Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, février 2011

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Comprendre le monde environnant

No 5 - FĂŠvrier 2011


Te c h n o p ô l e - 3 9 6 0 S i e r r e - Tél. 027/ 452 25 25

Impressum Résonances

Données techniques

La revue Résonances, qui fait suite à L’Ecole valaisanne parue de 1956 à 1988 et à L’Ecole primaire publiée de 1881 à 1956, est éditée par le Département de l’éducation, de la culture et du sport (DECS).

Surface de composition: 170 x 245 mm Format de la revue: 210 x 280 mm Impression en offset en noir et une teinte vive, photolithos fournies ou frais de reproduction facturés séparément pour les documents fournis prêts à la reproduction.

Edition, administration, rédaction DECS/SFT - Résonances Rue de Conthey 19 - Case postale 478 - 1951 Sion Tél. 027 606 41 59 - www.vs.ch/sft > Les domaines du SFT > Publications pédagogiques

Rédaction

Parution Le 1er de chaque mois, sauf janvier, juillet et août.

Délai de remise des textes et des annonces Délai pour les textes: 5 du mois précédant la parution. Délai pour les annonces: 15 du mois précédant la parution.

Nadia Revaz - nadia.revaz@admin.vs.ch

Abonnements Conseil de rédaction -, Ass. parents Maude Barras, AVECO Florian Chappot, AVEP Jean-François Dorsaz, CDTEA Daphnée Constantin Raposo, SPVal Stéphane Vaucher, AVPES Zoe Moody, HEP-VS

Tarif annuel: Fr. 40.– / Prix au numéro: Fr. 6.– Tarif contractuel: Fr. 30.– Tél. 027 606 41 59 - resonances@admin.vs.ch

Régie des annonces Schoechli impression & communication SA - Technopôle 3960 Sierre - Tél. 027 452 25 25 - info@schoechli.com

Impression, expédition Photographe Jacques Dussez

Schoechli impression & communication SA - Technopôle 3960 Sierre - Tél. 027 452 25 25 - info@schoechli.com


B ientôt la pénurie? Le plus grand problème auquel sera confronté l’enseignement ces prochaines années sera à n’en pas douter le manque d’intérêt des jeunes pour cette profession et la pénurie qui en résultera. Ce mal a déjà atteint les CO de certaines régions valaisannes et va vraisemblablement s’étendre au reste du canton et aux autres degrés. On ne peut en effet plus demander à un enseignant, pour exemple du degré primaire, de maîtriser trois langues, d’être un sportif et un musicien accompli, de savoir rendre son cours de mathématique intéressant, d’intégrer des expériences à son enseignement des sciences, de différencier selon les élèves, certains bénéficiant de programmes adaptés, d’être disponible pour les parents, de gérer les élèves au comportement difficile, … tout en enseignant 33 périodes hebdomadaires! Si l’on veut encore attirer des jeunes vers l’enseignement, une revalorisation est indispensable. Les lois sur le statut et le traitement qui seront soumises au Grand Conseil ce printemps en font clairement partie, non seulement par l’amélioration proposée des conditions matérielles, mais également parce qu’elles clarifient les rôles entre tous les acteurs de l’école.

Chaque mois, la rédaction invite une autorité, un acteur ou un partenaire de l’Ecole valaisanne à s’exprimer via un édito-carte blanche.

Ce changement permettra une plus grande lisibilité pour nous tous et pour nos partenaires, notamment les parents. En outre, la nomination par le canton évitera bien des difficultés liées à la proximité avec les décideurs communaux et l’attribution critériée de ressources pour les directions induira un encadrement comparable et un soutien identique à tous les enseignants du canton. Pour se déterminer sur la nécessité d’introduire un tel changement, malgré l’inévitable lot d’incertitudes qu’il apporte, il faut garder une vision globale des avantages structurels que l’on peut en attendre, tout en se gardant de se focaliser uniquement sur sa situation personnelle. Ensuite, il convient d’user de notre influence, chacun à son niveau, pour convaincre les décideurs de l’importance de ces améliorations pour notre école. Cependant cette pénurie qui frappe à nos portes ne pourra être résolue sans prendre en compte d’autres paramètres, notamment la durée des études: actuellement, un enseignant au CO accomplit trois à quatre ans d’université puis trois années de formation pédagogique. Il ne sera diplômé qu’à 26 ou 27 ans. Or une formation académique spécifique pourrait être mise sur pied pour permettre à des enseignants primaires intéressés d’enseigner au CO. Ce degré gagnerait des enseignants expérimentés et motivés et cette solution offrirait une possibilité de changement aux collègues primaires. Ce manque d’intérêt pour l’enseignement est également souvent attribué à la baisse de l’image de notre profession. Plutôt que de se plaindre des élèves difficiles ou paresseux, des parents démissionnaires ou des autorités trop frileuses, ne devrait-on pas expliquer à nos interlocuteurs ce qu’implique un enseignement à plein temps? La première mesure contre la pénurie ne consisterait-elle pas à donner une image positive de notre profession auprès de tous ceux que nous côtoyons au quotidien? Jean-Claude Aymon Directeur des écoles d’Ayent

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S ommaire

J.-C. Aymon

rie? Bientôt la pénu

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4-12 Agenda Ecole-Culture Carte blanche La vie des classes Mathématique Mathématique Environnement Du côté de la HEP-VS Du côté de la HEP-VS

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Des idées de sorties et de rencontres - Service de la culture Destination le Japon à dos d’oiseau… - Classe 5PC de Laure Coutaz à St-Maurice La parole aux allophones avec Sandrine Fournier - N. Revaz Espace mathématique: activité 2011 - Commission AVECO Espace mathématique: exemples d’activités - Commission AVECO Microscope digital - S. Fierz Expression écrite et difficultés d’apprentissage - J.-P. Mabillard HEP-VS: de nouveaux sites pour l’animation pédagogique - HEP-VS

Annonces Echange linguistique L’école ailleurs CPVAL Education musicale Mémento pédagogique Tribune libre

ICT Regards sur l’école Revue de presse Chiffre du mois Livres Festival Education physique Rencontre

34 35 36 38 40 41 42 44

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Envie de vivre et de travailler en Amérique du Sud? Colegio Helvetia/Bogotá Les vacances autrement - ch Echanges de jeunes Pascal Joris, de sa classe à Morgins à Fatick pour l’esf - N. Revaz Changement de primauté: point de la situation - P. Vernier Vocalité et chansons (2) - B. Oberholzer et J.-M. Delasoie A vos agendas - Résonances Pourquoi doit-on enseigner la musique? - S. Bobillier

Plutôt prévenir que guérir… - M.-H. Papilloud et M.-T. Rey Mettre les «I» sous les points - A. Giroud D’un numéro à l’autre - Résonances 60 professionnels autour des épreuves cantonales - SFT/URD La sélection du mois - Résonances Le 5e festival de films visages: l’imaginaire du réel - O. Taramarcaz Semaines de ski de la HEP Valais - Le team EP Gilles Saillen, président de l’AVECO - N. Revaz

PER: présentation générale – organisation - C. Germanier Les dossiers de Résonances

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C omprendre le monde environnant Comprendre le monde environnant et le monde dans sa globalité à l’école…

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Comprendre le monde environnant: médias et histoire F. Audigier

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Regard de Stéphane Dayer: de la géo au monde N. Revaz

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Eduquer aux médias, l’affaire de tous C. Georges

Vaste débat auquel l’éducation aux

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L’enfant, les médias et nous P.-A. Léchot

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Regard d’Alexandre Herriger: de la philo au monde N. Revaz

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La bibliographie de la Documentation pédagogique E. Nicollerat

médias, l’histoire, la géographie, l’éducation à la citoyenneté, la philosophie… apportent des éléments de réflexion. A l’école, la complexité du monde doit être appréhendée, avec toutes les contradictions, en n’occultant pas les questions vives, même si ce n’est pas chose aisée.


C omprendre le monde F. Audigier

environnant: médias et histoire

Comprendre le monde environnant à l’aide des médias et de l’histoire: vraie nécessité, fausse évidence.

La formule autour de laquelle il est invité de réfléchir semble frappée de l’évidence. Personne ne peut y être opposé. De quelque manière que l’on considère les finalités et buts de l’Ecole, à quoi servirait celle-ci, et donc les apprentissages réalisés durant les heures d’enseignement, si ce n’est pour que les élèves construisent les outils et les références nécessaires pour comprendre ce monde, leur monde, en vue de s’y insérer, d’y exercer une profession, d’établir des relations avec les autres, d’y agir. Mais dès que l’on en creuse un peu le sens, les intentions, les contenus et les pratiques, l’évidence d’une telle formule s’estompe; une multitude de questions surgissent. Que signifie environnant? Pourquoi spécialement les médias et l’histoire? L’objet de telles interrogations n’est pas de disputer pour le plaisir mais de montrer que ce qui apparaît évident ne l’est pas dès que l’on s’interroge précisément sur le choix des objets à enseigner, sur les perspectives dans lesquelles les placer, sur les contenus et les outils à privilégier. Les analyser, c’est risquer de mettre en évidence des contradictions, des obstacles, de donner des arguments à ceux qui s’opposent à une telle orientation pour l’Ecole, etc. Soumettre de telles formules à des analyses rigoureuses est une condition nécessaire pour que les initiatives, les choix, les actions, qui se prennent et se mettent en œuvre sous cette intention, soient pertinents et utiles pour la formation des élèves, citoyens aujourd’hui et demain.

Le sens des mots? Monde environnant, que désigne cette formule et qu’implique-t-elle? Dans un sens premier, elle désigne l’espace qui est autour de l’école fréquentée par l’élève,

Prochain dossier

Dyslexie, dysorthographie…

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puis le quartier, la commune, guère plus. Elle a trouvé sa traduction la plus systématique dans l’enseignement de la géographie à l’école primaire, selon un modèle concentrique, qui «part» de l’élève, de son monde proche puis qui s’élargit peu à peu jusqu’au monde entier. Toutefois, malgré son côté d’évidence, ce modèle est depuis longtemps l’objet de critiques importantes. Les unes insistent sur le fait que, très rapidement, l’enfant est confronté à des réalités qui vont bien au-delà de cette proximité et que ses connaissances du monde n’augmentent pas par élargissements successifs. Ceci est aujourd’hui accentué par la fréquentation des médias qui le projettent bien au-delà de son petit cercle. Les autres insistent sur le fait que comprendre le monde environnant ne peut se réduire à l’étudier dans des limites restreintes et préétablies. Il est nécessaire de changer d’échelle, de faire appel à d’autres lieux que ceux qui sont proches. Pour un élève de Crans ou de Zermatt, comprendre le développement du tourisme dans la station qu’il habite, plus largement dans le Valais, oblige à «sortir» des limites de ce canton. Comprendre ce tourisme requiert une pensée en réseau qui met des lieux en relation et non des territoires emboîtés les uns dans les autres. C’est le développement d’une demande venant des villes de Suisse ainsi que d’autres pays d’Europe, et d’une offre initiée à partir de centres financiers extérieurs tels Zurich ou Londres, qui «explique» le développement du tourisme.

«La compréhension du monde environnant appelle une pluralité de sciences sociales.» Du point de vue des contenus, de leurs modes de traitement et d’exposition, médias et histoire sont à la fois proches et distants. Ils sont proches car les uns comme l’autre exposent la vie sociale et traitent de leurs multiples dimensions. Ils fonctionnent sur la base de l’enquête, autrement dit d’un recueil systématique de données – témoignages ou sources écrites et orales, images, objets matériels, etc. – qui sont examinées selon les canons des méthodes critiques, confrontées les unes aux autres, etc. Ces points communs s’accompagnent de différences. Les médias renvoient aux tumultes du monde,

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aux actualités les plus immédiates. Quelle que soit la qualité des journalistes et leurs exigences déontologiques, ceux-ci travaillent le plus souvent dans des entreprises dont la rentabilité et l’accord avec les lecteurs ou auditeurs sont les principaux critères de fonctionnement. Les médias renvoient aussi à la pluralité des opinions et des interprétations face à l’actualité, aux conflits et intérêts qui divisent les humains dans toute société. L’histoire, science, répond à des critères de rigueur et à une déontologie qui sont proches mais ne s’inscrivent ni dans les mêmes institutions, ni dans la même temporalité. Les productions des historiens s’inscrivent dans une communauté professionnelle de pairs à laquelle elles sont soumises et pour qui les critères de rigueur scientifique sont les critères dominants pour leur évaluation; elles ne s’inscrivent pas dans l’urgence des médias. Si les dimensions affectives et émotionnelles sont présentes dans les médias, elles sont en principe mises à distance en histoire. De plus, l’histoire inscrit son étude du passé dans des problématiques explicites, par exemple: changement/permanence, rupture/continuité…. Mettant en question l’image d’un flux linéaire et continu de l’histoire, les historiens insistent sur la mise en contexte et sur le caractère construit des objets sociaux, réels ou imaginaires. Dans cette conception, les traditions sont des inventions appelées à se modifier continuellement, modifications qui sont aussi sous la responsabilité des citoyens selon les valeurs qu’ils mettent en avant. Médias, histoire, ne sont pas les seules références pour initier les élèves à l’étude et à la compréhension du monde contemporain. Cette compréhension appelle une pluralité de sciences sociales, au premier plan desquelles la géographie, présente dans la plupart des

plans d’étude et dont l’étude du monde actuel est l’objet. Cette géographie délaisse la nomenclature pour étudier l’espace comme une construction sociale et dynamique avec des acteurs, des enjeux, des prises de position, des rapports de force, etc.

Implantation Enfin, comment répondre à un impératif aussi évident que complexe? A cette question simple, des réponses aussi diverses que délicates. Par exemple, étudier le monde contemporain, c’est introduire dans la classe des thèmes, des événements, qui sont controversés dans la société et l’espace public ainsi que dans les sciences qui les étudient. Ce sont des objets souvent qualifiés de chauds. Lorsqu’elle les étudie, l’Ecole a pour habitude de les refroidir, c’est-à-dire d’effacer tout ce qui peut donner lieu à controverses; elle tente de les réduire à un certain nombre de faits et de données présentés comme des éléments indiscutables de la réalité, voire la réalité elle-même. Cette manière de faire a longtemps dominé. La transmission d’une culture partagée, d’une conception suffisamment commune du présent, du passé et de l’avenir pour vivre ensemble pacifiquement et construire les compromis nécessaires devait s’appuyer sur des savoirs et des références présentés comme indiscutables. Aujourd’hui, nos conceptions des savoirs et de la citoyenneté ont évolué. Les premiers sont de plus en plus pensés comme provisoires, instables, en perpétuelle construction. Quant à la citoyenneté, elle met en avant les diversités sociales, économiques et culturelles de nos sociétés, l’importance de leur acceptation et de la mise en débat de ce qui importe pour l’avenir de nos communautés politiques. L’étude du monde à l’Ecole doit donc faire place à la diversité des points de vue, des opinions, des usages des savoirs, des intérêts, des croyances, etc. Cette tension entre ce qui rassemble et ce qui sépare reste un important objet de débat pour définir les contenus et les pratiques relatives à l’étude du monde contemporain. Cette invitation à ne pas refroidir certains thèmes et objets d’étude, mais au contraire à introduire les élèves aux débats dont ils sont l’objet, est particulièrement exigeante pour l’enseignant et pour les élèves. L’Ecole n’est pas le café du Commerce. Pour comprendre le monde contemporain, développer et

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Ces quelques réflexions soulevées par la formule qui a été proposée en montrent la richesse et la complexité. Aussi, convient-il d’introduire les travaux ayant pour but de comprendre le monde environnant avec résolution et prudence. L’affaire est complexe, jamais achevée, c’est peu à peu, tout au long de leur scolarité, que les élèves construisent ces outils référés aux sciences sociales, apprennent à la mobiliser dans des situations

de vie. D’ailleurs, cette compréhension du monde n’est-elle pas aussi, pour nous adultes, une entreprise difficile et complexe, pleine de stéréotypes et d’idées toutes faites qu’il faut questionner et mettre à distance, un travail toujours renouvelé sur les savoirs et sur nous-mêmes?

Bibliographie Audigier, F. (2001). Le monde n’est pas disciplinaire, les élèves non plus, et la connaissance? In Baillat, G. et Renard, J.-P., (dir.). Interdisciplinarité, polyvalence et formation professionnelle en IUFM. Paris, Reims: CNDP, CRDP de ChampagneArdennes, p.43-59. Gonnet, J. (2003). Les médias et la curiosité du monde. Paris: PUF. Heimberg, C. (2002). L’histoire à l’école. Modes de pensée et regard sur le monde. Issy les Moulineaux: ESF. Legardez, A. & Simmoneaux, L. (2006). L’Ecole à l’épreuve de l’actualité. Issy les Moulineaux: ESF. Equipe de recherche en didactiques et épistémologie des sciences sociales (2011). Eduquer en vue du développement durable, des élèves débattent (titre provisoire), Cahiers de la Section des Sciences de l’éducation. Genève: FPSE.

( l’ auteur

raisonner des savoirs le concernant ainsi que les points de vue et positions que le sujet adopte, deux directions complémentaires de travail s’ouvrent: la première concerne les outils et modes de pensée des sciences sociales et leur introduction à l’Ecole tels que l’enquête et le travail sur les sources, la mise en texte avec l’importance accordée au récit, les manières d’analyser une situation sociale et d’en catégoriser les composantes telles que les acteurs, les enjeux, les contraintes, etc., sans oublier les valeurs et les tensions dans lesquelles elles sont souvent placées dès qu’il s’agit de prendre une décision, de mener une action. La seconde concerne le choix des situations étudiées. A l’aide de la pluralité des situations étudiées tout au long de leur scolarité, les élèves construisent une représentation du monde, représentation toujours mobile et dynamique. Cette pluralité permet également de donner du sens aux concepts et outils qu’ils ont mobilisés pour leur étude. Ainsi le concept de démocratie est construit avec d’autant plus de rigueur et de distance que les élèves ont étudié une diversité de situations où le terme de démocratie a du sens.

François Audigier Université de Genève

Le dossier en citations et en brèves La création et les relations avec le monde «L’éducation culturelle et artistique développe la sensibilité, la capacité de création, d’expression et de communication des enfants et des jeunes: un atout majeur pour construire, aujourd’hui et demain, des relations novatrices et fructueuses avec le monde qui les entoure.» Commission suisse Arts et éducation de l’UNESCO

Comprendre à l’ère planétaire «La connaissance des problèmes clés du monde, des informations clés concernant ce monde, si aléatoire et difficile soit-elle, doit être tentée sous peine d’infirmité cognitive. Et cela d’autant plus que le contexte, aujourd’hui, de toute connaissance politique, économique, anthropologique, écologique... est le monde lui-même. L’ère planétaire nécessite de tout situer dans le contexte et le complexe planétaire. La connaissance du monde en tant que monde devient nécessité à la fois intellectuelle et vitale.» Edgar Morin, in Les sept savoirs nécessaires à l’éducation du futur

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Le monde à l’école

Ressources FED Le centre de ressources pour l’éducation à la citoyenneté mondiale propose une série de ressources pour aborder le monde à l’école. www.globaleducation.ch Gulliver médias

Des images pour comprendre le monde

Un site pour comprendre le monde d’aujourd’hui, les pays, les civilisations, mais aussi le passé. Avec des vidéos éducatives. www.gulliver-media.com

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R egard de Stéphane Dayer: de la géo au monde Délégué Ecole-Economie pour le canton, Stéphane Dayer est aussi enseignant de géographie au collège de la Planta à Sion. L’enseignement de la compréhension du monde est donc au cœur de ses activités professionnelles. Il privilégie la démarche interdisciplinaire, qu’il s’agisse de parler d’économie régionale, de développement durable ou de tout autre thème. Il conçoit que cette perception puisse paraître déstabilisante, cependant il lui semble évident de devoir combiner les regards pour comprendre la complexité systémique.

l’addition des regards qui apporte les éléments permettant la compréhension de l’ensemble.

Dans cette perspective interdisciplinaire, chaque branche apporte sa spécificité. Quelle est celle de la géographie? Le jeu des échelles. A l’échelle spatiale, ce qui se passe au niveau national a des influences locales ou internationales. Verticalement, ces échelles se combinent à travers les domaines et la géoPour Stéphane Dayer, graphie en est une bonne illustration, l’interdisciplinarité sonne avec l’approche physique, politique ou comme une évidence. économique par exemple. Il faut évidemment aussi tenir compte de la diStéphane Dayer, dans l’édito-carte mension temporelle, puisque l’espace évolue au fil des blanche de Résonances paru en juin dernier, vous ans: le monde de 2011 est autre que celui de 1911. prôniez l’interdisciplinarité pour faire face à un monde complexe, en utilisant les connaissances Et comment peut se greffer la dimension éconoémanant de branches aussi diverses que la géomique? graphie, l’histoire, l’économie… Comment peut De la même manière. Si certains ne se croient pas se faire l’entrée par le cours de géographie pour concernés par l’économie, il m’est facile de leur décomprendre les enjeux qui nous entourent? montrer combien elle est omniprésente dans nos vies En musique, si on connaît le nom des musiciens, on ne au quotidien. Là encore, l’économie permet d’ouvrir sait pas pour autant jouer d’un instrument. De la même des portes pour comprendre la pollution, l’énergie, la manière, la géographie, ce n’est pas être capable de révie en société, etc. citer la liste des communes. Je pense que c’est l’une des branches qui oblige le plus à l’interdisciplinarité, Ces approches peuvent se faire à différentes puisqu’il est difficile d’étudier un espace sans tenir échelles, de locale jusqu’à mondiale… compte de toutes les connexions. Le monde est une Avec de jeunes élèves aussi bien qu’avec des collégiens, machine avec des rouages qui sont tous interdépenon peut partir d’un espace quotidien pour les amener à dants, même si de force variable. Si l’un ou l’autre de réfléchir à ce qui se passe à l’autre bout du monde dans ces rouages grippe, c’est tout le système qui toussote. l’actualité ou l’inverse. L’espace quotidien sera certes Et pour observer les problématiques, il est nécessaire plus facile à comprendre pour un élève du primaire, d’utiliser des jumelles différentes par domaine. C’est mais ce ne doit pas être un frein pour élargir le champ de vision, ce qu’il fait, lorsqu’il découvre une grande ville par exemple.

