Supplêment du 3-/o ~ de ,f &cole, (19~1)
56 vient des ·passants, au .milieu cks voitures, des cris des camelots, et de toute la prose de la rue, lui·, l'hom.'tle po.sitif, le voyageur 1lmmain chargé <le lourdes responsabilités, il écoute dans sa conscience poussiéreu·se d'étranges échos se répondant dans le lointain, et, devant sa pensée, se protfile sans cesse le visage d'un vieiJlard tout illuminé de joie tranquiLe à la vue d'une petite Hostie blanche, qu'un prêtre élevait ·s ur un minuscule calice d'or.
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PIERRE L'ERl'vmTE.
L'art de devenir centenaire Il est venu ces derniers temps, à je ne sais quel •journal, l'étrange idée d'interroger un certai•n nombre de centenaires. A cha<lUil, il a posé cette questi-on • Qu'avez-vous fait pour atteindre votre âge? •Commeut vivez-vous? • Les réponses ont été diverses, mais on y retrouve en fin de compte deux conditions de régime: Une vie active et pas de soucis. A part cela, il y a de quoi démentir tou-s les ma· lluels pratiques .publiés .jusqu' ici à l'usage des aspirants centenai.res. • Observez l'hygiène la plus sévère, dis·entils. Et la veuve d'·un acrobate, qui achève sa 102me année de répondre: • L'hygiène! une blague. ]'ai toUJjours vécu dans rune ·roulotte, me ·débarbouillant de temps en temps et ayant plus de vermine que d'écus; et je suis très robuste encore et j'ai l'esprit fort lucide. • • Pour de·veni.r centenaire, j'ai travaillé beaucolliP en plein. air; je me ~uis couché tôt, je n'ai •jamais dormi plus de 7 'heures et je ne me suis j-rutuais fait de mauvais sang •:VouS~ savez désormais li. quoi· vous en ten1·r, ô bonnes gens qui rêvez de virvre votre siècle; prenez de l'air, du mouvement, saluez l'alll!ore chaque matin et ne pensez .qu'à des dh.oses gaies. V011's me direz que 1çà n'est pas tolljjoUJTs facile, évidemment, mais si le moyen était à la ·portée de tout le monde, il n'y aurait pas d 'originali.ié à devenir cente.uaire. Or, c'est encore une ve,rtu ra.re, et bien que la france détienne le record - ·peut-être à
cause des tra.ditioM 1joyeu!e:s de son peuplt - il -n'en est rpas moins vrai que Jes ctntenaires ne courent pas les rues. Il faut lire les ioumaux de province pour coonaître leur existence, car dans les villes ont meurt plus tôt. Mais dans la paix des champs, le régime ·néces.sai.re s'observe sans trop de peine. On respire, on travaille et généralement les muscles font plus d'efforts que la ·pensée. Uhomme le plus vieux de france doit être M. Barsac qui achève sa 108me année. La femme la plus âgée est sans dou~e cette Ma. dame Peigt1oux dont les journaux ont parlé alors qu'elle entrait cfuns sa 105me année. L'un e1 l'ruutre Joui·ssent de toutes leurs la. cuités. Il y a eu mieux jadis- Il e-,üstait aux envi. rans du Havre un médecin âgé de 104 ans doJJt le père était mort à 108 ans et 0111 a si. gnalé une demoiselle Durmaine morte près de . Bordeaux à l'âge de 107 ans. 1En SOmme, nOUS ne faiSOCJ'$ 1 en notre Siècle, ni plu.s mi moins quïautii'efois, et les anciens 11ous ont la·rgement donné l'exemple. L'his· toire ne nous rappelle-t-elle pas que Sophocle avait pLu:s de cent ans quand il composa i)e. dipe, que Démocrite versifiait encore à 109 ans -et qu Epiménide mourut à 154 ans.
----···~-~·-EN BIBLL'E CO.MPAGNJE. -
Que vo11· lez-vous, moi ~e $11lis anticlérical. - Moo ami, c'est ton droit. Mais sais-tu quels sont les anticléricaux? •Les Juifs sont antidéri· caux. Tous les francs-<IIJaçons sont anticléricaux, T.ous les sans-Dieu sont anticléricaux. Les voleurs sont anticléricaux. Les ivrognes sont antilcléricaux. Les vauriens sont anticlé•ri.ca·ux. Et le diable est certainement anticlérical. Te voilà en belle compagnie, mon ami. Je t'y lais.se. Bonsoir.
