses a,ppe~~· s.es instructions et les exercices de pteté pour ouvrir pJus •largement nos âmes aux grâces qu'elle demande à Dieu .de nous envoyer atfin d'éclairer et de fortifier nos vies chrétiennes. P.ré~ voyant aveç ·confiance que Dieu exaucera ses s uppliantes prières, elle nous renouvelle l'exhortation que S. Paul adressatt à ses fidèles de Corinthe; elle nous -conjure de «ne pas. recevoir la grâce en v~in », de ne pas rendre inutile l'action que Dieu exercera sur nous par les mille moyens que sa patemeUe

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bonté saura trouver pour mettr~ .d_ans substHue P·a s à notre action person. . nos esprits un peu plus de vert·te ·t;t nelle. Vous recevrez, dit l''EvangL1e. maJs dan:s nos cœurs un peu p•lus de persedemandez d'a:bord. Vous trouverez, vérance. La grâce, en effet, ne nous ma~que mais prenez la peine de che11cher. La pas mais souvent nous manquons a la porte vous sera ouverte, mais si ~ous grâ~e. L'abus des ,grâces est u? m<;l commencez par y frapper. Aussi S. contre lequel il faut nous premumr Pierre écrivait-il aux chrétiens: «.Ayez grand souci d'assurer votre vocahon el avec soin. votre élection par vos. bonnes œuvres'. » Que de fois nous nous plaignon~ de Appliqué au sujet qui nous o~~pe, ce ma'l ·chez IIl:OS élèves! Jls, ne pro~ttent Ire mot de « bonnes œuvres » destgne pas de nos efforts; noos. Ie~ im;.trUisons id l'éloignement des ·obstacles et 'l'em~ avec méthode, nQUS multiplions les con· ploi des moyens. seih les plus sages et les plus presPour ne pas recevoir Ja grâce en sants ·pour les mettre à même .de donne: vain il fau4J purifieT nos âmes de .ce de l'accroi:ssement à leur sctence et a qui ~'op~pose à son action. Si nos pnèleur vertu. Hélas! pouT beau~oup. c~t res sont bien faites, Dieu va les .e~a_u­ accroissement ne se fait oas ou Il Sie fa'lt œr· il vou~ enverra la grâce solhcttee, si lentement! Et pourtant, en nous exa- mais que pouPra faire cette g~âce ~i.el'le minant bien s.incèœment, il nous sem- se heurte en nous à des dts:pos1twns1 ble qu'en toute humilité nous n'avons contraires à son influence? Ce sera une pa:s de reproche à n?us a1~ress_er., _Nous grâce perdue, reçue en vain et profan'avons pas manque en nell! a 1eg~rd née. de nos élèves paresseux ou mattentlfs; ' Prenons les. moyens aussi de bien re· mais eux i.lis n'ont pas. répondu; nos cevoÏ{ les g.r âces ~ivines. ?oyon~. dans efforts o~t été vains. parce qu'ils. n'y ont la prière et la vigilance; 'nyons c~e plus associé leurs propres effor.~s.. . · le bon serviteur de l'Evangile, les Tems Ne soyons pas nous.-mêl!le~ _vts·a-~Is ceints, les pieds chaussés, les bras dï.s~ de Dieu comme ces mauvaas eleves ~IS · pos. A l'exemple de S. Paul, ne tr~v~Il­ à-vis de nous. Répondons à sa grace lo.ns pas en ,}'air et n'aHons pas a. 1a .. et ne renouvelons pas pour not~e pr~­ venture; wyons fidèles à notr~ reglepre compte la parabole du figuter ste- ment de yie intérieure et à celw de norile. tre vie professionnelk Reprenons ch~­ Certes, surna,turellement pa:rl~t, que matin notre devoiT pour le remphr jusqu'au soir, nous. rappel,~:t!l1t que nous. nous ne pouvons. rien sanSI la gra.ce mais la grâce non plus ne peut r~en pouvons tout en Jésus. qut demeure en san;s. nous.. « C'est par la grâce ~e ~Jeu nous. et qui s'y fait notre force et !le la que je suis, ce que je su1s » , .d! satt S. laissons pas inactive dans un com de Paul · mais il ajoutait auss1to~: «la nos âmes. grâc; n'a point été vaine en mOI». Rendons féconde en nos cœurs .la Les grâces. de Dieu, en effet, sont des grâce qu'ill plaît à Dieu de nou~ .dlsgermes, des semences; ce ·~o.n,t des se- pen.ser. Apprenons aussi à nos eleves cours qui préviennent et. fa01htent. ~Iles à -profiter de ceHes dont ~ous som~es ne deviennent donc efficaces pubhque- pour eux ,laJ source, au mo_tns. dans 1 orment que dans la mesure ou par notre dre temporel. Ne nous subsht~ons: pas travairl nous les fécondons, nous .les à leurs efforts pe.11sonn~ls: suscJto·~.s-le~, cultivons nous les employons. D1eu dirigeons-les et donnons·leur mahere a nous dor{ne de quoi faire, mais il ne se s'employer. X.

De l'Enseignement de la Langue maternelle (Btdte)

Tout en donnan~ à la lecture et à la rédaotion le pas sur les autres .exerdces de frança·is nous .n'approuvons pas les novateurs t~op hardis qui prétendent pouvoir se passer d'exercices de grammaire d'orthographe, d'analyse et de conjugaison. Il nous reste à dke un mot slllr la valeur de ces exercices et sur la manière de les. faire concourir à J'enseigneme111t général de la 1·a ngue. En grammaire, on ne peut 'ignoreP certaines règles d'application constante sans s'exposer à 'faire des. fautes gro~­ sières et à passer pour ignorant, mats elle présen1te aussi u111e telle quantité de faits que l'on est forcé de choisir et de n'enseigner que les notions les plus imp·o~tantes qui doivent constituer un minimum de connaissances grammatica~ les absolument indispensables. N'essa· yons pas de tout supprimer, modifions plutôt notre manière de donner l'enseignement de la grammaire. Rompons avec la méthode déductive qui part des définitions souvent incom-prise~ des enfants pour n/employ.er que la méthode inductive. Commençons par des exemples: la neig.e est 'froide, 'l'eau est chaude, la robe es_t courte. Le fait est présenté vivant aux yeux et à l'oreille de:s. élèves· ceux-ci le cons1atent dans d'autres e~emp~es et en tirent eux-mêmes la loi; ils font un travail inteHigent. De plus, leur es:prit d'observation s'évei~le, Hs s'habituent à rapprocher des fa1ts, c'est tout pmfit pour 'leur jugement. RappeloniS-'Ilous aussi que c'est sur la langue parlée qu'il faut .fonder nos O'bser.vationS!. Ainsi, préférons le pluriel du verbe au sÎ111gulier pour faire saisi·r la distinction des personnes: nous parlons, vous parlez, ils parlent au lieu de je parle, tu parles, il parle qui ont toutes. trois même consonnance. Enfin, sruivons un ordre logfque dans l'enseigne-

ment de la grammaire au ·~i~u d'étudi.er comme on le fait par traditiOn la smte des dix. parties .d u dis.cours. (Voir plan d'études.) Comme -l'a grammaire, la dictée a . été fortement é)f.taquée dans ces dermers temps. Le n:raître, dit-on, y -recourt trop souvent parœ qu1•il trouve un moyen facile d'occuper -les enfants, d'assurer l'ordre et peut-être même de cultiver sa' paresse. Bien compûse, bien1 préparée et bien faite, elle a cependant de grands avantage& et se prête à une.foule d'exercices: de langue. Pour s'Q.isurer le succ~s dans œtte branche, 1e maître ne dOit pas oublier t·roÎs points : . 1. Ne jamais faire écrire un mot gu1 n'ait été vu d'abord. 2. VeiHer à l'orthographe dans tous les exercices écrits, quels qu'ils soient. 3. Exercer les enfants, dans. tous les cours, à acquérir, bien nettement, les images visuelle, auditive et graphique des mots. Au cours élémentaire, i'l fera: décom• poser les mots à livre ouvert en leurs éléments. et les reconstituera par la lecture, pui:s. il les fera décomposer à livre fermé, les fera copier d'aprrès 1e sylla• baire ·et les dictera. Aux cours moyen et supérieur, il attirera souvent l'attention des élèves sur l'orthographe des mots. qui se présentent dans les diverses leçons, il fera dreSISer 'l a 'liste des mots auxquels ils ont fait des: fautes, il leur donnera quelques notions pratiques d'étymologie et les habituera à consulter 'le didionnaire. Quant au choix des dictées, 1e maître s'astreindra à ne rien donner que d'excellent pour 'le fond et la forme: il prendTa souvent 1~ texte dans le livre de lecture et l'annonçera d'a'Vance aux enfants. Toutes ses dictées seront courtes et bien préparées et serviront à ,de nombreux exercices de français : résumé du texte, recherche de 1a pensée morale, explication écrite de quelques expressions, a nalyse grammaticale ou logique


55 de tel mot, de tel'le phrase, conju-gaison de certains veflbes, recherche de synonymes, de dérivés, de familles de mots., etc. (La fin

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vrocltain ·N•.J

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La Mémoire des Enfants (Rvite.)

Dans notre OOJSeignement, MU'S ne devons pas moins tenir compte de laJ mémoire des yeux, appelée à œnd:œ de si grands services! à l'enfant. T'o ut œ qui développe et exerce le sens. de l-a vue a: un heureux contre-ooup à l'endroit de toutes les facultés intellectue:lles. Aûssi, l'éducateur doit-il être soi·gneux de son mu:sée de collections, s-'ingéniant à l'enrichir sans œsse, afin que ses exvlications: puisoont, de ce faH, être mieux romprises et plus sûrement retenues. Les -i mages ·qui- il-lustrent la o1 u part des livres classriques, les tabl·eaux muraux bi-en choisi-s ·et souvent renouvelés, les cartes de géog"~Taphi.e, avec in~ dication des reliefs, s ont encore d'un précieux secours pour la mémoire, ains.i _que -le prouve l'expérience de tous les jours. Enfin, rien ne dé'feloppe mieux la far <eulté du SOUJVenir que les exerctces de récitation en prose et, plus. encore~ eru vers, auxquéls l'éducateur donnera toute t'importance qu'ils méritent s'il se souvient qu'ici, surtout, il doit ~eiller à ce que la mémoire des idées. aille de pair avec la mémoire des mots. Par là, il att·e indra une double fin ceBe d'or1er la· mémoire tout en la c'uttivant u semble que, diSiposanfde tant de mofens rationnels, l'insti!"uteu-r puisse se Ja:sser de ces moyens rnnémo-technJques., nachinaux polllr la plupart, que des pé-Jagogues mieux intentionnés que pra.ti_ues, -ont essayé-d'introduire dans l'enseirnement. Ces aide-mémoire ont, e.n géné·al, le défaut d'exiger, pour être une fois ŒnJpris, un effort supérieur à celui dont •n pré<tend dispenser l'enfant; de p-IŒs,

l-eur profit est contes,table; -c ar ce n'est guère à la mémoire intelligente qu'Hs s'adresse!)( Nous ne saurions être de oeux qui cr<Oient enseigner une science quelconque en vingtl, en dix et bientôt en. cinq leçons, à l'aide de moyens mécaniques•. En réalité, la mnémotechnie n'.a qu'un champ d'action très restreint. Des méthodes, relles que celles de l'abbé Moign.o, visant à assimi-ler les chi.ffres des dates aux lettres de I'aJphahet, sont ·plus ingénieuses qu'applicables, quelle que soit la science de leur inventeur. Le boulier-compteur, dont on se sert beaucoup dans. les. écoles ne laisse Qas dJêtre insuffisant, à fo~ce d'être conventionnel Un procédé plus logique nous· es~ fottr1fl!ÎI par les bûchettes et les, bâtonnets, constatation qui nous -conduit à di-re que, quels que soient les inconvénients. de leur a:bus, il n'est pas juste de proscrire indifféremment et de partipris tous les' moyens mnémotech·niques. Il en •e&t, en: effet, qui peuvent rendre de réels services, soit à des e.rufants d'une nature d'esprit par.ti<:ulière, soit à ceux qui, étant normalement doués, y trouvent un secours appréciable pour retenir une classification d 'histoire natulfelle, patr exemple une nomendature géographique, etc. 'Au maître alors d'imaJginer lui-même œs procédés qui peuvent, s'il sait s'y prendre, ne rien perdre de leur utilité, t-out en devenant des délassements pour l'esprit. En ·c.~ qui concerne la chronologie, la maniere la plus simple 4'apprendœ et de ne point oublier les dates est de les rendre in'Séparabl~ des noms ou des événements auxquels elles se raPportet;t et, cel-~. dès les premières leçons donnees a:ux Jeunes enfants· L'habitude de s:ituer les faits à l'époque où ils~ ·o.n:t eu ~1eu _e~. ainsi prise à l'â.g e où lamémoire JOut.t d'une merveilleuse facilité et i1 en résulte un acquis .dont on ne saurait méoonnaî-tre la valeur. L'usage des <:artes géographiques. est aussi~ nous l'avons dit, une mnémotech"