Programme «Notre commune»

«Notre commune», programme conçu par Young Enterprise Switzerland pour la troisième année primaire, examine les opportunités qu’offre une commune, mais également les devoirs liés à la vie dans une commune type. L’animation est faite par un conseiller de la Jeune Chambre Internationale, ayant reçu une formation. www.y-e.ch

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Propos recueillis par Nadia Revaz

Ecole-Economie Ecole-Economie propose des activités pratiques, des outils de travail à la disposition de chaque enseignant et un soutien de nouvelles idées. www.ecole-economie.ch

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E duquer aux médias, C. Georges

l’affaire de tous

«Renoncer à faire de l’éducation aux médias, c’est condamner les enfants à faire du feu sans allumettes, à rester penauds à côté d’un tas de bois», déclare Thierry de Smedt. Les conseils que prodigue ce professeur à l’Université de Louvain rejoignent les objectifs tout frais du Plan d’études romand.

Pourquoi éduquer aux médias à l’école? Pour restituer du pouvoir aux enfants et aux adolescents. Cœur de cible des marchands, ils sont entourés dès le berceau par toutes sortes d’appareils communicants. Ils acquièrent une culture médiatique intuitive, incomplète, inégale selon les milieux familiaux. Chacun sait que face aux messages médiatiques, l’accompagnement des enfants est primordial. A chaque stade, l’enfant devrait pouvoir interroger son entourage sur ses perceptions, ses questionnements. Or quelle est la qualité de cet accompagnement? Nulle, dans bien des cas. Insuffisante, trop souvent. L’Ecole n’a aucun pouvoir de régenter les usages privés, en matière de fréquentation des médias. Mais elle faillirait si elle renonçait à inculquer un usage sûr et raisonné des supports et des contenus médiatiques. «Dès les premières années d’école, la majorité des élèves connaissent déjà de nombreux objets technologiques et informatiques, relève le Plan d’études romand (PER). Le rôle de l’Ecole est donc, avant tout, de favoriser la prévention liée à l’ensemble des outils numériques et de donner l’accès à la culture TIC». Le Plan

Produire des contenus médiatiques: une approche stimulante pour les élèves.

d’études n’en fait pas mystère: tous les enseignants sont concernés par l’intégration dans la pédagogie des médias, des images et des technologies de l’information et de la communication (MITIC). Chaque établissement devrait cependant veiller à s’associer les services d’enseignants spécialistes. Car au-delà de la prévention autour d’Internet, d’autres enjeux se profilent: les MITIC peuvent contribuer à favoriser les apprentissages dans toutes les disciplines. Le PER désigne des ponts à créer avec les branches habituelles, suggère des projets d’établissement. Les MITIC

Trois familles d’usagers Nés avec le web, les élèves d’aujourd’hui sont multi-équipés. Dès 12 ans, huit sur dix au moins ont accès à un ordinateur connecté à Internet, à un appareil photo numérique, à un baladeur MP3, ou à une console de jeu. Le téléphone portable? C’est depuis deux ans au moins le premier des médias de masse dans le monde (plus de 4 milliards d’abonnés). A partir de 8 ans, les enfants sont autorisés à surfer seuls par plus de 70% des parents. De 11 à 20 ans, deux tiers des ados avouent consommer plusieurs médias en même temps. En quelques années, la fréquentation des écrans triple pour atteindre jusqu’à 6 à 8 heures par jour. On distingue trois modes de participation à l’univers médiatique:

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La socialisation se limite à la connexion en permanence, l’entretien et le développement d’un réseau de contacts et d’amitiés en dehors du cercle familial. Le jeu permet d’explorer des contenus et des technologies, de développer des compétences, d’échanger avec d’autres sur ses centres d’intérêt favoris, voire de produire et mettre en ligne du contenu. L’expertise encourage la participation en ligne à des groupes spécialisés, avec un engagement personnel intense et la recherche d’une reconnaissance par ses pairs. Selon l’étude Mediappro, menée dans 9 pays européens, 52% des 12-18 ans jugent que l’Ecole devrait apprendre à trouver des sites web utiles et 42% attendent qu’elle les aide à évaluer l’information trouvée sur Internet.

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Un tremplin: la Semaine des médias

Premier axe de travail possible: la découverte, la comparaison et le décryptage de contenus médiatiques. Les classes inscrites ont la possibilité de recevoir des journaux gratuitement. Des fiches pédagogiques prêtes à l’emploi détaillent des activités spécifiques. C’est l’occasion de se pencher sur ce que diffusent le web, les médias audiovisuels ou la presse. Deuxième axe de travail: les visites de médias et les rencontres avec des journalistes. Les classes inscrites assez tôt

sont aussi un objet d’étude en soi: car le monde que nous renvoient les médias n’est pas le monde! C’est une construction, une re-création. Quels intérêts poursuivent les diffuseurs qui rivalisent pour attirer notre attention? Et ces images qui conditionnent notre vision des autres et nos choix de consommateurs? D’où vient leur pouvoir de séduction et de persuasion? Là encore, l’Ecole a un rôle fondamental à jouer pour développer le recul et l’indépendance critique!

Cinq approches Thierry de Smedt distingue cinq pédagogies, en matière d’éducation aux médias. Toutes comportent des avantages et des inconvénients. Produire des contenus médiatiques – Le plaisir pris par les élèves est en général manifeste; ils détectent rapidement leurs difficultés ou leurs erreurs; l’objet fini a valeur de sanction. Mais l’obsession du résultat peut conduire à occulter la valeur du processus d’apprentissage et à renforcer une spécialisation des tâches (chacun des élèves fait ce qu’il fait déjà le mieux…). Attention au passage à ne pas dupliquer ce que les médias produisent de plus discutable! Analyser, déconstruire les contenus médiatiques – Les entrées sont multiples: on peut rechercher la source d’une information ou examiner la composition d’une image; rencontrer et interroger des journalistes; décomposer les séquences d’un film; classer les personnages d’un reportage; comparer des pages web ou des blogs. L’élève est valorisé comme lecteur/spectateur. C’est un bon moyen de s’approprier des connaissances théoriques. Apprendre des théories – La volonté de comprendre surgit souvent après un traumatisme (11 septembre…). Il s’agit ici de donner des bases conceptuelles aux

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ont le privilège de découvrir de l’intérieur comment se fabrique l’information et quelles stratégies les médias mettent en place pour interagir avec le public. Des professionnels répondront aussi à toutes les questions que vous préparerez à leur intention, lors de leur venue en classe. Troisième axe: la production. Des fiches pratiques vous donnent des conseils pour réaliser une interview, un podcast, un flash radio, etc. Des dépêches et des photos d’agence vous donnent l’occasion de réaliser la Une d’un journal (concours à la clé). Et pourquoi ne pas valoriser un travail scolaire en le médiatisant dans un blog?

élèves et de les familiariser avec une approche théorique, mais cela suppose une appropriation préalable par l’enseignant. Explorer ses émotions – A priori la plus facile des démarches, cette option suppose de bien maîtriser le processus. Les élèves sont amenés à exprimer les mécanismes affectifs induits par un contenu média spécifique. C’est l’occasion de les amener à dépasser les expressions toutes faites qui occultent les émotions («Ça arrache», «C’est trop cool»…). Il s’agit aussi d’apprendre à écouter les camarades et à prendre en compte la perception des autres. Reste à voir jusqu’où l’Ecole a le droit de s’ériger en arène d’expression des sentiments profonds. Il faudra savoir gérer ce qui sortira des cerveaux et des cœurs! Jouer, pour comprendre – Des questionnaires sur Internet, des jeux interactifs sur CD («Planet Reporter») permettent de tester des connaissances dans un espace contrôlé et protégé. Mais il est parfois difficile de transférer les savoirs acquis en jouant. Alors, quelle pédagogie choisir? Mieux vaut faire confiance à son propre style et ses tendances naturelles. C’est son propre plaisir que l’on transmet avant tout aux élèves. Mieux vaut combiner plusieurs approches, une fois les objectifs bien définis. Et éviter de réduire l’éducation aux médias à la prévention des dérapages à l’ère numérique: «Ce n’est pas lorsque quelque chose d’extraordinaire se passe que se justifie le mieux l’éducation aux médias, rappelle Thierry de Smedt. A titre de comparaison, l’éducation sexuelle n’a pas pour vocation première de prévenir le viol…».

( l’ auteur

La Semaine des médias à l’école offre des pistes concrètes pour travailler avec et sur les médias. La 8e édition aura lieu du 28 mars au 1er avril 2011, sur le thème du «parcours de l’information». www.e-media.ch

Christian Georges Collaborateur scientifique, unité «Médias et TIC», à la CIIP

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L ’enfant, les médias et nous

P.-A. Léchot

collégiens et lycéens ont vécu une exUne personne vivant en Suisse ropérience négative sur Internet. mande consacre chaque jour 456 minutes à la consommation de médias Qui peut discuter ces questions avec (Impact zoom octobre 2010, publiles enfants? Les familles, dans un presuisse). Les enfants grandissent dans mier temps, bien sûr. Mais, dans les un environnement où les médias milieux les moins favorisés, avec des sont longuement utilisés par les parents absents ou trop chargés, les adultes et souvent très – trop? – acenfants font souvent face aux mécessibles: en France, 53% des élèves Swisscom a édité en décembre dias seuls, sans possibilité de mettre ont la TV dans leur chambre. Les en2010 un «Guide du bon usage des médias numériques». des mots sur ce qu’ils expérimentent, quêtes montrent que la majorité des ressentent et pensent. En France, jeunes souhaiterait parler avec des 17% des enfants de 3 ans et demi regardent globaleadultes des contenus et usages d’Internet, mais troument la télévision le matin, mais la proportion monte à vent peu d’interlocuteurs disposés à le faire. Est-ce 50% s’ils habitent en banlieue! parce que les «digital natives» (jeunes nés à l’ère d’Internet) maîtrisent souvent mieux les techniques que les L’école peut donner l’occasion à chaque enfant de adultes, qui se retrouvent ainsi en position d’apprentisprendre de la distance par rapport aux médias. Avant sage réciproque plutôt que d’enseignement unilatéral? de commencer les cours le matin, beaucoup d’enfants regardent la TV, surfent sur Internet ou envoient des Les questions que se posent les jeunes en rapport avec SMS. Aux Etats-Unis, 87% des adolescents dorment les médias sont nombreuses. L’étude française «Fréavec leur téléphone portable (et se réveillent donc à quence écoles» sur les usages d’Internet par les jeunes chaque alerte de message). Serge Tisseron propose relevait en mars 2010 que 75,8% des enfants et adolesqu’un «sas de décompression» soit au programme des cents pensent que les informations trouvées sur Interpremières minutes en classe, avec des activités (mimes, net ne sont pas toutes fiables; 85,7% considèrent qu’il dessins, prises de parole) «permettant à des enfants est important d’avertir les jeunes des risques qu’ils couqui ont vécu dans la solitude des charges émotionrent sur le Net; 2 élèves sur 3 en primaire ont déjà été nelles intenses avant de venir à l’école, de leur donner choqués par ce qu’ils ont vu sur Internet, et 82,5% des un sens, de les socialiser, et ainsi – au moins pour certains d’entre eux – de se rendre disponibles aux divers apprentissages qui leur seraient proposés dans le reste de la journée.» (Les bienfaits des images, p. 234) L’école accompagne chaque enfant dans l’acquisition de connaissances et de compétences, sur la base du plan d’études et des matières à enseigner. Dans tous les domaines, les jeunes apprennent également beaucoup par leur exposition aux différents médias, et il est donc important de prévoir une intégration des savoirs, qu’ils proviennent de recherches ou loisirs personnels face aux médias, ou de la scolarité obligatoire. Hervé Bourges, président de TF1 avant sa privatisation et ancien président du CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel en France), déclarait lors du Forum mondial « Les jeunes à la conquête des nouveaux médias» en

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1997: «La pire des violences faite à nos enfants serait de ne pas leur permettre d’avoir une vision complète du monde, dans la cacophonie des médias.»

Mais les médias ne transmettent pas que des contenus informatifs. Ils représentent des comportements et des stéréotypes, ils véhiculent des valeurs et des idéaux. Ainsi que le soulignait le professeur américain George Gerbner, spécialiste de l’étude de la violence dans les médias audiovisuels, de nos jours, ce ne sont plus les parents, l’école, l’Eglise ou l’entourage direct des enfants qui leur racontent des histoires, mais des sociétés médiatiques qui poursuivent la plupart du temps des intérêts économiques plutôt qu’éducatifs. Or, on le sait, raconter une histoire, c’est proposer une vision du monde, avec des modèles, des règles, et souvent une morale. Peut-être appartient-il à toutes les sphères mentionnées (parents, école, Eglise, entourage) de discuter avec chaque enfant pour l’aider à se positionner personnellement au sein d’un flux continu de sollicitations et de propositions médiatiques. Parmi les questions clés que chaque jeune devrait pouvoir aborder régulièrement: quelles sont les valeurs principales pour moi, qu’est-ce qui fait la spécificité de mon identité personnelle, qu’aije à proposer et que puis-je demander dans la société? Des questions primordiales alors qu’en Suisse plus de 90% des jeunes possèdent un compte facebook et surfent en moyenne 2 heures chaque jour. Souvent, ils exposent leur intimité sur Internet, en recherche de validation, et devraient être accompagnés pour réfléchir aux questions de confidentialité, de respect de la sphère privée de l’autre et de soi. La cyberintimidation touche beaucoup de jeunes (20 à 50% en Suisse romande, selon les enquêtes), qui ne mesurent pas toujours l’impact des textes et images qu’ils placent sur Internet, alors qu’ils éprouvent souvent des sentiments intenses de reconnaissance ou de rejet en lisant un commentaire ou en prenant connaissance de la modification d’une liste d‘amis. Swisscom a édité en décembre 2010 un «Guide du bon usage des médias numériques». On y lit la citation de Nora, 13 ans: «des photos pornos et des films pervers ont déjà circulé aussi dans notre classe. C’est normal aujourd’hui, je crois». L’école peut être un lieu de débat à

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En France, 17% des enfants de 3 ans et demi regardent globalement la télévision le matin, mais la proportion monte à 50% s’ils habitent en banlieue!

propos de ce qui est «normal», de ce qui est recommandable et favorise la vie en société. D’ailleurs, les enfants aiment discuter les normes, par exemple en élaborant une charte d’utilisation de la télévision en famille ou à l’école (que devrait-on faire ou pas, pour le bien de tous?). Eduquer aux médias, c’est permettre une prise de distance, une maîtrise accrue, un usage épanouissant des technologies. Comme des enfants sont placés face à un écran avant 3 ans (ce que le CSA désapprouve clairement), beaucoup arrivent à l’école avec une habitude de consommation qui n’a pas été évaluée ou mise en question par l’entourage ou la famille. Réaliser une enquête sur le temps dédié à diverses activités permet de mettre le doigt sur les priorités consciemment choisies et d’autres qui se sont immiscées peu à peu dans l’agenda. Une question clé à se poser est ce qu’apporte l’exposition aux médias, en termes d’information, de divertissement et d’éducation. Souvent, en prenant du recul, on constate qu’une activité IRL (In Real Life, dans la vraie vie) apporte plus de satisfaction qu’un succédané médiatisé. Les enseignants, interlocuteurs de référence pour un enfant en rapport avec son usage des médias si l’accompagnement parental est lacunaire, peuvent être secondés dans cette tâche. Des professionnels des médias peuvent être sollicités pour aborder des questions clés avec une classe, lors d’une visite d’un média ou à l’occasion de la semaine des médias à l’école par exemple (www.e-media.ch). Ainsi, la télévision régionale de l’Arc jurassien Canal Alpha propose durant toute l’année des visites gratuites, avec présentations interactives de techniques audiovisuelles, à des groupes et classes d’école (contact: <pal@canalalpha.ch>).

( l’ auteur

Les enfants peuvent découvrir plein de bonnes choses sur Internet, à la télévision, à la radio ou dans la presse, mais le vaste choix qui s’offre à eux n’est pas évident à gérer. Beaucoup ne connaissent que la méthode du zapping pour la télévision et sont heureux de découvrir des outils qui permettent la sélection de programmes à l’avance, en fonction de ses intérêts (www.tvtv.fr et ses possibilités de recherche par mot clé par exemple). Chaque élève devrait connaître des outils et techniques pour chercher de l’information, l’évaluer, la comparer et l’utiliser en citant clairement ses sources, quel que soit le média utilisé.

Pierre-André Léchot Responsable de formation

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R egard d’Alexandre Herriger: de la philo au monde Alexandre Herriger, formateur et accompagnateur indépendant en philosophie pour les enfants, intervient régulièrement en Suisse romande, dans le cadre de formations auxquelles participent de plus en plus des enseignants intéressés à introduire cette approche dans leur classe. Il anime également des ateliers avec des petits ou des grands, de 5 à 101 ans. Au Canada, Alexandre Herriger a développé une didactique adaptée aux écoles des divers degrés, en s’interrogeant à partir de divers questionnements autour de la philosophie.

Pour Alexandre Herriger, la philo avec les enfants et les jeunes est un outil pour se comprendre et comprendre le monde.

Alexandre Herriger, la philosophie pour enfants permet-elle une meilleure compréhension du monde? Absolument. L’une des définitions de la philosophie consiste à dire qu’elle se préoccupe de la compréhension de toute chose et en cela la philo pour les enfants ou les adolescents est identique. Avec des élèves, les questions autour des sciences, autour de la liberté, autour du bonheur… permettent des débats très vastes. L’actualité, par exemple l’affaire Bernard Rappaz, peut être le point de départ d’une discussion philosophique passionnante avec des jeunes. Je me souviens avoir lancé des discussions fort riches après les événements du 11 septembre 2001. La démarche philosophique en classe présente prioritairement l'avantage d'intégrer la complexité... Traiter une même question sous différents angles me semble essentiel pour avancer dans la compréhension et intégrer cette complexité. En travaillant par groupes, on peut demander à chaque équipe d’approcher une

L’association pro-philo L’association pour le développement de la pratique du dialogue philosophique en communauté de recherche propose des formations en lien avec la philo pour enfants ainsi que du matériel pédagogique. www.pro-philo.ch

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thématique avec un prisme spécifique. La mise en commun est une bonne occasion d’améliorer l’argumentation, sachant que dans ce cadre l’objectif est de faire avancer ses idées. Chacun a le droit d’avoir sa conception de la liberté, mais il est fondamental d’écouter le positionnement des autres pour construire sa propre pensée. En philosophie, l’enseignant ne doit surtout pas imposer un point de vue.

