Métier d’élève
No 2 - Octobre 2011
Impressum Résonances
Données techniques
La revue Résonances, qui fait suite à L’Ecole valaisanne parue de 1956 à 1988 et à L’Ecole primaire publiée de 1881 à 1956, est éditée par le Département de l’éducation, de la culture et du sport (DECS).
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Edition, administration, rédaction DECS/SFT - Résonances Rue de Conthey 19 - Case postale 478 - 1951 Sion Tél. 027 606 41 59 - www.vs.ch/sft > Les domaines du SFT > Publications pédagogiques
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Délai de remise des textes et des annonces Délai pour les textes: 5 du mois précédant la parution. Délai pour les annonces: 15 du mois précédant la parution.
Rédaction Nadia Revaz - nadia.revaz@admin.vs.ch
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L e métier d’élève: de chenille à papillon Comme la chenille sur sa feuille, appliquée et assidue, l’élève grignote et grignote, jour après jour, mille et une connaissances plus ou moins digestes. Ni forcément studieux, ni particulièrement curieux, certains écoliers veulent bien goûter au savoir sans avoir à fournir trop d’efforts. D’autres au contraire, s’enthousiasment et croquent à belles dents toute leçon à saveur nouvelle. Alors, peut-on parler de «métier d’élève»? Le terme métier sous-entend un apprentissage préalable. A-t-on dès lors pris soin d’enseigner à l’élève comment apprendre, comment mémoriser et restituer ses apprentissages; lui a-t-on, au départ de sa scolarité, donné les moyens d’exercer son métier correctement? Ou, a-t-il appris sur le tas, plus ou moins habilement selon ses capacités? Comme la chenille croque et croque par réflexe, l’enfant rassasie sa curiosité. Mais tous n’ont pas un appétit gargantuesque! Le terme métier comprend aussi salaire.La somme des connaissances acquises a-t-elle donc une valeur marchande? C’est assurément, d’un point de vue enseignant, une fortune à capitaliser pour plus tard, un trésor inestimable, une richesse qui bien gérée, ouvrira beaucoup de portes. Seulement, le travail à produire, année après année, est colossal. Et ce métier, qui n’a pas été choisi, ne dévoile sa véritable essence qu’après bien des printemps de labeur. Comme la chenille emmagasine de l’énergie pour réussir sa métamorphose, l’élève prépare dès les premiers degrés son avenir. Deviendra fort et coloré celui qui a crapahuté de feuilles en feuilles, de feuilles de calculs en feuilles de français, d’histoire ou de sciences, celui qui a fait son métier
Résonances - Octobre 2011
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consciencieusement, qui a su trouver dans l’effort le plaisir d’en savoir plus. L’élève qui, a contrario, s’est laissé bercer par le vent, chipotant sur le goût amer des règles de grammaire, sur le fumet saumâtre d’équations insolubles, celui-là aussi deviendra papillon et butinera possiblement autant de bonheur dans le pré. Ce n’est pas la couleur des ailes qui donne de la couleur à la vie, mais peut-être la chance, le destin ou les rencontres… Et l’enseignant? Plutôt que chef, il serait client. Le client qui exige la qualité souvent, mais attentif aussi au prix parfois. S’il rêve du meilleur pour tous, s’il vise la réussite pour chacun, il sait aussi qu’il ne peut pas forcer la porte du savoir pour ses élèves. S’il évite qu’ils ne se brûlent les ailes aux lumières trop vives du vice, s’il les accompagne efficacement parmi les règles et obligations qu’exige le métier d’élève, alors il aura accompli sa tâche. Pour tous ceux qui voleront agréablement dans la vie, il aura fait de bonnes affaires. Mais, l’enseignant doit garder à l’esprit que chacun, papillon diurne ou papillon nocturne, a droit au respect. Car le parfum du succès disperse généreusement sa fragrance pour quiconque sait la saisir, indépendamment du travail fourni à l’école… Daphnée Constantin Raposo, enseignante enfantine et primaire
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S ommaire
e: Le métier d’élèv llon pi pa à e ill de chen
so D. Constantin Rapo
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Mise en liens Education musicale Sciences Arts visuels Doc. pédagogique Mémento pédagogique Education physique Du côté de la HEP-VS Du côté de la HEP-VS Rencontre Recherche Chiffre du mois ICT Echange linguistique Mathématiques Echo de la rédactrice Livres Revue de presse CPVAL
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Apprendre à apprendre - N. Revaz De l’audition (1) - B. Oberholzer et J.-M. Delasoie Sciences: la démarche, ça s’apprend! (1/8) - A. Bardou, S. Fierz et C. Keim L’animation des Arts visuels au quotidien - A. Zawodnik Boudet Les DVD-R documentaires à la MV-St-Maurice - MV-St-Maurice A vos agendas - Résonances Sur les traces de Freddy Nock - N. Nanchen, G. Schroeter et L. Saillen Remise des diplômes 2011 - HEP-VS Romain Roduit, trait d’union HEP-VS et HES-SO Valais - N. Revaz Patrick Favre, le goût de la réflexion et de la formation - N. Revaz L’orthographe française, à la croisée des chemins - A. Chervel 50 formations continues en établissement en 2010-2011 - SFT-URD Les réseaux sociaux à l’école: les condamner ou y adhérer? - M.-T. Rey Salvan-Stadel: une aventure humano-linguistique - N. Revaz Finale internationale des jeux mathématiques et logiques - GVJM Relier les savoirs - N. Revaz La sélection du mois - Résonances D’un numéro à l’autre - Résonances Turbulences boursières: que fait CPVAL? - P. Vernier
Expression écrite: rapport des inspecteurs - CPI Les dossiers de Résonances - Résonances
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M étier d’élève/d’apprenant
d’élève/d’apprenant
Y a-t-il un métier d’élève? Si oui, en quoi consiste-t-il en 2011? Quel en est l’ABC? Devrait-il être revisité? Faudrait-il plutôt parler de
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métier d’apprenant? Les
Revisiter le métier d’élève à l’ère du numérique M. Betrancourt
Métier d’élève et métier d’apprenant L. Lescouarch
dès qu’elles se veulent
principaux intéressés.
Regards croisés sur le métier d’élève
Nécessité du détour réflexif pour devenir citoyen P. Rayou
réponses complexes, surtout
moins d’y réfléchir. Avec les
Le métier d’élève vu par un conseiller pédagogique G. Dayer
Métier d’élève: aucun changement depuis des siècles! S. Hoeben
questions sont multiples et les
concrètes, mais il convient au
Métier d’élève: la part du feu P. Perrenoud
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Le métier vu par des élèves N. Revaz La bibliographie de la Documentation pédagogique E. Nicollerat
M étier d’élève: la part du feu Parler de métier d’élève choque ceux qui associent l’idée de métier à une activité professionnelle rémunérée et exercée par un adulte. En consultant le Petit Robert, on apprend qu’un métier désigne «toute activité régulière dont on tire ses moyens d’existence». Or, les enfants ne sont dispensés de travailler au champ, à l’usine ou dans un bureau qu’aussi longtemps qu’ils étudient. On «coupe les vivres» aux adolescents et aux jeunes adultes qui désinvestissent la formation. Dans certains pays, les parents reçoivent une allocation s’ils renoncent à utiliser leurs enfants comme main-d’œuvre. Parler de «métier d’élève» n’est donc pas seulement une métaphore. Dans le même sens, on peut aussi parler de métier d’enfant (Chamboredon & Prévot, 1973), de métier de parents (Berge, 1953), de métier de «femme au foyer». Ces métiers permettent de vivre en étant entretenu plutôt que de recevoir des honoraires ou un salaire. Du coup, les termes de l’échange sont plus implicites. Mais il serait en même temps naïf de croire qu’un salarié ordinaire ne s’acquitte que des tâches qui figurent dans son contrat de travail et ne reçoit que le salaire convenu. Une fois acceptée l’idée que les élèves exercent un «vrai métier», même si c’est un métier particulier, une tentation bien compréhensible émerge dans l’esprit d’un professeur: former ses élèves à exercer leur métier de sorte à répondre le mieux possible à ses attentes. Au principe du métier d’enseignant, il a l’intention d’instruire. Et donc assez naturellement le désir que cette intention ne se heurte pas à la moindre résistance du côté de ceux qu’on nomme avec optimisme les «apprenants». Du coup, configurer le métier d’élève en fonction des intentions du maître paraît le bon sens même. Depuis Métier d’élève et sens du travail scolaire (1994), j’ai tenté d’inviter les professeurs à ne pas céder à cette tentation (Perrenoud, 1995, 1996, 2005, 2009). Il importe de comprendre qu’un métier appartient à ceux qui l’exercent et constitue leur protection contre les organisations qui emploient les «gens de métier». Le métier d’élève ne fait pas exception. Ce rôle protecteur est mis en évidence par la multiplication dans le monde du travail d’activités qui ne sont pas des métiers identifiés. Les salariés exercent des fonctions codifiées au sein de l’entreprise mais qui n’ont pas de nom générique et pas nécessairement d’équivalent dans d’autres entreprises. Ce peut être une situation temporaire, liée à l’émergence d’un métier nouveau qui répond à des besoins spécifiques avant de devenir
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P. Perrenoud
une communauté de pratique qui traverse les entreprises et engendre en général un cursus de formation et une appellation contrôlée. Mais il y a des raisons de penser que dans un monde de plus en plus globalisé, concurrentiel et en changement rapide, les entreprises ont intérêt à définir des fonctions internes, plus faciles à reconfigurer au gré des besoins et des refontes de l’organisation du travail, alors qu’un métier renvoie à une corporation, à des sections syndicales, à une échelle de qualification, à un référentiel de compétences, à des codes de déontologie, à des représentations de ce qui constitue le cœur du métier et correspond à des conditions convenables d’exercice de l’activité.
«Il importe de comprendre qu’un métier appartient à ceux qui l’exercent.» Cette évolution du monde du travail a des effets pervers qu’on commence à percevoir (Clot, 2010; Dupuy, 2011; Dejours, 1998, 2000; Gaulejac, 2011; Zarifian, 2003). Ces travailleurs «sans métier» n’ont plus de points de repère, ils ne font partie d’aucune communauté de pratique et sont incapables d’une action collective. Du coup, individualisme, sentiment d’isolement, stress et peur de l’avenir prennent le pas sur la conscience professionnelle, la responsabilité, la solidarité et la conviction qu’on détient des compétences et une éthique opposables aux injonctions de l’encadrement. Ces salariés font ce qu’on leur demande et non ce qu’ils pensent être en droit et avoir le devoir de faire. Les enseignants ne sont pas à l’abri de cette évolution, même si elle touche moins durement les administrations. Le «productivisme scolaire» n’est évidemment pas guidé par la recherche du profit. Mais les incitations conjuguées des programmes, des standards, des comparaisons internationales, de la culture de l’évaluation, des angoisses des autorités et de celles des parents incitent fortement les enseignants à presser les élèves «comme des citrons». Dans cette perspective, il est inconcevable que le métier d’élève puisse aider à résister à l’intention d’instruire. Il ne s’agit pas de renoncer à cette intention mais de comprendre qu’elle se réalisera d’autant mieux qu’on laisse aux élèves un espace, la possibilité de jouer avec les règles, de ruser. Les attentes de l’école sont telle-
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ment fortes que seuls les élèves qui ont une immense facilité peuvent y répondre sans renoncer à vivre leur vie d’enfants ou d’adolescents. Les autres doivent tricher, en prendre et en laisser, pour préserver une part d’intimité, d’autonomie, de tranquillité, de temps libre, de relations, de quant-à-soi.
«Le métier d’élève consiste à ne pas prendre au sérieux tout ce que les professeurs demandent.» Le métier d’élève consiste à ne pas prendre au sérieux tout ce que les professeurs demandent, à faire «juste ce qu’il faut» pour rester dans la course. Les parents qui ont fait des études supérieures le savent et le disent d’ailleurs à leurs enfants: l’enjeu n’est pas de répondre à toutes les injonctions, mais de survivre, sans s’épuiser, dans une course d’endurance, de sorte à aborder dans de bonnes conditions les «choses sérieuses», c’est-àdire les cursus qui mènent à l’université. On sait aujourd’hui que le travail prescrit ne pourra jamais contrôler entièrement le travail réel et que ce n’est pas un problème, mais au contraire une condition de l’intelligence au travail: s’écarter du prescrit lorsqu’il empêche de réaliser la tâche (Jobert, 1999). De même, il importe de comprendre qu’à vouloir prendre le contrôle du métier d’élève, les professeurs et l’institution scolaire vont à l’encontre de leurs in-
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tentions. Nul ne peut écouter, réfléchir et apprendre 25 ou 30 heures par semaine. Pour durer dans la scolarité, il faut ruser, sauver les apparences, bachoter, parfois tricher. Bref, donner les signes extérieurs d’une activité licite tout en rêvant, en bavardant, en s’amusant ou en ne faisant rien. Tous les professeurs l’ont fait pour réussir leurs études. Pourquoi ont-ils la mémoire si courte dès qu’ils ont changé de camp? Les pompiers font la part du feu: face à un incendie, lorsqu’on ne peut pas tout préserver, on abandonne à «l’ennemi» une partie du territoire menacé pour mieux protéger le reste. Les militaires raisonnent de même. Les politiciens, les négociateurs, tous ceux qui développent des stratégies. L’école aurait intérêt à comprendre que le mieux est l’ennemi du bien, que la pression optimale n’est pas la pression maximale, mais un dosage subtil entre des exigences et des moments de lâcher prise. La plupart des professeurs expérimentés savent qu’il vaut mieux fermer de temps en temps les yeux et relâcher la pression pour que la vie scolaire soit vivable. Mais cela reste un savoir d’expérience privé, dont on ne fait pas état. Le maître est un contremaître d’un genre particulier (Perrenoud, 2009) mais qui, comme les autres, est pris entre le marteau et l’enclume: il sait que la vie au travail n’est pas tenable sans prendre des distances avec le prescrit et le contrôle constant de tout et de tous, mais il n’ose pas le dire, parce que sa propre hiérarchie ne peut ou ne veut l’entendre… Du coup, le dosage entre pression et laxisme ne fait pas l’objet d’une discussion
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Références Baeriswyl, E. et Vellas, E. (1994). Le métier de l’élève dans les pédagogies actives, Journal de l’enseignement primaire, n° 48, pp. 26-31. Berge, A. (1953). Le métier de parent. Paris: Aubier. Chamboredon, J.-C. et Prévot, J. (1973). Le «métier d’enfant». Définition sociale de la prime enfance et fonctions différentielles de l’école maternelle. Revue française de sociologie, XIV, n° 3, pp. 295-335. Clot, Y. (2010). Le travail à cœur. Pour en finir avec les risques psychosociaux. Paris: La Découverte. Dejours, Ch. (1998). Souffrance en France. La banalisation de l’injustice sociale. Paris: Seuil. Dejours, Ch. (2000). Travail: usure mentale. De la psychopathologie à la psychodynamique du travail. Paris: Bayard, nouvelle édition augmentée. Dupuy, F. (2011). Lost in Management. La vie quotidienne des entreprises au XXIe siècle. Paris: Seuil Gaulejac, V. de (2011). Travail, les raisons de la colère. Paris: Seuil. Jobert, G. (1999). «L’intelligence au travail» in Carré, Ph. et Caspar, P. (dir.). Traité des sciences et des techniques de la formation. Paris: Dunod, pp. 205-221.
Perrenoud, Ph. (1994). Métier d’élève et sens du travail scolaire. Paris: ESF (6e éd. 2010). Perrenoud, Ph. (1995). Des savoirs aux compétences: les incidences sur le métier d’enseignant et sur le métier d’élève. Pédagogie collégiale (Québec), Vol. 9, n°2, décembre, pp. 6-10. Perrenoud, Ph. (1995). Les droits imprescriptibles de l’apprenant ou comment rendre le métier d’élève plus vivable. In Les Sciences de l’Education face aux interrogations du public. Genève: Cahiers de la Section des sciences de l’éducation, Numéro spécial, pp. 123-135. Perrenoud, Ph. (1996). Métier d’élève: comment ne pas glisser de l’analyse à la prescription? In UNAPEC, Le métier d’élève. Paris: UNAPEC, pp. 15-24. Perrenoud, Ph. (2005). Le métier des élèves leur appartient. Educateur, n° 4, 1er avril, pp. 26-30. Perrenoud, Ph. (2009). Le maître contremaître: métier d’enseignant et métier d’élève. Université de Genève: Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation. Zarifian, Ph. (2003). A quoi sert le travail? Paris: PUF.
( l’ auteur
professionnelle et n’est pas travaillé en formation, abandonnant chacun à sa solitude. Une réflexion sur le métier d’élève comme salutaire mécanisme de défense et sur la part du feu pourrait aider à dépasser ce tabou.
Philippe Perrenoud Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation, Université de Genève. Courriel: Philippe.Perrenoud@unige.ch Internet: www.unige.ch/fapse/SSE/ teachers/perrenoud Laboratoire Innovation, Formation, Education (LIFE): www.unige.ch/fapse//LIFE
Le dossier en citations
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Elève-apprenant
Connaître le nouvel écolier
«L’élève. Le mot, dans le Littré, renvoie à l’idée de nourrissage, d’élevage, ce qui implique de la passivité face aux soins de l’éleveur. Beaucoup d’élèves sont dans cette posture: ils attendent que “ça passe”. Ils pensent que rien ne dépend d’eux, mais du “maître-jardinier”, qu’ils n’ont qu’à être obéissants, à faire leur «métier d’élève». Le risque de cette position est l’activisme occupationnel, on “occupe” les heures. L’apprenant. Le terme vient du Québec et voisine avec celui d’entrepreneur. Il souligne qu’il y a quelque chose “à prendre” et que l’appropriation est nécessaire. L’apprentissage suppose une mobilisation cognitive du sujet car apprendre, c’est toujours extraire la pépite (le savoir) de la gangue (les activités). On a pu observer que les ZEP qui ont de bons résultats s’appuient sur le fait de rendre les élèves apprenants. Il faut se méfier des élèves qui se limitent à l’activité et des pratiques pédagogiques qui ne se sortent pas des activités.» http://francois.muller.free.fr/diversifier/30compet.htm
«Avant d’enseigner quoi que ce soit à qui que ce soit, au moins faut-il le connaître. Qui se présente, aujourd’hui, à l’école, au collège, au lycée, à l’université? - Ce nouvel écolier, cette jeune étudiante n’a jamais vu veau, vache, cochon ni couvée. En 1900, la majorité des humains, sur la planète, s’occupaient de labourage et de pâturage; en 2010, la France, comme les pays analogues au nôtre, ne compte plus qu’un pour cent de paysans. Sans doute faut-il voir là une des plus immenses ruptures de l’histoire, depuis le néolithique. Jadis référée aux pratiques géorgiques, la culture change. [...] Face à ces mutations, sans doute convient-il d’inventer d’inimaginables nouveautés, hors les cadres désuets qui formatent encore nos conduites et nos projets. Nos institutions luisent d’un éclat qui ressemble, aujourd’hui, à celui des constellations dont l’astrophysique nous apprit jadis qu’elles étaient mortes déjà depuis longtemps. [...]» Extrait de Petite Poucette par Michel Serres, de l’Académie française www.institut-de-france.fr/education/serres.pdf
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L e métier d’élève vu par un conseiller pédagogique Lire, écrire, regarder, écouter, comprendre, apprendre par cœur… et tout respecter, de l’adulte à la boîte de craies, en passant par ses camarades: voilà un condensé du métier pratiqué au quotidien par nos chères têtes blondes.
Dans le monde réel Le métier d’élève, c’est l’ensemble des compétences de base qu’un élève doit avoir développées pour pouvoir atteindre les objectifs fixés par les systèmes scolaires et plans d’étude, en répondant aux demandes d’un enseignant. Cependant, être élève s’avère bien plus complexe. Etre élève aujourd’hui demande également d’être capable d’appliquer des règles/attentes scolaires auxquelles on ne s’identifie pas forcément; c’est aussi mettre du sens à des activités n’existant souvent que dans la réalité/contexte scolaire. Etre élève, c’est également posséder une faculté d’adaptation importante face aux différentes exigences et pratiques des nombreux enseignants côtoyés durant notre scolarité; c’est apprendre que le même comportement n’induit pas toujours la même réponse, ce qui peut être aussi déstabilisant que formateur. Etre élève n’est pas quelque chose d’inné; c’est un métier qui s’acquiert, évident pour la lecture, le calcul ou l’écriture, moins peut-être pour les éléments touchant à l’organisation de son travail, les différentes étapes obligatoires pour réussir la résolution d’un problème, le sens des apprentissages… Un élève qui connaît et peut mettre en application son métier est un élève qui met toutes les chances de réussite de son côté. Le produit fini (but de l’école) n’est pas toujours simple à percevoir pour l’élève: l’ébéniste va fabriquer un meuble qui sera rapidement visible et dont la fonction sera évidente aux yeux de chacun; quand on est élève, que «fabrique-t-on»? Des notes? La fierté des parents ou enseignants? La satisfaction personnelle? On doit travailler «pour notre avenir»… les enjeux de l’avenir ne sont pas simples à percevoir lorsque l’on a 8, 10 ou même 14 ans.