devoirs- et c'est d'el1e surtout qu'on a: pu dire: « La paresse ~t la mère de tous les viCe'SI, . 4. La peur de l'effm.t. - Quoique ce soit le trait commun de toutes, les manifestart:ions d~ la paresse, il semble qu'on puisse Le distinguer cependant de l'égoïsme, de la sensualité ou .de l'imagination mari ·réglée. On peut n'avoir pas ces défa!Uts -et reculer devant un effort à fa1ir.e, -devant un obs.tacle, u:n pr:emier pas, 'et œci au-ssi bien au poin·t de vue intellectuel qu'au point de vue moral Au point de vue intellectuel. - p.q,r exemple, on entend dire une sottise devant soi; quelqu'un iSe trompe; on sait qu'on pourrait rétablir la vérité, mais il faudrait faire effort pour chercher les ar-guments voulus, pour formuler une La Paresse réponse, et l'on se tait. Ou bien on (Suite) do11111~. une explication qui n'est pas compr:i'S'e, on: se faJit mal· juger même; (Voir N° 1 de 1914, soit livr. 3 ;an- on pourrait rectifier, ma:is on or·éfèrf'; ne riefll dire par paresse intellectuelle. vier, paf!.e 378.) Au point de vue moral. - Ol1i aim@ 3. Une vie imaginaire et sentimentale trop développée. - Tels sont toujours agir, mais ·on n'est pas prêt à vouloir absorbés par quelque pensée; ils ont œ qu'il faut; le travail du moment est l'·arir de r.eV'enir d'un autre monde quand ennuyeux, <;~.utre clwse sollicite. Il y a on leur p~le; tout tr.a:vail physique des jours où 1'on ferait n'importe quoi leur répugne, ils bâillent de même en· ex-cepté œ qu'on a à faire, paroe çtue ce dasse devant Wl effort intellectuel à travail est emtuyeux et gu'il faudrait un donner; seule, la lecture des romans, efrort poUf; s'y mett-re. E~ ainsi l'on néJa musique peut-être, a. le dion de les g:li'ge son devoir sous prétexte de failfe 'Ïn'téresser. Toute leur activité se porte quelque chose d'utHe. La paresse moraJe va: pJus .loo enintérieurement. absorbe _la vie mentale core quand ell'e fait .s anifier le devoir au profit de l'imagination. Ils vivent. fÀlCLusivement d'une vie sentimenta~e, au pl·aisir, quand elle porte à reculer inmais la rêverie est rarement féconde. Si définiment la correction des défauts et ·l''On a pu citer celle de La rontalne, l'effort vers le bien. Remèdes. - De l'étude des causes. c'est qu'elle n'était qu'~nadive et pas• de la paresse ,ressortent dairement les sive, quoique lui-même se soit placé au rang des paresseux en nous contant remèdes qui pourront en -corriger; ils doivent être ph~siques-, pédagogiques et l'emploi de son temps moraux a) Physiques. - Si la paresse vient Quant à son temps, bien sut -1~ dépenser: Deux parts en fit dol'llt il vou,lait passer .de l'état de s~anté, .i·l faut cofllsulter un' L'une à dormir et 11/'autre à ne rien faire. médecin et .&.uivre un régime spécial. Il esrt nécessaire d'étudier de près les élè-E n tout <:as. eHe mène à l'oubli des ves par:esseux afin de signaler les manie intelligente, q.u'.il ne faut pas dédaigner. Quant à l'enseignement même de la géographie, ne nous dissimul<On~ pas que les procédés mnémotechniques lui: sont le plus ordinairement liés. Les ~­ fants eux-mêmes. donnerut quelquefois leur avertissement -instinctif aux mo-yens mnémotechniques, en en inventant de leur façon, pour leur prDp.re usage. Ne soyons. donc pas f}œlusifs à cet endroit; mais, tout en ne rejetan,t paiS de prime abord des indiC8Jtions qui peuvent présenter quel,que aV'anta:ge, atiach'Onsn-ous d~ préférence aux procédéS> qui, en développant la mémoire. contribuent en même temps, à la culture du jugeO. Brès. ment et de la raison.


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lades à leur famille quand' celle-ci ne

s'en aperçoit pas.

H faut a~ccorder a:ssez de sommeH aux enfants, surtout aux .nerveux qui ont plus à réparer; mais il faut cependant fixer une heure pour le lever et y teni.r exactement sous· peine de favoriser la nonchalance. Une ·bonne hygiène peut donner d'exœJlents résultats·; une bonne alimentation, des purées légères, des œufs crus, de l'huile de foi~ de morue, ek, sont d'excellents tonifiants; il faut ba•nnir les boiss'OJls ~l'lcoolisées, le café, tout ce qui excite sans soutenfu-. Des c!ouches, :les frictions sèches suivant les cas· des' a·bl.utions froides, beaucoup d'air,' des' exercices physi-ques et des récréations 5ont nécessaires à J.a bonne santé des ~nfants. On a trop souvent pensé que la fatigue physique reposait de la fativue intellectueJ.le: c'est une erreur. La fati~ue est une: un changement de travail repose le cerveau, mais. il impose quand nême une dépense d'énergie physique. Le vér1tab~e et compiet repos c'est le repos étendu pendant quelque temos. Ne soyo.h:s donc PéliS trop sévères pour 1e s enfa111ts qui ·épŒuvent le besoin de ;'étendre ou de s'asseoir_ pendant des récréations, c'est de l'hygiène bien :rompr-ise. b) Pédagogiques. - Dans une clas;e, l'organisation pédagogique n 'est :>as sans inf'luence: un enseignement nome et abstrait -ennuie et favorise la :>alfesse. On. doit mesmer la lon~gueur :les leçons à la ·capacité d'attention des !lèves, les rendre variées, vivrtntes et :oncrètes. Il faut par une sorte de dressa!le JSycho1ogique, fai·r e la rééducation de 'effort intellectuel: apprendre aux en:ants à se mettre au travail à heure :ixe et cela est facile en :suivant métho. Hquement l'.emp1oi du temps, les en'a nts prennent vite ~'haibitude de se metre d'eux-mêmes au travail. Fixer l'atention estt P'lus difficile, mai·~ c'es.t en-

core affaire d'éducation et d'habitude; soutenir l'effort demande plus de volonté .de la parl des élèves, c'est au maî· ke de ·les aider p~ tous les moyens qui sont en son pouvoir. La tenue a une grande influen.ce sur ies actes et le caractère, il faudra donc surVIeiHer constamment les enfants et les ob-liger_à contracter de bonnes habitudes.. L'activité, l'énerg-ie, l'endurance son:t d'exceUentes habitudes à faire contracter, elles ·s 'opposent d'eUes-mêmes à la pares,se et s.ont sur;tou.t d'excellents préserv.atifs. c) Moraux. - Quand on a affaire à des enfants vraiment paresseux par tempér?ffi,.en.t, œla ne suffit pas, ou du moins œla- peut être efficace pendant le tet111PS que dure la cla-sse, mais. en dehors et pour la vie il faut quelque chose de plus. P.our vaincre son égoï·sme ·~a sensua'Ji.té, po.ur sortir de la l.ffihaigie où la rêve~e et l'imaJgination retiennent, pour fatre un effort, il faut ... le vouloir! C'est <;lans la volonté que se trouv·e le vr·a i remède à la paresse et sûrement le plus efücaœ. ll faut aider l'enfant à vouloir par des encouragements, des récompenses des punitions. et stimuler sa bonne vo~ ·lon té: 1. Par l 'attrait du travail lui-même e.n lui faisa.n t goûter le plaisir de l'activité, du travail bien fait, le bonheur du succès·; en: Je faisant agir immédiatement, ·sans prendre le temps de penser à 1'effor.t. si bien que le travail se trouVJe fait sa111S1 que l'enfant en ait souffert. 2. En ajoutant un· intérêt au travail par le choix de matières intéressantes à la portée des. eThfants et déjà connue~ d'eux. 3. En faisa mt appel à un intérêt antérieur au travail lui-même, un intérêt personncl qui varie avec chaque enfant et évolue avec l'âge, c'est a:ffaire de tact

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57 pédagogi'q ue : tel ·bambin sera surtout sensible a.ux bonbons, son aîné aux bons.-poiruts., coUections. etc. 'En faisant appel aussi à un intérêt d'-ordre sentimental. affection, amourpropre, émulation, ek. .5nfin·, et le plus difficile, c'est d 'amener l'enfant à vouloilr de lui-même spontanément, car c'est la: volonté qui manque au paresseux, et, pour acquéri·r de la volonté. il faut déià le vou'loir. C'esil: sûrement à ce propos qu'on a pu dire que « tous ·les défauts étaient réformables, sauf la pa-resse ». Pourtant, ce n'est pas impossible. Quand Ia ~anté est normale, la classe intéres~ante, quand on a oontracté de bonnes hal:!itudes, Peffort est moindre et peut être fadlernent .donné. Quandi la bonne volonté de l'enfant n'est pas Gnffisante. il faut faùre appel à un effort mocal : le sens d'u devoir qui s'im~ pose à toute heure, l'idée d'une respon~ sabilité qui incombe et .incombera smtout plus ta~Td à l'enfant devenu chef de famille, l'amour des siens, sont des idées supérieures dont l'efficacité nous est connue. Enfin l'idée religieuse don· nera au plus paresseux le courage de se vaincre tous les jours, à tous les 1ns· tanis, même .dan.s des aotes. ignorés et qui paraissent insJR;nifiants' en euxmêmes. «.sache you1oir et fais ce que tu dois, a dit un moraliste allemand', voilà en deux mots toute l'hygiène de l'âme » ; c'est aussi le meiUeur Œnseil- que 'l'on puisse donner aux paresseux.

Précis d'Instruction civique CHAPITRE XII

LA CONFEDERATION Amour de la patrie. - Un des: sent~ ments les p1lus doux, et les plus puissants qui, de tout temps, cllez tous les peu·p,Jes dignes de ce nom, ont fait vi-

brer le cœur de l'homme, ,c'est l'amour de la patrie. Les plus beaux ades de dévouemer11t, d' a'bnég-ation, d'enthousias-me généreux dont fasse mention l'his.. toire, onil: été ins-oirés par ce noble sentiment. Dan·s 1es. jours d'alarme ou de deuil, comme daru; les jours de fête, c'est vers la grande ima~P;e de la patrie, vers le drapeau national, que les. vegards se tvurnent. Il sort alors de tous les. cœurs, de toutes les âmes;, quelque cho1s.e d 'indéfinissable, qui failt que chaque citoyen est irrésistiblement gagné par la joie ou la douleur commune. Dans ces moments-là, nous senltons viverpent que ta patrie n 'est pas une simple conception de notre esprit, :mais un être sensible qui souf·fre ou qui se réjouit ·avec nous. Nous devenons plus forts. et meilleurs, capables de nous. sacrifier pour le bien général, ail)si que le commande notre belle devise nationale: « V n pour tous,

tous. pour un! »

D'où provient ce sentiment si élevé. si pur, tellement contraire à notre égoïsme

naturel ? De ce que la pat rie résume pour nous. .foug; les boïens de ce monde, toutes nos affection~ toutes· nos émotion'S, tOU$ les :SOUVMirs de' notre vie, tout notre espoir dans l'avenir. 1

Les SuiS$es, les. vrais bons Suisses, aiment passionnément leur patrie. Ils savent que c'est un devoir sacré et un honneur de la servir et de marcher sous ses dra'J:>eaux, comme de contribuer par leur a•ctivité, leur intelligence au bienêtre et à la prospérité générale. Sj...la patrie exige que nous nous. oc~:upions d'elle. elle ne demande pas. qu~ pour cela nous négligions nos autres. devoirs. Bien au .contraire, le meilleur triote c'est œ lui qui, tout en servant fidèlement son pays, exerce avec assidÙité sa profeSIS.ion:, observe une -conduite régulière, est dévoué à la famille, la soigne et l'élève bien, pratique toutes les vertus. privées que 1a reli:gion et la mora-le nous; ·commanldent.