Qu’est-ce que la philosophie pour enfants et adolescents peut apporter de différent par rapport aux cours d’éducation aux médias, d’histoire ou de géographie? La philosophie permet notamment d’aborder un certain nombre de thématiques complexes dont on parle rarement en classe. Des concepts, comme la liberté ou l’amitié, ont considérablement évolué en quelques décennies et il est important de les repenser. Même réfléchir à la manière dont on réfléchit se fait trop peu souvent en classe, d’où l’intérêt de la philosophie dès les petits degrés. Evidemment on ne peut pas réfléchir et échanger de la même façon à 5 ou à 15 ans, mais la démarche est similaire. Propos recueillis par Nadia Revaz

La bibliographie de la Documentation pédagogique L’école à l’épreuve de l’actualité: enseigner les questions vives, «Pédagogies/Outils», Issy-les-Moulineaux, ESF éd., 2006. Cote: 371.315 ECOL FLONNEAU M., De la découverte du monde à l’histoire: cycle 2 et 3, «Les pratiques de l’éducation. Ecole», Paris, Nathan, 2004. Cote: 930(072) FLON GONNET J., Education aux médias: les controverses fécondes, «Ressources formation», Paris, Hachette Education, 2001. Cote: 659.3:37 GONN HEIMBERG C., L’histoire à l’école. Modes de pensée et regard sur le monde, «Pratiques et enjeux pédagogiques; 40», Issy-les-Moulineaux, ESF, éd., 2002. Cote: 930(072) HEIM www.mediatheque.ch - www.rero.ch

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A genda

ou de rencontres…

Service de la culture

LANGUE ET LITTÉRATURE

12-20 mars 2011

Semaine de la langue française et de la francophonie La 16e édition de la Semaine de la langue française et de la francophonie aura pour thème: «Solidarité». Les dix mots rattachés sont: Accueillant - Agapes - Avec Chœur - Complice - Cordée Fil - Harmonieusement Main – Réseauter. www.slff.ch SCIENCES

Du 17 janvier au 11 mars 2011

Exposition Manivelles et Roues dentées La HES-SO Valais va accueillir l’exposition Manivelles et Roues dentées de l’Espace des Inventions. Serrures, ceintures de sécurité, roulements à billes ou vibreurs de téléphones portables recèlent des trésors d’ingéniosité. Cette exposition est une invitation à dévisser le

couvercle, à ouvrir la boîte, à soulever le capot avec une curiosité gourmande pour découvrir avec délectation les combines futées et les astuces techniques géniales que cachent ces objets quotidiens. www.hevs.ch/event

Cinéma • Fin du secondaire 1/Secondaire 2: Rencontre autour du film de Daniel Duqué «A travers les branches d’un arbre»: www.merlin-films.ch info@merlin-films.ch

Sciences PROJETS DE PROFESSIONNELS DE LA CULTURE BÉNÉFICIANT D’UN SOUTIEN ETINCELLES DE CULTURE

Théâtre-spectacles • Enfantin/Primaire Gare au loup, spectacle (spectacle de la technique du théâtre au noir): jose-manuel.ruiz@bluewin.ch • Enfantin/Primaire La reine des Korrigans (lecture d’un conte, écoute et découverte d’instruments musicaux et de la danse celtique …): nellyfluckiger@hotmail.com • Enfantin/Primaire Le Petit Bonhomme vert (et le rouge!) (spectacle jeune public pour sensibiliser les jeunes enfants à la sécurité routière, de manière ludique): planchesetnuages@gmail.com

• Primaire/Secondaire 1/Secondaire 2: Visites guidées du musée des sciences de la terre: www.sciencesdelaterre.ch info@sciencesdelaterre.ch Pour les tarifs avec soutien Etincelles de culture et les renseignements complémentaires, se reporter aux indications du site internet www.vs.ch/ecoleculture ou prendre contact directement avec les professionnels mentionnés.

• Primaire Gletscherli, petit glacier perdu (spectacle visuel et musical plurilingue et multidisciplinaire): www.via-hobu.ch carinetripet@bluewin.ch

Musique • Primaire Laboratoire d’histoires sonores (expérimenter les liens entre une histoire, des sons et des musiques): www.contacordes.ch valerie.bernard@sunrise.ch • Secondaire Enregistrement professionnel d’un morceau de musique réalisé par des élèves musiciens: Norton Ashley: ajn@kibare.org • Du primaire au secondaire 2 Concerts didactiques proposés par l’Association des Amis du Conservatoire: www.conservatoirevs.ch www.amisdesorchestres.ch Degré primaire: Jean-Maurice Delasoie, HEP jean-maurice.delasoie@hepvs.ch Degré cycle d’orientation: Claude-Eric Clavien, HEP claude-eric.clavien@hepvs.ch Degré secondaire 2: Maria Córdoba, Conservatoire events@conservatoirevs.ch

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D es idées de sorties

Ecol e-C u lture

Demandes de soutien à Etincelles de culture Pour rappel, les demandes de subvention pour les projets d’écoles prévus d’ici juin 2011 doivent parvenir à «Etincelles de culture», au moyen du formulaire E1-F1 avant le début de l’activité, d’ici le 28 février 2011. www.vs.ch/ecole-culture > Etincelles de culture > Aidemémoire pour les écoles

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Carte

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D estination le Japon

blanche

à dos d’oiseau… Voici le récit d’un projet de classes raconté par quelques élèves: Il y a longtemps, il y avait eu la guerre entre le Japon et les EtatsUnis. Un jour, un avion américain a lâché une bombe atomique sur Hiroshima, une ville du Japon. Tous ceux qui étaient sur le lieu de l’incident sont morts. La bombe a eu des effets sur les villages non loin d’Hiroshima. Les habitants ont reçu des radiations. Dans un de ces villages, il y avait une petite fille qui s’appelait Sadako Sasaki qui a aussi été frappée par les radiations, à l’âge de deux ans. La classe 5PC avec sa guirlande de grues.

Dix ans plus tard, elle était à l’école et elle faisait de la course, un sport qu’elle aimait. Dans son effort, elle ressentit une douleur et elle tomba par terre. On l’emmena à l’hôpital. Les médecins lui ont annoncé qu’elle avait une grave maladie, une leucémie qui est un cancer du sang.

La petite fille qui voulait réaliser un vœu… Une amie de Sadako lui a dit que si elle pliait mille oiseaux de papier, qu’on appelle des grues, elle pouvait réaliser un vœu. Alors Sadako pensa que c’était une bonne idée car son vœu était de guérir. Puis

elle commença à faire mille oiseaux en origami. Quand elle n’avait plus de papier, elle décollait l’étiquette de ses médicaments pour faire ses pliages. Malheureusement, Sadako est décédée à la 644e grue. Ses camarades de classe ont fini de faire les mille oiseaux. Sa mort a créé un lien entre les personnes qui étaient bouleversées par son histoire. Alors elles ont décidé de construire un jardin de la paix ainsi qu’un musée à Hiroshima. Et un monument en son honneur trône au milieu de ce jardin.

Carte blanche, votre rubrique Vous pouvez collaborer à Résonances de diverses manières. Pour rappel, la rubrique carte blanche attend vos textes et/ou ceux de vos élèves et/ou ceux des étudiants de la HEP-Vs. Vous êtes également invité-e à faire part de vos suggestions de tous ordres. N’hésitez pas à clapoter pour envoyer un message à la rédaction, indiquer une adresse internet ou un projet que vous aimeriez faire partager… Et si vous n’êtes pas adepte du courriel (resonances@admin.vs.ch), vous pouvez aussi téléphoner au 027 606 41 59 ou au 079 429 07 01.

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Depuis ce jour, plusieurs classes du monde envoient des pliages de grues en paquet de mille dans le jardin de la paix pour faire ce que Sadako aurait voulu: un vœu. Mais aussi pour parler de la violence et du respect des autres.

Comment tout a commencé? Nous avons participé à ce projet car un maître de Collombey-Muraz, Samuel Collaud, nous a demandé si nous voulions l’accompagner dans sa merveilleuse aventure avec sa classe de 6e primaire. Durant l’été 2010, Monsieur Collaud a voyagé à travers le Japon. Là-bas, dans le jardin de la paix à Hiroshima, il a été intéressé par l’histoire de la petite Sadako. Dans ce jardin, il a été ému par la beauté de l’endroit. De plus, l’ambiance qui régnait autour du monument de Sadako était très prenante et il a pu voir que beaucoup d’élèves avaient envoyé des grues de papier pour décorer les lieux.

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A son retour, il a décidé de parler de ce qu’il avait vécu et de fabriquer mille grues avec ses élèves. Son but était ensuite d’emmener les grues et de les déposer près du monument de Sadako au Japon. Plus tard, il a proposé à une classe du Bouveret et à notre propre classe de St-Maurice de participer avec eux à ce projet.

Une histoire de persévérance et d’engagement Tout d’abord, notre maîtresse nous a montré un dessin animé japonais qui racontait la vie de Sadako. Son titre était: «l’oiseau du bonheur». Nous avons trouvé cette histoire intéressante et avons eu très envie de faire cette grande aventure avec la classe de Collombey-Muraz. Au début du mois de septembre, les élèves de Monsieur Collaud nous ont rendu visite à St-Maurice pour nous apprendre à faire des pliages de grues. Nos premiers pas de «plieurs d’origamis» ne furent pas faciles! Comme Samuel Collaud s’envolait à nouveau pour le Japon durant les vacances d’octobre, nous n’avions donc que quelques semaines pour plier mille oiseaux de papier. Nous pliions des grues dès que nous en avions l’occasion: devant la télévi-

dégâts de la violence. Pour nous, c’était triste de savoir que beaucoup d’enfants de notre âge connaissent la guerre. Et même si ce n’est pas toujours facile à faire, nous savons que taper les autres n’est pas une solution.

Et enfin… nos vœux secrets de papier. n d’oiseaux Des sacs plei

sion, pendant un moment de libre en classe, durant nos mercredis après-midi… Nous avons reçu de l’aide de nos familles. A l’école, quand nous avions besoin d’un coup de pouce pour les pliages, nous pouvions aussi compter sur nos camarades. Parfois, nous sentions du découragement. Nous avions l’impression que nous n’y arriverions jamais! Mais comme nous nous étions engagés dans ce projet, nous ne pouvions plus reculer. Chaque grue nous rappelait l’histoire de Sadako et nous donnait envie de continuer.

Des oiseaux pour parler de la paix Grâce à ce travail, nous avons pu parler de la paix avec nos camarades, notre maîtresse et nos proches. Nous avons beaucoup discuté des

Une semaine avant les vacances d’automne, nous avons terminé nos mille grues. Ensuite, nous les avons reliées les unes aux autres pour en faire une énorme guirlande. Le soir même, pour respecter la légende, bien au chaud dans notre lit, nous avons chacun fait un vœu qui restera secret. Pour finir, notre guirlande de grues est arrivée au Japon. Et désormais, elle décore le jardin de la paix d’Hiroshima à côté des guirlandes des classes du monde entier. Grâce à ce que nous avons fait, nous avons pu peut-être mettre un petit peu de paix dans le monde. Nous voulions surtout prouver qu’elle existe… Rédigé par toute la classe 5PC de Laure Coutaz à St-Maurice. Pour tout renseignement: laure.coutaz@vs.educanet2.ch

En raccourci Echanges scolaires avec l’étranger

Rapport adopté par le CF Le Conseil fédéral a adopté le «Rapport sur les échanges scolaires avec l’étranger donnant suite au postulat 05.3454, Wyss du 17 juin 2005». Le rapport est disponible sur internet: www.sbf.admin.ch/po-wyss-f.htm Les grues arrivées dans le jardin de la paix.

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Nadia Revaz

«Qui vit à l’étranger marche dans un espace vide au-dessus de la terre sans le filet de protection que tend à tout être humain le pays qui est son propre pays, où il a sa famille, ses collègues, ses amis, et où il se fait comprendre sans peine dans la langue qu’il connaît depuis l’enfance.» Milan Kundera, L’insoutenable légèreté de l’être

Comment mieux intégrer les élèves migrants de la classe de français, tout en réservant une place à leurs langues et cultures d’origine? Sandrine Fournier, enseignante au CO de Sainte-JeanneAntide à Martigny, s’est posé cette question qu’elle a soumise à ses élèves. Ces derniers avaient envie, à travers cette possibilité qui leur était offerte, de pouvoir parler de leur culture, mais aussi aller à la rencontre des personnalités représentant la culture du pays d’accueil. De fil en aiguille, le projet d’un journal a vu le jour. Le premier numéro de Bruits de couloirs a été diffusé en novembre. Certains élèves, tant qu’ils n’ont pas eu l’objet papier en main, ne se rendaient pas vraiment compte qu’ils étaient en train de faire un «vrai» journal: ils avaient juste l’impression de réaliser un projet qui ne resterait que dans le cadre de la classe.

Les objectifs pédagogiques de Bruits de couloirs En formation à la HEP-Vaud, Sandrine Fournier cherchait en parallèle à atteindre des objectifs pédagogiques à travers ce projet d’autant plus qu’elle a axé son mémoire autour de cette expérience de classe. Ce qui l’intéressait était de savoir si

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L a parole aux allophones

La vie

des classes

avec Sandrine Fournier de la première édition: «Bruits de couloirs permet de donner du sens à l’apprentissage du français. Il peut aider les élèves à prendre racine dans cette société, ou en tout cas, trouver leur place dans l’école. Il semble être une perspective ouverte et originale pour que l’Ecole participe à la construction d’une identité culturelle plurielle.» Sandrine Fournier a joué le rôle de chef de projets, en insufflant quelques idées, notamment le jeu inspiré des moyens d’enseignement EOLE (éveil au langage/ouverture aux langues à l’école), mais a volontairement laissé une large part d’autonomie à ses élèves. Ce sont eux du travail e èr qui ont réfléchi, fait le choix fi t es urnier Sandrine Fo s élèves. se des rubriques, se sont réparti de s rè et des prog les tâches en les consignant dans des PV, etc. Le travail collaboratif s’est organisé avec des étapes en mettant en place un objet sociaindividualisées. Au final, certains lisable comme le journal scolaire, textes ont été écrits dans la langue par le biais de la pédagogie de promaternelle des élèves avec traducjets, l’élève peut développer son tion, histoire de faciliter une exsentiment d’appartenance à l’école pression sans trop d’entraves à la et plus largement son ancrage dans pensée. Ce choix du multilinguisme la société. L’enseignante explicite permet en outre aux francophones ainsi les objectifs visés dans l’édito

Au sommaire de Bruits de couloirs A la Une du premier numéro de Bruits de couloirs, la semaine spéciale des 1res, les camps et la semaine économique des 3es. Dans la rubrique «People d’ici et d’ailleurs», les élèves ont interviewé une enseignante canadienne effectuant un échange. Il y a également le témoignage d’une élève qui habitait l’archipel des Açores avant de venir à Martigny, le récit du cousin d’un élève du CO de Sainte-Jeanne-Antide vivant à Casablanca évoquant les retrouvailles. La première édition propose aussi un jeu multilingue, dans lequel il faut trouver quel texte correspond à quelle langue. Signalons encore une photothèque, un coin cuisine avec la tarte de nata, la météo humoristique, des encadrés… Bref, une lecture passionnante de la page 1 à la page 12. http://sja.coreg.ch/

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Un passage de Bruits de couloirs Extrait du témoignage de Catarina venue de l’archipel des Açores «Cheguei à Suiça e quê? tudo lindo, tudo magnifico, tudo perfeito… mas onde està a minha alegria? quera-a de volta… só pedia isso, só peço isso e talvez venha a pedir tal por muito mais tempo.» «Je suis arrivée en Suisse et quoi? Tout est beau, tout est magnifique, tout est parfait… mais où est votre joie de vivre? J’aimerais retrouver cette joie ici… c’est la seule chose qui me manque. Je crains de devoir le demander longtemps sans jamais l’obtenir.»

de découvrir un pan de la vie linguistique de leurs camarades hors contexte scolaire. La traduction a été faite en partie par Ana Alter, interprète communautaire, mais aussi parfois par un élève, sachant que Bruits de couloirs reste un journal de classe, avec ses forces et ses limites. Pour financer ce projet, Sandrine Fournier a bien sûr bénéficié du soutien de la direction, mais est aussi allée chercher un partenariat matériel, via une papeterie.

Des premiers échos positifs Les premiers échos à ce Bruits de couloirs ont été largement positifs. Ce journal a déjà permis de créer des ponts entre l’école et la famille, mais aussi à l’intérieur de l’établissement scolaire. Des élèves, en particulier ceux issus de la migration mais déjà intégrés, ont exprimé leur reconnaissance à la lecture de certains témoignages émouvants qui ravivaient plein de souvenirs personnels ou une part du passé familial. Des enseignants ont dit leur admiration pour la richesse du propos et la fraîcheur du ton, avec pour certains quelques bémols pour la

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forme. Reste que Sandrine Fournier ne voulait pas d’un travail rédactionnel trop léché et ne ressemblant plus à ses élèves, en phase d’acquisition du français. «Ce sont leurs textes, en fonction de leurs compétences linguistiques à un moment donné et ils ont déjà beaucoup retravaillé pour obtenir le résultat publié», commente Sandrine Fournier. C’est le travail d’Abdelhadi, de Mateo, de Catarina, d’Inès, de Ruben, d’Agron, de Joao, de Keven, de Pedro, d’Estefania et de leur enseignante, Sandrine et non l’inverse. Et la cheffe de projets d’ajouter: «Ce qui me semble intéressant avec une telle expérience, c’est le cheminement et non le produit fini.» Sandrine Fournier est aussi heureuse d’avoir vu, après un numéro seulement, les repères de ses élèves et leur sentiment d’appartenance évoluer. Elle-même d’origine française sait combien il est important de se sentir intégré dans son nouveau lieu de vie. Sur le plan pédagogique, l’enseignante est flattée que quelques collègues lui aient annoncé qu’ils allaient travailler les types de texte en français à partir de Bruits de couloirs. Une classe de niveau I souhaite par ailleurs apporter son aide pour la correction orthographique. Les élèves de l’option journalisme veulent mener avec eux une enquête sur les différentes origines des élèves. Des enseignants ont aussi fait des suggestions de reportages en lien avec leurs projets respectifs, mais ce sera aux élèves composant l’équipe de

uloirs au CO Bruits de co de Martigny.

rédaction de décider quelles idées ils retiennent. «J’ai envie de dire bravo à mes élèves, car leur projet est en train de devenir un élément fédérateur pour notre CO», lance, avec grand enthousiasme, Sandrine Fournier. Elle est fière de leur implication, de leur travail et de leurs progrès. Pour aller plus loin dans la démarche, elle leur a suggéré de «se professionnaliser», en visitant un média suisse, manière également de créer des passerelles entre l’école et le monde de l’entreprise. L’aventure de Bruits de couloirs se poursuit avec la préparation de la deuxième édition, prévue pour le printemps. Résonances s’en fera l’écho, en donnant la parole aux jeunes journalistes.

S ’inscrire à la formation PIRACEF Le Conseil académique des 4 HEP de Romandie (VD-VS-BEJUNE-FR) et les services employeurs concernés (SE) ont décidé de reconduire une nouvelle volée de formation pour l’enseignement des Activités Créatrices Manuelles en primaire et au CO ainsi que pour l’enseignement de l’Economie Familiale au CO. Délai d’inscription pour cette 3e volée du Programme intercantonal romand pour l’enseignement des activités créatrices et de l’économie familiale: 21 février 2011. Toutes les informations et formulaires utiles se trouvent sur le site de la HEP-VS: www.hepvs.ch.

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E space mathématique:

t hématique

(

Ma

activité 2011 Nous vous proposons une série de problèmes, s’adressant aux élèves de 1re année du CO, issus des domaines Fonctions, Géométrie, Nombres, Logique et raisonnement.

Il n’y a pas que la réponse juste qui compte, les solutions sont jugées aussi sur la rigueur des démarches et la clarté des explications fournies.

La commission de mathématique de l’AVECO vous invite donc à participer avec votre classe de mathématique à cette confrontation originale: 13e ESPACE MATHÉMATIQUE.

L’enseignant devient observateur, s’abstenant de toute intervention de quelque nature que ce soit.

Les principes La classe dispose d’un temps limité (45 minutes, 1 période), pour s’organiser, rechercher les solutions de 5 problèmes et en présenter un compte rendu.

Activité interclasse pour les élèves de 1re année du CO. Les élèves doivent produire un seul compte rendu par problème de leurs travaux et solutions. C’est la classe entière qui est responsable des réponses apportées.

Objectifs généraux Stimuler le travail de groupe en classe. Développer les capacités de l’élève à travailler en équipe en lui faisant prendre en charge l’entière responsabilité d’une épreuve.

Vous pouvez obtenir tous les renseignements complémentaires nécessaires auprès de: Alain Beetschen Tél. privé 076 565 78 63 Christina Berclaz-Fournier Tél. privé 027 322 24 21 Michel Dorsaz Tél. privé 027 746 20 42 Hervé Schild Tél. privé 027 398 42 53 José Teixeira Tél. privé 027 744 25 53

Offrir une activité de recherche mathématique variée. Encourager les échanges entre les professeurs de mathématique. Présenter une alternative complémentaire au concours individuel FFJM.

ment, savoir quelles connaissances ils sont capables de mobiliser correctement, quelles erreurs ils commettent.

Les dates importantes Délai d’inscription: 4 mars 2011.

Observer ses élèves, voir comment ils utilisent les concepts mathématiques étudiés antérieure-

En raccourci Dossier VST

Pour des langues plus vivantes à l’école Socle Commun, Cadre Européen Commun de Référence pour les langues, approche actionnelle, TICE et web 2.0: autant de nouveaux outils ou concepts que les enseignants de langues vivantes doivent utiliser depuis une dizaine d’années. Les finalités de l’enseignement-apprentissage des langues vivantes ont évolué en même temps que les possibilités technologiques. Le dossier de la Veille scientifique et technologique fait le point sur la thématique. www.inrp.fr/vst

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Renseignements complémentaires

Passation de l’épreuve: durant la semaine du 28 mars au 1er avril 2010. Corrections et résultats: le mercredi après-midi 13 avril 2011.

Prix Aux classes gagnantes de chaque catégorie (N1/S et N2/G), ainsi qu’aux classes tirées au sort.

Inscriptions Le formulaire d’inscription est à remplir en ligne (www.aveco.ch) dès le 1er février 2011.

Résonances - Février 2011

)


E space mathématique:

t hématique

(

Ma

exemples d’activités 1re année du CO - Mars 2010 Pour tous les exercices, des explications claires et lisibles sont demandées. Si un exercice comporte plusieurs solutions, toutes les solutions doivent être mentionnées pour obtenir le maximum de points.

Table tournante Ma calculatrice affiche les différents chiffres avec les symboles suivants!:

a) Trouve tous les autres nombres de trois chiffres, commençant par 1, et restant identiques lorsque l’on tourne la table de 180°. b) Trouve tous les nombres de trois chiffres, ne commençant pas par 1 et restant identiques lorsque l’on tourne la table de 180°. Remarque: un nombre ne peut pas commencer par 0.

