No 21 l'Ecole primaire, 1er Novembre 1902

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1er NOVEMBRE

XXXl8 ANNÉE

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\Talais. - Le Conseil d'Etat accorde son approbation à l'acte constituant un fonds d'école pour la commune de Naters ensuite de la donation de 4000 fr. faite par MM . Richard Melvil Beatheroft et Arthur Fairbanks de Londres. Neuchâtel. - Congrès . - Les 19 et 20 septembre, le corps enseignant primaire et frœbelien . a tenu à Neuchâtel deux conférences générales. M. Quartier-la-Tente, chef du département de l'Instruction publique, a prononcé le discours d'ouverture; plus de 500 instituteurs et institutrices étaient présents. Deux questions avaient été mises à l'étude : }. 1° Le programme de l'enseignement primaire répond-il œiJx

ie r§ulletin pédagogique et

L'Ecole primaire ORGANE DES SOCIÉTÉS FR/BOURGEOISE & VALAISANNE D'ÉDUCATION

besoins de l'époque actuelle et quelles sont les modifications dont· il est susceptible? (Rapporteur, M. Renaud, instituteur à

Fontainemelon) ;

el du

Musée pédagogique

·

paraissant les 1" et 15 de chaque mois

2° Comment d'après votre expérience pourrait-on améliorer et compléter la préparation des futurs membres du corps enseignant ? (Rapporteur, M. Hintenlang, instituteur à

Noiraigue). Les congressistes ont organisé une course en bateau jusqu'à la Sauge et le deuxième jour, ils se sont rendus à Valangin lieu ch,J isi par la Société pédagogique pour sa fête de chant. ' --.x--

A VIS OFFICIEL La Direction de l'Instruction publique du canton de Fribourg ouvre un concours pour la nomination au poste d'instituteur à l'école ùe CoRMÊROD. Inscriptions jusqu'au 20 et examen le 2 l octobre.

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ABONNE!IIENTS

RÉDACTION ){. OJï.ssrnooRG, Directeur de l'Ecole normale de Hauterive, pl'ès F'l'ihourg.

a- ANNONCES

lmprimerie co.l]1olique, Grnn<FRue, :1.3. ~[. E . Gnr.Mtun, secréta ire, à Fribou,.g .

Abonnement ponr l a Suisse, fr, 3, -

.Ponr l'étranger, fr . 4.

SOMMAIRE: Notes sur l'objet de la Psychologie (suite). -

Méthode herbartienne (suite). - Le Journal de classe. - A un vieux m ag ister. - Enseignement ménager. - L'abbé Rambaud. A propos de la nouvelle Cflrte de la_ Su,isse. - E mploi ~u m an7:1-el d'agriculture au cours de perfectionnement. - Bibliographies . - Correspondance. - Chronique scolaire.

Notes sur l'objet de la Psychologie (Suite.)

LE PAPIER A OFFRIR AUX GENS (Recommandé au Bureau du matériel scolaire)

Aux paresseux, du papier mou. Aux sans-souci, du papier rigolo. Aux écrivains, du papier à lettres. Aux canotiers, du papier en rame. Aux exacts, du papier réglé. Aux prodigues, du papier doré. Aux avares, du papier en rouleaux. Aux pauvres, du papier monnaie. Aux nobles, du papier parchemin. Aux buveurs, du papier gris. Aux ivrognes, du papier buvard. Aux imbéciles, du papier timbré. Aux gens emportés, du papier d'emballage.

II L' objet de la Psychologie est. limité aux faits psychiques, il n e les dépasse pas ; c'est bien là, ou n ous nous trompons fort, la théorie de ceux qui, plus ou moins imbus des doctrines négatives du positivisme scientifique, rejettent bruyamm~nt la Métaphysique en fermant la por te à toutes les « hypotheses » de cette science, et, du coup, ferment l'inconnu ou l'incon naissable pour être plus assurés de ne pas manquer à ce que Stuart Mill appelait « le mode de penser positif t ». Cet.te formule et cette théorie explicative fourmillent d'équivoques. ' 1

Voir RrnoT, Ps ychologie anglaise, passim; J. SULLY, The Human

Mind,

I.

p. 9.


454 Veut-on dire qu'il y a une Psychologie physique, ruüurell~, traitable à la manière de toutes les sciences naturelles, et qu'il faut s'interdire de la confondre avec une Psychologie métaphysique? nous l'accordons. Mais pourquoi !1,6 pas s'en ~eny à une distinction si franche et à une athtude négative/ et pourquoi se mêler d'_un déb'.1-t, où l'?n n'a que faire_ comme naturaliste sur la Metaphysique et l une de ses parties? Car on descend 'alors sur le terrain du logicien et du mcitapbysicien, pour déclarer qu'une science n'est science qu'à la double condition d'être expérimentale et de couper toute amarre avec la Métaphysique 1 : ce que nous n'admettons pas. . Prétend-on que la Métaphysique n'a pas d'hégémorne même sur la Psychologie physique? - En ce sens que la métnod.e ~e ces deux sciences n'est pas identique, et que la Psycho logie métaphysique ne doit pas prématurément imposer sesdoctrin~s pour arrêter l'essor d'une science qui se fait, la Psycholog!e physique il faut l'accorder; mais que, en dehor,, du devemr de la science et absolument, la Métaphysique générale ou spéciale n'ait pas à intervenir, soit pour compléter les doctrines et les unifier en fournissant des concepts fondamentaux et irréductibles, soit pour défendre les principes premiers rationnels que toute science, même expérimentale, met en œuvr?, consciemment ou non, c'est ce que ne peut admettre un esprit philosophique et vraiment scientifique: il est une Métaphysique immanente à toute construction doctrinale 2 . Enfin, veut-on dire que la Psychologie doit ne pas dépas. ser les faits et leurs lois et s'interdire tout recours aux prétendus principes de ces faits , la substance, l'essence, la cause, les facultés et les autres entités métaphysiques, en se contentant d'être même, selon le mot de Lange, « une Psychologie sans âme? » -:- Cela exige une distinction. _Encore une fois l'abus de l'esprit ou de la méthode métaphysique ne peut pas' être confondu avec l'usage de notions: ou mieux, de r~alités qui, tout en ayant un aspect métaphysique, ont néanmorns_ une condition concrète dans la nature, et, par conséquent, une place dans le domaine des sciences physiques. ~l y a une Physique générale dont on ne peut pas ne pas te~nr compte, et quand une science particulière de la nature vient souder se~ découvertes, pour leur donner de la solidité et de la continuité, aux notions d'une scie~ce ~upérieure. du même ()'enre ou bien subordonner la lég1slat10n des faits de son ~esso;t à une législation plus générale et plus simple, il n'y a là rien d'antiscientifique, ni même rien de proprement _métaphysique. A coup sür, une science quelconque ne doit pas donner le change, en assignant aux faits des causes et des raisons lointaines, ou apparentes, ou purement verbales ni 1

Th.

FLOURNOY,

Métaphysique et Psychologie, p. 5.

, G. T. LADD, Philosophy of Mind, New-York. 1895.

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clore ses enquêtes par des coups d'Etat au nom de certaines eniités métaphysiques dont on n:aperçoit pas bien la juridiction ni le pouvoir : mais, à moms de se déclarer phénoméniste et de dresser métaphysique contre métaphysique, il ne suit pas de là que la science, à mesure qu'elle ex plique et classHie les faits, n'ait ni le droit ni le devoir de leur chercher soit un principe, soit un sujet commun, qui, à son tour, veut être expliqué et scientifiquement défini. Avant de clore cette discussion, citons les témoignages de quelques psychologues contemporains. « Entendons-n~ms bien sur ce point important de doctrine. La Ps:v:cbologie. expérimentale est indépendante de la Métaphysique, mais elle n'exclut aucune recherche de Métaphysique •. » Hormis l'équivoque du mot·« indépendante » nous enregistrons avc~ satisfaction cette déclaration généreuse. - « La Métaphysique ne doit pas préjuger la solution des questions ~e pure.expérience. Nous ne voulons pas dire que la Métap,hys~que do~ve a~tend~e que l'expérience so it épuisée, car _cela n arrive~ait ~am_a1s. Mais le métaphysicien vraiment supérieur est _celm qm orient~ ses idées dans la direction que dessinent déJà les grandes_ h~nes de la connaissance empirique 2• » Et, à propos du rnatér1ahsme et du spiritualisme, le ~ême au~enr ajoute : « Cela ne veut pas dire que la p,,ycholog1e ne pmsse pas nous ame ner par ses propre;:; recherches à un point où nous soyons en état de porter un jugement sur ces hypothèses. » . . . Un empiriste résolu, ·william James, termme a10s1 ~a Psych.ology, Briefer Course : « En ce moment, la_ Psychologie est dans la situation de la physique avant Galilée et de la chimie avant Lavoisier. Le Galilée et le Lavoisier de la P;:;ychologie seront célébrés quand ils viendront; et ils vie_ndront sflrement, s'il est vrai que le passé est le gage de l'avemr. Mais quand ils viendront, la nature même des choses fera d'eux des métaphysiciens. » . Bref, et pour toutes les raisons invoq~ées plus haut, v01)à pourquoi nous avons assigné comme obJet de la Psy_cholog1e tntégrale: 1° les faits psychiques de l'être vivant, spécial_eme1:1t de l'homme ceux du moins qui ne relèvent pas de la Physiologie dans son état actuel; et 2° leur principe d'origin~,. quel ,qu'_il soit, un ou multiple, envi'lagé dans toutes ses condit10ns d agir et d'être. · , A.

p 146.