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Dans un monde idéal Il manque encore parfois un travail spécifique sur le sens des apprentissages et la connaissance que l’élève a de son propre «fonctionnement»: comment garder son attention, mémoriser… le partage des «bonnes pratiques» des élèves entre eux, sous la conduite de l’enseignant… qui ose le risque de «perdre» du temps; l’explicitation et la verbalisation autour du sens des activités, des différents éléments du métier d’élève en classe sont, de mon point de vue, primordiales. L’appui pédagogique intégré a encore un rôle important à jouer afin de mettre l’accent sur cette démarche réflexive d’apprentissage du métier d’élève qui va amener celui-ci à prendre conscience de son fonctionnement pour pouvoir y amener certaines modifications visant l’efficacité. Il serait également utile de s’interroger sur les manières de rendre le métier plus cohérent et plus harmonieux au fil des degrés et de faire en sorte que l’élève ne doive pas souvent, lors de changement de classe ou d’enseignant, s’adapter à un nouveau métier sans en avoir les clés. Pour ce faire, les attentes envers le métier devraient être pensées en termes de progression et cohérence au travers des différents degrés d’un même établissement scolaire, au-delà des prescriptions du plan d’étude. Certaines attentes pourraient être davantage en corrélation avec la réalité vécue par les élèves, par exemple, au niveau des tâches à domicile: on sait que tous les élèves ne sont pas égaux par rapport à l’aide à disposition, au degré d’autonomie, à l’importance accordée à l’apprentissage scolaire par les familles. Toutes les compétences du métier d’élève ne sont pas acquises une fois pour toutes et il faut, je pense, des piqûres de rappel régulières, quel que soit l’âge des élèves. Une évidence que l’on a parfois tendance à oublier… Guy Dayer, conseiller pédagogique à l’Office de l’enseignement spécialisé
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R egards croisés sur le métier d’élève Quelques spécialistes de l’éducation ont accepté de relever un petit défi: en quelques lignes, ils ont livré leur regard historique ou futuriste, leur avis nuancé ou décalé, leur conseil avisé ou intuitif en lien avec le métier d’élève en 2011.
Le métier d’élève vu par Mireille Betrancourt Revisiter le métier d’élève à l’ère du numérique Il devient trivial d’admettre que les technologies numériques ont changé de manière drastique les comportements humains, que ce soit pour produire un rapport, consulter ses comptes, programmer un voyage ou écouter de la musique. Paradoxalement, une seule activité sociale semble résister à la vague numérique: l’école. Internet avec le web fait entrer dans la classe une nouvelle source de savoir qui, à la différence des matériels imprimés traditionnels, n’est ni certifiée, ni stable dans le temps, ni nécessairement vraie. La compétence clé de l’élève devient la capacité critique à évaluer la fiabilité d’une information, à se construire un point de vue argumenté sur la base de différentes sources. Il doit aussi apprendre à gérer de nouveaux risques pour protéger sa vie privée et identifier les canulars et rumeurs. En contrepartie, la classe y gagne en ouverture, puisque virtuellement tout sujet peut être exploré instantanément, et en authenticité, puisque le contenu scolaire rejoint le vécu extra-scolaire de l’élève. Mais les technologies numériques ne se résument pas à surfer sur le Web. Elles offrent une multitude d’usages à haut potentiel éducatif: exercices interactifs pour s’entraîner et s’auto-évaluer, multimédia pour les
Prochain dossier
Les intelligences multiples dans la classe
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langues, correspondance par email, etc. Elles ouvrent des potentialités d’expression et de création encore peu explorées à l’école, que ce soit la possibilité de créer un livre de recettes de cuisine, ou un montage multimédia illustrant une histoire inventée par la classe. Rendre les élèves acteurs de leur propre développement d’apprenant et de citoyen, tel est l’enjeu de l’entrée du numérique à l’école. Mireille Bétrancourt Professeure en Technologies de l’information et processus d’apprentissage http://tecfa.unige.ch/perso/mireille
Le métier d’élève vu par Stéphane Hoeben Métier d’élève: aucun changement depuis des siècles! Vous me direz sans doute que j’exagère, que les élèves changent, qu’ils sont plus difficiles, qu’on leur offre plus d’attention qu’il y a 50 ou 100 ans. Vous me direz sans doute qu’ils ont de la chance aujourd’hui et que ce n’est plus comme dans le temps: moins de punitions, interdiction des châtiments corporels, sport et informatique chaque semaine… Vous me direz sans doute que les élèves ont changé: ils sont distraits, ils ne travaillent plus, ils préfèrent jouer qu’apprendre, ils ne font plus le travail à domicile… OUI, vous avez raison: beaucoup d’éléments de contexte ont été modifiés et pourtant, je persiste, le métier d’élève est resté le même dans la tête de beaucoup d’enseignants… La majorité des collègues rêvent d’élèves en rang quand ils rentrent en classe: rêvent que tous les travaux à domicile soient parfaits; rêvent d’élèves en silence du matin au soir; rêvent que les exercices de tous soient réalisés jusqu’au bout et avec le moins de corrections possible;
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rêvent d’élèves qui ne dérangent pas la classe ou ne se chamaillent pas; rêvent que les parents défendent le professeur quelle que soit la situation; rêvent d’élèves qui … … car ce serait tellement plus simple. Vraiment, l’élève rêvé de 1800 fait toujours rêver en 2011… Stéphane Hoeben Consultant en Education et Ressources humaines www.shdf.be Un ex-élève pas toujours modèle Un cinquantenaire toujours pas modèle
Le métier d’élève vu par Patrick Rayou Nécessité du détour réflexif pour devenir citoyen Jamais l’école n’a été aussi importante pour la formation et la certification désormais nécessaires à une vie «normale», jamais non plus on n’a à ce point douté de sa capacité à y faire parvenir tous et chacun. De plus, autrefois dépositaires et médiateurs des savoirs disponibles, les enseignants sont désormais éclipsés par des experts qui aident à répondre à des questions urgentes comme: «Peut-on utiliser sans danger son téléphone mobile?» ou «Faut-il se faire vacciner contre H1N1?». Il est tentant pour des jeunes de se méfier de savoirs dont le bénéfice des apprentissages semble très lointain et le prestige relativisé par une circulation inouïe de connaissances dans des réseaux beaucoup plus accessibles et conviviaux que ceux de l’école. Un certain instrumentalisme les guette, fatal aux plus fragiles qui ne voient pas que leur formation les aidera à obtenir un emploi, à s’y maintenir en construisant en permanence sur d’indispensables fondations. Par ailleurs, le détour réflexif que demande la forme scolaire est plus nécessaire que jamais pour être citoyen d’un monde complexe. Le «métier d’élève» peut aider à tirer son épingle du jeu en déconstruisant les logiques confuses et contradictoires de l’institution et en diminuant la pression scolaire accrue par les angoisses parentales. Il peut aussi inciter à un décrochage plus ou moins brutal qui, malgré l’illusion de l’appartenance commune à la jeunesse, crée en son sein une fracture difficilement réductible. Patrick Rayou Professeur de sciences de l’éducation à l’Université Paris VIII
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Le métier d’élève vu par Laurent Lescouarch Métier d’élève et métier d’apprenant Dans nos observations en milieu scolaire, pour les élèves, l’enjeu est bien souvent d’être en capacité de «donner sens au non sens» de la forme scolaire qui se caractérise par une grande artificialité des situations, ce que Freinet 1 appelait la «scolastique» , terme désignant les situations scolaires relevant d’une règle de travail et de vie particulière à l’école sans rapport avec la vraie vie. Si les éléments du curriculum caché2 et du système didactique sont explicites pour l’enseignant, les élèves ne perçoivent donc bien souvent que la partie immergée de l’iceberg des savoirs. Beaucoup d’élèves s’inscrivent ainsi dans un rapport au savoir très particulier, jouant à trouver les bonnes réponses avec des stratégies de contournement privilégiant le résultat, la réussite à court terme à la compréhension réelle de notions et de démarches transférables3 comme cet enfant qui multiplie les réponses au hasard et est très satisfait de luimême quand enfin il finit par formuler la bonne sur un coup de chance. Cet enfant a d’une certaine manière compris le métier d’élève (lever la main, répondre, «travailler»), mais n’est pas du tout rentré dans le métier d’apprenant appréhendant les moments scolaires comme une occasion d’acquisitions de savoirs et les habitudes sociales de «zapping» de l’ère numérique risquent de ne faire que renforcer ce phénomène. Plutôt que de se centrer sur le «métier d’élève» restreint au cadre scolaire et à ses normes parfois arbitraires, il serait peut-être intéressant de se poser aujourd’hui la question du «métier d’apprenant» pour amener les enfants à un rapport personnel aux savoirs et aux apprentissages leur permettant de s’inscrire dans la «saveur des savoirs» que Jean Pierre Astolfi ap4 pelait de ses vœux . Laurent Lescouarch Maître de conférences et directeur du Département des sciences de l’éducation à l’Université de Rouen
Notes 1
Freinet, C. Méthodes naturelles et méthodes traditionnelles (1947), in La méthode naturelle. L’apprentissage de la langue, œuvres complètes, volume 2, Seuil, 1994, (p. 227).
2
Perrenoud, P. Curriculum: le formel, le réel, le caché. In J. Houssaye (Ed), La pédagogie: une encyclopédie pour aujourd’hui. (pp.61-76). Paris: ESF. 1993.
3
Develay, M. Donner du sens à l’école. Paris: ESF éditeur. 1996.
4
Astolfi, J-P. La saveur des savoirs: disciplines et plaisirs d’apprendre. Issy les Moulineaux: ESF Editeur. 2008.
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L e métier vu par des élèves Grâce à la complicité de Pierre-Alain Héritier, directeur du CO des Collines de Sion, Résonances a pu interroger quatre élèves de 3CO et une élève de 2CO bilingue afin d’évoquer avec eux «leur métier» et aussi parler de celui des enseignants. Cecilia, Elise, Etienne, Grégory et Omar se sont exprimés avec spontanéité et ont livré une analyse intéressante, proposant des pistes réalistes ou utopiques qui mériteraient certainement d’être creusées. Est-ce pertinent de parler de «métier d’élève»? Cecilia, Elise, Etienne, Grégory et Omar approuvent l’appellation, avec des divergences toutefois sur ce qu’il est ou devrait être. Quelles ressemblances et/ou différences entre le métier d’élève et un autre métier? Etienne: «Nous avons des horaires, des responsabilités et des règlements.» Omar: «C’est vrai, par contre on n’a pas de salaire.» Etienne: «Oui, mais on a des bulletins de notes et on aura des diplômes.» Cecilia: «C’est différent parce que nous n’avons pas choisi ce métier.» Grégory: «Dans un métier “normal“, quand on fait une faute, on est immédiatement licencié, mais comme notre métier fait partie de l’école obligatoire, nous avons des chances supplémentaires.» Elise: «On a aussi des devoirs et des punitions. Plus tard, on ne nous demandera pas de copier 300 mots.» Le métier d’élève devrait-il davantage ressembler aux autres? Tous sauf Grégory et Etienne: «Oh oui, on devrait avoir un salaire.» Grégory: «Non, car on ne doit pas avoir trop de responsabilités si jeunes.» Etienne: «A quoi ça nous servirait un salaire, puisque nous recevons de l’argent de poche. En plus, nous avons la chance d’avoir des activités extrascolaires, ce qui ne serait pas possible en entreprise. Et plus tard, quand on aura un problème avec notre patron, on ne pourra se plaindre à personne alors qu’à l’école on a des profs différents, ce qui est un avantage.» Quelle est votre principale tâche? Omar: «Faire ce qu’on nous demande de faire.» Etienne: «Enrichir nos connaissances.» Elise: «Travailler.» Cecilia: «Etudier.» Grégory: «S’ouvrir au monde.»
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Le métier d’élève est-il davantage un effort ou un plaisir? Etienne: «Ça dépend des activités et ça dépend des jours. Dans l’ensemble, j’aime bien l’école, parce que c’est un lieu important pour la vie sociale.» Grégory: «“Fifty-fifty”: le côté agréable, c’est surtout qu’on découvre de nouvelles choses.» Cecilia: «Il y a des branches où l’on a plus de plaisir que d’autres.» Omar: «Je n’ai pas particulièrement de plaisir à aller à l’école.» Elise: «Se lever le matin pour aller travailler est toujours un effort.» Pensez-vous qu’on vous a donné tous les outils nécessaires pour bien apprendre? Etienne: «Chaque prof a des méthodes différentes.» Tous sont du même avis qu’Etienne. Et vous, quels sont vos trucs pour réussir? Omar (sur le ton de la boutade et dans un éclat de rire): «Tricher.» Grégory: «Faire la plus grande partie des devoirs le week-end et le mercredi après-midi.» Etienne: «Profiter de l’étude pour avancer un maximum.» Cecilia: «Travailler régulièrement.» Elise: «Tous les soirs, tout en écoutant de la musique, je fais les devoirs pour le lendemain.» Le métier d’élève est-il le même à l’école enfantine, primaire ou au CO? Etienne: «Au CO, on juge qu’on est capable de se débrouiller, aussi on a davantage de responsabilités.» Grégory: «On a plusieurs profs et donc on doit s’adapter à des styles différents.» Cecilia: «On a plus de devoirs, car chaque prof ajoute du travail sans en discuter avec ses collèges.» Elise: «Dans les petits degrés, c’était plus plaisant d’aller à l’école, parce qu’on n’avait pas de devoir.» Etienne: «En 2e du CO, je n’avais pas de devoir, sauf du vocabulaire à réviser, contrairement à cette année.» Omar: «A l’école enfantine, on nous chouchoutait. Au cycle, on nous considère comme des grands.» Etienne: «Actuellement, en dernière année de CO, il y a vraiment trop de règlements. L’école valaisanne est peut-être meilleure que la genevoise, mais elle est très stricte.» Grégory: «C’est pour nous protéger.» Omar: «Trop de règlements, ça encourage plutôt à faire des bêtises.»
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Grégory: «En nous impliquant et en nous responsabilisant davantage, c’est vrai qu’on serait plus sages.» Alors si vous aviez la possibilité de modifier le métier d’élève, que changeriez-vous? Elise: «J’aimerais que les élèves cessent de se juger entre eux, par rapport à l’habillement par exemple. C’est tellement stupide.» Etienne: «J’introduirais un permis à points. A chaque bêtise, on nous enlèverait un point et ce ne serait qu’une fois sans points qu’on pourrait avoir une punition. Avec ce système, les points perdus pourraient être regagnés.» Grégory: «Je serais plutôt pour une carte de fidélité. On cumulerait les tampons et au final on aurait des bonus et, si on est collé, on pourrait les utiliser. Un autre exemple de bonus serait de pouvoir aider le directeur et les proviseurs lors de la rédaction des règlements.» Cecilia: «A mon avis, il faudrait assouplir le règlement qui est trop strict. L’enseignement pourrait rester le même, mais il faudrait que certains enseignants soient plus cool pendant les cours. On apprendrait tout autant.» Etienne: «Certains l’ont compris, d’autres pas!» Grégory: «Je trouverais bien d’avoir un journal de l’école, mais aussi de nommer un président de tous les élèves et pas seulement au niveau des classes.» Omar: «Pour ma part, je diminuerais les devoirs.» Grégory: «On pourrait faire comme autrefois, six mois d’école et six mois de vacances.» Etienne: «C’était plutôt six mois de travail à l’alpage, donc non merci.» Elise: «On pourrait aller à l’école seulement l’aprèsmidi, comme cela on pourrait dormir le matin.» Etienne: «On serait probablement plus motivé avec des journées commençant plus tard.» Omar: «Bonne idée.» Quel est votre avis sur les devoirs? Elise: «On apprend déjà à l’école, donc je ne comprends pas pourquoi on doit faire encore des devoirs à la maison. Les profs ignorent apparemment qu’on a une vie en dehors de l’école.» Etienne: «Je suis pour les devoirs, mais à dose raisonnable.» Grégory: «Si on est un peu contre les devoirs, c’est probablement parce que nous sommes des élèves.» Trouvez-vous l’enseignement suffisamment moderne? Omar: «Ce serait bien d’avoir chacun un ordinateur.» Etienne: «Je trouve qu’à l’école on devrait ajouter des branches plus originales. Il faudrait qu’on nous propose des options plus spéciales. On pourrait imaginer un système qui n’existe dans aucun autre pays.» Grégory: «Il faudrait introduire des options dès la première année du CO.»
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Au premier plan: Elise et Omar. Au second plan: Grégory, Etienne et Cecilia.
Elise: «Pourquoi ajouter de nouvelles branches?» Cecilia: «Le programme est déjà bien chargé.» Etienne: «Oui, mais on pourrait aussi en supprimer.» Tous n’ont pas le même avis sur les branches à enlever du programme. Quel est votre regard sur le métier d’enseignant? Etienne: «Je les plains, car il y a des “cas” dans certaines classes. Les profs nous encouragent à faire ce métier, mais quand on voit l’augmentation du niveau d’études, ça coupe un peu l’envie d’exercer cette profession.» Omar: «Moi je trouve qu’ils ont de la chance.» Grégory: «Ils ont beaucoup de vacances.» Etienne: «C’est vrai que, comparé à d’autres métiers, il y a plus de vacances, mais en fait ils doivent corriger les travaux et préparer les cours en dehors du temps d’école.» Cecilia: «Tous ne travaillent pas pendant les vacances.» Elise: «Qu’ils fassent moins de tests s’ils ne veulent pas avoir à les corriger pendant leurs congés.» Etienne: «Je trouve qu’ils sont quand même courageux, car c’est un métier difficile.» Omar: «Moi cela me plairait d’être enseignant. A l’école primaire, mes profs travaillaient à l’école, de façon à n’avoir plus rien à faire en rentrant à la maison. Il suffit d’être organisé.» Etienne: «En fait le métier d’enseignant ressemble à celui d’élève, car ils ont beaucoup de devoirs. Enseignant, c’est être “élève supérieur”.» Grégory: «Avant d’être prof, nos enseignants étaient élèves, donc ils connaissent notre métier.» Elise (esquissant un sourire): «Certains ont apparemment oublié!» Propos recueillis par Nadia Revaz
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L a bibliographie de la Documentation pédagogique Le secteur documentation pédagogique de la Médiathèque Valais - SaintMaurice propose quelques suggestions de lecture en lien avec le dossier pour aller plus loin. Tous les documents mentionnés sont bien sûr disponibles à la Médiathèque Valais - SaintMaurice (cf. cotes indiquées) et pour certains à Sion également. AMIGUES R, ZERBATOPOUDOU, M.-T., Comment l’enfant devient élève: les apprentissages à l’école maternelle. Paris: Retz, 2009. Cote 373.23 AMIG ASTOLFI J.-M., L’école pour apprendre: l’élève face aux
savoirs, «Pédagogie», Issy-les-Moulineaux: ESF, 2010. Cote: 37.02 ASTO FABER A., Parler pour que les enfants apprennent: à la maison et à l’école, Cap-Pelé: Relations... plus, 2005. Cote: 37.06 FABE GRANDSERRE S., Faire travailler les élèves à l’école: sept clés pour enseigner autrement, «Pédagogies. Outil», Issy-les-Moulineaux: ESF éditeur, 2009. Cote: 371.32 GRAN ISIMAT-MIRIN M., Se détendre pour mieux apprendre, «Savoir communiquer», Lyon: Chronique sociale, 2007. Cote: 613.72 ISIM MEIRIEU P., Lettre aux grandes personnes sur les enfants d’aujourd’hui, [Voisins-LeBretonneux]: Rue du monde, 2009. Cote: 37.011 MEIR PERRENOUD P., Métier d’élève et sens du travail scolaire, «Pédagogies», Issy-les-Moulineaux: ESF, 2010. Cote: 37.015.4 PERR SAINT-ONGE M., Moi j’enseigne, mais eux apprennent-ils?, «Agora», «Pédagogie/Formation. L’essentiel», Montréal
Pour aller plus loin sur internet Les représentations de l’élève, thèse de Stéphanie Leloup www.pedagopsy.eu/decalage_eleve.htm Outils du métier d’élève http://p.birbandt.free.fr/RESSOURCESDIVERSES/Metier%20 deleve/Metierdeleve-outils/Metierdeleve-outils-droite.htm Métier d’élève, métier d’enseignant à l’ère numérique (rapport de Chistine Dioni) http://medias.formiris.org/atoutdoc_rapports_247_1.pdf Mémoires professionnels en lien avec le thème http://ymorin.ep.profweb.qc.ca/metiereleve.pdf http://www.caen.iufm.fr/memoires/LMO0428.pdf http://peysseri.perso.neuf.fr/PE2005/GFP05/MEMO2006/K.pdf http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/0/30/74/12/PEDAGOGIE/ Memoire—-Le-metier-d-eleve.pdf Le métier d’élève est-il plus dur qu’autrefois? in L’Ecole, 2005 ftp://ftp.geneve.ch/dip/ecole38/eleve_10.pdf
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(Québec): Ed. Beauchemin; Lyon; Chronique sociale, 2008. Cote: 37.013 STON THEYTAZ P., Motiver pour apprendre: guide pour parents, enseignants et élèves «L’aire de famille», SaintMaurice: Ed. SaintAugustin, 2009. Cote: 159.947 THEY VIANIN P., La motivation scolaire: comment susciter le désir d’apprendre?, «Pratiques pédagogiques», Bruxelles: De Boeck, 2006. Cote: 37.02 VIAN
Extrait d’une lettre: demande de bienveillance «Je sais que vous faites un dur métier et que je n’étais pas le seul en classe à mettre votre patience à bout. Mais moi, avec mes difficultés de concentration, j’ai dû redoubler d’effort pour écouter, malgré tant de confusion en classe! J’avais besoin de calme vous comprenez? Et j’aurais tellement aimé recevoir plus d’encouragements face à mes difficultés. J’aurais tellement aimé que vous veniez jeter un œil sur ma copie en cours de contrôle pour voir si j’étais parvenu à tracer mes lignes pour bien disposer mes calculs, si j’avais bien compris la consigne plutôt que faire deux pages de conjugaison au futur plutôt qu’à l’imparfait… Ça vous aurait si peu coûté pourtant!» Court extrait d’une lettre qu’une maman d’un enfant souffrant de trouble du déficit de l’attention a remis à l’enseignant à la fin de l’année scolaire (courrier authentique transmis par Stéphane Hoeben)
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Mise en liens
A pprendre à apprendre «La formation est toujours quelque chose d’ininterrompu et d’inachevé: elle ne peut pas avoir de terme. Dans un autre sens, je dirais: la formation, c’est avoir l’aptitude d’apprendre à apprendre, c’est-àdire en même temps, réapprendre à apprendre ou apprendre à réapprendre. C’est toujours la possibilité de se donner un méta-point de vue réflexif sur son savoir, sur sa connaissance. C’est cela le problème de la formation.» Edgar Morin
apprendre et retenir, à l’école ou ailleurs... http://apprendre.free.fr/
http://pear.ly/YKCP
Apprendre à apprendre, ça s’enseigne et ça s’apprend. Voici quelques liens pour faire un tour, certes minimaliste, du sujet.
