No 08 l'Ecole primaire, 15 Octobre 1919

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15 Octobre 1919

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Variétés PET!I]ffi REOErITES PRATIQUES ,La p1·éparat'io1t de .Ja viande de porc américaine Une certa•ine quaniité de viande de porc américaine ayant pu être amenée dans !e pays et mise darn.s la consomma.tion à des prix assez 'bas, il importe maintenant que les .particuliers, notam1œni nos ménagères, apprennent tirer de cette vi•ande le meillleur paxti possible. :EllJe demande •à vrai d,ire, gr✠au mode de conservation amér:icaine, une préparation un peu S1péciale. Il y a lieu de rappeler que œtle vi,a:nde n'est ni fumée, ni congelée, mais ·qu'elle se conserve exclusivement grâce à une forte sa:Jaison. On recommande donc pour la dessaler de la laisser treutper durant au, moins 24 heures. Un auitre moyen plus effectif encore serait de changer plus-ieurs fois l'eau au moment de la cuisson. H est également recommandé d 'ajouter pendant '1a cuisson un morceau de charbon de bois. 'En Amérique el en Angleterre cet'te viande est coupée en tran· ches minces et cuite avec des assaisonnenients. QL!Oi qu'il en soit, -i'l im1porte de ·rappeler qu 'avant d'être consommée, cette viande doit etre fortement dessalée.

à

Nettoyage des bas de jupes tachés de boue Il arrivent souvent, lorsque le bas d 'une jupe con!ien( ibeau:corup de taches de boue, que, même avec la -brosse, on n'arrive pa,s à. en·lever complètement ces taches . .Pour les faire d'ispa.raîire, après t'avoir bien brossé, étendez ,le bas de la jupe sur une table, puis frottez bien 'les taches avec un chiHon propre trempé dans de la !écu le de pommes de terre préa'la'blement séchée, soit a-u soleil, soit dans le four d'une cuisi·nière qui vient de s'éteindre. Ayez soillJ de bien secouer le chiifon et de reprendre de ,la fécule propre chaque fois que vous frotlez i'étoffe.

Pour enlever Jes ltaches sur le linge et -les vêtements Taches de vin. - On maintient la tachée dans du laü bou.iJ1ant pendant -ques minutes, Ja tache disparaît rapid On obtient Ie même résultat avec de l'eau javelle pure. Tacites de sauce, houil-!011, ·huile, - 'Elles dispara,iss-ent sous l'acbion de 1 s-enee de térébenthine pure ou de la be Taches de bougie. - On les [ait dl raître, après ·les avoir gra,ttées po'u r en la plus grande ma-sse de bougie déposée, dissolvant ce qui reste avec de l'alcool 11 ifé ou, à défaut, de l'eau de Cologne. Taches de café, chocolat. - On iles !a,el'ea.u', puis avec: un peu de jaune d'œuf layé dam; de l'eau chaude. Taches de houe. - On les ellllève in lement sur ~es lajnages avec du vinaigre.

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Pour faire disparaître les verrues. On les lotiomte deux ou trois fois jour avec un mélange d'eau et d'alcool à lies égales; ou on les touche avec une met'te trempée dans de l'acide chromique, ~

Contre le rhume de poitrine

LA

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@ Nettoyage des glaces et des vitres

Suisse fr. 3. Par an: Union postale fr. S.50

On ,les frolte avec un ling,e mouillê l'on a pas·sé sur de l'indigo réduit en .fine, ou bien avec du 'blanc d'Espagne dans de l'eau alcoollisée. On •les essuie a que le iblanc ne soit sec, avec un 'linge ou un peu de chamois.

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Publication fondée en 1881 L'Ecole primaire donne une dizaine: de livraisons de 16 pages, la couverture y comprise, et autant de supplé· ments de 8-16 pages pendant l'année ordinil.ire (soit du 1er Janvier au 31 Décembre).

Prendre toutes ~es deux heures une de tisane chaude d'euca,l,yptus additionn& mélange suivant: 400 grammes de teintu.re cannelle, 40 girammes· sirop de tolu.

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©J~1~1,11 DE .Socdété valai,at)tJe d ·édu~ation'.)

Les abonnements se règlent par chèque postal lie 56 ou à ce défaut contre remboursement. Annonces : 20 cent. la ligne sur toute la largeur Tout ee qui ecneeme la; publleatlcn doit être adressé cllreetement à: son gérant et f!cnclateur, M, P. PI~NA'l', Seerétalre au Dépa;rtcment cle l'lnstrttetlon publlqui, à: Sion,

1Les pens~s des autres nous sont ·leu~s vêtemets: rarement 1ustes à nos 1ai

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comme si vous étiez observé par dix yeux et


Il'.

Sommaire de cette llvratsoo Eldruitatjon ldu sentiment 11e11i1gieux. lnldU'strie d'enfants. - Ge 1que idoit être l'êcooe. - Ua composition friarnçaise à a'écoqe êlémentaire. - Biili11et de ,l'in1stifokur. - Lutte 1antiallco:0Ui1que. - Partie pratique: Rédactiolll. - Variétés : Le menrento-c1aŒculJ. - .Pléda:g,o,gie humori's,tique. -o-

Sommaire du Supplément N° 8 (Cette annexe a 32 pages.) Marie, mère des -oifjphelli:ns. - La ,gaieté. - U[l peu 1d'.hyg.iène. - Ma vie c'est un dliame. - La 1pui·ss·an:oe d'organisation ,catholique. - Tant v:aut l'homme, tiant va,ut lra t,e;r:rie. - Ge veinair1d de aa Ra1me111,e. - -Psy,dhoilogie a1fpestœ. - Un rpeu d'hy,giène. - Le j'ardin 1du Cu11é. - La !Peur ,de soi-même. Le sollifair,e de ila Meyia. (Légende d' Anniviers). - P,our un bouquet déde.11\weis1s. - P1r-ièrre 1avlant et a1prèis 1es re.rpialS. - La sottise du respect humain. - ,S1aais-Fée. C'fl01qrui,s va,laisan.°J 1P,erns:ées sur ~a )Paix. - SirnguJiière en1quiête. - V1a11iiétës. 1

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Sommaire de la couverture CaiS1se fde 11etriai,te. - Cowris spéciaux de gymna•stiique. - E1col1es normaies (1919-20). - .Nb11égé d'histoire -de ~a Sui<Sse. - L'âme ,d'ulJlie montre. --- ,M. Amit. Muii:1a, ;M. Vittoz, in1st. - Le mois 'du Rios.aire, ,etc. -0-

Caisse de retraite ,Au vu des re1qu:êfos des s10'oiséféls d'é!duc:ation dru Valtais tenldant à 1a révi. s1on du dêo11et nelaltitf aux pensi,ons de refirta,itie des in1Sltiitut.euns, le Conseil d'Etat a décidé de chaJig,er 1e Dépmtement ,de's Fi/nla1n:ces d',examdner ila question d'étendrie •oertie étu1de à ceifüe de Ja fusi1on Ides :difüér,en,teis cai155es de rebrn ite

m

des d1vier1s oridires de fonotionnah::es et emjpllioy'és de l' A/dminiis.tration canton!alle.

f,âtiroenit .aictue1niement ,a,füecM à l'école

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fflüque a v.u a:>ia11Hr aivec I,e pll1.11s pcrofond re~t Ies trois eX'ceUentes maîtresses,

COUfS

spéciaux de gymnastique

Le Conseil d'!E:tiat, dans le but de dév:elfqPlper l'en seig:nement de la gymnast~q1ure dans Les écoles pU:bUiiques, a autori,sé le Déipantemoot de l'Imtr:uction pulYliique à mganiseir œt aufo.mne, avec ~e corucouns de l'lautoirité mi1Idfail'e fèdêraŒ,e, \à :Piirwention Ides ifllstitu:veurs, des 1cou11S ,d'insJlrudion ,et id!e perf.ectionnemenit Ide gymn;a!Sltique. Oes cours, stibv,ernüonnés _p;a'r [a Conftédé11ation, seront ren1d:U1s oblligatoi:r,es pour instituteurs ay1a1nlt au moins 25 ,a1nls .d',e,rtS1e1a1nement Un ,ariéldi,t ide 4000 lfr:anas 1ei;t pr1év~ 1danrs ce 11mt. 1

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Ecoles normales (1919-20) . l'w,·ec le nouveau cour:s ,s,cofair,e, plus1euJ:1S oha1ng1ements sont .survenus dans ileur p,etsonne!l ernsieignant. Nous iles in:ctiquons succi1ncitement. 1. Garçons IPlar 1suHe id'u 1c1Jéip1a:r,t .de M. J.-B. H aupt, rtommé ,dir1eobeuu- à PUombièr,es, M. Merzisen, al!iparovan:t dirnoteur à MioinJIJhey, a été a:Jru)e1ié ,comme prolfes1seur ià Sion. 2. Filles ,Mlais c',es,t Œ 'é!collie des élèiv,es-in~Wubrices de 1airugue 'fi:1anç1ai~e qui aura vu son JPe11scmnel ,enfS1eignan:t ile pilus profoinidém1en't m'oldiifié, comme 0111 va Je voir.

·En 1efüet, les Sœuns Ur1Sttllines de f riibourg, 1qui enis,eig.nai.ent dl.ans no1tre éco~e danto\fla~e d~pui,s un granld nombre d~années, ont 1quitté le Vafais pour réponldre à Œ~aiPiPel ide Ueutis supérieurs et .permetit~e à'exécution d'ün 1corr~rnt ,qui, p:ar cerrtmnes dbau1s,es, Ha.i,t l''Eiflat avec lia. Direction de l'o'IJpheUin!a,t des f.iiil!es, institution qui est pro1priétaiœ du beau

rJOrmrale.

Le Département .de f'Instmdion pu1

sœur Hélêne, Sœur Marie-Eugène et 5œur Julia, q.u'il a ivivement 11emer1ciêes Pollf les 10 ngs et dévoués seliVi,ces q.u' enes ont renduiS au Val-ais penidant de nom'!Jiieuses ann'ées. Sœwr .BéJlène, en pa:nticuŒi,er, qui fut directr,i.oe dura111t 18 ans, <'.tw1i,t jU1S!qu'a1llot1s pratiqué .pend:ant 7 ian's à' 1'iéccile commerdalle ,des :filliles de Sion. C'esit ,d,onc ap,rès .un ,q.uarl de sièdle tout .entier consacré au bi1e n de ·la jeunesse vta~1aisanne, qu'un nou1V~au chM!!P d'activité 1a été a,ssigné ià cette maîtriess·e ,si .aiccompJ.i.e, qui est aujourd'hui directrice du füwisisant Pensionnat d'OI1Sonnenis, près Fribou;r:g, ~equel c-OIIJ!pije enviJion 80 élèV'es. Cet létaiWissement 1pouvait rdi,fü,ci1I,emen1t êtr-e ,confié ü une dirieiciti'On pllus oo,111/P'fileinte. et plus dévouée. Les :deux v1aîinlia;ntes co!JJ1abo.müices de Sœur Hélène ont droit, .co·mme ,elle, à l'entièrie gmtituide de J'IEfat e.t de toutes 1es maîitres:s es d 'éw~e viailaiJsainnes - rp1l.u1s .de 200 - ,qui ont ,pu les aipprecier et ne s:aurlaient manquer de leur ,g,a111der t11n srou'Vlenùr ému ,et reconnaissiant. BVLes ont été ,a1p)P'eliées à demeu,rer à füibo'tlrg m'ême, où Sœut Marie-Eugène ernsei.gne ,à l'éicoilie comme1.1cialle de Grunlba:clh, et ,Sœur Jurri:a dans une inJSfüuition 1prn:Ee1sisi.oinne11Ule de la même vifüe. Siginaliorns encope le dé· paJ11: de J'éaoll,e noxmallie de MJJ.,e M.-L de Riedmatten ,qui, 1a1Près 1aMo.if oosei gné kù pen'd!alI1t 25 ans avec ar1deur ei. swccèls, :a pris une re,tr.aitk bien méritée. E1ille a étté éga1emenit remerciée par l''E· tat pour ilies 1o,ngs .servi1ce:s rienldus. 1

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Mlainitrena111,t ,que ,nous 1venons de pa · yer un juiste tribut die regrret et de re-

oonn!aiss:ance aux maît11esses si mériiaintes id~nt i1L a f,al!Jlu 1se ,sêipaœr, on doift ,s'aittenldre tout natur,elU,eitnent à nouis voi,r si.aauer ,et IPrësenter oell·es qui 11es Pem/P[laioent auj·om:1d'hui. ICoimme J,eUJI'.s devainci:èr,es ,dlams Ja ,oarir,ièr,e ,de l'en1sei-g.neme111t, 1,es nouveliles maîitr,esses ~pa11Uennent d'aiilllieurs ,à ,1a même gmnlde fümfüllie ,qui se ré,dlame du ,patronaig,e de Ste U11sulle et a ,de nomh11euseis ,et irnporliantes :riarrn,ifii· ,catilcms. T,outes troi:s, en eHet, ont reçu Ja m'ême fo[lrnati-on r,elrigi,euise et péda~ gogi1que elt nùu~ s:oint connues, soit par :leu,rs étu)des fai,tes à no,tne éooffie normale, soiit (POU,r avoir pretiiqwé 1diélll1Js, lia suite 1aiviec suiocès en Vailai,s et aiilUeurs, a,vanit d'lêtr,e ,ajp1Peliées à contr,ibuer à lia ~011mafüm <le nos futur,eis inlstitutrioes. V,oi,oi J,eut1s noms 1avec un mot de leurs états de serv~ce ,a1ntérieuns. Sœur Jgnace (,M[~e Eugénie. Favre) , devenue di.J:1eorrioe aiprès ,av:o.i·r enseigné iwec le ,plus gr!a:nld 1succès dans des éco,1'es ~,rimaires 1Vla~aisiannes ,a,v,ant son entJiée en relligion, s'·est a1donnée à des ,étudieis ·sujpérieu11e.s couronnées de diip lô· mes qui, j ustiif.iient ses daiJ)'.acitéJs e:t son ,ajpfü,uJde à 1occtl[)er di,ginement J1e po:ste ,difüidle qui 1Iui a été .dév.o'lu. Sœur Marguerite (MJ]l,e tda Biurgener) et Sœur OabrieUe (Ml~le Céline HJ1un!El]lli) ·Oint ég1allement ,tourtleis -deux de fürit helaux iéita,ts ide .servioe comme màîtr,e1S1ses id'iéco[e primai.r:e. 1DainiS la suiœ, eŒlies ,olllit tpa!œi\lllemerut fu,it dies étu/des slljpérieu•Jies ,eit suivi des ,cours. SIPé'ciaux qui ffieu,r 10,nt v:allu ides icertilfiic.ats ,a:ttestant 1qu':emes ,po1sisède:nt, à a,eur :tlo.ur, lies coninia,i S!&a'nae1s T equrses ipo.ur 1Pou1voir .ri~pomldr,e ,à !la conffiiainoe 1qu,e [',on1 ia. mise -en 1efiiles. Nous tienions à lémettr,e i;c,i ,ces 1queilques oonsidératio1ns, ,quia.nit ,à ft'ancien J:)e'J.1son.1J1e!J.1 einseign~int ,et 1au lflioUJV,eau, aei!Ja â tiif!I'e ,de mis,e au 1poirut, ipoltlr rendre à ichacun 1e sien et ,fiair,e juistke de 1

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IV

cert.ains racontaris fantaisistes et d'in· formations ipfas ou moins teind'ancieuses aiccue~l,Ues, de bonne foi, ·S'ans ·doute, par l''Uin ou l'autre corresipoj]jcJ!an,t de la presse vailaisainne, qui mieux ren1seignés eussent ipu ·se rdis1penseir !d'écrire comme ill's l'ont ~ait en 'lâchant 1par trop La br.ide à leur ima,gination. -0---,

Abrégê d'histoire de la Suisse Ce petit ouVl1age ·sc01l:aire, é)puis.é dè· un œii~ain t.emJp1s1tdéjià, •a rété: Id/ans l'intefViall~e U'olbje:t d'une rlévision soignée ou miteux d1une r,efonte ,quasii comp1lète, grâce à faquellile il ise trouve aujouvd'hui heu11eus,ement tr,an:sifo11mé. De mulhplles ,et in1[po11tantes amé!lioratiorrs v ,ont été iaipipot1tées ,qui, une fois réallisées, en feraient un ma,nu,eJJ ,aussi moderne 1que po~sibJ.e. En eff,et, de nombreu:ses ca11tes et Htlustrotions s ont pré· vues pour n'enrichir. Ma1hewreusement, tout cela ,aura~t ipour C'onséqu,Mce iné· vi,t,a,b[ie - étant ,donrré ~e 1prix ,afêtueil: de la m!ain-<d'œuvrie ·et U,e iien:clhlérisis,ement oonsidéra'We 'de toutes dho.ses - d'élever 1à te!l 1Point ile pri,x ide ara nouve!ll!,e édition iq,u'.Ï'l en devienldrait quasi inarbordaW.e J)OUr 11,a g,énér,allité rdeis bourses écolièPes. Ill faut ,donc J1enoncer, momen. tanément au moins, à iI'iffi!T:lI1esston immé'diate ;du classique ainsi mét:aimoTIJ)hosé et aittend:œ des temps 1p1,us .priqpices, grâce .auJ{lqu,fiis i[ 1pour11ait ênre obtenu à ,des conditions sen:si~lement p'lus avianta:g,euses et raiisoœaiblles. 1Etn 1a,ttenidla1nt, ,et 1pour ne ,pas faire souffrir ll'errseignement ide J'hisfoire na· tionaJle du fait ·de l'abis,ence ,de toiut manuell, ~e [)q)artemeni ,de a,'Jnis.truJC!.ion pu1bllique s',est déciidé à oridonneir .wne ·réirJ11Pf-essvon restreinte de ,l ' Abrégé préoêdemment •en uslage. Ill y aur,a lieu toutefois d'attendr,e :peut-être 2-3 mois, soi't ju1s1qu',eit1 jlarwier 1920, ipour obteni.r ides exempl aires rde l'édition redanspu,iis,

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tituëe. D'ici 1Và iQ f au:dm y' 1s.u,RP].éer ,le mieux ,et ,pir·efildr,e 1patienoe. --o-

' ECOLE

L'âme d'une montre Une dhosei ffi'iSurement peu conn du grand 1pll!b0ic dans sa rsk:ucture son .mécanisme, c'esit certainement monibœ. Cette ignor:ance ·su11prend d' tant 1pUus 1que, ,dans maint:s aantons manJds, O'in1dus,trie ilro.rlogèrie ioo~ nombreux travarnletl'I\S. !P:our :do1nner une ,connaissance s fisante ide ioeHe montre ,qui fuit v.i t,an,t ide nos 1cornpatriotes, rien me v mieux que U'enseignement sc ' · Cei&t ida·ns ile cerv,eau tde ll'oo~ant q se ga,arvent aies tl'otio:ns uti'l-es ; ehles meurent ·dhiez ll'homme fait. C'est da cette intention 1qiue fa f:albr,ique de ti,es Ziénitih ,a rêdillé un grand tabt scdllair,e

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ORGANE DE LA

80011TB V A.LA.ISA.1'111

D'IDUCATIOI' SION, 15 Octobre 1919

Education du sentiment religieux

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la montre de poche et son mouveq acoom1pia:gné d'ull]e notice exipliœtive t rès fa'Ci~e à icomprenldr-e. 'Le ,tlab:J:eau ·et ara notice 1se11aient parücu!lièremenit là Uru.r 1pl,ace idains ,des a.... 1ces pdmaires 1suipérieuœs ou secondai, res, ,qui 1pourront 11'es obtenir gt1atlu.ite, menf au ~pôt srcoilaire à Süon ou son intemiedia iœ. 'Nous al\l'onJs sou1s rres yeux, .soit les fa. Meaux, soit 11a hrodhu!"e exl})llicative re, çus ,à tHr,e ,de $!Jélcimen. -Le tout mérilt ,I la,~tention tdu ·.peflsonl1161 ,er,Jsei1rnant à qui n ous recommanldons 1aiinsi de se procuJ1er ·cebte nouveauté ,d''autant plis aooeipt1abilie 1qu'iJ ne coûte •que de i1a œ man/der 'à U'~dr,es,s,e ci-idesisus. 1

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M. le directeur .AntoJne Mora 'Le nroi·s <dernier ia éf.é enseveli à Ma11tigny - où H ,vivait ll'eti.ré ~ quelJques années :dla.n:s 11a m·,aison de rewaite tde ma ISociétê ide IMarie - M. Ainitoine ·Mura, ,ancien directeur de 1\

PRIMAIRE

Quelts moyens errupUoyer ,pour aooroître chez ,l 'enfant 1I·e sentiment religieux et pour .indlriner 1douoement son cœur à la ipiére? Oeis moyens sont multipJies. Le premier de rouis, 'le ;pilus illl!Pooitiant, le plus fond.amentaŒ, c'est d'abord l'exemple. Vous vou~ez ·que vos •enfan't:s soient pieux, soyez pieux! A fous 1es serimonJE, à toutes U~ ex'h1ontiations du maître, je préfèPe u,ne counte 1PrièŒ"e récitée avec un recuei-Llement protfond, ae soulV'enir de Dieu qui ,passe sou,vent :d a,ns ile jour et tout 0 1aitureJlllement, tout a,imableme;lt, du cœu,r sur 1es lèvires. . .. P,ou11q.uoi, ici et là, autflefois pllus qu'aujou[/d'hui, ffes enfants O'Pandiisient-i1s ,si vemei,Jais ,et si pieux°? Leurs maî,tres étiaient-cls mieux ·qu'aiJJleurs? Pa:I1J.1aiel1lf:-i1I,s ,mieux ide Œ·a morale, de ,la ~rtu, ,de l!a J1e!ligilon? Non sans <loute, IJ!élis _n,eur vie fout ,entière était une préilion. L'·enfant p/llalcê sous leur direcre1S1Pi:rlait Ga 1piété. Ill .r ouvrait êi're 1

étour1di, inconistal!1Jt, Qéger, difficile à fixer, à toœdher. Quand ùl av·ait vu son ma~e ,s'•agenouilliler pieusement devant l'a'utel, s'·apJ)rooher de la Ta'blle ,srainte avec un r·ecuei11eme111f: de tout J'êtr~ et r.eveni,r :à sia ipll,a,ce :le fr.ont transfiguré, iiblurniné de :sérlénité et de joies profon. des, il sen'tait vaguement qu'il es,t des êtres ,dont Dieu 1seu[ peut être la ra1wn de vivr,e, .que U'amour iet 1.a paix divine ne s·o111f: pas ides mytihes, qu'il est une joi~ inférieure, une jore 11elhg,ieU1se prodmte 1p,a,r Il/a foi vive et U'in:défectiMe esp\éffainioe ,à côté ide q1a,quelile les plaisirs de .ce m:onlde ·sont vains et .fr,agiJes. Quiand 'l:a rpetite fiŒJ,e ivoyait sa maîtresse peI1dre toult là oo~ q,.atience en 11eipJ'enan1 une élève imipenünente, puis s'lalI1.I'lêber .quelques secondes, et sou·dain, ~et.~ouvant s,o,n 1oal1me, ,après un rega,rd · Jeté sur ,son tC'fucifix, reprendr,e aussitôt possession 'd',e(Jlle-,mlême et ,continuer sa phlr.ase ,aiv-ec .une ifermeté tempérée 'cle d,ouceu,r, j,e dis 1que ,cela valait mieux que toutes iles remiontriances. Dans qucl.ques secondes de si1lenoe eanrp!royiées à 1


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maitriser ,oe imouv1ement de collère, l'enfant ainxi1ewse, imp11es1sionnée ju1siqu'au fond de ["âme, devinait Ota Iutte et ftout Œe mléaa1nisme Ide ~'a ,viie m0I1al1'e, la f orœ de .œ 1sentimenlt relligieux q,ui nous 1Pcrmet ,de nous vaincre nous~mêmes pour mieux nious r:ai~proclher de .l' Méal divin. Cet exempU1e V:ail'ait ,dix :s.ermons, cent peut-être, rpuis,que :l'enfalTiit, intéressée pa,r le mystère enJtrevu, se dis1ait en eJ11Ie-même: « Oomme c'est ·beau, cormme c'est .g11a.n'd de .se comma1nlder à soi-même, ,d'e vain1Ne Ue mall ,en soi, d'aimer Dieu ,ass.ez fortement :p.ouir qu'un seul r,ega11d j,elt:ié isu:r 1e crucifix êtei1g,i:i,e au.s:;itô1t une dcilè11e ,si légitime. Mon Dieu, je v,eux vouls aimieir ainsi. C',esi di.ffid!e. N'imiporife ! j"es1S1ay,erai. » Prêchons donc d',exempilie d'la•bor(d, rame111ons ,aus1si1v,er:s Dieu 11',esprit ,de l'eniiant à tPr~pOis .des :plus fuUles événemenltls qu10!1:ildien1s, comme Uamartine n,ous raconite ,que '.flaisait ,sa mè:œ ; servonlS-noUJs ,de la oorisidëration des merveiUes de 11a n1atUire ,p'our élev,er les jeuneJs â;mies de 11a co·ritem1P~1atiorr de la oriétafi:on ,à cêfü,e 'du Créait,eur. Einlfi:n, rar des dlmnlts imoira ux, des .cain!tiques bien choisis, des r:écits touaharrrt,s, gl11anés dan's iles Sia ints..1Livrns ,ou ldarrs les Vies des 'S\ainfüs, pia'f tout notr,e enseigirnement, pair toute notre yj,e, conduiSO'l'lJS 'J ',en1\an,t à Dieu. NoU's aurio111s ,rem:pli notre tâche ,et ma 1P:alftie ta ,paus ,dêHdaite de cette tâche, si n1ou1s ,a,vorus façornné ,dans l' â· me ide ces petits une imag,e 'du Ohris.t que Jas .3Jdci!denit5 ide ùa vie pourront altérer, m!ais ine sauront rpoinit faire dispa:raîJfü,e. 1

Industries d'enfants

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,L'enifainit est n1aitureiDlement ingénieux. ms1e iflait ,des tho,s,es .de •La vi,e une idée toujoulrls ,em1bellilie; .il vit dans uin rêve per:pêtue1, 1qu'~l ,voudrait d'a lfüeurs

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trainisiposer ida1ris aa 1reaivi œ. ·Lo:rs,qu'il ll)'a1s·se à 1'aicti on, et ,c~e'st 4ii:,~q uemment, il ne ,connla ît JPéliS d'io'bstadles, et inven. te, p'our ,colli011tfüseir ses chilmwes, ~oute une slérie .de .moyens, 1qui, vu s'a füilil.e,s. 1se ,et son peu 1d'ih·orizon, sont 1parfois pr,olchgiieux. Ne che11dhons ;piaiS 1Pou111quoi cet être, tout ide fmîichleur et id'féi]ain, s'lassagat progr,essiv,emenJt et même .se reipU,e peu à JPeU sur 1lui-même; .aomment, ayant décou~·ert 1J'humanilté, ill commence à s'aimer idaJVanta,ge. iDisonis pilutM :qu'i1 y a ,moyen d'en. tr.et,elliir towt le ,long 'de ]a vi,e Œ:a f11ia:mme dct; jeunes a111nées. Ce n 'iest pas, comme le :pootendait Jean-jlaicques, en éi~evant 1e jeune ,citoyen à I~ro1,t de la société. C'est, au ,corullrair,e, ,en Œ'y mêffiant, mais en doubllant l'idéafl ,puremenlt iffil11ginairie, qu'i1 I s~éta~t for.gé jus1qu'ailors, d'un autne kfléall, 1rlélell -ernfire tous ,e1eilui-là, l'id&1 ,divin, 1qui unit aux coin'ot:iptions les pllus haut,es les moyens d'aiotron les p-Ius 1

elfüicaœs.

Dès 11à q,ue !l'enfant sier1a fortement muni .du 1decDans, je 'Y.eux lçliire dès qut-JJI sawr,a pour ,quiel,l,e nob[.e fin il agit, et cella c',e,st noltr,e œuvre, nous pourrons foi 1-a,isS!eir !libre •carrière, 1pour 1e choix deis moyerns. rn korny.ëro ides voi,eis que nous n'autri10,ns p,ais découiv,entes ,et nous cltar1meria par .l'irnjprëvu ,de ses mnceptiol!lls.