B I NET,

Int1·oduction à la Psychologie expérimentale, ch. .

·t

H. HoFFDING, Esquisse d'une Psychologie, ~te., trad. Po, p. 18, 19. Voir aussi G. T. L<\DD, Philosophy of Mind, p. 18-28, ~

IX.

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errn,


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MÉTHODE HERBARTIÉNNE (Suite.)

Le système pédagogique d'Herbart détermine la marche des leçons d'une manière logique et conforme à la psychologie en lui assignant les cinq moments ou étapes suivantes : 1° introduction, consistant à faire énoncer par les élèves leurs connaissances sur le sujet donné ; 2° Indication du sujet pour appeler et concentrer l'attention sur la leçon; 3° Analyse de l'objet de la leçon en ses éléments les plus simples avec examen de chacun de ces éléments et par là, acquisition nouvelle de notions concrètes; 4° Abstraction et généralisation de ces notions concrètes en ayant recours surtout aux comparaisons ; c'est la partie essentielle de la leçon. On l'appelle aussi systématisation.; enfin 5° Applications diverses - orales et écrites - en vue de familiariser l'esprit de l'enfant avec les nouvelles connaissances et de s'assurer, en même temps, au moyen d'exercices pratiques, que ces idées sont bien comprises et bien justes. Ce sont là' les principaux jalons que tout instituteur, jaloux de se conformer aux lois de la psychologie, peut suivre dans ses leçons, en admettant toutefois les modifications que réclament la nature du sujet ou les développements de l'exposé .. De cette manière on procèdera du connu à l'inconnu, du concret à l'abstrait, des principes, des règles à leurs applications. Cette marche graduée s'impose à chacun; mais ajoutons qu'elle n'est pas particu lière à la méthode herbartienne; nous en retrouvons les lignes directrices dans tous les manuels de pédagogie générale. Ce qui est vraiment caractéristique et tout à fait propre à la méthode cl'Herbart ou plutôt de Ziller, son disciple, c'est l'idée de concentration avec les moyens spéciaux de mettre en œuvre cette idée. Comme chacun le sait déjà, la méthode « veut que chaque année le maître prenne pour centre de son enseignement un ordre de matières, auquel il rattachera et réunira tout le reste. La langue, l'histoire, le calcul, l'éducation, tout se groupera autour de ce point unique. Dans la première année ce sera douze fables qui reviendront san.s cesse dans l'enseignement et serviront de thème permanent, de trame sur laquelle se broderont l'instruction et l'éducation. La seconde année, ce sera Robin.son Crusoé; la troisième année, l' Histoire des patriarches. Les cinq années suivantes auront successivement pour thème unique et pour centre d'instruction et d'éducation, !'Epoque des juges d'Israël, puis celle des rois Juifs, puis la Vie de Jésus, puis !'Histoire des apôtres et enfin !'Histoire de la Réformation. Ces huit objets d'enseignement, ces huit centres sont censés représenter les huit étapes ·de la

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civilisation que l'humanité a suivies jusqu'à ce jour et que l'enfant doit parcourir dans les huit années de sa scolarité de 6 à 14 ans. » Voilà l'un des éléments essentiels de l'éducation scientifique. Je n'ai pas à apprécier ici cette sorte d'échelle de Jacob qui doit conduire l'esprit de l'enfant à son complet épanouissement. Seu lement j'estime que, si l'on veut introduire, dans l'enseignement primaire, comme fondement, le système Herbart-Ziller, on ne saurait raisonnablement en retrancher l'élément le pl us caractéristique , et le plus fécond aux yeux de ses partisans. Or, pour faire entrevoir combien cette méthode_ est d'une appréciation difficile, il me suffi_ra de poser un~ simple question : Comment vous y prendriez-vous pour tirer de « ces centres » le programme scolaire qui nous est imposé par les examens fédéraux de recrues ? Comment faire jaillir, par exemple, du livre de Robinson Crusoé, ou de la Vie de J ésus, ou de l' Histoire de la Réfor-m,ation, pour le calcul , pour la géographie, pour le dessin, etc., la partie du programme de la 2me, de la 5me et de. la gme année? Cette concentration se composera inévitablement de liens, de rapports purement factices, absolument artificiels, ·fantaisistes et contre r,ature. N'insistons pas. Cette observation est si fondée, si vraie, que M. Guex, l'un des partisans de cette méthode, le plus compétent peut-être, l'ayant étudiée a sa source même, en Allemagne, à Jéna, n'a pas osé proposer l'application de ces étapes concentriques dans sa remarquable brochure sur l'Enseignement scientifique, ce qui, ce_r,tes, fait honneur à sa sagacité et à son bon sens pédagogique. . Ajoutons une dernière remarque. , . . Si vous interrogez les hommes d'ecole les mieux rens~1gnés de la Suisse allemande sur la valeur de la méthode herbartienne, tous - du moins ceux que j'ai eu occasion de consulter - se montrent très sceptiques sur son avenir et déclarent qu'elle est en baisse en Allemagne. Empruntons-lui donc les quelques procédés, excellents du reste, qui ne lui sont pas particuliers, qui n'offrent rien de neuf, mais gardons-nous de considérer cette méthode comme un idéal. 'r el est mon humble avis. Cet avis,, je suis prêt à le réformer si l'on me prouve qu'il est mal fondé. X.

----Le Journal de classe /Sttite.)

Comment doit se tenir un Journal de classe ? Telle est la question a laq uelle nous essayerons de répondre le mieux possible.

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Beaucoup d'instituteurs se contentent de faire de leur Jou_rnal la _reproduction pure et simple de !'Ordre du jour.

Mais alors, Je vous le demande, quel peut bien être le résultat d'un _pareil travail 1 Pourquoi l'autorité exigerait-elle du corps ense1gnan~ u_n e besogne de cette nature ? Il est clair qu'un , Journal ams1 conçu est absolument inutile. Le but du Journal n'est pas seul_ement d'indiquer la suite des leçons à donner pendant une Journée, autrement il serai t raisonnable de se ~ontenter de !'Ordre du jour_ que l'on doit trouver dans cbaque ecole. Non, le Journal doit contenir d'abord les détails à donne_r pour chaq_ue branche : page, chapitre, numéros des exermces et problemes, régies de grammaire à étudier exercices d'application, genres de dictées. nature des ex~rcices oraux~ matière S-.éograph!que et hi~torique d'une leqon, etc.; le to!-lt d une mamere succmcte, claire et précise, pour ne rien laisser aux caprices du hasard et à l'imprévu. Mais ce n'est pas to ut et ce sera prédsément la pratique des recommandations suivantes qui fera le principal mérite du Journal. Ce registre doit contenir encore ce qui émane directement de la préparatior:, immé~iate <?,es leçons, nous voulons parler de ces mille petits détails qui seront d'un puissant secours à l'instituteur dans l'accomplissement de sa tâche. Précisons. Le Journal conti~nd~a : les mçits ~t expressions diverses qui réclament des exphcat10ns part1cuhéres ; - les différents moyens intuitifs dont l'instituteur se servira pendant la classe; - les _règles qui ont d_é~à été étudiées mais sur lesquelles il faut revemr; - les répétit10ns de leçons ou d'explications qui ont e~igé u~ plus gra~d effort d'attention et de mémoire et qu'il est nccessa1re de répeter; - la nature des tableaux synoptiques que l' instituteur croit devoir établir; - les parties qui, dans chaq ue branche, présentent des difficultés plus grandes et que le maitre _devra s·attacher à démontrer spécialement; - les leçons qui seront réservées au maitre et celles qui seront confiées au moniteur; - les devoirs à donner à domicile · l'intiication des exercices écrits destinés à chaque division ~fin que tous les 6Ièves soient constamment et utilement occup6s même dans les courts espaces de temps et surtout dans le~ écoles à tr~is degrés ; - les punitions infligées en classe comme aussi les éloges et les récompenses décernés · - les fautes générales qui ont été constatées dans les travaux ~orrigés à domicile At qui doivent être signalées à.toute la classe; etc. Que de questions doit se poser un instituteur soucieux de la bonne marcbe de son école en préparant son Journal du lendemain I Qu'il me suffise d'en rappeler quelques-unes pour compléter ce petit travail. Comment occuperai-je utilement mon cours inférieur pendant que les deux autres cours étudieront le catéchisme'? Qui donnera telle leçon au cours moyen ou au cours inférieur? Que l sujet de composition découle de cette lecture'? QuC'lle

