L'Ecole primaire, 29 février 1928

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47me

Année

No 4

29 Fé~rier 1918

Maté i 1 colaire Articles pour le dessin et la peinture Tableaux noirs et chevalets, matériel

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S"LFÈGE Ce cours de solfège est divisé en huit parties, il comprend tl'ois volumes :

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LiVlee du lllaître: Un volume, parties 1 à 5. In-8° cartonné. . . . . . Fr. 4.« Le livre du maître commente et suit pas à pas le premier volume de l'élève. Il renferme la première partie, qui s'adresse à des élèves ne sachant pas encore lire, et un choix de dictées musicales qui complètent le cours du degré supérieur. « Ce manuel contribuera à l'éducation musicale de nos enfants. P~r la logique de sa méthode, par sa clarté, il écarte du chemin qui men~ ~ l'Art, les obstaC'les s~més comme à plaisir par une pédagogie routImere ..Il .est pOUl' le maltre un guide. pour l'élève, un moyen de culture artIstIque.» Extrait de la préface.

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de la musique ...

29 Février 1928

Nu 4:

Organe de la Société valaisanne d'éducaUon SOMMAIRE: Admission aux Ecole normales. - Brevet . ~e capacité. _ Notre souscription. - Abonnement à l' « Ecole primaire». Conférence des Instituteurs. - Chorale des Instituteurs. - Chronique de l'Union. - Exposition scolaire. - De l'enseignement religieux à l'école. _ Langue française. - Contribution à l'étude de la narration. - En glanant. - Leçon de calcul. - ({ NOS PAGES ». _ La manne fédérale. - La Question sociale: Le Travail.

Admission aux Ecoles Normales Les examens d 'admission auront lieu: à Sion, le 26 mars pour les garçons, à 8 heures et demie 27 filles, »' Brevet de capacité Les examens pour l'obtention du Brevet de Capacité auront lieu: à Sion le 11 juin pour les Instituteurs, à 8 heures et deluie . 12 Institutrices,

Notre souscription . Repor~

S. May tain , anc. inst., Sion Personnel enseignant de Conthey Personnel enseignant d'Ardon . Personnel enseignant de Chippis Sœurs enseignantes, Illiez. Sœurs enseignantes, Troistorrents Instituteurs de Vouvry Praplan Emile, Icogne . Maîtres des Ecoles primaires de garçons , Sion. Total

Fr.

458.40 10.193.40.20.10.10.~

15.-

5.30.Fr.

791.40

Nous déclarons close cette souscription en faveur d'un Collègue frappé par l'adversité. La belle somme recueillie est un nouveau témoignage de l'esprit de solidarité qui anime les luelnbres du Corps enseignant. Au nom du bénéficiaire de la souscription et de sa famille , un sincère luerci aux donateurs.


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Abonnement à 'J'1I'Ecole Primaire" MlV!. les ' Instituteurs sont priés de ~~ra retenu s~r ,la mensualité d'avril ft. ~ . 0~;_e1m1 e n t) a l ~cole pl'im.ail'~ (décision u -2 6 et fI. 1.50 cotIsatIon à la S.

prendre note qu'il leur 6.-, dont fI'. 4.50 pour de l'Assemblée générale V. E.

fI'. 3 La ~otis~tion à la Société féminine d'Education étant de '-, ]1 s~ra retenu aux Institutrices ft. 7.50. t Le~, abonnés qui n"e font pas partie du Corps enseignant son prIes de verser le montant de leur abonnement fI' 4 50 SIII' l1e compte d ' II c 56, avant le 10 mars prochain. ' . A. partir e l c leque ce cette date, 'la valeur sera prise en encaissement.

Conférence des instituteurs

Les conférences des Instituteurs auront lieu conformément au tableau ci-après: . A S.iel'l'e, le 6 mars, à 8 heures et deluie pour les districts de SIerre et de Sion. ' A Vex, le 7 mars, à 9 heures pour le district d'Hérens. St MA ~ assongex, le 13 luars, à 9 heures , pour les districts de - aunce et de Monthey. A Vollèges, le 14 mars, à 9 heures l)our le district d'Entreluont. ' . A lIt/al'tigny, le 20 mars, à 8 heures et demie, pour les distrIcts de Conthey et de Martigny .

Chorale des Instituteurs (à bâtons .rompus)

. ~~ sta~ili,s~t~on étant à l'ordre du jour, stabilisons 1 Les deux de~nIeles repehhons çmt réuni 50 et 55 chanteurs. Avec ceux qUI se sont excusés auprès du Comité, disons 60. Ça suffit. 1 L~ registi'e f~ible est toujours le 1er Ténor. De la Raspille à a .MOIge . ~e. St-Gmgolph, tout régent capable de chanter ténor et qUI ne se .JOIndra pas à nous après le présent apI)el (paI·f . . ~ tement M'sieu!) .......... ar . E.t au besoi~l ~o~s denlanderons de prendre toutes mesures

~lie~,. ~~, ~nsell fed~ral afin que la patrie ne soit .pas en danger, a

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e oreux afIn que la terre ne cesse pas de tourner ences blocs de responsabilité viendront à Saxon . ' p

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Le 27 mais, prochaine répétition. Ce sera le printelups, sauf avis contraire. Rien que pour chanter « Margot, c'est qimanche » , il vaut la peine de venir. Le présent avis tenant lieu d'ordre de luarche, inscrivez dans votre journal de classe, en date du 27 mars: Apl'ès midi, Saxon. LE COMITE. Assemblées des districts

Les assemblées des districts de l'Union du Personnel enseignant valaisan se tiendront d'ici au 1er avril au plus tard. A l'ordre du jour figureront les points suivants: 1. 2. 3. 4. 5.

Règleluent. de l'assemblée du district; Nomination du comité de l'asselublée du district; Propositions à transmettr~ au comité cantonal; Bureau de placenlent; , M. Révision de la loi scolaire.

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Chronique de l'Union

La loi sur le cllôlnage Le peuple valaisan se prononcera le 11 mars sur l'assurancechômage. Le comité de l'Union du Personnel enseignant réuni en séance à Sion le 23 février, a pris position en faveur de la loi et invite tous les membres du personnel enseignant à l'appuyer. La plaie du chôluage ~'evêt aujourd'hui toute son acuité. La crise que traversent à cette heure certaines industries: les textiles, l'horlogerie, la nlécanique entr'autres, ainsi que les barrières dressées à l'émigration par les gouvernements étrangers en sont les causes principales. Nous voyons, en effet, des milliers de travailleurs refoulés de leurs ateliers et condamnés par la force des choses à l'inactivité. Il en résulte donc, dans ·toutes les sphères de la population, une entrave à la prospérité industrielle, commerciale et agricole, un malaise général qui se répercute jusque dans les régions montagneuses les plus l'éculées. D'autre part, le chômage peut entraîner la ruine de la société, de la famille et de l'individu. Chacun porte en soi un capital-travail producteur d'intérêt. C'est, en effet, cette pensée qui est l'espoir et l'unique fortune de bien de jeunes familles. Or, le chôluage vient-il à anéantir cette seule planche de salut: c'est alors la luisère, l'effondrement de tout idéal, les ten-


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tations mauvaises avec tout le cortège des conséquences néfastes pour le bien général de la société. Les pouvoirs publics conscients de tous ces dangers, ont cherché à y porter remède. Des subventions (subsides) ont été alloués durant la période d 'après-guerre, à toute entreprise nouvelle nécessitant l'emploi d'un certain nombre d'ouvriers, des offices de placement gratuits se sont constitués dans chaque canton, ceci en vue d'établir l'équilibre entre les offres et les demandes d'emploi et enfin la Confédération légifère aujourd'hui sur les caisses chômages , les favorise et les subventionne. ,

En ce moment, les cantons eux-Iuêmes sont appelés à tendre la main aux ouvriers. Il est donc du devoir du personnel enseignat de coopérer à une institution si sociale. Notre Valais, quoique peu industriel encore, doit s'intéresser à l'assurance-chômage, car celle-ci peut s'étendre à l'élément cam,pagnard. Nous savons, en effet, qu'il existe des caisses syndicales: ce sont celles dont les charges et l'administration sont prises par les employés avec l'aide de la Confédération, les ' caisses paritaires où employés et employeurs agissent de concert, enfin les caisses publiques qui reposent sur une base de droit. public.

Ces dernières sont précisément prévues pour faciliter l'acces sino des campagnards aux subsides de chômage. Or, qu'entendon ici par campagnards? Les petits propriétaires de la luontagne pourraient-ils être mis au bénéfire d'une caisse-chômage? Nous ne pouvons répondre d'emblée par l'affirmative. Cependant, il est certain que l'interprétation dans un cas concret par les organes fédéraux se ferait dans le sens le plus large. Nos montagnards sont dans bien des cas propriétaires et ouvriers agricoles et chacun pourrait au besoin se prévaloir de ce dernier titre. Or, par la fondation de caisses publiques comm'u nales ou inter-communales nous verrions possible la mise en chantier de travaux utiles entrepris par la caisse dans la période de chômage saisonnier. II en résulterait certainement des avantages appréciables pour les régions où les travaux sont en COurs. Est-ce la création d'un cheluin de dévestiture, l'ouverture de canaux d'arrosage, la mise en culture de terrains, etc. Toutes ces anléliorations foncières rendues possibles par les caisses et les subsides alloués contribueraient un brin à la prospérité matérielle de notre cher pays. Nous n'avons pu qu'effleurer ici certains avantages procurés par la loi sur le chômage. Nous abandonnons à nos collègues le soin d'en découvrir encore. Il y en a d'autres qui sont d'ordre général et qui rendent pressante l'acceptation de la loi. Nous recommandons une fois de plus à tous les membres du personnel enseignant instituteurs et institutrices d'agir avec prudence et vigueur pour le triomphe de la bonne cause. M.