~~~ :j: La politesse, c'est l'art de fai!Ie ce qui vous ennuie comme si cela vous amusait. ~: La roue la plus mal graissée est celle qui fait le p:u•s de bruit, et celui qui a le moins d'onction et de patience esi celui qui fait sooner ses 'Plaintes le rplus haut. s. françois de Sales.
Le Dimanche moderne T,ous les sociologues vraiment chrétiens ont signalé :et préconisé l'influ:ence salutai:re et moralis,atriœ du dimanohe. Aussi rpeut..~on presque difie ~que l'observation ·complète de la loi dominicale forme à elle ~seule toute une ·fuce de la réforme sociale. Deux lf•aisons, el11 effet, même au s1eul point de vue nailwrel, la r·endent de première imporlallliCe: L'élévation qu'elle donne .aux pensées de l"h'omme et à toute sa -conduite; le sentiment d'ég~alité qu'elle met au cœur de ceux QUi jouiS/sent des mêmes biens et ;partidpent ~aux mêmes cérémonies. L'un et l'autre de ces .avantages est en gŒ:ande par:tie dispa:ru par suite des rprêten~ ·dues exig;enœs de la vie modeme. Plfemièrement le dimanche n'est ·plus ' ' un jour de sanctification. Les preo'CCupations spirituelles 10nt passé à l':arrière~pian. 'La tâche es,sentiell~ du dtll!lanche esi rpour beaucoup au]OU'rd'îhl:ll de s'amu6er de ·courir ici et là, de votr du monde, d'éprouver des sensatj-ons. P.l~s de calme ser·ein .de l'âme, plus de JOie Ylraiment et intensément religieuse, plus d'émotion douoe, devant les mystères de la foi. On assiste -rapidement - et enwre :quand on est catiholique pr:atiqwant, - le plus souvent à ~ne m~:s,e basse, .puis 'On se livre > aux distractions et aux plaisilf's. On laisse là le &U!l'llla:turel ·pour Sie jeter à COllPS perdu dans J..~ sein ·de la nk:tture: •Coooses .de monta· gne, ·worts, · ,promenades, 6!peclades, soirées, tout œ qui est 'humain, wut ce que le monde ofire de plus ou moins licite, 1e.st embmssé avec empressement. A t~avers cette .Joule de préocrop.ations d'ordre nat·U>rel et de ,pench'a nt naturaliste, que devient La• g~rande pensée de la dralrité et de runion: .à !Dieu et au prochain? On l'a dit rouvent, il n'y ·a 1
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l rpas de :philanthro•pie :sans ~amour de · Dieu. En négligeant Dieu et les intérêts de S'On âme, :au~quels le dimandhe est spécialement }1éservé, l'homme fausse sa vision des ·choses. et méconnaît la waie nature des relations sociales. Au lieu d'un amour lféciplfloque basé ~Ûr le saorifi<ce, il n'y voit plus qu'un ·commerœ de satisfactions sensibles. Le ~~oohain •èst ,ag,réable •ou désagréable, 1ou •bien il n'existe pas. Les .am~sements deviennent des besoins et les ·cérémonies religieuses un ennui, les intérêts matériels prennènt le dessus et il n'en faut pas davanta.g-'e pour f.aiœ d'un obrétien un esprit fermé 'aux exigences de notre culte d'.adolfaHon et de reconnaiSSiallce envers Dieu, l'auteur de tout bien. Cœlestium donorum distribùtor Deus. • ••••
Une parole de Jésus sur la Croix Jé&us, &Uif la croix, a di~ œ mot sublime et douŒ OIUlreux: SITIO. fai soif. Depuis lors, a,u long des jours et des siècles, 11w.rnanité tout entière a réqlété ce mot. Les lèv.res et les âtœ>s l'ont crié ou mUJrmuré, et tout être à son tour le prononce avec l'ac· cent du déseS(lloir ou de la foi. Mon jOUI! e&t venu, mon Dieu! L'arube en a~V~ait Lui ~·is longtemps déjà sous l'empire de .votre pll!role et soos l'influence de votre a~~nour; .sows l'ao\lion auSISi de la lente souffrance dont Vous vous servez pOU!! votre œuvre kie rénovation. L'éprelllve est venue, et maintenant de tou• te mon âme je la prononce, Seigt1e.œr, la parote doulomem;e: J'ai soit SITIO. J'ai soif de celre paix que setrl Vous donnez et qui tranSifomte la we, de ,cette stalbilité, de ce repos vivant qui existe seulememt en Vous. ']'ai ,goiŒ de lumière; soilf de cO!IlUaître, de voi,r, .de posséder, comme nous pogsèderons et venrons daOJs l'éternité. J'ai soif de syrnp;llthie pro(onde, de ten-