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leçon de gra~maire et g~el _exer~ic_e_;t'éel~eme~t proûtab~c '?t Quel exercice écrit donnerai-Je a la d1v1swn mférieur~ pendan_- une correction à l'un des deux autres cours? Quel utile exercice d_e géographie ou d'hist~ire ~ois-je do,nner aux de';lx cours superieurs pendant que Je sms o~cupe avec les debutan_ts '? Quel objet choisirai-je comme motif de 13: _leçon de d~~srn 1. Quel exercice de comptabilité prép_arera1-Je pour qu 11 s01t, en rapport avec ceux. de nos ~ér1es de calcul '? La leçon d aujourd'hui Est-elle bien la s_mte_ naturelle des leçons données jusqu'ici? Mon Journal est-11 fait conformément au programme établi î etc. d d · ·à Ne pas se poser ces 4 uestions et na pas les ré~ou re eJ en préparant son Journal, se confier à sa bo~ne éto~le ~m croyant que l'on trouvera certainement une solutwn sat1sfa1sante pendant la classe, au moment opportun, c·~st s_'exposer ~ do~ne_r sa leçon d'une manière inco~plète ~t l'rnshtuteur qui a_g1ra1t ainsi se rendrait coupable d insouciance et ne tarderait pas à s'en repentir. Tous ces détails seront peut-être de nature à effray~r les maîtres timorés et ceux qui craignent la besogne. Que 1 ?~ se rassure pourtant; la tenue d'un Journal da°;s ces co.~d1ti~ns n'exige pas un temps aussi considérable qu on . se l 1magme communément. C'est le cas de dire ici que l'habit,ude rend le travail facile. Deplus, toutes les difficultés ne se presentent pas à la fois· les considérations que nous venons d'émettre ,n~ sont pas tout~s d'une application journalière. ~l est bon d aJm~ter qu'un grand nombre des indications à menbonneryeuvent e~re écrites en abrégé. Il sera même permis de se servir d~ certa1:ns signes convenus qui faciliteront la tâche du maitre. L essent1e~ est que l'ordre règne dans ce re$'istre. Le nom_ des branches a enseigner devrait être mis en évidence sur la hgne correspondant aux heures attribuées à chaque leçon. . . . Un Journal tenu dans ces r.onditions deviendra _un; ve~1table document que l'instituteur se plaira à consulter,_ qui temo1gncra certainement de son dévouement, de s_on aptitude. et de son travail et qui sera auprès de~ses supérieurs la meilleure des recommandations. . La question de savoir si le formulaire officiel _du Jour_nal, mis à la disposition du êorps enseignant est l?arfait, est. discutable. En attendant mieux, nous pouvons tirer un tres ?on parti de notre registre tel qu'il est.conçu. L3: bonne V?lonte et Je savoir-faire des maîtres suppléeront à s_o!l 1mpe~fect10n. . Instituteurs jeunes maîtres surtout, qui etes ammés du ~és1r de vous distidguer dans la carrière,. ayez ~- cœur la sér~euse P' éparation de toutes vos leçons; aimez l ecole, ne craignez pas Je labeur; que votre Journal de classe soit le reflet de votre travail éclairé et persévérant. H. C. -•$<>-


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A un vieux magister Je consta~e avec plaisir que notre grave discussion a déjà p~rd_u considérablement en . étendue, puisque le désaccord ~ _existe plus que sur deux ,pomts : ta dictée sténographique et l tm'lJortance de l'écriture abréviative.

.~ ~e propos, je ferai remarquer encore une fois qu'on n md1que p_as plus d'nrthographe à l'élève en dictant qu'en sténographiant, par con_séquent que la dictée « indu it aussi fatalement en erreur, laisse autant au hasard fait commettre· autan t de fautes » que la version sténograpbique. Dans les d~ ux cas, _le t~_!l,vail intellectuel est absolument te même. Pas n est besom d etre un lettré de premier ordre pour savoir que nos systè~es de sténographie, d~ moins les plus populaires et l~s plus ~e~an~us, sont une écriture phonétique, dont chaque signe doit eve1ller nécessairement l'idée du son qu'il représente. L_e maitre qui d~cte est un phonographe en marche; Ja t~ble n01re P?rta_nt la dictée sténographique est le cylindre où Ion a_ e?re_!?1stre les sons du m_orceau à transcrire. Adressezvous a l ome ou à la vue, peu importe. Que l'instituteur pro~once, de sa belle voix retentissante, le son mè (je choisis l exe~ple d~s Deux ~ots de réplique), ou que l'élève voie la represe~tat10n graph_1que, pure et simple, du son mè, celui·ci sera obligé de recourir au contexte pour savoir s'il doit écrire 1ne, mè\ mê, mai, met, mei, m'ai, m'est, etc., comme dans mer_, mere, même, maire, meilleur, mettre, m'aide etc. Je fent1s de la cacos-raphi_e si j'employais pour écrire m~ dictée une, ortho~r~phe mtent10nnellement émaillée de fautes. C est prec1~ément là que git _l'erreur du Vieux magister. Non_, la dicté~ sténographique n'est pas plus de la cacographie q ue la dictée orale, à l'harmonieuse douceur n'est de la cacophonie I ' Au second point. L'article Qu_elques ch!ffres intéressants, qui suivait les Deux mots de réplique, a du donner à nos lecteurs une idée suffisante de la_ diffusion toujours plus large, plus générale de Ja sténogr~plue, et, par conséquent, de l'importance qu'on lui ~econna1t part?ut. Ce n'~st pas en haussant les épaules ou en eclat~nt de rire que ~ on combattra victorieusement cette magmfique preuve de fait. Mai_s ce_qui me renver~e, c'est d'apprendre que j'ai présenté la « d1ffus10n. plus ou moms grande de la sténographie comme le thermometre de l'instruction d'un peuple. » Il faut avoir une dose plus qu'ordinaire d'imagination pour découvrir ce therm_?mètr~-là ~an~ mo_n article. Ma plume est trop lourde pour s embalier ams1, et Je proteste contre cotte manière d'entendre une discussion. '

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,foi -

En voilà bien assez pour cette fois-ci : les rieurs ont du pain sur la planche. Cependant, ils me permettront de leur dire, en terminant, qu'il en sera de la sténographie comme de_ la pomme de terre! Quand on la connaîtra bien, on saura en tirer parti. Soutenir tout t:e qui est utile est aussi, à m0n avis, une tâche« importante, féconde et noble à remplir_», lorsqu'on s'est d'abord consciencieusement occupé de l'essentiel. Allons cher maitre, il faut me pardonner : je suis un maniaque, ~n entêté de sténo. Hélas ! ici-bas, n'avons-nous pas chacun notre petite marotte î Agmen.

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ENSEIGNEMENT MÉNAGER Dans le courant du mois de mai, plusieurs milliers d'instituteurs, venus de toutes les régions de l'Allemagne, se sont réunis à Chemnitz. Parmi les tractanda de ce Congrès, figurait la question de « !'Introduction de l'enseignement menager dans les programmes des écoles de filles ». Les partisans de l'enseignement ménager n'ont pas été très heureux dans leurs efforts. L'assemblée s'est arrêtée aux propositions suivantes : « 1° L'introduction de l'enseignement ménager dans les programmes des écoles de filles doit ètre écartée, car la mission de l'école de filles, en tant qu'établissement d_e culture générale, n'est pas favoris6e par cet enseignement qm ne cor_respond_ pas à un besoin commun. L'éducation ménagère des Jeunes filles relève avant tout de la famille. :» « 2° Dans les grandes villes et les districts industriels, là où l'état social empêche la maison de donner l'éducat~on ménagère, celle-ci pourra être con~ée ~ l'école de. p~rfect10nuei:nent (écoles d'adultes) dans l'intéret meme du mamtien de la v~e de famille· enfin s'il n'existe pas d'écoles d'adultes, l'enseignement ménager' sera organisé dans des cours spéciaux annexés aux classes supérieures de l'école primaire. > En Allemagne, ou du moins dans certaines contrées de ce pays, on n'a pas tout-à-fait la même conception que chez nous à l'endroit de l'enseignement ménager. , . . Sans doute, l'éducation ménagère releve de la tam1lle, mais est-ce à dire que l'école n'ait pas la mission de s'en occuper? L'éducation des enfants leur instruction sont avant tout du ressort des parents, et pourtant l'école doD:1:1-e l'i!3-struct_ion et complète l'éducation; car l'école est, en matlere d 6ducahon, le prolongement de la famille, . , . Il est très possible qu'en Allemagne, la nécessité de 1 ense1-


462 gneinent ménager se fasse moins sentir que ch~z nous, ot\ l'on considère l'introduction et le développement de cet enseignement comme l'un des plus importants progrès réalisés durant ces dernières années. Les Allemands ont un goù.t prononcé pour l'enseignement théorique. Il y a, ce semble, un danger : la théorie outrimcière conduit aux nuages. D'au tre part, le « professionnalisme», si nous osons nous exprimer ainsi, peut dégénérer en superbe routine. Le progrès véritable est à égale distance de ces directions extrêmes. L'enseignement ménager doit être fondé sur les sciences naturelles et les règles empruntées à l'hygiène. Les travaux à l'aiguille supposent la connaissance du dessin. Maintenons cet enseignement professionnel sur des bases théoriques sûres; ve.illons soigneusement à ce qu'il ne tombe point dans l'empirisme et nous n'aurons pas à craindre que l'enseignement ménager ne nuise à la culture générale, qui doit être aussi l'apanage de la jeune fille.