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Exposition scolaire Ces jours derniers, nous avons, comlue par hasard, mis la main sur les observations que nous avons notées lors de nos visites à l'exposition des travaux d'école primaire qui ont figuré à l'expo sition cantonale de Sion, en 1909. ' Ces observations ont, jusqu':'! 111, intenant, dormi dans nos carton s et n 'ont pas encore été publiées. Nous, les avions recueillies pour notI'e instruction personnelle, dans ~e but de n~)Us ~endr e compte, au moins dans une mesure relatIve, d.e la s~tuatI,o~ de l'enseignement primaire dans notre canton . Dls~ns. Imm~dIate­ ment que notre examen n'a porté que s~r .la. partIe franç~I~e du canton; mais nous croyons que nos appreciatlOns eussent ete sensiblement les mêmes pour la partie allemande . Nous pensons donc intéresser nos lecteurs en mett~nt s.ous leurs yeux quelques-uns des points les plus importants qUI avme~1t attiré notre attention au moment de l'examen des travaux exposes. Ils pourront peut-être servir de directi,v~s .à quelques collèO'ues o , mais nous les donnons comme appl'eczatzons personnelles. . Bien qu'en 1909 nous ayo~s déjà une assez long,:le prat~que de l'enseignement, nous reconnaIssons humblem~nt qu a cette epoque nous étions très faillible même en pédagogIe, et que nous le sommes encore aujourd'hui. Nous nous garderons donc de nous ériger en oracle. Nous éviterons également de publier les appréciations ~(ui concernent chaque district, telle ou telle comluune, encore mOInS une telle classe ou école; nous resterons dans le cadre des r em ar ques ayant un caractère général. Voyons donc l'avers de la Iuédaille : 1. Les travaux exposés démontrent q,u'il y a eu tant c?ez les élèves que chez les maîtres un effort conSIdérable pour arrIver au Tésultat constaté. 2. Ils eussent été peut-être plus variés et plus nombreux , si l'invitation d'exposer avait été faite dès le. com~enc.ement de l'année scolaire, et non pas seulement à la fIn de JanVIer. 3. En général, les enfants possèdent une écriture lisible e~ bien soignée; les cahiers ont un cachet d'ordre et de pr0I;>rete qui fait plaisir à voir. Les devoirs sont, sauf de rares exceptIons , bien disposés et corrigés avec soin. 4. Un certain nombre d'écoles ont présenté des dessin~, ce qui indique que cette bran?he, ~utrefois si délaissée, a mmntenan aussi les honneurs de 1 enseIgnement. 5. Dans l'ensemble, cette petite exposition scolaire ,laisse u?e impression favorable et encorageante, et ~lle,prouve qu en ValaIS , nlalgré les conditions désavantageuses qUI resultent surtout de la


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topographie, des mœurs et des coutumes de populations montagnardes, l'enseignement primaire est à la hauteur de sa tâche grâc~ surtout au dévouement et au sens pratique du personnel cI?-selgnant. Examinons maintenant l'autré côté de la médaille, le revers: Preno~s les principales branches dont on a exposé des travaux, savon' : la langue, l'arithmétique, le dessin. Nous dirons un mot très court des cahiers.

Langue: 1. Dans l'enseignement de la langue, on ne fait peu,t -être pas suffisamment usage de la Inéthode concentrique, c ~ est-à-dire qu'on néglige d'utiliser toutes les autres branches à l'.acquisition du vocabulaire, de la grammaire et de la composihon. . 2. Les dictées, les ex. de grammaire, les sujets de composihon sont trop fréquemment pris au hasard, d'où absence d'enchaînement logique, de gradation. 3. Il y a encoi'e des dictées trop longues et parfois au-dessus de la force des élèves. Leurs sujets devraient ordinairement avoir un côté pratique, utile à l'éducation. . 4. On ne fait presque point usage du livre de lecture pour le ChOIX des exercices écrits de langue. 5. Les sujets de composition, du moins les lettres, sont pris souvent en dehors du milieu des élèves. Comment veut-on, par exemple, que des enfants de 11 à 12 ans écrivent des lettres de conseils, rédigent des actes réservés à certains professionnels? 6. Les leçons de choses, les exemples d'intelligence, de raisonnement font défaut dans beaucoup d'écoles. 7. Dans des divisions comprenant parfois trois années ou trois âges différents, on donne trop souvent les nlêmes exercices. Il c~nviendrait d'y graduer les difficultés, ce qui est tout à fait pOSSIble dans un même exercice ou genre d'exercice. . 8. On rencontre encore des analyses trop longues et qui renfennent des mots dont la nature et la fonction ne peuvent pas to~jours être connues de l'enfant. L 'analyse grammaticale doit SUIvre et non pas précéder l'étude des règles gralninaticales. De plus, il importe de la commencer toujours par l'analyse logique. 9. Dans certains devoirs de cOlnpositiOri, on désirerait voir le texte donné par le maître, ainsi qu'un petit plan ou sommaire.

Al'ithmétique. - Nous ferons seulement remarquer qu'on don~e facilem~~t des problèmes identiques à des élèves d'âges senSIblement dIfférents. La gradation rendrait ici aussi de bons services . , Dessin. - L'enseignement du 'dessin ne nous paraît pas suffisanlment représenté. Plusieurs écoles se servent de méthodes con-

damnées aujourd'hui. Il n'est, en . effet, plus d 'usage 'd'employer des cahiers Inodèles , des cahiers quadrillés ou pointillés . Il semble qu'on ne suit pas dans cette branche, un programme uniforme. Des maîtres se laissent guider par la fantaisie ~u leur goût personnel. Il nous revient avoir vu telle école haut-valaisanne exposer des dessins d'animaux domestiques, animaux qui avaient des formes monstrueuses. Les d essins, même à l'école primaire, ne devraient pas être ' de dimensions trop réduites; au contraire, l'assouplissement des doigts et de la main exige un certain développement des lignes, On compense peut-être cette lacune en imposant, à des , enfant~ de sept, huit, neuf ans un corps d'écriture, supérieur au corps moyen, ce qui est une erreur. Cahiers. - Nous estimons qu'à l'école prÎlnaire, les cahiers ,c artonnés d'une certaine épaisseur ne sont pas pratiques. Ils coûtent d'abord trop cher, puis ils empêchent la main droite de se poser commodélnent quand on arrive au bas de la page, enfin il est difficile de les conserver propres du comlnencement à la fin. N'a-t-on pas relnarqué que les élèves s'appliquent davantage quand ils commencent un cahier neuf? Donnons-leur donc l'occasion de renouveler le plus fréquemment possible cet effort. Certains instituteurs font tenir des cahiers de relevé pour les exercices de composition. C'est très bien, mais les travaux de ces cahiers doivent, eux aussi, subir une correction. Nous ne SOlnmes pas partisan des cahiers dit « uniques » où s'accumulent toutes sortes d'exercices. Nous les avons toujours considérés com.me des. cahiers-salade. Dans la vie pr.atiq.ue, on a des registres, des carnets qui ont chacun leur destination propre. Et Inaintenant, attendons ce que nOus réserve l'Exposition sierroise. Si nous avons l'occasion de la visiter, nous y trouverons peut-être la matière de l'un ou l'autre article pour l'Ecole pl'ilnaire. Qui vivra verra!

De l'enseigneulent l·elig'Ïeux à récole Si ' certains instituteurs imaginaient, à Dieu ne plaise, que l'enseignement religieux occupe à l'école une place trop cons~?é­ l'able, que le clergé exerce une influence trop grande en matIer,e scolaire, qu'il faudrait, par conséquent, limiter ou restreindre cette action, nous les prierions instamment de prendre bonne not~ des citations qui vont suivre et d'en faire l'objet de leurs réfleXIOns.


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Ces citations, nous les empruntons de préférence à des homInes qu'on ne pourra pas taxer de cléricalisme ou de piliers de sa cristie' de fanatiques aveugles. Voici ce que disent: Voltaire,' « Philosophez, tant que vous voudrez, mais si vous avez une bourgade à gouverner (à fortiori un royaume), il faut qu'elle ait une religion ... Je ne voudrais pas avoir affaire à un gouvernement athée qui trouverait intérêt à me faire piler dans un mortier, je suis bien sûr que je serais pilé... Il est absolument nécessaire pour les princes et pour les peuples que l'idée d 'un être suprême, créateur, gouverneur, rémunérateur, vengeur, soit profondément gravée dans les esprits. » Diderot,' « La première connaissance qui soit essentielle à la jeunesse est la religion, qui est l'unique base de la morale ... Que la religion soit donc la première leçon, la leçon de tous les jours. ~ - Et le romancier enseignait lui-même la religion à sa fille. Napoléon 1er,' « Nulle société ne peut exister sans morale; il n'y a pas de bonne morale sans religion ... Une société sans religion est comme un vaisseau sans boussole. » Portalis,' « L'instruction est nulle depuis dix ans. Il faut pren dre la religion pour base de l'éducation. Les enfants sont livrés à l'oisiveté la plus dangereuse, au vagabondage le plus alarmant. Ils sont sans idée de la divinité, sans notions du juste et de l'injuste. De là, des mœurs farouches et barbares, de là un peuple féroce ... Point d'instruction sans éducation et point d'éducation sans morale et sans religion. » V. Cousin,' « J'ai trop étudié l'histoire pour n'être pas convaincu que les principes religieux sont mille fois plus nécessaires aux nations que tous les codes civils et toutes les institutions politiques ... Quelques-uns, non pas moi assurément, pourraient peutêtre redouter l'extension trop grande de l'influence du clergé dans l'instruction supérieure, dans l'instruction primaire: C'est là une appréhension ridicule. Que le curé surveille toutes les parties de l'instruction et non pas seulement le développement du catéchisme, car en apprenant à lire, on peut donner aux enfants de mauvaises doctrines ... Le christianimse doit être la base de l'instruction du peuple. L'instruction populaire doit être religieuse, c'està-dire chrétienne .. La religion est à nos yeux la base la meilleure et peut-être même la base unique de l'instruction populaire. » Thiers,' « L'école ne sera bonne que si elle est à l'ombre de la sacristie ... Je veux encore là (dans l'école) rendre toute puissante l'influence du clergé... Oui, .le ne saurais trop le redire, l'enseignement primaire ne produira de bons résultats qu'autant que le clergé obtiendra une très grande part d'influence sur ce même enseignement. »