Le cerveau à tous les niveaux est un site qui offre des pistes pour mieux comprendre les systèmes sensoriels, moteurs, affectifs et cognitifs, bref de tous les aspects de la pensée humaine. http://lecerveau.mcgill.ca
Apprendre à apprendre est un site qui fourmille d’articles pédagogiques, de vidéos illustrant le propos et de conseils pratiques. Avec un test pour connaître son profil d’apprentissage. www.apprendreaapprendre.com
Apprendre à apprendre, ça s’apprend! L’essentiel à savoir pour réussir sans travailler plus mais mieux. Avec de bons résumés et une bibliographie-sitographie. http://crl.univ-lille3.fr/apprendre/ sommaire.html
Mieux apprendre pour tirer le meilleur parti de ses ressources, tel est l’objectif de cette approche issue de l’Accelerative Learning. www.mieux-apprendre.com
Apprendre? Retenir? est le titre d’une bande dessinée à l’usage de toute personne qui souhaite savoir comment fonctionne sa mémoire et quelles méthodes utiliser pour
En raccourci Non-violence
Plus de 10’000 références en ligne Afin de renforcer la présence du Centre pour l’action non-violente (CENAC) s’agissant de la non-violence en Suisse romande, le catalogue de sa documentation est désormais accessible en ligne. Il propose plus de 10’000 notices portant sur la résolution de conflits ou le pacifisme. www.non-violence.ch/catalogue
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L’envie d’apprendre est le titre d’un des articles du site d’André Giordan, auteur d’un ouvrage passionnant et pas cher sur la question (Apprendre à apprendre, Librio). Pour apprendre à apprendre, il faut d’abord l’envie. www.andregiordan.com/ articles/apprendre/enviedapprendre.html Apprendre à apprendre: ce guide d’une trentaine de pages, réalisé pour accompagner la mise en œuvre de la compétence clé «Apprendre à apprendre» et l’accès à l’autonomie, est intégralement téléchargeable. Outre le guide, le site contient un référentiel et des outils. Un mémo très complet. www.competencescles.eu > Le guide Dans la revue Technigogie, on peut découvrir la roue de l’apprendre, présentant les différents paramètres d’un environnement didactique, avec les tâches de l’enseignant et celles de l’apprenant. http://technigogie.com/technigogie.com/Repres3.html Apprendre à apprendre est aussi au niveau européen un projet et un outil pour créer des ressources en ligne afin de développer des pratiques liées à la thématique. www.apprendre-a-apprendre.eu/ Si le sujet vous intéresse, vous pouvez également consulter «mon pearltree apprendre à apprendre» sous http://pear.ly/YKCP. Vous y trouverez la cartographie de ces sites ainsi que d’autres perles en lien avec le thème.
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Education musicale
D e l’audition (1) Comme convenu, nous allons tenter de développer le concept «audition», qualifié dans le PER de «perception auditive». Nous nous permettons de rappeler que nos propos sont probablement connus de nos lecteurs mais qu’un petit rafraîchissement peut être utile.
Prélude réflexif général Entendre, ouïr, écouter, auditionner sont des termes derrière lesquels se cachent des réalités souvent différentes voire contradictoires. Les nombreuses expériences et observations que nous avons vécues tendent à affirmer qu’on assiste généralement à une simplification conceptuelle. On reste à un niveau technique et formel. On découvre des instruments, on analyse la structure d’une œuvre, on prend contact avec les musiques du monde, on développe la technique vocale. Pourtant, on ne fait pas toujours le lien avec ce qui fait l’essence même de la musique, à savoir l’aspect affectif ou émotionnel.
En raccourci Intégration, école et handicap
Portail internet La scolarisation des enfants handicapés suscite de nombreuses discussions. Pour la première fois, diverses organisations du domaine de l’éducation et du handicap se sont associées pour créer un portail internet complet sur l’intégration, l’école et le handicap en Suisse: www.integration-et-ecole.ch.
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Rien ne sert de découvrir un hautbois, un concerto de Vivaldi, un air de Mozart, une chanson de Lady Gaga, si l’on ne fait pas appel à ce que ressentent notre corps et notre âme.
Mettre les élèves par petits groupes, demander à l’un d’eux d’émettre un son bouche fermée et demander aux autres de faire le même son jusqu’à ce que les voix fusionnent et que chacun sente les vibrations.
Nous nous plaisons à rappeler ces propos de Jankélévitch: «Ecouter l’œuvre? Sans doute, mais que veut dire alors écouter une œuvre et non pas l’auditionner ou l’ouïr ou la comprendre?»1 Le contact avec la musique est un partage irremplaçable, avons-nous entendu, sans pouvoir nous souvenir de l’auteur de cette maxime. De manière générale, l’écoute, indispensable à de nombreuses activités scolaires et à la construction de l’être humain, demande absolument à être mise dans les priorités.
A l’écoute de sa voix 2 La voix est la priorité de l’éducation musicale et devrait être développée dans toutes les activités d’expression orale. Avant de découvrir la voix des autres et les différents registres, nous conseillons aux enseignants de proposer aux élèves des exercices destinés à découvrir leur propre voix à travers les vibrations de leur corps.3 Lire quelques phrases à haute voix en mettant les mains sur la nuque pour prendre conscience des vibrations. Faire des sons «bouche fermée» à diverses hauteurs afin de localiser où la voix résonne. Faire des sons sur diverses voyelles pour localiser la résonance.
Faire avec la classe un son unique très doux (ou à l’octave pour les voix muées). Demander alors aux élèves d’écouter leur propre voix et les autres voix.
Perspectives Ces petits exercices peuvent sembler a priori difficiles. Cependant, en les réalisant régulièrement, on pourra tendre à prendre conscience que sa voix vibre dans le corps tout entier. Cela devrait favoriser l’expression parlée ou chantée vers les autres4 et l’écoute du monde qui nous entoure, qu’il soit musical ou non. La prochaine fois, nous pourrons donc réfléchir sur les propositions du PER dans le domaine de la perception, en donnant à l’affect et l’émotion la place qu’ils méritent comme l’indiquent explicitement les objectifs de ce Plan d’Etudes Romand. Bernard Oberholzer Jean-Maurice Delasoie
Notes 1
Jankélévitch Vladimir, La Musique et l’Ineffable, 1961, Editions du Seuil.
2
Ces propos sont inspirés de l’article «Chanter» de Françoise Lombard, revue québécoise du chant choral, vol. 32, no.2.
3
Et pas seulement les résonateurs du visage.
4
Grâce à une amélioration de la confiance en soi.
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Sciences
S ciences: la démarche, ça s’apprend! (1/8) … donc ça s’enseigne! Pour donner suite à cette boutade, il faudrait savoir comment ça s’enseigne! Plusieurs enseignants ont déjà suivi des formations continues allant dans ce sens (cours CO ou accompagnement Environnement 1-3P). Cet article est le premier d’une série qui résume les idées principales de l’enseignement de la démarche scientifique dans le but de mettre en pratique cet aspect des sciences dans notre enseignement, selon le 5e axe thématique du domaine MSN Modélisation (MSN15/25/35).
(R)éveiller et renforcer une attitude «Nous la (l’attitude scientifique) considérons comme une prédisposition intérieure à faire quelque chose. Elle n’existe pas a priori. Notre conception pédagogique concernant le développement prioritaire de l’attitude ne signifie pas qu’elle est innée, elle est le résultat de motivations, de conditionnements, du savoir-faire, des savoirs antérieurs.»1 D’après ce que dit
Giordan, il est donc du ressort de l’enseignant de proposer ces motivations, ces conditionnements, afin de développer des savoirs et des savoir-faire concernant la démarche scientifique. Et cette attitude se développe dès le plus jeune âge; il suffit de la reconnaître pour la renforcer. En effet, tout enfant lors de ses jeux – souvent peu importants aux yeux de l’adulte – est confronté à des problèmes à résoudre: comment faire tenir des cubes sur une pyramide de plus de trois étages, comment casser une noisette pour en extraire son amande sans se taper sur les doigts,… L’enfant fait des hypothèses, mobilise une ou plusieurs stratégies, outils ou idées, subit des échecs momentanés, trouve des solutions provisoires; ces démarches de résolution de problème lui permettent d’affiner ses outils ou ses idées. Il gagne ainsi petit à petit en indépendance. Les stimulations de l’entourage sont bien évidemment primordiales chez les jeunes enfants.
La démarche scientifique est un outil pour décrire et comprendre le monde réel, utilisé en sciences de la nature. Elle repose sur le questionnement et la problématique. Elle comporte différentes étapes (hypothèses, recherche, traitement des résultats,…), la recherche pouvant se réaliser par l’expérimentation mais aussi par la simulation ou la documentation. La démarche expérimentale n’est en soi qu’un modèle d’une démarche scientifique, celle dont la recherche se fait par des moyens expérimentaux. Elle comporte des limites matérielles, temporelles ou éthiques et diffère selon les sciences. La démarche d’investigation part d’une problématique plus vaste que la démarche scientifique et les moyens de recherche sont variés.
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Favoriser l’imagination de démarches convaincantes… L’attitude scientifique est à développer en priorité car «on ne peut réduire les multiples méthodes des scientifiques à une mythique méthode scientifique. Lorsqu’ils travaillent, les scientifiques utilisent l’ingéniosité des artisans et des diplomates pour arriver à leurs fins.»2. Donc il n’en existe pas une seule que l’on pourrait enseigner aux élèves une bonne fois pour toutes, mais celles qui sont imaginées doivent convaincre. Dans ce but, il est sûr qu’elle comportera toujours différentes étapes, que l’on peut résumer ainsi: une observation ou un problème une problématique une ou des hypothèse(s) un moyen de résoudre des résultats une solution au problème Claude Bernard3 a le premier discuté ces différentes étapes dans son ouvrage Introduction à l’étude de la médecine expérimentale (1865), puis André Giordan en a fait un sigle en 1978: OHERIC (Observation Hypothèse - Expérience - Résultats Interprétation - Conclusion). Lancé pour remettre en cause un enseignement figé des sciences, ce sigle fut d’abord suivi pas à pas, ce qui éliminait toute créativité chez l’élève. Très vite, un ouvrage dénonçait: «OHERIC ne répond plus!»4, puis d’autres modèles furent créés: OPHERIC, PHERIC, THEORIC, DiPHTeRIC5. De ces querelles ressort que la démarche scientifique n’est pas unique, ni linéaire… mais passe dans un sens ou dans l’autre, parfois plusieurs fois par les étapes du modèle.
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Tableau présentant les différentes attentes du PER (MSN 15/25/35) en lien avec les étapes de la démarche scientifique selon le modèle DiPHTeRIC:
Cycle 1
Cycle 2
Cycle 3
Initiation à la démarche scientifique
Développement de la démarche scientifique
Utilisation de la démarche scientifique
Di/P
identifie un facteur (une variable ou une constante) intervenant dans une problématique
met en évidence quelques facteurs (des variables et des constantes) intervenant dans l’explication d’une problématique
H
formule au moins une question ou une hypothèse au sujet d’une problématique
formule au moins une question et/ou une hypothèse qui utilise(nt) les éléments de la situation au sujet d’une problématique
face à une situation, énonce une *hypothèse pertinente / des hypothèses pertinentes (Niv 2)
Te
propose un instrument de mesure adéquat dans une situation problématique donnée compare deux éléments (objets, plantes, animaux, partie du corps,…) selon des critères donnés
choisit une piste de recherche, un dispositif d’exploration qui permet de répondre à une question de recherche (dans une liste de propositions)
imagine une expérimentation qui ne fait varier qu’un facteur à la fois
choisit un critère pour trier une collection et l’utilise pour la présenter
choisit un ou plusieurs instruments de mesure adéquats dans une problématique donnée
prépare et/ou réalise un protocole d’observations, de mesures et de calculs pour un problème à deux facteurs dépendants
utilise correctement des instruments de mesure (longueur, capacité, masse, durée, température)
R
communique ses résultats par oral et à l’aide d’un dessin annoté
récolte des résultats ou des observations pertinents en regard de la problématique étudiée organise des données à l’aide de différents outils de représentation
I
C
confronte ses résultats d’observation, d’expérimentation ou de recherches documentaires pour infirmer ou confirmer une hypothèse
structure et présente les résultats, en utilisant les arrondis et unités adéquats, dans un tableau / une représentation graphique (diagramme cartésien, en colonne, circulaire) (Niv 2)
confronte ses résultats d’observation, d’expérimentation pour infirmer ou corroborer des hypothèses
discute, débat, de la validité des *hypothèses émises (sur la base de modèles tels que le modèle moléculaire) en regard de résultats expérimentaux et de leur précision
communique certaines phases d’une recherche
rend compte d’une tâche scientifique oralement ou par écrit, confronte son avis à celui de ses pairs ou de spécialistes (documentaires, articles,…), argumente son point de vue
reconnaît certaines phases d’une recherche
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Une phase rassemble les données initiales (Di), c’est-à-dire les théories, les observations (O), les représentations, les croyances, les obstacles, … qui sont des idées ou des faits, vrais ou faux. Le problème (P) surgit quand des faits sont en contradiction avec des idées ou des représentations. Il fait naître une ou plusieurs hypothèses (H) qui permettent de concevoir des tests (T) ou des expériences (E). Les résultats (R) obtenus doivent être traités, puis interprétés (I) pour amener une conclusion (C).
… par diverses stratégies pédagogiques La formation des élèves à ces différentes étapes vise à développer leur esprit scientifique et peut se faire selon trois axes:
La démarche scientifique n’est pas linéaire… Source: Jean-Yves Cariou, La formation de l’esprit scientifique - trois axes théoriques, un outil pratique: DiPHTeRIC, Biologie-Géologie n° 2-2002, APBG. www.ldes.unige.ch/reds/partenair/doc_37.pdf
Initiation à la démarche scientifique en travaillant les différentes étapes séparément Immersion des élèves dans une démarche scientifique réelle sur un sujet à leur portée
ainsi que d’évaluations termineront la série d’articles. Adeline Bardou, animatrice sciences au CO Samuel Fierz et Christian Keim, animateurs environnement au primaire
Analyse des cheminements suivis dans l’histoire des sciences Les articles suivants de la série présenteront des réflexions sur chaque étape ainsi que des propositions d’activités pour les trois cycles de la scolarité obligatoire afin de permettre le travail selon le premier axe ci-dessus. Quelques idées de démarches scientifiques complètes
scientifiques, introduction à la philosophie et à l’éthique des sciences, 1996, De Boeck. 3
Claude Bernard, médecin français (1813-1878).
4
Jean-Pierre Astolfi, André Giordan, Gabriel Gohau, Victor Host, Jean-Louis Martinand, Guy Rumelhard et Georges Zadounaïsky, Quelle éducation scientifique pour quelle société?, 1978, PUF.
5
Jean-Yves Cariou, La formation de l’esprit scientifique - trois axes théoriques, un outil pratique: DiPHTeRIC, Biologie-Géologie n° 2-2002, APBG. www.ldes.unige.ch/reds/partenair/ doc_37.pdf
Notes 1
André Giordan, Une pédagogie pour les sciences expérimentales, 1978, Centurion.
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Gérard Fourez, La construction des sciences, les logiques des inventions
En raccourci
Sciences
Expositions
Visites virtuelles Avec les expositions virtuelles de Cap Sciences Aquitaine, on voyage au pays des langues, sur les traces de l’Homme. Des expos très intéressantes. www.cap-sciences.net > Expos virtuelles
Résonances - Octobre 2011
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Arts visuels
L ’animation des Arts visuels au quotidien Pour ce nouveau numéro de Résonances, j’avais envie de vous présenter les différentes facettes de l’Animation pédagogique pour les Arts visuels, histoire de vous encourager à nous solliciter davantage! Tout d’abord, il y a le travail de l’ombre, celui qui ne se voit guère mais qui soutient le reste, qui l’étoffe et le nourrit. En effet, il s’agit principalement de gérer le site internet que nous avons à la HEP qui est notre support officiel, lien essentiel entre la Formation et le terrain: http://animation.hepvs.ch/av en l’alimentant avec de nouvelles séquences et quelques textes théoriques. Il y a aussi notre travail personnel fait de lectures, de recherches et
Agnès Zawodnik Boudet
d’échanges entre nous et avec notre didacticien, Eric Berthod. Enfin, il a ce que nous vous proposons au grand jour et que je vais tenter de vous décrire ici. Vous pouvez recourir à nos services pour vous soutenir dans un projet de classe ou de Centre (peinture murale, exposition, installation…) Nous nous ferons un plaisir de vous rencontrer, de venir animer une séance de travail ou une partie du projet. Nous pouvons vous servir de «coach» pour vos leçons d’Arts visuels. Vous ne vous sentez pas très à l’aise avec la discipline, nous pouvons vous servir de miroir et dialoguer avec vous après
d’abeilles. La terre vue
une de vos leçons à laquelle vous nous auriez au préalable conviés: parfois, un regard extérieur
Formation continue 5403
Au fil des musées
Eric Berthod
21 sept. + 4 x 15
5405
Ados, techniques et boîte à idées
Annick Vermot
21 sept. + 4 x 12
5408
Se familiariser avec le procédé de l’abstraction
P. Seiler, C. Schmidt
4 oct. + 9 x 20
5401
Pour être plus à l’aise avec le PER (Cycle 1)
Agnès Zawodnik Boudet
12 oct. + 4 x 15
5402
Pour être plus à l’aise avec le PER (Cycle 2)
Agnès Zawodnik Boudet
19 oct. + 4 x 15
5409
Le dessin d’observation I - les fondamentaux (ECAV)
François Locher
19 oct. + 13 x 42
5411
Les techniques d’impression I - estampes (ECAV)
François Locher
20 oct. + 9 x 40
5413
«Arrêt sur images»: apprendre à lire les messages visuels (ECAV)
Alain Antille
10 janv. 2012 + 11 x 32
5410
Le dessin d’observation II - représentations de l’espace (ECAV)
François Locher
15 févr. 2012 + 13 x 42
5412
Les techniques d’impression II - recherche personnelle (ECAV)
François Locher
16 févr. 2012 + 9 x 40
5414
Enjeux de la composition picturale II - couleurs et projet (ECAV)
Gilles Porret
16 févr. 2012 + 13 x 42
5407
Arts visuels et MITIC
Christian Mudry, Agnès Zawodnik Boudet
printemps 2012 18
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Résonances - Octobre 2011
ouvre des perspectives et permet d’élargir sa pratique.
techniques pédagogiques ou logistiques.
Vous pouvez venir assister et participer à l’une de nos leçons, soit dans notre classe, soit dans la vôtre: là aussi, voir enseigner l’autre renouvelle le regard et permet d’adopter une attitude critique positive sur sa propre pratique.
Vous pouvez participer aux cours du Catalogue de formation continue que propose la HEP et que nous dispensons. (cf. tableau p. 18)
Vous pouvez nous contacter pour un entretien téléphonique ou de visu où nous tâcherons de partager avec vous nos compétences
Petits jeux de lecture qui circulent sur internet Jeu de lettres Sleon une édtue de l’Uvinertisé de Cmabrigde, l’odrre des ltteers dans un mtos n’a pas d’ipmrotncae, la suele coshe ipmrotnate est que la pmeirère et la drenèire soit à la bnnoe pclae. Le rsete peut êrte dans un dsérorde ttoal et vuos puoevz tujoruos lrie snas porlblème. C’est prace que le creaveu hmauin ne lit pas chuaqe ltetre elle-mmêe mias le mot comme un tuot. Jeu mélangeant lettres et chiffres C3 M355463 53RT 4 PR0V3R QV3 N0TR3 35PR1T P3VT F41R3 D’1MPR35510N4N735 CH0535 ! 4V D3BVT C’3T41T D1FF1C1L3 M415 M41NT3N4NT, 4 P4RT1R D3 C3TT3 L16N3, V0TR3 35PR1T 3ST 3N TR41N D3 L1R3 C3C1 4VT0M4T1QV3M3NT 54N5 M3M3 Y P3N53R. 50Y3Z F13R5 ! S3VL5 C3RT41N3S P3RS0NN3S P3VV3NT L1R3 C3C1. R3P05T3Z-L3 51 V0V5 P0VV3Z C0MPR3NDR3 C3 M355463, M41S N3 D1T3S 4 P3R50NN3 C3 QV’1L S16N1F13 ...!!! :D
Résonances - Octobre 2011
De plus, nous pouvons concocter des cours sur demande au gré de vos envies et de vos besoins, à condition que vous ayez réuni un minimum de huit participants; à cet effet, nous nous déplaçons volontiers dans vos différents centres scolaires.
Enfin, nous pouvons nous déplacer pour faire un petit reportage sur un projet que vous êtes en train de mener, lequel paraîtrait dans Résonances. L’offre est large et, nous l’espérons, alléchante. Avec toutes ces propositions, nous souhaitons vous offrir un véritable soutien pour votre enseignement des Arts visuels et qu’il devienne pour vous et vos élèves une source de joie et d’épanouissement. Très bonne année scolaire toute en couleurs!