Touis les sièldles chr•éüens ont mis en rel!ilelf celtte .quiallité Ide ,l '·enlfance. Dans Les Jl)reirrüers ·terrnip1s ide FE gUise, ,tou,t est au 1111a111t,y,re : ~e vrai témoigiJ11age est celui du ,s,an,g; mai1s 1que rd'autr,es aictes de gênJêrioisitlé supjpose œ .sa1or:ifice sup,rême! Cu,eillliolliS sim1PQement ,qu,e'l'qiues traits au coUJr·s des âges suivarn!Js. 'Lie futur S. Louis, fout jeune, vit un matin une foulle die 1pauvres réunis daœ fa cour du ,PaU,ais polUr y 'a~t-enldre l'au· mône aJOooatumée. « P:ro.fitant de Pheu· re où ·ch'aicun dormait enco:re, j,} sortit 1

de ,sa ,c'hamlbre en oosrume d'écuyer, aviec un serviiteu'f chargé d''uine gr1oose s01111I111e ,en ideni,ern. Puis ·H se mit à distribuer 1'e tout ide sa IPfiOfP'Pe main, donn;a111t Jiairgement à ceux ,qui lui s•embl}ai,ent Œes i]Jllus mis'érabl'es. Un r:eiligieux, de a'emlbiria1swe ,d'une feniêfre, a'V'ait aJl)erçu U'a srcène. Gomme [e jeune roi s,e ,r,eti1r.ait daI11s son la/PIP:aJrtement, ill se 1porta à 1sa roooontre et lui .dit: « Sire, j'•ai ,pa,rflai.tement vu vos méfaits. Mon nrèls cfüer frère, ,ré/pondit le prince to,u't .cooif us, ces g,ens~~à combattent pour moi !Pair ll'eurs prières. Je ne J.eur ai pas encore payé fouitle leur soll!de. » J1eianne ide Chianfull, â,giée Ide six ans, enten1d un j,our un g,entilliomme h'érétique ni,eir .deva,nit SOi11 père la 1priésenœ réelfüe: « 1MO'lliseigmeUrr, [ui .dfüeùl,e, il faut croi111e , que Jél.sus..Ohr,ist es;t au Sa~n)t.JSa1ereme1nt parce ,qu'iŒ 1 'a dit; q,u,anld vous ne J:e oro,yez .pas, v,ous I,e faites menlbet11r. » 'Et comme l'hrérétiquie, un peu oonfos, veut teirminer ,git1adewsement 'lia 1co1I11V1er,s1ation et olffr1e des bonbo1ns là Œ'e:n/f'an'f, üelllle-ici iles reçoit dans soin fa1blli1er et Iles j,ette au feu 1sians y t.owcheir eITT dis1ant : « '\lioyez"vous, Monseigneur, .voi1è. o01111mierrü brû~·eront clans le f.eu ide U'.enfer, 1J.es ihiériétiqu'es qui ne croiellJi: p:aJS ce ,qu,e Noitre~Seigneur a dit» V'.inicent de PaUil, âgé seuJliement de quelliqueis années, aviait JPU 'amas,s,e,r ave:e ~aiu.coti/p :de peine un demi-écu (environ 1O fir. de nofoe monnaie ,actuelle) ; i,J renconke un 1Pau1 vr,e 1eit ile lui donne tout entier. Revenant 1du mow1in où ,i l s~éba:i,t prncuœ un 1peu de i1ariine, il donrrait ,deis iP01ignées de cett.e farin,e à de1s petits ipâtities irnoiinJS .bien 1pou:r1VU's que lui; ,puis ill en aV1eirtissait son père, qu.i ne Je gronldait pas. J,ean~B:apitiste die fa. _Sallile, ewcoire enfant, aissislte un jou:r, dans 'l'hôte~ ,paterietl, à une fête où ,se trouvent réunis de nomor:eux 1p1atflents et amis. Tout d·un 1

,oou1p, !J}Jallgré l''at,tiraiit qu,e rpeUJt avoir c~tte •SIOJciété, ~1 enrtrlaî1ne hors du cercle s,a gmnld'irnêre m1a,ternelllle et lui demande ,comme récreation de Uiœ l'a Vie des Saints. 1V1 ewt"on ideis ,exemptles ,pllus proches de nous? Dl y en a ide bien foudltaillts ,dla1J1is nia vie du vénér1aMe Chaminade, fon!dat,eur de 1,a So'Ciété de Marie. A Bo.rideaux, en pŒeine Terreur, une chrétienne 1rieçoit hlalbitu1eJl[,ement 1e prêtre 1pour l:a mes,se au fond d~un chai, da~s un i1I111111eu1ll·e ,dJo.lllt l a fa.çalde 1e,st accu,pee ip1ar une bouti,que ide pllombier. CeHe fümme, Mme Deyr,es, pr,esarit à ises enfa.nifis, d'O'nit O',aîné 1n'a pais 8 ains, de réunilr Ueurs ipefüs daim'al:r:aldes dans la hou1ti,que et d'y ,flaire un VlaiOO~me infernall 1pe111damt :que lder1riè11e is'o,ffr.aient les slain~s myi&tèJiies. On 1p1eut 1pens.er qu'ïl's s'a1oquitnaient là so1uhla1iit Ide ,cette mission. Et ieo!!Ilme M. Ohamina:de, pour alooomipllir ,son mini!s~è11e, •se :déguis'ait en chau1divo,n,nier, J,e;s ,enfants ~e préoéldlaient parr 1es ruieJs 1aiv:ec ides olbj1e!Js ide ,ce mé· 1 tier, 1pérlétlr1ai.eni Joyeusement da,rns les miaisoos, 1s'aJSSu,raient 1qu'rl n''y aiviait [Jla1s Ide 1d'an,g<er 1cl fla·isadent un sigrne conv.enu au 1pflé~enldu ,dhJaudronruer, qui entriait 1a[o~ IPOUr exeroer Sion ministère. Notre êpOlque ne ile ·cèlde certain:ement ,en ,nien 1aux iépQques anœriemres sous 1e •:rlalp)Port :de Ula 1coofpér:alf:ion inldustrieus·e des ,enfants au ibien. No1s faimiirles ohr,é.tial1ùlle's, nos lêcolles, itraivaiillllient là ,déveUoiPIPeir ices heureux irustirnots ·et à l'es faire se11Vir à uine fin ahflétienne. Nous sommes ·bien 1pers1U1aldés qu'au cours ,de Uia t,eir,ri,ljle .gwerre ,qui vj,ent :de ,se teirminer, IJ'otamment 1d!ans ~es pia)ns .erivahd1s, ~,es ,enlfan~s ,auront iétJé 'S;ou\r.ent id'a'd. minaŒ:JUies interttnléidiair,es ,de l~aipostoU!at. ,M,a,i1s nous :v,ou;drio111s, 'à ,cette auror,ede jou!1s nouveiaux, or,ienter les ,efforts deis eniianitJs ida ns un senis où Hs puissent is'e1œ11cer d':une mianièrie permanentie 1et disd,p[inée. 1

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UG -0onmüsisent ll'Œuvre de la SainJeEnfance. Se renJdent-ilis OOIIJjpte 1qu'Llis !P,euiVlent, girâoe à e!lUe, !PI'01cut1eir U,e sa[ ut de IliOlllllbreux enlf.ants inhdëles? Leur a-t-on bien di,t ,qure ces âmes ,élues, une foi s ainrivées 1aiu ,ciiell, :PT'lerorn,t pour -eux, pour 'teuris f.aimi1mes, pour 11,eur ,pa'lirie? Llanç,01I1.S. tés,o[umenl lda~ 1oette voie nos jeuines êlèv,es: la Sainte-:Einfaince ne justifie ipias seullement ,son nom 1parce qu' eJlle seicouirt des enlf'lan>ts ; ,eJIŒ,e ,le mérite en!oore cl doit 'le mériter ,de @Œus en plus p·a,rce qu'el~e ,e,st avant fout ['œuvire des en fan.ts . D'a,rn1'eu,r,s, à cet ég<atid, ,que d'intdustrie,s ceribains ,enlf,an/ffi saVient mettre en œuvre pour s,e 1pwcurer la toute petite s1omme niéœs1sair·e à 1~a mar,che 'de Œ''œuvre ! A 'Mlada:g'a!S<oar, une jpeti.te 'Iv1!al!1g ache, très p,au'Vre, 1n'1a :pas même un ,sou à s'a drs1posirtion. Ou .p1lut&t, si: dhaque verJidr,edi, ,sia mèr,e r,es,~e au ma'J"iohlé. Ce jour-ll!à, 1Par J1e !dîner à fa m!aison. Jo,séDhitn!e ,aŒlaint à Œ'éooae, is1a mèr,e ,Ju1i donne ·sou !Pour son !dîner! Un sou, ,pas . deux. J,oisiéjphine aivec ·oe ,s.o,u s'achète un 1petit mofo ([)Iain Ide .riz là 1a graisse), et aiI1Jsi, tant biiien 1que maù, el'le attenid Je rew,as du ·soir. :L'enrf1anit v,oit immêldiatem:e!]t Hie 1pa1rti: 1qu~e/W1e 1peu:t tirer de cet unii.gue sou: 1ellle se jpals1se ,de déjeuner douze v·enldreldis de suite et ver:se le monvanrt id'e 1son 1saiarifi1ce, Oe prix de ses douze [1eipas là U1a iSain:te-Enfaince. N'estce IPa,s 'd,e ~~héroïsme? A Plairis, un enifia:nt peu aisé aJ)porte chaique 1s,emaine au 1c:a.téch~sme unie rpoign'ée Ide 1s,ou,s. A·ssiez i:ruquiet ·sur J.a iproveI1Jam1oe ,de œ'tite ,fortune sans ces1se renais1sa1nt.e, ,1e ·caitédhi1slbe IJ'ui en <demande fiinial1eimeinlt 11a p1rnvena:nce : « Maman est fruitière, r,6ponld IJ',enlfant, j,e fais des commis1sionis; qtt1an1d on me donne ra pièœ, c'e:s{ poœr l!es petits Chinois. » Non, diécidênH•nt, rien n'légaUe l'ingérüosité et ij',airldeuir deJs enfants pour 1e 1

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bien. Ne 111a ,rial~entissons rpas, stimulons. Q,a pqu1tô,t; ma~s smitiout met'tons-la sous 'la .ctiscùp'liœ du Ch:rist Que Ja g1oriole ne 'Vienne 1P1as contaminier ce,s <éllans; qu• vDs ,soierut ins.piflés et souïen:us par le seu,J amour du divin Ami ide ij'~nfanœ. (L'E cote, de Paris.) O. Audollent. 1

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ce que doit être l'école L'idiée de 1'·autonomie diains ~a disci. UJlline st.ofaire s'est 11éallisée de la fa. ç,on [a ,pdus com)pfièite daTl!s ,ce ,qu'on a1p1pellJlle ie ,s}'$tèm:e die l' Ecale-cité. Ce système 1a1boutit 'à ,fui;r,e 1de l'êcolle un pe. tit Etat ,dlémoorati1que s,e reuni,s,samJt en aiS\s,eim1bU!ées ,r,égullières ip,our se donner ses 1Pr OIP r1eis lliûi s et éitir,e des ,re,pres,e ntanrt:s ,qui, en 1qu11il1ité 'de jugeis, de fon(:tio!]naires de Œa siallubritê ,pubüiq ue, d'J!t1is1P'elcteu111S, de t11és1ori,er:s, etc., vemerioirut à 1J',e:xiêcuhon de ceis,fois, :Je tout natunei:it,emein't ,soius ll!a su1rv,ei'füanoe des maik,es ,qui, !1es prem~e11s, ont donné, sur les forimres ,pati1ementair,es et la bonne o.r1g1anis~ion ide ,toutes ices « im~titu. tin dlé!no1cra:ti'qu,e1S », ~es ex;tpliicati,ons iP r1ë.iim iin1a1i,r,es in!di siP'en1Sa1bilies. Ge ·système, né en Amérique, a p:assé en Europe, ,où hl a été e;s,sa.yé, par ex,, en E1co1s1se, ·en Amlem:agne, en France ·et en Suisse. Wi1l!lilam Gin, 'Son inv,en'teur, .fait obs,er,v,er que« tant 1qu1elJ,e maît.re ser:a seul à rogner, 1J'écoltier ve+Pria, iéi'\liec une compllèlte inldiififér,enoe, iou,t,es ,J,es atteintes q u,e ldets calll1lat1aldes pû'Ur,rn.nt porter à J1a loi. Qu'on donne, au co111tt1aire, à la dla,s;se ell~e~m1ême oo,e 1p,art importante da(n!s l'eiflfort qu'in ;s':aigit de fiaine pour a1S1st11I1e!r l'ortd11e, tout de suite [es élèves s'intéPess,er ont vivement à fa dis,cip1line QJOur 11a ren/dlr,e [)ll,us 1pad1aite, et ce sera, pou1r Je ml.aître, une occasion foute trouvée :de l!Jeuif ou,Vlf1r ,des IPensipeobives nouvê\111,es sur ,J.eis ,charges ,et 'les re5iponsabi1

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iités ldu tCitoy,en. Le Jilus pui&sant facteur ,d ',M~œtion, ce n'eist pas un sermon ablsfüiai,t 'S}lf ~a rei51ponsa;bilJ.ité, .'c.''e.st :':leociœ mooie d'une resiponsa:b11hte ven~aJb)J,e. »

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QilVI écrit entcore : « UEcole-cité permet là ce 1qu'~l y ,a ide mdJ.eur dam:; J'esprit 1dets ë!lè\lles de se manrnesiter d'une faço:n dléci1sivie. Ua vu~,g.arité inJdivid~elile et ·co1lll,ectiV1e, ùla 1urbu~ence d'une mmor,ité fonldieint ,comme la I11ei,g,e au sioll·eil. S,ains une organi1sat1ion 1de ,ce g,enre, fos me\il1lrewris élliémentbs 1d':une ciliai~se, même s'i[rS sont en majoritlé, n'ont pas la force de réisiisfor aux illif.luenoes 1pernicieuses qui se font senltir 'dans une éc'dl,e . .,. Le prlésiidettlJt de IJ'Univ·errsité de Harva1r\d dit là son ,tour : « L'illiliport:anœ éduiœtiVle 1de ,oette mélfudde ne tient pas seul1eiment à œ :qu''elllJ.e ·rend p.lU!s srpontanlée 111a 1sou,mis1sio111 à ~la ll!oi, malis surtout ·à ce ,qu',el11e melt au s·erviœ du bien J'inf~iuel1ice 1pU1iiS1s1ante des camara\des, du sentlimea:ili: grénéirall, !de !l'a suggest~on calledtive: ,en 1le1s or:ganis'élll1it, ellllie fai,t die tous iees rfa1cteu111s, qui JParaiS1sent d'1aibord imponldér,ablles, :que!llqu,e chose sur quoi l'on IPeuit 1s''a1P1puyer. m,n':est donc pas douteux q,ue no'us ,ayo111s à faire ici à u,n~ teinfiaitiive d'êdu:œtion sodail,e ·de tout ,prenüer olfldre. » Cette idée amléri,aaine n',est [) a1s, au fonld, nouveme. « Trotz,enidorf, mor,t en 1556, aissaciait déjlà s,eis. èlèv,es au gouvernemerrt en nomm:ant :les uns· écono · mes, les autr,es ·questeuns, aes trnisième~ qplhories. 'IU 1él1Viait insbitu'é au1S1si partrm ses 1éllèives une m1agi;strature ,oomiro,sëe d'un co1t1lSu[, ,de 1doune ,s~nareulfls et de deux ·caenisettlf\S. Un ~ooUier s'léta'it-i[ rendu oou,pialblle ,d'wne faute, il ,dev:ait sie défenldre ,d'ev.arnt ,oe sénatt. Trotz,endorf assistai~ aux débats en qU'afüé de dictator perpetuus, et vei'IJl.rad1t à œ ,que 1a décision JP.rli.s,e .fût ,exécutée. » 1

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( Bulletin des écoles primaires.)

La composition française à l'école élémentaire Null ne met en doute ,l'uMité proüque rde ,l'enseignemen!t die 'Ia riédaicli,on. Dam, 1fa 'Vie, ù,es éllèves n'.awont-il:s pais à nlairrer teil:le a:Cbion, à tœidui,r,e lieurs im1pressions sur tell évlénernent, tell accident, tel iI1Jchfen.t? Et ·cella, ne oonviendra-t.j] pas d,e Q'lexiposer ,aiv,eic d'arté, avec habileté? Oo,mJpQlsi'tlioo · fr,a111çaiis1e, rédadio~: ex,e11oiœ sicor.a:,ire ldiffici11e entire tous, chton, ,p•,ait1ce que 1l\mlfa1I1t. n'a pa'~ d'i•-!-~es cm que si, ipar ha·s!arrid, 1a en a, JI! ne sait pra;s ijles eX]PI1imeir. 'Miais s·i, d:~ ïdê~ manqu1eint, ne peu.t-,on en acquenr? S1 J.e vo-. daJbullafre ,eM pauvr,e, nJe pet1u.1L·On ,l'enrichir? Ne !Peult-on, tout d':aibo!ld, h'::1b;tu1er [',en\fant à se s,erv.ir de ses sens, J,e fo111cer, par des exercices d'~bservation, à ,n,o,ter piar élc11it les seins1ahons, toutes 1es seifiiS1a1tiorJ1s qll!e prioiduis,enrt sur lui un ob-j,eit, u'n !fiait ldêsiig,!]é? Ne peut-on ensuiite 1J'halbttuer à se :demiandeir systêmatiqu,emen~: ,où, dla'I11s quel mi1Jieu, dans q-uerr décor cet obj,eit se meuUl? A queil moment J'1a:dtiioin se :délrnukt-,elln,e? Quai est ~''a'SIP'ecl 'de cet êfre? QélJles impressions ,exl6I1Ce~t-a'l sur llie1s seins? De tels ex,eflcioes d'inteHiger.,ce ailfinent s1ingulièrement 'l''eis1prit ide :l'cenifant et lui font a1cquériir le jugement. ,M,ais 1001111ime!llt ajU!ster un vocaiM.e à oes ,obser,vat ions soo&oir~e!llles? L' a.:.:p.tisition du V01cabuUair,e devant être :ntimiement ü,iée ,à ['edJlo,sion ides idées, le miaîitir,e ne se bomeira pas à la simple des,cri!Pti-011 des objets; i:1 fera réf'f Jdr les ·en\fan1's su,r « ~es ·à-1côté des choses >• , ~es iamènerla à entirlevoir des ra,pp,ortis enJtr,e el1J1'es, [es oorwaincra « qu'un objet n'·esi pas seu!1'ement intétiessant 1nr l~irnême, mais que les ra;pip:rloidhemenns mménieux iui oo,nfèlflent, teMe 'tme note t, dan1s un a•oco!I1d, ooe in~ens,ite, u11e vigueur, une chaleur de t.:,11 qu'il ne p1+ sédlait tpra s en ~ui~même. 1

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1La U,octtwe expliquée des bons auteur:s :Ju~. •sena 1d'~ne .;1ide puissante, et cet ;ex~ro~ce '~IPIPeŒe la di:.fêe à t.-0118 qui co_ns1,ste a lfia.1.rie !flefrouver aux éllèves certea,1~is m/olbs ,q,u'on :a /()mis en dick.1nt ae

t' XiLe. , 0~ ·eX1igeria ide IT''éllèVJe qu'itl s'exJ.ri•ne a :~'la,iid,e ~e ;phriases rcourtes : lies pl,r~~,-~s qw, au :d:ebut, ne co~portemient qu'ul1e ipr01Po's11ti_on voute SiHnJpille, s'·enrkhiront pro~·reis1srnement de complém.en.hs. tdle ph~se ~'lab~11d ,p~s~ntrée dans 1'1 ·forme a~finnla/bwe devrait ebre mi!s1e inst'-midne~nt 1~0 ~ fa •fovme niégative, exr.Jamative, i~terrrog.artive, êfoe ,tr1a1nsférée du &ty1e idmxt ou I1éoi1prnqu,ement, « ou eni?or,~ ,tea ll'om, .si !PO~siMe, converti en aldlrectzf, et la phfiaise r{lm·a,n1ee .. en , ~1~ en verbe, . . C011!"':"1q,uenoe. R'nm/pu à foiu1s cers exer. c1c~s, aanfünt c01I1naî1tna su,füs·amment 1: [a[J;w~e à. l"êjpoque ,où il termine. sa SJcoUatnte pnmalfre élémenfaine. » , En s~me, ,em1pHoy,o,ns 1Ies moy,ens a,ppI101pnes ,et q1a composition Îrralllçlaise « r.endra '> O~sson;s d'en faire ,une œuvre de memotre n en f1ai1s10ns .pas seuO·emeint urn~. œu.Vl!e d~ ja~ement, mais une °;~;v11e d tmagmatwn. Culltiwms, di1sdlp!,!'Illo!Jl!s, corrigieolllls avec mêtho/de -les eca11t~. de cette 1redoutabiJe ,et ipredeus,e f,acuJlte. elt norns feronrs ,de 'la ,oomrpos,îtion française un enseignement éduciaM. (R.évue péd.) Jean Clavière.

Billet de l'instituteur Nla1I?ol1'éon qui, mieux 1que pe11sonne, connaiis;sra~t .J 1art de gou,vemer lleis ihomn~e'S, a ocnt ,ces )l:>iarroJ.eis: « En irègUe giéne~k'l[_e, ~e commanidement ,en 1dhef ne d?1t m~1,qu,er. ,que 1la 1di•rnction géniénaJ,e, d~termmer simpiliement llies Œ>uilis â attem\cf,r,e; 1qu1ant_ a~x m?y1ens ,emjplloyés fYcur y 1J)'aPVernr, ils ,d,o.1vent êitt1e a,biando:nnés au 1libire ichoix ,deis orrgia:nes d'e1

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xl~cu;tj,on, sans 1qwoi Ue succès est in~poss1blle. » tÇette 1penrsêe trouv:e .aus1si son aip,pli,cat1,o,n 'Cl!an'S \J,e 1domame de Œ'écoq,e Jnstmiœ, édu9uer toute une 1esooura1de de balm!bans ,ex1g,e Ilia ipossteis:sion ,d'une füule ·? e q1u~itiés 1qu\i ne is~.aidquièrnnt ni en un Jour, rn en ~ne ainnée. C'est p lair de lon~·U1t:1S 1et !P·a:herul1eis eXipéri enioes 1q we a'inshtwteu,r ·se 'fia1mi1lialfi1se ·arv,ec ,ceHe tadi1,ue S!CO/liaj1r,~ ,qui a nom 1P•é!dla.g1ogiie pra,1,q,u,e et 1qu,1 ,lm 1P'er1met rde men eir à bien S'~ tâlche 1et 1d',enregiSJtrer queillques succel& 1dl~'.nJs .:1'~ J~tte IP~IP~tuell!e eJt 0/Pdiniâttre qu 11 doit hvrer a 1'1grmirarnce ·et aux 1pen.chants ma~'Sainis de 1'a j,eunes'se. iOharcun 1conlduit J'o,ffiens,iv,e s,efon ses ~arpiaicitiéls, son temp:ér1ament, seù1on au,sis1 la .n1a1lu111e .deis dirfifücùiiflés à vaincr~ ,eit l'outilllliaige idont ,i:l 1disfpo1se. T,eil,1,e 11;etlho/dle ,de ,oomb,ait ldonnet1a de br1Ifants rnsu1;1,a~s Œor,squ'~llie 1e1s1t aip1Pllirq1.1ée par ~enlu!i,-,c1; ieill:)plloyee 1par 1son y1oisin ,e!ilie ~chou,er,a p1!eooement C',est ipornnquoi, 1homme ,qui a ia r ~porrsia.bifüé d''u.ne cll~sise doit jouir d'u,ne certaine au~onom~e danrs le choix ides mléfilloldes ,d>ense1ginemenit. Rien ,ne ipairiallyse ·l'énergie et n''albalt plhtJS iraJpidement U',ent'houisiasme .iqu,e :de_ ' se sentir hri·dié ,eit jugulé. P;ouir tr~a,1lbler a:ve~ cout1a,g1e ,et peir:sévet1ance, ,1~ ilaut .reS)pirer une atmo51phè11e. de 1~01ntf1,~n:ce, i,l f.au.t jouir d'une ,oerba11ne lhber'te 1d'alùlu:r,es 1qui 1peflmet à chlacun, non 1seu1J.e11nent ide 1p:eJ11&eir, ma~s encore de voufoir. A/Pfës 1qwe{Lques années ,de 1fo111ctions, J'in:stituteur doriit être ca· a~albil,e ,~e co•nJd1Uiir,e J.a baflque à bon 1port, s1~on .111 ne sera ja1rrliais 1qu',u.n mauvais ,p1fo1t,e. S'ï/1 ,se révèlle ,arpte à bien tenir le gou,veirri:a1iJl, qu'on lui· JPernmeMe de faire, ir7ucr- ·~~ ,~arJie,, ,co~me ia 1lui convient. Cella il mic,te,r.a .a fa1r:e Ides essai1s, à mettr,e en vial}eur ises con111a:is1sia-nces ses ~0'1J:s natureJlis pr~prns. Il y awtia peutetre 1que~ques h~&iitations, queiLqueis marn;:e1.!1vr1es téJmériai,res, qu'importe, ces 1

1

faux mou,venieint,s restewnt purement ,a1ooidenfüe/lls ,et 1Se1Ii0!!1lt aiilJiP•l,ement com1pensiés ;palf une Î1111P'l1ll,s~on ,pllus forbe im. .primée ià l''eirn,Œja111célifion ,et ,par une ,emprise ,pilws ipe11sonneUIJ,e et iplws profonlde su1r [,es .pa1s19aig,ens 1qui, en I'oc,ur,œnce, sont :ses iJ)etlits élèves. 1Powr,quoi .dblüg,er fous Ires memhrns d'u~1e cor)por.a1tlion là 1suiv:r,e :J:a mêrne V1oi,e, ,à marf1dh1er 1danJs Ues mêmes tnaces; 1P0iunqruoi ttout unifo1r:111iser, tout couler dalillS :lie m1ême mou[,e? On idit à 1'ins.tirtu. ,teuir: « 1Délve!o:pip,ez IJ',eJS!Pf i~ d'iniitiative de U1a jeooeislsie. » C'-est très bien; mais qu',0111 Œui ll)airsseid'larborld, à Uui-mème, une œrtafoe Hberlé de mowv,emen:ts, qu'on ne foi im)pos·e aulcune m:é.th()lde, aucun irroldéldé, qu'fü ,estime :i.neffioace et qu'i1I n':aJpiplliq,wera ,qu''à oontre-cœu:r, qu'on se 'bo!I'rJJe, se'l,o,n ~e :c.oœeill de Narpo{éon cilié 1p[ws h)aut, <( là ides 1diredtionJs .'~énéraJl,eis ,eit ,à 'l'inidiication du but»_ Ceux qui, ch~que jour, mettent la main à la p·â~e ,et rquir viaiiilllamrnent .1coomipHssent creur besio,gne ne ldoiv,ent pais êfr,e cond!anmés ,à camouifllier 1eur inldivMuiafüé ( Bulletin pêd.) X.

.être oonsom,mrées ,sous forme d'a'l,irrnenlls. ,Si tous ·~es fruifs, tourtes \l,es. baies, Jies ,gr!aines ,des ,oéréall,es, nes pommes de te'rre ,qui sQlnrt: ,tmnsfu'Itrnlés en aUloooll étaienit ffé&erV'és à ,J'iailimeniba,tion, personne nie ,s,er,ait ·eXIJ)O<Sé à souf.fri,r de 1a faim 1et le prix Ide cerbains aJl,iments de pr,emière 111ooesisÎlœ 1diminu1erait. Du même co,up, ·on .suipiprimer.ait léfüss,i l,es t•er.rirbiles méfaits de 1'a[rcooil qui r.uine la ~lainiré, ·dëlsorg,anis•e Jes rammes, rpeu1p1e Jles hâtp:i,t,aux et :les 1priso,ns et i,mpose ainsi à lia isociété des dhargïeis éoonme.s.

