Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, avril 2009

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Le temps de l’école

No 7 - Avril 2009



I ci, la cloche, c’est moi! Les débats actuels sur l’école portent essentiellement sur sa capacité – plutôt sa prétendue incapacité – à transmettre des savoirs. Son efficience se mesure quasiment toujours en fonction de critères quantitatifs. Cette logique résulte d’une conception qui présente l’apprentissage comme une accumulation de savoirs. A cette fin les contenus sont hiérarchisés et séquencés et le rôle de l’enseignant consiste essentiellement à organiser leur transmission. Les enseignants ne sont pas les vrais gestionnaires du temps. La cadence est dictée par les grilles horaires et les programmes. Dans un tel système, la pression est permanente: il faut terminer le travail dans le temps imparti, il ne faut pas prendre du retard sur le programme, le temps didactique vécu en classe doit être complété par des travaux à domicile, le tout avec un principe très clair: même travail pour tous et dans un même temps. L’introduction de l’anglais, les incessantes exigences posées à l’école pour qu’elle étende ses prestations dans le domaine éducatif, les demandes récurrentes de diminution du temps de présence en classe des élèves, … voilà autant d’éléments qui contribueront encore à «surbooker» les grilles horaires. Comme le dit si bien Philippe Meirieu, notre école est construite à l’envers. Au lieu de mettre en place des conditions d’apprentissage qui prennent en compte le développement de l’enfant et favorisent la construction des compétences nécessaires pour plus tard, elle se borne à «faire» le programme. Ainsi l’organisation scolaire actuelle oblige les élèves à passer d’une matière à l’autre, au gré des impératifs de la grille horaire, sans liens entre les branches, sans transition, sans moment pour donner du sens à l’activité, sans vision globale. Si au moins elle obtenait des résultats probants, cette école-là pourrait faire valoir des arguments pour sa défense. Malheureusement, un regard qui ne

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Chaque mois, la rédaction invite une autorité, un acteur ou un partenaire de l’Ecole valaisanne à s’exprimer via un édito-carte blanche.

se laisse pas aveugler par les résultats PISA mais qui scrute l’horizon un peu plus lointain découvre des chiffres révélateurs: 20% seulement des jeunes atteignent un niveau suffisant pour les HES ou l’université. D’autres statistiques mettent en évidence un taux impressionnant d’échecs dans les écoles supérieures. La cause est simple: l’école travaille dans la précipitation, elle fait acquérir des savoirs sans apprendre à les utiliser. Comment changer cet esprit? L’introduction du PER (Plan d’études romand) me semble être une opportunité extraordinaire pour entreprendre deux réflexions de fond: Dans notre système éducatif, tout est fondé sur la sélection et l’échec. Instaurons un climat de confiance et une stratégie du succès. D’une pédagogie centrée sur les contenus, passons à une pédagogie basée sur l’apprentissage qui permet aux élèves d’avoir un rôle déterminant dans l’édification des savoirs. «Ce n’est pas le temps qui est sous le pouvoir de l’homme, mais l’homme qui est, le pauvre, sous le pouvoir du temps», dit un proverbe. Dans cet esprit-là, ne serait-il pas heureux que l’enseignant redevienne le maître du temps: ici, la cloche, c’est moi1! Raphy Darbellay, directeur des écoles primaires de Martigny

Note 1

Expression que Jean-Pierre Obin prête à l’un de ses professeurs qui s’insurgeait contre les contraintes horaires.

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S ommaire

R. Darbellay

st moi! Ici, la cloche, c’e

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4-16 Ecole-Musée Agenda Ecole-Culture Etincelles de culture Education musicale Mémento pédagogique Autour de la lecture Sciences

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Culture: Les voyageurs à destination d’ailleurs… - E. Berthod Des idées de sorties et de rencontres… - Service de la culture Un hommage à Corinna Bille durant la SLFF à la Médiathèque - N. Revaz De la formation continue aux chorales lémaniques - B. Oberholzer & J.-M. Delasoie A vos agendas - Résonances Les élèves adorent les Histoires qui s’accrochent - N. Revaz Année Darwin 2009 (1/3) - A. Bardou

ICT ICT ICT Images et sons du Valais Environnement Carte blanche Découverte-nature Découverte-nature

Education physique Livres Revue de presse CRPE Chiffre du mois Publications Semaine des médias

40 42 44 46 48 49 50

ICT-VS: offensive de formation pour une plus grande intégration Commission de coordination ICT-VS Didapages: créer des séquences pédagogiques - F. Ecœur Les usages des TICE dans l’enseignement secondaire - M.-T. Rey Le festival VisAges - N. Revaz Un élève arrive de Madagascar - P. Siggen Le Cyberdéfi raconté par des élèves - Classe de S. Vassalli Balade pédagogique sur le sentier viticole du MVVV - MVVV Le jardin botanique alpin «Flore-Alpe» de Champex-Lac - A.-V. Liand

Sécurité: check-list - Equipe animation La sélection du mois - Résonances D’un numéro à l’autre - Résonances Dernière enquête sur votre caisse de pensions - P. Vernier Effectifs et prévisions d’élèves pour le Valais romand - SFT Autorité de l’école et relations avec les parents - URSP/N. Revaz Une classe de l’EPMA à la Une - N. Revaz

Les dossiers de Résonances - Résonances

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L e temps de l’école à l’école du temps Pourquoi cette impression, vraie ou fausse mais si fréquente, de manque de

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Le temps: ressource surestimée contre l’échec scolaire P. Perrenoud

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Astuces pour gérer le temps Résonances

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Comment réussir de nouveaux aménagements F. Testu

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Regards croisés sur le temps scolaire N. Revaz

Où il devient utile de retrouver le temps dans l’Education F. Muller

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La bibliographie de la Documentation pédagogique E. Nicollerat

temps, d’accélération du rythme, même dans l’enceinte scolaire? Comment l’école peut-elle mieux gérer le temps? Doit-elle le différencier autrement? Le dossier d’avril se veut un «arrêt sur temps» pour lancer la réflexion sur son rôle dans les apprentissages.

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L e temps: ressource surestimée Ph. Perrenoud

contre l’échec scolaire

«Donner du temps au temps»: cette belle formule de François Mitterrand ne veut rien dire, au sens strict. Le temps n’agit pas par lui-même. Il faut en donner aux processus censés produire les transformations attendues. Si ces processus ne s’enclenchent pas ou sont perturbés, voire paralysés, rien ne se passera, aussi longtemps qu’on attende.

«Mieux utiliser le temps d’apprentissage, c’est d’abord le densifier.» Dans le champ de la formation, les processus en jeu sont des processus de développement et d’apprentissage, qui transforment l’esprit et parfois le corps d’une personne. Des processus d’une complexité telle qu’ils peuvent aisément se bloquer ou prendre des chemins de traverse. Pourtant, le système éducatif vit encore sur l’illusion qu’en allongeant la durée des études, on peut sensiblement réduire les inégalités. Les mesures de lutte contre l’échec scolaire sont pour la plupart fondées sur cette conviction, à commencer par le redoublement. Les pédagogies de soutien et les cours particuliers participent du même credo. Bien entendu, ce n’est pas absurde. Allonger le temps d’apprentissage pourrait donner aux élèves en difficulté de meilleures chances d’apprendre. A une époque qui voit les conservateurs réhabiliter le redoublement et certains ministères redécouvrir le soutien pédagogique des années 1970, deux rappels ne sont pas superflus: L’emploi du temps est plus déterminant que la simple durée des études. Ajouter du temps ne suffit pas.

48 images par secondes? Imaginez qu’on vous projette un film à 48 images par seconde, deux fois la vitesse normale. Vous n’avez pas compris grand-chose. Vous le dites. Qu’à cela ne tienne, on vous repasse le film. A la même vitesse! Absurde? Certes, mais c’est exactement de cette manière que fonctionne le redoublement. Ou alors, lorsque vous dites que le film va trop vite, on arrête la projec-

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tion de temps en temps et on vous en repasse une brève séquence, à la vitesse normale si vous avez de la chance. Vous avez reçu un cours d’appui! Toutes les recherches (Crahay, 2003; Paul, 1996) démontrent l’inefficacité du redoublement, sauf dans des cas particuliers. Sans doute, les élèves qui redoublent en savent-ils un peu plus à la fin de l’année répétée, mais cela ne les met qu’exceptionnellement à niveau. Cette année supplémentaire coûte cher à la société et aux familles, porte atteinte à l’image de soi et crée un retard scolaire qui deviendra un handicap devant les décisions d’orientation, à niveau scolaire égal. Le jeu n’en vaut pas la chandelle. Les pays qui ont supprimé purement et simplement le redoublement ne sont pas inférieurs aux autres dans les enquêtes internationales, au contraire, à commencer par la Finlande. Les limites du redoublement sont connues depuis plusieurs décennies. Si vous ne les connaissez pas, c’est que vous êtes mal informé. Ou que vous ne voulez pas le savoir… La recherche s’attache maintenant à comprendre pourquoi une majorité d’enseignants et de parents sont sourds à ces évidences. Selon Draelants (2006, 2008), pour les enseignants, dans un système qui n’offre pas d’alternative, le redoublement est moins un problème qu’une solution. Les effets de l’appui pédagogique sont plus difficiles à comparer tant les formules varient selon les pays et les époques. Nul ne prétend qu’il est inutile. Il peut aider certains élèves à tenir la tête hors de l’eau, mais ils se noient dès que le soutien est suspendu. Et surtout, cet effort n’est pas à la hauteur des écarts. Mieux utiliser le temps d’apprentissage, c’est d’abord le densifier, accroître ce que les Anglo-Saxons ont appelé le «time on task», autrement dit le temps effectivement investi au quotidien dans des activités cognitives susceptibles de provoquer des apprentissages. Ce temps est inévitablement inférieur au temps passé en classe: il est impossible d’apprendre constamment. Mais lorsque le time on task représente le quart du temps scolaire ou moins encore, comment espérer que les apprentissages soient au rendez-vous? Pour accroître le temps d’apprentissage, il faut évidemment combattre les «temps morts», diminuer le

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Imaginez qu’on vous projette un film à 48 images par seconde, deux fois la vitesse normale…

temps que les élèves passent à attendre une nouvelle tâche ou investissent dans des tâches qui n’engendrent aucun apprentissage, soit parce qu’ils savent déjà, soit parce que la tâche les mobilise faiblement ou les dépasse. La pédagogie différenciée (Perrenoud, 2008) peut s’entendre comme une manière d’optimiser les tâches et les situations didactiques, donc d’éviter le gaspillage du temps scolaire. Il n’y avait et il n’y a toujours, à Genève, qu’un seul hôpital universitaire. Avec la croissance de la population, il avait été envisagé, dans les années 1970, d’en construire un second. Puis on s’est rendu compte que ce ne serait pas nécessaire si l’on réduisait la durée moyenne des hospitalisations, sans affaiblir la qualité des soins. Comment? En comprenant que l’on gardait de nombreux patients à l’hôpital tout bonnement faute d’avoir pris une décision à leur propos. Grâce à l’informatique, on a incité les soignants à se demander chaque jour, à propos de chaque patient, s’il convenait de le garder un jour de plus ou de le renvoyer chez lui. Cette histoire met en évidence un mécanisme fondamental: optimiser l’emploi du temps, c’est faire en sorte que continuer ou interrompre un traitement ne soit pas la résultante d’une inertie, mais le fruit d’une décision prise en connaissance de cause. Nul n’a encore conçu une organisation du travail permettant cette optimisation des décisions dans le champ scolaire. Chacun sait qu’il faut s’éloigner d’un enseignement frontal, sans aller jusqu’à un tutorat individualisé. Il s’agit donc notamment de composer et recomposer des groupes de besoins, plutôt que d’instituer des groupes de niveaux pour toute une année ou même un trimestre. Mais le défi est d’optimiser aussi la répartition du temps de l’enseignant entre ces grou-

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pes. Un tourneur d’assiettes doit certes savoir relancer la rotation de chacune, mais son habileté principale est d’identifier d’un coup d’œil les assiettes qui vont tomber s’il n’intervient pas et celles qui peuvent tourner encore un moment sans son aide. Que les élèves travaillent individuellement ou en petits groupes, leur autonomie a des limites, leur activité s’arrête ou tourne à vide si elle n’est pas relancée, réorientée, étayée par l’enseignant. Le soutien pédagogique permet des interactions plus intenses et différenciées, mais de manière marginale, une heure par semaine. Même si la densification du temps d’apprentissage était réalisée, elle ne suffirait pas. Il est donc raisonnable d’accorder plus de temps aux élèves qui apprennent laborieusement. Mais le redoublement est la manière la moins convaincante de s’y prendre. D’abord parce que c’est un «quitte ou double»: il serait inadéquat de faire redoubler les élèves qui auraient besoin de trois ou cinq mois de plus, mais on ne leur propose rien d’autre. Et aux redoublants, pourquoi faire suivre une nouvelle fois l’entier du programme d’une année scolaire, alors qu’en général certaines disciplines ou certains objectifs exigeraient un investissement prioritaire? Qui voudrait d’un hôpital qui, pour rationaliser les traitements, n’accueillerait de nouveaux patients que le premier jour de chaque mois et déciderait à la fin de chaque mois de les garder pour un mois supplémentaire ou de les libérer? Ce fonctionnement, qu’on exclut pour la santé, reste la norme pour la scolarité, et ce n’est pas tous les mois mais tous les neuf mois qu’on décide de la suite des opérations… Les modules (Wandfluh et Perrenoud, 1999) rendent possible une individualisation non pas de l’enseignement, mais des parcours de formation, conçus alors comme la série de modules que suit un élève. Son trajet est personnalisé même s’il travaille constamment dans des groupes. Un élève passe au module suivant lorsqu’il a atteint les objectifs du précédent. Certains modules de «développement» peuvent être proposés aux élèves les plus rapides, alors que d’autres ont besoin de tout leur temps pour parcourir le cursus de base. On mesure la complexité de l’organisation requise, et ses effets pervers possibles. Les cycles d’apprentissage pluriannuels, de leur côté, semblent s’inscrire dans le découpage traditionnel des années scolaires. De véritables cycles autorisent cette flexibilité dans la gestion des progressions sur plusieurs années. Fondamentalement, un cycle est une étape de la scolarité plus longue qu’une année scolaire, par exemple de trois ans. Cela n’implique pas que les élèves progressent parallèlement tout au long du cycle. Un cycle de trois ans (durée standard) n’interdit pas aux élèves les plus rapides de le parcourir en deux ans et aux plus lents d’y passer quatre ans. Parcourir en quatre ans un cycle que les élèves moyens

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font en trois ans n’a toutefois d’intérêt que si la quatrième année n’est pas la pure et simple répétition de la troisième, sorte de redoublement qui ne dirait pas son nom. Si les cycles pluriannuels permettent d’allonger plus intelligemment le temps des études, n’en attendons aucun miracle: on ne peut allonger la scolarité obligatoire de plus d’un an, à la rigueur deux. Cette mesure est donc une ressource rare et non renouvelable. Les cycles pluriannuels ont évidemment d’autres vertus potentielles, que je me borne à mentionner ici: échéances certificatives moins rapprochées, stratégies d’accompagnement des progressions à plus long terme, dispositifs plus complexes de différenciation, responsabilité collective des élèves et de leur suivi audelà d’un an (Perrenoud, 2001). Mais même des cycles bien conçus ne dispensent pas de penser la différenciation autrement que comme du temps additionnel ou mieux utilisé.

«A chacun son rythme»: une idée fausse Qui ne connaît Le Chat, ce personnage du dessinateur belge Philippe Geluck, juché sur une bicyclette, qui dit «Si je roulais à mon rythme, je ne roulerais pas». Il résume ainsi tout le dilemme: on ne peut ignorer les différences de rythme d’apprentissage ou de travail des enfants, mais s’y adapter intégralement conduirait à accentuer les écarts (Perrenoud, 2001). Certes, il faut parfois savoir renoncer à faire le forcing, notamment lorsque l’enfant a besoin d’une maturation ou d’une pause avant d’aborder certains apprentissages, ou allonger d’un trimestre voire d’un an une partie du parcours. Les cycles pluriannuels permettent cette souplesse, mais leur but n’est pas d’allonger indéfiniment la durée de la scolarité. Si l’on proportionnait réellement le temps des études à l’ampleur des difficultés durables d’apprentissage scolaire, certains élèves atteindraient les objectifs de l’enseignement obligatoire à 10 ans et d’autres à 30! Cessons donc de considérer le temps comme la seule ressource disponible pour faire face aux inégalités. C’est la moins efficace, un supplément de temps ne devrait être accordé que dans des cas spécifiques – il y en a – où c’est la bonne indication. Dans les autres cas, mieux vaudrait raisonner sur la qualité et l’intensité de la prise en charge pédagogique.

Prochains dossiers Mai: A l’école de l’interculturel Juin: Briser les idées reçues sur l’école

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Dans tous les métiers, on sait, dans le même laps de temps, faire des choses faciles et d’autres difficiles. Il suffit de proportionner les moyens à la taille des obstacles. Un constructeur d’autoroute investit de grands moyens humains et matériels dans un tronçon en terrain difficile alors que, parallèlement, un tronçon de même longueur progresse en terrain aisé, à la même vitesse mais en mobilisant moins de forces. Le «génie civil» consiste justement à distribuer les moyens et l’intelligence de façon optimale. Pourquoi pas un «génie scolaire» équivalent? Tel est le défi de l’école: investir non pas les mêmes moyens pour tous, mais des moyens proportionnés aux obstacles. Non pas en temps de scolarité, mais en attention, en intelligence, en inventivité, en qualité et en durée de la prise en charge personnalisée. Personne ne se formalise qu’à l’hôpital, on accorde à une maladie grave davantage de ressources et de compétences qu’à une blessure bénigne. Seule l’école persiste à défendre une équité formelle alors que les élèves n’ont ni les mêmes besoins ni les mêmes moyens d’apprendre. Pour aller résolument dans ce sens, il faut faire appel à la solidarité des parents: si chacun demande «ce qu’il y a de mieux» pour son enfant, veut qu’il parcoure aussi vite que possible les marches de la scolarité, il prive d’autres enfants – souvent sans le vouloir et sans le savoir – de ressources indispensables à leur développement. Les familles se comportent parfois comme des patients qui exigent la meilleure équipe et la plus grande priorité pour une opération de chirurgie esthétique alors que de grands brûlés attendent leur tour! Il importe que l’école reste un service public, qui doit un minimum à tous plutôt qu’un maximum à quelques-uns. Si nous voulons une société dans laquelle chacun soit instruit à un niveau suffisant pour vivre décemment, il faut que les parents acceptent l’inégalité de traitement comme condition de l’égalité des acquis minimaux. Cela permettra de résoudre un des problèmes que rencontrent les enseignants: oser différencier ouvertement et fortement, en fonction de leur distance aux objectifs, la prise en charge pédagogique des élèves, sans être pour autant soupçonnés d’être injustes ou de compromettre l’avenir des élites. Pour le reste, c’est une question d’organisation du travail scolaire. Les cycles pluriannuels n’ont pas d’autre logique: permettre une prise en charge plus intensive, plus coopérative, plus suivie des élèves en difficulté; développer des stratégies à moyen terme, des dispositifs efficaces d’évaluation et de différenciation. Avoir quatre ans devant soi, ce n’est pas attendre, les bras croisés, qu’un miracle se produise, c’est intervenir activement dès le début du cycle, mettre régulièrement à jour le bilan des connaissances et compétences,

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Ceux qui associent les cycles à une baisse des exigences, à un respect obsessionnel des rythmes ou à une forme de non-interventionnisme n’ont rien compris ou rien voulu comprendre! L’école ne peut pas respecter totalement les rythmes de travail intellectuel et d’apprentissage. Sa mission est de les changer, de donner à tous les moyens de réfléchir et d’apprendre vite et bien. Si l’on considérait les rythmes comme des enjeux et des objectifs de la formation, on cesserait d’associer confusément «respect des rythmes» et «cycles d’apprentissage», on verrait que les cycles ne parient pas sur la durée globale des études, mais sur la qualité de l’action pédagogique et sa différenciation.

Références Crahay, M. (2003). Peut-on lutter contre l’échec scolaire? Bruxelles: De Boeck. Draelants, H. (2006). Le redoublement est moins un problème qu’une solution. Comprendre l’attachement social au redoublement en Belgique francophone. Cahiers du GIRSEF, n° 52, juillet.

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Draelants, H. (2008). Les fonctions latentes du redoublement. Enseignements d’une politique de lutte contre le redoublement en Belgique francophone. Education et Société, n° 21, pp. 163-180. Hutmacher, W. (1993). Quand la réalité résiste à la lutte contre l’échec scolaire. Genève: Service de la recherche sociologique, Cahier n° 36. Paul, J.-J. (1996). Le redoublement: pour ou contre? Paris: ESF. Perrenoud, Ph. (2001). Gérer le temps qui reste: l’organisation du temps scolaire entre persécution et attentisme. In: StJarre, C. et Dupuy-Walker, L. (dir.) Le temps en éducation. Regards multiples (pp. 287-315). Sainte-Foy: Presses de l’Université du Québec. Perrenoud, Ph. (2002). Les cycles d’apprentissage. Une autre organisation du travail pour combattre l’échec scolaire. Sainte-Foy: Presses de l’Université du Québec. Perrenoud, Ph. (2008). Pédagogie différenciée: des intentions à l’action. Paris: ESF (4e éd.). Wandfluh, F. et Perrenoud, Ph. (1999). Travailler en modules à l’école primaire: essais et premier bilan. Éducateur, n°6, 7 mai, pp. 28-35.

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puis rechercher à chaque étape la meilleure stratégie pédagogique pour la suite. On sait que si l’enseignant garde ses élèves l’année suivante, le redoublement disparaît, parce que l’enseignant sait qu’il y a mieux à faire et qu’il est le mieux placé pour le faire (Hutmacher, 1993). Les cycles tirent les conséquences de ce constat. Ils ne donnent pas plus de temps aux élèves, ils ne s’adaptent pas à leurs rythmes, ils visent à utiliser de façon optimale les huit ans de scolarité enfantine et primaire.

Philippe Perrenoud Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation - Université de Genève. Philippe.Perrenoud@unige.ch www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/perrenoud Laboratoire Innovation, Formation, Education (LIFE): www.unige.ch/fapse//LIFE

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C omment réussir F. Testu

de nouveaux aménagements

En matière d’aménagement du temps scolaire il n’existe pas de solution idéale, il s’agit seulement de trouver le moins mauvais des compromis entre la satisfaction des intérêts des élèves et la réponse aux besoins des adultes. S’il est réellement question de proposer des emplois du temps scolaire adaptés, trois principaux rythmes doivent être respectés: le sommeil, les variations journalières de l’activité intellectuelle et de la vigilance, les fluctuations annuelles de la résistance à l’environnement.

«Les heures et les jours de “meilleur rendement” doivent être préservés.» Deux rythmes biologiques et un rythme psychologique à respecter en priorité Le sommeil De la durée du sommeil nocturne et diurne, de sa qualité dépendent l’adaptation des comportements à la situation scolaire et, par voie de conséquence, le niveau de vigilance et de performances intellectuelles. Sa durée varie selon les enfants et selon leur âge. Les périodes de faible résistance Il est montré que les êtres humains sont plus vulnérables physiquement en hiver qu’en été. Si la période de fin février-début mars est plus particulièrement difficile à vivre pour tous, celle de la Toussaint est également à risques pour les élèves. Les variations journalières de l’activité intellectuelle Les scores bruts aux tests, mais également les stratégies de traitement de l’information fluctuent au cours de la journée. La fluctuation journalière dite «classique» est la suivante: la performance intellectuelle progresse du début jusqu’à la fin de la matinée scolaire, s’abaisse après le déjeuner, puis progresse à nouveau au cours de l’après-midi scolaire. Cette rythmicité journalière a également été mise en évidence pour les comportements de somnolence ou le degré d’éveil de l’enfant en classe. Il est à noter que les moments difficiles au plan chronopsychologique sont les mêmes que ceux mis en évidence au plan chronobiologique.