En raccourci Sous-titrage à la télévision et au cinéma
Effet sur l’apprentissage des langues étrangères? Une étude commanditée par la Commission européenne, dans le cadre de sa politique pour le multilinguisme, a analysé le potentiel du sous-titrage pour encourager l’apprentissage et améliorer la maîtrise des langues. Un échantillon de 6000 personnes couvrant un total de 33 pays (Union européenne + notamment la Suisse) ainsi que 5000 étudiants universitaires de cette même zone, ont été interrogés. D’après cette enquête, le soustitrage contribue à l’amélioration des compétences en langues étrangères et est également susceptible de sensibiliser et motiver à l’apprentissage des langues, aussi bien dans des contextes formels qu’informels, contribuant ainsi à la création d’un environnement favorable au multilinguisme. www.aplv-languesmodernes.org/spip.php?article4023 Possibilités de reconversion dans l’enseignement
Procédure d’audition lancée Les cantons veulent définir des règles communes pour les possibilités de formation offertes aux personnes qualifiées dans une autre profession et qui souhaitent se reconvertir dans l’enseignement. Cela concerne la formation qui mène à l’enseignement dans le degré préscolaire et primaire et celle qui mène au degré secondaire I. Lors de sa séance du 8 septembre 2011, le Comité de la CDIP a décidé de mener une procédure d’audition sur les diverses modifications envisagées à cet effet dans les règlements de reconnaissance de la CDIP. Exemple de modification: la définition d’exigences minimales pour les filières combinant formation et activité d’enseignement. www.cdip.ch Nuit du conte
11 novembre 2011 La Nuit du conte est un projet de promotion de la lecture proposé par l’Institut suisse Jeunesse et Médias ISJM en collaboration avec Bibliomedia Suisse et UNICEF Suisse. Le formulaire d’inscription est en ligne. www.isjm.ch et www.jm-arole.ch
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Doc. pédagogique
L es DVD-R documentaires à la MV-St-Maurice En partenariat avec le Emissions service multimédia de télévisées la HEP-VS, le service Doenregistrées à cumentation pédagogila Médiathèque que de la Médiathèque Valais. Valais St-Maurice enregistre des émissions de télévision pour compléter le fonds des DVD documentaires et répondre aux besoins pédagogiques des enseignants. Ce service existant depuis plus de 25 ans a opéré quelques changements dans la manière de présenter les documents. Désormais, toutes étudiants dans les deux sites de les émissions enregistrées le sont Sion et St-Maurice. Par contre, les sur support DVD-R. Les émissions DVD-R le sont uniquement à la MVsur VHS font l’objet d’une analyse St-Maurice. Par le biais du catasur le plan de leur actualité et leur logue online de la Médiathèque thématique afin de déterminer s’il Valais (RERO-Valais), ceux-ci peuest pertinent de les copier sur DVDvent être réservés et retirés dans R ou s’il existe le pendant au niveau l’un des 3 autres sites de la Médiacommercial. Cela signifie la disparithèque Valais moyennant un délai tion progressive des supports VHS. d’au minimum 72 heures (jours ouvrables). Leur emprunt est strictement réservé à des fins pédagoLes émissions enregistrées sont à giques, pour une durée de 14 jours, disposition des enseignants et des
avec possibilité de cinq prolongations tant que le document n’est pas réservé par un autre lecteur. Les enseignants peuvent exprimer leurs souhaits d’enregistrement pour le jeudi midi précédant la semaine de diffusion de l’émission à l’adresse suivante: mfrancoise.moulin@ mediatheque.ch ou documentation.pedagogique@mediatheque.ch Les émissions régulièrement sélectionnées sont: C’est pas sorcier – L’antidote – Histoire vivante – Temps présent – Les soirées thématiques d’Arte - Géopolitis, Le Dessous des cartes - 36,9° - Un œil sur la planète etc. Cette sélection tente de couvrir tous les degrés, du primaire au secondaire II. Durant toute l’année scolaire 2011/2012, une sélection de titres fera l’objet d’une présentation.
Comment trouver ces émissions sur le Catalogue online? Il est important de sélectionner Recherche avancée, puis sélectionner le type de support DVD, puis de préciser sous partout DVD-R. Vous pouvez ensuite spécifier la thématique ou le titre choisi.
www.mediatheque.ch > Catalogue RERO Valais
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DVD-R = DVD enregistré La 3e ligne peut contenir un mot-clé thématique dpm* = documentation pédagogique (pas nécessaire)
Résonances - Octobre 2011
Mémento pédagogique
Monde arabe: l’onde de choc (Histoire vivante) Un film de Sofia Amara, diffusé dimanche 17 avril 2011 sur TSR 2 Où s’arrêtera le printemps arabe? Comment expliquer que des régimes de fer aient pu s’écrouler aussi rapidement? Des tournages simultanés en Egypte, Tunisie, Algérie, Syrie en Algérie et au Yémen permettent le décryptage des mouvements de jeunesse et de leurs armes pacifiques qui sont parvenus à faire tomber des dictatures. Ce document met en question le rôle d’Internet et des réseaux sociaux dans les mouvements de contestation. Un dossier pédagogique est proposé sur le site www.e-media.ch: rubrique media > télévision > histoire vivante. Plusieurs fois par année des dossiers passent au crible les enjeux traités dans «Histoire vivante». La Communauté de travail des œuvres d’entraide, Alliance Sud, la Fondation Education et développement et E-media proposent cet accompagnement pédagogique, en lien avec La Jeunesse débat et Films pour un seul monde. (e-media) Cote: 321.7(5) MOND
Le Temps de cerveau disponible (histoire vivante) Un film de Christophe Nick et JeanRobert Viallet diffusé les 26 et 27 septembre 2010 Comme «Le Jeu de la mort», ce documentaire met en cause les dérives d’une certaine télévision: celle qui court l’audience et les faveurs des annonceurs. «Le Temps de cerveau disponible» analyse les origines du mal et les ressorts de la télé-réalité. Un document de référence en éducation aux médias! (e-media) Décodage d’un phénomène qui n’est pas près de s’arrêter. Un dossier pédagogique est proposé sur le site www.e-media.ch: rubrique media > télévision > histoire vivante. Cote: 659.3 JUSQ
Résonances - Octobre 2011
A vos agendas Ve 14.10.2011- Sa 15.10.2011- HEP-Fribourg Colloque sur les premiers apprentissages du lire-écrire «Lire-écrire: tout un monde» est le titre du colloque organisé sur la thématique des premiers apprentissages du lireécrire et de ses aspects les plus novateurs aussi bien théoriques que pratiques. www.hepfr.ch/dyn/1517.htm Jusqu’au 23 octobre 2011 dans tout le canton Label’Art: triennale d’art contemporain en Valais Label’Art est la deuxième édition de la Triennale d’art contemporain qui a pour ambition de favoriser la création artistique en Valais, ce terreau de différences. Des expositions sont à découvrir dans divers lieux. Le musée d’Art du Valais et l’Ecole d’Art du Valais présentent une exposition commune, intitulée «La différence, c’est un dialogue», aux Halles USEGO de Sierre. www.labelart.ch Ve 4.- Sa 5.11.2011Université de Lausanne Colloque EDD Le premier Forum romand sur le développement
durable et la formation s’articule autour de la question suivante: «Quel enseignement pour une société durable?». Ce rendez-vous se veut celui de tous les acteurs de la formation, de l’école obligatoire aux hautes écoles. www.forumdd.ch Jusqu’au 6.11.2011 Montorge Grandeurs nature à la Maison de la nature La vie animale sur Terre prend les formes les plus diverses et très souvent méconnues. L’exposition présente la diversité des organismes vivants, des minuscules habitants d’une goutte d’eau aux géants qui peuplent les mers et les terres. www.maisondelanature.ch Me 9.11.2011 HEP-Fribourg Journée RomandTIc La deuxième «journée intercantonale d’intégration des MITIC dans la pédagogie» (RomandTIc) sera centrée sur la présentation de ressources électroniques d’enseignement et d’apprentissage en lien avec les objectifs du Plan d’études romand. www.ciip.ch > Actualités Me 9.11.2011 - Sion Conférence AVPEHP L’AVPEHP organise sa traditionnelle conférence d’automne en s’intéressant cette année particulièrement à la prise en charge pédagogique des enfants HP. Le mercredi 9 novembre à 20 h à l’aula du collège de la Planta, Jean-Daniel
Nordmann, ancien directeur de l’école La Garanderie à Lausanne, donnera une conférence autour du titre suivant: «L’enfant surdoué, une proposition pédagogique.» Plus d’infos dans l’édition de novembre. www.avpehp.ch Je 17.-ve 18.11.2011 Congrès suisse sur l’échange 2011 Ce congrès approfondit la thématique de l’échange dans toute sa diversité. Il innove cette année avec une présentation des activités d’échange dans le contexte professionnel.
Des animateurs et animatrices d’atelier expérimentés feront part de leur pratique de l’échange et en illustreront les chances et les limites. www.ch-go.ch/ veranstaltungen Autour du 20.11.2011 dans les classes Journée des droits de l’enfant L’espace pédagogique des droits de l’enfant propose des activités pour la journée des droits de l’enfant 2011, classés par degrés d’enseignement, de l’entrée à l’école jusqu’à la fin du secondaire II. www.droitsenfant.global education.ch/2011
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Education physique
S ur les traces de Freddy Nock De la ligne de salle de gymnastique à la barre fixe; d’une corde à sauter posée sur le sol à la poutre de gymnastique artistique; du banc retourné au câble du trapéziste, un nouvel engin a vu le jour: la slackline. Voici dans un premier temps quelques définitions: Slack: n.fém. Mot désignant la sangle tubulaire légèrement élastique sur laquelle se pratique le slack. Ce mot provient du bruit émis par la sangle après une chute. Slack: n.m. dérivé du nom anglais slack mou/molle. Loisir sportif dérivé d’un art du cirque: le funambulisme. Se pratique seul ou à plusieurs. Slacker: action de pratiquer le slack. Slacker-slackeuse: personne pratiquant le slack.
Les firmes de vente d’articles de sport Adler, Wiba, Huspo, SportThieme proposent toute une gamme de sangles. Prix de Fr. 100.- à Fr. 200.- selon la longueur, consultez leurs sites ou catalogues.
Très proche des span-sets que l’on utilise pour amarrer, fixer des objets, la slack-line permet de développer l’équilibre statique et dynamique. Moins la Slack est tendue, moins la force exercée sur les ancrages est importante, plus la difficulté augmente. Pratique individuelle: 2 arbres (bouleaux) d’un diamètre d’au moins 20 cm et séparés de 5 à 11 m ou deux ancrages pouvant chacun supporter une traction axiale de 350 kg à hauteur d’utilisation suffisent.
Utilisation collective: 2 arbres d’un diamètre d’au moins 30 cm et séparés de 7 à 11 m ou deux ancrages pouvant chacun supporter une traction axiale d’au moins 800 kg à hauteur d’utilisation s’avèrent nécessaires (cf. schéma ci-contre). Après l’arrimage, voici quelques conseils du guide Frédéric Roux avant de se mettre au «bouleau»: Fixez votre regard sur un point en bout de Slack Restez calme et persévérant face à la difficulté des débuts Demandez de l’aide ou tendez une corde au-dessus de votre tête pour la saisir en cas de fort déséquilibre Pliez vos jambes et utilisez vos bras comme «balanciers» Essayez à pieds nus ou avec des chaussures à semelle plate
Moins la Slack est tendue, moins la force exercée sur les ancrages est importante, plus la difficulté augmente.
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Résonances - Octobre 2011
Portez une tenue de sport adaptée
Vérification de la flèche
Ecoutez de la musique, ou suivez un rythme afin d’augmenter la souplesse et la fluidité de vos mouvements
Technique de base Pour slacker, posez le pied le plus stable (en général le pied d’appel) sur la sangle, parallèle à celle-ci. Le pied libre doit venir à la hauteur de l’autre. Bras écartés, tel un funambule, le regard loin devant, on s’imagine monter une marche en appuyant avec le pied sur la sangle sans précipitation, les jambes légèrement fléchies. Une fois debout, recherchez la stabilité en vous aidant des bras et de la jambe libre. Celle-ci ne vient pas se poser sur la sangle, mais doit se tenir légèrement écartée. Petit à petit, changez de pied, afin d’avancer. Imaginez des variantes: marche avant, arrière, montée en perpendiculaire, s’asseoir, s’aider d’un bâton à l’image des illustrations ci-contre. En lien avec le thème de l’équilibre, les fiches EPS 4-6 ans proposent diverses postures, appuis et perceptions du corps avec ou sans aide matérielle. Ces situations se déroulent en utilisant des engins immobiles posés à même le sol.
S’asseoir au milieu de la sangle et s’assurer qu’elle ne touche pas le sol. Cet affaissement de la sangle s’appelle la flèche. Cette flèche (f) devrait être proportionnelle à la longueur (L) du Slack. Vous pouvez calculer la flèche de la manière suivante: f=H-h La flèche recommandée pour l’utilisation est la suivante: Utilisation individuelle
Utilisation collective
L=5m
f = 0,30 m
L=7m
f = 0,6 m
L=6m
f = 0,35 m
L=8m
f = 0,7 m
L=7m
f = 0,40 m
L=9m
f = 0,8 m
L=8m
f = 0,45 m
L = 10 m
f = 0,9 m
L=9m
f = 0,50 m
L = 11 m
f = 0,95 m
L = 10 m
f = 0,55 m
L = 11 m
f = 0,60 m
Pour les 6-8 ans et plus grands, le matériel devient mobile (banc en équilibre sur un couvercle de caisson); la difficulté d’apprentissage augmente et le travail par niveaux s’impose. Pour les 8-10 ans, des pistes se déclinent en direction du monde du cirque; la créativité en groupes amène à des mini-spectacles.
Erster Slacklining-Park der Schweiz steht im Liebefeld Park Die Gemeinde Köniz Gegend Bern geht mit der Zeit und installiert im neuen Liebefeld Park eine Slackline-Anlage - die erste offizielle in der Schweiz.
Les principes de gainage (position du bassin + tonus des muscles fessiers, dorsaux et abdominaux) pour les 10-12 ans amènent des critères d’esthétique. De plus, à cet âge, la visualisation «avant-exercice» entre plus en ligne de compte. Cette sangle s’utilise à tous les âges, dans une cour d’école, en salle de gymnastique, lors d’une promenade ou après-midi sportive, elle fera le bonheur des enfants et des plus grands. En Suisse, il existe déjà des parcs entièrement voués à cette pratique (cf. encadré).
„Seit der Eröffnung des Liebefeld-Parks Bern im August dieses Jahres kommen auch die Slackline-Fans auf ihre Kosten.
Animation EP: Nathalie Nanchen, Gérard Schroeter, Lionel Saillen
Slacken ist eine Trendsportart. Die Gemeinde hat jetzt eine speziell errichtete Anlage mit zwei fest installierten, weissen Slackline-Bändern ergänzt.Nutzer brauchen nun nicht mehr ihr eigenes Band mitzubringen. Balanciert werden kann auf Längen von 10, 12 und 15 Metern. Die Anlage eignet sich auch für Einsteiger – Kurzanleitungen gibts vor Ort. Gemäss Slacker.ch ist dies der erste offizielle SlacklinePark der Schweiz.“ 20 Minuten
Résonances - Octobre 2011
Plus la flèche est importante, moins les ancrages sont sollicités.
Freddy Nock www.tsr.ch, 28 août 2011, arpenteur de câbles de téléphériques
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Du côté de la HEP-VS
R emise des diplômes 2011 La Haute Ecole pédagogique du Valais a remis ce week-end quelque 200 diplômes et certificats à SaintMaurice. Le vendredi 7 octobre 2011, la HEP-VS sera la première de toutes les HEP de Suisse à célébrer les 10 ans de son existence. Dans son discours, le directeur Patrice Clivaz a insisté sur cet événement qui sera centré autour d’une journée Portes Ouvertes, de diverses Tables Rondes l’après-midi et d’une rencontre entre les anciens de la HEP-VS et ceux de l’ESCEA. Il est bon de rappeler que les bâtiments st-mauriards de la HEP accueillirent d’abord l’Ecole supérieure de cadres pour l’économie et l’administration, ancêtre de la Haute Ecole valaisanne HES SO. Le chef du Dé-
Le vendredi 7 octobre 2011, la HEP-VS sera la première de toutes les HEP de Suisse à célébrer les 10 ans de son existence.
Patrice Clivaz (à droite), directeur de la HEP, Mathieu Moser, orateur du jour pour les diplômés du bachelor primaire, Johanna Follonier, oratrice du jour pour les diplômés du secondaire I et II et Claude Roch (à gauche), chef du DECS.
partement Claude Roch souligna l’événement que représente pour la HEP-VS et le DECS la première remise d’une centaine de certificats de langue pour la langue anglaise, allemande et française. Un énorme effort a été accompli par les ensei-
gnants du canton pour se préparer aux nouvelles échéances linguistiques, dont l’introduction de l’anglais dans les 2 dernières années du primaire. Cet effort va continuer durant les années prochaines et la HEP-VS en est chargée.
En raccourci Atelier radio
Billets de Pierre Frackowiak
Fabriquer une radio numérique
Lancer le débat sur l’école
En Suisse alémanique, cinq cents élèves du secondaire 1 ont l’occasion de fabriquer leur radio numérique en classe. Ils acquièrent ainsi des bases solides dans un domaine d’avenir, développant leurs connaissances techniques et leur sens du design. Les composants électroniques leur sont gracieusement offerts. Chaque élève habille librement son appareil et les plus beaux prototypes sont récompensés. www.mcdt.ch/fr/medias/atelier-radio/
Sur Educavox – Paroles d’éducation, Pierre Frackowiak, ancien instituteur, maître spécialisé, maître formateur, auteur de manuels scolaires, responsable syndical et coauteur avec Philippe Meirieu de «L’éducation peut-elle être encore au cœur d’un projet de société?», lance régulièrement de passionnants débats. Dans l’un de ses derniers articles, il pose cette pertinente question: «Ecole et réseaux... Encore en retard d’une guerre?» www.educavox.fr/_Pierre-Frackowiak_
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Résonances - Octobre 2011
Diplôme bachelor enseignement aux degrés préscolaire et primaire 68 Diplômés St-Maurice Asensio Alexandra, Grimisuat Balet Coralie, Vercorin Berrut Solenne, Monthey Boechat Céline, Montreux Borzykowski Benjamin, Martigny Bunjaku-Fazliu Blerta, Collombey Buthey Alizée, Choëx Chablais Charlène, Bouveret Chanton (Jacquemin) Natacha, Bouveret Cina Anaïs, Crans-Montana Claivaz Caroline, Martigny Coppey Jessy, Miège Da Silva Lucie, Martigny Delavy Cindy, Vouvry Dénéréaz Christelle, Ollon Dorsaz Claire, Fully Egg Anne-Laure, Saxon Epiney Johan, Sierre Florey Delphine, Miège Follonier Flossie, Les Haudères Francey Véronique, Arbaz Fumeaux Camille, Daillon Gay-des-Combes Crystel, Charrat Gex-Collet Vérène, Monthey Gonçalves Jessica, Lens Haymoz Mélanie, Conthey Hug Ladina, Veyras Jollien Frédéric, Ayent Juriens Charline, Aigle Kasumi Prekorogja Laura, Vétroz Lucchesi Tania, Sion Martenet Caroline, Savièse Maury Anne, Sion Mazza Caroline, Misery Mele Gaëlle, Ardon Mendes Julie, Saillon Mettan Lucie, Martigny-Croix Moser Mathieu, Ravoire Mudry Caroline, Genève Nebel Mélanie, Monthey Pollen Mandy, Vétroz Pralong Julien, Hérémence Praz Carine, Haute-Nendaz Qufaj Arta, Monthey Rodrigues Catarina, CransMontana Romano-Merz Géraldine, Martigny Salah-Briguet Vanessa, Vevey Savioz Marielle, Noës
Résonances - Octobre 2011
Tindom-Comby Marie-Laure, Martigny Troillet (-Béguelin) Stéphanie, Martigny-Croix Udriot Virginie, Aven Veuthey Mélanie, Vionnaz Vruggink Pascale, Ayent Wüthrich Sébastien, Premploz Zermatten Martin, Savièse Zufferey Gaëlle, Monthey Brig Biffiger Michel, Eischoll Brantschen Nadia, Sitten Caprara Sabrina, Bouveret Imboden Mireille, Sierre Imboden Nadja, Steg Imhof Jasmine, Lax Kalbermatter Jacqueline, Eyholz Mathieu Sabine, Susten Werlen Nathalie Pamela, Ferden Wicht Marianne, Brig Willisch Alisha, Täsch Zeiter Rahel, Fieschertal
Carruzzo Frédéric, Chamoson Charles Jean-Yves, Massongex Delasoie Johann, Martigny-Croix Dubas Laurent, Sion Epiney Cindy, Sierre Escher Noémie, Sierre Favre Benoît, Uvrier Follonier Johanna, Miex Fournier Bastien, Vevey Francey Anne, Savièse Guex Dominique, Sullens Kirchhofer Carol, Salvan Lamon Vincent, Sion Maire Rémy, Crans-Montana Matoso Alexandrine, Sion Pedroni Marie, Saxon Pralong Christian, Sion Rochat Lucie, Morges Solioz Alexandre, Sion Spadone Guillaume, Blonay Stojilkovic David, Monthey Thétaz Honorato Anne, Orsières Valloton Laure, St-Maurice Willa Anne-Christine, Chamoson Wirthner Alain, Sion Zwissig Aurélie, Venthône
Master et diplôme FP sec I et sec II Diplôme enseignement spécialisé
32 Diplômés Ahmeti Albert, St-Maurice Berthod Eve-Line, Sierre Bessero Viviane, Sion Bobillier Stève, Orsières Bonvin Lionel, Sion Bourguinet Eggs Gaëlle, Sierre
4 Diplômés Bender Corinne, Martigny Fellay Thierry, Martigny Legrand Karine, Sierre Surdez Matthieu, Evolène
En raccourci Littérature jeunesse
Le meilleur de la production La Joie par les livres est un service du département Littérature et Art de la Bibliothèque nationale de France, spécialisé dans le repérage et la promotion d'une littérature jeunesse de qualité. http://lajoieparleslivres.bnf.fr skole.fr
Penser et repenser l’école Ce site a été fondé en juin 2008 par Guillaume Vergne et Julien Gautier, professeurs de philosophie en Lycée. Il est conçu comme une revue numérique en ligne, un lieu de publication régulier, multiple et ouvert aux lecteurs-contributeurs. http://skhole.fr
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Du côté de la HEP-VS
R omain Roduit, trait d’union HEP-VS et HES-SO Valais «La source de toute réalisation technique est la divine curiosité, le penchant ludique du chercheurbricoleur interrogateur et la fantaisie constructive du technicien-inventeur.» Albert Einstein
Le rôle de Romain Roduit en tant que promoteur des métiers de l’ingénieur dans les écoles gagne en clarté avec sa nomination au sein de la HEP-VS. Sa mission HES-SO Valais en lien avec les enseignants et les classes passe désormais aussi par leur formation initiale. Si, via son contact, des liens existaient déjà entre les deux institutions (puisque Romain Roduit a notamment été impliqué dès la première édition de la Semaine Technique et Société coordonnée par René Providoli, formateur à Brigue et directeur du projet à la HEP-VS), ce réseau autour des savoirs scientifiques et techniques sera ainsi renforcé1. Ce passionné du partage des connaissances a par ailleurs acquis un solide bagage en étant concepteur et directeur technique auprès de l’Espace des inventions à Lausanne (www.espace-desinventions.ch). Autant de compé-
tences qui seront précieuses dans son activité à la HEP-VS. Romain Roduit, depuis plusieurs années vous êtes impliqué dans la promotion des métiers techniques dans l’Ecole valaisanne. Qu’ajoute votre engagement à la HEP-VS? Cela officialise mon rôle de lien HES et HEP et offre un ancrage supplémentaire pour le pôle technique dans la formation initiale et continue des enseignants. En Valais, votre rôle est aussi directement lié aux classes… Au niveau national, le rapport MINT a mis en avant le manque de jeunes et a notamment recommandé une promotion permanente de la compréhension technique à l’école, dès le jardin d’enfants. Parmi ce qui existe déjà, j’organise régulièrement des activités pour promouvoir
Une offre pour un éveil technique dans les classes
la technique et cette année l’accent sera mis sur la robotique avec un renouvellement de matériel et des cours de formation. Pour le secondaire II, il s’agit plutôt, dans une optique d’orientation, de présenter les filières de la HES-SO Valais. Que des jeunes choisissent les métiers techniques est essentiel pour l’économie valaisanne, car nous avons des entreprises qui cherchent des employés qualifiés. Vous avez participé à la Semaine Technique et Société de la HEPVS dès la première année. Qu’apporte ce programme aux futurs enseignants? Cette initiative est intéressante, parce qu’elle donne l’occasion aux futurs enseignants, alors qu’ils n’ont pas encore de routines, de voir ce qu’il est possible de faire découvrir aux élèves en classe. Je trouve formidable que la HEP-VS donne l’occasion à travers cette Semaine d’aborder les sciences et les techniques par l’expérience et le côté ludique. Propos recueillis par Nadia Revaz
Actions de promotion des métiers de l’ingénieur et de vulgarisation scientifique: http://electricite-mecanique.hevs.ch > DSI Sciences de l’ingénieur Explore-it: initiative des Hautes Ecoles Pédagogiques du Nord-Ouest de la Suisse et du canton du Valais, soutenue par la Fondation Mercator, qui propose des petites boîtes thématiques visant à amener les élèves dès la 4P à explorer, à inventer et plus encore pour ceux qui veulent élargir le champ thématique. www.explore-it.org S’ajoutent à cette offre des activités ponctuelles (concours, expositions, etc.). Vous pouvez aussi découvrir les chroniques Eurêka de Romain Roduit sur Canal 9: www.hevs.ch/eureka
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Note 1
Les Semaines Technique et Société des HEP ont été initiées par l’association Engineers shape our futur (www.ingch. ch/deutsch/vp_videotechnik.htm). Dès 2008, c’est NaTech Education qui a pris la responsabiité des Semaines Technique et Société organisées dans les hautes écoles pédagogiques.