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En revanche les mauvais patriotes, bien de se rappeler lorsqu'ils se trouvent ce sont ceux q~i. sous prétexte ?e .s'oc- en présence de ces apôtres, de l'Internacuper des affaires du pays;, neghgent tionalisme gwi prêchent l'abolition de la les leurs,, ahandoooent ,~travail à tout patrie et ,qui, si nous les écoutions, nous. p~pos, 1aissent .'leur famille,, dans . la ramèneraient à 1a barbarie et au plus. gene, ne se sou:c1ent pas de 1educatw_n affreux despotisme. de leurs enfants et consument leur v1e (D'après Numa Droz.) dans de stériles agitations de clubs ou de cabarets. Les mauvais patriotes, œ sont ces tr!L·Arithmétique simplifiée buns de cabarets qui, au milieu des libations et de Ja tabagie, déclament comM. René Quinton a fait à ,la Société me des }orcenés contre 1e~ chose& l'es d' Anthropolügie de Paris une wmmuJ)lus respectables, l'ordre, la religion, la nicatio'n sur de curieux procédés de ca1famille 'l a propriété, et qui ne savent cuŒ qu'il a .découverts et qui permettent faire appel qu'aux sentiments les plus d'effectuer en des -temps extraordinaivils aux passions le& plus dégradantes, rement co~r,ts, les .extractions de . radà l'~prit de haine, de violence et de sé- nes Ies plus compliquées. 1ition'. On sait qu'extraire la raci:ne cubique Le bon patriote sai~: se garder d'ex~s d'un nombre c'est en trouver un second :mssi fâcheux. Il fait à chaque devo1~ qui multiplié 3 fois m~r lui-même, re1ne part légitime dan~ sa vie. Lui aussr1 do~ne le premier. Ainsi la racine cubi!prouve le besoin d~ discut~ ave~ ses que de 64. est 4 1parce que 4 X 4 X 4 :oncitoyens les questions du JO~r, Il se = 64. Il en est de même pour les ra~endra, à cet effet, ,dans' les heux pucines' carrée, quatrième, cinquième, etc. >lics et dan~ les assemblé.es où ces qu~­ Ces .extractions de racines. sont des ions sont traitées; instruit de ses droits opérations des plus complexes, longues ~t de ses devoir~s. il saura, discerner le et pénibles à effectu~r par les pwcédés rrai du faux dans ce qu'il entendra, et classiques. :'il parle, ce ne seŒ que po!-lr, exprimer On: comprend donc l'mtérêt et l'éles idées raisonnable& ou genereuses. tonnement ·gue soUileva M. Quinton L'amour vivace de la P.atr.ie .n'exclut quand on le vit effectuer lui-même, avec 1as les sentiments humanitaires dans }a une raJPid'ité stupéfiante, toutes les exTaie aoception du mot; tout bon patno- tractions .qu'on· lui 'Pmposa. e déplore les guer,res, quel'les qu'elles On demande, 'Par exemple, à M. oient, et :sympathise avec les opprimés Qui.nton d'extraire la racine ,cubique de ous quel point du globe où il se trouve. 558,865,368, et, en 15 secondes, H réLes jeunes citoyens feront bien de ne pond 823,!;>, la racine exade étant tas se 1aisser entraîner par -ces xêveurs 823,7. Dans 1cette opération, H ba~ la ui leur conseillent d'oublier ce qu'ils règle .à cakull', œ merveilleux instruloivent à leur patrie, à -leur famille, ment, à la fois comme vitesse et comme our se mettre à ·la poursuite d'un idéal précision: il faut en effet 25 secondes·. umanitaire qu.i n'est .au fond qu'une avec la règle à ca1cul Mannheim. pour himère dangereuse, un mirage trom- obtenir -le _résultat 825,0, moins exact eur. que le m·écédent. Quant à la méthode «Tel philosophe aime les Tartares classique, eUe exige rp,Jus de 40 opéra: our être di!;pensé d'aimer ses voisins:., tions ·et près d'un quart d'heure <Je ca·ldit un auteur. Parole aussi profonde cul. ue juste, que tous les citoyens feraient Le 'procédé de M. Quint.on est infini-

69 ment sim'plle. Il ramène tout à une soustraction et à une d'iiVision. . Dans le cas précedent, H suffit de considérer seulement les guat~ pr~­ miers chiffres du nombre d~nne, S?I~ 558 8 · .on utilise a,lors un _repere cho1s1 par~' quelques nombres. .faciles à r.t;tenir, ici 511 ,8, et ifl n'y a tplu~ .g~'a effectuer la sous.traction et la d iVISIOn suivantes: E\58,8-511,8=47 Division ,de 47 par 2 = 23,5 Le nombre 8 étant la racine cubique de 512, dont 1le repère, iPar 1~ méthode de Quinton est 511 ,8, il suffit de placer le chiffre 8 devant le nombre 23:5; on obtient ainsi 823,5 qui ~t 'l a racme cherchée. La méthode consiste donc. à retr~n­ cher du nombre dont ,~n. doit ext~ai~e la .racine ~e repère im~e~tatement mferieur et à diviser Œta difference par un chiffre oonnu, spécial tpour cha'que repère. . 1 ' 'l' L'opération est si stm1P1e qu un ê eve de l'école ,pJ;'imai,r e peut .J'effectuer mentalement en quelques secondes. Pour toute la 'Série des. nombres (gu' il s'agisse de miHio~'S, de miŒli~rds ou de trillions), il suffit de~c~~altre 21 repères leur racine et •le dw1seur correspo.nrlant, .ce gui équivau~ à retenir 15 numéros de téléphone eniVlron. Ces repères ne sont â'a'illeurs q~~- les cubes exacts .ou légèrement modi~Ies, de c-ertains nombres choisis à Œ'a:vance: Pour certains repères, la diviswn est remplacée par une multiplication,. c~ qui simplifie encoœ lt: cakul. Ams1 pour le repère de 9, qu1 est 729 (cube de 9), on multiplde a.a dif~e par. 4. Par exem'J)I.e, soit à extraire la racme cubique de 789,657,671,922. Les opérations à 'effectuer sont: 7$9,6-729= 60,6 60,6 X4= 242,4 D'où la racine 9.242,4, la. racine exacte ét.ant 9.243,0. M. Quinton effec-

tue cette ,opération en dix . secondes, alors que Œq. règ<le à calcul_ eX1ge 25 secondes, pour .donner un resultat beaucoup moins exact: 9.260. Ces premiers résultats de cakul donnent les racines cubiques .~e nomb~es quelconques. Mais s '.il s'a:g>!t d~extraue ies racines de nombres qui soient des puissances parfaites, la mét~'o de peut être encore sit:IIlPlifiée au pomt que le résuHat s'obtient instantaném~t. Ainsi on .demande à M. Qm~ton la racine de 185,193; en une demi·seconde il répond 57, chiffre exact. Cette rapidité étonnante s'explique cependant tout natu.reHement pa~ la simplicité du procédé de calcul decouvert par 'lui. . . . La première tranche de trois ·c:hif~res du nombre proposé donne d'abord ms· tantanément le ,premier chiffre de la racine Les repères à connaître sont [es euh~ des: neuf premie11S- nombres : 1-8-27-64-125-216-343-512·729. Dans l'exemple qui précètle, 185 étant situé entre 125 et 212, c'est-à-dire entre les cubes de 5 et 6 le premier chi-ffre de la radne est 5. ~ Le dernier chfjfre du cube donne ensuite immédiatement le 2m" clliffre de la racine. Quanl<l: le dernier. chiffre du cube se te~me par 0-1-4-5-6-9 Je dernier chiffre de la racine est le 'même que le dernier ehiffre du cube. Quandt Ie demier ch ~ffre du cube est 2-4-7-8, le dernier ·ch~ffre de la racine s'obtieQ,t en retranchant du nombre 10 le .dernier chiffre du m~e. Dans l'exemple qui précède, ·Je dem1~r chiffre du cube étant 3, le dernier chlf· fre de la racine est 7, puisque 10-3 =7. M. Quinton a également donné -~ .l,a Société d' Anthropo'logie -de.s proce~es aussi simples gui pernnettent d'extra1re la racine cubique de nombres comptant jusqu'à 12 chiffres, et la rac~n~ 5rn" de nombres se chiffrant par milliards. I1 a encore montré, en quelques secondes, comment on peut reconnaître, par ia:


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60 simple inspection d'un nombœ, s'il est distiHées sont :obtenues par la distillaou non cube parfait. Hon des boissons fermentées ou de maLes méthodes de calcull rapide pro- tières ayant subi la fermentation alcooposées 'Par M. Quinton •ont un double lique. On peut les ranger en trois grouintérêt. pes : les eaux-de-vie oatureUes, les al· Tout d'abord, au point de vue pure- cools d'industrie et les eaux-de-vie arment arithmétique elles apportent une tificielles. s.olution des plus élégantes, à d'es proDanp,er de l'alcoolisme pour l'indivii>lèmes jusqu'ici fort compHqués. du. - ·Aucun organe n 'éch;rppe aux Mais, en . outre, elles. offrent un mauvais effets de l'alcool. Norul' a:llons ~rand .intérêt ,pour l'étude .psychdloviétudier l'influence de l'alcool m r l'aplUe des calcuiateu1·s prodiges.. pareH digestif, sur l'appar.eil <CirculaQuand ceux-ci extr aient en vingt se- toire et sur le cerveau. )Ondes la racine quatrième d ' un nomL 'alcoolisme et la dif(estion. - L'alJre de six chiffres., nous croyions, i us- cool' est -i11 un al'iment? Des expérien!U'ici qu'ils opéraient comme en arifh- ces prouvent que des quantités équi\·anétique et ,q u'ils faisaient par consé- lentes d'alcool et d'aliments produisent JUent vingt opérations en vingt secon- la même force, mais ces expériences o:nt les. Les procéd'és de M. Quinton, en été faites sur une petite dose d'alcool, 1ous montrant qu'on peut effectuer en si cette dose est dépassée, l'alcool altèe jouant les calculs ·les. plus pénibles, re les organJes comme nous .aJlons !e 1uand on dispose 'de certaines métho- voir : :Ja muqueuse de Fest:omac durcit les, nous invitent ·à p(lus de prudence et ne secrète plus assez de suc gastrilans les conclus~ons. II est :possrble en que, les digestions se font donc lente Jfet que ces calmlateurs émérites n'ac- ment: et difficilement ; l'estomac p eu/ omplissent qu'une simple soustraction même s'ulcérer, le foie devient dur et t une division pour .arriver au résultat. subit une a/Itération connue sous le nom de -cirrhose. L'appétit disparaît, la faiblesse est teHe que l'alcoolique es.t la proie des maladies contagieuses. L'alcoolisme et la circulation. - Sous l'influence de l'alcool 1es artères dur Un brin de morale cis:sent, perdent leur ··élg.sticité et par = smte le cœur doit travailler davMtage, L'ALCOOL. S:ES DANGERS ses battements deviennent plus violents CONSEILS ,PEDAGOGIQUES. Cette plus mpides et souvent plus doulou~ çon d'ordre essentiellement prafique pourra reux, leSI palpitations se p'roduisent. re faite tant à des garçons qu'à des fïlles. L' akool aborbé passe dans le sang Les femmes font et défont les maisons », ditet de là délJilS les organes. Ainsi des ex, , eHes peuvent aussi prévenir le ma·! qui périenœs faites sur des an-imaux o.nt enace leur foyer, e'lles peuvent retenir 1e pè· montré que l'alcool d()nné à une mère ~ de famille qui glisse sur la dangereuse ~nte du mauvais exemple et l'empêcher de ~ui aUaite ses petits, se retrouve en pàrJire l'akool', ce destructeur de foyers, cette tle dans •le lait. D'où l.:t nécessité pour •uree de maladies et de l•armes. une nourrice de s'abstenir de boissons · Nous nous attarderons donc sur cette lealcooliques, sous peine de voir l'enfant Ill et surtout sur les dangers de l]'alcool:, donner., pa~r un sommei'l agité et une ms en dégagerons une leçon de morale vimauvaise nutrition, les premiers signes. nie et salutaire. ' · de l'a:lcoolisme Orif(ine de l'a1.cool. - Les boissqns L'alcoolisme. et le cerveau. - Le cer-

Partie Pratique

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veau es.t l'organe ·le -plus sensible à l'ac· tion de l'alcool. Aussi l'alcoolique prés-ente t-il des uoub~es nerveux: un tremblement .des mél!ins, un, a'ffaihli~sement de la mémoire des •colères sans motif, des .calltchemars, puis enfin elu délire. Souvent la para•lysie générale g uette l'alcoolique. Parfois cette paralysie ~ait piace à ta folie et que peut-on souhmter de plus triste et de plus laid à voir qu'un fou alcoolique! Danf(ers de l'alcoolisme pour la fa mille. - Non seulement les. effets désastreux de l'alcool atteig'nent l'homme qui se laisse aller -~ ia hideuse passion, mais ils se font sen~ir à la famille à la ra-ce même qu'ils frappent de dégénéresc~nœ. L'alcoolique ne se fait donc pa•s de tort qu' à lui-même puisque ses enfélJilts eX!p~ent le viee de leur père. Les descendants d'allcooliques sont .chétifs, pâles, peu intelligents, souvent a.tteints de maladies nerveuses. OuelQ.né'-;: uns naissent idiots, d'autres finissent par le crime, le suicide ou la folie. I'l est donc de toute nécessité de veiller atte..'1tivement sur les enfants de pères alcooliques. Une hygiène sévère, une éducation brès soignée, peuvent dan:s quelques cas, atténger ces effets . Danf(ers de l'alcoolisme pour la société. - Dans un pays où se développe l'alCO'olisme •la naJtalité diminue, la mortali.té a'ugmen~e. les crimes et les suicides deviennent plus nombreux. Ces quel'ques mots suffisent à montrer dairement combien mauvais sont les effets de l'alcool sur une naüon. Il en résulte de lourdes charges pour l'E.tat ou les communes, car il faut en tretenir un grélJild nombre de malades dam .Jes hôpitaux, dans les hospices, dans les asiles d'aliénés. et dans Ies prisons. La lutte contre l'alcoolisme. - L'a~­ coolisme est un fléau qui menace la société d'aujourd'hui et qui compromet l'a~enir: de 'la société de demain . JI faut donc lutter 1con~re ce fléau!