Partie pratique

1

Lutte antialcoolique Un enseig,n1ement anhallicMlique est néoeJSsaiiie auss,i 'bien à J'lécOl1e primaire 1q1u':à ll'écolle ména,gè11e. m ,inllPort,e de 1cammenœr de lbome h1eur.e ·~a 1utte ,co.ntre iJ,e ·terribll,e lfiléau, ldoot [es instituteurs .et les in'srlitutrirces ,oonnai.s1s,ent par ex1périen1oe les fonestes ,effets. , (L 1enseignement ,an1iall'co0il,tq ue offre ,un inténêt sipléciall po,u:r aes écoiJ.es ména:gèr1es. Toutes 1es maîfresses de maison ee 1pllaig,nenit là ju&te titre de nia vLe chère. Réfüédhirsse111t ell1!1es à ll'ré@rme, à l'effra,yiant ·g1a1S(pil11a,g1e qui se pTTatique en foanslfonmant 11,a pomrne de t,er1r,e, l'orge, le ·riz, Iles frui~s en boissoins fermentées .et ,distirlil~es? o~s su,lJsttances devroient 0

Rédaction De fouis -les a11ts priaüqués par les humains, l',a,r,t d',écrir,e est peut-être le pilu.s -diffiicifüe. l!a pfüume eslt d'un maniement maQai,sé pour beaucoup de gens; l'a seu1le pensée d'élcr,i,re une lettrie ,les jette da:I11S l,e troubUe êt l'in1quiétulde. Et pourtant, il faut, à notre éJpo_q!ue, s,a.voir composer, être cajp1ab[e de mettre Jja'f écrit, si ·si111Q)llement ,que ce ;soit, ses idées, ses im1p11essJoT11s, sies sentiments, ses diési11s, ses y101fointéls. H ne s'agit pas de ·fa.ire œuv1.1e litMriair,e, il s'.ag~t de s''exprimer dallls une pro~e nett:e, dliait1e, avec une 011~hographe convenlaiblle. Que l'·on ait à d1écr:i1Pe un ,paysage, à n1arrier un événemnt, à .tmi,ter /Par corP€'S1POnid1anoe une atff,a,ir•e commerciale, i•ndiustrieHJl,e ou autre, une choisie est av,ant tout nécessaire: il f:a,ut siavoir très eX'a'Clteirnent ce que l'on veut diœ. mfaut pens•er d'aibond, s'exJprimer ensuite. Les i'd'ée,s doiv,ent préoédier ,Jes p!hraises. On ne l,e réipetera j'amais assez et c',est ·p~ur néglliger c.ette condition essentiel.ile que tant de gens écr.ï,v;en.t s,i rrua:i ou n·écriv:enlt pais rlu tout. Til farnt 1donc, ,pour se faùre entendre, commencer piar s'envenidre 'bien soi-mê-


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me. 1Les a1t1,tres q u,ahtés 'néœ,ssaires à une bo-nne 11éldaotion vicen:dront alors p1:1Us ,ai1sëmenit. La 1première est l a olarté. 1Efüe est d'ilTl/porLa,nce caipitale. Etre (!!,air, c'est dlécriœ ~es choses, tPriésenter les fai·~s, émelttre lies <Y,pinions d'une façon si' exlarote, si jusite, s,i bien orldonnée gue [ie ·k1oteu1r l,es voie, lies s,aisisse et se les a1p1pVotJ)rie immédi,atement. La allarté su!Plpose deux quailitiéls qui 1'1aocomip.agnenlt nJaitur,ellil,ement : 1:a p11éciision oonsi:ste en I'ex:aiote dësign'at,iion des chos1es :P ar leur nom, plar 1',emjp[oi conünuel du mot prnpre qui slljppr1ime 1'es 1,onguies pht1a1ses enltOilitilblées et imo,rrieotes. Pour parveni1r à cette iJ)rlëcisoin, iŒ faut d' aho:r<d oonniaH:re les clhosies, les ex:ami1ner, [es obseiwer. On n',est prféci:s que quand on ~s,t obls1erviateuir.

rIJa coi0:ciision 1éJlimine Œ'inuUle, le sul))ruifilu, Faocessoke ,pour n',indi,qu,er que ['indiis1pen!&'abl11e. · ·Ill' fau~ en,'fi,n cit,er une dernière qrua, 1i!ié m,aî.t11esse, qu,i, résume lies précédein:t,eis : lia simipllioitré. Dire Fes choses si natuir,ellitemenlt qu'i1l piarai1s1se imp01sis,ibq,e de fos dir,e aultr1eanent et les dit,e sans effol:it a1~pa,renit, c',as,t être s,impa,e. C'est fa qulalli.tié SU!Priême, oe!Il~e qu'ont eu,e Jes gran1dls écrlv,ain'S dans leurs mei!lll,eurs mome,n~s. Elfil1e est diiffidle à a,cquérir dain,s s1a perfection, ·elllJ.'e est l'aipianiage "dies plu/s gironds: ce n',esit pas unie raison ipour ,ne pa,s tâcher d'êtr,e aussi siJmipŒ1e que posisi·Me.

•••• Le c Memento.. calcul » est un talbl!eaiUJ mu.ra~ destiné ·à 'l'enseignement diu aa1tcu-l1 dans ,les olasse.; ê!émentaires. Il. offre ,Je gnanrd' a1V.a1nl1ia,ge de facilliter aux enfants Ja peirceptio:n intuiüve ,des no,mbres de 1 à 20. SuS\pen'd,u à une paroi de la salle de l'école, iJI ptace ico11,ti,nue.Jte,ment ,soos les yeux des • enfants 1a f()'11me des chvfifres a'Yec leu;r va,leur concrèite .cor.res11xm1da11.1.e. Les e11fia,nts apjpret11r1i.ent san,s eiilfont, e'! par w1 tra,va~I ipreSlque in-

v conscient de fœill et de l'e.~rit, la y,aleu,r des dh·ill'tres Je pa's'Sla,ge d ·un nombre à ll'aiutre, les ipoi1;1,~s de reSisernjbll:ance de ,J,a première et de la secon:de diwinc. Ce itab[eaiu se p rête admiira'blement à des exerdices variés d'",aidldition, ;die « soustraction,s •, de mu1\1IÎ{plicati'on et de « divisions•. Pair ce moyein i1ntuûtiJ, P.e maître adi,i îera faire de n1jpiides progrès aux con~n'Vànçant,s tout en letur don1111a1I1Jt une idée ,ju,ste des nombres. Lmaginié pa:r Mile Willd, insfüutri~e à StImien: œ falbileau es~ en vente au [Prix de ,18 lr. Son ~~nrodL11otion ,a défü eu lieu dans les éco, !les de cer,ua i1ns can,tonis.

- ----• r------.-+-_....,..._.,__ _ __ _

Pédagogie humoristique Les 1bête,s ürnrent ,un ,j.ouir u11 « cpngrès rJe 1)8d,agog,ie et d.ëiduication » . Bea'UICOl.ljJ? de discu&si'o111•s s'él'.flvè'fent a.vec ile résultat bien connu, c•est-à.· dûre nul!, tp11I'ce que irJlus 011 parle de ,pédagogie ohez certains pe·Ujpleis, rpilu,s Qll1 y est maJ êfové. Un 'élpi,sode iJ)OUrilant fu,t sou!liigné. La chaiHe, ayant son fo-uir de parofo, s'exrpr,~ma ei11 ces 1e11mos: « Me1s:d!a:mes elt messieurs, j 'i:ù dbsernvé q,ue dan s ·ma maison, lorsq1ue 1la füfle de ,Madia11œ rentte au !ogi·s, 011 Ye111!oure, 0 11 :Ja caresse, 0,11 lllli dolfme même mon ~rolJ)re nom, et chaCUJn .J'aAJ)elMe « ma cl1a,tte. » Or, :j'ai vo,ul'u rsa,voiir ice ,qui lui, vala it tant de fave u.r, j'ai exa.rrmé Iles :faits, et j1ai trnulVé ,que son iér.l,ucaition. c01111jprenaH trois é'~men"s es,seniieil,s : Manger, dormi·r, faire de fa foi/lette, bien qi:1e va,gueimenit e·!Je son,ge pour 'l'heure 'à a,ttI'aper ip(us tarli 1quel,q.ue nrigaud, comime je songe mo,i-même à quelque s.ouris à ven ir. Ces faits ,semibl!ein.t dléJmontrer que ce41e méfüiode est 'la mei11J!eure, et c'est ,lia méthode que je ,sui,s mo,i-mêime. « Ce(la s,u,ffü s.an.s doute 1pour une édu.caüo:n de ,dhrutte, r~pondit u111 jeune chien-berger q1ui érnwta i,I ; mais ï1 n "y a ;pa'S rie,n que des ah.:t1tes m.1 nmn,de, et heureu6eme.nt. B. JOAOHJ,M.

(001t8Cl'ÏC8),

t Nos a chotts? Si Dieu. Œes 11;o'e, qu/a.vonsnrot;s besoin. de 'le faire? 'Et ·s'~l ne les note pas, à quo.i bon pa rle,r de ce qitti va mourir pou1r -1ot16oure? 1

cclfie notma1lie ,de 'Si1on. Le r,?gretité ?ë: fwnt, âgé de 78 ,ans, av,a1t suoceide dla:nrs ce po~e à M. rfopf.ner, et comme son diistiIJJgué 1prédéce:sseur, il foru1:a de rromhnmx mlaî,tr-es à lt a hauteur de ileUir tâlohe et qui ne siauraient mal1'quer d'ac: cotflder un JPÎ'eux souvenir 'à celui qui se ,dlé\r-0,ua ipour eux. R I. P. 1

M, Maurice Vittoz L' Echo vaudois nous •appr1e0Jd a.e décès suiivenu œs jou:ns de11me.rs 1de i'instÎlturteu.r lbais-'Vlallais:an, ·M. M'aurice Vit-· toz, de Mon~ihey, qui iP'f!ahq,ua ,pen,da~t qué1llques années !'enseignement primaire en \T.aWaiis. S\a morlt:, surwmuie .presque subitement, a idou/lou:reusement ému J1a ,pamis,se de !Montreux, où le ,défunt s'étaiit fixé dieiPuis de ,nombreuses anIl!ées et où 11 Œ'enidait de précieux serviceis à tous points de vue, ,c ar notre .compaltrioite se trouvait ici ,p artout où il y ava it du biien ,à faire. « Maurice Vit!ioz - dit l,e jourm.U citê- était un ,hlomme d'aietion et d''a,p,pHcation :sérieuis•e à s~s devoir:s, fidèJlie à sies ·convictions, ,ctaitho,Iique d'envent ,et fier ,de sa nfügioJn qu'i,1 dl:3fonJdait ouvertement et sans crainit.e. Sa mêmoi1r,e restera 1longitemps ,pianni ceux qui J'iont connu, arpjp:récié cl aimé. Sa 'fin ,s i édifiante .fut 1digine de sa vie. ,> 1

Mois dn Rosaire Après le mois de mai, ,celui d'octobre constitue la période ,de l'année où le culte de Mairie occupe la plus grande place dans les manifestations de la piété populaire. A travers ce ,beau mois du Rosaire, il semble que les ,enfants de la Sainte Vierge n'ont jamais tressé en l'honneur de 1leur divine ;Mère une couronne assez belle, formée des mille fleurs recueillies par les plus vifs senti-

ments ·d'amour, 'de confiance et de vé· nération. Aussi s'·empressent-ils ,chaque jour, du 1er au 31 octobre, de dire et de redire à iMarie la salutation de I' Ange: Ave gratia pl:ena, céleste parole qu' on peut exprimer à chaque heure sans la répéter jamais. Mais si quelqu'un trouvait exagérés ces accents ,de la dévotion du- peu·1Jle oh11étien, on pourrait l'éclairer et le tranquilliser par divers arguments fondés et :irréfutables. Aujourd'hui, nous voulons seulement prêter l'oreille à la voix d'une füungie orientale, celle des Ethiopiens, pour ·constater que Jes formules de notre culte marial sont plutôt réservées et timides comparativement à celles de cette ancienne et lointaine Eglise africaine. 'Si nous ouvrons le Missel éthiopien, nous y verrons Marie comme mêlée . â tous les actes du sacrifice ,eucharistique. A la Préface, on l'interpelle ains! : « C'est pourquoi, ô Marie, nous t'a imons, nous t'exalterons, car ton Fils rst pour nous le véritable aliment de justice, le vrai Père de la vie.» Au A1emento des morts, elle est invoquée directe. ment, comme Reine du Paradis et comme celle ,dont l'intercession ,assure les récompenses éternelles : « Pour eux tous, ô Miséricordieuse, implore la miséri. corde de ton Fils, afin qu'il accorde le riepos ià tous les papes, patriarches, évêques, prêtres, diacres, ,et à tout le pe~1ple .fidèle qui s'est endormi dans 'le sem de l'Eglise. Mais d'abord ,et surtout, pour tous œux qui r.eposent ici, afin que Jeurs âmes reposent en paix, implore Dieu fréquemment; ,car ipartout où sont invoqués }tes noms des martyrs vivants, des saints bénis, des anges vigilants, en tout lieu, tu es 6ouveraine et ton nom est puissant ·devant Dieu.» A la Communion, on n'hésite pas à lui dire: « O· Vierge ,qui donne le fruit qui se mange et la~ liqueur qui se boit! ô To i à qui


VI

nous devons le 1Pain qui rend fort celui qui ,s'en nourrit!» !Enfin, la Iv1'esse s'a_chèv,e en ce magnifique langage: « 0 Vierge, rappe1Le à Celui qui se sou. vient de tout et n'oublie rien, rappellefoi, ô Vie11ge, sa naissance de I toi, quand i1l naquit à 1Bethléem, quand il fut enveloppé de langes et qu'un âne et un bœuf le réchauffèrent par leur haleine, dans 1es ijours de froid et de gelëe. •RappeHe-1ui, ô Vierge, 150n voyag,e, aux jours 1du l!'Oi Hér1ode. Ra pipelleJui, ô 1Vierge, les 1pleurs amers qui coulèrent de ,tes yeux et tombèrent sur les joues ,de .ton cher Fils. Rappelle-lui, ô Vierge, la faim et la soif, ,et l'affection et tout ce qui survint de ;pénible à toi et ,à lui. RappeHe-lui la démence et non le chlâtiment; rapq,e1le-lui la miséricorde et non la colère. » Voilà, certes, des supplications bien éloquentes. Elles ont traversé les siècles et nous airrivent de contrées évangélisées ,ja'dis par les Apôtres. C'est pourquoi, en récitant leur ,chapelet et en répétant si souvent l'Ave Maria les ca·thlol!riiques1 de nos jotlii1s, foin d''êtr,e isolés ni fascinés par de prétendues pieus,es nouveautés, \Seront en communion dti. dées, de croyances et de sentiments avec les générations chrétiennes les plus •r-ecunêes et les plus ife1wentes. 1

-- ·---

-----·... .....

Variétés :BFNOBS LIITiBRAIRES L'en~'.o i .irrné!Bl~ohi de certaünes ·1oouJions wsuel!!es, 1ierux-communs et métaiphores cou· rantes, est ,une caiuse h1équoote de ibizaneries et coaaisseries de style. Pirenonis, 1pa:r exem,ple, .les i:ocutiorns « e:n herbe, de maiin de 11111aître, rnetlre ile ipied, :pierre de 1'.oU!dhe, fig-llll"e hU!tnlline », nous obtiend'rorns des 1phit'ase·s Ide ce •genre: • Ce!ite dêlbuta,nte est ,véri,t,ablemenit u.ne é-

toille « eu herbe • qui chan~e « de main de maî.tre ». • Nous piénlétrames tdlans une de ce,s foirêis vierges où « ma main » de l'h0111111e .n~a jramai·s « imtiis 1e pied». « ,La sauce Œjl~e est la « ipierire de tou,. che » de,s cor'd.ollis b'leus. » « 'Sou dhiapeau lbo,,sellé, déiclhiré n'avait plus « iigill!re humaine». VoieL quen'ques exear.P,les d/inadiVma111ce: « H !l)'Oaiaif un ive,siton et un gillet à carreaux ,a!Ve.c un 1Pantallion • de même coulleur •. « Ia aiva,it soixante-dix ,ans e.t IPa,rai!ssait le « doulbi!e » .d e son âge. » « Les rleiux aid)verlsa!Îres fuirent placés à égaJe diistanice « fun de a>a:urtire ».

MAtR(lttAiNO PiBU COMMODE

Du ,,Journa,1 de 11' Acheteur": Il y a décidément (les gens, dans ile. petit commerce, qui n'ont pas besoin ou pas envie de gagner. :Ecoutez plutôt •Je dialog:ue suivant qui eut lieu l'autre jour dans un magasin de chaussures, d'une cité vaudoise des bords du il..éman. Des souliers bas, genre Richel!Îeu, sont en montre: marqués 20 fr. « C'est dans mes prix » pense na petite dame qui passe. Bhle en1re. Le ,p atrnn est ,rébarbatif. - Ces soo~iers, c'est 1e n• 36? - Non. - A:lors ile 35 ou le 37? - Ni Pun, ni 1l'autre. Montrez-m'en une même paire que ceux qui 1soni en montre taxés 20 fr., mais avec la pointure 36. - Je !n'en ai point d'autre. - Tu tombes mail, rpense l'ad1eteuse, 'le marchand était ocoupé, fa l'as dérangé . . . · Se fou,rnan:t vers ,Jui : - Peut-être voudrez-vous m 'en montrer d 'a,u tres ou me perunetilre d'en emportér un écli.anHhlon de chaque poi,nture l :l a maison pour iPe&&ayer? - Oh! pour ça : nOIIl! On fa connaît cette histoire: .tes dames emportent à choix et elles ne ,reviennent plus. 1

ans. liers

,Mais. , . 'l'habite la vi'1"le depuis seize Je suis connue. Ta! fa! ia! !je ne donne pas mes souà choix .. ,,

- Monsieur, ma mère a eu pendant lrente ans un magasin de chaussures et je puis vous affirmer qu'elle ne chassait pas ses clients comme vou:s Je fai,tes, car je ne iremetfrai jamais ,)es pieds chez vous et je ferai la réputation de votre !boutique, croyez-m'en. » I.M'ora~e: Servez-vous 1oujours dans le magasin où 'l'on vous conruaît, où ,l'on vous apprécie comme client, et où vous êtes bien

servi. ~ ,LES IPAIPAS ET ilJES MAMANS Un ,jnsfüuteur genevois a voulu saivoir ce que ses élèves pensaient de •Jeurs ,parents. A Ja ,question: « Parlez de votre n-i:re •, -les réponses 111'011! IPa,s tardé: - Maman est hon11e. - <Maman es·( douœ. - Maman me donne des. caresses.

- Maman a des boo1ho11~. - Maman - Maman - Ma•man 'L e père a

me raconte de·s histoires. m'embrasse. m'endort en chantant. suscité des réflexions d iméren-

tes: -

,M on père est .sévère. Mon père est fort. Mon ipère gronde. Mon père me punit souvent. Mon père mange ,beaucoup. Mon pè'l'e sent le tabac. Un des mioches •remarquait gentiment: « Une maman est rune maman. » - El un papa? .réparti,t Vinslituteur . - Un papa, c'est un père! lui fut-il répondu. -

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Un 1our, nous diisait M. l'abbé X . . . , je une brebis étrangère mêlée au troupeau de mon caléchisme. Cette petite fieure pâle et chétive qui s'était glissée au bout du dernier banc ne m'était pas totalement in· co1111ue: ma mémoire me rappela bientôt que !'intrus était His du nouveau contremaître de fusine, homme d'opinions violentes et exaltées, orateur de club, mangeur de prêtres, etc.· · Du reste, le ,petit semblait dépaysé dans le saint lieu. Il regardait de tous côtés el avait une attitude gênée, à l'extrémité de son banc. Je ne parus pas prendre garde à sa présence, mais après avoir iiini d'interroger mes enfants, j'aHai à lui et le fis lever. - Tu vas à l'école, lui dis-je, as-tu entendu parler du bon Dieu? • Silence. • De la Sainte Vierge? • Le petit leva le front et soudain son visage s'anima. - Oui, me dit-il tout bas, mystérieusement. J'ai entendu. dire que les enfants du catéchisme ont une mère, la Sainte Vierge. Cest pour cela que je &uis venu .... • De grosses larmes roulèrent sur ses ,joues pendant qu'il ajou.tait: « ]'ai tant besoin d 'une mère!• Ce cri me toucha. Dès que mes élèves fureni sortis, je revins au petit étranger. « Viens, lui dis-je, je vais te mener à la mère. - .(Il me .jeta un regard profond. - A cetle, continuai,je, qui remplacera ta mère. • 1Et ûe le conduisis à la blanche chapelle que les Enfants, de ,Marie ornent avec un soin si pieux. Lorsque l'enfant aperço.1t la sainte image couronnée du diadème d'or, entourée de tleurs et éclairée du reflet des vi.traux, il ie1narquai

Prix spéciaux pour Instituteurs, Pensionnats et Prof. de Musique.

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s'écria : < Ah! la voilà. Qu'e!le est belle! Croyezvous qu'elle voudra me prendre pour son ~! garçon? Voyez, e'lle en a un autre entre les bras. Peut-êl:re qu'elle n·a .pas besoin de

et moi , si vous le saviez! j'ai grand bed-'une mère. . . sLtrtout depuis que Je malade. Tu es malade, pauvre petit? • Il toucha son côté gam:he. « fai ma l [à, pas grand mal, seulement, je ne peux pas joLLer ou courir avec :]es autres, alors le médecin a défendu de m·en,voyer à l'école. Je suis malheureu x à la maison. Papa m'aime bien, mais il est toujours sorti. On m'a dit que les enfants qui viennent ici trouvent une mère toute bonne et puissante, et je suis venu. • Croyez-vous, répétait-il inquiet, qu'elle voudra de moi, la Sainte Vierfe? - Sans doute, mon ami, mais il faut faire comme les enfants qui viennent ici et apprendre son catéchisme. • Je lui en mis un entre les mains. « Merci, Monsieur, ~e le ·l irai, bien sùr. , Il dut, non seulement le lire, il dut l'étudier ardemment, car il parvint à rattraper les autres et même à en dépasser quelques-uns. Un matin, il ne vint pas. J'allai chez lui au risque de me faire dévorer par son père. Heureusement, Je ,petit était seul. Dès qu' il m'aperçut, il me montra son catéchisme placé près de la tête, sur l'oreiller; il était au lit. - 'M. l'abbé, je sais ma leçon. Papa m'a aidé à l'apprendre. - Est-ce possible, mon cher enfant. comment cela? - C'est que je suis si faible! Ma vue se trouble et je puis à peine füe. Hier, j'étais très inquiet de ma leçon. Alors, · voyant que cela me faisait mal, papa a pris 1e livre et a répété ·lui-même sans se lasser, jiUsqu 'au moment où fai pu réciter sans faute . . . . Je crois, M. l"abbé, que je mourrai bientôt, faut que îe me dépêche . . . , Penché sur lui, j'aJ:lais le rassurer, l'empêcher de se fatiiguer. Le bruit dtun sanglot contenu me fit relever la tête. Le père était au chevet du lit. moi , soin suis -


U6 < Ne pleure pas, pa:pa, reprit le petit m;1.lade. Je serai très 'heureux, si tu veux bien n.-aitler comme hier pour mon catéchisme, car .je pourrai faire ma Première Communion et j'irai au ciel. La Sainte Vierge me conduirn. Toi aussi, ·papa, tu viendras plus fard n 'est' ce pas?>

L1 tête enfouie dans ses deux mains, le père gardait le silence. Je me levai et sortis sans qu'il m'eût accordé la moindre attention. Cela ne m'empêcha pas, certes, de revenir le lendemain et presque tous les jour3.

Je trouvais mon malade seul avec une garde qui se retira it aussitôt. Parfois le père entrai! brusquement et reprenait sa position pre111ière, appuyée con.Ire le lit, voil·a nt son vis1ge et me saluant à peine au départ. Mon petit élève s'affaibl,issait. Ses crises, ses sufifocations éiaient plus l011gues et plus fréquentes. Dans un moment où nous étions seuls: • Savez-vous, M. l'abbé, ce que nfa dit papa: Puisque tu aimes tant la Sainte Vierge, demande-lui ta guérison , fais un vœu, ainsi que l"elllpli•que ton catéchisme. Je te conjuirai à Lourdes, à La Salette, à Pontmain , oü lu voudras. - Votre père a raison, mon petit ami. i, jaut faire ce qu'il désire, dis-je vivement. > Il secoua la tête: • On ne doit jamais redemander ce •q u'on a demandé. J'ai donné ma vie à Jésus· pour qu'il me donne sa Mère au ciel et qu'elle y amène pauvre papa un jour ... ce sera bien mieux comme cela. Quand pourrai-je ... M. l'abbé, quand pourrai-je faire m:i Première Communion? >

Il la Tit un jour du mois de mai. On avail jeté sur la couchette un d,rap blanc el sur ce drap les premières rO!es du printemps. Ses petits camarades du catéchisme remplissaient la chambre. L'enfant communia et mourut comme un saint ... La Sainte Vie1·ge avait lait d'une pierre deux coups et même davantage, car le nouveau converti , désormais aussi ardent , aussi

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éloquent .pour la bonne cause qu'il avait !t! pour la mauvaise, entraîna à sa suite une grande partie de la population ouvrière,'.pauvres gens moins coupables qu'ignoraJÙs et t.rorr.pés. Actuelilement t'esprit de la paroisse est renou'Velé. Tout ce'.a par Marie, Mère aimable, Mère admirable, avec laquelle il n• faut jamais désespérer.

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La Gaieté ;:-=:=

La gaîté ... c'est tout simplement le so!eil de la vie. Qn rfattache pas assez d'importaure à cette qualité-là. On la prend comme une hô. tesse agréab:e dont la présence charme, mais point pour ce qu'elle est, c'est-à-dire une force du monde. Vous entendez dire d'une personne: • Elle est gaie > exactement du ton don{ on remarquerait : • Elle est blonde > ••• • C'est une 'Veriu, ni plus ni moins. . . . Eli<= jelte sur les épreuves de la vie la grâce de son sourire el donne au moral le réconfort puissant de sa joie. Ceux qui la méprisent sont de pauvres sires et sw-tout de détestables psychologues. ... Ceux qui J'étouffont commettent une mauvaise action. . . . ,La gaieté vaut presque la sagesse .... Et d'ailleurs, n'est-elle pas une sagesse? ,Bien entendu, je ne parle pas de cette ,g aieté aux éclats insolents qui se manifeste en bruits, cris, ,rires, et dont les démonstrations exagérées, ]'expansion triviale, marquent un con1inuel manque de tact .... Je veux parler de cette gaieté courageuse, charmante, discrète, qui enveloppe les actes de la vie d'une sorte de poésie et qui sembie dire: • \tous voyez, Je bonheur habite en moi. > On ne sait pas combien e:Je a de mocites, cette gaieté-là ... ni les petits sacrifices qu'elle cache, ni la force de caractère qu'elle exige, ni l'oubli de soi qu'el1e révèle. ni le perpétuel don de sa personne qu 'elle exprime. Eire îai aux jours de fête, c'est à la portée du ,p'us vulgaire.... Mais rester gai dans

tence es! normale, et ,plus il retrouve la gaieté franche des primitifs . vant les tourments, garder sa bonne humeur Les ,grands travailleurs sont gais. - Les malgré les inquiétudes d'argent ou. de santé, êtres de bonté et de devoir sont gais. - Le~ montrer un visage souriant quand mille peenfants · sont gais. - Tout ce qui vit saine · ti1s coups d'épingle vous blessent, ra,yonner sur son monde par la puissance chaude et . ment ·est gai. - Soyons gais. Et vous, jeunes gens, je vous glisse le douce de sa gaieté. . . . même aux heures griconseil en passant, ne choisisttez pour être ses .. . surtout aux heures grises . . . cela est la compagnie de votre vie qu'une femme gaie. J'indice d'une âme de qualité. . . . A'! ors vous serez heureux , .. . J'aimerais qu'o.n cultivât la gaieté avec les Yvonne SARCEY. soins que les bons 1ardiniers donnent aux

Je souci quotidien et devant la peine et de·

fleurs rares, et ,qu'on 1ui Jît une place d 'honneur à côté de la bonté dont elle est la sœur joyeuse.