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L'ABBÉ RAMBAUD L'homme et l'œuvre

Les pages suivantes 9nt été publiées dans le .[ournal du Salut public de Lyon, du vivant de M. l'abbé Rambaud. Maintenant que M. Rambaud n'est plus, nous voulons faire revivre quelques traits de la physionomie de cet infatigable éducateur. M. Rambaud a inauguré une méthode nouvelle qu'il a exposée dans un ouvrage intitulé : Méthode d'çnseignement raisonné. L'Académie de Lyon voulant honorer la vie insigne de M. l'abbé Rambaud, quand elle lui a décerné le prix Clement Livet, s'est honorée elle-même par le juste discernement · d'un mérite exceptionnel, comme la modestie qui l'accompagne. Nulle physionomie n'est plus populaire à Lyon, que celle de l'abbé Camille Rambaud. Nulle personnalité n'est plus intéressante par ses aspects si divers et même parfois d'apparence contradictoire. Un labe ur immense et une généreuse abnégation de tout ce que le monde chérit, le bien-être et la renommée justifient amplement l'affection qu'on lui porte dans un milieu éclairé. Quant au peuple, il lui sait gré de cet optimisme indulgent qu'il traduit par une expression familière : avoir une manche large. L'abbé Rambaud a trop tourné co ntre l ui-même les rigueurs monastiques po ur qu'il lui en reste à distribuer au dehors. Voici au surplu s comment Monseigneur Foulon le dépeignait à deux membres du haut clergé de Paris auxquels il proposait une visite à la Cité de l'Enfant Jésus : < Vous verrez un homme qui a créé des merveilles dan~ notre ville, san s être en règle, n i avec l'Académie, ni avec ld Préfecture, ni avec l' Archevêché. Mais c'est un saint ... >

463 En F;'exprimant ainsi, le Cardinal primat des Gaules para~hrasait sans le savoir ce mot d'un philosophe contemporarn : < 11 n y a pas de saint qui 'ne soit à sa façon un révolté; • révolté contre le formalisiue dont la tyrannie am~rtit nos élans, révolt~. co_ntre la bassesse et la méchanceté ambiantes, r é_v~lté c~ntre, 1 egoisme et l'injustice dans les affaires publiques et p~ivees; revolte ~nfin contre les entraînements de sa propre nature qui le courbe 1mper1eusement vers le mal. , ·b d t · · Sur ce dernier point principalement, l'a~be Ram au es 1.n:ip1 toyable. A l'imitati?n de saint l:<;rançois d' ~ss1se, il appelle volontiers son corps , frère ane., Jusqu P.n 1872, epoque à laquelle_ il fit une grave maladie qui le mit aux portes de tombeau, 11 couchait s~r une planche. Par ordre du m~decin, il accepta un mate las, mais non sans se plaindre du sybaritisme auqu~l on le cond_arnna1t. Son cabinet de travail est un recom mal_ éclairé. Pas un de ses assistés qui ne soit p lus ~onfortable,ment _lo~e. . . Au lendemain de la seance de 1 Academie, une congestion de ~a rétine l'a privé d'un œil. Cet accident aurait pu avoir des consequences encore plus grayes, puisqu'il est dù probabl~ment à u_n travail de nuit prolong~ à la lueur ire,mb~?tante d un pauvie « chelu , ainsi qu'aux preoccupat1ons qui l assiegent sans cesse. Vous' croyez peu! être qu'il s'es_t p~aint ,de la crua!}~é du sort? C~ serait mal le connaitre. Il s'est r éJou1 del épreuve,. s1 forte s01t-elle, sauf la difficu lté de continuer désormais sa v_olummeure cor_respo ndance il est ime que cette expiation était bien due à un s1 grand péche~r que lui. Et il le croit comm~ il le dit. Nul plus que lui n'a horreur ~u tmta!11arre. d~ la press~. M. R;ougier, rapporteur de la comm1ss10~ de _l Academie, charge de developper les motifs du choix de labbe Rambau~, sait bien quelle répugnance son lauréat professe p_our tout ce qui le_me~ en.vedette. Désireux de s'édifier sur les sentiments de _ceux gm lui doivent un abri sur leurs vieux jours, il avait interroge plusieur~ habitants _d~ la Cité; m:i.is il n'a rencontré partout que_ la frayeur dune cur10sit~ in!iiscrète, résu ltat inattendu de leur V}Ve gratitude : <. Vous lu! ferez tant de peine, disait-on à l'honorable rapporteur, s1 vous lui parlez de lui. > . , é · 11 fau t cependant que l'humilité chrétienne n e deg nere pas en duperie, à une ép?que où il est de bon t?n de bafouer les plus .n?bles fondations destinP.es à soul:-iger la m1sere, pour J)eu quelles ,ue~t une attache religieuse. Et jamais meilleure occasion s'es.t-~lle p_resentée, de protester par des faits éclatants, contre une prevention in tèressée ? J:\ous nous tairions peut-être devant une concurre~ce efficace d'une bienfaisance laïque ; mais ne serait ce, pas une deser~10n de répondre p ar le silence aux sarcasm~s des pretendus amis del humanité en détresse qui laisse aux cléricaux la charge de mettre leurs théories en action ? . . Que M. l'abbé Rambau d veuille donc me pardonn er de 1~1 faire violence sur ce point. Aux heures de combat p our le bie?, sa modestie serait un empêch~ment, _alors qu~ nous_ avons _b~som de crier aux quatre vents du ciel : Voilà ce qu_ont fait les notres ! Que la franc-m açonnerie montre (lonc ses merveilles ! .. . M. Camille Rambaud était, vers l'an 1850, associe d'une maison de soieries dont les affaires périclitaient. Son intelli~enc~ ser".te p_a~· uuc activité exceptionnelle, l ui permit de rendre b1entot la securite


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à ses cointéressés. Lui se ul semblait n'y a ttacher que peu de

.Il ava1·t des a mb 1·t·10ns p·1us l1autes, sans savoir commentPlix le~ exercer. Un jour un gamin qui vendait des allumet_tes, se présente comme ~ne bombe dans le magasm en faisant resonner violemment 1 t1mb_r~ de la porte. M. Rambaud, dérangé dans son travail, va pou~ admim_strer une correct10n au gav~ocbe ; mais séduit par son air de f,ranch1se , a utant que par son m1serable accoutrement, il se borne à l admonester et ~ 1 mterroger sur ses exploits. A cette quest10n : As-tu fait ta première commun ion i l'autr r_épo~d : Moi M'sieu r, fsais pas ce que c'est. Ce mot fut un~ révéla~ tion a M Rambaud, et 11_ pro~Jt de faire le catéchisme aux petits va_gabonds de la ru:i. S1tot qu 11_ eut la main dans l'engrenage, le bra~ 11!3 tarda pas cl y passer, puis le corps tout entier. Il étudia le cate?h1sme pour son propre compte, se fit une conviction raisonnée et des lors, voulut s'engager à soulager la misère dans sa plus large acception. Avec l'~nfance,. d~laissée, il ad?pt a les incurables. Urie première co~struct10n, qu 11 eleva à ses frais sur le t errain des Hospices et qui a eté ~ng_lobée plus tard dans les vastes bâtiments de la Cité Rambaud, eta1 t d_estmée à offrir un asile, soit au x réunions d'enfants à mstruire, s01t aux m_al~des hommes, atteints des mêmes affections que_les fe~mes recueil_hes pa:r Mme Garnier à l' hosp·ce du Calvaire. Rien ne 1 effrayl!-it, m la fatigue, ni les dégoû ts, ni les dép enses. Sur ces entrefaites, un collaborateur inattendu lui tomba littéralement du_ ciel. Un beau jour i_l vit arriver, monté sur un cheval de race, _un Jeune homme de fiere tour nure qui venait visiter son ch_an~ier et _savoir au Juste, ce qu'était cet étrange négociant qui fa1sa1t t ant Jas_er à Lyon et dont on annonçait même l'entrée proehame en rel1g1on. ti!. du B~url\", tel était le nom du survenant, apparenté a ux meilleures familles de Lyon, ayant devant lui un avenir brillant posse~seur d'une belle fortune, ce qui achevait de lui donner un~ large surface dan~ le monde élégant, se sentait, chose extraordinaire, t enaillé par le meme tourment moral, qui avait transformé M. Camille Rambaud. A eux deux, ils étaient dignes de s'enten dre, ce qui ne_ demanda que quelques entretiens. Mai~ comme le maitre se mefia1t de la fermeté de ce disciple improvisé il lui fit adopter en s'y so umettant lui-même avec bo nh eur le cost~me de la blouse que le dépu té Tbivrier croit avoir in venté.' ' C'est ainsi que l'oi: _voyait parfois les jours de marché, M. du Bourg aller aux prov1s10ns sur le quai Saint-Antoine et au retour p,rendre un peu de repos sur les banquettes de la place Bellecour. Si d aventure, l'une ùe ses danseuses de l'hi ver précédent l'avait aperç u en ce modeste éq u_ipage, elle n'aurai-t sans doute pas estimé son bourgeron bleu au meme degré, qu' un habit noir agrémenté de crf) _vale bla nch e. Po urtant la li vrée du travail obscur cachait ce qu 1,1 Y a de plus noble _au monde, le sacrifice joyeusement accompli. L _acco utrement valait en outre aux de ux aspirants à la perfection les insu ltes des polissons du quartier, qu'ils allaien t bientôt trans~ former. A l'imitation du tou chant Povei·ello d'Assise ils s'étaient dép?u illés de tout ce qu'ils possédaient, car le moment é tait venu de reahs_er _une ~onception mieux assise que les premières tentati ves don t J'ai parle. On connait les inonda t ions de µiai 1856 ; le Rhône rompa~t la