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La présence de cette variation journalière classique témoigne d’une adéquation entre les emplois du temps scolaires journaliers et hebdomadaires et les rythmes de vie des enfants. Les recherches en chronobiologie et chronopsychologie permettent de constater que ce sont principalement les élèves confrontés aux difficultés scolaires, ne maîtrisant pas la tâche qui présente les fluctuations les plus marquées. Tout en participant à un développement harmonieux de l’enfant, un aménagement adapté du temps peut également constituer l’un des moyens de lutte contre l’échec scolaire.

Quelques recommandations pour un aménagement adapté Respecter les heures et les jours de «meilleur rendement» Si nous voulons que l’élève développe une activité intellectuelle et physique performante, les heures et les jours de «meilleur rendement» doivent être préservés judicieusement. Le lundi, jour de faibles performances et de resynchronisation doit être réservé à des activités sollicitant les efforts intellectuels et physiques les moins soutenus. Il faut noter que lorsque le samedi matin est libéré, une influence plus étendue du weekend peut être observée jusqu’au mardi midi. Ceci est plus particulièrement vrai chez les enfants livrés à euxmêmes. De même, au cours de la journée, les moments où apparaissent les creux: début de matinée et d’après-midi, doivent être reconnus et ne plus être occupés par des apprentissages nouveaux et poussés.

Le dossier en citations Le temps n’est pas tout «Une meilleure organisation des temps de vie de l’enfant, la reconnaissance et la prise en compte des rythmes individuels, pour nécessaires qu’elles soient, seraient de peu d’effet si on laissait intacts les autres facteurs qui constituent son environnement éducatif.» Robert Penin. Du temps à ménager. Paris: Milan, 1998.

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maine de 4 jours «secs» non seulement génère une inversion de la rythmicité journalière classique, signe de désynchronisation observé chez certains enfants le lundi, mais en plus elle est accompagnée d’une baisse du niveau de performance.

La semaine dite de 4 jours doit être évitée Les scientifiques spécialistes des rythmes biologiques et psychologiques ont montré que la semaine de 4 jours «secs» sans politique d’accompagnement péri- et extrascolaire, ne fait qu’accentuer et allonger les effets perturbateurs du week-end sur l’adaptation à la situation scolaire. Il faut également savoir que si le volume horaire d’enseignement hebdomadaire demeure le même, la répartition de l’enseignement sur 4 jours engendre soit un alourdissement de la journée scolaire, que nous considérons déjà comme beaucoup trop longue, notamment pour les tout petits, soit une réduction des «petites vacances» et/ou un allongement du premier trimestre. Pour que l’enfant se sente vraiment en vacances et en profite pleinement, il faut environ une semaine. C’est seulement après cette période de transition qu’il oublie le réveil provoqué, l’école, les soucis quotidiens, le stress environnemental et qu’il se réveille plus tard, dort mieux, se repose et se détend. De plus, toujours à propos de la semaine de 4 jours, accorder une demi-journée supplémentaire de congé n’est pas profitable à tous les enfants. La libération du temps n’est pas forcément synonyme d’épanouissement, d’éveil et d’intégration. Au contraire! Elle peut accentuer les différences. Certains profitent pleinement de la libération du temps parce que le milieu culturel environnant le permet. D’autres, faute d’encadrement familial, faute d’une politique socioculturelle accessible à tous, subissent le temps libéré. Enfin et surtout, nous avons montré que l’application de la se-

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Le respect du sommeil de l’enfant Il est primordial que les parents comme les enseignants interviennent pour que les enfants dorment leur compte. De leur côté, les décideurs doivent proposer des heures matinales de rentrée en classe plus tardives afin d’éviter des réveils provoqués, source de perte de sommeil. Le sommeil doit être respecté la nuit mais aussi le jour, notamment pour les plus jeunes. Ceci suppose que des espaces soient aménagés à cet effet à l’école, comme en centre de loisirs. L’allégement du temps scolaire journalier, notamment pour les plus jeunes Il est aberrant que des enfants de 4-5 ans soient autant présents à l’école que des jeunes de 10-11 ans! Des structures «sas» doivent pouvoir accueillir les élèves avant et après la classe, structures où les activités non scolaires seraient encadrées par des animateurs qui interviendraient également à la pause de midi. Quel que soit l’aménagement du temps scolaire choisi, celui-ci doit obligatoirement être accompagné d’activités péri- et extrascolaires. Les nouveaux aménagements des temps scolaires, péri- et extrascolaires de l’enfant ne peuvent être conçus qu’en considérant les préconisations énumérées précédemment. Sans le respect de cette démarche s’appuyant sur des données objectives, le respect des rythmes de vie de l’enfant ne serait que mirage.

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L’âge semble constituer un autre facteur dont il faut également tenir compte Les profils journaliers évoluent avec l’âge. Chez les plus jeunes enfants, les performances restent faibles l’après-midi alors que l’inverse est observé chez les plus âgés. Pourquoi ne pas aménager la journée scolaire en conséquence? Pourquoi en France, les enfants de six ans et de onze ans sont-ils aussi longtemps présents à l’école? Pourquoi ces horaires surchargés au collège, au lycée? Présence ne signifie pas obligatoirement apprentissage ou épanouissement.

Des petites vacances scolaires de deux semaines, notamment à la Toussaint Il a fallu attendre 2001, en France pour que l’on décide un allongement de la pause de la Toussaint, période de l’année où nous sommes le plus vulnérables physiquement et psychologiquement. Il est urgent de proposer un calendrier annuel équilibré, où les périodes de classe de 7 à 8 semaines alterneraient avec deux semaines de vacances. Cela implique que le premier et le troisième trimestre scolaires soient remaniés, quitte à réduire les grandes vacances. La régularité de cette alternance participerait au bon équilibre physique et psychique de l’enfant. Deux semaines de vacances sont nécessaires dans la mesure où il faut 1 semaine environ à l’enfant pour oublier, le stress du travail lié au temps scolaire et 1 semaine pour être réellement en vacances.

François Testu, professeur à l’université de Tours. Auteur de: Rythmes de vie et rythmes scolaires. Paris: Masson, 2008.

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O ù il devient utile de retrouver F. Muller

le temps dans l’Education

Pourquoi ne dit-on pas qu’il y a une corrélation essentielle entre augmentation des performances scolaires et organisation du temps scolaire? Le temps en tant que catégorie mentale constitue un facteur capital dans la réussite scolaire de nos «très bons élèves», modelés à la française, c’est-à-dire prêts aux «prépas». Les compétences expertes se sont élaborées très tôt, et durablement, au sein du nid familial, mais l’Ecole y a peu contribué, malgré tout. Toute recherche d’amélioration des performances moyennes passera donc par le changement d’organisation. Comment peut-on affirmer de telles horreurs?

«Devenu “souple” et “mobile”, l’emploi du temps n’est plus un “carcan”.» Les lois d’airain du temps scolaire n’ont rien à voir avec l’Ecole! Tout est encore fait dans notre Ecole moderne more antiquo, quand tout a changé par ailleurs; il faut faire œuvre d’historien pour comprendre ce décalage incroyable de notre organisation scolaire qui autorise nos élèves à bien faire la différence entre l’Ecole et «la vraie vie», et de cette façon, ils ont raison. En effet, notre organisation du travail d’apprentissage des élèves, cœur de notre métier, n’est pas déterminée par la performance visée, mais par trois lois d’airain qu’il nous incombe ensemble de requestionner. 1. L’heure est une unité astronomique directement héritée de la civilisation babylonienne. Savezvous que notre heure à l’Ecole tire son origine directe des Sumériens qui avaient opté pour la base 60, groupant ainsi les êtres et les choses par soixantaines et puissances de soixante? Puis, les Chaldéens divisèrent l’heure en soixante minutes et la minute en soixante secondes. Ils divisèrent le jour en 12 heures «doubles» appelées kaspu mais

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aussi en «soixantièmes». Ces bases 60 et 12 sont encore très usitées de nos jours (division du cercle, de l’heure, des cadrans des montres). Nous sommes très loin de la préoccupation de notre enseignant qui doit organiser l’apprentissage de contenus didactiques lourds à un groupe de 30 élèves, grâce à une pédagogie diversifiée. Rien ne dit qu’il y a identité entre une heure astronomique et une unité de temps convenable pour cet apprentissage. Dans un paradoxe que nous ignorons superbement, l’heure est trop courte pour faire différent, et trop longue pour faire la même chose. Les expérimentations montrent avec constance que l’unité pédagogique oscille plutôt autour de 90 minutes, et n’ayons plus des «longues durées» qui permettent d’achever une tâche. Il y a un «coût» mental à ne pas achever son travail; c’est l’origine de bien des difficultés scolaires rencontrées. 2. La séparation du temps de «travail» et du temps de loisirs s’origine à l’époque de nos cités marchandes. Alors que l’Antiquité tardive organisait le temps entre otium et negotium, c’est-à-dire entre temps d’études personnelles et temps sociaux, notre civilisation des beffrois et des échanges commerciaux a opté pour un découpage économique du temps; en identifiant une période du travail; et en faisant que l’école permette le travail des adultes. C’est particulièrement vrai en France où l’Ecole est tout entière organisée suivant les temps professionnels des adultes, parents et enseignants compris. Toute réflexion sur le rythme scolaire et la chronobiologie passant régulièrement à la trappe, à l’inverse de nos amis finlandais et anglo-saxons. Les principes fondamentaux, comme le découpage de toutes les disciplines en «heures de cours», de la sixième à la terminale, l’organisation des enseignements fixés d’avance pour toute l’année, n’ont jamais été remis en cause. Le temps de l’Ecole, c’est donc toute la journée, 5 jours par semaine selon une organisation dictée par le respect des obligations professionnelles, sinon des installations techniques ou sportives. On y voit donc l’établissement régi par une

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organisation à la Taylor, en pure logique industrielle et économique, sans que rien en tout cas ne préside à la réflexion orientée vers l’efficacité en pédagogie. 3. La prévalence de la formation présentielle du maître, hors toute autre formation, constitue un des mythes fondateurs de notre République contemporaine. C’est ce principe qui a justifié la disparition de l’enseignement mutuel; il agit encore dans nos pratiques quand le temps du cours se résume à l’activité du maître et non à celle des élèves. Dès lors qu’il s’agirait d’organiser les travaux des élèves, des groupes, d’analyse, d’élaboration, de confrontation, de restitution, dès lors que le maître se décentre, nous impactons directement l’organisation du temps scolaire. L’Ecole se trouve donc en retard de phase et en décalage structurel dans une société de la Connaissance. Or, assurent Ilya Prigogine et Serge Pahaut, «il semble que l’on puisse affirmer que la redécouverte du temps soit l’événement majeur de notre époque»1. Le temps est une variable du système scolaire, et non un invariant. Dans le monde de l’enseignement et dans la société existe une intériorisation inconsciente très forte du modèle de la structure temporelle scolaire. On peut noter comme autant d’obstacles au changement: le poids de l’habitude séculaire; la coutume est plus forte que toute autre règle, souvent rappelée par les rapports de l’Inspection générale de l’éducation nationale, le souci de préserver certains avantages acquis du temps d’enseignement, voire de petits arrangements, sans grand rapport avec l’intérêt des élèves, la crainte d’un abandon de la méthode du «cours» et de l’application d’une pratique pédagogique temporellement diversifiée; l’insuffisante formation pour faire travailler les élèves au travail en groupe, pour les préparer à des situations d’apprentissage plus autonomes et plus personnalisées, à pratiquer l’évaluation formative, l’absence totale de connaissance professionnelle et d’intérêt porté au concept d’attention et de mémoire,

Le dossier en citations Exclusion du vide et de la dissipation «Le temps scolaire exclut le vide, les “temps morts”, mais c’est, autant que la “perte de temps“, la “dissipation“ qui est exclue, c’est-à-dire les dérives de l’enfant suivant ses intérêts et ses désirs.» Guy Vincent, Temps scolaire In Questions pédagogiques. Paris: Hachette, 1999.

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la difficulté technico-pédagogique de concevoir des durées et des rythmes variés, en concertation étroite entre équipe de direction et équipe enseignante, l’organisation d’un travail en équipe, en coopération et en solidarité improbable, la méconnaissance de quelques éléments en sociologie des organisations, et notamment en conduite du changement, autant pour les chefs d’établissement que pour les enseignants, le manque de soutien, formel et durable, de l’innovation dans l’établissement. Différentes formes d’emploi du temps ont été expérimentées: Il importe de se reporter aux travaux accessibles et fondés d’Aniko Husti2, diversifiés et évalués, pour entrer de plain-pied dans le «temps mobile» et ses possibilités ouvertes, telles que: la séquence d’enseignement à durée variée, à la place de la durée unique de «l’heure de cours», pour toutes les disciplines, en alternant le travail en classe, en petits groupes et individuel, l’alternance dans l’année des périodes à temps fort/temps faible de l’enseignement d’une discipline, par exemple le renforcement du français en 6e au début de l’année, en équilibrant les horaires de deux disciplines, le travail au rythme individuel de l’élève à certains moments, par exemple: par quinzaine, l’élève peut consacrer plus ou moins de temps, selon les disciplines pour faire son travail, s’il en est besoin, la réduction à 45 minutes de l’unité de base qui permet d’une part des combinaisons de deux à trois unités largement plus intéressantes pour élèves et enseignants, d’autre part, le dégagement d’un capital-horaire pour permettre autre chose que du «cours»: interdisciplinarité, recherches, production etc. Devenu «souple» et «mobile», l’emploi du temps n’est plus un «carcan», une tunique de Nessus3 qui étouffe les innovations et les personnalités. Il apparaît comme un support d’une organisation raisonnée, managériale, des enseignements et des apprentissages, en classe, et dans l’établissement scolaire. Et il met en évidence, en valeur, pour les chefs d’établissement et pour les enseignants, des rôles et des fonctions qui ne sont plus en risque permanent de bureaucratie ou de répétition, mais qui reviennent à des cadres supérieurs, œuvrant au cœur du devenir créatif de nos sociétés complexes.

Ce qu’il y a à faire pour faire «autrement» Lors de formation ou d’accompagnement d’équipes en établissement, j’ai toujours posé la question du «déclencheur»: «comment tout cela a débuté?».

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Plusieurs éléments reviennent de manière combinatoire, c’est à dire qu’un seul ne peut suffire, mais trois au moins corrélativement, à savoir:

Le dossier en citations

1. Une envie de faire qui se formalise dans une organisation de la réflexion interne cherchant à élargir la base du groupe: un groupe, un comité de pilotage ou tout autre nom…

«Le temps scolaire, c’est d’abord, dans la vie des hommes de certaines sociétés, le temps de l’école, un temps qui, depuis le XIXe siècle, n’a cessé de s’allonger par la généralisation de la pré-scolarisation, les prolongations de la scolarité obligatoire, la poursuite d’études au-delà de cette durée. Le temps scolaire, c’est aussi la temporalité spécifique […]; “l’emploi du temps” qui règle entièrement les activités scolaires. Ces deux significations sont étroitement liées, et elles permettent d’analyser l’école elle-même, comme lieu et temps séparés de ceux des autres pratiques sociales.» Guy Vincent, Temps scolaire In Questions pédagogiques. Paris: Hachette, 1999.

2. Un «passeur» venu de l’extérieur, formateur, inspecteur, collègue-ressource, consultant, qui vient éclairer projets, questions, problématiques, mettre en contact; point d’intrusion, mais de l’accompagnement au changement, avec quelques ressources en appui. 3. Avoir la possibilité d’étudier de près des cas de pratiques, en co-formation: rencontrer une équipe, aller voir un autre chef d’établissement. 4. L’organisation plus structurée en une formation prospective de l’équipe; il s’agit de soutenir une compétence collective émergeante; donner les clefs, les moyens de la régulation. 5. La mise en perspective dans une durée de trois ans, avec une année de franche réflexion, de préparation et de débats contradictoires et salvateurs professionnellement. Ces conditions seront-elles en partie réunies pour nos lycées? Qu’en faites-vous dans votre établissement?

Notes 1

I. PRIGOGINE et S. PAHAUT, Le temps aujourd’hui retrouvé, in L’Art et le Temps, Paris, éd. Albin Michel, 1985, p. 29.

2

Aniko HUSTI, La dynamique du temps scolaire, éd. Hachette, Paris, 1992, et des vidéos en ligne sur http://lewebpedagogique.com/diversifier/tag/aniko-husti.

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Nessus, un centaure, tenta d’enlever Déjanire (femme d’Héraclès). Alerté par les cris de sa femme, Héraclès abattit le centaure. Mais avant de mourir, Nessus offrit à Déjanire sa tunique imprégnée de sang en lui disant de la donner à Héraclès si celui-ci était infidèle. Quelques années plus tard, doutant de la fidélité de son mari, Déjanire lui fit porter la tunique. Le poison qui imprégnait le tissu attaqua la peau d’Héraclès. Ce dernier demanda qu’on le brûlât tant la douleur était insupportable.

l’ a ut eu r

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François Muller Coordonnateur de la mission «innovation et expérimentation», Académie de Paris. INNOVATION: http://innovalo.scola.ac-paris.fr DIVERSIFIER: http://francois.muller.free.fr/diversifier/index.htm Le BLOG: www.lewebpedagogique.com/diversifier

Deux significations

La responsabilité des choix «Nous avons sans doute du mal à accepter cette marge d’incertitude liée au programme avec tout ce que cela entraîne de choix et de responsabilités. Et pourtant c’est là que se situe notre valeur! Ne pas être un “exécutant” mais avoir certaine “responsabilité”. Faut-il traiter le programme en fonction de l’intérêt de la classe (son niveau...)?, en fonction de l’examen? en fonction d’une culture nécessaire à la vie? d’une culture générale émancipatrice? Autant de choix possibles que nous faisons en définitive plus ou moins consciemment.» Site de Jacques Nimier: www.pedagopsy.eu/le_temps.htm

L’école et le temps «Ces mêmes responsables disposent du temps scolaire avec une légèreté inconcevable, comme si le temps des apprentissages pouvait être contracté sans dommage. Les vacances et les fins de semaine ont été allongées. Plus grave encore, le temps hebdomadaire alloué aux apprentissages fondamentaux a été rogné dans des proportions considérables: pour le français à l’école primaire, de plus du tiers depuis 1969. On multiplie les intervenants extérieurs, aux dépens des apprentissages fondamentaux, et sans que les instituteurs et les professeurs sceptiques aient le droit de leur fermer la porte de leur classe. L’élaboration des mirobolants “projets d’école” s’effectue souvent pendant le temps scolaire. Enfin, le manque de discipline a pour conséquence la perte inéluctable d’une part toujours plus grande du temps d’enseignement effectif. L’une des principales fonctions de la discipline est en effet d’économiser la ressource si précieuse qu’est le temps.» Laurent Lafforgue. L’école et le temps. www.ihes.fr/~lafforgue/textes/EcoleTemps.pdf

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A stuces pour gérer le temps «Je manque de temps» est un «argument» souvent répété pour justifier tout ce que l’on aimerait faire, mais que l’on ne fait pas. En plus, il y a tous ces voleurs de temps qui empêchent d’atteindre les objectifs fixés… Sans doute que ce sont parfois de bonnes raisons, mais peutêtre que le temps pourrait être mieux utilisé. Parfois, il suffit juste de se dire «J’ai tout mon temps» pour retrouver l’énergie de l’action. Voici quelques pistes très basiques pour une meilleure gestion du temps, côté enseignant et côté élève.

Astuce pour l’élève: 30 secondes avant de commencer «30 secondes pour se mettre en action. Juste A l’école, il faut prendre avant de commencer à un temps suffisant. travailler, chez vous ou en vous installant au début d’un cours, ces 30 secondes vont vous permettre de vous mettre en projet, d’être attentif, de comprendre et de mémoriser. Donc d’être plus actif et plus efficace, rapidement.» André Giordan et Jérôme Saltet. Apprendre à apprendre. Paris: Librio, 2007.

Astuce pour l’élève: planifier son temps «Faire un planning sert à te: Guider: tu as une vue d’ensemble sur tout ce que tu dois faire tu suis l’ordre des étapes que tu t’es données tu évites de te disperser (faire un peu de tout…) Rassurer: tu gères mieux ton temps en prévoyant et en anticipant les jours et semaines suivants tu n’oublies rien

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Motiver: tu démarres plus facilement ton travail à domicile tu te vois avancer tu as “bonne conscience“ d’un travail bien fait.» Y. Warnier. Réussir le secondaire. Méthodo, le coach des élèves. Bruxelles: de Boeck, 2007.

Astuce pour l’enseignant: prendre un temps suffisant prendre un temps suffisant pour que l’élève construise ses connaissances prendre un temps suffisant pour changer nos pratiques sans tout bousculer (sans nous bousculer!) prendre un temps suffisant pour faire comprendre à un jeune et à ses parents qu’une orientation est préférable à une autre prendre un temps suffisant pour nous former (même si cela nous paraît faire perdre du temps aux élèves!) prendre un temps suffisant pour faire évoluer nos attitudes à l’égard des élèves. Notre rapport au temps conditionne bien notre enseignement. Notre rapport au temps est formateur du rapport aux temps de nos élèves dans leur vie professionnelle future. Site de Jacques Nimier: www.pedagopsy.eu/le_temps.htm

Stratégies d’ajustement pour éviter le stress «Le coping est une notion élaborée par Richard S. Lazarus et Susan Folkman (1984). Elle désigne les stratégies d’ajustement cognitives et comportementales pour faire face à des situations trop stressantes. Quatre stratégies sont généralement identifiées dans les études sur les enseignants: La centration sur le problème L’expression des émotions Le besoin de communiquer Le recours à un style traditionnel.» Revue Sciences humaines, no mars 2009.

Vidéo sur la gestion du temps Cours Des méthodes pour apprendre dans le cadre des Amphis de France 5. Emission conçue et préparée par Régine Acquier, Université de Montpellier 1. A visionner sur la vidéothèque numérique de l’enseignement supérieur: www.canal-u.tv.

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R egards croisés sur le temps scolaire Avec la surcharge du programme scolaire, où trouver le temps? Souvent on entend cette question. Mais la solution est-elle seulement dans les minutes attribuées? Une maîtresse ACM, un enseignant primaire et une enseignante au cycle d’orientation ainsi qu’une présidente de commission scolaire ont accepté de répondre à deux questions express sur leur perception et leur idéal de temps scolaire.