La gaieté fait des miracles. • Une belle âme sans gaie1é Seraif un. printemps ,sans verdure. • Cela se chante dans je ne sais plus quel:e r~mance. Cela gagne surtout à être vécu. Une femme gaie est un bienfait des dieux Auprès d'elle, les soucis paraissent légers, l'avenir plein de promesses. La quiétude qui ne la q,u,itte pas apaise les nerfs, et son joli rire emporte jusqu'au souve,n ir des petits tra· cas quotidiens. . . . Elle s ·est faite une loi de montrer la ,vie à ceux ·qu'elle aime sous son jour le plus aimable. Les déboires personnels quelle -p eut éprouver, les chagrins intimes qu' elle s'ingénie à cacher, pa·rent d'une noblrsse charmante son enljouement ... . Elle ne reste jamais inactive car sa gaieté suit rinstinct de la nature qui est mouvement, travail, ,joie. . . . EJ.le anime ·les volontés, im1pire la sécurité, provoque le courage; elle est le soelil qui crée, le soleil ,qui transfigure, le soleil sans lequel • les choses ne seraient que ce qu'elles sont"· Il ,y a, je vous l:'assw-e, beaucoup plus dt' mérite à être gai dans le commerce de cette pauvre vie si pleine d'embûches, qu'à Jouer les incomprises avec une figure fatale .... Le rire et la gaieté sont une nécessité de l'ho111me, ·quelque chose comme sa santé morale; plus ses mœurs sont simp!es, plus son exi s-

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Un peu d'hygiène S'il vous arrive d'être fatigué, en premier lieu reposez-vous . .Consei1l de La Palice, d·i · tes-vous. Possible; dans tous les cas, conseil excellent, dont peu comprennent le sens lorsqu'il s'agit de hpptiquer. Se reposer: chose complexe, di ,erse. m ul· ti,ple, variant suivant chacun, suivant l'âge, ,: es goûts, le ~enre de fatig,ue. Voici quelqu 'un dont la machine physique et intel'lectueUe est abîmée de fond. en comble. Lui direz..Yous bonnement de se reposer d'un travaii11 par un autre? Ha'lte sur tous :les fronfs plutôt dans ce cas--là, et pour la durée qu'indiqueront médecin, e1 circonstances. Tel autre, sans être sur le flanc, tire pé· nilblement le chariot de chaque jour. H aime 'l'activité, et •le travail lui coûte, lui demande un efforr <le plus en plus marqué, bientôt même lui répugne, lui devsient une corvée. Parti avec courage pour '1a besogne dl\1 ma· tin, au bout d'une heure i'I n'en peur plus el s'attriste ... mais travaiHe quand même. Attention! De ce qu'on ne souffre pas d'une sowirance aiguë, pa!1pable, si vous le voulez; de ce. qu'on a ious ses membres et que rien ne pa·raît 'manquer dans :la machine, la preuve n·est point faite que tout y soit au mieux. Gare aux états de fatigue, aux lassitudes sournoises et persistantes; ils ·peuvent être J'indice de -q uelque choSe de grave: déperdition des forces norma·les, maladie insidieu-


us se. Au médecin de ,les dépister, car c'est à lui qu'en ces cas il !au: recourir sans tarder. •Pour ,les fatigues en général, celles qui n'ont pas encore mué en état plus sérieux, voici, au choix, un bouquet ramassé de petits conseils, de petites méthodes, aussi simp'.es qLL'eliicaces en général. 1. Se coucher tôt le soir. Suivre autant que ,possilb!e un .régime régulier. 2. ,Oormir ou simplement s'étendre sur son lit, entre deux occupations. Cela régularise la circulation, décongestionne, délasf-e admirablement corps et âme, pourvu que l'on n'ait pas froid et que ce repos ne s·exagère pas au-delà du besoin éprouvé, lequel varie suivant chaque cas. 3. Prendre oo bain chaud ou tiède. 4. Faire une promenade. 5. Manger modérément. Trop manger iatigue beaucoup, comme trop peu aussi. Il faut manger suffisannnent et savoir, au moins en général, si le régime qu'on a adopté con· vient aux besoins respectifs. La quesùon vaut la peine d'être traitée spécî,alement avec son médecin. Combien d'erreurs commises sans s'en douter, faute d 'éducation suffisante en ce point. Tel se bourre de viande et, de fa,i t, s'empoisonne, parce que la viande était contre-indri.guée dans son état. Tel autre prend trop de liquide; rel autre en prend trop peu. etc., etc. 6. faire toutes choses avec caLme, queHes que soient ·les choses; à quoi bon s'enfiévrer? les choses s'en font-elles mieux? C'est plutôt le contraire. 7. Ne faire qu 'une chose à .Ja fois et, si possible, ne penser qu à une seme à la fois. Travailler er penser à plusieurs choses en même temps, est une tension de corps et d'esprit considérable, donc une fatigue multipliée et, comme conséquence toute norma.Je, une déperdition anormale de forces et, par surcroît, un achèvement moins heureux, moins complet des choses entreprises. 8. Préparer ses repas et préparer son sorrimeil. . . par ,l'oubli volontaire et momentané de toutes choses ,pé111ibles. C'est la condition

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rigoureuse d'une digestion utile ef d 'un soin, meil réparateur. - . ·L a Bible, qui ordonne de prier avant ces opérations ani,males sï" essentie!,les à la vie, nous donne là, entre mi,IJe autres, un excellent conseil d'11ygiène, en nous rappelant à ces moments le Père céleste, qui, si nous le ·vow!ons, aHège no1·re âme du poids de ses soucis. 9. Un vieux: et bon docteur défunt allir• mai-! qu·un verre d'eau •bien chaude et bien sucrée a raison de cent fatigues diverses et 1préviett1 quelquefois certaines complications. 10. Enfin, puisqu'i·t fa.ut se borner, voici, pour finir, lUl secret merveilleux, infaiUible pour défatiguer l'âme et le corps. C'est quelques instants de p11ière, dans une chapelre, si ,possible; sinon, dans une chambre qu'on ferme. Pr,ière tout â sa guise, sans formule du tout, quelquefois sans pensée, simple recueHlernent. C'est un de mes malades qui me ,]'a révélé. Lorsqu'il es,! harrassé, il n'a que ce moyen: il ramasse 't'out son être, pense que D ieu est ·l~ et lui dit simplement: • Cest moi, je m'en peux plus; ,p as même vous prier. Laissez-moi· un instant près devous, sans rien dire, puisque vous êtes mon Père et que vous savez bien que c'est tout ce que je peux. • Il m'affirme qu'i,J n 'a jamais usé de cette méthode sans avoir retrouvé le plus profond repos, et je sa,is qu'il dit vra-i.

Etes-vous enrhumé? Ne toussez que si VOU$ ne pouvez faire autrement. Chaque quinte de totlX est une fatigue pou.r 1'organisme: évitez. la si vous pouvez, et quatre fois sur six vous le pouvez. Essayez, vous verrez. La plupart des tousseurs, au premier déclanchement de la quinte, •la secondent de toutes leurs forces, pour s'en débarrasser il va de soi, et c'est une bonne intention. Malheureusement, ils se trompent. Céder trop faci'lement à J'envie de <tousser favorise l'habitude, ici tou! c0ffl1lle ailleurs. Sans compter, répétons-le, les se· cousses si fatigantes et si affaiblissantes imposées aux organes. Faites, même si vous ne toussez pas, des g.irgarismes fréquents, mais sans excès. Oar·

prismes avec miel et borax, ou d 'eau tiède ealée, ou à reau sin~ple ment, ou tout aulTc qu'iadiquera votre médecin. Les gargarismes sont une exce1ilente mesure d'hygiène. Ils m~ paraissent aussi indispensables que !e brossage et lavage des dents. Donnez la bouche fermée. Même si depuis des années vous faites :l'in'Verse, vous en pren· drez rapidement l'habitude. Si •les narines ne sont pas obstruées, i.l suffit de fermer bien la bouche quand vous vous disposez à dormir. Au bou.t de 2-3 jours l'habitude sera

prise. D'une manière générale, respirez par le

nez, la bouche bien fernnée. Vous éviterez ainsi la somme considérable de poussière qui entre dans la ,bouche comme chez eJ,Je pour s'en a·Ner directement et tout tranquiUement_ empoisonner les bronches. Au contrai· re, dans la respiration par ,Je nez, les pou~sières ·qui s'y introduisent, sont retenues dans les narines par un organisme de poils qui leur barre la route. Evitez les courants d'air, •les passages br1tSques d'air chaud à afr froid, le vent, la ' poussière, le brouiLlard. Toutes ces choses, parce qu'elles ne mordent pas d'une façon apparente et criante, n'en sont que plus redoutables. files font leur œuvre sans qu'on s'en. doute et c'est quand elle est faite que pa11ois - pas toujours on en trouve ~'aureur. Ayez la dévotion â l'air pur, celui que vous buvez au dehors, dans la campagne surtout, celui que vous introduirez chez VOLIS· Cependant. ne vous gelez pas non plus à ouvrir vos fenêtres sans limi,te, par tous les temps. 11..'été, parlait; Q·'hiver, il faut savoir y mettre la juste mesure. La chaleur est aussi un facteur de santé. H suffit en· hiver d'ouvrir !es fenêtres assez pour n'être pas exposé l respirer ,u ,n air vicié, chargé de miasmes qui s'exhalent constamment de toute chose or,anique ou inorganique. Mais pas question de mainitenir des fenêtres ouvertes constarr.ment, surtout si par ailleurs vous ne bénéîitiez que d''un chauffage restreint.

Et à propos de .poussière, quand donc aurons-n.ous réalisé cet élêmentaiI1e progrès: le balayage à sec? Pas plus les administrations que les particuliers ne semblent en soupçonner l'importance et ·!a nécessité. Cela a beau ê!re simple: c'est inuli,le, ça n'entre pas. Dans les rues qu·on a largement arroSées cependant, on continue à empoisonner 'les passants par .Je balayage à sec, et chez e!,!es, les familles s'offrent le même plaisir. Le balayage humide! • Mais, Monsieu1·, ça ne se fait pas. Ça ne s'est jamais fait. Miséricorde! ça en ferait une saleté! ça fera i! du jo!i! . AntoineHe a par-lé. Monsieur s'en va penaud, et Madame est d'accon:1. Il y a bien les enfants qui respirent tout à flot ... . Mais balayer humide serait une révolution. Et puis, ça ne Se fait pas~ Certes, personne ne voudrait toucher de ses doigts 1le sol· où traîne celte poussière; si que1'q ue objet y tombe on l'essuie avec soin, et si c'est un mouchoir, par exemple, pour rien au monde on ne s'en servira avant qu'il ait boui-Hi son saoul dans une lessive en règle. Et cependant, !e balayage â sec nous fa it « manger» bénévolement cette ignoble poussière composée de$ pires détritus humains et aulres. Seulement voiùil , c'est reçu, « ça se fai,t •. (Oauseries.)

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Dr 2.

Ma vie, c'est .un drame ... » IN1'RODUCPlON AU DRAME

Ce.lui qll!Ï m'a raconté ce drarr~ m·en vou· drait de dire son nom; moi, je in'en voudrais de ne ,pas vous cLire son drame. Je ·le rencontrai le soir de Pâques, œNe année même, près d une forme sur '.e bord· du ~ac de Lucerne. H fauchait unei brouettée d'herbe. Ces bêtes avaient sans doute trouvé trop maigre la ration ... , que l'on ava:it ramassée la veille pou,r ne pas !rroubler le repos dominical. Sur la pente ouest du Righi, pas 1rès loin, de jeunes paysannes, perchées S1tr un


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roc en &aillie qu'abritait à demi je ne sai s quel arbus,!e • ioulla~ent comme des bienheureuses les gammes alertes et saines que l'on entend da111S !es montagnes de la Suisse et du Tyrol. ,Les éfra.ngers en vil'légiature s arrê· !aient pour les entendre, œs infatigables • ~ooleuses • , souriant cie loin, 11gi(an.t leur, mouchoirs, regrettant peut-être de n·avoir pas conservé les mœurs simples et pures de ces Jeunes ;paysannes parties ensemble après les vêpres pour semer des chansons dans !es échos de fa montagne. '1Et l homme fauchait sa brouettée d'herbe, indiillférent à ceux ·quiJ s'aimaient sur le sentier fleuri ce soir de Pâques, indifférent à ceux qui passaient,, i,ndifférenfa même à ceJles qui • ioulaient » s ur le roc en saillie. Le con·traste de son sort me serra u11 peu le cœur. Cherchail!t un ,prétexte pour lu,î di,re un mot de sympathie, je ·lui criai, dans le rude dialecte de ce beau coin de terre: - E11es ne sont ,g uère galantes, vos vaches . .. ! Vous faire travailler même le jour de .Pâques ... ! H ne comprit pas. Je red,i s ma ph.ras·~, de mon mieux. - . Ah! fit-il, en français, • les bêles, y !a :1t qu 'ça mange ... ! • - "ous parlez français, bon Monsieur? Ql!.Ï aurai!t cru cela? Comment donc savezvous, que je parle irançais? - Oh! me répondit-H, je .pense que les ettrés sa vent tous 1le· frança,is; ce sont de.; hommes qui ont· étudié. Moi, Monsieur, je parle f-ra.nçais parce que j'ai parlé français pendant cinquante ans. J'ai dû réappre,ndTè ma langue maternelle quand je suis revenu ici. H se iut un instant, puis, avec de vraies larrr~s aux yeux: « Monsieu·r, ma vie est un drame .... • Et il me raconta sa vie. Et il avait raison: sa vie fut un drame, que je vais vous exposer d 'après. le récit fidèle de. l'homme qui en fot .le héros, la victime .... Ier ACDE DU DRAlM!E A vingt ans i-l qui'tta les bords de ce même lar des Quatre-Cantons. La .beauté de ce pay-

sage ne put le re.te-nir. La hea1uté ne disait, a::ors, r ien à son cœur. Plus tard, il revieadrait peut-êrre fünir ses vieux jours dans un chalet au mi'lieu des vergers. Il lui fallait ll-00 de :la bea,u1é, mai1s de l'argent. De l'argent, i.l nen avait pas, ses iparenls 010n plus. Ils avaient bien des champs "et des bêtes. ,Les fils et le s firlles avaient cru laiit e1. du fromage, mais l'or qui· brihle el l'argent qui sonne, c'é. ta,Ï't presque incoruru sous le toit paternel. Or le jeune homme de vin:git ans v ou'lai.t • tau~ fortune • ! On -Lui di,f que la France éla.it un pays riche et que l'homme travaifüeuT et sérieux y faisait facilement fortune. Il partit pour la franœ , bien. "Vêtu, beau gar,s solide et joye'lJX, Il allait « faire fortune ». Il' n'avait que ses bras, de bonis bras, de bon,s poumons, et de la tête auss,i. - "·Mais pour tout argent, j'avais • un• franc, \Monsieur; oui, un fra,nc; je gagnai nu vie en chemin et •j 'allai ainsi ·1usque dans !e Département du Nord . . . • ' Ilme AOTE . Il savait traire, f.a,ire .1.e beurre et le Ir~ mage. Il chercha une grosse ferme. On fui content de lui. Il dev~nt garçon-laitier de la grosse ferme. Tous les jours, i!I m::nail aux gens de }a viHe de lourds bidons de lait. La fortune commençait â venir. li avail dans son armoire bien plus dUN francs: Il avait des billel,s à la caisse d 'épar,gne. Si des francs s'étaient ajoutés au, pauvre franc qu'il avait pour arriver en France, des années s·~ ta1ent a,joutées aux vingt ·années de son df& paf'!. Il pensa qu'il pounaût se marier. Une aimab!e jeillle femme à qui, vingt mois du· rani, il avait vendu du lait, lui donna soo cœur, un brave cœur! Avant de prendre femme au logis -Remp1is ta huche de pain bis .•

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Le jeune homme avai1 de quoi payer le logis et le pain. Il fit bien de prendre femme au logis. Le mariage, fot heureux . ... Troia fi'ls grandirent, de leurs bras ·robustes, ils arrondirent la ïortooe paternelle . . . . Aprà plus ieurs années d''é conomie, de sérieux et

honJJêle labeur, la famille eu.8 assez pour acheter une grande ferme aux étables pie:nes àe 1,eau el bon bétail. ... ,Et les fi,ls étaient de 1,eaux gaillards, qui seraient de bons soldats el de rudes guerriers pour défendre les fermes et les champs de France.

IIIe ACTE Hélas! elle vint, la guerre, la grande, Ja cruelrle, la farouche guerre! Un jouJ" de 1914, ill eut devant les yeux une vi·sion qui le .fi.t d 'abord rugir. Son beau béta:il était emmené ,par l'oonemi , sa ferme brùlai,t, sa 'fenune mourait, frappée d'une attaqtUe d'a,poplexie. Oui, ·]'homme rugit: • Que vous ai-je fait? que vous avons-nous lait? pourquoi détruisez-vous nos maisons? pourquoi cha,ssez-vous ce:, habihn.ts . .. ? > On lu.i dit ·q ue ces habi1~ants avaient -tiré sur les troupes. Il rugj1 encore, se révol1a. On le menaça s'il ne se taisait... . Alors, se rappel.mit ·q uelques mots de sa langue, il dil à œs soldats qu'il étai.! Suisse, qu'il n'étai t pas en guerre avec eux, et qu 'i·ls • payeraient > ce quïls venaient de faire . .. . Bux lui d irent : , Ce n 'eS'I écrit ni SU!) fon front ni s t:-r la maisou que tu es llleutre . . . . , Ils le menacèrent encon'.\. Il ill 'avait p!rus rien à perdre que la vie. Il l'aur.ait perdue vo'onliers . il so11ge1 à se donner la mort, étant seul, seul . . . ! Ses fils, il ava•iib le pressen:timen1 quï!ls n'étaient plus. li sut bientôt qU:ïl ne s 'était pas .trompé: i'.s dorment tous les trois dans la terre de France, ces troi,s rdéfense,u,rs de ')a fran ce. Sa femme, il' .ne verrait jamais le tertre où elle reposa"Ïit, luée par la terreur. Il pas.sa plusieurs mois à l'hôpital de Brnxe!Jes. Le malheur l'avait tel'lement brisé qu'il dut marcher long,temps. avec des béquiHes·. Quani il lut un .]Je'll remis, ïl alla confier sa mi sère au consul s,u i.sse: • Je voudrais bien rentre r an

pays! » IVme ACTiE Il rentra donc • au pays • sur les bords du Lac de •L ucerne. Il y avait ci.nquante ans qu'il avait di,t ad:ieu à sa mère. Elle était morte depui s long:!emps, longtemps! Il n ·avad pas

revu sa pdlite patrie. Le demi-siècle 1i'avait Laissé inchangé que le lac, et le royal Rigi, et les mon:ts so'enne:,s ·q ui encadrent le lac merveilleux. Le pauvre homme était un inconnu . L.'.I maison pa·t>ernielle avad été vendue. li frappa à Ja poI1te dune ferme isolée. Cette ferme él:.ü! quand même habi'ée par de braves gens. Le fermier dit: < Vous venez de œs pays où il y a la iuerre '? Ah! pauvre homme, venez chez nous. , Le pauvre homme répondit eu très mauvais allemand (car il avait oublié la la ngue de sa mère): • Mais je ne pourrai pas travailler ira.nd chose; ça m'a tl!ê , .. ! • • Venez, dù+ la fermière, vous êtes un pauvre homme, nous verroms p!us tard si vous pouv-ez aider. . Il reprit: • Je pourrai traire que!ques vaches de votre écurie, et survei'ller ·le lait, ie « coufor • et même le mener au kl.iti~r :'Ur :a charrette ... • Le premier soir déjà, il vit une chose qui lui .sembla merveilleuse e' l,ui rappela sa jeunesse: 'l''homme e/ la 'femme, Jeurs fils et leurs fi\:les se mirent à genoux a utour de la ,ab:e et prè s des fe,nêtres, pour la prière. Il p'eura en cachette. Son cœur vibrai1 d 'une émotion qu:ïl ne put s·expli·quer à lui-même, ni me traduire dans son récit, le jour de Pàques. Il sentit bientôt qu'il était de la famille. Jamais on ne cacîta la bourse. On ne lui denu1ü1 pas compte de ce q,uïl y prenait pour son ta bac et les au.I res peri1es emplettes. Cette confiance fit renlO'llier l',a vie à son cœur. Mais p~r un retour tout spontané, ,il devaiit se cacher les yeux dans la manche de sa blouse de valet: il songeait à sa lemme et à ses fil s dont il éiait aimé jadis . .. ! Voici que la grippe vint fondre sur cede f:t:ni''ic. Tous furen t atteirnts: :e fermier, la fe rmière: les enfan;ts. ·Le cher vieux fut 6par~rné. Il soigna !es • gri,ppés • avec l'amour d ll!ll père. - - • Depuis ce jo,ur, me di,1-il, je suis reQ"nrdé comme le grand-papa de la maison. > Et avec une exclamation sincère: - Je vous d is, Mon.sieur, que ce sont de bra ves chrétiens. qui savent jol,iment compren-


162 dre que c'est dur de tomber dans les malheurs comme le mien . .. ! Ils m'aident et' ils m'ai•menf. Ils m'ont recommandé à .. . pour le consulat suisse en. ,Belgique, pour essayer de sauver ,quellque chose de ce qui m'a élé détnuit par la guerre .. .. A la g,uerre, Monsieur . .. !

Je '1ui ai demandé: - Avez-vous de la haine? - Non., m'a-t-il ré.p ondu; je u·ai que des larmes, mainiemmt moins, mais les premier s mois. j'ai pleuré incroyablement. Et savezvous, Monsieur, ce qui est J.a plus grande chance dans rrout ceci? . . . C"es1 que je ne suis pas devenu fou! ]'aimerais mieux. dan s ce cas, q,u ' «ils • m'eussent tué sur place et rou !é dans un trou. - Gest vraiment un mystère la vie de l 'honnne, n 'est-ce pas, Monsieur : êlri! bien chez soi avec femme et enfants, avoir son p:tin blanc, son lla4~ ~rais, et tous ,les avanlages d~ la bonne vie de famii'le, et se voir ·tout à coup &-ur le pavé seul sur la terre, à la merci des autre,s, qui pourraient vous ferm~r h por,te ... 1 Le septuagénaiTe me regarda et me dit c~s mots qui, à e,ux seuls, fonl'. le Vme tete c:u dnme: Vme ACT,E - ,Mons ieur, • j'y crois de nouvea,1. Je n 'y croyais plus.• Là-bas, je n'allais jam ;is à l'ég'.dse. Je n'avais rien contre les prêtres. j'aurais ,pu y aJ.ler. Presque depuis l'age de vingt ans je n'ai plus fai1 mes Pâques, 1nai , cette .fois, 1e crois de nouveau. CONOlJUSION DU DRAME Le deuxième dimanche après Pâques le converti (ie l'ai appr is) réclamaH un capucin dont il exige.i.i! deux qualités : par!er français, « sans quoi, pas moyen de bien s·expliquer ,, et être très bon., sans quoi pas moyen d'aller jusqu'au bout. •Le jour de la Trinité, dans une nouvelle renconire su r le sentier près de la terme. t! déclara moitié joyeu~, moitié sérieux: - « Eh bien! c'est fa4i; fai trouvé ,u n ,b on capucin,

1ISI

le vieux Père . . . ; voila-t-il pas· que c'était 1111 de mes camarades d'enfance ; ç.i c'est bien passé, mais ih m'a dit un tas de choses, ua tas!•

puissance d'organisation catholique, aux yeux d'un protestant

En vérité, œt homme parti avec UN franc devenu riche par le travail, ,puis broyé par ~ malheur iragiique, cet homme est riche au sein de sa misère: il a retrouvé la c!ei qui mène au Ciel.

Le pasteur H. Uonifas écrit ce qui suit dans Je « Christianisme du vingtième siècle • , du 12 juin 1919: « ,Uf.glise catholique ,romaine a profité des circons.tances. Hie traiva,i:Jile beaucoup dans des directions variées et iramifiées, eHe a des conférenœs et des jowmaux, des écoles et des patronages, des cinéma.toîraphes et des terrains de spor,t et des fanfares. Elle réussit, il serait vain de le nier. 1ElJe ,réussit pa,r œ qu'elle au.ssi est organisée hiérarchilquement, elle est u,ne année qui incorpore son homme et ne l'abandonne plus ; meurt-il qu'eJ:Je tient encore en réserve les :prières qu'i•l faut è. son âme pour, échappant aux désastres du purgatoire et de 1'enfer, re'ioindre en sa :lumière le cielt des éLus. ,J,;',âme contemporaine se réfugie voloniier,s dans Jes rangs de l'Eglise catholique romaine, elle s'y retrouve dans le cad.re familier. Elle reçoi1 des directions, des ordres mêmes. 1E1le se ,plie à l'obéissanice, ou se con,fesse d'avoir violé les ,prescriptions. Elle reste ;paisible, elle est embrigadée, elle n'a ;pa,s de scrupules dou1lou.reux; si elle ne sait ,pas, d''auJtres savent; soldat, le chrétien catholique :rega,rde à ses chefs dw clergé; le reste n'importe guère. Syna!icats ou ·Egl~se cafltolique, rtllais tou· jours organ,i,s atioo hiérarchique. ,Et aous, ,protestants? II fau,t avoir rJe courage de J'avouer, 1a force pr odi,gieuse que 1tous avons dans la :possession de la Bible et dans l'intimité absolue, directe, sans aucun infermédiaire, avec i)e Ch,rist sau,veu.r, cette puissance qui a bâti 'les églises de la Réformation, tout ~la n'a pas en nous •les résultats qu'on pourrait en, attendire. Nous avons un levier qui pourrait ,soulever IJ.a France la France nous é'C11a:ppe. On en ,pour.rait utilement chercher les raisons, j'en vois une en tout oas, nos forces di~rsées, même dans notre prote&tantisme lvangélique. Sera-t-il

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Variétés TYRANNIE DE LA SUPERSTITION CHF.Z I.;ES LIBRES-PENSEURS Les gens qui se prétendent esprits torts tremblen t au chifüe treize; ils ne font plus maigre, mais ils ne voyageraient pas un vendredi; ils déclarent l'Eglise morie. mais ils touche()t avec effroi un ,morceau d~ fer dès les .retenir prisonniers el eRi 'les enfermant dans· des cantonnemerut:s la nuit. Mais Je d~ sir de voler est irrésisl1ible, surtout chez les nègres. Dernièrement, aux m~nes de la De &ers, un nègre avai,t avalé dans sa joumée 21 diamaalts .pesant en iout 347 cants et demi, qui devirtrent visibles dans l'in~érieur de sa personne par les rayons X. On1 lui administ.ra un émétique violent et il vomit U111e fortune. Comme les diamants valent aujourd'hui de 1750 à 2500 fr. le ca,r at, ce nègre avait da·ns l'estomac de quoi se· faire de 500,000 l 90().()()() francs. esprits frappeurs. (,1Libre Parole·, du 22 lévrier 1914).

• La femme du garde-voie à un chauffeur cl 'automobile: · - Pour sûr que je n 'ouvrirai la barrià'e que quand l'express a!Lfa :passé, - Quand passera-t-it? - J'en sais rien. Hier, il a eu cinq heures de retard.

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permis de souhaiter plus de di·scipline, .plu& de h iérarchie et même plus d 'autorité? Voilà un bel hommage ,r endu à ,!',Eglise ca~ thoJilque .pa,r un de ses adversaires. Nous ,l'enregistrons avec Mtisfaction. Puisse-t-il noua Eai're apprécier davanta,g e le bonheur d'a,p·partenk à la vér itable Eglise.