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Guizot,' « Pour que l'éducation soit '.rraiment bonne et socia]ement utile, il faut qu'elle soit profondément religieuse ... Il faut que l'éducation soit donnée et reçue au sein d'une atmosphère Teligieuse, que les impressions et les habitudes religieuses y pénètrent de toutes parts. » JOUffl'OY,' « Il n'y a qu'une voix pour proclamer que sans la religion, il n'y a pas d'éducation morale possible ... Les sociétés incrédules sont fatalement des sociétés sans mœurs, sans énergie, 'sans cœur. » St Marc Gil'ardin,' « Sans instruction religieuse, il n'y a pas un bon système d'éducation ... Sans elle, l'âme s'engourdit; il n'y a plus que les sens, il n'y a plus que les passions. Créer des écoles industrielles sans enseignement religieux, c'est organiser la barbarie et la pire de toutes les barbaries. » V.Hugo " L 'enseignement religieux est plus nécessaire aujourd'hui que jamais. Plus l'homme grandit, plus il doit croire ... Je veux donc sincèrement, je dis plus, je veux ardemment l'enseignement religieux. » Nous pourrions allonger la liste des hommes éminents par leur science ou leur sens politique qui ont parlé dans le même sens. Nous pourrions citer des païens célèbres, Plutarque, Cicéron , Itabée, Platon, Sénèque. qui ont, eux aussi, proclamé la nécessité individuelle et sociale du sentiment religieux. Corroborons encore ces témoignages par celui qui nous vient de notre propre pays, du peuple suisse qui, dans son immense majorité a demandé et obtenu dans la législation fédérale le maintien de l'école chrétienne dont l'influence moralisatrice sur les enfants est indiscutable. En effet, la religion figure parmi les branches d'enseigne· ment et presque partout en première ligne dans la quasi-unanimité des cantons, c'est-à-dire sur vingt-deux. A Genève, l'enseignement religieux est facultatif et il se donne par les ecclésiastiques des deux cultes en dehors des heures de classe. Dans le canton de Neuchâtel, l'enseignement religieux, distinct des autres branches, est donné suivant le libre choix des familles. Les locaux scolaires sont de droit à la disposition de tous les cultes pour les leçons de religion, qui ne peuvent avoir lieu qu'avant ou après les autres leçons. Le plan d'enseignement du canton de Zurich pour les écoles primaires est caractéristique sous ce rapport. Il dit textuellement: « L'enseignement religieux et moral est le facteur principal dans la formation du sentiment et du caractère pour l'éveil des idées nobles et généreuses de la vie morale: c'est pourquoi il y a lieu d'y attacher une importance toute particulière, de telle façon que les élèves puissent mettre en pratique, à l'école et en dehors. ·de l'école, ce qu'ils y auraient appris. »


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Comme on le voit, on veut en Suisse le maintien de l'école chrétienne. Et cette , volonté s'est exprimée plus d'une fois d'une m,a ni.ère ,d écisive s'Oit dans l'ensemble du pays soit dans tel ou tel canton. Donc, tous les h0mlnes de bon sens admettent la nécessité de l'enseigne~ent religieux à l'école. Malheureusement, on 'ne lui donne pas toujours toute l'im.portance qu'il lnérite; on a tendance dans certains milieux à lui assigner un droit tout à fait subalterne; à le remplacer par l'enseignement d'une prétendue religion générale, sorte de lTIorale humaine reconnue nécessaire par les moins scrupulex. Mais qu'est-ce que cette religion généra1e? Mgr Ketteler , ?OUs l'explique par cette anecdote: « Un pasteur réformé de ' la Poméranie, qui attachait une grande importance à l'instruction confessionnelle, était en discussion avec le chef d'une commune qui voulait qu'on s'en tînt à une instruction religieuse générale. Le pasteur parut enfin céder, et comme le magistrat, tout enchanté allait prendre congé, le pasteur le rappelle: « A propos, lui dit-il, ne pourrais-je par avoir un oiseau? )) Le magistrat, heureux de pouvoir, à son tour, obliger le pasteur, lui demande quelle espèce d'oiseau il désirait. Il en proposa de toutes les espèces et de toutes les variétés; Inais tous furent repoussés, jusqu'à ce qu'enfin le pasteur impateinté lui dit: « Je ne veux point de pinson, point de serin, mais un oiseau général. » Le Inagistrat ouvrit de grands yeux et dut enfin reconnaître que son idée était irréalisable. » Il y a un sens profond dans cette anecdote. Il n 'y a point, il ne peut y avoir de religion générale. Si l'enseignelnent religieux confessionnel est banni de l'école, on verra à sa place, non pas un enseignen'lent religieux général, mais des opinions et des aspirations purement subjectives, d'après la fantaisie de chaque .instituteur. Or, que va~ent ces opinions individuelles et variables devant l'enseignement invariable de la Révélation? Ce serait désastreux pour l'éducation morale de la jeunesse. « Notre société, -dit avec raison Emile Combes, de triste mémoire, ne peut pas se contenter des simples idées morales, telles qu'on les donne dans l'enseignement superficiel et borné de nos écoles primaires. )) Ceux qui réclament une instruction religieuse générale, ' ne veulent, en " réalité, d'aucun enseignement religieux. Au reste, 'l'expérience prouve jusqu'à l'évidence, les résultats ,lamentables de la suppression de l'enseignement religieux soit 1 dans la ,famille, soit à l'école ... Gustave Hervé; revenu de bien des 'erreurs, mais encore éloigné des pratiques chrétiennes, attribue 'à l'école antireligieuse, camouflée du nom 'd'école neutre, la vague 'form~dable d'idées, et de pratiques subversives, antisociales et antipatriotiques, qui déferle en ce moment sur son malheureux pays.

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Un inspecteur scolaire français disait un jour dans un convent maçonnique: « L'école laïque (,o r;, on sait qu'en France, ce terme est synonyme d'école areligieuse ou plus exactement irreligieuse) n'a pas pour but d'enseigner à lire, à écrire et à compter, mais de former des libres penseurs. » Un autre inspecteur fit cet aveu satanique: « Donnez-moi l'enfant de la famille la plus catholique qui soit; .le le ferai passer par le moule de l'école neutre et il en sortira athée. » Voilà qui est clair. Donc, que penser des apôtres de l'école neutre qui, par la plume ou la parole, luttent contre l'influence. bienfaisante de la TeIigion ? De deux choses l'une: ou ils ont conscience des conséquences -de leur sinistre activité ou ils les ignorent. Dans le premier cas, ils sont des malfaiteurs publics, car ils causent à l'individu et à la société un ln al immense, et leur place serait derrière les verrous d'une prison. Dans le second cas, ils sont atteints d'une infirmité mentale qui leur mériterait d'être mis sous tutelle et de recevoir les soins d'un médecin aliéniste.

Langue franç~,ise

L'habitation (Voir Ecole primaire du 30 janvier.)

II. Vocabulaire. - 1. Familles de mots. - Habitation: Habit-er, able, acle, ant, at - inhabit-é, able - cohabit-er, ation.

Mur: (murus = mur, rempart, clôture) mur, mur-el', age, démurer - claquemurer - emmur-er, ailler. Chambre: (camera = voûte) cambl~-er, ement, eur, ure chambr-e, ée, er, ette, ière, elan - antichambre - camer-ier, iste - camar-ade, ader, aderie. Bâtir: (sens primordial: fonder, préparer) : bâtir, 'rebâtii', lnalbâti - bât-iment isse, isseur - bastide, bastille, embastiller - bastion - bâton-ner, net, nier, \nat - baston-ner, nade. Tente: (tendere, tensum, tentum: déployer, tiret - se diriger vers) tente, tenture - antenne - attendre (tendre' l'esprit' vers) attente, inattendu - attention ~ attentionné, inatte'n tion contention détendre, détente, distendre entendre tendte l'esprit vers) entend-eur, ement -entente, malentendu - sousaille -


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entendre, sous-entendu - intend-ant, ance - intense, - intention, mal intentionné - étendue, étendard - extens-eur, ion, if , ible, ibilité - ostensible, ostension, ostensoir - préten-dre, tion , tieux -:- tendre, tend-ance, on - tension - tençon. ' Maison: (mansio = résidence - l'nanere = demeure) : maison-née, nette - manant, manoir - imman-ence, ent - pernlanence, ent - ménage, ménag-er, ement, erie - aménag-er, ement - déménager, ement, eur ---;-. emménag-er, ement - manse Inasure. 2. Sens des expressions. Bâtir en l'air (former des projets chimériques), régler sa maison (la diriger avec ordre et économie), les murs ont des oreilles (on peut être écouté sans qu'on s'en doute), les murailles sont le papier des sots (c'est une sotte habi~ude que d'écrire sur les murs), enfoncer une porte . ouverte (faire un grand effort pour vaincre uI1- obstacle imaginaire) , avoir la serrure brouillée (avoir l'esprit détraqué) , être dans ses meubles (habiter un appartement dont les meubles sont à soi), danser devant le buffet (n'avoir rien à manger), faire tapisserie (se dit des personnes qui assistept à une réunion sans prendre part à ce qui s'y fait), parler pro domo sua (parler pour sa maison, pour défendre sa propre cause). . Sens des pl'overbes. Les maisons empêchent de voir la ville. (Les détails absorbent et détournent l'attention de l'ensemble). Charbonnier en sa hutte est roi (Adage créé au moyen âge par les mineurs liégeois pour marquer l'inviolabilité du domicile). Il n 'est maison ou maisonnette qui n'ait sa croix ou sa croisette (Petites ou grandes, tout le monde a ses peines). La maison fait connaîtr e le maître (L'ordre, la propreté de la maison dénotent les qualités du maître). Maison sans flamme, corps sans âme (Le foyer est le signe de l'habitation de famille. On dit d'un village, d'un(" ville « elle compte tant de feux » pour dire « elle compte tant de familles »). Grandes maisons se font par petite cuisine (C'est par l'économie qu'on devient riche). Maison sans enfant, jour sans soleil (L'enfant fait la ,joie de la maison , comme le soleil fait la joie d"une belle journée). Phraséologie. - 1. Comparer des phrases renfermant les idées suivantes: a) Habitations d'animaux sauvages: terrier, bauge, antre, tanière, aire. Terrier : Pour se. soustraire à la poursuite, le renard se cons truit un terrier à plusieurs issues. Bauge :. Le ~anglier place sa bauge au plus épais des halliers inextricables. Antre: Le lion reporte dans s,o n antre une part des bêtes qu'il a tuées. Tanière: Le tigre a sa tanière dissimulée dans les jungles.