1. Eric veut absolument monter sur un avion. 2. Brigitte veut être assise à côté Grégoire et sur un hélicoptère. 3. Danièle aimerait se trouver entre François et Eric. 4. Caroline exige de se trouver à côté de François, sans monter sur un objet volant. 5. Antoine veut le vélo. 6. Hillary rêve de se retrouver à côté d’Antoine.

Carrés parfaits a) Tu disposes de 15 cartes numérotées de 1 à 15.

En ce moment, elle est posée sur une table ronde devant moi, et je peux lire le nombre!181!:

Réalise une chaîne de six cartes côte à côte, de telle sorte que la somme de deux cartes voisines soit toujours le carré d’un entier (carré parfait).

Moto

Avion

Bus

Vélo

Hélicoptère

Hélicoptère

b) Tu disposes à nouveau des 15 cartes numérotées de 1 à 15.

Et si je tourne la table de 180°, en restant à ma place je lis toujours le nombre 181!

Réalise une chaîne contenant le plus possible de cartes côte à côte, de telle sorte que la somme de deux cartes voisines soit toujours le carré d’un entier (carré parfait).

Le manège enchanté Antoine, Brigitte, Caroline, Danièle, Eric, François, Grégoire et Hillary veulent faire un tour de carrousel: Le forain est ennuyé car chaque enfant a des exigences particulières. En effet:

( Résonances - Février 2011

Avion

Avion

Combien d’enfants satisfaits es-tu capable de placer sur le manège? N’oublie pas de noter très précisément tout le raisonnement qui te mène à la réponse!

A point nommé a) Place 6 points sur un cercle. Combien de droites est-il possible de construire au maximum en reliant à chaque fois deux de ces 6 points? b) Et en plaçant 15 points sur le cercle, combien de droites est-il possible de construire au maximum en reliant à chaque fois deux de ces 15 points?

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Quoi de plus fascinant que d’explorer l’infiniment petit! Le microscope digital le permet de façon aisée. Toute la classe peut découvrir les images sur grand écran. Le service multimédia de la HEP en tient deux en prêt; nous l’avons testé pour vous sur un lichen.

Microscope digital.

Utilisation du microscope Comme tout périphérique, le microscope digital nécessite l’installation d’un programme qui s’appelle «bodelin proscope HP» (CD d’installation fourni). Une fois la caméra connectée, trois modes sont disponibles: 1. Photo ou image fixe (still image) 2. Vidéo (video) 3. Photos prises à intervalle régulier (time laps) Le réglage de la caméra permet de changer la résolution des images (par défaut: 640x480) et la source de lumière (par défaut et recommandé: LED proscope). Le déclenchement de l’enregistrement se

fait à l’écran de l’ordinateur (travail avec pied) ou directement sur le bouton du microscope.

Trois lentilles Lentille M0. Aucun grossissement, fonctionne comme une caméra

Pour emprunter ce microscope digital Un exemplaire est disponible à Sion et un à St-Maurice. Prendre contact avec: prêt@hepvs.ch.

i ronn ement

(

M icroscope digital

En v

Samuel Fierz

web; visser la bague de la lentille à fond dans le sens des aiguilles de la montre, puis dévisser pour régler la netteté. Grossissement 10X: dévisser la bague et se rapprocher de l’objet (sans le toucher). Lentille M50. Deux façons de l’utiliser, en contact ou à distance. Travailler en contact avec l’objet est très pratique car on peut le manipuler à la main et la focale se règle une fois pour toutes en dévissant la bague jusqu’à ce que le «cône» soit en extension maximale. Il suffit ensuite de toucher l’objet avec le bout du cône pour obtenir une image nette. Travailler à distance de l’objet nécessite de régler la focale à chaque prise de vue; il est préférable d’utiliser le pied. Lentille M100, 200, 400. Manipulée à la main, le bouger devient gênant à ce taux de grossissement. Le pied est recommandé. Contrairement à la lentille M50, un ajustement de la focale est à faire à l’aide de la bague, aussi bien lorsqu’on travaille en contact ou à distance.

Lichen

1x (à distance)

20

50x (à distance)

200x (en contact)

Résonances - Février 2011

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Jean-Paul Mabillard

(

E xpression écrite et

Du côté

de la HEP-VS

difficultés d’apprentissage

Depuis 2001, les ouvrages «S’exprimer en français» proposent un type de démarche favorisant la mise en apprentissage des élèves autour de l’expression écrite. Il s’agit d’un travail en séquence didactique basé sur «un ensemble d’activités scolaires organisées de manière systématique autour d’un genre de texte oral ou écrit» (Dolz, J., Noverraz, M. & Schneuwly, B., 2001). Une dizaine d’années après l’introduction de ce moyen en Valais, une équipe de chercheurs réunissant des didacticiens de la Faculté de Psychologie et des Sciences (Université de Genève) et de la Haute Ecole pédagogique valaisanne s’est intéressée aux effets concrets de ce type de travail sur les apprentissages des élèves, mais aussi à son influence sur les pratiques. Une enquête menée en parallèle sur le plan romand a centré son observation sur la place occupée par les ouvrages «S’exprimer en français» parmi l’ensemble des moyens à disposition des enseignants (De Pietro & al, 2009). Le rapport final souligne que les enseignants apprécient ces ouvrages et la démarche didactique qu’ils proposent. En ce qui concerne notre équipe, son attention s’est avant tout focalisée sur les difficultés rencontrées par les élèves lors du travail en séquence, plus particulièrement celles éprouvées par des enfants peu à l’aise en expression écrite. Pour mener à bien notre recherche, nous avons bénéficié du fait qu’en Valais le Département de l’éducation, de la culture et du sport invite chaque année les enseignants de 4P et 6P à travailler deux séquences précises en vue de préparer leurs élèves aux épreuves cantonales.

( Résonances - Février 2011

de texte et l’utilisation des moyens à disposition par les enseignants. A partir de là, nous avons formulé un certain nombre d’hypothèses. La principale concerne les dimensions langagières qui devraient poser problème aux élèves en difficultés, entre autres le respect de la structure du texte, la hiérarchisation des arguments et leur étayage, l’utilisation des connecteurs (énumératifs, logiques…) et la contextualisation.

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Partant de l’intuition que les textes annoncés étaient forcément abordés par les enseignants, nous avons axé nos travaux sur un genre de texte argumentatif conseillé à l’ensemble des classes de 4P en 2008, «la Réponse au courrier des lecteurs». La question de recherche principale qui a guidé et guide toujours nos travaux est centrée sur les difficultés particulières associées à la rédaction d’un genre de texte argumentatif que rencontrent les élèves (4P) en situation d’échec dans le domaine de l’expression écrite. Elle est complétée par toute une série de sous-questions concernant les effets d’une séquence d’enseignement, les différences entre les apprentissages des élèves en difficulté et ceux à l’aise scolairement, le traitement des problèmes d’écriture dans le cadre de l’enseignement-apprentissage d’un genre

Dans un premier temps, nous avons contacté une vingtaine d’enseignants de 4P prêts à mettre à notre disposition un certain nombre de productions d’élèves en lien avec le texte argumentatif «la Réponse au courrier des lecteurs», mais aussi d’accord d’échanger sur les différentes étapes mises en place lors de l’apprentissage avec leur classe de ce genre de texte particulier. Pour obtenir un maximum d’informations sur les activités d’enseignement-apprentissage organisées, nous leur avons demandé de tenir un journal de bord sur lequel devait figurer toute une série d’informations en rapport notamment avec l’évaluation et les difficultés rencontrées par les enfants de leur classe. De plus, cinq enseignants ont accepté que nous filmions l’intégralité de l’enseignement de la séquence. La récolte de l’ensemble des données et les entretiens se sont déroulés dans le courant du printemps 2008. Jusqu’à ce jour nous avons surtout analysé les productions d’élèves. La grille d’analyse élaborée par nos soins a permis de mieux cerner les difficultés, mais aussi les capacités des élèves aux prises avec la

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rédaction du genre argumentatif «la Réponse au courrier des lecteurs» et ce, autant pour les enfants en difficultés (ci-après Ead) au niveau de l’expression écrite que pour ceux ne rencontrant pas de problèmes à ce niveau (ci-après Esd). La première différence, certes prévisible, entre ces deux groupes réside dans la longueur des textes rédigés. En moyenne les textes des Esd contiennent une vingtaine de mots de plus que ceux des Ead. Si on reprend maintenant les différents aspects analysés, on constate qu’au niveau de la contextualisation, tout d’abord, le principal contraste entre les deux catégories d’élèves porte sur la manière dont la controverse est reprise ou évoquée dans les textes. Les Esd (20% environ) sont plus nombreux à reformuler l’intégralité de la controverse au début de leur production. Les élèves appartenant à cette catégorie qui ne respectent pas cette exigence du genre en introduction de leur «Réponse au courrier des lecteurs» évoquent tout au long de leur texte un plus grand nombre d’éléments en rapport avec la dite controverse que les Ead dans le même cas de figure. Ces deux manières d’intégrer la controverse dans le texte influencent directement la prise en compte de la plurivocité des voix ainsi que le degré d’autonomie des «Réponses au courrier des lecteurs» par rapport à

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la «Lettre au courrier des lecteurs» à laquelle les élèves devaient réagir. Au vu des constats effectués cidessus, il s’avère en général plus facile de reconstituer la lettre d’origine à partir des productions des Esd. Si on s’arrête maintenant sur le respect de la structure du genre de texte argumentatif que les enfants devaient rédiger, plusieurs contrastes méritent d’être relevés. Un nombre important d’Ead (environ 40%) intègre dans l’introduction de leur lettre soit un argument, soit un argument étayé, soit un conseil, ce qui n’est le cas que pour une infime minorité chez les

«Pour la suite de cette recherche, plusieurs axes sont envisageables.» Esd (6% environ). La partie conclusive d’un grand nombre de productions (environ 39%) rédigée par les Ead n’est pas en lien avec le texte qui précède. De plus, un pourcentage important (52%) de ces élèves ne reprécisent pas leur position au terme de leur écrit. Pour conclure, toujours en lien avec la structure du texte, on constate au niveau de la partie argumentative que les Esd développent un plus grand nombre d’arguments, mais surtout, que leur argumentation est bien mieux

contextualisée. A noter également qu’ils commettent moins d’erreurs au niveau des organisateurs logicoargumentatifs choisis pour précéder leurs différents arguments. Il existe bien entendu d’autres différences, moins significatives, qui mériteraient une analyse plus pointue. La première partie de notre recherche s’est focalisée sur des aspects quantitatifs. Nous avons depuis, élaboré une seconde grille, qualitative cette fois-ci, qui va nous permettre d’affiner nos constatations initiales. De plus, grâce aux séquences filmées, nous allons pouvoir focaliser notre attention sur d’autres aspects comme l’effet enseignement sur les différentes productions d’élèves et les dispositifs d’évaluation mis en place par les enseignants lors des séances d’enseignement-apprentissage. Suite à la retranscription complète d’une séance filmée, nous avons déjà effectué ce qu’on appelle généralement une analyse de cas. Elle a mis en évidence un phénomène particulier surgissant lors de la mise en situation proposée dans le cadre de la séquence didactique «La réponse au courrier des lecteurs»: la difficulté éprouvée par les élèves à se représenter la situation de communication, opération désignée sous le terme «barbare» de fictionnalisation. Au fur et à mesure de la séquence et malgré (ou à cause, c’est selon) l’aide de l’ensei-

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gnant, ils transforment peu à peu l’identité du destinataire fictif de leur «Réponse au courrier des lecteurs» pour l’assimiler finalement à une personne qui fait vraisemblablement partie de leur entourage. Cette particularité conditionne leurs productions écrites initiales aussi bien que finales, spécialement dans la partie argumentative: elle permet certes à nombre d’élèves d’imaginer des arguments, mais au prix d’une personnalisation du destinataire principal qui éloigne ces productions des déterminations génériques de la pratique extrascolaire. Signalons pour conclure que l’originalité méthodologique de notre recherche réside dans le fait qu’à plus ou moins long terme nous désirons opérer une tentative de recoupement entre nos deux unités d’analyse, les productions écrites des élèves et la transcription de séquence, pour déboucher sur une

troisième unité, les rapports observables entre certaines interactions en classe et des phénomènes textuels présents dans les productions. Pour la suite de cette recherche, grâce à la masse de données récoltées, plusieurs axes de travail sont envisageables. Dans l’immédiat, notre ambition consiste à privilégier un travail à même d’influencer directement la pratique. A plus ou moins long terme, nous aimerions proposer des éléments concrets concernant les séquences didactiques elles-mêmes. Nos premières constatations pourraient parfaitement déboucher sur des aspects liés à la différenciation. La formation continue et la construction des épreuves cantonales en expression écrite sont également dans notre ligne de mire. Les effets des recherches sur la pratique ne sont bien sûr pas instantanés. Nous avons donc besoin de temps. L’argent étant le

nerf de la guerre, la suite de nos travaux dépendra d’une nouvelle source de financement possible. Jusqu’à ce jour, nous avons pu bénéficier d’une aide attribuée par le Fonds national suisse de la recherche scientifique. Depuis 2010, les conditions pour obtenir ce type de soutien sont devenues beaucoup plus restrictives. Nous avons cependant bon espoir de trouver une solution pour poursuivre des travaux dont les premiers résultats sont déjà riches et fructueux.

Bibliographie Dolz, J., Noverraz, M. & Schneuwly, B., (2001). S’exprimer en français. Séquences didactiques pour l’oral et l’écrit. Bruxelles: De Boeck. De Pietro, J-F., Pfeiffer Ryter, V., Wirthner, M., Béguin, M., Broi, A-M., Clément, S., Matei, A. & Roos, E. (2009). Evaluation du moyen d’enseignement «S’exprimer en français». Neuchâtel: IRDP.

H EP-VS: de nouveaux sites internet pour l’animation pédagogique Engagé-e-s sur le terrain, les animateur-trice-s pédagogiques ont pour mission de soutenir les enseignant-e-s valaisan-ne-s dans les différentes branches enseignables directement dans les écoles, en assurant la formation continue ou en proposant du matériel.

fre de formation continue ou du matériel à télécharger. Tous les «Sites de l’animation pédagogique» sont répertoriés à l’adresse http://animation.hepvs.ch ou en passant par la rubrique «Animation» du site de la HEP-VS www.hepvs.ch.

Afin de présenter le travail de l’animation pédagogique et de faciliter l’accès au matériel développé pour les enseignant-e-s, chaque équipe a mis en ligne son propre site internet.

S’ils sont ouverts à tous, il existe un accès privilégié. Cet «espace membre», qui contient des informations et du matériel pédagogique destinés exclusivement aux enseignant-e-s, est accessible via l’onglet «Membres» se trouvant au centre Chaque site est indépendant, même de la page d’accueil de chaque site. si une unité visuelle a été décidée http://animation.hepvs.ch Chaque enseignant-e valaisan-ne afin de ne pas dérouter le visiteur peut se connecter en utilisant son adresse e-mail educatout en respectant l’unité graphique de la HEP-VS. Vous y net2 et son mot de passe. L’accès est le même pour tous trouverez de nombreuses informations spécifiques à les sites de l’animation pédagogique de la HEP-VS. chaque branche, comme des actualités, des contacts, l’of-

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Annonces

(

E nvie de vivre et de travailler

en Amérique du Sud? La Colombie est un pays fascinant et Bogotá une métropole attractive. Vous y trouverez une école suisse: le Colegio Helvetia. Ecole multiculturelle que fréquentent 770 élèves de l’école enfantine au baccalauréat colombien et à la maturité bilingue suisse, elle dispose d’une section germano-hispanique et d’une section franco-hispanique.

L’Ecole suisse de Bogotá cherche pour l’année scolaire 2011/2012:

Enseignante/enseignant école élémentaire, 2P, section française

Frais de voyage et contribution aux frais de déménagement Contrat de trois ans avec possibilité de prolongation

Informations détaillées et documents disponibles auprès de Pascal Affolter, directeur de l’école suisse à Bogotá. Courrier électronique: paffolter@helvetia.edu.co, www.helvetia.edu.co

Formation pédagogique et expérience professionnelle Expérience FLE Capacité à travailler en équipe, compétence sociale et engagement Connaissance de l’espagnol ou disposition à entreprendre son apprentissage d’ici à août 2011 Bonne capacité de communication orale en français et en allemand

L’école offre Un travail intéressant dans un environnement multiculturel Des conditions d’emploi attrayantes (conditions suisses)

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Un travail intéressant dans un milieu multiculturel Une atmosphère de travail agréable Une expérience inoubliable en Colombie avec des conditions d’emploi suisses Un contrat de trois ans avec possibilité de prolongation

Début du contrat 1er août 2011.

Date limite de poser sa candidature: 17 février 2011

Un directeur pédagogique pour le secondaire et le gymnase

Description du poste Profil

Nous vous offrons

Dossier de candidature Veuillez envoyer votre dossier de candidature (CV avec photo, copie des diplômes et références) au recteur de l’école suisse de Bogotá, M. Pascal Affolter: paffolter@helvetia. edu.co, en indiquant comme objet du mail «Directeur pédagogique NIII».

Gestion pédagogique et organisationnelle du secondaire et du gymnase.

Vous pouvez trouver des renseignements sur notre école sur le site web: www.helvetia.edu.co

Pour cela, nous sommes à la recherche d’une personne possédant les capacités suivantes:

En raccourci Minicroches 4

Mise en œuvre des orientations pédagogiques et vérification de leur application Techniques de prévention et de gestion de conflits Capacité à évaluer l’enseignement d’une discipline et le fonctionnement du système éducatif au sein de l’établissement Qualités de leadership Forte résistance au stress Bonne connaissance de la langue espagnole

La protection de la planète en chansons La collection Minicroche s’adresse aux enfants de 3 à 7 ans. Dans le volume 4, différents thèmes sont abordés: le réchauffement climatique, le tri des déchets, le gaspillage en tout genre, la malbouffe et la sauvegarde de l’environnement. www.sautecroche.ch

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Aimerais-tu vivre un échange linguistique avec un camarade ou une camarade en Suisse allemande ou au Tessin? As-tu envie ensuite d’accueillir à ton tour ton ou ta partenaire d’échange chez toi? Quand? Pendant les vacances, une semaine ou deux chacun Qui? Les jeunes de la 6e à la 9e année scolaire Le prix? Presque rien, tout au plus le billet de train

(

L es vacances autrement

Echange

linguistique

l’échange est assumée par les parents des jeunes concernés. L’inscription et le placement sont gratuits. Le jumelage des partenaires sera fait sur la base de votre âge et de vos intérêts.

des échanges de ton canton de résidence (son adresse se trouve dans l’encadré ci-dessous).

Le déroulement du programme

La suite? Inscris-toi à un échange linguistique de vacances (Pestalozzi/mobilité - Echange individuel de vacances1) à l’adresse: www.chgo.ch/eiv.

L’échange est réciproque et a lieu pendant les vacances scolaires. Concrètement: tu passes une ou deux semaines, ensemble avec ton ou ta partenaire d’échange, dans les deux familles.

Tu dois encore imprimer et signer le formulaire d’inscription et l’envoyer à la personne responsable

Les dates sont décidées d’un commun accord par chacune de vos deux familles. La responsabilité de

Responsable cantonal/e des échanges Corinne Barras / BEL du canton du Valais - Planta 1 - 1951 Sion - 027 606 41 30 bel-bsa@admin.vs.ch - www.vs.ch/bel - Délai d’inscription: 7 mars 2011.

Qui organise le programme? Un groupe d’organisation t’aide à trouver un ou une partenaire d’échange. Le programme est organisé et coordonné par: Les responsables cantonaux des échanges de la Suisse du NordOuest, de la Suisse romande et du Tessin La Fondation ch pour la collaboration confédérale.

Note 1

Pestalozzi/mobilité (EIV, Echange individuel de vacances), un projet de la CDIP du Nord-Ouest Groupe de travail «Langues» (cantons AG, BE, BL, BS, FR, LU, SO, ZH) et des responsables cantonaux des échanges de la CIIP (cantons FR, GE, JU, NE, TI, VD, VS) en collaboration avec la Fondation ch pour la collaboration confédérale.