Tant vaut l'homme, Tant vaut la terre ,Partout où les sectateurs de ,Mahomet, 1~ cimeterre au poing, ont réussi à subjuguer une contrée, on voit ,Je sol, de fertile qu'il é'tait, de'venir d'une aridité désola·nte. Les chrétiens au contraire savent être colonisateurs en mêmej temps que conquérants; on peut leur appliquer la devise du maréchal Bugeaud « ense ei aratro • , par l'épée et par ,l a charrue • ; en Afri'que même Hs obtiennent un ex. cellent rendement ·de œ qui· paraissait être une brousse •indt9frichable, Tan11 vaut l'homme, tant vaut ,la terre. C'e,s,t bien la vérité 1q,ue Je ·Ja:boureur du faibu1i,ste cherdte à iinCU'lquer à ses enfants quand il tleur lai,sse en guise de .testament cc conseil pré·cieux: « Travaillez, prenez de '11 peine, c'est Je fond qui manque le moins •· Traité avec inctuie l'héritage paternel n 'aurait foumi que de maigres produits; défoncé avec vigueur, enrichi des .s ucs nourriciel'S <i~ cède la terre a,près que ses cana,wc ont été débouchés, exposé à 1fair bienfaisaoit et à fa lumière fécondanre, ,H les enrichit d'un trésor, et œ trésor é1'ait dtî à ŒeU!r ~irile ardeur. Tant vaut l'homme, :timt vaut 11a te.rire, et elilès sont à p1Jaiddre les contrées où Phomme, consacré à la défense de la patrie, est obhlgé de laisset en friche les mottes que son '11\bem, aurait :rendues fertiles. ,L a terre, au sor,fu, des mains du Créateuf', se prêtait avec complaisance aoux délices du Paradis; Adam néanmoin,s fut chargé de la travai11:ler et elle ne valait dès lors que œ que valai* /Je premier homme, C,eî,ui-ci &$$UN. l•


15' féeondi~ d• M>II. beau. domaine en doruiant à l'effort de ses bras le concours de soo intelligence, de cette intelligence qui au, même titre que 11a force physique fait le bon cuJti. vateur. Ces conditions de v,ie n'ont pas été changées, bien que Je tra•vai,J, à la suite du, oéché, soit devenu :pénible et que la 1erre demande à Mre fécondée par la suellJl'. Par:tout où l'hoIIr rre, mettant '1œ ,Jumières de sa· raison au ser· vice de ses bras, s'affranchit de la -routine, app'\ique de bonnes mé1hodes, discerne le genre d'engrais ou d'amendement que réclame la i lèbe, recourt à l'assolement, tien1 compte des influenœs climaitériques, la terre devient pro, diguè et nous ,permet de ne ,pas craindre que dans i'avenir un excès de popu,lation n ·amène la disette. L'homme, grandi par la s,cienœ e1 l'e*ience, arrachera au sol ooUŒTicier de quoi remp!i,r les greniers. li y aura .pltts de nches grasses ,que de vaches maigres. Ne peut-on pas aussi appliquer notre pro-

verbe à fa société humaine: Un grand homme

fa.t une grande nation; un freluquet courOIIJlé fa.isse son peu.pie dans la stagnation, la.quelle aboutit â .la décomposition; un ,pohticien heu. reux, placé au timon des affaires, soignera 8.a propre gloridle, tandis que le peu.pie qui lui a con,fi6 ses destinées descendra d'un pas rapide vers la nullité et la ruine. Un jour, Lou1s XIV faisait observer swr la carte 'À un seigneur de sa cour quel petit espace la France · occupait dAJJ'S 'le monde. « Vraiment, Sire, dit le courtisan auiant vaut ·t'homme, autant vaut la .terre »'. C.ette remarque était mieux qu 'une s.pi7'iiueHe courtisanerie. Sous Louis XV e t Louis }ÇW ·la France ne v~ui pas grand' cliose. Allons ptuia lo1n, de ,Ja socitté paS!o;is aux individus quii aa composent Volontiers on compare des jeunes inielJigences à des terre~ qu'il faut d8:richer, cultiver, omer de manière à ce que la gociété y trouve profit, honneur, agrément, et c'est abusivement qu'à une i,ndividuailité qui vjt, 'qui pense, qui ,parle, qui rai80IU1e OU! déraisonne on donne le nom d'un iruH de la tC'.l'Te, .te]. que ,paiat~, citrouille ou

tOrn!ichon. L '~it-Saittl M-tn6me noua ooa,, .pare l un champ. Ce champ -est planté de ,i. gne ou 'de céréales, le pain et le vin étant les denrées ,principales. Dans mon Paroissien complet, à ~'office du Vendredi-Saint, je remarque 1a plainte de Dieu s'adressant à son peuple: • Qu'an-je dû faiŒ"e pour vous que Î' n'aie fait? 1e ~ou,s ai planté comme une Vi• ine modèle!. Les Anges en se penchant hora du Ciel pour admirer aux ceps dociles des pampres et des grappes magnifiques, ne vi·r ent que des pieds récalcitrants avec tout au ;plus que!ques fruits sauvages. Et ils pl~ rent amèrement. Au dimanche de Fa Sexag6, sime dans ce même Paroissien, j'admire la parabole du Semeur dont la mai,n, chemine à travers 'le monde cotmne ·à fra vers un champ, y lançant à la volée de 1Jarges ,poignées d'une graine choisie. Chaque âme humaine est un lopin de ce chal11Jl, et 1~ encore se vérifie le proverbe: « Taut vaut l'homme, tant vaut la terre.• , Or, l'homme c'eaSt le .père qu:i, donne les premiers cowps de binette 'à ce sol béni, c'est l'instiiuteta" qui continue ·le l!ravai( au nom et l la. .plaœ du .pèTe, c'est le pro1esseur qui y cultive de :plus riches spéciali,tés. Si le père, l'institutc,m- et le professeur sont compétents et dévoués; s'-ils ont une réelle valeur professionne]le · s'i~s &dient le sol et tâchent de comprendre ,quel .parti on peut en tirer; s'ile s'adressen,t tout à :tour, à l'heure voulue, à la mémoire, à l'imagination, âu goût, à fa rai• wn · si tout en pratiquant la culture intensive ils évitent 'le surmenage, Ja terre qui leur est confiée donnera son maximum. Il n'est pas nécessaire pour cela d'être un génie, le génie de Bossuet ne lui a pas procull'é comme pûce/J)teull' du, Da~phin un suicœs merveiUeux; il ~uffit d'être un homme, uni homme de devoir, un homme qui s'intéresse à sil tâche, qui ne se laisse .pas engourdir par .Ja monotonie du . 1.ravaH et le retour des mêmes ritournelles, qui s'elorœ au contraiire de varier iles m<>yens d'aclion et .Jes ,t rucs du métier. • la· bor onmia vin:cit im,probus. • Un 1ravail opi· niittre vient â bout {!(! tout. 1

(O<J11~trlea.)

L. BfflNARD,

Ce veinard de Ramette NOUMEJLLE HUMO™-Sl1IQUE ·l \Mme Ramette étant aililée dans son pays p&ssel' quelques . jours, •le capifaine, ~u Heu de vivre seul, pnt ses repas à la pens10~U fran.chilt d'un pas aJilèi're Je seuil de 1-'hôte~ égayé par avan:œ de la salle à man1er aux vitres claires donnant sur la rue_ et dont La table était fieu.rie. Et 1a profusion des mets aussi le réjOUii>t. U y avait des horsd'œiwre, :trois ou: quatre plats, de nombreux desserts. Le vin étaiit à discrétion, ' 'Le capitaine Ramette, qui était ,.pauvre, était Join, chez hu, tle se penne11tre un semblable ordinaire. On ·hi.i servait deux plats, sans plus ; un seuil: ·quelquefois.. IPui'.!I H dut s'avouer que la cuis·ine aussi était bien stlQ)érieure à œHe de soo ménage. Poll!I1tant, comme il aillait -manifester son conteniement et cornpfümenter ses camarades, une ,n~fümœ Je rav'isa. Ne risquait-il point, à montrer une trQP grande satisfaction, de donner de son intérieür une opinion défavorable? Il se tut ,prudemment, obseiivanit autour de fui, 'En effet, ,iJ 'Vit que, au lieu d-'itre enchantés de leur pension, tes autres caipitaines se plaignaient amèrement. La cuisine manquait de varriété; les sauces étaient toujours iratées; le vin trop vert. 11.e trésorier, notamment, foujours gf'incheux en ,s a qualité de comptable, et Je capifaine d 'habiJùement, à quii ,le manque d'exercice et ,l 'odeur des capotes oo~evait l'appétit, récriminaient d 1une façon continue. Ramette, alors,, fut silencieux que!que temps, se contenlt!an,! de hocher la tête, comme par une 'discrétion d'homme -qui n'est pas chez aoi. ,Puis des ptainites commencèrent de lui le.happer. Bienitôt, i,1 suripassa les autres. Il déclara touf infect. Les sauces étaient de la ratatouŒe; et très sérieux, ,la mai,n_ sur l'e.s,tomac, ill affüima que ,Je vin LUIÎ donnait des aig.reurs. Dès Ja fin de la semaine, il annonça chaque 50i·r 80n départ de 1la pension, :r~o'lu l ae faire fai'l'e ,Ja cuitme par tol:lj ordoo.nanc~ 1

plutôt que de se Iafaser empoisonner ..fus(, Mais, chaque matin, 'il .evcnait, histoire, disait-i.11, de rester avec les camarades.

Il La présence diu. capitaine Ra.mette l œtte

table de garçons amenait fréquennnent la conversai-ion SUT Œes 1oies du ménage. ·Le prési· dent, un célibataire endwci, déclarait que la seu!le chose qui le p1lt réconcilier avec le conjoo.go etlt été Ja questioo de la cuisine. Tous a«cordaient qu'après vingt aniS de pension, l'estomac était perdu. En avant des assiettes, en effet, tandis qu'ils frronçaient sur Jes a.fi· ments des sourcHs méfiants de vieux soldats se débandait une a111née. de ,petites fioles ·e1 de petites 'boîtes1 touie une wie de drogues qu'i~ mêlaient à lewr vin, soit goutte à goutte, soit par .pincées qu'ils cueililaient du bout du couleau et fai-saieut tomber à petits coups avec un ·souci maniaque, comme pour précipiter une absinthe selon 'les règles, Ra;mette, alors, :les écrasait de sa supériorité d·hornme. marié. Chez soi, on ava,it tout œ qu'on voulai.t, comme on voulait. On _n'achetait pas, ainsi, que faisaien1 1es gal'i'Otiers, des morceaux Wérieurs. 1Les légumes 6taient tou1 frais, :le beurre aussi·, II tai,s,ait passer sows leurs yeux des tableau~ à leur tirer des lannes d '.attenrlrissement. On ne l'appelait que • œ •veinard de Ramette•. Et la douce chatouille qu1i,I en re:ssentai,t le poussai,t à ex;agérer davantage, l alfficher une félidié plus haute. 1Encore semblait-il y mettre de la discrétion, ne .pas vou,l oir tout dire, de peur d'humi1ier [es camarat!.es. Et iI se désespérait de voir .l'absence de Ile. femme se prolonger. I1J assura,it qu'H en ferait une maladie. H avai1 :parlois de 1longs acCA• blements, doot i1 sortaî~ pour dire avec une résignation touchante : 1 - AUoos, il faut bien manger, pa.ssezofflOI cebte horre!lil' 1 C'ét·ai1 avec tristesse qu'i·I se bourrait, vidant tous iles p1a1&; et aux fins de repu, H a·vaitt des larrrie5 da·n• la voix en empruntant,


lit pour faire passer œtte mangeai1Ue, les fonds de bouteille de ses voisins. Mais où il ,triomphait surtout, c'étai1 au café. Hei!Il! quelle ,Javasse! Non, mais avec quoi po111Valit-on bien leur faire ce café-là Otez ,lui, ~] avait du ,vrai moka! Et de .1a fine champagne, donc! Sur '1es pauvres diables condamnés à boire indéfiniment des mixtures semblables, i,l abaissait IJJll rega·rd empli d ;une commiséralfon infinie. IPositivellleJ1J1i, œ1a tui faisait de la peine. Et il niM"rivai,t l s'en consoler, après avoir gagné son ca.fé au ,p iquet, qu'en vidant tous les carafons de cognac - quel sale cognac qui traînaient sur 1les tables.

III Quand ·M adame 'Ramette fut rentrée, les premiers 1ours Je ménage a-tla à peu près. ,fJhle avai't raro><>rlé du pays des provisions, des f.ruits et des ,volailles. :Mais 'le capitaÎille, accoutumé depui,s •\.Uli mois •à manger trOIP, se plaig,nia'Îlt bientôt de ~a fruga.Jl.i1é des menus. !Ma.china,iement1 H cherchait les hors-d'œuvre absents, et 1es maigres, des&er!ts >lui laissaient 1.1111e tristesse. 'l.e vin était rationné avec soin; _bien qu'~l y mettait de reau, il restait ,pariais sll!I" 'l a soif; tandis que la nécessiié de prélever ·su~ ,Je dîner Je déjeuner du lendemain, l'empêchait de retounier au ,plat. Après le café, son eau-de-vie lui manquait; puJs à la fin du mois, il y ewt des mets sans beurre, des pommes de terre à chaque rq,as. 1~,amette devenait maussade, Des discussions su,r vinrent, qui dégénéraient en disputes. Le capifaine aHinnai.t que les autres, à la pension, avaient de tout en abondance. On leu:r donnai~ des pommes de terre no11velJes, des fraises, oui, des fra,ises, parfaitemen~, Madame cilijedailt .s on budget, ile prix des choses, tW offrait de venir -au marcM avec eHe. Il haussait les ~·1.des, fim.ssait pa,r cro.ire que sa fennne ,Je volai1, la foudroyait par ce ren• seiginement i.rréfuW,Ile que 'la viande de la troupe, d'eJOCe1'lente viande, ne coO.iait que un franc ie ~no., Pendant les premières semaines, ce fut un enfer. A peiue ~mette était-,il à table qu'H

115f

menaçait de se lever pour aUer retrou~ tes autres à la pension. S' i'l demeurait, c'était uni. quement pour ne ,p as faire d'histoires, parce qu'on n'avait pas besoin de savoir Ce qui ae passait chez lui. Ce:pendant des ,jours s'écowlèrent. Peu l .peu Je capitaine eut conscience 9e son iu)lla,, tke. Il savait fort bien qu'rn avait véru aiinei dix ans sains ,s e plaindre, et qu'étant dOOflées Ies ressources du ménage, sa femme ne pou. vait .pas faire mieux. Tout se passa peu à peu, n s'apaisa se résigna au pot-au-feu et au pommes d~ terre; tandis que, de temps à autre, :Ja table des camarades ,p assait devant sea yeux, comme une vision de paradis ;perdu. !Lorsqu'il les voyait, de ,loin, franchir le seui,I de l'hôtel, il soupirait. ·Ma,is lorsqu'il venai:t à tes rencontrer, i,l :reprenait son air triomphant, sa grosse voix d'honune inw!em,. ment hemeux :• - · A propos, et vdtre empoisonneur? Il vous nourrit toujours aussi mal? Ah! le gre, d,in! Je m 'e n souviendrai jusqu'à ma retraite! Et eux, en s'en allant la tête basse, pensaient: - Ce ,veinard de RametteJ Jean REJ.BRACH.

Psychologie alpestre ,Les voix de ~a nature sont· douces au cœur de l'homme t,riste et désabusé. La montagne a ce .privilège de nive!er les chose~ de la terre, cet amas confus de plaisirs et de tribuiatioos quii composent le lot de ll'ex~stence humaine, e~ d'exa.Jter, a11 corutraire, tout ce qui, dans le d.omaine de 1a pensée, s'élè11e \ers la nue, Combien de geas pensent, encore auJourd 'hui, que la foule des alp:'!lis/es, ,touristes et vmégiateurs, quittent, eu ~té. l~ ville pour k montagne, pa,r .simple am()ur des sports ou pa:r snobisme. Quelle eru:l!r! Si l'on pouvait, par une statistique, .dénOlllo brer !les différentes catégorie~ de promeneurs, on en trouverait assurément la bonne moiül

quî se rend à ,J1atpe pour se reposer, corps e1 aa,e; ij'autre moitié se partagerait à peu près

en .parts égales, entre œux qui sentent le beeain de s'iso1 er dans la nature, et ceux qui yell'lent tout bonnement faire une partie de

pi.isir, La montagne est, en efM, un des grands reconsfüuants des nerfs et de toutes les faoultés qui lui sont sottntise3, ceHes de l'âme, en :particulier. Qwi,tter sa vme, ,a rue bruyante et empestée, .son bureau ou son comptai!' étroit, poussiéreux, él·ouffani; les clients toujours ag,réahles mais souve11t fatigants : des amis parfois encombrants; des c·'.,nvent1011s socia4es qui sont autant de pelilt>s tyrannies, de heurts irritants IPOrtés à ila :sainte Uiberté, quitter enfin son . .. cou-:ie,ge, ce temhle bailli de la maison lo<-ative, po At al!er vivre quelques 'heures ou quelques jours de 'la vie libre et spacieuse de ,11a1lpe, au grand air pur des glaciers et des bois, sous ,Je toit d'un cha~ fleurant le mélèze, au hord d'un • bisse • qui chante, tout le fong du jow-, une détideuse can,ti:léne! Allons donc! q,U:i1pourrait y rési,ster! Et ,le jour, courir pair mœti!s et vam,; s'enfoncer dans le silence mystérieux des forêts; explorer ces viewc petiiis vrlages de bois, aùx maisonnettes coiffées de toits moussus, et dont les powtrai,sonamassi'ves s'enchevètreat les unes dans ,1es autres; cueiilli,r des chanterelles dans les tailJ,Jis, ou des edelwei,ss au bord des glaciers, dans tes moraines désertiques; gueuletonner prosaï·qnement sans forme n,i serviette ,à l'orée d 'un iboi,s, S>Oll6 un sa.pin ·S>écu!aire, tandis que '1'air iretenti,t du bourdonnement sonore des insectes, n'est-ce pas 1à, je vous le œmande, ,wie 1joie intime, profonde, sans méfange? .. . On ~ oroi.f iseu:t au monde, ce qui, pacfois, est une incontestable joui,ssance, et même je crois qu'en ces moments d 'heureux 1solement, la vue d'une fi,J,Je d'IEve serait plutôt inopportœe. U y ,a ~,, certes, toute une psychologie très réelœ, mai, q11i n'a :p as jusqu'ici, que je sa-

che, évei1(,Jé sérieusenblt Yat<tention des alpinistes de .tous crus. !Pour moi, Ja chose ne fait pas un pli, le moindre dbute. Et voici, â 1'appu,i de celte thèse audacieuse, une :petite histoi,re, très ~'raie, que ,je vous raconte en: toute discrétion . II 'f; a de cela bien une quinzaine d'années. L'existence ne ressembla'it giuère à cellle que nous conn:aissons depuis 1914. On vivait à bon marc.hé et il'on, dormait tranqui~, ··sans rpeur de ·Ja guerre, des ·bo!iChévistes oÜ des grèves. Heureux temps! Le retrou verons-.nous jamais! ~ndan~ lq malheur existait déjà sur na terre, hél'as ! Un matin du mois de j:uilllet 19 .. . je vis arriver à St-Olémen,t un homme à .Ja mise r~ cherchée, à J'allurre distinguée, mais au visage flétri, taiiHadé par les rides, a,ux yeux ~ernes, ne reflétant que la douleu,r et ·Je découragement. 1},l me :rencontra un •jour dans les sentiers de .Ja coJiline de Montana. Tous. deux, nous cherchion.s ·la soli,iude et la rpaix. Nous fîmes vile ample coMaissance. L'étranger, avec une franchise et UL[)J abandon qui me touchèrent, me d~cli:na ses .noms et qua,lité et me racon1a sa douloureuse hi,stoire. ,Médecin à bord d'un navire marchand faisant voile ,p our ,J'Austraiie, il s'était embarqué à Marsei'lle, j,~ y avait 27 ans, avec une ch,a r,l)lanle femme qu'il ·venait d'épouiser, et qui Ile swiivait à Sydney oü i1 avait ,résolu de s'établùr, 3iprès avoir fait ,un stage de deux ans dans ,tes hôpitaux de 1Londres. Les débuts forent ·heureux, et ,Ja naissanœ d'un enfant semblait avoir consacré ~e bonheur de la Jeune fami'lle. Un soi·r, à ,la tombée de la nuit, ,pendant que ~e médecin é(·a it aHé voir un ma.Jade, son épouse dis,pa111UJt subi,tement du logis sans que nu1 ne se fût aperçu de son absence. Le fi,ls un*},ue, a:Jo.rs âgé de cinq ,ans, se trouvait â fa promenade avec 'la bonne. Quanldi 1Je docteur rentra chez lui, i'I t.rouva •son foyer désert Vinquiétude le saisif; i,\ eut queilque noir .pressenümen,t, cair depuis quelqUJes temps, ill ilui semblait constater certains


168' SÎQl!les àe trf&l~ et d'énervement chez sa douce et fidèle compagne. {Il couirut vers le ponit, ,s 'enquit de ilout ce qui pourrait '1e mettre ,sur ~a piste de ~a f.ur pive, et '1a 111UÎt 'le surprit sans qu'H ne pM rien aplJ)1"endre de œr.tain. Dans •lll!le grande vi~ el! dans oo. por.t a,ussi actif et mouverœnifé que Sydney, itl est fol'l d~fficile de se t'enseigner. il.es iiours, •les semaines et les mois se ,passèrent sans qu'aucun indice ne vînt révéler le red<>Uttable ney-stère, mais le médecin demeura convaincu que Œa fondre épouse, victime d'un accès de neurasthénie aiguë, s'était jetée à la mer. Je n'enttrerai pas dans ile récit de sa dol.llleur et de son désespoir, œ sont ,~ des choses si amères si .profondément affligeantes, qu'il vaut mieux n'y point songer. Un mois après, ie médecin •revenait en Europe, accompagné de son unique enfant qui mourut du typhus en arrivant à :Ma:rsei~le. La mewre était comble, et ,le ma'i!heureux docteur, pris d'•u n sombre découragement, chercha. da.us l'isolement et la &dhtude un suprême remède à ses maux. H vin<t à St-Olémen,t, un .petit nid de verdure blotti oo.ns :la coLline de Lens-<Montana, et c'est là que j'eus ,Ja bonne fortune de le rencoJlll,rer, de verser avec lui des ilarmes sur son mallieur, et de m'aider, autant que faire se pouvait, à cicatriser ·!'in.curable plaie de son cœur. Eh bien! vous me croirez si vous voulez, mais je vous ass·ure qu'après deux mois de v,il!égiature a1pesf.re, dans ·le calme et ~e repos de la montagne, avec le contact assidui de la nature et de ses trouW.anis mystères, ,le médecin, d<mt j'é'ais deve'llJu 1le confident et !'iLl· tirne ami, ayait ,retrourvé, n.oo pas 1a joie, mais 1a force de vivre; son âme s'était ~paisée dans fa contemp]ia,tion des merveHJes qui ll'en.touraien1; son corps s'était redressé, son visage reposé avai.1 irepris son galbe et ,s on ,teint de santé, ses yeux nua.n.œs de tr~stesse ~'PiŒ"a.1ent tiëarunoins la paix et la séré;1ité. Un mann, il ni'annooça q,u'~I aU.ait :rentrer en Anjtleterre où t'a,ppelaient des af,fairei d'in..

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térêt - , mais je reviendrai , - sa 1ta,t.a ?'~joutez:~ ~ la mon.tagllle m'a sauvé; 1c1 que 1 ai: trouvé ,la force de SUll'vivre l 1lll douleur; r100 ne vaut pour ,les défaillanta • corps et de 1'âmee, 'l'afr ,PUJr et la douce solitude de il'Alipe. » Vous voyez donc, ami: 1ecteur, ,que ma en faveur de fa thérapewtique , a-tpestre • n'est ,pas une utopie, et qu'il existe bien une 11V' chologie alpestre. 1 Solllfld4et,;

c'•

th-

Un ·peu d'hygiène En vous servant d'un ,plat, évitez de par. Ier afin que tes imperceptibles ,parcelles de .. live, qua échappent toujours quànd on parle, ne tombent dans ce ,pla.1. Evitez de pader de trop près l quelqu'1111, afin d'épargner le même iinconrvénient :possilJle et Œ'éc~proque: jet parceltlaiil"e de sial'ive oa haleine viciée. ' Offrez auitant que .possible un extérieur IOi. gné. Que tout ce 1qui est à votre ,usage porte une empreinte d'ordre. Ayez une attitude qai indique Ue courage et non la nonchalance. C'est dans .Jes peHtes choses que l'homme ae revMe Je mieux, c'est par elles que aou,. vent il a le plus ou [e moins d'influence. HJ" giène, rpolitesse et habi111des moŒ'aîes se tœchent qua,nd -les trois son,t sincères. Il y a une charité bien comprise dam Il! respect de maint consei1l d'hygiène. Voyez pour preuve ceux de cette petiite ,page. L'hygiène est souvent la moiijé de la sad, l'énergie ,l'autre moitié. Et qu'esi-œ que peut llill homme, s'iil n'a point la santé? Se Î'éeigner, sans doute. 'Mais l'idéal est a,utre. Celui que .Dieu nous offre suppose généralement Il santé, consii{iiérée comme u.n bienfa.i:t utitle qu'il ne faut ,p as gaspiUer, maJs soigner raisoonablement. Avez-vous remarqué la santé de li'honwnt cou,rageux et œl1le d1ll noncha'laot? Les deux ont ,leurs lacunes : en gélllérll!l, le premier lei repa,re à peu de ftiais; .J'auke :n'en vient l boUI qu'â 2n.1üi renfort et pas tou!jou.r1.