Adrienne Evéquoz-Délez

Questions express 1. Comment percevez-vous le temps de l’école? Estimez-vous qu’il y a une accélération, réelle ou ressentie, du rythme? 2. Si, grâce à une baguette magique, on pouvait (aussi si vous estimez que le manque de temps est imaginaire) ajouter du temps scolaire, sans surcharger le temps de l’élève et sans en retrancher dans celui des enseignants, que faudrait-il en faire selon vous?

enseignante ACM à Vétroz 1. Je pense qu’à l’école on ne prend plus suffisamment le temps de faire les choses et qu’on touche à tout sans s’arrêter pour permettre aux élèves d’assimiler. L’éventail des notions à aborder est certes plus grand. Je ressens chez les élèves un stress permanent. Etant d’une nature très calme, j’ai le souci de les accueillir dans une ambiance détendue, de façon à favoriser leur créativité pendant les cours ACM. 2. Comme les enfants sont tellement habitués à zapper au quotidien, j’approfondirais davantage de notions à l’école. Il ne faut pas oublier que les élèves ont aussi du plaisir à accomplir un travail de longue haleine et d’arriver au bout de quelque chose de plus difficile. Peut-être qu’il faudrait également oser découper le temps scolaire autrement, en imaginant par exemple un atelier marionnettes sur quelques jours, pour ne pas sans cesse entrecouper l’enthousiasme lié au processus créatif. Par ailleurs, cela me plairait beaucoup de pouvoir collaborer davantage avec les enseignants généralistes, afin de relier plus étroitement les ACM à d’autres matières du programme. Actuellement les collègues généralistes sont submergés par la gestion au quotidien et c’est donc difficile d’imaginer ajouter des projets collaboratifs.

recul avec le temps. Pour ma part, avec l’expérience, j’ai davantage de facilité à relativiser et à aller à l’essentiel au niveau du programme. Je m’autorise à prendre du temps. L’avantage de l’enseignant au primaire, c’est qu’il peut aborder les notions dans une perspective transdisciplinaire, en mettant les savoirs en contexte, ce qui est aussi plus motivant pour les élèves. Avec le PER, il faudra qu’on arrête de vouloir tout découper en contenus disciplinaires, sans quoi on n’arrivera pas à tout mettre. Dans la vie de tous les jours, les savoirs ne sont pas segmentés et on fait souvent plusieurs tâches en même temps, dès lors pourquoi est-ce qu’à l’école ce devrait être différent? 2. Avoir plus de temps ne m’intéresse pas. L’important pour moi, c’est d’utiliser celui dont je dispose de manière plus performante. Je cherche par contre à acquérir de nouveaux savoir-faire pour mieux gérer

Didier Jacquier enseignant primaire à Vernayaz et président de la SPVal 1. Certaines personnes parviennent mieux que d’autres à prendre du

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les minutes de l’école. Quand on répète pour la énième fois une notion, on devrait toujours se demander si cela aide vraiment l’élève à apprendre. L’enseignant doit se remettre en question en permanence, oser varier son enseignement et alors le temps devient presque élastique.

Béatrice Rogéré Pignolet enseignante secondaire à Martigny, animatrice d’histoire et de géographie au CO et vice-présidente de l’AVECO 1. Au cours des dernières années, j’ai le sentiment d’une accélération du rythme, surtout pour les élèves. Ils ont beaucoup plus de connaissances et de compétences à assimiler et doivent davantage jongler avec les capacités de compréhension, d’analyse, etc. Quant à nos repères au niveau du temps historique, ils sont certainement plus décalés avec les leurs qu’autrefois. En cours d’histoire ou de géo, je constate que les jeunes ont moins cette capacité à se projeter dans le passé pour développer un regard critique sur le présent. Côté enseignant, selon les branches et les années d’enseignement, je dirais qu’il y a suffisamment de temps ou pas assez. En 2e année, j’ai plus souvent la sensation de courir après le programme qu’en 3e. 2. Si l’on peut avoir des journées de 48 heures, je suis preneuse. Dans la réalité, avec davantage d’heures en histoire ou en géographie, j’ai l’impression que les élèves pourraient mieux assimiler et approfondir la matière. Cela permettrait de renforcer leurs compétences transversales. Le nouveau plan d’études romand va heureusement déjà apporter des améliorations en réorganisant le temps scolaire.

Miguelle Darbellay

Le dossier en citations Temps du projet, temps des apprentissages «La dynamique du projet comporte un facteur temps qui s’impose. […] Il faut “boucler“ l’édition, le spectacle. […] Le projet n’est pas une fin en soi, mais bien un moyen de mobiliser plus efficacement l’attention, les savoirs en situation de découverte et de production. Le “je n’ai pas le temps” à cette aune ne tient pas la route. C’est au contraire bien le temps.» François Muller. Manuel de survie à l’usage de l’enseignant (même débutant). Paris: l’Etudiant, 2004.

3 heures =/ 3 x 1 heure «Nous avons, par exemple, avec mon département de recherche à l’Institut national de recherche pédagogique (INRP), expérimenté des modalités diverses d’organisation des emplois du temps, et montré que des séquences d’enseignement de trois heures se révélaient d’une efficience très supérieure à trois fois une heure. Nous vivons dans un système trop morcelé et qu’il faut repenser, réorganiser avec intelligence et souplesse. Voyez les jeunes dans les collèges qui doivent changer six ou sept fois par jour de salle, d’enseignant.» André de Peretti in Revue de la motivation n°36.

Ni monotonie, ni précipitation «La gestion du temps a un effet sur l’investissement des élèves. La monotonie ennuie. La précipitation affole. Les activités qui “s’effilochent”, démobilisent.» Françoise Clerc. Profession enseignant. Débuter dans l’enseignement. Paris: Hachette, 1998.

présidente de la Commission scolaire de Liddes 1. A chaque ajout au programme, je me demande comment l’école parviendra à gérer ces changements et à chaque fois elle le fait pourtant avec efficacité. Le manque de temps est certainement une perception de notre imaginaire et je crois qu’il faut surtout bien cadrer les choses, en laissant de côté ce qui n’est pas essentiel. 2. Avec de telles heures supplémentaires à disposition, je suppose que ce serait bien de pouvoir davantage écouter les besoins de chaque enfant pour apporter des solutions sur mesure pour ceux qui peinent à s’adapter. Afin d’éviter les problèmes dus au manque de dialogue, il faut également prévoir suffisamment de temps de discussion avec les parents, mais dans un village comme le nôtre c’est assez facile car tout le monde se connaît et se rencontre en dehors de l’école.

Importance de la patience «Pour mieux apprendre, il faut: • une image de soi positive; • une reconnaissance positive de l’extérieur; • un environnement stimulant, physiquement et psychologiquement; • une motivation interne (je veux apprendre cela) plutôt qu’externe (ils veulent que j’apprenne cela) ; • un bon équilibre psychologique; • une bonne stabilité émotionnelle; • une bonne santé, avec une bonne nourriture et de l’exercice; • une présentation claire et réaliste des résultats souhaités; • une bonne capacité à se concentrer; • des modèles à suivre; • de la patience: cela prend du temps d’apprendre.» www.mieux-apprendre.com

Propos recueillis par Nadia Revaz

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L a bibliographie de la Documentation pédagogique Le secteur documentation pédagogique de la Médiathèque Valais - SaintMaurice livre quelques suggestions de lecture en lien avec le dossier pour aller plus loin. Tous les documents proposés sont bien sûr disponibles à la Médiathèque Valais - Saint-Maurice (cf. cotes indiquées) et pour certains à Sion également. BLOT N., L’aménagement des rythmes scolaires: outils pratiques, «Dossiers d’experts», Voiron, La lettre du cadre territorial, 1998. Cote: 371.23 BLOT BOGAERT C. et DELMARLE S., Une autre gestion du temps scolaire: pour un

développement des compétences à l’école maternelle, «Outils pour enseigner», Bruxelles, De Boeck, 2002. Cote: 373.23 BOGA CREPON P. ... [et al.], Rythmes de vie et scolarité: de la naissance à l’adolescence, «Pédagogie pratique», Paris, Retz, 1993. Cote: 371.23 RYTH FOTINOS G. et TESTU F., Aménager le temps scolaire: théories et pratiques, «Pédagogies pour demain. Questions d’éducation», Paris, Hachette éducation, 1996. Cote: 371.23 FOTI GEORGE G., Ces enfants malades du stress: essai, Paris, A. Carrière, 2002. Cote: 371.78 GEOR MAGNIN P., Des rythmes de vie aux rythmes scolaires, «Politique d’aujourd’hui», Paris, Presses universitaires de France, 1993. Cote: 371.23 MAGN PEREZ C., L’enfance sous pression: quand l’école rend malade, Bruxelles, E. Aden, 2007. Cote: 371.212.72 PERE TESTU F., Chronopsychologie et rythmes scolaires, Paris, Masson, 1994. Cote: 371.23 TEST TESTU F. et FONTAINE R., L’enfant et ses rythmes: pourquoi il faut changer l’école, Paris, Calmann-Lévy, 2001. Cote: 371.23 TEST

TRANKIEM B. et CHALVIN M. (ill.), Stress, attention, action, «Outils pour la classe», Paris, Nathan, 2002. Cote: 371.78 TRAN VERMEIL G., La fatigue à l’école, «Science de l’éducation», Paris, ESF 1998. Cote: 371.23 VERM VILLARD E., Préparer la classe au quotidien au cycle III: outils méthodologiques, Dijon, CRDP de Dijon, 2001. Cote: 371.21 VILL

Savoir gérer son temps HERMEL L., La gestion du temps, «100 questions pour comprendre et agir», SaintDenis-La Plaine, AFNOR, 2005. Cote: 331.103 HERM MENARD J.-D., Savoir gérer son temps, «Savoirs pratiques», Paris, Retz, 2001. Cote: 331.103 MENA

Le dossier en citations Du temps pour de la durée «La bonne gestion du temps possède ses valeurs éducatives et peut-être même philosophiques puisque travailler en “se donnant le temps” c’est inscrire l’action de l’homme dans la durée. Conscience historique, progrès social, le temps est ce premier repère abstrait qui définit aussi notre relation à autrui.» www.prepaclasse.net/temps.html

enseignement est dispensé par un enseignant différent et pour des dispositifs de fonctionnements uniformes où tous les enfants ont à mener à un même rythme les mêmes activités.» Sylvain Connac. Apprendre avec les pédagogies coopératives. Démarches et outils pour l’école. Paris: ESF, coll. Pédagogies outils, 2009 (préface de Michel Tozzi).

Mélange des temps de formation Le découpage en plages de 50 minutes «Bien qu’un équilibre entre les disciplines soit à trouver, que les horaires entre les enseignements soient à respecter, rien ne précise, ni n’impose qu’il faille absolument découper la semaine scolaire en plages d’enseignement successives de 50 minutes. Cela peut se concevoir dans les établissements où chaque

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«La formation initiale et la formation tout au long de la vie deviendront de plus en plus imbriquées et le temps consacré à l’éducation dans la vie d’un individu connaîtra à nouveau des modifications significatives.» Carole St-Jarre et Louise Dupuy-Walker (dir.). Le temps en éducation – Regards multiples. Presses de l’Université du Québec, 2001 (préface de Céline Saint-Pierre).

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Eric Berthod

et musée

à destination d’ailleurs…

Culture, le terme d’emblée rallie et enchante les uns, irrite et effraie les autres. Il est parfois confondu ou restreint à «Art», pour une étrange raison, et les critères d’habileté ou de technicité érigés alors fréquemment en dogme pour tracer la séparation entre les deux mondes, génies et postérité sur une rive, novices et habiles imposteurs sur l’autre! Délectation, élévation et grandeur d’âme ici, niaiseries, fatuité ou grotesque mascarade ailleurs. Ce glissement du générique, Culture, vers le particulier, Art, prive le premier de son droit de cité. Or la culture est affaire de chacun, qu’on le veuille ou non. Nos mots et nos gestes révèlent nos pensées et scellent notre appartenance. On «est» de quelque part, à un moment donné de l’Histoire dont nous rédigeons, à notre corps défendant peut-être, l’intrigue. Napoléon partagerait sans doute mon point de vue, en particulier concernant certains glorieux passages pour lesquels d’ailleurs la flatterie serait de bon ton, quitte à soustraire de sa biographie d’autres extraits, voire l’un ou l’autre sombres chapitres... Ainsi en est-il de l’appréciation de sa propre trace, comme de sa propre culture. Tant que l’on n’en connaît pas d’autre, elle s’impose comme règle ou voie unique, ukase même dans certains cas, intransigeant, arbitraire et sans appel! Prudence! D’autres déjà avant nous, ici et ailleurs, ont manifesté leur sagesse et leurs croyances, révélé leurs goûts et leurs visions. Seuls la suffisante impéritie ou le fanatisme ivre s’autorisent l’arrogance d’écarter les différences, d’ignorer les nuances. Approchons, découvrons et profitons pleinement de la richesse de

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C ulture: Les voyageurs

Ecole

la diversité, exploitons son potentiel intégrateur dans nos classes multiculturelles, en restant pragmatique et réaliste. Soucieux de développer cette dimension humaniste, le Plan d’Etudes Romand (PER) en préparation intègre – ne substitue pas! – la Culture au domaine «Arts» (musique, arts visuels et ACM). Il en précise les attentes de «[…] construction de références culturelles et leur mise en relation avec les différentes cultures artistiques et anthropologiques».

Le Programme cantonal d’arts visuels (2007) décline ces visées en attribuant à tous les degrés la «Découverte des reproductions d’œuvres plastiques» en proposant des époques et des styles afin d’élargir la palette des références au fil des années. Il réserve en complément, d’année en année, quelques spécificités: Découverte de la diversité culturelle du groupe classe (1E). Ouverture à la diversité culturelle et enrichissement à son contact (5P).

Visites de musées ou d’espaces artistiques (2E). Rencontre avec des œuvres originales et visite d’espaces artistiques, de galeries, de musées régionaux ou cantonaux, d’expositions locales. Découverte de nouvelles manières de créer, d’interpréter le monde (4P). Participation en tant qu’acteur à une exposition ou un projet collectif (1P). Elaboration d’une exposition et/ou d’un projet collectif (6P). Rencontre du patrimoine culturel local (2P). Appréciation du patrimoine culturel immédiat et de l’activité des artistes régionaux (3P). La «rencontre» et l’«imprégnation» des divers domaines et cultures artistiques proposés écartent, dans les degrés primaires, les analyses ou l’histoire de l’art. On y cultive par contre l’extase et l’émerveillement, comme en consultant un beau livre d’images ou un magazine de voyages à venir. On approche l’ivresse du rêve, le transport dans l’imaginaire. On y pose des bases pour le long terme, ancrées dans l’affectif, l’émotionnel et la sensibilité, dans le respect mutuel. Pour le plaisir. Simplement pour donner envie. «L’enfant accepte facilement la diversité, mû par sa curiosité naturelle et son goût de l’exploration. Avides de comprendre et de profiter de leurs nouvelles découvertes, les enfants devraient voir leur attirance pour la diversité encouragée par l’école.»1 Pourquoi s’en priver? Bon voyage!

Note 1

Pérez de Cuéllar, J. (1996) Notre diversité créatrice, Rapport de la Commission mondiale de la culture et du développement. Paris: UNESCO p. 187.

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A gen da

Service de la culture

Le mois d’avril, c’est déjà l’occasion de se projeter dans l’année scolaire prochaine. Alors, si vous abordez en 20092010 l’époque médiévale avec vos élèves, peut-être serez-vous curieux de découvrir le spectacle de l’Association Hobu qui poursuit son importation culturelle et théâtrale de Haut en Bas du canton. THÉÂTRE - DANSE…

Programme annuel

P’tit Théâtre de la Vièze, Monthey Afin de favoriser l’accès au théâtre au plus grand nombre d’enfants dès leur plus jeune âge, la Bavette organise depuis 2000 des représentations à l’attention des écoles. Les spectacles de la saison sont tous proposés en représentations scolaires (sous réserve de la disponibilité des compagnies). Celles-ci sont accompagnées d’une documentation avec des pistes de réflexions permettant une exploitation en classe. www.labavette.ch LANGUE - LITTÉRATURE

En permanence + animations temporaires

Maison des contes à Dorénaz Culture et créativité à la Maison des contes et légendes d’Outre-Rhône à Dorénaz: visite racontée et interactive de la Maison par un guide expérimenté • Découvrir la façon de vivre des arrière-grands-parents, la maison aux planchers en sapin recouverte d’ardoises de la carrière d’Allesse sur Dorénaz, le mobilier et les objets d’antan.

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D es idées de sorties

Ecol e-Cu lture

ou de rencontres… • Visiter le Centre d’interprétation des légendes valaisannes: Le sentier animé «bruit» des personnages de légendes: follatons, sorcières, le bon Joseph, revenants, vouivre, animaux de la forêt. Au 1er étage, des livres, vidéos, légendes, animaux mythiques, les fêtes et saisons. • Au galetas, s’essayer à conter et s’enregistrer. Coffre à accessoires de conteur-conteuse à disposition. ANNÉE SCOLAIRE 2009-2010: À LA DÉCOUVERTE D’UNE LÉGENDE CONCHARDE DU XIIIE SIÈCLE

Hobu présente «Hohflüe, la légende du Haut Rocher» Vers 1250, l’irascible Sire de Mangepan et sa douce femme Agnès résident sur les hauts de Mörel, dans la vallée de Conches. Ils voient un jour leur enfant cadet enlevé à son berceau par un aigle… Hohflüe, la légende du Haut-Rocher, c’est, sous la plume de Carine Tripet, une écriture originale en octosyllabes à partir d’une légende concharde du XIIIe siècle, une mise en musique par des chants médiévaux polyphoniques a cappella et des jongleurs pour une mise en vers et en images. La version pour les représentations scolaires, avec dossier pédagogique, est modulable, de façon à convenir pour des élèves dès la 6P. Des ateliers et une exposition peuvent accompagner les représentations scolaires. Pour les enseignants intéressés par cette approche médiévale pour leurs élèves, notez que le spectacle sera joué aux Caves à Charles de Sion les 14-15-16-17 mai (www.lescavesacharles.ch), puis à la Vidondée de Riddes les 21-22-23 et 24 mai 2009 (www.vidondee.ch). Pré-inscriptions pour des représentations scolaires: carinetripet@bluewin.ch. (dès la 6e primaire) Les deux «fous»: David Dräyer et Faustine Molliet, Au centre: Frédéric Perrier et Carine Tripet. Derrière de gauche à droite: VOX MUNDI (Martine Krümel, Sarah Badan, Marie-Hélène Roux, Sophie L’Eplattenier, Sandra Morel).

• Exposition temporaire de peintures de Martine Rouiller «Juste pour rêver». Entrée libre. Horaire de car postal à disposition. Le mardi après-midi sur rendez-vous au numéro 079 431 60 80 ou à info@conteslegendes.ch Visitez le site www.conteslegendes.ch (tous les degrés) CINÉMA

Dates à négocier – projections scolaires

Documentaire sur Max Frisch Le documentaire suisse Max Frisch, Citoyen de Matthias von Gunten est sorti. Des projections scolaires spéciales peuvent être organisées dans tous les cinémas de Suisse romande. Ce documentaire dévoile l’engagement citoyen de Max Frisch, écrivain suisse incontournable. Le film est constitué de riches images d’archives et de récentes interviews avec d’illustres personnalités. Un dossier pédagogique est disponible à cette adresse: www.e-media.ch/dyn/bin/ 1108-7506-1-max_frisch.pdf. Contact: scolaires@roadmovie.ch (secondaire II)

AU FIL DES PAGES

Exposition «Histoires qui s’accrochent 2» à la galerie de la Treille à Sion jusqu’au 11 avril 2009, cf. p. 22. Festival VisAges à la Médiathèque Valais – Martigny, du 2 au 8 mai 2009, cf. p. 32.

Résonances - Avril 2009

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Eti ncelles de cultu re

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U n hommage à Corinna Bille

durant la SLFF à la Médiathèque Dans le cadre de la Semaine de la langue française et de la francophonie (SLFF), qui s’est déroulée en mars, la Médiathèque Valais a invité la Compagnie Raconte à dire des textes de Corinna Bille pour des classes du secondaire II dans ses locaux à Sion et à Saint-Maurice. Une action qui a permis à quelques classes de collégiens d’écouter Anne Martin et Christine Métrailler à travers les phrases d’une auteure romande profondément inspirée par le Valais où elle a principalement vécu. Les deux conteuses ont ainsi pu partager avec des jeunes un peu de leur passion pour cette «peintre des mots» dont «l’écriture est si contemporaine», pour reprendre leurs expressions. L’une des classes du collège de la Planta à Sion, emmenée par leur professeure de français Anne-Catherine Fontannaz, a profité, après cette mise en mots, pour poser des questions aux deux conteuses. Ils voulaient par exemple savoir comment elles avaient choisi les textes?

Infos pratiques www.slff.ch, pour découvrir le matériel pédagogique mis à disposition pour la SLFF en 2009 et pour déjà agender la prochaine Semaine de la langue française et de la francophonie en mars 2010 et ses actions coordonnées en Suisse romande par la Délégation à la langue française (DLF). www.raconte.ch pour en savoir plus sur la Compagnie Raconte (peut-être qu’à l’heure où vous lisez ces lignes, le site n’est pas encore activé, mais vous pouvez l’ajouter à vos favoris).

( Résonances - Avril 2009

De nouveaux créateurs rejoignent régulièrement la liste des Etincelles de culture à l’école www.vs.ch/ecole-culture > Etincelles de culture > Liste des créateurs. D’ici le mois de mai, la liste devrait s’étoffer considérablement en vue de la rentrée prochaine, alors n’hésitez pas à aller la consulter dès que vous préparerez votre programme pour 2009-2010. Le prochain délai pour les demandes de crédit d’impulsion et pour celles en lien avec la liste des créateurs est fixé à fin septembre 2009. Pour vous informer sur les Etincelles de culture à l’école, vous aurez régulièrement des échos via cette nouvelle rubrique.

Les conteuses expliquèrent qu’elles avaient sélectionné ceux qu’elles préféraient de Corinna Bille tout en essayant de montrer son évolution au fil des ans ainsi que quelques-uns de ses thèmes récurrents. Les étudiants qui n’avaient lu qu’Emerentia ont ainsi pu découvrir d’autres thématiques chères à la romancière, poétesse et auteure de nombreuses nouvelles. Ils en ont perçu la modernité. De quoi donner à certains l’envie de lire! Un étudiant d’une autre classe souligne cependant qu’il préfère se laisser emporter dans l’univers de la Compagnie Raconte plutôt que de lire. Et l’une des conteuses de lui expliquer que lui aussi peut lire ou dire à haute voix, en jouant sur les intonations, les effets de suspense… s’il a besoin de cela pour mettre en images les mots.

jusqu’à sa mise en scène, dans l’une des classes venues à la Médiathèque. Si les deux conteuses désirent rencontrer des classes, c’est parce qu’elles pensent que la culture de proximité est importante pour éviter que celle-ci ne soit réservée à quelques-uns. En allant vers les élèves, elles espèrent allumer quelques étincelles… en offrant un accompagnement complémentaire à celui des enseignants.

Deux conteuses figurant sur la liste des Etincelles de culture Anne Martin et Christine Métrailler figurent sur la liste des créateurs intéressés à intervenir dans des classes valaisannes. Du reste, Christine Métrailler co-anime avec Anne-Catherine Fontannaz un atelier autour de l’écriture et de l’oralité du conte,

Anne Martin et Christine Métrailler mettent les mots de Corinna Bille en images avec leur voix.

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D e la formation continue

Education musicale

aux chorales lémaniques Qui dit formation continue dit formation initiale. Et cette dernière, pour ce qui est de l’école obligatoire, est bien en place dans la HEP-Vs. Formation enfantine et primaire: Mise à niveau, formation pédagogique et didactique, stages, cours à option (instrument…). Formation secondaire: Les candidats doivent être au bénéfice d’une formation académique préalable. La HEP-Vs offre une formation pédagogique et didactique adéquate avec, entre autres, des stages. Une des composantes essentielles de cette formation initiale est donc la formation didactique dans laquelle les étudiants doivent également pouvoir faire des planifications à court, moyen et long terme, démarche essentielle pour un enseignement musical efficace. Pour en savoir plus: M. Jean-Maurice Delasoie, HEP-Vs

Formation continue pour les enseignants du Valais romand 2009 Par définition, elle se fait dans le même esprit. Pour ce qui nous concerne, l’intitulé KARAOKE PEDAGOGIQUE, donné à notre cours annuel, n’est, à l’évidence, pas le terme adéquat car il pourrait laisser entendre notre volonté d’entrer dans une démarche médiatique et alléchante. Aussi, avons-nous décidé le titre suivant: «Enrichir ses pratiques musicales à travers un nouveau répertoire.»