En raccourci Site de l’Etat du Valais

Vers un portail thématique Dans l’idée de rendre l’accès à l’information plus direct et plus intuitif, le Service de l’Information (IVS) a mis en ligne la nouvelle version graphique du site Internet de l’Etat du Valais. Les pages principales (Accueil,

( Résonances - Février 2011

Autorités, Départements et Services) ont été modifiées afin de les rendre dynamiques et attractives. Ces fonctionnalités ne sont que la première étape d’un processus d’améliorations, qui aboutira en 2013. A son issue, le site Internet de l’Etat du Valais sera aussi un véritable portail thématique orienté prestations. www.vs.ch

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Nadia Revaz

(

Pascal Joris, de sa classe

L’école

ailleurs

à Morgins à Fatick pour l’esf

Pascal Joris, enseignant chaque pays et de chaà Morgins, avait depuis que individu, donc l’aplongtemps une curiosiport doit être dès le dété pour l’Afrique. Pourpart envisagé comme quoi? Il ne le l’a jamais mutuel. su et ne le sait toujours pas. Reste qu’un jour il De cette arrivée en terre a vu une annonce d’Enafricaine, Pascal Joris seignants Sans Frontièconserve la sensation de res et s’est rendu à une la moiteur à sa descente séance d’informations. d’avion. Ensuite, il garC’est de manière aussi de en mémoire l’accueil simple et évidente qu’il de la population et son est parti une première arrivée à Fatick. Avec les fois pour trois semaines enseignants de la région venus en stage, le conen juillet à Fatick, au Pascal Joris et Ousmane Diouf, responsable sénégalais tact a immédiatement Sénégal. Naturellement, du stage à Fatick en 2010. été chaleureux. «Très avant de s’envoler pour vite, on découvre coml’Afrique, il y a eu des séances de préparation et Denise tion de partage de connaissances bien la vie sociale, avec l’approche Pralong, alors enseignante à Vionsolidaire et humaine, est magnifique répondant aux besoins du terrain. naz et ayant vécu l’expérience esf, en Afrique», commente Pascal Joris, Le but d’esf est l’échange d’expéparticulièrement sensible au quotiriences entre enseignants, dans le l’a briefé, de façon à ce qu’il s’insdien à l’aspect relationnel, que ce respect de l’identité culturelle de crive immédiatement dans la nosoit via son métier, sa vie de famille, la PNL ou la chorale qu’il dirige.

Les buts d’esf Le but d’Enseignants Sans Frontières est d’échanger entre enseignants de Suisse (mais aussi d’autres pays francophones) et d’Afrique francophone des expériences didactiques, de construire et d’expérimenter dans les classes des pratiques adaptées et susceptibles de conduire à des innovations. Le Sénégal, le Burkina Faso, la Belgique, la France et la Suisse ont créé leur propre antenne d’Enseignants Sans Frontières. L’association Enseignants Sans Frontières (esf) a pour but de promouvoir des réseaux internationaux de coopération entre enseignants, dans un esprit www.enseignantssansfrontieres.org de partenariat et de pluralisme, en respectant l’identité de chacun. esf privilégie les pratiques de pédagogie active axées sur l’autonomie des apprenants et le développement de toutes leurs potentialités dans l’esprit de la Déclaration des droits de l’Homme. www.enseignantssansfrontieres.org

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Collaborer et partager Les stages visent à répondre aux demandes des enseignants dans les diverses disciplines et dans les différents degrés, le but n’étant pas d’amener des solutions toutes faites, mais de collaborer et de partager des réflexions et des pratiques. L’objectif est de co-construire des chemins conduisant à l’innovation, en accord avec les programmes officiels en vigueur dans les pays concernés. Au Sénégal, le programme se base sur celui de la France, ce qui facilite le travail d’esf. Pascal Joris trouve néanmoins surprenante la faible part de patrimoine culturel sénégalais présente à l’école, en citant l’exemple de la littérature abordée en classe.

Résonances - Février 2011

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Les demandes des stagiaires concernent pour une large part le développement d’outils pédagogiques. Ensemble les enseignants créent par exemple des cartes de géographie sur des tissus, bricolent des compas… «L’idéal est de fabriquer à peu de frais du matériel utilisable en verticalité, car en juillet les enseignants ne savent pas quel degré ils auront à la rentrée», souligne Pascal Joris. L’apport théorique et l’expérience de méthodes d’enseignement et d’évaluation sont aussi très prisés par les stagiaires, des enseignants se jugeant souvent insuffisamment formés, qui affluent en nombre pour suivre l’encadrement proposé par esf. Se déroulant pendant les vacances scolaires, les classes sont dès lors composées avec des élèves en congé. Reste que l’enthousiasme pour apprendre et la volonté de participer aux cours sont très marqués. Les enseignants du Nord sont là pour la formation continue des enseignants et découvrent l’enseignement multiâges, car ceux qui peuvent suivre la CM1 sont regroupés dans une classe sans tenir compte de leur âge. Ils peuvent aussi être étonnés par la nécessaire autorité face à de grands effectifs. L’encadrement des stagiaires se fait par des enseignants

autour athématique Recherche m e… br d’un ar

( Résonances - Février 2011

Historique d’esf Curieux de découvrir et de faire découvrir aux élèves les conditions de vie des enfants en Afrique, des enseignants suisses ont mis sur pied, dès 1986, une correspondance scolaire entre des classes africaines et suisses. A la demande d’enseignants burkinabé et sénégalais, Anne-Marie Baur a organisé un premier stage pédagogique de formation continue en 1992 à Ouagadougou (Burkina Faso), suivi d’un deuxième en 1993. En 1994, un stage est mis en place à Kafountine (Sénégal). Le succès remporté par ces stages a fait germer l’idée de créer, en novembre 1994, un mouvement structuré: Enseignants Sans Frontières.

esf: encore des places pour le prochain stage en juillet 2011 Il reste encore quelques places pour les stages d’été 2011: prendre contact avec Pascal Joris: 079 279 38 53, zour@netplus.ch

du Nord et des personnes relais sur le terrain, qui pourront ensuite faire fructifier les bénéfices de l’expérience. Enseignant dans une classe multidegrés (2-3-4P), Pascal Joris pense avoir été moins déstabilisé par l’organisation de l’enseignement que certains de ses collègues, genevois par exemple.

compétitif que le nôtre. De l’école africaine, il retient la notion de respect toujours présente ainsi que l’appétit de savoir des adultes et des enfants. En classe à Morgins, avec ses élèves, il aime à évoquer sa saga africaine, histoire de les ouvrir au monde, au-delà de la médiatisation des pays développés.

Echange Nord-Sud et Sud-Sud

Après avoir effectué deux cycles de stages, soit six étés à Fatick, Pascal Joris, membre du comité esf, espère que sa prochaine destination sera le Cameroun pour lancer une nouvelle équipe de stages. A suivre.

Dans les pays d’Afrique où esf est présent, cet apport innovant impulsé ne s’arrête pas au lendemain du stage, l’objectif étant la démultiplication des cellules d’animation pédagogique, une forme d’échange Sud-Sud. De plus, les discussions Nord-Sud avec les organisateurs des stages se poursuivent tout au long de l’année, d’autant qu’actuellement les communications sont facilitées avec internet. Comme le note Pascal Joris, «le partage et l’échange sont au cœur d’esf». L’apport d’expériences n’est de loin pas unilatéral. Pascal Joris est revenu de son premier séjour et des suivants avec surtout une approche plus zen de la vie et un regard légèrement modifié sur l’enseignement. Les longues discussions sous l’arbre à palabres au cœur de la vie sociale africaine l’ont d’abord un peu surpris, puis il s’est vite senti à son aise dans cet environnement moins stressé et moins

Soupe esf le 11 février à Sion Pour soutenir l’Association et ses stages de formation continue d’enseignants à travers les trois projets actuels au Sénégal et au Burkina Faso, Enseignants Sans Frontières lance une invitation pour partager une soupe aux légumes et le verre de l’amitié. Date: Vendredi 11 février dès 17 h Lieu: Foyer St-Guérin, 41 av. du Petit-Chasseur, 1950 Sion Contacts: albayard@bluewin.ch 078 852 14 30 olivier.maye@netplus.ch 027 321 31 00

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point de la situation

Patrice Vernier

La loi sur les institutions étatiques de prévoyance prévoit que le changement de primauté (prestations à cotisations) devra être réalisé au plus tard au 1er janvier 2012. Où en est-on une année avant l’échéance? Chaque assuré a reçu en décembre dernier une correspondance de la caisse l’informant du début de la procédure de consultation pour les caractéristiques du nouveau régime de prévoyance proposé. Cette information témoigne que les délais sont pour l’instant tenus et que les travaux avancent bien. Ce qu’un assuré doit retenir à ce stade du calendrier de la procédure législative, ce sont les éléments suivants:

Prévoyance L’âge de retraite ordinaire de 62 ans, l’âge minimal pour une retraite anticipée dès 58 ans et la durée de cotisations nécessaire de 40 ans

(

C hangement de primauté:

CPVAL

sont maintenus. L’objectif de rente visé, à savoir 60% du dernier salaire assuré, a servi de base à l’élaboration du nouveau régime en ayant recours à des hypothèses prudentes d’évolution salariale, inflationniste, financière et démographique. Ces analyses ont conduit à proposer deux variantes de cotisations. L’une aurait comme conséquence une cotisation uniforme de 9,8% pour l’assuré (au lieu de 8,8% aujourd’hui) avec une rémunération des capitaux prudente de 3% par année. Je rappelle que cette rémunération dépend des résultats des investissements réalisés par la caisse sur les marchés boursiers. L’autre aurait comme conséquence une cotisation uniforme de 9,2% mais

avec une exigence de rendement supérieure à la variante précédente, soit 3,5% par année. Ainsi, la variante meilleur marché en termes de cotisation nécessite un plus grand apport en termes de performance pour maintenir l’objectif de prévoyance. La cotisation de l’employeur, contrairement à celle de l’assuré, serait croissante avec l’âge. La répartition assuré/employeur resterait globalement de 43%/57%. Pour calculer sa rente, l’assuré devra suivre l’évolution de son capital de prévoyance constitué par ses cotisations vieillesse, celles de son employeur, par ses apports/retraits ainsi que par les intérêts versés chaque fin d’année par la caisse. Cette épargne sera au moment de la retraite transformée en rente à l’aide d’un taux de conversion qui dépendra de l’âge de l’assuré. Les rappels de cotisation seront supprimés et les achats d’années manquantes seront toujours pos-

En raccourci Switch Junior Web Award

Récompense pour une classe du CO d’Hérens Les classes 3C de l’école CO Hérens à Euseigne ont eu le privilège de jeter un coup d’œil derrière les coulisses de Google Suisse. Si les élèves du cours «Option Informatique» de Bernard Pralong ont eu la chance de visiter le mercredi 9 décembre 2010 le prestigieux centre européen de Google à Zurich, c’est pour avoir remporté le prix de programmation du secondaire 1 du concours du Switch Junior Web Award 2010. http://info.juniorwebaward.ch/fr/l-ile/actualites

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Résonances - Février 2011

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sibles. Rien ne change dans le domaine de l’encouragement à la propriété. Si la méthode de calcul des prestations d’invalidité et de décès n’est pas encore définie, celles-ci correspondront aux prestations telles que définies déjà aujourd’hui en primauté des prestations, peu importe la méthode utilisée.

Proposition de dispositions transitoires Proposition est faite de prendre en considération pour la détermination des dispositions transitoires tout assuré âgé de 48 ans et plus au 1er janvier 2012. Ces assurés recevraient sur leur compte de prévoyance un montant correspondant à un pourcentage de la différence entre leur prestation de libre passage effective calculé selon la primauté des prestations et la prestation de libre passage qu’ils au-

Concours:

raient acquise avec la primauté des cotisations. Ce montant sera attribué par tranches annuelles sur le capital épargne de l’assuré pendant la durée qui le sépare de l’âge de la retraite.

tient bien évidemment volontiers à votre disposition pour des informations supplémentaires.

Information

Les rentes ne seront plus automatiquement adaptées au renchérissement. Les adaptations devront dépendre des possibilités financières de la caisse et seront décidées annuellement par le comité. Rien de nouveau non plus en comparaison de la situation actuelle.

CPVAL favorisera l’information tout au long de cette procédure de mise en place du nouveau régime. Elle le fera par des présentations aux associations le souhaitant. Elle le fera par le biais de circulaires qui seront adressées à chaque assuré. Elle le fera également par le biais de son site internet. Par ailleurs, dans le courant du premier trimestre, un outil de simulation sera disponible sur le site permettant à tout assuré, en introduisant ses données, de comparer les prestations envisageables en primauté des prestations avec celles qu’il serait en mesure d’obtenir en primauté des cotisations. La Direction de la caisse se

Adaptation des rentes au renchérissement

L’ouverture de ce vaste chantier suscitera à n’en pas douter bon nombre de questions. Comme rien n’est pire que le doute, l’ignorance ou encore l’indifférence, je ne peux que vous encourager à nous solliciter! En fonction de l’évolution de la situation, CPVAL vous donnera toutes les explications nécessaires pour une bonne compréhension de votre deuxième pilier.

les frappadingues

de Résonances

Classe de 4e CO Vouvry de Corinne Dervey dessin de Marjorie Baruchet.

Règlement: cf. numéro de septembre 2010, p. 37.

( Résonances - Février 2011

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V

« ocalité» et chansons (2) Le mois dernier, notre réflexion s’était portée sur le contexte et les généralités dans lesquels se situe la pose de la voix que nous avons nommée du titre générique de VOCALITÉ1.

s’il chante en même temps qu’un camarade. Pour ce qui est des garçons, on peut leur proposer des exercices à leur portée sans visée idéaliste utopique (texte rythmé par exemple). Les conseils et les remédiations sont donc essentiels. Varier le plus possible les exercices est la clé du succès de la didactique du chant et de l’expression.

Entrons dans une salle de classe et tentons de proposer des principes et des idées pratiques en souhaitant, bien évidemment, que l’enseignant ait une sensibilité vocale, que les exercices soient faits régulièrement, que la collaboration avec les collègues soit réalisée, que les objectifs soient à la mesure de la composition de la classe (voix muées …) Avoir une position du corps correcte (le maître et les élèves), si possible debout et en groupe Il vaut la peine de prendre quelques instants pour se mettre dans une posture adéquate. Cela permet de contrôler la colonne d’air, de maîtriser le souffle et de positionner la tête de manière adéquate. Bien écouter les élèves et les remettre, le cas échéant, sur le chemin de la vocalité (contrôle) Cela semble une évidence mais l’expérience nous a montré qu’on avait tendance à vouloir aller trop vite et passer comme chat sur braise sur les exercices des élèves. Il convient de ne pas se contenter de répéter pour répéter mais, avant chaque exercice, de préciser ce qu’on leur demande et, après chaque

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Education musicale

Eviter l’omniprésence du micro (surtout au CO)

Proposer aux élèves des exercices d’audition en lien avec la voix...

exercice, d’apporter un brin d’évaluation ou, aussi, de faire évaluer par les élèves leurs propres productions. Alterner habilement les productions collectives, semicollectives, et individuelles On ne peut obtenir une bonne production des élèves si l’on ne peut jamais les entendre de manière individuelle. Nous sommes choqués quand on nous dit que la seule fois où les enfants chantent seuls, c’est pour une évaluation notée. Il faut faire preuve de patience car il n’est pas question de mettre l’élève en difficulté. Le but est d’intéresser l’élève. S’il n’est plus noyé dans la masse, il pourra se responsabiliser. Si l’exercice individuel est trop périlleux, on peut déjà bien entendre l’élève

Nous sommes conscients que l’usage du micro peut engendrer le bien et le… moins bien. Car, si un élève squatte le micro le temps d’une chanson, que font les autres? Il est aussi à parier que ce sont souvent les mêmes élèves qui sont à l’aise avec cette activité qu’ils pratiquent probablement chez eux ou dans des réunions karaoké. Partir d’une chanson pour développer la vocalité des élèves comme indiqué dans notre dernier article C’est ce que proposent plusieurs moyens d’enseignement, notamment les MOYENS ROMANDS D’ENSEIGNEMENT DE LA MUSIQUE2. Cependant, partir des vocalises pour l’apprentissage d’une chanson est possible mais ce n’est pas la voie que nous choisissons. Nous préconisons, donc, systématiquement, de développer la vocalité de l’élève avec des chansons bien connues des élèves et de l’enseignant ou des chansons en apprentissage éventuellement et au besoin. Favoriser le chant a cappella, si possible Loin de nous l’idée de bannir les moyens instrumentaux destinés à

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Proposer aux élèves des exercices d’audition en lien avec la voix On propose volontiers aux élèves la découverte des instruments. Pourquoi ne pas mettre en valeur des chœurs (enfants, adultes…) ou l’étude des diverses voix qu’elles soient «classiques» ou issues de la variété et du jazz? Les documents ne manquent pas.

Quelques références En outre, il serait important que l’enseignant ait quelques notions concernant l’appareil phonatoire et le fonctionnement de la voix. Dans l’ouvrage CHERCHER SA VOIE POUR TROUVER SA VOIX3 le lecteur trouvera ce dont il a besoin. Des cours de formation continue seraient bienvenus pour les enseignants en recherche. Bernard Oberholzer et Jean-Maurice Delasoie

A vos agendas 10 février 2011, MV-Valais - Sion Midi-rencontre La montagne de... Amédée Zryd, glaciologue, et Hilaire Dumoulin, photographe. Rencontre autour du livre «Glaciers, du Rhône au Mont-Blanc sous le même angle» et de l’exposition «Glaciers Alpins, chronique d’un déclin annoncé (1850-2010)» présentée à la Médiathèque Valais - Martigny jusqu’au dimanche 25 septembre 2011. www.mediatheque.ch 17 février 2011, HEP St-Maurice Colloque EDD en Romandie Le prochain colloque EDD, organisé par la Fondation suisse d’Education pour l’Environnement (FEE), la Fondation éducation et développement (FED), la Conférence Intercantonale de l’Instruction Publique (CIIP) et la Haute Ecole pédagogique du Valais (HEP-VS), aura lieu jeudi après-midi 17 février 2011 à la HEP-VS.

Notes 1

Cf. Résonances de décembre 2010. Le présent article, également, s’inspire des ouvrages d’Audard.

2

Présents dans toutes les salles de classe, ils resteront, en grande partie, les ouvrages de référence en lien avec le nouveau Plan d’Etudes Romand (PER).

3

Anne-Françoise Andenmatten-Sierro, 2003, Editions Labatiaz CP 112, 1890 Saint-Maurice labatiaz@bluewin.ch

( Résonances - Février 2011

Ce colloque s’inscrit dans le cadre des «Rencontres romandes en EDD» et vise à rapprocher les acteurs de la santé et ceux de l’EDD. Il offre un espace de réflexion aux participants et permet ainsi de faire des liens entre les domaines du Plan d’étude romand

(PER) concernés par la santé et l’EDD. Programme détaillé et inscriptions (jusqu’au 8 février). www.globaleducation.ch

23 mars 2011, Lausanne Radix: journée de partage d’expérience Comme chaque année, le Réseau Suisse d’Ecoles en Santé organise la traditionnelle journée de Partage d’expériences. La rencontre est fixée au mercredi 23 mars 2011, de 9 h à 16 h, à la maison des Charmettes à Lausanne. www.radix.ch 18 et 19 avril 2011, HEP-BEJUNE, Bienne Colloque sur l’intégration scolaire «Intégration scolaire: regards croisés sur les nouveaux défis dans la formation des enseignants». L’organisation de ce colloque s’inscrit dans une orientation spécifique visant à soutenir les professionnels et partenaires de l’éducation, dans la mise en place d’actions éducatives tournées vers la réussite de tous les élèves. Ce colloque propose un terrain d’échange dans le but d’approfondir les connaissances, d’aider au renouvellement des

Mémento

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aider dans les apprentissages, voire dans les productions. Mais, quand la chanson est bien sue, proposer aux élèves, par exemple, de chanter sans accompagnement en ayant comme objectif de bien écouter les autres et de ne pas baisser. Il convient d’être conscient que le chemin de la justesse est long, voire irréalisable, d’autant plus si les garçons en période de mue peinent à trouver le bon ton. Restons donc modestes en visant le possible et non des modèles utopiques.

pédagogique

pratiques professionnelles des enseignants ainsi qu’au renforcement des capacités de tous les partenaires. www.hep-bejune.ch 20 et 22 juin 2011, Université de Bâle Congrès SSRE Ce congrès international de trois jours a pour thème «Réformes de l’éducation et critique des réformes». Il est organisé en coopération avec la Société Suisse pour la formation des enseignantes et des enseignants (SSFE) et la Société suisse de Sociologie (SSS). www.sgbf.ch > congrès annuels 31 août - 2 septembre 2011, Unitobler de Berne Congrès de pédagogie spécialisée Du jardin d’enfants à l’école, comme dans les institutions, les professionnels sont confrontés à des comportements agressifs, des provocations, des incivilités. Ce phénomène se manifeste aussi dans le cadre de l’intégration d’élèves ayant des difficultés de comportement ou chez des adultes en situation de handicap exerçant de l’agression contre euxmêmes ou contre autrui. De telles situations représentent aujourd’hui un défi pour les professionnels, les personnes concernées et leur entourage. www.csps-szh.ch > Manifestations du CSPS > Congrès 2011

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Pourquoi doit-on

Tribune libre

enseigner la musique? Dans Résonances de novembre 2010 a paru un article sur l’initiative «Jeunesse et Musique». Je me suis réjoui de voir comme nos amis et collègues professeurs ont su transmettre le message positif de cette initiative. Cependant, à la fin de l’article une question d’équité est posée: «Est-ce certain que cela soit juste pour tout le monde? Ne risque-t-on pas de créer des injustices par rapport à des domaines essentiels, l’environnement par exemple?» Surprise? Le mot est faible. Je pourrais simplement répondre qu’en termes d’équité, j’ai plutôt tendance à voir un accroissement gigantesque de la place des branches scientifiques dans l’éducation au détriment du domaine artistique. Mais, je me permets plutôt de faire passer un message. Pourquoi doiton enseigner la musique? En quoi est-ce «essentiel»?