Avez•vous remarqué J'atfüude du premier?

est ferme: de le considérer, vous, vous ·rez plus fort. 11.e second s'affale toujours iune manière 'ou d'une autre, et rien que de voir, courage s'alanguit, à moins que StJIVliennent .Ja piiiié ou le mépr:is. Rien n'est indiifférent dans le chapitre huin, qu'on poUNait diviser, si comp1exe soi'il, en trois parties ayant des :points de contact intime: hygiène morale, hygiène inteI:lec(belle et hygiène physique. (Oamseries.J

ae

-···-

Le «jardin du curé» Le plus, simple et ~e plus charmant des

jardins

est œhti que l'on ·appelle, d'un ton .ftmicade famHtia.rité, un « jardin de curé •. ~I n'est pas nécessa.ïre pour cela, qu'i•I àpptrtienne à un ecolêsiastiique. Le nom s'est ,mdu au delà des jardinets de presbytères qu'il a désignés tout d'abord, et on rapplique rmais à tout ja,rdin sans prétention, bon t, et d'un genre 11m peu hybride qui t du verger, du ipa!I'C et du ,potager. L'ordre n'est ,pas sa quailiié domiaiaœ1te: lea fleurs débordent des plates-bandes, · rétré:cis&ent les ahlées que 1'herbe envahit. II est ;imté de grosei.l'les et de cassis,, aiternant fflC des rosi.ers communs; dont ·tes touffes hes emibaument. Le réséda y abonde, el Fon ne s'étonne pas d'y voir .o oe belle f 1eur ë courge épanouie en plein mi1ieu d'un mastif de sauge ou d~éJliotrope. Ce jardin n'est olôturé que par une baie d'aubépine; une prairie Œ'achève, traversée pair Ill ruisseeau zigzaguant dont personne n'a yé de disciplii111er ,Je cours. Parfois, un :poU'let échappé de la bassecour promène familièrement sur le gazon. Si à coquelicots croissenifl dans u11e pelouse, on • garde bien de ,les arracher. Un essaim d'aaiHes s'est 1ogé dans uru vieux pommier , et le petit peuple actif et bourdonnant ai·lile daru IJa joie, sans risque de se voiir r son miel. On dit: « Jardin de curé> on dev-rait dire: 1

1

« Jardin du bon Dieu! > H est accuevHant à tous; il ne veut a:mire à personne, pas même aux mauivaises herbes qui se faufilent sour· noisement et parviennent à cooq,uérir une place dan.si les parterres. Plantes, bêtes et gens y 'Vivent en bonne inteLligenœ, évitant de se contrarie,r et fraternisan1 dans la plus exquise douceur évengélique. Là, enfi111, l'on reh"ou.ve ,tes vieidles ileurs oubliées, que nos grand-mères on1 aimées et que l'oo dédaigne aujOOO'd'hui: la verveioe odorante, 1es véroniques bleues, Œes amarantes, 1es fletH's de 1la passion et les cœuirs de Marie. Jardin paisible, ignorant de toute a,1nbition, igrwrant même de ·son ch~me, et fait pour ceux qui jouisse ni si~lement d'un bonheur calme, i,l doit être un consei'1ier prudent, vite ~fa.roUiché ipar les prdje!s audacieux; il doit être un confident tendre et délicat doot •l a douceur infinie apaise et guérit,. On aimerait y passer de .Jong1t1es heures, :lorsque 1a vie se fai.t indw'ge.nte et nous berce d'oo bienfaisant ,r epos. On voudrait s'y réfugier encore, lorsque des luttes cruelles ont déchill'é 'l'âme et bJ1isé sa force. ·Mais ce !jardin ,sage est semblable à Ùu ,peti~ port tranquil!Je où ,}es grands navires ne mou111lent pas longtemps. . . . Hs reprennent la hau:te mer, et dans le tumulte des tempête, s'éloig:nent sans savoiT s'i'ls ,reviendront R

Variétés CURIEUSE RECETTE

,En feui lletant un vieux livre retrouvé au fond de 1a bibliothèque d'un manoir, on, a pu lire la curieuse recette suivante intéressante tant par sa forme que par son fond. « Je vous bail'le pour vos délices la recette et confection. d'une ome1ette dont était friand notre Roy François, ,premier du nom.Prenez œufs de poule, et non autres, pond·u s de neU:f; et de belle manière les battez, remuez et emmêlez sans manquer d'y ajouter grains de sel, faute de quoy l'omelette pêche·


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160 rait par fadeur au gom;ter. ·Lor&qu'aurez cuit l'omelette, la posez sur le plat e'! la poudrez et couvrez de sucre ;pilé que briHerez !J>ar ensuite au fer rouge. iPu!is, arrosez .Ja dite omelette de cette liqueur • ,La française • que savez et qui est IJa liqueur au Roy, assez pour qu'elle s 'affüme, mais non trop pour qu'elle s'impose. Un verre l liqueur pour 3 œufs. Lors, mangez, sans en flamber la 'Liqueur, pour œ que tout 'le précieux et subfü de son baume s 'en envolerait.•

HE11l11ES REJOETIES PRATIQUES Conserves de pointes d'asperges On conserve les pointes d'asperges ver.tes soit dans leur entier, c'est-à-dire Jongues de 7 à 8 centimètres, soit cou,pées en morceaux de 2 centimètres environ. :Les pointes d'asperges sont d'abord blanchies, ,comme cela se pratique d'habitude, en •les plongeant pendant quelques instants dans de 'l'eau bouillante. Ce blanchiment dure de 5 à 6 minutes. On sort a lors les asperges et on les jette dans de l'eau froide ,p our les rafraîchir. Lorsqu'e1les sont sufüsanunent .rafraîchies, Ôn les égoutte et on en: remplit !es boîtes et les flacons 1usqu'à un centimètre au plus des bords. On les .recouvre avec un bouiHon contenant 22 gr. de sel, un ,pefü oignon, du persil el autres cond,iments par litre de liquide. On soumet les flacons ou les boîtes à l'ébuHition pendant 30 minutes pour les contenances d'un demi-litre et 40 minutes pour ceHes d'uni litre.

~ C.erises à !''eau-de-vie Choisissez 1es œrises très saines, sans taches et mtlres ~:uste l point, pas trop; lavez,]es bien et égouttez-les rparlaitement; coupez les queues de manière à n'en laisser qu'un ,centimètre; all/ec une aigume à repriser, piquez chaque cerise en deu;,r ou trois endroits et rangez-les au 'fur et à mesure dans des bocaux en aiyan.11 ,s oin de sauipoudrer de sucre en pouldre chaque 1it de cerises et de ne :remplir les bocaux qu'à trois centimètres du goulot; rempliissez.iles ensuite avec de la bonne

eau-de-vie blartche, bouchez hermétiquellltGt avec un .b ouchon de J,iège, puis avec un papier parcheminé et solidement ficelé; conservez ea lieu. sec. On emploie, en général, de deux à troia cents grammes de sucre en. poudre Rlr livre de cerises.

UNE >HORt.OOE ORWIN ALE Un horlb~r va.rsovien, a achevé, il y a quelques années, ,une !Pièce fort orig.inale; eUe représenre un,e gare de chem~n de fer avec tout le maitériel et foutes les constructions ordmai,res. Dans une tour centrale, des oadrana doooent l'heure de Pékirn ~ de New-York. Tous les quarts d'heure, la gare eStt en pleine activité. ,L'employé! du tél~aphe lance uae dépêche, •les [POrles de la gare s'ouvren~ 1e chef et ·le sous-chef de gare paraissent 6Ur 4e quai, .!es employés lèvent ~es barrières, di• trilbuent les tickets, 1es voyageurs se prêclp, tent vers ~ train, qui arrive à toute vi~ annoncé par une oloche. 1En.fin, le itrai,n dit, ,paru, tout ,le monde rentre à son poste ju. qu!à ce qu'H s'écoule un nouveau quat')t d'h& re, et a lors '1a même scène recommence. On dit que Fauteur de cette horloge a mil plus de 6 ans 1\ ~ constrnüre. De itous ~ ainsi, tes hor.!o~s ont éveillé ·les, fantaisiel des artistes et des artisans. 1

:t ·La

différence d'accueil que nous font nos amis, suivan:t l(}U.'ils son·t en teille ou teNe autre coim,agnie, es,t ~ t '1a norme dt leurs vrais: senfüœnrts. t Certains amis ,n'apportent que des fleura toutes iraîches: ceJ.les du temps, du cœur, des actes, des pensées. D'aut.res, des fleuri fanées, desséchées, décréjpiies, sans.beauté, salit couleur, sans charme et saons parlum: fatigua au lendemain des fêtes qu'ils dissimulent, humeur au soir des insuccès, .impatiences muMiples d'orages •s ubis au loin .... La sincère affection n'offre que les pre, mières; Pin~rêt l.e plus habile nie peut pll s'empêcher d'imposer les secondes.

La penr de soi-même Avez-vous jamai-s remarqué avec quellr joie reconnai,ssante un enfant qui fait sa prière une femme qui lit, ou n'importe que'hle per~1ne qu:i se trouve seule et oisive, accueillellf qui les dérange? . . . «Commen t? ,Me déranger? .. , Mai,s !Pas du tout! ... Au contrai,re! ... > };]s sont heureux qu'on Jes empêche d'é!ever leur âme vers Dieu, ou de ,réfléchir, ou de se replier sur eux-mêmes. Leur ambition, ce n'est ~s d'être heureux, c'est d'êl're distraits. Tourt p laisir qui leur ,pa,r aît non pas une disttrac:lfon, mûs une vraie joie de ·l' âme ou du ,c œur, ne .ta·rde pas à :l eur peser. De ces ptaisirs-ilà, même s'.i,ls l.es ont désirés, bientôt ils veulent être distraits aussi. Que ces roseaux sont e1nniuyés d'être des roseaux pensants! Qu'ils souhaiteraient de devooir &impqement de :petites flûtes! ...

C'est ainsi. Les gens ne sont pas du iout con'temjplatiifs. Ils redoutent à l'égall d'une catastrophe de se trouver seul à seul avec un grand sentiment, une émotion IProfonde, une admiration vive, une pensée grave. comme ils rusent avec la douleUT! E'J.le est bien habî,!e aussi, eHe Ues saisit à la nuque dans les iemps qu'i·ls n'y songent pa's, elle croit Jes tenir pour Jongtemps. Mais, avec des .sowp~esses d'a111gui01e, ils iui glissent entre ·les mains, Voyez ce qu>li.ls font quand la mort passe: quefüe agiiation vaine! que de gestes! que de paro· les! que de soins pour les détai'ls matériéils! quel empressement à s'occuper des tomettes, du corbi!tlard des bHlets, des voitures! Autant de disdiraotio~s; autant de fenêtres oull/ertes, par où vient ,Je vent du dehors, qu_i bien_vite sèche ,Jes larmes. His i))araissent insensibles. Cependant ne croyez pas qu'ils ne soient capables ni de sen. tir ni de comprendre, ,ni d'aimer. Au plus profond d'dlJ!e~mê!UC, toute âme enferme des ,assibil-iiés infinies. Seulement, ce qui nui fait

,peur, c'est précisément de deacmdil'e au p1us ,profond d'e!Œe-même.

Oh! passer une minute, ooe seule, lace à faœ avec soi! IL leur semble, à ces gens, qu · iJs mourraienl. El c·esl un peu vrai, quel.que chose mour,r ait en eux, cette ,personnaliité factice, falote, frivo1e, insignifiante et légère, cette persoonafüé déraisonnab1e qu'ills se composent deq,uis qu'Hs ont l'âge de raison. Une forte émotion dérangerait leUtr be!t équilibre. Aimer, même un :pa,ysage, c'est se préparer ooe ,souffl'ance. Que cette souffrance soit 110b~e, saine, êlèV'e l'âme, ,~L se ,peut; mais "~ux n 'en veullen1 ,pas. Aimer, c·est se créer des devoil's .. . . s·enthousiasmer, c'est se aivrer pieds et poittgs l!iés à ['idéal ... . Se ,recueil!Liir, mais c'est risiquer de contempler danis sa terrible splendell'r :Péternell et poigtnal!ll prob1ème de la misère et de Œa grandewr humaine ... · Que ces imprudences sont graves! . .. Oh! r..on, il!s ne •les co:nnnetlirorut pas! . . . :La na,t ure les ,avait faits pour :Planer dans 1les hauteUtrs; ma,i,s de ,l'oiseau ils n'oni ea,Tdé que la .cerve'L1e Hs se soot ~ogné 'les ailes, i~s ne ~eu,len,1 ' ' que ramiper. Nous .n'avoos de 'Vlie consciente ,que icinquan'te ou soixante a,ns. C'est peu pour deven ir un homme: c'est beaucotl[) pour reSl!er enfant. lis y enw1,oient fout •leur art, ,craiglllant iles ipensées et les rides. I!ts vont ,le ~ong de 'lelllf rou1e, coudoient fa. beauté sans la voir, 'la doulleu,r sans i'accueil'lir, et cheminent vers l1a mor,t avec un bandeau sur aes yeux .... Un jour, sur leu'!' comédie, H faudira que Je ride-w tombe. Par de1à ~es espaces infinis dorut le silence effra,yai,t Ue gtrand Pascail, it faudra bien qu'Hs entendent 1Ja formidable pamle qui dtra Ge sens des choses. Et ce sera 111 récorrqpense pe 1Jeur long effort ,enfantin: :i1ls co11111aîtrorut œ qui fait Oe prix de la vie juste après ·qu'ils, .l'auœ-ont perdue. Henry DU ROURE1

t Beaucou,p sont aussi prodigues du ibien de leur 1prochain que parcimonieux du leur.


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Le S<,litaire de la Meya UNE LEGENDE D'ANNIVIERS Dans Ira vallée d "Aruüviers il y a deux endroits qu'on appeHe vuLgairemen.t la Meya. Le premier se trouve au fond de la vallée de ZinaJ sur Ja ,r ive droi,te de la Navizance en face du Roc de 1la Vache. Dans ·le pays, ~ou'!" éviter toule confusion, on désigne cet endroit sous le nom de CouHa de 11a Meya. Ceci n·est qu'à füre de renseignement, car notre héros de la ~égende n'a jamais habité celte Meya fa. il.a iMeya véritable corn.prend une assez vaste étendue de terrai111s situés entre le 'Voi,l~n et le hameau de ·Pin5ec sur l'ancienne petite route de .Y.issoie l Vercorin. II n'y a :poin! de v.i1Nage, mais seuJement queîques mayens et des forêts. C'est un site des plus en,soleillés de ta vallée. L'un de ces mayens, situé !PfeSque au cen,tre du ,territoire, a:ppa,r tenait autrefois à un tout v-ieux brave garçon de Ua 'Vallée. Il était, dit-on, né aiu vi,llage des lMayoux en l'an de grâce de fa grande JPlauète. Sa mère u111e pieuse et belle âme, moul'Ult, hélas! fo;t .peu de temps a.près U1'avoir mis au monde. Avant d'expirer, etle se fi.t a,pporter son cher enfant sous ses yeux et [Prononça sur ,Jui, comme suprême afüeu, les paroles du signe de la Rédemption : que fa Trinité te garde pui,squ'El!e te :p rend '1a mère. Le cher petit reçut au bap1ême le nom· de Georges. Son père, sacristain ,presque à vie de S'e Euphémie, homme à ,convictions patriarcales, remplaça <re son mieux l'infortunée et regrettée mère; i'l ·)'éleva dans des senfünents profondément ,religieux. Il lu.i fit surtout comprendre de bonne heure les iHusions des plaisirs mondains et les totl'jours consolantes \ douceurs du service de Dieu. Bref, Georges devin~ le mocfefte des jeunes gens de fa val'lée. Il ne rêvait ·qu·une chose : retrouver sa mère par le chemin de 'l'innocence et de fa piété. Aussi l"appelairt-on vulgaiTement du ,ter:me signifü:atif de sarnt OeOl'gcs des MayouX', 1

1

188

,pas

Le jeooe Georges ne tarda à 1noofrer des dispositio~s. ex!raordinaires pou,r la pri~ re et Jes morhficaüons. Il remarqua bien VI• te que lorsqu'il prenai·t un peu de vin à son souper, son eS!prit était, bien moins dis.posE ,p our la :prière du soir. Cet énervement provoqué .par 'le vin -!Jui déplut souverainement. Il su,ppHa son père qu'il adorait de lui permettre de remplacer Je vin par de la bonne eau de la fontaine. 'Le père, en homme sensé, ,:é-, da à son désir à la condition quïl couperait Veau avec u,n :peu de fait. Ce nouveau régillll! fut tou:t un réveH pour l'enfant. Il se sêntait beaucouip plus maître de ses pensées et de ses nerfs. Le père, de son côté, remarqu,a que son Georges se ,portait mieux que ,les autres eq. fa.nts de son âge. Il le ,l aissa donc tout paisiblemen:t continuer son régime aquati-que. Lorsque Georges eut a,tteint ses vi,n,gi ans, Ie :père songea à étab]fr son unique enfant. Comme H n'avait vécn que pour lui, il rêvait de revivre dans .ses petits ms. Euphémie du président de Grimentz ne pourrait qu'être la digne co~agne du jeune Georges. Les deux pa;pas avaient déjà .plus ou moins concerté l'affaire. Pressentie à ce sujet, Euphémie 1rouvait qu'il n'y avail :rien ie p!us sage que de suivre iles avis et les projets de son père; sttrlout qu'el,le estimait Georges à. cause de sa conduite exe~plaire et de sa grande et profonde piété. Un dimanche, en revenant de n'office paroissial, le ;brave .père fit .part de son projet à son cher Georges. Nous aurions grandement besoin d1une bon.ne ménagère dans la maison , fui dit-i,t; mais moi, n'ayant vécu jusqu"à présent que pollir toi, je suis main.tenant f.rop âgé pour y songer. Comme tes vingi ans ont largement sonné, je tourne ~s regards vers toi. J'ai fait jusqu'ici tout mon possible pour te rendre heu,reux, je voudrais ie voir établi avant 1que j'aille rejoindre ta mère dans l'é'ernité. ~u ne pourrais faire 1JJ11e alliance plus honorab1e et trouver fü~ pl11.1s digne de toi qu'en acceptant ,Ja main d'Eluphé:nie, de notre arrière cousin de Grimentz. C est une personne pieuse, économe el travai'lleuse. Elle

• toutes les qual.ités pour te faire digne compagnie. Son père serait enchanté de te !a confier. Il ,me semble que si ta ,pauvre mère fivait encore, elle ,partagerait mon avis. Le petit tonneau du fond de '1a cave est déjà de poire grand-père; c'est de ce1ui~là que nous avons bu avec la mère Je jour de notre mariage; ce sera aussi de œtu,i.JJà ,q ue nous dégusterons 1e ,jouir du tien! Que Dieu- te ,s oit propice.

- Père, répondit .prestement Georges, en 1JfOie à la plus grande surprise, j,usqu'à ,préseni j"ai toujours suivi en -!out vos sages et prudents conseils. . Jamais vous ne m'avez vu y0us marchander mon obéissance. Je voudraî,s pouvoi,r ·en faire autant aujourd'hui, mais la chose m'est impossible .pour 1e motif que je ne me sens nullement appel~ au mariage. Dieu ne m'y appetle absolument ,pas. C'esi pourquoi iie vous déclare fra,nchemeni ,qu'il m'est impossible d'entrer dans vos vues." Le mariage e$t bie-1, beau et d'institution divine, mais ·la vi·rgiinité ipeq)éiuell!e est un état bien plus agréable à Dieu. C'est vows di·re que je suis décidé à demeurer un irréductiblè vieux garçon. D'aiHeurs, la vie est si coude et si pleine d"a:'.éas que j'estime qu'~~ ne vaut pas la pe.i!lle de Ja ,pa.rtager a~c u.ne femme que la mort ,peut mo.issonner si inopi.nément. Toutes vos instances som inutiiles à œ sujet, car Georges restera inébranlable dans sa résolution. .Cinq ans plus taro, Georges eut la douleur de perdTe son père. Pou!l" crueJlle que fut l'épreu'Ve, H l'accepta avec toute 'ira forœ et la rés·ign,ailion du parfait chrétien. C'est alors &Utrlout qu'H comprit J.a vanité des choses d'ici-bas. Les choses terrestres ne lui parurent .plus que comme oo rêve, et Vidée de la vit d'anachorète se .fit ,jour da.ns ·s on esprit, Il a,u,rait volontiers couru s'ensevelir dans un cloître s'il avait pu se résigner à quit'er la belle égli,se de Vissoie. Trop de chers souvenirs l'y attachaient. D'll!utre part, i1 restâit le seu,~ gardien des tombes de son père et de sa Rre. Une voix intérieure ,semblait lui dire que Dieu ne lla.ppelait pas .aib!eurs. H concilia

le tou.t en se faisant ermite de la Meya, son ma yein de ,prétliiection. Par ce faire, i1L pourrai! tou,s les dimanches et même fous les jou:rs venir communier dans sa chère église et prier sur les tombes de ,ses inoubliables dafunts. Il ,partagea entre ses héritiers et les bonnes œuvres tous les bien,s-fond,s qu'i1 possédait à Sierre, à Mayoux, à Cuimé et à Grimeniz, ne se réservrunt de ses proches que la minuscule redevance a,nruueHe d'un setier de vin rendu à la Meya. n ne c;onserva pour 1ui, comme relique de ses ,parents, que son cher mayen et lie crucifix des Ma;youx que sa mère avait a,ppo11té le jour de son mariage. Le ,premier mai, Georges inaugurait à la Meya sa vie de soli1aire, n'ayant d'autre com,pagnie que deux petites vaches et deux chèvres. C'était toot juste ce qu'iw fallait pour uti'1iser Jes fourrages du mayen et donner à son COiiJ)S u.n. tantinet de travail toujours si bienfaisant. 1

Le voilà n1ai11tenant insta'11.é dans son cher ermifage, loin des tracas du. monde et à une 1lieue et demie de l'égli,se 1 paroi,ssiale, Mais n·a:'.r.oos pas nous figurer que notre Georges y vi'V·ra dé1icieusement comme oo rait blotti d~mr son fromage. Loin de là, son ordTe du jour était aussi chargé que relui d'.un chartreux. Il pouvait bien dire au diable: Passe plus loin, ie n'ai ipas de temps à perdre avec toi. Le voici dans ses grandes l igines, tei!. que ùa tradi,tion nous l'a conservé. De 3 à 4 ,heures d.u matin, offrande de sa .nouvelle journée au bon Dieu, prière et méditation; de 4 à 5 heures i1 faî,sait la toilette de soo intériemr et donnait Jes premiers soins à ises chères bêtes. Chaque matin, ,à 5 heures, rn 1parlait pour communier et erntendre :La messe à Vissoie. L'a'ller et 1!e retour se faisai:t en égrenani 3011 chapelet. Si quelqu'un voulai,t se joindre à lui, il n'avait qu'à se contenter de répondre à la prière. Il faussait invariablement compagnie à toute conversation vu:lgaire. De retour -vers les 9 heures, il achevait les soins de son petit trou,peau et se ,livrait ensuite à cœur joie au travaH de sa terre. Voi1à W1e matinée bien employée! 1


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164: La seconde: moitié de la journée n'était que la réédHion de fa pr~mière. De midi à 1 heure i,l préparai.t et prenait son modesite repas qui se composa1t d'un bol de lait, du pain et de trois à ,quatTe pommes de terre. Sa pr.ière d'action de grâces terunitttée, it reprefl.ai,t son travail jusqu'à 3 heures. C'était· alors pour ,lui 1e moment so~ennel où, avec tou!e l'anJenle charité de son cœur, i:I faisai-t son chemin de fa croix doot ITes images ornaient le tour de son modeste. oratoire. H reprenait ensuHe allègrement son travail jusqu'au moment habi!uel de soigner ses chères bêtes du bou Dieu. A 7 heures, :i l préparait soft second repas qui n'éta.iit que .Ja ~itioo de re!ui de midi avec cette sewle différence que ,Je pain éiait rem1placé ,par ooe minuscule tranche de fromage, :produit de son bétai!I. A partir de 8 heures, Georges se douœilt à nouveau à une longue conversation avec le bon Dieu, par la rédtation de son rosaire, la lecture de la vie des Saints- qllli 1lui donnait ile sujet d'une méditation souivent prolloo2ie bien avant dans -la nuit. c.e n'était que sous la pression invincible du sommeil qu'il accordait à son p_auvre corips ae repos absolwnent indispensable. So.1 pauivre corps lui faiisait souvent d 'amères récriminations de ce quï'l ne lui donnait pour tout sommier que quelques branches de s·apin, ,souvent plus dures que la planche. Contrairement au défaut que l'on at!nb:1e à certains vieux garçoo-s, Georges observait les règ,les de fa !Plus délicieuse proprèté fan! sur Œui-même que dans soo chalet, voire même son étable. La 1propreté, disait-H, ce n'est pas du luxe. L'eau n'est-elle pas ,p our la loilcite du .pauivre comme du ,riche? Nous somnes créés à l'image de Dieu; c'est J.a propreté q·.ii contribue à refléter .cette image. ,La propreté, iout en éfant le :reflet de ·l'âme, est une vertu mora:le qu'il n'est pas permis de négliger.

Voici comment notre enniie s'était installé dans l'intérieur de son· chalet. Le tzambron, aoit tl)etite Clhambre dont lia fun.être regardait Y~œe Ide V~ssoie, était 1rains'rormée en pet.ile c.h1rupe1'le. C~it le lieu sa.eré où il faisait tou-

tes ses pnières. Rien n'y manquait pour donner l'iblusion d'un vérillalble sanctuaire. L'ameub!ement de sa pièce priincipalc n'é-toai1 certainement pas à la LOUJis XV. Un lit dont le sorr.1mier et matelll!s étaient coniS'litu& par queliques brain'Ches de sapin, l.1'll bahut adossé au 1it, um banc d'arôle placé devant U!l1e petiote ta'ble de sapin, et ,ooe chaise rustique, ,qulil réserva·it poll'I' 1les vLsites de M. le Curé. IL y ;rvait Ce(penrliant ,un objet précieux, ,un Christ, que sa mère avait apporté au mé11.ige des Mlayoux. JI était si artistiquement sou]Jpté qu'on Œe disa-it parlant. Que de fois par iour les yeux vi,vants de ce Christ ont care~ le cœur si épll'is du saint amour de no1re pieux solHaire. Que Fa!~sa,it nolire Georges d,u sUI1plus Ju pr0td!ui1t de son mayen? Tout passait entre ~ mains de ,M. le Curé ipOUJr être distribué soos le voile de la cha·ni.té am ,pl'US pauvres de la ipa·roisse. Il n'é!ai1 :pas :rare de voir uine veuve miséreuse receJVOli,r de ,M. le Curé, de 1Ia pari d'un IÎ.ll1iCOlllllu, lllI1e dlèvre et quclqi.iefoLs une vacltette. ffauire part, les pauvres étaient les enfants gâtés de la Meya. Que faisait-H du setier .de ·vÎln qu'il s'était 1réservé à titre de ,reklevanœ de ses biens, c:6dés à ses lreri!1iers? Il ,le réservait poor les visites rares de M. le Curé et pour ,les prê11'es de pa:ssage. Le S1UŒ1plus, combfen 1es pa.uvra Je trouva,ient ex:œHen1! Jamails ,une goutte n'ef. fleura ses lè'V!l'es pouil" ,!a ranson qtt'il avait fait vœu dfabstinence pour la vie. C'~:ait à coup sûr le premier a!bshnent de 'la sainte vallée d ·Ainm,viens. On ne devient un Slllint qu'en passant par le creuset des êpreuives et des soufüanices. Les unes et les autres nléipargnèrent point le saillt ,so'.iiaire. La première épreuve, œrtainemelll la iplus croeHe lui vint de son oncle Bap'isle. Ce demie;r aivaiit 1.111e planmreuse jeune lilt qu'il vouJlait cl'.'ic'hemenlt éta~ill", A cet effet, il vint trouver son neveu et lui tint des dÏ8" cours les plus dnsmuants possibles. Ecoute, cher -neveu, ru es le seuilt gar1:?71 de noire ~ mihle. N n'est pas colllVel1lllble que nous Ja laiasions s'éteioklire. Si le hoo Dieu m'avait~ 1

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un garçoo, je ne me pennettrais certes pas de venir te faire des instances de œ genre. D'auire parlt, ton .regretté père m·est apparu en songe; i;I nia donné l'orore de te sul(llJJlhier de quitter cdte vie de s·auvage qui va sfiremen; t'exiposer à tant de dangers. 11 n'est ,p as bon que l'homme soit seuJl, la chair est si faible et l'esprit si ,prompt. Un honnête mariage ne dO!llllle-t-i.f pa,s ,plus d'impootance à la vie? C'est d'ai11:leurs ce que le bon Dieu a com111andé: Oroissez el mufüpliez. Ensuite, mon cher Georges, :Ji'avenir ne peut-ii pas te réserver dans son voile des ,iofü'nnités e t des m1afadies ! Powr :Jors, . tes deux chèvres ne pouJl'll'ont fuère ie soigner ni tes deux vaches .tra'Va.iller ton mayen. Tu pour.ais même mouri,r sms ruvoÎ1' quelqu'un pour aveir,tiir ni te che!'C'her un prêtre. Crois~moi, cher neveu, acceipie UŒ1e femme pou:r te fai'l'e bonne et saÏlllte compagnie et Dieu, tou·jours si bon, 'le donnera des enfants porur te consoler et 1e soutenii~ d'ans tes ivieux jolllf.s. Ma MaJ1rlle· rite ,se.rait si heureuse de te d'ire oui et moi bien ,pil111s de te Œ 'accortler. Accède à mes désira qui sonit en même temps œux de ton ~re! 1

- A,blons, moo cher onole, laissez-1l10i vous di·re franchement que je cro>Î's que VOUIS perdez la tête. La continu:a.!Jion de notre famille eslt-ehle absoll.lll1lell.t né,œssaire à la race hu· maine? Le ,so~eil 111e se ~èvera~t-il plus quand il n'y aUII'a pl.us des nôtres SUŒ" cette planète? En al<Dmet!ant que ,ya,cceple votre proposition, est-ce que 1e bon Dieu ne pourra~t pas me donner, non pa,s un garçon, mais bien une volage H.b!e comme votre Mairguerite dont vous ne serez bientôt plus maître et qui fera, si el'le ne change de vie, cOuJler plus de larn~ à y0s yeux q~ pouru-ont m'en fa!ire ver11er tes iofi.miMs et ma!Jadie.s que Diew me r ~ e dans ta bonté. E{ alors, c'en sera éi'a•lement fait tle nolire desœndanœ. Quant aux prétemd!ues visrions que vous dites aJVoiir eues de mon !l)ère, je ne puis y croire. Pourquoi n'auraiit-H pas fait directement Lui-même cet inoomprehensible message? Ne me reconnaj.trait-il plu11 pour son fi1s res-

ipedueux et sou,nis? Ce qui me prouve que ce u·est là qufun méchmt stratagème de votre 1paint, c'est que ,jlama·is mon père ne rn'auirait osé pa.11ler de 'Votre Mar,guerite IP<>ur la raison qu'i1 'la conna-issa.it bien mieux ,que mai. Veu:iillez dolliC, mon oncle, ne pas vous illus ionner davianfa,ge à ce swjet. N'est-bl pas p~us l'acille d 'aTler ,seul en paradis que d'avoir à irnîner après soi œ pénible bagage qu·une fe.mime serait pou~ moi? Je ne siuis ,pas du bois, j'a1Nais dire .du fer ;pour swpporter pare.il1 fardeau! Au Liw de ce JPrécepte général d,u, Seignewr: Cr<Yissez et muMilpliiez, je vous prie de ,mérl~telf œs paroles pa:rticwières de s. Paul: celui qui se marie fait bien, mais celui qui ne se matt"ie pas fa:it mieux! Sans a.voir eu les faniasques ·appa,ri~ions de mon père; œlui-lii en sava.it certa.inemenrt plus que vou,, moo 0J1JC'le! /Crnyez donc ,q ue je veu,x faire mieux el que je resterai iirliductiblement vieux garçon de la Meya. - Comment, Georges, tu méipf'ises ainsi t011 oncle? - Je ne métprise poillit mon oncle, -maii se-u:1ement ses méchantes ru,ses el l'a triste ali:iance qu 'i'i me ,propose. - Ainsi don>c tu réponds à ton onde! Tu me '1a payeras cher! Sache qu'avant looî· temips tu seras sou,s tuJ{elle et tu ne seras p!ui,; oliibre de faire ta sotte vol011.té. Ma Mari:'llc11i!e vaut cent fois plus que toi el toutes '.es folies. - Je cra1ns Dieu et ne crains pas autre chose! La ·liberté de le servir et de l'aimer vous ne pourrez ijamais me renilever. Dieu me protègera conlire ,!es artifices des méchants. Je comprerulis fort bien que ·votre Margueri!e vaut cent fois mieux que moi. C'es,t pr&i.iémen,t pour cela que je veux vous !a 1ai.sser p= ne pas vous priver d'.un t-résor aussi précieux! J'en mourrais de regret! L'oncle le qui,Ha le cœur p'lein lie rage et de vengeanœ. Le dimanche, I'on.cle faisait publier, au sor· ti. des offices, ·la convocaMon de la 01ambre 1


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168 puip~Haire ,pour le di,man.che suivant pour affaire urgente de fami~e. Dams sa courte vi:site du matin, Georges aivai~ ouvert son cœur et CO'ltimwniqué ses crainles à M. le Quré, son ami et. son père spiR'illucl. l'i le mit au cotlirant des sinish-es lf.l!TO!iets de son méichant OllJC!e, - Sois sans ·inquiétude, répartit M. ·le Curé, retourne sans souci à to111, rmyen. Je me ch:uge de ~e reipirésenier à ·ia Ohambre et de tout le r,este. Dieu sera avec nous.