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Lors du séjour prévu à Champéry, les élèves et leurs enseignants auront l’occasion de partager des émotions à travers le chant et les rencontres avec les autres.

Pour 2009, au lieu des 2 jours continus, nous proposons 4 demi-journées réparties judicieusement dans le temps. Cela permettra à chacun-e de réaliser des «expériences didactiques» en classe et de les partager lors des rencontres suivantes, ce qui ne peut que provoquer des enrichissements mutuels. Lien utile: catalogue des cours de formation continue (à paraître).

Rencontres chorales lémaniques (4-6 juin 2009) Organisée par nous-mêmes, cette activité entre, de notre point de vue, dans une démarche de formation continue. En effet, nous proposons aux cinq classes concernées de l’arc lémanique:

de créer des interprétations, de préparer des illustrations visuelles. D’autre part, lors du séjour prévu à Champéry, les élèves et leurs enseignants auront l’occasion exceptionnelle de partager des émotions (c’est le thème de la démarche) à travers le chant et les rencontres avec les autres.

Pré-concert: Champéry, Palladium, vendredi 5 juin 2009, 19 heures. Concert: St-Maurice, Théâtre du Martolet, samedi 6 juin 2009, 14 heures.

Résonances - Avril 2009

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Parmi les autres objectifs poursuivis par ce projet, on peut relever la découverte de la région, à travers diverses activités (nature, artisanat local) grâce à l’appui des classes de Champéry. Quelques précisions: Interprètes: 5 classes de l’Arc lémanique (dont la classe de M. François Mottet, St-Maurice), accompagnées par un orchestre d’enseignants. Répertoire: chansons diverses sur le thème EMOTIONS. Matériel pédagogique: à disposition dès septembre 2009. Lien utile: site de l’animation musicale HEP-Vs (www.hepvs.ch).

A vos agendas Me 6 mai 2009 RomandTIc En collaboration avec la COMETE, la Commission pédagogique de la CIIP organisera le mercredi 6 mai prochain à Lausanne (HEP-VD) une journée consacrée à l’intégration des MITIC dans la pédagogie. Les enjeux d’une telle journée s’inscrivent dans le prolongement de l’adoption par la CDIP de sa stratégie MITIC (du 1er mars 2007).

Réflexions provisoirement conclusives Il y a de notre part, vous l’avez remarqué, une insistance sur la nécessité de la formation continue conçue non pas comme une présentation de contenus, mais bien comme une mise en perspective des dits contenus avec l’action didactique. Dans ce sens, si l’on met beaucoup d’énergie (et avec raison) dans la rédaction d’un plan d’études romand et de moyens d’enseignement, on doit mettre autant d’énergie sinon plus à trouver des pistes pour les mettre en pratique soit dans la formation initiale soit dans la formation continue. Savoir ce qu’on va faire, c’est très bien. Savoir comment on va le faire, c’est encore mieux. Bernard Oberholzer, Jean-Maurice Delasoie

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Cet événement entend répondre à plusieurs objectifs: - favoriser une introduction plus large des MITIC dans les classes; - donner des exemples concrets d’intégration réussie; - échanger entre représentants des cantons sur des pratiques qui fonctionnent; - écouter les praticiens et prendre acte de leurs attentes; - prendre la mesure de l’importance des MITIC dans le Plan d’études romand (PER).

Cette journée concerne principalement les personnes ressources MITIC actives dans les cantons, les diplômés F3-MITIC, des directeurs d’établissement, des cadres de départements, des enseignants. www.ciip.ch/index.php?m= 2&sm=2&page=217 Je 14 et ve 15 mai 2009 Colloque IUKB En mettant le projecteur sur l’univers de la justice pénale des mineurs, le colloque organisé à Bramois par l’Institut universitaire Kurt Bösch et intitulé «Entre l’éducatif et le répressif: Regards croisés sur la juridiction pénale des mineurs» s’adresse aux professionnels du monde

judiciaire dont les juges et leurs auxiliaires (les très nombreux intervenants sociaux, experts, médiateurs, assesseurs, thérapeutes, etc.), aux chercheurs et aux étudiants de diverses disciplines (sociologie,

Mémento

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Nous sommes dans une démarche didactique qui va donc bien au-delà du seul apprentissage de chansons.

péd agogiq ue

psychologie, droit, histoire, travail social, etc.), et plus largement au public intéressé. www.iukb.ch Du 31 août au 2 septembre 2009 Congrès suisse de pédagogie spécialisée Les préparatifs du 6e Congrès suisse de pédagogie spécialisée, qui se déroulera du 31 août au 2 septembre 2009 à Berne, vont bon train. Vous aurez notamment l’occasion d’assister à une conférence plénière de Mmes Sylvie Cèbe et Greta Pelgrims de l’Université de Genève, ainsi que de M. PierreAndré Doudin de la HEPVaud. Vous souhaitez présenter une recherche, une expérience de terrain, un nouveau concept du domaine de la pédagogie spécialisée dans le cadre de ce congrès? Annonceznous votre contribution à l’aide du formulaire en ligne: www.csps-szh.ch/fr/ szhcsps/manifestations-ducsps/inscription.html. Vous pouvez utiliser ce même formulaire en ligne pour vous inscrire en tant qu’auditeur ou auditrice (profitez des tarifs préférentiels en vous inscrivant jusqu’au 31 mai 2009).

Jusqu’au 3 janvier 2010 Exposition à l’Alimentarium A travers la découverte du thème complexe de la recherche alimentaire, abordé dans l’exposition «Recherche et alimentation en dialogue», le visiteur devient plus qu’un simple spectateur car il est directement concerné. C’est de lui dont il est question! L’Alimentarium de propose aux écoles et aux groupes toute une palette d’activités adaptées à chaque tranche d’âge. www.alimentarium.ch

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Nadia Revaz

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L es élèves adorent

Autour

de l a lect ure

les Histoires qui s’accrochent

De la rencontre entre Marianne Grand, bibliothécaire aimant peindre, et Suzanne Hefti, maîtresse enfantine adorant écrire, est née Histoires qui s’accrochent, dans ses versions exposition et livre-CD. La plume et le pinceau, et parfois la plume devenant pinceau, s’associent pour donner aux enfants l’envie et le bonheur de lire.

ses animations autour de la transmission du goût de lire, avec des discussions autour des illustrations, des lectures intergénérationnelles, etc. Et Suzanne Hefti faisait de même en voulant partager sa passion langagière avec ses élèves. C’est ainsi qu’elles ont eu l’idée de créer et de monter des expositions, avec les images colorées de l’une et les textes poétiques de l’autre, de façon à multiplier les chances de parvenir En 2006, le duo avait tenté au déclic magique de la l’aventure avec Histoires qui joie de lire. Les visites s’accrochent 1. Aujourd’hui, peuvent de plus se proMarianne Grand et Suzanne longer par la lecture ou Hefti renouvellent l’expél’écoute des livres, torience avec Histoires qui s’act, mes 1 et 2, Jacqueline crochent 2. Et un troisième er uv non a déco t de Chermig lle A e Iwanowski prêtant sa épisode est d’ores et déjà enes nn ir A La classe d’ ns des Histo e Hefti, le se nn za . voix au duo plume-pinvisagé, tant elles ont du plaisir Su ns se ec av us les hent avec to ceau. Regarder les imaà imaginer des mondes enqui s’accroc ges, écouter l’histoire et/ou la lire semble. De plus, le jeune puselon les âges, voilà ce qu’elles problic, les enseignants, les parents et Donner le goût de lire… posent, convaincues que les enles grands-parents qui ont vu leurs fants peuvent entrer en lecture de expositions et/ou lu leurs livres les Marianne Grand, dans son activité différentes manières. encouragent à poursuivre cette déà la bibliothèque de Chalais et Vermarche. corin, a toujours essayé de baser Pour s’en convaincre, il suffit de suivre une classe et celles-ci sont nombreuses à se rendre à la galerie Infos pratiques présentant les Histoires qui s’accrochent. Ce jour-là, c’est la classe enOù: Galerie de la Treille à Sion. fantine d’Anne Allet qui a fait le Quand: jusqu’au 11 avril 2009. trajet depuis Chermignon pour les Public-cible: enfants jusqu’à 9 ans découvrir. Suzanne Hefti, maîtresse (même s’il n’y a pas d’âge pour l’imaenfantine à Chalais et auteure de ginaire en liberté). poésies pour enfants, troque sa Horaires: mercredi, samedi et dimancasquette contre celle de galeristeche de 15 h à 19 h, ouvert à tous. animatrice. En faisant entrer les Et sur rendez-vous: mardi ou vendredi élèves, elle leur demande d’emblée pour les classes. s’ils savent dans quel lieu ils se Livre: Collection «Visite mes histoires». trouvent. Occasion de leur expliTitre: «Histoires qui s’accrochent 2». quer ce qu’est une galerie d’art et (Cf. Résonances, mars 2009, p. 36). de leur dire que cette fois l’espace

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Résonances - Avril 2009

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accueille une exposition qui leur est spécialement destinée, ce qui est rare.

… et d’écouter lire ou dire Les élèves écoutent alors la première histoire, celle de la Chenille qui a peur de tout. S’ensuit une brève discussion animée par une marionnette. Pour alterner l’approche des images et des textes, Suzanne Hefti raconte plus librement le récit de La maison qui rêve. Chaque enfant est ensuite invité à choisir la maison de ses rêves et certains en proposent de nouvelles, ainsi Anne Allet repart avec des pistes pour de prochains dessins. Dans la salle de L’arbre qui tricote, notre

La plume et le pinceau songent déjà à une troisième exposition. «plume-pinceau-tricot» demande à la petite troupe si elle veut écouter toute l’histoire lue par Jacqueline Iwanoski. Le oui l’emporte largement, aussi elle met le CD en marche. L’attention ne retombe pas jusqu’au mot de la fin et tous se prêtent aux activités proposées avec enthousiasme. De quoi réjouir Anne Allet qui ne regrette pas cette petite expédition au pays des mots et des tableaux qui s’accrochent sur les murs de la galerie de la Treille à Sion. PUB

EXPOSITION du 4 avril au 7 juin 2009 8 catastrophes écologiques vues par les jeunes et pour les jeunes •La sur-pêche •La pollution urbaine •Le réchauffement climatique •Les déchets nucléaires

du mardi au dimanche de 13 h 30 à 18 h www.fondation-tissieres.ch

( Résonances - Avril 2009

Questions à Marianne Grand, bibliothécaire et pinceau de l’exposition Marianne Grand, racontez-nous l’histoire d’un tableau? «J’ai mille et une images qui traversent mon imaginaire sans que forcément je les invente. Je crée d’abord mon dessin, sur une feuille de papier. Ensuite je l’agrandis et, avec la gutta, je le transfère sur la soie. Très souvent, je modifie encore des détails avant de mettre la peinture, qui pour moi est un moment magique.» Comment qualifieriez-vous votre collaboration avec Suzanne Hefti? «Elle est idéale, parce que nous nous complétons et que chacune respecte le travail de l’autre. Moi je déborde au niveau des idées et elle me canalise un peu.»

Questions à Suzanne Hefti, maîtresse enfantine et plume de l’exposition Suzanne Hefti, comment a démarré votre collaboration avec Marianne Grand? «Tout a commencé avec mon livre de poésie figurant au catalogue des livres scolaires du canton. J’ai apporté un exemplaire de mon recueil à la bibliothèque où Marianne travaille et c’est à cette occasion que nous nous sommes rencontrées pour la première fois. Elle avait des dessins en attente de textes et, après avoir lu mon livre, elle m’a contactée.» Et, avant cela, qu’est-ce qui vous a motivée à écrire votre premier recueil de poésie? «Bizarrement, tout est parti d’un mécontentement, parce que j’avais des difficultés à trouver des poésies adaptées aux tout-petits. J’ai donc commencé à écrire des textes pour ma classe et, après quelques années, j’en avais beaucoup. Je les ai d’abord diffusés autour de moi, auprès d’amies qui m’ont ensuite encouragée à les publier. Cela m’a amenée à découvrir le monde de l’édition et, avec les Histoires qui s’accrochent, celui des galeries. Une aventure prenante mais passionnante.» Dans vos Histoires qui s’accrochent, les images nourrissent le texte et vice-versa… «Les images doivent inciter à la lecture et ensuite mon rôle est de les mettre en mots. Pour les enfants, chaque mot devrait pouvoir se transformer en une image, de façon à ce que la lecture soit pour eux aussi attractive que l’ordinateur. Le texte en rimes aide à la mémorisation et permet souvent, avec un peu de gymnastique, de deviner la fin de la phrase suivante.» Avez-vous testé vos textes auprès de vos élèves? «Je l’avais fait avant la première exposition, mais cette fois j’avais envie de leur laisser la surprise. Certains ont toutefois découvert le premier livre avant la visite. Reste que découvrir des histoires dans le cadre d’une exposition, c’est très différent.»

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Comprendre les origines du monde: évolution, création?

Qui doit répondre à cette question? Les scientifiques? Les spécialistes des religions? Les croyants? Ou bien qui peut répondre? … La question est mal posée, mais en cette année Darwin 2009, il est intéressant de rediscuter et d’évoquer les voies de dialogue possibles entre les différents acteurs de ce débat. En 1859, Darwin publie De l’origine des espèces où il présente une théorie de l’évolution par sélection naturelle qui remet en cause la création divine. 150 ans plus tard, cette théorie suscite encore débat. Elle est parmi les rares théories scientifiques qui interpellent tout un chacun, car elle touche aux questions existentielles de l’origine de l’être humain. L’Année Darwin 2009 permet donc de se questionner à nouveau sur cette théorie et sa place dans notre actualité. Une série de trois articles va présenter successivement les théories évolutionnistes, créationnistes, les problèmes et les conflits qu’elles soulèvent, puis des propositions d’activités à mener en classe avec les élèves, en religion et en sciences. Ce premier volet présente l’évolution darwinienne et sa place dans l’enseignement.

idées, mais le fixisme1 a toujours prévalu dans leurs théories. Seul Anaximandre a évoqué que l’être humain descendait des poissons2. Le fixisme a été relayé par le créationnisme, qui a marqué le monde judéo-chrétien de son emprise jusqu’à aujourd’hui. Au XVIIIe siècle cependant, l’idée d’évolution fait une timide apparition chez Maupertuis3 et Buffon4. La première véritable théorie de l’évolution est attribuée à Lamarck5, qui défend la transformation des espèces par transmission à la descendance des caractères acquis pendant la vie d’un individu. Il y a tout juste 150 ans, en 1859, Charles Darwin publie De l’origine des espèces qui révolutionne le monde, provoquant des débats sans fin…

Qui est Darwin? Charles Darwin naît il y a 200 ans en Angleterre. Fils d’un médecin il étudie la médecine puis la

Avant Darwin

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théologie. Passionné d’histoire naturelle, il embarque à 22 ans, en 1831, sur le Beagle, navire de recherche scientifique, comme aide pour cartographier les côtes de l’Amérique du Sud. Lors de ce voyage de 5 ans autour du monde, il compile des observations géologiques et zoologiques qui lui fournissent les bases pour le travail de sa vie: la théorie de l’évolution. Ses observations sur les pinsons et les tortues des Galápagos sont les clés de son intuition d’une évolution graduelle des espèces ainsi que des mécanismes possibles de la sélection naturelle. De retour en Angleterre, il étudie d’autres espèces ainsi que des animaux domestiques et des plantes cultivées pour mettre au point sa théorie de l’évolution qu’il publie en 1859. On peut noter que son ouvrage ne comprend jamais le terme évolution, ni ne mentionne la place de l’être humain dans la biodiversité. Darwin est courageux, mais pas téméraire, conscient de la révolution que vont susciter ses propositions dans le monde chrétien de l’époque. Ce n’est qu’en 1871 et 1872 qu’il publie deux ouvrages qui traitent des origines de l’homme, avec les postulats d’un ancêtre commun à l’homme et aux singes et de l’unicité de l’espèce humaine6.

La théorie de l’évolution

L’histoire de la théorie de l’évolution

Depuis des millénaires, les éleveurs favorisent une sélection artificielle de leurs animaux et de leurs plantes, sans en connaître les mécanismes. Les philosophes grecs ont expliqué la pluralité des espèces par plusieurs

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A nnée Darwin 2009 (1/3)

Sc iences

win. Charles Dar

Basée sur des preuves géologiques, paléontologiques et anatomiques, puis corroborée par des preuves génétiques, la théorie de l’évolution postule que les espèces évoluent au cours du temps à partir d’un ancêtre commun et sous l’effet de la sélection naturelle. Darwin luimême n’emploie pas le terme évolution, pour éviter qu’on ne lui applique l’idée de progrès vers quelque chose de meilleur; il

Résonances - Avril 2009

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insiste au contraire sur l’expression «descendance avec modifications». Sa théorie peut être résumée en cinq points fondamentaux: la variabilité, tous les organismes étant différents; l’adaptation, la transformation des individus pour s’adapter à leur milieu; l’hérédité, la transmission des caractères à la descendance7; la sélection naturelle, une meilleure survie et une meilleure reproduction des caractères les mieux adaptés et une extinction des formes les moins adaptées; le temps, nécessaire aux processus décrits ci-dessus. Avec les découvertes génétiques au XXe siècle on peut maintenant expliquer plus précisément les postulats darwiniens par divers processus8 qui modifient aléatoirement la fréquence de certains gènes au sein des populations. La survie de ces gènes est conditionnée par l’environnement. De plus l’évolution n’est pas généalogique: les espèces ne descendent pas les unes des autres (comme «l’homme descend du singe») mais ont un ancêtre commun et se différencient par les mécanismes de spéciation.

L’évolution de l’évolution… En 150 ans, la théorie de Darwin a évolué… Elle ne peut être que partiellement testée. Mais c’est une théorie9, et non pas un fait ou une loi10. Une théorie scientifique est une explication du monde qui rassemble des faits, des lois et des hypothèses testées. Une théorie peut ainsi être corrigée ou complétée. A la fin du XIXe siècle Mendel pose les bases de la génétique. Le développement de cette science au XXe siècle apporte des preuves pour étayer fortement la théorie darwinienne.

( Résonances - Avril 2009

l’évolution sont nombreux: la création de vaccins et l’anticipation de l’évolution des virus sont des exemples parmi d’autres. «Comme Copernic, en 1543, a donné le coup de grâce au dogme géocentrique […], de même Darwin, en 1859, a porté un coup fatal au dogme anthropocentrique.»12 Ce coup fatal ne va pas survenir sans susciter de discussions dans la société et plus particulièrement dans l’enseignement. Ce n’est souvent pas la théorie elle-même qui est remise en cause, mais ses déductions: parenté entre le singe et l’humain, absence de spécificité de l’humain, place du hasard,… Les questions relatives aux origines étant depuis longtemps re le ressort des philosophes et ai nn e évolutio uis d’un arbr oq cr r des spécialistes des religions, ie , … em k» Pr ssion «I thin avec l’expre on k l’intrusion des scientifiques oo eb ot win, First N . Charles Dar 37 18 avec l’enseignement de la s, ie ec ion of Sp Transmutat ary. br Li y théorie de l’évolution ne va it rs Unive © Cambridge pas de soi. C’est aux EtatsUnis que le débat «Darwin ou Dieu» débute: en 1925 un premier En 1940, des biologistes et paléonEtat américain, le Tennessee, intertologues rassemblent les données dit l’enseignement de l’évolution. génétiques, biologiques et paléonD’autres Etats suivent ce mouvetologiques et proposent la théorie ment. En 1968 cependant, cette insynthétique de l’évolution, ou néoterdiction est jugée contraire au darwinisme, version modernisée de principe constitutionnel de séparala théorie darwinienne. tion de l’Eglise et de l’Etat. Les années 1980 voient une succession de Et aujourd’hui… procès sur ce sujet dans 26 Etats américains. Une parade est trouvée Personne dans le monde scientifipar les créationnistes avec la popuque ne considère actuellement cette larisation, dès 1991, du mouvement théorie comme fausse, mais comme de l’Intelligent Design13. incomplète, comme cela a été pressenti par Darwin lui-même. Certains chercheurs11 proposent des alternaAlors que les Etats-Unis se débattives à certaines parties de la théotent toujours avec ce thème, les afrie, donc la recherche et la discusfrontements gagnent l’Europe: à sion continuent, mais sans remettre partir de 2000, des interdictions de en cause l’essentiel: les espèces évol’enseignement de l’évolution ou luent au cours des temps géologil’enseignement du créationnisme ques, sous l’effet de la sélection nainterviennent en Serbie, en Italie, turelle entre autres. aux Pays-Bas, en Allemagne,… Le néo-créationnisme n’est pas seulement d’inspiration chrétienne, puisLa biologie moderne est basée sur que le musulman Harun Yahya encette théorie et les développements voie en 2007 son Atlas de la Créaqu’elle peut offrir à la société par la tion à plusieurs centaines d’écoles compréhension des mécanismes de

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en France et en Suisse. Ce manuel gracieusement offert a été interdit par les autorités scolaires.

problème, afin de pouvoir passer du conflit «Darwin ou Dieu» à une discussion «Darwin et Dieu».

En Suisse, le Département de l’instruction publique genevois a refusé cet ouvrage, arguant «qu’il ne correspond pas aux théories scientifiques actuelles et ne respecte pas la séparation entre l’enseignement laïc et confessionnel»16. Un manuel scolaire a suscité la polémique dans le canton de Berne, se voyant reprocher d’être teinté de créationnisme14. A Bâle, l’association créationniste Pro Genesis est intervenue auprès du Département de l’éducation pour introduire le dessein intelligent dans l’enseignement15.

Adeline Bardou, animatrice pour les sciences au CO

Face à cette intrusion créationniste dans l’enseignement, le Conseil de l’Europe a adopté une résolution en octobre 2007 qui invite les Etats membres à «promouvoir le savoir scientifique et l’enseignement de l’évolution et à s’opposer fermement à toutes tentatives de présentation du créationnisme comme discipline scientifique».16 Au cœur de cette actualité, il est peut-être de notre devoir d’enseignant de pouvoir répondre aux questions des élèves en clarifiant ce qui est du ressort de la science et ce qui concerne les croyances. Les deux façons de voir le monde peuvent cohabiter, des voies de dialogue sont possibles, tout en définissant clairement à quel niveau se passe la réflexion. Un prochain article présentera le volet religieux du

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Pour en savoir plus Dieu versus Darwin: les créationnistes vont-ils triompher de la science?, Jacques Arnould, Albin Michel, 2007.

précurseurs de la génétique et soutient la génération spontanée puis l’évolution grâce aux mutations (mutationnisme). 4

Buffon (1707-1788), naturaliste français, propose une évolution des espèces par dégénérescence ainsi qu’une seule espèce humaine qui s’est adaptée selon les milieux.

5

Lamarck (1744-1829), naturaliste français, a publié en 1809 la Philosophie zoologique.

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La Filiation de l’homme et la sélection liée au sexe (1871) et L’Expression des émotions chez l’homme et les animaux (1872)

7

Darwin ne remet pas en cause la transmission des caractères acquis proposée par Lamarck.

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Ces processus sont par exemple les mutations, le brassage génétique, la dérive génétique,…

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Comme la théorie de la relativité d’Einstein, la théorie des jeux,…

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Comme la loi de la gravitation de Newton, la loi d’Ohm…

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Par exemple, la théorie neutraliste de Kimura en 1970, qui attribue un rôle prépondérant au hasard; ou la théorie des équilibres ponctués de Gould et Eldredge en 1972, qui réfute l’évolution graduelle.

12

Ernst Haeckel (1834 - 1919), biologiste et philosophe allemand, in Anthropogénie et histoire de l’évolution humaine, 1874.