En Norvège, on a co-urageusement entrep·d s la lutte contre le mal et le suc· cès en est frappant. On ne-compte plus qu'un cabaret pour 20,000 habitants. Ce que font d'autres paySt, nous pouvons le faire .aussi ! Deux moyens. existent pour triompher : l'intervention de t'Hat et l'initiative des citoyens. Intervention de l'Etat. - Elle peut se manifes.ter en prescrivant dans les écoles l'enseignement antiakoo.Iique. et en favorisant les sociétés qui luttent contre les excès de 'la bois:s1on. La diminution du nombre des cabarets serait surtout efficaœ. JnitDaüve des citoyens. - On ne s.aurait trop louer les sociétés de tempérance qui ·combattent l'a,looolisme pall" l'exemple, l'érnulaoüon, l'e respect de l'engagement tenu. N'oublions pa:s que sous élJUcun prétexte, nous ne devons donner d'a~·coo·l aux en1ants, il faut lutter contre cette idée que les bo1ss,ons alcooliques sont indispensables à la: vie, T ()Ut est préte:x;te à boire. Legris. a dit: « PaSI de réunion de famiHes sans libaJtions copieuses.; pas d'affaires qu~ puissent se tra;H,er al!tr:ement qu'au café. On boit .dans les drconiStanœs ,les pilll'SI oprposées sans autre .souci de la logique: l'hiver pour se réchauf.fer et l'été .p()ur se rafraîchir; on boit quand on est triste et tout autant quand on es:t gai ; on· boit quand on est rkh'e potN" dépenser son argent et quand on est pauvre PQUr oublier sa misère. ~ Quelques maximes devront être données aux élèves• qui les. méditeront ct qui pourront écrire les réflexions suq;gérées soit en ·com1position française, soit ·en devoir de morale : " L'alcodlisme est une vieitlesse anticipée. • Dr Langereaux. « Le bu.veur bo,it •les ·llarmes., le sang, la vie de sa femme et de ses enfants. » Lamennais. « Eau-de-vie ... , eau de mort. Si elle fait vivre ceux qui la venden·t, elle tue ceux qui la boivent. • Gui-Patin.


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• L'intempérance et l'ivresse ruinent _le tempérament, dégraden·t l'âme et obscurcissent l'intelligenœ. • Barrau.

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Rédaction L'enfant aimable. faites son por·trait. Ra . contez une de ses actions.

Plan. - I. Définir .Pamabi'lité: dis~ positio.n qui fait que l'on .cher-che à être agréable atix a:utres, gradeusemen.t et en s'oubl'iant soi-même. Qualité à la: fois extérieure et intérieure, qui n'a de prix que si elle vient du cœur. Eltle doit être sin-cère, sim'ple, gaie, calme et ~oujours égale. II. Rien de plus attrayant que l'amabilité; il semble que ce s'Oit surtout ]a quallité d'e l'enfance. Enfance et amabilité ne dewa:ient faire qu'un. II~. Por.trait de l'enfant aimaiM-e: a) extén·eur, abord gracieux; vis•age ouvert, souriant: manières polies, prévenantes, sans brusquerie, sanS! raideur co~me sans timidité; pa:roles rendant toujours à çlire quel,que chose d'agréa~ ble aux autres: amabilité surtout avec les persoooes âgées ou malheureuses. . b) ~ortrait intér·i eur: bonté du cœur, bienveillance, affection. sympathie; voit 'les choses du. 'bon côté, ex-cuse les· autres: pense aux aJUttes; s'oublie luimême. IV. Ratonter une action (auta111t que possible, tâcher d'en t·rouver une vraze dans sa méimoiTe, ou. à défaut ·en imaginer une qui soit vraisembol~'ble) . ~~empl~: Un enfant malade, qui a la hevre, s est endo11I11'i sur les genoux de sa: mère. Tout à coup il ouwe les yeux et di·t. dormant à demi, encore: « Maman. est-ce que je ne te fatig;ue pas:?:/) - Cet enliant-là est aimable. U~ autre, tout i·eune. aussi, cinq ans 1 peme, a mis ses souliers dans la cheninée la nuit de Noël. H va s'endormir. orsqu'une idée traverse son esf1"lrit · il :~.ppel.le sa mère: « Maman, as-tu bien :teu~t le feu? - Oui, mofll chéri, pourlUOI? - Pour que ~e petit jésus. ne se

brû'le pas.» Voilà un enlfant ·aimable. Enfin, une petite fil.le, pour égél!Ver sa grand'mère aveugl·e, a:pp,r end tous )es jours une petite fatle qu'elle lui récite, ou bien enœre une chanson qu~ene lui 'Chante. «Oh! que ma petite Suzanne est aimable!» dit ·l a· bonne grand'mère», toute ['éi'ouie par sa p'etite fil·le. Conclusion. - Travailler à être aimable avec tout le monde et toujours; acquérir l'~ga!lité d'humeur et appœl).dre :à supporter galiement 'les petites co·a~ trariétés; chercher tout ce qui peut être agréabl'e aux autl'es et év-iter de leur. faire de la peine. L'amabilité est à ce prix. 1

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Un bClcheron. qui se prépuait à abattre un châtaignier vigoureux, enteruHt une voix. C'était J'arbre qui lui parlait. Que pouvait-il 1ui dire? Réflexions.

Indications. - On dépeindra le bûcheron, se .trouvant au- cœur de t·a forêt. en présence de l'arbre, avmé de sa hache et se prépar.ant à firap;p·er. Il s'arrête soudain et semble écouter une voix. Est-ce bien 'l 'arbre qui -lui parle, ou bien ne-sont-ce pa's des réflexions qu'il se fait à lui-même? Quelles réflexion>s? Et. ici. ch'ercher -et indiquer, les services que !fend l'é!rbre avant d'être cowpé: ombrage; abri pour les h'Ommes et les oiseaux; .parure et grâce du paysage; :résistance a ux vents. à la: sécheresse; sauvegalfde contre les inondations: feuiHes, fruits. Mort. l'arbre do~nera des planches, des. fagots. du bo1s; «mais qu'es.t œla dit le châtaignier, à côté des avantages dont l'homme se prive en déboisant les forêts! :/) Le bûcheron hésite, il rêve il souffre mais. en,f.in. il se souvient q~'i'l a ordr~ d'a~ir et il abat l'arbre.... · Que, du moms. l'homme laisse subsister le plus d'a'fbres possible.

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Un. vieillard se chauffe au soleil un jour de pnnt~mps. Son portraiot, ses pensées. Vos senhments, vos impressions.

Dévelo·ppement. - Il fait beau. c'est le printemp5: les bourgeons· éclatent. faisaJilt p~ace à de jolies ·petites f~uille:) vert pf\J.e. Le soleil brille. les oiseaux chantent, rout est gai. tout r·it dans la camtla.gne. Les petits enfant-s serrent bien fort dans leur-s mains ·potelées les bouquets de pâqueTettes qu'Hs ·cueiHent dans les prés. et les. vieillards, tout !f3jeunis par ce renouveau, se hasqrdent à sortir de leur demeure. Là-bas, assis sur un vieux banc. près de .Pentirée de sa: ferme. le père Mathdeu se chauffe aux ra[Vons du wleil. Quel beau vieiUar-d! Grand. bien droit, mal· gré S'es 85 ans, il regarde avec attendrissement ses arrière,petits-fils qui s'ébattent autour de iui. Avec ses yeux bleus, si bons-, sa ba:rbe blanclle et son front :sillonné de .r.ides. il ressemble vaguement a u père Noël, tel qU'e je 11_1e le figurads quand j'étai·s enfant. Ses mains promènent sur le sable sa grosse canrie de chêne qui y dessine des formes bizarres, t·andis. que, les yeux perdus au loin, il semble regarder quelque ch'ose de beau.... Il songe peut-être au pa:ssé, au temps où, lui aussi. cueiilait des pàqueretres comme les ·enfants qu'il voit là-bas. Quand il fume sa pi-pe, il -contemple longuement la: fumée qui &'·e n échappe en montant vers le ciel... je ·crois qu'il pense alors à l'avenir.... au ·cimetière, de camJpagne, où il dolfmira bientôt p.rès de ses pères, en a-ttendant Pheulfe de la résur:rection .... Le père Mathieu a toujours l'air heureux: mais il n'y a rien d'étonnant à cela. Pourquoi s&ait-il triste? N'a-t-il pas. toute sa vie, fait son devoir? Enfant, il a aidé ses -pa:rents aux travaux des champs__; jeune homme, il a servi son pays avec enthousiasme .... Il a touj-ours aimé et respecté son père et sa mère, et à son tour. il est aimé et reSipecté de ses enfa!l1ts. Sa vie s'est écoulée tout entière entre son champ et sa vigne; sa maison l'a vu naître, elle le verra mourir. Quand il prend dans ses bra:s l'aîné

de ses arrière-petits-fils-. un air de fierté se lit sur ·son v.isa:ge; il se reconnaît dans cet en'fant; il son'ge au bon paysan, au vaJiUant s01ldat qu'il sera plus tard, s'il SJuit .l a route que ses pères lui ont tracée. Quand je -passe d!evant. le père Ma" thurin, j'éprouve Utll sent_:l!lent de respect. je vénère ce beau v1e11l~d et. cependant, il n'a: jamais rien félllt d'extrél:ordinaire il :a passé sa vie à semer et a 11éco'lter l~s moissons; il n'a jamais étudié; il ne sait peut-être ni lire ni écrire. Pourquoi do.nc ai-je tant d'estime pour lui: C'est p.a rœ .que j'adn:rire sa vie si digne, si hürnb:le. et si ignorée. malgré tous les services· qu'il a rendus. (Devoir 4'élève.).

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La poussière est un ennui domestique, a dit Pasteur. Montrez pourquoi.

IndiJCat·ions. - · 1. Au point de vue ?ù s'est surtout p-laJCé Pasteur, l:a pouss'lère est un ennui ·on pourrait dire u n ennemi domestiq~e. à cause des microbes dont elle est chargée, et dont quelques-uns .peuvent être, d'aventure, porteurs de R,:ermes morbides et contagieux. Elle est, en outre. dangereuse pour les yeux et funeste à la peau. qu' elie into'Xique et infecte si fréquemment. 2. La poussière, désagréable à r~­ P'irer quand elle est inoffensive. est déplaisante à voir. Dans nos demeure~. elle noirdt les tentures, surtout les ndeaux bla!l1'cs, salit les meubles et les détériore, donne, en un mot, à tous les objets qui ornent UTh arppa,vfement un as:pect terne qui les défraîchit. La poussière, s'attachant a.ux palfquets, aux mUlfs, aux plaJonds y dépose des couches blanchâtres et bientô-t noirâtres qui 'fépugnent éga,lement à l'œil et à l''Odorat. 3. Mé'faits non moins p.réjudidables commis par la poussière à l'endroit des vêtements et des livres dont e1le ne respecte [ien, .ni la couverture. n.i la tran-


64 che, ni les pages. même.... Demandons, pJutôt à ceux qui, par négligence ou impuislsance, ont 'laissé à l'abandon, pendant six mois seulement, l·es rayorus1 d'une bibliothèqu'e, voire d'une bibHothèque fennée .... Ne seront-ils pas d'accord avec Pasteur, pour affirmer que la poussière est un efhllui do!Jlestique? 4. La pouss.ière est rnfin un ennui à cause du temps précieux ·q u'il faut employer à la dél'o ger de partout, sur nr)S personnes et dan& nos maisons, avec 1a perspective de la voir revenir aussitôt et de recommencer pendant de nouvelles heures à entrer en 'lutte avec elk 5. Mais de quoi servirait de s1e plaindre? Ennui domes.tique, inévitable? Faisons-dona de nécessité ver:tu, et la poussière, qui a: iouiours. l'avantage de n1oos ra:ppeler, par voie d'e similitude. le néant des choses qui passent, nous rendra encor e des s·e rviœs qui compen . seront ses désagréments. Ayons s~in, toutefois. de lui fenner de notre mieux l'entrée de nos maisons: fen êtres et persiennes doses à propos, courants d'air évitéS!, ·etc., et, surtout, apprenons l'art de balayer, d 'épousseter et d'essuyer en enlevant vraiment la poussière, au lieu d'e 1aJ disséminer partout, comme la plupart de~ ménagères hien intentionnées d'ailleurs, s'évertuent à le fa,ire. Acquérons 'le même talr.nt quand il s'a~ git de « brosser» et de « taper >> les tapis, les rideaux, les vêtements. De l'ordre, de ]a propreté, de l'intelHgr.nce dans les soins du ménag'e é nous. « en viendrons à bout » ! N'oublions. pas nos livres! Auron:s-nous l'iillgratitude de laisser ronger par la poussière de si bons et, queiquefois, de si vieux amis! 6. Tout cela nouSI preQdra un temps qu'il nous plairait mieux d'utiliser d'une autre manière; mais, en revruiche, notre patience aura été mise à l'épreuve, nous nous .serons fait violence et, pour tout dire, nous aurons accompli un d~

V'Oir. . Conclusion. - La

pous~s.ière est un

5 hôte incommode, l'ennui qu'elle nous cause peut néanmoins tourner à bien; supportons-la. donc en la combattant, et ne perdons pas les mérites dont elle peut être la source.

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Deux pauvres pêcheurs, chargés de lamille, ont recueillli un petit orphelin, enfant de pêcheurs voisins. L'orphelin a grandi, il est devenu pècheur à son tour. Une tempête .eng.loutit la barque montée par celui qui l'a a·ccueiFii, la brave lemme qui l'a élevé est maintenaaJ.t vieine et imirme, et ceux de ses cnfan.ts qui ont 'survécu sont dispersés.. Au retour d 'un voyage, le pêcheur apprend la détresse de celae qui lui a servi de mère. H revient aussitôt chez elle. Racontez ~e retour du pêcheur et l'entretien qu'il a avec sa bienfaitrice.