Ponr un bonqnet d'edelweiss

his-

Revenez, récits berceurs, vous Qu'un vieux rêve avive et délie Par ces soirs d'azur ipâ)le et doux, T0>ut 1lo1tants de nlélancolie.

pairler, reprit mon grandi)èxe, car 1u ne sau-

1

Immédiarerrient après les offices du dimanche suivant, .le Con,seii,l de famille se réunissait au locai! ordinai:re, à Vissoie. Comme de coutume, le vérifa:ble défens-eur de la veuve et de l'onphe!lin, M. le Guré, y vi,nt au,s.si. Dans ce bon vjeux temps, le Cw"é de la paroisse étai l considéré comme membre-,né du consei,1 de famiille. 'L'oncle .Ba,p1iste, tout triomphan,!, s ·empres-

aa. de dire que '1a convocation qu'il venait de faiire, bien à contre-,cœur, avaiit ipour but de met/Ire un tuteur à Georges, son ·pauvre neveu qui menait une vie d 'insensé et ide sauvage l la Meya. Il est vraimen~ illJca;pable de gérer eeUJI ses affaires, vu qu'il a déjà aliéné -tous ses biens, sauf la Meya, et irefuse de s'é'abHr con~ablement. J'ai tenlté de le conseWer le iJ)lus avantageusement possible. Tout a été inutile. I~ s·est même permis de m'éconduire avec la dernière inconvenance. Ce fut pendant plu,s d'un qtrar.t d 'heure que le rril&:Jhm t ooole ,pairla dans ce genre sur le compte de Georges. !.es autres ,pairents trouivèrent tous que Georges ne méri1tairt pas Ja hon 'e d'u,n tuteu!" et que les a.J,Iéga,tions de I'onole étaient d'une gro~ièrefé extraortiinairement dép~11cée et nième brutale. Aux réponses si écrasanies des pare,nts à Baptiste, Je .Président ajouta que 1persorute ne pouvait dbliiger Georges à s'établir. Ou ne peut pourtant pas forcer tous les vieux ,ga·rçoos à se marier. Dieu n'appelile pas touit le mon<le au marfo.ge. Qu'en dites-vou·s, M. le Curé? ( .d Rivre.J ,.

______ , --·----..

Oui, revenez, car vou·s avez bercé mon enfance; votre souvenir- évoque de douces visions desqucl3es se détache une figure aim6e. ceHe de mon graOÀ1))ère. Pendant près de deux ans, je demeurait avec ce vieillard qwi, sou,s les gilaces de L'âge, conse'l'.V'ait toute sa vig1Ueur et, ce qui eet mieux einco.e, un cœur d'or. lnvaria'hlemem, .nio1U1S passions nos soirées iowjours sewls, fün parlant, Iootre écoutant. Le· boa1 aïeul avait iouljou:rs quelque nouve)ble hisioire à me narrer. Ta,n tôt me 'faisant frissonner dé,pouvante, tantôt provoquant! une hilw'ité bruyante, il savait do11mer un teill charme à ses récits, que nous nous suirprenions parfoi's bien tard, causant encore, a;Jors que depuis loogt~ noos aurions dû être dains les bras de Morphée. De mpn côté, pour répondre au désir Ide mon griaud1)èire, je devais, chaque soir, Jui foire la leciuce de son joumail favori. Je le fu.isais dlauta111tt plus volontÏ<ers que qe viei,lqa,rd ne manquait ,ja,m ais d'y joindre en&uiie des cotnnTeDJtaiires aussi variés qu'in'éressants. Un certai.n soir d'automlle - un de ces soi,r s, où tootes choses ,sont teill'tes de mé:lancolie - je veniai,s de lire 'le récit d'w1 accident de mon•·ag,ne des pllu,s tragiques, lorsque je m'ruperÇUJs qu une girosse lu1!lle iperlait aux ye™' du vieH!arp. Vivement, je m'approchai de lui:

-

0,ranki-papa, qu \wez~vo.ue? pourquoi

pleUirez-vous? - Oh! ,petit, ce que tu viens de lire me rruppelle de crue!tS sou1Venirs : lia mort d~une sœuir biero-ai,mée. Intéressé et é'rnu, d 'un geste câ'lin, j 'essuyai une seconde larme prête à tomber: -

Orantli)èŒ'e, vous ne m'a,yez j11mai& pal'·

1é de cette sœl.lJI' morte dans de pareMles cir

J'éprouve une cerfa!ine amertu,ne à en

rais cointJrentlre la doulleur que .j'a i éiprou'vée eo iperdaJ11t cette <:hère iMargueride (c'é'ait son oom). EJile était de huit ans plus âgée que tt10i; elle m'aivait, pour ainsi di,re, ser·v i de seCX)llde ,mère. eerte,s, e'lile e.n posséfüit bien les qualités; son cœur était un vrai trésor de tendres.se, C'est ·g râce ~ soo heureuse inUuence que, dans ma üeunesse, â"ai é'Vité rr,iaints dan,ers, acconwii lmin.tes boones actio,ns. ()h ! ('Oll1!1le ,je 11'aimiais, œrtte tendre sœur ! Sin1cè:rement 'touché de ce que je venais d'elltend.re, ü'ins,isfai auprès de ,l ui, pour qu'il cne fît cornnaî{ire ijes cirrorustaoces dans lesque1'1es œtte sœu,r dont i:I IJ)arl·aii avec .t ani d'amour, ay,ai,t trouvé fa mort. Remis de son émotion, il se prêia volon·liers à mon désir et commença ainsi: - Depuis pLusieurs semaines llous avions fomre 'le iprO!jeit, ma ·iœur et moi, ainsi qu ·une famiHe ,qui, chaque été venait hatbiter près de 1100s, Ide fatir-e une eXCUJrs1on sur Ia mon iag:ne voisine. D'une ê!évaiion moyenne, cd'e sommité of/lire •une vue magnfüque. -La ,journée s'anno.nçai,t superbe. Un brouïllartl. fin eit faiteux e1weloppait ,les mont,s, rampait dans La va,l1lée: c'ê/ait une promesse de beau iemp.s, en cette tin d'été, o ù le solei,l d1airne ,rarement se montrer de bonne heure. La bise était ·légèrumenlt ipiq,u.anfo; .mais p'eins dlartleur el. de gaîté noUJS ne songions rpas à nous en p,laiindre. Par de ipetiifs .sentiers ·serperulant à travers la ·mo.ntagne, notre petite ci.raivane montait '1entemeni'. On se [atiguait bien un ,peu, mns on ,l 'oulbLiaii en escomptant la ,joie du panorama dont nous jouirions du sorr•met. •I)é/ji\, 'la vue était ,très ét'endue. Le brouiJ11'a.rd, se l:léchirant par places, Jaissait YOir des coins de paysages, éolairés comme à travers une gaze aégère. Sur les routes qui, lo'Jtes JJ!a'lltches, dé\.'afaient ·au ,flanc de la montagne, 'les trOUjpeaUX descendaient vers J,a ville, où allllait avoir lieu 1a granide foire an· bile. Ils quittaient ld.émnitivement Jes han1

teu,11s, qui, sous peu, ,altlaienit être et11vahies pair la neige. LellJfs olochettes soooaien! ga1ement dans la va1Jlée q,u'e1Ies empli,ssaient de ,le'U'rs éic:hos: c'étiait ~a111s ce cildre de montagnes abr.uptes, un rt-111bleaiu ,pastoral d'un~ beaw'é unique. CelPendant, '!,a IJllOn!ée devenacit très fatigante: fréquelliment, nous fai&ions de petites ,haJtes, moinJS omur,nous ~poser pelll'-êt.re, que ipour admireir le mervei.Meux ldëcor que la mlfore prête à notre pays. Qurieu.sement valM01111,é,e, e1,le ·s'étendait à nos pieds, encore touie veri'e, 1'ai.ssant a:per.œvoir, à travers des fouilliis d'a!r'bres et lie ,feuii~liages, ses villages si pittoresques. Mai,s, à m.esure q.ue nous maniions, la nature. se iai·sai.t plus âpre; de rares Mleurs, secouées ,pair ,l e h·i,sson gfa·œ de la ,bise, végétaient, pâles et décolorées. Touit à COU!I), sur J'herbe courte et maigre, nous aperçûrn.es 11a ~leur des neiges: la poétique edelweiss. - Henmann ! me cfli.t joyeu,sement ma sœur; dans deux jours c'est la fêle de maman; je ,eux offrfr un giros bouquet d'edelweiss: e,IP.e en sera charmée. Montons plus haut; ici , el.les sont encore rares. - ,Prends garde! ,J,ui dis-je, ne favenlure 1pas trop. - Oh! fo ne crains pas le vertige; ,je veux :pou,voir di,r e à n.oc.re mère que j'ai cueùl!'.il les fleu,r,s moi-1tlême. Tiens, regarde quelle bei,!e 1ou6'tfe, Ià-ha,ut.

Iw

I.ilgère, eHe s'élança yers les fleurs; je voulus lui donner oJa main 1pour !'aider à gravir une pente ,raide et g1i.ssanie, bo~ée par l'e{koya,ble profondet~r d'un précipice; mais eble me précêda ei atteignJ~ bientôt les fleurs qui é'alaient leur glorieuse lblla,ncheur. · - Prends garde! lui criai-,je une seconde foÏJ5, dune ivoix angoissée.

Un faitble or.i me ll'éipondit et, comme dans un cauchemar, je vis ma pau,v,re sœur 1.an.cée dMJs le ivide. Eperdu, tie mëllainçai vers la !ouffe à moi,tié arraohée, et qui gardait encore le froissement de ses Kioigts. Oh! tu ne saurais comprenidre quelile dooieur m'a étreini le cœu.r en ce moment-!là.


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168 ·Penchés sur le boro de l'abîme, mes con1et ,moi, nous aperç(hnes ,quelque chose de blanc, ,giJSant swr ,une espèce de pila teforme qui faisait sai'llie quelques mètres audessous dru. roche[' su. Jequel nous nous t.rouivio.ns. 1Dans sa chute, ·M arguer,ijfe avait été :retenue pa,r cette comiche naiuirelile, étroite à faire frémir. Qudques 1IDaigres arbwstes, cro,issant çà et tlet, me ;pernniren~, eru m'y accrochan:t, de deocenJd.re ~us.qu'à cette !orme inanimée qlll'i était ma sœuir. (Pagl10t11S

Comment, chargt de ce ,précieux faajdeau, je ipus remoin;ter vers 'le sommet, je ne pourrai"S I.e fexpliquer, car je ne m'en suis jamais rendu compte. 1Le visage inondé de sang, ne donnant p1UJS signe de vie, ma ipauivre sœur f.u1t étendue sur 11herl>e el, ma•l gré tous nos soi111s, itlOUS ne ,par.vî,n,me,s ,pas à tla ranimer. Avec nos manfoaux et nos cannes, nous fîm~s •une sorte de civière et, leru'ement, nous descendîmes ·la montagne que, quelques ·instants iplus tôt, 111ouis gravissions si ,joyeusement. Je me dispense de te décrire la ,pénible scène qu,i se déroula à no!:re arri,vée à :1a m-1ison; 111otre mère fû1fü en mour1r de douleur. Souis Jes frictions éne:t1giqm!S et les soins inteJJi,gen~s d 'uin, docteu[' a~é en. toute hâte, Maqrueri/e reprit connaii,ssaru:e. Elle prarrtèna autowr d'elle Udl regard vague, rpuis nous aperœvant, e~le n.ous ·s ourit et re:fenna ies yeuxPendant des joU1Mées et des nuits d:oulou,reuses, on ve~llJa près de ce li1 sur leq,uel e!le éla~t couchée, i,mlmObÏ'le et ,pâ·le, ·comme si so11 âme eût quitté œ cor;ps qui ne semblait pas soof:fnir. ,le docteur ne nous arvait ,laissé aucun espoir: en effet, avec les premières feuilles d'automne, die s'en alfa, noi'ire bien-aimée, nous laissant d~HlS la douleur et fai!;iant un ,vide irréparable. Souvent, je m'en fus !11-i'a.genouiller sur sa tombe tOUJjours fleurie: Jà, i,l me semblait l'entendre encore près de moi; nos deux âmes se parla~oot et se co1111prerraient comme jadis. tMhintenant entore, soo ,s ouvenir est toujours aus,~, ,vivace et tu ne seras ijXlS étonné, dè,s lors, de J'éirriotion ,qu-i m'a saisi ce soir, à la brusique évocation 1el"u11 tel événement.

ile 'V'jeiJJartl ,s e tut et demeura un moment sile111Cioox. Moi-imme, ,vivement ému, feu, ,peine ài reteniir une 1arme, car connaissant sou cœur .si ·sensi!ble, Je comprenaùs combien la sélpalration aV'a:it dû êi!re cruelle. Plus tenrl~mell11! encore que d'habitude, j'e mbrassai mon granid,1père, iP<>U:r 1ui faire oublier ses amères pe111sées. Ce soi,r..Jà, je fus lent à trou'Ver ·le ~ U ; 1Ioogte~s, 1j 'en:tendis le vent p1eu:rer dans ,les aribres, tam::lis ,qu'un jpeU .ph.1•s loin, le pei'il mi:s1seau unissait •S()lll doux murmure à la p!ainije du vent. Et maintenamt 1que de longiues années se ,sont écoulé.es, j'aime à re'livre en rêve, ces s oi.rées délicieuses qui rapipeHent -un âge 1oujours a:imé: l'enfon,ce.

••• L'AV AiRIGE EST .PILUS PORTIE QUE 1LA 1RUSE Vne vieil1e dame riche et avare, entendant un brui,! qui semblait venir du 'jardin, ouvre la fenêtre et voit un homme d 'aspect mina• ble étendu dans ,Ie igazoo et paraissant manger de l'herbe. - Que faites-vous là? crie-t~lle au vaga• bond. _ Ah! ma bonne dame, dit 'le rusé compère, je n'a•i rien mangé depuis quatre joun et je suis telaement affamé que je me _suis permis d'entrer manger un peu d'herbe, _ - Pauvre homme! dit 'la dame subitement attendrie, pauvre homme . . . Eh bien! levez· vous, mon pauvre ami, faites ,Je tour de la maison . .. vous trouverez dans le fond du jardin une pelouse où Je gazon est plus épais qu 'ici et plus. en abondance. Et :l a « brave da•me •, toute émue, referma sa fenêtre.

t Il y a dans les afüicitions d-u corps l'iuiaifüb'.e efficacité du redressement des sens. 'Lacordairë. t qui s'expri1œ n 'est rien à côté de œ q ui pas,se, va et viein,t et demeure dans let cœ-un5.

c.e

Prière avantetaprès les repas = P,}us la tyrannie du re~ed humain 1pénètire ,dans le monde) plus J,es vrais chtretiens doi'vent s~effoirœr de conserver ,dans Ueur intégrité a~ pieuses coutumes des allicêtrns. Pllaçons dans ceMe ,ca,tiégorie 1I'aintiique hab1tu:de de prier au commencement et à li.a fin des .flepas. Une Mle ipmiifque nous est vraiment reoommlanJdêe piar d'ie:iœmpJe même de Notre~S<eigineur, car •l 'Evang~le nous de montre .rendant gn-âœs à son Père :quand fil p,renJd pllaœ à table, et S. Paul s'iest souveniu de ce modèle quat1d il écriwit: Soit que vous mangiez, soit que vous buviez, faites tout pour la gloire de Dieu. A tnaMtmi les sièdles de foi et de ,forV'CUlf, le Benedicite et les Grâces ont été très poipu['air:es. N0'11 seuJemerut les tres, les m10mes lêl: les relligiieus,es consndêraient 1,es aliments oomme un don de Dieu et .tenaient à ÎJ:11/Pforer sur eux s,a bén~dictiion et de J,e reme:ricier des témoignages ide sa bonœ, m'ais ooc001e les famil11les Men organisées :presenltaient, . deux ou tro,iis fois .pait· jour, un édifiant et tou&l,ant tiab!l,ea,u: le pètie et la mère :Jes viema'I'ids et les enfunts, les ser:vi~ ,teurn et les ouv.ders priaient ensèm'ble avant de .participer au même modeste reipas, comme l'avaient fait avant eux fos ipremiers chréti,ens. Un teJl u1Sage si naiture1 et si peu comjpBqué dev;rait être commun à ~ous Œes :pays ,dh'rét1ens et intJrolduit dans tous Ues fo~en5 C!lloyian~s. M~,heureusemenf il di5!Pairaît à mesuTe ,quie U''îindifférenœ gagne 1du '00fl11ain. Dwrant '1a 'I'~ente guienre, un !Fl1amand refugJé ,en France êCl'ivaiJt: « Dlanis nos bonnes 1régi;ons des Alantd'Ves, où na rcli:gioo est en granld homeur, nuŒ <i'en~re nous ne voud:ra·it 1p.ren/chie ·Son lf,~as sans Je sa~~ifier, aivant et aiprès, par uri acte rèbg1eux. Dan1s Ue ipayis ,où nous ISOmmes

et où ,nous avons ,reçu, du res·te, ,I"hos~ifallité (la 1plu,s •ellljp.ressée, nous arvons été 1bien suiI)Pris et ,quel'q.ue peu mall,édifiés, en constataJTit ,que 1p11esique pérsonne ne 1dilt ison Bentdicite, ni même ne fai,t 1 le 1signe rde oroix en se mettant à~ taMe. » 1Da:ns U'irutéJflieur de chiaiqu,e maiÎISon et <l'e Chaique mé.n:age, c'est aux parents sunlnut à v.eill[er powr introduire ou miavn~enir cette oourume. En habituant Q1euiris enfants à isong,er 1à Dieu à foc,ciaiston •de ,dhlaique ,r,eipais, iils a.eu:r Î111Spirieront ffe Œ"~oot ide ['autorité diVline 1dornt ,tout ipouvoiir lhumiain n'e.51: que 1e ,pâll e .reiliet et ils atttiireron.t isur la f amiililre iles fuiveul"S œlestes dont Ues aiJ.iments 0011porel:s ne 'Sont qu''uine ffl111X:lrlaite image. 1

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prê- La sottise du respect humain =

Beaucouip de gens ne pratiquent ,pas leur religion pa!'lce qu'i,ls ont ;peur. Le respect humain est le grand. mal de notre te1111Ps, 011 craint de se montrer chrétien, on: règlle sa religion sur les convictions et les caprices de son voi,sin, on s 'albstient de venir à la messe, on s' éloigne des sa<Jrements iparœ qu'on · redoute les sou:rires, les ij-ugements de son pro· ohain. Pou1" vous mettre en garde contre cette faiblesse qui fait tant de ,victimes, nous voudrions montrer que 1Ie res,pect lmmain est une sottise et une lâohe~. Le re~t humain es,t une folie. Avoir peur de 1I'opinion, c'est vouloir contenter toot le monde, c·est insensé. « Peu m'importe, di, sait l'aipôtre S. Paul, d'être j ~ par ~ous ou par quehque homme que ce soit, c'est Dieu _qui doit me ~iuger. » P1'a.ignons celui qui rêve de suivre toueours et quand même l'o.pinion des hommes. I.:'o,pinion d'hier n'est pas O'opinion d'aufiourtfPihui, qui -n e sera ,pas l'oipinion de demain. Stl!l" le même objet, Fun di,t oui, ·l 'autre dit non, et ultl .troi,sième ne dît ni, oui ni non.. Autant d' individus, autant d'o.pi,nions


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171 difl'érenies. De ,g.râœ, ne consuHez sur les questions .religieuses, ni l'opinion des philosophes, ni l'opinion de la fou,!e; car cette opinion est insaisissalble, il'loltan,te, à cette heure surtout, comme les ,vagues d'un océan sans limite. Croyez sur la pa,role de la sainte Ecriture, sur .la parole de :J'Eglise. Vouloir contenter tout 11e monde, c'est rêver l'impossible. Avoi,r peuŒ" de .Popinioo, c'est craindre une chimère. Où est le péri,! â éviter? La tê'e farcie des noires ~égendes qu'il a entendues raconrter, l'enlfant voit partout des fantômes et 1r'eutend que des bruits, ierriHants. Une frêle •va:peur devient un monshe à ses yeux; la chute d'une fouille le tait tressaillir. Tel est l'homme tremblant devant les menaces de l'oipinion. ,11 grandit à 1plaisir le danger qu.ïl .court et se faH de 1a moquerie et du iœpris de certains ho.mmes un ma[ réel rquand ce n'est au fond qu'un mal imaginaire. S'il connaissait 4es di!IJ)Ositions de ceux qu'il redoute, il verrait peut~tre ,qu'ils ont peur de lui. Voki à ce sujet une anecdote qui peint à merveille tette bizarre situation. Deux hommes, l'un rkhe fennier, l'autre .reœve.ur, regagnaient ·lernr maison après une journée ,d'aiboml1a111,les, re,ceties. 1La nuit étaH sombre et na forêt qu'Hs traiversaienl était, disait-on, 'le refuge des voleutrs. D'aussi Join que nos deux ve>o/ageurs s'en:tendent el s'aperçoivent, ils s'arrêtent, ipuis le cœur grns d'émo!ion, ils s 'avan.c ent à. ipetits pa:s, tout doucement, retenant ·l eur haleine et recommandant leur âme à Dieu. ,~in, i'ls ne sont plus qul. quelques pas 1J'un de l'autre et simu1tanément s !cha.pipe de 'leur :poitrine un redouta'b le: « Qui va là? . \Mais c 'est moi, s'écrie le îennier. Ah! c'esrt 1Vous, .maître Un Tel, répond l'em1Ployé du fisc, .je vous prenais ,pour ü11 vo· •leur. ,Et mo'i aussi. La reconnaissanice fui expansive · ef nos deux peu:reux continuèrent gaiement four route. Vous comprenez l'apologue. ,Il y a dans ltj monde ooe foule de gens qui se font peur les uns aux autres .parce qu' ils ,n e se ,connaissent pas et qu'ils se pren-· nent mutuelllement ipour ,des voleurs de religion. Ces ch.rétienis ont la foi et ils se don-

nent J'ap,parence de ne _l'avoir plus. Ils sont religieux au fond de 'leur cœur et ils se couvrent d'unt masque d'irréligion :pour se mettre à l'abri de corr:radictions et de .railleries souvent imaginaires. Est-il :rien de plus indigne et de plus honteux? ,Ce que craint .J'lhomme qui a ,peur de rpinion, c'est souvent moins que rien. C'est un maUJVais plaisant qu'il serait fad'.e de roouire au silence. Un débauché qui ne méri,te que le dédain. Voici un jeune ouvrier instruit, rangé, qui connaît bien sa religion et son devoir. .JI, sait q,ue tous les, ,vauriens, les fauteurs de désordres, les inte\!ligences dévoyées, les cœur,s corrompus ont crié contre la religio!ll et ,qu'à peu-près tous les grands penseurs, tous les grands écrivains et en partioulier tous les gra!llds bienfaiteurs de l'humanité ont été des hommes profondément religieux, ou du, moins proforuiément respectueux de la religion. JI sait aussi que son devoir est d''aller à 1\a messe et p.e faire ses Pâques. Oui, mais ce jeune ouvrier travai[•!e non loin d'un jeune vaurien. ,Et ce vaurien de quinze ans qui porte sur toute sa personne les traces de ses vices, a lancé u:11 mot l'autre jour confre la religion, ses croyances et ses pratiques. Qu'est,ce qu'un mot tombé d'une telle bouche? moins que rien, il n'Y a qu·ri. 'le mépriser, et on a peur. On a ·p eur d 'u n lâche qui ,c onnaît son devoir, mais qui n'a pas le .coura•ge de l'accont,p1 ir, qui ,yoit d'ans 1la fidélité des autres une amère leçon et un reproche vivant ei cherche en vous persi~lant â vous faire a1p<>stasier pou.r se délivrer d'un remords. On a peur d 'un poltron qui se moque de vous en pwlfüc et qui se ·cache ipour vous imiter. :fu 'faisant son devoir on est exposé à rencontrer les railleries des mauvais ,plaisants et des débauchés, les récriminations des .lâches e des poltrons, c'est moins que rien. C'est sacrifier l'essentiel à l'accessoire. Eslil bien raisOOOJall,le cet homme qui viole la loi .divine ;pour plaire à quelques étourdis dont il méprise le libertinage au .fond de son

ro-

cœur? qui perd son Ame pour obéi.r à des moqueurs souvent sans conscien:œ et touiours sans mandat. Ii1 sacrifie son élemité à un intérêt minime et pass,a ger, l'approbation de Dieu à !'opinion des hommes, c'est souverainement déraisonnaille. Que penser de ce ,malade ,q ui n'ose pas demander un prêtre?