13

L’Intelligent Design ou dessein intelligent est un courant d’idées qui «tout en admettant la théorie de l’évolution, y voit les effets d’une intelligence supérieure à l’œuvre» (Arnould, 2007).

14

Der Bund, 6.11.2007 et NZZ, 6.11.2007.

15

Basler Zeitung, 8.9.2007.

16

Les dangers du créationnisme dans l’éducation.

Lucy et l’obscurantisme, Pascal Picq, Odile Jacob, 2007. Darwin et l’évolution expliqués à nos petits-enfants, Pascal Picq, Seuil, 2009. La théorie de l’évolution expliquée aux professeurs des écoles, Bruno Chanet et François Lusignan, sur le site de La main à la pâte: http://lamap.inrp.fr.

Notes 1

2

3

Le fixisme est la théorie qui nie toute évolution ou transformation des espèces animales ou végétales, qui seraient apparues telles quelles dans l’histoire du monde. Aucun scientifique n’accepte aujourd’hui cette théorie. Censorinus (astrologue et grammairien latin, IIIe s.) rapporte: «Anaximandre de Milet (610 av. J.-C. – vers 546 av. J.-C., ndlr) estimait que de l’eau et de la terre réchauffées étaient sortis soit des poissons, soit des animaux tout à fait semblables aux poissons. C’est au sein de ces animaux qu’ont été formés les hommes et que les embryons ont été retenus prisonniers jusqu’à l’âge de la puberté; alors seulement, après que ces animaux eurent éclaté, en sortirent des hommes et des femmes désormais aptes à se nourrir.» (Sur le jour natal, IV, 7. Traduction de J. Mangeart, Paris, 1843) Maupertuis (1698-1759), astronome et mathématicien français, est un des

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)


(

I CT-VS: offensive de formation

ICT

pour une plus grande intégration Depuis le 13 février de cette année, la nouvelle offensive du DECS visant à développer l’usage des ICT dans l’enseignement a démarré. Un questionnaire d’auto-évaluation a été envoyé ce jour-là à tous les enseignant-e-s de l’école obligatoire et du secondaire II, soit plus de 4300 personnes. C’est à travers le canal d’Educanet2 que l’accès au questionnaire en ligne a été transmis; ce qui, par la même occasion, a permis de vérifier si tous les enseignants avaient accès à leur messagerie professionnelle.

Le site www.ictvs.ch donne tous les renseignements utiles au sujet de ces formations mises en place.

www.ictvs.ch

Actuellement, le dépouillement est en cours. Les premières estimations nous montrent que près des deux tiers des enseignants souhaitent se former à l’usage des ICT et à leur intégration pédagogique. Des ateliers de formation sont actuellement en

phase d’élaboration et ils seront présentés prochainement par la formation continue de la HEP. Ces cours seront classés par catégories et ils permettront à chacun-e de choisir un projet et de suivre les cours adaptés à son enseignement et à ses besoins.

Quelques renseignements pratiques Le questionnaire rempli est envoyé par messagerie à chaque enseignant-e à la fin du délai prévu (rappels inclus). Une dispense de formation ICT estelle possible? Oui, un formulaire ad hoc sur le site www.ictvs.ch permet d’effectuer cette demande. Ce document doit être signé par la direction / commission scolaire. Cette signature atteste que l’enseignant-e a effectué son auto-évaluation, et que suite à celle-ci, il/elle se déclare compétent-e en la matière. Ce document est ensuite transmis au DECS qui valide cette demande.

En raccourci Formation continue et bons de formation

Résultats d’une étude Les bons de formation permettent d’augmenter la participation aux formations continues, même dans le cas de personnes éloignées de la formation. Certains facteurs plaident cependant en défaveur d’une utilisation généralisée de ces bons. Un financement public par le biais des bons de formation n’est, le cas échéant, justifié que pour un groupe cible bien défini. Tels sont les résultats d’une vaste expérience de terrain, menée en 2006 par le Centre de recherche sur l’économie de l’éducation de l’Université de Berne (FfB) sur mandat de l’Office fédéral de la formation professionnelle et de la technologie (OFFT). www.news.admin.ch

Des dérogations à cette formation sont-elles prévues? L’acquisition du minimum de connaissance en ICT, décrit par le référentiel de compétences (visible sur le site www.ictvs.ch) est facultative pour l’enseignant qui remplit l’une des conditions suivantes: Age de l’enseignant: plus de 58 ans au 1er septembre 2009. Enseignants diplômés depuis 2010 par la HEP-Vs, ou autres instituts reconnus de formation intégrant ces compétences dans leur cursus.

Educa.ch

Dossier pour prévenir la violence La rédaction d’educa.ch a élaboré un nouveau dossier consacré à la violence à l’école, en collaboration avec le Service de la jeunesse de la police cantonale de Zurich. L’objectif est de donner des pistes aux enseignants pour prévenir la violence. www.educa.ch/dyn/198168.asp

( Résonances - Avril 2009

Commission de coordination ICT-VS

Mercredi 6 mai 2009. RomanTic. Cf. Mémento p. 21.

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(

D idapages: créer des

ICT

séquences pédagogiques Didapages est un logiciel destiné aux auteurs de cours et d’outils pédagogiques. Il permet de créer très simplement des livres multimédias et interactifs pour l’auto-formation, l’enseignement en classe ou la formation à distance. Ce logiciel gratuit est également utilisable par des élèves de niveaux différents dans des classes primaires et secondaires. Il s’articule autour d’un livre interactif modulable avec de nombreuses possibilités: Textes. Images et dessins. Son, vidéos et animations Flash. ...

qui peut être travaillée en première année du Cycle d’orientation ou même en 5P ou 6P. Démarche en classe avec papier et crayon: Rappel de quelques notions de base du carré. Elaboration des questions. Ebauche des pages du livre.

Puis passage à l’ordinateur et travail à l’aide du logiciel: Après ouverture du mode «Edition de la page», les éléments que l’on peut insérer apparaissent sur la partie gauche de la fenêtre. Pérennité du travail. Partage des compétences.

De plus, des éléments permettent d’opérer des questionnaires de différentes formes avec calcul du score obtenu par l’élève. Case à cocher. Liste de saisie. Bouton de sélection. Calcul des scores. ...

Pour le maître ou pour les élèves? La création de livres «Didapages» peut être faite par le maître qui les proposera à ses élèves comme séquence d’apprentissage ou de révision de notions. Il peut également s’utiliser de façon simple par des élèves dans le but de création d’outils mis à disposition de la classe. Toutes les branches du programme peuvent faire l’objet d’une séquence de création. Voici un petit exemple d’une page de révision des propriétés du carré

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En effet, des élèves aimant écrire pourront créer un livre de contes, d’aventure, ... Le passionné de sciences présentera l’étang étudié lors d’une sortie de classe.

La partie droite quant à elle permettra de poser et d’organiser ces différents éléments. Le résultat final de la page permet aux élèves de vérifier leurs connaissances de façon ludique. L’auteur a développé en plus de son sens créatif, ses compétences de mathématiques, de français, ... D’autres avantages apparaissent: Valorisation du travail de l’élève. Son travail peut être mis sur un site WEB (Cf. partie technique).

Le féru d’histoire pourra décrire un château fort de sa région et créer un petit «quiz».

Un peu de technique pratique Le logiciel est téléchargeable à l’adresse www.fruitsdusavoir.org. Logiciels «Didapages 1» puis télécharger Didapages 1.1 Installation: Par défaut, le logiciel s’installe dans le dossier habituel «Program Files» en créant un sous-dossier «Didapages». Les enregistrements des travaux se font dans ce dossier Didapages. Si le dossier «Program Files» est

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protégé sur les ordinateurs de votre classe, deux possibilités s’offrent à vous pour contourner le problème: Installer le programme dans un dossier non protégé pour les élèves (Mes Documents par exemple) avec les dangers que cela comporte (Suppression du dossier par un élève). Installer le programme sur une clé USB. Cela fonctionne très bien avec cependant un petit ralentissement.

Création et partage d’un livre Pour obtenir la forme d’édition du livre, cliquer sur le bouton «Editer» (1). Une fois le livre terminé, vous devez le générer (2). Didapages crée un dossier au nom du livre dans lequel vous trouverez différents fichiers.

faisant un lien vers index.html, insérer vos livres dans un site Web. Quelques exemples: En physique: http://physiquecollege.free.fr/cinquieme.htm Tous niveaux et branches: www. pedagogie.ac-nantes.fr Puis Espace pédagogique > 1er degré > tuic > le logiciel Didapages - des exemples sur le site. Ce site comporte de nombreux exemples avec fiches pédagogiques Autres exemples de livres: http: //xxi.ac-reims.fr/ien_st_dizier/ien Puis Menu > Informatique > Quelques exemples. Et bien sûr en utilisant votre moteur de recherches sur Internet avec «Exemples Didapages» comme mots-clés.

Le futur Didapages 2 Le fichier index.html servira de fichier de lancement du livre. En cliquant sur ce fichier ou sur un raccourci pointant vers ce fichier, votre navigateur s’ouvrira en lançant le livre. Vous pouvez également, en déposant par ftp le dossier créé et en

Je reprends ici les explications données par les concepteurs de Didapages: Est-ce le successeur de Didapages 1? «Nous avons décidé de décliner Didapages 2 en 3 versions: une version «Elémentaire» pour un usage

par les élèves et les adultes novices en informatique, une version «Standard» qui conviendra à la majorité des utilisateurs et enfin une version «Professionnelle» pour les utilisateurs les plus expérimentés. La version Elémentaire est la première à sortir, les autres suivront.

Didapages 2 élémentaire n’est pas un logiciel à télécharger comme la première version, c’est un service qui doit être installé sur un serveur. C’était indispensable pour les fonctions de contrôle et pour que le logiciel puisse fonctionner aussi sur Mac et Linux. Les élèves accèdent à l’application depuis un navigateur Internet (flash 7 est nécessaire)». «Le logiciel sur le serveur de l’association est et sera pendant un certain temps réservé aux membres de l’association Fruits du savoir. La cotisation annuelle est de 25 euros pour un enseignant». François Ecœur, conseiller multimédia

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(

L es usages des TICE dans

ICT

1

Marie-Thérèse Rey

l’enseignement secondaire

Un panorama des usages des ICT dans l’enseignement secondaire vient de paraître en France. Il présente une analyse de trois ans de travaux des groupes et réseaux interacadémiques «second degré». Le lecteur pourra retrouver le rapport à l’adresse suivante: www.educnet.education.fr/secondaire/dispositif/panorama. Ce rapport a été publié le 3 décembre 2008. Les responsables du programme «usage des TICE» pour l’enseignement secondaire ont procédé à un état des lieux des réflexions et analyses menées dans les différentes disciplines. Cette analyse a porté sur les productions faites par de nombreux enseignants venant de toutes les académies2. Le lecteur pourra consulter: une brochure synthétique présentant ces résultats; une brochure présentant des exemples d’usages dans différentes disciplines liés aux plusvalues identifiées: «Les TICE au service de la réussite des élèves»; une présentation complète de l’analyse des usages des dispositifs et plus-values suivants: - trois dispositifs ont été étudiés: les services en ligne, le tableau vidéoprojecteur, les outils nomades - des plus-values sont relevées: l’apprentissage facilité, la motivation et la valorisation du travail de l’élève, l’élève acteur de son apprentissage, le gain de temps en classe, la continuité pédagogique entre deux séances, la continuité pédago-

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tère de ion du Minis Une publicat çaise. an fr e al nation l’éducation

gique entre la classe et l’aprèsclasse, la connaissance immédiate des résultats, source de réactivité. Ce panorama comporte deux grandes parties: La richesse et la variété des usages dans le secondaire 13 disciplines sont présentées: arts plastiques, biotechnologies, documentation, EPS (éducation physique et sportive), économie-gestion, éducation musicale, français et langues anciennes, histoire-géographie, langues vivantes, mathématiques, sciences économiques et sociales, sciences de la vie et de la Terre, sciences physiques et chimiques. Plusieurs usages sont étudiés: les usages d’Internet et les services en ligne (internet, forum, blog, dictionnaire électronique, moteurs de recherche)

les usages des outils nomades (podcast, baladeur, clé USB, PDA, GPS)3. les usages des logiciels (traitement de texte, carte heuristique, tableur, tutoriel animé, simulateur, flux RSS…) les usages des dispositifs de projection ou d’enregistrement (ordinateur, portable, classe virtuelle, visioconférence, appareil photo numérique, vidéoprojecteur, vidéo, webcam, TBI, soit le tableau blanc interactif qui se présente sous la forme d’un tableau blanc classique fonctionnant en association avec un ordinateur et un vidéoprojecteur proposant de nombreuses fonctionnalités qui rendent l’outil bien plus novateur que ne le serait la simple association d’un tableau blanc et d’un vidéoprojecteur). Une expérience et des analyses uniques menées sur les usages dans le secondaire Dans cette partie du rapport, les plus-values ont été particulièrement étudiées. Ces plus-values concernent l’ensemble des disciplines et elles interviennent sur trois plans: les plus-values pour l’élève les plus-values relatives à la relation entre élève et enseignant les plus-values pour l’enseignant. Des vidéos sur les usages des TICE sont disponibles. Le projet «TICE en images» propose 29 vidéos pour découvrir de manière dynamique des exemples d’usages des TIC dans l’enseignement secondaire. Ces vidéos sont accompagnées de commentaires et

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de témoignages d’enseignants et d’élèves. www.educnet.education.fr/canaleducnet/index.php Une vingtaine d’enseignants ont conçu et réalisé des fiches pédagogiques. Elles présentent des exemples d’usages pertinents, simples à mettre en œuvre dans différentes disciplines de l’enseignement secondaire, dans le contexte des ENT (environnement numérique de travail – soit le fait de regrouper, en un espace numérique unique, différents services en ligne comme messagerie électronique, forum, zone de stockage de documents, agenda…). www2.educnet.education.fr/secondaire/usages/ent/

cher une carte heuristique «Les TIC pour quoi faire?», déployer ou réduire les 5 branches: simplifier la vie de la classe diversifier ses pratiques pédagogiques accéder à des ressources en ligne faciliter ses rapports avec l’administration faciliter ses relations professionnelles.

A l’adresse suivante: www.educnet. education.fr/data/carte/secondaire/ index.html le lecteur pourra affi-

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Cahiers pédagogiques

Apprendre l’histoire

Notes 1

TICE pour Technologies de l’Information et de la Communication dans l’Enseignement (ndlr: TICE = TIC et ICT, autres abréviations utilisées selon les régions de la francophonie).

2

L’académie est l’échelon administratif: elle décline en région la politique éducative définie par le gouvernement. Elle permet d’agir en fonction du contexte local et en partenariat avec les collectivités territoriales: les communes pour l’enseignement primaire, les départements pour les collèges et les régions pour les lycées (www.education.gouv.fr/pid167/lesacademies-les-inspections-academiques.html).

3

Les outils mobiles ou nomades peuvent être utilisés à des fins pédagogiques que ce soit dans le cadre d’un cours (sortie pédagogique, terrain de sport…) ou en dehors du temps de classe (travail personnel des élèves). Outre leur caractère nomade (petits, légers), ces outils sont appréciés pour leur côté pratique et leur maniabilité.

Il est possible de s’abonner à la lettre Tic’Edu à partir du site Educnet à l’adresse suivante: www2.educnet.education.fr/secondaire/communication/abon Ces lettres informent sur les réflexions en cours au sein des disciplines et proposent des liens vers des analyses, des descriptions d’usages ou des scénarios pédagogiques et des informations sur les ressources numériques.

En raccourci

Le dossier de mars 2009 des Cahiers pédagogiques sur l’histoire, coordonné par Patrice Bride et Pierre-Philippe Bugnard, est articulé en quatre volets: apprendre l’histoire met en jeu des compétences complexes, écrire pour maîtriser l’argumentation historique, apprendre la chronologie, manipuler le temps et l’histoire comme confrontation à l’altérité. www.cahiers-pedagogiques.com Enseignement de la langue et de la culture d’origine (LCO)

Nouvelle base de données sur le site web de la CDIP La collection des enquêtes auprès des cantons publiées sur le site web de la CDIP s’agrandit: elle contient désormais une base de données en ligne sur l’enseignement de la langue et de la culture d’origine (LCO) dans les cantons et dans la principauté du Liechtenstein. Les données correspondent à l’année scolaire 2008/2009. Cette nouvelle base de données répertorie principalement les conditions générales de cet enseignement (bases légales, procédure d’inscription, supports d’information, etc.) et contient des liens vers les points de contact de chaque canton. www.edk.ch/dyn/19249.php

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ge s e t s ons Im a d u V a la i s

Depuis 2006, le festival VisAges présente chaque année à la Médiathèque Valais – Martigny des films documentaires, de fiction ou d’animation sur le lien entre générations. Ce festival, parrainé par Benoît Aymon, journaliste et producteur de l’émission Passe-moi les jumelles, est organisé par Olivier Taramarcaz, de pro senectute. L’objectif est de faire découvrir des réalisateurs d’horizons différents, confirmés ou encore en école d’art, et d’offrir aux spectateurs l’occasion d’en rencontrer certains. Ces moments de partage autour de films peuvent aussi être particulièrement intéressants pour un public scolaire. Olivier Tarmarcaz, comment est né le festival VisAges? Pendant plusieurs années, nous avons organisé des journées de visionnement au sein d’une petite équipe pour en savoir plus sur l’exploitation de l’image de la vieillesse dans les films. J’ai vite observé qu’il y avait tout un champ d’exploration en lien avec la thématique des relations entre générations, de la transmission et des parcours de vie. J’ai aussi constaté que ces thèmes étaient souvent abordés de manière originale et personnelle par de jeunes réalisateurs. C’est donc sur ce terreau que la première édition de ce festival a été lancée. Le but de ces projections est d’inviter les spectateurs à ouvrir leurs regards pour dépasser les préjugés, sachant que les personnes âgées sont porteuses d’un rêve, bien plus fréquemment qu’on ne l’imagine. Pour les jeunes, c’est une occasion de prendre conscience que l’expérience de vie peut être enrichissante. Y a-t-il un film qui montre plus particulièrement cet élargissement du regard? Il y en a plusieurs, mais je pense en premier lieu au film de Frédéric

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(

L e festival VisAges

rencontre avec un réalisateur romand. Cette année, Frédéric Gonseth et quelques autres réalisateurs suisses seront présents pour des projections-débats. Comment s’effectue la sélection des films? Je suis en contact avec une cinquantaine de réalisateurs qui m’informent sur les nouveautés en lien avec la thématique. Il y a aussi les festivals de documentaires ou de courts-métrages et les centres de documentation cinématographiques qui me permettent de faire des découvertes chaque année. Via ces divers réseaux, je visionne entre 300 et 500 films par année. Gonseth et Catherine Azad sur le peintre Bernard Pidoux, âgé aujourd’hui de 98 ans. Frédéric Gonseth a été l’élève de ce peintre et il lui rend un vibrant hommage, en disant combien il a joué un rôle dans sa manière de regarder. Le cinéaste parle du peintre comme d’un mentor symbolique. Vous programmez toujours quelques cinéastes suisses… Tout à fait. L’année passée, nous avions organisé tous les jours une

Parmi les diverses sélections de cette année, quels sont les films qui vous paraissent particulièrement adaptés pour un jeune public? Le jeudi 7 mai, dans la programmation de l’après-midi, il y a notamment De père en fils, qui raconte l’histoire de la transmission d’un patrimoine, dans une ambiance familiale conflictuelle. Troubles du rythme est un documentaire évoquant aussi la relation entre un père et des enfants, mais dans un

Un programme à la carte pour les classes Si des enseignants sont intéressés à visionner avec leur classe un film les jeudi ou vendredi après-midi, ils peuvent contacter Anne Michellod à la Médiathèque afin de s’inscrire pour suivre une partie de la programmation telle que proposée. Autre possibilité, ils peuvent s’adresser à Olivier Taramarcaz en vue d’une programmation à la carte en matinée durant la semaine. Dernière variante, au vu de tous les films programmés sur l’ensemble des éditions, il est possible d’organiser un visionnage thématique à d’autres moments de l’année. Olivier Tarmarcaz prépare volontiers une sélection à la carte. Coordonnées d’Anne Michellod à la Médiathèque Valais – Martigny 027 722 91 92 - anne.michellod@mediatheque.ch Coordonnées d’Olivier Tarmarcaz, pro-senectute 021 925 70 10 - olivier.taramarcaz@pro-senectute.ch

Résonances - Avril 2009

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registre plus poétique, avec des citations littéraires. Ces deux films sont plutôt destinés à des adolescents. Le vendredi 8 mai, Dormir au chaud met en scène une jeune fille en fugue qui cherche dans un village un endroit pour la nuit et qui sera accueillie par une vieille dame ayant un mode de vie très différent du sien. Lors des soirées courts-métrages, il y a quelques films qui pourraient très bien convenir pour un plus jeune public. Dans Regardemoi, un enfant essaie de communiquer quelque chose d’important à

Infos pratiques Lieu: Médiathèque Valais – Martigny. Dates: du lundi 4 au vendredi 8 mai 2009. www.mediatheque.ch www.pro-senectute.ch

sa mère qui ne l’écoute pas. L’intrigue du film Le Foulard peut être particulièrement intéressante pour lancer une discussion autour de l’in-

terculturalité: il s’agit d’une petite fille musulmane qui arrive dans une école où l’on n’accepte pas le port du foulard. L’enseignante essaie de la convaincre de l’ôter, même si l’élève explique les valeurs que représente pour elle ce foulard. Dans la fiction Bouche à bouche, un jeune découvre qu’il est homosexuel et se sent bien seul avec son secret. Il rencontre une vieille dame avec qui il se sentira en confiance pour parler ouvertement. Propos recueillis par Nadia Revaz

Le programme (sous réserve de modification) Lundi 4 mai 2009 - la sélection parcours partenariat caméra sud 19 h Il court, il court Léonard [1994 43’] documentaire de Anne Zen Ruffinen, Médiathèque Valais Martigny, Suisse 20 h 15 La vie moderne [2008 - 87’] documentaire de Raymond Depardon, Palmeraie et désert, France Cinéma, France Mardi 5 mai 2009 - la sélection portraits 18 h les films d’ici - rencontre avec le réalisateur Bruno Joly André-Paul Zeller [2001 - 31’] documentaire de Bruno Joly, Canal 9, Suisse Pierre Chevalley. Calligraphie et géométrie [2006 - 12’] documentaire de Bruno Joly, Canal 9, Suisse Marcel Imsand. La photo sensible [2007 - 24’] documentaire de Bruno Joly, Canal 9, Suisse 20 h 15 Bernard Pidoux peintre. Les barricades mystérieuses [2002 - 74’] documentaire de Frédéric Gonseth & Catherine Azad, Frédéric Gonseth Productions, Suisse Mercredi 6 mai - la sélection parcours 14 h Mic Jean-Louis [2006 - 26’] documentaire Fiction de Cathy Sebbah, K production, France 15 h Ce qui reste [2007 - 26’] documentaire de Fanny Dal Magro, Centre Vidéo de Bruxelles – Ateliers Jeunes Cinéastes, Belgique 16 h Les secrets [2007 - 25’] Documentaire de Tony Quéméré, Ateliers Varan, France

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17 h Me damne [2006 - 44’] documentaire de Astrid Adverbe, AA Productions, France 19 h Où regardent les vieux [2009 52’] documentaire fiction de Manuel Perrone, Association Herbert Chulele, Argentine [espagnol - sous-titré français] 20 h 30 Performance théâtrale Le corps du silence [2009 - 52’] mimodrame de Marcos Malavia, Compagnie SourouS et festival de théâtre Auteurs en Acte, Paris Jeudi 7 mai - la sélection transmission 14 h De père en fils [2005 - 52’] documentaire de Philippe Ayme, Adalios, Atelier Atlas, France 3, France 15 h 15 Trouble du rythme [2008 18’] documentaire de Antoine Novat, Scherkhan Production, France 16 h Mes parents [2004 - 19’] fiction de Anne Fassio, Sotavento, France 17 h Combalimon [2007 - 80’] documentaire de Raphaël Mathié, La Luna Production, France 20 h 15 soirée courts Regarde-moi [2008 - 19’] fiction de Olivier Lécot, Aeterman Films, France Bouche-à-bouche [2007 - 17’] fiction de Louis Dupont, La Luna Productions, France Wechselbad [2000 - 8’] film expérimental de Gisela Grosse. Video der Generationen, Allemagne Die Seilbahn [2008 - 7’] film d’animation de Claudius Gentinetta, Suisse Malban [2008 - 8’] film d’animation de Elodie Bouedec, Velvet Animation, France

Le dernier voyage de Maryse Lucas [2008 - 26’] documentaire de David Ledoux et Artus de Lavilléon, Le Joker & les films Velvet, France Vendredi 8 mai 2009 - la sélection relations entre générations 14 h Dormir au chaud [2006 - 27’] fiction de Pierre Duculot, Ambiances, Belgique Dernier voyage [2007 - 15’] fiction de Pierre Duculot, Monkey Production, Belgique 15 h Ce que je vous dois [2006 - 26’] fiction d’Olivier Bouffard, Carlito Films, France 16 h Mon miroir [2007 - 20’] fiction de Nicolas Birkenstock, Bianca Films, France 17 h Dans la vie [2007 - 68’] fiction de Philippe Faucon, Istiqlal Films / Arte France Cinéma, France [français / arabe / sous-titré anglais] 20 h 15 Soirée courts Hiyab - Le foulard [2005 - 8’] fiction de Xavi Sala, Espagne, Filme für eine Welt, 2008, Suisse www.filmeeinewelt. ch (dossier pédagogique) She [2007 - 8’] fiction de Sheersha Perera, Les Films du Cygne, France Under Construction [2007 - 10’] documentaire de Liu Zhenchen, Le Fresnoy, Chine Lettre du dernier étage [2004 - 33’] fiction - expérimental de Olivier Ciechelski, G.R.E.C., France Séance familiale [2008 - 27’] fiction de Cheng-Chui Kuo, Amanda Production, Chine

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U n élève arrive

de Madagascar

Une enseignante de 2P accueille cette année un élève en provenance de Madagascar. Tout naturellement ce pays est devenu le centre d’intérêt de la classe. L’élève s’est appliqué à présenter son pays (ses habitants et leur culture, sa faune et sa flore) à ses nouveaux camarades à grand renfort de documents, livres, photos personnelles, extraits puisés sur Internet… Le matériel est riche, l’intérêt de la classe au plus haut, alors que faire avec tout ça?