La musique, vecteur d’une culture La première réponse qui me vient à l’esprit est l’hypothèse culturelle. En effet, n’importe quel ethnologue vous dira que pour connaître la culture d’un peuple, il faut étudier sa musique. En effet, quand on comprend par exemple que les cadences des Beatles sont les mêmes que celles de Byrd, c’est-à-dire héritier d’une culture anglaise, ou que le Requiem de Mozart fait définitivement partie de notre culture indoeuropéenne, il semble évident que la musique est remplie d’histoire, que c’est une musique «culturelle», qui fait que nous pou-

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capacité de différenciation des mouvements pour le pianiste par exemple. Mais qu’en est-il des effets sur des aptitudes qui n’ont pas de lien direct avec la musique? vons trouver harmonieux Bach, mais dissonant un morceau de musique traditionnelle chinoise, car cela ne fait pas partie de notre culture.

La musique, vecteur d’intelligence J’irai beaucoup plus loin. Beaucoup ont peut-être entendu parler de «l’effet Mozart», selon lequel l’écoute de la musique classique rendrait plus intelligent. Voyons ce qu’il en est de cette thèse parfois fortement critiquée. Il n’y a certes rien de surprenant à penser que la pratique d’un instrument et du solfège permet d’acquérir des aptitudes directement liées à la musique, comme une meilleure acuité auditive ou une

Plusieurs chercheurs1 en neuropsychologie ont travaillé sur les effets de la musique sur le développement du cerveau de jeunes enfants. Ils ont, entre autres, montré le lien avec certaines aptitudes, comme la mémoire verbale, la lecture, la concentration par exemple. Mais la révolution vient des conclusions de l’universitaire canadien Glenn Schellenberg qui a démontré que la pratique de la musique par de jeunes enfants permet de développer plus rapidement leur coefficient intellectuel2. En réalité3, l’étude de musique favorise la croissance du callosum de corpus, une sorte de pont entre les deux hémisphères du cerveau. Ainsi, parmi les musiciens qui ont commencé leur formation avant l’âge de sept ans, on constate que le callosum de corpus est 10-15% plus épais que chez les non-musiciens.

La musique, vecteur social Evidemment, les recherches que je cite ici ont été critiquées et remises en doute, mais la réponse apportée à cette critique me semble des plus intéressantes. En effet, après avoir fait la comparaison sur toute la scolarité obligatoire de classes ayant 6 heures d’éducation musicale par semaine et de classes avec un programme «normal», le constat a été fait qu’en effet, les QI des élèves musiciens étaient supérieurs.

Résonances - Février 2011

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Cependant, les scientifiques affirmaient que la musique ne rendait pas plus intelligent, mais plus sociable. En effet, le fait de devoir jouer ensemble (ne parle-t-on pas de «société» de musique?), de devoir s’écouter et d’être dans la mesure (à nouveau le terme est bien choisi), fait que les élèves étaient plus sociaux entre eux. Le simple fait que le professeur ait moins besoin de faire de la discipline en classe, permettait de plus se concentrer sur les autres matières, malgré cet horaire chamboulé par les heures de musique supplémentaires. Politiquement, ne serait-il pas aussi intéressant de promouvoir alors la musique de manière préventive, plutôt que lutter après coup contre les problèmes de société? En conclusion, je dirai donc pour répondre à cet article paru dans Résonances que oui, la question de l’équité de pose. Comment se fait-il que, pour le simple plaisir de la musique, mais aussi pour la transmission d’une culture, pour le développement intellectuel et social de nos élèves, nous n’ayons pas déjà mis en place cette structure proposée dans l’initiative «Jeunesse et Musique»? Stève Bobillier, président de la Commission musique de la FSCV

Notes 1

Frances Rauscher, Gordon Shaw et Katherine Ky, (1993).

2

Ces conclusions se fondent sur l’étude de 144 jeunes élèves âgés de 6 ans. Durant 36 semaines ceux-ci prennent régulièrement des cours de piano et de chant au conservatoire de Toronto avec des professeurs différents. Le constat est sans appel: ces enfants voient leur QI progresser plus rapidement que ceux qui n’ont pas suivi de cours de musique.

3

Selon Gottfried Schlaug, Herman Steinmetz, Dusseldorf (1994).

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En raccourci Les clefs de l’école

Vivre ensemble Le dossier de l’automne 2010 du magazine d’information du Département de l’école publique, de la culture et du sport met en avant le rôle des travailleurs et travailleurs sociaux hors les murs, présente le dispositif pilote des «médiateurs de nuit». Hors dossier, il est question des profs gravés dans la mémoire de chacun, en lien avec l’inauguration de l’Institut universitaire de formation des enseignants, de l’utilité de la littérature ou encore des mathématiques qui deviennent poésie avec Stanislav Smirnov, professeur à l’Université de Genève et récent lauréat de la médaille Fields, équivalent du prix Nobel pour les mathématiques. www.ge.ch/dip Hétérogénéité

Prix cps 2010 Le concours wbz preis | prix cps 2010 avait pour thème «Hétérogénéité au sens large – la diversité, une chance et un défi». Ce prix visait à récompenser des écoles montrant la façon dont elles gèrent la question de l’hétérogénéité au sens large et dont elles l’intègrent à la culture de leur établissement et dans l’enseignement. A l’issue du colloque sur l’hétérogénéité, le wbz preis | prix cps 2010 a été attribué au gymnase Unterstrass de Zurich: Jacqueline Peter, vice-directrice du WBZ CPS, a remis à Monique Karrer (enseignante de français et animatrice du projet «ChagALL») et à Jürg Schoch (directeur du gymnase Unterstrass et responsable du projet «ChagALL») le prix d’un montant de 6000 francs. www.wbz-cps.ch/ index.cfm?nav=2,4,145,556&DID=1&SID=7 Campus

Les supercalculateurs La revue de l’Université de Genève aborde, dans son édition de décembre 2010-janvier 2011, la thématique des supercalculateurs et les stratégies très prometteuses de mises en commun permettant d’aboutir à un «nuage de PC». On y découvre que le jaguar américain est talonné par une machine chinoise. Hors dossier, un article montre combien le modèle scolaire unique imposé dans les pays en voie de développement tend à augmenter les inégalités sans toujours garantir un enseignement de qualité. L’invitée du numéro est Catherine Cesarsky, haut-commissaire à l’énergie atomique. www.unige.ch/presse Mille Merveilles

Ressources psychosociales et éducatives Mille Merveilles a pour mission de soutenir tant la population que les professionnels de l’éducation en offrant l’accès à un répertoire de ressources psychosociales et éducatives ainsi que d’exercices scolaires répondant aux besoins des enfants. Le site propose une panoplie d’outils pour prévenir, intervenir, comprendre et mieux aiguiller. www.millemerveilles.com

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Le groupe de travail ICTS2, soutenu dans ses démarches par le DECS, et épaulé par un partenaire de qualité, Action Innocence, a mis en place un projet de sensibilisation et de prévention auprès des jeunes utilisateurs des nouvelles technologies. Il est vrai que nos adolescents, véritables «digital natives», ont très souvent un rapport décomplexé aux nouvelles technologies: parties intégrantes de leur vie scolaire, sociale ou personnelle, elles leur ouvrent des mondes qu’ils arpentent quotidiennement. Cette relation, simple et évidente à leurs yeux, ne va pourtant pas de soi. Les nouvelles technologies restent en effet le reflet fidèle de notre temps: porte vers le ciel ou l’enfer, la Toile dessine aussi bien les multiples réseaux de savoirs, porteurs de trésors que les barreaux menaçants d’une prison virtuelle, qui coupe du monde et des autres. Conscients de cette problématique et persuadés de l’importance des enjeux éducatifs et citoyens qui en relèvent, nous avons voulu agir. C’est ainsi qu’Action Innocence a proposé aux étudiants des dix établissements du S2 une sensibilisation aux risques générés par les nouvelles technologies. Blogs, tchats, sites illégaux, cybercriminalité, cyberdépendance… autant de thèmes que la troupe des «Improvocateurs»

(

P lutôt prévenir que guérir…

ICT

les terrains de jeux des ados pour mieux en évoquer les pièges. L’action de prévention se poursuivra durant toute l’année auprès d’autres écoles, d’autres étudiants. Une soirée, conçue sur le même modèle de théâtre interactif, aura lieu le 10 février 2011, à l’aula du Collège de la Planta. Elle offrira aux parents, enseignants et autres acteurs de l’école, l’opportunité de comprendre de l’intérieur les risques liés aux nouvelles technologies.

e de la Le phénomèn toutes les uc dance to he cyberdépen . la population couches de

met en scène dans son théâtre interactif. Cette approche ludique et implicante a déjà été présentée, avec un très vif succès, le 9 novembre 2010 aux classes de 1re année du Lycée-Collège des Creusets, accompagnées des médiateurs. Si les élèves ont ri, se reconnaissant au passage dans le miroir de leurs propres pratiques, ils ont surtout été questionnés et interpelés; les sketches, brefs et percutants, contribuent, par leur effet grossissant, à éveiller leur esprit critique. Plutôt que de procéder à une simple dénonciation des pratiques à risques, c’est à un véritable questionnement qu’invite la troupe qui investit avec intelligence et brio

Une deuxième conférence concernant la cyberdépendance sera organisée dans le Bas-Valais au printemps 2011. De plus amples informations seront données dans un prochain numéro de Résonances. En pleine croissance, le phénomène de la cyberdépendance touche toutes les couches de la population. La Ligue valaisanne contre les toxicomanies (LVT) s’en inquiète. M. JeanDaniel Barman, secrétaire général de la LVT, parle d’addictions sans drogue. Il a aimablement accepté d’organiser cette conférence avec le groupe de Travail ICTS2. Le concours @TTENTION s’est déroulé tout au long du dernier trimestre 2010 et les productions d’élèves ont été déposées. Le public est appelé à voter pour les vidéos. Les membres du jury vont délibérer.

En raccourci Webliterra

L’actualité littéraire romande webliterra.ch est un site d’actualités littéraires romandes en priorité – et francophones – qui a pour but de créer des ponts entre les divers acteurs de la littérature romande pour mieux les faire connaître au public. Les articles publiés sur ce site le sont à titre gratuit. www.webliterra.ch

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Le 15 avril aura lieu la soirée de remise des prix ouverte au public avec le visionnement des clips primés. Pour le Groupe de Travail ICTS2-Valais: Marie-Hélène Papilloud et Marie-Thérèse Rey

Résonances - Février 2011

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Regards

Alexis Giroud

Chères et chers ex-collègues, Je suis contre! C’est facile à dire. C’est plus facile à dire qu’à faire. Et c’est encore plus facile à dire quand on est à la retraite depuis deux ans, puisqu’on n’a plus besoin de le faire. Alors je le dis. Je ne te demande pas de faire ce que je dis. Je te dis simplement ce que je fais… ce que je faisais… ou ce que j’ai fait! Et je te dis tout de suite «je sais plus ce que je dis». Comme ça, c’est fait! Mais je suis contre! Il y a «école» et «colle». Et je suis contre les colles systématiques. Les frais d’écolage sont du ressort de l’Etat, d’accord. Mais qui paie les frais des «colles»? Et tu te trompes, si tu chantes: «Monsieur le maître des colles…». Il est dans la logique des choses qu’un habitué

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M ettre les «I»

sur l’école

sous les points des colles se fasse coller au bac. Vous me direz que celui-là n’arrivera pas jusqu’au bac, je vous l’accorde. Mais bac ou pas, faudra bien qu’un jour il décolle! Oui, je suis contre! Il y a l’écolier et les «collés». L’écolier, il est normal. C’est normal. Les «collés», y sont pas normal, c’est normal (là j’ai fait du copié-collé, tu vois le résultat). Je ne suis pas contre une consigne occasionnelle, si elle est utilisée à bon escient pour donner des consignes, justement. Je ne suis pas contre une retenue ponctuelle, si elle permet précisément de mettre les points sur les «i», ou de mettre carrément le «i» qui manque à «descollés» pour être «d’écoliers». Je ne suis pas contre, mais encore faut-il qu’elle soit appliquée avec

En raccourci PISA 2009

La Suisse au-dessus de la barre La Suisse se situe nettement au-dessus de la moyenne de l’OCDE dans les trois domaines examinés par PISA 2009: lecture, mathématiques et sciences. Par rapport aux résultats obtenus en 2000, la Suisse a clairement amélioré sa position internationale en lecture. Elle est parvenue entre 2000 et 2009 à réduire sa proportion de mauvais lecteurs. En mathématiques, elle fait une fois de plus partie de l’élite de la comparaison internationale. www.pisa2009.ch

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d, Alexis Girou du CO té ai tr re nt enseigna ur. te au de Bagnes et

modération. J’ai pas osé dire avec… retenue! Donc je suis contre! Depuis que… Un soir, j’avais collé un élève qui n’avait pas travaillé son allemand. On a parlé… de sa passion pour la guitare, des deux ou trois textes de chanson qu’il avait écrits. On s’est quittés sur une poignée de main entre quatre zyeux. Mais le lendemain, il savait sa leçon. Le surlendemain aussi. Je ne sais pas ce qu’il est devenu, cet élève. Je ne l’ai plus revu. Mais il m’accompagne aujourd’hui de quelques accords bien plaqués sur sa guitare électrique, pour te chanter «Mais oui, mais oui, les collés finis…». Et si t’es pas d’accord, ben… J’te casse la gueule à la récré! Avec le sourire,

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Cours d’appui à Genève

Future loi scolaire fribourgeoise

Les moyens manquent

Pas de précipitation

Manque de personnel qualifié et de locaux. Pas facile d’assurer un soutien pédagogique destiné aux élèves en difficulté au primaire. C’est en tout cas le point de vue de plusieurs députés, issus de différents bords politiques, qui réclament une évaluation de la situation. Avec le retour des notes à l’école primaire, le règlement d’enseignement a été modifié et prévoit depuis trois ans la mise en place de mesures d’accompagnement pour les élèves redoublants, promus par tolérance ou par dérogation. Dans ces deux derniers cas, 3400 enfants sont concernés, selon le DIP (Département de l’instruction publique). Mais l’efficacité du dispositif de lutte contre l’échec scolaire est mise en doute. Tribune de Genève (2.12)

L’avant-projet de loi ne satisfait pas le corps enseignant. Il manque, selon lui, de vision et d’ambition. Les établissements devraient être autonomes. Pour la FAFE, la fédération faîtière, cet avant-projet n’est qu’un «simple toilettage» de la loi de 1985. Il ne reflète pas la réalité du terrain et n’offre aucune perspective d’avenir. L’analyse est partagée à tous les degrés de l’enseignement obligatoire, du primaire au secondaire, et tant du côté romand que du côté alémanique. Concrètement, la FAFE pose deux revendications. D’une part, elle demande la mise en place d’un groupe de travail pour préciser le statut des enseignants. D’autre part, déplorant que les enseignants n’aient pas été étroitement associés à la rédaction de l’avant-projet, elle demande de réécrire «à 100%» le projet, avec cette fois leur participation active. La Liberté (3.12)

Formation

Faute de place à Burier, ils étudient à Lausanne Avec 1500 élèves, le gymnase de la Tour-de-Peilz explose. Des dizaines de jeunes doivent se déplacer dans la capitale. Parmi les facteurs qui conduisent au déplacement des gymnasiens loin de leurs domiciles, on trouve le choix des options: ainsi, cette année, beaucoup d’étudiants ont opté pour l’option spécifique biologie-chimie. Autre facteur déterminant: la capacité d’accueil des établissements. Pour répondre à la demande, deux ou trois gymnases supplémentaires devraient être créés dans le canton d’ici à dix ans. Dont un dans l’Est vaudois. 24 Heures (3.12)

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Goût de la lecture en France

Des associations se mobilisent Les enfants d’aujourd’hui lisent-ils moins que leurs aînés? Si la question reste à trancher par les spécialistes, les initiatives scolaires et associatives fleurissent sur le terrain pour apporter une réponse sinon définitive du moins concrète. La plus célèbre «Lire et faire lire», lancée en 1999 par l’écrivain Alexandre Jardin, est aujourd’hui forte de 12’000 bénévoles de plus de 50 ans qui font la lecture aux enfants du primaire après la classe. Mais de nombreux projets restent portés par les enseignants eux-mêmes. La Croix.com (7.12)

Ecole privée

Troubles de l’apprentissage La première école privée spécialisée dans les troubles dits de la constellation des «dys» vient d’ouvrir ses portes à Chézard-SaintMartin dans le Val-de-Ruz. L’école des Dix atouts accueille des élèves du primaire et du secondaire qui peinent à suivre le cursus de l’école publique en raison de leur dyslexie, dysphasie, dyscalculie, dysorthographie ou de leur TDAH (Trouble déficit de l’attention/hyperactivité). A l’école des Dix atouts, les élèves suivent un programme qui correspond à leur degré scolaire, mais adapté à leurs troubles, notamment grâce à des logiciels informatiques spécialisés. L’Express (10.12)

Ecole continue

Pour les Romands, le chemin sera long Dans les deux cantons de Vaud et Genève, les votations ont tourné au plébiscite. A Genève, plus de 80% des électeurs ont réclamé l’accueil des élèves durant toute la journée. Les Vaudois, un an plus tôt, avaient dit «oui» à plus de 70% à un projet semblable. Mais entre l’expression de la volonté populaire et sa mise en œuvre, il y a un chemin long et ardu. Tant à Genève que dans le canton de Vaud, il s’agit pour l’essentiel d’étendre à

(

D ’un numéro à l’autre

Revue

de presse

toute la scolarité obligatoire, donc aux adolescents, une prise en charge déjà établie pour le pré-scolaire et tout ou partie du primaire. Le sujet agite aussi les autres cantons. Les Bâlois ont été les premiers à expérimenter, depuis trente ans déjà, les formules permettant de mieux concilier travail et famille. Le Temps (10.12)

Nouvelle grille horaire à Genève

Le latin «in periculo» A Genève l’enseignement de la langue morte est supprimé en 7e du Cycle et perd deux heures. C’est le grand perdant de la nouvelle grille horaire du Cycle d’orientation, avalisée récemment par le Conseil d’Etat. Deuxième coup de massue: l’abandon du projet d’une heure de langue et culture latine (LCL) obligatoire pour tous les élèves. Le projet avait pour but d’offrir une initiation à la langue, mais surtout, à la culture et à l’histoire latines. Du côté des enseignants, c’est l’incompréhension et la déception. Tribune de Genève (10.12)

Loi scolaire

Fribourg: des classes de 20 élèves Le Syndicat des services publics (SSP) propose de limiter à 20 le nombre d’élèves par classe et de réduire l’effectif en fonction du nombre d’écoliers présentant des difficultés. Dans sa prise de position sur l’avant-projet de loi scolaire, il demande également davantage de moyens pour les élèves en difficulté. Et il propose que les établissements scolaires aient des «référents d’accueil» pour les migrants. Il

Résonances - Février 2011

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souhaite encore une diminution des unités d’enseignement, dans tous les niveaux, constatant que de plus en plus d’enseignants souffrent d’une surcharge de travail. Dans un autre domaine, le syndicat estime «indispensable» de développer les accueils extrascolaires. Il estime d’autre part que la loi scolaire ne doit pas faire référence à la «conception chrétienne de la personne» et qu’elle doit retirer l’enseignement religieux de la grille horaire. La Liberté (13.12)

Ecole vaudoise

En classe après la retraite Le Conseil d’Etat vaudois a ouvert une brèche pour lutter contre la pénurie de maîtres. Depuis que le canton avait décidé d’éradiquer le réengagement de personnel retraité, pratique jugée incompatible avec les règles de la Caisse de pensions, syndicats, politiques et directeurs d’école se battaient pour que cela change, jugeant cette manne de professionnels précieuse face à des remplaçants sans titres. Le Conseil d’Etat a cédé. Mais il a posé une limite qui fait bondir les syndicats: sur un an, le gain cumulé du remplacement et de la retraite ne peut dépasser le dernier salaire, ce qui risque d’obliger à employer plusieurs retraités lors de congés de longue durée. 24 Heures (13.12)

Société

Prévenir le suicide des jeunes à l’école Dans le canton de Vaud, les Jeunes libéraux-radicaux veulent que la formation des enseignants intègre des cours consacrés à ce fléau. La demande des Jeunes PLR sera déposée via un député

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«adulte». Le texte aborde notamment la question de la formation des professeurs. Selon les politiciens en herbe, les enseignants devaient davantage apprendre à repérer un jeune suicidaire en classe et à réagir en adéquation. «Ces propositions sont intéressantes, mais qu’on arrête de toujours vouloir charger l’école», tempère Georges Pasquier, président du Syndicat des enseignants romands. Il rappelle que les infirmières scolaires font déjà un travail «considérable» sur ce dossier. 20 minutes (13.12)

Ecole publique

Profs à tout prix Des écoles de Suisse alémanique recherchent désespérément des enseignants. La pénurie est telle dans les classes de 12 à 15 ans qu’elles doivent trouver des idées originales pour recruter. La proposition d’un établissement public d’Appenzell-Rhodes-Extérieures a fait grand bruit, la directrice de l’école de Waldstatt annonçait vouloir donner une prime aux enseignants qui parviendraient à engager un collègue. Qu’une école ait pu y songer montre la gravité de la situation. Avec près de 40% d’enseignants sur le point de prendre leur retraite et une augmentation significative des temps partiels, la situation devient urgente outre-Sarine. 24 Heures (14.12)

Lutte contre le décrochage

Des universitaires pour motiver les jeunes La recette connaît un franc succès à Montréal; la voici qui fait maintenant son apparition dans trois écoles de Québec. Grâce à un partenariat avec l’Université Laval, des étudiants universitaires luttent à leur façon contre le décrochage en développant des activités parascolaires avec des jeunes du secondaire. Et manifestement, les résultats sont au rendez-vous. Cette année, 54 étudiants universitaires coordonnent la mise en place de projets de radio, de cinéma, de musique, dans une vingtaine d’écoles. Ils sont rémunérés par leur université respective à raison de 15 heures par semaine, durant toute l’année scolaire. Le Soleil, Québec (17.12)

L’école en Tunisie La lecture constitue un outil efficace dans la communication, l’accès au savoir et la conquête du monde de l’emploi. Le ministère de l’Education a organisé à Tunis, un colloque international sur le thème «La motivation à la lecture», en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance «Unicef», l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture «Isesco» et l’Institut français de coopération (IFC). La rencontre à laquelle prennent part des experts, universitaires, inspecteurs pédagogiques, enseignants ainsi que des hommes de la culture, de l’édition et des médias vise à identifier le phénomène de la désaffection à l’égard de la lecture en vue de mettre en place une stratégie aux contours clairs visant à motiver les élèves et les enseignants à cette pratique et à les réconcilier avec le livre. Le colloque tend, également, à échanger les idées sur les moyens à même de promouvoir l’enseignement des langues. La Presse.tn (18.12)

Ecole française

Les notes, pour quoi faire? La culture de la note est encore très présente dans l’école française, historiquement tournée vers la sélection. Si le modèle répondait aux exigences d’un système élitiste avant la massification scolaire, il apparaît aujourd’hui en total décalage. L’obsession du classement à laquelle il répond crée, dès l’école élémentaire, une très forte pression scolaire et stigmatise des élèves qu’il enferme progressivement dans une spirale d’échec. Alors que la confiance en soi est indispensable à la réussite scolaire, les conséquences de ce système sur les élèves en difficulté sont désastreuses: fissuration de l’estime de soi, absence de valorisation de leurs compétences, détérioration des relations familiales et, à terme, souffrance scolaire. Le Nouvel Observateur (18.12)

Regard

Le suisse-allemand n’existe pas Les questions liées à l’usage du schwyzerdütsch soulèvent à chaque fois les passions. Venant de s’achever, le Programme national de recherche 56 (PNR), consacré à la «diversité des langues et compétences linguistiques en Suisse» n’a abordé aucune de ces questions. Un seul des 26 projets de ce PNR modestement doté de 8 millions de francs est consacré au suisseallemand. Servant de base aux chercheurs pour déposer leurs projets, le plan d’exécution du PNR 56 avait mentionné, sans la mettre vraiment en avant, la problématique du dialecte. C’est un acte manqué à l’image de la politique des langues en Suisse: les Suisses se comprennent assez pour ce qu’ils veulent – ou précisément ne veulent pas – faire ensemble. Le Temps (20.12)

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SFT/URD

des épreuves cantonales

60 professionnels réunis à l’ECCG de Martigny autour des pratiques et des enjeux des épreuves cantonales.