Quelques: conseils. - Il s'agit ici d'un devoir d'imagination' et de senti· ment dont la raison ne doit pourtant pas être atb~ente. Cela veut di:re qu'il est nêcessai,r e, avan·t de composer, non seulement de faire un plan; mais encore d'entrer dans la situation des deux pensonn:ages qui vont être mis en scène. de se demander ce que l'on penser<}Jit, œ que l'on épT'ouverait si l'on était à leur place, quel1es émotion.s on ressentirait au moment de cette rt::.a contre et étant données les dlrcons.tances dans. lesquel'les elle a lieu. Il faut viser surtout au vra:isemlbJ.ahle et au naturel, soit dans la des·criptio.n du lieu de la scène, soit dans celle de la « hrave femme>> et de ISon fils adoptif, soit, enfin, dans l'iTruption :s oudaine, quoique annoncée :peut-être de ·celui-ci chez sa bienfaitrice. C'est avec 'le .cœur qu'on devra peind~t:e l'effusion, muette d'abord, puis animée peu à peu de ces' deux êtres qui ~e retrouvent, et c'est avec 1e cœur, encore, qu'on imaginera leur entretien, où le passé, le présent, l'avenir auront successivement leur part. Rien de Ion1g , rien d'apprêté; un tableau aussi naturel que possible; des p•alfoles parties du cœur, nous le répétons.

D ispense de l'abstinence est accordée pour Ies vendredis q ui coïncident : 1. avec les fêtes de précepte ; 2. avec ~es !êtes des patrons abolies par le « Motu proprio • du 2 juillet 1911, s'i l arrive qu'elles sont célébrées solennellement et avec un grand concours de peup'le. Les fidèles animés d'une foi vive sont reconnaissants à l'Eglise des adoucissements qu'elle leur accorde et y suppléent par des satisfactions volontaires. Ils se soumettent pareillement sans restriction à la loi du Jeûne qui est le complément de l'abstinence et rend ila pénitence plus efficace et plus méritoire. Les deux lois toutefois ne sont pas inséparables. Celle de l'abstinence est plus étendue; celle du jeûne se restreint à: 1. quarante jours de Carême; 2. douze jours de Quatre-Temps; 3. douze jours de l'Avent et 4. ci nq Vigiles de fêtes consacrées par l'abstinence. D'autre part, la loi de PAbsti nence obli-ge tous les fidèles qui ont atteint l'âge de raison et jusqu'à la mort, sauf dispenses dûment accordées; tandis que la loi du Jeûuc ne concerne que les fidèles qui ont vingt-un ans accomplis et jusqu'à soix:a.tc ans. O'i est aus si plus faci lement dispensé ùu jeûne que de l'abstinence.

jours et quarante nuits. pour nous prêcher par son exemple d ivin la grande loi de la pénitence, si méconnue et confondre tous les prétextes, tous 'l es raiso.nnements, toutes les répugnances de notre mol•lesse et de notre orgueil. Sans doute, nous ne pourrions pas observer un jeûne au ssi rigoureux. Personne ne nous le demande d'ailleurs. L'Eglise, qui tient auprès de nous la place de Dieu, nous représente nos nombreux péchés et 1a nécessilé de les expier en ce monde ou en !"autre; puis, très sagement elle nous adjure de laire pénitence en cette vie et de nous épargner les rigueurs de la justice divine après la mort. Or, en quoi consiste cette pénitence pendant le Carême? 1. à faire maigre, si nous n'avons pas de sérieuses raisons de recourir à une dispense; 2. à relrancher que'lque chose à no.tre petit déjeuner et à notre souper, si notre santé ou notre condition le permet. Nous pouvons, au moins et nous devons remplir fidèlement tous nos devoirs, accepter avec soumission nos épreuves et nos contrariétés de tous les jours, mortifier nos yeux, nos oreilles, notre langue ....

00000

Il. LE CARE.ME Le Carême est plus que tout autre un temps de pénitence. Ab!Jtraction faite des dispenses que l'Eglise accorde à ceux de ses enfants qui allèguent des raisons 'légitimes, le Carême comprend quar,m 'e-six jours d'abstinence et quarante jours de je-Jne. I.a diiférence provient des six dimanct1es, qui ne sont pas jours de jeûne. Le Carême emprunte son nom au latin " quadragesima "• Q uarantaine , et signifie plus spécialement les quarante jours de jeûne. Quarante jours, c'est. en eHet, la durée du Jeûne de Jésus.-Christ dans le désert. C'était à peu de distance du Jourdain, sur une montagne âpre et sauvage. que les â~·es chrétiens o nt nommé depuis la montag ne de la Quarantaine. De sa crête abrupte on domine les riantes plaines de Jéricho, le cours du Jourdain et la rr:er Morte. Là, au fond d'une grotte naturelle creusée dans la roche slérile. sans ·aucun aliment pour souteni r ses forces humaines, sans eau ]Tlême oui pourrait le désaltérer. sur la pierre nue, Jésus, le Fils de l'Eternel, passe quarante

Ce qu'il ne faut pas dire Ne dites jamais : « Nous sommes minorité. • Souvenez-vous du mot de Jésus-Christ dans l'Evangile: «Quand vous serez deux ou trois réunis en mon nom, je serai au milieu de vous.. , Vous voyez qu'Il n'a pas padé de majorité. Si vous êtes deux ou trois, souvenez-vous du divin Maître; ne vous comptez pas, mais hardiment commencez. On n'imagine pas tout ce q ue peut pour le bien ou pour le mal la plus petite poignée d'hommes, à la condition qu'i'ls aient l'union, la persévér ance, le courage. En une vinj;!'laine d'années, dans une région que je connais bien, j'ai vu un canton absolument bon devenir en peu de temps absolument mauvais par la seule influence de trois hommes. A l'inverse, dans la même région, j'ai vu un autre canton presque subitement retourné de ma'! en bien par l'action, non pas de trois hommes, non pas de deux hommes, mais d'un seul qui malheureusement est mort trop tôt. mais qui savait vouloir et qui surtout savait oser.


6 Ne dites jama is: • Il n'y a rien à fa ire. •

Cel~, c'est le langage des égoïstes ou to ut au m~ms des faibles; c'est le lan[!age de ceux q u1 ne trouvent jamais l'heure propice el q ui quand bien même le fruit tomberait de J'ar~ bre, tro~ver~ient. encore q u'il n'est pas mûr. Ne dJtes JamaiS: • Nous serons vaincus. • D'abo rd, qu'en savez-vous? les chances de la fortune sont aussi nombreuses qu'impré· vues à qui_ s~it su pporter le ·fardeau passager des mauvais JOurs. Ent re la foi qui tran sporte les montagnes et la chari té qui subsistera quand tout 1~ _reste aura péri. il y a l'esoélrance, magmflquement encad rée entre ses deux sœurs divines. mais si bien encadrée q~'elle es.t un peu débordée et qn'on est parfols . tente d'oublier c; u'ellc est div ine aussi. Prahq uez cette belle vertu d'espérance· qu' e!le soi t yo~r vous, non comme un p;rfum leger qu1 s évapore dès qu 'on découvre le v~s~ qui le ~on tien_t, mais comme un viatique genereux qu1 sou!Jent pendant tout Je cours d'une longue vie. Que cette espérance soit la [oree de la jeunesse comme e lle est le baurne d~s vieill~rds: • Dum spiro, spero •. Pu1s, d ussiez-vous êt re va incus di tes-vous oien que le j:!"rand mal réside, n~n dans la 1éfai te, ma is dans la lâcheté qui refuse Je comoat. j'ai un peu étudié l'histoire, et j'ai touo urs vu les p lus beaux regards de la symJathie humai ne. les plus beaux rayons de 'honneur se poser aussi bien sur les vain:us q ue s ur les victorieux Etre vaincu. c'est o ut perdre po ur q ui n'a que l'habileté. par:e que l 'habileté. [oree courte et secondaire, :st tenue de réussir. Mais quand on comba t >our Dieu, pour son Egli se, pour son pays, m p~ ut connait re la disgrâce, jamais la hone. A1mez assez votre cause pour que la joie le la servir soit, s'il Je fa ut pour vous une uHisa nte recompense. ' ' Ne déployez pas à tout propos votre draleau, mais ne le cachez pas non plus. Ayez les all iés, mais ne vous absorbez poi nt en ux. Acceptez les concours et même recherhez les, ma is sans sacr ifices essentiels de rincipes o u d'idées. et ne soyez pas la petite ivière qu i humblement va se ieter dans Je euve ma is le neuve qui reçoit les rivières t ga rde avec obst inat io n l'individualité de ses aux. Ne men tez jamais et faites un ferme. ropos celui de garder toute votre vie, dût elfe vie être très lo njlue. la vin!i nité de vo·e hon neur. Surto ut voyez les choses largelent par masse; ne sacrif iez jama is vos prinIpes à un petit succès; ne dédaignez pas la ol it ique au jo ur le jour, ma is ne lui s ubor-

donnez jamais la polilique des principes, la politique chrétienne et nationale. Trava illez non pour un jour ! mais pour une époque, regardez haut el lom; et q ue votre devise soit celle qu'on voit s ur plusieurs blasons de la noblesse de F rance: • Pour -l 'avenir!» Pierre DE lA GORCE, (de l'Académie frança ise.)

Variétés TElEGRAPHIE SANS F IL PORTATIVE Les ondes hertziennes se répandent, on le sa1t, en tous sens et à de très o-randes dis· tances. Le cohéreur de Branly 1~~ détecteurs à crista ux permettent de les ~eccvoir facil~­ menl. Si un de ces appareils récepteurs est relié à un téléphone, chaque signal de télé· gr aphie sans fil, produit par une ét i ncell~ plus o u moins longue, se tradu it dans l'écouteur téléphonique par un • top . pl us ou moins prolongé. .Mais ces m struments sont assez encom· b!ants. Un ingénieur. M. J ustin l and ry, vtent de présenter à la Société astronomiq ue de F rance un appareil de poche q ui est destiné à recevoir les signaux de iélégraphie sans fib. Çe détecteur minuscule, formé pa r un cristal moxydable et une pointe en acier très du r est fixé sur Je fond d'un récepteur téléph oni~ q ue. JI n 'a pas de bobine d'accord et dans la majorité des cas la prise de terre est s uperflue. Des essais ont été exécutés au pied de la tour jusqu'aux coins les plus reculés de France. les antennes les pl us diverses ont été emp'oyées. A Paris, le simple contact du fil isDié avec un corps métallique quelconque est suffisant, depuis une si mple tringte à r ideaux jusqu'aux conduites d'eau el de gaz, aux châssis d'a utomobiles o u aux autobus. A des distances variant de 40 à 50 kilomè· tres de Paris. les gouttières, les gri llao-es les o utils de jardin comme les bêches, mi~mc' encore, les parapl uies-aiguilles à manches de bois, permetfent d'assurer une excellente ré· ception des signaux de la tour Eiffe l. Plus loi n encore. aux environs de 1000 kilo mètres, ·les fils téléphoniques ou des an tennes bien établies o nt permis de très bien percevoir des radiotélégrammes. M. Just in Landry a signalé des antennes de fort une Cl, lli ~e trouvent toujours et par-

7 tout à portée de la mai n. Ce sont les arbres. Ils o nt une [acu ité de réceptiDn cons idérable. A 80 kilo mètres de Paris, . un contact pris sur un arbre, à 2 ou 3 mètres de hauteur, avec une épingle ou une vrille enfoncée assez profondément; une prise de terre réal isée ·par une lame de couteau fichée dans le sol, ont permis d'écouter les dépêches météorologiques, les signaux-hora ires et les r adiotélégrammes que la tour Eiffel transmet chaq ue jour à travers le monde. Les troubles atmosphériques, tels que les orages, influencen t également les détecteurs. Un bruit caractéristiq ue de métal en fusion tombant dans l'eau les décèle. On entend en quelque sorte les éclairs bien avant de les voir.

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EN CAS DE GUERRE Le colonel de Tscharner examine dans le ,,Herner Tagblatt" comment la Suisse pour· rait garder la neutralité, en cas de guerre eu· ropéenne, tout en s'assurant par des conventions avec l'une ou l'autre des puissances belligérantes que son ravitaillement en blé ne sera pas empêché. Actuellement la Suisse fait venir son b lé de Russie, des pays balkaniques, spéciale· ment de Roumanie, d 'Amérique, d'Allemagne cf d'A utriche. En cas de guerre, l'Allemagne ct l'Autriche garderont leur blé pour elles et édictero nt très probablement des interdictions d'exportatio11. Le blé russe ne pour ra plu s arriver que par le port de Marsei lle. Le trafic ferroviaire avec -les Balkans sera arrêté par la mobilisation autrichienne. Notre ressource principale sera en blé d'Amérique. Mais pour le fa ire arriver jusque chez nous, il fa udra que les routes qui nous relient aux ports de mer et qui traversent le territoire dt•s Flats bell igérants restent ouverts. I.e colonel de Tscharner suggère cette idée. La Suisse devrait, dès maintenan t, cherrller' !t s'entendre, non pas avec un de ses voisins isolément. mais avec ses quat re voi· sins. afin d'obtenir pour le cas de guerre le libre passage des approvisionnements desli· 1;és à notre pays. E n échan!l'e. la Suisse s'engagerait à recevoi r chez elle. il hospitaliser et à soigner un 110111bre déterminé de blessés de chaque p11ys. El'le deviend rait ain!"i comme un lieu de refuge, un asile pour les victimes de la g uerre.