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Aire: L 'aire de l'aigle est située sur des Inonts inaccessibles. b) Demeures d'hulnbles :' case', h.u tte, masure, chaumine, baraquement. Hutte: Le bûcheron désigne plaisalnment sa hutte sous le nom de « château des mille mottes » parce qu'il la recouvre de gazon. Masure ": Toute pauvre et délabrée qu'elle soit, le pauvre tient à sa masure. Chaumine: Une chaumine vaut un palais ' si l'on y est h eureux. Bal'aquement : Dans les r égions dévastées, des baraquements en bois ont remplacé les ·demeures détruites. c) Demeures exotiqups : caravansérail, gourbi , isba , wigwam , iourte. d) Fenêtres: soupirail, œil-de-bœuf , tabatière, meurtrière, vitl'ail. e) Communautés: monastère , abbaye, couvent, hospice, hôpital. 2. Construire cinq phrases variées sur chacun des termes suivants: monastère, château-fort, maçonnerie, toit, ruines. Les monastères d'autrefois ont gardé au monde les œuvres des génies d'autrefois, en les transcrivant. Les monàstères ont appris la culture aux peuples de l' Occident. Les villages se serraient a utour des nlonastères : il fait bon vivre sous la crosse, disait-on. Le silence et l'hospitalité: tels étaient les caractères saillants des antiques monastères. Les ruines des antiques Inonastères suisses nous étonnent par leurs vastes proportions. Lectures. - La maison paternelle. - Moi aussi, j'ai eu pour premier berceau un petit jardin agreste, entouré d 'un mur de pier~ l'es sèches, sur une des collines arides et sombres que nous apercevons d'ici à l'extrêmité de notre horizon. La fortun.e de mon père était très modeste, il n'y avait donc là ni vaste étendue, ni Olnbrages majestueux, ni fontaines jaillissantes, ni fleurs rares, ni plantes de luxe: rien que quelques allées étroites parquetées de sable rouge, encadrées d'œillets sa'u vages, de violettes et de primevères et bordant des carrés de légUJnes, pour la nourriture de la famille. Eh bien, c'est là, et non dans les grands jardins de Fr~nce ou d'Italie, que j'ai éprouvé les' premières et les plùs poignantes jouissances que la nature puisse faire goûter à une âme, à une imagination d'enfant ou de jeune homme. Lamartine. a) Conjuguer oralement aux temps simples de l'indicatif ': en-


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tourer son jardin d'un mur, semer de sable les allées du jardin, éprouver une profonde jouissance. b) Lamartine décrit le jardin de son père en l'opposant ·à d'autres jardins. Quels points met-il en opposition? quelJe est sa conclusion? , (Le contraste met en opposition: la vaste étendue des uns, l'exiguïté d'autres; la rareté des premiers: ombrages majestueux, fontaines jaillissantes ... avec les utilités des seconds: allées étroites ornements communs, légumes. Conclusion en contraste encore: les plus renommés du monde, ne m'on pas donné l'impres-. sion de jouissance profonde ressentie dans les seconds.) c) Dire un verbe et uri nom ,dérivé de berceau (bercer, bercail), jardin (jardiner, jardinage, jardinier, jardinet), pierre (étrifier, empierrer, pierraille, pierrerie), sombre (assombrir, sombreur, sombrero), ombre (ombrer, ombrage, ombrelle), fleur (fleurir, déflorer, efflorescence), plante (planter, déplanter, transplanter, lp lantation, planteur, plantoir), étroit, rétrécir, étroitesse), bord (transborder, aborder, bordée, bordure bordage), goût (goûter, dégoûter, dégustation), jeune (rajeunir, jeunesse).

Contribution à l'étude de la narration (Suite)

3.Explication littérale . .- Préciser le sens des mots et des expressions : Moine: monastère, m.onacal - mot vieilli: luolüier - féminin : moniale. Dormeul': qui fait l'action de dormir. Trouver les mots de même formation dérivés des verbes: conspirer, corrompre, (corrupteur), corriger (correcteur), cultiver, défendre (défendeur, défenseur), dénoncer (dénonciation), approuver (approbateur), diffamer (diffamateur), examiner, faire (faiseur, facteur), indiquer (indicateur.), naviguer (navigateur), précéder (prédécesseur), sé-' duire (séducteur), souscrire (sous.cripteur), traduire (traducteur) ... Penchant : plu~ fort que inclination. L'inclination fait tendre vers un objet; le penchant y entraîne. Pl'opension) qui a le même sens, est resté un terme de science ou de métaphysique. Les deux. premiers seul.s sont susceptibles du pluriel. Sommeil: état causé plU l'assoupissement des sens. Somme: temps de sommeil entre deux réveils. 'M eilleul': le contraire est pire. Comparatifs: bien, mieux; bon, 'meilleul'. Eveiller) l'éveiller. On réveille difficilement, brusquement, à une hèure inaccoutumée. On s'éveille; on séveille les autres.

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Notion. L 'idée est la simple représentati.on; la notion est l~ connaissance très superficielle; la' connqissance est la notion développée par l'étude. : Réflexion et méditation (réflexion p'r olongée) s'appliquant aux. choses intérieures; attention et application (attentiçm sout~nüe) marquent le mouvement de l'esprit vers l'ex't érieur. En forme de : 'en n1anière de. Rude: bruyant. Coul'onna : surmonter, comiue une couronne sur une tête. " A rheul'e dite: à l'heure marquée au réveil: Tapage: tintama1'1'e (implique ~orif~sion), dWl'iùCll'l (musique discordante). ' " ' . Invoquant son génie: recourant à son esprit invent!f. " Machiner: inven·fel:, disposer, fabriquer. . , , Supplémentail'e: ajouté en plus. Complémentair~ : ,. ~ui achè 7 ve, qui complète. Dure couchette: ce qui est dUl' ne peut pas, être amolli; cé qui est rude est susceptible de transformation. Savourer: goûter en y prenant plaisir, en prisant la saveur de ... Narguel' : braver avec insolence. Disposée: placée avec intention. Préparer emporte l'idée de prévoyance; appl'êter) celle d'arrangement et de soi~; disposel' ) celle d'ordre et d'arrangeluent. On prépare une planche pour s'en servir; on l'apprête en J'ajustant; ?n la disp~se l.:)l ~'~ndroit voulu. Chœul': partie de l'église où l'on chante l'office. Autre se ns du mot: chœur de musiciens, cl)allter en chc;epr, un chœur à voix mixtes, enfant de chœur. Fausset: voix aiguë, voix de tête. Tomber: Sens différents de ce n10t ,' employé dans les locu ~ tion: la nùit tombe, tomber de cheval, tomber SUl~ un ennemi, tomber malade, le vent tO,m pe, la conversation tombe sur telle chose, sa fête tombe lundi, tomber de son haut, tomber dans l'erreur, tomber dans l'oubli, tombei- ' en ruine, tomber d'accord, il est bien tombé dans son choix, tomber sur un IUOt cherché, tombel' quelqu'un. Somnicide: néologisme, qui tue le sommeil. Même sens d~ tuer: insecticide, infanticide, fratricide, pàrricide" homicide" sui~ cide, déicide. Projet (projectus : jeté en avant). Le de'ssein est précis et r~­ garde quelque chose de prochain; le Rl'ojet est vague, indéterminé. Le plan est n10ins vague qu~ lé .p rojet et moiils sujet à n'être qu'une chimère.


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Rouler dans sa tête: fornler un projet, méditer. Autre sens de rouler: rouler un cerceau, rouler une étoffe, rouler les yeux; rouler carrosse, rouler un acheteur, rouler sa bosse, rouler sur l'or , un discours qui roule sur les syndicats ... Fervent: ardent, enthousiaste. Le contraire: tiède, froid. Paresse: vice qui éloigne de l'effort; elle peut être accidentelle. Le contraire: travail, activité. La fainéantise est plus grave et rejette tout travail utile. Le contraire: ardeur, diligence. Matines: Les heures canoniales sont: prinle, tierce, seJo...-te, none. Les vêpres se chÇl.ntent vers le Soir et sont suivis des complies. L'office de Matines, composé de trois nocturnes se dit la nuit: les Laudes se chantent à l'aurore. 4. A quel genre de composition appartient le lTIorCeau ? Cette page est une narration, c'est-à-dire la peinture animée d'un lambeau de vie humaine. Veuillot en a recueilli les données dans une visite à la Chartreuse de la Part-Dieu. Elle retrace la lutte d'un moine contre le sommeil. « Lambeau de vie humaine », elle néglige dans l'existence du religieux tout ce qui ne se rapporte pas à ce point précis. Après avoir situé l'action, elle narre les efforts successifs et grandissants du moine contre cette torpeur , effet de la fatigue et de l'âge sans doute, mais aussi d'une pesanteur native que le saint religieux nomme de son vrai nom, la paresse. La mort le surprendra sur un bon mot qui affirmera sa définitive victoire :" « Je m'éveille enfin. » Ce sera le dénouement. 5. Tracer le plan de cette narration. L'exposition. C'est à la Part-Dieu . Il s'agit d'un Père porté au sOll1meil par un penchant invincible; parfait mécanicien (preuve). Le nœud. Il lutte contre le sommeil. Il ajoute un rude carillon à la sonnerie de son hor loge: remède insuffisant. Il joint un merle, un coq et un tambour au carillon : . cela n'~mpêche pas le moine de ronfler. Il machine un serpent avertisseur: il s'éveille toujours, mais il se reconnaît paresseux et s 'en donne des preuves. Il lutte contre la paresse. Il dispose une planche qui tombe dix secondes après l'avertissement: il s'y habitue. Il se lie au bras ,une corde qui le jette à bas du lit : il trouve que d'autres projets sont nécessaires. Le dénouement. La mort coupe court à ses luttes: il la salue comme un réveil. Il est donc victorieux.