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digue de Vaux, avait renversé les frêles maisonneUes des Brotteaux et de la Guillotière oü nichaient tant de pauvres gens. M. Rambaud avait recueilli de ces malheureux, tout ce que pouvait contenir son refuge, et sa charité n~ ~e_ borna pas à l~ur donner Le vivre et le soutien il se fit leur cmsrnier et leur pred1cateur. Ses r agoûts furent-ils irréprochables? Je n'oserais pas en juger, ll}ais l'intention y élait et il prenait sa revanche ei:i montra.n t à ses _hotes moitié sauvages, un visage souriant qui faisait passer ses fam11Ie1·es h om élies. A la suite de cette expérience, il r ésolut de consacrer désormais ses efforts à la vieillesse indigente, sans abando_nner l'adolescence ignorante. La fortune de M. du. Bourg et_ la sienne que. vmren t accroître les dons de leurs amis et admirateurs, perm irent de com mencer l'édifica tion de la Cité, telle qu'elle existe auiourd'hui. L'église occupait le centre d'uy vaste. quadrilatè~e emprun té aux terrai11s des Hospices, et les crnq ou _si x cents mille francs que les deux amis avaient, d'entrée de jeu, mis en commun ne suffirent pasà l'achever, ses proportions étant plus vastes que ne lE; comportait sa destination Ce monument écrase ce qu i l'entoure; mais aussi il est comme le cœur de la Cité, où le sang vient constamment affiuer pour se répandre vivifié dans les divers organes. . En 1860, M. Rambaud qui était allé faire ses études théolog;1q~e~ au Séminaire de Saint-Louis des Françai s à Rome et y avait ete ordonné prêtre, vint prentlre son poste de dévouement et P.~rmettre · à M du Bouro- d'achever pareillement sa rupture avec le siecle. Les années qu i suivirent furent employées à compléter l'ensen1ble de la Cité ce qui eut lieu vers 1863, grâce à des efforts 111ou1s et à la générosité to ujours active de quelques amis haut placés. . , , Plus tard, la guerre qui éclata avec la Prusfe, vrnt donner al abbe Rambaud un nouveau sti mu lant. Le temps d ob temr sa nomrn~tion d'aumônier militaire nous le retro uvons à Metz oü son patr10t1sme eut cruellement à so~ffrir. A la capitulation, il partit .pour Kœnigsberg et se fit u!l devoir de par tager les souffrances de nos pauvres solda~s. IL les a:'ait consciencieusement acco mpacrnés dans leurs longues etapes à pied, à travers 0 l'Allemagne hostile ; comme eux il couchait sur la dure, mangeait le pain noir, sans accepter le moindre p rivilège. .. . Aussi co mme il était adoré de ses enfants. Au m1heu de l'hi ver terrible' 1870-1871, il s'appliqua à leur procurer quelques soulagements Les offrandes qui lui a'.rivaj ent de France et les subventions de l'autorité allemande, subJuguee par son entram et s~n sens pratique, lui serv irent ll é~i~er _u ne immense b_araque en b?1s, chapelle par le haut - on y celebra1t la messe les di manches et Jours de fête - atelier par le bas, on y fabriquait des &"aloches tou~ le long de la semaine. Un rideau marquait la séparation et les pr1sonmers trouvaient à cet arrangement des avantages très appréciab les ùe bien-être et de moralité dus à l'i ngéniosité et au cœur ardent de l'abbé Ram baud. (A suivre./

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La surabondance des explicat ions obscurcit la pensée au lieu de la rendre claire et accessib le, (M. LOYAY. )


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A propos de la nouvelle carte de la Suisse Puisque les colonnes de votre estimable journal ont retenti de la _trompet~e de la gl_oire, au sujet de cette carte, je viens vous pr1èr de bien vouloir publier aussi les quelques lignes suivantes . Pend_ant_ ~uelques an~ées, les différent, organes de la presse et part1cuhere~ent_les Journaux pédagogiques nous ont entretenus des quahtés mcomparables que présenterait la nouvelle carte de la Suisse que l'on était en train d'élaborer sous les auspices de la Confédération. Ce qui réjouissait chacun et surtout MM. les instituteurs, c'flst qu'un exemplaire d; ce chef-d'œuvre devait être remis gratuitement à toute classe de nos écoles officielles; et certes, ce n'était p-as une moquerie de la part de bonne maman Hel v etia. A c~tte o~casion, personne p_eut-être ne se promettait pins de satlsfact10_n que votre serviteur, et il n'est pas de terme assez expressif pour rendre sa joie à l'ouïe de toutes ces bonnes nouvelles , ni pou~ exprimer son dépit lorsque, de mois en mois, on n?us ann~~çait d~s retards; ... que ce n'était pas tout à fait t_err_rnné ... qu 11 fallait de nouveaux subsides ... etc. Et l'on profitait ~e ~es_ an_nonces pour ren?h~rir sur les éloges précédents: ce qm a1gmsa~t en~ore ma cur1~s1te et mon impatience. Ayant appr~s qu un ex~mpla~re de la dite carte était déposé dans tel musee_ pédagog1gue, Je fis une :issez longue course po1;1r aller admirer ~~ fim_ de ce _travail, et, si je dois rendre fidelement mes premieres 1mpress10ns, je dois avouer que je ne fus aucunement déçu dans mon attente. Enfin, le numéro destiné à mon école fit son eutrée dans ma classe. Donnant un dernier et rapide coup d'œil d'adieu au vénéra?le Keller, ,presque san_s regret, il fut roulé et â la place d l:ionneur trona la merveille dont on ne se lassait pas de chanter les louanges; j'eus alors le temps de l'examiner dans beaucoup de ses détails. Entre temps, les faibles échos d'une voix bien timide eurent pourt_ant une répercussion dans quelques journaux : on présentait_ une_ obseryation sur l'orth?graµ he du mot Luino, dont on av~1~ fait Luvino , flt ce_ fut fim; cela m'enhardit pourtant, et vo1c1 une nouvelle voix de la pauvre Cassandre qui ~e permettra de présenter quelques autres observations sur le sujet qui nous occupe. Si par la publication de la nouvelle carte de la Suisse on a voulu doter nos écoles d'un beau relief de notre cher pays, on pirnt a~firmer q?e le but est pleinement atteint, surtout pour Je :-plend1de massif des, Alp~s; mais il me semble que notre bon neux Jura Joue un role bien modeste, bien effacé; ne serait-il

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pas un peu maltraité 7 A une certaine distance, il produit bien peu d'effet. On peut être d'un avi" différent. Une chose que je regrette vivement pour la facilité de l'enseignement, ce sont les teintes polychromes de l'ancienne carte, délimitant si bien chaque canton. La couleur verte était trop chargée, sans doute; par contre, le carminé, le bleu de ciel, le jaune clair auraient nui en rien à l'effet général du relief. Les limites entre cantons et états, sur la nouvelle carte, ne sont pas suffisamment accusées pour des écoliers dont les neuf dixièmes sont de véritables étourdis qui ne savent qu'imparfaitement se servir de l'organe de la vue. Ils ne savent pas voir ou bien ne distinguent qu'à moitié. Il est aussi des contrées qui sont par trop veuves de villages. Par exemple, les environs de Fribourg. Veuillez vous donner la peine de smvre, sur cette carte, les routes de Fribourg à Berne, à Morat, à Payerne, à Bulle, (rive gauche de la Sarine), etc.; pas une localité n'y est figurée. Il en est de même du Grosde-Vaud. Ainsi, la route de Lausanne à Yverdon accuse, sur son parcours, le seul bourg d'Echallens; il y a pourtant nombre d'importantes localités sur tout le trajet de cette voie de communication, dont la longueur atteint plus de 30 km. Le Prettigaù est un véritable dé.sert entre Schiers et Klosters ; mais moins, cependant, que la route qui conduit de Balsthal à Bâle-Ville, où l'on trou,e la seule localité de Mümliswil qui soit signalée. C'est trop peu, à mon humble avis. Pourtant on a eu l'air de nous insinuer que c'est très suffisant pour la nouvelle manière d'étudier ou d'enseignei· la géographie. Jusqu'à preuve du contraire, je fais toutes mes réserves et j'ai beaucoup de doutes sur la valeur de cette méthode : il pourrait bien se faire que le grand effort de ce nouveau moyen d'études consistât à ne pas s:i.voir grand chose. J'ai maintes fois mis à profit une partie de mes vacances pour visiter la Suisse, un peu dans toutes les directions. J'ai parcouru la Via-Mala dans les deux sens et, entre Thusis et Zillis, j'ai bien encore en la mémoire d'avoir franchi trois ponts. Or, un seul est porté sur la carte qui nous intéresse !! Il y a là une grave omission, deux ponts de plus que de moins pour franchir ces affreux précipices, ces gorges épouvantables, où le vertige vous saisit, soit que vous regardiez en haut, soit que vous regardiez en bas, font pourtant, et ne serait-ce que pour le coup d'œil, un effet charmant. Un dernier « je regrette », et ce sera à peu près tout. Je regrette enfin que l'on n'ait pas conservé, pour représenter nos petites villes, l'ancien procédé des rectangles et polygones plus ou moins réguliers. Au premier coup d'œil, on reconnaiss:i.it, sur la carte, si l'on avait à s'occuper d'une de ces localités gratifiées de la flatteuse épithète de ville, si minuscule que fùt son étendue. Maintenant, cherchez! D'autre part, on a ~té élogieux sur l'adresse déployée pour


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représenter les localités d'après leur population, assez approximative, i\ faut en convenir. Ainsi le même petit rond indique une population variant entre 1000 et 5000 habitants. Or, si je n'ai pas d'autres renseignements à mon service que ceux que fournit cette signature du joli rond, beau rouge, je puis commettre une erreur variant entre ces deux nombres, soit une bagatelle du 500 %Donc, un peu de modération, s'il vous plait, dans la distribution des louanges.