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Rencontre
Patrick Favre, le goût de la réflexion et de la formation Après avoir effectué son école enfantine et primaire à Granges, Patrick Favre a fréquenté le CO de Grône. Hésitant entre la voie des études et celle de l’apprentissage, il a opté pour l’école de commerce, puis a effectué les examens d’entrée au collège en section socio-économique, avant de s’inscrire à l’Université de Fribourg, pour des études de philosophie (éthique et philosophie politique) et d’histoire contemporaine. A mi-parcours universitaire, il a été engagé à l’Ecole de commerce de Sierre, ce qui l’a conduit à terminer ses études en parallèle à une activité professionnelle. Après avoir enseigné quelques années l’histoire, la philosophie et la sociologie à l’Ecole de commerce et de culture générale, Patrick Favre a poursuivi sa carrière à la Haute Ecole pédagogique du Valais à St-Maurice en tant que chargé d’enseignement à temps partiel pour le domaine de l’éthique, puis en qualité de responsable de la formation de terrain et de la formation des maîtres formateurs pour le secondaire I et II. Collaborant étroitement avec Xavier Gaillard, il a, suite au départ de ce dernier (ndlr: nommé directeur du CO de Derborence de Conthey), repris en 2010 la responsabilité de la formation professionnelle pour le secondaire I et II. Outre la responsabilité de cette formation, il conserve une activité de chargé d’enseignement à la HEP-VS. Patrick Favre, quelle a été votre motivation initiale pour devenir enseignant? Ce qui m’a incité à devenir enseignant, ce sont les rencontres qui ont jalonné mon parcours. J’ai eu
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chissant. J’interviens par ailleurs dans le cadre de la formation des maîtres formateurs du secondaire I et II qui accueillent les stagiaires et je donne aussi des cours de pratique réflexive. Je trouve précieux de voir concrètement comment rendre utile ce que nous proposons aux enseignants de terrain.
sable de e est respon Patrick Favr lle pour ne on si n profes la formatio argé re I et II et ch le secondai -VS. EP ent à la H d’enseignem
la chance d’avoir des enseignants qui m’ont stimulé pour aller plus loin dans mes études et, à un moment donné, j’ai souhaité jouer ce même rôle.
Le volet chargé d’enseignement Aujourd’hui, en parallèle avec votre tâche de responsable de la formation, vous êtes chargé d’enseignement à la HEP? Estce important pour vous de conserver des heures de cours? Tout à fait. C’est d’abord un plaisir de n’avoir pas que le côté administratif, mais en plus cela me semble essentiel de conserver ce contact avec le terrain. Avec Christian Wicky, par ailleurs enseignant au Collège des Creusets de Sion, nous donnons un cours de didactique de la philosophie et je trouve cela très enri-
La démarche réflexive me semble être votre fil rouge. Qu’est-ce qui a été le déclic dans votre propre parcours de formation pour les domaines philosophique et éthique? Lorsque j’étais à l’Ecole de commerce, des enseignants m’ont accordé beaucoup d’autonomie et m’ont proposé de faire – en complément – autre chose que ce qui était strictement prévu dans les programmes. En français et en histoire, ils m’ont suggéré la lecture d’auteurs et ainsi donné le goût de la philosophie. Ensuite cela m’a semblé évident de continuer sur cette voie en vue d’un approfondissement.
Un passionné de philosophie, d’éthique et de pratique réflexive. Et qu’est-ce qui vous a amené à la philosophie pour enfants? J’intervenais dans des cours d’éthique dispensés aux praticiens-formateurs de la filière initiale et des participants m’ont demandé une approche plus spécifique sur la question de l’autorité, de la violence… Au terme de ces cours, le constat
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était systématiquement le même: il y avait quelque chose à construire en permettant à l’enfant de développer sa pensée, mais avec quels outils? Il s’agissait alors de passer aux propositions et c’est ainsi que j’ai creusé du côté de la philosophie pour enfants. Et depuis trois ans, je propose des cours qui me donnent l’occasion de rencontrer des enseignants qui font des choses fantastiques sur le terrain. Cette approche réflexive intéresse pour l’heure surtout les enseignants des petits degrés ou qui sont face à des publics jugés difficiles, par exemple des jeunes du centre éducatif de Pramont ou de classes de préapprentissage. C’est enthousiasmant, car les retours sont très gratifiants.
Un responsable soucieux de l’enracinement de la formation dans le terrain. Le terme de philosophie pour enfants fait peur à certaines personnes, qui imaginent que l’on veut étudier les philosophes à l’école enfantine… Pour ma part, je parle de pratique réflexive. J’ai changé l’intitulé de ces cours, trouvant le terme de «philosophie pour enfants» un peu ambigu et trop réducteur, car il s’agit plus globalement de développer l’esprit critique chez les enfants. C’est une approche à développer dès le plus jeune, de manière bien évidemment différente à l’école enfantine qu’au collège ou à l’université. Au Québec, dans ce domaine les écoles semblent très en avance, mais ici il y a des initiatives néanmoins très originales… Dans le Plan d’études romand, l’esprit critique apparaît clairement, aussi je suis persuadé qu’à terme les enseignants réclameront des outils pour développer cette capa-
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cité de manière plus systématique. Cela dit, il y a effectivement des expérimentations de terrain réussies qu’il faudrait davantage faire connaître.
Un volet plus administratif Venons-en à votre fonction de responsable de la formation professionnelle, secondaire I et II. Comment décrire vos principales tâches? Il y a tout d’abord eu la poursuite d’un travail initié en 2008 par Xavier Gaillard, à savoir construire de nouveaux modèles de formation en cohérence avec les nouvelles exigences CDIP de 2005. Ordonnance, grille de stage, descriptif d’analyse de pratique vidéo…: les documents à décliner sont multiples. Notre force réside dans le fait que toutes nos filières ont été conçues en fonction des attentes de la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique. Les dossiers pour la reconnaissance ont été déposés en 2010 et le Conseil d’Etat a répondu en mai 2011 aux questions écrites posées par les commissions, et là on attend le préavis qui va déclencher les visites des commissions: c’est un processus qui prend beaucoup de temps et dont les aspects stratégiques ne sont pas de mon ressort mais de celui de la direction de la HEP-VS. A côté de cet axe structurel, il y a des activités de coordination et d’échanges avec les responsables de procédure, les chargés de cours et surtout les étudiants. Bref, c’est varié tant sur le plan organisationnel qu’humain. C’est un important défi à relever et vous êtes jeune. Qu’estce qui vous a convaincu de vous lancer dans cette entreprise? Ayant travaillé en étroite collaboration avec Xavier Gaillard pendant quatre années, j’ai donc été impliqué de manière progressive. Et je savais que je pouvais compter sur son soutien et son amitié, ce qui m’a encouragé à faire un pas supplémentaire suite à son départ.
Avec un peu plus d’une année de recul, quel est votre bilan de responsable de la formation professionnelle des enseignants du secondaire? Dans tout processus de création de filières, il me semble qu’il y a une période mouvante et au cours de laquelle l’équipe doit s’investir audelà des ressources à disposition, car le chantier, même si passionnant, est juste gigantesque. La première année a été complexe, car j’ai dû cumuler avec mon ancienne activité de responsable de la formation de terrain et j’ai eu des collaborateurs qui ont eu des soucis de santé. Avec la nomination de Marie-Madeleine Luy à ce poste et l’élargissement de l’équipe, ma tâche est un peu moins lourde. De plus, nous entrons dans une phase de stabilisation puisque l’ensemble est mieux structuré. J’ai l’impression que cette année, je serai moins dans l’urgence et qu’il sera davantage possible de créer des espaces de réflexion et de discussion, de façon à pouvoir anticiper. Une fois la reconnaissance CDIP acquise, quel sera le principal challenge de la formation? Le défi essentiel pour une formation professionnelle est qu’elle soit de plus en plus professionnalisante, c’est-à-dire qu’elle s’enracine en profondeur dans le terrain. C’est un défi qui concerne tous les intervenants HEP, y compris les maîtres formateurs. Tous les dispositifs doivent être pensés en fonction de cette visée professionnalisante. Précisément, comment réagissez-vous face aux critiques relatives au manque de lien avec le terrain? Dans les nouveaux modèles devant répondre aux exigences CDIP, nous avons essayé d’intégrer les remarques de ceux qui avaient suivi la formation. Cette dernière a considérablement évolué depuis la formation pédagogique dispensée au CRED et cela ne s’est effectivement pas fait sans difficulté. Aujourd’hui, les liens entre les différents
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partenaires et avec la formation de terrain sont déjà plus étroits, mais je suis conscient qu’ils doivent l’être encore davantage. D’aucuns trouvent aussi le volume de formation trop important… Les exigences CDIP concernant les crédits ECTS sont très élevées et le Valais a choisi de proposer trois filières (ndlr: master secondaire I, diplôme secondaire II et diplôme secondaire I et II), de favoriser la bidisciplinarité puisque les enseignants sur le terrain enseignent souvent plusieurs branches et d’organiser cela dans le cadre d’une formation à temps partiel permettant l’alternance. Au vu de ces exigences et de ces choix, il est vrai
que le volume de formation sur les trois années est conséquent et qu’il s’étale sur trois semestres supplémentaires par rapport à une formation à temps complet. Même si la HEP-VS s’était opposée à l’augmentation du nombre de crédits demandés par la CDIP, les filières ont dû s’inscrire dans la nouvelle réglementation et tenir compte des choix politiques. A titre personnel, y a-t-il des aménagements qui vous sembleraient pertinents? Les exigences sont élevées et on pourrait s’interroger sur la nécessité de tout faire en formation de base. Peut-être aurait-il été intéressant d’envisager une répartition avec une formation continue obli-
gatoire, mais nous n’avons pas de prise sur ces décisions. Quel lien établissez-vous entre votre activité actuelle et ce que vous rêviez de faire adolescent? Mon parcours professionnel est davantage lié aux rencontres qu’à un projet bien défini. Quand j’ai choisi d’étudier la philosophie à l’Université de Fribourg, les débouchés ne faisaient pas vraiment partie de ma réflexion. A une époque, j’aurais voulu faire de l’humanitaire et j’avais suivi une formation continue à Genève en droits de l’Homme. Je conserve un lien avec mon rêve, puisque c’est la relation à l’Autre qui est au cœur de mon activité. Propos recueillis par Nadia Revaz
Questionnaire ludique pour mieux connaître Patrick Favre Votre matière préférée à l’école primaire? La lecture et le théâtre, car chaque année une pièce était montée à l’école pour le Noël des aînés. Même si j’aimais énormément l’école et toutes les matières, c’était un des plus beaux moments de l’année scolaire. Votre matière préférée au CO? Au cycle d’orientation, j’étais passionné par l’histoire tout en étant intéressé par toutes les disciplines.
jours mes cours d’éthique ou de pratique réflexive par ce concept qui est à mes yeux essentiel. Votre auteur préféré? Albert Camus parce que la morale de La peste est celle vers laquelle il faut tendre. Votre scientifique préféré? Albert Einstein parce que tout est relatif.
Votre pédagogue préféré? J’hésite entre deux choix. Votre matière préférée Emmanuel Kant parce à l’école de commerce? qu’il a rappelé que déveJ’ai eu à l’école de comlopper l’autonomie momerce un professeur qui rale chez l’enfant lui perenseignait l’économie pomettait de construire ses litique et l’histoire et qui Patrick Favre, lorsqu’il était élève. propres règles de pensée, était passionné de franet donc qu’autonomie et çais et de philosophie et discipline ne sont pas à opposer. Ou alors Philippe Meirieu j’appréciais tout particulièrement ses cours. Cet enseignant parce qu’il a insisté sur la progression possible de tout enm’a appris le goût de la complexité et de l’interdisciplinafant selon le principe d’éducabilité. rité. J’étais curieux de tout et avant de choisir la philosophie et l’histoire, j’ai hésité avec la chimie. Votre citation/devise préférée? En lien avec la morale de La peste de Camus, «bien faire Votre philosophe préféré? son métier». C’est quelque chose que j’essaie d’appliquer Emmanuel Levinas parce qu’il a rappelé qu’au centre de la au quotidien. philosophie, il y a la relation à l’Autre. Je commence tou-
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Recherche
L ’orthographe française, à la croisée des chemins La question de l’orthographe et particulièrement la question de son enseignement pèsent depuis deux siècles sur la culture française. Le débat, récurrent depuis la fin du XIXe siècle, sur la réforme de l’orthographe n’a jamais produit que de vaines querelles et des projets avortés, y compris les «rectifications» de 1990 puisque, vingt ans plus tard, elles ne sont toujours pas appliquées. Mais depuis une trentaine d’années, historiens de l’orthographe, historiens de l’école et historiens de l’enseignement ont considérablement renouvelé le problème qui se pose maintenant dans des termes beaucoup plus clairs, et qui peut enfin être abordé en dehors de toute vaine polémique. On sait aujourd’hui que l’orthographe française a connu une simplification décisive entre le XVIIe siècle et le XIXe. On sait que les quinze ou vingt réformes qui ont été réalisées entre 1630 et 1835 ont bouleversé non seulement l’image graphique de la langue, mais aussi les conditions de l’apprentissage de la lecture. On sait que la complexité
«Entre 1630 et 1835, l’orthographe française a connu quinze ou vingt réformes.» de l’orthographe de l’époque de Louis XIV était telle qu’elle interdisait aux maîtres d’enseigner à lire à partir du français: il fallait commencer par apprendre à lire en latin. On sait qu’une pression extraordinaire s’exerce alors sur l’usage orthogra-
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phique, tant de la part des «petites écoles» que du côté de l’étranger: car c’est à cette époque que le français devient la langue de culture de toute l’Europe. On sait que, s’appuyant sur les premières grandes réformes orthographiques des années 1650-1700, les Frères des écoles chrétiennes lancent au début du XVIIIe siècle l’apprentissage de la lecture en français. Quant à l’apprentissage généralisé de l’orthographe elle-même, qui sera en France l’œuvre de l’école primaire à partir de 1820 ou de 1830, il lui faudra un bon siècle pour produire tous ses effets: on sait en effet aujourd’hui que l’apogée de la maîtrise de l’orthographe se situe entre 1930 et 1950. On sait enfin qu’une lente décadence, une insidieuse baisse du niveau est à l’œuvre dans la seconde moitié du
XXe siècle et qu’elle s’est encore aggravée au tournant du siècle. Quant aux origines de cette décadence, on sait aujourd’hui que, en France du moins, et contrairement à un mythe trop longtemps répandu, ce sont les rénovateurs de la pédagogie, Jules Ferry, et le directeur de l’enseignement primaire, Ferdinand Buisson qui ont pris les premières mesures pour arracher l’enseignement du français à la vague orthographique qui avait submergé l’école pendant plusieurs dizaines d’années et monopolisé l’enseignement du français. Ce sont eux qui introduisent un nouvel enseignement du français beaucoup plus enrichissant, avec la lecture et l’explication des beaux textes, la récitation de poésies, la rédaction, l’étude du vocabulaire, les leçons de choses, le chant, etc. Ce sont eux, Ferry et Buisson, qui sont immédiatement
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Tous ces points sont des faits bien établis par les historiens et les chercheurs qui ont enquêté sur les performances actuelles des élèves des différents niveaux. Ces données renouvellent le problème de la réforme de l’orthographe. D’abord, elles apportent une certitude: l’orthographe française n’est pas intrinsèquement allergique aux réformes. Vers 1620, les finales des mots armee, pensee, contree, assemblee, trophee, etc. adoptent l’accent aigu qui n’était jusque-là en usage que sur les finales en é (bonté, degré).Vers 1650, l’orthographe abandonne les consonnes muettes dans faict, sainct, effect, nopces, tiltre, soing, autheur, cognoistre, et des centaines d’autres mots. Vers 1667 elle distingue le u et le v, le i et le j, et l’on cesse d’écrire vn mauuais iuge, etc.; et la série des réformes, qui se succèdent tous les douze ans en moyenne, ne s’arrêtera qu’en 1835 quand les pluriels enfans, parens, différens deviennent enfants, parents, différents. Le second résultat des études historiques met en évidence le rapport entre l’orthographe et l’enseignement de la lecture. Mais l’élève apprend deux fois son orthographe: quand il apprend à lire et quand il apprend à écrire. Les réformes d’Ancien Régime ont permis d’apprendre à lire à tous, mais elles n’ont guère simplifié l’orthographe «active», celle des doubles consonnes, des lettres grecques ou de l’accord du participe passé. C’est pour pouvoir enseigner à lire en français que l’orthographe s’est simplifiée. Ne pourrait-on la simplifier à nouveau pour enseigner à tous l’écriture orthographique? Nous sommes, en ce début du XXIe siècle, à la croisée des chemins. L’orthographe française est, dans son état présent, trop difficile pour être enseignée à tous les élèves
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Un article pour faire suite à une conférence Début septembre, une journée d’étude a eu lieu à la HEP/VD à Lausanne autour de la question des compétences orthographiques dans la formation des enseignants (Orthographe: koi de 9?). Cette journée, organisée conjointement par la Délégation à la langue française (DLF) de la Conférence intercantonale de l’Instruction publique (CIIP), la Haute Ecole Pédagogique (HEP) du canton de Vaud, le laboratoire LIDILEM (Université Stendhal Grenoble 3), l’Institut Universitaire de Formation des Maitres (IUFM) (Université Joseph Fourier Grenoble 1) et la section suisse de l’Association internationale pour la Recherche en Didactique du Français (AIRDF), débuta avec une conférence d’André Chervel.
d’une façon satisfaisante. On se dirige vers un enseignement orthographique à deux vitesses. Il y aura un petit minimum, de plus en plus réduit, pour tous. Mais une fraction de la population a impérativement besoin d’une orthographe correcte, et les instituts, les officines, les rattrapages, les cours supplémentaires d’orthographe et de grammaire se sont déjà mis en place au niveau de l’enseignement supérieur: la presse en fait état fréquemment. Il y aura une orthographe pour tous et l’orthographe pour les cadres. Les effets ségrégatifs de l’enseignement de l’orthographe risquent d’être importants pour l’avenir démocratique de nos sociétés. Et ceux qui défendent imperturbablement le statu quo orthographique doivent désormais faire la preuve qu’on peut encore enseigner l’orthographe actuelle à tous les élèves. Sinon, il leur faut assumer clairement leur choix aristocratique d’une orthographe de caste, et d’une nouvelle discipline de luxe. Car il y a l’autre solution. Ce sont des réformes de l’orthographe qui ont permis aux Français et aux francophones d’apprendre à lire sans passer par la lecture du latin. De nouvelles réformes, profondes et systématiques, de l’or-
thographe leur permettraient de maîtriser l’écriture de leur langue à un coût bien inférieur au coût actuel.