L'exposition présente donc la s~tuation initiale et en précise des . circonstances; le nœud énumère les différentes péripéties ou modifications de ·la situation initiale; le dénouement marque la situation finale. 6. IJfonil'er l'enchaînenlent des péripéties en partant de cette idée: « Toute narration est un problème». Quelle est la question posée? Quelles sont les l'éponses successives? Quelle est la solution ? Toute narration, comlne tout drame, est un problème. Les données une fois fournies - situation de telnps, de personnes, de circonstances - la question se pose dont la solution constituera l'intérêt principal du récit. La nôtre se formulerait: « Le chartreux vaincra-t-il son penchant au sommeil? » La question, qui pour le religieux décidé à se vaincre revêt un caractère de gravité exceptionnelle, n'a ce même cachet ni pour le conteur, ni pour le lecteur: aussi l'effort du moine nous semble-t-il manquer de proportion; comme nous dirions vulgairement, « le jeu ne vaut pas la chandelle »; d'où une impression plaisante qu'accentue encore le choix ingénieusement naïf des « projets somnicides » . Cela en fait une narration badine. La lecture attentive du plan fera toucher du doigt l'effet des péripéties: chacune d'elles semble apporter la solution à la question et en réalité amène une nouvelle cOlnplication, embrouille davantage le nœud - jusqu'à ce qu'une dernière péripétie dénoue la situation. Exelnple: oui, le chartreux vaincra: grâce à ses aptitudes de mécanicien, il ajoute un rude carillon à la sonnerie de son horloge; - non, il ne vaincra pas: le remède est bientôt insuffisant. Le balancement des oui et des non constitue le nœud. Enfin le dénouement apporte la solution, dénoue toutes les complications accumulées dans le nœud. (A suivl'e.)

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~~~=E=N~C~L=A=N=A=N=T=====~ Le bonheur

Depuis des sièc-les, on se figure que le bonheur est une gross e belle pierre précieuse qu'il est impossible de trouver, que l'on cherche, mais sans espérance. Point du tout. Le bonheur, c'est une mosaïque composée de mille petites pierres qui, séparément et par ellesmêmes, ont peu de valeur, mais qui réunies avec art, forment un dessin gracieux. Sachez ' comprendre, avec intelligence, les jouissances passagères, que le hasard vous jette, que votre caractère vous donne ou que le ciel vous envoie, et vous aurez une existence agréable. Le bonheur n'est pas autre chose que cela: une suite de petite joies, de


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menus contentements; chacun les prend selon ses goûts et son caractère; mais le bonheur est' là, il ne faut pas le chercher ailleurs: un regard, un mot, un sourire pour ceux qui aiment; un chapeau bien fait pour celle-ci; un bouquet de violettes pour celle-là; un bon dîner pour les uns, une bonne rime pour les autres; une promenade, des fraises nouvelles, un livre amusant, ·une jolie romance; tels sont les détails, les ingrédients dont se compose le bonheur. Pourquoi toujours regarder à l'horizon, quand il y a de si jolies roses dans le jardin où l'on habite? Ce qui empêche de trouver le bonheur, c'est peut-être de le chercher. D. GAY.

J 'aime, en lui revenant, l'accueil de son silence; Dans sa solitude erre une sainte présence; Une caresse d'âme 'effleure, berce, endort. De celle qui :vécut pour moi sa pauvre vie . Le meilleur est id, qui jamais ne s'Qublie: Son amour maternel est plus fort que la mort.

Leçon de calcul Transformation des fractions à l'école primaire

(VoÜ' Ecole Primaire du 30 janvier)

ne te penche pas trop ... Pour respirer le parfum des douleurs, Ne te penche pas trop sur les peines passées; Et si tu te repais des choses effacées, N'en prends que la beauté, la force ou la grandeur. A travers le rideau fermé de tes paupières, Lorsque tes souvenirs passent, comme des morts, Réveille-les pour qu'ils renaissent sans effort Dans ce qu'ils possédaient de joie et de . lumière. Alors tu reverras IÈmr visage clément, Ils s'inclineront sur ta vie intérieure; Pour la faire plus haute et la faire meilleure, Ils t'aimeront d'amour, mystérieusement... Ils régneront dans le secret" de ta pensée, Ils la délivreront de toute 'a nxiété, Ils seront le refuge et seront la clarté, Qui dissipera l'ombre en ton cœur amassée.

ma maison Je n'ai jamais senti d'émotion plus douce Que celle que j'éprouve à revoir ma maison. Elle est grise et n'a pas de lierre ni de mousse; Elle est même maussade à l'arrière-saison. Elle est d'humeur plus gaie au printemps: quand tout pousse Sa vieillesse s'accorde aux jeunes frondaisoris; Elle est mélancolique avec la feuille rousse. Mais qu'importent frimas, : verdures, floraisons!

TROISIEME DEGRE

Pl'ogrwnme. - A. Transfol'mer des fractions ol'dinaires en tl'actions décimales. La remarque énoncée ci-dessus .(au 2e degré) donne la solution pratique de cette transformation, car ce qui est vrai pour l'expression fractionnaire l'est aussi pour la fraction ordinaire simple. 3 Ainsi: - =3 5=0.6. 5 5 -=5

714285 ...

7 = 0.714285

7

Constatation. - La premlere de ces fractions se convertit exactement en fraction décimale équivalente, tandis que la seconde ne se transforme pas exactement en fraction décimale équivalente. Au 3me degré, nous nous occuperons des premières et au 4me degré des secondes qui seront appelées fractions pél·iodiques. Au 3me degré, on pourra donc faire observer (mais sans démontrer) quelles sont les fractions ordinaires qui peuvent se transformer en fractions décimales équivalentes exactes. 3

6

7

3

8 13 7

5

7 15 4

7 20 9

a) Transfomer les fractions

3

3

7

b) Constater que les fractions 5

n1ent en fractions décimales exactes.

13 et

4

8

se transfor20


a -

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c) Observer que leurs dénominateurs ne contiennent que ).es fractions 2 et 5. d) Remarquer 'gué les dénominateurs des autres fractions contiennent d'autres facteurs que 2 et 5; e) Conclure: Une fraction 'ordinaire '(réduite à sa plus simple expression se transforme exactement en fraction décimale quand son dénominateur ne renfer~e pas d'autres facteurs que 2 et 5.

B. Transformation de fractions décimales en fractions ordinaires équivalentes. Nous ne nous occupons donc ici que des fractions décimales exactes ou fractions décimales terminées : Exemples: 0.7; 0.35; 0.125. Le procédé suivant peut suffire à l'école primaire: 7

0.7 s'énonce sept dixièules qui peuvent se représenter 10 35 0.35 s'énonce trente-cinq centièmes qui peuvent se représenter 100 0.125 s'énonce cent vingt-cinq lnillièmes qui peuvent se réprésenter 125 1000 Il n'y a donc aucune difficulté.

Règle énoncée après constatation: Former une fraction ordinaire ayant pour numérateur la fraction décimale exprimée sous forme de nombre entier, et pour dénominateur l'unité suivie d'autant de zéros qu'il y avait de décimales dans la , fraction donnée. Remarque. -

Simplifier les fractions obtenues s'il y a lieu.

35 7 Exemple: - =-:100 20 125

l'

1000

8

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Nos Pages

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COURRIER DES iNSTITUTRICES

SOMMAIRE: Histoire d'une âme. - La mauvaise conseillère. - La; légende de la petite fille qui avait donné tout son cœur. - Pensée ~

-----a Histoire d'une âme

6'-

Dans la foule, secrètement, Dieu prend parfois une âme neuve, Qu'il veut amener lentement, Jusqu'à Lui, d'épreuve en épreuve. Il la choisit pour sa bonté, Et lui donne encore en partage La tendresse avec la fierté, POUl' qu'elle saigne davantage. Il la fait pauvre, sans soutien, Dans les J'angs obscurs, retenue, Cherchant le vrai, voulant le bien, Pure toujours - et méconnue. Il fait plier sous les douleurs Le faible corps qui l'emprisonne; Il la nou1'l'it avec des pleurs Que nulle autre ne soupçonne; Il lui suscite chaque jour, Pour l'éprouver, une autre peine; Il la fait Souffl'ir pal' l'amour) Par l'injustice et pal' la haine; Jamais sa rigueur ne s'endol·t; L'âme attend la paix? il la tl'ouble,' Elle lutte? II frappe plus fort; Elle se l'ésigne ? Il redouble. Il la blesse d'un coup certain Dans chacun des êtres qu'elle aime, Et fait de son cruel destin Un mélancolique problène! A Il Il Il

la, rude loi du travail la condamne, ainsi frappée; la durcit comme un émail, la trempe comme une épée.


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118 ---C

Juge inflexible, il veut savoir Si jusqu'au bout, malgré l'orage, Elle accomplira son devoir Sans démentir ce long courage. Et s'il la voit, au dernier jour, Sans que sa fermeté réclame, Il lui sourit avec amour. C'est ainsi que Dieu forge une âme! Eug. MANUEL.

La mauvaise conseillère Quand vous avez un tremblement de la main, saisissez-vous une porcelaine fine pour la laver? comptez-vous les gouttes d'une potion ,dangereuse à donner à un malade? Non, certes, vous savez trop bien qu'il faut être maître de ses mouvements pour accomplir des besognes . :aussi délicates. Alors, pourquoi choisissez-vous l'instant où vous êtes troublée par une violente colère, où votre âme est aveuglée, déséquilibrée, par l'émotion, pour prendre des engagements graves, pour signifier des ruptures, prononcer des jugements définitifs? Vous crierez, par exemple, avec une véhémence passionnée: « Jamais je ne reverrai l'amie qui s'est conduite de la sorte envers moi! }) « Mon neveu, je te déshérite; après ce que tu viens de faire, tu ne mérites pas d'avoir quelque chose de la fortune que j'ai si honorablement gagnée.}) Au cours d'une discussion avec votre époux: « Tes reproches injustes me blessent trop profondément pour que je puisse vivre désormais avec toi.}) A votre domestique ayant commis une 'f aute: « Vous êtes une voleuse, une menteuse, un être indigne de la sollicitude et de l'indulgence que je vous prodigue, allez-vous-en! » Etc ... etc ... Voulez-vous que nous étudiions ensemble, amies lectrÎC'es, de quelle façon la colère nous met dans l'impossibilité de faire œuvre sage et pourquoi, par conséquent, nous ne devons pas agir sous son ,empire? Bien entendu, nous ne considérons que la colère qui s'explique (je ne dis pas qui s'excuse) par une émotion justifiée et noble: "indignation légitime ou surprise douloureuse; il est, en effet, superflu ,de faire le procès de la vilaine colère provoquée par la jalousie, l'ambition, l'avarÎC'e ou toute autre passion blâmable, ce procès se fait l,de lui-même.