expériences qui peuvent l'intéresser. Mais les écoles ù'agricult.ure ne sont pas fréquentées comme ell~s mériteraient de l'être .. Les revues agricoles, avec leur termmologte. ~avan.te et comphq_uee, ~e sont lues avec profit que par une ehte d agriculteurs mstrmts. En revanche. elles restent lettre morte pour le grand nombre, faute de connaissances préliminaires qui puissent en donner la clef. Les notions certainement fort peu étendues que l'on pourra inculquer au Jeune campagnard au cours_ de perfecti9nne~ent, ne sauraient évidemment tenir lie u d'études faites dans nn etabltssement spécial. Il est peu de domaines aussi vastes que celui de la science agricole, qui touche à presque toutes les branche8 des scienc~~ naturelles. Le but auquel nous viserons sera plus modeste. In te resser le jeune campagnard à sa carrière en lui en faisant voir la noblesse et les avantages, l'amener à comprendre qu'un agric ulteur intelligent ne saurait, sans déchoir e_t sans tomber fatalement dans la routine, rester étranger aux perfectionnements _modernes, combattre les préjugés et les errement s_ les plus nu1S1bles, et enfin mettre à sa portée des notions immédiatement applicables à la prati(lue de sa profession : telle sera la tâche que nous nous proposerons avant tout et à laquelle tendront nos efforts. Les difficultés de tous genres ne manqueront pas. Nous aurons à lu~ter contre l'ir_i.différence, l'apathie contre cette idée, fortement ancree dans certams e_sprits, que la théorie agricole est inutile. Toute idée no~velle, qui . va à l'encontre d'un préjugé plus ou moins enracrne, est forcement accueillie avec méfiance. Mais, si par l'intérêt que no_us aurons su mettre dans ces quelques leçons, nous parvenons à mspirer à un certain nombre de nos élèves le désir d'éte ndre un peu le cercle de leurs connaissances élémentaires, soit par la fréquentation d'écoles d'agricu ltu re, soit par l'étude d'ouvrages spéciaux, nous pourrons considérer· comme satisfaisant le résultat obtenu, car nous aurons contribué, pour notre modeste part, à retenir aux mains,_des J:ribO!-}I'geois le sol natal de plus en plus entamé par ! immigration étrangère.

Un maître de géographie. ~

Emploi du manuel d'agriculture au cours de perfectionnement Nous rés,u mons ci-après les travaux de MM. Joye, à Neyruz: Singy, à Villarsel : Jungo, à Posat.

Ces· maîtres ont traité la question qui n ous occupe d'une façon intéressante et avec beaucoup de sens pratique. But et opportunité de cet enseignement; résultat à en attendre. La Direction de l'instruction publique, désireuse de rendre les co urs de perfectionnement aussi profitables que possible à la jeunesse, a jugé utile d'introduire, dans le programme élaboré en 1900, l'élude partielle du Manuel d' Agriculture, publié par le corps enseignant de Pérolles. Cette décision, qui témoigne, une fois de plus, du vif intérêt de nos autorités supérieures pour t0ut ce qui touche aux intérêts matériels et moraux des populations, s'expliqua et se justifie pleinement, si l'on veut bien se rendre compte de le raison d'être du cours de perfectionnement. En effet, celui-ci pour mériter son nom, ne saurait consister uniquement en une simple revision du programme de l'école primaire en vue des examens des recrues, il devra viser à un but plus élevé, qui est l'adapta t ion des connaissances acquises à la vie pratique. Ce doit être une transition et une préparation à la carrière future du jeune homme. Or, puisque la majeure partie de nos jeunes gens, ~ nous parlons ici des communes rurales - se destinent à la profession agricole, il est rationnel que l'école mette à leur portée au moins quelques principes sûrs de cet art. Le temps est bien loin où la pratique seule suffisait à l'ag.r:iculteur pour se tirer d'affaire. Les conditions de son exist ence ont bien changé. Que de procédés, bons autrefoi~ et qui se transmettaient de père en fils par t radition, ont fait leur temps et devront céder la place à des méthodes nouvelles, basées sur des données scientifiques exactes 1 D'autre part, la concurrence faite à la plupart des produits de notre agriculture oblige le cultivateur à raisonner davantage ses opérations et à chercher à tirer le meilleur parti possible de son sol et des ressources qu'il a à sa disposition pour le faire valoir. C'est dans le but d'initier l'agriculteur aux méthodes perfectionnées que des écoles d' agriculture ont été fondées, que des cours temporaires ont été organisés un peu partout, sans parler des nombreuses revues qu i le mettent au courant des découvertes et des

20 programme Le programme élaboré en 1900 pres~rit l'étude _spéci~le de la Ume partie du Manuel (Agriculture génerfi:le), am~1 que ,celle _des chap itres de la ll!me partie (Agriculture speciale) rnteressant particulièrement la région. .. . Les 9 chapitres de la 2rne partie traitent des matieres sur~a~tes : . l. Economie rurale. - 2. Comptabilité agricole. - 3. Chimi~ agricole; engrais. - 4. Agrologie: étude d~ sol, amen~ements, dr!1rna ge. - 5. Zootechnie : principes d'élevage; etude des dt verses especes. - · 6. Hygiène: maladies du bétail. - 7. Machines agricoles. - 8. Notions· de droit rural. - 9. Constructions rurales. La 3 me partie renferme 10 chapitres qui peuvent être classés en 2 catégories : a) Chapitre intéressant à des degrés divers les difl'érentes parties du canton ; ce sont les suivants : L. Culture fourragère . - 3. Industrie lait ière. - 5. Culture potagère. - 6. Le verger. - 8. Le poulailler. - 9. Apicultu re. - 10. Econ omie forestière. bi Chapitres n'intéressant que certaines régions_; ce sont : 4. Cultures spéciales. - i . Vitic?lture. - 2. Economie alpestr~. , Ce programme, - très charge, il faut l'avouer, - pourra-t il etre


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parcouru d'une manière satisfaisante dans la période de trois a nnées de c?urs de perfectionnement 1 L'expérience seule nous permettra de repo ndre à cette question. Le temps qlle l'horaire officiel prévoit pour ces leçons_ se trouvera bie_n rest reint en regard des matières à traiter. Jl conviendra de ne pomt perdre de vue l'aphorisme bien connu: Peu mais bien, si nous ne voulons pas tom1'er dans l'éc ueil" d'un . enseign3ment par trop superficiel et partant stérile. 11 n'y aurait a ucu n inconvénie nt, nous semble-t-il, de laisser de côté en partie du moins, certains chapitres de la 2me partie, tels que le ~hapitre 1er (Economie r urale) dont les principes, t rès abstraits ne sero nt pas accessibles à la gén_éralité de nos élèves, ainsi qulu ne par_t1e du c,hap1tre 5 1Zootechme), don~ l'i~portance est majeure mais dont 1 enseignement ne nous parait guere praticable dans un cours de perfectionnement. A supposer qu'on éliminât partiellement ces deux chapitres il res!erait, ce,r~es, un champ d'ac~ivité plus que suffisant pour occuper maitres et eleves durant les t rois années d'étude. A noter encore que le programme ne saurait être tracé d'une manière uniforme pour l'ense mble des écoles. Chaque maître se fera un devoir de vouer un soin spécial aux chapitre8 qui intéressent le plus particulièrement la contrée qu'il habite. (A suivre.) C. WJCHT. i nst

Au verso du Calend·rier Diamandi se trouve un tableau des fêtes mobiles calculé pour vingt-t rois ans, à partir de 1903. Le Calendriei· Diamandi i ntéresse petits et grands, tant par l'ingéniosité de sa combinaison que par les mulLiples services qu'il est appelé à rendre. Son cachet t rès artistiq ue le place bien a u-dessus des calendriers ordinaires. Tout s'y trouve réuni : amusement, instruction, renseignements pratiques, sûrs et r apides. Une explication très claire de son fonctionnement, du reste extrêmement simple, est imprimée a u verso. . . . No us recommandons vivemen t le Calendrier Diamandi, que son prix très modique met à la portée de touteR les bourses, surt out si l'on tie nt comp te qu'il est utilisable j uRqu'en 1992. Nos abonnés peuvent se procurer le Calendrier: Diamandi, à l' Imprimerie cathotique, au prix réduit de 75 centimes.

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BIBLIOGRAPHIES

Cal endrier perpétuel, par le professeur P. Diamandi. . Corbaz et Cie, éditeurs. Prix 1 fr. : En vente dans

La usanne, to utes les

librairies et papeteries. Ce G_alendrier perpétuel, œuvre du célè bre calculateur P. Diamandi, est remarquable par sa combinaison aidant à trouver instantanément le jour où s'est passé un événement historique ou au tre depu is l'an 1700. Ce calendrier est composé d' un cercle tournant dans un e orbite concen~rique, et Ll'un autre disque p lu s grand dont l'intérieur est subdivisé et renferme le nom~re des ann~es depuis 1700 j usqu'en 1992 avec, en regard, l~s quantiem eR du mois. Le disque mobi le porte au-dessus les noms de Jours et a u dessous les noms de mois. Veut-on savoir, par exemple, quel jour fut signé le Pacte fédéral de 1815? La date est le 7 août 1815. On cherche le millésime· dans les subdivisions du disque oü fi gurent les an nées · on fait tourner le disque mobile et on place le nom du mois soit aoftt en reO'ard de la. colonne oü se trou ve l'année 1815; on ch~rche en h~ut le ~ombre 7 et on lit immédiatement lundi. · _Le Calen~rier Diamandi est indispensable pou r trouver insta ntanem~nt le Jour sur lequel tombe une fêle quelcon qu e dont la date est fixe, et cela pour les a nnées sui vantes j usq u'en 1992. Les années bisse\tiles sont indiquées e~ rouge, en sorte q ne, sans aucu n eflort de memo1re, on trouve surement et rapidement ces années-là jusqu'en 1992. 1