Une belle amorce Ayant suivi le cours d’introduction au Cadre de référence 1P-3P, l’enseignante comprend aisément que l’amorce est trouvée, mais est empruntée pour aller plus loin dans l’esprit de cette nouvelle approche. C’est alors qu’elle fait appel à l’animation en Environnement pour intervenir dans sa classe et organiser une activité dans ce sens.

Un travail sur EQUILIBRE

tions et en modifiant son classement si besoin est. 2e mise en commun: cette fois, les propositions sont justifiées par les textes. Pour chaque animal, nous faisons ressortir les facteurs indispensables à sa survie (chaleur, eau salée, eau fraîche, nourriture, etc.). Ce sont les connaissances que les élèves mémoriseront.

lant sur une heure, elle n’est que le point de départ d’un travail qui demandera à être approfondi. Conceptions des élèves: Madagascar, Suisse: qui vit où? Chaque élève a reçu 6 images d’animaux avec une brève description de leur habitat (forêt chaude et humide, montagne, etc.); trois vivent chez nous et trois à Madagascar. Ils émettent des hypothèses sur le lieu de vie de l’animal en les classant sur la carte de l’un des deux pays, en expliquant les raisons de leur choix.

Après avoir fait l’inventaire des pistes de travail possibles en lien avec les différents concepts intégrateurs (cf. Cadre de référence 1-3P), nous avons décidé ensemble de travailler EQUILIBRE. L’idée n’est donc pas d’étudier «Madagascar», mais de réfléchir et comprendre l’équilibre entre les animaux et leur milieu de vie, en prenant comme exemple quelques animaux de Madagascar.

1re mise en commun: les élèves ont confronté leurs classements et justifié leurs choix. Un débat s’installe: certaines hypothèses sont mises de côté par la classe, certaines sont jugées subjectives, finalement les élèves concluent que les informations les plus fiables se trouvent dans les textes informatifs présentés sous les photos.

Je me suis donc rendu en classe et ai mené l’activité que voici. Se dérou-

Approfondissement: chacun s’est remis au travail en lisant les informa-

34

i r o nn e m e n t

(

Pascal Siggen

Env

Conclusion en lien avec EQUILIBRE: les animaux ne vivent pas n’importe où sur Terre; chacun a besoin d’un milieu naturel particulier pour se nourrir, se reproduire, élever ses petits, se cacher (connaissances).

Suite de cette première leçon Laissée à l’initiative de l’enseignante, une seconde leçon peut aborder de façon détaillée les exigences de 2 animaux (un d’ici et un de Madagascar par exemple) par rapport à leur milieu. La conclusion revient sur l’idée d’EQUILIBRE entre les animaux et leur milieu. Dans une troisième leçon, on peut aussi élargir en prenant quelques autres pays ou types de milieux naturels tels que le Groenland (ours blanc - région polaire), le Kenya (éléphant - savane), etc. et faire des comparaisons avec Madagascar et la Suisse. L’amorce «Madagascar» aura probablement été épuisée et l’on passera à autre chose car l’essentiel aura pu être mis en évidence sur EQUILIBRE: au contraire des hommes, les animaux ne peuvent pas vivre n’importe où.

Résonances - Avril 2009

)


Pérou, Inde, Portugal, etc. Et si l’élève provient d’un autre pays que Madagascar? On peut facilement transférer cette démarche en l’adaptant. En quelques clics sur Internet, il s’agit de retrouver quelques espèces de faune ou de flore endémique puis de les comparer et les classer en se focalisant sur leurs besoins par rapport au milieu, car c’est bien le concept intégrateur d’ÉQUILIBRE que nous visons avec cette activité. Pistes d’évaluations possibles Avant d’évaluer, résumons ce qui a été appris: des connaissances (principe d’équilibre entre un animal et son milieu, besoins spécifiques de quelques animaux de Suisse et de Madagascar) et des capacités (faire des hypothèses, utiliser un document de référence). On évaluera donc ces deux aspects au travers d’activités telles que: Citer des critères climatiques ou géographiques spécifiques à chaque pays (connaissances). Relier le milieu de vie qui correspond à un animal (connaissances). Classer de nouveaux animaux à Madagascar ou en Suisse en fonction d’une fiche descriptive (capacité: utiliser un document de référence). Mettre en lien des textes descriptifs et des images (capacité: utiliser des documents de référence). Transposer toute la démarche avec des végétaux (formuler une hypothèse de départ, utiliser un document de référence pour les faire évoluer). Autour de «Madagascar» D’autres pistes de travail auraient été envisageables sur cette amorce: En une leçon de sciences, on pourrait comparer les CYCLES annuels saisonniers de la Suisse (4 saisons) et de Madagascar (2 saisons).

( Résonances - Avril 2009

but d’année, par comparaison entre ce que pensent les enfants sur Madagascar et ce qu’en disent des gens qui y sont allés (mettre à profit l’élève et sa famille) ou qui y vivent; en conclusion, on rappelle l’importance de remonter à des informations fiables plutôt que d’en rester à des «on-dit». Cette piste de travail et le matériel d’enseignement sont mis en ligne sur http://ce.ecolevs.ch (piste 112). En géographie, on pourrait travailler sur REPRÉSENTATION: qu’estce qu’une ville pour un élève d’ici, et pour un élève d’Antananarivo (1.4 mio d’habitants!); idem pour une école, l’intérieur d’une maison (voir document «Album de familles»1 de la FED), un lieu de commerce (magasin en Suisse, marché à Madagascar). ECHELLE peut être travaillée au travers de l’adéquation entre le mode de déplacement et l’éloignement du pays (voir Guide Corome p. 205). Un certain aspect de MYTHE ET HISTOIRE peut être travaillé en dé-

Les animateurs sont à votre disposition pour mener une activité dans votre classe en lien avec le Cadre de référence 1-3P. Contacter: samuel.fierz@hepvs.ch ou au 024 486 22 13. christian.keim@hepvs.ch ou au 027 722 75 63.

Note 1

Seize familles de différentes régions du monde sont prises en photo devant leur maison, avec leurs animaux, leur mobilier, leurs ustensiles de cuisine (diversité des modes de vie). A commander sur www.globaleducation.ch.

C atéchèse: conférence souffrance et compassion Jeudi 30 avril 2009 à 20 h Aula F.-X. Bagnoud HES-SO Valais - Rte du Rawyl 47 - 1950 Sion Conférence de Mme Rosette Poletti sur l’accompagnement des malades et des personnes souffrantes organisée par les Services diocésains de la catéchèse et de la jeunesse en collaboration avec la HES-SO Valais. Prix: 10.- Gratuit pour les étudiants (sur présentation de la carte)

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L e Cyberdéfi raconté

Carte

bla nc he

par une classe Le Cyberdéfi est un concours par classe et on y fait de tout: du bricolage, des maths, du français, on cherche avec des ordinateurs, on visite en 3D des objets et des villes, on résout des énigmes musicales. En 2008, il a eu lieu le mardi 25 novembre de 9 h 30 à 11 h 30. Nous étions 570 classes à participer à ce défi. Il y avait des classes de toute la francophonie: France, Maroc et Suisse. Plusieurs jours auparavant, nous nous sommes préparés: nous avons essayé d’anciens défis et avons mis en place une stratégie. Comme notre enseignant n’aura pas le droit de nous aider dans nos recherches et dans la gestion du concours, nous avons décidé de confier cette tâche à Johanna. C’est elle qui devrait, tout au long de l’activité, nous soumettre des questions, nous réorienter vers des thèmes nous étant plus familiers, proposer à un groupe d’experts, formé de quelques élèves de la classe, les réponses trouvées. Une fois celles-ci contrôlées, Djemila, notre secrétaire, devrait recopier méticuleusement nos propositions sur le formulaire en ligne. Nous avons également apporté toutes sortes d’encyclopédies de la mai-

«A 9 h 30, nous pouvons entrer sur le site du Cyberdéfi à l’aide de notre mot de passe.»

son: science, histoire, géographie, bricolage, BD, cuisine, pas un sujet n’était couvert par nos documents. Nous avons sélectionné quelques élèves spécialistes de la recherche sur le Net. Le jour J, à 9 h 15, nous avons pu imprimer les questions et débuter l’activité. Johanna a fait lire les questions projetées à l’aide du beamer. Nous avons découvert toutes les difficultés qui nous attendaient.

A vos claviers Vous pouvez participer à Résonances de diverses manières. Pour rappel, la rubrique carte blanche attend vos textes et/ou ceux de vos élèves. Vous êtes également invité-e à faire part de vos suggestions de tous ordres. N’hésitez pas à clapoter pour envoyer un message à la rédaction, indiquer une adresse internet ou un projet que vous aimeriez faire partager… Et si vous n’êtes pas adepte du courriel (resonances@ admin.vs.ch), vous pouvez aussi téléphoner (027 606 41 59 ou 079 429 07 01).

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A 9 h 30, nous pouvons entrer sur le site du Cyberdéfi à l’aide de notre mot de passe. A 9 h 50, nous terminons de répondre à une 1re question, elle concernait nos connaissances musicales. A 10 h 10, nous avons trouvé la solution à la question K, liée au français et aux mathématiques. 5 minutes plus tard, nous résolvons une énigme en ligne. Il fallait retrouver 4 clés dans le château de Chenonceau, puis trouver le nom de la mère d’Henri II. Pour compliquer le tout, le nom était écrit en latin et grâce à Internet, nous avons pu trouver la traduction française. A 10 h 35, nous terminons une activité faisant appel au bricolage et à la logique. Puis plus d’une 1/2 heure sans trouver de réponse. La frustration de certains et l’agacement d’autres créent un réel climat de stress dans la classe. L’ambiance est électrique! A 11 h 10, un groupe trouve enfin la solution à une énigme proposant de

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En raccourci

Avis d’élèves Karen

Au début, j’étais stressée parce que je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Ophélie J’étais très tendue, car je voulais faire de mon mieux. Ce n’était vraiment pas facile, je n’ai trouvé qu’une réponse. Kubilay C’était assez difficile, cependant j’ai réussi à répondre à l’énigme de tante Olga. Robert C’était une excellente expérience au niveau de la collaboration, nous avons été obligés de coopérer pour réussir. Céliane Ce n’est pas tous les jours que l’on peut participer à un concours d’une telle envergure. Nelson 10e: inespéré! Surprenant! Djemila Travailler tous ensemble, en autogestion, génial! Yasmina On a passé 1 heure et 1/4 sur une même question, mais on a trouvé. Quelle satisfaction!

trouver le nom d’une maison présente dans une bande-annonce d’un James Bond. Pas moins de 8 élèves ont planché sur cette question. A 11 h 30, nous stoppons nos recherches, non sans regretter de n’avoir pas quelque 5 minutes de plus, étant à 2 doigts de trouver la solution à une énigme mathématique. Exténués, nous quittons la classe et partons à la maison, découragés de n’avoir répondu qu’à 6 questions, certains d’être dans les profondeurs du classement. A l’heure du bilan, nous découvrons pour notre plus grande joie que nous terminons à une brillante 10e place. Constater que nos efforts

n’ont pas été inutiles a été une grande satisfaction pour nous tous. Si vous imaginez participer prochainement au Cyberdéfi avec votre classe, organisez au mieux votre classe. Prévoyez un tas d’encyclopédies, elles nous ont été d’une aide précieuse. L’essentiel réside toutefois dans l’esprit d’équipe. Pour terminer, amusez-vous avant tout et profitez de cette aventure unique! Classe de Sébastien Vassalli - Sion Intro: Caroline Avis d’élèves: choisis par Nelson Journal de bord (heure par heure): Robert et Johanna Conclusion: Joyce

«A 10 h 10, nous avons trouvé la solution à la question K, liée au français et aux mathématiques.»

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Accueil extrafamilial et parascolaire en Suisse

Publication de la COFF La publication de la Commission fédérale de coordination pour les questions familiales (COFF) esquisse un état des lieux de l’accueil de jour extrafamilial et parascolaire en Suisse. www.ekff.admin.ch/c_data/f_Pub_ Kinderbet.pdf Hommage à la francophonie

Célina Ramsauer lance un appel mondial Célina Ramsauer, jeune artiste valaisanne, chante «Ensemble», un titre de sa composition qu’elle dédie en hommage à la Francophonie. «Ensemble» est bien plus qu’une chanson, c’est une composition offerte aux jeunes artistes francophones pour qu’ils se l’approprient et l’interprètent aux rythmes de leur culture. La version (chanson + paroles) de Célina Ramsauer est téléchargeable gratuitement. www.ensemble-francophonie.org Directions d’établissement scolaire

Consultation nationale Le Secrétariat général de la CDIP a mis en consultation jusqu’à la mimai un profil pour les formations complémentaires Direction d’établissement scolaire. Ce profil regroupe des exigences minimales imposées à ce type de formations: définition des conditions d’admission, du contenu et du volume de la formation. Il devrait constituer à l’avenir la base pour la reconnaissance par la CDIP des titres décernés au terme de ces formations et par là-même permettre l’octroi de certificats de directeur/directrice d’établissement scolaire valables dans toute la Suisse. www.cdip.ch

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ouverte Dé c nature

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B alade pédagogique

sur le sentier viticole du MVVV En raccourci DVD racisme

Spot it! Stop it!

Afin d’intensifier les liens musée/ école et dans l’objectif de transmettre des connaissances, le Musée valaisan de la Vigne et du Vin (MVVV) propose aux écoles valaisannes une balade pédagogique sur une partie de son sentier viticole. Les thèmes liés aux travaux des vignes, à la biodiversité, aux cépages, à la lecture du paysage, aux contes… seront abordés dans le cadre d’ateliers interactifs. Sous la responsabilité de l’enseignant, chaque classe se déplace sur le sentier viticole et participe aux activités élaborées et animées par les guides du MVVV. La balade pédagogique s’articule autour de trois ateliers: Le premier «A la rencontre du travail du vigneron» fera connaître les travaux de la vigne et les outils du vigneron. Le deuxième permettra de découvrir la vigne et ses herbes folles. Quant au troisième, il offrira une expérimentation autour des cinq

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sens. Celle-ci sera enrichie par quelques contes touchant la vigne et le vin. Une place de pique-nique est à disposition au terme de la balade. Cette activité est ouverte aux classes de 3P jusqu’à la fin du CO. Prix Fr. 4.-/élève. Réservation nécessaire par mail à museeduvin@netplus.ch ou par téléphone (027 456 35 25 le matin) www.museevalaisanduvin.ch Ces balades pédagogiques se dérouleront aussi les 7 et 8 septembre 2009.

Infos pratiques Mardi 19 mai et mercredi 20 mai 2009 Heures de départ: 8 h 30 – 9 h 30 – 10 h 30 – 11 h 30 Rendez-vous au MVVV à Salquenen Durée: 3 heures environ (plus 30’ pour le retour à Salquenen)

Le DVD contient les spots et les motifs de toutes les campagnes précédentes que la Fondation contre le racisme et l’antisémitisme GRA a publiées ces dernières années. Conçu comme du matériel pédagogique, il sert à animer le cours pour aborder des sujets comme l’exclusion, le racisme, la violence, l’antisémitisme et la discrimination des personnes avec un handicap. Le DVD, disponible en quatre langues (D/F/I/E), a reçu le soutien du Service de lutte contre le racisme, de sponsors et de membres de la fondation de la GRA. A commander gratuitement auprès de la GRA. www.gra.ch Revue du CSPS

Article en ligne sur la coopération Parmi les derniers articles de la revue du Centre suisse de pédagogie spécialisée, vous pouvez lire un article de Roberta Andreetta Di Blasio, psychologue scolaire et en institution, sur la coopération entre élèves. L’auteure y voit une piste pour développer les compétences relationnelles et une voie pour diminuer les troubles du comportement. www.csps-szh.ch/fileadmin/data/ 1_szhcsps/7_zeitschrift/Archiv/ DiBlasio.2009.03.pdf

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L e jardin botanique alpin

ouverte Dé c nature

«Flore-Alpe» de Champex-Lac

Anne-Valérie Liand

Le jardin botanique juin à août, le jardin est alpin «Flore-Alpe» se magnifiquement coloré situe à une altitude par la floraison succesde 1500 mètres au sive des différentes esbas du Catogne. C’est pèces. Grâce aux étiun lieu enchanteur quettes, il est aisé de parsemé de sentiers connaître les noms des serpentant entre roplantes, leur origine cailles, prairies sèches et leur famille. et étangs. Trois mille espèces de plantes fleuUne offre rissent sur plus de 6000 diversifiée m2, aussi bien des espèces de la flore locale, Le jardin botanique des régions avoisinantes «Flore-Alpe» repréque des massifs montasente un potentiel tes, rir 3000 plan uv co gneux d’Europe et des unique pour l’édudé de i permet . Le jardin, qu s sculptures de i autres continents. «Florecation environness au accueille Alpe» est l’un des jardins mentale. La possibilité les plus riches et les plus de faire appel à une animatrice sion pour la montagne. Il fut très prestigieux des Alpes. Les plantes permet un accueil adapté des clastôt offert à tous pour le plaisir de protégées de Suisse y sont présenses. Les visites guidées facultatives partager avec les visiteurs ses beautées avec une attention particulière. permettront d’initier les élèves au tés et ses raretés. Les premiers tramonde de la botanique et d’en apvaux d’aménagement ont débuté profondir certains aspects. Pour les Né de l’initiative privée de l’indusen 1925-1927. Simple ornement de plus petits, la visite est axée sur les triel et ingénieur vaudois Jean-Marla résidence d’été de son propriécinq sens par la découverte des forcel Aubert (1875-1968), le jardin botaire, le jardin s’est développé au fil mes et des couleurs des plantes qui tanique alpin est le fruit de sa pasdes années pour atteindre ses dicréent un émerveillement à nul aumensions d’aujourd’hui dans les antre pareil. Un guide pédagogique nées 1950. En 1967, Monsieur Auest à disposition des enseignants. Informations pratiques bert érige son domaine en FondaLes thèmes de la saison 2009 sont tion avec la participation de la Ville «Autour de l’abeille» et «Les orchiLe jardin est ouvert tous les jours de Genève et du Canton de Neuchâdées». de 10 h à 18 h (le vendredi de tel. Dès 2008, elle est reprise par le 10 h à 20 h) de mai à octobre. Les Canton du Valais, sous l’égide des visites guidées ont lieu sur deLe jardin accueille également une musées cantonaux, et par la Commande (réservation par téléexposition de sculptures qui remune d’Orsières. phone ou par e-mail). hausse cet écrin. Pour cet été, René Prix (entrée et visite guidée): forKüng, artiste bâlois confirmé, traLes élèves de tous âges peuvent y fait de CHF 60.- par classe. vaillant le bois, le métal et la pierre, admirer des raretés telles que l’adoAdresse: Fondation Jean-Marcel va s’approprier le jardin et y instalnis de printemps (Adonis vernalis Aubert - Jardin botanique alpin ler ses œuvres. Cette exposition fait L.), le roi des Alpes (Eritrichium na«Flore-Alpe» - CP 26 - 1937 Orsièaussi l’objet de visites guidées. num (L.) Gaudin), l’androsace helvéres. tique (Androsace helvetica (L.) AlTéléphone / Fax: 027 783 12 17 En incitant les nouvelles généralioni) ou encore l’edelweiss (Leonwww.fondationaubert.ch tions à observer et à admirer la topodium alpinum Cassini) selon la fondation.aubert@bluewin.ch flore, on leur permet d’apprendre à période où ils visitent le jardin. De mieux l’aimer et à la respecter.

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Education physique

L’enseignant doit mettre en place, lors des activités en Education physique, une organisation qui garantisse aux élèves le maximum de sécurité. Ce domaine ne se limite pas seulement à la pose de tapis aux endroits dangereux; il comporte de nombreux aspects auxquels il faut être attentif. Pour vous aider dans cette démarche, vous trouvez en annexe une check-list à appliquer le plus régulièrement possible.

Les élèves Les élèves doivent être équipés correctement à savoir: affaires de gymnastique adaptées (short, T-shirt, …) et surtout des baskets attachées (et qui ne marquent pas le sol). La pratique sportive en chaussettes ou à pieds nus représente différents dangers de dérapage ou de collision. Ces dernières manières de faire devraient être interdites. Les montres, bracelets et autres boucles d’oreilles doivent être déposés dans un panier adéquat au début du cours, puis mis en sécurité jusqu’à la fin de la leçon avant que les élèves ne les récupèrent. Attention aux piercings ou autres implants souscutanés qui peuvent devenir des objets tranchants non seulement pour la personne qui les porte mais surtout pour ceux qui se retrouvent en face. Le port de sparadrap (si ceux-ci ne peuvent pas être enlevés) est fortement recommandé.

Le matériel La pratique d’exercices à risques (aux agrès par exemple) demande une grande précision dans l’organisation et la gestion. Les procédures de mise en place et de rangement du matériel doivent être écrites et mémorisées par les élèves (plan de la salle – fiche d’organisation).