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Quand une personne, comblée par vous de bi,e nfaits, se montre ingrate, q,u and un être chéri auquel vous' 'prodiguez tendresse et soins vous accuse d'être égoïste, quand un ami vous trahit, vous ressentez une révolte violente, un besoin intense de protester, de vous plaindre, de confondre ceux qui vous blessent. Et, tout naturellement un déséquilibre se produit en vous: dans votre cœur, d'abord, où le sentiment qui vient de surgir brusquement domine et éclipse les autres; ce sentiment, qui est haineux, vindicatif, fait taire, à cet instant, bonté, affection, indulgence, souvenir attendri du passé, etc.; seul il vous fait vibrer, seul il, vous anime. Dans votre esprit, même perturbation; vous êtes occupée par une seule pensée, fixe, l?-ncinante : celle de l'objet de votre colère; vous perdez ainsi le bénéfice du secours que vous apporteraient d'autres pensées, vous permettant d'apprécier les valeurs relatives des choses. A ce moment, vous êtes l'être d'un seul sentiment et d'une seule idée; c'est-à-dire un être obsédé, sans pondération, sans équilibre, en un mot, un monomane. Vous n'êtes plus dans le vrai, vous limitez votre horizon à un étroit secteur, vous ne regardez qu'un objet, vous faites abstraction de vos notions générales, vous accordez à une chose particulière la totalité de vbt,r e intérêt. Reconnaissez-le, simplement: vous êtes alors dans les conditions les plus nettement défavorables pour émettre une opinion, prononcer un verdict, faire un serment. Vous me direz peut-être que votre souffranc'e intérieure est trop cruelle pour que vous refusiez le soulagement de la laisser éclater au dehors, en une détermination violente qui est la sanction ,nécessaire pOlIr la douleur qui vous a été causée. H,élas! ce soulagement est bien faible et, même, bien contestable; songez de plus qu'en y recourant vous vous attirez de nouveaux ennuis et de nouveaux chagrins. Vous avez grande chance d'être victime des paroles et des résolutions non réfléchies que votre colère vous aura inspirées. On n'est pas injuste, imprudent, téméraire, malfaisant impunément. J'entends bien que, si vous estimez, plus tard, avoir dépassé la note exacte, vous accepterez de revenir sur ce que vous ave~ dit ou sur ce que vous avez fait; mais, outre que de tels va-et-vient enlèvent beauc'Oup de dignité à votre attitude morale, êtes-vous sûre de· pouvoir toujours faire disparaître le mal causé, êtes-vous sûre que vos partenaires offensés accepteront de renouer cê que vous avez inconsidérément rompu ? D'ailleurs, il est des torts qu'on ne répare pas, des paroles q~ ' on n'efface jamais, des actes qui subsistent dans leurs effets biel). après qu'on les a désavoués. . ' ,' Quand vous êtes secoué par la colère, si légitime soit-eU,e, taisezvous, abstenez-vous de toute initiative jusqu'à ce que vous ayez comprimé votre cœur battant et apaisé votre esprit surexcité. Ce n'est


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qu'en plein sang-froid que vous êtes capable de discerner l a sa nction juste, la résolution logique que réclame la situation. Je ne vous demande pas de manquer de vigueur dans votre ù éiense, ni de subir passivement de fausses accusations, mais je vous demande ' de vous ealmer avant d'agir, afin que votre conduite soit inspirée par la sagesse, par la prudence et, malgré tout, par la bonté.

,L a légende de la petite fille qui avait donné tou t s on cœur

Il était, une fois (une fois, et non deux), sur la terre (qui croirait que cette merveille fût sur la terre, et non dans le ciel'?) , il était, une fois, sur la terre, une petite fille, que la Providenc~ , elle-même, semblait avoir envoyée en ce monde, après lui aVOIr lTIurmuré, tout bas, à l'oreille: « Il vaut mieux donner que r eceVOIr. » Or, comme cette petite fille n'était riche, comme toutes les petites filles, que de ces richesses qui se trouvent dans tous les berceaux, elle ne put, comme la plus jolie petite fille · du monde, donner que ce qu'elle avait, ne possédant ni du bien, ni une maison, ni de l'or, ni un champ, ni du pain, ni rien de ce qui se donne. Elle donna ce dont elle avait: sa pensée dans un regard , sa bonté dans un sourire, sa tendresse dans tous ses gestes. Elle avait de beaux yeux: elle regarda. Ses joues étaient fleuries de sourires jusque dans les fossettes : elle sourit. elle fut une caresse vivante. Elle donna tout de ce ce qu'elle pouvait donner , la gén éreuse petite fille, tant, que bien avant qu'elle fût grande, elle ne possédait plus rien et qu'un soir son ange gardien l'ayant trouvée vide de son cœur, qu'elle avait donné jusqu'à la dernière miette, la reporta d'où elle était venue. - Mon enfant, fit paternellement le Seigneur, en la voyant l'entrer, il paraît que vous avez si bien suivi mes maximes et donné si complètement votre cœur que vous êtes tout à fait dépourvue; et je le crois, puisque voici des corbeilles, recueillies par mes anges, et pleines de vos regards et de vos sourires ; mais que ferai-je de vous et de tout ceci '? - Seigneur, répartit la petite fille qui avait donné tout son cœur, gardez-moi, je vous prie, près de vous, - si toutefois la chose est possible - et, si elle ne l'est pas, ordonnez à vos anges ,de me rendre le contenu de ce's corbeilles, car, que voulez-vous, Seigneur, que fasse une petite fille sans regards et sans sourires '?

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La légende finit là. Elle ne dit pas quelle décision fut prise par le Maître du Paradis, s'il garda près de lui la petite fille, ou si, lui ayant rendu ce qu'av~ient recueilli les anges, il la renvoya. J'incline à croire cependant qu'il prit ce dernier parti; car certains regards que vous avez rencontrés peut-être, COlTIme moi; cer tains sourires, dont vous avez senti la joie, comme je l'ai sentie, ne vous ont-ils pas causé l'impression que vous veniez de rencontrer, sur terre, la petite fille à laquelle on avait rendu son cœur'? P. DEMADE.

Pensées On n'est heUl'eux qu'en se donnant, C'est le secret, c'est le grand charme, Le cœur ainsi peut d'une lm'me Se faire un monde rayonnant. On n'est heureux qu'en se donnant. Mme de Pressensé.

La manne fédérale Plus d 'un journal a déjà critiqué l'abus des subventions fédérales et fait remarquer qu'il en résulte pour la Confédération l'obligation d'augmenter annuellement ses recettes d'environ une trentaine de millions. Or, qui est-ce qui verse cette augmentation dans la Caisse fédérale, sinon les contribuables'? Ceux-ci rendent donc dans une certaine mesure ce qu'ils ont sollicité et obtenu '? Voici, au reste, ce que nous lisions dernièrement sous la plume avisée et expérimentée d'un conseiller national: +: Cette politique (des subventions) pratiquée sur une large .: échelle à l'égard des cantons est certainement l'une des prin« cipales causes de l'affaiblissement de l'esprit fédél'aliste et du .: progrès des idées centz'alisatrices. » Nous sommes donc heureux de voir l'opinion que nous avions exprimée dans notre article: Les subsides scolaires partagée par une telle autorité.

La question sociale

Le Travail VIII. LA REHABILITATION DU TRAVAIL P AR LE CHRISTIANISME

Pourquoi certains de mes élèves sont-ils des paresseux '? C'est parce que le travail les ennuie. - Très juste. Mais pour-


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quoi le travail les ennuie-t-il? .. La réponse n'est pas des plus difficiles à trouver. Si le travail vous ennuie, c'est que vous ne voyez en lui -q ue la peine, l'effort qu'il vous coûte. Je voudrais vous amenel; à en découvrir, - avec la nécessité, - la beauté, la grandeur, la dignité, surtout aux yeux d'un chrétien; et -à lui sourire comme au meilleur de vos amis.

Le mépris du travail des mains. - « Il n 'y a pas de sot Inétier, il n'y a que de sottes gens. » Vous vous souvenez sans doute de ce vieux proverbe français, que je vous ai cité, il y a quelque temps. Ce proverbe est fort sage; cependant, .on n'en aurait c~r­ tainement point eu l'idée, on ne l'aurait certainement pas admIs, pendant les quelques siècles de l'Empire romain, qui précédèrent la venue de Notre-Seigneur Jésus-Christ sur la terre. A ce moment-là, le travail - et, bien entendu, le travail n1clfluel avant tout - était considéré comme quelque chose d'humiliant, d'avilissant· c'était l'affaire des esclaves. L'homme libre, qui voulait vivre ~onforl11ément à sa naissance, votait, administrait l'Etat, étudiait ou lisait, faisait valoir ses biens et son argent par des esclaves; lui-même aurait rougi d'exercer un métier 111.anuel. « Basse et vulgaire est la profession des ouvriers qui travaillent de leurs mains; ~l1e procure les choses nécessaires à la vie, mais elle est sans honneur. }) Voilà ce qu'écrivait alors à Rome, sur un pupitre d'or , dit une légende, un célèbre philosophe p~ïen, S~n~­ que; et tout le monde civilisé, à cette époque, pensaIt et dIsaJt comme lui. Les exemples de Jésus-Christ et de l'Eglise. - Mais, q~telque temps auparavant, était né en Palestine, dans l'humble famIlle du charpentier Joseph, le divin Ouvrier. Celui qu'on. appelle~'a I.e Fils du charpentier. Après être né pauvre par son hbTe ChOIX, Il travaillera jusqu'à trente ans de ses Inains, P?ur apprend~'e aux hommes la grandeur et la beauté du travail le plus vulgaIre. Ses disciples préférés, les Apôtres, furent des ouvriers comme lui, qui devaient un jour convertir à la foi chrétienne les sénateurs et les patriciens orgueilleux de la Rome païenne. Le travail, mé.prisé et avilissant allait être désormais honoré et réhabilité: car l'EglIse chrétienne cO~1tinuera à suivre les leçons et les exemples de son Maître. « Qui ne -travaille pas ne doit p as manger», disait saint Paul. La plupart des premiers chrétiens n'étaient que des ouvriers, dont .bea~­ coup esclaves; les riches, en se "convertissant, quittaient leur VIe f~'l­ vole et désœuvrée ' et bientôt les moines chrétiens, en Egypte, en ASIe, en Gaule, en Ge;manie, dans tout l'ancien empire romain, allaie~1t défricher les forêts, assainir les marais, bâtir des couvents et des Villages, sauver, pendant le tumulte des invasions barbares, tous les arts et toutes les inventions utiles de l'antiquité. Pour ces moines qui entendaient mener une vie de prière ,

travailler, c'était aussi priel'.