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Bibliographie LES FEUILlES D'HYGIENE ET DE .MEDECINE POPULAIRE. Revue mensuelle paraissant à Neuchâtel. Attinger Frères, Editeurs. 40e année. - N uméro spécimen gratuit sur demande. Intéressan te et ut i.le publication de la maison Atiinger Frères à Neuchâtel. Quelle variété dans ses. articles de fond, dans ses notes, dans ses recettes de tout genre, malgré son format modeste et son pr ix minime. Re· vue bien de chez nous puisqu'elle p araît sPus la direction du Dr Eug. Mayor. médecin des Etablissements hospitaliers de Perreux, et re· vue d'expérience puisq u'elle vient d'entrer dans sa q uarantième année ! A la consulter, on demeure étonné de tous les domaines q ue réussissent à embrasser ces petits cahiers mensuels: médecine domestique, alimentation, Gurtout et q uel'que peu honteux de tout ce q u' on ig nore encore dans les questions les plus l!lémentaires, de tous les préjugés qui réussissent à résister à tous les facteurs de vul· r,-ari sation scientifique contemporaine. Œ uvre véritable de salubrité publique el de ~a nté P U· blique, les ,FeuWes d'Hygiène" la po ursuivent courageusement' et avec une conscience qui mérite approbation et appui. 00000 LE TRADUCTEUR. jo urn al bi mensue l pour l'étude comparée des langues a llemanùe et fra nçaise. Voilà une publication modeste très recom· mandable a ux jeunes gens qui veulient faire une étude à la fois utile et a ttrayante des lan;;ues allemande ou française. Ils y trouvero nt, tradui ts da ns l'un o u l'autre idiome, sous une forme aussi ir réprochable q u'on peut le désirer et en rega rd du texte original, des dialogues, des lettres commerciales el de:> morceaux de lecture dans les genres •es plu<> divers, mais toujo urs choisis de façon à être lus de tous. C'est un excellent moyen d'enrichi r le vocabulaire, de s'approprier par la prat ique les expressions diver ses et de s'habi· tuer à la structure propre à chacune des deux langues. En o utre, le journal fac ibite ra les échanges de lettres (pour correction réciproque), de cartes postales illustrées et de ti mbres-poste. Numéros spéci men gratis sur demande par l'Administration du ,Traducteur", à La Chauxde-Fonds (Suisse).


. Supplément du 3-/o .f- de ,t' &cole', (1911t) La Parole de Dieu

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Le premier moyen dont Dieu se sert pour faire entendre aux hommes sa parole, c'est le tableau de ce magnifique Univers que nous avons sans cesse sous les yeux. Les pères de l'Eglise l'ont appelé avec rai son: " Le verbe extérieur de Dieu , . Pour qui sait prêter l'oreille, en effet, dans quel admirable langage les cieux ne racontent-ils pas la gloire de Dieu ! Dans l'obscuri té de la nuit, n'est-il pas vrai que ces myriades d'étoiles portent toutes le nom du Créateur gravé sur leur front? Dans les splendeurs du jour, n'est-ce pas la beauté divine qui se manifeste sur le firm ament azuré dont le spectacle attire notre regard et emport\! notre pensée? Plus près de nous, ces collines, ces vallées, ces forêts, ces rivières qui forment le cadre de notre vie terrestre nous parlent sans cesse de la bonté de Dieu. Aussi les grands sai11ts ont aimé passionnément la nature. Pour eux, comme pour saint Paul, pas une seule chose n'était sans voix. Saint Bernard, si austère cependant, disait à ses religieux que les hêtres et les mousses, les silences et les ombres des forêts lui en avaient plus appris que les livres. Cependant, mieux encore que par les objets matériels, la parole de Dieu vient à nous par les feuillets d'un livre. Là les pensées di vin es sont plus précises et plus lumineuses. Un bon livre ouvre à notre esprit des perspectives d'infini que nulle montagne, nul océan ne peut limiter. C'est ce qu'éprouvait un illustre moine du siècle dernier, Lacordaire, lorsque, penché sur ses livres, il disait: " Dans ma cellule de quelques pieds carrés, je me fais des horizons plus vastes que le monde. » Mais le livre par excellence, celui

qui nous donne mieux que tous les autres la parole de Dieu, c'est l'Evangile. Partout ailleurs, nous ne trouverions qu'un mince filet d'eau ; ici, nous. trouverons la fontaine intarissable dont l'onde jaillit jusqu'à la vie éternelle. L'Evangile est un livre étrange, unique, qui ne se peut comparer à rien de ce qui est sorti ou sortira jamais d'une plume humaine. L'homme du peuple le lit avec admiration; le savant le médite sans que son regard puisse jamais en mesurer les infinies profondeurs. Ecoutons ce que le plus puissant génie du siècle dernier, Napoléon Ie··, disait à l'un de ses compagnons d'armes, vers la fin de sa prodigieuse carrière: " L'Evangile n'est pas un livre, c'est un être vivant, avec une action, une puissance qui envahit tout ce qui s'oppose à son extension. Le voici sur cette table, ce livre par excellence (et à ce moment il étendit la main et le toucha avec respect) : je ne me lasse pas de le lire et tous les jours avec le même plaisir. " Que chacun de nous le possède aussi, sur sa table de travail, ce Livre incomparable, à la place d'honneur, en vue de l'o uvrir souvent avec un respect religieux, et d'y trouver lumière, consolation et encouragement. De nos jours, un artiste de génie, Hoffmann, après avoir retracé, de son crayon, les plus belles scènes de la vie de notre Sauveur, a terminé ainsi son œuvre : " C'est le soir. Dans utie demeure d'apparence modeste, toute une famille est groupée autour du père, dans un religieux silence. La lecture de l' Evangile va commencer. Déjà le chef de famille est assis devant la table où le livre est ouvert: Un petit enfant, de cinq à si x ans à peine, a cessé ses jeux pour venir écouter. Une jeune fille, au front pur comme celui d'un


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ange, s'est arrêtée de travailler, afin Ou peut ajouter, le plus durable car l'effort de mieux entendre. La mère s'est as- qu'elle exige influe déjà sur ceux' qui le donsise avec son dernier-né qui dort dans nent, et, puisque l'homme exerce une action ses bras. La grand'mère a joint les au.tou_r de lui, qu~elle peut se perpétuer, que lu1-meme peut laisser des descendants qu'il mains comme pour la prière, et ses formera sa propre .éducation. Il y a regards paraissent rivés au livre: car donc peu selon. de hvres qlll puissent atteindre un elle ~ait, elle q.ui a parcouru le long pareil nombre d 'éditions. Les entrepreneurs chemm, elle sa1t que ce livre porte de petites fêtes, dans l'immense deuil f.ran· en .ses pages la destinée temporelle çais Otl nous vivons, muiHplient les statues et et:rnell.e de tous ceux qu'elle a.ime. de bronze: je préfère rais que les caractères de ce métal-là. Tout le monde demande Or, a peme la lectme sainte est-elle fussent des ho.mmes, ~t tout le monde a raison. Je commencée que, au fond de cette voudrais exammer quelles sont les condilions humble_ chambre,. jésus en personne q.ui permettent de tenter une si belle expé· appara1t. Il se tient debout au sein nence. Je viens de dire qu'elle est difficile. d'une douce et suave clarté'· son re- Elle est cependant accessibfe aux plus modesgard plei.n d'amour plane ;ur toute tes. Et. cela peut s'accor~er. Car elle ne supP?s~ _nt _des t~lenls e~cepüonnels, ni une proscette famille et ses mains s'étendent ~ente smguhere, n!a1s elle exige des parents, pot,tr bénir ... , ~es. pauvres, des nches, de tous, Ulle qualité Gardons-nous de croire que c'est là em1nent~, sans laquelle rien ne peut s'édifier, la p1rfalle bonne volonté. se~lement une fiction d'artiste. Cette scene est plutôt la réalisation de cette Récemment, un ho111me qui occupe dans promesse du Christ : " Là oi1 deux notre pays une situatiott importante et qui ou trois sont réunis en mon nom je ne me connaissait pas d'ancienne date me disait: • Mais, mon cher, vous devez ~voir suis au milieu d'eux » . ' préjugé bourgeois. Vous devez croire à · Ain~ons donc et vénérons la parole lel'importance la fortune .acquise, et de la de D1eu, soyons toujours disposés à dot, et de la dere11te, et de la bonne situation l'enten.dre, so~s quelque forme qu'elle tranquille pour fe bonheur de la vie! Moi je sc presente a nous. N'estimons les suis d'avis qlt'il faut laire des hommes des choses, les livres et les hommes que énergies. et que la fortune et le bonheur 'c'est cela. • J'ai répondu: • Vous ne m'ét~nnez d~ns la mesure où ils nous parlent de pas du tout. J'ai toujours pensé ce que vous D1eu, nous apprennent à le connaître dites. • Et, en ef.fet. je crois que le pfus beau e.t à l'ai.mer. Mais que nos prédilec- patrimoine qu'on puisse laisser à un enfant, tions so1ent pour l'Evangile où plus c'est cet ensemble d 'aptitudes héritées, d'eque partout ailleurs, nous trou~erons xemp~es. de caractère aguerri qui font d'wt la par~!e divi.ne et où nous puiserons homme une puissance pour lui-même et pour la lum1ere qu1 nous montre le chemin beaucoup d'autres. Je suis convaincu que la . faite non JX:>Ur être vécue, mais pour de la vie, le courage qui nous y fait ci~tcrc est valllcue. Tout Jeune. un homme porte ce marcher et, a~1 terme, la sérénité que ~ i Q"n e du victorieux. Il est reconnaissabTe endonne la certitude des destinées éter- tre plusieurs. et sans doute on ne lui donne nelles. pas ce titre. mais un pressentiment. une certi-

Les Hommes de Demain Que seront les horrunes de demain? Ce que vous les ferez. La fonnation d'un hom· ~ e~t une œuvre difficile et, .lorsqu'on y reussrt, le plus grand chef-d'œuvre qui soi!.

tude secrète le font préférer et rechercher. La recherche de l'homme qui fera bien son métier .et qui n'aura pas peur de la vie, elle est umverselle! Je ne saurais dire combien de f~is des administrations de grandes compagmes, des chefs d'industrie, des directeurs de maisons de commerce ou de finance m'ont dit: • Nous voudrions des hommes co~ple!s, pas seulement des employés, des honunes. • Vous avez .lu , il y a ljllelqucs mois, cette très

curieuse lettre d' industriels qui demandaient aux ministres et aux pouvoirs publics de ne pas diminuer la qualité des hommes en dimi· nuant la culture latine, la culture littéraire dans les programmes d'études. Admirable ioi· liative. inspiration de la race dle-même qui veut vivre, qui devine les conditions de la vie française! Admirable courage qui les revendique! De même, j'ai reçu souvent la visite de directeurs de revues ou de journaux, j'ai causé avec eux, et chez eux j'ai trouvé une . préoccupation analogue. Ils disaient : , Beaucoup de copie, des traces de talent. des preuves même partout, mais peu d'ouvrages qui soient poussés jusqu'au degré de perfection, jusqu'où L'auteur lui-même aurait pu aller. Nous avons essayé de rendre le manuscrit à i"auteur, de lui demander un effort de plus; il a refusé tantôt par orgueit, tantôt s:tc.:hant que nous publierions quand-même, par désir d'obtenir, sans plus d 'effort, l'immédiate récompense en argent et en demi-. succès. Où sont donc les auteurs qui se préparent da·ns le l'o ng si lence, qui ne livrent aucun manuscrit sans y avoir mis tolt1e la puissanœ qui est en eux-mêmes? » Voilà ce que m'ont dit bien des fois les éditeurs. Quel souhait formulaient-ils donc ainsi? Comme les industriels et les conunerçants, ,ils demandaient des hommes. Les mères ont di t trop longtemps chez nous: • Que deviendra-t-il? Ferons-nous de lui un avocat , un magistrat, un notaire, un médecin? Quel est le meilleur moyen de lui assurer vingt mille liivres de rente et une petite maison de campagne? Quelle carrière lui fera plus sûrement faire un beau mariage? • A la suite de ces rêveries prolongées, dans lesquelles on se complaît, l'enfant était conduit et l'est encore vers une carrière désirée, préparée, et qui semble plus importante à ob· tenir que les qualités qui Iont l'homme estimable, indépendant et hardi. Amour bien imparfait. JI faut, pour bieu aimer, aimer tout autrement et avoir, corrune ambition pre· mière, celle d'élever un fils qui choisira la voie de son activité, c'est évident, mais qui ne dépendra, ni trop vite, ni trop étroitement de sa carrière, qui sera, avant tout, un caractère. Je vois bien des hommes qui se fâchent, ou qui grognent, ou qui gémissent: J'en vois peu qui ne cèdent pas. La force n'est pas pleurarde, ni violente. L'héroïsme consiste le plus souvent à d ire un petit • non • et à attendre ce qui s'ensuivra .... René BAZIN, de l'Académie française.