· Il a peur. Il se rawelle que tel jour, dans tel conrvoi funèbre, on a rai1blé à ses côtés lafaib1esse d'esprit d'un de ses amis qui avait reçu les sa<.'rements, el il tremble d être demain l'Olbijet des mêmes ,plaisanteries ridicules. Il sacrifie son devoir à ·s on amour-propre mal• enten~u, ~e tiugement de Dieu à l'opinion des hommes, c'est ""bsoiument insensé, Non, il n·est rpas raisonnable d'avoir peur de l'opinion. Revendiiquons la ,l fuert, dt croin et de pratiquer, la Jibe~é d'éviter ~e mal et de faire le lbien. Dans la g;rande lutte engagée id-bas entre Je vrai et le fawc, entre le bien et le rrud, nous ne IJ)OUVons pas être de simples spectateurs. Il pe faut pas que la foi, la jus· ti:ce et '1a liberté se taisent et se laissent op· primer en silenœ. Sachons iparler, nous plaindre, protester contre 1'in,iquité, venger les droits de Dieu et de '1a conscience. A la parole 1joignons l'action. Montrons ce que nou,s sommes et par .nos .c royances hautement pr0fessées, nous refoulerons Ues audaœs. de l:i négation, nous con1il'JTlerons dans Jeurs con- victions les cafüoliq.ues .moins instruits ou plus timides qui subiront l'influence de notre courage. Que les pères de famH!e portent haut et ferme le drapeau de la foi et entraînent avec eux leur femme et leurs enfants. Que les jeunes gens, si on attaque 1Jeur religion, fa défendent; si, on la raille, qu' ils la pratiquent

avec ,plus de ténacité que ~a.mais. Que tout ce qu'il y a dlionnête re:pousse 1!es doctrines et 1es apôtres de ['athéisme, ne donne aucun rage à d.e telles doctrines et à de tels hommes. Tous, tant que nous i.ommes, relevons

l'e$prit public par nos ,pardles, par nos ples et par notre invincil)jle union.

exem-

Saas-Fée CROQUIS VALAISAN

1La vaillée de Saa:s s'ouvre à Stalden, jo:li v i.llage de monf.agne situé sur une cr00ipe rocheu.se, l fa bifo,rcation de ia vallée de StNicoi!ias. Etle a 38 kil\omètres de longuell{ et se dirige par- '1e sud:.est, pour finir àu-col du ,Mon/le.Moro, à 2862 mètres d'aŒtude, all pied du ,g lacier de Thaifllri.boden, berceau de la Viè.ge. De Sta:Iden, le chemin, encaissé en.fre la chaîne des Mi-schabe!L et 'le fietschhom passe par 1Eisten., dont ·le svelte .clocher d'une b1ancheur de neige se ,profile gracieu.sement sur lia draperie noÎ're des .forêts qui l'entourent ; ,purs par Huteggen blotti au pied du Bâ!lf.rin, avec Ulle bonne hôtelŒe.rie où IJ,·oo aime à se restaurer, on passe à Balm et FachmaUen, tout imprégnés de la fraîcheur des blanches cascades. 1Elt pa·r Famatten et U:11/tfil dem Berg, deux pauvres ,petits hameaux échelonnés dans le Tha1weg, on a,r rive à Saas im Grond, beau - ,vi!Rage situé à 1562 mètres d'ai\.titude, au milieu d'.une ,plaine récente où ,1,a Viège écumante roule ses ondes argentées. Deux chemins conduisent de Saas-Gmnd à Saas-Fée, Œ'un à .travers la forêit, 1'autre esca1adant un éboulement rocheux s'a:~lle le chemin du Rosaire. H cotoie les gorges profonldes de Fée, et se jallonne, à interva:Hes égaux, de a,efüs oratoi.es très anciens, cou· fidents muets des ,prières de nombreuses générations; prostemés dans 1l'ombre épaisse des mélèzes séoullaires, .j,ls symboHsent .l'irréaucti'ble foi des habitants de la val1ée. Subitement, un admirable panorama &e découvre, sous J'œi1l éblouL du voyageur. Devant un immense ·a,mphiithéM.re de pics géanits et d'étincelants glaciers, une vaste esplanade s'étend embrasée de J,umière, bordée de hautea


112 parois ver.t-igineuses, cise'lées ,par les avalan• ches: c'est le plateau de Saas-Fée. Tout le massif des M,ischabel apparaît: _'e ae Tiischhom, '1'Uh-ichhom, la Sudlenzspiltze, 'l'A'lphubel, au m1iieu desquels le graind g!lacier de 1Fée roulle ses wgues monstrueuses, ,J)OUir venir e~i·rer dans aes prairies d'un vert tendre, où butinent les abeHies d iiJi·gen!es, au bourdonnement sooore.

Dom,

Saa,s -fée .es-t sans contredit, une des: plus -belles stations a'lpesrt,res du Valais. Si,tué à l'aHitude de 1798 1mèt.res, elle possède une des pLus riches flore~ a,1pines. Ses grands ca,ravanserai'ls abriitent chaque été des légions de -touristes, amatell:l's de la nafoxe vierge et des enndes ascensions. Ses ell'virons sonl déllicieux; j ls res,pi·ren:t une poésie a:itière, puire, issue de IJa bea'Ulté gra,nwose et de fa majesté de l'alpe antique et inviolée: Bodanen-A'lp, Furgg-sta~den, les cha,lets de J·!Jmseng, Jes pâturages de Oadmen.. alp, d' A'1rnagel et de Tuift, les forets de Plaitje et ~s sauvages gorges de 'la Viège de Saas. 1

On est ici ,dans un monde nouveau, que n'agitent ,ni iles fracas des ·g,uel'll'es ni la tourmente grévisfo, c'est Ja ,quiétude absolue, 'la ;paix intense, dans !la d~uœur eL le charme de la 1Da~u.e primitive, iqui sera toujours ie ,premier et le dernier pdrimoine de 1·'hu_maaiité. Que vous dirai-je des habitants de cette heureuse conlxée? A .tet 1pays, tel peuple. .

-Le montag,n:arrd de Saas est 'laborieux, honnffle, paisible et résigné. Les ,wffi'<luités d'une existence mde, aux prises avec les éléments. d'une nature étrangement belle, , mai"s non moios sauvage, ne !l'on,t point abaHu. 11 s'est iklentifié au sdl: qui J'a v,u na1tre et H l'aime de toute sa mâle e't vini,le affection. Et comme ·le lierre noueux qui crispe ses branches au tronc du vieuoc chêne veiimou~u, i'l meurt où i'I s'attache. Fikièile aux traditions ancestrales, i:l fuitte sans se ,p'J;ain(ire cont·re les assauts contÎillucls .d 'une roya,u té ombrageuse et ,p uis·sante, dont il finii 1oujoll!I's par deveni'I" ie martre. H es,t d'une race forte, qui semble s'ê-

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tre ooridtie des forces de 'la 111ature qui ~ son berceau.

....... . . . . . ____ Le Solitaire de la Meya (Suite.)

Le Curé, prdfondément indigné, apostropha en ces termes le misérable détracteur de son iprotégé: - B3U)ti-s-te, ~e désaJPprouve vertement votre conduite d 'a,u~,ou'1'1d''î!-1ui. Au lieu de demander un tuteu,r ipour Georges, vou:s d.evriez 'VOUS ueter à geno~·x devant '!e :Président et !es parents ici présents pour leur en solliciter ,u,n .p our vous. Georges n 'a pas besoin de tutelle, mais ·vous, oui! Je :,pro.pose donc que le conseil d;e famille convoqué l()Our le neveu, le soit pour l'onde! Ce n 'es-! pas Georges qui est insensé, mais c'est vous qui perdez la tête. Si comme le neveu vous suiviez le régime de l 'eau1, vous ne seriez pas dans vo!re triste situation actu~He. Vous forfaites à 1a vérité quand ·vous dites que votre llleveu a dissipé ses avoiiis. Georges n'a J)Oint vendu ses biens; il ne les a que donnés en ùouissam:e à ses/ héritiers. C'est vous-même ,qui en avez plus de la moitié! Vous ne lui a,yez même gamai-s 1Jivré !la rede1\'ainœ convenue. Seuls les autres héritiers l'ont fa it. Misérable et ingrat que vous êtes! A-Ion j,amais vu dans la paroisse {pareille infa· mie? La conduite de ,Georges est des, :plus ir· réprochables; c'est celile d'un saint, tandis que la vôtre est ignoble! Vous ne surveillez pas l\'otre frlle qui est en ce moment la rlus vo• lage de tou!e ila :paroisse Votre conduite per sonnel,le d~ient chaque · année de moins en moins &iifünte. Tout le monde parle désa· vantageusement de vous! Pour mener plus joyeu,se vie, vous avez déijà 1Vendu vos deux belles 1propriétés de Cuimé, sans ·CO'l11[){er Jes autres. Certes, cel'lesJ!là ne sont pas données en a1va,nœme11t d'hoiri~! Ne mettez donc pas

8l1J' le corr~fe du neiveu ce que vous fa iles you9'<t1}ême ! D'autre part, Georges n'a pa,s besoin de

mariage; mais votre fi!Œe, oui! Et ,v ous ~Ltr· tout, vous de'Vriez le faire. Tout est maintenant i,r réguHer et ,peu édifiant dans voire maison. C'est pourquoi je liais la rprO!position formelle ·à !M. le Président et à tous •!es parents ici ,présents de \Vous donner, séa,nce tenante, un tuteur en bonne e1! due forme et de proclamer ainsi la sage, 1bon.ne et sainle con· duite de mon Georges de fa Meya! Tout le monde, sans exrception, ~prprouva

M. le CuTé. L'oncle Baptiste ifut illko mis sous tutelle et rentra, chez !Lui couvert de honte et de confusion avec, par-dessus le mar-

ché, tous les frais· de lla séance. Le diable ne se tient ·jamais pour baHu, même après la p l·us sanglante défaite; il revient à la charge avec s~t autres plus mé-C'hants ,que lu:i. Ainisi· Baptiste médil'a immédiialement une ignoble vengea,nce contre son neveu. l'l faut, se dit-il, q.ue ,j e le 1perde, et par Marguerite ,qu'il a mé,prisée. 1La dhose lui parut d'a·utant plus faci.le que sa 'fil!le n'était pas très connue par son cousin. ,La trame lful diaboliquement imaginée. Il prendra avec lu~ wt témoin digne de lui dans la personne du 'Vieux Pizu de Chiippis, et sa fi'lle .jouera !e rôle principal. Le troisième dimaœhe de !juin, en "*me temps ,que 1Je vieux morbier de la Meya sonnait minuit, Georges entend,i t ira,pper à la iporte du chalet. C'était müt sambre et il pleuvait asséz fortement. Qui peut bien me vouloir à cette heure 'fardi,ve? Serait-ce un pauiv.re surpris ;par J'olbscurité el l'orage? Sans méfiance, if vint demander ce q u'on lui vo1tlait. Une voix ré!()ondit a ussitôt: « S'il vous plaît, qui ,q ue vous soyez, pou·r l'amour de Dieu, donnez~moi _gîte pour œ soir. Je suis une ipa,uvre veuve de Fang. J'ai été en pè:erinage à la chapelle du Bouillé _!!, surpri se par l'orage e~ l'obscurité, ie me suis égarée dans les cha!I111ps du Vojilan. Il m'est i"'J)OS· sitl>le de retrouver ma route. Je suis tellement

exténuée de fatigue et dévorée ,par la faim ,que je ne ,puis aller plu,s :loin. Je sens que sans votre secoors la mort va me surprendre. Oh! de grâce, ayez pitié de moi et de mes trois orphelins; recevez-moi sous votre toi f. Je prierai pour vous et 'je vou,s promets lllil plus vive reconnaissanK:e. > - Puisqu'i:I en es·! ainsi, s'écria Georges n'écoutaint que son bon cœur, au nom de Dieu, recevez gîte et secours. Il s'était dit en luimême qu 'il cé'derait sa chambre et passerai( le reste de la nuit dans son oratoire. Il :ntroduisï,t donc l!a paUNre voyageuse et s'empressa de ,l•u i se,rvir pain et fromal,!'e avec un bi)I de lait. Il a1va,it· à pei111e servi le menu que Margueri te décou,vri-fl son visage et lui dit: Tu es bien a imable de me faire si bon accuei l. Allons, Georges, pas d'hésitation, ce soir nous al'lons passer 'la nuit ensernl>le et causer de nos affaires. Ici, n 'est-ce pas, c'est comme en paradis, une fois •q u'on y est on y reste? Les nuages sont si épais que les yeux du ,bon Dieu ne peuvent descendre ,j usqu'à nous. Ne sois pas tounours si in[,ransigeant, je t'apporte mon cœur épris de. toi; tu vas, donc me donner le tien. N'est-ce pas, tu ipermels <me je t'embrasse à titre de parente et de iiancée. Si tu sa,v ais combien i:1 fa it bon de s'aimer, tu aurais accepté les avances de mon père. La · fou,dre serait tombée sur Je chalet que notre solitaire n'aurait pas é té iplus atterré! Il ·Jui semblait voir une légion de démons parler par la bouche de son indigne cousine. Il comprit d'autre part qu'il se trouvait en ,présence de toute une machination pour le pt•rdre. ·Mon D ieu, se dit-il, à mon secours, ~au'Vez,moi dlu d!anger de ce méchant complol! Dieu n'aba:ndonne 1jamais ceux qui ·'e prient. Comme un éclair ·l'idée ·.Jue voici 1ra·Versa son esprit. Oui, Mal'guerite, !u as raison; nous a:llon:s passer ici une agréable uuit ! Seulement, pour que les langues :puissent bien se délier et les cœurs s'en'f!ammer, ue m'en vais nous chercher un bon demi-pot de mon vin vieux. Patience une minute, ,je reviendrai à '[''instant.


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174 - t,. fa boooe heure, r~artit Ma11guerite, va et fais vite! Georges descendit ipromptemenl dans l'étable par la porte-tra,ppe, et, sans bruit, il quitta son chalet par une porte dérobée. Arrivé sur le chemin de Pinsec il se crut échappé de l'enie·r. Comme hors de lui-même, il courut du,s quI\ Vissoie prier sur ses chères tombes. 1La grande horloge de fa tour de l'égiHse Üa!Ppait une heure quand Georges arriNa tout essouUé. Notre brave jeu111e homme avait à peine achevé ses cinq paieras quand la dochette de la cure s 'agifa. On demandait M. le Curé pour une administration à la Combaz. Un grand jeune homme y était en ,gra,ve daniger de mort. Ce fut l))OUT Georges une sainte occasion de voir ce malade, so.n ami d 'enfance. Il a<;::comipagna donc le Saint-Sacre-men(. Aiprès que M - le Curé eut donné tous 'es secours de la religion au pauvre malarle, Georges fü retour avec son :père spirituel. Aivant de le quitter, i,l serra affectueusement la main de son camarade de première communion ei :promit de prier pour lui. Au seu1 contact de 1a main de Georges, ile malade se trou:va presque entièrement guéri. Dieu avait exaucé la ;prière ferven1e de notre ernii.te. 1 J i, '(A 11itvre.J I

Pensées sur la paix = ,,Figaro" avait de1T1M1dé à un certain /

.Le nombre de personnalités françaises leur opinion sur le rétablissement de ·l a paix. Voici quelques-unes des r~ponses qu'il a obtenues: M. Saint-Georges de Bouhelier: Un des bienfaits de la paix, à mon point de vue de poète ~!lus épris de riche~ses spirituelles que de biens terrestres, c'est !\immense leçon qu'elle nous don,ne. On dirait de 1a fin d'un de ces COlll.tes de fées où les méchimts se trouvent .punis el leS1 bons récompensés. Après cette guerre sans merci, Ott ,Je destin a .paru tant de fois balancer, où tant de choses dou,toureuse.s ont eu heu, voi-

ci la paix, qui, ayant jugé chacun, renverse coupable et relève ,[es innocents. Je vois l'ambition écrasée, l'orgueH abattu, la folie du meurtre, pour des .temps œrtam., ment prolongés, mise aux chaînes. Sinan dan:s ses détai·ls que ije 111e suis pas apte l apprécier, du ,moÎŒLs dans ,son ensemble 911 apparaît nettement aux yeux de tous, lt Paix est le héraut ·qU:ÎI proc'1ame la Présenœ de la justice et la bonté f.riomphan!e du droit, - et ce1a pour Jes siècles des siècles. 1M. !Michel Corday : A mon avis, la Pa·ix est à ra guerre ce que la s•a nté est à 1a mal'adie, la sécurité à la catastrophe. Et iL me serait difficile de cla• les bienfaits que la Pa,ix entraîne, pu~squ'elle me semble Je Bienfairt même. 1M. C. SainNSaens: Le plus grand bienfait de 1Ja Paix, n'eske pas tout_simplement la cessation de la guerreJ •La Paix est ·à fa guerre ce que la sa-nté eat à la rna.Jadie, ·ce que le beau temps est à la tempête. On ne supprimera jamais fa tempte Pourra-t-on s111Ppnimer la malad-ie? Po.irra-t-on supprimer ,l a guerre? On peut l'esp6, rer; on peut en douter. 1M. L. Jenouvrier: 'La Pl!ix fe-ra comprendre à .tous la saia~ de la grande loi du travail et l'obl'Ïgat,ion de s'y soumettre résolument, gaiemenJt. Aucua homme ne peut rester inufiile sans rnéri,ter le -m épris ,p ublic. M. 1Luc-ien Descaves : les bienfaits de la Paix sont immenses à cond:ition 1que 1Ja ,paix soit durable. Si noua dev'Ïons trembler polllf nos ;petilts-enliants, comme nous avons trembié pollir nos enfants, mieux vaudra,it Je ca,uchemar de la guerR que 1l'Ïil1ceriitude de 1a Pa-ix. li faut que J'édu. se aux :farmes soit ouverte ou formée. ,M . L. Bonnat: A mon iPOi.111t de vue, un des bienfaits de la ipa-ix sera 1a d~.-irtion en Fran.ce de l'arl boche, art lourd, salll!Vage, barha:re, qui n... vait que ~rc:w de tendances à s'iinstalqer cbeZ nous et à intluencer notre jeune école. Cett'e dis:pa11iiion sera un grand bieafaiL

~- A:lbert GU'inon : J'espère que la paix rétablira, chez certaigens, ,]a viei],Je notion de la probité franse igue la giuerre leur a -f âcheuse~nt fai1 e. Au cours des années qui \'iennent de Ier, nombre de civi1ls - tapis deriière oïsme de l'a•n née - n'ont trouvé qu·une de s 'adapter à la guerre: i·ls sont deveindélica'ts. il.:a ;pr,ime à .Ja filouterie bapti• moratorium•, les facilités •léga•les de ne payer son dû - même avec de. fargent en e - :! '-i ncertitude du ·lendemain en'iraît le!! manque de ioyauté dans iJa parole donet dans -les engagements pds, l'a cherté de ai\9ten'Ce poussant aux roueries blâmables, t créé, dans une certa,iue population. ce que !1lerai • [,i,ndé!.ica!fesse de guerre •. Un bienfaits les tJlius importants de fa paix a, je .J"espère, de remettre cette :popu,la. . . flottante, si j'ose dire, dans la voie de 11nîteté; car n 'oublions pas qu'en France, colllfl)Cnser .l 'avarice nationa·J~1 la pronat,ionale est absolument indispensal>Je.

Singulière enquête De ,la bollil1e ville de ,Rennes où parfois elle idait, 'Madame de Sévigné aurait .pu écri re : Je m'en vais vous mander 1Ja chose iJa plus te, li a .pl'u,s surprena.n)te, .Ja pllUs mer11'use, la tPlus mira-olllleuse, la plus triom te, fa .p1u,s étourdissante, la plus inouïe, plus swgul~ère: un .petit jeune homme de ans, qui n' a même pas un ·SOl.l/pçon de duau-dessus de la ·lèvre supérieure, est a,l·lé · r Fun après .J"autre lei meilleurs amis de ,père et leur a demandé, devinez quoi·. Je le d!onne en ·quatre, je vous le dom1e en , je vous .Je doll!lle en cent. Il ·l eur a très vement demandé s'i!"s éitaient con'ents d'êengagés dans Jes liens du mariage e.t supqu'i1ls fussent Hbres d'en sortir, s'i,l~ u·en iteraient pas, contents d 'être débarra~sés 1oug mairimo nia1'. N'est-i.l ·pas vrai, ma bonne, que c'est ;Jà une que•sfion éboute, effarante, dée-0nœr.ta11te, stu.péfianrte?

Chose plus remarquable encore, ces messiieurs lui ont '!'épondu avec un g.rand sérieux, tout conm1e s'ils étaie111t sur fa seJlletle, interrogés par IM. le Chanœ'l ier en per.so~. Ils 011,l avoué que, sachalllt ce qu'~,Js savent maintenant, jamais ils ne se seraient ainsi l'iés pour la vie; un seul a déclaré qu'il ne regreHait rien e,f convoleraüt dans 'les mêmes conditions. (.e demier, àl'heu:reux mortel! aurai~ pu répondre par .procumtioa au nom de iM. de Grig;nan qui a épousé la rlu,s joliie fiJlle de France et a trouvé .le -bon:hell!r parfait. Voilà donc nolre jeun.e éphèbe bien renseigné. Il connaît les effets pwbables du c01l!jungo. ,Il ;pour-ra, sans recouri·r a,ux lumières de ·ses .parernts, régler son avenir. Oru ne r,ui reprochera pas de se jeter en aveugle da111-s une situation déiiniiive. - ,Vous me direz peul-être qu'il a tou,les les appa,r en:ces d'.u11 gobe-;mouches ei qu'on ra berné de '1a be'lle façon par des coo.tre-vér,iiés évidentes. - Pas du ~out, il est tout jus-te l'opposé du niais. On lui reconnaît ,wre raison précoce devant raqueJ,le des es,prits mtlrs se ,son~ incli:nés. Dès l'âge de onze aus, il se distinguait en rhétorique, et nÎ' Cicéron ni maître Patru ne liui en auraie111t remontré. A la fin de ,la philosophie, il a so1..1;tênu hri•l~amment une thèse dédiée 'à Mgr le comte de Touilouse. ·Les .Présidents et les Conseillers du Parlement y assi staien~, et je gage que si feu M. le PrÏll1œ avait été présent, ;.J eût été iten~é d'arguJmenter co.nfre lui, ainsi· que Vidée üui en éf.aH venue j-a dis pour Je jeune Bos•s,uet. - Afors votre phénix est de basse extradion el désesipéraot d'accrocher une dot proportionnée •à ses taloots, il veut esquiver le mariage, mais non sans aUéguer des raiso.ns et des a.u:torités qui •le justifieraient." Vous n'y êtes pas· encore. Cl'aude Poulart des P laces (tel eS(i son nom) appartient à la bonne noblesse de oodre province de Bretagne. Son père, devenu ljuge-g·a rde· de la Monnaie, a su pa,r d 'heureuses opérations financières, arrondir not,ablement son bien. Déjà de très avantageuses .propos-i1io111s de mariage ont été faites .pour le fils. La Fortune lui sourit visi·blemerut. ~ ,Dans ce cas, je donne ma -langue aux chats et renonce à trouver .Je secret 1

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15 NoTembre 1919 176 de cette enquête originale. - Je -s uis comme vous; mais j"augure le plus beJ, avenir pour cert adolescen,t qui déjà prnltque sa philoso· phie et recounf à de sages. mesures pour évi1ler u,n pas de clerc da'llJs celte g,rosse question du mariage d'où dépend .le reste de sa vie. Aussi li'aut,re jour, ·com1rilô i,J passaiit s-o us mes fenêtres et me fuit signa'!é, je le regardai avec une cuJ"iosiré avide; et si l'hippogriffe était encore au monde et que vous euss iez la hardies,se de le monter, je vous iinv:iterais à venir à ;Rennes con.te1111J)ler ce grand homme en herbe ». La marquise avait raison . Ciaude Poufar,t des P ,l aœs fit son chemin, mai-s dans u.ne autre direction qu'eUe pengait. Afin de donner sa!isfaq1ion à sa fami:ile, iJ commença par de brumes études jlurid~ques qui ·couronna un examen de ,l,kence. !Puis, r~ndant à l'a.ppel de !Dieu, il aborda La théologie et se· prépara au •sacerdoce. Ses études et J.a pratique des vertus cléricales ,ne lhui suffirent point; dès lors, ,H fravaiJJ,a au salut des âmes. Il rivalisa de piété et de charité! avec son ami Grignion de Morulifort; i'l choi,s it pour œuvre spéciale de sec_onde.r la vocation des écoliers pauvres; et en leur faveur il se dépouilla de fout et ne crnignit pas de tendre :a main; en vue de 'leur procurer un abri il fo1da Ir ~émi,naire du Saint-:Espri~; e-11:fin il mourut ,plein de ménites, quoi-que jeune encore, en. 1709, treize ans seulement après Mine de Sévigné.

J.

(r'(111~crics.)

CASA.BL.

•••••

Variétés L'UTILITE DES OISEAUX Une hirn11de1le parcourt iplus de 600 lülo· mlfres dans sa joumée d'environ· 15 heures et détruit des mimions de di,ptères. Une nichée de troglodytes a besoin de 9000 insectes depuis la naissance jusqu"à sa sortie du nid; u11 trngtlodite a .porté 30 ,saulfere!,les à se_s petits en une heme . H est prouvé que .les petits d '.1.111 couiple de geais d'Btuope, en u.ne seule saison, dévorent au moi,ns un demi 0 mi:lli on de

chenililes. Les chouetl!es se chargent d'entravw ·la mulüplication des ca!ITl!J)agno1s et des SoUr is. Un fait ·que ·l'on oublie kop, c'est que lt pl'll,part des ~lls lit;;:, granivores ont u.n régime iusectiivoTe; les parents sont donc fort& de leur fourni,r des insectes en quan!i1é, puisqu'un rpetit coosomme 'p!ius que son poids de nour.riture e,n un jou;r. N·oub1fons pa,s que toutes ces dï>nnées sont cer,!1aines, et qu'e'lles onlt été conlrôl~s par 1I'observation. Les services des oiseaux, continus et obsou;rs, ne sont pas toujours appré,. ciés à leur jus.te va'leu.r , mais n'en existent pas moins. La protedt.icm des oiseaux ne nous aiP,paraît donc plus si111W"lerrrent comme uoe question de sensiblerie ou une question d'amateur, c'est une question d'économie na 'iona'le et même i111,temaltionale, ca,r nul aninw ne peut remp1aœr les oi,seaux dans fa nature et y remp1iir Ileu,r rôle.

oi<ij>'!~l .Soc.dété valai,avve d ·éductatio n · DE LA

0 l.J.BS VIEUX LIVRES « Ceci e,st encore ooe idée qu'on ·va traiter de fol'ie: je suis persuadé qu'une des premi~ res découivedes à faiire, et réservée peut~ à notre sièdle, c'est de trouver 'l 'art de « voler en Pair ». De ce~te manière 'les hommes voyageront vite et cœnrn<Xlément, 'et même on fransipor•tera des marchandises sur de grands vais·seiaux volants. JI[ y aura des armées aérie,ruiies. Nos for,tifications actueHes deviendront bien i,nufrles. La gaŒ"de ' des trésors, lhonneur des femmes et des fi,Jnes seront bien exposés, ·jussqu'â ce 'qu'on ai1 établi des maréchawssées en 1'air, et coupé Jes ailes aux effrontés et aux ballldits. ·ce.pendant les arti1,leurs apprendront à tirer au "l'O'l. f1 faudra dans le royaume une nouve1Ue ·charge de « secr.~taire d 'Elta1 ,pour les forces aériennes » (souHgné 'dans [e texte), • ,.Mémoires et Journa,I inédit' ' du marquis D'Argenson mourut en 1757. d·Argenson,)

t

{Publication fondée en 1881 i;;

L'Ecole primaire donne une dizaine:de livraisons de 16 pages, la couverture y comprise, et autant,] de supplé· ments): de 8-ifJ pages pendant l'année ordinaire (soit du 1er Janvier au 31 Décembre). SalHe fr.

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Par an: Union postale fr . .S.ISO

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N'essayez .p as de ,paraî!re mieux que voL;·s n 'êles : c'est le moyen de paraître moins bien.

Il y a pour un instituteu(deux sujets à étudier, les enfants et lui-même; ux choses à accomplir, leur éducation et la sienne. (Voir article special).


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