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Grâce à e~x, grâce aux enseignements de l'Evangile, le trava.il cessa peu ?- pe~ de paraî.tre déshonorant et c'est le contraire qUI. est devenu vraI de nos Jours: quand un ouvrier en colère traite un d~ ~es camarades de « f~inéant », il prétend lui jeter une bonn~ I~Jure;, et .qw:lle que. pUIsse être sa fortune, un jeune homme d aUJourd hUI, SIon lUI demande ce qu'il fait, n'osera jamais répondre: « Je ne fais rien; je n'ai besoin de rien faire. » C'est b ien porté que d'avoir une situation et de travailler, même si l'on est déjà riche. Il n'y a plus guère que les nègres de l'Afrique à estimer que « rien faire» est un signe de dignité, que le travail, c'est bon tout au plus pour leurs femmes et leurs esclaves.

Il s'en fa ut pourtant que tout préjugé contre le travail manuel ait complètement disparu. Vous savez que, en Chine et dans l'j\nnam, - autrefois du moins, car cela passe là-bas aussi - les lettrés, c'est-àdire les savants, laissaient leurs ongles devenir d'une longueur démesurée pour bien monü'er qu'ils ne s'abaissaient pas à des travaux vulgaires. Eh bien! on rencontre encore chez nous un peu de eet état d'esprit: il se trahit, non par les ongles peut-être, m ais par le costume, l'allure, le cÎloix de la profession. Souvenez-vous de ce que nous disions) dans notre dernier entretien, des m étiers ({ chics». Car ce n'est pas seulement chez les personnes riches ou qui ne sont pas, comme on dit, « du peuple», qu'on rencontre cette façon d'apprécier. C'est dommage! Et ce n'est pas chrétien.

La leçon à retenir. - Evidemnlent, il est n écessaire pour la bonne marche de la société, pour le plus grand avantage de chacun de ses membres, que les tâches soient distribuées, que tous aient leur profession où ils travaillent, qui des mains, qui de la tête; celui-ci en administrant du fond d'un bureau; celui-là en labourant; cet autre en faisant la classe; cet autre en conduisant une machine, etc ... Il est bien évident aussi que l 'importance et l'utilité de certaines fonctions, le respect même qu 'on leur doit, ne sont pas conciliables avec certains travaux COffilnuns. Mais, ce qui importe, c'est d'avoir l'estime, le respect du travail, quel qu'il soit, dès lors qu'il est utile et bien fait; ce qui importe encore, c'est que le travailleur, quoi qu'il.fasse, soit fier d'être un travailleur, dès lors que par son travail fait en conscience, il rend service à la société. Notre-Seigneur Jésus-Christ, quand il commença à prêcher l'Evangile, avait les nlains calleuses d'avoir si longtemps manié les outils de charpentier; ces Inains, en devenant calleuses par ce dur et humble travail, avaient avancé déjà beaucoup le salut du monde, par leur mérite et leur exemple, et devaient le parachever un peu plus tard , sur le Calvaire, quand on les cloua à la croix.


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VALEUR ET DIGNITE DU TRAVAIL

Vous commencez déjà à saisir ce que veut dire: dignité d~l fravail. Héfléchissons-y un peu plus en faisant appe.l à notre ~fOl. Travailler, c'est continuer, c'est compléter, perfech~nner me~e l'œuvre créatrice de Dieu, en collaborant avec le Creat~ur. DI~U .a donné au cultivateur la terre fertile et l.a semence douee de VI~; à la sueur de son front, le cultivateur pIOche, laboure, .ameublIt le soi jette la semence et celle-ci, sous la pluie et le soleIl du bo~ Dieu,' se luultiplie trente, quarante fois, et devient le froment q~l nous nourrit. Dieu a mis au sein de la terre le charbon, le lUI: nerai de fer le mineur les extrait des profondeurs obscures ou ils se cache~t; le fondeur les engouffr~ dan~ le haut ~o~~'n~au; le minerai en sort en co:ulées ardentes; Il de,?ent fer,' aCIer, bIentôt 'ïI est la machine qui court sur les chemms ?~ fer, le. ba.teau qui fend les flots, le fil du télégraphe ou du te!ephone " tn~m­ phe de l'esprit et des mains de l'ho~me, dont l e~fort" han,sforluant la face même de la terre, contInue et complete 1 œUVIe de Dieu. Quelle gloire pOUl' l' hOlnme ! Et quelle joie aussi! Savoir que les, forc~s q:le l'on, possède: on les elnploie aux intérêts de tous; qu Ol? ~nde a ~ethe',.de ses mains si l'on est ouvrier , un peu plus d a~sance et de Ilch~sse sur la terre; avec son esprit si l'on ne travaIlle pas de s~s n~aI,ns , un peu plus de vérité, de consolation.' ?e bonheur. ~m~olf, S,I ,1 on est chef de famille, qu'on fait une VIeIllesse douce a ~on ~ pele et à sa mère, qu'on nourrit de son travail les chers petIts et,res e"!1 qui on se retrouve, ou, si l'on est seul encore, saVOIr que l?n vl,t du produit de ses propres efforts, indépendant et s.~ns, etre a charge à personne, quelle source de joie, I;?ble et fIere. ~ett: joie, cette fierté, vous verrez cOl11.I?e vo~s l eprouv~rez ~ln .JO~l , quand on remettra dans votre maIl1 de Jeune travaIlleul la pl emière pièce que vous aurez gagnée! NECESSITE DU TRAVAIL

Gagner son pain. - Vous sentez déjà, j'en s~is ,~ertain , con~­ bien ces considérations sont justes et bel.les; ~aIS s Il .~ ~n. ~valt qui ne les comprissent pas encore trè.s bI,en, .le leu~' dI.I aIs. , .Olr gez d'abord à ce fait contre lequel Il n y a pas .a dlscutel . . ~ travail vous est nécessaire pour vivre: pas de travazl) pas de pazn ) on n'a pas le choix. Et puis, n'oubliez pas que Dieu .a fait du h'avai~ p~~,r ~ous les hommes une obligation de cons~lence. Je vous a~ d~J~ 1 ap~ pelé dans un de nos premi~rs ent,ret~en~ la grande }~l ~Ivlne dt:. travail telle que Dieu l'a Imposee a 1 homme apIes sa ch\It~. déson~ais, « tu Inangeras ton pain ~ la sueur de !on front. » C està-dire: désormais, plus de paradIS sur terre; Il fau~ra ~que, t~l .arraches au sol, à l'eau, à l'air, par des efforts contInus , penl-

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hIes , souvent douloureux, de quoi te nourrir, te vêtir, t 'abriter. Mais ce sera pour toi un motif ct une occasion de plus de regarder et de mériter le ciel, en expiant en même temps tes fautes. Les paresseux, je le sais, se résignent sans enthousiasme à s incliner devant cette loi divine. Et cependant, plus que les autres, ils doivent .comprendre que la peine attachée au travail par Dieu, est au fond un 'b ienfait de Dieu. Eh oui! car pour la diminuer _ cette peine dont on a horreur - tout en augmentant ses aises _ qu'on aime tant - l'homme s'est ingénié, il a multiplié les inventions, ce qu'il n'eût point fait, si le travail ne lui avait pas coûté tant de peine! Par exemple, au lieu de se fatiguer à broyer le grain entre deux pierres, il a imaginé le moyen de faire faire cette besogne par le vent ou par l'eau. Ou encore, il a. dompté les animaux, inventé des machines, organisé le travail dans d'énormes usines merveilleusement outillées, etc ... Bref, il est arrivé souvent qu'il a bea.ucoup travaillé pour s'éviter de travailler. Et ainsi, la peine a été la. sourc-e de la civilisation.