La Mère des Chrétiens ------

(LEGENDE VALAISANNE) ChacUll sait que le Val d' Anniviers a abrité les païens pendant plus d'un siècle. Les convertir au ch.ristianisme fut, historiquement parlant, le fruit des labeurs de missionnai· res zélés, stimuJés par les évêques de Sion. L'histoire du christianisme dans le val d 'Anniviers, comme toute histoire intéressan· te, est parée de quek)ues légendes. Une des plus jolies me paraît celle de la mère des chrétiens. Je la tiens d'un bon paysan, originaire de Orimentz... C'était dans Je temps oit les païens remplissaient les airs de leurs cris sauvages et s'adonnaient aux passions les plus farouches. Un seul sentier conduisait à Vissoie et gagner Grimentz ne se faisait qu'au r isque de sa vie. L'étranger courrait le danger d'être égorgé sans pitié et enseveli sous tm roc au bord de .la Navizance. Quiconque prononçait le nom de Theos ou de Dieu était aussitôt décapité. Dans cette contrée, œuvre de Dieu, les chrétiens étaient en horreur. Les Anniviards, alors tous païens, n'avaient pour Dieu et la mère de Dieu qu'un sourire ironique. Or, comme disent les chroniqueurs; il arriva que la Sainte Vierge se vengea des . sourires narquois des païens. Oui, la Sainte Vierge s'est vengée, mais à la manière des saints, par un miracle. C'était en avril. Un ciel sombre .plane audessus du Val d' Anniviers. Les nuages s'amoncellent toujours plus sombres. Des éclairs apparaissent; le tonnerre retentit, l'orage éclate. Une pluie violente donne au torrent lUie force nouvelle. Tout tremble. Quelques rochers se détachent des monts geants. Une fenm1e surprise par Ti'o rage, à quelque distance de Grimentz, voit un éboulement se détacher au-<iessus de sa tête. Elle se sent perdue. La puissance de la mère des chrétiens lui vient à l'idée et elle s'écrie : • Mè.re des chrétiens, sauvez-moi! , Aussitôt le silence se fait dans la nature. Un rocher s'arrête à deux pas de la paienn-: en détresse. Sur ce rocher apparaît la Sainte Vierge, calme et souriant«:. Dès œ jour, la Sainte Vierge fut en honneur dans le Val d' Anniviers.

xxx Le rocher, arrêté par la Vierge, n'a pas été touché par la main de l'honune.


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28 H se trouve à peu de distance du village de .Ori.mentz, dressé sur lu peu.te, C<>J!lme par miracle. Seul dans le cadre de la grande nature, le bloc de la Vierge parle,.~, tel un trene délaissé! t<OMULUS. Voyez: Mario: • Le Génie des Alpes Vfl· laisannes •, 1893, p. 90.

-···· L'Homme ne meurt pas, il se tue

On connaît le mot de l'illustre physiologiste Flourens: c L'honune ne meurt pas, il' se tue • qui s'appliqua du reste à démontrer après Hufeland et d'autres, que l'homme doit vivre cent ans au moins et qu'i l' peut atteindre deux cents ans. L'anatomiste suisse Haller fixe la limite de la vie humaine non pas à un siècle, mais à deux siècles et l'on a vu des individus atteindre, e11 réalité, cette limite d'âge qui nous paraît excessive. En effet, un homme bien conformé, nortnal qui ne ferait aucun excès, aucune impruden~ de nature à altérer sa santé, qui ne se surmènerait pas pendant sa jeunesse, qui règlerait sa vie selon les préceptes de l'hygiène , qui ne jouerait pas, comme on dit, avec sa santé en accomplissant des excès de travail, de Yeilles de nourriture ou de boisson, resterait j m à l'âge où ses contemporains sel'aient déjà des vieillards. On sait que Sophocle, qui mourut à l'âge de 130 ans, écrivit sa tragédie d'Œdi~ à Colone, alors qu'il était plu ~ que ce~tenatre. Atti la mourut à 124 ans apres une vte pourtant orageuse. La ,,Gazette Française'', de St-Pétersbourg, du 8 juin 1825, cite le .fa!t d'un ~iei llard qut vivait alors et se rappelatt fort bten la mort de Gustave-Adolphe, roi de Suède, tué à. la bataille de Lutzen en 1632. Ce vieillard avait 86 ans à l'époque' de la bataille de Pultawa, en 1709. Un laps de 11 6 années &'écoula donc entre cette date et l'année 1825. ce qui prouve que ce vieillard avait 202. ans. Cet exempl_e démontre que la vie humame n'a pas de limite ab,oolue. Un autre exemple de remarquable longévité est célèbre en Angleterre et est cité par Hufebmd. ctest re cas de Thomas Parr, né tn 1423, dans le comté de Stropshire et qui mourut d'accident à Londres. à l'âge de 152 ans et Q mois, en 1635. Ce vieillard s'éta it remarié avec une veuve à 120 ans.

Le roi Charles Ier ayant entendu parler de lui, manifesta le désir de connaître ce sujet ~!orieux; il le fil venir à Londres. Mais .là. Thomas Parr, habitué à la sobriété et à la frugalité, fut mis à un régime bien différent de celui qu'il avait toujours suivi et il succomba aux su ites d'une indigestion. On fi l son autopsie; on examina ses viscè!'es et l'ou reconnut qu'ils étaient tous parfaitement sains; on n'y trouva aucune lésion.

Le Soleil Guérisseur Toutes les maladies viennent de l'ombre, di t w1 proverbe napolitain, toutes guérissent au soleil. • Cette vérité essentiene, que répètent en termes différents tant d'adages populaires et de strophes poétiques, la science Fa faite sienne en ces dernières années. Sans doute l'humanité de tout temps reconnut la vertu bienfaisante de l'astre, que dès.. son enfance, elle divinisa. Mais le vague de cette adoration instinctive ne se cUssipa guère au regard de l:t maladie, qu'en 1774, ol! Fau re, à l' Académie royale de chirurgie, parla du traitement des ulcères de jambe par la lumière solaire. Les bain!:'- de solei l ne furent vraiment précon isés de façon nette que par Rickli, au milieu du siècle dernier. A da ter de ce jour, la littérai•1re scieutifique devint sur ce sujet, de plus en plus riche. A l'heure actuelle. la cause est définitivement entendue, et longue est la li ste des maladies auxquelles le traitement héliothérapique s'oppose avec efficacité. C'est surtout dans les tubercu loses chirur·gicales ou localisées, et notamment dans celles de j'enfance qu 'il a démontré sa très grande valeur. Quelques cas de tuberculose puln~ona i re étroitement dél imités, en profitent :tu même d~gré. A côté de la redoutable infection prennent place la scrofule, sa proche parente , et le rachitisme, redoutable pour la ~a­ ce et grave pour l'individu puis les plates atones et traînantes. les ulcérations rebelles. les anémies prédisposant à l'envahis.semen t tuberculeux, les conval'escences sans vtgueur, brel tout !l'ensemble des diathèses affaiblissantes, des tares dépressives, des déchéance~ organiques. des vitalités amoindries. Cetie cure solaire les fortunés vont la faire aux pays montagneux, dans t~a ir pur des hauteurs où des établissements confortables, si non luxueux accueillent leurs souffrances et leurs langtt~urs. Cette adjonction de l'alti-

tude est un excellent appoint, mais il ne faut pas ra te_nir ~ur indis,p~n~ble. ~~ .climats marins s t tomques des regwns mend10nales. gasconnes ou . ~rovençales ot~t une valeur adjuyante considerable. Celles-ct, encore, veuton di re ne sont accessibles qu'à des privilég-iés. A~tssi est-il_ bon de savoir que ta ~e ;;;olaire peut se fa1re partout, partout du mou1s oi 1 il y a du ~oleil el Otl l'atmosphère. ~st lin~­ pide c'est-à-dtre pour nous au dorructle memalade. Le solei l luit pour tout le mon. me de nous eUt l'antique didon. Il faut entendre qu'e cela est vrai au p<>int de vue thérapeutique comme au regard de l'astronomie. Il n'y ~ guère que nos petits citadins qui éprouveraient quelque difficufté à effectuer leur traitement chez eux. Le problème n'est pas insoluble. A la dernière séance de la Société suis;;e de pédiatrie, on a parlé d'une œuvre du • Rayon du Soleil • qui se charge des enfants chétifs de Genève et les conduit chaque jour, sous la surveillance d'un médecin , dans des domaines ruraux des environs, largement ensoleillés. Cela n'est proprement que de l'hygi~ ne, mai s c'est un heureux début. Il n'est guère plus diffici le de réaliser autour des grandes villes des lieux de cure solaire réelle, appliquée à de véritables malades. La mer et le soleil, c'est parfait; le soleil seul, c'est déjà fort bien, et le précieux remède doit être procuré à tous et peut l'être à peu de fra is.

du

-----·· Pourquoi les Nègres sont-ils noirs ?

Il semble que ce soit par suite d'une véritable hérésie scienhfique que les ra ces vivant sous les climats tropicaux ont la peau chargée de pigment noir. les notions classiques de physique que nous devons à • l'Alma Mater • nous ont appris autrefois que le noir est préc isément la couleur le plus absorbante pour les radiations caloriques; e t toute tentative d'explication théologique se heurte à ce fait qu'il convient de consiaérer comme acquis. H semble donc que. du fait même que la peau des nègres est noire, ceux-ci voient augmenter pour eux le suppfice de la chaleur solaire. Il faut cependant ne pas alter trop 1oin dans celle voie, et, avant d'accuser la nature d'inconséquence, se demander s'il n'y a pas à incriminer seulement notre ignorance. En e!iet, la science moderne admet que la

lumière a une triple action: éclairante, chimique et calorique. Elle admet aussi que, pour lutter avec eHicacité contre !l'a ction brtllan.te de la chaleur sola ire, action qui est à la fo is calorique et chimique, H suffit de se protéger contre la radiation Lumineuse. En outre, les tra,v aux des physiologistes montrent que la température interne du cœps humain ne varie pas de plus de 1 degré centig rade quand la température du milieu ambiant s'élève; différentes causes de déperdi· tion, et l'évaporation sudorale surtout, agissent pour que la cha leur transmise de l'extér ieur soit rapidement éliminée, et ne puisse pas faire s 'élever dans des proportions sensibles la température propre du corps. Il s'ensuit que, lorsque !lhomme est soumis à l'action d'une chaleur sol'aire intense, comme c'est le cas, par exemple. dans les pays t ropicaux. les seules atteintes qu'ait à redouter réellement son organisme sont celles des radiations chimiq ues. Or, les unes el les autres sont arrêtées par les pigmen ts noirs, qui sont à peu près totalement inactiniques. Tout appar aît donc à ce sujet comme étant pour le n1ieux dans le meilleur des mondes. Pour se garantir de la chaleur, le port des vêtements flottants est absolument indiqué. Mais lor sque les !ég:uments doivent être directement exposés a ux attein tes ùe la chaleur solaire, le por.t d'un épiderme noir, si pareille expression peut être admise, est également très indiqué. L'épiderme humain , soumis à l'action habituelle de radia tions solaires intenses. réagit d'ailleurs de façon. à s'adapter le mieu.x possible à son milieu de vie, et celle Téaction se manifeste par la dissémination à la s urface cutanée de pig-ments ·foncés, dont la présence comba t utilement l'eifel nocii des radiatio ns lumineuses et chimiques. En d'autres termes. la Providence bienfaisante a permis aux ni!gres d 'être noirs aiin d'avoir moin~ chaud. C'est d'ailleurs une explication qui rend compte de la formation du hâle sur les énidermes les plus pétris de lys et de roses, quand ils sont longuement exposés au soleil. Francis MARRE.