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S écurité: check-list SÉCURITÉ

Le maître ou la maîtresse est responsable de la sécurité dans les domaines suivants: LES ÉLÈVES 1 Montre et bijoux 2 Equipement correct (short /T-shirt / …) 3 Chaussures correctes et attachées (pas de chaussettes=pieds nus)

LE MATÉRIEL 1 Bien organiser la sortie et le rangement du matériel 2 Organiser le sens unique et le sens interdit (éviter les collisions) 3 Marcher pour porter 4 Créer (avec les élèves!) un plan de la salle 5 Créer des fiches de «sortie» matériel (endroit, matériel, sécurité, …) 6 Lors des «portages», attention au dos… et aux pieds 7 Le maître se place de manière à voir la salle et le local aux engins 8 Laisser la salle «vide» de tout obstacle (ranger le chariot de tapis) 9 Fermer les portes du local du matériel

LE MOUVEMENT 1 Mettre des protections aux endroits clefs 2 Adapter le niveau de difficulté aux enfants 3 Analyser le mouvement et prévoir (anticiper) les risques d’accidents, de chutes 4 Apprendre à assurer (cf. feuille Assurage) 5 Disposer des assureurs aux endroits-clefs 6 Le maître assure toujours au poste qui présente le plus de danger

GESTION DE LA CLASSE 1 Le maître doit toujours avoir la vision de toute la classe 2 Le maître se place à l’endroit le plus difficile… 3 Afficher les consignes de sécurité 4 Etre intraitable dans leur application

DÉROULEMENT 1 Créer ou maintenir la concentration 2 Eviter le stress 3 Arrêter les exercices à temps: attention à la lassitude, la fatigue, la compétition… 4 Faire respecter les consignes (ex: Stop!)

COMPORTEMENT SOCIAL 1 Pour faire des groupe, répartir les meneurs, séparer les turbulents 2 Avoir l’œil sur les élèves difficiles / Les ramener près de soi lors des consignes 3 Avoir à l’œil les élèves qui «risquent trop» 4 5

La vitesse de déplacement pour le portage du matériel doit être limitée (déplacements en marchant) et organisée (sens de circulation pour entrer et sortir du local des engins par exemple, …). Lors de n’importe quel portage, il faut faire attention à la position du dos car surtout chez les enfants, un dos droit supporte nettement mieux les charges.

Aucun engin ou ballon ne doit rester sur le sol pendant une activité (risque de chute ou de blessures). Aucun obstacle ne doit entraver l’espace d’activité ou de jeu. Finalement, les différentes portes, celles d’entrée ou celles du local à engins, doivent être fermées pour éviter les collisions avec ces structures en bois ou en fer très dangereuses.

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Le mouvement Assurer la sécurité des élèves, c’est également mettre des protections aux endroits clés, adapter le niveau des difficultés aux capacités des élèves. L’anticipation des risques fait également partie des compétences que le maître doit posséder pour éviter les chutes ou autres risques liés à la pratique. Les principes d’assurage doivent être enseignés avec précision aux élèves ainsi que les comportements qui y sont liés: confiance et responsabilité. Puis il faut disposer ces «assureurs» aux endroits-clés tout en se rappelant que le maître devrait assurer cette fonction à l’endroit le plus difficile.

flet par exemple. De nombreux élèves obéissants subissent souvent un dernier tir de l’élève inattentif alors qu’eux, ont suivi les consignes.

Le comportement social La gestion de la classe La leçon de gymnastique est le moment de la journée pendant lequel il est le plus difficile d’avoir une vision globale de toute la classe. Le volume d’activité à observer est nettement plus grand que dans une salle de classe «normale» tout comme la rapidité et la variété des déplacements des élèves. Etre bien placé, avoir toujours les élèves dans son angle de vision devient primordial. Une responsabilisation des élèves s’avère parfois nécessaire: il s’agit alors d’afficher des consignes par écrit (petit schéma) et d’intervenir drastiquement si celles-ci ne sont pas respectées.

Le déroulement de l’activité Il est difficile de garder une classe longtemps concentrée pour garantir cette sécurité. La gestion du temps est donc très importante. Il faut éviter le stress et limiter la durée des exercices. Arrêter les exercices à temps prévient de nombreux accidents. Enfin, il faut donner des consignes claires de fin d’activité: coup de sif-

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vraiment avoir un œil sur ce genre de comportement quitte à limiter l’accès de certaines activités à ces personnes jusqu’à ce qu’elles aient prouvé leurs bonnes intentions.

Jules César disait qu’il faut diviser pour régner. Cet adage est également valable pour les cours d’EP. Les élèves turbulents doivent être répartis dans des groupes différents. De même, lors des rassemblements pour donner des consignes, il faut disposer près de soi les élèves dissipés ou à problèmes pour éviter qu’ils ne distraient les autres.

Appliquer cette check-list c’est diminuer une grande partie des accidents en amont de l’activité. De plus, en cas de problème «juridique», avoir des preuves que la gestion de la sécurité est un domaine central de notre organisation peut nous aider à prouver le bien-fondé de notre enseignement. Tout en sachant que l’on ne peut pas absolument tout prévoir.

Autre problème actuel: la gestion des risques. Suivant la mode de certains domaines du sport, quelques élèves recherchent de l’«adrénaline» dans n’importe quelle activité. Il faut

Créer ces conditions-cadres, c’est également mettre en place des conditions d’apprentissage qui garantissent aux élèves une pratique saine et sécurisée.

POSTE 1 Chef

Coralie B

Equipe

Damien Nadia Bernard

Matériel

Deux parties supérieures d’un caisson Deux caissons

Consignes

Porter à quatre Attention les doigts

Remarques

Vérifier la largeur entre les caissons (On doit pouvoir se poser avec les épaules sur les caissons) Assurer aux cuisses

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La fête aux chansons

voir avec le spontanéisme libertaire… Oui, elle s’attache à construire des outils précis et des démarches rigoureuses. Non, elle ne s’enferme pas dans un jargon technocratique… Sylvain Connac ne propose pas seulement un ouvrage théorique sur les pédagogies coopératives, mais livre des outils pratiques complets en lien avec les objectifs d’apprentissage, l’organisation de la classe, la construction de l’autonomie, l’accès à la pensée réflexive…

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La sélection du mois

Livres

Prévenir les souffrances d’école

Sylvain Connac. Apprendre avec les pédagogies coopératives. Démarches et outils pour l’école. Paris: ESF, coll. Pédagogies outils, 2009.

Aux commencements

La Fête aux chansons, avec ses 88 chansons, est destinée aux élèves des classes primaires. Un CD audio est inclus, avec une sélection de 31 chansons en version orchestrale. La fête aux chansons. Le Mont-sur-Lausanne: LEP, 2009.

Apprendre avec les pédagogies coopératives Oui, la pédagogie coopérative, issue de «l’Education nouvelle» et des «méthodes actives», a pour projet inlassable de transmettre des savoirs. Non, elle ne confond pas le bricolage permanent avec le véritable apprentissage… Oui, le maître y assume son autorité. Non, elle n’a rien à

Comment tout a commencé… Ce livre de contes raconte les commencements. Au total, pour le jeune lecteur, ce sont 34 histoires de la création signées par deux écrivains de littérature jeunesse confirmés. Jürg Schubiger et Franz Hohler (texte) et Jutta Bauer (illustrations). Genève: La Joie de lire, 2008 (dès 12 ans).

La suggestion d’un-e libraire Saia Jean-François Chabas aime les contrées sauvages. Cette fois-ci, il nous emmène au Pays basque, pays de conte de fées, enchanteur de par sa faune et sa langue. Traversant ce pays, trois petits poucets, Farid, Karim et Sofiane, trois amoureux de la langue de Molière, à la répartie fleurie et sans fin. Partis à la recherche de leur oncle pour rester français à jamais, car français, ils le sont avant tout et ils vont le prouver, malgré les préjugés, avec humour, courage et panache! Comme dans tout conte de fées, l'histoire se finit bien, même si dans celui-ci la bonne fée porte l'uniforme! Un roman qui va au-delà des idées reçues, des barrières physiques ou psychologiques. Jean-François Chabas, Saia. Ecole des Loisirs, Coll. Médium, 2008 (dès 13 ans). Ce mois-ci: celle de Nathalie Romanens, Librairie La Liseuse à Sion

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Elèves intenables, classes difficiles, enseignants en souffrance: les réalités sont là et, même s’il faut éviter de sombrer dans un catastrophisme qui ferait le jeu de tous les fatalismes, on ne peut rester insensible à des phénomènes qui se banalisent. Pour y faire face, à côté des nécessaires évolutions institutionnelles, Jacques Lévine a imaginé, voilà plus de trente ans, la formule du «Soutien au Soutien». Inspiré des groupes Balint utilisés avec les médecins et les travailleurs sociaux, il s’agit de rencontres entre éducateurs qui acceptent de «déposer ce qui leur fait problème et de chercher ensemble des remèdes». Au-delà d’une simple «analyse de pratiques», ce travail débouche sur l’ouverture à une parole qui permet de penser «l’autrement que prévu» et donne les moyens aux adultes d’entendre ce qui se passe vraiment avec leurs élèves. Jacques Lévine et Jeanne Moll. Prévenir les souffrances d’école. Pratique du Soutien à Soutien. Paris: ESF, coll. Pédagogies outils, 2009.

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Notre droit d’être protégé de la violence

universitaires et autres) en ce qui concerne la prévention de l’échec scolaire? Dans quelle mesure les programmes de formation destinés aux parents contribuent-ils à la prévention de l’inadaptation psychologique, scolaire et sociale? Les programmes de formation des enseignants se préoccupent-ils suffisamment de la question de prévention? Comment peut-on redéfinir les notions de prévention en tenant compte des réalités actuelles? Des chercheurs et des spécialistes de l’éducation de plusieurs pays francophones tentent de répondre à ces interrogations et à d’autres encore dans cet ouvrage. Jean-Paul Martinez et al. La prévention de l’échec scolaire. Une notion à redéfinir. Presses de l’Université du Québec, 2008.

La violence faite à l’école L’UNICEF a conçu un outil pédagogique (étude du Secrétaire général des Nations Unies sur la violence en version pour enfants et adolescents + cahier d’activité pour apprendre et agir pour les enfants et les jeunes) proposant des exercices clairs dans un langage simple pour la prévention de la violence. Ce document, issu de l’étude des Nations Unies sur la violence, est un précieux appui pour l’approche de la problématique en classe. Notre droit d’être protégé de la violence. Paris: publication du Secrétaire général des Nations Unies sur la violence contre les enfants et les jeunes, 2006. www.unicef.ch

La prévention de l’échec scolaire Quelle est la part des principaux acteurs de l’éducation (parents, enseignants, intervenants psychosociaux,

Martine Bovay, psychopédagogue, thérapeute systémicienne et enseignante, commence son texte par un peu de théorie, avant de partager quelques pistes pour réduire la violence faite à l’école et termine avec un chapitre intitulé Pour une école qui atteint ses objectifs. Martine Bovay. La violence faite à l’école. Apprendre à vivre ensemble. Paris: Editions Fabert, 2009 (dessins humoristiques de Bénédicte Sambo-Thiémard et préface de Rémy Droz).

La suggestion d’un-e enseignant-e Grand-Père et les loups Tout commence un dimanche, Papa est fatigué, il a vraiment besoin de dormir. Mais Mina s’est faite mordre les fesses par un crocodile et personne ne veut l’écouter. Elle a mal, elle a peur alors elle appelle son grand-père. Un grand-père un peu loufoque, un grand-père toujours gentil, le seul qui peut la comprendre. En effet, celui-ci la prend très au sérieux et propose à la petite fille de 6 ans de faire une expédition avec sa petite sœur, son cousin et sa cousine. Ils monteront sur la montagne aux trois grottes. C’est une expédition fort dangereuse, mais après cela Mina n’aura plus jamais peur de rien et sera capable d’affronter toutes les situations. Le mauvais temps, les ours, les loups, les crevasses et les braconniers mettront les nerfs de tous à rude épreuve. Mais, tout finira bien car ils ont tous su rester solidaires. Ce roman passionnant s’adresse aux jeunes lecteurs qui rêvent d’aventures. Per Olov Enquist. Grand-Père et les loups. Genève: Ed. La Joie de Lire, 2008 (dès 9 ans). Ce mois-ci: celle de Daphnée Constantin Raposo, enseignante à Arbaz

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Les livres présentés dans cette rubrique sont disponibles à la Médiathèque Valais. www.mediatheque.ch

Faire face aux intolérances Racisme, antisémitisme, extrémisme religieux, sexisme, préjugés envers les pauvres, violence, dictature du groupe, intolérance culturelle… Comment réagir face à une société qui glisse vers l'intolérance? Se montrer encore plus «fort», c'est-à-dire encore plus... intolérant que les autres? Ou alors apporter un brin d'intelligence, de dialogue, de volonté de sortir des confrontations sans intérêt? C'est cette voie que ce livre écrit par Philippe Godard et illustré par Antoine Chéreau choisit d'explorer, à travers de nombreux exemples. Un livre destiné à rendre les jeunes plus tolérants et plus ouverts au monde environnant.

Philippe Godard (texte), Antoine Chéreau (illustrations). Faire face aux intolérances. Racisme, sexisme, préjugés. Paris: Editions de La Martinière Jeunesse, collection Hydrogène, 2009.

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Hautes écoles et médias

Collaboration grâce à la Toile La TSR annonçait, en début d’année, le renforcement de sa collaboration avec les Universités romandes. Depuis plusieurs années, les canaux de communication se multiplient. Les web-radios et web-tv fleurissent, la presse écrite occupe l’Internet, les blogs prolifèrent, les journaux citoyens émergent. Le projet de collaboration entre les Universités romandes et la TSR a débuté sur tsrdécouverte.ch avec une série de forums par lesquels les chercheurs répondent directement au public sur des thématiques actuelles. Il se développera dans les prochains mois avec de nouvelles offres. Véritable terrain d’expérimentation, il devrait nous apprendre à mieux échanger et partager les savoirs. Tribune de Genève (11.02)

Faculté des lettres de Genève

Le nombre d’inscrits a chuté d’un quart depuis 2004 Le décanat de la Faculté des lettres est inquiet. Depuis plusieurs années, le nombre d’étudiants inscrits au sein de cette branche universitaire ne cesse de chuter. Doyen des Lettres, Eric Wehrli avance plusieurs raisons à cette diminution d’effectifs, qu’il juge «inquiétante». La première et la plus flagrante: l’état de dégradation des bâtiments de la faculté. Ensuite la cherté de la vie genevoise, la difficulté chronique pour les étudiants d’y trouver un logement jouent aussi un rôle dans cette baisse. Enfin, le système de

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comptabilisation du total d’inscrits a également son importance: le très grand nombre d’étudiants engagés dans un bachelor en relations internationales et ceux issus d’autres universités romandes, venant prendre des cours aux Bastions, ne sont pas pris en compte dans les chiffres globaux. Tribune de Genève (12.02)

Enseignement religieux

Genève reste indifférent Alors que nombre de cantons réintègrent l’enseignement religieux, Genève ne suit pas le mouvement. A Neuchâtel, canton laïc au même titre que Genève, l’étude des phénomènes religieux est proposée depuis 2003. Zurich, qui a supprimé l’enseignement religieux pendant quatre ans, l’a réintroduit l’an dernier. En Suisse centrale en revanche, les cours classiques d’enseignement biblique ont été remplacés par un nouveau cours d’éthique. Dans le canton de Lucerne, un enseignement islamique est même proposé dans les villes d’Ebikon et de Kriens. Le Courrier (16.02)

Congé-jeunesse

Le Jura en fait la promotion La déléguée interjurassienne à la jeunesse, Joanna Eyer, souhaite faire mieux connaître le congé-jeunesse aux jeunes travailleurs de la région. Prévue par le Code des obligations, cette disposition accorde cinq jours de congé en plus de leurs vacances à tous les 16 à 30 ans se trouvant dans la vie active ou en apprentissage, pour participer à des activités bénévoles en faveur de la jeunesse. La déléguée le fait savoir dans la première édition de sa Newletter – InfOxyjeunes – diffusée sur internet. La déléguée tient à rappeler le «mode d’emploi» du congé jeunesse. Les cinq jours peuvent être pris en un bloc, ou en les scindant en journées ou demi-journées. L’Express (18.02)

L’école au Québec Au Québec, les mauvais résultats des élèves en français défraient régulièrement la manchette. Aux épreuves du ministère de l’Education, 50% des élèves de cinquième secondaire échouent le volet orthographe, même s’ils ont droit au dictionnaire et à la grammaire. L’an dernier, la ministre de l’Education, Michelle Courchesne, avait voulu donner un coup de barre pour faire du français une priorité à l’école. Son plan d’action – qui comprend 22 mesures assorties d’un budget de 40 millions de dollars – avait reçu un accueil prudent de la part du milieu de l’éducation. Un an plus tard, il n’y a pas grand-chose qui a bougé. Les enseignants ont d’ailleurs été froissés par une lettre de la ministre envoyée aux parents cet automne, les informant que leurs enfants rédigeraient dorénavant un texte par semaine. Soleil (10.02)

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D ’un numéro à l’autre

Revue

de presse

Hautes écoles

Bachelors au boulot, masters au labo Plutôt que de prolonger leur cursus, des étudiants en sciences économiques et humaines entrent dans le monde professionnel. Selon le dernier sondage mené conjointement par la Conférence des recteurs des universités suisses (CRUS) et l’Observatoire de la vie étudiante de l’Université de Genève, seuls 69% des étudiants de ces filières poursuivraient leur formation jusqu’au master, contre plus de 90% des futurs médecins et ingénieurs. Arrêter ses études après trois ans, bachelor en poche, c’est bien, mais pour aller où? Sur le marché du travail pardi. On les engage facilement, de quoi inquiéter les recteurs des universités romandes? Que nenni! Les chiffres cachent une autre réalité: la grande différence existant entre les différentes facultés. L’Hebdo (19.02)

Education spécialisée

Intégrer les enfants handicapés Les enfants souffrant d’un handicap ou de difficultés scolaires sont de plus en plus intégrés dans les classes normales en Suisse. Le Valais, le Tessin et Bâle-Ville sont pionniers. Un concordat intercantonal doit entrer en vigueur en 2011. Le but de cet accord, que les parlements cantonaux doivent encore ratifier, est que tous les cantons respectent les mêmes principes en matière d’éducation spécialisée. Suite à la réorganisation de la péréquation financière fédérale, l’AI s’est retirée début 2008 du financement de

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l’éducation spécialisée. Ses coûts – environ 800 millions de francs par an – sont désormais assumés par les cantons. La Liberté (24.02)

Société

2500 langues en danger dans le monde Quelque 2500 des 6000 langues parlées dans le monde sont en danger, a averti l’Unesco. Parmi elles figurent huit langues parlées en Suisse. Le nombre des idiomes menacés a été multiplié par quatre dans la première publication de l’Atlas international des langues en péril, en 1996. En Suisse, la langue la plus menacée est le franc-comtois. Cet idiome, parlé dans le nord de la France et le Jura est considéré comme «sérieusement en danger», soit le troisième degré d’une échelle de cinq. Le rhétoromanche, le francoprovençal (Vaud), le lombard (Tessin et Grisons), le bavarois – parlé à Samnaun (GR) –, soit le deuxième degré de cette échelle. La langue «alémanique» est quant à elle «vulnérable». Le Nouvelliste (26.02)

Ecole secondaire du Locle

Mieux protéger les ados Demandes de pilule du lendemain, test de grossesse, suite d’IVG, menaces de suicide, crises de panique, coups, scarifications, intoxication médicamenteuse… Voici quelques-uns des cas relevés dans le rapport annuel concernant la médecine scolaire, pour l’école secondaire du Locle. Le Conseil communal demande la création d’un service socioéducatif. L’école secondaire dispose certes d’équipes pédagogiques, de classes spéciales, de médiation scolaire, outre les services habituels, et leur nécessité n’est pas remise en cause. L’Impartial (27.02)

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Cours de français pour non-francophones

Les bancs restent vides Voilà deux ans de suite que les cours de français destinés aux étrangers domiciliés dans le district des Franches-Montagnes tombent à l’eau «faute de participants» selon les organisateurs. Un minimum de six personnes serait nécessaire pour les maintenir. Cela est d’autant plus incompréhensible que la demande semble bien là. Les Franches-Montagnes comptent environ 10% d’étrangers parmi leur population. Il faut se demander pourquoi. La qualité des cours n’est pas remise en question, le critère économique n’apparaît pas non plus comme un écueil pour les participants puisque les communes remboursent une partie de la finance d’inscription. C’est la capacité de l’administration à atteindre les gens susceptibles de suivre les cours qui est remise en cause par plusieurs témoins. Le Quotidien Jurassien (27.02)

Ecole jurassienne

Exclusion d’élèves L’exclusion d’élèves est rare, mais pas exceptionnelle dans le canton du Jura. Le Tribunal fédéral a débouté l’an dernier un élève qui avait recouru contre son exclusion définitive d’une école du degré post-obligatoire. Il estime que, précédée de mises en garde, cette mesure n’a rien d’arbitraire. Six élèves ont été exclus de l’école jurassienne lors de la dernière année scolaire, dont deux élèves bâlois en 10e année linguistique pour absentéisme répété. Douze élèves primaires et secondaires ont été punis d’une exclusion d’au maximum une semaine. La plupart l’ont été pour des comportements violents, des propos inconvenants ou des actes d’indiscipline répétés. Il est cependant important d’adjoindre une telle sanction de mesures d’accompagnement appropriées insiste le Gouvernement. Le Quotidien Jurassien (4.03)

Mercredi de congé

Les parents genevois refusent de le sacrifier A Genève, 63% des parents ne veulent pas que leurs enfants retournent à l’école primaire le mercredi matin. Le sondage a été réalisé auprès de 1500 parents dans la perspective d’une hausse de la dotation horaire à la rentrée 2011. Selon l’enquête du Service de la recherche en éducation (SRED), 63% des familles préfèrent ajouter des heures sur chaque jour d’école. La moitié des parents opte pour une pause de midi plus courte et l’autre moitié souhaite que l’école se termine plus tard, vers 17 h. Le Temps (6.03)

Classes d’accueil

Quel avenir? A Bienne, les classes d’accueil seront maintenues lors de la prochaine rentrée scolaire, mais elles disposeront de moins de moyens. La Direction cantonale de l’instruction publique (DIP) calcule le nombre de leçons qu’elle octroie à chaque commune pour l’enseignement spécialisé dont les classes d’accueil dépendent. Si le maintien des classes d’accueil est donc assuré pour la prochaine rentrée scolaire, l’intégration deviendra la norme, ce qui impliquera une réduction drastique, voire une suppression totale des classes d’accueil. Le Journal du Jura (7.03)

Education

L’école doit aussi éduquer les enfants Selon Remo Largo, pédiatre germanophone, «pour qu’un enfant se développe, il doit pouvoir satisfaire deux besoins fondamentaux: la possibilité de nouer des liens avec ses parents et d’autres personnes de référence, et celle d’évoluer dans un lieu où il se sent accepté et en sécurité. Au cours de sa scolarité, un enfant passe plus de dix mille heures à l’école. Par la force des choses, c’est là qu’il se socialise. L’école doit transmettre des valeurs: ce n’est que si l’enfant se sent accepté à l’école et qu’il apprend dans ce cadre à gérer des conflits, à ne pas écraser les plus faibles et à se montrer solidaire qu’il sera capable de tout cela à l’âge adulte. Les enseignants devraient passer six mois avec des enfants avant même d’entamer leur formation. Cela constituerait une sélection des vocations bien plus efficace». Le Matin (8.03)

HEP Bejune

Belle leçon d’humanité des futurs enseignants Dans le cadre de la Semaine socio-économique mise sur pied par leurs enseignants, 24 étudiants du site biennois de la Haute Ecole pédagogique (HEP) se sont frottés à des problématiques essentielles qu’ils pourraient rencontrer dans leur vie professionnelle. Objectif avoué de ces cinq jours: plonger les étudiants dans une réalité qu’ils connaissent parfois mal et les faire réfléchir aux questions sociales de notre temps. Cette initiation à la «vraie vie» pourrait même influer le destin de certains d’entre eux, tant les débats qu’elle a provoqués se sont révélés profonds, touchants, nourris de préoccupations terriblement humaines. Le Journal du Jura (7.03)

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Patrice Vernier

sur votre caisse de pensions

Récemment une étude menée par le Tages Anzeiger affichait les résultats d’un sondage effectué auprès des principales caisses de pensions suisses. La CRPE a participé à

Un sondage a été effectué auprès des caisses de pensions suisses. cette enquête. Selon les indications du journal suisse alémanique, la CRPE pointait en 14e position sur un échantillon d’environ 40 caisses. Elle précédait des caisses comme celles de la Confédération, des cantons de Berne, Zurich et Lucerne ou encore des CFF. L’enquête portait sur 3 domaines particuliers, à savoir la gestion de fortune, les prestations versées et la transparence des informations. A côté de cette analyse, l’étude soulignait les principales questions que pouvaient se poser les assurés de la Caisse pour vérifier la qualité de leur caisse de pensions. Voici en 4 points le résumé de celles-ci:

uniquement en des immeubles physiques ou non? Comment la Caisse organise-t-elle le contrôle et la surveillance de ses investissements? La Caisse investit-elle dans des placements alternatifs, dans des matières premières? Qui fait partie de la Commission de placement? Agitelle directement en bourse? Autant de questions-tests auxquelles vous devriez pouvoir répondre. Il est évident que tous les assurés n’ont pas forcément le même accès à l’information. Sachez cependant que ces réponses sont disponibles. Où trouver ces informations? Dans les rapports de gestion, sur le site Internet de la Caisse www. crpe.ch ou auprès de vos délégués (Organes/Com. De placement et Placements).