Une rencontre fort intéressante, fruit d’une collaboration intercantonale romande et institutionnelle étendue (organisateurs et intervenants issus de l’Université de Genève, de l’IRDP, de la HEP de Fribourg, des Unités de recherches et de divers services des départements cantonaux romands) s’est tenue le 24 novembre 2010, à l’ECCG de Martigny, autour des pratiques et des enjeux des épreuves cantonales. Cette rencontre, qui s’inscrivait dans le cadre des journées d’étude de la section suisse de l’ADMEE-Europe (Association pour le Développement des Méthodologies d’Evaluation en Education1), a rassemblé soixante personnes: une vingtaine de collègues venus des cantons de Fribourg, Genève, Neuchâtel et Vaud, plus de 25 collègues valaisans, 4 collègues tessinois, et un collègue d’Aarau! Cet après-midi de réflexion a permis de confronter différentes pratiques et de mettre en évidence les principales questions que suscite le recours toujours plus fréquent à des épreuves standardisées, épreuves intéressant généralement les enseignants, mais inquiétant aussi bon nombre d’entre eux. Après un mot de bienvenue de Messieurs Jean-François Lovey et Walther Tessaro (délégué suisse de l’ADMEE-Europe), un tour d’horizon de la situation des épreuves ex-

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6 0 professionnels autour

Le chiffre du mois

ternes en Suisse romande et trois tables rondes ont été proposées. La première traitait des épreuves cantonales à visée pronostique, à l’aide des épreuves neuchâteloises et fribourgeoises. La deuxième concernait les épreuves cantonales à visée certificative au Cycle 3, en évoquant l’épreuve cantonale de référence de 8e dans le canton de Vaud et les épreuves communes au

cycle d’orientation du canton de Genève, alors que la troisième table ronde évoquait plutôt les enjeux des épreuves de référence non standardisées, à partir d’épreuves valaisannes et neuchâteloises. Enfin, un état des travaux concernant

les épreuves romandes communes et les standards HarmoS concluait les présentations. Nous retiendrons ici quelques propos formulés lors de cette rencontre pour illustrer brièvement les contenus abordés: Les épreuves utilisées dans les divers cantons romands et leurs enjeux sont très variés. Les épreuves peuvent par exemple compter ou non dans une moyenne annuelle, avoir différentes fonctions, prendre ou non en compte les différentes filières dans leur élaboration et/ou leur correction, être produites ou non par des équipes stabilisées dans le temps, être corrigées individuellement par les enseignants, en suscitant les échanges entre eux (dans un même local, coachés par l’inspecteur) ou sans leur intervention. La conceptualisation autour des épreuves standardisées évolue. L’entrée par les buts et fonctions de ces épreuves est complétée, voire remplacée, par une dimension davantage liée à ce que représente l’épreuve pour l’élève et/ou l’enseignant. On situe alors

En raccourci Alimentation et mouvement

Newsletter La newsletter du Centre Alimentation et Mouvement paraîtra plusieurs fois par année, au gré des différentes annonces, nouveautés, informations et autres manifestations en lien avec l’alimentation équilibrée, le mouvement au quotidien et la promotion de la santé en Valais, en Suisse ou à l’étranger. www.alimentationmouvementvs.ch

Résonances - Février 2011

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ces épreuves sur un continuum entre épreuves à enjeux faibles vs élevés (ex: une épreuve renforce ou non la motivation à apprendre/enseigner, indique plus ou moins les compétences ou objectifs d’apprentissage les plus importants, exerce une pression plus ou moins forte). Dans le cadre d’HarmoS, un modèle de compétences pour chaque discipline et des standards pour chaque sous-domaine des aspects de compétences ont été élaborés. Des items ont été produits et testés en vue de valider le modèle dont la stabilisation est prévue pour 2018. L’IRDP (Institut de Recherche et de Documentation Pédagogique) a été mandaté par la Convention Scolaire Romande pour analyser les situations cantonales, préparer une décision sur l’orientation des épreuves à venir, explorer les modèles existants. Cet institut a notamment pour piste de travail un concept qui favorise des épreuves utiles au terrain, qui offre une souplesse d’organisation, qui caractérise une évaluation de savoirs et de compétences. Les informations exposées lors de ce colloque ont été particulièrement riches et nombreuses et c’est autour d’un apéritif offert par le DECS et magnifiquement préparé par le Botza (Centre valaisan de formation de requérants d’asile) que les échanges se sont poursuivis. Les discussions ont alors favorisé les synergies entre des collaboratrices et collaborateurs d’horizons variés désireux d’œuvrer à une évolution concertée du dossier dans les divers cantons, en permettant aux uns d’apprendre de l’expérience des autres.

Note 1

Association internationale francophone qui réunit des chercheurs, enseignants, formateurs, cadres et autres personnes intéressées par les questions d’évaluation en éducation et en formation (www.admee.org).

( Résonances - Février 2011

En raccourci Educa.ch

Nouveau visage Le portail de l’éducation adopte un nouveau visage. Découvrez un design moderne, une navigation améliorée, et profitez des fonctions d’évaluation et de commentaires. www.educa.ch Café pédagogique

Guide web 2011 Comment choisir les sites qu’il faut absolument avoir dans nos favoris? Et surtout comment se limiter à dix sites? Impossible. On a beau essayer, ça ne marche pas, même en mettant de côté certains sites indispensables au professeur documentaliste. Le guide web 2011 du Café pédagogique est donc le résultat d’un tri de grande ampleur. www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2010/indis2011_CDI.aspx

Votre adresse Educanet2 Depuis juin 2007, la plateforme Educanet2 est l’outil de communication officiel entre le DECS et le corps enseignant. Un compte Educanet2 est à la fois une adresse de messagerie personnelle et un accès individuel aux communiqués et aux documents. La construction des adresses (prenom.nom@vs.educanet2.ch) est basée sur les données officielles inscrites dans les services administratifs. Une modification de nom de famille doit être annoncée auprès de la Caisse cantonale de compensation ou auprès de l’agent AVS communal: la modification est ensuite automatiquement reportée.

http://vs.educanet2.ch

La modification d’un prénom pour des raisons d’usage ou d’orthographe peut être effectuée directement sur le compte Educanet2 sans modification des documents d’identité. La récupération d’un mot de passe perdu doit obligatoirement passer par le formulaire en ligne adéquat. Ces procédures sont disponibles dans la rubrique «EDUCANET2 - Helpdesk Aide en ligne» du portail du Service de l’enseignement: http://vs.educanet2.ch La rubrique «Support» de la page d’accueil de www.educanet2.ch fournit également de nombreuses réponses aux questions fréquemment posées (FaQ).

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Donner le goût de lire Comment donner le goût de lire aux enfants? Comment s’y retrouver dans les nombreuses activités déjà proposées? Cet ouvrage fait le point sur la lecture et propose trente animations de la maternelle au lycée (créer une bibliothèque sonore en maternelle, la course à l’humour, les donneurs de voix, le livre vivant…), pour donner envie de lire aux jeunes, y compris les faibles lecteurs.

Christian Poslaniec. Donner le goût de lire. De la Martinière, 2010 (1re édition 2001). www.lamartinierejeunesse.fr

Raconte-moi une poésie Recueil de 64 petites comptines qui dansent au rythme des saisons sur le chemin de l’année scolaire. Activités, évènements et fêtes pour les enfants de 3 à 7 ans. Chaque phrase d’une poésie enferme ses mots dans une bulle pour les transformer en une image qui facilite la lecture. L’enfant qui ne sait pas lire utilisera cette ronde de bulles pour mémoriser le texte.

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L’enfant qui apprend à lire dispose d’un appui pour guider sa lecture. Cet ouvrage fait suite à Dessine-moi une poésie paru en 2004. Raconte-moi une poésie est à votre disposition, dès février, dans les librairies de Sion et de Sierre et aux Editions à la Carte à Sierre. Suzanne Hefti. Raconte-moi une poésie. Sierre: Editions à la Carte, 2011. www.edcarte.ch

Le cri de Riehmers Hofgarten Roman de la rupture... La trame de Simon et Aélia se tisse au fil des lieux visités par Simon; Berlin, Paris, le Valais (Sion), Bruxelles, Rome aussi. Simon qui erre, qui écrit, qui boit, qui est angoissé, qui tente l’aventure d’une bouquinerie, qui se demande pourquoi écrire mais ne peut faire rien d’autre. Et Aélia, belle, aimée, toujours avec sa harpe et sa casserole, Aélia qui, n’en pouvant plus de leurs angoisses, quitte Simon. Poème d’amour moderne, Le cri de Riehmers Hofgarten met en œuvre un style personnel et pourtant universel... Seigneurs, vous plaît-il d’entendre un beau conte d’amour? C’est de Simon et d’Aélia. Ecoutez comme à grand’joie, à grand deuil ils s’aimèrent. Né en 1981 à Sion, Bastien Fournier est titulaire d’une maîtrise (Master) de Lettres classiques de la Sorbonne (2004). Outre ses activités littéraires (fiction, théâtre, organisation d’événements culturels), il enseigne le latin et le français et donne régulièrement des lectures de ses textes.

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L a sélection du mois

Livres

Les livres présentés dans cette rubrique sont disponibles à la Médiathèque Valais. www.mediatheque.ch

des enfants et des adolescents mérite toute notre attention. Pour cette raison la question de l’interaction entre le bienêtre des jeunes et leurs fonctionnements à l’école est abordée dans cet ouvrage. L’école comme système donne le cadre pour l’enseignement et l’éducation. Il faut être attentif aux interactions de toutes les personnes à l’intérieur de l’école. Ce livre plaide pour une redistribution des tâches. L’école est de plus en plus confrontée à des problèmes psychosociaux. Pour cela il faut revoir les activités préventives dans les écoles. Ce type de problème demande une adaptation des interactions entre les personnes qui travaillent dans les écoles. Gebhard Hüsler. Formation Ecole - Santé. Zürich: Rüegger, 2010. www.zrg.ch

Bastien Fournier. Le cri de Riehmers Hofgarten. Charmey: l’Hèbe, 2010. www.lhebe.ch

Formation – Ecole - Santé L’école a une fonction importante dans notre société. Elle a un mandat d’enseignement et d’éducation. Pour comprendre l’école, il faut tenir compte de trois facteurs: les enseignants, les élèves et le cadre. Les enseignants sont les piliers qui portent l’école. Ils influencent le climat scolaire, le milieu d’apprentissage, et de plus, ils sont les séismographes de notre société. Ce livre s’intéresse au bien-être des enseignants et met en évidence les problèmes qui peuvent apparaître. Le bien-être

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Festival

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L e 5 festival de films visages: ee

Olivier Taramarcaz

Le 5e festival de films intergénération visages se déroule du 22 au 27 février 2011 au Manoir de la Ville de Martigny, avec une première soirée au Cinéma Corso. Le festival de films visages explore à sa manière la singularité des parcours de vie, les regards de connivence,les interpellations réciproques entre générations et cultures. Il porte un regard poétique, symbolique, sur l’ordinaire. Le réel y côtoie l’imaginaire. Le festival visages débute avec trois films projetés au Cinéma Corso mardi 22 février dès 18 h - en présence des réalisatrices et réalisateurs, avec les films La femme aux cinq éléphants de Vadim Jendreyko (2009), Ultima donna (2010) de Tristan Aymon, et La petite chambre, de Stéphanie Chuat et Véronique Reymond.

Atelier Cinéma Sylvain Biegeleisen, Israël, anime l’atelier Cinéma Un film un jour sur le thème «La mémoire et les silences» le vendredi 25 et le samedi 26 février au Manoir de Martigny. L’atelier intergénérationnel propose aux participants de réaliser ensemble un film en un jour, à partir d’éléments significatifs: photos, lettres, objets, qui appartiennent à

l’imaginaire du réel leur histoire, à leurs racines. Le film sera présenté à l’issue du festival, le dimanche 27 février. A noter que Sylvain Biegeleisen sera également présent lors de la projection de son film La dernière carte - jeudi 24 février à 19 h 15.

Des films pour petits et grandparenfants Le festival visages programme aussi plusieurs films partant du regard d’enfants, comme JIBURO de Lee Jung-Hyang (2009) – mercredi 23 février à 14 h 30 – Un jeune enfant est contraint de passer ses vacances à la campagne chez sa grand-mère, qu’il ne connaît pas. Mordu de jeux vidéo et super héros, il va apprendre à s’adapter à une vie marquée par un autre rythme, et surtout à cohabiter avec une vieille femme complètement étrangère à son monde. Une vie toute neuve d’Ounie Leconte (2008) propose de se plonger dans le récit-fiction à partir du regard d’une enfant de neuf ans, placée dans un orphelinat par son père. En-

Pour plus d’infos Organisation: Pro Senectute Suisse, Manoir de la Ville de Martigny, Caves du Manoir. Coordination Festival: Olivier Taramarcaz, Christiane Richon, Delphine Besse, Véronique Gay. Informations et réservation: Manoir de la Ville de Martigny 027 / 721 22 30. Tarifs: séance CHF 10.-; soirée CHF 15.-; abonnement festival CHF 80.-. Contact: olivier.taramarcaz@pro-senectute.ch; delphine.besse@villedemartigny.ch. www.pro-senectute.ch / www.manoir-martigny.ch / www.cavesdumanoir.ch

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tre chemin de deuil, recherche de repères, identité à construire, ce film aborde les grands thèmes liés à l’abandon, à l’adoption.

Récit-théâtre Jean Bojko, acteur et metteur en scène au Théâtre Eprouvète en France, a créé l’Université des Bistrots, mais aussi l’association Artistes à domicile. Il anime un atelier de théâtre avec des personnes âgées. Le film réalisé par Arte autour de cet atelier sera projeté le jeudi 24 février à 18 h. Jean Bojko investit la scène des Caves du Manoir – vendredi 25 février à 20 h 45 – avec la pièce en solo: Un temps à deux pattes, texte écrit en vue de la réalisation d’un film. Un temps à deux pattes c’est le passage, le franchissement d’un pas, d’un temps à un autre, sans possibilité de retour, où se confondent les débuts et les fins.

Brunch et cinéma Le dimanche 27 février plusieurs films seront projetés avec un temps de discussion autour d’un brunch, dès 11 h, avec la présence notamment du contrebassiste Jacques Siron. Pour clore le festival, en partenariat avec le Manoir de la Ville de Martigny, nous convions le public à la projection unique en première suisse du film réalisé en 2010 par Tamra Davis: Jean-Michel Basquiat: the radiant Child.

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Education physique

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S emaines de ski

de la HEP Valais Dans le courant de l’automne 2008, un postulat de M. JeanFrançois Copt, actuel président du Grand Conseil, passa la rampe du législatif valaisan. Suite à un constat plus ou moins réel qui précisait que les futurs enseignants valaisans n’avaient plus les compétences nécessaires pour enseigner le ski, la HEP-Vs fut chargée de mettre sur pied une formation pratique obligatoire sur les pistes. Le calendrier très court força les deux chargés d’enseignement de l’éducation physique de l’école à se rabattre sur des solutions d’urgence pour mettre sur pied en deux mois un programme attrayant répondant à cette demande. Un téléphone plus tard, le Touristenheim «Bergfreude» nous ouvrit ses portes et la famille Fugnanesi-Loretan nous donna son accord. Comme les installations mécaniques du Torrenthorn, la patinoire et toutes les installations de ce village étaient également disponibles à cette période, c’est donc avec un grand soulagement que les organisateurs jetèrent leur dévolu instantanément sur Loèche-les-Bains pour ces semaines de formation.

Programme La demande de l’autorité étant double, donner une formation J+S et développer des compétences organisationnelles dans les activités sur la neige, deux programmes adaptés furent mis sur pied: Un programme essentiellement basé sur l’enseignement du ski fut concocté pour les personnes ayant réussi l’examen d’entrée J+S (Toute la formation à ski, des

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rent la première semaine de cours; les deux autres classes de St-Maurice se rendirent à Loèche-les-Bains la deuxième semaine.

Enseignement Les cours furent donnés par des professionnels des différentes branches: des professeurs de ski, des guides de moyenne montagne, des spécialistes des premiers secours et des enseignants spécialisés interviennent toute la journée et en début de soirée pour partager leurs connaissances et surtout leurs compétences professionnelles avec les étudiants.

ier i depuis janv HEP ont suiv es lé vo s oi i. Tr maines de sk 2009 ces se

leçons pratiques avec des classes, un examen final). Un programme basé sur l’enseignement des activités en lien avec la neige fut proposé à toutes les autres personnes (Patinoire, jeux dans la neige, randonnée à raquettes, activité en salle de gymnastique, piscine, …), en alternance bien sûr avec l’enseignement du ski. Une formation théorique fut également mise sur pied tous les soirs sur différents thèmes: gestion administrative de journées de ski, didactique du ski, premiers secours, gestion de la vie de camp sportif, …). Les étudiants de la HEP étant répartis sur deux sites, la classe de Brig et une de St-Maurice, ainsi que tous les participants J+S fréquentè-

La vie de camp

Pour de nombreux étudiants, la vie en groupe dans des dortoirs de 10 places fut une grande découverte. La gestion des douches, la distribution de la nourriture ou les horaires stricts à respecter (de jour comme de nuit) furent une source d’inquiétude. Mais très vite, la raison prit le dessus et tout le monde trouva son compte, organisateurs comme participants.

2009-2011 Trois volées ont donc suivi depuis janvier 2009 ces semaines de ski. Ce qui avait été au départ une solution de «secours» est devenu un évènement incontournable de la HEP. En effet, ces semaines se sont non seulement «incrustées» dans ce sympathique village haut-valaisan mais elles sont devenues un des éléments à remplir pour l’obtention du «Bachelor» final donnant l’autorisation d’enseigner.

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Le bilan est très satisfaisant: la HEP a non seulement rempli les exigences demandées par le législatif mais elle met à disposition des étudiants des semaines très appréciées. L’entente y est toujours très cordiale, les liens se resserrent entre les étudiants et entre ces derniers et les chargés d’enseignement. Mais l’élément le plus important traité durant ces semaines de sport de neige est sans doute le développement de compétences professionnelles utilisables dans toutes les activités de l’école (déplacement, promenade d’école, sortie environnement, …). De cette manière, les enseignants ont non seulement à leur disposition des connaissances didactiques, mais ils ont surtout des outils pour gérer avec précision et efficacité l’organisation de leur classe.