Principales publications L’Orthographe, Paris, François Maspero, 1969; en collaboration avec Claire Blanche-Benveniste; 3e éd., 1978. Et il fallut apprendre à écrire à tous les petits Français, Histoire de la grammaire scolaire, Paris, Payot, 1977; réédition, 1981, sous le titre Histoire de la grammaire scolaire. Les Auteurs français, latins et grecs au programme de l’enseignement secondaire de 1800 à nos jours, Paris, INRP, Publications de la Sorbonne, 1986. La Dictée, Les Français et l’orthographe, 1873-1987, Paris, Calmann-Lévy, INRP, 1989; en collaboration avec Danièle Manesse. La Culture scolaire. Une approche historique, Paris, Belin, 1998. Histoire de l’enseignement du français du XVIIe au XXe siècle, Paris, Retz, 2006. L’orthographe en crise à l’école: et si l’histoire montrait le chemin?, Paris, Retz, 2008.
( l’ auteur
accusés à l’époque par les directeurs des écoles normales de mettre en péril l’apprentissage de l’orthographe.
André Chervel Service d’histoire de l’éducation (Paris, INRP).
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Chiffre du mois
50 formations continues en établissement en 2010-2011
SFT-URD
Au cours de la dernière année scolaire, 23 formations dans le domaine de la gestion de classe, 8 dans l’interdisciplinaire, 5 en ICT/multimédia (principalement en secondaire II), 3 dans le domaine de l’enseignement de la langue maternelle, 2 en éducation physique et sportive et 9 dans des thématiques variées ont été demandées et mises en place par des établissements scolaires, soutenus par le Service de la Formation Tertiaire (URD)1. Les chiffres paraissant dans le dernier rapport de la Formation continue ne peuvent être comparés avec ceux des années précédentes puisque la période concernée par les statistiques de la formation continue a été modifiée
En raccourci
pour correspondre à l’année scolaire plutôt qu’à une année civile. Ils montrent toutefois que ce type
de formations a toujours un vif succès, malgré les attentes importantes du département dans le do-
Indispensable
Sciences humaines
Pourquoi apprendre? «Comment devient-on, contre toute attente, un élève modèle? Comment accède-t-on à Polytechnique lorsque l’on vient d’une banlieue? Pourquoi mène-t-on à terme une tâche longue et pénible comme la rédaction d’une thèse? D’où provient le plaisir d’un enseignant de lycée sensible qui ne lâcherait pas son travail pour tout l’or du monde? Comment aussi peut-on tomber dans la spirale de l’échec, du découragement, et du stress qui s’observe aujourd’hui dans le système éducatif? Tout serait-il question de motivation?» L’édition d’octobre 2011 de la revue Sciences humaines propose d’intéressantes réponses. www.scienceshumaines.com/pourquoi-apprendre_fr_27734.html
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maine des ICT et des langues qui chargent l’agenda de formation continue des enseignants. Pourquoi? Le premier avantage de ce type de formation concerne le partenariat que ces formations impliquent: en effet, dans une telle perspective, les établissements et les formateurs deviennent des partenaires à part entière de la formation continue. Chaque projet est unique, orienté par les besoins de l’équipe en présence. Les thèmes sont choisis à partir de problématiques élaborées ensemble et les enseignants débutants comme chevronnés contribuent peu à peu au développement de compétences collectives. Le deuxième concerne l’ancrage de telles formations: nées au sein d’une culture commune et accompagnées d’expériences partagées, ces actions de formations s’enracinent au cœur d’un terrain commun et sont guidées par des objectifs négociés. La troisième dimension concerne le travail en équipe: la confiance nécessaire à l’ouverture à l’autre, à l’acceptation et la formulation de critiques constructives, à l’implication de chacun dans une dynamique d’interdépendance positive, est ainsi favorisée. En d’autres termes, ces formations renforcent le travail d’équipe et rendent tangibles les avantages d’une coopération de qualité.
Note 1
En plus des cours du catalogue de formation continue offerts par la HEP se déroulant dans les établissements.
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ICT
L es réseaux sociaux à l’école: les condamner ou y adhérer? «La vraie vie des utilisateurs de Facebook» a fait la Une de plusieurs magazines durant cet été. On y apprend que, contrairement à l’idée reçue, les utilisateurs de réseaux sociaux ne passent pas à côté de la vraie vie. Une récente étude menée aux EtatsUnis par le très sérieux «Pew Research Center»1 bat ces clichés en brèche en démontrant que les utilisateurs réguliers des réseaux sociaux ont davantage d’amis, font plus facilement confiance et sont plus engagés politiquement. Loin d’être un frein à la vie sociale, Facebook, Twitter ou Myspace favoriseraient au contraire le développement des relations dans la vie réelle. Les réseaux sociaux privatifs se multiplient sur le net. Ils sont en quelque sorte des clubs «privés» destinés aux jeunes ou aux seniors, aux célibataires ou aux familles. Certains partis politiques créent leur propre réseau social. Des réseaux sociaux à volonté culturelle émergent également. D’autre part, les faits divers impliquant Facebook sont chaque jour plus nombreux. Aux Etats-Unis, la police a compté plus de 100’000 plaintes au cours des cinq dernières années. Pour des actes de terrorisme, des suicides en direct, du harcèlement sexuel, des appels à la haine raciale... Un mineur sur sept inscrits subirait des brimades, des propositions sulfureuses. Les forces de l’ordre s’inquiètent du volume d’informations personnelles, sensibles et non protégées.
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préhender les réseaux sociaux, de connaître les règles de comportement à y adopter, de comprendre qu’ils sont une ressource parmi d’autres au service des apprentissages des élèves, qu’ils peuvent être un apport dans la vie quotidienne, relationnelle, intellectuelle ou culturelle. Le premier cours aura lieu le 30 septembre à Sion. Frédéric Sidler, consultant en communication, animera la journée.
www.tns-sofres.com/_assets/files/ 2011.07.04-reseaux-sociaux.pdf
Et à l’école? On peut avoir l’impression qu’on parle toujours des risques et très peu des bienfaits! Dans le cadre des cours Passerelle offerts aux enseignants F3MITIC, les risques ont été présentés et analysés par Me Sébastien Fanti.
Une journée de formation et sensibilisation aura lieu le 4 mai 2012. Une nouvelle journée de formation et sensibilisation, dispensée par Me Fanti, aura d’ailleurs lieu, sur le même thème, le 4 mai 2012. Les pratiques collaboratives peuvent-elles aider à apprendre? Les réseaux sociaux ne sont-ils que des sources de distraction? Durant cette année scolaire, deux cours ouverts aux enseignants F3MITIC2 permettront de mieux ap-
Lors des journées de Tramelan, les 3 et 4 février 2012, les participants pourront suivre des conférences concernant cette thématique et l’identité numérique. Des ateliers seront également organisés. Le programme définitif sera publié sur le site de la communauté F3 romande: http://f3romand.educanet2.ch/ info/.ws_gen/ Retrouvez ces offres sur le site www.ictvalais.ch à la rubrique Passerelle. A l’adresse www.tns-sofres.com/_ assets/files/2011.07.04-reseaux-sociaux.pdf, le lecteur trouvera un article, de juin 2011, très bien documenté présentant l’usage des réseaux sociaux chez les 8-17 ans. Marie-Thérèse Rey Pour le Groupe de Travail ICTS2-Valais Notes 1
http://pewresearch.org/
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Formateurs de formateurs dans le domaine des MITIC.
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Echange linguistique
S alvan-Stadel: une aventure humano-linguistique Les échanges linguistiques scolaires peuvent prendre des contours très variables. C’est ainsi que depuis 1999 Jean-Frédéric GayBalmaz, enseignant à Salvan, et Markus Bleiker, enseignant à Stadel, sont à l’origine d’une rencontre triennale entre élèves. Les petits Valaisans et les petits Zurichois se retrouvent dans une localité germanophone ou francophone. En mai 2011, c’était à Köniz dans le canton de Berne. Les élèves de Stadel sont de plus venus passer quatre jours à Salvan fin juin, avec une soirée spéciale organisée pour les parents. Pendant une semaine à Köniz, du lundi au samedi, tout en partageant de grands moments d’amitié, les élèves ont travaillé, en petits groupes mixtes, par exemple dans le cadre d’ateliers de langage ou créatifs, toujours sous la houlette d’accompagnants adultes (en-
que le programme était bien cadencé. Bien sûr, une telle aventure, pour être réussie et remplir des objectifs d’apprentissage, se prépare dans la durée. Dès octobre 2009, les élèves ont commencé par correspondre. Avec les outils de communication actuels, certains élèves ont vite échangé avec leur correspondant en dehors du temps scolaire, histoire de tisser des liens. Lors du camp, c’était alors le moment de se découvrir , ge l’échan mps forts de en vrai et de faire du Quelques te ette sous la houl «zweisprachig». Et t. en em d’encadr de l’équipe cela se prolonge pour certains bien au-delà du temps de l’échange et même de seignants, mais aussi d’autres perl’année scolaire, aussi bien pour sonnes, dont une jeune maturiste les élèves que pour les enseignants. bilingue s’intéressant à suivre la fiJean-Frédéric Gay-Balmaz est allé lière HEP ou d’anciens élèves). Si dans la classe de Markus Bleiker une élève a préféré ne pas aller en et réciproquement. Ils s’écrivent récamp linguistique pour cause de tigulièrement des mails et il leur armidité, aucun de ceux ayant partirive de partager des journées de cipé ne s’est ennuyé, mais il est vrai ski.
Camp linguistique de Köniz: appréciations des élèves «Tout, tout, j’ai tout aimé, c’était vraiment super.» Manon «Ce qui est cool, c’est que j’ai gardé contact avec ma correspondante!» Leslie «Aujourd’hui encore, je communique avec ma correspondante, par lettres ou sur Facebook! Ce que j’ai préféré, même adoré, c’est de rencontrer enfin nos correspondants et de pouvoir leur parler en face!» Mylène «Les adieux n’ont pas été faciles. Mais maintenant nous nous envoyons des lettres.» Sandrine «J’ai appris à oser parler.» Adèle
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«J’aimerais refaire cet échange parce que j’ai aimé le camp et j’aimerais revoir Carolin.» Vladia «Grâce à ça, je me suis rendu compte que ce n’est pas si difficile de parler allemand.» Leyla «Mais surtout ce que j’ai préféré, c’était d’avoir un-e correspondant-e.» Nathanaël «Chaque classe d’école devrait parler une langue étrangère et partir une semaine.» Maëlle «Maintenant je peux lui parler par msn et j’ai reçu une lettre d’Alisa.» Angéline
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Communiquer oralement pour apprendre l’allemand Pour ce qui est de l’utilité d’un tel échange, tant sur le plan humain que linguistique, les appréciations des élèves de Salvan en disent long (cf. encadré ci-contre). Jean-Frédéric Gay-Balmaz est heureux de cet enthousiasme, pleinement convaincu de l’enjeu communicationnel pour l’apprentissage linguistique et de la nécessité de briser la barrière pour que les élèves osent s’exprimer, sans avoir peur de faire des fautes. Et après 5 camps, il a pu mesurer l’impact d’un échange: «En une semaine, les résultats sont exceptionnels, tant sur le plan humain que linguistique, et en plus cela a des effets positifs sur l’ambiance de classe.» «Les élèves gagnent en autonomie, s’expriment dans la langue 2 de manière spontanée, élargissent leur horizon en découvrant une région, en se faisant de nouveaux amis…», précise l’enseignant
est c Gay-Balmaz Jean-Frédéri s ce de é l’utilit convaincu de . es qu ti is camps lingu
qui énumère la longue liste des objectifs d’allemand, de français, d’environnement, d’éducation artistique et sportive ou encore de vie sociale abordés en lien avec cet échange, mais jamais notés. Les élèves ont appris sans s’en apercevoir, puisqu’ils
Textes d’élèves rédigés avec la complicité des correspondants Quelle journée! Wir haben in Bern das Bundeshaus besucht. Notre guide était «Christophe Darbellay», conseiller national. Je ne l’avais jamais vu en chair et en os, mais je l’avais déjà vu à la télé. Wir haben auch über die Risiken der Atomkraft gesprochen. Après nous sommes allés dans un magasin acheter des choses à manger et nous nous sommes restaurés dans un parc public. Ensuite nous avons visité «la cathédrale la plus grande de Suisse». Nous sommes montés, montés, montés dans des escaliers en colimaçons pour aller au sommet de la tour. La vue était très surprenante. Impensable de quitter la capitale sans visiter la fosse aux ours! Sie, die Babys, spielen gern und waren so süss. Mylène 5P Was haben wir am Dienstag, den 24. Mai, gemacht? Was für ein Tag! Das Wasser war kalt mais cela ne nous a pas empêchés de nous baigner. La baignade, ça, c’était bien. Il y avait un rocher qui sortait de l’eau, nous nous sommes installés dessus avec Joshua et Manu. Un moment, j’ai voulu plonger du rocher mais le prof a crié: «Tauchen verboten!». La rivière a creusé un immense canyon dans la molasse au fil des années. La roche est très différente de celle du Valais, elle est plus tendre. Comparée au granit, la molasse est nettement moins solide. Es war toll und cool im Fluss zu baden. Mein Brieffreund Levin war auch da. Guillaume 6P
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ont dû comprendre les consignes de jeux, préparer des itinéraires, faire des montages de films d’animation, participer à la préparation des repas. Et on a envie de dire de manière pléonastique «etc. et etc.», tant les compétences développées ont été nombreuses. Les élèves ont même joué avec le dialecte zurichois et le patois de Salvan. L’enseignant évoque par ailleurs l’importance de la trace de cette expérience conservée par chaque élève, avec un fascicule contenant des souvenirs et des activités plus scolaires, par exemple de petits comptes rendus journaliers co-écrits à deux mains, l’une francophone, l’autre germanophone (cf. encadré ci-dessous). Assurément certains n’oublieront pas la visite du Palais fédéral avec Christophe Darbellay comme guide, d’autres se souviendront à jamais des ours de Berne, d’autres encore conserveront gravée dans leur mémoire l’ambiance de la semaine. L’organisation de tels échanges est aussi l’occasion de briser quelques clichés. Ainsi, en écoutant Jean-Frédéric Gay-Balmaz, on découvre que l’organisation du temps scolaire est plus souple outre-Sarine, que les élèves sont souvent plus autonomes, étant davantage habitués à quitter l’univers classe en groupe. Côté organisation, il est à noter que l’organisation d’un camp linguistique a un coût financier important. La classe de Jean-Frédéric Gay-Balmaz a pu bénéficier du soutien de la Commune de Salvan, du Bureau des Echanges linguistiques (www.vs.ch/bel), du Canton de Zürich ainsi que du bonus d’échanges Pro Patria. Nouvel épisode dans trois ans pour une classe de Salvan et de Stadel. «C’est vraiment une expérience enrichissante que je recommande», commente Jean-Frédéric Gay-Balmaz, qui ne voit guère de bémols qui pourraient faire hésiter à se lancer dans ce type d’aventure scolaire.
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Mathématiques
F inale internationale des jeux mathématiques et logiques 25e édition: extraits du scénario Personnages Une douzaine de jeunes Valaisans qui ont victorieusement traversé les sélections régionales, cantonales et nationales. Une petite dizaine de parents. 3 enseignants, membres du comité du GVJM Lieu Paris (la Cité universitaire et les emplacements les plus célèbres de la capitale française). Intrigue 2 demi-journées d’épreuves mathématiques opposant des candidats de tous âges et diverses provenances (Italie, Pologne, Belgique, Québec, France, Suisse…). Acte 1
Vendredi 26 août, 20 h Champs-Elysées Vous faites du lèche-vitrines dans les beaux quartiers? J’ai commencé une collection de porte-clés en tour Eiffel comme nos accompagnants et nous allons manger à une adresse recommandée par notre «guide» Raphaël. Acte 2 Samedi 27 août, 16 h Cité universitaire Que pensez-vous de vos résultats, Anthony et Laura? Ils sont plutôt satisfaisants; maintenant, il ne nous reste plus qu’à profiter de la fin de ce week-end à Paris avec des visites et du shopping. Samedi 27 août, 22 h Théâtre du Temple Dis-moi Gaétan, les matheux aiment les comédies?
Le spectacle que j’ai vu était un des plus drôles auxquels j’ai assisté; je vais m’en souvenir longtemps. Epilogue Dimanche 28 août, 15 h 45 Gare de Lyon Axel, comment as-tu occupé ton dimanche? En grande partie au Palais de la Découverte, il y avait des quantités d’expériences qu’on pouvait faire. Quel est ton bilan de cette finale Mélanie? C’était super, j’ai adoré. Heureusement qu’on avait Raphaël pour ne pas se perdre dans le métro au début. Maman a aussi apprécié l’ambiance du groupe, l’organisation et tout le séjour. Nous espérons tous revenir l’année prochaine. Merci pour tout.
Vendredi 26 août, 13 h Forum des Halles Lionel, es-tu en forme pour la première épreuve à peine arrivé à Paris? Nous nous sommes réveillés très tôt mais ça va aller. Ce soir déjà, nous pourrons profiter de quelques visites. Vendredi 26 août, 17 h Cité universitaire Cassy-Lou, comment astu trouvé cette première partie? Les problèmes étaient assez corsés, plus difficiles qu’à la sélection nationale. J’ai manqué d’un peu de temps pour finir.
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26e Championnat international des jeux mathématiques et logiques Informations générales But Développer l’esprit de recherche, de créativité, de logique, d’astuce et d’intuition à l’aide d’énigmes mêlant humour et rigueur.
Les concurrents valaisans et les accompagnants du GVJM devant la Cité internationale universitaire de Paris.
Remarques Ce concours est approuvé et encouragé par le Département de l’Education, de la Culture et du Sport. Il est organisé dans une quinzaine de pays par la Fédéra-
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L’écho de la rédactrice
Les participants valaisans CATÉGORIE CM
Dubuis Depestel Zufferey
Laura Cassy-Lou Aurélie
Conthey Martigny Chermignon
CATÉGORIE C1
Gilgien Ginier Ançay Queloz Vouillamoz Sutter
Simon Mélanie Gaëtan Aurélien Adline Axel
Montana Bouveret Martigny Conthey Vétroz Martigny
CATÉGORIE C2
Constantin
Lionel
Crans-Montana
CATÉGORIE L1
Rossier Goodchild
Alain Anthony
Le Châble Leytron
tion française des jeux mathématiques (FFJM). En Valais, c’est un groupe d’enseignants bénévoles (GVJM) qui s’occupe de ce championnat. Adresse Claude Dubuis Ch. des Pruniers 7 - 1967 Bramois Tél.: 027 203 37 40 E-mail: cl.dubuis@netplus.ch Notre site www.gvjm.ch Etapes 1) Qualification régionale, le mercredi après-midi 16 novembre 2011, dans les centres scolaires régionaux. 2) Finale valaisanne, le samedi 17 mars 2012 au collège des Creusets à Sion. 3) Finale suisse à l’EPFL - Lausanne, 12 mai 2012. 4) Finale internationale à Paris, fin août 2012
Lors des 3 premières étapes, les premiers (environ 20 %) de chaque catégorie sont qualifiés pour l’étape suivante. Catégories CM = élèves de 4e et 5e années de la scolarité obligatoire C1 = élèves de 6e et 7e années de la scolarité obligatoire C2 = élèves de 8e et 9e années de la scolarité obligatoire L1 = élèves de 10e année scolaire et des suivantes jusqu’à la maturité Note Chaque année, il y a environ 2500 participants à la qualification régionale, 500 participants à la finale valaisanne, 100 participants à la finale suisse et une quinzaine de concurrents qui représentent notre canton à la finale internationale. Ce concours a lieu en dehors des heures de classe.
Carte blanche, votre rubrique Vous pouvez collaborer à Résonances de diverses manières. Pour rappel, la rubrique Carte blanche attend vos textes et/ou ceux de vos élèves et/ou ceux des étudiants de la HEP-VS. Vous êtes également invité-e à faire part de vos suggestions de tous ordres. N’hésitez pas à clapoter pour envoyer un message à la rédaction, indiquer une adresse internet ou un projet que vous aimeriez faire partager… Et si vous n’êtes pas adepte du courriel (resonances@admin.vs.ch), vous pouvez aussi téléphoner au 027 606 41 59 ou au 079 429 07 01.