En somnle, notre doctrine chrétienne nous apprend, et ce n'est pas inutile, à faire de nécessité vertu, c'est-à-dire, puisqu'il faut travailler pOUl' vivre, à travailler en espl'it chrétien, à voir au delà de l'argent qu'on gagne, le ciel qu'on nlérite et le bon Dieu qu'on sert. La fortune et l'oisiveté. - Mais vous allez peut-être me dire: Quand on est riche et qu'on a très largement de quoi vivre sans rien faire, pourquoi travailler? - Parce que la loi de Dieu ne fait pas de distinction entre les riches et les pauvres; la loi du trm ail est pour tous. Parce que vivre sans rien faire , c'est profiter égoïstement du travail de tous; prendre sans donner; manger ù la table commune sans contribuer par soi-même ù fournir les vrovisions et à préparer les plats. Agir ainsi n'est pas digne d 'un homme; c'est vivre, comme on dit, en parasite aux dépens de l' hUlncmité, c'est-à-dire, pour vous expliquer ce mot par une comparaison, comme un frelon dans la ruche aux dépens des abeilles . L'emploi utile des loisirs. - Ici, faites attention cependant; n 'allez pas traiter immédiatement de parasites et de frelons toutes les presonnes que vous ne voyez pas tous les jours et du matin au soir, occupées à « gagner leur vie }) en peinant dans un métier ou une profession bien déterminée. Il y a travail et travail. Et sans avoir de métier, si en effet on n'en a pas besoin pour vivre, on ne sera ni parasite ni frelon à condition qu'on ellzploie ses loisirs à .se rendre de quelque façon utile aux autres. Telle personne, par exemple, consacrera son temps à étudier, écrira des livres, fera honneur à la ville qu 'elle habite; telle autre s'occupera de visiter les pauvres, de l es soigner, réunira les enfants dans un patronage, complétera leur éducation; celui-ci sera président ·cl'une commune ou administrateur d'un hôpital, donnera gratuite-


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ment so'n temps et sa peine pour géi' er les intérêts 'd e ses concitoyens; celui-là, gratuitement aussi, s'efforcera de fonder des ass,o-ciations pI'ofessionnelles, des syndicats, des caisses mutuelles de retraites ou d'assurances. Quic'onque fait un pareil emploi des loisirs que lui donne la fortune est un bienfaiteur de tous et obéit excellemment à la sainte loi du travil. A plus forte raison, la m ère de famille qui, pendant que son. mari travaille, reste à la maison pour soigner ses enfants, s 'occuper de leur 'éducation, tenir qon ménage en ordre, etc., fait le meilleuT et le plus naturel emploi de son temps. Il est' regrettable que tant de mères de famille soient obligées, pour augmenter les ressources du ménage, d'aller travailler hors de cbez elles. LES DEUX GRAND~S ESPECES DE TRAVAIL

On peut rainener toutes les façons de travailler à deux grandes espèces ou fonnes principales . L.e ·travail D1anuel ou musculaire. - Dans ce travail, la force ou l'adresse des mains jouent le premier rôl~, tout en' s'aidant bien entendu de l'intelligence. C'est le travaIl du n"lenuisier, du forgeron, du cultivateur, du Inéca~ici:n, de la .couturière, de la feinme de ménage ... , etc. Ce travaIl-la est celuI de la plupart des hommes et des femmes. Assez général~ment on es! porté , à le considérer comme toujours le plus pénIble, et aUSSI comme le plus nécessaire. Il est certain en effet qu'il est souvent pénible et n1ême parfois dangereux; que ri~n n'aur~~t pu être fait et ne se ferait sans lui; que, pendant bIen des slecles, on a été, injuste à son égard, qu'on l'a souvent mal payé, qu'on l'a considéré avec mépris; c'est pourquoj, nous l'avons vu, NotreSeigneur Jésus-Christ est venu le réhabiliter par son exem~le. e~ lui restituer aux yeux des hommes toute la valeur et la (lIgnIte qu'il a devant Dieu. Le travàil intellectuel. - Mais ce serait une exagération en' sens inverse que de l'abaisser cette autre form~ de travail qu ' ~st le travail intellectuel. On appelle ainsi le travail où la part pnncipale appartient à ' l'intelligence. C'est le travail du prê~r~, du savant, du professeur, du médecin, de l'in.génieur, du .n"lInIS~re " etc., etc ... Pour celui qui ne réfléchit pas et Juge de la peIne pnse, uniquen1ent par la fatigue des muscles, ce trayail risque de. paraître une occupation de demi-paresseux. Il se trompe. Et Il se tromperait beaucoup plus encore, s'il s'imaginait qu'il est n"loins indispensable que le travail manuel. En réalité, l'un ~t ,l'autre sont pénibles, l'un et l'autre peuvent user le corps SI 1 on ne ' ménage pas l'effort; l'l,Jn et l'autre sont nécessaires; l'un et l'autre doivent s'unir pour se compléter. C'est un peu comme un c~m­ teau : qu'est-ce qui constitue un couteau et permet de s'en servIr?

Est-ce le Inanche? Est-ce la lame? C'est tous les deux. Les immenses progrès matériels qu'a faits l'Humanité depuis les âges où les forêts, les luarais couvraient la terre, où l'homme vivait misérablement au .iQur le jour dE( la ch.ass~ et de la pêche, jusqu'à aujourd'hui où, sur la terre enrichie de Inoissons , la vapeur et 'l'électricité sont devenues ses servantes dociles, tous ces progrès sont dus à la collaboration fraternelle des Inains et de l'esprit, du travail n"lanuel et du travail de la pensée. Leul' collaboration nécessaire'. - Le jour où il n 'y aurait plus de savants pour réfléchir , étudier, faire de nouvelles découvertes; plus de chefs instruits pour former et diriger les ouvriers , contrôler leur travail, installer et organiser les usines; plus de fonctionnaires et d'hommes d 'Etat pour faire marcher cette énorme machine si compliquée qu'est l'administration d 'un pays; le jour où il n'y aurait plus de prêtres pour prêcher à tous leurs obligations de conscience et leur rappeler, s'ils les oublient, les lois de Dieu; plus de professeurs instruits pour former la jeunesse; plus d'écrivains, plus d'artistes- pour nourrir les esprits , élever et enrichir les ân"les de chaque pays, etc., ce jour-là, l'Humanité retomberait, et très vite, dans la . barbarie et dans la misère. C'est un nouvel exemple de ce que nous avons déjà vu dans 1'entretien précédent, de la division du travail. Partout, les hommes se partagent la besogne; chacun a sa profession, et dans la profession chacun a sa tâche fixe, pour que le travail se fasse mieux, plus vite et à meilleur compte. Le cultivateur qui fait pousser le grain, le passe a u meunier qui le moud et puis le repasse lui-même au boulanger qui le cuit. Ainsi pour les travailleurs manuels et intellectuels: les premiers se livrent davantage aux occupations matérielles; les autres davantage à l'effort de la pensée et de la direction; et le bien commun, le progrès général est fait de la bonne entente, d e la collaboration fraternelle de tous. LECTURE BUFFON, ET LA PARESSE

Buffon, célèbre auteur 'de l'Histoire naturelle, un des plus illustres écrivains français, se levait toujours avec le soleil. Voici comment il raconte la manière dont il acquit cette habitude: « Dans ma jeunesse, dit-il, j'aimais beaucoup à dorrriir, et ma paresse me déro~ bait la moitié de mon temps. Mon pauvre Joseph (domestique qui l e servit pendant près de soixante-cinq ans), fa isait tout ce qu'il pou'.rait pour le vaincre, sans pouvoir y réussir. J e lui promis un écu t'outes les fois qu 'il me forcerait de me 1.e ver à six heures. Il ne manqua pas, le jour suivant, de venir me tourmenter à l'heure indiquée; mais je lui répondis fort hrusquement. Le jour d 'après, il vint en'core : cette fois, je lui fis de grandes mena.ces qui l' effrayèrent:


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Ami Joseph, lui dis-je dans l 'après-midi, j'ai perdu mon t emps et tu n'as rien gagné; tu n'entends pas bien ton affaire: ne pense qu'à ma promesse, et ne fais désormais aucun cas de mes menaces. » Le lendemain, il en vint à bout à son honneur. D'abord, je le pria.i,. je le suppliai, puis te me fâchai; mais il n 'y fit aucune attention et me força de me lever malgré moi. Ma mauvaise humeur ne durait guère plus d'une heure après le moment du réveil; il en était alors récompensé par mes remerciements et parce que je lui avais promis. Je dois au pauvre Joseph dix ou douze volumes au moins de

Appel aux Instituteurs

«

mes ouvrages. RESUME

1. Le mépris du travail manuel, des occupations sim.ples et hum.bles, si répandu dans l'antiquité païenne, est un préjugé condamnable, que dix-neuf siècles de christianisme n'ont pas encore totalement fait disparaître. Cependant un chrétien ne peut pas mépriser ce que le Christ a choisi librement pour· lui-mêlne· en venant sur notre terre et a pratiqué pendant près de trente' ans. Ses exemples ont réhabilité le travail des mains.

Il y a de~lx ans déjà le vénéré chef du diocèse à procuré à les InstItuteurs l'avantage d'une retraite de trois jours à SIOn. Sa Grandeur est, actuellement encore, toute disposée à leur renouveler cette faveur à Pâques prochain et elle a déjà ohtenu de M. l'abbé Savoy qu'il yienne leur prêcher ces exerci~es. ~M.

. Espéron~ que nombreux seront les régents qui voüdront profiter de ces Jours de grâce et de sanctification et venir entendre la parole si chaude et si persuasiye du grand conférencier chrétien-social. " Quïls yeuillent sïnscrire au plus tôt, soit à réyêché, soit à l ec?l.e normale, afin que l'Adlninistration puisse prendre les dispOSItIons nécessa.,ires pour assurer le complet succès de la réunion. La date exacte en sera fixée ultérieurement. A. HŒH.

2. L 'homme doit être fiel' et joyeux de travailler; ainsi il continue, achève et perfectionne en quelque façon, l'œuvre de la création. 1)ieu, en effet, a chargé l'homme de faire valoir, par son travail et à son profit, les richesses qu'il a déposées sur la terre et dans la terre en la créant. 3. D'ailleurs, travailler est une obligation pOUl' tous sans. exception: obligation devenue souvent pénible depuis la chute originelle. Le travail est pour tous les hommes le grand moyen voulu par la Providence, non seulement pour gagner notre vie ici-bas, mais aussi de gagner le ciel. 4. Deux grandes espèces de travail: le trClvail manuel et le travail intellectuel. Dans le premier, l'effort des mains, des n'lUSdes, a la part principale; dans le second, c'est l'esprit, la pensée. Ces deux espèces de travail sont également indispensables; toutes deux peuvent être également pénibles. Le progrès de la civilisation, le bien commun de tous les hommes exige l'entente et la col laboration de toutes les catégories de travailleurs.

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H. Hallen~arte~, Sion &Marlilng·UIII~

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Aux membres du Corps Ensèignant Valaisan :~

vous voulez vous évi~er des difficultés avec les Parents de vos ves ou avec les Autorités locales, ne manquez pas de conclure à ~a t~ALOISE une. assuran~e sur la Responsabilité Civile, comme ~ns Ituteur. La prl~e modIque que vous payerez à cet effet sera argement compensee par les ennuis que vous vous éviterez' Pour tous renseignements, prière de vous adresser au soussigné, Inspecteur de la Branche Vie, pour le Canton du Valais.

Léon PANCHARD

Bramois


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