II A signaler, dans un premier fascicule du N-ouveau Larousse, _d 'ins-

tructifs artic les de géographie et d'histoire sur la Normandie, les Normands, la Norvège, la Nouvelle-Calédonie, la Nouvelle -Guinée, la Nouvelle-Zélande; de mathématiques, sur les Normales: de littérat ure, au x mots Nouvelle, Notre-Dame de Paris; de chimie, au mot Notation, etc. Avec les deux fascicules suivants, le Nouveau Larousse illustré commence la lettre O; et il la commence magistralement, en nous donnant, à l'appui du mot Océan, deu x planches en coule urs de la faune sous-m arine, d'une rare beauté d'exécution et d'un a ttrait de curiosité exceptionnelle. Et ce n'est pas tou t : nous trouvons, deux pages plus loin, une superbe carte en cou leurs de l'Océanie, a':ec un curieux t ableau synthétique au verso. Outre le mot Œuf qui n'occupe pas moins de cinq colonnes de texte serré, citons, entre_autres articles, dans un nou veau fascicule, les mots Octave. Octroi, 0 te, Odyssée, Œcumenique, Œdème, Œil, Œillet, Œrsted, Œsophage, etc. Sait-on combien il a fallu de collaborateurs pour rédiger le mot Ombre dans le dernier fascicu le ? Pas moins de six! M. Chaumeton l'a traité au point de vue de l'optique; MM. Jouin, secrétaire de l'Ecole des Beaux-Arts, et Rocheblave, professeur à la même l!;cole, au point de vue artist ique; :.1. Paul Monceaux, ancien membre de l'Ecole d'Athènes, s'est occupé du côté mythologique; M. Boul\heny, licencié ès-sciences, inter vient pour une question r elative à l'électricité; et enfin M. Arthur Pougin, critique musical, analyse l'opéracomique de Flotow qui porte ce nom. On juge par cet exemple - et on pourrait en citer cent autres - de la conscience apportée à ce remarquable dictionnaire encyclopédique. III offre un intérêt tout particulier aux perso nnes qui s'occupent d'enseignement. Cette publication a pour but de faire connaitre? par la gravure, la Suisse dans ses pl us petits dètails; ch aque livraison comprend 40 à 50 illustrations accompagnées de 2 pages de texte. Les 24 livraisons qui paraitront dans le cours de l'année représentent une collection de paysages snisses, unique dans son genre. Cet album a sa place tout indiquée dans les bibliothèques d'écoles. - Prix de chaque li vraison: 75 ce ntimes. A titre tout à fait exceptionnel, les livraisons destinées exclusivement aux bibliot hèques d'écoles et souscrites par L', /bum Panorama Suisse


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l'autoriLé communale ou scolaire ou par le Musée pédagogique bénéficieront du prix de 50 cent. net la livraison (plus port 5 cent). Dans ce cas, l'abonnement aux 24 livraisons est payable d'avance.

l'usage des maîtres. Les deux premières séries destinées aux élèves contiennent des exercices et problèmes que les enfants, sou~ la direction de l'instituteur résolvent d'abord mentalement, puis à nouveau par écrit, comm~ devoirs, mais en se servant encore pour effectuer les opérations des procédés du calcul _mental, leR_ ~~u ls qui leur aient été enseignés jusqu'ici. Mais ~ partir de la t~01~1eme série, ils sont initiés aux procédés ordma1res du calcul ec~i~ .. Le calcul oral n'est pas négligé pour autant: En eff~t, la tro1siell?e série et les suivantes de la partie du maitre contiennent un tres grand nombre de problèmes, en rapport avec la leçon, d~ _calcul donnés et destinés à être résolus mentalement. Dans les repet1t10ns, certains problèmes des livrets de l'élève, les plus simples dans chaque catégorie peuvent aussi servir d'exercices pour le calcul de tête. Dans nos ~ouveaux manuels, une place très large est donc faite au calcul oral dont on ne saurait méconnaître l'importance. Je ne crois pas qu'on pui~se leur reprocher des lacun~s _sous ce rapport. Si les instituteurs du cercle de Farvagny . n'etaient pas complètement édifiés à cet égard et qu'ils aient voul0: JUste_me1;t_sur ce point porter la discussion et la lumière. ils a_uraient du :red1ger comme suit la question mise à l'étude: Les séries de M. Michaud, au point de vue du calcul oral, répondent-elles aux besoins de nos écoles 1 Mais que peut bien signifier la question telle qu'elle est posée: examiner comment ces séries peuvent être avantageusement employées pour le calcul mental i La méthode ,à suiv:re n'est-elle ,Pa~ exposée par le menu dans le Guide du maitre! _Si le but cherche est de la faire connaître il est certes, louable, mais e'est avouer en même temps qu'on s'e~ est guère préoccupé jusqu'ici e~ qu'on l'a appliquée au petit bonheur . _Et si l'on ~e propose d'en discuter _les mérites, c'est alors d'une cr1t1que qu'il s agit, chose sans doute bien permise, mais qu'on aurait tort de ne pas appe!er par son ~o~ .. Comme on le voit, il n'est p as aisé de connaitr~ 1~ pe~see_ i_nt1 me de l'auteur de cette proposition. Si j 'ai fai r essortir l ambigmte dans laquelle elle est enveloppée, c'est à cause d~ l'importance qu'elle présente en soi pour le corps enseignant, et Je ne doute pas qu'on eli attende la s~ite avec intérêt. Z.

Mus. Pédag.

lV !)iotionnaire géographique de la Suisse, par MM. Kapp et Borel. Le Dictionnaire géographique continue à paraître très régulièrement. Nous venons de recevoir les livraisons 53 54, 55 et 56. Ces livraisons sont particulièrement intéressantes p~ur le canton de Fribourg. Nous y trouvons d'abord une première carte donnant la répartition des races bovines dans notre canton. Une deuxième carte nous fait connaître les principales industries et la densité de la population. La 3me livraison renferme la carte physique et politique avec un article très complet et fort intéressant sur notre canton. Arrêtons nous à ce dernier travail. La première partie est consacrée à la géologie et à l'orographie et porte la signature du Or H. Schardt. C'est assez en dire la valeur. Le Dr Gochel nous signale ensuite ce que le climat offre d'intéressant. L'hydrographie avec les nomb;'euses usines qui s'y rattachent, a pour auteur notre savant ingémeur cantonal, M. Gremaud. C'est le Dr Jaccard qui a été chargé de ce qui concerne la botanique avec M. le professeur Musy pour la faune. Quant aux autres questions : population, caractère~, mœurs, langues, costumes, divisions du territoire, Etat, finances cantonales instructiop, indus~rie, service sanitaire, commerce, agriculture, etc.'. elles ont eté tra1Lees par le Dr Buomberger, l'un des collaborateurs désignés du Dictionnaire géographique. La ville de Fribourg a éLé décrite dans un arLicle spécial qui prend plusieurs colonnes. Ces simples. indic::i,tions de titres avec les noms des signataires suffiront à faire v01r à ceux de nos collaborateurs qui n'ont pas enco_re sot1 s".ri~ à ce_tte œuvre, quelle en est l'im portance et quels services ce d1ct1onna1re peut rendre aux instituteurs. R. H.

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CORRESPONDANCE Les cahiers Michaud et le calcul oral Dans le compte rendu d'une conférence régionale du cercle de Farvagny publié dans le dernier numéro du Bulletin-Ecole se trouve un passage qui mérite d'êLre relevé. J'y lis au nombre' des proposi,tions _individuelles : •. 0?. décide pour la prochaine conférence d exammer comment les ~!\ries de calcul Michaud peuvent ê tre avan\ageusement employées pour le calcul oral. > Je ne comprends pas bien la portée de la question ainsi posée1 et il me semble qu'il serait utile, nécessaire même, dans l'intérêt de nos écoles de préciser l'objet de cette étude. ' En tout premier lieu, il ne faut pas perdre de vue l'économie générale du Cours gradué de calcul employé dans nos écoles. Il se compose de six séries pour les élèves et ùe six séries similaires à

Chronique scolaire Allemagne. - Les questions d'hygiène scolaire préoccupent depuis plusieurs années les pouvoirs publics en Allema~ne. L'organisation de l'inspection médicale des écoles est mamtenant un fait accompli. Le médecin scolaire n'a pas seulement pour tâche de constater l'état de santé d~s élève~_, mais ~on attention doit se porter encore sur le bâtiment, 1 mstallation des salles de classe, les cabinets, le chauffage, l'éclairage et autres conditions hygiéniques. D'après une décision complémentaire prise l'année dernière, aucune école, si petite soit-elle, ne peut re~ter plu~ de 5 ans sans être visitée attentivement par le médecm scola1re .