Ils gèrent ce qui est souvent l’essentiel, quand ce n’est pas la totalité, de votre fortune; aussi, devriez-vous les connaître et pouvoir décrire l’organisation financière de votre caisse. Qui prend la décision de répartir les investissements dans les diverses catégories de placement? Quel est le pourcentage effectif de la fortune réparti dans les actions? L’immobilier consiste-t-il

Le traitement assuré: Vous êtes dans le bas de la fourchette si le traitement assuré représente 50 à 65% de votre traitement brut. La Caisse assure le 85% du traitement brut sans 13e. Les cotisations: Plus le taux de cotisation est élevé, plus la caisse est généreuse et meilleure sera la couverture. Selon une des dernières enquêtes menée par Swisscanto, le total des cotisations atteignait en moyenne 17,1% dans les caisses de droit public. Pour rappel, la CRPE prélève 20,5% de cotisations. La répartition du financement: Plus vous approchez d’une répartition moitié-moitié entre l’employeur et l’employé, plus la caisse est avare; la moyenne suisse tourne autour de 58% à charge de l’employeur et 42% à charge de l’employé. Pour rappel, la CRPE connaît aujourd’hui une répartition à raison de 57% à charge de l’employeur et 43% à charge de l’employé. Où trouver ces informations? Toutes ces indications figurent dans le règlement de la Caisse et sur le site Internet de la Caisse www.crpe.ch (En bref/ Cotisations).

Connaissez-vous ceux qui gèrent votre fortune?

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D ernière enquête

CRPE

Votre employeur est-il vraiment généreux? En cette matière, il y a le minimum légal et puis il y a la réalité de ce que vous offre en plus votre employeur, qui constitue le domaine surobligatoire. Pour vérifier la générosité de l’employeur, trois critères peuvent être examinés:

Votre caisse est-elle performante? Les performances d’une caisse ne se résument pas au seul chiffre de la performance financière. Il faut aussi tenir compte des frais de gestion, de la composition plus ou moins risquée de ses placements, ainsi que de son degré de couverture. Connaissez-vous le degré de

Résonances - Avril 2009

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couverture de votre caisse? Est-ce légal qu’il se trouve en dessous de 100%? Sur les frais et coûts administratifs, je ne reviendrai plus puisqu’ils ont fait l’objet d’une analyse dans la dernière édition de Résonances. Quant à la performance, après des moyennes négatives en 2001 et 2002, de meilleures années de 2003 à 2007, 2008 a été une année catastrophique. Avez-vous une idée des chiffres réalisés? Les rapports annuels de la Caisse commentent et comparent ces résultats. Où trouver ces informations? Dans les rapports de gestion, dans le site Internet de la Caisse www. crpe.ch ou auprès de vos délégués (Placements).

Vos prestations sont-elles à la hauteur de vos attentes? Primauté des cotisations ou primauté des prestations? C’est la première question à vous poser quand vous vous interrogez sur le montant futur de vos prestations. Quel pourcentage de votre traitement final allez-vous toucher? Toujours selon l’enquête Swisscanto, les caisses privées visent en moyenne 48% du salaire final, les caisses publiques 44%. La CRPE garantit aujourd’hui pour des années d’assurance complètes à la retraite ordinaire 47% du dernier traitement AVS, 13e compris. Où trouver ces informations? Toutes ces indications figurent sur le certificat d’assurance annuel.

Conclusion Si l’on résume les critères cités cidessus, il est aisé de constater… J’allais oublier! C’est vous qui devez conclure ce test et apprécier de façon objective votre prévoyance. Certes, nous allons à l’encontre de changements importants. Malgré tout, les modifications proposées restent bien en deçà de ce que prévoit la loi.

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En raccourci Ressources pédagogiques

Multimaths.net Sur Multimaths.net, vous trouverez des ressources pédagogiques pour l’enseignement des mathématiques au collège et en primaire. Toutes ces ressources sont gratuites, librement téléchargeables, utilisables et diffusables. Primaths, projet mené entre juin 2006 et juin 2008 dans le cadre du Groupe Tice de l’Académie de Dijon, sous la direction de M. Detilleux, inspecteur pédagogique régional, est un logiciel de calcul mental destiné aux professeurs et aux élèves de collège et de primaire. www.multimaths.net Logiciels éducatifs

Répertoire critique Sur ce site québécois, les logiciels sont répertoriés et analysés par une trentaine de pédagogues pour le personnel enseignant et professionnel qui intègre les technologies de l’information et de la communication (TIC) en classe. Ce répertoire est aussi utile pour les parents et les élèves. Les évaluations renseignent sur le contenu d’un logiciel, ses paramètres techniques et son utilisation pédagogique. Les logiciels sont classés selon le niveau scolaire, le domaine d’apprentissage, les compétences transversales, etc., en lien avec le Programme de formation de l’école québécoise. http://logicielseducatifs.qc.ca/index.php?page=diffusion&communique=10

F lashback 1909: l’enseignement par l’image «De plus en plus l’enseignement par l’image est en faveur; maîtres et maîtresses ont compris le parti qu’ils peuvent tirer, pour leur tâche éducative et instructive, de gravures bien faites. Ils réalisent ainsi la vraie “méthode attrayante”, assurant en même temps ce qu’un pédagogue a appelé la “revanche de l’œil” dans la chose d’éducation. […] C’est grâce à cette illustration que le livre de lecture, si peu séduisant autrefois pour les jeunes élèves, est maintenant accueilli par eux comme un jouet. A toutes les pages sont des dessins qui attirent l’élève, le séduisent et l’instruisent en l’amusant. Pour bien comprendre le sens de ces images, qui ne chercherait à déchiffrer le texte?» Extrait de L’Ecole primaire, organe de la Société valaisanne d’éducation, avril 1909.

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Le chiffre du mois

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E ffectifs et prévisions d’élèves Parmi les informations utiles au pilotage du système de formation valaisan, le DECS dispose, depuis plusieurs années, de prévisions d’effectifs d’élèves. Sous réserve de changements démographiques ou socio-économiques importants (départs/arrivées massifs d’enfants dans la scolarité dus à des flux migratoires difficiles à anticiper), un horizon prévisionnel de cinq ans est assez fiable. Cependant, ces estimations valables pour l’ensemble du système sont à nuancer en fonction des contextes propres à chaque établissement. Nous avons retenu ici les prévisions d’élèves pour les trois prochaines rentrées scolaires de l’école enfantine, primaire et au cycle d’orientation, en comparaison avec les effectifs 2006/ 2007, 2007/2008 et 2008/2009. Basées essentiellement sur les naissances, les prévisions, présentées ici pour le Valais romand, tiennent également compte des répartitions antérieures d’effectifs à chaque niveau d’enseignement (moyenne sur huit ans). Suivant la courbe démographique, le nombre d’élèves à l’école primaire poursuit la baisse amorcée dès 1999/2000 (1997/1998 à l’école enfantine). Ainsi, entre les rentrées scolaires 2006/2007 et 2008/2009, l’école primaire a perdu l’équivalent de trois classes environ (63 élèves) dans le Valais romand. Les diminutions d’effectifs devraient s’y poursuivre (-400 élèves ou 20 classes environ entre l’année scolaire 2009/2010 et 2011/2012). Avec -344 élèves entre l’année scolaire 2006/2007 et 2008/2009, la baisse des élèves fréquentant l’école enfantine est déjà marquée. Les trois prochaines rentrées scolaires dans les cycles d’orientation du Valais

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pour le Valais romand Effectifs et prévisions d’élèves à l’école enfantine, primaire* et au cycle d’orientation*, Valais romand *Y compris les classes spéciales

Source: DECS/SFT

SFT

romand verront des effectifs en baisse. L’augmentation des naissances constatée en 2005 uniquement, se traduira par une hausse passagère des effectifs dès 2009/ 2010 à l’école enfantine1, dès 2011/ 2012 à l’école primaire (en 1P) et

dès 2017/2018 au cycle d’orientation (7e). Note 1

Sans tenir compte de la modification de la limite d’entrée à l’école enfantine (30 juin) avec l’introduction d’HarmoS.

Résonances - Avril 2009

)


Pub

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A utorité de l’école et

lications

relations avec les parents Dans le canton de Vaud, l’Unité de recherche pour le pilotage des systèmes pédagogiques a publié le contenu d’un exposé effectué par Jean-Pierre Abbet à la fin 2007 dans le cadre de la journée pédagogique d’un établissement de l’enseignement primaire vaudois.

riode de plus forte cohésion, en laissant ces relations reposer le plus largement possible sur les épaules d’un seul enseignant, c’est que l’on n’a pas pris la mesure des besoins nouveaux», ajoute-t-il, tout en observant dans le même temps la réticence des enseignants à travailler davantage en réseaux. Jean-Pierre Abbet voit là un point de départ pour une discussion sur les moyens d’action dans le domaine des relations école-parents.

L’exposé de Jean-Pierre Abbet permet de prendre du recul pour constater, au-delà du ressenti, les changements intervenus depuis quelques décennies dans les relations entre école et famille. Pour montrer ces mutations, il prend l’exemple des relations entre l’école et les parents au moment de l’orientation de l’enfant-élève. La deuxième partie de son exposé aborde plus concrètement la délicate question de la responsabilité de l’institution scolaire et de l’action

La maturité professionnelle et les maths La Direction générale de l’enseignement post-obligatoire a souhaité que l’URSP effectue une enquête afin de mieux cerner les difficultés des jeunes se préparant à la maturité professionnelle, notamment en mathématiques. Au terme de leur étude, les auteurs suggèrent une vingtaine de pistes de réflexion suseptibles de réduire le décalage ressenti par les étudiants et les enseignants entre les différents cursus d’enseignement. Eugen Stocker et Karin Bachmann Hunziker. Echecs à la maturité professionnelle: une affaire de maths? Lausanne: URSP, 2008.

( Résonances - Avril 2009

des enseignants. Jean-Pierre Abbet plaide pour un renforcement du professionnalisme de l’institution scolaire, de façon à susciter une meilleure reconnaissance de son action auprès de tous les partenaires. Pour ce faire, ne croyant pas à la solution miracle, mais à l’action combinée sous plusieurs angles d’approche, il évoque trois pistes: la formation à la position sociale et professionnelle de l’enseignant, le développement du travail en équipe et en réseau, l’élaboration de dimensions et de critères communs dans les activités d’enseignement. «Il est clair que ces pistes d’action présupposent que l’école se donne les moyens d’une telle professionnalité, avec le temps de les mettre en œuvre», souligne-t-il. «Dans les relations avec les partenaires externes que sont les parents, tant que les autorités scolaires considèrent que l’école peut grosso modo fonctionner, en période de faible cohésion sociale, sur le même mode qu’en pé-

Pour terminer son exposé, JeanPierre Abbet formule un vœu: que l’on relâche la pression actuelle sur l’école en mettant de la rationalité dans les discours médiatiques, mais aussi dans les discussions individuelles.

Référence Jean-Pierre Abbet. Autorité de l’école et relations avec les parents. La nouvelle orientation des relations entre les parents et l’école comme cadre de travail pour les enseignant-e-s. Lausanne: URSP, 2008. www0.dfj.vd.ch/ursp/activites/publications/ursp_publ/08.-JPA_Autorite.pdf

En raccourci WWF

Nouveau portail pour les enseignants L’éducation à l’environnement a toujours été une priorité du WWF. Avec le nouveau portail pour les enseignants s’ajoute une newsletter qui remplace le journal Info Ecole. Les newsletters sont accompagnées de dossiers didactiques pratiques et ludiques. www.wwf.ch/ecole

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Semaine

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U ne classe de l’EPMA à la Une

des médias

Beaucoup de classes valaisannes participent chaque année à la Semaine romande des médias. Cette année, petite nouveauté, une classe de l’Ecole professionnelle à Martigny (EPMA) a aussi profité de cette fenêtre pour s’essayer au journalisme. En raison de l’organisation des cours au secondaire II professionnel, il était clair dès le départ que les visées seraient modestes. A Martigny, quelques classes expérimentent depuis la rentrée un nouveau programme de culture générale intégrant une partie consacrée aux médias, aux manipulations d’images et à la fabrication d’une Une. C’est ce qui a incité Carole Jacquemin à vouloir mener une activité avec un coaching externe. La suggestion de se caler sur le calendrier de la Semaine des médias a été faite par Claude Pottier, chef de la formation professionnelle. Carole Jacquemin a alors contacté Christian Georges, organisateur de la Semaine des médias, qui lui a indiqué le matériel disponible sur www.e-media.ch ainsi qu’un logiciel à installer. Les apprentis étaient donc prêts pour travailler avec des dépêches de l’ATS et des photos Keystone, encore fal-

ments du cours. Michel Gratzl commence par leur présenter le fonctionnement du groupe Rhône Média, avant de leur parler du travail de l’équipe de rédaction et de la fabrication des Unes, celles du NF et d’autres journaux romands. Occasion de débattre sur les options différentes entre journaux gratuits et payants, sur la place du people et des faits divers dans les médias aujourd’hui. Les enjeux liés aux rentrées publicitaires sont aussi évoqués.

nécessite de e Une, cela . Fabriquer un concertation ion et de la la concentrat

lait-il un coach. Michel Gratzl, rédacteur en chef adjoint au Nouvelliste, a accepté de jouer ce rôle.

Après-midi médias Vendredi 20 mars 2009, 12 h 55. La classe de Carole Jacquemin, une première année composée de dix filles et garçons se destinant à la profession de peintre en bâtiments, a déjà un peu travaillé sur la thématique des médias, avec les docu-

G are aux artistes: stages de Pâques Gare aux artistes, espace créatif dédié aux arts vivants, propose des stages de Pâques pour amateurs et professionnels ainsi que pour les enfants autour du cirque, du théâtre, de la danse et de la musique. Date: du 13 au 19 avril 2009. Lieu: Gare aux artistes à Riddes. www.gareauxartistes.ch marine@gareauxartistes.ch

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N. Revaz

Après la théorie, place à la pratique. Deux périodes pour ficeler une Une: c’est vraiment peu, mais les apprentis, en cinq groupes de deux, travaillent avec motivation pour proposer leur version. Meurtres, fusillades et talibans font leurs titres, mais aussi le combat de reines à Vérolliez, les pannes répétées du Cisalpino, le FC Sion, l’investissement des Russes dans un projet immobilier à Aminona, le téléchargement illégal… Au cours de la dernière période, Michel Gratzl explique quelques principes de la titraille et propose de reprendre les choix des apprentis pour s’accorder sur une Une collective. S’ensuit une petite séance de questions au journaliste en lien avec son métier. A 16 h 30, comme il était impossible de tout terminer dans le temps imparti, Carole Jacquemin demande à ses élèves de récolter pour le vendredi suivant des infos sur les sujets retenus (tragédie en Allemagne, FC Sion, combat de reines et Bill Gates) pour aller un peu plus loin dans la démarche rédactionnelle, avant de s’atteler à la mise en forme de cette Une collective. Reste que déjà ils regarderont les journaux avec un autre regard, prenant conscience de la difficulté de la hiérarchisation des infos et de l’importance du brainstorming dans une rédaction.

Résonances - Avril 2009

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En raccourci Formation professionnelle suisse

Evaluation positive dans un rapport de l’OCDE Dans un rapport récemment publié, l’OCDE se penche sur les innovations suisses dans le domaine de la formation professionnelle et les évalue positivement. Ce rapport fait partie d’une enquête de plusieurs années portant sur la formation professionnelle dans les pays membres de l’OCDE. La participation suisse à cette enquête vise un meilleur positionnement du système dual suisse de formation professionnelle sur la scène internationale. www.bbt.admin.ch Luxembourg

L’avis de Carole Jacquemin Carole Jacquemin, que retenez-vous de cet après-midi consacré aux médias? En dehors des problèmes informatiques rencontrés, c’était une approche stimulante. Je trouve que les jeunes ont bien joué le jeu et je me réjouis de prolonger cette fabrication d’une Une la semaine prochaine. Avec une activité autour, ils sont davantage motivés à lire des articles de journaux et à comparer le traitement des informations, ce qui est l’objectif du thème sur les moyens de communication et d’information actuels. Le travail effectué est une base pour construire divers prolongements, pouvant aller jusqu’à la rédaction d’articles. L’année prochaine, tenterezvous la participation au concours de la Semaine des médias? Tel que proposé, c’est beaucoup trop chronophage pour les jeunes de la formation professionnelle. Accorder plus que deux demi-journées pour une telle activité, c’est impossible. Et participer tout en n’ayant aucune chance de gagner, je ne vois pas trop l’intérêt. Par contre, on peut certainement travailler autrement. Là, c’était une première tentative. Propos recueillis par Nadia Revaz

( Résonances - Avril 2009

Ecole de la 2e chance Le 15 décembre 2008, le ministre luxembourgeois de l’Education nationale et de la Formation professionnelle, a présenté le projet de création d’une école de la 2e chance lors d’une conférence de presse. La nouvelle école, qui devra ouvrir ses portes en septembre 2010, fera partie intégrante du système scolaire public. Elle s’adressera aux élèves de 16 à 24 ans qui, pour des raisons d’échec scolaire ou de mauvais choix d’orientation, ont décroché de l’école ou qui ne trouvent pas de place d’apprentissage. Elle sera implantée au centre du pays et accueillera jusqu’à 350 jeunes. www.men.public.lu/actualites/2008/12/081215_ecole_2echance/index.html Cinéma à l’école

Soutien de l’OFC L’Office fédéral de la culture (OFC) entend rapprocher les jeunes du média cinéma. Dans ce but, il a lancé deux appels d’offres en vue de soutenir des services et des projets destinés à sensibiliser les jeunes au cinéma. La décision vient de tomber: l’OFC va soutenir le projet «Promotion de la culture cinématographique à l’école» en lui allouant un montant de 50’000 francs.

S équence sur les risques sismiques Le canton du Valais, le plus exposé de Suisse au risque sismique, propose une séquence sur cette thématique, en lien avec le programme de géographie dans les classes de 7e année. Cette séquence, qui fait suite à l’exposition didactique «Le Valais bouge» présentée à Martigny en 2006, est le fruit d’une collaboration entre le Service de l’enseignement et le Centre de recherche sur l’environnement alpin (CREALP). Mario Sartori, Pascal Morard et Béatrice Pignolet ont réalisé, sous l’implusion de cette dernière, une riche séquence superbement illustrée par François Maret et mise en page avec grand professionnalisme par Dominique Studer. La version pour l’élève est complétée par un DVD regroupant différentes animations multimédia et documents vidéo ainsi qu’un dossier d’accompagnement pour l’enseignant.

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2007/2008

2006/2007

2005/2006

2004/2005

N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin

L’organisation de la classe 60 ans d’orientation Le vocabulaire Enseignant-e secondaire ICT: vers l’intégration Les coordinations Dialogue chercheurs-enseignants Sciences par l’expérience L’égalité des chances

N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 déc.-janvier N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin

Piloter, motiver Argumenter Les enjeux de l’évaluation Transition école-apprentissage Effort/plaisir d’apprendre L’ennui à l’école D’une transition à l’autre Le mouvement à l’école L’économie à l’école

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Infos 2006-2007 Promouvoir la lecture Maturités et passerelles Génération zapping Les langues étrangères Enseignants technophobes/philes Projets pédagogiques 1/2 Projets pédagogiques 2/2 Harmonisations: état des lieux

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Infos 2007-2008 Ecole-Culture Regards croisés sur la différenciation Raisonner les peurs Les dessous des grilles horaires Partenariat Ecole-Famille Créativité & Logique (1/2) Créativité & Logique (2/2) L’école en route vers l’EDD

La citation du mois

L es dossiers

« La connaissance est toujours un butin. Maxime Gorki

Impressum Résonances La revue Résonances, qui fait suite à L’Ecole valaisanne parue de 1956 à 1988 et à L’Ecole primaire publiée de 1881 à 1956, est éditée par le Département de l’éducation, de la culture et du sport (DECS).

Edition, administration, rédaction DECS/SFT - Résonances Rue de Conthey 19 - Case postale 478 - 1951 Sion Tél. 027 606 41 59 - www.vs.ch/sft > Les domaines du SFT > Publications pédagogiques

Rédaction Nadia Revaz - nadia.revaz@admin.vs.ch

Conseil de rédaction Claude Barras-Paris, Ass. parents Katrine Briguet, HEP-Vs Stéphane Vaucher, AVPES Daphnée Constantin Raposo, SPVal Jean-François Dorsaz, CDTEA Jean-Michel Giroud, AVEP Béatrice Rogéré Pignolet, AVECO

Photographe Jacques Dussez

Données techniques Surface de composition: 170 x 245 mm Format de la revue: 210 x 280 mm Impression en offset en noir et une teinte vive, photolithos fournies ou frais de reproduction facturés séparément pour les documents fournis prêts à la reproduction.

Parution Le 1er de chaque mois, sauf janvier, juillet et août.

Délai de remise des textes et des annonces Délai pour les textes: 5 du mois précédant la parution. Délai pour les annonces: 15 du mois précédant la parution.

2008/2009

Abonnements

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Tarif annuel: Fr. 40.– / Prix au numéro: Fr. 6.– Tarif contractuel: Fr. 30.– Tél. 027 606 41 59 - resonances@admin.vs.ch

Régie des annonces N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars

Infos 2008-2009 Les évolutions de l’école Informatique-mathématiques Les outils de l’évaluation La gestion des élèves difficiles Expérimenter le savoir

Schoechli impression & communication SA - Technopôle 3960 Sierre - Tél. 027 452 25 25 - info@schoechli.com

Impression, expédition Schoechli impression & communication SA - Technopôle 3960 Sierre - Tél. 027 452 25 25 - info@schoechli.com

Résonances - Avril 2009

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