Les activités alternatives proposées: La patinoire: Découverte d’une didactique spécifique et peu connue Gestion des niveaux et des différents thèmes techniques Gestion du matériel Gestion de la sécurité

Le bilan de ces semaines de ski est très satisfaisant.

Les activités dans la neige: Organisation d’activités ludiques facilement réalisables près de son école en cas de neige. Utilisation de matériel simple pour ces jeux Réalisation d’une bibliothèque d’exercices à disposition (Fiches) Gestion de la sécurité et du matériel La randonnée à raquettes: Découverte de la région (Connaissances géographiques) Approche de la nature (Faune et flore) Construction de compétences professionnelles (Connaissances

de la météo, des risques d’avalanches, connaissance du manteau neigeux, …) Gestion du matériel Organisation du contenu du sac à dos de l’enseignant Les activités en salle de gymnastique Organisation d’activités alternatives en cas de mauvais temps Organisation de séances de récupération active pour la gestion de la fatigue Organisation de tournois … Le team EP: Nathalie Nanchen, Gérard Schroeter, Lionel Saillen

En raccourci Exposition

Sciences humaines

A chacun sa cabane

Le retour de la solidarité

Première étape d’une tournée organisée en Suisse romande par Jeunesse et Médias.Arole, une exposition collective de la Cabane sur le chien est à découvrir jusqu’au 18 février 2011 à la Bibliothèque des jeunes de Sion (bibliothequedesjeune@netplus.ch - 027 324 13 63). Elle présente des sculptures-cabanes réalisées par des illustrateurs pour la jeunesse.

Outre le dossier sur le retour de la solidarité, la rubrique «Comprendre» livre un bilan de l’ouverture de l’accès des lycéens des quartiers défavorisés aux écoles de l’élite française. Il est en outre question de résultats de recherche et d’enquêtes sur la mixité à l’école, sur la durée de la scolarité, sur l’exclusion d’un pair. www.scienceshumaines.com

Tenue de classe

Prix cps 2011: ouverture du concours

La classe côté professeur

«La communication de l’école: soigner son image, quels enjeux?»

Ce portail de ressources et de formation est dédié à l’accueil, l’accompagnement et la formation des professeurs stagiaires et des professeurs néo-titulaires. Il vise, notamment via des vidéos, à donner des réponses concrètes aux questions spécifiques des professeurs stagiaires. www.cndp.fr/tenue-de-classe

( Résonances - Février 2011

Qui peut participer à ce concours? Les gymnases, les écoles de culture générale et les écoles de commerce qui utilisent la communication comme instrument d'échange ou qui planifient de le faire. Délai pour le dépôt des dossiers: le 6 juin 2011. www.wbz-cps.ch

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G illes Saillen,

Re ncontre

président de l’AVECO Gilles Saillen, nouveau président de l’Association valaisanne des enseignants du cycle d’orientation, a accepté de faire un premier point de son activité. A l’automne 2010, il a succédé à Pascal Knubel, devenu inspecteur de la scolarité obligatoire.

un travail en partenariat, principalement avec le Service de l’enseignement, la FMEF et les associations d’enseignants des autres degrés. Chacun défend ses intérêts, toutefois cela se fait dans une dynamique de collaboration et de confiance.

Après avoir effectué son école primaire à Fully, son CO à Martigny et sa maturité latin-anglais au Collège des Creusets à Sion, Gilles Saillen a obtenu une licence à la Faculté des Lettres à Genève et un DMG à Fribourg. Suite à un remplacement au CO de Derborence à Conthey, il est devenu enseignant dans ce même cycle d’orientation. Après avoir dispensé des cours de français, d’allemand, de sciences et d’informatique, le nouveau président de l’AVECO a conservé des heures de français et d’informatique, ayant six heures de décharge pour cette fonction.

Comment qualifieriez-vous la collaboration avec le DECS? Globalement elle est bonne et nombre de nos revendications sont entendues. Nous nous sommes exprimés lors de la consultation sur les projets de lois sur le statut et le traitement du personnel enseignant et les nouvelles moutures montrent que la plupart de nos remarques ont été prises en compte. Par contre, au niveau des délais, nous sommes déçus, car nous aurions souhaité une entrée en vigueur en 2011, en même temps que le nouveau CO et l’introduction du Plan d’études romand en 1re année de CO. Hélas nous n’avons pas de prise sur le calendrier. Nous ne pouvons donc qu’espérer que cela passe en première lecture en mai et en deuxième lecture en septembre prochain.

Gilles Saillen, quelle était votre motivation initiale pour devenir enseignant? Avoir des parents dans l’enseignement, cela a certainement contribué à orienter mon choix. De plus, j’ai toujours aimé l’école et dès la fin du primaire, j’ai sérieusement envisagé de devenir enseignant. A l’université, il y a un petit moment où j’ai hésité avec le métier d’archiviste, mais les quelques remplacements effectués à la fin de mes études m’ont définitivement convaincu. Qu’est-ce qui vous a déterminé pour reprendre la présidence de l’AVECO? Le défi m’intéressait et comme personne d’autre au comité ne l’était,

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ritaire estime prio Gilles Saillen ration de r à l’amélio de travaille au métier l’image liée . d’enseignant

j’ai donc saisi l’opportunité. En 2006, je suis entré à l’AVECO en étant secrétaire de l’Association, donc j’avais une certaine connaissance des dossiers. Certes, mais au vu des multiples dossiers actuels touchant à l’école, le défi est de taille, pour ne pas dire presque angoissant… Le lendemain de ma nomination, j’ai été pris d’inquiétude. Depuis cela s’est dissipé, ce qui ne signifie pas pour autant que tout sera simple. Au fil des séances, j’ai réalisé l’ampleur de la tâche, tout en relativisant, car les gros chantiers sont déjà bien avancés et certains dépassent largement le champ du secondaire I. Pour un dossier comme le PER par exemple, il y aura assurément des ajustements après son introduction, mais là on a davantage de marge de manœuvre pour gérer. Par ailleurs, la présidence de l’AVECO, c’est avant tout

L’image des enseignants n’est pas forcément des meilleures auprès des politiques… En effet, mais avec la FMEF nous allons travailler à l’amélioration de notre image auprès des députés, car il y a une méconnaissance de notre métier. Les revalorisations du statut et du traitement devraient aussi participer à cette amélioration de l’image de l’enseignant dans la société, ce qui est essentiel

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pour faire face à la pénurie annoncée d’enseignants… La revalorisation matérielle permettra de diminuer l’écart salarial actuel entre le secondaire I et le secondaire II. Cependant, ne nous leurrons pas: cette revalorisation, qui restera modeste, évitera en partie la fuite des enseignants au secondaire II mais n’attirera pas suffisamment d’enseignants au CO. Une revalorisation de la profession en termes d’images est aussi essentielle, étant donné qu’il y a quantité d’idées reçues qui circulent. Dans la société, beaucoup oublient tout le travail de préparation des cours et ignorent le stress de la classe. Toutefois il me semble que le CO est un peu moins touché par ce déficit d’images, puisque nombreux sont ceux qui disent qu’ils ne voudraient pas travailler à notre place, imaginant les adolescents ingérables, ce qui est une autre idée reçue. C’est certainement la tranche d’âge la moins facile, mais là encore il convient de ne pas caricaturer, car ce peut aussi être très intéressant. Malgré cela, lorsqu’il est question de hausse salariale, les réactions sont moins empathiques. Qui devrait agir pour revaloriser l’image des enseignants, au-delà d’une amélioration salariale? Le Département pourrait intervenir plus souvent en notre faveur, en particulier dans les médias et auprès des députés. Ce changement d’image ne se fera pas du jour au lendemain. L’un des principaux paradoxes, c’est que la société et les familles demandent à l’école de faire toujours plus, tout en ayant un jugement sévère à son égard. Quelle sera votre touche personnelle apportée à la présidence de l’AVECO? Dans l’immédiat, mon objectif est de tout mettre en œuvre pour que les lois sur le traitement et le statut soient adoptées. Les enseignants du secondaire II et du primaire sont mieux organisés que nous pour défendre leurs intérêts particuliers et

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un autre de mes défis serait de contribuer au développement d’une sorte de lobby du secondaire I. En prolongement de ces dossiers, il faudra que l’AVECO reste très attentive à toutes les tâches administratives et les collaborations qui nous sont régulièrement ajoutées. Etes-vous de ceux qui se disent inquiets par l’importance du nombre de temps partiels dans l’enseignement? Ce n’est pas forcément dans l’intérêt de la défense de notre statut. Certains, en n’enseignant que quelques heures par semaine, ne voient pas de la même façon les problèmes ou alors ne veulent pas s’impliquer, estimant certaines problématiques secondaires. On sait que dans la profession il y aura de plus en plus de temps partiels, aussi il nous faudra là aussi être attentifs pour que l’unité demeure entre tous les enseignants et que la répartition des tâches soit correctement équilibrée. Je pense en particulier à la 3e année de CO, qui voit sa mission d’orientation accentuée, ce qui constituera une augmentation de travail et probablement des pressions supplémentaires. Globalement, diriez-vous que l’orientation prise par l’école valaisanne est bonne? Tout dépend des aspects. Nous constatons une baisse du niveau dans les notions fondamentales, ce qui s’explique par l’ampleur des objectifs du programme, et une diminution de l’intérêt pour apprendre et un faible goût de l’effort chez un certain nombre d’élèves qui n’arrivent pas à se concentrer sur un exercice ou une lecture plus de cinq minutes. Certes ce constat général est variable d’un CO à l’autre et surtout d’un élève à l’autre, puisque certains parviennent toujours à travailler à tête reposée et obtiennent d’excellents résultats scolaires. Ce qui est difficile pour les enseignants, c’est que la société et les parents ne valorisent pas l’effort scolaire, contraire à la notion survalorisée de l’immédiateté, or à

l’école toutes les connaissances ne sont pas utiles tout de suite. Quelle est l’amélioration la plus visible entre l’école que vous avez fréquentée en tant qu’élève et celle dans laquelle vous enseignez? C’est probablement l’étendue du savoir, même si l’on peut déplorer que des apprentissages se font un peu au détriment de certains fondamentaux. Aujourd’hui l’enseignant n’a plus la toute-puissance, ce qui me semble positif, car autrefois il pouvait y avoir des élèves souffredouleur. Et à l’inverse, quelle est l’évolution négative? Actuellement l’enseignant n’est pas assez reconnu en tant que professionnel. Autre constat, les élèves peinent à respecter l’autorité, ce qui est à l’image de notre société. Les récentes propositions de l’UDC sur l’école risquent de susciter davantage de débats… Même si les propositions de l’UDC sont caricaturales, cela va effectivement lancer des discussions et forcer à certains recadrages et à certaines actualisations. A nous d’avoir les bons arguments. Comment verriez-vous l’école valaisanne idéale? Au niveau des branches d’enseignement, je ne verrais pas de grand changement à apporter. A mon sens, dans l’école de demain, il s’agira de développer les études dirigées, mais il faudrait que cela se fasse sur le temps scolaire. Cela permettrait d’avoir la certitude que les élèves étudient dans un environnement calme au moins une heure par jour sans internet, la messagerie instantanée… Propos recueillis par Nadia Revaz

Pour plus d’infos sur l’AVECO www.aveco.ch

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ER: présentation générale – organisation

L’introduction toute proche du PER doit être accompagnée d’une réflexion et discussion autour des enjeux majeurs actuels de notre école. Un plan d’études se doit de tracer les grandes lignes qui permettent à chaque acteur de cheminer le long de son parcours. Un nouveau plan d’études romand, couvrant toute la scolarité obligatoire, mérite une attention et une approche particulières.

de formation mises en place, ainsi que divers articles qui vont paraître prochainement, s’inscrivent dans cette logique d’intégration et de réflexion.

Le PER recense une grande richesse de contenus. Ceux-ci ne sont pas si éloignés des thématiques abordées actuellement dans nos classes. Cependant, les clés de lecture du document méritent une bonne information afin d’assurer une découverte et compréhension des éléments proposés. Les actions d’information et

Dans la volonté politique actuelle d’harmonisation de l’éducation en Suisse (accord HarmoS), le PER s’inscrit comme un élément déterminant de l’Espace romand de la formation. Il reprend et concrétise les finalités et objectifs de l’école publique tels qu’ils sont présentés dans la Déclaration de la CIIP (2003).

En premier lieu, il est important de contextualiser le PER dans l’environnement actuel et de présenter la construction générale de l’ouvrage.

Le PER est le résultat de travaux de près de 10 ans. Son écriture a nécessité l’engagement de bon nombre d’enseignants. Il a d’autre part été «consulté» et réaménagé à plusieurs reprises. Des experts internationaux ont également reconnu la qualité de celui-ci. Sa légitimité ne peut donc être remise en question.

Rôle du plan d’études Contexte général

Le PER, en tant que cadre de référence pour tout le personnel enseignant et faisant donc partie de son contrat, offre la possibilité d’une construction d’un curriculum partagé par l’ensemble des cantons partenaires. Il décrit ce que les élèves doivent apprendre. Il constitue en même temps une référence aux professionnels de l’enseignement qui leur permet de situer leur travail dans un projet global de formation de l’élève, de visualiser les contenus d’enseignement. De plus, ce PER se veut être un produit évolutif, périodiquement repris, amendé et complété.

Organisation du PER La scolarité obligatoire (11 années) couverte par le PER est découpée en 3 cycles pluriannuels: Cycle 1: 1-4 (Enf. – 1-2P / actuel) Cycle 2: 5-8 (3-6P / actuel) Cycle 3: 9-11 (CO) Un coffret est prévu pour chaque cycle. Le PER est organisé selon trois entrées1: les cinq domaines disciplinaires les Capacités transversales la Formation générale

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En plus des disciplines communes à tous les cantons, des disciplines spécifiques à certains ont également été prises en charge lors de la rédaction du PER, avec une logique d’écriture identique. Pour le Valais, nous retrouvons ainsi Ethique et cultures religieuses (pour les 3 cycles) et Economie familiale (cycle 3).

Structure des domaines disciplinaires Chaque domaine disciplinaire est structuré autour des articulations suivantes: Des Visées prioritaires: description globale des finalités attendues, délimitation du cadre et potentiel de développement des apprentissages. Des Commentaires généraux: définition du cadre et des orientations essentielles d’un domaine et des disciplines, avec notamment un réseau des objectifs d’apprentissage du domaine décrivant les thématiques à aborder.

Des Objectifs d’apprentissage: traduction des Visées prioritaires par cycle considéré, avec des composantes pour précision. Des Progressions d’apprentissage: description par demi-cycle ou par année scolaire pour chaque domaine, discipline et par cycle, des connaissances et compétences qui doivent être abordées et travaillées en classe. Des Attentes fondamentales: acquisitions nécessaires pour tous à la poursuite des apprentissages, en cours mais au plus tard à la fin d’un cycle. Des Indications pédagogiques: non contraignantes, qui ont un statut d’aide et de conseil à la mise en œuvre du PER.

sera transmis en temps voulu au personnel concerné. Chacun des éléments présentés cidessus mériterait un article pour en préciser les tenants et aboutissants. Les temps d’information et formation reviendront sur certains aspects rapidement abordés. La pratique quotidienne, la mise à disposition de moyens d’enseignement en conformité au PER, des formations en «accompagnement», les examens cantonaux, voire intercantonaux, les futurs standards de formation, … tout ce qui se met en place actuellement augure d’un avenir proche en mouvance mais que nous espérons tous profitable à notre jeunesse. Christophe Germanier Chef de projets

Pour le Valais … la suite … L’animation pédagogique travaille actuellement sur des précisions cantonales (par année scolaire, si nécessaire, et/ou des compléments à disposition des enseignants). Cela

Note 1

Les différents enjeux et éléments principaux de ces entrées seront présentés lors de futurs articles.

En raccourci Truelles et pixels

Etudier sous Bologne

Découvrir les métiers de l’archéologie

Rapport OFS

Truelles et pixels est un site ludique et pédagogique sur le travail des archéologues: fouilles, traitements des données, valorisation… sont présentés grâce à des exemples de fouilles... www.truelles-pixels.mom.fr

Les conditions de vie et d’études ont-elles changé dans les hautes écoles suisses suite à l’introduction du système de Bologne? Le rapport principal de l’enquête 2009 sur la situation sociale et économique des étudiantes et étudiants dresse un état des lieux de la situation actuelle et permet d’en observer l’évolution depuis la première enquête. Trois quarts des étudiantes et étudiants des hautes écoles exercent une activité rémunérée en parallèle à leurs études, et ce également après la réforme de Bologne. Cette proportion est toutefois en léger recul par rapport à 2005. Devançant les activités rémunérées, la parenté reste le principal soutien financier et fournit en moyenne plus de la moitié des ressources des étudiants. L’apport des bourses et prêts d’études est inférieur à 10% des ressources estudiantines. La publication est disponible au format PDF sur le portail statistique www.bfs.admin.ch/bfs/portal/ fr/index/themen/15/22/publ.html?publicationID=4108

Prismes

Numéro sur l’intégration et l’inclusion à l’école La revue pédagogique de la HEP Vaud traite de l’intégration et de l’inclusion à l’école dans sa treizième édition. Un sujet d’actualité dans ce dossier qui aborde les mots et les concepts, les pratiques, la formation et la recherche et lance un regard par-dessus les frontières, via le laboratoire LISIS (laboratoire international pour l’inclusion scolaire), les pratiques québécoises, la formation des enseignants de soutien en Italie… www.hepl.ch

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2006/2007

Infos 2006-2007 Promouvoir la lecture Maturités et passerelles Génération zapping Les langues étrangères Enseignants technophobes/philes Projets pédagogiques 1/2 Projets pédagogiques 2/2 Harmonisations: état des lieux

2007/2008

N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin

Infos 2007-2008 Ecole-Culture Regards croisés sur la différenciation Raisonner les peurs Les dessous des grilles horaires Partenariat Ecole-Famille Créativité & Logique (1/2) Créativité & Logique (2/2) L’école en route vers l’EDD

N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin

Infos 2008-2009 Les évolutions de l’école Informatique-mathématiques Les outils de l’évaluation La gestion des élèves difficiles Expérimenter le savoir Le temps de l’école A l’école de l’interculturalité Briser les idées reçues sur l’école

N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars

N° 8 mai N° 9 juin

Infos 2009-2010 Droits de l’enfant - Citoyenneté Structuration de la langue - de la pensée La verticalité (1/2) La verticalité (2/2) Les personnes ressources de l’Ecole valaisanne (1/2) Les personnes ressources de l’Ecole valaisanne (2/2) L’humour à l’école Entraide... entre pairs

N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre

Infos 2010-2011 Quantité et/ou qualité Sciences, techniques, technologies Eveil / réveil de la curiosité

2010/2011

2009/2010

N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 déc.-janvier N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin

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N° 7 avril

La citation du mois

L es dossiers

« «Plus puissante est l'intelligence générale, plus grande est sa faculté de traiter des problèmes spéciaux.»

Edgar Morin

En raccourci Allez savoir!

Biodiversité Que se passe-t-il après une grande extinction d'une espèce animale? Le magazine trimestriel de l’Université de Lausanne tente la réponse. A lire aussi dans ce numéro un article sur l’épigénétique, nouvelle manière d’analyser l’ADN à partir des événements marquants des humains: ainsi, si un grand-père a connu la famine durant sa jeunesse, son petit-fils vivra peut-être plus longtemps. www.unil.ch/unicom/page6524.html Cahiers pédagogiques

Culture de l’école, cultures des jeunes «Comment mobiliser tous les élèves sur des objets de savoir, quelle culture transmettre, comment faire avec les valeurs et pratiques culturelles des jeunes qui la fréquentent? Non le patrimoine n’est pas “fossilisant”. Oui, à l’école, les jeunes peuvent prendre du plaisir à apprendre à regarder et à comprendre le monde… pour peu que les équipes enseignantes y croient et osent entreprendre!». Un dossier des Cahiers pédagogiques particulièrement passionnant. www.cahiers-pedagogiques.com Parole

Dossier sur la transmission La revue de l’Institut suisse Jeunesse et Médias consacre un dossier à la transmission: transmission d’idées, de traditions, de paroles, de connaissances… Ce numéro est aussi une invitation à entrer dans l’univers de l’auteur-illustrateur Hervé Tullet. www.jm-arole.ch - www.isjm.ch

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Donnons aux enfants malades la chance d’être des enfants avant d’être des malades. Notre fondation réalise les vœux d’enfants malades. www.makeawish.ch

S ’abonner Les abonnements (pour les tarifs, cf. impressum) peuvent se faire: par courriel: resonances@admin.vs.ch par courrier: DECS-SFT, Résonances rue de Conthey 19, cp 478,1951 Sion Pour des raisons administratives (centralisation des fichiers), il est impératif que tous les abonnements et les changements d’adresse se fassent par courriel ou par courrier et non par téléphone, avec indication du degré d’enseignement (enfantin, primaire, CO, secondaire II). Merci à toutes et à tous pour votre compréhension.

Pour consulter les archives de Résonances www.vs.ch/sft > Résonances, mensuel de l’Ecole valaisanne



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