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Relier les savoirs Fin août, lors de la halte du «Brain Bus» à Sion, dialogue entre ados: «Viens, on va visiter cette exposition: ça a l’air très intéressant». Et pour convaincre son amie, visiblement peu motivée: «Tu verras, on apprend plein de choses sur le cerveau et en plus c’est utile pour l’école.» Au final, elles sont allées découvrir l’expo. A cet instant, par hasard, j’ai assisté à un miracle de l’apprentissage, avec une jeune qui avait tout compris au transfert des connaissances et à qui le virus du plaisir d’apprendre avait été inoculé avec succès. Et pourtant, il lui a fallu faire un effort de persuasion, non pas pour elle, mais pour entraîner sa camarade dans la boucle sans fin du savoir. C’était une séquence magique volée telle une paparazza, mais sans images, pour conserver l’anonymat des protagonistes. Juste en mémoire: tellement plus beau ainsi. Comme le dit si justement Edgar Morin, relier les savoirs constitue l’un des enjeux majeurs pour l’éducation du futur. La complexité exige des liens. La preuve que c’est possible au quotidien avec cette anecdote. Même si la motivation intrinsèque est déterminante, il y a fort à parier que l’adolescente ayant les bonnes stratégies pour apprendre a eu et a encore des enseignants et une famille qui ont su allumer la petite flamme. On a tous toujours quelque chose à apprendre (apprendre à apprendre). Et là j’aurais envie d’évoquer une autre anecdote avec une personne de plus de 90 ans, curieuse de comprendre les nouvelles technologies…
Nadia Revaz
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Livres
L a sélection du mois 15 ateliers pour une culture de paix «La paix est entre nos mains!» Pourtant, le monde est violent et inégalitaire. Les guerres sont encore et toujours actuelles. La Culture de paix, concept développé par l’UNESCO, est une réponse à cette négativité contemporaine. Faire naître l’espoir en chacun, enfant, adulte, parent, éducateur, enseignant, citoyen, susciter le désir d’entreprendre pour que vivre ensemble sur une même terre soit possible, tel est l’enjeu des pratiques décrites dans cet ouvrage. Ainsi que le souligne dans la préface Etiennette Vellas, il est une véritable nouveauté en pédagogie, avec ses superbes ateliers émanant d’une «théorie pratique» élaborée par des routards de l’Education nouvelle.
l’humain; que ces réponses, ambitieuses et modestes à la fois, souvent peu spectaculaires, mais aux effets durables, sont à notre portée.»
Aborder la philosophie en classe Parce que la littérature, à travers la fiction, nous offre une pensée sur le monde et la condition humaine, elle permet aux élèves d’apprendre à réfléchir rigoureusement sur les grandes interrogations philosophiques. Alors, pourquoi ne pas amener les élèves de l’école élémentaire à penser par euxmêmes à partir de la littérature de jeunesse? Tel est l’objectif de cet ouvrage qui se propose de mettre en place des ateliers de réflexion philosophique dans les classes. A partir d’un large choix bibliographique permettant des mises en réseau d’ouvrages de littérature de jeunesse sur les questions philosophiques, il offre des progressions précises à organiser sur une année scolaire. Edwige Chirouter. Aborder la philosophie en classe à partir d’albums de jeunesse. Paris: Hachette Education, 2011 (préface de Michel Onfray et présentation de Michel Tozzi). a Citation extraite de l’ouvrage «Au-delà des compétences réflexives développées dans les ateliers de réflexion philosophique, ces séances permettent bien à certains élèves, à ceux qui, plus que tout autre, ont besoin de donner du sens à ce qui leur est demandé en classe, de construire un rapport plus positif aux savoirs.»
Apprendre à prendre des notes
Odette et Michel Neumayer. 15 ateliers pour une culture de paix. Lyon: Chronique Sociale, 2011 (préface Etiennette Vellas). a Citation extraite de l’ouvrage «C’est surtout une conviction que nous voulons partager: que l’éducation et le travail sur les objets culturels sont une réponse possible pour réduire ce qui menace
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La prise de notes jalonne le parcours de l’élève, de l’étudiant, du travailleur… Et elle ne se limite pas à un usage scolaire et professionnel. Reste que la prise de notes est un exercice difficile, avec une approche très personnelle. Pourtant l’absence de recettes ne signifie pas que l’on ne puisse pas apprendre parmi les outils existants en se les appropriant. De plus, on en est encore trop souvent au papier-crayon, alors que de nombreuses applications numériques peuvent être très pratiques et faciliter la prise de notes coopératives. Ce guide méthodologique d’André Giordan et de Jérôme Saltet (éditions Librio), qui ont déjà écrit ensemble plusieurs ouvrages dont Apprendre à apprendre, offre des pistes intéressantes à explorer pour prendre des notes efficaces.
André Giordan et Jérôme Saltet. Apprendre à prendre des notes – Un guide méthodologique indispensable pour réussir. Paris: Librio, 2011. a Citation extraite de l’ouvrage «Prendre des notes est un véritable savoir-faire, qui ne s’improvise nullement. Mais c’est un savoir-faire en pleine mutation. […] Il importe de se tenir au courant des innovations en cours. La prise de notes n’a rien de ringard! En tant que professionnel, ne ratez pas le train! En tant que formateur, mettez cette approche à votre programme.»
Agir et communiquer avec ses élèves Cet ouvrage a pour objectif de fournir des réponses simples aux situations difficiles ou délicates que les enseignants rencontrent quotidiennement dans la gestion de leur classe. Il s’adresse aux enseignants qui débutent et se trouvent assaillis par de multiples interrogations, mais également à tous ceux qui sont confrontés à une difficulté nouvelle. Il propose un large éventail de solutions expérimentées et des conseils pratiques, déjà éprouvés, pour développer une communication plus sereine avec ses élèves.
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Benjamin Chemouny. Agir et communiquer avec ses élèves Pratiques pour mieux gérer sa classe. Paris: Hachette éducation, 2011. a Citation extraite de l’ouvrage «Dans une école où la coopération est érigée au rang de valeur, la gestion de la classe et la communication avec les élèves prennent une dimension nouvelle, première et incontournable.»
Réussir à l’école avec le numérique La révolution numérique est un formidable atout pour la réussite scolaire. Pourtant, trop souvent encore, Internet est négligé par les adultes – parents ou enseignants –, qui le perçoivent d'abord comme une source de distraction.
points clés en encadré ou des astuces pratiques pour connaître les étapes à suivre pour développer un esprit d’analyse sur internet, pour apprendre à dépasser le copier-coller, etc. Jean-Michel Fourgous. Réussir à l’école avec le numérique. Paris: Odile Jacob, 2011. a Citation extraite de l’ouvrage «Avec les outils numériques, nos enfants vont gagner en confiance, acquérir le goût de la solidarité et du travail en groupe. Ils vont sortir de l’école avec cette soif d’apprendre et de savoir, qui devrait être un des objectifs premiers de notre système éducatif.»
Un autre regard sur les «illettrés» Qui sont ces «illettrés» qui font périodiquement la une de l’actualité, sans que l’on sache ce que ce terme signifie précisément? Ce livre réfute les discours simplistes sur un «illettrisme» généralisé, menaçant, «fléau» dont les victimes seraient des déficients sur le plan langagier et intellectuel. En s’appuyant sur les paroles et les textes de ceux qui sont ou se sentent en difficulté avec l’écrit, l’auteure analyse les représentations que l’école et toute la société nous ont léguées à tous. Anne Torunczyk (avec la contribution de Françoise Xambeu). Un autre regard sur les «illettrés» - Représentations, apprentissage et formation. Paris: L’Harmattan, 2011. a Citation extraite de l’ouvrage «“Prévenir l’illettrisme”, c’est changer toutes nos représentations sur le “bien écrire”, le “parler correct” et sur l’apprentissage.»
Enfants et adolescents en mutation Bien au contraire, l'outil numérique peut constituer une réponse efficace aux problèmes de motivation des élèves. Jean-Michel Fourgous, député maire dans les Yvelines et auteur, en 2010, du rapport parlementaire Réussir l'école numérique, plaide pour que cet outil soit mieux utilisé à l'école. Il répond aux multiples questions que soulève cet usage. Inspirés par des expériences de terrain, des exemples sont donnés pour les élèves du primaire et du secondaire. Ce guide, orienté rendement comme le souligne le Café pédagogique, parle de numérique, de créativité, de motivation, bref de pédagogie, et contient les
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Comment comprendre ce qui se passe dans la tête des enfants et des adolescents? Jean-Paul Gaillard, thérapeute et formateur en
La suggestion d’une enseignante La fabrique à histoires La fabrique à histoires, c’est d’abord un coffret contenant un livret d’activités et des cartes, des mots, des phrases, des dessins, des photos. Plein d’idées pour inventer des histoires de toutes les formes et de toutes les couleurs, plein d’idées pour jouer avec les mots, mélanger les sons, plein d’outils pour composer un monde imaginaire. La fabrique à histoires, c’est une usine à mettre des grains de folie dans les ateliers d’écriture. La fabrique à histoires, c’est surtout un coffre à trésors! Bernard Friot et Violaine Leroy. La fabrique à histoires, ateliers d’écriture. Milan Jeunesse, 2011. http://bernardfriot-fabriqueahistoires.com Daphnée Constantin Raposo, enseignante
Les livres présentés dans cette rubrique sont disponibles à la Médiathèque Valais. www.mediatheque.ch
approche systémique, propose des pistes pour renouer le contact et le dialogue avec les «mutants». Un ouvrage complexe avec lequel on n’est forcément pas d’accord de la première à la dernière ligne, mais qui livre une analyse détaillée et thématique. Jean-Paul Gaillard. Enfants et adolescents en mutation. Mode d’emploi pour les parents, éducateurs, enseignants et thérapeutes. Paris: ESF, 2011. a Citation extraite de l’ouvrage «Il y a urgence à ce que l’école, aujourd’hui, révise en profondeur ses modes pédagogiques avec pour nouvelle règle de base l’injonction à penser et le coapprentissage du respect mutuel égalitaritaire.»
Quelques autres nouveautés… • Patrice Romain. Journal de bord d’un directeur d’école. François Bourquin Editeur, 2011. • Jean-Pierre Obin. Etre enseignant aujourd’hui. Les paradoxes de l’enseignement français. Paris: Hachette édition, 2011. • Chantal Mettoudi. Comment enseigner la découverte du monde en maternelle. Paris: Hachette éducation, 2011. • Catherine Sanson-Stern. Echec scolaire. Des solutions pour se réconcilier avec l’école. Paris: Fabert, 2011.
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Revue de presse
D ’un numéro à l’autre Réchauffement climatique
Des ados à l’assaut de l’Eiger Pour la deuxième année consécutive, une classe de Corgémont participera au projet «Eiger-Climat» destiné aux écoles. Ils se rendront à Grindelwald, afin de constater, par eux-mêmes, les conséquences du changement climatique. Le premier jour, les élèves et leur enseignante participeront à une randonnée thématique guidée jusqu’au bas-glacier de Grindelwald. En soirée ils prendront part à une randonnée nocturne, puis le groupe passera la nuit dans un hôtel au col de la Petite Scheidegg. Le deuxième jour, réveil à 6 h 30, puis trajet jusqu’au Jungfraujoch et à l’Eiger afin de découvrir les glaciers, leur environnement, d’observer leur fonte et les conséquences qui en découlent. Pour terminer, marche jusqu’au col de la Petite Scheidegg, où chaque participant sera encouragé à s’engager personnellement dans la lutte contre le changement climatique. Le Journal du Jura (20.08)
Dyslexie
La faute au français? Langue trop difficile, méthodes d’enseignement inappropriées: d’où viennent les troubles spécifiques de la lecture? Bien que les experts paraissent parfois perdus, ils relèvent l’importance de la prise en charge de la dyslexie. Diverses études montrent que plus une langue est complexe, comme le français ou l’anglais, plus elle favorise la dyslexie. Au contraire, dans les langues dont
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l’orthographe est plus régulière, les lecteurs progressent beaucoup plus rapidement. Les études comparatives linguistiques peuvent ne pas être «suffisamment précises» pour l’affirmer. En bref, les spécialistes n’arrivent pas à se mettre d’accord et il existe autant de dyslexies que de causes possibles. Migros Magazine 34 (22.08)
Rentrée scolaire sédunoise
DVD de sensibilisation autour de l’éducation Des DVD réalisés en cinq langues: français, allemand, anglais, portugais et albanais, les principales communautés de la commune de Sion. Pour Stéphane Germanier, médiateur scolaire, ce film est une base de travail très pratique: «Nous n’imposons rien aux parents, il est plutôt question de définir des valeurs communes, des valeurs telles que l’amour, l’acceptation du conflit, savoir écouter, mettre des limites, encourager, prendre le temps etc.» Ces différents éléments sont mis en scène au travers du DVD puis, à la fin de chaque chapitre on trouve quelques pistes de réflexion supplémentaires. Le Nouvelliste (25.08)
Formation
Les instituteurs sont nuls en orthographe C’est en tout cas le constat fait par un nombre croissant de directeurs d’écoles obligatoires, embarrassés par les coquilles de leurs collègues. Même constat dans les familles, qui s’inquiètent de recevoir des mots de la maîtresse où il manque des accents et où les pluriels des adjectifs sont oubliés. Des cancres, les professeurs? Sans aller jusque-là, Pierre-Marie Gabioud, inspecteur scolaire en Valais, confirme certains déficits. «Ce n’est pas nouveau! Mais je constate que certains jeunes enseignants n’ont pas une maîtrise parfaite de l’orthographe. Et il est évident que nous ne pouvons l’accepter.» Côté alémanique, le débat n’est pas aussi virulent, car «l’allemand est une langue moins figée que le français», note Jean Rouiller, doyen de la HEP de Fribourg. Mais, en Suisse romande, le sujet est brûlant, d’autant qu’il remet en question la formation des instituteurs. Le Matin Dimanche (27.08)
Les professeurs stagiaires en France
Satisfaits de leur métier, pas de leur formation Les professeurs stagiaires qui ont inauguré en 2010-2011 la réforme très contestée de la formation des enseignants sont très satisfaits de leur métier, mais par de leur formation, selon un sondage Ipsos commandé par le ministère de l’Education nationale et communiqué à l’AFP. A la question «Quel bilan faites-vous de votre exercice en tant que stagiaire enseignant» l’an dernier, 87% des personnes interrogées répondent un bilan «positif». Et 92% se disent «satisfaites» de leur «situation professionnelle» (35% «très», 57% «assez»). Concernant les raisons de devenir enseignant, elles mettent en tête «l’intérêt du métier, le goût d’enseigner» (63%) et «le contact, la relation
avec les élèves». Mais ces enseignants stagiaires ont «des points d’insatisfaction: charge de travail et formation», résume Ipsos. Ainsi, 69% des personnes interrogées se disent «insatisfaites» de leurs «possibilités de formation». LesEchos.fr (29.08)
Ecole internationale
Aussi dans le Nord vaudois La St-George’s School veut ouvrir des classes pour les 4-11 ans dans la région d’Yverdon. Les écoles internationales fleurissent dans le canton. Dernière-née, la Lake Leman International School ouvre ses portes à Morges. Ces offres combleront un manque de places estimé à 400 sur l’ensemble de l’arc lémanique. Déjà présente à Verbier, à Clarens et depuis 2009 à Neuchâtel, la St. George’s School souhaiterait s’étendre dans le Nord vaudois où elle recherche toujours un terrain ou des locaux, entre Orbe et Yverdon, susceptibles d’accueillir une soixantaine d’enfants. Avec le logement, la scolarisation de leurs enfants fait partie des préoccupations principales des expatriés. 24 Heures (30.08)
Illettrisme
Le Valais compte des milliers d’illettrés «La honte est tenace chez les personnes ne sachant ni lire ni écrire. Ces gens-là trouvent toutes les astuces possibles dans leur vie quotidienne pour ne pas avouer leurs lacunes», note Patricia Casays, formatrice et responsable de
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la prévention auprès de l’association valaisanne «Lire et Ecrire», qui fête ses 20 ans cette année. Dans ses cours, les élèves sont en majorité des femmes, elles regardent souvent leur problème en face, particulièrement les mamans qui se décident à réagir pour pouvoir aider leurs enfants dans leurs devoirs d’école. Sur les 800’000 personnes en Suisse qui ont des difficultés pour lire et écrire, 365’000 sont scolarisées dans le pays. Parmi les personnes illettrées figurent ainsi des hommes ayant suivi la scolarité obligatoire parvenus à passer entre les filets, malgré la vigilance des enseignants. Le Nouvelliste (30.09)
Italie
Une enseignante titularisée après 37 ans de précarité Après 37 ans de contrats précaires, une enseignante italienne a appris avec émotion sa titularisation dans un collège sicilien, à l’âge de 63 ans et à deux ans de la retraite, rapporte la presse italienne. Pendant 37 ans, Vincenza D’Amico a multiplié les contrats dans des établissements à travers toute la Sicile. Mais son parcours reflète surtout la dramatique situation de l’emploi en Sicile, qui connaît un nombre record d’enseignants précaires: 38’000 sur un total en Italie de 232’000. LesEchos.fr (2.09)
Via Tweeter
Pour apprendre à lire et à écrire Assis devant le petit bureau de la chambre de ses parents, Lucas réfléchit à la phrase qu’il veut écrire. Comme pour y puiser l’inspiration, le petit blondinet de 7 ans plante ses yeux bleus sur sa mère, restée à côté. Mais elle ne faiblit pas: son aîné a voulu reproduire l’exercice réalisé toute l’année en classe de CP,
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il doit aller jusqu’au bout. Après un moment, Lucas s’approche de la table et balade son index sur le clavier familial. En quelques minutes, la phrase se forme. Petite correction de la maman, et la trentaine d’abonnés au compte privé de Lucas découvrent que ses cousines, «Eva et Léa viène a la maison ce soir». Via Twitter. Comme à l’école. Car en 2010, le petit Dunkerquois a fait partie de la première classe française de CP utilisant Twitter pour apprendre à lire et à écrire. Selon le principe de ce site de microbloging, Lucas et ses copains publiaient des messages de 140 caractères maximum sur un compte unique à la classe pour échanger avec leurs contacts. L’initiative reste marginale, mais elle se multiplie chez les enseignants. Le Monde (3.09)
Logiciel éducatif
Pour exercer les maths et l’allemand Une start-up lausannoise lance Wizbee, un logiciel qui permet aux écoliers de s’entraîner sur un ordinateur. Contrairement à d’autres méthodes, il répond aux exigences du Plan d’étude romand. Il comporte plusieurs dizaines d’exercices de maths (de l’addition aux fractions) et de vocabulaire allemand pour des élèves jusqu’en 6e année. Une série d’activités plus simples sont également proposées pour l’école enfantine. L’interface colorée renforce le côté ludique de l’expérience. Le programme, qui fonctionne sur Windows et sur Mac, ne contient pas de partie théorique. Wizbee a déjà convaincu certains profs qui ont passé commande pour l’utiliser en classe. Le Matin Dimanche (4.09)
Etats-Unis
Adieu maîtresse, vive maman Un nombre croissant de parents américains optent pour l’instruction à la maison. D’influence religieuse à l’origine, le mouvement surfe désormais sur la dégradation du service
L’école à Madagascar Les écoliers du public et du privé seront traités sur le même pied d'égalité à la prochaine rentrée. Des kits scolaires seront mis à leur disposition. Un coup de pouce en vue de la rentrée. Dans le cadre des mesures d'urgence prises par le gouvernement de la Transition, les écoliers dans toute l'île pourront bénéficier de kits scolaires cette année. Des parents se sont plaints, en effet, du coût élevé de l'éducation de leurs enfants, non seulement au niveau des fournitures scolaires mais aussi des frais d'inscription et de scolarité en général. Ceux-ci ont connu une hausse de 10% cette année dans les écoles privées. Selon les explications de certains de leurs dirigeants, celle-ci serait liée à l'augmentation du salaire de 10% des enseignants qui le méritent d'ailleurs. C'est déjà cela de gagné en attendant la gratuité de l'éducation annoncée par le gouvernement. L'Express de Madagascar (5.09)
public et touche toutes les classes sociales. Chacun des Etats américains a ses propres règles, plus ou moins laxistes, encadrant l’instruction hors l’école. Certains laissent les parents pratiquement enseigner ce qu’ils veulent, sans contrôles. D’autres demandent à voir un portfolio de travaux réalisés par l’élève au moins une fois par an et évaluent régulièrement les progrès de l’élève, ou bien ils incitent les parents à se faire épauler par des consultants professionnels. Le homeschooling est souvent choisi par des familles plutôt éduquées et aisées, où l’un des parents peut renoncer à travailler, au moins partiellement. La Liberté (5.09)
Formation des jeunes
Un jeune sur quatre sans travail après l’apprentissage Un quart des jeunes ayant terminé leur apprentissage en juillet 2011 se retrouve sans emploi. C’est le résultat d’un sondage réalisé par la Société des employés de commerce (SEC) auprès de 2100 apprentis en Suisse alémanique. Selon le sondage publié, 70,7% des apprentis ont trouvé une place de travail, 3,3% ont un stage, et 26,1% n’ont pas de travail. Environ 54% continuent de travailler dans leur entreprise formatrice alors que 16% ont un nouvel employeur. Un sondage similaire sera réalisé en 2012 en Suisse romande. La situation sera probablement différente car moins de Romands effectuent des apprentissages, a indiqué à l’ats Aurélia Buchs, responsable du département «jeunesse» de la SEC. Le Matin (5.09)
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CPVAL
Turbulences boursières: que fait CPVAL? Depuis une dizaine d’années environ, le monde financier rend la tâche difficile aux institutions de prévoyance. Les rendements des portefeuilles sont soumis à un régime sévère, à tel point que le soi-disant troisième cotisant ne parvient plus à jouer son rôle de façon efficace. Il suffit pour cela d’analyser l’indice LPP comprenant environ 40% d’actions dans son panier, 2001: -4,60%, 2002: -8,4%, 2008: -17,3% et fin août 2011: -5,6% Que fait CPVAL dans ces tourmentes boursières? La crise de l’endettement de pays de plus en plus nombreux, la dégradation du rating des Etats-Unis par une agence de notation, la force extraordinaire du CHF vis-à-vis des principales devises, le ralentissement de la croissance économique à venir… Autant de causes à la fragilité actuelle des marchés expli-
quant leur énorme volatilité et l’incertitude de leur direction à court terme. Comment naviguer dans ce marasme et cette tempête? Tous les investisseurs sont concernés, a fortiori l’ensemble des caisses de pension, CPVAL y compris.