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Confédération. - Société suisse des Maîtres d'écoles normales. - Dans sa VI1116 assemblée générale, qui a eu lieu à · Baden, le 6 octobre dernier, la Société suisse des Maitres d'écoles normales a voté, à une grande majorit6, la proposition suivante : « Une part de plus en plus grande doit être faite à l'éducation professionnelle des candidats. Afin d'y consacrer le temps nécessaire, l'acquisition de la culture générale sera séparée de la préparation professionnelle et un examen sera placé à la fin de l'avant-dernière année d'études. » - Union des Expositions scolaires suisses. - Les représentants de l'Union des Expositions scolaires suisses ont eu, le 11 octobre 1902, une réunion à l'Ecole normale de Lausanne, sous la présidence de M. L. Benchoz, adjoint. Etaient présents : MM. Hunziker, directeur du Pestalozzianum de Zurich; Lüthi, directeur de !'Exposition scolaire de Berne; Hurni, professeur, à Bern~; Horner, professeur, à Fribourg; Guex, directeur des Ecoles normales de Lausanne; 1-Ienchoz, adjoint; Meyer, président de la Société pédagogique vaudoise. M. le Président annonce, au début de la séance, que le Département fédéral de l'Intérieur n'a pas accordé un subside de 10,000 fr. pour la publication de cartes d'élèves, de reliefs et de tableaux coloriés. Cette demande sera reprise en temps opportun, c'est-à-dire lorsque les subventions fédlrales seront définitivement votées. La première question inscrite à l'ordre du jour portait précis6ment sur la publication des moyens d'enseignement indiqués ci-dessus. M. Hunziker, directeur du Pestalozzianum de Zurich, recon-

naît l'utilité de la carte d'élève, des reliefs et des tableaux historiques, mais il croit qu'ils ne rendent pas des services correspondant aux dépenses exigées. La question de la nouvelle car te d'élèves, reproduction de la nouvelle carte murale de la Suisse, est abandonnée ; mais la conférence décide que la publication des reliefs et des tableaux historiq\les fera l'objet d'un nouveau rapport. La deuxième question .concernait l'obtention des conditions favorables pour les achats en général. M. Borner estime qu'il est nécessaire de faire comprendre

aux libraires que le Vorort - actuellement le Pestalozzianum de Zurich - a derrière lui la majorité des écoles suisses. Lorsqu'un objet nouveau plairait, l'acquisition serait faite par le Vorort pour obtenir des conditions plus favorables. Cet avis n'est pas combattu. . La troisième question : Organisation de collections-types pour l'enseignement des sciences naturelles à l'école primaire, proposée par M. Henchoz, aboutit à la conclusion suivante :

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Le vorort prendt·a des reinseignements sur ce qui exis!e dans les divers cantons et cette question sera de nouveau discutée lors d'une prochaine réunion. . . . La séance s'est terminée par une visite au Musée scolaire et aux divers locaux de l'Ecole normale. , ) (D'apres !'Educateur. _ Fribourg. - Dans sa séance du 18 et du 25 octobre. le Conseil d'Etat a nommé : . . t·t t à l'é 1 d M. Fischli Jean, de Nrefels (Glaris), ms 1 u eu: . co e_ e Tschupru (Saint-Sylvestre); M118 Collau~ Mart~ne, ~1 SamtAubin institutrice à l'école des filles de Sarnt-Aubm: M e Rohrbasse; Alodie, à Montet (Broye), institutric~ à l'éco~e d~s fil~es de Ponthaux; Mlle Seydoux Hedwige, au Chate)ard, mst1tutr1cc à l'école des filles du Châtelard; M116 Vœgeli Dora_, de. Hettenswyl (Argovie), institutrice à la nouvel!~ école mférieure mixte de Brunisried; Mll• Vuarnoz Stépha_nie, à Estavayer-leLac institutrice à l'école des filles de Lentig~y. . _ . M Brunne,· Rodolphe à Buchs (Argovie), mstituteur_ a l'Ec~le supérieure du cerdle scolaire libre public de Courtepm; Mlle Grivet Bernadette, de Semsales, in~titl!-trice à l'?cole du Jordil. M. Descloux Etienne, à Sorens, mst1tuteur ~ 1 é?ole de Rueyr~s-Treyfayes ; M. Ducarroz Pierr:e, à Cheyres_, mstituteur à l'école des garçons de Noréaz; M. Huguenot Victor, ~ Autigny instituteur à l'école des garçons d'Onnens ; M. Mivetaz Alex~ndre, à Progens, instituteur à l'école des g:arç?ns de Villarepos ; M. Sansonnens Laurent, à Au~avau'X;, 1~st1tuteu: à l'école de Seiry; M. Zollet Pius, à_Schrn1tt~n, mst1tuteur a l'école inférieuse de Liebistorf; M. Fisch Emile, à Cormérod. instituteur à l'école des garçons de Ponthaux_; M. Gremaud Joseph, à Ponthaux, instituteur à l'école de Vutssens. _ Technicum. - Le lundi 13 octobre, notre Te~hnic1:1m ~- pris ossession de ses nouveaux locau~ :pa~ une cér,e1;11ome d rnaup uration solennelle. Après la béned1ct10n du batimen~ Pl!-r le ÎL P. Berthier, délégué de Mgr !'Evêque, une s~ance ~eumt les assistants parmi lesquels MM. Python et Bossy, repré~entants de l'Etat, les dél6gués du Conseil communal, de l_a Société des Arts et Métiers et de celle des Iogénieurs et Arcln tectes. . Les discours prononcés en cette. c~rconstance ~nt tou;1 fa1 t ressortir l'excellence du but poursuivi p~r la créat10n ~u rechnicum, but qui est la formation profess10nnelle de la Jeunesse fribourgeoise. . _ . Le nouveau bâtiment simple mais vaste est la, transfor_mahon de l'aile orientale de l'ancienne caserne de_ Perolle~; Il_ cornrend un rez-de-chaussée et deux étages,. ~oit une qt_Im~ame de fa11es. Le coût de l'installation avec mobther compris s élève à 280,000 fr. . d t t Il faut espérer que les sacrifices faits pour ote~ no re can on d'une institution aussi utile ne resteront pas stériles et que les


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familles fribourgeoises sauront profiter de l'occasion qui leur est offerte de donner à leurs enfants une formation qui les mettra en mesure de se faire une situation honorable dans les métiers et l'industrie. · Les collectes faites dans les écoles, durant le dernier exercice HlOl-1902, ont produit la somme de 1149 fr. 75, qui se répartit comme suit : 1° Arrondissement (ville de Fribourg) . Fr. 95 35 272 , » 2° Arrondis. (Sarine, Cercle de Cournillens) 3° Arrondissement (Gruyère). » 337 20 154 4° Arrondissement (GU.ne) » 148 65 5" Arrondissement (Veveyse) . » 142 55 6° Arrondissement (Broye) Total Fr. 11411 75 -

NO 22.

XXXl 8 ANNÉE

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Orphelinat Marini. -

15 N OVEMBRE

cie <§ulletin pédagogique l'l

L'Ecole primaire ORGA NE DES SOCIÉTÉS FR/BOURGEOISE & VA LA/SANNE D'ÉDUCATION

)>

Dans son Rapport annuel, M. l'abbé Torche, directeur, exprime ses félicitations et ses remerciements à tous les bienfaiteurs de !'Orphelinat agricole : à MM. les inspecteurs scolaires qui plaident chaleureusement _la cause ::le l'orphelin auprès du corps enseignant ; à MM. les instituteurs et à Mmes les institutrices qui développent dans les cœurs de leurs élèves des sentiments de compassion en faveur de leurs jeunes frères indigents. Par cet acte charitable, ils rendent des services, non seulement aux pauvres, mais aussi à leurs élèves et à la société : l'esprit public commence à se former sur les bancs de l'école. « Il est difficile, dit Mgr Egger, d'éveiller le sentiment de la solidarité. » Il est donc important d'inculquer ce principe aux jeunes enfants.

--~--

et tlu

Musée pedagogique paraissant les i" et 15 de chaque mois llÉOACTION M. DF~s,oo unc, Di recteur de l1 Ecolc normale Je Hauterive, !}l'ès F1·ibourg.

ABONJ\"EME;-iT S & ANNO~CES Jmp1·imcric calholi(fUe, Grand'Ruc. 13. M. E. ti11orAuo, sccd:lairc. iL Fribourg.

A.bonnement p o u r h, Suisse, fr. 3. -

P our l 'étra11ger, f r . 4 .

SOM MAIRE : Enseignement de la langue maternelle au Collège

(suite) . - A travers les sciences. - L'abbé Rambaud (suite). Emploi du manuel d'agriculture au cours de perfectionneinenl (s u ite et fin) . - Orthographe de règles. - M. le doyen Aloys Zuber. - Exa m ens pédagogiques des recrues de t 902. - Biblio_qraphie. - Correspondances . - Ch1·onique scolaire. - Avis .

Enseigoement de la langue maternelle

L'instruction est bonne, non pas en soi, mais par le bien qu'elle fait, notamment à ceux qui la possèdent ou l'acquièrent. Si un homme, en levant le doigt, pouvait mettre tous les Français et toutes les Françaises en état de lire couramment Virgile et de bien démontrer le binôme de Newton, cet homme serait dan gereux, et on devrait lui lier les mains, car si, par mégarde, il levait le·doigt, le travail manuel répugnerait à tous ceux qui le font aujourd'hui, et, au bout d' un an ou deux, deviendrait presque impossible en , France. (TAINE, Le régi m e moderne.)

Les enfants ont plus besoin de modèle que de critique. (JOUBERT.)

AU COL LÈGE (Suite.)

L'analyse littéraire Lorsq u'on aborde l'explication d'un texte, on doit tout d'abord êtr e bien fixé sur le but que l'on se pro pose d'a tteindre. Veu t-on dégager de ce texte les r ègles spéciales à un gen re littéraire, ou le professe ur cller che-t- il à former le goùt de ses élèves, ou à leur communiquer les pensées de !'écrivain, ou bien désire-t -on simplement faire connaissance avec un aute ur nouveau ou avec une œuvre r emarquable? Il -,.aut mieux an noncer préalablement l'objet spécial de notre analyse pour éviter toute divagation et fixer bien l'attention de nos auditeurs sur le point en question. De plus, le commentaire auquel on va se livrer, sera-t-ii hi storique, littéraire, logique ou gramma-


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