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------L'ordre

Une maison Ott l'ordre ne regne pas devient La proie de tout le monde ; elle se ruine,


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même avec des agents ,fidèles; elle se ruine Des • Notes et Souvenirs • qu'il vient de ~nême avec de la ~cimonie. Elle est expo~ publ~er, nous déta~ons les tignes suivantes, a une fottle de pehtes pertes qui se renourelattves à son ancrenne profession: vellent à chaque instant sous toutes les formes • Les travaux de journaliste écrit-il sont et pour les causes les plus méprisables. r~rement a~préciés: Combien d~ ceux q~i cri., Je me souviens que. étant à la campagne ltquent les JOLtrnahstes pourraient exercer œ J e_us un exemple de ces petites pertes qu'un métier pendant six mois seulemenf? On ne menage est exposé à supporter par sa néglisaurait s'imaginer tout ce qu'un rédacteur a gence. Faute d'un loquet de peu de valeur, ra à souffrir. On exige de lui de tout savoir porte d'wte basse-cour qui donnait sur les d'être au courant de tout. Quand il a fait u~ champs se trouvait souvent ouverte. Chaque article qui lui a coûté des heures de travail persorut~ qui sortait .tirait la porte; mais, où i~ a mis tout son esprit et parfois tout comme tl n'y avait aucun moyen extérieur de son cœur, on apprécie peu ou prou son œula fermer, la porte restait battante. Plusieurs vre. Parfois on s'en moque même. Je comanimaux de basse-cour avaient été perdus de pren~~ qu~un jo~rnaliste vieillisse avant l'âge .ce1te manière. Un jour, un jetme et beau et gu Il sott attemt de maladies typiques, maporc s'échappa et gagna les bois. Voilà tous lad tes du cœur, du foie, de la ra,te. H n'y a les gens en campagne. Le jardinier la cuisiJ:as de profession qui exige autant de caracnière, la fille de basse-cour sortire~t, chacun tere. et autant de cœ.ur que celle de rédacteur de son côté, en quête de l'animal fugitif. Le d~ JOurnal. J'en sais quelque chose par expéjardinier fu.t le premier qui l'aperçut et en nenc~ personnelle, et c'est pour cette raison ?autan.t un fossé pour lui barrer le ras;age, 9ue Je professe une grande estime pour les li se lit un~ dan~ereuse foulure, qui le retint JOurnalistes. • plus de qu111ze JOUIS dans son lit· la cuisi00000 nière trouva brûlë du linge qu'elle a'vait abanLES CORBEAUX VOY AOEURS donné près du feu pour le faire sécher· et ia fille de basse-cour ayant quitté l'établ~ sans Une curieuse expérience vient d'être ·lentée se donner Je temps d'attacher les bestiaux, pour remplacer par des corbeaux les iradiune des vaches, en son absence, cassa la jamtiottnels pigeons voyageurs. be d'un poulain qu'on élevait dans la même Une société de dressage s'est organisée écurie. Les journées perdues du jardinier vaen Allemagne. Et les premiers essa1s ont été laient bien 60 francs; le linge et le poulain assez satisfaisants. Les corbe.au ( am1doué•:. e~ valaient bien autant; voilà donc en peu par des victuailles qu'on leur oilr;tit au dresd·mstants, fau te d'une fermeture de quelques wir, revenaient avec ponctualité, rapportant sous, une perte de 120 francs, supportée par les messages dont on les avait chat'gé3. des gens qui avaient besoin de la plus stricte La chose aHa bien durant tout l'été. Mais économie, sans parler ni des souffrances causitôt que les brumes d'automne eurent ramené sées par la maladie, ni de l'inquiétude et aules bandes sauvages de corbeaux on constata tres inconvénients étrangers à la dépense. ayec inqu.iétudes que le service de; messageCe n'étaient pas de grands malheurs ni de nes fonctiOnnait de mal en pis; les c~•rbeaux grosses pertes; cependan,t, quand on saura que facteurs ne rentraient plus au logis. le défaut de soin renouvelait de pareil's acciUne surveillance exercée durant ces derdents tous les jo·urs, et qu'il entraîna finaleniers temps pennit de constater ce fait étranment la ruine d'une famille honnête on conge: les bandes de corbeaux sauvao-es aperceviendra qu'il va lait la peine d'y faire attenvant les corbeaux dressés, se pré~ip;taient tion. ].-B. SAY. vers. eux, et,. soit par la persuasion, soit par la vtolence, Ils les contraignaient à rester au -------·~.---------milieu d'eux! On a vu des corbeaux messagers, qui se refusaient sans doute à abandonner leur mission, massaorés par le•us collègues indépendants.

Variétés

UN EVEQUE JOURNALISTE Mgr MaiJf:, évêque auxiliaire catholique de Breslau, fut autrefois journaliste et journaliste militant. '

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PERMUT ATION DE DOIGTS . ~e prof~seur. Oœtell, directeur de la policl mtque chtrurgtcale de l'Université de Kiel,

vient de réussir une o,pération merveiHeuse, qui intéresse l'art autant que la science. Un violoniste de trente-sept ans était menacé de perdre .son gagne-pain: le petit doigt de sa main gauche, ankylosé, refusait tout service et aucun traitement n'avait pu guérir l'articulation rebetle. Dans cette extrémité, le chirurgien se décida à la remplacer par .l'articulation correspondante du second orteil gauche. L~ transplantation fut exécutée le 5 mai; un mois plus tard, l'orteil devenu doigt se prêtait aux mouvements de flexion. Un nouveau mois de massage et d'application d'air chaud suffit à l'opéré pour retrouver son ancienne souplesse et battre les trilles les plus vertigineux. Aujourd'hui, il a repris sa carrière de virtuose et retrouvé sa place dans la phalange d'artistes dont il faisait partie, grâce à celle qu'on lui a si inopinément greffée. On avait vu déjà des peintres manchots brosser leurs toiles avec la main gauche, voire avec leur pied, mais non .pas des violonistes caresser de l'orteil le manche de leur instntment. Le professeur Gœtelle a réatisé fort élégamment ce que les pianistes appelleraient un « doigté de substitution •. 00000

BOITES AUX LETTRES I.e degré de culture d'un peuple, disent les .,Nouvelles de Munich" se mesure au transit postal et à la vente du savon. A l'un de ces points de vue au moins, l'Allemagne se place au premier rang: elle a 153,187 boîtes à leiIres; la France n'en a que 83,100; l'Angleterre el l'Irlande, 69,332; l'Autriche, 43,317; l'Italie, 36,270; la Russie. 27,769; en· dernier lieu viennent la Grèce 913; le Luxembourg, 818; et enfin la Turquie, 'Jont les possessions d'Europe, d'Asie et d'Afrique, ne comptent en tout que 486 boîtes. Si l'on tient compte de la pOpulation, les places se répartissent assez différemment. La première est au Danemark, où l'on trouve une boîte pour 234 hâbitants ; la seconde à la • Suisse • , 286; la troisième au Luxembourg, 320; la quatrième à l' Allemagne, 424; la cinquième à la France, 472; les suivantes à l'Autriche. à l'Angleterre, au Portugal. Mais la Turquie garde toujours la dernière, n'ayan t qu'une seule boîte pour 69,300 Ottomans. 00000

SI ELLES QUITTAIENT LE TRONE La ,,Nouvelle Presse libre" de Vienne, s'est livrée à une petite enquête pou( savoir comment les souveraines pourraieut gagner leur

Yie s 'il leur arrivait un malheur, ou plutôt une suite de malheurs. Il se trouve que la plupart d'enüe elles ont une foule de talents qui pourraient aisément devenir rémunérateurs: la reine Elisabeth de Belgique possède le di· .plôme de docteur de Puniversité de Leipzig. ExceLlente musicienne elle joue du piano et du violon; en outre, c'es.t une «chauffeuse • én;térite. La reine Mary d'Angleterre chante, pemt des aquarelles, ce qui ne l'empêche pas d'être une habite couturière. L'impératrice d'Allemagne Victoria-Augusta fait des photographies d'art. La reine Wilhelmine de Hollande peint des miniatures et prépare des plats succulents. La reine Maud de Norvège est auteur dramatique (sous le pseudonyme d~ Graham Irwing); elle est en même temps relieuse, modiste, peintre et excelle dans tous les sports. La reine de Roumanie, Carmen Sylva, est un poète célèbre. Quant à .ta reine d'I ~alie, ~le dit volontiers, en mamère de platsantene, que dans un music-hal\ de Londres ou de New-York elle pourrait gagner 2000 fr. par semaine comme • recordwoman • de l'a natation et du tir. 00000

ZWANZEURS Les pince-sans-rire belges sont terribles. Ils vous racontent les bourdes les plus énorllles avec un sang:îroid imperturbable et entassent des mensonges dont rougirait Tartari n avec un air de réciter la Bible. C'est ainsi qu'une agence belge communiquait ces jours derniers cette information sensationnelle, qu'elle datait de Londres: Une affaire de cambriolage se plaidait der" ièrement devant un-des tribunaux l'o ndoniens. L'avocat du prévenu s'exprima en ces termes: « Mon client n'est pas entré dans la maison; i1 a simplement passé le bras à travers une fenêtre entr'ouverte, et de cette façon a dérobé quelques menus objets à sa portée. Il n'est pas juste que vous condamniez la personne entière de mon client, son bras seul étant coupable. • Le tribunal se rendit à cet argument et. pensant avoir le dernier mot, rendit ce jugement: • L'argument de la défense ~tan t logique, nous condamnons le bras de l'accusé à un an de prison, avec faoul·té pour le corps enlier de l'accompagner. • Alors on vit ceci : le condamné, souriant, s'approcha du tribunal et tranquillement, déposa sur une table ... son bras, un bras mécanique, puis il sortil. Le cou.J~able était manchot!


15 Mars 1914: 32 Qui doit prendre la responsabilité de cette fantaisie judiciaire? Un humoriste londonie;t ou un zwanzeur bruxellois? 000000

LE BOIS ARTIFICIEL L'invention est due à un Français. .M. Charré. Elle est appelée à rendre de rrands services à la charpente, en remplaçant avantageusemevt le bois naturel. La solution du problème n'a été obtenue qu'après six ans d'études et d'expériences, dont les plus récentes ont donné des résultats complètement satisfaisants. Le procédé consiste à transformer la paille en une matière solide, aussi résistante Que le sapin ou le chêne; les tiges sont c~ l la machine et réduites en pâte par la cuisson, en y ajoutant certains produits chimiques. La pâte, ramenée à une substance homogène, est ensuite comprimée sous une très forte pres· sion. On obtient ainsi une matière première b. laquelle on peut donner toutes les formes: planches, poutres. chevrons. lattes. bag-uettes, moulures, de toutes dimensions. Ce bois artJiiciel peut. comme le bois qrdinaire; être facilement scié. La paille étant partout ·relativement bon marché, les frais sont peu élevés. Le même bois de paille sert aussi au chauf• fage. il donne une grande flambée et peu d~ fumée. On l'emploie également pour la fabrication des allumettes; il vaut mieux que le peuplier et coûte beaucoup moins. On en fait de tœme pour le papier d'emballage, pour le~ bouteilles, cruchons et autres objets similaires. Il se prête à bien d'autres applications, et son usage ne tardera pas à entrer dans la pratique courante. 00000

LA CHANSON DES POTEAUX Ne vous est-il pas arr ivé d'écouter avec curiosi té. sur le bord d'une roufe, la chanson des poteaux télégraphiques. En approchant l'oreille de l'arbre qu~ sup· porte les fils on entend des harmonies bizarres, dont la modulation varie avec ·la force du vent. C'est du moins, la cause que nous atlribuons, avec assez de vraisemblance, à ces vibrations traduites par de très nettes résonnances. Or, la science, appuyée sur l'observation, nous dit, aujourd'hui, que nous sommes dans l'erreur. Ce n'est pas le vent qui lait ainsi chanter les poteaux télégraphiques, attendn

que, même sans le moindre veut, on les en· tend laire leur étrange ntl,l.sique. D'oit vient-elle donc? Quelte en est la cause? Car à tout effet il y a une cause, au moins. la cause, dit un professeur canadien d'Ottawa, M. Field, c'est la terre. la terre vibre, et ce sont ses vibrations que ressentent et transmettent les morceaux de bois. à l'encontre de ce. que l'on suppost' d'ordinaire. Consultez le sismographe, dit M. Field; il nous dénoncera ces tressaillements infinitésimaux, mais constants. de notre boule tournante; partant de là. vous saurez quelle modification s'apprête dans J·a température, tau! par le nombre des vâbral.ions écoutées que par la hauteur de leur ton. Si la pluie est prochaine, le son est à uu diapason très élevé. Dans le cas contraire. des notes graves bourdonnent à nos oreilfes dès que nous les appliquons contre les poteaux révélateurs. Supposons que ce savant canadien ait raison; voilà un baromètre avertisseur qui devient joliment utile aux campagnards! Quelle est, en effet, la campagne qui ne soit traversée, au jourd'hui , par quelque ligne léfégra-

tmatre (Q)~{~~l~Jl DE LA

Soeiété valai~at)t]e d'édu~aticn ·

phique~

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U. PLUS VIEILLE FEMME

DE L'ALLEMAGNE On vient de découvrir l'â2'e exact de la doyenne de l'Allemagne. A l'occasion des récentes fêtes de l'Indépendance, on sigualn comme contemporaine de la bataille de leip· zig une femme Jeanne Schidlo. habitant le village de Schimichow, en Haute-Silésie. En réalité on ignorait son âge exact el l'aïeule elle-même sava it seulement qu'elle était née • vers 1805 » . Or, on vient ·de découvrir d'une façon fortu ite, dans le clocher de ·l 'église d'Ilchoua, d'où la doyenne est ori~inaire, un reg-istre de l'état-civil qui donne le 10 décembre 1797 cormne date de la naissance de Jeanne Schidlo. Cene-ci est donc actuellement dans la cent dix-huitième am1êe de son âge et elle devient d'emblée la doyenne de l'Allemagne.

Publication dn MU&HE PEDAGOGIQUE L'Ecole primaire donne de 10 à 12 livraisons de 16 pages chacune, non compris la couverture, et autant de suppléments de 8-16 pages pendant l'année ordi01rire (soit du 1er Janvier au 31 Décembre).

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Les abonnements se règlent par chèque postal II 56 ou à ce défaut contre remboursement. Annonces : 20 cent. la ligne sur toute la largeur Tout coe qui cooncerne la publication doit être adresd à son géra.nt, M. P. PIQNAT, Secrétaire au :I.e l'lnstructl;:~o publique à Sion

:iir~ctement D~part.;ment

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* Le père à son fils qui renlre de classe: -

Voyons, nous allons voir si tu profites de l'instruction que je te fais donner au collège. Conjugue-moi fe verbe .... chemin de fer. !c -

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