Quelle stratégie poursuit CPVAL dans ces tourments incertains? La stratégie d’investissement retenue par la caisse est tout d’abord une stratégie basée sur du long terme, soit en parfaite cohésion avec son horizon-temps. Il s’agit par conséquent de faire abstrac-
En raccourci Castor informatique
Concours en novembre Le concours informatique gratuit pour les enfants et les jeunes de la 5e à la 13e année lance sa deuxième édition qui aura lieu du 7 au 11 novembre 2011. L’inscription au concours est possible dès à présent. Chaque école participante devrait se faire inscrire par une personne responsable (nommée coordinateur/ trice). Une fois l’inscription accomplie, le coordinateur ou la coordinatrice recevra une autorisation pour la création des comptes du concours et toutes les autres informations utiles. Nous vous prions de vous concerter entre enseignants afin qu’il n’y ait pas deux coordinateurs pour une même école. Si vous avez déjà été coordinateur/trice de votre école l’an dernier, vous n’avez pas besoin de vous réinscrire. Veuillez simplement contrôler si votre compte existe encore et si les données relatives à l’école sont correctes. Le concours 2010 est disponible sous forme de concours d’essai. http://castor-informatique.ch/castor/index
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Patrice Vernier
tion des perturbations actuelles dont les caractéristiques relèvent du passager et de l’éphémère pour rester concentré sur l’objectif long terme. Le passé a également connu des crises, différentes certes, mais néanmoins crises et si l’on regarde leur impact sur un horizon à longue échéance, on constatera rapidement que leur existence n’a pas empêché les caisses de pension de réaliser des performances intéressantes (performance de CPVAL sur les 20 dernières années: 4,9%). Aujourd’hui CPVAL, en raison du prochain changement de primauté, procède à une nouvelle étude pour optimaliser sa future stratégie en tenant compte d’une part de l’évolution des engagements de la caisse mais aussi et surtout des attentes de rendement futur de ses actifs. Cette stratégie se base ensuite sur une diversification importante de la fortune dans diverses catégories d’investissement présentant des profils risque/rendement différents. Aussi, à ce jour la caisse détient environ un quart d’actions, un quart d’obligations et de prêt, un quart d’immobilier et un quart de placements divers (matières premières, placements alternatifs, liquidités). La diversification est un vecteur non seulement de sécurité mais aussi et surtout de stabilité dans les résultats. Au niveau des produits utilisés, l’importance du choix du véhicule d’investissement est également synonyme de prudence pour CPVAL qui n’investit qu’à travers des placements collectifs largement diversifiés. La troisième mesure dont dispose CPVAL pour faire face à ces turbu-
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lences est la tactique. Pour chaque catégorie d’investissement, la caisse peut décider de les sur- ou souspondérer en fonction de leurs expectatives de rendement. Pour cela, elle dispose de marges, lui donnant ainsi une certaine flexibilité d’action. Lorsque les avis divergent, lorsque les incertitudes sont telles que la visibilité est quasi nulle, la tactique va inévitablement se rapprocher de la stratégie. C’est le cas aujourd’hui où aucun pari n’est osé. Finalement, la dernière mesure réside dans l’organisation et les processus mis en place par la caisse pour faire face à toute évolution des marchés financiers. Une commission de placement paritaire, épaulée par un conseiller financier neutre et indépendant, soit libre de toute contrainte de vente, des réunions mensuelles avec analyse des recommandations d’un certain nombre d’établissements financiers, des décisions d’investissement dûment motivées, un règlement de placement fixant les modes de décision, une surveillance mensuelle des résultats avec l’aide de deux prestataires différents (société de conseil pour les caisses de pension et un consultant), voilà autant de paramètres permettant bien de ne pas céder à la panique, de rester calme, réfléchi et orienté sur les principes de base, synonymes de bonne gestion, soit la patience, le jugement et la discipline.
En raccourci
Video
Paideia, Académie de Poitiers
Vidéo de Jean-Pierre Astolfi Jean-Pierre Astolfi, spécialiste de la didactique des sciences (1943-2009), était et reste surtout connu pour ses nombreux ouvrages («La didactique des sciences», «L’école pour apprendre», «L’erreur, un savoir pour enseigner»…). Sur Paideia, on peut l’écouter évoquer les acquis des élèves et la complexité de ce qui se joue dans l’acte d’apprendre. Vraiment passionnant. http://ww2.ac-poitiers.fr/paideia/spip.php?article73 http://streaming.cndp.fr/vod/esen/wmv/07-08/jp_astolfi_acquis-elv.wmv
Concours: les Frappadingues de Résonances Pour rappel, le concours de dessin humoristique ou mini de 2 à 5 cases (strip) est lancé… Il est ouvert de l’école enfantine au secondaire II général et professionnel, en passant bien évidemment par le primaire et le CO. Toutes les infos sont dans l’édition de septembre 2011, p. 40. resonances@admin.vs.ch
En raccourci Le petit ami des animaux
Place au lion La dernière livraison du Petit ami des animaux raconte la vie du lion, plus particulièrement sous l’angle du clan, du territoire et de la chasse. La rubrique «Portrait» est consacrée au lion blanc. www.paa.ch Capacités linguistiques
Auto-évaluation ludique Que faut-il en conclure? Que CPVAL n’échappe pas aux difficultés actuelles pour obtenir de la performance, mais que les capacités subjective et objective à supporter le risque ont pu être testées de façon réjouissante. Que l’analyse en cours de la future stratégie de placement déterminera les bases d’une répartition d’actifs idoine à l’évolution des engagements et sera garante à long terme de résultats en ligne avec les attentes de la caisse en faisant fi des sources de perturbations financières passagères.
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Le jeu «Auto-évaluez vos capacités linguistiques» permet de déterminer son niveau de compétences linguistiques, en utilisant les six niveaux de référence tels que définis dans le Cadre européen commun de référence qui a été publié en 2001 par la Division des politiques linguistiques du Conseil de l’Europe. Utile pour un premier constat. www.ecml.at/Home/Survey/tabid/132/language/fr-FR/Default.aspx Terra Nova
Laboratoire d’idées sur l’éducation Terra Nova est un «think tank» progressiste indépendant ayant pour but de produire et diffuser des solutions politiques innovantes, en France et en Europe. L’une des thématiques abordées est l’éducation. Terra Nova publie un rapport intitulé «Ecole 2012: faire réussir tous les élèves» téléchargeable sur le site. www.tnova.fr/category/taxonomie-principale/education
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p
Inspecteurs
E xpression écrite à l’école obligatoire
CPI
Rapport des inspecteurs du Valais romand Contexte Plusieurs raisons sont à l’origine du regard de l’inspectorat, durant l’année scolaire 2010-2011, sur les pratiques enseignantes dans le domaine du français, avec un accent particulier sur la production de l’écrit dans les classes de la scolarité obligatoire: la publication en 2006 par la CIIP d’un document de référence pour l’enseignement du français «Enseignement/apprentissage du français en Suisse romande», qui donne une assise forte à la compréhension de l’écrit et à l’expression écrite; la publication, également en 2006, d’une «Déclaration sur l’enseignement du français» par le Service de l’enseignement, qui reprend les objectifs fondamentaux du document précité et qui rappelle de façon concise certaines prescriptions;
Lettre de Zoro (élève 3CO)
l’arrivée proche du Plan d’étude romand (PER), dont le domaine «langues» décrit explicitement dans ses commentaires généraux les intentions liées à l’enseignement/apprentissage du français.
seignement, didactique, évaluation... (cf. graphique ci-dessus). durant le second semestre: visite de cours et recueil de productions d’élèves.
Procédure
Constats
Les inspecteurs ont mené leurs investigations en deux temps:
Documents de référence
durant le premier semestre: entretien avec des enseignants des degrés primaires et du cycle d’orientation (2P à 3 CO): 80 enseignants choisis selon différents critères (degré d’enseignement, ancienneté, formation...). Buts: connaissance des documents officiels, utilisation des moyens d’en-
Le document de la CIIP «enseignement/apprentissage du français en Suisse romande» est très peu connu ( 81% n’en ont jamais entendu parler!). Ceux qui le connaissent avouent ne pas vraiment l’utiliser comme référence. Les ouvrages cités ne sont pas réellement des références théoriques
Chère mère, Je m’inquiète beaucoup pour toi et Isabella, mais je n’ai pas le temps pour vous répondre car j’ai énormément de travail. Je ne suis pas un bandit, je comtats pour sauvent des personnes. L’autre jour, j’ai réussi à retrouver un enfant qui a été enlevé.... A bientôt, Zoro
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Le guerrier et le monstre (élève 3P) Il était une fois un guerrier qui vivait dans un marais sordide. Ce guerrier avait un problème. Un jour, il avait volé la hache d’un monstre. Celui-ci le poursuivait et voulait récupérer sa hache. Un jour, il alla provoquer le monstre en duel. C’était le grand jour pour les deux. Le guerrier prit sa hache et la lança sur le monstre. La hache se transforma en montagne, celle-ci écrasa le monstre. Il décida de ne plus jamais voler d’objet à quelqu’un et il fut enfin tranquille.
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Connaissance de la déclaration du SE
mais davantage des moyens d’apprentissage de la structuration (Guion, Bled, Grévisse, Gabet....) ou des plans d’étude (GRAP, P2003, P. d’étude Fr... ). L’ouvrage «Maîtrise du Français» n’est plus la référence qu’il a été lors de la rénovation de l’enseignement du français dans les années 1975-1985 (cité deux fois...). Quant à la déclaration du SE (diffusée en 2006 avec la proposition de l’apposer dans les salles des maîtres), elle est un peu mieux connue, mais largement au-dessous des attentes (cf. graphique ci-dessus). Quelques enseignants ont émis quelques remarques au sujet de cette déclaration: si la déclaration est inconnue, c’est que les enseignants sont «noyés» sous trop d’informations (3) la déclaration elle-même a été oubliée, mais les principes ont été intégrés aux pratiques (5)
Fleur... (élève 5P) Fleur, Fleur magnifique, Fleur du beau jardin, Fleur qui m’inspire par son odeur, Fleur fanée, Fleur aux pétales bleus, Fleur pleine de couleurs, Belle fleur, Fleur cassée par le vent, Fleur... Que de fleurs dans le monde naissent ou fanent, Mais ma préférée, C’est celle que j’ai plantée ce matin dans mon jardin.
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quantifier le nombre de textes à produire n’est pas une bonne formule; de plus, le nombre indiqué est peu réaliste (7) Moyens d’enseignement Les séquences romandes «S’exprimer en Français» sont assez généralement utilisées; la quasi-totalité des enseignants des degrés 4P et 6P les utilisent en raison des indications données par le Canton pour les examens de fin d’année (cf. graphique ci-dessous). Les enseignants du CO sont moins intéressés à utiliser ce moyen et suivent davantage les propositions des moyens officiels Nathan et Belin. La répartition des séquences est généralement suivie par les enseignants à plus de 75%. Quelques réserves sont toutefois émises en raison notamment de l’aspect «chronophage» des séquences romandes. Des choix sont souvent opérés; certains genres passent beaucoup mieux auprès des élèves. Le fait de reprendre les genres de textes travaillés les années précédentes n’est pas une pratique généralisée. Plusieurs enseignants évoquent le risque de lassitude chez les élèves, notamment en raison de l’aspect répétitif de la démarche. Beaucoup relèvent qu’il est impératif de compléter les séquences romandes par d’autres activités si l’on veut que les élèves écrivent régulièrement.
Madame Odette (élève 1CO) Madame Odette est couturière. Sa passion: collectionner d’anciens vêtements, organiser des défilés, des expositions. Pendant 16 ans, madame Odette a tenu une épicerie au Châble. A cette époque déjà, elle cousait et louait des habits de Carnaval. Aujourd’hui, sa passion porte sur les vêtements du siècle passé. Ce sont principalement des costumes accompagnés de leurs accessoires que les femmes portaient tous les jours.
Ils trouvent d’autres occasions de poursuivre ces objectifs avec leurs classes (développement de projets, activités d’écriture en lien avec l’actualité, recours à des moyens utilisés dans d’autres cantons voire d’autres pays francophones, séquences trouvées sur internet...).
En ce qui concerne l’organisation du travail, la majorité des enseignants consultés ont tendance à planifier le travail des séquences d’expression écrite sur plusieurs semaines, à raison d’une, voire de deux périodes hebdomadaires. Le fait de consacrer la majorité des cours de français dans un laps de temps plus court (1 - 2 semaines) n’est pas habituel, particulièrement
Utilisation des séquences romandes «S’exprimer en français»
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chez les maîtres primaires qui ont conservé l’habitude de gérer la grille horaire avec des plages réservées pour les activités de structuration rituelles. Les méthodologies romandes éditées par COROME, qui proposent également des activités de production écrite, ne sont plus guère utilisées, certains jeunes enseignants en ignorant même l’existence.... Production des élèves Le nombre de textes rédigés par année par les élèves varient selon les enseignants. La consigne de 2006 du SE pose des problèmes d’interprétation (qu’entend-on par «textes»?).
La voie transplanétaire (élève 2CO) 2341, la civilisation terrienne était à son apogée. Le célèbre professeur Tigala avait découvert une nouvelle technologie: la voie transplanétaire. C’était une «route» créée grâce à un démoléculateur à ikon (métal très répandu dans l’espace souvent utilisé comme matière première). Celui-ci se trouvait dans les météorites qui formaient une des ceintures de la Terre. Cette machine détachait les molécules d’ikon et les transformait en rayons qui traversaient l’espace deux fois plus vite que la lumière du soleil...
les conditions matérielles (équipement, accès à la salle informatique) empêchent les enseignants d’aller au bout de leurs intentions. La plupart des destinataires (des textes produits par les élèves) cités sont le maître lui-même, les élèves de la classe et leurs parents.
confirme la plus-value qualitative: exposition de poèmes dans l’établissement scolaire, publication de journaux de classe ou d’école, édition de petits romans, d’enquêtes policières, de contes, de fiches documentaires...
40% des enseignants essaient toutefois d’inclure les productions d’élèves dans des projets; dans ces cas, le destinataire prend toute sa valeur (lettres de remerciement, scènes de théâtre, interviews, articles pour un journal de classe ou d’école....) (cf. graphique ci-dessous). De nombreux enseignants craignent de ne pas terminer le programme de structuration si le temps imparti à l‘expression est augmenté.... Parmi les supports utilisés, les feuilles volantes (60%), parfois reliées, ont la préférence sur le cahier d’élèves (34%). Le portfolio est rarement cité: l’idée proposée par le SE de constituer un dossier qui suivrait l’élève au fil de sa scolarité n’a pas vraiment rencontré d’adhésion. La saisie de texte à l’ordinateur est une pratique en évolution. Les opportunités existent, mais souvent
Enfin, la production collective reste assez épisodique (7 enseignants déclarent l’utiliser fréquemment et 31 indiquent que cette façon de procéder n’est pas intégrée à leur pratique). Les visites effectuées sur le terrain durant le deuxième semestre de l’année ont révélé une grande variété des pratiques chez les enseignants, souvent directement dépendante de la motivation de ceuxci à sortir des schémas conventionnels. La mise en valeur des textes, en relation avec les destinataires,
Une grande variété de pratiques est observée.
Evaluation L’évaluation des productions des élèves est très généralement basée sur des critères portés à la connaissance des élèves, à l’exemple de ce qui est proposé pour les épreuves cantonales. Le poids des différents critères varie selon l’âge des enfants et le type de texte rédigé. Les avis des enseignants sur l’importance à accorder à la présentation et à l’orthographe varient cependant beaucoup. Tous ne sont cependant pas convaincus de la façon de procéder et
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constatent que les critères tuent l’expression libre et mettent davantage en avant la forme que le fond. Quant au fait d’attribuer une note à la production initiale, la plupart des enseignants y sont opposés et suivent l’avis du SE qui estime que l’évaluation formative doit être privilégiée dans un premier temps.
Interview de Sylviane Berthod (élève 6P) Le 1er juin 2011, nous avons accueilli en classe Sylviane Berthod, l’ancienne championne de ski, premièrement parce que c’est la marraine du Copain et que nous nous intéressons aussi à sa carrière personnelle de skieuse et ambulancière... Préférez-vous être skieuse ou ambulancière? J’ai eu la chance de faire les deux. Mais je préfère ambulancière parce que je peux donner quelque chose...
tre structuration et production a été posée aux enseignants consultés. Environ un tiers déclarent arriver à tisser fréquemment des liens afin que la grammaire ou la conjugaison prenne du sens pour l’élève (cf. graphique ci-dessous). Les corrections posent souvent problèmes aux enseignants, qui n’en voient pas toujours l’utilité. Plusieurs évoquent le découragement des élèves devant des copies constellées de marques rouges. Des pratiques de relecture à deux ou de corrections collectives sont mises en place pour éviter ces écueils. Structuration La structuration (grammaire, vocabulaire, orthographe, conjugaison) est un souci constant chez les enseignants qui y consacrent beaucoup d’énergie. Partant du constat que l’application des règles apprises en contexte pose de grandes difficultés aux élèves, la question des liens en-
Commentaires et suggestions des enseignants (recueil) Le Canton doit confirmer clairement le statut de la structuration: outil et non but en soi Les bonnes pratiques devraient être recensées par l’animation et mises sur le site Un support, qui permet de voir le développement des compétences de 1-9, devrait être mis à disposition Un renouvellement des séquences «S’exprimer en Français» serait souhaitable
Des cours de formation, basés sur la pratique d’écriture, devraient être proposés Le Canton pourrait suggérer des modèles de planification hebdomadaire
Conclusion Les inspectrices et inspecteurs tiennent à relever la qualité de travail des enseignants dans le domaine de l’enseignement de l’expression écrite, mais également l’hétérogénéité des pratiques. Ils constatent que, malgré la qualité des canaux utilisés, la communication ne passe pas toujours bien ou n’est pas toujours comprise dans le sens souhaité. Ils pensent que l’introduction du nouveau Plan d’études (PER) est une formidable opportunité pour réaffirmer certains principes: la nécessité de centrer l’enseignement du français sur la compréhension et la production de textes, oraux et écrits; le renforcement des liens entre structuration, compréhension et production; le maintien de l’approche par séquences, dès les premiers degrés de l’école primaire, et la nécessité que chaque professionnel, quelle que soit la branche enseignée, multiplie les occasions de mettre ses élèves en phase de production, dans une perspective interdisciplinaire.
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2007/2008
Infos 2007-2008 Ecole-Culture Regards croisés sur la différenciation Raisonner les peurs Les dessous des grilles horaires Partenariat Ecole-Famille Créativité & Logique (1/2) Créativité & Logique (2/2) L’école en route vers l’EDD
N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin
Infos 2008-2009 Les évolutions de l’école Informatique-mathématiques Les outils de l’évaluation La gestion des élèves difficiles Expérimenter le savoir Le temps de l’école A l’école de l’interculturalité Briser les idées reçues sur l’école
N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars
Infos 2009-2010 Droits de l’enfant - Citoyenneté Structuration de la langue - de la pensée La verticalité (1/2) La verticalité (2/2) Les personnes ressources de l’Ecole valaisanne (1/2) Les personnes ressources de l’Ecole valaisanne (2/2) L’humour à l’école Entraide... entre pairs
2009/2010
N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin
2008/2009
N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin
La citation du mois
L es dossiers
« «Dépassons le travail à la chaîne… pour permettre à chacun d’apprendre par luimême à partir de ce qu’il est.» André Giordan
En raccourci Campagne mondiale pour l’Education
Une chanson à créer en classe Vous êtes maître de classe, enseignant en «musique» ou en «art visuel»? Rejoignez la Campagne mondiale pour l’Education avec vos élèves! Cette action est désormais ouverte à tous les cantons romands. Le Réseau Education et Coopération Internationale (RECI) coordonne une Semaine d’Action dans le cadre de la Campagne Mondiale pour l’Education (CME). Pour 2011-2012, l’idée est d’encourager les élèves et leurs professeurs à défendre le droit à l’éducation en composant puis en enregistrant des chansons défendant le droit à une éducation de qualité pour tous. Le projet propose cinq mélodies «arrangées». En classe, vous choisirez celle qui vous plaît avant d’inviter vos élèves à écrire les paroles et à les illustrer visuellement. Vous serez accompagnés tout au long du processus créatif jusqu’à l’enregistrement de vos chansons en studio avant de publier le résultat sur le net sous forme de «minis clips». www.unechanson.ch Prix WBZ CPS
2011/2012
2010/2011
La communication à l’honneur
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N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin
Infos 2010-2011 Quantité et/ou qualité Sciences, techniques, technologies Eveil / réveil de la curiosité Comprendre le monde environnant Dyslexie, dysorthographie... Les 10 ans de la HEP-VS Réussite scolaire et… norme L’image de l’enseignant
N° 1 septembre
Eclairage 2011-2012
Au total, dix écoles et une organisation multiinstitutionnelle, provenant de Suisse romande et de Suisse alémanique, ont participé au prix WBZ CPS. Le gymnase de Sursee a obtenu l’adhésion unanime du jury par son concept de communication dédié à la «La communication de l’école: soigner son image, quels enjeux?», recevant ainsi un montant de 6000 francs. Le jury a également apprécié la prestation du gymnase Liceo Artistico de Zurich et celle de la Schweizerische Alpine Mittelschule de Davos, les honorant chacune de 2000 francs. Le concept de l’IMPULS MITTELSCHULE, portant sur l’organisation de la communication des gymnases du canton de Zurich, a reçu un prix spécial pour son travail. www.wbz-cps.ch/index.cfm?nav=2,4,145&SID=7&DID=1
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